INDX, Bolero client magazine June 2017, French

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ANALYSE SECTORIELLE

TENDANCES

Le « Trump Rally »

Les voitures autonomes

Mon collègue, le cobot

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LE MAGAZINE DE BOLERO

EN IMAGES

EDDY DUQUENNE (CEO KINEPOLIS)

« Nous voulons être le meilleur opérateur cinématographique. » P.14

JUIN 2017 1


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JUIN 2017

EN IMAGES

Le « Trump Rally » SOUS LA LOUPE

Du sang frais en Bourse GROS PLAN SUR…

Make Bud great again BILLET

Le fritkot d’Apple LE SPÉCIALISTE

Impact des élections sur les marchés financiers FOCUS MATIÈRES PREMIÈRES

Lithium et cobalt : solides dans le stockage d’énergie ? ANALYSE SECTORIELLE

Les voitures autonomes L’ENTRETIEN

Eddy Duquenne, CEO Kinepolis ÉCLAIRCISSEMENTS

Tax Shelter pour le crowdfunding DERRIÈRE LES ÉCRANS BOURSIERS

Des marques emblématiques en Bourse

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ÉVÉNEMENTS

Les premiers mois de 2017... en images LE SAVIEZ-VOUS ?

Les aristocrates et les rois du dividende LIVRE À LA UNE

One Up On Wall Street ZOOM SUR ...

Apple TENDANCES

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Mon collègue, le cobot STRATÉGIE

La théorie sens dessus dessous TRUCS & ASTUCES

Astuces Bolero TUTORIEL

Les différents types d'ordre

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ACTUALITÉ

Une passion pour la Bourse

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COLOPHON INDX INDX est un magazine publié par Bolero (KBC Securities) Éditeur responsable : Bart Vanhaeren, Avenue du Port 2, 1080 Bruxelles Composition, réalisation, mise en page : Kunstmaan Rédaction : Sarah De Pauw, Jan Van Roy, Maurice Muraille, Kjell Coel, Thomas Scheire, Katrien Rasschaert, Koen Lauwers, Tom Simonts en Gertjan Verdickt Photographie : Jan Pollers en Edwin Donvil Finalisation : Maurice Muraille Contact : Bolero (KBC Securities), www.bolero.be, Avenue du Port 2, 1080 Bruxelles CLAUSE DE NON-RESPONSABILITÉ - Le plus grand soin a été apporté à cette publication. Aucune garantie ne peut toutefois être apportée quant à la mesure dans laquelle les scénarios, risques et prévisions présentés reflètent les anticipations du marché, et dans laquelle ils se réaliseront. Ces prévisions sont fournies à titre indicatif. Les données de cette publication ont un caractère général et sont données à titre indicatif uniquement. Elles ne peuvent pas être considérées comme un conseil d’investissement, conformément à la loi du 6 avril 1995 relative aux marchés secondaires, au statut des entreprises d’investissement et à leur contrôle, aux intermédiaires et conseillers en placements. KBC Securities ne peut pas être tenue responsable de son exactitude ou de son exhaustivité. Les opinions et perspectives décrites sont celles en vigueur au moment de la rédaction du présent magazine.

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EN IMAGES

LE « TRUMP RALLY » Jusqu’à la publication du numéro précédent du magazine INDX de Bolero, le monde financier se trouvait toujours dans l’ère « pré-Trump ». Il continuait d’évoluer latéralement, sur la tendance des 44 semaines précédentes, à savoir une croissance économique engluée, des taux d’intérêt ridiculement bas, une BCE et une Banque du Japon qui continuaient d’acheter des quantités impressionnantes d’obligations, des marchés d’actions orientés en forte baisse, poussant les valorisations à des niveaux historiquement élevés et donnant lieu une volatilité quasi inexistante. Les propos d’un directeur de la Banque d’Angleterre (« Quantitative easing here to stay ») laissaient clairement à penser que les taux d’intérêt resteraient bas. Bien qu’inattendue, l’élection de Trump a, assez paradoxalement, généré les ingrédients nécessaires pour susciter une longue période d’euphorie. Le train des promesses comporte notamment une baisse des impôts pour les personnes physiques et les sociétés, la suppression des accords commerciaux, défavorables pour les États-Unis, le verrou sur la porte du Mexique, la suppression des taxes aux frontières de tous types, des travaux d’infrastructures à foison et une importante diminution des règles de toutes sortes. Sans beaucoup de sens du risque, la ferme volonté affichée par Trump de redynamiser (plus encore) l’économie s’est traduite par d’importants gains boursiers. Fort de sa rhétorique, le président fraîchement élu a réussi ce que les banques centrales n’étaient pas parvenues à faire depuis des années : créer de l’inflation. Ou, à tout le moins, regonfler les attentes inflationnistes à la faveur d’un espoir de croissance. Pour la première fois depuis longtemps, les taux à long terme se sont inscrits en hausse avec « panache ». Le « reflation trade » était né. Les gagnants se comptent surtout dans la sphère technologique, les actions financières et les secteurs cycliques, tandis que les secteurs sensibles aux taux tels que les sociétés immobilières et les sociétés de services aux collectivités héritent de la lanterne rouge. En fin d’année, le S&P500 avait pris 12% par rapport au début de l’exercice, l’indice Russell 2000 (small caps et mid caps) progressant même de 21% (dividendes payés compris dans les deux cas). Les grands perdants étaient les marchés obligataires et les devises des pays pointés du doigt par Trump : le peso mexicain et le yuan chinois. Indépendamment de l’espoir et des attentes créés, l’économie américaine a continué d’enregistrer une croissance vigoureuse. Dans une mesure telle qu’en mars, la Fed a pu relever le taux directeur pour la troisième fois consécutive, et annoncer dans la foulée deux relèvements supplémentaires pour 2017. Le dollar s’est vite senti pousser des ailes. Ce « Trump Rally » s’est pourtant enrayé tout récemment. La croissance stagne et les conflits géopolitiques repartent de plus belle mais, surtout, la résistance politique interne de plus en plus pressante aux États-Unis occupe désormais le devant de la scène. Confrontés en outre à des doutes croissants entourant le cap nationaliste, les marchés des taux ont rétrocédé le terrain gagné au début du deuxième trimestre. Les indices boursiers continuent d’évoluer à des niveaux élevés mais ils ne peuvent masquer le fait que le moteur Trump a clairement besoin de refroidir. Un refroidissement qui ne pourra provenir que de la confirmation que le rythme de croissance augmentera effectivement et que les effets secondaires de la politique (dettes) resteront maîtrisés.

TOM SIMONTS Senior Financial Economist KBC Group 3


SOUS LA LOUPE

Du sang frais en Bourse Concerne la récente entrée en Bourse de Snapchat Snapchat a fait son entrée en Bourse le 2 mars dernier sous le nom de « Snap ». Une opération qui a fait couler beaucoup d’encre : son succès fut tel que la demande était dix fois plus importante que l’offre. Snap a de ce fait rejoint la liste des IPO (Initial Public Offering) les plus importantes de ces dernières années, après Alibaba et Facebook. Elle devrait d’ailleurs inciter d’autres entreprises à emprunter le chemin boursier. Mais finalement, pourquoi les entreprises décident-elles d’entrer en Bourse ? Pourquoi ne préfèrent-elles pas un financement bancaire supplémentaire ? Nous avons mené l’enquête.

Investissement antérieur, une étape avant l’IPO En principe, les entreprises pourraient choisir de contracter des dettes bancaires supplémentaires. Lorsque l’entreprise compte déjà trop de dettes ou tout simplement lorsqu’elle ne souhaite pas contracter de financement par emprunt supplémentaire, elle peut se tourner vers les investisseurs privés pour grossir ses capitaux propres. Dans le cas de Snapchat, le génie mathématique et partenaire de la société de capitalrisque « Lightspeed Venture », Jeremy Liew, s’est rapidement rendu compte du potentiel. Il connaissait déjà Evan Spiegel et Bobby Murphy (fondateurs de Snapchat) de l’époque où les deux hommes étaient encore sur les bancs de la Stanford University, et il avait alors déjà investi 485 000 USD. Le « Benchmark Capital », l’un des « VC » les plus réputés de la Silicon Valley, est entré par la suite, imité par d’autres investisseurs tels que General Catalyst et SV Angel.

Pourquoi la Bourse ? Quand une entreprise a-t-elle intérêt à se tourner vers le public pour attirer des capitaux ? Continuer à lever des capitaux auprès des investisseurs privés et donc, faire grimper l’endettement, n’est pas toujours la meilleure option qui soit. L’entrée en Bourse peut logiquement constituer l’étape suivante, même si faire le plein de capitaux n’est généralement pas la seule raison. Un aperçu : 1. Lever des capitaux frais ou récolter les fruits (en partie) En « se tournant vers le public », une entreprise s’adresse à un nombre maximum d’investisseurs potentiels. Une partie des capitaux propres leur est ouverte grâce à la vente de nouvelles actions, ensuite négociées

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librement en Bourse, comme sur Euronext ou le Nasdaq. Les actionnaires déjà à bord peuvent profiter de l’entrée en Bourse pour monnayer (une partie de) leur investissement. Dans le cas de Snapchat, les propriétaires Spiegel et Murphy ont vendu chacun 16 millions d’actions pour 272 millions USD, Lightspeed Venture a vendu pour 78,8 millions de dollars d’actions, et Benchmark Capital Partners pour 181,8 millions de dollars. 2. Pourvoir aux besoins de capitaux futurs En ce qui concerne les entreprises en plein essor, il est probable que le besoin de capitaux

Qu’est-ce qu’une IPO ? IPO signifie « Initial Public Offering », autrement dit, « première offre publique ». L’entreprise entre en Bourse pour la première fois. Notez la différence avec une SPO (Secondary Public Offering), opération par laquelle l’entreprise souhaite attirer des capitaux en émettant de nouvelles actions auprès du grand public.


Une cotation en Bourse devrait rendre cette affirmation tangible. 4. Conditions attrayantes L’entreprise est d’autant plus attrayante que les actions sont librement négociables après une entrée en Bourse, et cela devrait se traduire par une augmentation du cours de Bourse. L’appel de la Bourse est généralement plus intéressant sur fond de conjoncture élevée étant donné que les valorisations rendent alors une levée de capitaux plus intéressante. L’entrée en Bourse de Snapchat a profité d’une belle configuration astrale. L’action a pris un excellent départ. Introduite à 17 USD, elle a rapidement pris 40%. Un jour plus tard, elle s’inscrivait même à 29 USD. Conséquence : Snap détenait une capitalisation boursière de près de 35 milliards USD. 5. Financer les reprises avec des actions

évolue proportionnellement à leur essor. Si l’entreprise est toujours en mains privées, les actionnaires existants sont systématiquement contraints de réinvestir. Ce n’est pas toujours une option pour des raisons financières : en effet, les fonds des actionnaires existants ne sont pas illimités et la négociation sur la valorisation d’une société privée peut s’avérer pénible. De son côté, une société cotée en Bourse est en mesure d’émettre de nouvelles actions facilement en tant que besoin. Nous avons retrouvé dans les chiffres de Snapchat (5 ans) un revenu de 404,5 millions USD, soit sept fois plus qu’en 2015. La société dénombrait 158 millions d’utilisateurs quotidiens au quatrième trimestre, ce qui n’a pas manqué de séduire les annonceurs, surtout pour le public niche. En revanche, la perte nette se montait à 514 millions de dollars dans la mesure où la société de médias sociaux a investi massivement dans le stockage de données, le marketing et la recherche. 3. Maximiser la valeur des actionnaires Une entreprise qui estime détenir une position de marché exceptionnelle et pouvoir faire la différence se voit normalement attribuer une valorisation plus élevée en se tournant vers le marché, que lorsqu’elle se fait reprendre comme société non cotée.

De nombreuses entreprises sont devenues des acteurs incontournables dans leur secteur, une performance liée en grande partie aux reprises – en plus d’une bonne gestion. En effet, une société peut se servir de ses actions propres comme monnaie d’échange pour procéder à des rachats. Les sociétés immobilières ont souvent recours à cette pratique mais Omega Pharma en a usé abondamment aussi lors de son ancienne carrière boursière. Une option rendue possible par la valorisation objective qu’un cours de Bourse entraîne.

AVANTAGES • Toutes les données financières sont sur la table grâce à un prospectus très élaboré. • La multitude de détails fournis rend l’entreprise extrêmement transparente et permet d’éviter les mauvaises surprises. • Les rapports d’audit intermédiaires permettent de réduire le risque. • La due diligence juridique donne certaines garanties de sécurité quant à la qualité des chiffres. • La fenêtre de liquidités permet aux grands investisseurs de participer. • Plusieurs maisons de Bourse rivalisent pour pouvoir accompagner l’IPO. Ce « gaming » donne lieu à d’intéressantes conditions d’émission pour l’investisseur. • La cotation donne accès à la notoriété et permet éventuellement une accélération de la croissance. • Les banquiers ont tout intérêt à ce qu’une IPO réussisse, réputation oblige.

6. Visibilité Une cotation en Bourse offre aussi une importante visibilité soudaine, grâce notamment à la personnalité du CEO. En effet, cette notoriété rayonne généralement de manière positive sur la renommée du portefeuille de marques sous-jacentes. Nous pensons tout particulièrement à Facebook et Marc Zuckerberg. Un potentiel que recèle également le jeune duo dynamique de Snapchat, le CEO Evan Spiegel et le CTO Bobby Murphy. Même si le premier est avant tout décrit comme un garçon « glamour » qui cherche la lumière et qui, par le passé, n’a pas hésité à repousser les avances de Facebook (3 milliards) et de Google (4 milliards).

