Biopic - G. Gelay

Guillaume Gelay

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Textes par Alexandre Alaphilippe

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Guillaume Gelay

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« Dites-le avec des fleurs » répétait sans cesse une réclame disposée sur le parking du fleuriste. Les pétales évanescentes de mes mots n’ont jamais imprimé le papier. J’ai donc volontairement délaissé mon plus beau stylo, pris les ciseaux qui trainaient dans ma trousse et mon encyclopédie botanique pour t’écrire. J’espère que tu arroseras de bienveillance cette missive fleurie.

Je t’embrasse.

Le jardinier.

Dans le maquis qui borde le sentier des écoliers, j’ai fumé ma première cigarette. C’était à la rentrée, l’automne rougissait plus vite que le mégot sur lequel je crapotais. Pour impressionner Stéphanie, j’ai avalé la fumée. Et mes poumons ont pris feu sous ses rires moqueurs qui me tournaient les talons. Je m’étais fait enfumer.

De dépit, j’ai jeté la clope dans ce talus témoin, qui s’est consumé comme ma honte adolescente.

La chaîne Hi-Fi du salon sussure « Mind Flowers » d’Ultimate spinach, et je laisse fondre sous ma langue une aspirine blanche tirée d’un sachet en plastique.

La guitare électrique s’empare de la sève des plantes sous mes yeux ébahis. Leur coeur se met à battre au même rythme que le mien et nous entrons dans une fusion biotanique sensorielle. Toute la nuit, enlacés par le chuintement de la sono, nous polennisons, aux quatre vents de nos retrouvailles végétales.