Body Language Magazine N°5

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body language I DERMATOLOGY 1

N°5 Le Magazine International de la Médecine Esthétique et Anti-Âge bodylanguage.fr

BUSINESS

VISION 360° DE L’EXERCICE MÉDICAL : ENTREPRENARIAT, COMMUNICATION, NOUVELLES TECHNOLOGIES

NEUROSCIENCES

E-COMPAGNONNAGE

WEB SOCIAL

La beauté est-elle subjective ou pré-programmée ?

La formation médicale continue, au cœur du virage numérique.

Communiquer avec éthique et éviter les pièges


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body language I SOMMAIRE 3

sommaire 06 CHRONIQUE

38 ÉQUIPEMENT

ÉTAT DES LIEUX par Thomas Josse

NEXT MOTION Nouvelle technologie d’imagerie vidéo dynamique, associée à une gestion digitale du dossier patient, conçue par Dr Emmanuel Elard.

08 FOCUS OBSERVATIONS Actualités et évènements du secteur

20 PSYCHOLOGIE LA BEAUTE - SUBJECTIVE OU PRÉPROGRAMMÉE ? Dr Jamal Djoudi résume les découvertes scientifiques et ce qu’elles apportent dans la pratique médicale esthétique

26 INDUSTRIE

42 INTERVIEW BUSINESS MODEL Jean-Baptiste Thevenot explique les enjeux que représente le statut de chef d’entreprise du médecin et les nombreux défis à relever

48 ÉQUIPEMENT

PORTRAIT D'UN LABORATOIRE Entretien avec Didier Tabary, PDG des Laboratoires Filorga

COMMENT BIEN CHOISIR SON MATERIEL Dr Mark Tager résume les principaux aspects à considérer lors de l’achat de matériel destiné au cabinet

29 ESTHÉTIQUE MÉDICALE

52 FORMATION

UNE PRISE EN CHARGE AU NATUREL Réflexions du Dr Laurence Beille sur le métier de Médecin Esthétique dans une approche globale et naturelle de l’anti-âge

LA FORMATION MEDICALE 3.0 Invivox.com, la première plateforme web de mise en relation de médecins spécialistes, pour la formation continue

32 MARKETING

54 INJECTABLES

DEONTOLOGIE MEDICALE SUR LE WEB Karine Mazuir redéfinit les fondements d’une communication médicale éthique, globale et pertinente

INDUCTEUR TISSULAIRE MONOPHASIQUE Bioxis Pharmaceuticals prépare la mise sur le marché du premier inducteur tisssulaire monophasique à base de Chitosane

36 PORTRAIT

58 PRODUITS

L’HOMME DERRIERE LA MARQUE Portrait du célèbre dermatologue américain Dr Zein Obagi, fondateur de la marque ZO

REPÉRAGES Sélection des incontournables de la médecine esthétique & anti-âge


4 SOMMAIRE I body language

comité editorial Dr Jean Carruthers, MD, FRCSC, FRC, est professeur clinicienne au sein du service d’ophtalmologie et de sciences visuelles de l’université de la Colombie-Britannique à Vancouver. Avec son conjoint, le docteur Alastair Carruthers, elle a reçu le prix Kligman de l’American Society of Cosmetic Dermatology and Aesthetic Surgery (ASCDAS).

Dr Ravi Jandhyala est membre du Royal College of Surgeons de Glasgow, et membre fondateur de l’United Kingdom Botulinum Toxin Group for Aesthetics (UKBTGA). Il est également membre de la faculté de médecine pharmaceutique et expert scientifique des toxines botuliniques utilisées en esthétique.

Pr Syed Haq a été formé au Massachusetts General Hospital de la Harvard Medical School ainsi qu’au Tufts Medical Center. Il dirige le London Preventative Medicine Centre situé sur la fameuse Harley Street à Londres.

Dr Andy Pickett travaille sur les toxines botuliniques depuis presque 25 ans. Il donne des conférences dans le monde entier sur les produits, permettant aux praticiens injecteurs de mieux appréhender les connaissances scientifiques. Il est directeur du développement chez Q-Med et a fondé Toxin Science Ltd en 2011.

Anthony Erian, FRCS (Erg) FRCS (Ed), est chirurgien plastique esthétique bénéficiant de plus de 30 ans d’expérience. Il est membre de l’American Academy of Aesthetic and Restorative Surgery et préside l’European Academy of Cosmetic Surgery.

Dr Stephen Bassett est directeur médical de l’Aesthetic Training Academy et de ShapeCYMRU. Il est une sommité de Syneron Candela et membre de l’académie Merz. Il est avocat, membre de la Society for Advanced Legal Studies et conseil juridique.

DIRECTEUR DE PUBLICATION Alexandre Sister RÉDACTRICE EN CHEF

Dr Fabien Giausseran est médecin morphologue et anti-âge, spécialiste du rajeunissement facial, médecin formateur, expert-consultant en cosmétologie et conférencier sur les congrès médicaux internationaux. Il est également membre du SNMMAA, SOFMMAA, WOSIAM et des comités scientifiques du DEFEE et FACE2f@ce. Elizabeth Raymond Brown, PhD, CRadP, MSRP, est l’auteur des qualifications du BTEC (Business and Technology Education Council) reconnues au plan international en matière de traitements médicaux et esthétiques au laser/par IPL, ainsi que des normes professionnelles nationales pour les traitements à base de lumière. Elle est désormais directrice de l’enseignement chez LCS Academy Ltd.

Amélie Prévost amelieprevost@bodylanguage.fr DIRECTION GRAPHIQUE Anna Sinkovska anna@bodylanguage.fr TRADUCTIONS La Langagerie Sandrine Constant-Scagnetto, Dominique Debize, Stéphanie Klebetsanis,

Dr Séan Cummings, MBBS T(GP), DRCOG, DFFP, MRCGP, LLM, est médecin esthétique exerçant à Harley Street. Il a plus de 20 ans d’expérience comme praticien et possède une maîtrise en droit médical. Il travaille comme témoin expert.

Nathalie Renevier, Sophie Dinh www.langagerie.com PUBLICITÉ & PARTENARIATS

Dr Raj Persaud, FRCPsych, a été consultant en psychiatrie dans les hôpitaux publics de Bethlem Royal et Maudsley à Londres entre 1994 et 2008. Il est maître de conférences honoraire à l’institut de psychiatrie de l’université de Londres.

Dr Bessam Farjo, MB ChB BAO LRCP&SI, est membre de l’International College of Surgeons, membre fondateur de la British Association of Hair Restoration Surgeons et président de l’International Society of Hair Restoration Surgery.

Dr Masud Haq, BSc, MRCP, MD, est consultant dans le domaine du diabète et de l’endocrinologie. Il est diplômé du Guy’s and St Thomas’s Hospital, et s’est formé à Johns Hopkins aux États-Unis ainsi qu’à Melbourne. Il s’intéresse tout particulièrement à la thyroïde et à la ménopause.

publicité@bodylanguage.fr ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO Didier Tabary, Dr Hugues Cartier, Dr Emmanuel Elard, Dr Laurence Beille, Dr jamal Djoudi, Karine Mazuir, Jean-Baptiste Thevenot, Dr Alexandre Guerry, Dr Mark tager, Julien Delpech, Patxi Ospital, Trevor Steyn, Thomas Josse. COUVERTURE Zhu Difeng CREDITS IMAGES Zhu Difeng, Jean Luc Droux, Sergey Nivens, Maksim Shmeljov, Shutterstock ISSN 2491-1496. Le magazine Body Language est une publication mensuelle (10 numéros/an) éditée par WMF Média. Tout contenu éditorial est © WMF Média sauf indications contraires ou autorisations spécifiques et ne peut être utilisé sous quelques formes que ce soit sans autorisation préalable. Imprimé en France par PrintCorp Pour toutes demandes, merci d’adresser vos courriers à Body Language Magazine 36, rue Cortambert 75116 Paris. Vous pouvez joindre la rédaction par téléphone au 01 45 04 14 57 et par email à redaction@bodylanguage.fr L’abonnement au magazine se fait directement en ligne sur le site www.bodylanguage.fr



6 CHRONIQUE I body language

état des lieux

CONJUGUER LA MÉDECINE AU FUTUR Que ton aliment soit ta seule médecine. Si Hippocrate avait été encore des nôtres n’aurait-il pas plutôt dit : Que ta médecine soit un parfait business modèle ? Mais la médecine esthétique est-elle devenue un parfait business modèle ? Pas si sûr… Une chose est certaine, l’accélération du numérique dans notre quotidien se fait particulièrement sentir, aussi dans la médecine esthétique, et nous laisse entrapercevoir de nouveaux business. Objets connectés, séquençage du génome, cellules souches, Big datas, réseaux sociaux et bientôt diagnostic du patient depuis son canapé ? Tout est lié, les disciplines fusionnent, utilisent les mêmes applications parmi plus de 100 000 applis santé développées pour les smartphones, promettant toujours encore plus de connexion. Mais dans quel but au fait ? Faciliter l’acte pour le praticien ? Alléger l’acte pour le patient ? Augmenter le trafic au cabinet ? Sécuriser la procédure pour minimiser les suites ? Améliorer la visibilité du cabinet ? Avoir une idée de sa nouvelle bouche ? À mon sens, cette médecine connectée est une bonne chose et ouvre de nouvelles perspectives pour le cabinet. Aussi, quand nous parlons de longévité nous ne savons plus toujours sous quel angle la traiter ; jeunisme, anti-âge, bien vieillir, ne plus vieillir, vivre éternellement ? Les avancées technologiques offrent tout d’abord de merveilleux outils de prévention et en facilite l’accès au patient, comme l’aide au diagnostic du cancer de la peau avec le Handyscope de chez FotoFinder notamment, qui redéfinit la dermatoscopie en combinant pour la première fois la technologie du smartphone avec un outil de diagnostic. Ensuite, comment parler de résultats en quatre dimensions et en dynamique avec une simple photo ? cette difficulté est résolue avec l’apparition de NextMotion qui apporte un langage cohérent avec le patient en attente du résultat et standardise le rendu visuel avant/après grâce à des prises de vidéos intelligentes. N’oublions pas également l’amélioration du quotidien des praticiens, en facilitant les échanges entre professionnels et disciplines, ce qu’offre l’application mobile MeltingDoc, qui permet de partager les problématiques et cas cliniques entres médecins, tel une vraie communauté virtuelle. Je pense qu’aujourd’hui le praticien ne doit plus être seul, mais en connexion avec un réseau de confrères, de patients, de fournisseurs, afin de créer un « triangle » de confiance. Voici un aperçu de la manière dont les objets

connectés œuvrent pour la médecine esthétique. Un véritable stimulateur d’énergie et quelques points de croissance pour notre économie sans nul doute. Peut être qu’en 2030, quand nous aurons mal à la tête, nous pourrons taper "paracétamol" sur notre clavier et lancer immédiatement la fabrication d'une pilule sur son imprimante 3D. Puis en 2060, plus besoin de dormir, les cellules ne vieilliront plus, ne seront plus jamais malades et les émotions seront rééquilibrées en permanence par un logiciel… Pour le moment, se pose la question du digital qui n’épargne pas le secteur de la santé et commence même à prendre une part grandissante dans les pratiques des médecins, mais aussi des patients. Bien au-delà d’un simple gadget à la mode ou d’un épiphénomène, le secteur de la santé vit une véritable révolution qui risque de bouleverser, voire de remettre en question les façons d’agir et de se comporter. D’abord dans la proximité entre le patient et le praticien. Ce qui m’amène à la question ; Le praticien se doit-il d’être présent sur les réseaux sociaux, notamment Facebook ou rester anonyme sur la toile ? Voilà la question que tant de praticiens se posent. Je suis bien placé pour le savoir et que dois-je répondre ? Soyez dans l’air du temps et en phase avec votre patientèle, n’oubliez pas cette jeune patiente qui ne connait plus les pages jaunes. Les chiffres aident à comprendre la mesure du phénomène. En France, Facebook compte 30 millions d’utilisateurs qui se connectent en moyenne 14 fois par jour pendant 46 minutes, explorant à chaque fois une vision très globale du monde. Ils échangent photos, vidéos, peuvent se passionner pour une foire d’art contemporain, voir des artistes qui y exposent et même consulter les bienfaits de votre dernier laser. Aujourd’hui, toutes les entreprises y sont représentées. Elles peuvent utiliser Facebook pour cibler le dialogue avec leurs consommateurs et ce n’est pas simplement une affaire de grandes entreprises. Et le moteur du bouleversement que nous sommes en train de vivre vient désormais principalement des consommateurs, qui considèrent que les réseaux sociaux doivent leurs apporter l’information qu’ils recherchent, et rapidement s’il vous plaît !


body language I CHRONIQUE 7

Community manager inspiré & bloggeur passionné par la médecine anti-âge et les procédures esthétiques, THOMAS JOSSE nous dresse chaque mois un « état des lieux » du secteur, de son œil frais, averti et spontané !

Vous n’avez pas encore compris où se trouve la place du cabinet là-dedans ? Sans parler des milliers de « selfies » figurant sur les pages pro des confrères outre atlantique, n’oubliez pas que le monde connecté est un monde de progrès. Cela permet au patient un meilleur accès à la connaissance, à l’information et à la formation. Non pas pour faire son propre diagnostic de peau, mais pour comparer et compiler les données, en vue de trouver le « meilleur » praticien dans sa région. Je rencontre plus souvent des praticiens qui se félicitent - grâce aux réseaux sociaux - de l’accessibilité pour leurs patients, à leurs actualités, leurs techniques spécifiques et les résultats avant/après réussis. Ceux-là cherchent aussi à comprendre qui sont leurs nouveaux patients - cette génération qui consomment avec une souris, un smartphone ou une tablette au bout des doigts - et quel message leur délivrer. Sans vouloir tout miser sur la toile, quoi de plus normal aujourd’hui, que d’être au plus proche de son patient et lui parler sur Messenger ? Faut-il donc pour autant, exercer son art tout en communicant ses avant/après à la terre entière au travers des médias sociaux ? Inonder de newsletters annonçant des révolutions ? Arrêtons d’aguicher le patient avec des « teasers » promettant tel visage ou tel cuisse. Nous n’avons jamais autant « teasé », à en croire qu’il faut monter l’excitation du patient comme on allume le chaland d’une gagneuse de Las Vegas ! À mon sens, il faut surtout être informatif, proposer des articles percutants et être proche de son patient en mettant en avant un « lifestyle ». C’est la première étape pour se démarquer, avant de proposer quelque chose d’encore plus différent.

Car le mieux vieillir passe bien-sûr par l’amélioration de notre apparence, mais doit aussi préserver nos performances… au même titre que les élixirs du moyen âge dans la lignée des préparations égyptiennes, donnant force, vitalité, santé, longévité. Notre corps est fait pour se régénérer perpétuellement. C’est l’altération de nos systèmes de régénération qui conduit au vieillissement. Si nous maintenons nos capacités de réparation, qu’elles soient directes ou indirectes, nous mettons le corps humain en situation de ne plus vieillir. C’est vers cela que le médecin devra se diriger, offrir à son patient bien plus qu’un simple comblement, mais un vrai bilan anti-âge englobant un check-up complet. Pour le moment, les objets connectés, e-santé, santé connectée, vont nous permettre de prévenir certains risques (cardiaques, fatigues, stress…). Mais à vrai dire, bien au-delà de la simple correction d’une ride ou l’amélioration d’un visage, le médecin est surtout un super psychologue. Vous souhaitant une belle lecture de ce cinquième numéro, en n'oubliant pas de remplacer votre standardiste par un robot autonome, remplacer la pile de magazines par des tablettes dans la salle d’attente et de charger vos écrans de visioconférences avec le community manager du fabricant qui gérera lui-même les complications à distance. Sans vous faire culpabiliser … Et au fait, bravo pou votre nouveau laser détatouant « 6 fois ½ » plus rapide que le modèle du cabinet d’a côté ! Mais cela, comment votre patient peut le savoir si vous n’êtes pas connecté ? Bon business !


8 FOCUS I body language

observations

L’ANALYSE 3D ET LES TECHNIQUES DE CAO/FAO FONT AVANCER LA CHIRURGIE La chirurgie plastique et reconstructive pourrait bénéficier de ces techniques.

La 3D et les techniques de CAO/ FAO — jusqu’ici principalement utilisées en reconstruction craniofaciale — laissent entrevoir des avancées dans quasiment tous les domaines de la chirurgie plastique et reconstructive, selon des médecins de l’université de Yale. « Lorsqu’elles sont correctement mises en œuvre, la planification chirurgicale virtuelle (ou VSP, pour Virtual Surgical Planning) et la CAO/FAO améliorent l’efficacité, la précision, la reproductibilité et la créativité en chirurgie esthétique et plastique craniomaxillofaciale », écrivent les Drs Miles J. Pfaff et Derek Steinbacher, qui présentent une synthèse des techniques de VSP et CAO/FAO et de leurs applications émergentes en chirurgie plastique et reconstructive. Ces puissantes techniques, initialement développées dans l’industrie automobile et aérospatiale, sont déjà utilisées pour aider

les chirurgiens à résoudre des problèmes complexes en reconstruction craniofaciale grâce à l’analyse, la planification, la chirurgie virtuelle, l’impression 3D et l’évaluation des résultats chirurgicaux. Les données TDM peuvent être manipulées par les chirurgiens afin de créer un modèle numérique en 3D utilisable pour la planification chirurgicale virtuelle (VSP). Un défaut spécifique d’un patient peut être étudié en détail sous tous les angles par un chirurgien, ce qui permet de développer et de comparer diverses stratégies de reconstruction. Les chirurgiens peuvent même simuler des procédures 3D afin d’« expérimenter plusieurs stratégies de traitement et déterminer la meilleure approche. » L’association des données numériques 3D avec la technique CAO/ FAO, l’impression 3D et d’autres techniques de fabrication avancées peut permettre de créer des implants, des gouttières ou des guides

de traitement biocompatibles. « À mesure que la TDM et l’imagerie 3D seront plus accessibles, les procédures VSP et CAO/ FAO deviendront une modalité standard », écrivent les auteurs. Jusqu’à présent, la plupart des applications concernaient la reconstruction du crâne, de la face et de la mâchoire, mais les Drs Pfaff et Steinbacher parient sur une utilisation croissante pour des reconstructions complètes de la tête et du cou, du tronc et des membres. Même s’ils reconnaissent que ces techniques nouvelles et émergentes ne peuvent ni remplacer le jugement clinique ou les compétences techniques du chirurgien, ni garantir des résultats parfaits, ils prédisent que la chirurgie du futur aura recours à la VSP pour fournir des simulations réalistes d’une large gamme de procédures de chirurgie plastique, ce qui améliorera les résultats et permettra une meilleure communication entre le chirurgien et le patient.


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body language I FOCUS 11

LES CHIRURGIENS UTILISENT YOUTUBE COMME OUTIL DE FORMATION

rendez

vous

Les ressources en ligne aident à l’apprentissage de nouvelles techniques.

