body language I DERMATOLOGY 1
body language I DERMATOLOGY 2
body language I SOMMAIRE 3
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sommaire 06 CHRONIQUE
34 SILOUHETTE
ÉTAT DES LIEUX par Thomas Josse
LA GESTION DU POIDS L’approche complète de Bethan Coomber – régime, thérapie et remodelage corporel
08 FOCUS OBSERVATIONS Actualités et évènements du secteur
20 ESTHÉTIQUE MÉDICALE MÉTHODES CONTEMPORAINES DE DÉTATOUAGE Dr Catherine de Goursac explore les différentes méthodes de détatouage
26 NUTRITION LA NUTRITION AU SERVICE DU REMODELAGE CORPOREL Kim Pearson décrit les approches nutritionnelles associées aux procédures de remodelage corporel pour optimiser les résultats
31 ESTHÉTIQUE MÉDICALE LE TRAITEMENT DE LA CELLULITE Dr Chris Inglefield se penche sur les causes de la cellulite et les différents traitements
41 INTERVIEW DR CHRISTIAN DEPERDU nous livre son expérience sur l’optimisation des résultats thérapeutiques par l’utilisation combinée de différentes technologies
44 EQUIPEMENT LA PYROPTOSE DES CELLULES GRAISSEUSES Dr Diane Duncan décrit le traitement par BodyFX et l’incidence des mécanismes de mort cellulaire sur les résultats cliniques
50 INJECTABLES FAIRE FACE AUX COMPLICATIONS Dr Patrick Treacy aborde les complications liées aux produits de comblement et comment les gérer
56 PRODUITS REPÉRAGES Sélection des incontournables de la médecine esthétique & anti-âge
4 SOMMAIRE I body language
comité editorial Le docteur Jean Carruthers, MD, FRCSC, FRC, est professeur clinicienne au sein du service d’ophtalmologie et de sciences visuelles de l’université de la Colombie-Britannique à Vancouver. Avec son conjoint, le docteur Alastair Carruthers, elle a reçu le prix Kligman de l’American Society of Cosmetic Dermatology and Aesthetic Surgery (ASCDAS).
Ravi Jandhyala est membre du Royal College of Surgeons de Glasgow, et membre fondateur de l’United Kingdom Botulinum Toxin Group for Aesthetics (UKBTGA). Il est également membre de la faculté de médecine pharmaceutique et expert scientifique des toxines botuliniques utilisées en esthétique.
Le professeur Syed Haq a été formé au Massachusetts General Hospital de la Harvard Medical School ainsi qu’au Tufts Medical Center. Il dirige le London Preventative Medicine Centre situé sur la fameuse Harley Street à Londres.
Le professeur Andy Pickett travaille sur les toxines botuliniques depuis presque 25 ans. Il donne des conférences dans le monde entier sur les produits, permettant aux praticiens injecteurs de mieux appréhender les connaissances scientifiques. Il est directeur du développement chez Q-Med et a fondé Toxin Science Ltd en 2011.
Anthony Erian, FRCS (Erg) FRCS (Ed), est chirurgien plastique esthétique bénéficiant de plus de 30 ans d’expérience. Il est membre de l’American Academy of Aesthetic and Restorative Surgery et préside l’European Academy of Cosmetic Surgery.
Le docteur Stephen Bassett est directeur médical de l’Aesthetic Training Academy et de ShapeCYMRU. Il est une sommité de Syneron Candela et membre de l’académie Merz. Il est avocat, membre de la Society for Advanced Legal Studies et conseil juridique.
Elizabeth Raymond Brown, PhD, CRadP, MSRP, est l’auteur des qualifications du BTEC (Business and Technology Education Council) reconnues au plan international en matière de traitements médicaux et esthétiques au laser/par IPL, ainsi que des normes professionnelles nationales pour les traitements à base de lumière. Elle est désormais directrice de l’enseignement chez LCS Academy Ltd. Le docteur Séan Cummings, MBBS T(GP), DRCOG, DFFP, MRCGP, LLM, est médecin esthétique exerçant à Harley Street. Il a plus de 20 ans d’expérience comme praticien et possède une maîtrise en droit médical. Il travaille comme témoin expert.
48 DIRECTEUR DE PUBLICATION Alexandre Sister RÉDACTRICE EN CHEF Amélie Prévost amelieprevost@bodylanguage.fr DIRECTION GRAPHIQUE Anna Sinkovska anna@bodylanguage.fr TRADUCTIONS
Le docteur Raj Persaud, FRCPsych, a été consultant en psychiatrie dans les hôpitaux publics de Bethlem Royal et Maudsley à Londres entre 1994 et 2008. Il est maître de conférences honoraire à l’institut de psychiatrie de l’université de Londres.
La Langagerie - Sandrine Constant-Scagnetto www.langagerie.com PUBLICITÉ & PARTENARIATS publicité@bodylanguage.fr
Le docteur Bessam Farjo, MB ChB BAO LRCP&SI, est membre de l’International College of Surgeons, membre fondateur de la British Association of Hair Restoration Surgeons et président de l’International Society of Hair Restoration Surgery.
Le docteur Masud Haq, BSc, MRCP, MD, est consultant dans le domaine du diabète et de l’endocrinologie. Il est diplômé du Guy’s and St Thomas’s Hospital, et s’est formé à Johns Hopkins aux États-Unis ainsi qu’à Melbourne. Il s’intéresse tout particulièrement à la thyroïde et à la ménopause.
Fiona Collins et Marie Duckett sont infirmières diplômées d’État et membres du forum du Royal College of Nursing pour les infirmiers en médecine esthétique. Leur établissement, Fiona and Marie Aesthetics Ltd, est situé sur Harley Street à Londres.
ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO Dr Patrick Treacy, Dr Kim Pearson, Dr Diane Duncan, Bethan Coomber, Dr Catherine de Goursac, Dr Christian Deperdu, Dr Chris Inglefield, Thomas Josse. PHOTO DE COUVERTURE Jean Luc Droux www. jeanlucdroux.com CREDITS PHOTOS Jean Luc Droux, Shutterstock Dépôt légal : Décembre 2015 – Numéro ISSN en cours. Le magazine Body Language est une publication mensuelle (10 numéros/an) éditée par WMF Média. Tout contenu éditorial est © WMF Média sauf indications contraires ou autorisations spécifiques et ne peut être utilisé sous quelques formes que ce soit sans autorisation préalable. Imprimé en France par PrintCorp.
Pour toutes demandes, merci d’adresser vos courriers à Body Language Magazine 36, rue Cortambert 75116 Paris. Vous pouvez joindre la rédaction par téléphone au 01 45 04 14 57 et par email à redaction@bodylanguage.fr L’abonnement au magazine se fait directement en ligne sur le site www.bodylanguage.fr
速
VOLUME
6 CHRONIQUE I body language
état des lieux
PREMIÈRE IMPRESSION Vous tenez dans les mains le premier numéro francophone du magazine Body Language, mais à vrai dire tout commence par le numéro un, premier cri, premier mot, premier diplôme, premier cabinet...
Et c’est de là que je souhaite partir, de ce premier face à face avec le corps. Cela tombe bien car ce numéro y est consacré. La silhouette, la meilleure amie de certaines femmes comme la pire ennemie... Alors dans ce cas comment se dissimuler ? Dans un monde qui dévoile tout, dans lequel les images publiques et les vies privées se confondent, la meilleure façon de se cacher n’est-elle pas justement de se montrer en pleine lumière ?
Les solutions ? Nombreuses. Il faut s’écouter, savoir dire stop, se relaxer, prendre le temps de faire des soins, de bien s’alimenter. La nutrition personnalisée et le body shaping comme deux approchent complémentaires pour
redonner cette allure acérée à la silhouette, abordant des coupes ajustées et l’élégance impeccable ! La chrononutrition, l’une des solutions pour trouver l’harmonie du corps et de l’esprit, un besoin répondant au fil de la journée en respectant les horloges cellulaires. Il faut comprendre que l’alimentation peut beaucoup modifier le corps et ses formes. Respecter la qualité des aliments, car ils vont agir sur le système nerveux, le système hormonal, l’écosystème du tube digestif.... En clair, pour maigrir il faut trouver l’équilibre et la santé ! Bien entendu une réduction alimentaire réduira globalement les volumes des graisses sur tout le corps mais il y a beaucoup mieux à faire.... Mieux que de simplement perdre des kilos, il s’agit de les perdre - ou d’en prendre - aux bons endroits ! Le body shaping, un terme anglophone qui inclut toutes les techniques de remodelage de la silhouette pour améliorer soit la cellulite, soit une zone graisseuse trop importante soit les deux à la fois.
body language I CHRONIQUE 7
Community manager inspiré & bloggeur passionné par la médecine anti-âge et les procédures esthétiques, THOMAS JOSSE nous dresse chaque mois un « état des lieux » du secteur, de son œil frais, averti et spontané !
Un domaine qui connait une importante évolution. Il comprend 3 types de méthodes : • La cryolipolyse, un froid qui en veut à nos cellules graisseuses et qui essaye petit à petit de gagner du terrain. Une méthode totalement non-invasive par refroidissement de la graisse sous-cutanée, la grande mode de la cryolipolyse, qui apporte un résultat très satisfaisant quand l’indication est correctement posée. • Des méthodes lasers non chirurgicales, donc non invasives (VelaShape, Acoustic Wave Therapy, Radio Fréquence Freeze...) • Des méthodes mini-invasives (la lipolyse) Le temps est aux actes allégés, aux résultats prometteurs pour un futur révolutionnaire ! Des gestes qui caractérisent la médecine et la chirurgie, au top du classement mondial des interventions de plus en plus naturelles. Et des soins cosmétiques toujours plus ciblés, pour attaquer frontalement la cellulite ou la peau d’orange.
N’oublions pas les bras qui deviennent la nouvelle préoccupation avec le cou - mésofils, laser, modelage - des techniques médicales et chirurgicales qui aident à minimiser l’empâtement, la ptôse cutanée et la peau fripée. Mais la chirurgie n’a pas dit son dernier mot. La liposculpture permet de resculpter le corps dans son ensemble, par liposuccion. Une belle technique d’amincissement qui offre une liposuccion harmonieuse effectuée en fonction de la prise en charge globale de la silhouette. Le lipofiling, une technique grandissante qui se sert de la graisse pour remodeler le corps mais aussi le visage, embellir les mains, le décolleté. Outre le pouvoir volumateur, cette technique possède des capacités régénératrices sur la texture de la peau. N’oublions pas cette technique pour l’augmentation du volume mammaire. Et le bodylift, est à mon sens bien plus qu’une simple plastie abdominale, mais plutôt un remodelage zone par zone de la silhouette.
Quand on a l’impression que notre corps nous lâche, on essaye de compenser, de garder le contrôle au lieu de l’écouter. Ne serait-ce pourtant pas le moyen le plus sûr de comprendre notre esprit ?
Thomas Josse community manager inspiré & bloggeur passionné par la médecine anti-âge et les procédures esthétiques. health-aesthetics.blogspot.fr
8 FOCUS I body language
observations
BOIRE DE L’EAU AVANT DE MANGER POUR FAVORISER LA PERTE DE POIDS D’après une étude publiée dans le Journal of Obesity, les adultes obèses qui buvaient 500 ml d’eau 30 minutes avant les repas ont perdu davantage de poids que les autres. Comme l’ont déjà montré certaines études, les bénéfices de la consommation d’eau sont multiples : détoxification de l’organisme, transport des nutriments et de l’oxygène dans les cellules, lubrification des articulations, régulation de la température corporelle, amélioration des performances du cerveau et protection des organes et des tissus. Cette étude examinait l’effet de la consommation d’eau sur les habitudes alimentaires. Un groupe de 84 adultes obèses a été randomisé en deux groupes — l’un qui « préremplissait » son estomac en absorbant 500 ml d’eau du robinet 30 minutes avant le petit déjeuner, le déjeuner et le dîner, tous les jours pendant 12 semaines, — et le groupe té-
moin, à qui l’on demandait d’imaginer avoir l’estomac plein avant de manger. Tous les participants ont bénéficié d’une consultation de gestion du poids et reçu des conseils pour faire davantage d’exercice physique et améliorer leur alimentation, avec un suivi téléphonique deux semaines plus tard. Les sujets buveurs d’eau ont perdu en moyenne 1,3 kg de poids de plus que ceux du groupe témoin, soit une perte moyenne de 4,3 kg sur les 3 mois, par rapport à une perte moyenne de 0,8 kg dans le groupe témoin. Les chercheurs estiment que ces résultats constituent « de premiers éléments de preuve », montrant que la consommation d’eau avant les principaux repas peut aider à perdre du poids, et soulignent qu’il s’agit d’une méthode simple que les professionnels de santé pourraient facilement proposer à leurs patients obèses ou en surpoids.
LES REPAS SUR LE POUCE PEUVENT PROVOQUER UNE PRISE DE POIDS Les chercheurs de l’Université du Surrey ont découvert que les personnes qui mangent « sur le pouce » tout en suivant un régime sont enclines à consommer davantage de nourriture à la fin de la journée, ce qui pourrait entraîner prise de poids et obésité. L’étude, publiée dans le Journal of Health Psychology, montre que manger en marchant pousse à consommer davantage que manger en se livrant à d’autres activités comme regarder la télévision ou avoir une conversation. Soixante femmes, qui suivaient ou non un régime, ont reçu une barre de céréales à manger dans trois situations diffé-
rentes : en regardant un clip à la télévision, en marchant, ou en bavardant assises. Les participantes ont ensuite rempli un questionnaire et effectué un test de goût où leur étaient présentés quatre récipients différents contenant chacun des en-cas à consommer à volonté. Celles qui suivaient un régime et avaient mangé leur barre de céréales en marchant ont consommé davantage d’en-cas. Qui plus est, elles ont consommé cinq fois plus de chocolat. « N’importe quelle forme de distraction peut entraîner une prise de poids », conclut l’auteur principal, le professeur Jane Ogden.
10 ÉVÈNEMENTS I body language
IMCAS 2016
Premier rendez-vous incontournable de l’année – Le Congrès Annuel International IMCAS 2016
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epuis 1998, l’IMCAS a su bâtir sa propre réputation comme étant le congrès multidisciplinaire le plus scientifique d’Europe dédié à la chirurgie plastique, à la dermatologie et aux autres spécialités médicales liées. Situé au cœur du Paris chic, ce prochain événement se tiendra du 28 au 31 Janvier 2016 pour une dix-huitième édition riche en enseignement scientifique approfondi, accueillant ainsi les plus grands experts internationaux venus partager les dernières études, techniques et tendances du marché. Une opportunité de networking unique pour ses participants afin de commencer l’année sous les meilleurs auspices. La qualité des contenus scientifiques est, et a toujours été, au cœur de l’IMCAS. Le programme a été établi par des dermatologues et des chirurgiens plasticiens comprenant les besoins actuels de leurs confrères. Chaque session a pour objectif d’offrir aux dermatologues, chirurgiens plasticiens et autres professionnels, les dernières nouveautés
dans leur domaine respectif. Des nouvelles techniques et études aux derniers produits et équipements de l’industrie médicale, l’IMCAS fournit une référence d’excellence dans l’interface de l’esthétique médicale. Des orateurs renommés venant du monde entier seront présents à Paris afin de partager leur savoir et leur point de vue d’expert aux 6 000 congressistes attendus. Citons par exemple le chirurgien de la face Dr. Steven Dayan arrivant de Chicago, la dermatologue américaine Dr. Leslie Baumann, le dermatologue argentin Dr. Sergio Escobar, le chirurgien plasticien italien Dr. Daniel Cassuto, mais aussi les experts français tels que le Pr Guy Magalon, chirurgien plasticien spécialiste de la médecine régénérative à Marseille ou le dermatologue Dr Hugues Cartier, Président du Groupe Laser de la Société Française de Dermatologie. Au total, 450 experts internationaux sont attendus dans la Capitale française pendant quatre jours intenses d’enseignement scientifique et d’échanges.
