Body Language Magazine N°13

Page 1

N°13 Le Magazine International de la Médecine Esthétique et Anti-Âge bodylanguage.fr

M ÉDECINE & MANAGEMENT BOOSTER SON ACTIVITÉ - COMMUNICATION, MARKETING & FORMATION

MÉDIAS SOCIAUX

E-LEARNING

Construire et gérer sa E-réputation

Révolution de l’apprentissage médical

R I U SE

SENS

OS T

DFIL

R E S



sommaire 06 CHRONIQUE

38 BUSINESS

ÉTAT DES LIEUX

INTRODUIRE LES TRAITEMENTS INTIMES FÉMININS AU CABINET

de Thomas Josse

8 FOCUS OBSERVATIONS

Caitlin Farrell explique comment construire une communication adaptée au travers d’une démarche stratégique simple et efficace

Actualités et évènements du secteur

42 NUTRITION 18 BUSINESS X-FACTORISATION DE L’EXPERTISE MÉDICO-ESTHÉTIQUE Billet d’humeur du Dr Patrick Treacy sur l’univers actuel de la profession

LA NUTRITION UNE ARME CONTRE L’INFLAMMATION Dr Sabine Dargent-Jollain explique l’intérêt en médecine anti-âge de moduler les réactions inflammatoires de l’organisme par une nutrition adaptée

22 INTERVIEW L’ART CONTEMPORAIN S’INVITE EN CABINET

47 FORMATION

Eric Dulong, fondateur de Fine Art Invest explique l’intérêt en matière d’investissement et de création de patrimoine par l’acquisition d’œuvres d’Art contemporain

Retour un an après sa création sur l’IMCAS Academy, première plateforme communautaire d’e-learning dédiée aux praticiens de l’esthétique médicale

24 BUSINESS

51 DOSSIER : FILS TENSEURS

E-LEARNING MEDICAL

RÉSEAUX SOCIAUX & E-RÉPUTATION Thomas JOSSE, expert en management des réseaux sociaux révèle quelques règles stratégiques pour réussir la transition digitale du cabinet et construire sa e-réputation

28 INTERVIEW

51 DE L’ANATOMIE À LA PRATIQUE Devant le développement de l’utilisation de fils tenseurs en esthétique, Dr Philippe Garcia nous rappelle qu’une parfaite connaissance anatomique est primordiale pour la qualité des résultats et la sécurité des patients

NEURO-COSMÉTIQUES Dr Tiina Orasmaë-Meder répond à nos questions sur la nature et l’intérêt en dermatologie des neuro-cosmétiques

32 FORMATION

59 DANS L’ÉCHEVEAU DES FILS Dr Laurence Beille livre son expérience des fils inducteurs tissulaires résorbables et leur intérêt dans une prise en charge naturelle du masque facial

MÉDECINE & MANAGEMENT Entretien croisé de David Harar Kenzey et Dr Jean-Luc Lévy sur leur nouveau programme de formation des médecins au management d’entreprise

62 LES FEMMES SE JETTENT À LEUR COU Dr Alexandra Huart explique comment optimiser les résultats d’une pose de fils tenseurs résorbables dans le traitement esthétique du cou, grâce à la combinaison de différentes technologies

34 ÉTUDE CLINIQUE PHOTOBIOMODULATION ET CICATRISATION

66 PRODUITS

Évaluation de l’intérêt de la photobiomodulation dans la cicatrisation par Dr Pascal Mattei

Sélection des incontournables de la médecine esthétique & anti-âge

REPÉRAGES


4 SOMMAIRE I body language

août - septembre mars 20162017

N°13 Le Magazine International de la Médecine Esthétique et Anti-Âge bodylanguage.fr

body language

body language

M ÉDECINE & MANAGEMENT numéro 13

Serene OBAGI

Dr Jean Carruthers, MD, FRCSC, FRC, est professeur clinicienne au sein du service d’ophtalmologie et de sciences visuelles de l’université de la Colombie-Britannique à Vancouver. Avec son conjoint, le docteur Alastair Carruthers, elle a reçu le prix Kligman de l’American Society of Cosmetic Dermatology and Aesthetic Surgery (ASCDAS). Dr. Ravi Jandhyala est membre du Royal College of Surgeons de Glasgow, et membre fondateur de l’United Kingdom Botulinum Toxin Group for Aesthetics (UKBTGA). Il est également membre de la faculté de médecine pharmaceutique et expert scientifique des toxines botuliniques utilisées en esthétique.

BOOSTER SON ACTIVITÉ - COMMUNICATION, MARKETING & FORMATION

s dilatés

o-skinhealth.co.uk/fr @wigmoremedical.fr

comité editorial

MÉDIAS SOCIAUX

E-LEARNING

Construire et gérer sa E-réputation

Révolution de l’apprentissage médical

Pr Syed Haq a été formé au Massachusetts General Hospital de la Harvard Medical School ainsi qu’au Tufts Medical Center. Il dirige le London Preventative Medicine Centre situé sur la fameuse Harley Street à Londres.

ER S

I UR SESNSE

O DFILS T

PHOTO DE COUVERTURE Iryna par Abhishek Joshi

Dr Andy Pickett travaille sur les toxines botuliniques depuis presque 25 ans. Il donne des conférences dans le monde entier sur les produits, permettant aux praticiens injecteurs de mieux appréhender les connaissances scientifiques. Il est directeur du développement chez Q-Med et a fondé Toxin Science Ltd en 2011. Dr Frédéric Braccini est Chirurgien Cervico-Facial et exerce en thérapeutique et en esthétique. Auteur d'ouvrages et publications scientifiques, il participe à des enseignements universitaires. Il est président de la SAMCEP, secrétaire de la Société Française de chirurgie Plastique et Esthétique de la Face, Membre de l’American society of plastic surgeons. Dr. Tiina Orasmäe-Meder est médecin esthétique, fondatrice et directrice de Meder Beauty Science (Suisse). Elle s’est spécialisée depuis plusieurs années dans le domaine de la création et développement de produits cosmétiques et protocoles professionnels d’application, ainsi qu'en cosmétovigilance.

DIRECTEUR DE PUBLICATION Alexandre Sister RÉDACTRICE EN CHEF Amélie Prévost amelieprevost@bodylanguage.fr DIRECTRICE ARTISTIQUE Anna Sinkovska anna@bodylanguage.fr PUBLICITÉ & PARTENARIATS publicité@bodylanguage.fr TRADUCTIONS Alexandra Skladman, rédaction CRÉDITS IMAGES Photos : Abhishek Joshi, Igor Pukhnatyy Make up : Maniacha @ B - Agency Les photographies éditoriales ont fait l’objet d’un traitement d’image et de retouches.

ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO Dr Patrick Treacy, Eric Dulong, Thomas Josse, Dr Tiina Orasmaë-Meder, Dr Jean-Luc Lévy, David Harar Kenzey, Dr Pascal Mattei, Caitlin Farrell, Dr Sabine Dargent-Jollain, Dr Philippe Garcia, Dr Laurence Beille, Dr Alexandra Huart REMERCIEMENTS VESTIBULE Creative Team ISSN 2491-1496. Le magazine Body Language est une publication mensuelle (6 numéros/an) éditée par WMF Média. Tout contenu éditorial est © WMF Média sauf indications contraires ou autorisations spécifiques et ne peut être utilisé sous quelques formes que ce soit sans autorisation préalable. Imprimé en France par Imprimerie de Champagne. Body Language Magazine 36, rue Cortambert 75116 Paris, Tel : +33 (0)1 45 04 14 59, e-mail : redaction@bodylanguage.fr L’abonnement au magazine se fait en ligne : www.bodylanguage.fr

Anthony Erian, FRCS (Erg) FRCS (Ed), est chirurgien plastique esthétique bénéficiant de plus de 30 ans d’expérience. Il est membre de l’American Academy of Aesthetic and Restorative Surgery et préside l’European Academy of Cosmetic Surgery. Dr Fabien Giausseran est médecin morphologue et anti-âge, spécialiste du rajeunissement facial, médecin formateur, expert-consultant en cosmétologie et conférencier sur les congrès médicaux internationaux. Il est également membre du SNMMAA, SOFMMAA, WOSIAM et des comités scientifiques du DEFEE et FACE2f@ce. Elizabeth Raymond Brown, PhD, CRadP, MSRP, est l’auteur des qualifications du BTEC (Business and Technology Education Council) reconnues au plan international en matière de traitements médicaux et esthétiques au laser/par IPL, ainsi que des normes professionnelles nationales pour les traitements à base de lumière. Elle est désormais directrice de l’enseignement chez LCS Academy Ltd. Dr Bessam Farjo, MB ChB BAO LRCP&SI, est membre de l’International College of Surgeons, membre fondateur de la British Association of Hair Restoration Surgeons et président de l’International Society of Hair Restoration Surgery. Dr Gilles Delmiglio, SpR, MD, est diplômé en techniques d'injections et de comblement et a qualifié à Harvard Medical School, Etats-Unis, en "Laser & Aesthetic Skin Therapy". Membre de l'International Peeling Society, American Society for Laser Medicine & Surgery, American Acne & Rosacea Society, AAAM, AFME, il est consultant, formateur et conférencier international pour ZO Skin Health et Wigmore Medical France & UK Dr Raj Persaud, FRCPsych, a été consultant en psychiatrie dans les hôpitaux publics de Bethlem Royal et Maudsley à Londres entre 1994 et 2008. Il est maître de conférences honoraire à l’institut de psychiatrie de l’université de Londres. Dr Valérie Philippon est médecin esthétique et anti-âge, titulaire d’un DU en gynécologie esthétique, de DIU en nutrition, médecine morphologique anti-âge, techniques de comblement et d’injection. Diplômée d’un MBA en Marketing, elle est consultante internationale en marketing management médical et communication scientifique. Dr Masud Haq, BSc, MRCP, MD, est consultant dans le domaine du diabète et de l’endocrinologie. Il est diplômé du Guy’s and St Thomas’s Hospital, et s’est formé à Johns Hopkins aux États-Unis ainsi qu’à Melbourne. Il s’intéresse tout particulièrement à la thyroïde et à la ménopause.


+ PRÉCIS + PERFORMANT + C O N F O RTA B L E que l’injection manuelle

C o n t r ô l e z l ’ i n j e c t i o n ave c p r é c i s i o n e t s a n s e f f o r t D i m i n u e z l e s q u a n t i t é s i n j e c t é e s g râ c e a u p a r f a i t c o n t r ô l e d u vo l u m e D i m i n u e z l a d o u l e u r e t l e s e f f e t s s e c o n d a i r e s c h e z vo s p a t i e n t s

R e n s e i g n e z - vo u s a u 0 2 4 1 5 6 4 1 2 5 o u à c o n t a c t @ s k i n e l i t i s . c o m

w w w. s k i n e l i t i s . c o m

Agence71

S T Y LO É L E C T RO N I Q U E P O U R L’ I N J E C T I O N D’AC I D E H YA L U RO N I Q U E POUR LE COMBLEMENT E T L A M É S OT H É R A P I E


6 CHRONIQUE I body language

Community manager inspiré & bloggeur passionné par la médecine anti-âge et les procédures esthétiques, Thomas JOSSE dresse un « état des lieux » du secteur, de son œil frais, averti et spontané !

état des lieux

BRANDISSONS L’ÉTENDARD DE LA

FRENCH TOUCH !

Le numéro 13 ouvre le bal (des pompiers), certainement pour calmer le coup de soleil que nous avons eu sur le dernier numéro. Cette fois-ci sans la musique de Baz Luhrmann, mais bien une veille de 14 juillet, entre pétards mouillés et cotillons pour marquer la prise de la Bastille. Le nombre 13 est aussi au centre de nombreuses superstitions. De la triskaïdékaphobie, la peur du nombre 13, à la paraskevidékatriaphobie, celle du vendredi 13, pour certains le 13 est porte-bonheur. Personnellement je préfère laisser sous-entendre qu’il y aurait 13 raisons de dire que l’esthétique médicale est plus que jamais dans « la place ».

J

e vais donc me servir de cette période estivale pour prendre le temps d’exposer mon point de vue sans point de fuite, ni même point d’accroche, et je vais descendre en rappel dans ce fabuleux monde du « Less is more », où la French Touch est devenue l’objectif, et la beauté un schéma d’explications entre confrères de plus en plus branchés nouvelles technologies. Nous sommes passé du fameux respect du dynamique et du statique, à la prise en charge de la texture cutanée, pour aujourd’hui parler de French Touch. French Touch ici et là-bas, objet de marketing, de bout de gondole, de carte de visite que l’on distribue à tour de bras en congrès ou d’une phrase presque magique voire mythique, pour couper court à une discussion entre deux confrères étrangers. Cet étendard est presque une marque déposée mondialement par des praticiens internationalisés et ouverts sur le reste du monde. Comme ce chirurgien parcourant 3800 kilomètres pour former des praticiens sur l’utilisation du Botox. French Touch, le copyright n’existe pas et heureusement, puisque tout le monde se l’approprie. Seuls les logos CE et NF sont imposés, avec cependant un nouveau venu : IMAL, le Label International d’Esthétique Médicale. Il s’adresse aux professionnels de l’esthétique médicale - Médecins, Dermatologues, Chirurgiens - et met à leur disposition toutes les ressources nécessaires afin de garantir aux patients des services et soins de qualité, dans les meilleures conditions. Les cabinets membres du réseau s’engagent au respect d’une charte de bonnes pra-

tiques et adhèrent à une démarche collective d’amélioration, rendue possible par le suivi, la formation et l’aide au développement, fournis par IMAL, ainsi que par le partage d’expériences entre praticiens certifiés. Bravo aux premiers praticiens à avoir ouvert la danse, Dr Thierry Michaud, Dr Catherine Navarro, Dr Hervé Raspaldo, Dr Isabelle Rousseaux, Dr Philippe Kestemont, pour ne citer qu’eux… En résumé, ou selon une idée plus précise, la French Touch serait une quintessence de l’esprit, à la fois féminine et masculine, intellectuelle et visionnaire, créative. Représenterait-elle si bien l’esthétique médico-chirurgicale que nous n’aurions rien à lui reprocher ? Offre-t-elle un trait d’union entre la médecine et la chirurgie ? Un hymne à la paix ? Et cette chirurgie où en est-elle ? partagée entre syndicat voulant protéger la marque de fabrique, lobby des fabricants et changement de dogme du côté des chirurgiens s’engageant vers la dermatologie et les actes médicaux, la chirurgie n’est pas dépassée, au contraire. Elle répond de mieux en mieux aux attentes des patients, puisque le chirurgien est en mesure non seulement de proposer une approche chirurgicale, mais également médicale, la rhinoplastie étant l’un des meilleurs des exemples, pouvant être « médicale » ou « chirurgicale ». L’étendard blanc n’est pas encore véritablement brandi, même si la profession est sur la bonne voie, à condition de ne pas se perdre dans une série d’algorithmes ou d’égos mal placés, à l’heure des changements où la façon de traiter l’information, de communiquer et de consommer sont modifiés.


Photo : Igor Pukhnatyy

De quoi la profession parlera-t-elle dès la rentrée, quel sera le nouveau scoop ? Encore de French Touch, d’un nouveau produit, pour le double menton peut-être ? À coup sûr elle aura des choses à dire. Et si avant de trouver une 13ème formule d’acide hyaluronique réticulé, ne faudrait-il pas plutôt changer de dogme et réfléchir avec pragmatisme sur ce qui pourrait constituer le futur de la profession ? Avec dans un premier temps, savoir lever le frein du passage à l’acte en l’identifiant. Qu’il s’agisse de la crainte de rentrer dans un cabinet, à la mauvaise presse qui entoure l’esthétique, ces freins nécessitent d’être identifiés pour être levés et améliorer le taux de transformation d’un simple clic, à la prise de rendez-vous. Le WAD2017 s’est penché sur le sujet, en créant la journée mondiale de l’esthétique médicale, un évènement dédié à l’information du grand public transmise directement par les praticiens, qui se tiendra le 23 septembre prochain. Ce numéro parlera aussi business, mot derrière lequel se cache « entreprise ». Vous êtes une entreprise et vous devez penser entreprise, avec ses atouts et ses contraintes. Mais pour le moment nous sommes en plein été, en août pour certains, en septembre pour d’autres, sur le retour, sur le départ, sur la réservation d’un congrès comme celui de Visage réuni à l’AMEC2017, qui prendra pour la première fois ses quartiers d’été sur le rocher Monégasque, en parallèle de Face2F@ce, qui lui préfère le calme Cannois hors période de projections. Développer une idée de business pour gérer son cabinet, voilà un sacré défi, entre d’un côté un ordre des médecins et de l’autre, les défenseurs d’un « bouche à oreille » qui n’est plus autant utilisé de nos jours. La raison est simple : la patiente s’est digitalisée ! Présente sur la toile, elle consomme de l’information sur les réseaux sociaux et il faut donc savoir la toucher où elle se trouve. Et si dans un univers hyper concurrentiel, où le mot « business » est omniprésent, parfois jusqu’à faire de l’ombre au terme « esthétique », votre meilleure carte était le service ? Pour se différencier, rien de mieux, il se « market » à merveille et permet de « brander » le nom d’un cabinet. À l’heure de la visioconférence,

du e-learning et de la patiente digitalisée, quelle serait la raison pour ne pas impliquer le cabinet dans la transition digitale ? Vous pourrez parcourir mon article au travers de ce treizième numéro. Maintenant que vous savez où se trouve la patiente et ce que représente la French Touch, que pourrais-je vous souhaiter pour cette rentrée ? Si ce n’est une certaine légèreté d’esprit et de revenir quelques secondes sur terre, juste le temps de prendre connaissance des prochains congrès. Le Dr Jean-Jacques Legrand présentera la 44ème édition de la SFME les 8 et 9 septembre et cela me donne soudainement envie de lancer un « chapeau l’artiste » ! Ce mouvement révolutionnaire à son époque, a installé une nouvelle forme de médecine, alliant une approche psychologique et esthétique, n’allant pas seulement soigner un patient, mais apporter une dimension de « beauté ». Poser la question si « une personne est belle » paraît futile, baignée de rivages invisibles. Mais il existe, dans la plus infime ponctuation de cette phrase, une immensité sémantique insondée. La beauté se glisse à l’intérieur d’un corps et gagne sa face extérieure comme un territoire en conquête. Elle se doit de faire sens et dépasser la stricte joliesse d’une enfilade de lettres. C’est peut-être pour poursuivre ce qui a été lancé par les précurseurs, que la profession doit aujourd’hui s’adapter au monde moderne et se poser les bonnes questions, au même titre que les fabricants qui devront aussi changer leur approche. Devront-ils trouver le patient, vendre un fichier patient, communiquer massivement à la place du praticien ? vous me direz qu’il existe des freins publicitaires, je vous répondrai qu’il y a des solutions. Les révolutionnaires ont choisi comme étendard le drapeau Français, les anarchistes le drapeau noir, et l’esthétique médicale ? lequel avons-nous, celui de la French Touch ? sans chauvisme ni frontière, surtout à l’heure d’internet tout puissant, pour ne pas se perdre dans un algorithme, pensez à vous, pensez à offrir les services que vous aimeriez recevoir, la magnitude du patient ne sera que meilleure.


8 FOCUS I body language

CHIRURGIE DE LA FENTE LABIO-PALATINE : quels obstacles dans les pays en développement ?

observations

Une enquête révèle l’étendue des barrières financières, structurelles et culturelles au développement de la prise en charge chirurgicale des fentes labio-palatines, dans les pays à revenus moyen-inférieurs

Plus de 80% des interventions chirurgicales de la fente labio-palatine au Vietnam sont réalisées par des ONG, un chiffre démontrant la persistance et la complexité des obstacles aux soins chirurgicaux ayant toujours cours dans les pays à revenus moyen-inférieurs (PRI). Selon un rapport du Dr William Magee III et ses collègues de l’Université de Californie du Sud, publié dans Plastic and Reconstructive Surgery, devant les obstacles structurels, financiers et culturels à la chirurgie de la fente labio-palatine qu’ils ont à affronter, « les patients se tournent vers les prises en charge humanitaires, hors du système public de santé ». « En conséquence, le traitement chirurgical de la fente labio-palatine intervient plus tardivement que dans la fenêtre optimale de délai de prise charge, respectée par les pays plus développés.» En effet, l’âge moyen des enfants vietnamiens au moment de leur première chirurgie est de 3.25 ans, alors que l’âge recommandé pour une chirurgie réparatrice de le fente labio-palatine est de 3 à 18 mois. Leur enquête portait sur environ 450 familles vietnamiennes cherchant à faire pratiquer une chirurgie réparatrice de la fente labiale et/ou palatine de leur enfant, réparties sur quatre dispensaires médicaux parrainés par Operation Smile, Inc. Les parents ont été interrogés sur la perception qu’ils avaient des obstacles rencontrés pour accéder à une prise en charge médicale ou chirurgicale de leur enfant. Bien que l’hôpital local soit généralement plus accessible que l’un des dispensaires Operation Smile, le coût de l’intervention s’avérait trop élevé pour la plu-

part des familles, environ 40% d’entre elles déclarant que sans les programmes humanitaires, ils n’auraient jamais eu accès à un traitement chirurgical ou médical pour leur enfant. Le sondage a révélé les freins financiers, mais également un large éventail de barrières culturelles et structurelles parmi lesquelles, le manque de personnel médical formé, d’équipements et de médicaments ; outre le coût de la chirurgie, le coût du voyage pour accéder aux soins ; enfin, les avis ou l’accord nécessaire de certains membres de la famille, voire parfois un manque de confiance dans le système et le personnel médical, constituaient un net frein culturel. L’étude suggère que la présence de ce type d’ONG met en exergue la difficulté d’accès aux soins chirurgicaux dans les PRI, même ceux dotés d’une couverture santé quasi universelle. Sur la base de leurs résultats, le Dr Magee et ses collègues suggèrent un modèle de « Chirurgie PRI » offrant une idée précise des obstacles à la chirurgie dans les pays à faibles ressources, en particulier dans les indications nécessitant de multiples opérations, comme il est souvent nécessaire en chirurgie reconstructrice. Dr Magee et les coauteurs soulignent que « les chirurgiens plasticiens sont idéalement placés pour conduire la communauté chirurgicale à s’impliquer dans l’amélioration d’accès aux soins chirurgicaux à l’échelle mondiale, compte tenu d’une histoire médicale basée sur les missions, ainsi qu’une ouverture aux patients multiculturels et un dévouement à l’enseignement, propres à la chirurgie elle-même.» www.operationsmile.org


body language I ACTUS 9

Les sujets phares en dermatologie et chirurgie plastique

20 ANS D’EXCELLENCE PLUS D’INFORMATIONS ET INSCRIPTIONS SUR

IMCAS.COM


10 ACTUS I body language

SRX01 - SAXIFRAGA ROTUNDIFOLIA L’actif cosmétique de demain

I

nstallée au cœur de la « Health Valley » en Suisse, pôle international d’innovation et de développement biopharmaceutique et médical, l’entreprise Tauderma, spécialisée dans les mécanismes inflammatoires, la recherche pharmaceutique et la biotechnologie, développe avec des procédés uniques, de nouveaux actifs naturels destinés à l’industrie cosméceutique. Dernier né des équipes de recherche médicale de Tauderma, SRX01 est un actif naturel issu de la Saxifraga Rotundifolia, une plante poussant au-dessus de 1000 mètres d’altitude dans les alpes. Breveté, testé, validé in-vitro et cliniquement, ce nouvel actif a démontré des propriétés exceptionnelles de modulation des processus impliqués dans la laxité cutanée, les taches brunes et le vieillissement. Une rigueur scientifique dédiée à l’innovation Du processus de développement à la production des actifs, Tauderma met en œuvre avec rigueur scientifique, une logique basée sur le profil ciblé de produit ou Targeted Product Profile (TPP) qui met en relation systématique, l’effet cosmétique désiré et les connaissances biologiques actuelles. Un ensemble de tests cohérents, de l’in vitro à l’in vivo, permettant d’identifier des extraits pour une utilisation spécifique, offre une approche génératrice de données scientifiques translationnelles solides, à chaque étape du développement, afin d’asseoir le futur positionnement d’un produit cosmétique fini. Procédés de criblage moléculaires très sélectifs, technologie avancée d’extraction, processus rigoureux de développement préclinique et clinique des produits, l’expertise Tauderma repose sur des ressources internes en botanique, biologie, pharmacologie ou dermatologie et s’appuie sur des partenariats scientifiques avec des institutions académiques et universitaires de tout premier plan (Hautes Ecoles Suisses, Médiplant, PhytoArk).