19 - 22 MAI 13ème EADV Spring Symposium, Athènes, Grèce W: eadvathens2016.org/ 3 – 4 JUIN Journées Parisiennes du Laser, Paris, France W: groupelasersfd.com 10 – 11 JUIN Oculoplastic 2016, Bordeaux, France W : oculoplasticbordeaux2016.monooti.net

Un sondage de petite taille mené par des membres de l’A AFPRS (American Academy of Facial Plastic and Reconstructive Surgery) a révélé que les répondants ont utilisé au moins une fois les médias de diffusion en continu (comme YouTube) pour actualiser leurs compétences et apprendre une nouvelle technique avant de l’utiliser en pratique clinique. Le Dr Anita Sethna et ses collègues de l’Emory University School of Medicine, à Atlanta, ont interrogé les 2 600 membres de A AFPRS et obtenu 202 réponses, ce qui correspond à 8 % de l’ensemble des membres. Les résultats ont été publiés en ligne dans JAMA Facial Plastic Surgery. Les réunions, les magazines médicaux et les discussions entre collègues ont été cités comme sources préférées

des praticiens pour se tenir informés des découvertes techniques et non techniques. Cependant, 64,1 % des répondants ont indiqué avoir utilisé les médias en ligne au moins une fois pour apprendre une nouvelle technique, principalement dans le domaine de la rhinoplastie et des procédures injectables, et 83,3 % avaient ensuite utilisé ces techniques dans leur pratique médicale. Les chirurgiens les moins expérimentés étaient davantage enclins à recourir aux médias de diffusion en continu que leurs confrères plus chevronnés. Les auteurs ajoutent cependant que « cet enthousiasme n’est pas sans limites, car la facilité d’accès à Internet a fait surgir des questionnements quant à la qualité de ces sources. »

16 – 18 JUIN 3ème ICAD,International Congress of Aesthetic Dermatology and Healthy Aging Medicine , Sao Paulo, Brésil W: euromedicom.com 16 – 19 JUIN FACE 2016, Londres, UK W: faceconference.com 25 JUIN 9ème JCD, Journée Corrézienne de Dermatologie, Brive, France W: association-acides.docvadis.fr 1 - 3 JUILLET IMCAS Americas 2016, Cancùn, Mexico W: imcas.com 24 – 26 JUILLET 14ème édition Cosmoprof North America, Las Vegas, USA W : cosmoprofnorthamerica.com 29 - 31 JUILLET IMCAS Asia, Taiwan W: imcas.com 08 - 10 SEPTEMBRE 4ème Journées ADEESSE et Groupe Laser W: congres-seminaires.com 08 - 10 SEPTEMBRE IMRHIS 2106, Versailles, France International Meeting of Rhinoplasty Societies W : imrhis2016.com 09 - 10 SEPTEMBRE F.A.C.E 2f@ce 2016, Cannes, France W : face2facecongress.com 15 - 17 SEPTEMBRE SFME-AFME Paris, France, 37ème Congrès national de médecine esthétique W : sfme.info 16 - 17 SEPTEMBRE AMWC 4ème Aesthetic & Anti-Aging Medicine World Congress Eastern Europe, Moscou, Russie W: euromedicom.com 23 - 27 OCTOBRE 23ème Congrès de l’ISAPS, Kyoto-shi, Japon W: isapscongress.org 3 - 5 NOVEMBRE 3ème AMWC Latin America, Medellin, Colombie 
 W: euromedicom.com 24 - 26 NOVEMBRE ICAD 2016, Bangkok, Thaïlande W: euromedicom.com Soumettez-nous vos évènements à redaction@bodylanguage.fr


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UN OUTIL DE COMMUNICATION SUSCEPTIBLE DE RÉDUIRE LA MORTALITÉ PÉRIOPÉRATOIRE DE DEUX TIERS Le Royal College of Physicians recommande le recours à SAED, technique qui réduit la mortalité des patients.

Le Royal College of Surgeons Edinburgh (RCS) a mis en avant un outil de communication susceptible de réduire la mortalité de deux tiers, initialement conçu pour l'industrie des sous-marins nucléaires, puis plus largement utilisé par l'armée et l'aviation comme technique efficace de prévention des événements indésirables et d'amélioration de la sécurité des patients. SAED (Situation, Antécédents, Évaluation, Demande) – en anglais SBAR (Situation, Background, Assessment and Recommendation) – est un système mnémotechnique de communication créé par la marine américaine puis adopté par les « équipes d'intervention rapide » médicales afin d'assurer la transmission d'un flux d'informations essentielles court et prévisible. Dans le cadre d'un concours, le RCS a invité des internes en chirurgie à réaliser des vidéos présentant des techniques de communication utilisées dans diverses situations quotidiennes.

Les gagnantes – une équipe féminine d'internes de Sheffield – ont utilisé l'outil SAED afin de prévenir erreurs et retards lors de la communication d'une situation préoccupante à un consultant externe à l'hôpital, par exemple, lorsque l'état d'un patient s'aggrave. Selon une étude publiée en 2013 dans la revue Resuscitation et évaluant près de 40 000 admissions dans 16 services hospitaliers, l'utilisation de l'outil SAED dans la communication entre infirmières et médecins à elle seule fait déjà chuter le nombre de décès inattendus de 66 %. Un chiffre vertigineux. Une étude publiée en 2014 dans le British Medical Journal (BMJ) a également montré que son utilisation dans plusieurs services d'anesthésie a réduit le nombre d'« incidents graves causés par des erreurs de communications » de 31 % à 11 % (-65 %). SAED est considéré comme étant un outil utile en soins infirmiers, et le Royal College of Physicians préconise

son utilisation lors des changements d'équipes. Selon Anna Watts, gagnante du concours et interne en chirurgie (niveau CT1) : « SAED nous apporte une vision claire de la situation et évite d'oublier certaines informations. Nous avons décidé de nous concentrer sur cet outil car, même si les communications téléphoniques font partie de notre quotidien, nous nous préoccupons peu de garantir leur usage correct. Cette méthode de communication est claire et accessible à tous les membres de notre équipe multidisciplinaire. » Une étude publiée dans BMJ Palliative Care a montré qu'une mauvaise communication est associée à de moins bons résultats cliniques, notamment chez les patients souffrant d'un cancer : gestion de la douleur et observance du traitement moindres, confusion quant au pronostic et frustration de ne pas être inclus dans les prises de décisions.



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12 Mésothérapie DECEMBER JANUARY FEBRUARY 21 Deka / Cryoadypolise 16 Mini-Thread Seminar—Dr Kwon 1 CPRCutanées ZO Medical Basic / Traitement & Anaphylaxis Update (am) 211ZO Medical des diverses pathologies 19 ZO Medical Basic 2 ZO Medical Interm. FB 1 Skinrölla Dermal Roller (pm) 20 ZO Medical Interm. 3 CoreJUIN of Knowledge—Lasers/IPL 3 glō therapeutics 21 Sculptra* 4 Advanced Fillers-TT* (am) 8 Dracula PRP* 3 Meder beauty / Le lifting non-invasive du regard 23 Non-Surgical Rhinoplasty NEW 4 Advanced Fillers-CH* (pm) 9 ZO Medical Basic 115 Enerpeel / Peeling 24 Microsclerotherapy* Mini-Thread Lift* 10 ZO Medical Interm. Draculasaine PRP* 25 ZO Medical / Obtenir une 25 peau 6 Microsclerotherapy* 11 ZO Medical Adv. 26 Skincare with NeoStrata 7 Dracula PRP* 13 Microsclerotherapy* 26 ZO Medical Basic (Dublin) 8JUILLET Skincare with NeoStrata 14 Non-Surgical Rhinoplasty NEW 27 ZO Medical Intermediate (Dublin) 8 ZO Medical Basic (Dublin) 16 Surface Whitebox* Deka / Cryoadypolise 27 Intro to Toxins* 9 ZO 7 Medical Intermediate (Dublin) 16 ZO Medical Basic (Dublin) 13 9Mésothérapie 28 Intro to Fillers* Intro to Toxins* 17 ZO Medical Intermediate (Dublin) 29 Advanced Toxins* (am) 2310Enerpeel / Peeling Intro to Fillers* 18 Sculptra* 29 Advanced Fillers-TT* (pm) 14 Surface Whitebox* FB 23 Skincare with NeoStrata 28 ZO Medical / Hyperpigmentation 30 Mini-Thread Lift* 24 Intro to Toxins* 25 Intro to Fillers* 27 Advanced Toxins* (am) 27 Advanced Fillers-CH* (pm) 28 Mini-Thread Lift*

8 Advanced Toxins* 8 Advanced Fillers-LF* 9 Mini-Thread Lift* complet Advanced Fillers 10 Intro to Toxins* complet

sessions breakdown:

19 Skincare & Peels 19 ZO Basic (Dublin) CHMedical = Cheeks/mid-face 20 ZO Medical Interm. (Dublin) F = Forehead 20 IntroLFto = Toxins* Lower facecomplet 21 IntroTTto Fillers* = Tear troughscomplet 23 Intro to Toxins* 26 ZO Medical Basic 27 ZO Medical Interm. 28 ZO Medical Adv. 31 Microsclerotherapy*

JUIN 1 CPR & Anaphylaxis Update (am) 1 Skinrölla Dermal Roller (pm) 8 Core of Knowledge – Lasers/IPL 9 Skincare & Peels 10 Intro to Toxins* complet 11 Intro to Filler* 12 Mini-Thread Lift & Dermal Filler* 13 Mini-Thread Lift & Dermal Filler* 15 Dracula PRP* 16 ZO Medical Basic 17 ZO Medical Interm. 18 Neostrata by Aesthetic Source 23 ZO Medical Basic (Dublin) 24 ZO Medical Adv (Dublin) 26 Mini-Thread Lift & Dermal Filler* 27 Microsclerotherapy* * Atelier réservé exclusivement aux médecins avec un avec un numéro d'enregistrement valide de leur organisme respectif.

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JPL 2016

L’ÉVÈNEMENT PARISIEN DES DERMATOLOGUES LASÉRISTES Le congrès annuel du Groupe Laser de la SFD se tiendra cette année les 3 et 4 juin, à l’hôtel Marriott Rive Gauche. Pour sa dernière année de Présidence du Groupe Laser, Dr HUGUES CARTIER nous donne les temps forts de ce rendez-vous incontournable

Le Groupe Laser existe depuis presque 20 ans, il est l’un des satellites de la Société Française de Dermatologie en tant que groupe thématique et représente plus de 500 membres cotisants, tous dermatologues laséristes. C’est une association d’enseignement post-universitaire qui s’est donnée pour mission de regrouper les dermatologues pratiquant des actes laser, tant à visée thérapeutique qu’esthétique. Il a pour but d’informer les médecins sur les appareils à émission photonique et techniques apparentées - et leur interaction avec la peau, à travers son site web et son forum, lors des congrès organisés en France, ouverts à tous les médecins, comme l’association régionale marseillaise ADEESSE ou en partenariat avec des congrès internationaux et francophones comme l’ESLD, l’IMCAS, les sociétés belge et française de médecine esthétique, ou de Groupes Laser étrangers comme celui de Tunisie. Nous organisons également à Paris un rendez-vous dédié, les Journées Parisiennes du Laser (JPL), qui s’articulera cette année autour du thème du vasculaire. Ce domaine en laser ne se réduit pas à aborder la couperose ou les angiomes mais tout ce qui peut être traité avec un laser dit vasculaire. Ainsi, nous

aborderons les mélasmas, les cancers cutanés comme les carcinomes basocellulaires et bien plus encore. Le samedi matin, une session en partenariat avec l’ESLD portera sur les radiodermites cutanées de révélation tardive qui peuvent être traitées par laser. Un panel d’orateurs internationaux fera part de leur expérience ou de leur connaissance dans la prise en charge par laser, lumière pulsée et LED. À cet égard, le Dr Jeffrey Dover de Boston, internationalement reconnu dans le monde du laser dermatologique, nous parlera de son expérience et des perspectives futures dans ce domaine. Au cours de ces deux journées intensives de congrès, se dérouleront aussi des débats d’experts, afin de partager l’expérience de tous sur une douzaine de sujets comme l’épilation, les pigmentations, les cicatrices, l’hyperhydrose, la lipolyse par le chaud et le froid ou la radiofréquence. Un autre temps fort de ces journées, que nous développons depuis trois ans, est l’espace Agora-TV qui permet à trois débateurs de s’exprimer sur d’autres sujets et que nous diffusons ensuite sur notre site web. Nous profiterons également de ce congrès pour féliciter, par la remise de prix, certains de nos confrères pour

leur travail remarquable en laser dermatologique. Nous aurons aussi l’occasion de partager les nouveautés des industriels laser lors de symposiums et d’annoncer, grâce au partenariat avec le groupe l’Oréal Paris, de la mise en place d’une bourse de travail d’une valeur de 30 000€, pour les médecins et chercheurs sur le domaine « Peau, Lumière et Bien être ». Le Groupe Laser fonctionne avec un bureau de neuf membres - qui seront en partie renouvelés cette année - et d’un conseil scientifique, tous bénévoles, sans qui cette belle aventure ne pourrait se faire. Le Dr Hugues Cartier est Dermatologue, diplômé de l’Ecole Européenne de Phlébologie, ancien chef de clinique des Universités, chargé de cours au CHU de Lille pour les troubles de cicatrisation et coordonnateur du diplôme pour les lasers Universités Paris - Poitiers. Il est Président du Groupe Laser de la SFD et Membre titulaire de nombreuses Sociétés Savantes françaises et européennes. Il participe également à plusieurs groupes de réflexion et intervient régulièrement en congrès médicaux nationaux et internationaux. www.groupelasersfd.com



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LA PRISE EN CHARGE DES PATIENTS POURRAIT ÊTRE COMPROMISE S’IL N’Y A PAS DAVANTAGE DE CHIRURGIENNES La société et les professions médicales doivent faire davantage pour attirer les femmes vers la chirurgie. Clare Marx, Présidente du Royal College of Surgeons, avertit que la qualité des soins prodigués aux patients pourrait être affectée, à moins que la société et les professions médicales s’efforcent de rendre la chirurgie plus attractive pour les femmes. Selon le Dr Marx, spécialiste de chirurgie orthopédique, les derniers chiffres montrent que si 57 % des médecins en formation sont des femmes, elles ne sont plus que 30 % parmi les chirurgiens en formation et 11 % parmi les chirurgiens spécialistes. Clare Marx, qui a été la première femme formée à la chirurgie traumatologique et orthopédique en 1981, a été élue présidente du Royal College of Surgeons en 2014, où elle était la première femme à occuper ce poste. Lors de son intervention à la conférence Women in Surgery organisée à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, elle a déclaré : « La chirurgie était jusqu’à présent l’une des spécialités médicales les plus recherchées. Cependant, notre incapacité à attirer suffisamment de femmes est l’un des facteurs qui explique pourquoi, globalement, notre discipline attire désormais moins de candidats. À moins que nous ne parvenions à inverser cette tendance et encourager plus de femmes à embrasser la carrière de chirurgiennes, nous risquons de réduire nos possibilités de choix parmi les candidats de talent. Au final, cela pourrait mener à une réduction de la qualité des soins prodigués aux patients. » Se référant aux récentes analyses publiées sur BMJ Careers, le Dr Marx soulignait que, alors que la chirurgie avait toujours été l’une des carrières médicales les plus attractives, il n’avait pas été possible de pourvoir tous les postes de formation aux 10 spécialités chirurgicales en 2014. Même si le processus de sélection était aussi compétitif qu’auparavant, le « taux de remplissage » pour la chirurgie n’a pas

été à la hauteur de celui d’autres disciplines médicales comme le tronc commun de soins aigus, l’anesthésiologie, la radiologie clinique, l’ophtalmologie et la santé publique. Le Dr Marx explique : « Je crois fermement qu’une des principales raisons de ce déclin est le nombre grandissant de femmes pour qui la chirurgie ne constitue pas une option de carrière attirante. Comme le révèlent les déclarations de mes collègues [dans l’étude du BMJ], si la chirurgie continue à être vue comme une discipline dominée par les hommes, et si les femmes ne postulent pas, c’est dans une mare de plus en plus rétrécie que nous irons à la pêche aux talents. » Pour encourager plus de femmes à devenir chirurgiennes, le Dr Marx a plaidé pour que la profession prenne diverses initiatives, telles que parler de façon positive des avantages d’une carrière en chirurgie pour les femmes ; remettre en cause la perception selon laquelle une carrière en chirurgie impose des contraintes plus fortes que les autres car-

rières sur l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle ; soutenir les formations à temps partiel pour les hommes comme les femmes de façon à leur permettre de concilier leurs obligations professionnelles, sociales et familiales. Elle a également recommandé d’interdire les « présélections entièrement masculines » pour les comités de sélection et les conférences, et félicité les hommes et les femmes qui parrainent leurs collègues féminines dans le domaine de la chirurgie. « Dans ma propre carrière, je suis extrêmement reconnaissante envers certains hommes pour les conseils et le parrainage qu’ils m’ont prodigués, et je ne serais pas sur cette estrade aujourd’hui si je n’avais pas été soutenue et encadrée par des hommes et des femmes audacieux. C’est exactement ce que nous cherchons à faire au collège de chirurgie dans le cadre de notre groupe de leaders en devenir et grâce à l’excellent travail de Women in Surgery. Ces actions nationales doivent également être soutenues et reproduites au niveau local. »


18 FOCUS I body language

QU’EST-CE QU’UN PROBIOTIQUE ? De plus en plus de gammes cosmétiques intègrent des probiotiques dans leurs formulations, mais leur usage et propriétés actives ne sont pas si évidents à mettre en place. Trevor Steyn, fondateur de la marque Sud-Africaine ESSE et biochimiste chevronné travaille sur le sujet depuis le début des années 2000. Il revient pour nous sur les procédés connus à ce jour.

Dans l’industrie agro-alimentaire, la définition est simple : il s’agit d’un micro-organisme vivant ayant un effet bénéfique sur la santé. Dans les aliments, les probiotiques sont mesurés en unités formant colonies (CFU) par millilitre, qui indiquent la quantité de microbes par millilitre de produit pouvant croître et se multiplier lorsque le produit est utilisé. En matière de soins dermatologiques (secteur autoréglementé), définir un probiotique n’est pas aussi simple. L’incorporation de probiotiques vivants dans les produits conventionnels est généralement impossible. La plupart des produits présentent une forte teneur en eau et l’ajout de conservateurs est indispensable pour éviter qu’ils ne se détériorent. Ces conservateurs, tuant les microbes par définition, la valeur CFU par millilitre est donc égale à zéro. Il existe pourtant nombre de revendications probiotiques dans le monde des cosmétiques, qui se justifient de différentes manières et semblent comporter quatre « niveaux ». Niveau 4 – Ces produits utilisent le « bouillon » d’une soupe microbienne. Les microbes sont cultivés sur un substrat - sorte de solution aqueuse de nutriments microbiens - et les probiotiques sont filtrés. Reste le « bouillon », contenant les produits microbiens, utilisé comme ingrédient dans un produit cosmétique final. Cette technique permet parfois d’obtenir de bons résultats sur la peau.

Niveau 3 – Ces extraits probiotiques sont appelés lysats en raison de la rupture des cellules probiotiques ; en toute logique, ce processus entraîne la mort des cellules. Avec cette technique, les probiotiques sont toujours cultivés dans un substrat riche en nutriments mais au lieu d’être filtrées, les cellules sont rompues de sorte que leur contenu s’écoule avant que le mélange ne soit filtré. Cette méthode résulte en un « extrait » qui contient le cytoplasme des probiotiques. Là encore, dans certains cas, cela peut donner de bons résultats. Niveau 2 – Avec cette technique, les microbes restent entiers mais sont tués par la chaleur. Ce processus est appelé tyndallisation ; la culture de probiotiques est chauffée à 60 °C puis refroidie pendant trois jours. Ces probiotiques peuvent encore s’arrimer aux cellules de la peau mais ne jouent évidemment plus leur rôle de micro-organisme vivant, à savoir croître et se diviser pour considérablement améliorer le microbiome de la peau. Ces trois niveaux de supplémentation probiotique sont relativement faciles à produire. Il suffit simplement d’ajouter le « probiotique » à la formulation ; le système de conservation et le reste du produit demeurent quasiment inchangés. Niveau 1 – Il s’agit de l’incorporation des probiotiques vivants dans le produit final. Ce processus comporte un certain nombre de difficultés. Premièrement, l’utilisation d’un système de conservation tuerait les microbes ; le produit

doit donc être exempt de conservateurs. Deuxièmement, il est extrêmement difficile de garantir que les probiotiques ne seront pas tués ou dénaturés durant le processus de production. Troisièmement, il faut tenir compte des conditions de stockage du produit final : si la température descend trop bas, l’eau des cellules probiotiques gèle et se dilate sous l’effet du gel, entraînant la rupture de la membrane cellulaire et la mort de la plupart des cellules. Si la température dépasse 40 °C, les enzymes des cellules vivantes commencent à se dénaturer et, à nouveau, la plupart des probiotiques meurent. Le concept de probiotique dans les soins de la peau est relativement nouveau, ce qui explique que la terminologie et les revendications autorisées ne soient pas encore réglementées. À un certain stade, une réglementation sera nécessaire afin d’harmoniser les règles du jeu des marques de soins d’hygiène personnelle qui avancent des revendications probiotiques. Trevor Steyn, est un scientifique SudAfricain, qui s’est intéressé très tôt aux propriétés biochimiques des plantes sudafricaines, inspiré par les travaux de son mentor, le Professeur émérite Siegfried Drewes. Après des recherches poussées sur les propriétés actives du Kigelia africana débutées en 2000, il a fondé en 2002 la marque de cosmétiques biologiques, ESSE.




body language I PSYCHOLOGIE 21

LA BEAUTE

est-elle subjective ou préprogrammée ? Les mécanismes régissant notre perception de la beauté et sa définition même, préoccupent hommes de sciences, penseurs, philosophes ou artistes, depuis des siècles. Les avancées sociologiques et scientifiques actuelles, notamment les neurosciences ou la génétique, sont en passe de nous révéler ses ressorts et ses mystères. Dr JAMAL DJOUDI résume les dernières études et découvertes réalisées sur le sujet et ce que cette compréhension peut apporter à la pratique de la médecine esthétique.

