Be Perfect B E LG I A N S TO R I E S
Les Ateliers de la Cambre
852, chaussée de Waterloo à Uccle – t. 02.375.76.46 info@davidts.com — www.davidts.com
SECRET CARREAUX NATURE
TAKE JOY IN THE SUBLIME W W W . L E B E A U - C O U R A L LY . C O M
LE MARQUIS
isabelleleblans Joaillerie-Créations Gemmologue, je vous accompagne dans votre démarche de création ou transformation de bijoux.
Rue des Combattants 60 - 1310 la Hulpe tel. 02 652 24 39 - www.leblans.be Je vous accueille du mardi au samedi de 10h00 à 18h30 Isabelle Leblans Gemmologue
Edito
Automne 2020
Cet automne n’a rien de commun avec ceux qui le précèdent. Pourtant, certaines choses restent immuables à l’instar de la créativité et du savoir-faire belges ! On le dit passionné par son métier. 37 années de direction artistique à la tête de la Maison Natan confirment le talent d’Édouard Vermeulen, le couturier favori de la reine Mathilde de Belgique et des femmes en quête d’un style décontracté chic. Alizée Van Strydonck et Ysaline Grangé, les fondatrices d’Âme Antwerp, font fondre le cœur des modeuses en quête de pièces intemporelles. Isabelle Leblans distille, depuis près de 30 ans, une véritable passion du beau bijou. Le bon goût est-il inné ? On a la réponse en voyant John Degand prendre la pose au Sofitel Le Louise. Un fils forcément élégant puisqu’il est habillé par la Maison Degand, inscrite au patrimoine mondial de l’élégance et du raffinement. Du costume sombre au sweatshirt, le style vestimentaire des hommes a fait du chemin. En témoigne Maculinities, la première expo belge consacrée à la garde-robe masculine. La gastronomie belge, séduisant mélange de cuisine de tradition et de spécialités régionales, a gagné ses galons. Mais au fait, où mange-t-on encore belge à Bruxelles ? A découvrir, notre sélection, forcément subjective, de restaurants populaires ou raffinés, tous bien de chez nous. Antoine Pinto marque indéniablement tout ce qu’il signe ! Grâce à son génie, l’expérience organoleptique est sublimée par ses décors grandioses. En attestent plus de 150 réalisations dont Toit, le restaurant-rooftop de Victoria Boulemberg, et son prestigieux Belga Queen, fleuron de la belgitude.
Stéphane Diffels, le talentueux chef malmédien, a appris sur le tas que la persévérance est la clé du succès. A force de pugnacité et de belles rencontres, Michel Verhaeghe de Naeyer fait vivre les terres du Vignoble du Château de Bousval en phase avec la nature. L’élégante bulle privatisable des sœurs de Dorlodot (enfin une bulle qu’on n’a pas envie de railler) invite à un moment de lâcher-prise complet, en bordure de la forêt de Soignes.
REDACTRICE EN CHEF Ariane Dufourny T : +32 475 66 07 47 ariane@beperfect.be RELATIONS PUBLIQUES & COMMUNICATION Nicolas De Bruyn T : +32 473 71 77 37 nicolas@beperfect.be REDACTION & COMMUNICATION Servane Calmant T : +32 475 94 01 77 servanecalmant@gmail.com RELATIONS PUBLIQUES Dominique Dufourny T : +32 475 35 62 12 dominique@beperfect.be
Rien n’arrête un aventurier et encore moins un biker belge tel que Kenny Belaey. Thérèse-Marie Becker raconte son périple au volant d’un Defender. Lara de Liedekerke avance avec une implacable détermination pour continuer son rêve. Stoffel Vandoorne vit toujours à grande vitesse. Mais qu’est-ce qui fait courir John-Alexander Bogaerts qui vient de reprendre le mythique Cercle de Lorraine ? La radio et la télé se sont jetées sur lui !
REDACTION Philippe Berkenbaum Servane Calmant Ariane Dufourny Marina Laurent Yves Merens Vanessa Schmitz-Grucker Laura Swysen Agnès Zamboni
Nathalie Jonniaux-Liesenhoff, installée à Palma depuis 20 ans, promeut les artistes locaux aux quatre coins du monde. Le groupe belge « Nouvelle Hôtellerie » vient de ressusciter Les Sorbiers, le transformant en havre de paix où paresser au bord de la Meusew. Muriel Charon nous reçoit chez elle, à la Villa Balat, bijou de notre patrimoine. Charly Wittock et son équipe de l’agence AWAA proposent une architecture prenant forme grâce aux échanges d’idées. Ugo et Luciano Pani présentent leur nouveau projet, le bien nommé Fréreau. Clotilde Ancarani épate la galerie. Florence Vincent et Grégoire Beetz nous parlent d’architecture mais aussi de Namur, ville où notre guide a déposé ses valises cet automne.
PHOTOGRAPHIE Anthony Dehez T : +32 473 68 96 86 anthony@dbcreation.be
Belle lecture et prenez soin de vous !
ARIANE DUFOURNY Rédactrice en chef
GRAPHISME Fauve Troiano T : +32 472 03 17 90 hello@fauvetroiano.com
Thibault De Schepper T : +32 497 81 45 30 hello@tibods.com IMPRESSION Graphcom sprl REGIE PUBLICITAIRE info@beperfect.be T : +32 475 66 07 47 EDITEUR RESPONSABLE ADN Productions sprl COUVERTURE Édouard Vermeulen ©Anthony Dehez - Be perfect SHOOTING Édouard Vermeulen Réalisé à l’Hôtel Solvay ©Anthony Dehez - Be Perfect Antoine Pinto Réalisé au Belga Queen ©Anthony Dehez - Be Perfect John Degand Réalisé au Sofitel Brussels Le Louise ©Thibault De Schepper - Be Perfect
INFO@BEPERFECT.BE WWW.BEPERFECT.BE
Remerciements : A mon équipe qui s’est agrandie afin de vous livrer un magazine plus que perfect ! A nos partenaires pour leur fidélité et leur confiance.
Copyright ©, toute reproduction de textes et de photos publiés par Be Perfect est interdite sans l’autorisation de l’éditeur. Les photos confiées à ADN Productions ne stipulant aucune mention d’auteur restent sous la responsabilité de leur propriétaire ou de leur RP. L’éditeur décline toute responsabilité pour les propos, documents et images qui lui ont été confiés spontanément.
Sommaire | BE |
12 Edouard Vermeulen P 12 Edouard Vermeulen
| PLACE TO BE |
20 Insol-eat 24 Toit + Nous
| B E TA S T Y |
28 Antoine Pinto 36 Jean-Luc Colin 40 L’air de Rien 44 Château de Bousval 48 Où manger echte belge à Bruxelles ?
P 28
| BE STYLE |
Antoine Pinto
58 Dans le vestiaire de John Degand 64 Âme Antwerp 68 Masculinities 72 Isabelle Leblans
| BE ACTIVE |
76 Kenny Belaey 80 Lara de Liedekerke
P 58 Dans le vestiaire de John Degand
Sommaire | B E T R AV E L |
84 Les Sorbiers P 93 Guide of Namur
88 Villa Balat 93 Guide of Namur 102 Les Belges d’ailleurs Nathalie Jonniaux-Liesenhoff
| BE DESIGN |
106 Awaa 112 Frèreau 114 NiiD
| B E C U LT U R E |
120 Clotilde Ancorini
P 106 Awaa
| BE TO BE |
124 John-Alexander Bogaerts
| B E FA S T |
128 Thérèse-Marie Becker 134 Stoffel Vandoorne
| SPOTTED |
139 Be Perfect a repéré...
144 Behind the cover P 124 John-Alexander Bogaerts
REAL ESTATE
Edouard Vermeulen « Toute évolution doit rester en phase avec l’ADN de la Maison … »
M OT S : S E R VA N E C A L M A N T PHOTOS : ANTHONY DEHEZ
BE PERFECT | EDOUARD VERMEULEN
BE | 13
On le dit mondain. Il nous confie être timide. On le dit indétrônable. Il nous avoue travailler à la transmission de son savoir-faire. On le dit passionné par son métier. 37 années de direction artistique à la tête de la Maison Natan le confirment. Il reconnaît que le confort s’est immiscé dans le luxe, mais on ne le verra jamais porter des baskets. Rencontre avec Edouard Vermeulen, le couturier favori de la reine Mathilde de Belgique et des femmes en quête d’un style décontracté chic.
Q
uel est votre souvenir d’enfance le plus prégnant ? « Les vacances à la côte belge ! »
Etes-vous un nostalgique ? « Non, comme je dois toujours anticiper la création d’une collection, j’ai l’impression d’avoir effacé le disque dur du passé ! »
Notre shooting s’est déroulé à l’hôtel particulier Solvay, joyau Art nouveau signé Victor Horta. Que vous inspire ce lieu ? « La qualité de l’ouvrage est incroyable. La Belgique peut s’enorgueillir de ses richesses en architecture. J’ai beaucoup voyagé, mais je ne pourrais jamais quitter ce pays, ni reconstruire ailleurs ce que j’ai construit ici… » Avez-vous fait des erreurs dans le passé ? « Oui, des erreurs qui m’ont permis d’évoluer dans ma carrière. Chaque collection est un défi et la crainte de décevoir est permanente la veille d’une présentation de collection. » Quelle est votre définition de l’élégance ? « C’est avant tout une attitude, un joli port de tête, un bon maintien. Bref, c’est bien plus une question d’éducation qu’une histoire de tenue vestimentaire seyante… » A quel moment de votre vie, devenir couturier vous a-t-il paru une évidence ? « En 1984, j’ai conçu une collection capsule pour une soirée caritative. Organiser l’événement, réaliser le défilé, être applaudi… Mon instinct commercial n’a fait qu’un tour ! La Reine Paola de Belgique, présidente de l’association à l’origine de cette initiative, était présente. La presse aussi évidemment. Une première reconnaissance qui m’a aidé, à 25 ans, à me lancer… »
En 2002, vous êtes nommé « Fournisseur Breveté de la Cour de Belgique », une belle reconnaissance ! « Evidemment. Je tiens cependant à préciser que ma Maison ne dessine pas uniquement des tenues pour la reine Mathilde ou la reine Maxima des Pays-Bas… Ne riez pas, certaines en doutent encore ! » Baron Edouard Vermeulen, êtes-vous un mondain ? « Je suis un mondain dans la bonne définition du mot : aimer les gens et être présent pour mes amis. » Etes-vous très (trop) classique ? « Je ne pense pas. Mais toute évolution doit rester en phase avec l’ADN de la maison ! J’y veille. » En quoi votre diplôme en architecture d’intérieur vous a t-il aidé à devenir un grand couturier ? « Je pense qu’il y a une même sensibilité. Un jour Givenchy m’interroge sur ma formation. Je lui réponds : architecte d’intérieur. « Comme moi », rétorque-t-il ! La démarche de l’architecte et du couturier est un peu la même, car elle nécessite sensibilité, précision, passion créatrice… » Sont-ce les accessoires qui définissent un style ? Je sens que vous allez vous insurger contre l’idée ! « (Rire) Les leaders mondiaux du luxe, comme LVMH, Kering, Chanel, ont eu du flair : ils ont décliné le luxe en accessoires. Les accessoires et les cosmétiques représentent en effet de 50 à 70 % de leurs activités. C’est parfait pour consolider l’image de la marque ! Pourquoi ? Parce que les accessoires sont plus rentables que la haute couture et qu’ils visent une cible nettement plus grande. Pour beaucoup, la reconnaissance sociale passe désormais par l’acte d’achat d’accessoire de luxe ! Un sac monogrammé ici, une paire de baskets griffées là. Au nom de la démocratisation du luxe, on a peu à peu « déshabillé » l’élégance du vêtement. A mon grand regret. »
BE | 15
Qui est la cliente Natan « Ces dernières années, on a rajeuni le style des collections. Nous nous adressons aux femmes actives de 40 à 70 ans, qui cherchent des vêtements chic et décontractés à la fois. On parle d’ailleurs beaucoup plus de confort dans la mode aujourd’hui qu’il y a quelques années … » Est-elle une cliente fidèle ? « Oui, car chaque Maison à son vocabulaire, son identité propre. Notre cliente sait qu’elle trouvera chez Natan des tenues liées à un usage bien défini : robe de cérémonie ou de soirée, et du casual chic, c’est à dire du décontracté chic, pour la vie de tous les jours. » Comment a-t-elle repéré son achat ? « Le plus souvent sur notre site, sur Instagram ou sur Pinterest ! » Etes-vous sur les réseaux sociaux ? « Je vais tous les jours sur Pinterest et Instagram. Mais peu de temps, je vous rassure ! Et vous n’apprendrez jamais rien de personnel : le bonheur virtuel, je n’y crois pas ! » Que vous inspire ce monde virtuel ? « Les réseaux sociaux peuvent jouer un vrai rôle d’activation d’une marque d’un jeune créateur. Les jeunes stylistes peuvent communiquer directement avec leur public et vendre sans aucun intermédiaire. Encore faut-il arriver à survivre dans cet environnement mondial ultra concurrentiel créé par Internet ! » Et la vente online ? « Nous nous sommes lancés en janvier 2020, dans la vente online. Mais, je reste critique… L’un des atouts du commerce en ligne, c’est la politique du retour et du remboursement. Donc l’e-commerce repose sur la méfiance, l’indécision et l’insatisfaction du client ! Cela m’insupporte. Il faut préserver un contrat moral entre le client et le vendeur. Et je ne parle même pas de la livraison et du retour des colis qui plombent le bilan écologique. Il faut se réveiller ! »
BE PERFECT | EDOUARD VERMEULEN
© Olivier De Sartre
Ce qui vous plait le plus dans ce métier ? « La gestion de la maison : les collections, les vitrines, la déco, une équipe de plus de 60 personnes ! » Etes-vous un homme sous pression ? « Non ! Oh , je devrais dire oui ( rires). Quand on fait son métier avec amour et qu’on peut se targuer d’une gestion saine, on acquiert plus d’assurance. Et puis je suis à l’automne de ma carrière… » La notion de transmission vous tient donc particulièrement à cœur ? « J’aimerais en effet continuer à transmettre le savoirfaire d’une belle maison de couture belge à la génération suivante. J’ai récemment accepté de parrainer la toute nouvelle section « Fashion & Textile Design » du CAD (College of Art & Design de Bruxelles - nda). Oui, je crois en la relève, sans renier le fait que j’ai insufflé une vraie âme à cette maison. Je le dis en toute modestie mais on me le rappelle si souvent !» www.natan.be
BE | 17
B R U X E L L E S - WAT ER L OO - N A M U R
« Pour une vente sereine au meilleur prix »
NOS CONSEILS ET ÉVALUATIONS SONT GRATUITS, CONTACTEZ-NOUS
info@latouretpetit.be www.latouretpetit.be
B R U X E L L E S - WAT ER L OO - N A M U R
Notre sélection de biens dans le Brabant Wallon WATERLOO
WATERLOO
C Sur une belle avenue du Faubourg, magnifique PROPRIÉTÉ de 700 m² habitables sur un terrain de fond de 53 ares 34, agrémentée d’un magnifique jardin avec terrasses, piscine et poolhouse. Rénovée et agrandie en 2005. RÉF. 408528
WATERLOO
LASNE
C Dans le quartier Waterloo Faubourg, VILLA de prestige (8ch/6sdb) de 550 m² sur un terrain de 26 ares 90 plein Sud. Garage 2 voitures. RÉF. 4142980
C Idéalement située, superbe et lumineuse VILLA de 2004, de style NEW ENGLAND (7ch/5sdb) sur un magnifique terrain de 30 ares. Studio accessible par une porte de service, piscine intérieure, sauna et double garage. RÉF. 4094515
OPHAIN
LASNE
À proximité de l’école St John’s, magnifique VILLA (4ch/4sdb) F offrant une superficie habitable de 480 m². Magnifique jardin arboré de 6 ares 49 orienté plein Sud avec terrasse et garage 2 voitures. RÉF. 4143176
Bruxelles 02 777 19 19
G Situé au cœur du quartier Faubourg, belle VILLA lumineuse (4ch/1sdb) de 240 m² sur un terrain de fond de 15 ares 33. Beau projet à finaliser selon vos envies. Garage avec petit étang d’agrément. Nouveau PEB en attente. RÉF. 4142329
C Au cœur du Bois de Mai, spacieuse VILLA (5ch/4sdb) de 416 m² habitables avec jardin de 63 ares offrant une vue imprenable sur les champs et le Lion de Waterloo. Piscine, 4 garages et nombreuses caves. RÉF. 4145221
Waterloo 02 354 94 12
Namur 081 303 404
Š Elodie Deceuninck
Bienvenue dans notre
M OT S : S E R VA N E C A L M A N T
B E P E R F E C T | I N S O L- E AT
Enfin une bulle qu’on n’a pas envie de railler ! Boutade à part, « Insol-eat by Charlotte and Louise », l’élégante bulle privatisable des sœurs de Dorlodot, invite à un moment de lâcher-prise complet, en bordure de la forêt de Soignes. On y fait quoi ? On y passe une soirée gourmande, à l’ombre d’un tilleul centenaire, avec des chevreuils sauvages en invités surprise...
L
ouise de Dorlodot travaille comme chef de projet dans l’événementiel, chez Profirst à Rixensart. Le projet « Insol-eat by Charlotte and Louise », elle l’a pourtant mené à bien en famille, avec sa grande sœur, Charlotte, directrice de crèche et conceptrice de la Mared’sous bulle, un logement insolite avec vue panoramique sur la célèbre abbaye ... On rencontre les deux sœurs chez l’aînée, aux portes de Bruxelles. De la fenêtre de sa maison, en bordure de la forêt de Soignes, on voit la fameuse bulle ! Non, ne comptez pas sur nous pour vendre la mèche : l’adresse de la bulle « Insol-eat by Charlotte and Louise », vous la connaîtrez quelques jours seulement avant votre date de réservation. « Nous voulons conserver le cachet intime et insolite du rendez-vous », nous glissent à l’oreille les deux sœurs dont la complicité se voit au premier regard.
© Louise d’Insol-eat
© Louise d’Insol-eat
Charlotte et Louise ont grandi à la campagne dans une famille nombreuse, en développant dès leur plus jeune âge une véritable passion pour la nature et l’hospitalité. Mais c’est en recherchant une activité insolite pour fêter dignement l’anniversaire de leur mère, qu’elles se sont rendu compte qu’il y avait un secteur à exploiter ! Alors, sans attendre, elles ont réfléchi à un nouveau concept de restauration, dans un cadre unique et insolite. Quand on signale aux sisters qu’on a couvert pour notre magazine, Aqualodge, un chapelet de chalets sur pilotis en bord de Molignée, Charlotte, amusée, nous lance : « c’est le projet de Diane, notre tante. Chez les de Dorlodot, on cultive le goût de l’aventure professionnelle ! »
PLACE TO BE | 21
Soirée gourmande Ils se passent quoi dans la bulle transparente de Charlotte et Louise ? D’emblée, Louise met les points sur les i : « Nous sommes toutes les deux formées au métier de restaurateur / traiteur / organisateur de banquet, mis en place par le Service Public de Wallonie, mais le contrôle très rigoureux de la sécurité alimentaire en Belgique nous aurait obligées à de nombreux investissements dans la cuisine familiale de Charlotte, alors nous proposons des formules traiteur ». Le client qui a privatisé la bulle pour 4 à 8 convives, devra donc choisir online entre la formule froide trois services de la cheffe des Délices de Margaux (de Biolley) ou l’une des trois propositions du traiteur bruxellois Brut. Du saisonnier et du hautement qualitatif ; quant aux mets chauds, ils sont prévus pour attaquer l’hiver !
