body language I DERMATOLOGY 1
N°6 Le Magazine International de la Médecine Esthétique et Anti-Âge bodylanguage.fr
Histologie cutanée & Réjuvénátion MÉCANISMES NATURELS DE LA PEAU, PRÉVENTION ET CORRECTION DU VIEILLISSEMENT CUTANÉ
ÉPIDERME Organe intelligent de communication entre système nerveux et environnement
FILS TENSEURS
PHOTOVIEILLISSEMENT
Avantages, effets et techniques des fils tenseurs résorbables
Les bons gestes de prévention et dernières avancées cosmétiques
body language I DERMATOLOGY 2
body language I SOMMAIRE 3
sommaire 06 CHRONIQUE
36 INTERVIEW
48 CHIRURGIE
ÉTAT DES LIEUX par Thomas Josse
RHÉOLOGIE ORGANIQUE Explications du Dr Nicola Zerbinati sur l’utilisation d’une nouvelle matière première entrant dans la composition des produits de comblement dermique Neauvia Organic
RHINOPLASTIE DU NEZ VIEILLISSANT Dr Frédéric Braccini explique pourquoi et comment choisir, entre rhinoplastie chirurgicale et médicale selon les caractéristiques anatomiques particulières du nez vieillissant
38 ÉTUDES CLINIQUES
54 CHIRURGIE
THÉRAPIES À BASE DE VITAMINES Analyse du Pr Syed Haq des recherches cliniques relatives à l’administration intraveineuse de vitamines, popularisées ces dernières années par certaines célébrités
LE SOFT-LIFTING Prise en charge du vieillissement de l’ovale et du cou, associant chirurgie et techniques d’injections par les spécialistes en anatomie du visage, Dr Cécile Winter et Dr Philippe Kestemont
10 FOCUS OBSERVATIONS Actualités et évènements du secteur 25 ESTHÉTIQUE MÉDICALE LIFTER & RÉGÉNÉRER Dr Kuldeep Minocha explique pourquoi selon les indications, il est préférable de choisir l’utilisation de fils résorbables, aux techniques de comblement
28 DERMATOLOGIE PHOTOVIEILLISSEMENT Elizabeth Marshall détaille l’impact du rayonnement UV sur la peau et l’importance d’utiliser une photoprotection adaptée pour en atténuer le vieillissement et préserver sa santé cutanée
34 ÉQUIPEMENT TECHNOLOGIES COMBINÉES ANTI-ÂGE Dr Anne Le Pillouer-Prost décrit l’efficacité et résultats cliniques du laser CO2 fractionné avec émission synchrone de radiofréquence
42 DERMATOLOGIE RÉJUVÉNATION DE LA PEAU Dr Zein Obagi explique comment élaborer un programme de traitement pour obtenir des résultats optimaux
46 THÉRAPIE CELLULAIRE LES CELLULES DENDRITIQUES Dr Stefan Lipp nous parle du rôle des cellules dendritiques en médecine préventive et anti-âge.
58 DERMATOLOGIE L’ÉPIDERME EN 1ÈRE LIGNE DE FRONT Plongée au coeur de la communication “peau-cerveau” entre cellules et système nerveux central par le Dr Tiina OrasmäeMeder
66 PRODUITS REPÉRAGES Sélection des incontournables de la médecine esthétique & anti-âge
4 SOMMAIRE I body language
comité editorial Dr Jean Carruthers, MD, FRCSC, FRC, est professeur clinicienne au sein du service d’ophtalmologie et de sciences visuelles de l’université de la Colombie-Britannique à Vancouver. Avec son conjoint, le docteur Alastair Carruthers, elle a reçu le prix Kligman de l’American Society of Cosmetic Dermatology and Aesthetic Surgery (ASCDAS).
Dr Ravi Jandhyala est membre du Royal College of Surgeons de Glasgow, et membre fondateur de l’United Kingdom Botulinum Toxin Group for Aesthetics (UKBTGA). Il est également membre de la faculté de médecine pharmaceutique et expert scientifique des toxines botuliniques utilisées en esthétique.
Pr Syed Haq a été formé au Massachusetts General Hospital de la Harvard Medical School ainsi qu’au Tufts Medical Center. Il dirige le London Preventative Medicine Centre situé sur la fameuse Harley Street à Londres.
Dr Andy Pickett travaille sur les toxines botuliniques depuis presque 25 ans. Il donne des conférences dans le monde entier sur les produits, permettant aux praticiens injecteurs de mieux appréhender les connaissances scientifiques. Il est directeur du développement chez Q-Med et a fondé Toxin Science Ltd en 2011.
Anthony Erian, FRCS (Erg) FRCS (Ed), est chirurgien plastique esthétique bénéficiant de plus de 30 ans d’expérience. Il est membre de l’American Academy of Aesthetic and Restorative Surgery et préside l’European Academy of Cosmetic Surgery.
Dr Stephen Bassett est directeur médical de l’Aesthetic Training Academy et de ShapeCYMRU. Il est une sommité de Syneron Candela et membre de l’académie Merz. Il est avocat, membre de la Society for Advanced Legal Studies et conseil juridique.
DIRECTEUR DE PUBLICATION Alexandre Sister RÉDACTRICE EN CHEF
Dr Fabien Giausseran est médecin morphologue et anti-âge, spécialiste du rajeunissement facial, médecin formateur, expert-consultant en cosmétologie et conférencier sur les congrès médicaux internationaux. Il est également membre du SNMMAA, SOFMMAA, WOSIAM et des comités scientifiques du DEFEE et FACE2f@ce. Elizabeth Raymond Brown, PhD, CRadP, MSRP, est l’auteur des qualifications du BTEC (Business and Technology Education Council) reconnues au plan international en matière de traitements médicaux et esthétiques au laser/par IPL, ainsi que des normes professionnelles nationales pour les traitements à base de lumière. Elle est désormais directrice de l’enseignement chez LCS Academy Ltd.
Amélie Prévost amelieprevost@bodylanguage.fr DIRECTION GRAPHIQUE Anna Sinkovska anna@bodylanguage.fr TRADUCTIONS La Langagerie Sandrine Constant-Scagnetto, Dominique Debize, Stéphanie Klebetsanis,
Dr Séan Cummings, MBBS T(GP), DRCOG, DFFP, MRCGP, LLM, est médecin esthétique exerçant à Harley Street. Il a plus de 20 ans d’expérience comme praticien et possède une maîtrise en droit médical. Il travaille comme témoin expert.
Nathalie Renevier, Sophie Dinh www.langagerie.com PUBLICITÉ & PARTENARIATS
Dr Raj Persaud, FRCPsych, a été consultant en psychiatrie dans les hôpitaux publics de Bethlem Royal et Maudsley à Londres entre 1994 et 2008. Il est maître de conférences honoraire à l’institut de psychiatrie de l’université de Londres.
Dr Bessam Farjo, MB ChB BAO LRCP&SI, est membre de l’International College of Surgeons, membre fondateur de la British Association of Hair Restoration Surgeons et président de l’International Society of Hair Restoration Surgery.
Dr Masud Haq, BSc, MRCP, MD, est consultant dans le domaine du diabète et de l’endocrinologie. Il est diplômé du Guy’s and St Thomas’s Hospital, et s’est formé à Johns Hopkins aux États-Unis ainsi qu’à Melbourne. Il s’intéresse tout particulièrement à la thyroïde et à la ménopause.
publicité@bodylanguage.fr ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO Dr Kuldeep Minocha, Elizabeth Marshall, Dr Anna Le Pillouer-Prost, Dr Nicola Zerbinati, Pr Syed Haq, Dr Zein Obagi, Dr Stefan Lipp, Dr Frédéric Braccini, Dr Cecile Winter, Dr Philippe Kestemont, Dr Tiina Orasmäe-Meder, Thomas Josse. COUVERTURE Vivienne Moon CREDITS IMAGES Vivienne Moon, Jean Luc Droux, Sergey Nivens, Maksim Shmeljov, Shutterstock ISSN 2491-1496. Le magazine Body Language est une publication mensuelle (10 numéros/an) éditée par WMF Média. Tout contenu éditorial est © WMF Média sauf indications contraires ou autorisations spécifiques et ne peut être utilisé sous quelques formes que ce soit sans autorisation préalable. Imprimé en France par Imprimerie de Champagne Pour toutes demandes, merci d’adresser vos courriers à Body Language Magazine 36, rue Cortambert 75116 Paris. Vous pouvez joindre la rédaction par téléphone au 01 45 04 14 57 et par email à redaction@bodylanguage.fr L’abonnement au magazine se fait directement en ligne sur le site www.bodylanguage.fr
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6 CHRONIQUE I body language
Community manager inspiré & bloggeur passionné par la médecine anti-âge et les procédures esthétiques, THOMAS JOSSE nous dresse chaque mois un « état des lieux » du secteur, de son œil frais, averti et spontané !
état des lieux
VOULONS-NOUS VIVRE L'ÉTRANGE HISTOIRE DE BENJAMIN BUTTON ? À l’écriture de cette chronique, j’étais dans un train, non pas en direction de la Suisse pour m’occuper de mes cellules souches, mais à vrai dire le sujet m’amusait ; l’Anti-Âge. Ou comment la simple idée d’un titre tapageur, allait inviter à la lecture de mon article.
Je pense avec plaisir aux nombreuses fois où l’on ne me donne pas mon âge. Pourtant, ce n’est pas une fatalité, même si nous cherchons à nous battre contre le destin, à faire la course contre la montre. Les bougies annoncent le chiffre, et même si nous entretenons des rapports agréables avec la pensée mathématique, nous ne le comprenons pas toujours. Mais au fait, j’ai quel âge déjà ? Connaissezvous la différence entre âge chronologique et âge biologique ? En quelque sorte, l’âge chronologique commence le jour de notre naissance et l’âge biologique correspondrait à notre âge « réel ». Dans les écrits sur le vieillissement, on apprend qu’un mode de vie sain allongerait jusqu'à 10 ans notre espérance de vie en bonne santé. Cela revient-il à dire que notre âge biologique serait moins élevé que notre âge chronologique ? Nous ne vieillissons pas tous de la même façon, on le sait bien. Notre mode de vie joue un rôle important - tabac, alcool, cholestérol, surpoids - et il existe en effet des accélérateurs de vieillissement sur lesquels chaque individu peut agir. La question qui se pose alors, est de savoir comment évaluer son âge biologique, celui qu'a réellement notre corps, pour prendre conscience de l'écart éventuel avec son âge chronologique. Un groupe de scientifiques du King's College de Londres a mis au point une "grille" de vieillissement basée sur 150 marqueurs génétiques présents dans le sang, permettant de déterminer par simple prélèvement sanguin, l'état réel de vieillissement d'un organisme et l'ont appliquée à un groupe d'hommes seniors, nés la même année et suivis pendant 20 ans. Résultat : une différence de plus de quinze années a été constatée chez certains, entre leur âge chronologique et leur âge réel ! Cholestérol, hypertension, diabète, carence hormonale… Bien s’occuper de sa santé permet de freiner ces accélérateurs du vieillissement.
Alors ensemble, nous ne souff lerons pas les bougies, mais liront avec un regard d’enfant ce 6 ème numéro. « L’anti-âge » une expression paraissant futile au premier regard, pourtant nous avons beaucoup à en apprendre. D’abord, l’anti-âge nous apporte de la satisfaction, du plaisir et du réconfort. Juste pour ça, il faudrait le placer en Saint Graal. Est-ce futile ? essentiel ? une chose est certaine ; l’antiâge va bien au-delà de la simple salle de bain, pour s’immiscer dans nos vies, nos routines, nos réveils, jusqu'à devenir une part de nous-même. La cosmétique, la médecine et chirurgie esthétiques, la nutrition, la médecine prédictive, sont souvent tissés de promesses anti-âge, antigravité, anti-rides, anti-taches, anti-relâchement, mais y a-t-il encore de la place pour vivre ? En réalité, l’humain a toujours voulu vivre sans mourir et donc sans vieillir. Nous aimerions tous rester avec le même visage, ou même le changer à la demande. Mais, quoi de pire que de se voir vieillir ? Une confrontation que le miroir nous impose, comme un homme d’église nous imposerait l’hostie. L’humain a toujours trouvé des subterfuges. À l'époque de l'Égypte antique, on accordait déjà énormément d'importance à la beauté et aux soins du corps. Cléopâtre est certainement la première femme à avoir souhaité sublimer son visage en supprimant ses petites rides de vieillesse. N’oublions pas qu’il y a quelques années en Suisse, les thérapies cellulaires consistaient à injecter un cocktail de jeunes cellules provenant d’un mouton noir, alors qu’aujourd’hui nous voyons apparaître des prélèvements de cellules souches, stockées pour s’en servir en cas de besoin, ou encore la plasmaphérèse, dans le but de nettoyer son sang. Science-fiction ? Peut-être, mais cela démontre bien notre inquiétude face au temps qui passe.
body language I CHRONIQUE 7
Baudelaire déclarait, "Analysez tout ce qui est naturel, toutes les actions et les désirs de l’homme naturel, vous ne trouverez rien que d'affreux. Tout ce qui est beau et noble est le résultat de la raison et du calcul". Si cela est juste et que nous souhaitons aller au-delà de l’éloge du soin antiâge, il nous faudra assurer les calculs afin de recréer cette fois, l’éternelle jeunesse. Nous avons toujours voulu surpasser la nature, du simple acte de maquillage à celui de donner l’illusion d’un âge, en pouvant changer la composition même de la peau. Avant de rentrer dans le domaine de l’anti-âge, j’étais étonné de constater le nombre de personnes ne comprenant pas la différence entre « réparation » et « régénération ». Notre objectif est de réduire - ou même inverser - le processus de vieillissement. Alors qu'est-ce que la science de la guérison vient faire dans la science du vieillissement ? Il se trouve que le vieillissement est une série de « blessures » mal cicatrisées. Nous subissons chaque jour des dommages causés par les rayons ultraviolets, les produits chimiques, notre respiration cellulaire, le stress, le dérèglement de nos hormones… Ajoutez à cela une diminution des capacités à répondre de nos mécanismes de guérison naturelle et vous voyez la progression visible des effets des blessures. Voilà pourquoi il est important de préserver la capacité naturelle du corps à s’auto-réparer. Les manières d'y parvenir sont multiples, mais il est
primordial à mon sens, de faire la différence entre régénération et réparation. La nuance est mince, mais le résultat totalement différent, surtout d’un point de vue « fibrotique ». Vers quelle médecine faut-il se diriger ? Prédictive, cellulaire, esthétique, nutritionnelle ? un peu de tout cela. La nutrithérapie par exemple, connait un véritable succès, car elle offre une approche globale de la santé, aussi bien prédictive que préventive, c’est capital et essentiel. À mon sens le bilan du stress oxydatif est primordial, avec l’analyse du profil des oligoéléments, l’évaluation du risque cardiovasculaire et inflammatoire, le profil des acides gras, la mesure de l’indice télomérique, le bilan des tolérances alimentaires, le statut endocrinien, la mesure des vitamines, pour s’assurer d’une beauté sans faille. La médecine sous toutes ses formes, la chirurgie et les professionnels, doivent former une identité unique, pour proposer aux patients des actes n’allant pas à l’encontre les uns des autres, écarter les inflammations et les égos inutiles, dans l’unique but d’établir un dialogue précis et rassurant avec le patient, car ne l’oublions jamais, l’anti-âge est avant tout une affaire de plaisir… Souvent qualifiées de Graal de la médecine du futur, les cellules souches n’en finissent pas d’intriguer. Nous savons aujourd’hui qu’elles représentent une thérapie d’avenir, aussi bien en anti-âge, qu’en traitement de certaines maladies. Cette épopée à certainement commencé en Suisse
8 CHRONIQUE I body language
état des lieux
avec les premières thérapies cellulaires et même si nous avons parcouru du chemin depuis, elles n’ont toujours pas révélé tous leurs secrets. Elles promettent des avancées médicales importantes, si elles confirment leur potentiel. Mais quand on parle de "cellules souches", de quoi parle-t-on ? De cellules un peu particulières, programmées pour se multiplier indéfiniment et capables de donner naissance à tous les organes et tissus de l’organisme, voire à un individu complet pour certaines cellules. L’espoir des chercheurs et des médecins est de pouvoir utiliser ce potentiel pour réparer ou remplacer des organes abimés et traiter certaines maladies. L’utilisation de cellules souches dans le rajeunissement du corps, ne représente pas un traitement typique. Vous pouvez arrêter de prendre une pilule, ses substances chimiques s’élimineront en peu de temps. Mais si vous recevez des cellules souches, il est fort probable que vous en conserverez une fraction, ou tout au moins, vous bénéficierez de ses bienfaits pour le reste de votre vie. À mon sens d’observateur, deux types de cellules requièrent l’attention ; D’une part les cellules dendritiques, qui occupent une position-clé dans l'initiation des réponses immunitaires et dont leur manipulation est envisageable à des fins thérapeutiques, dans le cas des maladies auto-immunes par exemple. En effet, dans une optique d'immunothérapie du cancer, elles pourraient induire une réponse immunitaire anti-tumorale. D’autre part, les cellules mésenchymateuses de la moelle osseuse, qui semblent être un acteur clé dans la réponse du corps face à une blessure. Les cellules souches mésenchymateuses (CSM) se retrouvent dans plusieurs tissus, notamment la moelle osseuse, le muscle, la graisse, le sang du cordon ombilical et leur lieu de provenance a un impact sur la façon dont elles fonctionnent. Celles qui résident dans la moelle osseuse, ce sont révélées être d'une importance particulière dans le processus de guérison. Il a récemment été montré que ces cellules agissent comme les « pompiers » du corps, à chaque fois que des lésions tissulaires se produisent. Déclenchées lors d’une blessure par exemple, elles vont migrer vers le lieu de celle-ci et une fois arrivées, certaines s’attacheront ou se différencieront en types de cellules spécifiques au tissu en répara-
tion (par exemple, le muscle cardiaque dans le cas d'une crise cardiaque). Au début, les scientifiques ont pensé que leur rôle principal était de remplacer les cellules mortes ou mourantes. Ils ont eu tort. Leur principal effet, est de mettre en place un centre de commandement et de contrôle pour coordonner la guérison et la restauration des tissus, en utilisant d'autres cellules locales, y compris les cellules souches tissulaires-résidentes et les cellules du système immunitaire. Cela suppose la possibilité pour les cellules souches mésenchymateuses de communiquer avec d'autres cellules. Ce bavardage entre elles, utilise des substances chimiques appelées cytokines (signalisation). Les cytokines modifient le comportement des cellules locales, changent l’expression de l'ADN, accélèrent la production de protéines, améliorent le métabolisme…En quelque sorte, toutes les choses nécessaires conduisant à la guérison ou à la régénération. Nous devons aller à coup sûr vers une perception globale de l’être, en passant du régime de masse à l’hyper individualisation du repas, en écartant les intolérances alimentaires pour minimiser l’inf lammation, source du vieillissement et donc de la maladie pour aller droit sur de la prédiction. Effectivement, une fois le trouble contracté, le thérapeutique entre en jeu, mais nous pouvons intervenir bien avant, par des stratégies efficaces et validées par un consensus. Si la belle-mère de Blanche-Neige avait connu toutes ces procédures et protocoles, auraitelle investi dans un miroir assurant l’éternelle jeunesse ? Cléopâtre aurait-elle continué les bains de lait, après avoir essayé un peeling ? Probable aussi, que si Cendrillon avait investi dans la DHEA, cela ne l’aurait pas empêchée de rentrer à minuit … La meilleure façon de bien vivre, réside tout autant dans une approche individuelle que collective, comme nous le confirme l’étude « qu’est ce qui rend une vie réussie », menée par Harvard depuis 75 ans et présentée par Robert Waldinger, à la conférence TED. Voici comment débute le nouveau chapitre de la lutte anti-âge. Bonne lecture et surtout bon rajeunissement !
10 ACTUS I body language
UNE DÉCOUVERTE ANTI-ÂGE MAJEURE
observations
Des scientifiques de l’université de Newcastle ont observé que l’activité d’une enzyme métabolique clé se trouvant dans les batteries des cellules cutanées humaines décline avec l’âge. Grâce à la découverte que l’activité du complexe II mitochondrial diminue considérablement dans la peau âgée, les experts franchissent un nouveau cap vers l’élaboration de traitements anti-âge et de produits cosmétiques puissants qui pourraient être adaptés en vue de neutraliser ce déclin d’activité. Ces constatations pourraient aussi permettre de mieux comprendre le vieillissement des autres organes, et ouvrir la voie au développement de médicaments contre un certain nombre de maladies liées à l’âge, dont le cancer. Mark Birch-Machin, professeur de dermatologie moléculaire à l’université de Newcastle, a mené cette étude pionnière avec le Dr Amy Bowman de son groupe de recherche, et a déclaré : « À mesure que notre corps vieillit, nous constatons un épuisement des batteries de nos cellules, connu sous le nom de déclin bio-énergétique, et une augmentation des radicaux libres nocifs. Ce processus est aisément observable sur notre peau où apparaissent rides fines, rides et relâchement. Vous connaissez ce phénomène, en tout cas votre miroir le connaît dès le réveil ! Notre étude est la première à montrer que sur la peau humaine, l’âge s’accompagne d’une baisse spécifique de l’activité d’une enzyme métabolique clé qui se trouve dans les batteries des cellules de la peau. Cette enzyme joue un rôle pivot entre les deux principaux modes de production de l’énergie dans nos cellules et une diminution de son activité contribue à un déclin bioénergétique dans la peau vieillissante. Nos recherches signifient que nous disposons désormais d’un biomarqueur spécifique, ou cible,
pour développer et sélectionner des traitements et des crèmes cosmétiques anti-âge qui pourraient parer ce déclin. Nous sommes maintenant en mesure de découvrir des traitements anti-âge qui peuvent être adaptés pour des peaux plus ou moins âgées et pigmentées, et s’attaquer en outre au processus de vieillissement ailleurs dans notre corps. » L’activité du complexe II a été mesurée chez 27 donneurs âgés de 6 à 72 ans. Des échantillons de peau protégée du soleil ont été prélevés afin de déterminer si l’activité évoluait avec l’âge. Ont été mesurées, dans les cellules du derme et de l’épiderme, les activités des enzymes clés au sein de la mitochondrie responsables du métabolisme énergétique des cellules cutanées. L’activité du complexe II décline considérablement avec l’âge, par unité de mitochondrie, dans les cellules dérivant des couches inférieures plutôt que supérieures, observation qui n’avait jamais été faite auparavant pour la peau humaine. La raison avancée est une réduc-
tion de la protéine enzymatique. Cette baisse n’a été observée que dans les cellules dont la prolifération avait cessé. Le Dr Bowman, chercheuse associée à l’Institute of Cellular Medicine de l’université de Newcastle a indiqué : « L’université de Newcastle est à l’avant-garde de la recherche sur le vieillissement puisque l’on pense depuis longtemps que les mitochondries jouent un rôle important dans le processus de vieillissement. Leur rôle exact n’était cependant pas clair. Grâce à nos travaux, nous franchissons une nouvelle étape dans la compréhension de la façon dont ces structures cellulaires essentielles pourraient contribuer au vieillissement humain, avec l’espoir de parvenir, à terme, à cibler spécifiquement des régions mitochondriales en vue de neutraliser les signes de vieillissement. » Des recherches complémentaires sont indispensables pour parfaitement comprendre les conséquences fonctionnelles dans la peau et les autres tissus, et établir des méthodes d’évaluation des stratégies anti-âge chez l’être humain.
