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VEILLE SECTORIELLE Une longueur d'avance grâce à la technique

RATIOS DE VALORISATION

Or: Quo vadis ?

La marge bénéficiaire comme instrument de valorisation

P.12

P.26

LE MAGAZINE DE BOLERO

P.6

GROS PLAN SUR LES MATIÈRES PREMIÈRES

JOHN PORTER (CEO DE TELENET):

« Le contenu est le ciment de notre relation avec le client » P.12

MARS 2016 3


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MARS 2016

EN IMAGES

Bien diriger sa ferme en 2016 GROS PLAN SUR...

Le calcul de votre rendement BILLET

La puissance d’un trait de plume VEILLE SECTORIELLE

Une longueur d’avance grâce à la technique L'ENTRETIEN

John Porter : CEO de Telenet GROS PLAN SUR LES MATIÈRES PREMIÈRES

Or : Quo vadis ? EXPLICATIONS

Investisseurs belges DERRIÈRE LES ÉCRANS BOURSIERS

Des marques emblématiques en Bourse ÉVÉNEMENTS

L'année 2015... en mots et en images

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LIVRE A LA UNE

Exubérance irrationnelle... L'Histoire se répètera-t-elle ? SAGESSE BOURSIERE

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Suivre intelligemment le « smart money » TRUCS & ASTUCES

Astuces Bolero

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COUP DE PROJECTEUR

General Electric RATIOS DE VALORISATION

Ratio à la loupe : ratios et marge bénéficiaire TUTORIEL

Créez des alertes de cours et ne ratez plus aucune opportunité MOT-CROISÉ

Testez vos connaissances boursières MÉDIAS SOCIAUX

Twitter et les investissements

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COLOPHON INDX INDX est un magazine publié par Bolero (KBC Securities) Éditeur responsable : Bart Vanhaeren, Avenue du Port 12, 1080 Bruxelles Composition, réalisation, mise en page : Kunstmaan Rédaction : Sarah De Pauw, Tom Simonts, Katrien Rasschaert, Steven Vandenbroeke, Ruben Vandemaele Photographie : Jef Boes Finalisation : Maurice Muraille Contact : Bolero (KBC Securities), www.bolero.be, Avenue du Port 12, 1080 Bruxelles CLAUSE DE NON-RESPONSABILITÉ - Le plus grand soin a été apporté à cette publication. Aucune garantie ne peut toutefois être apportée quant à la mesure dans laquelle les scénarios, risques et prévisions présentés reflètent les anticipations du marché, et dans laquelle ils se réaliseront. Ces prévisions sont fournies à titre indicatif. Les données de cette publication ont un caractère général et sont données à titre indicatif uniquement. Elles ne peuvent pas être considérées comme un conseil d’investissement, conformément à la loi du 6 avril 1995 relative aux marchés secondaires, au statut des entreprises d’investissement et à leur contrôle, aux intermédiaires et conseillers en placements. KBC Securities ne peut pas être tenue responsable de son exactitude ou de son exhaustivité. Les opinions et perspectives décrites sont celles en vigueur au moment de la rédaction du présent magazine.

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EN IMAGES

BIEN DIRIGER SA FERME EN 2016 : FAUT-IL SEMER OU RÉCOLTER ?

Au moment où nous mettions sous presse la précédente édition de notre magazine INDX, nombre d’investisseurs avaient des sueurs froides. À juste titre d’ailleurs, car au deuxième mois de l’été, l’on craignait de plus en plus que l’approche d’un premier relèvement officiel des taux américains ne déclenche une hausse globale des taux d’intérêt, avec tout ce que cela implique pour les marchés d’actions. Bien que cette hausse de taux se soit finalement fait attendre jusque décembre, elle n’a eu qu’un impact minime sur le marché des taux à l’échelon mondial. Une déception ? Pas exactement. Il s’agirait plutôt d’un cas d’école illustrant l’ampleur que peut prendre l’anticipation sur la scène boursière par rapport à la réalité sous-jacente. La réaction des marchés a toutefois pris le contrepied des anticipations : les obligations européennes ont tutoyé de nouveaux sommets au second semestre et se sont même hissées au rang de classe d’actifs la plus performante en 2015, grâce notamment aux nouvelles mesures d’incitation de la BCE. Étonnant. N’avait-on pas en effet déjà tiré la sonnette d’alarme voici quelques années concernant des valorisations exagérées dans ce segment sensible aux taux ? Les obligations, de l’avis unanime, étaient absolument à éviter, et ne figuraient donc pas dans les Top 10 de 2015. Mais une fois de plus, entre la théorie et la pratique, il y a un monde. Si l’on en croit un large éventail d’indicateurs, le second semestre de 2015 n’a pas donné lieu à un rebond de la croissance mondiale. Que du contraire. Outre les prix de l’énergie, les matières premières ont elles aussi dévissé. La faute à la guerre aux parts de marché, ou à tout le moins aux cash-flows, que se livrent les producteurs, laquelle a grevé les stratégies budgétaires de pratiquement toutes les économies émergentes. En 2016, ne dites plus BRICS, mais bien « Fragile 5 ». Et ne dites plus « taux », mais parlez plus volontiers de « croissance ». Ou plutôt de l’absence de croissance, car si le premier relèvement des taux aux ÉtatsUnis avait déjà un fils, celui-ci serait baptisé « recherche de croissance ». Au cœur de l’actualité en 2016 figurent les inquiétudes relatives à la vigueur et à la stabilité de l’économie chinoise. Voilà l’explication de la plus mauvaise première semaine boursière de l’année depuis bien longtemps. Que ce soit au Japon, en Russie ou au Brésil, la récession a la vie dure, mais elle reste surtout irrésolue. Tout comme le sont les carences budgétaires européennes toujours nettement négatives, le regain des tensions géopolitiques au Moyen-Orient, la possible sortie de la Grande-Bretagne de l’UE (Brexit) et les valorisations toujours élevées sur les marchés financiers. En dépit des traditionnelles bonnes résolutions, l’année 2016 débute sous le signe de l’angoisse et des incertitudes, non sans raison. Une poussée soudaine de la volatilité et un baromètre boursier qui vire à la tempête en sont les premiers indices. Tâchons néanmoins de garder la tête froide, malgré le contexte chahuté. Lorsque beau temps et mauvais temps alternent, les récoltes sont souvent favorables. C’est précisément pourquoi, en cette année du singe en Chine, il est peut-être sage de réaliser de bonnes semailles pour pouvoir plus tard en récolter les fruits.

TOM SIMONTS Spécialiste de marché Bolero, KBC Securities 5


GROS PLAN SUR...

Le calcul de votre rendement Le rapport de portefeuille vous donne un aperçu détaillé du rendement de l'ensemble de votre portefeuille Le MWRR pour tous les clients Bolero

Tout investisseur ambitionne de réaliser un beau rendement sur son portefeuille d'investissement. Chez Bolero, plus besoin de vous soucier du calcul. Nous vous présentons la performance de votre portefeuille selon la méthode « MWRR ».

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Rendement des différentes positions du portefeuille

Rendement global de votre portefeuille

Dans l'aperçu de votre portefeuille (sous Portefeuille > Positions), vous pouvez consulter le rendement du cours par position. Il correspond à la différence entre votre prix d'achat (frais compris) et le dernier cours connu. Ce rendement ne tient donc nullement compte des frais de vente, ni des éventuels frais de change ou dividendes perçus.

Bolero vous propose deux méthodes pour calculer le rendement du portefeuille. Tous les clients obtiennent le calcul de leur rendement selon la méthode MWRR (ou « money weighted rate of return »). Les clubs d'investissement peuvent également suivre leur rendement calculé selon la méthode TWRR (ou « time weighted rate of return »).

Le MWRR correspond au « money weighted rate of return ». Le rendement est calculé de manière pondérée sur la base de la variation de valeur quotidienne du portefeuille (= vos titres et vos liquidités). Le calcul tient compte du timing et des volumes des cash flows et ne se limite donc pas à comparer la valeur finale du portefeuille à la valeur initiale. La méthode permet de ne tenir compte que de la hausse ou de la baisse liée à vos décisions d'investissement. Ainsi, si vous versez une somme supplémentaire, la valeur totale de votre portefeuille augmentera mais cela n'aura aucun impact sur le rendement de votre portefeuille. Si vous avez un portefeuille de 10 000 euros et que vous versez 1 000 euros en plus, vous ne réaliserez pas subitement un rendement de 10%. Les versements supplémentaires et les virements ainsi que les transferts entrants ou sortants ne sont pas pris en considération dans le rendement. Par ailleurs, les dividendes viennent augmenter les liquidités et sont implicitement pris en compte dans le calcul du rendement. La méthode MWRR est largement acceptée dans la littérature pour déterminer le rendement d'un portefeuille d'investissement.

TWRR pour les clubs d'investissement La méthode TWRR ou « time weighted rate of return » permet de calculer le rendement d'un portefeuille dont le gérant n'a lui-même aucun impact sur les entrées ou sorties de fonds. C'est pour cette raison qu'elle est fréquemment utilisée pour évaluer les gestionnaires de fonds. Il se peut aussi que dans le cadre de votre club d'investissement, vous n'ayez aucun impact sur les entrées et sorties de liquidités.


TOM SIMONTS Spécialiste de marché Bolero, KBC Securities @TSimonts

LA PUISSANCE D’UN TRAIT DE PLUME Non, je n’aime pas les objectifs de cours. Je trouve qu’ils constituent intrinsèquement une caricature du modèle de valorisation qui se cache derrière. Je m’en suis rendu compte quand quel’qu’un m’a demandé pourquoi les objectifs de cours pour une même action sont si différents alors que tous les analystes disposent des mêmes informations. Tout simplement parce qu’ils ne disposent d’aucune information. Dans le meilleur des cas, les entreprises fournissent un semblant d’orientation pour les prévisions de chiffre d’affaires et de bénéfices pour l’année en cours et les analystes doivent se débrouiller avec ça. Cela tombe bien que leur métier est justement de faire des suppositions fondées. Leurs alliés dans cette quête sont les consultants, les spécialistes, les études sectorielles et, dans la mesure du possible, l’entreprise même. Cette dernière assume, par le biais de ses (éventuels) retours, une grande responsabilité, car qui, sinon elle, est mieux placé pour évaluer l’évolution à long terme de son activité ? Seulement, il arrive bien souvent que l’entreprise ne soit pas très loquace ou qu’elle fasse preuve d’un certain optimisme propre à l’entrepreneur. Le manque d’information fait de l’établissement de modèles de valorisation une tâche ardue, complexe et délicate qui doit pour l’investisseur nécessairement aboutir à ce sacro-saint objectif de cours, fragile et peu nuancé.

Rapport détaillé Les règles concernant les retraits et versements d'espèces peuvent par exemple être fixées dans les statuts du club. Le cas échéant, il est préférable d'utiliser la méthode TWRR pour évaluer le rendement de votre club d'investissement. Votre rendement ne dépendra en effet pas du moment où des liquidités entrent ou sortent du portefeuille.

Un rapport de portefeuille pour chaque client Bolero Les clients Bolero peuvent, à tout moment, demander un aperçu détaillé du rendement actuel sur la plateforme d'investissement en ligne ou dans l'application pour iPad. Pour ce faire, il vous suffit de cliquer sur Portefeuille, puis sur Rapport détaillé du portefeuille (ou sous Rapport). Vous obtenez un PDF donnant un aperçu de votre portefeuille ainsi que le rendement du portefeuille total. Vous avez même la possibilité de choisir la période sur laquelle porte le rapport.

