Body Language Magazine N°2

Page 1

body language I DERMATOLOGY 1

N°2 Le Magazine International de la Médecine Esthétique et Anti-Âge bodylanguage.fr

Réjuvénation intime FOCUS SUR LES PATHOLOGIES INTIMES DE LA FEMME ET LES DERNIÈRES AVANCÉES THÉRAPEUTIQUES

MÉTATARSALGIE Apaiser les douleurs liées au port de talons hauts grâce aux injections de fillers

HYPERHIDROSE Revue des dernières options thérapeutiques contre la transpiration excessive

REMODELAGE DES MAINS

Les solutions pour tromper les signes du temps


body language I DERMATOLOGY 2


body language I SOMMAIRE 3

20

25

44

sommaire 06 CHRONIQUE

37 INTERVIEW

ÉTAT DES LIEUX par Thomas Josse

DR KANNAN ATHREYA nous livre son expérience sur la réjuvénation vulvo-vaginale

08 FOCUS OBSERVATIONS Actualités et évènements du secteur

20 INJECTABLES LE PRP DANS LE TRAITEMENT DES DYSFONCTIONS SEXUELLES Dr Daniel Sister et Claudia Mc Gloin expliquent l’utilisation du PRP dans la réjuvénation vaginale

25 INJECTABLES

40 ESTHÉTIQUE MÉDICALE TRAITEMENTS DE REMODELAGE DES MAINS Debbie Thomas examine le processus de vieillissement et les traitements rajeunissants des mains

44 ÉQUIPEMENT

LA TORTURE DE L’ÉLÉGANCE Dr Mark Hamilton présente l’utilisation des produits de comblement dermique dans le traitement de la métatarsalgie causée par les talons aiguilles

LASER CO2 FRACTIONNÉ ET ATROPHIE VULVO-VAGINALE Dr Sylvain Mimoun et Dr Michel Mouly se sont penchés sur le sujet des symptômes liés à l’atrophie vulvo-vaginale et partagent les résultats de leur étude

28 ESTHÉTIQUE MÉDICALE

48 CHIRURGIE

MÉTHODES DE TRAITEMENT DE L’HYPERHIDROSE Annie Ecclestone examine les dernières options thérapeutiques

CHIRURGIE INTIME Dr Evgenii Leshunov passe au crible les données de la littérature actuelle sur les méthodes et les tendances du développement de la chirurgie intime de la femme

32 ÉQUIPEMENT L’ÉPILATION ÉLECTRIQUE DÉFINITIVE Dr Catherine de Goursac explique les différentes méthodes utilisées et les résultats pouvant être obtenus

56 PRODUITS REPÉRAGES Sélection des incontournables de la médecine esthétique & anti-âge


4 SOMMAIRE I body language

comité editorial Le docteur Jean Carruthers, MD, FRCSC, FRC, est professeur clinicienne au sein du service d’ophtalmologie et de sciences visuelles de l’université de la Colombie-Britannique à Vancouver. Avec son conjoint, le docteur Alastair Carruthers, elle a reçu le prix Kligman de l’American Society of Cosmetic Dermatology and Aesthetic Surgery (ASCDAS).

Ravi Jandhyala est membre du Royal College of Surgeons de Glasgow, et membre fondateur de l’United Kingdom Botulinum Toxin Group for Aesthetics (UKBTGA). Il est également membre de la faculté de médecine pharmaceutique et expert scientifique des toxines botuliniques utilisées en esthétique.

Le professeur Syed Haq a été formé au Massachusetts General Hospital de la Harvard Medical School ainsi qu’au Tufts Medical Center. Il dirige le London Preventative Medicine Centre situé sur la fameuse Harley Street à Londres.

Le professeur Andy Pickett travaille sur les toxines botuliniques depuis presque 25 ans. Il donne des conférences dans le monde entier sur les produits, permettant aux praticiens injecteurs de mieux appréhender les connaissances scientifiques. Il est directeur du développement chez Q-Med et a fondé Toxin Science Ltd en 2011.

Anthony Erian, FRCS (Erg) FRCS (Ed), est chirurgien plastique esthétique bénéficiant de plus de 30 ans d’expérience. Il est membre de l’American Academy of Aesthetic and Restorative Surgery et préside l’European Academy of Cosmetic Surgery.

Le docteur Stephen Bassett est directeur médical de l’Aesthetic Training Academy et de ShapeCYMRU. Il est une sommité de Syneron Candela et membre de l’académie Merz. Il est avocat, membre de la Society for Advanced Legal Studies et conseil juridique.

Elizabeth Raymond Brown, PhD, CRadP, MSRP, est l’auteur des qualifications du BTEC (Business and Technology Education Council) reconnues au plan international en matière de traitements médicaux et esthétiques au laser/par IPL, ainsi que des normes professionnelles nationales pour les traitements à base de lumière. Elle est désormais directrice de l’enseignement chez LCS Academy Ltd. Le docteur Séan Cummings, MBBS T(GP), DRCOG, DFFP, MRCGP, LLM, est médecin esthétique exerçant à Harley Street. Il a plus de 20 ans d’expérience comme praticien et possède une maîtrise en droit médical. Il travaille comme témoin expert.

48

DIRECTEUR DE PUBLICATION Alexandre Sister RÉDACTRICE EN CHEF Amélie Prévost amelieprevost@bodylanguage.fr DIRECTION GRAPHIQUE Anna Sinkovska anna@bodylanguage.fr TRADUCTIONS

Le docteur Raj Persaud, FRCPsych, a été consultant en psychiatrie dans les hôpitaux publics de Bethlem Royal et Maudsley à Londres entre 1994 et 2008. Il est maître de conférences honoraire à l’institut de psychiatrie de l’université de Londres.

La Langagerie - Sandrine Constant-Scagnetto www.langagerie.com PUBLICITÉ & PARTENARIATS publicité@bodylanguage.fr

Le docteur Bessam Farjo, MB ChB BAO LRCP&SI, est membre de l’International College of Surgeons, membre fondateur de la British Association of Hair Restoration Surgeons et président de l’International Society of Hair Restoration Surgery.

Le docteur Masud Haq, BSc, MRCP, MD, est consultant dans le domaine du diabète et de l’endocrinologie. Il est diplômé du Guy’s and St Thomas’s Hospital, et s’est formé à Johns Hopkins aux États-Unis ainsi qu’à Melbourne. Il s’intéresse tout particulièrement à la thyroïde et à la ménopause.

ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO Dr Daniel Sister, Claudia Mc Gloin, Dr Mark Hamilton, Annie Ecclestone, Dr Catherine de Goursac, Dr Kannan Athreya, Debbie Thomas, Dr Sylvain Mimoun, Dr Michel Mouly, Dr Evgenii Leshunov, Thomas Josse. ILLUSTRATION EN COUVERTURE Regina Jershova CREDITS IMAGES Ira Maltseva, Jean Luc Droux, Shutterstock ISSN 2491-1496. Le magazine Body Language est une publication mensuelle (10 numéros/an) éditée par WMF Média. Tout contenu éditorial est © WMF Média sauf indications contraires ou autorisations spécifiques et ne peut être utilisé sous quelques formes que ce soit sans autorisation préalable. Imprimé en France par PrintCorp.

Fiona Collins et Marie Duckett sont infirmières diplômées d’État et membres du forum du Royal College of Nursing pour les infirmiers en médecine esthétique. Leur établissement, Fiona and Marie Aesthetics Ltd, est situé sur Harley Street à Londres.

Pour toutes demandes, merci d’adresser vos courriers à Body Language Magazine 36, rue Cortambert 75116 Paris. Vous pouvez joindre la rédaction par téléphone au 01 45 04 14 57 et par email à redaction@bodylanguage.fr L’abonnement au magazine se fait directement en ligne sur le site www.bodylanguage.fr



6 CHRONIQUE I body language

RÉJUVÉNATION DU CORPS OU DE L’ÂME ?

état des lieux

Nous voila en février, le célèbre congrès Imcas 2016 vient de se dérouler, avec toujours autant de découvertes et de perfectionnement pour atteindre l’ultime réjuvénation…

C

ela tombe bien il s’agit du sujet de ce deuxième numéro. D’abord est-ce que la médecine esthétique et la chirurgie doivent répondre à des actes isolés ou alors à l’ultime réjuvénation ? Ou peut-être tout simplement répondre au désir de se trouver plus frais, plus désirable face au miroir ? il serait alors inutile de s’allonger sur le divan pour ça ! Mais d’abord on a la chance de naître avec la tête qui nous convient. Ou pas. La vie rétablit souvent les injustices, faisant de nos différences un atout, une marque de fabrique. Ces imperfections que nous maudissions, nous apprenons à les chérir, peut être avec une certaine force de caractère. Nos défauts doivent nous permettre de réinventer une certaine définition de la beauté : une affirmation de soi que l’on défend ! Mais alors quel déclic peut faire passer du complexe aux injections. Décision ultime ou influence extérieure ? Les rencontres et les séparations sont souvent des raisons qui motivent une demande esthétique. Parce que la rencontre pose un nouveau regard sur soi, interroge et fragilise aussi l’image que l’on se fait de sa silhouette. Après la quarantaine se dessine, avec plus ou moins d’insistance, la question de l’âge ; celui que l’on a, celui que l’on paraît. Pour les patient(e)s c’est généralement la peur de ne plus se retrouver dans leur corps. Mais avant d’en arriver là, les patients souhaitent un visage « plumpy », une silhouette élancée, le regard brillant et lisse… le teint éclatant des grands jours, redessiner leur ovale, remonter des sourcils XXL pour apporter un effet lift sous une coiffure de modèle d’un soir. À vrai dire ils souhaitent presque tous un checkup pour un plan d’action global ! Je me souviens d’une patiente qui ma confié « C’est vraiment le rapport à l’infini qui est passionnant », me dit-elle. Comme si, d’un coup, par magie, toutes les opérations, tous les moindres millimètres de peau, pouvaient être rajeunis. Voila peut-être le problème. Comment ne pas tomber dans l’excès quand nous savons que presque toutes les parties du corps peuvent être traitées. À mon sens il est important d’éviter à tout prix les attentes démesurées des patient(e)s. Le praticien doit et devra évaluer le bien-fondé de la demande pour permettre au patient de lui ôter un complexe qui empiète sur son estime de soi. Dans une quête de rajeunissement, montrer une photo de soi avec dix ans de moins c’est compréhensible, mais vouloir paraître plus jeune que sa fille, peut-être le signe d’un malaise intérieur… Dans cette course à la réjuvenation, il ne faut pas être obnubilé par son âge, mais surtout chercher

l’optimisme et (re)trouver sa personnalité. Stimuler son mental est primordial, savoir se faire plaisir de temps en temps, être à l’écoute de soi et de son corps. Qui dirait non à des traits repulpés ? On en rêve tous ! Alors pour nous combler, les avancées en chirurgie et médecine esthétique relèvent le défi de la gravité. Des fils tenseurs pour rehausser l’ovale, aux nouveaux lasers multipolaires qui font merveille sur les zones relâchées du corps, en passant par les innovations cosméto, les praticiens ont fait l’inventeur lors de l’Imcas 2016. Le nouveau saint Graal se nomme « fils tenseurs ». Sans prétention de remplacer le fameux lifting, ils offrent un intérêt face aux injections qui finissent par alourdir le bas du visage. La promesse des fabricants ? retendre un ovale, remonter une pommette ou un sourcil, en se résorbant peu à peu, tout en provoquant une réaction inflammatoire et donc la production d’un nouveau collagène. Le lifting 2.0 s’associe au lipofilling en cas d’affaissement de la peau de l’ovale du cou avec perte de volume. Le chirurgien ne tire plus la peau, il la redrape et remonte les muscles et la graisse. Le lifting frontal ? quasiment pièce de musée depuis l’avènement de la toxine botulique qui fait mieux. Les ultrasons à la rescousse des peaux qui se relâchent… Un effet tenseur sur le bas du visage et le haut du cou en une seule séance grâce aux ultrasons focalisés. L’appareil envoie ses ondes de chaleur dans le derme profond sans toucher les tissus environnants. Ce choc thermique provoque une rétractation tissulaire (ce qui affine le bas du visage) et vise à créer un collagène tout neuf, mais attention il n’est efficace que sur les relâchements modérés et ne permet pas de remonter des joues qui s’affaissent ! L’extension de sourcils ça rajeunit ! Redensifier une ligne de sourcils clairsemée avec la micro greffe et relever une queue du sourcil tombante pour lifter le regard avec quelques points de toxine botulique. Les cosmétiques, une version soft et de plus en plus efficace, qui rééduque et redensifie le derme en stimulant naturellement les fibroblastes. Pour le regard, on chasse la fatigue, car passé 40 ans, elle se lit dans les yeux. En ligne de mire, le relâchement des tissus et la fonte des graisses. Plus que les rides, très expressives, c’est cette modification des volumes qui vieillit le visage et dont les patientes se plaignent. Rehausser un sourcil qui tombe, lisser des pattes-d’oie trop marquées, repulper une arcade sourcilière trop creusée, tout en préservant l’harmonie du regard. Les praticiens préfèrent les thérapies combinées.


body language I CHRONIQUE 7

La toxine botulique pour défriper et lisser, l’acide hyaluronique pour restaurer les volumes. Objectif, photoshoper le regard sans surcorrection ni perte d’expression. La blépharoplastie est la solution ultime quand les excédents cutanés ou graisseux sont trop importants. Si la technique est inchangée, les résultats sont beaucoup plus naturels. Aujourd’hui, les chirurgiens gèrent différemment les volumes et minimisent la remise en tension cutanée. Du cotés des seins, du progrès dans les implants, car avec le temps les seins se vident ou s’affaissent. Les patientes veulent des seins naturels, même quand elles sont allongées, et pas de cicatrice en T. Un défi relevé par la nouvelle génération de prothèses double gel en silicone cohésif. Les as de la remontée mécanique avec les méthodes de stimulations comme l’acupuncture qui débloque les tensions faciales. Vingt-quatre heures après, les pommettes sont remontées et l’ovale lifté. Des bras plus fermes aussi, avec la nouvelle génération de radiofréquence multipolaire qui défripe la face interne des bras et améliore le relâchement cutané. Le remède par le froid pour venir à bout des bourrelets récalcitrants en éliminant les cellules graisseuses sans endommager la peau. La liposuccion pour éliminer les rondeurs localisées sur le ventre, les fesses ou les cuisses. Elle n’a pas vocation à faire maigrir mais ouvre le bal avant un régime ! Les fabricants ainsi que les praticiens redonnent le pouvoir aux femmes, ou plutôt donnent de la voix à leur sexualité avec la mise en avant d’injections d’acide hyaluronique spécial zone intime. Et comme si cela ne suffisait pas, un fabricant de laser propose une méthode par radiofréquence pour remonter les tissus vieillis et lut-

ter contre la sécheresse de cette zone intime. La guerre des sexes me dites vous ? Non l’homme n’est pas en reste … N’oublions pas de prendre le temps de se poser, d’aller en territoire inconnu, apprendre à gérer sa respiration, se recentrer, détendre sa masse musculaire, reprendre contact avec son corps. Se laisser traverser par l’émotion ! Et même avec de petites intentions nous pouvons nous sentir mieux. Une cosmétique qui réconforte, un parfum rassurant, un peeling qui donne l’éclat des 25 ans. Déjà pour garder le teint frais il est primordial de correctement se nettoyer la peau sans l’agresser en la débarrassant simplement des impuretés. Appliquer des vitamines et antioxydants stabilisés pour booster vos propres défenses et conserver le collagène. Vitamine A, vitamine C, vitamine B3, la SOD (l’un des plus puissant antioxydant), des enzymes réparatrices et surtout, protection obligatoire avec un SPF 50 minéral (la meilleure crème anti-âge « chut »). Et puis bien nourrir la peau en consommant des antioxydants naturels ; poissons gras, œufs frais de qualité, légumes et fruits secs, légumes vapeur accompagnés d’herbes fraiches et d’épices, parfaits anti-inflammatoires. Et si finalement, cette obsession de perfectionnement était tout simplement pour se plaire à soi-même ? Parce qu’en vérité vouloir être quelqu’un d’autre est la source d’innombrables chagrins. En revanche, devenir cette « meilleure version de soi-même », voilà qui est intéressant. Et puis, en matière de beauté, certaines choses sont immuables : lire, rire, parler, faire des bêtises, vivre chaque jour au maximum ! Il n’y a rien de mieux pour avoir le teint frais ! Bonne réjuvénation !


8 ACTUS I body language

observations

UNE ÉTUDE DÉMONTRE L’INNOCUITÉ DES TRAITEMENTS RÉPÉTÉS DE BOTOX D’après la recherche, l’utilisation continue de Botox pendant de nombreuses années est sûre et efficace.

Lors du congrès annuel de l’American Society for Dermatology Surgery (ASDS), une nouvelle étude du membre Alastair Carruthers, du Derm Centre de Vancouver, a indiqué que le traitement des rides du visage par Botox sur une période prolongée était une pratique sûre et durablement efficace. Publiée dans le Journal of the American Academy of Dermatology, cette étude atteste également que le Botox peut être associé à d’autres traitements esthétiques en toute sécurité et qu’à long terme, les patients sont satisfaits des résultats. Les chercheurs ont interrogé près de 200 patients traités par Botox durant au moins cinq années consécutives entre 1999 et 2012. L’âge moyen des patients était de 46 ans lors de la première injection ; ils ont reçu au moins un traitement chaque année pour les rides intersourcillières. Le Dr Carruthers explique : « La perception que les patients ont de leur âge est une méthode extrêmement simple de juger des résultats. Nous avons constaté que plus le traitement durait longtemps, plus les patients trouvaient qu’ils avaient l’air jeune. » Les patients ont bénéficié de 5 112 séances au total, soit en moyenne au moins deux traitements par an sur une période moyenne de neuf ans, certains ayant été traités jusqu’à 16 ans. Les chercheurs ont examiné les données relatives aux régions du visage traitées, au nombre de traitements, à la dose administrée pour chaque région, à l’existence d’autres traitements esthétiques du visage et à tout effet indésirable lié au Botox. Les patients traités sur une longue période étaient satisfaits, mais l’objectif des chercheurs s’étendait audelà de la satisfaction. « Nous nous sommes intéressés à la vie réelle des patients, à la manière dont ce traitement

s’était intégré à leur quotidien ainsi qu’à l’évolution des traitements eux-mêmes au fil du temps, » explique le Dr Carruthers. « Les médecins ont réduit la quantité de Botox injectée par séance pour traiter les rides horizontales du front, ce qui nous permet d’obtenir un résultat plus naturel. » Quatre-vingt-cinq pour cent des patients du groupe étudié ont reçu des traitements de comblement des tissus mous, et nombre d’entre eux ont bénéficié d’autres traitements esthétiques du visage au cours du temps, dont des thérapies par lumière intense pulsée. Les effets indésirables résultant de l’association du Botox à d’autres traitements étaient rares, pour la plupart légers, et diminuaient nettement au cours de la première année. Le Dr Carruthers commente : « Cette étude rétrospective fournit de nombreuses indications sur la progression des traitements esthétiques et sur les tendances cliniques à une époque où les traitements esthétiques injectables pour l’atténuation des rides du visage se généralisent. Avec les années, nous avons appris à améliorer nos traitements et à les rendre plus efficaces. » Pour les interventions médicales de relâchement des rides, choisir un spécialiste tel qu’un dermatologue ou un chirurgien dermatologue reste primordial. « Dans notre cabinet, nous disons : “Faites les boutiques pour trouver des chaussures, pas pour les traitements de votre visage. C’est vous qu’il représente.” » ajoute le Dr Carruthers. Le Botox a toujours eu de multiples utilisations en médecine, et on commence à l’employer pour des affections comme la dépression. Et le Dr Carruthers de conclure : « Le Botox est un traitement de plus en plus intéressant. »



10 ACTUS I body language

EARFOLD™ Northwood Medical Innovation Ltd a conclu avec Allergan un accord concernant EarFold™, un dispositif médical destiné à la correction des oreilles décollées.

AUGMENTATION DU VOLUME DES MOLLETS PAR AUTOGREFFE DE GRAISSE La greffe de graisse est en passe de révolutionner le remodelage corporel esthétique ainsi que le traitement de problèmes liés au volume des tissus mous. Une étude publiée par l’Aesthetic Surgery Journal, publication officielle de l’ASAPS (American Society for Aesthetic Plastic Surgeons) montre que la greffe de graisse pour remodeler les mollets trop minces — à des fins esthétiques ou pour corriger une asymétrie des jambes en raison de difformités, d’infections ou d’un traumatisme — constitue une alternative viable aux techniques traditionnelles d’augmentation des mollets au moyen d’implants. « L’augmentation par greffe de graisse autologue présente de nombreux avantages par rapport aux implants : liposuccion dans les zones adjacentes pour améliorer le galbe des mollets, incisions plus petites, augmentation complémentaire grâce à une greffe de graisse ultérieure, résultats durables, absence de réaction à un corps étranger, ajustements spécifiques en fonction du patient, impossibles avec les implants commerciaux », explique le Dr James E. Vogel, auteur principal et membre de l’ASAPS. Au cours des cinq années de l’étude, treize patients ont bénéficié d’un remodelage (augmentation et regalbage) des mollets grâce à une autogreffe de graisse. Dix de ces patients ont bénéficié d’une augmentation bilatérale, et trois procédures ont été effectuées en raison de différences congénitales entre les deux jambes. La graisse a été recueillie au niveau de l’abdomen, des cuisses (face latérale et interne), de la taille, des flancs, des aisselles, du haut du dos et des hanches. Quel que soit le site de recueil de la graisse, une liposuccion a également été effectuée au niveau du genou afin d’améliorer le galbe. « Une anesthésie locale a été pratiquée avant le transfert de graisse afin d’utiliser le plus petit volume possible de produit anesthésiant et de l’injecter dans le muscle avec une meilleure précision, d’où une sédation réduite et une récupération post chirurgicale plus rapide », explique le Dr Vogel.

