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à 41 RDV : Amour, Elliott Armen, Attention le tapis prend feu Mad Foxes, Arnaud Le Gouëfflec...
RDV
«PÉCHERESSES ET FEMMES FORTES»
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ADAM ET ÈVE, SHÉHÉRAZADE, MAJNOUN ET LEILA... CES RÉCITS MYTHIQUES PERMETTENT DE COMPRENDRE LES FAÇONS D’AIMER EN ORIENT ET OCCIDENT, DÉCRYPTE ÉDITH JOSEPH, COMMISSAIRE DE L’EXPOSITION « AMOUR » À DAOULAS.
onde chrétien et monde musulman ont toujours dialogué et se sont influencés. Une relation qui s’observe notamment par le prisme de l’amour…
Les récits mythologiques et religieux permettent de lier Orient et Occident. Par ce biais, il est possible de se demander comment ces cultures ont pu se croiser pour mâtiner la relation amoureuse. Et lorsque l’on s’intéresse aux écrits, on en vient forcément à parler de la Bible, de la Torah et du Coran. C’est dans ces textes que l’on raconte pour la première fois ceux qui s’aiment, comment et qui aimer…
Forcément, Adam et Ève forment le premier couple auquel on pense...
Oui, car cette image de la femme pécheresse, qui doit enfanter dans la douleur pour se repentir, a régi les relations amoureuses en Occident durant des siècles. Ce qui est intéressant, c’est que tout n’est pas si manichéen : l’homme a également souffert de cette idée, de ce carcan judéo-chrétien, où l’acte amoureux était uniquement encouragé dans un but de reproduction. Ce qui n’enjoint pas au plaisir charnel.
L’exposition traite ce sujet par l’art : une façon de montrer comment les artistes ont contourné ces contraintes ?
Tout ce qui touche au corps a longtemps été un tabou absolu. Mais la nature humaine a toujours trouvé des subterfuges pour contrecarrer les interdits expressifs. On voit notamment aux 16e et 17e siècles des représentations de jouissance. Des tableaux et des dessins qui représentent l’extase de Sainte-Thérèse, de Saint-Antoine... Certes, il s’agit d’une extase spirituelle, mais il est intéressant de noter que les artistes se sont appropriés quelque chose de religieux pour représenter leurs envies de corps qui exultent.
En Occident, les clichés sur l’amour en Orient sont tenaces…
L’Occident pense avoir révolutionné l’idée de romantisme avec Roméo et Juliette, de William Shakespeare, en 1597. Mais dès le 11e siècle, le monde arabo-musulman a déjà produit des histoires semblables : Majnoun et Leila notamment, ou encore Shirin et Farhad. Sans oublier les contes des Mille et Une Nuits avec Shéhérazade qui ont influencé le romantisme occidental à partir du 17e siècle. Souvent, les Occidentaux pensent à l’amour oriental par le fantasme du harem qui est certes une réalité historique, un espace où la parole des femmes était bridée et où les unions contraintes. Mais la littérature arabe et persane regorge de personnages féminins qui refusent les codes. Citons aussi Salomé qui réclame la tête de Saint-Jean-Baptiste, Dalila qui coupe les cheveux de Samson, Cléopâtre qui affaiblit l’énamouré Marc-Antoine… Des récits mythiques de femmes fortes qui se sont invités dans l’art.
Recueilli par Brice Miclet
Du 4 juin au 5 décembre à l’abbaye de Daoulas
RDV
BÉBÉ FOLK
LAURÉAT DES INOUÏS, LE MALOUIN ELLIOTT ARMEN FAIT FIGURE DE BELLE PROMESSE LOCALE.