Et qu’en fait-on ensuite de cet objectif de cours ? Ce chiffre mystérieux dirige les cours boursiers. Investisseurs particuliers et institutionnels le prennent pour argent comptant, sans vraiment demander plus d’explications. Ce qui me dérange, c’est justement le fait de l’accepter sans contrainte, surtout parce qu’en cas d’évolution imprévue du cours, on se rend compte que sa justification n’est rien d’autre qu’un joli papier d’emballage. « C’est un jeu amusant, mais il y a toujours quelqu’un qui finit par se blesser. » Et ça peut faire très mal, surtout si l’objectif de cours n’est pas atteint, ou pas assez rapidement. C’est alors l’analyste ou l’établissement boursier incriminé qui paie les pots cassés. Seulement si ça tourne mal, évidemment. La condition de l’objectif de cours s’est en fait dégradée jusqu’à devenir une cible de tir, et ne pas tenir compte du contexte dans lequel il a été fixé tient de la malhonnêteté intellectuelle. C’est bien dommage d’ailleurs, parce que cette indication, en plus d’être vulnérable, ferait presque pitié aussi. Elle se compose d’un seul chiffre ou d’une suite de quelques chiffres. Une simplicité apparente qui ne reflète en rien la complexité et la quantité d’hypothèses, de suppositions, de choix et la fastidieuse collecte d’informations qui auront été nécessaires pour arriver à ce nombre. Un tout petit trait de plume, mais un nombre remarquable capable de créer ou d’engloutir des milliards en valeurs boursières. Ce chiffre est si tout-puissant que les investisseurs ne semblent pas même avoir besoin de la notice sous forme de rapport d’experts.

Cette dualité entre sa puissance et sa simplicité implicite m’intrigue autant qu’elle me frustre. Bien que l’objectif de cours devrait être l’exposant d’un modèle de valorisation, il ne réduit aucunement la valorisation financière à sa plus simple expression. Bien au contraire : l’objectif de cours en est très loin, surtout pour ce qui est de l’horizon temporel. Il évoque quelque chose de mystérieux et apporte de la joie à satiété, mais de la confusion aussi. Qu’advient-il une fois que l’objectif de cours est atteint ? Faut-il vendre ? Faut-il attendre qu’un analyste revoie sa prévision à la hausse, déploie son analyse dans le temps ou répercute simplement de façon linéaire des multiples plus élevés des pairs ? N’oublions pas non plus l’aspect biologique de la chose, sa fabrication. C’est un procédé hautement instable, qui se développe à partir de bactéries très capricieuses. Prenons pour exemple l’impact du bêta. Cette sensibilité du marché n’obéit à aucune logique, mais elle entraîne cependant de gigantesques fluctuations de valorisation. Connaissez-vous le taux de croissance à long terme qui se cache derrière l’objectif de cours de votre actif préféré ? Vous pouvez déjà froncer les sourcils si ce chiffre est égal ou supérieur à deux. En utilisant le taux à 10 ans actuel pour le calcul du WACC, l’ensemble de la bourse pourrait grimper aisément de 50%. Seulement, quel est le « bon » taux à long terme normalisé dans une économie qui, à défaut de croissance structurelle, continuera d’enregistrer des prestations inférieures à son potentiel ? 1% ? 1,5% ? 2% ? Félicitations ! Vous venez de réaliser un beau tour de passe-passe avec près de 40% de la valeur convertie du flux de trésorerie ! Beaucoup d’autres choix doivent être opérés, par exemple au sujet de la longueur et de la profondeur du cycle économique ou de l’impact de variables telles que l’évolution de la consommation de bière par habitant. Toutes ces suppositions se retrouvent finalement, après être passées par d’imposants fichiers Excel, dans cette mystérieuse indication chiffrée. Et cette pauvre petite chose dépourvue de toute information dont l’analyste vient d’accoucher n’a qu’une espérance de vie d’à peine six mois. Si vous vous demandez pourquoi des repreneurs, quels qu’ils soient, veulent faire main basse sur des entreprises cotées, soyez-en assuré : ce n’est certainement pas parce qu’ils suivent les objectifs de cours. Ce qu’ils étudient, ce sont les éléments de construction et la qualité des matériaux. Ils pensent au long terme. Cher investisseur, ne vous attardez donc pas sur le petit dernier de l’analyste qui vous sourit dans son berceau : essayez plutôt de voir l’adolescent, qui est certes plus difficile à sonder, mais en pleine croissance. Voire la charmante demoiselle à plus long terme. Dans une certaine mesure, les objectifs de cours sont d’ailleurs comparables aux femmes : ils peuvent être très agréables à regarder, mais ce qui compte, c’est la beauté intérieure. 7


VEILLE SECTORIELLE

Une longueur d’avance grâce à la technique Quand technologie et sport se rencontrent : un phénomène qui prend de l'ampleur. Techniciens et sportifs de haut niveau ensemble : cela évoque bien souvent l’image d’un duo bancal, à l’instar de ce que Hollywood peut proposer. Cette association peut toutefois se révéler payante pour de nombreuses entreprises – et donc aussi pour bon nombre d’investisseurs. Un chiffre en atteste : en 2014, plus d’un milliard de dollars de capital-risque ont été investis dans des projets combinant sport et technologie. Il n’est pas rare que ces fonds soient gérés par des sportifs de haut niveau tels que les stars de la NBA Steve Nash et Carmelo Anthony ou du tennis mondial comme Novak Djokovic et Billie Jean King. Rien de surprenant à cela, car l’alliance entre le sport et la technologie est scellée depuis longtemps déjà et elle semble même se renforcer au fil du temps. Appelons cela un mariage de raison, conclu sous la pression des intérêts financiers. La médaille d’or ne récompense plus guère la meilleure prestation purement sportive, même si cela reste (pour l’instant) encore un critère de base pour la victoire. En effet, un âne ne fera jamais un bon cheval de course. En revanche, les sportifs qui trustent le haut des classements bénéficient de plus en plus souvent d’un soutien technologique qui leur apporte ce petit plus qui les fait aller un peu plus vite, plus haut, plus fort. L’exemple le plus frappant est la course automobile, où tout le monde a compris que la compétition se déroule depuis des lustres dans les ateliers de recherche et de développement. C’est aussi l’exemple qui profite le plus à Monsieur Tout-le-Monde. Les développements réalisés au niveau des performances sont souvent adaptés ensuite aux modèles de moteurs plus légers, plus robustes et plus économiques qui équipent nos véhicules de tous les jours. Mercedes, Renault et Honda sont des exemples classiques de constructeurs qui ont popularisé des systèmes tels que la direction assistée, les suspensions actives, etc., initialement conçus pour la compétition automobile. Le développement de nouveaux matériaux est un aspect incontournable de la course à la nanoseconde d’avance sur l’adversaire. L’écurie McLaren fut la première à aligner sur une grille de départ des F1 avec carrosserie en carbone. C’était à l’occasion du Grand Prix d’Angleterre de 8

1981, qu’elle remporta. La solidité du matériau fut éprouvée quelques semaines plus tard lors d’un accident sur le circuit de Monza impliquant le bolide piloté par John Watson. Il en sortit indemne. BMW a développé un nouveau type de fibre de carbone ultraléger que le constructeur utilise pour compenser le poids important des batteries dans ses modèles électriques i3 et i8.

« L’alliance entre le sport et la technologie est scellée depuis longtemps déjà et elle semble même se renforcer au fil du temps. » On voit depuis émerger l’application de matériaux encore plus légers et au moins aussi résistants tels que le titane, l’aluminium et le tissu en carbone. Les producteurs de ces matériaux gagnent eux aussi à être connus, à l’instar de Cytec, aujourd’hui détenu par Solvay. Ils laissent leur empreinte dans presque toutes les grandes disciplines sportives. On en a encore la preuve avec le choix des matériaux utilisés dans le cyclisme. De nos jours, les cyclotouristes flamands s’entortillent chaque semaine dans une combinaison qui se doit d’être la plus aérodynamique possible pour sillonner les Ardennes flamandes et sèment loin derrière eux les Eddy Merckx de l’époque dans leurs maillots en laine flottants aux couleurs de Molteni. Même leurs vélos en carbone ultralégers n’ont plus rien à voir avec la monture en fonte que celui que l’on surnommait « Le Cannibale » enfourchait pour ne faire qu’une bouchée de ses concurrents. Du côté des bassins olympiques, les minuscules maillots de bain portés par des nageurs intégralement épilés dans les années 80 ont

fait place à des combinaisons de natation littéralement moulées au corps qui permettent aux athlètes d’aujourd’hui de fendre l’écume avec autant d’aisance qu’un couteau fraîchement aiguisé coupant du beurre rance. Le point commun entre les maillots d’antan et les combinaisons actuelles ? Tous deux sont de la marque Speedo. Les raquettes de tennis en bois ont quant à elles rejoint le musée du jouet depuis l’introduction de matières synthétiques de haute technologie qui laissent cet accessoire peser tout juste la masse utile au joueur pour qu’il puisse encore imprimer parfaitement sa trajectoire à la balle. Ce n’est certainement pas non plus dans de vieilles baskets usées que les Michael Jordan et Magic Johnson d’aujourd’hui atteindraient le panier et les sommets de la gloire. Ils chaussent des merveilles de la technologie qui permettent de faire des bonds impressionnants sans que les articulations du genou aient à craindre pour leur vie. Parlons-en encore des nouveaux matériaux : c’est que nous avons un champion de la catégorie chez nous en Belgique. Materialise est une entreprise de premier plan dans le secteur de l’impression 3D qui a déjà fait ses preuves dans le domaine médical, notamment en produisant des pièces très spécifiques implantées par les médecins pour maintenir le corps en forme. Et quand on parle de la forme du corps, c’est dans certains cas au sens littéral. L’impression 3D a aussi fait son entrée dans le domaine des sports. Le groupe a été approché par Adidas pour, en résumé, imprimer des chaussures de sport sur mesure. Littéralement. Bien entendu, il y a toujours une exception apparente à la règle. Dans le sport roi, rien ne semble avoir beaucoup changé entre les lignes de craie du terrain de football, si ce n’est le nombre d’ego démesurés qui le foulent. Le principe est immuable depuis plus d’un siècle : courir derrière une vessie de porc (qui a aujourd’hui la forme d’un ballon)


Même leurs vélos en carbone ultralégers n’ont plus rien à voir avec la monture en fonte que celui que l’on surnommait «Le Cannibale » enfourchait pour ne faire qu’une bouchée de ses concurrents.

sur la pelouse. Les poteaux de but ne sont pas (encore) en carbone ou en titane. Il est vrai que cela n’affecte pas vraiment la qualité de jeu. On peut aussi douter du fait que l’introduction du Brazuca d’Adidas ait été une réelle avancée pour ce sport. Avec ses chaussures de haute technologie, l’équipementier allemand risque cependant bien de coiffer au poteau son concurrent Nike. Il semblerait donc que dans le football au moins, la technologie reste subordonnée à la qualité intrinsèque d’un joueur et à son interaction avec l’équipe. Mais derrière la ligne de touche, c’est une tout autre histoire. Pensez donc aux efforts colossaux qui sont déployés pour retransmettre un match, de la qualité des images les plus anodines aux tirs repassés le plus lentement possible au ralenti. La technologie sur la ligne de but et autres prouesses vidéo mises en œuvre pour analyser les différentes phases de jeu quasi instantanément sont tout simplement impressionnantes. Cette technologie est également utilisée dans le tennis, où les légendaires contestations et volées d’injures de John McEnroe à l’encontre des arbitres et des juges de lignes pour une balle frappée d’un côté ou l’autre de la ligne sont malheureusement révolues. Remercions pour cela un système développé par la société britannique Hawk-Eye. L’utilisation des images offre également plus de possibilités qu’autrefois. L’exemple du nouveau stade des San Francisco 49ers est exhaustif : « The ultimate man cave » est le temple du sport le plus

technologiquement avancé au monde avec ses murs d’écrans haute définition couvrant plus de 1 200 m² et son réseau Wi-Fi ultrarapide qui permet aussi bien de suivre les rencontres en direct depuis votre salon, que de trouver à l’aide d’une application mobile dédiée le plus court chemin vers la buvette ou de continuer à suivre le match pendant votre passage aux toilettes. Tout cela génère une quantité impressionnante de données relatives aux utilisateurs de ses services, lesquelles sont évidemment enregistrées (et nous passons sur la visite aux toilettes). De quoi alimenter ce cher Watson, le « big data monster » d’IBM.

