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Et demain, comment sera Genève?

FRANCESCO DELLA CASA

Architecte cantonal Et demain, comment sera Genève?

Quand Francesco Della Casa est nommé architecte cantonal en 2011, il répond à une attente importante de la part des professionnels du secteur. Les enjeux sont déjà grands alors et n’ont jamais cessé de l’être au cours de la décennie qu’il vient de vivre, à ce poste. Aujourd’hui, il est face à une Genève qui doit faire grandir son offre de logements tout en proposant une qualité de vie pensée responsable et vertueuse. Plan directeur cantonal 2030, histoire urbanistique de la ville d’hier à aujourd’hui, bilan de 10 années au service de l’architecture… pour nous parler du passé, du présent et du futur, Francesco Della Casa répond aux questions de Bien Vivre.

La Tour Opale à Chêne-Bourg.

© Architectes Lacaton et Vassal

© Etat de Genève – DT © Musée d’art et d’histoire Genève

Vous êtes architecte cantonal depuis 10 ans, quel bilan en faites-vous ? Quand j’ai été nommé à ce poste, je l’ai ressenti et le ressent encore comme un honneur. Mon rôle est différent de celui de mes confrères dans les autres cantons suisses. Contrairement à eux, je n’ai pas de collaborateurs, j’ai zéro franc de budget et je ne suis pas directeur du service des bâtiments. La Loi sur la fonction d’architecte cantonal stipule que celui-ci conseille le chef du département et le Conseil d’Etat pour tout ce qui a trait aux grands projets urbanistiques et de logements. Je suis également sollicité pour proposer des solutions aux éventuels conflits entre politiques publiques, et à Genève, cela ne manque pas! Ce rôle, défini par une loi, est donc particulier et entraîne que, depuis 10 ans, je suis en lien direct avec le conseiller d’Etat chargé du département du territoire. J’en ai connu 3 et j’ai eu le privilège que tous m’aient fait confiance. Pourtant lors de ma nomination, on ne me voyait pas durer plus de 6 mois à ce poste qui était vacant depuis des décennies. Néanmoins, 10 ans plus tard, je suis toujours là!

Aujourd’hui, Genève est tournée vers le plan directeur cantonal 2030. Comment c’est construit la ville d’hier à aujourd’hui ? En 1444, un retable de Konrad Witz, qui offre une vue très précise de la rade, peut être considéré comme l’œuvre fondatrice de la culture urbanistique de notre canton. En 1535, des persécutions déchirent la France et l’Europe, pour y échapper une enceinte fortifiée est construite autour de la ville. Elle sera démolie en 1849 après un vote populaire. Pour moi, Jean-Jacob (James) Fazy qui est à l’initiative de cette démarche va, de plus, ouvrir la ville grâce à l’opération des Bergues. Un ouvrage qui reste un modèle, cette rade est incroyable de clairvoyance! Au tournant du siècle s’amorce un changement d’échelle: le développement de la ville de Genève s’étend au-delà de son territoire politique et touche les communes voisines. C’est la promesse d’une vision régionale qui annonce l’amorce d’une planification du territoire cantonal dans sa totalité. Puis arrive en 1936, un plan directeur régional qui distingue trois types de surfaces non bâties, considérées comme un patrimoine collectif qu’il convient de préserver d’une urbanisation débridée: les surfaces réservées à l’agriculture, les surfaces publiques et les sites à classer. Ce plan, aujourd’hui encore, est une référence. Si jusque-là, tout a été dans le bon sens, on a évité le pire, en 1966, avec un plan qui faisait la part belle aux axes routiers et qui voulait implanter des autoroutes au cœur même de la ville. Heureusement, le plan directeur de 1975 marque une rupture, en se donnant pour objectif de trouver une forme de circulation adaptée à la ville plutôt qu’une ville adaptée à la circulation, en développant les transports en commun. L’effort est donc porté sur l’amélioration des routes principales existantes et la planification de l’autoroute de contournement. En 1989, le premier plan directeur à être réalisé selon les objectifs de la Loi

© Etat de Genève – DT

fédérale sur l’aménagement du territoire (LAT), est animé par trois principes. Le premier vise à maintenir l’équilibre entre la ville et la campagne. Le second souligne la nécessité de maintenir la diversité des secteurs primaire, secondaire et tertiaire, en proposant une densification des zones industrielles existantes et l’agrandissement de la zone industrielle de Plan-les-Ouates. Le troisième se fixe pour objectif de maintenir les travailleurs dans le canton en augmentant la part de logements sociaux et collectifs dans le parc immobilier, tout en protégeant la part existante de celui-ci répondant à ces critères. Pour finir, du plan directeur adopté en 2001, dit Genève 2015, naissent deux principes: le développement durable et la dimension transfrontalière. En ce qui concerne les transports, le plan directeur envisage la réalisation de CEVA. Voilà, en un bref survol, comment se sont structurés le territoire et les réseaux. Autant d’initiatives qui aident également à mieux cerner les enjeux du Plan directeur cantonal Genève 2030.

