Merci à Pascal, Anne, Fanny, Béatrice, Emily et à tous ceux qui nous ont soutenues et accompagnées dans cette aventure.
Cette histoire se déroule au temps où la Terre ne reconnaissait plus son propre reflet dans un miroir. Un nuage de poussière grise de gaz toxiques envahissait l’atmosphère et rendait l’air irrespirable. Les rivières, chargées de mercure, d’acides et polluants divers dégageaient des odeurs nauséabondes. Plus aucun homme n’osait y tremper le bout d’un doigt, et même le gros orteil refusait d’y plonger un ongle !
Les fleuves charriaient quantité de conserves rouillées, de bouteilles et de produits chimiques aux noms bizarres. Les poissons désertaient leur lit en file indienne, s’entassant dans des camps de fortune. Dans les mers, des îles d e plastiques blancs se formaient et chassaient la banquise.
Les légumes et les plantes tentaient de trouver quelques nourritures dans les sols noirâtres, contaminés. Ils s’adaptaient et prenaient des allures de monstres ; ainsi choux à grosse tête, carottes à poils, poireaux à plumes poussaient dans les rares potagers.
Les fleurs avaient été les premières à porter plainte. — Cela ne peut plus durer, avaient-elles décidé, lors d’une réunion mondiale. — Cette vie-là n’est plus possible ! Désertons cette maudite planète ! Depuis, nul ne savait où elles se cachaient, en attendant des jours meilleurs.