A

u-delà de l’âpre débat philosophique et sémantique que ne manque jamais de soulever cette question, la sociologie, la génétique et plus récemment les neurosciences ont pu identifier les caractéristiques qui rendent un visage attrayant. Les résultats sont formels : la beauté faciale, du moins sa perception, est préprogrammée même si ultérieurement nous sommes l’objet d’un formatage culturel. Derrière tout cela, il existe un déterminisme génétique qui influence à travers des voies neurologiques fort complexes nos comportements, et par là-même le fonctionnement de nos sociétés. La compréhension de ces mécanismes devrait nous permettre de mieux définir nos objectifs esthétiques. La tyrannie de la beauté « La beauté, c’est dans l’œil de celui qui regarde », « La beauté est intérieure », «Tous les goûts sont dans la nature » sont autant de stéréotypes classiques derrière lesquels nous nous abritons. Mais en fait, et quoique nous nous en défendions, nous discriminons les moches et privilégions les beaux, « à l’insu de notre plein gré » comme dit la formule. La beauté est ainsi une clé sociale qui module puissamment nos comportements dans tous les domaines, du berceau à la maison de retraite. Les études sociologiques sont maintenant

pléthores et démontrent cette tyrannie : les mères jouent davantage avec un beau nourrisson et lui accordent plus d’attention8, les bébés eux-mêmes, dès la naissance, sont plus attirés par les beaux visages18, les professeurs notent mieux les beaux enfants4, l’embauche, la promotion, le salaire et d’une façon générale la carrière professionnelle sont meilleurs pour les belles personnes2 . On leur prête par ailleurs une plus grande intelligence sans même les connaître et on leur fait spontanément plus confiance6 . Pire, il existe même une prime à la laideur, ainsi que le montre une récente étude américaine : à délit égal, un homme «laid» prend en moyenne 23 mois de prison de plus qu’un « beau » délinquant16 ! C’est ce qu’on appelle « l’effet de halo », qui consiste à attribuer spontanément à quelqu’un de beau d’autres qualités et à quelqu’un de laid les pires défauts 4 . En d’autres termes, « ce qui est beau est bien ». Mais qu’est-ce qu’un beau visage ? Depuis l’aube de la culture, les plus éminents penseurs de ce monde, Aristote, Platon, Kant et, plus près de nous, le grand Léonard de Vinci ont disserté sur la beauté, chacun donnant sa vérité (il est d’ailleurs très curieux de les relire à la lueur des récentes découvertes sur le fonctionnement du cerveau). Une des conceptions les plus sé-

duisantes est celle du nombre d’or, une proportion mathématique qui régirait tout ce qui est beau dans l’univers : les visages et les corps, les peintures et les dessins, les pyramides, les cathédrales, l’architecture…Le Corbusier en était, comme Da Vinci, un fervent défenseur. Malheureusement, en tout cas en ce qui concerne l’humain, les résultats des différentes mesures n’ont pu avaliser une quelconque formule magique, fût-ce ce fameux nombre d’or 9. Juste des proportions artistiques que nous avons tous le talent incroyable de savoir instantanément évaluer : nous pouvons ainsi tous dire si une pomme est bien dessinée, jusqu’au plus infime détail, même si nous n’avons jamais appris à dessiner. Il en est de même pour la beauté du visage, que nous savons tous juger instantanément, et particulièrement sur ses aspects négatifs : « Le nez est trop grand », « la bouche est moche », « il a les dents de travers », « elle a une tête de fouine »…etc., sont autant de jugements lapidaires et définitifs que nous émettons à longueur de journée ! A l’université de Princeton, Alexander Todorov et ses collaborateurs ont établi qu’il suffit de seulement 100 ms pour formuler un jugement ferme et définitif sur quelqu’un, décider s’il est attirant ou pas, fiable, sympathique, et même compétent ou incompétant16 ! Un beau visage semblerait être un visage exceptionnel, et pourtant, en


1990, l’équipe de Judith Langlois, (université d’Austin, Texas) a démontré que, contrairement à ce que nous croyons communément, nous préférons tous des visages... moyens7. Non pas moyens dans le sens banal ou médiocre, mais dans le sens gaussien du terme, « remarquablement » moyens. En mixant par ordinateur des séries de visages, puis en y intégrant l’image composite résultante (qui était donc la moyenne géométrique), on a pu établir que cette dernière était choisie à plus de 95 % par des jurys multiethniques ! Mieux : plus le visage moyen était obtenu à partir d’un grand nombre de visages, plus il était qualifié de « beau ». A bien y réfléchir, il semble logique que nous ne soyons pas attirés par quelqu’un qui mesurerait 2,50 m ou qui aurait 3 yeux, mais plutôt par quelqu’un qui se situerait dans les normes. Il en est de même pour absolument tous les caractères physiques tels la taille, la couleur, la forme, le nombre…etc. Bien que cette particularité intervienne pour plus de 25 % dans l’attirance3, d’autres caractéristiques sont aussi déterminantes : la symétrie, l’aspect lisse de la peau et certains traits considérés comme de véritables caractères sexuels secondaires. La symétrie semble en effet être dans la nature le témoin de la perfection du déroulement de l’embryogénèse11. Pendant la période ovulatoire, le visage de la femme devient d’ailleurs plus symétrique sous l’influence des œstrogènes, et donc plus attirant ! Une asymétrie signifie au contraire des perturbations du programme embryogénétique, et nous repousse d’autant plus qu’elle est plus importante. Il en est de même pour l’aspect lisse et homogène de la peau. Enfin certaines caractéristiques morphologiques particulières, considérées comme de véritables caractères sexuels secondaires, constituent aussi des atouts déterminants et nous permettent de compléter le « portrait-robot » d’un beau visage : chez la femme, des yeux immenses, des sourcils haut placés, un nez délicat, des pommettes saillantes, une grande bouche, des lèvres pulpeuses et un petit menton seraient en effet le témoin d’une imprégnation œstrogénique importante. Pour l’homme, un savant mélange de traits masculins et féminins caractérise le standard de beauté actuel6. De récents travaux montrent en outre que décidemment, la femme est compliquée : elle


préfère des traits masculins pendant sa période d’ovulation (mâchoire anguleuse et volumineuse, pommettes saillantes, sourcils épais, révélateurs d’un fort taux de testostérone) et des traits plus féminins (grands yeux, petit nez, lèvres épaisses) en dehors de cette période9. Donc un beau visage, ce serait un visage moyen. Pourtant, nous pouvons tous constater dans notre quotidien que nous ne semblons pas être attirés par des visages ordinaires. Effectivement, si l’on introduit par ordinateur une particularité hors du commun, comme des yeux plus grands, un grain de peau très fin, ou encore des lèvres plus épaisses, le visage devient alors beaucoup plus attirant. Cette prime à l’originalité ne s’applique pour autant pas à toutes les particularités : on peut attribuer des yeux très bleus à une belle brune avec une grande prime à l’originalité, mais bien sûr pas des yeux rouges. En d’autres termes, nous sommes attirés par la beauté « ordinaire », la moyenne dont nous parlions, mais nous sommes émus par des beautés « extra-ordinaires », qui possèdent quelque chose d’unique. La beauté dans nos sociétés post-modernes se mesure d’ailleurs au choc qu’elle procure… La beauté est-elle culturelle ou innée ? Il est commun de penser, à la suite de Voltaire que, « la beauté pour un crapaud, c’est sa crapaude ». La perception de la beauté résulterait ainsi uniquement d’un formatage culturel qui nous ferait préférer certaines caractéristiques liées à l’époque et à l’ethnie. Ainsi, jusqu’au XIXe siècle, les femmes enrobées étaient considérées comme belles car l’opulence des formes était signe de richesse. Dans nos sociétés occidentales, elles seraient pourtant implacablement classées parmi les obèses. Les exemples géographiques et ethniques sont également nombreux, poussant le poids culturel et la tradition parfois jusqu'à l’extrême, telles les femmes-à-plateaux Saras-djingés du Tchad ou les femmes girafes (Padaung) de Birmanie. Sans aller jusque-là, malgré les différences culturelles et des variations dans le temps, « les standards de beauté transcendent les frontières géographiques, les cultures, les milieux sociaux et les sexes »2 . Du fait de la mondialisation médiatique de l’image, le modèle occidental s’est imposé quasi partout : les Asiatiques veulent ainsi se faire débrider et les Africains « dés épater » le nez.


24 DERMATOLOGY I body language 24 PSYCHOLOGIE I body language

Vues sous cet angle, nos préférences esthétiques seraient bien culturelles et donc acquises. Mais pour que nos réactions et nos comportements soient aussi stéréotypés, il doit bien exister une dimension universelle, voire innée de la beauté. Plusieurs arguments viennent étayer cette thèse. D’une part, de très nombreuses études multiethniques montrent « l’uniformité frappante des jugements de beauté que nous émettons, quelles que soient nos caractéristiques personnelles et celles des sujets que nous évaluons »8. Par exemple, les Japonais comme les Européens trouvent très attirants des visages issus de leurs milieux culturels respectifs, mais préfèrent des visages artificiels produits par un mélange des 2 types. Dans l’étude de Langlois, comme nous l’avons vu, les préférences qui convergeaient remarquablement étaient aussi établies par des jurys multiethniques, tout comme dans l’étude de Pollard en 1995. D’autre part, on a pu prouver que le phénomène de perception de la beauté était antérieur à toute « contamination » culturelle. Ainsi, à l’université d’Exeter, Alan Slater et son équipe ont présenté à une centaine de bébés âgés de 2 heures à 5 jours des paires de photos comportant un visage de femme très belle et un visage ordinaire. Le résultat est étonnant : les bébés regardent quatre fois plus longtemps les beaux visages13. Il en va de même pour des nourrissons de 3 mois, chez qui de beaux visages provoquent des sourires et des visages laids des pleurs18. Tout le monde a d’ailleurs pu en faire l’expérience dans son propre environnement… D’innombrables travaux plaident ainsi en faveur de l’existence de circuits neurologiques et de patterns préexistants aux influences culturelles, qui nous conduiraient à préférer les beaux visages. Mais dans quel but ? L’une des hypothèses les plus probables, fournie par les sociologues évolutionnistes et les généticiens, suggère que certaines normes de beauté de l’homme auraient évolué pour fournir des indices fiables de fécondité et de santé. Autrement dit, la nature mettrait ainsi en avant des apparats témoins de la bonne santé génique et immunitaire, propice à la fécondation. Loin d’être seulement un critère de surface, la beauté serait en quelque sorte « un certificat de bonne santé génique »6 . Idée que nous admettons très facilement pour le

monde végétal et animal, mais quelque peu dérangeante pour le genre humain pour d’évidentes raisons de nature eugénique. La beauté : une récompense pour le cerveau Pour autant, on ne sait toujours pas par quel envoûtement extraordinaire nous succombons au dessin d’une bouche, à la perfection d’un ovale ou à l’attrait de beaux yeux. La réponse a été récemment donnée par les neurosciences et tout leur arsenal d’imageries médicales. La TEP et l’IRM fonctionnelle en particulier permettent en effet de voir le cerveau « penser » en couleur. On a ainsi pu observer chez nos nourrissons de 3 mois que la vue d’un visage disgracieux affolait l’amygdale, principale structure impliquée dans la peur, comme si le cerveau interprétait ce visage comme étant menaçant18. A l’inverse, si l’on voit un beau visage, il se passe la même chose que lorsqu’on mange un très bon chocolat : une activation des circuits neurobiochimiques de la récompense, principalement dans le noyau accumbens et le cortex préfrontal 21.

Les neurosciences éclairent aussi la beauté sous un nouvel angle : il semblerait que sa perception ne soit qu’une petite partie d’une fonction beaucoup plus vaste destinée à tirer des informations du visage d’autrui5. Cette fonction a été forgée par des millions d’années d’évolution sans langage articulé, à des époques où il était primordial pour la survie de décoder automatiquement les expressions des autres, afin d’y déceler leurs intentions, leurs émotions et d’extrapoler leurs états d’âme voire leurs traits de caractère. D’un point de vue dynamique, l’ensemble est organisé en 2 systèmes distincts faisant intervenir de multiples zones cérébrales qui permettent

l’analyse des traits invariants (reconnaissance du visage) et de traits variants (reconnaissance des expressions)8. Grâce à une structure spécialisée, le Gyrus Fusiforme Temporal Droit 21, nous identifions les expressions avant même de savoir s’il s’agit d’un homme ou d’une femme ! En seulement 100 millisecondes, nous savons si le visage est amical, connu, attirant et mille autres évaluations dans la palette expressive16 . Cette moisson d’informations est transmise au système limbique (amygdale, noyau accumbens) et au Cortex Préfrontal Ventro Médian10 qui lui donneront respectivement sa coloration émotionnelle et son jugement culturel. L’action prioritaire est de déterminer s’il y a menace ou pas, ce qui est fait en seulement 38/1000e de seconde ! Dans l’affirmative, l’amygdale est activée, ce qui est aussi le cas, nous l’avons vu, lorsque le visage est disgracieux. Tandis que si le visage est considéré comme agréable à regarder (avenant, attirant, beau), c’est le circuit de la récompense qui sera mis en route. C’est là tout le secret de la puissance de la beauté : voir un beau visage entraîne un plaisir immédiat et la recherche de la répétition de cette récompense. Sans influence culturelle, nous serions très probablement « addicts » à cette drogue. Quelles conclusions en tirer dans notre pratique ? Au-delà des normes sociétales, des phénomènes de mode, de nos propres opinions, nous avons bien des structures qui nous permettent, avant toute influence culturelle, d’être universellement attirés par des visages présentant certaines caractéristiques faciales. Pour Jean-Yves Baudouin, auteur de « Psychosociobiologie de la beauté »3, «Il faut bien distinguer la part de la nature et (celle) de la culture. La nature nous pousse par des mécanismes préétablis à être attirés par la beauté, la culture détermine le jugement de la beauté, qui dépendra des influences, des expériences et des goûts ». Pourtant, dans un monde qui opère l’image, la recherche de la beauté n’est pas un bon fil directeur. C’est un leurre, miroir de notre propre conception et de la demande standardisée des patients, qui fait que nous pouvons souvent voir dans les salles d’attente les mêmes nez, les mêmes bouches, les mêmes fronts figés. On promet trop


body language I PSYCHOLOGIE 25

souvent la beauté et même celle des autres, comme on peut lire dans l’une des innombrables revues people : « La moue de Scarlett Johansson est désormais la plus demandée par les accros de la chirurgie. En tête devant celle d’Angelina Jolie et de Christina Aguilera ». Mais au final, peu de personnes sont éligibles à la beauté et qui plus est, seulement de façon éphémère. La psychologie cognitive et les neurosciences nous montrent que, même si l’on est sensible à la beauté, notre façon de communiquer fait essentiellement appel à l’expression faciale. Comme l’a démontré Ekman, cette dernière est « le pivot de la communication ». Gosselin 22 ajoute : « Lorsque le visage vieillit, les traits anatomiques

agissent alors comme de faux signaux émotionnels et affectent le décodage de l’expression faciale ». Qu’elle soit passive pour nos états d’âme ou active pour nos émotions, l’expression faciale constitue un fil conducteur bien plus universel et fructueux pour nos corrections, qui se placeront d’emblée sur le plan de l’amélioration, quels que soient l’âge, le sexe et le physique de la personne concernée. Plutôt que de rendre les gens beaux ou plus jeunes, véritables chimères, il s’agira de pacifier leur visage, de leur donner bonne mine, de les rendre avenants. Avec à la clé, d’une part un résultat naturel et une estime de soi retrouvée pour le patient, d’autre part un entourage familial et socioprofessionnel qui plébiscitera le résultat.

Dr Jamal DJOUDI, est médecin esthétique et anti-âge, titulaire de diplômes en, Actes Esthétiques en Dermatologie, Lasers en Dermatologie et Chirurgie plastique, Communication et Journalisme Médical. Il s’est notamment intéressé à la morphopsychologie (ou physiognomie), concept selon lequel la personnalité d’un individu se lirait sur les traits de son visage. La physiognomie est l’ idéologie sur laquelle se sont fondés les mouvements racistes du XIXe siècle.

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26 INDUSTRIE I body language

PORTRAIT D'UN

LABORATOIRE Entretien avec Didier Tabary, Président des Laboratoires Filorga, qui a réussi le pari d'investir un double marché, celui de la cosmétique grand public et celui du médical. Il revient pour nous sur cette formidable aventure industrielle. Vous avez repris les laboratoires Filorga en 2006. Quels étaient les perspectives de développement et défis stratégiques, pour devenir aujourd’hui un groupe internationalement reconnu, sur le marché grand public et médical ? Lorsque j’ai repris les Laboratoires Filorga en 2006, leur activité était principalement centrée sur les médecins esthétiques avec la commercialisation d’un produit de biorevitalisation de la peau, aujourd’hui devenu culte et leader de sa catégorie, le NCTF ® (New Cellular Treatment Factor), une solution injectable qui améliore la qualité de la peau grâce à l’apport d’actifs biorevitalisants combinés à une hydratation profonde. Les objectifs étaient très ambitieux : faire des Laboratoires Filorga un leader international de l’anti-âge médical et grand public, avec une approche de la beauté à 360° : la prévention et la correction des signes de l’âge avec des traitements en cabinet et des produits grand public. La stratégie de départ a été de construire une marque forte et différenciante, centrée sur l’anti-âge, proposant des formulations haute technologie et répondant aux principaux besoins des praticiens et de leurs patients. Nous avons construit notre offre médicale autour d’une philosophie, l’amélioration de la qualité de la peau. Nous nous sommes appuyés sur le NCTF ® puis nous avons progressivement élargi notre portefeuille produit avec des peelings, des produits de comblement et une gamme de cosmétique médicale, SKIN PERFUSION, dédiée aux médecins prescripteurs. Plus récemment, en janvier 2016, nous avons lancé notre nouvelle gamme de produits de comblement à l’acide hyaluronique, ART FILLER®. Ce sont des gels issus de la toute nouvelle technologie TRI-HYAL, qui permet d’obtenir des gels très modelables que le médecin peut sculpter et modeler sur le visage des patients. A la clé, des résultats très naturels. Le lancement de ART FILLER® marque véritablement la volonté des Laboratoires Filorga de s’inscrire en tant qu’acteur incontournable sur le marché de l’esthétique médicale. En parallèle nous avons créé ex-nihilo la gamme MédiCosmétique : une gamme de produits cosmétiques anti-âge ayant pour ADN une formulation haute technologie basée sur les actifs utilisés en médecine esthétique, notamment notre formule NCTF ® et un acide hyaluronique de poids médical. Nous voulions des produits qui se démarquent à la fois par leur efficacité mais aussi par des packaging haut de gamme capables d’ancrer la marque dans l’univers du luxe.