Priorité est mise dans le plan directeur cantonal 2030 sur la densification. Comment cela se traduit-il au centre-ville ? Le concept vise en priorité une « urbanisation vers l’intérieur », en poursuivant la densification des secteurs déjà bâtis. Depuis plusieurs décennies, le canton de Genève mène une politique d’utilisation optimale des zones à bâtir afin d’obtenir un développement urbain compact et dense qui favorise le report modal vers les transports publics et les mobilités douces et permette de préserver le plus possible les espaces agricoles et naturels. Cet effort constant et soutenu porte ses fruits: en comparaison intercantonale, la densité d’occupation du tissu bâti par la population et les emplois est une des plus élevée de Suisse. La densification des zones à bâtir est également une condition du respect des objectifs cantonaux de production de logements, en particulier de l’habitat à caractère social, et elle favorise la mixité sociale, générationnelle et fonctionnelle. A titre d’exemple, le PAV constitue une des extensions du centre urbain actuel par mutation et densification de zones industrielles et ferroviaires : une densité forte, voire très forte, est visée dans ce secteur, très bien desservi par les transports publics, tout en accordant les surfaces nécessaires aux équipements et aux espaces publics de quartier et d’agglomération. Dans les autres quartiers centraux existants, les surélévations contribuent également à densifier le centre urbain.

Architecturalement, pour vous que sera Genève dans 10 ans ? Ce qu’elle ne sera pas selon moi, c’est une ville où l’architecture serait trop « bling bling », tape à l’œil. Je l’imagine rester dans la même veine qu’aujourd’hui, c’est-à-dire discrète à ce niveau-là. Pour moi, la tour Opale à Chêne-Bourg a donné le la, elle est un modèle qui va fixer le niveau des qualités exigibles pour les futurs projets. Voilà comment j’imagine Genève dans 10 ans!

Un acteur engagé en faveur d’un développement du territoire harmonieux

Fondé en 1967, le bureau Favre+Guth est aujourd’hui un acteur incontournable de la place genevoise. Quelle que soit l’échelle des projets qui lui sont confiés, il est toujours resté sur la même ligne pluridisciplinaire en proposant une approche contextuelle de l’architecture au service de la qualité. Portrait d’un bureau résolument tourné vers l’avenir.

Depuis plus de 50 ans au service de l’architecture Né en 1967, de l’association de deux architectes genevois René Favre et Antoine Guth, c’est en 1986 que Patrice Bezos reprend seul le bureau, après y avoir évolué comme architecte puis associé. Dans une optique de durabilité et de pérennité des activités, il s’associe à Fabio Ricchetti puis à Jean-Claude Péguet (retraité depuis le début de l’année). Depuis 2015, c’est une nouvelle génération d’architectes qui a rejoint l’équipe dirigeante en la personne de Nabil Oulhaci et Daniel Margari. Aujourd’hui, fort de 45 collaborateurs et de 2 apprentis, le bureau poursuit la tradition initiée par les deux fondateurs en érigeant le dialogue en culture d’atelier, ceci afin que chaque membre du team, peu importe leur fonction, puisse garder une relation privilégiée entre tous. Avec plus de cinquante ans d’architecture à son actif, c’est plus d’un million de mètres carrés construits, reconstruits ou rénovés et peut-être dix fois plus de surfaces conceptualisées et de projections spatiales pas encore formalisées!

Une approche qui s’inscrit dans le temps La pratique de Favre+Guth se fonde sur la confrontation entre un programme opérationnel et une analyse fine des spécifiés du territoire considéré. La synthèse des caractéristiques du lieu et des demandes, souvent incomplètement exprimées au stade de l’avant-projet, instaure un dialogue entre les architectes et le Maître de l’Ouvrage. A ce stade, le projet devient une œuvre commune qui oblige à la recherche d’une cohérence de langage et l’expression d’une unité entre la structure des espaces et la manière dont l’ensemble se présente pour, au final, amener à une architecture qui parle mais ne crie pas. Au-delà des enjeux programmatiques et de la fonctionnalité optimisée d’un bâtiment, l’atelier d’architecture s’attache plus que jamais à répondre aux désirs de durabilité et de nature que souhaitent les habitants. Toutes ces contraintes sont aussi des supports positifs à une réflexion et un engagement enthousiaste qui guident son activité.

