Indx1 magazine

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GROS PLAN SUR LES MATIÈRES PREMIÈRES

RATIOS DE VALORISATION

Il était un petit navire...

Dollar et matières premières : une évolution opposée

Ratios à la loupe : Current ratio et Quick ratio

P.10

P.18

P.32

LE MAGAZINE DE BOLERO

VEILLE SECTORIELLE

OLIVIER CHAPELLE

« Recticel est aujourd’hui plus ciblée, son périmètre correspond mieux aux besoins de l’entreprise. » P.12 AOÛT 2015


#1 AOÛT 2015

EN IMAGES

La résurrection des taux d’intérêt TUTORIEL

Guide : Bolero Crowdfunding BILLET

L’importance du rapport annuel UN ÉVÉNEMENT SOUS LES FEUX DE LA RAMPE

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GROS PLAN SUR...

VEILLE SECTORIELLE

Il était un petit navire… L’ENTRETIEN

Olivier Chapelle, CEO de Recticel : Une meilleure performance avec un moteur plus petit EXPLICATIONS

La smartwatch, l’objet du futur ? GROS PLAN SUR LES MATIÈRES PREMIÈRES

Ackermans & van Haaren DERRIÈRE LES ÉCRANS BOURSIERS

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Des marques emblématiques en Bourse ÉVÉNEMENTS

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L’année 2015... en mots et en images

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Comment les as de la bourse battent le marché ?

LIVRE À LA UNE

Les biotechnologies à l’honneur L’analyse technique

COUP DE PROJECTEUR

LE SPÉCIALISTE

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Du sang frais à la Bourse de Bruxelles L’INVESTISSEUR

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61% de progression en 6 mois ?

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RATIOS DE VALORISATION

Ratios à la loupe : Current ratio et Quick ratio SAGESSE BOURSIÈRE

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Taux : les scénarios possibles TRUCS & ASTUCES

Plateforme Bolero : bon à savoir

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Dollar et matières premières : une évolution opposée COLOFON INDX INDX est un magazine publié par Bolero (KBC Securities) Éditeur responsable : Bart Vanhaeren, Avenue du Port 12, 1080 Bruxelles Composition, réalisation, mise en page : Kunstmaan Rédaction : Sarah De Pauw, Tom Simonts, Katrien Rasschaert, Steven Vandenbroeke, Frederik Vanhaverbeke Photographie : Jan Pollers Finalisation : Maurice Muraille Contact : Bolero (KBC Securities), www.bolero.be, Avenue du Port 12, 1080 Bruxelles CLAUSE DE NON-RESPONSABILITÉ - Le plus grand soin a été apporté à cette publication. Aucune garantie ne peut toutefois être apportée quant à la mesure dans laquelle les scénarios, risques et prévisions présentés reflètent les anticipations du marché, et dans laquelle ils se réaliseront. Ces prévisions sont fournies à titre indicatif. Les données de cette publication ont un caractère général et sont données à titre indicatif uniquement. Elles ne peuvent pas être considérées comme un conseil d’investissement, conformément à la loi du 6 avril 1995 relative aux marchés secondaires, au statut des entreprises d’investissement et à leur contrôle, aux intermédiaires et conseillers en placements. KBC Securities ne peut pas être tenue responsable de son exactitude ou de son exhaustivité. Les opinions et perspectives décrites sont celles en vigueur au moment de la rédaction du présent magazine.

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EN IMAGES

LA RÉSURRECTION DES TAUX D’INTÉRÊT Globalement, les actions européennes ont poursuivi l’élan des années précédentes en 2015 et ont gagné quelque 20% en l’espace de quelques mois seulement. Même la saga grecque tant ressassée n’a pas entraîné de réelle cassure de tendance, bien que les bourses, plombées par le contexte incertain, aient vu rouge certains jours. Les actions américaines ont affiché une progression bien moins dynamique depuis le début de l’année mais n’ont pas souffert de la lipothymie européenne de début mai, ni de la tragédie grecque qui a suivi. Les records haussiers se sont succédé outre-Atlantique, étayés par des taux qui restent bas. Mais ce sont surtout les obligations qui ont occupé le devant de la scène, donnant brutalement des suées froides aux investisseurs. Après des années de hausse pour les cours des obligations à long terme, et donc de baisse pour les rendements à 10 ans, un brusque revirement s’est produit au mois de mai : de 0,5%, le taux allemand est ainsi brièvement passé à 1,05%. Les avis divergent sur l’origine de cette tendance. Si l’ampleur du mouvement est incontestable, nous n’y voyons toutefois pas de krach. Une chose est sûre : le revenu fixe s’est réinvité sous les feux de la rampe. Le plus surprenant, dans ce redressement des taux, c’est qu’il va totalement à l’encontre des efforts de la BCE et de la plupart des banques centrales de la planète. Ces dernières dépensent en effet encore des fortunes pour acheter des titres souverains dans le but de maintenir les taux bas, voire de les faire encore baisser, afin d’augmenter l’inflation et les investissements. Au moment où nous rédigeons ces lignes, personne ne peut dire avec certitude si ces efforts auront les résultats escomptés sur la croissance - Il suffit d’en juger par la lenteur avec laquelle les premiers bourgeons de la reprise s’épanouissent dans l’Union européenne et en Asie. Parallèlement, les entreprises cotées sont aux petits soins pour leurs actionnaires : les montants reversés aux investisseurs sous la forme de dividendes ou de programmes de rachat d’actions ont en effet atteint des plafonds historiques. Tous les moyens sont bons pour redistribuer l’argent ! Et c’est là sans doute un signe que cette résurrection des taux, malgré son caractère récent, est probablement vouée à une belle mort à court terme - Rassurez-vous, vous avez tout de même le temps de lire cet INDX1 dans son intégralité. J’espère que vous apprécierez son contenu !

TOM SIMONTS Spécialiste de marché Bolero, KBC Securities

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TUTORIEL

Guide : Bolero Crowdfunding Le succès grandissant de Bolero Crowdfunding n’est pas passé inaperçu. Cette communauté, désormais forte de plus de 1 700 membres, connaît une croissance constante. Quelque 400 « bailleurs de fonds » ont déjà donné le coup de pouce financier nécessaire à des projets tels que BensBugs, neoScores et InclusieInvest. Trois étapes suffisent pour devenir actionnaire d’une start-up belge. Regardez la vidéo

Bref aperçu...

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TOM SIMONTS Spécialiste de marché Bolero, KBC Securities @TSimonts

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L’IMPORTANCE DU RAPPORT ANNUEL Mettre le cap sur la belle ville de Gand n’est jamais une punition. Ma destination du jour n’était toutefois pas le célèbre bassin nautique de la ville, regorgeant de couples tendrement enlacés sur les bancs à l’abri des regards, mais une majestueuse salle de conférences. En cette belle soirée de printemps, le cercle économique flamand (VEK) était parvenu à réunir un méli- mélo étonnamment fourni d’étudiants, des investisseurs encore malléables attirés par la perspective d’une pinte de cervoise estudiantine. Je n’ai pu m’empêcher de tirer un parallèle avec le regain de jeunesse qui semble aujourd’hui animer les places boursières. Cette belle assiduité témoigne de la multiplication des « étudiants investisseurs », considérés comme « bien intégrés » car ils poursuivent le travail d’associations pionnières telles que le Capitant d’Anvers, qui offre aux étudiants, selon ses dires, une « porte d’entrée vers les marchés financiers ». La stratégie est efficace, à en juger par la contagion rapide aux quatre coins du pays (Bruxelles, Gand et Louvain ont désormais leur Capitant) et l’omniprésence aux grand-messes telles que Finance Avenue (organisée par De Tijd / L’Echo) ou la réunion annuelle de la fédération flamande des investisseurs (VFB). Lors de cette réunion de clôture du club d’investissement du VEK, j’avais été invité à distiller mes pensées sur les tendances macroéconomiques, les valorisations des actifs cotés et quelques autres thèmes d’actualité, mais aussi à revenir sur l’excellent rendement de 21,4% atteint depuis octobre 2014 par le portefeuille. Ne devait-on y voir qu’un coup de chance ? C’est possible, car même un groupe de « singes jetant des fléchettes » a un jour surperformé le célèbre investisseur Peter Lynch - certes, uniquement sur le court terme, car cette stratégie du jeu de fléchettes ne saurait garantir une valeur ajoutée structurelle à long terme. Le facteur chance doit donc être éliminé autant que faire se peut. C’est même essentiel, car les investisseurs qui font des bénéfices pour la mauvaise raison et ne se remettent plus en question plombent leur propre moral. Et c’est ce qu’il faut éviter à tout prix chez ces jeunes aspirants investisseurs (même si une année scolaire est trop courte pour distinguer le réel investisseur du chanceux) - quoique les positions sélectionnées dans CFE et Ackermans & van Haaren sont de bon augure. Le choix d’AB Inbev et d’Ageas inspire aussi confiance en termes stratégiques. Pour éliminer un potentiel effet chance, j’ai volontiers recours à une question très simple : « Expliquez-moi rapidement comment cette entreprise crée de la valeur et quel est son avantage concurrentiel ». Pour Google par exemple, contrairement à ce qu’a essayé de me faire croire un jeune monsieurje-sais-tout, la bonne réponse n’est pas « en mettant sur le marché de nouvelles lunettes ». Or, il n’est pas toujours évident d’apporter une réponse solide à cette question, même pour les entreprises locales que nous pensons bien connaître. Je l’ai constaté une nouvelle fois mardi à Gand, même si dans ce cas, le jeune âge pouvait excuser ce manque de connaissances. Pourtant, cher investisseur, la réponse à cette question est écrite noir sur blanc et peut être obtenue gratuitement et simplement aussi bien par les adeptes du papier que des nouvelles technologies. Toutes les entreprises cotées en bourse passent en effet des mois à compiler un trésor d’informations facilement accessible, une bible incontournable pour l’investisseur : j’ai nommé le rapport annuel. L’investisseur lambda pourra se contenter d’étudier les parties descriptives, l’avant-propos et les chiffres clés, même si les états financiers détaillés peuvent bien sûr aussi être dégustés sans modération (à moins que vous ne préfériez les réserver aux analystes, ces fétichistes des chiffres). Ne laissez plus votre fortune aux mains du hasard : téléchargez dès à présent gratuitement le rapport annuel de chacune des sociétés représentées dans votre portefeuille. Imprégnez-vous des informations qu’il contient : elles vous aideront à vous former rapidement une opinion plus critique sur les chiffres publiés par l’entreprise et à ne pas prendre pour argent comptant les gros titres qui vantent les mérites de sa stratégie commerciale. Le rapport annuel contient toujours une clé qui permettra au moins à l’investisseur amateur de juger son homologue professionnel. Tiens tiens, un étudiant au moins avait bien compris la leçon. J’ai vu une main se lever. Oui, il avait soigneusement lu quelques rapports annuels. Son nom de famille serait-il par hasard Van der Vorm, Frère ou encore Buffett ou Van der Mersch ?

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UN ÉVÉNEMENT SOUS LES FEUX DE LA RAMPE

Les biotechnologies à l’honneur Retour sur notre rencontre avec le top des entreprises biotech belges

Le riche programme du congrès organisé le samedi 21 mars 2015 par Bolero, FlandersBio et Gimv pour les investisseurs en sciences de la vie en témoigne : La Belgique figure parmi les chefs de file mondiaux du secteur des biotechnologies. 300 investisseurs ont ainsi pu découvrir les plus grands acteurs belges des biotechnologies cotés en bourse, et notamment les dernières entrées à Euronext Bruxelles. LES BIOTECHNOLOGIES BELGES, UN SECTEUR EN PLEIN ESSOR Le coup d’envoi de cette journée destinée aux investisseurs a été donné par Jan De Kerpel analyste senior et spécialiste des biotechnologies chez KBC Securities. Le secteur des sciences de la vie (« life sciences » en anglais), dont font partie les biotechnologies, regroupe des entreprises très diverses. Les biotechnologies rouges sont axées sur les médicaments et les diagnostics ; les biotechnologies vertes concernent la manipulation génétique et la thérapie cellulaire et les biotechnologies blanches rassemblent toutes les autres entreprises. La trésorerie joue un rôle crucial pour les sociétés biotechnologiques, à la différence des entreprises plus traditionnelles cotées en bourse. Si le cours des actions traditionnelles subit l’influence des événements macroéconomiques ou sectoriels, celui des entreprises biotechnologiques évolue davantage au fil du développement des produits. Ce n’est donc pas un hasard si tous les acteurs du secteur communiquent amplement sur les produits en cours de développement et les résultats de tests.

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UNE ANNÉE IMPORTANTE QUI S’ANNONCE C’est à Ablynx, l’une des valeurs phares sélectionnées par Bolero, que revenait l’honneur d’ouvrir le bal des présentations. Après une brève rétrospective du bon millésime 2014 et une introduction aux technologies basées sur les nanocorps, le CFO Wim Ottevaere a surtout insisté sur le fait que 2015 serait une année cruciale pour Ablynx. L’actualité s’annonce en effet chargée pour les plus importants produits de son pipeline. Ainsi, l’étude de phase III du Caplacizumab, un médicament en cours de développement pour le traitement du PTT, une maladie sanguine rare, sera lancée au deuxième semestre 2015. En outre, Ablynx entend bientôt commencer la quatrième étude de preuve de concept clinique pour l’ALX 0171 qui traite le VRS chez les nourrissons; les résultats de l’étude de phase IIb RA pour l’ALX-0061 (traitement des maladies auto-immunes) seront aussi bientôt présentés.