Illustration : Jan Van Der Veken

INCONVÉNIENTS • La valorisation est sujette à l’humeur du marché. • Les valorisations d’une société cotée en Bourse ne sont pas stables dans le temps. • Une focalisation sur l’IPO peut porter préjudice à la gestion normale des affaires. • Les sociétés cotées en Bourse sont mises sous forte pression pour « répondre » aux attentes à court terme. • Il arrive que les entreprises soient « trop habillées pour l’occasion ». Traduction : la réalité est parfois moins belle que les promesses. • La fourchette de prix est parfois très large et il est par conséquent difficile d’estimer le prix final à l’avance.

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GROS PLAN SUR…

“Make Bud Great Ag Le 5 février 2017, Oklahoma, où 65% de la population a voté en faveur de Donald Trump. Joe Sixpack, muni d’un carton du même nom, se prépare à la soirée TV de l’année : le Super Bowl. Mais pas de Super Bowl sans publicité. 5 millions USD pour 30 secondes d’antenne, sans parler du coût de la soirée, pour laquelle des acteurs célèbres sont engagés.

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t les entreprises doivent en profiter pour marquer des points. “Look”, lance Joe à son épouse, installée à ses côtés sur le sofa, “a Bud commercial, my favourite !”. À peine une petite minute plus tard, Joe n’en croit pas ses yeux. “What the f%$* is this !?”, bafouille-t-il. Sa bien-aimée Budweiser, le top du top américain, raconte l’histoire de deux immigrés allemands, Adolphus Bush et Eberhard Anheuser, affrontant la haine de l’étranger pour réaliser leur rêve américain. Joe jette ses bières à la poubelle et envoie madame acheter chez Wal-Mart un carton de Yuengling (what’s in a name), une marque qui ne cache pas sa sympathie pour Donald Trump. ll fait la moue et boit cette bière qui lui laisse un goût amer dans la bouche. On dépasse vraiment les bornes aux États-Unis. Les marques doivent sans doute se positionner pour ou contre Donald Trump. Les Républicains renoncent à leur café chez Starbucks depuis que son CEO s’est prononcé en faveur des immigrés. Mais Bud et Starbucks attirent aussi de nouveaux clients, ceux qui se réjouissent de voir Donald Trump être décrié. Chaque publicité est passée au crible pour en découvrir le message caché. En prônant l’égalité hommes-femmes, la marque Audi s’en prend-elle à Donald Trump ? Et Heineken se moque du fameux mur que ce

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Bud commercial: Adolphus Bush dernier veut ériger entre les États-Unis et le Mexique. Chacun a sa vision du message, mais les retombées pour une marque sur un marché tel que les États-Unis peuvent être importantes. Ivanka, la First lady, n’est pas non plus épargnée. La chaîne de magasins Nordstrom refuse de vendre les vêtements et les chaussures de sa marque, essuyant ensuite une bordée d’injures sur Twitter. À Little Italy, Manhattan, Paolo a d’autres soucis. Sa petite entreprise (importation de Vespa de son pays d’origine) tourne bien. Sa ‘guêpe italienne’ s’avère pratique dans le trafic de New York et en plus, elle est ‘cool’. Sauf que son produit pourrait se retrouver sur la liste des produits soumis à des tarifs à l’importation plus élevés. La guêpe va-t-elle recevoir le coup de grâce aux États-Unis ? Le protectionnisme : beaucoup s’y sont essayés, mais peu ont réussi. Ses atouts sont incontestables à court


TOM SIMONTS Senior Financial Economist KBC Group @TSimonts

LE FRITKOT D’APPLE

gain” terme, surtout pour l’industrie. Mais progressivement, les salaires augmentent, suivis par l’inflation et les taux. Le pouvoir d’achat se met alors à baisser, tandis que les coûts de financement augmentent. Il ne faut jamais dire jamais avec Donald Trump, mais nous ne pensons pas qu’il va détruire la croissance économique mondiale. Une vraie guerre commerciale avec la Chine et/ou l’UE pourrait faire beaucoup de dégâts, mais celui qui osera s’en prendre à la Chine pourrait bien voir les iPhones lui revenir à la figure. Pour ou contre Donald Trump : peu importe. Tout le monde s’est réjoui de voir l’indice Dow Jones battre un nouveau record le mois dernier. Les chiffres donnent le tournis : si vous aviez investi 100 USD à ses débuts en 1896, vous auriez aujourd’hui 247 811 USD (montant corrigé de l’inflation), soit un rendement annuel de 6,7%, dividendes réinvestis y compris. Les dividendes représentent 40% du rendement. Et si le Dow Jones fait aussi bien qu’au siècle précédent, il devrait atteindre les 2 millions de points en 2099. Selon nous, Donald Trump pourrait bien n’être qu’un détail dans l’histoire. D’ailleurs, la Bud n’est-elle pas aux mains d’un brasseur belge (un brin de chauvinisme n’est pas interdit...) et brésilien ? Bad, really bad ! Huge trouble. Everyone knows. Let’s build a wall around the Stella in Leuven and make Bud great again !

Michel Verdeyen, Analyste actions et options KBC Private Banking

Il y a quelques années, la commune d’Aartselaar a perdu l’un de ses nombreux monuments iconiques. Le bâtiment était presque en ruine mais stratégiquement situé sur l’axe qui relie l’A12 à la E19. Il y offrait à la fois visibilité et de nombreuses places de stationnement. Sa fonction d’attraction a profité de la volonté des exploitants de servir jusque tard dans la nuit les passants aussi affamés que bruyants, revenant très souvent d’une fête mouvementée. Grandiose en toute humilité car le fritkot « Het Containerke » ne comprenait rien d’autre que trois conteneurs maritimes, judicieusement placés les uns à côté des autres et fixés à l’aide des boulons d’éclisse. Exception faite d’une ambiance émaillée de vapeurs de graisse, il n’y a pas eu le moindre problème à déplorer dans cette salle de bal culinaire pendant des décennies. Si ce n’est au plancher, qui a été refait avec de bonnes intentions certes, mais sans approbation officielle. Et c’est interdit. Fin de la politique de tolérance. Fin de la licence. Fin du monument. Comme ça, du jour au lendemain. La disparition du Containerke remet d’actualité la thèse « Le cygne noir » de Taleb, lui qui a donné à son magnum opus le sous-titre de « La puissance de l’imprévisible ». Il fait allusion aux risques extrêmes ; des événements dont la probabilité de réalisation est tellement faible qu’ils ne sont (quasiment) pas intégrés comme risque. Mais une fois qu’ils se manifestent, ils ont le potentiel de balayer tout un modèle d’entreprise d’un revers de la main. Il y avait donc un cygne noir sur le plancher. Rebelote, quelques jours plus tard, chez Dialog Semiconductor. L’action n’a dévissé « que » de 28% après qu’un analyste critique a émis une recommandation Vendre (à juste titre ?) en raison des projets d’Apple de développer en interne les puces qui drainent pas moins de 74% du chiffre d’affaires de Dialog ! Cet arrêt ferait non seulement s’évaporer un chiffre d’affaires colossal, il poserait également question au niveau de la technologie proprement dite. Ici, le cygne noir, ce n’est pas le plancher, mais bien le client. Apple rendait soudainement le risque clientèle bien réel. Justement parce qu’en tant qu’investisseur, nous aimons analyser l’EBITDA, le bénéfice net et le chiffre d’affaires, de même que la croissance en glissement annuel qui accompagne ces éléments, l’histoire d’Imagination est une piqûre de réveil bienvenue qui nous invite à lire les rapports trimestriels et annuels avec un œil critique. À cet égard, le timing de la saison des rapports annuels est on ne peut plus parfait : nous sommes inondés ces jours-ci de sagesse et de compréhension. Je conseille vivement de lire tous les rapports annuels, et tout particulièrement ceux d’entreprises telles que Melexis, Picanol, ASM International, Barco et EVS, car elles illustrent bien, en ce qui me concerne, comment il convient de faire. Elles réfléchissent de concert avec le client en continuant à investir dans la technologie, elles sont en mesure de leur proposer les dernières tendances en matière de développement. En tant qu’investisseur, il convient également de réfléchir avec votre entreprise, tout en gardant un esprit critique. Car de la même manière que les clients sont devenus plus bavards dans les commerces, ils sont peut-être aussi plus bavards que vous ne le pensez en ce qui concerne la viabilité de l’entreprise dans laquelle vous avez investi. Évitez donc que le client ne devienne un risque extrême pour votre portefeuille car il reste le roi. Et comme Apple l’a démontré, c’est d’autant plus vrai dans le fritkot qu’est la Bourse.

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LE SPÉCIALISTE

Impact des élections sur les marches financiers 23 juin 2016, contre toute attente, infirmant les derniers sondages donnant le « Bremain » gagnant, les anglais votent pour le Brexit, le retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne. Les marchés financiers sont complètement pris à contre-pied. En 2 jours, l’indice boursier Eurostoxx 50 perd plus de 11 % alors que dans le même temps la livre sterling perd plus de 8 %.

le S&P 500, indice phare de la bourse américaine, 18 % alors que l’annonce de l’élection US a permis à l’indice européen de gagner 15 % contre 10 % pour l’indice américain.

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novembre 2016, le monde entier est à nouveau totalement surpris par le résultat d’élections importantes, cette fois portant sur la présidence américaine. Donald Trump exulte et, dans les heures qui suivent l’élection, les bourses européennes baissent de quelques % pour se redresser progressivement dans la journée et finir en zone positive ! Neuf mois après le Brexit et 6 mois après l’élection américaine, les indices boursiers affichent des hausses conséquentes : depuis l’annonce britannique, l’Eurostoxx 50 a gagné 29 % et

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Quels enseignements et conclusions peut-on tirer de ces deux exemples assez récents et pourrait-on en déduire que l’élection présidentielle française aura le même impact sur les marchés ? Si on écarte le côté émotionnel des résultats surprenants des élections britanniques et américaines, c’est une incertitude rationnelle qui prévaut quant à l’évolution des marchés financiers ! Car les marchés financiers et boursiers en particulier détestent ce qui est incertain et donc peu ou pas prévisible en terme de résultats de sociétés notamment. Une des premières conséquences de cette incertitude est une nervosité accrue des investisseurs, qui se traduit par davantage de volatilité dans les transactions qui à son tour fait encore monter l’adrénaline des investisseurs engendrant des mouvements eux-mêmes amplifiés. Une vraie plongée dans l’inconnu !


Et ce « brouillard financier » est d’autant plus épais et, à priori, inquiétant que depuis la fin de seconde guerre mondiale, les 6 élections présidentielles américaines sans la présence du président sortant ont généré, durant l’année boursière qui suit, une baisse moyenne de plus de 3 % du S&P 500 contre une hausse moyenne d’environ 11 % les autres années. Et pourtant, les « vérités » du passé ne sont pas nécessairement celles du futur ; il est prouvé que si les marchés d’actions sont, à long terme, gagnants et progressent en moyenne plus que n’importe quelle autre classe d’actifs financiers, à court voire moyen terme, ces marchés sont difficilement prévisibles. D’autant plus que certaines croyances ou « évidences » ont la vie dure : ainsi beaucoup pensent qu’aux USA un président républicain (de « droite ») est plus positif pour les marchés qu’un président démocrate (de « gauche »). Or une étude publiée dans le réputé « Journal of Business & Economic Research » a démontré que le rendement moyen annuel en bourse sous une présidence démocrate est d’environ 15 % contre près de 8 % sous une présidence républicaine…

Les marchés financiers et boursiers en particulier détestent ce qui est incertain. En Europe, l’impact du Brexit pour l’économie et les marchés européens est encore très difficilement mesurable. Il faudra 2 ans pour que cette sortie britannique soit effective et les négociations entre l’Europe et la Grande-Bretagne vont seulement commencer sur les conditions du divorce et ses conséquences (facture « pour solde de tout compte » à payer par les britanniques, nouveaux accords commerciaux, etc.). Et donc jusqu’à présent, les marchés ont une attitude plutôt neutre sur l’impact du Brexit et «attendent de voir ».

Par contre, le résultat des élections présidentielles françaises (que nous ignorons au moment d’écrire cet article) pourrait beaucoup plus dangereusement fissurer l’Union européenne et mettre en péril l’euro si d’aventure Marine Le Pen emportait la mise (probabilité réduite - mais pas nulle - les partis démocratiques devant logiquement se liguer pour empêcher son accession au pouvoir). L’europhobie notoire de la leader du Front national l’inciterait alors très probablement à appeler les français à voter pour un « Francexit » aux conséquences économiques et financières autrement plus dangereuses qu’un retrait de la Grande-Bretagne qui a toujours agit, vis-à-vis de l’Europe, un « pieds dedans, un pieds dehors ». Inversement, le résultat des élections allemandes à l’automne 2017 semble à priori (beaucoup) moins inquiéter les marchés, la chancelière Angela Merkel et son parti paressant à même de maintenir le cap initié précédemment. Pour ce qui est de l’impact de l’élection du nouveau président américain, l’évaluation après quelques mois est pour le moins contrastée. Après les premières heures de baisse suivant l’élection surprise, les marchés boursiers se sont rapidement redressés spéculant sur l’impact positif des mesures, souvent spectaculaires, annoncées par D. Trump pour relancer l’économie américaine : énormes investissements dans les infrastructures, accroissement des dépenses militaires, assouplissement de la règlementation du secteur bancaire, droits d’importation (appliqués surtout aux produits chinois) pour favoriser les produits américains, réductions massives des taux d’imposition des sociétés et des particuliers… Mais après avoir échoué à faire rapidement passer une loi anti-immigration ainsi qu’à abroger l’Obamacare, le marché a commencé à s’interroger sur le pouvoir réel du nouveau président, d’autant que même dans le camps républicain certains élus s’opposent aux mesures radicales prônées par D. Trump !

