body language I DERMATOLOGY 1
N°4 Le Magazine International de la Médecine Esthétique et Anti-Âge
TRICHOLOGIE MODERNE SOLUTIONS ET INNOVATIONS DANS LE TRAITEMENT DES PROBLÈMES CAPILLAIRES
GREFFES CAPILLAIRES
TOXINE BOTULIQUE
SOINS CAPILLAIRES
Techniques et équipements haute technologie
Nouvelle application contre la chute des cheveux
La fin des mythes Astuces et conseils d’expert
body language I DERMATOLOGY 2
body language I SOMMAIRE 3
sommaire 06 CHRONIQUE
42 CHIRURGIE
ÉTAT DES LIEUX par Thomas Josse
GREFFE PILAIRE Dr Jean-Louis Briançon nous fait part de son expérience sur la greffe de barbe et de sourcils
08 FOCUS OBSERVATIONS Actualités et évènements du secteur
22 ESTHÉTIQUE MÉDICALE TRAITEMENTS DE L’ALOPÉCIE ANDROGÉNÉTIQUE Dr Vishal Madan fait le point sur les indications des traitements médicaux de l’alopécie androgénétique
28 INJECTABLES PRP ET CHEVEUX Dr Daniel Sister explique les effets thérapeutiques des injections de prp dans le cuir chevelu
34 INJECTABLES NOUVEAU COCKTAIL CONTRE L’ALOPÉCIE Dr Philippe Hamida-Pisal présente son étude sur l'association : mésothérapie + toxine botulinique
44 DERMATOLOGIE FACTEURS DE CROISSANCE TOPIQUES Dr Zein Obagi décrypte leur rôle et les données scientifiques
46 INTERVIEW MICROPIGMENTATION CAPILLAIRE La dermographe Laura Lalaurie nous dit tout de son art
50 COSMÉTIQUE SPLENDEUR ET DECADENCE CAPILLAIRES Carole Michaelides, trichologiste rappelle quelques fondamentaux sur les cheveux et les soins capillaires
55 CHIRURGIE GREFFE CAPILLAIRE : BANDELETTE OU F.U.E. Dr Frederic Menu décrypte avantages et inconvénients de ces deux techniques
38 ÉQUIPEMENT
58 PRODUITS
RESTAURATION CAPILLAIRE ROBOTISÉE Dr Claude Aharoni partage son expertise de la greffe capillaire robotisée
REPÉRAGES Sélection des incontournables de la médecine esthétique & anti-âge
4 SOMMAIRE I body language
comité editorial Dr Jean Carruthers, MD, FRCSC, FRC, est professeur clinicienne au sein du service d’ophtalmologie et de sciences visuelles de l’université de la Colombie-Britannique à Vancouver. Avec son conjoint, le docteur Alastair Carruthers, elle a reçu le prix Kligman de l’American Society of Cosmetic Dermatology and Aesthetic Surgery (ASCDAS).
Dr. Ravi Jandhyala est membre du Royal College of Surgeons de Glasgow, et membre fondateur de l’United Kingdom Botulinum Toxin Group for Aesthetics (UKBTGA). Il est également membre de la faculté de médecine pharmaceutique et expert scientifique des toxines botuliniques utilisées en esthétique.
Pr Syed Haq a été formé au Massachusetts General Hospital de la Harvard Medical School ainsi qu’au Tufts Medical Center. Il dirige le London Preventative Medicine Centre situé sur la fameuse Harley Street à Londres.
Dr Andy Pickett travaille sur les toxines botuliniques depuis presque 25 ans. Il donne des conférences dans le monde entier sur les produits, permettant aux praticiens injecteurs de mieux appréhender les connaissances scientifiques. Il est directeur du développement chez Q-Med et a fondé Toxin Science Ltd en 2011.
Anthony Erian, FRCS (Erg) FRCS (Ed), est chirurgien plastique esthétique bénéficiant de plus de 30 ans d’expérience. Il est membre de l’American Academy of Aesthetic and Restorative Surgery et préside l’European Academy of Cosmetic Surgery.
Dr Stephen Bassett est directeur médical de l’Aesthetic Training Academy et de ShapeCYMRU. Il est une sommité de Syneron Candela et membre de l’académie Merz. Il est avocat, membre de la Society for Advanced Legal Studies et conseil juridique.
DIRECTEUR DE PUBLICATION Alexandre Sister RÉDACTRICE EN CHEF
Dr Fabien Giausseran est médecin morphologue et anti-âge, spécialiste du rajeunissement facial, médecin formateur, expert-consultant en cosmétologie et conférencier sur les congrès médicaux internationaux. Il est également membre du SNMMAA, SOFMMAA, WOSIAM et des comités scientifiques du DEFEE et FACE2f@ce. Elizabeth Raymond Brown, PhD, CRadP, MSRP, est l’auteur des qualifications du BTEC (Business and Technology Education Council) reconnues au plan international en matière de traitements médicaux et esthétiques au laser/par IPL, ainsi que des normes professionnelles nationales pour les traitements à base de lumière. Elle est désormais directrice de l’enseignement chez LCS Academy Ltd.
Amélie Prévost amelieprevost@bodylanguage.fr DIRECTION GRAPHIQUE Anna Sinkovska anna@bodylanguage.fr TRADUCTIONS La Langagerie Sandrine Constant-Scagnetto, Dominique Debize, Stéphanie Klebetsanis,
Dr Séan Cummings, MBBS T(GP), DRCOG, DFFP, MRCGP, LLM, est médecin esthétique exerçant à Harley Street. Il a plus de 20 ans d’expérience comme praticien et possède une maîtrise en droit médical. Il travaille comme témoin expert.
Nathalie Renevier, Sophie Dinh www.langagerie.com PUBLICITÉ & PARTENARIATS
Dr Raj Persaud, FRCPsych, a été consultant en psychiatrie dans les hôpitaux publics de Bethlem Royal et Maudsley à Londres entre 1994 et 2008. Il est maître de conférences honoraire à l’institut de psychiatrie de l’université de Londres.
publicité@bodylanguage.fr ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO Dr Vishal Madan, Dr Daniel Sister, Dr Claude Aharoni, Dr Philippe Hamida-Pisal, Dr Jean-Louis Briançon, Laura Lalaurie, Dr Frederic Menu, Carole Michaelides, Thomas Josse.
Dr Bessam Farjo, MB ChB BAO LRCP&SI, est membre de l’International College of Surgeons, membre fondateur de la British Association of Hair Restoration Surgeons et président de l’International Society of Hair Restoration Surgery.
Dr Masud Haq, BSc, MRCP, MD, est consultant dans le domaine du diabète et de l’endocrinologie. Il est diplômé du Guy’s and St Thomas’s Hospital, et s’est formé à Johns Hopkins aux États-Unis ainsi qu’à Melbourne. Il s’intéresse tout particulièrement à la thyroïde et à la ménopause.
COUVERTURE Subbotina Anna CREDITS IMAGES Subbotina Anna, Jean Luc Droux, Sergey Nivens, George Mayer, Shutterstock ISSN 2491-1496. Le magazine Body Language est une publication mensuelle (10 numéros/an) éditée par WMF Média. Tout contenu éditorial est © WMF Média sauf indications contraires ou autorisations spécifiques et ne peut être utilisé sous quelques formes que ce soit sans autorisation préalable. Imprimé en France par PrintCorp. Pour toutes demandes, merci d’adresser vos courriers à Body Language Magazine 36, rue Cortambert 75116 Paris. Vous pouvez joindre la rédaction par téléphone au 01 45 04 14 57 et par email à redaction@bodylanguage.fr L’abonnement au magazine se fait directement en ligne sur le site www.bodylanguage.fr
6 CHRONIQUE I body language
état des lieux
CAPILLISCOPE Bienvenue sur ce quatrième numéro consacré au sommet de notre tête, plus exactement à ce qui trône dessus, cette pièce maîtresse de la séduction, la crinière !
S
age, sauvage, travaillée, défaite, élégante, désordonnée, apprêtée - elle n’est pas seulement faite pour refléter notre style, elle est bien plus que cela. Même si elle se place souvent en première page des couvertures, les soins apportés à la chevelure et à la coiffure ont existé de tout temps et dans toutes les sociétés. Il n’est pas nécessaire d’aller jusqu’en Égypte pour le savoir, où les documents nous explique qu’une coiffure soignée est un prélude à l’acte amoureux… Quand à l’homme, il a toujours pensé que cheveux longs et barbes épaisses étaient des signes de virilité ; si nous ne l’avions pas déjà constaté dans la rue. Si tondre une chevelure de femme est un acte de dégradation et d’avilissement extrême qui porte l’opprobre, une chevelure entretenue, bouclée ou défrisée, longue ou courte, adaptable selon l’humeur ou la mode, est attrayante. Pourtant, le déclin hormonal, le stress, l’hygiène de vie, la pollution ou les carences nutritionnelles n’aident en rien. Depuis la lointaine antiquité, le concept de beauté et d'apparence personnelle a été une préoccupation constante des êtres humains. Par delà les siècles, les gens ont investi du temps, des efforts et de l'argent dans la domination de leurs cheveux. L’apparence sous laquelle le cheveu est présenté devant les autres a de profondes racines psychologiques et sociales. Le cheveu est un message, celui que nous donnons aux autres sur notre personnalité. En réalité sa fonction naturelle est de protéger la tête contre le froid et la chaleur, en agissant comme isolant et climatiseur thermique. Mais tout au long de l'histoire il s'est aussi transformé en apparence d’une manière intentionnelle. Le cheveu communique donc au même titre que notre peau, il transmet un message et une sensualité. Dans ce sens, il n’est peut être pas étonnant d’observer une personne fraîchement sortie d’un salon de coiffure pour se persuader de l’effet psychologique miraculeux obtenu sur son humeur et son comportement. Mais pénètre-t-on dans un cabinet de médecine esthétique comme dans un salon de coiffure ?
Peut-on créer un parallèle entre le rite du shampoing, penché en arrière, la nuque reposant sur le bac, se délectant du massage des doigts, de cette ivresse de courte durée au coté très « médical » d’un cabinet esthétique ou d’un bloc opératoire ? J’en viens à cette réflexion ; est-ce que nos patients confieraient facilement leurs cheveux à un praticien esthétique étranger comme nous confierions nos cheveux à un coiffeur étranger ? La façon dont la femme ou l’homme parle de son système pileux et les digressions qu'entraîne cette évocation sont un exemple de cette crainte ; angoissée, obsessionnelle, existentielle… L’alopécie est bien plus impactant sociologiquement que nous ne l’imaginons. Pensez à cette femme à l’abondante chevelure blonde et soudainement les pelades s’annoncent. Où à cette homme qui avait une phobie de devenir chauve, ou d’un autre dont le désir de changer de tête l’envahissait, un jour cheveux gominés, un jour devenu rebelle, un autre jour style tignasse et barbe, le "cocktail Molotov capillaire ambulant » ! Les cheveux ont toujours eu une importance indéniable dans l'histoire des peuples, en occident notamment. Aujourd’hui, des techniques, protocoles, produits ou parades vont permettre au patient de lutter contre des cheveux cassants ou ternes, comme la mésothérapie associée au casque LED, la photobiomodulation qui tend à s’imposer et doit se développer. Beaucoup de questions sur le PRP (plasma riche en plaquettes), qui présente les avantages d’une intervention sûre, avec des résultats fiables et une repousse plus rapide des cheveux. Les facteurs de croissance des cellules sanguines stimulent de façon naturelle la croissance des cheveux. Convenant à chaque sexe, c'est le traitement médical non chirurgical le plus sophistiqué et le plus récent pour combattre la calvitie, la perte ou la raréfaction des cheveux. L'arsenal pour traiter l'alopécie a longtemps reposé sur des techniques pénibles et douloureuses. Elles donnaient des résultats plutôt décevants et de grosses cicatrices sur le cuir chevelu. Aujourd'hui, les techniques de micro chi-
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Community manager inspiré & bloggeur passionné par la médecine anti-âge et les procédures esthétiques, THOMAS JOSSE nous dresse chaque mois un « état des lieux » du secteur, de son œil frais, averti et spontané !
rurgie permettent de restituer une véritable chevelure naturelle, avec une cicatrice quasi invisible et sans douleur. Le prélèvement comme la réimplantation des follicules peuvent être réalisés automatiquement à l'aide d’un robot (pas encore au point pour de nombreux praticiens) ou à la main avec diverses techniques, souvent seules garantes d'un aspect véritablement naturel, par l'extrême précision du geste ! De manière plus futuriste, la greffe de cheveux avec cellules souches nous démontre que la repousse d’un nouveau cheveu ne nécessite que le prélèvement partiel du follicule pileux. Ainsi, la zone donneuse n’est pas abîmée puisque le cheveu prélevé repousse comme à l’origine et les greffons de la zone receveuse se développent pour fournir un ou plusieurs cheveux par greffons. Il faut surtout retenir de cette technique qu’elle ne détériore pas la zone donneuse. Ainsi, plusieurs séances sont permises au même endroit. Elle densifie une calvitie naissante ou confirmée et crée une zone pileuse comme les sourcils ou la barbe. A la différence des autres méthodes (FUE, FUT), cette technique permet la repousse des cheveux prélevés dans la zone donneuse et la conservation de sa densité. Heureusement pour les patients, quand la peur de la médecine ou de la chirurgie esthétique est encore trop forte, il est toujours possible de prendre la poudre d’escampette vers des subterfuges comme la micropigmentation capillaire, à condition de se remettre entre des mains expertes. Et pour celles ou ceux qui préfèrent ne pas sortir de chez eux, cette poudre Hair30 en microfibre 100% naturelle, identique à la kératine du cheveu et déclinée en plusieurs teintes, fera bien l’affaire ! N’oubliez pas évidemment, d’effectuer des bilans nutritionnels afin d’éviter toutes carences potentiellement responsables de la chute de cheveux. Et qui sait, peut-être que dans mille ans, quelqu'un jettera un coup d’œil sur nos cheveux et apprendra quelque chose de nous…
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observations
LE LIPOFILLING N’AUGMENTE PAS LE RISQUE DE RÉCIDIVE DU CANCER DU SEIN Selon de nouvelles recherches, l’utilisation chez une patiente de ses propres cellules graisseuses pour aider à la reconstruction mammaire après une chirurgie du cancer n’augmente pas le risque de récidive de cancer du sein.
Dans la chirurgie du cancer du sein, une technique appelée lipofilling (soit l’utilisation de cellules graisseuses de la patiente pour optimiser les résultats de la reconstruction mammaire) n’augmente pas le risque de récidive de cancer du sein, selon une étude publiée dans le numéro de février de Plastic and Reconstructive Surgery, revue médicale officielle de l’American Society of Plastic Surgeons (ASPS). Le lipofilling est une technique de greffe de graisse de plus en plus utilisée pour optimiser les résultats esthétiques de la reconstruction mammaire. Dans une enquête de 2013, plus de 60 % des chirurgiens membres de l’ASPS ont indiqué avoir recours à la greffe de graisse dans le cadre de la reconstruction mammaire. Certains chirurgiens plasticiens peuvent cependant encore hésiter à utiliser le lipofilling en raison de préoccupations liées au fait qu’il pourrait affecter le risque de cancer du sein primaire ou récurrent. Cette nouvelle étude du risque de récidive du cancer du sein associé au lipofilling est la première à faire appel à un groupe témoin de femmes ayant bénéficié d’une reconstruction mammaire sans lipofilling. Plus d’un millier de mastectomies partielles ou totales suivies d’une reconstruction mammaire avec lipofilling a été analysé. Environ 30 % des cas impliquaient une mastectomie prophylactique chez des femmes à risque génétique élevé de cancer du sein. Les taux de cancers du sein, récurrents ou nouveaux, étaient alors comparés à un groupe similaire de femmes ayant subi une mastectomie suivie d’une reconstruction mammaire sans lipofilling. Pour les femmes ayant subi la mastectomie en raison d’un cancer
du sein, les taux de récidive totaux étaient similaires pour la reconstruction avec et sans lipofilling. Le taux de récidive locorégionale (dans le sein et la région environnante) n’était pas significativement différent entre les groupes : 1,3 % dans le cas du lipofilling contre 2,4 % en l’absence de lipofilling. Les taux de récidive de cancer systémique (distant) étaient également similaires : 2,4 % avec lipofilling contre 3,6 % sans. Aucune des femmes ayant subi une mastectomie préventive n’a développé de cancer du sein initial (primaire). Dans la plupart des sous-groupes de patientes, le risque de récidive du cancer du sein était similaire, avec ou sans lipofilling. La seule exception concernait les femmes recevant une hormonothérapie, pour qui le lipofilling était associé à une hausse faible mais significative du risque de récidive locorégionale : 1,4 % contre 0,5 %. Les résultats ne montrent aucune augmentation du risque de récidive locorégionale ou systémique dans le
cancer du sein chez les femmes choisissant une reconstruction mammaire avec lipofilling. L’étude n’a pas non plus montré que le lipofilling affectait le risque de cancer du sein initial pour le nombre croissant de femmes à haut risque subissant une mastectomie « préventive ». « Nos résultats apportent de nouvelles preuves que le lipofilling, utilisé dans le cadre de la reconstruction mammaire, est une intervention sûre qui n’augmente pas le risque de cancer du sein récurrent ou nouveau après une mastectomie, » commente le Dr Steven J. Kronowitz de Kronowitz Plastic Surgery, Houston, chirurgien membre de l’ASPS et principal auteur du nouveau rapport. Tout en soulignant la nécessité de mener des recherches complémentaires, les chercheurs espèrent que leurs conclusions encourageront plus de chirurgiens plasticiens à avoir recours au lipofilling pour apporter les meilleurs résultats possibles de reconstruction mammaire à leurs patientes subissant une chirurgie du cancer du sein.
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body language I ACTUS 11
rendez
INVIVOX Invivox.com, la 1re e-plateforme de mise en relation pour de la formation entre médecins spécialistes, lève 1,2 M d’euros auprès d’ISAI Seed Club et de Business Angels du web et du monde médical.
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déjà permis de rencontrer un vif succès auprès de médecins de renom dans différentes spécialités”. Ronan Denoual, Président de la société Hospimédia et membre du conseil stratégique d’Invivox, précise également que, “La complexité croissante des opérations médicales et l’évolution de la médecine rendent l’apprentissage entre chirurgiens et spécialistes médicaux plus que jamais d’actualité : Invivox rend possible et simplifie cette mise en relation à une échelle inégalée. Les fondateurs m’ont séduit par leur compréhension très fine des besoins des professionnels de cette communauté”. Cette levée de fonds va donc leur permettre d’accélérer le développement des équipes basées sur Bordeaux et d’optimiser le développement commercial européen. Pour Julien Delpech, CEO et cofondateur d’Invivox elle marque également « la confiance d’investisseurs de renoms dans notre solution et fortifie par conséquent notre positionnement”. Découvrez la plateforme sur www.invivox.com
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body language I FOCUS 13
TOXINES + FILLERS = DES RÉSULTATS DURABLES Une technique simple a été découverte pour prolonger les effets des produits de comblement dermique à base d’acide hyaluronique : les utiliser conjointement avec la toxine botulique.