Les grands moments Parmi plus de 140 sessions scientifiques auxquelles assister, citons notamment l’atelier injections et anatomie sur cadavre, de renommée mondiale, qui lancera le congrès pour la cinquième année consécutive. La mise en parallélisme d’injections en direct sur des patients avec une dissection de la même partie anatomique sur un cadavre, fait de cet événement un outil didactique plébiscité chaque année comme étant la session favorite des médecins participants. Pour cette édition 2016, et pour la première fois dans l’histoire de l’IMCAS, cet atelier emblématique se déroulera pendant une journée entière et contiendra de nouveaux modules dédiés notamment aux injections de la face, aux fils de suspensions et aux traitements vulvo-vaginaux. L’atelier matinal sera cette année retransmis en direct en streaming à Taipei et Tokyo, pour un échange international de premier plan grâce à un dispositif unique. Un des autres évènements centraux de cette première journée du Congrès Mondial de l’IMCAS 2016
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Expositions Le Congrès Mondial Annuel de l’IMCAS est par ailleurs un lieu où se rencontrent de nombreux membres de l’industrie de l’esthétique médicale. En 2016, plus de 200 exposants se retrouveront ainsi à Paris pour présenter leurs dernières innovations sur leurs stands ou via des démonstrations sur patients en direct. La Tribune de l’Industrie, événement phare du congrès consacré à l’analyse du marché, présentera les prévisions du marché esthétique médical pour les prochaines années ainsi que la stratégie des principaux laboratoires et entreprises qui le composent. Dr Benjamin Ascher, Chirurgien Plasticien, Directeur Scientifique du congrès, France
est la salle de conférence dédiée au marketing et aux affaires professionnelles. Une grande variété de sessions a ainsi été élaborée afin d’apporter aux congressistes les dernières tendances pour gérer leur communication en ligne (réseaux sociaux, e-réputation, site internet, etc.) ainsi que la gestion de leur clinique au quotidien : management, personnel, patients… Les congressistes sauront ainsi mettre en place ou améliorer leur communication pour attirer et fidéliser de nouveaux patients. Parmi les sujets phares des quatre jours du programme, deux prennent une place de plus en plus importante dans le monde : les traitements génitaux et les cosméceutiques. Les sessions dédiées aux traitements génitaux offriront des conseils pour donner aux patients les résultats esthétiques recherchés. En parallèle, une journée entière sera dédiée aux cosméceutiques pour être à jour des dernières avancées relatives à ce sujet. L’IMCAS s’efforce de présenter un programme équilibré qui couvre aussi bien les procédures chirurgicales que les procédures non chirurgicales. Aujourd’hui, les traitements non invasifs ou minimalement invasifs en-
Dr Steven Dayan, Chirurgien de la Face, Chicago, USA
vahissent de plus en plus certains des domaines qui étaient auparavant exclusivement réservés aux traitements chirurgicaux. L’IMCAS reflétera ainsi cette tendance avec de nombreuses sessions qui cibleront les avantages, les limites et les résultats de toutes les procédures invasives en comparaison aux procédures non-invasives portant sur les différentes parties du corps et de la face. Malgré la hausse de popularité des procédures non invasives, le programme chirurgical ne sera pas en reste. Un atelier vidéo dédié au lipofilling montrera pendant trois heures aux participants les meilleures techniques à utiliser pour prélever, purifier et greffer les différents volumes de graisse. Un immanquable pour tous ceux qui souhaitent se perfectionner à cette technique de plus en plus populaire ces dernières années. Outre le lipofilling, le programme scientifique chirurgical du congrès présente également plusieurs sessions dédiées à la rhinoplastie, au facelift, à l’augmentation mammaire ou encore au body contouring, avec notamment deux sessions dédiées aux procédures spécifiques pour les hommes.
Networking Le networking sera comme chaque année au centre d’un évènement comme celui-ci, où rencontres professionnelles se multiplient pendant quatre jours au gré des sessions mais aussi des évènements comme le Cocktail de bienvenue ou les déjeuners. Le dîner de Gala sera lui un événement glamour réunissant quelques centaines de convives, dans un lieu de prestige de la Capitale française. Décrit en 2015 comme « le meilleur congrès médical du secteur » par de nombreux participants (dont nous pouvons voir en ligne les nombreux commentaires), et avec plus de mille présentations sur tous les sujets portant sur les procédures invasives et non invasives de chirurgie plastique, de dermatologie et autres disciplines liées, le Congrès Mondial Annuel de l’IMCAS est un événement incontournable pour se tenir informé de toutes les nouveautés, tendances et dernières techniques médicales de notre secteur.
Rendez-vous sur le site de l’IMCAS www.imcas.com pour de plus amples informations, le programme complet, la liste des orateurs et celle des exposants ainsi que pour vous inscrire.
12 FOCUS I body language
LES COMPLICATIONS DE LA PLASTIE ABDOMINALE Selon une nouvelle étude, la plastie abdominale ou abdominoplastie présente un risque de complications majeures plus élevé que les autres interventions de chirurgie plastique esthétique. Destinée à éliminer l’excès de peau et de tissus de l’abdomen et à créer une silhouette abdominale plus lisse et plus ferme, elle est la sixième opération chirurgicale esthétique la plus fréquemment réalisée aux États-Unis. Cette étude a révélé que le risque de complications était particulièrement élevé pour la vaste proportion de patients associant la procédure à d’autres interventions. Selon le docteur Julian Winocour de l’université Vanderbilt à Nashville, analyste des données, et ses collègues, les chiffres montrent que « les procédures combinées peuvent considérablement augmenter les taux de complications et doivent faire l’objet d’une vigilance accrue chez les patients à risque élevé ». Les chercheurs ont évalué les taux de complications et les facteurs de risque de l’abdominoplastie à l’aide de la base de données nationale CosmetAssure. CosmetAssure est un programme d’assurance couvrant les complications liées aux procédures de chirurgie plastique esthétique qui ne sont généralement pas prises en charge par l’assurance maladie.
L’étude présentée dans Plastic and Reconstructive Surgery®, revue médicale officielle de l’American Society of Plastic Surgeons (ASPS), incluait près de 25 000 abdominoplasties réalisées entre 2008 et 2013, soit environ 14 % des procédures de la base de données. Les femmes représentaient 97 % des patients ayant bénéficié d’une abdominoplastie et l’âge moyen des sujets était de 42 ans. Dans l’ensemble, 4 % des abdominoplasties ont entraîné des complications majeures, ce qui est nettement supérieur au taux de 1,4 % constaté suite aux autres interventions chirurgicales esthétiques (La base de données ne prenait pas en compte les complications moins graves pouvant être prises en charge en clinique). La complication majeure la plus fréquente était les hématomes, suivis des infections, des thrombo-embolies veineuses et des problèmes pulmonaires. Soixante-cinq pour cent des patients ont subi une abdominoplastie associée à d’autres opérations chirurgicales esthétiques, ce qui a considérablement augmenté les niveaux de risque de la procé-
dure : de 3,1 % jusqu’à 10,4 % lorsque l’abdominoplastie était combinée à un remodelage corporel et une liposuccion. Après ajustement pour d’autres facteurs, le risque relatif de complications majeures était deux fois plus élevé en cas de procédures combinées. Le fait d’être un homme, l’âge (55 ans ou plus) et l’obésité faisaient partie des autres facteurs de risque de complications majeures. Le risque était moindre lorsque l’abdominoplastie était réalisée au bloc opératoire d’un cabinet, par rapport à celui d’un hôpital ou d’un centre de chirurgie. Le docteur Winocour commente : « les chirurgiens orientent souvent vers les hôpitaux les patients présentant des maladies lourdes comme les cardiopathies, ce qui peut expliquer la tendance observée dans les complications ». Diabète et tabagisme – deux facteurs de risque chirurgicaux majeurs – n’étaient pas associés à une augmentation significative des complications après l’abdominoplastie. « Cela reflétait sans doute la pratique des chirurgiens plastiques certifiés de ne pas proposer l’abdominoplastie aux patients dont le diabète est mal contrôlé et de recommander un arrêt strict du tabac pendant au moins quatre semaines avant et après l’intervention », ajoute le docteur Winocour. L’étude renforce les preuves existantes selon lesquelles l’abdominoplastie présente un taux de complications supérieur aux autres interventions plastiques esthétiques. « Bien que l’incidence globale des complications majeures soit faible, de telles complications peuvent avoir un résultat esthétique potentiellement dévastateur et imposer une charge financière importante sur le patient et le chirurgien », écrivent les chercheurs. Ils attirent en particulier l’attention sur le risque associé à des procédures multiples, en particulier parce que quasiment les deux tiers des patients de la base de données ont subi d’autres interventions esthétiques associées à l’abdominoplastie. Le docteur Winocour et ses collègues suggèrent qu’il vaudrait mieux que certains patients à haut risque de complications bénéficient de procédures échelonnées plutôt que combinées.
LE PEELING PAR EXCELLENCE Une gamme complète de peelings avec systèmes d’applications exclusifs et innovants garantissant une application uniforme et précise de la solution 12 PEELINGS SPÉCIFIQUES offrent une réponse adaptée à chaque problème de peau Distribué en France par Wigmore Medical Tel : 01 40 72 04 34 www.wigmoremedical.fr
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14 FOCUS I body language
LE RÉGIME MÉDITERRANÉEN A DES EFFETS POSITIFS DURABLES SUR LA SANTÉ Selon une nouvelle étude, les effets bénéfiques sur la santé de huit semaines de régime méditerranéen et d’activité physique seraient encore perceptibles un an après Des chercheurs des universités de Sheffield Hallam et de Lincoln ont montré qu’un programme associant régime méditerranéen et exercice physique pendant huit semaines améliorait la circulation veineuse dans les cellules endothéliales qui bordent les vaisseaux sanguins et ce, même 12 mois plus tard. L’étude indique que l’amélioration fonctionnelle des cellules endothéliales pourrait atténuer le risque cardiovasculaire. Cette étude de septembre 2014 publiée dans la revue Microvascular Research s’est intéressée à des personnes en bonne santé âgées de 51 à 59 ans. Les participants ont dans un premier temps été répartis en deux groupes. Le premier a suivi un régime alimentaire de type méditerranéen (légumes, fruits, huile d’olive, noix et poissons gras frais) et un programme d’exercice physique modéré, tandis que l’autre n’a suivi que le programme d’exercice. Les deux groupes ont été évalués sur une période de huit semaines. Les résultats ont mis en évidence des améliorations sur la santé tout au long des huit semaines, toujours visibles un an après, alors même que les changements du mode de vie adoptés lors de l’étude avaient disparu. Ces améliorations étaient plus importantes dans le groupe qui avait suivi le régime méditerranéen que dans celui qui s’était limité au programme d’exercice, ce qui témoigne du rôle clé de la nutrition sur la santé à long terme. Les chercheurs estiment que les bénéfices durables sur la santé observés après une intervention aussi limitée dans le temps sont dus à des changements moléculaires associés au régime méditerranéen. Le principal investigateur, le docteur Markos Klonizakis, chercheur à l’université de Sheffield Hallam, déclare : « Il semble que le fait de préserver la fonction endothéliale d’un patient lorsqu’il avance en âge
réduit le risque d’apparition de maladie cardiovasculaire. Ces observations sont donc particulièrement encourageantes. L’exercice physique seul est déjà bénéfique, mais d’autres facteurs liés au mode de vie, comme la nutrition, ont également une action majeure. Au vu des preuves scientifiques confirmant les bénéfices sur la santé du régime méditerranéen, il était justifié de se demander quels effets à long terme aurait cette alimentation combinée à l’exercice physique sur nos petits vaisseaux, qui jouent un rôle important sur notre bien-être général. »
Le cochercheur Geoff Middleton, maître de conférences à la School of Sport and Exercice Science de l’université de Lincoln, ajoute : « Face à l’augmentation des maladies cardiovasculaires qui pèsent lourdement sur les systèmes de santé du monde entier, il est essentiel de trouver des moyens de réduire le nombre de patients qui en souffrent. Même une intervention de durée moyenne associant un régime alimentaire méditerranéen et un programme d’exercice peut promettre des bénéfices durables sur la santé, en particulier chez les personnes dont le risque cardiovasculaire est élevé. »
body language I FOCUS 15
LES RÉGIMES HYPOLIPIDIQUES NE MARCHENT PAS Une étude universitaire majeure comparant les régimes alimentaires de plus de 68 000 sujets conclut qu’il n’est pas justifié de continuer à conseiller de réduire la consommation de graisses. L’efficacité des régimes hypolipidiques sur la perte de poids à long terme a été largement débattue, et l’analyse de nombreuses études contrôlées et randomisées fait ressortir des résultats mitigés. Dans une étude financée par le National Institutes of Health et l’American Diabetes Association, les chercheurs ont systématiquement passé en revue 53 études à long terme réalisées depuis 1960, afin de déterminer si les régimes hypolipidiques aident à perdre davantage de poids par rapport à l’alimentation habituelle des participants, aux régimes pauvres en glucides, et à d’autres régimes alimentaires plus riches en graisses. Les résultats publiés dans The Lancet suggèrent que comparativement aux régimes alimentaires d’intensité similaire, les essais contrôlés randomisés ne démon-
trent pas de supériorité des régimes hypolipidiques par rapport à d’autres régimes, en termes de perte de poids sur la durée. « Il n’existe pas de preuves solides qui justifieraient de recommander les régimes hypolipidiques, » écrit l’auteur principal de l’étude, le Dr Deirdre Tobias du Brigham and Women’s Hospital and Harvard medical school, Boston. « Le raisonnement à la base des conseils diététiques courants préconisant d’éliminer les graisses, qui représentent deux fois plus de calories/gramme que les glucides et les protéines, est qu’il suffit de réduire la consommation de graisses pour obtenir une réduction du poids. La fiabilité de nos preuves démontre clairement qu’il n’en est rien ». Tobias confirme ce que bon nombre d’entre nous pressentaient déjà – le secret d’un régime alimentaire valable toute la vie est de privilégier le « fait maison » à base de produits frais et entiers plutôt que de céder à la facilité des solutions toutes prêtes.
rendez
vous 2-3 DÉCEMBRE, The Cutting Edge 2015 New York, USA W: nypsf.org 2-5 DÉCEMBRE, Cosmetic Surgery Forum, Las Vegas, USA W: cosmeticsurgeryforum.com 10-13 DÉCEMBRE, Annual World Congress on Anti-Aging Medicine, Las Vegas, USA W: a4m.com 14-17 DÉCEMBRE, AOCMF Course – Davos, Suisse Principles in Craniomaxillofacial Fracture Management W: davos1215.aocmf.org 15 – 18 JANVIER 2016, ODAC, Floride, USA Orlando Dermatology Aesthetic & Clinical Conference, W: orlandoderm.org 28 – 31 JANVIER, South Beach Symposium 2016, Jacksonville, USA W: southbeachsymposium.org 11-14 FÉVRIER South Beach Symposium 2016, Jacksonville, USA W: southbeachsymposium.org 30 MARS – 2 AVRIL, AMWC 2016, Monaco 14ème Aesthetic & Anti-aging Medicine World Congress W: euromedicom.com 30 MARS – 3 AVRIL, ASLMS 2016, Boston, USA Annual Conference of the American Society for Laser Medicine and Surgery W: aslms.org 27-30 AVRIL, AACD 2016, Toronto, Canada 32ème Annual American Academy of Cosmetic Dentistry Scientific Session W: aacdconference.com 19-22 MAI, 13ème EADV Spring Symposium, Athènes, Grèce W: eadvathens2016.org/ 16 – 18 JUIN, 3ème ICAD Brésil – Sao Paulo, Brésil International Congress of Aesthetic Dermatology and Healthy Aging Medicine W: v1.euromedicom.com/3rd-icadbrazil/index.html 16 – 19 JUIN, FACE 2016, Londres, UK W: faceconference.com 16 – 17 SEPTEMBRE, AMWC Eastern Europe 2016 – Moscou, Russie 4ème Aesthetic & Anti-Aging Medicine World Congress Eastern Europe W: v1.euromedicom.com/amwc-eastern-europe-2016/index.html 23 – 27 OCTOBRE, 23ème Congrès of ISAPS, Kyoto-shi, Japon W: isapscongress.org Soumettez-nous vos évènements à redaction@bodylanguage.fr
16 ACTUS I body language
COMMUNICATION DE REVANCE SUR L’EFFICACITÉ D’UN NOUVEAU TRAITEMENT DES RIDES GLABELLAIRES
Revance Therapeutics, Inc. a annoncé des résultats positifs pour son étude sur la toxine botulique injectable RT002, nouvelle substance utilisée dans le traitement des rides glabellaires. L’étude BELMONT a comparé l’innocuité, l’efficacité et la durée de l’effet de trois doses de RT002 (RTT150 [toxine botulique de type A] injectable, 20U, 40U ou 60U) contre un placebo et le leader actuel du marché, BOTOX Cosmetic/ Vistabel®, chez 268 sujets. Les premières données intermédiaires ont montré que le critère principal d’efficacité du RT002 était atteint à 4 semaines pour les trois doses. L’étude a mis en évidence une durée moyenne de l’effet du RT002 de six mois, définie comme une amélioration d’au moins un point des rides glabellaires au froncement maximal sur l’échelle d’évaluation globale de la sévérité des rides du visage par l’investigateur (IGA-FWS, Investigator Global Assessment-Facial Wrinkle Severity). Par ailleurs, toutes les
doses de RT002 ont obtenu 100 % de réponse (amélioration d’au moins un point des rides intersourcillières sur l’échelle IGA-FWS à 4 semaines, contre 95 % de réponse pour le BOTOX Cosmetic. En ce qui concerne la durée de réponse sur l’échelle IGA-FWS, la durée médiane était de 23,6 semaines pour le RT002, contre 18,8 semaines pour le BOTOX Cosmetic (p = 0,020). Il a été observé dans toutes les cohortes de l’étude que le RT002 était généralement sûr et bien toléré. Les effets indésirables étaient généralement légers, localisés et transitoires. Aucun sujet n’a présenté de ptose et aucun effet indésirable grave n’a été observé, ni aucun signe d’exposition systémique à l’une des trois doses évaluées. « Le traitement des rides intersourcillières par la toxine botulique est l’une des procédures les plus demandées par mes patients », a déclaré le docteur Jean D. Carruthers, professeur clinicienne à l’université
de Colombie-Britannique, directrice médicale de Jean Carruthers Cosmetic Surgery, Inc., investigateur principal de l’étude BELMONT sur le RT002 et l’un des plus éminents leaders de l’utilisation de la toxine botulique pour des applications esthétiques. « Avec l’étude BELMONT, Revance a accompli quelque chose de totalement nouveau dans un programme clinique de phase II sur une neurotoxine, en démontrant une durée de l’effet supérieure dans un essai comparatif contre une autre substance active. Avec, dans 100 % des cas, une amélioration d’au moins un point sur l’échelle de sévérité des rides du visage observée dès la fin de la deuxième semaine dans tous les groupes de dosage, les résultats sont impressionnants. Le maintien de cette amélioration sur six mois pourrait transformer complètement nos pratiques en médecine esthétique. J’ai actuellement de nombreux patients qui reviennent tous les trois mois, année après année, pour recevoir des injections de toxine botulique. Avec le RT002, la toxine botulique pourrait leur être administrée deux fois par an, fréquence qui coïnciderait parfaitement avec les traitements de comblement ou autres traitements du visage dont bénéficie une grande partie de ma patientèle. » « Sur un marché mondial des neurotoxines estimé à 3 milliards de dollars, nous sommes convaincus que de nombreuses indications esthétiques et thérapeutiques pourraient bénéficier du sérieux profil d’innocuité du RT002 et de sa durée d’effet prolongée, y compris les troubles neuromusculaires et la prise en charge de la douleur », poursuit Browne. « Combinée à notre technologie peptidique propriétaire TransMTS®, notre toxine botulique de type A apporte une remarquable avancée scientifique dans les traitements par neurotoxines, avec le potentiel de développer considérablement le marché des produits injectables. »
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Adoptez l’exigence scientifique pour la 18e Êdition
6 000 participants 450 experts internationaux 120 sessions 200 exposants
www.imcas.com
body language I ACTUS 19
Carole Foussé, Présidente et Fondatrice des Laboratoires d’Anjou
DE NOUVELLES PERSPECTIVES DE DÉVELOPPEMENT POUR LES LABORATOIRES D’ANJOU ET SA GAMME CEBELIA L’augmentation de capital des Laboratoires d’Anjou par la société d’investissements Extendam va permettre de booster la recherche et le développement de nouveaux produits et renforcer sa croissance à l’export. Travaillant étroitement avec la recherche française, experts scientifiques et spécialistes, les Laboratoires d’Anjou ont développé à partir de 2007 les premiers soins de la gamme dermo-esthétiques CEBELIA, conçue pour apaiser et réparer la peau fragilisée par les actes esthétiques médicaux - lasers, peelings, injections ou chirurgie – et d’en optimiser les résultats, pour une prise en charge globale du vieillissement cutané. Nourris par la volonté de Carole Foussé, présidente et fondatrice, de proposer des soins performants, pré et post procédures de médecine esthétique, les Laboratoires d’Anjou s’inscrivent depuis leurs débuts dans une démarche d’innovation. En collaboration active avec le CNRS et l’INSERM de Nice, ils ont développé une synergie d’actifs innovants ayant débouché sur des brevets, notamment Cébéline, fragment peptidique de la Laminine 5 qui rentre dans la composition du Baume LCE et de
l’Anti-Age, ou Pekaline pour le Dépigmentant Renforcé. Gamme complète de produits efficaces, sûrs et de confort, CEBELIA répond ainsi à une demande croissante émanant aussi bien des médecins que des patients, en soins dermatologiques adaptés aux actes de médecine esthétique et anti-âge. A la tête d’une entreprise en expansion et déjà présente à l’internationale avec plus de 15 pays distributeurs dans le monde, Carole Foussé a su trouver chez Extendam des interlocuteurs en phase avec sa vision dynamique du développement d’une entreprise - cycle de décision court, réactivité, orientation export. De leurs côtés, Bertrand Pullès directeur associé d’Extendam et Inès de l’Aulnoit, ont su déceler dans la marque, selon eux, « un fort potentiel de développement, en lien avec l’utilisation de plus en plus marquée des différentes
techniques de chirurgie esthétique partout dans le monde. Cébelia agit comme spécialiste dans un secteur en pleine croissance, et bénéficie d’un vrai avantage concurrentiel grâce à ses différents brevets. » La collaboration avec Extendam, va ainsi permettre aux Laboratoires d’Anjou d’investir plus dans la recherche scientifique et la formation auprès des médecins, tout en poursuivant son développement commercial, notamment avec l’arrivée de Pierre de la Bretesche à la Direction Générale de l’entreprise et le renforcement des équipes à l’export.