L’objectif, s’imposer dans l’univers très concurrentiel de la pharmacie tout en intégrant les rayons des parfumeries. Ce mix unique doublé d’un positionnement de prix accessible, nous a permis de réussir ce challenge puisque Filorga est aujourd’hui l’une des rares marques à être présente à la fois en pharmacie, parfumerie et department store. Les défis au commencement étaient nombreux, c’est vrai, mais le plus important était le défi humain. Il a fallu réunir une équipe experte et impliquée, cultivant l’audace et le perfectionnisme et capable de mettre cette vision en œuvre. En moins de 10 ans nous avons multiplié le chiffre d’affaires par 20 et sommes passés d’une équipe de 30 personnes à une équipe de 300 personnes aujourd’hui. Etait-ce un choix stratégique dès le départ, d’investir ce double marché au travers d’une gamme de Cosmétique Médicale ? Oui, car j’ai toujours pensé que l’univers de la cosmétique et celui de la médecine esthétique étaient interconnectés et que de nombreuses passerelles existaient entre ces deux univers. Nos origines médicales donnent beaucoup de légitimité à notre gamme cosmétique et inversement, cette dernière aide à construire la notoriété de notre offre médicale et à élargir le pool de patientes souhaitant franchir le pas de la médecine esthétique. Étant au plus proche des praticiens et des techniques qui fonctionnent en cabinet, nous sommes les plus à même de rendre ces techniques accessibles au grand public (avec notre Mesotherapist, ou Ledbooster par exemple) et de proposer des produits efficaces, différents de ceux de la cosmétique traditionnelle. Quelle place occupe la R&D, pour s’imposer sur le marché avec une offre vraiment spécifique et répondant aux attentes du médical et du grand public ? L’innovation est la clé sur les marchés de la cosmétique et de l’esthétique médicale. Nous avons beaucoup investi en R&D au cours de ces dernières années pour développer les produits du futur et plus récemment, de manière tout à fait considérable, avec la construction d’une usine dernière génération en Europe, entièrement dédiée à la fabrication de notre nouvelle gamme de produits de comblement ART FILLER®. Cela nous permet de parfaitement contrôler les produits que nous mettons sur le marché et de garantir une sécurité opti-


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male pour les patients, un point essentiel lorsqu'il s’agit de produits injectables. Notre réussite vient également du fait que nous avons été capables de réunir un comité scientifique pluridisciplinaire de très haut niveau, composé de dermatologues, pharmaciens, biochimistes et cosmétologues et d’avoir une connaissance et une compréhension très fines des processus de vieillissement cutané et des ingrédients de qualité médicale. Votre présence est très forte en Europe et au Moyen-Orient. Quels sont les prochains territoires internationaux que vous souhaitez conquérir en priorité ? Nous sommes actuellement présents sur une soixantaine de marchés avec des filiales en France, Benelux, Espagne, Pologne, Italie, Maroc et Tunisie et une filiale en cours d'ouverture au Portugal. Nous avons aussi ouvert trois bureaux à Miami, Dubaï et Hong-Kong afin de mieux couvrir les marchés plus éloignés. Notre potentiel de croissance est encore très important en Europe mais nous misons aussi très fortement sur le développement du marché chinois où Filorga est présent depuis un an et demi avec des résultats extraordinaires et une stratégie très orientée vers le digital. Nous avons aussi de très belles perspectives de développement sur des marchés importants comme l’Arabie Saoudite, l'Iran, le Canada et les États-Unis. Quels sont les différences de développement selon les marchés et les défis à relever ? Des enjeux de distribution d'abord. Les circuits ne sont pas développés partout de la même façon, notamment celui de la pharmacie. Il faut donc à chaque fois adapter son modèle selon les marchés - parfumerie, department stores, digital, TV shopping… Des enjeux réglementaires ensuite. Ils sont de plus en plus forts, notamment sur certains marchés comme les USA, la Chine, la Corée ou le Brésil, les démarches sont longues et coûteuses et il faut savoir anticiper certaines contraintes réglementaires au niveau de la formulation des produits ou même de la conception d’un site industriel. Enfin, des enjeux de communication. On ne parle pas de la même façon à un consommateur européen ou américain qui est habitué à un marketing beaucoup plus direct et à des promesses produit plus 'fortes'. Même si notre offre produit est identique sur certains marchés, nous devons faire preuve

d’adaptabilité et de créativité pour trouver la 'bonne formule' qui fera son succès sur chaque marché. Votre stratégie de communication est-elle donc développée globalement ou adaptée localement selon les pays ? Nous avons beaucoup misé sur les journalistes qui nous ont d’ailleurs énormément soutenus par leurs nombreux articles. Aujourd’hui, nous avons la chance de faire partie des marques les plus citées dans la presse et plus récemment dans les blogs ! C’est pour nous une vraie marque de confiance qui témoigne de la qualité de nos formules et du souci constant que nous avons de mettre sur le marché des produits différents et innovants. Plus récemment, nous avons décidé d’entamer une prise de parole en presse et en affichage pour notre gamme MEDICOSMETIQUE. Nous avons la chance d’avoir une identité de marque très forte avec nos codes noir et blanc. Les claims et les visuels sont conçus par l’équipe de communication et la direction artistique internationale, qui gère la cohérence de l’identité de marque dans l’ensemble des pays. Comme n’importe quelle marque de luxe, il est essentiel de définir une charte de communication et d’y rester fidèle. Cela n’empêche bien évidemment pas la souplesse et les claims sont régulièrement retravaillés au niveau local pour s’assurer d’une parfaite adéquation culturelle. Les produits sont-ils adaptés à chaque marché ou leurs formulations restent-elles universelles ? Notre souci permanent est la recherche d’efficacité la plus absolue et finalement c’est une attente très partagée par toutes les femmes dans le monde ! Nous avons initialement développé des produits dans la gamme MEDICOSMETIQUE pour le marché français à l’origine, qui ont finalement rencontré un très grand succès en Asie puisqu’aujourd’hui, un de nos bestsellers - le Meso Mask, un masque unique au pouvoir lissant et repulpant - est devenu culte sur les réseaux sociaux en Chine ! Après, nous essayons de répondre plus précisément à leurs besoins selon les zones avec des produits qui s’adaptent parfaitement à leurs usages (cosmetic water pour l’asie par exemple), leurs attentes esthétiques (de l’antiâge à l’éclaircissement de la peau) et leur type de peau (plus ou moins sèche selon les territoires). Pour la nouvelle gamme SKIN PERFUSION que nous lançons, ce sont les USA qui ont été notre marché de référence avec des textures ultra pénétrantes qui ne laissent aucun film sur la peau.


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UNE PRISE EN CHARGE AU NATUREL Dermatologue esthétique, Dr LAURENCE BEILLE partage ses réflexions sur le métier de médecin esthétique et témoigne de son approche globale de l’anti-âge, dans le respect du naturel.

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ermatologue spécialisée en esthétique, je suis installée depuis 22 ans dans la région grenobloise et j’exerce exclusivement en dermatologie esthétique depuis 2007, en secteur non conventionnel. La prise en charge esthétique médicale du vieillissement du visage représente 80 % de mon activité et ma patientèle est constituée à 95% de femmes, par choix personnel. Pourquoi préciser la date de mon installation ? Parce que les années 90 sont une zone charnière dans la prise en charge du vieillissement en esthétique médicale. Avant 1990, en dehors des injections de collagène inefficaces à moyen terme, il n’existait que des solutions radicales ; soit chirurgicales (lifting), soit dermatologiques agressives (laser CO2 continu et peelings moyens ou profonds). Autant dire que ces techniques, aux effets secondaires non négligeables - éviction sociale d’au moins une semaine et fréquentes complications - n’intéressaient qu’une minorité de la population, le plus souvent des femmes de plus de 50 ans. Les années 90 ont marqué le début de l’avènement de l’esthétique médicale, dont le développement en vingt ans est considérable, que ce soit en cosmétologie médicale, en technologies performantes moins agressives nécessitant moins d’éviction sociale - peelings superficiels, lasers, lampes flash, radiofréquences, ultra-sons, LED, injectables ou fils - et bien sûr en pratique médicale.

Les enjeux économiques importants sont un puissant moteur de développement de ce secteur en pleine expansion et poussent tous les acteurs à évoluer rapidement. La demande esthétique concernant le vieillissement, augmente de façon exponentielle dans les pays riches et touche une population de plus en plus jeune. En effet, les jeunes femmes perçoivent dès l’âge de 30 ans les premiers signes de vieillissement, ce qui était totalement inconcevable il y a 10 ans et les femmes actives entre 40 et 50 ans ont beaucoup de difficulté à affronter les signes d’affaissement du visage dans le miroir, signant leur maturité. La demande des hommes augmente égale-

ment, notamment dans les métropoles. J’ai été très rapidement passionnée par ce métier en pleine évolution, qui fait appel à beaucoup de créativité et d’audace. J’ai ainsi eu la chance de participer à part entière à l’aventure esthétique et devenir l’une des pionnières en France, de cette spécialité en pleine explosion mondiale actuellement. Ce métier présente diverses facettes : médicale, technologique, relationnelle, créative, communicationnelle, entrepreneuriale. Si nous voulons évoluer, nous devons en permanence nous remettre en question, prendre des risques et sortir fréquemment de nos zones de confort pour explorer de nouvelles


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technologies. Nous devons faire preuve de discernement pour sélectionner et proposer diverses stratégies thérapeutiques. Les formations et les échanges avec nos pairs et les autres acteurs de l’esthétique sont extrêmement importants pour l’apprentissage et le choix de nouvelles techniques. L’important est de ne pas nuire tout en essayant d’apporter une grande satisfaction à nos patients dont nous augmentons, alors, le bien-être. Cependant, dès que nous évoluons, nous passons à un stade de petite entreprise avec du personnel, des outils et des patientes, et nous devons réfléchir à des stratégies de fonctionnement et de gestion pour nous permettre de travailler en toute sérénité ! Une approche globale et naturelle Pour ma part, j’ai mis en place une structure qui me permet de travailler à plus de 80 % sur ma passion, qui est l’amélioration des signes du vieillissement du visage des femmes, par une stratégie globale et dans le respect du naturel. Il s’agit de femmes entre 30 et 80 ans. La stratégie thérapeutique que j’ai choisie est de respecter le naturel, c’està-dire améliorer sans prise de risque majeure en réduisant le plus possible l’éviction sociale (maximum 4 jours).

Il m’apparaît en effet essentiel de respecter une harmonie entre le visage, le cou, le décolleté, les mains et le corps des femmes. C’est pourquoi, nous écartons volontairement toutes les patientes qui ne veulent qu’un traitement partiel et isolé (effacement d’une ride, d’un creux, un botox) car elles seront toujours insatisfaites. De plus, la grande majorité des patientes en esthétique médicale ne veulent pas d’éviction sociale supérieure à 4 jours. Mes deux axes thérapeutiques principaux, sont le traitement de la peau et la restructuration du masque facial. La qualité de l’examen clinique, les connaissances anatomiques analytiques et fonctionnelles et l’expérience des principales techniques esthétiques sont indispensables pour poser une bonne indication. Il faut savoir voir et anticiper. Le masque facial est un organe de communication non verbal par excellence, l’abîmer ou le transformer, affecte les relations du patient avec son entourage. Notre action thérapeutique peut être lourde de conséquences sur la vie sociale de nos patients. Les enjeux thérapeutiques sont un peu différents selon l’âge des patientes. Entre 30 et 40 ans, on est dans l’anticipation, il faut analyser les points de faiblesse de la peau, du squelette et du masque facial. C’est l’âge idéal pour commencer la prise en charge esthé-

tique et le résultat sur le ralentissement du vieillissement est bluffant quelques années plus tard. À partir de 40 ans, on traite et on corrige, on améliore. Pour obtenir de beaux résultats, il apparaît essentiel de proposer dès le départ une prise en charge globale, quel que soit l’âge. Il n’est pas concevable dans mon approche de proposer une prise en charge de qualité en ne traitant que partiellement le problème, comme le traitement seul d’une ride du front ou l’effacement de quelques autres. Nous nous devons, selon moi, de proposer au minimum un traitement de la peau et une restructuration du masque facial. Encore trop de patientes sont polarisées sur l’effacement d’une ride, la projection des pommettes, de la bouche ou sur du Botox isolé, par méconnaissance peut-être ou en raison du coût. J’estime qu’en tant qu’experts du vieillissement, nous devons proposer une stratégie thérapeutique organisée. Dr Laurence Beille est Médecin Dermatologue, spécialisée en dermatoesthétique et cosmétologie, dans la région Grenobloise. Expert pour de grands laboratoires d’ injectables et de cosmétologie, elle participe à des groupes de travail et intervient dans de nombreux congrès, sur l’anatomie appliquée aux injections et l’examen clinique en dermato-esthétique.

Q&R Qu’entendez-vous par prise en charge globale et comment la pratiquez-vous ? Tout au long de ces années, j’ai progressivement mis en place une stratégie qui repose sur plusieurs points. Tout d’abord la sélection des patientes à partir de cette proposition de prise en charge au naturel, à l’aide du site internet et du filtrage téléphonique par une assistante connaissant parfaitement la problématique. Ensuite, une première consultation d’une heure permet de dessiner le projet thérapeutique et esthétique, au cours de laquelle, nous réalisons : • Une prise de photographies numériques de face puis, ¾ droit et gauche, par Visia, dans un local dédié. • Un examen clinique complet de la peau, du squelette et du masque facial. Prise de connaissance des antécédents et entretien sur le mode de vie. Évaluation de la demande esthétique. • L’explication des mécanismes du vieillissement et dessin du masque facial. • Proposition d’une stratégie thérapeutique sur-mesure avec prise en charge globale. Les deux étapes fondamentales sont la prise en charge cutanée surmesure et la consolidation et remodelage du masque facial.

Prise en charge cutanée sur-mesure Prescription d’un traitement cosmétologique adapté à la peau avec des actifs concentrés : écran solaire, hydratation adaptée, antioxydants (vitamine C, acide hyaluronique), rétinol et acides de fruits (on évitera ces deux derniers actifs si la peau est intolérante). Proposition de traitements dermatologiques sur-mesure : le plus souvent combinés, associant nettoyage de peau et microchirurgie dermatologique, peelings superficiels (AHA ou TCA 15%), radiofréquence, lasers de photo-réjuvénation, IPL ou de stimulation dermique - laser fractionné non ablatif. Restructuration du masque facial Remodelage et repositionnement des volumes perdus sur-mesure, en considérant la construction architecturale dynamique du masque facial. L’acide hyaluronique est encore le matériau phare de l’esthétique car il est extrêmement bien toléré par l’organisme. Il permet de consolider les zones de fragilité, de faire des points de soutien et de remodeler les différents étages du masque facial. Sa résorption est plus longue qu’il n’y paraît et il permet de ralentir extraordinairement bien le vieillissement quand il est correctement et suffisamment injecté.


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Les inducteurs tissulaires sont bien évidemment une alternative à l’acide hyaluronique dans certaines indications. Ces deux étapes sont la base de la prise en charge dans une stratégie gagnante pour le patient. Par la suite, on pourra proposer d’autres techniques qui seront des « cerises sur le gâteau » pour les patientes très « désirantes ». En cas de vieillissement du front : Injections de toxine botulique. Je pense qu’il faut toujours expliquer que la toxine a un effet éphémère d’autant plus si elle n’est pas injectée régulièrement. C’est un vrai choix et un engagement de la part du patient. La toxine est un traitement de choix pour le front. Pour l’affaissement des joues : les fils en acide polylactique à cônes résorbables ont à mon avis un grand avenir, mais ils ne sont pas pour moi un traitement de première intention. Je les pose après avoir structuré la partie médiane du visage par l’acide hyaluronique. Ils ont pour but de draper la joue et de provoquer un effet liftant et remodelant des joues. Il faut en poser au moins deux de chaque côté, l’idéal étant trois - un en angle mandibulaire et deux en U en croisant. La technique reste encore à développer et n’est pas si facile à positionner et à maîtriser. Les fils PDO permettent un soutien cutané sans donner trop de volume. La radiofréquence et les ultra-sons : stimulent le tissu conjonctif. Ces techniques sont onéreuses et moins spectaculaires que des injections bien faites. Elles sont utiles quand les patientes sont très demandeuses d’esthétique et que les injections sont suffisantes sous peine de « grossir et déformer le visage » ou quand les patientes refusent les actes invasifs. Les LED sont souvent intégrées en fin de traitement cutané pour leur effet anti-inflammatoire et cicatrisant. Leur utilisation isolée en cure reste à définir, cependant l’effet de bien être pour les lumières rouges et jaune est toujours exprimé par les patientes. Quels conseils pourriez-vous donner à un médecin qui voudrait se spécialiser en esthétique du vieillissement du visage ? Les conseils que je donnerais seraient de bien réfléchir à ses motivations. C’est un métier qui demande des qualités manuelles, esthétiques, empathiques, mais aussi beaucoup d’énergie, d’investissement personnel et financier. Les patientes sont exigeantes…. Également, de se former le plus rapidement possible sur l’examen clinique cutané et morphologique, l’anatomie analytique et fonctionnelle, la dermatologie esthétique, la cosmétologie, les techniques esthétiques et la photographie. Il est essentiel de photographier chaque patiente avant tout traitement. Les techniques phares basiques sont, la prescription cosmétique, les injections d’acide hyaluronique, la toxine botulique, les peelings superficiels et dépigmentants, la microchirurgie cutanée. Par la suite, il faut assez rapidement aller vers des techniques d’homogénéisation du teint et de stimulation cutanée. Soit par peeling TCA moyen ou par Phénol (prudence !), qui provoque une éviction sociale d’au moins 7 jours. Soit par lasers ou apparentés, techniques plus onéreuses. Pour l’homogénéisation du teint, des lampes Flash ou lasers de photo-réjuvénation (KTP ou LCP), pour la stimulation cutanée, de la radiofréquence fractionnée, lasers fractionnés ablatifs ou non ablatifs. Les techniques lasers et apparentées sont chères, il faut tenir compte du coût de l’appareil, du mode de crédit, du coût de la maintenance et du consommable. C’est toujours difficile de faire un bon choix et il ne faut pas hésiter à prendre des conseils techniques et de fiscalité.

Certaines techniques peuvent être rentables sans apporter de résultats spectaculaires : LED, mésothérapie, radiofréquence mono ou multipolaires… Cependant, l’évolution est en marche, tous les ans il y a des innovations, de nouvelles réflexions. Il est important de structurer son activité sur les techniques de base fondamentales tout en restant très flexible, attentif et créatif ! L’esthétique médicale n’est donc pas une spécialité de tout repos et il convient de bien réfléchir avant de s’y engager.


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Déontologie Médicale sur le Web KARINE MAZUIR, à la tête de l’agence Karma Santé, dédiée au secteur de la médecine et des professions médicales, redéfinit les fondements d’une communication médicale éthique, globale et pertinente, pensée dans l’intérêt des patients, des praticiens et de leur relation mutuelle.

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ous êtes de plus en plus nombreux à venir nous rencontrer pour parler de communication, pour comprendre cette évolution qui caractérise la redéfinition des paramètres de la relation avec vos patients. Et si nous parlions enfin de Communication ? Tout d’abord, définissons ensemble ce terme qui divise encore un grand nombre d’entre vous.

À l’ère du tout internet, des réseaux sociaux et autre nouvel eldorado de la communication, que veut dire communiquer ? Quel est le champ d’action envisageable pour un médecin dans le respect des règles de déontologie ? Nous savons tous, selon la loi ordinale, que la médecine ne doit pas être pratiquée comme un commerce et il n’est pas question ici de parler de publicité commerciale ou incitative, mais bien de communication informative dans les règles de l’art.

Aujourd’hui, les praticiens ont à faire face à de nouveaux enjeux, confrontés à de nouveaux comportements de patients. La chirurgie esthétique et la médecine anti-âge sont plus que jamais sur le devant de la scène, affichant ses nouvelles tendances, inaugurant une nouvelle philosophie de l’existence. La patientèle, de plus en plus exigeante, s’interroge sur une large gamme de thématiques liées aux actes médicaux esthétiques : beaucoup plus active qu’elle ne l’était auparavant,


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la patientèle recherche, sélectionne, prend des avis, s’informe. Le site du médecin est désormais une première vitrine des actes pratiqués, qui peut évoluer en véritable portail d’informations et les patients y trouvent les informations nécessaires pour faire le premier pas vers une prise de rendez-vous ou choisir entre plusieurs praticiens. L’intérêt de faire un site complet et personnalisé est donc primordial. Cette révolution internet, (le mot n’est pas trop fort) est à l’origine en partie, d’un nouveau monde de communication pour les médecins. Sauf à vivre dans sa bulle, chaque acteur en subit les influences… De nos jours, une chose est sûre : le médecin doit occuper son territoire de communication et internet en est l’un des principaux maillons.