Selon une étude menée par le Dr Ismail Küçüker, dont il a récemment été fait mention dans Plastic and Reconstructive Surgery, la chimiodénervation à l’aide de neurotoxine botulique A (BoNT-A) peut prolonger la durée de vie des produits de comblement à base d’AH en réduisant l’activité musculaire dans la région traitée. Pour les patients ayant recours à une augmentation, la dégradation précoce des produits de comblement à base d’AH limite la durée de l’amélioration esthétique. Le degré d’amélioration est non seulement affecté par les propriétés des produits de comblement mais aussi par l’application d’autres forces, y compris les forces contractiles des muscles environnants. Cet effet peut être atténué par l’association de produits de comble-
ment à base d’AH et de BoNT-A. Plusieurs études montrent que cette procédure de chimiodénervation améliore les résultats cliniques de l’injection de produits de comblement à base d’AH. Pour cette étude, le Dr Küçüker et ses collègues se sont penchés sur les oreilles de lapins. Sur le devant de chaque oreille, ils ont injecté sous la peau une petite quantité de produit de comblement à base d’AH, sachant que cette partie de l’oreille correspond chez l’homme à la région du front, où les injections sont fréquemment pratiquées. D’un côté, le produit de comblement à base d’AH a été utilisé seul. De l’autre, l’AH a été utilisé avec la BoNT-A induisant une paralysie musculaire. Les examens par IRM trois mois plus tard ont comparé la quantité
de produit de comblement restant des deux côtés et confirmé que la BoNT-A faisait baisser le taux de dégradation des produits de comblement à base d’AH de 42 %. Par ailleurs, le volume de produit restant était supérieur de 50 % du côté où la BoNT-A était utilisée. La différence était non seulement mesurable mais aussi visible, ce qui étaye l’expérience clinique, à savoir que l’injection de BoNT-A donne des résultats plus durables chez les patients. « Cette étude a montré que l’association de produits de comblement à base d’AH et de BoNT-A diminue considérablement le processus de dégradation et accroît le volume restant à la fin de la période de paralysie, » ont conclu le Dr Küçüker et ses collègues.
body language I FOCUS 15
REPOUSSE DES CHEVEUX : UN MEDICAMENT DONNE DES RESULTATS PROMETTEURS Il est possible de réactiver la croissance des cheveux en inhibant une famille d’enzymes à l’intérieur des follicules qui sont à l’état dormant, selon une nouvelle étude. Au cours d’expériences menées sur des follicules pileux de souris et d’humains, Angela M. Christiano (titulaire d’un PhD), et ses collègues du Columbia University Medical Center ont découvert que, lorsqu’ils sont appliqués sur la peau, les médicaments qui inhibent la famille d’enzymes Janus Kinase (JAK) favorisent une pousse rapide et dense. L’étude avance l’hypothèse que les inhibiteurs des JAK pourraient être utilisés pour restaurer la croissance des cheveux dans la calvitie hippocratique masculine ainsi que dans d’autres cas où la perte de cheveux est due au blocage du follicule pileux à l’état de dormance. Deux inhibiteurs de JAK sont déjà approuvés par la FDA : l’un (ruxolitinib) pour le traitement de maladies sanguines, l’autre (tofacitinib) pour la polyarthrite rhumatoïde. Ils font tous deux l’objet d’essais cliniques pour le traitement du psoriasis en plaques et de l’alopécie areata (AA), une maladie auto-immune causant la perte des cheveux, communément appelée pelade. « Nous avons obtenu des résultats prometteurs, même si nous n’avons pas encore démontré qu’ils pouvaient traiter la calvitie, » commente le Dr Christiano. « Il faudra effectuer des tests complémentaires pour vérifier si, en utilisant des formulations conçues spécifiquement pour le cuir chevelu, les inhibiteurs de JAK peuvent induire la pousse de cheveux chez l’être humain. » La découverte s’est faite de manière fortuite, alors que le Dr Christiano et ses collègues étudiaient l’alopécie areata, une perte de cheveux causée par une attaque auto-immune affectant les follicules. Ils ont rapporté l’an dernier que les inhibiteurs de JAK bloquaient le signal qui déclenche l’attaque auto-immune, et que les formes orales du médicament réactivaient la pousse des cheveux chez certains patients atteints d’AA. Au cours de ces études, le Dr Christiano a remarqué qu’une application locale d’inhibiteurs de JAK
sur la peau des souris entraînait une repousse de poils plus abondante qu’avec une administration systémique – suggérant qu’outre leur effet de blocage de l’attaque auto-immune, ils pouvaient exercer une action sur les follicules pileux. Les follicules pileux ne sont pas actifs en permanence, mais au contraire alternent les cycles de dormance et d’activité. Un examen approfondi des follicules pileux de souris a révélé que les inhibiteurs de JAK faisaient rapidement sortir les follicules de leur phase de dormance. Des souris traitées durant 5 jours avec l’un des deux inhibiteurs de JAK présentaient une repousse de nouveaux poils dans les 10 jours, ce qui démontre une accélération rapide du processus de croissance, tandis qu’aucune repousse de poils n’a été observée chez les souris témoins sur la même période. « Il existe peu de produits capables de déclencher si rapidement le cycle de croissance des follicules pileux.
» déclare le Dr Christiano. « Certains produits topiques permettent la pousse de touffes de poils éparses au bout de quelques semaines, mais très peu exercent un effet aussi puissant et aussi rapide. » Ces médicaments augmentent également la longueur des cheveux et des poils produits à partir de follicules en culture et de peau greffée sur des souris. Il est probable que ces médicaments agissent sur les follicules humains selon les mêmes mécanismes que chez la souris, ce qui suggère qu’ils pourraient faire pousser de nouveaux cheveux et stimuler la croissance des cheveux existants chez les humains. Cependant, reste à savoir si les inhibiteurs de JAK peuvent réveiller les follicules pileux mis en état de dormance par une alopécie androgénétique (cause de calvitie chez l’homme et la femme) ou dans d’autres formes de perte de cheveux. Des expérimentations sont en cours pour étudier les follicules pileux affectés par des maladies causant la perte des cheveux.
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9 Deka / Cryoadypolise DECEMBER JANUARY FEBRUARY 13 Mésothérapie ZO Medical Basic 221 Enerpeel / Peeling 16 Mini-Thread Seminar—Dr Kwon 1 CPR & Anaphylaxis Update (am) 19 ZO Medical Basic 2 ZOZO Medical Interm. FB/ Hyperpigmentation 1 Skinrölla Dermal Roller (pm) 29 Medical 20 ZO Medical Interm. 3 Core of Knowledge—Lasers/IPL 3 glō therapeutics 21 Sculptra* 4 Advanced Fillers-TT* (am) 8 Dracula PRP* MAI 23 Non-Surgical Rhinoplasty NEW 4 Advanced Fillers-CH* (pm) 9 ZO Medical Basic 125 Mésothérapie 24 Microsclerotherapy* Mini-Thread Lift* 10 ZO Medical Interm. 25 Dracula PRP* 21 Deka / Cryoadypolise 6 Microsclerotherapy* 11 ZO Medical Adv. 26 Skincare with NeoStrata 7 Dracula PRP* / Traitement Microsclerotherapy* 21 ZO Medical des diverses pathologies 13 Cutanées 26 ZO Medical Basic (Dublin) 8 Skincare with NeoStrata 14 Non-Surgical Rhinoplasty NEW 27 ZO Medical Intermediate (Dublin) 8 ZO Medical Basic (Dublin) 16 Surface Whitebox* 27 Intro to Toxins* 9 ZO JUIN Medical Intermediate (Dublin) 16 ZO Medical Basic (Dublin) 3 Meder beauty / Le lifting non-invasive 28 Intro to Fillers* du regard 9 Intro to Toxins* 17 ZO Medical Intermediate (Dublin) 29 Advanced Toxins* (am) 11 10Enerpeel / Peeling Intro to Fillers* 18 Sculptra* Advanced 14 Surface Whitebox* FB 23 Skincare with NeoStrata 25 ZO Medical / Obtenir 29 une peauFillers-TT* saine (pm) 30 Mini-Thread Lift* 24 Intro to Toxins* 25 Intro to Fillers* 27 Advanced Toxins* (am) 27 Advanced Fillers-CH* (pm) 28 Mini-Thread Lift*
8 Advanced Toxins* 8 Advanced Fillers-LF* 9 Mini-Thread Lift* complet Advanced Fillers 10 Intro to Toxins* complet
sessions breakdown:
19 Skincare & Peels 19 ZO Basic (Dublin) CHMedical = Cheeks/mid-face 20 ZO Medical Interm. (Dublin) F = Forehead 20 IntroLFto = Toxins* Lower facecomplet 21 IntroTTto Fillers* = Tear troughscomplet 23 Intro to Toxins* 26 ZO Medical Basic 27 ZO Medical Interm. 28 ZO Medical Adv. 31 Microsclerotherapy*
JUIN 1 CPR & Anaphylaxis Update (am) 1 Skinrölla Dermal Roller (pm) 8 Core of Knowledge – Lasers/IPL 9 Skincare & Peels 10 Intro to Toxins* complet 11 Intro to Filler* 12 Mini-Thread Lift & Dermal Filler* 13 Mini-Thread Lift & Dermal Filler* 15 Dracula PRP* 16 ZO Medical Basic 17 ZO Medical Interm. 18 Neostrata by Aesthetic Source 23 ZO Medical Basic (Dublin) 24 ZO Medical Adv (Dublin) 26 Mini-Thread Lift & Dermal Filler* 27 Microsclerotherapy* * Atelier réservé exclusivement aux médecins avec un avec un numéro d'enregistrement valide de leur organisme respectif.
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17:21:50 36, RUE CORTAMBERT 75116 PARIS E: INFO@WIGMOREMEDICAL.FR 21/10/2015 W: WIGMOREMEDICAL.FR T: +33 (0) 140 72 04 34
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AMÉLIORER LA CICATRISATION Le transport des cellules souches et le soin des plaies trouvent une solution grâce à une algue Les cellules souches de l’algue ont été placées dans des pansements et des bandages pour aider à la cicatrisation grâce à une nouvelle technique développée par des scientifiques de l’université de Newcastle. Quantité de preuves scientifiques montrent que les cellules mésenchymateuses souches dérivées du tissu adipeux peuvent servir à améliorer la cicatrisation en atténuant l’inflammation et accélérant la fermeture de la plaie. Cependant, jusqu’à présent, ces cellules souches devaient être conservées et manipulées par des experts dans des conditions spécifiques, limitant de fait leur utilisation dans la pratique. Une solution nouvelle, simple et efficace, visant à prolonger la durée de vie des cellules souches a été découverte par les chercheurs de l’université de Newcastle. Plutôt que de les conserver à 37 °C, sous oxygène atmosphérique et dioxyde de carbone à 5 %, elles sont placées dans un gel d’alginate, ce qui prolonge leur durée de vie jusqu’à trois jours à température ambiante. L’alginate, composant naturel extrait d’une algue, est utilisé en cosmétique, dans l’agro-alimentaire et plus récemment dans les soins de santé. L’alginate seul, sans cellules souches, est utilisé dans les pansements pour préserver l’humidité des brûlures. L’étude a permis de découvrir qu’après trois jours à des températures comprises entre 4 °C et 21 °C, jusqu’à 90 % des cellules souches étaient toujours viables et disponibles pour la cicatrisation. Sur le plan médical, une viabilité de 70 % est considérée comme acceptable. L’équipe pense que l’encapsulation d’alginate of-
fre une protection face à l’environnement, en agissant comme une sorte de corset et évitant que la cellule souche ne se dégrade, processus connu sous le nom de lyse qui survient généralement en 24 heures lorsque ces cellules non protégées sont conservées à leur état liquide. « Les cellules souches sont cultivées à partir de la forme congelée standard puis mélangées dans la solution d’alginate. L’alginate est extrait d’un type d’algue brune couramment utilisée dans les applications alimentaires et médicales », explique le Dr Stephen Swioklo, assistant chercheur à l’Institute of Genetic Medicine. « Ce mélange peut être placé dans un flacon de chlorure de calcium, où se forment des liaisons croisées entraînant le durcissement de l’alginate et la formation de minuscules billes. Le gel peut aussi être placé dans un moule afin de former un film qui se fige en quelques minutes. C’est ce que nous avons utilisé pour fabriquer des pansements et des bandages. » Le bandage Stem-Gel offre de nombreuses opportunités passionnantes en matière de thérapeutique, de facilité de transport, d’impression de cellules, d’amélioration des résultats des injections de cellules souches et de cicatrisation. Le Pr Che Connon, spécialiste de l’ingénierie tissulaire, ajoute : « Grâce à cette nouvelle technologie, nous sommes capables de placer directement les cellules souches sur une plaie ouverte, à l’aide d’un bandage. Le gel retient les cellules de sorte qu’elles restent sur le bandage ; ce sont les substances chimiques que ces cellules produisent qui procèdent réellement à la cicatrisation.
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FACE 2016 Le rendez-vous Londonien du printemps
14ème édition de la plus importante conférence en médecine esthétique du Royaume-Uni, FACE 2016, se déroulera cette année du 16 au 19 juin, toujours au cœur de Londres. Grâce à son alliance et partenariat stratégique avec Euromedicom et Informa - organisateurs du célèbre congrès international de médecine esthétique AMWC Monaco – FACE continue d’opérer des changements améliorant l’expérience congrès, de développer le contenu scientifique et d’accueillir toujours plus de visiteurs. Nous retrouverons cette année, les habituels agendas - INJECTABLES, BODY, SKIN, HAIR et THREADS - programmés tout au long des trois jours de conférences, ainsi que le très populaire Live BUSINESS, dédié aux enjeux professionnels des acteurs de l’industrie de la médecine esthétique. Ce cycle de débats et de lectures prendra place au sein d’une nouvelle section du hall d’expositions, accessible à tous les congressistes et exposants du congrès. Parmi les nouveautés ponctuant FACE 2016, sera proposée une série
d’ateliers avancés sur les techniques injectables du visage, en petits groupes de 5 à 10 praticiens et une journée de « rattrapage » sera organisée le dimanche, pour offrir l’opportunité aux congressistes ayant manqué certaines des lectures importantes des journées de vendredi et samedi, de les revoir lors de la session « FACE REWIND ». Autre temps fort de cette édition, un programme complet de conférences autour de la médecine esthétique intime, aura lieu pour la première fois. En effet, ces dernières années ont vu exploser le nombre de traitements de réjuvénation vaginale, aussi bien esthétique que fonctionnelle. Qu’il s’agisse de fillers, PRP, fils tenseurs, lasers ou radiofréquence, les investissements en Recherche & Développement ont considérablement augmenté et les études cliniques multipliées. Ces sessions menées par des experts internationaux et pionniers
du sujet, auront pour but d’explorer les différentes techniques, preuves cliniques, nouveaux protocoles et traitements combinés. L’événement incontournable sera certainement la journée pré-congrès de jeudi, durant laquelle se déroulera le programme de MASTERCLASS avancé consacré aux injectables. Un panel d’experts internationaux explorera les derniers protocoles et techniques dans une approche de prise en charge globale du visage et mettront l’accent sur les différences anatomiques, la sécurité du patient, la gestion des complications ou encore les préférences esthétiques des patients selon les pays. Des démonstrations live sur modèles vivants viendront parfaire ce programme scientifique de premier ordre. Pour plus d’ informations ou réserver votre badge, rendez-vous sur www.faceconference.com
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20 ACTUS I body language
PREMIER TRAITEMENT TOPIQUE POUR LES LESIONS BENIGNES DE LA PEAU Des travaux de recherche sur les mécanismes moléculaires responsables du type le plus courant de lésion cutanée bénigne pourraient déboucher sur le premier traitement non chirurgical des kératoses séborrhéiques.
Un article des chercheurs du Massachusetts General Hospital (MGH), publié en ligne dans le Journal of Investigative Dermatology, indique que le blocage de l’action d’une enzyme de signalisation spécifique entraîne la mort des cellules de kératose séborrhéique (KS) mises en culture et l’élimination des lésions de KS. « Notre article est le premier à montrer que la survie des KS dépend d’une enzyme appelée Akt, » explique le Dr Victor Neel, directeur de Dermatologic Surgery et principal auteur de l’article. « L’inhibition de cette enzyme dans les cellules de KS provoque une mort cellulaire rapide sans répercussions sur les cellules cutanées normales. Nous sommes convaincus que cet article laisse augurer le développement d’un traitement topique efficace pour les KS. » Parfois appelées « verrues séniles » ou « taches brunes de vieillesse », les KS varient du brun au noir, peuvent être planes ou en relief, de taille relativement petite ou mesurer jusqu’à deux ou trois centimètres de diamètre. Elles deviennent plus fréquentes avec l’âge ; au-delà de 40 ans, quelques-unes sont susceptibles d’apparaître et, chez certaines personnes, des centaines sont disséminées sur le tronc et le visage. Bien que les KS aient quelques particularités microscopiques en commun avec leur homologue malin, le carcinome à cellules squameuses, et que la plupart présentent des mutations génétiques connues pour
être impliquées dans le cancer, les KS ne deviennent jamais malignes. Les recherches antérieures menées par les membres de l’équipe du MGH ont identifié dans les KS une expression accrue de récepteurs de facteurs de croissance et d’autres gènes dont on pense qu’ils sont impliqués dans la différenciation des cellules cutanées et dans le développement du cancer de la peau. Neel explique : « Nous ne savons toujours pas pourquoi les KS résistent à une transformation maligne mais nous pensons que leur étude nous aidera à identifier les facteurs qui empêchent les lésions bénignes de devenir malignes. L’équipe du MGH a identifié les conditions qui permettent de mettre les cellules de KS en culture, ouvrant ainsi un champ de possibilités pour l’étude de leur biologie. Les cellules mises en culture ont été exposées à un panel d’inhibiteurs de kinase spécifiques, confirmant que le développement et l’entretien des cellules de KS exigeaient la présence d’Akt activée. Un inhibiteur particulier de l’Akt, appelé A44, était de loin le plus efficace dans l’induction de la mort des cellules. De petites doses d’A44 ont démarré l’apoptose. Les chercheurs ont également découvert que l’application d’A44 sur des lésions de KS intactes excisées de la peau des patients et conservées en culture entraînait la mort des lésions par apoptose.
body language I ESTHÉTIQUE MÉDICALE 21
22 ESTHÉTIQUE MÉDICALE I body language
TRAITEMENTS
de l’alopécie androgénétique Dr VISHAL MADAN fait le point sur les indications et données probantes des traitements médicaux de l’alopécie androgénétique.
G
lobalement, l’alopécie peut être classée en formes cicatricielle et non cicatricielle. Dans la plupart des cas, l’alopécie cicatricielle est irréversible, contrairement à la forme non cicatricielle. De toutes les variétés d’alopécie non cicatricielle, l’alopécie androgénétique, qui représente 95 % des cas, est la plus courante. La tige du poil terminal mesure environ 60 mm et le poil velu ou duvet, plus fin, 30 mm seulement. Dans l’alopécie, il se produit habituellement une transition entre cheveu terminal et duvet, nommée miniaturisation. Chez l’homme comme chez la femme, ce processus est favorisé par la dihydrotestostérone (DHT), une hormone observée dans la région des follicules pileux. Le rapport entre cheveu terminal et duvet, normalement de 7:1, descend à 2:1 dans l’alopécie androgénétique. L’alopécie androgénétique masculine (AAGM) est probablement l’une des principales préoccupations esthétiques des hommes. Touchant 80 % des hommes autour de 70 ans, elle se caractérise habituellement par une perte de cheveux au niveau des tempes chez les trentenaires. À mesure de l’avancée en âge, la chute capillaire s’intensifie et peut impliquer la couronne mais épargne le cuir chevelu occipital. Quelle est la cause de ce phénomène ? On suppose que la miniaturisation est induite par la transformation de la testostérone en DHT sous l’influence de l’enzyme 5α-réductase qui agit sur les récepteurs androgéniques, 30 % plus nombreux sur le cuir chevelu frontal que dans la région occipitale. Ainsi, plus
la 5α-réductase est active au niveau frontal, plus la perte de cheveux à ce niveau est marquée. Dans l’alopécie androgénétique féminine (AAGF), une légère différence morphologique se traduit par une diminution progressive de la densité capillaire. Les régions frontale et occipitale sont épargnées mais la raie et la couronne se dégarnissent. Comme chez l’homme, la 5α-réductase est responsable de cette différence, mais une autre enzyme,
négligeable. À la puberté, elle est plus importante chez les filles que chez les garçons. Dans ces cas, des examens endocrinologiques doivent être réalisés pour rechercher une hyperplasie congénitale des surrénales à révélation tardive. Le risque de dépression est beaucoup plus élevé chez les femmes que chez les hommes mais notons que l’inverse se vérifie lorsque l’on traite l’alopécie féminine : le traitement améliore davantage le moral des femmes que celui des hommes.
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L’alopécie androgénétique masculine est l’une des principales préoccupations esthétiques des hommes - touchant 80 % des hommes autour de 70 ans. 99 l’aromatase, intervient également. L’aromatase transforme la testostérone en œstrogènes ou en œstradiol ou œstriol (formes d’œstrogènes). Ce processus laissant moins de testostérone à transformer en DHT, la perte de cheveux sur le cuir chevelu frontal est limitée. Les femmes ont trois à quatre fois moins de 5α-réductase que les hommes, mais des taux d’aromatase beaucoup plus élevés dans les follicules capillaires (six fois plus au niveau frontal et quatre fois plus dans la région occipitale), ce qui explique que les femmes atteintes d’alopécie conservent généralement leur ligne frontale, contrairement aux hommes. L’incidence de la perte des cheveux chez les femmes est peut-être sous-estimée. Après 70 ans, elle peut atteindre 30 à 40 %, ce qui n’est pas
Finastéride Il existe de multiples traitements, mais les méthodes androgénodépendantes (dépendantes de la testostérone, de la DHT, de la 5α-réductase et de l’aromatase) et androgéno-indépendantes sont étayées par des données probantes. L’un des médicaments les plus prescrits actuellement est le finastéride, utilisé pour prévenir ou inverser le processus de chute des cheveux chez les hommes. C’est le premier traitement homologué par la FDA, en 1997, pour lutter contre l’alopécie. Le finastéride agit sur la 5α-réductase, qui possède deux isomères : le type 1 et le type 2. La 5α réductase de type 1 est présente dans le foie, la peau et le cuir chevelu, et l’on retrouve le type 2 dans la prostate, le tractus urogénital et également
L’incidence de la perte des cheveux chez les femmes est
peut-être
sous-es-
timée. Après 70 ans, elle peut atteindre 30 à 40 %, ce qui n’est pas négligeable. À la puberté, elle est plus importante chez les filles que chez les garçons.