© Elodie Deceuninck
Vous l’aurez compris : lorsque vous réservez, vous privatisez la bulle, il n’y a donc que vous, votre famille et vos amis autour de la table. Pas de serveur, le buffet trois services étant proposé en self service. La table est dressée avec un goût exquis, l’apéro et le mousseux gracieusement offerts par la maison (regardez l’étiquette, et vous comprendrez que les sœurs ont le souci du détail !) et la vue dégagée
© Elodie Deceuninck
à 360 degrés sur la nature environnante est tout bonnement magnifique. « On peut même greffer au lieu une dimension historique », nous lance Charlotte, « c’est en effet sur ce terrain que pendant la Seconde Guerre mondiale, un aviateur belge a retapé un avion biplan, avant de décoller au nez et à la barbe des Allemands qui festoyaient dans le château, non loin de notre bulle ! L’anecdote est amusante et l’avion exposé au Musée royal de l’armée à Bruxelles… »
B E P E R F E C T | I N S O L- E AT
Parenthèse historique refermée, revenons à nos hôtes qui, chaussons à la main (l’herbe est haute, à la campagne !) viennent accueillir les convives, avant de s’éclipser discrètement pour leur permettre de buller tranquillement avec leurs proches ! Ne partez pas : là, des yeux brillent dans la nuit ! Pas de panique, ce sont probablement ceux des chevreuils, renards et coqs faisans, qui ont élu domicile dans ce petit coin de paradis boisé…
www.insol-eat.com
BE PERFECT | TOIT + NOUS
Une affaire de famille belge à la sauce sarde
Les dîners les plus inoubliables sont souvent les plus inattendus. Niché au sommet du showroom de la société de châssis Boulemberg et du tout nouvel espace de coworking Nous, le restaurant-rooftop Toit ne désemplit pas... et on comprend pourquoi. MOTS : LAURA SWYSEN PHOTOS : SEBASTIEN BOLLE
M
ais qu’est-ce qui se trame au numéro 481 de la chaussée de Tubize ? Cette question a interpellé les Brainois pendant près de deux ans. Il faut dire que la fabrique de châssis Boulemberg est bien connue des riverains. Établie depuis 1898, cette société familiale est, en quelque sorte, une institution de la région. Aujourd’hui, le chantier a laissé place à un curieux édifice en verre... « Mon papa (NDLR : le patron de la société belge de châssis Boulemberg) voulait donner une valeur ajoutée à notre nouveau showroom. À l’époque, je travaillais pour une strat-up, la Brasserie Lion. Ils avaient improvisé un bureau chez leurs parents afin de faire des économies et cherchaient un endroit où il pourraient travailler au calme. C’est ainsi que j’ai eu l’idée de créer un espace de coworking qui serait situé juste au-dessus du showroom. », explique Victoria Boulemberg qui gère le projet. Situé en périphérie de la ville, Nous est un parfait compromis entre le confort urbain et le calme champêtre. On pourrait croire que la déco du Victoria et Pierre Boulemberg
PLACE TO BE | 25
coworking se ferait voler la vedette par le charme des environs - les grandes baies vitrées du bâtiment offrant une vue imprenable sur des prairies où broutent paisiblement les chevaux des manèges voisins - mais il n’en est rien. De beaux meubles en bois, des coussins colorés, des tapis ethniques et une touche de cannage, l’intérieur se veut chaleureux et pile dans l’air du temps. L’espace dispose de tout ce dont vous avez besoin pour travailler, de la cuisine parfaitement équipée aux salles de réunion en passant par des douches et des bureaux privatifs. Après l’effort, le réconfort Gourmands, poursuivez votre ascension car au dernier étage du bâtiment Boulemberg, se trouve Toit, un restaurant rooftop accessible à tous les visiteurs. « Mon père tenait vraiment à ce projet car il a toujours éprouvé un certain attrait pour la restauration et le plaisir de bien manger », poursuit Victoria en nous faisant visiter les lieux. À l’instar de Nous, Toit possède une déco contemporaine et raffinée élaborée principalement à partir de matériaux naturels. « Le bois utilisé pour fabriquer les châssis Boulemberg provient de forêts européennes durables. Nous avons recyclé le bois non utilisé pour confectionner le mobilier et construire la terrasse. Nous voulions prolonger la philosophie durable de notre société de châssis au restaurant et au coworking » explique Victoria. Dans l’assiette, on retrouve des spécialités sardes, une cuisine que l’on croise malheureusement rarement en Belgique. « Lors d’un voyage en Sardaigne, nous avons eu un coup de cœur pour la gastronomie locale. Pour proposer des mets authentiques, nous avons fait appel à des chefs sardes afin qu’ils transmettent leur savoirfaire à notre équipe », assure le papa. Simple mais riche en saveur, cette cuisine fait la part belle aux poissons
et aux cultures agricoles présentes sur l’île comme les agrumes, les olives ou encore les tomates. À la carte de Toit, qui change toutes les 6 semaines, on retrouve des spécialités de la région comme la fregola une sorte de pâte de blé dur et la grigliata mista di pesce, une assiette de poissons et crustacés grillés, le plat préféré du père Boulemberg. Le chef régale également les amateurs de viande avec des canettes de Barbarie et de belles pièces de bœuf. De l’entrée au dessert, les assiettes sont dressées avec élégance et accompagnées de pain carasau, une fine galette croustillante dont les Sardes raffolent. « L’année prochaine, nous organiserons aussi des afterwork afin de profiter de note belle terrasse », ajoute Victoria qui ne manque décidément pas de bonnes idées. Pour les gourmets qui souhaiteraient se délecter de la cuisine fine, savoureuse et authentique de Toit, armez-vous de patience, le restorooftop semble déjà compter parmi les hotspots favoris de la région et la salle est bondée du midi au soir ! www.toit-restaurant.be • www.nouscoworking.be www.boulemberg.be
BE PERFECT | TOIT + NOUS
Belgian Quality Food Since 1924
vsm
©
©
Au Vieux Saint Martin
Chez Alfred
Grand Sablon 38 1000 Bruxelles
Commandez dès à présent nos délicieuses spécialités belges, en livraison ou take-away. Nous cuisinons chez nous, vous dégustez chez vous!
www.auvieuxsaintmartin.be
www.chez-alfred.be NOUVEAU
!
©
©
Au Grand Forestier
Au Savoy
Avenue du Grand Forestier 2 1170 Watermael-Boitsfort
Place Georges Brugmann 35 1050 Ixelles
www.augrandforestier.be
www.ausavoy.be
SIGNÉ
Pinto Peintre, chef et architecte d’intérieur, Antoine Pinto marque indéniablement tout ce qu’il signe ! Grâce à son génie, l’expérience organoleptique est sublimée par ses décors grandioses. En attestent plus de 150 réalisations dont Toit, son dernier-né, et son prestigieux Belga Queen, fleuron de la belgitude. Ecce Homo ! MOTS : ARIANE DUFOURNY PHOTOS : ANTHONY DEHEZ
BE PERFECT | ANTOINE PINTO
B E TA S T Y | 2 9
L
e Belga Queen, quelle est son histoire ? C’est un endroit qui a une aura, tout un passé, une architecture, un décor. Au XVIIIe siècle, ce fut l’Hôtel de la Poste, le plus important du centre de Bruxelles, où ont séjourné notamment Victor Hugo, Rimbaud, Verlaine. Par après, le bâtiment est devenu une banque, le Crédit du Nord. Quant au Belga Queen que j’ai créé en 2002, il est à présent reconnu comme une maison prestigieuse dans le monde entier et est devenu la locomotive du centre-ville bruxellois. En tant que porte-parole d’une quarantaine de restaurateurs belges, vous avez écrit une lettre ouverte aux pouvoirs publics pour les sensibiliser sur la situation de l’Horeca à Bruxelles. Avez-vous obtenu une réponse ? Non, aucune ! Et la situation ne va pas s’améliorer en limitant la vitesse à 20 kilomètres à l’heure, en ajoutant des pistes cyclables partout, en imaginant des tricycles pour fournir les restaurants ! Ils sont en train de tuer Bruxelles ! ( Cela fait peut-être parti d’un projet.. ?! ) La belgitude est-elle l’ingrédient principal du Belga Queen ? Absolument ! Jusqu’à la carte des vins qui sont produits par des Belges installés partout dans le monde. Je fus le premier à promotionner la belgitude avec mes vins. Je ne suis pas belge d’origine mais je le suis dans ma tête ! Je suis arrivé du Portugal en Belgique à l’âge de 17 ans, et j’ai vécu à Liège, Anvers, Gand et Bruxelles où j’ai également réalisé des restaurants. Je connais probablement mieux le pays que la plupart des Belges. Il en va de même pour la gastronomie. Pour se mettre en appétit, quelques-unes de vos spécialités ? Nos succulentes croquettes aux crevettes ou au fromage Bellie de Gand et sirop de poire de Liège, le boulet sauce lapin (que personne ne connaissait il y a 18 ans à Bruxelles !), le véritable coucou de Malines rôti au four sur pain d’épices tartiné au sirop de poires, le foie gras au chocolat, la glace au cuberdon que j’ai créée à l’ouverture du Belga Queen. En plus de vos spécialités belges, qu’est-ce qui distingue le Belga Queen ? J’ai un magnifique écailler « à la Belge » avec des huîtres mais aussi des bulots chauds, des moules parquées à la sauce Marolles. On nous félicite souvent pour la perfection de la cuisson et pour l’assaisonnement des fruits de mer, des tourteaux, des homards !
B E TA S T Y | 3 1
BE PERFECT | ANTOINE PINTO
Une nouveauté bien belge à la carte du Belga Queen à nous suggérer cet automne ? L’oie à l’instar de Visé, légumes de saison braisés, pommes rissolées à la graisse d’oie. Un plat très ancien que j’ai revisité autrefois, lorsque je livrais mes recettes à la radio. Quelle est votre philosophie culinaire ? Chaque produit a un langage et chaque cuisinier doit connaître le langage de tel ou tel produit, sinon il ne peut pas dialoguer. Vous avez à votre actif plus de 150 projets ? Quels sont ceux qui vous ont le plus marqués ? C’est comme pour les enfants, ce sont les derniers qu’on aime « le plus ». « Toit » qui a vu le jour cet été à Braine-l’Alleud mais aussi le complexe « Sud Lisboa », un projet de 5.000 m2 à Lisbonne, qui affiche deux espaces distincts reliés par une passerelle, l’un dédié à la gastronomie, l’autre aux évènements. J’ai un immense souvenir de « Pakhuis » à Gand, un projet sorti de terre et réalisé comme un marché du XIXe siècle. J’ai dessiné tout l’immeuble intérieur et extérieur avec la collaboration d’un architecte gantois. Les propriétaires actuels font croire que c’est un hangar d’époque et que Pinto a fait le décor à l’intérieur, alors que j’ai créé chaque détail… L’architecture est-elle un exhausteur de goût axé sur l’expérience de nos cinq sens ? C’est identique au décor d’une assiette ! Le décor d’un restaurant raffiné éveillera les sens, ensuite viendra la qualité du cuisinier, le choix des marchandises, l’assemblage des produits, le rythme que ça peut provoquer dans la bouche. La cuisine est une forme d’expression extraordinaire car tous les sens sont présents.
La cuisine et l’architecture d’intérieur et ont-elles des similitudes ? Elles se ressemblent très fort, il faut avoir le même type de sensibilité. Tu fais ta mise en place, ta petite sauce. L’architecture d’intérieur, c’est comme construire un menu ou un plat sauf que la cuisine a une dimension en plus par l’odorat, le goût. Où puisez-vous votre inspiration pour vos designs ? Dans mon environnement. J’ai une mémoire visuelle incroyable et je suis très observateur. Dans « mon disque dur » très chargé, je trouve des choses qui s’adaptent au projet. Je dis toujours à mes colla-borateurs : vous avez tout à côté de vous, il suffit de regarder ! Vous portez trois casquettes. Celle de peintre, celle de chef et celle d’architecte d’intérieur. Laquelle préférez-vous ? Je suis un artiste avant tout ! J’ai fait cinq expositions en Belgique d’art conceptuel. Je fais de l’architecture d’intérieur, du design. Je dessine mes fauteuils et sculpte beaucoup d’objets que j’utilise dans mes décors. Ma formation initiale est aux Beaux-Arts où j’ai appris à peindre. J’ai appris l’architecture d’intérieur avec un de mes professeurs avec lequel j’ai réalisé un de mes premiers restaurants « Le clou doré ». En 1980, j’ai été cité parmi les 100 meilleurs cuisiniers d’Europe et j’ai eu deux toques au Gault& Millau. Quand j’ai ouvert mon bureau d’architecture, j’ai arrêté de travailler dans la cuisine même si je signe toujours ma carte. Je suis arrivé à la conclusion que si tu veux bien faire les choses, tu ne peux pas en faire deux à la fois. Aujourd’hui, je rêve de m’arrêter pour faire de la peinture. La boucle est bouclée ! www.belgaqueen.be www.pintoandco.be
B E TA S T Y | 3 3
JEAN-LUC
COLIN Profession : restaurateur bruxellois (Le Villance, Tissens, Le Petit Pont et le Bistro de la Woluwe). Particularité : un parcours pour le moins atypique ! La vie de Jean-Luc Colin, publicrelations particulièrement avisé, se raconte comme un feuilleton belge à rebondissements … M OT S : S E R VA N E C A L M A N T
R
Le Villance : © Yves Noël
L’Horeca, ma bataille
estaurateur bruxellois (de deux brasseries, d’une institution, Tissens, d’un gastropub, le Bistro de la Woluwe), caviste chez Godaert & Van Beneden, père de famille, ex-footballeur professionnel (Braine, Denderleeuw, Strombeek, RWDM …), ancien mannequin (pendant 15 ans !), Jean-Luc Colin a connu plusieurs vies, c’est une certitude ! « Et je ne suis même pas un hyper actif ! En revanche, je suis un veinard qui a su reconnaître et saisir les bonnes opportunités pour faire évoluer sa vie ! »
Vous auriez pu faire carrière dans le foot ! « Oui, mais je me suis salement blessé ! Encore un manque à gagner ! Que faire ? En 94, une copine me présente alors à l’agence de mannequin Dominique. Par chance, j’y resterai 15 ans, jusqu’à mes 40 ans. Une carrière internationale qui m’a permis de rencontrer évidemment beaucoup de monde ! Auquel j’ai vendu… beaucoup de vin (rire), car entretemps, en 2005, j’étais devenu représentant en vins chez Godaert & Van Beneden… » Ne jamais mettre les œufs dans le même panier ! « Exactement ! »
BE PERFECT | JEAN-LUC COLIN
Petit Pont : © Luc Viatour
« Le Villance, j’étais amoureux de ce resto » « 1989, mon premier resto, Le Chavignol, à Boitsfort, 18 ans de ma vie. Je travaillais en salle la journée et le soir, je filais aux entraînements de foot ! Dans la foulée, j’ai acheté le Klepto, voisin du premier, mais je gagnais mal ma vie ! »
© Yves Noël
B E TA S T Y | 3 7
Tissens : © Nicolas Denis
On retrouve ensuite Jean-Luc (presque) partout : Q-Bar, Golf de la Bawette, Capitaine de l’Overijse Golf Club … En 2006, il décide pourtant de tout revendre à son associé. Le vin reste alors la seule activité de Jean-Luc Colin, jusqu’au jour où surgit le drame : l’ennui ! « De 2006 à 2012, j’étais sans cesse sur la route, je vendais du vin, je gagnais bien ma vie, mais, oui, je l’avoue, je m’emm…. » Jean-Luc s’était juré de rester éloigné de l’Horeca. Jusqu’au jour où, à nouveau, un drame : le Villance, un resto qu’il affectionnait particulièrement, fait faillite. « Le Villance, à Auderghem, c’était mon quartier. J’ai succombé à la tentation et je l’ai racheté en 2012 ! » (en 2020) et du Bistro de la Woluwe (Place Saint-Lambert), le dernier-né !
Bistro de la Woluwe : Photos de © Yves Noël
L’art de bien s’entourer C’est d’ailleurs au Bistro de la Woluwe, brasserie haut de gamme et conviviale, que l’on retrouve Jean-Luc Colin, autour d’un délicieux pigeonneau tout simplement rôti… Comme tout bon public relations qui se respecte, Jean-Luc salue tout le monde, paie un verre ici, fait un brin de causette là-bas, « il faut absolument qu’on se revoit »… C’est ça la vie d’un entrepreneur ? « Non non, je ne me vois pas du tout comme ça. Je suis un restaurateur qui cherche à faire renaître de belles institutions bruxelloises, comme Tissens (« Vous aimez les anguilles au vert ? ») et Le Petit Pont (le nouveau gérant, ex Les Petits Bouchons, est une véritable vedette à Bruxelles - nda). L’art de la réussite, on le sait, consiste à bien s’entourer. « Ce sont les belles rencontres qui m’ont fait grandir professionnellement. Sans Philippe Wilbers (à l’origine des Tables d’Upignac et de l’Autoworld Brasserie - nda), pas de Bistro de la Woluwe ! Et je continue à proposer les vins de Godaert & Van Beneden dans mes restaurants, évidemment ! Au fait, vous aimez le vin en biodynamie ? Je ne bois que ça… ». Nous, aussi ! « Alors, on va goûter un vin de Thierry Michon, un vigneron extrêmement talentueux qui a converti son domaine à la biodynamie il y 15 ans. Je vous sers la Cuvée Reflets, Domaine St Nicolas, au cœur des marais salants, il est à la carte de mes quatre restos, vous allez apprécier ! »
BE PERFECT | JEAN-LUC COLIN
Mer. > Sam. àpd. 16h 0472 56 09 08 ou 0476 80 76 68
Place du Châtelain, 33 1050 Bruxelles
www.laplace33.be @laplace33
L’AIR DE RIEN Mais quel talent !
« Vous devez avoir un CV long comme un jour sans fin, pour arriver à atteindre un tel niveau de savoir-faire ? » Le chef : « Je suis autodidacte … » Stéphane Diffels a appris sur le tas que la persévérance est la clé du succès. Une obstination au travail qui n’a jamais été un substitut à son incommensurable talent, loin s’en faut ! M OT S : S E R VA N E C A L M A N T PHOTOS : ANTOINE MELIS
B E P E R F E C T | L’ A I R D E R I E N
D
epuis la fin juin, le restaurant « L’Air de Rien » (AR pour les intimes) jouit d’une nouvelle implantation. Que les habitués se rassurent : Stéphane Diffels, Malmédien d’origine, est toujours installé à Fontin dans la commune d’Esneux, mais il occupe désormais une ancienne ferme, sise sur la Place du Vieux Tilleul. Pourquoi chercher ailleurs le bonheur que l’on peut glaner dans son propre champ ? Alors, aux vieilles pierres de pays, le chef a fait rajouter un bâti contemporain et un sas d’entrée bardés de bois et d’éléments en acier : la juxtaposition des styles fait mouche, et la future terrasse laisse présager un savoureux été 2021…
Dedans, des murs d’argile, des tables bien espacées, une déco élégante, et une baie vitrée sur une cuisine pimpante qui attise tous les regards. Où est la carte ? Il n’y en a pas ! Le parti pris du chef est celui du menu unique surprise, qui incite à se laisser guider et à lâcher prise…
Sur le grill du chef Le radis épouse le beurre, la carotte s’aime laquée et la brioche fourrée de groseilles à maquereau se couvre d’une neige de foie gras. La barbue et sa mousseline nous affolent, le risotto de pommes de terre, coques au feu de bois (la maîtrise du feu, un art !), poutargue maison, caviar belge, nous confortent dans l’idée que le chef a des idées à revendre. Son jus de persil mérite une salve d’applaudissements. Quand vient la langoustine cuite minute à table dans un bouillon de poule et eau de tomate, on le savoure jusqu’à la dernière goutte. Le bœuf limousin sur le grill et son cassis fermenté nous enchantent, et le canard, savoureux à souhait, son butternut, sa groseille fermentée montée au foie gras et sa betterave brûlée épluchée jusqu’au cœur, nous emballent sans retenue. La glace à l’oseille avec son granité d’aneth est une découverte où l’on saisit enfin pleinement la notion jusque-là assez floue d’orgasme gustatif…
B E TA S T Y | 41
Oui, vous avez bien lu : poisson, viande, légumes, tout passe sur le grill ! Le chef est un inconditionnel de la cuisson au feu de bois. Mieux : l’odeur du feu de bois, c’est son parfum préféré. « A contre-pied de la gastronomie moléculaire, de la cuisine à basse température ou sous vide, je défends la cuisson naturelle, la plus proche de l’homme, en opérant un vrai retour aux sources. » Un sacré défi ? « Il a fallu apprendre la cuisson au feu, mais aussi la gestion du feu et des braises. Au début, je travaillais avec une sonde de cuisson, aujourd’hui tout se fait au doigt et à l’œil - rire ! ». La persévérance comme moteur Avant d’ouvrir « L’Air de Rien », Stéphane Diffels travaillait dans un supermarché de la région. Fort heureusement pour nous, il n’a jamais eu l’intention de faire carrière dans la grande distribution ! « J’ai commencé la cuisine à 35 ans - j’en ai 47 aujourd’hui -, en investissant toutes mes billes dans « L’Air de Rien ». Il fallait que je réussisse mais, croyez-moi, j’ai beaucoup appris de mes erreurs et je n’ai jamais eu peur de me dépasser. Ado, vers 16-17 ans, j’ai été
B E P E R F E C T | L’ A I R D E R I E N
champion de Belgique d’athlétisme. L’acharnement, ça me connaît ! », nous confie-t-il. Persévérance et talent conjugués, force de caractère et concrétisation d’envies soudaines (la cuisson au grill sur bois de hêtre a été adoptée par le chef tout récemment), produits du terroir sublimés et élégance des assiettes : Stéphane Diffels, forte personnalité, et toute son équipe (Sophie Pierret et Bertrand Stiennon en cuisine, Cedric Meers et Jeremy Pondant en salle) méritent une première étoile Michelin ! C’est notre avis, et beaucoup le partagent. « Le Gault&Millau m’a accordé un 16/20 il y a quelques années, mais une étoile au Michelin, ce serait évidemment une belle reconnaissance ! Aujourd’hui, ma plus grande fierté, c’est de voir que mes clients viennent de partout, de Liège évidemment, mais aussi de Bruxelles, d’Ostende, de Cologne et des Pays-Bas ! » Un tel engouement, voilà, l’air de rien, un signe qui ne trompe pas !