QUID DU JETREA ? Beaucoup d’investisseurs présents dans la salle se demandaient ce qui allait advenir du Jetrea. Patrik De Haes, CEO de ThromboGenics, a fait un point détaillé sur la commercialisation de son produit phare Jetrea pour le traitement de la traction vitréo-maculaire, une maladie des yeux. Les doutes relatifs à la sécurité du médicament ont été levés grâce à de nouvelles données et à un meilleur accompagnement médical des ophtalmologues. L’entreprise compte ainsi donner un nouveau coup de pouce aux ventes du Jetrea aux États-Unis cette année. ThromboGenics veut aussi étudier si le Jetrea peut soulager les patients dont les problèmes oculaires sont liés au diabète. La parole a ensuite été donnée à Bone Therapeutics, un acteur relativement nouveau sur la place boursière. Devant un parterre littéralement suspendu à ses lèvres, le CFO, Wim Goemaere, a percé tous les secrets de la

thérapie cellulaire d’avant-garde développée par l’entreprise. Bone Therapeutics travaille sur la réparation et la prévention des fractures (lutte contre l’ostéoporose). Le marché ciblé par l’entreprise est estimé à 12 millions d’individus.

UN PORTEFEUILLE DE DÉVELOPPEMENT BIEN REMPLI L’entreprise suivante était TiGeniX. Wilfried Dalemans, son CTO, a fait un point détaillé sur les nombreux produits à l’étude. Ainsi, l’étude de phase III a été lancée pour le CX601, un médicament pour le traîtement des fistules périanales complexes chez les patients atteints de la maladie de Crohn. Les résultats sont attendus au T3 2015 et au T1 2016. En 2015, TiGenix entend aussi se concentrer sur la stratégie de commercialisation potentielle du produit aux États-Unis.

LES BIOTECHNOLOGIES VUES PAR LES PROFESSIONNELS Ce n’est pas un hasard que Gimv soit l’un des coorganisateurs de ce congrès dédié aux sciences de la vie. L’entreprise investit déjà depuis des années dans les jeunes entreprises

« Les biotechnologies rouges sont axées sur les médicaments et les diagnostics, les biotechnologies vertes concernent la manipulation génétique et la thérapie cellulaire et les biotechnologies blanches rassemblent toutes les autres entreprises. »


Le congrès des investisseurs en sciences de la vie a permis à 300 investisseurs de mieux connaître les grands noms belges des biotechnologies cotés en bourses.

spécialisées dans la santé et les biotechnologies. Christophe Van Vaeck, de Gimv, explique quels sont les facteurs auxquels prêtent attention les investisseurs en capital-risque pour les entreprises des sciences de la vie. Ces dernières doivent ainsi proposer une technologie unique avec un pipeline fourni, cibler un grand marché avec peu de concurrence et être dirigées par une équipe qui a fait ses preuves... Une check-list bien pratique pour les investisseurs particuliers qui s’intéressent aux biotechnologies !

METTRE L’ACCENT SUR LE CANCER ET LES MALADIES AUTO-IMMUNES C’est avec beaucoup de passion que Tim Van Hauwermeiren, le CEO d’arGEN-X, parle de son entreprise. Comme Ablynx, l’entreprise exploite le potentiel des nanocorps, un certain type d’anticorps, mais met surtout l’accent sur la lutte contre le cancer et les maladies auto-immunes. Quelques partenariats importants avec Shire, Bayer et Lilly ont déjà été annoncés. Les résultats et les chiffres financiers présentés étaient réjouissants, puisqu’arGEN-X a terminé 2014 avec une position de trésorerie de 56 millions d’euros.

ÉTUDE DE PHASE III DU PROCERVIX : UNE IMPORTANCE STRATÉGIQUE Genticel a fait son entrée en bourse il y a un an. La société se spécialise dans la lutte contre le papillomavirus humain (HPV), à l’origine de 99% des cancers du col de l’utérus. Quelque 275 000 femmes (soit 58% de la population atteinte d’un cancer du col de l’utérus) décèdent chaque année de la maladie. Le CEO, Benedikt Timmerman, a fait un point détaillé sur le ProCervix, le vaccinthérapeutique développé par l’entreprise, pour lequel l’étude de phase II va commencer. Ce vaccin cible le HPV de type 16/18, à l’origine de 70% des cancers du col de l’utérus. La parole a ensuite été donnée à Peter de Waele, Vice-président R&D de Cardio3

BioSciences (récemment renommée CELYAD). L’entreprise, qui a fait son entrée sur la Bourse de Bruxelles et de Paris en 2013, propose une plateforme technologique pour le traitement des maladies cardiovasculaires et du cancer. Son produit C-Cure entend pallier l’insuffisance cardiaque, un marché vaste puisqu’environ un million de patients en Europe et aux États-Unis en souffrent. Les résultats de phase II étaient déjà positifs. L’entreprise attend désormais les résultats de l’étude de phase III en 2016.

« Ce n’est pas un hasard que Gimv soit l’un des coorganisateurs de ce congrès dédié aux sciences de la vie. » Bart Filius, CFO de Galapagos, a clôturé cette série impressionnante. 2014 a été une bonne année pour l’entreprise, avec une trésorerie record, qui a atteint près de 200 millions d’euros - un chiffre énorme pour une entreprise des biotechnologies. Bart Filius a ensuite présenté le Filgotinib, son médicament pour l’arthrite rhumatoïde, une maladie qui se développe chez environ 1% de la population développée. Les résultats de l’étude de phase II du Filgotinib et le possible accord avec AbbVie seront déterminants pour les perspectives 2015.

JAN DE KERPEL Analyste senior actions, Pharma & Biotech, KBC Securities WIM OTTEVAERE CFO, Ablynx PATRIK DE HAES CEO, ThromboGenics WIM GOEMAERE CFO, Bone Therapeutics WILFRIED DALEMANS CTO, TiGeniX CHRISTOPHE VAN VAECK Principal Health & Care, Gimv TIM VAN HAUWERMEIREN CEO, arGEN-X BENEDIKT TIMMERMAN CEO, Genticel PETER DE WAELE VP research & development, Cardio3 BioSciences BART FILIUS CFO, Galapagos

UNE OCCASION UNIQUE D’ÉTOFFER SON RÉSEAU Après les présentations, un cocktail était prévu, offrant aux investisseurs une occasion unique de sonder les entreprises présentes et les analystes sur les actions en question. Les participants ont retiré de cet événement inspirant de nombreuses connaissances et perspectives sur le secteur des biotechnologies.

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GROS PLAN SUR ...

L’analyse technique Comprendre la bourse grâce aux courbes et graphiques

Support, résistance, chandelier RSI ... Ces mots vous sont familiers ? Vous connaissez probablement déjà bien l’analyse technique. Cette dernière suscite des réactions très diverses. Si certains investisseurs ne jurent que par elle, d’autres se montrent en revanche bien plus critiques à son égard. En tant qu’investisseur, vous pouvez profiter de l’analyse technique pour identifier les moments propices à la vente ou à l’achat. FONDAMENTALEMENT DIFFÉRENT ... OU PAS ? L’analyse technique est souvent considérée comme le contraire de l’analyse fondamentale. Ses adeptes étudient l’évolution historique des cours afin de reconnaître des figures récurrentes et donc prévoir les hausses ou baisses de cours futures. Quant à l’analyse fondamentale, dont Warren Buffett est l’un des plus farouches partisans, elle consiste à prévoir l’évolution d’un titre sur la base de divers ratios financiers et du bilan. Or, tout du moins à notre sens, l’analyse technique et l’analyse fondamentale sont parfaitement complémentaires. L’analyse fondamentale donne aux investisseurs une idée de ce qu’ils doivent acheter ou vendre, tandis que l’analyse technique leur indique le moment le plus opportun pour le faire.

ÉTUDIER LES GRAPHIQUES L’étude des graphiques joue un rôle central dans l’analyse technique. Différents types de graphiques peuvent être utilisés : courbes, graphiques à barres, chandeliers... La plupart des graphiques illustrent l’évolution du cours au fil du temps (sur une journée, une semaine ou même une séance) afin de détecter des tendances. Le volume de négociation du titre est souvent indiqué sous le graphique. Pour identifier l’évolution des cours à long terme sur une courbe, il est conseillé d’opter pour une échelle logarithmique, où deux hausses similaires en pourcentage ont la même taille. Une hausse de

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1 à 2 € représente une augmentation de 100%. Avec une échelle logarithmique, elle sera donc visuellement plus importante qu’une hausse de 10 à 11 €, qui ne représente qu’une augmentation de 10%.

CONSEIL ! Commencez toujours par un graphique à long terme. Vous pourrez ensuite toujours faire une période plus courte. Le chandelier est un autre type de graphique souvent utilisé dans l’analyse technique. Un chandelier donne plus d’informations, dans la mesure où il comporte quatre paramètres : le cours de clôture, le cours d’ouverture, le cours le plus haut et le cours le plus bas. Le corps du chandelier indique la différence entre le cours de clôture et le cours d’ouverture. Les deux traits fins ou « ombres » en haut ou en bas indiquent le cours le plus haut et le cours le plus bas. Dans les chandeliers blancs ou bleus, le cours de clôture est supérieur au cours d’ouverture, ce qui témoigne d’un cours haussier. Les chandeliers noirs ou rouges représentent un cours baissier. Les chandeliers servent souvent à détecter les moments propices à la vente et à l’achat, sur la base des figures de retournement.

THE TREND IS YOUR FRIEND L’analyse technique cherche à identifier des tendances. Si les points hauts et les points bas sont toujours plus élevés, la tendance est haussière. Une tendance baissière se caractérise, pour sa part, par une succession de points hauts et de points bas toujours plus bas. Pour pouvoir dessiner une ligne de tendance, il faut pouvoir relier au minimum 3 points de support ou de résistance. Si le cours casse la ligne de tendance, c’est un signal important qui peut annoncer un retournement.

support, le titre a de fortes chances de baisser encore plus par la suite. Dans le cas d’une résistance, les vendeurs sont assez nombreux pour casser ou retourner une tendance haussière. Une résistance est donc un signal de vente potentiel. Si le cours parvient toutefois à casser une résistance, il peut ensuite s’envoler rapidement. Surveiller les niveaux de support et de résistance d’une action permet donc de déterminer quand il vaut mieux placer l’ordre de stop-loss ou d’achat.

LES INDICATEURS TECHNIQUES Un certain nombre d’indicateurs techniques permettent aussi de mieux détecter les tendances et les retournements. Ne basez pas votre analyse sur un seul indicateur technique. Plus le nombre d’indicateurs pointant dans la même direction est important, plus le signal est fort ! Le RSI (Relative Strength Index) est l’un des indicateurs techniques les plus utilisés. Il indique la survente ou le surachat d’un marché ou d’un titre particulier. La moyenne mobile (en anglais, “moving average”) est un autre indicateur très connu. Le croisement entre le cours et sa moyenne mobile est un signal important. Un croisement à la baisse (du haut vers le bas) indique la possible transformation d’une tendance haussière en tendance baissière. En cas de croisement à la hausse (du bas vers le haut), la tendance baissière peut se transformer en tendance haussière. Les investisseurs portent souvent une attention particulière à la moyenne mobile à 50 et 200 jours.

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SUPPORT ET RÉSISTANCE Chaque tendance a un support ou une résistance. On parle de support lorsqu’un nombre suffisant d’acheteurs maintient le cours d’une action au-dessus d’un certain niveau, et peut casser ou retourner une tendance baissière. Le support forme une sorte de plancher sous le cours. Il peut indiquer un moment propice à l’achat. Si toutefois le cours passe sous le

Plus bas


Au travail ! L’analyse technique

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ous souhaitez vous mettre concrètement à l’analyse technique ? Sur la plateforme Bolero, vous trouverez quelques outils pratiques d’analyse technique. Bolero collabore pour cela avec Recognia, un acteur américain de premier plan en matière d’analyse fondamentale et technique. Pour chaque action, vous pourrez ainsi étudier l’analyse technique dans le Hotspot détaillé. Comment y accéder ? Cherchez l’action de votre choix et cliquez sur son nom. Un mini Hotspot apparaît à droite de l’écran. Cliquez sur « Tous les détails » pour obtenir le Hotspot complet. Cliquez dans la barre de menu en haut pour obtenir l’analyse technique. Vous pouvez visualiser le graphique de l’action à court, moyen et long terme et demander une courbe, un graphique à barres ou un chandelier. Le travail d’analyse technique est effectué pour vous : vous visualisez immédiatement le support, la résistance et les événements techniques qui se produisent.

Vous voulez savoir quelle action ou quel autre titre est concerné par un événement technique particulier ? Consultez le Centre d’idées. Sous « Le top des idées », vous trouverez à la rubrique « Recognia Technicals » des suggestions d’actions qui se fondent sur l’imminence d’événements techniques. La fonction « Recherche d’actions » vous permet, grâce à un screener d’analyses techniques de base ou très avancé, de chercher vous-mêmes des actions qui répondent à des critères très précis en termes d’événements techniques sur Euronext Bruxelles ou d’autres marchés.

