Cocktail Molotov Sophie Barry’s
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Les sirènes hurlaient, perçant cette nuit qui paraissait tellement paisible quelques instants auparavant... Les forces de l’ordre et les pompiers s’ évertuaient à traverser les ruelles étroites et sombres afin d’atteindre les lieux du meurtre signalé quelques minutes plus tôt par téléphone.
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-1Langoureusement installée sur un transat au bar de la plage de l’hôtel « Las Perlas » ; Chloé sirote sa téquila Sunrise. Le son enivrant d’une salsa rythme ses pensées. Le soleil couchant embrasse cette mer calme et paisible des Caraïbes que Chloé apprécie tant. La légère brise naissante de ce début de soirée caresse son visage, apaisant la chaleur humide et pesante de ce climat mexicain. Quelle paix !... Quelle plénitude !... Chloé esquisse un sourire, se remémorant les pélicans pêchant sereinement parmi les baigneurs quelques heures plus tôt. « Relax, take it easy... », les pensées de Chloé furent interrompues par la chanson de Mika
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qu’elle aimait tant. Cette musique, Chloé l’écoute en boucle à chaque coup de blues, à chaque moment de doutes ou d’angoisses : en bref, c’était son antidépresseur à elle. C’est sans doute pour cette raison d’ailleurs qu’elle l’avait choisie en sonnerie de portable.
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Zut, finies les plages mexicaines et la Téquila Sunrise. Chloé souleva avec peine ses paupières lourdes de sommeil pour se rendre compte qu’il n’était que 2h34 du matin. Mais qui pouvait bien l’appeler à cette heure de la nuit ? Et où avait-t-elle bien pu laisser son portable ? C’était franchement difficile de réfléchir au réveil. Ah si, elle se souvint, elle l’avait laissé dans la salle de bain lorsqu’elle s’etait lavée les dents à peine une heure auparavant : quand elle s’était enfin résolue à aller se coucher. Chaque soir pour elle, c’était le même problème : elle n’irait jamais au lit. Par contre, le matin, dur, dur... Elle était ce genre de personne « couche tard-lève tard ». Enfin là, il fallait qu’elle trouve son téléphone parce que, à cette heure, cela ne peut être qu’important. Vite, elle sortit de son lit et se rua dans la salle de bain sans même prendre la peine d’allumer
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la lumière car les chiffres fluorescents de son radio-réveil et son portable éclairé guidaient ses pas. Qui cela pouvait-il bien être ? Quoi ? C’était Thierry. Etrange qu’il l’appelle. En fait, il s’agissait de l’ex d’une amie de fac. C’est vrai qu’ils s’étaient toujours bien entendus lors des quelques soirées qu’ils avaient passés ensemble à l’époque : restos, pubs, boîtes... Et puis elle se remémora leur rencontre, la semaine précédente dans le parc. Elle baillait aux corneilles affalée sur un banc du parc en lisant un livre de Jean-Christophe Grangé qui l’intriguait énormément malgré la fatigue qu’elle avait accumulée ces derniers temps et Thierry s’était arrêté, net devant elle. Sur le coup, Chloé s’était demandé ce que ce type lui voulait. Mais, en détaillant son visage elle s’était rendu compte qu’elle le connaissait. Lui, un grand sourire aux lèvres avait entamé le dialogue : « Chloé ? Mais c’est incroyable de se croiser comme ça... Comment vas-tu ? » L’air un peu déçu, Thierry s’était rendu compte que Chloé ne se souvenait pas de lui alors il précisa : « Tu ne me reconnais pas ? C’est moi Thierry, tu ne te souviens pas ? Le yacht Club à Nantes, les virées du jeudi...
