Be Perfect Magazine Automne 2019

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Be Perfect B E LG I A N S TO R I E S


Les Ateliers de la Cambre

852, chaussée de Waterloo à Uccle – t. 02.375.76.46 info@davidts.com — www.davidts.com




Edito

Automne 2019

Cet automne, nos protagonistes semblent avoir signé un pacte d’excellence. On imaginait mal Amélie Nothomb avoir un héros banal, pas même Tintin. On la savait mystique, on apprend que Jésus est bel et bien son héros. En lice pour le Goncourt, « Soif » s’installe en tête des ventes de livres. Chaque étoilé a son identité gastronomique propre, celle du « Comme chez Soi » de Lionel Rigolet consiste à imposer sa cuisine créative sans jamais renier le travail des trois générations précédentes qui ont fait la réputation de cette Maison nonagénaire. « Made with love in Belgium » est la devise du domaine viticole du Château de Bioul, fief de la dynastie Vaxelaire. Prosélyte des vins nature, Matthieu Vellut nous fait découvrir le travail de vignerons qui subliment le raisin. François Lesage nous ouvre les portes de son manoir habillé par le « tailor-made » Marie’s Corner. Francis Metzger se définit comme étant un architecte de situation, de contextualité. On lui doit notamment la renaissance de la Villa Empain, de la Maison Saint-Cyr, de l’Aegidium, de la Bibliothèque Solvay, de la Gare Centrale, de l’Hôtel Astoria, de la Maison Delune. Bruno et Isabelle Croonenberghs partagent leur passion du marbre aux architectes en quête d’un matériau d’exception. Ah, les femmes belges ! Isabelle Simon devient la nouvelle directrice générale du Cercle de Lorraine. On redécouvre les métaphores ciselées de poésie d’Odile d’Oultremont. Cindy Lecomte imprime sa modernité sur la Maison de haute joaillerie belge Wolfers. Gesine Holschuh rend hommage au tissage traditionnel des femmes d’Amérique du Sud. Kaatje Sandra nous présente son nouveau label et Clio Goldbrenner sa nouvelle collection urban coolness.

REDACTRICE EN CHEF Ariane Dufourny T : +32 475 66 07 47 ariane@beperfect.be RELATION PUBLIQUE & COMMUNICATION Nicolas De Bruyn T : +32 473 71 77 37 nicolas@beperfect.be REDACTION & COMMUNICATION Servane Calmant T : +32 475 94 01 77 servanecalmant@gmail.com REDACTION Servane Calmant Nicolas De Bruyn Ariane Dufourny Yves Merens Isabelle Stroobants PHOTOGRAPHIE Christian Hagen T: +32 493 63 62 86 reachme@christianhagen.com GRAPHISME Fauve Troiano T : +32 472 03 17 90 hello@fauvetroiano.com IMPRESSION Graphcom sprl

Ah, les hommes belges ! Arnaud de Meester s’est lancé le défi d’une vie au profit de Cap48. Grégory Wathelet nous a décroché une médaille d’or. Cédric Lescut nous livre sa légende personnelle. Le curriculum de Pierre Leclercq fait pâlir les plus grands designers automobiles. Fréderic Etherlinck s’amuse des diktats de la mode. Marc Filipson repère les pépites de la rentrée littéraire. Thomas Gunzig, l’écrivain belge le plus primé de sa génération, pose question. Et vous, quel acte criminel seriez-vous capable de commettre si tous les moyens moraux et légaux ne suffisaient plus à assurer la vie de votre petite famille ? Belle lecture.

REGIE PUBLICITAIRE info@beperfect.be T : +32 475 66 07 47 EDITEUR RESPONSABLE ADN Productions sprl COUVERTURE Amélie Nothomb ©Jean-Baptiste Mondino SHOOTING

ARIANE DUFOURNY Rédactrice en chef

La Plage de Renipont Rue du Pont, 9 -1380 Lasne www.facebook.com/Renipont Essentiel Antwerp www.essentiel-antwerp.com

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Remerciements : A ceux et celles qui nous ont inspirés, à nos annonceurs dont le travail se distinguent par leur perfectionnisme, à ma talentueuse équipe qui ne cesse de m’impressionner, au soutien inconditionnel de ma grande sœur Patricia.

Copyright ©, toute reproduction de textes et de photos publiés par Be Perfect est interdite sans l’autorisation de l’éditeur. Les photos confiées à ADN Productions ne stipulant aucune mention d’auteur restent sous la responsabilité de leur propriétaire ou de leur RP. L’éditeur décline toute responsabilité pour les propos, documents et images qui lui ont été confiés spontanément.


Sommaire | BE |

10 Amélie Nothomb P 20 Comme chez Soi

| PLACE TO BE |

16 Nabu

| BE FOOD |

20 Comme chez Soi 26 The Wise House

| BE STYLE |

30 Dans le vestiaire de Fred Etherlinck 38 Les vraies filles P 52 Arnaud de Meester

42 Wehve 46 Wolfers 48 Clio Goldbrenner

| BE ACTIVE |

52 Arnaud de Meester 60 Grégory Wathelet 66 Cédric Lescut

| B E T R AV E L |

72 Marrakech 80 Douro P 72 Marrakech

87 The Guide of Mons


CONCEPT STORE AUX TENDANCES CASUAL & CHIC, DESTINÉ AUX HOMMES AMATEURS DE STYLE ET D’ÉLÉGANCE

VÊTEMENTS JACOB COHEN BERWICH G.T.A PT01 PT05 SIVIGLIA HERNO GRAN SASSO MONTECORE STAR CLIPPERS VICOMTE A BROOKSFIELD DI MATTIA MASTAI FERRETI ORIAN AGHO HEVO CAMPLIN BORRIELLO LES TEINTURIERS ACCESSOIRES & CHAUSSURES ORCIANI PAOLO VITALE TATEOSSIAN FLORSHEIM DIADORA HERITAGE TRIVER FLIGHT GIERRE MILANO EDMUNDS BERTHE AUX GRANDS PIEDS ALMARE MARCOLIANI OLI13 SIXTINES STOLEN RICHES PARFUM LORENZO VILLORESI

la-fabrique.be La Fabrique de Lasne Rue de l’Église, 3 - 1380 Lasne 02 /633 46 63

La Fabrique de Namur

Horaire d’ouverture : du lundi au samedi de 10h à 18h

Rue de la Croix, 23 - 5000 Namur 081/83 38 01


Sommaire | BE DESIGN |

96 Francis Metzger P 96

104 Cromarbo

Francis Metzger

| BE TO BE |

110 Isabelle Simon 112 Château Bioul

| B E C U LT U R E |

118 Thomas Gunzig 122 Odile d’Outremont 124 Rentrée littéraire

P 118 Thomas Gunzig

| BE EXCLUSIVE |

128 Pierre Leclercq 134 Rallye du Zoute

| BE PLEASURE |

139 Shades of Autumn

P 134 Rallye du Zoute


Avenue Reine Astrid 215, B-1410 Waterloo +32 (0)2 354 94 12

W W W. I M M O B O U L A N G E R . B E


BE PERFECT | AMÉLIE NOTHOMB


AMÉLIE NOTHOMB

AU NOM DE JÉSUS On imaginait mal Amélie Nothomb avoir un héros banal, pas même Tintin… Mais là, on est servi ! Dans « Soif », son 28e roman, la romancière se glisse dans l’esprit de Jésus, « mon héros » avouera-t-elle. Un héros incarné qui se résout à mourir sur la croix… Mais pourquoi, diantre, Jésus a-t-il accepté d’être crucifié ? Nourri de réflexions brillantes sur l’amour, la condition humaine et la haine de soi, thèmes nothombiens par excellence, « Soif » déroule un monologue intérieur qui percute le lecteur de pleine face, fût-il croyant ou agnostique.

© Jean-Baptiste Mondino

M OT S : S E R VA N E C A L M A N T

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O

n la savait mystique, on apprend aujourd’hui que Jésus est bel et bien son héros. Amélie Nothomb a enfin trouvé la force physique de signer le roman de sa vie à travers une relecture humaniste de La Passion du Christ. Raconté à la première personne, « Soif » explore les états d’âme de Jésus sur la croix, en s’autorisant toutes les libertés par rapport à la Bible. Une telle audace valait bien une rencontre avec notre Amélie nationale… Jamais de rentrée littéraire sans Amélie Nothomb, mais celle-ci est particulière puisqu’il s’agit du livre de votre vie. Peut-on écrire que « Soif » est votre testament ? Auquel cas, c’est quand même un peu jeune, 53 ans, pour décider de mourir… « Je vous rassure, je ne vais pas mourir – rires. Pour autant, je reste persuadée que « Soif » est mon livre le plus important… Alors pourquoi avoir attendu d’avoir 53 ans avant de l’écrire ? « Ça fait 30 ans que je tente de l’écrire ! En avril 2018, je me suis dis : allez vas-y, c’est le moment ! Je me rendais compte que je n’étais pas à la hauteur d’un tel sujet, mais je ne pouvais plus attendre… Je devais être physiquement capable de l’écrire, car j’allais m’approcher au plus près de Jésus sur la croix et qu’il faut du cran pour ça. Dans « Soif », je m’attarde longuement sur la crucifixion, je me sentais en totale communion avec lui et j’étais proche de sa souffrance… »

« Le catéchisme n’enseigne pas que le principal pardon, c’est celui que l’on octroie à soi-même. »

Si vous n’étiez pas née dans une famille catholique, seriez-vous devenue croyante ? « Oui cent fois oui ! J’ai la foi depuis que je suis bébé ! Ma sœur qui a reçu la même éducation que moi n’a jamais eu la foi, mon frère non plus. Enfant, bébé même, je parlais à un principe vertical que j’appelais Dieu faute de savoir comment l’appeler. Je suis mystique de naissance. J’ai essayé de ne pas avoir la foi mais c’était comme nier un organe ! En outre, on peut s’intéresser à Jésus sans s’intéresser à la religion. Jésus est plus important qu’un personnage religieux : c’est un héros de notre civilisation qui dépasse les limites de la chrétienté... »

A méditer cet automne au coin du feu… Elle l’a dit : « On peut s’intéresser à Jésus sans s’intéresser à la religion. Jésus est plus important qu’un personnage religieux : c’est un héros de notre civilisation qui dépasse les limites de la chrétienté... » (Amélie Nothomb)

© BELGA/AFP


Vous auriez pu aimer Dieu… « Non, Dieu tel qu’il nous a été présenté dans la Bible, n’est pas un personnage attachant, c’est un punisseur, un être cruel, imbu de lui-même. C’est impossible d’avoir un sentiment positif pour lui. Tandis que Jésus, comment ne pas l’aimer ? Pas besoin d’avoir la foi pour l’aimer… » Comment peut-on être crucifié et enseigner une leçon de pardon ? « Vous avez raison : c’est le nœud de l’affaire ! On le comprend à la lecture de « Soif », cette question me pose un problème considérable depuis que je suis ado. Enfant, je me posais peu de questions - Jésus était mon copain, je lui parlais dans ma tête et il me répondait. En entrant dans l’adolescence, j’ai découvert la souffrance (relisez « Biographie de la faim », vous comprendrez ce à quoi elle fait référence, nda) et la crucifixion de Jésus m’a parue éminemment importante. Comment a-t-il pu se soumettre à ça ! La crucifixion pour nous « racheter », mais quelle horreur ! » Mais pourquoi Jésus ne s’est-il pas rebellé ? Dans « Soif » vous y répondez à votre manière… « Tout à fait ! Il ne se rebelle pas car il croit qu’il doit obéir, c’est une attitude fréquente de s’exécuter face à un ordre. Puis, il se rend compte que c’est une erreur mais sur la croix, il est trop tard pour réagir… Je lui en ai voulu d’avoir accepté la crucifixion : comment faire passer cet acte pour un message d’amour ? C’est insupportable. L’ayant accepté, il lui restait un seul choix : le pardon… Mais le catéchisme n’enseigne pas que le principal pardon, c’est celui que l’on octroie à soi-même ! » Les 37 miraculés qui sont autant de témoins à charge, ne sont pas tendres avec Jésus ! Et vous n’êtes pas tendre non plus avec les mortels que nous sommes… « Si le sacrifice de Jésus nous a sauvés, alors on a sous les yeux, la preuve du contraire. Les humains ne sont pas sauvés, ils sont indécrottables et je me mets dans le lot ! Nous faisons n’importe quoi. Il y a quelque chose de tordu dans l’humanité : nous sommes absolument insauvables ! » L’ancien aveugle qui râle sur la laideur du monde ; l’ex-possédé qui proteste contre la platitude de sa vie depuis que Jésus l’a exorcisé… Parler de la Passion du Christ n’empêche en rien un humour souvent corrosif… « Vous êtes la deuxième journaliste à me faire cette réflexion. Croyez-moi, je ne voulais pas être drôle. Quand j’étais jeune, je faisais souvent rire mon entourage. C’est ma malédiction mais, rassurez-vous, je la vis plutôt bien ! » Est-ce que la mort vous terrifie ? « Absolument pas, mais la souffrance oui ! » On vous retrouve en 2020 ? « Loin de moi l’idée de me comparer à Marie, mais elle a eu d’autres enfants après la mort de Jésus, donc oui je continuerai à écrire après « Soif »… » Vous voyez bien que vous faites encore de l’humour…

« Pour éprouver la soif il faut être vivant. » Soif ? Explication. Huit mots de l’éditeur Albin Michel en quatrième de cover de ce 28e roman publié (Amélie Nothomb en a écrit plus de 90 !) résument l’incarnation du Christ venu enseigner l’amour. Cet amour, Amélie l’appelle « Soif ». Et, « pour éprouver la soif il faut être vivant. » Bon débat !

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Photos : Š Servane Calmant


Chez Nabu AVEC MATTHIEU VELLUT Missionnaire belge des vins nature

Prosélyte des vins nature, Matthieu Vellut multiplie les comptoirs de quartiers où découvrir des flacons qui s’autorisent toutes les fantaisies, toutes les humeurs ! Après Tarzan et le Bar du Canal, c’est Chez Nabu, son dernier-né, autoproclamé comptoir à copains, qu’il nous reçoit… M OT S : S E R VA N E C A L M A N T

Le vin nature est forcément bio, alors que l’inverse… « Exactement ! A la base des vins bio et des vins nature, il y a un raisin bio. La principale différence s’exprime au moment de la vinification: les vignerons bio peuvent ajouter des additifs, alors que les vignerons nature dont la vinification se veut la plus respectueuse possible du raisin, s’interdisent tout intrant, ou si peu… » Le vin nature embrasse donc la notion de culture biologique (qui est une notion absolument inachevée puisqu’elle autorise le maître de chai à jouer au petit chimiste lors de la vinification !) tout en englobant l’intégralité du processus de transformation naturelle du raisin en vin. Il existe donc du vin dit nature sans gélatine alimentaire, colle de poisson, dioxyde de silicium, … sans toute la panoplie des artifices œnologiques ! Alléluia. Matthieu, remets une rasade !

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arzan à Ixelles, le Bar du Canal à Bruxelles, Chez Nabu à Woluwe-Saint-Lambert, ces trois bars dédiés aux vins nature (ou naturels) sont orchestrés par Matthieu Vellut, pro du marketing dans un autre monde, ardent défenseur des quilles nature dans sa nouvelle vie. Pour ce quinqua invariablement réfractaire aux normes, défendre le vin nature, c’est aussi, surtout, soutenir un modèle alternatif à l’industrie viticole, c’est partir en croisade contre le conventionnel, c’est oser répliquer : « Ah ce léger perlant dans ton vin, bah, c’est juste du gaz, il suffit de secouer la bouteille avant de l’ouvrir, puis de laisser s’échapper le CO2 ! ». Le vin nature, une aventure sensorielle qui a séduit le sieur Vellut et Coralie Rutten son alter ego, devenus tous deux importateurs de vins nature et propriétaires de bars dans le but affiché de démocratiser le divin breuvage, comprenez : de le partager entre copains. Oui, mais c’est quoi un vin nature à siphonner entre potes ?

PLACE TO BE | 17


© Servane Calmant

30mg/l de sulfites ajoutés, la bonne dose ? En 2012, l’Union européenne a créé un label bio - une feuille blanche sur fond vert - et a recensé les substances autorisées. D’après ce cahier des charges, la teneur maximale en sulfites ajoutés pour le vin bio européen est de 100mg/l pour le rouge (c’est 150mg/l pour le rouge conventionnel ! ), tandis que dans le vin naturel ce plafond est fixé à 30mg/l ! Outre ces règlements en la matière, le milieu des vins nature évolue : depuis un an, l’Association des Vins Naturels (AVN) prône le zéro sulfite ; quant aux stakhanovistes de l’Association de vins S.A.I.N.S pour Sans Aucun Intrants Ni Sulfites, ils refusent même toute activité de négoce, obligeant les vignerons qui signent leur charte à réaliser des vins sur 100% de leur activité vinicole ! « Soyons réaliste », bondit Matthieu, « le 0 sulfite n’est pas nécessaire car les vins sont alors potentiellement sujets à moult défauts et déviances, mais au-dessus de 30mg de sulfites ajoutés dans un rouge, 40mg dans un blanc, un vin est pour moi carrément imbuvable, l’excès de sulfites, c’est insupportable ! Je défends les vins nature qui sont respectueux du sol, de la vigne, du travail du vigneron, de toutes les opérations d’élaboration du vin… bref, de la vie dans la vigne ! » Sous les pavés, le vin nature ! « Les paysans-vignerons qui font du vin nature ne se retranchent derrière aucun label officiel, puisqu’il n’y en a pas et que la plupart d’entre eux ne désirent pas en bénéficier ! Les vins nature portent d’ailleurs le plus souvent l’appellation Vins de France - pourquoi ? Tout simplement parce que les vignerons nature s’octroient le droit d’expérimenter et de créer des nouveaux vins qui sortent des rangs AOC ou AOP ! Produire et boire du vin nature, c’est adhérer à une vraie démarche philosophique qui défend la liberté de proposer au palais du consommateur un autre breuvage que du conventionnel élevé en fûts de chêne et parkérisé par Robert ! »

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Pas de label nature, bigre, à qui faire confiance alors ? « Aux étiquettes des vignerons nature qui affichent volontiers une franche transparence et aux 200 grands noms du circuit nature, Pierre Frick, le pionnier des vins nature en Alsace, Thierry Puzelat et son Clos du Tue Bœuf en Loire, Marcel Lapierre dans le Beaujolais. A Olivier Techer et la cuvée Pom’n’roll qui dans le très conventionnel Bordelais passe pour un vrai rebelle ! En Belgique, Servaas Blockeel, est le seul à proposer un vin de soif conformément aux cahiers de charges des vins S.A.I.N.S ! On peut également se fier à des applications du vin naturel, dont Raisin qui liste des milliers de cavistes, bars et restaurants qui ont la cuvée nature à portée de main… » Tu sers quoi au néophyte qui découvre le vin nature Chez Nabu ? « Je lui propose des vins d’apprentissage qui restent dans les clous, mais qui présentent déjà les caractéristiques du vin nature, qui sont donc plus sur le fruit, moins astringent - la buvabilité des vins nature est d’ailleurs très grande car ces vins causent rarement une sensation d’astringence et leur taux plancher en sulfites évite bien des maux de tête aux noceurs ! Aux plus curieux, je propose des vins nature décalés qui vont étonner, détonner, exprimer parfois un perlant, parfois de l’acidité volatile. Ou un vin orange (comprenez : un vin blanc vinifié comme un rouge, une technique qui nous vient de Géorgie, nda). On est bien loin des vins aseptisés, corrigés, matraqués, que l’on retrouve souvent sur le marché ! Que ce soit Chez Nabu, chez Tarzan ou au Bar du Canal, l’invitation lancée est toujours la même : faire découvrir le travail de vignerons qui subliment le raisin, en se partageant leur flacon. » Accoudés au zinc, les copains refont le monde, à la santé des vignerons qui ont refait le vin...

