N#10
NATHALIE VEREQUE - FREDÉRIC PAULIN - THIERRY BOURCY - JEAN HUGUES OPPEL - MARIE-LAURE THIERRY - MARION KUENY
EDITO
LEVONS LE VOILE
RÉVÉLER L’ÉVIDENCE
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À Cleunay, 14h30 - Espace Social Commun. Dans une salle de réunion du deuxième étage, Nathalie Vereque, quarantenaire passionnée nous transmet son amour pour son métier : ingénieure à la Police Technique et Scientifique. Son quotidien ? Rendre visible, l’invisible. Par Vianney
évéler, c’est rendre visible l’invisible. C’est l’action de faire connaître et de dévoiler un élément dont on n’a pas conscience ( et que certains tentent de dissimuler ). C’est un nouvel éclairage sur des zones d’ombres de notre société et de soi-même, par des découvertes inattendues.
Il est essentiel de faire des révélations pour faire disparaître les illusions et rétablir la vérité. Sans ça, il ne serait pas possible d’avoir connaissance de certaines affaires comme le scandale « Volkswagen » ou les écoutes de la NSA mises en évidence par Edward Snowden . La révélation passe aussi par soi. Se révéler soi même permet de mieux se connaître afin de mieux se construire ; à travers des rencontres, des passions, des événement personnels. Mais, toute révélation n’est pas bonne a prendre. Elles sont tantôt utiles, tantôt futiles. Du divorce de Brad Pitt et d’Angelina jolie à l’internement psychiatrique de Kanye West, la presse people nous vend des scoops dont on se passerait bien ! Rassurez vous. Nous, les rédacteurs de l’Hypocrite, pour la publication de notre dixième numéro, on a choisi de vous en mettre pleins les mirettes. Grâce à votre paire de lunettes 3D, vous allez nous lire en relief, voir la face cachée de nos ateliers. A lire sans modération et sans effet secondaire...
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athalie a un parcours atypique. Le bac en poche, elle choisit de s’orienter vers des études agricoles pour travailler dans l’élevage de chiens. Elle souhaite par la suite intégrer la brigade canine mais son concours de la fonction publique la mènera vers le poste d’agent technique de laboratoire. C’est ainsi qu’elle découvre, en 1994, sa vocation pour la police scientifique. Elle exerce à Lyon, puis à Versailles avant d’arriver à Rennes en janvier 2016 suite aux tragiques évènements qui ont secoués la capitale quelques semaines auparavant. Ce drame fut d’ailleurs le théâtre de sa dernière expérience de terrain. Nathalie a un champ d’action très large : il lui arrive d’intervenir sur de nombreuses scènes. Début janvier, elle fût mutée à Rennes, ce qu’elle considère comme une chance, où elle occupe la fonction de coordinatrice zonale sur la zone de défense Ouest (composée de 20 départements) au sein du commissariat. Aujourd’hui, son domaine se réduit au « conseil technique et scientifique ». Jusqu’à sa mutation, c’était une femme de terrain : son quotidien était plutôt fait de scènes de petites délinquance (cambriolages, vols…). Certaines « grosses scènes » l’ont pourtant beaucoup marquée, comme bien sûr, celle du 13 novembre, qu’elle évoque d’ailleurs dès les premières secondes de l’entretien. Nathalie définit son rôle actuel comme « plus administratif ». Elle évoque les
manifestations qui ont eu lieu l’an dernier concernant la reconnaissance du statut de son métier. En effet, ils ne bénéficient pas d’une reconnaissance « police », mais d’un statut « administratif et scientifique », ce qui ne tient pas absolument pas compte de la pénibilité du travail. « Les cadavres, c’est notre quotidien ». Nathalie met également l’accent sur la difficulté de son métier : les horaires fluctuantes, devoir se tenir prêt à être appelée en pleine nuit, et surtout la violence répétée, jour après jour, des scènes. Son métier consiste en premier lieu à identifier la cause et l’auteur éventuel à l’aide d’indices et traces prélevées sur la scène. Mais il faut aussi souvent gérer le contexte relationnel (famille, voisins, personnes ayant découvert la scène). « La police scientifique, à la différence de la police, ne dénonce pas. » Nathalie a tenu à préciser un point important : la différences majeure entre la police « normale » et la police scientifique est le rôle tenu : la première enquête juge, accuse, interprète. La seconde se contente d’apporter « une évidence », c’est à dire qu’elle s’en tient aux faits. A l’instar de la police classique, il existe plusieurs orientations au sein de la PTS (Police Technique et Scientifique) : une orientation PJ (criminel), une plus axée sur la sécurité publique qui consiste à intervenir sur de la petite délinquance, et la dernière centrée principalement sur l’as-
