Qu’est-ce que tu crois ?
BENJAMIN EGGEN
BENJAMIN EGGEN
DÉCOUVREZ L’ESSENTIEL DE LA FOI CHRÉTIENNE
Les éditeurs remercient chaleureusement tous ceux qui ont contribué à la réalisation de cet ouvrage.
Merci Ben pour ton excellent travail. Merci pour ton sérieux, ta persévérance et ta patience : c’est un rêve pour nous, éditeurs, de travailler avec un auteur comme toi !
Merci à Karin, Dan, Sophie et tous ceux qui ont donné un avis, un conseil, une idée, pour rendre ce livre plus beau…
Merci à ceux qui ont patiemment relu et annoté le texte : Claudine, Stéphane, Laurence et Ruth.
Qu’est-ce que tu crois ? Découvrez l’essentiel de la foi chrétienne • Benjamin Eggen
© 2023 • BLF Éditions • www.blfeditions.com
Rue de Maubeuge, 59164 Marpent, France
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés.
Couverture : Dan Vencatachellum
Mise en page : NouvelleCreation
Sauf mentions contraires, les citations bibliques sont tirées de la Bible version Segond 21. Texte copyright © 2007 Société biblique de Genève. Avec permission.
Les caractères italiques ou gras sont ajoutés par l’auteur de cet ouvrage. Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés.
Impression n° XXXXX • Evoluprint, 10 rue du Parc, 31151 Fenouillet, France
Les prénoms cités dans cet ouvrage ont (presque) tous été modifiés afin de respecter la vie privée des personnes concernées.
Une coédition BLF Éditions et TPSG.
ISBN 978-2-36249-660-8 broché
ISBN 978-2-36249-661-5 numérique
Dépôt légal 3e trimestre 2023
TABLE DES MATIÈRES
En souvenir de mon grand-père
Charles Eggen (1935-2022)
qui a passé sa vie à annoncer la « bonne nouvelle » dont je parle dans ce livre.
Pourquoi ce livre ?
J’ai écrit ce livre pour les curieux ! Je l’ai écrit pour ceux qui auraient voulu poser un jour, à un chrétien, la question qui a donné le titre de ce livre : « Qu’est-ce que tu crois ? »
C’est un peu comme si l’on prenait un café ensemble, vous et moi, et que j’essayais de vous expliquer ce qu’est la foi chrétienne et en quoi elle vous concerne.
Aujourd’hui, la foi chrétienne est souvent présentée comme une collection d’impératifs moraux (« Fais ceci ! » ou « Ne fais pas cela ! »), ou alors comme une série d’enseignements qui nous appellent à la paix, à l’amour et à l’unité. Est-ce que la foi chrétienne se résume à cela ? Certes, on retrouve ces composantes dans le christianisme, mais s’y limiter est extrêmement réducteur. C’est un peu comme affirmer qu’être médecin consiste uniquement à rédiger des ordonnances. Ou qu’être policier consiste seulement à placer des contraventions sur les pare-brise des véhicules en infraction. Ces activités font partie de leur travail, mais il ne se limite pas à ça.
Ce livre a pour objet de présenter l’essentiel de la foi chrétienne, tout en évitant les préjugés et les réponses toutes faites. Pour ce faire, nous allons remonter aux sources, en
Qu’est-ce que tu crois ?
analysant comment la Bible elle-même présente Jésus. En effet, c’est en comprenant qui est Jésus et ce qu’il a fait que nous pourrons réellement saisir ce qu’est la foi chrétienne.
Je tiens à préciser que mon objectif, en écrivant ce livre, n’est pas d’examiner en détail la véracité de la foi chrétienne en défendant point par point toutes les affirmations du christianisme. Ce n’est pas par manque d’arguments. Je suis chrétien (ce n’est pas une surprise, j’espère !) parce que je suis convaincu que tout ce qu’affirme le christianisme est vrai et peut être examiné sans crainte. Mais le but de ce livre est plutôt de proposer une vue d’ensemble de la foi chrétienne sans entrer dans les détails.
Lorsque vous jouez pour la première fois à un jeu de société, si vous commencez à poser toutes sortes de questions concernant les détails du jeu, vous risquez vite d’être perdu. Il est préférable d’avoir d’abord une idée générale du jeu : quel est le but du jeu, comment on joue, ce qu’il faut faire pour gagner… C’est un peu la même chose concernant ce livre : je vous propose de vous donner une vision globale de la foi chrétienne en me concentrant sur l’essentiel. Si donc vous restez sur votre faim concernant l’un ou l’autre point abordé, n’hésitez pas à consulter les ouvrages que je vous recommande au fil de votre lecture. Ils vous permettront d’aller plus loin sur certains sujets et d’examiner les preuves par vous-même.
Je ne m’attends pas non plus à ce que vous soyez d’accord avec tout ce que je vais affirmer dans ces pages. Vous ne le serez probablement pas. Il vous faudrait certainement plus de preuves à l’appui. Je suis convaincu que ces preuves existent, mais ce n’est pas mon but, ici, de vous les présenter.
Pourquoi ce livre ?
Je vous encourage donc à ne pas vous arrêter sur un point de détail, mais à vous intéresser à la logique d’ensemble, afin de voir comment la foi chrétienne forme un tout cohérent.
Une dernière remarque avant de poursuivre : cette lecture peut être risquée. Vous êtes-vous déjà demandé : « Si tout ceci était vrai, qu’est-ce que ça changerait pour le monde et pour moi ? » Nous essaierons de répondre à cette éventualité, mais j’ai besoin de toute votre bonne volonté pour faire ce bout de chemin ensemble. Car si tout ce qui est dit est vrai, ça vaut la peine de le savoir. Et si c’est faux également... Êtes-vous prêt à prendre le risque de partir à la découverte ?
Alors, en route ! Le café va refroidir.
Comment lire une référence dans un passage de la Bible ?
Dans cet ouvrage, la Bible est souvent citée par l’auteur. La Bible est un gros volume composé de 66 livres. Ces livres sont découpés en chapitres (un peu comme dans un livre classique) et en versets (généralement 1-2 phrases, ou une partie de phrase). Cela nous permet de citer facilement la Bible, comme vous le verrez à plusieurs reprises.
Par exemple : Marc 1.1. « Marc » est le nom du livre de la Bible où se trouve la citation. Le premier nombre est le numéro du chapitre d’o ù est tiré e la citation, le deuxième celui du verset. Ici, il s’agit donc de « Marc, chapitre 1, verset 1 ». Ne vous inquiétez pas si vous êtes un peu perdu, c’est une question d’habitude !
LA FOI CHRÉTIENNE : La bonne nouvelle de Jésus-Christ
Jésus est un personnage historique qui ne laisse pas indifférent ! Il a suscité les plus grands éloges, mais aussi les plus vives critiques. Michel Onfray, philosophe français, parle de Jésus comme d’une « fable pour les enfants1 ». De son côté, l’humoriste Coluche affirmait avec sarcasme : « Y a-t-il une vie après la mort ? Seulement Jésus pourrait répondre à cette question. Malheureusement il est mort.2 ». Visiblement, ni l’un ni l’autre n’a une très haute estime de Jésus !
À l’inverse, l’un des premiers disciples de Jésus a déclaré en le voyant : « Mon Seigneur et mon Dieu3 ! » C’est ce que croient encore aujourd’hui des millions de chrétiens à travers le monde : ces gens reconnaissent que Jésus est la personne la plus importante de leur vie !
Je ne sais pas ce que vous pensez de Jésus.
Peut-être le trouvez-vous intéressant, voire fascinant. Vous vous dites qu’il a marqué l’Histoire et ses enseignements
Qu’est-ce que tu crois ?
sont pour vous comme des trésors du passé dont nous pouvons encore profiter aujourd’hui. Selon vous, Jésus a certainement sa place au panthéon de la religion.
Ou peut-être trouvez-vous Jésus un peu dépassé, démodé. Il est pour vous comme un vieux téléphone portable : il a toujours sa place, mais au fond d’un tiroir d’où on le sort de temps en temps avec une pointe de nostalgie. Son enseignement ne correspond plus vraiment aux problématiques de notre temps.
Enfin, j’imagine que certains d’entre vous qui lirez ces lignes aurez une attitude bien plus hostile par rapport à Jésus. Pour vous, il n’est pas simplement démodé, mais également dangereux et il faut le rejeter. Tant d’horreurs ont été commises en son nom dans l’histoire. Vous voyez autour de vous tellement de fanatiques religieux qui font plus de mal que de bien. Au vu de cela, pour vous, Jésus n’est clairement pas le bienvenu !
Comme annoncé dans l’introduction, nous voulons éviter les préjugés et les réponses toutes faites. Pour cela, je vous propose de retourner aux sources, afin de voir comment la Bible présente Jésus.
Dans ce premier chapitre, nous allons particulièrement nous plonger dans ce qu’on appelle « l’Évangile selon Marc ». Un évangile est simplement un récit de la vie de Jésus qui se trouve dans la Bible. Celui auquel nous allons nous intéresser a été écrit par un dénommé Marc, peu après la mort de Jésus. Cela nous permettra donc de mieux saisir qui est Jésus selon la Bible, et de mieux comprendre la foi chrétienne.
Lorsque Marc se met à raconter la vie de Jésus, il commence par ces mots : « Voici le commencement de l’Évangile de Jésus-Christ, fils de Dieu » (Marc 1.1). Cette simple déclaration nous enseigne plusieurs choses sur la foi chrétienne.
La foi chrétienne est avant tout une bonne nouvelle…
Ce que Marc va raconter, nous dit-il, c’est « l’Évangile de Jésus-Christ ». Le mot « Évangile » est un mot d’origine grecque qui signifie « bonne nouvelle ». Marc veut nous annoncer une bonne nouvelle !
Il existe différents types de « bonnes nouvelles ». Certaines bonnes nouvelles sont plutôt insignifiantes, alors que d’autres sont extraordinaires. Par exemple, lorsque votre boulangerie fait une offre spéciale sur vos gâteaux préférés, vous direz peut-être : « C’est une bonne nouvelle ! » Ça n’a rien d’exceptionnel. En revanche, lorsque les alliés ont remporté la victoire sur l’Allemagne nazie le 8 mai 1945, on a pu entendre les gens à Paris, Bruxelles et Londres s’écrier : « Quelle bonne nouvelle ! » On n’est plus du tout dans le même registre, n’est-ce pas ? La bonne nouvelle que Marc a annoncée se situe également dans une tout autre catégorie. C’est une nouvelle merveilleuse et libératrice, comme nous aurons l’occasion de le découvrir. Le message du christianisme est présenté comme un message captivant qui est source de grande joie.
À quoi le mot christianisme vous fait-il penser ? À un bâtiment froid et austère, privé de toute joie ? À une
Qu’est-ce que tu crois ?
institution contraignante, pleine de règles auxquelles il faut se soumettre ? Il y a quelques années, c’est ainsi que je voyais la foi chrétienne… Pour moi, devenir chrétien signifiait me priver de tout ce qui pouvait apporter du plaisir et me forcer à faire tout ce que je n’avais aucune envie de faire. C’était à mon sens une liste de tâches à fuir mais à laquelle il fallait se contraindre pour espérer avoir, un jour, un peu de joie dans l’au-delà.
Cependant, je n’avais pas du tout compris ce qu’était la foi chrétienne. Le christianisme est, en effet, avant tout une bonne nouvelle. C’est comme un traité de paix signé après une longue guerre, comme une oasis pour quelqu’un d’assoiffé en plein désert. C’est un message qui répond de manière parfaite à un besoin que nous avons tous, même si nous n’en sommes pas tous forcément conscients (nous aurons l’occasion d’y revenir).
C’est vrai que, malheureusement, le christianisme a parfois été source de haine, d’hypocrisie, ou d’intolérance. C’est triste quand c’est le cas. Mais ce n’est pas la véritable foi chrétienne. En réalité, nous sommes très loin de ce que nous voyons ici : le cœur de la foi chrétienne est une bonne nouvelle !
De plus, cette bonne nouvelle n’est pas réservée à un nombre restreint de personnes. Lorsqu’un couple accueille un nouvel enfant, il est dans la joie avec tous ses proches. Mais ça ne va pas au-delà de son cercle relationnel. Le monde entier ne va pas crier de joie. Ou bien, lorsqu’un pays gagne une compétition importante, toute la population est en effervescence. Mais là encore, ça ne va pas plus loin (les pays perdants essayent plutôt de digérer leur
défaite !). En revanche, la bonne nouvelle du christianisme concerne tout le monde, peu importe l’époque, les origines ou l’âge. C’est un message qui peut faire exulter de joie la terre entière. Et cela vous concerne vous aussi, peu importe ce que vous croyez aujourd’hui.
Vous n’en êtes pas convaincu ? Alors suivez-moi !
…parce qu’elle est centrée sur Jésus
Dans la première phrase de son évangile, Marc nous apprend également que cette bonne nouvelle concerne Jésus. Il s’agit de « l’Évangile de Jésus-Christ ». Si le message du christianisme est joyeux et libérateur, c’est parce que Jésus en est le centre.
Les prophètes avaient prédit, déjà plus de 600 ans avant la naissance de Jésus, qu’un jour quelqu’un viendrait de la part de Dieu « pour annoncer aux humiliés une bonne nouvelle, [pour] panser ceux qui ont le cœur brisé, pour annoncer aux captifs leur délivrance et à ceux qui sont prisonniers leur mise en liberté » (Esaïe 61.1). Le jour où Jésus est né, un ange est venu annoncer sa venue aux bergers en ces termes : « Je vous annonce une bonne nouvelle qui sera une source de grande joie pour tout le peuple » (Luc 2.10). Lorsque Jésus a commencé à sillonner les chemins du Moyen-Orient en l’an 32 environ, il est dit qu’il allait de ville en ville et qu’il « prêchait et annonçait la bonne nouvelle » (Luc 8.1).
Le message chrétien est bel et bien une bonne nouvelle, et cette excellente nouvelle est en lien direct avec la venue de Jésus sur terre.
Qu’est-ce que tu crois ?
Pour comprendre réellement ce qu’est le christianisme, il faut d’abord expliquer ce qu’il n’est pas.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, le christianisme n’est pas un ensemble de règles morales qu’il faut respecter pour espérer être accepté par Dieu. Pourrions-nous vraiment attirer l’attention de Dieu et le connaître réellement en faisant le maximum de bien ? C’est ce que plusieurs religions enseignent : « Fais le bien, améliore-toi… et tu trouveras la vérité. » Mais, comme nous aurons l’occasion de le voir, cette logique conduit à une impasse.
Les églises chrétiennes ne sont pas des associations auxquelles on adhère, comme lorsqu’on s’inscrit dans un club de sport : « Je paye ma cotisation, je vais à l’église… donc cela fait de moi un chrétien. » Là encore, ça ne marche pas comme ça.
Il ne faut pas croire non plus qu’on est automatiquement chrétien parce que nos parents le sont. Non, la foi chrétienne est centrée sur Jésus. Pour vraiment comprendre le christianisme, et saisir en quoi c’est une bonne nouvelle, il faut d’abord s’intéresser à la personne de Jésus. Il faut comprendre qui il est, ce qu’il a enseigné et ce qu’il a accompli à travers sa vie. C’est seulement ainsi que l’on pourra véritablement saisir le message chrétien, loin des clichés et des idées reçues.