Haute technologie et science de pointe Grâce aux technologies développées par l’entreprise, des procédés d’extraction exclusifs et sans solvants ont pu être spécialement

élaborés pour garantir la pureté et la sécurité des extraits de plantes et de leurs actifs. Car depuis 2014, Tauderma a étudié près de 120 plantes alpines et en a déjà sélectionné plusieurs, sur la base de TPP précis, alors même que le potentiel de découverte de nouveaux extraits efficaces au sein de cette librairie de plantes méconnues demeure considérable. Les plantes utilisées par Tauderma sont certifiées par l’organisme Bio Swiss et met en œuvre des extraits sans conservateurs, grâce à l’utilisation de techniques cryogéniques. L’élaboration des extraits se fait sous contrôle scientifique strict à toutes les étapes, selon des procédures internes calquées sur celles de l’industrie de la santé, une démarche répondant aux exigences croissantes, aussi bien des agences réglementaires que des consommateurs, en termes de sécurité, d’efficacité, de technicité et de respect de l’environnement. Tous les extraits sont testés et contrôlés conformément à la législation en vigueur et font l’objet des contrôles qualité les plus exigeants (Activité biologique, ratio des composants chimiques majeurs, présence de pesticides ou d’engrais chimiques, présence de métaux lourds) et tous les produits Tauderma répondent aux normes légales européennes en vigueur pour l’emploi à titre cosmétique (tests d’innocuité réalisés conformément aux directives de l’OCDE). SRX01 - Saxifraga Rotundifolia  Fruit des recherches Tauderma, SRX01 est une extraction aqueuse, propriétaire, pratiquement stérile et sans solvants organiques, issue de la plante alpine Saxifraga Rotundifolia. Domestiquée depuis seulement 2014 en Suisse, la plante est cultivée selon les exigences BIO Suisse (www.biosuisse.ch), garantissant l’absence de pesticides et d’engrais chimiques. L’extrait produit est exempt de germes, il est congelé et stocké à -20°C pour éviter l’utilisation de biocides pour sa conservation. Le fil conducteur : TNFα et vieillissement Les agressions de la peau par le froid, le soleil, la pollution ou les infections, conduisent à une augmentation de la production de TNFα dans la peau, induisant directement

ou indirectement une série de phénomènes l’altérant à moyen et long terme. Partant de ce constat, l’inhibition de l’effet du TNFα devrait donc conduire à un ralentissement du vieillissement de la peau, selon les équipes de recherche médicale de Tauderma, qui appliquant le principe conducteur du TPP, ont donc cherché à identifier un extrait de plante inhibant l’effet direct du TNFα. Les équipes de recherche ont développé un test biologique robuste et prédictif, effectué le criblage d’une librairie d’extraits aqueux de plantes et identifié le SRX01 comme étant l’extrait le plus actif, puis l’ont caractérisé dans des modèles in vitro et ex vivo et enfin, en ont exploré le potentiel anti-âge chez l’Homme. Du moléculaire à l’efficacité chez l’Homme Après des séries de tests concluants in vitro et ex vivo, la dernière étape est d’effectuer des tests in vivo, afin de démontrer l’effet lié à l’activité anti-inflammatoire et d’explorer le potentiel anti-âge de l’actif, en lien avec l’activité anti- TNFα. Pour réaliser les tests cliniques d’efficacité, la mise en œuvre industrielle de l’actif SRX01 était nécessaire. En collaboration avec P&B, Tauderma a créé une formule simple, pauvre en glycérine et en acide gras et contenant 5% de SRX01. En parallèle, tous les tests d’innocuité de l’actif ont été réalisés et concluants, ainsi

que les tests nécessaires pour la formulation cosmétique. Les effets observés in vitro, ex vivo et chez l’Homme suggèrent tous un potentiel de prévention du vieillissement accéléré de la peau.


body language I ACTUS 11

Effets du SRX01 Résultats cliniques (TPP - Targeted Product Profile) • Taches brunes TPP : diminuer la surproduction de mélanine induite par les UV pour ralentir l’apparition de nouvelles taches et atténuer la couleur de taches existantes. Un effet statistiquement significatif a été démontré sur les taches pigmentées, dans un essai clinique en double aveugle, contrôlé par placebo. Le bénéfice de la crème formulée avec cet extrait, par rapport à la crème placebo, a été observé sur des tests de colorimétrie après 1 mois, et la supériorité était statistiquement significative au bout de 2 mois. Aucun effet indésirable n’a été signalé. (Fig. 1) 

• Fermeté de la peau TPP : diminuer la production d’élastase et de collagénase, induite par le rayonnement UV pour préserver la fermeté cutanée. In-vitro, cet extrait a montré un effet inhibiteur statistiquement significatif sur la production d’élastase et de collagénase, induite par l’exposition aux UV d’explants de peau humaine. En clinique, cet extrait a démontré un effet statistiquement significatif sur les paramètres de déformation de la peau induite par un jet d’air (volume, surface et profondeur de la peau) après un mois d’application de cette crème par rapport aux paramètres mesurés avant l’application. De plus, cet extrait a montré une supériorité statistiquement significative par rapport au placebo, pour les deux paramètres de profondeur et volume liés à la fermeté de la peau. (Fig. 2)  • Erythème solaire TPP : atténuer la sévérité de l’érythème solaire - effet apaisant. Dans un autre essai clinique contrôlé par placebo, cet extrait a montré une supériorité statistiquement significative par rapport au placebo en réduisant l’érythème induit par les UV. L’effet apaisant sur la peau irritée et rougie a été observé 6 heures après l’exposition aux UV et a maintenu une supériorité statistiquement significative par rapport au placebo 24 heures et 48 heures après le début du traitement. Aucun effet indésirable n’a été rapporté. (Fig. 3) 

Mesure de l’éclaircissement des taches pigmentaires par la crème contenant l’actif ou la crème placebo

Conclusion La société Tauderma, dans sa démarche, est parfaitement en accord avec non seulement les exigences réglementaires en matière de sécurité et de qualité des procédés d’élaboration des actifs, mais également avec les tendances actuelles plébiscitant la « cosméceutique » plutôt que la « cosmétique », en raison de son efficacité réelle. De plus, son travail de recherche sur les plantes alpines méconnues ou « oubliées » est remarquable, au sens où ils exploitent avec respect ce que la nature nous offre généreusement, privilégiant le développement de

nouveaux actifs naturels. Œuvrant à la création d’actifs pour la cosmétique de demain, l’équipe de recherche souligne, « Les ingrédients actifs ne constituent souvent qu’un petit pourcentage du produit cosmétique fini, mais c’est ce pourcentage qui fait la différence en offrant une performance unique. Nous croyons que seuls des ingrédients actifs innovants, avec un profil d’efficacité et sécurité validé, peuvent apporter une réelle valeur ajoutée aux produits cosmétiques futurs ». A.P.

Effet de l’actif ou du placebo sur les paramètres de la déformation de la peau après 28 jours

Effet de l’actif ou du placebo sur la couleur de la peau mesuré par chromamétrie suite à une exposition aux rayons UV



rendez

vous DÉFINIR LA TAILLE DES IMPLANTS MAMMAIRES, quelle méthode utiliser ? L’utilisation de directives cliniques claires et précises pourrait fournir de meilleurs résultats dans le choix des implants en chirurgie mammaire d’augmentation En matière d’augmentation du volume des seins, des chercheurs suggèrent qu’écarter les préférences des patients ou des chirurgiens, au profit de directives cliniques claires et précisent, permettrait de faire un choix optimal de la dimension des implants mammaires et conduirait à de meilleurs résultats. Dans une recherche publiée en 2016 dans Plastic and Reconstructive Surgery, des chercheurs américains ont effectué une « revue de data analyses », des méthodes utilisées par les chirurgiens plasticiens pour sélectionner la taille d’implant appropriée dans le cadre d’une chirurgie mammaire d’augmentation. Les différentes méthodes de sélection ont été divisées en trois groupes : le premier correspondant à des choix d’implants mammaires uniquement selon les préférences du patient ou du chirurgien sans mesures spécifiques de la poitrine ; le deuxième utilisant des méthodes d’analyse dimensionnelle des implants afin d’établir le résultat souhaité, accompagnées de mesures déterminant l’implant nécessaire pour obtenir ce résultat ; le dernier utilisant une méthode basée sur les tissus appelée « TBP » ou « tissue-based planning » – c’est-à-dire qui se base sur la mesure des tissus de la poitrine pour définir selon des directives cliniques précises, des « limites claires et adaptées » dans la sélection des implants. Cette analyse a étudié 33 publications sur les méthodes de sélection de la taille des implants. Celles qui avaient évalué les méthodes basées sur le TBP étaient par ailleurs de meilleure qualité que celles des deux autres catégories. “Les dix meilleures études présentant une

rigueur méthodologique, ont toutes utilisé les dimensions mammaires des patientes avant de sélectionner les dimensions finales de l’implant, et cela devrait être la norme dans notre pratique, selon l’analyse que nous avons réalisée” écrivent les auteurs, Dr Adams de l’Université Southwestern Medical Center, Texas, Dallas, et Dr Daniel McKee de l’Université McMaster, Hamilton, Ontario au Canada. Les études portant sur les méthodes utilisant le « TBP », ont aussi révélé de plus faibles taux de reprises chirurgicales par rapport aux valeurs communément admises par l’industrie ou les principales recherches. Les chercheurs ont aussi mis en avant les importantes lacunes méthodologiques des évaluations ou études cliniques disponibles, sur les méthodes de dimensionnement des implants. En effet, seulement quatre des 33 publications ont apporté des résultats cliniques pouvant être comparés aux standards, alors même qu’aucune des études n’a comparé au moins deux méthodes de mesure, ou plus. Dans l’ensemble, 60% des études obtenaient un score de zéro sur l’échelle de notation en matière de qualité scientifique, y compris concernant certaines méthodes populaires, mais qui ne sont « fondées sur aucunes données ou preuves cliniques publiées ». La sélection des implants peut être sujet à une tension émotionnelle pour le chirurgien plastique entre son rôle « d’Artiste » et celui « d’Ingénieur ». Les chercheurs ont en effet noté que certaines des méthodes « TBP » qui avaient par ailleurs la plus haute qualité clinique, adoptaient une approche « à mi-chemin », fondée certes sur les mesures, mais tenant également compte des désirs esthétiques du patient. Sur la base des données compilées, les Docteurs Adams et McKee, évaluent une nouvelle méthode « TBP » spécifique aux implants, conçue pour guider le chirurgien dans une sélection de styles et de modèles d’implants disponibles sur le marché et précisent, « À l’avenir, les nouvelles méthodes publiées devraient utiliser des méthodologies quantitatives rigoureuses, afin que les comparaisons puissent être faites selon les résultats réels des patients ».

18 - 20 AOÛT AESTHETICS 2017, Delhi, Inde 31 AOÛT - 3 SEPTEMBRE 5 CONTINENT CONGRESS LASERS AND AESTHETIC MEDICINE (5CC), Barcelone, Espagne 8 - 9 SEPTEMBRE CONGRÈS NATIONAL DE MÉDECINE ESTHÉTIQUE ET DE CHIRURGIE DERMATOLOGIQUE, ( SFME ), Paris, France 15 - 16 SEPTEMBRE FACE 2 FACE CONGRESS 2017, Cannes, France 21 - 23 SEPTEMBRE MIDDLE EAST INTERNATIONAL DERMATOLOGY & AESTHETIC MEDICINE CONFERENCE & EXHIBITION (MEIDAM), Dubaï, ÉAU 22 - 23 SEPTEMBRE ISAPS COURSE, Beyrouth, Liban 23 SEPTEMBRE WAD 2017 WORLD AESTHETIC DAY www.wad2017.com 26 - 30 SEPTEMBRE INTERNATIONAL COSMETIC CONFERENCE (ICC) 2017, Le Caire, Égypte 27 - 30 SEPTEMBRE ANNUAL CONFERENCE OF THE EUROPEAN ACADEMY OF FACIAL PLASTIC SURGERY, (EAFPS), Lisbonne, Portugal 13 - 14 OCTOBRE CHIRURGIE DE LA SILHOUETTE, Lyon, France 13 - 14 OCTOBRE JOURNÉES RÉGIONALES ADEESSE GROUPE LASER, Marseille, France 27 - 29 OCTOBRE WORLD CONGRESS OF AESTHETIC MEDICINE, Istanbul, Turquie 1 - 5 NOVEMBRE ANNUAL GLOBAL AESTHETICS CONFERENCE 2017, Miami, États-Unis d'Amérique 8 - 12 NOVEMBRE WORLD CONGRESS OF DERMATOLOGIC AND AESTHETIC SURGERY, Bangkok, Thaïlande 5 - 8 DÉCEMBRE SURGERY & GASTRONOMIE Lyon, France 16 - 17 NOVEMBRE JDEC 2017 JOURNÉES ANNUELLES DU gDEC Paris, France www.jdec2017.com


2017

15 • 16 • SEPTEMBRE

HÔTEL JW MARRIOTT

CANNES JOURNÉE DÉMONSTRATION

SESSIONS PRATIQUES

www.face2facecongress.com

Médecine Anti-Âge ORGANISATION CONGRÈS Inscriptions / Programme scientifique Hébergement : claire.bellone@mcocongres.com Partenaires / Communication / Logistique : sylvie.martel@mcocongres.com aurore.davy@mcocongres.com

Démonstration en direct Dermatologie Esthétique Chirurgie Plastique du Visage


body language I FOCUS 15

PSORIASIS ET RISQUE DE DÉPRESSION Les résultats d’une étude montrent que les patients atteints de psoriasis présentent un risque plus élevé de dépression L’observation selon laquelle les patients atteints de psoriasis sont confrontés à un risque plus élevé de dépression sévère, pourrait pousser les dermatologues à alerter les patients, voire à les dépister systématiquement. Dans cette étude parue en 2016 dans JAMA Dermatology, Dr Ho et ses collègues ont constaté que 16,5% des patients atteints de psoriasis présentaient des symptômes de dépression sévère, et après évaluation de différents facteurs, qu’ils étaient deux fois plus susceptibles d’en développer une (OR, 2.09 [95% CI, 1.41-3.11], P <.001). Si le lien réel entre psoriasis et dépression n’a cependant pas été clairement identifié, le coauteur de l’étude, Roger S. Ho, MD, MS, MPH, Professeur adjoint de dermatologie à l’École de médecine de l’Université de New York, souligne que néanmoins, « les patients atteints de psoriasis, maladie pouvant être traitée, devraient être avisés que cela les expose à un risque plus élevé de dépression» et ajoute, «Toutefois, de nombreux patients n’ont pas nécessairement conscience de leurs propres symptômes de dépression et les dermatologues devraient considérer le bénéfice d’un dépistage de la dépression pour leurs patients atteints de psoriasis ». En outre, aucun lien significatif entre la gravité du psoriasis et le risque de dépression sévère n’a pu être déterminé et les chercheurs n’ont pu vérifier si le psoriasis déclenchait ou aggravait la dépression ou vice versa - ou si d’autres facteurs pouvaient expliquer le lien apparent. Quoi qu’il en soit, explique le Dr Ho, il est possible qu’un « ensemble de facteurs ou de mécanismes communs aux deux affections, puissent prédisposer le patient au psoriasis et à la dépression », ou bien que, « le psoriasis ou la dépression déclencherait chacun une cascade d’événements, qui rendrait le patient plus vulnérable à l’autre des affections ». En effet, du point de vue d’un mécanisme connu spécifique au psoriasis qui est de provoquer un risque plus élevé de troubles immunitaires comme le diabète, les maladies inflammatoires de l’intestin et les affections liées au système autonome comme les maladies cardiaques, le psoriasis et la dépression pourraient donc s’affecter l’un l’autre, notamment lorsque des événements stressants de la vie perturbent les réponses autonomes et immunitaires du corps.


16 FOCUS I body language

LE RÉGIME MÉDITERRANÉEN RÉDUIRAIT LES DÉCÈS CARDIOVASCULAIRES Les preuves cliniques sur les bienfaits du régime méditerranéen s’accumulent

De nouvelles données provenant des observations du projet italien Moli-sani et présentées lors du congrès ESC 2016, confirment les bénéfices sur la santé d’un régime alimentaire méditerranéen – notamment sur la réduction des risques de décès chez les patients ayant des antécédents de maladies cardiovasculaires. Le professeur Giovanni de Gaetano, responsable du département d’épidémiologie et de prévention de l’IRCCS Neuromed Institute à Pozzilli, en Italie rappelle que « le régime méditerranéen est largement reconnu comme l’un des systèmes nutritionnels les plus sains au monde » et ajoute que si « de nombreuses études scientifiques ont démontré qu’un mode de vie méditerranéen traditionnel est associé à un plus faible risque de diverses maladies chroniques et aux décès qui y sont liés », jusqu’à présent, « la recherche s’est concentrée sur la population en général, principalement composée de personnes en bonne santé, mais qu’en est-il des personnes ayant déjà souffert de maladies cardiovasculaires ? Le régime méditerranéen est-il optimal pour eux aussi ? ». La réponse est oui, selon les résultats du projet Moli-sani, qui a conduit une étude épidémiologique prospective sur des patients aux antécédents de maladies cardiovasculaires, tels que les mala-

dies coronariennes et les AVC, parmi 25 000 adultes recrutés au hasard et vivant à Molise en Italie. L’auteure principale de la recherche, le Dr Marialaura Bonaccio déclare : « Parmi les participants, nous avons identifié 1197 personnes avec un antécédent de maladie cardiovasculaire au moment de leur recrutement dans le projet Moli-sani ». Leur consommation alimentaire a été enregistrée à l’aide du questionnaire européen sur les enquêtes prospectives sur le cancer (EPIC) et la conformité au régime méditerranéen a été évaluée selon les 9 points du score nutritionnel méditerranéen (MDS ou Mediterranean diet score). Toutes les causes de décès ont été enregistrées d’après les données statistiques de l’état civil de Molise. Au cours du suivi médian de 7.3 ans, il y a eu 208 décès. Une augmentation de 2 points du MDS a été associée à une réduction de 21% des risques de décès, après contrôle de l’âge, sexe, consommation énergétique, apport en œufs et pommes de terre, éducation, activité physique de loisir, rapport taille-hanche, tabagisme, hypertension, hypercholestérolémie, diabète et cancer, sur la base de référence. Alors que l’adhésion au régime méditerranéen était évaluée selon une variable catégorielle à 3 niveaux, la catégorie

supérieure (score 6-9) était associée à une réduction des risques de décès de 37% par rapport à la catégorie inférieure (0-3). Le professeur de Gaetano précise : «Nous avons constaté que chez ceux qui avaient la meilleure adhésion au régime méditerranéen, les décès de toutes causes étaient réduits de 37% par rapport à ceux ayant peu adhéré à ce régime alimentaire». Les chercheurs ont élargi leur enquête en examinant le rôle joué par les aliments spécifiques composant le régime méditerranéen. « Les principaux facteurs ayant contribué à une réduction du risque de mortalité étaient une consommation plus élevée en légumes, poissons, fruits, noix et acides gras mono insaturés - c’est à dire l’huile d’olive », déclare le Dr Bonaccio. Et de Gaetano conclu : « Ces résultats nous incitent à pousser les recherches sur les mécanismes par lesquels le régime méditerranéen peut agir sur la baisse de la mortalité. Il s’agissait d’une étude d’observation, donc nous ne pouvons affirmer l’effet de causalité, mais nous supposons que les effets de ce régime alimentaire sur les médiateurs communs aux maladies chroniques telles que l’inflammation, pourraient entraîner une réduction de la mortalité de toutes causes, mais des recherches supplémentaires sont nécessaires. »


LOOK DIFFERENT FEEL DIFFERENT

est le seul système non invasif de radiofréquence sélective, sans contact, pour le traitement de la réduction de la zone abdominale et des cuisses.

est la technologie la plus avancée au monde pour le remodelage du corps, le raffermissement cutané et le rajeunissement du visage.

DIMINUTION DE LA CIRCONFÉRENCE

RAFFERMISSEMENT CUTANÉ

RAJEUNISSEMENT DU VISAGE

REMERCIEMENTS À BTL AESTHETICS

REMERCIEMENTS AU DOCTEUR JENINE DOWNIE, MD

REMERCIEMENTS AU DOCTEUR KATERINA FAJKOSOVA, MD

AVANT

APRÈS 4 TRAITEMENTS

AVANT

APRÈS 4 TRAITEMENTS

AVANT

BTLAESTHETIC.COM/FR | VENTES@BTLMED.COM | +33 659 73 31 94

APRÈS 4 TRAITEMENTS


18 FOCUS I body language 18 STATISTIQUES I body language

X

Factorisation

de l’expertise médico-esthétique

Dr Patrick TREACY, Médecin irlandais expert des complications liées aux injections, grand amateur de rock anglais et libre penseur, a mis ses écrits scientifiques sur la touche le temps des congés estivaux pour nous délecter de ce billet d’humeur…sans faux-semblants.

I

l y a quelques années, je revenais du congrès AMWC de Monaco, dont le nombre de congressistes était proche des 10 000. Là-bas, on m’avait demandé de répondre à une interview pour une publication médicale anglaise, au sujet des nouveaux standards en médecine esthétique et où nous menaient les avancées de l’industrie cosmétique. Le journaliste attendait également mes commentaires sur la qualité du programme scientifique de conférences, des orateurs, et qui étaient exactement ces « experts » qui formaient la nouvelle génération de médecins. Pendant que je réfléchissais à ce que j’allais lui répondre, je me tenais à l’entrée du Grimaldi Forum et regardais la horde ininterrompue de congressistes agglutinés le long des trottoirs étroits

de la principauté méditerranéenne. L’air chaud et humide encore légèrement chargé des effluves d’essence d’une Ferrari venant de passer, m’offrait un plaisant changement aux nuits froides et pluvieuses, auxquelles nous faisions face depuis plusieurs mois à Dublin. Nous avons emprunté le chemin avec le journaliste, continuellement bousculés par des congressistes presque frénétiques, tous désireux de rentrer dans leurs patries respectives pour commencer à injecter leurs patients avec la dernière « astuce en trois accords » fraichement apprise, combinant toxine botulique, seringue d’acide hyaluronique et un petit peu de la « potion topique » tout juste achetée.


Dr. Patrick Treacy

body language I BUSINESS 19

Silencieusement, comme dans un rêve, j’ai regardé l’horizon Méditerranéen de la grande étendue bleue étalée devant moi. À l’est, la Grèce et les souvenirs d’été de ma jeunesse, jouant de la guitare sur le lent ferry s’éloignant de l’île d’Ios et des Cyclades. La vie était si différente alors et mes souvenirs m’ont ramené sur l’île de Santorin, où les mouettes piquaient sur nous en criant, alors que je faisais face aux falaises rouges et gravissais les 587 marches qui m’attendaient. Le souvenir des eaux bleues étincelantes de la mer Égée et son air au parfum de myrte et d’eucalyptus, m’arrachèrent un instant. À l’ouest, le rocher de Gibraltar. Cette enclave britannique où j’avais travaillé à l’hôpital Saint-Bernard en qualité de registraire des accidents et urgences, avant de traverser la vaste étendue du continent africain jusqu’à Capetown, à l’extrême sud de l’Afrique, où j’assistai aux désastres de l’épidémie de VIH. Cette expérience s’est avérée utile et bénéfique, lorsque plus tard j’ai à nouveau visité l’Afrique, afin de traiter à l’aide d’implants malaires, la lipoatrophie de patients atteints du VIH. J’ai remarqué alors que les patients en Ouganda n’avaient pas développé cette condition et émis l’hypothèse que les médicaments antirétroviraux occidentaux en étaient la cause, ce qui a été démontré par la suite. J’avais envie de dire à ce journaliste que l’industrie esthétique évoluait d’année en année, mais selon moi, pas nécessairement pour le mieux. Puis mes pensées m’ont ramené à un autre temps, bien avant le début de la télé réalité ou du X Factor de Simon Cowell, lorsqu’il n’existait pas encore de raccourci au développement du talent et de l’expertise. Obtenir un statut, nécessitait alors au moins une décennie et cela exigeait lutte, sacrifices et une honnête auto-évaluation. C’était une époque où un expert était reconnu comme une source fiable, en techniques ou connaissances et qui recevait l’autorité et le statut de ses pairs. La profession médicale reconnaissait cela en accordant aux individus, accréditation, titre ou certification de leurs compétences. Malheureusement, aujourd’hui tout le monde semble soudainement être un expert en esthétique médicale, beaucoup ne possédant pourtant ni talent ni esprit innovant, la plupart n’ayant jamais écrit une seule publication scientifique ou n’ayant commencé à injecter des patients qu’au cours des dernières années. Ce manque d’expertise était criant de vérité, lorsqu’au cours de

lectures, un soi-disant expert n’était pas en mesure de reconnaître un cas d’hypersensibilité de Type 4, qu’un autre ne savait pas comment corriger l’élévation des sourcils, alors qu’un autre encore, demandait à ses patients de revenir à maintes reprises afin de corriger une ride du tiers inférieur du front exclusivement avec de la toxine, plutôt que de réaliser une simple injection de produit de comblement dermique. J’ai été choqué d’entendre deux « experts » déclarer à l’audience, qu’ils pouvaient inverser une occlusion vasculaire liée à une injection de comblement dermique avec trente unités d’hyalase, lorsque la dose requise est plus proche de vingt fois celle-ci. Pire, aucun de ces experts n’avait jamais utilisé cette enzyme au cours de leur pratique. Le problème avec cette nouvelle approche à la manière d’un X Factor ou d’une entreprise, d’inviter des conférenciers qui présentent bien et parlent bien, c’est qu’ils ne mentionnent jamais les problèmes et souffrent d’un cruel manque d’expérience dans la façon de gérer les complications. Ils semblaient plutôt réciter le mantra bien huilé d’une quelconque entreprise qui s’acquittait de leurs frais. Cela m’a horrifié de comprendre à quel point ce plan marketing corporate est simple ; prenez un groupe de médecins, habillez-les bien, envoyez-les en avion par-delà les mers, dites-leur qu’ils sont merveilleux et demandez-leur de ne jamais parler de potentiels problèmes. Ceci ne se produirait dans aucune autre branche de la médecine et je pense que ce ne devrait pas être le cas dans la nôtre.


20 BUSINESS I body language

déclarations de ces artistes reflètent une certaine réalité de notre industrie esthétique, au sein de laquelle se développe une nouvelle génération de médecins satisfaits d’apprendre une nouvelle « astuce en trois accords » l’espace d’un week-end, enseignée par un confrère l’ayant lui-même tout juste apprise. Le pire avec ces fortes similitudes, est qu’elles montrent à quel point cela redéfinit lentement mais sûrement notre culture. Cela renvoi au plus grand nombre l’impression que le produit final se conforme à chacun en particulier, alors que nous savons à quel point les entreprises s’emploient uniquement à concevoir des solutions rapides pour vendre autant d’unités que possible en un temps record. C’est certainement symptomatique de profonds changements sociétaux - mais pour ceux d’entre nous qui avons la musique dans la peau, ça fait mal… Dr. Patrick Treacy avec Dr. Jean Carruthers et Dr Tim Flynn.

