Du noir à la lumière

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Agnieszka Tarka

Du noir à la

lumière





Du noir à la lumière



Agnieszka Tarka

Du noir à la lumière



Notre vie n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Chaque jour nous apporte une occasion de changer une petite chose, d’apprendre une leçon, aussi petite soit-elle, d’ouvrir notre cœur à ceux qui nous entourent et de recevoir les cadeaux du destin, même ceux qui peuvent se résumer dans une bonne tasse de thé. Ou nous pouvons être tristes, perdus dans le chagrin ou perdus tout court. Chaque jour est un autre jour à découvrir. Mais si les jours ne se ressemblent pas, on peut les rassembler en périodes, chapitres ou cycles. Une chose finie, une autre commence, rien n’est figé, tout est mouvement et liberté. Et donc non, il n’y a aucun titre, juste des moments qui s’associent. J’ai bien essayé, mais j’avais l’ impression d’emprisonner les mots et les textes dans une boîte. Moi je veux qu’ ils soient libres, libres de faire écho en vous. Je vous laisse l’occasion de les ajouter si vous le voulez. Ce sera votre titre, ce sera votre texte et moi j’aurais contribué à partager une pensée avec vous et uniquement vous. Vous pouvez même partager vos idées avec moi, j’en serai plus qu’ heureuse. Agnieszka

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Cet autre moi qui, dans les ténèbres du passé , était le moi fantôme



I Le chemin dans le noir



1.1. C’est un bel après-midi comme tous les autres, Je rentre de l’école et la vie semble belle, J’imagine avec mes amies les sauts à la marelle, Pressée de finir les leçons, j’entre dans mon bâtiment. Un bâtiment bien commun et tellement familier, Semble vide et calme comme assoupi dans le temps, Se cachant derrière la porte, quelque chose surgit, La chose m’attrape et me fait peur ! C’est bien la première fois que je vois, La testostérone dans toute sa grandeur. Il était trop tard pour s’en échapper, J’étais la proie et elle le prédateur, De par son toucher malveillant, elle m’a emprisonnée, Incapable de dire non du haut de mes huit années. Avec ses tentacules immenses, fortes et puissantes, Elle réussit à prendre l’innocence de mon enfance, Mais non satisfaite par les choses trop simples, Elle rentre dans mon esprit tel une impure maladie. Quels que soient la force et le nombre des étreintes, Le mal est fait, le poison injecté…

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Pourquoi personne ne m’a pas dit que je pouvais DIRE NON ?!

Je sens le mal pénétrer dans chaque cellule du corps Il gangrène mon âme de répugnante odeur, Me chuchote à l’oreille de son souffle saccadé : C’est de ta faute, tu ne t’es pas opposée. C’est un venin terrible qui a été transmis : Presque indolore, sournoisement la maladie grandit, Passe quasi inaperçue au point de me demander, Si ces jours je les ai vraiment vécus.

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Pourquoi personne ne m’a dit que j’avais LE DROIT D’EN PARLER ?! Pendant des années elle empoisonne mon sang, Jusqu’à ce qu’un jour je me réveille en folie, Mes neurones ne respirent plus et la douleur est Si forte que seule la mort pourrait me libérer. Voilà ce dont est capable l’infecte testostérone : Elle me malmène dans ses marécages, Dans ses sables mouvants m’emprisonne, Enferme mon âme dans une cage.

Mais alors, comment fait-on pour VIVRE NORMALEMENT ?!


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Mais la chance peut se présenter, Si elle n’est pas toute consommée, Sous la forme d’un ange que j’ai rencontré, Tendrement, il me dit de sa douce et petite voix : Tu n’étais qu’une enfant, ne t’en veux pas. Un autre combat commence, celui vers la liberté, Mais aller vers une autre direction Est loin d’être facile, je pensais Que les enfers étaient mon unique maison. Petit à petit, le rêve devient réalité La lumière existe et elle guérit, Délicatement sans me forcer, Elle me rend mon âme et ma vitalité. 17

Certes pour être passé par les enfers de folies, Je ne peux que mieux apprécier la vie, Je comprends aussi qu’il n’y a pas que l’infâme Testostérone, Le monde abrite aussi le bonheur et des hommes Qui peuvent avec leur cœur aimer.


