Body Language Magazine N°7

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N°7 Le Magazine International de la Médecine Esthétique et Anti-Âge bodylanguage.fr

COSMÉCEUTIQUE Nouvelle Classe Thérapeutique

DÉFINITION, PARTICULARITÉS THÉRAPEUTIQUES, ACTIFS PRINCIPAUX ET EFFETS ATTENDUS SUR LA PEAU

RÉGÉNÉRATION

CELLULES SOUCHES

OXYGÈNE

Processus, régulation des cycles et principaux actifs déclencheurs

Utilisation et modalités d’application efficaces en cosméceutique

Effets et résultats sur la peau d’une émulsion sursaturée en oxygène


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body language I SOMMAIRE 3

sommaire 06 CHRONIQUE ÉTAT DES LIEUX par Thomas Josse

36 COSMÉTIQUE

52 INTERVIEW

CELLULES SOUCHES EN COSMÉCEUTIQUE Dr Charlene DeHaven décrypte l’utilisation des cellules souches dans l’industrie cosméceutique et les modalités d’application efficaces.

TRAITER LA ROSACÉE PAR TOXINE BOTULIQUE Dr Rachael Eckel décrit l’utilisation des toxines pour réduire les rougeurs et l’érythème du visage.

40 DERMATOLOGIE LA MÉLANINE FRACTIONNÉE

54 DERMATOLOGIE

OBSERVATIONS Actualités et évènements du secteur

Dr Zein Obagi décrit les bénéfices de la mélanine fractionnée en application topique, comme protection contre les effets nocifs de la lumière HEV.

ACNÉ VULGARIS Julie Brackenbury présente un récapitulatif des causes, mythes et options de traitement local actuellement proposés contre l’acné.

22 COSMÉTIQUE

44 ESTHÉTIQUE MÉDICALE

58 DERMATOLOGIE

COSMÉCEUTIQUES, NOUVELLE CLASSE THÉRAPEUTIQUE ? Dr Gilles Delmiglio en détaille les particularités, actifs principaux et effets attendus sur la qualité de la peau.

DE L’IMPORTANCE D’AVOIR UNE BELLE PEAU Recommandations et approches du Dr Valérie Philippon sur l’obtention et le maintien d’un belle qualité de peau.

30 DERMATOLOGIE

49 ÉQUIPEMENT

RÉGÉNÉRATION CUTANÉE Dr Tiina Orasmäe-Meder, revient sur les processus de régénération de la peau, la régulation des cycles selon les indications thérapeutiques et détaille les principaux actifs déclencheurs.

ÉMULSIONS SURSATURÉES EN OXYGÈNE Dr Mark RUBIN explique comment Cutagenesis apporte de l’oxygène à la surface de la peau.

RADIOFRÉQUENCE MONOPOLAIRE Marie Duckett décrit son utilisation du Exilis Elite afin de traiter la graisse corporelle, le relâchement cutané et la cellulite.

10 FOCUS

66 PRODUITS REPÉRAGES Sélection des incontournables de la médecine esthétique & anti-âge


4 SOMMAIRE I body language

comité editorial Dr Jean Carruthers, MD, FRCSC, FRC, est professeur clinicienne au sein du service d’ophtalmologie et de sciences visuelles de l’université de la Colombie-Britannique à Vancouver. Avec son conjoint, le docteur Alastair Carruthers, elle a reçu le prix Kligman de l’American Society of Cosmetic Dermatology and Aesthetic Surgery (ASCDAS). Dr. Ravi Jandhyala est membre du Royal College of Surgeons de Glasgow, et membre fondateur de l’United Kingdom Botulinum Toxin Group for Aesthetics (UKBTGA). Il est également membre de la faculté de médecine pharmaceutique et expert scientifique des toxines botuliniques utilisées en esthétique.

Pr Syed Haq a été formé au Massachusetts General Hospital de la Harvard Medical School ainsi qu’au Tufts Medical Center. Il dirige le London Preventative Medicine Centre situé sur la fameuse Harley Street à Londres. Dr Andy Pickett travaille sur les toxines botuliniques depuis presque 25 ans. Il donne des conférences dans le monde entier sur les produits, permettant aux praticiens injecteurs de mieux appréhender les connaissances scientifiques. Il est directeur du développement chez Q-Med et a fondé Toxin Science Ltd en 2011. Dr Stephen Bassett est directeur médical de l’Aesthetic Training Academy et de ShapeCYMRU. Il est une sommité de Syneron Candela et membre de l’académie Merz. Il est avocat, membre de la Society for Advanced Legal Studies et conseil juridique. Dr. Tiina Orasmäe-Meder est médecin esthétique, fondatrice et directrice de Meder Beauty Science (Suisse). Elle s’est spécialisée depuis plusieurs années dans le domaine de la création et développement de produits cosmétiques et protocoles professionnels d’application, ainsi qu'en cosmétovigilance. Anthony Erian, FRCS (Erg) FRCS (Ed), est chirurgien plastique esthétique bénéficiant de plus de 30 ans d’expérience. Il est membre de l’American Academy of Aesthetic and Restorative Surgery et préside l’European Academy of Cosmetic Surgery.

DIRECTEUR DE PUBLICATION Alexandre Sister RÉDACTRICE EN CHEF

Dr Fabien Giausseran est médecin morphologue et anti-âge, spécialiste du rajeunissement facial, médecin formateur, expert-consultant en cosmétologie et conférencier sur les congrès médicaux internationaux. Il est également membre du SNMMAA, SOFMMAA, WOSIAM et des comités scientifiques du DEFEE et FACE2f@ce.

Amélie Prévost

Elizabeth Raymond Brown, PhD, CRadP, MSRP, est l’auteur des qualifications du BTEC (Business and Technology Education Council) reconnues au plan international en matière de traitements médicaux et esthétiques au laser/par IPL, ainsi que des normes professionnelles nationales pour les traitements à base de lumière. Elle est désormais directrice de l’enseignement chez LCS Academy Ltd.

Anna Sinkovska

Dr Bessam Farjo, MB ChB BAO LRCP&SI, est membre de l’International College of Surgeons, membre fondateur de la British Association of Hair Restoration Surgeons et président de l’International Society of Hair Restoration Surgery.

Sandrine Constant-Scagnetto, Dominique Debize, Stéphanie Klebetsanis,

amelieprevost@bodylanguage.fr DIRECTION GRAPHIQUE anna@bodylanguage.fr TRADUCTIONS La Langagerie

Nathalie Renevier, Sophie Dinh www.langagerie.com

Dr Gilles Delmiglio, SpR, MD, est diplômé en techniques d'injections et de comblement et a qualifié à Harvard Medical School, Etats-Unis, en "Laser & Aesthetic Skin Therapy". Membre de l'International Peeling Society, American Society for Laser Medicine & Surgery, American Acne & Rosacea Society, AAAM, AFME, il est consultant, formateur et conférencier international pour ZO Skin Health et Wigmore Medical France & UK Dr Raj Persaud, FRCPsych, a été consultant en psychiatrie dans les hôpitaux publics de Bethlem Royal et Maudsley à Londres entre 1994 et 2008. Il est maître de conférences honoraire à l’institut de psychiatrie de l’université de Londres. Dr Valérie Philippon est médecin esthétique et anti-âge, titulaire d’un DU en gynécologie esthétique, de DIU en nutrition, médecine morphologique anti-âge, techniques de comblement et d’injection. Diplômée d’un MBA en Marketing, elle est consultante internationale en marketing management médical et communication scientifique. Dr Masud Haq, BSc, MRCP, MD, est consultant dans le domaine du diabète et de l’endocrinologie. Il est diplômé du Guy’s and St Thomas’s Hospital, et s’est formé à Johns Hopkins aux États-Unis ainsi qu’à Melbourne. Il s’intéresse tout particulièrement à la thyroïde et à la ménopause.

PUBLICITÉ & PARTENARIATS publicité@bodylanguage.fr ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO Dr Gilles Delmiglio, Dr Mark G. Rubin, Dr Charlene DeHaven, Dr Zein Obagi, Dr Valérie Philippon, Dr Tiina Orasmäe-Meder, Marie Duckett, Dr Rachael Eckel, Julie Brackenbury, Thomas Josse

CREDITS IMAGES Svetlana Fedoseyeva, Horn Andrey, Ira Maltseva, Jean Luc Droux, Anna Ismagilova, Shutterstock ISSN 2491-1496. Le magazine Body Language est une publication mensuelle (10 numéros/an) éditée par WMF Média. Tout contenu éditorial est © WMF Média sauf indications contraires ou autorisations spécifiques et ne peut être utilisé sous quelques formes que ce soit sans autorisation préalable. Imprimé en France par Imprimerie de Champagne Pour toutes demandes, merci d’adresser vos courriers à Body Language Magazine 36, rue Cortambert 75116 Paris. Vous pouvez joindre la rédaction par téléphone au +33 (0)1 45 04 14 59 et par email à redaction@bodylanguage.fr L’abonnement au magazine se fait directement en ligne sur le site www.bodylanguage.fr



6 CHRONIQUE I body language

état des lieux

Community manager inspiré & bloggeur passionné par la médecine anti-âge et les procédures esthétiques, Thomas JOSSE nous dresse chaque mois un « état des lieux » du secteur, de son œil frais, averti et spontané !

MIROIR, MIROIR… DIS-MOI ? Oh mystérieuse crème, sous ton allure si blanche, dis-moi qui est le plus beau ? Ne lui posez-vous pas la même question ? vous m’étonnez, car une étude portant sur la pulsion d’achat d’un soin cosmétique, révèle que le consommateur demande avant tout à son soin, un effet bonne mine et anti fatigue quasi immédiat, la demande antirides arrivant juste derrière.

Direction Google pour m’aider dans ma chronique et surprise, dès que je tape « crème », le moteur de recherche s’emballe et me propose ; « crème antirides », « crème anti-âge », « crème anti-rougeurs », « crème anti-bouton », « crème anti-taches », « crème anti peau sèche », « crème anti peau grasse », « crème anti teint terne », le corps n’est pas épargné avec la « crème anti cellulite », « crème anti vergeture », « crème anti obésité »… Cela ne va pas me faciliter la tâche. Donc la cosmétique est-elle utilisée pour effacer un aspect de nous-même que nous n’aimons pas ou comme moyen de sublimer notre visage ? Et si « l’anti » était devenu le nouvel eldorado de la Californie ? lieu où se trouvent les serveurs Google. En réalité, tout me laisse à croire que non et cela résume bien les attentes d’hommes et de femmes en mal d’une époque, où la pression de l’apparence est toujours plus présente, dans un environnement sociétal marqué par le jeunisme et la performance. Cette demande n’est pas toujours clairement exprimée ainsi, mais sous-entendue par le biais de la fatigue, du stress, de la tristesse du visage. Voilà pourquoi les patient(e)s désirent à la fois préserver les volumes mais aussi l’expression de leur jeunesse, qui passe incontestablement par une belle peau, lumineuse et fraîche, synonyme

de santé, de bien-être, de séduction, en un mot de qualité de vie. Mais au fond, la cosmétique est simplement le prolongement logique de nous-même, avec son lot de contradictions et cela, depuis la nuit des temps. Déjà, lors de la Préhistoire, les Hommes réalisaient de la peinture corporelle d’origine minérale, mélangée à des corps gras. Puis, sous l’Antiquité, à partir de l’invention de l’écriture jusqu’à la chute de l’empire romain, les Hommes continuèrent d’utiliser des cosmétiques. Ce sont des peuples entiers comme les Egyptiens, les Babyloniens, les Hébreux, qui se servaient des cosmétiques à des fins magiques, médicales et rituelles. De nos jours, la cosmétique doit être sur tous les fronts. Compenser une hygiène de vie souvent déséquilibrée, ayant pour conséquences des pics d’acné, des rougeurs, sécheresse et autres troubles cutanés ; Suivre les courants écologistes avec le boom du cosmétique bio et sans conservateurs ; Nos humeurs aussi, qui demandent un jour plus d’éclat, un autre une action contre les boutons ou la peau brillante. Nos avancées technologiques lui en imposent aussi, à l’image de cette cosmétique « connectée » ou nos envies d’exclusivités, à travers une cosmétique personnalisable à domicile,


body language I CHRONIQUE 7

consistant à mélanger deux crèmes ensembles, rien d’emballant. Lutter aussi contre nos nuits trop courtes et rythmes de vie effrénés, sans nous imposer de bilan carbone, elle suit au contraire la pollution en hausse et rivalise en faisant barrage. Ce pare-feu qui doit avoir le dos solide, car nous lui en demandons beaucoup à cette cosmétique ! Pourtant, l’une des plus grandes contradictions qui l’accompagne est que nous constatons peu de retour sur investissement malgré nos attentes élevées. Pas de tableaux croisés dynamiques et de statistiques pour elle ? Du côté de l’industriel, si bien sûr, et je peux même vous dire que la cosmétique conventionnelle n’est pas si docile ; elle doit comprendre la peau sur laquelle elle va se poser sans l’agresser, comprendre comment délivrer les actifs au bon dosage et à la meilleure profondeur, jusqu’à oublier parfois les dosages utiles, savoir comment se conserver en oubliant d’utiliser les « bons » conservateurs. Sans oublier que l’on impose de grands objectifs aux actifs, car nous leur demandons de défier les lois de la pesanteur. Il est vrai que l'homme a très tôt rêvé d'imiter le vol des oiseaux et les légendes, telle celle d'Icare ou autres récits apocryphes, revendiquent des tentatives de vol par des hommes

harnachés d'ailes, s'élançant depuis une tour. Quelle que soit leur identité, ils tentaient d'imiter un mécanisme, celui de l'aile d'oiseau, dont ils n'imaginaient pas la complexité. C’est presque la même chose pour rivaliser avec l’influence de la gravité sur le visage ! Même si les laboratoires mettent au point des actifs venant de la plus haute montagne, uniquement accessible à l’escalade… J’exagère juste un petit peu. Plus sérieusement, il faut se pencher sur les actifs ayant fait leurs preuves. Prenons l’exemple de la vitamine C, certainement la vitamine la plus complète pour la peau, mais uniquement sous sa forme L-ascorbique, instable et fragile. La vitamine A sous sa forme Rétinol, la niacinamide pour l’hydratation, le panthénol pour la barrière cutanée, la madécassoside pour le collagène, etc… Même si la cosmétique conventionnelle vous dira que d’autres formes sont aussi efficaces, sachez que les études dans la littérature n’intègrent que les premières formes et rarement les dérivés. Les peptides ne sont pas récents, mais continuent de séduire, avec des découvertes de plus en plus pointues, même si, sur le nombre de peptides disponibles, quelques-uns seulement ont réellement fait leurs preuves.


DERMATOLOGY I body language 88 CHRONIQUE I body language

état des lieux

Comment parler cosmétique sans parler du film hydrolipidique, composé de millions de bactéries garantissant son intégrité mais aussi celle d’une peau parfaite. Pour cela, les probiotiques commencent à envahir les formules, une histoire à suivre. Au même titre que l’analyse de notre sébum qui en dit long sur notre peau, une entreprise Japonaise est sur le coup, mais il va surtout s’agir de garantir la précision de l’appareil de mesure ; comment prétendre avoir le même résultat après une soirée arrosée ou une semaine de Jeûne ? Sans parler exclusivement des actifs, les systèmes de libération au cœur de la peau sont aussi intéressants, avec l’apparition d’équipements permettant des procédures combinées, comme le laser Lasemd de chez Lutronic. Une chose est sûre la cosmétique a beaucoup à nous dire à propos des avancées technologiques, comme nous le montre les divers appareils d’analyse de la peau en vue d’établir un diagnostic précis et dans certains cas, mélanger le cosmétique pour alimenter notre soif de « sur-mesure ». Mais sur-mesure par rapport à quoi et a qui ? heureusement que nous sommes dans le surmesure. Pourquoi mettre une crème anti-tache si nous n’en avons aucune, ou une crème anti peau sèche sur une peau grasse ? L’aberrance de la communication ne s’arrête pas là, surtout quand je tombe sur des crèmes à l’acide glycolique ou au rétinol, vendues comme crèmes de jour, quand nous connaissons leurs risques photo-sensibilisants. À mon sens, la cosmétique doit s’intégrer au plus près des besoins, être au cœur du dialogue, être la résonance d’un questionnaire posant les bonnes questions et le praticien derrière cela pourra fournir les bons actifs dans l’unique but de compléter l’acte, voilà la vraie personnalisation. Aller au-delà de la simple crème préparatrice au peeling ou cicatrisante, à la crème qui accompagne chaque journée, protège, sublime l’acte comme une continuité logique à cette quête de beauté. La cosmétique est mystérieuse je ne vous le cache pas, cela fait partie d’elle, au même titre qu’elle fait partie du quotidien de nombreuses femmes et de plus en plus d’hommes qui recherchent en elle, une protection, une sorte « d’amant(e)é idéal(e), pouvant camoufler les imperfections, les traiter tout en sublimant la beauté, sans oublier le parfum de l’évasion, celui d’un bonheur retrouvé à chaque application ? C’était certainement pour satisfaire cette demande du tout en un, que la BB crème est née en Allemagne dans les années 1960. Au début elle a été créée par un dermatologue pour protéger la peau de ses patients après les peelings et la chirurgie. Au cours des dernières années, elles sont devenues un succès commercial en Asie, bien que

de nos jours la majorité des grandes marques de beauté ait introduit les BB crèmes sur les marchés occidentaux. Aujourd’hui serait-elle l’unique raison de s’exposer fièrement au grand jour ? Récemment est apparue la tendance du « nude on nude », donc de la peau totalement nue. Parfaitement compréhensible dans cette génération ancrée au selfie et autre réseaux sociaux. La cosmétique y trouve sa place, elle est même en lieu sain, où le rite religieux se répète matin et soir et quand elle s’offre, l’acte se transforme en transcendance. Voyez bien quand un vendeur vous offre un échantillon, l’amour et la joie que vous ressentez à ce moment précis, ne serait-il pas le signe du divin ? La cosmétique est si divine que nous passons notre temps à la gratifier de vertus semi magique et semi scientifique. En contrepartie elle doit savoir tout faire, avoir de l’odeur sans faire concurrence au parfum, caresser la joue sans faire concurrence à une main amoureuse, camoufler des imperfections sans cacher la beauté du visage. Baudelaire parle du besoin de surpasser la nature, et dresse l'éloge de l’eyeliner, en décrivant, "ce cadre noir rend le regard plus profond et plus singulier, donne à l'œil une apparence plus décidée de fenêtre ouverte sur l'infini". Que penserait-il aujourd'hui d'un cosmétique, non seulement capable de faire illusion en masquant la peau, mais pouvant en changer la composition même ? Pour la suite je vous laisse imaginer, car d’après la réglementation, la cosmétique s’arrête sur les cellules mortes de la peau. En tout cas, bonne chose pour le secteur d’ici 2020, selon les prévisions, car la bonne santé du segment premium domine ; sa croissance de 6 % dépassant celle des autres catégories pour la première fois, notamment grâce aux tendances de fond, dont l'authenticité, la personnalisation et les éditions limitées ont nourri la croissance des marques. Comment passer à côté de cette demande quand nous sommes médecins, dermatologues et même chirurgiens esthétique promettant beauté éternelle ? Je vous laisse lire ce dernier numéro de la saison, pour profiter de ma crème anti-coup de soleil et anti peau sèche. Et s’il n’y a pas de soleil, rien de grave, il me reste la crème auto-bronzante ! sauf que pour celle-ci, c’est une autre histoire, car vous l’aviez bien compris, le bronzage écrevisse ou marron foncé des années 80 n’est plus d’actualité, pas plus que le teint porcelaine du début de siècle. Et gardez bien à l’esprit que même la cosmétique à de la concurrence ; crème anti teint terne contre filtre beauté sur Instagram, crème hydratante contre injections de skinboosters, crème conventionnelle contre crème personnalisable en cabinet médical… Les temps sont durs, même pour une crème !



10 DERMATOLOGY I body language 10 ACTUS I body language

observations

DÉCOUVERTE DU GÈNE DE LA JEUNESSE Des scientifiques affirment avoir découvert un gène responsable de l’âge que nous paraissons. Des scientifiques affirment avoir découvert un gène responsable de l’âge que nous paraissons. Le gène a été mis en évidence lorsque les chercheurs ont remarqué que les porteurs de mutations du gène paraissaient, en moyenne, deux ans plus vieux que leur âge. Les scientifiques d’Unilever et du centre médical de l’Université Erasmus de Rotterdam ont abouti à cette découverte dans le cadre d’une étude des caractéristiques du visage de 4 000 personnes. L’équipe a déterminé l’âge perçu par l’intermédiaire de plus de 100 000 évaluations de photographies, puis examiné 8 millions de variantes dans l’ADN des participants pour déterminer si ceux qui paraissaient plus jeunes que leur âge étaient porteurs de variantes différentes de ceux qui paraissaient plus.

de nouvelles voies dans la compréhension des raisons pour lesquelles certaines personnes conservent une jeunesse apparente. En découvrant les « secrets » de ceux qui ont l’air plus jeune que leur âge, nous pouvons trouver des moyens innovants d’aider chacun à rester jeune plus longtemps. Il faut encore approfondir les travaux mais nous espérons que cette découverte influencera le développement de produits chez Unilever. » Le Pr Manfred Kayser, de l’Université Erasmus et codirecteur de l’étude, renchérit : « La découverte de ce premier gène impliqué dans l’âge perçu est importante car elle ouvre la voie vers de nouveaux horizons à décrypter, dont nous avons désormais la certitude qu’ils existent. Nos découvertes constituent une étape dans la compréhension des différences du vieillissement entre les

Cette recherche inédite, publiée dans la revue Current Biology, a révélé que les personnes porteuses d’une forme spécifique du gène MC1R paraissaient deux ans plus vieilles que celles porteuses d’une forme différente. Le Dr David Gunn, scientifique chez Unilever et codirecteur de l’étude, explique : « Cette recherche est absolument passionnante et ouvre

personnes et fournissent de nouvelles pistes pour identifier les relations moléculaires entre âge perçu, âge chronologique et âge biologique. Au niveau moléculaire, l’étape suivante consiste à comprendre en quoi paraître plus jeune implique que vous êtes en meilleure santé, nous permettant au final d’appréhender le vieillissement en bonne santé. »


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LE NOUVEAU PEPTIDE TOPIQUE À L'ACTION ANALGÉSIQUE ET ANTI-INFLAMMATOIRE www.mederbeauty.com Les stimulations thermiques et mécaniques activent directement les nocicepteurs. Les lésions traumatiques, inf lammatoires ou ischémiques vont provoquer la libération par les tissus lésés, de substances chimiques. Ces substances pourront soit activer directement les nocicepteurs algogènes, soit sensibiliser les nocicepteurs aux autres stimulateurs. Parmi les substances algogènes - ions potassium, hydrogène, oxyde nitrique, histamine ou sérotonine la bradykinine est certainement la plus connue et la plus étudiée. Les prostaglandines et les leu-

cotriènes, jouent quant à eux, un rôle de sensibilisateurs des nocicepteurs. Ceci explique l'hyperalgie dans les phénomènes inf lammatoires et l'action antalgique des anti-inf lammatoires non stéroïdiens. Parmi les peptides impliqués dans la transmission du message douloureux, la substance P semble jouer un rôle primordial dans la nociception, grâce à son action vasodilatatrice à l'origine de l'inf lammation algogène. Les neuropeptides associés au gène de la calcitonine (CGRP) et les neurokinines, sont aussi à l'origine de ces phénomènes et probablement d'autres, dont les actions ne sont pas

encore étudiées. Le peptide Acetyl tetrapeptide-15 ou Skinasensyl ™, inhibe la libération des neuromédiateurs CGRP des neurones sensoriels et accroît ainsi le seuil de tolérance de la peau. Il a été cliniquement démontré que le Skinasensyl™ réduit les sensations de douleur et d'inconfort, c’est pourquoi ce nouveau peptide est utilisé dans les formules de produits cosméceutiques permettant de diminuer considérablement les sensations d'inconfort liées aux procédures esthétiques comme les peelings chimiques, traitements de dermabrasion, laser ou radiofréquence.

