Maux d’amour Sana Elpida
Maux d’amour
Sana Elpida
Maux d’amour
Préface
Qu’est-ce qu’on peut bien raconter dans la préface d’un recueil de… de… de quoi d’ailleurs ? De poésie ? On peut pas dire que je sois une poète ou alors une avant-gardiste affranchie d’absolument toutes les règles fondamentales de la poésie ! En fait, moi, à la base, je voulais écrire des chansons, mais j’ai une voix abominable, et par pur égoïsme je refuse de voir mes textes chanter par quelqu’un d’autre ! On est bien loin du roman ou de la nouvelle, pourtant mes textes racontent tous une histoire, mon histoire. Il semble que mon ouvrage soit quelque peu autobiographique ? Peut-être bien que oui, cet enchaînement absolument pas réfléchi, mais tellement logique, de brefs moments de ma vie c’est en quelque sorte mon autobiographie. Il faut que je vous dise à la base, tous mes textes n’étaient pas faits pour être lus par quelqu’un d’autre que moi. C’est un peu comme si je vous invitais à lire des passages de mon journal intime. Un joyeux bazar, sans fil conducteur apparent, pourtant il yen à bien un mes émotions. J’ai choisi de vous faire entrer dans mon monde en exposant mes « maux d’amour » déjà parce que je trouve le jeu de
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mots sympa ! Mais plus sérieusement parce qu’à mon sens il n’y a rien de plus personnel et à la fois universel que l’amour. L’amour est partout, et touche tout le monde à des degrés différents. J’en suis l’exemple parfait, au quotidien d’apparence je n’ai rien d’une grande romantique, et pourtant dans l’intimité seule face à ma feuille, je laisse couler mes mots, et ils décrivent inlassablement mes maux, mes maux d’amour. L’amour, ça rend un peu bête, surtout quand on est jeune ; on est plein de certitudes, on pense tout connaître, et notre âme sœur, en chaque coup de cœur on croit la reconnaître. C’est stupide mais c’est magique, j’espère ne jamais perdre cette innocence sentimentale, cette inconscience amoureuse qui m’a portée jusqu’à présent. Je suis celle que je suis aujourd’hui, parce que j’ai été celle que j’étais hier. En relisant chacun des textes que j’ai réunis pour ce recueil, je me suis retrouvée au moment même où je les ai écrit, pourtant certains ont déjà quelques années. Mais j’ai ressenti l’espace d’un instant la force des certitudes que j’éprouvais à l’époque, la passion, la haine, la tristesse, bien que toutes ces émotions soient passées. Moi qui déteste lire les préfaces je me retrouve à en écrire une ! J’espère qu’elle est pas trop barbante ! Et puis si au lieu d’appeler ça une préface j’appelais ça un avant-goût, ou un mode d’emploi ! Certains textes ont des titres, leur lien n’est d’ailleurs pas toujours évident mais lui aussi est bien là comme le fil conducteur ; et d’autres non ; pas que je sois à court d’inspiration, mais pour moi un titre, ça amène le lecteur dans une certaine direction. On
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annonce la couleur en quelque sorte, on met l’accent sur un élément qui peut paraître insignifiant mais qui, j’en suis sûre, influe pourtant sur le jugement des lecteurs. C’est mon histoire ou plutôt mes histoires d’amour, que je vous raconte dans ces pages, mes failles que je dévoile, et pourtant je nourris l’espoir que vous vous reconnaîtrez dans mes joies, dans mes peines, dans mes souvenirs, dans mes espoirs. C’est la lumière qui crée l’objet, ce sont donc les lecteurs qui créent les auteurs. L’écriture n’a d’intérêt que par la lecture, qu’elle soit privée ou publique. Écrire c’est partager avec les autres, avec soi-même. Écrire c’est avant tout être égoïste, tout en pensant aux autres. C’est comprendre que la solidarité n’a d’intérêt qu’à travers l’individualité. Mais je m’égare quelque peu. J’ai toujours écrit avec passion, et j’espère que vous serez sensible, si ce n’est à mon talent du moins à mes nobles émotions.
R emerciements
Je dis merci : À mes parents qui m’ont aimé en premier et pour l’éternité. À toutes les personnes qui ont de près ou de loin inspiré mes textes. À ceux qui m’ont blessé, qui m’ont fait souffrir, qui m’ont fait grandir, À celui qui pendant longtemps a été ma muse bien qu’aujourd’hui l’attention que je lui ai porté m’amuse, celui à qui j’ai dédié tant de lettres, mon amour le plus artistique, ma plus grande sagesse pour qui j’ai commis tant de folies, mon Petit Con. À Mouchoir qui m’a appris qu’il fallait parfois oublier pour avancer. À Cheima, la sœur que je n’ai jamais eu, témoin de mes innombrables peines de cœur, qui m’a toujours répondu peu importe l’heure, et à qui je souhaite de trouver l’âme sœur. À l’amour de ma vie, celui qui occupe mon cœur aujourd’hui et pour toujours, et qui cette fois j’en suis sûre est mon âme sœur (la vraie) S.