Tremplin de la scène française organisé par Le Printemps de Bourges, Les iNOUïS a sélectionné 33 groupes et artistes pour son édition 2021, parmi lesquels deux représentants bretons : Barbara Rivage (lire Bikini n° septembreoctobre 2020) et Elliott Armen, tout jeune folkeux de 21 ans, originaire de Saint-Malo. « Elliott est mon vrai prénom, un hommage de mon père fan de musique et qui a beaucoup contribué à mon éducation musicale. Elliott Smith a d’ailleurs été le premier artiste qu’il m’a fait écouter quand j’étais tout bébé, très précisément le morceau Waltz #2, de l’album XO. J’ai été biberonné de folk ! » Le daron doit être particulièrement fier de son rejeton aux influences “elliottsmithienne” : Sufjan Stevens, Andy Shauf ou Adrienne Lenker, la leader de Big Thief dont il voue une grande admiration. « Armen en revanche est un nom d’emprunt pour marquer mon côté breton dont je suis pas mal fier. J’ai sillonné l’Europe plus de deux ans en woofing avec mon ukulélé et ma guitare sèche mais mes inspirations principales sont à trouver chez moi sur les bords de Rance où je me suis réinstallé. » S’il n’a pour l’instant révélé que deux prometteuses compositions (Hide your pain et Helium balloons), Elliott Armen est déjà bien entouré. En plus de l’accompagnement précieux du manager Guillaume Depagne, ancien de Universal et Pias (« l’album est prévu pour cet été si tout va bien »), il s’est attaché les services du tourneur parisien Super et est soutenu localement par La Nouvelle Vague à Saint-Malo. Belle dream team pour un projet solo. R.D
Le 10 juillet à Jardin d’été à Saint-Malo
SCOTCHANT
DR Trois années après L’Oiseleur, le quintet parisien Feu! Chatterton est revenu cette année avec Palais d’argile. Un troisième album, produit par Arnaud Rebotini, qui fait la part belle aux synthésiteurs rétro et vieilles machines, comme sur l’entêtant single Un Monde nouveau. En live le 14 juillet aux Vieilles Charrues à Carhaix, le 1er août au festival Au Pont du Rock à Malestroit, le 11 novembre aux RendezVous Soniques à Saint-Lô.
ARTY CHAUD
DR
ATTENTION LE TAPIS PREND FEU : ON TIENT LÀ LE NOM DE GROUPE LE PLUS IMPROBABLE DE L’ANNÉE.
« C’est un délire, une private joke qui date d’une résidence musicale au cours de laquelle il y a vraiment eu je crois un départ de feu – mais tout petit, hein – sur un tapis. On cherchait un nom de groupe à ce moment-là et… paf, Attention le tapis prend feu était né. » Voilà pour le brainstorming lexical improbable de ce duo non moins improbable psycho-rigolo (ou débilorégressif, c’est selon) composé de Clara Descazals et Martin Mahieu, amoureux dans la vraie vie et complices musicaux depuis le premier confinement. Elle, originaire de Châteauroux, est étudiante aux Beaux-arts à Rennes et a monté en parallèle un projet de « théâtre d’objets musicaux » (Maison Carton). Lui, étudiant parisien en musicologie, évolue par ailleurs dans un groupe garage obscur (Dégat Déso). Un combo arty avec à peine plus d’an d’expérience mais déjà un EP et un album (Potion Vadrouille), sorti il y a quelques semaines et entièrement clipé sur fond vert et en DIY. Tout à l’arrache mais avec un état d’esprit bien jouissif. « On joue un peu comme j’aime dessiner : avec des formes rondes et des couleurs vives, analyse Clara. Sur scène on se déguise, on a des synthés à gogo et des jouets en plastique. » À la croisée des chemins entre Salut c’est cool, Hot Chip et le spectacle de Noël de ta nièce. Parce que la vie est une fête ! R.D
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CHENAPANS !
DE L’ANONYMAT DE LA SCÈNE POST-PUNK NANTAISE AU SHOW DE JIMMY FALLON, L’IMPROBABLE TRAJECTOIRE DES MAD FOXES.