La tribu nature de Matthieu Vellut Trois bars à vin nature (on y sert aussi de la bière bio !) CHEZ NABU (le dernier-né) avenue Albert-Elisabeth 35 à Woluwe-Saint-Lambert TARZAN rue de Washington 59 à Ixelles BAR DU CANAL Rue Antoine Dansaert 208, 1000 Bruxelles

Un caviste JANE (250 références) rue de Washington 63 à Ixelles



COMME CHEZ L’indéracinable institution

Tout le monde connaît le Comme chez Soi ! Normal, c’est une institution nonagénaire ! Lionel Rigolet prend d’ailleurs toujours plaisir à partager sa madeleine de Proust : la fameuse sole mousseline au Riesling, fleuron de la gastronomie des Wynants et contrepoint nostalgie d’une cuisine de produits qu’il a su moderniser avec panache. Institution de convivialité aussi, à travers l’extrême attention portée aux clients par les équipes de Laurence Rigolet, rayonnante cheffe de salle. Une soirée au Comme chez Soi, ce n’est vraiment pas une soirée comme les autres. M OT S : S E R VA N E C A L M A N T P H OTO S : J E A N -J A C Q U E S D E N E Y E R - T R I P T YQ U E

BE PERFECT | COMME CHEZ SOI


BE FOOD | 21


« Georges, chez vous, on mange comme chez soi ! » C’est un beau roman, c’est une belle histoire… Vous la connaissez ? Georges Cuvelier fonde en 1926 « Chez Georges », un resto de quartier bruxellois où une habituée ne cesse de le complimenter en ces termes : “Georges, chez vous, on mange comme chez soi…” Il n’en faut pas plus pour que l’endroit prenne définitivement ce nom ! En 36, le restaurant emménage place Rouppe sur son emplacement actuel. La fille de Georges Cuvelier épouse Louis Wynants qui va rapidement faire évoluer la cuisine vers une offre gastronomique. En 1961, à 22 ans, leur fils Pierre rentre dans l’affaire familiale, décroche une deuxième étoile en 1966, une troisième en 1979. Pierre rencontre Marie-Thérèse, ils ont deux filles, dont Laurence qui épouse Lionel Rigolet, lequel perd la 3e étoile l’année où le GaultMillau lui d’attribue la note de 19/20 ainsi que le titre de chef de l’année ! Pourquoi une étoile en moins ? Michelin, plutôt réfractaire aux changements, a-t-il sanctionné le changement de chef ou la modernité affichée de sa cuisine ? Mystère ! Lionel Rigolet aux fourneaux, épaulé par sa femme à l’accueil et en salle, reste serein : « Je ne me mets pas la pression du Michelin, j’avance ! »

BE PERFECT | COMME CHEZ SOI

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haque étoilé a son identité gastronomique propre, celle du Comme chez Soi de Lionel Rigolet consiste à allier modernité et tradition, comprenez : réussir à imposer une cuisine créative ponctuée de touches exotiques, sans jamais renier le travail des trois générations qui ont fait, avant lui, la réputation d’une maison nonagénaire. Ce respect de l’héritage gastronomique est de surcroît exacerbé par un fastueux décor Art nouveau, hommage à Victor Horta. Dans ce somptueux écrin à l’ambiance délicatement surannée, difficile d’imaginer l’effervescence qui règne en cuisine, sauf à s’installer au fond de la salle où une baie vitrée permet de voir Lionel Rigolet et sa brigade au travail. Pendant que la cuisine s’affaire, la salle s’installe. Laurence Rigolet sert des pinces, embrasse les habitués, met en confiance. La star, ce n’est pas que le chef, ce n’est pas que pour lui qu’on revient au Comme chez Soi. Laurence et sa brigade excellent dans l’art de rendre la vie agréable : le service est aux petits soins mais jamais chichiteux, un parfait exercice d’équilibriste ! A table ! Menu 5 services. Un consommé glacé aux trois poivres sansho vient magnifier crevettes et écrevisses, un coulis d’araignées de mer safrané enivre un rôti de sandre, un beurre au piment d’Espelette et poivre vert galvanise un turbot sauvage… Lionel Rigolet nous l’avoue : « Ma force de frappe ce sont mes sauces ! » On confirme, et on applaudit des compositions qui allient goût et esthétique. Le sommelier, affable, un vrai conteur, nous a prêté sa bible des vins.


La bonne nouvelle : elle reflète autant la passion du couple Rigolet-Wynants pour les grands crus que les attentes de la clientèle avec une belle sélection de vins à moins de 100 euros, dont plusieurs flacons à cinquante et quelques bouteilles made in Belgium en provenance notamment du Château Bioul. Au fait, Chef, comment fait-on pour rester à ce niveau d’excellence ? « On se remet en question midi et soir ! ». La belle leçon d’humilité d’un chef qui aime le partage : « Le chef tient absolument à vous faire une surprise : sa sole mousseline au Riesling luxembourgeois ». C’est qu’à l’instar de la soupe VGE de Paul Bocuce, de la purée façon Joël Robuchon ou encore de la pêche Melba d’Auguste Escoffier, la sole mousseline au Riesling du Comme chez Soi apparaît aujourd’hui comme un véritable testament culinaire ! On découvre donc avec intérêt cet indéracinable classique qui a mis d’accord 4 générations de clients ! Le plat est savoureux, généreux, presque réconfortant, édifiant aussi pour qui veut comprendre comment Lionel Rigolet a modernisé la cuisine des Wynants, tout en restant fidèle à sa nature même : la cuisine de produits. Chef, le bonheur, c’est ? « La présence des habitués mais aussi d’une nouvelle génération, plus jeune, plus internationale. La maison jouit d’une réputation flatteuse à l’étranger mais le piétonnier nous cause beaucoup de tort ! Chaque compliment adressé par un client, c’est une part de réconfort. »

Riwyne, la nouvelle table du Comme chez Soi Lionel et Laurence l’ont baptisée Riwyne (pour Rigolet-Wynants) et sa visite nous conduit tout droit… dans la cave à vin ! Soit une table pour 8 à 12 convives et un menu à 79 euros qui change chaque mois. « Un concept de tapas pour les mises en bouche et un menu 3 services composé des meilleures spécialités belges, filet américain, vol-au-vent, faisan à la brabançonne, etc. », précise Lionel Rigolet. Un bon concept pour découvrir une table étoilée à peu de frais… A découvrir les soirées du mardi, mercredi et jeudi, et les midis du jeudi, vendredi et samedi. Sur réservation.

COMME CHEZ SOI Laurence & Lionel Rigolet 23 place Rouppe, 1000 Bruxelles T. : 02/512 29 21 info@commechezsoi.be www.commechezsoi.be

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Carré de chevreuil, son jus à la « Mabrew », chou cabus, scorsonère et sauté de poitrine fumée INGRÉDIENTS • 80 gr de carré de chevreuil nettoyé par personne • Un peu de beurre clarifié

• 150 gr de bière « Mabrew » • Un peu de moutarde gantoise • Poivre des templiers moulus • Un peu de beurre manié • Un peu de beurre pour monter la sauce

• 40 gr de beurre

Mélange de légumes

• 300 gr de parures de chevreuil concassées

• Un peu de beurre

• 60 gr d’échalotes émincées

• 30 gr de bâtonnets de chou blanc cuit au

• 100 gr de carottes émincées • 125 gr de parures de champignons de Paris émincées • 100 gr d’oignons émincés (ajouter dedans les parures d’oignons grelots) • 3 dl de fond de volaille • 50 gr de fond de veau

• Mélange de poivre des templiers moulu et de fleur de sel • Purée de petits pois • Purée de butternut • 2/2 feuilles de chou de Bruxelles blanchies

Sauce

• 17 gr de gousses d’ail émincées

Garnitures

green egg 3H à 180°C • 15 gr de bâtonnets d’oignons rouges cuits dans de l’eau vinaigrée

• Sifflets d’oignons verts • Rondelles de salsifis avec peau frit • Shiso Mustard cress • sel et poivre du moulin

Pickles d’oignons grelots

• 10 gr de chou de Bruxelles émincé

• Belles feuilles d’oignons grelots

• 25 gr de bâtonnets de salsifis cuits

• 40 gr de vinaigre de framboise

• 10 gr de lardons de lard fumé sautés

• 20 gr de vinaigre de riz

(35 gr brut = 25 gr net)

• 40 gr de vin rouge

• Un peu de thym frais haché

• 20 gr de crème de cassis

Chevreuil

Mélange légumes

Chou blanc

A la commande, assaisonner le morceau de carré de chevreuil de sel et de poivre, le colorer sur le power bloc avec un peu de beurre clarifié, le déposer dans l’altosham à 55°C, le laisser reposer au minimum 1/2H, à la demande, le passer 3 minutes dans le four à 165°C puis le passer légèrement à la salamandre.

Sauter les lardons dans un peu de beurre noisette, bien les colorer, les égoutter et garder le beurre de cuisson. Chauffer le beurre de cuisson des lardons dans une sauteuse, y sauter les bâtonnets de salsifis, les colorer très légèrement, ajouter le chou, les oignons rouges, le chou de Bruxelles, chauffer sans colorer, ajouter le thym haché et assaisonner de sel et de poivre, bien mélanger.

Allumer le green Egg, contrôler la température à 180°C, déposer le chou blanc entier sur papier alu de triple épaisseur puis le déposer sur la grille en fonte, le cuire pendant environ 4H, contrôler régulièrement la cuisson. Le chou doit être cuit mais encore ferme. Le laisser légèrement refroidir, enlever les premières feuilles, le couper en morceaux, le mettre sous-vide. Découper ensuite en bâtonnets en prenant soin d’enlever les grosses côtes.

MÉTHODE

Sauce Colorer les parures de chevreuil dans le beurre noisette, en premier sur le fourneau puis dans le four à 165°C, lorsqu’elles sont bien colorées, ajouter les échalotes, l’ail, les champignons de Paris, les oignons et bien faire revenir, déglacer avec la bière, porter à ébullition et réduire d’1/3, mouiller avec le fond de volaille et le fond de veau, ajouter la moutarde, porter à frémissement, laisser tirer 45 minutes puis passer au chinois fin. Laisser reposer jusqu’au lendemain au frais. Dégraisser la surface, verser dans une casserole, porter à frémissement, lier légèrement au beurre manié, monter au beurre, ajouter un peu de moutarde, de poivre des templiers moulu et assaisonner de sel et de poivre.

Pickles d’oignons grelots Rassembler dans une casserole : le vinaigre de framboise, le vinaigre de riz, le vin rouge, la crème de cassis, donner un ébullition et retirer du feu. Pendant ce temps, déposer les feuilles d’oignons grelots dans un pot fermant hermétiquement, verser le liquide chaud dessus, fermer le pot, le retourner et laisser mariner au minimum 24H.

BE PERFECT | COMME CHEZ SOI



Week-end en bord de Meuse

THE WISE HOUSE © François Lesage

le manoir enchanté…


Imaginez un imposant manoir de style mosan transformé en un havre de paix élégant et une maison gourmande. The Wise House, le nouvel hôtel-restaurant de Hastière-par-delà, c’est le meilleur endroit où chiller en bord de Meuse. Notre refuge coup de cœur de la rentrée ! M OT S : S E R VA N E C A L M A N T

© Servane Calmant

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l ne faut pas avoir une imagination particulièrement débordante pour deviner que les quatre murs de cet ancien pensionnat ont dû rougir des confidences intimes des dortoirs de filles ! On les devine légender un selfie sur Instagram : « Oh, qu’il est beau le bord de Meuse ». Ah non, les réseaux sociaux balbutiaient encore il y a quinze ans… En parlant de réseau, figurez-vous que c’est en cherchant du wifi sur les hauteurs de la Meuse que François Lesage, un homme d’affaires autrefois actif dans la biotechnologie et qui baigne aujourd’hui dans l’Horeca (il est notamment l’associé financier de la cheffe Isabelle Arpin), découvre cette vaste propriété… et la pancarte qui annonce sa mise à vente ! Sur un coup de tête, François l’achète et devient ainsi propriétaire de ce petit château dont la première pierre date de 1633, les quatre murs actuels du 18e, qui fut donc un pensionnat, puis une gentil-hommière privée peu à peu désertée… Ce manoir, il le baptise WiseHouse - « Wise » pour Sage, clin d’œil à son nom de famille. C’est que François Lesage a totalement succombé aux charmes de la belle bâtisse posée le long de la Meuse. Fatal Attraction ! « Le soir, quand je ferme, la maison ne veut pas me laisser partir, la serrure coince et me résiste - c’est un signe du destin ! » ironise-t-il, en nous offrant la primeur de découvrir miaoût, son petit coin de paradis…

Be Perfect a aimé • Les 10 chambres orientées Meuse. Aucun risque de se voir refiler une vue sur la route ! • L’ambiance chill-out pile poil adaptée à la parenthèse du week-end et au brunch du dimanche. • Les bons plats du jeune chef Benjamin Moustier, ancien sous-chef de Vincent Cardinal (l’étoilé Le Prieuré Saint-Géry). Langoustine, veau Wellington et un baba imbibé au rhum, au gin ou au Grand Marnier selon les saisons et les humeurs du chef, se profilent comme autant d’incontournables…

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• La région. Existe-t-il plus belle vallée en Wallonie que la Molignée ? Et plus désaltérante Abbaye que Maredsous ? Hastière est de surcroît traversée par le RAVeL2 qui se trouve aux pieds de la Wise House. L’idéal pour la pratique familiale du vélo sur le halage de Meuse ou sur d’anciennes lignes ferroviaires désaffectées… • Le concept du « You Like it You Buy it » : le mobilier et les éléments de déco de la Wise House sont à la vente.

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François Lesage a pensé à tout et tout le monde, les amoureux, les familles et les businessmen (Allô Givet ?). Et comme il ne fait jamais les choses à moitié, il a réussi à convaincre Benjamin Moustier, le second de cuisine du Prieuré Saint-Géry, et sa compagne, Astrid Picazo, chef de salle chez Vincent Cardinal également, à prendre les commandes de Par-Delà, le restaurant gastronomique de la Wise House. On y savoure une cuisine franco-belge pour gourmets qui privilégie le circuit (très) court, comprenez : les produits belges du Namurois. Veau de ferme de Saint-Gérard, fromages du coin, vins du château de Bioul, café Delahaut, gin bio de Maredsous… Soudés par une évidente complicité, Benjamin, Astrid et François-le-boss ont réussi leur pari : instaurer une ambiance hyper chaleureuse à l’élégance discrète. Un art de recevoir qui fait chaud au cœur. En quittant les lieux, on sait déjà qu’on y reviendra, François Lesage a promis une piscine dans un avenir proche…

© Servane Calmant

« J’ouvre le 12 septembre, après de longs mois de chantier orchestrés par les Lasnois de CL Corporate n’hésitez pas à les citer, ils ont été formidables ! » Le bâtiment a en effet été entièrement rénové, tout en préservant son cachet et son âme : la pierre bleue tutoie les fauteuils Vegas et les chaises bar Monterey de la marque belge Marie’s Corner, sept vastes chambres sous charpente d’époque - on adore ! - sont parfaitement adaptées à l’esprit de la demeure, oscillant entre tradition, modernité et domotique, et trois chambres corporate attendent les rescapé.e.s des sessions brainstorming…

En fournissant le mobilier des chambres, de lobbies et du restaurant via son offre de renting MC Rent, Marie’s Corner démontre tout l’intérêt de sa nouvelle offre de location sur-mesure destinée aux professionnels. La marque belge ouvre grand le champ des possibles pour les entreprises, les architectes d’intérieur, les designers et les décorateurs. Un loyer simple à payer et la liberté de faire naître des intérieurs toujours plus personnalisés... et de pouvoir les adapter au gré de leurs envies ! En savoir plus : www.mariescorner.com

THE WISE HOUSE

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Route de Blaimont 107 à Hastière T. : 082/46 00 57 M. : 0486/13 58 57

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Facebook et Instagram : thewisehousehotel


DESIGNING EMOTIONS

WWW.MARIESCORNER.COM

MARIE’S CORNER PROJECT STORE | Rue de Namur 39 | 1000 Bruxelles | T +32 (0)2 502 62 04 | www.mcprojectstore.be


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Dans le vestiaire de


Génération X, il a fait chavirer le cœur de toute la gent féminine avec son tube « La voix est libre ». Depuis, ce bad Boy au cœur tendre se consacre au cinéma et à son prochain one-man-show. Le pouvoir de faire rire est sans nul doute son atout séduction. Il nous ouvre les portes de son dressing un brin déjanté combiné à la nouvelle collection de son ami Esfan Eghtessadi, cofondateur d’Essentiel Antwerp. Belgium twelve points ! MOTS : ARIANE DUFOURNY PHOTOS : CHRISTIAN HAGEN

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Ê

tes-vous accro à la mode ? Pas du tout. Mais alors, pas du tout ! Cela dit, la mode, ça me fait bien rire.

L’apparence est-elle importante ? Évidemment que oui, mais quelle vaste connerie. Malheureusement, on jauge trop souvent l’intel-ligence des gens sur un niveau de diplômes ou sur les vêtements. Quand tu arrives quelque part, les dix premières secondes sont capitales ! Dans les yeux de l’autre évidemment ! Quel personnage admirez-vous pour son style ? Lionel Jadot est le mec le plus talentueux qu’on ait en Belgique. Il est habillé comme un prince, il sera donc un roi ! Pour ceux qui ne le connaissent pas, derrière l’apparence, il y a juste le plus grand génie de tous les temps, avec une idée géniale à la minute. Admirable non ? Et Elvis Presley. Je n’ose pas dire Michel Sardou, je vais encore avoir des ennuis. (Rire). Êtes-vous plutôt classique ou un peu déjanté ? Plutôt déjanté. Tout et n’importe quoi, du moment que je me sens bien. Je peux paraître classique si je porte un joli pull que ma mère m’a offert pour mon anniversaire ( je suis obligé de le porter quand je passe la voir, sinon je n’en porte jamais). Je récupère toutes les fringues de mes copains. S’il y a des trous, c’est encore mieux. Le neuf, je n’aime pas ! Sauf les calbuts. (Rire). Qu’aimez-vous porter ? Mon vieux jean fétiche que ma maman a recousu mille fois. J’ai plusieurs longs manteaux 3/4. Tout pourri en dessous avec des baskets, mais avec un joli long manteau ! Quelles sont les indispensables du dressing masculin ? Des tee-shirts noirs usés, une ceinture avec une boucle cowboy en acier, un vieux jeans et des caleçons neufs, ou propre si possible ? (Rire). Avez-vous des pièces fétiches ? J’ai une veste de sous-marinier russe et une veste de pompier de la ville de New York. Elle est tellement lourde qu’elle tient debout toute seule, ce qui m’arrange parfois. (Rire). J’ai toutes les blouses avec un col en V d’infirmiers et de médecins américains, possibles. La jaune, la rouge, la noire, etc. Je les porte avec un jean. Plutôt chaussures ou baskets ? J’ai une grande collection de chaussures, j’adore les pompes, mais plutôt baskets. J’ai quinze paires de Stan Smith neuves en permanence au cas où. En numéro 1, les bouts à l’arrière bleus. Les bouts verts, j’adore. Je laisse les bouts rouges aux autres parce que ça ne fait pas sérieux. (Rire). Elles doivent être blanches, impeccables. Pas la moindre tâche dessus, sinon c’est ringard. Certaines ne sortent jamais dans la rue pour rester pimpantes, nickel, blanches ! Ca fait beaucoup rire mes potes et comme j’aime les faire rire, je continue. (Rire). Quelle est votre couleur préférée ? Le vert !

Essentiel Antwerp. A gauche : pantalon en coton vert armée avec cordon 135€. A droite : manteau bleu nuit en laine mélangée 495€ chemise en coton blanc 125€ pantalon bleu marine avec cordon 135€


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Essentiel Antwerp : A gauche : sweatshirt ocre en jersey avec logo 125€. A droite : blouson aviateur matelassé kaki sans col 295€ - chemise en coton vert kaki 125 € - pantalon bleu marine avec cordon 135€



Faites-vous attention aux accessoires ? Juste à ma ceinture. Quand j’étais petit, je voulais être flic aux États-Unis donc il y a toujours plein de trucs dessus : une lampe de poche, des outils, mes canifs... Façon John Wayne ! C’est cool de conduire avec des gants en cuir. J’ai un tiroir rempli d’une soixantaine de paires qui n’ont jamais servi, car j’ai peur de les abîmer. J’ai aussi une collection de casquettes et de montres mais qui restent dans des boîtes. (Rire). Quelle a été votre pire excentricité vestimentaire ? Je porte souvent des uniformes. J’adore me déguiser en flic ou en militaire. Ma tenue de policier avec mes bottes noires, ma ceinture avec la Maglite, le flingue... Très Y.M.C.A. ! Quelle est la pire faute de goût chez un homme ? La vilaine petite sacoche carrée qu’ils portent en bandoulière sur un vilain petit tee-shirt blanc moulant et souvent avec un jogging ridicule ! J’ai presque envie de porter plainte ou de les arrêter dans la rue en leur demandant s’ils se regardent dans un miroir avant de sortir de chez eux ? C’est à la mode, mais tellement horrible et grotesque ! Si j’étais une femme, je divorce directement et je lui mets une baffe dans la gueule en plus. (Rire). Quelle pièce allez-vous acheter cet automne ? J’ai commandé, au Stock américain, une veste d’officier de pont de porte-avion américain avec un gros col en mouton et un matricule. Je l’attends avec impatience. Avez-vous des rituels beauté ? Rituel beauté, rien ! À part me mettre une petite crème tous les jours sur le visage, comme ma maman m’a appris. Sinon, il n’y a rien que j’aime plus que les massages. Je vais me faire masser partout où je vais.

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Qu’est-ce qui vous fait craquer dans le vestiaire féminin ? Un beau tailleur genre hôtesse de l’air, est un plaisir pour les yeux tout comme regarder n’importe quelle femme quand elle est cool et élégante. Comme ma femme par exemple ! Les femmes ont tellement plus d’allure que les hommes. Avec ou sans vêtements. Et si en plus elles sentent bon ! Alors où allons-nous ? (Rire). Comment définiriez-vous votre style? L’élégance suprême évidement, mais ça ne regarde que moi. (Rire). Perfect ou imperfect ? Imperfect ! Totalement et encore plus qu’imperfect, mais ça doit rester simple. La clarté dans la confusion. Quelle est votre actualité ? Je viens de finir la version canadienne de « Dix pour cent », saison 1. Je suis à l’écriture de mon premier oneman-show et je gère le catalogue de mon grand-père, Maurice Maeterlinck, et autour des projets tels qu’un prix littéraire et une adaptation en images de « L’oiseau bleu » que j’ai écrite pour les tous petits. La voix est libre ? Le quarantième anniversaire de l’Eurovision a été surexposé avec 600 millions de téléspectateurs. Ma vie a changé du jour au lendemain. J’ai dû attendre mes 51 ans pour réaliser que c’est un des meilleurs souvenirs de ma vie même si ça m’a saoulé à l’époque. Je le refais demain juste pour rire avec joie et là j’arrive en string sur scène pour faire rire ma maman.

www.facebook.com/fred.etherlinck @fredetherlinck


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© Dominique Libert

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LE DANDYSME pour les vraies filles

Flash sur le tailoring ! Les Vraies Filles c’est le nouveau vestiaire de Kaatje Sandra. Rayures, carreaux, coupes affûtées, exit le girly. Une collection empruntée au vestiaire masculin, pensée pour la vie effervescente des femmes attentives à leur allure. La marque belge à adopter pour une élégance nonchalante. MOTS : ARIANE DUFOURNY

Rencontre avec Kaatje Sandra

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Ma clientèle est extrêmement fidèle mais elle grandit. A force de me demander de produire une collection pour la jeune fille et la femme, j’ai décidé de créer Les Vraies Filles en 2018 ; une ligne pour toutes les générations.