www.lairderien.be
© Vignoble du Chateau de Bousval B E P E R F E C T | C H ÂT E A U D E B O U S VA L
AU NOM DU TERROIR DE
Bousval Nous sommes sur les terres de Michel Verhaeghe de Naeyer, heureux propriétaire du Vignoble du Château de Bousval, dans le Brabant wallon, pour parler convictions et naissance d’un terroir. A force de volonté, de pugnacité et de belles rencontres, l’homme a en effet réussi à faire vivre les terres de sa propriété autrement, comprenez : en phase avec la nature. M OT S : S E R VA N E C A L M A N T
M
ichel Verhaeghe de Naeyer nous accueille au cœur de ses vignes, en bordure d’une zone Natura 2000, à 500 mètres à peine de son château familial, pour une promenade conviviale. « Nous marchons sur d’anciennes terres agricoles. Malheureusement, au nom du productivisme à tout prix, l’agriculture intensive a affecté l’environnement. Ma réflexion a été la suivante : comment peut-on faire vivre les terres de la propriété autrement ? Comment redynamiser la terre en respectant le terroir et la nature environnante ? Comment y inclure la notion de tradition, de partage, d’héritage ? C’est ainsi que l’idée de planter des vignes pour produire un vin belge de haute qualité, a progressivement germé … » En 2014, après avoir mis le sol au repos pendant deux ans « on regardait pousser les pâquerettes », Michel Verhaeghe de Naeyer se lance dans l’aventure : aux cépages interspécifiques plus adaptés à notre climat belge, il préfère suivre les bons conseils de Pascal Marchand, vigneron québécois installé en Bourgogne, qui l’incite à jeter son dévolu sur trois cépages classiques : du chardonnay principalement (du blanc, donc), mais aussi du pinot gris et du pinot noir. Et pour corser l’affaire, Michel, passionné de nature, décide de travailler la vigne selon les principes de biodynamie et de permaculture, déclarant ainsi une guerre franche aux produits chimiques ! Des années de travail et de persévérance plus tard, nous sommes en 2020 et le Vignoble du Chateau de Bousval termine sa phase de conversion bio. Merci la biodynamie et Dame Nature ! « La camomille, l’ortie, le pissenlit, permettent notamment à la vigne de supporter le stress
climatique ». Pour contrer la grêle, en revanche, il a fallu sortir l’artillerie lourde ! « Nous nous sommes équipés d’un canon anti-grêle qui agit par onde sonore. Il envoie une onde de choc dans le nuage porteur de grêle, pour empêcher les grêlons de grossir et il les transforme en pluie. L’achat est onéreux mais vite rentabilisé. Pour effaroucher les oiseaux, on compte sur les épouvantails et les petits rapaces, difficile de faire plus en phase avec la nature ! », précise le patron du domaine. Une fine équipe L’art de la réussite consiste à savoir s’entourer. Ce n’est pas à Michel Verhaeghe de Naeyer qu’il faut apprendre la leçon. « Ma principale fierté, c’est de travailler autrement, en cultivant le plus naturellement possible et en vinifiant avec soin. Dans dix ans, j’espère arriver au niveau de qualité que je me suis fixé ! Ce travail méritant, je le dois évidemment à toute une équipe, dont mon maître de chai, Vincent Dienst, un jeune bio ingénieur belge, qui a étudié l’œnologie en Champagne, en Nouvelle-Zélande, en Afrique du Sud, et qui en est revenu avec un plein d’idées et d’inventivité. Nous n’évoluons pas dans un modèle stricte qui nous impose des règles à suivre ; notre moteur reste la créativité. Partir de rien et tout créer, en mettant en valeur la typicité du terroir, c’est la force des vignerons en culotte courte que nous sommes ». Pour profiter de son bonheur et en faire profiter son entourage, le ton badin de Michel Verhaeghe de Naeyer fait mouche. Et de rajouter : « Je ne produis pas du Bourgogne, mais du vin de Bousval, un vin de terroir ! »
B E TA S T Y | 4 5
© Serge Brison
Un chai de toute beauté A proximité immédiate des vignes, se dessine une imposante silhouette en bois qui épouse par ses formes architecturales tout en courbes, la nature environnante. Sur sa toiture végétale, fleurit la prairie… Michel Verhaeghe de Naeyer a misé sur le talent visionnaire de Charly Wittock, architecte et ami, pour dessiner le chai, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a eu le nez fin ! C’est bien simple : le bâtiment mérite à lui seul la visite. On découvre en effet que le Vignoble du Château de Bousval possède son propre laboratoire, sa chaîne d’embouteillage de vin (environ 10.000 bouteilles, 30.000 dans les années à venir), un oeuf de béton pour élever le vin (une véritable curiosité), une pièce destinée à la distillation d’un marc de Bousval… L’art contemporain s’y est également invité ! « Mon épouse (Esther Verhaeghe - nda) est galeriste. On a choisi des tableaux qui témoignent des relations entre l’homme et la nature et puis, l’art a toujours fait bon ménage avec le vin ! ». Curiosité encore avec les étiquettes aux noms décalés de deux de ses cuvées, qui témoignent de l’attachement de notre hôte à la famille et à la transmission. « Ange ou Démon, en référence au pinot noir, un cépage difficile, est un clin d’œil à mon fils, et Gouttes d’O, réalisé avec nos chardonnays les plus sableux, s’adresse à ma fille Ophélie… ». Envie de goûter les vins de Bousval ? La distribution en grande surface n’intéresse pas Michel Verhaeghe de Naeyer voilà qui est clair. Ses flacons se vendent au Domaine évidemment, chez Rob et chez quelques cavistes triés sur le volet dont Leloup & Fils à Bousval. © Vignoble du Chateau de Bousval
B E P E R F E C T | C H ÂT E A U D E B O U S VA L
www.chateaudebousval.be
© Anthony Dehez
BE PERFECT | OÙ MANGER ECHTE BELGE À BRUXELLES ?
Où manger
ECHTE BELGE à Bruxelles ? Filet américain (inventé par notre compatriote Joseph Niels en 1926), crêpes flambées à la Mandarine Napoléon (une recette belge), frites (double cuisson à la graisse de bœuf), carbonnade (à la Piedboeuf brune), boulet sauce lapin (au sirop de Liège), croquettes de crevettes grises (épluchées à la main), moules frites (depuis 1875), jets de houblon (« un délice aussi rare que le caviar », précise le chef Lionel Rigolet) … Et encore : chicons au gratin, vol-au-vent, stoemp, asperges à la flamande, waterzooï, cervelas artisanal, boudin compote, gaufres de Liège et de Bruxelles, cuberdon, spéculoos … La gastronomie belge, séduisant mélange de cuisine de tradition et de spécialités régionales, a gagné ses galons. Mais au fait, où mange-t-on encore belge à Bruxelles ? Sélection, forcément subjective, de restaurants populaires ou raffinés, tous bien de chez nous. M OT S : S E R VA N E C A L M A N T
A Bruxelles-ville Belga Queen Dans un bâtiment d’exception datant du début du 18e siècle (qui a notamment abrité une banque !), Antoine Pinto, architecte-décorateur-restaurateur, rend un hommage vibrant à la Belgique, ses produits du terroir, ses artisans. Le bœuf ? Du charolais belge au goût plus prononcé que le blanc bleu belge. Le beurre ? D’Ardenne belge, pour sublimer le pain, les petits et les grands plats. Le véritable coucou de Malines ? Rôti au four sur pain d’épices tartiné au sirop de Liège ! Le crémant ? Ruffus.
Le caviar ? Sélectionné par la maison belge Imperial Heritage Caviar. Même les sauces maison adoptent la belgitude : sauce Brugge Tripel ou réduction d’Orval au poivre concassé. Antoine Pinto va jusqu’au bout de son invitation à célébrer notre pays en proposant un café d’un torréfacteur de chez nous et des vins qui proviennent exclusivement de producteurs belges ! Belga Queen, l’un des meilleurs ambassadeurs de la gastronomie noire, jaune, rouge. www.belgaqueen.be
L’adresse phare de l’Îlot Sacré est un véritable conservatoire de la cuisine belge de tradition. Faut-il rappeler que c’est ici que les moules furent servies pour la première fois en casserole et qu’est née la recette des incontournables crêpes flambées à la Mandarine Napoléon, un alcool belge ? Le chef Cédric Callenaere poursuit la quête gourmande des fondateurs, dans un cadre qui fait véritablement partie de l’histoire bruxelloise. On savourera deux ambiances bien distinctes : la brasserie et la célèbre Rotonde où Brel avait sa table. Deux styles, mais une même carte axée sur les spécialités belgobelges : cervelas artisanal, salade bruxelloise, stoemp du jour, vol-au-vent de poularde, pavé de bœuf Rouge des Flandres et waterzooi. Encore une institution ! www.auxarmesdebruxelles.com
© Luc Viatour
Aux Armes de Bruxelles
B E TA S T Y | 4 9
© Luc Viatour
Restaurant Vincent On reste en plein cœur du centre historique de Bruxelles, du côté de la rue des Dominicains pour (re)découvrir une adresse historique au cadre iconique : des tableaux muraux monumentaux en céramiques peintes représentent des scènes de pêche… C’était en 1900, c’était au temps où Coxyde chantait ! Depuis, les fresques ont été classées au patrimoine mondial de l’Unesco ( on s’en réjouit !) et le charme désuet qu’elles dégagent continue à envouter plus d’un gourmet attablé
ici pour déguster une belle sole meunière, un coucou de Malines ou une fabuleuse entrecôte. Julien Van Beneden a repris les commandes de l’institution en 2018 et s’est associé à Dierendonck, l’artisan boucher star de la côtière Saint-Idesbald. Pour apprécier les arômes uniques d’une bonne viande que le chef découpe et flambe en salle, vous êtes à la bonne enseigne ! www.restaurantvincent.be/fr
Au Vieux Saint Martin Au Vieux Saint Martin se mérite ! Pour s’y attabler un jour de drache nationale, il faut être patient ! Avant Covid-19, au VSM n’acceptait en effet aucune réservation. Y trouver une place en terrasse (son inconditionnel atout), un dimanche midi, pour croquer le toast cannibale à l’américain, relevait également du coup de bol ! En revanche, depuis le déconfinement, la terrasse du VSM s’est fortement agrandie et l’on peut profiter pleinement de l’agitation du Grand Sablon ! Car, à l’instar du Savoy (géré également par Albert-Jean et Frédéric Niels), on vient ici pour voir et être vu du beau monde. Et pour savourer, depuis 1968, les produits bien de chez nous. La gueuze des carbonnades flamandes provient de la Brasserie Boon (à Lembeek), les crevettes d’Ostende, les œufs de poules belges, les crottins de biquette de Durbuy. Frites, croquettes, sauces, pâtisseries, tout est fait maison et le fameux américain est toujours préparé selon la recette inventée par Joseph Niels en 1924. Au VSM s’avère immuable, c’est pour ça qu’on l’aime, dis ! www.auvieuxsaintmartin.be
BE PERFECT | OÙ MANGER ECHTE BELGE À BRUXELLES ?
© Bernard De Keyzer
Taverne du Passage
© Luc Viatour
Attention : institution ! Une de plus, et pas des moindres ! Nichée au cœur des Galeries Royales Saint-Hubert, les plus belles de Bruxelles, dans un cadre Art déco inchangé depuis 1928, l’ancestrale Taverne du Passage semble presque hors du temps. Franchement, vous en connaissez encore des brasseries où les serveurs portent une veste blanche rehaussée de galons couleur or ? Nous, pas. On vient dans ce vieux Bruxelles pour humer une atmosphère délicieusement surannée et déguster en salle (le plus loin possible des grandes tablées de touristes) ou en terrasse, de la véritable cuisine traditionnelle belge : filet de hareng, croquettes aux crevettes grises, carbonnade à la flamande, vol-au-vent sauce mousseline. Service jovial à la belge. www.taverne-du-passage.be
© Christophe Agenet
Le Rendez-vous des Artistes Les frères Vassili et Costa Karagianis, bien connus des gourmands pour leur adresse grecque uccloise Les Enfants du Pirée, ont imaginé un cadre rappelant les bonnes vieilles fritures de notre jeunesse, nappes en vichy comprises. Pour pousser le concept de bar à frites jusqu’au bout, ils ont même fait installer, en cuisine, une authentique friterie traditionnelle, permettant la double cuisson de frites fraîches à la graisse de bœuf. Une carte généreuse invite à découvrir
d’autres préparations 100% maison : croquettes aux crevettes, toast aux champignons, carbonnades à la bière Piedbœuf brune, boulettes à la liégeoise, chicons gratinés, stoemp-lard saucisse. L’offre de bières n’étant pas en reste, on a épinglé les petites pépites proposées par la micro brasserie bruxelloise En Stoemelings - c’est tof ! www.rdvda.be
B E TA S T Y | 5 1
© Luc Viatour
Brasserie de la patinoire A l’orée du bois de la Cambre, juste devant le Théâtre de poche, une belle façade anglo-normande met en avant ses nombreux atouts : vaste parking (à Bruxelles, c’est une aubaine !), tea-room, terrasse de 300 couverts, brasserie, écailler, avec vue imprenable sur le bois ! Le chef Adrien Schurgers fait la part belle au répertoire de brasserie, tout en proposant des suggestions affriolantes à travers lesquelles on retrouve son parcours chez Bruneau. Croquettes aux crevettes maison, sole meunière sauvage, vol-au-vent de pou-
larde, moules « patinoire » aux lardons fumés et à la bière (on vous les recommande chaudement !), fromages du maître affineur Julien Hazard, gaufres de Bruxelles … le terroir à toutes les sauces, on adore ! D’autant que le plaisir se poursuit à la lecture de la carte des vins et ses 140 références, pas uniquement belges, ne poussons pas le bouchon trop loin ! www.brasseriedelapatinoire.be
A Etterbeek
C’est le chef montois ‘JeanPhi’ Watteyne qui a signé la carte du 1040, la brasserie du Sofitel Brussels Europe, et c’est Mattéo Vannini (ex-Da Mimmo, l’étoilé) qui envoie la musique. Crevettes grises de chez nous décortiquées à la main, mayo maison, tomate en gelée. Oiseau sans tête au veau coupé au couteau et cuit à basse température… L’assiette est esthétique ; le dressage, calibré. Au 1040, on mange du belge, du fait maison et du circuit court (très court même, puisque Mattéo cultive des plantes aromatiques sur le toit du Sofitel). Une cuisine sans camouflage alimentaire et délibérément gourmande. Ne faites surtout pas l’impasse sur les frites cuites au blanc de boeuf ni sur les desserts, la gaufre de Bruxelles et le crumble au spéculoos sont carrément addictifs. www.the1040.be
BE PERFECT | OÙ MANGER ECHTE BELGE À BRUXELLES ?
© Anthony Dehez
The 1040
Les Brigittines Aux Marches de la Chapelle Cette toute belle maison Art déco du quartier du Sablon a reçu le trophée Brasserie de l’Année 2020, décerné par le Gault&Millau. Une récompense enviée qui salue la cuisine généreuse de Dirk Myny, echte Brusseleir aux fourneaux ici depuis 25 ans, et la qualité de ses produits. Chez Dirk, le poulet vient de Lustin, les crevettes grises et le cabillaud de la Mer du Nord et les bières, les gueuzes, lambics, krieks et autres bières artisanales proviennent des brasseries Cantillon, de la Senne, et autres micro-brasseries, et s’accordent avec bonheur à sa cuisine. La joue de veau braisée dans la kriek Cantillon est fameuse ! Chef généreux et créatif, Dirk a inventé le Zenne Pot : du chou cuit à la gueuze Cantillon, du boudin noir, de la saucisse sèche, des bulots. La magie opère et des saveurs irrésistibles s’en dégagent. Une bonne Gueuze Cantillon pour rafraîchir le palais. C’est bonheur. www.lesbrigittines.com © Luc Viatour
A Ixelles Au Savoy circuit court donc, et pas mal de suggestions mensuelles. Oostendse grijze garnaalkroketten (en VO sur la carte), frites, sauces, glaces, tout est fait maison ! », souligne le maître des lieux visiblement heureux de nous apprendre que sa terrasse, une des plus agréables de Bruxelles et la plus indiquée « pour voir et être vu », vient d’être agrandie ! www.ausavoy.be
© Bernard De Keyzer
On ne change pas une recette qui plaît ! Albert-Jean Niels et son fils, Frédéric, respectivement 3e et 4e générations héritières de Joseph Niels, restent fidèles au fameux filet américain-frites inventé en 1924 par leur ancêtre. Eh oui, l’américain n’est pas américain (nos amis étasuniens mangent d’ailleurs rarement de la viande crue) mais bien 100% belge voire 100% bruxellois. Ouvert en 2018, le Savoy ne se résume pas à son plat fétiche, loin s’en faut ! Une carte fixe propose un maximum d’aliments de producteurs locaux, en
B E TA S T Y | 5 3
A Watermael-Boitsfort Au Grand Forestier bonne compagnie, sincères et bien exécutés, qui ont assis la réputation des brasseries Niels : le toast cannibale à l’américain, les solettes, la béarnaise maison, et l’incontournable et immuable américain inventé par Joseph Niels en 1924. Véritable gaufre de Bruxelles et mousse au chocolat belge pour les grands gourmands. www.augrandforestier.be
© Au Grand Forestier
Albert-Jean Niels et son fils Frédéric ont la brasserie dans le sang, et un sacré flair pour dénicher des emplacements qui font courir le tout Bruxelles ! Après le Vieux Saint Martin (au Sablon) et Au Savoy (Place Brugmann à Ixelles), ils ont ouvert en 2015 Au Grand Forestier, à Watermael-Boitsfort, face au parc Ten Reuken et son étang. On y prend un bon bol de verdure, en commandant des produits de saison, du fait maison (les frites, les sauces, les pâtisseries) et des plats de
A Woluwe-Saint-lambert Bistro de la Woluwe Rénovée depuis peu, la place Saint Lambert attendait avec beaucoup d’espoir l’ouverture d’une belle adresse gourmande. C’est chose faite avec le Bistro de la Woluwe, aux commandes duquel on retrouve deux pros de la restauration, Jean-Luc Colin (Villance, Tissens, Le Petit Pont) et Philippe Wilbers (Tables d’Upignac, Autoworld Brasserie). Le lieu, volontiers novateur, est à la fois une brasserie, un pub, une salle d’événement. La brasserie lookée par l’architecte Jean-Michel de Haan (l’archi e.a. du Notos et de Old boy) s’est adjointe une véranda avec vue sur terrasse. On y savoure une cuisine de brasserie haut de gamme qui privilégie les produits de saison et en circuit court. Goûtez au pigeonneau royal rôti au naturel, fameux ! Jean-Luc Colin, caviste chez Godaert & Vanbeneden, ne rate pas une occasion de faire bonne impression ! Sa cave à vins affiche une centaine de références, plus d’un flacon pouvant s’accorder avec ce succulent vol-au-vent de poule fermière et riz de veau … www.bistrowoluwe.be © Yves Noël
BE PERFECT | OÙ MANGER ECHTE BELGE À BRUXELLES ?
MENU BY JEAN-PHILIPPE WATTEYNE
1, PLACE JOURDAN, 1040 BRUXELLES +32 2 235 51 23 H5282-FB@SOFITEL.COM
BE PERFECT | JOHN DEGAND
Dans le vestiaire de
JOHN DEGAND Le bon goût est-il inné ? On à la réponse en voyant John Degand, professeur de tennis, prendre la pose au Sofitel Le Louise. Un fils forcément distingué puisqu’il est habillé par la Maison Degand, inscrite au patrimoine mondial de l’élégance et du raffinement. MOTS : ARIANE DUFOURNY P H O T O S : T H I B A U LT D E S C H E P P E R
John porte un pijama Maison Marcy en popeline de coton double retors (289€) et des mocassins John Lobb modèle Lopez en daim rouge brique (1150€).
Ê
tes-vous accro à la mode ? Non, pas du tout !
Comme votre père, prônez-vous l’élégance absolue ? J’apprécie l’élégance et l’effort fourni quand quelqu’un prend la peine de bien s’habiller mais les générations changent et je ne pose pas le même regard que mon père sur la mode. Je ne suis pas l’exemple parfait car travaillant dans le domaine du sport, je suis en jogging toute la journée. Par contre, lors d’une occasion, je porterai attention à bien m’apprêter. Quel regard posez-vous sur les tendances actuelles ? La société évolue et l’histoire de la mode également. Par exemple, la coupe des pantalons n’est plus rigide. Cravate et nœud papillon ne sont plus des indispensables.
BE STYLE | 59
John porte une veste cardigan en laine écrue côtes anglaises (1595€) et des baskets Hogan noires et blanches (325€). John porte un pull col roulé Majestic Filatures en mérinos bleu marine (300€), un pantalon Incotex Urban Travelleren nylon marine (295€) et des baskets Santoni modèle Cleanic en daim camel (395€).
BE PERFECT | JOHN DEGAND
John porte un veston Boglioli en opsack de laine bleu jeans (1095€), une pochette en soie Roseline d’Oreye « les mots bleus » (135€), une chemise Ign. Joseph en popeline stretch blanche (245€), un jeans Jacob Cohën en denim jersey (395€) et des chaussures Andrea Ventura en daim marine semelles blanches (375€). John porte un t-shirt Fedeli à manches longues à manchettes chemise en cachemire et soie anthracite (895€) et un pantalon Pescarolo modèle Caracciolo (taille élastique) en coton bleu marine (395€).
BE STYLE | 61
Selon vous, quel avenir pour le complet ? La mode est un éternel recommencement. Je ne doute pas que le « costume, cravate et mocassins » puisse revenir sur un effet de mode. Quels sont les indispensables du dressing masculin ? Une belle pièce de chaque ! Une chemise qui passe partout, un veston, un beau pantalon, des chaussures et des baskets qui peuvent s’adapter à une tenue de ville ou plus habillée.
BE PERFECT | JOHN DEGAND
L’apparence est-elle importante ? Ce n’est pas quelque chose de primordial, c’est un bonus. Il ne faut pas juger un livre sur sa couverture ! Comment définiriez-vous votre style ? Sportswear dans toute sa gamme : du chic sportswear, au jogging, au jeans baskets. Cool ! Alors votre style ? Perfect ou imperfect ? Clairement imperfect !
John porte une doudoune Moncler en cuir noir à capuchon (2795€).
Quand l’accessoire se fait indispensable
L a Ma is o n De g a n d I Avenue Loui s e, 415 - 1050 B r uxel l es
BE PERFECT | ÂME ANTWERP
ÂMES SŒURS Le luxe décontracté à la belge
Avec ses silhouettes minimalistes et féminines, Âme Antwerp fait fondre le cœur des modeuses en quête de pièces intemporelles. Rencontre avec les deux Belges à la tête de cette jeune marque de prêt-à-porter qui s’exporte déjà au Japon. MOTS : LAURA SWYSEN PHOTOS : WOUTER STRUYF
C
ertaines amitiés semblent prédestinées. Des âmes dont la connexion est si forte qu’elles sont vouées à se rencontrer, peu importe les obstacles. Il suffit de papoter quelques instants avec Alizée Van Strydonck et Ysaline Grangé, les fondatrices d’Âme Antwerp pour déceler le lien profond et sincère qui les unit. C’est dans les bureaux anversois d’Essentiel que les deux passionnées de mode se sont rencontrées. « Nous travaillions dans deux pôles différents. Moi en marketing et Alizée en stylisme. Nous nous croisions parfois dans les couloirs. Nous avions déjà remarqué que nous portions le même genre de vêtements. Un soir, nous avons fait plus ample connaissance lors d’un événement organisé par l’entreprise », confie Ysaline. Et c’est ainsi que les deux jeunes femmes constatent qu’elles partagent bien plus que leur garde-robe. Discutant de tout et de rien autour d’un bon verre de vin, elles décident finalement de lancer leur propre marque.
BE STYLE | 65
Diplômée de Solvay et ancienne consultante marketing & finance pour des grandes sociétés comme Essentiel ou Unilever, Ysaline s’occupe de « tout ce qui est chiffre » tandis qu’Alizée, qui a travaillé pendant 9 ans en tant que styliste junior chez Essentiel, gère l’aspect technique. Le duo ne pourrait pas être plus complémentaire. Lancé en 2018, le label Âme Antwerp propose des silhouettes épurées aux couleurs intemporelles. Des vêtements aux coupes minimalistes agrémentés de détails féminins comme un léger décolleté, une fente ou une ceinture. « Nous voulions créer une collection qui nous ressemble, des vêtements indémodables que vous êtes sûre de pouvoir remettre l’année suivante », explique Alizée. La signature de la jeune marque ? Âme Antwerp oscille en permanence entre l’habillé et le décontracté. Une robe portefeuille épurée, un sweat-shirt oversize porté avec une longue jupe fendue ou encore un pantalon large associé à un pull décolleté dans le dos : le duo aime composer des looks confortables et minimalistes tout en soulignant subtilement notre féminité.