Villa Prairie – Villa Lac – Maisons Individuelles – Collonge-Bellerive La genèse du projet réside dans l’intention particulière portée aux paysages et à la topographie qui place le site en situation de promontoire dominant les eaux du lac Léman. La villa de 355 m2 située sur la partie supérieure de la parcelle possède une architecture dont l’inspiration vient du mouvement américain du XIXe : prairie school. Cette architecture travaille sur le rapport des formes dans le paysage et un équilibre des lignes horizontales et verticales dessine les façades, permettant le dialogue entre intérieur et extérieur. La villa Lac de 360 m2 se veut volontairement compacte et minérale, afin d’instaurer un équilibre presque naturel dans un site largement végétalisé. Au nord, le projet fait preuve d’humilité dans son contexte, il apparaît comme un volume simple aux ouvertures mesurées garantissant l’intimité du voisinage. Au sud le volume se libère, cette seconde séquence marque l’apparition de larges ouvertures, ainsi le paysage lacustre apparaît comme une continuité de l’espace intérieur.

© Hélène Maria

Quartet – Construction d’un ensemble multi activités – Genève Implanté sur le site de l’ancienne usine Hispano-Suiza, dans le quartier des Charmilles, le projet Quartet est dédié aux activités industrielles, artisanales et tertiaires. Délimité par les rues de Lyon, de Bourgogne et la route des Franchises, ce complexe multi-activités est composé de la rénovation surélévation d’un bâtiment existant dans lequel est installé la HEAD et de onze nouveaux bâtiments interconnectés par les étages et organisés autour de trois spacieuses cours intérieures. L’ensemble des édifices de cinq à six étages, regroupe 40% d’activités artisanales, 25% d’activités high-tech et 35% d’activités administratives et commerciales (dont un hôtel). L’accès des véhicules lourds se fait par la rue de Bourgogne longeant la «rue» intérieure le long des bâtiments pour sortir sur rue de Lyon. La construction se fait en quatre étapes, la première comprend la construction des bâtiments Q1 et Q2, la seconde, la transformation surélévation du bâtiment existant, la troisième, la construction des bâtiments Q3, Q4 et Q5 (hôtel Meininger) et la dernière étape les bâtiments Q6 à Q11. Tous les bâtiments sont rendus bruts et au gré du preneur. L’hôtel Meininger se situe entre une auberge de jeunesse et un hôtel, avec des chambres confortables et des espaces communs pour petits budgets. Ce sont des chambres doubles classiques ou multiples, de style dortoirs. Meininger permet d’accueillir des familles ou des groupes, mais également des voyageurs d’affaires. L’hôtel totalise 104 chambres sur 5 étages. Le traitement architectural des façades varie en fonction de l’espace auquel elles font face. Celles qui donnent sur les cours, avec une texture lisse en métal et en verre, apparaissent très légères et contribuent à créer une atmosphère douce, alors que celles donnant sur l’extérieur, en béton fibré, présentent un aspect plus structuré, à caractère nettement plus urbain. De larges portiques sous les immeubles nous permettent de faire la liaison entre les rues bruyantes et chaotiques et les cours intérieurs calmes, intimes et protégées.

12 bâtiments 59 341 m2 de SBP 3 cours intérieurs 7 niveaux 2 sous-sols 350 places voitures 50 places motos 290 places vélos

© Hélène Maria © Hélène Maria

© Hélène Maria

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HEAD – Rénovation-surélévation d’un bâtiment – Genève Situé le long de la rue des Franchises et aux angles avec la rue de Lyon et la rue de Bourgogne, ce bâtiment, anciens ateliers d’Hispano-Suiza, conçu en 1934 par l’architecte Pierre Cahorne puis modifié dans les années 1940 par l’architecte Jean Erb, est venu compléter le regroupement de la HEAD (Haute Ecole d’Art et de Design de Genève) sur son nouveau campus des Charmilles. Au vu de ses qualités architecturales, c’est le seul bâtiment conservé dans le cadre du projet Quartet. La rénovation de l’enveloppe extérieure avec la suppression de volumes externes et aménagements intérieurs hétéroclites a permis de remettre à jour la structure statique originale. L’objectif était de redonner un maximum d’espace aux futurs ateliers de la HEAD. Outre la création d’un noyau de distribution central, le bâtiment a été surélevé de deux niveaux avec une structure et façade métallique où le langage architectural reprend les lignes du bâtiment existant. Une extension en sous-sol avec un patio permettant l’apport de jours extérieurs sous l’esplanade existante est venue compléter cet espace en contrebas de la rue des Franchises. L’escalier principal, prolongé en lien avec la surélévation, voit ses deux derniers niveaux se terminer dans une boîte en verre laissant pénétrer la lumière.