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dans la peau. Le finastéride inhibe la 5α réductase de type 2, ce qui réduit la conversion de la testostérone en DHT, dont la concentration sérique diminue de 70 %. Quelles preuves de son efficacité ? Pour deux tiers des patients prenant du finastéride 1 mg pendant environ un an, une certaine amélioration est observée quant à la chute des cheveux. L’efficacité peut devenir visible dans un délai de quatre à six mois, mais les effets les plus probants sont généralement constatés au bout d’un an environ. Le vertex répond généralement mieux à ce traitement que les régions frontale et pariétales. Après deux ans de traitement, la couronne peut progressivement s’épaissir chez certains patients sous l’effet de l’inversion du processus de miniaturisation. Qu’en est-il de son utilisation chez la femme ? Le finastéride est déconseillé chez les femmes en âge de procréer en raison de sa tératogénicité potentielle. Cet anti-androgène extrêmement puissant présente également un risque de féminisation du fœtus mâle et d’organes génitaux ambigus. Toutefois, chez les femmes ménopausées présentant une alopécie androgénétique associée à des taux élevés d’androgènes, l’efficacité du finastéride a été largement prouvée. Dans certains cas, il peut être nécessaire d’augmenter la dose standard de 1 mg à 2,5 mg voire à 5 mg. On recommande généralement aux patients de prendre un comprimé de finastéride 1 mg au moment des repas ou en dehors. Le médicament est métabolisé par le foie, mais il n’a pas d’interaction connue avec d’autres substances également métabolisées dans le foie. Il n’est pas nécessaire d’ajuster la posologie en cas d’insuffisance rénale. Malgré le fort pouvoir de féminisation du finastéride, aucune contraception locale n’est requise chez les femmes enceintes dont le partenaire prend ce traitement car la quantité retrouvée dans le sperme est infime même avec une posologie de 5 mg. Les hommes sous finastéride ne doivent pas donner leur sang et il est recommandé aux femmes enceintes de ne pas manipuler de comprimés écrasés ou cassés. Les patients sous minoxidil qui souhaitent passer au finastéride doivent prendre les deux
médicaments pendant au moins trois à six mois, sous peine de voir s’accélérer la chute des cheveux. Le finastéride est disponible en deux formulations : 1 mg et 5 mg. Effets indésirables L’un des facteurs les plus préoccupants associés à la prise de finastéride est son effet indésirable sur la santé sexuelle. Les recommandations de l’American Urological Association font état de preuves indéniables de dysfonction érectile chez 8 % des hommes et de baisse de la libido chez 5 % avec de fortes doses de finastéride mais pas avec les posologies appliquées à l’AAG, pour lesquelles le risque est vraisemblablement beaucoup plus faible. Cela se vérifie aussi pour le dutastéride. La notice a été mise à jour en 2011 pour mentionner la difficulté à obtenir une érection, effet persistant jusqu’à trois mois après l’arrêt du traitement. Bien que ces chiffres soient relativement élevés avec de fortes doses de finastéride telles que celle prescrite dans l’hypertrophie bénigne de la prostate, l’incidence de ces effets est généralement beaucoup plus faible avec une posologie de 1 mg par jour. D’autres effets indésirables tels que douleurs testiculaires, troubles de l’éjaculation et anomalie du volume d’éjaculation, sont également associés à la prise de finastéride. Une autre préoccupation majeure concernant le finastéride était la crainte qu’il puisse masquer les signes d’un carcinome agressif de la prostate. Le finastéride est prescrit dans l’hypertrophie bénigne de la prostate, et des études récentes ont montré qu’il pourrait avoir un effet protecteur sur le carcinome prostatique. Il est toutefois avéré que ce médicament réduit les niveaux de PSA, antigènes prostatiques spécifiques dont le taux est utilisé pour surveiller l’hypertrophie bénigne de la prostate et les carcinomes prostatiques. Ainsi, lorsque l’on débute le traitement chez un homme de plus de 40 ans ayant des antécédents familiaux de cancer de la prostate, il est recommandé de doser et comparer régulièrement les taux de PSA, par exemple une fois par an. Pour les patients ayant pris du finastéride, il convient de multiplier par deux la plage de référence des PSA dans la surveillance.
La gynécomastie est aussi un effet indésirable du finastéride. Devant la crainte que le finastéride induise un cancer du sein masculin, des études ont été réalisées et ont relevé dans le monde 50 cas associés à la prise de ce médicament. Sur ces 50 patients toutefois, seuls trois avaient une posologie de 1 mg et la survenue du cancer était si proche du début du traitement que toute relation causale entre les deux événements est exclue. Néanmoins si un patient sous finastéride présente une tension ou une grosseur anormale dans un sein, il convient de pratiquer immédiatement des examens complémentaires. Dutastéride Le dutastéride est un inhibiteur de la 5α-réductase plus puissant que le finastéride. Alors que le finastéride n’intervient que sur la 5α-réductase de type 2, le dutastéride agit sur les types 1 et 2. Le finastéride réduit le niveau sanguin de DHT de 70 %, contre 90 % pour le dutastéride. Sur le plan de l’efficacité, la dose standard de 0,5 mg de dutastéride donne les mêmes résultats que 1 mg et 5 mg de finastéride et a été homologuée pour l’indication d’AAGM. Trente à 50 % des patients sous finastéride ne constatent aucune amélioration. Une étude publiée en ligne en juin de cette année a montré que 35 hommes coréens sous finastéride n’obtenaient aucune réponse. Un traitement par dutastéride a été instauré à la posologie recommandée de 0,5 mg par jour, et 24 des 31 patients participant à l’étude ont obtenu une amélioration (légère pour 17, modérée pour 6 et nette pour le dernier). Le dutastéride pourrait donc bien avoir un intérêt pour les patients résistants au finastéride. S’agissant d’un médicament à action systémique, comment réduire ses effets indésirables possibles ? On peut élaborer une solution topique injectable en mésothérapie, mais malgré quelques éléments qui semblent démontrer l’efficacité de cette méthode, aucune étude convaincante ne l’établit clairement. Spironolactone Intéressons-nous à présent aux antagonistes des récepteurs androgéniques. Ce sont des médicaments comme la spironolactone, l’acétate de cyprotérone et le flutamide. La spironolactone
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est mon traitement de prédilection pour l’alopécie androgénétique, mais aussi pour les patientes qui présentent un syndrome des ovaires polykystiques associé à de l’hirsutisme et de l’acné. C’est le médicament le plus prescrit hors AMM car nous avons une grande expérience de son utilisation pour traiter l’hypertension. Il s’agit d’un diurétique épargneur de potassium antagoniste compétitif de l’aldostérone. Sa structure stéroïde lui confère un mode d’action comparable à celui de l’aldostérone et de la testostérone. Il a été reconnu qu’à une dose de 50 à 200 mg, la spironolactone offre une amélioration notable. Une étude menée sur des patients traités par spironolactone sur le long terme a montré une amélioration d’environ 44 %. Le problème de ce médicament réside dans sa nature d’épargneur de potassium qui oblige à surveiller les taux de potassium et à maintenir la pression sanguine. Il présente également d’autres inconvénients, comme des problèmes hépatiques. Des études sur le rat ont mis en évidence la formation de tumeurs mais ce résultat n’a pas été transposé chez l’être humain à ce jour. Enfin, cet anti-androgène pose également un risque d’anomalies de la menstruation. Acétate de cyprotérone L’acétate de cyprotérone est commercialisé sous le nom de Dianne aux Etats-Unis, de Dianette au RoyaumeUni, ou encore Androcur et Diane 35 en France. Il s’agit là encore d’un inhibiteur des récepteurs androgéniques qui réduit le taux de testostérone en supprimant l’hormone de lutéinisation et l’hormone folliculostimulante. C’est un médicament très efficace pour les patientes présentant une maladie des ovaires polykystiques et celles qui souffrent d’acné et d’hirsutisme. L’acétate de cyprotérone a été utilisé seul ou en association avec de l’éthinylestradiol dans le traitement de l’AAGF. Les doses recommandées sont de 50 µg d’éthinylestradiol et de 2 mg d’acétate de cyprotérone. Au Royaume-Uni, il est généralement associé à l’éthinylestradiol dans un contraceptif oral. Des rapports de cas et des études de qualité montrent qu’une amélioration de la quantité de cheveux est gé-
néralement observée chez les patientes sous Dianette. Les effets indésirables sont une prise de poids, des troubles de l’humeur et des thromboses veineuses profondes. Les patientes qui prennent ce traitement depuis plus de cinq ou six ans et ont des antécédents familiaux de TVP doivent l’arrêter. L’acétate de cyprotérone peut provoquer des migraines ainsi qu’une rétention hydrique, et a une toxicité hépatique. Les problèmes constatés sont similaires à ceux rencontrés avec la spironolactone. Agents hormonaux topiques non homologués par la FDA Les données concernant l’alfatradiol sont ambiguës, certaines études ayant montré que ce médicament augmentait le nombre de follicules pileux tandis que d’autres travaux faisaient apparaître le contraire. Le fluridil, disponible dans certains pays d’Europe, est aussi un antiandrogène topique dont l’efficacité a été rapportée. Le fluvestrant, pur antagoniste des récepteurs œstrogéniques utilisé comme traitement anti-œstrogènes dans les cancers du sein métastatiques qui présentent des récepteurs hormonaux, a également été évalué.
Minoxidil Le minoxidil agit selon un mécanisme androgéno-indépendant. Le minoxidil est l’un des premiers agents topiques homologué pour l’alopécie masculine et féminine. Il s’agissait d’un antihypertenseur par voie orale dont l’un des effets indésirables était que la quasi-totalité des patients présentaient un développement pileux sur le visage et le cuir chevelu. C’est pourquoi il a rapidement été transformé en une préparation topique. Son mode d’action n’est pas parfaitement élucidé et plusieurs mécanismes sont envisagés. Il peut ouvrir les canaux potassiques sensibles à l’ATPase, ce qui accroît le débit sanguin. Il stimule par ailleurs le facteur de croissance de l’endothélium vasculaire et les activateurs de croissance au niveau des papilles dermiques, c’est-àdire là où l’on cherche à stimuler les follicules pileux. Il a en outre une action sur la prostaglandine-endoperoxide-synthase, qui conduit à une augmentation de la PGE2. Les fabricants avancent qu’il stimule les follicules pileux en phase télogène pour réactiver la phase anagène. Ainsi le minoxidil, comme le finastéride, peut moduler le cycle de
pousse en stimulant les cheveux en phase télogène pour les ramener à la phase anagène et en prolongeant cette dernière. Les fabricants déclarent également que ce traitement inverse le processus de miniaturisation des cheveux, mais cet argument n’a pas été justifié à ce jour. Pour la chute de cheveux masculine, il est disponible en solutions à 2 % et à 5 %. La solution à 5 % entraîne une amélioration pour 60 % des hommes, et celle à 2 % pour 40 %. Avec la formulation à 5 %, la croissance des cheveux augmente de 12 %. Une augmentation de 40 % avec la formulation à 2 % correspond à une croissance des cheveux d’environ 8 %. Il est donc clair que la solution à 5 % est plus efficace que celle à 2 %. Cependant, la solution à 2 % est la seule homologuée pour le traitement de l’AAGF. Des données probantes montrent une croissance des cheveux statistiquement significative chez les patients traités par minoxidil pendant 24 semaines. Cette croissance peut être quantifiée en comptant le nombre de cheveux par centimètre carré, soit dans ce cas, 13 ou 14. La nouvelle formulation, une mousse à 5 %, présente des avantages indéniables car elle ne coule pas, ce qui réduit le risque d’hypertrichose sur les joues. Elle contient en outre de la glycérine et non du propylène glycol, ce qui atténue la sensibilité au niveau du cuir chevelu. Aspect pratique Conseillez à vos patients d’appliquer le produit au moins deux heures avant le coucher. Le produit doit être appliqué sur cuir chevelu sec au moins quatre heures avant rinçage. La dose recommandée est de 1 ml de lotion deux fois par jour, soit exactement 25 gouttes. Avec la mousse, il faut appliquer la valeur d’un bouchon deux fois par jour. Les patients peuvent souhaiter un résultat immédiat ; avertissez-les que les résultats peuvent n’être perceptibles qu’après quatre à six mois de traitement. En ce qui concerne l’alopécie androgénétique féminine, nous savons qu’une solution à 2 % donne de meilleurs ré-
sultats que la dilution à 1 %, mais que la solution à 2 % est équivalente à celle à 5 %. Il y a donc peu d’intérêt pour les femmes à utiliser la formule de minoxidil la plus dosée. La mousse à 5 % étant également équivalente à celle à 2 %, la mousse à 2 % est la plus adaptée aux femmes. Informez également vos patients qu’au cours du premier mois de traitement par minoxidil, ils constateront une accélération transitoire de la chute capillaire qui s’explique par la synchronisation du cycle de vie du cheveu. Les cheveux télogènes sont stimulés vers la phase anagène. Les follicules capillaires au dernier stade de la phase télogène tombent, ce qui peut inquiéter les patients. À l’arrêt du traitement par minoxidil, les cheveux qui avaient repoussé tombent dans un délai de quatre à six mois. J’invite mes confrères qui pratiquent la transplantation capillaire à conseiller à leurs patients traités par minoxidil d’arrêter le traitement deux ou trois jours avant l’intervention pour éviter une sensibilité de contact. Effets indésirables Le plus fréquent est une dermite de contact plus proche d’une irritation que d’une véritable allergie. Si un patient présente des problèmes persistants, il existe deux options possibles : la première est de faire réaliser un test épicutané par un professionnel comme moi. En cas d’allergie au propylène glycol, vous pouvez utiliser du butylène glycol, de la glycérine ou du polysorbate, produits moins irritants. Nous avons déjà mentionné l’hypertrichose du visage qui peut être facilement résolue par l’arrêt du traitement et par une épilation au laser. L’arrêt du traitement est aussi efficace sur la tachycardie et la tératogénicité. Nous ne savons pas avec certitude si ce médicament peut avoir un effet nocif sur le fœtus, aussi est-il préférable de ne pas le prescrire ni l’utiliser chez la femme enceinte. Cependant, l’American Paediatric Society ne préconise pas d’arrêter l’allaitement car la quantité de produit excrétée dans la circulation sanguine ou le lait est très faible.
Analogues des prostaglandines Les analogues des prostaglandines sont les derniers-nés dans ce domaine. Ils étaient utilisés dans le traitement du glaucome, une affection des yeux associée à une élévation de la pression oculaire. Les patients ont constaté que leurs cils devenaient plus nombreux, et que cils et sourcils étaient plus fournis et plus foncés. Des études ont été mises en œuvre pour examiner la PGE2 et la PGF2, qui stimulent la croissance capillaire tandis que la PGD2 la réduit. Le kétoconazole, commercialisé sous le nom Nizoral, est un antifongique de la classe des imidazoles. Pour quelle raison aurait-il un effet sur l’alopécie androgénétique ? Plusieurs théories ont été avancées. Selon l’une d’entre elles, son action anti-inflammatoire peut avoir une utilité. Il est probable que ce produit interrompe localement le cycle de la DHT, mais ce n’est pas confirmé. Il existe certainement un effet de synergie lorsque ce médicament est associé au minoxidil ou au finastéride. Je n’ai pas l’expérience de la mélatonine, mais des études ont mis en évidence de nombreux avantages chez les patients traités. Ce produit n’étant pas encore disponible sur le marché, je vous donne l’information pour ce qu’elle vaut. En résumé, je pense que les résultats les plus probants pour l’AAGM et l’AAGF sont obtenus avec le minoxidil en lotion topique à 2 % et 5 % et en mousse à 5 %, associé au finastéride ou au dutastéride. Ce traitement combiné est le plus efficace de mon point de vue et a véritablement sa place en marge des traitements chirurgicaux de l’alopécie. Dr Vishal Madan est dermatologue consultant, chirurgien spécialisé en dermatologie et traitements au laser au Salford Royal Hospital du NHS Foundation Trust et maître de conférences honoraire à l’université de Manchester. W: manchester-dermatologist.co.uk
Bibliographie 1. Sinclair R, Wewerinke M, Jolley D. Br J 2. Dermatol. 2005; 152: 466–73
PRP et CHEVEUX
Dr DANIEL SISTER explique les effets thérapeutiques des injections de PRP dans le cuir chevelu et fait le point sur les résultats des dernières études menées sur le sujet.
Chute des cheveux : retour aux fondamentaux Que nous soyons un homme ou une femme, la chute des cheveux ou leur raréfaction est malheureusement inéluctable avec l’âge. Chaque fois que nous nous douchons ou nous coiffons, nous perdons des cheveux sous l’action de la brosse ou du séchoir. La chute normale moyenne est inférieure à une centaine de cheveux par jour et ceux-ci sont normalement remplacés par de nouveaux cheveux d’épaisseur normale ; la chute a donc tendance à passer inaperçue. Cependant, l’alopécie masculine comme féminine a tendance à suivre un schéma prédéfini.
Celle-ci étant plus visible qu’un éclaircissement généralisé, les patients sont de plus en plus demandeurs de moyens non chirurgicaux de stimulation de la croissance capillaire. Avec l’âge, les cheveux deviennent plus fins (intermédiaires ou « minia-
turisés ») et le cycle de pousse ne participe plus autant au renouvellement. La chute des cheveux peut cependant être liée à d’autres facteurs, dont le stress, les maladies, les variations hormonales, les effets secondaires de certains médicaments ou même des traitements
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Que nous soyons un homme ou une femme, la chute des cheveux ou leur raréfaction est malheureusement inéluctable avec l’âge. 99
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capillaires excessifs comme les extensions. Le cheveu est une structure extrêmement complexe, constitué de diverses cellules et substances chimiques. La racine se trouve sous le cuir chevelu, à l’intérieur d’un follicule pileux qui est lui-même profondément implanté dans le tissu conjonctif et joue le rôle d’unité de production du cheveu. La fibre capillaire, composée de différents types de cellules épithéliales, est au cœur du follicule pileux. Le principal composant de la fibre capillaire est la kératine, une longue chaîne d’acides aminés qui forme le cytosquelette de toutes les cellules épidermiques. La recherche a montré que la durabilité et la résistance à la dégradation des fibres capillaires soumises à un stress environnemental découlent de la quantité élevée de soufre. En effet, le soufre présent dans les molécules de cystéine des protéines de kératine adjacentes se lie pour former des liaisons par ponts disulfures, très résistantes et très difficiles à rompre. Ces cellules sont en contact avec la papille dermique située à la base du follicule pileux. La bonne vascularisation de la papille joue un rôle essentiel, en apportant les nutriments nécessaires à la repousse et au développement du cheveu. Dans des circonstances normales, la pousse du cheveu dans chaque follicule pileux suit trois grandes étapes : anagène (phase de croissance), catagène (phase de transition ou d’involution rapide) et télogène (phase de repos). Ce cycle se poursuit normalement au cours de la vie. D’autres facteurs peuvent cependant influencer et inhiber le développement du cheveu par des cycles aberrants et des changements dans la morphologie des follicules pileux, ce qui entraîne dans certains cas la destruction physique du follicule. Sous l’influence de la papille dermique, la différentiation des cellules épidermiques durant la phase anagène produit une fibre capillaire et les produits associés. Une stimulation insuffisante des cellules dermiques de la papille résulte en un arrêt de la croissance de la fibre capillaire et des cuticules. La papille peut se retrouver isolée dans le derme et la fibre capillaire expulsée, entraînant une chute du cheveu.