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Il était une fois un petit ange à qui on a appris que son corps pouvait vivre et être sans esprit, Que son corps sert de plaisir pour satisfaire les autres, Que c’est normal et que ça se fait, Qu’ il suffisait juste de ne pas y penser !


1.2. Comment vous dire ce que j’ai à vous dire ? Je me sens seule et abandonnée, Vidée de mes forces et ma vitalité, Car mon énergie m’a quittée. Je la cherche sans arrêt, je l’appelle à l’aide, Mais elle m’ignore, me tourne le dos Invente sans cesse de nouvelles ruses, Pour s’éloigner et m’achever encore plus. La lumière est partie, mais je suis éblouie, Par le noir qui apparaît, autour de moi, Le noir m’opprime, veut prendre possession de moi Mais qui suis-je ? Une folle en liberté ? Comme un animal affamé de mon bien-être, Du bien-être que j’ai commencé à éprouver, Le noir commence à s’en déguster Et petit à petit, il ronge ma vivacité, Que puis-je faire pour l’arrêter ? J’ai peut-être besoin de dormir un peu ? Juste m’allonger, fermer les yeux, Et faire semblant que tout va bien, Faire semblant que quelqu’un est là, près de moi.

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Oui, car, ça, je sais bien faire, Faire semblant de vivre et de penser, Faire semblant d’aimer et de pleurer, Faire semblant de mourir et aussi d’exister. Toute ma vie n’est que mascarade, Je ne suis rien, Maintenant, je sais que la bête était tapie, Au fond de mon esprit, Et n’attendait que le bon moment, Pour me noyer dans son poison.

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Je ferme les yeux et c’est bon de se dire, Que ce sera pour la dernière fois, Qu’après je n’aurais plus à penser, Je n’aurais plus à faire semblant d’être moi.


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Le petit ange a bien fait ce qu’on lui a dit. Il a bien mis toutes ses émotions de côté. Jusqu’au jour, où celles-ci s’accumulant dans un coin de son esprit n’avaient plus de place dans cet endroit devenu trop petit et ont inondé son corps pour le noyer dans de douloureux ressentis.


1.3. Je ne suis plus qu’un cri D’intérieur. Étouffé par tout ce qu’on m’a pris De bonheur. Seule avec moi-même Ma lumière est blême. Mon soleil s’éteint Et je cherche une issue, en vain. 22

Qu’on me comprenne : Je suis lasse d’attendre Que quelqu’un vienne Mon cœur prendre. Je voudrais tant l’offrir Pouvoir ne plus souffrir Je voudrais rallumer ma flamme d’amour Pour qu’elle puisse brûler pour toujours. Où est donc passé ce chevalier Qui m’attendra sur le palier Avec dans ses mains Son cœur, d’amour rempli plein.


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Le petit ange sentait bien qu’ il y avait une autre vision de ce qu’ il a appris. Un autre amour, une autre façon d’ être approché… Mais, à ses yeux, les visions restaient des rêves qui ne pourraient jamais devenir réalité.


1.4. Je regarde devant Je regarde derrière Et je ne vois rien Mes chemins ont disparu Je suis totalement perdue Je ne sais où aller Je me sens seule et abandonnée Car mon aimé (père) s’est envolé 24

Seule avec moi-même Je peine à voir une direction Agenouillée sur le sol Accablée par la douleur Je ne réussis qu’à crier : « Mais qu’est-ce que je lui ai fait ?! » Une tempête de colère Envahis mon corps et mon esprit : « Jamais plus je ne veux être abandonnée ! » Et quand je n’ai plus de forces De vivre le chaos dans ma tête Quand je m’écroule, épuisée Et le vent commence à se dissiper J’aperçois petit à petit


Du noir à la lumière

Loin tout au bout Cette lumière pleine d’espoir Qui attire mon regard Je vois à nouveau ma voie Qui se dessine devant moi Et j’entends les anges me souffler Leur chant à mon esprit : « Lève-toi et avance sur le chemin de ta liberté »

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