Des indices sur l’identité de Jésus
Dans cette première déclaration, Marc nous donne justement quelques indices sur l’identité de Jésus. Ces indices nous amènent à comprendre que Jésus est un
personnage à part. Marc parle de « l’Évangile de JésusChrist, fils de Dieu ».
« Christ » n’est pas le nom de famille de Jésus (désolé de vous décevoir !). C’est plutôt un titre qui signifie « Messie », c’est-à-dire le libérateur, le Sauveur. Jésus est le sauveur que Dieu avait promis d’envoyer il y a quelques siècles déjà, afin de libérer son peuple. Quand Marc nous dit que Jésus, le Messie, entre en scène, c’est un peu comme quand un super-héros apparaît dans un film : tout le monde l’attendait et sa venue permet de pousser un grand « ouf » de soulagement. Il vient apporter la solution à un problème que lui seul peut résoudre.
Nous apprenons également que Jésus est le « fils de Dieu ». Lorsque je parle avec des amis musulmans, ils sont souvent choqués par cette affirmation. Cependant, il faut bien la comprendre. Il ne s’agit pas ici de « fils » dans le sens biologique. Quand la Bible parle de Jésus comme du « fils de Dieu », cela met plutôt en avant, entre autres, le fait qu’il est envoyé par Dieu, qu’il vient de Dieu, qu’il nous permet de comprendre Dieu. Jésus est celui qui nous révèle Dieu, comme nous le verrons au prochain chapitre.
Ces deux expressions, « Christ » et « fils de Dieu », pointent également toutes deux vers la notion de royauté. Dans l’Ancien Testament, la partie de la Bible écrite avant la venue de Jésus, le fils de Dieu est celui qui règnera sur les nations. Le Christ, ou le Messie, est celui qui viendra pour régner avec justice sur toute la terre.
Ce que Marc nous dit donc dans cette toute première phrase de son récit, c’est que Jésus est ce roi. Il est le roi
Qu’est-ce que tu crois ?
de l’univers qui vient de la part de Dieu pour nous libérer. Rien de moins ! Il place la barre très haut, n’est-ce pas ?! Jésus va-t-il être à la hauteur de ces déclarations ? En fait, alors que nous avançons dans le récit, nous apprenons qu’il est même bien plus que ça…
Jésus n’est vraiment pas un homme comme les autres
Lorsque Jésus entre en scène, les gens sont subjugués par ce qu’il fait. Il démontre par ses miracles qu’il a le pouvoir sur tout ce que les êtres humains peuvent redouter : la maladie, le monde spirituel… et même la mort4 . Confrontés à Jésus, les gens s’exclament avec stupeur : « Que se passe-t-il ? Voilà un enseignement nouveau, et donné avec autorité ! Il commande même aux esprits mauvais, et ils lui obéissent ! » (Marc 1.275). Assurément, Jésus n’est pas un homme comme les autres.
Les gens sont également frappés par son enseignement, « car il enseignait avec autorité, et non pas comme les spécialistes de la loi » (Marc 1.22). Contrairement aux chefs religieux de l’époque, Jésus n’est pas hésitant, abstrait ou ignorant par rapport à ce qu’il enseigne. Non, il vient de Dieu. Il sait ce qu’il dit. Le philosophe français Blaise Pascal l’a exprimé ainsi : « Jésus-Christ a dit des choses magnifiques si simplement, qu’il donne l’impression de ne pas trop y avoir réfléchi ; et néanmoins si clairement que c’est évident qu’il y a réfléchi. Cette clarté, jointe à une telle simplicité est admirable6 . »
C’est effectivement merveilleux. Jésus n’est pas un homme comme les autres.
Plus le récit avance, plus nous découvrons à quel point Jésus n’est vraiment pas comme les autres et plus nous découvrons sa véritable identité. C’est un peu comme un portrait qui serait dessiné sous nos yeux et qui se dévoilerait petit à petit. Alors que Marc « dessine » ce portrait de Jésus au fil de son récit, nous comprenons que non seulement Jésus n’est pas un homme comme les autres, mais qu’il est davantage qu’un homme ! Nous apprenons, par exemple, que Jésus dit avoir le pouvoir de pardonner les péchés (Marc 2.1-12). Seul Dieu peut le faire ! Nous voyons Jésus ramener à la vie une jeune fille qui était morte (Marc 5.21-43). Seul Dieu peut le faire ! Tant d’autres éléments vont dans ce sens. Marc veut nous faire comprendre que cet homme qui guérit les malades, qui fait des miracles et qui enseigne avec autorité… c’est Dieu lui-même qui marche sur terre. Surprenant, non ?
Un jour, les disciples de Jésus se trouvent dans une barque au milieu de la tempête. Le vent est violent, l’eau commence à remplir la barque, et les vagues se font de plus en plus menaçantes. Mais Jésus se lève et ordonne au vent et à la mer : « Silence ! Tais-toi ! » Que se passe-t-il ensuite ? Le calme plat. Immédiatement. Plus de vent, plus de vagues. Plus de menaces. Face à ce miracle, les disciples se disent les uns aux autres : « Qui est donc cet homme ? Même le vent et la mer lui obéissent ! » (Marc 4.41).
C’est la bonne question à se poser : « Qui est cet homme ? »
La Bible ne propose qu’une seule réponse. Jésus n’est pas seulement un homme : il est Dieu. C’est Dieu venu sur terre, dans un corps humain. Jésus a fait ce qu’aucun autre homme ne peut faire, et il a dit des choses que seul Dieu
Qu’est-ce que tu crois ?
peut dire. Il est unique, non seulement parce qu’il vient de Dieu, mais aussi parce qu’il est Dieu.
Pour comprendre la foi chrétienne, il faut donc comprendre qu’il s’agit d’une bonne nouvelle qui concerne Jésus. Et pour cela, il est nécessaire de saisir certaines vérités importantes concernant Dieu, l’être humain et Jésus. C’est ce que nous allons voir dans les prochains chapitres.
LA FOI CHRÉTIENNE : Un grand Dieu qui bouscule nos convictions
Je ne sais pas si vous partagez ce sentiment, mais j’ai l’impression que mentionner Dieu au cours d’une conversation est une chose risquée... Essayez donc, la prochaine fois que vous vous trouvez avec des amis. Cela entraîne généralement soit de l’indifférence et des sourires gênés, soit des discussions enflammées, et malheureusement pas toujours très courtoises, qui risquent de durer des heures. Dans tous les cas, il est clair que la question de Dieu, et en particulier son existence, ne fait pas l’unanimité.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, la Bible ne cherche pas à argumenter en faveur de l’existence de Dieu. Elle part du présupposé que Dieu existe. Les toutes premières paroles de la Bible sont les suivantes : « Au commencement, Dieu ». Selon la Bible, Dieu existe depuis toujours. Même si vous n’en êtes peut-être pas convaincu, je vous encourage à adopter le même présupposé dans
Qu’est-ce que tu crois ?
l’étude des lignes qui vont suivre7. Cela nous permettra de comprendre comment la Bible décrit Dieu. Si Dieu existe, à quoi ressemble-t-il ?
Posez cette même question à 20 personnes dans la rue, et vous aurez très probablement 20 réponses différentes ! Chacun a sa propre idée de Dieu, en fonction de sa propre sensibilité et de ses propres préférences. Certains sont même prêts à accepter l’éventualité de l’existence de Dieu, mais à condition qu’il soit tel qu’ils le conçoivent.
Raisonner ainsi n’est toutefois pas très honnête. Par définition, si Dieu existe, alors nous devons l’accepter tel qu’il est, et non pas chercher à faire de lui quelque chose qu’il n’est pas. C’est pour cela que notre base de réflexion, dans ce livre, c’est la Bible, car selon le point de vue chrétien, c’est là que Dieu s’est révélé « tel qu’il est ».
Comprendre Dieu « tel qu’il est » est important pour saisir le sens de la vie et de l’enseignement de Jésus que nous avons abordé au chapitre précédent. Je vous propose donc dans ce chapitre de découvrir trois réalités fondamentales concernant Dieu : Dieu est le créateur, Dieu est parfait, et Dieu est juste. Ces vérités nous aideront à mieux apprécier, dans les pages suivantes, en quoi le message chrétien est une merveilleuse nouvelle.
Dieu est le créateur
Les toutes premières paroles de la Bible citées plus haut se poursuivent ainsi : « Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre » (Genèse 1.1). Comme on le voit dans la suite du texte, c’est une manière de dire que Dieu a tout
créé : les arbres, les animaux, les planètes, les lois de la physique, les êtres humains… bref, tout ce qui existe. C’est lui qui est à l’origine de la vie.
La création de Dieu nous aide à comprendre sa grandeur. Que vous dites-vous quand vous écoutez la 7e symphonie de Beethoven, que vous admirez le tableau d’un grand peintre, ou que vous regardez un film captivant ?
Vous vous dites sans doute que leur créateur doit être incroyablement doué. Il en est de même avec Dieu. Quand nous regardons le monde qui nous entoure, nous y voyons des choses admirables : la beauté d’un coucher de soleil, la complexité du corps et de l’esprit humain, les différentes espèces animales sous toutes leurs formes et leurs couleurs, la diversité des émotions et bien d’autres choses encore. Ainsi, nous comprenons que le créateur de toutes ces choses doit être incroyablement doué. Le fait que Dieu soit le créateur nous permet donc de concevoir sa grandeur, son caractère et ses perfections.
Vous vous dites peut-être, lorsque vous regardez le monde autour de vous, que l’on voit plutôt des guerres, de la haine et beaucoup de désordre. Qu’est-ce que cela nous apprend sur Dieu ?
Le monde que nous voyons aujourd’hui n’est pas le monde tel que Dieu l’a créé. Les premières pages de la Bible racontent que Dieu a créé un monde parfait dans lequel le mal n’existait pas et au sein duquel une harmonie parfaite régnait. Mais ce monde parfait a été entaché par la désobéissance des êtres humains. Par un acte de rébellion, le mal est entré dans le monde, et la belle création de Dieu en a été souillée. C’est un peu comme une belle œuvre
Qu’est-ce que tu crois ?
d’art sur laquelle on renverserait une casserole de sauce bolognaise. C'est horrible, cela n’aurait pas dû arriver… et c’est pourtant le monde dans lequel nous vivons. (Si vous souhaitez approfondir ce sujet, vous trouverez cette histoire dans le premier livre de la Bible, la Genèse, au chapitre 3.)
Cependant, cela n’enlève rien au fait que Dieu est le créateur, et que bien des choses dans ce monde continuent à refléter sa grandeur. Mais si Dieu est le créateur de tout ce qui existe, nous ne pouvons pas faire n’importe quoi, vivre n’importe comment. Car Dieu, en tant que créateur, est celui qui est à même de définir « les règles du jeu ». C’est Dieu qui peut dire ce qui est bien et ce qui est mal, car il connaît toutes choses.
Nous sommes tous d’accord pour dire que l’inventeur d’une machine est le mieux placé pour en écrire la notice d’utilisation, car il sait mieux que quiconque comment la machine fonctionne. De la même manière, nous avons besoin de Dieu en tant que créateur, pour nous expliquer ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas dans ce monde.
Cela implique que chacun d’entre nous est redevable envers Dieu. Dieu nous a créés, et il définit des règles qui sont bonnes et justes. Si nous transgressons ces règles, nous devrons rendre des comptes à Dieu. C’est la même chose lorsqu’un parent impose des règles justes et bonnes à son enfant pour son bien. Ce parent est tout à fait en droit de lui demander des comptes, n’est-ce pas ? De la même manière, Dieu est en droit de nous demander des comptes pour la manière dont nous vivons la vie qu’il nous a donnée.
Ces réalités sont rassurantes, car Dieu n’est pas un tyran ou un dictateur cruel. La Bible le présente comme un roi plein de bonté et rempli de compassion. C’est donc une bonne nouvelle de savoir que Dieu définit les règles du jeu et qu’il a tout pouvoir dans le monde. Si un humain faillible disposait de cette prérogative, ce serait catastrophique ! Donnez les clés de l’univers à quelqu’un de mal intentionné, et c’est le chaos assuré. Mais si Dieu détient les clés de l’univers, nous sommes entre de bonnes mains.
Dieu est saint
Une des autres grandes vérités que la Bible affirme à propos de Dieu, c’est qu’il est saint. Je reconnais que « sainteté » n’est pas un mot très à la mode aujourd’hui ! Il évoque peutêtre pour vous des personnes avec une auréole au-dessus de la tête et qui mènent une vie bien triste, remplie d’interdictions et de règles à suivre. Je vous rassure, ce n’est pas ce qu’il faut entendre par le terme « sainteté ».
Quand la Bible dit que Dieu est saint, c’est en partie pour évoquer sa pureté morale. Dieu est saint, c’est-àdire qu’il est totalement pur, sans aucune faute, sans aucune tache. Il est dit à propos de Dieu : « Tes yeux sont trop purs pour voir le mal » (Habakuk 1.13). Dieu ne commet ni transgression ni crime, ni faute, ni impair. Il est l’image même de la perfection, la définition même du bien. Il est entièrement pur, comme une source de laquelle jaillirait de l’eau claire et limpide, sans aucune impureté. Dieu est saint.
Qu’est-ce que tu crois ?
Savoir que Dieu est pur et saint nous permet de mieux comprendre qui nous sommes. Nous pensons souvent être de bonnes personnes, qui faisons quelques bêtises de temps en temps. Nous pensons que, comparé à d’autres, nous ne sommes pas si mauvais que ça. Mais le problème est justement que nous nous comparons aux autres, et non à Dieu qui est le critère de la perfection.
C’est un peu comme si vous portiez les mêmes chaussures tous les jours pendant plusieurs mois. Vous n’aurez pas vraiment l’impression qu’elles sont si usées que ça. Mais si vous les comparez à des chaussures neuves, vous verrez alors à quel point elles sont en mauvais état. De la même manière, si nous nous comparons les uns aux autres, nous trouverons toujours pire que nous. Mais lorsque nous nous comparons à Dieu, nous voyons à quel point nous sommes loin de sa perfection. Cela nous permet de saisir que le problème du mal concerne chacun d’entre nous, comme nous aurons l’occasion de le voir dans le prochain chapitre.
Si Dieu est totalement pur, alors cela implique aussi qu’il ne peut pas tolérer le mal, c’est-à-dire qu’il ne peut pas le laisser impuni. Il est trop pur et trop saint pour ne rien faire. Pour Dieu, tolérer le mal serait comme verser quelques gouttes de poison dans une source d’eau potable : il agirait à l’encontre de sa nature. Ainsi, tout comme deux substances chimiques incompatibles ne peuvent pas entrer en contact l’une avec l’autre sans exploser, Dieu ne peut pas être confronté au mal sans réagir. Le mal appelle un jugement de la part de Dieu.
Dieu est juste
La justice est un sujet douloureux, parce que nous la voyons si peu régner dans ce monde. Trop souvent, c’est l’injustice qui triomphe : les juges sont imparfaits, les structures humaines connaissent des défauts, des criminels remis en liberté et les victimes sont oubliées. C’est triste. Ce constat dans le monde contraste avec le Dieu que la Bible présente : il est juste, totalement juste.