L’analyse fondamentale donne aux investisseurs une idée de ce qu’ils doivent acheter ou vendre, tandis que l’analyse technique leur indique le moment le plus opportun pour le faire.

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VEILLE SECTORIELLE

Il était un petit navire… Le secteur maritime est bien représenté à la Bourse de Bruxelles. Pas moins de trois entreprises belges offrent aux actionnaires une chance de naviguer sur les sept continents de notre planète : CMB, Euronav et Exmar. Dans cet article, nous dressons un aperçu sectoriel qui vous aidera à déterminer sur quelle compagnie embarquer. Afin d’y voir plus clair, nous avons rencontré Wouter Vanderhaeghen, analyste sectoriel chez KBC Securities.

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algré leurs nombreuses différences, ces compagnies maritimes ont toutes un ancêtre commun : la Compagnie maritime belge. Nous vous invitons à lire tous les détails de la passionnante histoire du groupe sur le site web de la CMB.

Nous nous projetons directement dans la deuxième moitié du XXe siècle, lorsque la famille Saverys a pris la barre du groupe - et surtout une participation majoritaire. Le groupe anversois, alors composé d’une compagnie maritime établie pendant la période coloniale et d’une holding aux activités très diverses (armement, assurances des activités portuaires d’Anvers), a été rebaptisé Bocimar et s’est spécialisé dans le transport de vrac sec. Les divisions Exmar et Euronav, scindées pendant l’opération, ont intégré la cote d’Euronext Bruxelles, voire de Wall Street pour Euronav. L’observation de l’évolution des cours des trois entreprises en question permet de constater immédiatement que tous les groupes maritimes ne suivent pas le même cap. Si Euronav a incontestablement le vent en poupe et surfe sur la vague du succès,

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Exmar et surtout CMB naviguent en revanche en eaux troubles. Qu’est-ce qui explique ces sorts différents ? L’étude de l’évolution des tarifs du fret offre une première piste importante. Car si tous les armateurs de la planète opèrent dans le même environnement macroéconomique global, ils ne jonglent pas tous avec les mêmes problématiques. Le marché est en effet divisé en segments très différents - Citons par exemple le transport en vrac et le transport à l’unité. Et même au sein des grandes catégories, il existe encore différents sous-secteurs qui ont chacun une dynamique propre. Un facteur commun existe toutefois : le cycle que suit le secteur maritime. Ce dernier est déterminé par différents paramètres, et notamment les tarifs du fret, les prix des navires d’occasion et ceux des navires neufs. Bocimar, par exemple, évolue sur un marché en surcapacité, avec des tarifs bas. Cette atonie fait chuter les prix des navires neufs. Et pourtant, peu de nouveaux navires sont commandés. Au plus bas du marché, les navires sont même parfois mis au rebut plus rapidement, ce qui permet au final de rééquilibrer la flotte mon-

diale. L’effet sur les tarifs est positif et ce regain de confiance permet aussi, avec un décalage, de tirer vers le haut les prix des navires d’occasion. La hausse des tarifs permet aux entreprises fluviales de générer des flux de trésorerie importants et, comme c’est le cas actuellement, le même cercle vicieux se reproduit. Confortées par cette trésorerie solide, les entreprises commandent de nouveaux navires qu’elles paient plus chers, qui sont livrés sous 2 à 3 ans et viennent encore gonfler la flotte internationale. Il n’est pas difficile de deviner l’impact de ce phénomène sur les tarifs… La durée d’un tel cycle ne peut être énoncée avec certitude, mais en fonction de l’intensité du mouvement, on l’estime à 3 à 8 ans. Si les mêmes paramètres entrent en jeu dans tous les secteurs, la phase du cycle varie en revanche selon les secteurs et l’impact sur chacun d’entre eux dépend bien sûr du climat économique global. Il est donc possible de connaître la situation du marché en étudiant l’évolution des tarifs du fret, qui dépendent en grande partie du type de transport : affrètement au voyage ou

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Les maîtres belges des sept océans (évolution du cours, base 100), Source : Thomson Reuters Datastream


affrètement à temps. Dans le cas d’un affrètement au voyage, un navire est loué pour un seul trajet. L’affréteur paie un montant fixe par tonne ou par baril et n’a plus à se préoccuper de rien. À la fin du voyage, l’armateur calcule ce que le fret lui a effectivement rapporté : c’est ce qu’on appelle le « Time Charter Equivalent ». Il se calcule en soustrayant les coûts du carburant de la recette totale du voyage, puis en divisant le montant obtenu

Depuis que la famille Saverys a repris la barre, et surtout la majorité des participations de CMB, l’entreprise a subi une métamorphose. Un certain nombre d’activités ont été cédées tandis que d’autres (Exmar et Euronav, voir ci-contre) ont été scindées et cotées à part. Ces cessions et scissions ont donné naissance à la nouvelle CMB. Libéré de son énorme dette, le groupe a désormais la marge de manœuvre nécessaire pour se développer non seulement dans la construction navale, mais aussi dans d’autres activités. L’entreprise s’est ainsi lancée dans une diversification de son activité de fret, sur la mer et dans les airs, avec quatre branches distinctes. Bocimar regroupe l’activité de vrac sec de CMB. Ce fret en vrac est constitué de marchandises qui ne sont pas emballées ou transportées par unité (palettes ou cartons), mais chargées directement dans la cale d’un navire (c’est par exemple le cas du minerai de fer, des céréales, du charbon, des phosphates...). Le groupe est aussi actif dans l’aérien avec ASL Aviation, une joint venture de CMB (51%) et 3P Air Freighters, un fonds de private equity géré par Petercam (49%) et dispose ainsi d’une flotte d’aéronefs propres (39) ou affrétés. Avec le rachat de Delphis fin 2014, une activité conteneurs s’est également ajoutée à la palette du groupe. Une fois la transaction achevée, CMB disposera d’une flotte de 14 navires à conteneurs, surtout du type Panamax.

par le nombre de jours passés en mer. L’armateur peut donc jouer sur un certain nombre de paramètres pour rentabiliser au maximum le transport sur la base des recettes perçues. L’affrètement à temps est un deuxième type de transport de fret. Là, le client loue un navire pour une période déterminée, de quelques mois à quelques années par exemple, et s’acquitte d’un tarif journalier. Il doit assurer

Tout comme son ancienne société sœur Euronav, Exmar a pour ancêtre la CMB. Depuis que l’entreprise suit son propre cours, elle a diversifié son activité, autrefois exclusivement maritime, et propose désormais des solutions maritimes et logistiques pour le transport, la regazéification et la liquéfaction de produits pétroliers et gaziers. Le groupe a ainsi pu monter dans la chaîne de valeur et gagner des parts de marché. Les activités d’Exmar sont réparties en quatre divisions. Avec un chiffre d’affaires de 126 millions d’euros en 2014, le GPL est la plus grande activité, suivie par l’Offshore, avec 95,2 millions d’euros. Le GNL leur emboîte le pas, avec un chiffre d’affaires de 84 millions d’euros et la division Services réalise les 46,6 millions d’euros restants. Grâce à ces activités, Exmar peut contribuer par des services très divers à la chaîne d’approvisionnement énergétique. L’entreprise est cotée distinctement à Euronext Bruxelles depuis l’été 2003 et prépare depuis le deuxième semestre 2014 son entrée à la cote de Wall Street via un MLP (Master Limited Partnership, une société en commandite) d’Exmar Energy Partners, qui regroupe 5 des 6 navires de la flotte GNL; le dossier a toutefois été mis au placard et sera probablement repris une fois le premier projet FLNG définitivement lancé.

lui-même l’approvisionnement en carburant. Une grande partie de la flotte de Bocimar est affrétée à temps. Avantage, pour la société : elle est assurée de toucher une somme prédéterminée sur une longue période. Cette formule ne permet en revanche pas de profiter d’une hausse des tarifs pendant la durée de l’affrètement - mais à l’inverse, l’entreprise n’est pas affectée en cas de chute des tarifs au comptant.

Sur les trois entreprises cotées à Euronext Bruxelles, Euronav, spécialiste du transport maritime de produits pétroliers, est actuellement au point le plus favorable du cycle. Le secteur sort d’une longue période de crise. Dans un tel environnement, il est évident qu’un grand nombre d’armateurs hésitent à commander de nouveaux navires. Une certaine pénurie est donc apparue au niveau de la flotte. Pour les entreprises dont le bilan le permet, c’est donc le moment d’acheter des navires - et c’est ce qu’Euronav a fait l’année dernière en rachetant 19 pétroliers à Maersk, ce qui n’a en outre eu aucun impact sur la capacité totale du marché, puisque ces navires existaient déjà. Le groupe récolte aujourd’hui les fruits de cette acquisition. Grâce notamment à cette transaction, Euronav est aujourd’hui de loin le premier armateur de pétroliers au monde coté en bourse. Depuis peu, la société est également inscrite à la cote du NYSE, ce qui souligne encore davantage l’orientation internationale du groupe. Euronav a ainsi transféré 229 millions de dollars d’actions de l’autre côté de l’Atlantique. Les familles Saverys et Livanos restent toutefois les actionnaires de référence, détenant ensemble un peu moins de 30% des participations.

11


Recticel : Une meilleure performance avec un moteur plus petit Entretien avec Olivier Chapelle, CEO de Recticel

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L’ENTRETIEN

Recticel, producteur belge de mousse de caoutchouc, vient de procéder à une augmentation massive de son capital. L’émission de nouvelles actions a permis l’apport de quelque 75 millions d’euros d’argent frais. Le groupe consacrera ces fonds supplémentaires principalement à la réduction de sa dette et à l’investissement dans la croissance. Cette croissance ne se fera cependant pas à tout prix : contrôle et surtout rentabilité sont les deux mots d’ordre. Le groupe s’inscrit là en rupture par rapport au passé ... et s’apprête aussi à rompre avec la division automobile du groupe. Ce n’est pas un choix évident, surtout pour un CEO passionné par les voitures. Mais lorsqu’on prend la barre de Recticel, la raison doit l’emporter sur le cœur ... Entretien avec Olivier Chapelle.

Avec l’augmentation de capital du mois de mai et la nomination de Johnny Thijs en tant que nouveau président du conseil d’administration, Recticel tourne résolument la page d’un passé tourmenté. Vous avez pris vos fonctions à la tête du groupe en 2010. Cinq ans après, vous semblez avoir trouvé votre vitesse de croisière. Les débuts ont été difficiles ? Lorsque j’ai accepté le poste de CEO de Recticel, je savais que j’aurais des défis à relever. Venant de l’extérieur, j’avais l’avantage de pouvoir prendre du recul pour adopter une vision d’ensemble. Je savais que le groupe avait des points forts, mais aussi des faiblesses. Ce qui m’a tout d’abord frappé, c’est que Recticel pouvait s’appuyer sur un fort potentiel humain. Les collaborateurs étaient très volontaires et fidèles à l’entreprise. Parallèlement, l’entreprise avait aussi besoin de sang neuf et de décisions davantage orientées marché. J’ai aussi constaté que c’était une entreprise très complexe, avec beaucoup d’activités très diverses, de nombreuses usines, pléthore de sociétés différentes, de joint ventures et de nombreux produits... Une structure bien trop complexe pour une entreprise de cette taille. Recticel était une grande petite entreprise, mais aussi une petite grande entreprise. Nous devions la faire évoluer.

Parmi les mesures prises, vous avez considérablement réduit le nombre d’usines. Lorsque nous avons lancé ce processus, nous ne savions pas clairement de combien d’usines nous allions devoir nous séparer. Nous avons donc mené un audit méthodique de l’entreprise, région par région, segment par segment, et sommes petit à petit parvenus à la conclusion que Recticel pouvait fonctionner avec 40 usines de moins. Cette conclusion s’est imposée progressivement, sur la base d’un diagnostic minutieux. Cela a été une période difficile, mais nous sommes à ce jour parvenus à fermer trois quarts des usines que nous ne souhaitions pas conserver.

Quelle est la situation aujourd’hui ? Sur le marché où nous opérons, la situation a beaucoup évolué en quelques années. Il semble que les grandes tendances négatives soient derrière nous, surtout dans le secteur automobile, qui, en octobre 2013, a amorcé pour la première fois depuis très longtemps un redressement. Nous ne sommes cependant pas encore au bout de nos peines. L’Europe du Sud semble relever la tête, même si elle part d’un niveau très bas, alors que la France, au cœur de l’Europe, reste problématique. Les marchés scandinaves sont aussi en difficulté, tandis que les vents sont beaucoup plus favorables en Allemagne et au RoyaumeUni. Recticel profite depuis le deuxième semestre de l’année dernière de deux facteurs positifs : l’évolution du dollar et de la livre, qui joue nettement en notre faveur, et la baisse du cours du pétrole. Ce dernier facteur a un effet favorable sur le pouvoir d’achat, mais surtout sur le cours des matières premières, en baisse, ce qui se traduit par une plus forte rentabilité. En raison d’incidents ayant affecté, fin 2014,

« Les usines ont fait l’objet d’une restructuration et leur périmètre est désormais bien dimensionné. » la production d’un fournisseur d’oxyde de propylène, qui sert à fabriquer le polyol, base de nos produits, nous n’avons pas encore pu profiter pleinement de la baisse des prix, et avons même dû faire face à des augmentations. Mais la situation revient aujourd’hui peu à peu à la normale.