On estime que 1 à 2 % de la population, soit environ 100 millions de personnes dans le monde, a les oreilles décollées ou saillantes. Si les options thérapeutiques se limitent actuellement en grande partie à l’intervention chirurgicale classique d’otoplastie ou chirurgie esthétique des oreilles décollées, l’International Society of Aesthetic Plastic Surgery (ISAPS) indique que 247 518 opérations de chirurgie des oreilles ont été réalisées dans le monde en 2014, ce qui en fait l’une des plus courantes en chirurgie esthétique. Un grand nombre de personnes concernées préfèrent cependant éviter la chirurgie en raison des risques associés : réaction indésirable à l’anesthésie générale, infection, cicatrice chéloïde et, dans certains cas, résultats asymétriques ou rechute nécessitant une nouvelle intervention. EarFold™ est un petit dispositif implantable constitué d’une courte bande en alliage de nitinol, spécialement conçue pour conserver une forme prédéfinie. Après injection d’un anesthésique local, l’implant est délicatement inséré sous la peau à l’aide d’un dispositif d’introduction et s’accroche au cartilage pour améliorer ou créer la forme du pli anti-hélicoïdal de l’oreille, atténuant ainsi son aspect saillant. Avec la consultation initiale, l’intervention dure 15 à 20 minutes et peut être réalisée en ambulatoire, ce qui réduit le risque associé à l’anesthésie générale. La bande de nitinol étant préformée, le traitement avec EarFold™ peut offrir un résultat efficace permanent. Par contraste, l’otoplastie ou chirurgie esthétique des oreilles décollées est une intervention chirurgicale complexe qui nécessite un bloc opératoire entièrement adapté et une anesthésie générale ; elle nécessite en outre une période d’inactivité non négligeable. EarFold™ a été étudié chez plus de 400 patients. L’expérience réelle met en évidence les avantages de pouvoir offrir aux patients une alternative rapide et prévisible aux techniques d’otoplastie existantes. « Au début de ma carrière, des résultats compliqués après une otoplastie standard m’ont incité à mettre au point une méthode alternative pour la correction des oreilles décollées, » explique Norbert Kang, chirurgien plasticien consultant et créateur du dispositif EarFold™. « Dans ma pratique, je rencontre de nombreux patients qui hésitent à recourir à la chirurgie et subissent l’embarras social des oreilles décollées. L’avantage du traitement EarFold™ est qu’il constitue une alternative éprouvée à la chirurgie standard d’otoplastie, capable de répondre aux besoins de patients plus nombreux avec des résultats immédiats et prévisibles, et sans les risques liés à l’anesthésie générale. » À la prise d’effet de cet accord, Allergan mettra en place un programme de formation normalisé sur le système EarFold™ à l’intention des chirurgiens, en vue de proposer cette option thérapeutique à un plus grand nombre de patients.


body language I ACTUS 11

IMCAS Academy

A

vec le développement de nombreux sites d’e-learning dédiés aux marchés de masse, tels que TED ou Coursera, et les plateformes de bibliothèques de vidéos tel que Youtube, l’apprentissage en ligne est en constante progression. Le marché de l’esthétique médicale suit cette tendance, avec notamment plusieurs acteurs qui se sont lancés sur le marché de l’e-learning esthétique. Le dernier venu n’est autre que l’IMCAS, qui profite de ses congrès scientifiques renommés et de ses milliers de présentations pour révolutionner le secteur. Avec plus de 5500 participants venant de 85 pays différents et 500 orateurs internationaux, le Congrès Annuel International de l’IMCAS 2016 a encore une fois été un succès majeur inaugurant l’année. Ce congrès, qui a eu lieu à Paris en janvier dernier, a aussi été le théâtre du lancement de la nouvelle plateforme d’e-learning : l’IMCAS Academy. Ce site dédié à la chirurgie plastique et à la dermatologie réunit toutes les lectures en vidéo des congrès IMCAS. Il permet aux médecins et au personnel médical d’accéder à des contenus scientifiques tels que des vidéos éducatives, des articles scientifiques ou encore des démonstrations sur des sujets allant de la chirurgie du corps ou de la face aux techniques d’injections en passant par les lasers, les peelings ou les cosméceutiques.

L’idée derrière ce projet est de donner aux médecins un accès à de véritables contenus scientifiques à n’importe quelle heure de la journée et depuis n’importe quel endroit (avec une tablette ou un ordinateur) afin de poursuivre leur perfectionnement toute l’année. Il permet par ailleurs aux médecins participants de ne rien louper des congrès IMCAS et, à ceux qui n’ont pas eu la chance de participer cette année, de suivre les nouvelles tendances et techniques pour mieux traiter les patients. Avec l’IMCAS Academy, chaque utilisateur bénéficie d’une expérience unique car personnalisée. Tous les cours de l’Academy sont regroupés en 15 thèmes différents. Chaque utilisateur peut alors choisir le thème désiré, sélectionner les cours et lectures qui l’intéressent et commencer à les regarder : en quelques clics, le médecin trouve ce qu’il recherche. Un parcours personnalisé est aussi proposé aux membres abonnés en fonction de leurs préférences. Ils pourront également être au courant de leur progrès grâce à un suivi individuel. En tant qu’abonné, le médecin peut accéder à tout le contenu en illimité ; c’est à dire à plus de 1000 vidéos provenant des congrès IMCAS connus pour la qualité scientifique de ses programmes et de sa logistique unique. Le personnel médical (infirmiers, infirmières, etc.) aura, lui, un accès restreint à certains thèmes (affaires professionnelles, cosméceu-

tiques, etc.). Par ailleurs, des cours proposés par certains laboratoires seront accessible à tous et porteront notamment sur les recherches et le développement de leurs produits. L’IMCAS Academy, à la différence des autres plateformes d’e-learning aux interfaces souvent obsolètes et aux contenus majoritairement sponsorisés, propose une qualité de contenu inégalé : plus de 90% du contenu de L’IMCAS Academy est non- sponsorisé et provient d’experts de renommée mondiale. Autre atout, le design très moderne et intuitif qui met en valeur les nombreuses fonctionnalités de la plateforme. En effet, l’IMCAS Academy n’est pas seulement une plateforme d’elearning, c’est aussi une plateforme d’échange. Les membres peuvent créer leur profil, interagir entre eux ou encore discuter sur les forums. Ils peuvent aussi laisser des commentaires sur les vidéos et poser des questions aux experts. D’autres services ont été annoncés et seront ajoutés à la plateforme dans les prochains mois, pour le plus grand bonheur des abonnés. Lancée il y a seulement deux mois, l’IMCAS Academy est ainsi devenue une plateforme unique réunissant une communauté scientifique internationale et qui se démarque en révolutionnant les méthodes d’enseignement dans le domaine scientifique. Pour en savoir plus, direction academy.imcas.com.


12 FOCUS I body language

DES DIFFÉRENCES FONDAMENTALES DANS LE VIEILLISSEMENT BIOLOGIQUE Les scientifiques ont confirmé qu’en dépit de notre âge réel en années, nous vieillissons tous à des rythmes biologiques considérablement différents. La plupart des recherches sur le vieillissement s’intéressent aux adultes plus âgés, dont beaucoup sont atteints de maladies chroniques ; l’on sait donc peu de choses sur la façon dont nous vieillissons au cours de nos plus jeunes années. Une étude néozélandaise mesurant le vieillissement biologique chez de jeunes adultes a montré que le rythme de vieillissement pouvait servir à identifier les causes du vieillissement et évaluer les traitements rajeunissants. Une importante étude publiée dans Proceedings of the National Academy of Sciences a suivi pendant 12 ans la santé et plus largement la vie d’un millier de Néo-Zélandais nés à Dunedin en 1972 ou 1973. Les chercheurs ont identifié 18 marqueurs de l’âge biologique, parmi lesquels la fonction rénale et hépatique, la fonction immunitaire, la santé parodontale, le taux de cholestérol, la forme car-

diovasculaire et la longueur des télomères. Les marqueurs ont alors été mesurés à 26, 32 et 38 ans. Leurs variations dans le temps ont ensuite été comparées afin de représenter le « rythme de vieillissement ». Ainsi, une personne de 38 ans dont l’âge biologique est 40 ans avait un « rythme de vieillissement » de 1,2 an par an au cours de l’étude de 12 ans. Il a été démontré que l’âge biologique des personnes de 38 ans variait considérablement, de 28 à 61 ans. En effet, l’intégrité des organes a été comparée et des différences évidentes ont été constatées dans les effets des 12 ans écoulés sur les différents organismes. « Avant même de développer des maladies liées à l’âge, leur physiologie en montre les signes et il y a une forte variation dans la vitesse à laquelle les personnes ont vieilli au cours des 12 dernières années, » a déclaré le chercheur, Daniel Belsky.

L’étude a révélé qu’avant même la cinquantaine, les personnes qui vieillissaient le plus rapidement avaient des capacités physiques moindres, présentaient un déclin cognitif et un vieillissement du cerveau, faisaient elles-mêmes état d’une moins bonne santé et semblaient physiquement plus vieilles. Les chercheurs ont présenté les photos des participants à un groupe de personnes en leur demandant de deviner leur âge. Alors que tous les participants avaient 38 ans, ceux biologiquement plus âgés ont systématiquement été donnés plus vieux. Les chercheurs espèrent que le vieillissement biologique mesuré chez de jeunes adultes pourra servir à identifier les causes du vieillissement et à évaluer l’efficacité des traitements rajeunissants. L’étape suivante consiste à creuser davantage dans la vie des participants de Dunedin pour voir en quoi des facteurs comme le style de vie, les antécédents médicaux, les circonstances familiales et les événements stressants peuvent affecter le rythme du vieillissement. Les chercheurs considèrent cette étude comme une « validation de principe » de l’utilisation des marqueurs biologiques dans la mesure du processus de vieillissement chez les personnes trop jeunes pour présenter des maladies liées à l’âge. Une mesure objective de l’âge biologique pourrait servir à évaluer si les nouveaux traitements anti-âge agissent ou non dans un laps de temps raisonnable. « Nous avons besoin de mesures capables de montrer si ces traitements sont ou non efficaces, de sorte que nous n’ayons pas à attendre 50 ans pour constater qu’une personne est toujours vivante. Nous voulons un baromètre en temps réel de l’état de santé d’une personne, indiquant si le traitement change réellement son rythme de vieillissement, » a expliqué Belsky. L’objectif ultime est de cibler le vieillissement et non les multiples maladies qui sont de plus en plus susceptibles d’apparaître avec l’âge. « À mesure que nous vieillissons, notre risque de contracter toutes sortes de maladies s’accroît. Pour prévenir simultanément plusieurs maladies, le vieillissement lui-même doit être ciblé. »


body language I FOCUS 13

LA CENTRALISATION PERMET D’AMÉLIORER LES PROCÉDURES DE SOINS POUR LA RECONSTRUCTION MAMMAIRE Une étude récente montre que la centralisation des soins liés au cancer du sein dans un centre intégré de soins mammaires (CISM) a un effet positif sur les procédures de soins. Publiée dans le numéro de novembre de Plastic and Reconstructive Surgery, revue médicale officielle de l’American Society of Plastic Surgeons (ASPS), l’étude suggère que des soins mammaires centralisés dans un CISM peuvent conduire à une reconstruction mammaire plus opportune en cas d’intervention chirurgicale dans le cancer du sein. Le Dr Albert H. Chao et ses collègues de l’université d’État de l’Ohio ont passé leur hôpital au crible avant et après l’ouverture d’un CISM et ont constaté, après l’ouverture du CISM, une amélioration notable de la qualité des soins pour les femmes bénéficiant d’une reconstruction mammaire. « L’accès à la reconstruction mammaire dans notre établissement est devenu bien meilleur après l’ouverture du CISM, avec une hausse importante des taux d’orientation en interne et des taux de reconstruction immédiate, » ont-ils déclaré. Les chercheurs ont évalué la reconstruction mammaire postmastectomie entre 2009 et 2013, soit deux ans avant et deux ans après l’ouverture du CISM. L’étude comparait 614 femmes traitées pour un cancer du sein avant la transition vers le CISM et 750 femmes traitées après. Après la transition vers le CISM, les patientes étaient plus susceptibles d’être orientées par un chirurgien oncologue vers un chirurgien plasticien pour la reconstruction mammaire, et ce de manière plus rapide. Le taux d’orientation est passé d’environ 27 % à 46 % et « le temps écoulé entre les consultations de chirurgie oncologique et de chirurgie plastique a diminué de 10,5 jours à 3,6 jours, » indiquent les chercheurs.

Les CISM améliorent la prise en charge des patientes et l’efficacité des traitements, grâce à la présence de praticiens extrêmement spécialisés tels qu’oncologues, chirurgiens plasticiens et reconstructeurs, tous réunis dans un même lieu pour dispenser des soins coordonnés dans le cancer du sein. Les chercheurs ont indiqué que leur approche de CISM était « financièrement viable » en dépit des investissements en ressources. Grâce au travail en binôme des spécialistes, le pourcentage de patientes voyant le même jour le chirurgien oncologue et le chirurgien plasticien est passé de 6,5 % avant l’ouverture du CISM à 50 % après. Suite à l’adoption de l’approche de CISM par l’hôpital, le temps écoulé entre les visites pour la chirurgie plastique et pour la mastectomie/reconstruction mammaire est passé de 42 jours à 30 jours. Le taux de reconstruction mammaire immédiate suite à une mastectomie a également augmenté, d’environ 40 % à plus de 52 %. L’amélioration des procédures de soins, notamment le fait que davantage de patientes puissent consulter le même jour un chirurgien oncologue et un chirurgien plasticien, les aide à aller de l’avant et atténue également les répercussions négatives que ces patientes peuvent subir. Le Dr Chao et ses collègues écrivent : « Le diagnostic d’un cancer du sein peut être bouleversant et chaque jour qui s’écoule entre l’établissement du diagnostic et l’instauration du traitement peut renforcer l’anxiété ». Ils concluent : « Dans la reconstruction mammaire, un centre intégré améliore les procédures de soins et souligne l’importance d’y impliquer la chirurgie plastique ».

ALLAITEMENT ET IMPLANTS Vingt pour cent des femmes porteuses d’implants mammaires ne peuvent pas ou décident de ne pas allaiter. La recherche publiée dans le Medical Journal of Australia déclare qu’une femme sur cinq ayant bénéficié d’une augmentation mammaire pourrait ne pas être en mesure ou désireuse d’allaiter son enfant. Les canaux lactifères, les tissus glandulaires ou les nerfs du sein peuvent être lésés au cours de la chirurgie ou par la pression des implants sur les tissus mammaires. En outre, les complications chirurgicales (contracture capsulaire, formation d’hématomes, infection ou douleurs notamment) peuvent diminuer la capacité à allaiter ou l’envie de le faire. « Les mères peuvent aussi craindre que l’allaitement détruise le résultat satisfaisant d’une augmentation mammaire, ou peuvent l’avoir entendu dire par leur chirurgien, » indique le rapport. Un autre facteur affectant la volonté d’allaiter pourrait être la peur de faire passer du silicone ou d’autres matériaux de l’implant dans le lait maternel et donc de nuire au nouveau-né. Le rapport a conclu que les conclusions de ces travaux de recherche devraient être communiquées aux femmes envisageant une chirurgie d’augmentation mammaire, dans le cadre d’une prise de décision éclairée.


14 FOCUS I body language

LA THÉORIE DU « FILS SEXY » Dr RAJ PERSAUD évoque une recherche selon laquelle les femmes prennent plus de plaisir au lit avec des hommes qui plaisent aux autres femmes.

U

ne équipe de psychologues de l’université d’Oakland, ÉtatsUnis, a publié une nouvelle recherche qui montre que des psychologues pourraient prévoir avec quel type d’hommes une femme a le plus de chances d’atteindre l’orgasme. Cette recherche, publiée dans la revue universitaire Personality and Individual Differences explique que si les hommes ayant du succès auprès des autres femmes sont plus susceptibles d’être de bons amants, c’est parce que les femmes souhaitent à leur tour avoir des fils séduisants aux yeux de la gent féminine. Cette hypothèse, appelée théorie du fils sexy en matière de sélection sexuelle (et qui fait partie de la théorie de l’évolution) reprend un facteur essentiel, pourtant caché jusqu’ici, du désir des femmes pour certains hommes, ainsi que l’expérience sexuelle de ces femmes avec ces hommes. La psychologie évolutionniste avance que l’orgasme féminin s’est peut-être transformé en réponse sexuelle destinée à retenir le sperme lors de certains rapports. Les deux hypothèses principales relatives à l’objectif évolutionniste de l’orgasme féminin estiment qu’il est conçu pour augmenter le bien-être au sein d’une relation (on parle alors de théorie des liens réussis) ou pour retenir de préférence le sperme des hommes présentant de meilleures qualités génétiques (théorie du choix du père). D’après les psychologues évolutionnistes, avoir un orgasme favoriserait la fécondation de l’ovule. Si cette théorie du rôle du choix du père dans l’orgasme féminin était vraie, alors la sélection naturelle aurait façonné le corps (et le cerveau) de la femme afin de faciliter l’orgasme lors des rapports sexuels avec un homme plus séduisant. Dans ce contexte, « séduisant » fait référence à l’attirance évolutionniste, qui désigne les hommes dont les femmes ont choisi, consciemment ou non, de transmettre les gènes à leur fils afin de garantir sa réussite en matière de reproduction.

Du point de vue évolutionniste, cela prend tout son sens. En effet, si les femmes veulent que leurs propres gènes soient transmis avec succès aux générations suivantes, elles ont alors envie d’avoir un fils jugé physiquement attirant par le sexe opposé. Plus leur fils sera séduisant, plus il aura de chances de réussir au jeu de l’accouplement, en ayant plus de partenaires sexuels féminins, et/ou en sélectionnant des partenaires aux gènes de meilleure qualité, obtenant ainsi un succès reproducteur sur le plan évolutionniste. Cette nouvelle étude, intitulée Orgasme féminin pendant l’accouplement et attrait que représente le partenaire masculin pour sa compagne et pour les autres femmes, portait sur 439 femmes engagées dans une relation hétérosexuelle et ayant des rapports sexuels. Bizarrement, l’étude a exclu de l’analyse 32 femmes qui n’étaient pas sûres d’avoir eu un orgasme la dernière fois qu’elles avaient fait l’amour avec leur partenaire, ou ne s’en souvenaient pas. Les auteurs de l’étude, Yael Sela, Viviana Weekes-Shackelford, Todd Shackelford et Michael Pham, ont demandé aux participantes d’évaluer l’attirance sexuelle des autres femmes pour leur partenaire masculin. Il ressort que les femmes qui jugeaient leurs partenaires plus séduisants avaient plus souvent eu un orgasme lors du dernier rapport sexuel qu’elles avaient eu avec lui. Étonnamment, si l’évaluation de l’attirance des femmes pour leur partenaire permet (ce qui n’est guère surprenant) de prédire à quel point les femmes sont susceptibles d’avoir un orgasme lors d’un rapport, la perception qu’elles ont de l’attirance des autres femmes pour leur partenaire est un meilleur indicateur encore. En d’autres termes, ce n’est pas l’intensité du désir que vous ressentez pour votre partenaire masculin qui prédit vos chances d’avoir un orgasme avec lui, mais plutôt votre perception de l’attraction qu’il exerce sur les autres femmes. C’est exactement ce que prévoit la théorie du « fils sexy », qui affirme que les femmes trouvent certains hommes plus séduisants parce qu’ils ont des marqueurs de bons gènes (qui rendent un homme attirant) qui, s’ils sont transmis à leur fils, con-

tribueront à le rendre séduisant aux yeux des autres femmes. Plus simplement, cela revient à dire que les femmes sont plus motivées pour retenir les gènes qui font des pères sexy afin d’avoir des fils sexy. Parmi les problèmes liés à cette étude et à la théorie qui la sous-tend, il convient de signaler l’absence de toute théorie de la fille sexy. Mais cela vient peut-être du fait que les caractéristiques féminines qu’une femme transmet à sa fille viennent davantage d’elle que de son partenaire, dont elle choisit les qualités parce qu’elles apparaîtront plus à travers son fils. Autre problème avec ce type d’argument issu de la psychologie évolutionniste, il semble un peu passéiste et renforcer l’idée que les hommes sont en moyenne moins discriminants que les femmes dans la recherche de leurs partenaires. Cependant, il correspond tout à fait à une autre découverte bien connue en matière de recherche sur l’attirance physique, selon laquelle lorsqu’un homme trouve une femme physiquement attirante, il n’est pas influencé par le regard des autres hommes. Ainsi, le fait qu’un homme trouve ou non Megan Fox séduisante ne dépend quasiment que de ses propres réactions. Il se préoccupe très peu de savoir si les autres hommes la trouvent à leur goût. Par ailleurs, des recherches psychologiques sur ce sujet montrent que l’évaluation de l’attirance des femmes pour un homme est fortement influencée par l’attraction que ce même homme exerce sur les autres femmes. On peut en déduire que pour une femme l’évaluation d’un partenaire de qualité est plus complexe et qu’elle s’appuie sur l’avis des autres femmes pour guider son choix. Autrement dit, si l’on compare les personnes à des hôtels, les femmes ont besoin de Trip Advisor ou équivalent pour faire leur choix, alors que les hommes décideront tous seuls et seront ravis de trouver une chambre d’hôtes. Dr Raj Persaud est praticien hospitalier en psychiatrie et publie des podcasts pour le Royal College of Psychiatrists, via une nouvelle application gratuite : « Raj Persaud in Conversation ».