20 ESTHÉTIQUE MÉDICALE I body language
Méthodes contemporaines de détatouage L’engouement actuel pour le tatouage va toujours grandissant, tout autant que les procédures de détatoutage. Dr CATHERINE DE GOURSAC explore les différentes méthodes pour retirer les tatouages artistiques ou esthétiques
L
e tatouage est une manière d’embellir le corps ou le visage. Pourtant, pour des raisons diverses, de plus en plus de personnes tatouées le regrettent. Le détatouage est un marché plus que jamais en plein essor. Détatouage désigne l’ensemble des processus utilisés pour éliminer un tatouage ou un maquillage permanent. Trois grandes techniques s’imposent aujourd’hui pour enlever un tatouage : l’ablation chirurgicale, le laser et la destruction chimique. Ces méthodes chimiques ont actuellement leur place dans la pratique du détatouage en raison des risques potentiels du laser sur la santé, son inefficacité sur certaines couleurs et son coût. Aucune technique n’est cependant parfaite. TATOUAGE Le tatouage est une pratique en vogue dans le domaine de la beauté, mais il faut distinguer le tatouage esthétique du tatouage artistique.
Le tatouage esthétique ou maquillage permanent, pratiqué par des médecins ou des esthéticiennes, concerne essentiellement le visage - lèvres, sourcils ou eye-liner. La dermopigmentation réparatrice ou médicale peut être proposée pour redessiner des aréoles mammaires après chirurgie du sein ou pour masquer des cicatrices. Le tatouage artistique est une marque indélébile située le plus souvent sur le corps réalisée par des tatoueurs professionnels. Ces deux techniques utilisent un dermographe pour implanter le pigment dans la peau, un appareil électrique doté de fines aiguilles qui entrent par effraction dans la peau afin d’y déposer de l’encre. La différence entre tatouage artistique et tatouage esthétique réside dans la profondeur d’implantation et dans les pigments utilisés : Pour un maquillage longue durée,
le dermographe insère les pigments à la limite de l’épiderme et du derme, ce qui explique que la couleur s’estompe avec le temps. Les pigments sont fabriqués en laboratoires, aux normes CE et font partie des dispositifs médicaux implantables. Pour un tatouage du corps, le pigment est implanté plus profondément c’est-à-dire dans le derme afin d’obtenir un dessin irréversible. Le dermographe des tatouages professionnels permet une application dense, régulière et profonde de pigments polychromes les rendant particulièrement résistants au détatouage, à la différence des tatouages amateurs, généralement plus superficiels et monochromes. Actuellement, les tatoueurs professionnels disposent d’une palette de couleurs très large qui permet de réaliser tous les dessins possibles. Les encres de tatouage sont composées de pigments de couleurs, de solvants (en général un alcool, qui permet la dispersion des pigments et la sté-
body language I ESTHÉTIQUE MÉDICALE 21
rilité de l’encre) et d’additifs pour rendre le produit fini stable et homogène. La plupart des pigments actuels sont des sels métalliques et des colorants azoïques - produits chimiques industriels pour fabriquer des encres rouges, jaunes, oranges. Ces pigments azoïques sont susceptibles de contenir des amines aromatiques potentiellement cancérigènes ou les libérer par dégradation (sous tir laser). Leur sécurité n’est pas prouvée. Aux ingrédients standards, les artistes professionnels peuvent ajouter leurs propres ingrédients pour “personnaliser” l’encre. Donc, La composition chimique des encres utilisées par les tatoueurs reste très floue.
66 Trois options sont possibles : la chirurgie, le laser et la destruction chimique. 99
La réglementation européenne de janvier 2014 a défini les pigments interdits pour des raisons sanitaires, et les fournisseurs français doivent être garants de la conformité de ces pigments, notamment en les déclarants à l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) et en assurant leur traçabilité. Il reste cependant pas mal de zones d’ombre sur les risques sanitaires de certains pigments autorisés. Parce qu’il implique une effraction cutanée pour y introduire des pigments exogènes, le tatouage peut provoquer des risques cutanés locaux ou systémiques: Risques infectieux : Les tatoueurs professionnels ont aujourd’hui l’obligation de travailler dans des normes d’hygiène strictes et de salubrité. Ces risques infectieux sont devenus rares et d’évolution favorable. Réactions allergiques aux encres de tatouages :
Les encres contiennent des pigments susceptibles d’être de puissants allergènes. L’allergie à l’encre rouge est la complication la plus fréquente des tatouages. Elle se manifeste localement par des démangeaisons, un œdème et une rougeur. Risques toxicologiques pour la santé : Les tatouages ne sont pas sans danger car certaines encres utilisées peuvent entrainer certaines maladies cutanées ou parfois s’avérer cancérigènes. Leur impact sur la santé est encore mal connu. Risques de cicatrices hypertrophiques ou chéloïdes. Le détatouage est contemporain du tatouage mais retirer un dessin indélébile ancré dans la peau n’est pas sans conséquences en termes de cicatrisation, de santé, d’esthétique et aussi de prix. Sur le plan histologique, le pigment insoluble est intracellulaire, localisé dans les macrophages du derme. Il ne peut être éliminé par le système immunitaire et
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reste dans le derme, c’est pourquoi le tatouage devient permanent. Pour retirer un tatouage, il faut donc soit rejeter l’encre dans l’espace extracellulaire (le système immunitaire la reconnaît alors comme étranger), soit éliminer les cellules chargées en pigments.
DETATOUAGE
Un bilan préalable est effectué par le médecin afin d’écarter certaines contre-indications comme la grossesse ou une infection cutanée en cours et examine les critères qui vont déterminer l’efficacité du détatouage : le phototype du patient, l’ancienneté et l’emplacement du tatouage, la nature et la densité des pigments et la profondeur du tatouage. Méthodes modernes de détatouage Les premières techniques de détatouage, dermabrasion à la meule ou au laser ablatif et peeling chimique à l’acide trichloracétique (TCA) ont été abandonnées car elles étaient très agressives pour la peau et laissaient des cicatrices disgracieuses. Trois options thérapeutiques sont actuellement possibles : La chirurgie, la destruction physique des pigments au laser et la destruction chimique. Détatouage chirurgical L’ablation chirurgicale d’un petit tatouage est une méthode efficace réalisée sous anesthésie. Une séquelle cicatricielle est inévitable. Détatouage au laser Le laser s’est très largement imposé depuis plusieurs années, grâce à la technologie des lasers Q-switched ou déclenchés. Son mode d’action a pour effet de détruire de façon sélective une couleur de tatouage, sans léser la peau. Ces lasers émettent des impulsions lumineuses très brèves, de l’ordre de la nanoseconde (10-9), qui fragmentent les pigments en fines particules par action photo-thermique. Les débris pigmentaires peuvent ainsi être éliminés par l’organisme. Des avancées technologiques ont permis une nouvelle génération de lasers qui a fait son apparition sur le marché en 2013 comme le laser PicoSure™, 755 nm de Cynosure, avec une durée d’impulsion de l’ordre du picoseconde (10-12 secondes) c’est-à-dire 100 fois plus courte que celle de la technologie nanoseconde. Ces impulsions ultra-courtes induisent un effet photomécanique qui pulvérise
l’encre en microparticules plus facilement éliminées par l’organisme et minimisent l’effet thermique des lasers nanosecondes. Une toute dernière génération de lasers picosecondes combinant deux longueurs d’onde de 532 nm et 1064 nm en un seul système, sont commercialisés en France depuis janvier 2015 sous le nom de PicoWayTM (Syneron & Candela, USA) et EnlightenTM (Cutera, Canada). Ces nouveaux lasers permettent de traiter les encres bleues et vertes ainsi que les couleurs particulièrement difficiles à effacer comme le rouge et le jaune. La réduction de la durée d’impulsion en picosecondes a pour conséquence d’améliorer à la fois la tolérance et l’efficacité. Les tous derniers lasers picosecondes offrent des longueurs d’onde complémentaires pour traiter une plus large gamme de couleurs. Malgré ces avantages, le détatouage au laser présente des risques pour la santé et peut être responsable de la survenue d’effets indésirables ou de complications. Risques potentiels pour la santé Lors du tir laser, l’encre du tatouage piégée dans la peau est fragmentée en petites particules qui vont être disséminées dans l’organisme via le système sanguin et lymphatique. Il s’agit principalement des colorants azoïques (pigments industriels) qui peuvent se dégrader en amines aromatiques potentiellement cancérogènes sous tir laser. Leurs conséquences sur la santé sont encore mal évaluées. Complications du laser Après la séance, la peau est érythémateuse et œdématiée sur la zone traitée pendant quelque temps. En général, les effets secondaires sont rares et le plus souvent transitoires. Il existe néanmoins des complications qu’il faut connaître: Une hypopigmentation ou hyperpigmentation Des changements de texture de la peau Des cicatrices hypertrophiques ou chéloïdes Une infection Un assombrissement paradoxal de certaines couleurs claires sous l’effet du laser entraînant un préjudice esthétique. Un tatouage fantôme des encres de couleur peut persister après le traitement.
Le détatouage laser est un acte réalisé uniquement par un médecin lasériste. Cette technique demeure longue, très
66 Le détatouage au laser est une méthode qui repose sur la destruction physique des pigments. 99 coûteuse et n’est pas toujours efficace. L’effacement des tatouages professionnels actuels, riches en couleurs, nécessite l’intervention de différents lasers pour un résultat souvent incomplet malgré des séances répétées.
Se faire enlever un tatouage ancré dans la peau n’est jamais un acte anodin. La multiplicité des couleurs utilisées et la complexité des nouveaux pigments rendent délicate leur destruction.
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Détatouage chimique Des crèmes anti-tatouages vendues sur internet sont présentées comme une vraie alternative au détatouage professionnel. Ces crèmes se chargeraient d’éliminer un tatouage ou un maquillage permanent en appliquant le «traitement» à domicile quotidiennement pendant plusieurs mois. Les composants de ces crèmes sont soit inefficaces, soit contiennent des agents dépigmentants à base d’hydroquinone très toxique ou d’acide trichloracétique irritant pour la peau. Pour qu’un traitement puisse agir sur les pigments, il faut qu’il atteigne le derme. Cette technique de détatouage est donc déconseillée. Méthodes d’extraction chimique La technologie laser repose sur le principe de destruction sélective des pigments. Les molécules de pigments sont libérées dans l’organisme par voie interne. C’est pourquoi, des méthodes basées sur l’expulsion progressive des pigments de tatouage à la surface de la peau sont proposées comme alternatives au laser. Le premier procédé de détatouage chimique par destruction des pigments à travers la peau tatouée a été publié, en 1888, par le Docteur Variot. Sa technique consistait à piquer la surface
tatouée avec des aiguilles trempées dans une solution de tannin, puis à passer un crayon de nitrate d’argent pour favoriser la cicatrisation. Une escarre se forme en une quinzaine de jours et entraîne dans sa chute le tatouage. Des variantes modernisées de ce procédé ont fait récemment leur apparition sur le marché du détatouage. Toutes ces méthodes empruntent un équipement similaire à celui du tatouage. Elles se différencient par la composition du liquide de détatouage. En effet, au lieu d’implanter de l’encre dans la peau, c’est un liquide anti-tatouage qui est injecté dans le derme à travers la peau. Ce liquide spécifique a pour fonction de dissoudre les pigments et de provoquer leur rejet à la surface de la peau sous forme de croûtes comme dans la méthode de Variot. Des topiques cicatrisants sont prescrits à la fin du traitement pour accélérer la cicatrisation. Nous allons donc passer en revue les principales méthodes actuellement disponibles. Ces alternatives au traitement laser sont moins chères, non sélective des couleurs et plus sûre car les pigments sont expulsés définitivement de l’organisme. Les méthodes actuellement disponibles ne se différencient que par la composition du produit de détatouage.
La méthode Rejuvi Le Laboratoire californien Rejuvi a développé une méthode d’extraction chimique par introduction dans la peau tatouée de divers oxydes métalliques en suspension. Les formations s’adressent aux médecins mais aussi aux tatoueurs eux-mêmes. La technologie Trans Epidermal Pigment Release (TEPR) La technologie TEPR présente l’avantage de se baser sur la théorie de la cicatrisation partielle de la peau. Elle consiste à faire des injections point par point sur la surface tatouée, régulièrement espacées par des ponts de peau non traitée. Ces points d’injection permettent d’introduire une solution spécifique de détatouage. Les intervalles de peau saine favorisent la cicatrisation. Nous allons détailler la technologie TEPR appliquée via un dispositif novateur appelé le Magic-Pen® car c’est le seul dispositif de détatouage made in France réservé aux seuls médecins. Le Magic-Pen® est un dispositif conçu et fabriqué par BFP Electronique AAMS (Anti Aging Medical Systems), Montrodat, France, bénéficiant d’un marquage CE médical.