Le laboratoire suisse Meder Beauty Science a donc choisi de développer des masques post-traitements, contenant du Skinasensyl™. Pensée pour s’adapter au mieux à chaque besoin du patient, la gamme de masques propose plusieurs versions ; Hydra-Fill pour l'hydratation des peaux sèches ; Lipo-Oval pour les peaux fragiles ayant tendance à développer des hématomes ; Arma-Lift pour les peaux matures ; Eu-Seb pour les peaux à tendance acnéique ou rosacée et enfin Myo-Fix pour les peaux matures. Tous les masques sont à usage unique, composés d’un tissu de bambou imbibé de gel enrichi en acide hyaluronique, d’ingrédients ciblés et de Skinasensyl™. Le masque se positionne facilement sur le visage et le cou grâce à un système de fixation anatomique permettant d'assurer une occlusion parfaite avec la peau, puis on laisse agir 20 à 25 minutes. Il est recommandé d'utiliser le masque immédiatement après le traitement et de poursuivre son utilisation 2 à 3 fois par semaine, durant toute la période de récupération.


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body language I FOCUS 13

UNE « SECONDE PEAU » POUR ATTÉNUER RIDES ET POCHES SOUS LES YEUX

rendez

vous

Un film invisible améliore l’élasticité de la peau. Un film invisible, qu’il suffirait d’appliquer au pinceau sur la peau pour lui redonner l’élasticité de la jeunesse et faire disparaître rides et poches sous les yeux en quelques secondes, semble relever de la magie. Pourtant des chercheurs de Harvard et du M.I.T. ont découvert qu’un tel produit pourrait bien exister. Dans une étude pilote menée sur 170 sujets et publiée dans Nature Materials, des scientifiques ont créé une seconde peau à base de composés chimiques à l’innocuité reconnue par la FDA, et réussi à traiter efficacement les rides et les poches sous les yeux.

explique le Dr Barbara A. Gilchrest, professeur de dermatologie membre de l’équipe de recherche, a été pour des poches sous les yeux. « Nous voulions quelque chose d’élégant, le test ultime étant l’apparence sur le visage : absolument invisible, le film est pourtant là et la peau a un aspect tout à fait naturel. La barre était placée très haut, parce que parvenir à un tel résultat serait vraiment impressionnant », a-t-elle confié au New York Times. Pour tester le produit sur la région située sous les yeux, nous avons randomisé les sujets pour appliquer soit la seconde peau,

08 - 10 SEPTEMBRE 4ème Journées ADEESSE et Groupe Laser, Marseille, France W : congres-seminaires.com 08 - 10 SEPTEMBRE IMRHIS 2106, International Meeting of Rhinoplasty Societies, Versailles, France W : imrhis2016.com 09 - 10 SEPTEMBRE F.A.C.E 2f@ce 2016 Cannes, France W : face2facecongress.com 15 - 17 SEPTEMBRE SFME-AFME, 37ème Congrès national de médecine esthétique, Paris, France W : sfme.info 16 - 17 SEPTEMBRE AMWC Eastern Europe 2016, 4ème Aesthetic & Anti-Aging Medicine World Congress Eastern Europe, Moscou, Russie W : euromedicom.com 7 – 8 OCTOBRE JDEC 2016, Les Journées Annuelles du gDEC, Paris, France W : jdec2016.com 19 – 23 OCTOBRE DASIL, Dermatologic Aesthetic Surgery International League, Dubai, Emirats Arabes Unis W : thedasil.org

Ils ont utilisé de multiples siloxanes (qui forment de longues chaînes de polymères) et modifié des caractéristiques moléculaires telles que la longueur de la chaîne pour obtenir des composés qui présentent les propriétés désirées. Ils ont ensuite procédé en deux temps, appliquant d’abord un polymère transparent, puis un produit plus fort pour lier les chaînes entre elles. La modification des propriétés chimiques des chaînes permet d’adapter la seconde peau en fonction des objectifs d’application : un film plus perméable pour les poches sous les yeux, ou moins perméable pour maintenir en place un traitement pharmaceutique. La seconde peau peut être retirée avec une solution qui dissout le polymère, et à ce jour, aucune réaction d’irritation ou allergique n’a été rapportée. Elle peut rester en place plusieurs jours. L’une de ses premières applications,

soit un placebo. Des observateurs qualifiés ont attribué des scores en fonction de l’aspect de la peau en dessous des yeux. La durabilité du produit a été testée sur des volontaires qui l’ont porté en courant par temps chaud et en transpirant, en nageant et en s’exposant à de fortes pluies. Selon les chercheurs, ce produit est très intéressant pour traiter l’eczéma et les zones de peau sèche irritable dues au vieillissement, qui se forment sur le dos et les jambes et gênent le sommeil. La seconde peau permet de maintenir des médicaments tels que des crèmes à la cortisone dont moins de 10 % de la quantité appliquée reste généralement en place. Les chercheurs ont souligné que ces tests à visée cosmétique ayant obtenu une réponse de la plupart des sujets doivent être distingués des essais pour indications médicales, pour lesquels le taux de réponse n’est pas encore connu.

21 OCTOBRE AMEC 2016, 12ème Aesthetic & Antiaging Medecine European Congress, Paris, France W : congres-medical-congress.com 23 - 27 OCTOBRE 23ème Congrès de l’ISAPS, Kyoto-shi, Japon W: isapscongress.org 3 - 5 NOVEMBRE 3ème AMWC Latin America, Medellin, Colombie W: euromedicom.com 6 – 16 NOVEMBRE 11 jours de Chirurgie Plastique 2016, 3ème Rhinoplastie Avancée - Cours de Dissection Cadavérique, Singapour W : singaporeentcourses.com.sg 16 – 19 NOVEMBRE 2ème EPSC 2016 Moyen-Orient, 2ème Emirates Plastic Surgery Society Congress 2016, Dubai, Emirats Arabes Unis W : epsc.ae/ 19 NOVEMBRE DEFEE Nord, Dermatologues Fédérés Experts en Esthétique du Nord, Lille, France W : defee.fr


RENDEZ-VOUS AUX JOURNÉES ANNUELLES DU gDEC

JDEC 2016

Dans sa première année de Présidence du gDEC, Dr Catherine Raimbault revient sur les missions et objectifs de ce groupe thématique de la SFD et présente les principaux axes de ces journées annuelles dédiées à la dermatologie esthétique et correctrice, qui se tiendront à Paris, du 24 au 26 novembre.

L

e gDEC, groupe de dermatologie esthétique et correctrice, présidé pendant neuf ans pas le Dr Thierry Michaud, est un groupe thématique de la société française de dermatologie, né il y a une dizaine d’années, dans le but de prendre en compte la dimension esthétique de la dermatologie en développant une approche scientifique et éthique. L’essor important des soins esthétiques est lié à la demande croissante des patients, qui expriment le désir d’effacer les signes de tristesse et d’amertume de leur visage, bien plus souvent que celui de garder une allure jeune. Socialement, les raisons semblent être l’augmentation de l’espérance de vie en bonne santé, mais aussi de la qualité de vie, avec un temps de vie active sociale et affective prolongé, dans un contexte d’augmentation de la concurrence dans le milieu du travail. Leur exigence pour des traitements offrant le maximum de sécurité, passe par la solide formation des praticiens, une bonne connaissance des techniques et des produits utilisés, la déclaration

des effets secondaires. Le gDEC prend en compte tous ces paramètres pour offrir à ses membres et aux jeunes dermatologues le meilleur soutien pour une formation de qualité, suivant les innovations, dans un esprit critique et analytique pour optimiser toutes les possibilités thérapeutiques. Formation des jeunes dermatologues Le gDEC, en association avec le CEDEC, collège des enseignants en dermatologie esthétique et correctrice, assure la formation des internes en dermatologie esthétique, lors de séminaires d’initiation ou d’approfondissement. Ainsi, durant leur cursus universitaire, tous les jeunes dermatologues sont initiés aux traitements avec toute la rigueur scientifique requise, et peuvent bénéficier de l’expérience des praticiens expérimentés. Site internet du gDEC et site vigilance esthétique La communication entre les membres du gDEC est facilitée grâce à son

site internet www.grdec.com comprenant un espace formation avec des présentations power point ou des vidéos de démonstration de techniques d’injection par exemple, une analyse bibliographique régulière, et un forum, espace d’échange pour discuter des nouveautés, des bonnes indications ou des effets secondaires des traitements esthétiques. Le site vigilance esthétique qui vient d’être développé est un satellite de ce site internet, il est accessible à tout médecin même non membre du gDEC, pratiquant des actes esthétiques. Il comprend 3 parties, le forum pour discuter des nouveautés en esthétique, des indications et contre-indications des nouvelles technologies ou des nouveaux injectables, la partie déclaration d’effet secondaire, dont le but est de récolter le maximum de description d’effets indésirables liés soit aux produits, soit aux techniques, de les analyser et de signaler les procédures à risque. La partie « Sos urgence » est organisée de telle sorte que chaque médecin rencontrant un problème pourra contacter un des confrères de la liste garde « vigilance esthétique »


pour obtenir des conseils et un soutien immédiat. Il lui suffit de se connecter au site www.vigilance-esthetique.fr en donnant son adresse email et son numéro de téléphone pour être mis très rapidement en relation avec un ou plusieurs membres de l’équipe vigilance esthétique, qui pourront ainsi lui venir en aide en conseillant les meilleures solutions pour résoudre un problème ou par leur expérience de la gestion des effets secondaires des procédures esthétiques, donner les meilleurs conseils pour soutenir le praticien rencontrant une difficulté. Journées annuelles du gDEC Les jDEC, journées annuelles du gDEC, sont à nouveau organisées cette année aux salons de l’Aveyron à Paris les 7 et 8 octobre. Des grands thèmes d’actualité feront l’objet d’une mise au point approfondie avec plusieurs sessions. La session « tout sur l’ovale » a pour objectif de répertorier, décrire, analyser tout l’éventail des traitements à notre disposition pour améliorer l’ovale du visage, la zone mentonnière, des comblements aux fils tenseurs, des méthodes physiques aux lasers, jusqu’aux liftings. La tendance actuelle liée aux souhaits des patients, est d’éviter au maximum les procédures chirurgicales, mais la difficulté avec les méthodes de comblement, de lifting médical avec les fils tenseurs est de garder un aspect naturel, de respecter les traits et la personnalité d’un visage. Ainsi chacun pourra se faire une idée plus précise des limites de chaque possibilité thérapeutique et

organiser au mieux son plan de traitement. Une session est entièrement consacrée à l’homme, car il a de plus en plus souvent recours aux soins esthétiques, mais il souhaite une prise en charge adaptée, respectant sa virilité. Dans cette partie, toutes les subtilités pour respecter ses particularités et sa sensibilité, en évitant de le féminiser, seront exposées. Mais la femme aussi, avec l’augmentation de la durée de sa vie génitale active, souhaite une prise en charge vulvo-vaginale. Une session complète sera animée par les dermatologues, gynécologues ou chirurgiens du GRIRG (groupe de recherche et innovation en restauration génitale). Une meilleure connaissance de ces possibilités thérapeutiques en pleine évolution, avec l’utilisation des acides hyaluronique, des lasers de rajeunissement, de radiofréquence, de la chirurgie pour améliorer l’esthétique vulvaire, est indispensable pour orienter les femmes qui en expriment le désir, vers des techniques qui pourront nettement améliorer leur qualité de vie en leur permettant de retrouver toute la confiance nécessaire dans tous les domaines de leur féminité. De même, à la frontière de l’esthétique, la dermatologie correctrice avec l’utilisation des soins esthétiques, pourra venir aux secours de certaines pathologies médicales. C’est le but de cette cession "L'esthétique au service du médical", d'offrir une approche transversale afin de mieux connaître le potentiel médical de molécules ou techniques utilisées en esthétique, et

les pathologies se prêtant le mieux à ce type de traitements. Les assistantes, en nombre croissant dans les cabinets médicaux esthétiques, pourront aussi bénéficier d’une formation adaptée d’une journée lors des jDEC, avec une mise au point sur les nouveaux traitements esthétiques, mais également avec une initiation à l’hypnose, très utile lorsque les soins pratiqués ont besoin d’être entourés d’une relaxation pour apporter des conditions optimales de confort aux patients. L’engouement mondial pour les traitements esthétiques afin d’entretenir, restaurer ou sublimer la beauté à tous les âges de la vie, doit nous rendre extrêmement vigilants quant à la sécurité des nouveaux produits, des nouvelles procédures, la formation des praticiens, l’analyse critique bénéfices/risques. Le gDEC s’est donné pour mission d’accompagner les praticiens qui le désirent, dans cette démarche de qualité et d’exigence, dans la formation et la sécurité des procédures esthétiques. Retrouvez les actualités du JDEC 2016 sur le site dédié et inscrivez-vous en ligne sur www.jdec2016.com. Dr Catherine Raimbault est Dermatologue, Présidente du Groupe de Dermatologie Esthétique et Correctrice de la Société Française de Dermatologie (gDEC) et Présidente d'ADELE, association de dermatologie esthétique et laser de l’Est.


16 FOCUS I body language

UNE PERCÉE DANS LE TRAITEMENT DE L’ACNÉ

CERTAINS INGRÉDIENTS DES ÉCRANS SOLAIRES POURRAIENT AVOIR UNE INCIDENCE SUR LA FERTILITÉ

Une formulation à usage topique sous forme de gel permet d’introduire à la source de l’acné des doses d’antibiotique plus faibles et homogènes.

Les produits chimiques pourraient interférer avec les spermatozoïdes humains.

Avec sa formulation exclusive de minocycline, le BPX-01, le laboratoire pharmaceutique BioPharmX pourrait avoir franchi un cap décisif dans le traitement de l’acné. Les nouvelles études montrent que le BPX-01 ne semble pas causer les toxicités systémiques généralement associées avec l’usage actuel des antibiotiques par voie orale. « Les études préliminaires chez l’animal indiquent que la minocycline contenue dans le BPX-01 est bien absorbée par la peau, et pénètre dans l’épiderme et la région pilosébacée où se développe l’acné », a déclaré Kin F. Chan, Ph.D, vice-président exécutif de la recherche & développement chez BioPharmX Corporation. « Les résultats suggèrent qu’il est possible d’utiliser des doses plus faibles d’antibiotique tout en obtenant une meilleure efficacité qu’avec les formulations à usage local plus fortement dosées et les traitements par voie orale. » La minocycline est le médicament antibactérien et anti-inflammatoire le plus fréquemment prescrit pour traiter l’acné. Elle est généralement administrée par voie orale car il n’existe pas encore de forme topique efficace. Le BPX-01 est la première et la seule formulation hydrophile stable de gel à usage local à base de minocycline solubilisée, qui permet à l’antibiotique de pénétrer à la source de l’acné. Sa formulation hydrophile assure une distribution homogène, il ne colle pas et n’a pas d’effet occlusif ou irritatif sur la peau, ce qui présente un intérêt dans le cas de l’acné. Les résultats d’une étude de toxicologie préclinique démontrent que l’exposition systémique et les concentrations plasmatiques maximales sont réduites en cas d’administration locale, ce qui élimine le risque d’effets indésirables associés à la minocycline par voie orale, tels que les diarrhées, les nausées et les vertiges qui peuvent dissuader de l’utiliser.

Selon une nouvelle étude, de nombreux produits chimiques filtrant les ultraviolets (UV) fréquemment utilisés dans les écrans solaires interfèrent avec la fonction des spermatozoïdes humains, et certains imitent l’effet de la progestérone, hormone féminine. « Ces résultats sont préoccupants et pourraient en partie expliquer pourquoi l’infertilité sans cause connue est si fréquente, » a déclaré l’investigateur de l’étude, Niels Skakkebaek, MD, DMSc, professeur à l’université de Copenhague et chercheur à l’hôpital universitaire de Copenhague, Rigshospitalet. « L’objectif des filtres chimiques est d’absorber les rayons UV du soleil afin de réduire la quantité d’UV traversant la peau. Pourtant, certains filtres sont rapidement absorbés par la peau, » poursuit Skakkebaek. Des produits chimiques filtrant les UV auraient été retrouvés dans des échantillons de sang humain et dans 95 % des échantillons d’urine aux ÉtatsUnis, au Danemark et dans d’autres pays. Skakkebaek et ses collègues ont testé 29 des 31 filtres UV autorisés dans les écrans solaires aux États-Unis et dans l’Union européenne sur des spermatozoïdes vivants obtenus à partir d’échantillons de sperme frais de plusieurs donneurs sains. Les spermatozoïdes ont été placés dans une solution tampon reproduisant les conditions des trompes de Fallope. Les investigateurs ont spécifiquement évalué la signalisation du calcium, qui est la signalisation intracellulaire des variations de la concentration en ions calcium. Selon Skakkebaek, le mouvement des ions calcium dans les spermatozoïdes, par l’intermédiaire des canaux calciques, joue un rôle majeur dans la fonction des spermatozoïdes. CatSper est un canal calcique spécifique au sperme, essentiel à la fertilité masculine. Il est le principal récepteur du sperme pour la progestérone, hormone puissante attirant les spermatozoïdes. La liaison de la progestérone à CatSper provoque un afflux temporaire, ou pic, d’ions calcium dans le spermatozoïde, contrôlant plusieurs fonctions séminales nécessaires à la fertilisation. Les chercheurs ont découvert que 13 des 29 filtres UV testés, soit 45 % d’entre eux, induisaient un afflux d’ions calcium dans les spermatozoïdes, interférant donc avec la fonction normale des spermatozoïdes. « Cet effet commençait à de très faibles doses de produits chimiques, en-deçà des niveaux de certains des filtres UV observés après application d’écrans solaires sur tout le corps, » a continué Skakkebaek. En outre, 9 de ces 13 filtres UV semblaient induire l’afflux d’ions calcium par activation directe du canal CatSper, imitant ainsi l’effet de la progestérone. « Cette découverte suggère que ces filtres UV sont des perturbateurs endocriniens, » a conclu Skakkebaek. En outre, plusieurs des filtres UV affectaient des fonctions importantes du sperme normalement régulées par le canal CatSper, notamment la motilité des spermatozoïdes.


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ISDIN FAIT SON ENTRÉE EN FRANCE AVEC SA GAMME DE PROTECTIONS SOLAIRES

S

pécialisé depuis 40 ans dans le traitement de la peau via une recherche et une offre pointues, en dermatologie et dermocosmétique, le laboratoire ISDIN est un des leaders sur le marché espagnol des produits dermatologiques. Fondé en 1975 par les groupes Puig, géant international en parfums et cosmétiques, et Esteve, un laboratoire pharmaceutique espagnol référent en innovation et recherche, le laboratoire dispose aujourd’hui d’un portefeuille de 400 produits dont 40

médicaments enregistrés. Sa philosophie est caractérisée par une approche holistique et globale du soin de la peau, qu’il s’agisse de soins quotidiens de prévention, d’entretien, de traitement des pathologies ou de réparation cutanée. Le laboratoire ISDIN, qui a su trouver sa place dans les routines dermatologiques de consommateurs fidèles dans plus de 30 pays, grâce à la qualité et l’efficacité de ses formules, fait son entrée en France avec la gamme de photoprotection FOTOPROTECTOR ISDIN.

Prendre soin des peaux les plus exigeantes Après 40 ans d’innovation au service de la peau, ISDIN, expert et pionnier dans ce domaine, propose des solutions innovantes et ultra-performantes, permettant de garantir une protection optimale couvrant tout le spectre de la protection solaire. La gamme de produits solaires est suffisamment large et technique, pour s’adapter à chaque type de peau et répondre à chaque besoin, des plus communs aux plus spécifiques. Pour les peaux fragiles (allergiques, hyper-


body language I ACTUS 19

pigmentaires) ou extrêmement fragiles (lésions pré-cancéreuses et cancéreuses), le laboratoire propose en priorité des indices élevés à très élevés et des filtres minutieusement choisis, de façon à couvrir au mieux le spectre UVA/UVB. Selon les indications, ISDIN propose des soins SPF 50+ et des dispositifs médicaux pouvant aller jusqu’à des SPF 100+, afin de prévenir et réparer les dommages cutanés causés à court et à long terme, par les rayonnements, notamment le vieillissement cutané induit par les UVA, capables de pénétrer la peau jusqu’au derme, dégradant alors le collagène et l’élastine et perturbant les gènes responsables de la qualité du bronzage en oxydant la mélanine de surface. L’accent est également mis sur

la photoprotection contre les rayonnements UVA longs, qui sur-produisent des radicaux libres, capables d’atteindre l’ADN et de causer à long terme l’apparition de cancers cutanés. Les produits protégeant aussi des UVA, sont d’ailleurs porteurs d’un logo spécifique parfaitement identifiable. Préventive et thérapeutique, la gamme FotoUltra, propose des soins parfaitement ciblés comme le Eryfotona AK (dispositif médical IIa), capable de lutter contre la photocarcinogénèse. Photoprotecteur et photoréparateur SPF 100+, il prévient et répare les dommages actiniques et est recommandé dans la prévention et le traitement adjuvant des kératoses actiniques et autres formes de cancer cutané hors mélanome (AK-NMSC). Contre les altérations pigmentaires dues au soleil, qui toucherait 70% des femmes enceintes (mélasma) et près de 30% de celles prenant des contraceptifs, le Active Unify réduit et protège la peau de l’apparition de taches pigmentaires, grâce à la combinaison d’une très haute protection (SPF 50+ et UVA 49) et d’un trio d’actifs, DP3-Unify Complex (Niacinamide, Symwhite et PKEK) qui régule la production de mélanine. ISDIN propose également le FotoUltra Solar Allergy, qui prévient et soulage les symptômes associés à l’allergie solaire (1personne sur 5), et autres types de photodermatoses, grâce à une formule concentrée à 1% en Ectoïne, qui combinée aux filtres, agit comme un véritable bouclier. Enfin, pour aider à prévenir et réparer le photovieillissement, la combinaison unique d’ADN Repairsomes®, de Lipopetide Q10 et de Collagen Booster Peptide du FotoUltra Age Repair, contribue à la réparation du dommage actinique accumulé au niveau cellulaire. Formuler des textures sensorielles Nous savons, comme l’ont démontré les études cliniques, que les quantités de produits solaires appliquées sont très inférieures aux doses requises et recommandées ; et comme le souligne Isabelle Jesuran, pharmacien-cosmétologue, responsable des affaires cliniques et réglementaires ISDIN France, « les hommes restent encore assez réfractaires à l’utilisation des produits solaires et les femmes y sont plus en-

clines, mais l’observance reste encore insuffisante ». Consciente des dégâts photo-induits à l’ADN des cellules de la peau, la société ISDIN, a choisi de développer sa gamme de produits solaires dans des textures très innovantes, agréables, prévues aussi pour les peaux sensibles et qui donneront envie d’appliquer crèmes, fluides ou brumes, sans modération. Sans concession sur l’efficacité, les textures sont donc au cœur des préoccupations du laboratoire, au même titre que les facteurs de protection solaire (SPF), convaincu que le meilleur soin solaire est un soin agréable à appliquer, invitant à la meilleure observance possible. Ainsi, la galénique des produits de la gamme FOTOPROTECTOR ISDIN, est résolument technique, voire ludique, avec des formulations légères, pénétrant aisément et rapidement sans laisser de film gras, même sur peaux mouillées, toutes parfaitement adaptées à la pratique d’activités sportives de toute la famille. La texture du FusionGel, aux propriétés organoleptiques, s’applique et sèche instantanément sur la peau, en lui apportant une sensation immédiate de fraîcheur, l’allié par excellence de la gent masculine, pour sa formule ne laissant aucun résidu gras et se fondant parfaitement dans les zones pileuses des bras et des jambes. Pour les réfractaires aux crèmes solaires grasses et épaisses, le FusionWater, est la solution idéale au quotidien. Formulé à base d'eau et sans huile, grâce à sa base gélifiée minimisant la phase grasse du produit et facilitant son application, il est directement absorbé par la peau et offre une sensation de fraîcheur. Le spray 360° FusionAir, brume ultra légère à absorption immédiate et toucher sec « Dry Touch », est tout aussi indiqué. Enfin, parfait pour les enfants qui vont et viennent de leurs baignades estivales, le Transparent spray Wet Skin à la formule transparente, est applicable sur peau mouillée grâce à sa technologie « Wetflex », se diffusant malgré la présence de gouttelettes et la protection opère sa fonction de bouclier, avec une photoprotection très élevée, tout en restant parfaitement invisible. www.isdin.com



body language I ACTUS 21

DE LA PEAU CULTIVÉE EN LABORATOIRE PRÉSENTE DES FOLLICULES PILEUX ET DES GLANDES Des scientifiques japonais ont réussi à cultiver des tissus cutanés complexes à l’aide de cellules SPi (souches pluripotentes induites)