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- Ah oui, excuses moi Thierry, mais ça fait combien de temps ? Trois ou quatre ans, non ? Et comment va Sandrine ? » Thierry rit de bon coeur. Quel charme épouvantable ! Il était en sueur, il devait sans doute avoir déjà parcouru plusieurs dizaines de kilomètres. Déjà à la fac, il courait chaque matin ce que Chloé n’avait jamais pu comprendre vu son attachement à la grasse matinée. En tous cas, elle le regardait maintenant, admirative devant ce corps musclé et ce visage si parfait. « Sandrine ? Oh, tu sais, ça n’a pas duré très longtemps... Mais toi, qu’est-ce que tu deviens ? Tu aurais le temps de prendre un café ce matin qu’on discute un peu ? - Bien sûr ! » Ils se donnèrent donc rendez-vous à 10h30 au buffet de la gare. C’est clair que ce n’était pas le café le plus sympa de la ville mais étant donné que Thierry venait juste de s’installer ici, il avait semblé plus facile à Chloé de lui donner rendez-vous dans un endroit où elle était certaine qu’il puisse se rendre sans soucis. Chloé avait de son côté décidé de se rendre au rendez-vous à pieds même si cela aurait été beaucoup plus rapide en bus. Elle aimait errer dans les rues de sa ville même si elles lui semblaient parfois sombres et grises. L’air frais poitevin lui
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giflait les joues et lui procurait chaque fois le coup de fouet qui lui manquait. Et aujourd’hui, elle avait bien besoin d’être « reboostée ». En effet, le matin même, elle s’était rendu au journal dès 5h00, comme convenu, afin de remettre un article qu’on lui avait commandé sur la soirée de la veille. Un article « people » comme on peut dire. En fait, il s’agissait d’une cérémonie officielle au Tribunal de Grande Instance afin d’accueillir le nouveau Procureur. Cérémonie BCBG, cela va de soit. Invités « Prout-Prout » ou faisant croire de l’être. Petits fours et champagne délicieux cependant. Chloé n’avait pas mis longtemps à boucler son article dès son retour chez elle. Mais elle en avait assez de ces articles sans fond, si superficiels, et qui remplissaient pourtant la plupart de nos quotidiens. Elle, ce qu’elle cherchait, c’était Le Sujet qui ferait démarrer sa carrière ! Et même si elle concédait que les rencontres qu’elle faisait lors de ces soirées pourraient lui être utiles (avocats, députés, chirurgiens et même des ministres parfois), elle s’impatientait de trouver un vrai sujet et de décrocher la Une ! Ce matin, on lui avait remis son chèque (une belle somme tout de même) mais elle n’était pas dans son assiette. D’abord parce qu’elle s’était levée trop tôt mais aussi parce qu’elle repensait à
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ses projets qui ne se réalisaient pas et ne se réaliseraient peut-être jamais. Si bien que sa rencontre avec Thierry avait été une aubaine. En effet, elle n’avait rien de prévu aujourd’hui si ce n’est aller fouiner à la bibliothèque et ruminer. Thierry tombait donc à point pour lui changer les idées et lui rappeler les bons souvenirs de fac. Chloé, toute à ses pensées, ne s’était même pas rendue compte qu’elle était déjà arrivée place de la gare. Elle regarda sa montre et se dit qu’elle avait dû vraiment marcher d’un pas alerte pour ne mettre que 20 minutes à parcourir la distance qui séparait sa destination du parc. Cette matinée du mois de mai étant particulièrement ensoleillée, elle décida de s’installer en terrasse. De toute façon, même lorsqu’il faisait un peu frais, elle s’installait dehors afin de pouvoir fumer sa cigarette. Avec cette sacrée interdiction de fumer dans les lieux publics, elle avait quasiment abandonné les restaurants, bars et autres endroits du genre pendant les périodes hivernales... Ayant ajusté ses lunettes de soleil (elle avait toujours eu les yeux fragiles malgré leur couleur marron), elle entreprit d’observer les voyageurs qui se pressaient vers le hall de la gare et, bien sûr, ceux qui en sortaient. Elle aimait observer la foule. Elle aimait que les gens soient si différents
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les uns des autres car elle se disait toujours que le monde serait terriblement ennuyeux si nous nous ressemblions tous. Ce qu’elle regrettait souvent cependant, c’était de voir tous ces visages tristes, sans sourire, regardant leurs pieds et fendant les foules dans un but précis : se rendre à la destination prévue et à l’heure programmée. Sans prendre le temps de jeter un regard alentours. Focalisés sur leurs problèmes et leurs chagrins. Alors, quand elle avait la chance de croiser un couple qui se retrouve et s’enlace, ou encore des personnes qui rient aux éclats, elle dégainait aussitôt son appareil photo XPX2ZQ avec zoom ultra puissant et bombardait les heureux gagnants. A cet instant, elle aperçut un couple de septuagénaires, main dans la main, qui s’installait à une table proche de la sienne. Elle ne put s’empêcher de sortir son appareil et de leur demander l’autorisation de prendre leur bonheur en photos. Charmants, les Messieurs-Dames acceptèrent de bon coeur et posèrent amoureusement pour la photo que Chloé promit de leur envoyer s’ils lui téléphonaient et elle leur remit sa carte de visite. Aussitôt ré-installée à sa table, un serveur s’enquit de savoir ce qu’elle souhaitait consommer. Etant donné qu’il lui restait encore un quart d’heure de battement avant l’heure prévu de son rendez-vous, elle se dit qu’elle pouvait commencer