« Le développement de nouveaux matériaux est un aspect incontournable de la course à la nanoseconde d’avance sur l’adversaire. » Mais il faut franchir et même s’éloigner de la ligne de touche pour retrouver la plus grande évolution technologique, qui s’est sans conteste déroulée dans le secteur médical. Les joueurs sont suivis de près jusque sur le plan bactériologique et biologique pour leur permettre de signer les meilleures performances. Dopage techno ? Peut-être. Toujours est-il que de nos jours, le plus petit dénominateur commun entre toutes les disciplines sportives et une énorme base de données sur chaque joueur. Ces données sont notamment collectées par Nike, qui avait déjà développé ses fameuses baskets Nike Air bien avant la compétition technologique. La technologie brevetée reposant

sur de l’air a donné l’idée de creuser un peu plus loin : Nike produit à présent des chaussures avec capteurs intégrés et Apple assure la connexion entre les chaussures et le baladeur mp3 afin d’optimiser le schéma d’entraînement. Bien sûr, le groupe ne laisse paraître que la partie émergée de l’iceberg : la connexion s’étend à de nombreux autres services comme Garmin, TomTom, Wahoo Fitness et Netpulse. D’autres acteurs du secteur misent sur des capteurs intégrés aux vêtements qui permettraient de mesurer l’acidification des athlètes d’endurance (et de procéder à des ajustements depuis la voiture suiveuse ou le banc des entraîneurs). Tout ceci a un coût et il en résulte que la compétition est encore plus engagée sur le front financier que sur le front sportif. Mais cet argent est là, de toute manière, apporté par les médias, et il permet à SAP, le poids lourd allemand du marché du logiciel, de collaborer à travers sa solution STATSports avec les plus grands clubs sportifs au développement d’une solution intégrée permettant d’afficher les données de sortie de manière rationalisée et d’évaluer de manière détaillée la récupération physique de chaque joueur. Et puisque nous en sommes à parler de portefeuille... Il est clair qu’en opérant le bon choix, les investisseurs peuvent eux aussi profiter des retombées lorsque leur équipe ou leur sportif préféré remporte la coupe tant convoitée, inscrit le « Tour des Flandres » à son palmarès ou peut faire admirer à ses invités la raquette de tennis incrustée de diamants qui trône sur sa cheminée.

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L'ENTRETIEN

Le contenu est le ciment de notre relation avec le client INDX s'est entretenu avec John Porter, CEO de Telenet

Depuis que John Porter a pris les rênes de Telenet en 2013, l’entreprise malinoise a fait bon un bout de chemin. En reprenant la moitié des actions de la société De Vijver Media en février 2015, il a résolument misé sur l’importance stratégique du contenu. Il récidive à peine quelques mois plus tard avec la reprise de BASE, finalisée début 2016, qui concrétise son ambition de posséder un réseau mobile. Il était temps de laisser John nous parler du parcours atypique qui l’a mené de Sydney à Malines en passant par Zagreb. Un entretien qui respire la passion pour « son » Telenet. Son diplôme en poche, John Porter a eu l’opportunité de suivre un post-graduat en ex-Yougoslavie, et est ainsi parti étudier l’histoire contemporaine à l’Université de Zagreb. Pendant cette période, il a travaillé à temps partiel pour la chaîne de télévision américaine NBC. C’était en 1982, la chaîne préparait les Jeux olympiques de Sarajevo. Les bases de sa carrière dans le secteur télévisuel étaient jetées. Une carrière qui l’a amené en Belgique, au détour de différents projets à

l’étranger, dont le plus long a jusqu’ à présent eu lieu en Australie. Parlez-nous de votre arrivée en Belgique. Je dois avouer qu’avant d’y poser mes valises, je n’avais jamais fait que transiter par la Belgique. Voici maintenant trois ans je suis ici chez moi et je dois dire que je ne vois aucun pays d’Europe où je préférerais vivre et travailler. En fait, on devrait me proposer un siège au conseil d’administration de l’office du tourisme, tant je suis fan de la Belgique ! J’aime y habiter et y travailler, et j’y ai découvert des personnes d’une formidable qualité, chez Telenet notamment. C’est aussi un marché qui apprécie l’innovation et la qualité et où les clients sont très loyaux envers les champions locaux comme Telenet. Nous sommes donc dans une position unique pour réinvestir en toute confiance nos moyens dans la croissance et l’innovation technologique et créer une dynamique d’auto-renforcement pour nos activités.

2016 restera dans nos annales comme l’année où Telenet s’est doté de son propre réseau mobile. À quel point est-ce important pour le groupe ? La reprise de BASE est un tournant crucial pour Telenet, mais il faut rappeler que mon prédécesseur (ndlr. Duco Sickinghe) était un fervent partisan de l’acquisition d’un réseau mobile. Il était le précurseur de ce projet chez Liberty Global et il a mené à bien les préparatifs pour mettre tout le monde sur la même longueur d’onde. Je me suis chargé de l’exécution.

posséder un réseau mobile qui soutienne la comparaison avec ceux de nos principaux concurrents et qui propose un éventail d’applications, de solutions et de divertissements intéressants sur tous les appareils.

« Je suis fan de la Belgique !  »

Pourquoi cette ambition peut-elle être mieux concrétisée avec BASE qu’avec Mobistar ? Nous sommes victimes de notre succès. Un contrat MVNO n’offre pas la flexibilité nécessaire pour faire ce qu’on voudrait vraiment pour les clients. Le contrat MVNO a été négocié pour une période de cinq ans, ce qui est trop long dans notre secteur. Disons les choses ainsi : avec un contrat MVNO, Telenet paie à la consommation, c’est-à-dire pour chaque appel GSM, chaque SMS et surtout chaque mégabyte. Quand on sait que la consommation de données double pour l’instant sur une période de 18 mois, on comprend qu’il n’est pas tenable de devoir acheter à la consommation et vendre au baril. Nous aurions pu négocier un nouveau contrat à partir de 2017, mais nous ne voulions pas courir ce risque car nous avons aujourd’hui un million de clients en téléphonie mobile. Reprendre BASE était sans l’ombre d’un doute la bonne décision. Cela va nous permettre de créer une valeur considérable pour l’actionnariat.

BASE est le troisième pilier de notre stratégie (ndlr. avec le réseau fixe et le contenu) et répond parfaitement à notre ambition de

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Telenet en chiffres (Sources : KBC Securities et Bloomberg)

1076

‘Triple Play’ (TV, Internet et téléphonie) clients

2060

Abonnés TV

En plus du montant de la reprise, nous avons réservé une enveloppe de 240 millions d’euros pour des investissements. C’est une somme conséquente. À quoi va servir cet argent ? La majeure partie sera affectée au réseau. Sans entrer dans les détails, je peux dire que nous avons entre 3 000 et 4 000 antennes. Il nous en faut 20 à 25% en plus pour densifier le réseau. Cette capacité supplémentaire est nécessaire d’abord pour accueillir le million de clients Telenet qui vont se greffer d’un coup sur le réseau BASE, et ensuite pour supporter nos prévisions de croissance. Investir dans le futur est inscrit dans l’ADN de Telenet. Nous voulons toujours être à la pointe, être les premiers. C’est aussi ce que nous voulons avec BASE, en soignant les atouts historiques de Telenet comme la vitesse et le service clientèle.

La reprise de BASE modifie votre relation avec Mobistar. Le fournisseur du réseau de téléphonie mobile d evient-il un concurrent sur le câble ? Ce cas de figure était sur la table depuis longtemps, bien avant ma prise de fonctions comme CEO de Telenet. Aujourd’hui, la situation est ce qu’elle est. C’est inhabituel, bien sûr – ce n’est même jamais arrivé. Mais nous allons gérer la nouvelle situation et j’ai pleine confiance en la relation historique qui nous unit à nos clients.

Ces clients ne se soucient-ils pas du prix ? Ne sont-ils pas tentés d’aller chercher moins cher ailleurs ?

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‘Play’ & ‘Play more’ clients Capitalisation boursière (01/02/2016)

Certains disent que nos prix sont trop élevés, mais je ne suis pas d’accord. Quand on compare nos prix à ce qui se fait à l’étranger dans notre secteur, on constate que nous sommes en milieu de peloton, mais nous sommes loin devant la plupart des autres en matière de service clientèle. Pour moi, c’est le meilleur positionnement à avoir comme opérateur en Flandre. Les clients savent apprécier la qualité à sa juste valeur. En France, par exemple, c’est la course vers le bas. Avec quel résultat ? De piètres infrastructures et un marché hyperconcurrentiel qui n’a pas profité au client. Seul 15% du marché français ont accès à un débit de 30 Mbps. Et ne parlons même pas de la manière dont les clients sont servis. La conséquence de la course aux tarifs bon marché est que la France se trouve aujourd’hui mal positionnée pour l’avenir.

« Investir dans le futur est inscrit dans l'ADN de Telenet » La Belgique va-t-elle aussi au-devant d’une "course vers le bas" ? Mobistar vient d’annoncer une nouvelle offre bon marché et va évidemment engranger des clients. Scarlet propose déjà un pack télévision-téléphonie-Internet dans la tranche inférieure de la fourchette de prix.

Président

Bert De Graeve

CEO

John Porter

D’où viendra la croissance future de Telenet ? Un secteur qui va sans aucun doute être important est celui des affaires. Notre part de marché, BASE compris, est légèrement au-dessus des 10% dans ce secteur. C’est un vaste marché dont le potentiel de chiffre d’affaires est d’environ trois milliards d’euros. Comme nous possédons un réseau mobile, nous sommes désormais en mesure de proposer une solution complète aux petites, moyennes et grandes entreprises. Nous avons maintenant une bonne connectivité fixe et mobile, et nous offrons des solutions de qualité dans les domaines auxquels nous avons travaillé les dernières années : sécurité, hébergement, etc. Mais ce qui doit faire la différence concrètement est l’évolution vers une relation client davantage centrée sur les données. Le client utilise un certain nombre d’appareils qui consomment tous des données mais qui fonctionnent encore sous différentes technologies. Cela va changer dans les années à venir : tout va devenir numérique. Dans ce contexte, nous voulons de plus en plus faire figure de fournisseur de données de référence. La question est alors de savoir comment se différencier de la concurrence. C'est ici qu'intervient le contenu. Nous n’y avons pas consacré tellement d’efforts dans le passé, mais ces derniers temps, la tendance s’est inversée. Nous avons pris l’engagement de proposer aussi du divertissement, et ce pilier représente, au même titre que les précédents, une partie importante de notre plan de croissance. À en juger au succès de Play, Play More et Play Sports, ça fonctionne clairement.