Ces tissus tridimensionnels ont ensuite été implantés chez des souris vivantes où ils ont établi des connexions avec d’autres systèmes d’organes, notamment les nerfs et les fibres musculaires. Ces travaux ouvrent la voie à l’élaboration de greffes cutanées fonctionnelles pour les brûlures et les besoins en peau nouvelle. Ces dernières années, les recherches menées en bio-ingénierie tissulaire ont conduit à d’importants succès ; des types de tissus différents ont ainsi été créés, mais il reste malgré tout des obstacles à surmonter. Dans le domaine des tissus cutanés, la culture de cellules épithéliales dans des « feuillets » implantables a réussi mais ces cellules ne comportaient pas les annexes appropriées, à savoir les glandes sébacées et sudoripares, qui leur permettraient de fonctionner comme des tissus normaux. Pour leurs travaux, publiés dans Science Advances, les chercheurs du Centre de biologie développementale RIKEN au Japon ont, en collaboration avec l’Université des sciences de Tokyo et

d’autres institutions japonaises, prélevé des cellules de gencives de souris et utilisé des substances chimiques pour les transformer en cellules SPi semblables à des cellules souches. Mises en culture, les cellules se sont correctement développées en corps embryoïde (CE), amas de cellules tridimensionnel ressemblant en partie à l’embryon en développement dans le corps humain. Les chercheurs ont créé des CE à partir de cellules SPi à l’aide de la signalisation Wnt10b puis les ont implantés chez des souris immunodéprimées où ils se sont progressivement modifiés en tissus différenciés, suivant en cela le schéma d’un véritable embryon. Une fois différenciés, les tissus ont été prélevés puis greffés dans la peau d’autres souris, où ils se sont normalement développés sous la forme de tissus tégumentaires (tissus situés entre les couches externe et interne de la peau, responsables en grande partie de la fonction cutanée en matière de pousse de la tige du cheveu et de sécrétion sébacée. Les scientifiques ont aussi découvert que les tissus

implantés établissaient des connexions normales avec les tissus nerveux et musculaires environnants et pouvaient donc fonctionner correctement. À noter également un aspect important du développement : le traitement par la molécule de signalisation Wnt10b entraînait un nombre plus important de follicules pileux, rendant le tissu synthétique plus proche du tissu naturel. Selon Takashi Tsuji du Centre de biologie développementale RIKEN, qui a dirigé l’étude, « jusqu’à maintenant, le développement de peau artificielle se heurtait au manque d’organes importants de la peau, notamment les follicules pileux et les glandes exocrines, qui participent au rôle régulateur de la peau. Grâce à cette nouvelle technique, nous avons réussi à cultiver de la peau qui reproduit la fonction des tissus normaux. Nous sommes sur le point de pouvoir récréer de véritables organes pour les greffes et pensons par ailleurs que les tissus cultivés selon cette méthode pourraient être utilisés en remplacement des tests sur les animaux. »


22 ÉQUIPEMENT I body language

Still waters run deep.

E

n 1984, lors du meeting national de la Society of Cosmetic Chemists, le terme de cosméceutique a été lancé par le Dr Albert Kligman en référence à des produits possédant de fait une action thérapeutique cutanée locale tout en étant ni des cosmétiques, ni des médicaments. Trente ans après, cette entité reste aussi controversée que réclamée par d’innombrables gammes de produits. Faute de larges études cliniques randomisées, de la difficulté de comparer des préparations complexes d’actifs et vecteurs différents, de la variété des méthodes de mesures nonstandardisées, ainsi que de la nature variable des conditions préalables et de la définition même du succès thérapeutique, les cosméceutiques n’ont pas trouvé la faveur d’une distinction par les autorités sanitaires. Jusqu’à la percée de la mortalité par mélanome, l’investissement en recherche en dermatologie a été moindre que dans d’autres spécialités et c’est bien le souci de garder une apparence jeune avec la révolution des lasers, peelings, injec-


body language I COSMÉTIQUE 23

COSMÉCEUTIQUES,

une nouvelle classe thérapeutique ? Ni cosmétique, ni medicament, la cosméceutique s’annonce comme le parfait mariage des deux, mais dont la définition reste encore un peu floue. Dr Gilles DELMIGLIO en détaille les particularités thérapeutiques, actifs principaux et effets attendus sur la qualité de la peau.

« In the factory, we make cosmetics. In the drugstore, we sell hope. » Charles Revlon, founder of Revlon cosmetics, 1930 tions de comblement et toxine botulique qui a dynamisé la recherche fondamentale et clinique. La peau est un organe remarquable qui peut se régénérer malgré bien des outrages, mais avec des conséquences non-négligeables en termes de vieillissement qui l’appauvrit, la déstructure et diminue ses capacités de renouvellement et de barrière face aux agressions. Face à cette menace, il semble exister un consensus confus de l’homme de la rue, presque autant que de la femme, pour considérer qu’une toilette plus ou moins régulière, une protection solaire avec un indice SPF 30 ou 50, une crème hydratante pour contenir l’inconfort après un savonnage vigoureux hérité des rudes temps ancestraux ou de l’admiration de naïades sous leur douche télévisée sous une nacre de gel parfumé aux îles lointaines et un peu de promesses en pommade de ralentir la course du temps et d’en atténuer les effets à base d’actifs fort heureusement en vente libre et en promotion pour une durée limitée, constituent des actes indiscutablement sains. Un vent continu de produits nouveaux fait tourner le moulin des désirs et des besoins et tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si l’incidence de mélanomes n’avait pas triplé depuis 40 ans , si plus de la moitié de la population interrogée ne déclarait pas souffrir d’une peau sensible , si les troubles pigmentaires ne tourmentaient pas jusqu’à 60% d’entre nous et les classes thérapeutiques classiques ne peinaient à satisfaire les patients dans le ménage difficile entre

composants éprouvés, indications, tolérance et appréciation du résultat esthétique par le patient. Des pathologies courantes comme acné, rosacée, dermatite atopique, eczéma, obéissent au final à cet acteur difficile à simplifier dans un consensus ordonné : le patient avec sa peau, miroir de l’âme, d’une variabilité sensible à l’infini. Le dynamisme du secteur des cosmétiques reflète ce gouffre, en aspirant à prendre en charge de plus en plus de pathologies autant que de désirs, en complément d’une routine de soins courante. À ce jour, aucune recommandation de consensus sur une grande pathologie n’inclut une sub-

cée du substrat pathologique éventuel sous-jacent, s’il n’est ni menaçant ni symptomatique. Cette légèreté a deux conséquences : une maigre formalisation des protocoles optimisant résultats et suites, notamment le risque de pigmentation post-inflammatoire, ainsi qu’un flou considérant les soins de maintien dans les composantes vasculaires, pigmentaires et inflammatoires des affections considérées. Des protocoles comme ceux proposés depuis trente ans par le Dr Zein Obagi s’articulent à travers une approche aussi rigoureuse qu’originale, où le patient est au cœur d’un parcours de soins précis. Toilette adaptée, promo-

66

Les idées précises conduisent souvent à ne rien faire. Paul Valéry ; Mélange (1934)

99 stance qui ne soit un médicament, tel les cosméceutiques. Méprisant cette docte prudence, plus de la moitié de la population a recourt à une phytothérapie topique, parfois en association aux thérapeutiques classiques et potentiellement au mépris des interactions. D’autre part, la plupart des procédures médicales esthétiques ponctuelles (lasers, peelings) cible souvent une disgrâce sans considération for-

tion du renouvellement épidermique, contrôle sébacé, prévention avancée du risque solaire, constituent les fondations d’une stimulation optimale régulière, par une maîtrise des dérivés de la vitamine A notamment. En proposant une gamme complexe d’abord strictement médical, cette possibilité de prescription permet de prendre en charge de plus nombreux patients avec plus de souplesse et de sureté.


24 COSMÉTIQUE I body language

Les mondes parallèles de la barrière cutanée, sentinelle active La fonction du stratum corneum, la couche cutanée externe et responsable final de la barrière cutanée, était largement incomprise il y a 30 ans. Il s’agit en effet d’une structure complexe et paradoxale, comprenant un ciment lipidique délicat, composé de 50% de céramides et pour le reste d’acides gras, de cholestérol et dérivés, autour de cellules mortes, sans noyau ni mitochondries, ordonnées par des liaisons régulées activement. Or, loin d’être un manteau inerte, elle est le siège d’une intense activité métabolique et enzymatique qui la rend capable de communiquer, protéger, échanger : synthèse et régulation précise de la composition et architecture du ciment lipidique et des NMF (Natural Moisturising Factors) par dégradation régulée de la filaggrine, sécrétion de sébum, différentiation terminale, desquamation. Différentiation et desquamation sont les clés d’une barrière saine qui ne se maintient qu’en se perdant continuellement. Elle constitue autant une barrière qu’une zone d’échange, aspect encore mal documenté . Quoique dépourvus d’organites cellulaires, les cornéocytes ne sont pas de simples résidus dégénérés des kératinocytes sous-jacents, mais un cœur au pH acide sensible, protégeant l’intégrité d’un complexe enzymatique actif et

d’humectants cellulaires entourés d’une membrane cellulaire renforcée. Ils renferment donc enzymes, antioxydants naturels ainsi que les NMF, principaux agents de flexibilité tissulaire et hydratation cutanée par « hydrophilie », expliquant le paradoxe du risque d’assèchement cutané au contact prolongé avec l’eau. La fonction barrière limite donc la perte d’eau transmembranaire comme la pénétration de composés chimiques externes et microorganismes.. Paradoxalement, la structure lamellaire du ciment lipidique intercornéocytaire explique la perméabilité à certains composés lipidiques ainsi que le risque de lésion par des surfactants trop agressifs, d’autant que les savons traditionnels, au pH basique perturbant l’équilibre acido-basique cornéocytaire, avec un effet asséchant et métabolique délétère. De plus, le stratum corneum joue un rôle de sentinelle active. L’hydrolyse de la filaggrine varie en fonction des conditions d’humidité locale avec un effet structurel et fonctionnel en retour. De plus, il a été établi que la perte d’eau à travers cette barrière constitue un signal critique d’homéostasie, avec des réactions en cascade, médiées en partie par des échanges calciques. De plus, le stratum corneum renferme une quantité importante de cytokines, telle l’interleukine-1 alpha, qui jouent un rôle de signal depuis et vers l’épiderme.

On peut donc admettre l’importance d’une routine de soin non-délétère, mais au contraire stimulante de la préservation d’une barrière cutanée efficace et saine, parfois banalement compromise par l’usage inconsidéré d’agents hydratants trop occlusifs, exerçant un feedback négatif sur le renouvellement cutané et qui constitue aujourd’hui une donnée probablement sous-estimée sur la spécificité d’une crème hydratante selon le type de peau, avec l’importance de favoriser par exemple les céramides et acides gras respectant le mortier intercellulaire du stratum corneum . Le vieillissement, une mort en petits morceaux et grands desseins Le vieillissement est un processus universel qui diminue progressivement la capacité fonctionnelle, structurale et de renouvellement de tous les organes. La superposition au vieillissement cutané intrinsèque de l’héliodermie - qui est responsable de la majorité du vieillissement cutané visible - a des conséquences aujourd’hui largement décrites. Vieillissement intrinsèque Visible surtout à partir de la cinquantaine, l’endommagement progressif des télomères, petits appendices d’ADN aux extrémités des chromosomes, semble avec le vieillissement mitochon-


body language I COSMÉTIQUE 25

drial constituer nos fils des Parques. L’accumulation progressive de ROS (Reactive Oxygen Species) par le métabolisme mitochondrial, semble jouer un facteur majeur dans l’horloge qui marque la destinée de chaque espèce de mammifères . Le vieillissement intrinsèque se caractérise par un aplatissement de la jonction dermo-épidermique à la microvascularisation appauvrie, une atrophie du derme (collagène, glycosaminoglycanes) et un déclin cellulaire généralisé (fibroblastes, kératinocytes, cellules de Langerhans, mélanocytes). Le renouvellement épidermique diminue de moitié entre 20 et 70 ans avec au final une déstructuration de la barrière via un stratum corneum désorganisé, aux cornéocytes déformés, pauvres en NFM et au ciment intercornéocytaire lipidique appauvri et corrompu. La membrane basale enferme de nombreuses cellules dysfonctionnelles, y compris des mélanocytes moins nombreux et compétents. Le vieillissement intrinsèque est le prix à payer pour un organisme hautement différentié qui ne saurait persister au-delà d’une certaine limite temporelle avec un épuisement des facultés de renouvellement et une accumulation de dommages biomoléculaires qui deviennent de plus en plus difficiles à contrôler. De nombreux facteurs influencent ce phénomène : ethniques avec des peaux noires mieux protégées par la mélanine et une plus grande richesse en lipides ou asiatiques avec des rides plus tardives, anatomiques avec des zones plus fragiles comme les paupières, hormonaux avec les effets bénéfiques des œstrogènes, extrinsèques qui agissent par retour (soleil, tabac, alimentation, sommeil). Vieillissement extrinsèque : Il est potentiellement précoce et joue par ailleurs un rôle majeur dans la carcinogénèse. L’héliodermie constitue le plus agressif des facteurs visibles de vieillissement avec ADN et protéines en principaux chromophores. Le vieillissement extrinsèque est caractérisé par la production de composés oxygénés réactifs (ROS, Reactive Oxygen Species) qui activent l’expression de cytokines pro-inflammatoires et de métalloprotéinases (MMP) qui dégradent le col-

lagène, dont la production diminue par ailleurs. Les ROS endommagent de plus les protéines par la production de radicaux carbonyl (C=O). Enfin, le fonctionnement des mitochondries s’altère progressivement et leur ADN se délète largement, de même que les télomères chromosomiques. Il faut noter la toxicité solaire sur les stocks de vitamine A. Le vieillissement extrinsèque est caractérisé au niveau épidermique par l’apparition de gros kératinocytes dysplasiques ainsi que des mélanocytes atypiques. L’épiderme peut s’épaissir (Fitzpatrick III-IV) ou s’amoindrir (Fitzpatrick I-II). Au niveau dermique, l’élastose solaire (agrégation nodulaire de matériel fibreux et amorphe inélastique) constitue la signature la plus remarquable avec des conséquences fonctionnelles, structurelles papillaires et microcirculatoires globales, avec par ailleurs des ectasies vasculaires. Un infiltrat inflammatoire dermique semble jouer un rôle majeur. Le collagène diminue et se fragmente avec une augmentation des métalloprotéinases dégradant cette matrice. Les mutations et dysplasies se traduisent par l’apparition de taches pigmentaires, lentigo, kératoses actiniques, carcinomes et mélanomes. Le soleil brûle pour tout le monde Face au principal facteur de vieillissement extérieur et de cancer cutané, les écrans solaires constituent, avec la modération de l’exposition, une ligne de défense indispensable et dont il faut promouvoir l’usage sans en ignorer les limites à l’usage en pratique. On distingue classiquement les filtres organiques (chimiques) dont la stabilité a été améliorée et qui présente l’avantage d’être mieux acceptés, car invisibles mais potentiellement plus à risque d’intolérance que les filtres inorganiques (physiques), qui bénéficient de récents progrès dans une micronisation les rendant plus discrets. Concernant notamment la prévention carcinologique cutanée comme de l’héliodermie, il faut souligner que de nombreuses études ont pourtant souligné les fausses promesses de protection solaire standardisée par l’indice SPF, ruinées par un faux sentiment de sécurité, un usage inadéquat et une efficacité en

pratique de moitié de la théorie (compliance médiocre liée à des textures désagréables, application non homogène ni uniforme laissant de nombreuses zones mal protégées), ce qui a conduit certains optimistes à recommander une protection SPF 70 avec un risque paradoxal de compliance encore bien moindre. La menace UV impose donc aujourd’hui de disposer de formulations combinant une action classique à un renforcement des défenses naturelles de la peau, une capacité à en combattre les lésions cellulaires en combattant radicaux libres, effets immunosuppresseurs et effets cellulaires sur fibroblastes, kératinocytes et mélanocytes, avec un confort favorisant l’acceptation par le patient. Pour un médecin, conseiller aujourd’hui une protection SPF 50 ou 30 de manière générique sans autre argument, peut être considéré comme aussi sensé que de choisir à l’aveugle une taille de voile de parachute. L’intégration, à une galénique confortable, de mélanine végétale qui renforce le spectre de protection, d’actifs antioxydants et actifs capables de renforcer les défenses naturelles de la peau ainsi que l’intégration dans un cycle régulier de stimulation épidermique, constitue des éléments permettant de consolider les failles liées aux limites des écrans classiques. Quelques composants stars de la cosméceutique : Rétinoïdes Ils définissent une classe de substances comprenant la vitamine A et ses dérivés, avec une action directe au niveau de récepteurs nucléaires (RAR, RXR) qui induisent une régulation puissante de la différentiation et prolifération cellulaire. La capacité de l’acide rétinoïque à améliorer l’héliodermie et la structure cutanée globale, a été suggérée par l’observation de femmes d’âge mûr traitées pour une acné, supportée par des études sur la souris et plus tard, définitivement démontrée sur des patients. Une amélioration notable de l’apparence globale, de la rugosité, des rides fines, de la pigmentation et de l’éclat global sur plusieurs études randomisées en double aveugle sur plus de 700 sujets. On


26 COSMÉTIQUE I body language

observe une compaction du stratum corneum, une hyperplasie épidermique (acanthose), une correction des atypies kératoses actiniques), une dispersion des granules de mélanine, une production de collagène stimulée. Le facteur limitant est constitué par l’irritation cutanée caractérisée par érythème, desquamation, irritation et sensation de sécheresse. Cette « dermite rétinoïque » prédomine le premier mois de traitement pour fortement régresser ensuite. Elle répond à une réduction ou à un espacement des doses. Les effets photoprotecteurs des rétinoïdes ont été peut-être mal interprétés par le passé, mais représentent une approche nouvelle dans la prévention du vieillissement. Ils possèdent de fait des propriétés spectrales filtrantes, même si certains patients rapportent une photosensibilité majorée qui nécessite de principe une protection solaire efficace. La FDA a approuvé l’indication des rétinoïdes dans le traitement de l’héliodermie. Les bénéfices sont doses-dépendants et se majorent sur une durée de 10-12 mois. Le palmitate de rétinyl est la forme de vitamine A la plus abondante dans l’épiderme et possède une action d’absorption des rayonnements UV. La forme active, l’acide rétinoïque, possède de fait l’action topique la plus puissante. Le rétinol nécessite des concentrations plus importantes pour les mêmes effets, avec un érythème et une desquamation plus modérés, avec la nécessité d’une vectorisation cosmétique adaptée pour cibler une intensité ou profondeur d’action données. Il faut noter que le rétinol est facilement neutralisé dans de nombreuses préparations à visée hydratantes, pour en tempérer les risques irritatifs, mais évidemment en en limitant les effets. En effet, le « feu rétinoïde » constitue en partie le principe de son contre-feu sur l’inflammation chronique, expliquant en partie ses vertus régénératrices cellulaires et structurelles. Alpha hydroxyacides (AHA) : acides glycolique, citrique, lactique, pyruvique, tartrique Introduits par Eugene Van Scott en 1984, ils agissent par un mécanisme encore mal élucidé, avec une probable réduction de la concentration de calcium épidermique et par chélation, une désunion des adhérences intercellulaires,

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Healthy skin should be smooth, even in color, firm and tight, not sensitive, not dry and free of disease.* Dr Zein Obagi

avec une promotion de la différentiation cellulaire et de la prolifération, avec une réduction de la couche cornée, une normalisation de sa cohésion et un épaississement épidermique et dermique par production de glycosaminoglycanes, à côté d’une amélioration des ridules. La photosensibilité est majorée. Antioxydants Ils luttent contre les dommages liés aux radicaux libres et diminuent l’inflammation. Ils procurent une protection indirecte contre l’héliodermie. Il faut nommer : Acide alpha-lipoïque, vitamine C, vitamine B3, ubiquinone (Coenzyme Q10), tocophérol. Leur apport en renforcement des écrans solaires classiques constitue un atout majeur. Ils entrent dans la composition de nombreuses « pilules beauté » avec une grande attention à porter aux promesses de cette nutriceutique nouvelle, même s’il est important de se rappeler des échecs en prévention de morbimortalité globale par l’usage de ces antioxydants à ce jour et d’agir avec prudence et mesure en ne confondant pas notamment, acteurs et marqueurs biologiques. • Vitamine C Elle entre dans de nombreuses préparations du fait de ses effets sur la synthèse collagénique et ses propriétés antioxydantes. Elle inhibe la tyrosinase avec une indication pigmentaire classique et possède une action antioxydante indirectement photoprotectrice. Sa stabilité est problématique et toutes les préparations ne doivent pas être considérées comme équivalentes. Les effets secondaires peuvent être considérés comme négligeables. • Vitamine E Elle possède une action hydratante, antioxydante et photoprotectrice indirecte, actions dans lesquelles elle est synergique avec la vitamine C.

99

• Vitamine B3 Le niacinamide est un antioxydant puissant et très bien toléré. Il améliore la phase lipidique de la barrière épidermique et réduit la perte d’eau transépidermique. Il inhibe le transfert des mélanosomes. Des études ont démontré son intérêt dans la réduction des fines rides, de l’hyperpigmentation et l’amélioration de l’élasticité cutanée. Sa stabilité est problématique. Dans The Art of Skin Health Restoration and Rejuvenation, le Dr Zein Obagi expose son expérience et sa vision d’une approche cosméceutique et procédurale basée sur la restauration d’une peau saine : *douce et fine, homogène, ferme, tolérante, naturellement hydratée et sans pathologies. Il propose une gamme thérapeutique et cosméceutique riche, révisant les fondements des soins quotidiens basiques (nettoyage, protection générale et solaire, contrôle de la sécrétion sébacée, stimulation mécanique) autant que proposant une utilisation experte du rétinol ou de l’acide rétinoïque dans des préparations ciblant un niveau épidermique ou dermique pour atteindre une correction, une stimulation intense ou une stabilisation des différents composants. La prise en charge se veut globale et adaptée à chaque condition, avec une prescription souple selon des critères d’évaluations cliniques simples avec un calendrier basé notamment sur le cycle kératinocytaire. La clarté concernant la communication des composants, vise à limiter les risques d’intolérance. L’accent est mis sur le respect de la barrière épidermique avec notamment des solutions de toilette et pommades respectant le ciment lipidique intercornéocytaire, avec toujours un accent mis sur la stimulation plus ou moins active de la différentiation et de l’exfoliation.