© Vincent Meessen

e Max & Lola aux Vraies Filles… Je suis la première qui a commencé la mode enfantine en Belgique. J’ai lancé Max & Lola en 1987 avec des pièces ultras basiques et des couleurs innovantes pour les enfants comme le noir, l’écru, le gris chiné. Depuis, cette collection très minimaliste a évolué et possède une identité stylistique bien reconnaissable par son élégance, sa coupe, ses belles matières et purement par la beauté du vêtement.

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Les vraies filles c’est pour… Des femmes avec du caractère. Des femmes qui sont décomplexées, qui vivent en pleine conscience, qui se moquent des clichés et des stéréotypes, qui cherchent autre chose. La collection s’adresse à plusieurs générations. A notre époque les filles piquent dans le vestiaire de leur mère et inversement. Votre ADN, votre identité… Les carreaux ! J’ai dû me battre pour l’imposer dans la collection de Max & Lola. J’adore mélanger les rayures avec les carreaux. Je ne suis pas très girly. Pour Les Vraies Filles, je me suis donc inspirée d’un vestiaire masculin. J’aime utiliser le coton mélangé lin pour l’été et en hiver, un mélange coton et laine, le coton, le velours et le tricot. Ce n’est pas un produit hype, j’aime la constance. Des tissus spécialisés dans la mode de luxe masculine… Je travaille avec une ancienne maison italienne qui propose des carreaux, rayures sur différents supports (matières) mais aussi de la couleur. La collection suit la slow fashion en fabriquant en Europe.

Les pièces phares de cet automne… Les costumes ! Des tailleurs pantalons à carreaux, à lignes, très féminins mais également des couleurs flash. Un costume pink qui apporte le smile, un yellow, un léopard. Je travaille toujours le navy, c’est une belle base qui remplace le noir. Les indispensables dans votre vestiaire… Je suis très basique donc un tee-shirt blanc (aussi bien long, court ou oversize), une chemise blanche d’homme, un veston féminisé, un jean et naturellement un pantalon à carreaux. Place aux accessoires… L’accessoire change tout ! Une simple chemise avec des Dockers la journée devient girly le soir avec des chaussures à talons et un beau sac à main. Un scoop… Ma boutique Kat en Muis, située rue du Vieux Marché aux Grains à Bruxelles, proposera cet automne, en plus de Max & Lola et des marques belges destinées aux enfants, la collection Les Vraies Filles.

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© Dominique Libert

www.lesvraiesfilles.com


isabelleleblans Joaillerie - Parce que la nature est d’une richesse infinie... -

Diamant blanc ou fancy yellow ?

Je vous accueille du mardi au samedi de 10h Ă 18h30. Rue des Combattants 60 1310 La Hulpe 02/652 24 39 www.leblans.be Vous pouvez me suivre sur :

Isabelle Leblans Gemmologue


De L’ÉTHIQUE à L’ESTHÉTIQUE un style qui fait du bien

WEHVE, clin d’œil au verbe anglais weave signifiant tisser. Créée en 2014 par Gesine Holschuh, la marque belge rend hommage à la tradition du tissage et au savoir-faire unique transmis de génération en génération par des femmes d’Amérique du Sud. Ponchos, pulls, écharpes à poches, plaids en mérinos, rien de mieux pour profiter de l’automne tout en douceur. MOTS : ARIANE DUFOURNY PHOTOS : WEHVE

BE PERFECT | WEHVE


Rencontre avec Gesine Holschuh

U

n diplôme de la Solvay Brussels School complété d’un MBA de l’Insead. Son parcours extraordinaire… J’étais Partner chez McKinsey, ensuite dans la direction européenne de Inbev, puis j’ai développé des consultances indépendantes pour des grands groupes. Finalement, j’ai voulu entreprendre une activité sociale. J’ai travaillé avec l’ONG Hand in Hand auprès de femmes en Afrique et en Inde afin de créer des micro-entreprises. J’ai été impressionnée par ce que l’on arrive à obtenir, plus que par la simple philanthropie, en donnant des moyens aux gens pour le faire eux-mêmes. Me rendant en Uruguay, j’ai été inspirée par des coopératives de femmes et par la qualité de leur tissage. J’ai alors décidé de travailler avec elles. Je crois qu’il est unique de respecter le savoir-faire artisanal traditionnel tout en créant des accessoires qui peuvent être des pièces marquantes dans la garde-robe de ceux qui ont du style. Le projet a pris de l’ampleur sur mon travail. Du coup, je me suis retrouvée à temps plein à créer WEHVE.

D’autre part, depuis 2012, je suis également administratrice de Fairtrade Belgium, un label qui permet d’identifier les produits dont les ingrédients sont issus du commerce équitable. Un concept important pour moi.

« Faire du bien aux femmes qui la portent comme aux femmes qui la fabriquent. »

Une totale traçabilité de sa collection en étant proche de ses artisans… Je me rends fréquemment en Amérique du Sud. Un contact régulier avec les artisans est indispensable pour moi. Cela me permet de les connaître, d’écouter leurs idées, de développer de nouvelles couleurs, de nouveaux motifs et de nouveaux matériaux, de proposer des approches innovantes en préservant leurs traditions et leur culture. Ce sont les connaissances de ces femmes qui ont rendu tout cela possible.

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Une laine exceptionnelle grâce au respect des moutons… Elle provient de moutons vivant dans le nord de l’Uruguay. Ils jouissent de la liberté toute l’année et ne sont emmenés dans la hutte qu’une fois par an pour être tondus par des tondeurs professionnels. Le climat tempéré est favorable pour obtenir une laine mérinos respirante, douce et hydrofuge. Elle régule également la température du corps, vous gardant au frais par temps chaud et au chaud en hiver.

Lillan, la fille de Gesine, est la nouvelle égérie de WEHVE.

Les secrets de fabrication… Je dessine tout. Je définis les formes, les couleurs, les tailles. La collection est tissée en Uruguay et au Pérou. Le produit de base, le « top », est nettoyé, trié, ensuite direction le filateur. La façon dont les fibres en fil sont filées est cruciale pour la douceur du textile et pour éviter le boulochage. Ensuite, le fil est teint dans une bassine selon des Pantone que je leur procure. Les techniques anciennes sont respectées créant des nuances subtiles et uniques. Je conçois des pièces que je veux porter moi-même et mon intention est qu’elles restent intemporelles. Quoi de neuf dans la collection WEHVE FW19… Trois thèmes dont l’un est inspiré par ma visite d’un bâtiment d’un célèbre architecte mexicain : des couleurs fortes, du fuchsia, du chocolat, du safran. Le deuxième propose des pastels décalés. Le troisième se réfère à l’océan dans des tons bleus et des touches de vert.

WEHVE également côté maison… La collection propose aussi des plaids dans plusieurs dimensions, dont un de 2m40 sur 1m60. Cette belle matière est chaude par temps froid et très douce. On a vraiment envie de s’y emmitoufler. Une distribution qui fait rêver… WEHVE est distribué à Milan, St Barth, Monaco, Le Lac de Côme, Gstaad, Santa Fe, Jackson Hole, Les Hamptons, Le Bon Marché à Paris, Muse by à Luxembourg, Harvey Nichols, Matchefashions et Providex à Londres et bien sûr à Bruxelles où j’habite. C’est une grande fierté de voir les pièces produites par ces artisans, provenant de petits villages loin des villes, aux côtés de collections comme Marni ou Yves Saint Laurent.

En Belgique, la collection WEHVE FW19 est disponible chez Icon, chez Vert Chasseur à Uccle, chez Cachemire Cotton Soie à Bruxelles, chez Blue Rose à Wilrijk, chez DressCode One à Gravenwezel, chez Graanmarkt13 à Anvers. Webshop online : www.wehve.com

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Quand la Maison Wolfers SE RÉINVENTE… Fraichement nommée directrice commerciale, Cindy Lecomte imprime sa modernité sur la Maison de haute joaillerie belge Wolfers, fournisseur officiel de la Cour de Belgique. Rencontre avec une femme dynamique, gemmologue et orfèvre de formation, qui comptabilise plus de 20 ans d’ancienneté dans le monde de la joaillerie. M OT S : S E R VA N E C A L M A N T

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© Benjamin Brolet

ous sommes à Bruxelles, boulevard de Waterloo, au premier étage d’un hôtel particulier classé, dans un salon privé, cadre intimiste où Wolfers reçoit ses clients. Cindy Lecomte s’excuse, le salon privé est en plein relooking. Une rénovation qui s’accompagne d’une réelle volonté de rajeunir la marque, de lui insuffler un souffle nouveau, pour susciter l’intérêt d’une clientèle plus jeune ou à tout le moins, plus moderne.

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Née en 1812, la Maison Wolfers est actuellement la plus ancienne joaillerie de Belgique. Philippe, les mains d’or de la dynastie Wolfers, fait partie des plus grands noms de l’Art nouveau, ses sculptures et bijoux lui valent d’ailleurs dans les années 1900 le surnom de « René Lalique belge ». Cette perfection artistique et technique propre aux Wolfers et ce savoir-faire à l’ancienne, c’est Patrick Descamps, gemmologue, qui les perpétuera jusque tout récemment. Mais les temps changent. Ce n’est pas Cindy Lecomte qui nous contredira. « Rares sont les clients qui nous commandent encore des pièces anciennes. D’ailleurs, nous n’en vendons plus. Notre atelier se trouve ici, au boulevard de Waterloo, à côté de ce salon privé. Nos trois artisans y fabriquent principalement des bijoux contemporains exclusifs avec un savoir-faire à l’ancienne, dans la plus pure tradition de la grande joaillerie. »


Quelles sont les nouvelles tendances dans la joaillerie de luxe ? « Nous n’avons jamais été une Maison ostentatoire, mais les bijoux se font aujourd’hui plus épurés, plus discrets. Pour prendre un exemple parlant : la libellule, la pièce iconique de Philippe Wolfers, nous la déclinons depuis peu en bijoux contemporains bracelets, boucles d’oreilles, parures… Une collection bien dans l’air du temps, avec un joli clin d’œil à l’Art nouveau, à porter au quotidien et à un prix tout à fait abordable. » Le saphir offre à la création joaillère une extraordinaire palette de nuances… « Oh oui, le saphir n’est pas uniquement bleu, il se décline en un arc-en-ciel de nuances, oscillant entre le rose, le jaune, l’orange. Le saphir Padparadscha donne à voir de sublimes couleurs, du rose de l’orange, qui en font une pierre très prisée des grands joaillers - c’est une pierre très contemporaine. Le rubis rouge par contre n’a vraiment plus la cote, nous n’avons plus jamais de demande ! »

La collection « Caviar » exprime bien le virage moderne de la Maison Wolfers ! « La bague caviar en or blanc, jaune, rose, avec ses grains de luxe a en effet un style résolument moderne, tout en bénéficiant du savoir-faire perfectionniste des artisans Wolfers. »

©Benjamin Brolet

Ce sont les couleurs des pierres précieuses qui donnent le ton de la modernité ? « En effet, les tourmalines sont d’ailleurs très en vogue : la couleur la plus commune est le vert, mais les tourmalines offrent à l’instar du saphir une gamme variée de couleurs spectaculaires. La Paraiba et son bleu verdâtre intense est absolument magnifique. Le spinelle se présente également dans une belle variété de couleurs, du rouge, du rose, du violet, du gris… »

On craque pour Le bracelet libellule, joli clin d’œil à la période Art nouveau de la dynastie Wolfers. La bague de la collection caviar, la version la plus sobre contient les grains d’or, jaune, blanc ou rose entre deux flasques droites serties de diamants taille brillant. Sa version sans diamant convient aux alliances masculines…

Photos bijoux :© Wolfers

www.wolfers.be

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Quoi de neuf chez

CLIO ? Clio Goldbrenner, la créatrice belge de sacs et d’accessoires éponymes, nous accueille dans ses nouveaux bureaux situés à Boitsfort chez Fosbury & Sons. Un nouveau souffle dans sa carrière et dans l’inédite collection automne/hiver aux allures urban coolness & sporty elegance. MOTS : ARIANE DUFOURNY PHOTOS : CLIO GOLDBRENNER

C

onsidérés comme objets de désir par nombreuses d’entre nous et portés par les actrices de cinéma telles que Sharon Stone, Marie Gillain, Déborah François ou encore Emilie Dequenne, on se devait de poser la question : mais à qui s’adressent vos sacs Clio ? « Ce sont des sacs urbains, pour la femme active qui se sent bien dans ses baskets, qui aime prendre soin d’elle sans pour autant être ultrasophistiquée et qui l’accompagnent aussi bien au travail que le soir lorsqu’elle va prendre un verre ».

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Et si derrière toute grande réussite, il y avait une stratégie. Clio Goldbrenner a étudié « sciences économiques et finances » à l’ICHEC, ensuite elle a travaillé chez L’Oréal en marketing durant trois ans, puis a quitté le groupe pour créer sa marque éponyme en 2011. Une extraordinaire aventure qu’elle a démarrée seule, en s’entourant pour la faire évoluer. Raison pour laquelle, en 2016, elle prit la décision de s’associer avec un investisseur privé afin de professionnaliser l’entreprise et de l’emmener encore plus loin avec de nouvelles ressources. Plus loin, c’està-dire bien au-delà de nos frontières. 2019, la marque a huit ans, huit années remplies de moments intenses que la créatrice se remémore : « Sharon Stone portant un Clio Goldbrenner, les listes d’attente des consommateurs à l’affut des nouvelles collections, les longues files aux ventes privées dont certaines arrivaient à 5 heures du matin pour être sûres d’être dans les premières, les ouvertures des boutiques en nom propre et aussi l’énergie et l’engouement pour ce bébé que j’ai créé ». Et à présent, Clio ? « Après avoir fondé et dirigé la marque pendant près de huit ans, j’ai décidé, comme une suite logique, de me lancer un nouveau challenge. Celui d’endosser le rôle de directrice artistique et ambassadrice de la marque et de me donner à côté de cela la possibilité de mettre mon expérience au profit d’autres jeunes entrepreneurs et aussi de rêver grâce à ma créativité et à mon énergie à d’autres projets futurs ».

Aux côtés des teintes automnales incontournables comme le Rust (un magnifique cognac), quoi de neuf dans la collection automne/hiver Clio ? « Les concepts principaux sont citadin, boyish et sportif. Un thème fort qu’on a voulu traiter par de nouvelles matières : le vernis glacé, les imprimés patchwork, dans une palette de couleurs ultra-désirables telles que Mecanic blue, Mustard, Iced Wine, Bottle green. Le but étant d’avoir des couleurs très fortes pour réveiller vos tenues cet hiver ». A la question qui nous brûle les lèvres, Clio Goldbrenner nous a présenté des modèles inédits aux noms inspirés par la mythologie grecque. Des sacs qui chamboulent nos codes, déjà par l’emblématique cotte de maille plus omniprésente. Aux côtés des iconiques, on découvre le Bélos et le Fortuna à porter en bandoulière, la besace Dysis en grenat, le Cupidon à porter à la taille, le sac à main cartable Zetos et le Doros, un grand cabas qui vous accompagnera partout. Notre it-bag de cette saison : le Attis Turtle. www.cliogoldbrenner.com

BE PERFECT | CLIO GOLDBRENNER




Le

défi

D’UNE VIE L’Enduroman. 140 km à pied entre Londres et Douvres, la traversée de la Manche à la nage (entre 40 et 60 km), ensuite 300 km à vélo pour rejoindre Paris. Un défi que va relever le triathlète belge de l’extrême, Arnaud de Meester. Un challenge herculéen au profit de CAP48 ! MOTS : ARIANE DUFOURNY PHOTOS : CHRISTIAN HAGEN

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L’Enduroman, surnommé Arch2Arc, reliant Londres à Paris, de Marble Arch à l’Arc de Triomphe, par la course à pied, la natation et le cyclisme n’est pas donné à tout le monde. Seuls 45* triathlètes ont réussi le défi et sont désignés d’un # ; de #1 pour Edgar Ette, le fondateur de la course qu’il a créée en 2001.

19 septembre 2019. L’ultratriathlète belge, Arnaud de Meester, tente l’aventure. Be Perfect a suivi son entraînement.

C

omment vous est venue l’idée de participer à l’Enduroman ? J’ai fait une course, en Islande, sur le dépassement de soi et je pensais que la prochaine sortie du film allait clôturer cette passion comme une cerise sur le gâteau. Un soir en me mettant au lit, j’ai cherché sur mon ordinateur une course dont on m’avait parlé, Arch2Arc... J’ai découvert un triathlon extrême reliant Marble Arch à Londres à l’Arc du Triomphe à Paris. Le descriptif m’a évidemment très fort excité. J’ai donc regardé quelques films sur YouTube dont celui de la bloggeuse Marine Leleu, devenant la première Française à terminer l’Enduroman et en plus établissant le nouveau record féminin (record battu depuis par Perrine Fages). Son petit film « très bon enfant » m’a énormément parlé. Après, j’ai décidé de m’inscrire. Clic !

* en date du 13/09/2019

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Quelles sont les qualités pour être sélectionné ? On est obligé de passer des tests avec le comité organisateur étant donné qu’il y a eu quelques accidents. J’ai participé à leurs swim camps à Portland et à Lanzarote. Nager six heures en mer où on nous nourrit avec une perche à côté d’un kayak, suivi de formations où on apprend les courants et les détails de la course à entreprendre ; puis à minuit, on part courir 60 km dans les montagnes. Au retour, on a la possibilité de manger ou de dormir durant une heure ( j’ai préféré manger) et puis on repart nager trois heures en mer. En somme, ils essayent de pousser les athlètes dans leurs retranchements afin qu’ils constatent s’ils sont au niveau ou non. Ultra triathlèthe, Event & Community Manager chez Useful Communication, fondateur de l’application iungoSport et du réseau social SmallZoute, organisateur du Belman, père de deux enfants. A 48 ans, quel est votre secret pour tout entreprendre ? Tout est une question d’organisation. J’ai un grand agenda dans ma cuisine où je note tous mes rendez-vous et mes entraînements. Mes enfants sont ma priorité et je les chouchoute très fort. Concernant le boulot, les équipes savent ce que j’entreprends et m’aident pour que

j’y arrive. Pour le triathlon, la course à pied, la natation et le vélo ne sont que la partie émergente de l’iceberg. En plus, il y a la logistique, mon coach mental que j’ai deux fois par jour au téléphone, mon kiné ostéo que je vois deux fois par semaine, tous les soins, les massages sportifs. Avez-vous une place dans votre planning pour le lâcher-prise ? De temps en temps, je m’octroie une demi-journée au Dôme. Là, c’est un lâcher-prise total, aucune pression, aucun devoir. Je fais différents soins, sauna, hammam, massage et je déjeune dans leur restaurant qui est délicieux. Ca me procure un bien fou. Cette demi-journée paraît pour moi une semaine.