35%

57%

Public

Liberty Global Group

3

Services aux entreprises

Internet haut débit

Téléphonie mobile

TV numérique

Téléphonie fixe

Autres

2

1

0%

Collaborateurs

1%

Actions propres

3% 4%

BNP Paribas Investment Partners SA

Norges Bank

Actionnaires, Source: Site web de Telenet 01/02/2016

Miser sur le contenu, donc ? Mais c’est cher. Je vais être honnête. Le contenu ne nous rapporte pas beaucoup d’argent. Mais nous pensons à long terme. De nombreux concurrents vont faire ce que nous faisons en matière de connectivité. Proximus ne va pas faire du surplace non plus et va devenir meilleur et plus rapide. Mais pour nous, le ciment de la relation avec le client est un contenu unique, facilement accessible, avec une interface utilisateur intelligente et offrant au client le confort dans la façon dont il veut utiliser ce contenu. Et nous continuons à innover au niveau du contenu proprement dit. Nous introduisons le visionnage en rafale, qui permet de regarder tous les épisodes de sa série favorite en plusieurs jours, et nous créons du contenu neuf. Du contenu flamand, réalisé en Flandre. Ce n’est que logique : regardez les chiffres des programmes les plus regardés, il n’y a pas une seule production étrangère dans le top 20. C’est pour cette raison que nous avons acquis des parts de la société De Vijver Media, qui possède les chaînes VIER et VIJF. Nous leur donnons un coup de pouce pour devenir plus forts, et eux nous apportent beaucoup pour produire un contenu de qualité.

Le centre de gravité des activités de Telenet se trouve aujourd’hui avant tout en Flandre. Prévoyez-vous de conquérir aussi le sud du pays ? Nous avons toujours dit haut et fort que nous voulons être le meilleur opérateur de toute la Belgique, donc si une opportunité de reprise se présente dans la partie francophone du pays, nous sommes l’interlocuteur logique. Mais ce n’est pas le cas pour l’instant, donc

0 2013

2014

2015

2016

2017

Chiffre d'affaires par division en milliards d'EUR Source: KBC Securities

nous continuons à mener notre barque, et croyez-moi, l’intégration de BASE va largement nous occuper au cours des mois à venir. Mais je le dis clairement : nous avons l’ambition de consolider progressivement le secteur du câble en Belgique.

Qu’en est-il des rapports entre Telenet et Liberty Global ? Nous entretenons une relation intéressante avec notre actionnaire majoritaire, même si nous avons parfois l’impression d’être un peu à la marge de la famille Liberty Global. Mais nous nous en portons parfaitement bien et chacune des parties retire le meilleur de la relation. Nous profitons par exemple du fait que nous faisons partie d’un groupe important, car plus on est grand, plus on peut prendre des initiatives en termes d’innovation. Nous avons ainsi développé une série de choses très intéressantes qui ont été étendues au reste de Liberty Global. Par exemple, c’est notre technologie wifi qui assure la connexion à chaque routeur.

Est-ce que Liberty Global veut une plus grande part du gâteau ? Bien sûr. Telenet est le meilleur élément de leur portefeuille. Si les étoiles sont alignées et que la cotation des deux entreprises est correcte, il me semble clair que Liberty Global voudra acquérir une plus grande partie des actions, peut-être même la totalité. Ils ne l’ont jamais caché. Mais il y a toujours différents éléments qui jouent, parfois en concurrence. Nous devons traverser cette période de volatilité et Liberty Global doit mener à bien la reprise de Cable & Wireless. Je ne vois donc pas de changement d’actionnariat intervenir à court terme, mais comme je l’ai dit, il est

probable qu’ils veuillent accroître leur intérêt dans la société.

« Nous avons l’ambition de consolider progressivement le secteur du câble en Belgique »

Comment gérez-vous la volatilité actuelle de l’indice boursier ? Quand je travaillais en Australie, la valeur de mon entreprise est passée de trois milliards en décembre 1999 à 200 millions en janvier 2002. Nous l’avons finalement vendue 2 milliards. Je suis dans le métier depuis 35 ans et j’ai déjà traversé cinq cycles. Donc non, la situation ne m’empêche pas de dormir, car je sais que notre entreprise vaut plus que le cours actuel. Et nos clients auront toujours besoin de nos produits. Tant que nous maintenons cette dynamique d’auto-renforcement, nous continuerons de croître.

Avec John Porter aux commandes pour longtemps ? J’espère ne pas mentir en disant cela, mais je suis vraiment déterminé à poursuivre le travail que nous avons entamé, à savoir réinventer le business model de la câblodistribution. J’ai mis le processus en marche et j’ai la ferme intention de le mener à bon port et d’apporter le retour sur investissement que tous nos actionnaires attendent. Je compte encore rester ici très longtemps ! 13


GROS PLAN SUR LES MATIÈRES PREMIÈRES

Or : Quo vadis? L’ancien président de la Réserve fédérale Ben Bernanke estimait que l’or était une « tradition ». Selon l’avis de son confrère Alan Greenspan, l’or pouvait être considéré comme une devise. John Maynard Keynes parlait quant à lui d’une « relique barbare », même s’il apparut plus tard qu’il s’exprimait ainsi à propos du système d’étalon-or qui était la norme à l’époque, et non sur le métal précieux proprement dit.

14

C

es différentes descriptions montrent que le monde financier, et donc aussi les investisseurs, ne savent pas très bien sur quel pied danser quand il s’agit de l’or. Les économistes et les experts en investissements ont des avis très divergents sur le métal jaune, de sorte que bien souvent, les investisseurs ne s’y retrouvent plus. C’est pourquoi nous nous proposons d’éclaircir quelques points à ce sujet.

LE MARCHÉ DE L’OR PHYSIQUE Il y a tout d’abord le marché de l’or physique, qu’il convient de distinguer totalement du marché des futures ou contrats à terme (le marché de l’or non physique ou de l’or papier). Le Gold Demand Trends Reportdu World Gold Council (http://www.gold.org) nous apprend que la production minière d’or est d’environ 3 000 tonnes par an. À cela s’ajoutent quelque 1 100 tonnes d’or recyclé (scrap) provenant notamment de la refonte de bijoux. Ces deux sources composent ensemble l’offre physique. Du côté de la demande, l’or physique se retrouve en majeure partie dans l’industrie joaillière. D’après les prévisions, cela représenterait cette année dans les 2 500 tonnes d’or. Les applications industrielles utilisent chaque année environ 350 tonnes, dont une partie est réinjectée dans le circuit grâce au recyclage. Viennent ensuite les banques centrales, dont la demande nette d’or physique se situe autour de 600 tonnes. La demande d’investissement (en monnaies et lingots) est estimée d’après le World Gold Council à quelque 1 000 tonnes. Une partie de ces composants de l’offre et de la demande est très volatile. Par exemple, la quantité d’or alimentant le recyclage dépend fortement de l’évolution des prix. Plus les prix sont bas, moins il y a de « scrap ». En raison de la chute du prix de l’or, les investissements d’expansion et les investissements

dans les nouvelles explorations ont fortement diminué au cours de ces dernières années. C’est pourquoi, dans le meilleur des cas, la production minière se stabilisera dans un premier temps, mais devra irrémédiablement baisser dans quelques années. Côté demande, le composant le plus volatil est la demande d’investissement. Elle est aussi très difficilement mesurable, car retracer quelle quantité d’or change de mains n’est pas chose aisée. La plus grande partie de tout l’or jamais exploité est en effet encore en circulation. En ce sens, l’or est une matière première atypique. Une chose est certaine, c’est que le marché de l’or physique seul ne peut expliquer les variations de prix du métal.

« En conséquence, l’achat d’or physique constitue en fait une motion de défiance à l’égard du système financier. » LE MARCHÉ DE L’OR PAPIER Passons à présent au marché de l’or papier ou marché des contrats à terme et produits dérivés. L’objectif des marchés à terme est d’une part de couvrir un certain risque d’entreprise (hedge). Ainsi, un grand producteur de chocolat ou un fabricant de textile, par exemple, va se couvrir contre les fluctuations de prix du cacao pour le premier et du coton pour l’autre. Il y a d’autre part les opérateurs financiers ou spéculateurs actifs, qui misent uniquement sur les changements de prix de l’actif sous-jacent. Nous traitons ici


de l’or, mais dans la pratique, peu importe de quoi il s’agit. Il n’est pas question de fourniture physique : il s’agit uniquement de parier sur les fluctuations de prix. Le marché de l’or papier est beaucoup plus vaste que celui de l’or physique. À l’heure où nous écrivons ces lignes, il circule sur le Comex (la plus grande bourse de contrats à terme sur l’or) près de 300 fois plus de contrats à terme qu’il n’y a de réserves physiques disponibles sur cette même bourse. Il y a certes de nombreuses explications pour nuancer cet impressionnant

« Le marché de l’or papier repose en grande partie sur la confiance. »

effet de levier, mais il est indéniable que le marché de l’or papier repose en grande partie sur la confiance. Plus précisément, sur la confiance dans le fait que les promesses sur papier peuvent être tenues par la fourniture de métal physique. Cette confiance prévaut d’ailleurs aussi dans le secteur bancaire et, par extension, dans tout le système financier. Faire confiance aux banquiers centraux est par ailleurs une condition essentielle pour maintenir le système financier sur pied. En mettant de l’argent en circulation, les banques centrales ne font rien d’autre que d’émettre une promesse sur papier. Les utilisateurs font alors confiance en ces autorités monétaires et politiques pour qu’elles réussissent à maintenir le niveau de pouvoir d’achat de cet argent. Cela peut paraître évident, mais il existe dans l’histoire monétaire d’innombrables exemples où cela n’a pas fonctionné.

PASSER CHEZ UN NÉGOCIANT EN OR OU INVESTIR DANS LE MÉTAL PROPREMENT DIT ? L’or physique se trouve de fait en dehors du système financier, car il n’est pas émis par les banques centrales et ne peut donc pas servir d’instrument de dette contrairement à la monnaie papier. En conséquence, l’achat d’or physique constitue en fait une motion de défiance à l’égard du système financier. Pour qui pense que l’expérience monétaire des banques centrales après la crise de 2008 se soldera par un échec, il ne reste plus qu’à rendre visite à un négociant en or. En revanche, pour les investisseurs qui sont convaincus de la stabilité du système monétaire, l’or physique ne présente aucun intérêt. Auteur : Koen Lauwers. « L’or physique se trouve de fait en dehors du système financier, car il n’est pas émis par les banques centrales et, contrairement à la monnaie papier, il ne peut donc pas servir d’instrument de dette. »

15


97% 97%

Pro

37% 38%

25% 29%

Le top 5 des investisseurs Tant en Flandre qu'en Wallonie, les éléments suivants se retrouvent dans le top 5 des critères essentiels pour les investisseurs. Plateforme conviviale

Investir judicieusement

Frais de transaction Euronext

Investir avec des experts

Cours en temps réel pour Euronext

Obligatiions

Fonds

Actions

Comportemen des investisse 20%

40,3%

des investisseurs wallons gèrent leurs investissements de manière totalement autonome.

Investisseurs belges 16

25% 23%

Les produits dérivés sont un rien plus populaires auprès des investisseurs flamands.

40%

Qui sont-ils, quel âge ont-ils, où et comment investissent-ils ? Existe-t-il des différences entre Flamands et Wallons ? Nous avons étudié la question...

ac Tr


Sur quels marchés les Belges investissent-ils encore ?

oduits

USA

Âge

s er k c

Presque la moitié des investisseurs en ligne belges ont entre 35 et 54 ans.

6%

8%

53%

35-54 ans

s s ion bo t r p O Tu

11%

55%

< 35 ans

5%

Canada

> 54 ans

14%

11%

Asie

Saviez-vous que la grande majorité des investisseurs wallons qui investissent en ligne en actions ont moins de 55 ans ?

9% 7%

Marchés privilégiés

nt eurs

42%

89%

97%

La majorité des investisseurs belges investit sur la Bourse de Bruxelles.

des investisseurs wallons confient la totalité de leurs investissements à un conseiller bancaire.