Cela m’a troublé de penser que certains des conférenciers que j’avais écoutés, ont fait appel à moi durant des années pour corriger leurs complications liées à des injections de comblement dermique, mais dans cet univers merveilleux, de telles choses ne peuvent être mentionnées. Et ce n’était pas seulement le problème des « experts » - une mésinformation plutôt bien établie était utilisée par les entreprises pharmaceutiques concurrentes, vendeuses de toxine, qui consistait à inviter des conférenciers ayant comparé les produits de leurs concurrents aux leurs, mais dans des dilutions qui n’étaient en aucun cas comparables. Ce n’est pas la méthode scientifique rigoureuse que j’ai apprise et il m’apparaissait évident que l’ensemble de l’industrie esthétique gagnerait à être moins influencée par les intérêts commerciaux, et à laisser la médecine s’épanouir. Je me raisonnais en me persuadant que si la situation était différente, le marché serait peut-être envahi par des praticiens moins attractifs, qui tireraient vers le bas les normes et les prix des procédures…mais non, en réalité, je comprenais à la fin de la journée que les fabricants ne se souciaient pas le moins du monde de la qualité des soins et encore moins des tarifs, car ils vendraient toujours leurs produits au même prix unitaire et à plus vaste échelle. Ou peut-être étais-je simplement en train de vieillir et de constater que tout ce qui me tenait à cœur dans la médecine se diluait dans cette nouvelle ère de la médiocrité. J’ai déjà fait l’analogie avec l’émission de musique télévisée X Factor de Simon Cowell. Pour ceux qui l’ignorent peut-être, les émissions de téléréalité de ce type ont été beaucoup critiquées, notamment par Sting qui les voit comme un « karaoké télévisé » composé de participants encouragés à « se conformer aux stéréotypes ». L’artiste britannique Damon Albarn est quant à lui allé encore plus loin en déclarant que cela créé un état d’esprit suggérant que vous pouvez obtenir ce que vous voulez sans effort et qu’il est facile d’acquérir statut et renommée. Eh bien, les analogies sont là et elles sont assez faciles à associer avec notre propre industrie. Le musicien américain Moby souligne lui aussi à quel point la musique devient bas de gamme, lorsque l’on dicte aux chanteurs le « style » et le « look » qu’il doivent suivre, tout comme la chanteuse Charlotte Church qui affirme que ces émissions « ne s’intéressent aucunement aux véritables compétences artistiques, ni au talent ». Finalement, les

Dr Patrick Treacy est Président élu de la Faculté d’esthétique de la Royal Society of Medicine (Londres), Président de l’Irish Association of Cosmetic Doctors, Représentant Régional de l’Irlande pour la British Association of Cosmetic Doctors. Membre honoraire du conseil du World Medical Trichologist Association. Membre de la Royal Society of Medicine et de la Royal Society of Arts (Londres. Ambassadeur d’ honneur à la Michael Jackson Legacy Foundation et à la Haiti Leadership Foundation, qui a ouvert des orphelinats en Haïti et au Libéria l’année dernière. Il détient des diplômes d’ honneur en biologie moléculaire et en médecine et a reçu la médaille d’or Norman Rae du Royal College of Surgeons à Dublin. Il a également été recompensé par de nombreux prix académiques nationaux et internationaux, y compris ceux des MyFaceMyBody Awards à Londres en 2012, 2013 et 2016 pour « innovations en médecine esthétique » et « greffe capillaire ». Il a également remporté le prestigieux prix de l’AMEC à Paris en 2014 et 2016 pour ses recherches sur les patients atteints de cancer et les complications dues aux injections de comblement dermique. Sa clinique a été élue en 2016 « Meilleure clinique d’esthétique en Irlande » et lui-même a été élu la même année « Meilleur médecin esthétique de l’année au Royaume-Uni et en Irlande ». Il a écrit ou co-écrit plus de 200 publications dans des revues médicales et scientifiques et a publié de nombreux articles approuvés par ses pairs dans ces disciplines, y compris une étude sur l’ incidence croissante du mélanome malin cutané pour la Mayo Clinic, Rochester en 1990. Il a été pionnier dans les techniques d’ implants faciaux pour la lipodystrophie liée au traitement du VIH et en thermocoagulation veineuse par radiochirurgie. Il a remporté des prix d’ innovation pour l’utilisation de la photothérapie 633nm dans le rajeunissement facial et l’utilisation de PRP dans la greffe capillaire. Il est formateur expert en esthétique médicale et a formé plus de 800 médecins et infirmières à travers le monde. Il est également un un conférencier internationalement renommé et intervient régulièrement dans des émissions de télévision et de radio nationales, dont le Today Show, Ireland AM, CNN, Dr. Drew, RTE, TV3, Sky News, BBC et Newsweek.


Injectables I Fils résorbables I Cosmétique sur-mesure I PRP

Injectables Croma Pharma, fabricant expert en acide hyaluronique depuis plus de 40 ans.

Fils résorbables

Juin 2017. Injectables et fils résorbables sont des dispositifs médicaux.

VISAGE

CORPS Cou / Décolleté / Mains Ventre / Cuisses / Fessiers

Cosmétique sur-mesure

Soyez l’artiste !

Croma, l’excellence esthétique.

www.croma.fr

Croma France 9/11 Allée de l’Arche 92671 Courbevoie cedex I info@cromapharma.fr I N° : 07 88 67 22 15


22 INTERVIEW I body language

Art

L’

Constituer une collection d’œuvres d’art n’est plus exclusivement réservé aux grandes entreprises du CAC 40, et non seulement les petites entreprises se lancent, mais aussi les praticiens. Si une œuvre installée en cabinet ou en clinique peut être vecteur d’image de marque et de communication, l’Art contemporain est surtout une nouvelle source d’investissement et de création de patrimoine. Fine Art Invest, savant mélange d’expérience dans le domaine des arts et d’expertise en finance et gestion de patrimoine, accompagne les entreprises, professions libérales et particuliers dans cette démarche d’acquisition d’œuvres d’Art contemporain et tout au long du processus d’investissement. Son fondateur, Eric DULONG, répond à nos questions.

Pourquoi investir dans l’Art Contemporain ? A-t-il plus d’influence et de poids en termes d’investissement économique aujourd’hui ? L’Art Contemporain est très attractif. Son marché représente au niveau mondial et selon le dernier rapport Artprice, un produit de ventes atteignant 1.5 milliards de dollars et sa croissance est spectaculaire sur le long terme, avec une hausse de 1 370 % depuis 2000. En Europe, le marché est majoritairement soutenu par la Grande Bretagne avec un volume de vente atteignant environ 400 millions de dollars, le marché français représente quant à lui un peu plus de 10 % du volume de nos voisins britanniques avec un volume très stable, affichant une progression régulière et constante. Au regard des données macro et micro-économiques, le marché de l’Art s’affirme depuis 18 ans comme une valeur refuge face aux crises économiques et financières, avec des rendements conséquents et récurrents. Alors que les banques centrales appliquent des taux négatifs détruisant littéralement l’épargne des populations, le marché de l’Art affiche une santé insolente avec une progression de 1 370 % des recettes annuelles enregistrées sur le seul segment de l’Art contemporain en 16 ans. En résulte une solide progression linéaire de la valeur moyenne d’une œuvre de 115 %, ce qui correspondant à un rendement annuel moyen de + 4.9 %. Or, celui-ci grimpe jusqu’à 9% pour les œuvres achetées plus de 20 000 dollars. Nous avons donc un rôle à jouer et un bel avenir devant nous.

La défiscalisation par le biais d’investissements dans le monde artistique est un concept assez tendance chez nos voisins anglo-saxons. C’est très peu le cas en France. Pensez-vous que ce soit une question de Culture et de Culture d’entreprise ? Effectivement, l’investissement dans l’Art est assez répandu depuis de longues années chez nos voisins Britanniques, mais également chez les Allemands. Ce marché s’ouvre en France et la volonté de Fine Art Invest est donc de démocratiser l’intégration de l’Art dans les entreprises de type TPE, PME, PMI et ETI, en financiarisant ledit Art. Cette démarche permet aussi aux entreprises de communiquer différemment et de donner une image dynamique et résolument moderne, ouverte à la culture. Je suis convaincu que d’ici quelques années, la culture d’entreprise sera bien développée par ces apports et que nous aurons quelque peu comblé l’avance prise par nos voisins. Cependant, le terme de « Défiscalisation » est galvaudé et nous préférons parler de leviers économiques et fiscaux, bien plus proches de la réalité et en parfaite adéquation avec notre schéma de travail.

L’Atlas - Sans titre, 2012 Technique mixte sur toile

Contemporain s’invite en cabinet


body language I INTERVIEW 23

Afin de donner goût aux praticiens qui nous lisent, quels seraient les avantages fiscaux et économiques qui découleraient d’un tel investissement ? Nous faisons de l’ingénierie financière adossée principalement à l’art contemporain, cela signifie que nous permettons l’optimisation de l’impôt société, et parce que chaque entreprise est unique, nous proposons une solution personnalisée et adaptée. Usuellement, lorsqu’une entreprise investit dans l’Art, elle le fait en payant au comptant son investissement et bénéficie en retour de l’avantage mécénat et de sa règle de 5 ‰. Les entreprises acquièrent des œuvres originales d’artistes vivants et les inscrivent à un compte d’actif immobilisé. Elles peuvent déduire du résultat imposable de l’exercice d’acquisition et des quatre années suivantes, par fractions égales, une somme égale au prix d’acquisition, la déduction ainsi effectuée au titre de chaque exercice ne pouvant excéder la limite de 0,5°/°° du chiffre d’affaires, minorée des versements effectués par ailleurs au titre du mécénat d’entreprise. Mais il est également possible d’utiliser un schéma de crédit-bail avec des montages pertinents, sur mesure, respectant les règles des bons usages. Les loyers payés au titre du contrat de location longue durée, crédit-bail ou LOA, seront déductibles des recettes de l’entreprise et permettront, en tant que charge, de diminuer le résultat imposable et de ce fait, de réaliser une économie d’impôt sur les sociétés (soit 33,33% des loyers si elle est soumise à ce taux évidemment). Les deux taux (d’un côté 5 ‰ et de l’autre 33.33%) sont très loin l’un de l’autre, le chef d’entreprise pourra donc constater là où se situe son intérêt. Pour les particuliers, il ne faut pas oublier que l’Art dans un patrimoine offre une somme très importante d’avantages fiscaux, notamment sur l’ISF et les droits de succession. Donc, lorsqu’un chef d’entreprise évoque avec vous son envie « de dynamiser son image et de diversifier son patrimoine » quel est votre rôle d’accompagnement ? Notre rôle consiste avant toute chose, de faire une radiographie précise de la situation de notre client, des limites financières qu’il souhaite fixer et de la finalité, tant dans la fonction de l’image de son entreprise et sa quête finale, que dans son objectif patrimonial. Une fois tout ceci abordé, nous réalisons alors une projection financière personnalisée, un choix de support pertinent et le montage adéquat

Concrètement, pensez-vous que la présence d’œuvres d’Art dans les cliniques ou cabinets et plus généralement dans les entreprises, puisse influencer les patients, clients ? Nous nous souvenons tous de nos visites dans les entreprises majeures qui arborent dans leurs locaux des œuvres d’art. L’image qui en découle reste gravée dans nos mémoires. Notre volonté est que nos clients bénéficient de la même image auprès de leurs patients, salariés, fournisseurs et partenaires. « L’Art fait parler et rapproche les gens », il y a tant à dire face à une belle œuvre. C’est un véritable moyen de communication permettant de développer des images de marque fortes. L’Art conserve une part affective forte et un plaisir visuel indéniable qui démarque l’entreprise qui sait en faire usage. Fine Art Invest, fondée par Eric Dulong, est acteur sur le Marché de l’Art Contemporain opérant pour le compte d’entreprises, professions libérales et particuliers, en vue de créer une collection d’œuvres d’art et accompagne ceux-ci tout au long de ce processus d’ investissement.

Noé Two - Elephantus, 2014 Sérigraphie rehaussée à l’acrylique sur papier vélin d’arches

Philippe Pasqua - Vanité au papillon, 2009 Sculpture en résine et 6 papillons naturalisés

permettant d’attendre l’objectif fixé, en toute transparence. Si nous sommes d’accord, alors Fine Art Invest mettra tout en place pour le compte du client, en lui offrant tous les services, garanties, assurance, et s’il le souhaite, des services de vernissage, conceptualisation de communication digitale ou encore service d’attaché de presse. Par ailleurs, il est important de préciser qu’ARTCif, filiale réglementée de Fine Art Invest, détient l’ensemble des agréments nécessaires à l’élaboration de ces montages, projections et propositions, en étant enregistré à l’ORIAS en qualité de Conseil en Investissement Financier, intermédiaire en opération de banques et d’assurances, membre de la CNCIF, agréée par l’Autorité des Marchés Financiers.


Les réseaux sociaux Comment bien les utiliser

en tant que praticien Un praticien en esthétique se démarque avant tout par la qualité de ses soins, mais sa présence active sur les réseaux sociaux est aujourd’hui incontournable s’il veut développer sa patientèle, rentabiliser ses investissements et maitriser son image. Réussir cette transition digitale et construire son E-réputation demande du temps.

Thomas JOSSE, expert en management des réseaux sociaux, révèle quelques règles stratégiques à suivre et les avantages à s’entourer d’un community manager.

P

assionné de médecine et chirurgie esthétique, j’ai débuté, voilà quelques années déjà, l’écriture d’un blog destiné à communiquer sur le sujet auprès du grand public, mais sans vulgarisation à outrance, comme dans la majorité de la presse féminine, que ne nous apprend plus rien. Puis prenant conscience d’un fort besoin d’information de la part

des patients et de la complexité pour le médecin de gérer sa présence en ligne, j’ai créé mon agence spécialisée en communication médicale à l’ère digitale, afin de répondre aux besoins des deux parties. A l’instar d’un artisan, je suis convaincu qu’il est nécessaire de revenir aux bases du dialogue afin de mieux comprendre l’évolution moderne des moyens de communication, c’est pourquoi j’aide les praticiens – médecins, dermatologues,

chirurgiens - à construire leur nouvel environnement digital et je les accompagne dans cette transformation. Mes expériences ces dernières années, en tant que blogueur, rédacteur de contenus éditoriaux et social média manager, m’offrent la capacité de comprendre les enjeux de mes clients, d’être pragmatique et directement opérationnel, l’objectif étant de rendre la vie du praticien plus simple, en proposant du « community management ».


body language I BUSINESS 25

Communication des médecins Contexte légal : « Lever les doutes sur la possibilité de communiquer » Les réseaux sociaux ont envahi le quotidien des professionnels de santé. Si leur utilisation dans un cadre professionnel offre de nombreux avantages, elle doit toutefois se faire dans le respect des règles de déontologie et en accord avec le rapport du CNOM paru en 2016. La déontologie médicale interdit aux médecins, quels que soit leur statut ou le secteur dans lequel ils exercent, de participer directement ou indirectement à toute promotion publicitaire, en particulier de nature commerciale, sur leurs activités professionnelles. Puisqu’il y a faute déontologique dès qu’il y a publicité, tout l’enjeu est donc de la définir. À cet égard, le web mérite une attention particulière car la communication numérique représente aujourd’hui la principale source d’information pour tous les publics. Certains peuvent être tentés d’y voir matière à publicité pour un médecin, du seul fait d’être présent et producteur de contenu sur le web. Il n’en est rien. Le CNOM encourage lui-même cette présence afin d’apporter de l’information juste et de qualité, mais dans des conditions qui doivent être en adéquation avec le respect de la déontologie médicale. Hier - les moyens mis en œuvre Le praticien avait des moyens de communication assez restreints, hormis sa plaque en façade, son référencement sur un annuaire spécialisé, le fameux « bouche à oreille » et éventuellement son site internet pour les plus aventureux. Mais le monde a plongé dans le numérique, celui-ci envahissant tous les aspects de notre vie, de la gestion de notre temps, à notre manière de dépenser notre argent. Il a modifié notre façon de communiquer, de nous divertir, de consommer et surtout de rechercher l’information. Nous sommes désormais des consommateurs numériques, nous recherchons des produits et des services sur les moteurs de recherche, surfant sur des milliers de sites web pour trouver des informations que nous ne trouvions autrefois que sur les médias traditionnels. Le patient utilise aujourd’hui les blogs pour l’information et les réseaux sociaux pour partager et communiquer, avec bien plus de personnes qu’auparavant.

Aujourd’hui - Les enjeux d’une présence digitale Le patient consomme chaque jour du contenu en ligne et souhaite connaitre aisément ce que vous avez à proposer. Vous devez donc être présent sur les réseaux sociaux afin de toucher ce patient, mais également son entourage par effet de viralité. Certains points essentiels sont à respecter pour une communication réussie : • Trouver, gérer, et fidéliser vos patients via une « communauté digitale » • Générer du contenu informatif de qualité sur le web • Établir une approche « Patient Centric », c’est-à-dire être véritablement orienté patient et s’organiser en tant qu’entreprise, pour que la réponse à ses besoins et la maximisation de sa satisfaction, soient la priorité de tous au cabinet. Il ne s’agit en aucun cas d’une simple mode, mais bien d’une démarche à part entière et pourrait être le leitmotiv d’un praticien vivant avec son époque. En effet, au-delà du besoin de « vendre », l’objectif est de rendre service au patient par des conseils pertinents et ciblés qui lui offriront un « Lifestyle ». Mettre en œuvre sa transition digitale Posséder les clefs de compréhension de l’univers du digital est la première étape à la mise en place d’une bonne stratégie web. Pour cela, il est nécessaire d’en faire un élément fédérateur au sein du cabinet ou du centre et cela doit débuter par la sensibilisation de l’assistante ou de la secrétaire à la transformation digitale, car après tout, l’humain est au cœur de ce travail. En effet, l’ensemble du personnel au cabinet est impacté par ces changements, d’où l’importance d’anticiper et d’intégrer son évolution au fil du temps. Plateformes : lesquelles choisir ? Facebook est utilisé par un français sur deux, mais ce n’est pas la seule plateforme pour être visible, il en existe plein d’autres, comme les multiples forums, Google +, LinkedIn, Twitter, Instagram ou Pinterest, pour ne citer que les principaux. Être présent partout n’est absolument pas nécessaire, voire impossible, donc pour savoir sur quel média social se concentrer, il faut surtout identifier et con-

naitre sa cible. À la question « faut-il être sur Facebook ? », la réponse est un grand oui, à condition de veiller impérativement à l’utiliser correctement et pertinemment. Et est-ce une question d’âge ? non puisque 81,8% des 15–24 ans sont présents, 75,1% des 25–34 ans, 58,7% des 35–49 ans et 53,3% des plus de 50 ans. Miser sur un site web : référencement naturel Vs Payant Une fois votre présence effective sur le web via les médias sociaux et/ou votre site web, votre visibilité réelle se mesurera par la qualité de votre référencement, c’est à dire votre niveau d’apparition sur le web lorsque les internautes utilisent les moteurs de recherche. Celui-ci peut être naturel ou payant, dans tous les cas, il est indispensable qu’il soit bon, sinon tous vos efforts pour réaliser un site web et assurer votre présence sur les réseaux sociaux ne serviront à rien. Alors faut-il investir ses efforts dans le référencement naturel ou payant du type Adwords ? Le choix est simple, puisque le CNOM interdit l’achat de mots clés ou « Adwords », ainsi que les campagnes « sponsorisées » sur Facebook, tous les deux associés à de la publicité. Une difficulté de plus pour la communication du praticien ? Non, une aubaine ! Car en réalité, il est beaucoup plus intéressant de viser en premier lieu vos propres patients, afin de les fidéliser et créer de la vitalité pour toucher leur cercle d’influence. Un autre point important est le manque de pertinence d’une campagne payante dans notre secteur d’activité. En effet, lorsque vous misez sur le référencement naturel (organique), vous débutez certes avec un faible trafic, mais les résultats s’étalent dans le temps et augmentent au fur et à mesure, au contraire d’une campagne payante qui génèrera un pic de trafic, mais sans durabilité des résultats. Et surtout vous économisez ! Transformer son fichier patient en communauté digitale : du statique au dynamique Le cœur du business, c’est votre fichier patient, car vous pouvez le transformer d’un état statique à un état dynamique. Je recommande donc aux praticiens de créer une communauté digitale, composée de patients existants, au travers desquels


26 BUSINESS I body language

il est possible d’en toucher de nouveaux, grâce à la viralité de vos « post » diffusés via leurs réseaux. Clairement, il faut comprendre que le contenu doit être attrayant, donner envie d’être lu, de prendre rendez-vous et d’être partagé, c’est la clé pour toucher le cercle étendu des ami(e)s de ses ami(e)s. Il convient donc d’inciter ses patients à rejoindre ses réseaux, dont le but sera de « marketer » les acquisitions d’équipements du cabinet ou les nouveaux traitements proposés. 1ère solution : Si vous avez déjà un fichier patient, développez-le, entretenez-le en vous construisant un réseau social via un profil Facebook professionnel. Lorsque vous êtes face à votre patiente, demandez-lui simplement si elle possède un profil Facebook et si c’est le cas, proposez-lui de « liker » la page Facebook du cabinet, afin de suivre vos actualités et les nouveaux traitements proposés. 2ème solution : Prenez l’habitude de rechercher immédiatement la patiente via votre profil professionnel et invitez-la à suivre votre page.

Gérer sa communauté et son E-réputation Votre site web est créé et votre présence sur les réseaux sociaux est assurée, mais gérer cet ensemble peut s’avérer compliqué et surtout gourmand en temps. L’organisation est donc très importante car cela peut être non seulement chronophage, mais également décourageant au vu de l’énergie déployée. Pour cela, il existe des solutions pour gagner du temps : • Utiliser un outil pour planifier vos publications : HootSuite ou Excel par exemple. • Réfléchir en une fois à vos publications de la semaine, voire pour deux semaines ou un mois. • Programmer vos publications de la semaine ou du mois en une fois, grâce aux outils de Facebook, Buffer ou HootSuite. Ainsi, vous n’aurez plus besoin d’aller sur le web tous les jours. Cependant, malgré ces outils et une bonne organisation, si vous avez quelque ambition de vous différencier et de soigner votre E-réputation, cela nécessitera d’être activement présent sur les réseaux sociaux et d’animer votre communauté avec vivacité, et cela s’appelle le « Community management », un véritable métier… Le community manager, c’est quoi ? Un Community Manager ou animateur/ gestionnaire de communautés en bon français, est une personne qui possède plusieurs casquettes, la principale étant d’assurer la passerelle entre une communauté et le client pour lequel il travaille. Il est un peu la personne « clé » d’une stratégie digitale optimale, afin de gagner du temps et donc de l’argent.

Bien gérer ses réseaux sociaux est plus complexe que vous ne le pensez S’il s’agit simplement de publier les actualités du cabinet sur la page Facebook, alors oui, cela devrait être dans les cordes d’une assistante ou de la secrétaire. Mais animer vos profils de réseaux sociaux ne se limite pas à cela, surtout dans le but de construire une communauté digitale et une vraie stratégie de fidélisation patients. Un (bon) community manager est un profil intéressant pour un cabinet car il allie des compétences opérationnelles à des compétences stratégiques. D’un point de vue stratégique, il est capable : • d’identifier les réseaux sociaux qui constituent une opportunité pour votre entreprise, en fonction de vos objectifs et de votre contexte concurrentiel • de mettre au point une stratégie de contenu adapté à chaque réseau social, • de vous conseiller sur le ton à adopter en fonction de vos cibles et de l’ADN de votre cabinet ou clinique, • d’élaborer un planning éditorial stratégique, qui prend en compte les actualités de la profession, • de choisir les indicateurs de performance les plus pertinents, pour mesurer l’efficacité de la stratégie déployée. D’un point de vue opérationnel, outre publier des contenus en ligne, il sait également : • créer des contenus spécifiques sous différents formats (texte, montage photo, vidéo Vine…) pour diversifier votre stratégie de contenu social media,


body language I BUSINESS 27

• repérer des influenceurs, qui pourront vous donner plus de visibilité dans le cadre d’une stratégie de marketing d’influence, • gérer la relation avec vos patients/ patients potentiels et créer un lien de proximité avec eux pour les fidéliser, • mettre en place des veilles thématiques (e-réputation, concurrence…) grâce à sa connaissance de l’ensemble des fonctionnalités des réseaux sociaux. Autant dire qu’il a plus d’une corde à son arc ! Un bon community manager a non seulement des compétences stratégiques, techniques, rédactionnelles et relationnelles, mais aussi des connaissances en graphisme et une bonne dose de créativité. C’est le véritable couteau suisse du web. Gérer les réseaux sociaux prend plus de temps que vous ne l’imaginez Votre assistante aura-t-elle le temps de se consacrer à sa mission de community management ? Si elle exerce en parallèle d’autres fonctions, rien n’est moins sûr, car il faut quelqu’un derrière l’écran de temps à autre pour : • Réagir à l’actualité ; rebondir sur une actualité est une bonne façon de gagner en visibilité sur les moteurs de recherche et de vous rapprocher de votre communauté. • Répondre aux internautes ; les réseaux sociaux permettent aux internautes d’interagir directement avec un cab-

inet ou un praticien. Plus vous répondez rapidement au patient et plus vous le satisferez. Selon une infographie réalisée par Diablocom, les délais maximums de réponse tolérés par la majorité des français sont de 4 heures sur Facebook pour 70% d’entre eux et de 2 heures sur Twitter pour 54%. • Surveiller votre E-réputation ; les réseaux sociaux sont les endroits par excellence où les internautes (patients ou patients potentiels) s’expriment sur les praticiens, aussi bien leurs coups de gueule que leurs coups de cœur. Surveiller ce qu’il se dit est donc intéressant, voire crucial pour le cabinet. Votre community manager doit donc connaître les attentes du marché et être capable de répondre à un patient mécontent, en engageant le dialogue avec lui. Pour être utile, la veille de votre E-réputation doit être analysée régulièrement et votre community manager devra créer en votre nom une relation de proximité avec votre communauté de patients. L’idée est de montrer à vos abonné(e)s que vos réseaux sociaux ne tournent pas en automatisation complète et que derrière l’écran, se tient un être humain.