Ainsi, la généralisation d’internet et son évolution vers le Websocial (réseaux sociaux) provoque des bouleversements structurels majeurs dans les méthodes de communication et de recrutement de patientèle, particulièrement visibles dans le secteur médical esthétique. Le médecin - acteur de sa communication Informer sur ses interventions, parler de son métier, offrir un discours compréhensible et didactique à ses patients, agrémenter le tout de médias interactifs (vidéos, interviews…) ; Le médecin, en devenant acteur de sa communication, optimisera la qualité des échanges avec ses patients et développera considérablement son activité. Pour s’en convaincre, il suffit de consulter les chiffres de fréquentation de certains sites de médecins que nous

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Chaque domaine d’intervention mériterait à lui seul un dossier complet : Quoi faire ? Comment le faire ? À quel rythme ? 99 Si le médecin ne prend pas sa place sur la toile, son confrère, lui, le fera. A-t-on encore le choix de ne pas être présent quand 70% des patients ont par réflexe de vérifier votre simple existence sur le net ? Quand ils ne vous trouvent pas, que leur reste-t-il ? Une libre interprétation ! Ne pas y être est aussi une forme de communication. Ne pas communiquer, c’est aussi communiquer : c'est déjà dire et laisser dire des choses sur soi. Internet évolue Le web des années 1990 n’est pas celui des années 2000. Celui sous nos yeux en 2016 est à des années-lumière des premiers balbutiements de la toile. Or, ces évolutions sont invariablement intrinsèques à ce média, devenant de plus en plus global et participatif. Internet évolue parce que les utilisateurs eux-mêmes évoluent : patients, médecins, cliniques... Internet et les utilisateurs interagissent, se façonnant l’un et l’autre.

avons réalisés et que nous référençons. En 10 ans, la poussée est vertigineuse, le taux de fréquentation ne cesse de croître, le taux de rebond (quitter un site rapidement) est de plus en plus faible. Pourquoi ? Parce que les internautes s’intéressent en masse à l’esthétique, l’esthétique s’est démocratisée, l’accès à l’information aussi. Chercher de l’information sur une intervention est devenu un sport national, sélectionner son chirurgien ou un médecin sur internet : la nouvelle méthode 2.0 du bouche à oreille ! Privilégier votre information personnalisée plutôt que de laisser vos patients naviguer sur la toile vers des blogs ou plateformes d’informations que vous ne maîtrisez pas… Ne vaut-il pas mieux que le patient clique sur votre site plutôt que sur un blog « publicitaire » à l’information toute relative ? Les annuaires et plateformes d’informations sur l’esthétique sont en plein essor, il suffit de surfer sur le net, pour trouver profusions

d’informations. Je ne m’étendrai pas sur le délicat sujet des cliniques « low cost » qui, souvent à travers un marketing agressif - achats de liens ou bannières payantes - font fleurir leurs offres jusqu’en France. Pas d’hésitation, il est grand temps de communiquer, si ce n’est pas déjà fait ! Ultra frileux ? Moyen tiède ? Actifs ? Ou ultra proactif frôlant les limites et parfois dépassant certaines frontières interdites ? Le profil du médecin qui communique est multiple. Il est capital de respecter une ligne de conduite, vous devez vous faire un devoir de communiquer dans les règles, ne pas tomber dans le panneau du « tout est possible » même l’interdit, du « pas vu, pas pris ». Nous continuons de voir trop de dérapages qui n’apportent rien : un médecin qui fait référencer son site avec des liens payants sur le nom d’un confrère, Stop au « spamdexing », la ligne rouge est franchie ! Accompagner un cabinet ou un médecin dans sa stratégie de communication exige une écoute active, une excellente connaissance du territoire médical esthétique, l’expertise de l’attente patientèle et une parfaite maîtrise des règles et des devoirs. Seul ou en collaboration, restez vigilants, choisissez une agence spécialisée sur le secteur santé, pour éviter les risques de dérapages qui prolifèrent, dus aux comportements irresponsables de certaines agences web et référencement qui, sans aucune connaissance déontologique, osent à tort proposer aux médecins néophytes des solutions de communication agressives et totalement illégales. Le médecin doit devenir acteur de sa communication tout en restant dans un cadre informatif, tout caractère publicitaire est à prohiber, respecter le cadre légal fait partie des priorités. Démarquer et personnaliser sa communication est le cœur de notre métier. Aujourd’hui le secteur médical tend à un contexte de communication favorable. En effet, plus qu’un encouragement avec son livre blanc « Déontologie Médicale sur le Web », le CNOM enjoint l’ensemble des professionnels de la santé à accroitre leur présence sur Internet, à créer leur propre site et à proposer de l’information à destination de leurs patients. Site internet, réseaux sociaux, film salle


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d’attente, application carnet de soin, chaîne YouTube, brochures patients, cartes de visite, relations avec la presse et les médias… Communiquer ce n’est pas seulement le web, c’est un ensemble d’actions qui devront être estimées en fonction du profil du médecin. La stratégie de communication doit être centrée autour des besoins et attentes du patient. Pourquoi communiqueriez-vous ? Informer, recruter, fidéliser, donner confiance, rassurer sa patientèle... Communiquer avec des moyens et outils performants, se positionner en première page sur le web, avoir une communication adaptée aux attentes d’un secteur, se démarquer de ses confrères à travers une identité élégante, personnalisée, adaptée au territoire esthétique médical et déclinable sur tous les supports de communication et papeterie du cabinet. Faire rebondir votre information, votre image, pour enrichir votre visibilité et donner du crédit à votre communication. Voilà en quelques mots les premières solutions qui vont permettre une communication à forte valeur ajoutée. Dans l’esthétique le service aux patients fait la différence, être à l’écoute, et savoir se positionner et anticiper les besoins. Un médecin qui a déjà sa patientèle aura besoin de marquer sa présence pour ne pas la perdre, un jeune devra développer plus activement le recrutement, il y a donc de la place pour tous.

Les solutions existent et se développent d’année en année, le patient doit être au cœur des préoccupations, une communication centrée vers le patient donne des innovations communicationnelles.

cabinet ou de sa spécialité, c’est avant tout la signature esthétique graphique de son savoir-faire. De l’identité visuelle, aux brochures et films salle d’attente, de la relation

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La communication est là pour établir et renforcer un lien avec la patientèle. 99 C’est ainsi que l’idée de développer une application consultable sur les mobiles est venue du constat que sur un panel d’une centaine de patientes interrogées, aucune ne savait dire précisément quelle était la date de leur dernier traitement, ni le nom du produit, ni les quantités injectées. Notre équipe a donc saisi l’évidence. Il était temps de proposer un outil moderne, simple et séduisant, exit les cartes imprimées de traitements qui se perdent ou s’abîment. Désormais, le médecin est à l’heure du digital ! Voilà des outils qui marquent et suivent l’évolution des comportements ; une alternative complète au dossier papier et à ses contraintes. Moderniser sa communication, c’est aussi être à l’écoute des tendances. Mais au-delà du digital, moderne et innovant, n’oublions pas non plus les basiques comme le logotype, point de départ d’une communication, d’un

avec les médias jusqu’à l’aménagement de son cabinet, tous ces éléments forts constituent bien évidemment un vaste champ d’actions pour une efficacité globale de la communication. Chaque domaine d’intervention mériterait à lui seul un dossier complet : Quoi faire ? Comment le faire ? À quel rythme ? Le tout dans le respect des règles de déontologie. La communication est là pour établir et renforcer un lien avec la patientèle. S’en priver n’est pas recommandé, en abuser n’est pas d’actualité… Alors tout simplement, communiquez ! Karine Mazuir est Présidente et Fondatrice de l’agence de communication globale et digitale, Karma Communication. Elle a également fondé l’entité Karma Santé pour répondre aux besoins spécifiques du secteur santé et des professions médicales. www.karmasante.com



Zein Obagi

L'HOMME DERRIÈRE LA MARQUE Dr ZEIN OBAGI, surnommé le « roi de la peau », doit sa renommée mondiale à ses travaux des 30 dernières années. Il est l’inventeur du concept de « restauration de la santé cutanée » et a révolutionné les soins de la peau en traitant les problèmes cutanés à un niveau cellulaire, et non superficiel, ce qui l’a placé au premier plan de l’innovation anti-âge.

L

e parcours du Dr Obagi débute en Syrie, dans les années 1960. Ce qu’il vit à l’adolescence le pousse à se diriger vers la médecine. En effet, témoin des difformités qu’un cancer chronique de la peau a laissées sur le visage de son grand-père puis, plus tard, des traitements longs et rudimentaires qui ont valu des cicatrices à sa sœur brûlée au deuxième et au troisième degré, il décide qu’il sera celui qui apportera une meilleure solution. Il s’inscrit à l’école de médecine de Damas en 1972, avant de poursuivre ses études à Détroit afin d’échapper à certains préjugés. Ne trouvant aucun poste en dermatologie, il se tourne vers la pathologie, avant d’entamer un internat en dermatologie

dans la marine américaine. Après trois ans de travail à l’hôpital naval de San Diego, il ouvre son premier cabinet à Chula Vista, en Californie. Mais les limites de la médecine esthétique le frustrent rapidement. Seule la surface de la peau est prise en compte ; les traitements portent sur les symptômes plutôt que sur les causes. Soucieux de comprendre pourquoi les traitements agissent différemment selon le type de peau et fort de ses connaissances en pathologie, il entame un projet de recherche de deux ans qui porte sur les mécanismes profonds de la peau. Les résultats qu’il obtient l’élèveront bientôt au rang de leader de son domaine. En effet, il découvre que la peau réagit différemment au traitement selon

qu’elle est grasse, sèche, fine ou plus épaisse. Il élabore un système de classification qui considère la peau comme un organe vivant à envisager sous différents angles et crée des produits capables de pénétrer la peau et d’atteindre ses cellules. Ainsi naît le système NuDerm à base de trétinoïne, dont les résultats sont bien plus efficaces que d’autres traitements, surtout en ce qui a trait aux problèmes de pigmentation. À cette époque, le Dr Obagi attise déjà la curiosité dans son domaine, mais c’est un cas bien précis qui le met sous les feux de rampe. En effet, plusieurs mois après avoir entendu parler d’une patiente dont la peau était devenue noire en raison d’un peeling chimique bâclé, il prend contact avec elle et


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réussit à lui redonner une peau saine au bout de six mois. Ce cas est connu dans tout le pays, et son succès fait le buzz. Sa spécialité allant au-delà des problèmes de pigmentation, il souhaite distinguer son approche et invente le concept de restauration de la santé de la peau, qu’il définit comme le fait de ramener la peau à son état de santé naturel, « lisse et ferme, dotée de suffisamment d’élastine et de collagène, de couleur uniforme, dont les cellules fonctionnement correctement, hydratée, naturelle et solide. » Il innove ensuite dans le domaine du peeling TCA, qui n’en est qu’à ses débuts. À cette époque, en effet, les médecins se contentent d’appliquer l’acide trichloracétique en espérant que tout se passera bien. Après avoir testé diverses formules et concentrations, le Dr Obagi crée le Blue Peel à base de TCA. Il est l’un des premiers dermatologues à tenter, avec succès, les peelings sur peaux foncées. À la fin des années 1980, la réputation du système Nu-Derm et du Blue Peel n’est plus à faire ; un nombre toujours plus grand de médecins veut en apprendre davantage à ce propos. Dix ans plus tard, Nu-Derm est vendu à une plus grande entreprise, et le Dr Obagi se dissocie de la marque, se tournant vers son prochain grand projet : le Obagi

Principes ZO

®

Skin Health Institute de Beverley Hills. L’institut est non seulement le centre de recherche et de formation du Dr Obagi, mais aussi un centre de cosmétologie, de chirurgie plastique et esthétique, de soins esthétiques et de traitement avancé par laser. Il possède à présent des locaux à Beverley Hills, Laguna Beach et San Gabriel. Au vu des critiques dithyrambiques, les célébrités ne tardent d’ailleurs pas à y affluer. L’un de ses traitements les plus courus, un peeling léger surnommé le "Red Carpet", reste l’un des chouchous des stars en quête d’un teint lumineux à la veille des diverses cérémonies de remise de prix. En 2007, le Dr Obagi crée ZO et façonne ainsi le marché des soins de la peau. ZO propose deux gammes de produits, ZO Skin Health, destinée au public, et ZO Medical, réservée aux professionnels. Celles-ci se basent sur le concept du Skin Health Circle. Les produits agissent en synergie à différents stades : les soins quotidiens, la protection, le traitement et l’entretien. Les produits ZO Skin Health se sont toujours démarqués par leur concentration plus élevée en rétinol que les produits en vente libre et les formules à usage quotidien conçues pour lutter contre les principaux problèmes de peau. L’approche de ZO Medical est plus avancée. En ef-

Nettoyer

fet, ces produits sont cinq fois plus actifs que ceux de la gamme Skin Health. Ils fournissent des solutions de traitement innovantes axées sur les résultats et destinées à tous ceux qui souhaitent avoir une peau saine. Aujourd’hui, les produits ZO figurent parmi les solutions et produits de soin cutanés les plus recommandés par les experts du monde entier. Les percées du Dr Zein Obagi dans le domaine de la dermatologie sont largement reconnues. Il est Dermatologue certifié par l’American Academy of Dermatology, membre de l’American Medical Association, de l’American Academy of Cosmetic Surgery, de l’American Society of Dermatologic Surgery, de l’International Society of Dermatology, de la Society of Investigative Dermatology et de l’American Academy of Aesthetic and Restorative Surgery. Parmi tous ses talents, sa capacité à réaliser l’impossible est sans doute le plus remarquable. Il continue à pratiquer dans ses trois cliniques, mais sa carrière l’amène également à travailler en laboratoire, à enseigner et à présenter ses innovations à l’échelle mondiale. Sa philosophie, sa gamme de produits avancés et ses procédures de pointe constituent un héritage et confirment son statut de pionnier de la dermatologie et des soins cutanés.

Exfolier

Controler


NEXT MOTION Nouvelle solution d’imagerie avant/après des patients, en vidéo dynamique, la technologie NEXT MOTION propose un concept innovant et évolutif. À l’origine de sa conception, Dr EMMANUEL ELARD nous explique en quoi elle consiste et ce qu’elle peut changer dans la pratique quotidienne du praticien et dans la relation avec sa patientèle.

I

nstallé dans mon cabinet à Paris depuis un an et demi, je suis un jeune médecin esthétique issu de la génération « connectée », passionné de nouvelles technologies, de photographie, montage vidéo et « compositing ». J’ai ainsi rapidement compris, qu’outre nos qualités intrinsèques de praticien esthétique, l’image doit également être au cœur de notre métier, elle a un rôle médico-légal qui fait office de point de départ à tout traitement et permet au médecin, lorsqu’elle est bien réalisée, d’avancer en toute transparence, dans sa prise en charge du patient. Cependant, dès le début de ma formation en médecine esthétique, j’ai été confronté au problème de qualité inégale des clichés avant/après présentés lors des nombreux congrès et ateliers de formation auxquels j’ai participé. En tant que photographe pas-

sionné, j’ai réalisé à quel point il était difficile de réaliser de bonnes prises de vue de mes patients, de nombreux paramètres techniques devant être pris en compte - balance des blancs, exposition, position du patient, angle de vue de l’appareil photo, utilisation du flash - Or, tous ces paramètres se doivent d’être strictement identiques lors de chaque prise de vue réalisée, notre travail étant particulièrement focalisé sur les ombres et les lumières. Par exemple, la prise en charge des cernes creux avec un produit de comblement consiste à projeter vers l’avant l’ombre portée sur cette zone pour que cette dernière prenne la lumière et que le cerne disparaisse. Sans effectuer aucune injection, il suffirait de déplacer de quelques degrés le visage du patient ou de changer l’éclairage sur le cliché après traitement pour montrer que l’on a fait un bon travail alors qu’en réalité rien n’a été fait.

Pour que notre travail soit réellement mis en valeur, la lumière ambiante doit toujours être la même sur le visage de nos patients, lorsque nous réalisons nos clichés, ce qui n’est pas aisé. C’est pourquoi selon moi, malgré l’importance pour de nombreuses raisons, de réaliser de bonnes prises de vue des patients, encore peu de médecins à ce jour, réalisent des clichés avant/après, tant cette tâche est laborieuse et le rendu peu satisfaisant. Naissance de Next Motion Désireux de proposer de bons clichés à mes patients et porté par ma passion de l’image et des nouvelles technologies, je me suis penché sur ce problème, afin d’imaginer un dispositif qui remédierait à ces difficultés liées à la lumière. Tout d’abord, la seule solution technique qui m’est apparue valable pour réaliser des clichés véritablement comparables, était celle d’utiliser le principe du


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traveling rotatif, permettant de maintenir le visage du patient dans la même position, pendant que la caméra tourne autour de ce dernier. De cette manière, la lumière projetée sur le visage reste identique, avant et après l’intervention. Ensuite, pourquoi prendre des images fixes lorsque l’on peut réaliser des vidéos dynamiques, plus fidèles à la réalité ? Next Motion, synthèse parfaite de mon métier et de mes passions est né de ces deux idées simples, mais essentielles. Pierre Fertout, pour la gestion opérationnelle et business, et Joël Schillio pour la conception design m’ont rapidement rejoint sur ce projet, auxquels je me suis associé, pour concevoir et développer cet outil destiné à mes confrères médecins, dermatologues et chirurgiens esthétiques. Nous avons participé ensemble avec l’aide de divers prestataires, au développement du matériel et du logiciel de cet outil, du tout premier prototype jusqu’à l’industrialisation du produit fini. Un concept simple et évolutif La fonction première de Next Motion est la réalisation, l’édition et le partage de vidéos dynamiques avant/après réalisables en moins d’une minute, parfaitement standardisées et comparables, afin de simplifier l’étape laborieuse que représente la prise de clichés et le traitement des images comparatives de nos traitements. Nous avons donc associé un équipement facilitant la prise de vue, à une application smartphone évolutive, proposant de nombreuses fonctionnalités. Nous avons d’un côté une plateforme motorisée constituée d’un anneau rotatif posé au sol sur lequel est fixé pour le fond, un écran bleu « chroma key » utilisé habituellement pour les effets spéciaux et un support prévu pour accueillir son smartphone ou appareil photo. Ce dispositif permet d’effectuer un traveling motorisé à 180° ou 360° degrés autour du patient, selon les besoins du praticien. De l’autre, nous avons développé une suite applicative pour smartphones, tablettes et ordinateurs qui permet à la fois de piloter la machine, de faire l’acquisition des vidéos dynamiques, de faciliter le traitement de l’image - température, exposition, balance des blancs - et la standardisation des prises de vue vidéos.