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sans Thierry et qu’il ne lui en voudrait probablement pas. Elle commanda donc un café. Elle sortit son paquet de News et en déchira le plastique avant d’arracher la feuille d’aluminium pour enfin parvenir à obtenir une cigarette. Elle tira une bouffée qui lui sembla être un véritable délice. Il faut avouer qu’elle essayait de réduire sa consommation de tabac et que ça lui était horriblement difficile. En effet, fumeuse invétérée depuis une quinzaine d’années, elle pensait aujourd’hui à sa santé (enfin, par moments) alors... Sa méthode consistait à allumer la première cigarette le plus tard possible dans la journée. Donc, aujourd’hui, le fait d’être debout depuis 4h00 du matin et de n’allumer la première qu’à 10h15 était une réelle victoire. Un sourire aux lèvres, sa tasse à café à la main, elle aperçut Thierry arrivant de l’autre bout de la place. Elle fût une nouvelle fois choquée de tant d’allure et de tant d’assurance ! Sa tenue vestimentaire lui allait à merveille et on eut dit qu’elle venait de chez un grand couturier même si, malgré son élégance, elle n’avait rien de classique ni de « richou ». Elle le regarda, admirative, lorsqu’il se pencha vers elle pour lui faire la bise. Même si elle avait
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apprécié sa vue lors de leur rencontre au parc, elle ne pouvait nier qu’elle se trouvait complètement sous le charme de cet homme. Il sentait merveilleusement bon et attirait les regards féminins. Chloé se sentit flattée d’être assise près de lui. « Comment vas-tu depuis tout à l’heure ? demanda-t-il - Et bien ça va, je me suis baladée un peu en venant ce qui m’a permis de me changer les idées et puis je suis très contente de t’avoir croisé ce matin. Parles-moi de toi ! Que deviens-tu Roméo ? - Roméo ? C’est un nouveau surnom ? - Euh, non, en fait je t’avais baptisé comme ça à la fac à cause de ton physique plus que... enfin bref... mais aussi parce que tu étais un des rares à ne pas changer de petite amie tous les 4 matins... enfin, à ce que j’en sais... - OK, dit-il avec un sourire à tomber par terre, je vois... - Alors, qu’es-tu devenu ? Tu étais en licence de droit non ? - Je vois que malgré les vodkas et autres boissons que nous ingurgitions à l’époque, tu as de bons souvenirs » répondit-il d’un ton taquin... Et puis il lui raconta comment il était devenu avocat d’affaires, qu’il avait fait ses débuts dans le cabinet de son père à Stuttgart et qu’il était principalement en charge des dossiers des clients fran-
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co-allemands vu qu’il était bilingue. Mais bon, il ne voulait pas monopoliser la conversation... et il s’interrompit en lançant : « Et toi pipelette, qu’es-tu devenue ? Dame pipi comme tu disais en riant lors de nos brèves rencontres? As-tu pleins d’histoires glauques à raconter que tu aurais entendues dans ces lieux si intimes que sont les toilettes des dames ? » Chloé avait redressé la tête et Thierry ne savait pas s’il l’avait offusquée. Un peu gêné, il reprit : « Excuses moi pour cette remarque, c’était peut-être déplacé... - Non, non, dit-elle en s’esclaffant, ça m’a seulement surprise que tu te souviennes de mes petites blagues à deux euros. Mais c’est flatteur malgré tout. » Elle entreprit donc de lui expliquer qu’elle était normalement journaliste-reporter-photographe mais que, actuellement, son travail se limitait à parader dans des soirées mondaines, au théâtre, aux inaugurations et autres chimères du genre. Qu’elle se contentait pour le moment d’écrire des articles vides de tous sentiments n’évoquant que les belles tenues de ses dames et les qualités inégalables de ses messieurs de la Haute Société. Même si Thierry ne l’avait pas rencontré souvent à Nantes (à une dizaine de soirées
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peut-être), il avait tout de suite su lire en Chloé ce qui les avait rapprochés. Ils étaient d’ailleurs presque devenus amis au fil de leurs longues discussions. Aussi, il connaissait, son altruisme, son franc-parler, son honnêteté, sa capacité à comprendre tout plus rapidement que les autres. Et puis son envie de vivre pleinement. Donc, il se doutait bien qu’écrire des articles mondains ne devait pas être très épanouissant pour elle. « Si tu n’es pas comblée professionnellement, tu l’es sans doute d’un point de vue plus intime » se permit-il de demander. Il avait toujours remarqué que les hommes se retournaient sur Chloé et son allure si attirante. Elle mesurait 1m60 peut-être 65 mais ses lignes étaient absolument parfaites. Et bien qu’elle ne s’embarrasse pas de chichis dans sa façon de s’habiller, elle avait toujours un truc particulier dans sa tenue qui attirait le regard. Chloé sourit à cette question qui la surprenait un peu car elle savait bien que Thierry ne s’intéressait pas à elle et réciproquement, ils en avaient parlé, il y a quelques années de cela. Mais elle s’amusa à le narguer comme avant. « Serais-tu déçu d’être venu prendre un café si je te disais que je suis mariée et mère de famille ? »