BE PERFECT | ÂME ANTWERP
Des vêtements chic et contemporains qui s’exportent, sans surprise, dans des pays comme l’Allemagne, les Pays-Bas ou encore le Japon. Même si Alizée et Ysaline possèdent chacune leur domaine de compétence, elles prennent toutes les décisions créatives à deux. « Tissu, couleur, modèle : nous élaborons notre collection ensemble. Même si, Alizée a un peu le dernier mot vu qu’elle gère l’aspect technique. Si elle veut recouper légèrement une manche, elle peut le faire discrètement. Je la soupçonne d’ailleurs de l’avoir déjà fait », taquine Ysaline avant d’éclater de rire. Quand on voit la complicité et l’amitié qui unissent les deux collègues, il ne fait aucun doute qu’elles ont choisi le nom idéal pour leur label. « Il y a clairement l’idée d’âme sœur, de match amical et professionnel parfait, mais nous avons aussi choisi ce nom car nous mettons toujours toute notre âme dans notre travail », conclut le talentueux binôme.
www.ame-antwerp.com
MASCULINITIES Quand l’homme change d’habits comme de chemise Du costume sombre au sweatshirt multicolore, la garde-robe de ces messieurs en a fait du chemin. Entre silhouettes archétypées et pièces audacieuses, Masculinities revient sur l’évolution du style masculin de ces deux cents dernières années. MOTS : LAURA SWYSEN PHOTOS : DETIFFE.COM
BE PERFECT | MASCULINITIES
Q
uand on parle de l’évolution de la mode, on pense souvent à des robes ornées de perles type Charleston, des bibis colorés, des chemises à volants style victorien... Bref une cascade de tulle, de franges et de dentelle de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Mais résumer la mode au dressing féminin, c’est exclure 50% de la population. C’est la raison pour laquelle le Musée Mode & Dentelle a décidé de mettre sous le feu des projecteurs les looks masculins les plus marquants de ces dernières décennies. L’exposition temporaire, baptisée Masculinities, sonne presque comme une révolution puisqu’il s’agit de la première expo belge consacrée à la garde-robe masculine. À travers des pièces devenues cultes comme le costume, le perfecto en cuir ou encore les sneakers, Masculinities retrace l’évolution de la notion de masculinité au fil du temps et déconstruit l’image archétypale de l’homme dans la mode.
L’expo se divise en trois parties. La première établit les fondements de la mode masculine post Révolution française. Elle présente les piliers du dressing de « l’homme convenable » (traduisez chic et classique) qui exprime sa réussite à travers l’emblématique costume foncé agrémenté d’accessoires dits respectables comme la cravate, la canne ou les boutons de manchette. Exit broderies, soies et couleurs chatoyantes dignes du faste de Versailles, l’homme tourne le dos à la mode dès la fin du 18e siècle, un schisme vestimentaire appelé « la Grande Renonciation ». Cette première partie revient aussi sur des « mini-révolutions » qui ont titillé les hommes. Des pièces inspirées du dressing des militaires, pirates, motards ou marins, comme le bomber, le blouson en cuir et la marinière qui ont tant inspiré les designers. Un beau résumé du combat « homme convenable » vs « intrépides » qui a divisé le monde de la mode .
BE STYLE | 69
À chaque étage, l’audace monte d’un cran. Ainsi, la deuxième partie est consacrée aux « éléments perturbateurs », des designers audacieux qui ont tenté de briser les tabous en introduisant des pièces associées à la mode féminine à leurs collections. Si la femme a conquis le dressing de l’homme en s’appropriant son costume, son pantalon et certains de ces accessoires, force est de constater que l’homme demeure timoré à l’idée de copier le style féminin. Jupe, transparence, couleurs vives ou dentelle, l’expo démontre comment Jean-Paul Gaultier, Hedi Slimane, Raf Simons et les talentueux étudiants de La Cambre ont réformé, avec brio, le dressing de l’homme et déconstruit l’image patriarcale du mâle bodybuildé au profit d’un masculin plus fragile inspiré de l’adolescent torturé. On arrive enfin au deuxième et dernier étage qui défend l’ultime stade de la mode : le vestiaire « au-delà du genre » soit l’avènement des collections unisexes.
BE PERFECT | MASCULINITIES
Une mutation qui a démarré dans les années 60 avec des précurseurs comme Pierre Cardin qui trouve aujourd’hui écho dans les collections contemporaines de Mosaert ou l’inspiration streetswear de Virgil Abloh. Avec Masculinities, le Musée Mode & Dentelle nous dresse un superbe résumé des styles masculins à travers cent pièces de designers internationaux et de talents locaux tout en nous questionnant sur l’évolution (discrète mais toujours plus rapide) de la mode. Et si, à l’avenir, nous unissions nos dressings pour le meilleur et le pire ?
MASCULINITIES au Musée Mode & Dentelle, rue de la violette 12, 1000 Bruxelles. Du 28 août 2020 au 13 juin 2021, du mardi au dimanche de 10h à 17h.
Isabelle Leblans © Luc Viatour
Ses conseils valent de l’or
BE PERFECT | ISABELLE LEBLANS
Dans son écrin à La Hulpe, elle invite à découvrir des collections italiennes contemporaines au design innovant. Dans son atelier de joaillerie, elle imagine et gère la fabrication artisanale de bijoux sur mesure. Le trait d’union entre les deux facettes du métier d’Isabelle Leblans ? Des conseils en or qu’elle distille depuis près de 30 ans, alimentés par une franche connaissance des diamants et pierres précieuses, et une véritable passion du beau bijou. M OT S : S E R VA N E C A L M A N T
Photo bague : © Sven Geboers
D
Un client sur deux qui franchit la porte de votre joaillerie à La Hulpe, vient pour le sur-mesure… « Oui ! Nombreux sont les clients qui souhaitent transformer un bijou ancien ou créer une bague sur mesure pour célébrer une occasion spéciale. Dire je t’aime en offrant une bague de fiançailles que l’on n’a pas choisie en vitrine mais que l’on a personnalisée à l’image de sa partenaire, c’est inestimable ! » Pour le portefeuille aussi ? « Détrompez-vous. Travailler directement avec l’atelier me permet de réduire le nombre des intervenants, ce qui impacte positivement le prix du sur-mesure. »
evenir gemmologue, c’était une évidence ? « Ce n’est pas ma formation de départ. Je suis diplômée en histoire de l’art et archéologie, mais déjà à l’époque les débouchés étaient peu nombreux. Alors je suis passée des vieilles pierres aux pierres précieuses (rire). Plus sérieusement, quand j’ai envisagé d’ouvrir une joaillerie, je ne pouvais pas m’imaginer conseiller des pierres précieuses sans les connaître. Devenir gemmologue s’est alors imposé en effet comme une évidence et m’a permis d’asseoir ma réputation et mon style. »
« Le client ne sait généralement pas ce qu’il veut », est-ce toujours d’actualité ? « Plus vraiment. Grâce aux réseaux sociaux et principalement à Pinterest, les hommes, principalement les jeunes, ont souvent une idée bien précise du bijou qu’ils souhaitent offrir ! »
Quelle est votre définition de l’élégance ? « Le bijou est le reflet d’une personnalité, il doit rester en parfaite harmonie avec soi-même. L’élégance peut d’ailleurs être chic ou décontractée. »
Etes-vous sensible aux tendances ? « Oui, c’est inévitable. On travaille davantage les pierres de couleur aujourd’hui qu’hier. A l’or brillant, on préfère désormais comme chez Nanis, l’or satiné ou l’or rose. Le design de la monture et la longueur des colliers ont également beaucoup évolué. Mais la belle pierre reste éternelle… »
C’est cette recherche de l’élégance qui vous a amenée à développer des partenariats avec des griffes italiennes ? « Oui, car les bijoux que je crée en atelier sont des pièces relativement classiques ; je m’adjoins donc des créateurs qui ont la même rigueur de travail que la mienne, mais avec une approche et un style différents, ce qui renforce mon offre. Ainsi la collection Nanis de Laura Bicego qui propose des bijoux contemporains polyvalents où un même collier se porte de plusieurs façons. Ou encore les bijoux de mon partenaire Annamaria Cammilli au design particulièrement innovant. En entrée de gamme, la marque Pesavento propose notamment une collection or et poudre de diamant d’une beauté à couper le souffle ! Ce n’est pas de la haute joaillerie mais la collection est qualitative. »
Mais vos conseils valent toujours de l’or ! « Je l’espère ! C’est mon travail d’analyser les souhaits du client, de le guider dans ses choix, de lui proposer un croquis qui a été réalisé en atelier… Mon métier est très riche humainement. »
Qu’est-ce qui vous apporte le plus de joie professionnellement ? « La créativité : je gère tout, toute seule, du projet de création d’un bijou à sa mise en valeur dans mon catalogue, en passant par les soiréesévénements. Ensuite, les rencontres avec le client et les moments de bonheur partagé. Quand une bague de fiançailles sort de l’atelier, je la dépose dans un écrin avant de l’offrir au client. Quand il découvre la bague qu’il a personnalisée, j’assiste à un moment unique en émotions ! » www.leblans.be
BE STYLE | 73
KENNY BELAEY
BE PERFECT | KENNY BELAEY
© Red Bull
Quand le vélo devient art
© Red Bull
Rien n’arrête un aventurier et encore moins un biker belge ! Kenny Belaey parcourt le monde, arpente les montagnes, saute de falaise en falaise et rafle les plus grandes médailles sur son VTT depuis bientôt 30 ans. Sportif et créatif, il a fait de la pratique du vélo un art dans tous les sens du terme. Compétiteur Trial habitué des podiums, Kenny Belaey laisse sa passion s’exprimer en format freestyle. Ce multiple champion n’est jamais à court d’inspiration quand il s’agit de nouvelles aventures et, avec l’aide de son frère, il en fait profiter le grand public grâce à des vidéos à l’esthétisme irréprochable. M OT S : VA N E S S A S C H M I T Z- G R U C K E R
L
e trial est un sport très récent, né au Royaume-Uni au XXe siècle. A vélo, en moto ou même en voiture, l’image de ce sport demeure peut-être un peu flou dans l’esprit du grand public. Pourriez-vous définir cette discipline ? Ce que je pratique, le VTT Trial, consiste, du moins en format compétition, à passer des obstacles sans mettre le pied à terre et dans un temps très limité de 2 minutes par zone. Une zone peut contenir 15 à 20 obstacles de nature très différente, rochers, troncs, etc. Il faut donc aller très vite, c’est à la fois physique et technique. Je pratique plusieurs sports et le trial en compétition est le plus difficile d’entre eux, alliant une grande force physique et mentale. Il faut rester très concentré. A côté de la compétition, il y a aussi le lifestyle et le freestyle. D’un côté, il faut être un compétiteur de très haut niveau et, de l’autre, le sport peut se révéler intéressant pour chercher ses limites. C’est une pratique à la fois sportive et artistique. Qu’est-ce qui vous a motivé à vous lancer dans cette discipline ? Je pratiquais le VTT trial et le foot. C’est comme ça que j’ai réalisé que je préférais les sports individuels. Il y a beaucoup trop d’excuses faciles en équipe. En VTT, quand je fais une erreur, je ne peux pas accuser mon vélo, il faut se remettre en question. C’est aussi un défi de faire mieux chaque jour. Encore maintenant, après 28 ans de pratique, je recommence chaque jour de zéro. Il y a toujours quelque chose à améliorer, tu veux toujours sauter plus haut, plus loin, plus propre, plus stylé. C’est sans fin et c’est ça qui me motive 28 ans près. C’est un sport très dur et le niveau défi est très haut.
BE ACTIVE | 77
Est-ce un sport extrême, voire dangereux ? Pas du tout ! Je connais très peu de collègues qui ont eu des accidents graves. En VTT Trial, on est seul et on connaît ses limites. Ce sont des risques calculés et surtout on n’a pas de vitesse. Alors oui, c’est un sport extrême, mais un sprint en final de Tour de France est dix fois plus dangereux ! Vous venez d’évoquer 28 ans de carrière. Quels en sont les temps forts ? Bien sûr, les titres les plus importants restent ceux de champion du monde et de champion d’Europe. Sur 23 participations au mondial, je suis monté 20 fois sur le podium, mais bizarrement les gens ne me connaissent pas pour ça. Ils m’associent plus au défi de la slackline. C’est aussi un grand temps fort. J’ai roulé sur une slackline longue de 18 mètres, au-dessus du vide, à environ 2700 mètres d’altitude, mais à 120 mètres du sol, dans les Alpes. C’était en 2015 et c’est ce que beaucoup de gens ont retenu de ma carrière.
© MadMedia
Ces projets démesurés, comment naissent-ils ? Ce sont vos idées originales ? Oui, j’essaye toujours d’être créatif. Je cherche les opportunités pour mélanger, vélo, culture et sport. Quand j’ai une idée, je la propose à mes sponsors qui me disent très souvent oui. J’ai parcouru le monde grâce à eux. C’est en parlant, en échangeant avec les gens, mais aussi en lisant beaucoup de livres que je reste inspiré. Le projet Alaska, par exemple, est né après un petit-déjeuner à Amsterdam avec le parapentiste
BE PERFECT | KENNY BELAEY
© Red Bull
Paul Guschlbauer. Lorsqu’il m’a annoncé qu’il allait prendre l’avion pour faire du parapente en Alaska, je lui ai demandé si je pouvais venir avec mon vélo. Je l’ai proposé à mes sponsors, et nous sommes partis faire du VTT et du parapente en Alaska où nous avons filmé des vidéos fantastiques. C’est toujours comme ça que ça marche ! Pour la traversée de la slackline dans les Alpes, c’était pareil, j’avais rencontré un Allemand à Cape Town qui s’apprêtait à passer une slackline à pied dans la montagne de la Table. 5 ans après, j’ai proposé la même chose en VTT en France. Il faut être proactif, savoir expliquer ses idées et convaincre, mais j’ai la chance d’avoir mon frère qui produit des vidéos. C’est plus facile de convaincre, de faire bouger les choses avec un petit business de famille. Quels sont vos projets à venir ? Pour cette année, la saison est terminée. Pour l’an prochain, je vise, une dernière fois, les championnats du monde vers novembre et la coupe du monde, l’été. Mais je vais rester très actif, les compétitions s’arrêtent, pas les défis ! Je vais continuer les performances, participer aux grands évènements aux US et bien sûr les partager en vidéo ! Puis, je vais aussi me consacrer à mon dernier projet : le bike art. Je me suis lancé dans l’art, je fais des oeuvres avec mon vélo, en peignant les roues. Les peintures sont sur mon compte instagram. Jusqu’à présent, ça marche très bien et j’ai l’ambition de faire toujours plus choses dans les villes à l’avenir. De mettre en avant, plus qu’autrefois encore, le côté artistique de la discipline.
BE PERFECT | LARA DE LIEDEKERKE
© nifin.be
LARA DE LIEDEKERKE. Douce conquérante.
Les écuries d’Arville sont, autant pour les hommes que pour les chevaux, un paradis bucolique : un lieu fort inspirant pour une cavalière fort inspirée ! Lara de Liedekerke avance avec une implacable détermination pour continuer son rêve et celui de sa famille. Elle nous livre le prestigieux chemin qu’elle a suivi pour arriver au sommet, avec la force et la douceur qui la caractérise. Anecdotes d’enfance attendrissantes, victoires et revers, la cavalière raconte son parcours avec une étonnante sincérité. M OT S : VA N E S S A S C H M I T Z- G R U C K E R
V
ous avez débuté votre carrière très jeune : l’équitation, vous êtes tombée dedans toute petite ? D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours monté à cheval. Mon grand-père maternel a toujours eu des chevaux dans les Ardennes. Il a touché un peu à tout, au complet comme à l’attelage et, avec mes cousines, nous y passions des vacances très conviviales, des étés entiers à monter nos Shetlands. J’ai très vite accroché, ce n’est pas passé inaperçu.
pris ma première claque dans la vie, je n’avais pas connu de grands échecs ni à l’école ni à cheval ! J’ai eu de la chance d’aller à l’ICHEC, ils ont été très flexibles et arrangeants, notamment sur les horaires. Est-ce aussi l’influence de votre grand-père qui vous a poussé à faire du cross ? J’ai, en effet, des souvenirs de soirée avec mes cousines chez mon grand-père à sauter les coussins dans les couloirs : on faisait des cross à la maison ! Là-bas aussi, je m’amusais avec mon Shetland sur les arbres tombés dans la prairie. Mais un jour, nous sommes allés voir mon oncle en cross, et il a chuté dans l’eau, je me souviens que l’on ne les voyait plus, ni lui ni son cheval ! Ma mère m’a alors demandé si je me voyais quand même faire du cross un jour et j’ai répondu d’un ferme « non, jamais ! » (Rires). Plus tard, on m’a trouvé un cheval de concours complet, je suis devenue très proche de son ancienne propriétaire et j’ai ainsi fait mon premier complet. Mon grand-père suivait ça de près, même si c’était très différent de ce qu’il avait connu et qu’il ne comprenait pas bien l’évolution du concours complet, avec des obstacles plus étroits, plus directionnels, rien à voir avec les immenses fossés d’autrefois ! Mais il était fier de m’y accompagner. Puis, un jour, après quelques concours, j’ai entendu mon grand-père dire à ma mère qu’il ne pensait pas que ça vaille le coup d’investir dans une carrière de concours complet pour moi, que j’aimais galoper dans les prairies mais que je n’avais pas cette envie de gagner. J’avais 12 ou 13 ans et je me suis dit « mais qu’est-ce qu’il raconte ? C’est ça que je veux faire ! ». Et ça a été un déclic, probablement !
Il y a donc beaucoup de cavaliers dans votre famille… Ma maman monte presque tous les jours à cheval. Mes cousines n’ont pas toutes continué même si l’une d’entre elles participe à des Grands Prix en CSO. Je suis la seule à être allée si loin. Mais vous avez fait au préalable des études de commerce, vous ne pensiez pas à une carrière dans le monde du cheval ? En fait, j’ai toujours eu en tête la chute de Karin Donckers au JO de Sydney qui a failli la paralyser à vie. Il fallait avoir une autre corde à son arc. Mes parents aussi étaient prêts à financer ma carrière mais à la condition que je fasse des études supérieures, un accident ou autre peut arriver dans la vie, je n’étais pas assurée de pouvoir faire du cheval jusqu’au bout. J’ai obtenu un Master en sciences commerciales à l’ICHEC et je dois dire que finalement, les cours de comptabilité et de management m’aident beaucoup dans la gestion de ma carrière et des écuries. Et vous avez combiné sport de haut niveau et études supérieures ? Oui, grâce à mon statut de sportive de haut niveau, j’ai pu profiter d’un étalement des crédits. Ces études, c’était aussi une leçon de vie, en ratant ma première année, j’ai
© Sébastien Boulanger
BE ACTIVE | 81
© Sébastien Boulanger
Et c’est aussi avec lui que vous avez eu le déclic pour Badminton ? Oui ! On s’y est rendu avec mon grand-père et ce fut un peu la même chose qu’avec mon oncle tombé dans l’eau : un cavalier a chuté et son cheval a marché sur sa main qui s’est retrouvée en sang, trouée par les crampons. Mon grand-père m’a alors demandé si je me voyais faire Badminton un jour et j’ai répondu « Non, c’est bien trop grand pour moi » (rires). Si mon grand-père était encore là, il jubilerait de me voir à Badminton.
avons reçu un appel de la Fédération qui demandait si l’hypothèse d’un concours à Arville était sérieuse. Ma mère a consulté son père et celui-ci pensait que l’idée était bonne. En 2006, nous avons donc tenu la première édition d’Arville. C’était très bucolique, je ne dirais pas amateur car le niveau d’exigence était élevé, mais c’est vrai que nous ne savions pas trop organiser un concours. Finalement, ma mère s’est prise au jeu et 14 ans après, le concours existe toujours, avec un niveau toujours plus exigeant !
Quels étaient vos points faibles et vos points forts ? Dans un premier temps, je dirais que mon premier point faible, c’était la vitesse. Au fond, j’étais la cavalière que mon grand-père décrivait, je profitais de l’instant, je me suis disais que ce n’était pas bien grave de ne pas être assez rapide, j’étais contente si mon cheval sautait bien, je n’avais pas une approche très compétitive. J’adorais mes chevaux, je sortais en concours et ça m’allait bien. Et puis, un jour, comme beaucoup de cavaliers, je pense, je me suis demandé pourquoi je sortais en concours, est-ce que je voulais être meilleur que les autres ? J’ai essayé de développer mon mental, avec l’aide d’un coach et un sophrologue. Du coup, mon mental, c’est devenu un point fort !
Nous n’avons pas évoqué vos chevaux. Pouvez-vous nous en parler ? Il y a 2 chevaux qui ont marqué ma carrière d’avant. Même s’ils coulent des jours heureux à la retraite à Arville aujourd’hui, on ne peut pas parler de ma carrière sans évoquer Nooney Blue et Ducati. Avec la première, j’ai fait mes trois premiers championnats d’Europe junior et les 2 premiers en jeune cavalier ainsi que mes premiers championnats du monde au Kentucky en 2010. Quant à Ducati, c’est un cheval que mon oncle avait acheté pour la chasse à courre et qui a atterri dans mes écuries. C’est avec lui que je suis allée à Badminton. J’ai aujourd’hui la chance d’avoir une dizaine de chevaux que j’adore, ils sont tous très complémentaires et me correspondent très bien. Aussi étonnant que cela puisse paraître, je n’ai jamais vraiment cru en Alpaga d’Arville et pourtant il me permet de rester dans l’équipe nationale et de faire des concours 5 étoiles. Il marquera aussi ma carrière.