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Pour la majorité des tatouages, la séance va s’effectuer à l’aide d’un pochoir adhésif appliqué sur la peau tatouée, préalablement désinfectée et sèche. Le marquage au pochoir est un outil indispensable au traitement car il permet de traiter de petites zones par injections point par point avec la formulation spécifique du Magic-Pen® et de laisser les zones avoisinantes intactes, à partir desquelles vont démarrer les processus de cicatrisation des zones traitées. Une fois les zones traitées bien cicatrisées, cette méthode est réitérée sur les zones adjacentes non traitées. Seules 3 à 4 séances sont nécessaires, espacées de 8 semaines, pour enlever un tatouage. Cependant, il est recommandé de ne pas dépasser une surface de traitement supérieure à 15 cm2. Le MagicPen® s’utilise comme une machine à tatouer. L’aiguille dotée de micro-aiguilles médicales ultrafines, est adaptée au patient, limite la formation de cicatrice en ne provoquant que des micro-perforations dans la peau tatouée et peut atteindre facilement le derme pour y injecter le liquide spécifique du Magic-Pen®. La solution TEPR du Magic-Pen® est une solution naturelle composée à 40% d’acide lactique. L’acide lactique est un Alpha Hydroxy Acide (AHA). Sous sa forme de lactate, il est naturellement présent non seulement dans les produits laitiers mais aussi le vin, certains fruits et légumes et dans les muscles. C’est le principal composé organique présent dans la sueur. L’acide lactique est un constituant normal de l’organisme humain (le lactate est formé à partir de la dégradation du glucose). C’est donc un produit naturel biocompatible et biodégradable. Citons deux autres dispositifs faisant appel à la méthode TEPR et au même actif anti-tatouage : le Tatt2Away® commercialisé en 2013 par une société américaine et le Skinial®, né en 2011, en Allemagne. Ces procédés à visée thérapeutique sont critiquables car ils s’adressent aussi aux professions non médicales comme par exemple les esthéticiennes. Dans de rares cas, ces méthodes de destruction chimique peuvent avoir des effets secondaires locaux : rougeur au point d’injection, petites brûlures en zone traitée, infection, cicatrices sur terrain prédisposé, réaction allergique. Le risque majeur de ces méthodes
chimiques est la survenue de brûlures de la surface oculaire en cas de contact direct avec les yeux car l’acide lactique est irritant. Ces techniques sont donc contre-indiquées pour effacer un eyeliner permanent. Conclusion Se faire enlever un tatouage ancré dans la peau n’est jamais un acte anodin. La multiplicité des couleurs utilisées et la complexité des nouveaux pigments rendent délicate leur destruction. L’exérèse chirurgicale d’un petit tatouage reste d’actualité. Le détatouge par laser s’est largement imposé ces dernières années, notamment avec les nouveaux appareils picosecondes. Mais cette technique reste chère, pas toujours efficace particulièrement sur les tatouages multicolores, nécessite plusieurs séances avec différents lasers, et peut laisser certaines séquelles comme des troubles de la cicatrisation. Les risques possibles pour la santé associés à la dispersion des particules de pigments dans l’organisme demandent des études approfondies. Le détatouage au Magic-Pen®, fruit d’une innovation française, pourrait concurrencer le détatouage au laser. En effet,
le détatouage au Magic-Pen® pratiqué par un médecin expérimenté, est une technique moins chère, plus rapide, aveugle à la couleur, sans risque sanitaire puisque l’encre est rejetée à la surface de la peau et sans risque majeur de cicatrices. Cette nouvelle option thérapeutique ouvre des perspectives encourageantes. Nous manquons actuellement de publications scientifiques pour en faire une véritable alternative au laser. Aucune méthode ne peut garantir une efficacité à 100%. Dr Catherine de Goursac est expert en médecine esthétique, auteure de nombreuses publications scientifiques et d’ouvrages destinés au grand public. Elle est également membre du conseil d’administration de l’AFME et de la FSMEA, secrétaire générale de l’Association française Anti-Aging et membre de la SFME. 1.Variot G. Nouveau procédé de destruction des tatouages. Bulletins Soc Anthropol Paris 1888;11: 480-3. 2.Kluger N. Le détatouage à l’aube du XXe siècle. Ann Dermatol Venereol 2010; 137:
LA NUTRITION au service du REMODELAGE CORPOREL La nutrition figure de plus en plus souvent parmi les prestations offertes par les cliniques d’esthétique médicale. KIM PEARSON décrit les approches nutritionnelles qui peuvent être associées aux procédures de remodelage corporel afin d’en optimiser les résultats.
L
e marché du remodelage corporel non chirurgical a connu un essor considérable au cours des dernières années. Selon l’American Society for Aesthetic Plastic Surgeons, ce type de traitement a augmenté de 43 % en 2014. J’aborderai ici différentes stratégies nutritionnelles visant à compléter les techniques non chirurgicales de remodelage corporel – stratégies qui peuvent être associées à des techniques telles que la cryolipolyse, le laser de basse intensité, la radiofréquence et les ultrasons. Certaines de ces stratégies peuvent également être utilisées en combinaison avec le remodelage corporel chi-
rurgical, mais il faut tenir compte des contre-indications possibles entre certains compléments alimentaires et la chirurgie. Pourquoi envisager une approche nutritionnelle ? Même lorsque des spécialistes mettent en œuvre les meilleurs traitements de remodelage corporel, les résultats peuvent être compromis si la personne concernée persiste à ne pas se nourrir correctement. Le fait d’intégrer la nutrition à votre approche de réduction des graisses corporelles peut non seulement contribuer à optimiser les résultats du traitement, mais encore, dans un marché ultra-
compétitif, vous permettre de vous démarquer des autres cliniques. Vous offrez ainsi une gamme de prestations complète, ce qui peut générer un supplément de chiffre d’affaires. Collaborer avec un nutritionniste Une première option est de collaborer avec un nutritionniste qualifié : votre équipe comprendra un spécialiste qui sera en mesure de conseiller les clients sur de multiples questions de santé ou d’esthétique. Les nutritionnistes et les diététiciens sont formés pour évaluer la santé, l’alimentation et le mode de vie d’un individu, et peuvent mettre en place des programmes personnalisés en
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fonction des besoins de chacun. Si votre clinique propose ce type de service, il faut cependant que l’ensemble du personnel comprenne l’intérêt d’offrir des conseils de nutrition et soit activement impliqué dans la démarche. Fournir des lignes directrices en matière de nutrition Vous pouvez également choisir de faire des recommandations de base en matière de nutrition, en parallèle des traitements mis en œuvre. Vous pouvez créer une fiche d’informations qui donnera des conseils sur les éléments déterminants pour réduire les graisses corporelles. Peuvent y figurer les ratios de macronutriments – et donc le rôle des protéines, des graisses et des glucides – et les formes et proportions dans lesquelles ils doivent idéalement être consommés pour contribuer à la réduction des graisses corporelles. Vous pouvez également souligner l’importance des aliments riches en micronutriments (vitamines et minéraux) et de facteurs tels que l’exercice et une hydratation correcte. Programmes spécifiques de perte de poids Une troisième option est de mettre sur pied un véritable programme de perte de poids dans votre clinique. Cette approche s’adresse particulièrement aux personnes dont la priorité est de perdre du poids, plutôt qu’à celles qui souhaitent réduire une adiposité localisée. L’une des stratégies que je recommande est un programme de perte de poids extrêmement efficace, le régime Protéifine, commercialisé par les laboratoires Ysonut. Il s’agit d’un programme élaboré, reposant sur des preuves, consistant en
un régime protéiné disponible uniquement auprès de nutritionnistes et de médecins. Il permet de perdre de la graisse corporelle tout en conservant la masse musculaire maigre, grâce à l’optimisation de l’apport protéiné. L’un des problèmes fréquemment rencontrés avec les régimes faiblement caloriques est qu’ils réduisent l’apport en protéines. Un apport trop faible en protéines peut provoquer une réduction de la masse musculaire, et donc du métabolisme de base. Cette réduction du métabolisme peut compromettre le maintien du poids sur le long terme, et mener à des cycles de régimes en yo-yo tout au long de la vie. Un régime protéiné tel que Protéifine garantit également le maintien d’une structure et d’une fonction cutanée saine. Notre peau est composée de collagène et d’élastine, qui sont des protéines. Il est donc essentiel d’assurer un apport protéiné satisfaisant pour que la peau reste saine. Tout régime, quel qu’il soit, doit non seulement se préoccuper d’aider les clients à atteindre leur objectif en termes de perte de poids, mais aussi à garantir ces résultats sur le long terme. Le régime Protéifine comprend un programme de rééducation nutritionnelle, vous permettant d’apprendre à vos clients comment pérenniser leur perte de poids. Compléments nutraceutiques Le terme « nutraceutique » (en anglais, nutraceutical) a été créé en 1989 par le Dr Stephen DeFelice, fondateur et président de la Foundation for Innovation in Medicine, à partir des mots «nutrition» et «pharmaceutique». Selon le Dr DeFelice, un nutraceutique peut se définir comme « un aliment (ou une partie d’un aliment) qui
présente des bénéfices médicaux ou sanitaires, y compris en termes de prévention et/ou de traitement d’une maladie ». (Kalra EK, 2003) Les compléments nutraceutiques peuvent être associés aux approches nutritionnelles mentionnées plus haut, mais également être utilisés de manière indépendante, en parallèle des traitements de remodelage corporel. Dans le cas de certains clients qui ne souhaitent pas remettre en cause leur alimentation pour optimiser les résultats de leur traitement, la prise de compléments alimentaires peut s’avérer utile comme traitement additionnel. Acide linoléique conjugué L’ALC est un acide gras dérivé des oméga-6 présents à des niveaux subthérapeutiques dans le bœuf, les produits laitiers et les œufs. Ses mécanismes d’action sont au nombre de quatre : il inhibe la lipogenèse (formation de cellules graisseuses dans le foie et le tissu adipeux) ; il accroît l’oxydation des graisses, en facilitant leur transformation en énergie ; il favorise l’apoptose des adipocytes – en contribuant à la mort programmée de ces cellules ; il aide à la préservation de la masse musculaire maigre. L’ALC est l’un des compléments nutraceutiques les plus étudiés à des fins de réduction de la graisse corporelle. Une étude parallèle en double aveugle publiée dans le Journal of Nutrition a étudié 81 femmes ménopausées ayant reçu de l’acide linoléique conjugué pendant 16 semaines. Après administration de 5,5 grammes d’ALC par jour alors que le groupe témoin recevait un placebo d’huile d’olive, les chercheurs ont observé, par rapport au groupe témoin, une réduction de 4 % de la
masse graisseuse totale, ainsi que 7 % de masse graisseuse en moins pour la partie inférieure du corps. (Steck et al., 2007) Une méta-analyse de 2007 a passé en revue les résultats de 18 études éligibles portant sur des sujets humains, et étudiant l’efficacité de l’ALC pour réduire la masse de graisse corporelle. (Whigham LD. et al., 2007) Les chercheurs ont observé un effet cohérent de l’ALC sur la perte de graisse corporelle pendant six mois, suivi d’une disparition progressive de cet effet au bout de
deux ans. En termes pratiques, l’étude montre des résultats visibles à huit semaines, mais à 12 semaines les résultats deviennent statistiquement significatifs. La dose optimale est de 3,2 grammes d’ALC par jour, de préférence répartis sur trois repas. Ysonut produit un complément alimentaire d’ALC que je recommande en clinique. Sur la base de ces recherches, je recommande de prendre deux gélules, trois fois par jour, à chaque principal repas pendant le premier mois, puis de réduire la dose à une gélule à chaque repas.
Thé vert Le thé vert présente un intérêt particulier pour l’industrie de l’esthétique médicale, pour diverses raisons. Il contribue à réduire la masse de graisses corporelles, et c’est aussi un antioxydant puissant connu pour améliorer la qualité de la peau. La recherche montre que, si le thé vert est administré à des doses suffisantes, les polyphénols qu’il contient ont un puissant effet antioxydant à l’intérieur des cellules de la peau et peuvent même avoir un effet protecteur contre les méfaits du soleil.
Nutriments thermogènes Il est également possible d’associer aux traitements de remodelage corporel une autre classe de compléments alimentaires : les nutriments thermogènes. La thermogenèse est la production de chaleur dans le corps humain. Les nutriments thermogènes augmentent la chaleur et intensifient donc les dépenses d’énergie au-dessus du métabolisme de base, ce qui accroît la quantité de calories brûlées par le corps. De nombreuses recherches ont porté sur des agents thermogènes tels que le thé vert, le thé noir, la capsaïcine (extraite du piment rouge), le guarana et la caféine. Une étude portant sur les effets du thé vert en matière de réduction du poids a été effectuée chez 60 sujets thaïlandais souffrant d’obésité, et consommant 2 000 Kcal/jour, soit un régime alimentaire thaïlandais typique. Comparativement au groupe placebo, le groupe thé vert avait perdu 2,7 kg semaine 4, puis 5,1 kg semaine 6, et 3,3 kg semaine 12. Les sujets n’avaient pas modifié leur alimentation, ce qui démontre un impact significatif du thé vert sur la perte de poids. On estime que ces résultats sont dus à l’effet combiné des polyphénols et de la caféine présents dans le thé vert. (Auvichayapat P et al., 2007) Ysonut propose un complexe thermogène associant quelques-uns des nutriments thermogènes les plus efficaces. Parmi ceux-ci, le thé vert, le thé noir, le guarana et le maté comme source de caféine. Ces nutriments sont associés à du chrome et de la L-carnitine pour garantir des niveaux corrects de sucres sanguins et favoriser le transport des
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graisses dans les cellules afin qu’elles s’y transforment en énergie. La phaséolamine La phaséolamine est une enzyme naturelle présente dans les haricots blancs. Elle a une fonction inhibitrice de l’alpha-amylase – une enzyme présente dans la salive et libérée par le pancréas dans le tractus gastrointestinal – qui transforme l’amidon en glucose. L’amidon de l’alimentation se transforme en glucose, qui passe dans le sang avant d’être soit utilisé immédiatement pour fournir de l’énergie, soit transporté dans les cellules musculaires ou hépatiques pour y être stocké. Cependant, lorsqu’une quantité significative de glucose est présente dans le sang, elle risque d’être stockée sous forme de graisse dans les adipocytes, provoquant ainsi une prise de poids. C’est précisément ce que nous voulons empêcher. Des résultats intéressants sont ressortis d’une étude récente portant sur un extrait standardisé de phaséolamine et ses effets sur la composition corporelle. (Celleno L et al., 2007) L’étude incluait 60 individus en léger surpoids
qui ont maintenu leur alimentation habituelle. Un complément alimentaire de phaséolamine a été administré avant la consommation de repas riches en glucides, afin d’empêcher la transformation de l’amidon en glucose puis en graisse corporelle. Les résultats ont montré une réduction du poids corporel, de l’indice de masse corporelle (IMC), de la masse de graisse corporelle, ainsi que du tour de taille, de hanches et de cuisses. La prise de phaséolamine est potentiellement bénéfique pour les personnes dont l’alimentation est riche en glucides et qui ne souhaitent pas modifier leurs habitudes alimentaires. La phaséolamine pourrait être un complément alimentaire utilisable de manière ponctuelle avant d’absorber un repas riche en glucides, par exemple lorsqu’on mange au restaurant ou qu’on est en vacances, afin d’empêcher une reprise de poids après avoir suivi un traitement. Conclusion Tous les clients sont différents, aucune approche ne convient à tous. Chaque stratégie doit être personnalisée en fonction de l’individu concerné, selon
ses objectifs, sa motivation et son mode de vie. La mise en œuvre d’une stratégie nutritionnelle adaptée garantit que vos clients obtiendront les résultats qu’ils attendent de vous. Le fait de proposer une prestation de nutrition dans votre clinique peut garantir que vous offrez à votre clientèle l’approche la plus complète et la plus efficace en matière de remodelage corporel. Vous leur offrez un service exclusif, qui vous permettra de démarquer votre clinique de vos concurrents. S’il est correctement mis en œuvre, un service de nutrition élaboré devrait permettre à toute clinique d’esthétique médicale de générer un supplément de chiffre d’affaires. Kim Pearson est diplômée de l’Institute for Optimum Nutrition depuis 2008. Elle intervient en pratique clinique au sein de l’ industrie de l’esthétique médicale – ses domaines de spécialité sont la perte de poids, la santé de la peau et comment vieillir en bonne santé. Elle écrit régulièrement des articles pour la presse généraliste et spécialisée dans l’esthétique médicale.
1. Auvichayapat P, Prapochanung M, Tunkamnerdthai O et al. (2007) Effectiveness of green tea on weight reduction in obese Thais: A randomized, controlled trial. Physiology & Behaviour. 2008 Feb 27;93(3):486-91 2. Celleno L, Tolaini MV, D’Amore A et al (2007) A Dietary supplement containing standardized Phaseolus vulgaris extract influences body composition of overweight men and women. Int J Med Sci. 24;4(1):45-52. 3. Ekta K. Kalra. (2003) Nutraceutical—Definition and Introduction. AAPS PharmSci. 5(3): 27–28 4. Heinrich U, Moore CE, De Spirt S, (2011) Green tea polyphenols provide photoprotection, increase microcirculation, and modulate skin properties of women. J Nutr. 141(6):1202-8. 5. Steck SE, Chalecki AM, Miller P, et al (2007) Conjugated Linoleic Acid Supplementation for Twelve Weeks Increases Lean Body Mass in Obese Humans. The Journal of Nutrition. 137(5):1188-93. 6. Whigham LD, Watras AC, Schoeller DA. (2007) Efficacy of conjugated linoleic acid for reducing fat mass: a meta-analysis in humans. Am J Clin Nutr. 85(5):1203-11.