© Hélène Maria

Les Arases – Ensemble contemporain de 7 résidences de trois niveaux – ChêneBougeries Imaginé par le cabinet d’architecture Favre+Guth, le projet se situe dans le quartier résidentiel de Conches, où la masse arborée existante est l’un des grands avantages des lieux. Elle génère deux groupes d’immeubles dans la composition générale. Afin de renforcer le lien entre les éléments construits et naturels, le choix a été fait d’offrir une architecture dynamique, façonnée grâce à un décalage entre les étages qui fait naître des terrasses et des parties en saillie dont l’articulation détache des vues individualisées sur l’extérieur. Grâce aux différentes orientations, ce jeu volumétrique assure une intimité sans aucun vis-à-vis et préserve le contact visuel avec la nature environnante. Le choix des matériaux se veut sobre et discret : béton, verre et métal s’alternent afin de marquer les interactions des volumes, sans excès au niveau chromatique, avec des tonalités à faible impact sur l’environnement naturel. A l’intérieur, la logique de l’organisation spatiale suit un critère d’adaptabilité qui permet de répondre aux besoins des familles désireuses de réunir plusieurs appartements en un seul.

Les 57 appartements sont généreux, accueillants et inondés de lumière naturelle, offerte non seulement par les grandes baies vitrées mais aussi par des patios arborés, deux paramètres qui procurent véritablement la sensation d’être en pleine nature et qui sont un atout majeur de ces logements. Au cœur de ces 7 immeubles R+2, on retrouve différentes typologies de logement de 3 à 7 pièces. Un étage en sous-sol est dédié au parking avec 114 places de parking voitures, 8 places visiteurs et 8 places motos. Aucune place de stationnement n’est prévue hors-sol dans le but de conserver un maximum d’espaces verts et ainsi de ne pas mixer la circulation piétons/voitures.

Route des Acacias 25 • CH-1227 Acacias-Genève www.favre-guth.ch • communication@favre-guth.ch Tél. +41 22 827 02 20

© Hélène Maria

© Hélène Maria

L’innovation et l’exigence

Rencontre avec Pierre Ambrosetti, architecte de renom et fondateur du cabinet du même nom basé à Vésenaz. Homme de grande culture et d’une créativité incroyable, il élabore chacun des projets qui lui sont confiés de façon unique cherchant à intégrer un style différent tout en l’adaptant à l’environnement et à la demande de son client. Entouré de 6 architectes de talent, son cabinet est devenu incontournable sur la place de Genève.

Immeuble de logements à Anières.

Une conception esthétique dans le respect des multiples contraintes Largement inspiré par le mouvement rationaliste italien des années 30, la vision esthétique, la conception d’espaces, la volumétrie et le design des bâtiments sont des éléments primordiaux. «Je ne fais jamais deux fois la même chose. Chaque projet est réalisé en adéquation avec l’environnement, les contraintes du site et le cadre légal », explique-t-il. Pour ce faire, son atelier travaille en étroite collaboration avec des bureaux d’ingénieurs spécialisés. De plus, lorsque l’architecte débute les démarches de conception et administratives du permis de construire, son équipe pré consulte les services de l’Etat, afin de s’adapter au cadre légal, à l’aménagement du territoire, à la densité et aux données environnementales, toujours plus exigeantes.

L’architecture vécue comme une aventure humaine L’aspect relationnel et le rapport de confiance sont des éléments primordiaux pour Pierre Ambrosetti. «Dans le mandat privé, il y a un caractère émotionnel. Il faut expérimenter, comprendre et satisfaire chaque client ». Le bureau privilégie alors l’échange et le dialogue, ce qui lui a permis de développer un vrai rapport de confiance avec les maîtres d’ouvrage. Et c’est une partie de son métier qu’il aime! «La relation humaine est une expérience passionnante. Nous échangeons et construisons avec des interlocuteurs extrêmement variés ce qui nous permet de comprendre de multiples univers».