pect scientifique en laboratoire (analyse de preuves). C’est un travail qui s’effectue aussi bien à charge qu’à décharge, c’est à dire que les preuves et indices ainsi récoltés peuvent aussi bien servir à incriminer un individu qu’à le disculper. La police scientifique peut être amenée, dans le cadre d’un procès, à justifier ses preuves et indices auprès de la Cour. Elle peut parfois être en contradiction avec le travail des enquêteurs. L’endroit où un indice a été trouvé est un élément déterminant de l’enquête, bien souvent plus encore que l’indice en lui même. Pour éviter une erreur qui serait préjudiciable, une vérification est systématiquement effectuée en aval, en laboratoire. « Les fenêtres se ferment. » Un expression bien significative a été employée plusieurs fois par Nathalie pour décrire l’état d’esprit optimal pour arriver sur une scène : les fenêtres se ferment. Il faut comprendre ici que dans ce métier, nulle place n’est laissée aux sentiments. Cela fausserait la perception, brouillerait le travail... Cette manière de fonctionner permet de plus la préservation de la personne. Ce métier laisse souvent la place à un imaginaire entretenu par la télévision, le cinéma, ou la littérature. Le suspect est souvent identifié par ses empreintes, mais à la différence d’une fiction, ce n’est pas que de la poudre aux yeux !
La Vilaine était en Noire s’invite
AUX ARCHIVES BIBLIO
Dernier ouvrage paru de Thierry Bourcy > Le Songe de l’astronome, éditions 10/18, coll. « Grands détectives » Dernier ouvrage paru de Frédéric Paulin > Le monde, notre patrie, éditions Goater Noir
Le jeudi 24 novembre a eu lieu, aux Archives Départementales de Rennes, une conférence organisée par le Festival la Vilaine était en Noire. Nous avons rencontré Thierry Bourcy et Frédéric Paulin, auteurs de polars qui s’inspirent de faits historiques à partir d’archives personnelles ou publiques. Par Marie G et Hélène T
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ls ne sont pas forcément connus du grand public, alors prenons le temps de les présenter. Thierry Bourcy, la soixantaine, scénariste, réalisateur ainsi que romancier, a crée le personnage de Célestin Louise, qu’il entraîne dans des enquêtes policières pendant la guerre de 14/18. Les aventures de ce personnage sont à découvrir dans 7 romans qu’il a écrit entre 2005 et 2014. Fred Paulin, la quarantaine, a un parcours atypique : prof d’histoire-géographie, journaliste indépendant et fondateur d’un journal satirique, il est l’auteur de la Grande Déglingue paru en 2009 (roman sur la boucherie de la Première Guerre Mondiale). Il oscille entre le roman noir historique et le polar contemporains. Tous les deux s’attachent aux descrip-
tions réelles des époques qu’ils abordent dans leurs écritures. Ils s’inspirent de faits historiques pour développer une fiction autour de leurs livres. Ils puisent leurs inspirations au travers de témoignages, les carnets de notes de soldats, ainsi que des photos. Ces auteurs de polar ne sont pas historiens, ils s’inspirent de faits réels pour inventer leurs histoires alors qu’un historien établit des faits. Au travers de leurs romans, ils cherchent plutôt à faire ressentir aux lecteurs l’atmosphère dans laquelle évoluent les principaux personnages. Thierry Bourcy nous explique : « pour plonger le lecteur dans l’univers de la première guerre mondiale, je cherche à rendre compte de l’atmosphère : un sol qui tremble, le silence des tranchées…».
Selon Fréderic Paulin il est plus facile de travailler sur la guerre de 14/18 de par la quantité d’archives qui existent que sur la guerre d’Algérie. L’auteur « appuie là où ça fait mal » ce qui signifie qu’il ose aborder des sujets sensibles. Il dit que : « l’histoire est souvent faite par les vainqueurs. Par exemple pour la France la guerre d’Algérie s’est arrêtée en 1962, par contre làbas les massacres ont continué jusqu’en 1965. » Le Festival la Vilaine était en Noire a permis de donné un accès à la littérature du polar sous toutes ses formes. Cette rencontre a permis de porter un autre regard sur cette culture et invitait les novices comme les afficionados à se plonger dans des écritures différentes.