11 DERMATOLOGY I body language
body language I FOCUS 13
CE NOUVEL ÉCRAN SOLAIRE NE BLOQUE PAS LA VITAMINE D Développement d’un produit innovant contenant des filtres différents afin de renforcer la production de prévitamine D3
Une lotion solaire type avec un facteur de protection (SPF) de 30 protège sans doute des rayons UVA nocifs mais réduit de 97,3 % la capacité de production de vitamine D de la peau. Solar D, nouveau produit développé par une société australienne, promet cependant de remédier à cet inconvénient ; cette lotion permettrait en effet à l’organisme de produire jusqu’à 50 % de vitamine D de plus qu’un écran solaire ayant le même SPF. Un faible taux de vitamine D peut entraîner une multitude de problèmes dont rachitisme, ostéoporose, diabète et perte de mémoire. Face à la crainte croissante d’un cancer de la peau, des quantités toujours plus importantes d’écrans solaires – qui bloquent aussi la vitamine D – sont appliquées, en particulier par les parents, conduisant à une carence en « vitamine du soleil » estimée à 40 % chez les enfants et 60 % chez les adultes.
L’utilisation d’écrans solaires est la première cause de l’épidémie mondiale de carence en vitamine D, selon le Dr Michael F. Holick, endocrinologue à la BU School of Medicine, qui a expliqué à la revue PLOS ONE que « Solar D était composé de filtres différents pour renforcer la production de prévitamine D3 tout en protégeant du soleil ». Le Dr Holick a ajouté que « durant l’exposition au soleil, la peau produit de la vitamine D3, qui est métabolisée dans le foie et les reins en 1,25(OH)2D3 ou peut passer par diverses étapes métaboliques dans la peau, produisant plusieurs nouveaux sécostéroïdes ayant des effets antiprolifératifs, de prodifférenciation et anti-inflammatoires sur les cellules cutanées en culture ». L’usage des écrans solaires s’est répandu pour protéger la peau des rayons UVA à l’origine de cancers ; on ne s’est cependant pas totalement rendu compte que les écrans étaient conçus
pour absorber efficacement les rayons dans la plage UVB. Plusieurs composés chimiques couramment utilisés dans les écrans solaires absorbent efficacement diverses longueurs d’onde des rayons UVB. Solar D contient des composés dont les filtres sont différents afin de renforcer la production de prévitamine D3 tout en préservant la protection solaire pour limiter l’apparition d’érythèmes. « D’après nos observations antérieures, les résultats in vitro peuvent être directement traduits en résultats attendus lors de l’application d’écrans solaires sur la peau humaine, » a déclaré Holick. « Par conséquent, nous disposons d’une preuve de principe qu’il est possible de fabriquer un écran solaire capable d’optimiser la production de prévitamine D3 tout en préservant le facteur de protection pour limiter l’apparition d’érythèmes. »
14 DERMATOLOGY I body language 14 FOCUS I body language
AMÉLIORATION DE LA FONCTION DE BARRIÈRE CUTANÉE Une nouvelle étude montre que l’acide hyaluronique résilient réticulé en usage topique améliore la fonction de barrière de la peau
Une nouvelle étude a montré que l’acide hyaluronique résilient (RHA) réticulé en usage topique était supérieur à l’acide hyaluronique non réticulé (linéaire) de bas et haut poids moléculaire dans l’augmentation de la teneur en eau de la peau, préservant l’intégrité cutanée et améliorant la fonction de barrière. « Cette étude est passionnante car elle présente des techniques analytiques de pointe. Elle est la première à révéler d’importantes différences entre des types d’AH spécifiques, et met en évidence le rôle clé du RHA topique dans la réhydratation et le rajeunissement de la peau, » déclare le Dr Hema Sundaram, auteur principal de l’étude. Dr Sundaram, dermato-
logue à Washington, DC, a collaboré à la publication avec les laboratoires suisses TEOXANE. « Le RHA a été initialement développé par TEOXANE, comme principal composant de sa gamme de produits de comblement dermique injectables, indiqués pour le traitement esthétique des rides et des contours du visage. Sa réticulation exclusive est synonyme de longévité et d’amélioration des caractéristiques mécaniques. Nos recherches les plus récentes montrent que la réticulation peut aussi être bénéfique dans une formulation d’AH topique. Si nous répondons efficacement aux besoins fondamentaux d’hydratation de la peau, celle-ci pourrait mieux tolérer
d’autres traitements topiques et interventions esthétiques et mieux y répondre. » L’étude menée comparait, sur des surfaces d’explants de peau humaine, les effets du RHA réticulé à ceux de l’AH linéaire non réticulé de bas poids moléculaire et de l’AH de haut poids moléculaire. Les chercheurs ont montré que le RHA était un humectant plus efficace que l’AH de bas poids moléculaire et un hydratant occlusif plus efficace que l’AH de haut poids moléculaire. En outre, le RHA réticulé topique améliorait considérablement la structure et la fonction de barrière de la peau en aidant à mieux retenir l’humidité.
15 DERMATOLOGY I body language
body language I DERMATOLOGY 16
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Le régi me médt i erranéen ad effets posi ti fs durablessurlasar
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body language I FOCUS 17
LA CHIRURGIE À ULTRASONS RÉDUIT LES TRAUMATISMES APRÈS UNE GÉNIOPLASTIE La chirurgie plastique et reconstructive pourrait bénéficier de ces techniques Dans la chirurgie plastique du menton, l’utilisation d’un équipement de piézochirurgie à ultrasons s’est révélée réduire le traumatisme, la douleur et le gonflement par rapport aux perceuses chirurgicales traditionnelles, selon une étude publiée dans The Journal of Craniofacial Surgery. D’après le Dr Gilberto Sammartino de l’université de Naples Federico II et ses collègues, la piézochirurgie pourrait être une solution de remplacement viable à la technique d’ostéotomie traditionnelle, car elle réduit le degré d’inflammation, la douleur, le gonflement et la morbidité, améliorant la satisfaction et le confort du patient. Les complications après une génioplastie faisant appel à des appareils de piézochirurgie ont été comparées à celles constatées avec des perceuses rotatives traditionnelles. Cette approche relativement récente repose sur l’énergie des ultrasons, plutôt que les instruments chirurgicaux conventionnels, pour découper l’os. « Plusieurs études ont montré que la cicatrisation osseuse est plus rapide avec la piézochirurgie qu’avec d’autres techniques faisant appel à des forets ou des fraises, grâce à une réponse inflammatoire moindre de l’os, » expliquent le Dr Sammartino et les co-auteurs de l’article. L’étude de Sammartino regroupait 40 patients dont la génioplastie était programmée en première intention ou après une chirurgie corrective des mâchoires. Les patients ont été randomisés dans deux groupes de génioplastie : avec piézochirurgie ou avec perceuses traditionnelles. Douleur, cicatrisation et complications ont été comparées du premier au quinzième jour suivant l’intervention. Les résultats ont montré des scores de douleur moindres pour les patients ayant bénéficié de la piézochirurgie, bien que la différence n’ait été significative que les troisième et septièmes jours post-intervention. Le gonflement semblait aussi moins important avec la piézochirurgie.
Les deux groupes ont fait état d’une sensibilité moindre dans la région du menton tout au long des 15 jours suivant l’intervention, principalement due à l’étirement des nerfs. La sensibilité s’est régularisée dans les six mois pour tous les patients, dans les deux groupes. La douleur et le gonflement se sont aussi complètement résorbés. Les études précédentes montrent que la piézochirurgie conduit à mieux maîtriser la réponse inflammatoire de l’os induite par la chirurgie. Des lésions cellulaires moins importantes
entraînent par ailleurs un remodelage osseux accru après l’intervention. Le Dr Sammartino et ses collègues concluent : « L’os subit moins de contraintes durant l’intervention ; cela résulte en une atténuation de la douleur et du gonflement postopératoires, ce qui est concordant avec les résultats de notre essai : douleur et gêne étaient minimales par rapport à la technique traditionnelle (scie et forets), en particulier durant la période postopératoire immédiate de cicatrisation (trois premiers jours) ».
18 DERMATOLOGY I body language 18 FOCUS I body language
body language I FOCUS 19
L’IMPRESSION 3D POURRAIT AIDER À RÉPARER CERTAINS CARTILAGES ENDOMMAGÉS Des chercheurs du Wallenberg Wood Science Center en Suède ont découvert un moyen de produire du tissu cartilagineux par la bio-impression en 3D d’une encre contenant des cellules humaines
Après des tests probants dans un modèle murin in vivo, les chercheurs pensent que le développement pourrait un jour mener à des implants imprimés de manière précise pour réparer les dommages du nez, de l’oreille et du genou. « La bio-impression tridimensionnelle est une technologie de rupture qui devrait révolutionner l’ingénierie tissulaire et la médecine régénérative» a déclaré Paul Gatenholm, PhD. « Notre équipe souhaite collaborer avec des chirurgiens plasticiens afin de créer du cartilage pour réparer les dommages découlant de lésions ou de cancers. Nous travaillons sur l’oreille et le nez, des parties du corps que les chirurgiens ont aujourd’hui des difficultés à réparer. Mais, espérons-le, ils seront
un jour en mesure de le faire grâce à une imprimante 3D et une encre biologique constituée des cellules d’un patient. » L’équipe de Gatenholm a dû commencer par développer une encre à base de cellules humaines vivantes qui conserverait sa forme après l’impression, car les matières précédemment imprimées s’affaissaient en un tas amorphe. Pour créer une nouvelle encre biologique, des polysaccharides issus d’algues brunes et de minuscules fibrilles de cellulose issues du bois ou fabriquées par des bactéries ont été mélangés avec des chondrocytes humains, qui sont les cellules qui constituent le cartilage. À partir de ce mélange, les chercheurs ont pu imprimer
des cellules vivantes en une architecture spécifique, telle que la forme d’une oreille, qui conservait sa forme même après l’impression. Les cellules imprimées produisaient aussi du cartilage dans une boîte de laboratoire. « En conditions in vitro, nous devons changer tous les deux jours le liquide nutritif dans lequel la matière est placée et y ajouter des facteurs de croissance, » explique Gatenholm. Il rajoute qu’il s’agit d’un environnement très artificiel. L’étape suivante consistait donc à faire passer la recherche d’une boîte de laboratoire à un système vivant. Les échantillons de tissu imprimés ont été implantés dans des souris où les cellules ont survécu et produit du cartilage. Pour accroître le nombre de cellules, autre défi de l’ingénierie tissulaire, les chercheurs ont mélangé les chondrocytes avec des cellules souches mésenchymateuses humaines de la moelle osseuse. Des recherches antérieures ont indiqué que les cellules souches incitaient les cellules primaires à proliférer davantage qu’elles ne l’auraient fait seules. Les données préliminaires d’essais in vivo menés pendant plus de 60 jours montrent que cette association favorise la production de chondrocytes et de cartilage. Des travaux précliniques supplémentaires doivent être réalisés avant de passer aux essais chez l’être humain et Gatenholm travaille actuellement avec un chirurgien plasticien pour anticiper et résoudre les aspects pratiques et réglementaires. Outre l’impression de cartilage, l’équipe de Gatenholm collabore avec un groupe cosmétique pour développer de la peau humaine imprimée en 3D. Étant donné que les groupes cosmétiques européens ne sont plus autorisés à tester les cosmétiques sur les animaux, l’on espère que cette peau imprimée pourra servir à tester le maquillage, les techniques antirides et les stratégies visant à prévenir les effets néfastes du soleil.
20 FOCUS I body language
UN NOUVEAU COLLAGÈNE POUR VOTRE PEAU Le complexe peptidique innovant Dermatopoietin® peut favoriser la reconstitution du collagène des peaux âgées. Il est le principal ingrédient de la marque suisse de cosmétiques, EVENSWISS. Vehicule
Dermatopoietin®
Le collagène est un constituant majeur de la peau humaine, à raison de 90 % en poids sec. Il forme des fibres et assure la résistance mécanique de la peau. Un réseau de fibres de collagène normales constitue un environnement sain pour les fibroblastes dermiques qui produisent les composants de base de la peau dont le collagène, l’élastine et l’acide hyaluronique. La présence de fibres de collagène normales est essentielle pour que la peau ait un bel aspect. Le vieillissement entraîne la dégradation du collagène, et l’accumulation de collagène fragmenté est au cœur des changements cutanés apparents liés à l’âge. La peau des personnes âgées peut contenir jusqu’à quatre fois plus de fragments de collagène que celle des personnes plus jeunes, une reconstitution du collagène s’avère donc indispensable. Le complexe peptidique innovant Dermatopoietin®, capable de booster le collagène de la peau, est le principal ingrédient de la marque suisse de cosmétiques, EVENSWISS. Il ne contient pas de collagène, et la formule ne pénètre même pas dans la peau. Il agit sur les récepteurs à la surface de la peau pour transmettre un signal au derme plus profond, afin que les fibroblastes dermiques produisent du collagène. Reconstitution du collagène avec Dermatopoietin® : étude in vivo par microscopie biphotonique en fluorescence Produits concernés : Dermatopoietin® ou véhicule. Réalisation de l’étude : Neurotar Ltd. Helsinki, Finlande. Plan de l’étude : Dermatopoietin® a été appliqué une fois par jour pendant 28 jours sur l’avant-bras de trois volontaires masculins en bonne santé âgés de 63 et 64 ans, tandis que le véhicule a été appliqué sur l’autre avant-bras. Évaluation du collagène : Les taux de collagène ont été évalués par microscopie en fluorescence dans le derme 28 jours après le début des applications de Dermatopoietin® (cf. figure). Résultats : L’application de Dermatopoietin® entraîne une augmentation du collagène de 68 % par rapport au véhicule. Conclusion : Dermatopoietin® est efficace comme stimulant rapide de la production de collagène pour les peaux âgées.
Effet de Dermatopoietin® sur le collagène (fibres rouges) et sur l’élastine (fibres vertes) des peaux âgées. Couches et constituants de la peau illustrés sur les images : couche cornée à 5 μm ; couche de Malpighi à 25-30 μm ; couche basale à 50 μm ; derme à 70-80 μm.
Tous les produits EVENSWISS contiennent le complexe peptidique Dermatopoietin® unique et breveté. Grâce aux produits de soins de la peau de la gamme EVENSWISS, vous boostez la production de collagène et donnez à votre peau une belle apparence. Pour plus d’ informations sur la gamme EVENSWISS, rendez-vous sur evenswiss.ch ou unicos.ch.
21 ESTHÉTIQUE MÉDICALE I body language
Depuis 2005 Adoderm GmbH développe et fabrique en Allemagne des produits de comblement à visée esthétique, appréciés et reconnus pour leur homogénéité etfacilité d’application. Chaque produit de leurs gammes, est conçu pour être adapté à sa zone d’application afin de répondre aux besoins des patients et praticiens en recherche d’un résultat naturel et immédiat.
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22 ACTUS I body language
LA GREFFE PÉRIORBITAIRE POURRAIT PROTÉGER LA VUE DANS LES GREFFES DU VISAGE De nouvelles recherches américaines ont conclu que la greffe de tissus périorbitaires était réalisable pour protéger la vue de certains patients La greffe de tissus périorbitaires s’est révélée une solution techniquement réalisable pour protéger un œil fonctionnel lorsqu’une greffe faciale est envisagée. La sous-unité périorbitaire – comprenant les paupières, les structures neuromusculaires sous-jacentes et les vaisseaux sanguins qui les irriguent – peut faire l’objet d’une greffe, soit isolément soit dans le cadre d’une greffe du visage complète, selon de nouvelles recherches menées aux États-Unis par Eduardo D. Rodriguez, MD, DDS, chef du département de chirurgie plastique Hansjörg Wyss au NYU Langone Medical Center. L’étude publiée dans Plastic and Reconstructive Surgery – Global Open® décrit en détail une approche que Rodriguez et ses collègues ont testée sur cinq patients chez qui une greffe du visage a été envisagée suite à une destruction massive des tissus faciaux provoquée par une blessure par balle, l’attaque d’un animal, des brûlures thermiques ou chimiques ou un cancer. Tous les patients avaient au moins un œil fonctionnel, considéré comme à risque élevé de détérioration en raison de la perte des paupières et des structures associées protégeant l’œil. Les chercheurs ont exploré les indications et la faisabilité anatomique de la greffe périorbitaire, par greffe de l’unité périorbitaire seule ou dans le cadre d’une greffe faciale complète. « L’objectif de la greffe périorbitaire est de rétablir les mécanismes de protection de l’œil, d’éviter la détérioration de l’acuité visuelle et d’optimiser les résultats esthétiques, » écrit Rodriguez. Après une évaluation et une planification chirurgicale complètes, les chercheurs ont tenté la greffe de six sous-unités périorbitaires chez les cinq patients (y compris les deux yeux d’un même patient). Quatre patients ont bénéficié d’une greffe faciale partielle (dont les tissus périorbitaires), le cinquième d’une greffe périorbitaire
dans le cadre d’une greffe complète du visage. Les greffes, incluant les tissus périorbitaires essentiels – notamment paupières, canaux lacrymaux et branches nerveuses faciales associées – provenaient de donneurs décédés. Pour cinq des six sous-unités périorbitaires, les chirurgiens ont pu parvenir à une double vascularisation afin d’optimiser les chances de survie tissulaire. Chez quatre des cinq patients, la greffe périorbitaire a été un succès, avec reconstruction des tissus perdus et restauration des fonctions critiques, à savoir clignement volontaire et réflexe. Des complications sont survenues chez le cinquième patient. Bien qu’encore controversée et réalisée seulement dans un petit nombre de centres médicaux dans le monde, la greffe de visage est une option pour des patients soigneusement sélectionnés présentant une destruction complète ou partielle des tissus faciaux. Les patients dont les yeux sont intacts sont à
risque élevé de détérioration progressive en raison de la perte du clignement et des autres fonctions protectrices. « La greffe périorbitaire (isolée ou parallèlement à la totalité du visage) est techniquement réalisable, » ont conclu le Dr Rodriguez et les co-auteurs de l’article. Ils reconnaissent certaines limites importantes à leur expérience initiale, en particulier l’éventail limité de cas rencontrés dans leur série au sein d’un seul hôpital. Les auteurs proposent une approche visant à classer les types de perte tissulaire pouvant être reconstruits par greffe périorbitaire, et mettent en avant les aspects techniques clés de ces procédures complexes. Ils suggèrent que « les patients dont les orbites et la fonction nerveuse orbitale sont intactes et présentant des changements précoces de la vision soient considérés comme des candidats optimaux pour l’allogreffe en vue d’inverser l’évolution vers la cécité ».
body language I FOCUS 23
LE GÈNE DE LA CICATRISATION IDENTIFIÉ
rendez
vous
Des chercheurs de l’université d’État de l’Ohio ont mis en évidence un gène humain qui aide à réguler la cicatrisation et pourrait limiter la formation de cicatrices postchirurgicales et postlésionnelles La protéine MG53 — qui aide l’organisme à réparer les lésions de la peau, du cœur, des poumons, des reins et d’autres organes sans former de cicatrices — pourrait accélérer la cicatrisation des plaies ouvertes, réduire le temps de récupération suite à une intervention chirurgicale et restreindre la propagation d’infections. « Une grosse cicatrice sur la peau n’est certes pas esthétique mais imaginez un instant la cicatrice que laisse une attaque sur le cœur ; ce peut être fatal, » explique Jianjie Ma, physiolo-
« répare » avant toute atteinte grave. Chez des souris génétiquement modifiées pour être déficientes en MG53, les expériences ont montré que la guérison de lésions était difficile car la capacité de réparation était compromise et, en conditions de stress, la fonction cardiaque était diminuée. Le MG53 agit de concert avec le TGF β, un type de protéine « cytokine » qui intervient aussi dans la cicatrisation des plaies mais le processus est si rapide qu’il entraîne des cicatrices. La recherche montre qu’une
3 – 4 JUIN Journées Parisiennes du Laser, Paris, France W: groupelasersfd.com 10 – 11 JUIN Oculoplastic 2016, Bordeaux, France W : oculoplasticbordeaux2016.monooti.net 16 – 18 JUIN 3ème ICAD,International Congress of Aesthetic Dermatology and Healthy Aging Medicine , Sao Paulo, Brésil W: euromedicom.com 16 – 19 JUIN FACE 2016, Londres, UK W: faceconference.com 25 JUIN 9ème JCD, Journée Corrézienne de Dermatologie, Brive, France W: association-acides.docvadis.fr 1 - 3 JUILLET IMCAS Americas 2016, Cancùn, Mexico W: imcas.com 24 – 26 JUILLET 14ème édition Cosmoprof North America, Las Vegas, USA W : cosmoprofnorthamerica.com 29 - 31 JUILLET IMCAS Asia, Taiwan W: imcas.com 08 - 10 SEPTEMBRE 4ème Journées ADEESSE et Groupe Laser W: congres-seminaires.com 08 - 10 SEPTEMBRE IMRHIS 2106, Versailles, France International Meeting of Rhinoplasty Societies W : imrhis2016.com 09 - 10 SEPTEMBRE F.A.C.E 2f@ce 2016, Cannes, France W : face2facecongress.com 15 - 17 SEPTEMBRE SFME-AFME Paris, France, 37ème Congrès national de médecine esthétique W : sfme.info
giste à l’université d’État de l’Ohio et co-auteur de la présentation. Il indique que tous les animaux sont porteurs de ce gène et que celui-ci est quasiment identique chez toutes les espèces. Le gène MG53 répare les dommages cellulaires et tissulaires qui interviennent au quotidien. Même les activités simples, comme écrire ou marcher, sont susceptibles de provoquer des lésions dans l’organisme, sans que cela ne pose généralement de problème puisque le MG53
quantité plus importante de TGF β que de MG53 dans la circulation sanguine facilite la formation de cicatrices. L’objectif de Jianjie Ma est de développer un traitement qui inhibe le TGF β et promeuve le MG53, aidant les professionnels de santé dans une guérison rapide, sans cicatrices. Sa prochaine étape consiste donc à identifier un petit composé qui puisse faire cela et finalement tester s’il a l’effet désiré dans les essais chez l’être humain.