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Le traitement de la
cellulite
CHRIS INGLEFIELD se penche sur la cellulite, un problème répandu dont les causes sont aussi diverses que les traitements
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on seulement le nombre d’interventions non chirurgicales a incroyablement augmenté depuis 2004, mais l’on constate que ces traitements non invasifs ont plus de valeur pour les patients que la chirurgie des seins, du cou ou du visage. D’un point de vue économique, les patients sont fortement encouragés à investir leur argent dans des procédures non chirurgicales. Un phénomène très similaire se produit aux États-Unis. Les dépenses dans le domaine du raffermissement de la peau ne cessent d’augmenter à l’échelle mondiale, et l’on estime que cette tendance se maintiendra l’année prochaine. Notre industrie se porte bien. Si nous suivons la bonne voie et offrons les bons services aux patients, nous assurerons notre stabilité financière. Qu’est-ce que la cellulite ? La cellulite porte différents noms :
peau d’orange, lipodystrophie, ou encore lipodystrophie gynoïde. Sa prévalence est si élevée qu’une grande partie de la littérature ne la considère pas comme une pathologie. Durant ma formation en chirurgie mammaire cependant, il en allait de même de la maladie fibrokystique du sein. Comment définit-on une pathologie ? En ce qui me concerne, une pathologie se définit par son incidence sur la qualité de vie. Lorsqu’un phénomène réduit la qualité de vie, il est pathologique, même s’il est extrêmement commun. En effet, il perturbe le fonctionnement en société, les performances au travail et les interactions avec les proches. La cellulite n’est d’ailleurs pas réservée aux femmes. Elle peut également toucher les hommes atteints d’un syndrome de déficit androgénique, d’un syndrome de Klinefelter, ou ayant subi une castration en raison d’un cancer de
la prostate. La cirrhose du foie engendre également une apparition de cellulite chez la gent masculine, car elle est associée à un déficit androgénique et à des taux élevés d’œstrogènes. Une mauvaise circulation est un facteur clef du cycle pathologique de la cellulite, car elle entraîne stress oxydant et libération de radicaux libres. Les adipocytes gonflent, une inflammation apparaît, la quantité de liquides extracellulaires augmente, et le cycle se poursuit. Le capitonnage de la peau est causé par un épaississement des cloisons fibreuses. La compression des vaisseaux sanguins et lymphatiques accentue l’ischémie relative, ce qui maintient la production de radicaux libres et entraîne un gonflement excessif des tissus. Ce phénomène peut se produire dans presque n’importe quelle zone du corps, surtout si le patient souffre de maladies sous-jacentes.
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Quelles sont les causes de la cellulite ? Elles sont multiples : hormonales, génétiques, liées à des prédispositions ou au mode de vie. Le taux d’œstrogènes est un facteur clef, mais le taux d’insuline, de thyroxine, de prolactine, de noradrénaline
Comment traiter la cellulite ? Le drainage lymphatique doit être augmenté afin de décongestionner la région touchée et de stimuler la circulation artérielle et le retour veineux. Il s’agit d’améliorer le métabolisme des adipocytes en augmentant la circulation et l’oxygénation et en intensifiant
66 La cellulite est un problème majeur. En tant que médecins, notre rôle est de fournir le meilleur traitement à nos patients. 99 ou d’adrénaline, et les facteurs génétiques comme les gènes de l’enzyme de conversion de l’angiotensine jouent aussi leur rôle. Le facteur induit par l’hypoxie 1-alpha (HIF-1a) a également été associé au développement de la cellulite. Les facteurs prédisposants sont le genre, car la prévalence est bien plus élevée chez la femme, l’origine ethnique, la distribution des graisses, des troubles lymphatiques sous-jacents et des troubles vasculaires. La cellulite est également favorisée par un mode de vie stressant, sans doute car des taux élevés de noradrénaline circulante causent une ischémie relative dans les régions sujettes à cellulite. La cellulite est caractérisée par des stades, dont ceux de l’échelle de Nurnberger et Muller, allant de 0 à 3, sont sans doute les plus connus. Le stade 0 correspond à l’absence de cellulite, le stade 1 à l’absence de capitons sans manipulation, mais à leur apparition au pincement, le stade 2 à l’apparition spontanée de capitons en position debout et le stade 3, relativement sévère, à l’apparition spontanée de capitons visibles sans manipulation, en position debout et couchée. Il existe également une échelle de lipodystrophie gynoïde, plus rarement citée dans les articles de recherche. L’ischémie relative a un effet bien plus néfaste sur les tissus que l’ischémie complète, car elle génère une énorme quantité de radicaux libres. Les tissus totalement ischémiés ne produisent pas de radicaux libres, car ils ne sont pas assez oxygénés.
la production de collagène dermique, car la partie superficielle du derme est généralement amincie, ce qui donne l’impression que la cellulite est plus marquée qu’elle ne l’est réellement. Il faut ensuite traiter les cloisons fibreuses, trop rigides, et les rendre plus flexibles, afin qu’elles se meuvent plus aisément dans les tissus sous-jacents. Les régimes alimentaires, les dispositifs externes, internes, les sources d’énergie et les traitements topiques sont aussi largement utilisés. Les traitements topiques sont certes vendus en grandes quantités, mais bien moins efficaces. Cependant, de très nombreuses données prouvent l’efficacité de la lipolyse par laser. L’application locale d’herbes ou de rétinol, ainsi que la carbothérapie, ont également donné d’excellents résultats. De nombreuses autres méthodes ont été soumises à différents degrés d’évaluation, avec des résultats divers. Elles vont des traitements topiques, aux méthodes non invasives, miniinvasives et invasives, telles que la liposuccion sous toutes ses formes. Une nouvelle méthode de traitement a recours à la protéine périlipine A. Cette dernière se trouve dans les adipocytes et gère l’adipogénèse ainsi que l’adipolyse. Elle réagit à un récepteur à œstrogène. Son étude permettrait de mieux comprendre quel est le facteur déclencheur. S’agit-il d’un problème lié aux adipocytes, ou à leur environnement ? Mieux nous comprendrons la physiopathologie de la cellulite, meilleur sera son traitement.
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A high stress lifestyle has been linked to cellulite, probably because of the high levels of adrenelin which leads to a relative ischaemia in the areas predisposed to cellulite
Dispositifs externes Le dispositif externe que nous avons le plus utilisé est le VelaShape. Le VelaShape III est six fois plus puissant associé à la radiofréquence (RF). En réalité, c’est la RF qui fait tout le travail. Le reste du dispositif augmente ses effets. Il s’agit d’une radiofréquence bipolaire qui chauffe en profondeur et en continu. La chaleur infrarouge échauffe superficiellement les tissus. Une manipulation mécanique les décomprime, accélère la circulation et améliore leur oxygénation. Ces effets thermiques augmentent le métabolisme et stimulent les fibroblastes, la synthèse et le resserrement des fibres de collagène. Les effets d’aspiration aident la RF à pénétrer plus en profondeur, et la pression négative exercée facilite la circulation. Le VelaShape III a le net avantage d’acheminer une grande quantité d’énergie vers les tissus, qui sont chauffés plus rapidement, diminuant ainsi le nombre de séances requises. L’appareil mesure l’impédance des tissus afin de leur fournir la bonne quantité d’énergie en continu. De nombreux articles évalués par des pairs ont été publiés sur les dispositifs VelaShape, depuis le VelaSmooth jusqu’au VelaShape III. Peu importe la technologie utilisée, la température exacte doit être atteinte, maintenue et maîtrisée pour garantir le confort du patient. La cellulite de stade 3 est un vrai défi qui nécessite un traitement combiné. Nous suggérons d’associer le VelaShape III à une liposuccion, de quelque type que ce soit. Le Cellulaze est un dispositif très répandu. Il s’agit d’un laser à impulsions de 1 440 nm. D’excellentes évaluations ont été menées sur les effets à long terme du Cellulaze, sur une période allant jusqu’à 12 mois, ainsi qu’une période de suivi de deux ans. Elles montrent que l’appareil améliore nettement la cellulite. Le Cellulaze
est classé parmi les dispositifs miniinvasifs. Il s’agit d’une fibre laser que l’on insère sous la peau, très en surface. Elle fait fondre la graisse et fragmente les cloisons fibreuses pour les rendre plus flexibles. Certaines publications consacrées à la lipolyse laser originale, la smart lipo, ont montré qu’elle était certes efficace, mais à court terme. En effet, la chaleur causait une fibrose bien plus importante que le Cellulaze, avec lequel la fragmentation des cloisons fibreuses est bien mieux maîtrisée. Smart lipo était donc efficace sur le plan de la lipolyse, moins sur celui de la cellulite. La cellulite est un problème majeur. En tant que médecins, notre rôle est de fournir le meilleur traitement à nos patients. Dans la plupart des cas, la cellulite ne diminue pas énormément la qualité de vie, et il ne s’agit pas d’un problème handicapant. Les dispositifs doivent être sûrs et efficaces, car nos patients sont prêts à investir des sommes et un nombre d’heures considérables afin de recevoir un traitement. Cela signifie que nous devons considérer ces traitements et leurs prétentions avec un œil particulièrement critique, et vérifier la qualité des données publiées à leur sujet. Nous nous attendons à ce qu’un dispositif non-invasif diminue les cas légers à modérés d’un ou deux stades. Nous souhaitons vraiment ramener le troisième stade – le plus sévère – au stade 1 ou 2 à l’aide d’une combinaison de traitements. Nous avons recours à toute une panoplie de méthodes, allant de la liposuccion standard à la liposuccion assistée par laser combinée au VelaShape, en passant par la liposuccion VASER. En effet, les stades avancés sont un problème multifactoriel inhérent à la peau, et un traitement unique ne fournira jamais d’assez bons résultats.
Chris Inglefield est chirurgien en chef à la London Bridge Plastic Surgery and Aesthetic Clinic.
La gestion du poids Perdre du poids et se maintenir n’est pas toujours facile. BETHAN COOMBER nous expose « l’approche complète » – régime, thérapie et remodelage corporel – grâce à laquelle elle aide ses patients à obtenir des résultats sur le long terme.
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’interviens dans l’industrie de l’esthétique depuis près de dix ans. Honnêtement, ce qui me rend le plus heureuse, c’est d’aider les patients à atteindre leur objectif de perte de poids. Les traitements les plus efficaces englobent tous les éléments qui favorisent la perte de poids. Il ne s’agit pas simplement de réduire la masse grasse et d’adopter un mode 10.vie sain. Le patient doit également de
être confiant et se détendre durant le traitement. Les médecins d’Alevere ont conçu « l’approche complète », un programme en trois étapes qui comprend un régime, des séances de remodelage corporel, ainsi qu’une phase de stabilisation et d’éducation du patient. Les patients sont suivis par leur médecin tout au long du programme afin qu’ils se sentent à l’aise avec les11.changements
qui s’opèrent. Par ailleurs, un surpoids important s’accompagne généralement de problèmes de santé. Il est en effet rare qu’une personne obèse soit en parfaite santé. Elle doit donc impérativement être suivie en continu. Les patients veulent un traitement et un programme continus, grâce auxquels ils obtiendront des résultats sans que leur vie ne soit trop chamboulée. Tous les efforts employés afin d’aider
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nos patients à adopter un mode de vie sain et à se sentir bien dans leur corps seraient vains si nous ne leur montrions pas également comment conserver leur nouvelle silhouette. L’éducation des patients est donc une part essentielle du processus. Nous devons également nous assurer qu’ils se sentent bien dans leur corps aminci, afin qu’ils ne reprennent pas le poids perdu. Dans cet esprit, nous avons élaboré un traitement combiné qui métamorphose la silhouette et la taille, sans intervention chirurgicale.
Avant et après – Selon nous, améliorer les résultats esthétiques de la perte de poids motive davantage les patients à ne pas regrossir.
La consultation Nous commençons par une consultation médicale, durant laquelle nous procédons à l’anamnèse du patient. Nous effectuons une analyse de sang complète afin de vérifier qu’il est suffisamment en bonne santé pour démarrer le programme. Le cas échéant, les problèmes de santé sous-jacents plus graves doivent être pris en compte avant de commencer le programme, mais nous acceptons les patients souffrant de diabète, d’hypertension, d’hypercholestérolémie, de douleurs articulaires liées à une surcharge pondérale ou à mobilité réduite. Nous avons constaté que certains diabétiques de type 2 peuvent arrêter de prendre leurs médicaments lorsqu’ils ont retrouvé leur poids de forme. L’hypertension, l’hypercholestérolémie et les douleurs articulaires disparaissent souvent d’elles-mêmes à mesure que fondent les kilos en trop.
Nous entendons souvent qu’il faut faire plus d’exercice, mais cela n’est pas toujours possible en raison de douleurs articulaires ou d’une mobilité réduite liée au surpoids. Un programme qui aide les patients à perdre quelques kilos avant de les guider et de leur apprendre à adopter un mode de vie plus sain sera beaucoup plus sûr et efficace. Le taux métabolique Grâce au taux métabolique, mesuré à l’aide d’un test de respiration informatisé, le médecin calcule la vitesse à laquelle le patient perdra du poids. Les compléments alimentaires inclus au programme entraînent une perte de poids rapide, toutes les calories brûlées provenant des réserves de graisse existantes. Après avoir calculé le taux métabolique, le médecin détermine le poids à atteindre toutes les quatre semaines, jusqu’à ce que le poids cible soit atteint. Ainsi, les patients ont des objectifs mensuels individuels propres à leur métabolisme. La composition corporelle La majeure partie de la population a entendu parler de l’indice de masse corporelle (IMC). Bien qu’il soit exact dans la plupart des cas, il est parfois préférable de déterminer plus précisément la composition corporelle de certains patients à l’aide d’autres tests médicaux. Une analyse de la composition corporelle indique au médecin la quantité de protéines en kilos, la masse musculaire maigre, ainsi que la quantité de graisses et d’eau dans l’organisme. Elle peut être renouvelée pour évaluer l’efficacité du programme. Certains de mes patients ont perdu du poids sans suivre le programme à la lettre. Comme ils en perdent encore, ils pensent tout de même atteindre leur objectif. Une analyse de leur composition corporelle a révélé qu’ils avaient en réalité perdu un peu de masse musculaire. Ils ne voyaient donc pas leur corps se remodeler. C’est pourquoi les patients doivent impérativement suivre le programme tel qu’il leur a été prescrit par leur médecin. Leur montrer les résultats de l’analyse en leur expliquant les conséquences de ces écarts les remet d’ailleurs vite dans le droit chemin. Vous avez tout en main pour aider les patients à comprendre comment vous les aidez, mais aussi ce qu’ils peuvent faire par eux-mêmes. Ainsi, vous les éduquez sur la manière dont ils peu-
vent prendre soin d’eux et sur les changements qui s’opèrent dans leur organisme. Le régime Les patients se voient tout d’abord prescrire un régime entraînant une perte de graisses rapide, à base de fruits, de légumes et d’une protéine médicale. La formule des suppléments nutritionnels élaborés par Alevere fournit toutes les protéines dont le corps a besoin pour conserver sa masse musculaire maigre durant le programme, ainsi qu’une supplémentation en vitamines et acides gras essentiels. D’autres compléments et minéraux sont également prescrits aux patients, afin d’éviter toute carence et de les maintenir en bonne santé. La thérapie En collaboration avec nos thérapeutes, nous surveillons chaque semaine le bien-être des patients. Les thérapeutes, qui servent de lien entre patient et médecin, sont sans aucun doute l’un des éléments clefs de notre entreprise. Les médecins procèdent à des examens médicaux mensuels mais, si la situation évolue dans l’intervalle, les thérapeutes relayent l’information au médecin. De plus, un patient obèse a besoin de se sentir en confiance et détendu, surtout s’il doit montrer des parties de son corps qui le mettent mal à l’aise. Le thérapeute est là pour lui donner confiance en lui, le mettre à l’aise et le détendre durant le traitement. Le remodelage Nous savons tous que l’exercice est un excellent moyen de réduire la masse grasse, tonifier les muscles et augmenter le métabolisme. Nous encourageons nos patients à faire des exercices de faible intensité sur le plan cardiovasculaire dès qu’ils se sentent assez sûrs d’eux. Ces exercices les aideront à perdre du poids et à éviter que les kilos reviennent, mais ne raffermiront pas la peau, puisqu’elle ne contient aucun muscle. Le sport ne peut donc pas la raffermir même en ciblant des zones précises. Vous pouvez faire autant d’abdominaux que vous le souhaitez, votre ventre ne deviendra pas plat si vous ne brûlez aucune graisse. En revanche, les exercices cardiovasculaires permettent de brûler les graisses, mais les personnes obèses ne veulent pas forcément chausser les baskets tout de suite. Leur médecin le leur déconseille même dans certains cas.
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On fait souvent du sport dans l’idée de cibler des régions récalcitrantes précises. Ainsi, les morphologies en forme de poire veulent perdre des fesses, alors que celles en forme de pomme veulent un ventre plat. Les dépôts de graisses sous-cutanés ont tendance à résister aux régimes, car dans ces régions, une mauvaise circulation sanguine empêche leur contenu d’être libéré dans le flux sanguin.
Nous avons donc d’abord recours à un traitement par ultrasons à haute fréquence qui détruit ces graisses. L’appareil à ultrasons est médicalement certifié. Le traitement est administré à l’aide d’une pièce à main concave spéciale, que le thérapeute fait glisser sur les courbes du patient, en ciblant la couche de tissu adipeux située en-
tre 1 et 5 cm sous la surface cutanée. Grâce à l’association de deux faisceaux d’énergie ultrasonore, la graisse sous-cutanée et le tissu conjonctif sont chauffés. Les adipocytes deviennent ainsi plus mobiles, ce qui a pour effet d’intensifier le métabolisme, le drainage ou la réabsorption des fluides excédentaires, favoriser la redistribution des graisses et stimuler la circulation sanguine. Ce « micromassage » chauffe
également les adipocytes, ce qui entraîne un effet thermogène sur la peau. Lorsque la plage de températures thérapeutiques est atteinte et maintenue, la production de collagène et d’élastine est stimulée, et les fibres de collagène se contractent, ce qui raffermit la peau des régions concernées et donne de meilleurs résultats.