En résumé, après l’euphorie des premiers mois post-élection, le marché est retombé dans ses incertitudes pré-électorales. D’autant que l’histoire a montré qu’un protectionnisme exacerbé tel que prôné par le Président américain risque d’entraîner, de manière quasi certaine et s’il est appliqué tel qu’annoncé, un ralentissement économique mondial, les autres « blocs » commerciaux (Asie et Europe en particulier) prenant eux aussi des mesures de protection vis-à-vis des partenaires commerciaux. Le résultat en serait des transactions commerciales plus compliquées, plus longues, plus coûteuses et des sociétés s’interrogeant sur leurs investissements et leur rentabilité ce qui alors aurait un impact sur les marchés financiers.

L’annonce de l’élection US a permis à l’indice européen de gagner 15 %. Néanmoins, et pour terminer sur une note positive, si on investit en actions dans une perspective de long terme et dans des valeurs aux fondamentaux solides, les risques du portefeuille seront limités. Comme le rappelait à bon escient Duncan Rolph dans Forbes, « Rappelez-vous que quel que soit la personne élue (aux EtatsUnis), cela durera au maximum 8 ans (soit deux mandats de 4 ans) alors que vous investissez pour le reste de votre vie » !

Michel Ernst, Conseiller Actions Senior et Banque Privée CBC Illustration : Jan Van Der Veken

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FOCUS MATIÈRES PREMIÈRES

Lithium et cobalt : solides dans le stockage d’énergie ? La demande de lithium et de cobalt, deux matières premières utilisées pour le stockage d’énergie, frôle les sommets. Il en va de même pour le prix des deux métaux.

La nouvelle technologie de batterie permet de stocker les surplus provisoires d’énergie. Le besoin de stockage d’énergie a augmenté considérablement, parallèlement à la croissance des sources d’énergies alternatives comme l’éolien et le solaire. Au-delà de l’utilisation industrielle, l’utilisation privée de packs de batteries augmente également. Le segment des véhicules hybrides et électriques croît lui aussi de manière spectaculaire. Au cours de la dernière décennie, les batteries lithium-ion ont supplanté les exemplaires nickel-hydrure métallique (NiMH), plus lourds et moins performants.

Le lithium est un métal extrêmement léger et mou, convenant parfaitement comme source d’énergie grâce à sa composition chimique. Le lithium est un métal extrêmement léger et mou, convenant parfaitement comme source d’énergie grâce à sa composition chimique. Le lithium se manifeste sous plusieurs formes, dont le carbonate de lithium et l’hydroxyde de lithium sont les

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principales. Le métal n’est pas rare mais il ne peut être exploité de manière économiquement rentable qu’à de rares endroits. Le prix du lithium a triplé depuis fin 2015. Près de 90 pour cent des réserves mondiales de lithium sont situés en eau salée (saumure). Le lithium est recueilli en pompant cette eau salée dans de grands bassins et en la laissant s’évaporer jusqu’à ce que la solution salée et le lithium soient totalement désolidarisés. Sur le plan géographique, le secteur du lithium est extrêmement concentré, les trois quarts des réserves se trouvant dans de grands lacs salés en Amérique du Sud. Raison pour laquelle l’Argentine, la Bolivie et le Chili sont également appelés le triangle du lithium. Le salar Atacama au Chili contient 30 pour cent des réserves de lithium actuellement connues. Du lithium est également extrait des eaux salées en Chine et dans l’État américain du Nevada. Le reste est issu des minerais contenant des minéraux avec lithium. Cette méthode de production est toutefois nettement plus chère. Du côté de l’offre, le marché du lithium est aux mains d’une poignée d’entreprises. L’Américaine Albermarle Corp., la Chilienne Sociedad Quimica y Minera (SQM) de Chile, l’Argentine FMC Lithium et Tianqi Lithium sont les quatre principaux acteurs du secteur. Ces groupes miniers exercent d’autres activités et ne sont donc pas des acteurs purs focalisés sur le lithium. C’est par contre le cas de Galaxy Resources et Orocobre, qui sont d’ores et déjà opérationnels. Pilbara Metals, Altura Mining et Lithium X entameront la production commerciale de lithium dans les prochaines années.


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LI

Lithium [He]2s1

CO

27

6,941

Cobalt

[Ar]3d74s2

58,93

Le cobalt est présent dans 3 batteries lithium-ion sur 4.

Le cobalt est un métal utilisé principalement dans les alliages afin de les rendre résistants à la chaleur et à la corrosion. Les mines de cobalt pures sont rares. Plus de 90 pour cent sont produits en tant que produit dérivé du cuivre, du nickel et du molybdène. Le cobalt est extrait de minerais qui sont ensuite raffinés. Il est présent dans les trois quarts des batteries lithium-ion. Selon l’analyste du marché CRU, la demande de cobalt devrait dépasser l’offre en 2017, pour la première fois en sept ans. Il mise sur un déficit de 3 000 tonnes. L’an dernier, le cobalt a renchéri de moitié et durant le premier trimestre 2017, le prix s’est de nouveau accru de 50 pour cent. La production est sous pression depuis le début de cette année en raison de l’agitation sociale qui secoue Escondida et Grasberg, deux des principales mines de cuivre au monde. Aux Philippines, l’offre de nickel est contrariée (et, partant, celle de cobalt en tant que produit dérivé) sous l’effet de l’embargo sur les exportations de minerais bruts. China Moly, Glencore et Sherritt International sont quelques exemples d’entreprises qui produisent du cobalt comme produit dérivé. eCobaltSolutions, l’ancienne Formation Metals, prévoit la construction d’une mine de cobalt dans l’État américain de l’Idaho. En dépit des prévisions optimistes vis-à-vis du lithium et du cobalt, les investisseurs ont raison de ne pas extrapoler à trop long terme. La croissance annoncée de la demande de batteries doit se confirmer effectivement et cette confirmation dépend de nombreux facteurs (prix, subsides, etc.). Ce n’est ceci dit pas le principal danger, qui

réside surtout dans l’évolution fulgurante de la technologie des batteries. En outre, des matériaux actuellement indispensables pourraient s’avérer superflus d’ici quelques années, ou pourraient être supplantés par des alternatives moins onéreuses. Les fabricants de batteries expérimentent maintenant d’autres matières premières moins chères et capables de stocker plus d’énergie.

Selon l’analyste du marché CRU, la demande de cobalt devrait dépasser l’offre en 2017, pour la première fois en sept ans. Il mise sur un déficit de 3 000 tonnes. De nouvelles batteries sont actuellement en phase de test, le lithium étant remplacé par le sodium, un métal alcalin pouvant être recueilli dans l’eau salée notamment. Il est disponible en grandes quantités et sa production est nettement plus simple et, surtout, nettement moins onéreuse. Les nouvelles batteries se chargeraient plus rapidement. Elles seraient également plus puissantes grâce à une densité énergétique plus élevée. Les batteries à base de

sodium sont en outre plus sûres dans la mesure où elles ne peuvent pas occasionner de court-circuit. Les récents problèmes d’explosion de batteries de smartphones ont souligné que cela reste un problème propre aux batteries lithium-ion. Personne ne sait avec certitude comment le marché des batteries se présentera durant la prochaine décennie en termes de stockage d’énergie. Les investisseurs peuvent tirer des leçons de l’hypermédiatisation entourant les métaux des terres rares (Rare Earth Elements, REE) il y a quelques années. En 2010, les prix se sont envolés sous l’effet de déficits anticipés de l’offre. Mais l’industrie a cherché, et a trouvé des alternatives aux REE onéreux, ce qui a donné lieu à un effondrement des prix. Une majorité d’investisseurs qui n’est monté dans le train que durant la dernière phase de l’hypermédiatisation s’est réveillée la tête dans un étau. Reste à voir si le lithium et le cobalt pourront répondre à cette hypermédiatisation. Les investisseurs ont dès lors raison d’envisager les investissements dans les deux métaux de manière critique, et de ne pas mettre tous leurs œufs dans le même panier.

Koen Lauwers, expert indépendant en matières premières

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ANALYSE SECTORIELLE

Baby you can drive my car… La voiture autonome est en pleine évolution et elle aura un impact sur le secteur automobile.

Les files s’allongent d’année en année mais délaisser la voiture reine n’en reste pas moins difficile. La voiture électrique gagne peu à peu du terrain mais qu’en est-il de la voiture autonome ? Nous laisserons-nous conduire, d’ici quelques années, pendant que nous prendrons un verre ou que nous lirons nos e-mails dans la voiture ?

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La voiture autonome existe déjà. La question n’est plus de savoir « si » les voitures autonomes verront le jour mais bien « quand ». La technologie est là, et ce n’est plus qu’une question de prix et de sécurité avant que nous les croisions sur nos routes. Nous disposons du reste déjà de nombreux gadgets technologiques. Nous pouvons articuler l’évolution en cinq phases, allant du tout en mains propres à l’automatisation intégrale. Nous n’en sommes encore qu’au niveau 2 où, dans certaines circonstances, le volant peut être laissé à la voiture (p. ex. le parking automatique). Le niveau 3, c’est-à-dire l’automatisation mais avec le contrôle du conducteur, sera atteint entre 2018 et 2022, tandis que les niveaux supérieurs, où le conducteur peut s’occuper d’autres choses, ne sont pas attendus avant 2022. Pour le grand public, la voiture totalement autonome ne sera prévue qu’en 2035.


QUELS SEUILS RESTE-T-IL À FRANCHIR ? • PRIX : la voiture test de Google coûte aujourd’hui 80 000 euros et comme souvent, des économies d’échelle finiront par comprimer le prix. À terme, on estime le coût supplémentaire pour la technologie à 3 000 euros. • SUR LE PLAN TECHNIQUE : de nombreuses voitures se trouvent déjà à un stade avancé. Ainsi, la dernière Mercedes Classe S contient 15 fois plus de codes logiciels qu’un Boeing 787. Les analystes ne sont toutefois pas encore d’accord pour dire si la communication entre les voitures peut s’avérer problématique. Dans un premier temps, le véhicule devrait faire entièrement confiance à des

systèmes propres et, plus tard, les véhicules devraient pouvoir communiquer entre eux. • SUR LE PLAN JURIDIQUE : selon l’actuelle Convention de Vienne, les conducteurs sont tenus de garder le contrôle en permanence. La législation doit être adaptée dans 69 pays. Qui sera responsable en cas d’accident : le propriétaire ou le constructeur ? • VIE PRIVÉE : collecter toutes les données est essentiel en cas d’accident mais nous pouvons également vérifier qui roule où, et à quel moment. Les recherches démontrent que les conducteurs sont prêts à céder leurs données en échange d’une baisse des coûts.

• MORALEMENT : le logiciel doit parfois prendre des décisions difficiles de manière instantanée. Heurter un mur et blesser grièvement le conducteur, ou renverser l’enfant qui traverse ? • SÉCURITÉ : le piratage informatique est également un risque de sécurité majeur. Imaginez que le volant soit repris à distance. D’un point de vue théorique, la voiture autonome est extrêmement sûre dans la mesure où elle est à même de réagir adéquatement et où elle ne risque pas de s’endormir. Ceci dit, un système de back-up infaillible est nécessaire. À l’heure actuelle, plus de 90% des accidents sont causés par des erreurs humaines.

Google a déjà mis une voiture autonome sur la route en Californie.

IMPACT SOCIAL • Le nombre de kilomètres parcourus augmentera : circuler en voiture ne sera en effet plus tant considéré comme une perte de temps. Ceci dit, le nombre d’embouteillages diminuera puisque les voitures pourront se suivre de plus près et anticiper les situations. Comme un ménage moyen passe à peine 5% de son temps dans la voiture, il existe des possibilités de partage (comme Cambio aujourd’hui). • La consommation de carburant diminuera pour autant que nous ne roulions pas encore tous avec des véhicules électriques. En effet, nous roulerons plus efficacement, avec des voitures plus légères et plus économes en énergie. Une revue en baisse des équipements de sécurité permettra de réduire le poids des véhicules de 20%. • Le nombre de garagistes diminuera et leur cœur de métier changera : moins de réparations liées aux accidents mais plus d’entretiens compte tenu d’une utilisation plus intensive.