16 - 17 SEPTEMBRE AMWC 4ème Aesthetic & Anti-Aging Medicine World Congress Eastern Europe, Moscou, Russie W: euromedicom.com 23 - 27 OCTOBRE 23ème Congrès de l’ISAPS, Kyoto-shi, Japon W: isapscongress.org 3 - 5 NOVEMBRE 3ème AMWC Latin America, Medellin, Colombie W: euromedicom.com 24 - 26 NOVEMBRE ICAD 2016, Bangkok, Thaïlande W: euromedicom.com Soumettez-nous vos évènements à redaction@bodylanguage.fr
body language I ESTHÉTIQUE MÉDICALE 25
Lifting mécanique & régénération tissulaire Si les fillers ou la toxine sont efficaces dans la lutte contre le vieillissement, l’utilisation de sutures résorbables à cônes bidirectionnels peuvent, selon les indications, offrir de bien meilleurs résultats. Explications du Dr KULDEEP MINOCHA
I
l y a une limite aux résultats que l’on peut obtenir en ne combinant que toxine botulique et produits de comblement dermique pour combattre les signes du vieillissement du visage. La tendance actuelle qui consiste à rajouter sans cesse du volume au milieu du visage commence à altérer sérieusement l’apparence de nos clients, ce qui n’a pas échappé aux médias et nuit à l’image des soins esthétiques. Médecin esthétique, j’ai découvert en 2012 le système de sutures entièrement résorbables à cônes bidirectionnels, sur lequel repose la technologie Silhouette Soft. Associer lifting mécanique et régénération tissulaire – grâce à la production de collagène de type 1 – sans recourir à la chirurgie offrait une solution idéale à tous ceux qui avaient déjà adopté les produits injectables. Combien avons-nous vu de clients tirer légèrement la peau affaissée de leur visage pour atténuer les bajoues et redessiner l’ovale ou retendre le cou ? Même avec la meilleure volonté du monde, aucune dose de produit de comblement ou de toxine botulique ne peut produire un tel résultat sans chirurgie.
La technologie des cônes lancée en 2005 par Kolster, propriétaire de KMI Inc, Corona, CA, a marqué un tournant décisif dans le développement des fils tenseurs. La surface à 360° du cône creux (1,0 mm x 2,5 mm) offre un ancrage solide dans le tissu fibreux. In vivo, la production de collagène autour des cônes hydrophiles débute dès le huitième jour. La réaction fibreuse autour des cônes crée un soutien robuste à l’intérieur du tissu, interdisant toute migration ou extrusion. L’idée d’intercaler des cônes résorbables entre des nœuds de maintien sur un fil de suture en polypropylène 3/0 vient du Dr Nicanor Isse. Les fils Silhouette Lift issus de ce concept ont reçu l’homologation de la FDA en 2006 et peu après, la certification CE. Depuis 2006, les sutures Silhouette Lift ont connu de nombreuses applications, dont le lissage du milieu du visage et des bajoues, le traitement des parésies du nerf facial aboutissant à une paralysie ou encore le lissage des tissus graisseux dans la région glutéale avec des fils 2/0. En raison du ferme ancrage des sutures dans le fascia profond plus robuste, condition nécessaire à son
succès, cette procédure relevait du domaine de nos confrères chirurgiens. Les fils Silhouette Soft commercialisés depuis 2011 sont composés de cônes bidirectionnels et de sutures en acide L-polylactique (PLA) totalement résorbables. Pour un médecin évaluant de nouveaux traitements, le profil d’innocuité d’un produit est une caractéristique cruciale. Les sutures Silhouette Soft sont constituées de PLA à 100 % et les cônes d’un mélange d’acide L-polylactique (82 %) et de polymère glycolique (18 %). Nous savons que le PLA est utilisé dans les dispositifs médicaux et les implants depuis des décennies et que son ratio de dégradation est beaucoup plus lent que celui d’autres matériaux de suture, ce qui prolonge la durée des bénéfices. La stimulation de la production de collagène de type 1 par le PLA est connue depuis longtemps. Indications Redessiner l’ovale du visage et réduire les bajoues font partie des indications les plus fréquentes des sutures Silhouette Soft. L’amélioration de la projection malaire antérieure et
subcutaneous tissue. Depth may be adapted according to the patient inserted (Fig. 2), stop the When traction and cone start with Then turn the (Fig. needle horizontally and it throughcones the isindications. enter in the adipose tissue. the last subcutaneous tissue 1) until the black lineguide disappears. patientwill indications. the insertion of the second half of the suture. subcutaneous tissue. Depth may be adapted according to Then turn the needle horizontally and guide it through the 1is inserted (Fig. 2), stop the traction and start with 2 patient indications. Extract the of needle through thesuture. first exit point. Insert the point of theI first suture perpendicularly 26 ESTHÉTIQUE MÉDICALE body language insertion the second half of the subcutaneous tissue. Depth may needle be adapted according to the the skinindications. through the entry point to a depth of 5mm into the Gently pull it and by way of traction, the first series of patient subcutaneous tissue (Fig. 1) until the black line disappears. cones will enter in the adipose tissue. When the last cone Then turn the needle horizontally and guide it through the is inserted (Fig. 2), stop the traction and start with subcutaneous tissue. Depth may be adapted according to the1 insertion of the second half of the suture. 2 1 2 l’adoucissement du sillon nasogénien fondeur dans la graisse sous-cutanée, patient indications.
et des plis d’amertume par différents soit environ 5 mm (figure 1). 1 2 moyens ont eu d’excellents résultats Dans les peaux de type asiatique, 1 technologie unique. La nou- il peut être nécessaire de descendre 2 avec cette velle certification CE obtenue pour le plus profondément car la peau de la ré1. lifting des sourcils et du cou en juillet gion mandibulaire, par exemple, a une 3 2015 a officiellement élargi le champ épaisseur moyenne de 5 mm contre Introduce 2,8 the needle located at the second end of the suture, des indications homologuées de Sil- mm chez les personnes de typeperpendicularly caucato the skin in the same entry hole, respecting the 1 2 houette Soft. sien. depth of 5mm into the adipose tissue. Proceed in the direction La possibilité d’utiliser les fils Tournez ensuite l’aiguille de 90 second ° of the exit point (Fig. 3). Silhouette Soft en complément horizontalement et guidez-la à travers 3 d’injections de myorelaxants (générale- le tissu sous-cutané (figure 2). ResIntroduce the needle located at the second end of the suture, 3 the 2. needle located at the second end of the suture, ment deux semaines avant la mise en sortez l’aiguille par le premier pointIntroduce de perpendicularly to the skin in the same entry hole, respecting the perpendicularly to the skin in the same entry hole, respecting the 3 place des fils)Introduce et de produits de comsortie. Tirez-la doucement pour faire depth of 5mm into the adipose tissue. Proceed in the direction the needle located at the second end of the suture, depth of 5mm into the adipose tissue. Proceed in the direction blement dermique ou de stimulation pénétrer la première série de cônes dans 3 the second of point (Fig. 3). Prick skin at exit the pre-established exit point (Fig. 4). Extract the ne perpendicularly to the skin in the sameend entry hole, respecting the Introduce the needle located at the second the suture, of le the second exit point (Fig. 3). de la production de collagène (avant ou le tissu graisseuxof(figure 3). Lorsque tissue are inserted in the tissue (Fig. 5). The entire sutureSubcutaneous has now been im depth of 5mm into the adipose tissue. Proceed in the direction perpendicularly to the in the same entry hole, the la tracaprès la pose des fils) offre auskin clinicien dernier cône estrespecting inséré, cessez Repeat these actions with each suture, then on the other side. of the second exit point (Fig. 3). Subcutaneous tissue of 5mm the adipose in the direction toute depth une gamme deinto traitements per- tissue. tion Proceed et commencez l’insertion de la of the second exit point (Fig. 3). mettant de gommer harmonieusement seconde moitié de la suture, en intro3 3. Introduce the needle second end ofverticalement the suture, par le les signes de vieillissement dulocated visage. at the duisant l’aiguille Prick the skin at the pre-established exit point (Fig. 4). Extract the perpendicularly to the skin in the same entry hole, respecting the4). Cette même point d’entrée (figure Prick the skin at the pre-established exit point (Fig. 4). Extract the are inserted in the tissue (Fig. 5). The entire suture has now been Subcutaneous tissue depth of 5mm into the adipose tissue. Proceed the direction Le patient idéal précaution estinessentielle pour 4éviter are inserted in the tissue (Fig. 5). The entire suture has now 5been Repeat these actions with each suture, then on the other side. Prick the skin at the pre-established exit point (Fig. 4). Extract the needle, with a gentle pull so the second series of cones the second (Fig. 3). un effet de capitonnage de la peauRepeat Il est of important de exit bienpoint sélectionner au these actions with each suture, then on the other side. are inserted in the tissue (Fig. 5). The entire suture has now been implanted (Fig. 6). Cut thread leaving the free ends les patients cetteatprocédure. Bien pointexit d’entrée. Prick pour the skin the pre-established point (Fig. 4). Extract the needle, with a gentle pull so the second series of cones long Repeat these actions with each suture, then on thenow other side. qu’elleare repositionne la the graisse déplacée Poursuivez en direction dubeen deuxinserted in tissue (Fig. 5). The entire suture has implanted (Fig. 6). Cut thread leaving the free ends long. et restaure le volume perdu, cette ième point sortez l’aiguille Repeat these actions withtecheach suture, thende on sortie, the other side. 4. Subcutaneous tissue nique n’est pas un lifting du visage. et tirez doucement pour faire pénétrer 4 5 4 5 Cette Prick procédure ne convient pas pour la seconde série de cônes le tissu. the skin at the pre-established exit point (Fig. 4). dans Extract the needle, with a gentle pull so the second series of cones traiterare les inserted excès4de in peau épaisse, non Le fil complet est désormais en place. the tissue (Fig. 5). The entire suture has now been implanted (Fig. 6). Cut thread leaving the free ends long. 5 plus que les excès deactions peau fine due à suture, Passez ensuite la phase modelage. Repeat these with each then onà the otherdeside. 5 l’âge. De4 même, chez les personnes qui Appuyez légèrement sur les tissus6 avec présentent un excès de peau dans la les doigts d’une main. En même temps, Subcutaneous tissue Subcutaneous tissue région mandibulaire mais un vieillisse- tirez alternativement sur les deux ex5. ment de type hypertrophique et chez trémités de la suture qui ressortent afin Subcutaneous tissue 4 une peau très fine et trop de bien mettre les cônes en contact avec 5 celles ayant Subcutaneous tissue peu de tissu graisseux, les résultats ne le tissu et de comprimer jusqu’à un cer6 6 seront pas optimaux. tain niveau (figure 5). Cette procédure est efficace dans Une fois la compression adéquate 6 les cas de ptôse du milieu du visage, de obtenue, coupez les extrémités des su6 tissue perte de volume malaire, de ptôse de tures auSubcutaneous niveau des points de sortie. 6. la ligne de la mâchoire, de relâchement Les fils et les cônes existent en difdu cou et de ptôse des sourcils. férentes tailles, notamment 8, 12 et 16 Insertion Pour évaluer les effets à attendre, cônes. Le clinicien peut choisir une patient les résultats qu’il peut attendre des sutures, 6 tirez les tissus du patient d’environ technique de pose droite, en L et/ou immédiatement après l’intervention. Fig 1-6 1 cm vers le haut en plaçant les doigts en U afin de lisser, de soutenir et de Les dépressions au niveau du point du côté proximal (c’est-à-dire au point sculpter les tissus affaissés du visage. d’entrée et les fronces ou plis de la peau d’entrée) et vérifiez si une différence sont des suites normales qui disparaisnotable est visible du côté distal (c’est- Soins après l’intervention 13 sent au bout de quelques jours. Des à-dire au point de sortie). Si l’effet ob- Après le traitement, il est conseillé ecchymoses et hématomes peuvent 13 tenu est harmonieux, la procédure Sil- d’éviter l’exercice physique, la chirur- apparaître dans certains cas. Le taux houette Soft a toutes les chances d’offrir gie dentaire, les massages du visage et d’infection est très faible, une dizaine un résultat satisfaisant. les séances de sauna pendant deux à de cas seulement ayant été rapportés à trois semaines. Il est recommandé de l’International Medical Advisory Board 13 Technique dormir sur le dos avec la tête surélevée sur les quelque 385 000 fils posés dans Pour réussir cette procédure, il est pendant les trois premières semaines et le monde. indispensable de commencer par pra- de retenir les crispations excessives du tiquer une insertion verticale au point visage (par exemple bâillements) pen- Contre-indications d’entrée avec une aiguille de 18G dant la première semaine. Comme pour la plupart des traitements avant d’injecter l’anesthésique local. esthétiques, il est déconseillé d’utiliser Cela permettra de passer facilement Complications les fils Silhouette Soft en cas de malal’aiguille plus petite (23G) attachée au Lors de la consultation préalable, il die de peau aiguë ou chronique, en fil et aux cônes jusqu’à la bonne pro- convient d’expliquer précisément au présence de produits de comblement
body language I ESTHÉTIQUE MÉDICALE 27
permanents, en cas de maladie autoimmune, pendant la grossesse et l’allaitement, avant 18 ans, ou chez les personnes allergiques aux matériaux constituant les fils Silhouette Soft.
Marquage préopératoire – Technique en U * Selon la taille des sutures
Marquage préopératoire – Technique en U
Marquage préopératoire – Techniques combinées
Marquage préopératoire – Technique en U
* En rouge, les points d’entrée et en bleu, les points de sortie.
Formation Une formation structurée et soutenue, dispensée sous l’égide de Sinclair IS Pharma, a marqué le lancement de cette nouvelle technologie auprès des cliniciens. Des ateliers d’une journée regroupent au maximum quatre stagiaires et deux formateurs pour les conseils et les démonstrations pratiques. Chaque participant est invité à amener deux modèles et à poser au moins huit fils au cours de la journée, après une brève présentation orale et une démonstration de la procédure par un formateur. Tous les participants reçoivent par ailleurs un manuel et un DVD de formation complets une semaine avant la date de l’atelier. Enfin, ils sont invités à participer à la conférence annuelle World Expert Meeting qui se tient à Barcelone au mois d’octobre. Une manifestation pédagogique organisée en 2015 au Javier De Benito Institute a enregistré une participation record de 1 500 stagiaires. Les deux jours de conférence sont exclusivement consacrés à la procédure Silhouette Soft, à travers des conférences d’anatomie exhaustives et de nombreuses démonstrations pratiques des plus récentes techniques utilisées à travers le monde. Conclusion L’ajout des fils Silhouette Soft à la gamme de traitements proposés dans mon cabinet m’a incontestablement ouvert un vaste champ d’options pour traiter les régions plus délicates du visage et du cou. Les résultats s’améliorent en continu pendant trois à quatre mois sous l’action de la production de collagène de type 1, et peuvent subsister 18 mois. Pour les patients, un traitement personnalisé sous anesthésie locale offrant un résultat parfaitement naturel et nécessitant moins de 60 minutes est infiniment séduisant.
Silhouette Soft® – avant et après 30 jours
Dr Kuldeep Minocha est formateur chez Sinclair IS Pharma et médecin esthétique principal chez Absolute Aesthetics, établissement installé en Angleterre à Londres et dans le Surrey.
PHOTOVIEILLISSEMENT ELIZABETH MARSHALL détaille l’impact des UV et de la lumière sur la peau et revient sur l’importance d’utiliser une photoprotection pour atténuer le vieillissement cutané et préserver la santé de la peau.
L
e rayonnement ultraviolet et les autres formes de lumière ont une incidence sur le vieillissement et la santé de la peau. Il existe différentes méthodes pour atténuer le phénomène de vieillissement, notamment des ingrédients topiques, des stratégies biologiques et d’autres types de filtres. D’autres éléments comme les anti-oxydants et les enzymes de réparation de l’ADN peuvent également réduire les effets de la lumière, ainsi que certains compléments alimentaires dont l’effet protecteur sur la peau de l’intérieur est cliniquement prouvé. Impact des UV sur la peau Il existe trois types d’UV, les UVA, les UVB et les UVC. Ces derniers,
absorbés par la couche d’ozone, ne parviennent pas jusqu’à nous. Une stratégie efficace de protection contre les UV doit donc s’attacher à réduire les effets des deux premiers sur notre peau. Si le rayonnement UVB (qui provoque les coups de soleil) est généralement bien connu, il ne représente que 5 % de la totalité des UV que nous absorbons. Les 95 % qui atteignent notre peau sont des UVA, qui ont un effet majeur sur le vieillissement cutané, d’une part car ils pénètrent jusqu’au derme et d’autre part, parce qu’ils sont présents tout au long de l’année. Nous protéger du soleil lorsqu’il fait beau, ne sufft donc pas, et chacun devrait appliquer une photoprotection tous les jours, quelle que soit la saison.
L’importance de se protéger contre les UV est largement admise, mais on a récemment découvert que d’autres formes d’énergie émises par le soleil pouvaient avoir une incidence sur la peau. Ainsi, certains effets de la lumière, par exemple dans le cas de la photothérapie, peuvent être positifs et sont de plus en plus exploités dans les soins esthétiques où des longueurs d’onde spécifiques de la lumière sont utilisées en quantités soigneusement dosées pour induire des réactions souhaitées au niveau de la peau. Toutefois, en ce qui concerne l’exposition au soleil, le fait d’être soumis de façon chronique à une gamme complexe de longueurs d’onde de fréquences et niveaux énergétiques divers peut avoir des conséquences néfastes.
body language I DERMATOLOGIE 29
UVB Les UVB sont principalement absorbés au niveau de l’épiderme. Ils provoquent des coups de soleil et, à long terme, un épaississement de la couche cornée. En outre, ils stimulent une réponse pigmentaire retardée, endommagent l’ADN cellulaire cutané et peuvent également détériorer les cellules immunitaires de Langerhans présentes dans le tissu cutané, qui jouent un rôle clé pour protéger la peau contre les infections mais aussi contre les anomalies cellulaires. Associés aux dégradations de l’ADN résultant de l’exposition au soleil, ces problèmes peuvent aboutir à des cancers de la peau.
Impacts du spectre lumineux En dehors des UV, deux types d’énergie peuvent endommager la peau1,2 . La lumière à haute énergie visible (HEV) entre 400 et 500 nm stimule la production de radicaux libres ou de ROS dans la peau, mais a également une incidence sur les personnes les plus vulnérables aux détériorations. En effet, la lumière HEV peut augmenter la pigmentation, notamment chez les personnes sujettes à certaines affections telles que le mélasma ou l’hyperpigmentation postinflammatoire (HPI), et peut également favoriser l’apparition de photodermatoses. Ces réactions cutanées inflammatoires que l’on sait imputables aux UVA et UVB peuvent être considérablement accrues par les longueurs d’onde de la lumière HEV 1. Plus bas dans le spectre lumineux, les infrarouges peuvent avoir des effets notables sur le photovieillissement car ils stimulent la production de ROS. Ils peuvent également stimuler la métalloprotéinase matricielle (MMP), enzyme qui dégrade le collagène de la peau.2 Ainsi, l’exposition chronique à des doses non limitées de différentes longueurs d’onde reçues lors d’une exposition quotidienne au soleil peut accroître notablement le processus de vieillissement.
Cette illustration histologique compare la structure d’une peau jeune à celle d’une peau mature photovieillie. À droite, une peau photovieillie : la couche cornée, d’apparence saine et dense sur la peau jeune, s’est épaissie. La peau photovieillie présente également une élastose solaire caractérisée par des fragments de collagène et d’élastine détruits.
UVA Les UVA, principalement absorbés par le derme, sont présents toute l’année. De fait, les UVA représentent 95 % des rayons qui ont un effet sur notre peau, notamment en stimulant la production de radicaux libres ou d’espèces réactives de l’oxygène (ROS). Avec le temps, l’exposition aux UVA contribue significativement au photovieillissement, stimule la pigmentation et l’immunosuppression et endommage l’ADN des cellules cutanées.
Incidence de l’exposition au soleil dans le temps La couche cornée de la peau photovieillie s’épaissit fortement et l’accumulation de cellules cutanées mortes lui confère un aspect plus terne. Si l’on compare avec la peau plus jeune où la jonction derme-épiderme ondule sur une surface plus étendue, on observe également un aplatissement des papilles dermiques. Cette structure de la peau jeune permet à l’oxygène et aux nutriments de transiter du derme vers l’épiderme. Dans la peau photovieillie en revanche, ce phénomène est fortement atténué, avec des répercussions néfastes sur la santé de l'épiderme. L’élastose solaire est un autre effet visible du vieillissement dû au soleil : le collagène et l’élastine sont dégradés et des fibres réticulaires s’accumulent dans le derme, accentuant ainsi ridules et flétrissement. Ce phénomène agit notamment sur l’apparence de la peau et l’apparition de rides et ridules. L’exposition aux UV et à la lumière peut également avoir une incidence significative sur la santé de la peau et l’apparition éventuelle de cancers cutanés et d’affections telles que des photodermatoses idiopathiques. On pense que ces dermatoses sont des réactions allergiques au soleil qui stimule
la production de ROS, provoquant des éruptions cutanées et des réponses allergiques de la peau. Environ 20 % de la population souffre de ce genre de dermatoses, qui peuvent fortement altérer le bien-être des patients 3. Stratégies d’atténuation du photovieillissement Les stratégies visant à ralentir le photovieillissement et à limiter la dégradation de la santé cutanée devraient en parallèle tenter d’améliorer et de renforcer les processus naturels de réparation de la peau. Parmi les ingrédients et les méthodes qui œuvrent dans cette voie, citons les filtres et les agents biologiques qui aident à limiter la pénétration des UV et de la lumière dans la peau et les anti-oxydants et les enzymes d’ADN qui contribuent à atténuer les dommages. Filtres et ingrédients biologiques Ils peuvent entrer dans la composition de produits topiques pour réduire la pénétration des UV et d’autres formes de lumière dans la peau. Le facteur de protection solaire (SPF) correspond à la protection contre les rayons UV. Plus il est élevé, plus le niveau de protection contre les UV augmente.