Outre la perte de masse grasse, le raffermissement de la peau est un facteur essentiel. Au terme du programme, les patients se sentiront bien dans leur corps s’ils sont incités à maintenir leur nouveau poids. C’est pourquoi, chaque semaine, nous combinons ultrasons et traitement raffermissant pour obtenir le meilleur remodelage possible à la fin du programme. Nous espérons que le patient aura ainsi non seulement une silhouette plus saine, mais également qu’il se sentira bien dans sa peau, et aura ainsi envie de préserver le résultat. Certains patients admettent avoir délibérément repris tout le poids perdu, car ils n’étaient pas à l’aise dans leur corps aminci. Une dame m’a avoué avoir l’impression d’être un imposteur, car chaque matin elle devait rentrer un excédent de peau dans ses sous-vêtements. Elle a ainsi repris 60 kilos, car elle se sentait plus à l’aise avec ses kilos en trop qu’avec un excédent de peau. Elle s’est inscrite au programme afin de bénéficier de séances de remodelage pendant sa perte de poids. D’après notre expérience, améliorer les résultats esthétiques de la perte de poids motive davantage les patients à ne pas regrossir. Les patients ont davantage confiance en eux, ils sont fiers de leur corps et veulent en prendre soin. La combinaison En plus des ultrasons, nous avons recours à l’endermologie, méthode qui permet de raffermir progressivement la peau tout au long du programme. En outre, elle augmente le drainage des toxines et stimule le métabolisme des adipocytes en redistribuant les graisses et en améliorant la circulation sanguine. Stimuler la circulation sanguine et drainer les toxines revient à traiter la cellulite, ce qui complète merveilleusement la perte de poids, les nombreuses toxines produites devant ensuite être drainées hors de l’organisme. Combiner la technologie par ultrasons médicaux, qui détruit les adipocytes et libère les graisses, et l’endermologie, qui draine les graisses vers la lymphe et améliore la circulation, produit au final de meilleurs résultats que les deux méthodes de traitement utilisées seules. La faim La faim est le facteur principal qui pousse à arrêter un régime ou un programme de perte de poids. Combinés à un traitement par ultrasons qui libère
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les graisses ensuite transformées en énergie, les compléments protéinés aident à stabiliser la glycémie de vos patients et ainsi à calmer leur faim. Vos patients ne souffrent donc pas de l’irritabilité caractéristique de la faim et du manque d’énergie. Ils n’ont pas tendance à manger n’importe quoi à la va-vite, et leur niveau d’énergie ne baisse pas. Autant d’éléments qui favorisent l’observance du programme. Lorsque l’on a faim, l’on mange généralement ce qui nous tombe sous la main, et a tendance à nous entraîner sur une pente savonneuse. Les régimes yo-yo L’effet yo-yo se produit lorsque les principes de base de la perte de poids, manger moins et faire plus d’exercice, sont mal compris. Le problème réside dans la variation des quantités (en plus ou en moins) selon les individus. Lors de ces régimes à effet rebond, l’organisme s’habitue à survivre avec le peu de calories qu’il reçoit. On perd rapidement, avant d’atteindre un palier, car l’organisme s’est habitué à survivre avec 1 000 calories par jour. Les adeptes de ce genre de régime déclarent souvent n’avoir qu’à contempler les aliments pour reprendre du poids, car leur métabolisme est ralenti. En outre, un métabolisme ralenti provoque une perte de masse musculaire maigre. En effet, un apport quotidien en protéines insuffisant pousse l’organisme à aller les chercher ailleurs. Souvent, le poids diminue, mais la silhouette ne s’amincit pas, car l’organisme puise dans la masse musculaire maigre. Le métabolisme final au repos est moins ralenti lorsque l’apport calorique
des patients n’est pas limité et qu’ils conservent leur masse musculaire maigre. C’est exactement ce qu’obtiennent les patients qui participent à notre programme, grâce aux repas protéinés de qualité médicale répartis tout au long de la journée et à une sélection de fruits et de légumes à faible teneur en glucides. S’ils suivent correctement le régime, toutes les calories nécessaires à leur métabolisme sont puisées directement dans les réserves de graisse, qui sont illimitées au cours des premières phases du programme, jusqu’à ce que le patient atteigne le poids souhaité. Les glucides sont alors réintégrés peu à peu. Afin d’éviter que les kilos perdus ne soient immédiatement repris, les aliments longtemps proscrits doivent être
réintroduits très progressivement. Cela nous permet d’apprendre aux patients à calculer les portions et de leur fournir les outils nécessaires à la stabilisation de leur poids. À la fin du programme, nous mesurons à nouveau le taux métabolique des patients. Lors d’une consultation approfondie, le médecin leur explique comment éviter de reprendre du poids. Le taux métabolique sera légèrement plus bas qu’au début du programme, car une personne de 60 kg aura besoin de moins de calories pour se déplacer qu’une personne de 120 kg. Cette mesure est importante, car elle indique aux patients le nombre de calories quotidiennes dont ils ont besoin pour survivre et maintenir leur nouveau poids. La perte de poids constatée à la fin du programme n’est pas due à une perte de masse musculaire, ni à un régime affamant. Une approche complète Lorsque l’on prend en compte l’ensemble des caractéristiques des patients, les résultats sont évidents : ils sont en meilleure santé – effet systématique de la perte de poids – et leur silhouette s’amincit nettement. Ils ont l’air plus jeunes, sont plus sûrs d’eux, et leur vie en est transformée. Ils savent comment manger sainement et sont déterminés à adopter un mode de vie plus sain. Bethan Coomber est formatrice et thérapeute esthétique chez Alevere.
Avant et après – Des objectifs mensuels aident les patients à atteindre le poids qu’ils se sont fixés.
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interview Dr Christian Deperdu L’optimisation des résultats thérapeutiques et le bien-être des patients grâce à l’association de différentes technologies.
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a médecine esthétique et anti-âge utilise de nombreux équipements permettant de proposer aux patients des traitements visage et corps, efficaces et ciblés, aussi divers que du rajeunissement, amincissement, perte de cheveux, cicatrices etc... Les technologies sont variées, parfois anciennes ou plus récentes - lasers, radiofréquence, ultrasons, lumière pulsée, ondes acoustiques, cryoadipolyse – mais toujours au cœur de l’innovation. Les attentes multiples et souvent très précises des patients, demandent au praticien une recherche d’efficacité optimale et de confort, que la combinaison de différentes technologies permet d’obtenir. Le docteur Christian Deperdu partage avec nous son expérience.
Tout d’abord, quelles sont les attentes de vos patients et comment abordez-vous les différents protocoles thérapeutiques ? En tant que médecin morphologique et anti-âge je reçois des patients aux problématiques très variées, dont les attentes ou besoins sont aussi uniques que chaque individu peut l’être. Se dégage cependant un désir commun de se sentir mieux dans leur peau et de retrouver du bien-être, qu’il s’agisse de rajeunissement ou d’amincissement par exemple et concerne donc tout autant le visage que le corps. C’est pourquoi, j’envisage tout patient dans son ensemble et aborde le traitement dans sa globalité. Ainsi, lors de la première consultation, nous faisons tout d’abord une observation générale du patient et
analysons tous les éléments à prendre en compte : fatigue, prise de poids, mauvaise mine, insomnie, stress, surmenage, addictions. Ensuite, nous recueillons ses attentes à court et moyen terme et établissons un bilan complet. Sur le plan morphologique, on observe pour le visage, la qualité de la peau ou la physionomie et pour le corps, le type de cellulite, le relâchement, la perte d’élasticité ou les amas graisseux localisés et sur le plan général, récupération, relaxation, rajeunissement, détente. Seulement ensuite, nous décidons du protocole et procédons au traitement spécifique.
42 INTERVIEW I body language
Quelles technologies spécifiques utilisez-vous ? Il existe de multiples technologies et équipements, parfois très spécifiques à un type de traitement et si l’on souhaite répondre à toutes les attentes, avoir de nombreux équipements peut être rapidement très onéreux. Il est donc important de choisir en considérant les attentes de sa patientèle et les traitements que l’on pratique. Personnellement, afin de répondre au mieux aux attentes et demandes précises des patients que je reçois, j’ai équipé mon centre du nouveau Concept Medical Spa proposé par DEKA, qui compte trois équipements distincts à utiliser seuls ou combinés. Ceux-ci réunissent plusieurs technologies grâce à la polyvalence des plateformes, à savoir les radiofréquences mono et multi-polaires, les ultrasons, la cryoadipolyse et la pressothérapie. Nous pouvons ainsi offrir d’excellentes solutions combinées avec un nombre limité d’équipement. Plus concrètement, comment combinez-vous ces différentes technologies ? Les soins et traitements pratiqués se décomposent en deux phases : Le visage et le Corps. Pour le visage, les attentes des patients concernent l’élasticité de la peau, l’ovale du visage et le cou. Pour cela, j’utilise la Dalyance, seule ou en soins combinés pour le traitement de l’ovale et pour le raffermissement, avec la radiofréquence mono-polaire pour un travail en profondeur et la radiofréquence bi-polaire pour un résultat en surface sur l’élasticité de la peau. Pour le corps, les pièces à mains radiofréquence donnent d’excellents résultats en particulier au niveau des membres inférieurs sur les différents types de cellulites et sur l’élasticité de la peau, avec un excellent effet drainage. Je les couple avec les ultrasons qui sont très utiles lors du traitement d’une cellulite fibreuse. Je propose ensuite de la cryoadiployse avec la Cooltech, qui grâce à ses 6 types de pièces à main différentes, permet d’offrir une prise en charge complète de toutes les zones possibles, notamment la « Tiny » pour les très petites zones, « l’Oval» pour les cuisses ou encore la grande pièce à main « Abdomen » pour les surcharges pondérales importantes. Je termine en générale le cycle de traitement avec la plateforme de pressothérapie Adagyo afin de favoriser le drainage des zones traitées post Cooltech. C’est lors de la visite préalable, effectuée en équipe avec l’assistante qui suivra le patient, que nous établissons le plan de traitement, la combinaison des équipements, le choix et positionnement des pièces à main, en résumé tous les soins à effectuer pour accompagner le patient durant le temps nécessaire à l’obtention des objectifs désirés.
Dr Christian Deperdu est médecin morphologue et anti-âge, diplômé de la faculté de médecine Paris XIII et dirige le centre Neoderme à Monaco.
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The New Medical
SPA Concept
Radiofréquence / Ultrasons
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Pressothérapie
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La pyroptose des cellules graisseuses DIANE DUNCAN décrit le traitement par BodyFX et l’incidence des mécanismes de mort cellulaire sur les résultats cliniques.
À
propos de la destruction des cellules graisseuses, on évoque généralement la nécrose et l’apoptose, qui sont les mécanismes les plus connus. Il me semble important d’avoir à l’esprit les modalités précises de la mort cellulaire. Savoir comment une cellule meurt et en quoi ce mécanisme influe sur les résultats cliniques est une question essentielle et quelque peu négligée. Les modalités de destruction de la graisse Jusqu’à récemment, nous n’avions en tête que deux mécanismes, diamétralement opposés, de destruction des cellules graisseuses. L’apoptose est un processus silencieux d’élimination destiné à maintenir une population cellulaire stable. Chez l’être humain, l’apoptose détruit quelque 100 000 cellules par seconde. En effet, nos cellules se divisent et se multiplient par mitose, et l’équilibre doit être maintenu. Chacun sait que les embryons possèdent souvent une queue ; c’est l’apoptose qui fait disparaître les cellules de cet appendice sans laisser de cicatrice.
Sans cette mort cellulaire programmée, nous serions des créatures énormes. Le processus d’apoptose n’entraîne par nature aucune inflammation. À l’opposé, la nécrose est un mécanisme fortement inflammatoire, mais n’est pas idéale pour réduire la graisse. La nécrose provoque la mort instantanée de la cellule touchée. La membrane cellulaire se rompt, libérant des lysozymes dans le tissu environnant, et les cellules atteintes gonflent de manière importante. Ce processus est aussi appelé « oncose », le terme « nécrose » désignant plutôt les cellules déjà mortes. Nécrose et apoptose Pourquoi la nécrose et l’apoptose ne sont-elles pas idéales pour le remodelage du visage, du cou ou de la silhouette ? Les gonflements et hématomes causés par la nécrose peuvent nécessiter un arrêt prolongé de l’activité, et l’apoptose n’induit aucune inflammation. Or une inflammation contrôlée est souhaitable car avec le temps, le système de soutien des tissus mous s’amenuise progressivement (figure 1).
MORT CELLULAIRE L’apoptose est un processus normal continu chez l’être humain, qui programme la mort des cellules pour compenser la création de nouvelles cellules par mitose. La nécrose est immédiate, brutale et particulièrement inflammatoire, et les patients qui reçoivent un traitement induisant la nécrose – par exemple une lipolyse par injection – présentent des gonflements et hématomes importants. Les mécanismes nécrotiques et pyroptotiques sont tous deux pro-inflammatoires. L’un induit une poration et l’autre non. L’un se caractérise par une rétraction des cellules et l’autre, par la rupture de la paroi cellulaire. Il existe d’autres mécanismes de mort cellulaire que l’apoptose et la nécrose, notamment l’autophagie, la pyroptose, l’apoptose indépendante des caspases, la paraptose, la dégénérescence wallérienne, la kératinisation ou l’anoïkose.
À 23 ans, un épais et robuste réseau fibrovasculaire maintient la couche graisseuse qu’il relie au fascia sousjacent et à la peau, au-dessus. À 44 ans, il ne reste que 50 % de ce réseau de soutien, ce qui confère un aspect tombant et amolli aux zones graisseuses. À 60 ans, environ 85 % du tissu fibreux qui relie les cellules graisseuses entre elles a disparu. Le terme « relâchement cutané » désigne en réalité l’ensemble formé par la peau et la couche adipeuse. C’est la perte de la fixation au fascia sous-jacent, combinée à celle de la matrice qui préserve l’intégrité de la couche graisseuse, qui donne à la peau et aux tissus mous vieillissants leur aspect flasque. Dans la plupart des cas, la nature des tissus mous est même plus importante que celle de la peau.
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réponse fractionnaire et relativement uniforme : des couches de fibrilles de collagène intercalées au cœur de la couche graisseuse. Une réponse à plusieurs niveaux serait requise et devrait en outre être contrôlée : davantage de soutien fibreux dans certaines zones comme le bas des joues ou du ventre et un peu moins dans les zones qui n’ont pas tendance à tomber, comme les pommettes ou l’extérieur des cuisses. La réponse de soutien fibreux seul peut être générée par un dispositif radiofréquence (RF) externe mobile tel que Forma ou Plus.
Remodelage des tissus mous Le mécanisme idéal pour le remodelage des tissus mous serait un intermédiaire entre l’apoptose (sans inflammation) et la nécrose (avec formation généralisée de tissu cicatriciel). Un résultat souhaité serait la restauration du système fibrovasculaire de soutien de la couche adipeuse caractéristique de la jeunesse. Cela nécessiterait une
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41
Résultats et température J’ai réalisé une étude consistant à observer, par microscope électronique à balayage (MEB), une série de coupes de tissu adipeux traité par l’appareil Forma sur une certaine période avec différentes températures maximales : 40, 41, 42 et 43 °C. Nous avons observé les adipocytes immédiatement après le huitième traitement hebdomadaire, un mois après l’arrêt du traitement et une nouvelle fois trois mois après l’arrêt. Nous cherchions à répondre à deux questions : la RF seule suffit-elle à détruire les cellules graisseuses ? Une température plus élevée, qui peut être mal tolérée, induit-elle une meilleure réponse tissulaire ? La figure 2 présente un tableau d’observations au MEB montrant la réponse tissulaire au cours du temps, à différentes températures. La déformation temporaire des cellules augmente avec la température. La littérature thermique nous apprend que les cellules graisseuses se nécrosent à environ 55 °C. Une telle chaleur en transcutané est extrêmement difficile à obtenir par RF externe seule. Il est intéressant de constater qu’à un et trois mois, tous les adipocytes étaient restaurés et qu’aucune mort de cellule graisseuse n’était observée avec les traitements par Forma.
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23 ans
44 ans
60 ans Figure 1. Le tissu adipeux jeune possède un solide réseau de soutien fibrovasculaire. Le tissu à l’âge mûr a perdu une partie de son tissu de liaison et structurel. Le tissu âgé présente très peu de tissu conjonctif résiduel, ce qui donne un aspect relâché et tombant.
Contrairement à la croyance que l’échauffement ciblé, en particulier par radiofréquence, est inopérant, j’ai la preuve qu’il agit. Toutefois, l’évolution de la croissance du tissu fibreux dans la couche adipeuse en fonction de la température n’a pas été aussi marquée que ce que nous pensions. Nos instructions étaient de chauffer le plus possible les tissus, or même à 40 °C, la réponse tissulaire dans les zones traitées était notable. Les patients évitent généralement de répéter les expériences douloureuses. Les résultats cliniques ne sont pas moins bons avec des températures inférieures et des durées de traitement plus longues.
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Figure 2. Effet de la différence de température sur la réponse du tissu fibreux trois mois après traitement par RF externe mobile seul. Tous les tissus présentent une croissance fibreuse et vasculaire. À 43 °C, la déformation cellulaire est plus importante. Si l’objectif est le soutien tissulaire et le remodelage, il peut être préférable de maintenir une température inférieure ou égale à 42 °C car seule une petite quantité de graisse peut être détruite à des températures plus élevées.