Ce que Dieu accomplit est parfait, car toutes ses voies sont justes. C’est un Dieu fidèle et dépourvu d’injustice, il est juste et droit.
Dans certains pays, les juges humains sont corrompus. Ils ne rendent pas leurs jugements par désir de justice, mais par désir de profit, pour leur propre intérêt. Ils agissent parfois sous la pression d’autres personnes plus puissantes qu’eux… Et même lorsque les juges ne sont pas atteints par la corruption, ils restent des êtres humains. Ils sont donc faillibles, et ne peuvent pas tout savoir des affaires qu’ils doivent juger. Ils rendent leur verdict avec une part d’inconnu, ne pouvant connaître les pensées intimes des criminels, ou les réponses aux énigmes de l’affaire qu’ils doivent juger. Quel travail difficile ! Imaginez-donc ce que ça doit être de juger le monde entier...
Juger le monde entier, c’est précisément ce que Dieu fait. Et il est la bonne personne pour le faire. Il n’est pas corrompu : il est dépourvu d’injustice. Il ne va donc pas violer la justice pour servir ses propres intérêts. De plus, il est Dieu, donc
Qu’est-ce que tu crois ?
il connaît toutes choses. Il sait tout de nous, vraiment tout. Même ce que nous essayons de cacher aux autres. Même ce que nous faisons en navigation privée. Même nos pensées les plus secrètes… Il a donc toutes les cartes en main pour rendre un jugement conforme à la justice.
Beaucoup voudraient d’un Dieu qui pardonnerait le mal « juste comme ça ». Nous sommes prêts à dire que Dieu existe pourvu que son rôle soit de pardonner, pas de juger. Sur son lit de mort, le poète allemand Heinrich Heine aurait déclaré : « Dieu me pardonnera, c’est son métier ! » Face à cette conception de Dieu, parler d’un Dieu qui juge le mal nous semble trop cruel, trop sévère.
Cependant, un Dieu qui pardonnerait le mal « juste comme ça », ce ne serait pas du tout une bonne nouvelle. Imaginez si l’on appliquait les mêmes critères dans les tribunaux humains. Le criminel se tient au milieu du tribunal, face à plusieurs de ses victimes. Face à lui, le juge se prépare à rendre son verdict. À la surprise générale, le juge déclare au coupable : « Je te pardonne, parce que tu as l’air d’être un gars sympa. Ce n’était pas si grave que ça. Tu es libre. » Que diraient les victimes, le tribunal, la presse et chacun de nous en entendant ce verdict ? Est-ce qu’on entendrait : « Combien c’est aimable de la part de ce juge –quel bon juge » ? Non ! Chacun crierait : « Scandale ! C’est injuste ! Ce juge est corrompu ! » De la même manière, un dieu qui délaisserait la justice pour pardonner « juste comme ça » ne serait pas un « bon » dieu.
C’est donc rassurant que Dieu soit juste. Nous pensons à tous les crimes commis au cours de l’Histoire : ceux qui ont été découverts et ceux qui ne l’ont pas été.
Nous pensons aux criminels qui ont échappé à la justice humaine, ou à ceux pour qui la peine subie n’était pas à la hauteur de la souffrance infligée à leurs victimes. Face à toutes ces injustices, nous pouvons affirmer : Dieu fera justice. La Bible déclare en effet que « Dieu amènera toute œuvre en jugement, et ce jugement portera sur tout ce qui est caché, que ce soit bon ou mauvais » (Ecclésiaste 12.14).
C’est vrai, le mal continue à proliférer autour de nous aujourd’hui. Vous vous demandez alors peut-être pourquoi Dieu n’intervient pas, puisqu’il est parfait et qu’il ne peut tolérer le mal. Ce qui est certain, c’est que Dieu interviendra un jour. Il y aura un jugement et personne ne pourra y échapper. Justice sera rendue, c’est indéniable !
Nous sommes donc tous directement concernés. Si cela est rassurant en ce qui concerne les injustices que nous avons subies, qu’en est-il des injustices que nous avons commises ? Qu’en est-il de nous, face à ce tribunal divin ? Nous y reviendrons.
Dieu marche sur terre
Mais ce n’est pas tout. Oui, Dieu est le créateur parfait et juste. Mais la Bible met en avant une réalité merveilleuse qui distingue la vision chrétienne de Dieu de toutes les autres visions de Dieu : ce Dieu a un jour marché sur la terre !
Dieu n’est pas un être froid, lointain, distant, qui aurait créé le monde pour le laisser se débrouiller seul par la suite. Dieu est venu sur cette terre. Et c’est là que nous revenons à Jésus. Dieu s’est révélé, il s’est fait connaître en la personne de Jésus. Voici ce que déclare Jean, un disciple de Jésus :
Qu’est-ce que tu crois ?
« Personne n’a jamais vu Dieu : Dieu, le Fils unique qui vit dans l’intimité du Père, nous l’a révélé » (Jean 1.188).
Jésus est le Fils dont il est question ici. Ainsi, pour mieux saisir qui est Dieu, nous devons regarder à Jésus. Pour comprendre que Dieu n’est ni froid, ni lointain ou distant, nous devons regarder Jésus vivre sur cette terre et marcher parmi nous. Il guérit les malades. Il accueille les opprimés et il dénonce les oppresseurs. Il dit la vérité sans détour, tout en étant rempli de compassion. Il aime ses ennemis et pardonne à ceux qui l’ont assassiné. Il donne sa vie librement sur une croix, pour permettre à des coupables de vivre. Là, en Jésus, nous comprenons réellement qui est Dieu. Un Dieu proche, incroyablement proche de nous.
Cependant, nous voyons également un Dieu qui nous bouscule dans nos convictions à son sujet et dans ce que nous pensons à propos de nous-même. C’est un Dieu qui nous met face à nous-même. Et, comme nous allons le voir au prochain chapitre, ce n’est pas très beau à voir...
LA FOI CHRÉTIENNE : Les êtres humains, tous mal en point
J’aime lorsque le soleil brille à Bruxelles (oui, ça arrive !), et traverse la grande baie vitrée de mon salon. Cependant, c’est toujours un peu gênant : cela révèle à quel point mes vitres sont sales et ont besoin d’un coup de propre.
J’apprécie ce soleil qui brille, mais en même temps il révèle la saleté au grand jour.
Dans les pages qui suivent, c’est un peu comme si nous allions mettre nos cœurs « en plein soleil ». Nous allons essayer de révéler ce qu’il y a à l’intérieur du cœur de tous les êtres humains. Ce ne sera pas forcément très agréable, mais c’est une étape indispensable pour comprendre vraiment ce qu’est la bonne nouvelle de la foi chrétienne.
Personne n’est parfait
Lorsqu’on parle de l’être humain, beaucoup reconnaissent qu’il y a un problème. Que les gens soient athées ou religieux, ils sont tous d’accord pour dire que tout ne
Qu’est-ce que tu crois ?
se passe pas parfaitement bien sur cette terre, et que c’est en partie la faute de l’homme. À ce sujet, le philosophe athée John Gray fait le constat suivant :
Presque tous les penseurs prémodernes tenaient pour acquis que la nature humaine est faussée et imparfaite. En cela, comme ailleurs, ils avaient cerné le problème. Quiconque élabore une théorie de la politique, s’il veut être crédible, ne peut présupposer que les motivations humaines sont naturellement aimables, pacifiques ou raisonnables9.
Bref, il y a un problème ! Il concerne à la fois l’être humain en général mais aussi chacun de nous en particulier. Nous sommes tous plus ou moins d’accord sur ce point. Mais les avis divergent dès qu’on tente de définir précisément quel est ce problème et comment le régler…
Dans ce chapitre, nous allons étudier la description qu’en fait la Bible. Comme vous allez le constater, la Bible est claire sur ce sujet. Elle ne parle pas juste d’une imperfection ou d’un défaut dans l’être humain : elle va bien plus loin que cela. Dans l’un des livres de la Bible, la lettre de Paul aux Colossiens, il est écrit que, par nature, nous sommes « ennemis de Dieu par [nos] pensées et par [nos] œuvres mauvaises » (Colossiens 1.21). C’est cette portion de phrase qui nous servira de base de réflexion pour ce chapitre.
Pas juste imparfaits, mais ennemis
Ce terme pourrait nous sembler un peu fort. « Ennemi de Dieu ?! Bof, j’ai rien contre Dieu, moi ! » Ce que nous
Les êtres humains, tous mal en point
ressentons souvent vis-à-vis de Dieu, ce n’est pas de la haine, mais de l’indifférence. Il ne nous gêne pas, tant que nous n’avons pas affaire à lui. Cependant, certains de nos comportements nous trahissent et prouvent que nous sommes bel et bien « ennemis de Dieu ».
Imaginez un roi dont le peuple refuse catégoriquement de le reconnaître en tant que tel, et qui vit sans se soucier des déclarations royales. L’attitude de ce peuple ne serait pas seulement de l’indifférence, mais aussi un rejet et une offense envers le roi. C’est la même chose lorsque nous refusons de reconnaître que Dieu est le créateur et le roi de l’univers. Vivre sans nous soucier de lui, c’est comme vouloir usurper son trône afin de régner sur nos vies à sa place. Autrement dit, nous voulons être notre propre dieu.
Ou imaginez un « ami », qui vous dirait : « Je n’ai pas très envie de passer du temps avec toi, mais lorsque j’aurai besoin de toi, je t’appellerai. » Il aurait beau dire que vous n’êtes pas son ennemi, sa manière de se comporter traduirait pourtant une attitude offensante. C’est la même chose lorsque nous faisons appel à Dieu uniquement lorsque nous avons besoin de son aide, quand nous nous servons de lui pour nous servir, nous.
Au final, notre position d’ennemi de Dieu se manifeste dans ce que nous faisons. La Bible dit que nous sommes
« ennemis de Dieu par nos pens é es et par nos œuvres mauvaises ».
Qu’est-ce que tu crois ?
Des œuvres mauvaises
Avez-vous déjà remarqué la facilité avec laquelle nous voyons le mal chez les autres avant de le voir chez nous ? En tout cas, c’est le cas pour moi. Lorsqu’il est question de mauvaises actions, nous avons tendance à croire que cela concerne les autres et que nous n’avons rien à y voir. Nous pensons aux multiples injustices qui règnent dans le monde : la corruption, le racisme, la maltraitance des enfants, les abus sexuels, les dictatures, et toutes sortes d’autres actions condamnables. Nous avons raison de considérer ces choses comme mauvaises, de les dénoncer et d’en être indignés. Mais le mal ne se limite pas à ça.
Car si nous sommes honnêtes, le mal caractérise chacun d’entre nous. Oui, nous avons subi des injustices. Mais qui n’en a jamais fait subir ? Qui n’a jamais dit des choses qu’il a regretté plus tard ? Qui n’a jamais fait des choses qu’il considère aujourd’hui comme étant du mal qu’il n’aurait pas dû faire ? Trop souvent, le mal que nous dénonçons est celui que nous pratiquons nous-même.
C’est vrai que ce n’est pas facile à reconnaître. Combien de personnes entendons-nous dire : « Moi, je n’ai rien à me reprocher devant Dieu ! Je n’ai jamais rien fait de mal ! » ?
Peut-être en faites-vous partie ?
Mais si une caméra nous filmait à notre insu 24h/24 et que tout le monde pouvait voir le film, pourrions-nous toujours affirmer sans rougir que nous n’avons jamais rien fait de mal ? Que nous n’avons rien à nous reprocher ?
Peut-être qu’à ce stade, nous aurions envie de redéfinir ce que nous entendons par là, et dire que nous n’avons
jamais rien fait de vraiment mauvais, ou de vraiment grave ? C’est vrai que nous ne nous sentons pas tellement mauvais ni coupables quand nous nous comparons aux « grands criminels ». Mais ce n’est pas un gage d’innocence pour autant. Comme nous l’avons vu, nous ne devons pas nous comparer aux autres (on trouvera toujours pire que nous !), mais nous comparer à Dieu. C’est lui qui est le modèle de perfection auquel nous devons nous mesurer pour constater que nous sommes loin de l’avoir atteint.
Imaginez un instant une échelle de valeur sur laquelle nous placerions les plus grands criminels de l’Histoire tout en bas et les personnes les plus vertueuses, celles qui ont consacré leur vie au bien et qui sont des exemples de service désintéressé, tout en haut. Si nous devions nous positionner sur cette échelle, où nous placerions-nous ? Probablement pas tout en bas, mais pas non plus tout en haut... Peut-être un petit peu plus haut que le milieu de l’échelle ? Pas parfaits, mais en train d’essayer de faire du mieux que nous pouvons ? Cependant, lorsque nous nous comparons à Dieu, le critère de perfection, nous devons reconnaître que cette échelle que nous avons créée va tout au plus entre 0 % et 1 %, alors que Dieu, lui, est à 100 %. Bref, nous sommes tous très loin de la perfection !
De plus, les œuvres mauvaises ne se limitent pas à celles que l’on voit de l’extérieur, mais il s’agit également de tout ce que l’on cache au plus profond de soi. C’est pour cela que la Bible parle, non pas uniquement d’œuvres mauvaises, mais aussi de pensées mauvaises.
Qu’est-ce que tu crois ?
Des pensées mauvaises
Nous possédons tous des choses intimes que nous souhaitons garder pour nous et ne partager avec personne d’autre : des lettres, des souvenirs, etc. Mais de tout ce que nous possédons, les pensées sont certainement ce qu’il y a de plus intime nous concernant, et que nous souhaitons le moins partager avec d’autres. S’il existait une application qui permettait aux autres de lire dans vos pensées, ne seriez-vous pas prêt à payer cher pour que personne ne puisse l’utiliser sur vous ?
Vous vous êtes déjà demandé pourquoi ? Probablement parce qu’il n’y a pas de filtres dans nos pensées. Tout y passe. Tout. De très bonnes choses, mais aussi de très mauvaises. Dans nos pensées, nous tolérons des choses que nous savons contraires à la morale de notre environnement, simplement parce que personne ne peut y accéder.
J’ai été frappé par l’honnêteté de Somerset Maugham, un écrivain britannique du siècle dernier, en lisant l’une de ses citations. Il rejetait l’existence de Dieu mais a pourtant déclaré :
Pour ma part, je ne pense pas être ni meilleur ni pire que la plupart des gens, mais je sais que si je couchais par écrit chacune des actions de mon existence, et chacune des pensées ayant traversé mon esprit, le monde me considérerait être un monstre de dépravation10.
On comprend donc aisément pourquoi la Bible parle de pensées mauvaises. Même si nous pouvons les cacher aux autres, ces pensées sont bien là. Et Dieu les voit. Il a accès à
Les êtres humains, tous mal en point
tout notre « historique de pensée ». Rien n’est caché devant lui : il voit tout. Et, il faut l’avouer, ce n’est pas toujours très beau à voir…
Ce qui est troublant concernant ces pensées, c’est que nous ne pouvons pas toujours les contrôler. Elles surgissent parfois sans que nous ne les ayons invitées, et ne disparaissent pas toujours lorsque nous essayons de nous en débarrasser. Cela ne signifie pas que nous n’en sommes pas responsables, mais cela nous aide à comprendre que ces pensées mauvaises sont le reflet d’un problème plus grand. Si nos pensées sont mauvaises, c’est parce que notre cœur, notre être intérieur, l’est aussi. La source est polluée, donc la rivière l’est aussi.