Le challenge d’Arnaud de Meester est réalisé au profit du projet « Cap sur le Sport » de CAP48 dont bénéficie Ilias, en favorisant la revalidation des personnes accidentées. Pour soutenir cet exceptionnel défi, voici le lien : https://agir.cap48.be/projects/illias-et-arnaudle-challenge-d-une-vie

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BE PERFECT | ARNAUD DE MEESTER




De qui se compose votre équipe ? J’ai voulu m’entourer surtout de sportifs pour qu’ils comprennent comment je vis. Marc Delpierre, mon coach mental, est un grand judoka. Il est très présent. Il écoute, il entend, il traduit, il explique, il est vraiment exceptionnel ! Mon kiné ostéo, Gregory Dermience, fait des trails et roule en vélo et est très à l’écoute de mes entraînements. Mon coach en natation, Olivier Delfosse est champion du monde de natation en 10 km en eau libre ; il sera sur le bateau durant la traversée de la Manche. Guillaume Backvis me suit sur tous mes longs entraînements, gère ma logistique et sera présent durant les trois disciplines de l’Enduroman. Le pauvre (rire). Pierre Chaudoir, Florence Legein et Serge Ruyssinck s’occupent de tout ce qui est à côté pour m’alléger. Claire Soper est en charge de la logistique avec l’Angleterre. Le but est que je puisse me concentrer sur mes entraînements mais ayant une société d’événement et de communication, pensez bien que je m’occupe de tout car ça me conforte. Bref, je suis chef d’orchestre. Quel est le déroulement de votre course ? Le départ est assez compliqué car je devrai rester en stand-bye. Je dois me rendre à Londres le 15 septembre. Alors, les organisateurs regarderont la fenêtre pour entrer dans la Manche. En fonction de l’horaire précis qu’ils fixeront, je devrai calculer l’heure de départ de ma course à pied ; 140 km que j’estime réaliser en 18 heures. Puis, je prévois 8 heures de sommeil (conseillé) avant la traversée de la Manche (environ 17 à 22 heures selon le creux des vagues, les courants, les bancs de méduses et d’algues, etc). Ensuite, deux cas possibles. Si je sors de la Manche dans le noir, mort crevé de tourner les bras durant près de 18 heures, je serai obligé de me reposer une à deux heures. Ayant une très bonne récupération à l’effort, mon souhait est de sortir de la Manche, prendre mon vélo et partir tout de suite, même si je dois m’écrouler deux heures plus tard (dans tel cas je dormirai à côté de mon vélo). Nous sommes libres de gérer notre course. Le chrono commence à Marble Arche et se termine à l’Arc du Triomphe. Vous alimenterez-vous durant la traversée de la manche ? On est obligé ! On vous donne à manger avec un filet de pêche dans lequel se trouve une gourde ou des aliments calorifiques que j’aurai préparés : du riz, du poulet, de la mayonnaise, de l’OXO, etc. Ce sera ma récompense dans l’eau. Je vais m’arrêter toutes les quarante minutes pendant 30 secondes, pas plus sinon je repartirai avec les marées. A quoi pensez-vous durant vos diverses courses ? Le cerveau essaye de gérer le corps en essayant de nous diminuer mentalement ou physiquement. En endurance, je compte mon nombre de pas. Il faut occuper l’esprit par de l’imagerie mentale afin de tronquer le cerveau, sinon il envoie des messages comme : tu as mal

aux genoux, tu es stupide, ça ne sert à rien, arrête-toi, tu as mal au ventre, tu vas vomir, etc. Le « mur » physique ! Pourquoi vous infliger cela ? Chacun a son sport, chacun a sa motivation. J’aime bien jouer avec les limites du corps et de l’esprit. J’adore sortir de ma zone de confort. Quand je cours plus de trois heures, je rentre dans une zone où je prends du plaisir et la souffrance est transformée. Quelle épreuve redoutez-vous le plus et quel est votre point fort ? La course à pied ! Le vélo est mon point fort. Je m’entraîne très souvent à faire 300 km sur une journée mais je ne l’ai jamais entrepris après avoir traversé la Manche et couru 140 km. Peut-être que le vélo sera, de fait, ma pire épreuve lors de la course. Depuis combien de temps vous entraînez-vous pour réussir l’Enduroman? Un an tous les jours pour l’Enduroman. Deux ans, pour les triathlons extrêmes comme en Islande et j’ai fait une dizaine d’Ironman. Un entraînement évolutif ! CAP48. Une expérience humaine et sportive à partager ? Pour donner un sens à ma course, je cherchais une œuvre. Serge, qui est dans mon équipe, m’a parlé de CAP48 et la possibilité de partager mon aventure avec Ilias Benkaddour, un jeune homme de 26 ans dont la jambe a été écrasée par une voiture. Il est extraordinaire et n’en veut à personne. Il a redonné un sens à sa vie en découvrant l’athlétisme. Son objectif, participer aux Jeux Paralympiques de 2020 à Tokyo ! On se motive mutuellement. L’Enduroman, le défi d’une vie ? Oui, vraiment ! C’est génial, une terrible aventure. L’équipe avec laquelle on vit pendant un an est très importante. Jamais je ne réussirais seul. Jamais ! Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter ? Une part de chance parce qu’il en faut pour cette course. Vos projets après l’Enduroman ? Je compte reprendre une vie sociale, développer de nouveaux projets dans le sport et défendre ses valeurs ! Et un nouveau challenge…

LE DÉFI D’UNE VIE facebook.com/ultratriathletearnauddemeester @arnauddemeester

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Grégory Wathelet UN CAVALIER EN OR

Originaire de la campagne condruzienne en Belgique, Grégory Wathelet a le port majestueux et le regard brillant. Dans le top 30 mondial de saut d’obstacles, la discipline reine de l’équitation, il est sacré champion de Belgique des 7 ans avec Argentina de la Marchette élevée sur ses terres natales. Dans la foulée, il décroche, avec l’équipe belge, la médaille d’or aux Championnats d’Europe. Rencontre. MOTS : ARIANE DUFOURNY PHOTOS : SÉBASTIEN BOULANGER

Grégory Wathelet et Jérôme Guéry aux Championnats d’Europe de saut d’obstacles à Rotterdam



L’

équitation, une véritable passion. Quelles sont vos prémices ? Mes parents étant agriculteurs, je suis né entouré d’animaux. Par hasard, on a eu un poney à la ferme que je montais après l’école. De fil en aiguille, j’en ai monté d’autres chez des voisins mais il a fallu du temps pour que cela devienne sérieux. Adorant le sport en général, je me suis lancé dans l’équitation. Avec le temps, c’est devenu un métier. Vous n’êtes pas né avec un fer à cheval en or dans la bouche. Devenir un cavalier reconnu, le parcours du combattant ? Réaliser des choses dans la vie n’est pas simple, pas que dans les chevaux. Pour y arriver, il a fallu beaucoup de sacrifices, de temps, de travail et un peu de chance. Dans les chevaux, des facilités financières peuvent aider au départ ; sur du long terme, je ne suis pas sûr que ça donne assez pour durer. J’ai dû gravir mes escaliers moi-même, étape par étape, en ayant des bons moments et des coups durs. Faut apprendre de ses erreurs pour devenir plus fort et être persévérant. Troquer sa nationalité belge pour l’ukrainienne durant deux ans. Un sacrifice que vous regrettez ? Ce fut un choix compliqué parce que j’aime mon pays. Il y a eu des étapes dans ma carrière durant lesquelles j’ai dû faire des choix. J’ai eu la possibilité d’augmenter mon niveau sportif grâce à un financement pour gravir les échelons. De fait, j’ai dû porter le drapeau ukrainien mais ce ne fut pas la même satisfaction que de représenter les couleurs de la Belgique. Un cheval devient une star entre vos jambes. Comment les choisissez-vous ? Ils ne deviennent pas tous des stars mais certains le sont devenus. Je les choisis, en général, très jeunes afin de les former. Il faut beaucoup de temps pour les construire. Certains y arrivent, d’autres pas. Ceux qui sont devenus « spéciaux » étaient, à la base, plus doués que les autres. J’ai fait les bons choix et un travail durant des années pour les amener à ce niveau-là. Voudriez-vous nous parler de votre piquet de chevaux. J’ai quelques chevaux « de tête » : MJT Nevados S, un étalon gris de 11 ans avec qui j’ai gagné les Championnats d’Europe par équipe ; Iron Man Van De Padenborre, un étalon bai de 11 ans présent à Stephex Masters Bruxelles, Full House Ter Linden Z, un hongre bai de 9 ans qui a fait son premier grand prix récemment, Corée, une jument grise de 13 ans qui est malheureusement blessée pour le moment. J’ai aussi d’autres chevaux intéressants qui ne font pas des championnats mais de bonnes épreuves. Depuis quelques années, j’ai créé une structure où je forme les chevaux. Je ne me prétends pas éleveur mais je profite de mes infrastructures pour élever et faire naître des poulains moi-même. Parmi les chevaux que j’ai formés, il y en a trois qui sont vraiment très prometteurs pour l’avenir.

Iron Man Van De Padenborre

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Champion de Belgique des 7 ans. Une double joie ? Argentina de la Marchette, championne de Belgique des 7 ans, est née chez nous. Elle a bouclé cette semaine à Gesves sans la moindre faute. C’est une grande fierté pour moi de voir ce produit issu de notre élevage arriver à ce niveau. Figurer dans le top 30 mondial. Votre impression ? Je ne fais pas une obsession sur le ranking. Je fais mon plan en fonction de mes chevaux ce qui m’a permis de rester dans les trente meilleurs mondiaux. Je fais quelque chose de juste ou en tous cas j’essaye de mettre en avant le cheval avant ma carrière.

fois, en individuel, je me débrouillais assez bien mais l’équipe ne suivait pas ce qui était un peu frustrant. Cette année, notre équipe a été forte jusqu’au bout. En plus, une médaille d’or ! C’était la médaille qui manquait à la Belgique puisqu’elle est championne d’Europe par équipes de saut d’obstacles pour la première fois de son histoire. L’équipe belge décroche aussi sa qualification pour les JO 2020 de Tokyo.

Comment rester au top niveau ? En travaillant dur tout le temps. Pas relâcher ! Il faut se remettre en question et évoluer. On a gagné la médaille aux Championnats d’Europe à Rotterdam, le lendemain j’étais à sept heures aux écuries. Il faut profiter des bons moments, d’instants uniques et continuer à bosser. L’équipe belge sacrée championne d’Europe par équipes de saut d’obstacles. Votre ressenti ? J’ai gagné pas mal d’épreuves en individuel mais il me manquait une belle victoire en équipe. Les précédentes

L’équipe belge, composée de Jos Verloy Grégory Wathelet, Jérôme Guéry et Pierre Devos, sacrée championne d’Europe par équipes de saut d’obstacles

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Parmi tous les chevaux que vous avez montés, une préférence ? Je n’ai pas vraiment de préférés, je les aime tous. Il y a un an et demi, j’ai été très triste en perdant Forlap qui n’a pas survécu à sa fracture. J’ai l’impression d’avoir perdu mon meilleur ami ou même un membre de ma famille ! Depuis, je n’ai plus eu envie de m’attacher autant à un cheval car j’en ai trop souffert. Ce n’est pas forcément les chevaux les meilleurs auxquels je suis le plus attaché, ça dépend plus de l’histoire qu’on crée avec eux. Je m’attache forcément à Argentina, la jument que j’ai élevée avec mon père. Peu importe l’argent qu’on nous proposerait, on la gardera et elle finira sa vie chez nous. L’homme et son cheval, une relation privilégiée ? Oui, évidemment. Avec certains plus qu’avec d’autres mais pour leur demander un tel résultat, il faut des chevaux qui ont envie de se battre pour nous. Il y a aussi une complicité qui se crée avec le staff, particulièrement avec les grooms qui vivent avec eux. A la façon où les chevaux sont couchés le matin, ils savent directement s’ils vont bien.

MJT Nevados S

Avoir ses propres écuries, le bonheur absolu ? Ca a toujours été mon but. Je ne voulais pas être enfermé dans un système d’employé, je préfère prendre des risques. Quand l’occasion s’est présentée, j’ai construit mon écurie sur mes terres familiales à Clavier. Le bonheur également de mes parents et de mes grandsparents qui ont fait toute leur vie là-bas et qui y habitent toujours. Mon père s’occupe de la partie élevage et agricole. Une bonne équipe !

Parlez-nous du « Luc Musette Mémorial Trophy » où les cavaliers du GHCR ont affronté les meilleurs cavaliers belges. On est dans un sport un peu huppé où je trouve qu’on oublie les valeurs de base, les personnes, le respect. Luc Musette était un des plus grands chefs de piste au monde. Un Belge, quelqu’un de chez nous ! Un homme super sympa, simple et aimé de tous. Je m’entends très bien avec Jean-Christophe Meily qui a organisé ce Memoriam. Quand il m’a demandé de participer, j’ai accepté tout de suite. Même si on a un programme chargé, on se doit de prendre une demi-journée pour être présent. Vos prochains objectifs ? J’ai trois grandes échéances d’ici la fin de l’année. Par équipe, la finale de la Longines FEI Nations Cup qui aura lieu à Barcelone début octobre ; fin novembre, la finale de la Global Champions League à Prague et en décembre le CHI de Genève. Et plutôt sentimental, le Jumping International de Liège où je veux être présent. Tokyo 2020 ? C’est loin et vite en même temps. La Belgique est qualifiée d’office mais il faut encore gagner notre place. Mon cheval, MJT Nevados S, a prouvé qu’il était capable de gagner un championnat et donc probablement de faire les Jeux olympiques. Je ferai en sorte qu’il soit au mieux de sa forme l’année prochaine. Je ne suis pas le seul à vouloir y aller. A nous de faire la différence.

www.gregorywathelet.com L’incomparable Forlap décédé en janvier 2018

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La légende personnelle de

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Et si tout homme avait une mission personnelle sur terre ? Cédric Lescut voulait devenir golfeur professionnel et il est devenu head pro. Un tragique accident qui lui ôta une jambe. Une épreuve qu’il a surmontée grâce à la force de l’amour. Depuis faire le bien lui a semblé être une évidence. A l’entendre, tout est possible et avec l’humour en prime ! MOTS : ARIANE DUFOURNY P H OTO S : I VA N V E R Z A R

L

e golf, une passion… J’ai découvert le golf grâce à des amis de mes parents. Issu d’un milieu de classe sociale moyenne, vers mes 12 ans, j’allais piquer des balles sur des driving range, éclater des pommes avec des clubs de golf. J’ai vraiment commencé le golf vers mes 15 -16 ans. Ne sachant que faire de ma vie, après ma rétho, mes parents m’envoyèrent durant un an en Angleterre. Là, j’étais à côté d’un golf où j’ai joué tous les jours. Ce fut la « révélation » ! En rentrant, j’ai voulu devenir golfeur professionnel mais j’ai dû faire des études. Finalement, j’ai obtenu mon diplôme à l’EPHEC. Accomplir sa légende personnelle… J’ai lu l’Alchimiste. Accomplis ta légende personnelle ! J’ai dit stop au travail de bureau pour suivre la formation de la PGA belge afin de devenir pro et enseigner le golf. Mon diplôme obtenu, j’ai commencé à donner cours au Golf de l’Empereur. J’ai également enseigné à Hulencourt et Pierpont où j’ai rencontré un Russe. Dès lors, j’ai travaillé à Moscou et j’ai voyagé partout dans le monde en jet privé. Ensuite, avec mon épouse qui est agente immobilière, nous avons créé une agence

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immobilière et de voyages golfiques pour les Russes. Jusqu’au jour où… Un accident qui va tout changer… Septante à l’heure, le cadre de ma moto casse pendant que je roule. Je perds le contrôle. La bécane se décale vers la droite où une voiture est stationnée. J’essaye de taper du pied pour m’en écarter et ma jambe glisse entre le pneu et la carrosserie. Ma jambe est arrachée et je vole plus loin. Ma chance fut qu’une minute après, un urgentiste suivait et m’a fait un garrot car j’avais déjà perdu 4,5 litres de sang. Puis, on m’a transfusé sur place. Ensuite, trois semaines de coma, un mois aux soins intensifs, un an d’hôpital, un an de revalidation. 31août 2011… Je fête cette date car je préfère mille fois ma vie à celle d’avant. Cet accident m’a ouvert les yeux et surtout appris à être content avec ce que j’ai même si ma prothèse n’est pas agréable à supporter. Je dois faire de la kiné, aller chez le prothésiste tous les mois. Quand tu n’as plus le choix, c’est là que ça devient magique !



Surmonter grâce à la force de l’amour… Ma femme a été extraordinaire ! Sur une feuille de papier, elle m’a expliqué les étapes par lesquelles j’allais passer et m’a préparé à l’échec que je traversais : le questionnement, pourquoi moi ? La négation, non ce n’est pas possible. L’agressivité, j’ai tout cassé dans ma chambre d’hôpital. La dépression, je voulais me flinguer. Jusqu’au moment où j’ai trouvé une raison pour me battre : ma femme qui était là pour moi, mes parents qui venaient me voir tous les jours, mes potes qui jouaient à la PlayStation pour me tenir compagnie. Après un accident, la résilience arrive après avoir passé les étapes et grâce aux défis que tu te fixes avec des objectifs et l’amour. Une perception différente de la vie… Certes, c’est handicapant de ne pas pouvoir courir avec mon gamin mais c’est juste une différence si on a les neurones qui fonctionnent avec de la bienfaisance. Avant, j’étais à l’écoute des gens mais sans beaucoup de réflexion quant au choix que j’allais poser et les conséquences qui allaient en découler. J’étais très fonceur, aux grandes inquiétudes de ma mère. Aujourd’hui, je suis plus réfléchi. Je retire le positif de cet accident mais c’est « compliqué » pour ceux qui vivent à mes côtés. Pour moi, rien n’est grave ! Le luxe, c’est d’avoir le temps et pour le peu de temps qu’on a sur cette terre, je refuse les futilités préférant jouer avec mon fils, passer du temps avec ma femme, ma famille et mes amis. Et fuck, le reste ! Après la rééducation, retour sur le green… Les gens m’ont vu arriver dans le club où j’enseignais, sur une jambe, pesant 45 kilos et portant un sac à dos contenant un gros tuyau et un VAC aspirant les porosités (en plus, j’avais chopé une cousine de la tuberculose). Sur une jambe, j’ai essayé de retaper une balle. Je suis passé à côté et j’ai failli me péter la tronche. Deux fois, idem. Puis, trois fois et je me suis pété la tronche ! Et puis, quatre, cinq, cent fois. Et là, je l’ai bien touchée. Ah, il y a moyen ! (Rire). Petit à petit, c’est devenu sympa. L’objectif, participer à un tour d’handigolf. Je suis devenu numéro 1 européen. Ça m’a fait tellement de bien que j’ai voulu donner cette chance à d’autres personnes qui sont dans mon cas et qui ne connaissent pas le golf, ce sport étant coûteux. Drive sur l’Atomium… Ivan Verzar, mon ami et photographe, avons les mêmes délires. Je l’ai emmené sur l’Atomium (après autorisations) afin de tourner un film au profit de l’association Android 34. Trappe ouverte, pas de barrière, du vent, 102 mètres de haut. Je ne faisais plus le malin. On m’a attaché à des sangles, ainsi que le club. La boule n’étant pas dure, je m’enfonçais de quelques centimètres en marchant dessus. Je suis resté en suspension, avec ma prothèse, pour faire un swing sans me péter la tronche. (Rire).


Le ranking mondial d’handigolf qui a débuté en janvier 2019… C’est mon nouveau challenge. J’ai fait l’US Open en Virginie, l’Open d’Australie, l’Open de France, l’Open de Finlande. Je m’entraîne tous les jours. Du golf et beaucoup de béquilles (rire) qui, du coup, remplacent la salle de muscu. Prochainement, je voyagerai moins car nous attendons un deuxième enfant. Android 34, l’association qui fait du bien… Avec mon épouse, nous avons créé l’association Android 34. Le Centre National Handigolf belge, supported by PGC Golf Academy, se situe au Golf de l’Empereur. Nous offrons des entraînements de golf à toute personne à mobilité réduite. Les cours sont donnés par Thomas Mambourg, Nicolas Makhoul, Christophe Séculier et les frères Rochus. Grâce à GOLF48, au profit de CAP48, nous avons engagé notre premier employé. Le projet Octopus redonne le sourire aux enfants… Le sport fut pour moi le vecteur de reconstruction, la clé de voûte avec l’amour de mes proches ! Apprenant que les prothèses dites « de marche » n’étaient pas remboursées, Android 34 a organisé un tournoi de golf pour en acheter à trois enfants : Mathis, Daan et Mona. Mathis fut le premier à bénéficier d’une prothèse ; ça lui a permis d’exploiter tout son potentiel et son énergie. Dans sa cour de récré, il est passé du statut de Casimodo à Iron Man. C’est topissime de voir l’enfant régner mais c’est encore plus important au regard de leurs parents, leurs grands-parents, leurs frères, leurs sœurs et leurs copains.

Grâce à l’argent récolté lors de nos tournois et aux premiers « group of heros », Android34 et Vigo a équipé 32 enfants et nous avons encore des fonds pour d’autres en cours d’appareillage. Nous essayons d’associer des enfants au monde des entreprises afin de rester une association privée, pas subsidiée, pas politisée. Il faudrait que chaque société en Belgique s’investisse dans un projet sociétal en équipant un gamin. Comme une évidence… De retour chez moi, j’avais recherché de nouveaux défis. « Fais du bien » m’est apparu en me réveillant à trois heures du matin. De là, le reste a découlé. En faisant ce bien, j’ai trouvé un sens à ma vie. Il n’y a pas de meilleure satisfaction que d’apporter une prothèse à un enfant amputé. Ça te donne un peps de dingue. Il n’y a pas mieux ! Un message à faire passer… Tout est possible ! Je le dis tous les soirs à mon fils quand je l’endors. Du coup, quand il me demande quelque chose, il me ressort : tout est possible, fieu !