IMPACT SUR LE SECTEUR AUTOMOBILE Aucun constructeur ne peut se permettre de faire l’impasse sur la recherche mais à ce niveau-là, ce sont les constructeurs du luxe européens qui ont une longueur d’avance. Les analystes estiment que les propriétaires de berlines de luxe sont les plus intéressés

par la voiture autonome et ce sont généralement eux qui ont les capitaux nécessaires pour se l’offrir. Tesla a surtout fait le buzz avec le lancement récent du pilote automatique pour l’autoroute. Ceci dit, ce pilote automatique est déjà disponible depuis deux ans sur la Mercedes Classe S mais en Europe, on est toujours tenu de garder les mains sur le volant selon la loi en vigueur. Les constructeurs automobiles qui ont à la fois des marques de masse et de luxe en portefeuille sont en mesure de transférer rapidement leur technologie, un avantage compétitif en soi. Une exploitation plus efficiente pourrait faire baisser la demande à terme, ce dont pâtiraient les producteurs de masse. Le secteur technologique aurait par contre tout à gagner de cette évolution. Apple a rangé ses projets de voiture autonome et la marque à la pomme se consacrera désormais aux services et aux produits utilisés pour la conduite. Les producteurs de semi-conducteurs et de capteurs voient la demande augmenter. Les constructeurs automobiles se distingueront moins sur le plan de la puissance du moteur et du design. L’accent portera davantage sur la consommation, la connectivité et l’« infotainment ».

qu’avec le temps qu’il faudra, les passagers utilisent un maximum de services de Google durant le trajet en voiture. Il sera alors possible de recueillir un plus grand nombre de données sur les internautes, puisqu’ils seront désormais connectés en permanence dans la voiture.

BABY YOU CAN (STILL) DRIVE MY CAR… Le train, ou plus justement la voiture autonome, semble ne plus pouvoir s’arrêter. Il n’y a pas que le marché automobile qui sera perturbé, l’impact sur notre vie de tous les jours sera également considérable. Il est difficile d’estimer la vitesse à laquelle l’évolution se fera et donc, pour l’heure, le lot quotidien en Belgique consiste toujours à rouler pare-choc contre pare-choc, à pester, sans compter le fait que nous avons toujours besoin d’un BOB. Les propos de John & Paul, de Liverpool, resteront encore d’actualité un certain temps.

Kurt Ruts, gestionnaire de fonds KBC Asset Management (Source : Marché & Vision janvier 2017).

Google a déjà mis une voiture autonome sur la route en Californie. Nous ne sommes pas certains que ce géant de la technologie veuille devenir un fabricant automobile. Nous pensons que son objectif final est

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« Nous voulons être le meilleur opérateur cinématographique. » INDX s’est entretenu avec Eddy Duquenne, CEO de Kinepolis


L’ENTRETIEN

L’an prochain, cela fera dix ans qu’Eddy Duquenne, ex-Fortis et Sunparks, est à la tête de Kinepolis comme CEO. En juin, il recevra le prestigieux award « International Exhibitor of the Year » lors de CineEurope, un congrès européen d’exploitants de cinémas. Évocation de son parcours au sein d’un des plus grands groupes de cinémas les plus innovants au monde, et de son regard sur l’entrepreneuriat.

Comment Kinepolis se trouvait-il lorsque vous êtes arrivé aux commandes ? En fait, j’étais le premier CEO non familial de l’entreprise. Un des deux actionnaires de référence, la famille Claeys, vendait alors ses actions après l’acquisition manquée de CinemaXX en Allemagne. En 2006, j’ai été invité à monter à bord et j’ai siégé environ un an au Conseil d’administration. À ce moment-là, il y avait un manque d’homogénéité : chaque cinéma était dirigé par un bon père de famille qui choisissait son mode de fonctionnement propre. Nous avons doté chaque cinéma de la même structure organisationnelle et de la même appropriation budgétaire. Nous avons mis en place un système de management reporting et avons introduit une importante technique de budgétisation. Imaginons que l’an prochain, nous accueillions 5 pour cent de visiteurs en moins, que ferons-nous alors pour que cela passe inaperçu au niveau du résultat net ?

« Nous sommes comparables à un restaurant qui ne choisirait pas lui-même les plats qu’il propose. » Vous êtes effectivement très dépendants du comportement de vos visiteurs… C’est vrai qu’il y a moyen de passer sa soirée de plusieurs manières. Il faut dire que le public est en quête d’une certaine « expérience ». La population vieillit et le pouvoir d’achat a augmenté. La situation sur nos routes joue un rôle aussi. Les gens roulent en moyenne vingt minutes au plus pour se rendre au cinéma mais aujourd’hui, on parcourt moins de kilomètres en vingt minutes qu’il y a vingt ans. S’ajoutent à cela la météo et des festivités majeures comme le championnat du monde de football, qui sont à même d’influencer le choix des sorties. Nous sommes en outre comme un restaurant qui ne sait pas ce qui finira par

atterrir dans l’assiette du client. C’est en effet le distributeur qui décide des films qui seront projetés dans nos salles. Un nouveau James Bond cette année ? Ce sont des choses qui nous échappent. La seule chose que nous puissions faire, c’est assurer un décor fascinant et une expérience optimale.

Pourriez-vous expliquer l'exercice budgétaire que vous effectuez chaque année ? Nous venons de réaliser cet exercice pour la neuvième année consécutive. Cela nous a permis de créer une certaine avance sur le marché en termes de know-how. Nous travaillons de manière plus intelligente : nous nous adaptons mieux au comportement du client et nous prêtons une oreille attentive à ses désirs. C’est de cette façon que nous parvenons à générer le meilleur chiffre d’affaires et la plus grande efficience par visiteur. Il s’agit d’une approche basée sur les revenus et les frais que nous combinons en outre à la mesure de l’expérience, de la satisfaction des clients et des collaborateurs. Si le client se sent moins bien servi ou moins bien accueilli, cela aura un impact sur ses achats renouvelés et donc forcément sur le résultat financier. Tout ceci constitue le premier pilier de notre stratégie : nous voulons être le meilleur opérateur cinématographique.

Ce revirement n’a pas dû être facile pour le personnel de la société ? Pour l’actionnaire non plus. Mais si nous n’avions pas évolué en ce sens, on ne parlerait plus de Kinepolis aujourd’hui. J’aime comparer notre histoire à celle du Titanic. Kinepolis a mis la bonne personne à la barre au bon moment, et il est parvenu à modifier le cap du navire, qui s’est alors mis à tanguer, inévitablement. Plusieurs personnes qui se trouvaient alors sur le pont supérieur sont passées pardessus bord, certaines ont même sauté. Nous misions sur une approche bien définie et il n’y a qu’une seule façon de procéder : mettre les gaz. Cela nous a permis de restabiliser le navire. Après un an, notre méthode a commencé à porter ses fruits. Tirer une charrette avec cinq personnes derrière fatigue, forcément. Mais si ces personnes se mettent à la pousser, la charrette roule toute seule. J’ai surtout vu grandir l’équipe. J’ai vu des membres de l’équipe se

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Kinepolis en quelques chiffres (Source : rapport annuel 2016 de Kinepolis)

23,8 millions 1,319 milliard

Capitalisation boursière

révéler et passer du statut de collaborateur à la caisse principale à celui de responsable de département, de celui de budget owner à celui de business owner.

Les collaborateurs ont été un important moteur de ce changement. Oui, bien évidemment, nous nous qualifions d’organisation autodidacte, et même d’organisation innovante. C’est un moteur 48 soupapes et nous resserrons chacune d’elles. Il en ressort des exemples très simples. On ne s’occupe pas de ces détails dans une salle de réunion du Conseil. Or, ils sont très importants. Nous fabriquons p. ex. nous-même notre pop-corn et nous pouvons le garder frais pendant trois jours. Un des responsables des cinémas en France s’est penché sur la question et a sorti un nouvel emballage qui nous permet de conserver le pop-corn jusqu’à dix jours sousvide. Ce nouvel emballage nous a alors permis de générer une belle marge annuelle. On arrive à un niveau de détail qui serait inenvisageable autrement. Deuxièmement, c’est « leur » idée. S’il existe une barrière pour la mettre à exécution, ils cherchent une solution. Je trouve ça bien et j’en suis fier. C’est ainsi que nous avons réalisé notre premier pilier de « meilleur opérateur cinématographique ».

Avec votre deuxième pilier, vous souhaitez vous profiler comme le meilleur marketeer. Pourquoi ? Nous opérons selon un modèle de « revenus partagés ». La moitié du billet d’entrée revient au distributeur du film. Il faut ensuite déduire la TVA et 10% de taxes communales en moyenne. Nous travaillons dans un secteur où la vente de tickets diminue de l’ordre de 0,3 à 0,5% par an en moyenne depuis la

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49

Visiteurs en 2016 (7,5 % de plus qu’en 2015)

324,9 millions

Deuxième Guerre mondiale. Mais les investisseurs veulent toutefois un dividende et un résultat stables. Au début, Kinepolis s’intéressait uniquement au nombre de tickets et non au concept de « client ». Nous avons à présent identifié qui sont nos clients et avons cartographié leur comportement. Nous savons que nous comptons aujourd’hui 6,5 millions de clients uniques. Cinq millions d’adresses e-mail. Nous connaissons le profil de la moitié. Nous allons les approcher de façon active, afin d’augmenter la fréquence de leur visite. Nous allons pour ainsi dire les inviter à venir plus souvent. Nous avons par ailleurs lancé la programmation active. Nous n’attendons pas que le film nous soit proposé mais nous le suivons activement. Et ce également sur le plan ethnique. Ainsi, nous programmons les blockbusters turcs et marocains dans les cinémas des régions où habitent ces groupes cibles. Nous avons été les premiers à intégrer dans la satisfaction des clients le concept de Net Promotor Score. Nous continuons à programmer plus longtemps le bon film pour le bon groupe cible.

Le troisième pilier du Groupe Kinepolis consiste à être le meilleur exploitant immobilier. Nous sommes propriétaires de pratiquement tout notre immobilier, et c’était déjà le cas avant l’élargissement de notre groupe de cinéma. Après la Deuxième Guerre mondiale, de nombreux complexes ont été construits dans un esprit d’entreprise et non sur la base d’une étude de marché. Un certain nombre de cinémas étaient devenus trop grands. Nous tentons de rentabiliser le mieux possible cet excès d’immobilier

Complexes (dans 7 pays) chiffre d’affaires (croissance de 7,7 % en 2016)

ou de lui donner une nouvelle affectation. Nous tenons à nous distinguer, de manière positive, des cinémas implantés dans les centres commerciaux. Nous choisissons toujours des sites où le client doit spécifiquement se rendre pour aller au cinéma. Nos magasins et restaurants vivent de l’affluence que nous générons, en tant que cinéma, alors que c’est généralement le contraire dans le cas des cinémas situés dans des centres commerciaux. Nous avons donc commencé à louer des magasins et des restaurants (concessions). Au début, cela nous a permis d’en tirer 4 millions d’euros de revenus, dont la moitié non acquittés. Désormais, nous sommes passés à 12 millions d’euros.

« La base de notre création de valeur est une organisation autodidacte. » Qu’est-ce que cette stratégie, fondée sur trois piliers, vous a apporté ? Nous voulions augmenter notre rendement en devenant le meilleur marketeer/opérateur. S’agissant de l’immobilier, nous souhaitions réutiliser ou simplement employer le capital non utilisé ou sous-utilisé et récupérer ainsi le capital. En 2007, le ROCE de l’entreprise s’élevait à moins de 8%. Il atteint désormais près de 20% alors que le bilan est comparable à celui d’une entreprise immobilière. Il s’agit donc là d’une solide performance. En 2008, notre dette était encore colossale. Trois ans plus tard, nous affichions un ratio


dette financière nette/EBITDA de 1. Dans un tel cas, si vous ne faites rien, votre dette est remboursée un an plus tard. Sur le plan du levier financier, une telle situation est loin d’être optimale pour une entreprise cotée en bourse. Nous avons alors initié une optimisation du capital. Nous voulions faire croître l’entreprise mais n’y étions pas encore prêts. L’équipe était en plein développement et des améliorations étaient encore à portée de main au sein même de l’entreprise. Nous avons alors procédé à une réduction du capital, notamment via le lancement de différents programmes de rachat d’actions, et ce pour un montant total de 165 millions d’euros en l’espace de 3,5 ans. Cela n’a pas été une mince affaire. Notre ratio dette financière nette/EBITDA n’a toutefois guère évolué pendant cette période. Nous avons ensuite procédé à une expansion voici trois ans de cela.

Kinepolis s’est en effet considérablement développé en peu de temps et l’expansion était encore à l’ordre du jour dernièrement avec le rachat récent d’Utopolis. Nous sommes passés de 23 à 49 complexes. Nous avons démarré cette expansion avec prudence afin de restaurer la confiance dans l’équipe, qui avait été entachée suite aux erreurs commises dans le cadre de CinemaXX. Nous devions faire mieux. Nous avons d’abord fait l’acquisition de 2 cinémas et avons acheté un terrain à Breda pour procéder à une nouvelle construction. Nous avons notamment repris les cinémas Wolff et quelques cinémas individuels en France ; et ensuite le groupe Utopolis.

Où cela s’arrêtera-t-il ? Malgré notre récente croissance, notre dette financière nette ne s’élève qu’à 1,8x l’EBITDA grâce à notre approche qui consiste à racheter de petites entreprises qui ne sont pas suffisamment managées et à en améliorer la gestion. Cela nécessite beaucoup de capital humain mais, à vrai dire, peu de capital financier. Il y a, bien entendu, un coût d’opportunité, raison pour laquelle nous cherchons, peu à peu, de plus grandes entreprises. Nous avons dressé un inventaire de nos cibles : en d’autres termes, tout ce qui pourrait nous intéresser dans le monde occidental au sens large. Notre terrain de jeu : les marchés macroéconomiques stables où l’on comprend notre culture. En fait, je dois devenir le meilleur ami de la future veuve du propriétaire du cinéma (rires).