L’utilisation du plasma riche en plaquettes (PRP) sur le cuir chevelu a suscité un regain d’intérêt pour la prévention et le traitement de la chute des cheveux et de la calvitie. Importance des facteurs de croissance Une fois injectées dans la couche dermique, les plaquettes activées libèrent des facteurs de croissance. Les plus importants pour le cheveu sont : Le facteur de croissance dérivé des plaquettes (PDGF), qui stimule la croissance du mésenchyme. Les signaux du PDGF sont impliqués dans les interactions follicule-épiderme et mésenchyme-derme indispensables à la formation du canal pileux et au développement du mésenchyme. Le facteur de croissance de l’endothélium vasculaire (VEGF) – En 2001, Yano et al. ont identifié le VEGF comme médiateur important de la croissance du follicule pileux et
Le facteur de croissance des fibroblastes (FGF), qui stimule la prolifération et la différenciation des kératinocytes et des cellules endothéliales. Le facteur de croissance nerveuse (NGF), qui stimule fortement la pousse du cheveu et ralentit l’apoptose. Uebel et al. ont montré que la conservation des greffes dans du PRP pouvait en améliorer la survie, renforcer la densité capillaire et stimuler la croissance des unités folliculaires greffées. Par la suite, Li ZJ et al. ont publié leurs résultats sur l’utilisation du PRP comme outil thérapeutique potentiel pour favoriser la pousse du cheveu. Takikawa a prouvé que le PRP améliorait la densité capillaire de 165 cheveux par cm² à 12 semaines et a écrit : « Le PRP activé a renforcé la prolifération des cellules dermiques de la papille et stimulé la signalisation de deux protéines kinases, Erk et Akt. Le facteur de croissance des fibroblastes 7 (FGF-7) et la bêta-caténine, puissants stimulants de la pousse du cheveu, ont été régulés à la
66
Une fois injectées dans la couche dermique, les plaquettes activées libèrent des facteurs de croissance. des cycles capillaires, apportant ainsi la première preuve directe qu’une meilleure vascularisation des follicules favorisait le développement du cheveu et augmentait la taille du follicule et du cheveu. En 2007, dans un essai portant sur 104 patients recevant des greffes capillaires, Rinaldi et al. ont montré, à l’aide de la microscopie confocale, que la stimulation du VEGF par l’intermédiaire des récepteurs de l’adénosine induisait des changements importants dans le diamètre moyen des vaisseaux périfolliculaires du cuir chevelu par rapport au placebo, ainsi qu’un allongement des follicules greffés dans la phase anagène. Le facteur de croissance épidermique (EGF), qui stimule la mitose des cellules épithéliales et des fibroblastes et améliore le ratio anagène/ télogène. L’EGF inhibe le passage à la phase catagène en favorisant la phase anagène. Les signaux de l’EGF contrôlent l’orientation et l’allongement des follicules.
99
hausse dans les cellules dermiques de la papille. L’injection, chez la souris, de PRP activé a induit une transition télogène-anagène plus rapide que celle observée chez les souris témoins. » Dans leur étude de 2009, Greco et Brandt ont observé une augmentation de la densité capillaire de 18,8 % à 3 mois et de 29 % à 9 mois. De nouvelles recherches ont confirmé leurs travaux, montrant in vitro que le PRP accroissait la prolifération des cellules dermiques de la papille et activait les voies de signalisation de l’Ert et de l’Akt.4 En outre, le FGF-7 et la bêtacaténine, qui sont tous deux des stimulateurs de croissance des follicules pileux, étaient également stimulés. En 2013, A. Trink et al. ont mené la première étude pilote jamais réalisée afin d’examiner les effets, l’efficacité et l’innocuité du PRP pour le traitement de l’alopécie areata (AA) dans une étude en groupes parallèles, randomisée, en double aveugle, avec placebo et contrôle actif, portant sur la moitié du crâne.
30 INJECTABLES I body language
Patient avant intervention, présentant
Résultats sur la croissance des cheveux,
une Alopécie Areata
6 mois après injections de PRP
Alopécie Areata L’AA est la pathologie la plus courante, due à une inflammation. Elle se caractérise par une chute des cheveux par plaques clairement délimitées, qui peut évoluer vers une chute complète au niveau du cuir chevelu (alopécie totalis) ou même, dans les cas les plus graves, affecter la pilosité corporelle (alopécie universalis). Les patients sont souvent jeunes et le poids de la maladie est donc considérable, avec des conséquences très lourdes sur la qualité de vie et l’estime de soi. L’AA est considérée comme une maladie auto-immune spécifique d’organes, découlant de la perte du privilège immun du follicule pileux ; les traitements sont en conséquence essentiellement immunosuppresseurs. Il est donc fondamental de trouver de nouveaux traitements et d’améliorer l’efficacité des traitements existants. Il a été montré que le PRP favorisait la survie et la pousse des cheveux, à la fois in vitro et in vivo. Aucune étude n’a cependant jamais évalué les effets du PRP sur la repousse chez les patients atteints d’AA. A été menée une étude très approfondie, en groupes parallèles, randomisée, en double aveugle, avec placebo et contrôle actif, portant sur la moitié du crâne. Au total, 45 patients (hommes et femmes) atteints d’AA ont été randomisés pour recevoir des injections intralésionnelles de PRP, d’acétonide de triamcinolone ou de placebo sur la moitié du cuir chevelu. L’autre moitié n’était pas traitée. Les sujets étaient des patients souffrant d’AA chronique et récidivante depuis au moins deux ans, et par ailleurs en bonne santé. Les paramètres suivants ont été recueillis : typologie de la chute de cheveux, âge à l’apparition, nombre de rechutes, durée totale de la
maladie, durée de la dernière rechute et nombre de plaques d’alopécie areata. Au total, trois traitements ont été administrés à chaque patient, à intervalle d’un mois. Les critères d’évaluation étaient la repousse, la dystrophie capillaire (mesurée par dermoscopie), la sensation de brûlure/démangeaison et la prolifération cellulaire (mesurée par le taux de Ki-67 qui est strictement associé à la prolifération cellulaire). Les patients étaient évalués à quatre étapes de l’étude : T0 = début de l’étude T1 = 2 mois T2 = 6 mois T3 = 12 mois Chaque plaque était photographiée en macro numérique, mesurée et évaluée par trois évaluateurs indépendants, qui n’avaient pas connaissance des modalités thérapeutiques. Le score SALT utilisé représente la repousse capillaire en pourcentage de variation par rapport à l’inclusion dans l’étude. Des photomicrographies dermoscopiques ont servi à détecter les formes dystrophiques et les éventuelles manifestations cutanées associées. Le pourcentage de cheveux dystrophiques a été évalué sur une échelle à quatre valeurs : 0 = absence de cheveux dystrophiques 1 = 1 à 29 % de cheveux dystrophiques 2 = 30 à 50 % de cheveux dystrophiques 3 = plus de 50 % de cheveux dystrophiques Étant donné que les plaques d’AA s’accompagnent fréquemment d’une sensation de brûlure ou de démangeaison, ces sensations subjectives ont aussi été déterminées sur une échelle, comme suit : 0 = pas de sensation de démangeaison/brûlure
1 = légère sensation de démangeaison/brûlure 2 = sensation de démangeaison/ brûlure modérée 3 = forte sensation de démangeaison/brûlure Les conclusions ne peuvent pas être contestées. Le traitement par acétonide de triamcinolone comme par PRP a conduit à une repousse significative au niveau des lésions d’AA par rapport au placebo (confirmée par trois dermatologues indépendants différents). Les deux traitements ont aussi entraîné une repousse supérieure à celle du côté non traité du cuir chevelu. Cependant, chez les patients traités par PRP, la repousse était considérablement meilleure que chez ceux traités par acétonide de triamcinolone. Seuls 26,6 % des patients traités par acétonide de triamcinolone sont parvenus à une rémission complète à la période T3, tandis que 71 % des patients de ce groupe constataient une rechute. Comparativement, 60 % des patients traités par PRP présentaient une rémission complète et seulement 31 % une rechute. Il faut également noter que la pigmentation était totale dès le début de la repousse chez 96 % des patients du groupe PRP alors que, dans le groupe acétonide de triamcinolone, seuls 25 % parvenaient à ce résultat. L’effet du PRP sur les taux de Ki67 était déjà évident après deux mois et s’est prolongé tout au long de la période de l’étude (une année). Cette étude en groupes parallèles, randomisée, en double aveugle, avec placebo et contrôle actif, portant sur la moitié du crâne a clairement prouvé que les injections de PRP contribuaient à des améliorations majeures dans les lésions d’AA,
body language I INJECTABLES 31
60 % des patients parvenant à une rémission complète à la fin de l’étude. Le taux de Ki-67 et le score SALT étaient tous deux considérablement meilleurs que dans le cas de l’administration d’acétonide de triamcinolone. Il s’agissait du premier rapport établissant l’efficacité du PRP comme modalité thérapeutique de l’AA, et c’est la première fois que de telles méthodes d’évaluation exhaustives et d’envergure étaient utilisées pour évaluer l’efficacité du traitement de l’AA. Mais, très récemment, Sukhbir Singh a publié son expérience du PRP dans l’alopécie areata chronique (Indian J Plast Surg. 2015 Jan-Apr; 48(1): 57–59). Son article porte sur 20 patients atteints d’AA chronique prouvée par biopsie. Après deux années d’échecs sous diverses formes de traitements, ces patients ont été traités par PRP seul, sans effets secondaires et avec de bons résultats préliminaires. L’étude a montré un seul cas de rechute. Aucun effet secondaire n’a été observé chez les 20 patients traités. En conclusion, le recours au PRP a été décidé afin d’améliorer les résultats pour les patients compte tenu du succès du PRP pour le rajeunissement capillaire et l’alopécie cicatricielle. Chirurgie de la calvitie hippocratique La seconde indication est l’amélioration de la chirurgie de la calvitie hippocratique. Les usages du PRP conjointement aux greffes capillaires sont multiples. Le PRP peut servir à renforcer une zone donneuse médiocre, améliorer la survie de la greffe et minimiser les effets secondaires post-opératoires. En outre, l’injection de PRP dans le cuir chevelu accroît la vascularisation des unités folliculaires greffées, augmentant ainsi le rendement et la densité des cheveux non greffés.
Un patient masculin non-fumeur, âgé de 52 ans, affecté par la perte de cheveux. 1.
situation pré opératoire du cuir chevelu - perte de cheveux localisée sur la zone temporale et nucale
2.
étude péropératoire
3.
biopsie incisionnelle péropératoire (3mm de diamètre) du cuir chevelu, fixée dans du formol tamponné
4.
injection péropératoire de AA-PRP à 0,1 ml / cm2
Alopécie Androgénétique Une troisième indication du PRP est l’alopécie androgénétique (AAG). Chez l’homme, cette affection est généralement connue sous le nom de calvitie hippocratique, mais elle peut aussi concerner les femmes. Elle est définie comme une chute des cheveux progressive et chronique. Elle touche jusqu’à 80 % des hommes et 40 % des femmes de type caucasien. Sa fréquence s’accroît avec
l’âge, bien qu’elle puisse apparaître à la puberté. Un certain nombre de produits ont été proposés pour traiter la chute des cheveux. Les traitements médicamenteux spécifiquement autorisés par la Food and Drug Administration (FDA) se limitent au minoxidil et au finastéride. Ces derniers peuvent être utilisés seuls ou en association. En dépit de ces traitements, l’AAG reste l’affection capillaire la plus fréquente, sans solution satisfaisante en raison d’une faible observance du traitement et d’un taux de satisfaction peu élevé, ainsi qu’une pléthore d’effets indésirables topiques et souvent systémiques importants. Bien que la testostérone agisse directement sur de nombreux tissus, certains de ses effets les moins désirables ne surviennent que lorsqu’elle est convertie en un autre androgène, la dihydrotestostérone (DHT) dans le cas présent. La DHT agit sur la peau (elle provoque parfois de l’acné) et sur les follicules pileux, faisant apparaître des poils sur le torse tout en éliminant les cheveux du cuir chevelu. La calvitie hippocratique (alopécie androgénétique) est une chose, les problèmes de prostate en sont une autre, mais la DHT stimule aussi la croissance des cellules prostatiques, entraînant une croissance normale à l’adolescence mais contribuant à une hyperplasie bénigne de la prostate chez beaucoup d’hommes plus âgés. La DHT est une hormone spécifique responsable de la calvitie chez l’homme et la femme en raison des changements de son métabolisme. Un très ancien diurétique (spironolactone) semble être un inhibiteur compétitif du récepteur de la DHT (également utilisé pour traiter l’acné). L’alopécie androgénétique se caractérise par une phase anagène raccourcie et une miniaturisation du cheveu terminal en duvet. Il semblerait que le PRP prolonge la phase anagène du cycle capillaire par une expression accrue du FGF-7 et renforce également la survie cellulaire par inhibition de l’apoptose (associée à des taux de protéine Bcl-2 supérieurs ainsi qu’à une signalisation de l’Akt activée). Il pourrait aussi amplifier le plexus vasculaire périfolliculaire, par la hausse des taux de deux hormones de croissance majeures (VEGF et PDGF), ce qui accroît le potentiel de microvascularisation.
32 DERMATOLOGY I body language 32 INJECTABLES I body language
Le PRP activé semble favoriser la différenciation des cellules souches dans les cellules des follicules pileux par la régulation à la hausse de l’activité transcriptionnelle de la bêta-caténine. A été démontrée in vitro une prolifération des cellules dermiques de la papille et une augmentation de leur croissance par l’activation de la signalisation de l’Erk. Le PRP constitue donc un outil puissant et utile pour le traitement de l’alopécie androgénétique. Maria-Angeliki Gkini et al. ont publié les résultats d’une étude d’une année sur les injections de PRP dans le traitement de l’alopécie androgénétique. Vingt patients (18 hommes et 2 femmes) ont été inclus et ont suivi l’intégralité de l’étude. L’âge moyen des patients était de 34 ans (24-72). Chez les hommes, selon la classification de Norwood-Hamilton, cinq patients étaient atteints d’alopécie androgénétique de stade II, huit de stade III, quatre de stade IV et un de stade V. Les deux femmes souffraient d’alopécie androgénétique de stade I-3 selon la classification de Ludwig. Six patients avaient déjà consulté pour la chute de leurs cheveux et avaient été traités par une lotion topique de minoxidil à 5 %. Ils n’avaient reçu aucun médicament au cours des six derniers mois depuis l’instauration du traitement par PRP. Aucun n’avait bénéficié de greffes capillaires. Tous les patients étaient évalués à six stades : T1, début de l’étude ; T2, 3 semaines ; T3, 6 semaines ; T4, 3 mois ; T5, 6 mois et T6, 1 an. En termes de satisfaction, 85 % des patients ont fait état d’une amélioration de la qualité et de l’épaisseur de leur chevelure avec un score moyen de 7,1 sur
Photomicrographie
dermoscopique
avant
une échelle analogique linéaire de 1 à 10 (1 = pas de résultat, 10 = meilleur résultat), et 65 % ont indiqué une augmentation de la densité de cheveux. À six mois, tous les patients (100 %) souhaitaient ou avaient besoin d’une séance de rappel, tandis qu’à la conclusion de l’étude (une année), 75 % n’avaient plus besoin que d’une séance. Les patients atteints d’alopécie de stade II-III selon la classification de Norwood-Hamilton avaient de meilleurs résultats que les patients atteints d’une alopécie plus avancée. Les deux femmes étaient satisfaites des résultats. En outre, les patients présentant un duvet avaient de meilleurs résultats que ceux dont les cheveux étaient normaux mais clairsemés, car le PRP semblait agir sur le diamètre du cheveu et donc l’épaissir. En conclusion, les injections de PRP semblaient efficaces dans le traitement de l’alopécie androgénétique, chez les hommes comme les femmes, sans effets indésirables notables, tandis qu’elles s’accompagnaient d’un taux élevé de satisfaction des patients. Les photographies macroscopiques ont montré une amélioration globale de la densité et de la qualité du cheveu, puisque le laguno est devenu un cheveu normal plus épais. En mai 2014, V. Cervelli et al. ont publié en ligne une autre étude intitulée The Effect of Autologous Activated Platelet Rich Plasma (AA-PRP) Injections on Pattern Hair Loss: Clinical and Histomorphometric Evaluation (Effet des injections de plasma autologue riche en plaquettes activé sur l’alopécie : évaluation clinique et histomorphométrique). Le rôle du PRP dans le traitement de la chute des cheveux a été relative-
Photomicrographie
dermoscopique
du
traitement d'un patient homme âgé de 32
même patient âgé de 32 ans, 3 mois après
ans, présentant une alopécie androgéné-
traitement. (agrandissement x10)
tique de stade III. (agrandissement x10)
ment bien démontré dans de nombreux rapports récents. Rinaldi a décrit l’utilisation du PRP dans l’alopécie areata (AA). Il a été mentionné que le PRP autologue activé entraînait une prolifération des cellules dermiques de la papille par la régulation à la hausse du FGF-7 et de la bêta-caténine ainsi que par la signalisation de deux protéines kinases, Erk et Akt. L’angiogénèse associée à la phase anagène est l’un des facteurs importants de la pousse active des cheveux, en raison de la sécrétion de VEGF par les kératinocytes de la gaine épithéliale externe du follicule pileux et les fibroblastes de la papille. La sécrétion accrue de VEGF influence la croissance des structures dermiques normales et pathologiques. Tobin et al. ont indiqué que le mésenchyme du follicule pileux présentait une importante plasticité associée au cycle capillaire. La modulation de ces changements intercellulaires pourrait être essentielle durant les transformations cliniquement importantes du follicule pileux, par exemple les transformations duvet-terminal et terminalduvet dans l’alopécie androgénétique. L’injection de PRP s’est révélée améliorer les conditions ischémiques cutanées et augmenter les structures vasculaires autour des follicules pileux. Beaucoup de modalités thérapeutiques actuelles pour l’alopécie ont montré qu’elles modulaient l’angiogénèse et renforçaient la circulation sanguine. Analyse des images numériques du Trichoscan (a) montre un décompte capillaire préopératoire de 154,5 cheveux par cm² et une densité de 237,3 par cm². (b) montre un décompte capillaire post-opératoire de 169 cheveux par cm² et une densité de 259,6 par cm². Le traitement par PRP augmente l’épaisseur de l’épiderme et le nombre de follicules pileux du cuir chevelu. (a) et (b) : microphotographies représentatives de l’épiderme du cuir chevelu à l’inclusion (a) et après le traitement par PRP (b). (c) Le traitement par PRP augmente la prolifération des cellules basales de l’épiderme et des cellules du bulbe du follicule pileux. (a) et (b) : microphotographies représentatives des cellules prolifératives Ki-67+ par immunohistochimie de l’épiderme du cuir chevelu à l’inclusion (a) et après le traitement par PRP (b). Les divers paramètres de pousse du cheveu mesurés après trois mois du
Mon propre protocole Personnellement, j’ai l’habitude de prélever 20 ml de sang dans un kit
spécifique sans tampon chimique pour séparer érythrocytes et plasma. Le résultat après centrifugation (8 minutes à 450 g) consiste en environ 10 ml de plasma (riche et pauvre en plaquettes). L’intégralité du plasma avec 2 ml d’un « cocktail » spécifique (Eau, Sodium Chloride, Benzyl Alcohol, Buflomedil, Nicotinamide, Thiamine hydrochloride, D-Pantothenic Acid, Pyridoxime hydrochloride, L-Cysteine, Sodium Hydroxide) est alors injectée sous le cuir chevelu en superficie (0,1 ml tous les centimètres). Si et lorsque c’est possible, le cuir chevelu est « préparé » avant les injections avec un Derma Roller. Les séances (trois au total) doivent être répétées tous les mois. Soins consécutifs Il est conseillé d’indiquer au patient d’utiliser un shampoing sans sulfate et d’éviter toute coloration ou coupe des cheveux afin d’éviter de traumatiser la zone traitée. Néanmoins, aucune recherche ne suggère d’éviter le recours à des traitements topiques contre la chute des cheveux après la procédure (Regain, Alpecin, Viviscal Pro) ou la prise de médicaments oraux comme le finastéride. Les premiers signes d’amélioration apparaissent généralement quatre semaines après le traitement, mais il est sage d’informer le patient qu’il ne doit pas s’attendre à des changements importants avant trois à six mois, ce qui est généralement le moment où des résultats visibles peuvent être constatés.
Dr Daniel Sister est médecin esthétique et anti-âge, expert en procédures mini-invasives, en nutrition et traitements hormonaux. Spécialiste du PRP qu’il nomme Dracula Therapy™, il est auteur de nombreuses publications scientifiques et d’ouvrages médicaux et intervient également partout à travers le monde pour former les médecins aux différentes applications du PRP.