16 ACTUS I body language

rendez

vous 11 MARS 1ère Édition Congrès GRIRG Paris, France W: atoutcom.com 16 – 19 MARS AAFPRS - Facial Rejuvenation Meeting Beverly Hills, USA W: embers.aafprs.org 17 – 18 MARS 30ème Congrès de la FFFCEDV Avignon, France W: congres-fffcedv.com 18 – 21 MARS 49ème édition Cosmoprof Bologne, Italie W : cosmoprof.com 30 MARS – 2 AVRIL AMWC 2016, 14ème Aesthetic & Anti-aging Medicine World Congress Monaco W: euromedicom.com 30 MARS – 3 AVRIL ASLMS 2016, Annual Conference of the American Society for Laser Medicine and Surgery Boston, USA W: aslms.org 27 - 30 AVRIL AACD 2016, 32ème Annual American Academy of Cosmetic Dentistry Scientific Session Toronto, Canada W: aacdconference.com 28 AVRIL British Association of Sclerotherapists 2016 Annual Meeting, The Ark, Basingstoke, UK W: bassclerotherapy.com 5 – 7 MAI 13ème Congrès AMME, Rencontres Internationales de médecine et Dermatologie Esthétique Arcachon, France W : amme-fi.org 19 - 22 MAI 13ème EADV Spring Symposium Athènes, Grèce W: eadvathens2016.org/ 3 – 4 JUIN Journées Parisiennes du Laser, Paris, France W: groupelasersfd.com 10 – 11 JUIN Oculoplastic 2016 Bordeaux, France W : oculoplasticbordeaux2016.monooti.net 16 – 18 JUIN 3ème ICAD Brésil, International Congress of Aesthetic Dermatology and Healthy Aging Medicine Sao Paulo, Brésil W: euromedicom.com 16 – 19 JUIN FACE 2016, Londres, UK W: faceconference.com 25 JUIN 9ème JCD, Journée Corrézienne de Dermatologie Brive, France W: association-acides.docvadis.fr Soumettez-nous vos évènements à redaction@bodylanguage.fr

LES PRÉFÉRENCES EN MATIÈRE DE TRAITEMENT DU VISAGE Une enquête indique que les femmes les plus jeunes ont davantage tendance à rechercher un traitement du haut du visage, tandis que leurs aînées privilégient les traitements du bas du visage. Une étude publiée dans Dermatologic Surgery, la revue officielle de l’American Society of Dermatologic Surgery révèle que, si les jeunes femmes veulent bénéficier d’un traitement esthétique afin de conserver leur aspect juvénile, les femmes plus âgées recherchent plutôt des traitements destinés à inverser les signes de vieillissement tels que rides du visage, plissements et perte de volume. Un total de 603 femmes âgées de 30 à 65 ans qui envisageaient d’entreprendre un traitement esthétique ont participé à une enquête en ligne utilisant la graduation MaxDiff. L’enquête révèle que la patte d’oie est la plus susceptible d’être traitée en priorité (82 % des priorités), suivie par la jonction de la lèvre supérieure et inférieure (74 %) et la vallée des larmes (72 %). Une forte corrélation a été trouvée entre les zones du visage considérées comme les plus problématiques et le fait que ces zones soient susceptibles d’être choisies pour faire l’objet d’un traitement. La vallée des larmes faisait toutefois exception : identifiée comme aussi problématique que la patte d’oie, elle

était cependant moins susceptible d’être choisie pour bénéficier d’un traitement esthétique. Parmi les participantes à l’étude, 82 % étaient mariées ou en couple ce qui, selon les auteurs, suggère peut-être que si les femmes suivaient un traitement, ce n’était pas pour attirer un partenaire mais plutôt pour atteindre leurs objectifs personnels en matière de beauté, ou pour retenir leur partenaire actuel. Les auteurs de l’article Facial Treatment Preferences in Aesthetically Aware Women considèrent leur travail comme la première étude qui analyse les préférences des femmes ayant les moyens de suivre des traitements. Ils estiment que « même si, individuellement, les praticiens esthétiques ont une idée générale des préférences de leur patientèle en matière de traitements, ils ne disposent pas de données systématiques décrivant soit les problèmes spécifiques qui poussent les femmes à rechercher un traitement, soit leurs préférences quant aux zones du visage qu’elles souhaitent traiter ».


body language I FOCUS 17

À QUEL PRODUIT DE COMBLEMENT DERMIQUE ADHÉRER ? Les chercheurs ont mis sur pied un test standardisé permettant de comparer la cohésivité des produits de comblement à base d’acide hyaluronique (AH). Ayant constaté que les chirurgiens plasticiens sont à la recherche de preuves qui les aideraient à choisir les produits de comblement donnant les meilleurs résultats dans le cadre d’un traitement des rides du visage le moins invasif possible, une équipe dirigée par le Dr Hema Sundaram, dermatologiste à Rockville (Maryland) et Samuel Gavard Molliard, chercheur à Genève, en Suisse, a mis au point une méthode validée permettant d’effectuer des évaluations standardisées de la cohésivité. Sur ces bases, les chercheurs ont développé un test standardisé permettant de comparer la cohésivité des produits de comblement dermique à base d’AH. Des échantillons de six gels approuvés par la FDA ont été colorés, et mélangés à de l’eau sous agitation automatique. Un panel expérimenté de spécialistes en chirurgie plastique et dermatologie a évalué la cohésivité de chaque échantillon sur l’échelle « Gavard-Sundaram » à 5 points créée à cet effet. La cohésivité a été jugée élevée pour un produit, moyenne à élevée pour trois produits, faible à moyenne pour un produit, et faible pour un produit. Dans le numéro d’octobre de la revue Plastic and Reconstructive Surgery, le Dr Sundaram et ses co-auteurs écrivent que « la cohésivité… maintient l’intégrité du gel, contribue à soutenir les tissus en leur donnant un galbe naturel, et diminue les irrégularités de surface ». Cependant, la cohésivité la plus élevée n’est pas nécessairement la meilleure, et l’objectif de ce système de

classement est de « donner une base scientifique à la sélection intuitive de différents produits destinés à des objectifs cliniques spécifiques », de façon à aider les chirurgiens plasticiens à choisir le produit de comblement dont les propriétés sont les mieux adaptées au but précis pour lequel il est utilisé.

Les produits de comblement les plus cohésifs peuvent s’avérer plus judicieux pour les positionnements plus superficiels, ou pour les zones mobiles telles que le contour de la bouche ou des yeux. Les produits moins cohésifs peuvent être efficaces en tant que « volumateurs profonds », selon les Dr Sundaram et ses co-auteurs.

Les chercheurs estiment que le fait de disposer de données comparatives sur la cohésivité et sur d’autres propriétés rhéologiques, telles que l’élasticité et la viscosité, constitue un progrès qui peut permettre de perfectionner les procédures de comblement dermique et d’en améliorer l’efficacité.


18 ACTUS I body language

ZOOM SUR LA NOUVELLE APPLICATION WIGMORE MEDICAL FRANCE - L’ESTHETIQUE 2.0.

Tout autant que les autres domaines d’activité, la santé est elle aussi résolument ancrée dans la révolution digitale. Objets connectés, applications santé, beauté, bien-être ou sportives, les propositions sont très variées et s’adressent aussi bien aux professionnels de la santé qu’au grand public. Dans ce chamboulement des codes de la relation au bien-être et à sa santé, la médecine esthétique n’est pas en reste et une foule d’applications, plus ou moins pertinentes voient le jour. De nombreuses marques de cosmétiques ont déjà leur application, plutôt destinées à tisser un lien plus étroit et réactif avec leur clientèle et à établir une relation de confiance. Une chose est sûre, cette révolution digitale dans le monde de la médecine est inévitable mais pleine de promesses et susceptible d’apporter à terme de vrais bénéfices pour la sécurité et le bien-être des patients, la qualité des soins et du suivi médical, l’amélioration de la relation médecin/patient, ou pour simplifier le quotidien du praticien dans l’exercice de son activité professionnelle. Au cœur des problématiques des médecins et des patients, Wigmore Medical France, jeune filiale française du leader anglais dans la distribution de produits médicaux à visée esthétique et anti-âge, lance elle aussi son application, destinée à

accompagner au mieux le médecin dans sa pratique quotidienne. Véritable service premium dédié aux médecins, l’application Wigmore Medical leur permet d’accéder en un clic à l’ensemble des produits nécessaires à leur activité. Sous la forme d’un « one stop shop », le praticien accède directement à l’ensemble du catalogue ; injectables, peelings, soins dermatologiques, consommables ou équipements. Plus besoin de passer commande auprès d’une multitude de fournisseurs, les praticiens centralisent en une seule et même commande l’ensemble de leurs besoins, sont livrés partout en France sous 24h et peuvent régler leur commande sous 30 jours sur une interface sécurisée. Tout le processus d’approvisionnement de leur cabinet est ainsi simplifié autour d’un interlocuteur unique, une seule facturation et un accès simple et immédiat à l’historique de leurs commandes. A l’instar des pharmacies online spécialisées sur les produits injectables qui fleurissent sur internet, ce service exclusivement réservé aux praticiens - préalablement enregistrés et porteurs d’un numéro unique d’identification - garantit un contrôle et une sécurité optimale dans la distribution de matériel et produits à usage médical. En plus d’un catalogue ultra complet ce service offre une assistance télépho-

nique de conseillers spécialisés pouvant répondre aux questions spécifiques des médecins ou proposer des rendez-vous avec un visiteur médical dédié. L’application offre également d’autres services online, notamment un accès au calendrier de formations et ateliers organisés tout au long de l’année par Wigmore medical France et de réserver sa place aux sessions désirées, directement via l’application. Le patient n’est pas oublié et il pourra accéder par son médecin à une version restreinte de l’application, c’est à dire limitée aux soins cosméceutiques, lui permettant de commander facilement en ligne ses traitements, soins post traitement ou d’entretien, prescrits par le médecin. Ce service supplémentaire garantit sécurité, contrôle, suivi et accessibilité des prescriptions effectuées et permet d’améliorer dans la durée, la relation médecin/patient. Avec sa nouvelle application, Wigmore Medical France, premier concept français de « one stop shop » dédié à la médecine esthétique - modèle qui a largement fait ses preuves à l’étranger - bouscule les modèles de distribution existants et propose une solution innovante dans l’industrie, nous laissant entrevoir les changements qui s’opèrent sur le marché français. Lancement début mars Pour plus d’informations rendez-vous sur www.wigmoremedical.fr


19 DERMATOLOGY I body language


20 INJECTABLES I body language

Le PRP dans le traitement des dysfonctions sexuelles Dr DANIEL SISTER et CLAUDIA Mc GLOIN expliquent comment l’utilisation du plasma riche en plaquettes dans la réjuvenation vaginale peut aider à traiter les différentes dysfonctions sexuelles.

P

rocédé relativement nouveau, l’utilisation de plasma riche en plaquettes (PRP) pour la réjuvénation vaginale n’en est pas moins très prometteur. Les femmes sont aujourd’hui informées qu’il existe des solutions aux problèmes sexuels, de baisse du désir ou de douleurs liées aux accouchements, et la demande de réjuvénation vaginale s’accroît. Le Dr Daniel Sister, Pionnier du PRP au Royaume-Uni et sa collègue Claudia McGloin, très expérimentée dans ce domaine, nous expliquent comment le PRP peut aider à résoudre ces difficultés.

Le contexte des problèmes vaginaux Les difficultés sexuelles touchent aussi bien les femmes hétérosexuelles qu’homosexuelles. [1] Désormais bien identifiées, ces difficultés sont rapportées par 43 % des femmes. [2] On estime que 16 à 75 % des problèmes sexuels féminins concernent le désir, 16 à 48 % l’orgasme, 12 à 64 % l’excitation et 7 à 58 % une douleur sexuelle. [3] Ces problèmes, qui résultent d’une combinaison de facteurs biologiques, psychologiques et relationnels, sont encore mal compris en raison d’un manque de données expérimentales et cliniques pertinentes. [4] Les problèmes persistants et récurrents de réponse sexuelle, de désir, d’orgasme ou de douleur, qui engendrent une souffrance chez les patientes ou pèsent sur la relation avec leur partenaire sont désormais classés sous l’appellation médicale « dysfonction sexuelle féminine ». De nombreuses femmes rencontrent des difficultés de la fonction sexuelle à un moment de leur vie. Une dysfonction sexuelle féminine peut se manifester à n’importe quel âge ; elle peut exister tout au long de la vie ou apparaître tardivement. La réponse sexuelle repose sur des interactions complexes entre physiologie, émotions, expériences, croyances, mode de vie et relations. La perturbation d’un seul de ces facteurs peut avoir des répercussions sur le désir, l’excitation ou la satisfaction sexuelle, et le traitement passe souvent par plusieurs approches. [5] Le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux [6] définit un désir sexuel hypo-actif comme le déficit ou l’absence de désir ou de fantasmes sexuels provoquant une souffrance personnelle et/ou des difficultés relationnelles. Une femme souffrant de problèmes sexuels ou de dysfonction sexuelle féminine peut se montrer réticente à en parler, y compris à son gynécologue. La plupart des sondages indiquent que les patientes souhaiteraient évoquer leurs problèmes sexuels avec des professionnels de santé mais ont du mal à engager la conversation sur ce sujet. [7]

Dysfonction sexuelle La dysfonction sexuelle est définie au sens large comme l’incapacité à profiter pleinement d’un acte sexuel. Plus spécifiquement, les dysfonctions sexuelles sont des troubles qui interfèrent avec le cycle complet de réponse sexuelle. Ces troubles sont responsables de difficultés à apprécier ou à avoir une relation sexuelle. Si la dysfonction sexuelle menace rarement la santé physique, elle peut avoir un lourd impact psychologique et entraîner dépression, anxiété et sentiments invalidants d’inadéquation. [8] La dysfonction sexuelle féminine peut être subdivisée en troubles du désir, de l’excitation, de l’orgasme et douleur sexuelle. Les troubles sexuels avec douleur incluent la dyspareunie et le vaginisme. [9] Le trouble de l’excitation sexuelle féminine est une incapacité à atteindre ou à conserver une excitation sexuelle suffisante, entraînant une souffrance personnelle qui peut s’exprimer par l’absence d’excitation subjective ou de réponse génitale (lubrification, intumescence) ou d’autres réponses somatiques. [10] La dysfonction orgasmique est l’incapacité à atteindre l’orgasme lors d’une stimulation sexuelle. Cette perturbation peut provoquer une souffrance ou des difficultés interpersonnelles marquées. Cette dysfonction n’est pas mieux expliquée par une autre affection psychologique, par les effets physiologiques directs d’une substance ou par une autre affection médicale d’ordre général. Le diagnostic de trouble de l’orgasme féminin peut être établi. Cette affection est considérée comme primaire lorsque la femme n’a jamais ressenti d’orgasme, quel que soit le mode de stimulation. Elle est considérée comme secondaire si la femme a déjà eu des orgasmes par le passé mais est actuellement anorgasmique. [11] Le vaginisme, contraction involontaire des muscles du tiers externe du vagin, est souvent lié à des phobies sexuelles ou à des abus ou traumatismes antérieurs. Le vaginisme peut être total ou situationnel, c’est-à-dire qu’un examen pelvien est possible, mais pas une relation sexuelle. Une thérapie et un accompagnement des femmes souffrant de vaginisme peuvent être mis en place, souvent avec succès, par les médecins traitants. [12] La dyspareunie regroupe trois types de douleur : superficielle, vaginale et profonde. [13] La dyspareunie superficielle se manifeste lors des tentatives de pénétration ; elle est souvent consécutive à des affections anatomiques ou d’irritation, ou encore au vaginisme. La dyspareunie vaginale est une douleur liée aux frottements (c’est-à-dire un problème de lubrification) qui inclut des troubles de l’excitation.

66 T


6 Trois options sont possibles : la chirurgie, le laser et la destruction chimique. 99

body language I INJECTABLES 21

La dyspareunie profonde est une douleur liée à la pénétration, souvent associée à une maladie ou un relâchement du pelvis. [14] La baisse de désir est encore mal comprise. Nous savons que certaines affections médicales peuvent nuire au désir sexuel. Par exemple, la maladie dépressive l’altère souvent fortement, de même que le stress ou la fatigue. [15] Les troubles du désir chez les patientes en pré-ménopause peuvent être consécutifs à des facteurs liés au mode de vie (p. ex. carrière professionnelle, enfants), à la prise de médicaments ou à une autre dysfonction sexuelle (p. ex. douleurs ou troubles de l’orgasme). [16] On estime qu’environ 30 % des femmes n’éprouvent aucun désir sexuel. Certaines femmes peuvent être touchées uniquement à certaines périodes de leur vie, par exemple pendant la grossesse ou au moment de la naissance d’un enfant, pendant l’allaitement et à la ménopause ou dans des périodes de crise, de bouleversements ou de maladie. Pour d’autres, il peut s’agir d’une situation chronique génératrice de souffrance. [17] Causes de la dysfonction sexuelle La dysfonction sexuelle peut résulter d’un problème physique ou psychologique. Causes physiques : de nombreuses affections physiques et/ou médicales peuvent entraîner des problèmes sexuels : diabète, insuffisance cardiaque, maladies neurologiques, déséquilibres hormonaux, ménopause et maladies chroniques comme l’insuffisance rénale ou hépatique, ou encore alcoolisme et toxicomanie. Les effets secondaires de certains médicaments, dont certains antidépresseurs, peuvent également altérer le désir et la fonction sexuels. Causes psychologiques : elles comprennent le stress et l’anxiété liés au travail, une inquiétude relative à la performance sexuelle, des difficultés conjugales ou relationnelles, la dépression, un sentiment de culpabilité et les effets d’un traumatisme sexuel passé. [18] Les troubles sexuels les plus courants chez les femmes sont liés au désir et à l’excitation ; viennent ensuite la douleur au cours de l’acte sexuel ou les difficultés de pénétration. Ces observations sont extraites d’un article de chercheurs britanniques publié dans la revue Obstetrician & Gynaecologist. Incontinence urinaire L’incontinence urinaire est un problème de santé fréquent chez les femmes, d’une prévalence rapportée de 11,4 à 73 %. [19,20] L’incontinence urinaire a également été pointée comme ayant des répercussions négatives sur la sexualité féminine. L’association entre incontinence urinaire et problèmes sexuels a été établie par Temml et al., qui ont rapporté que 25,1 % des femmes souffrant d’incontinence urinaire présentaient des troubles sexuels d’importance variable. [21] Les résultats d’une étude d’Aslan et al. ont montré que l’incontinence urinaire réduisait significativement la fonction sexuelle chez les femmes pré-ménopausées sexuellement actives. La dysfonction sexuelle est un problème prévalent et pénible chez les femmes souffrant d’incontinence urinaire. Elle réduit le niveau de satisfaction et la qualité de la vie sexuelle de ces patientes. [22] Lichen scléro-atrophique Le lichen scléro-atrophique est une inf lammation cutanée chronique qui peut toucher n’importe quelle zone du corps mais concerne le plus souvent la peau de la


22 INJECTABLES I body language

Études de cas : 1. Une femme de 39 ans souffrant d’incontinence à l’effort provoquée par la toux et les éternuements. Pas d’accouchement par voie vaginale et pas d’autres symptômes de dysfonction sexuelle rapportés. La patiente a reçu 2 injections de 1 ml chacune, l’une sous le clitoris et l’autre directement dans la zone située sous l’urètre et au-dessus du vagin. Une différence notable a été constatée en ce qui concerne l’orgasme une semaine après le traitement et l’incontinence à l’effort deux semaines après le traitement. 2. Une femme de 45 ans atteinte de lichen scléro-atrophique a reçu une injection de 5 ml de plasma dans les parois vaginales, le clitoris et dans la zone située sous l’urètre et au-dessus du vagin. Les régions où les taches blanches étaient les plus nombreuses ont été traitées. Une différence notable sur les sensations de brûlures a été constatée trois semaines après le traitement, et une amélioration aux cinquième et sixième semaines. 3. Une femme de 26 ans n’ayant jamais eu d’orgasme avant la naissance de son enfant a reçu trois injections de 1ml de plasma dans le clitoris. Une différence a été constatée deux jours après le traitement et dans les deux semaines suivant l’intervention. 4. Une femme de 44 ans souhaitait un resserrement vaginal après deux accouchements par voie basse, a reçu 3 injections de 2ml de plasma, sous le clitoris, à l’ouverture du vagin et entre le vagin et l’urètre. Une augmentation du désir sexuel a été constatée 24 heures après le traitement, avec une intensification de l’orgasme une semaine après le traitement. À huit semaines, une légère différence a été observée en termes de resserrement des parois du vagin.

vulve et autour de l’anus chez les femmes. [23] Cette affection peut toucher tout le monde, mais les femmes ménopausées constituent la population la plus à risque. [24] Les symptômes du lichen scléro-atrophique peuvent comprendre : • des démangeaisons (prurit) qui peuvent être sévères • une gêne généralement majorée si le lichen scléroatrophique touche la région génitale, anale ou les zones voisines • des taches blanches lisses sur la peau pouvant évoluer en plaques zébrées et plissées • une tendance aux ecchymoses ou au fendillement ; • dans les cas sévères, des saignements, des cloques ou des lésions ulcérées • des douleurs pendant l’acte sexuel Intervention L’intervention de réjuvénation vaginale avec PRP est simple et rapide : environ 30 minutes, après une consultation approfondie. Comme pour tous les traitements à l’aide de PRP, un échantillon de sang de la patiente est prélevé, puis les globules rouges, le sérum et les plaquettes sont séparés par centrifugation. Les globules rouges sont écartés, et le plasma riche et pauvre en plaquettes est récupéré et activé à l’aide de chlorure de calcium. L’intervention ne nécessite aucune interruption de l’activité des patientes. Les résultats peuvent être immédiats, mais quelques semaines sont parfois nécessaires pour qu’ils soient optimaux. Des résultats perdurant jusqu’à 18 mois ont été démontrés. [25] Le plasma riche en plaquettes contribue à la réjuvénation du tissu vaginal, à l’amélioration de la réponse sexuelle et au soulagement de l’incontinence urinaire. Bien que les résu-

ltats varient d’une personne à l’autre, les patientes peuvent s’attendre à constater les changements suivants : • excitation sexuelle accrue par la stimulation clitoridienne • peau d’aspect plus jeune et plus lisse autour du vagin • resserrement de l’ouverture vaginale • orgasmes plus intenses et plus fréquents • désir sexuel accru • meilleure aptitude à obtenir un orgasme vaginal • diminution de la douleur pour les patientes souffrant de dyspareunie • augmentation de la lubrification naturelle • diminution de l’incontinence urinaire La recherche sur cette intervention et sur les patientes se poursuit. Des visites de suivi sont programmées entre trois et six mois après l’intervention et à 12 mois, mais les résultats obtenus sur les patientes traitées sont déjà remarquables. Dr Daniel Sister est médecin esthétique et anti-âge, expert en procédures mini-invasives, en nutrition et traitements hormonaux. Spécialiste du PRP qu’ il nomme Dracula Therapy™, il est auteur de nombreuses publications scientifiques et d’ouvrages médicaux et intervient également partout à travers le monde pour former les médecins aux différentes applications du PRP. Claudia McGloin, fondatrice de la Claudia McGloin Clinic, est infirmière anesthésiste, spécialisée en orthopédie et représentante de la sécurité des patients. Créée en 2011 et l’une des cliniques les plus en vue d’Irlande, la Claudia McGloin Clinic est spécialisée dans les interventions esthétiques non chirurgicales avancées et les procédures orthopédiques, vasculaires et de chirurgie mineure.