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LE ROUTARD DU POLAR Un samedi matin du mois de novembre, nous avons rencontré Jean Hugues Oppel, un auteur chaleureux qui bourlingue depuis plus de 20 ans dans de nombreux territoires de l’écriture, pour voir s’il avait des révélation a nous faire sur son métier. Par Aurélien et Jérôme Hypocrite : Vous avez des révélation a nous faire ? Jean Hugues Oppel : Quand j’étais en troisième, j’avais prévu de faire des études scientifiques mais j’étais nul en math. A cette période je passais mes vacances de pâques au cinéma, je voyais un film par jour. J’ai décidé de faire une école de cinéma et je suis devenu assistant réalisateur. J’ai travaillé pour Francis Girod, Bertrand Tavernier sur « la vie et rien d’autre », Roman Polanski sur « la jeune fille et la mort » avec Sigourney Weaver. J’ai passé 10 semaines avec elle, elle est très sympa et elle fume ce qui pour une américaine est bon signe. En parallèle j’écrivais de la science fiction mais ça ne marchait pas. Avec mon meilleur ami, on a décidé un soir de cuite d’écrire un polar. Après un an de boulot, la série noire l’a publié. Mes romans de science fiction c’est du polar dans le futur alors je me suis dit que j’allais les écrire dans le présent et ça a marché. J’ai fait les deux métiers en parallèle jusqu’en 1995. H : Comment vous avez eu la révélation de l’écriture ? JHO : L’inspiration tu l’as naturellement ou pas. Ensuite tu t’habitues, tu n’y fais plus attention. Mon voisin ne l’a pas, il fait un autre métier et ce n’est pas un jugement de valeur ! C’est une question de sens de l’observation. Après, je sais comment faire travailler cela. A part ce petit truc magique, c’est basique la littérature, c’est du travail. Y’a 1% de génie à l’état pur, 9% de gros nul et 90% de menteur qui une fois qu’ils ont fini d’écrire doivent tout retravailler. J’écris des histoires qui nécessitent une structure, ça me vient du cinéma. Y’a une seule personne qui s’emmerde dans l’écriture c’est l’auteur parce qu’il sait tout ce qui va arriver.
H : Vos livres ont-ils révélés ou dénoncés des problèmes de notre société ? JHO : Je n’aime pas le mot dénoncer, je préfère dire exposer, montrer ce que l’on ne voit pas. Dans Vostok, j’évoque les problèmes autour du Coltan, un métal qui sert pour les écrans plats, les téléphones... et pour lequel on s’étripe au Congo. Mais il est déjà dépassé, aujourd’hui la cassitérite l’a remplacé. Avec la fiction on peut donner des choses au lecteurs auxquels il aurait pas forcement pensé, parce qu’il a pas envie d’écouter les infos par exemple... On est dans une fin de cycle, mère nature va mettre tout le monde d’accord, c’est un peu le sens de Vostok. Hier, DOA (un jeune auteur de polar, NDLR) discutait de la fusion des services secrets avec ses lecteurs. Avant, il y avait la DST (Direction de la Surveillance du Territoire) pour s’occuper de l’ennemi extérieur qui viendrait en France. Et les RG (Renseignements Généraux), qui surveillent l’ennemi de l’intérieur : les écolos, les autonomistes, les syndicalistes... Les deux services ont été fusionnés sous Sarkozy pour devenir la DCRI (Direction Centrale du Renseignement Intérieur). A l’époque peu de gens ont fait gaffe, mais ça veut dire que l’ennemi de l’intérieur est assimilé à l’ennemi de l’extérieur. Un écolo un peu turbulent c’est comme un membre d’Al Quaida. Je ne le pense pas. Ca pose un problème moral et de société. Le polar c’est ça, on s’occupe du coté obscur ! Il y en a qui font du Cluedo, c’est rigolo, et il y a les autres qui s’intéressent aux dysfonctionnements, au crime organisé... Par exemple, actuellement faut être très con pour se lancer dans la drogue. Par contre le trafic de médicament rapporte autant sinon plus, et quasiment rien en année de prison...