* Cet article est issu d’un extrait du livre « PRP - The new frontier in aesthetic medicine », du Dr Daniel
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premier traitement ont été comparés aux valeurs avant traitement lors de l’inclusion dans l’étude, entre les deux traitements et des zones témoins. À l’inclusion, il n’y avait pas de différences statistiques dans le décompte et la densité capillaires ni les densités terminales et anagènes entre la zone traitée et la zone témoin du cuir chevelu. Les résultats de l’étude ont montré une hausse significative du décompte capillaire moyen pour la zone traitée après 3 mois (3 mois contre 0 mois), avec une augmentation moyenne de 18 cheveux dans la zone cible comparée à la valeur à l’inclusion, tandis que la zone témoin montrait une baisse moyenne de 2 cheveux (témoin contre traitement ; p < 0,0001). En outre, la densité de cheveux terminaux s’est considérablement améliorée de 27,0 ± 15,3 (nombre de cheveux/cm²) dans la zone traitée par rapport à la valeur à l’inclusion, alors qu’elle diminuait de 2,1 ± 12,4 (nombre de cheveux/cm²) dans la zone témoin du cuir chevelu (témoin contre traitement ; p = 0,0003). Malgré quelques légères variations, les protocoles de toutes les études montrent de bons, voire de meilleurs résultats qu’avec tous les autres traitements utilisés jusqu’alors (minoxidil, finastéride, corticostéroïdes...), mais ils impliquent tous d’effectuer au moins trois séances (à un mois d’intervalle) avec une séance de rappel une année plus tard.
Sister, paru aux éditions Officina Editoriale Oltrarno.
Ki67 + follicules pileux
Ki67 + cellules de l'épiderme
body language I INJECTABLES 33
Images numériques du Trichoscan Le traitement PRP augmente la prolifération des cellules basales de l'épiderme et des cellules du bulbe du follicule pileux. A, B : microphotographies représentatives des cellules prolifératives Ki-67+ par immunohistochimie de l’épiderme du cuir chevelu à l’inclusion (A) et après le traitement par PRP (B). C : analyse morphométrique des cellules épidermiques Ki67+ du cuir chevelu avant et après le traitement PRP D, E : microphotographies représentatives des cellules prolifératives Ki-67+ par immunohistochimie des follicules pileux avant (D) et après le traitement PRP (E).
CD31 + vaisseaux dermiques
F : analyse morphométrique du pourcentage de noyaux Ki67+ dans les follicules pileux avant et après le
I
traitement PRP G , H : microphotographies représentatives des petit vaisseaux dermiques CD31+ du cuir chevelu avant (G) et après traitement PRP (H) . I: analyse morphométrique des petit vaisseaux dermiques CD31+ du cuir chevelu avant et après traitement PRP
34 INJECTABLES I body language
NOUVEAU COCKTAIL contre l’alopécie Dr PHILIPPE HAMIDA-PISAL présente son étude pilote sur un nouveau protocole de traitement de l’Alopécie, associant cocktails revitalisants injectables et toxine botulinique.
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ous savons que la chevelure a depuis très longtemps une symbolique de force et de séduction qui remonte à l’époque des Egyptiens et nous y attachons toujours beaucoup d’importance. Elle peut représenter selon les cultures des notions très diverses, au caractère aussi bien sexuel que religieux. Par ailleurs, la perte des cheveux n’a pas la même signification chez la femme, l’homme ou l’enfant, et par conséquent son impact psychologique. Il est a noté différents types de pertes, pouvant être par plaques ou de manière plus étendue et diffuse. Il existe bien sûr une grande variété de cheveux et leur densité, forme ou couleur sont génétiques. C’est le type et la quantité de mélanine qui va déterminer leur couleur.
Alopécie et cycle capillaire Nous savons que l’incidence de l’alopécie augmente considérablement avec l’âge et que l’alopécie androgénique est la plus répandue chez les hommes et les femmes. Dans la population caucasienne, 70 à 80% des hommes et 42% des femmes entre 50 et 70 ans montrent des signes de perte de cheveux. En revanche, dans d’autres populations ethniques, par exemple africaines, cette perte de cheveux est plutôt culturelle et due à l’utilisation de produits chimiques. Le cycle du cheveu se divise en 3 phases : Tout d’abord, la phase de pousse active du cheveu ou Anagène. Le cheveu se constitue à partir d’un bulbe centré par un vaisseau lui apportant la nour-
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36 INJECTABLES I body language
QUELQUES CHIFFRES À RETENIR • • • • • • •
Densité des cheveux : Nombre de cheveux : Diamètre : Pousse par mois : Vie du cheveu : Nombres de cycles : Résistance du cheveu :
riture. Elle dure de 2 à 4 ans pour un même cheveu et s’il est arraché durant cette phase, il peut ne jamais repousser. Ensuite vient la phase de repos, dite Catagène. Le cheveu arrête de pousser, il se détache progressivement du bulbe et remonte vers la surface de la peau. La papille dermique commence à se séparer du follicule pileux et les vaisseaux disparaissent progressivement. Enfin, c’est la phase de chute, dite Télogène, durant laquelle le cheveu est détaché du follicule. Le bulbe résiduel disparait et un autre se forme pour donner naissance à un nouveau cheveu. La papille dermique qui contient les vaisseaux, migre vers le nouveau bulbe pour lui apporter les nutriments dont il aura besoin lors d’une nouvelle phase de pousse. Le rôle des hormones La calvitie dépend de certaines hormones, les androgènes, d’où le nom scientifique d’alopécie androgénique.
200 follicules/cm2 100 à 150000 0.1 mm 1 à 1.5 cm 2 à 7 ans 15 à 20 100gr C’est la testostérone qui, indirectement, est en cause dans la calvitie. Cette hormone est transformée en Dihydrotestostérone (DHT) par l’enzyme 5-alpha réductase, qui la rend active et provoque la chute du cheveu. La DHT va emballer le processus de fabrication des cheveux qui vont se renouveler de plus en plus vite. Au bout de 25 cycles, le follicule s’épuise et les cheveux deviennent de plus en plus fins, jusqu’à devenir un fin duvet clair. Puis le follicule meurt et disparaît. C’est contre cette transformation hormonale que sont dirigés certains médicaments en empêchant la transformation de la testostérone en DHT. Approche thérapeutique Le but de ce traitement est la prévention de la phase Catagène et l’extension de la phase Anagène par l’utilisation de molécules antioxydantes et cytoprotectives, qui vont induire la stimulation du métabolisme cellulaire et de
l’hydratation. Molécules présentes notamment dans des cocktails comme le NCTF 135 HA des Laboratoires Filorga. Les demandes de la patientèle étaient des cheveux plus souples, plus doux, moins secs, plus fermes, faciles à coiffer, plus résistants aux produits chimiques et traiter la perte de cheveux tout en améliorant l’alopécie. Nous connaissons déjà le rôle des solutions polyrevitalisantes sur les follicules et les effets en terme de repousse, qualité, hydratation, épaisseur et brillance des cheveux. De la même manière, nous connaissons aussi l’action de la toxine botulinique sur les glandes sébacées, la kératine et par conséquent son effet sur la qualité et la raideur des cheveux. L’injection de toxine botulinique au niveau musculaire périphérique augmente la décompression des vaisseaux via le relâchement des muscles et induit donc une augmentation en oxygène au niveau frontal et coronal du cuir chevelu. Le métabolisme de la testostérone en DHT est favorisé en milieu pauvre en oxygène, mais en milieu riche en oxygène, l’hormone opère une transformation en œstradiol, qui a une importance primordiale aussi bien dans le vieillissement cutané que dans la qualité du cheveu et donc la diminution de l’alopécie.
Présentation du protocole par Dr philippe HamidaPisal lors du congrès AMWC Monaco 2016.
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diminution très nette des démangeaisons et la ligne de marquage de l’irritation qu’elle présentait, avait totalement disparue à l’issue du traitement. En résumé sur cette étude pilote, après un seul traitement et quatre semaines écoulées, les résultats obtenus ont largement dépassé nos attentes et celles de nos patients et notre satisfaction mutuelle était de l’ordre de 100%.
Resultats cliniques apres 8 semaines
Resultats cliniques apres 6 semaines
Méthode Nous diluons de la toxine botulique avec des solutions polyrevitalisantes, au marquage CE. Pour cette étude, nous avons utilisé une ampoule de Azzalure (Galderma), diluée dans 1.25 ml de solution saline et mélangée directement à 3ml de solution polyrevitalisante, le NCTF 135 HA (Laboratoires Filorga). Le but de ce mélange n’est pas de bloquer mais de réduire l’action des glandes sébacées. Nous vérifions également l’efficacité du mélange dans le traitement des séborrhées et son effet sur la qualité et la souplesse des cheveux. Nous avons aussi travaillé de manière à identifier le profil des patients qui répondent au traitement, afin de définir les critères d’inclusions et d’exclusions pour les essais multicentriques futurs. Critères d’inclusions : 5 hommes et 15 femmes ayant des cheveux fins, endommagés, secs, séborrhée et allergie de type 2 aux produits colorants. Critères d’exclusions : Femmes enceintes, effluvium télogène post-partum, alopécie liée à une pathologie ou à un désordre nutritionnel et pathologie musculaire.
Tous les patients présentaient des problèmes de cheveux du type - séborrhée, cheveux fins, irritations et réactions aux produits chimiques. Premiers résultats cliniques 5 critères ont été choisis par les patients en commun accord avec le praticien, et mesurés sur une échelle de 0 (aucun résultat) à 10 (résultats au delà des espérances). Les critères retenus étaient - hydratation, épaisseur, résistance, souplesse et brillance, avec un suivi sur 4 semaines pour surveiller les effets indésirables potentiels. Résultats sur 4 semaines, après un seul traitement Semaine 1 : score de 6 pour l’hydratation et la brillance Semaine 2 : score de 8 pour l’hydratation et la brillance, 3 sur la résistance des cheveux Semaine 3 : score de 10 pour l’hydratation et la brillance, 7 sur la résistance et 3 pour l’épaisseur des cheveux. Semaine 4 : score de 5 pour l’épaisseur et 8 sur la résistance. Nous avons également pu constater sur une patiente habituellement allergique aux produits colorants, une
Conclusion Les injections de solutions polyrevitalisantes – en techniques classiques ou à l’aide du meso-gun U225 - combinées à la toxine botulinique, montrent l’action et l’efficacité sur tous les paramètres du vieillissement, du stress oxydatif, des déficiences nutritionnelles, de la séborrhée et de la qualité des cheveux. Cette technique de mélange combiné offre des résultats véritablement encourageants dans la prévention de l’alopécie, l’amélioration de la qualité des cheveux, des implants et de la repousse. Elle présente également l’avantage de réduire considérablement le temps de séchage, et donc d’endommager beaucoup moins les cheveux et le cuir chevelu.
Dr Philippe Hamida-Pisal, président de la SoMUK, (Society of Mesotherapy of United Kingdom) et Vice-Président de la SoMZA (Society of Mesotherapy of South Africa) est expert en mésothérapie et soins de la peau. Il exerce à Londres avec le Dr Corinne Gonet, au sein de la clinique The French Touch by PHP Aesthetic et Wellness, divisions de PHP Health First dont il est le fondateur et intervient comme orateur dans de nombreux congrès scientifiques internationaux. Il intervient également au sein de la SoMUA (Society of Mesotherapy of Ukraine) aux côtés de Dr Philippe Petit, pionnier de la mésothérapie en France et référence dans le monde entier. www.profmeso.com.ua
38 DERMATOLOGY I body language 38 INJECTABLES I body language
Restauration capillaire Haute Technologie Les techniques de greffe capillaire ont considérablement évoluées ces dernières années vers des équipements de très haute technologie, qui demandent au praticien une grande maîtrise technique. Dr CLAUDE AHARONI partage son expertise de la greffe capillaire robotisée.
L
a restauration capillaire représente la première demande de chirurgie chez l’homme et ce dès la trentaine. De nombreuses techniques chirurgicales ont été décrites depuis le début des années 70. Les techniques classiques La FUT ou technique par prélèvement d’une bandelette de peau chevelue a été la première décrite et reste encore très pratiquée par de nombreux confrères. Elle a comme avantages sa simplicité d’exécution et son prix, mais comme principal défaut de laisser une cicatrice indélébile souvent visible et parfois douloureuse.
La FUE est la plus récente des procédures. On ne prélève non plus une bandelette de peau, mais des greffons de taille variable. La technique a largement évolué et les punch de prélèvement sont de plus en plus petits et donc discrets en terme de cicatrisation. La technique a comme avantage ses suites relativement simples et comme inconvénient sa durée - plus de 10 heures parfois - et le nombre limité de greffons prélevés (2500 à 3000 cheveux en moyenne). La technique s’est récemment automatisée avec des punch de prélèvement assisté d’un compresseur permettant d’améliorer le rendement mais au prix d’une détérioration de la qualité des cheveux prélevés et donc du résultat.
Transsection des greffons De la qualité du prélèvement dépendra la qualité du résultat esthétique et les dernières évolutions technologiques se font vers un prélèvement robotisé afin de supprimer les risques de dégradation des cheveux. En effet, un greffon prélevé dans de mauvaises conditions ou coupé, ce que l’on appelle la transsection, sera inutilisable. Ce taux de transsection varie d’une équipe à l’autre et dépend également de la technique utilisée. Il est en moyenne de 25 à 30 % dans les techniques classiques dépendant de la main humaine, mais peut parfois atteindre 50 à 60 % dans les prélèvements assistés par un compresseur.
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Cela signifie une perte de plus de la moitié des greffons prélevés avant toute réimplantation. Un taux élevé de transsection conduira à un résultat largement insuffisant. Si on ajoute à cela la perte de quelques greffons en survie dans les liquides de conservation et ceux qui ne survivront pas à la greffe, on comprend mieux les raisons des mauvais résultats parfois obtenus après restauration capillaire classique. La technique robotisée Afin de palier à ces biais de résultats, nous avons opté pour un prélèvement assisté par robot. Le système ARTAS® est un dispositif médical à la fine pointe de la technologie qui extrait, en toute sécurité et avec une très grande efficacité, les cheveux qui seront ensuite greffés. Avec plus de 8 ans de recherche et
de développement, testé de façon rigoureuse et approuvé par les autorités sanitaires françaises et autres organismes internationaux de réglementation, ce système offre des résultats exceptionnels en restauration capillaire. Cet équipement utilise une technologie d’imagerie numérique avancée pour cartographier et analyser les regroupements naturels de cheveux au niveau du cuir chevelu. Ces groupes naturels de cheveux sont appelés unités folliculaires. La précision qu’offre ce système robotisé, favorise une extraction méticuleuse d’unités folliculaires intactes prêtes à être transplantées. Les unités folliculaires sont prélevées de façon aléatoire à travers les cheveux existants de la zone donneuse, afin que cette région du cuir chevelu conserve son aspect naturel.
Le prélèvement est d’une qualité inégalée à ce jour et avec une certaine rapidité, la plupart des prélèvements se faisant en mois de deux heures. Cela nous permet donc de réaliser des « méga » sessions de greffes de cheveux et de dépasser régulièrement les 8000 cheveux greffés en une seule session et en mois de 7 heures. Le robot ARTAS® utilise un système d’imagerie digitale haute résolution afin de repérer le cheveu et son bulbe, de déterminer sa direction et de le prélever sous la peau avec une précision permettant d’obtenir des taux de transsection de moins de 3%. Cet équipement prélève pour toutes les indications classiques - barbe, golfes et tonsures chez l’homme, descente de la ligne d’implantation capillaire antérieure et certains cas d’alopécie diffuse chez la femme.
TÉMOIGNAGE DE PATIENT Une greffe capillaire robotisée a été effectuée par le Dr Aharoni sur un patient homme âgé de 41 ans, présentant une Alopécie Androgénétique de niveau IV, située sur les zones 1, 2 et 3. 3005 unités folliculaires ont pu être prélevées avec un taux de transsection de 2,5% soit environ 2930 greffons réimplantés.
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Ne souhaitant pas spécialement porter le style crâne rasé, après m’être bien informé sur les différentes options, j’ai décidé de faire une greffe capillaire, ayant une zone donneuse suffisante. J’ai opté pour la technique robotisée Artas, afin d’optimiser le transfère et limiter la perte de greffons. J’étais confiant pour cette opération et rassuré par l’approche médicale pré et post opératoire du chirurgien, qui établit un bilan sanguin au préalable, écartant toute contre indication et prévient tout inconfort par une prise médicamenteuse, comme de l’arnica notamment. L’intervention s’est déroulée sur une journée, débutant par 3 heures de prélèvement, puis après une pause, 4 heures de réimplantation effectuée au Choi par deux praticiens spécialement formés. J’ai reçu une anesthésie du cuir chevelu, réajustée par le chirurgien au fur et à mesure du prélèvement et de l’implantation et n’ai donc ressenti aucune douleur.
Positionné sur le ventre pour prélever à l’arrière du crâne, des carrés tenseurs de cuir chevelu sont utilisés pour faciliter le prélèvement et limiter les réactions ; et en effet, je n’ai pas eu d’œdèmes par la suite. Au cours des 2 premières semaines, les cheveux implantés tombent, avec les petites croutes qui se sont formées, laissant le bulbe faire son travail de repousse, visible à partir de 3 ou 4 mois. C’était donc une intervention sans douleurs et sans complications post opératoires mais qui ne donnera son résultat définitif que dans 1 an environ. Cette solution de greffe capillaire m’a aussi séduit en raison de l’exigence qualité et réglementaire du fabricant américain sur ces équipements et la formation spécifique effectuée par les médecins aux Etats-Unis pour maîtriser la technologie et obtenir leur diplôme Artas.
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*Patient interrogé un mois et demi après sa greffe capillaire robotisée.
40 DERMATOLOGY I body language 40 ÉQUIPEMENT I body language
Le système se montre particulièrement performant dans les « méga » sessions lorsque la quantité de greffons à apporter est relativement importante pour une densité forte et un rendu naturel. L’intervention La procédure est réalisée en ambulatoire et sous anesthésie locale. Le patient n’est pas gardé à jeun et peu s’alimenter normalement tout au long de la journée. Les cheveux ne sont rasés qu’au niveau de la zone donneuse. La durée d’intervention varie entre 4 et 6 heures. Les suites sont simples et les petites croutes disparaissent en moins de 10 jours. Les douches sont autorisées dès le lendemain Le résultat esthétique est corrélé à la
quantité de cheveux greffés. Un nombre élevé de cheveux greffés et une forte densité (nombre de cheveux au cm2) conduiront à un résultat naturel et ce, souvent en une seule session. Nous utilisons pour la réimplantation des cheveux un système d’aiguille appelé implanteur de Choi. La réimplantation se fait sans cicatrice et les cheveux sont positionnés dans la direction choisie afin d’optimiser l’effet « mèche ». Les cheveux sont positionnés avec les aiguilles de Choi au niveau de la zone receveuse avec la possibilité d’obtenir des densités extrêmement fortes. Ces résultats sont particulièrement recherchés au niveau des zones les plus exposées socialement comme les
« golfes ». Les suites opératoires sont ainsi simplifiées, sans cicatrice, œdème ou douleurs. Un shampoing est autorisé dès le lendemain et la désocialisation est extrêmement faible.
Dr Claude Aharoni est chirurgien esthétique à Paris, spécialiste de la greffe de cheveux et implants capillaires. Il est Membre de la société française de chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique, diplômé du board européen de chirurgie plastique. Membre du collège français de chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique. Membre enseignant du DIU de médecine esthétique.
42 INJECTABLES I body language 42 DERMATOLOGIE I body language
GREFFE PILAIRE
Les nouveaux territoires
Un manque de pilosité faciale peut parfois être aussi difficile à vivre que la perte des cheveux et les greffes de barbe ou de sourcils se développent considérablement. Dr JEAN-LOUIS BRIANÇON nous fait part de son expérience.