* Cet article est issu d’un extrait du livre « PRP en médecine esthétique et réjuvénation », à paraître aux éditions Officina Editoriale Oltrarno.


body language I INJECTABLES 23

Références : 1. 2. 3. 4.

5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. 19. 20. 21. 22. 23. 24. 25.

Coulson, C. and Crowley, T. (2007), Current thoughts on psychosexual disorders in women. The Obstetrician & Gynaecologist, 9: 217–222 Laumann EO, Paik A, Rosen R Sexual dysfunction in the United States: prevalence and indicators JAMA 1999 281 537–44 doi:10.1001/jama.281.6.537 Hayes RD, Bennett CM, Fairley CK, Dennerstein L What can prevalence studies tell us about female sexual difficulty and dysfunction? J Sex Med 2006 3 589–95 doi:10.1111/j.1743-6109.2006.00241.x Basson R, Berman J, Burnett A, Derogatis L, Ferguson D, Fourcroy J et al Definitions and classifications. Report of the International Consensus Development Conference on Female Sexual Dysfunction J Sex Marital Ther 2001 27 83–94 doi:10.1080/00926230152051707 http://www.mayoclinic.org/diseases-conditions/female-sexual-dysfunction/basics/definition/con-20027721 The Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, fourth edition (DSM-IV http://www.acog.org/About-ACOG/ACOG-Districts/District-II/Female-Sexual-Dysfunction (http://medical-dictionary.thefreedictionary.com/sexual+dysfunction) ACOG technical bulletin. Sexual dysfunction. No. 211. Washington, D.C.: American College of Obstetricians and Gynecologists, September 1995 http://www.sexualhealthaustralia.com.au/page/female_sexual_arousal_disorder_fsad.html https://www.psychologytoday.com/conditions/orgasmic-disorder Rosen RC, Leiblum SR. Treatment of sexual disorders in the 1990s: an integrated approach. J Consult Clin Psychol. 1995;63:877–90 Am Fam Physician. 2000 Jul 1;62(1):127-136 Schein M, Zyzanski SJ, Levine S, Medalie JH, Dick-man RL, Alemagno SA. The frequency of sexual problems among family practice patients. Fam Pract Res J. 1988;7:122–34 BMJ 1999;318:41 Female sexual problems I: Loss of desirewhat about the fun? Am Fam Physician. 2000 Jul 1;62(1):127-136 http://www.sda.uk.net/libido http://www.medicinenet.com/sexual_sex_problems_in_women/article.htm#what_causes_sexual_problems Bartolotti A et al.. Prevalence and risk factors for urinary incontinence in Italy. Eur Urol 2000; 37: 30−35 International Journal of Impotence Research (2005) 17, 248–251. doi:10.1038/sj.ijir.3901296 Published online 9 December 2004 Temml C et al.. Urinary incontinence in both sexes: prevalence rates and impact on quality of life and sexual life. Neurourol Urodynam 2000; 19: 259−271 International Journal of Impotence Research (2005) 17, 248–251. doi:10.1038/sj.ijir.3901296 Published online 9 December 2004 http://www.bad.org.uk/shared/get-file.ashx?id=1972&itemtype=document http://www.mayoclinic.org/diseases-conditions/lichen-sclerosus/basics/definition/con-20028610 www.claudiamcgloinclinic.com


ÉQUIPEMENT HAUTE TECHNOLOGIE DE REMODELAGE CORPOREL

TINAKA est un dispositif haute technologie sûr et efficace pour remodeler le corps et perdre du volume sur les zones localisées. La méthode TINAKA offre une technologie de pointe indolore pour éliminer les graisses localisées et la cellulite avec des résultats progressifs, visibles à chaque séance. Pour en savoir plus connectez-vous sur www.energyworld-concept.com/fr Quartier la Galante, RN7 Le Canet, 13590 MEYREUIL

Tel : +33(0)4 42 37 67 02 contact@energyworld-concept.com


body language I INJECTABLES 25

La torture de l’élégance Dr MARK HAMILTON présente l’utilisation des produits de comblement dermique dans le traitement de la métatarsalgie causée par les talons aiguilles.

S

i les femmes se pâment généralement devant une jolie paire de talons, le fait est que nombre d’entre elles finissent pas les ôter avant même d’être rentrées chez elles. Malgré tout, ils restent un accessoire incontournable, dont la plupart des femmes ne sauraient se passer. Comment expliquer ce phénomène ? Pourquoi portons-nous des talons ? Parce qu’ils sont indémodables. Ils nous font paraître plus grands, semblent améliorer la posture, mettent en valeur la poitrine et les fesses, embellissent les jambes et, selon certaines femmes, ont une incidence positive sur la vie sexuelle. Le Dr Maria Cerruto, urologue italienne, a publié dans l’Archives of Italian Urology and Andrology Journal les résultats d’une étude sur l’activité électrique des muscles pelviens de 66 femmes de moins de 50 ans qui montre que grâce aux talons les muscles sont dans une position idéale pour se renforcer et se contracter. D’après Christian Louboutin, les talons n’ont jamais été aussi hauts qu’à notre époque. Je ne peux qu’être d’accord avec lui. Il sait toutefois que nous ne sommes pas tous égaux face à la douleur. Ainsi, certaines femmes ne porteront pas de talons de plus de 2 cm. Il faut dire que seuil de douleur rime souvent avec limites du plaisir. Et naturellement, les talons de 20 cm caractéristiques des milieux fétichistes sont désormais des incontournables de la mode au quotidien. Douleurs aux pieds Les talons hauts font désormais partie intégrante de la tenue d’une femme. Même s’ils torturent l’avant-pied comme jamais auparavant, la gent féminine refuse de les abandonner. Le port de talons aiguilles provoque une douleur secondaire appelée métatarsalgie. Il existe d’autres causes fréquentes de douleurs aux pieds, comme la fasciite plantaire (sans doute la plus connue), l’arthrite, les cors et durillons, la goutte ou encore les névromes. La métatarsalgie est une douleur localisée au niveau de l’avant-pied. En effet, les talons hauts font peser tout le poids du corps sur les articulations métatarsiennes et

Certains talons sont extrêmement hauts. Les produits de comblement injectés dans la plante du pied n’auront aucun effet sur les propriétaires de ce type de chaussures.


26 DERMATOLOGY I body language 26 INJECTABLES I body language

compriment les pieds en permanence. Placer un coussinet sous les métatarses ne sert à rien. En effet, lorsque les articulations métatarsiennes distales sont fléchies à cause de l’angle de la cheville, le coussinet de graisse est déplacé vers l’arrière et ne remplit plus sa fonction. Solutions La solution la plus logique serait de changer de chaussures, mais nous savons que les femmes ont du mal à s’y résoudre. Comble de l’ironie, opter pour les chaussures plates peut justement déclencher une fasciite plantaire et, fait intéressant, porter à nouveau des talons soulage parfois les symptômes. De nombreuses femmes utilisent des coussinets en gel, mais ils modifient la position du pied dans la chaussure et peuvent causer pression et friction dans d’autres parties du pied. L’évolution qu’ont connue les produits de comblement dermique rend leur utilisation possible sur l’avant-pied. Une fois injecté, le produit de comblement reste en place et tente de recréer le même effet que le coussinet de graisse déplacé. La technique d’administration est très simple, relativement sûre, et le temps de récupération est réduit au minimum. Anatomie sous-cutanée

Fascia plantaire médial Fascia plantaire latéral

Aponévrose plantaire

Tubérosité du calcanéus recouverte d’un coussinet de graisse partiellement retiré

Cependant, cette utilisation de produits de comblement n’a pas encore été étudiée de manière approfondie, et a fait l’objet de peu de recherches. Un cas d’injection de collagène dans le traitement de la métatarsalgie a été rapporté, mais les produits de comblement au collagène n’ont pas soulagé la douleur. Evolence a étudié la création d’un coussinet de collagène dans l’avant-pied – une méthode que je déconseille. Selon mon expérience, les produits de comblement à l’acide hyaluronique (AH) parviennent à créer un tel coussinet, mais je ne suis pas certain de la réussite d’Evolence en la matière. Anatomie du pied Sous la partie distale des têtes métatarsiennes se trouvent des os sésamoïdes, auxquels il faut être attentif lors du traitement. Lorsque les têtes métatarsiennes sont en flexion, les os sésamoïdes supportent une grande partie du poids. Il convient donc de veiller à ce que le produit injecté ne les déplace pas. S’ils sont poussés sur le côté, le poids transféré sur les têtes métatarsiennes peut provoquer une sensation d’inconfort. La peau de la plante du pied présente des caractéristiques uniques. C’est la partie la plus épaisse du corps. Elle est glabre, non pigmentée, et ses pores sont dépourvus de glandes sébacées. C’est une région extrêmement sensible. L’objectif est de traiter et de renforcer le tissu fibrograisseux entouré de tissu conjonctif épais. Lors du marquage de la région à traiter, il est essentiel de connaître la position des muscles intrinsèques et extrinsèques profonds dans lesquels l’aiguille ne doit jamais pénétrer. En effet, travailler à une telle profondeur est dangereux, c’est pourquoi le traitement devrait se limiter à la région sous-cutanée. Protocole d’examen Lorsqu’une patiente vient me consulter pour une métatarsalgie, je commence par procéder à une anamnèse complète, afin de confirmer le diagnostic et d’éliminer toute autre cause de douleur. J’examine rapidement le pied et le palpe. Je cherche d’éventuelles callosités ou un épaississement de la peau, qui indiquent généralement la région sur laquelle repose l’ensemble du poids. En effet, je prends souvent une empreinte du pied sur une mousse prévue à cet effet. Une fois le pied nettoyé et prêt à être traité, j’applique généralement un anesthésique topique 20 minutes avant l’injection. J’injecte ensuite un mélange de licodaïne 2 % adrénaline, car cette dernière a un effet vasoconstricteur très utile qui réduit la formation d’ecchymoses. La plante du pied n’est pas particulièrement vascularisée, et seuls la région sous-cutanée et le tissu fibrograisseux seront traités, mais le mélange de lidocaïne 2 % et d’adrénaline diminue le risque d’ecchymose et garantit un certain confort au patient. Je marque l’avant-pied en palpant cette région. Je mets les orteils en flexion et détermine la position des têtes métatarsiennes avec les doigts. C’est une technique très simple. Au toucher, il est possible de sentir les endroits où la peau est plus épaisse ainsi que la position du coussinet de graisse, où l’on souhaite effectuer l’injection. J’utilise une aiguille 27 G. Chez la plupart de mes patientes, je préfère injecter un produit de comblement à l’acide hyaluronique plus faiblement concentré, comme le Belotero Basic. Auparavant, j’utilisais SubQ, car je pensais que des produits de comblement plus épais formeraient un meilleur coussinet. En réalité, les patientes mettaient plus longtemps à s’y habituer. Or, nous voulons leur procurer un confort immédiat, afin qu’elles puissent remettre leurs talons le plus rapidement possible.


body language I INJECTABLES 27

L’avant-pied est marqué par palpation des têtes métatarsiennes, les orteils en flexion.

Après avoir injecté le produit de comblement, j’utilise environ 2 millilitres de Belotero sur chaque tête métatarsienne et je masse la région concernée avec précaution afin de lui donner la forme désirée. Si vous utilisez un gel souple, comme Belotero Basic ou Juvederm Ultra 3, vous verrez que l’AH se déplace très facilement dans les tissus sans former ni masse dure, ni bosse. Je demande à mes patientes de porter des chaussures de sport confortables durant les 24 à 48 heures qui suivent le traitement, mais parfois elles ne résistent pas à l’envie de remettre directement leurs talons. Si les patientes, généralement informées à l’avance, n’amènent pas leurs chaussures plates, comme nous le leur avons demandé, la situation peut s’avérer très contrariante. Cependant, de nombreuses femmes souhaitent simplement retrouver leurs talons, sans changer leurs habitudes. C’est pourquoi j’utilise des produits très faiblement concentrés tels que Belotero Basic. Nous demandons parfois aux patientes de gérer intelligemment les analgésiques par voie orale et de prendre un comprimé analgésique uniquement si la douleur est plus forte que prévu. Nous leur conseillons également d’augmenter progressivement le temps passé sur les talons, afin de réduire l’inconfort au maximum. Précautions à suivre N’utilisez pas trop de produit de comblement par séance. Deux millilitres de produit de comblement à faible concentration d’AH suffisent parfaitement. Vous devrez peut-être traiter à nouveau la patiente au bout de quelques mois, et ce n’est pas gênant. Selon moi, il vaut mieux réinjecter un peu de produit ou faire un traitement supplémentaire après un mois ou deux mois que regretter d’avoir eu la main trop lourde. Veillez à ne pas injecter de produit dans les articulations. Cependant, si vous effectuez des injections au niveau du visage et avez l’habitude des injections directes, une injection dans le pied ne devrait pas vous poser de problème Gestion des attentes Il est important de sélectionner soigneusement vos patientes. Les femmes âgées qui souffrent d’arthrite du pied ne peuvent généralement pas être traitées. De nombreuses patientes attendent énormément de ce traitement. N’hésitez pas à leur expliquer qu’il s’agit uniquement d’un traitement de confort, et que la douleur ne disparaîtra pas complètement.

Voici une empreinte de pied montrant les régions qui supportent une grande partie du poids.

Botox L’utilisation du Botox présente-t-elle des avantages ? Je ne l’utilise pas pour traiter les pieds. Je comprends certaines des raisons pour lesquelles il est employé : il a un effet relaxant et même analgésique sur les muscles contractés par les talons hauts. Cependant, même si ses mécanismes d’action restent un peu mystérieux, un article publié dans le Neurology Journal révèle que des patients ayant reçu des injections de Botox dans la plante du pied ont fait état d’une nette atténuation de la douleur après 12 semaines. Cette méthode de traitement mérite donc d’être étudiée, mais je ne l’utilise pas. Dr Mark Hamilton est chirurgien esthétique, auteur et conférencier. Il exerce depuis 12 ans au Royaume-Uni et en Irlande. Il a récemment ouvert une nouvelle clinique à Merrion Square, dans le centre-ville de Dublin. www.hamiltonfaceclinic.com

Références : 1. Cerruto M; Archives of Italian Urology and Andrology; Dec 2012; 84(4):184-8. 2. http://www.dailymail.co.uk/femail/article-2130989/Christian-Louboutin-sympathy-women-struggle-stilettos.html 3. Dhinsa BS et al; Journal of Foot & Ankle Surgery; 2010 Nov-Dec;49(6):565.e5-7. 4. Yuan RY; Neurology Journal; 2009 Apr 28;72(17):1473-8.


28 ESTHÉTIQUE MÉDICALE I body language

Méthodes de traitement

de l’Hyperhidrose L’hyperhidrose primaire ou secondaire peut avoir un impact majeur sur la vie des patients. ANNIE ECCLESTON examine les dernières options thérapeutiques.

Qu’est-ce que l’hyperhidrose ? L’hyperhidrose désigne une sudation excessive. Nous transpirons tous pour réguler notre température interne, mais certaines personnes souffrent d’une transpiration excessive qui peut devenir problématique. Touchant les deux sexes sans distinction d’origine ethnique, l’hyperhidrose peut être primaire ou secondaire. Dans la forme primaire, les patients se plaignent de transpirer au niveau des aisselles, des mains, des pieds, symptômes qui peuvent tous être traités. Elle se manifeste généralement lors de la puberté à l’adolescence, souvent avec des antécédents familiaux et toujours de manière bilatérale. L’hyperhidrose secondaire résulte habituellement d’une affection d’ordre médical. Parfois unilatérale, elle peut être provoquée par des médicaments ou par une lésion. Qu’elle soit primaire ou secondaire, l’hyperhidrose peut avoir des répercussions majeures sur la qualité de vie. Les hommes par exemple peuvent être trop gênés par les auréoles de transpiration pour retirer leur veste lorsqu’ils sont en groupe ou au travail. Dans mon établissement, nous traitons souvent l’hyperhidrose de personnes dont le travail implique de nombreux contacts physiques, comme des infirmiers ou des médecins. De nombreux patients qui se plaignent d’avoir les mains moites présentent également une hyperhidrose axillaire et plantaire. Les personnes qui souffrent d’hyperhidrose doivent utiliser des antitranspirants très puissants, parfois vendus sur ordonnance, contenant des sels d’aluminium qui peuvent provoquer des irritations et une hypersensibilité de la peau. La majorité, voire la totalité d’entre elles recherchent une solution plus définitive pour réduire leur transpiration. Traitements traditionnels Autrefois, la sympathectomie était la

seule solution permanente. Il s’agit d’une procédure invasive pratiquée sous anesthésie générale : le poumon est vidé et le nerf sympathique est sectionné dans la zone adéquate pour stopper la transpiration des aisselles et des mains. L’inconvénient de cette technique réside dans le fait que le nerf continue de « croire » qu’il fonctionne ; des poussées de transpiration ou une transpiration compensatrice peuvent alors se produire dans d’autres zones du corps et doivent être contrôlées par un traitement médicamenteux. Traitement par toxine botulique Les toxines bloquent la stimulation nerveuse des glandes sudoripares et sont aujourd’hui couramment utilisées pour traiter l’hyperhidrose. Cependant, les effets du Botox disparaissant après quelque temps, les patients doivent répéter l’opération. Nous avons de nombreux clients très satisfaits qui reçoivent un traitement régulier par la toxine botulique et témoignent de son efficacité, toutefois les résultats peuvent fluctuer si la personne qui pratique l’injection n’a pas été correctement formée à cette technique. La plus grande efficacité est obtenue avec une injection très superficielle ; si ce n’est pas le cas, l’effet risque de durer moins longtemps que prévu. La toxine botulique peut offrir une excellente solution pour les aisselles, mais le traitement des mains et des pieds par cette technique est extrêmement douloureux et nécessite une anesthésie locale, voire un bloc nerveux, ce qui le rend plus difficile à pratiquer. Ionophorèse La ionophorèse consiste à plonger les mains et les pieds dans une petite quantité d’eau traversée par un courant électrique pendant une vingtaine de minutes. Ce procédé inactive temporairement les glandes sudoripares qui

cessent de fonctionner. Ce traitement a fait ses preuves pour les mains et les pieds, et bien que son mécanisme d’action précis ne soit pas encore élucidé, les patients peuvent y recourir pour contrôler efficacement les symptômes, confortablement installés chez eux. Il doit être effectué quotidiennement au début, pendant une durée de deux à quatre semaines. À l’issue de cette période, les patients ont appris à connaître leur corps et la fréquence nécessaire, et une à deux séances par semaine sont suffisantes pour la plupart. Pour les aisselles, il existe des tampons humides à placer sous les bras, mais le contact est loin d’être idéal et l’efficacité dans cette zone laisse à désirer. miraDry Il s’agit d’un nouveau traitement par micro-ondes utilisé au Royaume-Uni depuis deux ans. Grâce à une thermolyse contrôlée, miraDry cible la région située juste au-dessus de la couche graisseuse sous-cutanée pour former une zone où la chaleur atteint 60 °C et dénature les glandes sudoripares, qui cessent de fonctionner. L’appareil est également équipé d’un élément refroidissant qui protège la couche supérieure de l’épiderme. Contrairement aux follicules pileux et éventuellement aux cellules graisseuses, les glandes sudoripares ne se régénèrent pas. Leur nombre est définitif à la naissance, et l’effet est donc permanent. Ce traitement non invasif recueille des scores de satisfaction élevés de la part des patients, et bénéficie d’un excellent profil d’innocuité. La technologie de micro-ondes de miraDry se situe à peu près au milieu du spectre électromagnétique, qui comprend les rayons X et les ondes radio, ce qui garantit son innocuité. Elle est employée depuis longtemps en technologie médicale, dans des dispositifs utilisés pour


body language I ESTHÉTIQUE MÉDICALE 29

Des centres ”Sweat Smart” Des Sweat Smart Centres (Centres de prise en charge de la transpiration, www.sweatsmart.co.uk) ont été créés pour offrir tout un panel de conseils et de solutions professionnelles aux personnes souffrant d’hyperhidrose primaire focale. L’accès au traitement par ionophorèse et toxine botulique par l’intermédiaire du NHS (service britannique de santé publique) devenant de plus en plus difficile, les patients se tournent vers le secteur privé mais ils y recherchent les conseils et l’aide de spécialistes plutôt que de personnes qui se contentent de faire la promotion du Botox pour le traitement des rides et le proposent accessoirement pour lutter contre la transpiration.



body language I ESTHÉTIQUE MÉDICALE 31

traiter les cancers de la prostate et diverses autres tumeurs à l’aide de micro-ondes. Correctement utilisée sur des zones très focalisées, elle donne de très bons résultats. Les données d’innocuité de miraDry sont excellentes, son effet est localisé et aucun problème à long terme n’a été rapporté depuis son homologation par la FDA en 2011, après plus de 40 000 patients traités. La cible anatomique du traitement par miraDry est constituée par les glandes sudoripares qui sont de deux types : les glandes eccrines qui sécrètent la sueur et les glandes apocrines qui produisent les odeurs. Toutes se situent à l’interface de la couche graisseuse sous-cutanée, zone ciblée par notre traitement. Une séance de miraDry dure environ 90 minutes et le coût du traitement est d’environ 2 000 €, pour une solution permanente au problème de la transpiration axillaire. Le système miraDry ne traite actuellement que les aisselles, mais la recherche étudie des modules adaptés au traitement des mains.