Patron de PME, collègues, famille ou groupe d’amis, parrainez un enfant sur une ou plusieurs années en créant votre « Group of heroes » et en récoltant 5.000 euros en un an qui permettront la création complète de la prothèse. Poursuivez le parrainage en récoltant 2.500 euros par an qui lui garantiront de poursuivre son épanouissement sportif. www.android34.be www.octopus34.be

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Le Riad L’art de vivre à la Marocaine A Marrakech, on recense près d’une centaine de riads dans la Médina. Intra-muros et pourtant coupés de l’effervescence de la ville ocre, ils offrent aux voyageurs un espace hors du temps qui séduit intuitivement. Be Perfect en a testé deux : le Royal Mansour, 53 riads au raffinement inouï qui défient les codes de l’excellence, et l’intimiste La Villa Nomade, adorable adresse confidentielle recommandée par Voyageurs du Monde. M OT S : S E R VA N E C A L M A N T

© royalmansour

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UN LIEU, 53 RIADS Non loin de la place Jemaa el-Fna, se dresse Le Royal Mansour. La pépite de Marrakech, discrète, mystérieuse, entièrement close de remparts, renferme en son cœur 53 riads privés bâtis sur trois niveaux, bain privatif sur la terrasse de chaque riad, plafonds sculptés, tadelakt traditionnel, marqueterie précieuse, marbre blanc et ocre : le savoir-faire marocain dans toute sa splendeur ! Sorte de médina dans la médina, le Royal Mansour appartient au « propriétaire » comme on dit ici, comprenez : le roi Mohammed VI, et est labellisé plus beau palace du monde (c’est notre avis !), plus beau spa du monde (c’est Variety qui le dit !), meilleur restaurant gastronomique marocain du pays pour La Grande Table Marocaine orchestrée par le chef aux trois étoiles Michelin Yannick Alléno (c’était absolument divin !)… Bref, le Royal Mansour c’est féerique, unique, royal évidemment. Et tellement Marrakech: le palace reprend en effet les codes d’une médina traditionnelle où il fait bon flâner dans les jardins en fleurs, se perdre dans les ruelles sinueuses, méditer au gré du murmure des fontaines, laisser le corps exulter sur la dalle chaude du hammam et offrir à sa chevelure un véritable élixir de beauté à base notamment d’huile d’argan (Jérôme Philibert n’est pas coiffeur, c’est un artiste, et les soins de la maison Leonor Greyl sont carrément addictifs !). Regardez la photo du spa, ce marbre d’une blancheur immaculée, ces murs de dentelle mauresque, avez-vous déjà vu pareille féerie de décor dans un espace bien-être? Imaginez un patio ombragé et une terrasse avec vue sur l’Atlas, c’est notre riad : on a failli pleurer en le quittant ! Le raffinement a évidemment un prix ! Oh que c’est vulgaire de faire de l’argent un sujet de conversation ! Boutade à part, mû par une réelle volonté d’ouverture vers l’extérieur, le Royal Mansour invite les non-résidents à découvrir ses jardins luxuriants : déjeuner ou afterwork à l’ombre des palmiers dattiers et pass piscine extérieure, autant d’invitations à embrasser la voie royale à la portée de toutes les bourses ! Royal Mansour, rue Abou Abbas El Sebti, Marrakech,

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Photos : © royalmansour

www.royalmansour.com


Marrakech, c’est aussi… • L’incontournable Jardin Majorelle. La bonne nouvelle : il sera bientôt possible d’acheter son billet en ligne pour Majorelle, le Musée berbère et le musée YSL ! Surveillez le site www.jardinmajorelle.com • Faire des balades en sidecar vintage pour découvrir la ville ocre hors des sentiers battus. On vous recommande « Sur les traces d’Yves Saint-Laurent » avec visite privée de la villa de Jacqueline Foissac, décorée par Bill Willis, où toute la jet-set bohême des « années Marrakech », YSL en tête, faisait la fête… www.marrakechinsiders.com (via Voyageurs du Monde). • Faire du shoping au 33 rue Majorelle, un conceptstore qui réunit une quarantaine de designers marocains, ou chez Benchaâbane, un artisanparfumeur incontournable pour y acheter Soir de Marrakech, son parfum phare. www.33ruemajorelle.com www.benchaabane.com • Fréquenter un Palace en before ou after : Le Royal Mansour évidemment mais aussi la Mamounia, la Villa des Orangers ou encore le Palais Ronsard, le dernier-né, ouvert en mars 2019 par Adriana Karembeu et son mari. • Faire la fête au Babouchka pour découvrir les Marrakchis VIP de la nuit. www.babouchka-marrakech.com

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© Servane Calmant BE PERFECT | MARRAKECH


UN RIAD AU CŒUR DE LA VIE DE VILLAGE La Médina ne se résume pas aux seuls souks, loin s’en faut ; elle abrite aussi de vrais quartiers populaires qui n’ont pas cédé aux sirènes du tourisme. C’est le cas de Bab Taghzout, au nord de la Médina, où les ruelles étroites cachent une trépidante vie de village : le marché aux légumes se fait à même le sol, le four à pain traditionnel tourne à plein régime, les chats errants épient le vendeur de poulets, la cordonnerie a encore de beaux jours devant elle,… A Bab Taghzout donc, la plupart des petits métiers s’exercent à ciel ouvert. C’est pourtant à l’ombre des regards que se cache la Villa Nomade, un riad centenaire géré par Fadi Kenje, le directeur, avec une douce nonchalance et une gentillesse non feinte. Huit chambres, quatre suites, une petite piscine, un restaurant et un patio pour un havre de paix résolument intimiste. Un refuge de quiétude qui parie sur l’authenticité et la discrétion. A La Villa Nomade, on se sent très vite « comme chez soi », un service hôtelier aux petits soins en sus de l’exotisme, bien évidemment ! La Villa Nomade 7, Derb El Marstane Zaouia El Abbassia Marrakech - Médina www.lavillanomade.com www.voyageursdumonde.be

© Villa Nomade Marrakech

Un voyagiste vraiment pas comme les autres La Villa Nomade à Marrakech fait partie de l’offre Voyageurs du monde, le spécialiste français du voyage de luxe sur mesure. A Paris, ils sont 200 conseillers à cerner votre profil voyageur pour vous construire un trip ultra-personnalisé. La bonne nouvelle: Paris a une antenne à Bruxelles ! « Tu as réservé le taxi pour Zaventem ? », la question de notre compagnon est légitime, sauf que chez Voyageurs du monde, le mot service n’est pas un terme galvaudé, et c’est en limousine privée que nous rejoignons l’aéroport. Avant notre départ, nous avons reçu une farde d’infos pour étoffer notre connaissance de la destination ; à l’aéroport de Marrakech, on a profité de l’assistance vip pour un passage rapide des contrôles de douane; un carnet de voyage disponible sur l’application Smartphone rassemblait le déroulé jour par jour du voyage plus une sélection de bonnes adrses restos et shopping accessibles grâce au GPS intégré !

© Servane Calmant

Pour Marrakech, on aurait pu se passer d’un voyagiste, mais pour dénicher un lodge au Botswana ou un spa sur un îlot indonésien, Voyageurs du Monde se distingue vraiment des autres voyagistes, d’abord parce qu’à chaque pays correspond un conseiller-voyageur qui en connait tous les attraits; ensuite parce que le service de conciergerie francophone qui répond à toutes vos demandes logistiques tout au long du voyage est absolument unique au monde ! Bref, Voyageurs du monde, on adore ! www.voyageursdumonde.be 02/543 95 50, Chaussée de Charleroi 23 à Bruxelles.

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Les gens d’ici la surnomment

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LA VALLÉE ENCHANTÉE


Et pour cause : classée au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2001, la région viticole du Haut-Douro est d’une beauté exceptionnelle. Imaginez des paysages zébrés de milliers d’hectares de vignes en terrasses et quelques 300 quintas où en déguster le nectar. « Vinho por favor », trois mots clés pour un voyage paisible sur le bien nommé Douro Serenity, bateau fluvial du voyagiste belge All Ways. M OT S : S E R VA N E C A L M A N T


© Servane Calmant

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ar la route ou par le fleuve ? Le Haut-Douro se découvre en voiture, en train, à moto, à vélo, mais c’est en bateau qu’il offre incontestablement ses plus belles vues. On vous en parlait récemment à propos du Mékong, un bateau fluvial compte rarement plus de deux ou trois ponts, privilégie l’intimité au gigantisme et laisse pas mal de temps aux excursions terrestres. C’est le bon choix pour découvrir le Douro, un fleuve éminemment charismatique qui se laisse apprivoiser d’emblée, révélant au fil des heures de navigation ses plus beaux atours : de magnifiques coteaux aux pentes raides où s’épanouissent des vignobles qui tombent à pic dans le fleuve.

Porto la festive Le Douro Serenity est accosté au quai de Vila Nova de Gaia. C’est sur cette rive sud du fleuve Douro que le vin produit dans la vallée est élevé en barriques et stocké dans les caves de grandes maisons (Graham’s Porto, Offley, Sandeman…) ; cette rive qui offre également les plus belles vues de Porto, la vieille ville, que l’on rejoint à pied en traversant le pont Louis 1er, construit par un disciple de Gustave Eiffel.

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Le vieux quartier de la Ribeira et son labyrinthe de rues pavées et de vielles maisons, la librairie Lello, l’une des plus belles au monde, le somptueux Café Majestic, le hall de la gare de São Bento décoré de 20 000 carreaux de faïence (les azulejos), Porto dont le centre historique est classé au Patrimoine mondial de l’Unesco se révèle en tout point remarquable ! Mais découvrir la ville dans la nuit du 23 au 24 juin, pour célébrer avec les Portugais la fête de la Saint-Jean, est tout bonnement inoubliable. Cette fête, la plus populaire et bon enfant du pays, est rythmée par de nombreuses traditions : les sardines grillées à la braise, les fleurs de poireaux qui servent à taquiner le visage des fêtards, les marteaux en plastique pour donner des petits coups amicaux sur la tête des passants, le lancé de ballons d’air chaud, le basilic que l’on offre à un être cher accompagné de petits poèmes et le fameux feu d’artifice sur le fleuve Douro, un spectacle de 15 minutes que personne ici ne raterait pour rien au monde ! Les plus téméraires des Portuans terminant la fête au lever du soleil sur la plage de Foz do Douro le 24 juin à l’aube… Si vous avez l’âme festive, choisissez vos dates en fonction !


© Associaçao de tourismo do Porto e Norte

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Immanquables Lamego : pour le somptueux sanctuaire baroque consacré à Notre Dame des Remèdes. On y accède par la route ou en gravissant les 686 marches d’un escalier orné d’azulejos. Du parvis de l’église, vue magnifique sur les montagnes de la vallée du Douro. La gare Pinhão : située au cœur du Douro, ses façades décorées de vingt-cinq panneaux d’azulejos retracent les travaux de la vigne.

La bonne saison Juin pour célébrer avec les Portugais la fête de la Saint-Jean (23 juin 2020) ou septembre et octobre pour profiter d’une arrière-saison lumineuse.

© Servane Calmant

Le palais de Mateus : magnifique bâtisse baroque datant du 18e siècle.

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A bord du Serenity, en prélude à la visite d’une quinta, notre compatriote Anne-Marie De Neef vient de terminer sa conférence sur les vins du Portugal. Exchimiste, conseillère en vin et animatrice de soirées œnologiques au Royal Zoute Golf Club, Anne-Marie anime également les soirées vin du croisiériste All Ways sur le Douro : « Le vin portugais a longtemps eu mauvaise réputation ! », nous confie-t-elle, avant de nuancer : « On a trop souvent résumé la production viti-cole au seul Mateus, or le Portugal a bien plus à offrir ! Les vins et les portos des maisons Niepoort, Paul Symington et Alves de Sousa sont au sommet de la production portugaise ! » On dégustera en sa compagnie un Porto Late Bottle Vintage issu des vignobles de Quinta do Noval, à 2 km de Pinhao, ô combien savoureux avec du chocolat amer ou un fromage de chèvre. L’Estrada Nacional 222 La N-222, la meilleure route du monde ! Voilà le verdict d’Avis qui s’appuie sur un ratio de conduite agrégeant confort de conduite et beauté des paysages. C’est aussi notre avis ! Imaginez un tronçon de 27 kilomètres (entre Pesa da Régua et Pinhão) qui déroule 93 virages aux larges courbes sur une route parfaitement entretenue qui invite à découvrir les plus beaux panoramas de la région du Douro en toute sécurité. Le voyagiste All Ways inclut une journée de bus sur cette route avec visite d’une quinta pour étancher sa soif !

© Associaçao de Turismo do Porto e Norte

La vie de quinta Les quintas sont à la vallée du Douro ce que les châteaux sont au Bordelais. Ces exploitations viticoles forment un véritable domaine qui présente souvent un double intérêt : viti-vinicole évidemment et historique. Certaines quintas ont en effet plus de 250 ans ; la plupart proposent une visite du domaine et une dégustation des vins élaborés sur place, certaines proposent également de dormir au domaine voire dans un tonneau aménagé en chambre tout confort avec vue époustouflante sur les vignobles (quintadapacheca.com).

Avec All Ways All Ways Croisières, ce sont des croisières sur les fleuves et en bord de mer à petite échelle et 100 % belge qui invitent à découvrir le Douro, mais aussi le Danube, le Saint-Laurent, Cuba sur un yacht de luxe, le canal de Panama et le Costa Rica sur un superbe voilier, ou encore la forêt Amazonienne à bord d’un petit bateau de style colonial. Sur le Douro : croisière d’une semaine jusqu’en novembre 2019 à bord du Serenity et dès 2020, à bord du M/S Queen Isabel, un bateau 5 étoiles de 59 cabines, avec dans les deux cas extension possible sur Lisbonne. Pour une immersion complète dans la région du Douro, une œnologue est présente à bord… A réserver dans les agences All Ways à Bruxelles, Anvers, Gand, Liège et Mouscron (www.all-ways.be) ou auprès de votre agent de voyage.

Les vins portugais chez nous De Coninck à Waterloo (www.deconinckwine.com), Nogueira à Jette, Cinoco (www.cinoco.com), The SolAr Senses of Portugal à Ixelles, Les Saveurs du Portugal à Woluwe-Saint-Lambert (www.saveursduportugal.be) © Servane Calmant

BE PERFECT | DOURO



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GUIDE of Mons

B E LG I Q U E MONS

Cet automne, direction Mons, une ville dotée d’une vraie personnalité et d’un patrimoine remarquable. Sacrée capitale européenne de la culture en 2015, elle ne cesse de nous surprendre. The guide of Mons vous emmène dormir dans une ancienne église, profiter de nos meilleures adresses, parcourir les ruelles montoises, découvrir l’expo événement du BAM « Memento Mons. Cabinets de découvertes ». MOTS : ISABELLE STROOBANTS

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Photos : © Martin’s hotel

WHERE TO STAY ? LE MARTIN’S DREAM HOTEL Un hôtel, une histoire Mons, 1851. Une magnifique église au style néo-gothique voit le jour en plein cœur du centre-ville. D’abord le refuge des Sœurs Augustines de l’Abbaye de Bélian, elle sera ensuite transformée en chapelle pour finalement servir d’école maternelle et primaire. Mons, 2013. Le Dream Hotel voit le jour dans l’église construite par les Pères Rédemptoristes. L’immeuble étant classé, l’architecture de base sera conservée. Mons 2019. Le groupe Martin’s Hotels fait l’acquisition de l’hôtel et écrit une nouvelle page de son histoire. Il devient ainsi le 14e hôtel du groupe qui a construit son succès sur ses choix de lieux originaux, son savoir-faire et sa valorisation du patrimoine belge.

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Combiner héritage du passé avec modernité Voûtes gothiques, rosaces, colonnes et ogives. Partout, les vestiges de l’ancienne église rappellent la fonction originelle des lieux. Chaque élément a été subtilement réhabilité et magnifiquement rénové afin de conférer à l’endroit tout son cachet. 62 chambres, 62 univers créés spécialement pour vous faire vivre une expérience unique. Toutes sont de dimensions différentes, possédant de belles hauteurs de plafonds, un lit king size ultra confortable, une salle de bains moderne avec une large baignoire, parfois même posée face aux anciens vitraux de l’église. Chacune d’elle affiche une décoration élégante et design suivant un thème original et 100% belge. Séjourner dans une chambre folklorique aux couleurs du Carnaval de Binche ? Dormir face à l’Atomium dans la chambre « Expo 58 » ? Passionné-e d’art, vous préférerez peut être la chambre « Magritte » ? Sportifve, optez plutôt pour la chambre « Eddy Merckx ». Vous avez l’embarras du choix pour voyager aux quatre coins de notre beau pays. Et si ce n’est pas suffisant, pas de problème ! Dans le bâtiment voisin se trouvent 5 autres suites décorées sur le thème des 5 continents, de quoi ravir tout public.

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Photos : © Martin’s hotel

Bien plus qu’un hôtel Mais le Martin’s Dream, c’est bien plus qu’un hôtel 4 étoiles. Grâce à son bar particulièrement animé et à son restaurant O Mezzo, il s’intègre parfaitement dans le circuit gourmand des Montois comme des étrangers de passage. On apprécie la décoration classique de la brasserie presque autant que la généreuse carte italienne proposée par le chef Pierino Giovanditti (La Villa Lorraine, Le Pigeon Noir).

Autre corde à son arc, l’espace Alter Ego de l’hôtel qui propose une salle de fitness, un hammam, un sauna et un jacuzzi, deux spas privatifs et des cabines de soins assurés par les experts Martin’s Hotels sous le label Cinq Mondes.

Martin’s Dream Hotel Rue de la Grande Triperie, 17 - 7000 Mons www.martinshotels.com

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WHERE TO EAT ? L’ENVERS « Bistronomique », c’est le mot idéal pour définir ce restaurant situé dans une des plus charmantes rues du centre-ville. Toni Verde, chef et propriétaire du restaurant propose des plats raffinés, d’une qualité exceptionnelle, présentés avec soin, le tout dans un budget plus que raisonnable. A la carte, spécialités de la maison côtoient pâtes fraîches réalisées sur place et en suggestion, un menu qui change régulièrement selon les saisons et l’inspiration du chef. On a testé et le verdict est simple : c’est une tuerie ! Des assiettes dignes d’un gastro avec des associations originales et des goûts tranchés. Le petit plus : l’accueil particulièrement chaleureux du patron et le service irréprochable. www.lenvers-mons.be

LE COMPTOIR DE MARIE Où Luc Broutard revisite chaque mois les mets les plus raffinés de la gastronomie mondiale. Avis aux fins palais qui voudraient tout goûter, « here is the place to be » puisque la plupart des recettes se déclinent selon votre envie, en dégustation pour les gourmets et en plats pour les gourmands. www.lecomptoirdemarie.be

A noter : Deux établissements viennent compléter le tableau de Luc Broutard. La Table du Boucher, spécialisé dans les plats de viandes maturées et cuites sur le grill, et La Madeleine où poissons et fruits de mer se marient dans des préparations gouteuses et originales. www.latableduboucher.be www.lamadeleine.be

L’Envers © Carafe

WE ALSO LIKE • Les Gribaumonts, installés dans un ancien bâtiment du XVIIIe siècle. Lisa Calcus, en cuisine, concocte des plats aux saveurs subtiles qui respectent la spécificité du produit. Nicolas Campus, en salle, crée des accords surprenants vins et mets. www.lesgribaumonts.be • Moma Coffee, tout droit sorti des rues new-yorkaises pour Mons Manhattan Coffee. Un café issu de l’agriculture durable, smoothies, pâtisseries et bagels vous attendent au comptoir où le service est aux petits oignons. Rue de la Coupe 10. • Meme Tartines, qui vous prépare des tartines de toutes sortes, sur place ou à emporter. Tapenades, houmous, avocat, saumon, poulet, légumes grillés, mozzarella, feta? Le plus dur c’est de choisir ! Cet automne, on optera pour une soupe ou encore une spinata, spécialité de la maison. Rue de la Coupe 16. • Le Citizen Fox pour un cocktail (L ou XL !). A l’intérieur, trois bars style « pub irlandais ». A l’extérieur, une terrasse nichée dans une petite cour reculée. A noter : l’ambiance caliente les jeudis, vendredis et samedis soir. Rue de la Coupe 7.

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WHAT TO DO ? IN MONS Il n’existe pas de meilleur moyen de visiter Mons qu’en se perdant dans ses ruelles. A pied, en vélo ou pourquoi pas en calèche, la ville se prête naturellement à la promenade. Et ne vous inquiétez pas, impossible de manquer quoi que ce soit car l’art est à chaque coin de rue et l’histoire se raconte au fur et à mesure…

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DAY 1 Notre balade commence à la Grand-Place où trône fièrement l’Hôtel de Ville. De style gothique, il a été construit entre 1458 et 1477 et renferme de nombreuses salles et salons luxueusement décorés. Sous le bâtiment, un étroit passage nous mène au Jardin du Mayeur, un petit havre de paix bordé d’arbres où l’on retrouve la sculpture du Ropieur qui éclabousse les passants, au plus grand plaisir des enfants. Un petit peu plus loin, le bien connu Musée du Doudou ! Dédié à la fameuse Ducasse, à Saint-Georges et au dragon, il met en valeur ce patrimoine exceptionnel à travers différents objets et dispositifs technologiques qui vous font revivre cette histoire universelle. Retour à la réalité, nous continuons notre promenade. Ruelle César, passage Victor Hugo… Nous sommes plongés dans le Mons d’autrefois jusqu’à parvenir au plus haut point de la ville, le parc du Château qui offre une vue imprenable sur toute la région. C’est là aussi que le Beffroi de Mons a été érigé. Unique beffroi baroque de Belgique, il est le symbole de la ville et est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Comptez panorama digne de ce nom. Incontournable ! La journée s’achevant, nous redescendons vers la Grand-Place pour y partager l’apéritif car pour partager l’apéro comme il se doit, qui d’autres que les Montois !

Photos : © Nicolas De Bruyn

365 marches pour découvrir l’histoire du bâtiment et un

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© Nicolas De Bruyn

DAY 2

Duesberg consacré aux arts décoratifs de la période 1775 à 1825 ou encore une perle de l’architecture Art déco le

Direction la Collégiale Sainte-Waudru, la patronne de la ville

Mundaneum rue de Nimy où siègera jusqu’en octobre

située place du Chapitre. Cette église de style gothique bra-

2020 « The Passenger », la monumentale structure en

bançon arbore des verrières du XVIe siècle, regorge de stat-

bois réalisée par Arne Quinze.

ues, de trésors et autres reliques plus impressionnantes les unes que les autres. Un musée à elle toute seule. Les

Sur la Grand-Place, la salle Saint-Georges accueille prin-

musées, parlons-en ! Mons en compte plus d’un à son actif.

cipalement des expositions centrées sur la thématique

Face à la Collégiale, on peut découvrir le musée François

« Culture et société », boulevard Dollez le Mons Memorial Museum interroge ses visiteurs sur les réalités complexes des phénomènes guerriers, rue de la Trouille les Anciens Abattoirs sont destinés à la valorisation des arts plastiques. A quelques minutes de là, en voiture jusqu’à Cuesmes, le Maison Van Gogh retrace ses premiers pas sur la voie de l’art. Amateurs d’arts, nous privilégions le BAM (musée des Beaux-Arts de Mons) où se tiennent des expositions majeures, dont « Le surréalisme dans les collections montoises » jusqu’au 05/01/2020. Note à votre agenda, préparez-vous à voyager au cœur de l’insolite. « Memento Mons. Cabinets de découvertes », c’est l’expo à ne pas manquer du 05/10/2019 au 26/01/2019.