Les Résidences de Satigny : l’adéquation à un plan localisé de quartier A partir d’un plan localisé de quartier, ainsi que d’un projet conçu par un confrère, le maître d’ouvrage s’est rapproché de notre atelier afin de matérialiser son projet de 25 logements à Satigny. Le maître d’ouvrage a donné l’occasion d’exprimer ses sensibilités en fonction du cadre légal de la zone de développement 4 B protégée. Notre bureau d’architectes a déposé des autorisations complémentaires en consultation avec le service des Monuments et des Sites. La volonté était de concevoir une enveloppe durable par l’utilisation de la brique en terre cuite, d’optimiser la performance énergétique tout en s’intégrant dans une commune rurale. Outre cet exercice architectural, l’optimisation des typologies en y intégrant la contrainte d’un plan financier de l’OLO, a été un véritable défi. L’atelier PA SA était responsable de l’exécution en partenariat avec le bureau Pillet SA pour la direction de travaux. Cette organisation tripartite maître d’ouvrage, architecte, direction de travaux s’est déroulée en bonne intelligence avec une conscience des contraintes liées au respect d’un plan localisé de quartier.

Immeuble de logements à Anières.

Immeuble de logements à Anières : le dialogue avec le paysage Dans un site à forte déclivité entouré de terres agricoles, au sein d’une zone de construction village, la qualité du lieu consistait essentiellement en l’intégration d’un volume relativement massif, s’intégrant à la limite de la campagne. Le bâtiment profitait également d’une position exclusive offrant un panorama sur le lac et le Jura. Le maître d’ouvrage désirait des lieux de vie que l’on peut qualifier de luxueux. L’architecte a conçu un volume articulé, offrant des rapports intérieurs et extérieurs intimes et qualitatifs en fonction des orientations visuelles tout en respectant l’environnement. Toujours dans l’esprit d’une matérialité de l’enveloppe en adéquation avec les performances environnementales et la volonté du maître d’ouvrage, la pierre s’est imposée... L’intégration du volume bâti dans le site, ainsi qu’une densité construite inhérente à la zone, a déterminé une implantation et un bâtiment assez profond ouvert sur quatre façades. Une circulation verticale distribuant trois appartements par étage a contraint l’architecte à hiérarchiser d’une manière rationaliste l’apport de lumière en fonction de l’affectation des pièces: séjour, chambres. Le résultat est un bâtiment compact respectant les contraintes du programme et s’intégrant dans un site unique.

Spa After The Rain, Route de Florissant, à Genève : faites l’expérience Le défi n’était pas simple... Dans d’anciennes surfaces administratives, au rez-de-chaussée d’un bâtiment des années 80/90, il fallait concevoir une ambiance inspirant la relaxation, l’intimité et le bienêtre! L’objectif du maître d’ouvrage était d’offrir à sa clientèle exigeante des soins personnalisés dans une ambiance parfumée favo-

Spa After The Rain à Genève.

risant la relaxation. La réussite de ce projet est le résultat d’un programme réfléchi par l’exploitante, d’un dialogue permanent entre le maître d’ouvrage et l’architecte et bien évidemment la prise en compte de la structure atypique de ce rez-de-chaussée. Dans cette période troublée par un virus, le concept After The Rain offre des espaces individuels préservant tous les codes sanitaires afin que le client puisse «lâcher prise» dans un espace de soin offrant hamman, douche, intimité, senteur, sérénité...

Modena Cars.

Modena Cars : l’adaptation Cette concession automobile de voitures d’exception s’est vue, sous l’impulsion du constructeur, dans l’obligation de poursuivre son évolution en intégrant dans sa conception la transition écologique. En effet, le passage à l’hybridation impose au réseau commercial une transformation, tant dans les ateliers mécaniques que dans les espaces de vente. La concrétisation de ce projet sera réalisée en bonne intelligence avec la Direction de Travaux, BEG SA (Bernasconi Entreprise Générale SA). Le challenge pour notre atelier a été de mettre en adéquation «le corporate» de la marque avec le contexte de la concession existante. Là encore, notre atelier a su imaginer des espaces alliant les aspirations d’une marque, d’un espace et d’un homme passionné, M. Gino Forgione.

Habitat groupé de quatre logements à Margencel.

Habitat groupé de quatre logements à Margencel : Le « Rubicube » Dans un site limitrophe d’une zone forêt, d’un terrain d’une géométrie atypique, l’objectif pour notre atelier a été de créer quatre logements de standing en offrant par la même des espaces de vie lumineux, privatifs et qualitatifs pour les futurs propriétaires. L’architecture présentée s’inspire d’un mouvement rationaliste des années 30, allouant des formes qui mettent en évidence des fonctions liées au site. Notre maître d’ouvrage a fait confiance à maintes reprises à notre atelier d’architecture et nous a guidé dans son objectif commercial nous faisant à nouveau confiance dans l’organisation des typologies.

Pierre Ambrosetti Architectes SA

Ch. du Vieux-Vésenaz 50A Case postale 6 CH-1222 Vésenaz Tél. +41 22 309 39 39 Fax +41 22 309 39 38 info@pierreambrosetti.ch www.pierreambrosetti.ch

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