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Mélasma. Système ZO® contre l’hyperpigmentation en associant Brightenex™ et Retamax™ pendant 6 mois, puis le peeling ZO® 3-Step Peel une fois par mois pendant 3 mois.

Acné, cicatrices d’acné. Système ZO® contre l’acné pendant 2 mois, puis le peeling ZO® 3-Step Peel tous les mois pendant deux mois.

La prise en charge des troubles séborrhéiques, des dénaturations variables du sébum, de sa production et de la sénescence souvent précoce de la glande sébacée, implique d’autant plus de précaution concernant les gestes les plus simples : toilette, gommage, contrôle de cette sécrétion qui constitue un phénomène capital de l’acné, rosacée, de beaucoup de troubles pigmentaires. L’inflammation cutanée sous-jacente infra-clinique, elle-même souvent l’acteur principal parfois peu manifeste de l’acné et de la rosacée et dont le contrôle demeure souvent difficile chez nos patients sous thérapeutiques usuelles, alors qu’elle constitue aussi un élément capital à contrôler après un acte laser ou peeling, est une cible de choix pour des cosmétiques experts. Les traitements des troubles pigmentaires (notamment mélasmas, pigmentation post-inflammatoire) reposent sur une analyse lésionnelle permettant au-delà de la protection solaire et d’une toilette adaptée, de cibler la profondeur de traitement de stimulation cellulaire rétinoïque avec la nécessité éventuelle d’un geste complémen-

taire ablatif (peeling/laser) ou non, les troubles sébacés éventuels, l’intérêt et l’intensité du contrôle de l’activité tyrosinase via hydroquinone ou un complexe spécifique. On peut mettre en perspective les différentes approches proposées par rapport au trio de Kligman (rétinoïque, hydroquinone, hydrocortisone), référence de traitement du mélasma, avec une plus grande souplesse, une moindre agressivité rétinoïque, une action anti-inflammatoire non-cortisonique ni fluorée et des alternatives à l’usage de l’hydroquinone. Il est important de souligner qu’une action anti-pigmentaire efficace ne peut souvent uniquement cibler la tyrosinase, mais s’intégrer dans une prise en charge globale de l’inflammation cutanée, de la restauration d’une barrière saine et d’une stimulation épidermique. Le développement de progrès et attentes dans le domaine de la prévention du vieillissement, ouvre un champ fabuleux exploitant les substances les plus éprouvées dans la lutte contre les radicaux oxygénés (vitamines A, E, sélénium), ainsi que la promesse naissante de l’usage de facteurs de croissance.

Les écrans solaires constituent un intérêt particulier en se déclinant dans des présentations où l’accent est mis sur les renforts des défenses naturelles de la peau, la présence de mélanine végétale étendant le spectre de photoprotection classique et une galénique favorisant la compliance en maitrisant texture, aspect et teinte. Des peelings signature, de superficiels à moyen, permettent d’approcher de requis de qualité médicale dans les dispositifs utilisés, intègrent des antioxydants pour lutter contre le stress oxydatif et des promoteurs de la régénération cellulaire. Du diagnostic à la prescription La classification de la condition cutanée proposée par le Dr Obagi propose d’orienter via une observation clinique simple le choix vers un protocole cosméceutique ou procédural, sa profondeur cutanée optimale, la sécurité de répétitions éventuelles, le conditionnement pré-procédural. Pigmentaire : Au-delà de la classification de Fitzpatrick, peu loquace sur la variété des ratios eumélanine/phéomélanique et la stabilité mélanocytaire, mais décrit simplement la réactivité à l’exposition solaire, il est proposé une catégorisation reflétant mieux le risque de pigmentation post-inflammatoire. Epaisseur : L’appréciation clinique simple de l’épaisseur cutanée permet de mieux appréhender la richesse annexielle, le type de vieillissement et de rides, la marge de sécurité dans la marche saine de l’agressivité thérapeutique. Sécrétion sébacée : Le caractère gras de la peau constitue un élément majeur dans le contrôle de l’inflammation et de l’homogénéité d’effets des lasers et peelings. Cette considération particulière de la sécrétion sébacée, en quantité et qualité, est particulièrement attentive à adapter à chaque zone du visage et aux variations spontanées ou thérapeutiques avec des compositions permettant de prendre en charge des terrains acnéiques, comme rosacés, pigmentaires ou moins pathologiques. Loin de se schématiser à outrance, elle permet une fluidification de la sécrétion sébacée, vers une tentative de contrôle de cette glande sébacée, « fossile vivant sans futur » d’après Kligman . Elasticité : L’appréciation de l’élasticité grade la laxité tissulaire.


28 COSMÉTIQUE I body language

ZO GSR, Getting Skin Ready Le sevrage d’habitudes délétères en termes de toilette, usage excessif de crèmes occlusives et l’absence de stimulation mécanique cutanée, constitue le premier pas essentiel pour un début de prise en charge d’états inflammatoires, dyspigmentaires, texturaux. Un nettoyant avec des surfactants spécifiques à chaque condition sébacée et de tolérance cutanée, un gommage régulier favorisant l’exfoliation, une circulation efficace et un contrôle du sébum, une restauration du pH, majore le confort cutané et promeut différentiation et prolifération avec peu d’effets indésirables. Ces trois éléments « wash, scrub, oil control » constituent l’unité de base de toute prise en charge avec une efficacité basée sur une combinaison d’agents actifs, apaisants et préventifs. Correction : Elle est basée sur une stimulation cutanée intense favorisant

renforçant barrière cutanée, hydratation naturelle, intégrité de l’ADN, ré-

une sélection cellulaire positive et une meilleure pénétration et acceptation

gulation du turn-over cellulaire, contrôle de l’inflammation, résistance au

de formulations spécifiques et à visée pigmentaire, par une action sur le

stress oxydatif et UV, régulation de l’activité mélanocytaire. À un niveau

cycle mélanique, la stabilisation mélanocytaire et l’homogénéisation du

dermique, elle vise à renforcer la structure de soutien fibrillaire, son hy-

teint. L’évaluation clinique décrite précédemment dicte le choix de com-

dratation et la circulation par perméation de nutriments et oxygène, avec

positions spécifiques.

majoration de la production et préservation de collagène, élastine, glycosaminoglycanes.

Stimulation : Elle repose sur l’usage de rétinol, proposé selon différents

Protection solaire : Une combinaison de protection minérale et orga-

véhicules à visée épidermique ou dermique, ou d’acide rétinoïque, in-

nique à une mélanine d’origine végétale, procure une protection prolon-

duisant une activation et régulation globales, un effet textural majeur.

gée et une meilleure acceptation par le patient. En intégrant des composés qui renforcent la fonction barrière, la tolérance naturelle aux rayonnements

Stabilisation : Elle constitue un pas capital du maintien de résultats et

par contrôle du stress oxydatif et la réparation des lésions cellulaires, elle

contrôle de la sensibilité ou irritation acquises suite à un traitement, en

renforce adhérence et efficacité.

Risque cicatriciel : La cicatrisation atypique peut être appréciée par le pinch-test clinique et approche notamment le risque chéloïde. La présence d’un état pathologique, de dommage solaire, leur profondeur dermique ou non objectivée au Stretch test permettent de compléter cette observation, guider vers une combinaison de cosméceutiques adaptés, combinée ou non à des procédures thermiques, ciblant de l’épiderme au derme réticulaire supérieur pour des résultats exfoliatifs, texturaux, pigmentaires,

de contrôle de l’inflammation ou de l’hyperséborrhée. Des résultats rapides, stables et maintenus par la richesse d’une gamme souple, optimisée pour une prescription médicale Deux gammes cosméceutiques proposent chez ZO une prise en charge médicale basée notamment sur une maîtrise du niveau d’impact de rétinol à visée réparatrice via une stimulation intense globale et une gamme non-médicale au rétinol plus contenu et riche

en schémas antioxydants, anti-inflammatoires, facteurs de croissance et pigmentaire. Produits et protocoles sont organisés selon un cercle vertueux de maintenance après chaque phase thérapeutique, de cosmétologie de base et préventive avec des phases épisodiques de retour à une stimulation plus intense, assurant un continuum après des résultats visés en quelques semaines, renforçant l’adhésion du patient à un protocole gratifiant, aux effets inconfortables limités dans le temps, maîtrisés, et annoncés.


body language I COSMÉTIQUE 29

La cosméceutique, une thérapeutique d’avenir dans une confusion d’offres Chacun tend à accepter sa peau telle qu’elle est et à se résoudre à tolérer ses défauts et intolérances, les cosmétiques n’étant souvent perçus que comme des modérateurs d’inconforts ou de disgrâces légères. La cosméceutique propose de bouleverser cette soumission en estompant les frontières d’indication, efficacité et sécurité avec les thérapeutiques classiques, médicaments, lasers ou peelings. L’investissement massif dans la recherche promet des développements passionnants. L’intérêt brûlant pour la préservation ou la restauration de l’éclat de la jeunesse rencontre autant de promesses que de preuves qui permettent

aujourd’hui au praticien de prescrire à son patient une démarche de soins adaptée et suivie. Une analyse clinique rigoureuse doit être un préalable et il faut aborder avec prudence un domaine où les controverses et simplifications persistent. Au-delà des considérations esthétiques, une attitude active et raisonnée doit promouvoir une peau belle, forte, tolérante et saine. Le mésusage des écrans solaires qui ne masquent que trop souvent l’ignorance de leur application inadaptée, constitue un exemple significatif de ce qui doit guider le choix vers une protection au-delà des filtres seuls. Les cosméceutiques sont une révolution. Il appartient aux praticiens de choisir avec prudence, en ne cédant ni aux sirènes du marketing, ni aux simplifications.

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Dr Gilles Delmiglio est médecin esthétique, titulaire d’un DU (CHU Henri Mondor) en Techniques d'Injection et de Comblement en chirurgie plastique et maxillo-faciale et diplômé de la Harvard medical School en « Laser and Aesthetic Skin Therapy ». Il est Membre de plusieurs sociétés savantes dont l’International Peeling Society, American Acne & Rosacea Society, AFME, American Academy of Aesthetic Medicine, American Society for Laser Medicine and Surgery. Praticien expert sur de nombreux produits et techniques, il est également formateur et conférencier international Zein Obagi Skin Health et formateur pour Wigmore Medical en France et Royaume-Uni.

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30 DERMATOLOGY I body language 30 DERMATOLOGIE I body language

ÉMULSIONS sursaturées en oxygène Dr Mark RUBIN nous explique comment Cutagenesis apporte de l’oxygène à la surface de la peau.

I

nutile d’être biologiste pour comprendre que le corps a besoin d’oxygène ; il suffit de prendre une grande inspiration. Ceux qui s’intéressent à la croissance tissulaire et à la production de collagène savent aussi que l’oxygène est essentiel à la croissance des cellules. Il augmente la synthèse de collagène et son effet antimicrobien sur les plaies est puissant. Indispensable à la production d’ATP, c’est aussi l’un des freins à la réépithélialisation. L’oxygène dans la peau Le sang approvisionne la peau en oxygène, mais des recherches montrent que les premiers 250 à 400 μm de la surface de la peau le puisent dans l’atmosphère. L’oxygène diffuse dans les premiers 400 μm de la peau, c’est-à-dire dans le derme. C’est la profondeur maximale atteinte par de nombreux types de traitement tels que le microneedling. Ces

zones sont donc guéries à l’aide de l’oxygène atmosphérique. Le mécanisme d’absorption de l’oxygène ne fonctionne plus très bien dans les tissus endommagés ou vieillissants, et le taux d’oxygénation de la peau diminue avec les années. Cutagenesis Cutagenesis, une émulsion sursaturée en oxygène, pénètre dans la surface de la peau et favorise sa guérison. Elle contient de la perfluorodécaline, substance qui possède une très haute affinité avec l’oxygène. La perfluorodécaline est utilisée par l’armée depuis longtemps comme substitut du sang. Elle a été employée dans le cadre d’essais cliniques aux ÉtatsUnis afin d’oxygéner les zones ischémiques du cœur et de préserver le muscle cardiaque à la suite d’un infarctus du myocarde. Une énorme quantité d’oxygène peut être mise sous pression à l’intérieur d’un contenant de perfluorodécaline.

Échantillon de peau 1mm d'épaisseur

Figure 1. illustre la diffusion de l’oxygène à travers 1 mm de peau à l’aide de la TcPO2 et montre une augmentation de 300 % de l’oxygène dans les 20 minutes suivant l’application.


body language I DERMATOLOGIE 31

66 Une zone du sourire complètement traitée donne un résultat plus global, plus naturel et évite les « surgical look ». 99

Figure 2. montre l’augmentation du pourcentage d’oxygène cutané après six semaines

70 60 50 40 30 20 10 0

Réduction des rides après 6 semaines de CutaVive (en haut). Et 4 semaines après la fin du traitement chez un patient homme fumeur (en bas).

Niveau d'oxygéne dans les tissus

80

Une émulsion de ce type diffuse très lentement de l’oxygène dans le tissu cutané, et ce durant plusieurs heures. Une recherche a montré que si l’on mesure l’oxygène qui diffuse à travers le tissu d’un puits rempli d’une émulsion d’oxygène et recouvert d’un tissu de 1 mm d’épaisseur, l’on constate que sa concentration augmente en 20 minutes et reste élevée durant plusieurs heures (figures 1 et 2). La première mesure, 160 mmHg, est passée à près de 500 mmHg en 20 minutes. L’oxygène peut donc diffuser à travers un morceau de tissu de 1 mm d’épaisseur durant ce laps de temps et maintenir un taux élevé durant plusieurs heures. De nombreux produits sur le marché contiennent supposément de l’oxygène, mais la technologie utilisée pour intégrer de l’oxygène pressurisé à la perfluorodécaline est unique. Aucun autre produit topique à base d’oxygène n’a la même teneur en oxygène ni la même capacité de diffusion sur plusieurs heures. En fait, des mesures ont révélé que la teneur en oxygène de ces produits ne dépassait pas celle de l’atmosphère (160 mmHg). Il est impossible d’instiller de grandes quantités d’oxygène dans un produit s’il n’est pas pressurisé.

La recherche et les bienfaits Dans les années 1990, différents produits hydratants contenant de l’oxygène non pressurisé ont été évalués dans le cadre d’une étude. Les résultats ont montré que des taux d’oxygène plus élevés avaient un effet plus profond sur les rides en l’espace d’un mois. Notre technologie actuelle nous permet de pressuriser l’oxygène et nos produits en contiennent 100 fois plus que les produits des années 1990. Une étude menée sur 20 patients atteints de lésions photoniques a évalué l’application biquotidienne sur six semaines de CutaVive, une émulsion de perfluorodécaline sursaturée en oxygène. La teneur en oxygène de la peau a été mesurée à l’aide d’un radiomètre, et son hydratation à l’aide d’un cornéomètre. Une biopsie a été pratiquée sur le visage de plusieurs patients avant l’étude et après six semaines afin d’observer les différences dans les tissus. Les taux d’oxygène de la peau diminuent naturellement avec l’âge : ils sont beaucoup plus faibles à 50 ans qu’à 20. L’application biquotidienne de CutaVive durant six semaines a augmenté les taux d’oxygène au repos, c’est-à-dire la pression partielle en oxygène de la peau. Les résultats ont montré une hydratation environ 17 % plus élevée, et une augmentation des taux d’oxygène dans les tissus de 70 %. Il a été demandé aux patients d’évaluer leur peau après trois semaines, puis après six semaines, en tenant compte d’éléments tels que la couleur, les rides, les taches, la sécheresse, la taille des pores et la fermeté. Une certaine amélioration de tous ces paramètres a été observée en trois semaines. Chez les fumeurs, la réponse était légèrement plus rapide et plus profonde, car leurs taux d’oxygène étaient plus faibles que ceux des non-fumeurs au début de l’étude. Lors de l’auto-évaluation, 76 % des patients ont déclaré avoir observé au moins une amélioration modérée de l’état général de leur peau. Amélioration La première série d’images ci-contre nous montre une réduction significative des fines rides de la zone périorbitale d’une patiente après six semaines. Le deuxième patient, fumeur, a appliqué le produit durant six semaines dans le cadre de l’étude, puis a cessé de


32 DERMATOLOGY I body language


body language I DERMATOLOGIE 33

Coloration des fibres de réticuline Fibres de collagène de type III – les flèches montrent les nouveaux dépôts de fibres de collagène. Biopsie pratiquée dans la région préauriculaire avant l’étude et après six semaines d’application biquotidienne de CutaVive.

l’utiliser. Nous l’avons photographié quatre semaines après l’arrêt du traitement. On constate une amélioration générale de la qualité de la peau et de l’apparence des rides, qui s’est maintenue un mois après l’arrêt Trichrome de Masson La coloration bleu vif montre les nouveaux dépôts de collagène dans le derme papillaire après six de CutaVive. Il est important de savoir que semaines d’utilisation de CutaVive. l’amélioration des rides n’est pas due à une meilleure hydratation. De nombreux produits antirides sont efficaces, car ils hydratent la peau. Et une peau hydratée est plus belle. Mais une hydratation 17 % supérieure ne suffit pas à obtenir les résultats significatifs observés durant l’étude. Une analyse histologique des biopsies faites sur la région préauriculaire des patients (cf. ci-contre), dont la peau a été traitée par le produit Coloration des tissus élastiques La coloration montre une augmentation des fibres élastiques du derme papillaire (de couleur foncée). topique pendant six semaines, mon- Biopsie pratiquée dans la région préauriculaire avant l’étude et après six semaines d’application biquotre des modifications tissulaires, à tidienne de CutaVive. savoir une nouvelle production de collagène et de nouvelles fibres élastiques. Une coloration des fibres de réticuline avant et après traitement montre les nombreuses nouvelles fibres présentes après six semaines. Un trichrome de Masson montre de nouveaux dépôts de collagène assez profonds dans le derme papillaire ainsi qu’un épaississement de l’épiderme. Autres utilisations de l’émulsion (ALA). Après une période d’incubation L’oxygène nourrit la croissance sursaturée en oxygène de deux heures, les patients ont été cellulaire. Une coloration des fibres L’utilisation d’un produit sursaturé placés sous une lumière bleue durant élastiques avant et après l’application en oxygène après un relissage au laser 16 minutes afin d’activer l’ALA. de CutaVive met en évidence les nou- CO2 favorise la guérison de la peau et Cutagenix a été appliqué immédivelles fibres élastiques (de couleur fon- réduit les complications. Elle est égale- atement après sur un côté du visage, et cée) apparues après six semaines. ment utile après une photothérapie Aquaphor – un produit à base de parCes modifications tissulaires amé- dynamique (PDT) en cas de kératose affine liquide contenant de la camoliorent l’aspect de la peau. Le nouveau actinique ou de carcinome basocellu- mille – sur l’autre côté. Le procédé a collagène et les nouvelles fibres élas- laire superficiel, car ce traitement peut été répété trois fois par jour durant une tiques ne meurent pas après un mois. causer des réactions importantes dans semaine. On pourrait donc s’attendre à ce que les tissus. Presque tous les patients ont indiles résultats se maintiennent. Durant une étude récente, dix pa- qué que Cutagenix leur procurait un Nous partons bien sûr du principe tients présentant de multiples kératoses soulagement immédiat de la douleur et que les patients continueront à uti- actiniques ont été traités par PDT, en des sensations de picotement. liser le produit, mais il faut savoir que suivant un protocole traditionnel. Gonflements et rougeurs étaient l’amélioration continue observée est La peau a été nettoyée avec de nettement moins prononcés sur le bien réelle ; elle résulte de modifica- l’alcool et de l’acétone avant une ap- côté traité quotidiennement à l’aide tions tissulaires. plication d’acide aminolévulinique de l’émulsion sursaturée en oxygène,


34 DERMATOLOGY I body language 34 DERMATOLOGIE I body language

jusqu’à la guérison complète après cinq à sept jours. Six mois plus tard, un examen a montré que le produit sursaturé en oxygène n’avait pas diminué l’efficacité de la PDT par rapport au produit à base de paraffine liquide. Le patient de l’image 1 a reçu une injection de Restylane dans les rides intersourcillières. Celle-ci a engendré une nécrose des tissus du front après trois jours. Nous avons commencé le traitement par une application de Cutagenix quatre fois par jour. Voici des images du patient trois jours et sept jours après le début du traitement. Vous pouvez voir une guérison rapide, sans trace de nécrose dans toute l’épaisseur de la peau. Ce résultat a été obtenu grâce à l’application topique d’une émulsion sursaturée en oxygène, sans qu’une oxygénothérapie hyperbare en caisson ne soit nécessaire. Le patient de l’image 2 présente une radiodermite. Observée sous microscope, l’on voit qu’elle est remplie de zones micro-emboliques et de microthromboses. Les caillots se forment en réaction aux radiations et obstruent les vaisseaux superficiels de la peau, provoquant des ischémies. C’est très désagréable, et la santé de la peau se détériore. En augmentant les taux d’oxygène d’un tissu très peu oxygéné, l’on peut s’attendre à ce qu’il guérisse bien. L’amélioration de la radiodermite est bien meilleure sept jours après la fin de la radiothérapie, et elle s’intensifie après 21 jours. La guérison obtenue est excellente. L’image 3 montre un patient atteint de radiodermite au début du traitement topique, puis une nette évolution de la qualité générale de la peau et du processus de guérison sept jours plus tard.

Cutagenesis a également donné de bons résultats sur les brûlures thermiques, ainsi qu’une réépithélialisation rapide et une amélioration de la qualité de la peau. Le temps de guérison et la qualité finale des tissus sont des aspects importants lors de brûlures. L’image 4 montre les résultats de deux approches de traitement d’une brûlure thermique. Une zone est traitée par Silvadene, et l’autre par Cutagenix. Après trois jours, la zone traitée par Cutagenix est déjà guérie, et la croûte s’est déjà détachée. La zone traitée par Silvadene n’a connu pratiquement aucune amélioration. Les résultats de l’image 5 montrent une amélioration relativement significative et une guérison rapide, peu communes après 10 jours de traitement conventionnel. Le produit peut également être utilisé en cas de gangrène. Il s’est par ailleurs avéré très efficace contre la rosacée et la dermatite périorale chez certains patients, ainsi que l’eczéma ou la rosacée de patients qui souhaitent bénéficier de traitements anti-âge mais ne supportent ni les AHA ni les rétinoïdes, alors que l’application topique d’oxygène ne leur pose aucun problème. Cutagenesis est donc un traitement apaisant qui stimule également la production de collagène et de fibres élastiques et favorise la guérison.

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Dr Mark G. Rubin est dermatologue certifié. Il exerce au Lasky Skin Center de Beverly Hills, en Californie. Il se consacre à la cosmétologie et se spécialise dans le relissage de la peau. Il est l’un des fondateurs de Cutagenesis.