Le cœur du problème est le problème du cœur
C’est en tout cas ce que Jésus a enseigné concernant la source de notre problème. D’où viennent nos pensées et nos œuvres mauvaises ? La réponse de Jésus : d’un cœur qui est mauvais. Voici ce qu’il dit :
En effet, c’est de l’intérieur, c’est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l’immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de possé der, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l’orgueil, la folie.
Marc 7.21-22Toutes les choses mauvaises que l’homme commet trouvent leur origine dans son cœur qui est mauvais. Quand il est parlé du cœur ici, il ne s’agit pas de l’organe
Qu’est-ce que tu crois ?
biologique, bien sûr. En parlant de « cœur », la Bible entend notre être intérieur, le siège de tout ce que nous sommes au plus profond de nous.
Autrement dit, le problème de l’être humain est intérieur, pas extérieur. C’est pour cela qu’il a besoin d’un changement complet. Comme on le dit parfois : « le cœur du problème est le problème du cœur. » Notre cœur est mauvais, donc tout ce qui en sort sera teinté de cette impureté.
Le péché, ce n’est pas seulement ce que nous faisons
Cela nous aide à comprendre que le « péché » n’est pas juste ce que nous faisons, mais c’est aussi ce que nous sommes. Nous sommes pécheurs.
Comme le mot « sainteté », le mot « péché » n’est plus très à la mode aujourd’hui. Il est d’ailleurs souvent mal compris. Par exemple, lorsque je descends manger un peu de chocolat tard le soir, ou si je reprends une deuxième part de dessert alors que je fais un régime, je parle de mon « péché mignon » ! On voit le péché plus comme une faiblesse sur laquelle nous devrions chercher à travailler. Ou encore comme un défaut qui fait partie de qui nous sommes : « Personne n’est parfait ! », se dit-on, « Tout le monde a ses défauts ! » À nos yeux, le péché n’est pas si grave que ça.
Mais le « péché », ce n’est pas cela. Pécher, c’est transgresser ce que Dieu nous demande. C’est faire ce que Dieu nous commande de ne pas faire, ou ne pas faire ce que Dieu nous commande de faire. Il s’agit d’un rejet de la juste autorité établie par Dieu, afin de suivre égoïstement notre
Les êtres humains, tous mal en point
propre volonté d’indépendance. Comme nous l’avons vu, cela ne concerne pas juste les « grosses choses » que l’on pourrait faire, mais tout ce qui est contraire à la juste norme établie par Dieu, que ce soit en actes, en paroles, ou en pensées. Nous sommes tous concernés !
Tous coupables vis-à-vis de Dieu
C’est en comprenant ce qu’est le péché que nous comprenons pourquoi nos « pensées et œuvres mauvaises » nous rendent ennemis de Dieu. Car les péchés que l’on commet – toutes ces pensées et œuvres mauvaises – sont des offenses envers Dieu.
Imaginez des parents qui font de leur mieux pour bien éduquer leur enfant en lui apprenant les bonnes manières et comment bien se comporter en société. Mais cet enfant, du haut de ses 8 ans, se rebelle contre l’autorité de ses parents. Il insulte les gens qu’il rencontre, il est insolent à l’école, et va même jusqu’à se montrer violent dans certaines situations. On peut affirmer que ce comportement est une offense envers ses parents, car par ses actes il prouve qu’il ne respecte aucunement leur autorité.
C’est un peu ce que nous faisons. Nos pensées et nos œuvres mauvaises, même lorsqu’elles sont tournées vers d’autres êtres humains, sont des offenses vis-à-vis de Dieu. Par notre péché, nous sommes comme un enfant qui aurait craché au visage de ses parents. C’est honteux. Et c’est condamnable.
Imaginez une autre situation. Un scénariste écrit le scénario d’un film. Il travaille pendant plusieurs mois
Qu’est-ce que tu crois ?
pour s’assurer que tout est cohérent et que les répliques sont justes. Mais le jour du tournage, les acteurs ignorent le scénario, et décident de jouer l’histoire comme ça leur plaît, avec les répliques qui leur passent par la tête. Ne serait-ce pas offensant pour le scénariste ? Pour qui se prennent-ils à agir de la sorte ?!
C’est un peu ce que nous faisons vis-à-vis de Dieu. Il est notre créateur, celui qui est le plus à même de définir les règles du jeu, « d’écrire le scénario » en quelque sorte. Mais nous lui avons tourné le dos. Nous avons jeté le scénario et vivons dans l’indifférence la plus totale.
Le jugement existe parce que le péché existe
C’est là que nous mettons le doigt sur le problème principal de l’être humain, problème dont la Bible parle en détail. Ce n’est pas uniquement le péché qui est en cause, mais aussi le jugement qui est lié à notre péché. Nous sommes coupables d’un « coup d’état », non pas envers un être humain qui règne sur un pays, mais envers Dieu qui règne sur l’univers ! Ce n’est pas un petit crime, ou une erreur anodine. Par conséquent, nous sommes comme des criminels devant un tribunal, qui n’ont rien à dire pour leur défense, qui n’ont aucune circonstance atténuante valable, et qui entendent tomber la sentence : « Coupable. » Comme nous l’avons vu, c’est une bonne nouvelle que Dieu soit juste : il ne laisse pas le mal impuni. Mais, lorsque nous sommes nous-mêmes les auteurs de ce mal, la sentence est bien plus difficile à accepter…
Le jugement dont la Bible parle, c’est la colère de Dieu. Il ne s’agit pas d’une colère comme celles que nous éprouvons : des réactions exagérées sous le coup de l’émotion, et souvent disproportionnées. Non, la colère de Dieu c’est sa juste réaction face au mal. Et nous sommes tous concernés. Un châtiment éternel conscient nous attend. C’est ce que la Bible appelle l’enfer. Quand on parle d’« enfer », il ne faudrait pas avoir en tête l’imagerie populaire : Satan avec sa fourche, devant un lac de feu, comme objet de terreur pour contrôler des foules. C’est vrai que la Bible parle de l’enfer comme d’un « feu qui ne s’éteint pas » (Marc 9.48). Cependant, c’est pour nous faire comprendre à quel point ce tourment sera terrible. Ce sera bien pire que tout ce que nous pourrions imaginer.
C’est ce qui rend le sujet si sérieux.
Ce châtiment ne sera rien d’autre que ce que nous avons mérité en raison de notre rébellion envers Dieu. Ce n’est pas parce que Dieu est cruel, mais parce qu’il est juste et qu’il ne doit pas laisser le mal impuni. S’il y a un jugement, c’est parce qu’il y a des coupables. Si l’enfer existe, c’est parce que le péché existe, et que nous en sommes coupables.
Nous sommes donc dans une triste situation, face à un jugement que nous avons mérité, et nous ne pouvons rien faire par nous-même pour y échapper. De plus, nous nous retrouvons séparés de Dieu, notre créateur, celui par qui et pour qui nous avons été créés. Celui qui détient la clé de notre existence. Nous nous retrouvons un peu comme un poisson hors de l’eau, qui ne peut pas vivre sa vie de poisson hors de son élément. Quelle situation misérable ! La relation avec notre créateur est rompue, comme un
Qu’est-ce que tu crois ?
vase précieux brisé en mille morceaux sur le carrelage. Peut-on revenir en arrière ?
Je l’admets, le ton a bien changé depuis le début du livre. À ce stade de votre lecture, vous êtes peut-être un peu déçu : « Il nous annonce que la foi chrétienne est une excellente nouvelle, et le voici en train de nous parler d’enfer, de colère de Dieu et de culpabilité… Où est passée “la bonne nouvelle” ? » C’est un peu comme si nous prenions un café ensemble sous un soleil radieux et qu’un violent orage éclatait soudain au-dessus de nos têtes, transformant cette splendide journée en une journée maussade et pluvieuse.
Belle ambiance !
En réalité, la bonne nouvelle de la foi chrétienne est précédée de l’annonce d’une très mauvaise nouvelle. Et c’est seulement en prenant conscience de cette très mauvaise nouvelle que nous pourrons apprécier en quoi la bonne nouvelle est réellement une bonne, une excellente nouvelle !
Alors, ne partez pas ! Une éclaircie va poindre à l’horizon, je vous l’assure. Le soleil va briller. Et vous ne l’aurez jamais vu briller aussi fort.
LA FOI CHRÉTIENNE : La grâce, le cadeau immérité
Il est difficile de changer, pas vrai ? Demandez à ceux qui veulent arrêter de fumer, ou à ceux qui essayent de suivre un régime. Ou alors à n’importe qui d’entre nous lorsque nous essayons de gommer nos défauts…
C’est encore plus difficile lorsqu’il s’agit de notre caractère, ou de choses qui sont profondément liées à ce que nous sommes. Le dicton « Chassez le naturel, et il revient au galop » se vérifie bien trop souvent dans notre expérience quotidienne. Bien sûr, nous pouvons élaborer des plans et mettre en place des habitudes qui nous amènent à des changements. Mais ça ne fonctionne pas toujours. Pensez aux résolutions de début d’année !
La question reste donc : où trouver le véritable changement ?
Dans le chapitre précédent, nous avons parlé de certaines vérités qui ne sont pas agréables à entendre, il faut le reconnaître. Nous sommes, chacun de nous, ennemis
Qu’est-ce que tu crois ?
de Dieu par nos pensées et nos œuvres mauvaises. Voilà pourquoi nous nous dirigeons inévitablement vers un chemin qui nous mène au jugement éternel que nous avons mérité. Naturellement, dans une telle situation, la réaction logique est de se demander : que faire pour changer cela ? Y a-t-il une solution ?
C’est dans la réponse qu’elle apporte à cette question que la foi chrétienne, présentée par la Bible, se distingue des autres religions.
Ce qui rend le christianisme unique
Vous avez peut-être déjà entendu parler de C.S. Lewis, l’auteur des Chroniques de Narnia. Il était athée, puis est devenu chrétien durant sa jeunesse. Il a ensuite beaucoup écrit au sujet des religions, et sur la foi chrétienne en particulier.
Un jour, lors d’une conférence sur les différentes religions du monde, des collègues de C.S. Lewis débattaient pour savoir ce qui distinguait le christianisme des autres religions. Lewis est entré dans la pièce alors que la discussion était déjà bien animée, et a demandé : « Pourquoi faites-vous tout ce bruit ?! » Après avoir appris que la question était de savoir ce qui rendait le christianisme unique, Lewis a tout simplement répondu : « Oh, c’est facile. C’est la grâce11. »
Surprenant ? Pas tant que ça.
Faire pour vivre
Si l’on schématise l’enseignement de la plupart des religions, accéder à Dieu se fait au travers d’efforts humains. Il faut faire du bien pour espérer gagner quelque chose de la part de Dieu en retour. La logique est la suivante : il faut faire pour vivre.
C’est un peu comme un employé qui voudrait obtenir une promotion. Pour y arriver, il doit faire preuve de sérieux, de bonne volonté, et montrer par ses actes qu’il est digne de cette promotion. C’est ainsi que beaucoup considèrent la religion. C’est le moyen par lequel nous, êtres humains, essayons de prouver à Dieu que nous méritons son approbation. Nous devons faire des efforts et des bonnes actions, afin de lui montrer que nous sommes à la hauteur. Ainsi nous pouvons avoir l’espoir qu’un jour, il nous laissera entrer au paradis.
Si l’on y réfléchit, ce n’est pas une très bonne nouvelle. Car, face au problème de notre péché et du jugement qui y est lié, cela revient à dire : « Améliore-toi, suis ces règles, obéis, et peut-être qu’un jour, éventuellement, tu pourras être pardonné pour tes fautes et être accepté par Dieu. » Mais comment savoir si l’on en a fait assez ? Comment savoir si nos efforts suffisent ? Cela revient à vivre avec un fardeau pesant sur les épaules : nous cherchons à faire le bien sans arrêt, sans savoir si cela fonctionnera.
De plus, cela traduit une démarche assez égoïste. La raison pour laquelle nous faisons du bien, finalement, c’est pour nous-même. Nous faisons du bien aux autres parce que cela nous permet de gagner des points dans l’éternité.
Qu’est-ce que tu crois ?
Un peu de mal contre beaucoup de bien ?
Mais surtout, cette démarche ne règle absolument pas le problème du mal que nous avons commis. En réfléchissant à Dieu, nous pensons parfois que le bien que nous faisons devrait effacer le mal que nous avons déjà fait. Nous faisons quelques bonnes actions en vue d’obtenir le pardon pour nos péchés du passé. Autrement dit, le bien aurait le pouvoir d’effacer le mal, pourvu que ce bien soit supérieur au mal qui a été commis. C’est la logique de Raskolnikov, le personnage principal du roman Crime et châtiment de Dostoïevski : « Qu’en penses-tu : un seul crime minuscule ne serait-il pas effacé par des milliers de bonnes actions12 ? » C’est aussi la logique de la plupart des religions aujourd’hui.
Mais cette logique ne prend pas en compte la question de la justice dont nous avons déjà parlé. Si Dieu pardonnait nos péchés en raison du bien que nous avons fait, il ne serait pas juste. Cela reviendrait à minimiser le mal et à ne pas le traiter tel qu’il doit l’être. Retournons au tribunal un instant pour comprendre cela. Le criminel se tient devant le juge, coupable d’un meurtre. Maintenant, que penseriez-vous si l’avocat du criminel présentait sa défense ainsi : « Mon client est coupable de ce meurtre, oui, mais par ailleurs c’est un homme incroyablement vertueux. Il est investi dans de nombreuses œuvres sociales en faveur des démunis et il a l’approbation de tout son voisinage. » Serait-ce une raison suffisante pour acquitter ce criminel et oublier son meurtre ? Bien sûr que non ! Peu importe le bien que cet homme a fait dans sa vie, cela ne suffit pas à annuler le mal dont il est coupable.
De la même manière, le bien que nous faisons ne pourra jamais effacer le mal que nous avons commis.
Certains pourraient argumenter que, devant un tribunal humain, un criminel pourrait voir sa peine allégée s’il s’agit d’un tout premier crime et que l’homme n’a pas « le profil » d’un criminel. C’est vrai, mais il faut remarquer qu’il y aura tout de même une peine, dans tous les cas. Le mal n’est pas laissé impuni.
De plus, la sévérité de la peine dépend de la personne que l’on a offensée. Imaginez qu’avec mes clés, je raye une voiture qui se trouve à la casse. Pas bien grave, non ?
Maintenant, si je fais la même chose avec une voiture dans la rue, j’aurais probablement un peu plus de problèmes. Enfin, si on m’attrape en train de rayer délibérément la voiture du chef de l’état… Là, j’aurais encore plus de problèmes ! Pourquoi ? Parce que la gravité de la faute dépend de la personne que l’on a offensée13. Lorsqu’on parle de nos fautes, il faut comprendre que nous les avons commises envers l’être le plus important de l’univers : Dieu lui-même. C’est donc d’autant plus grave.