46 EQUIPEMENT I body language
Mesures répétées ANCOVA
Avant traitement, moyenne ± ET
Après 1 mois, moyenne ± ET
Après 3 mois, moyenne ± ET
Échographie à 0°
2.63+/- .283
1.74 +/- .202
1.68 +/- .218
Échographie à 90°
2.83 +/-.160
1.57 +/- .164
1.55 +/- .188
Échographie à 180°
2.60 +/- .249
1.71 +/- .184
1.76 +/- .204
Échographie à 270°
2.82 +/- .237
1.49 +/- .150
1.57 +/- .179
* p ≤ 0,05 : significativité statistique standard ** p ≤ 0,001 : significativité statistique supérieure L’analyse à mesures répétées (ANCOVA) a été ajustée selon l’âge et la taille
Retendre les tissus et réduire la quantité de graisse Un appareil comme le BodyFX utilise également une radiofréquence externe mobile. La pièce à main est raccordée au système d’aspiration, ce qui maintient fermement le tissu ciblé pour que la chaleur l’atteigne plus facilement. Cela permet également de contrôler la profondeur de pénétration de l’énergie. Mais l’ingrédient secret qui provoque la mort des cellules graisseuses réside dans les impulsions électriques auxiliaires. Une récente avancée médicale, l’électroporation réversible, permet d’introduire de petites molécules à l’intérieur d’une cellule pour provoquer une fusion cellulaire ou une altération génétique. Il s’ensuit un relâchement temporaire des pores de la membrane des cellules ciblées, qui laissent passer des médicaments ou d’autres « instructions génétiques ». L’électroporation irréversible est une discipline novatrice en plein essor, en particulier dans le domaine des thérapies anticancéreuses. L’électroporation réversible permet de modifier les cellules mais pas de les détruire. Avec l’électroporation irréversible, les orifices des pores ne peuvent pas retrouver leur état antérieur et les cellules sont programmées pour mourir.
Importance de la mort programmée On comprend facilement que le processus inflammatoire chez l’être humain prend du temps. Le mécanisme de cicatrisation après une opération chirurgicale dure environ six semaines et la réparation d’une incision chirurgicale se renforce d’environ 10 % par mois. Ce processus ne peut pas être accéléré. La mort « naturelle » des cellules adipeuses au cours du temps n’entraîne ni gêne, ni gonflement, ni hématome ni inactivité. Avec un échauffement RF externe simple, le processus d’infiltration fibreuse commence tout juste à la fin du huitième traitement, est accru un mois après l’arrêt du traitement et devient visible à trois mois. Un processus analogue est observé avec le BodyFX : le remodelage optimal des zones graisseuses demande au moins trois mois. La destruction cellulaire est fractionnaire, c’est-à-dire qu’un grand nombre de cellules graisseuses d’une région meurent, mais non la totalité. Le soutien fibreux est restauré et l’épaisseur de la couche graisseuse (mesurée par échographie haute résolution) est réduite en moyenne de 40 % (figure 3). Avec le BodyFX, l’échauffement RF externe n’est que la première étape ; il sensibilise l’adipocyte et abaisse le seuil de formation des pores. Il n’induit pas véritablement la destruction des
Figure 4. Le tissu traité par RF externe avec vide mais sans impulsions à haute tension ne présente aucune adipocytolyse à trois mois. L’aspect des cellules est similaire à celui des tissus traités par RF externe seule.
Figure 5. Adipocytes traités par BodyFX avec impulsions à haute tension, effet à trois mois. À noter que la fuite de gouttelettes de lipides se poursuit. La perte de volume est remarquable.
Figure 3. Mesures de l’épaisseur de graisse par échographie haute résolution en analyse multivariée ANCOVA : 53,25 % de réduction trois mois après le dernier traitement.
cellules graisseuses – le traitement est appliqué partout entre 40 °C et 43 °C – mais déclenche la réponse fibreuse. Cette étude a montré que différents dispositifs qui vantent leur capacité à réduire la quantité de graisse par la seule action de la RF mobile ont peu de chances d’être vraiment efficaces. J’ai longuement examiné au MEB ce qui se produit lors de l’échauffement des tissus, un processus beaucoup plus facile à comprendre que l’histologie. Les adipocytes sont réputés pour leur difficulté à être fixés et préparés en coupes histologiques car ils se rompent facilement lors du traitement. Le MEB n’a pas ces inconvénients : ce que l’on observe avec un microscope électronique ne peut pas être manipulé. J’ai utilisé un MEB pour étudier des fragments de tissus témoins (figure 4) traités uniquement par chaleur et vide, sans impulsions à haute tension. Les impulsions à haute tension constituent une troisième étape que le patient ressent comme un coup, un choc électrique étant un stimulus particulièrement désagréable. D’un point de vue mécanique, la fragilité des cellules graisseuses est due à leur grande taille. Faiblement vascularisées, elles sont plus facilement endommagées que des cellules plus petites. Les images obtenues par MEB (tableau, figure 5) montrent l’aspect du tissu à différents stades après le traitement par BodyFX avec impulsions à haute tension. En comparant ces images au tableau de la figure 4, nous pouvons voir des altérations précoces ou des fissures de la membrane cellulaire. Les gouttelettes de lipides s’échappent de la cellule à travers ces lésions membranaires. En observant des milliers de cellules traitées, nous avons constaté que très peu présentaient une véritable rupture de la membrane. La membrane subit de multiples microlésions, dont le nombre et l’importance doivent être suffisants pour interdire la réparation de la cellule afin d’entraîner une mort cellulaire définitive.
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est le seul système non invasif de radiofréquence sélective, sans contact, pour le traitement de la réduction de la zone abdominale et des cuisses.
est la technologie la plus avancée au monde pour le remodelage du corps, le raffermissement cutané et le rajeunissement du visage.
DIMINUTION DE LA CIRCONFÉRENCE
RAFFERMISSEMENT CUTANÉ
RAJEUNISSEMENT DU VISAGE
REMERCIEMENTS À BTL AESTHETICS
REMERCIEMENTS AU DOCTEUR JENINE DOWNIE, MD
REMERCIEMENTS AU DOCTEUR KATERINA FAJKOSOVA, MD
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APRÈS 4 TRAITEMENTS
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48 EQUIPEMENT I body language
Qu’est-ce qui distingue l’apoptose, la nécrose et la pyroptose ? L’observation du processus d’apoptose met en évidence un bourgeonnement cellulaire suivi du détachement de ces bourgeons (corps apoptotiques). Les macrophages éliminent alors les débris cellulaires. Ce mécanisme de nature non inflammatoire est médié par les caspases. Dans la nécrose, le gonflement et l’éclatement immédiats des cellules provoquent une inflammation dans la zone touchée. C’est un processus indépendant des caspases. La pyroptose est médiée par les caspases, ce qui explique que les premiers investigateurs aient conclu que le mécanisme du BodyFX était de nature apoptotique. Comme en outre, l’apoptose se déroule sur un certain temps, la réponse lente et l’absence de période d’inactivité ont été assimilées à un processus apoptotique. Dans la pyroptose, la formation de pores provoque des « fuites » de la cellule. Les publications en biologie cellulaire indiquent qu’une cellule incapable de réparer les dégradations de sa membrane meurt.
Pyroptose Identifiée par Brad Cookson en 2001, la pyroptose est un mécanisme proinflammatoire. Cookson a découvert la pyroptose en observant l’apparition de petits pores dans la membrane cellulaire chez des personnes infectées par des salmonelles et shigelles. Une partie du cytosol s’échappait, la cellule se rétractait et les cytokines envoyaient à la cellule le signal de mourir. La pyroptose est actuellement le modèle qui explique le mieux le processus induit par le BodyFX, mais le mécanisme n’est pas identique. Pour avoir une vision d’ensemble et illustrer l’aspect normal d’une zone de cellules graisseuses aux fins de comparaison, j’ai injecté du sérum physiologique dans des échantillons de tissu graisseux témoins n’ayant pas reçu d’impulsions mécaniques ou électriques. L’effet précoce du BodyFX est complètement différent de tout ce que nous avons pu observer auparavant. Des fissures apparaissent rapidement dans la membrane cellulaire, ce qui est
intéressant car les fibrocytes tentent de les réparer pour empêcher la cellule de mourir. L’analyse des mécanismes de mort cellulaire montre que si les fibrocytes parviennent à réparer ces lésions, la cellule ne meurt pas ; en revanche, elle ne peut pas survivre à des déchirures multiples entraînant une fuite importante de gouttelettes de lipides, non plus qu’à une forte perte de volume. En matière de réduction de la masse graisseuse, la liposuccion est actuellement la méthode de référence. Cette technique retire une partie seulement de la graisse, de sorte que le tissu résiduel continue de jouer son rôle de tissu « mou ». Après une liposuccion, le tissu résiduel peut glisser sur les structures sous-jacentes, la surface reste lisse dans l’idéal et la couche graisseuse diminue. Une réponse similaire est obtenue avec le BodyFX : la couche graisseuse diminue, quoique pas toujours autant qu’avec la liposuccion. Néanmoins, il y a peu de tissu cicatriciel résiduel et les tissus sont visiblement lissés.
Cryolipolyse Dans une autre étude comparative, j’ai examiné le mécanisme d’action de la cryolipolyse que je souhaitais comparer à celui de la RF. Il est généralement admis que la cryolipolyse agit par apoptose. Or la comparaison des tissus sous MEB a mis en évidence qu’il s’agissait d’une erreur. En effet, ce processus est mécanique dans les premiers stades. Sur les premières images du MEB, nous voyons de petites rides sur la paroi cellulaire, vraisemblablement dues à la combinaison du vide et du froid qui crée une structure cristalline à l’intérieur de la cellule. La membrane pèle par endroits, probablement en raison du massage réalisé immédiatement après le traitement, mais aucun pore n’est créé. Dans la cryolipolyse, les gouttelettes de lipides ne sortent pas réellement de pores. Après quatre mois de traitement par cryolipolyse, aucune mort cellulaire n’a été observée dans ces échantillons sous MEB. Une diminution uniforme de la taille des adipocytes est visible (figure 6). Une
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Figure 6. Réduction de la taille des adipocytes six semaines après la cryolipolyse. La taille des adipocytes varie de 50 à 200 microns, avec une moyenne de 100 microns. La plupart des adipocytes dans cette zone de tissu traité mesurent moins de 100 micros. Tous sont viables.
Figure 7. Quatre mois après la cryolipolyse, des cellules graisseuses viables présentent une réduction de taille durable mais moins uniforme dans la zone traitée. Le diamètre moyen des adipocytes est de 100 microns. Notez l’importante fibrose chez ce patient. Le tissu témoin non traité apparaît sur la gauche.
fibrose est également visible, qui peut se traduire sur le plan clinique par une amélioration de l’aspect tombant et un raffermissement (figure 7). Il s’agit là de deux mécanismes nouveaux particulièrement intéressants que nous commençons tout juste à comprendre. Le processus induit par la radiofréquence est semblable à la pyroptose. Il est actuellement désigné par le terme « poroptose » car il s’agit d’une poration irréversible sans lien réel avec le processus infectieux de Cookson. Le mécanisme d’action de la cryolipolyse n’est indubitablement pas exempt d’inflammation ; il n’est ni apoptotique ni nécrotique. Nous n’avons observé aucune rupture cellulaire dans notre étude par MEB. Les mécanismes d’action de la cryoptose sont très différents de tout ce que nous connaissons. Différences liées à l’âge Le type de tissu varie en fonction de l’âge ainsi que selon des facteurs ethniques. À 23 ans, la fibrose ou le soutien fibreux du tissu graisseux intrinsèque est large-
ment supérieur. À 44 ans, on observe des zones où le tissu de soutien a disparu. À 60 ans, la cohésion des cellules graisseuses est très amoindrie et assurée par de petits filaments de tissu fibrotique. Les personnes à la carnation plus foncée possèdent généralement plus de tissu mou fibrotique, ce qui explique l’effet limité des traitements transcutanés tels que la cryolipolyse et la radiofréquence à faible réglage. Ce surplus de tissu fibreux isole le tissu adipeux de la chaleur comme du froid. Sachant cela, nous pouvons optimiser les résultats cliniques. Je suis d’avis qu’une réduction de la quantité de graisse associée à un lissage des tissus donne les meilleurs résultats chez la plupart des patients. Les photos ci-dessous montrent les résultats de l’appareil BodyFX, qui combine radiofréquence avec échauffement externe, vide et impulsions à haute tension. Sur les photos avant/après traitement par BodyFX, nous pouvons observer un lissage très net des tissus ainsi qu’une diminution de la masse graisseuse. C’est un excellent outil pour les patients âgés qui n’ont plus beaucoup de tissu fibrotique : ils obtiennent des résultats optimaux grâce à la formation d’une nouvelle matrice de collagène. Paradoxalement, ce traitement peut donner de meilleurs résultats chez les personnes d’âge mûr ou les seniors que chez des personnes jeunes dont les tissus sont plus fermes.
Patiente de 52 ans avant et après trois mois de huit traitements hebdomadaires par BodyFX. Prise de poids 0,45 kg.
Conclusion Le mécanisme idéal pour provoquer la mort des cellules adipeuses n’est pas la nécrose qui induit une période d’inactivité excessive et un risque de cicatrices. Ce n’est pas non plus l’apoptose, car l’absence totale d’inflammation ne permet pas de corriger le relâchement des tissus mous et de la peau qui les recouvre. La poroptose a une action fractionnaire idéale, mais elle n’atteint pas toute la graisse. Elle provoque une inflammation limitée, et je pense que c’est un moyen efficace d’induire la restauration d’une matrice fibreuse. Cependant la cryolipolyse, également pro-inflammatoire, est aussi particulièrement intéressante. Nous commençons juste à étudier ces deux mécanismes et il est certain que des travaux supplémentaires sont nécessaires. Diane Duncan est chirurgienne plasticienne certifiée. Elle exerce dans le Colorado depuis plus de 26 ans. Elle s’est spécialisée dans le rajeunissement du visage, la chirurgie mammaire et le remodelage corporel et enseigne de nouvelles techniques chirurgicales et non chirurgicales dans le monde entier.
Patiente de 63 ans avant et après trois mois de huit traitements hebdomadaires. La masse graisseuse a diminué et le relâchement des tissus mous a été corrigé.
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Faire face aux complications Le docteur PATRICK TREACY aborde les complications liées aux produits de comblement dermique et explique comment y faire face.
L
’augmentation des tissus mous à l’aide de produits de comblement dermique temporaires est un domaine en plein essor faisant désormais partie intégrante de nombreuses pratiques esthétiques. Selon l’American Academy of Aesthetic Plastic Surgeons, en 2013, 2 448 716 personnes ont bénéficié d’injections d’acide hyaluronique (AH) réalisées par des chirurgiens plastiques. Ces produits de comblement sont, pour la plupart, sûrs. L’incidence d’événements indésirables légers et transitoires est connue, mais de graves complications peuvent également sur-
venir et entraîner des réactions prononcées du biofilm ou une embolie vasculaire, provoquant une nécrose cutanée sévère ou même la cécité. Actuellement, aussi bien la prévention que la prise en charge des événements graves sont peu documentées, alors même que patients et praticiens redoutent constamment ces complications. De nombreux médecins, dont je fais partie, ont le sentiment que les groupes pharmaceutiques préfèrent ignorer ces questions et maintenir le secret. Au fil des années, nombre de mes confrères m’ont soumis leurs cas les plus graves et j’ai donc développé
une certaine expérience en la matière. Ces enseignements sur les complications liées à l’usage de produits de comblement dermique serviront à mettre ces problèmes en évidence et à tenter d’aider chacun à les gérer, le cas échéant. L’ampleur du problème Fort heureusement, la plupart des réactions indésirables sont légères et transitoires. Les événements indésirables se répartissent en événements liés à la procédure et attendus (tels qu’ecchymose, érythème et sensibilité), événements potentiellement liés à une technique
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inadéquate (comme la formation de nodules) et réactions au produit, dont la formation de granulomes. Nous avons connu il y a quelques années un problème grave au RoyaumeUni et en Irlande, où 168 produits de comblement différents étaient utilisés. En comparaison, les États-Unis n’en avaient que trois ou quatre, autorisés par la Food and Drug Administration. Les choses se sont heureusement améliorées en Europe puisque la plupart des produits de comblement ayant passé l’épreuve du temps sont, ironie du sort, exactement les mêmes que ceux autorisés pour usage clinique aux États-Unis. Cela soulève aussi la question de savoir si nous avons réellement besoin d’une Les ventes de produits de comblement dermique augmentent au rythme de 15 % par an, contre 5 % par an pour le Botox.