Pour revenir au manque de vitesse, le niveau est si précis, chaque détail compte, j’ai dû bosser énormément. Je n’ai pas le talent des autres, je travaille vraiment beaucoup et je pense que ça a fait de moi une cavalière complète. Chaque année est organisé sur vos terres le concours complet international d’Arville ? Qui a eu cette idée ? On était au Championnat d’Europe junior à Saumur et mon père fait remarquer qu’il était dommage qu’il n’y ait plus de concours complet en Belgique. Il a ajouté que s’il y avait bien une famille qui pouvait le faire, c’était la nôtre (rires). Et qu’Arville était parfait pour ça. On a laissé cette idée de côté et, à la fin de l’année, nous
BE PERFECT | LARA DE LIEDEKERKE
Quels sont vos projets pour l’avenir ? De rester une femme épanouie, grâce à mes 2 enfants et mon mari qui font de moi une femme équilibrée. Je suis une maman avant d’être une cavalière. Mes motivations de cavalières, elles, se renouvellent chaque année. En ce moment, je dois dire que les JO de Paris m’inspirent pas mal !
© Les Sorbiers
Dans ce petit coin de
WALLONNE… BE PERFECT | LES SORBIERS
Nous sommes au cœur de la vallée mosane, dans la commune d’Hastière, à Heer très exactement, sur un domaine de 17 hectares. Le groupe belge « Nouvelle Hôtellerie » vient d’y ressusciter l’ensemble hôtelier Les Sorbiers, le transformant en havre de paix (un hôtel à lire), de charme (où paresser au bord de la Meuse …), au style affirmé (la cheffe déco Véronique Mélery a l’art de mettre en scène) et à la démarche écologique (on carbure au bois). Tout ce qu’on aime ! M OT S : S E R VA N E C A L M A N T
© Louise Hubinont
O
n a rendez-vous avec Michel Vertongen, gérant (et coactionnaire, on y reviendra) des Sorbiers, pour un apéro convivial, avec vue sur la Meuse et sur une île privée classée Natura 2000. Il s’agit de l’île d’Androssart, qu’en cette belle après-midi de septembre, on aurait bien envie de rejoindre à la nage… Plouf ! « Non ! Il est interdit de se baigner et de naviguer dans cette partie de la Meuse… », nous glisse à l’oreille notre hôte. Et de rajouter : « En revanche, il y a des kayaks au bout de la propriété… ». La propriété, arpentons-la : 17 hectares en bord de Meuse accueillent le Castel (un hôtel cossu), le Palladio (une belle bâtisse annexe), un très grand gîte (pour les événements d’entreprise), une péniche amarrée (bientôt reconvertie en logement insolite), un château d’eau, une plaine de jeux, un potager, des fruitiers,… Une offre hôtelière quasi complète (il n’ y a pas de piscine, mais bientôt un sauna et un hammam) prompte à ramener les touristes, les futurs mariés ou encore les équipes à « incentiver », dans ce joli coin de Riviera wallonne...
© Louise Hubinont
B E T R AV E L | 8 5
Les Sorbiers 2020 affichent pour l’instant une mine éclatante. Il n’en a évidemment pas toujours été ainsi… Pour faire court : le Castel, ancienne propriété de vacances de la richissime famille Boël à la fin du 19e, est devenu, dans les années 60, un centre de tourisme social (le grand écart entre les deux affectations est savoureux !), géré, racheté, puis revendu par les Mutualités socialistes du Brabant en 2017. A partir de cette date, le domaine des Sorbiers n’est plus en sursis, il est à l’arrêt. C’est à ce stade du récit qu’on retrouve Michel Vertongen et ses 240 amis, et amis d’amis (d’amis, etc.) devenus les coactionnaires du groupe Nouvelle Hôtellerie – 240, vous avez bien lu ! L’esprit associatif Le groupe « Nouvelle Hôtellerie » est déjà actif dans l’horeca, en Baie de Somme (avec Les Tourelles) et à Champéry (Plein Ciel). L’acte d’achat des Sorbiers repose d’ailleurs sur le même principe d’acquisition que les deux autres hôtels précités : aucun des 240 actionnaires (qui ne sont ni des financiers ni des professionnels de l’horeca) ne peut posséder plus de 2,7 % des actions - il n’y a donc pas d’actionnaire majoritaire. Cette précision vous paraît anecdotique ? Elle ne l’est absolument pas ! Car elle renseigne sur la mentalité de « Nouvelle Hôtellerie » qui fonctionne aux coups de cœur et aux partages des idées, sans être motivée par la seule rentabilité des projets mis en oeuvre. « L’esprit qui nous anime est récréatif, associatif et fort écologique », commente Michel Vertongen, gérant bénévole et … actionnaire.
Une adresse vraiment pas comme les autres Pourquoi ? Parce qu’on sent la réflexion et la passion poindre derrière chaque pan du projet. Ainsi l’absence de télé, une décision motivée : « il y a tant de choses à faire ici… », et notamment se plonger dans la lecture du livre que la direction dépose sur la table de nuit et qu’il offre gracieusement à chaque convive. Ainsi le restaurant, qui propose des produits locaux achetés aux fermes voisines. Ainsi cette démarche verte et écoresponsable (« l’ADN du groupe ») qui s’exprime notamment à travers une chaudière alimentée au bois de la région, qui chauffe tous les bâtiments du domaine… Démarche écologique encore, avec un mobilier entièrement chiné, « pour lui insuffler une seconde vie », par la talentueuse cheffe déco belge Véronique Mélery, au CV long comme un générique sans fin. La déco du film « Marie-Antoinette » de Sofia Coppola et de « No Time to Die », le dernier James Bond, c’est sa signature ! Aux Sorbiers, elle a opté pour le charme bohème du vintage, en mettant en scène avec élégance, pièces de brocantes, objets chinés, rotin, tonalités douces. Les Sorbiers, vous l’aurez compris, c’est notre gros coup de cœur !
www.lessorbiers.com Photos : © Louise Hubinont
BE PERFECT | LES SORBIERS
Villa Balat Un bijou de notre patrimoine
Dans cette imposante demeure blanche en bord de Meuse, supposément attribuée à Alphonse Balat, l’architecte de Léopold II, trois chambres d’hôtes douillettes à souhait invitent à découvrir les univers de nos compatriotes Félicien Rops, Anna Boch et Alphonse Balat. Visite guidée d’une adresse de caractère où les propriétaires ont fait de la convivialité envers le client, une exigence. M OT S : S E R VA N E C A L M A N T PHOTOS : ZOÉ SIMON
B E P E R F E C T | V I L L A B A L AT
M
uriel Charon nous reçoit chez elle, à la Villa Balat dont elle occupe le dernier étage. Nous sommes dans son salon à discuter des meubles qu’elle a chinés un peu partout en Wallonie, de la fresque du plafond qu’elle a dessinée elle-même, du canapé Togo en velours rose qu’elle vient d’acquérir et qu’on lui piquerait bien, du papier peint graphique doré, des nuances de vert, celui de 1900, celui de la Meuse aussi qui coule à nos pieds… La déco, délicieusement hétéroclite, s’inspire de la sensibilité et des ornements de l’Art nouveau, de l’élégance du style Art déco et parie sur un mix-and-match audacieux et chaleureux de couleurs. On se sent bien chez Muriel, tellement bien qu’on en oublierait l’interview… Un peu de sérieux, on est ici pour travailler : parlons accueil et services, « deux notions essentielles dans notre métier. C’est trop facile pour un gérant de laisser la clé sous le paillasson à l’attention des clients, comme on le note trop souvent sur les plateformes de réservation en ligne ! », s’insurge Muriel qui revendique haut et fort le devoir pour les propriétaires de chambres d’hôtes de respecter un ensemble de mesures, dont la qualité de l’accueil. Des convictions, des exigences qu’elle met en pratique au quotidien : « je souhaite que les hôtes se sentent comme chez eux, qu’ils s’approprient l’endroit même ». S’approprier ce petit bijou de notre patrimoine, considéré comme l’une des plus belles maisons de Namur, c’est un plaisir voire un privilège !
B E T R AV E L | 8 9
Qui a bâti quoi ? Alphonse Balat, l’architecte du roi Léopold II (qui a notamment construit les serres de Laeken et transformé Ciergnon en château) et mentor de Victor Horta, avait donc plutôt bon goût ! Oui, mais… La Villa Balat a été construite en 1906, or Alphonse Balat est décédé à Ixelles en 1895. Pourquoi lui attribuer la Villa Balat alors qu’il ne l’a jamais vue ? Muriel a mené sa petite enquête et nous raconte de croustillantes historiettes qui mettent en scène les nièces de Balat et ses descendants, lesquels vécurent ici jusqu’en 1920 avant de placer la Villa en location... Des anecdotes historiques ou liées à la rénovation complète de la Villa il y a quatre ans - en 6 mois, une prouesse ! -, Muriel en a des centaines à partager. Visite des lieux. Trois chambres occupent les étages. L’une, dédiée à Anna Boch, artiste peintre et fille de la fameuse faïencerie wallonne Boch, bénéficie de la tranquillité du jardin et d’un ensoleillement dès l’aprèsmidi. De la fenêtre de la salle de bain, on aperçoit la Citadelle et le pont de Jambes surplombant la Meuse. « C’est la chambre la plus romantique et la plus féminine de la maison », nous glisse à l’oreille Muriel. Dans la chambre Félicien Rops, des tissus satinés, du velours et un lit capitonné rose inspirés de l’œuvre du peintre et graveur namurois ; deux gravures de Rops, « La femme au trapèze » et le célèbre « enterrement wallon » donnent tout son sens à l’hommage. La magnifique baignoire sur pied qui jouxte la chambre Rops suscite également bien des convoitises ! Le clou de la visite : la suite Alphonse Balat. Elle offre un accès direct vers la serre 1900 inchangée. Braquée sur la Meuse, elle est d’une poésie inouïe – on s’émerveille. Aucun doute, Muriel et son mari ont mis tout leur cœur dans cette maison. Tout leur talent aussi. « Je peins depuis longtemps », nous avoue Muriel en désignant un portrait acidulé de Kirsten Dunst en Marie-Antoinette de Sofia Coppola, « et j’ai également suivi une formation en restauration de tableaux pendant trois ans ». Une sensibilité artistique alimentée de cours d’histoire de l’art ont nourri l’inspiration de Muriel dans les décorations des chambres thématiques jusqu’aux moindres détails, et jusqu’à l’extérieur des murs ! Vous avez vu la fresque ? Impossible de la rater : une peinture monumentale placée sous le signe de la nature orne depuis août dernier le mur pignon de la Villa Balat. Elle est signée Démosthène Stellas, membre du collectif namurois Drash, et s’est construite autour du style Balat et du vert pastel qui caractérise si bien l’Art nouveau. Un bon conseil : empruntez l’Enjambée ! La nouvelle passerelle cyclo-piétonne qui enjambe la Meuse pour relier le centre de Namur au centre de Jambes, offre une vue frontale sur la Villa Balat et sa remarquable fresque. www.villabalat.be
B E P E R F E C T | V I L L A B A L AT
GANNI CLARIS VIROT ÂME ESSENTIEL BA&SH MOTHER K-WAY PREMIATA PINKO KOCCA PARAJUMPER HOGAN ISABELLE MARANT HERNO JACOB COHËN MAXMARA MASON’S STONE ISLAND AMI PARIS NATAN LIU.JO ARTE CLIO GOLDBRENNER LACOSTE LYLE & SCOTT DIADORA ...
Avenue Schlogel 94, 5590 Ciney 083 31 31 90 W W W. H E N I N . BE
93 THE
GUIDE of Namur
B E LG I Q U E NAMUR
Namur, ville natale de Félicien Rops, Benoit Poelvoorde, Cécile de France, Nafissatou Thiam, possède un charme fou. Ses ruelles pittoresques en pavés, sa situation entre la Meuse et la Sambre, sa citadelle, ses adresses trendy. La capitale de la Wallonie est une ville tellement attachante par sa douceur de vivre, qu’elle ne pourra que vous séduire ! Autant pour sa beauté que pour la sympathie des Namurois, on n’a qu’une seule envie… y retourner au plus vite ! MOTS : ARIANE DUFOURNY
B E T R AV E L
WHERE TO STAY ? Surplombant l’Enjambée La Villa Balat Ce petit bijou de notre patrimoine est considéré comme l’une des plus belles maisons de Namur. Surplombant l’Enjambée, cette sublime maison d’hôtes en bord de Meuse se pare d’une déco hétéroclite s’inspirant de la sensibilité et des ornements de l’Art nouveau et de l’élégance du style Art déco. Difficile de choisir parmi les trois chambres ! Celle dédiée à Anna Boch, artiste peintre et fille de la fameuse faïencerie wallonne Boch, bénéficie de la tranquillité du jardin. La chambre Félicien Rops possède un lit capitonné rose inspiré de l’œuvre du peintre et graveur namurois. La magnifique baignoire sur pied qui jouxte la chambre Rops suscite également bien des convoitises ! Quant à la suite Alphonse Balat, elle offre un accès direct vers la serre 1900 braquée sur la Meuse. www.villabalat.be Villa Balat © Zoe Simon
The Royal Snail
www.theroyalsnail.com
BE PERFECT | THE GUIDE
© theroyalsnail
D’un côté la vue sur La Meuse, de l’autre le jardin de ville avec piscine ! Au pied de la citadelle, à quelques pas du casino, ce boutique hotel résolument design (en atteste sa présence au sein du label Design Hotels) est l’endroit parfait pour se remettre en forme (fitness, musculation, wellness privatisable, massages) ou pour découvrir la région à bicyclette (des vélos sont prévus à la location). C’est aussi la parfaite occasion de déguster une Houppe qui est brassée à 200 mètres de l’hôtel. Quant aux chambres, mention supérieure pour la « The 001 » et sa salle de bain entièrement vitrée. De plus, elle a un accès privatif à la piscine ! Mais la valeur ajoutée est certainement la cuisine de Carl Gillain. Suite au confinement, il a transformé le gastronomique Agathopède en La Table du Royal Snail. A découvrir !
95 Dans un lieu tenu secret MurmuresNamur
Murmures © Olivier Bourgi Photography
L’adresse de ce lieu insolite est un mystère ! Tout ce que nous pouvons vous en dire, c’est que cette suite hôtelière de luxe se niche au cœur du quartier de la citadelle. Construite en 2019, elle a été conçue de manière épurée et intemporelle. On vous plante le décor : une maison miroir pour deux personnes, plus exactement un cube réfléchissant, invisible dans le paysage. Il vous sera proposé un menu gastronomique trois services lors d’une expérience culinaire exclusive (dans un hôtel 4 étoiles situé à proximité. Vous avez deviné lequel ?) ou un repas e chambre afin de profiter de votre retraite et de la vue panoramique sur la vallée et les chênes et hêtres centenaires. Et si vous le souhaitez, vous pourrez également profiter du spa et des piscines de la structure hôtelière partenaire. Ne comptez pas sur nous pour vendre la mèche ! L’adresse de MurmuresNamur, vous ne la connaîtrez qu’au moment de votre réservation. Chut ? Ne la répétez à personne ! www.murmuresnamur.be
Murmures © Olivier Bourgi Photography
Sur les hauteurs de Namur Ne5t – Maison Gersdorff A l’abri des regards, ce boutique-hôtel 4 étoiles est situé dans un quartier résidentiel de l’imposante citadelle de Namur. Vers 1900, les Namurois venaient chercher leurs œufs dans cette ferme entourée de pâturages, de vaches, de poules,… Depuis, la ferme a été rachetée en 2002 et rénovée avec patience pendant 10 ans. Une parfaite rénovation signée par l’architecte d’intérieur Pierre Brahy, qui fait la part belle aux poutres en bois, aux murs de brique ou chaulés, aux feux ouverts dans les chambres. La déco volontairement épurée, on la doit à la propriétaire, Christine Gersdorff. Cet écrin soyeux, ouateux, intimiste à souhait, propose quatre suites et deux duplex, un espace wellNe5t pour maximum 6 personnes - l’espace peut d’ailleurs être privatisé – et, singularité de l’endroit, une restauration en suite.
© NE5T
B E T R AV E L
© NE5T
www.ne5t.com
© Brasserie François
WHERE TO EAT ? Brasserie François Trônant sur la Place Saint-Aubain dans un immeuble de caractère construit au 19e siècle, c’est assurément l’institution namuroise. Elle a été reprise en 2010 par de nouveaux patrons, dont François Crets (bien connu pour avoir dirigé La Bruxelloise à Namur). Cette brasserie à la parisienne propose une cuisine traditionnelle qui privilégie les producteurs locaux. Fondus au fromage d’Orval, pavé de bœuf de la boucherie de la ferme de Pondrôme, tout est parfaitement concocté et servi avec une gentillesse remarquable.
© Brasserie du quai
www.brasseriefrancois.be
© Brasserie du Quai
Brasserie du Quai
BE PERFECT | THE GUIDE
Au pied du pont du Luxembourg, cette magnifique brasserie contemporaine aux grandes baies vitrées offre une vue imprenable sur la Meuse. Sa terrasse chauffée, face à son banc d’écailler (une référence en la matière !) nous permet de profiter à l’envi du décor enchanteur. Côté cuisine, Michel Grenier propose un menu gastronomique et des plats typiques de brasserie. Entre l’américain préparé haché minute et le tartare de bœuf à préparer soi-même, notre cœur balance ! www.brasserieduquai.be
La table du Royal Snail © royal snail
La Table du Royal Snail Carl Gillain, suite au confinement, a transformé le gastronomique Agathopède en La Table du Royal Snail, résolument conviviale et bistronomique. De quoi vous mettre en appétit : poêlée de girolles et mousserons, coulis d’herbes fraîches et œuf de ferme ; holstein fumée, figues et burrata ou encore lieu jaune au fenouil et écume de homard. www.theroyalsnail.com
Les Potes au Feu Nous tenons cette nouvelle adresse namuroise d’un amoureux de la bonne cuisine. Au pied de la Citadelle, il nous invite à découvrir ce restaurant bistronomique créé par deux potes passionnés : Damien Gorjanec (ex-chef du Comptoir de l’Eau vive) et François Schepens (ex Plage d’Amée). Nous craquons sur la salade d’artichaut, rillette de sardines, sésame. Confidence pour confidence, Pierre Résimont, le chef doublement étoilé de l’Eau Vive, vient régulièrement y manger un bout ! www.lespotesaufeu.be
© Potes au Feu
ON AIME AUSSI La Plage d’Amée*, Maison Gersdoff. Une cuisine remarquable avec en prime une terrasse qui donne l’impression de manger les pieds dans l’eau. laplagedamee.be La Table de Demain – Maison Gersdoff au Delta, la nouvelle maison de la culture. Un concept de partage autour d’un verre ou d’un plat, une cuisine qui privilégie les producteurs, agriculteurs de la région. latablededemain.be Le Barnabeer. Pour savourer de bonnes bières (plus de 300 à la carte !) bien de chez nous. barnabeer.be
© Potes au Feu
Botanical by Alfonse. Bar à cocktails désigné par le Gault & Millau « meilleur bar à cocktails de Wallonie » ! www.alfonse.be
B E T R AV E L
WHAT TO DO ? On prend de la hauteur à la Citadelle appelée « La termitière de Namur » par Napoléon, en raison de ses nombreux souterrains. Haute perchée entre la Sambre et la Meuse, elle est l’une des plus grandes citadelles d’Europe. Un joyau d’architecture militaire qu’on doit notamment à Vauban, l’homme de confiance du Roi Soleil. A son sommet, on contemple la vue… elle est époustouflante ! En contrebas, on admire la statue Searching of Utopia de l’artiste anversois Jean Fabre : une tortue monumentale en bronze chevauchée par un personnage qui n’est autre qu’une représentation de l’artiste. www.citadelle.namur.be
Toujours en hauteur, direction le Beffroi de Namur (haut de plus de 20 mètres), également appelé Tour Saint-Jacques. Un remarquable témoin de l’architecture militaire du XIVe siècle inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO à contempler rue du Beffroi ! On visite le Delta redessiné par l’architecte et ingénieur Philippe Samyn. 6000 m² consacrés à l’art et la culture, avec plusieurs salles d’expositions, de spectacles, un espace de lecture et une terrasse ouverte. Incontestablement l’un des plus beaux endroits de Namur. On en profite pour faire une pause-déjeuner à La Table de Demain.
Namur Vu De La Citadelle © WBT-AnibalTrejo
www.ledelta.be - www.latablededemain.be
© B_D’ALIMONTE-OTN Delta © Mathias Martin
BE PERFECT | THE GUIDE
Delta © Mathias Martin
On explore le musée Félicien Rops (sur réservation). Peintures, dont le célèbre Pornokratès appelé aussi « La Dame au cochon », gravures et lettres de l’artiste belge du 19e siècle. En outre, l’exposition « Adjugé ! », sur les artistes et le marché de l’art en Belgique, se tiendra jusqu’au 3 janvier 2021. www.museerops.be l’Enjambée © M.VOGLET
On se balade dans le vieux Namur. On remonte dans le passé dans ces vieux quartiers piétonniers où s’affichent des richesses architecturales, des boutiques et des terrasses aussi accueillantes que le sont les Namurois. On prend son temps comme les Namurois réputés pour leur lenteur. En témoignent, Place d’Armes, les sculptures de Suzanne Godard représentant des personnages imaginés par le Namurois Jean Legrand : Djoseph et Francwès surveillant leurs escargots, symboles de Namur.