Et qu’en dit votre femme ? Je l’emmène avec moi (rires). Dans de nombreuses entreprises de taille moyenne, c’est encore la famille qui est assise autour de la table, avec l’avocat et le comptable du coin. Nous arrivons avec notre bureau d’avocats et nos conseillers d’entreprise. Une vente ou acquisition est une question de confiance. Tous ceux avec qui nous avons traité sont restés des amis. Pour de nombreuses entreprises familiales, la décision de vendre est émotionnellement difficile pour la 2e ou la 3e génération. L’émotion ne s’achète pas mais il s’agit d’un élément aussi important que l’aspect technique dans le cadre d’acquisitions. Il est crucial de détecter et de reconnaître les motivations de la vente car, souvent, on ne vous le dit pas directement.

Quelle importance Kinepolis attache-t-il à l’innovation ? Notre création de valeur repose sur une organisation autodidacte et sur l’innovation qui en émane. Nous avons ainsi mis sur pied un Innovation Lab. Toute personne travaillant au sein de l’organisation peut venir avec une idée. Si celle-ci est retenue, l’initiateur organise un groupe de projet avec tous les départements nécessaires à sa réalisation. Le projet ne sera un succès que si l’idée apporte quelque chose en termes d’expérience client, si elle améliore le résultat financier de l’entreprise et si elle est applicable dans d’autres cinémas. En cas de réussite, le collaborateur en question reçoit un bonus. Si vous avez mis en œuvre votre idée avec passion mais que ce n’est pas une réussite au final, vous recevez également un bonus entrepreneurial.

Kinepolis a-t-il d’autres projets d’innovation ? En matière d’intelligence artificielle par exemple ? Nous nous intéressons actuellement à la problématique du big data. Nous disposons d’un nombre invraisemblable de données et nous voulons en tirer des tendances, chercher activement des liens et être un précurseur pour sentir ce qui se passe dans notre communauté de clients. Très prochainement, vous ne devrez même plus sortir votre GSM de votre sac pour acheter un ticket ou du pop-corn. Et le temps que nous économiserons au niveau de l’administration, nous pourrons le consacrer au service. Nous pourrons mieux guider le client vers le film qui lui convient. Nous pensons ainsi au concept de « white rooms ». Il suffit d’appuyer sur un bouton pour créer une tout autre ambiance. Je suis allé voir ce que donnait la Réalité virtuelle dans un nouveau centre à Las Vegas. Si cela peut renforcer l’ambiance du film, cela nous intéresse.

Avez-vous des conseils à donner à nos investisseurs ? Vous devez investir dans ce que vous connaissez. Et si vous pensez comprendre ce qui se passe dans le monde, surfez sur la vague tout en ayant une certaine vision et en n’oubliant pas de vous retirer à temps. Par ailleurs, si vous optez pour la Bourse, vous devez bien entendu investir à long terme.

Le meilleur est-il à venir pour Kinepolis ? Je l’espère. Nous y travaillons d’arrache-pied et faisons de notre mieux. Nous n’avons cependant pas une boule de cristal.

LE CHOIX D’EDDY DUQUENNE

Harry Potter 2D Cosy seat Pop-corn sucré Gand Tacos Scarlett Johansson Sunparks Soleil

OU OU OU OU OU OU OU OU OU

Lord of the Rings? 3D? Siège ordinaire ? Pop-corn salé ? Madrid? Sushis? Natalie Portman? Kinepolis? Pluie ?

C’est mieux pour notre business

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Des marques emblématiques en Bourse INDX tire le portrait de cinq entreprises cotées en Bourse qui ont, dans leur portefeuille, une marque emblématique.

The Swatch Group MARCHÉ DE BASE CAPITALISATION BOURSIÈRE RAPPORT COURS-BÉNÉFICE 2017 RENDEMENT DE DIVIDENDE

Suisse 8.535,72 millions USD 4,56 1,95 %

CAPITALISATION BOURSIÈRE RAPPORT COURS-BÉNÉFICE 2017 RENDEMENT DE DIVIDENDE

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C’est en 1853 que Charles-Félicien Tissot et son fils s’associent pour fonder le comptoir d’établissage « Charles-Félicien Tissot & Fils », en Suisse. La qualité de leurs montres est maintes fois récompensée aux Expositions nationales et internationales ainsi qu’aux concours de chronométrie. Destinées principalement à l’exportation, les montres Tissot sont vendues aux États-Unis dès 1853, puis dans l’Empire russe dès 1858. L’Empire russe constituera le principal marché pour Tissot, dont les garde-temps seront portés jusqu’à la Cour du Tsar. En 1930, les sociétés Tissot et Omega fusionnent pour renforcer leur position et offrir à leur clientèle une gamme plus complète. Cette nouvelle entité, la SSIH (Société Suisse pour l’Industrie Horlogère), est la première association horlogère suisse. En 1983, pour faire face à la crise horlogère, Nicolas G. Hayek recommande la fusion des principaux groupes horlogers de l’époque : ainsi, Tissot rejoint la SMH, rebaptisée « The Swatch Group » en 1998. Par ailleurs, Tissot est étroitement lié au monde sportif à travers son rôle de Chronométreur Officiel et ses partenariats avec de nombreuses disciplines sportives. Tissot vend aujourd’hui, chaque année, plus de 4 millions de montres dans le monde.

Chivas Regal

Pernod Ricard MARCHÉ DE BASE

Tissot

France 8.682 millions EUR 19,44 1,71 %

L’histoire de ce whisky commence à Aberdeen au début des années 1800, en plein cœur de l’Écosse, quand les frères James et John Chivas décident de reprendre une épicerie fi ne réputée pour son stock de whisky vieillis. Dans les années 1830, les frères Chivas décident d’assembler des grand blended whiskies et obtiennent ainsi des mélanges parfaitement équilibrés. Leur savoir-faire est tel qu’ils se voient décerner le titre de fournisseur officiel de sa Majesté la reine Victoria en 1843. Les blends de la maison Chivas sont reconnus pour leur douceur, leur richesse et leur harmonie. En 1909, les frères Chivas entrent dans l’histoire de l’assemblage en créant le tout premier scotch de luxe au monde, un blend de 25 ans d’âge qu’il baptisent Chivas Regal destiné à l’élite sociale de Manhattan. L’entreprise est rachetée par Seagram en 1949, ce qui lui permet de disposer d’un réseau de distribution plus important et ainsi d’accroître sa croissance. En 2000, Chivas Regal est racheté par Pernod Ricard à la suite de l’éclatement du groupe Seagram.


Burger King Burger King est une chaîne de restauration rapide d’origine américaine. Le premier restaurant a ouvert en 1954 à Miami et a été baptisé « Insta Burger », sous l’impulsion de David Edgerton et James McLamore. C’est ce dernier qui a eu l’idée de créé le restaurant après avoir visité celui en pleine expansion des frères McDonald’s en Californie : McLamore a tout de suite compris le potentiel du concept. Après avoir ouvert quelques points de vente aux États-Unis, Burger King commence son internationalisation en 1963 en ouvrant un premier restaurant à Puerto Rico. Il investit ensuite d’autres pays comme le Canada puis la France en 1980, où il ouvrira pas moins de 39 restaurants, dont un sur les Champs-Élysées. Hélas, malgré une forte volonté de bien faire, Burger King ne rencontre pas le même succès insolent que son concurrent McDo. Le groupe décide de quitter l’hexagone en 1997 et vend ses restaurants pour mieux y revenir en 2012 avec son désormais célèbre Whopper. Restaurant Brands International, maison-mère de BK, dispose aujourd’hui de plus de 20 000 restaurants dans plus de 100 pays à travers le monde.

Fisher Price Fisher-Price est né dans les années ’30 de l’union d’Herman Fisher, un homme qui pensait que le monde avait besoin de meilleurs jouets et d’Irving Price. Ensemble, ils souhaitent créer des jouets qui « stimulent l’imagination et apportent quelque chose de nouveau, de surprenant et d’amusant ». La première gamme de jouets s’appelle « 16 hopefuls » (16 optimistes) et inclut un couple de canards en bois. En 1943, pendant la Seconde Guerre mondiale, les usines Fisher-Price sont réquisitionnées pour la fabrication de pièces aéronautiques, de défense et bateaux et de fournitures médicales. Dans les années ’50, l’important développement du secteur immobilier entraine une pénurie de bois, ce qui oblige les ingénieurs à s’adapter et à trouver de nouveaux matériaux. Ils vont donc tout naturellement se tourner vers les matériaux en plastique. Au début des années ’60, Fisher-Price développe un « Laboratoire de Jeu » pour améliorer ses jouets en observant des enfants jouer. En 1969, Herman Fisher prend sa retraite et l’entreprise est rachetée par Quaker Oats Company. L’entreprise redevient ensuite indépendante en 1991 et est cotée en bourse avant d’être rachetée par Mattel en 1993.

Lay’s C’est en 1853 que le Chef américain George Crum crée par accident le premier chips. Il souhaitait en fait satisfaire un client qui estimait que ses pommes de terre étaient coupées de façon trop épaisse. Irrité par cette situation, le cuisiner décida de découper ses pommes de terres en tranches aussi fines que possible pour les rendre croustillantes et créa ainsi la forme primitive du chips tel qu’on le connaît. Les chips de M. Crum restent une spécialité locale à l’époque de la Prohibition aux États-Unis, quand un vendeur entreprenant, Herman Lay, décida de populariser le produit dans tout le pays. Il ouvre sa propre société (HW Lay & Company) en 1932 dans une petite ville des États-Unis. Cinq ans plus tard, son entreprise compte 25 employés et se développe très rapidement. Ce n’est qu’à la fin des années 50 que les chips font leur arrivée en Europe et que le concept commence à prendre de l’ampleur, jusqu’à atteindre sa notoriété. La forme actuelle de la société est le résultat d’une fusion survenue en 1965 entre Frito-Lay Inc. et la Pepsi-Cola, qui a abouti à la formation de PepsiCo Inc.

Restaurant Brands International Inc. MARCHÉ DE BASE CAPITALISATION BOURSIÈRE RAPPORT COURS-BÉNÉFICE 2017 RENDEMENT DE DIVIDENDE

États-Unis 4.145,8 millions USD 30,01 1,32 %

Mattel Inc. MARCHÉ DE BASE CAPITALISATION BOURSIÈRE RAPPORT COURS-BÉNÉFICE 2017 RENDEMENT DE DIVIDENDE

États-Unis 5.456,65 millions USD 17,22 6,09 %

Pepsico MARCHÉ DE BASE CAPITALISATION BOURSIÈRE RAPPORT COURS-BÉNÉFICE 2017 RENDEMENT DE DIVIDENDE

États-Unis 62 799 millions USD 21,82 2,69 %

Données entreprises avril 2017

21


ÉVÉNEMENTS

Les premiers mois de 2017... en images

Les élections, sources d’espoir et de croissance. 2 JANVIER L’ancienne route de la soie entre la Chine et Londres bénéficie d'un nouveau souffle.

10 JANVIER L’iPhone fête ses dix printemps.

13 JANVIER Après Volkswagen, Renault fait à son tour l’objet d’une enquête, ce qui provoque un repli de son action.

20 JANVIER

25 JANVIER

Donald J. Trump devient le 45e président des États-Unis d’Amérique.

17-20 JANVIER Le Forum économique mondial se tient à Davos (Suisse). Son thème : l’investissement durable.

Le Dow Jones atteint un sommet sans précédent.

27 JANVIER Le taux belge à 10 ans repasse au-dessus de la barre du pour cent.

8 FÉVRIER 2 FÉVRIER Qui veut devenir la plus grande capitalisation boursière mondiale : Alphabet (Google) ou Apple ?

22

5 FÉVRIER Boeing et Qatar Airways signent le record du plus long vol de ligne (16 heures et 20 minutes).

La Chambre des communes britannique donne son feu vert au Brexit.


17 FÉVRIER Unilever repousse les avances de Kraft Heinz.

14 FÉVRIER

15 FÉVRIER

Le cœur des investisseurs bat la chamade après le discours de Janet Yellen sur la hausse des taux.

Nokia relance son célèbre 3310.

26 FÉVRIER 6 MARS

Moonlight ou La La Land pour l’Oscar du meilleur film ?

Peugeot Citroën (PSA) achète Opel.

15 MARS

2 MARS

Élections aux Pays-Bas. Le VVD est le plus grand parti à la chambre basse du Parlement avec 33 sièges.

Snap entre en bourse.

23 MARS

28 MARS Le fabricant de puces flamand ICsense passe aux mains japonaises. Celui-ci développe notamment des puces pour les télécommandes de la console Wii.

Generali met sa branche belge en vente.

20 MARS Sofina et Aperam entrent dans le BEL20.

3 AVRIL John De Mol achète encore des actions de Telegraaf Media Groep (TMG) via Talpa et remporte une nouvelle bataille pour le rachat de Mediahuis.

13 AVRIL Tesla annonce un camion et un pick-up.

19 AVRIL

21 AVRIL

Belfius se penche sur son avenir. L’idée d’une introduction en bourse est sur la table.

Les investisseurs se montrent étonnamment indifférents après un attentat sur les Champs-Élysées à Paris.

7 MAI Macron gagne les élections françaises. 23


LE SAVIEZ-VOUS ?

Les aristocrates et les rois du dividende Les faibles taux d’épargne et l’inflation qui se ravive attirent les investisseurs dans le domaine des actions avec dividendes. Un dividende assure un “matelas” dans le portefeuille : en attendant un éventuel gain de cours, en tant qu’actionnaire, vous pouvez en effet compter sur une distribution (régulière) en liquide (ou en actions) et donc sur un rendement supplémentaire.