Un cabinet ou une clinique est une entreprise qui doit tourner et être rentable, et si vous n’êtes pas présent sur le web, d’autres prendront la place et votre E-réputation se fera avec ou sans vous, il est donc préférable de rester maître à bord. Votre cabinet doit donc non seulement exister via un site web bien référencé grâce à contenu informatif pertinent à destination des patients, mais également se construire une communauté digitale, prompt à vous suivre et à diffuser l’information autour d’eux. Cependant, quelques précautions et règles de bons usages sont à respecter impérativement, particulièrement en votre qualité de médecin, afin d’éviter des déconvenues et il est important d’impliquer vos employés dans cette transition digitale. Enfin, si vous êtes à l’aise avec cet environnement web, vous pourrez peutêtre gérer une petite communauté et la diffusion de vos actualités de temps en temps, mais vos attentes ne devront pas être trop ambitieuses, car animer un réseau et communiquer sur votre activité est très gourmand en temps et en implication. Mais pas de panique, cette activité s’est professionnalisée et le community manager est désormais là pour vous aider !

Conclusion Qu’il s’agisse des relations sociales, de la recherche d’information ou de comportements de consommation, notre société s’est largement digitalisée dans pratiquement tous les domaines, en particulier le médical.

Thomas Josse est community manager dans le domaine du médical, rédacteur de contenus éditoriaux et consultant en stratégie de communication digitale. Fondateur de l’Agence Thomas Josse, il est également auteur du blog leblogdethomasjosse.blogspot.fr


28 INTERVIEW I body language

interview

NEURO

COSMÉTIQUES Amélioration des connaissances en dermatologie et biotechnologies, nouveaux actifs et systèmes de délivrance, la cosmétologie d’aujourd’hui est plus complexe, mais surtout plus efficace. On parle désormais de cosméceutiques, de cellules souches, et plus dernièrement de neuro-cosmétique, mais de quoi s’agit-il réellement ? Dermatologue et experte en cosmétique, Dr Tiina ORASMAË-MEDER répond à nos questions.

Comment définit-on la neuro-cosmétique ? Des recherches récentes dans les domaines des neurosciences, de l’endocrinologie et de l’immunologie, ont révélé de nouvelles facettes de la complexité de la peau, notamment la « communication » continue de ses cellules avec le système nerveux et leur implication dans la réponse immunitaire. La fonction neuro-immuno-endocrinienne de la peau (Neuro-Immune-Endocrine Function of the Skin), nouveau terme populaire dans le langage des chercheurs en dermo-cosmétique, définit la peau comme un organe complexe, qui sous influence directe des hormones peut provoquer une réponse immunitaire, informer le cerveau de son état de santé et recevoir en retour les signaux déterminant l’action protectrice des cellules cutanées. Autrement dit, la peau est un allié inséparable du système nerveux, en ligne de front avec l’environnement extérieur. Par conséquent, tout dispositif topique exerçant une action sur l’épiderme, liée à une influence sur le système nerveux, - qu’elle soit modérée comme un simple effet apaisant ou plus agressive comme la paralysie des muscles -, mérite la définition de « neuro-cosmétique ». La neuro-cosmétique reproduit-elle donc les fonctions des neurotransmetteurs ? En effet, nous savons que les neurotransmetteurs ou neuromédiateurs de notre organisme, sont des substances « médiateurs », qui aident à transférer l’impulsion

d’une cellule à l’autre, comme celles de la peau à celles du système nerveux et ils sont très variés : les peptides, les acides aminés, les hormones et même certains acides gras. C’est pourquoi certains des produits neuro-cosmétiques contiennent des substances ayant les propriétés de neurotransmetteurs, qui peuvent avoir des effets sur les cellules, comme ceux d’améliorer les processus de synthèse des substances bénéfiques ou de supprimer la synthèse des substances provoquant de l’inflammation. D’autres ne contiennent pas réellement de « médiateurs », mais peuvent aider les cellules à synthétiser les médiateurs nécessaires, en vue d’obtenir un effet cosmétique bénéfique et améliorer l’état de la peau. La neuro-cosmétique est-elle en mesure d’influencer non seulement l’épiderme, mais aussi le derme ? Comment, dans ce cas, les molécules pénètrent à une telle profondeur ? Tous les produits cosmétiques peuvent potentiellement affecter l’état du derme, sans forcément y pénétrer directement, principalement pour les raisons suivantes : • Un produit appliqué sur la peau affecte l’état de l’épiderme (par exemple, accélère son renouvellement), qui lui-même envoie un signal au derme, provoquant ainsi des changements à ce niveau. Aussi, une absence de la « barrière étanche » permettant d’arrêter la pénétration des molécules à la limite du derme, est la raison pour laquelle toutes les substances pénétrant un peu plus profondément


Photo : Abhishek Joshi

29 FOCUS I body language


body language I INTERVIEW 30


body language I INTERVIEW 31

que dans les couches supérieures de la couche cornée, agissent d’une manière ou d’une autre sur le derme. Un certain nombre d’ingrédients cosmétiques, comme la niacinamide et la nicotinate de méthyle, le rétinol, certaines formes de la vitamine C, le resvératrol, les nombreux peptides, presque tous les acides aminés et quelques acides de fruits, pénètrent dans le derme en raison de leur poids moléculaire très bas, inférieur à 500 Daltons. De plus, si la peau est endommagée - irritée, enflammée ou amincie -, des composants plus importants, y compris d’origine végétale, pourront atteindre le derme.

Quelle-est la véritable fonction de la neuro-cosmétique et quel est selon vous, le secret de son efficacité ? La neuro-cosmétique peut avoir une action apaisante ou stimulante ; supprimer les réactions inflammatoires ou au contraire provoquer une « inflammation utile » dans les couches profondes ; désactiver la sensibilité de certains récepteurs, par exemple pour réduire la sensibilité au froid et la réactivité des vaisseaux cutanés ; paralyser les fibres musculaires ; ou encore diminuer ou augmenter l’intensité de la synthèse de la mélanine. En raison de leur capacité à agir mutuellement sur les récepteurs de la membrane cellulaire et d’affecter la synthèse de nombreuses substances dans les structures de la peau, les produits neuro-cosmétiques peuvent être particulièrement performants et améliorer remarquablement l’état de la peau. Quels sont les composants nécessaires dans les formulations de produits neuro-cosmétiques ? Et quel produits cosmétiques ont le droit d’être appelés « neuro » ? Paradoxalement, n’importe quel produit cosmétique pénétrant, même légèrement, plus profondément qu’une huile minérale dans la couche cornée de la peau, peut être considéré comme un produit neuro-cosmétique. L’huile d’olive, en dépit de sa naturalité, peut être considérée comme une solution neuro-cosmétique classique. En effet, l’acide oléique contenu dans l’hu-

ile d’olive, brouille les lipides en surface de la couche cornée et pénètre dans les structures plus profondes, en interférant avec des procédés aussi compliqués que la formation de paires d’ions dans les membranes, tandis que l’oléocanthal, une des substances les plus actives, supprime généralement l’activité des récepteurs de la douleur. Ces propriétés neuro-cosmétiques de l’huile d’olive, expliquent notamment son effet analgésique doux lors d’un massage. La neuro-cosmétique peut-elle présenter une action amincissante ? Les cellules graisseuses réagissent aux stimulations du système nerveux et peuvent donc en effet, interagir avec les ingrédients neuro-cosmétiques, comme dans le cas de la caféine, ingrédient très populaire, qu’elle soit synthétique ou issue directement d’extraits d’algues, de thé, de café ou de guarana. Plus concrètement, l’application de caféine induit la lipolyse des adipocytes et inhibe leur lipogenèse, résultant en une diminution du volume des adipocytes et donc une amélioration de la surface de la peau. Pensez-vous que la neuro-cosmétique soit une technologie d’avenir ? Sans aucun doute ! Nous avons enfin la chance de comprendre dans leur globalité, les réactions entre la peau et différents ingrédients cosmétiques, et les nouvelles connaissances dans le domaine de la dermatologie, comme celles des dynamiques de transport d’ingrédients actifs et des différentes substances dans la peau, offrent un nouvel avenir pour le marché cosmétique. Mais finalement, la neuro-cosmétique a toujours été présente dans notre routine beauté quotidienne, nous n’étions tout simplement pas conscients des effets des produits de beauté sur notre système nerveux. Dr Tiina Orasmäe-Meder est médecin esthétique, fondatrice et directrice de Meder Beauty Science (Suisse). Elle s’est spécialisée depuis plusieurs années dans le domaine de la création et développement de produits cosmétiques et protocoles professionnels d’application, ainsi qu’en cosmétovigilance.


32 FORMATION I body language

Médecine & management

Dr Jean-Luc LÉVY et David Harar KENZEY, lancent une formation dédiée aux praticiens, à la croisée de deux univers, la médecine et le management. Sera-t-il possible de les unir et surtout quels avantages sont à retirer d’une telle formation ? Nous les avons interrogés afin de mieux comprendre cette démarche d’un genre nouveau, certainement destinée à se développer dans les années à venir. TOUT D’ABORD, PARLEZ-NOUS UN PEU DE VOUS ? JLL  Lors de mon installation en cabinet de dermatologie en 1988, j’ai ressenti assez rapidement le besoin de développer ma propre activité de traitements lasers en dermatologie et j’ai souhaité limiter au maximum le nombre d’erreurs, en particulier ceux liés aux achats. Pour cela, il me fallait un complément de formation et c’est pourquoi je me suis tourné vers un MBA à ESSEC Santé. Cela m’a permis d’étudier l’évaluation des technologies de la santé et le marketing scientifique et médical. Nous étions seulement deux médecins au sein d’une école de commerce, qui venait juste d’ouvrir un cycle orienté en Économie de la Santé.

DHK  J’ai un parcours plus industriel et financier. Ingénieur en Management Industriel et diplômé d’un Master en Finances, j’ai eu la chance de mener plusieurs « vies » au sein de mon parcours professionnel. En effet, j’ai travaillé pour de grands cabinets comptables, puis dans l’industrie pharmaceutique à différents postes, jusqu’à la Direction Générale. En parallèle, j’enseignais auprès de divers établissements universitaires tels que le CNAM en France ou la Haute Ecole de Gestion en Suisse. Dans le cadre de différents projets menés avec le Dr Lévy, nous nous sommes aperçus de la carence dans ce type de formations « courtes » réellement orientées vers les besoins du praticien, et non un support pour la vente de ses propres technologies.

QUEL EST LE POINT DE DÉPART DE VOTRE RÉFLEXION POUR ORGANISER UNE TELLE FORMATION ? JLL  Le médecin a pour habitude de se concentrer sur des formations médicales sans considérer la zone de confort que procure une organisation adaptée et un développement maitrisé de son image auprès de ses patients. La dermo-esthétique est une partie d’activité médicale qui permet de prendre en charge un patient avec peu ou pas d’antécédents médicaux et donc de sortir du pathos habituel. Il s’agit pour le médecin d’une activité plus « psychotechnique », où le temps de l’acte est allongé. Cependant, la démarche reste médicale du début à la fin de l’acte avec une obligation de résultats supérieure dans ce cas. Ces critères indiquent que l’ensemble du processus depuis l’annonce d’une activité jusqu’à l’analyse de la satisfaction patient, doit s’inscrire dans une démarche qualité. La pratique d’un acte médical bien réalisé est certes nécessaire, mais pas suffisant.

DHK  Depuis de nombreuses années pèse de plus en plus sur l’exercice médical que le médecin a choisi, la part administrative, les contraintes réglementaires et au final, un stress dont le bilan sur les jeunes médecins est alarmant. En dehors de tout esprit militant, nous souhaitons apporter des outils de gestion que l’on n’a pas forcement acquis durant l’effort d’apprentissage de la médecine.


body language I FORMATION 33

POURQUOI CE TYPE DE FORMATION ? EST-ELLE RÉELLEMENT INDISPENSABLE AU MÉDECIN ? JLL  La plupart des médecins privilégient la connaissance technique de la dermo-esthétique sans considérer l’implication d’un processus d’investissement technique dans un environnement compétitif. Parmi les médecins, certains ont la fibre entrepreneuriale, d’autres moins. Dans tous les cas, acquérir des reflexes par la connaissance organisée d’étapes clés du développement, savoir faire son propre audit, formaliser un plan stratégique souhaité, sont des étapes habituelles pour un entrepreneur : pourquoi ne le seraient-elles pas pour un médecin en pratique libérale avec une pratique esthétique ?

DHK  C’est la première fois, à ma connaissance, que ce type de formation est offert. Elle a une double dimension médicale et entrepreneuriale et permet ainsi au praticien de mettre en pratique, avec de vraies données chiffrées, les concepts précédemment abordés. C’est à mon sens indispensable à toute entreprise, y compris médicale.

COMMENT S’ORGANISE PLUS PRÉCISÉMENT CETTE FORMATION ? DES EXEMPLES CONCRETS ? JLL  Cette formation est proposée sur 3 jours, avec un nombre de participants limité à 20 au maximum. Elle sera composée de sujets aussi bien médicaux, qu’entrepreneuriaux et articulée sur des séances plénières aussi bien que des ateliers et des entretiens personnalisés. Elle sera d’ailleurs systématiquement animée par moi-même ainsi que par M. Harar Kenzey, donnant à tous les sujets abordés cette double dimension.

DHK  En effet, l’idée est de mettre en lumière des concepts assez « abstraits » issus du milieu économique et tenter de les appliquer, quand cela est pertinent, à sa pratique au quotidien. Accompagner le praticien dans l’analyse de son environnement, des outils à sa disposition sur le marché, d’accéder à de nouvelles compétences, de savoir rester pragmatique dans ses choix de développement, etc. Il y a un univers…si ce n’est un multivers de possibilités. Il est difficile de s’y retrouver, même pour des professionnels aguerris du Management. Et bien-sûr toutes les solutions ne sont pas adaptées à chaque situation particulière que peut être celle du praticien. C’est pourquoi nous demandons à chaque participant de rédiger un avant-projet sommaire nous indiquant sa situation actuelle et ce vers quoi il souhaite s’orienter. De cette manière, à la fin de la formation, des entretiens personnalisés auront lieu, afin de pouvoir leur fournir des pistes de prospection.

ORGANISEREZ-VOUS UN SUIVI POST-FORMATION ? JLL  Il est évident qu’un accompagnement, encore une fois même limité dans le temps, est indispensable. Il s’agit d’une formation de haut niveau, unique en son genre, qui s’adresse à des professionnels de la santé qui souhaitent réussir l’implémentation de nouvelles activités au sein de leur cabinet. Il est important de les orienter au plus juste de leurs besoins.

DHK  Absolument, l’idée est de garder contact avec le praticien et de lui offrir un support dans le temps, même s’il est limité. Nous réfléchissons d’ailleurs à une formation « expert » dans un avenir plus lointain, pour fournir à nos participants un nouvel élan à leurs activités.

MAIS EN DÉFINITIVE, UNE DERNIÈRE QUESTION ME « BRÛLE » LES LÈVRES : LA PATIENTÈLE SERA-T-ELLE RÉELLEMENT AU RDV ? JLL  Cette formation a pour but de fournir au praticien des outils à la fois médicaux, mais également commerciaux. Le geste « technique » s’acquiert avec le temps, mais il n’est qu’une partie de la construction de sa patientèle. Une partie essentielle de la pratique est la gestion du stress, car construire un avenir professionnel ou lui donner un nouvel élan ne peut se faire selon nous, sans considérer le contexte famille –et soutien psychologique -, de l’entrepreneur-médecin.

DHK  En effet, il est important de savoir prospecter sa patientèle, mais surtout de savoir la conserver. Les nouvelles générations de patients sont très sensibles aux réseaux sociaux et il est aujourd’hui indispensable d’avoir une E-réputation « immaculée » par exemple. Ce sujet et plus généralement les T.I.C (Technologies de l’information et de la communication) seront d’ailleurs abordés à notre diner de Gala par un spécialiste dans le domaine. Encore une fois, cette formation sera à la croisée des besoins médicaux actuels et des moyens de communication et de prospection à notre disposition aujourd’hui, et bientôt demain….pour aider et soutenir les médecins dans cette démarche.

La formation en détails : « Réussir l’ implémentation de nouvelles activités dermo-esthétiques au sein de son cabinet médical » débutera à partir d’octobre 2017 et sera au rythme de 2 sessions par an (Avril/Mai et Septembre/Octobre) avec la possibilité d’ouvrir d’autres sessions selon les demandes. Elles se dérouleront à Paris, Lyon et Marseille (Autres villes possibles sur demande). Site Web et Facebook à partir d’octobre Contact : info.formedic@gmail.com France : 09 77 19 53 58 Suisse : Valérie 0041 764 262 392


34 ÉTUDE CLINIQUE I body language

PHOTOBIOMODULATION

et cicatrisation

Dans le cadre du DU de prise en charge globale du pied diabétique du l’Université de Strasbourg, Dr Pascal MATTEI a évalué l’apport de la photobiomodulation dans la prise en charge des maux perforants plantaires chez le patient diabétique, à travers un cas clinique exposé ici. Ne pouvant valider les résultats réels sur l’amélioration de la cicatrisation, cet essai permet cependant d’illustrer la faisabilité et l’acceptabilité de la photobiomodulation au sein du protocole de traitement.

L

’obtention d’une cicatrisation chez les patients diabétiques présentant un mal perforant plantaire est longue et expose les patients à une complication redoutée, l’infection, car souvent responsable d’une amputation. La luminothérapie est une technique de cicatrisation utilisée par de nombreuses équipes, qui a démontré chez des patients non diabétiques et diabétiques une certaine efficacité. Ses effets sur les cellules impliquées dans le processus de cicatrisation cutanée, pourrait faire de cette modalité thérapeutique un bon candidat à la prise en charge des troubles trophiques chez les patients diabétiques atteints de mal perforant plantaire en association à la prise en charge classique. Nous rapportons ici le cas d’un patient présentant ce type de complication et qui a bénéficié de cette technique dans sa prise en charge. Au-delà de l’obtention d’une cicatrisation, qui ne suffit pas en elle-même à conclure à une efficacité de la technique, nous illustrons la faisabilité et l’acceptabilité de la photobiomodulation.

Le mal perforant plantaire La plaie du pied est une des principales complications et causes de décès chez les patients diabétiques, favorisée par la neuropathie et aggravée par l’artériopathie et la susceptibilité de ces patients aux infections [1]. Au-delà du problème de santé publique que pose cette véritable complication du diabète, qui n’est pas une fatalité (prévention, prise en charge des soins de podologie, éducation thérapeutique des patients et de leur entourage), la prise en charge est un véritable enjeu pour les équipes multidisciplinaires prenant en charge de tels patients. En effet, les retards de cicatrisation rencontrés sont responsables de la surinfection cutanée voire osseuse, qui peut conduire à l’amputation du pied du patient. Ce retard de cicatrisation retrouvé chez ces patients est en partie dû à une anomalie de fonctionnement des leucocytes, une diminution de chimiotactisme cellulaire, une baisse de la sécrétion de facteurs de croissance, de la synthèse de collagène et enfin, des troubles de la vascularisation [2, 3, 4, 5].

De nombreuses équipes ont étudié des techniques pouvant accélérer ce processus de réparation tissulaire des ulcères [6], en association ou non avec la prise en charge classique reconnue [7] du mal perforant plantaire (décharge, soins locaux, équilibre du diabète, antibiothérapie et revascularisation). Si certaines paraissent prometteuses (oxygénothérapie hyperbare, co-cultures de fibroblastes/kératinocytes), d’autres sont plus coûteuses, anecdotiques ou originales (application de miel, utilisation de pansements avec facteurs de croissance locaux, injection de facteurs de croissance …), mais toutes ces études se heurtent à des difficultés méthodologiques ou d’accès ne permettant pas de démontrer leur véritable efficacité sur une éventuelle accélération du processus de cicatrisation. La luminothérapie a démontré son efficacité dans la prise en charge des troubles trophiques chez des patients non diabétiques et diabétiques mais aussi dans d’autres pathologies comme les douleurs chroniques ou les tendinopathies [8, 9, 10, 11, 12, 13, 14 ,15, 16] . Cette technique semble faciliter


body language I ÉTUDE CLINIQUE 35

Schéma résumant les effets de la photobiomodulation d’après JD Caroll et al. [8]

le processus de cicatrisation en libérant localement des facteurs de croissance, entraînant ainsi une prolifération des fibroblastes et donc une augmentation de la production de collagène. Nous rapportons ici le cas d’un patient présentant un mal perforant plantaire ayant bénéficié de cette technique de cicatrisation. La photothérapie par LED ou photobiomodulation Principe La photobiomodulation par LED est une technique dite de luminothérapie, décrite pour la première fois en 1968 par le scientifique Hongrois Dr Meister, chez la souris [8]. Puis les effets ont été confirmés par Karu, sur des cultures cellulaires exposées à ce traitement, et constatait alors une accélération de la croissance cellulaire [17] . Cette technique est basée sur l’émission par des LEDs, d’une lumière froide monochromique. Contrairement au laser, l’énergie fournie n’est pas assez suffisante pour endommager les tissus, mais favorise la cicatrisation par stimulation des cellules impliquées dans la guérison de lésions tissulaires, comme nous le verrons ultérieurement. L’appareil utilisé émet un spectre lumineux allant de 600 à 1000 nm (rouge à infra-rouge). Effets cellulaires Les photons émis sont absorbés par la peau et les tissus régénératifs, ce qui stimule des photorécepteurs entraînant une modification cellulaire des mitochondries. L’action principale passant par une enzyme de la chaîne respiratoire mitochondriale (cytochrome C oxydase)

• • • •

Augmentation de production de facteurs de croissance Prolifération cellulaire Action sur la matrice extracellulaire Stimulation mobilité cellulaire

Inhibition de l’apoptose

et le NADH déshydrogénase [18]. Ainsi, l’onde lumineuse stimule la prolifération cellulaire nécessaire à une cicatrisation correcte, prolifération des fibroblastes, synthèse du collagène, augmentation des facteurs de croissance et de la production de la matrice extracellulaire. Action sur le métabolisme cellulaire de la LLLT via la mitochondrie, modifiant ainsi les taux intracellulaires de NO, d’ATP et de ROS. Ces modifications entraînent alors l’activation de facteurs de transcription (AP1 et NF-k) et l’expression de certains gènes, ce qui a pour conséquence la sécrétion de substances chémotachtiques. Domaines d’application La photobiomodulation a été utilisée dans de nombreuses situations, aussi variées que le traitement de la douleur [11], de tendinopathies [12], mais aussi pour ce qui nous intéresse, la cicatrisation cutanée et osseuse [9, 12, 13, 14, 15, 16]. Le choix des paramètres Le choix des paramètres est fondamental car il conditionne la réponse au traitement. Ils sont représentés par : • La longueur d’onde de la lumière émise. Elle doit être suffisante pour permettre aux rayons de pénétrer les tissus afin de stimuler efficacement les fibroblastes. • La dose totale délivrée ainsi que les séquences des pulsations lumineuses, qui ne doivent pas être trop rapprochées afin de ne pas sur-stimuler les fibroblastes et ainsi diminuer leur effet [8].