Coupes histologiques humaines illustrant la destruction et la disparition des glandes sudoripares (avant traitement, à 10 jours et 180 jours après traitement)

Preuves cliniques de miraDry Des études cliniques à comité de lecture ont démontré une réduction moyenne à long terme de la transpiration de 82 % chez les patients souffrant d’hyperhidrose axillaire. Aux États-Unis, des données sur le long terme ont montré que 100 % des personnes traitées qui étaient gênées par leur transpiration ne le sont plus deux ans plus tard. En outre, 89 % des patients se sont déclarés moins gênés par les odeurs à la fin des deux études. Dans les évaluations du traitement publiées sur le site américain indépendant d’évaluation par les patients RealSelf.com, miraDry obtient 90 % des suffrages, contre 59 % pour

la lumière intense pulsée. Les données dont nous disposons évoluent constamment car il s’agit d’un procédé relativement nouveau, mais à mesure que les protocoles s’affinent, nous constatons qu’un nombre croissant de patients sont désormais satisfaits après un seul traitement. Diapositives d’histologie humaine Les diapositives d’histologie montrent les structures tubulaires des glandes sudoripares et les effets du traitement. En observant les diapositives d’histologie, nous pouvons constater que dix jours après le traitement, les glandes sudoripares ont disparu et sont toujours absentes à 180 jours. Nous pratiquons régulièrement des tests à l’amidon et à l’iode sur nos patients, et vous voyez ici la zone traitée après trois mois, deux ans et trois ans. Peut-on utiliser miraDry pour l’épilation ? En plus d’inactiver les glandes sudoripares, miraDry peut détruire les follicules pileux, situés dans la même région. Pour les femmes qui aiment avoir les aisselles épilées, ce peut être un bénéfice supplémentaire du traitement. La couleur des poils est sans importance (le traitement est également efficace sur les poils blancs, gris et roux) et la FDA a récemment validé cette indication supplémentaire aux États-Unis ; pour l’instant cependant, l’homologation ne s’applique qu’aux poils axillaires. Protocole de traitement Nous appliquons un tatouage semipermanent qui sera retiré à la fin du traitement et indique exactement où injecter l’anesthésique et où placer la

pièce à main pendant la procédure. Tous les traitements sont réalisés sous anesthésie locale, en commençant par une injection de lidocaïne avec une aiguille 30 G de 4 mm dans la région axillaire. L’appareil miraDry est très simple à utiliser, beaucoup plus qu’un laser ou un dispositif radiofréquence. Son seul inconvénient réside dans l’hypersensibilité et le gonflement localisés après le traitement, mais en continuant le refroidissement (avec des sachets de glace) pendant 24 à 48 heures, le patient peut reprendre le travail dès le lendemain. Nous avons ainsi traité le mercredi des jeunes filles qui sont retournées travailler le jeudi parce qu’elles avaient accès à un congélateur et pouvaient maintenir le refroidissement. De nombreux professionnels qui proposent ce traitement aux ÉtatsUnis observent que le marché le plus vaste est celui des personnes gênées par leur transpiration (c’est-à-dire qui ne souffrent pas d’hyperhidrose au sens strict mais souhaitent se passer de l’utilisation quotidienne d’antitranspirants). Je pense que ces patients nous consultent également de plus en plus au Royaume-Uni et que cette tendance va se poursuivre.

Annie Eccleston est une infirmière générale expérimentée. Elle a exercé en service de soins intensifs et comme infirmière spécialisée au sein d’un cabinet généraliste. Elle travaille depuis 2004 à la clinique MediZen aux côtés de son mari, le Dr David Eccleston, et a suivi une solide formation sur l’utilisation du Botox et des produits de comblement à l’acide hyaluronique. Elle possède également un diplôme BTEC en lumière intense pulsée et est membre de la British Medical Laser Association. Son rôle à la clinique MediZen combine le conseil et l’accompagnement et l’administration des traitements médicaux et non médicaux proposés. Elle assiste régulièrement son mari dans ses formations et master classes dispensées au Royaume-Uni et à l’ étranger, et leurs années d’expérience commune font de leur couple une excellente équipe.


32 EQUIPEMENT I body language

L’ÉPILATION

ÉLECTRIQUE DÉFINITIVE Technique plus que centenaire, l’épilation électrique définitive a cependant beaucoup évolué depuis et propose une vraie alternative au laser. Dr CATHERINE DE GOURSAC explique les différentes méthodes utilisées et les résultats pouvant être obtenus.

C

ette technique consiste à glisser une fine électrode, une aiguille à usage unique, dans l’invagination du follicule pileux, en se servant du poil comme guide. L’aiguille, avec une grande précision, va cathétériser le canal pilo-sébacé, sans endommager les gaines folliculaires, sans aucun saignement et sans douleur. C’est la technique la mieux adaptée pour traiter de petites surfaces ou pour des retouches car les poils sont traités un par un. C’est aussi la seule technique capable de détruire des poils blancs ou très peu pigmentés qu’il est impossible de faire disparaître au laser. L’idée de détruire les poils à l’aide d’une aiguille traversée par un courant électrique n’est pas nouvelle mais fort heureusement la technique a beaucoup

évolué, ce qui permet d’obtenir des résultats rapides, durables et sans douleur pour le patient. Aujourd’hui le système « Vectoriel » dernière génération de modulation de courants en intensité et en temps, permet de combiner différentes techniques d’épilation : thermolyse, technique combinée ou « Blend ». La consultation En épilation électrique, la consultation est une étape très importante qui permet d’établir une relation de confiance entre l’électrolyste et le patient. Elle permet de : • Recueillir des informations auprès du patient (examen cutané et pilaire) • Déceler d’éventuelles contreindications générales ou locales

• Déceler l’origine de la pilosité pour lui proposer un protocole de traitement adapté et personnalisé • Fournir des renseignements au patient sur le déroulement du traitement • Planifier le traitement idéal (laser, épilation électrique) Les différentes techniques : • L’épilation électrique définitive (EED) par thermolyse ou thermo-coagulation La thermolyse ou thermo-coagulation (fréquence de 13.56 Mhz - la plus employée par les fabricants) se définit comme un phénomène de coagulation par le passage d’un courant de hautefréquence conduit par l’électrode (aiguille). Le courant de haute-


body language I ÉQUIPEMENT 33

fréquence étant un courant alternatif changeant constamment de polarité, il produit une constante attraction et répulsion des électrons formant la structure atomique des molécules d’eau contenues dans les tissus. Ces mouvements d’attraction et de répulsion engendrent une friction ou vibration. Il en résulte un effet de chaleur. L’électrode (aiguille) reste cependant froide. Les albumines du tissu folliculaire coagulent, se dessèchent et sont donc détruites. Deux techniques sont utilisées en thermolyse afin de pouvoir traiter différentes grosseurs de poils : L’électrocoagulation : • technique lente - 4/10 à 2 secondes • température dans les tissus : 53°C • intensité : de basse à moyenne • efficace sur poils moyens à gros L’électro-dessication : • technique rapide - En technique flash : de 1/10 à 2/10 de seconde – en technique super-flash : de 1/100 à 9/100 de seconde • température dans les tissus : 100 °C • intensité : de haute à très haute • efficace sur poils très fins à fins

Diffusion du courant H.F. dans les tissus

Effet du temps

Court

Long

Effet de l’intensité

Basse

Haute

• EED par la méthode des courants combinés (« Blend ») La technique des courants combinés a permis de réintroduire le courant galvanique comme moyen d’épilation. En effet, elle permet de travailler simultanément avec le courant galvanique et le courant de hautefréquence, tout en permettant à chaque courant de produire, dans un temps minimal, la réaction qui lui est propre. Le courant de haute fréquence augmente l’efficacité et la production de soude caustique en la réchauffant et en créant une turbulence qui accentue sa diffusion dans les tissus autour de l’électrode (aiguille).

Galvanique

H.F.

La technique des courants combinés réunit donc les avantages des deux techniques, l’électrolyse et la thermolyse, assurant ainsi un haut degré d’efficacité. Le Blend a surtout son utilité sur les gros et très gros poils, les follicules courbés ou déformés, les repousses persistantes et les poils blancs. • EED par méthode « Vectorielle » Cette technique consiste à déjouer la perception de la douleur en appliquant une première impulsion H.F. très élevée et extrêmement rapide, puis en modulant de manière vectorielle décroissante le courant nécessaire pour détruire les cellules matricielles. La forme des courants et la puissance utilisées permettent d’employer une fréquence plus efficace de 6.78 MHz (haute-fréquence). Cette méthode concerne la technique thermolyse (électrocoagulation et électro-dessication) ou la technique de modulation des courants combinés. Le système Vectoriel est par ailleurs très efficace en mode “Blend” : Il permet d’appliquer des intensités plus

élevées et de réduire les temps de passage des courants avec diminution de la nociception (le traitement est donc plus confortable). La fréquence de 6.78 MHz utilisée permet de gagner en stabilité des intensités, en sécurité, en souplesse d’emploi et en efficacité. La fréquence la plus souvent utilisée en épilation électrique est de 13.56 MHz, choix raisonnable compte-tenu du phénomène inhérent à la haute fréquence : plus la fréquence est élevée plus il y a de pertes qui altèrent la stabilité des signaux et des résultats.

Blend

L’épilation électrique définitive par la méthode des courants combinés.

C’est pourquoi de nos jours, les basses fréquences (6.78 MHz) sont de plus en plus employées. Les électrodes (aiguilles) Il existe des électrodes (aiguilles ou filaments) de diamètre (calibre) et de longueur (de 1 à 5) différents – (1 étant le plus petit calibre et 5 le plus gros) : • isolées (pour la technique thermolyse) • non isolées (pour la technique courants combinés « Blend ») Leur forme et leur dimension vont influer sur la précision d’insertion et la diffusion du courant dans les tissus. On choisit une électrode en fonction du diamètre et de la longueur du poil. Les aiguilles non isolées sont utilisées avec la technique « Blend » afin d’optimiser toute la longueur de l’électrode en contact avec la peau et permettre une meilleure diffusion de la soude caustique dans le follicule. L’électrode doit être insérée doucement dans l‘orifice pilaire et suivant l’angle d’inclinaison du poil, jusqu’à sa base, jusqu’à sensation d’une faible résistance.


34 ÉQUIPEMENT I body language

Une fois que le courant est passé, le filament est retiré de la peau et le poil est ôté à l’aide de la pince à épiler (ou pincette) sans résistance.

Effets de la profondeur de l’insertion sur la H.F avec les memes réglages

Comment se déroule la séance ? Quelle que soit la technique choisie, le processus est le même, ce qui varie, c’est l’intensité du ou des courants et leur durée de passage. Déroulement d’une séance : • Application d’une lotion désinfectante • Repérage des poils les plus apparents, à retirer en premier • Choix de la technique et du filament • Réglage de l’intensité et de la durée de passage du courant • Mise sous tension de la peau • Localisation du follicule pour vérifier où se fera l’insertion et dans quel angle • Insertion du filament, passage du courant et retrait du filament • Réajustement du courant, s’il y a lieu • Retrait du poil avec la pince afin qu’il sorte librement

( Filament NON isolés )

( Filament isolés )

Répétition du processus d’insertion du filament dans différents follicules autant de fois qu’il est nécessaire en tenant compte de la résistance du patient et de la région à épiler • Application des mesures d’hygiène à nouveau • Possibilité d’effectuer la cataphorèse en faisant pénétrer un gel cicatrisant. (effet germicide, calmant, vasoconstricteur, anti-inflammatoire, et pénétration de produits ionisables positivement) Nous préférons traiter les poils rasés ou épilés quelques semaines auparavant. De ce fait, nous ne traiterons que les poils visibles. La séance peut durer de 10 min à plusieurs heures et peut avoir lieu toutes les semaines ou mois environ.

Quels sont les effets secondaires possibles ? • Un blanchiement de la peau autour du filament puis croûtelles qui disparaissent sous 24 heures • Des croûtes (difficiles à disparaître, longue cicatrisation > application de crème cicatrisante) • Des hyper ou hypo pigmentations (disparaissent rapidement) • Douleurs : appliquer une crème anesthésiante au préalable (ou anesthésie par le froid) • Œdèmes-rougeurs (application d’une crème apaisante ou cicatrisante) • Folliculite (antibiothérapie locale) • Dépressions cutanées (cicatrices en creux) Ces effets sont principalement dus à l’emploi d’une intensité trop forte ou à la durée de passage du courant trop prolongée ou encore à des insertions trop superficielles. Epilation définitive ou pas ? Il convient de dissiper un malentendu: les patients, quelques jours ou semaines après avoir fait une séance d’épilation électrique s’étonnent de voir réapparaître des poils et sont déçus. Il faut donc les informer que la disparition des poils ne peut être réalisée en une seule séance car il faut tenir compte du cycle pilaire. Mais lorsque tous les poils ont été détruits dans leur bulbe, ils ne repoussent plus.


body language I ÉQUIPEMENT 35

Le cycle pilaire Le cycle pilaire comprend 3 phases : la phase anagène (multiplication cellulaire continue), la phase catagène (phase de régression transitoire), la phase télogène (phase de repos). La pilosité du corps se renouvelle donc par cycle. En effet, chaque poil et chaque cheveu tombe puis repousse régulièrement, les poils vieux en phase télogène sont remplacés par des poils jeunes en phase anagène. Il existe donc plusieurs générations successives de poils. Les durées du cycle pilaire peuvent varier de 6 mois (pour la lèvre supérieure) à 6 ans (pour les cheveux). Sur une même partie du corps plusieurs cycles pilaires coexistent, on dit que nos poils poussent en mosaïque. C’est pour cela que plusieurs séances sont indispensables pour traiter une même zone, à intervalle régulier. L’épilation électrique d’une zone entière peut prendre jusqu’à 2 ans (1 année de traitement + 1 année d’entretien) selon : • • • • •

l’âge du patient les types d’épilations antérieures la pousse, c’est-à-dire l’apparition des poils (activité cyclique propre à chaque individu) l’espacement entre les séances (périodicité des rendez-vous) la durée des séances (capacité à tolérer/sensibilité du patient), donc le nombre de poils épilés (entre 800 à 1500 poils heure pour un électrolyste expert)

Les repousses Le taux de repousse varie d’un patient à l’autre. Il peut atteindre jusqu’à 30 % du nombre de poils épilés avec le courant de haute fréquence (thermolyse), 20 % avec la technique des courants combinés. Différents facteurs peuvent influencer la repousse : mauvais réglage de l’appareil, intensité trop faible du courant, poils déformés, difficiles à détruire etc. Il faut donc bien informer le patient sur les causes possibles de la repousse pour ne pas le décevoir. L’épilation électrique est aujourd’hui une technique très au point qui

donne d’excellents résultats lorsqu’elle est pratiquée par un opérateur expérimenté, en cabinet médical, sur des patients bien informés et qui doivent aussi faire preuve de patience !

Dr Catherine de Goursac est expert en médecine esthétique, auteure de nombreuses publications scientifiques et d’ouvrages destinés au grand public. Elle est également membre du conseil d’administration de l’AFME et de la FSMEA, secrétaire générale de l’Association française Anti-Aging et membre de la SFME.

Littérature et bibliographie 1. Hair structure and chemistry simplified, by A.H. POWITT, B.SC., A.S.T.C. - 1972 ; 15-35,41, 66-68, 70, l 2. Electrolysis Exam Review by John Fantz, R.E., Former State Examiner – 1988 ; 13, 38, 46, 61, 83 3. Real World Electrology – the blend method by Michael Bono- 1994 ; 15, 45, 63 4. Cosmetic and medical electrolysis and temporary hair removal – A Practice Manual and Reference Guide – R.N. RICHARDS M.D. – G.E.MEHARG R.N.- 1991 ; 15, 55, 87, 151, 193, 237 5. Principles of electrology and shortwave epilation (Edited by Arthur Y. Mahler – Compiled by Harold C. Mahler)- 1983 ; 19, 183, 236, 259 6. Electrolysis, Thermolysis and the Blend : The principles and practice of permanent hair removal, HINKEL & LIND – 1968 ; 127, 150, 172, 199, 241 7. L’épilation par courants combinés (blend), Ministère de l’éducation de Québec, GAUDREAU G. & FREYNETTE-ROY J. – 1995 ; 1-6 L’épilation par électrolyse, Ministère de l’éducation de Québec, GAUDREAU G. & FREYNETTE-ROY J. – 1995 ; 1-6 8. L’épilation par thermocoagulation, Ministère de l’éducation de Québec, GAUDREAU G. & FREYNETTE-ROY J. – 1995 ; 1-5 BORDIER H. – Technique de l’épilation diathermique. Le monde médical – 1932 ; 78-81



body language I INTERVIEW 37

Nous vous informons que cet article contient des images explicites susceptibles de gêner certains lecteurs

interview Réjuvénation vulvo-vaginale Dr KANNAN ATHREYA pratique le remodelage des lèvres à l’aide des radiofréquences et l’ablation vaginale au laser CO2 fractionné. Il explique la prise en charge de l’atrophie vaginale hormonodépendante et du syndrome de relâchement vaginal, qui présente des avantages aussi bien thérapeutiques qu’esthétiques.

J’ai commencé à travailler dans ce domaine quand j’ai investi dans l’Exilis Elite de BTL, car j’avais constaté les excellents résultats obtenus en termes de réduction de la masse graisseuse et de raffermissement cutané. Je n’avais pas conscience à ce moment-là que ce petit appareil polyvalent pouvait aussi remodeler les lèvres grâce à la délivrance précise et fiable de RF. Dès les premiers traitements, l’amélioration a été remarquable, non seulement sur le plan esthétique mais aussi dans le ressenti des femmes par la suite, à savoir un resserrement vaginal notable. Le resserrement introïtal obtenu intensifiait considérablement le plaisir sexuel des deux partenaires. Très vite, j’ai commencé à avoir beaucoup de demandes, essentiellement par le bouche-à-oreille, qui reste le meilleur indicateur de satisfaction.

Au même moment, j’ai commencé à me pencher sur les lasers, essentiellement pour la prise en charge dermatologique à laquelle je m’intéresse. C’est au cours de ces recherches que j’ai découvert le recours à l’ablation fractionnée du vagin à l’aide d’un laser CO2 (Mona Lisa Touch - Deka) dans le cadre du traitement de l’atrophie vulvovaginale postménopause et du syndrome de relâchement vaginal. J’ai passé du temps en Italie pour me former et observer le traitement effectué en routine par l’équipe de recherche dirigée par le Pr Stefano Salvatore. Certaines femmes qui en étaient à leur troisième ou quatrième année de traitement de suivi indiquaient avoir retrouvé une fonction vaginale préménopause, et donc une nouvelle jeunesse. Pour elles, le traitement semblait aussi courant qu’un frottis et cela m’a convaincu d’ajouter cette procédure à ma pratique.


38 INTERVIEW I body language

Mona Lisa Touch DEKA

Je répète que les résultats sont assez remarquables. Dès lors que les patientes surmontent la crainte initiale du traitement par laser, elles commencent par constater que c’est indolore. Aucune anesthésie n’est nécessaire et elles peuvent rentrer chez elles une fois le traitement terminé. Idéalement, trois traitements sur trois ou quatre mois sont recommandés et, bien qu’une amélioration soit observée immédiatement ou presque après le premier traitement, c’est suite au deuxième que la différence se fait vraiment sentir. Ce qui est merveilleux, c’est la soudaineté du rajeunissement, comme le retour d’une décharge physiologique naturelle. L’incontinence urinaire a aussi tendance à s’en trouver améliorée. Ceci peut provoquer une forte émotion pour les femmes, car ces choses dont elles avaient peur de parler — symptômes atrophiques, incontinence, que nous n’aimons pas aborder dans ce pays — sont améliorées, de même que leur vie sexuelle, et elles ont donc davantage confiance en elles. Avoir confiance en soi rend sexy et je pense que c’est une bonne chose si nous parvenons à cela pour les femmes. Avez-vous déjà pratiqué la carboxythérapie dans les petites ou les grandes lèvres ? Je ne l’ai jamais pratiquée mais j’ai beaucoup lu à ce sujet ces derniers mois. J’obtiens des résultats tellement bons avec l’Exilis et le MonaLisa Touch que je ne vois pas comment la carboxythérapie pourrait faire mieux. Ceci étant dit, je comprends la philosophie sous-jacente et le rajeunissement prometteur que l’on peut obtenir avec la vasodilatation et la revascularisation des tissus atrophiés. Je vois très bien comment ces traitements pourraient être utilisés en synergie. Quels sont vos protocoles de traitement avec Exilis, un appareil RF monopolaire ? Je traite chaque région, des grandes et des petites lèvres, pendant six à huit minutes, environ 30 à 45 minutes au

total. Je traite aussi la région périnéale afin de favoriser le rajeunissement et le repulpage des structures de soutien qui aideront au resserrement vaginal. Le traitement est quasiment indolore, la patiente ressent juste la chaleur. L’objectif est de maintenir une température de surface de 42 à 44 °C pour permettre le remodelage du collagène. En termes d’amélioration, les femmes constatent un resserrement au moment même où elles se relèvent. Le traitement est connu sous le nom de Protégé Intima. Le recours à la radiofréquence dans cette région est une approche établie dans la prise en charge. Nous connaissons les effets de la chaleur sur le collagène et savons donc comment manipuler l’effet de la RF sur les tissus afin d’obtenir le résultat souhaité. Quel laser utilisez-vous ? J’utilise le DEKA SmartXide2 DOT/RF CO2, un appareil puissant et rapide qui utilise une impulsion spécifique pour un traitement sûr et efficace dans la région vulvovaginale. Mes paramètres de traitement à l’aide de la sonde vaginale sont une puissance de 40 W, la modalité DP (DEKA Pulse), une durée d’impulsion de 1 000 μs et un espacement entre les impacts de 1 000 μm. Ce traitement est maintenant reconnu et je crois, d’après les résultats obtenus avec mes patientes, qu’il sera progressivement accepté comme une solution de remplacement valable à la prise en charge hormonale de l’atrophie postménopause. Bien que nous sachions que le traitement hormonal substitutif fonctionne, ce n’est évidemment pas sans controverse. Médecins et patientes appréhendent le traitement. Reste des incertitudes sur la durée de prescription bien, qu’à mon avis, le traitement soit relativement sûr si nous choisissons le type d’hormone et le mode d’administration appropriés. En outre, quand il s’agit de prendre en charge l’atrophie chez les patientes ayant survécu à un cancer du sein, pour lesquelles les œstrogènes sont souvent contre-indiqués, ce traitement est une très bonne solution, viable qui fonctionne bien, en plus d’être efficace et sûre.


body language I INTERVIEW 39

Quels professionnels de santé devraient effectuer ce type de traitement ? Je ne vois pas pourquoi thérapeutes, infirmiers ainsi que médecins, bien formés, ne pourraient pas, techniquement, réaliser ces traitements. J’ai bien conscience que tous ces praticiens procèdent actuellement au traitement Protégé mais je pense que seuls les médecins ont été formés au MonaLisa Touch. Et, même dans ce groupe, je ne connais que des gynécologues et des généralistes. Compte tenu de la nature inédite de la procédure au Royaume-Uni et de l’obligation de respecter des protocoles de sécurité précis quant à l’utilisation du laser, j’ai le sentiment que les médecins devraient systématiquement être impliqués dans les traitements au laser. Combien le traitement coûte-t-il à la patiente ? Pour la réduction labiale par radiofréquence, je facture environ 400 € de l’heure. Environ quatre traitements sont nécessaires, ce qui n’est pas trop onéreux, si l’on part du principe que la labioplastie coûte plusieurs milliers d’euros. Pour le traitement au laser fractionné, je facture 1 300 € par traitement, et il faut généralement compter trois traitements sur trois mois. Chaque traitement nécessite un rappel annuel. Traitez-vous uniquement les parois antérieure et latérales du vagin ou également la paroi postérieure ? Il s’agit d’un traitement de la circonférence du canal vaginal. Comment évitez-vous les lésions du méat urétral et des structures plus superficielles ? D’abord, la sonde est intravaginale ; vous n’êtes donc pas à proximité de l’urètre. Ensuite, le col de l’utérus est protégé car le laser, déclenché à travers la sonde, est réfléchi par une extrémité dotée d’un miroir et irradie la muqueuse vaginale à 360 degrés. Il n’y a pas d’énergie laser incidente sur le col de l’utérus. En outre, la DEKA Pulse (DP) a été spécialement conçue pour être une impulsion d’ablation mais avec une diffusion thermique contrôlée. Cela se traduit par un traitement laser plus sûr et plus efficace.