D
ans toutes les civilisations, la pilosité faciale a fait l’objet de beaucoup d’égards de la part de l’homme. Barbe et moustache ne sont pas toujours de simples ornements et peuvent être des symboles forts, liés à des croyances religieuses ou mythologiques. Tout au long de notre histoire, barbes et moustaches ont alterné entre adulation et rejet, selon la mode, les croyances ou le contexte social. Aujourd’hui encore, la pilosité faciale occupe une place non négligeable dans notre société et le port de la barbe ou de la moustache est loin d’être anodin. La pilosité faciale peut être un signe distinctif important. Les américains ont par exemple lancé la mode du crâne quasiment rasé compensé par une barbe ou des moustaches, qui s’est répandue dans le monde entier. On observe bien dans la rue, que
la mode est à la barbe négligée, c’està-dire une barbe de quelques jours, qui donne un aspect romantique ou contestataire. Ainsi, de plus en plus d’hommes désirent et assument de se laisser pousser la barbe. De nombreux artistes, présentateurs de télévision ou sportifs ont ouvert la voie à cette « mode » évoquant un aspect plus viril, un mode de vie différent, ou permettant simplement de cacher des cicatrices d’acné et d’améliorer l’expression du visage. Mais tous les hommes ne peuvent prétendre avoir une barbe dense, régulière et sans espace vide. Si nous proposons depuis longtemps au sein de notre clinique, différentes techniques et protocoles thérapeutiques pour pallier à la chute de cheveux chez l’homme et la femme, nous constatons en effet un demande croissante d’amélioration de la pilosité faciale. En toute logique, en tant que mé-
decin esthétique il m’a fallu répondre à cette demande de plus en plus fréquente chez les deux sexes. Non seulement la barbe et la moustache chez l’homme, mais également le sourcil chez la femme, sont devenus des attributs esthétiques majeurs, étroitement liés au bien-être personnel et en faire défaut, peut parfois créer un manque de confiance en soi. Greffe de Barbe La première visite est cruciale car elle permet de déterminer les attentes réelles du patient en fonction des photos que nous lui demandons d’apporter. Ces photos peuvent être celles d’un mannequin, d’un acteur ou d’un ami et vont me servir à comprendre le type de barbe que mon patient souhaite. Je souligne que le respect et la compréhension de ses attentes seront un gage de résultats optimaux et donc de pleine satisfaction du patient. Afin de mettre toutes les chances de
body language I CHIRURGIE 43
mon coté, je fais également appel à une Dermographe, qui va effectuer le tracé du dessin de la future barbe. Quand nous parlons de greffe de cheveux, nous évoquons automatiquement le besoin d’effectuer un bilan plus global, mais pour une greffe de barbe cela n’est pas nécessaire. Ainsi, dès la première consultation avec le patient, nous déterminons la densité voulue, de 30 à 40 poils /cm2, le type de barbe, les zones à remplir, la quantité de greffons nécessaires. Tous ces éléments vont conditionner le prix de l’intervention, située entre 3 000 et 7 000 €, pratiquée en une ou deux séances, suivant la demande. Intervention Tout comme pour la greffe capillaire, le prélèvement se fait dans la zone occipitale du cuir chevelu et deux techniques sont possibles : - La technique par bandelettes, mais il persiste une cicatrice qui peut être visible si les cheveux sont portés très courts. - La technique FUE sans cicatrice visible, en isolant chaque cheveu avec son bulbe. Le traçage des zones à greffer est très important avant l’intervention. L’implantation se fait sous anesthésie locale et peut durer entre 2 et 4 heures. L’utilisation de Kalinox®, gaz à inspirer avant l’anesthésie locale permet de rendre l’intervention indolore. Les greffons sont placés de façon à bien respecter l’orientation naturelle des poils. Les soins postopératoires sont précisés par le praticien. Une éviction sociale pouvant aller jusqu’à une semaine est possible du fait d’un œdème et de croûtes. Le rasage est proscrit avant que les croûtes ne soient tombées, et le patient doit utiliser pendant une semaine un nettoyant très doux pour ne pas endommager ou arracher les greffons. La repousse se fait entre 3 et 6 mois et le résultat définitif entre 8 et 12 mois. Une deuxième séance est cependant parfois nécessaire pour parfaire le résultat. Greffe des sourcils Tout comme la barbe chez les hommes, avoir de beaux sourcils bien fournis, est une demande de plus en plus fréquente de la part des femmes qui viennent me voir. Il est vrai que les sourcils épais
s’affichent en une des magazines, assumés et fièrement portés par certaines personnalités, comme l’actrice Natalie Portman ou la mannequin Cara Delevingne. Mais outre un choix d’amélioration purement esthétique, la greffe des sourcils va aussi permettre d’effacer les erreurs de parcours, comme les sourcils trop épilés, l’absence de sourcils, un tatouage trop visible, une cicatrice… Les « tendances beauté » actuelles n’étant évidemment pas le seul enjeu et la perte de sourcils chez la femme peut être lié à différents problèmes (brûlures, maladies, prises médicamenteuses, anomalies congénitales, traitements du cancer, épilation excessive etc..) et causer une perte importante de confiance en soi. Intervention De la même manière que pour les hommes, nous déterminons le projet avec la patiente au cours de la première consultation. Toujours avec l’aide d’une Dermographe, je leur explique qu’une ligne idéale de sourcil, dépend de nombreux paramètres qu’il faut prendre en compte, comme la forme des yeux, du front ou l’implantation des cheveux. Pour bien comprendre et respecter les attentes de la cliente, nous demandons aussi des photos avant l’intervention, comme pour la greffe de barbe. La greffe de sourcils est une technique chirurgicale simple qui permet de densifier ou de recréer partiellement ou totalement la région des sourcils. Le principe est de prélever une mini bandelette de cuir chevelu, les cheveux sont séparés les uns des autres afin d’obtenir des greffons d’un cheveu et de deux cheveux, puis ils sont implantés au niveau de la région du sourcil. Il faut environ une centaine de greffons pour redensifier un sourcil. La technique de prélèvement est la même que pour la greffe de cheveux mais le prélèvement vers la zone occipitale basse est préférable pour que le cheveu soit plus fin. D’autre part, la technique par bandelettes est préférable, car pour mieux orienter le poil, il est nécessaire de prélever un cheveu long d’un centimètre environ, ce qui est impossible en technique FUE qui demande un rasage très court (2 à 3 millimètres). Dans ce cas, les petites cicatrices
que peut laisser la technique des bandelettes, ne seront pas visibles chez une femme, car recouvertes par les cheveux. Il faut entre 50 et 150 cheveux par sourcil en fonction de la surface à greffer. L’implantation et l’orientation des poils sont très importantes pour ne pas donner un aspect trop « broussailleux ». L’intervention se fait sous anesthésie locale et coûte entre 2000 et 4000 € suivant la quantité de poils implantés. Les suites nécessitent quelques jours d’éviction socioprofessionnelle du fait de petites croûtes et d’un œdème des paupières. La repousse se fait entre 3 et 6 mois. Des retouches sont parfois nécessaires pour parfaire le résultat. Par contre, les cheveux poussent plus vite que les poils ce qui nécessite une coupe plus fréquente. En conclusion, si nous savons à quel point la perte des cheveux peut avoir un impact psychologique très négatif chez les deux sexes, nous ne saurions faire l’impasse sur l’importance de la pilosité faciale dans la recherche d’un visage harmonieux et ce, aussi bien pour la femme que pour l’homme. Développer la pilosité chez les hommes et les femmes qui en manquent ou en modifier la forme est primordial dans un but d’embellissement global de la silhouette. Un implant de barbe peut être envisagé dès lors que la pilosité n’est pas suffisamment développée, que la barbe est trop basse ou qu’elle présente des trous dans la pilosité. Au-delà de l’effet de mode actuel, une barbe fournie donne un air plus mûr, plus viril et permet également de cacher des imperfections telles que des cicatrices ou d’harmoniser les traits du bas du visage. N’oublions pas que les poils de barbe ou de sourcils implantés, sont très semblables aux cheveux prélevés et se comportent de la même façon pour la vitesse de repousse. Dr Jean Louis Briançon est médecin morphologique et anti-âge à la Clinique Crillon à Lyon. Expert en lasers médicaux et en injections, il intervient comme orateur dans de nombreux congrès internationaux et comme formateur référent pour des laboratoires de renom. Il est également responsable Rhône-Alpes de l’AFME et organise chaque année des réunions d’enseignement et de formation pour les médecins esthétiques de la région.
44 DERMATOLOGIE I body language
Facteurs de croissance TOPIQUES Le rôle des facteurs de croissance topiques et des cytokines dans la cicatrisation a incité les chercheurs à étudier les bénéfices, en constante évolution, des facteurs de croissance pour le rajeunissement cutané. Dr ZEIN OBAGI, dermatologue, décrypte les données scientifiques.
L
es facteurs de croissance sont des protéines qui régulent la croissance, la prolifération et la différenciation des cellules dans des conditions contrôlées. Ils jouent un rôle essentiel dans le maintien structurel et fonctionnel de la peau saine. Tous les types cellulaires de l’épiderme et du derme, notamment les kératinocytes, les fibroblastes et les mélanocytes, sécrètent des facteurs de croissance. Nombre d’entre eux sont impliqués dans des combinaisons complexes et synergiques destinées à stimuler la production de collagène, d’élastine et de glycosaminoglycanes (GAG). Par ailleurs, ils régulent la prolifération et la
différenciation des cellules épithéliales et interviennent dans d’autres fonctions cellulaires. Le TGF-α (facteur de croissance transformant-α) est impliqué dans la régulation de l’inflammation systémique, par exemple dans des affections pro-inflammatoires comme le psoriasis. Il a été démontré que les agents contenant des facteurs de croissance topiques accéléraient la cicatrisation des plaies ouvertes. En outre, associés à des procédures esthétiques telles que les peelings chimiques ou les traitements au laser et à la lumière, les facteurs de croissance permettent aussi de réduire le temps d’éviction et d’optimiser les résultats.
Des agents essentiels pour une peau saine Je classe les agents topiques en deux catégories : ceux qui sont essentiels et ceux qui apportent un soutien. Les agents essentiels ont un rôle fondamental dans la restauration de la peau saine. Leur activité bénéfique a été scientifiquement validée et ce sont les seules substances connues capables de rétablir au mieux l’état initial de la peau. Les agents topiques essentiels doivent présenter au moins l’une des caractéristiques suivantes : activité intracellulaire, effet thérapeutique, bénéfice anti-inflammatoire, activation de la fonction cellulaire et/ou amélioration de la fonction de barrière. Divers
FACTEURS DE CROISSANCE HUMAINS ET FONCTIONS RESPECTIVES AU NIVEAU DE LA PEAU Facteur de croissance
Fonction dans la peau
Facteur de croissance des fibroblastes (bFGF [FGF-2], FGF-4, FGF-6, KGF [FGF-7], FGF-9)
Angiogénique et mitogène* pour les fibroblastes.
Facteur de croissance transformant (TGFβ1, TGFβ2, TGFβ3)
Keratinocyte migration; chemotactic for macrophages and fibroblasts.
Facteur de croissance dérivé des plaquettes (PDGF AA, PDGF BB, PDGF Rb)
Chimiotactisme pour les macrophages et les fibroblastes, mitogène pour les fibroblastes et production de matrice, activation des macrophages.
Facteur de croissance de l’endothélium vasculaire (VEGF)
Influence l’angiogénèse et la perméabilité vasculaire pour améliorer la nutrition des tissus.
Facteur de croissance placentaire (PGF)
Favorise la croissance des cellules endothéliales (membre de la famille VEGF).
Facteur de croissance insulinomimétique (IGF1, IGFBP1, IGFBP2, IGFBP3, IGFBP6)
Mitogène pour les cellules endothéliales et les fibroblastes.
Facteur de croissance des hépatocytes (HGF)
Puissant mitogène, cicatrisation des plaies et régénération tissulaire tridimensionnelle.
Tableau adapté de : Mehta RC, et al. J Drugs Dermatol. 2008 et Sundaram H, et al. J Drugs Dermatol. 2009. * mitogène : induit la mitose (réplication) ainsi que la transformation/différenciation des cellules.
body language I DERMATOLOGIE 45
produits jouent un rôle majeur dans la restauration et le maintien de la santé de la peau, notamment les dérivés de la vitamine A (trétinoïne et rétinol), l’hydroquinone (HQ), les anti-oxydants, les agents réparateurs de l’ADN, les agents anti-inflammatoires et les facteurs de croissance. Les facteurs de croissance sont des messagers chimiques échangés entre cellules pour induire ou bloquer des activités cellulaires spécifiques : prolifération, chimiotactisme ou formation de matrice extracellulaire. L’application
topique de facteurs de croissance atténue également les signes du photovieillissement en favorisant la prolifération des fibroblastes et des kératinocytes et en induisant la formation d’une matrice extracellulaire. Les facteurs de croissance peuvent provenir de diverses sources : cellules de l’épiderme ou du placenta, prépuce humain, colostrum, bactéries recombinantes, levures et plantes. Il est aussi possible de les synthétiser artificiellement. L’utilisation de facteurs de croissance dérivés de l’être humain dans des
ZO Skin Health® Ossential Growth Factor Serum Plus Ce gel léger a été formulé pour renforcer la peau, favoriser sa réparation et la préserver de l’apparition des signes du vieillissement. Il est bien toléré par tous les types de peau, même les plus sensibles. Sa formule exclusive contient des ingrédients évolués dont les bénéfices sont innombrables pour la santé de la peau : • Disodium acétylglucosamine phosphate et extrait de ginseng rouge fermenté : stimulent la régénération cellulaire, la production de collagène et la synthèse des glycosaminoglycanes (GAG) • Rétinol : stimule le renouvellement de l’épiderme et la production de collagène et contribue à l’uniformisation du teint • Séricine hydrolysée : accroît la production de collagène et d’acide hyaluronique • Dipeptide diacétate de benzylamide diaminobutyroyl : atténue les rides d’expression • Cellules souches de buddleia : aident à prévenir les signes du vieillissement en protégeant contre la dégradation des cellules et du collagène • Complexe de réparation de l’ADN et de protection : améliore la réparation de l’ADN et le protège contre de nouvelles dégradations • Bêta-glucane et extrait de racine d’angélique chinoise polymorphe : calment et apaisent les irritations de la peau
produits topiques de soin de la peau est sujette à controverse. S’il a bien été montré que les facteurs de croissance humains réparaient les dégradations photo-induites en stimulant la prolifération et la différenciation des cellules, l’intensification associée de l’angiogénèse (consécutive à une exposition excessive au facteur de croissance de l’endothélium vasculaire, VEGF) a également été identifiée comme une étape clé de la transition de tumeurs dormantes en cancers. En outre, différents types de mélanome possèdent des récepteurs pour les facteurs de croissance (p. ex. VEGF). On a donc recherché des sources alternatives non humaines de facteurs de croissance capables d’apporter les mêmes bénéfices cutanés que les facteurs de croissance dérivés de l’être humain sans risquer de stimuler des cancers de la peau. Les facteurs de croissance dérivés d’animaux (d’un mollusque par exemple) se sont révélés des substituts efficaces dans la réparation des dommages photo-induits. La kinétine, facteur de croissance topique dérivé de plantes, s’avère également prometteuse pour cette application. Un facteur de croissance synthétique composé de lipopeptides (principales parties actives des facteurs de croissance, constituées de séquences courtes d’acides aminés) présente un excellent potentiel pour fournir les éléments permettant aux fibroblastes de produire du collagène et de l’élastine. Ces lipopeptides de synthèse sont l’un des principaux ingrédients du produit phare ZO Ossential Advanced Growth Factor Serum. Aucun élément d’origine humaine ou animale n’étant appliqué directement sur la peau, le profil d’innocuité des facteurs de croissance de synthèse est optimal. Dr Zein Obagi est dermatologue certifié à Beverly Hills en Californie. Il est aussi directeur médical de ZO Skin Health et responsable du développement de nouveaux traitements, protocoles et produits de soin destinés à retrouver une peau saine.
46 DERMATOLOGY I body language 46 INTERVIEW I body language
interview
MICROPIGMENTATION CAPILLAIRE Face à la chute des cheveux et selon les pathologies, les patients hommes et femmes peuvent recourir à différentes techniques plus ou moins adaptées à leur problématique. La dermographie esthétique, que l’on nomme Micropigmentation Capillaire lorsqu’il s’agit du cuir chevelu est une solution qui présente certains avantages selon les cas. LAURA LALAURIE, dermographe, nous explique ce geste technique qui demande maîtrise, expérience et un grand talent d’artiste.
Tout d’abord, expliquez-nous d’où vient la dermographie esthétique et en quoi consiste t-elle par rapport au tatouage artistique ? La dermographie esthétique ou réparatrice, est née d’un besoin médical de corriger des cicatrices liées à une chirurgie ou de cacher les petites imperfections que celle-ci ne peut pas régler. À la suite d’une plastie mammaire par exemple, qui peut causer de petites voire de grosses cicatrices et nécessiter la reproduction d’une aréole mammaire. Elle permet aussi de faire un travail sur les grands brûlés, sur des vitiligos ou encore améliorer des angiomes, après un laser. A l’instar des tatouages artistiques qui utilisent des encres liquides contenant des adjuvants fixateurs de couleur - oxydes de mercure, de chrome ou de cobalt - dangereux pour la santé, la dermographie réparatrice utilise des pigments médicaux onctueux et crémeux, spécialement élaborés en laboratoire, sans adjuvants. Bien que considérée comme permanente, sans fixateurs, la dermographie est donc d’une durée limitée et certaines prestations vont tenir 2 à 3 ans quand d’autres tiendront jusqu’à 7 ou 9 ans. La tenue du pigment dans le temps, varie d’une personne à une autre, en fonction de sa peau et de son mode de vie, de la couleur utilisée et de la zone injectée. La couleur tiendra moins bien sur des peaux sèches qui desquament plus facilement qu’une peau bien hydratée, ou sur une personne qui s’expose beaucoup au soleil. De même, le travail sur des cernes pathologiques tiendra plus longtemps que sur des sourcils, qui eux, tiendront de 1 à 3 ans maximum avant de s’estomper, leur desquamation étant plus importante.
En quoi la micropigmentation capillaire se différencie t-elle d’une dermographie réparatrice ou esthétique, comme le maquillage permanent ? En dermographie esthétique, on parle selon les techniques, de dermopigmentation ou micropigmentation, mais c’est surtout l’aiguille que l’on change en fonction des prestations. Chez des personnes présentant un vitiligo donc des taches assez larges - je vais travailler avec une pointe n°4 qui, comme un petit peigne (4 pointes) offrira un meilleur remplissage. En revanche, la micropigmentation capillaire, nommée ainsi pour sa technique particulière du petit point, est réalisée avec une pointe très fine, la plus fine qui existe, pour faire croire à une repousse de cheveux et créer ainsi un trompe l’œil. Elle se travaille en pointes de 1 à 2 secondes selon l’épaisseur de la peau, en ajustant parfaitement durée et profondeur. Plus on appuiera longtemps, plus de pigments rentreront. Sur des peaux fines on réalise de préférence des points légers en évitant d’aller trop loin pour que le pigment ne s’étale pas. Le praticien réalise donc une multitude de petits points rapides entre le derme et l’épiderme et suffisamment profonds, car s’ils sont trop superficiels, les pigments ne tiennent pas. Il faut savoir s’adapter à la peau de chaque patient et faire en fonction des zones. Sur les frontales très tendres, l’appui doit être léger, d’une seconde, sur l’arrière on peut faire des points un peu plus appuyés, de deux secondes, mais jamais trois. C’est trop, et cela donnerait l’effet d’un gros grain de beauté.