59%

52%

64%

des investisseurs wallons investissent sur la Bourse de Paris.

Plus de la moitié des investisseurs féminins wallons le confient à leur conseiller bancaire.

47%

des investisseurs flamands investissent sur la Bourse d'Amsterdam.

Investir en ligne

Le saviez-vous ? 79 % des investisseurs belges sont des hommes. Les 21 % restants sont des femmes.

44% 40%

4/10

4 investisseurs sur 10 investissent en ligne, tant en Flandre qu'en Wallonie. WALLONIE FLANDRE Source : Ivox et Ipsos 17


DERRIÈRE LES ÉCRANS BOURSIERS

Des marques emblématiques en Bourse INDX tire le portrait de cinq entreprises cotées en Bourse qui ont une marque emblématique dans leur portefeuille.

Gyproc

Saint-Gobain MARCHÉ DE BASE CAPITALISATION BOURSIÈRE RAPPORT COURS-BÉNÉFICE 2015 RENDEMENT DE DIVIDENDE

France 21,1 milliards EUR 15,3 3,3%

McCulloch

Husqvarna MARCHÉ DE BASE CAPITALISATION BOURSIÈRE RAPPORT COURS-BÉNÉFICE 2015 RENDEMENT DE DIVIDENDE

18

Le rétablissement de la prime à la rénovation a de quoi titiller les bricoleurs dans l’âme. Quand on parle de faire des travaux chez soi, on pense par exemple au mastic Tec7, mais certainement aussi aux fameuses plaques de Gyproc. Tout comme des noms de marques comme Bic et Tipp-Ex ont supplanté le nom du produit, il en est de même avec le Gyproc pour les plaques de plâtre. Cette marque fait partie du groupe français Saint-Gobain, producteur de matériaux de construction principalement connu du grand public pour sa production de verre. Cette très ancienne entreprise a été fondée avant la Révolution française. À l’origine, elle produisait des miroirs destinés à orner les châteaux et manoirs dont la France est si riche. Saint-Gobain a réellement pris son essor au cours du 20e siècle en commercialisant à un rythme soutenu de nombreux produits innovants. La fibre de verre, par exemple, utilisée comme matériau isolant et qui a donné naissance à la marque Isover. C’est dans les années 80 que Saint-Gobain s’est mué en un grand groupe de matériaux de construction à la suite de la deuxième privatisation de son histoire. C’est également à cette époque que le Gyproc est venu étoffer l’assortiment de produits de l’ancien fournisseur de la cour royale française et a sans aucun doute trouvé sa place dans le budget rénovation de certains châteaux. Dans la lignée de son historique de projets de prestige, on relèvera que la construction du parc à thème Ferrari d’Abu Dhabi a nécessité des quantités considérables de Gyproc.

Suède 31,3 milliards SEK (Couronne suédoise)

14,4 3,4%

Par où commencer quand on veut complètement refaire un jardin qui est à l’état sauvage ? L’utilisation du napalm est peut-être un peu trop radicale, mais les machines Black & Decker vous semblent trop légères et vous n’avez pas l’habitude des outils Stihl. Il ne reste alors plus qu’à dépoussiérer cette bonne vieille tronçonneuse McCulloch, du fabricant de la première machine portable par un seul homme qui révolutionna l’industrie forestière nord-américaine en 1949. Les innovations se poursuivent, en passant par le lancement en 1972 de la première tronçonneuse électrique et jusqu’en 1999, année où McCulloch vend sa division européenne au suédois Husqvarna AB, lequel acquiert en 2008 également les droits pour le marché nord-américain. La marque emblématique de tronçonneuses génère avec quelques marques mineures près du tiers du chiffre d’affaires du groupe Husqvarna. Elle devance une autre marque réputée du portefeuille, à savoir Gardena, qui pèse tout de même 13% du chiffre d’affaires du groupe. Nous ne parlons même pas des robots tondeuses de la marque, aujourd’hui très populaires. Qui n’a pas la main verte ou peut se passer d’un jardin sauvage ou non, peut toutefois acquérir un joli petit jardin parfaitement entretenu à la Bourse suédoise, et ce, rien qu’en appuyant sur un bouton, comme avec une tronçonneuse.


Bostitch Le paquet de bienvenue d’un nouvel employé contient généralement un bloc-notes, un stylo, une perforatrice et une agrafeuse. Il n’est pas rare que cette dernière soit de la marque Bostitch. Un accessoire de bureau des plus robustes sur lequel on peut taper et avec lequel on peut même tirer. Nul besoin d’être réalisateur ou scénariste de la série Caméra Café pour imaginer quelques scènes de bureau truculentes où le rôle principal serait tenu par une Bostitch. Sur la scène de la Bourse, le producteur d’agrafeuses joue lui aussi un rôle majeur pour son propriétaire Stanley Black & Decker. Comme le nom de la maison-mère peut le laisser présager, Bostitch ne fabrique pas uniquement ce précieux petit outil noir qui change plus souvent de propriétaire dans un bureau qu’une femme change ordinairement de chaussures. L’assortiment se compose d’un véritable arsenal d’outils avec lesquels l’on peut notamment « agrafer » toutes les cloisons d’une maison en construction aux États-Unis. Après avoir décidé de proscrire toute tentative d’originalité dans la recherche de son nom, le groupe issu de la fusion de la société connue pour ses cutters et du grand fabricant d’outils à main s’est baptisé Stanley Black & Decker. Leur logique s’arrête heureusement là, car en tenant compte du portefeuille de marques du groupe, ils auraient tout aussi bien pu opter pour Stanley Black & Decker DeWalt Porter & Cable Bostitch Proto MacToolsFacom Powers Sidchrome Vidmar Sonitrol Lista.

Post-It On reste dans les fournitures de bureau avec Post-it. Les petits mémos adhésifs font partie intégrante de l’environnement de travail dans un bureau, mais on les retrouve bien sûr aussi à la maison où ils sont utilisés comme pense-bêtes ou comme marque-pages. On peut se les coller sur le front pour une partie de qui suis-je et même en faire des œuvres d’art moderne ou les utiliser dans des performances artistiques. Le succès de ces petits papillons (initialement) jaunes et carrés s’explique principalement par leur bande adhésive non collante qui les rend si commodes à coller à peu près partout : sur la porte du réfrigérateur, dans le réfrigérateur, sur la porte d’entrée... Ils sont tout aussi faciles à retirer une fois la tâche accomplie. La formule de cet adhésif facile à retirer a été inventée par Spencer Silver, lequel n’avait trouvé aucune application à son invention. L’on doit finalement le concept du Post-it à Art Fry, employé chez 3M, qui cherchait un moyen de faire tenir en place son marque-page. Pour 3M (les 3 m étant Minnesota Mining and Manufacturing), c’était en tout cas un joli coup à jouer. Post-it a rapidement eu son propre assortiment et s’est hissé au top de la division grand public, aux côtés du non moins célèbre ruban adhésif Scotch.

Stressless Comme on se sent bien, pendant un week-end pluvieux, dans un bon pull en laine, avec un paquet de Werther’s Original de préférence encore bien garni, allongé dans un fauteuil Stressless au design moderne. Pas de stress, en effet, car son mécanisme de réglage breveté fonctionnant à l’aide de boutons et de tubes en acier permet d’explorer presque toutes les possibilités de la position assise. À la Bourse non plus, le stress n’a pas de prise sur Ekornes, le propriétaire de la marque. Avec un gain de cours de près de 900% depuis son introduction en bourse en 1995, l’entreprise prospère. Alors qu’elle lance son premier fauteuil Stressless sur le marché norvégien en 1971, Ekornes devient seulement six ans plus tard le plus grand fabricant de meubles de Scandinavie. Elle l’est d’ailleurs toujours, grâce à la fidélité et au calme inconditionnels de ses clients. Tout est affaire de goût, mais pour un fauteuil design comme l’Eames Lounge Chair avec son repose-pied Ottoman, la facture atteint vite les 7 000 euros. Fidèle à son nom, le Stressless exerce aussi moins de tension sur le budget du ménage. Conscient des marchés où il pourrait se faire une place, le Stressless s’oriente aujourd’hui également vers le segment des meubles de bureaux. Une idée à soumettre lors de votre prochain entretien d’évaluation ?

Stanley Black & Decker MARCHÉ DE BASE CAPITALISATION BOURSIÈRE RAPPORT COURS-BÉNÉFICE 2015 RENDEMENT DE DIVIDENDE

États-Unis 14,5 millliards USD 15,2 2,4%

3M MARCHÉ DE BASE CAPITALISATION BOURSIÈRE RAPPORT COURS-BÉNÉFICE 2015 RENDEMENT DE DIVIDENDE

Pays-Bas 92 milliards USD 18,4 3,0%

Ekornes MARCHÉ DE BASE

Norvège 3.5 milliards NOK

CAPITALISATION BOURSIÈRE RAPPORT COURS-BÉNÉFICE 2015 RENDEMENT DE DIVIDENDE

(Couronne norvégienne)

10,3 6,5%

Données entreprises au 1er février 2016

19


ÉVÉNEMENTS

L'année 2015... en mots et en images Des bourses en hypothermie après une baisse de température persistante 30 JUIN 12 JUILLET

Après Biocartis, c’est au tour de Mithra de faire son entrée sur Euronext Brussels. Kiadis suivra plus tard dans l’année.

Les Grecs votent par référendum pour leur pays et contre l’Europe.

24 JUIN

13 NOVEMBRE

Ahold et Delhaize annoncent leur projet de fusion.

Attentats à Paris.

16 NOVEMBRE

21 DÉCEMBRE

L’économiste en chef de la BCE Peter Praet prévoit la mise en œuvre de mesures d’aides.

Dernière séance boursière pour CMB après 104 ans de cotation à la bourse de Bruxelles.

19 NOVEMBRE Square Inc. arrive sur le New York Stock Exchange.

20 NOVEMBRE ABN Amro est réintroduit en bourse.

23 NOVEMBRE

7 JANVIER L’assemblée des actionnaires sur Airolux-joint venture fait fortement remonter le cours de Resilux.

17 DÉCEMBRE La Fed met fin à la politique du taux zéro.

Pfizer rachète Allergan pour 160 milliards de dollars.

16 DÉCEMBRE 20

Luc Tack tisse la fusion du groupe industriel belge Picanol Tessenderlo Group.


11 AOÛT

16 SEPTEMBRE

Google refond sa structure est devient Alphabet.

Glencore lève 2,5 milliards de dollars.

24 AOÛT Le Shanghai Composite Index dévisse de 8,48% en une séance.

21 OCTOBRE Ferrari vrombit avec une hausse de 5,8% dès son premier jour de cotation.

21 SEPTEMBRE Révélation du Dieselgate chez Volkswagen.

11 SEPTEMBRE

29 SEPTEMBRE

Marc Coucke et Eric Domb font sortir Pairi Daiza de la bourse.

Tesla présente le Model X.

13 OCTOBRE 17 OCTOBRE Le gouvernement annonce son projet de « taxe de spéculation ».

SABMiller et AB InBev parviennent à un accord sur le cours acheteur fixé à 44 livres sterling.

20 JANVIER 19 JANVIER Brantano a été sauvé de justesse de la faillite de Macintosh Retail par Torfs, entre autres.

Le cours du baril de pétrole a dévissé à 27,1 dollar, le prix le plus bas en 10 ans.