Y a-t-il des contre-indications à votre traitement, un prolapsus par exemple ? Bien entendu. L’utilisation de la RF serait évidemment contre-indiquée lorsque le passage de courant pourrait être dangereux, notamment chez les personnes porteuses de stimulateurs cardiaques ou d’implants métalliques à proximité de la région traitée. Pour l’ablation au laser fractionné, un prolapsus inférieur au grade un convient au traitement, ce qui n’est pas le cas des grades deux et trois. En outre, je m’assure que les frottis sont à jour et qu’il n’y a pas de symptômes ou de signes d’éventuelle néoplasie ou infection non diagnostiquée, et je propose une prophylaxie antivirale avant le traitement en cas d’infection à HSV connue. Je propose toujours à mes patientes la possibilité d’être reçues et auscultées par un gynécologue si elles le souhaitent, pour garantir qu’elles présentent bien une atrophie et qu’elles obtiennent des réponses à toutes leurs questions avant que je ne commence le traitement. Avec le temps, j’ai le sentiment que cette étape pourrait devenir inutile car relevant de l’expertise d’un généraliste. Dans quelle mesure le traitement est-il une réussite pour l’incontinence ? Les patientes font état d’une réelle amélioration avec le MonaLisa Touch. L’incontinence est généralement une combinaison d’étiologies neurogènes, ligamentaires et musculaires. Quand vous franchissez le pas et traitez cette région, vous améliorez la structure et entraînez un effet de soutien de l’urètre à la sortie de la vessie. Il y a bien amélioration mais je n’irais pas jusqu’à dire que ce serait le cas pour une incontinence à l’effort sévère. Cependant, ayant été récemment formé à la procédure O-Shot, j’ai découvert que le recours au plasma riche en plaquettes dans la paroi vaginale antérieure semble considérablement améliorer l’incontinence à l’effort et je suis extrêmement enthousiaste à l’idée de commencer au Royaume-Uni la première expérience clinique associant O-Shot et MonaLisa Touch afin d’évaluer la réponse durable à ce véritable problème. L’avenir est très prometteur pour la gynécologie esthétique et thérapeutique non chirurgicale.

Dr Kannan Athreya a travaillé comme généraliste pour le NHS pendant plus de 18 ans mais consulte désormais dans son cabinet privé à Brentwood, Essex.


Traitements

de remodelage des mains Les mains sont souvent l’une des premières parties du corps à montrer des signes visibles de vieillissement, conduisant les patients à rechercher des traitements rajeunissants. DEBBIE THOMAS examine le processus de vieillissement et les traitements pouvant aider à retrouver une apparence plus jeune.

L

es mains sont invariablement les premières à montrer les signes de détérioration cutanée causée par les rayonnements UV et autres facteurs d’agression générant des radicaux libres : visuellement, elles vieillissent plus vite que le visage ou d’autres régions du corps. En effet, la peau sur le dos des mains est non seulement plus fine que celle du visage, mais elle comporte aussi très peu de graisse sous-cutanée, si bien que même minime, toute glycation, dégradation du collagène ou des fibres d’élastine, ou perte de graisse aura un impact manifeste sur les mains.

Les résultats sont clairs, aussi bien sur le plan visuel que tactile : texture de la peau plissée et fripée avec perte d’élasticité, veines et structures osseuses proéminentes en raison de la réduction de volume, taches pigmentaires ou décolorations inégales de la peau dues à l’exposition aux rayons UV ou IR. Ces modifications de la peau sont fortement corrélées à l’âge si bien que les clients cherchent souvent à dissimuler leurs mains le plus possible, craignant qu’elles les vieillissent. Dans l’ensemble, la peau du visage et du corps réagit de la même façon aux facteurs positifs et négatifs. Si nos mains souffrent autant, c’est parce

que nous nous occupons moins d’elles que de notre visage, auquel nous appliquons consciencieusement des produits de soin. Les mains ne sont pas protégées contre les éléments comme peuvent l’être les parties du corps recouvertes par les vêtements. De plus, nous les exposons constamment à une avalanche de facteurs desséchants et irritants tels que l’eau et les produits ménagers. Dans de nombreux cas, de bons soins maison commencés dans la jeunesse amélioreront de façon spectaculaire l’état de la peau des mains plus tard dans la vie. Mes recommandations pour les mains sont identiques à celles


body language I ESTHÉTIQUE MÉDICALE 41

que je ferais pour le visage : le matin, appliquer un antioxydant de très bonne qualité qui les protégera contre les radicaux libres, puis une crème pour les mains avec un indice SPF 30 ou plus. Dans la journée, l’application de cette crème devra être renouvelée généreusement toutes les deux heures et après chaque lavage des mains. L’après-midi, nous utiliserons un produit de renouvellement, par exemple le rétinol qui donne de bons résultats, ou une crème ou un sérum contenant des acides de fruits (AHA). Dans un environnement clinique, les clients se présentent généralement lorsque leurs mains commencent à montrer des signes de détérioration, détérioration que l’on associe à l’âge mais qui résulte en fait des dégâts causés par les rayonnements UV, IR, ainsi que divers facteurs chimiques et environnementaux. Produits de comblement Même minime, toute perte de graisse au niveau du dos des mains donne une impression de vieillissement, la peau ne bénéficiant plus de la structure de soutien qui lui donnait sa fermeté. Traditionnellement, les produits de comblement constituent le traitement professionnel de choix pour les mains. Dans ce cas, ils ne servent pas à traiter les rides mais à redonner du volume à la zone concernée, en la repulpant pour compenser la perte de volume. Le produit utilisé doit avoir une consistance plus épaisse et, après l’avoir injecté, le praticien masse la main pour le répartir harmonieusement et aplanir les bosses. La procédure prend une vingtaine de minutes et les résultats deviennent visibles après deux semaines environ. Sur le dos des mains, qui contient moins de muscles mobiles que le visage, l’effet de comblement peut durer jusqu’à deux ans. Il est désormais prouvé que les produits de comblement peuvent effectivement contribuer à la production intrinsèque de collagène, si bien qu’au fil du temps vous aurez peut-être besoin de moins en moins de produit. Le risque principal, avec les produits de comblement, est la formation de bosses sous-cutanées. Cela se produit rarement et peut être évité en massant la zone concernée à la fin du traitement. Il faut être particulièrement prudent avec les phototypes foncés qui ont tendance à développer des cicatrices chéloïdes.

Relissage cutané au laser fractionné (Fraxel / Pixel) Contrairement aux traitements laser ablatifs qui causent un traumatisme important, avec des temps de récupération souvent longs et un risque d’effets secondaires non négligeable, les lasers fractionnés font dans la peau de minuscules trous d’épingle qui stimulent la production naturelle de collagène et d’élastine par le corps, occasionnant moins de rougeurs et réduisant considérablement les temps de récupération. En stimulant la production de nouveau collagène et d’élastine, la structure sous-jacente est renforcée et fortifiée, d’où une peau plus douce, repulpée et rajeunie. Ces nouvelles fibres de collagène sont pérennes, mais elles restent sensibles à ces mêmes facteurs qui ont détruit le collagène initial. De bonnes habitudes de soins pratiqués chez soi prolongeront les résultats, alors que les effets néfastes d’une exposition au soleil n’épargneront pas ce nouveau collagène. En raison de sa nature exfoliante, le laser peut également aider à réduire les zones pigmentées. Pour obtenir des résultats optimaux, trois à six séances de traitement sont généralement nécessaires, suivies d’une à trois séances complémentaires par an pour entretenir les bénéfices.

Laser non ablatif Taches de vieillesse, taches brunes, lentigos solaires, lentigos actiniques – peu importe le nom qu’on leur donne, personne ne souhaite voir apparaître ces inesthétiques lésions hyperpigmentées. Ces taches brunes font naturellement partie du processus de vieillissement, mais les rayons UV jouent un grand rôle dans leur apparition : plus vous vous exposez au soleil, plus vous aurez de taches brunes quand vous avancerez en âge. Pour ceux qui pensent qu’ils auront tout le temps de s’en préoccuper plus tard, la majeure partie des dégâts dus au soleil survient dès notre plus jeune âge ; par conséquent, vous aurez beau prendre soin de votre peau ultérieurement, les dommages occasionnés au début de votre vie finiront par se manifester. On estime que le lentigo solaire met 20 à 50 ans pour devenir visible sur la peau, et de nouvelles taches peuvent continuer à apparaître par la suite. Différents lasers et appareils à lumière intense pulsée (IPL) ont été conçus pour cibler et supprimer les taches dues à cet excès de mélanine dans la peau. La mélanine absorbe l’énergie de la lumière qui se transforme en chaleur, et cette dernière endommage les cellules de mélanine, les rendant indésirables pour l’organisme qui cherche alors à s’en débarrasser. Selon le type de traite-


42 ESTHÉTIQUE MÉDICALE I body language

Résultats 3 semaines après un second traitement par jet dermique Enerjet.

ment choisi, vous aurez besoin d’une à six séances pour débarrasser la peau des pigments présents. Vous aurez peut-être besoin de séances complémentaires une à deux fois par an pour entretenir votre peau et gérer la survenue de nouveaux pigments. Les traitements laser et IPL présentent un léger risque d’inconfort, de rougeurs, d’œdème léger et de problèmes ultérieurs de pigmentation, principalement chez les phototypes IV, V et VI. La peau ne doit pas être bronzée au moment du traitement, et une bonne protection solaire est fortement recommandée.

MÉCANISME DE REMODELAGE VOLUMÉTRIQUE PAR JET DERMIQUE ENERJET

1 : Aspect de la peau avant traitement Kinetic : HATM – Le derme aminci, pauvre en collagène et en glycoaminoglycanes (GAG) donne à la peau un aspect ridé, fragile, vieilli.

2 : Jet Kinetic : HATM – Le jet sous haute pression pénètre dans l’épiderme via un point d’entrée extrêmement petit. Dès qu’il atteint la couche dermique, le jet se disperse latéralement dans toutes les directions, ainsi que les molécules lourdes d’AH qu’il contient (brevet en instance), créant ainsi une diffusion latérale précise et efficace.

3 : Nanoprojectiles de Kinetic : HATM – Les particules à haute vélocité d’AH agissent comme des nanoprojectiles, perturbant les cellules dermiques sur leur passage. Cette perturbation engendre un processus de réparation qui produit l’effet recherché de remodelage du collagène.créant ainsi une diffusion latérale précise et efficace.

4 : Aspect de la peau quelques heures après le traitement – L’excès de liquide de transport amené par le jet est absorbé. La diffusion régulière d’AH améliore immédiatement l’aspect esthétique en redonnant du volume et en favorisant l’hydratation, ce qui résulte en un épaississement du derme et une réduction des rides.

5 : Remodelage cutané sur le long terme : aspect de la peau à l’issue des séances de traitement – derme plus épais, peau lisse, teneur plus élevée en eau, grâce à la synthèse du collagène et des GAG induite par le processus de réparation de la blessure.

Remodelage par jet dermique Enerjet – L’énergie cinétique associée à l’acide hyaluronique pour le rajeunissement des mains Enerjet est une méthode facile et sûre adaptée à tous les types de peau, utilisée en environnement clinique. Cette plateforme de soins de remodelage cutané a fait ses preuves en clinique, pour inverser les effets visibles de l’âge. Le système EnerJet utilise une technique de jet propriétaire pour introduire et diffuser un produit de comblement cutané dilué (acide hyaluronique), ce qui accroît mécaniquement la régénération du collagène. Le système EnerJet donne des résultats anti-âge immédiats et durables, sans utilisation de chaleur ni d’aiguilles. Cette technologie à haute pression précise et contrôlée permet d’introduire de l’acide hyaluronique dans le derme, stimulant les capacités d’absorption et de rétention et produisant une amélioration esthétique immédiate. La peau paraît plus pulpeuse, mieux hydratée et rajeunie.

Debbie Thomas est “Facialist”, experte en soins cosméceutiques et fondatrice de la Debbie Thomas Clinic dans le quartier de Chelsea à Londres. W: debbiethomas.co.uk


LE PEELING PAR EXCELLENCE DistribuĂŠ en France par Wigmore Medical Tel : 01 40 72 04 34 www.wigmoremedical.fr


44 SILHOUETTE I body language

LASER CO2 fractionné et atrophie vulvo-vaginale De nombreuses femmes sont concernées par les symptômes liés à l’atrophie vulvovaginale, pour lesquels le traitement par laser CO2 fractionné offre de belles perspectives thérapeutiques. Dr SYLVAIN MIMOUN et Dr MICHEL MOULY se sont penchés sur le sujet et partagent les résultats de leur étude.

L

’atrophie vulvo-vaginale (AVV) est une involution post ménopausique fréquente des muqueuses du vagin et de la vulve liée à la chute du taux d’œstrogènes. Le vagin en particulier devient plus étroit et plus court. L’orifice vaginal se resserre, les parois du vagin deviennent plus fines et présentent des pétéchies, les glandes sébacées produisent moins de secrétions et la lubrification est diminuée et retardée. Les patientes souffrent de sensations de brûlures, de sécheresse, de démangeaisons d’irritation, de dysurie et de dyspareunies. Les tissus fragilisés sont plus sensibles aux traumatismes, saignements et infections. Parmi les femmes ménopausées, 50% d’entre elles présentent au moins un de ces symptômes cliniques liés à l’atrophie vaginale et sont

affectées en termes de qualité de vie. Les traitements conventionnels de l’AVV utilisent des dérivés estrogéniques. L’emploi d’un traitement hormonal substitutif est assorti de nombreuses contrindications cancers gynécologiques oestrogéno-dépendants et facteurs de risques cardio-vasculaires - et fait l’objet de réticences encore plus nombreuses. 
 Les œstrogènes topiques bénéficient d’une observance correcte, mais les études manquent sur leur innocuité à long terme et demeurent contre-indiqués chez les patientes traitées pour un cancer du sein. De nombreuses patientes sont donc insuffisamment traitées, voir pas du tout, mais de nouvelles solutions voient le jour, au premier rang desquelles apparaît le laser CO2 fractionné.


body language I ÉQUIPEMENT 45

Les lasers fractionnés Les lasers CO2 fractionnés sont utilisés depuis longtemps pour leurs effets de stimulation collagénique et de remodelage dermique. Des études ex-vivo sur des échantillons de muqueuse vaginale (prélèvements lors de chirurgie de reconstruction du pelvis) ont montré des effets positifs de remodelage conjonctif après traitement par laser CO2 fractionné sans altération de la muqueuse. Sur ces bases S. Salvatore et coll ont conduit une étude pilote pour apprécier l’efficacité et la faisabilité de séances de laser CO2 fractionné afin de traiter l’atrophie vaginale chez des patientes ménopausées. A la suite des résultats et conclusions, publiés dans la revue Climacteric, nous avons suivi pour notre étude, le même protocole de soin et d’évaluation des résultats. Méthodes de notre étude Nous avons traité 84 femmes se plaignant de sécheresse vaginale que nous avons divisées en deux groupes distincts. Pour 33 d’entre elles, rassemblées dans le groupe 1, il s’agissait de troubles post-ménopausiques et pour les 51 autres, réunies dans le groupe 2, de troubles reliés au traitement d’un cancer du sein. Critères d’inclusion •

Groupe 1 : Femmes présentant des troubles postménopausiques avec symptômes d’AVV (sécheresse vaginale et/ou dyspareunie modérée à sévère), âgées de plus de 50 ans avec un arrêt des règles depuis plus d’un an et ayant une réponse insuffisante ou nulle, au traitement par œstrogène topique. Groupes 2 : Femmes présentant un antécédent de cancer du sein opéré, sans distinction d’âge, ayant des symptômes d’AVV (sécheresse vaginale et/ou dyspareunie modérée à sévère) et dont l’hormonothérapie est terminée depuis plus de 6 mois.

Critères d’exclusion • • • • • • •

Traitement hormonal systémique ou topique datant de moins de 6 mois utilisation d’hydratants, de lubrifiants ou de tout autre topique local depuis moins de 30 jours infections urinaires aigues ou récidivantes infections génitales (herpès ou candida) prolapsus génital ≥ au stade II (POP-Q system) ; reconstruction pelvienne toute maladie sévère ou chronique pouvant interférer avec la poursuite de l’étude désordres psychiatriques gênant le recueil du consentement

Protocole de l’intervention Les patientes ont été traitées en utilisant la pièce à main spécifique gynécologique d’un laser ablatif CO2 fractionné

40W (SmartXide2 V2LR – Deka), sans anesthésie préalable. Les paramètres retenus, sur la base des études d’efficacité et d’innocuité immédiate menées ex-vivo, étaient une puissance de 20W, un temps d’impulsion de 1000 μs et un espacement des micro-points de 1000 μm. L’intervention débute par le traitement de l’orifice vaginal, puis la pièce à main est doucement introduite dans le canal vaginal avec une rotation. Toute la paroi vaginale est ainsi traitée, en épargnant le col utérin. Le cycle de traitement comprenait 3 à 4 séances, espacées chacune de 4 semaines. Il était conseillé aux patientes d’éviter les rapports sexuels pendant 3 jours après la séance en raison d’une réaction inflammatoire de 48h. Critères d’évaluation Nous avons réalisé les évaluations de l’état de base (T1), puis à quatre (T2), huit (T3) et douze semaines (T4). Afin d’évaluer l’efficacité du traitement, nous avons retenu les 5 items suivants du score VHIS (Vaginal Health Index Score), chacun étant côté de 1 à 5 : élasticité, volume, sécrétions, pH, intégrité épithéliale et hydratation. Lors du cumule de leurs valeurs respectives, on considère qu’en dessous d’un total de 15, il y a AVV. 
 Nous avons également mesuré à l’aide d’une échelle visuelle analogique (EVA) de 0 (absence de symptôme) à 10 (gène maximale), l’intensité des symptômes suivants : brûlures vaginales, prurit vaginal, sécheresse vaginale, dyspareunie et dysurie. Sur les scores de qualité de vie évalués à T4, nous avons pris en compte la satisfaction globale des patientes, sur une échelle de 5 (très satisfaite, satisfaite, incertaine, non satisfaite, très insatisfaite), en répondant à la question suivante : « Compte tenu des variations de vos symptômes d’AVV, en terme de bien-être et d’amélioration de qualité de vie, mais aussi des éventuels effets secondaires ressentis comment coteriez-vous votre degré de satisfaction globale ? » Sur la faisabilité de l’intervention, les médecins ont coté de 1 à 5 les difficultés techniques rencontrées et les patientes ont coté la douleur au moment de l’insertion, de la rotation et du passage de la pièce à main sur une EVA de 0 (absence de douleur) à 10 (douleur très sévère). 
 Résultats Sur l’ensemble des femmes participant à l’étude, 30% d’entre elles ont été considérées comme n’ayant plus d’AVV selon les critères dévaluation établis, réparties à hauteur de 32% dans le Groupe 1 (post ménopause) et de 27% dans le Groupe 2 (post cancer du sein). Les améliorations à T4 des symptômes d’AVV et du score VHIS ont été statistiquement significatives, selon la répartition suivante : 32% très satisfaites, 51% satisfaites, 14% incertaines et 2% très insatisfaites. En résumé, sur l’ensemble de cette étude, la procédure a été facile à réaliser pour les médecins, elle n’a pas engendré de douleurs pour les patientes et aucun effet secondaire (infection ou aggravation des symptômes) n’a été rapporté.