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Pourquoi a-t-on recours à la micropigmentation capillaire et à qui s’adresse t-elle ? Les indications sont nombreuses et elle s’adresse à toute personne des deux sexes subissant une perte de cheveux, mais je reçois en réalité une grande majorité de femmes. Des jeunes souffrant d’une alopécie diffuse androgénétique, souvent comme leurs mamans ou leurs grands-mères, des personnes n’ayant pas récupéré leur masse capillaire après une chimiothérapie ou des femmes en pré ménopause, qui à la chute de leurs hormones, perdent leurs cheveux. Des chutes de cheveux laissant de petites quantités réparties de manière diffuse sur l’ensemble du crane, un cuir chevelu glabre, sont sources d’une grande souffrance, particulièrement chez les femmes. Elles n’osent souvent plus aller se baigner, car les cheveux mouillés c’est encore pire, ou un homme qui passe sa main dans leurs cheveux, va leur provoquer un mouvement de recul. Certaines utilisent des poudres de kératine pour teinter le cuir chevelu, tout comme les hommes, mais cela leur provoque parfois des allergies et nécessite d’en remettre tout le temps, elles salissent vêtements, draps, taies d’oreiller... et lorsque l’on passe sa main dans les cheveux, elles sont toutes noires. Elles ne peuvent plus vivre spontanément et en viennent donc à la micropigmentation, qui offre une alternative à ces poudres. La micropigmentation s’applique aussi aux patients, hommes et femmes qui n’ont pas assez de zone donneuse pour une greffe ou qui ne présentent qu’un tout début de calvitie et ne sont pas une indication pour une greffe. On va donc combler les zones clairsemées et recréer de la densité. Comment se déroule l’intervention ? Il faut une grande régularité technique et un sens artistique très prononcé. Un bon professionnel doit avoir une constance dans son travail tout en s’adaptant à chaque personne. Nous recherchons donc à recréer visuellement de la densité, avec des petits points dans la teinte des cheveux. Les pigments capillaires sont les mêmes que pour le ma-
quillage permanent ou les aréoles mammaires, des pigments médicaux à base de minéraux et de produits organiques seules les teintes diffèrent. Le choix de la couleur est primordial, afin d’obtenir le résultat le plus naturel possible et doit tenir compte de la carnation de chaque personne, pour éviter qu’elle ne vire dans le temps. La couleur ne prenant son aspect définitif qu’entre le 10ème et le 15ème jour suivant l’intervention, il est essentiel d’anticiper l’évolution naturelle et la réaction induite par le pH de chaque peau. Mon objectif est que le patient reparte avec un résultat dès la première séance, c’est très important pour eux psychologiquement. Je peux d’ailleurs sentir leur satisfaction, lorsqu’ils se regardent, retrouvent le sourire et ne lâchent plus le miroir ! (rires). La durée de la séance varie en fonction du projet et du travail à fournir, mais je travaille assez vite et pour une calvitie sur un homme par exemple, je vais la faire en 3 ou 4 heures. Si elle est vraiment étendue, cela peut durer jusqu’à 5 h, mais je veux qu’il reparte avec un résultat. Puis je les fais revenir au bout de 15 jours, une fois que la couleur est bien stabilisée, pour une séance de finition. Les points étant très petits, la peau cicatrise vite (en 3 jours) et l’on peut ainsi voir si certains points n’ont pas pris. Je leur programme ensuite une visite dans l’année, au bout de 8 ou 9 mois, pour refaire un petit flash et entretenir ce que l’on a fait. Cela permet de voir comment la couleur évolue et de redonner un peu de couleur, pour qu’elle tienne mieux dans le temps. Cette visite de contrôle est la garantie d’un travail bien finit, qui va durer quelques années et cela rassure aussi le patient. En entretien, ils peuvent revenir tous les 3 à 4 ans, cela dépend vraiment des personnes, de la peau, de la zone pigmentée. On ne peut pas prévoir, c’est au cas par cas. La dermographie n’obéit pas aux lois statistiques, car c’est avant tout de l’artistique et l’évolution est différente pour chaque personne. Lorsqu’ils me demandent au bout de combien de temps revenir, je leur conseille d’observer les changements dans la couleur et de venir me voir pour une séance d’entretien, dès qu’ils trouvent que cela devient trop clair.
48 DERMATOLOGY I body language 48 INTERVIEW I body language
Quand vous parlez de pH de la peau, d’évolution de la couleur, comment se comportent les pigments et comment trouvez-vous la bonne teinte ? Le métier de dermographe est avant tout celui d’un artiste, le travail standardisé n’a pas sa place, c’est réellement au cas par cas. Sinon, il faudrait que les personnes aient les mêmes couleurs d’yeux, de peau, de cheveux... et nous aurions une teinte pour la blonde, la brune et la rousse ! Pour ma part, je travaille au feeling en regardant la personne en face de moi, je la « respire » et je sais tout de suite ce qu’il faudra comme teinte. Je le répète, la dermographie esthétique ne suit aucune règle mathématique, une personne qui n’est pas profondément artiste, ne peut pas faire ce métier. Bien sûr, j’utilise une gamme très large de pigments et je fais mes mélanges pour trouver la bonne couleur et stabiliser certaines teintes. La couleur est très sensible au pH de chaque peau et réagit différemment selon la carnation, c’est pourquoi il est important d’anticiper l’évolution. Je récupère malheureusement beaucoup de personnes ratées, qui arrivent avec des points grossiers qui ont viré au bleu ou au gris… c’est terrible, j’ai parfois passé 8 heures en séance pour sauver leur crâne. Dans ces cas là, le prestataire n’a pas bien évalué la carnation, ni anticipé la réaction du pigment avec le pH de la peau. Alors comment faire ? il n’y a que le sens artistique qui va le permettre et certainement un peu d’expérience. Les carnations froides ou chaudes, ne réagiront pas de la même manière à la coloration des pigments, ni à l’évolution inévitable de la couleur. Tout rentre en ligne de compte, même l’épaisseur de la peau et il faut savoir parfaitement ce que l’on veut obtenir à la fin. Sur une rousse par exemple, les pigments vont avoir tendance à virer au rouge, ou sur une peau à la carnation froide et très claire comme la vôtre. Si vous venez me voir pour vos sourcils, j’utiliserais des pigments marrons sans rouge et en recherchant des teintes cendrées comme votre base de cheveux, sinon, dans le temps, vos sourcils vireraient au rose. Au contraire, les marrons contenant du rouge fonctionnent très bien sur les peaux mates, aux tons chauds ou sur une peau noire qui autrement pourrait virer au bleu. Il faut savoir que l’on n’utilise jamais de noir pur, même pour des peaux noires ou des cheveux noirs, car cela vire toujours au bleu ou au gris. Si l’on veut un rendu cheveux noirs, on travaille avec des marrons foncés sur une peau noire, qui vont justement évoluer en noir. Et on n’hésite pas à faire un test au préalable sur des peaux complexes comme celles des hindous ou des îles type Madagascar ou La Réunion, sur lesquelles la couleur peut virer au gris. Pourquoi choisit-on la micropigmentation plutôt qu’une greffe capillaire ? En réalité, greffe capillaire et micropigmentation sont très complémentaires. Je reçois souvent des patients avant une greffe, car en voyant la teinte laissant penser à de la repousse, ils se sentent déjà beaucoup mieux et les résultats seront d’autant plus beaux lorsque les cheveux repoussent. De plus, la pigmentation ne gène en rien la visibilité pour le prélèvement et la greffe, puisque nous travaillons autour du follicule.
Parce que l’on me pose souvent la question, je précise d’ailleurs que la micropigmentation n’abîme absolument pas le cheveu, bien au contraire, elle peut avoir une fonction de stimulation, un peu comme le microneedling. Je reçois également des patients dans les 3 à 4 mois suivant leur greffe, pour compléter le travail si la zone donneuse n’était pas suffisante et donner ainsi plus de densité. Et puis bien sûr, certaines personnes viennent à la micropigmentation car ils n’ont pas d’autres choix, si leur zone donneuse est insuffisante pour une greffe. Un début de calvitie chez des sujets assez jeunes, peut être trop tôt pour une greffe, donc on comble et quelques années plus tard, ils complètent avec une greffe. Existe-t-il des contre-indications à la micropigmentation ou des complications possibles ? A ma connaissance non, car nous travaillons avec des pigments très fiables et ne provoquant que très peu d’allergie. En 21 ans d’activité, je n’ai eu qu’une personne présentant une réaction allergique, des boursouflures sur les sourcils et c’était en raison de la crème anesthésiante. Pour conclure, j’aimerais savoir comment avezvous appris la dermographie et à maitriser cet Art de la micropigmentation ? J’ai appris complètement par hasard, avec un ami chirurgien en Floride et je n’ai suivi aucune formation médicale, car c’est un métier d’artiste. J’ai accompagné une amie chez ce chirurgien, qui devait lui refaire son aréole en dermographie, suite à une reconstruction mammaire liée à l’ablation d’un sein. Lorsqu’il a mélangé les pigments, je lui ai dis que ça ne correspondait pas à la couleur de ses aréoles. Voyant que j’avais l’air de bien m’y connaître en couleur, ils ont insisté pour que je fasse le mélange moi-même et j’ai trouvé la teinte exacte ! Puis il m’a invitée à le faire, convaincu que ça allait être facile pour moi. Encouragée par mon amie, j’ai redessiné le diamètre au crayon chirurgical, et mon ami chirurgien m’a montré comment faire. Je me suis lancée et j’ai réussi à lui faire une aréole pratiquement identique à l’autre… Et j’ai adoré ! Il était tellement impressionné par le résultat, qu’il croit encore que je l’avais déjà fait ! (rires) C’était un très bon chirurgien, qui faisait beaucoup de réparation suite à des cancers. Par la suite, il m’appelait pour l’aider en dermographie esthétique avec ses patients. Au fur et à mesure, je me suis perfectionnée et j’ai développé mes propres techniques, notamment la Dépigmentation. Comme pour la pigmentation, j’utilise le même outil, mais sans pigments. J’ai une certaine manière de travailler avec l’aiguille et de gratter la peau, qui permet de retirer les pigments. J’obtiens d’excellents résultats en deux séances et je peux tout enlever sur des sourcils ratés, mais la personne doit venir dans le mois qui suit sa pigmentation. Si on attend trop longtemps, le pigment migre dans les tissus et plus il descend, moins on peut l’enlever. C’est une technique vraiment particulière qui m’est propre, personne ne le faisant à ma connaissance et qui peut s’avérer très utile, sans causer de cicatrices. Mais je ne vous détaillerai pas plus le geste, au risque de dévoiler mes recettes secrètes !
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Splendeur et decadence CAPILLAIRES CAROLE MICHAELIDES, trichologiste à la Philip Kingsley Trichological Clinic, rappelle quelques fondamentaux sur les cheveux et clarifie le vocabulaire des soins capillaires.
N
otre chevelure peut être notre plus bel atout ou notre pire cauchemar. Élément essentiel de confiance en soi, elle reflète notre personnalité et nous sert à attirer l’attention ou à séduire. Nous consacrons plus de temps et d’argent aux soins de nos cheveux qu’au reste du corps. En 2014, les Français ont dépensé 1,6 milliard d’euros dans les soins capillaires, sans compter les visites chez le coiffeur, dont le marché mondial devrait atteindre 89 milliards d’euros fin 2016. Structure du cheveu La principale caractéristique du cheveu est son élasticité. Sans elle, les cheveux casseraient à chaque coup de peigne ou de brosse et il serait impossible de les porter longs. Cette élasticité est assurée par les chaînes polypeptidiques enroulées dans le cortex – partie prin-
cipale de la tige du cheveu – et par l’imbrication en écailles de la cuticule qui entoure et protège le cortex fibreux. C’est cette structure qui permet au cheveu de s’étirer et de se rétracter sans casser. Les chaînes de protéines sont reliées par des liaisons hydrogène et salines solubles dans l’eau et par des ponts disulfure, insolubles. Les liaisons solubles se dissolvent dans l’eau lorsque les cheveux sont mouillés, et se reconstituent en séchant. C’est cette propriété qui permet de modeler la coiffure : il suffit de mouiller les cheveux et de les mettre en forme pour qu’en séchant, les liaisons se reconstituent selon la nouvelle forme qu’ils garderont jusqu’à ce qu’on les mouille à nouveau. C’est aussi pour cela que les coiffures résistent mal à l’humidité. Les ponts disulfure sont très solides et difficiles à rompre, mais la chaleur et la répétition des traite-
ments cosmétiques comme la coloration oxydent ces liaisons, et finissent par détériorer la structure du cheveu. Pour préserver l’élasticité des cheveux, il est crucial de protéger la couche extérieure qui protège elle-même le cœur du cheveu, afin que sa structure reste intacte. Les cheveux absorbent continuellement l’humidité de l’air, un phénomène que de nombreux produits permettent d’atténuer pour maintenir une coiffure : mousses, produits de fixation, laques, etc. Le choix d’un soin capillaire peut être ardu : des termes comme cheveux normaux, abîmés ou secs ne sont pas d’une grande aide car ces descriptions peuvent s’appliquer à tous les types de cheveux. On entend beaucoup parler de cheveux normaux, mais la normalité peut varier grandement d’une personne à l’autre, et les cheveux peuvent tout à fait entrer dans plusieurs de ces caté-
body language I COSMÉTIQUE 51
gories. Quel est donc le vocabulaire à employer ? Comment différencier les produits et aider nos clients à trouver le soin capillaire qui leur convient ? Types de cheveu Il existe des cheveux très raides et d’autres très frisés, des cheveux fins et électriques et d’autres épais, lourds et frisottés. Le type de cheveu est héréditaire et dépend de notre origine ethnique – ou de la diversité de nos origines. Il est indispensable de commencer par le définir pour pouvoir conseiller utilement nos clients en matière de soins capillaires. Cheveux types – nous rencontrons de nombreux types de cheveux chez nos clients, mais voici un point de départ. • Les cheveux de type afrocaribéen se courbent et s’enroulent en raison de leur forme.
• •
Les cheveux de type oriental poussent très droits et symétriques. Les cheveux de type caucasien ont une forme elliptique et ondulent généralement.
Texture des cheveux Le diamètre d’un cheveu humain varie en général de 40 microns à 110 microns, voire plus, soit un rapport d’épaisseur de un à trois. Les personnes dont les cheveux ont un diamètre avoisinant les 40 microns (cheveux très fins) souhaitent généralement en augmenter le volume et la quantité. De leur côté, les personnes ayant des cheveux de 100 microns de diamètre ou plus (cheveux épais) désirent les discipliner et les rendre plus lisses, plus sleek. Selon l’épaisseur des cheveux, leur surface présente d’intéressantes différences. Les cheveux fins sont naturellement
plus gras car ils absorbent mal le sébum qui stagne sur l’enveloppe externe, la cuticule. Les cheveux épais, beaucoup plus poreux, perdent facilement leur humidité et sont donc plus secs. Lorsque vous avez déterminé la forme et la texture des cheveux, vous pouvez commencer à conseiller vos clients sur les soins capillaires les plus adaptés à chacun. Bien sûr, il faut aussi prendre en considération certains facteurs clés comme la longueur des cheveux, leur coupe et les traitements appliqués (coloration, travail à chaud, etc.).
Parmi les ingrédients les plus courants, citons les détergents - comme le désormais très décrié laurylsulfate de sodium - les protéines, les silicones, les Sodium Lauryl Sulphate, Sodium Laureth Sulphate, TEA-Lauryl Suphate, Sodium Lauroyl Sarcosinate, Cocamide DEA, Cetearyl Alcohol, Cocamidopropyl Betaine, Lauryl Betaine, PEG-150 Pentaerythrityl Tetrastearate,
Caprylic/Capric
Glycer-
ides, Cocodimonium Hydroxypropyl Hydrolized Wheat Protein, Quaternium-15, PEG-75 Lanolin, Dimethicone, Stearyl Alcohol, Benzyl Ether Myristate, Pro-
Soin En matière de produits de soin capillaire, les shampooings et après-shampooings arrivent en tête, avec un réel bénéfice pour tous. Tout le monde se lave les cheveux, et seules les personnes qui les portent très courts et sans coloration ni autre traitement n’ont pas besoin de soin après-shampooing. Viennent ensuite divers produits, shampooings secs, mousses, sérums, volumateurs, gels coiffants, thermoprotecteurs et bien d’autres. On peut se représenter le soin des cheveux en différentes couches, comme pour le visage. Nous faisons régulièrement un nettoyage du visage, nous utilisons parfois des toniques, souvent des produits hydratants et certaines femmes appliquent un fond de teint, une couche de fard à paupières, un peu de blush, une touche de rouge à lèvres... les couches se superposent. Il en va de même pour les cheveux : nous les lavons, leur appliquons un soin, ils ont parfois ensuite besoin d’une hydratation complémentaire sous forme de sérum ou d’après-shampooing sans rinçage. Enfin, nous pouvons améliorer la tenue par des produits coiffants tels qu’une mousse ou un spray volumateur, puis modeler notre coiffure avec des gels ou des cires. Une multitude de produits permettent d’obtenir un résultat parfait. Produits Les ingrédients qui composent ces produits sont également innombrables. Impossible pour le consommateur de connaître toutes les fonctions de ces ingrédients, il lui faut s’en remettre aux experts en cosmétique. Certains mots clés peuvent toutefois nous aider à identifier un produit susceptible de nous apporter l’effet que nous recherchons.
pyline Glycol, Behentrimonium Chloride, Orbignyia Oleifera Seed Oil, Panthenol, Persea Gratissima Oil, Prunus Amygdalus Dulcis, Triticum Vulgare Germ Oil, Phenoxyethanol, PG-Amodimethicone, Silicone Quaternium-18, Isopropyl Alcohol, Trideceth-6, Cyclotetrasiloxane, Isotridecanol, Tocopheryl Acetate, Hydrolysed Keratin, Carbopol 947, PVP/VA Copolymer, Triethanolamine, Hydroxyproplytrimonium Hydrolyzed Corn Starch, Aloe Barbadensis Leaf Juice, Limonene, Disodium EDTA, Alpha-Isomethyl Ionone, Acacia Farnesiana Flower Extract, Parfum, Citric Acid, Olea Europaea, Benzyl Alcohol, Methyl Paraben, Propyl Paraben, Diazolinolidyl Urea, Guar Hydroxyproply Trimonium
Choride,
Methylchloroiso-
thiazolinone, Methylisothiazolinone, Hydrolized Elastin, Amodimethicone, Ethylhexyl Dimethyl PABA, Ricinis Communis, Trideceth-12, Sodium Benzoate, Linalool, Benzyl Salicylate, Octyl Acrylamide, Cyclohexasiloxane,
Aqua,
Cetrimonium
Methosulphate, C10-40 Isoalkylamidopropylethyldimonium Ethosulphate
hydratants et les alcools. On a tendance à croire que les alcools ont un effet desséchant, mais ils figurent très souvent dans la composition des rouges à lèvres et des crèmes hydratantes. Les ammoniums quaternaires sont très utiles, en particulier dans les produits pour cheveux fins, car ils sont suffisamment épais sans être trop lourds. Aujourd’hui, ils sont souvent associés à des protéines et des silicones pour offrir un résultat optimal. La réglementation de l’INCI (International Nomenclature for Cosmetic Ingredients) impose de mentionner tous les ingrédients par leur nom chimique, ainsi par exemple acétate de l’alpha-tocophéryle au lieu de notre bonne vieille vitamine E ! Désormais, les soins capillaires contiennent souvent des écrans solaires
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qui, à l’instar des antioxydants comme la vitamine E, contribuent à empêcher la rupture des ponts disulfure due au stress de l’oxydation. Les surfactants, détergents contenus dans les shampooings et les gels douche, sont pour la plupart dérivés de l’huile de palme, similaire à l’huile de coco. Notons que le laurylsulfate de sodium, tout comme d’autres détergents, peut provenir de ces deux huiles. Adapter les produits aux cheveux Un shampooing doit être adapté à son utilisation, s’il ne mousse pas, il n’est pas efficace. Pour retirer le sébum des cheveux fins, il faut une mousse adéquate, généralement obtenue par un mélange de surfactants qui stimulent l’effet moussant sans être agressifs pour ne pas dévitaliser le cheveu. Les shampooings pour cheveux épais doivent être moins moussants et plus hydratants, surtout pour les cheveux de type afrocaribéen. Produits biologiques L’engouement actuel pour les produits naturels et biologiques a ses avantages. Les huiles telles que l’huile d’olive ou d’amande douce sont depuis longtemps employées dans les soins capillaires et, si nous connaissons bien
leur efficacité, il est facile d’oublier que comme tous les produits naturels, ce sont aussi des ingrédients chimiques. Les ingrédients estampillés naturels ne présentent aucun avantage en termes de sécurité et ils ne doivent pas échapper aux tests rigoureux appliqués aux ingrédients de synthèse au seul prétexte que nous supposons (à tort) que naturel est synonyme de sûr. La réglementation s’applique à tout ce qui entre dans les flacons et un produit cosmétique naturel peut contenir des ingrédients naturels non modifiés comme de l’huile d’olive, de l’huile d’argan du Maroc ou des substances chimiquement modifiées, dérivées de substances naturelles comme le guar ou d’autres ingrédients identiques aux naturels. Une véritable mythologie entoure ce sujet et je pense qu’il faut se montrer vigilant à l’égard du mythe des produits naturels. Fréquence des shampooings On parle beaucoup de la fréquence des shampooings. Comme nos vêtements, nos cheveux nous accompagnent partout. Et comme le col d’une chemise blanche, ils peuvent avoir l’air un peu sales après une journée dans la capitale. Les cheveux piègent facilement les particules de saleté auxquelles ils ont tendance à s’accrocher en raison du sébum qui les recouvre. Sociale-
ment parlant, personne n’aime avoir les cheveux gras. Pour les cheveux secs aussi, la question de fréquence des shampooings fait débat. Prenons une analogie simple : si la peau de votre visage est grasse, pensez-vous que ne pas la laver pendant une semaine lui donnerait un aspect moins gras ? Si au contraire, vous avez la peau sèche, pensez-vous que ne pas la laver pendant une semaine pourrait l’hydrater ? C’est la même chose pour les cheveux. Avec l’eau chaude du robinet et des détergents au pH étudié ne nécessitant pas de rinçages acides avec du vinaigre ou du jus de citron comme autrefois, ainsi qu’avec des produits de traitement de bonne qualité, vous pouvez vous laver les cheveux aussi souvent que vous le souhaitez pour avoir toujours le look désiré. L’idée que les cheveux développent une accoutumance à l’utilisation systématique d’un même shampooing relève aussi du mythe. Un même shampooing appliqué sur le même type de cheveux dans les mêmes conditions donnera toujours le même résultat. Les personnes qui changent de produit sont simplement insatisfaites : elles cherchent le soin miracle qui transformera leur type de cheveux comme par magie et fera friser leurs baguettes de tambour ou lissera leurs boucles, etc. Il y a bien sûr des
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changements qui obligent à modifier ses habitudes en matière de soins capillaires, commencer à se colorer les cheveux par exemple. Soins Les soins après-shampooing contiennent de nombreux éléments : agents lissants, émollients, antistatiques, démêlants, hydratants, etc. Ils aident à atténuer les agressions de la météo, du soleil et tout ce qui peut abîmer les cheveux. Travail à chaud L’utilisation d’appareils chauffant à haute température peut être très nocive pour les cheveux. Des produits coiffants peuvent offrir une certaine protection, mais leur pouvoir est limité. Dans ma pratique de trichologiste, j’encourage toujours mes clients à réduire la température. Je vois énormément de cheveux détériorés par des sèche-cheveux et des appareils de coiffure trop chauds. La température de ces appareils n’a fait qu’augmenter ces dernières années. Adapter les ingrédients au type de cheveux Les personnes qui ont les cheveux fins veulent gagner du volume. Ce résultat peut être obtenu avec des shampooings fréquents et des soins
après-shampooing légers ne contenant pas d’huiles mais des ingrédients comme des ammoniums quaternaires et des protéines hydrolysées. Les produits coiffants contenant des copolymères donnent de l’épaisseur et de la tenue. Ajoutés en petites quantités, huiles et silicones légers, protéines et antioxydants protègent, aident à structurer et font briller. Ces ingrédients conviennent également aux cheveux d’épaisseur moyenne, mais il convient d’y ajouter des cires hydratantes et des agents humidifiants. Les sérums contenant des silicones et des glycols confèrent lissage et éclat. Les cheveux épais et de type afrocaribéen demandent davantage d’hydratation, qui peut être apportée par des ingrédients comme la lanoline et des huiles telles que la fameuse huile d’argan marocaine, l’huile d’olive, de ricin ou d’avocat, etc. Tous les produits de soins capillaires contiennent des protéines, additifs très efficaces pour prévenir la dégradation des cheveux. Les écrans solaires contenus dans ces produits aident à réduire les dommages causés par l’oxydation due au soleil pour tous les types de cheveux. Comment faire son choix Cherchez les mots clés sur l’emballage. Pour des cheveux fins, recherchez des termes comme mous et électriques,
fins, volumateur, épaississant, corps, matière. Pour des cheveux d’épaisseur moyenne, raides ou ondulés, recherchez hydratation, lissage, éclat et brillance. Pour des cheveux épais, recherchez poreux, frisottés, raides, très bouclés, discipliner et réhydrater. Déterminez la forme et la texture du cheveu, prenez en compte la coupe et la longueur et vous serez en mesure de choisir le soin capillaire le plus approprié pour ce type de cheveu précis. Ainsi votre client sera parfaitement à l’aise avec ses cheveux et gagnera en assurance.