« Sigourney Weaver. est très sympa et elle fume ce qui pour une américaine est bon signe. »
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H : Vous avez déjà eu des problèmes avec ce que vous avez révélé ? JHO : Je ne fais pas de tract. Ce qui m’intéresse ce n’est pas d’attaquer nommément quelqu’un mais ce qu’il représente. Balkany je m’en fous, je ne peux pas le traiter de voleur tant que la justice ne l’a pas prouvé, c’est la présomption d’innocence et heureusement que ça existe. Par contre c’est quoi être maire ? De gérer une ville avec sa femme... ? Là ça m’intéresse. Quand Chabrol à fait « l’ivresse du pouvoir » inspiré de l’affaire Elf, tout le monde lui demandait s’il n’avait pas peur qu’on reconnaisse les personnages... Il répondait : « J’ai pris des fait qui sont connu. Si les protagonistes de l’histoire m’attaquent ça veut dire qu’ils avouent. Donc ils ne m’attaqueront pas » .
BIBLIO Dernier ouvrage paru en littérature jeunesse : Le démon de Mehdi, mini syros polar, à partir de 8 ans
L’IMAGE DU CORPS de la radiologie d’hier à l’imagerie d’aujourd’hui.
Nous avons été reçus à l’Hôtel Dieu par Madame Duthoit-Dassonville, médecin retraité et bénévole au Centre du Patrimoine Hospitalier Rennais. Elle nous a raconté l’histoire de l’imagerie médicale du moyen âge à nos jours. Avant la création des matériels de radiologie, seules la dissection et les autopsies permettaient de faire des investigations sur le corps humain. Par Rafael, John et Steeve Voici un état des lieux de l’évolution des techniques permettant de révéler notre anatomie. • 1895 : Découverte du rayon X et 1er cliché radio • 1910 : Apparition des 1er appareils de radiographie (20 minutes à plusieurs heures par radio) • 1914 /1918 : A l’initiative de Marie Curie, premier véhicule de radiologie pour l’armée Les techniques ont évolué au fil des années et permis de faire progresser les examens radiologiques. • 1970 : Apparition d’une nouvelle technique, le scanner, financé par EMI qui a réinvestit une partie de ses bénéfices dans la recherche médicale grâce au succès des Beatles. Utilisé à Rennes pour la première fois en 1972, le scanner utilise aussi les rayons X avec un produit de contraste en plus. Le scanner nécessite une immobilisation absolue : pour effectuer l’examen sur un bébé on le fixait sur un support à l’aide de bandelettes de la tête aux pieds • 1980 : Découverte de l’IRM, qui n’utilise pas les rayons X, mais ne peut pas forcément remplacer le scanner • 1990 : Apparition de la radiographie numérique qui permet d’obtenir de meilleures images que la radiographie traditionnelle. Ces techniques continuent à progresser : découverte de la 3D en 2000 et la 4D en 2004. Cette visite nous a impressionné et démontré que les connaissances du corps humain évoluent au fil du temps grâce aux machines.
INFOS Pour en savoir plus, nous vous invitons à vous rendre sur le site du CPHR > www.cphr.fr
UNE ARTISTE AUX MULTIPLES FACETTES Marion Kueny a 35 ans. Elle a choisi une option Arts Plastiques au Lycée, en Alsace, pour devenir plasticienne. Elle a travaillé en tant que médiatrice culturelle pendant ses études d’art à Strasbourg. Suite à une rencontre, elle a choisi de devenir graphiste. C’est pourquoi elle a déménagé à Rennes pour suivre la filière communication aux Beaux-arts. Actuellement elle travaille à Paris et mène différents projets d’éditions. Par Marie et Aurélien Graphisme signifie « écrire pour, servir un message ».
Marion travaille pour des commanditaires, des associations, des groupes de musique et le milieu hospitalier. Ce sont des rencontres qui nourrissent sa création. Son métier lui permet de donner des clefs au public pour mieux comprendre les œuvres d’art et faciliter leurs explications. Ses supports de travail dépendent de la commande et de ce qu’elle veut transmettre pour répondre de manière originale.
Auteur de l’affiche Incorporated Pour l’affiche d’Incorporated (Biennale d’Art Contemporain), elle a pris une image générique
d’une banque où tout est lissé, où l’on perd notre identité dans l’entreprise. « Incorporated » fait penser à l’incorporation, terme militaire signifiant l’engagement dans l’armée où l’on ne veut voir qu’une seule tête.