Êtes-vous satisfait de la situation actuelle de Recticel ou y-a-t-il encore du travail ?

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Recticel en chiffres (Source : Recticel.com données de 2014)

7578 12

Effectifs Nombre de joint ventures

Recticel est aujourd’hui plus ciblée ; son périmètre correspond mieux aux besoins de l’entreprise et elle met clairement l’accent sur l’innovation. Pour tirer un parallèle avec l’automobile, il y a quelques années, nous étions encore une Volvo 240, une voiture fiable et impressionnante, mais qui consomme beaucoup d’essence et n’est pas très agile dans le trafic. En gardant cette fiabilité, nous avons gagné en efficacité et consommons moins, comme une Volvo V60 plug-in hybrid. Pour filer la métaphore, si nous ne pouvons encore prétendre être un XC90, nous sommes en revanche sur la bonne voie. À ce titre, je voudrais mentionner ma décision de troquer ma voiture de société classique contre une petite variante électrique, la BMW i3. C’est une décision radicale, mais qui symbolise bien mes objectifs pour Recticel : miser sur l’innovation et le développement durable.

Justement, à propos de voitures... Tout le monde sait que Recticel entend se recentrer sur trois segments. Peu après votre arrivée à la tête du groupe, vous avez annoncé que la division automobile n’avait à long terme plus sa place dans la stratégie du groupe. Pourquoi ? Notre division Automobile est fortement capitalistique et nous n’avons pas la taille critique pour supporter les frais fixes et vendre nos solutions aux clients. Notre implantation dans le secteur automobile partait d’une bonne intention. Si je dois aujourd’hui faire un bilan, je constate que nous disposons en interne des bonnes technologies, des bons

14

99 240 000 000

Nombre d’usines

Valeur de marché

produits et des bonnes solutions, et que nous bénéficions à ce titre de la reconnaissance de nos clients. Mais les investissements cumulés de 250 millions d’euros effectués dans la division étaient trop lourds pour un groupe de l’ampleur de Recticel, au chiffre d’affaires global de 1,3 milliard d’euros. En outre, les investissements sont en grande partie financés par de l’endettement et les flux de trésorerie attendus ne se sont pas matérialisés, du fait notamment de la crise.

« Recticel est aujourd’hui plus ciblée. » Pourquoi le processus de scission dure-t- il aussi longtemps ? Céder des activités prend du temps ; plusieurs facteurs entrent en ligne de compte. Le contexte de marché peu favorable joue un rôle important. Entre 2008 et fin 2013, le secteur a chuté pour terminer 25% plus bas que le niveau d’avant la crise. Le contexte n’est donc pas vraiment propice à la cession d’une activité, en laquelle, je tiens à le préciser, nous n’avons jamais perdu confiance. En outre, je ne voulais pas vendre la division avec un carnet de commandes peu fourni. C’est aujourd’hui loin d’être le cas, notamment grâce à l’introduction de nouveaux produits innovants. Et dernier point important, les usines ont fait l’objet d’une restructuration et leur périmètre est désormais bien

Président

Johnny Thijs

CEO

Olivier Chapelle

dimensionné. Nous avons préparé une belle candidate à la reprise et cette dernière pourrait bien quitter le giron familial avant la fin de l’année.

À titre privé, vous aimez l’automobile. Cela ne vous fait-il pas de la peine de devoir vendre l’activité avec laquelle vous avez le plus d’affinités ? L’automobile est un secteur passionnant, pas seulement pour moi, mais pour l’ensemble de l’équipe. Mais nous devons nous montrer raisonnables et ne pas nous laisser dominer par des facteurs émotionnels. La décision de vendre est purement stratégique. Nous avons choisi de simplifier le groupe et de nous concentrer sur trois segments (l’isolation, la mousse souple et le confort du sommeil) sur lesquels nous avons un positionnement fort et pouvons être premier ou deuxième des marchés où nous sommes actifs. Cela ne serait pas possible pour l’automobile et nous devons donc faire le choix raisonnable de vendre l’activité et de réinvestir les produits de cession là où ils peuvent créer le plus de valeur. Nous souhaitons miser sur la croissance des activités d’isolation et encore renforcer la rentabilité et la croissance du chiffre d’affaires en investissant dans la marque pour les activités de mousse souple et de confort du sommeil. Pensez par exemple à la notoriété de Geltex pour les matelas, une marque solide avec une forte valeur ajoutée. C’est exactement ce que nous visons chez Recticel.

Vous indiquiez tout à l’heure que Recticel avait autrefois beaucoup


28,17%

19%

Compagnie du Bois Sauvage

Automobile

43%

Mousse souple

3,99% Delen

0,61%

Actions propres

0,22%

Autres parties liées à Bois Sauvage

17%

Isolation

21%

67%

Public

Actionnaires, Source : recticel.com 10/06/2015

de dettes et un bilan fragile. Le problème a été en partie résolu grâce à l’augmentation de capital, mais avez-vous de ce fait manqué des opportunités ces dernières années ? Les brides financières résultant du bilan peu sain nous ont contraints à une plus grande discipline. Nous avons, ces dernières années, renoncé à des investissements et à des reprises car nous doutions du projet. Par le passé, Recticel a participé très activement à la consolidation du secteur du polyuréthane. Des dizaines de reprises ont été effectuées dans les années 90 et 2000. La plupart étaient justifiées et le prix acquitté était raisonnable. Mais il faut ensuite intégrer les nouvelles activités, ce qui n’a pas été fait. Nous sommes donc restés trop longtemps avec une multitude d’usines qui ne suivaient pas des processus communs et opéraient de manière isolée.

Racheter sans intégrer ? C’est comme photographier sans carte mémoire… Nous avons voulu avancer trop précipitamment. Tout est allé très vite et nous n’avons pas eu le temps d’intégrer ces entreprises. En outre, Recticel n’avait aucune structure permettant de lancer le processus d’intégration. Dans le contexte économique porteur de l’époque, nous n’avons pas tout de suite vu les inconvénients de cette absence d’intégration. Mais l’été 2008 a marqué un tournant brutal et les faiblesses sont apparues.

Lorsque vous prenez une décision

Confort du sommeil

aujourd’hui, vous attardez-vous davantage sur l’impact en termes de bilan ? Aujourd’hui, le cash-flow est le facteur le plus important. La seule manière de créer de la valeur, c’est de le faire sur le plan économique. Un collègue a un jour dit : « Les ventes, c’est de la vanité. Les profits, c’est la lucidité, mais la trésorerie, c’est la réalité. » C’est pour moi une devise très importante. En fin de compte, l’on ne peut créer de la valeur à long terme que si l’on génère des liquidités. La vraie valeur, c’est la trésorerie. Pour décider si un rachat est judicieux ou pas, nous nous basons, dans une large mesure, sur la méthode de l’actualisation des flux de trésorerie.

Justement, puisque nous parlons d’investissements... Avec notre casquette Bolero, nous nous devons de vous poser la question : « Êtes-vous un investisseur actif ? » Absolument. J’investis surtout à long terme, et tiens notamment compte de la qualité de la direction, car c’est avant tout les personnes qui font l’entreprise.

Vous pouvez nous donner quelques noms ? (Il attrape son smartphone) En ce qui concerne les entreprises belges, j’ai bien sûr des actions Recticel et Tessenderlo. Au niveau des titres européens, j’ai investi dans Boskalis, Alcatel-Lucent et Carrefour. De l’autre côté de l’Atlantique, j’ai notamment des actions General Electric en portefeuille.

Revenus d’exploitation combinés (avant élimination des opérations intra-groupe), Source : recticel.com

General Electric... Vous n’avez sûrement pas choisi ce titre au hasard ? En effet ! J’ai un respect immense pour Jack Welch, l’ancien CEO de GE. Lors de sa première décennie en poste, il a réussi à remettre l’entreprise sur les rails. Cela n’a pas été une période facile, mais il est parvenu à recentrer un conglomérat qui partait un peu dans tous les sens et à lui donner de la valeur. Et je n’ai pas la prétention de me comparer à Jack Welch, mais il existe tout de même un certain

« En fin de compte, l’on ne peut créer de la valeur à long terme que si l’on génère des liquidités. » nombre d’analogies entre le parcours de GE sous son égide et le travail que nous avons réalisé ces dernières années chez Recticel, et que nous allons encore poursuivre - par exemple, en termes d’innovation.

Et qui est votre exemple en la matière ? Je vous répondrai spontanément Steve Jobs. L’homme a conçu des produits dont les clients ne connaissaient pas l’existence, et moins encore le besoin. Ces prochaines années, j’aimerais davantage être M. Jobs que M. Welch.

15


16


17


GROS PLAN SUR LES MATIÈRES PREMIÈRES

Dollar et matières premières : une évolution opposée Le rebond du dollar américain amorcé l’été dernier, s’est encore amplifié au premier trimestre 2015. L’US Dollar Index, qui mesure la valeur du billet vert face aux devises des six plus importants partenaires commerciaux, a atteint en début d’année son plus haut niveau depuis 2003. Les entreprises, les consommateurs et les investisseurs ne sont pas les seuls à ressentir l’effet de cette devise forte. Le cours des matières premières a lui aussi évolué, mais dans le sens opposé.

Vale affiche une dette de près de 25 milliards USD, libellée pour 96% en dollars.

18

L

e dollar est la monnaie de réserve internationale depuis la Deuxième Guerre mondiale déjà. C’est pourquoi, à l’échelle internationale, la plupart des matières premières sont négociées en dollars. Le renchérissement de la monnaie américaine rend donc les matières premières plus onéreuses pour les consommateurs hors de la zone dollar. À demande constante (et autres paramètres égaux), le cours des matières premières devrait baisser pour compenser cet effet de change. Bien sûr, d’autres facteurs jouent un rôle dans la détermination des cours des matières premières (évolution de l’offre, événements géopolitiques...). Toutefois, l’effet des fluctuations de change reste très important.

L’importance accordée par les opérateurs à l’appréciation notable du dollar a récemment fait plonger le Bloomberg Commodity Index

(22 matières premières) au plus bas depuis août 2002. La liste des matières premières ayant terminé le premier trimestre dans le vert est donc particulièrement courte. Parmi toutes les matières premières cotées sur des marchés à terme, seuls l’essence sans plomb, l’argent et le coton ont progressé. L’évolution des cours sur les premiers mois de 2015 confirme donc la corrélation inverse entre le dollar et les matières premières. Au premier semestre, la monnaie américaine a de nouveau cédé du terrain. Les investisseurs se positionnaient sur le billet vert car ils anticipaient une reprise économique rapide et forte qui pourrait annoncer un nouveau cycle de durcissement monétaire. Or, ce scénario semble pour l’instant assez peu vraisemblable. Les spéculations sur une hausse des taux aux États-Unis tiennent le marché en haleine depuis près d’un an déjà. Les indicateurs


1.4

1.3

500

Bloomberg Commodity Index (axe de droite)

450

US Dollarindex (invers, axe de gauche)

400

1.2 350 1.1

300 250

1.0

200 0.9

150

0.8

100 98

00

02

04

06

08

10

12

14

La corrélation inverse entre l’US Dollar Index et le Bloomberg Commodity Index (Source : Thomson Reuters Datastream)

« Le renchérissement de la monnaie américaine rend donc les matières premières plus onéreuses pour les consommateurs en dehors de la zone dollar. » macroéconomiques envoient des signaux mitigés et l’assouplissement monétaire est encore de rigueur partout dans le monde. La relative vigueur du dollar s’explique en grande partie par la faiblesse des devises concurrentes, et notamment l’euro, le yen et la livre sterling. Le statut de monnaie de réserve, les taux plus élevés et la liquidité inégalée de la dette en dollars expliquent le fort engouement durable pour le billet vert comme support d’investissement. Par ailleurs, la forte dépréciation des monnaies des producteurs traditionnels de matières premières (Brésil, Afrique du Sud, Australie, et, dans une moindre mesure, Canada) semble au premier abord une bonne chose pour les producteurs locaux.

IMPORTER L’INFLATION Les revenus de la production des matières premières sont en effet perçus en dollars, tandis que la plupart des coûts sont en devise locale. Mais cette médaille a aussi son revers. La baisse des prix de la plupart des matières premières est bien moindre en monnaie locale, tandis que les coûts des facteurs de production, notamment de l’énergie, baissent. Dans un premier temps, cela a un effet favorable sur le plan opérationnel. À un peu plus long terme toutefois, la dépréciation de la monnaie se traduit par un import d’inflation. L’Afrique du Sud offre un bel exemple de ce phénomène. Dans un contexte inflationniste fort, les tra-

vailleurs du secteur minier sont de plus en plus nombreux à exiger une augmentation de salaire. Le secteur minier sud-africain emploie beaucoup de main-d’œuvre et les coûts salariaux représentent environ la moitié des coûts de production totaux. Or, le calendrier est particulièrement peu favorable, car les accords actuels sur les salaires et les conditions de travail arrivent à échéance en juin et doivent être renégociés pour les deux prochaines années. La National Union of Mine workers, un syndicat qui affirme représenter 57% des ouvriers des mines d’or, a donné un premier avertissement en exigeant une hausse de salaire de 75%.

