Jean-Baptiste Aubert
PandĂŠmomium suivi de
Gisant
PandĂŠmomium suivi de gisant
Jean-Baptiste Aubert
PandĂŠmomium suivi de gisant
PANDÉMONIUM 1998-2002
I
Sous l’entraille asservie par la blanche destinée S’enroule l’avenir et ses fils décolorés Que la stèle érigée sous l’égide du mal S’accroupisse docile au beau son du doux râle Un vent lointain déchaîné décrit le teint Du survivant dénudé très tôt atteint Ô songe immortel du hasard fébrile Ombre cristalline au tertre gracile L’ange à l’aile aigrie aiguise encore Sa lame d’or aux reflets gris Qui s’immerge de regrets Empourpre sans raison La roche du vrai L’antre du bon Miséreux Aveu Va
13
La voûte se couvre Le jour est noirci Le peuplier plie Le silence gronde C’est l’orage et ses foudres Qui enflamme ses poudres C’est le feu des grands airs Grondement de tonnerre
14
Course de vagues Choc d’effusions Mousse d’albâtre Flux déferlants
15
Étrange arrivée D’une fée sans courage Le trophée en débris Le visage en furie
16
Dans le fleuve de l’excès Sans scrupules déchaînés Deux cœurs chauds s’entre-déchirent Humanisent le sépulcre C’est Incube et son Succube Enlacés de vie de haine Catastrophe de l’extrême Prostration sauvage et franche Outrance des sursauts Gémissements trop longs Répulsion mensongère Inertie des noyés
17
La parole s’enquiert De la sobre misère S’en retourne là-bas Au miroir trop étroit Filer l’insipide variante Songer l’immanente clarté Sonder l’insensible regard Feinter l’immobile mouroir Un geste et tout s’aligne Appareillage richissime Outrancière menace Du ménage en désastre Ça s’égorge et se tord Plantation de remords
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Capitule la barre Vaisseau fantasme démâté Délaissé au destin Du quai fantôme entraperçu L’arme remue de mort Rendue sans effusion Affable cicatrice Conflit de l’invisible Détour sauveur Du sale précipice Sente secours De la chute fatale Présages d’eau Préfigurés Visages d’air Défigurés
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