Une voie sans issue
Nous voyons donc qu’essayer de nous sauver nousmême ne fonctionnera pas. Comme quelqu’un l’a dit, ce serait comme essayer d’accéder à la lune en empilant des chaises… C’est mission impossible !
Par ailleurs, penser pouvoir impressionner Dieu par le bien que nous faisons est plutôt naïf. Imaginez un enfant de cinq ans qui bricole sur son établi en bois. Il
Qu’est-ce que tu crois ?
perce, visse, cloue avec ses jouets le plus sérieusement du monde comme un vrai bricoleur. Il finit par dire à ses parents : « Papa, maman, je vais travailler sur le chantier à côté de la maison. Les ouvriers ont besoin de mon aide. » Ce serait mignon, mais un peu naïf. Est-ce que cet enfant, avec ses jouets en bois, pourra vraiment aider des ouvriers expérimentés qui travaillent sur un vrai chantier ? Il en va de même pour nous quand nous pensons pouvoir impressionner Dieu par notre manière de vivre…
Nous devons reconnaître que nous sommes tous incapables. Incapables d’accéder à Dieu par nous-mêmes et de régler le problème de notre cœur mauvais. Il nous est impossible de revenir en arrière et de changer notre situation.
Quand la grâce entre en scène
C’est dans ce contexte qu’entre en scène la grâce, et que, tout à coup, nous discernons ce qui distingue la foi chrétienne des autres religions. En effet, lorsque nous parlons de la grâce, nous touchons au cœur même de la foi chrétienne. C’est un enseignement que l’on retrouve en toile de fond dans toute la Bible.
Voici un extrait de la Bible qui nous aide à comprendre ce qu’est la grâce. Cet extrait vient juste après une description sobre et sans équivoque du péché et de la culpabilité de l’être humain, et il commence par un « mais » qui nous permet de voir le soleil briller de toute sa force :
Mais Dieu est riche en compassion. À cause du grand amour dont il nous a aimé s, nous qui étions morts en raison de nos fautes, il nous a rendus à la vie avec Christ –c’est par grâce que vous êtes sauvés. […] En effet, c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est pas par les œuvres, afin que personne ne puisse se vanter.
Éphésiens 2 4 -5, 8 -9
Dans ces merveilleuses phrases, il est question d’être sauvé, de rétablir une relation avec Dieu et d’échapper au jugement que nous méritons. Enfin, une solution ! Comment ce salut peut-il se mettre en œuvre ? Sur quelle base ? La réponse est simple : en raison de la grâce de Dieu.
« C’est par grâce que vous êtes sauvés », est-il dit. « Dieu est riche en compassion ». Quelle merveille ! Il y a une solution, et c’est Dieu qui la donne, en raison d’un amour généreux.
Je reconnais que la notion de « grâce » fait souvent partie du vocabulaire religieux (sauf quand il s’agit d’une danseuse ou d’un prénom !). Prenons un peu de temps pour comprendre ce que cela signifie.
La grâce n’est pas quelque chose que nous recevons en échange d’un acte de notre part – même pas celui d’aller à l’église ou d’accomplir des rites religieux. Quand la Bible parle de grâce, il s’agit d’un don gratuit et immérité. Ce n’est donc pas comme le salaire que nous recevons à la fin du mois : si nous le recevons, c’est parce que nous l’avons mérité. Ce n’est pas non plus comme une offre promotionnelle dont nous bénéficions sur un produit. Dans un sens, cette promotion est peut-être « imméritée », mais elle
Qu’est-ce que tu crois ?
n’est pas gratuite : nous devons quand même payer pour obtenir le produit en question. La grâce est non seulement imméritée (nous ne devrions pas recevoir le cadeau que Dieu nous donne), mais elle est aussi gratuite (nous ne pouvons rien faire pour l’acheter).
La grâce de Dieu, c’est Dieu qui nous donne ce que nous ne méritons pas : il nous sauve, comme le dit le texte de la Bible que nous avons cité. C’est-à-dire qu’il nous fait sortir de la situation désespérée dans laquelle nous étions : coupables, face à un jugement. Il pardonne nos péchés, il rétablit la relation qui était brisée.
Voici deux choses incroyables dans cet acte divin.
La première, c’est que Dieu ne fait pas ça parce que nous l’aurions mérité, mais il le fait précisément alors que nous ne le méritons pas ! Nous sommes ceux qui l’ont offensé et il est celui qui nous pardonne. Nous sommes coupables envers lui et il fait pourtant ce qu’il faut pour que nous soyons acquittés et libérés.
La deuxième, c’est qu’il le fait gratuitement. Le passage précédemment cité nous le dit : « Cela ne vient pas de vous », « Ce n’est pas par les œuvres. » Autrement dit, ce n’est pas nous qui avons à empiler des chaises jusqu’à la lune pour accéder à Dieu, mais c’est Dieu qui vient jusqu’à nous pour nous sauver. Il nous offre un moyen de salut gratuit !
Trop simple pour être vrai ?
La grâce est effectivement un cadeau gratuit que nous ne pouvons pas mériter. Nous ne pouvons rien faire qui
puisse nous sauver. Il nous suffit en effet de croire en ce qui a déjà été fait. Il nous suffit de placer notre confiance dans ce don gratuit et entier de Dieu : c’est notre seul espoir de salut ! La logique de la Bible, imprégnée de la grâce, est la suivante : il ne faut pas faire pour vivre, mais croire pour vivre. Nous reviendrons sur cet aspect un peu plus tard, mais il faut reconnaître qu’humainement parlant, l’idée d’un salut gratuit est difficile à accepter… C’est difficile à accepter, parce nous voulons mériter ce que nous avons.
Je me souviens d’un ami avec qui j’avais lu une partie de la Bible, pour l’aider à découvrir l’essentiel de la foi chrétienne. Après lui avoir présenté ces réalités que la Bible enseigne, il m’avait dit : « Benjamin, je comprends que je suis pécheur, et que je ne pourrai rien faire pour être accepté par Dieu. Mais qu’est-ce que je peux faire d’autre ? » Vous avez remarqué ? Il comprenait qu’il ne pouvait rien faire pour être accepté par Dieu, et pourtant il demandait : « Qu’est-ce que je peux faire d’autre ? » Dans un sens, une telle réaction est normale. Nous voulons faire. Nous n’aimons pas nous sentir impuissant. C’est humiliant de recevoir gratuitement quelque chose que nous n’avons pas mérité.
Et c’est là où la foi chrétienne se distingue des autres religions. Accepter la foi chrétienne, c’est comprendre que nous ne pourrons jamais en faire assez pour accéder à Dieu. Mais ça ne s’arrête pas là. C’est aussi comprendre que nous n’avons pas besoin de faire, parce que Jésus a déjà fait pour nous tout ce qu’il fallait. Et ça, c’est une merveilleuse nouvelle.
Qu’est-ce que tu crois ?
La grâce, oui, mais où est la justice ?
Peut-être que tout ceci vous semble encore un peu abstrait. Ou peut-être même carrément injuste. C’est vrai que nous avons répété, à plusieurs reprises, que Dieu ne peut pas se contenter de pardonner le mal. Il doit également le prendre au sérieux. C’est une question de justice. Alors est-ce que la grâce n’est pas injuste ? Si Dieu pardonne nos péchés en raison de sa grande miséricorde, où est sa justice ? Le juge ne peut pas laisser le criminel partir libre, juste comme ça !
À travers ces questions, nous touchons au cœur de la foi chrétienne, et cela nous amène à notre prochain chapitre. Comme nous l’avons dit, la grâce de Dieu, c’est Dieu qui nous donne ce que nous ne méritons pas. Mais ça ne s’arrête pas là. Si Dieu peut nous donner ce que nous ne méritons pas, c’est parce que quelqu’un d’autre a pris sur lui la peine que nous méritions. Cette affirmation est primordiale. Nous allons nous y attarder pour comprendre comment Dieu peut faire grâce tout en restant entièrement juste.
Comme nous allons le voir, c’est en raison de ce que Jésus a fait que Dieu peut pardonner librement à tous ceux qui placent leur confiance en Jésus. Le comprendre nous aidera à encore mieux apprécier la bonne nouvelle de la foi chrétienne.
LA FOI CHRÉTIENNE : La mort de Jésus fait toute la différence
Nous avons parfois besoin d’explications pour comprendre le sens de certaines choses. C’est vrai en particulier en ce qui concerne les raisons de la mort de Jésus sur la croix. Beaucoup en ont entendu parler et savent que c’est quelque chose d’important pour les chrétiens, qui en parlent souvent. Mais ils ne savent pas forcément en quoi c’est important et ce que cela signifie.
J’espère que ce chapitre vous aidera à comprendre pourquoi la croix a tellement d’importance aux yeux des chrétiens. Comme nous allons le voir, c’est en saisissant les raisons de la mort de Jésus que l’on pourra réellement comprendre ce qu’est le christianisme. Posons-nous donc la question : « Pourquoi Jésus est-il mort ? »
Jésus, mort parce qu’il était coupable ?
Jésus a été condamné à mort par les autorités de son époque. Cependant, Jésus n’est pas mort parce qu’il était
Qu’est-ce que tu crois ?
coupable, mais alors qu’il était innocent : cela ressort très clairement des récits que la Bible donne de sa mort.
Nous apprenons que c’est « par jalousie qu’ils [les chefs religieux] avaient fait arrêter Jésus » (Matthieu 27.18). L’enseignement de Jésus les gênait. Ils voulaient se débarrasser de lui. Ils l’ont donc faussement accusé de crimes qu’il n’avait pas commis, puis ils l’ont livré aux autorités politiques.
Cependant, cela ne suffisait pas à le faire condamner à mort. Après l’avoir interrogé, Pilate, le gouverneur, a déclaré : « Je ne trouve chez cet homme aucun motif de le condamner » (Luc 23.4). Judas, qui avait trahi Jésus, déclare de son côté : « J’ai péché en faisant arrêter un innocent » (Matthieu 27.4). Jésus n’était pas coupable !
Quand nous lisons le récit de sa vie, nous découvrons effectivement un homme qui n’a toujours fait que du bien autour de lui. On ne l’a jamais entendu proférer de paroles blessantes. Il a toujours fait preuve d’amour et de compassion envers ceux qu’il côtoyait. Il a vécu dans l’obéissance parfaite à Dieu. Il n’a jamais péché. En somme, Jésus a réussi là où nous avons tous échoué…
Comment donc réussir à faire condamner cet innocent ?
Les chefs religieux, jaloux de Jésus, parviennent, en excitant la foule, à obtenir sa mort. « Crucifie-le ! Crucifie-le ! », crient-ils. Sous la pression de la foule, Pilate cède et livre Jésus à la mort par crucifixion.
Sur la croix, Jésus est entouré de deux criminels, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche. Alors que l’un d’eux insulte Jésus, l’autre le reprend : « Pour nous, ce n’est que justice,
La mort de Jésus fait toute la différence
puisque nous recevons ce qu’ont mérité nos actes, mais celui-ci n’a rien fait de mal » (Luc 23.41). Jésus n’avait effectivement rien fait de mal. Même ce brigand le reconnaissait ! Jésus était innocent. C’était évident pour tous. Pourtant, il est quand même condamné à mort. Pourquoi ?
Jésus, mort parce qu’il a échoué ?
On pourrait alors penser que la mort de Jésus était un échec. En voici encore un qui a fait de belles promesses, et qui n’a pas su les tenir. Tout avait si bien commencé, tous les espoirs étaient focalisés sur lui, mais il n’a pas réussi à aller jusqu’au bout de ses idées… Jésus était impuissant face à ses accusateurs et face à la foule qui voulait le condamner, voilà pourquoi il est mort.
Cependant, ce n’est pas ainsi que la Bible décrit les événements qui ont conduit à sa mort.
D’abord, Jésus aurait très bien pu échapper à la mort. Il a accompli des miracles extraordinaires : il a tout pouvoir sur ce monde. Il est Dieu. Il aurait donc pu échapper miraculeusement à la mort, comme il l’a fait à d’autres occasions14. Cette fois-ci, cependant, il a choisi de ne pas le faire.
Ensuite, la mort de Jésus n’était pas une surprise. Jésus lui-même l’avait prédite. Il avait lui-même annoncé à l’avance sa mort à ses disciples : « Le Fils de l’homme [un terme par lequel Jésus parle de lui-même] sera livré entre les mains des hommes ; ils le feront mourir et, trois jours après avoir été mis à mort, il ressuscitera » (Marc 9.31).
Jésus dira même à ses disciples que sa mort est la raison pour laquelle il est venu : « Le Fils de l’homme est venu
Qu’est-ce que tu crois ?
non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour beaucoup » (Marc 10.45).
La mort de Jésus n’était donc pas un échec. Cela faisait partie du plan de Dieu depuis le début. La Bible nous amène à comprendre que Dieu a envoyé Jésus dans le monde, précisément afin qu’il donne sa vie sur une croix.
Alors, pourquoi ? Pourquoi Jésus a-t-il vécu pour mourir ? Et pourquoi avait-il besoin de mourir de cette manière ? Pour répondre à ces questions, et pour continuer à nous laisser émerveiller par la bonne nouvelle de la foi chrétienne, il faut maintenant saisir la raison fondamentale de la mort de Jésus.
Jésus, mort pour… sauver
L’ange qui a annoncé la naissance de Jésus l’a présentée comme une « bonne nouvelle », parce que Jésus venait comme sauveur : « Je vous annonce une bonne nouvelle qui sera pour tout le peuple le sujet d’une très grande joie. Un Sauveur vous est né aujourd’hui » (Luc 2.10). Si Jésus vient sur la terre, et si Jésus meurt… c’est pour sauver.
Rappelez-vous, au chapitre précédent nous avons décrit la grâce ainsi : la grâce, c’est Dieu qui nous offre ce que nous ne méritons pas, parce que quelqu’un d’autre –Jésus – a pris sur lui la peine que nous méritions.
Ce que nous méritions, c’est le jugement et la colère de Dieu, en raison de notre rébellion. Jésus meurt sur la croix pour prendre cette punition et ce jugement à notre place. Ainsi, par la mort de Jésus, Dieu peut nous donner ce que
La mort de Jésus fait toute la différence
nous ne méritons pas : le pardon de toutes nos fautes, une relation rétablie avec lui, la vie pour toujours au lieu de l’enfer qui nous était destiné.
Un texte de la Bible nous permet de voir cela avec plus de détails. Ce texte a été rédigé plusieurs siècles avant la naissance de Jésus, pour annoncer à l’avance ce que sa mort allait accomplir. En parlant de la mort de Jésus, il est écrit :
Pourtant, ce sont nos souffrances qu’il a portées, c’est de nos douleurs qu’il s’est chargé. Et nous, nous l’avons considéré comme puni, frappé par Dieu et humilié. Mais lui, il était blessé à cause de nos transgressions, brisé à cause de nos fautes : la punition qui nous donne la paix est tombée sur lui, et c’est par ses blessures que nous sommes guéris.