30 DERMATOLOGIE I body language
Le niveau de protection dépend également de la quantité de produit appliquée. Les essais standard se fondent sur une application de 2 mg/cm², ce qui correspond à la longueur d’un doigt de produit appliquée sur le visage pour obtenir le SPF indiqué sur l’étiquette. C’est beaucoup plus que ce que la plupart des personnes utilisent réellement, or réduire la quantité de produit diminue significativement le SPF. Les UVA représentent 95 % des rayons UV qui nous atteignent et ont un effet notable sur le photovieillissement. Il existe plusieurs méthodes de mesure de la protection contre les UVA, mais la définition de la longueur d’onde critique utilisée internationalement a été adoptée par la FDA comme recommandation pour les produits à large spectre. Un photoprotecteur qui protège contre les UVB et les UVA doit avoir une longueur d’onde critique d’au moins 370 nm garantissant son large spectre, et par conséquent sa capacité à protéger contre au moins 90 % du spectre des UVB et des UVA. Il s’agitlà d’un élément important à prendre en compte pour choisir un produit de photoprotection. Cette protection peut être assurée par des filtres minéraux tels que l’oxyde de zinc et le dioxyde de titane qui agissent principalement contre les UVB et les UVA en réfléchissant la lumière. Les concentrations élevées d’oxyde de zinc et de dioxyde de titane peuvent laisser un voile blanc sur la peau, ce que les personnes qui utilisent un produit photoprotecteur au quotidien préfèrent généralement éviter. Certaines formes micronisées de zinc et de titane en améliorent l’acceptabilité sur le plan cosmétique. L’ajout de filtres non minéraux ou chimiques est aussi particulièrement important pour obtenir un produit de protection à large spectre car les filtres non minéraux sont efficaces contre les UVA. Tous ces éléments améliorent la couverture et la formulation du produit, l’objectif étant que les patients l’appliquent tous les jours. De nombreux filtres minéraux et non minéraux sûrs et photostables peuvent être utilisés pour la photoprotection, par exemple l’oxyde de zinc, le dioxyde de titane, l’octocrylène et l’homosalate. Sunsphères D’autres technologies, comme celle des Sunsphères, peuvent optimiser la
protection contre les UV. Technologie innovante spécialement conçue pour renforcer l’efficacité des filtres minéraux et non minéraux dans un produit topique de protection contre les UV, les Sunsphères dispersent la lumière ultraviolette et accroissent la capacité réfléchissante ou absorbante des filtres. L’ajout de Sunsphères dans des produits topiques réduit leur teneur en filtres minéraux et non minéraux, ce qui leur confère une absorbance élevée dans la peau et un toucher très agréable. Les Sunsphères ont un excellent profil d’innocuité.
breux anti-oxydants dérivés de plantes se révèlent très efficaces sur la peau humaine, comme les polyphénols, les flavonoïdes et les caroténoïdes. La vitamine C est largement utilisée comme anti-oxydant. Il s’agit de l’anti-oxydant naturel le plus abondant de la peau5 et sa forme active est l’acide L-ascorbique. Anti-oxydant à large spectre, elle est efficace contre différents types de ROS dont l’anion superoxyde, les radicaux hydroxyles et l’oxygène singulet. En outre, elle contribue à protéger les cellules cutanées du suicide cellulaire – ou apoptose –
66 Pour être efficace, la protection de la peau ne doit pas se limiter aux UV et à la lumière , mais inclure aussi des anti-oxydants 99 Récemment, des filtres biologiques qui s’attaquent à d’autres parties du spectre ont été inclus dans des produits photoprotecteurs. Outre les UV, nous pouvons nous protéger contre la lumière HEV avec des ingrédients comme la mélanine biomimétique ou de synthèse. Notre propre mélanine n’absorbe que 400 nm environ et ne nous protège donc pas contre les longueurs d’onde de la lumière HEV (400 à 500 nm). Il a été démontré qu’une mélanine biomimétique élaborée à partir de tyrosine dérivée de plantes absorbait la lumière HEV et atténuait ses dommages. Anti-oxydants S’il est important d’utiliser un photoprotecteur qui garantit une très haute protection, il a récemment été observé qu’un produit anti-UV à large spectre ne réduisait la production de radicaux libres ou de ROS que de 55 % 4. Pour être efficace, la protection de la peau ne doit donc pas se limiter aux UV et à la lumière mais inclure d’autres ingrédients, comme des anti-oxydants capables de limiter les dommages oxydatifs causés par l’exposition au soleil. Il existe différents anti-oxydants dont l’action protectrice contre les effets néfastes de la lumière ont été cliniquement prouvés, notamment les vitamines anti-oxydantes telles que les vitamines C et E et les anti-oxydants enzymatiques. Par ailleurs, de nom-
déclenché par les UV, à réduire les lésions pigmentées de la peau en inhibant la tyrosinase et est indispensable à la synthèse du collagène.5 Un domaine d’intérêt relativement nouveau est soutenu par de nombreuses preuves cliniques : il s’agit d’utiliser des anti-oxydants dérivés de plantes, et plus particulièrement un extrait de la fougère Polypodium leucotomos. L’extrait breveté, le Fernblock, est un complexe de polyphénols, flavonoïdes et caroténoïdes qui contient également de l’acide férulique et de l’acide caféique ainsi que d’autres anti-oxydants dérivés de plantes. L’action photoprotectrice du Fernblock contre le stress oxydatif, l’inflammation, les dégradations de l’ADN et la détérioration des cellules de Langerhans est étayée par de nombreuses données cliniques. 6,7,8,9 L’utilisation d’autres antioxydants dérivés de plantes comme le thé vert et le Gingko Biloba est également soutenue par des données cliniques probantes.4 Fernblock Le Fernblock est un extrait unique et breveté dont l’action photoprotectrice spécifique à la peau a été cliniquement prouvée. Plus de 40 articles scientifiques ont été publiés 6,7,8,9,10 sur ses effets de protection de la peau contre les dommages dus aux UV. Il a une action anti-oxydante spécifique à la peau, à large spectre et des études ont
body language I DERMATOLOGIE 31
Le Fernblock est l’ingrédient photoprotecteur le plus étayé par des données cliniques. Ses formulations topique et orale sont des exclusivités de la gamme de produits photoprotecteurs Heliocare. Il a également été cliniquement prouvé que le Fernblock protégeait la peau de l’intérieur et agissait en coordination avec les produits topiques Heliocare. Les capsules Heliocare Ultra offrent une protection contre l’oxydation, de l’ADN et immunologique au sein de la peau et le Fernblock se combine aux principaux anti-oxydants que sont la vitamine C, la vitamine E, la lutéine et le lycopène. Enfin, le Fernblock aide à réduire le risque d’allergies cutanées. Dans des études où il était administré en complément alimentaire par voie orale3,12, les patients ont observé une diminution significative des réactions allergiques et des éruptions cutanées après une exposition au soleil.
démontré qu’il était efficace contre un certain nombre de ROS différents, dont le superoxyde. 6 Le Fernblock protège également l’architecture cutanée et la matrice extracellulaire, contribuant à limiter les effets néfastes des UV sur les fibroblastes situés dans le derme et renforçant l’action de ces derniers en stimulant la production de collagène d’une part et en réduisant les taux de MMP responsables de la dégradation du collagène d’autre part.8 De nombreuses études8,9,11 ont également été réalisées sur les mécanismes par lesquels le Fernblock peut atténuer les dommages causés à l’ADN cellulaire. Il contribue à la réduction du nombre de lésions de l’ADN résultant de l’exposition aux UV et à l’amélioration du proces-
sus de réparation de l’ADN. De plus, son action immunologique permet de limiter la dégradation des cellules de Langerhans qui assurent une protection immunitaire essentielle de la peau, mais peuvent être endommagées par l’exposition aux UV. Cependant, de nombreuses études cliniques ont montré que le Fernblock protège leur fonctionnalité et leur forme.8,9 Enzymes de réparation de l’ADN Il est également possible de renforcer les mécanismes de défense naturels de la peau. Nos enzymes de réparation de l’ADN, les endonucléases, aident à limiter les dégradations de l’ADN. Toutefois, lorsque la peau subit un stress important tel qu’une exposition au
soleil, ces dégradations sont plus nombreuses que ce que notre organisme est capable de réparer. Il existe différentes enzymes de réparation de l’ADN à l’efficacité cliniquement prouvée. Les photosomes, extraits d’un plancton, aident à réparer les dégradations de l’ADN tandis que les ingrédients Roxisome et Ultrasome, extraits de plantes et de bactéries, aident à couper les segments d’ADN endommagés afin de réduire le risque de mutation au sein de la peau. La créatine aide à protéger et renforcer les mitochondries. Centrales de production d’énergie des cellules, elles contiennent de l’ADN également sujet à des dégradations. Ces technologies doivent être étudiées lorsque l’on recherche un produit de photoprotection de la peau.
32 DERMATOLOGY I body language
body language I DERMATOLOGIE 33
Choisir un produit photoprotecteur Pour choisir un photoprotecteur, quelques éléments importants doivent être pris en considération. Les filtres offrant une protection élevée contre les UVA et B et protégeant de la lumière HEV sont des éléments clés. Comme nous l’avons vu plus haut, il est également important de s’intéresser à d’autres ingrédients comme les antioxydants, les enzymes de réparation de l’ADN ou encore les ingrédients qui aident à protéger les cellules de la peau et à limiter les dégradations. La photoprotection n’est pas nécessaire uniquement lorsque le soleil brille ou pendant les vacances : c’est une stratégie que chacun devrait appliquer au quotidien. Pour que nos patients s’y conforment, nous devons leur proposer un produit acceptable sur le plan cosmétique et bien toléré par la peau. Dans l’idéal, il devrait être testé dermatologiquement et non comédogène.
Conclusion La lumière ultraviolette est le principal facteur d’accélération du vieillissement cutané et de la dégradation de la santé de la peau. Utiliser quotidiennement un photoprotecteur à large spectre offrant une protection élevée est donc essentiel. Il est également important que ce produit contienne des ingrédients supplémentaires tels que des anti-oxydants et des ingrédients capables de réparer l’ADN comme le Fernblock. Une protection adéquate de la peau prévient l’accélération du vieillissement cutané, renforce et prolonge les résultats des traitements ou des soins médicaux de la peau et protège et améliore la santé de la peau en réduisant le risque de réactions cutanées allergiques et la survenue de cancers de la peau.
Elizabeth Marshall est responsable scientifique et formation chez AesthetiCare, division de Ferndale Pharmaceuticals Ltd. Titulaire d’un B. Sc (Hons) en microbiologie médicale et zoologie, elle a plus de sept ans d’expérience dans le secteur de l’esthétique. Elle travaille en relation avec le comité consultatif médical, l’ équipe indépendante de formation des infirmiers, l’ équipe interne de formation des esthéticiens, les experts techniques et les praticiens expérimentés, avec lesquels AesthetiCare collabore internationalement pour développer et mettre en œuvre des initiatives de formation de pointe sur le microneedling, la radiofréquence, la photothérapie, les peelings chimiques et, son domaine de prédilection, les programmes de soins cutanés de qualité médicale reposant sur des preuves cliniques.
RÉFÉRENCES : 1. 2.
Effects of Visible Light on the Skin. Mahmoud, Lim et al. Photochem and Photobiol, 2008,84:450-462. Prevention of infrared-A radiation mediated detrimental effects in human skin. Schroeder et al. Skin Therapy Lett. Jun 2009;14(5):4-5. 3. Oral administration of a hydrophilic extract of Polypodium leucotomos for the prevention of polymorphic light eruption. Tanew et al. J Am Acad Dermatol. 2011. 4. The role of antioxidants in photoprotection: a critical review. Chen et al. J Am Acad Dermatol. 2012;67:1013-24. 5. Topical L-Ascorbic Acid: Percutaneous Absorption Studies. Pinnell et al. Dermatol Surg 2001;27:137-142. 6. Inhibition of ultraviolet-induced formulation of reactive oxygen species, lipid peroxidation, erythema and photosensitization by Polypodium leucotomos. Gonzalez & Pathak. Photodermatol Photoimmunol Photomed 1996;12:45-56. 7. Photoprotective properties of a hydrophilic extract of the fern Polypodium leucotomos on human skin cells. Alonso-Lebrero, Dominguez-Jiminez, Tejedor, Brieva & Pivel. J Photochem Photobiol B: Biol 2003;70:31-37. 8. Beneficial regulation of matrixmetalloproteinases and their inhibitors, fibrillar collagens and transforming growth factor-ß by Polypodium leucotomos, directly or in dermal fibroblasts, ultraviolet radiated fibrolblasts, and melanoma cells. Philips, Conte, Chen, Natrajan, Taw, Keller, Givant, Tuason, Dulaj, Leornardi & Gonzalez. Arch Dermatol Res 2009. 9. Orally administered Polypodium leucotomos extract decreases psoralen-UVA-induced phototoxicity, pigmentation and damage of human skin. Middelkamp-Hup, Pathak, Parrado, Garcia-Caballero, Rius-Diaz, Fitzpatrick & Gonzalez. J Am Acad Dermatol 2004;50:41-49. 10. Polypodium leucotomos: A Potential New Photoprotective Agent. Bhatia. Am J Clin Dermatol. Published online: 11 February 2015. 11. Oral Polypodium leucotomos extract decreases ultraviolet-induced damage of human skin. Middelkamp-Hup, Pathak, Parrado, Goukassian, Rius-Diaz, Mihm, Fitzpatrick & Gonzalez. J Am Acad Dermatol 2004;51:910-918. 12. Photoprotective activity of oral Polypodium leucotomos extract in 25 patients with idiopathic photodermatoses. Caccialanza, Percivalle, Piccinno & Brambilla. Photodermatol Photoimmunol Photomed 2007;23:46-47.
34 ÉQUIPEMENT I body language
TECHNOLOGIES
combinées anti-âge
Dr ANNE LE PILLOUER-PROST nous décrit les résultats cliniques et l’efficacité de l’utilisation de laser CO2 fractionné avec émission synchrone de radio-fréquence, dans la prise en charge du vieillissement du visage.
L
a prise en charge du vieillissement du visage est un des challenges des praticiens de l’esthétique pour des patients avides de nouvelles technologies, les moins invasives possibles et donnant des résultats naturels. Les lasers de rajeunissement qui améliorent la texture cutanée, le « masque » facial sans en modifier ni les volumes ni les expressions correspondent parfaitement à cette demande. Les lasers fractionnés ablatifs CO2 appartiennent à cet arsenal et ont fait la preuve de leur efficacité depuis maintenant plus de 10 ans. Ils sont venus combler un manque entre des technologies non invasives qui donnent des résultats trop modestes et les lasers ablatifs en mode conventionnel qui donnent d’excellents résultats mais nécessitent des suites lourdes avec pansements et éviction sociale prolongée. Les principes d’action de ces lasers fractionnés ablatifs CO2 combinent autour et sous les micro-colonnes créées, des phénomènes post-ablation « pro-cicatrisants » et thermiques, déclenchant des cascades cytokiniques et d’interactions cellulaires menant à la stimulation des fibroblastes et au remodelage dermique en 3 à 6 mois. Selon les appareils et les paramètres utilisés on propose, au patient, un traitement personnalisé en fonction de l’énergie et de la densité des micro-pulses en une ou plusieurs séances. Il est difficile de donner une quantification clinique précise du degré d’amélioration.
La réponse est dépendante de beaucoup de facteurs : paramètres utilisés et nombre de séances, tabagisme, alimentation, âge, génétique individuelle de la cicatrisation, et les résultats de la littérature difficiles à globaliser car les appareils et les paramètres utilisés varient beaucoup. On obtient en règle générale une amélioration de 1 grade du score d’héliodermie (échelle de 0 à 6), parfois plus, exceptionnellement moins. Des études avec histologie et dosages de marqueurs immuno-histo-chimiques du remodelage collagénique, ainsi que des études avec mesures objectives, notamment échographiques haute résolution, de l’épaisseur cutanée avant et après ces traitements ont toujours été positives et ont permis d’augmenter le niveau de preuve d’efficacité de ces techniques. Issu de la technologie de cette première génération de laser fractionné CO2 (SmartXide DOT 30W - DEKA/Elen, SpA, Calenzano, Italie) introduit en Europe en 2005 et aux USA en 2008, une seconde génération de laser SmartXide DOT² « Square » a été conçue et commercialisée plus récemment pour améliorer encore les résultats cliniques sans augmenter les suites ni les risques des interventions. Ces appareils ont des puissances plus élevées de 40, 60 ou 80W, des formes de pulse variables et la possibilité de délivrer de façon synchrone, juste après les micropulses de CO2, un courant de radio-fréquence bipolaire pour obtenir une élévation thermique tissu-
laire plus profonde et plus homogène (Fig.1). De multiples possibilités de paramétrage sont offertes au praticien en fonction de l’indication et de chaque patient. Laser CO2 fractionné pulsé (il existe également sur l’appareil le mode continu et le mode traditionnel pulsé) Choix du type de pulse (Pulse Shape Design Technology) (Fig 2) • S-Pulse (Smart-pulse) : de forme classique comme sur la première génération, avec une large zone de coagulation et de dommages thermiques résiduels, il permet les interactions tissulaires les plus superficielles (derme papillaire au maximum) • D-pulse (DEKA-pulse) : «V -shaped» avec plus d’ablation et des dommages thermiques résiduels plus limités, des effets tissulaires plus profonds jusqu’au derme réticulaire • H-pulse (High-pulse) : le plus bref en durée de pulse avec des pics de puissance plus élevés, le plus ablatif, le moins thermique, le plus profond - Choix de la puissance - Choix d’un empilement de spot ou non (« stacking ») - Choix de la durée de pulse : 1002000 µs - Choix de la densité par l’espacement des micropoints : 2000-0 µm (0= mode traditionnel non fractionné 100%)
body language I ÉQUIPEMENT 35
Auteur / Année
Patients
Protocole / Paramètres
Résultats
Tenna S 2012 (Fig.1)
15 Cicatrices post-acné ou post-traumatiques
2 séances 45 mJ/MTZ 13% densité 40-60 W/cm3
A 6 mois Excellents : 13.5% Très bons : 60% Bons : 26.5% Récupération plus rapide : > 40%
Gotkin RH 2014 (Fig.2)
6 vieillissement 4 cicatrices post-acné
Cameli N 2014 (Fig.3)
10 Hémiface Versus laser fractionné seul
30 mJ/MTZ 13% densité 60 W/cm3
A 3 mois (AFL CO2 + RF versus AFLCO2 seul) Excellents : 50% versus 30% Bons : 50% versus 30% Modérés : 0% versus 17%
Cannarozzo G 2014 (Fig.4)
5 vieillissement 4 cicatrices post-acné
40-80 mJ/MTZ 40-60 W/cm3
Excellents : 5/9 Très bons : 3/9 Bons : 1/9 Action synergique Réduction durée érythème
Radio-fréquence bipolaire • En général de 40 à 60 W/cm3 (choix de la durée en ms de 1 à 3 et de l’énergie en J/cm3 de 10 à 30) • En pratique, il faut utiliser des protections en mousse pour les électrodes, qu’il faut soigneusement humidifier tous les 10 à 15 pulses. Il existe bien sûr un mode « utilisateur » où les paramètres de départ sont indiqués en fonction essentiellement, de l’indication et du phototype. Une zone de test est toujours intéressante à réaliser notamment si l’on craint une pigmentation post-inflammatoire pour les phototypes élevés. En règle générale pour les phototypes élevés il faut réduire ses paramètres d’un tiers, surtout la densité. Une étude fondamentale préclinique a été conduite chez l’animal avec histologies et marqueurs immunohistochimiques (IL-1β, TGF- β1, coll I, coll III, Facteur VIII, Ki-67), avant, immédiatement et à J7 après laser seul ou laser et radio-fréquence. Elle a permis d’objectiver un effet tissulaire additionnel de contraction et une biostimulation plus diffuse et plus homogène lors de l’utilisation de l’émission synchrone de laser fractionné CO2 et de la radio-fréquence (1).
Efficacité Pas d’effets secondaires
Les études cliniques publiées ont toutes été très positives que ce soit pour le vieillissement ou pour les cicatrices atrophiques. Dans notre expérience clinique depuis 3 ans il en est de même, nous avons d’excellents résultats. Le temps de traitement est légèrement allongé mais l’efficacité est supérieure, parfois spectaculaire sur le teint, la texture (épaissie, veloutée), les rides et la laxité, sans augmentation des effets secondaires. (Fig 3 et 4) Conclusion Le laser CO2 à pulse variable SmartXide DOT² avec scanner micro-ablatif DOT et émission synchrone de radiofréquence bi-pôlaire constitue un progrès technologique indéniable. Il est très efficace et sûr pour traiter les rides faciales sans modifier les traits et les
expressions des patients. Le traitement en une seule séance est bien toléré et le délai de récupération de 5 à 6 jours est similaire à celui d’un relissage CO2 fractionné seul. Les effets secondaires sont minimes, sans complication significative pour une efficacité plus notable à 6 mois. Dr Anne Le Pillouer-Prost est dermatologue à Marseille, experte en Laser, elle est Membre de plusieurs sociétés savantes et groupes de recherche, dont plusieurs groupes thématiques de la SFD, Membre du gDEC, de l’EADV, de l’ESLD, de l’ASLMS et Présidente de l’ADEESSE. Auteure de nombreux ouvrages et publications scientifiques, elle intervient régulièrement en congrès médicaux et en formation médicale continue auprès des médecins.
RÉFÉRENCES : 1. 2. 3. 4.
5.
Tenna S, Cogliandro A, Piombino L, Filoni A, Persichetti P Combined use of fractional CO2 laser and radiofrequency waves to treat acne scars : a pilot study on 15 patients. J Cosmet Las Ther 2012 ;14 :166-71 Gotkin RH, Sarnoff DS A preliminary study on the safety and efficacy of a novel fractional CO2 laser with synchronous radiofrequency delivery. J Drugs Dermatol 2014 Mar ;13(3) : 299-304 Cameli N, Mariano M, Serio M, Ardigo M
36 INTERVIEW I body language
interview
RHÉOLOGIE organique Si la toxine botulique est le produit le plus utilisé en médecine esthétique aux États-Unis, elle est suivie de près par les produits de comblement à base d’AH, dont la tendance à la hausse s’explique par leur facilité d’administration, leur efficacité et leur profil d’innocuité inégalés. Matexlab, entreprise suisse pour laquelle travaillent des scientifiques et chimistes dotés de plus de 20 ans d’expérience en fabrication de produits injectables et de biomatériaux, a développé la gamme NEAUVIA ORGANIC, nouvelle génération de produits de comblement à base d’AH fabriqués à partir d’une matière première novatrice. Nous avons interrogé le Dr NICOLA ZERBINATI pour en savoir plus sur cette nouveauté.
