Colin Henry Brice Andlauer
Le Tour en Tête à Tête
Le Tour en Tête-à-Tête Colin Henry & Brice Andlauer
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SOMMAIRE 9
Préface
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Prologue
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Le Tour de France
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Épilogue 87
Biographie 89
Remerciements
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PRÉFACE
Je suis canadien et je fais Le Tour de France à ma manière. En autostop, avec mon sac à dos et en camping, toujours chez l’habitant. Ce matin là, je prenais la direction d’Aléria. J’avais décidé de partir avant le départ de la première étape, pour ne pas être pris dans les embouteillages. Je tendais le pouce au bord de la route à l’extérieur de Porto-Vecchio, quand tout à coup j’ai vu deux personnes venir vers moi avec une caméra.
J’aime bien les Français. Chaque année, je suis accueilli chaleureusement. Je fais du camping chez l’habitant, et tous les ans pendant un mois je n’ai jamais besoin de payer un hôtel. Souvent, je suis invité à partager la table, à prendre une douche ou un repas… il y a beaucoup de générosité. Les français sont des gens très conviviaux. Ils partagent leurs vies avec moi, leurs soucis, leurs problèmes… Une fois un monsieur m’a raconté comment sa femme est partie avec un autre homme avec tout Brice m’a expliqué qu’ils faisaient un reportage sur les gens du l’argent qu’ils avaient. Ça ne l’a pas empêché de me faire poser Tour de France. Ils m’ont posé beaucoup de questions. Et à ma ma tente chez lui et de me m’offrir à boire. grande surprise, ils se sont sincèrement intéressés à mon projet d’autostop sur le Tour de France… que je fais presque chaque Le Tour de France nous offre l’occasion d’oublier nos problèmes. année depuis neuf ans. Ce fut une rencontre agréable, je me C’est toujours un moment de joie très agréable pour moi. Et je sentais en confiance. crois que c’est aussi le cas pour la majorité des Français. Chaque année, je me demande si le stop va marcher, surtout pour un monsieur de 70 ans. Et chaque année, ça marche. En Corse, j’ai rencontré des gens formidables, qu’ils viennent de l’île, du continent, ou d’ailleurs…
Préface
Robert dit le bienheureux.
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PROLOGUE
Un siècle ! Les années passent, et toujours la même effervescence. Cent ans que, année après année, des cyclistes sillonnent les quatre coins de la France au mois de juillet. Un rendez-vous fédérateur autour d’un sport clivant et polémique. Malgré les suspicions de dopage, la publicité à outrance, les évolutions logistiques et mécaniques, les supporters se massent par millions sur les bas-côtés des routes de l’Hexagone.
Le Tour de France est plus qu’un événement sportif, c’est un voyage. Un voyage à travers l’un des pays les plus riches et complexes du monde, que nous avons souvent encore du mal à comprendre. En nous plaçant systématiquement sur les bas-côtés, ce périple était l’occasion pour nous de sonder nos compatriotes, de récolter leur avis sur l’état de la France dans la période charnière qu’elle traverse. Un voyage repose sur des rencontres, dans cette démarche vers l’autre naît la découverte. C’est cet aspect là que Les retransmissions ne se comptent même plus : un milliard nous avons souhaité donner au Tour de France. et demi de téléspectateurs accrochés à leur poste de télévision à travers le monde suivent chaque mouvement de pédales. Ce Durant les trois semaines de cette, déjà historique, centième qui en fait le troisième événement sportif le plus suivi au monde, édition, nous sommes partis à la rencontre de notre pays, avec seulement devancé par les Jeux Olympiques et la Coupe du cette course comme seule limite. Monde de Football. Nous avons voulu comprendre ce phénomène, dont on entend parler tous les ans, ou qu’on voit passer sous nos fenêtres, qu’on le veuille ou non. Nous nous sommes arrêtés là où il y avait des transats, des barbecues, des déguisements, ou simplement des curieux. Nous avons voulu savoir ce qui les avaient réuni, attiré, éloigné de chez eux, en voiture, en camping-car, à pied ou en vélo.
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En route !
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le tour de france
À Porto-Vecchio, la douce effervescence précèdant les jours de fête s’est emparée des rues. Les fanions multicolores sont accrochés aux fenêtres, les rues bloquées laissent les piétons prendre possession de l’espace. La moindre place se transforme en apéritif géant au coucher du soleil. Au milieu de ce pétillement populaire, l’église tient un rôle rassembleur. Accompagné de l’abbé local, l’évêque d’Ajaccio a fait le déplacement spécialement pour l’occasion. Il va bénir le départ de la Grande Boucle, une coutume perdu six ans plus tôt.
Le Tour de France
Un cortège de quelques fidèle suit les deux religieux rend à pied sur la ligne de départ. Mais ce matin là, pas de dossards ni de pédaliers lorsque résonnent les chants religieux au milieu des bannières publicitaires, des voix déformées par les mégaphones et des stands de dégustation. Seul Christian Prudhomme, le directeur du Tour, a fait le déplacement avec quelques élus locaux. Aucun sportif n’est là pour écouter l’extrait de l’évangile sur le respect du corps, référence à peine déguisée au dopage et à ses risques.
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« La France est perpétuellement en train de renier son passé. Au contraire, pour aller de l’avant, elle doit l’accepter. L’Église est en perte de vitesse. Dans une société de plus en plus individualiste, c’est normal. Notre pays traverse une crise de la transmission. Cela est intrinsèquement lié à la perte des racines que nous vivons en ce moment. Les médias s’intéressent à ce qui est spectaculaire. Or, le mal est spectaculaire. Cela donne une image tronquée de la Corse. Pour une fois, on parle positivement de nous. » Père Constant et Évèque De Germay.
porto - vecchio
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