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Simplement moi Mon cœur est dur à charmer Qu’il soit question d’amour ou d’amitié Trop de coups durs Trop peu ont pris des détours pour le quitter Trop triste pour le bonheur Pas suffisamment pour le malheur J’erre sans épaule sur laquelle pleurer Pourtant j’en aurais des choses à confier Pour ça que j’ai noirci des pages et des pages Sans avoir la réussite pour mirage Certains souvenirs me hantent Pas le genre qui se chantent Mais plutôt qui vous rongent en silence Qui alimentent vos souffrances Parfois je crois entendre sa voix Reconnaître son rire Mais je me rappelle que les tombes ne parlent pas En parler me ferait souffrir Alors je fais mine d’oublier Je sais qu’aujourd’hui seules les prières pourront les aider Enterrer un enfant plein d’avenir Et un parent porteur de souvenirs Je ne trouve pas mes larmes Et beaucoup en font un drame Comme si je ne ressentais rien Que de l’enfer j’avais pris le chemin J’ai fait pas mal d’erreurs Et des comptes je redoute l’heure
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Fou rire illusoire une enfant s’amuse au square Souvenir dérisoire une ado s’enfume au square Pleine de contradictions tout me gène Surtout les questions. De l’amour à la haine, il n’y a qu’un pas Que j’ai trop souvent franchi sans peine Je me demande pourquoi le bonheur se paie ? Sur son prix bien souvent on se tait En choisissant d’être aimé J’ai gagné en sérénité Renoncer à aimer À laisser mon cœur parler Au final il s’est attaché À celui que j’ai sélectionné Peut-être que dans le fond il m’était destiné Parfois j’aimerais retrouver ma spontanéité Savoir simplement pleurer Arrêter de cogiter Derrière les sourires hypocrites Arrêter de décrypter Une larme une simple larme Pour me prouver que j’ai une âme J’ai jamais su déclarer ma flamme Les sentiments étaient pour moi une chose infâme J’aurais voulu te dire que je t’aimais Que sans toi plus rien n’allait Que j’avais besoin de tes bras Que j’avais besoin de toi Mais lui m’a relevé quand toi tu ne me voyais pas Et pour ça j’ai juré fidélité contre mon cœur et sa volonté.
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Pressentiment J’ai peur de ne plus avoir le temps, De me réveiller en hurlant, De me dire que tout est de ma faute en y repensant, Je suis sûre qu’on a eu notre chance pourtant, À chaque fois qu’on se parle, C’est pour se rappeler comme c’était bien avant, J’ai tenté de t’effacer de mon présent, Nos souvenirs me rattrapent constamment, Mon cœur a peur, c’est la fin qu’il pressent, Des clashs on en a eu 100, Je suis lâche, t’es distant, Je me rassure en me disant que j’ai le temps, T’as peur aujourd’hui je le comprends, On s’est connu en mentant, Entre les non-dits et les coups de gueule, On n’a jamais connu le répit, Aujourd’hui j’ai peur de me retrouver seul, Peur qu’elles te veuillent pour elles seul, Je ne suis pas prête, De nos bons moments, je ne peux porter le deuil. Dans un excès d’orgueil, Je ferai mine de t’ignorer, Seul témoin de ma peine se recueille, Larme à l’œil, je te souhaiterais les pires maux, J’ai mal en écrivant ces mots, Sans raison tu m’as tourné le dos, Hier encore je disais :
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« En rêvant de lui je vise trop haut » Aujourd’hui je me dis que t’es un cadeau foireux, Depuis que je te connais, Dans ma chambre tous les soirs il pleut. Ça t’amuse d’être désiré de toutes parts ? Tu finiras seul et sans rempart, J’espère ne plus être là pour le voir. Souvent j’aimerais me confier, Mais qui pourrait croire que j’aime un idiot, Que je l’aime au point de m’oublier. Je ris en posant ces mots. Trop dur pour moi de te dire je t’aime, Pour ça que quotidiennement, Je te répète à quel point je te haine. Je sais que mes questions te gênent, Ma mélancolie il faut que je la freine, Si la vie te porte un coup, Je ressens deux fois la douleur, Je donnerai sans hésitation ma vie pour la tienne, C’est bien ça qui me fait peur.
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Sans titre 1 Des souvenirs discrets, un amour abstrait, une amitié naissante, Au départ de l’histoire, on ne se connaît pas plus que ça, On se croise 100 fois par jour sans même se dire bonjour, Et puis sans trop savoir pourquoi, sans trop savoir comment On se retrouve pausé ensemble. On parle de tout et de rien, surtout de toi car de moi, de ma vie, je ne dis rien, Tu te la racontes, t’es un mec en place, tu brasses, t’as la classe ! Mais tout ça n’est qu’une façade, t’as beau être fort je vois tes faiblesses, Et même si ton sourire est charmant qui sait quel sentiment il cache vraiment ? Ne m’en veux pas si j’ai l’air loin, ce n’est pas que je ne ressens rien, Seulement que de l’amour je n’attends plus rien. Dans le fond on se ressemble. Si fort et si faible, quand le cœur se blesse et se tait Il souffre à la longue il s’y fait. Masquant nos peurs, nos torts et nos sentiments, On se cache derrière la raison ou la dérision, Prétextant chercher la perfection, On s’ignore à tort ou à raison, Nos cœurs sont en perdition, Vu qu’on ne sait pas les écouter, On ne sait pas aimer.
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