On enjambe la Meuse. L’enjambée est une passerelle cyclo-piétonne qui relie Jambes au Grognon, le cœur historique de Namur. On savoure une glace au Glacetronome au bout de l’Enjambée, côté Jambes ! Des glaces au lait cru de ferme, fruits frais ou chocolat bio ! On craque pour celle au caramel beurre salé ! www.glacetronome.be
B E T R AV E L
JAGGS © Thomas Purcaro
ON FAIT DU SHOPPING. AT’N’AISE La Fabrique Les Brabançons wallons connaissent forcément cette magnifique enseigne puisqu’elle siège également à Lasne. Ce concept store dédié aux tendances casual & chic est destiné aux hommes amateurs de style et d’élégance. www.la-fabrique.be
JAGGS La jeune marque belge de costumes et chemises sur mesure, mais aussi de jeans et chinos et, bientôt, de maille également sur mesure, a le vent en poupe ! La maisonmère située à Waterloo a choisi Namur pour sa deuxième boutique. A la tête de cette enseigne, Alexandre Hames, le boss, y prône une élégance décontractée. www.jaggs.be
Mama is cool A la tête de cette boutique installée au cœur du piétonnier namurois, Laure et Céline. Les deux amies ont créé un concept dans l’esprit conseil-client et ce dans une ambiance cocoon. Et si Mama is cool, elle s’adresse aux femmes actives à la recherche de marques très minimalistes. www.mamaiscool.com
Henin Quand on demande aux Namurois quelle est la plus belle boutique de mode de Namur, tous nous répondent : Henin ! Anne et Gilles nous y accueillent dans un tout nouvel écrin où les collections féminines et masculines les plus tendances côtoient des accessoires et des parfums. Et qu’importe qu’elle soit à Ciney. Faut dire qu’Henin fait partie des adresses incontournables de Belgique depuis plus de 60 ans !
© La Fabrique
www.henin-ciney.be
Les Belges d ’ailleurs
NATHALIE JONNIAUX-LIESENHOFF
Majorque, mon amour ! Installée à Palma depuis 20 ans, elle est une figure belge de la plus grande île des Baléares. Maman de quatre enfants, Nathalie a consacré sa carrière à l’organisation d’événements, de tournages publicitaires et autres activités de com’. Mais c’est son dernier-né dont elle est la plus fière : l’agence artistique The Art Signatures, créée pour promouvoir les artistes locaux aux quatre coins du monde. Tableau en 3 actes. MOTS : PHILIPPE BERKENBAUM
ACTE 1 LUNES DE MIEL Entre Majorque et Nathalie, ce n’est pas l’histoire d’un seul, mais de plusieurs coups de cœur. Le premier remonte à son enfance, lorsqu’elle rendait visite à ses parents qui s’y étaient installés. Le deuxième l’a conduite, devenue adulte, à s’y rendre régulièrement en vacances « pour le charme et la beauté de la grande île des Baléares ». Le troisième fut décisif. Une rencontre improbable avec Tim, un jeune médecin allemand dans une gargote isolée du nord de l’île… vite sublimée en demande en mariage. Coup de foudre. Elle a dit oui ! Les premières pages du conte de fées, le jeune couple les écrit à Berlin avant de s’installer à Munich où naîtront deux filles, Morgan et Marine. Majorque reste l’écrin de leurs vacances familiales. Mais l’appel du large devient irrésistible pour ces amoureux de la mer : les Liesenhoff choisissent de s’installer à Palma, la capitale. Deux autres enfants naissent au soleil, Logan et Océane. La référence marine n’est jamais loin. © Nathalie Jonniaux-Liesenhof
B E P E R F E C T | L E S B E LG E S D ’A I L L E U R S • N AT H A L I E J O N N I A U X- L I E S E N H O F F
ACTE 3 TOUTE LA BEAUTÉ DU MONDE
Finca Marigan © Nathalie Jonniaux-Liesenhof
ACTE 2 DES RACINES ET DES VOILES Pendant que son mari cultive l’art de la chirurgie esthétique jusqu’à ouvrir sa clinique privée, Nathalie gère ses relations publiques et sa clientèle VIP. Elle accueille régulièrement des stars comme le réalisateur britannique Guy Hamilton (plusieurs James Bond au compteur) ou la chanteuse d’un mythique groupe pop des années 70 & 80, devenue son amie mais qui tient à garder l’anonymat. On ne la nommera donc pas. La famille s’ancre à Palma, prend racine. Tombe sous le charme d’une finca (ferme) du 19e qu’elle transforme en mas provençal au milieu des champs, sur les hauteurs de la ville, vue imprenable sur les oliviers et l’océan lointain. Chiens, chats, chevaux, couvées… La tribu s’agrandit, la ménagerie grossit, la déco s’enrichit. En chineuse avertie, Nathalie orchestre une rénovation du nid si originale qu’il s’impose comme décor pour de fréquents tournages publicitaires (Nestlé, Nutella, Rexona, L’Oréal, Coca-Cola…). A Palma, la Marigan – de Mari(ne) et (Mor)gan – prend des allures de place to be pour de nombreux expats et son nom s’affiche bientôt en lettres d’or sur le fronton de deux autres musts du paysage local : un voilier de course et un palais privé du 19e.
Le palais, lui, fut achevé en 1803 sur ce qui deviendra la Rambla, la principale artère du centre de Palma. Dessiné par l’architecte Guillermo Torres, amateur de grands peintres et fondateur de l’Académie des Beaux-Arts locale. Devenu un hôtel de maître privé un brin décrépit, c’est dans ses murs rendus à leur lustre d’antan que les Liesenhoff installent leur clinique en 2010. « La chirurgie plastique est un art, d’accord, mais un tel lieu ne pouvait se limiter à accueillir des patients, même fortunés », sourit Nathalie. « L’idée s’est dès le début imposée de l’ouvrir au monde extérieur pour y organiser des événements en tous genres. » Réceptions, défilés, tournages, expositions, lancements commerciaux… Le tout Palma défile à la clinique Marigan de jour comme de nuit, les uns pour se refaire une beauté, d’autres pour profiter de celle de cet endroit hors du temps. La maîtresse des lieux en profite pour enrichir son carnet d’adresses et devient l’une des figures belges de Majorque – impossible de l’accompagner en ville sans croiser quelqu’un qui la salue joyeusement dans l’une des 5 langues qu’elle pratique couramment. Vient un jour la trouver le sculpteur majorquin renommé Joan Costa, qui lui demande d’organiser en ces murs une expo de ses œuvres. Encore un coup de foudre – « artistique s’entend », précise-t-elle. La proximité est telle que l’artiste veut faire d’elle son agent. « Un agent à l’ancienne, pas un galeriste qui se soucie surtout de la cote de son poulain », souligne Nathalie. « Quelqu’un qui est à ses côtés dans les bons et les mauvais moments pour le soutenir, le conseiller, l’orienter, soigner son image et lui permettre d’exercer son art en ayant toujours une oreille attentive pour l’aider en cas de besoin. Même au milieu de la nuit. » Une meilleure amie, une confidente. « Et un pont entre lui et l’acheteur qui ne le connaît pas encore. »
© The Art Signatures
En 2003, le couple acquiert en effet un fier coursier tout de bois et cordages dessiné en 1898 par le Britannique Charles Livingstone et entièrement remis à neuf. Taillé pour l’America’s Cup, il collectionne les trophées au large des Baléares et de la Côte d’Azur. Tim à la barre, Nathalie – parfois – et l’un ou l’autre enfant du couple – souvent – à la voile. Avis aux amateurs, ce sloop vintage est aujourd’hui en vente.
B E T R AV E L | 1 0 3
ÉPILOGUE AU SOMMET DE SON ART
Outre un programme axé sur la découverte des merveilles et de la gastronomie majorquine, ces visiteurs avertis bénéficient d’un accès exclusif aux ateliers d’ordinaire fermés au public. Nathalie pilotait encore récemment le mannequin et égérie de Chanel Candida Bond, qui a acheté deux œuvres à ses poulains dans l’intimité de leurs ateliers. La suite du roman reste à écrire, avec ce qu’il faut de dramatisation. Frappé par la crise sanitaire et la mise en rouge de l’Espagne et des Baléares, le monde de l’art est tétanisé et Nathalie traverse une période difficile. Mais elle garde la foi. « J’aime les artistes pour leur côté vrai, pur, souvent brut de décoffrage. Ce sont des passeurs de messages, des rêveurs qui font rêver », conclut-elle. Les siens, de rêves, restent intacts.
© Inge Moerenhout
Le maître en a attiré d’autres, le bagout de Nathalie a fait le reste. Ainsi a démarré sa dernière aventure. Créée voici 3 ans, son agence The Art Signatures défend aujourd’hui les intérêts de 26 artistes peintres, sculpteurs, photographes ou vidéastes originaires des Baléares, d’Espagne ou d’ailleurs. Baseline : ‘Avantgardiste, humaniste, innovante, internationale’. Le concept est novateur puisqu’elle ne se contente pas d’organiser des expositions sur l’île et le continent – dernière en date dans la galerie du fondateur d’Art Basel Center en Suisse, en plein covid –, mais aussi des minitrips pour collectionneurs d’art.
Ses trois adresses secrètes L’hôtel Bendinat « Pour son délicieux restaurant et la vue extraordinaire, j’y vais depuis 25 ans quand j veux déstresser. » www.hotelbendinat.es
Gran Folies Beach Club « Pour le cadre, l’ambiance, le resto et surtout la classe de yoga donnée par la yogi master Paula Cavalieri, petit déjeuner sain en prime. » www.beachclubgranfolies.com/es/inicio
« La plus belle plage de Majorque, des kilomètres de sable blanc, avec le plus sympa des chiringuitos (buvettes) de l’île. Pour un cocktail de rêve au coucher du soleil. » @chiringuitodelmedioestrenc
B E P E R F E C T | L E S B E LG E S D ’A I L L E U R S • N AT H A L I E J O N N I A U X- L I E S E N H O F F
Photos : © The Art Signatures
Es Trenc
©
BE PERFECT | AWAA
défenseur d’une architecture ouverte, à l’interaction et aux dialogues forts.
Charly Wittock
Projet Purodieces au Costa Rica. Photo : © Christophe Bourdeaux
BE DESIGN | 107
Avec son équipe de l’agence AWAA, il invite ses clients à collaborer activement dans le développement de leur projet commun… surtout s’ils ne sont pas architectes. Entouré de consultants de divers domaines, AWAA regroupe des professionnels, aux expertises différentes, qui interviennent à l’international et dans tous les secteurs de la construction. AWAA ne propose pas un système stylistique, mais une architecture prenant forme grâce aux échanges d’idées. Une démarche singulière qui rend les projets riches en innovations. MOTS : AGNÈS ZAMBONI
A
re We All Architects ? Pourquoi cette question ? « C’est notre phrase fétiche. Mais AWAA ne se limite pas à « Are We All Architects ». On peut lire aussi « Another Wild Architectural Adventure », « A Wittock Architectural Association ». Christophe Bourdeaux, notre Head Designer, en charge de la conception, est plasticien et, pourtant, il est responsable du développement architectural de chaque projet, sans être lui-même architecte. L’Architecture est avant tout une aventure humaine et les meilleurs projets sont ceux qui mettent en avant une innocence car elle leur apporte une autre dimension ». La diversité de vos interventions est-elle un avantage ou un inconvénient ? « D’un point de vue purement commercial et en termes de communication, c’est clairement un désavantage. Les clients ont besoin d’être rassurés, d’avoir en face d’eux des experts dans le domaine concerné. Mais nous avons réussi à en faire un avantage. Notre réputation est établie sur notre expertise de pouvoir mener à bien des projets qui sortent de l’ordinaire, qui nécessitent un regard nouveau sur la manière d’aborder un projet particulier. En ce sens, nous sommes devenus les experts du challenge, nous offrons à nos clients des nouvelles perspectives qui sortent des sentiers battus ». Quel est le secteur qui vous passionne le plus ? « TOUS. Le résidentiel apporte un échange humain très intime et très riche. L’industriel et le commercial nous permettent d’explorer, d’apprendre, de prendre des risques maitrisés. Le culturel nous permet de rêver, de travailler dans le conceptuel tout en le rattachant à un pragmatisme pur et dur. Une grande liberté liée à une précision d’orfèvrerie nous permet de questionner l’architecture à sa plus petite échelle. On se rapproche de l’humain d’autant plus, tout en ouvrant des pistes pour repenser l’architecture de demain ». La réalisation qui restera en mémoire ? « Le travail que nous effectuons pour la Brasserie Duvel Moortgat depuis plus de 20 ans : C’est enivrant de pouvoir s’occuper d’un site aussi vaste que leur centre de production à Puurs… avec une nouvelle salle de brassage, des bâtiments techniques pour les cuves de fermentation, la reconversion d’une ancienne salle de brassage en bureaux, la conception d’un nouveau bâtiment pour abriter les laboratoires et d’une unité de production expérimentale pour développer des nouvelles bières… On apprend à se remettre en question à chaque fois et découvrir de nouveaux procédés tout en essayant de maintenir un fil rouge pour une continuité architecturale sur un site si vaste et éclectique.
A gauche, Charly Wittock et deux de ces collaborateurs : Shizuka Watanabe et Christophe Bourdeaux. Photo : © Marta Salas-Porras
BE PERFECT | AWAA
Projet Duvel Head Quarters. Photo : © Serge Anton
Celle qui a été la plus difficile à mener jusqu’à son terme ? « La rénovation d’une maison privée de 1 200m2 datant des années 1970. La mission consistait à préserver ce chef-d’œuvre moderniste tout en le rendant moins énergivore. Le « décor intérieur » devait être maintenu, la pierre extérieure aussi, et notre intervention s’est concentrée entre les deux. Une opération à « cœur ouvert » qui a demandé un niveau de détail et de précision sans précédent ». Et celle dont vous avez appris le plus ? Caméléon. Car notre mission était de créer un bâtiment exemplaire du point de vue écologique et énergétique. Concevoir le premier bâtiment commercial de plus de 17 000m2, sans air conditionné, était l’un des nombreux défis. Nous avons suivi des formations. Nous nous sommes entourés des plus grands experts. Et le projet s’est construit en nous remettant perpétuellement en question, nous en tant qu’architectes et notre client comme utilisateur. Toutes les « règles de base commerciales » ont été remises en question ». Le Chai du Château de Bousval, Belgique. Photo : © FXROMBOUTS.COM
Quels problèmes particuliers a posé Le Chai de Bousval ? « Réaliser un chai, aujourd’hui, est assez facile. Les technologies accessibles permettent de climatiser tout le processus de vinification sans tenir compte de l’architecture, ni des éléments extérieurs. Dans notre cas, l’ambition du Chai de Bousval était, au contraire, de créer un bâtiment à l’ancienne en utilisant des matériaux actuels, éviter toute climatisation, toute manipulation mécanique des fluides et revenir aux sources. Nous avons étudié les vieux chais, analysé leurs méthodes pour garder une hydrométrie et température constante et tenté de nous en approcher tout en utilisant les matériaux économiquement accessibles aujourd’hui ». La C-19 Table ? Une opportunité ? Un virage vers le design ? « C’est plutôt un retour vers le design après 20 années dédiées uniquement à construire des bâtiments. Dans les années 90, nous avons développé des meubles qui se sont vendus aux Etats-Unis. C’est grâce au confinement et à l’arrêt total de nos chantiers que nous avons pris le temps de réfléchir à l’architecture post-confinement, l’architecture de demain. La table C-19 illustre, à une petite échelle, la manière dont nous allons devoir concevoir les espaces architecturaux de demain : une architecture capable de s’adapter à différents modes de vie tout en préservant un sens de liberté pour chacun ».
www.awaa.biz La Table C-19 et ses multiples usages. Photo : © Ramzy Bentrad
BE PERFECT | AWAA
FRÈREAU le nouveau projet des frangins PANI ! Ugo Pani, gérant des Jardins de Try Bara, s’est adjoint la complicité de son frère Luciano pour créer une nouvelle société, la bien nommée Frèreau. Leur objectif ? La construction de piscines sur mesure, harmonieusement couplée à l’aménagement approprié de leurs abords. Le all-in, la formule gagnante ! M OT S : S E R VA N E C A L M A N T PHOTOS : ANNE ALEXIS
BE PERFECT | FRÈREAU
D
epuis 40 ans, l’entreprise familiale lasnoise de Dominique Alexis rejoint par son beau-fils Ugo Pani, a imaginé et aménagé une kyrielle de terrasses, de chemins d’accès, de bordures, de murs et murets, de portails, de cloisons, de cabanes ! Moult poolhouses et abords de piscine aussi, mais aucune création de piscine n’est venue enrichir l’offre des Jardins de Try Bara. Jusqu’au jour où, le déclic… « C’est le retour en Belgique de mon frère Luciano qui a précipité les choses. Après son périple en NouvelleZélande, il n’avait aucunement l’intention de travailler dans un bureau ! (Rires). Pour ma part, en tant qu’architecte de jardin, j’ai souvent été frustré par la réalisation des abords de piscine, car l’intégration de la piscine à l’ensemble de la propriété n’était pas toujours harmonieuse, quand elle n’était pas carrément désaxée ! Nous nous sommes plus d’une fois arraché les cheveux, Dominique et moi, en concevant les abords d’une piscine existante. Etant un grand perfectionniste, j’étais devenu un grand frustré… », ironise Ugo Pani. Luciano, son frère, nous rappelle le contexte qui a également alimenté l’envie de créer Frèreau : « Depuis cinq années consécutives, la Belgique connaît des étés exceptionnellement chauds, et on note une augmentation du nombre de piscines dans les jardins. La crise du Covid-19 a également eu un impact positif pour le secteur. Si demain, les gens sont amenés à voyager moins ou moins loin, ils voudront profiter davantage de leur jardin et de leur piscine… »
Question d’harmonisation ! Ugo et Luciano lancent Frèreau, tout en préservant les activités des Jardins de Try Bara, évidemment ! « L’aménagement des abords d’une piscine fera toujours partie de l’offre des Jardins de Try Bara. Frèreau, en revanche, sera plus enclin à proposer un all-in piscineabords parce que c’est, à nos yeux, le seul moyen d’avoir une véritable cohérence ! », nous confie Ugo, visiblement sur la même longueur d’onde que son frère. « Si l’espace piscine est un lieu de vie à part entière, alors il nécessite une vraie réflexion sur son implantation et sa composition harmonieuse avec le pourtour… », enchaîne Luciano. L’autre atout du all-in piscine et ses abords saute aux yeux : Frèreau s’impose comme un interlocuteur unique, toujours à l’écoute du client et hyper réactif à tout changement de situation. Pas besoin d’être fin psychologue pour mesurer les avantages d’avoir un seul interlocuteur pour le gros œuvre et les finitions même dans les moindres détails ! Au fait, les frangins, la pente du terrain, est-ce un handicap, ou rien ne vous résiste ? « L’implantation d’une piscine est fonction du meilleur ensoleillement possible et de l’intimité par rapport au voisinage mais on analyse également la nature du sol et le dénivelé du terrain. La pente du terrain n’est pas un handicap, cela peut même aider à inscrire la piscine dans le paysage ! Frèreau a été appelé récemment pour aménager une piscine dans un vaste talus - un défi de génie civil que nous allons relever avec enthousiasme ! » Si la satisfaction du client reste la marque de fabrique des Jardins de Try Bara, elle sera, de façon certaine, le moteur de Frèreau.
piscines@frereau.be
BE DESIGN | 113
NiiD
crée une histoire qui vous ressemble Derrière le nom de NiiD, un couple professionnel d’architectes d’intérieur qui capte vos envies et vos besoins : Florence Vincent et Grégoire Beetz nous parlent d’architecture mais aussi de la ville qu’ils ont élue pour vivre et travailler, Namur, empreinte d’une belle qualité de vie.
d’architecture à Manhattan. De retour à Bruxelles, j’ai collaboré avec des agences renommées et me suis rapidement installée à mon compte. Grégoire : « J’ai obtenu mon diplôme d’architecture intérieure & design au CAD à Bruxelles où j’ai également enseigné. Après mes études, j’ai passé une année de stage à Milan dans le bureau AMDL du designer et architecte, « Michele De Lucchi ». J’ai travaillé dans divers bureaux d’architecture, au Luxembourg et à Bruxelles, avant de m’installer à mon compte.
MOTS : AGNÈS ZAMBONI
Comment est née votre agence ? « Nous étions déjà amis. NiiD est né en 2012 d’une belle complicité, composée de tempéraments complémentaires. L‘émulsion de nos univers apporte à chaque projet une grande créativité. Kathleen, notre précieuse collaboratrice, intervient également dans l’élaboration de nos projets ».
P
ourquoi NiiD ? « Nous avons choisi un concept qui fait référence au cocon, dans sa consonance et son graphisme. Nous désirions aussi intégrer la notion de besoin (need en anglais) car toujours à l’écoute de nos maitres d’ouvrage. Nous œuvrons à l’harmonie des espaces et veillons à mettre en valeur l’âme et la beauté des lieux, notamment au travers de l’apport de lumière naturelle, des études d’éclairage, de l’acoustique, de l’équilibre entre les différents matériaux, des menuiseries intérieures, des couleurs. Ces éléments sont essentiels à la mise en scène de chaque espace. Nous accompagnons nos maîtres d’ouvrage, à chaque étape de leur projet de rénovation, d’extension ou de construction, que le projet soit partiel ou complet, tant dans le domaine privé, que dans le secteur commercial (Horeca, retail), médical, ainsi que dans le cadre d’aménagement de bureaux. Quels parcours respectifs avant de vous associer ? Florence : « J’ai étudié l’architecture d’intérieur et le design à l’école Saint-Luc de Bruxelles. Puis j’ai eu envie de découvrir d’autres horizons et j’ai eu l’opportunité de partir à New York et de travailler dans un bureau
Florence Vincent et Grégoire Beetz. Photo : © NiiD
BE PERFECT | NIID
Bar donnant sur une terrasse couverte, dans la rÊgion de Condroz. Photo : Š Olivier Bourgi En collaboration avec Christophe Decarpentrie.
BE DESIGN | 115
Comment rester amis quand on travaille ensemble ? « Le dialogue, c’est la clé pour régler les problèmes qui surgissent, inexorablement. L’écoute que nous offrons à nos clients, nous la pratiquons aussi l’un avec l’autre. Bienveillants, nous sommes embarqués dans le même bateau. Nous visons le même objectif et le sourire des maitres d’ouvrage à l’aboutissement de chaque projet ». Pourquoi avoir choisi Namur ? « Nous sommes tombés amoureux de Namur au travers de nos conjoints respectifs. Nous aimons cette ville qui est en pleine évolution. Notre jeune bourgmestre, Maxime Prévot, très dynamique et impliqué dans le développement notamment numérique de cette ville d’eau, a réveillé le Grognon, un quartier entre Sambre et Meuse, où se construisent des projets culturels, des restaurants, des salles de spectacles, des espaces détente… avec l’Enjambée, la passerelle cyclo-piétonne qui relie Namur à Jambes et atterrit au pied de la villa Balat. Le quartier des Casernes est également en plein chantier et prépare sa renaissance. » Le Golf de Rougemont, une belle aventure ? « En collaboration avec A2architectes, nous avons orchestré la rénovation totale du château et de son restaurant, en passant par la boutique, les vestiaires et les espaces pour les séminaires… Le chef étoilé Pierre Résimont y a installé l’un de ses restaurants, Le Green de l’Eau Vive, ouvert à tous, golfeurs ou non ! Quant au bâtiment, nous lui avons redonné son lustre d’antan. Nous avons mis en relief les éléments anciens et remarquables. Les touches contemporaines mettent en valeur la beauté originelle du manoir et composent des contrastes intéressants. Le resto offre une ambiance très feutrée car nous avons particulièrement travaillé l’acoustique. Et les vues à 180° sur la vallée de la Meuse.