IMPACT SUR LA MONNAIE LOCALE Autre inconvénient d’un dollar fort : les producteurs de matières premières ayant emprunté en dollars voient le poids de leur dette s’accroître en monnaie locale. Le brésilien Vale, qui produit du minerai de fer, est sans doute l’un des exemples les plus extrêmes de ce problème. L’entreprise affiche une dette de près de 25 milliards de dollars, dont pas moins de 96% sont libellés en USD. La dégringolade du réal brésilien (BRL) face au billet vert a coûté à Vale plus de 3 milliards de dollars au premier trimestre et la notation de crédit de l’entreprise a aussi été abaissée. Personne ne sait, à l’heure actuelle, si les marchés des matières premières vont pouvoir, ces prochains mois, se détacher quelque peu des péripéties sur le front des changes pour se concentrer davantage sur les facteurs géopolitiques ou l’équilibre (plus ou moins parfait) entre l’offre et la demande. Le léger redressement des matières premières au début du deuxième trimestre s’est fait parallèlement à une chute de l’US Dollar Index. Pour l’instant, la corrélation inverse entre le dollar et le cours des matières premières se maintient donc.

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COUP DE PROJECTEUR Pour cette nouvelle série, nous sélectionnons à chaque fois une entreprise cotée en bourse avec un riche passé historique.

Ackermans & van Haaren Un groupe diversifié, actif dans 5 secteurs clés. AvH a réalisé en 2014, via sa part dans les participations, un chiffre d’affaires de 5,9 milliards d’euros et emploie 22 633 personnes.

(€) 100

Prix de l’action AvH: 13,9% Patrimoine propre par action: 13,4%

LUC BERTRAND CEO Ackermans & van Haaren

20

2014

2010

2005

2000

1995

0

1990

Indice Bell All-Share: 6,8%

50

1985

« Nous avons pour mission de créer de la valeur actionnariale en investissant à long terme dans un nombre limité de participations stratégiques dotées d’un potentiel de croissance internationale. »

Croissance annuelle moyenne (1984-2014). Évolution du cours de l’action AvH et des fonds propres par action en comparaison avec l’indice Belgian All-Share (hors dividende). Indice Belgian All-Share recalculé en fonction du cours de l’action AvH au 20/06/1984. Source : AvH, Thomson Reuters Datastream

Les différentes étapes

1984

1876

1924

Cotation en Bourse d’AvH (capitalisation boursière de 50 millions €, aujourd’hui 3,7 milliards €).

Première collaboration entre Hendrik Willem Ackermans et Nicolaas van Haaren.

Constitution d’Ackermans & van Haaren SA (à Anvers).

1903

1964

1986

Première commande transatlantique : travaux de dragage en Argentine pour l’élargissement du port de Bahia Blanca.

Première diversification : forages pétroliers offshore (Forasol-Foramer).

Diversification vers le secteur brassicole (Alken-Maes).


Chiffres : AvH, 31/12/2014

22.633

Collaborateurs

8.440

5.028

1.020

1.982

6.163

Marine Engineering & Infrastructure

Development Capital

Private Banking

Real Estate, Leisure & Senior Care

Energy & Resources

5.862 millions €

Chiffre d’affaires pro forma

(par secteur, en millions €)

3.870

1.134

Résultat net

Résultat net

6,49

215,1 millions €

Collaborateurs dans le monde

€/action

453 Fonds propres

71,71 €/action

291

114

Dividende brut

1,82

7.953 5.012 9.668 Belgique

Europe

Capitalisation boursière

4,34

(Bloomberg, 25/06/2015)

milliards €

€/action

Reste du monde

1.783,7

300,5

Private Banking

Development Capital

167,7

valeur des secteurs (million d’euros)

Energy & Resources

303,5

1.774,5

Real Estate, Leisure & Senior Care

Marine Engineering & Infrastructure

Source : KBC Securities research

1991

2005

Constitution de DEME par l’apport de Dredging International et Baggerwerken De Cloedt (AvH : 39,5%). 1992

Vente de Solvus à USG People. 1999

La fusion entre AvH et Delen marque le début du pôle Private Banking.

Introduction en Bourse de la sicafi immobilière Leasinvest Real Estate.

1991

1996

2011

Rachat de Creyf’s Interim (renommé « Solvus » par la suite) : débuts dans le travail intérimaire.

Introduction en Bourse de Forasol-Foramer sur le Nasdaq et vente à Pride Petroleum.

La Banque J.Van Breda & Co reprend Antwerps Beroepskrediet et Delen Private Bank acquiert JM Finn & Co.

21


DERRIÈRE LES ÉCRANS BOURSIERS

Des marques emblématiques en Bourse INDX tire le portrait de cinq entreprises cotées en Bourse qui ont, dans leur portefeuille, une marque emblématique.

Tommy Hilfiger

PVH Corp. MARCHÉ DE BASE CAPITALISATION BOURSIÈRE RAPPORT COURS-BÉNÉFICE 2015 RENDEMENT DE DIVIDENDE

États-Unis 8.767 millions USD 13,8 0,0%

Washington Post

Amazon.com, Inc. MARCHÉ DE BASE CAPITALISATION BOURSIÈRE RAPPORT COURS-BÉNÉFICE 2015 RENDEMENT DE DIVIDENDE

Âgée de 30 ans, la marque n’est sans doute plus à son apogée, mais Tommy Hilfiger reste aujourd’hui encore une référence dans le monde de l’habillement. Le mérite en revient principalement à l’homme qui, par sa naissance il y a 63 ans, allait lui donner son nom. Thomas Jacob Hilfiger fait ses premiers pas dans le secteur de l’habillement à New York, en personnalisant des jeans qu’il revend ensuite à des magasins de vêtements. Porté par le succès, il ouvre bien vite son propre magasin dans le sous-sol d’un centre commercial, The People’s Place. L’aventure dure sept ans mais se termine par une faillite. Tommy est alors âgé de 25 ans et prêt à ouvrir un nouveau chapitre : créer ses propres vêtements. Ceci débouche en 1985 sur la constitution de Tommy Hilfiger Corporation, avec le soutien du groupe indien Murjani. La marque connaît une envolée rapide, mais comme la plupart des marques, elle n’est pas insensible aux caprices de la mode. En 2006, Tommy revend son entreprise à l’investisseur financier Apax Partners et monnaie son nom pour 1,6 milliard de dollars. Quatre ans plus tard, l’entreprise change à nouveau de propriétaire pour quelque 3 milliards de dollars et se retrouve à nouveau dans le giron d’une maison de mode : PVH Groep (Phillips-Van Heusen), lequel possède un autre grand nom de la mode, à savoir Calvin Klein.

États-Unis 201.961 millions USD 166,4 0,0%

Pour toute personne liée de près ou de loin aux médias, le nom The Washington Post est synonyme d’excellence, notamment parce qu’avec les journalistes Bob Woodward et Carl Bernstein, ce journal est à la base du scandale du Watergate qui a contraint le président Nixon à démissionner. Et même s’il est l’un des plus anciens dans son genre (il est né en 1877), le journal est parfaitement de son temps. Pour limiter les frais, la version imprimée du journal est uniquement disponible le long de la côte est des États-Unis. Ce faisant, il était écrit dans les astres que The Post tomberait un jour dans l’escarcelle d’un géant de l’Internet. Ce qui arriva en 2013, lorsque Amazon.com mit 250 millions de dollars sur la table pour cette institution.

Données des entreprises au 15 juin 2015

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Walibi En cette période de vacances d’été, le temps est aux excursions familiales et aux camps de vacances. Ceux qui ne sont pas trop tentés par la culture pourront passer un bon moment en visitant un parc d’attractions. Par exemple, du côté de Wavre, Limal et Bierges, où l’homme d’affaires anversois Eddy Meeus a créé, dans les années 70, un domaine de ski nautique. Et même si cette idée peut sembler saugrenue, Walibi – avec un kangourou en guise de logo – connaîtra une croissance rapide pour se retrouver, en 1998, entre les mains de Six Parks. L’investisseur qui aujourd’hui veut s’acheter un ticket d’entrée doit frapper au guichet de la Compagnie des Alpes. Du reste, avec une action de la Compagnie des Alpes, vous êtes aussi propriétaire d’un petit bout du Parc Astérix, en région parisienne, et de Bellewaerde. Et si, au 30 septembre, vous possédez 200 actions de la Compagnie des Alpes et que vous êtes membre du club d’actionnaires, vous recevez en plus, au choix, un forfait ski de deux jours dans une prestigieuse station de ski française ou un ticket pour deux pour un parc d’attractions figurant dans le portefeuille de CDA. Avec 400 actions, cet avantage est multiplié par trois.

Batavus Fietsen Les Pays-Bas : le pays du vélo. Il s’agit là d’un cliché aussi éculé que les canaux d’Amsterdam, mais malgré tout incontournable. Nos voisins du nord ont toujours quelques roues d’avance pour ce qui est de l’usage de la bicyclette. Si la Belgique a elle aussi une longue tradition de marques de vélo – disparues pour la plupart, il est vrai –, aucun nom dans le secteur ne fait tourner autant de roues que Batavus. L’histoire a pourtant commencé, en 1904, avec des horloges et des machines à coudre. Ce n’est que plus tard que des vélos importés d’Allemagne, ainsi que des motos, viendront étoffer la gamme. Après la Seconde Guerre mondiale, une nouvelle usine de vélos est construite et Batavus connaît un véritable essor. Parallèlement au succès des ventes de vélos, l’équipe cycliste Batavus aligne également les victoires. Mais comme souvent, la réussite commerciale ne suit pas le succès sportif. Le groupe éprouve des difficultés financières et est repris en 1986 par Atag Cycle pour tomber, fin des années 90, dans l’escarcelle d’Accell Group, un holding néerlandais coté en Bourse et spécialisé dans les vélos (75% du chiffre d’affaires) et les appareils de fitness.

Immoweb Toute personne qui, un jour, a recherché un nouveau logement – maison ou appartement – ou a mis un bien immobilier en vente est passé inévitablement par Immoweb. Le site de petites annonces immobilières a réussi, en un rien de temps, à s’imposer comme le plus grand de Belgique et a ainsi fait la une à maintes reprises. Le site web est même apparu sur les radars des grands noms toujours en quête de la référence dans un domaine particulier, si bien qu’il a été racheté en novembre 2012 pour 127 millions d’euros par Axel Springer. Immoweb s’y trouve en bonne compagnie : l’éditeur allemand compte aussi dans son portefeuille des noms éloquents tels que Die Welt et Bild.

Compagnie des Alpes SA MARCHÉ DE BASE CAPITALISATION BOURSIÈRE RAPPORT COURS-BÉNÉFICE 2015 RENDEMENT DE DIVIDENDE

France 411 millions EUR 14,1 2,8%

Accell Group N. V. MARCHÉ DE BASE CAPITALISATION BOURSIÈRE RAPPORT COURS-BÉNÉFICE 2015 RENDEMENT DE DIVIDENDE

Pays-Bas 423 millions EUR 12,2 4,2%

Axel Springer SE MARCHÉ DE BASE CAPITALISATION BOURSIÈRE RAPPORT COURS-BÉNÉFICE 2015 RENDEMENT DE DIVIDENDE

Allemagne 4.974 millions EUR 19,1 3,9%

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ÉVÉNEMENTS

L’année 2015 … en mots et en images 15 JANVIER

Après une fin d’année sans gel, les pneus hiver ne prouvent leur utilité qu’au printemps

Le franc suisse connaît sa plus forte hausse.

1ER JANVIER Le BEL20 clôture 2014 avec 14% de gain. Ferons- nous mieux en 2015 ?

8 AVRIL Le géant pharmaceutique Mylan fait une offre sur Perrigo, propriétaire d’Omega Pharma.

9 AVRIL Les montres Apple en prévente sont écoulées en un rien de temps.

28 AVRIL Albert Frère tire un trait définitif sur GBL.

15 AVRIL M. Draghi est attaqué lors d’une conférence de presse.

27 AVRIL

30 AVRIL

Biocartis prend son envol à la première cotation (+14%).

Tesla annonce une nouvelle batterie domestique.

5 MAI

20 AVRIL Telenet rachète Base pour 1,3 milliard d’euros cash. 24

Le gouvernement ouvre la voie à la privatisation de Proximus et bpost.


25 JANVIER

30 JANVIER

Le parti de gauche Syriza remporte les élections en Grèce.

Le rouble en chute libre après la baisse soudaine des taux.

9 FÉVRIER Les syndicats et Delhaize parviennent à un accord de restructuration après des mois de négociations.

9 MARS La BCE lance son programme d’assouplissement quantitatif.

10 MARS Le taux belge à 10 ans plonge sous les 0,5%.

2 MARS Le Nasdaq a enfin digéré, après 15 ans, la bulle Internet.

14 MARS La Belgique reste le premier producteur de frites au monde.

8 MAI 25 MARS

Delhaize et Ahold se mettent autour de la table pour parler fusion.

Heinz et Kraft fusionnent.

7 MAI La nette victoire inattendue de Cameron aux élections ne laisse pas la livre sterling indifférente.

6 MAI

14 MAI La valeur boursière de Galapagos explose après un début tonitruant au Nasdaq, dépassant les 2 milliards d’euros.

Le prix du pétrole est déjà remonté de 50% depuis le plus bas de janvier.