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DE HAUT EN BAS : 1. Occlusion vasculaire après injection de produit de comblement dans la partie inférieure du front, avant traitement par Cutagenix, puis trois jours et sept jours après traitement. 2. Radiodermite, amélioration progressive avec utilisation de Cutagenix durant trois semaines. 3. Tumeur maligne de la glande parotide nécessitant six semaines de radiothérapie. Utilisation biquotidienne de Cutagenix sur sept jours avec nette amélioration de la radiodermite. 4. Traitement d’une brûlure par liquide chaud montrant une réépithélialisation rapide et une amélioration de la qualité de la peau. 5. Guérison de brûlures à l’aide de Cutagenesis par rapport à un traitement par Silvadene.


paris

16 - 17 septemBre 2016 palais des congrès

37 congrès national e

de médecine esthétique et de chirurgie dermatologique

Société Française de Médecine Esthétique. SFME Association Française de Médecine morpho-Esthétique et anti-âge. AFME Institut National de Formation sur la Prévention du Vieillissement INFOPREV

i n s c r i p t i o n av e c pa i e m e n t s é c u r i s é s u r w w w. s fm e. i n f o


36 INJECTABLES I body language

Cellules Souches en

COSMÉCEUTIQUE Dr Charlene DE HAVEN décrypte l’utilisation des cellules souches dans l’industrie cosméceutique et les modalités d’application efficaces.

C

ellules indifférenciées au sein d’un organisme, les cellules souches ont la capacité de produire indéfiniment de nouvelles cellules du même type. Toutes se caractérisent par deux propriétés, à savoir l’autorenouvellement et la différenciation. En plus de leur capacité à assurer en continu la régénération des tissus, lorsqu’elles se divisent, les cellules souches peuvent également se différencier pour donner n’importe quel type de tissu du corps, propriété au potentiel particulièrement intéressant. La hiérarchie des cellules souches commence avec les cellules totipotentes.

Plus on descend dans cette hiérarchie et plus la capacité à donner différents types de tissu diminue. Les cellules souches totipotentes sont présentes dans l’embryon, jusqu’à la fin de la première semaine de grossesse. Puis, de la première semaine à la naissance, les cellules pluripotentes prennent le relais. Le nouveau-né, comme l’adulte, a des cellules souches adultes. Les cellules souches adultes sont moins polyvalentes que les cellules totipotentes ou pluripotentes. Après avoir été prélevée une cellule souche adulte ne peut se différencier qu’en un seul type de tissu : peau, os, cartilage ou muscle.

Ainsi, la différenciation d’une cellule souche osseuse adulte produit du tissu osseux supplémentaire. De même, lorsqu’une cellule souche fibroblaste ou adipeuse est prélevée, elle est déjà programmée pour se différencier en un autre fibroblaste ou une autre cellule graisseuse, respectivement. Applications et limites Les cellules souches totipotentes et pluripotentes sont les plus polyvalentes, c’est-à-dire qu’elles peuvent produire tout type de tissu souhaité. Il est difficile de générer des cellules de tissu nerveux ou d’îlots pancréatiques à par-


37 ÉQUIPEMENT I body language

tir de cellules souches, mais ce potentiel existe bel et bien, comme pour tous les autres tissus. Les cellules totipotentes que l’on trouve dans l’embryon depuis le stade monocellulaire jusqu’à la fin de la première semaine de grossesse sont plus polyvalentes. Leur différenciation donne le placenta et les divers tissus embryonnaires. Après une semaine, cette faculté commence à diminuer. Incapables de se différencier pour produire le placenta, les cellules pluripotentes, qui peuvent néanmoins fabriquer les tissus embryonnaires et tous les types de tissu adulte, restent donc largement polyvalentes. Les cellules souches prélevées dans le sang du cordon ombilical à la naissance peuvent être congelées en vue d’une utilisation ultérieure, par exemple si le bébé devenu adulte est atteint d’une maladie telle qu’un cancer. Ainsi, dans certains pays des sociétés proposent, en échange d’un paiement mensuel, de conserver le sang du cordon des nouveau-nés afin de pouvoir utiliser les cellules souches qui s’y trouvent en très grande quantité si cela s’avère nécessaire au cours de leur vie.

Des scientifiques ont découvert comment convertir des cellules souches déjà programmées pour produire un tissu particulier en cellules pluripotentes, capables de se différencier pour donner n’importe quel type de tissu. On parle alors de cellules souches pluripotentes induites. Théoriquement, on pourrait ainsi fabriquer un nouvel organe (genou, cœur, foie, peau, etc.), ou tout autre type de tissu dont une personne aurait besoin. Cette découverte a marqué une formidable avancée dans la technologie des cellules souches en rendant possible la conversion de cellules souches adultes déjà programmées, pour produire par

exemple du tissu adipeux en cellules souches pluripotentes induites ayant la capacité de se différencier pour donner divers types de tissu adulte. Les patients en attente d’une greffe d’organe sont légion à travers le monde, et les donneurs trop peu nombreux. Obtenir un véritable organe naturel ou une partie du corps, fabriqué au moyen de la technologie des cellules souches, présente des avantages prometteurs qui expliquent l’enthousiasme des médias et du grand public pour les cellules souches. La thérapie par cellules souches en est encore au stade des balbutiements, mais progresse à grands pas. Elle est

66 La thérapie par cellules souches en est encore au stade des balbutiements, mais progresse à grands pas. 99


38 DERMATOLOGIE I body language

d’ores et déjà utilisée et parfaitement acceptée dans le traitement de certaines affections, notamment en hématologie. Les greffes de moelle osseuse à partir de cellules souches prélevées sont relativement fréquentes dans le traitement de la leucémie et de certains types d’anémie. On utilise également les cellules souches dans le cadre des greffes osseuses et de cornée, ou pour soigner les brûlures. Les travaux sur les cellules souches s’intéressent actuellement à de nombreuses maladies, comme la maladie de Parkinson pour laquelle les avancées sont prometteuses. Des recherches sont actuellement menées pour traiter d’autres maladies du système nerveux telles que la chorée d’Huntington, ainsi que l’infarctus du myocarde au moyen des thérapies par cellules souches. Bien que pleine de formidables promesses, la thérapie par cellules souches n’est pas sans dangers. Lorsque l’on combine des cellules souches adultes à un composant chimique pour produire des cellules souches pluripotentes induites, leur polyvalence augmente mais leur ADN est modifié. Ce

nouvel ADN a une très longue durée de vie et est plus polyvalent. Dans certains cas, un événement inattendu peut survenir, par exemple un cancer, d’autres maladies ou la formation d’autres types de tissu que celui recherché. Malheureusement, ce processus n’est pas encore parfaitement élucidé.

Les cellules souches de la peau Dans la peau, les cellules souches sont situées au-dessus et en dessous de la jonction derme-épiderme, ainsi que dans les papilles dermiques qui se trouvent à la base des follicules pileux.

QUELS SONT LES PRINCIPAUX ACTIFS DE CELLULES SOUCHES SUSCEPTIBLES DE MODULER NOS CELLULES SOUCHES ? De très nombreuses substances sont des actifs de cellules souches potentiels capables de communiquer avec les cellules souches de notre peau, notamment : Protecteurs de l’ADN : l’ADN présent dans les cellules souches est essentiel car il est à l’origine leur division en cellules filles. Dans chaque cellule, il joue également le rôle d’un centre de commandement en régissant son bon fonctionnement. En protégeant l’ADN, nous pouvons ralentir le vieillissement, notamment celui des cellules souches. Les protecteurs de l’ADN sont donc des actifs de cellules souches potentiels extrêmement précieux et des agents antisénescence pour les cellules souches. Les extrémozymes, sous-groupe de protecteurs de l’ADN, sont des enzymes fabriquées par les plantes qui poussent dans des environnements extrêmes. Ce sont des protecteurs très efficaces de l’ADN et des protéines. Facteurs de croissance : les facteurs de croissance figurent parmi les substances les plus importantes pour la communication entre cellules souches. Leur action est cruciale pour la croissance et la régénération de tous les types de tissu. Agents cicatrisants : les substances qui stimulent la cicatrisation des plaies doivent aussi activer les cellules souches dont la division intervient dans le processus de cicatrisation. La Centella asiatica est un actif botanique connu et utilisé depuis l’époque ayurvédique. Également étudiée dans la littérature médicale occidentale, elle a été reconnue utile dans la cicatrisation des brûlures, de la lèpre, des ulcères causés par la stase veineuse ainsi que des escarres dus au diabète et d’autres plaies. Anti-oxydants et anti-inflammatoires : les cellules souches sont aussi exposées à la dégradation par les radicaux libres et au stress de l’oxydation. Elles deviennent sénescentes, vieillissent et perdent de leur viabilité et de leur capacité à se diviser. Les cellules souches de la peau protégées par des anti-oxydants restent viables et jeunes plus longtemps. Les actifs de cellules souches sont des agents particuliers, mais il existe une multitude de composés dont les actions sur les cellules souches sont nombreuses. Aucun type d’ingrédient ne gouverne à lui seul la totalité des réponses des cellules souches dans la peau saine. Une formulation pharmaceutique polyvalente à l’efficacité prouvée pour les objectifs spécifiques du patient reste incontournable sur le long terme dans la lutte contre le vieillissement et pour la santé de la peau sur le long terme.


body language I DERMATOLOGIE 39

La thérapie par cellules souches en cosméceutique La communication des entreprises en matière de cosméceutique sur les principes actifs des cellules souches laisse entendre que les cellules souches qui entrent dans la composition des produits cosméceutiques traversent la peau. Or non seulement c’est faux, mais en plus, c’est impossible. Quel que soit leur type, des cellules souches posées sur la peau, ne peuvent pas la traverser, car elles trop grosses. Cela reviendrait en effet à essayer de faire passer un immeuble à travers la peau. Faire traverser la barrière cutanée à des peptides de plus de six à huit acides aminés est déjà difficile. Or une cellule est infiniment plus grosse qu’un peptide court. Par ailleurs, la cellule est un organisme vivant. Où qu’elle soit, elle a besoin de nutriments. S’il s’agit d’un groupe de cellules, un apport vasculaire est nécessaire. Implanter des cellules souches de quelque type que ce soit nécessite une intervention médicale, comme une injection ou une incision pour introduire les cellules dans l’organisme. La technologie des cellules souches en cosméceutique En général, notre secteur parle de l’utilisation de cellules souches de plantes. Les plantes possèdent elles aussi des cellules souches utilisées pour la ré-

génération et à la réparation des tissus en cas de lésion, ainsi que pour la croissance. Pour obtenir des cellules souches de plante, il faut d’abord blesser la plante, ce qui déclenche le processus de cicatrisation qui conduit les cellules souches à s’activer et à se diviser. La région blessée renfermant les cellules souches activées est alors retirée de la plante et mise en culture dans une boîte de Pétri contenant un milieu nutritif et des facteurs de croissance pour stimuler le développement des cellules. Celles-ci se divisent, se régénèrent et produisent de nouvelles cellules souches grâce à leurs propriétés universelles d’autorenouvellement et de différenciation. Lors du processus de différenciation en tissu cicatriciel et de division en nouvelles cellules souches, elles communiquent entre elles. Elles utilisent les cytokines pour s’envoyer des messages commandant la croissance, les modalités de croissance et la différenciation en tissus adultes. Tandis que les cellules souches s’envoient mutuellement leurs messagers solubles (hormones, facteurs de croissance), une grande quantité de molécules messagères reste dans le milieu nutritif. Nous pouvons alors séparer les cellules de ce milieu et y laisser les molécules plus petites, les principes actifs. Ces substances messagères sont ensuite séparées du milieu nutritif sous forme concentrée. Ces actifs cosmé-

ceutiques sont ensuite ajoutés à d’autres actifs dans la formulation finale à base d’eau ou de lipides. Il reste alors à faire traverser la barrière cutanée aux actifs pour qu’ils atteignent le site d’action à l’emplacement des cellules souches. Les processus de la technologie de formulation sont complexes. En outre, pour que le produit final puisse être conservé, le contenu du flacon doit être stable. De nombreux produits cosméceutiques particulièrement actifs sont conditionnés dans du verre, ce qui évite le phénomène fréquent d’adsorption des actifs sur les surfaces en plastique, à l’origine d’un produit inefficace sur la peau. Même si les cellules souches ne peuvent pas traverser la peau sans intervention médicale, les actifs de cellules souches utilisés en cosméceutique peuvent avoir une action sur les cellules souches situées dans la peau. La technologie des cellules souches entre dans ces formulations afin de communiquer avec nos cellules souches dans la peau et moduler leur fonction. Dr Charlene DeHaven diplômée en médecine interne et d’urgence, s’est spécialisée sur la médecine anti-âge et notamment dans les traitements hormonaux de substitution et la gestion du stress oxydatif. Auteure de nombreuses publications sur les effets du vieillissement, elle est également directrice clinique d’ iS Clinical



body language I DERMATOLOGIE 41

LA MÉLANINE FRACTIONNÉE une avancée majeure en matière de protection solaire Dr Zein OBAGI décrit les bénéfices de la mélanine fractionnée en application topique, y compris comme protection contre les effets nocifs de la lumière à haute énergie visible (HEV).

L

’une des caractéristiques remarquables de la peau du visage est sa capacité à révéler la bonne ou la mauvaise santé de la peau et des autres organes. La génétique, l’exposition aux facteurs environnementaux, les changements hormonaux et les processus métaboliques, seuls ou associés, amènent des modifications de la structure, du fonctionnement, de la tolérance et de l’aspect de la peau. Pour obtenir des effets cliniques en profondeur, il faut traiter la peau au niveau cellulaire, à l’aide de produits qui ciblent ses différentes couches et cellules. En matière de restauration et d’entretien de la santé cutanée, mon approche personnelle se fonde sur les propriétés anatomiques et physiologiques de la peau. Types de vieillissement Lorsqu’on aborde le vieillissement de la peau, il importe d’établir une distinction entre le vieillissement biologique (également appelé chronologique ou intrinsèque) et le photovieillissement, qui est une conséquence directe de l’exposition au soleil. Cliniquement, l’aspect de la

peau photovieillie diffère nettement de celui d’une peau affectée par le vieillissement biologique, mais protégée du soleil. Relâchement, pâleur, fines rides et ridules, creusement des rides d’expression, sécheresse, peau plus fine figurent parmi les signes les plus visibles du vieillissement biologique. Des hématomes surviennent plus souvent et mettent plus de temps à disparaître. Au contraire, la peau photovieillie présente une pigmentation tirant sur le jaune avec des zones nettement hyperpigmentées, une texture plus grossière et plus rêche, moins d’élasticité et des rides plus profondes. Ces différences se voient très clairement lorsqu’on compare, chez des personnes d’âge mûr, les zones de la peau qui sont généralement couvertes et donc protégées du soleil, avec les zones exposées au soleil. En règle générale, les personnes dont la peau est biologiquement vieillie mais protégée du soleil paraissent plus jeunes que les personnes du même âge chronologique dont la peau a été abîmée par le soleil. Dans le cadre du vieillissement biologique, la plupart des fonctions cutanées sont ralenties et les tissus

s’atrophient, tandis qu’avec le photovieillissement, on constate un accroissement de l’activité irrégulière et une hypertrophie de certains tissus. Même si l’exposition aux radiations UV constitue le principal facteur extrinsèque de vieillissement cutané, d’autres facteurs tels que les produits toxiques présents dans l’environnement et les agents infectieux peuvent également y contribuer. Le photovieillissement induit dans la couche dermique et épidermique des changements marquants qui diffèrent de ceux qu’on observe dans le cadre d’un vieillissement biologique. L’hypertrophie est une des caractéristiques du photovieillissement cutané. La taille des glandes sébacées augmente, et l’apparition de lésions néoplasiques est fréquente. À la différence de la peau affectée par le vieillissement biologique, le derme de la peau photovieillie épaissit, et les petits vaisseaux sanguins se dilatent et se désorganisent. La microcirculation s’effondre, ne laissant apparaître que quelques vaisseaux dilatés, épaissis, tortueux. En outre, le nombre de follicules pileux diminue, et les poils se raréfient davantage que lorsque le vieillissement de la peau est biologique.


42 DERMATOLOGIE I body language

L’excès d’exposition au soleil cause des changements significatifs de l’épiderme. Les mélanocytes sont plus nombreux, grossissent, et comportent davantage de dendrites. Les kératinocytes peuvent se vacuoliser, s’atrophier, se nécroser, ou subir des modifications de taille, de forme, et de propriétés de coloration.

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À l’instar des UVA, la lumière HEV peut constituer un facteur silencieux de vieillissement sur le long terme. À la différence des UVB ou des UVA, elle ne cause pas de réactions immédiates d’érythème ou d’œdème, mais elle peut induire une carcinogenèse et accélérer le photovieillissement. L’effet des radiations UVB est directement as-

L’excès d’exposition au soleil cause des changements significatifs de l’épiderme. 99

L’épaisseur de l’épiderme endommagé par le soleil est variable, alternant zones atrophiées et zones d’hyperplasie. On estime que l’atrophie est due à l’appauvrissement en cellules de la couche basale, alors que les zones d’hyperplasie pourraient refléter une croissance accrue des tissus endommagés par les UV pour compenser ces dégâts.

socié à une dégradation de l’ADN puisque ce dernier les absorbe, tandis que les dégâts occasionnés aux cellules par les radiations HEV sont moins directs et sont associés à la formation de radicaux libres et à l’induction d’un stress oxydatif. Les mélanines sont des hétéropolymères formés par la polymérisation oxydative des acides aminés tyrosine et triptophane.

Effets de la lumière HEV Si le public est désormais bien informé des dangers associés à l’exposition cumulée aux rayons solaires, en particulier aux ultraviolets, qu’il s’agisse d’UVA ou d’UVB, les découvertes récentes indiquent que nous sommes loin de connaître l’éventail complet des bénéfices et des effets secondaires de l’exposition au soleil. L’une des découvertes scientifiques les plus marquantes est que la lumière à haute énergie visible est susceptible de causer des dégâts cutanés aussi importants que les rayons UVA et UVB combinés. Il s’agit d’une lumière à haute fréquence située dans la bande spectrale bleu-violet, avec une longueur d’onde comprise entre 400 et 500 nm dans le spectre visible. Les études menées pour évaluer les effets de la lumière HEV sur la peau ont montré des effets néfastes sur les tissus du derme et de l’épiderme, causés par la formation de différentes espèces réactives de l’oxygène (ROS). Il peut en résulter des dommages indirects sur l’ADN et une activation des enzymes de métalloprotéinase matricielle (MPP) qui dégradent le réseau de fibres du derme et peuvent provoquer un vieillissement prématuré.

Liposhield HEV Melanin La mélanine est produite naturellement dans le corps humain ; les mélanocytes la libèrent dans la peau où elle agit comme première défense contre l’exposition à certaines ondes lumineuses nocives. Liposhield HEV Melanin est un ingrédient cosmétique novateur , conçu pour protéger la peau des dommages causés par la lumière HEV. Liposhield HEV Melanin est une mélanine fractionnée destinée à un usage topique, en tant que protection complémentaire. Elle protège la peau contre la lumière HEV bleue/violette qui peut, selon des études scientifiques récentes, causer un vieillissement prématuré. La lumière rouge visible est considérée comme bénéfique, et Liposhield HEV Melanin a été élaboré de façon à lui permettre de pénétrer dans la peau. Nous sommes parvenus à incorporer cet ingrédient révolutionnaire dans une formulation innovante tout en conservant son efficacité. Le ZO Oclipse Smart Tone Broad Spectrum SPF50 est un écran solaire à large spectre très évolué conçu pour s’adapter à pratiquement toutes les carnations.

Des billes de couleur brevetées, personnalisables, utilisant un système photostable de protection solaire contre l’ensemble des UVA/UVB assurent une protection quotidienne contre les rayons ultraviolets nocifs, tandis que la mélanine fractionnée contribue à bloquer la lumière HEV. L’ajout de vitamine C aide à uniformiser le teint en inhibant la formation de pigments, et la formulation a été enrichie avec des conditionneurs afin d’améliorer la texture de la peau. Le Smart Tone Broad Spectrum SPF50 contribue également à empêcher la survenue d’un stress oxydatif en réparant et en protégeant l’ADN, tout en réduisant les facteurs d’irritation pouvant causer un érythème. Il comporte un système antioxydant exclusif à libération prolongée sur 12 h, qui contribue à la protection contre les dégâts photo-induits, et l’écran solaire réhydrate la peau grâce aux conditionneurs qui aident à renforcer la barrière cutanée. Nous sommes convaincus que cet ingrédient novateur est l’avenir de la protection solaire. Dr Zein Obagi est dermatologue certifié à Beverly Hills en Californie. Il est aussi directeur médical de ZO Skin Health (zoskinhealth.com) et responsable du développement de nouveaux traitements, protocoles et produits de soin destinés à retrouver une peau saine.

REFERENCES 1. Zastrow L., Groth N., Klein F., Kockott D., Lademann J., Ferrero L. “Detection and identification of free radicals generated by UV and visible light in Ex Vivo human skin.” IFSCC Magazine 11(3) (2008) 297-315. 2. Besaratinia A., Kim S.I., Pfeifer G.P. “Rapid repair of UVA induced oxidized purines and persistence of UVB induced dipyrimide lesions determine the mutagenicity of sun light in mouse cells.” The FASEB Journal 22(2008) 2379-2392. 3. Denda M. and Fuziwara S. “Visible radiation affects epidermal permeability barrier recovery: selective effects of red and blue light.” J. Invest. Dermatol. 128 (2008) 1335-1336. 4. Lee J.H., Roh M.R., Lee K.H. “Effects of infrared radiation on skin photo-aging and pigmentation.” Yonsei Medical Journal 47(4) (2006) 485-490.



44 PRODUITS I body language

Pourquoi est-ce si important d’avoir une ?

BELLE PEAU

Témoin de notre qualité de vie, la beauté de la peau est désormais au centre des attentions en médecine esthétique. L’investissement du patient est essentiel pour transformer routine et discipline en plaisir de s’occuper de soi au quotidien et ainsi obtenir des résultats satisfaisants. Dr Valerie PHILIPPON partage ses recommandations et son approche pour motiver et expliquer aux patients les mécanismes du vieillissement, le mode d’action des traitements proposés et la nécessité d’une prise en charge globale et à long terme.

L

’apparence est de nos jours capitale dans la vie professionnelle et personnelle, comme le rapporte Jean-François Amadieu dans « Le Poids des apparences, beauté amour et Gloire » ou le Dr Sylvie Poignonec dans son ouvrage « Faut-il être beau pour réussir ? » La qualité de la peau de notre visage, cou, décolleté et mains, est la partie émergée de l’iceberg « apparence » et révèle le soin que nous lui apportons, notre personnalité, notre santé et notre âge. Un peu comme si « la peau révèle l’ homme » par analogie à « Rodin, La main révèle l’ homme », d’Hélène Maraud.

Une peau saine et en bonne santé, signe la fraîcheur, l’énergie, la beauté, la jeunesse, l’envie. À chaque âge ses petits traquas acné des ados, teint terne et traits tirés des vies agitées et du manque de sommeil, ridules naissantes de la quaran-

taine puis rides et sillons marqués avec le temps, relâchement cutané débutant puis affaissement, poches, pores dilatés, teint inhomogène et brouillé, taches de vieillesse… Mais cette évolution est-elle une fatalité ?

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Une peau saine et en bonne santé, signe la fraîcheur, l’énergie, la beauté, la jeunesse, l’envie.