© Fondation Norbert Ghisoland

www.bam.mons.be (voir photo ) En somme, Mons n’a pas été élue capitale européenne de la culture pour rien !



BE PERFECT | FRANCIS METZGER

L’art de se réconcilier avec le temps

Francis Metzger


Villa Empain Š Georges De Kinder


L’architecte belge, Francis Metzger, se définit comme un architecte de situation. Spécialisé tant dans la restauration de hauts lieux du patrimoine que dans la conception contemporaine, on lui doit notamment la renaissance de la Villa Empain, de la Maison Saint-Cyr, de l’Aegidium, de la Bibliothèque Solvay, de la Gare Centrale, de l’Hôtel Astoria ou de la Maison Delune. Des œuvres que son œil bienveillant a l’art de faire basculer dans le XXIe siècle. A la fois architecte-praticien, professeur à la Faculté d’Architecture de l’Université Libre de Bruxelles et vice-président de l’Ordre des Architectes, son curriculum à de quoi impressionner. Rencontre. MOTS : NICOLAS DE BRUYN

Q

uelle est votre philosophie de travail ? Je suis un architecte de situation, de contextualité. Ce qui m’intéresse, c’est de travailler par rapport à des lieux. Soit le lieu est un terrain vague où tout est à imaginer et où l’on va faire de l’architecture contemporaine, soit il s’agit d’un immeuble sans beaucoup d’intérêt et on va intervenir comme il se doit en réinventant et actualisant un bâtiment préexistant, soit encore on travaille sur du patrimoine et on va faire de la restauration. C’est donc le lieu qui dicte notre attitude. L’architecture est un rapport entre un lieu, un programme et un moment donné. Il s’est toujours passé quelque chose avant, il se passera toujours quelque chose après, ce qu’on a tendance à oublier. L’architecture est donc l’art du temps ; un tempo très différent de ceux de la musique, la littérature ou le cinéma. L’architecte fait des projets qui sont la mise en place de l’identité d’une œuvre. Ainsi, nous devons savoir que nos œuvres sont périssables au point parfois de disparaître mais aussi de s’altérer profondément pour devenir méconnaissables. Dès lors quand on fait de la restauration, tout notre travail, c’est la reconquête de l’identité. Quelle est votre méthodologie face à un nouveau projet ? Je dois devenir compétent par rapport au lieu. Je mets en place une stratégie qui me permettra de devenir en un délai très court, compétent et performant. Dans cette perspective, MA2 conjugue plusieurs démarches : l’étude historique au service du patrimoine, l’analyse de l’état pathologique du bâtiment (des fouilles archéologiques qui comprennent des sondages stratigraphiques et chromatiques) et le relevé dimensionnel adapté au projet. Il s’agit de faire parler le bâtiment afin de comprendre son état premier (d’autant plus important quand on dispose de peu d’informations), de trouver les remèdes s’il y avait des fautes structurelles au départ et puis de vérifier si la programmation du maître d’ouvrage est possible par rapport au lieu. Après, on réalise le projet. Comment penser l’architecture lorsqu’après les fouilles, il vous manque des informations ? Il faut se poser la question : qu’est-ce qui fait l’identité de ce projet ? Il m’appartient de reconquérir cette identité perdue, de faire basculer l’œuvre dans le XXIe siècle en y apportant « la part manquante », ceci au gré d’un œil humble et bienveillant.

Bibliothèque Solvay © Marie-Françoise Plissart

BE PERFECT | FRANCIS METZGER


L’archéologue Adolphe-Napoléon Didron disait : « En fait de monuments anciens, il vaut mieux consolider que réparer, mieux réparer que restaurer, mieux restaurer que refaire, mieux refaire qu’embellir ». Qu’est-ce que cette citation évoque pour vous ? La démarche de MA2 colle complètement avec cette précieuse citation. L’objectif est de laisser en place tout ce qui est authentique et de s’arrêter là où commence l’hypothèse. On restaure tant qu’on peut restaurer. C’est la qualité et la bienveillance de l’architecte qui feront la différence. Vous militez pour le sauvetage du Palais de Justice de Bruxelles aux côtés de la Fondation Poelaert. Quel sera son avenir ? C’est une œuvre magistrale. La dernière grande œuvre de l’éclectisme, le plus grand bâtiment au monde construit au XIXe siècle. Il a tellement évolué au cours du temps qu’il y a une perte significative de l’œuvre. Maintenant qu’on a retrouvé les plans originaux de Poelaert, on peut travailler à rendre à l’ensemble sa cohérence. Il appartiendra donc aux auteurs de projet de conserver cette identité et en même temps de faire basculer l’espace dévolu à la justice vers une justice d’aujourd’hui et de demain. Vous vous décrivez comme un architecte gourmand. Gourmandise assoiffée par l’ancien et le nouveau, comment la digérer ? L’architecture est une attitude. On se met dans une situation de projet où l’on intervient à un moment de l’histoire sur la ligne du temps par rapport à un lieu. Je dis « gourmand », je veux dire « gourmet » car on fait des choix. « Gourmand » car par rapport à certains de mes confrères, je suis un des rares à faire un peu de tout. « Gourmand », c’est une capacité à prendre en charge une question quel que soit le lieu ; ce qui demande des compétences tant dans la création contemporaine que dans la rénovation. Je trouve cela passionnant ! Vous êtes un peu comme un chirurgien plasticien de l’architecture mais aussi psychanalyste ? Psychanalyste parce qu’on se retrouve face à des gens qui ont parfois du mal à formuler leurs besoins. Or un bon projet doit tenir compte des acteurs qui vont l’occuper. Notre travail est aussi de faire accoucher les envies. Je crois fort à cette idée de participation, de faire en sorte que les gens pour qui on va construire, contribuent à l’acte de bâtir. L’architecture, c’est modeler de l’espace et de la lumière, c’est aussi tisser du lien social.

© Sandrine Mossiat

Vous avez notamment restauré la Villa Empain de Michel Polak, la Bibliothèque Solvay dessinée par Constant Bosmans et Henri Vandeveld, la Gare centrale de Horta. Quel regard posez-vous sur les architectes dont vous rénovez les œuvres ? J’ai le plus grand respect pour ces grands maîtres du passé qui ont laissé derrière eux une œuvre magistrale. C’est un vrai bonheur d’appréhender leurs créations car je sais combien l’architecture est difficile. Quand je travaille sur des œuvres de Horta, Balat, Blerot, Polak, Dewin ou d’autres, je sais qu’ils ont mis dans leurs œuvres tout ce qu’ils avaient de meilleur. Pour arriver à ce niveau de qualité et de générosité, il faut vraiment un investissement de l’ordre de la démesure. Il m’appartient de respecter cet investissement passé.

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Quel est votre projet de rénovation pour le château Tournay-Solvay, l’œuvre des architectes Bosmans et Vandeveld commandée par Alfred Solvay ? Ce bâtiment classé situé en zone verte Natura 2000 abritera le BEL (pour Brout-Englert-Lemaitre), un haut lieu de la physique. Certains espaces qui correspondent aux besoins techniques modernes ont pu être intégrés dans le projet via notamment la reconstruction de la toiture disparue, celle-ci faisant l’objet d’une réinterprétation dans un langage contemporain. Audessus de la table de réunion, il y a un grand volume de verre d’où on apercevra les étoiles. Une symbolique qui devient juste. Sur la ligne du temps, je trouve que ça vaut la peine que ce projet marque un moment de l’histoire.

BE PERFECT | FRANCIS METZGER

Spécialiste de la rénovation, êtes-vous également séduit par vos réalisations contemporaines ? L’auditoire Nile est un projet coup de cœur. Faisant suite à la construction par nos soins des bâtiments HELB-ULB en 2005, nous avons reçu ordre de mission en 2013 de réaliser à côté un auditoire d’une capacité de minimum 300 places. Célébrant l’esprit de Jean Nile, voilà de la prose technique, très contemporaine. Un coup de cœur ? Le prochain ! J’ai un lien affectif avec tous nos projets, même les contemporains. Je voudrais terminer un projet de livre, toujours une question du temps, cet élément qui préside à l’art de l’architecture.

Château Tournay-Solvay © A2M

Maison St Cyr® © Marie-Françoise Plissart

Vous avez rénové la Maison Saint-Cyr de Gustave Strauven. Racontez-nous. Le bâtiment était à vendre et abandonné depuis une dizaine d’années. Le propriétaire actuel m’a téléphoné m’annonçant qu’il souhaitait l’acheter à condition que j’accepte de le restaurer. Je n’avais jamais travaillé sur Gustave Strauven, un architecte peu documenté. Ce fut un important travail de recherches et de fouilles archéologiques pour faire parler le bâtiment. La façade étant d’une telle promesse, l’intérieur se devait d’avoir des qualités. A chaque réunion, on s’émerveillait de la finesse des associations chromatiques. Ce fut un vrai bonheur au fil du chantier de voir ressurgir une œuvre du passé. Souvent, le plus compliqué n’est pas de trouver les artisans qualifiés mais les matières comme pour les bois ou les pierres manquantes au sol. Par exemple, pour la Villa Empain, les carrières n’étant plus en activité, on a scié les dalles de marbre restantes en deux dans le sens de la hauteur, et on a placé des implants en dessous.

Une nouvelle vie pour L’Aegidium, salle mythique du Parvis de Saint-Gilles ? Bâti en 1905, ce bâtiment étrange a perdu de sa superbe au fil du temps. Les études historiques mentionnaient de l’architecture éclectique, notre premier réflexe a été de retirer toutes les cloisons. Une fois déshabillé, on a retrouvé un joyau ! L’appellation originelle était Diamant-Palace, rebaptisé l’Aegidium lorsqu’il changea de propriétaire en 1929. Notre objectif est de revenir au pristin état du bâtiment. Ne sachant pas ce qu’était une ampoule de 20 watts en 1905, on va travailler avec des fabricants d’ampoules pour définir la lumière ad hoc. Le défi sera de rendre ses lustres à cet incroyable édifice tout en offrant un cadre adapté aux arts de la scène, évènements culturels et autres festivités de la vie bruxelloise actuelle.

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Le showroom qui ne vous laissera pas DE MARBRE


Le marbre revient en force dans la décoration et compte bien s’installer chez vous ! Cromarbo, l’ultime importateur et grossiste en pierres naturelles de Wallonie, invite à découvrir dans son showroom de Rhisnes quelque 200 références des plus beaux marbres importés d’Italie, d’Inde ou encore de Turquie. Bruno Croonenberghs, qui gère avec sa soeur Isabelle l’entreprise familiale, est tombé amoureux de cette pierre naturelle unique ; une passion qu’il transmet aux architectes venus arpenter son entrepôt à la poursuite d’un matériau d’exception... M OT S : S E R VA N E C A L M A N T PHOTOS : F RAEVENS

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runo Croonenberghs, importateur belge de marbre, sait recevoir ! Certains hommes nous invitent à un déjeuner sur l’herbe ; Bruno, lui, nous convie à un lunch dans son entrepôt en tête à tête avec des tranches de marbre. Recevoir et conseiller, un art ! « On choisit d’abord un marbre pour son esthétisme - il faut se laisser séduire, chercher le coup de coeur - sans jamais perdre de vue que c’est une matière naturelle, noble et précieuse qui évolue qui vit, ensuite on sélectionne un marbre en fonction de son utilisation, pas l’inverse ! », nous dit d’emblée l’affable grossiste en nous présentant ici un Cappuccino veiné au lustre éclatant, là un Verde Tinos serpentineux, là encore un Belvedere d’exception qui suscite notre engouement. Au fait, Bruno, où sommes-nous ? « Mon arrièregrand-père a construit en 1937 sur ce site de Rhisnes en rase campagne entre Namur et Gembloux, une scierie de marbre spécialisée dans le sciage et le façonnage de tranches de marbre brut. Une scierie qui avait alors tout son sens: elle était installée à 300 mètres d’une carrière de marbre noir ! Un marbre noir qui est clairement à l’origine de l’usine familiale… » Quatre générations plus tard, votre soeur et vous avez transformé l’usine familiale en showroom de pierres naturelles... « Oui, pour des raisons économiques, on a reconverti l’usine en un showroom de pierres naturelles à destination des architectes, des marbriers et des particuliers. Ces derniers peuvent venir choisir leur tranche de marbre sur rendez-vous, mais nous ne travaillons pas le marbre, nous leur conseillons des marbriers de leur région, des hommes passionnés qui sauront faire parler la pierre et donner corps à leur projet. Dans 90% des cas, ce sont les architectes qui nous contactent et qui découvrent chez nous, une vraie caverne d’Ali Baba ! »

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Cromarbo + un marbrier + un architecte, un cercle vertueux ? « De fait, Cromarbo ne travaille pas le marbre. Je suis un importateur de pierres d’exception par leurs caractéristiques et leur beauté. Le métier est très parcellarisé: les carrières vendent aux scieries ; c’est sur base de tranches de marbre sciées que je fais mon shopping, principalement en Italie qui reste un pays de référence dans les opérations de sciage et de lustrage, et en Turquie, une terre de marbre (plus de la moitié des réserves de marbre proviennent de Turquie, nda) qui possède plus de mille carrières et de nombreux usines et ateliers qui rivalisent en savoir-faire. Le marbre turc, c’est une explosion de couleurs et de motifs, du pur bonheur pour les architectes ! » Black is beautiful ? « Le marbre noir, on le doit à une spécificité géologique propre à la région entre Gembloux et Namur. C’est un marbre unique au monde pour sa pureté que l’on a beaucoup utilisé notamment à la Renaissance pour habiller les palais de Florence et de Versailles, mais aussi comme revêtement de sol de nos églises et comme pierre décorative des cheminées de nos grands-parents. C‘est un marbre classique, principalement de complément, qui est d’une pureté remarquable car il n’est pas veiné. En Belgique, le marbre noir est désormais exclusivement extrait à la carrière de Golzinne, dans la commune de Gembloux, par la Société Merbes Sprimont, un confrère qui n’exploite que sa carrière et dont nous proposons des tranches de marbre noir et rouge dans notre showroom. »

Les tendances 2019-2020 ? • Le marbre flamboyant, veiné et décoratif a la cote ! Une crédence, un fond de hotte, une table en marbre confèrent beaucoup d’élégance à une cuisine.

• Le marbre blanc italien de la région de Carrare, un classique que l’on plaçait beaucoup dans les années 30 et 50, opère un retour en force ! Mais fini le style ostentatoire et bling-bling, les architectes jouent désormais avec le marbre par petites touches, ici un plan de travail, là une crédence…

• Le Patagonia, un quartzite formé par l’activité volcanique et extrait au Brésil (et non en Patagonie), est absolument unique. Il présente des reflets dorés, des pans translucides et des tâches de noir.

• L’Amazonia de Chine, « la preuve que la Chine peut réserver de belles surprises géologiques », parole d’expert !

CROMARBO Rue des Chapelles 58, Rhisnes T. : 081/56 60 13 info@cromarbo.com www.cromarbo.be





Isabelle Simon

ŠCerle Lorraine

A la barre du Cercle de Lorraine


La volubile et dynamique Isabelle Simon (directrice chez Fuchs&Associés Finance Belgique) devient la nouvelle directrice générale du Cercle de Lorraine. En prenant le leadership du prestigieux club d’affaires, elle compte bien le porter au pinacle des Business Club pour qu’il devienne The Best Place to Build a Network ! M OT S : S E R VA N E C A L M A N T

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n a eu l’occasion de s’entretenir longuement avec Isabelle Simon, quelques jours avant le 26 septembre, date à laquelle le Cercle de Lorraine présentera la nouvelle DG à ses membres, dans le cadre de l’Autumn Aperitif de rentrée académique… Membre du Cercle de Lorraine depuis 13 ans et directrice chez Fuchs & Associés Finance, groupe auquel elle reste adossée, Isabelle Simon nous dit tout sur sa nouvelle fonction et sur ses nombreux projets pour redorer le blason de ce lieu d’exception. « Le travail de DG du cercle requiert plusieurs casquettes : le cercle fonctionne comme une PME et nécessite donc des compétences managériales. Il me faudra gérer un bâtiment prestigieux et une équipe d’une dizaine de personnes dédiée au webdesign, à la comm’, à l’édition de notre magazine « Leaders », mais aussi à l’organisation d’événements en matinée, à midi et en soirée pour les membres et les non-membres. » Le Cercle de Lorraine niché dans l’ancien et prestigieux palais des princes de Merode à Bruxelles, se prête en effet parfaitement à une multitude d’événements professionnels et privés. « Nous disposons de 12 espaces évènementiels, des salons, une salle de séminaire, un bar et un restaurant (l’Horeca est confié au traiteur JML, nda) qui peuvent accueillir de 6 à plus de 1000 personnes dans la cour intérieure du palais que l’on habille l’hiver d’une tente chauffée… »

« Il faut s’inscrire dans l’évolution du monde ! » Isabelle Simon succède à Alexandra De Boeck qui a fait un remarquable travail d’assainissement financier du Cercle de Lorraine, tout en orchestrant son ouverture aux jeunes, aux femmes, aux néerlandophones, à l’international. « Alexandra De Boeck et Herman Craeninckx, le président, ont permis une vraie relance du cercle. Je compte pour ma part mettre mes trente ans dans la finance et mes compétences en gestion au service du Cercle de Lorraine, tout en renforçant son identité et en diversifiant l’offre de services. » Un projet qui vous tient particulièrement à cœur ? « Ils sont nombreux ! J’ai réalisé un monitoring du cercle, les finances sont dans le vert, mais il faut maintenant accélérer le développement commercial du cercle, réorganiser le bâtiment, soigner l’accueil réservé à nos membres - le Cercle de Lorraine c’est leur maison ! - et rajeunir l’offre de contenu. Nous avons des capitaines de golf, cigares, classic cars, chasse, voyages, moto, bridge, voile, tennis, il est grand temps d’y ajouter un capitaine Arts et Culture ! Il faut s’inscrire dans l’évolution du monde !

www.cercledelorraine.be

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Au Nord,

C’ÉTAIENT LES VIGNOBLES… « Made with love in Belgium : la devise du domaine viticole du château de Bioul, fief de la dynastie Vaxelaire, témoigne de la fierté des nouveaux proprios d’avoir réussi à produire un vin dont l’identité est 100% belge ! Au fait, quelle est la typicité du vin belge ? « Son acidité ! », garantit l’éloquente Vanessa Vaxelaire qui se réjouit d’être en septembre, le mois des vendanges… M OT S : S E R VA N E C A L M A N T PHOTOS : OLIVIER POLET


C’

est la fin de l’été, dans ses courbes et sillons, la Meuse nous emporte ; direction le château de Bioul pour y rencontrer Vanessa Vaxelaire et causer minéralité, l’atout séduction des vignobles du nord… « Parlons plutôt d’acidité ! C’est là l’identité, la typicité même des vins de Bioul. On m’avait suggéré de préférer les termes d’attaque vive ou de fraicheur - pourquoi ? Le monde du vin manque cruellement d’acidité, de nombreux viticulteurs plantent d’ailleurs toujours plus au nord… L’acidité que notre terroir belge apporte au vin, on travaille avec on ne se bat pas contre : voilà le credo du château de Bioul ! », nous lance d’emblée la dynamique propriétaire des lieux en nous invitant prestement à prendre place dans son nouveau restaurant, preuve tangible que le domaine viticole de Bioul élargit petit à petit ses activités à l’œnotourisme wallon…

« On exploite le vignoble mais le château doit également trouver sa propre rentabilité ! », nous confie-t-elle. C’est que la bâtisse est en effet imposante et son changement d’affectation multiple : château défensif au Moyen-âge, manoir de plaisance au 16e et, depuis 1906, propriété de la famille Vaxelaire, de François Vaxelaire d’abord, le fondateur de la chaîne de grands magasins belge, de ses héritiers enfin, Vanessa Vaxelaire et Andy Wyckmans, les nouveaux propriétaires. Ce couple de citadins plein d’allant n’était absolument pas destiné à la viticulture - il travaillait dans l’événement, elle a un diplôme de comédienne en poche ! Ils ont donc opéré il y a dix ans un virage à 180°: adieu l’urbanité bruxelloise, vive les onze hectares de vignes qui constituent désormais le domaine vitivinicole du château de Bioul… « On a été bien entourés et conseillés », résume promptement Vanessa.