Jusqu’au 8 mai dernier, les Mad Foxes étaient un groupe local un peu coté mais pas trop, connu seulement des initiés de la scène post-punk. Le trio nanto-angevin (Lucas le frontman et Elie le bassiste habitent à Nantes, Arnaud le batteur vient du Maineet-Loire) n’avait certainement pas le profil a priori pour être programmé dans le fameux The Tonight Show, l’émission de Jimmy Fallon. Et pourtant, l’incontournable présentateur US a bien fait la promo du deuxième album du groupe, Ashamed, sorti en avril dernier, avant que les trois petits Français ne jouent leur titre phare, Crystal Glass, en live (ou presque : un clip réalisé à l’arrache pour l’occasion a remplacé l’enregistrement sur le plateau de l’émission). « On avait déjà eu le grand bonheur que ce morceau soit diffusé à la radio de Seattle KEXP. De ce qu’on a compris, Fallon nous a écoutés par hasard, a adoré, a shazamé et a demandé à sa production de nous contacter. Quand on a eu ce coup de fil nous indiquant que Fallon nous voulait
Yohan Gerard dans son show, on a vraiment cru à une blague ! » C’est pourtant bien réel pour ces “renards fous”, groupe voisin musicalement d’Idles, Shame et Fontaines D.C, fondé en 2016 et qui voit sa trajectoire décoller de manière inattendue. « On a été programmé dans la foulée pour une session live KEXP qui sera diffusée en août. Une reconnaissance encore plus grande que Jimmy Fallon ! » R.D
Le 3 juillet à l’Échonova à Saint-Avé
«C’ÉTAIT MIEUX APRÈS»
DR Rendez-vous théâtral (mais pas que), le festival Lyncéus déboule cet été pour sa 7e édition. Avec comme thème « c’était mieux après », un fil rouge que cinq dramaturges émergents (Théophile Dubus, Laurène Marx, Béatrice Bienville, Ella Benoit et Adèle Gascuel, photo) ont suivi pour leur création. Parmi celles-ci : Pour un temps sois peu, pièce sur le quotidien d’une femme trans ; Sirène et son pitch surréaliste (l’histoire d’Ariel, mi-femme micabillaud) ; ou encore le road-trip sous LCD Alors, la Forêt. À cette prog’ qui dépote, conférences, concerts et ateliers viennent compléter les réjouissances. Du 18 au 27 juin à Binic-Étables-sur-Mer.
À L’ABORDAGE
Jérôme Sevrette
LE BRESTOIS ARNAUD LE GOUËFFLEC PASSE À L’ATTAQUE AVEC TROIS ACTUS À SON AGENDA.
L’ORAGE
Artiste multidisciplinaire, Arnaud Le Gouëfflec a sorti il y a un an L’Orage, un album qui, définit-il, « relie la chanson en français et le rock, avec des éléments de krautrock et un soupçon de black métal ». Les musiciens l’ayant accompagné (Régis Boulard, John Trap, Olivier Mellano et Thomas Poli, photo) vont poursuivre l’aventure sur scène le temps de quelques concerts.
Le 2 juillet à Hydrophone à Lorient
UNDERGROUND
Compilation de ses chroniques publiées avec Nicolas Moog dans La Revue Dessinée et enrichie d’une centaine de planches inédites, Underground est une BD qui « raconte la vie et l’œuvre de grandes figures de l’histoire du rock : le jazzman cosmique Sun Ra, le compositeur SDF Moondog, la déesse de la mort Nico… Notre panthéon personnel. »
PIRATE PATATE
L’artiste brestois participe aussi au spectacle jeune public Pirate Patate avec notamment Delgado Jones, John Trap et Chapi Chapo. « Sur scène, on est tout un équipage et on joue la comédie pour les 4-10 ans. Je suis le second de la capitaine, j’ai le cuir épais et je parle fort ! Le spectacle mélange théâtre, musique, vidéo, dessin et jeux d’ombres. C’est un projet parti pour durer jusqu’en 2022. »