LES ACTIONS AVEC DIVIDENDES SONT-ELLES ENNUYEUSES ? Les actions avec dividendes sont encore qualifiées «d’ennuyeuses», mais cela vaut la peine de les examiner d’un peu plus près. En effet, saviez-vous que les actions versant des dividendes enregistrent de meilleures prestations à long terme que les actions qui ne versent pas de dividendes ?

Ainsi, il est important de vérifier si le dividende est stable à long terme et augmente même éventuellement. Les dividendes ne sont pas une garantie. Une entreprise doit d’abord enregistrer des bénéfices pour pouvoir récompenser les actionnaires. Toutes les entreprises ne décident pas de reverser (une partie de) leurs bénéfices comme dividendes. Par exemple, les jeunes entreprises débutantes ont davantage besoin de réinvestir les bénéfices obtenus dans leur croissance, dans de nouveaux projets…

24

Ce sont donc surtout les entreprises plus établies et plus stables (ce que l’on appelle les actions de valeur ou les blue chips) avec de solides fondamentaux et des flux de trésoreries raisonnablement prévisibles qui peuvent présenter un bel historique de dividendes. Conseil avisé pour les personnes cherchant des dividendes : ne cherchez pas uniquement un rendement de dividende élevé, mais faites également votre travail. Ainsi, il est important de vérifier si le dividende est stable à long terme et augmente même éventuellement. Dès qu’une entreprise se lance dans les coupons de dividendes, la direction est moins encline à y mettre un terme. Elle veut garder sa réputation et surtout ne pas décevoir les actionnaires. Une radiation ou une réduction d’un dividende peut en effet être un signe fort que la rentabilité de l’entreprise est mise sous pression ou que l’entreprise se voit dans l’obligation de réaliser des investissements relativement importants.

LES SUCCÈS EN MATIÈRE DE DIVIDENDES Si, en tant qu’investisseur, vous désirez davantage de garanties à propos de votre dividende, vous devez certainement examiner les «Dividend aristocrats». Ce sont 51 actions américaines de S&P 500 qui réussissent depuis plus de 25 ans à faire augmenter leurs dividendes.

Si nous tenons compte du rendement total, l’indice Aristocrats surclasse même l’indice S&P 500. Vous reconnaîtrez certainement quelques noms : ExxonMobil, McDonald’s, Procter & Gamble, Colgate-Palmolive, Coca-Cola... Vous trouverez la liste complète ci-dessous. Plusieurs de ces actions peuvent même présenter un historique ininterrompu de croissance des dividendes de près de 50 ans ! Ces actions deviennent alors des “Dividend kings”. Coca-Cola, 3M, Johnson & Johnson … peuvent entre autres s’attribuer un historique de dividendes aussi long. Lors de la crise de 2008-2009, de nombreuses entreprises sont sorties du groupe restreint des Dividend Aristocrats parce qu’elles se sont vues dans l’obligation de réduire leurs dividendes ou même de les radier. Bank of America, General Electric et Pfizer faisaient partie de ces entreprises. Les Dividend Aristocrats sont regroupés dans l’indice S&P 500 Dividend Aristocrats. Il n’y a pas qu’au niveau du rendement de dividende que les actions enregistrent de bons résultats. Si nous tenons compte du rendement total (rendement du cours et rendement de dividende), l’indice Aristocrats surclasse même l’indice S&P 500. Si vous désirez investir dans ce panier d’aristocrates des dividendes, vous pouvez également acheter un ETF qui suit l’indice Dividend Aristocrats.


300 250

S&P ARISTO (REBASE 100) S&P (REBASE 100)

200 150 100

2017

2016

2015

2014

2013

2012

2011

2010

2009

2008

0

2007

50

HISTORIQUE & LISTE DES DIVIDEND ARISTOCRATS Entreprise

Ticker

Cours

Payout Ratio

Dividende

PER

ABBVIE INC

ABBV

$64

4,0%

53%

13,2

TARGET CORP

TGT

$55

4,3%

48%

11,2

AFLAC INC

AFL

$72

2,4%

25%

10,6

FRANKLIN RESOURCES INC

BEN

$42

1,9%

27%

14,3

CARDINAL HEALTH INC

CAH

$81

2,2%

35%

15,9

T. ROWE PRICE GROUP INC

TROW

$71

3,2%

47%

14,6

VF CORP

VFC

$53

3,2%

54%

16,9

LOWE'S COS INC

LOW

$81

1,7%

37%

21,6

HORMEL FOODS CORP

HRL

$35

1,9%

41%

21,2

W W GRAINGER INC

GWW

$251

1,9%

42%

21,8

WALGREENS BOOTS ALLIANCE

WBA

$86

1,8%

32%

18,4

GENERAL DYNAMICS

GD

$191

1,8%

31%

17,5

AIR PRODUCTS AND CHEMICALS

APD

$140

2,7%

53%

19,3

AT&T INC

T

$42

4,7%

69%

14,8

ABBOTT LABORATORIES

ABT

$45

2,4%

48%

20,5

PENTAIR PLC

PNR

$59

2,3%

40%

17,2

MEDTRONIC INC

MDT

$81

2,1%

38%

18,0

PROCTER & GAMBLE CO

PG

$90

3,0%

71%

24,0

JOHNSON & JOHNSON

JNJ

$124

2,6%

48%

18,5

BECTON DICKINSON AND CO

BDX

$184

1,6%

33%

20,6

EMERSON ELECTRIC CO

EMR

$60

3,2%

64%

20,3

MCDONALD'S CORP

MCD

$128

2,9%

68%

23,1

SHERWIN-WILLIAMS CO

SHW

$311

1,1%

28%

25,5

WAL-MART STORES INC

WMT

$70

2,9%

47%

16,1

ARCHER DANIELS MIDLAND CO

ADM

$44

2,9%

59%

20,6

LEGGETT & PLATT INC

LEG

$49

2,8%

55%

19,7

ILLINOIS TOOL WORKS INC

ITW

$134

1,9%

45%

23,3

COCA-COLA CO/THE

KO

$42

3,5%

70%

20,1

GENUINE PARTS CO

GPC

$94

2,9%

59%

20,5

COLGATE-PALMOLIVE CO

CL

$74

2,1%

57%

26,8

AUTOMATIC DATA PROCESSING

ADP

$104

2,2%

64%

29,3

PEPSICO INC

PEP

$109

2,8%

62%

22,6

ECOLAB INC

ECL

$125

1,2%

34%

28,6

KIMBERLY-CLARK CORP

KMB

$133

2,9%

64%

22,1

3M CO

MMM

$189

2,5%

58%

23,1

S&P GLOBAL

SPGI

$131

1,3%

31%

24,3

STANLEY BLACK & DECKER INC

SWK

$128

1,8%

36%

19,8

SYSCO CORP

SYY

$52

2,5%

56%

22,2

CINTAS CORP

CTAS

$118

0,9%

23%

25,9

PPG INDUSTRIES INC

PPG

$101

1,6%

27%

17,1

BROWN-FORMAN CORP

BF-B

$47

1,5%

43%

28,5

MCCORMICK & CO INC

MKC

$99

1,9%

50%

26,2

CLOROX CO

CLX

$137

2,3%

64%

27,5

C R BARD INC

BCR

$246

0,4%

10%

24,1

FEDERAL REALTY INV. TRUST

FRT

$133

2,9%

69%

23,7

CONSOLIDATED EDISON INC

ED

$77

3,6%

69%

19,3

CINCINNATI FINANCIAL CORP

CINF

$73

2,7%

57%

20,8

DOVER CORP

DOV

$79

2,2%

59%

27,0

NUCOR CORP

NUE

$61

2,4%

66%

27,5

EXXON MOBIL CORP

XOM

$83

3,6%

155%

42,7

CHEVRON CORP

CVX

$112

3,8%

/

/

Y a-t-il également des aristocrates des dividendes européens ? Même si davantage d’actions américaines se vantent d’un riche historique en matière de dividendes, les indices S&P Dow Jones ont également établi un indice S&P Europe 350 Dividend Aristocrats. Celui-ci comprend des entreprises européennes qui peuvent présenter une croissance de leurs dividendes pendant au moins 10 ans sans interruption. La liste reprend des noms célèbres tels que Unilever, Novartis, Wolters Kluwers, Sanofi… Pour ceux qui aiment investir de multiples façons dans ces champions européens des dividendes, il existe également des ETF qui suivent les Europe 350 Dividend Aristocrats. En tant que véritable chasseur de dividendes, vous pouvez naturellement toujours accorder une place dans votre portefeuille aux actions avec dividendes individuelles.

Illustration : Jan Van Der Veken

INTÉRESSÉ PAR TOUS LES DIVIDEND ARISTOCRATS AMÉRICAINS ? Nous les avons listés pour vous dans le tableau ci-contre, que vous retrouvez dans le Centre d'Idées de la plateforme Bolero ou sur notre app. pour tablette.

Source : Morningstar, suredividend.com 25


LIVRE À LA UNE

One Up On Wall Street (Peter Lynch) La philosophie d’investissement du gestionnaire de fonds légendaire Peter Lynch s’avère aussi simple qu’efficace et aussi valable qu’éloquente. Appliquant la devise “N’achetez que ce que vous connaissez”, le Fidelity Magellan Fund a enregistré sous sa houlette de meilleurs résultats que le marché pendant une période ininterrompue de 13 ans. Laissez-vous (aussi) inspirer par celui qui pensait qu’un investisseur moyen a plus de potentiel que les experts de Wall Street.

À la recherche de “tenbaggers”

N’investissez que dans ce que vous connaissez !

Peter Lynch. Ce nom résonne toujours comme une légende dans le monde de l’investissement. Il a pris la gestion du Fidelity Magellan Fund sous son aile en 1977, a atteint un rendement annuel moyen de 29% au cours des treize années suivantes, puis en 1990, à l’apogée de sa carrière, il a quitté les feux des projecteurs aussi rapidement qu’il les avait trouvés. Mais ce gestionnaire de fonds mondialement connu a également gagné ses galons en inventant quelques nouvelles notions. Il a notamment lancé le terme de “tenbagger” dans ce livre, pour désigner une action dont la valeur a le potentiel d’être décuplée.

Grâce à ce livre, Peter Lynch m’a montré comment il mettait sa philosophie en pratique. “N’investissez que dans ce que vous connaissez et comprenez !” Vous pouvez par exemple découvrir des opportunités d’investissement de vos propres yeux. Il vous suffit de regarder dans les supermarchés les produits qui se vendent bien ou non. Certes, cette approche est peut-être un peu trop simpliste, mais elle vous donne de bonnes bases. “Pourquoi acheter une action d’une entreprise qui ne vend presque rien ?”

Ten baggers À la tête du Fidelity Magellan Fund, Peter Lynch a repéré des dizaines de ten baggers, entre autres par des investissements dans ces entreprises :

À l’inverse, on peut également se poser la question : “Pourquoi ne pas jeter un coup d’œil auprès des entreprises en plein essor ?”. À l’époque, il s’agissait d’Abercrombie & Fitch ou de Fruit of The Loom, mais actuellement, il faut peut-être s’intéresser au secteur de la 3D et des technologies. Mais attention ! Il faut prendre le train quand il démarre, pas quand il a quitté la gare depuis longtemps.

À la recherche des gagnants Durant chacune des treize années où Peter Lynch gérait le Magellan Fund, il fut parmi les meilleurs gestionnaires de fonds de Wall Street. Quiconque lui confiait 1 000 dollars en 1977 recevait 28 000 dollars en 1990. Dans son livre, Lynch ne se contente pas de flatter son ego, mais analyse et décrit aussi les clés de son succès. Conclusion ? Une poignée de gagnants

26


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qui ne sont pas entourés de grands perdants. Il ne m’en fallait pas plus pour partir à la recherche des... grands gagnants !

Avez-vous vos chances en tant qu’investisseur ? Tout d’abord, le livre “One Up On Wall Street” décrit ce qu’est réellement l’investissement. Investir, certes. Et réussir, évidemment. Mais de manière à pouvoir taper dans le mille à tous les coups. J’ai appris qu’il faut avoir l’étoffe d’un bon investisseur pour maximiser les chances de réussite. Dans ce cas, quels sont les traits de caractère nécessaires pour répondre à ce profil ? La patience, le bon sens, l’ouverture d’esprit, la modestie, la flexibilité, la gestion des déboires et l’absence de lien affectif avec une action. Disposez-vous de ces caractéristiques ?

Dénichez les gagnants Peter Lynch donne quelques recommandations utiles et concrètes dont vous devez tenir compte en tant qu’investisseur. N’ayez crainte ! Le livre n’accumule pas les leçons de sagesse complexes et profondément philosophiques, mais propose simplement quelques conseils pratiques. Par ailleurs, ceux-ci n'ont rien d’unique, puisqu’ils sont partiellement basés sur la philosophie de Warren Buffet et de Benjamin Graham. Outre ces directives générales, il donne également quelques principes fondamentaux, qui permettent à tout investisseur gourmand d’effectuer lui-même une analyse des actions.

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Les actions à éviter Chercher les actions sous-évaluées est une chose, mais reste à savoir quelles actions éviter à tout prix. Ce qu’on appelle les “stocks to be avoided”. Je vous laisse le soin de les appliquer aux marchés actuels, mais croyez-moi si je vous dis que les trois règles suivantes sont toujours d’actualité : 01 N’investissez pas dans les “hot stocks”. Vous aussi, vous pensiez à Tesla, Netflix ou Alibaba.com ?