Restaurant Le Green de l’Eau Vive au Golf de Rougemont, table étoilée de Pierre Résimont. Photo : © Olivier Bourgi
Qu’avez-vous fait pendant le confinement ? « Outre nous consacrer à nos 3 enfants respectifs, cette parenthèse nous a permis d’avancer à bureaux fermés sur nos projets. Le secteur de la construction étant à l’arrêt, nous gardions le contact avec nos clients par vidéo-conférences . Comment s’est passée la reprise ? « Notre métier a repris de plus belle. Nous avons ressenti très vite une grosse demande dans le secteur résidentiel. C’est compréhensible au regard de la situation qui a mis le focus sur nos lieux de vie, ses manques, ses possibles embellissements. La même réactivité a été ressentie dans tout le secteur. Quelles nouvelles aventures dans vos dossiers ? « Des projets insolites tel un gîte en pleine nature pour 30 personnes, la rénovation d’un manoir avec des cabanes en bois. Nous essayons de casser les codes du tourisme local, un secteur en pleine révolution. Nous travaillons également sur des projets à l’étranger, en Guadeloupe, des résidences secondaires en France (Côte Atlantique)… Nous sommes impatients d’emménager dans nos nouveaux bureaux début décembre avec A2architectes. Nous avons entièrement rénové une superbe bâtisse de la fin du XVIIIème siècle, située en bord de Meuse, dans le quartier dit ‘’La Plante’’. www.niid.be
Dans un salon de lecture, meuble réalisé sur mesure intégrant un insert gaz (Archifeu), à Jambes. Photo : © François Mainil
BE PERFECT | NIID
Nos œuvres d’art méritent un artiste.
Gaggenau, la différence. Créez votre œuvre d’art avec les nôtres. Les nouveaux fours-combi vapeur et la gamme de fours n’attendent que la griffe de l’artiste. Chaque appareil Gaggenau est conçu de manière unique et fabriqué à partir de matériaux d’exception pour garantir des performances professionnelles. Depuis 1683. Maîtrisez la vapeur: gaggenau.com
BE PERFECT | CLOTILDE ANCARANI
CLOTILDE ANCARANI épate la galerie
Tantôt sculptrice, tantôt peintre, Clotilde Ancarani est avant tout une artiste bruxelloise dont le talent ne cesse de se décliner, en ce compris sur de magnifiques pièces de mobilier. Si vous ne la connaissez pas encore, l’occasion vous est offerte de la découvrir lors de l’exposition qui lui est consacrée chez Arthus Gallery, Place du Châtelain, dès ce 1er octobre. En attendant, elle nous ouvre les portes de son splendide atelier, à un jet de pierre de l’ULB. MOTS : MARINA LAURENT PHOTOS : MIREILLE ROOBAERT
B
elle, grande et distinguée, Clotilde nous accueille en cette matinée ensoleillée dans la cour qui borde l’entrée de la maison où elle travaille, entrepose et s’expose au regard des collectionneurs ou des professionnels qui déjà se passionnent pour elle. Au rez-de-chaussée de la maisonnée, des dizaines de sculptures patientent sous des peintures de grands formats de couleurs tantôt vives, tantôt sobres mais où toujours percole une touche de rouge. D’emblée, son allure fine tranche avec ses œu-vres immenses. Le détail a son importance car c’est là que réside la clé pour comprendre l’essence de son travail, la contradiction ou l’opposition entre ses « sujets » – tous empreints de fragilité naturelle – et le traitement qu’elle leur impose en recourant à des matières lourdes, froides et âpres à travailler. A l’arrivée, une alchimie que l’on pourrait qualifier « d’oxymorienne » tant elle évoque la fragilité féminine du sujet perçue par nos yeux et la dureté et le poids masculins ressentie par nos mains.
B E C U LT U R E | 1 2 1
Symboliquement, ce n’est pourtant pas de l’homme et la femme dont il est question mais uniquement de cette dernière, celle avec un grand F, toutes ces femmes qui à la fois donnent la vie, construisent des carrières, des couples et des familles et qui, alors qu’elles paraissent plus fragiles que les hommes, se révèlent bien plus fortes qu’eux. Pas de revendication « féministe » encore moins conceptuelle derrière son travail, au contraire, Clotilde est une instinctive pour qui l’esthétique est capitale. Déambulant à présent entre les œuvres, elle déroule pour nous le fil de sa création, au départ des sculptures en forme de gouttes d’eau - inspirées par le ventre des femmes enceintes – avant de se lancer dans des « Robes » en bronze de toutes tailles et d’enchaîner ensuite sur des éventails. Plus tard, l’artiste ressentira le besoin de s’attaquer aussi à la peinture, une expression en 2D cette fois mais qui lui permettait de poursuivre plus loin son exploration de la couleur et de la lumière. Dans ses toiles, souvent de grand format, Clotilde Ancarani incorpore par petites touches des éléments naturels (sable, papier, bois, sciure…) et même des petits bouts d’elle-même, comme la dentelle de son propre voile de mariée ou celle de sa grand-mère. Mais qui dit « femme » dit « vie » mais aussi « nature » et c’est ainsi que Clotilde Ancarani se lançait des années plus tard dans les motifs végétaux en s’accaparant tout d’abord une feuille de Ginkgo – l’arbre de vie- pierre angulaire d’un travail sculptural qui cette fois se déclinera en mode « fonctionnel », des tabourets, des tables mais aussi des luminaires et des chandeliers, qui s’enrichiront par la suite d’autres motifs tels les écorces, les branches, des papillons ou des oiseaux. Des œuvres utiles certes mais non moins sublimes et l’on reste coi devant les différents traitements qu’elle réserve au bronze, tantôt étincelant de mille feux, tantôt poli comme du vieux cuir de Russie, là aussi, Ancarani épate la galerie. Et si l’artiste milite pour un droit à vivre « au milieu du beau », pas question de se trahir pour autant, ses pièces sont créées en un nombre limité, 8 exemplaires maximum. Après avoir été exposée au PAD ou au Design Miami Basel l’année dernière, Clotilde Ancarani exposera une cinquantaine d’œuvres à Bruxelles, l’occasion de découvrir ou redécouvrir cette artiste confirmée qui peint comme elle sculpte et sculpte comme elle peint.
www.ancarani.com www.arthusgallery.com
© D.R.
BE PERFECT | JOHN-ALEXANDER BOGAERTS
Qu’est-ce qui fait courir
JOHN BOGAERTS ? S’il est un nom qui, en cette rentrée est sur toutes les lèvres, c’est bien celui de JohnAlexander Bogaerts. A l’origine ? Un fils à papa bruxellois que tout le monde trouvait fort sympathique mais sur lequel néanmoins personne n’aurait véritablement parié. A l’arrivée pourtant, à 49 ans, l’homme vient d’annoncer la reprise du mythique Cercle de Lorraine avec Bruno Pani (Profirst) non sans avoir au préalable révolutionné le modèle du club d’affaires en créant le sien, le B19. Entre tout cela, il lançait même une école de codage, tout en reprenant en main l’hebdomadaire satirique PAN. Enfin et depuis septembre, c’est la radio et la télé qui se sont jetées sur lui. MOTS : MARINA LAURENT
M
ais pour comprendre le succès de John Bogaerts, il est nécessaire de partir de son père Rudy. Un professeur-pédagogue qui récupérait les gosses éjectés du système scolaire pour les préparer au Jury en leur offrant la chance d’avoir le choix de leur avenir, parmi ceux-ci on y trouve même le Prince Laurent. En parallèle, le père dirige l’hebdo satirique Père Ubu. Et c’est dans cette ambiance que naît John, l’aîné de 3 garçons qui passera son enfance entre le quartier du Prince d’Orange et Knokke, un noceur, le genre « star de la bande », surnommé depuis « Le shérif du Fort Jaco ». Le reste ? Pas terrible. John Bogaerts se distingue surtout par son sens de la fête et son beau carnet d’adresses, pas de job sauf d’étudiant depuis ses 15 ans, en un mot, c’était plutôt mal parti. Mis à part Papa et Mamy Georgette, sa grand-mère, non personne ne croyait en lui, pas même lui. A 25 ans tout de même, l’enfant terrible se réveille et, avec son ami John-John Goossens, lance « 4J concept », une petite boîte d’événementiel qui organisait des soirées privées corporate, avant de créer le KNAL, haut lieu des soirées bruxelloises. Parmi leurs clients, Porsche, pour lequel le duo imagine un magazine gratuit pour promouvoir le lancement de la fameuse « Cayenne », l’idée étant alors de photographier du people à côté de la voiture lors de toutes les soirées chics de l’été. Porsche décline, « trop cher comme promo » mais comme l’idée est bonne, les deux
John décident de se lancer, non pas avec un annonceur à 150.000 € mais avec 75 annonceurs à 2.000€, Zoute People est né. Le succès est tel qu’il se déclinera ensuite en Hockey People, Golf People, ArtPeople, Cars People, Charity People. Pour finalement ne garder que les deux premiers. Mamy Georgette le prédisait : « Tu verras, l’événementiel ce ne sera qu’un tremplin, tu iras beaucoup plus loin ! ». Même si John Bogaerts est déjà soulagé de gagner sa vie, il sent qu’à un moment il faudra penser à demain. D’autant qu’il vient de se marier avec Jeanne et que le couple songe à une famille. Mais tout s’accélère en 2007 lorsque Rudy Bogaerts décède inopinément, l’homme laisse derrière lui 3 fils, une école à Uccle et un hebdo controversé « Père-Ubu », qui traine alors 22 procès derrière lui. John reprend le bâtiment avec son frère David, loue les salles de réunions à des entreprises membres tandis que son cadet reprend l’école. Quatre ans plus tard, la Bogaerts international school déménage et John Bogaerts s’associe avec Silversquare pour transformer le bâtiment en espace de coworking. Et alors que le concept cartonne dans toutes les capitales, le duo lui se prend un gros bouillon. 2012, une annus horribilis pour John, un jeune père à qui on vient en plus de diagnostiquer un cancer. Une chimiothérapie préventive durant 6 mois, l’occasion pour lui de souffler et de penser sérieusement à l’avenir. Si les cercles d’affaires n’avaient jamais été son truc,
BE TO BE | 125
le style « mignon de veau sauce aux morilles en écoutant un politique parler le midi », deux événements percutèrent sa trajectoire, non seulement le Cercle de Lorraine avait déserté le quartier Prince d’Orange pour le centre mais surtout le jeune entrepreneur eut vent que le Club rechignait à accueillir des commerçants ou des petits entrepreneurs parmi ses membres, aussi successfull soient-ils. L’idée du B191 était née. La différence ? Pas de lunch le midi, un fee à 600€ et des membres issus autant des TPE2 , des PME3 que les grosses boîtes. Rien de pompeux, de la modernité, ici on « business » à l’heure du breakfast ou de l’apéritif en écoutant les stories et conseils de tous ceux qui ont très bien réussi. Des stars du business, du BEL 20 ou du CAC 40 mais aussi des hommes comme Dany Boon. Bref, du lourd ! « A l’époque, tout le monde me prenait de haut, aucun cercle ne voulait s’associer à mon idée alors je me suis lancé seul, mon rêve était d’atteindre les 500 membres un jour ». Au départ de 280 inscrits, le B19 s’enorgueillit aujourd’hui de compter plus de 1700 membres. Son objectif à présent ? Le double dans 3 ans. Et après s’être attaqué naturellement au Brabant Wallon, Liège et le Luxembourg, cap est ensuite mis sur la Flandre, Gand et Anvers évidemment. C’est grâce à un de ses invités conférenciers, le ministre Jan Jambon qui s’exclamait 6 fois dans la soirée « B19, wat een fijne formule ». Quand à la prochaine étape, elle est déjà prévue, ce sera Paris en mars 2021.
de « PAN »5 . Un mariage réussi, chiffres à l’appui, 2.000 ventes par semaine, pour 1.500 abonnements « Y’a pas à dire Pan est redevenu un très chouette canard » s’exclame son éditeur. C’est ainsi et naturellement que le fondateur du B19 finit lui-même par taper dans l’œil des autres médias, une personnalité hors-norme, de l’humour et un sacré franc-parler, pourquoi s’en passer ? Certainement pas LN24 qui vient de lui confier sa propre émission « The John late show » deux vendredis par mois et pour Radio Judaïca de l’inviter dans la foulée tous les lundis matins sur antenne. Si son père n’aura jamais vu la réussite de ce fils dans lequel il avait toujours cru, Mamy Georgette elle, si. Elle ne manquait pas de le lui rappeler d’ailleurs « Tu vois, je te l’avais toujours dit ». Un peu grande gueule dans les dîners et les réceptions, question réussite, John Bogaerts se la joue très modeste même s’il reconnaît sourire en coin quand on lui dit aujourd’hui « j’ai toujours cru en toi ». De son parcours, il retient surtout deux choses, d’abord que tous les jeunes ont droit à une 2 ou une 3ème chance mais aussi que personne n’échoue s’il a vraiment beaucoup travaillé. A la question de ce qui le faisait autant courir, il ne saurait vous le dire, en revanche, ce qui le touche le plus c’est lorsqu’on lui dit : « Tu sais John, malgré tout ce qui t’arrive, tu es toujours resté le même ».
« Ma chance, c’est qu’on m’en a laissé plusieurs dans ma vie, quand j’étais jeune et que je faisais des conneries mon père lui ne m’a jamais lâché, il refusait de me laisser rater ma vie » résume-t-il aujourd’hui. Une raison qui le poussait à créer l’Ecole 19 en 2017 avec son ami Ian Galienne. L’idée ? Recréer l’Ecole 42 de Xavier Niel (Paris) pour former des jeunes à l’écosystème digital en leur permettant de trouver un job directement à l’issue de leur formation. Du 100% bénévolat pour le duo Bogaerts-Galienne mais surtout du 100% gratuit pour les étudiants, l’école étant financée exclusivement par des entreprises mécènes en quête de ces talents qu’elles sponsorisent. Après 3 ans d’existence seulement, l’Ecole comptera en janvier prochain plus 450 étudiants. « Offrir aux autres la chance que mon père m’a donnée, c’est ça qui me permet de bien dormir la nuit » conclut-il alors. Après avoir abordé le business et l’Ecole 194 , qu’en est-il à présent de la presse ? Un secteur difficile, d’autant plus pour un Père UBU qui en 2007 sent fortement le souffre. A l’époque, tout le monde lui conseille de le vendre sauf Christian Van Thillo, le patron de DPG media, le gigantesque groupe de presse flamand « Quand on a la chance d’avoir un journal, on le garde ! » lui dit-il. Petit à petit, Père UBU remonte la pente et se refait une beauté avant pour John Bogaerts d’acquérir avec Arnaud Van Dosselaer son concurrent et de fusionner ensuite les deux titres pour ne garder que celui
BE PERFECT | JOHN-ALEXANDER BOGAERTS
© D.R.
1. B19: www.b19.be / 2. Très petites entreprises 3. Petites et moyennes entreprises 4. L’Ecole 19 : www.s19.be / 5. www.pan.be
KROPEK - Immobilier 32 Route de Genval – 1380 Ohain
Josip KROPEK Nicolas KROPEK +3 2 (0 )4 7 5 4 5 9 0 3 7 +3 2 (0 )4 8 3 6 0 8 0 0 3 josip@kropek-immobilier.be nicolas@kropek-immobilier.be
w w w . K R O P E K - i m m o b i l i e r. b e
« The Last Overland » Le périple 4X4 d’une jeune aventurière tricolore Un des événements majeurs de cette année automobile, c’est l’arrivée en Belgique, après une longue attente, du nouveau Defender. Pour célébrer cette naissance mondiale, Land Rover a permis à huit aventuriers de rallier Londres depuis Singapour avec un très vieux Def ’. L’un d’entre eux est une Belge, et fière de l’être. Thérèse-Marie Becker raconte ce périple de 18 000 kilomètres ! MOTS : YVES MERENS
BE PERFECT | THÉRÈSE-MARIE BECKER
Photos : © Grammar Production - The Last Overland - Leopold Belanger.
C
ette expédition, « The Last Overland », ce n’était pas votre coup d’essai ? « Pas du tout, j’aime ce qui roule, vole, se déplace de façon marrante. J’ai grandi avec des véhicules agricoles. Le 4X4 est arrivé vers moi en fait. J’ai mieux découvert le vrai franchissement tout-terrain dans une expédition en Roumanie, dans les Carpates. Et de fil en aiguille, les gars de « The Last Overland » m’ont contactée. »
« The First Overland » a amené deux Defender de Londres à Singapour en 1955, cette deuxième édition a fait le chemin inverse, 65 ans plus tard avec les mêmes voitures… « A l’époque, il y avait deux Def’. L’un des deux, appelé Oxford, a été retrouvé sur l’île Sainte-Hélène en 2017. Il était devenu un poulailler ! Il a été rénové pour revenir vers Londres accompagné de deux autres Defender récents. »
Cela a donné 111 jours d’aventures à travers le monde, vous y étiez responsable de la stratégie numérique ? « Oui, je m’occupais de notre présence sur les réseaux sociaux avec du matériel embarqué. J’étais tout le temps connectée. Pour des raisons de sécurité du matériel, on ne disait pas où nous étions en temps réel mais avec un décalage de deux jours. Ce qui n’était pas évident puisque je devais converser avec les internautes qui eux, avaient des infos datées. Idem pour les nombreux rendez-vous que nous avons du organiser. » Vous avez aussi conduit, quel est votre meilleur souvenir de ce périple ? « C’est sans conteste le passage de la Chine « ottomane » au Kirghizistan. Nous avons été bloqués à la frontière pendant 6 heures, avec fouille de nos GSM, etc… Bonjour l’ambiance. Nous sortions d’une zone désertique chinoise avec des chameaux, puis j’ai roulé sur une plaine kirghize sur une route gelée, mais alors pire
B E FA S T | 1 2 9
que nos routes d’Ardennes non déneigées. Le contraste était saisissant. En plus, Oxford n’a pas de bons phares et pas de chauffage, après l’aridité du désert, ça a été une vraie aventure. Ca s’est terminé de nuit, dans un baraquement au milieu de nulle part, à la James Bond, avec les gardes-frontières qui nous ont offert du yak et de la vodka maison dans des verres à pékèt ! » Et la vieille dame a tenu la distance malgré ses 65 ans ? « Ca a été difficile pour elle. Elle a subi de nombreux entretiens. On l’a même rafistolée avec des systèmes D, en lui injectant du gaz de camping. La pauvre Oxford, une de ses roues s’est aussi détachée de l’essieu. Mais elle est arrivée à Londres, en passant par Bruxelles d’ailleurs. » Cela nous ramène à la Belgique, vous y êtes attachée, allez-vous encore la quitter pour d’autres aventures ? « Je suis née d’une mère wallonne et d’un père de Diegem et j’ai étudié en Flandres. Plus Belge que moi, c’est dur à trouver en effet. Là, je suis en train de préparer une expédition en 4X4 de Monaco à la Roumanie pour aller y faire du parapente et du ski tout en rencontrant des populations en difficulté. » Bon vent Thérèse-Marie. www.theresemariebecker.com
© Grammar Production - The Last Overland - Leopold Belanger.
Le nouveau Defender, le franchiseur né Il est enfin là ce nouveau Defender. Beaucoup plus grand, large et haut que son ancêtre, il remplace la légende automobile avec brio et caractère. Les designers lui ont conféré une allure trapue que l’on identifie immédiatement. Le message est clair, c’est du lourd qui peut grimper aux arbres ! En version courte ou longue, 90 ou 110 comme à l’ancienne, il passe partout grâce à son système Terrain Response2. Un geste sur un bouton et voilà que sa hauteur de caisse, son accélération, ses rapports de boite sont modifiés pour pouvoir traverser les pires bourbiers, les rochers acérés ou les chemins enneigés, entre autres. Il peut même franchir des gués de 90 centimètres de profondeur. Le tout, et c’est une énorme différence avec l’ancien, dans un confort de siège premium, où s’étalent par exemple de nombreux écrans aux réglages multiples. Ajoutons une finition exemplaire, une climatisation trizones pour le confort de chaque occupant, des sièges chauffants évidemment, et on obtient un engin qui est le fruit de plus de 70 ans d’expérience de Land Rover en matière de franchissement extrême. A voir aussi dans tous ses états dans le nouveau James Bond, « Mourir peut attendre » qui sort en novembre. © Land Rover
BE PERFECT | THÉRÈSE-MARIE BECKER
NEW F-TYPE
FALL IN LOVE. FAST.
La nouvelle F-TYPE. Coupé ou Cabriolet. 2.0 I4 300 ch ou V8 575 ch. Échappement sport actif. Structure légère en aluminium. Répartition parfaite des masses pour une agilité et un dynamisme parfaits. Imaginez. L’amour au premier regard.
Jaguar Wavre Chaussée de Namur 242, 1300 Wavre T. 010/45.05.65 www.jaguarwavre.be 9,4-11,1 L/100 KM – CO2: 215-253 G/KM (WLTP). Jaguar Care inclus. Prix catalogue recommandé à partir de € 65.100 TVAC. Contactez votre concessionnaire pour toute information relative à la fiscalité de votre véhicule. Informations environnementales (AR 19/03/04) : jaguar.be. Donnons priorité à la sécurité. Modèle illustré équipé d’options et d’accessoires.