• Le maillage des LEDs se doit d’être homogène ce qui permet de répartir de façon homogène les rayons lumineux. Innocuité et précautions d’emploi Cette technique est dépourvue d’effets secondaires et ne nécessite aucune protection pour le patient ou l’opérateur ni surveillance particulière. Le seul effet indésirable pouvant être occasionné par un mauvais choix des paramètres décrits ci-dessus est l’absence d’efficacité de la technique. Il est enfin classiquement déconseillé d’utiliser la photobiomodulation chez les femmes enceintes, les patients atteints de cancers ou épileptiques. Protocole utilisé dans notre service L’appareil utilisé est un Boxleds de la marque Mostleds, composé de trois panneaux articulés pouvant être neutralisés, comprenant chacun 1600 LEDs. Il permet de bénéficier de 4 longueurs d’ondes, une de 460 nm (bleu), 595 nm (jaune), 645 nm (rouge) et 850 nm (infra-rouge). L’avantage de tels panneaux articulés réside dans le fait de pouvoir entourer, dans notre cas, le pied du patient et de traiter la zone lésée de façon globale et homogène. Nous avons par ailleurs décidé de ne traiter que les patients qui présentaient un mal perforant plantaire infecté et après prise en charge d’une éventuelle artérite. Il est délivré au patient dans un premier temps une lumière rouge pulsée avec une fréquence de 300 Hz associée à de l’infra-rouge pendant 8 minutes, puis dans un second temps, une lumière jaune continue associée à de l’infra-rouge pulsé avec une fréquence de 950 Hz pendant 6


36 ÉTUDE CLINIQUE I body language

minutes. Les séances ont une durée de 14 minutes et sont répétées deux fois par semaine pendant quatre semaines avec une pause de 2 semaines et cela jusqu’à l’obtention d’une cicatrisation complète. Cas clinique Nous décrivons ici le cas d’un patient chez qui nous avons effectué un traitement par photobiomodulation. Il s’agit de Monsieur B. Hervé, patient âgé de 67 ans présentant un diabète de type 2 évoluant depuis 1996, multicompliqué (neuropathie, rétinopathie panphotocoagulée et néphropathie incipiens) et traité par Basal-bolus et 2 g/j de Metformine. Ses principaux antécédents sont une obésité, 131 kg pour 1m72 (IMC = 44,3 kg/ m²), un syndrome d’apnées obstructives du sommeil appareillé, une hypertension artérielle. Enfin, Monsieur B. a présenté une poussée de neuroarthropathie avec un pied de Charcot en 2011, pour lequel il bénéficie de chaussures de décharge qu’il ne porte jamais lors des consultations de suivi. Est apparu en 2014 un mal perforant plantaire au niveau de la voûte plantaire affaissée pour lequel des pansements sont effectués par les infirmières à domicile avec application d’un pansement hydrocellulaire. Le dernier bilan cardiovasculaire ne retrouvait pas d’atteinte vasculaire significative. Lors d’une consultation en novembre 2015, il est proposé au patient de bénéficier de la luminothérapie par LED. Les séances sont alors débutées en décembre 2015 selon le protocole décrit précédemment. Notons que l’hémoglobine glyquée oscillera tout au long du traitement entre 6,5 % et 7,3%. À la mise en place de la luminothérapie, nous insistons à nouveau chez Monsieur B. pour qu’il porte les chaussures de décharge, qu’il ne portera jamais lors des séances, car le patient s’y rend avec son véhicule et ne peut pas conduire avec ses chaussures orthopédiques. Dès la fin de la première séance, on note une modification de l’aspect de la plaie avec apparition d’un bourgeonnement par le fond, mais une hyperkératose en périphérie, qui sera éliminée au fil des séances de façon mécanique. Progressivement, on notera une diminution de la surface du mal perforant jusqu’à fermeture à

la fin de la septième séance en septembre 2016. La plaie était toujours fermée en décembre 2016, date de la dernière consultation.  Discussion La prise en charge des plaies non infectées et a fortiori infectées du pied diabétique, est un véritable challenge pour les équipes multidisciplinaires prenant en charge de tels patients. En complément de ce que l’on pourrait qualifier de pilier fondamental dans le traitement des plaies (décharge, soins locaux, traitement du diabète, traitements de l’artérite ou de l’infection) [19], de nombreuses techniques plus ou moins originales ou prometteuses ont été décrites pour accélérer la cicatrisation [6]. Parmi ces techniques, la photobiomodulation trouve sa place car elle semble répondre en théorie aux différents mécanismes impliqués dans le retard de cicatrisation chez le patient diabétique (anomalies de fonctionnement des fibroblastes, déficit en VEGF, rôle de l’inflammation chronique [2, 3, 4, 5]). Notre cas ne permet pas de conclure à une efficacité certaine de la luminothérapie dans le raccourcissement des délais de cicatrisation des maux perforants plantaires non infectés chez les patients diabétiques, mais il illustre sa faisabilité. En effet, la technique ne présente aucune contrainte pour le patient si ce n’est celle de se rendre au lieu du traitement deux fois par semaine, et aucune contre-indication ou formation particulière pour le personnel soignant. Nous n’avons pas utilisé dans notre exemple de logiciel permettant de suivre précisément l’évolution de la surface de la plaie à l’instar de certaines équipes, ni défini avec précision la distance de photographie de la plaie [15, 16]. Certains auteurs ont eux aussi utilisé la photobiomodulation dans le traitement de plaies chez les patients diabétiques, sans véritablement démontrer un gain sur les délais de cicatrisation mais la plupart de ces études avaient des biais méthodologiques. Minatel et al.[13] obtiennent une cicatrisation chez trois quarts de leurs patients diabétiques bénéficiant d’un tel traitement à 90 jours, mais ils ne distinguent pas les maux perforants des ulcères de jambes. Ils utilisent, contrairement à notre cas, une seule lumière (rouge) associée à de l’infrarouge et la source lu-

Aspect de la plaie au départ du traitement 1/12/15

Aspect de la plaie à la fin de la première séquence avec bourgeonnement et hyperkératose 11/12/15

Aspect de la plaie lors de la deuxième séquence de traitement 14/1/16

Aspect dès la troisième séance 2/2 /16

Aspect à la fin de la cinquième séance 23/6/15


body language I ÉTUDE CLINIQUE 37

Aspect au début de la dernière séance (7ème) 1/9/16

Aspect en décembre 2016 arrêt traitement depuis 2 mois

mineuse est plus petite et contient moins de diodes luminescentes (36 au total), d’où un risque de délivrer l’énergie lumineuse de façon inhomogène. Dans une étude préliminaire, Kaviani et al.[15] retrouvent eux aussi 66 % de patients cicatrisés après 20 semaines de traitement chez 23 patients, à raison de 6 séances par semaine. Que ce soit pour la luminothérapie ou d’autres techniques adjuvantes de cicatrisation, les équipes se heurtent à de nombreuses difficultés méthodologiques (essais non randomisés, taille des groupes, suivi de l’évolution des plaies) mais aussi matérielles (coût, faisabilité, accessibilité des appareils, formation et expérience des soignants), ce qui ne permet pas pour l’instant de conseiller telle méthode au profit d’une autre.

Bibliographie 1.

2.

tions liées au diabète en France en 2013. Synthèse et perspectives. Bull

el laser therapyin the management of neck pain : a systematic review

Epidémiol Hebd. 2015;(34-35):619-25.

and meta-analysis of randomised placebo or active-treatment controlled

Tecilazich F, Dinh T, Pradahan-Nabzdyk L, Leal E, Tellechea A et al (2013) ing of diabetic foot ulcers. PloS ONE8(12) : e83314. Doi:10, 1371/jourMaione AG, Yevgeny B, Stojadinovic O, Park LK, Smith A, Tellechea A

motes healing of chronic diabetic leg ulcers that failed to respond to 14. Caetano KS, CiprianiFrade MA, Minatel DG, Santana LA, Emwemeka

of vascular endothelial growth factor. Medical Hypotheses 2015;85:399-

CS. Phototherapy improves healing of chronic venious ulcers. Photomed Laser Surg 2009;21(1) :111-117

Emanuelli t, Burgeiro A, Carvalho e. effects of insulin on the skin :

15. Kaviani A, Djavid GE, Ataie-Fashtami L, Fateh M, Ghodsi M, Slami M,

possible healing benefits for diabetic foot ulcers. Arch Dermatol Res.

Zand N et al. A randomised clinical trial on the effect of low-level laser

2016;308:677-694

therapy on chronic diabetic foot wound : a preliminary report. Photomed

Game FL, Apelqvist J, Attinger C, Hartemann A, Hinchliffe RJ, Löndahl M,

Laser Surg 2001;29(2):109-114.

Price PE et al. Effectiveness of interventions to enhance healing of chronic

16. Kajagar BM, Godhi AS, Pandit A, Khatri A. Efficacity of low level laser

ulcers of the foot in diabetes : a systematic review. Diabetes Metab Res

therapy on wound healing in patients with chronic diabetic foot ulcers. A randomised control trial. Indian J Surg 2012;74(5):359-363

International Working Group on the Diabetic Foot ( IWGDF) The 2015

17. Karu TI. Mitochondrial mechanisms of photobiomodulation in con-

IWGDF Guidance documents on prevention and managment of foot

text of new data about multiple roles of ATP. Photomed Laser Surg 2010;28:159-160

sus. Prepared by IWGDF editorial board ; 2015. Heemstede, the Nether-

18. Karu TI, Pyatibrat LV, Kolyakov SF, Afanasyeva NI. Absorption measure-

lands : International Working Group on the Diabetic Foot ; http://iwgdf.

ments of cell monolayers relevant to mechanisms of laser phototherapy

org/guidelines/guidance-for-prevention-2015.

: reduction or oxidation of cytochrome c oxidase under laser radiation at

Caroll JD, Milward MR, Cooper PR, Hadis M, Palin WM. Developpments in low level lighttherapy (LLLT) for dentistry. Dent Mater (2014), http://

9.

other therapies. Laser Surg Med 2009;41:433-441

Zhou K, Ma Y, Brogan MS. Chronic and non-healing wounds : The story

problems in diabetes : development of an evidence-based global consen-

8.

tomed Laser Surg 2015;33 :237-239

foot ulcer-derived fibroblasts mimic in vivo features of chronic wounds.

Rev 2016;32(Suppl. 1):154-168 7.

IASPlaser 12. Houreld NN. Healing of diabetic ulcers using photobiomodulation.Pho-

et al. Three-dimensional human tissue models that incorporate diabetic

404

6.

trials. Lancet 2009;374:1897-1908 11. IASP. Global year against musculoskeletal pain ; 2010 http://tinyurl.com/

13. Minatel DG, Frade MA, França SC, Enwemeka CS. Phototherapy pro-

Tissue Engineering 2015, 21(5):499-508.

5.

J Biomed Opt. 2013;18(12):128006.doi:10.1117/1.JBO.18.12.128006

Fosse-Edorh S, Mandereau-Bruno L, Regnault N. Le poids des complica-

nal.pone.00883314

4.

Dr Pascal Mattei est Gastro-entérologue, Hépatologiste et Nutritionniste au Centre hospitalier Saint-Charles de Saint-Dié-desVosges.

10. Chow RT, Johnson MI, Lopes-Martin RA, Bjordal JM. Efficacity of low-lev-

Role of endothelial progenitor cells and Inflammatory cytokines in heal-

3.

Conclusion Quelle que soit la méthode utilisée, des études plus rigoureuses doivent être mises en place et en particulier pour la photobiomodulation car cette technique présente certains avantages cliniques (accessibilité, peu ou pas de contre-indication, innocuité, requiert peu de formation de la part du personnel), mais aussi méthodologiques. Pour autant, elle ne démontre pas pour l’instant de raccourcissement du délai de cicatrisation.

632,8 nm. Photomed Laser Surg 2008;26(6):593-599. 19. Bus SA, Armstrong DG, Van Deursen RW, Lewis JEA, Caravaggi CF, Ca-

dx.doi.org/10.1016/j.dental.2014.02.006

vanagh PR. IWGDF guidance on footwear and offloading interventions

Chang WU, Wu JH, Wang HJ, Jiang JA. Therapeutic outcomes of Low-Lev-

to prevent and heal foot ulcers in patients with diabetes. Diabetes Metab

el Laser Therapy for close bone fracture in the human wrist and hand .

Res Rev 2016;32(suppl1):25-36.


Introduire les

traitements intimes

FÉMININS au cabinet

Les traitements de la sphère intime de la femme sont récents, le grand public n’y est pas forcément encore sensibilisé et le sujet pas toujours évident à aborder. Alors comment introduire ces nouveaux traitements au cabinet ou à la clinique et le communiquer auprès des patientes ? Caitlin FARRELL vous donne quelques règles à suivre pour construire une communication adaptée, au travers d’une démarche stratégique simple et efficace, vous garantissant un succès sur le long terme.

Q

ue vous soyez gynécologue ou médecin esthétique, vous avez des patients à recevoir et un cabinet à faire tourner, donc vous lancer dans un « plan marketing » est certainement la dernière chose que vous ayez en tête. Cela peut même sembler décourageant, lorsqu’il s’agit d’introduire un nouveau traitement concernant un aspect aussi intime et privé que la fonction sexuelle. Mais négliger l’élaboration d’une communication adaptée, conduit généralement à accumuler des « tactiques » sans véritable stratégie à long terme. Indépendamment de la nature de ce type de traitement, construire votre communication sur une base solide avec des objectifs clairs et stratégiques, est essentiel. La bonne nouvelle, c’est que le bien-être sexuel ne demande pas nécessairement la construction d’un plan marketing plus compliqué, mais juste différent.

Construire de bonnes bases Imaginez que vous construisiez une maison. Vous dessinez d’abord vos plans, puis débutez la construction par les fondations avant d’entamer le premier étage. Bien entendu, vous effectuerez des points d’inspection clés durant toute la construction, afin de vous assurer que votre maison ne s’effondrera pas dans l’avenir. Eh bien, les mêmes règles s’appliquent lorsque vous introduisez un nouveau service à votre pratique. Si vous faites l’impasse sur les fondations et commencez par la construction d’une piscine sur le toit, vous vous assurez de rencontrer de gros problèmes dans le futur. Cela semble évident et pourtant si souvent négligé. Pensez donc votre équipe, votre cabinet et votre plan marketing, comme les piliers de soutien de votre succès et de celui de votre nouvel investissement dans un équipement pour le bien-être sexuel des femmes.

Le marketing impulsif Il est aisé de reconnaitre les signes d’un marketing impulsif : un caprice réactionnaire qui conduit à de dispendieuses dépenses. Une campagne nationale de relations presse, une action digitale de grande envergure ou encore des panneaux publicitaires géants un peu partout ! La seule chose que cela garantit vraiment, c’est que le budget pour l’introduction du nouveau traitement sera dépensé avant même que quelqu’un ait eu la chance de traiter un patient. Au-delà de leur prix élevé, ces activités peuvent prendre beaucoup de temps et leur succès repose fortement sur des ressources expérimentées et dédiées. Ce type de marketing « agressif », est aussi très axé sur l’exécution et donc la planification, qui demande logiquement de prendre du recul. Pourtant, imaginez l’exécution d’une campagne publicitaire sans budget établi, sans plan mensuel, ni même un calendrier éditorial...ce cauchemar est le marketing impulsif !


body language I BUSINESS 39

Et ce qui est vrai pour les marques et les fabricants, l’est aussi pour vous. En effet, beaucoup ignorent la valeur de se concentrer sur leurs patients existants, avec un plan d’ensemble composé d’objectifs clairs et stratégiques. Prenez les médias sociaux comme exemple. Il existe une grande différence entre mettre à jour vos pages existantes, enrichies et animées de « post » intéressants concernant votre nouveau traitement, et investir dans une campagne sponsorisée sur des réseaux sociaux comme Facebook et Twitter ou sur d’autres que vous n’avez jamais pratiqués auparavant. Si communiquer via Instagram et Pinterest est nouveau pour vous et votre équipe, le lancement d’un nouveau traitement n’est pas le meilleur moment pour commencer à se familiariser avec eux. En général, le coût d’acquisition de nouveaux patients nécessite un investissement important en temps et en budget. Le problème majeur avec le marketing impulsionnel est qu’il se concentre sur l’acquisition de nouveaux clients, au lieu de tirer parti des relations avec les patients existants et fidélisés, dont vous avez déjà gagné la confiance, celle-ci étant primordiale lorsqu’il s’agira d’entamer avec eux une conversation sur le bien-être sexuel. Marketing stratégique Partie intégrante de la construction d’une base solide, le marketing stratégique adopte une approche proactive plutôt que réactive. Cela implique la planification et l’exécution simultanées d’initiatives pour atteindre des objectifs réalisables et assurer un succès à long terme. L’intérêt de prendre le temps de réfléchir à votre plan, est que sans vous ralentir pour autant, vous aurez de meilleurs résultats et pas de problèmes à régler plus tard. Avec une approche stratégique, vous envisagez plutôt de tirer parti des opportunités existantes qui s’offrent à vous. Dans votre base de données patients, nous pouvons partir du postulat que 70% sont des femmes et que 50% de ces femmes seront de bons candidats à ce nouveau traitement. La première étape consiste donc à contacter quelques-unes d’entre elles par téléphone ou par courrier électronique. Vous pouvez aussi établir une liste de 10 à 15 patientes « VIP » que vous connaissez vraiment bien et qui sont généralement intéressées par les derniers traitements proposés. Avec la réalisation de cette liste qui ne vous aura

demandé que très peu de temps, le travail de récupération des informations patient est déjà fait, ce qui aurait nécessité bien plus de temps dans le cas d’un nouveau patient. Vous pouvez également évaluer parmi ces patientes, qui serait prête à partager son expérience avec d’autres, la première démarche des femmes s’agissant de bien-être sexuel, étant d’en parler entre elles. En effet, en attendant d’en parler avec leur médecin, elles vont souvent aller chercher des avis sur internet, en discuter sur des forums avec d’autres patientes ou en parler avec leur entourage. Donc débuter sur un petit groupe de patientes influentes et qui parleront librement d’un sujet aussi intime, est un excellent moyen de faire connaître ce nouveau traitement. Éventuellement, une fois que vous aurez construit de bonnes bases stratégiques en marketing et dans la préparation de votre pratique, vous élargirez à de nouveaux patients, par le biais d’une communication judicieusement planifiée, pouvant inclure les médias sociaux ou l’intervention au cabinet ou en clinique, d’un spécialiste en bien-être sexuel. Votre temps, votre énergie et votre argent auront alors été dépensés à bon escient, allant dans le sens de tout votre travail réalisé jusque-là. Il est également crucial de veiller à ce que toutes les parties prenantes du cabinet ou de la clinique soient en droite ligne pour « jouer le jeu », non pas seulement sur le plan clinique, mais également sur le plan administratif, commercial et marketing. La formation du personnel Admettons que les actions marketing mises en œuvre aient sensibilisé et attiré de nouveaux patients. Le téléphone ne cesse de sonner et les courriels de patients potentiels demandant des renseignements, inondent votre boîte de réception. Puis les semaines s’écoulant, ce surcroit d’activité s’essouffle, et bizarrement, aucune des requêtes n’a abouti à un rendez-vous pour ce traitement. Après une évaluation un peu plus approfondie auprès du personnel et quelques questions simples au sujet des patients et du traitement, le problème est rapidement identifiable, les collaborateurs n’étaient clairement pas prêts à affronter le sujet du bien-être sexuel avec les patients. En réalité, certains ne pouvaient à peine prononcer le mot « vagin » sans glousser nerveusement ou sans éviter les contacts visuels. D’ailleurs, qu’il s’agisse d’esthétique médicale ou

de bien-être sexuel, cela se produit dans de nombreuses cliniques et cabinets, lorsque le personnel d’accueil n’a pas été suffisamment préparé à parler d’un nouveau traitement, la conversion des patients en souffrant alors. Pour vraiment comprendre le problème, revenons à notre analogie avec la construction d’une maison. Très simplement, cela reviendrait à se lancer dans la construction du toit avant que les fondations ne soient terminées, l’ensemble de la structure s’effondrant alors lentement sur elle-même. Chaque élément du personnel devrait donc prendre un moment pour s’interroger sur leur capacité à parler des détails intimes de leur propre vie sexuelle, avant d’entamer une discussion sur celle des patients. Non pas parce qu’ils doivent parler de leurs vies personnelles, mais s’ils sont mal à l’aise rien que d’y penser, cela apparaitra évident pour le patient, lui-même déjà probablement assez nerveux d’avoir à en aborder le sujet. Il est intéressant de constater que les cliniques dans lesquelles le médecin et son personnel ont bénéficié eux-mêmes du traitement ou l’ont pratiqué, l’intégration du bien-être sexuel dans leur pratique se fait plus facilement, plus rapidement et avec le succès à la clé. Votre personnel connaît vos patients, parfois mieux que vous, parce qu’ils leur parlent tous les jours au téléphone, à la réception, en la salle d’attente et parfois même en salle de soin. En relation constante avec les patients, ils créent un lien plus familier avec eux et sont par conséquent en meilleure position pour ouvrir la conversation sur un nouveau traitement. Il vous suffit de vous assurer qu’ils sont prêts à aborder cette discussion, surtout lorsqu’elle implique un sujet aussi intime et privé. Donc, afin de se sentir plus à l’aise avec leur propre intimité et le traitement sur lequel ils seront amenés à s’exprimer, votre personnel devrait être encouragé à s’informer dans le domaine du bien-être sexuel. Stimuler et encourager vos employés en leur offrant l’information nécessaire et en vous assurant qu’ils sont suffisamment à l’aise pour parler avec vos patients de problèmes liés au bien-être sexuel, signifie investir en eux et vous garantir un succès à long terme. Rajeunissement vaginal Vs Fonction sexuelle féminine Malheureusement, la santé sexuelle des femmes et en particulier les sensations et


40 BUSINESS I body language

le confort intime, était jusqu’alors assez délaissée. Le Viagra et une longue liste de différents traitements de la fonction sexuelle masculine sont disponibles depuis un moment, mais jusque très récemment, il n’en existait pratiquement pas pour les femmes rencontrant une perte de sensation sexuelle, en raison d’accouchements ou d’autres causes naturelles. Alors que le rajeunissement vaginal a contribué à susciter un intérêt pour la santé sexuelle des femmes, les traitements se cantonnaient principalement à des considérations esthétiques. En même temps, d’autres traitements ont émergé, pour les problèmes d’inconfort ou de douleur pendant les rapports sexuels chez les femmes ménopausées, liés à l’atrophie vulvo-vaginale et à la baisse de lubrification. À présent, nous pouvons constater une évolution des traitements vers la fonction sexuelle féminine, mais si cela peut sembler similaire à ce qui existe sur le marché en matière de santé sexuelle, c’est cependant assez différent, en particulier pour le patient. Il existe de nombreux traitements disponibles et cela entraine une grande confusion chez les patients, voire même les médias. C’est pourquoi il est important que votre personnel prenne le temps de se familiariser avec le sujet du bien-être sexuel, non seulement sur les aspects cliniques du traitement proposé, mais aussi sur l’état du marché en général, afin d’être en mesure d’en discuter avec les patients. Votre personnel doit donc rechercher des informations pertinentes, aussi bien dans l’environnement professionnel que dans celui du grand public, afin d’être à jour sur le contexte actuel en bien-être sexuel. Rester au courant de ce dont vos patients parlent et où ils obtiennent leurs informations sur le bien-être sexuel est essentiel. Préparation de la clinique Comme vous le feriez pour le lancement de tout autre produit, il est important de vérifier régulièrement et très attentivement l’état réel de votre clinique. Je suis sûr que dans l’ensemble c’est impeccable et à la hauteur des attentes, mais il se peut malgré tout, que de petits détails vous aient échappés, après une période très chargée pour la clinique, par exemple. Sachant que les patientes viennent pour un traitement aussi intime, il est important d’être attentif aux détails qui pourraient les décourager de s’exposer à quiconque, ou quoi que ce soit dans cette

clinique. Un peu de poussière aurait-elle été laissée dans les coins ? Le mobilier paraît-il défraichi ou vieillot ? Votre cabinet offre-t-il une ambiance à même de mettre la patiente en confiance et à l’accueillir confortablement durant le traitement ? Placement des supports marketing Observez où sont placées vos brochures de documentation et si elles sont clairement visibles, puis vérifiez si elles sont positionnées de telle manière que la patiente puisse les consulter avec discrétion et un peu d’intimité. Imaginons, comme c’est souvent le cas, que les brochures sur le traitement de la laxité vaginale ne soient disponibles qu’à la réception. La patiente potentielle devra alors se lever, se rendre au desk de réception et saisir la brochure, le tout devant une pièce remplie d’inconnus…vous pourriez alors aussi bien lui demander de se lever et d’annoncer à tous qu’elle souffre d’une laxité vaginale ! Pensez donc à disposer cette documentation dans des espaces privés comme la salle de traitement ou les toilettes, où la patiente pourra la consulter tranquillement et en privé. Finalement, que vous fassiez toutes les recherches sur le sujet et que vous connaissiez le produit de long en large, lorsqu’il s’agit de sensibiliser à un nouveau traitement proposé, la meilleure des tactiques pour guider votre approche reste le bon sens. Environnement digital Ceci est primordial, mais n’implique pas pour autant de grandes dépenses. Commencez par mettre à jour votre site Web, en vous assurant que le nouveau traitement est facile à trouver depuis votre barre de navigation, puis créez une nouvelle page dédiée, enrichie de toutes les informations utiles et pertinentes sur ce traitement. Assurez-vous également que votre site Web soit parfaitement « responsive », de manière à ce que les patients vous trouvent facilement et accèdent aisément à votre site Web depuis leur appareil mobile. N’oubliez pas vos pages de médias sociaux, pensez à mettre à jour vos services et annoncez ce nouveau traitement, via un post sur votre page. Suivi des patients Le suivi des patients est essentiel avec ces traitements, mais les patients satisfaits sont des patients discrets. À la différence d’un patient mécontent, un patient heureux des résultats de son traitement poursuivra sa vie et vous n’aurez probablement aucunes

nouvelles, jusqu’à ce qu’il soit prêt à faire autre chose. Vous ne disposerez probablement pas de photos avant/après et même si vous le faites, vos opportunités de promouvoir le traitement en diffusant les images des organes génitaux de votre patiente seront très limitées. Mais beaucoup considèrent cela comme un avantage dans les traitements pour les zones intimes. Si vous pratiquez la médecine esthétique, vous êtes probablement familier des patients qui se plaignent de résultats trop subtils ou progressifs. Ils oublient en réalité assez rapidement d’où ils sont partis et vous devez parfois vous asseoir avec eux afin d’identifier les progrès sur leurs images avant/après. En revanche, un patient qui a suivi un traitement pour la fonction sexuelle, sera en mesure de « ressentir » ses résultats. Vous ne pouvez pas espérer meilleur témoignage que « Je me sens incroyable », ou « Je ne me suis pas sentie comme ça depuis longtemps ! ». Aussi, les patients heureux ne viendront pas toujours vous remercier et partager leurs résultats avec vous, le suivi patient devant alors faire partie intégrante de votre processus de soins. Faites un point avec vos patients satisfaits, à un mois, trois mois et six mois, afin de suivre l’évolution de leurs résultats et en conserver une trace. Selon les équipements, un seul traitement suffit parfois et ne nécessite donc pas au patient de revenir pendant un certain temps, il est donc d’autant plus important d’assurer le suivi. À six mois, s’ils sont encore satisfaits, ils seront probablement disposés à émettre une bonne critique, voire mieux, ils vous permettront peut-être de filmer leur témoignage, ceci étant l’un des meilleurs matériels promotionnels dont vous pouvez disposer !

Caitlin Farrell est Directrice du développement pour VIVEVE Medical et accompagne les praticiens à travers le monde, dans la mise en œuvre de tactiques et de stratégies permettant aux patients de s’ informer et de rechercher facilement des traitements pour les zones intimes. Grâce à sa compréhension approfondie de la stratégie marketing, combinée à une approche fondée sur les intérêts, les préoccupations et les attentes des patients, Caitlin Farrell offre des conseils essentiels visant à élargir la portée des nouvelles pratiques médicales de l’ intimité féminine.