Ésaïe 53.4 -5
Ce texte montre clairement que Jésus n’est pas mort à cause de ses fautes à lui, mais bien à cause des nôtres. Il a été blessé à cause de nos transgressions. Il a été brisé à cause de nos fautes. La punition, qui était la nôtre, est tombée sur lui.
Incroyable, n’est-ce pas ? Jésus est innocent, et pourtant il donne sa vie pour des coupables. C’est lui qui est puni à la place de tous ceux qui se confient en lui. Il agit un peu comme un paratonnerre : il prend sur lui la foudre, la colère de Dieu, à notre place. Ou encore comme un bouclier : en nous cachant derrière lui, nous échappons au jugement que nous méritons, car il le prend à notre place.
Qu’est-ce que tu crois ?
C’est cela qui est merveilleux avec la croix de Jésus : c’est là que nous voyons la justice et l’amour de Dieu se manifester simultanément.
Nous y voyons la justice de Dieu, car le péché est pris au sérieux. Dieu ne balaie pas la poussière sous le tapis : Jésus paye pour nos péchés. Pendant plusieurs heures, Jésus souffre la mort la plus atroce qui puisse exister, dans la douleur et dans les cris. C’est le reflet de la souffrance intérieure, bien plus grande, qu’il subit en prenant sur lui la colère de Dieu – jugement qu’entraîne notre péché.
Cependant, à la croix, nous voyons aussi l’amour de Dieu dans toute sa beauté. C’est Dieu qui envoie son Fils Jésus pour payer à notre place. Jésus donne sa vie volontairement pour nous sauver. Son amour le pousse à payer à la place des coupables que nous sommes, pour que nous soyons libres et pardonnés.
Résumons. Pourquoi Jésus meurt-il sur la croix ? Parce que Dieu devait punir le péché, en raison de sa justice, et parce qu’il voulait nous sauver de ce jugement, en raison de son amour.
C’est merveilleux ! À la croix, nous voyons à la fois la mort et la vie, les ténèbres et la lumière, le jugement et le salut. Imaginons une illustration. Des pompiers sont en train d’éteindre un feu de forêt. Au milieu des cendres, ils découvrent le cadavre d’un oiseau. Mais en soulevant l’oiseau mort, ils trouvent sous lui des oisillons vivants. Il y aura eu à la fois la mort et la vie. La mort pour l’oiseau qui a protégé ses petits. Et la vie pour les petits qui ont été sauvés du feu.
mort de Jésus fait toute la différence
C’est cela que Jésus a accompli. Il est mort pour que nous puissions vivre.
C’est trop beau et c’est vrai !
Les conséquences de la mort de Jésus sont extraordinaires. Ceux qui vivent au bénéfice de cette mort sont pardonnés de toutes leurs fautes. Jésus est mort pour eux. Jésus a pris sur lui le jugement qu’ils méritaient. Il n’y a donc plus de jugement pour eux, plus de condamnation, plus aucune trace de colère !
C’est comme quelqu’un qui aurait une dette bien trop élevée pour pouvoir la rembourser et à qui on proposerait de la lui remettre. Quelle liberté ! Ou quelqu’un qui aurait vécu pendant des années avec un fardeau pesant sur les épaules, et ce fardeau lui serait enlevé. Quel soulagement ! Voilà ce qui se passe lorsque nous sommes pardonnés de nos péchés et que notre « casier judiciaire divin » se retrouve totalement vierge.
Le réformateur allemand Martin Luther parlait d’un « joyeux échange ». Sur la croix, Jésus paye à notre place. Nos fautes sont mises à son compte. Mais ce n’est pas tout. Lorsque nous plaçons notre confiance en lui, nous recevons également la perfection de sa propre vie. Souvenezvous : Jésus était innocent, parfait, sans aucun péché. Il a vécu la vie que nous n’avons pas pu vivre ! Cette vie, cette perfection, cette justice, est mise à notre compte. Jésus prend sur lui nos habits sales, et il nous donne en échange ses habits propres. Il prend sur lui nos péchés, et il nous revêt de sa justice. C’est effectivement un « joyeux échange », n’est-ce pas ?!
Qu’est-ce que tu crois ?
C’est cet échange qui nous permet de nous présenter devant Dieu avec assurance et confiance. Grâce à la mort de Jésus, nous ne sommes plus coupables devant Dieu, mais entièrement justes. Il nous voit comme il voit Jésus, dans toute sa perfection. Nous sommes donc, enfin, réconciliés avec Dieu, en bonne relation avec le Dieu de l’univers. Le Dieu que nous avons offensé. Nous pouvons alors vivre pour ce pour quoi nous avons été créés : connaître Dieu…
Vous vous dites peut-être : « Mais je ne le mérite pas ! » Effectivement. Nous n’avons rien fait pour le mériter. Nous n’avons rien à faire pour le mériter. C’est précisément cela que nous appelons « la grâce »… et c’est ce qui est tellement merveilleux dans la foi chrétienne. C’est ça, la bonne nouvelle !
Après l’orage que nous venons de traverser, cela fait du bien de voir le soleil briller à nouveau, n’est-ce pas ? Mais ce n’est pas fini. En effet, nous savons tous qu’un médicament n’a d’effet que si on l’avale ! De la même manière, ce message est une merveilleuse nouvelle uniquement pour ceux qui la reconnaissent comme telle ! C’est ce que nous allons voir au prochain chapitre.
LA FOI CHRÉTIENNE : Le choix qu’on ne peut éviter
La vie est faite de choix. Certains de ces choix n’ont pas de grandes conséquences : le choix d’un plat au restaurant, de chaussures dans un magasin, d’une place de parking. D’autres, en revanche, peuvent impacter notre vie : le choix du métier, le lieu d'habitation, avec qui passer sa vie. Qu’il s’agisse de choix sans importance ou de choix conséquents, il n’est jamais facile de choisir lorsque nous sommes confrontés à une foule de possibilités. En fait, plus il y a d’options, plus il est difficile de se décider !
On retrouve également cela dans le domaine des religions. Il suffit de flâner dans une librairie pour le constater : on n’a que l’embarras du choix ! On a l’impression de se trouver au milieu d’un « marché de spiritualités ». Comme sur le menu d’un restaurant, on nous propose de choisir ce qui nous convient le mieux parmi les multiples conceptions de Dieu et de la manière dont nous sommes appelés à vivre. Difficile de se repérer au milieu de toutes ces alternatives !
Qu’est-ce que tu crois ?
Cependant, tout ce que nous avons dit jusqu’ici concernant la foi chrétienne doit nous amener à la conclusion suivante : Jésus n’est pas une option parmi d’autres.
Un seul chemin
Jésus lui-même l’a affirmé : « Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi » (Jean 14.615). Jésus nous dit ici qu’il n'y a qu'un seul moyen d’accéder à Dieu : au travers de lui. Il est le seul pont qui permette de relier les êtres humains avec le Dieu de l’univers. Tous les autres chemins sont des impasses.
Comment réagissez-vous face à cette déclaration de Jésus ?
Je me souviens avoir partagé cette citation de Jésus à un étudiant, qui a réagi en protestant : « Mais c’est arrogant ! Pour qui se prend-il ?! » C’est vrai que cela semble extrêmement arrogant de la part d’une personne. Essayez de dire la même chose la prochaine fois que vous êtes au milieu d’une foule, juste pour voir la réaction des gens ! Jésus est-il vraiment arrogant lorsqu’il déclare être le seul moyen d’accéder à Dieu ?
Si l’on y réfléchit, la déclaration de Jésus n’est pas si surprenante que cela. En fait, c’est la conclusion logique de tout ce que nous avons vu jusqu’ici. Si l’être humain est réellement coupable devant Dieu, qu’il se trouve face à un jugement éternel, et qu’il ne peut se sauver lui-même, alors quelle solution ? Comment trouver un moyen par lequel nous pouvons être pardonnés, sans que la justice de Dieu ne soit bafouée ? La seule réponse satisfaisante à ces questions, c’est la mort de Jésus. C’est là que le péché
Le choix qu’on ne peut éviter
est à la fois pris au sérieux (Jésus paye), et pardonné (Jésus paye à notre place). Jésus est donc le seul qui peut réellement régler le problème qui nous concerne tous : le problème de notre péché. Tous les autres systèmes de pensées échouent et passent à côté de la vraie solution. Ce sont des pansements qui cachent la plaie, au lieu de la traiter en profondeur.
De plus, Jésus a prouvé de manière remarquable qu’il était à la hauteur d’une telle déclaration. Sa mort n’était pas la fin de l’histoire : il n’est pas resté dans le tombeau. Les récits de la vie de Jésus se terminent avec la nouvelle de sa résurrection : Jésus est revenu à la vie, comme il l’avait annoncé. Peut-être que vous en doutez. Vous vous dites certainement :
« C’est du grand n’importe quoi ! » Dans ce cas, je vous encourage à creuser ce sujet16. Nous pouvons examiner sans crainte la résurrection de Jésus. Cette résurrection prouve que tout ce que Jésus a dit et fait est digne de confiance. Il est réellement le sauveur envoyé par Dieu. Il est réellement celui qui a vaincu la mort et le péché. Il est réellement le seul chemin pour accéder à Dieu !
À la lumière de tout ceci, nous ne devrions pas être surpris par cette déclaration de Jésus. Nous devrions plutôt comprendre qu’elle appelle une réaction de notre part.
Une seule bonne réaction
La foi chrétienne n’est pas comme un bon roman que l’on a eu du plaisir à lire. On a trouvé l’histoire vraiment belle, mais ça s’arrête là. On passe à autre chose, sans que cela change notre vie.
Qu’est-ce que tu crois ?
La foi chrétienne est plutôt comme une alarme incendie. Lorsqu’elle retentit, on ne continue pas ses activités comme si de rien n’était. Cette alarme exige que l’on prenne une décision. S’il y a effectivement le feu dans le bâtiment, alors il faut fuir. On ne peut pas repousser la décision à plus tard.
De la même manière, la foi chrétienne requiert une décision de notre part. Si tout cela est vrai, alors nous devons réagir en conséquence. Nous ne pouvons pas rester là, sans rien faire, comme si de rien n’était.
La Bible met en avant deux attitudes appropriées au vu de tout ce que nous avons vu jusqu’ici. Nous les lisons dans les premières paroles que Jésus adresse à ceux qu’il enseigne : « Repentez-vous, et croyez à la bonne nouvelle » (Marc 1.15). Ces deux attitudes sont la repentance (« repentez-vous ») et la foi (« croyez »). Explorons ensemble la signification de ces deux notions.
La repentance, un demi-tour
Plusieurs de mes amis ont été surpris par le message de la foi chrétienne que j’essayais de leur expliquer. « Benjamin, c’est trop facile ! » m’ont-ils dit. « Tu demandes pardon à Jésus pour tes fautes, et puis tu peux faire toutes les bêtises que tu veux ?! » C’est peut-être également votre réaction en entendant parler de la grâce de Dieu, qui nous est accordée gratuitement, sans aucun effort de notre part. Ou peutêtre que c’est ainsi que vivent les chrétiens que vous avez rencontrés : des gens qui se disent « chrétiens », mais dont la vie ne reflète pas réellement ce que la Bible enseigne.
Cependant, quelqu’un qui se dirait chrétien tout en vivant à sa guise, sans montrer aucune volonté de changement, montrerait par là qu’il n’a pas compris une des bases de la vie chrétienne : la repentance.
Pour définir la repentance simplement, on pourrait dire que c’est un demi-tour. C’est une prise de conscience de la gravité de son péché, qui nous amène à nous en détourner. Il ne s’agit pas juste d’être attristé face au mal que nous avons commis, ni même de simplement regretter les conséquences du mal que nous avons fait. Il s’agit de prendre conscience que nous avons commis ce mal envers Dieu, que nous l’avons offensé en ne vivant pas comme nous aurions dû vivre, et que c’est grave.
Il ne s’agit pas non plus de simplement comprendre que nous avons offensé Dieu, puis de continuer sur le même chemin. Imaginez que vous soyez au volant de votre voiture pour vous rendre quelque part. À un certain moment, vous vous rendez compte que vous n’avez pas pris le bon chemin. Que faites-vous ? Il ne suffit pas de prendre conscience du fait que vous êtes sur le mauvais chemin, tout en continuant votre route. Il ne suffit pas non plus de vous dire « Bon, je changerai de chemin plus tard », ni même de simplement vous arrêter et attendre. Non, la seule bonne réaction, si vous avez réellement compris que vous êtes sur le mauvais chemin, c’est de faire demi-tour et de repartir dans l’autre sens. De la même manière, la repentance est une prise de conscience de la gravité de notre péché qui nous amène à nous en détourner, pour repartir dans la bonne direction.
Concrètement, nous avons chacun des choses différentes que nous devons abandonner : les commérages ou notre
Qu’est-ce que tu crois ?
attitude de jugement par exemple. Rompre une relation pour respecter ce que la Bible enseigne sur la sexualité. Arrêter de vivre pour l’argent et les possessions. Ne plus vivre une vie égoïste, tournée vers soi-même. Et bien d’autres choses… Pour chacun, cependant, il s’agira de reconnaître que Dieu est le maître de tous les domaines de notre vie.
C’est cela la première chose à laquelle nous sommes appelés : prendre conscience que nous avons fait fausse route, que nous avons offensé Dieu et que nous avons un besoin urgent de faire demi-tour. Nous ne pouvons pas créer cette prise de conscience par des efforts humains comme avec certaines musiques, quelques privations ou pratiques ascétiques. Cette prise de conscience est produite par Dieu lui-même, lorsque nous sommes confrontés à sa grandeur et à la gravité de l’offense que nous avons commise.
Peut-être êtes-vous conscient du fait que vous n’êtes pas parfait (qui n’en est pas conscient ?), et des fautes que vous commettez jour après jour. Cependant, vous avez encore du mal à saisir l’urgence de la situation et la gravité de vos fautes envers Dieu. Dans ce cas, puis-je vous encourager à parler à Dieu, sincèrement, et à lui demander de « lever le voile » sur la gravité de votre péché ? Ce n’est pas agréable, c’est vrai, mais c’est nécessaire.
Cette première démarche est profondément liée à la seconde, tout comme les deux faces d’une même pièce. La deuxième réaction au message de la Bible, c’est la foi, c’est-à-dire la confiance que l’on place en Jésus. Car si l’on se repent, si l’on fait demi-tour, c’est pour se diriger vers le bon endroit : vers Jésus.
Le choix qu’on ne peut éviter
La foi, un saut dans le vide ?
Je ne sais pas si vous avez déjà sauté dans le vide. Moi oui, et je me souviens encore de la peur qui m’a envahi ce jour-là ! Mes genoux tremblaient et mon cœur battait fort. Je voyais le vide sous mes pieds. J’étais rempli de terreur…
C’était un saut à l’élastique, et pour quelqu’un qui a le vertige comme moi, ce n’était pas la meilleure idée au monde ! Lorsqu’on parle de la foi, il est courant d’en parler comme d’un « saut dans le vide ». Est-ce vraiment le cas ?