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body language I ESTHÉTIQUE MÉDICALE 45

La médecine esthétique préventive et correctrice, offre aujourd’hui des solutions thérapeutiques efficaces pour préserver le capital jeunesse de la peau en toute sécurité, en douceur et sur le long terme. Femmes et hommes ont pris conscience de l’importance du lien entre qualité de peau et bien être au quotidien, en un mot, leur qualité de vie. Un constat validé par l’étude réalisée par l’IFOP* et Filorga en 2015, la médecine esthétique devient une nouvelle alternative envisageable et légitime, pour les femmes souhaitant être bien dans leur peau et développer ou renforcer leur estime de soi. En effet, plus d’une femme sur deux considère la médecine esthétique comme un facteur potentiel de bien-être et d’aide face au vieillissement. Causes d’altération de la qualité de peau Si la variable de l’âge est impondérable sur le ralentissement du fonctionnement des cellules de la peau, le déterminant génétique apporte une note très personnelle et familiale dans l’évolution de la qualité de peau. Nous ne sommes pas tous égaux face au vieillissement ! Les autres facteurs exogènes en excès - soleil, alcool, tabac, pollution, maladie, stress, inflammation, alimentation, manque de sommeil - s’ajoutent et emballent le processus de vieillissement global et cutané, en particulier

sur les zones exposées, visage, cou, décolleté et mains.

es, rides, perte d’éclat, pores dilatés, relâchement et perte de fermeté.

Que se passe-t-il et comment l’expliquer à nos patients ? Au niveau histologique de la cellule : • Le fibroblaste, cellule essentielle avec le kératinocyte, se fatigue et produit en moins bonne qualité et quantité, les ingrédients clés de la peau : collagène, élastine, acide hyaluronique... • Les mélanocytes s’emballent, ne contrôlent plus la synthèse de mélanine, responsable de l’hyperpigmentation. • La couche des cornéocytes de surface s’épaissit, empêchant la pénétration des actifs cosmétiques. • La circulation dans les vaisseaux est plus lente et l’irrigation du derme moins bonne. La corrélation en clinique se traduit par une perte progressive d’élasticité, de souplesse, de fermeté, de tonicité et d’éclat. La déstructuration progressive de l’architecture organisée du derme, génère la perte de texture de la peau. Les fibres de collagène et d’élastine sont de plus en plus courtes, se raréfient, de mauvaise qualité elles se rigidifient, entrelacées dans une matrice extracellulaire en perte de vitesse et un acide hyaluronique se dégradant également (6% de perte tous les 10 ans). Sur le visage, le corps, les mains, le décolleté, arrivent pas à pas taches brunes, roug-

Comment préserver son capital « belle peau » pour une apparence soignée et attractive ? 1ere recommandation La complémentarité des traitements, visant à stimuler le fibroblaste et réguler le fonctionnement des autres cellules. 2ème recommandation La prévention. Démarrer tôt, dès les premiers signes de vieillissement et avec des méthodes « Soft ». Intégrer également le trio gagnant ; une routine dermo-cosmétique de qualité au quotidien et deux fois par an, peeling et mésothérapie. Peelings superficiels Le stimuli chimique est la pierre angulaire du dispositif. To peel, enlever l’écorce, est la première étape, par décrassage des cellules mortes cornéocytes, puis l’augmentation de l’activité des fibroblastes et des cellules. Les premiers bénéfices obtenus sont, une douceur de la peau et une sensation de propre, qui avec les séances successives, laissent apparaitre les signes de réjuvénation cutanée : lissage, fermeté, éclat et homogénéité du teint. Pratiquer régulièrement des peelings superficiels, assure la pleine pénétration des actifs contenus dans les cosmétiques et solutions revitalisantes. Simple et rapide, accessible et sans effets secondaires, les peelings à base d’AHA, associés à des ingrédients ciblant les problématiques de taches, acné ou ridules, peuvent être démarrés dès 25 ans. Je propose dans la même séance, de combiner avec une séance de mésothérapie avec du NCTF 135 HA, pour apporter tous les ingrédients aux fibroblastes et maximiser l’efficacité des 2 traitements. Quatre séances à 15 jours d’intervalle, permettent de traiter la grise mine en hiver, de prolonger l’éclat en automne, de raviver au printemps et de protéger du soleil en été. Bien sûr, je recommande une préparation avec un nettoyant à base d’acide glycolique ou gluconolactone tous les matins, une crème riche en acide glycolique le soir et en vitamine C le jour, pour faire perdurer au quotidien l’acte médical en cabinet. La patiente se prend alors en charge et s’implique dans une démarche d’amélioration et de soin.


46 ESTHÉTIQUE MÉDICALE I body language

Mésothérapie La mésothérapie est à la base d’un bon entretien cutané, un peu comme les traitements de fond. Véritable nutrition pour la peau, le complexe NCTF fait référence, avec ses preuves bio chimiques, instrumentales et in vitro. Apporter régulièrement aux fibroblastes les nutriments dont ils ont besoin pour produire collagène, élastine et acide hyaluronique de bonne qualité et en quantité, est la base de l’entretien et de la prévention du relâchement cutané. Deux ou trois séances peuvent être nécessaires et apportent des résultats très naturels, dans la durée. Libérer l’énergie du derme, travailler la radiance, améliorer la tonicité sont aussi importants pour booster la peau que le moral. Pour les cassures dermiques, la stratégie thérapeutique nécessite l’utilisation de fillers souples, finement réticulés, qui permettent de corriger et de combler instantanément. C’est la « final touch » qui permet de traiter tous les détails avec minutie et naturel. La technique en petites papules épidermiques ou en retro-traçante, permet au gel fluide de se glisser tout naturellement dans le maillage serré du derme superficiel et de corriger le « break ». Idéale pour la ride du Lion résiduelle après correction à la toxine, les pattes d’oie, rides péribuccales et rides jugales, voire la petite cassure persistante du sillon nasogénien comblé. Très intéressante aussi pour les rides fines du nez. La règle d’or est très peu de quantité, injectée superficiellement à la 30G. Un travail méticuleux d’orfèvre, véritable finition de la texture de peau retravaillée ou du comblement. Les résultats immédiats du traitement sur l’hydratation et l’éclat de la peau sont motivants pour l’entretien, car l’amélioration du regard de l’autre et de soi-même est l’argument clé dans la poursuite et l’amélioration de la qualité de la peau au quotidien. Dermo-cosmétique L’encadrement au quotidien, nuit comme jour, par des cosméceutiques adaptés à la problématique de la peau, est partie intégrante de l’efficacité du traitement et permet de pérenniser et optimiser les résultats des procédures esthétiques.

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Libérer l’énergie du derme, travailler la radiance, améliorer la tonicité sont aussi importants pour booster la peau que le moral. 99 L’offre du marché en dermo-cosmétique est assez large et permet au patient de trouver une routine quotidienne qui puisse lui convenir, aussi bien en terme de confort que de budget. Les soins doivent être bien tolérés (sans tiraillements, ni picotements), la texture doit également être plaisante et offrir du bien-être, car cela pousse le patient à une bonne observance, gage d’une efficacité sur le long terme. Quelle que soit la ou les problématiques de la peau - taches, rides, acné, hydratation, fermeté, éclat - le protocole de base doit selon moi intégrer à minima, un bon nettoyant démaquillant, un sérum ciblé, une crème de jour et de nuit. À cela peut s’ajouter des soins spécifiques à chaque structure de peau, particulièrement un spécial contour des yeux, et un produit hydratant et nourrissant pour les lèvres. J’insiste toujours auprès du patient sur l’importance, outre le visage, d’appliquer également leur soin sur le cou, le décolleté et les mains, particulièrement sujettes au vieillissement cutané. Dernier élément indispensable, utiliser une protection solaire efficace au quotidien, été comme hiver, sur ces quatre zones de la peau particulièrement exposées aux dommages du photovieillissement. 3ème recommandation L’optimisation des traitements par une prise en charge holistique de « Health way of life ». Cela veut dire, une alimentation variée et équilibrée, adaptée à chaque âge et à chaque profil, une activité sportive encadrée et régulière, une photoprotection efficace (SPF 50), une diminution de la consommation de tabac et d’alcool et enfin, une bonne gestion du stress et le maintien d’un sommeil de qualité.

4ème recommandation Une prise de conscience du retour sur investissement en terme de qualité de vie et du plaisir à bien s’entretenir, pour rester attractif et en bonne santé. Le facteur clé du succès sur le long terme est donc une prise en charge régulière et rigoureuse. Le vrai challenge pour le médecin est d’agir en véritable coach d’une « Health life », qui intègre à 100% l’obtention et le maintien de la beauté de la peau. En conclusion, la médecine esthétique est le partenaire idéal du capital de notre peau. Avec une approche douce, progressive et sur mesure, la médecine esthétique, protège, rassure, corrige et accompagne une prise en charge globale d’un vieillissement chic et élégant, la signature « French Touch » mondialement reconnue. *Enquête réalisée par l’IFOP sur 565 femmes françaises âgées de 30 à 65 ans et utilisatrices de soins.

Dr Valérie Philippon est médecin esthétique expert en anti-âge, titulaire d’un DU en gynécologie esthétique, de DIU en nutrition, médecine morphologique anti-âge, techniques de comblement et d’ injection. Elle dispense des formations aux médecins à l’ international et intervient comme orateur dans de nombreux congrès médicaux. Diplômée d’un MBA en Marketing, elle est également consultante internationale en marketing management médical et communication scientifique pour de grands acteurs de l’ industrie pharmaceutique et dermatologique.



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body language I ÉQUIPEMENT 49

LA RADIOFRÉQUENCE MONOPOLAIRE Marie Duckett décrit comment elle utilise Exilis Elite afin de traiter la graisse corporelle, le relâchement cutané et la cellulite

L

’Exilis Elite est un appareil à radiofréquence monopolaire qui traite la graisse corporelle, le relâchement cutané et la cellulite. Le temps de récupération est minime, toutefois, comme un traitement du visage, il occasionne une rougeur et une sensation d’échauffement qui gêne l’application du maquillage. Comment fonctionne-t-il ? C’est très simple : l’Exilis Elite chauffe la peau sans causer d’inconfort. Nous utilisons une échelle de 1 à 10 pour évaluer le degré de confort des patients et tâchons de les maintenir entre 8,5 et 9. L’embout refroidissant de l’appareil nous permet une grande flexibilité lorsque la température doit être suffisamment élevée pour détruire les cellules graisseuses. En effet, une surveillance constante de la température est essentielle à l’obtention de résultats. Le traitement provoque une néocollagénèse prouvée cliniquement qui retend la peau et remodèle le visage. L’appareil est muni de deux embouts de taille différente pour le visage et pour le corps (l’estomac, par exemple).

Nous avons constaté que quatre séances de raffermissement et de remodelage sont idéales chez le patient moyen de moins de 50 ans. Les personnes de plus de 50 ans en reçoivent six. Grâce à son large embout et à sa méthode de refroidissement, l’appareil atteint la température idéale pour détruire les cellules graisseuses et remodeler la silhouette. Son paramètre de refroidissement maximum est de dix degrés. La chaleur pénètre ainsi dans les couches graisseuses profondes. Une augmentation de la température diminue la profondeur du traitement. À 25 degrés, les couches plus superficielles sont donc ciblées. Sans refroidissement, le traitement agit sur le derme. Il s’agit là de raffermissement cutané, et non de destruction des cellules graisseuses. La disparition de graisse aggrave très souvent le relâchement cutané dans la zone traitée. Or l’alternance des températures permet de retendre directement la peau et de maintenir sa fermeté. Là est toute la beauté du traitement. L’appareil est doté de deux embouts. L’embout corporel est muni d’un thermomètre intégré extrême-

L’IMPORTANCE DE L’HYDRATATION Nous avons constaté qu’une bonne hydratation est essentielle. Dans le cas contraire, le patient tolère nettement moins bien la chaleur. Notre clinique est équipée de balances qui mesurent la quantité d’eau dans l’organisme. Si le patient n’est pas suffisamment hydraté, nous refusons d’administrer le traitement, car il perdra de l’argent et nous notre temps. Nous envoyons toujours un rappel à nos patients la veille du traitement afin qu’ils boivent au moins 1,5 à 2 l d’eau supplémentaires la veille, le jour du traitement et le lendemain. Sans cela, nous pensons que certains patients ne nous révélaient pas la quantité exacte d’eau qu’ils avaient bue. Ils supportaient mal la chaleur, et nous savions que cela allait affecter les résultats.

Exilis Elite chauffe la peau sans causer d'inconfort.

ment utile. Le traitement est efficace entre 40 et 43,2 degrés, la température généralement considérée comme étant le seuil de la douleur. En dessous de 40 degrés, il ne se produit ni apoptose ni raffermissement cutané. Une température de 40 degrés doit donc être maintenue durant au moins cinq minutes. Il vous faut pour cela connaître la température de la peau de votre patient. L’embout corporel est surtout utilisé sur de grandes zones. L’embout facial n’est pas doté d’un moniteur de température, nous utilisons donc un thermomètre laser. Cette méthode s’est avérée très intéressante. L’appareil doit être paramétré afin que la région soit amenée à la température idéale. Je vérifie la température 5 minutes avant la fin du traitement. Si la température n’a pas atteint les 40 degrés, je prolonge l’intervention afin de maximiser les résultats.


50 ÉQUIPEMENT I body language

Nous utilisons souvent l’embout corporel pour raffermir la peau du décolleté, car c’est une région facile à traiter et particulièrement étendue chez certaines patientes. La largeur de la zone facilite les mouvements. Zones de traitement L’Exilis Elite remodèle le collagène. En clair, la chaleur rétracte les fibres de collagène. Le corps reconnaît ce processus, et la production de nouveau collagène est stimulée. L’appareil favorise la néocollagénèse puis remodèle le nouveau collagène afin de le renforcer et de redonner une peau ferme et tonique aux patients. Les résultats sont les plus visibles 12 semaines après la quatrième ou la sixième séance, selon le nombre total de séances. Les patients remarquent une amélioration de la qualité de leur peau avant de se rendre compte de son raffermissement et de sa tonicité. Le nombre de séances dépend de la taille de la zone à traiter. Doubler le nombre de séances peut donc s’avérer nécessaire dans certains cas. De nombreuses femmes détestent les bourrelets au niveau du dos, surtout sous le soutien-gorge. Nous obtenons de très beaux résultats sur ces zones. La peau des bras suit de près. Notre traitement apporte une nette amélioration, même lorsque la peau est très relâchée. L’excédent de graisse sur la poitrine des hommes peut également être traité. L’Exilis Elite n’a certes pas été conçu pour lutter contre la cellulite, mais il s’avère extrêmement utile dans ce cas. Il a d’ailleurs reçu l’approbation de la FDA pour ce traitement, ce qui est tout à fait logique, puisqu’il raffermit la peau et la tonifie. Les patients jeunes répondent mieux au traitement, car ils produisent du collagène de meilleure qualité, et en plus grande quantité, que leurs aînés. En outre, l’Exilis Elite est parfait pour le contour de l’œil. Le traitement est rapide, mais assurez-vous que vos patientes ont ôté complètement leur maquillage. Je raffermis la peau au-dessus de l’arcade sourcilière, sur l’arcade, puis sous l’œil. J’effectue donc trois va-et-vient en dessous et autant au-dessus.

Les preuves De nombreuses données montrent clairement les effets du remodelage de la peau et de la néocollagénèse. Le derme s’épaissit visiblement, et la qualité du collagène interstitiel souscutané est nettement améliorée. Les cellules graisseuses sont manifestement réduites après une seule séance ; les résultats sont encore plus éloquents après la quatrième séance. La peau peut être raffermie et améliorée, quelle que soit la zone. Nous réunissons la mâchoire inférieure et le cou en une seule zone de traitement afin d’obtenir un effet de tension entre les deux et de redonner son bel aspect au menton. J’ai obtenu d’excellents résultats chez une patiente dans la soixantaine. Son menton s’est redessiné, et la peau de son cou s’est nettement raffermie. Les Américains ont souvent recours à des doubles traitements – le premier immédiatement suivi du deuxième – au lieu de quatre séances uniques. Nous préférons effectuer une seule séance de traitement hebdomadaire. Des intervalles de deux semaines ralentissent l’apparition des résultats finaux, et c’est bien dommage. En résumé Les résultats obtenus à l’aide de l’Exilis Elite dépendent de deux facteurs : le patient et votre expertise. Si vous pensez que votre patient ne boira pas la quantité d’eau requise, inutile d’aller plus loin. Vous n’obtiendrez pas les résultats escomptés et vous perdrez votre temps. Votre expertise est tout aussi essentielle. Comme toute autre machine, l’Exilis Elite a sa courbe d’apprentissage. Après les 20 premiers patients, vous vous y serez habitué. Vous obtiendrez plus facilement les résultats escomptés si vous avez davantage d’expérience, et si vos patients se montrent coopératifs. Marie Duckett est infirmière diplômée d’État. Elle connaît extrêmement bien le domaine de l’esthétique médicale et se spécialise en réjuvénation faciale à l’aide de produits de comblement dermiques et de soins de la peau. Elle dirige une clinique réputée de Harley Street à Londres.

Résultats Avant/ Après avec Exilis Elite.


17 ESTHÉTIQUE MÉDICALE I body language

Depuis 2005 Adoderm GmbH développe et fabrique en Allemagne des produits de comblement à visée esthétique, appréciés et reconnus pour leur homogénéité etfacilité d’application. Chaque produit de leurs gammes, est conçu pour être adapté à sa zone d’application afin de répondre aux besoins des patients et praticiens en recherche d’un résultat naturel et immédiat.

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52 INTERVIEW I body language

interview

Traitement de la rosacée par la toxine botulique de type A Le Dr Rachael ECKEL décrit l’utilisation des toxines pour réduire les rougeurs et l’érythème du visage. L’étiologie de la rosacée est multifactorielle. Le dérèglement neurovasculaire, l’inflammation et l’hyperséborrhée peuvent tous contribuer à la pathogenèse de la maladie. De nouvelles techniques de traitement par la toxine botulique de type A (BoNTA) paraissent prometteuses. Le neuromodulateur cible l’ensemble des trois principaux facteurs à l’origine de la maladie, réduisant ainsi les rougeurs du visage et l’érythème. Quel est le mécanisme d’action sur la rosacée ? En ciblant des neurotransmetteurs spécifiques (sérotonine) et les canaux ioniques (TRPV 1 à 4) impliqués dans la maladie, le BoNTA améliore la composante neuro-inflammatoire de la rosacée. Il a également fait preuve d’un effet stabilisant sur l’hyperactivité vasculaire, qui peut, de manière indirecte, réduire la taille des pores et la production des glandes sébacées. Quelles sont les preuves ? Le BoNTA est employé depuis plus de 15 ans pour ses propriétés cosmétiques, mais nous ne faisons que commencer à étudier son potentiel thérapeutique. D’une simple recherche sur PubMed, il ne ressort que 4 études décrivant l’utilisation des neurotoxines pour soigner la rosacée. L’étude la plus étendue et la plus complète (Dermatol Surg 2015 Jan) évaluait les scores d’érythème chez des sujets atteints de rosacée ayant reçu des injections de BoNTA. Par rapport aux valeurs de base, une amélioration moyenne de 45 % de l’érythème a été observée lors du suivi à trois mois. Ce résultat statistiquement significatif permet aux auteurs de conclure que le BoNTA constitue une option thérapeutique efficace pour le traitement de l’érythème du visage. Cette approche innovante doit toutefois faire l’objet d’autres études de plus grande taille, randomisées, en aveugle et contrôlées par placebo.

Le traitement marche-t-il pour tous les patients souffrant de rosacée ? D’après mon expérience clinique, le traitement donne globalement de bons résultats. Cependant, le traitement par le BoNTA ne réussit pas chez tous les patients souffrant de rosacée. La réponse semble corrélée au sous-type de la maladie, qu’il est donc important de déterminer lors de la consultation initiale. Les rosacées de type phymateux et érythématotélangiectasique permettent généralement d’obtenir de meilleurs résultats. Pourriez-vous nous décrire la technique ? Le traitement du visage est mené en fonction de la partie affectée par l’érythème. Chaque zone est subdivisée et reçoit quatre à six injections intradermiques de BoNTA, de façon à obtenir des papules à 1 cm d’intervalle. Lorsque je reconstitue le neuromodulateur, je dilue 100 unités d’incobotulinumtoxinA ou d’onabotulinumtoxinA dans 7 ml de sérum physiologique (la posologie prévue sur l’étiquetage est de 2,5 ml). Généralement, avec ces produits, un patient-type aura besoin de 10 à 15 unités par zone, ou de 20 à 30 unités s’il s’agit d’abobotulinumtoxinA, mais ces quantités peuvent être adaptées selon le sexe du patient et la taille de la zone à traiter. Il faut essayer de traiter toutes les zones pertinentes à un prix qui reste abordable pour le patient.


Cette méthode de traitement est-elle sûre ? Aucun effet indésirable n’a été documenté, mais la technique d’injection joue un rôle crucial. Le positionnement du produit doit rester superficiel afin d’éviter toute paralysie musculaire indésirable. Il convient également de rappeler qu’il s’agit d’une utilisation hors AMM du BoNTA, ce qui doit être discuté avec le patient. Quand les résultats deviennent-ils visibles, et faut-il faire des séances d’entretien ? Quatre semaines après l’injection, les patients constatent des résultats qui durent entre quatre et six mois. Ce traitement doit cependant être répété tout au long de la vie, car la rosacée est une dermatose chronique. Ce rythme peut toutefois être modifié en fonction des phases agressives de la maladie et des taux de rechute. On estime que les traitements répétés auront un effet cumulé sur la suppression du processus neuro-inflammatoire, réduisant de ce fait la fréquence des injections au fil du temps. Le traitement doit-il être utilisé seul ? Les meilleurs résultats sur la rosacée sont obtenus en associant plusieurs traitements. En tant que médecins, nous devrions soigner les maladies en utilisant le traitement standard, tout en explorant de nouvelles voies sûres et testées scientifiquement. C’est ainsi que nous parviendrons à élargir les options thérapeutiques et améliorer la qualité de vie de nos patients.

Pouvez-vous nous expliquer comment vous intégrez ce traitement à votre pratique médicale ? Pour l’amélioration de la rosacée, j’adopte une approche holistique. Il importe avant tout de former le patient à reconnaître et éviter les facteurs déclenchants. Je prescris également un programme des soins topiques ZO Skin Health centré sur la diminution du sébum, la restauration de la barrière cutanée, le contrôle de l’inflammation, la protection solaire et l’amélioration des cycles de maturation des kératinocytes. Les traitements au laser peuvent être adaptés pour corriger la texture (laser fractionné CO2) ou améliorer l’érythème fixe (lampe flash, laser à colorant pulsé). Pour cette dernière catégorie de patients, j’utilise le BoNTA en supplément pour entretenir les résultats. Lorsqu’il n’est pas possible de recourir au laser pour corriger l’érythème, à cause d’un traitement à base d’isotrétinoïne par voie orale ou d’un traitement au long cours avec des microdoses, les neuromodulateurs peuvent constituer une alternative intéressante. Ils apportent également une aide précieuse aux patients qui souffrent de rougeurs et ne peuvent se permettre le temps d’éviction sociale associé aux lasers ou aux traitements topiques. Le BoNTA est particulièrement efficace pour la prise en charge du rhinophyma, surtout après réduction chirurgicale des tissus.

Dr Rachael Eckel est dermatologue esthétique, certifiée par l’American Board of Aesthetic Medicine. Originaire de la république de Trinité-et-Tobago, le Dr Eckel a terminé sa formation médicale au sein du prestigieux Royal College of Surgeons en République d’Irlande.