26 MAI Liberty Global met 78 milliards de dollars à l’œuvre avec le rachat de Time Warner Cable et Brighthouse Networks par Charter Communications.

22 MAI Studio 100 veut récolter de l’argent auprès de l’épargnant belge.

29 MAI Mark Coucke et Imec financent Milab, une plateforme technologique pour le diagnostic médical.

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LIVRE À LA UNE

Comment les as de la bourse battent le marché Au tournant du siècle, l’auteur Frederik Vanhaverbeke a vécu une expérience malheureuse sur le marché des actions. Mais comment donc des investisseurs tels que Warren Buffett, Peter Lynch, Joel Greenblatt, John Templeton, Seth Klarman et Benjamin Graham ont-ils fait pour battre le marché avec plusieurs longueurs d’avance ? Dans le livre « Excess Returns », F. Vanhaverbeke s’est penché sur la stratégie et les tactiques de très nombreux investisseurs à succès.

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A

u cours de sa quête minutieuse visant à pénétrer les secrets des légendes de la bourse à partir de centaines de livres, d’articles, d’interviews, de rapports annuels, etc., Frederik a constaté, à son grand étonnement, que la plupart de ces éminents investisseurs, bien que travaillant indépendamment les uns des autres, ont une façon d’opérer très similaire et non conventionnelle. Il a également observé que leurs avis et modes opératoires cadrent parfaitement avec la nouvelle discipline académique de la « behavio-

ral finance ». Si au départ, l’auteur s’est mis à étudier les champions de Wall Street dans le seul but d’en apprendre quelque chose et

« Ces éminents investisseurs avaient une façon d’opérer très similaire et non conventionnelle. » de devenir un meilleur investisseur, il s’est avisé par la suite que ses constatations pouvaient parfaitement être rassemblées en un guide pratique pour investisseurs : « Excess Returns ». Frederik a constaté que les investisseurs à succès étaient généralement attirés par les types d’actions qui sont précisément négligés par la plupart des investisseurs. Citons à titre d’exemple les spin-offs, les entreprises sans attrait, les actions qui ne sont pas populaires, ou encore les entreprises qui tentent de résoudre un sérieux problème. À l’inverse, les actions populaires et très en vogue ne sont pas faites pour eux. Par ailleurs, la manière dont ils analysent les actions sélectionnées est plutôt non conventionnelle. Ils procèdent avec minutie et accordent beaucoup d’attention à des éléments subtils qui échappent aux autres investisseurs. Warren Buffett, par exemple, n’investira pas dans une entreprise s’il doute de l’intégrité de la direc-


Rendement annuel au-dessus du S&P 500 (dividendes réinvestis)

35% Joel Greenblatt

Jim Rogers

30%

Adeptes de Graham Adeptes de Buffet Autres investisseurs fondamentaux Macro-investisseurs

25% S. Druckenmiller

20%

Charles Munger

Soros

15% Warren Buffett

Peter Lynch David Einhorn

10%

Shelby Davis

Benjamin Graham Anthony Bolton

5%

John Templeton

Walter Schloss Philio Carret

0% 10

15

20

25

30

35

40

45

50

55

Nombre d’années

La figure montre le surcroît de rendement annuel par rapport au S&P 500 américain (dividendes inclus) obtenu sur l’ensemble de la carrière en fonction de la durée de cette dernière.

tion. Un autre fil rouge qui ressort des avis des investisseurs à succès : ceux-ci placent rarement leur argent dans des entreprises ayant un taux d’endettement élevé. Par ailleurs, la manière dont ils évaluent les actions n’a pas grand-chose en commun avec l’analyse DCF professionnelle qui est enseignée dans la plupart des écoles commerciales. Ils soulignent que les investisseurs doivent s’en tenir à des méthodes d’évaluation simples et qu’il est important d’utiliser des critères

« Les investisseurs doivent s’en tenir à des méthodes d’évaluation simples. » conservateurs. Là où, par exemple, la plupart des investisseurs se focalisent sur l’évolution future (potentielle) des bénéfices, ils sont aussi très attentifs au bilan de l’entreprise. Le cercle restreint des investisseurs d’exception se distingue aussi de l’investisseur ordinaire sur le plan de l’achat et de la vente d’actions. Ils étalent généralement leurs achats et leurs ventes dans le temps. Ils laissent à leurs valeurs gagnantes la place nécessaire pour en faire des positions importantes, et n’hésitent pas à vendre des actions à perte s’ils n’ont plus confiance dans ces titres. Ils vendent ou se mettent sur la touche lorsque les marchés se portent (trop) bien et achètent mas-

sivement quand la bourse dégringole. Des investisseurs de renom comme Prem Watsa et Seth Klarman n’hésitent pas à prendre une position défensive en prévision d’une tempête financière des années avant que la tempête éclate effectivement (si bien qu’ils peuvent, plusieurs années durant, afficher un net retard par rapport au marché). Enfin, les investisseurs à succès se moquent bien de la vision académique de la gestion des risques. Ils voient la volatilité non comme un risque, mais comme une occasion d’acheter des actions à bon prix et d’en vendre au prix fort. La thèse selon laquelle il est judicieux de répartir son portefeuille entre un grand nombre d’actions est, à leurs yeux, absurde

« S’ils veulent réussir, les investisseurs doivent avoir les attitudes correctes pour résister à cette intuition. » pour des investisseurs qui savent ce qu’ils font. Selon eux, les principaux éléments de la gestion du risque sont la connaissance (savoir parfaitement dans quoi on investit), l’indépendance de pensée et la discipline. Le livre accorde aussi une grande attention à l’ensemble des compétences non techniques

(« soft skills ») que tous les as de la bourse sans exception jugent essentielles pour avoir une chance de battre le marché. Car les investisseurs sont constamment soumis à des influences psychologiques de nature diverse qui conduisent à des erreurs d’investissement classiques. L’intuition est ainsi, bien souvent, l’un des pires ennemis de l’investisseur moyen. Les as de la bourse insistent dès lors sur le fait qu’un investisseur, s’il veut réussir, doit avoir les attitudes correctes pour résister à cette intuition. La plupart d’entre eux ont en outre développé une série d’habitudes qui les aident à éviter les erreurs classiques. Avec leurs méthodes, ces grands investisseurs ont en tout cas fait leur beurre. C’est ce qui ressort de la figure présentant le palmarès de tout un groupe d’investisseurs auxquels l’auteur accorde une large place dans son livre. La figure montre le surcroît de rendement annuel par rapport au S&P 500 américain (dividendes inclus) obtenu sur l’ensemble de leur carrière, en fonction de la durée de cette dernière. Ainsi, sur une période de 57 ans, Warren Buffett a dépassé la bourse d’environ 12% par an, ce qui lui a permis de générer environ 100 000 USD à partir de 1 USD. Autre résultat vertigineux : celui de Joel Greenblatt qui, entre 1985 et 1995, a obtenu un rendement moyen de 50% par an et qui, entre 1985 et 2004, a réussi à générer quelque 840 USD à partir de 1 USD. Il est clair, par conséquent, qu’en prenant exemple sur ce groupe d’investisseurs à succès triés sur le volet, on peut augmenter sensiblement ses chances d’obtenir de bons résultats d’investissement.

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LE SPÉCIALISTE

Du sang frais à la Bourse de Bruxelles Els Degroote, Head Corporate Finance

L’année a déjà été bien chargée à la Bourse de Bruxelles. Après des années de calme relatif sur le front des IPO (initial public offering ou introduction en bourse), pas moins de quatre nouveaux venus se sont inscrits sur les tablettes d’Euronext Bruxelles. Pour en savoir un peu plus sur ces entrées en bourse, nous avons interrogé Els Degroote, Head Corporate Finance chez KBC Securities. Els est à la tête d’une équipe de 15 personnes qui, cette année, a déjà accompagné Biocartis, TINC, Kiadis et Mithra sur le chemin de la bourse. C’est à l’évidence une période chargée pour votre équipe : qu’est-ce qui nous vaut toutes ces introductions en bourse ? Est-ce lié au faible niveau des taux d’intérêt ? Le sentiment de marché positif est le principal moteur. Les taux bas y contribuent aussi, car les investisseurs sont plus à la recherche d’alternatives au livret d’épargne, qui ne rapporte plus grand-chose. D’autre part, une volatilité plus faible constitue un bon terreau pour les transactions de capitaux. Un climat boursier stable offre le soutien nécessaire pour introduire une nouvelle entreprise en bourse. Dans un tel climat, il n’y a pas trop d’incertitudes dans les différents secteurs. Du reste, la tendance constatée en Belgique, avec toute une série d’introductions en bourse, n’est pas un fait isolé. Nous voyons que dans tous les pays européens, il y a une grande quantité de capitaux disponibles, si bien qu’une foule d’acteurs de private equity cherche à se retirer. C’est ainsi que récemment, Grandvision (ancien-

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nement Pearle Europe), Luca Bols (distillerie de liqueur) et Refresco (producteur de jus de fruits et soft drinks) ont fait leur entrée sur Euronext Amsterdam.

Le fait que d’autres entreprises comme Recticel, Cofinimmo, Care Property Invest, Aedifica ... augmentent aujourd’hui leur capital, est-il également lié à ce momentum ? Les entreprises immobilières sont un cas à part. Pour pouvoir garder le statut de sicaf immobilière, le taux d’endettement ne doit pas dépasser 65%. Nous constatons toutefois que la plupart des sicaf immobilières visent plutôt un endettement de l’ordre de 50%. Par conséquent, pour se développer et ajouter de nouveaux immeubles à leur portefeuille, elles font souvent appel au marché pour obtenir ces nouveaux moyens. Des entreprises comme Recticel, pour leur part, profitent du momentum pour renforcer leur bilan. D’autres se constituent un trésor de guerre pour d’éventuelles acquisitions.

Pourquoi une entreprise entre-t-elle en bourse ? Dans certaines introductions en bourse, l’entreprise a besoin d’argent frais pour se développer. C’est certainement le cas, par exemple, des entreprises biotech comme Biocartis. Il leur faut beaucoup d’argent pour financer leurs recherches. À côté de cela, il y a les sociétés immobilières qui, pour ce rapport entre financement bancaire et fonds propres, ont parfois besoin de capitaux supplémentaires. D’autre part, les introductions en bourse sont aussi une excellente stratégie de sortie pour un acteur de private equity qui veut mettre en vente ses parts dans une entreprise. C’était le cas, par exemple, chez bpost et Ontex.

Quels sont les avantages d’une introduction en bourse pour une entreprise ? L’argent frais récolté peut aider l’entreprise à réaliser ses plans de croissance, mais on constate encore et toujours qu’une introduction en bourse exerce une force incroyable en

termes de marketing. Cela crée de la visibilité pour l’entreprise, qui attirera ainsi plus facilement les clients, mais aussi des collaborateurs de qualité. Pour les entreprises familiales, il peut être plus difficile d’entrer en bourse. Elles sont moins enclines à ouvrir leur capital. Pour les acteurs de private equity, une entrée en bourse est le moment idéal pour se désengager. Dans certains cas, la sortie d’un grand acteur est une étape qui offre la possibilité à la direction de poursuivre l’activité de manière indépendante, en étant libérée de l’actionnaire de référence.

Combien de temps à l’avance votre équipe commence-t-elle à préparer une telle introduction en bourse ? En moyenne, la préparation d’une entrée en bourse dure entre 3 mois et 1 an. La première étape consiste à définir clairement la stratégie de l’entreprise. Pour bon nombre d’entreprises, il faut reprendre en détail dans le prospectus, pour la première fois, les activités de l’entreprise, la stratégie, les facteurs de risque, ainsi que les chiffres. Il faut par exemple un historique chiffré portant sur 3 ans. Il doit se dégager de tout cela une image claire et cohérente pour le marché. Nous devons calculer la quantité d’argent dont l’entreprise a précisément besoin pour son business plan et expliquer pourquoi l’entreprise lève des fonds. Lors de road-shows avec des investisseurs institutionnels, nous mettons cette vision à l’épreuve du marché. Et là, il faut que ça colle. Ces acteurs institutionnels, pour la plupart, ont une connaissance approfondie du secteur et sont parfaitement à même d’évaluer les chances de réussite de la transaction. Les opportunités d’investissement par rapport à d’autres acteurs doivent alors être parfaitement claires.

Qui détermine la fourchette de prix ou la valorisation de l’entreprise ? Corporate Finance attribuera une première valorisation à l’entreprise sur la base de son business plan. On fait aussi appel, dans tous les cas, à l’un des analystes afin qu’il rédige un rapport de recherche détaillé pour les investisseurs institutionnels. L’analyste attribue à l’entreprise une fourchette de valorisation


Biocartis

Fourchette de prix: 10,5 – 11,5 euros Entrée en bourse à 11,5 euros Montant levé: 115 millions d’euros

TINC

Fourchette de prix: 10,4 – 11,4 euros Entrée en bourse à 11 euros Montant levé: 110 millions d’euros

Mithra Pharmaceuticals

Fourchette de prix: 10,5 – 12,5 euros Entrée en bourse à 12 euros Montant levé: 83,1 millions d’euros

Kiadis

Fourchette de prix: 11 – 13,75 euros Entrée en bourse à 12,5 euros Montant levé: 37,6 millions d’euros

En 2015, KBC Securities a déjà encadré plusieurs introductions en bourse et émissions d’obligations. pour les 12 prochains mois. Cette fourchette est alors évaluée durant la phase de pré- marketing avec les acteurs institutionnels. Leur feedback est utilisé pour déterminer la fourchette de prix définitive, tout en tenant compte des souhaits du client et des investisseurs. Il est important, dès lors, que la fourchette de prix que nous fixons au départ soit inférieure à celle de l’analyste. Autrement, cela signifierait que l’action en question offre peu de potentiel haussier après la première cotation.