Au-delà de la standardisation visuelle, l’intérêt de cette technologie est d’offrir à nos patients – à l’instar d’images fixes peu fidèles à la réalité - une vidéo dynamique selon moi indispensable à notre pratique, car nous traitons plus qu’un visage figé ; dans leur quotidien, les patients sourient, pleurent, embrassent et font toutes sorte d’expressions. Ce sont ces dernières que nous tâchons d’améliorer. En effet, comment mettre en évidence un relâchement cutané de meilleure façon qu’à travers une vidéo où l’on voit le patient pencher la tête vers l’avant ? Comment rassurer un patient réticent à bénéficier d’un traitement par toxine botulique ? tout simplement en lui montrant d’autres patients déjà traités, souriant, fronçant ou élevant les sourcils, avec un résultat parfaitement naturel ! La vidéo dynamique et standardisée du visage des patients offre un atout majeur dans l’analyse de nos résultats : l’émotion. C’est pourquoi nous avons mis l’accent sur l’expérience utilisateur, tout au long du développement du projet. Un équipement ergonomique associé à une application élaborée Pour concrétiser le prototype que je testais depuis plusieurs mois, nous nous sommes entourés d’une équipe de designers ergonomes, afin que l’utilisation de la plateforme soit aussi simple que possible pour les médecins et surtout confortable pour les patients. En ce qui concerne le logiciel, nous avons fait intervenir un designer issu du réseau très fermé des « Google experts » - ils ne sont que 50 à travers le monde - reconnus pour leur qualité et aptitude à réaliser des applications aussi intuitives qu’ergonomiques. Cette synergie nous a permis de réaliser un outil simple d’utilisation, véritablement “clés en main” et suffisamment puissant pour optimiser notre flux de travail et se consacrer pleinement à nos patients. D’un côté, l’acquisition des vidéos, le montage, l’export et le partage se fait en moins d’une minute et présente l’extrême avantage que la moitié de la technologie soit un smartphone se trouvant déjà dans votre poche et vous permettant de profiter de l’évolution des optiques, de plus en plus lumineuses, et du traitement d’image (full HD,

4k) apportés par les constructeurs génération après génération sans avoir à changer de machine. De l’autre, la suite applicative développée est totalement paramétrable et évolutive, conçue pour faire gagner du temps au praticien, à ses assistantes et aux patients, grâce à une solution puissante et intuitive de gestion des dossiers médicaux. Afin de s’adapter parfaitement aux besoins du médecin, nous avons aussi pensé à proposer le dispositif en deux tailles : une version pour le visage seul et une autre 20% plus large permettant de réaliser également des vidéos du corps. En tant que médecin, je tenais à apporter à mes confrères une solution à la fois complète et puissante présentant des fonctionnalités innovantes et constamment enrichies, pour un coût aussi juste que possible. Une application novatrice L’innovation essentielle de l’environnement applicatif Next Motion, outre l’aide au traitement de l’image, réside dans la possibilité d’une digitalisation complète de notre pratique depuis l’arrivée du patient en cabinet jusqu’au suivi post intervention. Déroulement et fonctionnalités - Une première vidéo est réalisée au préalable de l’intervention, qui permet au praticien d’exposer clairement au patient les plans de traitements proposés pour chaque zone du visage. - Les consentements éclairés sont ensuite affichés sur une tablette et signés électroniquement par le patient. - À l’issue de l’intervention, on réalise la deuxième vidéo, qui permet de reporter sur le visage du patient tous les points injectés et les zones traitées, depuis n’importe quel angle de prise de vue grâce à un éditeur dédié. - Le patient constate alors instantanément le résultat obtenu, grâce à la fonctionnalité « Image Compare » qui permet de superposer une photo avant/après depuis n’importe quel angle du visage. - Tous les produits utilisés au cours de la séance sont reportés et les étiquettes de traçabilité prises en photo, afin d’enrichir automatiquement le dossier médical du patient. - En fin de consultation, un plan de traitement personnalisé digital est réalisé en concertation avec le patient et consultable en ligne à tout moment par ce dernier.


40 ÉQUIPEMENT I body language

- Enfin, le médecin partage avec son patient, via un lien sécurisé qui le redirige vers une page web dédiée, tout le compte rendu digital de son intervention, sa vidéo et clichés avant/après, la liste des produits utilisés, le consentement éclairé signé et les prochaines étapes du plan de traitement proposé. Et si le patient le désire, il peut partager sa vidéo avec ses amis et laisser une évaluation positive à son médecin. Inspiré par ma pratique quotidienne de médecin esthétique, j’ai voulu cette application aussi intuitive et utile que possible et elle est selon moi un outil formidable d’auto-évaluation, car chaque patient est différent et le schéma d’injection n’étant jamais exactement le même, cet outil permet d’évaluer l’ensemble de nos plans de traitements proposés et de les optimiser encore plus, pour nos futurs patients.

C’est aussi un gage de sécurité face à un patient injustement mécontent du résultat d’un traitement, la vidéo apportant une preuve irréfutable du visage du patient avant l’intervention, ce qui est redoutablement efficace et permet de désamorcer tout conflit. Les vidéos dynamiques valorisent parfaitement nos résultats et le gain de temps est considérable, la prise de clichés se réalisant en moins d’une minute, sans avoir à trier les images, les corriger, les mettre en page et les exporter. Enfin, la digitalisation complète du cabinet liée à l’application, allège le processus administratif ; plus d’impressions, de tri et archivage des consentements éclairés, plus besoin de coller les étiquettes de traçabilité dans les dossiers, le rapport personnalisé de la consultation et du plan de traitement est instantané et consultable à tout moment par le patient.

Quelles sont les réactions de vos patients face à cette technologie ? Avez-vous constaté des effets pervers ? Évidemment, il peut arriver qu’un patient présente un BDD (Body Dismorphic Disorder) ou Dysmorphophobie et notre rôle de médecin est de savoir le détecter afin de freiner toutes demandes exagérées et de prendre en charge le patient de façon adaptée, avec l’aide d’autres confrères. Mais la plupart des patients adorent constater les résultats sur la vidéo que je leur montre, dès la fin de la consultation. L’ impact positif sur ma pratique, outre le bouche à oreille direct, est la facilité qu’ont ces derniers à me mettre une évaluation positive sur les réseaux sociaux et forums spécialisés tels qu’Estheticon, directement suite au visionnage de leur vidéo avant/après car ils prennent réellement conscience du travail réalisé par le médecin, sous tous les angles. Quels types de fonctionnalités supplémentaires prévoyez-vous de développer ? À ce stade, beaucoup d’autres fonctionnalités sont en cours de gestation et doivent encore être testées en interne, afin d’ être parfaitement fonctionnelles avant leur sortie officielle. Nos principaux axes de développement actuels sont la réalité augmentée ; l’ interfaçage entre chaque plateforme Next Motion qui permettrait notamment la réalisation d’ études cliniques de grande envergure ; le patient connecté.

Du côté des patients, ce système leur offre une transparence totale quant aux résultats des traitements, un suivi encore plus efficace, instaure une confiance mutuelle avec son praticien et l’invite à une plus grande implication dans son plan de traitements, puisqu’il peut suivre et constater les améliorations en dynamique. En résumé, nous avons imaginé la technologie Next Motion de manière à ce qu’elle s’intègre aisément à notre pratique quotidienne et la facilite, tout en favorisant le lien et la confiance avec son patient. En ce qu’elle apporte en terme d’efficacité, de partage, de qualité comparative, c’est un outil de rétention absolu des patients. Dr Emmanuel Elard est Médecin Esthétique, titulaire d’un DIU en Mésothérapie, en Médecine Morphologique et Anti-âge, d’un DU en Techniques Injectables et d’un DIU Européen en Lasers Médicaux. Il est membre de plusieurs sociétés savantes, dont l’AFME, SoFMAA, SFM, LED Academy et l’International Society of Hair Restoration Surgery et participe régulièrement aux congrès nationaux et internationaux. Pierre Fertout est associé et COO de Next Motion. Il est ingénieur des Arts & Métiers ParisTech, possède un Master avancé de l’ESSEC et a travaillé comme consultant en management pendant 5 ans. Joël Schillio est associé et Directeur design produit et logiciel de Next Motion. Il est certifié « Google Expert ».

Une chose est sûre, tous nos efforts sont concentrés pour enrichir au maximum cet outil dont la vocation est d’accompagner au mieux le praticien dans sa pratique quotidienne et lui permettre d’ évoluer en même temps que la technologie que nous lui apportons. Comment conservez-vous les données du patient, est-ce suffisamment sécurisé ? Toutes les données du dossier patient sont stockées sur un Cloud sécurisé répondant aux normes les plus exigeantes dans le domaine des données concernant la santé et chez des hébergeurs agréés « données de santé », en local pour chaque pays concerné. Le médecin conserve ces données sur son ordinateur personnel et peut les partager avec ses patients, via un lien sécurisé. Celui-ci a donc accès à toutes les fonctionnalités de l’application, notamment à l’ historique de ses consultations, aux vidéos avant/après réalisées, à la liste des produits utilisés, aux consentements éclairés signés. L’aspect pratique de cette fonctionnalité permet, une fois que la consultation est terminée et que le patient quitte le cabinet, de garder le contact avec lui, de rappeler les prochaines consultations de contrôles ou le plan de traitement évoqué avec lui, en un mot, de privilégier toujours plus le lien entre le patient et son praticien. Lancement Juillet 2016 . Pour en savoir plus rendez-vous sur - www.nextmotion.net


41 ESTHÉTIQUE MÉDICALE I body language

Depuis 2005 Adoderm GmbH développe et fabrique en Allemagne des produits de comblement à visée esthétique, appréciés et reconnus pour leur homogénéité etfacilité d’application. Chaque produit de leurs gammes, est conçu pour être adapté à sa zone d’application afin de répondre aux besoins des patients et praticiens en recherche d’un résultat naturel et immédiat.

Pour plus d'informations sur les produits Adoderm contacter : info@wigmoremedical.fr

wigmoremedical.fr


42 DERMATOLOGY I body language 42 INTERVIEW I body language

interview

BUSINESS MODEL Être Médecin c’est aussi être chef d’entreprise, mais mener de front sa pratique médicale déjà complexe et exigeante, tout en gérant un cabinet comme une entreprise, n’est pas si évident. Et pourtant, nous affirme JEAN-BAPTISTE THEVENOT de la société MEDECOS, c’est primordial à la pérennité du cabinet, à la réussite professionnelle et surtout personnelle. Fondateur d’une société de conseil spécialisée dans l’acquisition et la revente d’équipements médicaux, dédiée aux médecins, son activité a naturellement évolué vers le coaching et la formation, presque à la demande des praticiens. Son expertise et celle de ses associés répondent à un besoin de nombreux médecins. Jean-Baptiste Thevenot nous explique pourquoi et comment assumer cette fonction entrepreneuriale et acquérir les fondements de base en gestion d’entreprise peut permettre aux médecins de mieux travailler.

Vous avez débuté l’activité de votre société par la négociation d’achats d’équipements pour les médecins, qui s’est ensuite enrichie de coaching et de formations à la fonction de chef d’entreprise. Pouvez-vous nous expliquer comment cela a démarré et pourquoi ? J’ai commencé par aider des personnes de mon entourage - presque tous dans le milieu médical - à vérifier et comprendre des contrats, puis à négocier certains achats pour eux. Je savais le faire de par mes expériences en négociation au sein de grosses entreprises. Je me suis rendu compte que malgré mes conseils, ils n’étaient toujours pas assez confiants pour négocier euxmêmes. Lorsque j’ai aidé à l’achat du premier échographe, j’ai utilisé une méthode basée sur la rétro-ingénierie - comme nous l’apprenons durant nos études d’ingénieur et qui consiste à étudier un objet pour en déterminer le fonctionnement interne ou la méthode de fabrication – et j’ai constaté que la technologie, bien qu’efficace, n’était pas des plus récentes. Si l’entreprise doit bien évidemment dégager de la marge, induire son coût de développement de nouveaux modèles, de distribution et tout le reste, la différence offrait cependant une latitude de négociation plus conséquente qu’en espérait son futur propriétaire, ce que j’ai obtenu. Puis j’ai aidé quelques confrères de mes proches à économiser sur le prix d’achat de leurs équipements. Ce genre d’économies peut s’avérer utile aux médecins, beaucoup ayant des charges si lourdes, qu’ils peuvent vite se retrouver en précarité, si un problème survient et les empêche de travailler plusieurs semaines. Ce qui m’a marqué le plus avec nos premiers clients est cette absence de démarche et

de logique de négociation face à leurs interlocuteurs. Ce n’est pas leur métier, ils n’ont pas appris à le faire. Il existe donc un réel besoin de les accompagner et de les conseiller au mieux, sans nécessairement engager des frais en amont. Absolument confiant dans notre capacité à leur procurer des économies réelles sur leurs achats, le cabinet MEDECOS est parti du principe de se rémunérer par un pourcentage sur la somme négociée. Si nous n’obtenons pas plus que ce qu’ils avaient négocié, nous ne touchons rien. Mais je vous rassure ce n’est encore jamais arrivé ! Cette offre a tout de suite plu aux médecins, qui n’avançaient aucun frais, ne prenaient aucun risques. La démarche est vraiment gagnantgagnant. Face à la demande qui se multipliait, j’ai constitué ma société en 2011 avec mes deux associés. Par la suite, évoluant au cœur des problématiques des médecins, j’ai réalisé les défis qu’ils avaient à relever en tant que chefs d’entreprises. Peu de médecins ont conscience qu’ils sont aussi des chefs d’entreprises. Or, leur statut juridique leur impose de fait ce positionnement. Nous avons alors développé le coaching puis les formations, pour leur apprendre à acquérir les outils et réflexes d’entrepreneurs, nécessaires à la gestion d’une petite entreprise, ce qu’ils sont. Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste votre aide à la négociation des achats, auprès des médecins ? Malgré son statut de chef d’entreprise, le médecin n’a aucune formation juridique, comptable et encore moins en négociation commerciale, donc face à des professionnels, ils ont peu de chance d’obtenir le meilleur tarif, contrairement à nos experts, rompus à l’exercice.


body language I INTERVIEW 43

Nous n’intervenons pas sur le choix technique, le médecin sait déjà quel type d’équipement il souhaite acquérir, notre rôle est de négocier pour lui le meilleur tarif, éventuellement une garantie ou un service en plus. Nous agissons de deux façons ; soit le médecin souhaite déléguer et nous gérons entièrement l’acte d’achat pour lui, soit il souhaite le faire et apprendre à négocier l’achat de ses équipements, nous rentrons alors dans une logique de coaching. Un des facteurs clé de décision est souvent le temps. Une bonne négociation prend beaucoup de temps ! Les demandes de coaching représentent moins de 15 % des médecins que nous rencontrons. Nous leur expliquons alors les mécanismes de vente et d’achats et si le médecin économise un peu moins que nous, c’est en revanche extrêmement gratifiant pour lui. Il existe aussi des cas plus complexes, pour un ensemble de cliniques ou de médecins par exemple, dont les volumes d’achats sont importants et fréquents, parfois tous les 6 mois. Afin d’optimiser les coûts, nous étudions ce qu’ils ont consommé ces dernières années et lançons un appel d’offre auprès des fabricants sur des contrats pluriannuels, de 3 à 5 ans maximum, durée sur laquelle nous nous engageons à acheter un certain nombre d’appareils. Ce genre d’opérations assure au fabricant un volume de ventes et nous permet d’obtenir les équipements au meilleur prix, tout le monde est gagnant. Cela peut se faire auprès d’un même fabricant, ou sous forme de lots sur différents types d’appareils, dans ce cas, ces lots peuvent être négociés avec une seule ou deux sociétés différentes, selon l’intérêt des propositions. Ces cas d’achats groupés restent assez rares et nous travaillons majoritairement pour des médecins seuls. La négociation ne se limite pas à obtenir le meilleur prix, il faut anticiper les coûts annexes pour le médecin, comme les consommables ou les pièces à main susceptibles de casser sur la période d’utilisation. Sur 5 ans - durée d’amortissement comptable d’une machine - si une pièce casse hors garantie, cela peut coûter cher au médecin et c’est un aspect important

à prendre en compte. C’est pourquoi en technique d’achat, nous négocions toutes les pièces en prévision de problèmes futurs, le contrat de maintenance et les extensions de garantie. Notre approche est globale. Le médecin prévoit ainsi les coûts supplémentaires, comprend mieux ce qu’il achète et ce que cela lui coûtera dans le temps. Nous en profitons également pour leur expliquer la logique comptable d’immobilisation qui consiste à amortir son achat sur 5 ans, durée à l’issue de laquelle l’équipement n’a plus aucune valeur comptable et qu’acheter à nouveau, pour « faire des charges », afin de payer moins d’impôts en raison des charges déduites, représente malgré tout des dépenses réelles. Un chef d’entreprise n’aurait pas forcément ce réflexe de dépenser pour faire des charges. Si le médecin veut faire des économies d’impôts il existe d’autres solutions, notamment donner sa machine à une association humanitaire ou une ONG. Il peut aussi garder son équipement plus longtemps, si celui-ci est toujours performant ou le changer s’il le souhaite, mais il doit prendre conscience qu’un achat reste une dépense réelle. Les outils que nous lui transmettons lui permettront de prendre la meilleure décision en fonction de ses envies. Donc nous avons en premier lieu aidé les médecins à acheter mieux, puis nous nous sommes penchés sur leurs solutions de financement, les médecins ayant peu de temps pour négocier correctement leurs taux auprès des banquiers. Nous les accompagnons donc aussi dans leur recherche de financement et optimisons leurs contrats d’assurance. Nous avons pu mettre en place des partenariats avec des banques qui proposent des conditions de financement avantageuses. En résumé nous leur enseignons les réflexes basiques d’un chef d’entreprise, l’optimisation des coûts, jusqu’à la valorisation de leur ancienne machine. Les médecins sont en effet habitués à en être débarrassés lorsqu’ils sont livrés de la nouvelle et d’éviter ainsi les frais transport ou de mise au rebus. La logique entrepreneuriale


44 INTERVIEW I body language

consiste à valoriser son bien en rapport avec le marché, malgré une valeur comptable nulle, mais seul, un médecin va rencontrer des difficultés à la revente d’un équipement de 5 ans, pouvant présenter des risques de casse et hors garantie. Il est parfois plus facile de vendre en 2ème main à l’étranger qu’en France, certains pays ayant une législation ou des acheteurs moins regardants, mais cela nécessite de connaître les réseaux. Donc outre la revente peu aisée, en France ou à l’étranger, mais que nous les aidons à faire parfois, il existe la possibilité d’en faire don à une association ou une ONG, ce que nous coordonnons auprès d’une cinquantaine de structures afin de sélectionner le projet le plus adapté, en fonction de la machine. Nous seulement vous faites une bonne action, utile, et à défaut de la revendre une misère, vous pouvez obtenir un crédit d’impôt. Nous organisons la récupération du matériel, qui peut s’avérer très utile pour un médecin partant en retraite par exemple et qui se retrouve parfois un peu seul à gérer un gros volume d’équipements en plus d’autres démarches. Vous avez développé une offre de coaching à la fonction de chef d’entreprise. Pourquoi ce besoin de la part des médecins ? Un médecin libéral est un chef d’entreprise qui n’a jamais été formé à l’être malgré de longues études. Aucun n’a reçu de formation juridique, de gestion ou de commerce, ce qui peut augmenter le risque sur la pérennité de leur activité. Lorsqu’ils en prennent conscience, c’est souvent trop tard, les problèmes de gestion étant déjà là. Il s’agit donc de donner au médecin les bons « outils » et bases de compréhension d’une bonne gestion de leur cabinet, des dépenses et de l’optimisation de leurs coûts. Nous leur apprenons que leur revenu n’est pas leur chiffre d’affaires, mais la marge qu’ils dégagent, concepts fondamentaux que le médecin doit intégrer et apprendre à maîtriser, car ils sont nombreux à penser devoir travailler plus pour gagner plus, alors qu’il s’agit essentiellement de travailler mieux. S’ils parviennent à consacrer 1% de leur activité à comprendre ces flux autour d’eux et à gérer leur cabinet comme une entreprise, ils trouveront une meilleure rentabilité sans travailler plus, ou auront plus de temps libre, en gagnant tout autant. Certains médecins envisagent de partir s’installer à l’étranger pour mieux vivre. J’insiste souvent sur le fait qu’on peut très bien gagner sa vie en France à condition de gérer correctement son entreprise, afin d’éviter les erreurs et de mieux équilibrer son budget des dépenses. Le médecin gagne en sérénité, marge mieux et peut se permettre de dégager plus de temps libre pour lui ou sa famille. Bien sûr, ce n’est pas toujours facile d’accepter d’être coachés, car on croit toujours que l’on peut se débrouiller seul. Nous commençons donc souvent par les aider à revendre leur appareil, puis à en acheter un nouveau, et lorsqu’ils saisissent l’économie de temps et d’argent réalisée, ils sont suffisamment en confiance pour que le coaching s’installe naturellement, car ils comprennent l’intérêt et le bénéfice qu’ils peuvent en tirer.

Comment se déroule concrètement le projet de coaching, et sur quelle durée ? Le coaching personnalisé s’étend généralement sur un an et représente environ une vingtaine d’heures, principalement au début. Certains cas peuvent demander plus de temps, mais en général cela suffit pour obtenir des résultats. L’idée est d’accompagner le médecin sur le cadre général de sa fonction entrepreneuriale et de lui présenter des outils pour l’aider à gérer son cabinet et en particulier ses dépenses. Nous débutons par un audit de son chiffre d’affaires et de ses dépenses. Puis nous nous fixons des objectifs : dégager plus de revenus, s’offrir plus de temps libre etc... S’ils connaissent déjà leurs bilans comptables, beaucoup ne savent pas les interpréter et en tirer les enseignements nécessaires, donc le premier exercice consiste à apprendre à le décrypter. Quelques heures suffisent à acquérir une bonne base de compréhension. Le bilan ayant toujours un lien avec le réel, il permet de comprendre que les actions d’aujourd’hui auront un impact sur celui-ci et inversement. Par exemple, nous avons réalisé une étude assez révélatrice, chez une gynécologue qui avait investi dans un échographe et facturait ses actes plus cher, mais ne dégageait pas plus de bénéfices malgré un chiffre d’affaires en hausse. C’était en raison des investissements importants liés à l’acquisition de cet équipement et qu’elle n’avait pas pris en compte ; l’achat de l’appareil, la modification de son cabinet pour dédier une pièce à l’échographe, l’achat d’un lit supplémentaire, sa formation de 2 ans en échographie et une durée allongée des consultations.