Photo : Abhishek Joshi


42 NUTRITION I body language

La

NUTRITION

une arme contre l’inflammation Responsable de certaines pathologies chroniques, la réaction inflammatoire de l’organisme intervient aussi activement dans le processus de vieillissement. Parvenir à la moduler doit être un objectif central en médecine morphologique et anti-âge selon Dr Sabine DARGENT-JOLLAIN, qui explique comment une prise en charge nutritionnelle adaptée peut permettre de réduire cette inflammation et ses effets associés.

L

a réaction inflammatoire aigüe est une réaction de défense de l’organisme contre un hôte indésirable ou lorsque l’une de nos barrières naturelles comme la peau, les muqueuses intestinales ou pulmonaires sont l’objet d’une effraction. La réaction inflammatoire peut devenir chronique et délétère en entraînant l’apparition d’une pathologie inflammatoire chronique. Son impact est visible dans les maladies intestinales comme la maladie de Crohn ou articulaire comme la polyarthrite rhumatoïde, mais également déterminante dans l’élaboration et la propagation des cancers et de l’athérosclérose. Si les recherches les plus récentes révèlent que l’inflammation favorise la résistance à l’insuline et perturbe la cicatrisation, elles montrent aussi l’importance de son rôle dans le processus de vieillissement. Ainsi, l’un des piliers de

la médecine morphologique et anti âge doit être la prise en charge complète de la réaction inflammatoire, dont l’un des principaux axes sera la nutrition. En effet, l’alimentation entraînant aussi bien des effets bénéfiques que néfastes sur la réaction inflammatoire, il est possible grâce à certains principes nutritionnels de limiter cette inflammation. Les acides gras Il convient de corriger la balance entre les acides gras, en diminuant les acides gras saturés, trans et oméga 6 et en augmentant les omégas, cet équilibre conditionnant la durée et l’intensité de la réaction inflammatoire. En effet, l’acide arachidonique est le précurseur des prostaglandines de type 2 qui possède le potentiel le plus inflammatoire, tandis que l’EPA et le DHA, précurseurs des prostaglandines de type 3 permettent de temporiser

le climat inflammatoire. En cas de stress cellulaire, quelle qu’en soit la cause, une enzyme, la phospholipase A2 est activée. Celle-ci détache par hydrolyse, l’un des trois AGPI en C20 du phospholipide et le soumet à une cascade enzymatique qui va le métaboliser en médiateurs cellulaires de l’inflammation. La phospholipase A2 n’a pas d’affinité particulière avec l’un ou l’autre de ces AGPI, elle agit simplement sur l’AGPI le plus proche. C’est donc seule la proportion de chacun de ces acides gras présent dans les phospholipides membranaires, qui entraîne un effet métabolique plus ou moins inflammatoire. Enfin, les acides gras sont également les précurseurs d’une nouvelle classe de lipides qui stoppent la réaction inflammatoire. Il s’agit des lipoxines, résolvines et neuroprotectines dérivés respectivement de l’acide arachidonique, de l’acide éicosapentaénoïque et de l’acide docohexanoïque.


Le stress oxydant Il est essentiel de combattre le stress oxydant, en proposant une alimentation riche en antioxydants contenus dans les fruits, les légumes, le curcuma ou le thé vert. Curcuma Il possède des propriétés anti-inflammatoires par inhibition du NFkappaB, de la production de cytokines comme le TNFalpha, de la cyclooxygenase2 (COX2), des lipo-oxygénases (LOX) et de la NO synthétase. Il a également des vertus antioxydantes, une action anti-cancéreuse en forçant l’apoptose des cellules cancéreuses et une action hypocholestérolémiante. Thé vert Sa consommation pourrait diminuer le risque cardio vasculaire, ralentir le déclin cognitif et participer à la lutte contre l’obésité, en augmentant la thermogenèse et en modifiant la répartition des graisses. Par son action antioxydante, le thé vert diminue l’oxydation des LDL, module la production de NO par l’endothélium vasculaire, baisse le niveau d’activation des plaquettes, de la PCR, de l’homocystéine et augmente l’excrétion du cholestérol. À cela s’ajoute l’action vasodilatatrice des flavonoïdes. Enfin, le thé vert aurait une action sur l’insulinorésistance en augmentant la thermogenèse grâce à ses catéchines. Resvératrol Il possède une puissante capacité à inhiber la production d’eicosanoïdes et la libération des cytokines inflammatoires. Il détient des propriétés antioxydantes par compétition avec le Cœnzyme Q10 et diminue le site de production des espèces oxygénées réactives au niveau du 3e complexe de la chaîne respiratoire mitochondriale. Il détruit les radicaux superoxydes qui se forment dans les mitochondries et inhibe la peroxydation lipidique induite par les produits de la réaction de Fenton au cours de la production d’énergie. Il protège les lipides de la dégradation par la peroxydation et stoppe de façon dose dépendante l’entrée des LDL oxydées dans la paroi vasculaire. Il renferme des propriétés anticancéreuses en induisant la mort cellulaire et en renforçant l’effet de la vitamine D sur les cellules cancéreuses. Enfin, il protège les cellules du vieillissement par son action sur les gènes sirtuins. Flavonoïdes Contenus dans le chocolat noir et la quercétine, ils ont des propriétés anti-in

flammatoires. Le chocolat a une action sur l’agrégation plaquettaire, sur le profil lipidique et la PCR, tandis que la quercétine inhibe la formation des médiateurs de l’inflammation comme les prostaglandines et les leucotriènes. Huile d’olive Cinquante grammes contiendraient l’équivalent de 10% d’une dose d’ibuprofène. La glycation des protéines Lutter contre la glycation des protéines par la fixation d’un sucre réducteur (glucose ou fructose) ou d’un aldéhyde sur les résidus aminés de la protéine principalement la lysine et la fonction amine N-terminale (le radical NH2). Cette réaction, très dépendante du temps d’exposition au sucre et de la concentration sanguine en glucose, se déroule sans participation enzymatique et forme un produit appelé base de Schiff. À la suite de cette première étape, un réarrangement moléculaire appelé réarrangement d’Amadori a souvent lieu. Il s’agit soit d’un changement de conformation spatiale (isomérisation) de la base de Schiff, soit de la fixation sur la fonction amine d’une protéine d’un sucre oxydé par réaction radicalaire. Ce réarrangement est réversible par hydrolyse chimique. Le taux de formation de ces produits d’Amadori est proportionnel à la concentration en sucre. Ce réarrangement est suivi d’une réaction plus complexe, appelée réaction de Maillard. Elle aboutit à la formation des AGEs, plus connus sous le terme de produits de Maillard. Le taux de formation de ces composés est indépendant de la concentration en sucre du milieu mais dépend de la durée de l’hyperglycémie et du taux de turn-over protéique. Si les deux premiers stades se stabilisent à un plateau et peuvent être inversés selon le niveau de la glycémie, le troisième est irréversible et progresse quel que soit le niveau de glycémie. Il génère des composés réactifs responsables du vieillissement tissulaire qui ne peuvent plus être détruits, ni libérés de la cellule. Ces produits s’entassent alors dans la cellule sans qu’elle puisse s’en débarrasser. Petit à petit, ces substances entraînent un dysfonctionnement du métabolisme de la cellule et finissent par engendrer sa mort.

Les conséquences de la glycation des protéines sont multiples. Glyquées, les protéines perdent certaines de leurs propriétés. La glycation touche surtout l’albumine, l’insuline et les immunoglobulines. • La glycation altère les activités enzymatiques de la SuperOxyde Dismutase (SOD), de l’alcool déshydrogénase hépatique. La glycation altère la liaison de molécules de régulation, comme le 2-3 diphosphoglycérate (DPG) sur l’hémoglobine et l’héparine sur l’antithrombine III. L’hémoglobine glyquée (HbA1c) représente 4,2% de l’hémoglobine totale chez le sujet sain et 7,5 % chez le sujet diabétique. • La glycation forme des agrégats entre les protéines par l’oxydation de groupements soufrés SH en ponts disulfures. L’autre est la formation de liaisons covalentes entre les produits terminaux de glycation. Cela participe à l’excès de perméabilité vasculaire et à l’opacification du cristallin. Une troisième voie est le captage covalent de protéines plasmatiques au niveau de groupements réactifs générés par la glycation, favorisant les dépôts d’albumine, d’immunoglobulines G (d’IgG) et de complément et des lipoprotéines LDL dans les parois artérielles. • La glycation des protéines des parois vasculaires leur fait perdre une partie de leurs propriétés mécaniques et les rend résistantes aux enzymes nécessaires au remodelage des parois. Elle contribue ainsi à l’irréversibilité de


44 NUTRITION I body language

l’épaississement de la paroi artérielle. Elle diminue la fluidité membranaire et réduit la susceptibilité à la protéolyse. Les modifications structurales sont à l’origine de fuites de l’albumine dans l’urine (microalbuminurie). Les modifications des domaines de liaison aux cellules et les perturbations de l’assemblage entre les molécules, en réduisant l’adhésion des cellules endothéliales, favorisent une prolifération cellulaire anormale. Les altérations du fibrinogène et de la fibrine favorisent les dépôts vasculaires de fibrine et la prolifération des fibres musculaires lisses. Les perturbations des propriétés de l’élastine, diminuent l’élasticité des grands vaisseaux, élèvent la filtration au travers de la carotide et entraînent un défaut de vasodilatation. • La glycation perturbe la fonction des acides nucléiques (ADN). Un tel phénomène est incriminé dans des cassures chromosomiques, une atteinte des processus de réparation, réplication et transcription, dans la sénescence cellulaire et la genèse des malformations congénitales lors des grossesses diabétiques. • La glycation modifie l’immunogénicité qui, si elle est réduite pour les produits d’Amadori, semble au contraire accrue pour les produits terminaux de glycation, contre lesquels des auto-anticorps, notamment de titre IgA, ont été mis en évidence chez le diabétique. De plus, on observe une réduction du pouvoir anticorps des immunoglobulines G (IgG) glyquées. • La glycation est responsable de défauts de reconnaissance des signaux moléculaires et de l’endocytose. La glycation des lipoprotéines LDL réduit leur captation par leurs récepteurs normaux. On observe aussi une réduction de la liaison des lipoprotéines HDL glyquées et des lipoparticules AI (LpAI) glyquées. Au niveau des macrophages, la glycation des LDL et des HDL3 est responsable d’une synthèse accrue d’esters de cholestérol. Tout ceci favorise l’hypercholestérolémie. Les lipoprotéines glyquées sont rapidement captées par des récepteurs et sont des activateurs cellulaires.

Au niveau du macrophage, des cellules endothéliales, des fibres musculaires lisses et des fibroblastes, il existe un récepteur spécifique des produits terminaux de glycation (AGE) appelé RAGE. Il est distinct des récepteurs scavengers (captant les LDL oxydées). Son expression est inhibée par l’insuline et augmentée par le TNF. La liaison des AGEs au récepteur RAGE des cellules provoque la formation de radicaux libres, stimule l’expression des molécules d’adhésion et enclenche une activité procoagulante ; elle induit la sécrétion de messagers extracellulaires, notamment des cytokines (TNF alpha , Interleukine 1, interféron) et des facteurs de croissance (PDGF, IGF-1, VEGF) ; La sécrétion exagérée du facteur de croissance vasculaire, le VEGF (Vascular Endothelial Growth Factor) est d’ailleurs considérée comme responsable de la rétinopathie diabétique. Tous ces messagers peuvent être le point de départ non seulement d’une réaction inflammatoire, mais aussi d’une détérioration vasculaire et neuronale. La seule façon de lutter contre ce fléau est la réduction drastique du sucre, y compris la consommation de produits torréfiés et/ou caramélisés et un contrôle parfait de la glycémie. Deux molécules sont actives sur la glycation, l’aminoguanidine et la carnosine. La vitamine D Il faut connaître le statut du patient en vitamine D, car outre ses propriétés sur le métabolisme phosphocalcique, elle influence de façon complexe l’inflammation, à partir d’un effet initial sur les macrophages, puis sur l’immunité par l’in-

termédiaire de plusieurs boucles paracrines entre les différents types cellulaires producteurs de cytokines. Elle permet la différentiation du macrophage et active ses fonctions cytotoxiques bactériennes, elle inhibe la multiplication des lymphocytes et leur production d’IL2, interféron gamma et de TNF alpha. Elle possède également des propriétés anticancéreuses en jouant un rôle dans le contrôle du cycle de division et de différentiation cellulaire, ainsi que dans le contrôle de l’apoptose. Produits d’origine animale et gluten Les produits d’origine animale - viandes, produits laitiers, œufs, poissons – doivent être limités, car ils participent à la réaction inflammatoire à des degrés divers selon leur richesse en acide arachidonique (acide gras le plus délétère concernant l’inflammation), leur richesse en acide urique, la synthèse de polyamine et la présence du glycan Neu5Gc. Le lait ne contient pas de gynolactose et d’acide gamma linolénique, substances essentielles au développement cérébral, ce qui peut retentir sur le niveau intellectuel, mais aussi sur la réponse immunitaire en raison des intrications entre système nerveux et système immunitaire. La présence de peptides non soi, qui peuvent jouer le rôle de xéno antigènes, initiateurs des maladies auto-immunes. La présence d’hormones et de facteurs de croissance, comme l’IGF1. Ce processus, parmi bien d’autres, participe peut-être au grand développement des maladies dites dégénératives dans les populations occidentales, depuis quelques décennies.


body language I NUTRITION 45

Le blé et ses apparentés contiennent des protéines comme la gliadine que les mucines et les enzymes humaines ne peuvent dégrader car leur structure a été modifiée par les mutations et/ou par la cuisson. Ces protéines non dégradées pourront alors exercer des actions nocives comme l’agression contre la muqueuse du grêle avec état inflammatoire chronique, la perturbation de la flore intestinale, la fourniture de peptides antigéniques déclenchant une pathologie auto-immune comme dans le cas de la maladie cœliaque. La nutrithérapie La prescription de probiotiques, de magnésium, de dérivés azotés et la phytothérapie, seront des compléments intéressants. L’altération de la perméabilité intestinale causée par une infection, toxines ou autre facteur, favorise un transfert aberrant d’antigènes à travers l’intestin en engendrant des réponses immunitaires inappropriées. Des études récentes ont montré que la consommation de probiotiques stabilise la fonction barrière de l’épithélium intestinal. Le déficit en magnésium entraîne une rétention sodique, une pénétration excessive du calcium, une accumulation du fer dans la cellule où celui-ci catalyse la formation de radicaux libres et par voie de conséquence une accélération du vieillissement cellulaire. Les médiateurs de l’inflammation que sont les cytokines pro ou anti inflammatoires peuvent être contrôlées par les nutriments azotés comme la L glutamine et l’arginine. Prise en charge Sur le plan clinique, certains signes locaux et généraux sont à rechercher tout d’abord, afin de déterminer les réactions inflammatoires aigues ou chroniques (Fig.1).  Sur le plan biologique, la réaction inflammatoire sera classiquement mise en évidence par un profil protéique comprenant le dosage de la protéine C réactive, de l’orosomucoïde et de l’haptoglobine, que l’on peut compléter par une électrophorèse des protéines. L’inflammation perturbant l’état nutritionnel du patient, il est classique d’adjoindre les dosages de l’albumine, de la pré albumine et d’évaluer par une numération formule, la ferritine et le cœfficient de saturation de la transferrine, le statut en fer du patient. La prise en charge en médecine mor-

SIGNES LOCAUX Réaction inflammatoire aigüe

• • • •

Réaction inflammatoire chronique

Signes locaux de réaction inflammatoire évoluant par crises

Chaleur Douleur Rougeur Tumeur

SIGNES GÉNÉRAUX • • • •

Température Anorexie Asthénie Altération brutale de l’état général

• •

Amaigrissement Altération progressive de l’état général Elévation du tour de taille, évocatrice d’un syndrome métabolique

phologique et anti-âge d’un patient présentant un état inflammatoire, devrait également comporter un profil en acides gras, un bilan de stress oxydant, l’évaluation de la fonction intestinale, le dosage de la vitamine D et celui de l’homocystéine. Dans l’avenir, il pourra être complété par le dosage de l’hepcidine (Fig.2). ▼ Enfin, il sera important de rééduquer le patient à la mastication et de l’encourager à pratiquer une activité physique régulière et modérée.

donc un aspect important à prendre en compte dans notre pratique de la médecine morphologique et anti-âge, outre les procédures médicales esthétiques, afin d’apporter au patient les armes contre un vieillissement global prématuré. La prise en charge doit alors débuter par un bilan clinique et biologique complet du patient, notamment de son état inflammatoire et de son stress oxydatif, afin de proposer un réajustement nutritionnel adapté.

Conclusion La réaction inflammatoire est une composante essentielle de plusieurs pathologies chroniques, mais aussi un facteur déterminant du vieillissement. C’est

Dr Sabine Dargent-Jollain est Médecin Esthétique, titulaire d’un DIU Médecine Morphologique et Anti-Âge, avec une expertise dans la prise en charge nutritionnelle.

Prise en charge classique

PROFIL PROTÉIQUE • PCR, Orosomucoïde, Haptoglobine • Electrophorèse des protéines pour éliminer une augmentation monoclonale d’une immunoglobuline • Albumine et pré albumine en cas de perte de poids ou de muscle afin d’évaluer également le statut nutritionnel du patient EVALUATION DU STATUT EN FER • NFS, ferritine, coefficient de saturation de la transferrine

Prise en charge complémentaire

PROFIL EN ACIDES GRAS BILAN DE STRESS OXYDANT Au minimum : Zinc, Cuivre, Sélénium, 8OHDG et/ou en fonction du contexte, LDL oxydé. Glutathion réduit si possible EVALUATION DE L’ÉTAT INTESTINAL Coproculture, parasitologie des selles, fécalogramme, puis si besoin dosage des IgG alimentaires spécifiques • Dosage de l’homocystéine • Dosage de la vitamine D • Dosage de l’HB1c, éventuellement une hyperglycémie provoquée par voie orale.

Dans l’avenir

Dosage de l’hepcidine


BOOSTE LE TAUX D’ACIDE HYALURONIQUE DE

30

| REPULPE INTENSÉMENT | LISSE LES RIDES | REDENSIFIE IMMÉDIATEMENT

%

INNOVATION

ANTI-ÂGE

RECOMMANDÉ PAR LES DERMATOLOGUES, LES MÉDECINS ET LES CHIRURGIENS ÉSTHÉTIQUES


E

-learning MÉDICAL

Il y a un an, l’IMCAS lançait sa dernière création, l’IMCAS Academy, la première plateforme communautaire d’e-learning, dédiée aux dermatologues, chirurgiens plasticiens et médecins spécialisés dans les traitements esthétiques. Vingt ans après sa création, l’IMCAS révolutionne à nouveau l’apprentissage médical.

N

é il y a vingt ans comme une interface entre la dermatologie et la chirurgie plastique et esthétique, L’IMCAS, International Master Course on Aging Science, est un congrès médical international dont le but premier est de fournir un contenu éducationnel riche aux spécialistes des traitements esthétiques. C’est avec la création de plus d’une trentaine de congrès dans le monde à son actif et la collaboration des plus grands experts internationaux, que l’IMCAS s’est imposé en leader, notamment renommé et réputé pour la grande qualité des contenus scientifiques. Au travers du succès de ses congrès, l’IMCAS a pu constater l’évolution des pratiques des médecins participants, avides d’apprendre différentes techniques

à visée esthétique. À côté de l’acide hyaluronique et de la toxine botulique, stars incontestées, se sont développés au fil des années une multitude de traitements : lasers, fils tenseurs, cryothérapie, chirurgie, cosméceutiques ou encore médecine régénérative. La montée en puissance des traitements combinés contribue également à la nécessité des médecins de mettre à jour leur savoir-faire. Pour ces raisons, lors de ses congrès, l’IMCAS met à disposition plusieurs salles de formation, fonctionnant en parallèle, où les participants doivent s’orienter et faire des choix : salle injectables ou salle lasers, chirurgie ou fils tenseurs, radiofréquence ou cryothérapie. En partant de ce constat, l’IMCAS a développé une interface innovante permettant à ses par-

ticipants, mais aussi à ceux qui n’ont pu se déplacer, de voir (ou revoir) les sessions du congrès, en vidéo. La société a ainsi lancé en 2016 l’IMCAS Academy : une plateforme éducative dont le contenu provient essentiellement des nombreux congrès IMCAS à l’international. Grâce à une bibliothèque composée de milliers de présentations venant des quatre coins de la planète et traitant de toutes les thématiques phares, l’IMCAS Academy souhaite relever un challenge audacieux : celui de fournir un support professionnel éducatif de très haute qualité, accessible partout dans le monde, à n’importe quel moment de la journée. En parallèle, le site internet se veut communautaire : entraide rapide entre confrères, networking… Un savant mélange de TED, Facebook et LinkedIn.


48 FORMATION I body language

Une bibliothèque de vidéos unique au monde La bibliothèque ne cesse de se développer au fil des mois et des congrès. Avec de nombreuses vidéos publiées chaque mois, elle contient déjà plus de 1 700 présentations réparties au sein de 350 cours parmi lesquels : PRP et nouvelles tendances pour traiter l’alopécie, anatomie sur cadavre et injections, fillers vs lasers pour le rajeunissement des mains, éviter les complications vasculaires en injectant, lasers épilatoires : efficacité et complications. Grâce à leurs recherches et leurs profils, les membres de la plateforme peuvent également profiter d’une sélection personnalisée de vidéos en fonction de leurs préférences. Les 15 thématiques phares de la bibliothèque : • Injectables : rajeunissement du visage, des mains, rhinoplastie médicale… • Lasers & EBD : rajeunissement, épilation, cicatrices, détatouage, « home devices » … • Fils de suspensions • Remodelage du corps : cryothérapie, lipolyse… • Dermatologie clinique : médicaments, PDT, SRT... • Cosméceutiques • Peelings, mésothérapie et médecine anti-âge • Chirurgie du visage : lifting, blépharoplastie, rhinoplastie… • Chirurgie mammaire : augmentation, lifting, réduction… • Chirurgie du corps : augmentation des fesses, liposuccion, abdominoplastie, brachioplastie… • Alopécie : transplantation FUE, FUT, plasma riche en plaquettes (PRP)… • Médecine régénérative et lipofilling : cellules souches, PRP, transfert de graisse… • Traitements génitaux : rajeunissement vulvo-vaginal, pénoplastie, labiaplastie… • Marketing & gestion de son cabinet : fidélisation des patients, e-réputation, réseaux sociaux, règlementations… • IMCAS Beyond : le futur de la médecine et des traitements esthétiques… L’accès complet à tous les contenus est réservé aux abonnés, dont la souscription de 370 euros par an, offre l’équivalent d’une demi douzaine de congrès, accessible en ligne ! Les adhérents bénéficient ainsi

d’un accès illimité à l’intégralité des vidéos et services. En effet, les utilisateurs ont la possibilité de visionner et de se documenter où et quand ils le souhaitent, tout en pouvant échanger avec les experts. C’est donc sans modération que les membres abonnés peuvent enrichir leurs connaissances et perfectionner leurs techniques. Parmi les 1 700 vidéos en ligne, une centaine est accessible gratuitement, sans abonnement, et l’introduction de la totalité des présentations l’est également, ce qui donnera un aperçu à ceux qui hésitent encore. La communauté IMCAS Academy compte déjà, à ce jour, plus de 10 000 médecins membres, dont 600 français. ▼

et un partage de points de vue variés donnant place à des dialogues riches et instructifs. C’est pourquoi, lors du webinar de juin 2017, plus de 170 personnes se sont connectées en direct pour voir les docteurs Tatjana Pavicic (dermatologue allemande), Hema Sundaram (dermatologue américaine), Pierre Nicolau (chirurgien plasticien français), Thomas Rappl (chirurgien plasticien autrichien), Igor Rudenko (dermatologue ukrainien) et Ian Strawford (médecin britannique), débattre sur les différentes complications liées aux fils tenseurs ou aux injections d’acide hyaluronique. Par la suite, le visionnage des webinars est accessible en replay, de manière illimitée, sur l’IMCAS Academy.

L’IMCAS Academy en chiffres : 90 membres du Comité Scientifique 15 thématiques phares 350 cours répertoriant 1 700 vidéos de présentations et démonstrations 10 000 médecins membres 1 webinar mensuel 72 cas cliniques au sein de l’IMCAS Alert (plus de 10 réponses en moyenne par cas) 57 articles publiés sur le blog Webinars Depuis son lancement, l’IMCAS Academy poursuit son développement en créant de nouvelles fonctionnalités et en développant de nouveaux contenus qui viennent renforcer la bibliothèque de vidéos. Chaque mois, une conférence en ligne, appelée « webinar », est organisée et diffusée en direct. Cette rencontre collective d’une heure, est accessible gratuitement par toute la communauté sur Internet. Ces webinars permettent aux intervenants de partager leurs expertises et leurs savoirs via un format innovant. Les participants assistant virtuellement aux webinars ont la possibilité de poser des questions et d’interagir en direct avec les experts via un tchat. Un véritable lien est créé, permettant d’alimenter le contenu de la session. Chaque mois, les experts répondent ainsi, sur un sujet précis, aux différentes questions de la communauté. Souvent organisés sur des sujets à controverses, les webinars permettent un échange entre les meilleurs experts internationaux

IMCAS Alert L’interaction entre médecins lors des webinars a démontré le fort intérêt de la communauté pour un échange rapide avec des experts, souvent sur des cas pratiques et complexes auxquels ils font face au quotidien. C’est un besoin récurrent pour chaque médecin : partager des cas cliniques complexes avec ses confrères afin d’avoir leur retour d’expérience ou opinion. C’est de ce constat que naît, début 2017, le service d’assistance rapide IMCAS Alert, permettant aux membres de partager leurs cas avec la communauté. Le principe est simple : publier une brève explication du cas rencontré avec une description du patient suivi de photos en support explicatifs (il est à noter que la publication d’un cas est anonyme). Dès lors, peut commencer un échange d’avis et d’expériences. Des experts, membres du Comité Scientifique de l’IMCAS Academy, répondent dans les heures qui suivent : plus de 10 réponses en moyenne pour chaque cas.