Qui sont les différents intervenants dans une introduction en bourse ? Outre les gens de l’entreprise elle-même, il y a une armée de juristes et d’auditeurs et diverses autres banques et sociétés de bourse qui accompagnent l’entreprise. Le plus souvent, un consortium de banques ou de sociétés de bourse est désigné pour accompagner l’entrée en bourse. Le service Corporate Finance n’est pas le seul à travailler sur le dossier. L’équipe Institutional Sales joue aussi un rôle crucial en ce sens qu’elle vérifie le scénario auprès des investisseurs professionnels. Les spécialistes Retail Bank sont aussi autour de la table : ils veillent à ce que tout soit clair vis-à-vis des investisseurs particuliers. Donc au total, je pense qu’il y a bien entre 30 et 60 personnes impliquées dans une transaction. Toutes les informations doivent aussi passer par la FSMA, l’autorité de contrôle ... Outre le prospectus, le moindre folder, mailing ... dans lequel il est fait mention de l’introduction en bourse doit recevoir leur visa de qualité.

Biocartis a été sursouscrit plusieurs fois. Comment se déroule l’allocation dans ce cas ? Du côté des institutionnels, les banques qui encadrent l’opération déterminent ce qui est alloué à chaque acteur sur la base de sa « qualité » : ont-ils l’intention de rester dans l’entreprise ou y voient-il seulement une opportunité à court terme ? Pour les investisseurs particuliers, en cas de sursouscription, la priorité est donnée aux investisseurs auprès du consortium de banques/sociétés de bourse qui encadre l’introduction en bourse. D’autre part, les

petits ordres bénéficient généralement d’une allocation préférentielle par rapport aux ordres plus importants.

Avec Biocartis, Mithra et Kiadis, le secteur biotech est bien représenté dans les introductions en bourse. Y a-t-il, selon vous, un appétit plus grand pour ce secteur en Belgique ? Effectivement. D’une part, quelques success stories dans le passé ont aiguisé l’appétit des investisseurs particuliers pour ce secteur. D’autre part, de nombreuses jeunes entreprises biotech sont déjà actives en Belgique grâce au soutien de l’IWT (agence flamande pour l’innovation par la science et la technologie), aux incubateurs biotech et à des investisseurs comme Rudi Mariën. Les entreprises biotech ont aussi comme spécificité d’avoir de gros besoins en capitaux. Au sein d’Euronext Bruxelles, il y a vraiment toute

« Des entreprises comme Recticel renforcent leur bilan. D’autres se constituent un trésor de guerre. » une série d’entreprises biotech. Chez KBC Securities, nous avons accompagné l’entrée en bourse de la plupart de ces entreprises biotech, ce qui nous a permis d’acquérir une solide expérience dans ce type d’introductions en bourse. On voit même aujourd’hui des entreprises biotech étrangères, comme Genticel et Kiadis, venir solliciter l’investisseur belge.

Pour un investisseur, quelle est la meilleure façon de s’informer d’une telle introduction en bourse ? Le prospectus contient une présentation très détaillée de la stratégie et des chiffres de l’en-

treprise, mais en général, nous réalisons aussi une fiche produit ou un dépliant un peu plus accessible pour les investisseurs particuliers. Tout récemment, nous avons aussi lancé des webinaires, des présentations en ligne lors desquelles la direction apporte des explications sur les activités de l’entreprise et l’introduction en bourse. L’investisseur particulier a ainsi la possibilité, tout comme les institutionnels, d’entendre les dirigeants de l’entreprise et même de leur poser des questions.

Dans 9 opérations en capital sur 10, KBC Securities fait partie du consortium de banques. Comment cela se fait-il ? Nous sommes fort appréciés sur le marché, où nous sommes reconnus comme le grand spécialiste des actions belges. Les banquiers anglo-saxons aiment travailler avec KBC, non seulement pour sa connaissance et sa maîtrise du marché, mais aussi pour le solide réseau de retail et private banking dont KBC dispose pour mener à bien les introductions en bourse. Ce n’est donc pas un hasard si nous décrochons pour la 4e année d’affilée le prix « Best Finance House » d’Euronext.

Avec toutes ces introductions en bourse et augmentations de capital, vous avez déjà un agenda bien chargé. Quelles sont les autres tâches dont s’occupe un service Corporate Finance ? KBC Securities est leader dans les transactions sur le marché belge des capitaux. Par ailleurs, nous prodiguons aussi des conseils stratégiques financiers et nous assistons les entreprises lors de fusions et d’acquisitions (à partir d’une valeur de transaction d’environ 10 millions d’euros).

L’été est sans doute l’occasion de souffler un peu, mais pensez-vous que l’automne sera tout aussi chargé ? Il est certain qu’il y a encore, parmi les entreprises, une forte envie d’aller en bourse, mais il est encore trop tôt pour en parler.

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L’INVESTISSEUR

Concours Investisseurs KBC : toujours le même succès en 2015 ! Conseils boursiers de Bolero pour les jeunes

L

es participants au Concours Investisseurs ont pu accéder à l’ensemble des connaissances et du savoir-faire de l’équipe Bolero. Tom Simonts, spécialiste des marchés chez Bolero, les a plongés dans un bain d’investissement et les a bombardés de conseils pratiques. Pendant toute la durée du Concours Investisseurs KBC, tous les participants ont reçu gratuitement les lettres d’informations de Bolero. Des webinaires ont également été organisés, avec des explications très pratiques sur les investissements. Enfin, une interview de Tom Simonts a été diffusée sur Jim tv.

Concours Investisseurs KBC

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lus de 20 000 personnes se sont inscrites pour la 10e édition du Concours Investisseurs KBC. Sur ce total, quelque 6 000 participants ont utilisé très activement leur compte Concours Investisseurs jusqu’à la fin. Cela en dit long sur la popularité des investissements. Par ailleurs, la répartition des participants entre moins de 25 ans et plus de 25 ans est assez frappante : 50/50. L’intérêt d’un nombre croissant de jeunes pour la bourse a déjà été maintes fois évoqué dans la presse. Nous avons sélectionné pour vous un article de Moneytalk. Vous le trouverez cicontre. Mais comment cette répartition équilibrée s’est-elle traduite dans les résultats ? « Les jeunes sortent gagnants », indique Bart Van De Broek, project manager Marketing pour le Concours Investisseurs KBC. La principale raison pour laquelle les gens se sont inscrits au concours est, aux dires mêmes des participants, qu’ils apprennent énormément. Cela leur permet en outre de tester sans risques les « véritables » investissements. Et qu’en est-il de leur comportement en matière d’investissement ? « On peut le qualifier d’offensif pour la grande majorité », souligne Bart. « Pendant le Concours Investisseurs, 450 000 ordres au total ont été placés. C’est énorme. » Cette édition à succès aura-t-elle une suite, Bart ? « En 2016, nous prévoyons en effet un nouveau Concours Investisseurs KBC. Nous vous tiendrons au courant ! »

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De plus en plus de jeunes investissent

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nvestir n’est plus uniquement l’affaire des plus de cinquante ans. La jeune génération y a pris goût elle aussi. « Les jeunes ne doivent pas disposer d’un capital énorme pour commencer à investir en actions. »

Avec les taux d’épargne historiquement bas, les marchés d’actions ont le vent en poupe. Et les jeunes veulent leur part du gâteau. En 2013, 12 pour cent des clients particuliers de Bolero avaient moins de 30 ans. Aujourd’hui, on est à 16 pour cent. « Avec 21 pour cent des entrées de capitaux, ils ne cessent de gagner en importance », souligne Steven Van de Sype, de Bolero. Les jeunes investisseurs s’intéressent surtout aux valeurs technologiques, comme Apple, et aux secteurs d’avenir comme la biotechnologie. « Ils apprécient aussi certains produits spécialisés, comme les turbos. Les jeunes investisseurs sont aussi plus demandeurs d’analyses boursières solidement étayées, qu’ils peuvent utiliser directement. »

Source: Moneytalk.be, 1er avril 2015

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Participez sur kbc.be/concoursinvestisseurs


Et le gagnant est … Steven, 23 ans, explique comment il a fait croître ses 100 000 euros pour atteindre 161 000 euros au bout de six mois. « Bon nombre des actions que j’ai achetées dans le cadre du Concours Investisseurs KBC sont aussi présentes dans mon portefeuille personnel. » Des jeunes qui investissent ? Absolument. Les temps ont changé. Les maigres taux d’intérêt sur l’épargne incitent aussi des jeunes à se tourner vers la bourse. Avec l’édition 2015 de son Concours Investisseurs, KBC mise pleinement sur l’éducation de l’investisseur débutant. Et cette édition a une nouvelle fois affiché complet avec 20 775 participants, un beau succès. Dans la catégorie des moins de 25 ans, le premier prix est revenu à Steven Coppesmette. Celui-ci a remporté le Concours Investisseurs en transformant ses 100 000 euros virtuels en 161 724,12 euros en six mois de temps. Vous aimeriez savoir comment il s’y est pris ? D’où vient votre intérêt pour la bourse ? Enfant, je passais beaucoup de temps avec mon grand-père, qui a travaillé chez KBC. C’est sûrement de lui que je tiens mon intérêt pour la finance. À 9 ans, j’ai acheté mon premier livre sur les placements. L’idée de posséder une petite part d’une entreprise avec la possibilité d’en tirer un joli rendement m’attirait énormément.

Comment vous y êtes-vous pris pour remporter le Concours Investisseurs KBC ? Sur mon ordinateur portable, j’ai toujours l’œil sur les cours et les nouvelles de la bourse. Ainsi, je peux rapidement introduire un ordre si nécessaire. Et puis j’ai toujours fait mes « devoirs » pour le lendemain : faire des analyses, suivre l’actualité, tenir à l’œil l’agenda boursier et établir une sélection d’actions.

Sur quelle position avez-vous obtenu le plus gros gain ? Je ne m’en souviens plus précisément. En fait, la plupart des actions m’ont rapporté un beau rendement. Quand je pressentais qu’une action allait continuer de baisser, je la vendais avec un rendement limité, voire négatif. Sur certaines actions, j’ai subi une perte, mais ce n’était jamais plus de 10%. C’est pourquoi il est très important, selon moi, d’établir un « ordre stop-loss ».

Comment vous êtes-vous informé pour le Concours Investisseurs KBC ? Quelles sources d’information avez-vous utilisées pour dénicher des actions potentielles ? Je me suis informé via De Tijd, Bloomberg et Reuters, j’ai fait des analyses fondamentales et techniques et j’ai suivi des forums d’investisseurs via des groupes sur Facebook. J’ai aussi tenu compte des conseils de mes amis. Il est essentiel de faire ses propres recherches. En fin de compte, c’est votre argent qui est en jeu. Si l’action vient à chuter, vous perdez votre argent. N’achetez donc une action que si elle vous inspire confiance.

Investissez-vous déjà en bourse ? Ou envisagez-vous de le faire désormais ? Le jour de mes 18 ans, j’ai ouvert mes compte-titres chez KBC. Cette année, j’aurai 24 ans. Cela fait donc environ 6 ans que j’investis en bourse. L’an dernier, je suis passé à Bolero. Cela m’occupe tous les jours. Bon nombre des actions que j’ai achetées dans le cadre du Concours Investisseurs KBC sont aussi présentes dans mon portefeuille personnel.

La fiche du gagnant NOM

Steven Coppesmette ÂGE

23 ans ACTIF EN BOURSE DEPUIS

5 ans SURNOM

Mrcashflow ÉTUDES

Sciences commerciales KU Leuven

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RATIOS DE VALORISATION

Ratios à la loupe : Current ratio et Quick ratio En tant qu’investisseur, au-delà des ratios de la valorisation classiques comme le ratio cours-bénéfice, coursvaleur comptable, vous devez également vous intéresser à la santé financière d’une entreprise. Cette analyse ne vous apprendra rien de plus sur la valorisation, mais bien sur la liquidité, à savoir essentiellement sur la capacité qu’a l’entreprise d’engager des moyens de trésorerie pour répondre à ses obligations en matière de paiement à court terme. Pour mesurer cette position de liquidité et son évolution, les possibilités sont nombreuses. Nous nous intéresserons au Current ratio (au sens large) et au Quick ratio (au sens strict).

CURRENT RATIO

QUICK RATIO

Ce ratio de liquidité est calculé en mesurant les actifs circulants (stocks, créances, liquidités et placements liquides) par rapport aux capitaux externes à court terme (factures à payer, emprunts, crédits ...). Dans le calcul du current ratio, les créances à plus de 12 mois sont parfois déduites des actifs circulants. Cet actif circulant « réduit » offre une comparaison plus juste avec les obligations à court terme.