31 JANVIER 18 JANVIER Levée des sanctions économiques à l’encontre de l’Iran.

Le BEL20 clôture le mois de janvier comme le reste des marchés financiers, en essuyant une perte de plus de 6 %. 21


LIVRE À LA UNE

Exubérance irrationnelle L'histoire se répètera-t-elle ? Les investisseurs tirent-ils les leçons des krachs du passé ? C’est peu probable. C’est justement ce qui rend si passionnant Exubérance irrationnelle de Robert J. Shiller. Ce livre à l’approche plutôt théorique s’avère plus d’actualité que vous ne l’auriez imaginé.

Nous sommes le 5 décembre 1996. Ce jour-là, le président de la Fed, Alan Greenspan, prend la parole devant l’American Enterprise Institute et prononce ces mots chargés de sens et devenus légendaires : « Exubérance irrationelle ». Une expression que l’on pourrait traduire par le fait que non seulement la hausse des marchés d’actions ne trouve aucune explication rationnelle, mais en plus, elle est démesurée. Qu’un banquier central, dont le moindre mot, la moindre syllabe et jusqu’aux virgules et temps d’arrêt de chaque discours sont analysés de façon méthodique, s’aventure à utiliser une telle expression était pour le moins inhabituel. Les conséquences étaient prévisibles. Wall Street avait fermé ses

Graphique 2. Shiller C/B ou CAPE ratio 50 45

2000

40 35 30

1929

25 20 15

CAPE moyen (16,6)

10 5

1981

1921

0 1880

22

1900

1920

1940

1960

UN TIMING PARFAIT Incompréhensible, pense alors Robert James Shiller, professeur d’économie à l’université de Yale. Quatre ans plus tard, ses réflexions sur le sujet étaient éditées sous le titre Exubérance irrationelle. On ne peut être certain de qui de Shiller ou de Greenspan a soufflé la formule à l’autre, mais il est indéniable que le livre n’aurait jamais eu un tel retentissement sans avoir bénéficié de l’écho apporté par Greenspan. Toujours est-il que Shiller a bénéficié d’un meilleur timing que Greenspan. Le livre est sorti quelques mois avant que la bourse de valeurs technologiques Nasdaq (entre autres) ne fasse les frais de cette exubérance irrationnelle. L’éclatement de la bulle Internet était bien réel, la réputation de Shiller était faite, sa renommée s’étendit.

FINANCE COMPORTEMENTALE

1966

1901

portes au moment du discours, mais la place financière de Tokyo dévissa prestement de 3%. Les marchés d’actions européens et américains ont tôt fait d’emboîter le pas de leur homologue asiatique, mais après s’être quelque peu remis du choc, les investisseurs ont continué vers Noël la petite fête qui avait commencé le jour de la Saint-Nicolas.

1980

2000

2020

Dans Exubérance irrationelle, Shiller remet en question la théorie répandue selon laquelle le marché est « efficient ». Son étude démontre que la volatilité des marchés est bien trop importante et qu’elle ne trouve aucune explication rationnelle. Cette approche s’inscrit dans le courant de la finance comportementale. L’étude de Shiller lui valut en 2013, conjointement avec Eugene Fama et Lars Peter Hansen, de remporter le prix Nobel d’économie pour leur analyse


450 400

2000

350

1500

Cours

300

Bénéfices de l’entreprise

250 200

1000

Bénéfices de l’entreprise (S&P 500)

Evolution du cours S&P 500 (index général des prix)

2500

Graphique 1. Evolution du cours versus bénéfices de l’entreprise

150 100

500

50 0

0 1880

1900

1920

1940

empirique des prix des actifs et de l’apparition de bulles spéculatives dans l’économie. Dans son ouvrage, Shiller prouve la nette surestimation des marchés d’actions et de l’immobilier dans une mise en perspective historique. Et pour ce qui est de l’exubérance : les valorisations, qui s’expriment par le ratio cours/bénéfice, croissaient bien plus rapidement que les bénéfices d’exploitation (voir le graphique). Il était donc nécessaire, pour expliquer ces cours boursiers, de prendre en compte des facteurs irrationnels capables de transcender la réalité technique d’exploitation. Schiller en déduit que les cours des actions sont également déterminés par des variables structurelles, culturelles et psychologiques. En cela, il prend ses distances avec les arguments rationnels et analytiques avancés par Fama dans sa théorie des marchés financiers efficients.

1960

1980

2000

2020

FACTEURS STRUCTURELS

FACTEURS PSYCHOLOGIQUES

Les changements politiques, le progrès technologique, l’évolution démographique, le marché de l’immobilier, etc., sont autant de facteurs structurels qui peuvent exercer une influence sur les prix des actifs. Leur effet est amplifié par certains « mécanismes de renforcement » qui peuvent à leur tour entraîner une nouvelle hausse ou baisse des cours. L’auteur l’exprime ainsi : « Les augmentations de prix engendrent d’autres augmentations de prix et peuvent dès lors causer une bulle spéculative ».

La psychologie joue elle aussi un rôle dans les marchés financiers. Shiller a la conviction que les investisseurs se laissent souvent guider par leur intuition plutôt que de prendre des décisions basées sur des chiffres et des éléments concrets. Ainsi, on peut investir en fonction de l’opinion d’autres personnes, de belles histoires ou de prévisions de croissance qui paraissent aussi logiques qu’indémontables... Bref, en suivant le troupeau.

« Schiller en déduit que les cours des actions sont également déterminés par des variables structurelles, culturelles et psychologiques. » FACTEURS CULTURELS Le rôle des médias était déjà considérable à l’aube de l’an 2000 et il n’a cessé de prendre de l’importance depuis. Les exemples ne manquent pas de cours d’actions qui ont subi l’influence d’un communiqué, amplifié ou non par les médias sociaux. Les théories se rapportant à une « nouvelle ère » qui apparaissent régulièrement peuvent elles aussi faire naître ou grossir une bulle spéculative. À la veille de l’éclatement de la bulle Internet, le nombre de « clics » suffisait pour justifier des cours élevés, alors que les flux de trésorerie étaient considérés comme étant « superflus » et « sans importance ». Shiller traite abondamment des principales bulles spéculatives de ces 50 dernières années ainsi que de la théorie qui en est à la base.

LE RATIO DE VALORISATION DE SHILLER Shiller clôt son ouvrage sur les possibles implications des bulles spéculatives sur la société en général, sans se priver de distiller quelques recommandations. Il défend avec ardeur l’utilisation de critères de valorisation objectifs et propose à cet effet son propre « ratio cours/bénéfice de Shiller » ou CAPE ratio (Cyclically Adjusted Price-to-Earnings). Il est calculé sur la base du bénéfice moyen des 10 dernières années corrigé de l’inflation. Ceci permet notamment de lisser les effets du cycle économique. Il reste à espérer que nous avons tous tiré les leçons des krachs du passé, mais rien n’est moins sûr. En fait, c’est même très peu probable, et c’est justement ce qui fait de « Exubérance irrationnelle » un ouvrage essentiel. L’histoire se répète sur les marchés financiers. Aujourd’hui, le ratio C/B de Shiller est de 26x par rapport à une moyenne historique de 16,6x. C’est largement supérieur à la note attribuée sur Amazon.com à ce classique, même si 4,5 étoiles sur 5 est une très bonne note (bien qu’elle ne soit basée que sur à peine 9 avis).

BART VANHAEREN

General Manager Bolero, KBC Securities 23


SAGESSE BOURSIERE

Suivre intelligemment le « smart money » Weight Watchers n’est jamais avare en efforts pour attirer l’attention des médias et peut incontestablement compter sur ce plan sur une solide équipe marketing et communication. Et sur une équipe Investor Relations qui l’est tout autant, manifestement. Si le crédit ne peut sans doute lui en être entièrement attribué, le groupe s’est à nouveau offert la une des journaux avec la complicité d’une présentatrice vedette de la télévision américaine. La réaction des investisseurs ne s’est pas fait attendre. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, l’action s’est envolée de 6,75 USD environ à plus de 26 USD et s’est ainsi placée tout juste en dessous de son plus haut annuel. Une partie de ces gains s’est entre-temps déjà évaporée, certes, mais l’action n’en reste pas moins nettement au-dessus du plancher de moins de 4 USD affiché par les tableaux de cours à l’été 2015. « Follow the smart money », ou, en l’occurrence, « the famous money », était dans ce cas la stratégie gagnante. Attention, pas question ici de laisser entendre qu’Oprah ne s’y entend pas quand il est question de ses finances personnelles. Par « smart », on fait référence ici à « quelque chose ou quelqu’un qui sait de quoi il parle ». Et s’il y a bien un sujet qu’Oprah maîtrise, c’est celui du « business des régimes ». Dans un communiqué de presse motivant sa décision d’investissement, elle l’a d’ailleurs très clairement avoué. Sous le mot d’ordre « suivez l’investisseur qui sait de quoi il parle », il n’est donc peut-être pas idiot de garder un œil sur la section du site Internet de la FSMA où sont renseignées les activités des « initiés ». Des personnes disposant d’un certain poids au 24

sein d’une entreprise, que ce soit au niveau du management ou du conseil d’administration, qui achètent ou qui vendent des actions de l’entreprise en question.

quelques mois avoir acheté des actions de l’entreprise. On sait ce qu’il en est advenu.

Entendons-nous bien, ces personnes n’investissent pas sur la base d’informations privilégiées. Il est plus qu’évident qu’il leur est interdit de réaliser des transactions sur des actions de leur propre entreprise sur la base d’une annonce importante en préparation, et qui peut avoir un impact sur le cours boursier. Si l’on y intègre en outre la publication des chiffres trimestriels, il ne reste dans bien des cas que très peu de possibilités de réaliser de telles transactions.

« Le CEO qui achète un paquet d’actions a pleine confiance dans l’avenir de sa propre entreprise, cela va sans dire. »

Lorsqu’ils réalisent une opération d’achat ou de vente, il n’est donc pas farfelu, vu de l’extérieur, de suivre cette transaction avec une attention supplémentaire. Le CEO qui achète un paquet d’actions a pleine confiance dans l’avenir de sa propre entreprise, cela va sans dire. Il n’est toutefois pas rare qu’il s’agisse aussi d’une manœuvre destinée à acheter la confiance des marchés. Prenez par exemple le CEO de Fagron, Ger Van Jeveren, qui avait annoncé avec grand fracas voici

Ouvrons peut-être ici une parenthèse. Ce n’est pas parce qu’un homme a un jour fait fortune sur la base d’une bonne idée et qu’il a eu la bonne idée de la vendre au bon moment qu’il est forcément sage de suivre aveuglément tous les investissements que ce même homme réalisera par la suite. Un bon entrepreneur ne fait pas forcément un bon investisseur. Et inversement.

Quand le « Famous Money » se fait « Smart Money » • D’après le site Investopedia, l’acteur Ashton Kutcher a investi sa fortune notamment dans Airbnb, Duolingo, Foursquare et Skype.

• L’acteur Will Ferrell a investi dans un site web baptisé Funny Or Die qui n’est certes pas à vendre, mais dont la valeur a grimpé de 100 à 300 millions de dollars.

• William Shatner, mieux connu sous le nom de « Captain Kirk » s’est fait payer en options pour un spot publicitaire de Priceline.com.

• Si le chanteur Bono se plaît à souligner dans ses titres, nouveaux comme anciens, son engagement social, n’oublions pas qu’il s’est également constitué une jolie fortune dans le secteur marchand par le biais de ses activités de private equity. Bono est par exemple copropriétaire d’Elevation Parners, dont les actifs sous gestion s’élèvent à 2 milliards, et qui investit notamment dans Facebook et Yelp.

• Magic Johnson a délaissé les parquets depuis une vingtaine d’années déjà, pour créer la holding Magic Johnson Enterprises, qui investit dans des salles de cinéma, des restaurants et des centres de santé. Il possède également des parts dans des sociétés immobilières, des compagnies d’assurance vie, le groupe français Sodexo, et, inévitablement dans plusieurs équipes de sport.