54 PRODUITS I body language

ACNÉ VULGARIS récapitulatif des traitements à usage local Julie BRACKENBURY présente un récapitulatif des causes, des mythes, et des différentes options de traitement local actuellement proposées contre l’acné.

E

n tant qu’infirmière spécialisée en soins esthétiques ayant souffert d’acné sévère à l’âge de 18 ans, j’ai à cœur d’aider les personnes affectées par cette maladie. Il existe divers traitements locaux utilisables selon les instructions et les recommandations du NICE (National Institute for Health Care and Excellence). Lors de ce récapitulatif, je souhaite faire part de mon expérience de la façon dont un patient, déjà pris en charge en soins primaires, peut chercher à obtenir un deuxième avis auprès d’un service de dermatologie privé. Introduction L’acné est une maladie inflammatoire chronique de l’unité pilosébacée, due à une production de sébum augmentée par les androgènes, une altération de la kératinisation, une inflammation et une colonisation bactérienne des follicules pileux du visage, du cou, du thorax et du dos par le Propionibacterium acnes. Causes et effets Selon Goulden et al., si la pathogenèse de l’acné est multifactorielle, le facteur

clé est d’ordre génétique, de sorte que les facteurs familiaux doivent être pris en compte aussi bien pour déterminer les susceptibilités individuelles à l’acné que lors des consultations médicales. Une perspective évolutionniste, telle que développée par Eckel, suggère que le sébum (substance huileuse naturellement produite par la peau) n’a plus d’utilité réelle à part provoquer des désordres cutanés. D’après lui, la sécheresse, l’eczéma, la rosacée, les pores dilatés, les fines rides, la pigmentation et les taches de vieillesse seraient tous imputables à la présence d’huile et il soutient qu’au fil de leur évolution, les humains ont perdu les poils qui recouvraient l’ensemble de leur corps – sans toutefois abandonner les glandes sébacées initialement destinées à lubrifier nos follicules pileux. Les mythes qui entourent l’acné En matière de traitements locaux, il existe toutes sortes de remèdes de bonne femme qui, bien que censés combattre l’acné, sont dénués d’efficacité thérapeutique. Nous citerons par exemple, l’aloe vera, le blanc d’œuf, le miel, le vinaigre blanc distillé, le concombre, l’huile de

melaleuca et le dentifrice, parmi bien d’autres. Considérée comme faisant partie de ces mythes, l’huile de melaleuca a été réhabilitée par une étude récente parue dans l’International Journal of Antimicrobial Agents qui révèle que cette huile réduit effectivement le nombre de lésions chez les patients souffrant d’acné légère à modérée. Sa tolérance est semblable à celle des autres traitements locaux, et son efficacité peut s’expliquer par ses propriétés antimicrobiennes et anti-inflammatoires. Quoiqu’il en soit, les experts estiment que la remise en cause de ces mythes fait partie intégrante de la prise en charge de l’acné, car les praticiens doivent veiller à l’éducation des patients à propos de ces remèdes miracles. Cependant, l’un des défis auxquels nous sommes confrontés dans notre pratique médicale est l’influence de l’internet et des médias, qui peut souvent mener les patients à contester notre jugement et notre expertise. Lien avec l’alimentation Une revue systématique de la littérature n’a pas permis de révéler de preuves tangibles d’un lien entre l’alimentation et


body language I DERMATOLOGIE 55

Traitements locaux de première intention pour l’acné légère Le Peroxyde de Benzoyle (POB) En présence de papules et de pustules, le peroxyde de benzoyle est recommandé comme traitement de première intention. Il s’agit d’un puissant bactéricide qui réduit la quantité de Propionibacterium acnes et traite efficacement les formes légères à modérées d’acné. Le Propionibacterium acnes ne peut survivreen présence d’oxygène, par conséquent le POB concentré à 2,5 % ou plus et appliqué une à deux fois par jour se montrera efficace. Le POB est en vente libre, bien que les patients ne le sachent généralement pas. Des études cliniques contrôlées avec placebo montrent que le peroxyde de benzoyle réduit les lésions, inflammatoires ou non, mais il faut souligner qu’au stade de l’acné légère, un traitement combiné est rarement indispensable.

otique-POB au cours de deux premières semaines de traitement. Ces deux agents, efficaces pour réduire la sévérité de l’acné, obtiennent de bons scores de satisfaction des patients, et une utilisation prolongée sur six semaines supplémentaires peut améliorer l’adhésion au traitement, les caractéristiques cliniques de l’acné et la qualité de vie. Dans d’autres formulations, l’ajout de sulfate d’hydroxyquinoléine de potassium vient renforcer l’action antimicrobienne du peroxyde de benzoyle, grâce à sespropriétés antibactériennes et antifongiques. L’acide azélaïque est une option de deuxième intention, envisageable si les autres traitements ne sont pas adaptés. Deux études cliniques contrôlées versus placebo ont montré que l’acide azélaïque était efficace pour traiter l’acné. Cependant, les échantillons étaient de petite taille et leur méthodologie présentait des insuffisances. L’acide azélaïque a fait preuve d’efficacité dans le traitement de l’acné rétentionnelle (« à comédons ») ainsi que des formes papulopustulaires, nodulaires et nodulokystiques. La crème Skinoren concentrée à 20% est autorisée pour le traitement de l’acné vulgaire. Elle doit être utilisée deux fois par jour, mais en cas de sensibilité cutanée les patients peuvent ne l’appliquer qu’une fois par jour au cours de la première semaine. Son autorisation prévoit une utilisation sur six mois, même si les spécialistes la prescrivent fréquemment sur des durées plus longues. Le Finacea est un gel à 15 % autorisé pour l’acné vulgaire du visage. Il s’applique deux fois par jour et peut s’utiliser sur plusieurs mois en fonction des résultats cliniques, mais le traitement doit être interrompu au bout d’un mois s’il n’y a pas d’amélioration ou en présence d’une aggravation. À noter que l’acide azélaïque peut éclaircir la peau, ce qui est généralement sans conséquences (il peut également jouer un rôle dans la réduction de l’hyperpigmentation postinflammatoire chez les patients à peau foncée). De rares cas de photosensibilité peuvent aussi se produire, mais ils sont d’intensité légère.

Préparations associant plusieurs agents L’association du POB et de la clindamycine, a fait preuve d’un meilleur profil de tolérance qu’une association antibi-

Traitements pour l’acné modérée Dans les formes modérées, les lésions inflammatoires (papules et pustules) prédominent. L’acné peut être étendue

Stades de l’acné

Présentation

Forme légère

Comédons non inflammatoires

Forme modérée

Comédons non inflammatoires, papules inflammatoires, extension possible au dos et aux épaules

Forme sévère

Nodules et kystes ainsi que papules et pustules inflammatoires

une augmentation des risques de développer une acné. Cependant, une étude randomisée et contrôlée de petite taille a montré qu’un régime alimentaire à faible index glycémique pouvait atténuer la sévérité de l’acné. Les résultats suggèrent que le régime alimentaire occidental, et surtout les produits laitiers, méritent d’être étudiés plus avant. L’absorption de graisses ou de fibres peut également modifier l’impact de l’alimentation sur les risques d’acné. Une étude menée par Burris et al. a montré qu’une alimentation à forte charge glycémique, hautement lipidique, incluant du fromage fondu et de l’iode jouait un rôle dans l’exacerbation de l’acné chez des adultes coréens. En outre, l’acné peut aussi se trouver aggravée par des habitudes alimentaires irrégulières.

et il existe un risque de cicatrices, provoquant une morbidité psychosociale élevée, ce qui constitue une indication pour des traitements agressifs. L’option d’un rétinoïde local associé au POB est envisageable, mais elle présente des risques d’intolérance. Rétinoïdes par voie locale Les rétinoïdes à usage local normalisent la kératinisation des follicules, facilitent le drainage des comédons et empêchent la formation de nouveaux comédons. Ils n’exercent malheureusement pas d’effet direct sur les P. Acnes, c’est pourquoi il est recommandé d’associer un antibactérien local à un rétinoïde local. À noter l’absence de preuves provenant d’essais cliniques comparatifs randomisés et contrôlés qui démontreraient la supériorité d’un rétinoïde spécifique par rapport aux autres. De plus, le rétinol n’est pas dénué d’effets secondaires, tels que rougeur, sécheresse et desquamation, dont il faut impérativement avertir les patients. En raison de ses effets tératogènes, ce traitement est absolument contre-indiqué chez la femme enceinte. Parmi les rétinoïdes utilisés, citons la trétinoïne, l’isotrétinoïne (associée ou non à un antibactérien) et l’adapalène (associé ou non au POB). Antibactériens à usage local Les antibactériens à usage local (clindamycine, érythromycine) sont indiqués pour les formes légères à modérées d’acné, surtout contre les papules et les pustules. Un antibiotique local associé au POB ou à un rétinoïde local constitue le traitement de choix, car il a fait la preuve de son efficacité et peut limiter le développement de résistances bactériennes. Nous ne disposons pas de données permettant de guider les praticiens dans leurs choix cliniques, mais l’érythromycine en application locale a été associée à une augmentation des taux de résistance bactérienne. Les antibiothérapies locales causent généralement moins d’irritations que les POB, et n’ont pas de contreindications spécifiques. Si possible, la durée d’un traitement par antibiothérapie locale ne devrait pas dépasser 12 semaines. Il existe des preuves solides de l’efficacité des antibiotiques locaux pour traiter l’acné inflammatoire, mais trop peu de données comparatives fia-



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bles permettant de guider le choix d’un antibiotique particulier. Aspects psychologiques L’acné n’a pas seulement des répercussions physiques, mais aussi psychologiques. L’analyse qualitative d’une étude menée par Murray et Rhodes a révélé que les adultes souffrant d’acné ressentent : • un sentiment d’impuissance • une mauvaise image d’eux-mêmes et de leur identité • des expériences négatives liées aux situations sociales, aux relations amicales et familiales, au genre, à la sexualité, aux relations sentimentales Pour bon nombre de médecins, les préparations locales constituent la clé de voûte des traitements anti-acnéiques. Pour mettre en place une stratégie thérapeutique efficace, il est essentiel que les praticiens prennent connaissance des différents traitements locaux que le patient a utilisés dans le passé. Qui plus est, le patient aura davantage confiance en un médecin qui connaît

tout l’historique de sa maladie, ce qui ne peut que renforcer la communication et la relation médecin-malade. Il faut aussi tenir compte du fait que les attentes d’un patient s’adressant à un médecin du secteur privé pour discuter de son problème d’acné seront plus élevées, qu’il vienne pour une consultation initiale ou pour demander un deuxième avis. En outre, les praticiens doivent être conscients de la nécessité de nouvelles études comparant l’efficacité thérapeutique et l’innocuité des nombreux produits disponibles, ainsi que d’une meilleure compréhension de l’histoire naturelle, des soustypes et des éléments déclencheurs de l’acné. Conclusion Lorsqu’ils sont utilisés en association avec d’autres traitements, les traitements locaux améliorent généralement l’acné et permettent de contrôler les formes légères à modérées. La prise en charge de l’acné vulgaire implique d’être patient, de rassurer le patient et de prendre son temps, dans le cadre d’une communication transparente et

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authentique qui renforcera la relation médecin-malade et améliorera probablement l’observance. Il n’existe pas de traitement idéal contre l’acné, même s’il est possible de mettre en place des modalités permettant de réduire les lésions chez la plupart des patients. De manière générale, la connaissance et la compréhension jouent un rôle essentiel, aussi bien pour le patient que pour le praticien, de façon à mettre en place un schéma thérapeutique efficace. L’association des deux disciplines que sont la dermatologie et la médecine esthétique ne peut que bénéficier aux patients souffrant de ce désordre cutané et les aider à s’en débarrasser.

Julie Brackenbury est infirmière praticienne en esthétique et prescripteur indépendant. Elle est basée dans le sudouest de l’Angleterre

11. Jung, Jae Yoon, et al (2010) The influence of dietary patterns on acne vulgaris in Koreans.” European Journal of Dermatology 20.6: 768-772. 12. Purdy, S., Langston, J. and Tait, L. (2003) Presentation and management of acne in primary care: a retrospective cohort study. British Journal of General Practice 53(492), 525-529 13. Eichenfield, Lawrence F., and Andrew C. Krakowski (2012) Moderate to severe acne in adolescents with skin of color: benefits of a fixed combination clindamycin phosphate 1.2% and benzoyl peroxide 2.5% aqueous gel. Journal of Drugs in Dermatology: JDD 11.7: 818-824 14. Acne Working Group (2008) Management of mild and moderate acne vulgaris. GP Review 1: 1–11 15. James WD (2005) Clinical practice. Acne. N Eng J Med 352(14) 1463–72 16. Shalita A (2001) The integral role of topical and oral retinoids in the early treatment of acne. J Eur Acad Dermatol Venereol 15(Suppl 3): 43–9 17. Strauss JS, Krowchuk DP, Leyden JJ et al(2007) Guidelines of care for acne vulgaris management. J Am Acad Dermatol 56(4): 651–63 18. Murray, Craig D., and Katharine Rhodes (2005) Nobody likes damaged goods: the experience of adult visible acne. British Journal of Health Psychology 10.2: 183-202. Fig 1. http://acner.org/acne-info/clogged-pores/acne-stages/(Accessed 15.04.15) Fig 2. NHS Business Services Authority (2013) Skin preparations. National charts http://tinyurl.com/nhj3xrj (Accessed 15.04.15)


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RÉGÉNÉRATION CUTANÉE Dr Tiina ORASMÄE-MEDER, revient sur les processus de régénération de la peau, sur l’intérêt d’en réguler le cycle selon les indications thérapeutiques et détaille les principaux actifs déclencheurs.

L

a raison que nous avons d'utiliser des ingrédients régénérants et cicatrisants dans les formules de soins quotidiens de la peau, est encore un mystère pour les cosmétologues comme pour les consommateurs. Avons-nous absolument besoin d'intégrer ces produits dans notre quotidien pour assurer le bien-être de notre peau et prévenir son vieillissement ? Pour répondre à cette question, revenons sur la définition de la régénération : sa classification, ses fonctions, son rôle dans l'entretien d'une peau saine et essayons de nommer les principaux actifs responsables de son déclenchement. Régénération  n.f. du latin regeneratio, retour à la vie - capacité d'un corps à réparer les tissus et organes endommagés. Il existe deux principaux types de régénération. Réparatrice : elle permet la reconstitution des tissus après une blessure et peut être typique ou atypique. Physiologique : c'est le processus de renouvellement continu du système cellulaire dans le corps humain ou animal. Ces deux types ont un point en commun, son processus ralentit avec l'âge. Autrement dit, la capacité de régénération est proportionnelle à l'âge. Plus l'organisme est jeune, plus son cycle de récupération est court et complet. Chez certains animaux, la capacité de régénération est tout simplement incroyable. Prenons en exemple les éponges marines. En les frottant dans l'eau à travers un tamis puis en les mélangeant,

leurs cellules vont se retrouver et se réunir, chaque éponge va se reconstruire à partir de ses propres cellules. Les invertébrés plats, les ténias, les échinodermes, sont capables de se reconstruire à partir de leurs fragments, le triton montre de remarquables capacités à régénérer ses organes blessés ou même amputés, le lézard peut reconstruire sa queue perdue et le lombric la partie arrière de son corps. L'homme n'est pas un champion de la régénération, mais certains de ses organes et de ses tissus se régénèrent potentiellement mieux que d'autres. Par exemple, l'épiderme et le foie peuvent se reconstituer à partir de fragments, contrairement au derme qui n'a pas cette capacité. Une brûlure superficielle qui ne touche que l'épiderme peut complètement « disparaître » et permettre à la peau de retrouver toutes ses qualités initiales, mais si la lésion est plus profonde, il existe un risque élevé de formation de cicatrices.

• Régénération Réparatrice Typique (RRT) : elle se déclenche quand il est nécessaire de « réparer » les dommages, tels coupures, plaies, brûlures, écorchures. C'est grâce à la RRT, qui stimule la production de collagène, d'élastine et d'acide hyaluronique, que notre peau entretient sa fermeté et son élasticité et peut récupérer sa structure initiale dans les zones endommagées. • Régénération Réparatrice Atypique (RRA) : elle fonctionne sur le principe « maximum possible ». Si la blessure est profonde et qu'il est impossible de restaurer le tissu dans sa totalité, le corps va tout faire afin de permettre à la plaie de se fermer. Si la blessure a déclenché le processus pathologique de la reconstruction, nous aurons une cicatrice, une induration ou même un changement complet dans la structure de la peau.

Caractéristiques des différents types de régénération • Régénération Physiologique : c'est le renouvellement continue des kératinocytes de l'épiderme, de la matrice extracellulaire et de toute la structure du derme, indépendamment des circonstances extérieures. Il faut noter que l'épiderme se renouvelle plus rapidement que la structure du derme. En revanche, l'acide hyaluronique, un des éléments de base de la matrice dermique, se renouvelle, lui, en seulement 3 jours environ.

Il est important de se rappeler que la RRA peut être déclenchée non seulement par des blessures, mais également par l'intervention de la médecine esthétique, telles les différentes méthodes de rajeunissement, corrections de défauts cosmétiques ou traitements de pathologies cutanées. Dans la plupart des cas, la RRA peut être évitée grâce à une préparation de la peau, en vue de réduire la probabilité de formation de cicatrices. Le risque que des techniques « d'agression contrôlée » déclenchent la RRA est considérable et fait partie des effets indésirables les plus redoutés par les spécialistes de la médecine esthétique.



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Régénération hyperactive Le processus de régénération continue de la peau est relativement lent. Le renouvellement complet de l'épiderme déclenché par la membrane basale, jusqu'aux cellules de la couche cornée, prend entre 42 et 48 jours chez les hommes en bonne santé, âgés de 25-40 ans sans pathologie cutanée ou blessure. Avant 25 ans le renouvellement est plus rapide et ralentit progressivement après 40-45 ans. Dans la littérature non scientifique, nous parlons souvent d'une durée de 28 jours pour permettre à l'épiderme de se renouveler, mais cela concerne uniquement la couche cornée. Il est donc impossible d’observer l'effet durable du produit cosmétique au moment de son application, mais il laissera un sentiment momentané de confort et de douceur. Les premiers résultats après l'utilisation de certains protocoles de soins à domicile, peuvent se faire ressentir après 4 semaines, sachant qu'il est nécessaire à la couche cornée d'avoir une période de 28 jours afin de se renouveler. Pendant cette période la peau peut devenir plus lisse, moins sensible etc. Mais au bout de 2 mois (cycle de renouvellement complet) les rides deviennent réellement moins visibles. À ce stade, nous pouvons observer un éclaircissement de la peau et une amélioration de son l'hydratation. Après 3 mois la peau devient plus élastique, plus dense autour de l'œil, moins ridée... Les patients, ainsi que de nombreux experts se trompent, en pensant que plus le renouvellement de l'épiderme est rapide, plus la peau est saine et belle. Prenons un exemple, chez les patients atteints de psoriasis, le renouvellement complet de la couche cornée dure 2 jours, et pour l'ensemble de l'épiderme entre 4 et 5 jours. Voilà la plus belle peau du monde ! Mais non, une telle accélération de régénération peut induire rougeurs, inflammation ou desquamation. Donc dans certains cas, s’agissant de peaux atteintes de maladies dermatologiques, endommagées, sensibles ou irritées, il est plus approprié de ralentir la régénération, afin de stopper l'inflammation et l'hypersensibilité, le cycle de renouvellement d’une peau sensible étant plus court que celle

d’une peau résistante. Une régularisation du cycle de renouvellement cellulaire de l'épiderme permettra alors, d'obtenir de meilleurs résultats que des traitements basés sur l'accélération de la régénération. Comment accélérer la régénération de la peau ? Par une exfoliation régulière : mécanique, peelings, masques abrasifs, crème gommante, les médicaments contenant des acides et des enzymes, des peelings à base d'enzymes, ou une combinaison des traitements. L'exigence étant : un minimum d'inconfort pour un maximum d'efficacité. Évaluer l'efficacité de l'exfoliation

2 ou 3 semaines supplémentaires pour constater des résultats visibles. Pourquoi accélérer la régénération ? • Traitements anti-âge : Si nous parvenons à maintenir le taux de renouvellement cellulaire d’une peau jeune, nous pouvons en ralentir le vieillissement et maintenir sa fermeté, son élasticité et sa fraîcheur. • Traitements de l'hyperpigmentation et de l'unification du teint : Grâce au renouvellement cellulaire rapide de la couche cornée, le pigment ne s'accumule pratiquement pas, la peau est plus réceptive aux produits cosmétiques destinés à traiter les prob-

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Une exfoliation de qualité, accélère le renouvellement de l'épiderme et permet d'améliorer les résultats d'application de produits cosmétiques n'est pas si difficile. Après une bonne exfoliation, la peau retrouve sa douceur, son aspect lisse et les pores sont moins visibles. Une exfoliation de qualité, accélère le renouvellement de l'épiderme et permet d'améliorer les résultats d'application de produits cosmétiques et d'en observer plus rapidement les effets attendus. Les traitements professionnels sont plus efficaces grâce à la qualité des produits utilisés, plus hautement concentrés en actifs, et d'autant plus lorsqu’ils sont associés à des techniques manuelles ou à l'utilisation d'équipements professionnels. Il est certain que les résultats dépendent de l'âge du patient. Si une femme âgée de 40 ans peut observer les premiers effets d'une procédure professionnelle en 5 à 7 jours, puis les résultats après 5 semaines, une patiente âgée de 60 ans sera obligée d'attendre

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lèmes d’hyperpigmentation et le teint devient plus uniforme. • Traitements des peaux jeunes : Le renouvellement cellulaire rapide donne à la peau un effet « bien entretenue », la vision d'une peau saine avec un bel éclat, améliore sa densité, son l'élasticité et affine les pores dilatés. • Traitements des peaux à tendance pathologique : Pour réduire la profondeur des cicatrices, il faut être prudent si elles sont « boursouflées », l'accélération du renouvellement cellulaire pouvant avoir un effet négatif, et les cicatrices seront alors encore plus visibles ! • Pour préparer la peau : aux procédures « d'agression contrôlée », notamment les peelings chimiques, les traitements au laser ou encore les actes de chirurgie.


Agents d e stimulation de la régénération Il existe deux types d'éléments qui stimulent la régénération, les « agents de régénération rapide » (ARR) et les « agents de régénération modérée » (ARM). Agents de régénération rapide (ARR) Ils accélèrent considérablement le processus de renouvellement cellulaire, ce qui réduit le cycle complet à 20 voire même 10 jours. Ils peuvent pénétrer profondément dans le derme et affecter le processus de reconstruction non seulement de l'épiderme, mais aussi du derme. Et même s’ils agissent en surface, ils impactent indirectement l'état des couches profondes. Tous les ARR augmentent par définition la sensibilité de la peau, car lorsque le processus de renouvellement est nettement accéléré, la peau devient aussi beaucoup plus réactive. Presque tous les ARR peuvent provoquer une sensation de sécheresse et de tiraillement, rougeurs et même l’apparition de ridules. En outre, la quasi-totalité de ces substances augmente la sensibilité de la peau aux rayons UV et le risque de pigmentation. En conséquence, leur utilisation doit impérativement être associée à une protection solaire. Les ARR sont utilisés pour : • Corriger les signes de vieillissement (ridules, rides, relâchement cutané) • Unifier le teint (y compris en présence de changements cicatriciels) • Traiter le photovieillissement • Préparer la peau aux peelings chimiques Il existe deux catégories principales de substances, qui peuvent être appelées ARR. • La vitamine A et ses dérivés : l'acide rétinoïque, le palmitate de rétinyle, l'acétate de rétinyle et d'autres. • Les acides : l'acide glycolique, pyruvique, kojique, succinique, férulique et lactique.