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Fidelity Magellan Fund S&P 500 Source: Thomson Reuters Datastream

02

Évitez “the next big thing”, les actions d’entreprises connues comme étant la prochaine merveille du monde.

03

Évitez les actions qui connaissent une croissance agressive en raison de rachats. En général, elles profitent d’un cours surévalué et créent rarement de la valeur.

Fifty million Frenchmen can’t be wrong Le livre se termine en jetant un regard vers l’avenir. L’investissement est un effort consenti à long terme sur la base d’un portefeuille sain. Il faut savoir à quel moment vendre quelle action et comment utiliser les produits dérivés de manière intelligente. Et qu’en est-il de ces “Fifty million Frenchmen” ? Nous gardons pour nous cette anecdote du dernier chapitre, mais j’aimerais toutefois conclure en disant que ce livre est un grand classique incontournable dans son genre. Un livre qui doit trôner dans la bibliothèque de chaque bon père de famille et de chaque investisseur de base. Vous savez ce qu’il vous reste à faire !

Bart vanhaeren, General Manager Bolero, KBC Securities @VanhaerenBart

27


COUP DE PROJECTEUR Pour cet épisode, nous avons sélectionné pour vous une entreprise cotée en bourse et chargée d'histoire.

Apple Apple est une entreprise technologique internationale d’origine américaine, qui conçoit, développe et vend de l’électronique grand public, des logiciels informatiques et des services en ligne.

La gamme des produits informatiques de l’entreprise comprend notamment le smartphone iPhone, la tablette iPad, l’ordinateur Mac, le lecteur multimédia portable iPod, la montre smart watch Apple et le lecteur multimédia numérique Apple TV. Les logiciels Apple destinés aux consommateurs sont notamment le MacOS et l’iOS (Operating Systems), le lecteur multimédia iTunes et le navigateur web Safari. Apple propose quelques services, notamment l’iTunes Store, Apple Music et iCloud.

« Nous nous concentrons en permanence sur les innovations et nous croyons en la simplicité, pas en la complexité. Nous croyons qu’il faut posséder et contrôler les technologies essentielles aux produits que nous fabriquons, que nous devons nous approprier et maîtriser. Aussi, nous ne nous lançons sur un marché que si nous croyons être capables d’y apporter une contribution significative. Nous refusons des milliers de projets de manière à pouvoir nous concentrer sur ceux qui sont vraiment importants et significatifs pour nous. »

APPLE INC. S&P 500 INDEX. S&P Information Technology Index

$ 300

Dow Jones U.S. Technology Supersector Index

$ 250 $ 200 $ 150 $ 100 $ 50 $0

23/09/11

23/09/12

23/09/13

23/09/14

23/09/15

23/09/16

Évolution du prix de l’action Apple comparé à l’indice S&P 500 Composite.

TIM COOK CEO Apple

Étape par étape 1976 Steve Jobs et Steve Wozniak, qui venaient de construire leur tout premier ordinateur dans le garage du père de Steve Jobs, l’Apple I, créent l’entreprise Apple. 200 exemplaires de cet ordinateur ont été vendus dans le magasin informatique local “the octet shop”.

28

1er avril 1976

1985

L’entreprise porte officiellement le nom Apple pour précéder l’entreprise Atari dans l’annuaire téléphonique.

Steve Jobs est évincé de l’entreprise et démarre d’autres activités, même s’il lui restait encore un rôle à jouer chez Apple. 1987 Son partenaire Wozniak quitte l’entreprise.

1977 Apple lance l'Apple II, le successeur d'Apple I. Cet ordinateur rencontra immédiatement un grand succès. Ensuite, les efforts d'Apple pour conquérir le marché avec un ordinateur onéreux dénommé Lisa se soldent par un échec.

1980 Apple entre en bourse et vend 4 millions d’actions.

1984 Grâce à une campagne publicitaire réussie concernant l’ordinateur Macintosh, Apple renoue avec le succès.


116.000

Salariés Ventes (par produit)

137

milliards USD

21

Dividende brut

2,18

8,35

USD/action

USD/action

l’Europe (reste)

18 Mac

45 iPad

211 iPhone

215

Résultat net

49%

l’Amérique

(par secteur, milliards USD)

45

86%

30.000

Total chiffre d’affaires

Résultat net

Total chiffre d’affaire par segment

16%

13%

milliards USD

l’Asie (reste)

le Japon

48% la Chine

24

23

10

Valeur comptable

24,03

Capitalisation boursière

748

Source: Rapport annuel Apple 2016

milliards USD

USD/action

21 iPad

24 Services

23

Chiffre (milliards USD)

Macintosh

10

137

Autres

iPhone

2012

1997 Steve Jobs se voit à nouveau proposé le poste de CEO après le rachat de l’entreprise Apple.

Années 90 Apple et les autres concurrents sur le marché subissent la concurrence d’IBM, dont les produits gagnent en popularité.

2001

Commercialisation de l’iPod par Apple. L’appareil suscite une considérable révolution dans l’industrie de la musique. Le lancement de l’iPod a posé les jalons pour le développement de l’iTunes, iOS et même de l’iPhone et de l’iPad. Le concept de l’App. Store” voit le jour.

Apple affiche une valeur boursière de 620 milliards de dollars, un montant qui n’a jamais été atteint par une entreprise. 24 août 2011

2017 Apple est la première entreprise a atteindre une capitalisation boursière de 800 milliards USD.

Pour des raisons de santé, Jobs démissionne de son poste de CEO auprès d’Apple. Le 5 octobre de la même année, il décède des suites d’un cancer du pancréas. Tim Cook lui succède.

29


TENDANCES

Mon collègue, le cobot

Outre l’intérêt pour l’Internet des objets, l’industrie 4.0 et la numérisation, le cobot ou robot collaboratif est devenu la nouvelle star des grandes bourses industrielles. Récemment, Audi Bruxelles s’est illustré avec la mise en service de son premier cobot.

30

U

Mais qu’est-ce qu’un cobot ?

n cobot est un robot conçu pour collaborer avec l’être humain. Il est facile à utiliser et assiste l’être humain en toute sécurité dans de petites tâches en série. Équipé de capteurs réactifs et adaptatifs, il est en effet pourvu de la technologie de vision et est très flexible d’utilisation. Il fonctionne simplement entre et avec les êtres humains, il travaille à la vitesse de l’être humain et est facile à déplacer. Sans travail de programmation spécialisé, il est directement utilisable : «plug & produce». En moins d’un jour, il peut apprendre une manipulation spécifique. Certains types de cobots peuvent même copier les mouvements de l’opérateur.

Le marché des cobots n’en est encore qu’à ses balbutiements par rapport à celui des robots.


Atouts du cobot Le principal atout du cobot dans le domaine de la production réside dans les tâches sans véritable valeur ajoutée telles que déplacer ou entreposer des matériaux, configurer des pièces ou effectuer des tâches dangereuses. La technologie ne va pas remplacer l’être humain, mais elle va cumuler les atouts de l’homme et du cobot pour conjuguer leur efficacité et leur productivité. Le cobot réalise un travail de précision. Le cobot YuMi d’ABB est capable d’enfiler une aiguille. Un être humain peut se montrer très précis, mais il peut être sujet à la fatigue et commettre des erreurs lorsqu’il effectue des mouvements répétitifs.

Les possibilités sont illimitées Presque chaque secteur recèle des tâches qu’il vaudrait mieux confier à un cobot. Exemples : • Emballer et préparer des aliments ou des médicaments avec un risque de contamination, la propreté étant une nécessité absolue dans de nombreuses industries. • Dans certains hôpitaux allemands, le cobot est déjà utilisé pour introduire des cellules souches dans le corps, une tâche exigeant une extrême précision. • Altria Scandinavia emballe des crevettes, des olives, des tomates séchées au soleil ainsi que d’autres mets délicats. Le passage de l’emballage d’un produit à l’autre prenait 6 heures, alors que le cobot règle le problème en 20 minutes.

Cobot contre robot Les robots sont généralement des colosses capables de soulever des objets lourds ou d’assembler des pièces. Travailler à proximité de ceux-ci n’étant cependant pas sûr, ils sont souvent placés dans des cages métalliques. Un robot est nécessaire pour les tâches très répétitives (monotones et dangereuses telles que l’assemblage ou la peinture des voitures) dans la production de masse.

Un robot traditionnel a une durée de vie de 12 à 15 ans et il est soumis à un gros entretien tous les 5 ans. Un cobot fonctionne en moyenne 30 000 heures et les services d’entretien sont rares étant donné que vu la rapidité de l’évolution technologique, un cobot est dépassé après 3 à 5 ans. Un cobot est construit autrement qu’un robot. Un cobot a des formes arrondies, est constitué de matériaux souples et est équipé de la technologie de vision, consomme peu d’énergie et a un temps de réaction rapide. Le coût d’un robot est récupéré en 1 à 2 ans, contre en moyenne 6 mois pour un cobot.

Le cobot est le segment connaissant la plus forte croissance dans le domaine de la robotique. Taille de marché, the best is yet to come. Le marché des cobots n’en est encore qu’à ses balbutiements par rapport à celui des robots. L’an dernier, son chiffre d’affaires a atteint 170 millions EUR, contre 12 milliards EUR pour celui des robots. Toutefois, la croissance du robot traditionnel s’élève à 6 - 8% par an, alors que celle du cobot va s’accélérer de 70 à 80% par an dans les années à venir. Le cobot est le segment connaissant la plus forte croissance dans le domaine de la robotique. En 2025, le marché devrait déjà peser 10 milliards EUR. Le cobot est surtout attrayant pour les 6 millions de petites et moyennes entreprises représentant 70% de la production industrielle mondiale. De nombreuses entreprises sont encore en train de tester et d’apprendre à utiliser le cobot. Une fois cette phase de test passée et l’atout concurrentiel

démontré, les concurrents suivront massivement. Mais les grandes entreprises montrent aussi de l’intérêt. BMW, Ford et Daimler testent les cobots dans l’assemblage final. Un cobot coûte encore aujourd’hui en moyenne 50 000 USD, contre 100 000 USD pour un robot traditionnel. Le prix du cobot devrait retomber rapidement entre 10 000 et 20 000 USD, l’ouvrant ainsi à un plus grand nombre de marchés. Certains systèmes de caméras qui coûtaient il y a quelques années 2 000 USD sont aujourd’hui disponibles pour quelques dollars.

Universal Robotics domine le marché Grâce à une conception de produits bien étudiée et conviviale, le danois Universal Robotics s’est forgé une part de marché de 60%. Il est aux mains du conglomérat technologique américain Terradyn. La domination de Universal Robotics n’est toutefois pas tenable. Les constructeurs de robots traditionnels restent à la traîne, mais les quatre grands du secteur (Fanuc, Kuka, Yaskawa et ABB) devraient acquérir une part de marché de 40% d’ici 2020. Les acteurs chinois aux cobots à bas prix auront leur part du gâteau, mais comme souvent, ils ne pourront pas concurrencer les acteurs occidentaux en matière de design, de convivialité, de logiciels, etc.

Alex Martens, analyste-économistestratégiste financier, KBC Asset Management

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STRATÉGIE

La théorie sens dessus dessous Phénomènes d’investissement qui prouvent le contraire Les anomalies d’investissement sont des phénomènes. Elles sont inexplicables par la théorie financière et procurent des rendements supérieurs aux prévisions des modèles financiers traditionnels. Depuis 1970, le monde universitaire s’est mis à étudier ces phénomènes. Dans ce numéro d’INDX, notre excollègue Gertjan Verdickt, étudiant en doctorat, nous explique les cinq anomalies les plus fréquentes et les plus persistantes. Il avance prudemment des explications possibles et examine si et comment les investisseurs peuvent en tirer parti.

L

’étude des anomalies d’investissement a débouché sur ce que G. Verdickt appelle un « zoo des anomalies ». Dans ce « jardin zoologique », les facteurs les plus artificiels sont rangés dans des analyses statistiques souvent étranges. Différentes études examinent ainsi s’il existe un lien entre la trajectoire du soleil et le rendement attendu des actions.

L’effet de taille La première anomalie à avoir vu le jour dans la littérature académique était la « size effect » ou l’effet de taille. En 1980, des chercheurs ont découvert que les actions d’entreprises de petite capitalisation boursière procurent des rendements significativement plus élevés que ceux d’entreprises présentant une valeur de marché plus importante. Cela pourrait être dû à la liquidité. Les entreprises plus petites doivent souvent faire face à une liquidité moindre et doivent donc compenser les coûts de transaction plus élevés.

La prime de valeur Les études démontrent que les actions de type « value » (c’est-à-dire celles qui affichent un faible ratio cours/valeur comptable ou cours/bénéfice) procurent à long terme des rendements plus élevés que les actions dites de croissance (qui cotent à des multiples plus élevés). La raison sous-jacente reste à ce jour une énigme. L’on évoque souvent le profil de risque plus élevé des actions « value », mais des facteurs psychologiques pourraient également jouer un rôle.

Le retournement à court terme Dans le cadre de cette stratégie de « short term reversal », on va acheter les valeurs qui se sont récemment repliées et vendre celles qui ont récemment surperformé. Les études démontrent que la stratégie procure un rendement supérieur à la moyenne, notamment pour les investisseurs qui disposent d’un horizon d’investissement de 1 à 3 mois. Les raisons de cette relation contradictoire tiennent essentiellement à la psychologie, à la liquidité et aux frais de transaction.