TRUCS & ASTUCES

Astuces Bolero Tout ce qui est bon à savoir sur la plus puissante des plateformes, expliqué en toute simplicité. Vous le saviez déjà : avec Bolero, vous n’êtes pas tout seul. Bolero vous accompagne à chaque étape de votre parcours, avec des astuces sur le fond, mais aussi des astuces pratiques qui vous permettront d’utiliser au mieux la plateforme Bolero et de tirer encore plus d’avantages de notre plateforme d’investissement. Lisez sans plus tarder les 3 astuces Bolero que nous avons compilés pour vous.

1

Comment exporter mon portefeuille en Excel ?

Bolero vous permet d’exporter votre portefeuille en Excel ou en PDF afin d’en avoir un meilleur aperçu. 1. Sous l’onglet « Portefeuille », cliquez sur « Titres ». 2. Cliquez ensuite sur l’onglet Excel à droite de votre écran pour un rapport en Excel. 3. Pour un rapport sous forme PDF, cliquez sur « Rapport » puis sur « Générer un rapport ».

2

Comment créer un compte dans une autre devise que l’euro ?

Bolero vous permet de créer un compte dans pas moins de 15 devises étrangères. Une solution pratique pour éviter les taux de change. 1. Cliquez sur « Comptes » dans le menu de gauche. 2. Sous « Aperçu des liquidités », vous obtenez tous les détails de vos opérations en espèces. 3. En haut de l’écran se trouve un bouton bleu « Ajouter un compte-devises ». Sélectionnez la devise de votre choix (dollar américain, livre sterling...) et cliquez sur Ajouter. 4. Une fenêtre contextuelle s’ouvre pour confirmer l’ajout de votre compte.

3

Des questions ?

Comment modifier ou annuler un ordre ?

dans 1. Cliquez sur « Ordres » dans le menu de gauche. Vous trouverez qu’ils récents, ordres vos à relatifs détails les le Carnet d’ordres tous soient ouverts, exécutés ou annulés. Vous pouvez aussi directement modifier ou annuler des ordres. 2. En regard de chaque ordre ouvert se trouvent les icônes « Modifier l’ordre » (un crayon) et « Annuler l’ordre » (une croix). ir 3. Après avoir cliqué sur « Modifier l’ordre », vous devrez parcour l’ordre Signer l’ordre, er Modifi : s suivante les étapes (à l’aide de votre digipass) et Confirmer la modification. vous 4. Cliquez enfin sur « Voir le carnet d’ordre ». La modification que visible. ant mainten est avez apportée à votre ordre

Nous avons réuni pour vous dans la rubrique « Questions fréquemment posées » les conseils, les astuces et les questions et réponses dont vous pourriez avoir besoin. Vous les trouverez facilement dans le Centre d’aide de la plateforme Bolero, sous l’icône en forme de

25


COUP DE PROJECTEUR Cette rubrique présente une entreprise cotée en bourse dont l’historique est intéressant.

General Electric 70 60 50 CAPITAL PROPRE PAR ACTION

40

PRIX DE L’ACTION GE

30

S&P 500

20 10

“GE’s mission is to invent the next industrial era, to build, move, power and cure the world.” JEFFREY R. IMMELT

2015

2014

2012

2011

2009

2008

2007

2005

2004

2002

2001

1999

1998

1997

1995

1994

1992

1991

1990

1988

1987

1985

1984

1982

1981

1980

1978

1977

1975

1974

0 1973

La General Electric Company est un prestataire de services diversifiés dans les domaines de la technologie et de la finance actif dans le monde entier. Les produits et services proposés par l’entreprise comprennent entre autres la construction de moteurs d’avion, d’appareils ménagers et d’équipement d’imagerie médicale, la production d’énergie, le traitement des eaux, le financement d’entreprises et de consommateurs et des produits industriels.

Croissance annuelle moyenne (1973 – 2014). Évolution du cours de l’action General Electric et des fonds propres par action par rapport à l’indice composite S&P500. S&P500 recalculé sur le prix de l’action General Electric le 02/01/1973. Source : General Electric, Thomson Reuters Datastream.

CEO de General Electric Source : Bloomberg

Les différentes étapes 1889 Thomas Edison fonde Edison General Electric par intérêt commercial dans bon nombre d’entreprises du secteur de l’électricité.

26

1919 1892 General Electric entre en bourse sur le New York Stock Exchange.

GE utilisait RCA comme réseau de vente au détail pour la commercialisation de radios, jusqu’à leur scission en 1930.

1892

1896

1940

GE naît de la fusion des entreprises Edison General Electric Company of Schenectady et Thomson-Houston Electric Company of Lynn.

GE fait partie des 12 entreprises composant initialement l’indice Dow Jones Industrial Average nouvellement créé.

À l’aube de la deuxième guerre mondiale, GE était le premier constructeur mondial de turbomoteurs.


Source : Rapport annuel GE 2014

2.585

Chiffre d’affaires

6,1

246

4.973

Résultat net

0,62 $/action

milliard $

Capital GE

47.000

24.000

24.783 millions $

Chiffre d’affaires pro forma 5.352

Transports

13.000

Santé

51.000

Aviation

44.000

Gestion de l’énergie

30.000

Pétrole & Gaz

44.000

Énergie & Eau

38.000

30.000

Appareils & Éclairage

291.000

Collaborateurs

3.047

1.130

Dividende brut

431

7.019

Valeur comptable par action

0,92

10,73

$/action

$/action

Collaborateurs dans le monde

8,8% Amérique

47,5%

17%

10,5%

Moyen-Orient et Afrique

États-Unis

Europe

16,2% Asie

Capitalisation boursière

290

milliards $

Source : FactSet 29/01/2016

20,5 41,5

Autres

Capital GE

18,3 Santé

Valeur des secteurs (en milliards de $)

23,4 Aviation

26,7 Énergie et eau

18,3

Source : KBC Securities research

Pétrole & gaz

1960

2015

GE comptait dans les années 60 parmi les huit plus grands constructeurs d’ordinateurs. 2002

General Electric va réduire les activités de GE Capital. 2008

Création de GE Wind Energy après l’achat de la fabrique d’éoliennes d’Enron Wind.

Vente de General Electric Plastics à SABIC.

1986

2007

General Electric reprend RCA, principalement pour son réseau de télévision NBC.

GE fait l’acquisition de Smiths Aerospace pour 4,8 milliards de dollars.

2015 Le gouvernement américain s’oppose à l’acquisition de la division appareils électroménagers de General Electric par Electrolux.

27


RATIOS DE VALORISATION

Ratios à la loupe : ratios et marge bénéficiaire Dans l'édition précédente du magazine INDX, nous vous avons présenté différents ratios de valorisation permettant de se faire rapidement une idée de la valorisation d'une action. Nous avons notamment évoqué le ratio cours-bénéfice et le ratio cours-valeur comptable, mais aussi le rendement des capitaux propres et les ratios permettant d'évaluer le risque de bilan. Penchons-nous à présent sur le compte de résultats : que nous apprend la marge bénéficiaire opérationnelle ? Est-elle liée au profil de risque de l'entreprise en question ? L'analyse des résultats opérationnels constitue l'un des aspects clés de l'analyse des actions. Elle est idéalement réalisée par le biais d'une évaluation du volume, du timing et de l'évolution des cash-flows opérationnels, lesquels sont en effet à la base de la valeur actionnariale. Il n'est dès lors jamais superflu de jeter un œil au bénéfice opérationnel (ou bénéfice brut). Il est particulièrement facile de calculer la marge brute dans la mesure où il suffit de déduire du chiffre d'affaires le prix de revient effectif des biens vendus. Vous pouvez tout aussi bien vous baser sur le chiffre de résultats figurant dans tout communiqué de presse et diviser celui-ci par le chiffre d'affaires. Plus la marge bénéficiaire obtenue est élevée, mieux c'est. En effet, une entreprise qui génère de grandes quantités de cash peut facilement rémunérer les investisseurs (tant les actionnaires que les détenteurs d'obligations) ou financer de nouveaux investissements. 28

Cette marge permet aussi de déterminer la sensibilité du bénéfice d'exploitation (sur une base nette ou via l'EBITDA) et des cash-flows finaux aux mouvements du chiffre d'affaires. Vous pouvez en effet en déduire la part des coûts fixes et celle des coûts variables. Dans le cas d'entreprises présentant une structure de coûts fixes élevés (p. ex. un loyer mensuel élevé pour le bâtiment principal), la moindre augmentation du chiffre d'affaires entraînera une forte hausse de la marge. Et inversement. En revanche, dans le cas de sociétés présentant d'importants coûts variables (tels que le prix du blé pour les boulangeries ou le prix de l'aluminium pour un producteur de profilés de fenêtres), une diminution du chiffre d'affaires se répercutera beaucoup moins vite sur le compte de résultats.

Marge bénéficiaire Sioen

En tant qu'investisseur, cette notion vous permet de vous faire une très bonne idée du profil de risque d'une action. Mais aussi de la valorisation car si vous misez sur une forte hausse du chiffre d'affaires, vous devez savoir dans quelle mesure celle-ci générera des liquidités pour vous en tant qu'actionnaire. En principe, les sociétés qui ont beaucoup plus de coûts variables que de coûts fixes sont considérées comme « plus défensives ». Une fois que vous avez pris en compte les coûts fixes et variables, vous obtenez le résultat d'exploitation ou l'EBITDA. Cette marge opérationnelle tient compte des coûts tels que les salaires, les loyers, les frais de recherche et développement ou les dépenses de marketing. Les amortissements, impôts et paiements d'intérêt ne sont en revanche pas pris en considération. Ici encore, plus le chiffre est élevé, mieux c'est. Les analystes attachent beaucoup d'importance à ce chiffre car il reflète en quelque sorte la capacité de la société à réaliser des cash-flows. Par ailleurs, un EBITDA plus élevé, compte tenu du ratio fonds propres/EBITDA, signifie rapidement que le cours devrait pouvoir augmenter (du moins mathématiquement).

Marge bénéficiaire Nokia


L'analyse de ratio dans la pratique

C

omme les images sont toujours plus parlantes que les mots, nous vous invitons à consulter le site Bolero. À partir du Hotspot, vous pouvez accéder aux pages consacrées à l'analyse fondamentale et vous pencher sur les ratios financiers. Nokia donne par exemple des marges de 41,7%, 12,0% et 23,1% tandis que les chiffres sont beaucoup moins élevés du côté de Sioen. Attention, ces marges ne vous disent rien quant à la valorisation de l'action. Vous trouverez ci-dessous un aperçu des marges d'un certain nombre d'entreprises. Vous pourrez ainsi facilement

voir que certaines grandes sociétés renommées travaillent avec des marges fort différentes. Prenons l’exemple d’AB InBev, qui enregistre des marges EBITDA relativement stables au fil du temps. Une nouvelle hausse de ces marges est sans doute optimiste, mais il ne semble pas que cela soit pour demain. Chez Bekaert et Air France, il y a nettement plus de fluctuations : bien souvent, un coup d’œil rapide sur les cours historiques nous donne en d’autres mots une estimation fiable des risques économiques.

Evolutions des marges EBITDA

ANHEUSER-BUSH INBEV SA BEKAERT SA AIR FRANCE-KLM SA

50%

40%

30%

20%

10%

0% 2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

Localisation sur la plateforme : 1. Recherche d'actions via le moteur de recherche 2. Cliquez sur tous les détails 3. Analyse fondamentale 4. Ratios financiers 5. En bas : mot d'explication sur les ratios financiers 29


TUTORIEL

Comment créer des alertes de cours ? Vous voulez acheter une action dès qu’elle descend sous un certain cours ? Vous n’avez pas le temps de garder en permanence un œil sur la bourse et votre portefeuille, mais vous ne voudriez pas rater une occasion de vendre ou d’acheter ? Aucun souci ! Créez des alertes de cours sur la plateforme Bolero ou à l’aide de l’application mobile. Bolero suit pour vous les évolutions de la bourse et vous avertit directement en cas de changement dans certains cours.