Notre travail autour de l’affiche centrale
Pour mettre ses productions en couleur, Marion utilise des Pantones, qui sont un mélange des quatre couleurs d’imprimerie (Cyan, Magenta, Jaune et Noir) au lieu de la quadrichromie traditionnelle, car le Pantone est moins cher. Pour la page centrale de l’Hypocrite, on a fait un
travail sur le cadavre exquis (textes et dessins) avec l’idée de jouer sur un double sens. Lorsque vous regardez l’illustration uniquement avec le coté bleu ou le coté rouge de votre paire de lunette anaglyphe, il y a révélation d’un message caché. Comme quoi, il ne faut pas se fier aux apparences.
INFOS Plus d’infos sur son site : www.marionkueny.fr
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quanD angoisse et stupeur, Débarqua une clique De pirates bien
la goutte D'eau Devient une mer sur laquelle glissent les bateaux.
Dans la maison De boa, il y a Des petits cafarDs.
Message collectif à caractère exquis
créé dans le cadre de l'év énement Incorp orated! 5 e édIt Ion des atelIers de rennes– bIennale d’art contemp oraIn
av ec la joyeuse part IcIpat Ion de alexIs, aurélIen, GwIzIo, Hélène, joHn, marIe F, marIe G, pédro, maHamadou, p Ierre, raFaël, steev e, marIon & carIne.
novembre 2016
tout le monDe exécuta la présentation D'excuse inhérente à ce genre De situation.
souDain un éclair fenDit le ciel et l'ombre menaçante De l'ankou apparut.
DéciDés à en DécouDre.
RÉVÉLATIONS D’ARTISTES INCORPORÉS
La 5e édition de la biennale d’art contemporain nous amène à nous questionner sur ce que les artistes cherchent à révéler de notre société. Abordant la relation entre l’Art et l’entreprise, les deux expositions de la Halle de la Courrouze et de la Criée nous montrent comment les artistes observent, racontent et expriment le monde qui nous entoure à travers leurs gestes, leurs choix picturaux et spatiaux.Par Hélène
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a Criée est un centre d’art contemporain au cœur de Rennes. Nous pénétrons dans une salle blanche pour un focus arrêté sur 5 artistes : Ismaïl Bahri,Karolina Krasouli, Jean-Marie Perdrix, Lucy Skaer, Darielle Tillon. L’œuvre centrale nous interpelle. Il s’agit de Coulée douce d’Ismaïl Bahri. Cette installation est une ouverture dans l’espace -temps, un fil tendu entre le sol et le plafond qui permet l’écoulement perpétuel d’une goutte d’eau, laissant la trace d’une petite flaque d’eau qui s’agrandit et s’évapore. Cette œuvre placée au centre se révèle comme le miroir de cette exposition. Elle nous renvoie à l’analyse du poète Tan Lin sur la circulation des corps, des produits, des affects dans une boucle fermée de leur identité. Le rouage des matières premières donne une trace à suivre. Nous déambulons d’un signe à l’autre pour ajuster notre perception. Sans guide l’analyse serait certainement différente. Nous retenons l’importance des matériaux riches comme la feuille d’or présente dans l’œuvre de Kaolina Krasouli, le lapis-lazuli, le lin, le parquet en chêne massif de Lucy Skaer ou le bronze chez Jean Marie perdrix évoqués comme le lien de conversation entre les œuvres. Ce point de convergence est peut-être la révélation d’Incorporated à La Criée.
Hollande pour Mark Manders. Ce centre d’art de facture très contemporaine dispose d’espaces de grande dimension et accueille des œuvres assez monumentales. Entre une installation de fabrication d’alcool de palme, un module traçant les dérives illimitées du travail comme une déportation de l’intime, la rencontre de têtes articulées dans un mouvement perpétuel alimenté par des machines au souffle bruyant, nous traversons un chantier industriel à l’allure d’une usine où l’homme a attaché sa vie à son travail. Propulsés par le bruit des machines et les effluves d’alcool, nous découvrons une installation plus intemporelle à l’esthétique rassurante, temporisant les espaces et le temps dans l’érosion du calcaire, du marbre et de la transformation du plâtre en sculpture temporelles : Scène des Abandons de Michel François. La biennale inspirée par l’industriel Bruno Caron déporte l’art dans le champ du rapport au commerce. La réalisation d’œuvres dans cette dimension semble souvent s’enfermer sur elle-même nous laissant dehors. Pourtant, elle pose la question du nébuleux voyage du visiteur entre réalisme, évidence, expérimentation, recyclage, trésor, adaptation dans la délimitation des espaces réservés à la révélation de la biennale ? à la révélation de l’artiste ou à la révélation de l’œuvre ?