Rendez-vous sur : academy.imcas.com

le s nu

ca

0120

sé po dé

S o f t F il

®

cr Mi

o-

ks

0120

as

Une véritable communauté L’aspect communautaire présent sur le site ne se limite pas à l’IMCAS Alert. L’interface permet en outre d’ajouter d’autres membres à son réseau professionnel, à la manière de LinkedIn ou de Facebook, et de les contacter via une messagerie privée. Un outil d’échange moderne dont on attend désormais une application mobile. La plateforme est dotée par ailleurs d’une section blog où sont répertoriés de nombreux articles scientifiques couvrant une multitude de sujets actuels ainsi que des interviews de spécialistes renommés. Grâce à des publications hebdomadaires, exclusivement en anglais, le blog complète ainsi l’offre e-learning. L’IMCAS Academy bénéficie du réseau professionnel et de l’ancienneté de la maison mère IMCAS. Bien qu’étant une plateforme éducative récente, elle compte à ses actifs les spécialistes les plus réputés et sait tirer profit de leurs connaissances et savoir-faire afin de créer un support éducationnel fiable de très haute qualité, avec un contenu d’ores et déjà extrêmement riche. L’IMCAS Academy est une plateforme moderne en plein essor, qui ne cesse de se développer par l’ajout de nouveaux contenus, le développement de services innovants et l’amélioration de son accessibilité. L’IMCAS Academy n’a pas fini de nous surprendre et poursuit sa conquête du marché mondial de l’e-learning, en pleine expansion. Là où la cardiologie ou l’ophtalmologie avaient déjà des outils d’apprentissage en ligne, l’IMCAS Academy passe à la vitesse supérieure dans nos spécialités pour servir au mieux les besoins de formation et d’information des dermatologues, chirurgiens plasticiens et spécialistes des traitements à visée esthétique.

DECOUVREZ

Br ev et

Les « alertes » permettent donc, de manière rapide et efficace, de recevoir rapidement les conseils d’autres experts sur des complications ou des procédures. Et pourquoi ne pas, vous aussi, partager votre avis, ou soumettre votre cas ? Réponses garanties en moins de 24 heures !

DISPOSITIFS INNOVANTS À PORTÉE DE MAIN POUR DES RÉSULTATS OPTIMUMS

body language I DERMATOLOGIE 49

Fi S o ft

SFME Palais des Congrès, Paris 8-9 septembre 2017 Stand 28 AMEC-VISAGE Grimaldi Forum, Monaco 15-16 septembre 2017 Stand F22

M


Photo : Abhishek Joshi

50 DERMATOLOGIE I body language


FILS TENSEURS de l’anatomie à la pratique L’utilisation de fils tenseurs se développe car ils présentent une alternative intéressante dans certains cas, à la chirurgie. Cependant, outre les différentes techniques de pose et types de fils, Dr Philippe GARCIA nous rappelle qu’une parfaite connaissance anatomique est primordiale, non seulement pour la qualité des résultats, mais également pour assurer une parfaite sécurité aux patients.

L

e vieillissement de la face et du corps est un phénomène inévitable dont les manifestations sont multiples et plus ou moins précoces en fonction des patient(e)s. La Chirurgie et la Médecine Esthétiques ont rivalisé d’imagination au cours de la dernière décennie, pour proposer des solutions de plus en plus efficaces, durables et peu traumatisantes pour les tissus. Les fils, qui peuvent s’implanter sous la peau dans de nombreuses indications, font partie de ces innovations techniques. Leur mise en place par un praticien entraîné et spécifiquement formé est le plus souvent simple, à condition de connaître parfaitement l’anatomie humaine pour éviter les dangers et obtenir les meilleurs résultats. Les plans anatomiques de la face L’anatomie de la face est particulièrement complexe et doit faire l’objet d’un travail attentif. De la superficie à la profondeur, rappelons l’organisation des tissus : • la peau, dont l’épaisseur est extrêmement variable en fonction des zones concernées • la graisse superficielle • les muscles et la graisse profonde, les nerfs et les vaisseaux sanguins La peau Elle présente de nombreuses variétés de couleurs, de textures et d’épaisseurs sur tout le corps. Les conséquences de ces variations au niveau de la face sont particulièrement importantes. En effet, en fonction de l’épaisseur et de la souplesse des

tissus superficiels, la mise en place de fils sera plus ou moins aisée. Le résultat esthétique du drapage de la peau à l’aide de fils tenseurs sera différent si la peau est fine et les tissus sous cutanés peu épais, ou bien si la peau est épaisse et les tissus lourds. Au cours de nos dissections anatomiques, nous avons dans un premier temps retiré uniquement la peau pour faire apparaître la graisse superficielle. Fig.1 La graisse superficielle Elle se répartit dans la face en différents paquets graisseux qui sont séparés par des septa fibreux contenant des vaisseaux sanguins. Fig.2 Cette couche graisseuse, qui se mobilise avec les effets du vieillissement, peut ainsi se dissocier pour laisser apparaître des irrégularités de surface sur le visage : poche malaire, irrégularité de la ligne mandibulaire, affaissement de la queue du sourcil. La mise en place des différents fils à notre disposition peut se faire dans différents plans : Fig.3,4,5 • entre la peau et le plan graisseux superficiel • dans l’épaisseur du plan graisseux, dans lequel il n’y a aucun danger anatomique. Cependant, les zones de danger ne sont jamais très loin. Elles sont nombreuses et doivent être parfaitement connues pour minimiser les risques. Les muscles Le cou Le platysma est un grand muscle plat bilatéral situé sous la peau et relié à la peau

par de nombreuses digitations fibreuses. Les deux muscles se rejoignent sur la ligne médiane à la partie haute. Ce muscle est inséré à sa partie basse sur la clavicule et se continue en haut avec le plan aponévrotique superficiel de la face. Il existe de nombreuses extensions entre le platysma et les muscles péri-buccaux. Fig.6 La région péri-buccale et le tiers moyen de la face • Muscles abaisseurs des lèvres : D.A.O. (depressor anguli oris) : ce muscle bilatéral et symétrique s’étend de chaque côté au-dessous de la commissure labiale. C’est un muscle plat et triangulaire. Sa base a une insertion osseuse sur le rebord mandibulaire. Son sommet s’accroche au derme de la région para commissurale, en mélangeant ses fibres avec celles du muscle orbicularis oris. Son action tire la commissure labiale vers le bas. Fig.7 D.L.I. (depressor labii inferioris) : il s’agit d’un muscle quadrangulaire, bilatéral et symétrique, étendu obliquement au-dessous de la partie latérale de la lèvre inférieure, jusqu’à la ligne médiane. Son insertion basse se fait sur le rebord mandibulaire au contact de la face profonde du D.A.O. ; la partie haute de l’insertion se fait dans le derme en croisant ses fibres avec le muscle orbicularis oris. Fig.7 • Muscles releveurs des commissures labiales : Muscle zygomaticus major : muscle bilatéral et symétrique. Il traverse le tiers moyen de la face oblique de haut en bas et de dehors en dedans. L’insertion supérieure est osseuse sur la partie


52 FILS TENSEURS I body language

1 3

4 2

5

6


body language I FILS TENSEURS 53

antérieure de l’arcade zygomatique et sur le corps de l’os malaire. L’insertion inférieure est dermique au niveau de la commissure labiale en mélangeant ses fibres avec le D.A.O. et l’O.O. Son action relève la commissure labiale. Fig.7 Muscle Levator anguli oris : Fig.7,8 . C’est un muscle bilatéral et symétrique. Disposé verticalement, son insertion haute se situe sur le corps de l’os malaire en dedans et plus profondément que le muscle zygomaticus major. L’insertion basse se fait dans le derme au niveau de la commissure labiale avec un entrecroisement des fibres avec le muscle zygomaticus major et le muscle orbicularis oris. Muscle levator labii superioris : Fig.8 C’est un muscle bilatéral et symétrique. Disposé verticalement, son insertion haute se fait sur le maxillaire supérieur en dedans du foramen sous orbitaire. L’insertion basse se termine dans le derme de la lèvre supérieure avec un entrecroisement des fibres avec le muscle orbicularis oris. • Muscle orbicularis oris (0.0.) : Fig.9,10 C’est un muscle médian qui fait le tour de l’orifice buccal. Il est composé de deux parties, une supérieure et une inférieure qui se réunissent au niveau des commissures labiales. Il comprend deux portions : une portion sous cutanée, la pars labialis, et une partie sous muqueuse, la pars marginalis. Ce muscle ne présente que des insertions dermiques et des interconnexions avec les autres muscles péri-buccaux. Le tiers supérieur de la face • Muscle frontalis : Fig.3,11 C’est un muscle bilatéral et symétrique. Il s’agit d’un muscle plat présentant une insertion osseuse inférieure sur le rebord orbitaire supérieur. Il se dirige vers le haut et s’écarte du muscle opposé en se dirigeant dans une direction oblique latérale. Il existe donc sur la ligne médiane une portion triangulaire à base supérieure qui ne présente pas de fibres musculaires. Le muscle frontalis se continue en haut par un tissu aponévrotique qui va rejoindre le muscle occipital. Il existe par ailleurs de nombreuses connexions fibreuses entre le muscle et le derme, et des entrecroisements de fibres musculaires avec les muscles corrugator et orbicularis oculi. L’action principale du muscle frontal est de relever les sourcils. • Muscle Orbicularis oculi : Fig. 3 Il est bilatéral et symétrique. Il est com-

posé de deux portions qui entourent le cadre orbitaire et se rejoignent avec des insertions osseuses au niveau du canthus interne et du canthus externe. • Muscle Corrugator : Fig.12 Bilatéral et symétrique, il présente une insertion osseuse à la partie interne du cadre orbitaire et sur la suture naso frontale. Il se dirige en dehors et légèrement vers le haut pour avoir une insertion purement dermique au niveau de la fossette sus sourcilière Fig.13. Au passage, entrecroisement de fibres musculaires avec le muscle frontalis. L’action de ce muscle rapproche la tête des sourcils l’une de l’autre et est responsable de l’apparition des rides verticales médianes. L’artère facialis C’est une branche de l’artère carotide externe. Après avoir traversé la région sous maxillaire, elle pénètre dans la région faciale en croisant le rebord mandibulaire en avant du muscle masseter. Fig.14,15. Elle se dirige ensuite, en un trajet sinueux, sous le plan graisseux superficiel, oblique d’arrière en avant et de bas en haut, en direction de la commissure labiale pour donner deux branches, l’artère labialis inferioris, et l’artère labialis superioris. Fig.16,17 Le tronc de l’artère facialis se dirige vers l’aile narinaire puis remonte verticalement à la jonction entre le plan facial et le plan nasal. Au cours de ce passage, l’artère change de nom pour s’appeler l’artère angularis. Fig.16,17,18 . Elle suit le sillon nasogénien et s’anastomose à l’angle interne de l’œil avec l’artère nasale, branche de l’artère ophtalmique. Cette anastomose réalise une communication entre le système carotidien interne et le système carotidien externe, qu’il est essentiel de connaître. Le nerf facial Situé plus profondément par rapport au plan musculaire, il ne constitue pas une zone de danger réelle pour la mise en place de fils. Les types de fils Crantés uni ou bi directionnels (Caprolactone) Les fils crantés composés d’un polyester de Caprolactone, se résorbent progressivement au cours des 12 à 18 mois suivant leur implantation. Ils sont mis en place

à l’aide d’une ou de deux aiguilles droites ou d’une aiguille droite et d’une aiguille courbe permettant un ancrage. Lisses ou Screw (Polydioxanone ou PDO) Les fils lisses sont bien connus comme fil de suture depuis de nombreuses années et sont un polymère de synthèse, biodégradable. Ils sont présentés dans la lumière d’une aiguille simple qui permet leur mise en place. Les screw sont des fils lisses, enroulés en « tire-bouchon » qui permettent un meilleur maintien des tissus après leur mise en place. Le principe d’action Effet tenseur Un des effets bien connu du vieillissement facial est la migration des tissus superficiels provoquant une cassure de l’ovale mentonnier, un affaissement du tiers moyen la face et de la poche graisseuse malaire, aggravant la profondeur des sillons nasogéniens. Les fils crantés bi directionnels ou permettant un ancrage, assurent un maintien des tissus en place pendant le temps nécessaire à l’action de la résorption du fil et à l’apparition d’une fibrose inflammatoire réactionnelle. Effet inducteur tissulaire Au cours de leur résorption, les fils mis en place induisent une stimulation de la fabrication locale de collagène naturel. Fibrose cicatricielle Comme tous les corps étrangers, les fils, par leur simple présence, provoquent une réaction inflammatoire locale qui laisse en place une fibrose cicatricielle. Les indications et leurs limites Sur la face De nombreuses utilisations ont été proposées sur la face, cependant toutes les techniques ont leurs limites et il ne faut pas oublier que le traitement du vieillissement facial peut aussi faire appel à des techniques chirurgicales sûres, qui donnent d’excellents résultats et qui présentent l’avantage d’être plus durables. Front et Sourcils Les fils peuvent être utilisés de deux manières au niveau du front et des sourcils. Dans le traitement des rides frontales, les fils lisses de type PDO peuvent être


54 FILS TENSEURS I body language

16

7

10

8

12

9

11

13


body language I FILS TENSEURS 55

utilisés dans un objectif de comblement de rides et d’induction tissulaire. Cette indication est une alternative à la toxine botulique. Lorsque l’objectif est une ascension de la queue du sourcil, il est possible de créer une suspension en utilisant un fil cranté bi-directionnel. Cette indication représente ici une alternative à l’acte chirurgical par abord direct. Tiers moyen Dans cette région anatomique, les fils peuvent également être utilisés de différentes manières et en association. Nous utiliserons des fils suspenseurs pour remonter une ptose de la graisse malaire, déplissant ainsi le sillon nasogénien en redessinant la pommette. Nous pouvons associer ces fils à des PDO lisses, utilisés en maillage pour avoir un effet de volume et de comblement des rides superficielles, pour masquer un sillon médio facial. Il est essentiel dans ces indications de faire la différence entre une indication de pose de fils qui ne donnera des résultats convaincants que dans les anomalies modérées du vieillissement, et une indication chirurgicale qui sera la seule solution pour offrir un résultat satisfaisant et durable dans les situations de vieillissement avancé. Région péribuccale Les rides para-commissurales et les rides d’amertume bénéficient le plus souvent des traitements à base d’acide hyaluronique. Dans cette zone où la chirurgie est peu efficace, les fils PDO lisses apportent une solution alternative crédible pour les rides para commissurales. Les fils de type screw donnent par ailleurs d’excellents résultats pour gommer les rides d’amertume. Ovale mentonnier La ligne mandibulaire constitue le point clé du vieillissement du tiers inférieur du visage. L’irrégularité de cette ligne correspond au glissement vers le bas de la partie de la graisse superficielle qui s’infiltre entre deux points fixes : le ligament mandibulaire Fig.19 et le croisement de l’artère faciale avec le rebord de la mandibule. Cela provoque l’apparition de ce que l’on appelle la « bajoue ». Ici encore, il est possible de reposition-

ner les déplacements modérés de cette poche graisseuse qui provoque une simple irrégularité de la ligne mandibulaire, en utilisant des fils crantés. On peut utiliser dans cette indication, soit des fils à double aiguille que l’on positionne en U, soit des fils simples que l’on va ancrer en haut, sur l’aponévrose temporale. Pour autant, le lifting reste la solution la mieux adaptée pour traiter de façon durable une ligne mandibulaire cassée. Seule cette chirurgie bien conduite permettra de retrouver à long terme un ovale mentonnier homogène. Cou Le vieillissement du cou est probablement la région la plus difficile à traiter avec les fils qui trouvent ici, peut-être, les limites de leurs indications. Lorsque les bandes platysmales sont apparues et sont franchement marquées, il est bien difficile d’imaginer de les faire disparaître en les remaillant avec des fils. On peut envisager un maillage sous mental au tout début, mais lorsque les « fanons » sont visibles jusqu’à la base du cou, il est nécessaire de recourir à un lifting cervical complet.

Sur le corps Vergetures Le traitement des vergetures du ventre, des flancs et des cuisses est extrêmement complexe et souvent décevant. Si l’on arrive parfois à l’aide de peeling, de mésothérapie à en améliorer l’aspect, il est illusoire actuellement de réussir à les faire disparaître complètement. Néanmoins l’utilisation de fils de type PDO lisse ou screw, grâce à leur effet de comblement associé à l’induction tissulaire, semble apporter des espoirs réels et convaincants. Bras Au niveau des bras, le vieillissement se manifeste particulièrement par l’accumulation de graisse et le relâchement cutané. Lorsque l’accumulation de graisse est modérée et la distension cutanée limitée, il est possible d’obtenir une remise en tension à l’aide de fils de type PDO. L’intervention est simple, rapide et sans risques. Malheureusement, si l’accumulation de graisse est importante et le bras « lourd », seule une lipoaspiration associée à un lifting de bras donnera un résultat satisfaisant. L’acte chirurgical laisse une cicatrice discrète, visible seulement en relevant les bras.


56 FILS TENSEURS I body language

14

15

16

17

18 19


body language I FILS TENSEURS 57

Cuisses Les difficultés qui se posent au niveau des bras sont identiques au niveau des cuisses, avec des indications chirurgicales souvent plus fréquentes.

réactionnelle. Ils sont contenus dans la lumière de l’aiguille qui permet leur mise en place et se placent directement ainsi dans le plan souhaité, à l’interface entre le derme et le plan graisseux superficiel.

Fesses – face postérieure des cuisses : effet capiton Dans ce domaine, les traitements sont ici encore nombreux et souvent peu efficaces. L’utilisation des fils de type PDO représente une indication nouvelle et prometteuse.

Conclusion Chaque patient présentant des indications et des objectifs réalisables différents, il est important de bien analyser la qualité de la peau, l’avancement du processus de vieillissement et les déplacements des tissus sous cutanés, afin de proposer le traitement le plus adapté. En effet, si cette procédure est une alternative crédible pour des patients souhaitant reporter la date d’une intervention chirurgicale, il

Technique de pose Les fils crantés sont livrés avec une aiguille sertie à une extrémité ou à chaque extrémité. Leur positionnement se fait à la partie superficielle du plan graisseux superficiel. Il est important de comprendre que ces fils ont pour objectif d’obtenir un effet de remise en tension des tissus ptosés, soit directement, soit secondairement au cours de leur résorption. Ils peuvent être positionnés, longitudinalement, dans l’axe de correction souhaité ou bien en U pour obtenir ainsi un point de fixation. Les fils lisses ou screw en PDO ont pour objectif d’avoir un effet de fixation des tissus, de remplissage et surtout de régénération en créant un effet inducteur de synthèse de collagène et une fibrose

n’en est pas moins vrai que la technique ne peut pas répondre à toutes les indications, et offre un résultat ayant une durée limitée dans le temps. Il ne faut pas oublier que le lifting chirurgical, dont les techniques sont de moins en moins invasives, garde de belles indications. Une fois le choix de la pose de fils tenseurs bien défini, les résultats obtenus grâce à cette technique sont extrêmement naturels et convaincants. Rappelons-en les objectifs multiples : redessiner la ligne mandibulaire (l’ovale mentonnier) ; remonter des pommettes tombantes ; redresser le sourcil et ouvrir le regard ; effacer les rides d’amertume ; ralentir le processus de vieillissement par l’effet inducteur tissulaire. Le principal objectif d’un praticien étant la satisfaction de son patient, rappelons enfin que pour toute procédure, une connaissance parfaite de l’anatomie de la zone traitée est indispensable pour une minimisation des risques et une excellence des résultats ! Dr Philippe Garcia est spécialiste en chirurgie esthétique et reconstructrice, expert du visage et du cou, il s’est également spécialisé en médecine esthétique. Sa passion pour l’anatomie au travers des dissections et des recherches, lui confère une position d’expert auprès de grands laboratoires. Il participe également à de nombreux congrès médicaux internationaux en qualité de formateur et injecteur, offrant aux participants son expertise et son savoir-faire avec pour objectif, l’excellence des résultats et des risques minimes. Dr Philippe Garcia exerce dans son cabinet à Paris et opère au sein des prestigieuses Clinique de la Muette et Clinique Alphand. Il est Membre de plusieurs sociétés savantes, dont la SOFCEP, ISAPS, SAMCEP, EAFPS, G.R.I.R.G.


Photo : Abhishek Joshi


body language I FILS TENSEURS 59

Dans l’écheveau des

FILS

Après un bref panorama des fils tenseurs, Dr Laurence BEILLE livre son expérience personnelle des fils inducteurs tissulaires résorbables et de la place qu’ils auront à occuper dans la stratégie de prise en charge naturelle du masque facial, en médecine esthétique.

D

ès l’antiquité, des praticiens ont imaginé poser des fils dans la peau pour rajeunir le masque facial. Il s’agissait de fils d’or dont on connaît aujourd’hui le peu d’intérêt thérapeutique. Cependant, la voie était ouverte pour le concept du traitement du relâchement des fibres conjonctives par la pose de fils de soutien, lisses ou crantés, résorbables ou non. Encore à leurs balbutiements, les fils vont certainement prendre une grande place en esthétique médicale. Leur champ de revendication s’étend de l’effet de maillage cutané pour les fils PDO résorbables venus de Corée, d’utilisation simple, à une alternative au lifting cervico-facial pour les fils tenseurs non résorbables, dont la pose est quasi chirurgicale. Entre les deux, les fils tenseurs inducteurs tissulaires, peinent à trouver leur place et revendiquent un effet liftant d’une durée de 12 à 18 mois. Bien que les fils évoluent depuis plus de 20 ans, ils n’intéressent pas encore tous les acteurs de l’esthétique, souvent par mauvaise réputation entre inefficacité et complications. Cependant, depuis les premières expériences plus ou moins heureuses, l’évolution technologique (matériaux, type de crantage et de montage sur canule ou aiguille) est en marche pour rendre les fils indispensables à notre pratique esthétique.