Notification d'alerte

Boîte d’alertes

Créer des alertes dans le mini-Hotspot

Comment créer et gérer des alertes de cours ? Découvrez-le en 4 étapes simples.

30

1. Choisissez l’action, la valeur ou l’indice que vous souhaitez surveiller Vous pouvez créer des alertes de cours pour tout type de titre (action, tracker...) ou pour un indice. Vous souhaitez créer une alerte pour un des titres de votre portefeuille ou de votre Watchlist ? Cliquez sur le devant cette position. Vous pouvez évidemment d’abord rechercher le titre à l’aide du moteur de recherche. En cliquant sur le nom du titre recherché, vous faites apparaître le mini Hotspot sur le côté droit de votre écran. Celui-ci contient toutes les informations de cours importantes. Là, vous pouvez cliquer sur « Créer alerte ». Vous pouvez aussi passer par le menu « Alertes », sélectionner « Créer alerte » et rechercher le titre que vous souhaitez surveiller à partir de là. Si vous souhaitez créer une alerte pour tous les titres de votre portefeuille ou de votre Watchlist en une seule fois, sélectionnez « Créer plusieurs alertes d’un coup ». Cette option est très pratique si vous souhaitez par exemple recevoir une notification dès qu’une des positions de votre portefeuille affiche un gain de 20%. Vous n’aurez à paramétrer qu’une seule alerte, mais elle aura effet sur tous les titres en votre possession.


2. Créez l’alerte de votre choix Faites votre choix parmi les nombreux types d’alerte de cours pratiques. • Alerte de cours absolue : utilisez ce type d’alerte si vous souhaitez savoir quand le dernier cours d’un titre a augmenté/baissé au-delà d’une valeur particulière (= trigger). Ex : M’envoyer une alerte si le cours de l’action KBC dépasse 60 euros. • Alerte de cours en pourcentage : recevez une notification lorsque le dernier cours d’un titre a augmenté/baissé d’un certain pourcentage par rapport au cours enregistré au moment où vous avez créé l’alerte. Ce type d’alerte est très pratique si vous souhaitez par exemple vendre ou savoir si votre action a augmenté de 20%. Il vous suffit de créer immédiatement cette alerte de cours à la date d’achat pour recevoir automatiquement une notification lorsque votre gain de cours atteint les 20%.

Important: une alerte vise uniquement à vous avertir d’un certain mouvement de cours. Si vous souhaitez directement placer un ordre sur ce mouvement de cours, utilisez plutôt un ordre stop limit ou un stop loss.

• Gain/perte du jour : cette alerte est utile si vous souhaitez détecter d’importantes fluctuations de cours pendant une séance boursière. Vous souhaitez être averti lorsqu’un titre a augmenté ou baissé de X% par rapport au cours de clôture. Ex : M’envoyer une alerte si le gain du jour de l’action KBC est de 1,5 %.

3. Choisissez comment vous recevez votre alerte Choisissez le mode de réception d’alerte qui vous convient le mieux. Lorsque votre alerte est déclenchée, vous recevez immédiatement une notification dans votre Boîte d’alertes (icône représentant une cloche en haut à droite de l’écran de la plateforme ou de l’app mobile). Vous pouvez aussi choisir de recevoir votre notification par e-mail (gratuit), notification push sur votre iPhone/ iPad (gratuit) ou par SMS (0,15 €/message).

4. Vous recevez une notification d’alarme Si le mouvement de cours est avéré et que votre alerte de cours est déclenchée, une notification apparaîtra dans votre Boîte d’alertes (en haut à droite de l’écran de la plateforme Bolero ou dans le menu Alertes > Boîte d’alertes) et vous recevrez une notification par le canal que vous aurez choisi. Votre alerte est ensuite automatiquement désactivée. Si vous souhaitez créer la même alerte plus tard, il vous suffira de la réactiver dans l’onglet « Gérer les alertes ». Cet onglet vous permet aussi de modifier ou de supprimer vos alertes. Les alertes déclenchées qui n’ont pas été réactivées depuis sont supprimées au bout d’un mois.

31


MOT-CROISÉ Horizontalement 1. Le sigle anglais IPO signifie en français...

Testez vos connaissances boursières

5. Ordre qui est exécuté au cours de bourse en vigueur à un moment 7. L’un des meilleurs investisseurs au monde, surnommé « l’oracle d’Omaha » 9. Le Bel20, le CAC 40 et le DAX 30 en sont des exemples 12. Terme anglais désignant la différence entre le bid et l’ask ou le prix de vente et le prix d’achat 14. Taux d’intérêt que verse une obligation à son détenteur 15. Dénomination des entreprises à petite capitalisation boursière 16. Étude de graphiques utilisée par de nombreux investisseurs pour identifier des supports et des résistances

2

1

E

3

5

4 I

7

8 9

J

6

A

B

10 11 13

12

G

14 D

15

H C

16

17

F

Solution A

B

C

D

3. Un marché qui suit une tendance ascendante est également appelé un... 4. Terme anglais désignant le pourcentage des actions d’une entreprise pouvant librement être échangées en bourse 6. Partie des bénéfices que l’entreprise reverse chaque année ou chaque trimestre aux actionnaires 32

F

G

H

I

J

Le VIX est un indicateur de

Verticalement 2. Taxe entrée en vigueur le 01/01/2016 sur la plus-value réalisée, par exemple, sur des actions revendues dans les six mois de leur acquisition

E

8. Instrument coté en bourse qui permet de vendre une certaine quantité d’actifs sous-jacents 10. Acronyme du principal indice boursier allemand 11. Mesure chiffrée de la volatilité d’un titre par rapport au marché dans son ensemble 13. Indice américain des valeurs technologiques

17. Code d’identification unique d’un instrument financier en douze caractères 18. Synonyme d’ETF, un fonds d’investissement géré passivement reproduisant le plus fidèlement possible un indice Découvrez les solutions sur notre site web www.bolero.be/fr/solution-mot-croisé


MEDIAS SOCIAUX

Twitter et les investissements Quelles sont les interactions entre les deux à l'heure actuelle ? Quel impact des messages Twitter de 140 caractères peuventils avoir sur la Bourse ? Et comment se traduit une hype Twitter dans votre portefeuille d'investisseur ? Bolero utilise aussi plusieurs médias sociaux. Comment en tirer profit en tant qu'investisseur ? Devez-vous vous-même tweeter ? Penchons-nous sur les médias sociaux. COMMENT TWITTER PEUT-IL VOUS ÊTRE UTILE ?

QUEL USAGE BOLERO FAIT-IL DE TWITTER ?

Au fil des ans, Twitter est devenu un média très utile pour recueillir et diffuser des informations. Cet outil permet de rendre public en un rien de temps et de manière percutante des opinions, des idées ou des nouveautés. Il suffit de contrôler son compte Twitter pour savoir en un coup d'œil si une « hype » se dessine. Vous retrouvez souvent les toutes dernières nouvelles sur Twitter, avant même de les voir dans des médias plus classiques, tels que les journaux et la télévision. De plus en plus de sociétés cotées en Bourse diffusent également leurs communiqués de presse sur Twitter. En bref, celui qui se sert de Twitter a tout compris !

Bolero et KBC Securities ont également recours à Twitter en tant que canal de communication supplémentaire vers le monde extérieur. Tom Simonts, spécialiste des marchés chez Bolero, a par exemple 2815 followers et tweete plusieurs fois par jour. Tout au long des séances boursières, Bolero recueille pour vous les fluctuations de cours intéressantes, les chiffres importants et les avis des analystes.

Vous pouvez en outre dresser la liste des personnes et sources d'informations dont vous souhaitez suivre l'actualité. Twitter reste néanmoins un outil qu’il convient d'utiliser avec prudence. Enfin, vous pouvez également poster sur Twitter les questions que vous vous posez en tant que client. Considérez cet outil comme un gigantesque help desk virtuel dont l'activité est toujours suivie par le public. Rapidité et service aux clients assurés ! Et pas uniquement par les sociétés. Les followers permettent aussi, dans de nombreux cas, de trouver rapidement une solution. En touchant un large public en un rien de temps, vous avez beaucoup plus de chance de trouver une réponse à votre question le jour même.

La qualité des tweets peut être contrôlée à tout moment grâce au large éventail d’analyses, de communiqués de presse et de présentations que le site internet Bolero met à la disposition des clients. Chez KBC Securities et Bolero, la diffusion via les médias sociaux tels que Twitter vient donc renforcer un message ou une recommandation déjà communiqué. Où Tom Simonts trouve-t-il de l'inspiration pour ses tweets ? Tom suit 432 comptes.

QUELS SONT LES COMPTES INTÉRESSANTS À SUIVRE EN TANT QU'INVESTISSEUR ? De manière générale, les groupes suivants sont des incontournables  : entreprises cotées en bourse, analystes, économistes d'entreprises, gourous de l'investissement et chefs d'entreprise. Afin de vous faciliter la tâche, nous avons compilé ces noms dans une liste que vous trouverez à la page media.bolero.be/Twitter_Lijst. Vous pouvez également suivre Tom Simonts, spécialiste des marchés chez Bolero, et Koen De Leus, économiste de marché

KBC. Leur travail de sélection journalier vous permettra de vous concentrer sur ce qui est vraiment important pour réaliser vos ambitions d'investissement. Fort sans effort !

TWITTER ET LES MARCHÉS FINANCIERS Le plus gros impact de Twitter sur les marchés financiers est lié à la rapidité : l'information est diffusée à la vitesse de l'éclair, en toute simplicité dans le monde entier. Ce flux d'informations porte notamment sur les chiffres macroéconomiques populaires émanant des quatre coins de la planète et les avis sur les politiques menées par les banques centrales, mais il peut tout aussi bien s'agir de nouvelles concernant des actions de moindre importance, voire peu liquides. C'est surtout dans ce dernier cas qu'un tweet peut avoir un véritable impact sur le cours.

Vos premiers pas sur Twitter • Comment créer un compte Twitter ? Il vous suffit de mentionner votre nom et votre adresse e-mail. Choisissez un nom Twitter où tous les caractères sont collés, par exemple : @TSimonts, @KoenDeLeus ou @Bolero_be Choisissez ensuite un mot de passe afin de protéger votre compte Twitter. • À quoi sert un hashtag ? Le symbole # suivi d'un texte permet de classer un message. Si vous cliquez dessus, vous voyez ce qu'ont écrit d'autres personnes sur le même sujet. Par exemple : #bourse ou #investir • Vous trouverez à la page ci-dessous une procédure détaillée pour vous aider à démarrer sur Twitter. www.slideshare.net/Bolero_Be/ demarrer-avec-twitter

33


Des alertes, pour ne manquer aucune opportunité !

Bolero permet à tout un chacun d’investir en ligne judicieusement. Avez-vous un profil d’investisseur « buy-and-hold » ou êtes-vous au contraire très actif ? Vous pouvez toujours compter sur les meilleurs outils pour gérer au mieux votre portefeuille d’investissement. Prenons l’exemple des alertes ou notifications de cours. Vous n’avez sans doute pas toujours le temps de garder en permanence un œil sur votre portefeuille ou sur la bourse. Créez une alerte et ne manquez aucune opportunité d’achat ou de vente.

Découvrez toutes les possibilités sur www.bolero.be

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Avec l’expertise boursière de


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