EXIGEZ CE QU’IL Y A DE MIEUX

Gamme complète pour mésothérapie sans aiguille Stérilisation par filtration pour une concentration maximum des actifs Distribué en France par Wigmore Medical Tel : 01 40 72 04 34 www.wigmoremedical.fr


body language I ÉQUIPEMENT 47

Conclusions Notre étude montre que le laser fractionné CO2 est efficace et facile à réaliser pour le traitement de l’AVV de la femme en post ménopause et de la femme après un traitement pour cancer du sein. Nous montrons qu’à 12 semaines, après 3 à 4 séances de laser, tous les symptômes gênants d’AVV et le score VHIS sont améliorés chez des femmes non répondeuses ou insatisfaites d’un traitement antérieur par œstrogène. L’effet positif sur les symptômes s’est ressenti dès la première séance et a augmenté ensuite avec une amélioration des scores de qualité de vie physique et mentale. Au suivi à T4 la grande majorité des patientes (84%) étaient satisfaites du traitement et aucune n’a relaté d’effet secondaire, mais des études sur un plus long terme et avec plus de patientes restent nécessaires pour conclure sur l’efficacité et la tolérance de cette technique dans le traitement des symptômes d’AVV. Le laser CO2 fractionné qui découle de la médecine anti-âge et régénérative est une approche émergente très prometteuse. L’AVV a des conséquences négatives sur la vie sexuelle et les relations, l’estime de soi et la qualité de vie et les femmes doivent trouver des options thérapeutiques variées en fonction de chacune, de leurs croyances personnelles, des traitements antérieurs. Une attention particulière doit être portée à la prise en charge des femmes traitées par hormonothérapie pour cancer du sein qui souffrent de symptômes uro-génitaux sévères

avec une altération de la vie sexuelle et de la qualité de vie malgré un jeune âge. Les traitements par laser font partie de ces nouvelles options thérapeutiques non hormonales pour traiter de façon sûre et efficace les symptômes d’AVV. Les symptômes tels que la sécheresse vaginale et les dyspareunies sont des critères d’analyse primaires indiscutables pour l’évaluation de l’efficacité d’une technique dans les études sur l’AVV. Notre étude préliminaire montre que l’application du laser est facile à réaliser et bien tolérée par les femmes qui perçoivent une amélioration subjective progressive des symptômes vaginaux tels qu’ils sont mesurés par le VHIS. Les mécanismes qui supportent cet effet de « réjuvénation » des parois vaginales doivent être élucidés, ainsi que la durée des améliorations induites. Il est probable que le remodelage collagénique démontré ex-vivo lors de l’étude précédente soit superposable à celui que l’on observe in vivo sur la peau avec diminution des rides. Il est intéressant de noter que les résultats obtenus à 3 mois au niveau cutané se prolongent bien au-delà. Cette étude a toutefois ses limites : petite taille de l’échantillon, courte durée de l’étude, absence de suivi à long terme et absence de contrôle (placebo ou autre traitement). Elle permet surtout de montrer la faisabilité et l’efficacité du laser fractionné CO2 sur les tissus vaginaux, notamment chez les femmes déjà traitées par hormonothérapie sans effet clinique suffisant et chez les femmes qui présentent des contre-indications au traitement hormonal et donc plus difficiles à prendre en charge, comme les femmes atteintes de cancer du sein. Elle peut servir de support à des études à la fois chez des femmes chez qui les traitements seraient combinés hormonaux et non hormonaux par laser pour obtenir de meilleurs résultats. Il serait intéressant de prouver un effet synergique de ces différentes options combinées ou séquentielles notamment pour la prise en charge de femmes plus âgées avec sténose vaginale ou symptômes uro-génitaux plus sévères. D’ores et déjà, le traitement de l’AVV par laser CO2 fractionné nous apparaît comme efficace et sûr à court et moyen terme. Dr Michel Mouly est gynécologue et Chirurgien oncologue à Paris. Dr Sylvain Mimoun est gynécologue, andrologue et psychosomaticien. Il dirige le centre d’andrologie à l’ hôpital Cochin à Paris et a été coordonateur des recommandations oncologiques pour la sexualité féminine à Nice Saint-Paul en 2012. Auteur de nombreux articles scientifiques, il a également publié plus de 25 ouvrages, sur la sexualité et sa dimension psychologique.

Bibliographie S. Salvatore, R. E. Nappi, N. Zerbinati, A. Calligaro A, S. Ferrero, M. Candiani et U.R.L. Maggiore. A 12-Week Treatment with Fractional CO2 Laser for VulvoVaginal Atrophy : A Pilot Study. Climacteric, August 2014, 17(4):363-369)


Chirurgie intime Revue des méthodes et tendances Dr EVGENII LESHUNOV passe au crible les données de la littérature actuelle sur les méthodes et les tendances du développement de la chirurgie intime de la femme.

L

es procédures visant à corriger l’apparence et à restaurer les fonctions de la région urogénitale chez la femme sont communément appelées chirurgie esthétique intime. Cette chirurgie inclut les méthodes traditionnelles de correction du prolapsus vaginal et de la laxité du vestibule du vagin, ainsi que de correction esthétique de la vulve. La frontière entre indications médicales et esthétiques de ces procédures est floue, et de nombreuses interventions sont aujourd’hui réalisées avec les deux objectifs à l’esprit. La coopération entre gynécologues, urogynécologues et chirurgiens reconstructeurs contribue grandement au développement mondial de cette discipline. En Russie, nous observons malheureusement une incompréhension totale entre les spécialistes de la « médecine sexuelle », de sorte qu’il est impossible de parler de la qualité des résultats de la chirurgie esthétique intime ou du bien-être sexuel dans sa globalité. Lors du premier entretien avec une patiente qui souhaite bénéficier d’une chirurgie esthétique intime, un gynécologue ou un chirurgien doit pouvoir donner des explications complètes et fiables sur toutes les options et la correction potentielle de la région urogénitale. La patiente doit en outre être reçue par un psychologue afin d’écarter toute dysmorphophobie. Il est important de s’assurer que la femme prend sa décision en toute indépendance, sans aucune coercition ni pression de la part de son partenaire.


body language I CHIRURGIE 49

CHIRURGIE INTIME Le point de vue des femmes Les femmes consultent à la fois pour raisons esthétiques et fonctionnelles, notamment douleur durant l’acte sexuel ou la pratique sportive, irritations fréquentes, intertrigo au niveau de la vulve et gêne occasionnée par les sousvêtements ou les vêtements. Entre 18 et 44 ans, les femmes préfèrent l’épilation en « ticket de métro », qui contribue à une meilleure visualisation de la vulve [1]. En 2008, D. Herbenick et al. ont mené une étude à laquelle 2 500 femmes ont pris part. L’étendue de la pratique consistant à épiler le pubis a été étudiée, ainsi que les manières de procéder et l’influence de la pilosité pubienne sur la qualité de la vie sexuelle. Les résultats de l’étude ont montré que l’absence totale de poils pubiens est liée à un score plus élevé de l’index de fonction sexuelle féminine (Female Sexual Function Index ou FSFI) [2]. Konig et al. ont découvert que 78 % des 482 femmes interrogées avaient eu connaissance de la labioplastie par les médias tandis que 14 % considéraient l’apparence de leurs petites lèvres anormale [3]. En outre, un sentiment d’embarras, le « syndrome du vestiaire » et des problèmes d’ordre sexuel sont régulièrement invoqués pour motiver une demande de correction esthétique. Enfin, des problèmes psychologiques peuvent survenir au cours de la pré-adolescence, les malformations congénitales de la vulve devant bien évidemment être envisagées [4]. Une dysmorphophobie est toujours possible : d’une manière ou d’une autre, les médias ont leur part de responsabilité puisqu’ils ne cessent de l’évoquer dans les magazines féminins, en parallèle de la mode et d’un accès des plus faciles à la pornographie sur Internet. Dans l’intervalle, la popularité grandissante des procédures fait naître des émissions de téléréalité passant au crible le sujet de l’apparence idéale des organes sexuels externes de la femme. Michala et al. ont décrit une étude portant sur 16 jeunes filles (âge moyen : 14,5 ans) qui se sont rendues dans une clinique pour une réduction de la taille des petites lèvres [5]. Six d’entre elles étaient préoccupées par l’asymétrie de leurs petites lèvres alors que les dix autres se plaignaient de leur protrusion, en dépit de leur taille normale. Le concept d’organes sexuels externes idéaux chez les femmes occidentales

diffère de celui des femmes d’autres pays. Au Rwanda et au Mozambique par exemple, de longues petites lèvres sont considérées comme attrayantes [6], tandis qu’au Japon, la vulve parfaite a la forme d’un papillon [7]. Le point de vue des médecins Traditionnellement, ce sont les gynécologues qui procédaient aux corrections chirurgicales du vagin et de la vulve. Étant donné qu’un nombre croissant d’urologues et de chirurgiens plasticiens proposent désormais la labioplastie, le comblement des zones intimes et la chirurgie esthétique vaginale, la nécessité d’en prendre en charge les complications ne cesse de croître. La plupart des chirurgiens pratiquent la chirurgie esthétique intime sans aucune formation en chirurgie esthétique du vagin. Cela donne lieu à des complications telles qu’apparence inesthétique, incapacité fonctionnelle de la vulve et insatisfaction sexuelle. De plus en plus de patientes viennent nous consulter pour résoudre ces complications, notamment asymétrie, élimination excessive de tissus, perte de sensibilité et douleur dans la région vulvaire.

Dans notre centre, environ 10 % des interventions dans la région urogénitale ont pour cause un échec antérieur. En général, la chirurgie esthétique de la vulve ne requiert aucune indication médicale. Selon les résultats du consensus adopté en 2007 par l’American College of Obstetricians and Gynecologists, les indications médicales de la chirurgie intime sont : • la nécessité de reconstruire la vulve suite à une circoncision • l’asymétrie et l’hypertrophie des petites lèvres • un processus scléro-atrophique de la vulve • une hypertrophie du clitoris, conséquence d’un excès d’androgènes La plupart des chirurgiens pratiquent cependant la chirurgie esthétique intime pour des raisons esthétiques ou d’amélioration de la qualité de la vie sexuelle de la femme et de son partenaire. Dans une étude rétrospective multicentrique regroupant 258 femmes, l’intervention avait eu lieu pour des raisons fonctionnelles dans 76 % des cas, pour des raisons esthétiques dans


50 CHIRURGIE I body language

53 % des cas et pour renforcer l’estime de soi dans 33 % des cas. 50 % des femmes avaient opté pour une vagino/ périnéoplastie et 24 % de celles ayant bénéficié de la procédure combinée (à savoir vagino/périnéoplastie, labioplastie et chirurgie esthétique du capuchon clitoridien) l’avaient fait pour accroître le plaisir sexuel de leur partenaire [8]. MÉTHODES La vaginoplastie La vaginoplastie est une intervention intravaginale. Elle ne vise pas à éliminer les défauts du plancher pelvien. Cette intervention reconstructive est une modification de la colporraphie traditionnelle, souvent pratiquée en même temps que la réparation du prolapsus du plancher pelvien. La procédure classique implique une colporraphie antérieure ou postérieure, modifiée par le recours à des méthodes de chirurgie plastique, l’excision de la paroi latérale de la muqueuse vaginale, ainsi qu’une combinaison de ces méthodes. La pratique a montré que la colporraphie latérale comportait moins de complications liées au processus de cicatrisation que d’autres méthodes. L’ablation ou l’excision de bandes de muqueuse dans les parois latérales du vagin permet de rétrécir sensiblement le diamètre du vagin, d’éliminer la laxité du vestibule et d’améliorer la qualité de la vie sexuelle de la femme et de son partenaire, mais ne doit pas être pratiquée en cas de prolapsus du plancher pelvien [9, 10]. Cette intervention est actuellement utilisée pour traiter le syndrome de « relâchement vaginal ». Pour de meilleurs résultats, la procédure peut être associée à une périnéoplastie et une labioplastie. Nous avons progressé sur la méthode de vaginoplastie classique de sorte que nous pouvons réaliser certaines des interventions sous anesthésie locale. Par conséquent, au lieu d’un scalpel, nous utilisons le Surgitron (Ellman International, États-Unis), appareil à radiofréquences de dernière génération, grâce auquel nous pratiquons des incisions d’une exceptionnelle précision avec le minimum de traumas. La procédure dure environ 60 minutes et la convalescence 10 à 15 jours. Suite à un raffermissement vaginal, les complications sont notamment une dyspareunie, un défaut de la muqueuse dont la cicatrisation est longue et une incontinence urinaire à l’effort [11]. Dans

La réjuvénation vaginale est l’intervention chirurgicale réalisée en réponse au diagnostic médical connu sous le nom de relâchement vaginal.

l’étude de Goodman et al., 16,6 % des femmes ont notamment fait état des complications suivantes : mauvaise cicatrisation des plaies, dyspareunie, hémorragie postopératoire, douleur, constriction excessive du vestibule et lésions intestinales ou vésicales avec formation de fistules [8]. Le laser est utilisé depuis plus de 20 ans pour la correction des changements liés à l’âge dans la région vaginale. Condylomes, colpectasie et cicatrices d’épisiotomies et de périnéotomies en sont des exemples. Le laser sert aussi à traiter les maladies précancéreuses de la vulve, le lichen scléro-atrophique (anciennement kraurosis) et les affections du col de l’utérus. Nos patientes et nous-mêmes constatons souvent des modifications de l’apparence de la vulve suite au traitement au laser : élimination de l’hyperpigmentation ainsi qu’apparence ferme et esthétiquement agréable. Dans la clinique du Pr Yana Yutskovskaya, nous pratiquons la réjuvénation vaginale au laser pour le traitement du lichen scléro-atrophique de la vulve. Le protocole d’intervention implique un laser à l’erbium ablatif et le recours à du PRP autologue et à de l’acide hyaluronique non stabilisé. L’utilisation d’un laser à l’erbium fractionné favorise la régénération du collagène, le lissage de la peau ainsi que l’atténuation des cicatrices, sans léser les tissus environnants. La réjuvénation vaginale et vulvaire au laser est réalisée sous anesthésie locale. La procédure dure entre 15 et 30 minutes et la convalescence cinq à sept jours. Auparavant, chez les patientes présentant un risque élevé d’hémorragie et une faible capacité régénératrice, on avait recours au laser au néodymium, à diode ou au CO2

pour la vaginoplastie [12]. Aujourd’hui, les lasers au CO2 et à l’erbium sont universellement employés. L’action du laser cible la sous-muqueuse, où l’effet thermique sert à remodeler la matrice extracellulaire, ce qui à son tour accroît l’élasticité de la paroi vaginale et le resserrement du vagin. A. Gaspar et al. ont évalué l’effet de deux systèmes laser fractionnés – au CO2 et à l’erbium, associés à l’utilisation topique de plasma enrichi en plaquettes et d’exercices de rééducation périnéale. Une amélioration de l’état de la paroi vaginale et un resserrement du vagin ont été observés dans les deux groupes, avec cependant davantage de complications dans le groupe du laser au CO2. Les complications suite à l’utilisation de lasers au CO2 et à l’erbium sont notamment une sensation de brûlure et un resserrement excessif du vagin [13]. La réjuvénation vaginale est l’intervention chirurgicale réalisée en réponse au diagnostic médical connu sous le nom de relâchement vaginal. En cas de relâchement vaginal, les femmes se plaignent souvent de ne plus ressentir le même degré de frottement durant l’acte sexuel. La patiente décrit souvent une laxité vaginale et une capacité moindre à atteindre les orgasmes vaginaux. La composante principale de l’absence de frottement est le relâchement du vagin interne, qui s’accompagne généralement d’un relâchement au niveau de l’ouverture vaginale. La patiente présente un élargissement à la fois du vagin interne et de l’ouverture vaginale. Dans notre établissement, nous utilisons un laser à l’erbium de sixième génération, fabriqué par Asclepion (Asclepion Laser Technologies GmbH, Allemagne). Le système de laser MCL31 a été utilisé pour la


body language I CHIRURGIE 51

Laser à l’erbium Asclepion MCL31 (a) ; pièces à main Asclepion pour le traitement du syndrome de relâchement vaginal et de l’incontinence urinaire à l’effort (b).

première fois en décembre 2013 pour une intervention gynécologique. Une analyse provisoire des résultats des 15 premières interventions va dans notre sens et confirme le degré élevé d’efficacité et de sécurité de ce système. La convalescence dure trois à cinq jours, selon les femmes. Des protocoles pour les procédures prenant en charge les diverses modifications du vagin sont actuellement mis en œuvre. Il existe des rapports distincts quant au recours au lipofilling et aux gels à l’acide hyaluronique aux fins de raffermir le vagin [14]. Selon nous, les produits de comblement ne conviennent pas à cette procédure qui est toujours en phase expérimentale. En dépit du manque d’études satisfaisant aux exigences de la médecine fondée sur les preuves, la satisfaction des patientes suite à une vaginoplastie esthétique est élevée en termes de résultats aussi

bien médicaux et fonctionnels que psychologiques. On ne sait pas encore si une technologie de laser ablatif ou non ablatif, ou un système à ultrasons ou à radiofréquences, qui pourrait permettre de résoudre les problèmes de prolapsus des muscles du plancher pelvien, sera développé. En raison de l’existence d’événements indésirables, une longue surveillance sera nécessaire pour analyser l’efficacité et la sécurité à long terme. La périnéoplastie La périnéoplastie est la procédure chirurgicale qui répare les muscles périnéaux déchirés, à l’origine d’une ouverture vaginale plus large que la normale également connue sous le nom d’introïtus béant, ainsi que les dommages liés à une épisiotomie ou une périnéoplastie. L’introïtus béant est souvent la conséquence des accouchements, ce-

La périnéoplastie est la procédure chirurgicale qui répare les muscles périnéaux déchirés.

pendant certaines femmes peuvent avoir une grande ouverture vaginale sans jamais avoir eu d’enfants. Chez ces patientes, les muscles transverses du périnée sont disjoints, ce qui provoque l’élargissement de la base du vagin. Ce sont ces muscles qui souvent se déchirent, notamment dans le prolongement d’une épisiotomie (incision du périnée par l’obstétricien pour élargir le vagin afin de faciliter le passage de l’enfant). Cette ouverture vaginale plus large peut aussi survenir en raison de la déhiscence ou de la rupture d’une périnéoplastie réalisée par un chirurgien gynécologique. Cette situation donne lieu à une sensation de « béance » et peut aussi entraîner une absence de frottement durant l’acte sexuel. La plupart des chirurgiens plasticiens pratiquant la vaginoplastie procèdent en réalité à une périnéoplastie comme méthode simplifiée de correction de la partie antérieure du vagin. La périnéoplastie est souvent associée à une labioplastie et une colporraphie postérieure [15]. Elle peut répondre aux indications suivantes : • présence de cicatrices sur le périnée • laxité du vestibule du vagin • position basse du périnée • lichen scléro-atrophique La méthode consiste à exciser une partie de forme rhomboïde du périnée audessus de l’anus et au fond du vestibule du vagin. Les limites latérales sont les reliquats de l’hymen. Les muscles bulbocaverneux et transverse superficiel du périnée sont identifiés puis suturés afin de créer un effet de resserrement du vestibule du vagin, en relevant les bords du vestibule et en rétablissant l’intégrité structurelle du périnée. Cette procédure est réalisée sous anesthésie locale avec excision des tissus cicatriciels à l’aide de technologies radiofréquences ou laser. Le recours à un laser à l’erbium permet l’élimination des bords rugueux et du surplus de peau, la résection de néoplasmes cutanés, l’amélioration de l’élasticité de la peau et l’élimination de l’hyperpigmentation cutanée. La labioplastie Les dimensions des petites lèvres sont propres à chaque femme et varient au cours de la vie. Dans la partie antérieure, partie la plus large lorsqu’elle est écartée, les petites lèvres mesurent


52 CHIRURGIE I body language

en moyenne de 2 à 4 cm de large. Au cours de la vie d’une femme, sous l’influence de facteurs endogènes (hormones) ou exogènes (lésions ou sous-vêtements), l’on observe des changements de forme et une perte fonctionnelle des petites lèvres, ces changements étant connus sous le nom d’involution [16]. L’hypertrophie des petites lèvres est une augmentation de leur taille, entraînant une baisse de l’érectilité ainsi qu’une hypesthésie sexuelle des petites lèvres et du gland clitoridien. L’élongation des petites lèvres consiste en un allongement de plus de 5 cm au maximum de l’extension. La plupart des femmes pensent que la longueur idéale des petites lèvres, à l’état normal, est autour de 1 cm. Dans le cas de la protrusion, les petites lèvres dépassent de la fente vulvaire alors qu’elles devraient être complètement dissimulées par les grandes lèvres. Outre l’élongation et l’hypertrophie, une asymétrie, plus ou moins distincte, est une observation relativement fréquente, liée à des idiosyncrasies anatomiques et constituant une version du développement normal des organes sexuels externes. Des lèvres asymétriques provoquent chez les femmes encore plus de gêne que des lèvres hypertrophiées mais uniformes. La nymphoplastie ou réduction des petites lèvres est l’intervention chirurgicale réalisée en réponse au diagnostic médical connu sous le nom d’ hypertrophie labiale ou des petites lèvres. Cette hypertrophie est l’un des problèmes esthétiques les plus fréquents, sinon le plus fréquent, à l’origine d’une consultation en vue d’une éventuelle intervention chirurgicale. Dans notre clinique, les médecins ne laissent jamais entendre à une patiente qu’il s’agit d’un problème ; cela n’en est un que si la

patiente l’envisage personnellement comme tel. Cette affection peut avoir des répercussions à la fois fonctionnelles et esthétiques, notamment : • douleur, gêne, irritation • douleur durant l’acte sexuel • protrusion physique avec certains vêtements (sous-vêtements, maillots de bain) • mauvaise image du corps/de la région génitale La labioplastie est généralement pratiquée en cas d’allongement (élongation) ou d’asymétrie des petites lèvres. Toute formation non maligne (papillomes et condylomes par exemple) des petites lèvres peut aussi être une raison d’intervention chirurgicale. Lorsque la labioplastie s’est développée, son objectif était de réduire la taille des petites lèvres et d’éliminer la pigmentation et les rides excessives, de sorte que la méthode principale était considérée comme étant une résection marginale (linéaire). Mais cette méthode présente de sérieuses faiblesses associées à la perte de sensibilité et d’apparence naturelle de la vulve. Elle est cependant pratiquée dans de nombreux établissements en raison de sa simplicité [17]. La résection du contour des lèvres est réalisée dans les règles de l’art de la chirurgie esthétique, à l’aide des plasties en W, Y et Z. Dans ce cas, il n’y a quasiment aucun risque de complications. Mieux vaut lors de l’intervention faire appel à des sutures intradermiques. L’un des inconvénients de cette méthode est son inefficacité sur les pigmentations très distinctes de la région urogénitale [18]. La méthode de désépithélisation entraîne la création d’une région désépidermisée elliptique à la surface des petites lèvres tout en maintenant l’intégrité des tissus sous-jacents. Il s’agit là de la méthode la moins destructive bien qu’elle comporte un certain nombre d’inconvénients. Le plus

élémentaire est qu’il est impossible d’y avoir recours en cas d’hypertrophie de plus de 4 cm puisque l’épaisseur des petites lèvres est alors considérablement accrue. Au stade actuel du développement de la labioplastie, la méthode combinée est la plus courante, à savoir résection de contour avec composantes de la méthode de désépithélisation [19]. Il existe des douzaines de moyens et de méthodes de réaliser cette intervention, tous présentant des avantages et des inconvénients. Nous en sommes arrivés à un algorithme unique pour la sélection d’une méthode propre à chaque patiente. Les avantages du « scalpel laser » par rapport au scalpel chirurgical se résument à une ligne d’incision plus précise, une stérilité absolue et l’absence de sutures et de cicatrices. La durée de l’intervention et la convalescence sont considérablement raccourcies. La correction des petites lèvres à l’aide d’un laser chirurgical est essentiellement pratiquée à l’aide d’un laser CO2 et Nd:YAG. Nous faisons aussi appel à une méthode à radiofréquences. Une suture esthétique intradermique fait généralement suite à une résection. À la fin de l’intervention, une anesthésie locale durable est pratiquée dans chaque petite lèvre, ce qui permet à la patiente de rentrer chez elle le jour de l’intervention. Étant donné que la région génitale est bien irriguée, la muqueuse cicatrise relativement vite et aucune cicatrice visible ne subsiste. Suite à l’intervention, il est recommandé d’appliquer des agents antiseptiques pour traiter les bords de la plaie, à raison de cinq à six fois par jour pendant sept jours. Il est préférable de ne pas aller à la salle de sport, à la piscine ou au sauna durant deux à trois semaines. Les relations sexuelles sont exclues pendant trois semaines maximum. La patiente ne devra renoncer à sa vie sociale qu’un jour ou deux.