Qu’elle est cette nouvelle matière première qui différencie la gamme Neauvia Organic ? La matière première de ces produits est un extrait d’AH tiré de la bactérie probiotique Bacillus subtilis, et non du Streptococcus equi, une bactérie pathogène. Cette différence est perceptible et améliore considérablement la sécurité et la biocompatibilité des produits. L’AH tiré de Bacillus subtilis ne contient ni résidus d’acides nucléiques, ni protéines, ni endotoxines bactériennes, premières causes de réactions allergiques, et ne présente aucun risque de contamination microbienne. L’extrême pureté de la matière première et l’excellente technologie de réticulation à l’aide de PEG sont essentielles à la production de cet implant biocompatible qui se distingue des produits de comblement ordinaires. Pourquoi remplacer le BDDE par un polymère de PEG pour la réticulation ? L’innocuité, l’efficacité et la pérennité des produits de comblement dermiques dépendent de la manière dont ils sont stabilisés. Les chercheurs de Matexlab ont remplacé le BDDE, l’agent réticulant utilisé sur le marché, par un polymère plus sûr et plus polyvalent encore, le polyéthylèneglycol (PEG). Le PEG est très efficace sous forme de polymère, surtout s’il est combiné à de l’AH dans un biomatériau. Il doit son innocuité à sa moindre toxicité par rapport au BDDE, dont la dose létale (DL) est 30 fois inférieure, et à la réaction immu-
nitaire qu’il peut déclencher, bloquant la formation des cellules géantes à corps étranger. L’organisme considère le PEG comme un élément endogène, les protéines plasmatiques ne s’agglutinent donc pas autour du biomatériau pour l’encapsuler. Des études in vitro et in vivo ont montré que l’implant ne favorise aucune réaction antigénique ou immunitaire. La combinaison du PEG et de l’AH fait l’objet de nombreuses évaluations dans divers domaines et a obtenu des résultats très encourageants lorsqu’elle a été utilisée comme matériau biomimétique pour remplacer certains nerfs ou certaines parties du tissu cérébral. Sous forme d’implant de comblement dermique, ses incroyables propriétés rhéologiques et son excellente résistance mécanique et thermique placent cette combinaison bien au-dessus de tout autre produit sur le marché. Son secret est la technologie à base de réseaux interpénétrés de polymères (RIP), qui renforce les polymères d’AH, faibles et facilement dégradables, en les combinant au PEG. L’efficacité des produits de comblement Neauvia Organic apparaît clairement lors de leur injection, car malgré leur forte concentration en AH, ils s’intègrent parfaitement et instantanément aux tissus en raison de leur grande viscoélasticité, qui n’affecte pas la plasticité du biomatériau. Le PEG maintient les chaînes d’AH à distance ; la matrice d’hydrogel est donc bien plus flexible que n’importe quel produit à base de BDDE dont les chaînes d’AH sont près de trois fois plus rapprochées. Par ailleurs, ces produits de
body language I COSMÉTIQUE 37
comblement sont particulièrement modelables dans les tissus. Invisibles une fois injectés, ils ne modifient pas l’expression du visage. Un produit de comblement à double action a été mis au point, Neauvia Organic Stimulate. Expliquez-nous cette nouveauté ? Il s’agit du premier produit qui combine l’effet de comblement de l’AH réticulé et la biostimulation induite par une utilisation toute nouvelle et extrêmement sûre de l’hydroxyapatite de calcium (CaHA). L’emploi du PEG en tant qu’agent réticulant, permet d’insérer des molécules de 8 à 12 microns de CaHA dans les clusters de la matrice d’hydrogel lors du processus de fabrication. La différence entre ce nouveau produit et les produits similaires des dernières années, dont les particules de CaHA n’étaient pas emprisonnées dans la matrice d’hydrogel mais dispersées dans une solution et entièrement disponibles après quelques semaines, est claire ; la production de collagène résulte d’un processus inflammatoire provoqué par l’encapsulation de ces grosses molécules de CaHA. Neauvia Organic Stimulate est complètement différent. Les petites particules de CaHA sont libérées en continu durant le processus naturel de dégradation du produit. Elles sont directement phagocytées et envoient des signaux qui stimulent la néocollagénèse de manière beaucoup plus naturelle et moins traumatisante. Même si sa concentration en CaHA n’est que de 1 %, les analyses histologiques ont montré que la production
de collagène est comparable à celle obtenue avec les produits de biostimulation du collagène, dont la concentration est de 30 %. Elles ont également révélé que le collagène est produit à l’intérieur et non à l’extérieur de l’implant, contrairement aux autres produits présents sur le marché. En effet, la grande perméabilité de la matrice d’hydrogel à base d’AH et de PEG permet aux fibroblastes de migrer dans l’implant, où les conditions sont plus favorables à leur prolifération et à la production de collagène. La matrice d’hydrogel Neauvia est donc non seulement un produit de comblement durable et d’excellente qualité, mais elle constitue également une « charpente biologique » à l’aide de laquelle plusieurs ingrédients actifs et molécules – à commencer par le CaHA – pourront bientôt être acheminés vers le derme afin de stimuler la production de collagène de manière sûre et naturelle. Dr Nicola Zerbinati est diplômé de médecine générale et chirurgie de l’université de Pavie, et d’une spécialisation dermatologie et vénérologie. Il enseigne la médecine esthétique en cycle supérieur de l’Université de Pavie, sous la direction du Prof. G. Robutti et en qualité de professeur titulaire en dermatologie et en vénérologie à l’université de l’Insubrie, à Varèse, Italie, depuis novembre 2000. Il est Coordinateur scientifique de l’International Academy of Cosmetic Gynecology IACG et exerce comme dermatologue dans ses propres cabinets CMP.
38 DERMATOLOGY I body language 38 INJECTABLES I body language
THÉRAPIES
À BASE DE VITAMINES Preuves scientifiques ou simple effet de mode ?
Le professeur SYED HAQ analyse les recherches cliniques relatives à l’administration intraveineuse de vitamines qui a connu ces dernières années une vague de popularité, grâce au soutien de certaines célébrités.
S
elon certains rapports, dont bon nombre proviennent des États-Unis, l’administration de vitamines par perfusions intraveineuses sur plusieurs décennies apporterait un bénéfice clinique significatif. Plusieurs articles ont été consacrés à l’utilisation intraveineuse de magnésium et d’acide ascorbique pour diverses affections cliniques. Le regretté Dr John Myers de Baltimore a été l’un des premiers à ajouter des compléments nutritionnels à la formulation de ces traitements intraveineux. Dr Myers a modifié la formulation originale de vitamines et de minéraux initialement introduite par Linus Pauling, deux fois prix Nobel, en augmentant dans ce cocktail la
quantité de vitamine C, de calcium, de vitamines B et de magnésium. Des rapports ont indiqué que le cocktail modifié par Myers s’était montré efficace contre diverses affections telles que crises d’asthme, migraine, fatigue, syndrome de fatigue chronique, fibromyalgie, spasme musculaire aigu, infections des voies respiratoires supérieures, sinusite chronique, rhinite allergique saisonnière, maladies cardiovasculaires, hyperthyroïdie, dysménorrhée et divers autres troubles. Après la mort du Dr Myers en 1984, on a vu surgir un certain nombre de protocoles utilisant des injections intraveineuses mensuelles, hebdomadaires ou bihebdomadaires pour traiter des patients souffrant d’un large éventail d’affections. Il est intéressant de noter
que beaucoup de patients dont la santé était relativement bonne ont choisi de recevoir des injections périodiques de vitamines parce que, selon leurs dires, « elles augmentaient leur sensation de bien-être » pour des périodes pouvant aller d’une semaine à plusieurs mois d’affilée. Au cours des 16 dernières années, des milliers de médecins et de naturopathes, particulièrement aux ÉtatsUnis, ont eu recours au cocktail Myers comme traitement médical qu’ils ont administré à des centaines de milliers de patients. Cependant, bien qu’il existe de nombreuses données empiriques faisant état de résultats positifs, on ne recense que peu d’essais et études cliniques publiés au sujet de cette modalité de traitement.
body language I ÉTUDES CLINIQUES 39
Aspects théoriques La thérapie intraveineuse à base de vitamines et de nutriments repose sur l’idée de ramener des concentrations sériques appauvries en nutriments essentiels, à des niveaux normaux ou supranormaux afin de restaurer la fonction homéostatique normale et la capacité anti-oxydante du corps. Il convient toutefois de noter que l’administration de ces nutriments par voie orale ou intramusculaire peut apporter des niveaux adéquats de soutien nutritionnel. Les partisans de l’administration intraveineuse suggèrent cependant qu’il s’agit de la seule façon de multiplier par deux ou trois les niveaux de nutriments tels que la vitamine C ou le magnésium par rapport aux niveaux obtenus avec la seule supplémentation orale. Cette « optimisation de l’équilibre nutritionnel » grâce à l’administration IV a été décrite comme créant un effet pharmacologique plus puissant, que ce soit au niveau local ou systémique. Par exemple, un effet antiviral a été obtenu avec des concentrations de 10 à 15 mg/dl de vitamine C, niveaux atteint en IV mais pas par voie orale. En outre, il a été montré que la vitamine C à hautes doses réduisait significativement les niveaux d’histamine en solution lorsqu’elle était administrée à une dose de 80 mg/dl in vitro. Ce type d’effet peut avoir des implications importantes pour le traitement de différents types d’allergie.
Effets Il est indéniable que l’administration intraveineuse de vitamines peut avoir des effets bénéfiques. La simple administration d’une solution isotonique sans aucune autre supplémentation réhydrate le patient ou peut induire un effet placebo. Dans un cas comme dans l’autre, le patient constatera une amélioration. Toutefois, certains médecins et naturopathes franchissent un pas supplémentaire lorsqu’ils présentent l’administration de ce type de traitement comme la panacée qui permet de prévenir ou de guérir certaines affections, y compris le cancer. Une revue systématique de la littérature n’a pas permis de retrouver une seule étude clinique en double aveugle contre placebo ayant prouvé que l’efficacité du traitement intraveineux avec des vitamines était supérieure à celle du placebo. Études cliniques En 2005, une étude de Chen et al. a montré que des concentrations pharmacologiques d’acide ascorbique détruisaient sélectivement les cellules cancéreuses, agissant comme un précurseur pour la diffusion de peroxyde d’oxygène dans les tissus. Les données indiquent qu’à des concentrations réalisables uniquement par voie intraveineuse, l’ascorbate peut agir comme précurseur à la formation de H2O2, et que le sang pourrait agir comme un système de diffusion de ce précurseur dans les tissus.
66 Une étude a montré que des concentrations pharmacologiques d’acide ascorbique détruisaient sélectivement les cellules cancéreuses 99 Popularisation Le recours à des injections intraveineuses de vitamines a été popularisé par des célébrités et présenté comme une thérapie médicale de pointe. Ce type d’affirmation péremptoire peut avoir de sérieuses répercussions, notamment lorsque des traitements non éprouvés sont présentés comme contribuant à prévenir les maladies ou lorsqu’ils ciblent des patients atteints de maladies potentiellement mortelles telles que le cancer.
Ces résultats ont rendu crédible l’utilisation de l’acide ascorbique dans le traitement du cancer, et ont révélé des implications inattendues pour le traitement des infections à l’aide de H2O2. Il faut toutefois noter que, depuis leur publication, ces résultats préliminaires n’ont pas été confirmés par des études chez l’homme. Qui plus est, l’essai clinique de Phase I réalisé en 2008 par Hoffer et al. pour étudier l’effet de l’acide ascorbique en IV sur les cancers avancés.
a montré que l’administration IV de fortes doses d’acide ascorbique à des patients atteints de tumeurs malignes avancées préalablement traitées était bien tolérée mais ne faisait pas preuve d’une activité anticancéreuse. L’essai n’a pas révélé de résultats significativement prometteurs pour un traitement autonome. Trois études de cas menées en 2006 par Padayatty et al. pour étudier l’efficacité de la vitamine C en IV comme traitement du cancer ont certainement accru la crédibilité d’une utilisation de ce traitement en oncologie, mais n’ont malheureusement pas fourni de preuves concluantes. En 2012, Mirikova et al. ont étudié les effets de hautes doses de vitamine C en IV sur l’inflammation chez des patients cancéreux. L’administration IV de fortes doses d’acide ascorbique a affecté les niveaux de protéine Créactive et de cytokines pro-inflammatoires chez des patients cancéreux. L’étude a révélé que la modulation de l’inflammation par les vitamines C en IV était corrélée à une diminution des niveaux de marqueurs tumoraux. Malheureusement, une analyse plus poussée a montré que cette étude réalisée en ouvert n’avait pas été correctement conçue et ne mesurait pas les résultats cliniques pertinents. Enfin, Vollbrecht et al. ont étudié en 2011 l’effet de la vitamine C sur la fatigue dans le cadre du cancer du sein. Sans surprise, les patientes ayant accepté la vitamine C avaient l’impression subjective d’aller mieux. Le recours à des essais cliniques ouverts et non contrôlés ne peut pas être considéré comme permettant une évaluation fiable de l’efficacité ou de la non-efficacité d’un traitement. Deux essais cliniques (NCT00441207 et NCT00626444) se sont notamment achevés ces dernières années mais leurs résultats n’ayant pas encore été publiés, on peut soupçonner qu’ils étaient négatifs. Les risques associés Les risques associés à l’utilisation de perfusions intraveineuses de vitamines ne doivent pas être sous-estimés. Des méthodes d’asepsie insuffisantes peuvent engendrer un léger risque d’infection. Des réactions anaphylactiques ont été rapportées chez certains patients. Des transferts liquidiens
40 DERMATOLOGY I body language 40 MARKETING I body language
dangereusement osmotiques, un accroissement des taux de lithiases rénales et des interactions médicamenteuses figurent également parmi les sujets de préoccupation. À cela s’ajoute un autre aspect inquiétant, à savoir l’absence de cadre réglementaire. Il convient de rappeler que l’ajout d’un produit quelconque dans une poche de liquide pour perfusion intraveineuse et son administration correspondent à l’utilisation d’un produit appartenant à la catégorie Specials (spéciaux). La Medicines and Healthcare products Regulatory Agency (MHRA), agence du médicament au Royaume-Uni, donne dans sa note d’orientation 14 des instructions spécifiques pour fabriquer, im-
porter, distribuer ou fournir des médicaments non titulaires d’une AMM connus sous le nom de Specials. Les Specials sont des produits spécifiquement fabriqués ou importés pour le traitement d’un patient donné après avoir été commandés par un médecin, un dentiste, un infirmier prescripteur indépendant, un pharmacien prescripteur indépendant ou un prescripteur supplémentaire. Pour administrer ce type de traitement, il faut donc obtenir une autorisation préalable du MHRA, et tout thérapeute doit être autorisé à prescrire les médicaments classés comme Specials et bien sûr, avoir un statut de prescripteur indépendant. Le non-respect de cette directive constitue une infraction pénale.
Il faut tenir compte de l’absence de données cliniques, des incertitudes sur l’efficacité et des problèmes potentiels liés à la fourniture de produits Specials. Cela implique que les perfusions de vitamines ne peuvent pas être administrées n’importe comment, mais qu’elles doivent faire l’objet d’une surveillance et d’une réglementation appropriées. En tout état de cause, rien ne peut remplacer des essais cliniques correctement menés pour déterminer si cette forme de thérapie doit ou non être acceptée comme pratique médicale courante. Le professeur Syed Haq est médecin spécialiste consultant et fondateur du London Preventative Medicine Centre.
RÉFÉRENCES : 1. 2. 3. 4. 5.
Chen et al. (2005). Pharmacologic ascorbic acid concentrations selectively kill cancer cells: Action as a pro-drug to deliver hydrogen peroxide to tissues. Proc Natl Acad Sci U S A. 20; 102(38): 13604–13609. Hoffer et al. (2008). Phase I clinical trial of i.v. ascorbic acid in advanced malignancy Ann Oncol. 19 (11): 1969-1974. Padayatty et al. 2006. Intravenously administered vitamin C as cancer therapy: three cases CMAJ 174 (7): 937-942. Mikirova et al. 2012. Effect of high-dose intravenous vitamin C on inflammation in cancer patients. J. Transl Med. (10) 1479-5876-10-189. Vollbracht et al., 2011. Intravenous Vitamin C Administration Improves Quality of Life in Breast Cancer Patients during Chemo-/Radiotherapy and Aftercare: Results of a Retrospective, Multicentre, Epidemiological Cohort Study in Germany. In vivo (25): 983-990.
RÉJUVÉNATION
de la peau
Dr ZEIN OBAGI explique comment élaborer un programme de traitement pour obtenir des résultats optimaux.
A
u cours de la dernière décennie, les procédures de rajeunissement de la peau ont connu une popularité phénoménale, conséquence d’un intérêt accru des patients et des progrès technologiques. Grâce à Internet et aux médias, les patients sont de mieux en mieux éduqués et de plus en plus informés des différentes possibilités de traitement. En outre, davantage de praticiens proposent désormais des procédures de rajeunissement de la peau très diverses, aussi bien en clinique que dans les centres commerciaux, les salons de beauté, les spas et les grandes enseignes des centres-villes. Face à toutes ces offres, le consommateur ne sait plus lesquels de ces traitements et produits sont les plus sûrs et les plus efficaces, et ne parvient plus à faire son choix parmi la myriade de possibilités offertes. Le rajeunissement de la peau redéfini Le rajeunissement de la peau ne consiste pas simplement à choisir une crème destinée à améliorer la surface de la peau. Il ne s’agit pas non plus d’un type de procédure spécifique, comme le laser ou tout autre dispositif médical, un peeling chimique, un produit de comblement dermique ou des injections de neurotoxine. Il n’est pas non plus question de procéder à une intervention chirurgicale invasive comme un lifting du visage, une blépharoplastie ou un lifting du front et des sourcils.
Ma philosophie du rajeunissement de la peau est un programme de traitement complet avec une approche combinée. C’est l’art de transformer la peau pour qu’elle revienne à son état d’origine, par les moyens suivants : • agents topiques qui participent au rétablissement général de la santé de la peau. • agents topiques visant à traiter les affections éventuellement présentes (acné, rosacée, kératose actinique, etc.). • procédures (lasers, dispositifs médicaux, peelings chimiques, produits de comblement et/ou neurotoxines) lorsque les agents topiques seuls ne permettent pas de restaurer intégralement l’état initial de la peau. Le principal objectif du rajeunissement est de ramener la peau à son état d’origine optimal, et de l’y maintenir. Il faut pour cela élaborer un protocole topique approprié et un programme de traitement global qui convienne aux besoins de chaque patient. Le programme optimal doit reposer sur les éléments suivants : • sélection d’agents topiques qui participent au rétablissement général de la santé de la peau et traitent les affections cutanées concomitantes. • le cas échéant, ajout d’une procédure appropriée, fonction de son mécanisme d’action et du résultat souhaité. • lors du choix d’une procédure, identification de la profondeur de pénétration la plus sûre pour un type de peau donné, afin de garantir la préservation de l’intégrité cutanée et une apparence naturelle.
66 Ma philosophie du rajeunissement de la peau est un programme de traitement complet avec une approche combinée 99
Après avoir établi la classification de la peau du patient et le diagnostic, le praticien doit élaborer un programme de traitement complet qui comprenne des objectifs à court et à long terme.
body language I DERMATOLOGIE 43
7 ÉTAPES D’UN PROGRAMME DE TRAITEMENT DE RAJEUNISSEMENT DE LA PEAU 1. 2. 3. 4. 5. 6.
Déterminer la classification de la peau du patient (en fonction de la couleur ou de l’origine ethnique et de l’épaisseur) Diagnostiquer la ou les affections à traiter Traiter toute maladie active Maintenir l’objectif de rétablissement d’une peau saine tout en instaurant un programme à base de produits topiques quotidiens avant toute procédure programmée Si une ou plusieurs procédures de rajeunissement sont indiquées, choisissez-les sur la base de leur mécanisme d’action par rapport à la profondeur de l’affection traitée Mettre en place un programme clair visant à accélérer le rétablissement, minimiser les éventuelles complications postprocédure et les traiter si elles surviennent
Chaque partie du programme doit être clairement justifiée vis-à-vis du patient. Le suivi de l’observance à court terme, en évaluant par exemple
l’utilisation quotidienne d’un traitement topique complet permet au praticien de conserver la maîtrise de l’intégralité du processus.
Prévention des dommages photo-induits Les dommages photo-induits sont un problème universel pouvant affecter n’importe quel type de peau. Ils commencent dès le plus jeune âge - à deux ou trois ans - et sont, au départ, indétectables. Pourtant, sous les effets cumulés de l’exposition au soleil, les dommages deviennent cliniquement significatifs car la pigmentation localisée et généralisée augmente et la texture (rides, perte d’élasticité) devient apparente. Malheureusement, de nombreux professionnels des soins de la peau et les personnes concernées ne prennent pas conscience des agressions du soleil tant qu’elles ne deviennent pas sévères et étendues, par exemple à l’apparition d’une kératose actinique et d’un cancer de la peau. Ils ignorent donc les premiers signes de dégradation photo-induite qui sont plus faciles à corriger, notamment le bronzage, les taches de rousseur et les lentigines. Identifier et traiter les dommages photo-induits dès les premiers stades aidera à éviter les formes plus sévères et cliniquement complexes et peut-être surtout à prévenir l’ensemble des dommages photo-induits, ce qui est notre but ultime. Le meilleur moyen de faire face aux dégradations photo-induites est d’empêcher leur apparition. Cela implique d’aller au-delà de la protection solaire de base et d’enseigner systématiquement à vos patients mes quatre « principes clés de restauration de la santé de la peau ». 1. Éviter le bronzage Les professionnels des soins de la peau doivent éduquer le public et faire savoir que le bronzage est le reflet de lésions de l’ADN et l’hôte de modifications cutanées nuisibles pouvant avoir des conséquences majeures avec le temps.