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Avez-vous parfois rencontré des blocages à cette prise de conscience nécessaire, d’être également chef d’entreprise ? Oui, certains médecins considèrent que leur activité n’a rien de mercantile, ce sur quoi j’adhère parfaitement. Cependant, je leur rappelle qu’ils ont une activité qui leur prend beaucoup de temps et que c’est à eux de la définir afin d’être acteur de leur vie et de ne pas se faire envahir par leur activité, ce que nous constatons chez beaucoup de médecins. Certains chiffres sont éloquents et il faut savoir que le burn-out chez les médecins fait partie des plus hauts de France et près de la moitié des libéraux en secteur 1 seraient en situation d’en être victime. Ces données effrayantes peuvent s’expliquer d’une part par un métier souvent fait par passion (qui peut être dévorante), et d’autre part par ce qui entoure ce métier, à savoir des actes de gestion administrative extrêmement chronophages et rébarbatives qui mènent parfois à faire des erreurs qui peuvent coûter très cher en cas de contrôle. C’est ce que nous tâchons de leur éviter par les conseils que nous leur prodiguons.

Lorsque vous êtes chef d’entreprise, vous devez étudier l’intérêt d’un tel investissement en temps et en argent, calculer et prévoir les coûts supplémentaires, évaluer sa rentabilité potentielle. Le cabinet MEDECOS voit aussi de nombreux généralistes souhaitant passer à l’esthétique pour gagner plus, mais cela exige une formation consommatrice de temps et l’achat d’équipements qui ne seront peut-être pas rentabilisés si le nombre d’interventions est insuffisant. Il faut véritablement bien réfléchir en amont avec une logique entrepreneuriale et appréhender les nombreux aspects à prendre en compte, sans oublier le positionnement et la communication, essentielle. Nous leur donnons donc les clés pour entamer ces réflexions par eux-mêmes et acquérir une logique d’entrepreneurs. Quelles sont les ressources dont vous disposez pour mettre en place ce coaching ? Nous sommes déjà trois associés offrant une expertise assez complète et travaillons avec trois types de consultants. Des acheteurs experts en négociation, des avocats ou juristes pour l’aspect contractuel et des chefs d’entreprises qui souhaitent partager et transmettre leur expérience. Nous créons des binômes de coach, que le médecin voit aussi souvent que nécessaire. Nos consultants vont aider les médecins à redéfinir leur manière de travailler, à optimiser leurs achats et les actes de gestion, en un mot, à sortir de leur pratique pure, pour prendre conscience qu’ils sont aussi chefs d’entreprise.

L’enjeu principal selon vous pour une première installation ? Il est primordial de choisir un bon emplacement, c’est une règle d’or. Si vous allez dans une zone sinistrée en médecins, vous aurez certains avantages, ce qui ne sera pas le cas dans des quartiers très achalandés en médecins ayant la même spécialité. Mais être regroupé près d’autres médecins peut générer des visites supplémentaires. Comme tout chef d’entreprise, il faut savoir se positionner, avoir le sens des proportions et ne pas passer trois jours à négocier des feuilles de papier, mais prendre réellement le temps pour un achat d’équipement. Pensez-vous que dans leur cursus universitaire les futurs médecins devraient être formés à devenir chef d’entreprise ou en apprendre les bases fondamentales ? Nous pensons en effet que c’est une question qui aurait dû se poser depuis longtemps, car un médecin en France est déjà considéré comme un chef d’entreprise, légalement et administrativement, par son statut de profession libérale. Beaucoup n’en prennent conscience que tardivement, souvent à la dure, lorsque les problèmes surviennent. Évidemment, le premier objet des écoles de médecine est d’apprendre son futur métier de médecin, pas celui de chef d’entreprise, c’est logique et compréhensible, une bonne partie des médecins ne souhaitant pas nécessairement ouvrir leur cabinet. Il appartient donc à chaque individu d’en prendre conscience, de se responsabiliser et de se former, car la structure de l’enseignement médical ne changera pas aussi vite que ne le fait la société. Justement, vous développez actuellement un programme de formations pour les médecins. Pouvez-vous nous dire en quoi consistent-elles ? En effet, outre le coaching personnalisé, projet engageant et à long terme, nous avons souhaité développer un cycle de


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formation en cycle court permettant d’offrir aux médecins une vision globale du rôle de chef d’entreprise. Nous avons choisi un format sur 4 heures, par petits groupes de 12 à 15 personnes pour 2 à 3 formateurs, afin que les échanges soient interactifs, avec des mises en situation. Menées par des experts connaissant les problématiques spécifiques des médecins, ils abordent les grands axes de la gestion entrepreneuriale et leur apprennent à regarder leur activité avec l’œil d’un chef d’entreprise. Certains aspects spécifiques peuvent ensuite être développés en coaching individuel, comme la négociation d’achats. Ils apprennent donc à se poser les bonnes questions quant à la gestion de leur entreprise. Par exemple en terme de communication, très importante dans le domaine esthétique, on apprend à gérer sa e-réputation, son positionnement sur le web, choisir sa patientèle ou aménager son cabinet. Le but est aussi de les aider à comprendre les rôles des personnes qui les entourent, sur quoi ils peuvent s’appuyer et ce qui leur manque. Ils pensent souvent à tort que des personnes comme leur comptable, vont les aider à gérer, mais ce n’est pas leur rôle et les médecins n’arrivent souvent pas à identifier les bons interlocuteurs pour les aider réellement dans leur gestion. Nous leur donnons donc une sorte de « sensibilité » qui leur permet de savoir où ils vont, de se poser les bonnes questions et d’utiliser correctement les ressources à leur disposition. Ces formations sont une première ébauche de ce que nous souhaitons faire et ce format étant assez nouveau, nous sommes à l’écoute des médecins et attendons d’eux, qu’ils nous disent ce qu’ils ont compris et souhaiteraient voir être développé au cours de ces formations. Car si nous accompagnons les médecins depuis 5 ans, nous avons rarement rencontré deux fois le même cas. Allez-vous créer différents niveaux de formations en fonction de leur avancée ? Oui, c’est vraiment l’idée. Cette première formation leur offre une vision 360° des possibles. Après, selon sa sensibilité, son envie, son projet, le médecin se spécialisera sur un ou deux domaines. Certains seront plus sensibles à leur e-réputation, d’autres voudront mieux gérer leur marge, se libérer du temps personnel ou optimiser leur capital pour assurer leur retraite. Nous réfléchissons donc actuellement à des formations de 2ème niveau, toujours sur format court, mais plus spécifiques à un domaine ou à une famille de domaines particuliers. Vous ne devenez pas expert à l’issue de ces ateliers mais vous apprenez à prendre les bonnes décisions, à vous en-

tourer des bonnes personnes et à savoir à qui et comment déléguer ce que vous ne pouvez gérer vous-même : un vrai chef d’entreprise en somme! Bien sûr, ces formations courtes n’ont pas vocation à remplacer 20h de coaching dédié ou une formation spécifique, mais permet d’acquérir des bases, une vue d’ensemble et de bons réflexes. J’aimerais finir en vous demandant comment vous développez votre clientèle ? Car paradoxalement, en tout cas pour l’instant, vous ne communiquez pas sur votre activité. Oui en effet, nous ne faisons aucune publicité et n’avions pas de site web jusqu’à très récemment. En réalité, nous avons été victime de notre succès. Nous fonctionnons depuis 5 ans sur notre propre réseau et par la recommandation de nos anciens clients vers leurs amis, les médecins que nous avions aidés étant nos meilleurs représentants. De plus, dès le début de notre activité, nous avons été contactés par des entreprises du secteur des assurances et de la banque travaillant pour le milieu médical, qui souhaitaient apporter un meilleur service et plus de sécurité, aussi bien dans leur intérêt que dans celui de leurs clients. Ils nous ont donc apporté pas mal de nouveaux clients, considérant la plus-value qu’apportait notre service, sans pour autant court-circuiter leur business. Nous commençons aussi à revoir des médecins rencontrés il y a 5 ans lors d’une négociation, qui reviennent nous voir pour du coaching. Ce sont d’ailleurs nos clients qui nous ont poussés à aller plus loin que le coaching personnalisé et à développer des formations véritablement dédiées. Un petit mot pour la fin ? MEDECOS aide les médecins à mieux réussir leur vie en améliorant leurs compétences de chef d’entreprise. Cela à travers plusieurs axes : la formation, le coaching et l’aide à la négociation. Le point fort vient du fait que la plupart de nos solutions sont facturées au succès : si cela n’apporte rien au client, cela ne lui coûte rien ! MEDECOS vient avant tout de MEDecins et de ECOnomieS.

Pour nous joindre, n’ hésitez pas à faire un tour sur notre site www.medecos.fr ou à me contacter directement sur jbthevenot@gmail.com.



48 ÉQUIPEMENT I body language

Comment bien choisir son matériel DR MARK TAGER résume les principaux aspects à considérer lors de l’achat de matériel destiné à votre cabinet.

C

eux d’entre vous qui pratiquent la médecine esthétique depuis un certain temps connaissent bien le phénomène du « placard à matériel ». C’est l’endroit où lasers et autres dispositifs s’entassent et prennent de l’espace faute d’utilisation. Prendre les bonnes décisions quant à l’achat de matériel est essentiel au succès de votre cabinet, mais les tendances et les promesses irréalistes de certains vendeurs zélés ne facilitent pas les choses. Certains points clés vous y aideront. Cristallisez les besoins Un nouvel appareil doit satisfaire les besoins spécifiques de votre patientèle. Commencez par vous demander quels types d’affections vous n’êtes pas en

mesure de traiter à l’entière satisfaction de vos patients. Ainsi, vous avez peutêtre déjà les dispositifs nécessaires au traitement des rides faciales ainsi que des troubles de la pigmentation et de la vascularisation, mais vous n’êtes pas équipé en matière de remodelage et de raffermissement corporels. Vos patients vous demandent-ils de tels traitements ? S’en vont-ils chez vos concurrents ? Souhaitez-vous attirer de nouveaux patients en quête de ces services ? Si tel est le cas, vous devriez évaluer minutieusement l’appareil en question. Commencez par vous demander s’il s’adapte à votre flux de patients. Nous devons sans cesse trouver, convaincre et garder de nouveaux patients. Certains traitements, comme les produits de comblement ou les neurotoxines, nécessitent un nouveau traitement

tous les six mois et leur coûtent cher. À l’inverse, certains traitements moins invasifs les motivent à vous consulter plus fréquemment à moindres frais. Ce sont de bons générateurs de trafic et de ventes croisées. Ces traitements moins invasifs doivent être assez performants pour répondre aux attentes des patients tout en apportant un rapide retour sur votre investissement. D’après mon expérience, l’HydraFacialMD (Edge Systems, É.U.), un dispositif de microdermabrasion qui permet d’exfolier, d’hydrater la peau et d’y injecter des agents topiques, surpasse constamment les attentes des patients. La plupart des cabinets amortissent les coûts de la machine en quatre à six mois. Il s’agit donc d’un puissant générateur de revenus.


body language I ÉQUIPEMENT 49

Testez minutieusement le dispositif Rien de mieux que de tester un dispositif, non seulement dans le cadre d’une conférence, mais dans le confort de votre cabinet, là où vous et votre équipe l’utiliseriez. Avant que vous n’achetiez un appareil, chaque membre de votre équipe doit comprendre ses caractéristiques et ses avantages. Ainsi, un laser devrait être testé sur trois types de peaux, afin de garantir qu’il correspond aux besoins du cabinet. Le test est une étape essentielle pour comprendre l’efficacité d’un appareil, car les résultats finaux des traitements menés par votre équipe peuvent mettre six à huit semaines à apparaître. Prenez le temps de vous renseigner Contacter le fabricant et obtenir les coordonnées de cabinets similaires au vôtre afin d’obtenir leur avis est une autre manière de prendre une décision. Par exemple, les généralistes spécialisés dans la médecine esthétique devraient obtenir du fabricant les coordonnées de trois ou quatre confrères qui ne sont pas des concurrents et leur demander des renseignements quant à la prestation fournie, à la qualité, aux composantes et à l’accessibilité de l’appareil. Autre point important : acheter un produit de marque signifie-t-il que le fabricant vous aidera à développer votre patientèle ? Si un dispositif est

fabriqué et commercialisé en France, l’entreprise prend une marge considérable et peut se permettre d’assurer la promotion des cabinets. Cependant, si le même produit est fabriqué hors de l'UE et commercialisé par le biais d’un distributeur, la marge de ce dernier est nettement réduite – elle se situe entre 35 % et 40 %, et non plus entre 65 % et 80 %. Il n’a donc plus de ressources à consacrer au marketing. Renseignez-vous auprès du représentant commercial qui s’occupe de votre cabinet et demandez à recevoir une confirmation écrite.

tentes de vos patients. Assurez-vous de prendre des photographies de bonne qualité lors des consultations afin de bien documenter l’état de la peau des patients avant le début du traitement. Les patients ne se souviennent jamais de l’aspect qu’avait leur visage avant le traitement. Je vous recommande d’encourager votre équipe à prendre de bonnes photographies afin que les patients puissent voir les changements qui se sont opérés. Il s’agit d’une étape importante lorsque l’on utilise du matériel de traitement. Elle est par ailleurs utile d’un point de vue juridique.

Réduisez les attentes de moitié Un nouvel appareil doit fournir des résultats prévisibles et constants. Il vous faut absolument satisfaire les attentes de vos patients. Vous devez donc avoir pleine connaissance des résultats que vous obtiendrez, vous assurer que vos consultations se déroulent parfaitement et communiquer à vos patients les résultats auxquels ils peuvent s’attendre. Par exemple, si vous achetez un dispositif qui « réduit l’aspect des cicatrices d’acné de 60 % après quelques traitements » – d’après les documents et les études du fabricant – donner cet espoir au patient vous nuira à vous et à votre cabinet. Essayez de réduire les attentes du patient de moitié en lui demandant s’il se satisferait d’une réduction de 30 %. Modérez toujours vos promesses, et surpassez les at-

Des appareils adaptés à vos patients Il est important de savoir quel protocole appliquer à quel type de patient. Les peaux de type 3 ou plus élevé courent un plus grand risque d’hyperpigmentation post-inflammatoire (HPI) causée par des traitements à action thermique. Si les traitements de réjuvénation cutanée ou d’épilation ne sont pas menés dans les conditions requises, un mélasma peut être exacerbé, ou l’on peut voir apparaître une HPI. La médecine esthétique consiste en fin de compte à blesser la peau et créer une réponse inflammatoire en vue de guérir le derme ou l’épiderme. À l’aide des dispositifs de raffermissement par effet thermique, nous tentons d’amener suffisamment de chaleur pour dénaturer le collagène et enclencher le pro-


50 ÉQUIPEMENT I body language

cessus de néogénèse, dont les résultats mettent trois ou quatre mois à se manifester pleinement. Le dispositif utilisé dépend d’un remodelage du nouveau collagène, il faut donc savoir que ce processus est bien moins efficace sur les peaux matures. Un patient âgé de 55 à 60 ans répondra donc rarement bien au traitement. L’âge modifie le taux de néogénèse du collagène et le type de collagène qui se dépose dans la peau. N’oubliez pas que la peau du visage n’a pas les mêmes propriétés que celle de la nuque, de la poitrine ou du reste du corps. Le relissage de l’ensemble du visage à l’aide d’un laser au dioxyde de carbone a mis cela clairement en évidence. Cette méthode, qui consiste à retirer des couches complètes de peau, a peutêtre le meilleur effet de raffermissement qu’un traitement non chirurgical puisse proposer, et elle supprime les rides, mais elle est également associée à une forte incidence de dépigmentations. La peau d’environ 20 % des patients se dépigmente et devient très pâle. Utilisée sur la nuque, cette méthode provoque des cicatrices. Elle est donc contre-indiquée sur cette zone. La régénération de la peau dépend des cellules souches situées à la base des follicules pileux, or ceux-ci sont peu nombreux au niveau de la nuque. Le processus de guérison ne peut donc pas se faire normalement. Exploitez au mieux votre matériel La rentabilité, le retour sur investissement et l’efficacité sont des facteurs importants à prendre en compte lorsque vous achetez du matériel. Un dispositif sur plateforme peut convenir aux cliniques peu spacieuses qui ne peuvent avoir une grande variété de dispositifs. Plusieurs dispositifs, comme les lasers et les appareils de traitement à lumière intense pulsée peuvent être installés en plateforme. Présenter un nouvel appareil lors de journées portes ouvertes est un excellent moyen d’obtenir un rapide retour sur investissement pour les cabinets bien établis. Ce nouveau concept vous donnera aussi l’occasion de distribuer des échantillons de produits de soin gratuits. Autre question : combien coûte l’appareil en termes de consommables ? Idéalement, les coûts des consommables ne devraient pas dépasser 15 % du prix du traitement. Ainsi, un consommable dont le coût représente 10, 12

ou 15 % d’un traitement à 100 euros vous laissera une marge de profit suffisante. Les fabricants créent de plus en plus de consommables ; ils sont d’ailleurs indispensables à certains appareils. D’autres consommables sont uniquement conçus en tant que sources de revenus à forte marge, surtout dans le cas des appareils qui nécessitent l’achat d’énergie pour un nombre défini de traitements. Assurez-vous de connaître le coût réel d’exploitation et gardez en tête que si le prix que paie le patient pour un traitement chute et le prix du consommable reste le même, un pourcentage plus élevé de vos recettes parviendra au fabricant. Peutêtre pouvez-vous négocier l’obtention d’un kit de de consommables substantiel lors de l’achat de votre machine. Restez au fait des tendances des consommateurs De récents rapports ont montré une étonnante augmentation de 41 % du nombre de liposuccions au RoyaumeUni, par rapport à l’année passée. La

British Association of Aesthetic Plastic Surgeons attribue ce phénomène à un possible contrecoup des traitements non chirurgicaux de remodelage corporel. Apparemment, les patients les auraient trouvé « moins efficaces que ce qu’ils prétendaient ». Nous devons donc nous assurer que nos prestations correspondent à ce que nous promouvons. Lorsque nous choisissons dans quel matériel investir, nous devons réfléchir en conséquence et être sûrs que nous satisfaisons un besoin. Nous devrions sélectionner des dispositifs qui nous apportent sans cesse de nouveaux patients, et qui nous permettent d’offrir des prestations convaincantes à long terme. Dr Mark Tager est directeur général de ChangeWell Inc (www.changewell. com), une entreprise qui promeut une transformation personnelle et organisationnelle par la santé et la productivité. W : mtager@changewell.com ; Twitter: @marktager



52 FORMATION I body language

Invivox.com La formation médicale continue 3.0 Jeune start-up ultra innovante, INVIVOX opère avec succès le mariage du monde digital à celui de la formation médicale. Nous avons recueilli les explications de deux de leurs membres fondateurs.