procédure de contrôle similaire concernant la sécurité des produits de comblement dans cette juridiction. Des problèmes spécifiques Il est facile d’atténuer de nombreux effets indésirables mineurs, tuméfactions notamment, par le recours aux stéroïdes oraux. Les ecchymoses sont essentiellement dues à la prise de compléments alimentaires tels que vitamine E ou huiles de poisson riches en omégas, d’aspirine, de Lipitor ou d’antidépresseurs avant la procédure. Les complications modérées des produits de comblement découlent généralement de nodules d’apparition tardive, entraînant la formation de
Toxine botulinique type A 6,3 millions
Hausse de 3 % depuis 2012
Produits de comblement des tissus mous 2,2 millions Peeling chimique 1,2 million Épilation laser 1,1 million Microdermabrasion 974 000
Hausse de 13 % depuis 2012
Hausse de 3 % depuis 2012
Baisse de 4 % depuis 2012
Pas de variation
American Society of Plastic Surgeons ® 2013 Statistiques de chirurgie plastique
granulomes, une inflammation et une réponse immunitaire. Les réactions indésirables les plus graves comprennent biofilm et embolie vasculaire, entraînant une nécrose cutanée ou la cécité. Comment s’expliquent ces problèmes ? De nombreux facteurs y contribuent. La première explication est que les sociétés poussent à la vente et donc que la quantité de produit utilisée augmente. La deuxième est l’introduction permanente de nouveaux composés et substances pharmaceutiques dans nos produits de comblement dermique. Les structures des produits de comblement à l’acide hyaluronique étaient à l’origine relativement simples mais l’ajout, ces dernières années, de BDDE (butanédiol diglycidyl éther) a altéré les chaînes et il existe désormais des produits à base d’AH pour différentes parties du visage, d’où une certaine amplification des problèmes. D’après mon expérience au fil des années, les acides hyaluroniques à haut poids moléculaire (SubQ, Voluma, Macrolane) ont eu tendance à être problématiques en
52 INJECTABLES I body language
Exemple d’étude de cas 1 En janvier dernier à Dublin, j’ai reçu une patiente qui ne présentait pas moins de dix lésions prononcées six mois après l’injection de produits hyaluroniques. Un diagnostic de biofilm généralisé a été établi et les cultures bactériennes ont prouvé la présence d’un streptocoque. Alors que l’hôpital souhaitait qu’un chirurgien plastique élimine les lésions, elle m’a été envoyée, à Ailesbury. J’ai tendance à traiter les lésions médicalement, par un mélange de hyaluronidase intralésionnelle, de dexaméthasone et d’antibiotiques oraux. J’envisage aussi la possibilité d’une implication mycobactérienne et ai souvent recours au Rifanah ainsi qu’à la ciprofloxacine. Dans le cas présent, j’ai pu ramener cette patiente à la normale en six semaines, même si elle a dû prendre des antibiotiques pendant trois mois.
termes de nodules d’apparition tardive. Je recommande depuis longtemps de ne pas injecter Radiesse dans la région péribuccale ou le vermillon des lèvres et mets en doute son utilisation dans la région péri-oculaire lorsque nous disposons d’autres composés plus sûrs. Le Bio-Alcamid pose problème depuis longtemps et j’ai traité de nombreux patients souhaitant éliminer cette substance inoffensive de leur visage. Il est presque devenu « la » référence dans le traitement des patients atteints de lipodystrophie associée au VIH, du temps où les antirétroviraux étaient plus problématiques et les médecins n’avaient que le Sculptra comme autre solution. Par chance, pour la plupart des patients atteints de lipo-atrophie liée au VIH que j’ai traités, il est assez facile à retirer mais peut former des abcès jusqu’à dix ans après. J’ai aussi remarqué que de nombreux patients chez qui ce composé a été retiré ont tendance à garder une apparence esthétique normale car il a formé une encapsulation de type collagénique pour occuper la zone où il a été placé. Les dangers de la lidocaïne Je ne suis pas favorable à l’ajout de lidocaïne dans chaque produit de comblement. Nous avons largement toléré cette pratique, plus souvent pour
aider les infirmiers que les médecins, et je ne cherche vraiment pas à défendre mon pré carré. D’après moi, l’ajout inconsidéré de lidocaïne à un produit de comblement dermique peut s’avérer dangereux en raison du risque potentiel de vasodilatation. En l’utilisant à grande échelle et sans réfléchir à ses effets, nous créons les conditions propices à des lésions artérielles faciales dues à des aiguilles manipulées par des praticiens non avertis. Je ne me souviens pas avoir vu de telles complications avant l’usage répandu de la lidocaïne. Bien que je ne puisse pas scientifiquement confirmer
pas souhaitable mais elle ne fait effet que pendant environ huit minutes, tandis que l’effet de la lidocaïne dure deux à quatre heures. Biofilm J’ai reçu ces dernières années plusieurs patients qui présentaient un biofilm et j’ai été en mesure de redresser la situation sous trois à quatre semaines, grâce à l’hyaluronidase, au dexaméthasone et, dans un cas, au 5-fluoro-uracile. J’ai mes propres théories sur l’étiologie des biofilms, dont je suis
66 Je ne suis pas favorable à l’ajout de lidocaïne dans chaque produit de comblement, en raison du risque potentiel de vasodilatation.
99 qu’elle en est responsable, c’est sans aucun doute un sujet dont nous devrions nous préoccuper. Si nous utilisions de la lidocaïne et de l’adrénaline, les vaisseaux se rétréciraient et seraient moins faciles à atteindre. Pour un événement ischémique, l’adrénaline n’est sûrement
presque certain qu’elles seront avérées. Premièrement, j’ai le sentiment que beaucoup de ces biofilms sont probablement des mycobactéries. Nous aimons à penser que l’ère des mycobactéries est révolue depuis longtemps mais ce n’est pas le cas ; ces organis-
J’ai soigné des patients présentant un biofilm, en trois à quatre semaines grâce à l’hyaluronidase, au dexaméthasone et,dans un cas, au 5-fluorouracile.
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Que se passe-t-il en cas d’accident vasculaire ? Les problèmes vasculaires commencent par une douleur et un livedo se dessinant sur la peau en quelques minutes seulement. Dans les heures suivantes, une décoloration bleu-noir apparaît, des cloques se forment et la peau se dégrade. Sous quelques jours, nécrose.
Branches distales Le microvolume de produit de comblement ne bloque pas complètement l’apport sanguin Circulation collatérale
Branches proximales
Effet d’un bolus de produit de comblement important Lorsqu’un bolus important pénètre dans un vaisseau de petite taille ou de taille moyenne, une fois le segment distal rempli, le produit peut circuler à contre-courant de la circulation sanguine normale puisqu’il n’a nulle part où aller. Si le produit de comblement contourne une veine tributaire au cours de sa circulation rétrograde, il peut pénétrer dans cette trajectoire particulière et être entraîné vers des zones distantes. C’est sans doute la pathophysiologie responsable des sites lésionnels distants du site d’injection initial.
mes sont présents dans de nombreux environnements qui nous entourent, y compris notre approvisionnement en eau. Nous savons que ces microorganismes spécialisés ont tendance à former des colonies, voire même des sous-colonies, et aussi que les antibiotiques ordinaires parviennent difficilement à les traiter. Dans les cultures stériles effectuées à partir de biofilms, nous savons que généralement nous ne faisons rien pousser du tout. Cependant, si vous y recherchez des mycobactéries, un certain nombre de ces cultures seront positives. En l’absence de tests de contrôle positif spécifiques pour les mycobactéries, vous passerez très certainement à côté. Je préconiserais donc de placer le patient sous rifampicine, isoniazide et clindamycine. Les biofilms apparaissent de plus en plus avec l’ajout de BDDE aux AH; ces colonies migrent et créent alors des problèmes dans d’autres zones. Face à une colonie de biofilm, vous devez tenir compte de trois aspects :
Effet d’un petit bolus de produit de comblement Un petit bolus est généralement entraîné en aval par la circulation sanguine et peut provoquer une obstruction limitée, contournable grâce aux vaisseaux collatéraux abondants. Les régions où la circulation collatérale est limitée peuvent poser problème (région glabellaire par exemple). L’effet dépend de la présence ou de l’absence d’une circulation collatérale suffisante dans les tissus cibles.
A. supratrochléaire A. dorsale du nez
Branches distales
A. ophtalmique A. angulaire
l’AH au milieu, la capsule de collagène qui l’entoure et la colonisation bactérienne. Je pense que 10 à 20 % sont sans doute constitués de mycobactéries. Je recommande l’hyaluronidase pour s’attaquer à l’acide hyaluronique, le dexaméthasone pour le collagène et des antibiotiques pour les commensaux infectieux colonisant la structure. L’un ne peut aller sans l’autre ; des stéroïdes intralésionnels utilisés seuls seront probablement source de problèmes car ils réduisent l’immunité locale, et l’infection persistera. Quel est le mécanisme exact des problèmes vasculaires ? Il est largement admis qu’une altération vasculaire grave est due à une embolisation du produit de comblement dans une partie de l’artère faciale. J’ai pourtant traité certains cas où il n’y avait aucune preuve clinique d’altération vasculaire au cours de l’injection mais où le patient présentait une réticulation marquée quelques heures plus tard.
A. faciale
Circulation rétrograde
A. carotide interne A. carotide externe
Je présume chez ces patients une certaine compression veineuse due au gonflement de l’acide hyaluronique et envisage le recours aux stéroïdes intraveineux. L’illumination des veines avec la technologie de visualisation AccuVein est une nouvelle technologie susceptible de faire diminuer les événements vasculaires. Il suffit de maintenir le dispositif au-dessus de la peau, et les vaisseaux sous-jacents apparaissent à la surface de la peau. Ce dispositif est facile à utiliser et peut faire gagner un temps précieux aux praticiens qui ont moins l’habitude de l’anatomie faciale. La théorie du tuyau d’arrosage Cette théorie suppose que tous les problèmes vasculaires liés aux produits de comblement résultant en une nécrose cutanée ou une cécité sont dus à une embolisation directe des artères faciale ou temporales ou de leurs branches collatérales. De nombreux praticiens estiment que la partie veineuse du système n’est pas impli-
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quée, car si vous placez un doigt sur le système artériel, il continuera à battre et à alimenter les tissus. La théorie du rond-point Je plaide en faveur d’une appréhension vasculaire légèrement différente que, pour des raisons de simplicité, j’appellerai la théorie du rond-point. D’après mon expérience, nombre de
patients reviennent le jour suivant, ce qui signifie que c’est plus certainement en raison d’une compression veineuse que d’une embolie. Imaginez les capillaires pénétrant dans un petit système sous pression et les veines sortant de l’autre côté ; si vous bloquez les veines, rien ne peut entrer du côté artériel. Si vous observez un petit bolus de produit de comblement, il est généralement entraîné en aval par la circulation sanguine, et c’est l’embolie classique. C’est ce que nous pouvons voir par exemple dans l’artère labiale. Il n’y a pas de circulation collatérale et si vous lésez l’artère lors de l’injection, vous engendrez un problème. Protocole d’inversion pour l’occlusion vasculaire rétinienne Lorsqu’un bolus important de produit de comblement crée une embolie dans un vaisseau, s’ensuit une circulation à contre-courant de la circulation sanguine normale, dans un segment distal, dès que la pression est éliminée de la seringue. Une injection dans la zone temporale peut se conclure par une zone manifeste de blêmissement ou, au pire, une occlusion vasculaire rétinienne et l’apparition très rapide d’une cécité unilatérale. Êtes-vous sûr de savoir quoi faire en ces circonstances ? Premièrement, ne paniquez pas. Il est évident que vous devez cesser l’injection si cela se produit sous vos yeux. Le premier signe de nécrose est la douleur, qui survient bien avant le blêmissement. Ensuite, massez la zone
et appliquez des blocs chauffants sur la zone comme moyen de dispersion et de vasodilatation. Il est extrêmement important de comprendre exactement pourquoi cela s’est produit et, d’après moi, d’établir si c’est un problème ar-
littérature. Je mélange l’hyaluronidase à de la lidocaïne car elle brûle comme un acide. Si vous ajoutez de la lidocaïne (je parle bien de lidocaïne et non de lidocaïne-adrénaline), celle-ci élargira les vaisseaux embolisés. Avec
66 Je mélange l’hyaluronidase à de la lidocaïne car elle brûle comme un acide. Si vous ajoutez de la lidocaïne, celle-ci élargira les vaisseaux embolisés. 99 tériel ou veineux. Est-ce réversible ou non ? S’il s’agit d’acide hyaluronique, vous devez utiliser de l’hyaluronidase. Je procède un peu différemment des autres médecins et utilise des doses bien supérieures à celles que mentionne la
l’hyaluronidase (il y a 1 500 unités dans l’ampoule), j’ajoute 1 ml de solution saline bactériostatique car elle est tamponnée et ne présente donc aucun danger pour le patient. J’extrais ensuite 0,2 ml, c’est-à-dire 300 unités
Exemple d’étude de cas 2 Cette femme de 37 ans a reçu une injection d’AH au niveau du pli nasolabial gauche. Il n’a été fait état d’aucun événement durant la procédure mais elle est revenue à la clinique le jour suivant avec une réaction érythémateuse et une douleur dans les zones nasolabiale et malaire. Au vu de l’altération vasculaire, elle a immédiatement été traitée avec 150 unités d’hyaluronidase et une pommade de nitroglycérine sur la zone réticulée. Étant donné qu’elle s’est présentée 24 heures après la procédure, elle a reçu 100 mg de cortisone en IV et 4 mg de dexaméthasone par voie orale. Les signes et symptômes ont disparu dans les cinq jours et deux semaines plus tard, il n’y avait plus trace de déficit vasculaire résiduel. De nombreuses personnes injectent de l’acide hyaluronique sous la forme d’une piqûre d’abeille dans la lèvre inférieure. Vous devez ici garder à l’esprit que l’artère labiale inférieure est juste postérieure au bord cutanéomuqueux de la lèvre à l’intérieur. Une injection accidentelle dans cette artère résultera en une nécrose vasculaire. Si vous observez chez un cadavre une coupe transversale dans le tiers central de la lèvre inférieure, vous constatez la taille importante et l’emplacement superficiel de l’artère labiale. Notez la proximité de l’artère et de la muqueuse buccale, postérieure au bord cutanéomuqueux de la lèvre inférieure. Les injections ont fréquemment lieu dans cette zone pour les tentatives d’éversion de la lèvre rouge au cours de l’augmentation avec les produits hyaluroniques. Quiconque utilisant des produits de comblement à l’acide hyaluronique doit avoir de l’hyaluronidase à disposition dans son réfrigérateur. Si ce n’est pas votre cas, j’aurais tendance à penser que vous êtes un praticien dangereux car, en cas d’événement vasculaire, vous n’avez que 24 heures pour sauver le visage de votre patient. Dans cette situation, la plupart des praticiens enverront fort probablement les accidents vasculaires à leurs confrères hospitaliers qui, sans doute, ne disposent pas non plus d’hyaluronidase dans leur pharmacie.
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d’hyaluronidase. Je mélange ensuite la même quantité avec de la lidocaïne à 2 % ; 0,1 ml de ce mélange correspond à 75 unités parfaitement contrôlables. Utilisez-en autant que nécessaire pour sauver le visage du patient et injectez-le dans différentes zones le long de la région de la réticulation. Utilisez jusqu’à 750 unités deux fois par jour ou 375 unités quatre fois par jour pour les problèmes moins importants. Je préconiserais même le recours à l’hyaluronidase en rétro-orbital, voire en intra-orbital, en cas de cécité menaçante.
être appliqués toutes les heures. De plus, ils sont très salissants. Je recommande d’autres nitrates vasodilatateurs qui agissent plus longtemps et sont plus faciles à trouver, en particulier Viagra, Cialis et Levitra. Cela peut ne pas sembler conventionnel mais je considère que n’importe quel type de médicament prescrit pour la dysfonction érectile est parfait dans ce cas. Il va provoquer une vasodilatation exactement comme le font les autres nitrates en augmentant la GMP et l’action des muscles lisses. Il en résulte donc une vasodilatation.
Problèmes veineux S’il s’agit d’un problème veineux, ma solution de traitement est aussi très différente. Pour un cas se présentant le jour suivant, j’administre immédiatement un bolus de 10 mg de dexaméthasone en IV. Cela ne présente aucun problème puisque cela réduit la réponse inflammatoire marquée secondaire à la nécrose, même si elle est artérielle. Sachez aussi que l’acide hyaluronique absorbe l’eau quand il pénètre dans la peau, et sa taille est donc multipliée par trois ou quatre ; vous allez donc aussi réduire cet œdème.
Résumé Pour résumer le protocole d’inversion: cessez immédiatement l’injection, massez la zone affectée, appliquez des blocs chauffants, administrez un bolus de dexaméthasone, mélangez l’hyaluronidase – n’ayez pas peur de l’utiliser – et envisagez le recours à des nitrates topiques ou au Viagra. Il faut cependant être vigilant lorsque vous associez les deux produits, car un patient d’un certain âge peut être cardiaque avec pathologie déclarée. Ils peuvent aussi provoquer un épisode syncopal et je connais un patient admis à l’hôpital il y a quelques années suite à l’application généreuse d’une pommade de nitroglycérine topique au cours d’un événement vasculaire. Si vous êtes utilisateur de produits de comblement, je considère comme essentiel d’avoir à disposition de l’hyaluronidase dans votre réfrigérateur
Utilisation de vasodilatateurs Tout le monde conseille d’utiliser des nitrates topiques mais cette approche me semble problématique. Premièrement, vous ne pouvez pas les utiliser la nuit car le patient dort et ils doivent
et d’être parfaitement familiarisé avec votre protocole d’inversion, mais aussi d’identifier quels confrères vous pourriez contacter pour obtenir de l’aide le cas échéant. Cela pourrait sauver le visage de votre patient. Le docteur Patrick Treacy est président de l’Irish Association of Cosmetic Doctors et représentant régional pour l’Irlande de la British Association of Cosmetic Medicine. Il est administrateur honoraire de la World Medical Trichologists Association et ambassadeur honoraire des Michael Jackson Legacy Foundation et Haiti Leadership Foundation. Le docteur Treacy est membre des Royal Society of Medicine et Royal Society of Arts (Londres). Il préside l’Ailesbury Humanitarian Foundation et est l’instigateur d’innombrables actions humanitaires à l’origine d’ouvertures d’orphelinats en Haïti et au Liberia l’année dernière. www.ailesburyclinic.ie www.ailesburyhairclinic.com Nous précisons que le docteur Patrick Treacy partage dans cet article son expérience de praticien exerçant au Royaume-Uni.
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