Il y a dix ans, les premières vignes « 2009, c’est l’année-phare ! Celle où mon mari et moi avons planté nos premières vignes. On tenait absolument à développer un projet durable et éthique guidé par les principes de la biodynamie et de la permaculture. Dans le respect de la vigne, du raisin et de la terre, on a donc planté des cépages résistants aux gelées d’hiver et aux maladies fongiques auxquelles nos latitudes habituellement humides sont souvent confrontées, notamment du Solaris d’origine allemande. Pour développer une approche bio, on a installé des ruches, des nichoirs à chauve-souris, des logis à insectes, on a planté des haies... » Un travail respectueux de l’environnement que Mélanie Chereau, maître de chai depuis 8 ans, valide à 100% : à Bioul, on presse séparément chaque cépage et chaque parcelle et on bannit l’ajout de sulfites au pressurage. La Belgique, future terre des vignerons ? « Une chose est sûre : nous faisons des vins du nord, pas des copies de vins français ! »

Quand la musique est bonne, bonne, bonne… Après trois années de recherche intensive, le domaine viticole du Château de Bioul décide de remplacer le bâtonnage (pour remuer les lies du vin) par une technique unique au monde : l’élevage en musique ! Explications (simplifiées, n’est-ce pas !) : le cuves vont vibrer au rythme de la musique - de la zik relaxante pendant l’élevage, du classique lors des fermentations. Résultat : sous l’effet des vibrations et des ondes musicales, les lies restent plus longtemps en suspension. Dans le verre, plus d’arômes, de gras et de structure : pari gagné !

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Du tac au tac avec Vanessa Vaxelaire Des blancs et des bulles ? « Nos machines de guerre ! » Suggestion de la rédaction : la fondue savoyarde de cet hiver est un appel à la Batte de la Reine qui viendra rafraîchir la bouche !

La récolte 2019 ? « Elle sera bio ! » Le château de Bioul a toujours produit des vins bio mais la Fleur, le label écologique européen, va disons officialiser la démarche de la maison…

Du rouge ? « On n’est pas forcément un terroir de rouge. Notre tout premier vin rouge « commercialisable », le Cortil Braco, est né en 2016, il avait bénéficié d’une belle exposition. En 2017, on a préféré produire du rosé, en 2018 du rouge car il a fait super chaud. Bref, on alterne entre le rouge et le rosé en fonction des saisons… »

La vitesse de croisière ? « Les premiers vins ont été produits en 2015. On espère que 50.000 bouteilles sortiront de nos chais chaque année, mais on est parfois loin du compte : 2012 a été catastrophique et les Saint de Glace du 9 mai 2019 - je me souviens même de l’heure ! - ne nous ont pas fait de cadeaux, on a perdu 40% de la récolte ! »

« L’acidité que notre terroir belge apporte au vin, on travaille avec on ne se bat pas contre ! »

Et demain ? « Les Français sont positivement étonnés par nos vins. Une palette de blancs part vers New York. Et on a un projet de chambres d’hôtes au château ! »

DOMAINE DU CHÂTEAU DE BIOUL

La meilleure récolte ? « Celle de 2018, une année très chaude qui a donné un vin très qualitatif mais peut-être moins typique de notre production, car l’identité belge s’y exprime avec moins de force. »

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La meilleure année pour un Bioul à l’identité 100% belge ? « 2017 avec des flacons à la franche acidité. »

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THOMAS GUNZIG Que devient la morale quand on n’a plus d’argent ? « Feel good » c’est l’événement de la rentrée littéraire ! D’abord parce que le titre a de réelles vertus antidépressives, ensuite parce que la plume acérée de son auteur Thomas Gunzig, l’écrivain belge le plus primé de sa génération, pose question. Et vous, quel acte criminel seriezvous capable de commettre si tous les moyens moraux et légaux ne suffisaient plus à assurer la vie de votre petite famille ? MOTS : ARIANE DUFOURNY

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om, écrivain moyen aspirant à la reconnaissance croise le parcours d’Alice, une mère célibataire dont la vie se résume à « ça va être juste ». Banal jusque-là puisque c’est la triste vie de Monsieur et Madame tout le monde. Leur idée pour se sortir de leur médiocrité ? Un braquage mais un braquage sans violence. Un braquage intellectuel, un Feel Good book.

© Pierre-Yves Jortay

Thomas Gunzig nous a fixé rendez-vous au Bar du Matin. Nous en profitons pour lui poser les questions que la morale pourrait réprouver.

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Job alerte. Un auteur peut-il vivre de sa plume ? Oui et non. La première donnée de l’équation est les droits d’auteur. On gagne, en moyenne, 1 euro par livre. Les ventes moyennes d’un roman vont de 300 exemplaires (dans le pire des cas) à 1.500 - 3.000 exemplaires. Excepté les best-sellers, un livre rapporte 5 à 10.000 euros. Si on sort un livre tous les deux ans, cela représente quelques centaines d’euros par mois. Si on a la capacité d’écrire d’autres choses, comme dans mon cas des scénarios de films, de BD, des spectacles, des chroniques radio, on peut en vivre en sachant que rien n’est assuré, que ça va être dur, stressant, angoissant. Le vrai luxe n’est-il pas de faire ce qu’on aime ? C’est évident. La liberté de l’esprit, d’aller et venir, de ne pas bosser un jour parce qu’on n’en a pas envie, de travailler pour soi. Je vois tellement de gens qui ne sont pas heureux, au bord du burn out, qui n’ont pas de sens à leur vie, qui attendent la pension. Quarante heures par semaine à faire quelque chose qu’on n’aime pas, c’est vraiment horrible. C’est vrai que je suis stressé, que je ne suis pas riche, un peu « juste » mais j’ai une super qualité de vie. Un Feel Good, braquage intellectuel permettant à un auteur de s’enrichir. Pourquoi ne pas l’écrire ? Il y a une quinzaine d’années, j’en ai commencé un et je me suis terriblement ennuyé. En plus, j’avais l’impression d’être malhonnête, d’essayer de manipuler le public, de me trahir moi-même. Un Feel Good book ne remet pas en cause notre société. Comment notre monde peut-il être sauvé ? On peut faire changer des choses individuellement. Un des grands pouvoirs de la fiction, de la littérature, de l’art en général est la capacité d’ouvrir les imaginaires. On vit dans un monde où les conditions d’incertitude sont tellement fortes, intenses par rapport à l’avenir, à ce qu’on va devenir, aux grands enjeux globaux et individuels que, sans imaginaire, on court à la catastrophe. L’imaginaire est un outil qui permet d’anticiper les problèmes, de s’adapter aux changements aléatoires et inattendus. Tom le héros de Feel Good, un Thomas Gunzig en moins sexy, moins talentueux ? J’ignore si je suis sexy ou talentueux. Je ne m’acharnerais pas comme je le fais à écrire depuis vingt-cinq ans si je doutais complètement de mon talent. Par contre, vu que mes romans n’ont jamais été des best-sellers à 100.000 tirages, l’absence de grandes reconnaissances (pas de prix Goncourt, Renaudot, Medicis et pas de grosses ventes) pourrait à terme me faire un peu douter. Les prix littéraires sont importants pour les écrivains. Votre Graal serait… ? Le prix Nobel et un million de lecteurs, évidemment. Les auteurs parlent très peu de leurs ambitions comme si c’était tabou, un peu sale. Il faut être humble alors

BE PERFECT | THOMAS GUNZIG

qu’au cœur de tous les artistes, tous les créateurs, il y a une ambition dingue et un ego important. Tout le monde rêve d’une reconnaissance extraordinaire et d’être le roi du monde. Tom est inspiré de Thomas. Alice ressemble-t-elle à une personne que vous fréquentez dans la vie réelle ? Alice est inspirée de femmes que je vois, que je fréquente. Des femmes d’une cinquantaine d’années qui n’ont pas de formation particulière, cultivées, curieuses, intelligentes, pleines de jeunesse et de force mais déjà considérées « vieilles » dans le marché du travail et puis qui se retrouvent dans des situations très compliquées. J’ai eu l’envie d’ajouter l’idée de quelqu’un qui n’a pas rencontré son talent. Un talent de dingue, dans un domaine quelconque, qu’il/elle ignore parce qu’il/elle n’a pas essayé. Dans le cas d’Alice, c’est l’écriture.

Quel est le rapport entre un écrivain sans gloire, le rapt d’enfant et l’économie de la chaussure ? Vous le saurez en lisant la nouvelle satire sociale de Thomas Gunzig.


Première partie de votre livre : L’odeur des riches. Êtes-vous allergique à leur parfum ? Je n’aime pas le racisme en général et le racisme de classes. Ne pas aimer les gens parce qu’ils sont pauvres ou riches est complètement idiot. J’ai la chance d’avoir des amis qui sont dans une dèche complète et des amis extrêmement riches qui vivent dans des châteaux ; je les aime de la même manière. Chez mes amis riches, l’odeur est géniale : l’air sent l’ozone, le cuir neuf, le parquet lustré. Ça sent bon l’odeur des riches. Tom prétend n’avoir jamais réussi à écrire une scène de cul dont il puisse être fier. Celle que vous avez décrite ferait céder la plus réfractaire à l’idée. Qu’en pensez-vous ? J’ai toujours du mal à écrire ce genre de scène. Il y a souvent du sexe dans mes histoires mais elles sont plutôt sordides. A partir du moment où il y a du vrai désir, de l’émotion, de l’amour, c’est plus compliqué à écrire. Une première fois entre un homme et une femme, il y a tellement de choses qui traversent leur esprit. J’ai essayé de décrire tout ce qui se passe dans la tête d’un homme. Difficile pour un auteur de survivre de ses droits d’auteur. Quel acte seriez-vous capable de commettre si tous les moyens moraux et légaux ne suffisaient plus à assurer la vie de votre petite famille ? Je deviens tueur à gages, je me prostitue… je serais prêt à tout ! Préface. Votre mère « Tout finit toujours par s’arranger ». Avait-elle raison ? Quand j’étais dans des situations horribles, épouvantables où je me disais que je ne m’en sortirais plus jamais, ma mère me disait : « Tout finit toujours par s’arranger ». Elle a raison !

© CorentinVandenbranden

Un happy end. La fin justifie-t-elle les moyens ? C’est un happy end un peu amoral. On dit souvent : « le crime ne paie pas », « l’argent ne fait pas le bonheur ». Oui, le crime paie. L’histoire du monde nous le prouve tous les jours et l’argent fait aussi le bonheur. Il y a plus de gens malheureux chez les pauvres que chez les riches. « Il vaut mieux pleurer dans sa Rolls qu’au bord du trottoir ».


Ses personnages hors cadre

dile d’Outremon


Son premier roman « Les Déraisons » était passé un peu inaperçu en Belgique. « A l’époque, je n’avais pas d’attachée de presse belge… », s’excuse-t-elle. « Baïkonour », ode à ceux et celles qui osent renaître, jouit en revanche d’une belle couverture médiatique. Tant mieux, car il est grand temps de découvrir la plume imagée et les métaphores ciselées de poésie de la gracieuse Odile d’Oultremont. Rencontre. M OT S : S E R VA N E C A L M A N T PHOTO : BARBARA WEINS

G

rande famille de la noblesse belge, les d’Outremont ont fourni des seigneurs, des diplomates, des financiers, des hommes d’Etat, un prince-évêque… Des auteurs aussi ! « Je suis historienne de formation, scénariste depuis 20 ans ( j’ai écrit pour presque toutes les chaînes TV, « File dans ta chambre » notamment - avec Stéphane De Groodt, son ex-mari, nda - et la série « Hard » sur Canal Plus), je suis également réalisatrice d’un court-métrage avec André Dussolier et j’ai un projet de long métrage dans mes tiroirs… Et romancière ! En termes de liberté, le roman c’est le Graal total, j’ai la chance d’avoir une maison d’édition (Les éditions de l’Observatoire, nda) qui m’offre carte blanche. C’est du bonheur ! » Baïkonour, votre deuxième roman, interroge, un peu à la manière d’un Chabrol, l’étouffement du conformisme social… « J’aime beaucoup observer le comportement des gens autour de moi. Dans « Baïkonour », je dissèque le quotidien d’une petite ville fictive de Bretagne où tout le monde se connaît depuis plusieurs générations, se croise inévitablement, et je pose la question : comment peut-on se réinventer une liberté dans un endroit où chacun est condamné à subir le regard et donc le jugement des autres ? Un endroit où on est prédéterminé par la famille et les histoires que l’on vous colle sur le dos… Prenons l’exemple d’Anka, mon héroïne, qui rêve de devenir pêcheuse… Son père l’en empêche par excès de protectionnisme mais surtout, dans cette petite ville de province, il est acquis qu’une femme ne devient pas marin-pêcheur… » La disparition de son père change pourtant la donne… « Oui et là encore, je pose une question qui sans doute interpelle : la mort d’un parent, d’un proche, peut-elle parfois être qualifiée de libération ? Je ne connais pas la

réponse, car elle est fonction de chaque vécu. Le « déterminisme », même si je ne suis absolument pas fataliste - le hasard dans la narration, ça ne fonctionne pas -, est un sujet qui m’intéresse énormément… » Vos personnages sont délibérément hors cadre. La seule façon raisonnable de vivre, est-ce en dehors des règles ? « Nous sommes de plus en plus contraints à entrer dans le moule, à nous conformer aux codes sociaux, à une pression morale, classifiante, qui nie l’individu. Cette obsession de la collectivité et des règles me perturbe ; la règle pour la règle me pose problème. Je ne suis pas révolutionnaire dans l’âme, il existe des règles à respecter pour vivre en société mais je prône néanmoins une incessante remise en question par tout un chacun. » Baïkonour, l’histoire de plusieurs renaissances ? « Oui, Anka renaît, Marcus sort du coma, donc renaît physiquement, quant au père de Marcus, il renaît dans sa relation à la paternité qu’il découvre sur le tard… J’aime cette idée que rien n’est jamais inscrit définitivement… » Comment ne pas parler de votre style… Quelle plume ! « Merci ! Mais c’est surtout beaucoup de travail ! A vrai dire, ce ne sont pas les mots qui m’intéressent mais les phrases. Je n’écris pas un premier jet pour y revenir et le corriger. Je cherche avant toute chose à trouver la musicalité dans chaque phrase et son enchaînement à la suivante… »

Une histoire de renaissance Anka, coiffeuse, rêve de prendre le large ; Marcus, grutier, observe de là-haut la vie qui se meut en contrebas. Un matin, il chute. On aime : une histoire d’amour, de renaissance même, nourrie par des personnages hors cadre et un bel esprit d’insoumission. Et cette plume, ah cette plume musicale, imagée - un régal.

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Rentrée LITTÉRAIRE 2019 Entre un nouveau Thomas Gunzig, le livre « mystère » et l’incontournable Amélie Nothomb, cette rentrée littéraire s’annonce intense. Comment s’y retrouver ? Marc Filipson et ses libraires vous font partager leurs coups de cœur à inscrire sur votre liste de lecture cet automne. MOTS : ARIANE DUFOURNY

Les coups de cœur ultimes de Marc Filipson et de Be Perfect SOIF Amelie Nothomb • Albin Michel « Pour éprouver la soif il faut être vivant. » « Elle a osé ! » Marc Filipson

FEEL GOOD Thomas Gunzig • Au Diable Vauvert Quel est le rapport entre un écrivain sans gloire, le rapt d’enfant et l’économie de la chaussure ? « Je Feel sooooo good à la lecture de ce roman ! » Marc Filipson

Le livre « mystère » de la rentrée littéraire est La surprise à paraître le 2 octobre LA POLICE DES FLEURS, DES ARBRES ET DES FORÊTS Romain Puertolas • Albin Michel Une fleur que tout le monde recherche pourrait être la clef du mystère qui s’est emparé du petit village de P. durant la canicule de l’été 1961. Insolite et surprenante, cette enquête littéraire jubilatoire de Romain Puertolas déjoue tous les codes. « Captivant, drôle et surprenant » Marc Filipson Rencontre avec Romain Puertolas le 7/11/2019

BE PERFECT | RENTRÉE LITTÉRAIRE 2019


Les coups de cœur de Marc Filipson Prix Filigranes 2019

OÙ BAT LE CŒUR DU MONDE Philippe Hayat • Calmann Lévy

À Tunis dans les années trente, Darius Zaken est frappé de mutisme après la disparition brutale de son père. Élevé par sa mère Stella qui le destine aux plus hautes études et sacrifie tout à cette ambition, il lutte pour se montrer à la hauteur. Mais le swing d’une clarinette vient contredire la volonté maternelle. Darius se découvre un don irrésistible pour cet instrument qui lui redonne voix. Une autre vie s’offre à lui, plus vive et plus intense. « Une des pépites de la rentrée, si pas LA pépite ! Roman envoûtant sans la moindre fausse note. J’ai adoré ! » Rencontre avec Philippe Hayat le 18/11/2019 lors d’un concert de jazz chez Filigranes

LE JEU DU CHUCHOTEUR Donato Carrisi • Calmann-Levy

En pleine nuit d’orage, l’appel au secours d’une famille. Autour de leur maison, un homme à capuche qui rôde. La police n’arrive qu’au petit matin. Le spectacle d’un carnage : Du sang partout. Mais aucun corps. Ni parents. Ni enfants. « Chhhhuuuuuuchoteur quand tu nous tiens… Amis, boulot, obligations et sommeil, tu oublies ! » Le coup de cœur de Marc Filipson, disponible le 2 octobre 2019

LE GHETTO INTÉRIEUR Santiago H. Amigorena • P.O.L

Buenos-Aires, 1940. Des amis juifs, exilés, se retrouvent au café. Une question : que se passe-t-il dans cette Europe qu’ils ont fuie en bateau quelques années plus tôt ? Difficile d’interpréter les rares nouvelles. Vicente Rosenberg est l’un d’entre eux, il a épousé Rosita en Argentine. Ils auront trois enfants. Mais Vicente pense surtout à sa mère qui est restée en Pologne, à Varsovie. Que devient-elle ? Elle lui écrit une dizaine de lettres auxquelles il ne répond pas toujours. Dans l’une d’elles, il peut lire : « Tu as peut-être entendu parler du grand mur que les Allemands ont construit. Heureusement la rue Sienna est restée à l’intérieur, ce qui est une chance, car sinon on aurait été obligés de déménager. » Ce sera le ghetto de Varsovie. Elle mourra déportée dans le camp de Treblinka II. C’était l’arrière-grand-mère de l’auteur. « Probablement LE roman le plus important de cette rentrée littéraire. Bravo, merci et respect Santiago H. Amigorena. » Rencontre avec l’auteur le 13/11/2019

LE CŒUR DE L’ANGLETERRE Jonathan Coe • Gallimard

Dans cette période trouble où les destins individuels et collectifs basculent, les membres de la famille Trotter reprennent du service. Benjamin a maintenant cinquante ans et s’engage dans une improbable carrière littéraire, sa sœur Lois voit ses anciens démons revenir la hanter, son vieux père Colin n’aspire qu’à voter en faveur d’une sortie de l’Europe et sa nièce Sophie se demande si le Brexit est une cause valable de divorce. « Brexit, comment en est-on arrivé là ? De 2010 à 2018, avec humour, sagesse et justesse, l’évolution de la famille Trottrer et Jonathan Coe dans une analyse politique et sociologique formidable. »

J’ÉCRIS TON NOM

Sylvestre Sbille • Belfond Youra convoque les forces de la nuit, comme dans un opéra magique, dans un conte maudit, un roman gothique. Il avance sans peur ni haine vers un destin déjà écrit. Il a décidé que tout était dit ; il n’y a plus qu’à faire. Les actes seront posés et advienne que pourra, son destin est en marche, et celui de tous ceux vers qui il roule. « 1943, le vingtième convoi, Youra, les rues de Bruxelles… ». Rencontre avec Sylvestre Sbille le 25/09/2019

Coup de cœur de Marc Filipson et de Be Perfect LES YEUX ROUGES Myriam Leroy • Seuil

Une jeune femme reçoit un message sur Facebook. C’est l’amorce d’un piège suffocant à l’heure du numérique, quand la fatalité n’a d’autre nom qu’un insidieux et inexorable harcèlement. « Bien construit, prenant, dérangeant, bref encore un coup de cœur. » Marc Filipson « J’avais adoré son premier roman “Ariane”. “Les yeux rouges” m’interpelle telle une acrimonieuse Madeleine de Proust ». AD Rencontre avec Myriam Leroy le 17/11/2019

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Les coups de cœur des libraires Filigranes MÉCANIQUE DE LA CHUTE Seth Greenland • Liana Levi Coup de cœur de Hugues : « Un grand roman américain sur les dérives de notre époque ancrée dans le politiquement correct, qui nous rappelle le « Bûcher des vanités » de Tom Wolfe. Une intrigue implacable, un roman fascinant ». « Probablement mon mega coup de cœur côté traductions. Grandiose ! » Marc Filipson

LES CHOSES HUMAINES Karine Tuil • Gallimard Le coup de cœur de Victoria : « A l’aune du #metoo, “les choses humaines” reflète avec acuité notre société et l’incidence des médias et de la vie publique sur les relations entre les femmes et les hommes. Sans jamais poser de regard moralisateur ou prescriptif, Karine Tuil maîtrise ce matériau très complexe qu’est le réel. J’ai tout simplement dévoré “les choses humaines” ! » « Roman et presque essai. Karine Tuil présente les faits et initie à la réflexion. Dérangeant mais nécessaire. » Marc Filipson Rencontre avec Karine Tuil le 14/11/2019

LA FRACTURE Nina Allan • Tristram Le Coup de cœur de Carméla : « Julie Roanne disparaît lorsqu’elle a 17ans et réapparaît 20 ans plus tard. Alors que tout le monde la pense victime d’un crime sexuel, sa version diffère totalement. Brillant ! »

LES ALTRUISTES Andrew Ridker • Rivages Le coup de cœur de Nicolas : « De l’égoïsme le plus crasse au don absolu de sa personne, “Les Altruistes” dresse le portrait savoureux d’une famille juive américaine. Dans la lignée d’un Jonathan Franzen, jubilatoire ! »

LA FABRIQUE DES SALAUDS Chirs Kraus • Belfond Coup de cœur de Hugues. À travers l’histoire de Koja, Hubert et Ev Solm, deux frères et leur sœur, sorte de ménage à trois électrique, Chris Kraus nous entraîne dans des zones d’ombre où morale et droiture sont violemment bafouées, et dresse en creux le portrait d’une Europe à l’agonie, soumise à de nouvelles règles du jeu.