Carole Michaelides est membre de l’Institute of Trichologists depuis 1971 et exerce à la Philip Kingsley Clinic depuis plus de quarante ans. De 1992 à 1994, Carole était responsable de la clinique trichologique du département Hair and Beauty de Harrods où, en se concentrant sur la pratique clinique, elle a acquis une vaste connaissance des soins capillaires commercialisés ainsi que de la formation sur ces produits. Elle est aussi membre de plusieurs organisations dont la Society of Cosmetic Scientists et l’European Hair Research Society. Elle a obtenu une bourse de l’Institute of Trichologists en 2013.
Questions et réponses Q : L’écran solaire est-il indispensable pour les cheveux ? C.M. : Oui, car le soleil est l’un des principaux responsables de leur dégradation. L’oxydation détériore les ponts disulfure dans la tige du cheveu. Les écrans solaires et les antioxydants contenus dans les produits de soin aident à protéger le cheveu et à atténuer les dommages. Q : Les protéines contenues dans les produits de soin augmentent-elles vraiment le volume de la tige du cheveu ? C.M. : Aucune protéine ajoutée ne peut réparer vos cheveux ou vos fourches de façon définitive. De fait, il est préférable que leur action ne soit pas permanente, car leur accumulation rendrait les cheveux très raides et cassants. La chimie des protéines a fait d’immenses progrès et de nombreuses protéines sont désormais associées aux ammoniums quaternaires et les rendent encore plus importantes pour les cheveux. Elles réparent temporairement jusqu’au shampooing suivant, rehaussant l’apparence, facilitant la mise en forme et favorisant l’hydratation. Q : Un produit du commerce se vante d’allonger la tige du cheveu en réduisant les dommages à l’intérieur. Est-ce possible ? C.M. : J’en ai vu la publicité, mais je ne l’ai jamais utilisé et ne
pourrais pas dire s’il est efficace. Ma réponse à la dernière question pourrait bien s’appliquer à ce produit. Q : Que pensez-vous de la tendance pas de shampooing ? C.M. : Un présentateur TV déclare que ses cheveux vont mieux depuis qu’il a cessé de les laver. Il dit qu’il se contente de les rincer à l’eau sous la douche. En fait, c’est bien un lavage, même si cela élimine mal le sébum. De plus, ses cheveux ne font que quelques centimètres car il change complètement de coiffure plusieurs fois par an, coupant toutes les longueurs où le gras s’est accumulé. Cette méthode ne conviendrait pas à une personne ayant les cheveux plus longs ou souhaitant une coiffure stylisée. Q : La coloration a-t-elle un impact sur la chute des cheveux ? C.M. : Il n’y a pas de lien établi entre la coloration et les problèmes de perte de cheveux. D’ailleurs, j’encourage souvent les personnes qui ont les cheveux fins à les colorer pour leur donner du corps et retrouver le moral. Il n’y a que les cas d’alopécie cicatricielle inflammatoire qui m’incitent à la prudence, et je suggère alors d’essayer un balayage avec du papier d’aluminium plutôt qu’une coloration totale pour éviter autant que possible le contact du produit de coloration avec le cuir chevelu.
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GREFFE CAPILLAIRE
Bandelette ou F.U.E. ?
Spécialiste de la greffe capillaire, Dr FREDERIC MENU décrypte avantages et inconvénients de ces deux techniques selon les besoins spécifiques des patients.
A
fin de faire face à une chute de cheveux chronique insensible aux traitements et après avoir éliminé toutes les étiologies habituelles - pathologie thyroïdienne, syndrome des ovaires polykystiques ou prises médicamenteuses - la seule solution reste la greffe de cheveu, c’est-à-dire, le prélèvement de cheveux situés dans une zone non sensible à la chute afin de les réimplanter dans la zone souhaitée. Il s’agit donc d’une nouvelle répartition du « capital cheveu ». On prélève le cheveu avec son follicule ce qui explique qu’il soit autonome et garde ses caractéristiques d’origine. Pour la réaliser, deux opérations sont possibles : la technique classique chirurgicale de la bandelette et la technique plus récente dite « sans cicatrice », de la F.U.E. (Follicular Unit extraction). Depuis une dizaine d’années, l’essor de la FUE et sa médiatisation est telle, qu’elle a tendance à mettre de côté l’option chirurgicale jugée trop agressive… et même si tout semble les opposer, force est de constater que la bandelette revient sur le devant de la scène avec deux « clans » qui s’opposent.
Il nous parait donc opportun de refaire le point sur chacune des techniques en étudiant leurs avantages et inconvénients ainsi que leurs indications.
Bandelette avec dessin pré-opératoire
Résultat bandelette a 1 an
La Bandelette C'est la technique la plus ancienne qui a fait ses preuves en termes de fiabilité. Le principe est de prélever à l'arrière du crâne une bande de cuir chevelu d’environ 2 cm de large et dont la longueur peut aller jusqu’à 25 cm. On peut donc obtenir une surface de 50 cm². En sachant qu’en moyenne il y a 100 cheveux par cm², nous pouvons ainsi avoir jusqu’à 5 000 cheveux en un seul prélèvement, voire 6 000 si la densité le permet. Cette bande de cheveux est ensuite découpée en petits greffons contenant chacun en moyenne de un à trois cheveux : on parle de mini ou microgreffes qui seront ensuite réimplantés dans la zone voulue en réalisant au préalable de petits orifices à l’aiguille ou avec une microlame. L'implantation se fera en respectant l'axe naturel d'implantation des cheveux, afin d'obtenir le résultat le plus naturel possible. Au niveau du site de prélèvement, la fermeture se fera avec des fils ou des agrafes qui seront à garder environ deux semaines.
Il y a donc une cicatrice de quelques millimètres de large et pouvant aller jusqu’à 25 centimètres de long. Elle est en général assez discrète, mais peut avoir tendance à s’élargir sur les côtés (zone de plus faible laxité) et restera toujours visible en cas de cheveux très courts, ce qui peut poser un problème pour certains patients et notamment les plus jeunes. L’autre inconvénient est parfois une perte ou baisse de sensibilité du sommet du crâne, liée à l’incision horizontale qui peut sectionner les petits nerfs remontant de la région de la nuque. Cette anesthésie est le plus souvent passagère, très rarement définitive. Il faudra donc au final faire la balance entre le nombre de cheveux nécessaires et les inconvénients potentiels de la technique. Les avantages de la technique de la bandelette : • Elle permet d'implanter jusqu'à 6000 cheveux par séance. • Possibilité de corriger une calvitie étendue. • Coût moins élevé que pour une FUE (à nombre de cheveux égal car prélèvement plus rapide).
Bandelette avec aspect de cicatrice habituelle
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Les inconvénients de la technique de la bandelette : • Nécessite quelques jours de repos. • Présence d'une cicatrice horizontale plus ou moins longue à l'arrière du cuir chevelu. • Gêne dans la région de prélèvement liée à la présence des fils ou agrafes. • Impossibilité parfois de couper les cheveux très courts du fait de cette cicatrice. • Possible risque d’anesthésie complète ou partielle de l’arrière du crâne liée à l’incision. La F.U.E. L'extraction folliculaire, connue sous le nom de FUE, est la technique la plus récente de greffe de cheveux. Elle consiste à prélever directement des microgreffes de cheveux à l'aide d’un punch dont le diamètre ne dépasse que très rarement 1mm. Il n’y a donc plus de longue cicatrice, mais de très petits points de moins d’un millimètre. Site de Prélèvement S’agissant d’un prélèvement cheveu par cheveu, on peut en théorie, prélever n’importe quel poil ou cheveu situé n’importe où sur le corps. C’est ainsi que si le site de prédilection reste la région de la couronne en raison de sa bonne qualité et densité, on peut aussi prendre les cheveux situés sur les tempes, la nuque - si l’on souhaite des cheveux très fins - et même le reste du corps : dos, torse, bras ou jambes. Ces poils ne pousseront pas comme un
FUE post opératoire immédiat
Cicatrisation dix jours après intervention
cheveu, mais peuvent au moins permettre de couvrir la peau en complément d’une greffe classique avec zone donneuse occipitale appauvrie. Ils existent trois techniques de prélèvement : Prélèvement manuel : le punch est inséré dans un porte punch et l’opérateur va le centrer sur un cheveu en faisant un mouvement de rotation afin de l’individualiser et il sera ensuite enlevé avec une pince. Prélèvement semi-automatisé : le punch est inséré dans une pièce à main motorisée qui le fait tourner à une vitesse prédéterminée. Il sera ensuite aussi extrait avec une pince. Cette méthode de prélèvement est beaucoup plus rapide que la méthode manuelle. C’est la technique la plus courante. Prélèvement automatisé : elle permet le prélèvement, mais aussi la réimplantation automatisée des greffons. Cette automatisation, du prélèvement à la réimplantation, permet de réduire le temps opératoire et surtout limiter au maximum la manipulation du greffon par les pinces et donc leur traumatisme. Il s’agit de la technique SAFER° (anciennement Punch Hair Matic° ou Omnigraft° aux U.S.A) Elle nécessite un opérateur expérimenté, car très technique. L’intervention en prélèvement automatisé Pour le prélèvement, la zone donneuse est rasée à quelques millimètres afin de laisser apparaitre l’orientation de l’émergence des cheveux. On ne peut prélever que les cheveux courts et comme on prélève un cheveu sur trois ou un cheveu sur quatre afin de ne pas appauvrir la région, cela nous oblige à réaliser un rasage parfois large de la zone donneuse. Si cela n’est pas nécessaire ou possible, notamment chez les femmes, une ou plusieurs bandes pourront être rasées et recouverts par les cheveux du dessus. Cela nécessite donc une certaine longueur de cheveux afin de masquer la zone de prélèvement dans laquelle les cheveux repousseront au bout de quelques semaines. L’intervention se fait sous anesthésie locale simple sur un patient allongé confortablement sur le ventre. Le punch de 1 mm représente la taille standard, mais avec l’expérience
et en fonction du type de cheveux, des prélèvements au 0,8 mm sont possibles et préférables. En effet, la cicatrisation centripète est proportionnellement beaucoup plus importante qu’avec les punchs de 1mm. Un millimètre est le diamètre à partir duquel la peau n’arrive en général plus à se rétracter correctement et laisse donc une cicatrice qui peut être visible en cas de cheveux très court, de type « coupe militaire » ou en cas de prélèvement trop dense. Le punch est connecté à une pièce à main et sa rotation automatique permet une pénétration douce et progressive du derme superficiel afin d’individualiser le cheveu ou groupe de cheveux, qui sera directement aspiré en direction d’un petit flacon receveur, vidé régulièrement afin de conserver les greffons dans une solution froide. Chaque greffon a en moyenne 1 à 3 cheveux (unités folliculaires), rarement 4 ou 5. L’implantation Une fois les greffons prélevés, le patient est en général mis en position semiassise et l’anesthésie locale de la zone à implanter est faite afin de pouvoir réaliser de petites fentes (ou slits), avec des microlames ou aiguilles adaptées au diamètre des greffons prélevés. La mise en place des greffes peut être réalisée de trois manières différentes : - avec des pinces de microchirurgie (technique classique) - avec des Choi : système ressemblant à une petite seringue munie d’une aiguille au bout permettant d’implanter un seul greffon à la fois. Les slits seront alors réalisés en même temps, le Choi va « piquer » la peau et on poussera directement le greffon dans l’orifice réalisé. - avec un implanteur (dans le cas de la technique SAFER°) : cela permet une implantation sans manipulation directe du greffon. À l’instar de la pièce à main, il ressemble à un stylo qui présente un embout dans lequel sera directement aspiré le greffon (un à la fois). Une fois le greffon dans l’implanteur, la pointe de l’embout sera alors positionnée à l’entrée du slit et un piston, activé par une pédale, va le « pousser » délicatement dans l’orifice. Cette technique présente l’avantage d’éviter tout traumatisme direct des follicules par les pinces. Suites opératoires Quelle que soit la méthode utilisée, la FUE présente très peu de problèmes et
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Recul des golfes chez un patient jeune apres une séance FUE (2000 cheveux)
Résultat avant et après FUE chez une jeune femme souffrant d'Alopécie congénitale triangulaire
le patient ressort simplement avec un pansement sur la zone occipitale afin de limiter les risques de saignements pendant la première nuit ; il sera retiré dès le lendemain. Bien que peu douloureux, des antalgiques simples associés à des antiinflammatoires peuvent être prescrits pendant quelques jours. La zone greffée n’est en général que très peu sensible. Un shampooing de la zone de prélèvement est possible dès le lendemain et on attendra quelques jours pour la zone greffée. Il faut penser à bien hydrater régulièrement la zone greffée pendant les premiers jours afin de favoriser leur cicatrisation et diminuer l’apparition des croutes qui peuvent durer une semaine. Pendant le premier mois, on évitera tout frottement de la zone implantée. Il n’y a que très peu de gêne sociale et la reprise de la plupart des activités normales peuvent se faire dès le lendemain. Les efforts intenses sont à proscrire pendant une dizaine de jours. Avantages de la technique FUE Miniaturisation du prélèvement : le diamètre des punchs utilisés est situé entre 0,8 et 1mm Cicatrisation très rapide et très discrète. Zone de prélèvement plus important qu’avec la bandelette : Possibilité de « Body to head transplant » : elle consiste à prélever des poils – en général du dos ou de la face interne des cuisses en cas de zone donneuse occipitale classique « pauvre ».
Qualité optimale des greffons avec des manipulations limitées, grâce à l’automatisation du prélèvement et/ou de la réimplantation. Suites opératoires très simples, peu de douleur et peu d’œdème. Pas d’agrafes, ni point de suture. Idéale pour les petites et moyennes séances (petite surface, golfes ou vertex isolés, sourcils, cicatrice…). Nécessite peu de personnel, un opérateur et une aide sont en général suffisants. Inconvénients Prélèvement très technique, nécessitant une certaine expérience avant de faire des séances importantes. Nombre de cheveux prélevés en une séance en général plus faible qu’avec une importante bandelette. Une séance moyenne de FUE permet le prélèvement d’environ 600 à 1000 greffons, soit 1 500 à 2 500 cheveux, mais quelques « méga » séances peuvent aussi être réalisées et permettent alors d’obtenir jusqu’à 2500 greffons (soit 4 à 5000 cheveux) mais au prix d’une journée à une journée et demi de travail. La bandelette classique permet en revanche de prélever en moyenne 2 à 4 000 cheveux et en cas de long prélèvement de 6 à 8000 cheveux (selon la densité et laxité cutanée du patient), en quelques heures. Aspect « mité » possible si le praticien ne laisse pas assez de cheveux entre les prélèvements et surtout en cas de punchs de diamètre important (1,4mm). Tendance actuelle D’après l’International Society for Hair Restoration Surgery (ISHRS), qui
représente la plus importante association de praticiens pratiquant les greffes de cheveux (plus de 1000 membres), le nombre total d'interventions a plus que triplé depuis 2004. Il y a donc une réelle demande avec environ 15% de femmes (à noter que les deux techniques sont réalisables chez les hommes et les femmes). Justifié, ou non, si la FUE représentait il y a dix ans moins de 5% des interventions, elle représente maintenant la moitié des actes réalisés. Cette tendance est en fait moins liée aux résultats de la FUE qu’aux inconvénients de la bandelette. En effet, on se rend compte que le choix du patient est plus porté sur l’absence de cicatrice que sur le nombre de cheveux prélevés et donc implantés. Si la FUE est justifiée pour des séances nécessitant jusqu’à 2000 cheveux, nous avons donc compris qu’elle est discutable pour des séances plus importantes. Il faudra alors expliquer aux patients les deux possibilités de prélèvement avec leurs avantages et leurs inconvénients respectifs, afin qu’ils soient le plus éclairés possible sur le rapport bénéfice/ risque et les résultats attendus. Conclusion Face son succès médiatique, les interventions par la technique FUE est en train de dépasser le nombre d’interventions par bandelettes. Si la FUE automatisée apporte un avantage indiscutable pour le prélèvement des unités folliculaires, son indication est plutôt conseillée dans les petites et moyennes séances (jusqu’à 2 000 cheveux par séance) pour laquelle elle représente l’intervention de choix. Pour les séances plus importantes, l’indication se fera au cas par cas, afin de bien cerner la demande du patient et la densité désirée. C’est alors que sera discutée l’éventualité d’une séance par bandelette ou plusieurs séances FUE. Dr Frédéric Menu est Chirurgien Maxillo-Facial à Cannes. Il est Président du Syndicat Libéral des Chirurgiens Qualifiés pour l’Exercice de la Chirurgie Restauratrice du Cuir Chevelu, Membre de l'International Society for Hair Restoration Surgery (ISHRS) et Chargé de cours au DIU Européen de La Chirurgie Restauratrice de la Calvitie. Il pratique depuis de nombreuses années les deux techniques.
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repérages
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