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Un peu surpris, Thierry se souvenant des fameuses boutades de Chloé, lui répondit par la négative puisqu’il en était de même pour lui. Chloé en avala son café de travers et eut du mal à retrouver l’usage de sa voix pour dire : « C’est vrai ? » Une nouvelle crise de rire explosa à la table, ce qui attira le regard des voisins. Echangeant des regards amicaux et pleins de tendresse, ils se dirent l’un à l’autre la vérité. Comme ils le pensaient tous les deux, l’un comme l’autre étaient toujours célibataires malgré tous leurs atouts. Mais ce qui était plus surprenant, c’était qu’ils n’avaient ni l’un ni l’autre d’aventure en ce moment. Le serveur, enfin décidé à venir prendre la commande de Thierry, leur demanda ce qu’ils désiraient. Après avoir consulté sa montre, Thierry commanda un baby. Il était déjà 11h30. Chloé n’avait pas vu le temps passer. Elle commanda donc un martini blanc et ils continuèrent à discuter. « Excusez-moi Mademoiselle, demanda soudain la vieille dame que Chloé avait pris en photo avant l’arrivée de Thierry. Pourrais-je moi aussi prendre en photo votre bonheur s’il vous plait ? » De bonne grâce Thierry se rapprocha et ils posèrent à l’unisson pour la photo. Puis les sep-
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tuagénaires s’éloignèrent, toujours main dans la main. Ils semblaient vraiment alertes et Chloé songea qu’ils devaient sûrement rentrer manger. Pensant au repas, elle entendit son ventre gargouiller et s’en excusa. Thierry, attendri par la gêne évidente de Chloé, lui proposa de déjeuner à deux si ça lui disait ... et comme elle accepta, il la supplia de ne pas lui imposer un sandwich. Après quelques hésitations quant au choix du restaurant, ils se décidèrent pour une pizzéria. Après tout, ce n’était pas un rendez-vous galant mais un repas entre vieilles connaissances. Aussi, Chloé le guida à travers les ruelles et ils se rendirent « Chez Marco ». Il s’agissait d’un tout petit restaurant (une dizaine de tables) rue du Tourniquet mais qui semblait charmant. Dès leur entrée, Thierry se rendit compte que Chloé devait être une habituée des lieux car elle fut accueillie par Marco en personne qui vint lui faire la bise. Ils dégustèrent donc une délicieuse pizza Calzone accompagnée d’un fabuleux Chianti. Chloé exposa ses projets de long en large à Thierry. A quel point les mondanités l’ennuyaient ! Qu’elle avait envie d’écrire des articles de fond, de faire de l’actualité et puis de prendre des photos sur le vif même si cela devait être des choses horribles. En résumé, tout ce qu’elle demandait était qu’on la laisse s’exprimer sur un véritable sujet. Elle savait
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que si on lui laissait sa chance, elle serait capable de décrocher la Une. Thierry en était certain car il savait que la combativité était une des qualités que l’on ne pouvait nier à Chloé. Le repas s’acheva dans des échanges plus anodins sur les faits divers, la politique, leurs goûts musicaux et ils convinrent de rester en contact. Ils s’échangèrent donc leurs numéros de portables ainsi que leurs adresses avant de se quitter devant la façade du restaurant car Thierry avait un rendez-vous de travail. Chloé partit donc à la bibliothèque pour emprunter quelques livres. Grande lectrice aux goûts très hétéroclites, elle passait chaque fois des heures à circuler dans les dédales de la bibliothèque. Mais elle ne repartait jamais bredouille. Cette fois encore, elle revint avec trois livres très différents : un John Gray (depuis le temps qu’elle en entendait parler), le dernier Nicci French et puis le dernier Goncourt. Elle s’installa donc dans son canapé dès son retour et lu toute l’après-midi, prenant juste le temps de grignoter un sandwich au jambon de pays accompagné d’un verre de Ricqlès. Et puis à 1h30 elle se contraignit à se rendre au lit alors qu’elle ne ressentait plus la fatigue due son réveil matinal.
-2Adossé contre le mur d’un vieil immeuble vétuste, l’assassin avait le souffle court. Son essoufflement n’était pas tant dû aux quelques mètres qu’il venait de parcourir tel un sprinter aux jeux olympiques. Non, c’était l’émotion, la montée d’adrénaline : que de sensations ! Il traquait sa proie depuis plusieurs semaines déjà car elle lui en avait tant dit à son sujet qu’il lui semblait le connaître. Sa victime était un homme bon, toujours prêt à rendre service. Il avait bien vécu mais le voir ou penser à lui lui faisait du mal à elle. Et ça, l’assassin ne l’admettait pas !
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