Il ne s’agit certainement pas de sauter de n’importe quelle falaise sans réfléchir. Comme nous l’avons vu plus tôt (quand le café était encore chaud !) : la foi n’est pas un simple sentiment passager qui nous tombe dessus par un beau matin. La foi est la confiance que l’on met en Jésus, lorsqu’on comprend qu’il est digne de confiance. La foi exige donc une réflexion de notre part. Nous avons besoin de connaître le message de la foi chrétienne : ce que la Bible enseigne concernant Dieu, notre problème, et ce que Jésus a fait à la croix. C’est ce que nous avons vu ensemble dans ce livre. C’est en sachant ces choses et en les reconnaissant comme vraies que nous pourrons réellement faire « le pas de la foi », en toute connaissance de cause.
Ce « pas de la foi » n’est pas un saut dans le vide les yeux fermés, sans trop savoir ce qui va nous arriver. Ce n’est pas non plus comme un saut à l’élastique où l’on est attaché –car dans le cas du saut à l'élastique, il y a toujours une part de doute à propos d'éventuels systèmes de sécurité défaillants… Dans la Bible, la foi est décrite comme une « ferme assurance » (Hébreux 11.1). Cette ferme assurance se base sur des faits réels que nous pouvons examiner.
Qu’est-ce que tu crois ?
Cependant, la foi ne s’arrête pas là. Il faut la mettre en action. Il est donc nécessaire de faire un pas en avant et de ne pas se limiter uniquement à la réflexion.
L’exemple souvent utilisé pour illustrer ce propos, c’est celui d’une chaise. Supposons que je me tienne à côté d’une chaise extrêmement solide, capable de supporter même le poids d’un éléphant. Si un ami me dit que cette chaise peut soutenir mon poids, quelle est la preuve que je crois réellement ce qu’il me dit ? Il ne suffit pas que je sache intellectuellement que la chaise est en mesure de supporter mon poids. Il ne suffit pas non plus de dire que je suis convaincu que cette chaise peut effectivement supporter mon poids. Je ne le prouverai qu’en m’asseyant dessus. La seule manière « d’exercer la foi », de montrer que je crois vraiment, c’est d’aller jusqu’au bout : aller m’asseoir sur la chaise pour constater qu’elle supporte effectivement mon poids.
C’est la même chose concernant la foi chrétienne. On peut connaître beaucoup de choses au sujet de Jésus et même croire que ces choses sont vraies. Mais ce n’est pas la vraie foi. Ce n’est pas suffisant. Nous sommes toujours debout à côté de la chaise. La vraie foi, c’est faire le pas en avant. C’est donner suite au message de Jésus et agir en conséquence. C’est se détourner de ses fautes et se confier en lui. C’est cela qui prouve que notre foi est réelle, authentique. C’est cela qui montre que nous reconnaissons réellement Jésus comme étant digne de confiance.
Si Jésus est réellement celui qu’il a dit être, et si tout ce que nous avons vu jusqu’ici est vrai, alors c’est à cela que
Le choix qu’on ne peut éviter
chacun de nous est appelé : faire ce pas en avant. Nous détourner de nos fautes, pour nous tourner vers Jésus.
Je ne sais pas où vous en êtes, alors que ce livre touche presque à sa fin. À côté de la chaise, prêt à vous asseoir ? Bien loin de la chaise, en train de regarder, en restant à distance ? Entre les deux, avec tout un tas de questions en tête ? Quelle que soit votre situation, j’aimerais vous laisser avec quelques remarques pour clore notre pause-café.
Prendre le temps de réfléchir
Dans un film, la dernière scène est un moment unique. Après 1h30 d’action et de suspense, c’est la fin de l’histoire. Le rythme s’est ralenti, les héros se séparent. Ils vont continuer leur chemin chacun de leur côté et la vie va reprendre son cours normal. Après le feu de l’action, c’est l’occasion de réfléchir à tout ce qui s’est passé dans le film.
La conclusion de ce livre ressemble un peu à la dernière scène d’un film. Nous avons vu beaucoup de choses depuis le début. Certaines d’entre elles étaient très personnelles. Peut-être avez-vous lu des sections de ce livre en faisant la grimace ? Peut-être y avez-vous trouvé matière à réflexion. Avant de vous laisser, j’aimerais encore mettre en avant quelques éléments qui vont vous aider à réfléchir à tout ce que nous avons étudié.
Nous allons le faire en nous intéressant à un dernier passage de la Bible. Il s’agit d’un discours que Jésus a adressé à une foule :
Qu’est-ce que tu crois ?
Si quelqu’un veut être mon disciple, qu’il renonce à luimême, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive ! En effet, celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera. Et que servira-t-il à un homme de gagner le monde entier, s’il perd son âme ? Que donnera un homme en échange de son âme ?
Marc 8.34 -37Je ne vois pas de paroles plus appropriées que celles-ci pour achever le bout de chemin que nous avons commencé ensemble. J’aimerais souligner quatre choses en lien avec tout ce que nous avons vu jusqu’ici, à partir de ces paroles de Jésus : c’est important, ça coûte, c’est nécessaire, et c’est ce qu’il y a de meilleur.
C’est important
Nos journées n’ont que 24 heures, alors on n’a pas trop le temps de réfléchir, n’est-ce pas ? Elles sont déjà bien remplies avec le travail, la famille et les amis. Il faut ajouter à cela la gestion du budget et les responsabilités, les imprévus et les aléas de la vie... et si l’on y rajoute les écrans qui envahissent notre quotidien, nous n’avons plus une minute de répit !
Avec ce rythme de vie effréné, difficile d’arriver à prendre du temps pour s’intéresser à la foi. Cependant, contrairement à bien des choses de la vie, il s’agit là d’un sujet des plus importants. On passe souvent beaucoup de temps à débattre de sujets sans importance que l’on peut laisser de côté sans problème. Par exemple, faut-il dire « pain au chocolat » ou
« chocolatine » ? Vous trouverez de nombreux articles en ligne qui vous aideront à creuser le sujet afin de vous faire un avis. Mais, après tout, est-ce que ça en vaut vraiment la peine ? Ignorer la question n’aura pas de grandes conséquences. Ça ne va pas changer la destinée de notre planète…
En revanche, lorsqu’on parle de Jésus et de la foi chrétienne, c’est différent. C’est important. Les conséquences sont sérieuses. Notre position par rapport à Jésus et à ce qu’il a enseigné ne va peut-être pas changer la destinée de notre planète, mais cela va assurément définir notre destinée éternelle. Regardez ce que Jésus déclare dans le discours cité plus haut :
« Et que servira-t-il à un homme de gagner le monde entier, s’il perd son âme ? »
Ce que Jésus déclare ici est très profond. C’est une question rhétorique par laquelle Jésus montre qu’il ne servirait à rien de gagner le monde tout entier si l’on en vient à perdre son âme.
En parlant de l’âme, Jésus désigne l’être humain dans sa dimension éternelle : non pas seulement notre corps qui va mourir et se décomposer, mais notre être intérieur, qui va vivre pour toujours. Jésus dit que nous pourrions gagner le monde entier : la richesse et les honneurs, le confort et le succès, et tout ce que la société autour de nous considère comme précieux. Mais cela ne va pas durer. Nous n’avons, au mieux, que quelques dizaines d’années à vivre, puis nous quitterons cette terre. Il serait donc insensé de se focaliser là-dessus, en oubliant totalement l’état de notre âme.
Qu’est-ce que tu crois ?
Car quand nous parlons de l’âme, nous parlons de l’éternité. Nous parlons d’une existence sans fin. Notre vie ici-bas ne représente qu’une goutte d’eau dans l’océan qu’est l’éternité. À quoi cela servirait-il de concentrer tous nos efforts sur la goutte d’eau, en oubliant totalement l’océan qui l’entoure ? De plus, il faut prendre en compte ce que nous avons vu jusqu’ici : par défaut, notre avenir éternel sera celui du jugement que nous avons mérité. Nous sommes en chemin pour « perdre notre âme », en raison de la condamnation que mérite notre rébellion envers Dieu.
Voilà pourquoi il s’agit d’un des sujets les plus importants. Si notre avenir éternel en dépend, alors cela vaut la peine de prendre un peu de temps dans notre vie chargée pour y réfléchir. Soit c’est faux, et nous avons besoin de le savoir afin de passer à autre chose ; soit c’est vrai, et dans ce cas nous devons le prendre au sérieux dès aujourd’hui. Il serait insensé de mettre de côté la question de la foi sans avoir pris le temps de la régler.
Vous avez fait le premier pas en ouvrant ce livre, et cela démontre une certaine curiosité de votre part. Je vous en supplie simplement : n’abandonnez pas le sujet trop vite. Il y a des questions essentielles auxquelles chacun de nous doit pouvoir répondre : est-ce que Dieu existe ? Si oui, comment le connaître ? Est-ce que je suis vraiment pécheur ? Si oui, comment être sauvé ? Est-ce que la mort de Jésus sur la croix me concerne ? Prenez le temps de vous y attarder afin de trouver une réponse à ces questions. C’est important. Ne risquez pas de perdre votre âme pour toujours.
Ça coûte
Je vous mentirais si je vous présentais la foi chrétienne comme un produit miracle destiné à améliorer notre vie sur terre, ou si je vous disais : « Crois en Jésus, deviens chrétien, et tu auras du succès ! Tes problèmes seront réglés, tu auras un mariage heureux, et ce sera la fin de tous tes soucis… »
Ce n’était pas ainsi que Jésus parlait de la foi chrétienne. Il ne cherchait pas à vendre un produit ou à gagner des adhérents à un programme. Jésus a déclaré la vérité telle qu’elle est :
« Si quelqu’un veut être mon disciple, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive ! »
Devenir chrétien, c’est mourir. C’est ce que Jésus veut dire quand il appelle ici à « se charger de sa croix ». Aujourd’hui, la croix n’a rien de choquant : c’est le symbole du christianisme. À l’époque, en revanche, la croix était un moyen de mise à mort pour des criminels. Si l’on se chargeait d’une croix, c’est parce qu’on allait être crucifié et mourir. Quand Jésus parle de se charger de sa croix et de le suivre, il s’agit de le suivre sur le chemin qu’il a lui-même emprunté : le chemin de la mort. C’est cela, devenir chrétien.
Bien sûr, il ne s’agit pas ici de la mort physique : Jésus n’appelle pas au suicide. Il s’agit de ce que l’on pourrait appeler « la mort à soi-même ». Devenir chrétien, c’est soumettre à Jésus tous les domaines de notre vie. C’est renoncer à nos buts et à nos ambitions lorsqu’ils vont à l’encontre de ce que Jésus demande. Devenir chrétien, c’est
Qu’est-ce que tu crois ?
changer de maître. C’est reconnaître que ce n’est plus moi qui dirige ma vie, mais que c’est Jésus qui en est le roi. Cela aura des implications différentes pour chacun. Pour tous, cependant, ce sera coûteux.
Il faut dire aussi que certains, en devenant chrétien, doivent faire face au rejet de leur famille, de leur conjoint ou de leurs amis, qui n’acceptent pas leur nouvelle foi. J’ai rencontré de nombreuses personnes qui l’ont vécu après avoir décidé de suivre Jésus. Je pense à Sophie, une étudiante moquée par ses amis parce qu’elle dit croire en Jésus et veut vivre pour lui. Je pense à Cécile, qui fait face au mépris constant de son époux, parce qu’il ne partage pas sa foi. Je pense à Ahmed, pour qui c’était bien plus extrême : parce qu’il vit dans un pays où être chrétien n’est pas permis, sa femme et ses enfants lui ont été enlevés lorsqu’il a déclaré croire en Jésus, et il a lui-même échappé à une tentative d’assassinat. Lorsqu’il m’en parlait, les larmes aux yeux, ce n’était pas difficile de voir que, pour lui, suivre Jésus avait coûté. Il est donc faux de dire : « Crois en Jésus, et tout ira bien pour ta vie. »
C’est pour cela que ce n’est pas une décision à prendre à la légère. Prenez le temps de réfléchir à ce que devenir chrétien signifierait pour vous. Qu’est-ce que cela impliquerait, concrètement, de laisser Jésus diriger votre vie ?
Ce n’est pas une décision à prendre sous le coup de l’émotion, mais un engagement du cœur en étant conscient de ce que cela pourrait impliquer.
C’est nécessaire
Il y a uniquement deux possibilités face à Jésus : l’accepter tel qu’il se présente, ou le rejeter. Autrement dit, soit nous décidons de croire que tout ce que nous avons vu concernant la foi chrétienne est vrai, et donc de baser notre vie sur cette réalité ; soit nous disons que ce n’est pas vrai, et donc que ce message est à rejeter. Ce sont les deux uniques options possibles.
Peut-être vous dites-vous qu’il en existe une troisième : repousser cette décision à plus tard, ou tout simplement ignorer ce message. Après tout, et si on ne pouvait pas vraiment connaître la vérité ? Mais il n’est pas possible d’être neutre par rapport à ce que Jésus a enseigné. Soit nous prenons ce qu’il a enseigné au sérieux, et nous réagissons en conséquence, soit nous le rejetons totalement.
Pensez à nouveau à l’alarme incendie. Lorsque vous l’entendez retentir, quelles sont les options possibles ? Rester ou fuir. Si vous êtes convaincus que c’est une fausse alerte, alors vous restez sur place, mais si vous pensez qu’il y a vraiment le feu dans le bâtiment, vous fuyez ! Ce sont les deux uniques options possibles. Il serait insensé de dire : « Peut-être qu’il y a le feu, mais je ne suis pas sûr(e). Je vais juste attendre d’en être vraiment convaincu(e). » Être « neutre » de cette manière reviendrait à rejeter le signal d’alarme, à déclarer que ce n’est pas vrai.
De la même manière, être « neutre » vis-à-vis de Jésus n’est pas possible. Cela revient à dire que ce qu’il a enseigné n’est pas vrai, que ce n’est pas à prendre au sérieux. Le message de Jésus n’est pas un bonus destiné à améliorer
Qu’est-ce que tu crois ?
nos vies, mais c’est un appel urgent à fuir l’incendie qui nous attend. Il est donc nécessaire de prendre position : vous ne pouvez pas rester assis entre deux chaises.
C’est ce qu’il y a de meilleur
Suivre Jésus a un prix élevé. Alors, est-ce que cela en vaut vraiment la peine ? Regardons à nouveau ce que Jésus affirme :
« En effet, celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera. »
D’après ce que Jésus dit ici, nous pouvons soit perdre notre vie maintenant, soit la perdre dans l’éternité. Perdre sa vie dans l’éternité, c’est mettre Jésus de côté dans cette vie ici-bas, et donc subir les conséquences de nos péchés pour toujours, au travers du jugement éternel. Perdre sa vie maintenant, c’est, comme nous l’avons vu, mourir à nous-même, changer de maître, et donner à Jésus les rênes de notre vie. C’est coûteux, c’est vrai, mais ça vaut la peine : « Celui qui la perdra [sa vie] à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera. » Perdre sa vie ici-bas, c’est la gagner pour toujours !
La Bible raconte l’histoire d’un homme qui trouve un trésor de grande valeur dans un champ. Immédiatement, cet homme vend tout ce qu’il possède afin d’acheter ce champ, pour que le trésor lui appartienne (Matthieu 13.44).