44 DERMATOLOGIE I body language
2. Ne pas compter uniquement sur les écrans solaires Quel que soit leur facteur de protection solaire (SPF), les écrans solaires chimiques et physiques disparaissent après une heure ou deux. Les études montrent invariablement que les écrans solaires ne sont appliqués ni en quantité suffisante ni suffisamment souvent. 3. Éviter de s'exposer au soleil Porter des vêtements de protection, (chapeaux à larges bords, pantalons et manches longues). Pratiquer les activités extérieures avant 10 heures ou après 16 heures, avec un écran solaire et des vêtements de protection adéquats. 4. Adopter un programme de préservation d’une peau saine, intégré à votre quotidien : • Booster la peau en antioxydants (quatre à six types) dans une formulation appropriée qui apporte aussi une protection de l’ADN et des agents réparateurs. • Renforcer la fonction de barrière de la peau à l’aide de concentrations quotidiennes appropriées de rétinol et d’AHA, et ce avant l’application d’écrans solaires. • Stimuler la capacité de la peau à se réparer et se renouveler ; suiver un
programme de soins qui apporte une stabilisation efficace de l’épiderme (kératinocytes et mélanocytes) et du derme (fibroblastes). ZO Oclipse Smart Tone SPF50 est un écran solaire à large spectre très évolué dont la teinte subtile s’adapte à tous les types de peaux et carnations. La protection UVA/UVB à large spectre apporte une protection supplémentaire contre la lumière haute énergie visible (HEV). Cet écran solaire comprend aussi un complexe antioxydant exclusif à libération prolongée sur 12 heures pour une protection contre les dommages photo-induits, plus de l’avobenzone 3 %, de l’homosalate 10 %, du salicylate d’octyle 5 % et de l’octocrylène 10 % pour une protection UVA/UVB maximale, sans oublier l’ajout de mélanine fractionnée qui protège efficacement des dommages causés par la lumière HEV. Les oxydes de fer et le mica offrent un système unique de microperles qui éclatent à l’application et libèrent une coloration subtile s’adaptant à chaque carnation. Le tetrahexyldecyl ascorbate est incorporé pour favoriser l’inhibition de la pigmentation.
body language I DERMATOLOGIE 45
ZO SKIN HEALTH OLLUMINATE INTENSE EYE REPAIR Aide à réparer et prévenir les signes du vieillissement pour tous les types de peau, à utiliser matin et soir. La formule contient du rétinol pour stimuler le renouvellement cutané et la production de collagène et unifier le teint, ainsi que de la vitamine E, le puissant peptide Matrixyl 3000 pour augmenter la production de collagène et d’élastine, le complexe MDI qui imite les glycosaminoglycanes afin de restaurer l’hydratation et inhiber les enzymes de métalloprotéinase matricielle pour prévenir la dégradation du collagène. ZO MEDICAL HYDRAFIRM EYE BRIGHTENING REPAIR CRÈME Spécialement conçue pour la zone délicate du pourtour oculaire afin de diminuer le gonflement, la décoloration et les fines rides et favoriser l’élasticité de la peau qui a tendance à diminuer avec l’âge. Les ingrédients essentiels sont le rétinol et la séricine hydrolysée pour la stimulation du collagène, le dipalmitate kojique pour cibler la production de pigments, l’extrait de lysat de saccharomyces, la carnitine, le coenzyme A et la caféine pour intensifier la microcirculation afin de réduire les poches, ainsi que le beurre de karité et le squalane pour la restauration de la graisse et de la barrière cutanées.
Traitements de rajeunissement des paupières La délicate région des paupières est l’une des premières où les signes du vieillissement ont tendance à apparaître, essentiellement en raison d’une exposition solaire prolongée. Taches brunes, rides et ridules, relâchement, graisse orbitaire herniée sont parmi les changements liés à l’âge qui affectent les paupières et dont les patients se plaignent le plus. La décoloration de la peau résulte de l’exposition cumulée au soleil et, entre 30 et 40 ans, des lentigos solaires commencent souvent à apparaître sous les yeux. De fines rides, exacerbées par l’exposition solaire, se forment sous les yeux et à leur pourtour. Les rides dynamiques causées par les mouvements répétitifs du visage sont aussi liées au vieillissement. Citons par exemple les lignes verticales parallèles qui se forment dans la région intersourcillière (glabelle), les pattes d’oie dans les coins
latéraux des yeux et les rides horizontales du front. Les poches sous les yeux ont une double origine, à savoir le relâchement cutané et des poches de graisse protubérantes. Avec l’âge, les muscles des paupières inférieures tendent à faiblir, la peau devient moins élastique et davantage de dépôts de graisse s’accumulent, forment un renflement et sont de plus en plus visibles. En outre, des sillons creux sont susceptibles de se développer sous les yeux, dans la vallée des larmes, donnant l’air d’avoir des cernes. Les possibilités de traitement pour le rajeunissement des paupières sont les injections de neurotoxines pour adoucir les lignes dynamiques et les rides, les produits de comblement dermique et la graisse pour repulper les creux, les peelings au TCA, les lasers et les traitements à base de lumière pour améliorer l’élasticité et la décoloration de la peau. Les patients plus âgés peuvent aussi
bénéficier d’une blépharoplastie supérieure et inférieure pour éliminer, le cas échéant, l’excès de peau et de graisse et retendre les muscles relâchés. Une autre technique fréquemment utilisée est le transfert de graisse de la paupière inférieure vers le creux. Le choix d’un programme de traitement pour vos patients doit aussi inclure des agents topiques pour préserver une peau jeune et en pleine santé. Deux traitements essentiels pour les yeux ont été développés dans la gamme ZO afin de cibler les facteurs clés du vieillissement des paupières. Dr Zein Obagi est dermatologue certifié à Beverly Hills en Californie. Il est aussi directeur médical de ZO Skin Health (zoskinhealth.com) et responsable du développement de nouveaux traitements, protocoles et produits de soin destinés à retrouver une peau saine.
46 INDUSTRIE I body language
Les Cellules Dendritiques Dr STEFAN LIPP nous parle du rôle des cellules dendritiques en médecine préventive et anti-âge.
L
es cellules dendritiques, décrites pour la première fois en 1868, tirent leur nom de leur forme ramifiée et du mot grec dendron qui signifie arbre. L’utilisation des cellules dendritiques (CD) en médecine a débuté à la fin des années 1980, avec l’apparition de nouvelles technologies de prélèvement et d’administration de cellules et de produits sanguins. Les premières études cliniques sur les CD ont été menées chez quatre patients présentant un lymphome folliculaire, à l’université Stanford.1 Les CD ont pour fonction d’enseigner aux lymphocytes T les éléments qu’ils doivent rechercher et éliminer dans l’organisme. En 2010, l’approbation par la FDA de la thérapie cellulaire dendritique dans le cancer de la prostate marque une évolution majeure dans l’utilisation de ces cellules. En 2011, le professeur Steinmann, qui dirigeait la recherche sur les cellules dendritiques à Stanford, a été la première personnalité à recevoir le prix Nobel post mortem. Il est mort l’année où ses travaux sur les cellules dendritiques ont été récompensés, après avoir survécu cinq ans à un cancer grâce à la thérapie cellulaire dendritique.
Vaccination par CD Les cellules dendritiques sont les cellules présentatrices d’antigène professionnelles du système immunitaire humain. La stratégie de vaccination par CD implique généralement de prélever des cellules précurseurs de CD chez le patient en vue de provoquer leur différenciation in vitro. Ces CD générées ex vivo sont ensuite chargées d’antigènes associés aux tumeurs (AAT), puis réinjectées au patient. La principale application de la thérapie cellulaire dendritique est le traitement du cancer. CD pour lutter contre le cancer Plus de 200 essais cliniques sont actuellement en cours, utilisant différents types de CD dans divers cancers. Les études ont recours à trois types de CD : les CD dérivées de monocytes, dérivées de cellules souches et directement prélevées dans le sang par leucaphérèse. Chaque type possède des caractéristiques spécifiques, et l’incidence des CD sur le résultat final de la thérapie est encore à l’étude. La plupart des études menées à ce jour utilisent des CD autologues dérivées de monocytes. Selon toutes les études publiées, la vaccination par CD a été bien tolérée dans les divers essais cliniques, quels que soient les variantes et les protocoles de
traitement. Les seuls effets indésirables sont mineurs ou légers et se produisent généralement durant un ou deux jours. J’ai été moi-même vacciné avec des CD et je n’ai ressenti aucun effet indésirable. Que fait précisément le laboratoire ? Dans le laboratoire, les CD sont isolées, puis cultivées jusqu’à maturation et présentées par transplantation autologue à des parties de tumeur ou à des cellules tumorales présentes dans le sang des patients. Pendant ce processus, les CD amorcent les lymphocytes. Elles apprennent à reconnaître la tumeur, puis apprêtent l’antigène correspondant avant de le présenter aux lymphocytes T, les fameuses cellules tueuses. Il arrive que les cellules cancéreuses se dissimulent de telle sorte que les CD ne puissent pas les identifier, mais de jeunes CD fraîches générées en laboratoire ont la capacité de les détecter. L’antigène sera administré au patient comme un vaccin et apprendra aux lymphocytes du patient à reconnaître ce cancer particulier. Les lymphocytes circulent dans le système lymphatique et sanguin et peuvent avoir de multiples activités différentes encore inconnues.
body language I THÉRAPIE CELLULAIRE 47
Fonctionnement d’une cellule dendritique Apprêtement de l’antigène Isolation
Présentation de l’antigène
Maturation Capture de l’antigène
c Va c in at io
Activité cytotoxique
n
Circulation des lymphocytes
Traitement en laboratoire Le laboratoire d’Ad Lentus GmbH prélève environ 200 ml de sang complet aux patients. D’autres établissements utilisent la leucaphérèse pour collecter des CD dérivées de monocytes, mais le laboratoire allemand juge ce procédé nocif et préfère prélever le sang des patients pour travailler ensuite sur les cellules in vitro. L’échantillon sanguin est ensuite centrifugé. Après quelques jours, le laboratoire dispose de jeunes CD fraîches qui n’ont pas été altérées par le cancer. Elles sont alors injectées au patient dans des seringues de vaccination qui peuvent contenir dix ou douze millions de jeunes CD fraîches. C’est la clé qui nous amène à la médecine préventive et anti-âge. Protocoles de maturation Les cellules dendritiques peuvent être amorcées pour différents types de cancer. En laboratoire, il est possible de leur apprendre à cibler différents cancers en fonction de ce dont souffre le patient. Notre laboratoire étudie toutes ces possibilités de chargement et commence à se pencher sur une nouvelle application dans la médecine anti-âge. Pour que la production soit possible, la maladie doit produire des cytokines immunostimulantes et des molécules costimulatrices parallèlement à la présentation des antigènes. La maturation des CD en laboratoire dure sept jours. Les cellules précurseurs deviennent des CD fraîches qui sont ensuite présentées à différents antigènes pour apprendre ce qu’elles devront accomplir dans l’organisme. Les répercussions cliniques de la vaccination par CD dépendent également de l’état de maturation de ces cellules aussi, différents protocoles de maturation sont-ils appliqués. Les meil
Amorçage des lymphocytes
leurs résultats sont obtenus avec des CD matures. Dans le cadre d’une stratégie anti-âge, des CD ont été administrées par voie intraveineuse, intradermique et sous-cutanée. Des vaccinations hebdomadaires, bihebdomadaires et mensuelles ont été décrites et des recherches complémentaires sur Internet permettent de trouver des protocoles de traitement extrêmement divers. Processus d’injection Une fois injectées, les cellules dendritiques migrent vers les organes lymphoïdes secondaires où elles entrent en contact avec les lymphocytes T. À l’issue de cette rencontre cellulaire complexe, des lymphocytes T cytotoxiques (lymphocytes Tc) spécifiques aux antigènes de la tumeur sont activés par les CD. Ces lymphocytes Tc spécifiques migrent alors dans tout l’organisme, le système lymphatique et la circulation sanguine, entraînant des phénomènes anti-âge très divers. Résultats Plus d’un millier de patients ont reçu ce traitement dans des établissements desservis par le laboratoire dans lequel je travaille ; nous avons donc une expérience de plus de 1 000 injections dans toute l’Europe. Dans tous les cas, une réponse cellulaire des lymphocytes T a pu être induite parallèlement à une augmentation du nombre de lymphocytes cytotoxiques. Une importante proportion de patients reçoivent des CD stables en association avec une chimiothérapie, une intervention chirurgicale ou les deux. Toutes les injections ont donné lieu à une amélioration globale et à une augmentation du
nombre de lymphocytes cytotoxiques. Le système immunitaire est visible plus actif, son action beaucoup plus efficace, sa mobilisation plus rapide et la durée d’hospitalisation réduite. Perspectives d’avenir L’université Stanford, acteur clé dans le domaine des CD, en parle comme du futur vaccin contre le cancer. Cette application nécessite encore beaucoup de recherches, et des essais cliniques de phase III en cours ont déjà des données très prometteuses. La FDA elle-même considère les CD comme un vaccin contre le cancer. Harvard s’y intéresse également et, à notre connaissance, une vaccination anticancéreuse constituerait un outil idéal de médecine anti-âge et préventive. Les effets de 10 millions de jeunes CD fraîches à l’œuvre dans l’organisme sont considérables pour la médecine anti-âge et préventive. Bien que qualifiées de vaccin anticancéreux par la FDA, les CD ont une action anti-âge manifeste. L’université Stanford dirige les essais et les recherches cliniques en cours, et il ne fait pour moi aucun doute que l’approbation des cellules dendritiques par la FDA dans la lutte contre le cancer de la prostate sera suivie d’autres homologations. Les résultats des études actuelles sont très encourageants, et j’espère que nous pourrons avancer ensemble dans la bonne direction et définir ce que nous pouvons apporter à nos patients en matière de médecine anti-âge et préventive. Dr Stefan Lipp a fait partie de l’ équipe du département de médecine générale de l’université Goethe de Francfort-sur-le-Main, a exercé en Allemagne, aux États-Unis et en Italie avant de s’orienter vers la médecine esthétique en l’an 2000. Spécialiste des techniques d’esthétique mini-invasives et des thérapies cellulaires autologue, il partage son expertise à travers de nombreuses conférences et occupe une fonction de conseiller médical sur le thème des cellules dendritiques et des cellules souches dans un grand laboratoire allemand. Il est l’un des médecins de l’ équipe enseignante de Teoxane Allemagne à Freising, Directeur Exécutif et Médical d’Aesthetic Center GmbH & Co. KG et membre de l’International Society of Aesthetic Medicine e.V.
48 CHIRURGIE I body language
VIEILLISSEMENT DU NEZ Chirurgie ou Injections ? Une rhinoplastie du nez vieillissant au-delà d’un certain âge peut s’avérer plus compliquée en raison de caractéristiques anatomiques particulières. Dr FRÉDÉRIC BRACCINI explique pourquoi et comment choisir, entre prise en charge chirurgicale et médicale.
L
a rhinoplastie du nez vieillissant, après 60 ans, est un challenge pour le praticien. Les patients âgés ne présentent pas les mêmes attentes et les mêmes motivations que les sujets jeunes. De ce fait, il est primordial, pour l’opérateur, de tenir un discours clair et franc afin d’expliquer les possibilités thérapeutiques et de définir un résultat escompté réalisable. De nombreux facteurs, à l’origine du vieillissement du nez, doivent être traités pour permettre un résultat esthétique et fonctionnel. Le but de cet article est de présenter les causes du vieillissement du nez et les traitements possibles. S’il n’est pas l’objectif principal, le traitement médical ou chirurgical du nez s’accompagne en outre d’un « effet bonus » de rajeunissement. Qualité de la peau La qualité de la peau au niveau de la face et du nez change avec l’âge. Fréquemment, les cartilages alaires et la pointe grossissent et prennent un aspect moins naturel. Ceci résulte de l’augmentation du nombre de glandes sébacées, spécialement chez l’homme avec le développement, dans certains cas, de rhinophymas. Le résultat de ces changements cutanés est à l’origine d’une cicatrisation souvent hypertrophique au niveau des zones où la peau est épaissie. Cependant, en cas d’incision chirurgicale au niveau des zones où la peau est fine (columelle et dorsum), la cicatrisation est en générale de meilleure qualité. Au vu de cet épaississement cutané majeur avec l’âge, il est important d’agir de manière plus conséquente sur les structures cartilagineuses pour avoir un effet esthétiquement satisfaisant.
Pointe du nez La pointe du nez présente sûrement le plus de modifications avec l’âge : aspect tombant et allongé. Ces modifications sont secondaires à des variations structurelles sous-jacentes et sont multifactorielles : • Atténuation, fragmentation et possible ossification des attaches fibroélastiques entre les cartilages latéraux supérieurs et inférieurs avec comme résultante une migration de la crus latérale. • Affaiblissement du ligament suspenseur à l’origine de la perte de soutien au niveau de la crus médiale • Epaississement et possible ossification des cartilages conduisant à une projection plus importante de la pointe • Épaississement de la couverture cutanée nasale et du tissu souscutané avec une augmentation concomitante de la vascularisation entraînant une augmentation du volume et du poids de la pointe • Hypoplasie maxillo-alvéolaire avec pour effet une divergence des pieds de la crus médiale et rétrécissement de la columelle
Tous ces facteurs favorisent la rotation du lobule nasal créant un angle columello-lobulaire aigu et un rétrécissement de la dimension verticale du tiers inférieur de la face. Le résultat esthétique est une longueur nasale relativement augmentée et une apparence de pointe tombante. Les voies aériennes nasales L’obstruction fonctionnelle des voies aériennes nasales est une plainte fréquente du patient vieillissant. Les causes habituelles des obstructions nasales comme les anomalies du septum ou les hypertrophies des cornets inférieurs peuvent se retrouver dans ce groupe d’âge. D’autres changements anatomiques associés à l’âge peuvent conduire à une obstruction nasale. L’affaissement de la pointe entraîne une redistribution de l’air au niveau des fosses nasales : l’air est redistribué plus « haut » à l’intérieur de la cavité nasale. Il est fréquemment retrouvé un affaissement de la valve nasale interne, secondaire à la migration vers le bas et à la séparation des cartilages latéraux supérieurs et inférieurs, qui peut également produire cette obstruction. Le muco-périchondre est, quant à lui, plus
Modifications de la redistribution de l’air au niveau de la cavité nasale. (Gauche) : chez le sujet jeune, l’air est principalement distribué au niveau de la partie inférieure. (Droite) : Chez le sujet âgé, la rotation de la pointe entraîne ce flux vers le haut (Rhinoplasty with advancing age. Rod J.Rohrich, Plastic and reconstructive surgery, Vol 114, No 7, 2003)
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fragile chez le sujet âgé ce qui entraîne des difficultés lors de la prise en charge chirurgicale de ces symptômes. La voûte osseuse En général, le tiers moyen du visage a tendance à reculer avec le vieillissement, comme le reste du massif cranio-facial, suite à de nombreux facteurs. Cela conduit à un déplacement postérieur de l’ouverture pyriforme. Etant donné que cette ouverture est le soutien de la pyramide nasale, le recul postérieur de cette structure entraîne à un profil nasal « reculé ». De plus, la perte de hauteur pyriforme est à l’origine d’une distorsion dans le rapport base alaire/columelle. Ces changements doivent être pris en compte dans l’analyse des proportions faciales en vue d’une rhinoplastie. La pyramide nasale osseuse elle-même devient de plus en plus friable et fragile. L’ensemble de ces changements rend le résultat des ostéotomies plus imprévisible avec le vieillissement osseux (comminution). Les modifications osseuses des angles de raccordement entre le nez et la face (angle naso-labial et naso-frontal) entrainent un aspect sévère dont il est important de prendre la mesure. Le dorsum La bosse dorsale proéminente retrouvée chez le sujet âgé est corrélée à la ptose de la pointe nasale. De ce fait, la prise en charge de la pointe doit être réalisée avant toute résection de bosse nasale pour éviter toute sur correction du dorsum. Changement dans les proportions esthétiques faciales Il existe des proportions standardisées du visage esthétiquement plaisant.1 Chez les patients jeunes, la face peut être divisée en trois parties délimitées par des lignes adjacentes au menton, à la base du nez, au sourcil et à la ligne des cheveux. La partie supérieure varie en fonction de la hauteur de la ligne d’implantation des cheveux. Chez le patient âgé, il existe une diminution de hauteur du tiers inférieur du visage (atrophie musculaire de l’orbicularis oris, résorption du tissu graisseux, hypoplasie du maxillaire). Les tiers moyen et supérieur présentent cependant une relative augmentation de hauteur. Le dorsum et la pointe du nez subissent des changements au cours de la vie.
Modifications des proportions esthétiques du visage avec l’âge (Rhinoplasty with advancing age. Rod J.Rohrich, Plastic and reconstructive surgery, Vol 114, No 7, 2003)
Avec l’âge, le dorsum présente un aspect plus convexe secondaire à la rotation caudale du lobule et à la rétraction columellaire.
Changements des caractéristiques du nez avec l’âge (Rhinoplasty with advancing age. Rod J.Rohrich, Plastic and reconstructive surgery, Vol 114, No 7, 2003)
Pourquoi et comment traiter le vieillissement du nez Prise en charge chirurgicale Le processus de vieillissement conduit à d'innombrables changements corporels. Le nez est particulièrement sensible à ces changements. Les niveaux d'hormones, la capacité de régénération, l'élasticité des tissus, la résorption osseuse et les effets de la gravité contribuent à produire des signes classiques. La rhinoplastie sur un nez vieillissant exige une compréhension globale du vieillissement de cette région et une parfaite connaissance de l’anatomie faciale, combinée à des techniques chirurgicales conçues pour résister à ces forces de remodelages omniprésents au fil du temps. Il existe des spécificités techniques de la rhinoplastie chirurgicale chez le sujet âgé. Bien que chaque acte chirurgical doive être spécifiquement adapté à chaque patient, il y a certains objectifs communs dans l'exécution des rhinoplasties chez les personnes âgées
(compte tenu du caractère commun du vieillissement). Une rhinoplastie chez le sujet âgé doit comporter des points clés avec des étapes chirurgicales précises visant à corriger le vieillissement naturel de la pyramide nasale. Le chirurgien doit s’efforcer d’effectuer une rotation céphalique de la pointe avec un affinement de celle-ci, d’amener un soutient columellaire, de diminuer ou non la longueur totale du nez, de corriger la bosse dorsale, de traiter et de soutenir les valves nasales internes ainsi que de corriger, au besoin, les déviations septales.3-4 Pour atteindre ces objectifs, certains principes doivent être suivis : • La fragilité et l’atrophie cutanée est un facteur majeur à prendre en compte dans les rhinoplasties chez le sujet âgé. • Les sutures visant à affiner la pointe du nez doivent être soigneuses ; des points inter et trans-domaux peuvent être réalisés et doivent être préférés aux méthodes plus destructrices. • Le traitement du dorsum doit être soigneux et la résection de la bosse doit être réalisée à minima et seulement après que la pointe ait été initialement traitée afin de ne pas trop accentuer sa rotation. • Il est primordial de tenter de restaurer des proportions appropriées de la pyramide nasale. • Les greffes cartilagineuses sont réalisées si nécessaire : l’étai columellaire paraît indispensable pour recréer un soutien au niveau de la pointe ; des spreader graft peuvent également venir traiter un problème de valve interne. L’autonomisation de la pointe peut être réalisée avec un greffon de pointe. • La résection des cartilages alaires doit être conservatrice au maximum, avec au moins une bande de cartilage de 6 mm à conserver. • Les ostéotomies doivent être minimalistes compte tenu de la fragilité osseuse. Une turbinectomie inférieure extramuqueuse peut être réalisée si besoin. Les techniques chirurgicales décrites dans cet article peuvent être utilisées indépendamment ou être associées en fonction des résultats attendus, des facteurs présents ainsi qu’en fonction du degré de rotation ou de projection de la pointe.