Stoffel Vandoorne UNE VIE À GRANDE VITESSE Rencontrer Stoffel Vandoorne, c’est un peu comme baisser la visière de son casque de pilote. Hyper concentré sur sa carrière automobile, notre champion respire la course toute l’année, H24. Il vient d’ailleurs de remporter sa première course en Formula E, le Championnat du monde des voitures électriques, avec Mercedes et est devenu vice-champion de cette discipline prometteuse. Tout en étant engagé en Formule Un. MOTS : YVES MERENS
S
toffel, finalement, la saison se termine bien pour vous, quel bilan en tirez-vous ? « Ah, oui, c’est une bonne saison. Je suis super content pour l’équipe Mercedes dont c’était la première participation en Formula E. A Berlin, j’ai terminé premier de la dernière course, je suis deuxième au championnat pilote. C’est chouette parce qu’on a toujours été dans le coup. » De bon augure pour l’année prochaine, en vue du titre ? « On a eu assez vite une bonne base de voiture, depuis le podium en Arabie Saoudite, je dirais. On a beaucoup de confiance, avec toute l’équipe. On a encore pas mal de boulot, des réglages, etc, mais j’ai un bon feeling pour l’année prochaine. »
B E P E R F EC T | S TO F F E L VA N D O O R N E
On vous le souhaite ! En parallèle, vous êtes aussi pilote de réserve de trois écuries de Formule 1, vous volez d’un calendrier à l’autre… « Ca fait beaucoup de voyages pour moi. En F1, je fais tout comme les pilotes. Les briefing avant, après… Mais je ne pilote pas, c’est dur, ce n’est pas drôle de ne pas rouler, mais c’est le boulot. Je dois être là. » Au cas où quelque chose arrive à un autre pilote, à cause du Covid par exemple ? « Oui. Je ne le souhaite à personne mais je suis prêt à remplacer. En F1, tout le monde est testé Covid tout le temps mais cela peut quand même arriver, comme avec Sergio Perez (NDLR : pilote testé positif et en quarantaine pendant deux Grands Prix en juillet dernier). »
Š daimler
B E FA S T | 1 3 5
Ca vous éloigne beaucoup de la Belgique tout ça, vous y revenez parfois ? « Pas souvent non, j’y étais pour le dernier Grand Prix de Spa-Francorchamps. J’essaye toujours de rester quelques jours de plus. Sinon, dans la saison, c’est compliqué. Je reviens chez mes parents, à Roulers, autour des fêtes de fin d’année. J’y vois les copains, j’aime bien ce coin de Belgique, on n’est pas très loin de la mer. » Chez Be Perfect, on apprécie ceux et celles qui sont des légendes belges. Quels sont les sportifs que vous admirez chez nous ? « Je n’ai pas d’idoles ! J’apprécie Kevin De Bruyne que je suis à la télé. Et je m’entends bien avec Tom Boonen, le cyclisme m’intéresse… » Bon tour du monde Stoffel et rendez-vous dans un an, pour fêter le titre de champion en Formula E. Croisons les doigts.
© daimler
L’EQC, une Formula E pour la route La Mercedes EQC, c’est le SUV tout électrique de Mercedes. Assez proche esthétiquement de son frère à moteur thermique GLC, l’EQC en partage d’ailleurs la plateforme. Par contre, ses deux moteurs électriques produisent jusque 408 chevaux. Cette puissance peut arriver instantanément pour fournir une accélération qui laissera les occupants pantois, surtout s’ils n’ont pas encore siégé dans un véhicule électrique. A l’intérieur, on retrouve les codes de la marque à l’étoile, les grands écrans et l’environnement bien fini, le tout avec une élégance de bon ton. On est bien à bord d’une voiture premium.
Fluctuante en fonction du style de conduite, elle varie de 350 à 410 kilomètres. Mais à part une borne de charge rapide, l’EQC récupère aussi son énergie au freinage. En mode « D Auto », cette récup’ est même calquée sur les conditions de circulation. On peut donc rouler uniquement avec la pédale de droite. Une fois relâchée, pas besoin de freiner, c’est la voiture qui régénère toute seule l’énergie en ralentissant. Un vrai condensé technologique de Formula E cette Mercedes EQC.
B E P E R F EC T | S TO F F E L VA N D O O R N E
Photos : © daimler
Reste « la » question immuable de l’électrique, l’autonomie !
CENTRALE
AMERICAINE
C
M
Y
CM
MY
CY
CMY
K
PIRELLI - GOODYEAR - MICHELIN - BRIDGESTONE - CONTINENTAL - SEMPERIT - ETABETA - UNIROYAL - WMS - RSK
Mécanique - Contrôle de votre véhicule avant le passage au contrôle technique Réparation de vos jantes - Gardiennage de vos pneus Prenez rendez-vous dès maintenant Rue des Mélèzes 77/93 - 1050 Bruxelles - T : +32 2 343 06 59 Du lundi au mercredi de 8h00 à 17h30 - du jeudi au vendredi de 8h00 à 18h30 - Le samedi de 9h00 à 15h00 Eugène Ghijsstraat 33 - 1600 Sint-Pieters-Leeuw - T : +32 2 331 31 16 Du lundi au vendredi de 8h00 à 12h00 et de 13h00 à 17h00 -
www.centraleamericaine.com
a
îtr
e du p n tô
t
e
0 0 1 S AN
B
Si
n ie
nce
192
u
M
info@centraleamericaine.com
1
© Valérie Lade
High Society www.baobabcollection.com
139
SPOTTED BE PERFECT A REPÉRÉ...
LES LIVRES BELGES À DÉCOUVRIR LES EXPOS INCONTOURNABLES LES SAVEURS BIEN DE CHEZ NOUS LES NOUVEAUX PARFUMS ET SOINS À ADOPTER
LISEZ, C’EST DU BELGE !
CARCHITECTURE Thijs Demeulemeester, Thomas De Bruyne, Bert Voet • Lannoo Il fut un temps où un architecte se reconnaissait à sa Saab ou sa Citroën DS. La prédilection des architectes pour les voitures est toujours d’actualité, mais elle a pris un caractère plus hybride. Et si, en théorie, l’architecture et l’automobile sont aux antipodes l’une de l’autre, les sources d’inspiration de leurs concepteurs sont étonnamment proches.
LES AÉROSTATS Amelie Nothomb • Albin Michel « La jeunesse est un talent, il faut des années pour l’acquérir. » Pas de rentrée littéraire sans Amélie Nothomb ! Elle signe son 29e roman qui se déroule à Bruxelles.
LES VIEUX NE PARLENT PLUS Vincent Engel • Ker Éditions Avec 30 % de plus de 60 ans et une population active réduite à la portion congrue, le gouvernement décide d’établir une politique, volontariste mais discrète, de gestion des seniors. C’est ainsi que naissent les VSA, Villages de Santé pour Aînés où, moyennant la gestion par L’État de l’ensemble de leurs biens, les pensionnaires voient leurs besoins quotidiens pris en charge. Mais qu’adviendra-t-il d’eux lorsque leur patrimoine ne suffira plus à financer leurs soins ?
KNOW HOW 40 artisans bruxellois d’exception Prisme Editions Quarante rencontres qui marquent. La rédactrice culturelle Delphine Martens et le photographe Julien Hayard poussent pour vous les portes des ateliers et vous font découvrir l’univers des artisans urbains d’aujourd’hui. Menuisiers, tailleurs de pierre, maîtres verriers… Ils détiennent un savoir-faire ancestral, acquis au prix d’années d’apprentissage et de pratique. Passionnés par la matière, ils ont fait le choix de vivre du travail de leurs mains, discrets résistants à l’âge du digital. Ce fragile know how bruxellois, ils brûlent de le transmettre aux maîtres de demain.
MA CUISINE AVEC 4 INGRÉDIENTS Tome 2 - Pascale Naessens • Éditions Racine TAIS-TOI ! Anne Gruwez • Racine L’auteure nous raconte son métier, non sans humour et une certaine affection, et, au-delà de sa réalité propre, touche à tous les grands thèmes de notre société urbaine. Un livre de réflexion(s) et d’anecdotes de métier par une juge d’instruction au caractère bien trempé.
Pascale Naessens, spécialiste en nutrition, présente plus de 70 nouvelles recettes selon sa méthode qui conjugue low carb, saveur et nutrition. L’ex Miss Belgique approfondit aussi le régime cétogène. Dans le domaine culinaire, Pascale est à la fois une pion-nière, une faiseuse de tendances et une auteure à succès.
MAMAN, JE NE SUIS PAS MORTE Mariela SR • Orion Ce livre, c’est mon histoire mais pas seulement. Une forme de justice pour mettre à l’honneur ma mère biologique et son courage, remercier mon père biologique de m’avoir ouvert son cœur et de m’avoir rendu ma place dans sa vie, un hommage à mes parents adoptifs. Un cri du cœur face à l’horreur du trafic d’êtres humains. Un message aux autorités du Guatemala, mon pays que j’aime profondément : “ Les enfants du Guatemala, cherchent leurs familles biologiques, aidez-nous”. Sortie en novembre.
BE PERFECT
PISTOLET ORIGINAL Valérie Lepla • Renaissance du Livre Le pistolet, ce petit pain rond et doré dont les Belges raffolent, dévoile ici toutes ses facettes gustatives, pour chaque envie, chaque repas, chaud ou froid. Retrouvez dans ce livre les Pistolets Classiques, Originaux et Créations, avec des produits frais et locaux, accompagnés de nombreuses astuces et anecdotes.
LES EXPOSITIONS À NE PAS MANQUER !
02 OCT 20
WARHOL, THE AMERICAN DREAM FACTORY
28
Le Musée de La Boverie, à Liège, accueille le pape du Pop Art, Andy Warhol. Renouvelant la collaboration du musée avec l’agence Tempora, l’expo parcourt quatre décennies de l’œuvre de Warhol (de 1940 à sa mort en 1987) et donne à voir l’étendue de son talent. À travers une œuvre foisonnante, plus que jamais pertinente aujourd’hui, l’exposition se veut aussi le portrait d’une Amérique dont Warhol a su capter l’âme comme nul autre de ses contemporains.
FEV 21
www.expo-factory.be
30 SEP 20
BELGISCH DESIGN BELGE
03
Adam Brussels Design Museum inaugure un nouvel espace permanent dédié au design belge et contemporain. L’exposition est conçue tel un labo sous forme de pop-up. Pour cette première sélection, des objets de la collection de design plastique (la spécificité d’Adam!) dialoguent avec des pièces de design moderne et contemporain de la Fondation Roi Baudouin.
OCT 21
www.adamuseum.be
31 OCT 20
ROY LICHTENSTEIN
07
Le BAM, à Mons, accueille l’une des plus importantes figures de l’art du 20e siècle. À travers une centaine d’œuvres (estampes, sculptures, tapisseries, bannières…) présentées en un parcours rétrospectif lié aux thématiques chères à l’artiste (objets, figures féminines, bande dessinée), le public est invité à découvrir une variété de techniques absolument surprenante.
FEV 21
www.bam.mons.be
SPOTTED
© Benoît Nihant
C’EST DU BELGE ! LES CHIPS DE LUCIEN
© Chips Lucien
Trois cousins agriculteurs namurois, Thomas Cnockaert, Stany Obin et Antoine Van den Abeele, ont décidé de produire des chips artisanales, de haute qualité (4 saveurs sans additifs ni conservateurs), issues de leurs propres pommes de terre. Le résultat est tout simplement addictif ! Ce projet familial ne pouvait porter qu’un seul nom, celui de leur grand-père Lucien. www.leschipsdelucien.be
BENOIT NIHANT Le chocolatier et cacaofèvier liégeois dévoile de nouvelles créations gourmandes à l’instar d’un cookie moelleux incrusté de noisettes et de pépites de chocolat additionnées d’une ganache fondante de chocolat ainsi qu’un praliné maison. Premier défi ? Choisir entre les trois variétés : noisette du Piémont, sésame noir ou pistache d’Iran. Deuxième défi ? Ne pas craquer sur sa pâte à tartiner accompagnée d’un chocolat chaud. Troisième défi et non des moindres ? Ne pas emmener partout ses cakes de voyage : Tout Chocolat, Orange confite & Chocolat, Citron, Cake Noisette & Caramel (juste dingue !). www.benoitnihant.be
© PlusOultreDistillery
LES CUBERDONS LEOPOLD La recette originale du véritable cuberdon ne serait connue que par quelques rares artisans belges. Parmi eux, les Cuberdons Léopold qui dévoilent une nouveauté : leur iconique boîte se pare, en édition limitée, de surréalisme belge et s’habille de symboles de René Magritte: la pipe, la pomme, l’oiseau et l’homme au chapeau melon. Toute le belgitude en une seule bouchée ! www.cuberdonsleopold.com
GIN DE BINCHE Or » lors du New York International Spirits Competition où quelque 30 nations participaitent. Une médaille d’or pour son gin, mais également une autre pour son Plus Oultre Distillery, un bitter pour des Spritz. Au cœur de cette success-story, Jérôme Urbain et son épouse Céline Harvengt, amoureux de gin et de Binche. Un joli jeu de mots qui leur vaudra le titre de Distillerie belge de l’année ! www.gindebinche.be
© Enigma
© Leopold
Le gin belge gastronomique rafle une dixième médaille en décrochant « Double
© Ritchie
© John Janssens
GIN ENIGMA
RITCHIE
OSSA
Quand deux Brabançons wallons lancent un gin 100% bio, distillé dans les Ardennes, forcément on aime ! Un gin aux notes de Bergamote, Yuzu, Ginseng et de pin belge qui plaît autant aux hommes qu’aux femmes, telle est la volonté d’Anthony Gossiaux et d’Arnaud Sartor. A part dans notre réfrigérateur, où le trouve-t-on ? Rendez-vous sur leur page Facebook @EnigmaGinBio et bientôt sur leur site www.Enigmagin.be
L’an dernier, la marque belge de boissons rafraîchissantes avait fait le buzz avec son cola naturel. Cet automne, elle lance son petit frère pétillant : le cola Ritchie zero sugar. Le secret d’un cola savoureux ? Un mélange d’arômes et d’épices, de la noix de cola, de la caféine naturelle, du jus de pommes fermenté non alcoolisé, une touche de jus de citron et du malt d’orge. Pour parfaire la version zero sugar, elle est sucrée avec de la stévia, de l’érythritol et une petite quantité de sucralose. Coca-Cola et Pepsi, attention les Belges ne sont pas remarquables que pour leurs bières ! www.drinkritchie.com
Pierre Indekeu et son cousin Félix ont lancé une limonade belge, bio et énergisante. Son atout ? La Guayuza qui contient naturellement de la caféine qui, en synergie avec l’acide aminé L-Théanine, dynamise le corps tout en relaxant le système nerveux. Ses niveaux d’antioxydants aident à renforcer l’immunité et à prévenir le vieillissement prématuré. Sa production a lieu en Belgique et tous les ingrédients sont issus de l’agriculture biologique. www.ossa-drink.com
BE PERFECT
LES PARFUMS ET LES SOINS À ADOPTER CET AUTOMNE ! COLONIA FUTURA une déclaration d’amour d’Acqua Di Parma à la nature : des accents subtils de vétiver enveloppés d‘une lumineuse explosion d’agrumes, avec la bergamote, le citron et le pamplemousse, et rehaussés par les nuances épicées de la baie rose. 100ml : 122€ . Prolonger le plaisir en prenant soin de votre peau et de vos cheveux. 200ml : 41€
PÉRILLEUSEMENT VÔTRE, la nouvelle fragrance de Gratte-Cie vue comme une psychanalyse. « Qu’on marche sur un fil ou sur la tête, la rose reste la rose,et le oud en abuse ! ». 100ml : 290€. Exclusivement chez Senteurs d’Ailleurs. www.senteursdailleurs.com
DIABOLIQUE GLAÇON répond aux besoins des peaux assoiffées, stressées et fatiguées. Sa gelée cristalline, infusée de petits glaçons, fond en eau pour libérer ses actifs, tout en procurant un effet tenseur immédiat.37,50€ en pharmacie.
TALASSO SCRUB ENERGIZZANTE conjugue les bienfaits de la thalassothérapie et de l’aromathérapie. 27,50€
NINA ROSE de Nina Ricci. La bergamote et le citron se lient à une poire juteuse qui se fond dans la douceur de la fleur d’oranger et de l’essence de néroli, exaltée par une note jasminée, prolongée de muscs addictifs. 80ml : 95,60€
MAN GLACIAL ESSENCE, le pouvoir élémentaire d’un fougère boisé cristallisé par la glace. 100ml : 111€
SHISEIDO : FUTURE SOLUTION LX, Legendary Enmei, une crème antiâge globale d’exception qui agit sur toutes les couches supérieures de la peau, et qui lui procure un éclat exceptionnel. 50ml : 451€. Bénéfiance, Soin Nuit Intensif Anti-Rides, cible l’aspect des rides liées au déficit de sommeil durant la nuit. Réduit les rides profondes et régénère la peau, pour un teint lumineux et reposé. 91€. Vital Perfection, Crème Yeux Lift Fermeté, une crème anti-âge globale réduit visiblement les poches, les cernes et les rides du contour de l’oeil en une semaine seulement. 15ml : 74€ K révèle des facettes inédites de sa personnalité : une facette épicée, un cœur plus sensuel et une base de bois encore plus puissante. 100ml : 117€
PURE MUSC FOR HER, renouvelle et intensifie sa puissance addictive grâce à un bouquet de fleurs blanches, tandis que le cashmeran apporte sa chaleur à la composition. 100 ml : 139€. Exclusivement chez Paris XL. www.iciparisxl.be
AMSTERDAM COLLECTION, la nouvelle édition limitée de Rituals, est le fruit d’un partenariat avec le Rijksmuseum. Une alliance parfumée entre l’Orient et l’Occident, sublimée grâce au yuzu japonais et à la tulipe hollandaise. Gift set : 45€
FILS DE JOIE, sur la peau, sa note est fille de l’ombre mais paradoxalement, elle illumine ! Jasmin, ylang ylang, musc pour un effet irradiant, intime, nocturne. 100ml : 180€
MONT BLANC SIGNATURE joue avec les contrastes en associant la sensualité d’une vanille enveloppante et la facette « propre » des muscs, pour un sillage addictif, chic, délicieusement féminin. 90ml : 85€
SPOTTED
Behind the cover MOTS ET PHOTO : ANTHONY DEHEZ
A
ccompagné de la rédactrice en chef, qui adore mettre en exergue des lieux exceptionnels, j’arrive à l’Hôtel Solvay, sis avenue Louise. Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, il fait partie des grandes maisons de ville de l’architecte Victor Horta. En 1894, Armand Solvay lui avait accordé une liberté de création illimitée pour créer un foyer pour sa mariée. La conservatrice m’apprend que ce fut la première maison à recevoir l’électricité en Belgique. L’escalier magistral m’apparaît tout en contraste : des boiseries et marqueteries flirtent avec des structures métalliques de type industriel. Mon regard se perd dans la beauté des lieux, chaque détail a été travaillé à l’extrême. La lumière filtre de partout, adoucie par la coloration des murs. C’est de bon augure !
BE PERFECT | BEHIND THE COVER
La star du jour vient en voisin. Il s’agit du royal couturier, Édouard Vermeulen, à la tête d’une autre illustre maison : Natan. Pour réaliser un « bon » portrait, je dois détacher la personne du fond et donner un arrière-plan minimal et organisé. De prime abord, le décor ne facilitera pas la tâche. Alors, je commence la prise de vue dans un endroit inattendu : le dessous de l’escalier où Édouard Vermeulen pose sur un fond de marbre clair, tout en gardant dans le cadre le bout de la rampe d’escalier ultra façonnée. Après quelques tests d’éclairage, j’obtiens ma première photo intéressante qui ouvrira l’article consacré au célèbre couturier belge. Une fois lancé dans ce type de prise de vue, une mécanique s’installe : le positionnement du modèle, l’éclairage, la gestion du cadre. Une heure trente plus tard, mon job est fait. Il ne vous reste plus qu’à le découvrir !
NOUVEAU LAND ROVER DEFENDER
CAPABLE OF GREAT THINGS
DÉCOUVREZ-LE MAINTENANT DANS NOTRE SHOWROOM Le nouveau Defender rayonne de puissance, de durabilité et de fonctionnalité. Sous sa silhouette emblématique se cachent des technologies qui le rendent prêt à relever les plus grands défis. À l’intérieur, les détails de finition et le système d’infodivertissement vous permettent de vous concentrer pleinement sur vos aventures. Et parce que chaque aventure est différente, les possibilités de personnalisation sont infinies. Contactez-nous pour plus d’informations.
Land Rover Wavre Chaussée de Namur 242, 1300 Wavre T. 010/45.05.65 www.landroverwavre.be
8,9-12,5 L/100 KM – CO2: 234-283 G/KM (WLTP). Contactez votre concessionnaire pour toute information relative à la fiscalité de votre véhicule. Informations environnementales [AR 19/03/04] : landrover.be. Donnons priorité à la sécurité. Modèle illustré équipé d’options et d’accessoires.
Pensez déjà à votre prochain voyage ! All Ways Cruises, spécialiste belge des croisières depuis 30 ans, propose des croisières maritimes et fluviales dans le monde entier. Nos plus grands atouts ? De petits navires, des itinéraires de navigation uniques, des conférences et un accompagnement en français. Découvrez dès à présent le World Explorer, notre nouveau navire ! SEULEMENT
10%
D’ACOMPTE ET PAS DE FRAIS EN CAS D’ANNULATION* Code: BP10
Appelez-nous gratuitement au 0800 82 550 (du lundi au vendredi de 9h à 18h), envoyez-nous un mail à info@all-ways.be ou contactez votre agence de voyages| www.all-ways.be La sécurité et le bien-être de nos passagers restent notre priorité. Nous assurons la mise en place de mesures adéquates répondant à l’ensemble des critères attendus. *Seulement 10% d’acompte au lieu de 30%. Pas de frais d’annulation jusqu’à 60 jours avant le départ. Action valable jusqu’au 30/11/2020.
BELGIAN WONDERFOOD PLACE RESTAURANT - BAR - CIGAR LOUNGE - OYSTER BAR
Rue Fossé-aux-Loups, 32 B-1000 Bruxelles
Tél. +32 2 217 21 87 www.belgaqueen.be