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remière e-plateforme de mise en relation pour la formation entre médecins spécialistes, INVIVOX a été créée en 2015 par quatre experts du monde médical et pharmaceutique des entreprises de santé et du digital, qui ont uni leurs compétences pour proposer un dispositif innovant. Leur idée est née d’un postulat essentiel : le devoir déontologique des médecins de mettre à jour leurs compétences et leurs connaissances, tout au long de leur carrière. Cette exigence passe par la formation continue, un service que facilite Invivox via sa plateforme, qui permet aux médecins de demeurer à la pointe des techniques, de partager les connaissances et les savoirfaire, et d’optimiser le soin. Selon Julien Delpech, CEO et co-fondateur de la start-up « des médecins mieux formés, c’est la garantie d’une meilleure prise en charge des patients ». L’Académie de chirurgie elle-même affirmait, dans son dernier rapport de novembre 2014, que la formation pratique du médecin était un défi des prochaines années. L’importance de la formation médicale continue Historiquement, l’apprentissage de la médecine repose sur le compagnonnage, formalisé par l’internat, partie pratique de la formation et période décisive dans la carrière d’un médecin. Cependant, une fois le diplôme obtenu, les alternatives proposées aux professionnels de santé pour assurer leur formation continue pratique, indispensable à la mise à jour de leur exercice de la médecine, sont assez limitées. Les congrès et conférences dédiées leur permettent de s’informer, mais pas d’y acquérir réellement des gestes tech-

niques ou d’apprendre une nouvelle pratique. Le e-learning se développe de manière intéressante, mais reste un processus passif, sans interaction avec l’expert et les « Masterclass » plus concrètes, sont finalement assez rares, parfois coûteuses et peu variées dans leurs sujets. Pourtant, comme le souligne Julien Delpech « Le compagnonnage en médecine est fondamental avec, d’un côté, le médecin qui sait et qui enseigne, et de l’autre un médecin qui observe et apprend. Les médecins se considèrent comme des artisans et l’enseignement au bloc est indispensable. Pourtant, après l’internat, cet enseignement s’amenuise voire disparaît ». Une plateforme de e-compagnonnage Conçue comme un outil simple et ergonomique, la plateforme Invivox offre une solution concrète au besoin de formation continue, en permettant la mise en relation des médecins et de tous les professionnels de santé intervenant dans les blocs opératoires du monde entier, avec des experts pour bénéficier de formations in-situ, au bloc opératoire, sur une pratique spécifique. En tête-à-tête ou en petit groupe, médecins formateurs et médecins formés peuvent ainsi se rencontrer pour des formations concrètes et ponctuelles. Première et - à ce jour - unique plateforme proposant ce service, Invivox est un véritable outil en faveur de la démocratisation de la formation continue, en permettant aux médecins d’accéder aux meilleurs experts régionaux et internationaux. Disponible partout dans le monde, INVIVOX permettra, à terme, à tous les médecins de se former auprès des plus grands experts dans l’ensemble des disciplines.

« Aujourd’hui, lorsque l’on cherche un logement, on va sur AirBnB, lorsque l’on cherche un taxi, on va sur Uber. De la même manière, lorsque les médecins cherchent une formation pratique, ils se rendent sur invivox.com » explique Julien Delpech. Patxi Ospital, COO et co-fondateur de la plateforme ajoute, « Avec Invivox, les spécialistes chirurgicaux ou interventionnels peuvent enfin trouver en quelques clics une formation pratique, s’y inscrire puis se rendre chez le confrère la proposant. Cette agilité et cette simplicité nous ont d’ores et déjà permis de rencontrer un vif succès auprès de médecins de renom dans différentes spécialités ». La plateforme, déjà opérationnelle dans sa version alfa, sera lancée le 1er septembre 2016 en version bêta avec les 400 premiers médecins formateurs. INVIVOX en pratique • Du côté des « Experts » La plateforme INVIVOX leur permet d’indiquer lorsqu’ils proposent d’ouvrir leur bloc opératoire à des confrères souhaitant assister à une opération et de décider du nombre de médecins pouvant être accueillis, car la formation est présentielle, c’est-à-dire que les médecins se déplacent pour assister à la journée opératoire de l’expert. Enfin, ce sont eux qui fixent le prix à acquitter par chaque participant pour suivre cette formation pratique. • Du côté des « Trainees » Les médecins souhaitant se former ont accès, sur la plateforme, aux formations disponibles. Ils peuvent s’inscrire à la formation désirée, payer en ligne, puis se rendre au bloc de l’expert à la date déterminée pour assister à l’opération choisie. INVIVOX fournit un certificat envoyé par e-mail à tous les par-


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ticipants et les « trainees » remplissent à l’issue de la session, un formulaire d’évaluation de la qualité de la formation prodiguée. Basée sur un modèle économique clair et solidaire, la société INVIVOX se rémunère par une commission sur le prix de la formation et en reverse une partie à des fondations médicales afin de permettre aux médecins du monde entier de venir rencontrer des experts dans leur bloc opératoire. La sélection des experts formateurs est réalisée par un comité scientifique présidé par le Professeur Guy Magalon (chirurgien reconstructeur à Marseille ) et uniquement composé de médecins, qui assistent et conseillent l’équipe dirigeante d’INVIVOX. Un comité de surveillance composé de six membres a également été créé, dans lequel on retrouve : • Julien Delpech - CEO d’Invivox • Patxi Ospital – COO d’Invivox • Didier Kuhn – ISAI et membre du conseil de Blablacar • Ronan Denoual - Président d’Hospimédia • Juliette Lemaignen - Operations Manager à Inartis Foundation • Jean-François Brepson – Président et CEO de PathoQuest. Un développement dynamique et international Seulement quelques mois après sa création, Invivox a été élue parmi les 10 start-up françaises les plus innovantes lors du concours organisé par France Digital et la Banque Publique d’Investissement (BPI), puis sélectionnée fin 2015 par Sanofi pour intégrer l’espace d’innovation et pépinière « Le Village by CA », dédié aux start-ups. Si les quatre fondateurs ont créé INVIVOX sur leurs fonds propres, en

investissant 150 000 euros dans le capital, le caractère novateur de la plateforme a rapidement déclenché l’intérêt de différents investisseurs. La BPI leur a tout d’abord octroyé une bourse de 35 000 euros, par l’intermédiaire de la bourse French Tech, puis en mars 2016, INVIVOX a réalisé une levée de fonds s’élevant à 1,2 million d’euros, en ouvrant le capital à des investisseurs privés du monde de la santé ainsi qu’au fonds d’investissement d’entrepreneurs français, Isai Seed Club. Pour son CEO Julien Delpech, « Cette première levée de fonds marque la confiance d’investisseurs de renom dans notre solution et contribue à fortifier notre positionnement ». Selon les dirigeants, cette levée de fonds va permettre d’accélérer le développement d’INVIVOX en recrutant plusieurs personnes à Bordeaux, où est implantée l’équipe de développement technique et commerciale d’INVIVOX. Une manière pour l’entreprise de s’intégrer dans l’écosystème e-santé très dynamique à Bordeaux. « Cette levée de fonds va nous permettre de recruter 8 personnes à Bordeaux : des développeurs pour améliorer les fonctionnalités de la plateforme, mais aussi sur les fonctions marketing et commerciales » nous précise Patxi Ospital. De plus, la plateforme créée en anglais en mode natif, est conçue pour toucher les médecins du monde entier et INVIVOX prévoit de se développer en 2017 aux USA par la création d’une filiale et au Japon par la création d’un partenariat avec une société japonaise. Julien Delpech sera basé aux EtatsUnis, à New-York, à partir du 1er septembre 2016, afin de préparer le lance-

ment sur le marché américain. Pour ce dernier, il est essentiel « d’être présent dans le monde entier, de multiplier les échanges géographiques autour d’un geste, d’une technique opératoire ». Julien Delpech est Fondateur et CEO d’Invivox, il a déjà monté deux sociétés spécialisées dans la distribution de dispositifs médicaux en chirurgie et a dirigé les opérations ventes et marketing de grands groupes internationaux leaders dans leurs domaines (Allergan, Ipsen) en France, en Amérique Latine, aux EtatsUnis et en Europe de l’Est. Patxi Ospital est COO d’Invivox et travaille depuis 10 ans dans la stratégie commerciale, la mise en place de stratégies marketing au niveau global ainsi que la gestion des KOLs dans le monde médical. Richard Rohou est Directeur technique d’Invivox, il a créé R2, une agence web et digitale spécialisée dans le monde des sciences de la vie comptant une quinzaine de collaborateurs et compte pour clients de nombreux laboratoires pharmaceutiques spécialisés dans le dispositif médical. Fabrice Paublant est CFO au sein d’Invivox. Entrepreneur expérimenté dans le domaine de la santé, ancien consultant au Boston Consulting Group dans le domaine médical, il a notamment créé En 2004, les Laboratoires Narval, leader mondial de l’orthèse dentaire pour l’apnée du sommeil. Fabrice a réalisé plusieurs levées de fonds et il est actuellement le président de HARA, un groupe d’ investisseurs spécialisés dans les sciences de la vie. Rendez-vous sur - www.invivox.com


54 DERMATOLOGY I body language

INDUCTEUR TISSULAIRE MONOPHASIQUE La société BIOXIS Pharmaceuticals a développé le premier inducteur tissulaire monophasique à base de chitosane et prépare actuellement sa mise sur le marché. ALEXANDRE GUERRY, Directeur Scientifique, nous explique ce que représente cette innovation et ce qu’elle apporte dans le secteur des produits injectables anti-âge.

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IOXIS Pharmaceuticals est une société française spécialisée dans la formulation et la modification de biopolymères et possède une expertise unique dans la recherche et le développement de dispositifs médicaux à base de chitosane pour des applications en médecine esthétique. Initié en collaboration avec le Centre National de Recherche Scientifique (CNRS), l’université Lyon 1 et l’Institut National des Sciences Appliquées (INSA), son programme R&D a fédéré une équipe multidisciplinaire

et expérimentée pour mettre sur le marché le premier dispositif médical injectable à base de chitosane pour des applications esthétiques. BIOXIS Pharmaceuticals est également soutenue depuis sa création, par des organismes majeurs de la sphère biotech française comme BPI France, Medicen (pôle de compétitivité santé de la région parisienne), le Ministère des aAffaires étrangères (COOPOL), LyonBiopole (pôle de compétitivité santé de la région Lyonnaise) et I-Care (pôle de compétitivité technologique de la région Rhône-Alpes).

L’expertise de la société dans le domaine des dispositifs médicaux et de l’ingénierie tissulaire a permis à son équipe de créer et développer le premier inducteur tissulaire monophasique sur la base d’une matrice injectable de chitosane nommée MTI12. Cette technologie vise à changer l’approche des médecins dans le traitement du vieillissement cutané. Pour favoriser l’émergence de sa technologie, BIOXIS a protégé son invention par le dépôt de trois brevets et prépare actuellement la mise sur le marché d’un premier DM marqué CE.


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BIOXIS Pharmaceuticals est la première société au niveau mondial à développer un inducteur tissulaire monophasique formulé exclusivement avec une matrice de chitosane. La technologie MTI-12 est capable d’induire la synthèse de collagène tout en réparant les tissus mous. Cette technologie se différencie des autres produits de comblement par sa durée de résorption, sa tolérance et sa totale biorésorbabilité. De liquide à gel en quelques minutes La technologie MTI-12 est formulée à partir de chitosane, qui est à l’état de solution dans la seringue. Un fois injecté dans la peau, ce dernier gélifie et forme rapidement une matrice. En solution, les chaînes de chitosane sont mobiles, souples et désordonnées. Après injection, le milieu physiologique induit une organisation des chaînes et la solution devient un gel en quelques minutes : la matrice de chitosane est formée. Le caractère hybride solution/gel de la technologie MTI-12 permet une nouvelle approche de l’injection de produit de comblement. La solution de chitosane se caractérise par une faible viscosité et une faible élasticité. Ces paramètres rhéologiques facilitent l’injection. De plus, dans cet état liquide, le chitosane tolère très bien les contraintes de cisaillement et l’injection n’altère pas ses propriétés biologiques. Habituellement, l’injection des produits de comblement de longue durée est limitée par la force d’extrusion. Plus leur durée de vie est longue, plus leur viscosité est élevée. Ceci

est la principale limite des formulations couramment utilisées telles que l’acide hyaluronique. La solution de chitosane est facile à injecter et possède, après formation de la matrice, des propriétés mécaniques (élasticité, G’) supérieures aux autres produits. Les premiers signes de formation de la matrice sont quasiment instantanés après l’injection. La gélification est associée à la création d’un réseau tridimensionnel entre les chaînes de chitosane. Ces interactions entre les chaînes sont associées à la mise en place de liaison non covalente, appelée liaison hydrogène. Cette caractéristique permet plus de flexibilité dans la mise en forme de l’implant par le praticien. De plus, grâce à ce principe aucun réticulant chimique, potentiellement irritant ou toxique, n’est nécessaire. Dans les premières minutes, l’implant se transforme en gel (en raison du changement de pH). Cette matrice présente des propriétés mécaniques qui sont supérieures à celles des produits actuels. Grâce à ce comportement physicochimique :

• L’injection est plus facile et moins douloureuse puisque la fluidité du produit au moment de l’injection permet l’utilisation d’une aiguille plus fine. • Le comblement est plus précis. Après injection, le praticien a entre 3 et 5 minutes, avant que la solution ne se transforme en gel, pour sculpter et modeler le produit sur le site d’injection afin d’obtenir un résultat parfait. • De nouvelles zones à traiter sont actuellement à l’étude. Une stimulation de collagène sous contrôle La technologie MTI-12 induit la production de néo-tissus. Avec le temps, l’implant de chitosane se dégrade naturellement et est remplacé progressivement par un nouveau tissu conjonctif plus mature et plus complexe qu’un tissu cicatriciel. La dégradation de l’implant est due à l’hydrolyse naturelle, le stress mécanique, la capture de radicaux libres et l’action d’enzymes non spécifiques.

MTI-12 – Entre comblement mécanique et induction tissulaire

Les zones en bleu foncé représentent le volume mécanique créé directement après l’injection de la formulation MTI-12 ; les zones en bleu clair représentent le comblement biologique dû à la formation de collagène et de néo-tissus, induit par la formulation innovante de BIOXIS. Les tissus formés sont plus structurés et possèdent de bonnes propriétés mécaniques, sans perte de volume entre la résorption de l’implant et la création de nouveaux tissus (estimation à partir du modèle porc in vivo).


56 INJECTABLES I body language

Stimulation de nouveaux tissus et biorésorbabilité Les clichés histologiques ci-dessous montrent que l’injection de MTI-12 déclenche, à l’interface de l’implant et du tissu hôte, la production de collagène puis de tissus plus complexes dont certains sont vascularisés. La stimulation de la formation de néotissus est liée au recrutement de cellules inflammatoires (macrophage, fibroblaste). De plus, la cinétique de résorption du chitosane n’est pas trop rapide et permet la maturation des tissus. Les tissus obtenus sont donc très proches des tissus natifs et ne forment pas un tissu cicatriciel aux propriétés mécaniques faibles.

Sept jours après injection

Sept jours après injection, la formation de nouveaux tissus est largement initiée : les premières fibres de collagène (en jaune) sont synthétisées par des fibroblastes autour et dans l’implant (en rose) et commencent à l’envahir (figure gauche ci-dessus).

12 semaines après injection

Après 12 semaines, l’implant est encore intact sur de larges zones mais a été dégradé en surface par des macrophages. L’implant de chitosane est séparé du muscle peaucier par une mince bande de collagène. Simultanément à la formation de ces tissus conjonctifs, l’angiogenèse est en cours. En effet, de nouveaux vaisseaux sanguins ont été observés au cours des études in vivo. Cette étude (modèle porc) per-

met d’estimer que la disparition de l’implant et donc du volume qu’il occupait, est contrebalancée par la formation de tissus. Durant le processus de dégradation, les fragments de l’implant sont phagocytés par les macrophages ou par les cellules polynucléaires. Les produits de dégradation sont ainsi pris en charge par l’organisme et complètement assimilés : avec le temps, la biorésorption est totale. Effet longue durée BIOXIS Pharmaceuticals a réalisé une étude comparative entre sa technologie MTI-12, et deux produits de comblement conventionnels : un acide hyaluronique et un inducteur tissulaire particulaire (produits volumateurs). Cette étude, réalisée chez la souris, a montré que la technologie MTI-12 améliore la formation de tissus conjonctifs (collagène) de 25% par rapport à un inducteur tissulaire conventionnel (ci-dessous). De plus, ce collagène semble être plus proche d’un collagène naturel que d’un collagène induit par un produit particulaire ou que d’un collagène cicatriciel. Des études cliniques humaines vont prochainement commencer afin de déterminer la durée de comblement sur le long terme. En se basant sur les résultats des essais précédents et l’étude comparative, la durée de comblement devrait être comprise entre 14 mois et 18 mois (Estimation basée sur des études in vivo). Sécurité et Tolérance L’absence de particules est une caractéristique particulièrement avantageuse pour les médecins et les patients car elle pourrait baisser de façon significative le nombre d’effets secondaires tels que les granulomes et nodules qui peuvent se développer sous

la peau. De plus, la nature polysaccharidique du chitosane, permet une totale dégradation et son élimination par des voies métaboliques naturelles. La sécurité de la technologie MTI12 a été mise à l’épreuve lors de plusieurs études in vivo. De plus, une étude in vitro respectant la norme ISO 10 993-5 :2009 centrée sur la cytotoxicité a démontré la biocompatibilité et la non-toxicité par contact direct. Ceci montre que la technologie MTI-12 a préservé toutes les propriétés naturelles du chitosane comme la biodégradabilité et la biorésorbabilité. Le Chitosane : un ingrédient différenciant La technologie MTI-12 est fondée sur l’expertise de BIOXIS Pharmaceuticals à transformer le chitosane, un polysaccharide naturel majoritairement dérivé de la chitine. La chitine est un élément structural majeur que l’on trouve chez les insectes, certains crustacés et parfois chez les champignons. Le chitosane est composé d’une longue chaînes de glucosamine : un résidu naturellement présent dans le corps humain. Contrairement à d’autres formulations à base de polysaccharide, le corps humain ne produit pas d’enzyme de dégradation spécifique au chitosane. Cette caractéristique permet au chitosane d’être formulé sans agent réticulant toxique, ni modifications chimiques. Le chitosane est déjà utilisé dans l’agriculture, l’industrie, les cosmétiques et dans certains dispositifs médicaux. Grâce à ses propriétés biologiques (biodégradabilité, nontoxicité, propriétés antimicrobiennes), c’est un excellent candidat en tant que biomatériau pour l’ingénierie tissulaire. Dans le secteur de la santé, quelques dispositifs médicaux à base de chitosane sont déjà disponibles sur


le marché pour la régénération articulaire ou pour la cicatrisation. BIOXIS Pharmaceuticals a développé une connaissance approfondie des propriétés des différents chitosanes existants. Une partie de l’équipe identifie, teste et caractérise en permanence de nouvelles sources de chitosane. Afin de développer le produit injectable idéal, la plupart des chitosanes existants dans le monde ont été analysés et testés. Ainsi fut sélectionné le meilleur chitosane en termes de propriétés biologiques, physiques et chimiques telles que le degré

d’acétylation et le poids moléculaire. Une fois la matière première sélectionnée, BIOXIS Pharmaceuticals s’assure que le chitosane est produit de manière à correspondre aux exigences inhérentes au domaine pharmaceutique - pas de charge bactérienne, faible taux d’endotoxines, absence de métaux lourds ou de contaminants. De plus, des procédures garantissant la traçabilité et le contrôle qualité des matières premières sont en cours de mise en place. BIOXIS Pharmaceuticals développe une nouvelle approche en médecine régénérative à base de polymères

naturels et biodégradables. Grâce à la technologie MTI-12, le volume créé directement par la présence de l’implant est substitué dans un second temps par la formation de tissus lors de sa dégradation. La dualité solution/gel permet à l’implant d’avoir des propriétés rhéologiques exceptionnelles tout en conservant sa facilité d’injection. De plus, la formulation unique de MTI-12 est exempte de particules ou de réticulant chimique. Alexandre GUERRY Ph. D. est Responsable scientifique de BIOXIS Pharmaceuticals.

RÉFÉRENCES: 1.

A review of chitin and chitosan applications, By: Kumar, MNVR, REACTIVE & FUNCTIONAL POLYMERS Volume: 46 Issue: 1 Pages: 1-27 Published: NOV 2000

2.

Etude BIOXIS Pharmaceuticals : Modèle Porcin – 3 mois 2014

3.

Etude BIOXIS Pharmaceutical : Modèle murin – 3 mois, 2013

4.

Evaluation of the biocompatibility of a chitosan scaffold in mice, By:VandeVord, PJ; Matthew, HWT; DeSilva, SP; Mayton, L ; Wu, B; Wooley, PH, JOURNAL OF BIOMEDICAL MATERIALS RESEARCH Volume: 59 Issue: 3 Pages: 585-590

5.

Chitin and chitosan: Properties and applications, By: Rinaudo, Marguerite, PROGRESS IN POLYMER SCIENCE Volume: 31 Issue: 7 Pages: 603-632 Published: JUL 2006


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