Cette courte histoire sert à illustrer la valeur de ce que Jésus offre. Voici un homme qui s’est dépouillé de tout ce qu’il avait. C’était coûteux. Mais pourquoi l’a-t-il fait ? Car il y avait un
trésor bien plus grand devant lui, que rien ne pouvait égaler. C’est la même chose concernant la foi chrétienne. C’est coûteux, mais c’est ce qu’il y a de meilleur. Il s’agit de se débarrasser de ce à quoi notre cœur est attaché pour s’attacher au « trésor de grande valeur », que rien ici-bas ne pourra égaler.
Si la foi chrétienne est un message merveilleux, c’est parce qu’elle est une bonne nouvelle. Et si la foi chrétienne est une bonne nouvelle, c’est parce qu’elle offre ce dont chaque être humain a besoin : non pas une vie facile et exempte de tous problèmes, mais la promesse de pardon et de vie éternelle. Si je ne vous dit pas : « Crois en Jésus, et tout ira bien pour ta vie », comme si tous les soucis de cette vie allaient être réglés, je peux en revanche affirmer : « Crois en Jésus, et tout ira bien pour ton âme. » La foi chrétienne concerne le pardon de toutes nos fautes, et l’assurance d’une vie sans fin dans la présence bienfaisante du Dieu de l’univers ! Il n’y a rien de plus précieux au monde. Toutes les merveilles de la terre ne pourront jamais égaler le trésor qu’est une relation rétablie avec Dieu.
Avant d’être chrétien, ce qui me frappait toujours, c’était de voir la joie qui animait certains chrétiens. Ils dégageaient une joie que je n’ai trouvée nulle part ailleurs. Leur regard montrait qu’ils avaient trouvé la satisfaction à laquelle chaque être humain aspire. J’ai depuis eu le privilège de rencontrer de nombreux chrétiens, dont plusieurs qui ont vécu des situations particulièrement douloureuses : cancer, pauvreté, situations familiales difficiles, douleurs chroniques, incertitudes, décès d’un
Qu’est-ce que tu crois ?
proche, et bien d’autres choses. Mais malgré l’épreuve, ils ont tous témoigné de la même chose : suivre Jésus est ce qu’il y a de meilleur.
Et maintenant ?
Maintenant que notre café est terminé et avant de nous quitter, permettez-moi de m’adresser à vous un peu plus personnellement. Où en êtes-vous par rapport à la foi ? Nous avons passé plusieurs pages ensemble à discuter de la foi, de Dieu, de Jésus, et de la réaction que nous sommes appelés à avoir. Quelle est votre réaction ? Il est difficile de généraliser, car chaque expérience est différente, mais j’imagine plusieurs types de réactions possibles après la lecture de ce livre.
Peut-être n’êtes-vous pas encore convaincu, ou que tout cela vous semble encore bien abstrait. Il vous faut plus de preuves, plus de réponses à vos questions. Si c’est votre cas, puis-je vous encourager à continuer à chercher ? Procurezvous une Bible, et lisez-la (jetez un œil aux conseils en annexe). Consultez les livres et ressources qui ont été recommandés au fil de la lecture. Trouvez un chrétien à qui vous pourrez poser vos questions. Osez poser vos questions difficiles. Continuez à examiner les preuves. La seule chose qu’il ne serait pas logique de faire, c’est d’ignorer toutes ces questions et de ne pas s’y intéresser.
À l’inverse, peut-être que tout ceci vous semble tenir la route, mais vous pensez que c’est une trop grande décision à prendre maintenant. Il vous faut du temps pour réfléchir. Il est effectivement bon de prendre du temps pour la
réflexion. Comme nous l’avons vu, il ne faut pas prendre cette décision à la hâte. Je vous encourage donc également à lire la Bible, et à poser les questions qui vous troublent à des personnes chrétiennes. Mais n’attendez pas trop, car c’est urgent. Rappelez-vous : il s’agit d’une alarme incendie à laquelle nous devons réagir.
Avant d’être chrétien, j’étais plus ou moins ouvert à l’idée de l’existence de Dieu. Je savais également que si Dieu existait, alors il y avait un jugement après cette vie. Et s’il y avait un jugement, je me savais mal barré, parce que ma vie était loin d’être marquée par la pureté...
Cependant, ma réaction était de tout simplement mettre cela de côté, pour m’y intéresser plus tard. Je voulais attendre d’être un peu plus installé dans la vie, d’avoir une famille et un travail stable. Je pensais aussi pouvoir attendre d’être à la retraite pour avoir vraiment le temps de creuser la question. C’était une réaction immature. S’il y a un jugement, il ne faut pas l’ignorer, mais il faut s’y préparer.
Personne ne sait de quoi demain sera fait. Un proverbe de la Bible dit : « Ne te vante pas du lendemain, car tu ne sais pas ce qu’un jour peut amener » (Proverbes 27.1).
Nous pensons contrôler nos vies, mais la réalité est tout autre. Chaque jour, des gens qui pensaient vivre encore bien longtemps, meurent subitement. Peut-être connaissez-vous des personnes dans ce cas : un proche, ou l’ami d’un ami ? Qui sait si nous serons encore en vie demain ? Dans une semaine ? Dans deux ans ? Je ne pose pas ces questions dans le but de faire peur, mais pour nous aider à réaliser la brièveté et l’incertitude de la vie, et donc
Qu’est-ce que tu crois ?
l’urgence de la situation. S’il y a le feu, il faut fuir. Si nous sommes réellement pécheurs, il faut venir à Jésus. Aujourd’hui même. Si l’on repousse sans cesse la question au lendemain, un jour ce sera trop tard…
Rappelez-vous : la foi est un pas en avant. Oui, la réflexion est nécessaire. Mais il ne faut pas s’arrêter là. Il vient un moment où il faut s’asseoir sur la chaise, et arrêter de tourner autour. Vérifiez que la foi chrétienne est solide et fiable, mais ensuite asseyez-vous, même si vous n’avez pas les réponses à toutes vos questions. C’est cela, la foi.
Enfin, peut-être êtes-vous convaincu et prêt à prendre une décision. Vous voyez la gravité des offenses que vous avez commises envers Dieu. Vous voyez Jésus, donnant sa vie sur la croix, comme votre seul espoir de pardon. Vous vous dites que tout ceci a du sens, que c’est ce en quoi vous voulez croire et ce pour quoi vous voulez vivre. Que faire maintenant ?
Pour devenir chrétien, il n’y a pas besoin de chercher à vivre une expérience mystique. C’est quelque chose qui se fait dans la simplicité du cœur devant Dieu. Il s’agit, comme nous l’avons vu, de se détourner de ses fautes pour se confier en Jésus. Cette foi peut s’exprimer par la prière envers Dieu, en reconnaissant le mal que vous avez commis, et en vous saisissant du pardon qui vous est offert en Jésus.
Prier Dieu peut sembler intimidant, surtout pour la première fois. Là encore, ne pensez pas que vous ayez besoin de chercher à vivre une expérience particulière pour que Dieu vous entende. Parlez, dans le silence de votre cœur ou à haute voix. Dieu vous entendra.
Voici ci-dessous un exemple de prière que vous pourriez utiliser. Sentez-vous libre, soit de répéter cette prière, soit d’exprimer la même chose avec vos propres mots. Attention : il ne s’agit pas d’une formule magique. Ce n’est pas le fait de répéter ces mots qui fera de vous un chrétien. Cette prière est simplement là pour vous aider à vous souvenir des éléments importants de ce que signifie devenir chrétien. Le plus important est de comprendre le sens de ces mots, et qu’ils viennent d’une conviction personnelle.
« Dieu, je reconnais que tu es le créateur de ce monde, et que jusqu’ à présent je ne t’ai pas rendu l’honneur que tu mérites dans ma vie. Je te demande pardon pour toutes mes fautes, et pour toutes les fois où je t’ai tourné le dos. Je te remercie parce que, bien que je ne le méritais pas, Jésus est mort pour moi, prenant ton jugement à ma place, afin que je sois pardonné(e) et que je puisse te connaître comme mon Père. Je reconnais que tu es le seul qui peut me sauver.
Prends la responsabilité de ma vie aujourd’hui, je t’en prie. Aide-moi à vivre dès maintenant en disciple de Jésus, peu importe le prix. Au nom de Jésus, amen. »
Lorsqu’on prend la décision de suivre Jésus, c’est une nouvelle vie qui s’ouvre à nous. Je ne vais pas maintenant vous expliquer en détail ce que signifie vivre en tant que chrétien. Non seulement parce qu’il faudrait écrire un autre livre pour en parler, mais aussi parce que mon ami Raphaël Charrier a déjà écrit ce livre ! Il s’intitule Vivre pour Jé sus, et vous le trouverez sur le site de l’éditeur (www.blfstore.com). C’est un très bon livre vers lequel vous tourner si vous cherchez à comprendre concrètement ce que signifie vivre en chrétien. Voici quelques autres pistes pour vous aider.
Lire la Bible pour grandir
Je vous encourage surtout à prendre du temps pour lire régulièrement la Bible. C’est la Bible qui nous révèle qui est Dieu et ce qu’il attend de nous. C’est donc en la lisant que vous pourrez grandir, et mieux comprendre comment vivre la vie chrétienne.
Si vous n’en avez pas, vous pouvez vous procurer une Bible dans n’importe quelle librairie. Je vous recommande les versions Colombe, Semeur, ou Segond 21. Il s’agit de traductions de la Bible en français d’aujourd’hui.
Qu’est-ce que tu crois ?
Commencer à lire la Bible peut être intimidant. Il y a des centaines de pages ! Je vous encourage à démarrer par la lecture d’un évangile (un récit de la vie de Jésus), par exemple celui de Marc. Ensuite, vous pourrez peut-être continuer avec d’autres livres du Nouveau Testament (la deuxième partie de la Bible, écrite après la venue de Jésus), comme Romains et Actes. Vous trouverez ces livres en vous référant à la table des matières au début ou à la fin de la Bible.
Rencontrer d’autres chrétiens pour ne pas être seul
Une des meilleures choses que vous puissiez faire maintenant que vous voulez suivre Jésus, c’est de trouver une Église avec des personnes qui partagent le même désir. L’Église n’est pas un bâtiment, mais un rassemblement de ceux qui croient en Jésus et qui veulent avancer ensemble. Je vous invite donc à trouver d’autres chrétiens près de chez vous, afin de leur partager votre engagement et de recevoir leurs encouragements.
Là encore, trouver une Église et oser s’y rendre pour la première fois peut être intimidant. Je ne vous encourage pas à rentrer dans n’importe quel endroit qui se nomme « église ». Ce qu’il vous faut, c’est un endroit avec des chrétiens qui prennent la Bible au sérieux et qui veulent suivre Jésus fidèlement.
Si vous recherchez une Église, si vous avez des questions ou besoin d’un conseil, n’hésitez pas à écrire à :
questions@blfeditions.com
Pour aller plus loin…
Creuser encore…
Pour aller plus loin, voici deux livres que je vous recommande, en plus de ceux qui ont été mentionnés tout au long du livre :
f 12 raisons de ne plus croire au christianisme, Rebecca McLaughlin
Un bon livre pour examiner les 12 objections majeures au christianisme.
f La foi a ses raisons, Guillaume Bignon
La biographie captivante d’un athée devenu chrétien, qui explique son cheminement.
NOTES
1 https://www.challenges.fr/france/peut-on-encoreprendre-michel-onfray-au-serieux_446732
2 http://evene.lefigaro.fr/citation/vie-mort-seulement-jesuspourrait-repondre-question-malheureuse-65343.php
3 Déclaration de Thomas dans l’Évangile selon Jean, chapitre 20 verset 28.
4 Pour approfondir la question de l’authenticité des miracles, vous pouvez lire C.S. Lewis, Miracles, Empreinte, 2018.
5 Marc 1.27 – Version Bible du Semeur (BDS)
Pourquoi plusieurs traductions de la Bible ?
Il existe plusieurs traductions de la Bible en français. Ce n’est pas qu’elles donnent chacune à la Bible un sens différent, mais c’est généralement qu’elles traduisent le texte original avec un niveau de langage différent. Dans ce livre, nous avons utilisé la version « Segond 21 ». Parfois, une autre traduction est utilisée, auquel cas cela est précisé en notes de fin de livre (BDS, NEG, etc.).
6 Blaise Pascal, Les pensées (Article XVII / 4), cité par Robertson, Magnificent Obsession, p.64 (trad. libre).
Qu’est-ce que tu crois ?
7 Pour approfondir la question de l’existence de Dieu d’un point de vue chrétien, je vous recommande les deux livres suivants : C.S. Lewis, Les fondements du christianisme (LLB, 2006, 232p.) et Timothy Keller, La raison est pour Dieu (Clé, 2010, 320p.).
8 Jean 1.18 – Version Bible du Semeur (BDS)
9 John Gray, cité par John Lennox, Coronavirus : où est Dieu ?, Marpent : BLF Éditions, 2020, p.58.
10 W. Somerset Maugham, The Summing Up, Doubleday, 1938, p.53 (trad. libre).
11 Philip Yancey, What’s So Amazing About Grace?, Grand Rapids, Michigan: Zondervan Publishing House, 1997, p.45 (trad. libre).
12 Dostoïevski, Crime et châtiment, p.100.
13 Inspiré d’une illustration de Paul Washer.
14 Voir par exemple Jean 10.39 ou Luc 4.28-30.
15 Jean 14.6 – Version Bible « Nouvelle édition de Genève » (NEG)
16 Pour en savoir plus sur l’historicité de la résurrection de Jésus, je vous recommande les livres suivant : Rebecca McLaughlin, Pâques : peut-on vraiment y croire ? (BLF Éditions, 2022, 80p.) et Lee Strobel, Jésus, l’enquête (Vida, 2018, 316p.).
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« J’ai écrit ce livre pour les curieux ! Je l’ai écrit pour ceux qui auraient voulu poser un jour à un chrétien la question qui a donné le titre de ce livre : “Qu’est-ce que tu crois ?” C’est un peu comme si l’on prenait un café ensemble, vous et moi, et que j’essayais de vous expliquer ce qu’est la foi chrétienne et en quoi elle vous concerne. »
• Vous vous dites plutôt athée, ou agnostique, un brin moqueur vis-à-vis de ceux qui ont la foi, mais par pure curiosité, vous aimeriez quand même savoir ce qu’ils croient ...
• Vous êtes croyant, mais pas chrétien, et vous souhaiteriez comprendre un peu plus clairement ce qu’est la foi chrétienne …
• Vous êtes catholique, un peu pratiquant, mais la foi des protestants vous intrigue et vous avez envie de leur poser la question : « Qu’est-ce que tu crois ? »
Dans cet ouvrage, un jeune pasteur vous offre des clés pour comprendre l’essentiel du christianisme selon la Bible. Il y affirme que la foi chrétienne est une bonne, une excellente nouvelle qui nous concerne tous ! La connaissez-vous ? Qu’en pensez-vous ?
Benjamin Eggen est marié à Jessica et pasteuradjoint de l’Église Protestante Évangélique de Bruxelles-Woluwe. Webdesigner de formation, il est diplômé de l’IBB et l’auteur de plusieurs ouvrages dont Une vie de défis et Soif de plus.
12,90€
ISBN 978-2-36249-766-7