Après un bref panorama des fils sur le marché en 2017 et leurs revendications, j’exposerai ma pratique personnelle des inducteurs tissulaires pour l’effet tenseur et de resserrement des joues, et mon choix actuel pour des fils montés sur canule. La pratique des fils étant encore empirique, comme celle des injections d’acide hyaluronique à leur début, cet article relève plus d’une expérience personnelle et du partage avec mes confrères, que d’études réalisées dans les règles de l’art. D’autre part, les photographies sous-estiment généralement les résultats de repositionnement des tissus traités, résultat pourtant très apprécié par les patientes à 8 mois de pose. Panorama des fils en 2017(1) Fils non résorbables (2,3,4) Ces fils en polypropylène (majoritairement), non réactogènes, sont les seuls qui peuvent réellement revendiquer une action liftante de longue durée (plus de 3 ans). Leur pose, très technique, nécessite une excellente formation et est réalisée en atmosphère chirurgicale. Les médecins, en collaboration avec les fabricants, ont beaucoup fait évoluer les techniques de pose et la qualité des fils porteurs d’aspérités, afin d’améliorer leurs capacités de souplesse, de solidité, d’ancrage et d’efficacité. Les fils sont idéalement positionnés en hypoderme jugal, selon des vecteurs de traction pouvant être plus verticaux que ceux du lifting

cervico-facial ; leur ancrage en point haut, se fait soit directement sur l’aponévrose temporale, soit sur un montage complexe de fils lisses passant sur le vertex. La pose de fils non résorbables reste technique et complexe et concerne des opérateurs entrainés. En ce qui concerne les complications, différentes études françaises (SOMEREFs) et internationales ne rapportent que des complications faibles, en fréquence et en gravité (5). Ces effets secondaires sont classés en six catégories : douleurs ou dysesthésies persistantes (4% des patients), infections sur matériel implanté (0,9%), extrusion spontanée d’un fil, visibilité du fil implanté (4%), complications d’ordre psychologique et complications techniques exceptionnelles. Fils résorbables On distingue les fils PDO d’absorption rapide, de 4 à 6 mois (comme les fils de suture chirurgicale résorbables), positionnés en derme moyen à profond, des fils inducteurs tissulaires d’absorption lente, de 12 à 18 mois, positionnés en hypoderme. Fils PDO en polydioxanone Ces fils d’origine Coréenne font fureur en Asie, car ils correspondent à la culture de la médecine chinoise et de l’acupuncture. Les coréens leur attribuent, outre l’effet de remaillage cutané et de faible tension cutanée, des actions myorelaxantes et lipo-


60 FILS TENSEURS I body language

lytiques. Certains médecins revendiquent même une action liftante, lorsqu’un très grand nombre de fils est posé sur l’ensemble de la surface cutanée du visage (jusqu’à deux cents !). Les PDO sont, à mon avis, parfaitement adaptés aux peaux asiatiques à derme épais et permettent d’améliorer la texture cutanée (6, 7, 8). Ce sont des fils courts, montés sur aiguille creuse, avec un retour à l’extrémité plongeante, ce qui représente un petit point d’ancrage si on les positionne en direction oblique vers le haut. Il en existe trois types qui correspondent à des indications différentes : des lisses ou Basic pour le maillage, des spiralés ou Screw pour le remplissage des plis, et des barbés ou Barb bidirectionnels pour un effet dermique tenseur. Plusieurs médecins en France, déçus par le résultat de certains fils inducteurs tissulaires plus difficiles à poser, utilisent les Barb en joues pour leur effet liftant, car ils sont très faciles à placer en un temps record et sans précaution d’asepsie rigoureuse. L’effet modéré et qui dure au maximum une année, semble les satisfaire aussi bien que leurs patients, et la facilité du geste associée à un coût raisonnable, permettent des poses répétées. Ces fils ont peu de contre-indications, hormis les anomalies de cicatrisation, les antécédents de rejets de fils, la grossesse et les troubles de coagulation. Leur pose est facile, peu douloureuse (mais il est préférable d’appliquer une crème anesthésiante auparavant) et les suites sont émaillées de petits hématomes qui peuvent gêner transitoirement les patientes dans leur vie sociale. L’usage de ces fils va se répandre d’autant plus qu’il est facile de les combiner à des injections d’acide hyaluronique ou de toxine botulique. La difficulté est plutôt d’introduire cette technique qui reste encore empirique dans notre stratégie thérapeutique entre lasers et apparentés, injections de fillers et de toxine. Fils inducteurs tissulaires résorbables La philosophie de ces fils est extrêmement séduisante, mais la question de leur efficacité entre mythe et réalité est souvent posée (9, 10, 11). Ces fils ont été conçus pour détrôner les fils non résorbables et permettre à de

nombreux médecins d’avoir accès à une technique liftante assez simple de réalisation. Cependant, ils ne peuvent en aucun cas prétendre à l’obtention d’un effet liftant durable, comparable à celui d’un lifting ou de fils non résorbables. L’idée de l’utilisation de matériaux inducteurs tissulaires en acide polylactique (PLLA) et/ou capronolactone, à cônes ou à crans uni ou bidirectionnels, assez souples et épais, à résorption lente avec induction de fibrose lors de leur dégradation, était de réaliser un effet tenseur immédiat, se prolongeant partiellement par la fibrose secondaire à leur dégradation. Ils sont posés en hypoderme, leurs aspérités s’ancrent dans le maillage conjonctif graisseux (assez lâche), ce qui permet de tracter l’ensemble du tégument traité. Il existe des fils sertis par une ou deux aiguilles ou montés sur canule ; les aspérités peuvent être des cônes, des petits crans uni ou bidirectionnels, sur toute la longueur ou non (avec partie médiane lisse) ou bien des entrelacements ou des ressorts. Parmi les principales marques de fils inducteurs tissulaires, tels les Silhouette Soft de Sinclair (12) et les Happylift de Croma, la société Aptos offre une large gamme de fils inducteurs en PLLA et Capronolactone : des fils crantés ou entrelacés sertis par des aiguilles et des fils crantés sur toute leur longueur montés sur canule. Il n’est pas inutile de rappeler que les fils Aptos, créés et promus par les très ingénieux chirurgiens russes Dr George et Marlen Sulamanidze il y a 20 ans, faisaient partie des premiers fils crantés non résorbables commercialisés. Ce chirurgien a beaucoup fait évoluer ses produits et propose une large gamme de fils, dont des résorbables inducteurs tissulaires offrant des possibilités de tension (les crantés) ou de création de volume (les entrelacés). En France dans les trois dernières années, les médecins ont essentiellement utilisé les types de fils bidirectionnels montés sur aiguille, mais en raison d’une certaine difficulté technique (respect de règles d’asepsie, longueur des fils, risque de plaie vasculaire) pour des résultats qui restent subtils et des effets secondaires transitoires responsables d’une gêne sociale modérée (gros hématome possible, aspect plissé, gêne aux mouvements amples de

la face sous peine d’étirer les fils, lésions cutanées inflammatoires secondaires), ils ont fini par leur préférer les PDO Barbés. Expérience personnelle J’ai posé pendant deux ans des fils inducteurs tissulaires résorbables montés sur aiguille, mais après analyse de cette technique et de mes résultats, j’y trouvait quelques inconvénients, notamment liés à la technique de pose (limitation des vecteurs et des fils posés, eu égard le risque de plaie tissulaire et le coût des kits, absence d’ancrage terminal par retour du fil en raison de la sortie directe extérieure du fil par l’aiguille). En octobre 2016 au congrès de la SFME, J’ai découvert les fils Excellence visage Aptos, présentés par le docteur Norant, physicien et médecin. Ces fils m’ont séduite par leur pouvoir liftant des joues, que je recherchais, mais également en raison de multiples aspects techniques : • Leur montage sur canule non traumatisante permet de nombreux vecteurs et passages avec entrecroisements des fils sans risque d’hématome ou de plaie nerveuse, contrairement aux fils montés sur aiguilles. • Le type de fil cranté sur toute sa longueur, assez long, 18 cm, permet la multiplication du nombre de fils. Un fil peut donner 2 ou 3 fils de 9 ou 6 cm. • Le montage sur canule permet de réaliser en extrémité un pliage du fil et donc un ancrage par ce retour. L’extrémité du fil ne ressort pas et reste en hypoderme comme une ancre. • La pose est assez facile, élégante et beaucoup moins traumatisante. Les points d’entrée pour la tension de la joue sont des points hauts, en regard de la pommette et/ou en avant du conduit auditif. La canule est passée en hypoderme jusqu’au niveau des sillons nasogéniens et des plis d’amertume, puis elle est retirée doucement alors que de l’autre main on resserre et relève le tégument pour obtenir l’effet liftant. On peut réaliser plusieurs types de vecteurs pour relever et resserrer la joue, plus ou moins verticaux. • Le nombre de fils (10 à 15 par joue)


body language I FILS TENSEURS 61

offre un maintien très efficace de la joue, une très bonne répartition des forces, un effet liftant facile à doser. Une fois l’anesthésie passée, les patients peuvent reprendre leur activité sociale dès le lendemain car il n’y a aucune déformation et très peu d’hématomes. Il y a cependant une sensation normale de douleur cédant au Paracétamol et aux AINS. • Les kits sont très bien faits avec plusieurs possibilités de traitement : kits complets ou partiels (10 fils de 19 cm ou de 13 cm, 4 fils de 19 cm ou de 13 cm). Chaque fil est monté sur une canule. • Les kits sont entreposés à température ambiante et ont une durée de péremption très longue. J’ai suivi une formation en octobre, me suis fait poser un kit complet en joues et ai pratiqué dès le lendemain une pose. Depuis, j’ai pratiqué de nombreuses poses avec une grande satisfaction, très partagée avec mes patientes. Mon résultat personnel très probant et très naturel a beaucoup incité mes patientes à franchir le pas. J’estime que pour maîtriser et proposer une technique, il est indispensable de l’essayer sur soi. J’ai eu un seul cas d’insatisfaction, bien que le résultat tenseur soit objectif, mais trop modeste au goût de la patiente. Il s’agissait d’une patiente jeune, âgée de 40 ans, avec un tégument fin, mou et déjà relâché pour son âge. Son relâchement

pouvait relever d’un lifting ou de fils non résorbables, techniques dont le résultat plus spectaculaire l’aurait davantage satisfaite, mais elle n’était pas encore prête à franchir ce cap. Après 9 mois d’utilisation, je suis ravie des résultats très naturels obtenus et de leur maintien très objectif 8 mois plus tard. Je n’ai eu aucune complication notable, à l’exception parfois, lors du sourire, d’une petite protrusion sous cutanée transitoire (3 mois) des fils, au point d’entrée en regard de la pommette. Ceci, parce que le fil n’a pas été coupé assez court lors de la pose et que le vecteur plus vertical en joue libre permet aux fils d’ascensionner lors du sourire. Ce type de fils s’intègre parfaitement dans ma stratégie de prise en charge du vieillissement dans le respect du naturel et basée sur l’anatomie fonctionnelle. Néanmoins, je ne propose la pose des fils qu’après avoir fait un solide travail de restructuration des deux tiers inférieurs du masque facial par l’acide hyaluronique, en insistant sur le remodelage du menton ; en effet, en perdant du volume, le menton devient un puissant moteur de vieillissement de la région centro-faciale par hypertonie du muscle mentonnier (13).

8.

2016, Cahier 2. Dermatologie esthétique Guillo D. Fils de soutiens crantés : le système posé. AFME. La revue du médecin esthétique. Juillet 2013. 3.

Amgar G.Prise en charge des bajoues avec les fils tenseurs. Afme, avril 2014

4.

www.somerefs.org/fr Les fils en pratique- comment ça fonctionne-parlons technique, implantation pas à pas : les résultats, leur nature et leur durée

5.

D.Guillo, JP.Fachinetti, JP Foumentèze et coll. Les fils de suspension crantés : les complications classiques et leur solution. J.Méd. Esth. Et Chir.

6.

Vol.35 n°2 9.

Nicolau P. J réponses aux questions que l’on se pose à propos des fils tenseurs. Compte rendu d’une table ronde. Réalités thérapeutiques en Dermato-Vénérologie, 249 Février 2016- Cahier 3

10. Mole B. L’induction tissulaire : mythe ou réalité ? compte rendu de table ronde. Réalités thérapeutiques en Dermatologie-Vénérologie- 249-février2016- Cahier 3 11. Guillo D. Fils permanents versus fils résorbables : de la distance entre discours marketing et réalités biochimiques. J. Méd. Esth. Et Chir. Derm. Vol. XXXXI, 164, décembre 2014, 223-232. 12. Nicolau P. Silhouette Soft, Fils tenseurs résorbables à cônes bidirection-

Derm. Vol. XXXIX, 153, mars 2012, 17-24

nels pour un visage redessiné et des volumes repositionnés, d’après la

J.Otto. Polydioxanone threads for skin rejuvenation and facial tissue an-

communication du Dr. Laurence Benouaiche. Réalités thérapeutiques en

ti-ptosis Body language. Nov 76 7.

Y. Shimizu. K. Terase Thread lift with absorble monofilament threads (Journal of Japan Society of Aesthetic Plastic Surgery (JSAPS) 2013.

Beille L. Mise au point sur l’ensemble des fils utilisés en esthétique en 2016. Réalités thérapeutiques en dermato-vénérologie, 254, Septembre

2.

Dr Laurence Beille est Médecin Dermatologue, spécialisée en dermato-esthétique et cosmétologie, dans la région Grenobloise. Expert pour de grands laboratoires d’ injectables et de cosmétologie, elle participe à des groupes de travail et intervient dans de nombreux congrès, sur l’anatomie appliquée aux injections et l’examen clinique en dermato-esthétique.

Conclusion Les fils inducteurs tissulaires devraient connaître un très bel avenir dans la prise en charge du vieillissement du masque facial et leur évolution technologique permettra d’optimiser leurs résultats. Le montage

Bibliographie 1.

sur canule me paraît indispensable pour le positionnement sans risque de ces fils en hypoderme. Ils peuvent être associés à des PDO pour amplifier leur effet liftant et être avantageusement précédés d’injections d’acide hyaluronique pour consolider, sillons nasogéniens, plis d’amertume et région mentonnière. Nous avions la possibilité de corriger les volumes perdus par les fillers, l’hypertonie musculaire par la toxine botulique et maintenant nous pouvons espérer traiter le relâchement du tissu conjonctif par la pose de fils plus faciles à utiliser que les fils non résorbables. Le mythe des inducteurs deviendrait-il enfin réalité ? La couture du visage est peut-être l’avenir en esthétique médicale….

Absorbable thread lifting. Dr Kwon Han Jin. Body Language. Nov 76

Dermato-Vénérologie-242-Avril 2015- Cahier 4 13. Beille L. Anatomie fonctionnelle. Body Language n°10. P 51 à 59


62 FILS TENSEURS I body language

Les

FEMMES se jettent à

LEUR COU

Témoin majeur du vieillissement, le cou doit être traité par des procédures esthétiques et anti-âge et l’utilisation de fils tenseurs résorbables régénérants est une révolution pour ceux qui ne souhaitent pas de chirurgie. Adepte des fils, Dr Alexandra HUART nous explique comment en optimiser les résultats grâce à la combinaison de différentes technologies.

S

elon l’expression commune, nous reconnaissons l’âge d’une femme à son cou. Le relâchement de celui-ci est un signe manifeste de vieillissement et les femmes sont aujourd’hui demandeuses, non seulement d’un rajeunissement de leur visage, mais également de leur cou. Au cours du vieillissement naturel, le cou se tâche, se ride, se relâche et se froisse, pourtant, en matière de médecine esthétique, le cou reste peu traité par rapport au visage. En tant que chirurgien esthétique du visage, j’aime réaliser un traitement « hyper personnalisé » et proposer une alternative médicale de haut-vol pour une correction esthétique du cou. Le détail, le souci du détail …rien que le détail ! De nouvelles procédures anti-âge ont vu le jour, parmi elles les fils tenseurs qui représentent un traitement de choix en alternative médicale au lifting. Aussi, tout l’art du traitement esthétique réside en une combinaison juste de nouvelles technologies - dont l’objectif est la régénération tissulaire, l’amélioration de la qualité de peau et sa retense -, qui nous permet d’optimiser les résultats d’une pose de fils. 1er Objectif : la « Retense » ou remise en tension de la peau du cou Le lifting du visage et du cou permet sans nul doute de retendre efficacement la peau du cou, de corriger le volume du sous-menton et de redessiner l’ovale du visage, mais il existe désormais d’autres solutions plus douces, qui tendent vers cela.

Nouvelle alternative au lifting : Fils tenseurs régénérant Silhouette Soft Je réalise un « Lifting médical » par la mise en tension de la peau à l’aide de fils résorbables Silhouette Soft®. Je transpose en réalité l’acte de lifting chirurgical (aux fils résorbables utilisé depuis plus de 30 ans) au lifting médical. Ces fils à cônes bidirectionnels sont constitués d’acide L-polylactique « biodégradable » qui provoque une réaction inflammatoire des tissus, stimulant ainsi la production de nouveau collagène ; la peau est liftée et redensifiée. Les fils sont souvent utilisés pour redessiner l’ovale du visage chez la femme de 35 à 50 ans, remonter les pommettes, rehausser les sourcils, mais encore trop peu utilisés pour lifter le cou. En effet, le cou est une zone plus délicate, la peau est plus fine et les fils risquent donc d’être plus visibles si leur positionnement est trop superficiel. De surcroit, il peut exister une certaine réticence de la part du praticien, liée aux risques vasculo-nerveux de la région cervicale. Les fils doivent être placés dans le « plan chirurgical du lifting ». Positionnement optimal des fils tenseurs En cabinet, la patiente est démaquillée au préalable et l’on réalise des dessins de positionnement des fils au niveau du cou et de l’ovale du visage. Une anesthésie locale est faite au niveau des points d’insertion des aiguilles.

Selon ma procédure, je mets en place deux fils par coté (16 et 12 cônes). Deux fils par coté pour plus d’effet et cela tient mieux ! Le cou est séparé par une ligne verticale dessiné au crayon et aucun fil n’est placé dans la zone centrale du cou, afin d’éviter tout hématome compressif ou atteinte de la filière aérienne (trachée). Le premier fil de 16 cônes est positionné en U dans la partie supérieure du cou, deux centimètres en dessous de l’ovale du visage, afin de respecter la glande sous-mandibulaire et le rameau du nerf facial. Le second fil est placé en U dans le tiers moyen du cou. Le tiers inférieur quant à lui n’est pas traité, afin d’éviter tout risque lésionnel vasculo-nerveux ou respiratoire (ou thyroïdien). Il existe cependant plusieurs schémas de positionnement des fils à cônes bidirectionnels au niveau du cou. Soit deux fils tenseurs sont placés en ligne directe de chaque côté du cou (Fig.1), soit ils traversent horizontalement tout le cou, en passant par la zone centrale (Fig.2). Dans le cas de ma procédure, partant du constat que la pose de fils en double U au niveau du visage a montré une vraie efficacité de retense chez mes patients, j’ai transposé ce positionnement de fils à la zone du cou (Fig.3). Une traction des fils est ensuite réalisée devant un miroir de concert avec la patiente ; la peau se retend et le cou est lifté. Petit détail : Sur les côtés, le surplus de peau est placé sous des pansements transparents durant 5 à 6 jours, qui maintiennent la peau liftée en place et permettent


Photo : Abhishek Joshi

body language I CHIRURGIE 63


Inscrivez-vous sur www.wadevent.com Suivez-nous sur :


body language I FILS TENSEURS 65

Fig.1

aux excès de peau de se résorber plus vite par pressothérapie. Le plus : une séance de photobiomodulation par LEDs est réalisée juste après le geste, afin de réduire l’œdème et l’inconfort. Cette procédure dure environ 20 minutes, durant laquelle la patiente est re-informée des recommandations à suivre et des effets secondaires décrits. La tenue des fils est d’environ 18 mois, ils donnent un effet très naturel et rajeuni au cou et permettent de retendre et défroisser le cou, en un geste peu invasif et une procédure sûre et rapide.

Fig.2

cale et ses inconvénients. Un ou deux petits applicateurs dédiés à cette zone spécifique, aspirent le double menton graisseux et le refroidissement de la zone se fait jusqu’à – 11 °C. Le froid détruit les adipocytes (jusqu’ à 30% de la couche graisseuse), le cou s’affine et la peau se rétracte. Si un petit résidu graisseux persiste, des injections d’acide désoxycholique permettent d’affiner le reste, le menton est ainsi redessiné.

Indications Dès lors qu’un ovale du visage est lourd, avec une peau épaisse et un tissu sous-cutané de qualité, mais graisseux, l’indication de pose de fils n’est souvent pas retenue. Le poids des tissus peut en effet entrainer un relâchement des fils, soumis à de trop fortes contraintes mécaniques, contrairement aux visages à peaux fines relâchées qui se laissent efficacement retendre par les fils tenseurs. Mais au niveau du cou, la question se pose différemment. La peau étant souvent bien moins épaisse que celle de l’ovale du visage. Si la peau est vraiment très fine et claire, je réalise si besoin, un mois après la mise en place des fils, des injections ciblées d’acide hyaluronique, en regard de certaines irrégularités ou cônes visibles. Lorsque la peau du cou est très épaisse ou si un double menton existe, on peut prévoir, deux mois avant la pose des fils tenseurs, une cryolipolyse des amas graisseux localisés. En revanche, si le rebord mandibulaire est trop lourd, l’indication chirurgicale sera alors retenue.

3ème Objectif : Non aux Fanons ! Il faut bien l’avouer, peu de femmes aiment les cordes platysmales verticales qui traversent leur cou et contre lesquelles les fils tenseurs ne sont d’aucun secours. Liées à des contractures du muscle platysma, ces cordes ou bandes répondent en revanche très bien aux injections de toxine botulique décontracturante. Celles-ci sont réalisées tous les deux centimètres en pinçant chaque corde et complétées par des multi ponctures de mésobotox (plus superficiel) au niveau des rides horizontales. Les tensions musculaires sont réduites, les fanons disparaissent. Sur les cous à peau fine ou normale, j’en réalise systématiquement trois semaines avant la pose des fils tenseurs, mais pas dans le cas des peaux épaisses, où les cordes platysmales sont beaucoup moins visibles. S’il existe un double menton ou un rebord mandibulaire lourd, une cryothérapie étant souvent réalisée deux mois au préalable de la pose des fils, la fonte graisseuse peut laisser découvrir des cordes platysmales plus hautes et marquées. On réalise alors des injections de toxine botulique, puis enfin, la pose des fils tenseurs trois semaines après.

2ème Objectif : Gommer le double Menton Selon les indications, une cryolipolyse du double menton graisseux par cryothérapie médicale peut être réalisée, deux mois avant la pose des fils, venant en quelque sorte remplacer une liposuccion chirurgi-

4ème objectif : Défroisser et Resurfacer La Touche finale : La froisse reste un challenge esthétique. Les multiples petites rides sont à l’origine du froissage cutané, qui peut être efficacement corrigé. Je réalise 2 à 3 séances d’Ited, associant de la

Fig.3

radiofréquence ablative, plasma, ultrasons et des produits de mésothérapie, suivies d’une séance de photobiomodulation. L’entretien se fait une fois par an. L’Ited permet de « défroisser » le cou, d’éliminer les tâches et de corriger les imperfections (petites lésions rugueuses). Il est réalisé en dernier, après toutes les autres procédures afin de parfaire le résultat. Conclusion Le relâchement cutané du cou reste un joli challenge en médecine esthétique et l’utilisation de fils tenseurs résorbables offre une véritable alternative médicale au lifting, permettant de retravailler les volumes de l’ovale du visage, repositionner et régénérer les tissus. Aussi, la zone du cou étant assez complexe à traiter, nous disposons aujourd’hui d’un véritable arsenal de nouvelles technologies, nous permettant d’optimiser efficacement les résultats d’une pose de fils, en les combinant. Selon les patients, une cryolipolyse permettra de redessiner les contours du menton et du cou, et un réel effet de « défroissage » sera possible à l’aide de laser, LED, ultrasons et même injectables, avec à la clé un résultat très naturel. Alors pourquoi se priver de ces nouvelles technologies ? Dr Alexandra Huart est Chirurgien maxillo-faciale et esthétique du visage, diplômée de Paris VII et Strasbourg. Diplômée et ancien Chef de Clinique de Strasbourg et Montpellier (Service chirurgie plastique, réparatrice, esthétique et Maxillo-faciale), Études internationales à Montréal et Dortmund et Diplômée du DUTIC Paris V. Membre de l’AFCF, AFME, SFSCMFCO, IMCAS. Experte médicale et formatrice au DU d’ injections, sa pratique s’est adaptée aux nouvelles technologies et en transversalité chirurgie et médecine esthétique. Auteure de publications scientifiques, notamment en microchirurgie et chirurgie reconstructrice, et d’une communication sur le « Vampire lift « au Congrès de L’AFCF.


66 PRODUITS I body language

Les incontournables du marché, derniers produits et équipements en médecine esthétique et anti-âge

SoftmesoMed® - SoftMesology

repérages

Plateforme unique en son genre, SoftmesoMed® regroupe 7 technologies non invasives - Microphorèse®, Électrophorèse, Cryothérapie, Photobiostimulation, RadioFréquence, Pressothérapie, Électrofréquence -, pilotables depuis un simple écran couleur tactile donnant accès à toutes les fonctions. Cette combinaison de procédés novateurs permet d’agir sur un large éventail d’indications dermo-esthétiques et anti-âge, intégrant une suite de protocoles de soins visage et corps, dont la technologie brevetée et de fabrication 100% française, permet de faire pénétrer des actifs cosmétiques issus de la biotechnologie, sans aiguille, de les fixer et de les activer pour une plus grande efficacité. Développée pour répondre aux besoins de la peau, la gamme d’hypersérums permet de combler les rides et les poches et de booster la régénérescence cellulaire, grâce au protocole anti-âge basé sur l’apport d’ATP (Adénosine TriPhosphate) et de cellules souches. Les résultats aux tests clinique (Gredeco), impressionnants, ont montré que la Microphorèse apportait autant d’actifs qu’une injection. Pour le soin des peaux grasses et acnéiques, des actifs antibactériens et régulateurs de la production sébacée ; pour le corps, des protocoles dédiés à l’amincissement et au raffermissement de la silhouette. Cette plateforme ultra complète répond efficacement à de nombreux besoins esthétiques sans avoir à réaliser d’actes invasifs et après une formation dédiée, peut être utilisée par une assistante. www.softmesotherapie.com

▼ Blepharo-Rich – Meder Beauty Science Ce nouveau soin contour des yeux a été spécialement développé pour les peaux minces, sèches et présentant des signes de vieillissement. Particulièrement sensible au stress, à la fatigue et à la pollution urbaine, la peau du contour de l’œil est la première à montrer des signes de vieillissement, en raison même de sa structure anatomique, mais cela ne veut pas dire que les dommages ne peuvent être réduits. L’approche de Meder Beauty Science pour corriger les signes du vieillissement réside en une combinaison d’ingrédients naturels très actifs et de biotechnologie, qui œuvrent à la restauration de la santé cutanée et au renforcement de ses propres capacités de protection et de régénération. Ingrédients clés et actions de Blepharo-Rich : huile de jojoba pour ses propriétés nourrissantes et antioxydantes ; qualane végétal d’olive pour sa capacité à réparer le manteau acide protecteur de la peau ; niacinamide pour améliorer la microcirculation ; extrait d’Alteromonas (issus des micro-organismes Kopara des atolls polynésiens français) pour activer la synthèse de filaggrine et des lipides du manteau protecteur, induire la production d’acide hyaluronique et pour sa capacité récemment prouvée à aider la peau à résister à la pollution aux particules fines ; peptide Syn-TACKS pour restaurer la communication cellulaire et augmenter la synthèse de collagène ; dioxyde de titane pour protéger des rayons UV. Blepharo-Rich aide à protéger, hydrater et lisser la peau autour des yeux, réduire les rides et prévenir l’apparition de nouveaux signes de vieillissement. www.mederbeauty.com

Plateforme Magma – La Compagnie des Lasers

Fabriquée en Israël par FormatK et distribuée en France par La Compagnie des Lasers, la plateforme Magma est une référence en matière de puissance, de rapidité d’exécution et de simplicité d’utilisation, notamment grâce au lecteur de mélanine intégré, qui permet d’effectuer des réglages parfaitement optimisés et en toute sécurité. L’appareil propose la technologie IPL avec un large choix d’applicateurs dédiés à l’épilation, au traitement de l’acné et aux lésions pigmentaires et vasculaires. Équipée de deux diodes laser de taille large ou standard et de différents modes, la plateforme permet des épilations rapides et sur tous les phototypes, et un applicateur ND : Yag permet de réaliser des traitements vasculaires des membres inférieurs, dépilation, vergetures et lésions vasculaires. L’ensemble offre donc un large choix de soins en un seul appareil, peu encombrant et à un prix attractif. La diode laser propose un tir illimité, garanti sur trois ans et La Compagnie des Lasers assure une intervention de maintenance efficace et rapide. www.lcdlasers.com


body language I FOCUS 67


body language I FOCUS 68

body language

Zo Skin Health Inc. et Dr. Zein Obagi n’ont aucune relation commerciale avec Obagi Medical Products et Obagi Medical Products ne vend ni ne promeut l’utilisation de quelque produit ZO que ce soit. « ZO » est une marque déposée de ZO Skin Health Inc.

01 40 72 04 34 | www.zo-skinhealth.co.uk/fr info@wigmoremedical.fr

Serene OBAGI

OSSENTIAL® INSTANT PORE REFINER Correcteur pores dilatés


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.