L’effet de momentum Les actions qui ont relativement bien presté au cours des 6 à 12 derniers mois ont historiquement plus de chances que la moyenne de continuer à le faire à (court) terme. L’explication est à nouveau de l’ordre du psychologique. Ouvrons ici une parenthèse, dans la mesure où les études récentes pointent également clairement vers des « momentum crashes », autrement dit,

des périodes de forte volatilité et de baisses prononcées sur les marchés, suivies très rapidement d’une augmentation des cours des actions. Un investisseur averti en vaut (minimum) deux.

Volatilité idiosyncratique Les investisseurs peuvent donc se demander, à juste titre, si ces anomalies sont toujours d’actualité. On estime à 58% du surcroît de rendement réalisé la proportion qui s’est évaporée après la divulgation de l’anomalie par les chercheurs. C’est dommage, mais cela ne signifie pas que les investisseurs en ont pour leurs frais. Ces phénomènes ne se produisent pas chaque année, mais ils sont surtout exploitables dans des stratégies à plus long terme. Le « momentum » demeure sans conteste une stratégie très intéressante qui permet de réaliser des surcroîts de rendement, après frais de transaction. C’est une bonne chose pour les traders, et cela peut également s’avérer utile pour surveiller la volatilité idiosyncratique des actions.

CONCLUSION Les investisseurs peuvent donc se demander, à juste titre, si ces anomalies sont toujours d’actualité. On estime à 58% du surcroît de rendement réalisé la proportion qui s’est évaporée après la divulgation de l’anomalie par les chercheurs. C’est dommage, mais cela ne signifie pas que les investisseurs en ont pour leurs frais. Ces phénomènes ne se produisent pas chaque année, mais ils sont surtout exploitables dans des stratégies à plus long terme. Le « momentum » demeure sans conteste une stratégie très intéressante qui permet de réaliser des surcroîts de rendement, après frais de transaction. C’est une bonne chose pour les traders, et cela peut également s’avérer utile pour surveiller la volatilité idiosyncratique des actions.

Gertjan Verdickt, PhD en Finance à l’Université d’Anvers.

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TRUCS & ASTUCES

Astuces Bolero Les meilleures astuces pour investir en ligne judicieusement. Fort sans effort ! Vous le saviez déjà ; chez Bolero, vous n’êtes jamais seul ! En effet, nous vous guidons dans chaque étape de votre parcours d’investisseur avec des astuces pratiques pour une utilisation toujours plus judicieuse de notre plateforme en ligne. Voici d’ores et déjà 3 astuces que nous avons compilées pour vous :

Comment rechercher un ETF

2 sur la plateforme Bolero ?

Comment ajouter un titre à votre Watchlist ?

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La plateforme Bolero dispose d’un moteur de recherche avancé performant afin de rechercher facilement et sans effort un certain type de titre comme un ETF (Exchange Traded Fund). Un ETF, également appelé Tracker, vous permet de répliquer le cours d’une valeur sous-jacente comme le BEL20 ou l’or.

sur La Watchlist ou liste de favoris vous permet de garder un œil des titres de votre choix compilés dans une liste. 1. Recherchez un titre dans la barre de recherche et cliquez dessus. ist ». 2. Dans le mini-Hotspot, cliquez sur « Ajouter à la Watchl placer allez vous laquelle 3. Sélectionnez ensuite la liste dans le titre et cliquez sur « Ajouter ».

1. Cliquez sur « Recherche par type de titre » à côté de la barre de recherche en haut de votre écran. 2. Cliquez ensuite sur ETF pour rechercher l’ETF de votre choix.

Votre Watchlist peut facilement être retrouvée dans le menu de gauche (4) sous l’onglet « Watchlist ». Il est également possible de réinitialiser cette liste de favoris à tout moment, de l’exporter en Excel ou d’ajouter / de supprimer certaines colonnes.

Sélectionnez un type de valeur sous-jacentes (actions, obligations…) et paramétrez votre recherche grâce aux différents filtres disponibles. 1

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Où retrouver l’analyse technique d’un titre ?

d’informations La plateforme Bolero regorge r à investir aide s précieuses susceptibles de vou t l’étude c’es e, niqu tech e alys judicieusement. L’an érents indicadiff de et rs cou de es hiqu de grap r l’évolution des teurs boursiers pour anticipe technique, l’anae alys l’an vez rou Ret marchés. ns des analystes isio lyse fondamentale, les prév sur un titre bien s utile s née don et bien d’autres ro. Bole particulier sur la plateforme s le moteur 1. Recherchez un titre dan de recherche. cliquez sur 2. Dans le mini-Hotspot, ». ails dét « Tous les 3. Enfin, cliquez sur l’onglet « Analyse technique ».

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Des questions ? Nous avons réuni pour vous dans la rubrique « Questions fréquemment posées » les conseils, les astuces et les questions et réponses dont vous pourriez avoir besoin. Vous les trouverez facilement dans le Centre d’aide de la plateforme Bolero, sous l’icône en forme de

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TUTORIEL

Types d’ordres : inventaire des principaux avantages et inconvénients Par le biais d’un ordre de bourse, vous informez un courtier de votre volonté d’acquérir ou de vendre un certain investissement. À première vue, cela paraît très simple : vous passez un ordre d’achat lorsque le moment est propice pour acheter et un ordre de vente lorsque le temps est venu de fermer la position. Cette manière de procéder n’est cependant guère efficace, car elle vous oblige à garder constamment un œil sur vos investissements. Par ailleurs, le recours à un ordre au prix du marché sur des marchés illiquides et volatils représente un risque non négligeable. Nous vous présentons donc ci-après quelques types d’ordres alternatifs possibles et leurs caractéristiques : Cours

Cours

Cours

22 €

72 €

20 €

70 €

18 €

68 €

Trigger

16 €

44 € 41 €

66 €

38 €

64 €

14 €

35 €

62 €

12 €

60 €

10 €

58 €

8€

56 €

Axe de temps (1 ans)

32 € 29 €

Axe de temps (1 ans)

Axe de temps (1 ans)

L’ORDRE A COURS LIMITE

L’ORDRE STOP-LOSS

L’ORDRE STOP-LIMIT

Dans le cas d’un ordre à cours limite, vous indiquez une limite de cours donnée. Vous annoncez ainsi le prix maximal que vous êtes disposé à débourser pour un achat ou le prix minimum que vous souhaitez obtenir en cas de vente. L’ordre ne sera exécuté que lorsque le cours du titre atteint la limite.

Un ordre à seuil de déclenchement (stop-loss) est une sorte d’ordre stop au prix du marché. Lorsque le seuil de déclenchement (trigger) est atteint, l’ordre est envoyé en bourse comme un ordre au prix du marché. Si vous donnez un ordre de vente, le niveau du seuil de déclenchement doit être inférieur au cours actuel de la valeur à vendre.

Un ordre à plage de déclenchement (stop-limit) est également envoyé en bourse lorsque le seuil de déclenchement (trigger) est atteint. Il n’est toutefois pas traité comme un ordre au prix du marché, mais comme un ordre à cours limité. Si vous souhaitez donner un ordre à plage de déclenchement, vous devez déterminer deux paramètres : le seuil de déclenchement et le cours limite.

Vous disposez de davantage de contrôle sur le prix. Votre ordre ne sera jamais exécuté à un prix moins favorable que la limite que vous avez indiquée.

L’ordre sera en général rapidement exécuté lorsque le seuil de déclenchement est atteint.

Protection contre une baisse des cours. Votre ordre est passé en bourse comme un ordre à cours limité.

Il est néanmoins possible que votre ordre ne soit jamais exécuté parce que le cours flirte avec la limite, sans jamais la franchir.

En cas d’illiquidité de l’action, il est possible que les cours fluctuent fortement. C’est ce que l’on appelle le « slippage ».

Si le seuil de déclenchement et la limite sont trop proches l’un de l’autre et qu’une baisse de cours se produit, il se peut que l’ordre ne soit tout de même pas exécuté.

Vous souhaitez en savoir plus sur les différents types d’ordres ? Vous trouverez de plus amples informations en texte et en image dans l’Académie Bolero. Le webinaire Bolero en détails (formation en ligne) vous permet de découvrir le

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fonctionnement de tous les types d’ordres au moment qui vous convient le mieux. Le manuel d’utilisation Bolero fournit également un aperçu très pratique de tous les types d’ordres.


UNE PASSION POUR LA BOURSE

De l’ombre à la lumière Bonjour Nicole, nous savons que tu es une passionnée de l’investissement, toujours aux premiers rangs lorsque des tendances et des conseils en matière d’investissement sont présentés lors des événements Bolero. Comment est née cette passion pour la Bourse ?

Qui? Nicole Boons Âge : 21 ans Lieu de naissance : Lommel Domicile : Anvers Études : Bachelor en finance et assurances à la Karel De Grote Hogeschool à Anvers.

Je me souviens que mon père surveillait déjà les cours du change euro/dollar sur le Teletexte. À sept ans, j’étais fascinée de voir sur cette page les indices boursiers passer du vert au rouge, ou l’inverse. Je voulais savoir ce que ça voulait dire. Dans le choix de mes études, c’est également par conviction que j’ai opté pour l’économie. Grâce à ma formation en Finance et assurances, j’ai pu encore davantage m’immerger dans les placements. J’ai suivi non seulement la filière analyse des actions, dispensée par un ancien analyste de KBC Securities, mais j’ai également assisté le plus possible aux événements financiers. J’ai découvert à quel point les marchés financiers sont intéressants.

Depuis le 2 novembre 2016, tu travailles à l’Orderdesk Bolero à Anvers. Qu’y fais-tu exactement ? L’Orderdesk Bolero est un premier point de contact pour nos clients. Ils peuvent nous contacter pour placer un ordre par téléphone. À côté de cela, nous fournissons également un support pratique dans l’utilisation de la plateforme et des produits proposés. Nous pouvons également faciliter l’ouverture d’un compte Bolero. Nous sommes ravis d’aider nos clients, depuis peu également via le chat.

Quelle est ton impression concernant ce poste jusqu’à présent ? Cet emploi de courtier au sein de l’Orderdesk est la meilleure chose qui me soit arrivée, un véritable conte de fées. Je travaille dans une équipe très sympathique et chaque jour est différent. Chaque appel téléphonique représente le début d’une nouvelle recherche de solution pour les clients. Cela rend la tâche passionnante.

Comment se passe la formation pour travailler au sein de l’Orderdesk ? Tous les collègues de l’Orderdesk participent à la formation de nouvelles recrues. Chaque nouvel arrivant reçoit des explications des collègues et doit passer par un apprentissage autonome afin de se familiariser avec les produits proposés, la plateforme et les systèmes qu’il sera appelé à manipuler. Dès que les bases sont acquises, la formation passive auprès de collègues qui gèrent les appels peut débuter. Après chaque appel, on discute de ce qui a été dit et des solutions qui ont été proposées au client. En attendant, on peut aussi aider les collègues

en répondant aux mails de clients les plus simples. Vient ensuite le premier appel tout seul, avec l’accompagnement d’un collègue. Celui-ci écoute la conversation, prodigue des conseils et donne un coup de main pour retrouver toutes les informations utiles. Plus on gère d’appels, plus ça devient facile, et l’intervention d’un collègue devient de moins en moins nécessaire. Mais même si mon trajet de formation est terminé, j’apprends encore chaque jour de nouvelles choses. Je soumets par ailleurs encore régulièrement mes réponses à l’avis de mes collègues plus expérimentés.

« Cet emploi de courtier au sein de l’Orderdesk est la meilleure chose qui me soit arrivée. » Pourquoi avoir opté pour Bolero, et pas pour la concurrence ? Je suis cliente chez Bolero depuis 2014, grâce à mon conseiller KBC. J’ai toujours considéré Bolero comme un courtier professionnel, à visage humain, notamment grâce aux nombreux événements organisés. Durant mes études, j’ai suivi un stage au sein de deux agences KBC. Une fois mon diplôme en poche, j’ai postulé comme courtier pour l’Orderdesk chez Bolero. Lorsque j’ai appris que j’étais engagée, j’ai pleuré de joie.

Pourquoi t’être fait tatouer un taureau et un ours sur le bras ? Mes tatouages représentent les choses qui comptent dans ma vie, et ma passion pour la Bourse en fait incontestablement partie. Le taureau et l’ours sont deux symboles qui représentent la Bourse, d’où l’idée de me les faire tatouer.

Comment décrirais-tu ton profil d’investisseur ? Quelles sont tes sources d’inspiration ? J’ai un profil dynamique, et j’aime assurer moimême le suivi de mon portefeuille. Les actions individuelles au sein de mon portefeuille sont majoritairement belges, et je détiens aussi des actions néerlandaises. Quand je lis le journal ou la lettre d’information Bolero, il est important pour moi de retrouver des informations sur les entreprises dans lesquelles j’investis.

Merci pour cette entrevue, Nicole ! Et bonne chance dans l’équipe Bolero.

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Vos investissements toujours à portée de main

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Jeter un rapide coup d’œil à votre portefeuille, réagir rapidement à des opportunités ou rester au courant des principales actualités boursières ? C’est Fort et sans effort avec l’app. Bolero, un atout incontournable pour suivre vos investissements où et quand vous le décidez. Téléchargez l’app. Bolero pour smartphone ou tablette et mettez-vous la bourse en poche. Avec l’expertise boursière de 36


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