CENT MILLIONS D’ANNÉES ET UN JOUR Jean-Baptiste Andréa • L’Iconoclaste Coup de cœur de Marianne.1954. C’est dans un village perdu entre la France et l’Italie que Stan, paléontologue en fin de carrière, convoque Umberto et Peter, deux autres scientifiques. Car Stan a un projet. Ou plutôt un rêve. De ceux, obsédants, qu’on ne peut ignorer. Il prend la forme, improbable, d’un squelette. Apato-saure ? Brontosaure ? Il ne sait pas vraiment. Mais le monstre dort forcément quelque part là-haut, dans la glace. S’il le découvre, ce sera enfin la gloire, il en est convaincu. Alors l’ascension commence. Mais le froid, l’altitude, la solitude, se resserrent comme un étau. Et entraînent l’équipée là où nul n’aurait pensé aller.

BE PERFECT | RENTRÉE LITTÉRAIRE 2019

FILIGRANES Lundi au vendredi de 9h00 à 20h00. Samedi de 10h00 à 19h30. Dimanche et jours fériés de 10h00 à 19h00. Avenue des Arts, 39-42 - 1040 Bruxelles T : 02/511 90 15 www.filigranes.be


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Informations environnementales (AR 19/03/2004) : www.dsautomobiles.be/fr/univers-ds/consommation-a-l-usage.html

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PIERRE LECLERCQ Le designer de la passion automobile Quand on a un rêve, que ce rêve devient une passion, puis que la passion est reconnue dans le monde entier, on a de quoi être fier. Et c’est une belle épopée belge puisque c’est Pierre Leclercq qui l’a conduite. Designer automobile, ce Bastognard pure souche déroule un CV à faire pâlir les plus grands du secteur. Après avoir parcouru le monde entier pour dessiner ses voitures, il est revenu, à 46 ans, en Europe, pour devenir le directeur du style de la marque Citroën. MOTS : YVES MERENS

J’ai toujours rêvé de dessiner des voitures. Tout petit, je faisais des croquis de mes Matchbox », s’amuse-t-il les yeux brillants. C’est le logo du légendaire Pininfarina qui l’attirait le plus. Plus tard, au cours de design industriel à Liège, un prof a demandé à sa classe ce que chacun voulait dessiner. « Ceux qui ont répondu « des voitures » se sont fait engueulés parce que la meilleure école de design auto était en Suisse et pas à Liège. Moi, je n’ai rien osé dire… » Mais son ambition a fait le reste et, diplôme liégeois en poche, Pierre a posé ces valises sur les bords du lac Léman, et est devenu designer automobile grâce au prestigieux Art Center College of Design de Pasadena.

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Le Papa de la X6 La suite semble presque facile. Ce talent national a été vite repéré puisqu’après un cours stage chez Zagato, une autre référence, « pour dessiner des charriots élévateurs », sourit-il, c’est Ford à Turin et surtout BMW qui lui ont donné pleine confiance. D’abord à Los Angeles dans le bureau américain de la marque premium allemande, c’est finalement à Munich, la maison mère, que Pierre a, pesons nos mots, marqué le design automobile mondial. Car Pierre Leclercq est l’homme qui a dessiné la fameuse BMW X6. Sorti en 2008, le premier SUV coupé n’a laissé personne indifférent. Il s’en souvient évidemment « Lorsqu’un designer « gagne » une voiture, il est tout seul. Ce projet était issue d’un de mes sketches (dessin : ndlr), c’est mon bébé. » Ca fait du bien à l’égo du designer ça, Pierre, c’est évident. Et, un bébé pareil, cela assied aussi une réputation. Chapeau ! Un design et un produit « Ce qui m’intéresse le plus, c’est le design du produit. Il faut penser les proportions, l’architecture du futur modèle avec les ingénieurs et toutes les équipes en fonction des besoins de mobilité. Le design pur n’est qu’une partie de ce processus. » On rentre alors dans une autre dimension puisque Pierre est devenu designer en chef d’une grande marque chinoise, puis de KIA en Corée, avant de relever ce nouveau défi à Paris, à la tête de 70 designers pour Citroën.

La BMW X6, imaginée et dessinée par Pierre Leclercq © BMW AG

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« Aujourd’hui, après de très nombreuses discussions, les équipes me présentent leur travail. Je passe du temps à tout regarder, en détail, centimètre par centimètre, puis je valide ou pas. Mon job, c’est de leur permettre de donner le meilleur. » Un travail de longue haleine puisqu’il faut 2 à 3 ans pour dessiner une voiture. « A notre époque, il faut pouvoir intégrer beaucoup plus de normes qu’il y a 10 ans. Cela ne me dérange pas. Par exemple, la protection obligatoire des piétons ne permet plus de créer n’importe quel capot, les pare-chocs doivent être dessinés autrement. » Forcément en avance, Pierre Leclercq croit en l’avenir. « Je pense que l’histoire automobile pourrait passer par une révolution, comme lorsqu’on est passé du cheval au moteur. Les gens aiment les voitures ou pas, mais ils peuvent devoir y passer 2 heures pour faire seulement 2 kilomètres. Nous devons proposer autre chose. On y réfléchit beaucoup, » dit-il en clignant de l’œil. A suivre dans quelques mois, quelques années dans les showrooms… Le temps que ses futurs projets de chef designer aboutissent.

Les voitures préférées de Pierre Leclercq, vrai passionné automobile, sont évidemment des références : la De Tomaso Pantera et l’AC Cobra.


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Zoute Grand Prix : CLAP DIXIÈME Prestige et élégance sur quatre roues Depuis 10 ans, il est un événement incontournable pour les amoureux de belles automobiles en Belgique et en Europe. Cette nouvelle édition du Zoute Grand Prix se déroulera, comme à l’accoutumée, à Knokke-le-Zoute, notre station balnéaire chic par excellence. MOTS : YVES MERENS P H O T O S : R A L LY E D U Z O U T E

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u 10 au 13 octobre prochains, la ville sera tout entière tournée vers les automobiles de prestige. Prenant des airs de Goodwood Festival, Knokke va attirer des centaines de milliers de passionnés de belles mécaniques.

entier sont invités à venir départager les participantes. Les voitures sont classées en 15 catégories, d’avant et d’après-guerre, en passant par les Bentley de 100 ans, les Morgan de 110 ans et même les voitures de la famille royale belge.

A chaque coin de rue, le public pourra admirer les joyaux les plus impressionnants et les plus exclusifs de la technologie automobile. La dernière édition du festival, en 2018, a ainsi vu défiler plus de 640 voitures. Ce qui a commencé il y a 10 ans comme le rêve de quelques passionnés d’automobile est aujourd’hui devenu l’un des plus prestigieux événements de voitures anciennes et classiques.

Des plus anciennes qui roulent… Pendant le week-end, on roule aussi en automobiles rares puisque le Zoute Rally combine le critérium de régularité et la balade, deux épreuves réservées à quelque
200 voitures anciennes exclusives dont la première mise en circulation est antérieure à 1965. Le rallye s’élancera et s’achèvera sur la Zeedijk, à hauteur de l’Albertplein. Le vendredi, les participants rejoindront la digue depuis Heist. Le samedi, les voitures passeront par le River Woods Beach Club, pour atteindre le podium.

Il faut dire que les organisateurs ont acquis un fameux savoir-faire au fil des ans. L’un d’entre eux se souvient de l’année 2016 et du brouillard opaque venu ouater le plateau des voitures participant au concours d’élégance. Une par une, les belles apparaissaient à travers les nuages. Féérique ! Cette année, quelque 25 juges renommés dans le monde

Pour l’occasion, les maisons mères des marques automobiles sortent de nombreuses voitures de collection exceptionnelles de leurs musées. C’est ainsi que la Mercedes 300 SL Panamerica a été amenée d’Allemagne et que Bentley a déjà présenté l’Old Number One et le Blue Train au Zoute.

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… Aux supercars modernes Les voitures modernes ne sont pas oubliées pendant le week-end puisque depuis la première édition du Zoute Grand Prix, une quinzaine de marques exclusives s’exposent. La Zeedijk, la Kustlaan, la rue commerçante prestigieuse et branchée de KnokkeHeist et l’Albertplein, le cœur battant du Zoute, servent de décor à un show en plein air de marques automobiles exceptionnelles. Pendant cette exposition permanente, le Zoute Top Marques, le public pourra découvrir les dernières créations et quelques premières belges de 15 marques : Alpine, Aston Martin, Bentley, Jaguar, Ferrari, Mercedes-Benz, Porsche, Land Rover, Audi, Rolls-Royce, Mc Laren, BMW, Alfa-Romeo, Lamborghini en Lexus, n’en jetez plus ! Et ce n’est pas tout puisqu’après l’édition du Zoute Grand Prix de 2009, Ferrari avait invité les organisateurs à participer aux légendaires Mille Miglia. D’où est venue l’idée d’organiser le Zoute GT Tour qui fait vrombir les moteurs le dimanche. Pour l’occasion, ce sont des automobiles de moins de vingt ans qui s’élancent chaque année pour une balade de 120 kilomètres. A la mi-journée, elle se présente sur la Graaf d’Ursellaan pour une véritable épreuve de vitesse. Décoiffant. Le week-end garde le public en haleine jusqu’au bout puisque tous se retrouvent en fin de journée pour saluer les plus belles automobiles, récompensées entre 16 et 17h lors du concours d’élégance sur la Zeedijk. Passion automobile, quand tu nous tiens.

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NOUVEAU DISCOVERY SPORT

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DISCOVERY SPORT LAUNCH EDITION À PARTIR DE € 39.490 C’est incroyable tout ce que vous pouvez emporter en voyage grâce à l’espace de rangement généreux du nouveau Discovery Sport. Et avec ses 5+2 places, il offre tout l’espace à vos amis et à votre famille. Ce SUV compact haut de gamme est également disponible en version hybride. Le Discovery Sport est temporairement disponible en Launch Edition, super équipé et à un tarif très compétitif : à partir de € 39.490¹ ou € 339 par mois en renting financier². Nous pouvons vous en dire bien plus chez nous à partir du 19 septembre !

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PLEASURE L’Automne avec un grand A

© Bodgan-Dada

Choisissez les items clés pour le saluer comme il se doit. Jouez de votre atout séduction Jetez votre dévolu sur les pièces phares qui illumineront cette nouvelle saison.

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Shades of automn

Cet automne, tenez-vous à carreaux ! Du beige en veux-tu en voilà et des tons automnaux profonds comme le marron, le rouille et le cognac qui donneront le ton. De quoi faire rugir la bête qui est en vous.

1. Essentiel Antwerp

4. Lilu

8.Fabienne Kriwin

Veste blazer beige à carreaux 345€. Sweatshirt écru en jersey de coton à imprimé Fury 145€. www.essentiel-antwerp.com/be_fr

Talissa Large Natural 430€ www.lilu.be

5. Fiamme

Antidote contre le stress, le quartz fumé aide à laisser derrière soi ce qui est dépassé. Collier Cooper 645€ www.fabiennekriwin.com

2. Clio Goldbrenner

Footwear basé à Anvers, designer Elisa Mol. Black/ Leopard/White 199€ www.fiammefootwear.com

9. Louis Vuitton

Un caba qui vous accompagnera partout. Doros City Rust. 565€ www.cliogoldbrenner.com/fr/nos-adresses

6. Kaai

Sac Dauphine, Crème/Kombu 2.380€. Boulevard de Waterloo, 59/60 - 1000 Bruxelles

3. Maje Doudoune imprimée à capuche 395€. Chaussée de Waterloo, 950 ; Rue Antoine Dansaert 61 ; Avenue Louise 56 - Bruxelles

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Nouvelle marque belge à suivre. Sac Mini Hero Cognac 495€ www.kaai.eu

7. Eric Bompard Ras de cou imprimé tartan 260€. Boulevard de Waterloo, 4 - 1000 Bruxelles

10. Breguet Nacre irisée sur lignes épurées, la nouvelle montre Classique 9068 incarne le style Breguet, dans une interprétation dédiée aux femmes.


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Bracelet en cuir alligator effet satin de couleur taupe avec boucle ardillon en or rose. Classique 9068, or rose 26.900€ Revendeur agréé: All of time : avenue Louise 75 - 1050 Bruxelles

11. Essentiel Antwerp Veste tartan en laine mélangée brun, caramel et ocre 445€ - Pantalon coton caramel avec pinces 165€ - Chemise en coton mélangé à rayures bleues et blanches 135€

12. Longines Réinterprétation d’une montre de plongée des années 1960, The Longines Legend Diver Watch occupe une place de choix dans la ligne Héritage de la marque. Legend Diver 1.870€. Revendeurs agréés : Georges, Yvan’s, Tollet, Cosyns, L’Oro, Stevenart.

13. Jaggs

17. Noeizo

Un panel de 500 nœuds papillon. Feuilles d’automnes 39€ ; Tweed marron clair 49€ ; Satin skull & roses 49€ www.jaggs.be

Nouveau label belge à suivre. Backpack Men, Desert beige 330€ www.noeizo.com

14. Rado Cette nouvelle collection Captain Cook s’appuie sur tous les atouts qui ont fait le succès retentissant du modèle d’origine en 1962. Captain Cook Automatic 2.050€. Revendeurs agréés : Tollet, Cosyns, Stevenart.

15. IKKS Pull cognac 155€. Avenue Louise 90 - 1000 Bruxelles

16. Veja Nova Suede Tent Pierre 99€. Veja est disponible chez Bellerose, Privejoke et Reservoir Store.

18. Bang & Olufsen Beoplay H9, Chestnut 500€. Avenue du Prince Ligne 24 - 1180 Bruxelles

19. Samsøe & Samsøe Jacket Brown 359€. Rue Antoine Dansaert 49 - 1000 Bruxelles

20. Panerai Profondément revisité, le cadran est sophistiqué et élégant. Luminor Due - 42 mm 6.200€ Revendeur agréé : Maison De Greef rue au Beurre 24-26 - 1000 Bruxelles

BE PLEASURE


Beauty Addict

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L’automne a frappé à nos portes. Il est temps de lister les nouveautés beauté à shopper. Une seule consigne, se faire plaisir sans modération.

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1. GUERLAIN | Abeille Royale Des inimitables textures sensorielles inspirées par la ruche jusque dans leur texture. Résultats : correction des rides, peau plus lisse et ferme, traits défroissés. Crème jour - jour riche et maintenant jour « matifiante » 50ml. 129€ ; crème nuit 50ml. 153€

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2. SHISEIDO | Benefiance Une efficacité renforcée contre les rides et ridules liées au stress grâce à Benefiance qui s’enrichit d’une réinterprétation de l’emblématique crème yeux ainsi que d’un sérum lissant conçu pour resculpter les contours du visage. Crème Anti-Rides Yeux 15ml. 77€ ; Serum Contour Lissante Rides 30ml 98€

3. DIOR | Dreamskin

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Le best-seller revisité : un soin anti-âge global créateur de peau parfaite. Pour préluder la perfection, un masque peeling gel-en-crème reformulé pour un effet nouvelle peau en 60 secondes chrono. Soin anti-âge 30ml 110,10€ ; masque 73,52€

4. LA PRAIRIE | Skin caviar

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Les performances liftantes exceptionnelles du caviar exploitées pour raviver, rehausser et redessiner le regard. Les paupières supérieures sont visiblement liftées et les rides de la patte d’oie estompées. Crème Luxe Yeux 20ml 340€ et Lift regard 20ml 430€

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5. SHISEIDO | WASO

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Grâce à leur action ciblée, ces solutions SOS aident à réduire l’apparence des pores, des cernes et des poches. Porelesse Matte Primer 20ml 30€ ; Eye Opening Essence 37€

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6. COLLISTAR | Siero Unico Un sérum aux vertus préventives, protectrices et réparatrices à adopter en urgence. Le teint est plus régulier, éclatant et hydraté tandis que les ridules et les rides sont atténuées. 30ml. 64,50€. En exclusivité chez Paris XL dès le mois d’octobre 2019.

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7. DIOR | J’adore : Bain Divin Un rituel de bain ponctué de plaisirs sensoriels qui exaltent les accords du bouquet floral mythique : Body Milk, Bath & Shower et on adore le Sparkling Body Gel. 150 ml 84,01€

8. SISLEY | Phyto-teint Ultra Eclat Son complexe de minéraux agit pour améliorer progressivement l’éclat naturel du teint. Les imperfections sont estompées, le grain de peau flouté, la peau matifiée. 73,50€

9. YVES SAINT LAURENT | Setting Powder All Hours La perfection toute la journée, toute la nuit : un fond de teint effet zéro défaut. Un correcteur exceptionnel, une poudre au fini mat sophistiqué. 11 shades. 57€

BE PERFECT

4 10. ARMANI | Eyes To kill Le nouvel applicateur transforme EYE TINT à la fois en fard à paupières, illuminateur et eyeliner. 30€

11. LANCOME | L’absolu Rouge Ruby Cream 5 teintes phares. La nôtre : le nude iconique, perfect ! #204 RUBY PASSION. 35,50€

12. YVES SAINT LAURENT | Fall Look Trois nouvelles Laques Couture : beige, bordeaux et notre préféré, le Marron Sulfureux. 28,50€



For Her | For Him

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Le changement de saison nous incite à nous parer de nouvelles senteurs pour vaincre la grisaille ! Cet automne s’annonce chaud. Entre homme et femme, qui prendra le pouvoir dans ces jeux de séduction ? Découvrez les coups de cœur de la rédac !

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1. SERGE LUTENS | La couche du diable Aussi démoniaque qu’envoûtant : bois de oud, l’une des odeurs les plus fascinantes qui soit et du ciste labdanum, emblématique des parfums orientaux et chypré. 50ml. 120€

2. DIOR | Sauvage

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On retrouve l’âme puissante de Sauvage éclairée des notes de mandarine et d’une touche de fève tonka suave enrobant son sillage par la note du précieux santal. 60ml. 103,96€

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3. DOLCE & GABBANA | K

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On est addict à la fraîcheur des agrumes associée à des notes à la fois ambrées, vivifiantes, énergisantes et sensuelles couplées à la douceur épicée du patchouli. 100ml. 107,50€

4. JIMMY CHOO | Urban Hero

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On like la fraîcheur du citron caviar mêlée au poivre noir, au bois de palissandre, au vétiver et l’élégance urbaine de l’ambre gris teintée d’une note cuirée. 100ml. 82€

5. ACQUA DI PARMA | Vaniglia UNISEX ! On adore ce cologne oriental qui nous transporte sur l’île de Madagascar pour découvrir la richesse de la vanille la plus précieuse. 100ml. 198€

6. MAISON MARGIELA | Replica - Coffee Break

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UNISEX ! On craque sur les notes addictives de café mélangées à la tendresse de la lavande aromatique. Comme une sensation de mousse de lait sur nos lèvres. 100ml. 95€

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7. ARMANI/PRIVÉ | Musc Shamal UNISEX ! On est captivé par le musc modernisé grâce à des accords de rose ponctués par des pointes d’ambre et de cèdre pour un fini poudré, sensuel et passionné. 100ml. 215€

8. JEAN PAUL GAULTIER | La Belle et le Beau Les jeux sont ouverts : tentation et attraction ! Her : une addiction de vanille, la fraîcheur de la bergamote, l’éclat de la poire. Him : une addiction tonka et bois de coco associée aux facettes fraîches de la bergamote. Him : 125 ml. 87,50€ ; She : 100ml. 101,90€

9. ISSEY MYAKE | Rose & Rose + Woow & Wood

11. YSL | Libre Être libre, le luxe ultime ! La liberté s’offre un it-conique : la tension entre la sensualité brûlante de la fleur d’oranger du Maroc et l’audace d’une lavande de France. 50ml. 101€

12. PACO RABANNE | Lady million Empire Le nouveau diamant sexy s’habille de rose mais c’est la fleur d’oranger qui mène la danse. Ce floral s’enivre également de cognac, de quoi rendre les hommes addict. 80ml. 119,92€

Pour ceux-celles qui se la joue en duo ! Her : rose centifolia et rose damascena contrastée par la douceur d’une note légèrement fruitée. Him : une pléthore de bois avec des essences de vétiver et de patchouli haïtien sur un fond musqué. Him : 100ml. 77,50€ ; She : 50ml. 74,90€

13. BULGARI | Splendida Bulgari - Tubereuse Mystique

10. ELIE SAAB | Le Parfum Royal

14. LANCÔME | Idole

On aime l’iconique signature olfactive de fleur d’oranger et de patchouli associée à la mandarine et la rose pour dérouler sa traine de vanille et bois de Santal. 90ml. 99,90€

Au cœur cette fragrance, les roses accompagnées de la sensualité de la fleur de jasmin. Son accord de chypre épuré apporte une sensation nue et seconde peau exceptionnelle. 75ml. 108€

BE PERFECT

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On se laisse aller à une précieuse séduction. La tubéreuse, la « Maîtresse de la Nuit », symbole de tentation pure, dotée d’une senteur à la fois opulente et envoûtante. 100ml. 128€

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Prochaine édition • Hiver 2019


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Nirvana - Holy Limited edition by Baobab Collection Holy scented candle photographed in front of a painting by French artist Antoine Carbonne



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