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Rhinoplastie de réduction endonasale avec important traitement de la pointe (affinement – rotation céphalique).
Nez long cyphotique. Pointe tombante. Raccourcissement et traitement de la bosse .
Nez secondaire avec bec de corbin. Rhinoplastie a minima par voie endonasale.
Prise en charge médicale Bien que chaque technique soit propre à chaque chirurgien et doit spécifiquement être adaptée à chaque patient, il y a certains objectifs communs dans l'exécution des rhinoplasties médicales chez les personnes âgées, compte tenu du caractère commun du vieillissement. Il s’agit le plus souvent de rhinoplasties d’augmentation. La présence de « non-indication » ou « contre-indication » chirurgicale est un argument parfois très intéressant pour envisager une rhinoplastie médicale. Elle s’effectue en trois étapes clés.5-6 Strut columellaire Le support de la pointe est indispen-
sable pour réaliser une rhinoplastie médicale de qualité : celle-ci vise à renforcer la columelle en jouant le rôle d’étai. Cela permet un meilleur maintien de la pointe et va contribuer à sa rotation. L’injection est réalisée en deux étapes, une première consiste à injecter un bolus de 0,2cc au niveau de l’épine nasale en profondeur, la seconde consiste à injecter de l’acide hyaluronique en nappe le long de la columelle. Traitement de la pointe Le traitement de la pointe est accessible aux fillers, mais également à la toxine botulique : cela permet à la fois de jouer sur les volumes et sur l’angle
naso-labial. Plus que toute autre unité esthétique du nez, la pointe du nez doit être traitée avec des volumes conservateurs et constants. L'injection d’acide hyaluronique au niveau de la pointe est réalisée par une technique de série de ponction afin de maximiser la précision et l'exactitude des points. De petits volumes d'acide hyaluronique de 0,1 à 0,2 ml peuvent entraîner une amélioration importante de l’esthétique de la pointe. En complément des volumateurs, la toxine botulique est particulièrement utilisée et permet d’obtenir une rotation céphalique de la pointe en injectant le depressor septi, associé à la mise en place d’un bolus d’acide hyaluronique au niveau de l’épine nasale. Le traitement des ailes narinaires peut être effectué en injectant le muscle levator labi alaeque nasi de chaque côté. Traitement du dorsum L'arête nasale est en général traitée par des petits bolus d’acide hyaluronique tout le long de l’arête. Un acide hyaluronique avec un niveau élevé de réticulation est recommandé. Après l'injection, l’acide hyaluronique doit être doucement massé pour permettre une distribution uniforme, évitant ainsi des irrégularités. L’effet « Tyndall » doit être évité (blanchiment de la peau) et une douleur intense lors de l’injection notamment au niveau de la glabelle doit faire immédiatement stopper le geste. Une superposition de l’acide hyaluronique du plan profond vers les plans superficiels peut être entreprise en utilisant des acides hyaluroniques moins réticulés lorsqu’on arrive sur les plans superficiels. Une injection rétro traçante le long du grand axe de l'arête nasale peut être utilisée pour maintenir la forme nasale appropriée. Le traitement du dorsum est ainsi accessible aux produits de comblement et permet ainsi, par un jeu d’ombre et de lumière, de corriger la bosse nasale. Le traitement peut se faire à la canule (25 G) ou à l’aiguille (27G). Les zones à risques emboliques maximal se situant sur la partie latéro-basale du nez et au niveau de la glabelle en profondeur. Dans notre pratique de plus de 700 rhinoplasties médicales, nous n’avons pas observé de complications emboliques.
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Conclusion La rhinoplastie chez le sujet âgé représente un challenge chirurgical pour le chirurgien. Les caractères psychologiques différents du sujet âgé et les caractéristiques anatomiques particulières liées au vieillissement naturel du nez rendent cette intervention délicate. Plus précisément, la pointe du nez semble s’affaisser, et cela secondairement à la perte du soutien sousjacent. Cela peut, à son tour, donner l'apparence d'une bosse dorsale relativement plus importante. L'utilisation des ostéotomies doit être minimisée compte tenu de la fragilité sous-jacente de la pyramide nasale. La rhinoplastie médicale semble alors dans cette indication être une bonne alternative à la chirurgie. La place des injections est intéressante car très peu agressive et permettant d’éviter une intervention parfois non réalisable.
Dr Frédéric Braccini est Chirurgien Cervico-Facial et exerce sa pratique en thérapeutique et en esthétique. Ancien chef de clinique des universités de Marseille, il fut aussi praticien attaché de l’ hôpital Américain de Paris. Il est actuellement responsable du Centre Médical " l'Artistique" à Nice. Auteur de nombreux ouvrages et publications scientifiques, il participe à de nombreux enseignements universitaires et Masterclass. Il est aussi président de la Société Avancée de Médecine et de Chirurgie Esthétique et Plastique (SAMCEP), secrétaire de la Société Française de chirurgie Plastique et Esthétique de la Face, et membre de l’American society of plastic surgeons. Il s’appuie également sur les travaux de ses confrères du Service de Chirurgie Plastique et réparatrice de l’Hôpital Pasteur CHU Nice, les Docteurs J. Fernandez et C. Clérico qui ont participé de façon active à la rédaction de cet article.
Profiloplastie médicale (Traitement conjoint du nez et des lèvres)
Rhinoplastie médicale (Comblement de l’angle naso-frontal et autonomisation de la pointe)
RÉFÉRENCES : 1. 2. 3.
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Byrd, H.S, and Hobar, P.C. Rhinoplasty : A practical guide for surgical planning. Plast . Reconstr. Surg. 91 :642, 1993 Rhinoplasty with advancing age. Rod J.Rohrich, Plast. Reconstr. Surg, Vol 114, No 7, 2003 Rohrich, R. J., Adams, W. P., and Deuber, M. A. Grad- uated approach to tip refinement and projection. In J. P. Gunter, R. J. Rohrich, and W. P. Adams (Eds.), Dallas Rhinoplasty: Nasal Surgery by the Masters. St. Louis: Quality Medical Publishing, Inc., 2002. Pp. 333-358. Tebbetts, J. B. Shaping and positioning the nasal tip without structural disruption: A new, systematic ap- proach. Plast. Reconstr. Surg. 94: 61, 1994. Braccini F. New trends in rhinoplasty. Rev Laryngol Otol Rhinol (Bord). 2011. Rev Laryngol Otol Rhinol (Bord). 2011;132(4-5):215-21 Braccini F, et al. Rev Laryngol Otol Rhinol (Bord). 2008. Medical rhinoplasty: rationale for atraumatic nasal modelling using botulinum toxin and fillers.
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Le Soft-Lifting En véritables spécialistes de l’anatomie du visage et de son évolution, Dr CÉCILE WINTER et Dr PHILIPPE KESTEMONT expliquent comment prévenir et atténuer le vieillissement de l’ovale et du cou, par l’association de la chirurgie et des techniques d’injections.
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n jour, notre ligne de l’ovale se « cassera » de part et d’autre du menton. Au début imperceptible, une petite marche d’escalier, unique. Puis un jour, un hamac fatigué, se balançant entre le coin du menton et l’angle de la mâchoire. Dans notre cou, si lisse et anguleux à nos 20 ans, apparaissent à 30 ans de petites lignes horizontales, discrètes. Puis vers 45 ans, commencent à se tendre deux cordes antérieures, de part et d’autre de la glotte, comme si chaque face latérale du cou glissait vers l’avant et avalait notre bel angle cervico-mentonnier. Il n’est pour autant pas nécessaire de se résigner ; une chirurgie douce associée à des gestes médicaux esthétiques, étant d’une efficacité redoutable. Essayons de comprendre pour traiter et mieux encore, prévenir.
Mécanisme du vieillissement de l’ovale et du cou Comme lors d’un cours magistral au laboratoire d’anatomie, analysons notre visage de la superficie à la profondeur, d’abord de façon descriptive puis dynamique. La peau, un tissu unique, élastique, qui recouvrent le visage et le cou. Sous la peau, une grande lame graisseuse, elle aussi en continuité, qui recouvre avec plus ou moins d’épaisseur la face latérale de la joue et se poursuit jusqu’à la clavicule. Cette graisse est très épaisse devant la pommette et sur le milieu de la joue, plus ou moins épaisse sous le menton, puis se raréfie vers la base du cou. Cette grande nappe graisseuse est elle-même posée sur les muscles de la mimique, que l’on nomme Système Musculo-Aponévrotique Superficiel (SMAS). Système musculaire de la mimique, le SMAS est constitué
de muscles dits peauciers, car ils rejoignent la peau en traversant la graisse pour nous permettre d’exprimer avec finesse toutes nos émotions. Le plus grand de tous les muscles peauciers est le platysma, et dans cet article, ce n’est pas notre ami ! Le platysma est en effet une grande nappe musculaire tendue entre la clavicule et le coin de la bouche. Un de chaque côté. Evidemment, l’origine fixe est la clavicule. Le corps de ce muscle, très large et plat, remonte dans le cou. Sa partie la plus centrale, s’attache sous le menton et sur ses côtés. Sa plus grande partie remonte sur la joue en surcroisant la mâchoire sans s’y attacher, en glissant dessus. En avant, il rejoint le coin de la bouche. Ses fibres du milieu s’accrochent sur le corps des muscles de la joue. En arrière, ses dernières fibres, qui surcroisent aussi l’angle de la
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mâchoire, s’y attachent par des ligaments profonds. Ainsi, à chaque contraction, des fibres musculaires vont se décoller du cou pour réduire leur course entre le menton et les clavicules ; ce sont les cordes sous le menton, gentiment appelées fanons. A chaque contraction, le coin de la bouche est tiré vers le bas et les plis d’amertume sont aggravés. La graisse de la joue, posée sur le platysma et adhérente à lui, est elle aussi attirée vers le bas. Cette glissade aux enfers va donc très exactement se situer entre les points fixes où le platysma s’attache en profondeur et ne glisse pas, c’est à dire entre le menton et l’angle de la mâchoire : la bajoue.
glissade de l’ensemble « peau graisse muscle » le long du visage et du cou. L’objectif de la prévention n’est pas de transformer, mais de maintenir ; il n’est pas non plus d’arrêter de vieillir, mais de bien vieillir. Le geste chirurgical cervico-facial : Le Soft-lifting Quand on parle de lifting, beaucoup de personnes ont peur du visage tiré et affiné, de la bouche élargie, du côté figé, qui peut arriver si l’on décolle la peau. D’autres ont peur du résultat bouffi et inexpressif d’un visage trop injecté par peur de la chirurgie du relâchement, le lifting cervico facial. Pourtant, un lifting réussi est un lifting qui ne se voit pas !
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L’objectif de la prévention n’est pas de transformer, mais de maintenir ; il n’est pas non plus d’arrêter de vieillir, mais de bien vieillir. 99 Avec le temps, les tissus mous (peau et graisse) perdent en tonicité et le muscle platysma, qui a les a tirés vers le bas toute la vie, gagne. En premier geste : La prévention Maintenant que nous connaissons l’origine profonde musculaire du vieillissement de l’ovale et du cou, nous pouvons la ralentir, avec de la toxine botulique (Azzalure, Vistabel, Bocouture). Il suffit en effet, d’en mettre quelques microgouttes sous le coin de la bouche, sur la ligne mandibulaire et dans le cou sur les cordes, afin de décontracter le platysma exactement sur les zones responsables de l’apparition du pli d’amertume, de la bajoue, et des cordes. Les microgouttes évitent juste la contracture maximale vers le bas du platysma sans modifier le sourire. N’oublions pas que l’ensemble peau-graisse-muscles est retenu aux structures solides profondes du visage et du cou par des ligaments. Plus on tire dessus, plus ils s’étirent. L’objectif de ce traitement précoce, vers 30/40 ans, est de préserver la tonicité des ligaments du visage et du cou et donc de ralentir le relâchement et la
Ce qui est possible, en réalisant un traitement de la cause du vieillissement cervico-facial respectant l’anatomie dynamique du visage, par la technique du Soft Lifting. Pourquoi Soft ? Car le décollement cutané sur le visage est minime et préserve l’unité peau-graisse-muscle nécessaire à la mimique fine. Le Soft Lift est donc un gage de résultat naturel car les émotions sont conservées.
Le soft lift est donc le traitement le plus efficace de l’ovale et du cou, reconnu comme tel par les plus grands « lifteurs » mondiaux ! Comme c’est une structure peu élastique, aucune sur-correction n’est possible à l’inverse d’une traction réalisée sur la peau, organe excessivement élastique qui peut être largement étiré (cf. grossesse) et ainsi enlevé en excès, figeant le visage et créant un drapé horizontal disgracieux. Le soft lift est un rempart contre le « trop-tiré » d’un lifting sous-cutané. La technique du décollement sous SMAS : Le décollement sous SMAS est réalisé dans un premier temps à la pointe Colorado (pointe en Tungstène de 0,1mm) tant que celui-ci est sur la partie postérieure ou en arrière de la parotide, puis il est réalisé sous contrôle de la vue aux ciseaux et au petit décolleur de trepsat. Il débute par une incision horizontale de 1cm sous l’arcade zygomatique puis se prolonge par une incision verticale oblique vers l’arrière, passant à 1cm du rebord tragien afin de conserver une attache de SMAS postérieure où se fixer. Cette incision du SMAS se prolonge sous le lobule de l’oreille toujours oblique en bas et en arrière afin de rejoindre le rebord postérieur du platysma. À ce niveau, il faut être vigilant à l’auriculaire postérieur. Un bon repère est la veine jugulaire externe qui se situe toujours en avant de son trajet. Le décollement en regard de la parotide est sans risque tant que l’on reste sur sa face externe. La parotide devra toujours être visualisée pour s’assurer
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Un lifting réussi est un lifting qui ne se voit pas! 99 Le décollement du soft lifting se passe donc sous le plan musculaire, il va permettre de décoller le platysma qui a glissé vers le bas et l’avant, puis de rattacher le platysma en position haute, dite de jeunesse. Ainsi, le muscle va être repositionné en haut et en arrière et faire remonter avec lui la peau et la graisse de la joue, qu’il avait auparavant entrainés vers le bas.
que le décollement est réalisé dans le bon plan. Ce plan se poursuivra en caudal sous le platysma pour créer une unique structure mobilisable. Cette technique a été décrite par Jost. Lorsque l’on s’avance vers les rebords antérieur et inférieur de la parotide, la dissection devra ralentir et être réalisée sous contrôle de la vue aux ciseaux. Toutes les coagulations seront
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réalisées au contact du plan du SMAS. Les rameaux du nerf facial apparaitront protégés par l’aponévrose massétérine dès que le rebord antérieur parotidien sera franchi. Au niveau du pôle inférieur, le rameau mentonnier du VII passe directement sous le platysma sans être protégé par l’aponévrose massétérine, c’est donc à ce niveau que la plus grande prudence est requise. L’angle mandibulaire doit être décollé afin de permettre au lambeau de SMAS d’être redraper de façon homogène en haut et en arrière pour reconstruire une sangle musculaire cervico-faciale homogène. Cette technique dérive de la technique d’Owsley qui consiste à mettre en continuité les SMAS facial et cervical pour réaliser un grand lambeau de SMAS qui sera tracté tel une structure unique et mobile. Au niveau cervical, le décollement peut se poursuivre vers le bas et l’avant sous le muscle Platysma. Ce décollement doit permettre d’obtenir une mobilité suffisante afin de faire monter ce lambeau en retro auriculaire jusqu’à l’aponévrose mastoïdienne ou il sera fixé. Lorsque le lambeau est tracté et fixé, l’angle cervico-mentonnier et l’ovale du visage se redessine. Cependant, le vieillissement du visage n’est pas que du relâchement, mais aussi une modification graisseuse. Ainsi, lors d’un lifting cervico-facial, si l’on traite le relâchement, il faut aussi traiter légèrement les volumes pour retrouver une harmonie entre tension et contours. Associer lifting cervico facial sous musculaire et lipostructure permet d’obtenir des résultats gracieux. Le geste médical esthétique : Associer toxine botulique, fillers & skin boosters afin d’optimiser le résultat dans le temps. Nous le savons tous, le vieillissement s’accélère avec le temps, plus rapide entre 60 et 80 qu’entre 20 et 40. Pour obtenir un beau résultat de lifting même 20 ans après, il faut bien évidement une technique chirurgicale maitrisée au départ. Ensuite, pas de secret, il faut de l’entretien ! Cet entretien passe par une analyse personnalisée et un suivi dans le temps. L’objectif est de repérer sur le visage les zones de faiblesses et les traiter. Evidemment, deux séances de toxines par an garantissent une peau sans grosses rides, mais évite surtout la traction musculaire du visage vers le bas.
Les zones de faiblesse tel que le sillon naso génien, le coin de la bouche et le cerne, peuvent être traités à la demande par acide hyaluronique. Le petit froissé de la peau du visage et du cou peut aussi être corrigé sans volume par les skin-boosters, acides hyaluroniques fluides qui hydratent la peau de l’intérieur. La technique des points d’injections des abaisseurs du sourire et de l’ovale Le Depressor Anguli Oris : Le muscle responsable de l’abaissement de la commissure labiale. C’est un muscle triangulaire à base inféro-latérale, qui prend naissance sur le tiers antérieur du rebord mandibulaire. Son trajet est oblique en haut et en dedans jusqu’à sa terminaison, le Modiolus. Ses fibres sont entremêlées sur son bord latéral avec celle du faisceau platysmal moyen qui l’attire en dehors et aggrave le rebond de la bajoue sur le pli d’amertume. Son action attire la commissure en bas et en dehors, il est un des responsables de l’apparition du pli d’amertume. Son injection est réalisée avec 5 ou 10 UI d’Azzalure à 1cm en bas et en arrière du Modiolus, aiguille oblique en latéral. Son injection permet de remonter la commissure et d’atténuer le pli d’amertume.
Le Platysma : Le muscle responsable de la perte de l’ovale et impliqué dans l’aggravation du pli d’amertume. Le platysma est le système musculoaponévrotique superficiel facial dérivant selon Jost, du platysma primitif. Il forme une couche continue enveloppant la partie latérale du tiers inférieur de la face et du cou. Cette enveloppe varie en constitution ; musculaire en cervical, elle devient fibreuse dans la région pré parotidienne. Le platysma (SMAP : système musculo-aponévrotique platysma) est une lame musculaire quadrilatère s’étendant de la région claviculaire à la zone péri buccale. Son trajet est oblique de direction antéro-supérieure et décrit une courbe à concavité inféro-médiale. Ses limites sont : • En arrière : Le bord antérieur du Sterno-cléido-mastoïdien et le conduit auditif externe. • En haut : le Modiolus, où ses fibres s’entrecroisent avec le Depressor Anguli Oris, le Risorius et l’Orbiculaire des lèvres. • En avant : La ligne médiane sous la symphyse mentonnière où ses fibres peuvent s’entrecroiser avec celles du platysma controlatéral. • En bas : la région claviculaire où ses fibres se mêlent avec celles de l’aponévrose pectorale.
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rotidien et zygomatique. Il ne possède aucune insertion osseuse. Il n’y a pas d’intérêt à l’injecter. Aucune injection ne doit être réalisée en regard de l’axe médian pour éviter tout trouble de la déglutition. • L’Abaisseur de la lèvre : il naît sur le rebord mandibulaire en regard du tiers latéral de la lèvre inférieure. Son trajet est vertical et son action abaisse la lèvre inférieure homolatérale. Il ne doit pas être injecté sous peine d’avoir un sourire asymétrique et une incontinence labiale. • Le Carré du menton : Petit muscle para médian naissant du rebord mandibulaire, son trajet est vertical, destiné à la lèvre blanche inférieure. Son action entraine une contraction de la houppe du menton. Son hypertonie secondaire à une malocclusion entraine un aspect peau d’orange de la houppe mentonnière. Il peut être injecté par 10 UI médialement pour améliorer l’aspect cutané du menton, faire disparaître un aspect peau d’orange ou 15 jours avant d’augmenter un menton par lipostructure ou acide hyaluronique. On lui décrit trois chefs, dont les origines fixes, sont contigües le long de la clavicule : • Un chef antérieur (Pars Mentalis) : il se termine sur la symphyse et le rebord mandibulaire antérieur par des insertions osseuses entremêlées avec celles du Depressor Anguli Oris. Ses fibres les plus antérieures décussent dans la majorité des cas, sur les deux premiers centimètres sous le menton et peuvent parfois s’entrecroiser jusqu’au niveau du cartilage thyroïde en formant une nappe musculaire. Si ces fibres ne décussent pas, il existe un risque majoré d’apparition de fanons avec le temps. Les fanons correspondent à la contraction permanente des bandes platysmales antérieures qui sont sujettes à une dégénérescence fibreuse avec le temps, formant de véritables cordes. Ces fanons peuvent être injectés sur leur longueur par des points de 5 UI d’Azzalure tous les 2 cm. Cela permet de redessiner l’angle cervico mentonnier et d’atténuer ces cordes chez la personne mince. • Un chef moyen (Pars Buccalis) : il se termine sur le Modiolus et sur le
Risorius et ses fibres s’entrecroisent avec celles de l’Orbicularis Oris, la terminaison et le corps du Depressor Anguli Oris. Il glisse le long du rebord mandibulaire entre les points fixe mentonnier et mandibulaire. Sa contraction entraine la descente de la joue sur la mandibule et ainsi à terme, la création de la bajoue. Il est aussi agoniste du Depressor Anguli Oris dont il accentue l’action d’abaissement et de latéralisation de la commissure labiale. De plus, ses insertions croisées dans le corps du Depressor Anguli Oris l’attire en bas et en arrière et contribue ainsi à la formation du pli d’amertume et de la bajoue. Son injection par des points de 5 UI (3) au-dessus du rebord mandibulaire et un nappage triangulaire par 4 à 6 points de 5 UI espacés de 2 cm sous le rebord mandibulaire, permet d’améliorer l’ovale chez un personne jeune. Cette technique appelée « Néfertiti Lift », a plus une action de prévention qu’une action liftante. • Un chef postérieur (Pars Zygomatique) : Ses fibres vont en direction de l’origine du grand zygomatique et se perdent dans le SMAS pré pa-
Conclusion Le visage, reflet de l’âme, est splendide par sa complexité, l’enchevêtrement organisé de ses structures et de ses fonctions. Pour chaque médecin et chirurgien esthétique, connaître son anatomie pousse à l’excellence. Pour chacun, comprendre son anatomie permet de se connaitre mieux, de saisir les traitements proposés par son médecin et son chirurgien esthétique. Et ? pourquoi pas ? d’anticiper le temps !