Ce critère de liquidité alternatif est plus strict que le current ratio dans la mesure où il prend uniquement en compte les éléments les plus liquides du bilan. Il n’est pas tenu compte, par exemple, des stocks, des commandes en cours d’exécution et des créances à plus d’un an. À l’inverse, seules les dettes à un an au plus sont prises en compte.

Si les actifs circulants sont plus élevés que les capitaux externes, le ratio est supérieur à 1 : on peut donc faire face aux obligations à court terme. Un current ratio inférieur à 1 peut être le signe d’un problème de liquidité potentiel et doit être considéré comme fortement problématique.

Ici aussi, un ratio supérieur à 1 doit en principe être interprété positivement. Il indique en effet que l’entreprise est en mesure de financer les dettes à un an au plus avec les actifs les plus liquides.

QUICK RATIO OU ACID RATIO Ratio de liquidité au sens strict

CURRENT RATIO Ratio de liquidité au sens large

=

Actifs circulants (limités)

=

Créances à un an au plus + placements de trésorerie + actif disponible Dettes à un an au plus

Capitaux externes à court terme

INTERPRÉTATION Ces ratios ont comme inconvénient qu’il n’est pas toujours certain – loin s’en faut – que les actifs circulants pourront bien être vendus rapidement, si bien que l’estimation de la position de liquidités peut être trop positive. De même, le recouvrement des factures restant dues peut s’avérer plus difficile que prévu en raison d’un non-paiement ou d’un paiement très tardif. Chez MDxHealth, par exemple, le recouvrement effectif prend 200 jours. En outre, ces deux ratios constituent un cliché pris à moment bien déterminé (en général à la fin d’un trimestre ou d’un semestre) et sont dès lors sujets à un effet déformant. À la fin de l’exercice, les entreprises utilisent au maximum les moyens de trésorerie afin de réduire les dettes à court terme vis-à-vis des établissements de crédit et d’éviter ainsi les dépassements de crédit. Cela fait augmenter les deux ratios, mais sans pour autant améliorer réellement la position de liquidité. Enfin, il est faux de penser qu’un ratio très élevé est a priori quelque chose de fantastique. Une telle situation peut en effet révéler des stocks et des créances commerciales excessivement élevés ou – pire encore – un mode de financement non optimisé.

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L’analyse de ratio dans la pratique

N

ous avons recherché, sur le site web de Bolero, un exemple pratique pour ces deux ratios. Nous avons sélectionné AB InBev, car c’est un titre connu qui est suivi par un grand nombre d’analystes. Sur la base d’un cours boursier de 108,4 euros, le Current Ratio s’élève à 0,7x, tandis que le Quick Ratio s’établit à 0,6x. Si l’on se base sur la théorie, il y a donc un risque qu’un problème surgisse à court terme si les dettes doivent être remboursées. En consultant les documents d’analyse de KBC Securities, disponibles également sur le site web, nous apprenons toutefois qu’AB InBev génère annuellement un petit 9 milliards de dollars de cash-flows disponibles. Et ces cash-flows peuvent être qualifiés de structurels : AB InBev a plusieurs millions de clients qui, de manière assez prévisible, continueront à boire de la bière. S’il y a donc, en théorie, un risque que l’entreprise ne puisse pas satisfaire à ses obligations, les cash-flows garantissent, en réalité, les revenus. En cas de besoin, les banquiers devraient faire en sorte d’éviter un faux pas.

Current et Quick ratio, ABInBev MARGE PLUS BASSE

MARGE PLUS HAUTE

INCONFORTABLE

CONFORTABLE

L’action Moury Construct est d’un tout autre type. L’entreprise de construction wallonne était cotée, au début du printemps, aux alentours de 132 euros par action, dont pas moins de 100 euros environ représentent des liquidités. Une énorme montagne, donc, qui est conservée dans les coffres sans rien rapporter. Des appels se font entendre depuis tout un temps pour une distribution, ou à tout le moins une bonne affectation sous la forme d’une acquisition, mais cette demande est restée lettre morte jusqu’à présent. Il en résulte que les obligations à court terme pourront être aisément satisfaites, que ce soit selon la méthode stricte ou large. Autrement dit, le Current ratio et le Quick ratio, qui s’établissent respectivement à 2,4 et 2,1, dépassent largement le niveau 1. Un bel exemple, donc, d’entreprise surcapitalisée. Current et Quick ratio, Moury Construct MARGE PLUS BASSE

MARGE PLUS HAUTE

INCONFORTABLE

CONFORTABLE

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SAGESSE BOURSIÈRE

Taux : les scénarios possibles Dans un environnement où, subitement, il n’y a plus de certitude quant à la longévité des niveaux historiquement bas des taux que nous connaissons actuellement, chaque investisseur doit décider dans quelle mesure son portefeuille doit être protégé ou non. Une hausse soudaine des taux devrait avoir un impact négatif sur le marché des actions et des obligations, tandis qu’en cas de nouvelle baisse, nous nous attendons à l’effet inverse. Du moins si nous suivons la logique théorique. Quoi que vous décidiez, chaque stratégie a ses risques et ses conséquences et surtout, il n’existe pas une stratégie unique garantissant le salut. Une approche diversifiée s’impose donc, ne fût-ce qu’en raison du caractère (quasiment) imprévisible des taux d’intérêt à court terme. Ce qui est sûr, c’est que les taux peuvent très vite fluctuer, comme ils l’ont démontré au début du mois de mai 2015. Que vous spéculiez sur une hausse ou une baisse des taux, ce qui est essentiel, c’est la raison sous-jacente derrière chacun de ces mouvements. En un mot, nous partons du principe qu’une accélération de la croissance économique aura pour conséquence une pression à la hausse sur l’inflation, si bien que la banque centrale sera contrainte tôt ou tard de relever les taux. Une telle intervention rend en effet l’épargne plus attrayante par rapport aux investissements, avec comme conséquence que l’économie ralentit quelque peu. Une hausse des taux est donc fonction de la croissance et de l’inflation, tandis qu’une baisse des taux implique qu’il y a trop peu de croissance ou – pire – que l’on craint une période de déflation.

Hausse des taux

Taux d’intérêts élevés

1.

Taux d’intérêts bas

Vendez la devise du pays dans lequel les taux vont augmenter. Une plus forte croissance va souvent de pair, en effet, avec une hausse de l’inflation, si bien que la monnaie doit faire office de facteur de correction pour préserver la compétitivité. La théorie de la parité des pouvoirs d’achat qui sous-tend ce raisonnement fonctionne surtout à long (ou moyen) terme. Mais avant tout, vous recevez une meilleure rémunération sur les dépôts dans la monnaie dont les taux montent. Une hausse des taux à court terme qui ne résulte pas ou ne s’accompagne pas directement d’une augmentation du différentiel d’inflation attirera les investissements et rendra ainsi la monnaie plus chère.

2.

Achetez des titres d’entreprises avec de solides cash-flows, comme les banques ou, mieux encore, les assureurs. Ces derniers sont en effet tenus de payer une indemnité fixe aux titulaires de polices. Étant donné que le réinvestissement des primes pourra se faire à des taux d’intérêt plus élevés, une hausse des taux aura en principe un impact positif sur les marges. Même scénario pour les banques, qui pourront réinvestir les liquidités sur les livrets d’épargne avec une marge plus élevée.

3.

Achetez des titres d’entreprises avec beaucoup de liquidités au bilan. Le produit de ces liquidités augmentera, sans augmentation des charges opérationnelles.

Achetez des titres d’entreprises sensibles aux taux, comme les entreprises avec un taux d’endettement élevé (attention : uniquement pour les dettes à long terme, si elles ne doivent pas se refinancer, car dans ce cas bien sûr, les frais de refinancement augmentent) ou avec des charges de pension élevées. Avec les taux plus élevés, ces charges diminueront de valeur, ce qui aura donc un impact positif sur les bénéfices et les fonds propres.

4.

Prix obligataires plus élevés à taux fixes

Taux d

’intér

Prix o

taires

Les taux du marché et les prix des obligations à taux fixe évoluent en sens contraire.

Baisse des taux 1.

Achetez des actions avec un rendement de dividende élevé et stable. Les taux en baisse sur les obligations d’État font que les investisseurs se mettent à la recherche d’actions avec un rendement de dividende élevé et durable afin de profiter de la différence entre les deux (spread).

2.

Vendez les actions de secteurs cycliques si la baisse des taux est dictée par la crainte d’une récession économique. Dans un tel contexte, ces actions sont très vulnérables. Vous pouvez conserver les actions de secteurs défensifs, car elles sont moins sensibles à une contraction de l’économie et disposent de flux de trésorerie stables et élevés pour maintenir leurs dividendes à niveau. Achetez des obligations à (plus) long terme. Étant donné que la plus grande partie des cash-flows se situe loin dans le futur, la valorisation augmentera le plus.

3. 4.

6.

5.

Si la hausse des taux est une conséquence de la remontée de la croissance, les actions industrielles et axées sur les consommateurs sont à privilégier par rapport aux actions défensives. Une augmentation progressive des taux n’est pas un obstacle à une progression de la bourse, même si celle-ci risque de baisser dans un premier temps en réaction à l’annonce d’un relèvement du taux directeur.

êts

bliga

5.

Évitez les obligations. Si vous souhaitez malgré tout acquérir une position en obligations, optez de préférence pour des titres de dette à court terme, car l’évolution du prix est moins sensible aux fluctuations de taux que les titres à long terme.

34

Prix obligataires plus bas à taux fixes

Achetez de l’immobilier. Avec la diminution des taux, les taux hypothécaires seront sous pression, ce qui rendra l’emprunt plus intéressant et fera donc augmenter la demande de biens immobiliers. Si les taux remontent par la suite, cela n’entraînera pas nécessairement une baisse des prix immobiliers, ceux-ci étant relativement rigides.

Si la baisse des taux est dictée par la crainte de la déflation, la règle veut que l’or offre une bonne protection de la valeur. S’il est vrai que le métal jaune ne génère aucun dividende, personne ne s’en soucie quand les taux sont extrêmement bas.


TRUCS & ASTUCES

Plateforme Bolero : bon à savoir En octobre, Bolero a lancé une toute nouvelle plateforme boursière en ligne. À partir des nombreux commentaires de clients, la plateforme a été remodelée, rendue encore plus conviviale, et quelques nouvelles fonctions et apps mobiles sont venues s’y ajouter. Régulièrement, des clients nous posent des questions pratiques au sujet de la plateforme. En voici quelques-unes, avec leur réponse, qui pourraient également vous intéresser ! & ask dans mon ment les cours bid te ia éd m im ir vo Puis-je portefeuille ?

1

aliser votre Vous pouvez personn vous-même les ir ois ch et portefeuille haitez afficher. colonnes que vous sou votre portefeuille de l tai dé Sur la page de ion sit s », cliquez avec toutes vos « Po e fenêtre pop-up Un . sur le bouton et de modifier vos s’ouvre et vous perm r les « colonnes » sse gli s colonnes. Faite ille dans votre portefeu que vous souhaitez s ne lon co les s ver e, de gauche à droit s itez retirer certaine actives. Si vous souha r de sse gli s -le tes fai e, ag colonnes de l’affich ez sur « conserver ». droite à gauche. Cliqu apté portefeuille sera ad L’affichage de votre . en un rien de temps

3

Comment puis-je faire liquider un ordre dans une autre devise que l’euro ?

Chez Bolero, vous pouvez opérer dans plus de 15 devises différentes. s’il Il peut parfois être plus intéressant de faire liquider un ordre en dollar nt Comme change. de perte une ainsi évitez Vous ine. s’agit d’une action américa dollars (pour faire cela gratuitement ? Vous devez d’abord ouvrir un compte en Dès que votre ce faire, cliquez sur « Comptes » - « Ajouter un compte-devise »). devise de compte en dollars est ouvert, vous pouvez choisir le dollar comme d’ordre. décompte au bas de votre ticket

2

Quel est mon rendement po ur cette année ?

En tant qu’investisseur, vou s êtes évidemment intéressé par le rendement de votre portefeuille. Chez Bolero, nous assurons un calcul de rendement unique. Nous calculo ns ainsi le « money weighted rate of return » (MW RR), à savoir le rendement réel compte ten u de toutes les entrées et sorties d’espèces/de titr es. Si vous avez versé 1 000 euros supplémentaire s, cela ne donne en effet pas le même rendement lorsque la valeur de votre portefeuille a augme nté de 1 000 euros. Cliquez sur « Portefeuille » dans le menu puis sur l’onglet « Perform ance ». En dessous, vous voyez le rendement de votre portefeuille sur 1 mois, 1 an ou 5 ans notam ment, mais aussi depuis le début de l’année (Ye ar To Date) et depuis que vous êtes client chez Bol ero. UNIQUE Comparez votre ren dement avec un benchmark ! Vous voulez savoir si votre por tefeuille est plus per form ant que le Bel 20 ou le Nasdaq ? Ajoute z un benchmark et vous aurez immédia tement la réponse en graphique.

Vous avez des questions spécifiques au sujet de la plateforme Bolero ? Envoyez-les nous via marketing@bolero.be et peut-être seront-elles abordées dans un prochain numéro d’INDX !


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