Au
du
fil
temps
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© Pierre Clévy, Au fil du temps, 2015
L’ATELIER DE GRAVURES
Epreuves d’Artistes de Noiseau
Présente 14 poèmes de Pierre CLÉVY
“Au fil du temps” Sur les thèmes qui lui sont chers : La Nature L’ Amour
Le Temps qui passe …
Ils sont illustrés par les graveurs de l’Atelier : Cécile BOUILLET Nicole CLÉVY
Véronique MIR-NEZAN Sophie STONA
Patrick ZENGUINIAN et l’auteur des poèmes
UN BAISER Un baiser qui rôde… J’aimerais le prendre
Sur mes lèvres chaudes Dit la fille tendre.
Un baiser tout rond,
Ce n’est pas méchant Et c’est toujours bon
A prendre en passant.
Un baiser tout cru… Ah ! Qui aurait cru Qu’il aurait osé Se poser…
Monotype de Sophie STONA
RÊVERIE J’ai rêvé cette nuit que j’étais près de vous
Sous un dais de feuillage où jouait le soleil.
Vous dormiez. J’attendais impatient le réveil
De vos yeux lumineux qui pour moi sont si doux. Mais, les heures passant, est arrivée l’aurore
Dans sa robe de feu et ses parfums de roses.
Je me suis réveillé, mais vous dormiez encore. Je n’ai pu embrasser que vos paupières closes.
Taille d’épargne sur bois de Pierre CLÉVY
ELLE REVENAIT CHAQUE SOIR Elle revenait chaque soir
Dans son imperméable noir Sous le halo d’un réverbère
Jaune comme un soleil d’hiver Le visage blanc sous son fard
Se tenant droite comme un phare. De temps en temps de la nuit sombre Furtivement sortait une ombre Et le halo n’éclairait plus
Qu’un pan de mur sale et écru. Après un peu de temps qui passe Elle revenait à sa place
Sous le halo d’un réverbère
Jaune comme un soleil d’hiver Le visage blanc sous son fard
Se tenant droite comme un phare.
Linogravure de Sophie STONA
QUAND ARRIVE LE DOUX AUTOMNE Quand arrive le doux automne Et le départ de l’hirondelle,
Nue sous sa robe de cretonne
Qu’égaie un ruban de dentelle, Une femme effarée s’étonne :
“Hier, j’étais pourtant si belle ! J’étais à l’âge où l’on se donne
Ingénument au moindre appel !
Mais mon corps encor se rebelle, A la vie encor se passionne,
Veut des bravos et des rappels ! Hélas ! Le temps déjà sillonne
Mon front et ternit ma prunelle,
Fait tomber mes seins de matrone, Touche les mains et les tavelle,
Et mon ventre aussi qui ballonne. Jadis, j’étais jeune et luronne.
De mes amants en ribambelle J’entends encore que résonne
Le timbre du portail rebelle.” Sur son miroir orné de nielle, Voyant sa face de gloutonne,
C’est une femme qui grommelle, Nue sous sa robe de cretonne
Qu’égaie un ruban de dentelle, Tout effarée de se voir telle
Quand arrive le doux automne
Et qu’au lointain le tocsin sonne.
Pointe sèche et eau-forte de Véronique MIR-NEZAN