Schéma de la réalisation d’une labioplastie

Schéma de la réalisation d’une résection

Schéma de la réalisation de la labioplastie de

marginale (d’amputation).

de contour.

désépithélisation.



54 CHIRURGIE I body language

Les complications de la labioplastie sont extrêmement rares et essentiellement liées à des idiosyncrasies corporelles individuelles. Les complications les plus fréquentes sont des hémorragies de plus de trois heures et la formation d’hématomes, qui se résolvent d’euxmêmes en moins de quatre jours [20]. Nous avons réalisé une analyse rétrospective de 130 fiches de patientes suite à une labioplastie chirurgicale en ambulatoire. Les complications survenues dans 12 % des cas (15 patientes) comprenaient : douleur au niveau de la plaie postopératoire durant plus de trois jours dans 20 % des cas (3 patientes) et hypesthésie des petites lèvres dans 46 % des cas (7 patientes). Une hyperpigmentation dans la région suturée postopératoire a également été signalée dans 34 % des cas (5 patientes). Par le biais d’une évaluation prospective de la fonction sexuelle des patientes avant et après l’intervention, menée à l’aide du questionnaire Female Sexual Function Index (FSFI), nous avons établi que la procédure choisie avait eu des répercussions positives sur la santé sexuelle de ces femmes. Chirurgie plastique sur le capuchon du clitoris Une hypertrophie des petites lèvres dans le tiers supérieur s’accompagne généralement d’une hypertrophie du capuchon clitoridien, ce qui conduit à une apparence inesthétique, à une hypesthésie sexuelle et une diminution du plaisir. Les facteurs génétiques, les changements hormonaux et la nature de la vie sexuelle de chaque femme peuvent entraîner des modifications considérables de l’apparence de la région clitoridienne. Une labioplastie mal réalisée, ne tenant pas compte du surplus de peau dans la région clitoridienne, peut entraîner une perturbation de la structure de cette région. En cas d’élongation du capuchon, les patientes peuvent tirer parti d’une plastie. Le prépuce ou capuchon clitoridien est situé juste au-dessus du clitoris et sert à le protéger. Un prépuce excessif n’est pas une seconde couche mais le même capuchon original qui est tout simplement excessif. Il ne s’agit pas d’une deuxième structure mais d’une « abondance » de la même structure qui, en général, recouvre complètement le clitoris. L’excès de prépuce n’est normalement pas éliminé mais simplement réduit de manière à faciliter l’accès au

gland pour la stimulation. Cette réduction est appelée « réduction du capuchon clitoridien » ou « circoncision du clitoris ». Le plus souvent, cette procédure est pratiquée pour des raisons fonctionnelles. Dans notre établissement, nous procédons à la correction chirurgicale des plis de peau sur le côté du clitoris. La correction du frein du clitoris est réalisée en même temps pour fixer le gland du clitoris dans une position avantageuse sur le plan sexuel. Le clitoris et ses nerfs ne sont pas directement impliqués. La procédure de correction chirurgicale du capuchon du clitoris se déroule en ambulatoire, sous anesthésie locale. Elle dure 30 minutes et la convalescence sept à dix jours. La correction du capuchon et du frein clitoridiens peut se faire à l’aide de produits à base d’acide hyaluronique. En raison d’anomalies congénitales ou d’interventions chirurgicales agressives dans la région des petites lèvres, il est possible que le gland ne soit pas recouvert par le capuchon comme il devrait normalement l’être. Cela entraîne des difficultés constantes lors du port de sous-vêtements moulants, une gêne et une chute du nombre et de la qualité des orgasmes clitoridiens. Une intervention chirurgicale ne peut être envisagée dans ces circonstances compte tenu de la complexité des techniques de reconstruction et de la nécessité d’une longue convalescence. Pour corriger un défaut existant, nous utilisons des gels à haute viscosité à base d’acide hyaluronique, spécifiquement développés pour le comblement des zones intimes. La procédure a lieu sous anesthésie locale et la convalescence dure trois jours.

Correction des lésions d’involution des grandes lèvres Une hypertrophie des grandes lèvres peut être associée à une perte d’élasticité et un surplus de peau, ainsi qu’à une accumulation locale de lipides. Lorsque la femme porte un pantalon, un maillot de bain ou des sous-vêtements moulants, cette hypertrophie peut ressembler à une convexité inesthétique et également entraîner une gêne associée à une transpiration accrue au niveau des organes sexuels externes. Les grandes lèvres peuvent être hypertrophiées dès la naissance et changer après l’accouchement ou avec l’âge. L’on observe chez de nombreuses femmes des lèvres relativement grosses et ridées suite à une perte de poids importante, et notamment après une chirurgie bariatrique. Pour obtenir un résultat esthétique optimal, un lambeau de peau en demi-lune est excisé à l’intérieur des lèvres et une jolie suture des bords dissimulée entre les petites et les grandes lèvres est réalisée. Dans notre établissement, la chirurgie plastique des grandes lèvres est pratiquée sous anesthésie locale et dure 60 minutes. La déformation de la commissure inférieure des grandes lèvres est un autre problème important. En effet, elle entraîne une laxité du vestibule vaginal et la pénétration de microflore intestinale dans le vagin, principale cause d’infections récurrentes du vagin, de l’urètre et de la vessie. La chirurgie de resserrement des grandes lèvres est pratiquée chez les femmes qui ont la sensation que leurs grandes lèvres s’écartent du clitoris ou du noyau fibreux central du périnée. Ces femmes se plaignent souvent que leurs lèvres sont divergentes et ne se

Avant et après correction du capuchon du clitoris.


55 DERMATOLOGY I body language body language I CHIRURGIE 55

referment pas l’une contre l’autre. Cela peut être localisé au niveau antérieur, au-dessus du capuchon clitoridien, et postérieur, en-dessous de l’ouverture vaginale au niveau du périnée. Il est possible d’avoir recours à la chirurgie pour ramener les grandes lèvres vers la ligne médiane afin de parvenir à un contour plus esthétique à la fois au-dessus et en dessous de l’ouverture vaginale. La chirurgie d’augmentation du volume des grandes lèvres est en fait similaire à celle de l’augmentation des lèvres du visage. Des produits injectables sont utilisés pour augmenter le volume de la région sous la peau étirée de manière à tendre les rides et à les faire disparaître. Le produit injectable le plus courant est la propre graisse de la patiente, extraite d’une autre partie du corps. L’on appelle parfois cela une injection de graisse autologue. Afin de corriger le volume des grandes lèvres, divers produits de comblement sont injectés en souscutané. Cette procédure est appelée comblement des zones intimes. Auparavant, la méthode de référence était le lipofilling. Cette méthode implique une liposuccion préliminaire suivie de l’injection des tissus lipidiques aspirés dans la région où la correction est prévue. La graisse est prélevée dans les parties du corps où elle a tendance à s’accumuler, comme les genoux, l’estomac et les cuisses, puis est purifiée à l’aide d’un système de filtres. Les injections sont réalisées avec des seringues Luer Lock d’un volume de 10 à 20 ml et des canules de calibre 14G à extrémité émoussée. Pour sa stabilisation et l’amélioration de ses propriétés régénératrices, la graisse recueillie est mélangée à du plasma riche en plaquettes (PRP) autologue selon un rapport 4:1. L’expérience du lipofilling dans d’autres domaines de la chirurgie esthétique a révélé les aspects négatifs de cette méthode, dont faible plasticité, absence de prévisibilité de son effet et fréquence de la formation de lipogranulomes et de la migration des produits de comblement. La fréquence moyenne des complications liées à l’utilisation de cette méthode est de 6,6 %. La littérature existante donne des informations sur l’utilisation de silicone liquide, de collagène bovin et d’un biopolymère de polyuréthane pour

Avant et après augmentation du volume des grandes lèvres.

l’augmentation de volume des grandes lèvres. Cependant les auteurs euxmêmes mentionnent le risque élevé de complications, essentiellement associé au risque élevé de toxicité des matériaux et à leur capacité à migrer et à provoquer une inflammation aseptique [21]. Pour parvenir au résultat esthétique souhaité et faire baisser le risque de complications, des recherches ont été menées pour trouver un produit de comblement biocompatible dont les propriétés physiques et chimiques seraient optimales. Un gel à base d’acide hyaluronique visco-élastique, bien connu des médecins dans le domaine esthétique, s’est révélé être un candidat adéquat. Il existe désormais de nombreux produits sur le marché de la cosmétologie qui pourraient être utilisés en chirurgie plastique pour modeler le visage et le corps. En tant qu’inventeurs d’une méthode originale pour le comblement des zones intimes, nous recommandons le produit de comblement Bellcontour® GVISC (Hyal Intertrade SA, Suisse), que nous utilisons activement depuis 2005. L’absence de propriétés immunogènes et de migration, la biodégradation lente et ses propriétés rhéologiques uniques en font le produit optimal pour le comblement des zones

intimes. Toutes les procédures sont pratiquées sous anesthésie locale et durent 20 minutes. La clinique du Pr Yana Yutskovskaya a été la première en Russie à utiliser l’appareil à radiofréquences Pelleve (Ellman International, États-Unis) pour la chirurgie esthétique intime. Cette procédure peut surtout aider les patientes dont les grandes lèvres hypertrophiées sont disgracieuses et ont perdu de leur tonus. Les patientes souffrant d’un camel toe, littéralement « orteil de chameau », (c’est-àdire un gonflement des grandes lèvres lors du port de vêtements moulants) pourraient maintenant éviter la chirurgie plastique grâce à une procédure non invasive de 30 minutes. Le recours au lifting par fils tenseurs pour corriger les lésions d’involution de la vulve fait actuellement l’objet de discussions. Nous utilisons divers systèmes de fils Aptos dans ce but. Le système Thread 2G sert à corriger un vestibule laxe et une descente du périnée, et les systèmes NanoVitis et Excellence Elegance (Aptos, Russie) à modeler les grandes et petites lèvres. Nous travaillons actuellement à l’élaboration d’un protocole pour la réalisation de cette procédure.

Lifting par fils tenseurs pour corriger les lésions d’involution de la vulve.


56 DERMATOLOGY I body language

Augmentation du point G Le point G (zone G, « perle de Vénus », « zone 12 heures », point de Gräfenberg) est le point de projection de la prostate féminine sur la paroi antérieure du vagin, sur lequel une pression peut permettre d’atteindre une stimulation érogène. G-Shot® est une marque commerciale déposée en 2001 par David Matlock. Il s’agit d’une méthode peu invasive d’augmentation tissulaire visant à renforcer l’excitation durant le coït [22]. Pendant un certain temps, la légitimité de cette procédure a été contestée dans les rapports scientifiques. Lorsque le 18 octobre 2008, le Federal International Committee on Anatomical Terminology (FICAT), sur la base des études menées par M. Zaviacic, a inclus le terme « prostate de la femme » dans son glossaire, tous les doutes ont été levés [23]. La procédure G-Shot® est une procédure indolore réalisée dans notre cabinet sous anesthésie locale. L’injection en elle-même prend généralement moins de huit secondes et la patiente passe souvent moins d’un quart d’heure en salle de consultation. Un spéculum spécial sert à injecter une quantité donnée de collagène humain directement dans le point G après anesthésie locale. La procédure G-Shot® augmente (élargit) le point G. Cela aboutit à un point G ayant environ la taille d’une pièce d’un euro en largeur, et mesurant environ 60 mm en hauteur (impliquant la projection dans le vagin). La femme est donc plus en harmonie avec sa propre sensualité. L’effet peut durer jusqu’à quatre mois. Dans une étude pilote, 87 % des femmes interrogées après avoir bénéficié de la procédure G-Shot® ont fait état d’une excitation et d’une satisfaction sexuelles plus intenses. Les résultats peuvent bien évidemment varier.

Le gel à base d’acide hyaluronique est introduit dans la sous-muqueuse de la zone G et dans l’espace entre la paroi vaginale antérieure et l’urètre, à l’aide d’une technique de succession de petites gouttes, linéaire rétrograde, ou encore en éventail. Le volume injecté à l’aide d’une aiguille de calibre 25-27G est compris entre 0,5 et 3,0 ml. Cela conduit non seulement à un élargissement de la zone de projection du point G mais aussi à une certaine diminution du volume du vagin, ce qui est particulièrement manifeste au cours de l’acte sexuel au moment de ce qui est connu sous le nom de resserrement orgasmique. Conséquence de l’intervention, la zone de projection du point G devient la partie la plus saillante de la paroi vaginale antérieure et est plus accessible au toucher, ce qui augmente sa sensibilité et a pour effet d’améliorer la qualité des relations sexuelles [24]. L’injection d’autres produits de comblement, tels que graisse autologue, collagène ou Radiesse (MerzPharma GmbH & Co, Allemagne), peut avoir des résultats imprévisibles et mener à des complications comme une descente de la paroi vaginale, une incontinence urinaire d’effort, des saignements et des infections. CONCLUSION La chirurgie intime consiste à soulager les souffrances physiques ou psychologiques dues à une déficience esthétique ou fonctionnelle des organes génitaux. Même si le nombre de chirurgiens pratiquant la chirurgie esthétique intime est en hausse, les médias participent à l’augmentation du nombre de patientes. Certains gynécologues sont incapables d’appréhender l’attitude d’une femme par rapport à sa vulve ou son vagin. Il est évident que les femmes modernes ont un besoin psychobiologique d’être

sexuellement satisfaites, pour renforcer leur estime et leur respect de soi. Les jeunes femmes et femmes modernes qui choisissent une épilation en « ticket de métro » ont une vision claire du périnée, de ses proportions et de ses canons de beauté. Les photographies intimes largement diffusées via Internet et d’autres médias contribuent à une « image » idéale dans la conscience des femmes : un vestibule étroit et des petites lèvres fines. Les chirurgiens pratiquant la chirurgie esthétique intime et ayant un conflit d’intérêts peuvent involontairement discréditer la chirurgie intime auprès de la société scientifique moderne et des patientes potentielles. Il est inutile d’envisager des procédures pour des jeunes filles qui souhaitent avoir des enfants et qui n’ont pas encore atteint leur maturité sexuelle. Les femmes souhaitant une chirurgie esthétique intime doivent être informées de toutes les options possibles pour la correction de la vulve et du vagin et auscultées pour écarter la présence de troubles pelviens pour lesquels des méthodes thérapeutiques éprouvées existent. L’honnêteté professionnelle, la prévention de tout conflit d’intérêts et la réalisation des souhaits du patient font partie de l’éthique des chirurgiens. Le Dr Evgenii Leshunov est urogynécologue, chirurgien génital et professeur clinicien à la clinique Yutskovskaya à Moscou, au service d’urologie GBOU DPO RMAPO. Il est aussi le coordinateur scientifique de l’International Association of Gender Medicine. * Les méthodes d’exécution des procédures sont décrites dans cet article en tenant compte des rapports des interventions chirurgicales pratiquées

dans

Yutskovskaya.

la

clinique

du

Pr

Yana


Références : 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. 19. 20. 21. 22. 23. 24.

Yurteri-Kaplan LA, Antosh DD, Sokol AI et al. Interest in cosmetic vulvarsurgery and perceptions of vulvar appearance. Am J Obstet Gynecol 2012;207:428. e1–e7. Herbenick D, Schick V, Reece M, et al. Pubic hair removal among women in the United States: Prevalence, methods and characteristics. J Sex Med 2010;7:3322–3330. Konig M, Zeijlmans IA, Bouman TK, van der Lei B. Female attitudes regarding labia minora appearance and reduction with consideration of media influences. Aesthetic Surg J 2009;29:65–71. Jothilakshmi PK, Salvi NR, Hayden BE, Bose-Haider B. Labial reduction in adolescent population – a case series study. J Pediatr Adolesc Gynecol 2009;22:53–55. Michala L, Koliantzaki S, Antsaklis A. Protruding labiaminora: abnormal or just uncool? J Psychosom Obstet Gynaecol 2011;32(3):154–156. Essen B, Johnsdotter S. Female genital mutilation in theWest: traditional circumcision versus genital cosmetic surgery. Acta Obstet Gynecol Scand 2004;83(7):611–613. Scholten E. Female genital cosmetic surgery – the future. J Plast Reconstr Aesthet Surg 2009; 62(3):290–291. Goodman MP, Placik OJ, Benson RH et al. A large multi-center outcome study of female genital plastic surgery. J Sex Med 2010;7:1565–1567. Pardo JS, Sola VD, Ricci PA, et al. Colpoperineoplasty in women with a sensation of a wide vagina. Acta Obstet Gynecol Scand 2006;85(9):1125–1127. Adamo C, Corvi M. Cosmetic mucosal vaginal tightening (lateral colporrhaphy) improving sexual sensitivity in women witha sensation of wide vagina. Plast Reconstr Surg 2009;123(6):212e–213e. Goodman MP, et al. Female cosmetic genital surgery. Obstet Gynecol 2009;113(1):154–159. Gaspar A, Addamo G, Brandi H. Vaginal fractional CO2 laser: a minimally invasive option for vaginal rejuvenation. Am J Cosmetic Surg 2011 28(3):156–162. Gaspar A. Comparison of two novel laser treatments inaesthetic gynecology. J Lasers and Health Acad 2012;Supplement(1);S10. Brambilla M. Intramuscular-submucosal lipostructure for the treatment of vaginal laxity. Paper presented at: Congresso Internazionale di Medicina Estetica; October 10/2008; Milan, Italy. Rouzier R, Haddad B, Deyrolle C, et al. Perineoplasty for the treatment of introital stenosis related to vulvar lichen sclerosus. Am J Obstet Gynecol 2002;186(1):49–52. Tepper OM, Wulkan M, Matarasso A. Labioplasty: anatomy, etiology, and a new surgical approach. Aesthet Surg J 2011;31(5):511– 518. Rezai A, Jansson P. Clinical techniques: evaluation andresult of reduction labioplasty. Am J Cosmetic Surg 2007;24(2)242–247. Alter G. Labia minora reconstruction using clitoral hoodflaps, wedge excisions, and YV advancement flaps. Plast Reconstr Surg 2011;127(6):2356–2363. Choi HY, Kim KT. A new method for aesthetic reduction oflabia minora (the deepithelialized reduction of labioplasty). Plast Reconstr Surg 2000;105(1):419–422, discussion 423–424. Felicio YA. Labial surgery. Aesthet Surg J 2007;27(3):322–328. Vogt PM, Herold C, Rennekampff HO. Autologous fat transplantation for labia majora reconstruction. Aesthetic Plast Surg 2011;35(5):913–915. Kilchevsky A, Vardi Y, Lowenstein L, Gruenwald I. Is the female G-spot a distinct anatomic entity? J Sex 2012;9:719–726; ZaviacicM, ZaviacicT, AblinRJ, et al. The human female prostate: history, functional morphology and sexology implications. Sexologies 2001;11:44–49. Юцковская Я.А., Лешунов Е.В. Женская предстательная железа. Современные возможности малоинвазивной коррекции сексуальных дисфункций. Пластическая хирургия и косметология 2013;2:307–315


58 PRODUITS I body language

repérages

Les incontournables du marché, derniers produits et équipements en médecine esthétique et anti-âge

 Duo de soins post interventions - SkinGen International SkinGen a récemment lancé deux traitements innovants post intervention esthétique ou chirurgicale, destinés à limiter considérablement l’apparition d’hématomes et de cicatrices. Bruise MD est une formulation brevetée, combinaison de glycérol et d’eau qui va prévenir les hématomes et traiter ceux qui existent déjà. SilDerm Dual Action Scar Gel va réduire l’incidence et la sévérité des cicatrices, en dispensant du silicone sur la zone atteinte à l’aide d’une tête de massage innovante et spécifique.

 Sérum CALECIM® de régénération cellulaire Issu de recherches poussées sur les cellules souches et facteurs de croissance, le sérum Calecim est un mélange de protéines unique et breveté. Il apporte des nutriments qui vont rétablir le cycle de renouvellement naturel de la peau, qui ralentit avec l’âge. Grâce à un cycle cellulaire raccourci, la peau se régénère mieux et retrouve un nouvel éclat de jeunesse. Pour un résultat optimal, Calecim a conçu un programme de revitalisation cutanée de 4 semaines, constitué du sérum, d’un dermaroller pour une meilleure pénétration des actifs et une crème Multi-Action quotidienne pour prolonger les effets rajeunissants du sérum. www.calecim.com

www.skingeninternational.com

 Teosyal PureSense REDENSITY [I] Le « Beauty Booster » des Laboratoires TEOXANE, particulièrement indiqué pour la prévention des signes du vieillissement et la redensification de la peau. Sa formule brevetée, associant de l’acide hyaluronique non réticulé hautement concentré (15 mg/ml) et des nutriments essentiels - acides aminés, antioxydants, vitamine B6 - permet d’hydrater la peau et de lui apporter un nouvel éclat. Il contribue à la redensification de la peau et à la régénération cellulaire ; c’est l’effet booster dermo-restructurant, idéal pour aider les patients souhaitant retarder l’apparition des premières rides à faire le premier pas ou pour ceux désirant prolonger les résultats d’une injection de comblement et en sublimer les effets.

 Soin réparateur pour les mains Oraser® SPF 20 ZO Skin Health Sa formulation spécifique anti-âge, enrichie de complexes aminoacides, de rétinol et de puissants antioxydants, permet de lutter efficacement contre les signes de vieillissement cutané. Utilisé quotidiennement, ce soin réduit visiblement les taches disgracieuses et uniformise la teinte de peau, booste la synthèse de collagène et le renouvellement cellulaire, tout en restaurant la barrière cutanée naturelle pour une hydratation longue durée. Sa protection solaire SPF 20 à large spectre, protège efficacement la peau contre les rayons UVA/UVB afin de prévenir les dommages futurs et le vieillissement cutané prématuré.

www.teoxane.com

www.zo-skinhealth.co.uk/fr/


59 DERMATOLOGY I body language


60 DERMATOLOGY I body language


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.