La vitamine A (rétinol) et ses dérivés La concentration de la vitamine A peut être différente selon les produits cosmétiques utilisés, mais les études scientifiques montrent qu'une concentration de 0,025 % est largement suffisante (plus de vitamine A ne pénètrera pas dans le derme). La concentration dans les produits thérapeutiques peut être supérieure, allant jusqu'à 0,1 %. Pour une utilisation préventive il est préférable de choisir un produit avec une concentration de vitamine A plus basse.

La vitamine A ne peut pas être utilisée tout le temps. Il est important de définir la période de traitement et la période de repos entre les traitements. La sensibilité accrue de la peau peut persister entre 6 et 12 mois. Le rétinol est utilisé pour traiter la peau photo-endommagée, éliminer les cicatrices d'acné et l'acné, ainsi que pour améliorer la dyspigmentation. En revanche, dans la prévention du vieillissement, il doit être utilisé avec une grande prudence, car l'inconfort durable peut ne pas être justifié par rapport aux résultats.

Les fonctions de la vitamine A La vitamine A accélère le renouvellement cellulaire de la couche cornée de l'épiderme - 5 jours au lieu de 28 jours, après une semaine d'utilisation de rétinol actif. Cette vitamine permet également d'accélérer le renouvellement des couches profondes de l'épiderme. En conséquence, la peau commence à peler, rougir et à perdre ses capacités de protection naturelle. La vitamine A améliore la synthèse de tous les composés du derme, y compris l'acide hyaluronique. Voilà pourquoi, après la fin d'une période de traitement, la peau devient plus dense et plus hydratée. Cependant, durant la première période d'utilisation de rétinoïdes, le sentiment de sécheresse, l'inflammation et les rougeurs persistent. C'est souvent en raison de ces effets secondaires, que les patients arrêtent l'utilisation de la vitamine A, bien avant la fin du traitement (la durée conseillée étant de 3 mois). Il est important de conseiller à vos patients d’appliquer les produits à base de rétinoïdes, une fois par jour ou tous les deux jours en début de traitement, tout en expliquant que leurs effets désagréables persisteront au minimum une semaine et que les résultats bénéfiques ne seront visibles qu'après une période de deux mois, afin d'éviter l'abandon du traitement par le patient. Les produits à base de vitamine A doivent être utilisés quand il est possible de se protéger au maximum du soleil, en hiver, en automne ou au début du printemps. L'utilisation des rétinoïdes à la fin du printemps ainsi qu'en été est déconseillée, afin d'éviter l'apparition de taches de pigmentaires.

Les acides Le deuxième groupe d’agents de « régénération rapide » sont les acides - l'acide glycolique, pyruvique, kojique, succinique, férulique et lactique. Il faut savoir que tous les acides ne provoquent pas forcément une régénération rapide. L'acide citrique par exemple, permet d'exfolier la peau, mais sa capacité à stimuler le renouvellement cellulaire reste négligeable. Ce type d'agents de « régénération rapide » est caractérisé par leur solubilité dans l'eau, ils pénètrent facilement dans l'épiderme et permettent une couverture plus uniforme des éléments stimulant le renouvellement cutané. Les acides sont faciles à contrôler en modifiant leur concentration. Comme les rétinoïdes, ils augmentent considérablement la synthèse du collagène et de l'acide hyaluronique dans les tissus profonds de la peau, mais la plupart augmentent aussi la sensibilité de la peau au soleil (sauf l'acide succinique et lactique). Contrairement à la vitamine A, les effets indésirables ainsi que les résultats attendus surviennent au même moment et peuvent être observés dès les premiers 2 ou 3 jours pour les procédures professionnelles et entre le 5ème et 10ème jour, pour les produits cosmétiques utilisés à domicile. Le programme d'un traitement à base d'acide est généralement de deux mois. Moins de 1 mois de traitement est insuffisant pour obtenir des résultats, à l'inverse, un traitement de plus de 2 mois peux conduire à une sensibilité accrue de la peau. Après la fin d'un traitement de 1 à 3 mois, il est nécessaire d'adopter une attitude prudente vis à vis de la peau : l'hydrater en profondeur et la protéger contre les rayons du soleil.


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Comme les rétinoïdes, les acides sont utilisés dans le traitement du rajeunissement, de l'hyperpigmentation, d'amélioration de la qualité de la peau et en préparation aux peelings chimiques. Agents de régénération modérée (ARM) Les ARM sont des substances qui accélèrent le renouvellement de l'épiderme en agissant plus lentement que les acides ou les rétinoïdes. Elles améliorent le processus de guérison et augmentent les capacités de protection naturelle de la peau (tandis que les acides et la vitamine A détruisent la protection naturelle), elles peuvent donc être utilisées afin de préparer la peau contre les agressions ou pour assurer une guérison rapide et immédiate après une blessure. Les ARM n'augmentent pas la sensibilité de la peau à la lumière UV, au contraire, elles réduisent le risque de troubles de la pigmentation. Les effets indésirables de l'utilisation des ARM sont généralement minimes, mais leur période d'utilisation est plus longue, de 3 à 6 mois. À partir de deux mois après la fin du traitement, la peau les « oublie » et il faut donc recommencer le protocole. Les ARM peuvent être recommandées pendant une période de préparation pour l'été ou l'hiver, ainsi que pour préparer la peau contre les traitements agressifs et en prévention des changements liés à l'âge. L'utilisation des ARM en traitement anti-âge est également possible, mais les résultats sont moins marquants qu’avec des ARR. Cependant, les ARM peuvent être associés à d'autres traitements tels que peelings chimiques, laser, etc. Quels sont ces substances que l'on définit comme ARM, utilisées pour des soins permanents et pour préparer la peau aux traitements agressifs ? Les vitamines, les huiles et les algues. Vitamines Parmi elles, nous pouvons citer l'acide ascorbique (C), la niacine (B3), le panthénol (B5), le tocophérol (E), l’acide folique (B9) et la biotine (B7). Presque toutes les vitamines sont des antioxydants. Elles augmentent la capacité de protection naturelle de la peau, unifient sa couleur, sa texture, réduisent les symptômes de sécheresse et d'inconfort ; elles sont capables de pénétrer dans les couches profondes de l'épiderme et du derme. Seule la vita-

mine C concentrée à plus de 1% augmente la sensibilité à la lumière UV. À l'inverse, certaines formes de vitamine C, utilisées dans les formules des écrans solaires, augmentent la résistance de la peau aux UV.

• Les peaux sensibles. • Les peaux à tendance acnéique, cicatrices d'acné, plutôt hypotrophiques. • Les peaux mâtures particulièrement sensibles.

Les effets indésirables liés à l'utilisation topique des vitamines sont minimes. La vitamine C peut provoquer une légère desquamation de la peau, principalement si la vitamine C est présente dans la galénique de produits topiques en combinaison avec les acides. La vitamine E peut provoquer des irritations. Les premiers effets de l'utilisation de vitamines sont visibles dès les premiers jours et les résultats peuvent être observés dès la troisième semaine. La période d'utilisation conseillée de produits contenant des vitamines est de 3 mois minimum et la pause entre les cycles ne devrait pas dépasser 6 mois. Cependant, un traitement composé à base de vitamines bien adapté aux besoins du patient, peut se poursuivre de manière continue sans aucuns risques, y compris celui de créer une accoutumance de la peau. Dans le cadre d’une préparation de la peau à des procédures « agressives », les produits à base de vitamines devraient être prescrits en amont.

Les huiles Le troisième groupe des ARM sont les huiles. Parmi les huiles oléiques, les plus actives sont : l'huile d'abricot, l'huile d'avocat et d'argousier ; parmi les huiles linoléiques, l'huile de germe de blé et enfin, les huiles alpha-linoléiques : de lin, de caméline, de moutarde, de colza, de blé, de soja, de rosier sauvage. Toutes ces huiles apaisent et adoucissent la peau, ont un effet antioxydant et les premiers effets de leur utilisation sont visibles dès la deuxième semaine. Pour observer réellement la régénération active il faut plus de temps, mais les crèmes à base d'huile peuvent être utilisées de manière continue. Une crème à base d'huile de pépins de raisin sera par exemple la mieux adaptée aux peaux grasses, lorsqu’une crème à base d'huile de germe de blé ciblera plutôt les peaux matures et sèches.

Les algues Le deuxième groupe des ARM sont les algues, notamment, le Lithothamnium calcareum, la Laitue de mer (Ulva lactuca), le Fenouil marin (Crithmum maritimum), la Spiruline, la Chlorelle et la Nannochloropsis. Toutes accélèrent légèrement le processus de rénovation de l'épiderme et du derme. Après environ un mois d'utilisation de produits topiques contenant des algues, le processus de régénération devient plus actif et les qualités de la peau s'améliorent. De plus, celles-ci n'augmentent pas la sensibilité de la peau, y compris aux rayonnements UV. En revanche, certaines algues sont susceptibles de provoquer des allergies chez certains patients. Les premiers effets apparaissent dès les deux ou trois premières semaines de traitement et le cycle recommandé est de deux mois minimum. S’il est bien adapté, le traitement peut être maintenu dans le temps. Indications :

Autres substances régénérantes Des lésions formées au niveau de l’épiderme et des couches supérieures du derme, liées à l’acné, peelings superficiels, traitements au laser ou dermabrasion, multiples injections et blessures superficielles, nécessitent des stimulateurs de régénération plus puissants que les vitamines et les huiles, mais cependant plus doux que les acides et rétinoïdes. La reconstruction de l'épiderme est possible grâce à la capacité des cellules saines à se déplacer. Les kératinocytes migrent vers la zone de la plaie et se divisent, en la remplissant progressivement. Le derme est plus complexe et se reconstitue grâce aux fibroblastes qui peuvent se multiplier, mais aussi aux cellules souches présentes dans les tissus adipeux. Les cellules souches sont capables de migrer dans le derme et de se transformer en fibroblastes afin de synthétiser les éléments de structure. Lorsque nous agressons la peau, nous espérons que de nombreuses cellules souches, ainsi que les fibroblastes du derme, pourront activer la synthèse


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en cas de symptômes de la rosacée). Les produits à base d'hamamélis sont un « must » pour une récupération après une chirurgie, ils réduisent les œdèmes et aident à la guérison.

du collagène, sceller et renforcer la peau en réponse au signal d'agression. Malheureusement, nous n'avons pas l'assurance totale que cela se produira. Une chose est sûre, plus la couche de graisse est fine, plus le potentiel de reconstruction est réduit. Un visage mince est plus confronté aux risques, qu'un visage avec une belle couche de graisse. Dans ce cas, la peau ne doit pas être « torturée ». En recourant à ce type de procédures dans une période de stress, de fatigue nerveuse ou d’épuisement physique du patient, nous diminuons la probabilité d'obtenir de bons résultats. L'allantoïne Nous la trouvons dans l'huile de germe de blé, l'extrait de mucus d'escargot, dans la consoude, la betterave à sucre, la camomille, dans les graines de tabac et dans le placenta humain. L'allantoïne régénère très rapidement la couche cornée de l'épiderme, ce qui crée les conditions nécessaires à la restauration de la peau en profondeur. Elle accélère considérablement le processus de guérison, en préparant un terrain favorable à la construction des fibroblastes et au déplacement des cellules souches dans la zone de la plaie. Elle calme l'inflammation et augmente le nombre de fibroblastes dans la plaie. L'utilisation de l'allantoïne réduit la sensibilité de la peau. En revanche, elle

n’augmente pas la résistance de la peau aux UV, d’autant plus en cas de blessure ou d'inflammation. L'amélioration sur une peau saine est très légère et superficielle, il est donc inutile d'utiliser l'allantoïne pour la prévention du vieillissement ou pour la correction des changements liés à l'âge. L'allantoïne est utilisée dans le traitement de l'acné, du prurit, de l'hypersensibilité de la peau et pour la guérison des blessures. L'effet de l'allantoïne sur les peaux endommagées sera visible immédiatement, mais le traitement devra durer 2 à 3 mois. Pour les peaux hypersensibles, l'allantoïne sera recommandée deux fois par an, sur une période de deux ou trois mois. L'hamamélis C'est une plante originaire d'Amérique du Nord et une substance populaire dans le traitement des peaux sensibles. L'extrait d'hamamélis agit comme un analgésique rapide, il restaure ainsi les vaisseaux sanguins, réduit les ecchymoses et les contusions, réduit la sensibilité de la peau au soleil. C'est aussi un antioxydant puissant. Il stimule le derme mais ralentit le cycle de renouvellement de l'épiderme. L'hamamélis est indiqué dans le traitement de l'acné, des dermatoses et en post-traitement aux peelings chimiques ou dermabrasion (surtout

Centella Asiatica ou herbe du tigre C’est l’un des ingrédients le plus polyvalent et efficace de la cosmétologie moderne. Il contient des substances uniques, dont l'Asiaticoside, un acide asiatique qui améliore la synthèse du collagène de type 1 et 3 dans la couche dermique de la peau (le collagène reconstitue les tissus sans créer de cicatrice). Il réduit aussi la sensibilité (y compris aux UV) et la réactivité de la peau, traite les taches de vieillesse, hydrate la peau et restaure la barrière naturelle. Les produits à base de Centella peuvent être recommandés dans le traitement de l'acné, de dermatites et de rosacée. Ils soulagent en cas de complications liées à l'utilisation du rétinol, après une blessure ou une chirurgie plastique et en complément de traitements anti-âge pour les peaux sensibles. L'Aloe Vera L'extrait de feuilles d'Aloe Vera, crée un film de polysaccharides sur la surface de la peau, un « piège de la guérison », dans lequel les kératinocytes vont reconstituer un nouvel épiderme. L'Aloe Vera est un analgésique puissant et a un effet antiseptique et anti-inflammatoire. Cette plante ralentit généralement le processus de renouvellement de l'épiderme et ne pénètre pas dans le derme. En conservant l'humidité dans les couches supérieures de la peau, elle permet au derme de se régénérer et de récupérer. Elle réduit la sensibilité de la peau, y compris aux UV et aux températures extrêmes et contribue à la restauration de la barrière naturelle de la peau. L'effet anesthésique et atténuant de l'Aloe Vera est immédiat. Il est indiqué en complément des traitements de l’acné, après une dermabrasion ou peelings chimiques et pour les blessures, les peaux sensibles ou endommagées. Les huiles réparatrices Parmi toutes les huiles, l'huile de jojoba, l'huile d'émeu, l'huile d'onagre et d'argousier, sont les plus utilisées en raison de leurs qualités antiseptiques.


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Elles stimulent l'activité des cellules de l'épiderme, guérissent, adoucissent et hydratent la peau, grâce à leur effet analgésique et anti-inflammatoire prononcé. L'effet est quasiment immédiat, ce qui permet leur utilisation dans le traitement des brûlures et des dermatites, pendant le temps de récupération après un peeling chimique ou un traitement au laser. Les crèmes formulées à base de ces huiles, devraient avoir leur place dans toutes les trousses de toilette des personnes atteintes de psoriasis ou d'eczéma. Voici une liste des ARM les plus adaptées à utiliser sur les plaies : • Les algues, Chondrus Crispus (ou Mousse d'Irlande) et Klamath • Extrait d'huile de camomille et de camomille noble • Extrait de myrtille • Extrait des champignons Chaga et Shiitake • Extrait d’échinacée Ces antioxydants puissants améliorent la capacité de la peau à se régénérer. Ils calment l'inflammation et n'augmentent pas la sensibilité de la peau aux UV. Nous pouvons en observer les ef-

fets très rapidement, mais l'utilisation recommandée est de 2 à 3 mois. La quasi-totalité de ces ingrédients unifient le teint. Les indications sont, le traitement de l'acné, des taches, la prévention du déséquilibre de la pigmentation et la prévention des complications après des peelings chimiques et dermabrasion. Les traitements esthétiques ne se déroulent pas toujours comme prévu. Lorsque les structures importantes du derme comme les glandes sébacées, les follicules pileux, les muscles ou les fibres nerveuses sont touchés, la cicatrisation risque d'être irrégulière. Tous les médecins qui travaillent avec des lasers savent que le risque de déclencher une régénération atypique est toujours possible. Certains patients présentent un risque plus élevé de formation de cicatrices et de complications inflammatoires, pouvant conduire au développement de régénération atypique, notamment suite à une acné sévère, un peeling, une chirurgie, un traitement au laser et dermabrasion. Comment prévenir la formation des cicatrices ? • Ne pas appliquer de traitements agressifs sur les peaux à tendances

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pathologiques : chéloïdes, cicatrisation anormale, inflammation. Bien préparer la peau à l'aide des ARM avant le traitement. Refuser les traitements durant des périodes de stress, de récupération après une maladie, ainsi qu'après une perte de poids ou pendant un régime, le tissu adipeux étant la clé de la restauration uniforme des tissus endommagés. Combiner les produits à base de rétinoïdes avec des huiles réparatrices pour le traitement de l’acné. Combiner les produits à base de cellules souches, y compris d'origine végétale, ainsi que celles contenant des facteurs de croissance pour les peaux matures hypersensibles et pour les peaux présentant des problèmes de cicatrisation. La période de traitement préconisée est de 1 à 3 mois. Le cycle terminé, continuer seulement avec les cellules souches.

Dr Tiina Orasmäe-Meder est médecin esthétique, fondatrice et directrice de Meder Beauty Science (Suisse). Elle s’est spécialisée depuis plusieurs années dans le domaine de la création et développement de produits cosmétiques et pro-

Conseils de soins spécifiques à l'acné

Conseils de soins spécifiques au vieillissement cutané

Intégrer des soins contenant de la vitamine C et de la Niacine 2 à 3 semaines

Suivre des traitements continus basés sur les ARM et ARR - algues, huiles, vita-

avant un peeling chimique, dermabrasion ou laser.

mines, rétinol et acides. Utiliser des cellules souches et facteurs de croissance,

Durant un traitement par rétinoïdes, utiliser de la Centella Asiatica.

y compris après des traitements agressifs.

Après un peeling ou tout autre gommage, utiliser des produits à base d’Aloe

Les produits cosmétiques à base d'huiles améliorent la capacité de régénéra-

Vera, Centella Asiatica, Hamamélis ou Allantoïne pendant 2 mois minimum.

tion de la peau. Les peelings et la dermabrasion sont conseillés seulement après 2 à 3 semaines de traitement topique basé sur des agents régénérants.

Dans les produits topiques disponibles, nous retrouvons souvent : • des sérums ou masques à base de Centella Asiatica ou Aloe Vera • des solutions concentrées en Hamamélis ou Allantoïne • des émulsions ou gels à l'Allantoïne • des nettoyants, sérums, émulsions et gels contenant de la Niacine.

• Dans une prise en charge continue : des concentrés de Lactosérum et Niacine, Tocophérol, Biotine, des extraits régénérants provenant des algues et cellules souches végétales, des masques avec facteurs de croissance. • Après un traitement agressif : des masques avec de l'Aloès, Allantoïne, Centella Asiatica, facteurs de croissance et cellules souches.

• des toniques, sérums et crèmes avec des Acides.

• Des crèmes ou émulsions avec des huiles régénérantes.

• des crèmes ou émulsions avec un dérivé du Rétinol.

• Des traitements topiques à base de vitamines. • Une protection adéquate contre les UV.


body language I DERMATOLOGIE 65

Conseils de soins spécifiques aux peaux sensibles Ajouter aux traitements avec des ARM, Hamamelis, Centella Asiatica, Allantoïne. Si possible, éviter les agressions et irritations, notamment des procédures comme la mésothérapie, fils tenseurs ou peelings chimiques.

• En traitement continu : concentrés de Lactosérum et Niacine, Centella Asiatica, Allantoïne. Des masques régénérants à l’Aloès, Allantoïne ou à l'Acide Hyaluronique.

Accorder une attention particulière à la préparation et au nettoyage de la peau (nettoyant + sérum ou nettoyant + tonique ayant un effet apaisant).

• Après un traitement agressif : des masques contenant Aloès, Allantoïne, Centella Asiatica, des topiques concentrés en facteurs de croissance et cellules souches.

Rester très prudent sur l'utilisation des huiles et des huiles essentielles.

• Des émulsions à texture tendre et crémeuse pour les soins de jour, une combinaison d’huiles linoléiques, d’huiles oléiques et d’huiles contenant

Préparer la peau aux procédures agressives au moins 4 semaines en amont,

de l’Acide Palmitoléique (ex : huile d'argan + huile de bourrache).

avec des ARM. Utiliser des produits basés sur l'Aloe Vera, Centella Asiatica,

• Protection UV : Une éviction solaire totale est clairement préférable à une

Hamamélis et Allantoïne durant 2 mois minimum après les traitements agres-

utilisation de crèmes solaires, par le biais d’une vraie protection physique

sifs.

à l’aide de chapeaux, vêtements couvrants etc…


66 PRODUITS I body language

repérages

Les incontournables du marché, derniers produits et équipements en médecine esthétique et anti-âge  Masques Revitalisants – PRINCESS Skincare Le Masque Contour des yeux revitalisant à l’aloe vera et acide hyaluronique, hydrate intensément la peau sensible du contour des yeux et atténue rides et ridules. Tout comme le Masque Anti-âge pour le cou, il contient des antioxydants naturels tels que le Chondrus crispus, la racine de Scutellaria baicalensis et l’extrait de Corallina officinalis qui protègent la peau des effets du stress environnemental et lui confère une apparence plus saine et plus jeune. Le Masque Visage a démontré sa capacité à accroître le niveau d’hydratation de l’épiderme, à soulager la sécheresse visible et à améliorer l’élasticité de la peau. Un usage régulier combat les signes du vieillissement de la peau et maintient une apparence jeune. Certainement le partenaire de choix pour régénérer sa peau après les outrages de l’été ! http://www.princess-skincare.at

 Sérum C-Bright – ZO MEDICAL

 Sérums Maximum N – TERGUM

Ce sérum concentré à 10% en vitamine C pure stabilisée, illumine et retexturise la peau, en exfoliant la pigmentation de surface pour un teint plus unifié et plus éclatant tandis que la vitamine C-ester avancée, va plus loin sous la surface de la peau, empêchant la formation de nouveaux pigments de mélanine. Il contient également de l’acétate de tocophérol et coenzyme Q-10, depuissants antioxydants permettant de lutter contre les déclencheurs environnementaux pouvant induire la formation de nouvelles taches. La formation naturelle de lipides hydrate et soutient la restauration de la barrière lipidique.

Mis au point par le laboratoire espagnol Tergum, ce sérum possède d’exceptionnelles propriétés antioxydantes, mesurées et certifiées selon l’indice ORAC, comme étant 1800 fois supérieures à la vitamine C. Une étude indépendante dirigée par l’institut IBIS biomedical, a permis de prouver son efficacité contre le stress oxydatif, dans la réduction des dommages cellulaires de l’ADN, la réduction de l’inflammation, l’amélioration de la régénération cellulaire et l’inhibition de la destruction cellulaire (apoptose). Maximum N est un sérum de nuit à l’huile d’olive, présentant un profil lipidique très similaire à celui de la peau humaine et convient aux peaux sèches, normales et mixtes. Régénérant et antioxydant, il aide à ralentir le processus de vieillissement. Ce sérum peuvent s’utiliser au quotidien et à la suite de procédures esthétiques de mésothérapie, microneedling ou laser.

http://zo-skinhealth.co.uk/fr/

www.tergumcosmetics.com



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