Dr Cécile Winter et Dr Philippe Kestemont sont Chirurgiens de la Face et du Cou. Leur activité est partagée entre chirurgie esthétique et réparatrice du visage, médecine esthétique et anatomie. Leur passion pour l’anatomie leur confère un rôle d’expert dans l’enseignement universitaire et les congrès internationaux. La synergie entre anatomie, injections et chirurgie, leur permet une amélioration constante de la prise en charge des visages tout en gardant en considération principale, la sécurité du patient et le naturel des résultats.
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L’ÉPIDERME
en première ligne de front La peau, plus grand organe du corps humain, est aussi extrêmement intelligent et complexe, en communication direct avec notre cerveau. Dr TIINA ORASMÄE-MEDER nous parle des mécanismes communicationnels entre le système nerveux central et les cellules de la peau.
L
a peau est une barrière naturelle qui protège notre corps des agressions du monde extérieur. Mais grâce aux récepteurs sensoriels de notre système nerveux périphérique implanté dans chaque millimètre de la peau, elle est surtout un véritable outil de communication permettant un riche échange d'informations entre notre corps et son environnement. La peau, un organe neurosensoriel complexe Les neurones interprètent l'information venant de l'extérieur grâce à une stimulation qui peut être physique, thermique, mécanique, électrique, chimique et rayonnante ondulatoire UV, ou indirectement par une réaction produite par des allergènes, des haptènes, des agents mi-
crobiologiques, des chocs et inflammations. Les fibres sensorielles traversent le derme, pénètrent dans la membrane basale, innervent les cellules de l'épiderme et forment les terminaisons nerveuses libres. La densité des neurones varie beaucoup d'une partie du corps à l'autre. Par exemple la différence de distance entre les terminaisons sensorielles présentes dans l'épiderme des parties distales, entre membres supérieurs et inférieurs peut représenter des milliers de micromètres. La peau peut reconnaitre les différentes formes d'objets, des plus petits aux plus complexes. Les dernières études scientifiques prouvent que l’information communiquée par les récepteurs et les fibres sensorielles de l'épiderme du bout des doigts arrivant jusqu'au cerveau passe par des relais dans le nerf optique,
ce qui lui confère l'analyse d'un stimulateur visuel, qui pourrait faire dire qu’on peut "voir jusqu’au aux bouts de nos doigts". Les cellules cutanées telles que kératinocytes, mélanocytes, cellules de Langerhans et cellules du corps de Merkel, sécrètent des protéines sensorielles et des neuropeptides, qui régulent le fonctionnement du système neuro-immunitaire cutané. C’est pourquoi l’épiderme est considéré comme un tissu neurosensoriel dans lequel l'interaction entre cellules et neurones s'effectue à l’aide des peptides. Les fonctions des cellules épidermiques sont d’ailleurs très proches de celles des neurones, elles participent aussi à l'interaction entre les stimulateurs extérieurs et le système nerveux. Le contact étroit entre la peau, le système nerveux et le système immunitaire est prouvé par de nombreuses re-
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cherches scientifiques réalisées ces 30 dernières années. Elles permettent de définir la peau comme étant un organe sensoriel majeur, puisqu'elle est le principal agent d’interactions entre l’organisme et son environnement 1. Les cellules cutanées relient la peau au système nerveux central à l'aide des "agents migrateurs" du système neuroendocrinien et du système immunitaire 2 . Les cellules de Langerhans et les mastocytes constituent un "pont cellulaire" entre le système neuroendocrinien et immunitaire de la peau 3-4 : elles participent au métabolisme de la vitamine D, à la synthèse des neurohormones 5, à la perméabilité des capillaires 6, à la cicatrisation des plaies 7 et répondent de manière réactive aux pathologies dermatologiques telles que le prurit ou le psoriasis 8. Un réseau communicationnel « peau-cerveau » réciproque À l’évidence, les cellules cutanées influent beaucoup plus que nous ne le pensions, sur l’activité du système nerveux et l’on estime que 30 à 40% des patients de dermatologues présentent des problèmes psychologiques 9. L’analyse d’informations reçues par les cellules de l’épiderme de manière tactile ou sensorielle, telle que pression ou douleur 10, lésionnelle par rayonnement ultraviolet, peut induire des signaux de libération par ces mêmes cellules, d’un peptide, la pro-opiomélanocortine
ou POMC 12, aux effets analgésiques et immunomodulants 11. Le système nerveux central peut moduler les fonctions des cellules cutanées, de manière directe par les nerfs efférents via des médiateurs chimiques ou indirectement, par l’intermédiaire des cellules immunitaires ou du système des glandes surrénales 13. Apparemment, des relations « peau-cerveau » sont réciproques et elles sont essentielles au fonctionnement du système neuroimmunitaire de la peau (Système Neuro-Immunitaire Cutané ou SNIC) 14. Le langage de la communication dans le système neuro-immunitaire de la peau est commun à toutes les cellules : les neurones sensoriels, cellules de Merkel, cellules de Langerhans, mélanocytes et kératinocytes. Les neuromédiateurs, molécules les plus puissantes de la communication, sont des produits de synthèses activées par diverses stimulations. Les cellules de la peau reconnaissent ces nombreux messages via neuromédiateurs grâce à des récepteurs spécifiques 15. Cette activité neuroendocrinienne est très importante pour le fonctionnement du SNIC dans sa globalité. Les neuromédiateurs sont les responsables directs de la sensibilité de la peau, ils peuvent modifier celle-ci et déclencher le processus de la dégranulation des mastocytes. POMC-peptide et ses dérivés sont des immunomodulateurs et certains d'entre eux ont une
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Structure d'une synapse chimique typique
activité neurotrophique importante : le NGF (le facteur de croissance neuronal) est un peptide mitogène qui stimule la croissance des fibres nerveuses, régule la synthèse des neuropeptides et joue probablement un rôle important dans le développement du psoriasis, alors que les catécholamines peuvent servir de facteurs stimulant l’inflammation. Acétylcholine, CGRP, VIP (VasoIntestinal Peptide), Neuropeptide Y (NPY) peuvent engendrer des réactions différentes à des facteurs de stimulations externes. De plus, le système neuro-immunitaire peut non seulement réagir localement par une inflammation d’origine neurogène, mais il peut aussi entraîner des réactions des systèmes endocriniens et neuroendocriniens, avec une influence globale sur l’organisme 16. À ce jour, nous avons donc défini deux formes d'interaction entre le système nerveux et les cellules de la peau : par les neurotransmetteurs et par les récepteurs synaptiques. Ceci explique que l’épiderme représente la première véritable ligne de front dans la confrontation entre notre corps et son environnement. Rôles et mécanismes des récepteurs sensoriels Les neurones périphériques interférent avec la peau par les peptides sensoriels, responsables de la sensibilité mais aussi de la transmission d’impulsions très diverses. Les récepteurs de la famille TRP (Transient Receptor Potential) sont les acteurs principaux de la lecture et du décryptage de ces impulsions : ils se présentent sous la forme de canaux cationiques non sélectifs, qui échangent des ions de magnésium et calcium à travers la membrane cellulaire en réponse à divers signaux chimiques et physiques. Les récepteurs TRP sont en majorité des protéines intégrales de la membrane cellulaire, avec une sensibilité aux variations thermiques. Il est d’ailleurs remarquable de constater que ces récepteurs réagissent aussi bien au menthol qu’à l’air froid et autres vecteurs de refroidissement cutané, ce qui explique ce phénomène de sensation de froid lié à l’application de produits contenants le terpénoïde, extrait des feuilles de la menthe poivrée 17. Un autre exemple est constitué par le récepteur qui réagit à la capsaïcine, molécule du poivre rouge chilien, qui est aussi très sensible à la température. Il s’active directement au contact de substances ou objets chauds, seulement si la température est supérieure à 43°C 18. L’inflammation ac-
centue la sensibilité des récepteurs qui réagissent par une douleur beaucoup plus prononcée, même si les stimulations sont minimales, constituant un des mécanismes à l’origine du phénomène d'hypersensibilité cutanée. Les recherches dans le domaine de la nature des récepteurs TRP ont été primordiales pour le développement des médicaments analgésiques. Il existe six types de récepteurs et chacun est divisé en sept sous-types. Les récepteurs TRPV1 (vanilloïdes types I) sont les plus répandus dans l'épiderme et dans les neurones responsables de la transmission de la douleur et de l’inflammation d'origine neurogène (les fibres C- et A∂-). Ils provoquent aussi une immunoréactivité des kératinocytes dans les couches superficielles de l’épiderme comme dans les couches profondes. Les récepteurs TRPV1 réagissent aux changements de la température entre -10°C et +60°C et sont également responsables des sensations de petits picotements jusqu'à une brûlure insupportable de contact avec des acides (pH <6.6). Les mêmes récepteurs réagissent sur la capsaïcine et transmettent l’information du changement de la température : de la tiédeur confortable à la brûlure insupportable. Également présents sur la langue ceuxci sont responsables de la sensation du goût piquant 19. Le mécanisme de l’action présente des étapes multiples : après l’activation, les canaux protéinés réactivent l’apport des ions de calcium et libèrent des neuropeptides. Avec l'augmentation du niveau de calcium intercellulaire, la capacité des récepteurs à libérer les neuropeptides s'arrête progressivement et l’effet de la réaction reste localisé 20. Les récepteurs TRPV2, uniquement présents dans les A∂-fibres s'activent au
contact de substances ou d'objets dont la température est égale ou supérieure à 53°C et sont les récepteurs des brûlures. Les TRPV3, récepteurs des kératinocytes et des neurones de derme profond sont sensibles au camphre. Ils réagissent à un changement de température assez limité, de +31°C jusqu'à +39°C. Les récepteurs TRPV4 sont présents dans les cellules de Merkel et les kératinocytes, ils réagissent quand la température de la peau descend en dessous de +27°C. La création des phénomènes cutanés n'est pas réservée à la famille des TRP. Les récepteurs P de la famille purinergique, responsables de la croissance cellulaire, de la différentiation, de la régénération neuronale, de la cicatrisation et des réactions de l’inflammation sont aussi capables d’engendrer ces phénomènes. Dans la famille purinergique il existe des récepteurs de type P1 (liant l’adénosine) avec ses 4 sous-types et les récepteurs P2 (liant l’adénosine triphosphate ATP et adénosine diphosphate ADP) avec ces nombreux sous-types. Les sous-types qui nous intéressent sont les récepteurs ionotropes P2X et les récepteurs P2Y, couplés aux protéines G. Les kératinocytes contiennent deux types de récepteurs : les P2Y mobilisant la réserve intracellulaire de calcium en réaction à la douleur et les P2X qui activent les canaux ioniques. Ces derniers participent aussi au processus de l’initiation des signaux afférents aux neurones sensibles et jouent un rôle important dans le développement de l'inflammation et autres réactions pathophysiologiques 21. Les recherches dans le domaine de l'immunohistochimie sur les cellules de Merkel ont bien éclairci le rôle des récepteurs P2Y2 dans la sensibilité mécanoréceptive 22 .
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body language I DERMATOLOGIE 63
Récepteur sensoriel
Terminaisons nerveuses et réactions neuro-immunitaires La peau est innervée par le système nerveux périphérique via des ganglions spinaux et des ganglions du nerf trijumeau. Le plexus nerveux sous-épidermique contient les fibres qui traversent la jonction dermo-épidermale, en innervant les cellules épidermiques. Il existe plusieurs terminaisons nerveuses différentes et elles sont classifiées par rapport à différents paramètres : le diamètre, la myélinisation, la vitesse de l'impulsion, le type de neuropeptides, le type de l’information que les récepteurs transmettent au système nerveux central. Par contre, les capacités fonctionnelles ne sont pas directement liées aux propriétés morphologiques. Cependant, les grandes fibres myélinisées de type Aß, situées dans les niveaux profonds de la peau, sont responsables de la mécanoréception : comme la pression, la souplesse de la peau et le mouvement des poils. Les fibres de type C non-myélinisées et A∂-fibres faiblement myélinisées sont responsables de la réception thermique et de la sensation « chaud-froid ». Les nocicepteurs, parmi lesquels les récepteurs opioïdes sont les plus importants, sont les récepteurs représentés par C-fibres, et A∂-fibres dans la plupart des cas 23. Le mécanisme du prurit étant éclairé depuis peu de temps, nous indique que la sensation de démangeaison qui déclenche l’envie de se gratter n’a pas de lien avec la douleur, elle est provoquée par les récepteurs de sous-type mécanosensible et par les C-fibres de la peau. Cette stimulation est transmise dans le système nerveux central par les neurones histaminiques spinaux qui sont activés par les pruricepteurs thalamiques. Ces pruricepteurs sont activés par la libération de l’histamine, qui
provoque la sensation de démangeaison mais non la sensation de la douleur. Le même mécanisme provoque la sensation de brûlure après le contact avec des orties : les flagelles des feuilles de l’ortie contiennent de l’histamine identique à l’histamine naturelle de la peau humaine. Les molécules inflammatoires comme la prostaglandine E2, la sérotonine, l’acétylcholine, la bradykinine, le capsaïcine provoquent aussi la sensation de démangeaison 24. Mais l’interaction entre la douleur et la démangeaison est réelle : le fait de se gratter pourra créer la douleur, ce qui diminuera l’intensité de la démangeaison. En revanche les récepteurs µ-opioïdes en inhibant la douleur, activent le prurit 25. On constate que la classification fonctionnelle des fibres cutanées est impossible, car chaque type de sensation est toujours liée par l’alliance ou la combinaison de plusieurs types de fibres. Par exemple, la stimulation nociceptive est transmise par les fibres A∂ et C, mais en même temps elle sert à accélérer la transmission des Aß-fibres. Les Aß-fibres ont des caractéristiques similaires aux fibres contenant la Substance P ; la souspopulation des petites fibres du type C et A∂ contient en effet la Substance P. La première fonction des neurones sensoriels est la neurotransmission, et ceux-ci participent aussi à la réaction immunitaire car en répondant à la stimulation ils libèrent des peptides pro-inflammatoires, et lancent le processus de l’inflammation d'origine neurogène. Cela explique pourquoi une lésion cutanée est toujours accompagnée de douleur et d'inflammation, suivies par des problèmes d'ordre structurel, tels que le dysfonctionnement de la barrière épidermique, les troubles de la pigmentation ou encore la déshydratation cutanée.
Les Kératinocytes Ces cellules constituent 90% de la couche superficielle de la peau (l’épiderme) et des phanères. Elles synthétisent la kératine qui assure à la peau son imperméabilité et sa protection extérieure, mais synthétisent aussi des peptides sensoriels, exactement comme les neurones. Les kératinocytes contiennent en majorité des récepteurs de la famille TRPV ce qui explique pourquoi elles transmettent généralement les sensations thermiques, nociceptives et parfois osmotiques. La stimulation des kératinocytes provoque la libération des neuropeptides, notamment la Substance P, qui joue le rôle de neurotransmetteur et donne le signal aux cellules ciblées, en modulant les fonctions épidermiques. La capacité des kératinocytes à interagir avec des neurones est prouvée in vitro 26, mais le mécanisme de l’interaction n’est pas suffisamment compris actuellement. Cette capacité est possiblement probable grâce à l’activation cellulaire par ATP et l’activation et désactivation des canaux de calcium liés à la concentration des ions de calcium intra et extra cellulaire, l'inflammation, la libération des facteurs de croissance nerveuse et des neuropeptides différents (Substance P, galanine, CGRP, VIP). Les kératinocytes sont des cellules autonomes : elles analysent les composants clés avant de les transmettre directement au système nerveux central et utilisent les mêmes canaux et les mêmes neuropeptides que les tissus du cerveau humain. Les Mélanocytes Elles ont pour fonction de produire la mélanine, pigment brun-noir qui protège la peau de la radiation des rayonnement UV. Les enzymes clés de la mélanogénèse sont les TRP-1 et TRP-2 27. Les rayonnement UV stimulent les mélanocytes à synthétiser les précurseurs de certains peptides POMC (pro-opiomélanocortine). L’adrénocorticotrophine, mélanotropine, ß-endorphine et lipotropine sont aussi capables d’activer cette mélanogénèse, en stimulant la prolifération des cellules épidermiques et la migration des mélanocytes et cellules de Merkel dans les couches les plus superficielles de l’épiderme. Les mélanocytes sont toujours en contact avec des fibres sensorielles et la communication synaptique entre les mélanocytes et les fibres a pu être démontrée en microscopie élec-
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tronique en observant le changement d'épaisseur de la membrane cellulaire. Les mélanocytes sont des cellules sensorielles qui appartiennent entièrement au système neuroimmunitaire et agissent sur la régulation des communications épidermiques. Le mécanisme de la communication neuronale est parfaitement identique au mécanisme de la communication entre les mélanocytes et les fibres nerveuses. On peut les nommer « les neurones pigmentés » sachant que leur activité est complètement dépendante du système nerveux. Les Cellules de Langerhans Elles interviennent dans les réactions de défense immunitaire et ont des capacités antigéniques basiques. En liant l’antigène, la cellule de Langerhans migre de l’épiderme vers le nœud lymphatique le plus proche, afin d’assurer une défense immunitaire locale. Récemment, les cellules de Langerhans ont été considérées comme les cellules dendritiques typiques, sans canaux récepteurs TRPV ou bien TRPM. Comme toutes les cellules dendritiques elles sont sensibles au changement de température liée à l’inflammation ou à la fièvre. Une fièvre, même faible, active le potentiel immunitaire des cellules de Langerhans et facilite la migration. Les cellules de Langerhans participent probablement aussi au développement du prurit et de l’hypersensibilité cutanée. Elles peuvent contenir une grande quantité de neuropeptides et de différents récepteurs, ce qui leur permet de rester en contact avec toutes les cellules de la SNIC. Par exemple, on peut trouver une association entre les cellules de Merkel et les cellules de Langerhans, liée aux neurones sensibles dans les follicules pileux et les glandes sébacées.28 Les Cellules de Merkel Elles jouent un rôle important dans le toucher, mais elles assurent aussi des activités paracrine et autocrine. Elles se situent dans la couche basale de l’épiderme et dans les follicules pileux et synthétisent des neuropeptides grâce à une grande quantité de granules solides neurosécrétrices. Les granules sont très proches des neurones sensoriels, ce qui explique le lien entre l’activité endocrinienne des cellules de Merkel et l’activité neuronale associée.29 Les cellules de Merkel sont des cellules neuroendocrines, probablement le plus importantes dans le SNIC. L’association des cellules
Immunorécepteur.
de Merkel avec les neurones sensoriels les clusters - caractérisent les complexes neurocellulaires de Merkel. Ce sont des mécanorécepteurs de l’adaptation lente, réagissant à la pression. Les cellules de Merkel sont uniques, grâce à leur capacité d’excitation identique à l’excitation neuronale. Elles communiquent avec le système nerveux par la voie synaptique, comme les mélanocytes, mais aussi grâce aux neuropeptides, comme les kératinocytes et les cellules de Langerhans, ce qui les définit comme des cellules neurosemblables, capables d'activer des neurones sensoriels.30 Ses fonctions ne sont pas entièrement étudiées, mais les recherches dans ce domaine sont nombreuses et prometteuses. Conclusion Avec ses très nombreuses fonctions, l’épiderme est beaucoup plus complexe que nous ne le pensions jusque récemment. Il communique directement et constamment avec notre cerveau et notre système nerveux dans sa globalité et cette communication est clairement réciproque. Les dermatologues savent depuis longtemps combien l’état psychologique peut avoir un impact sur la peau, la dépression en étant un bon exemple. Actuellement, nous pourrions dire avec assurance que la peau est un parfait reflet de l’état psychique et du fonctionnement du système nerveux et qu’elle influe, jusqu'à provoquer des troubles de l’humeur, voire des névroses. Chaque millimètre de peau est pénétré et imbibé par des « espions » du cerveau, qui signalent constamment ce qui se passe à la surface de notre corps en temps réel. Ce savoir doit nous inciter à réfléchir à notre style de vie, à la qualité des produits que nous ap-
pliquons sur la peau quotidiennement, à l’adéquation de certaines procédures esthétiques. Nous étions persuadés que les produits cosmétiques et les procédures esthétiques, n'intervenant qu'au niveau de l’épiderme, étaient sans danger et n'avaient aucun effet global sur notre corps en ne changeant que des caractéristiques du stratum corneum. Il faut constater que ce n’est pas le cas, car chaque substance qui vient au contact des fibres libres cutanées ou récepteurs élaborés, des kératinocytes, des mélanocytes, des cellules de Merkel ou Langerhans a un potentiel neuroactif, avec en théorie une action très globale. On peut aussi raisonnablement s’interroger sur les conséquences de l’action cellulaire de substances couramment utilisées comme le rétinol et ses dérivés. Est-ce que l’utilisation préventive de l’acide rétinoïque, de certains acides hydroxydes, de facteurs de croissance ou de certains oligopeptides remodelants est si bénéfique au regard de ces interactions globales ? On peut s’attendre à de nouvelles découvertes dans le domaine d’une approche thérapeutique et esthétique raisonnée. Dr. Tiina Orasmäe-Meder est médecin esthétique, fondatrice et directrice de Meder Beauty Science (Suisse). Elle s’est spécialisée depuis plusieurs années dans le domaine de la création et développement de produits cosmétiques et protocoles professionnels d’application, ainsi qu'en cosmétovigilance. Elle a lancé en 2009 sa ligne de produits cosméceutiques à usage professionnel, Meder Beauty Science et a été nominée au Prix Trofémina en 2014 (France).
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66 PRODUITS I body language
Les incontournables du marché, derniers produits et équipements en médecine esthétique et anti-âge
repérages
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