La halle de la Courrouze expose 5 artistes venus d’horizons différents, de Paris pour Jean-Marie Perdrix et Jean-Alain Corre à Berlin pour Michaela Eichwald en passant par Bruxelles pour Michel François ou la
Industriel Inspiration Installation Nébuleux Néo Caron Calcaire Coton Centre d’Art Contemporain Orientation Œuvre Repérage Révéler Point de convergence Poète Passage Organique Origine Révélation Recycler Réaliste Réalisation Adaptation Aléatoire Art contemporain Artiste Trésor Temporalité Economie Exposition Evidence Esthétique Déportation Déambulation dans l’espace
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INFOS www.criee.org
RENCONTRE Révélation d’une femme
pour et par une femme. Par Marie F
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ascale dit Palou est un petit bout de femme habillée à la manière de l’effigie masculine de Jean-Paul Gautier : une marinière de couleur bleue et blanche, un béret et une clope au bec. A 51 ans, elle vit très bien son homosexualité. Pourtant au moment de son coming-out, elle n’a pas reçu le soutien de ses proches. Elle a été mariée pendant 19 ans avec un homme car c’est ce qu’on attendait d’elle. Elle a donné naissance à 4 filles.
Pourtant à l’âge de 38 ans, elle rencontre une femme et décide de s’assumer pleinement. Depuis toujours elle se savait homo mais à l’époque révéler sa vraie sexualité était tabou. Néanmoins Palou le dit bien, « aujourd’hui encore ce n’est pas si évident.» A la Gay Pride, il y a des bravos mais aussi des insultes. Se révéler aux autres n’est pas chose facile et malgré les apparences, être soi est un combat permanent.
Un après midi aux petits oignons Onion Skin ou pelure d’oignon. Terme technique détourné du cinéma d’animation pour un évènement qui se tient à Rennes : c’est la révélation d’étapes successives d’une animation par transparence pour le public rennais. Par Marie F
A
ctuellement à Rennes, il existe deux sociétés de production de films d’animation. La technique du Stop Motion a longtemps été utilisée. Cinquante techniciens vivent de leur passion dont Fabien Drouet. Ce dernier, réalisateur et directeur de la photographie a participé à la réalisation du film Ma vie de Courgette et a été inspiré (entre autre) par Nick Park avec Wallace et Gromit dans les années 90. Il anime pour une semaine à la MJC du Grand Cordel un atelier de sensibilisation aux films d’animation. Du coup, sept plateaux de tournage sont installés avec des techniques de réalisation différentes. Il y a le Stop Motion (création d’un mouvement à partir d’objets inanimés), la Pixilation (un humain peut se révéler être pris dans un film d’animation), la table multi-plans, les dessins animés. Les décors de ces plateaux sont réalisés par des bénévoles passionnés avec comme thématique : Back to
the futur. C’est donc sur fond de voyage dans le temps que le public rennais laisse libre cours à son imagination pour réaliser des scénettes. Quelques précisions utiles sont apportées par Fabien Drouet : au cinéma, le défilement classique est de 25 images/seconde. Pour l’animation, le choix est possible. Soit c’est une réalisation image par image : il faut 25 saisis d’images pour 1 seconde. Ou alors, comme à la MJC, les images sont prises 2 par 2. Il y a donc 12 phases de mouvements par seconde. Ce qui permet une lecture fluide. Après ce passage technique, arrive la magie du jeu. Les apprentis réalisateurs jouent sur la vitesse et le freinage des objets inanimés pour donner l’illusion du mouvement et du rythme à l’histoire à raconter. La naissance d’applications pour smartphone qui intègrent la fonction d’animation révèle une esthétique qui se démocratise.
POEME
Qui révèle réveille et renouvelle… « Hey, s’il te plait, file-nous ton tel… » Telle quelle, la fraîcheur se révèle Spontanée, à notre échelle Chaque jour, on découvre des nouvelles Ça sonne comme une évidence D’acquérir des connaissances Qui nous rendent plus intelligents Et nous en apprennent sur les gens Sur le monde et nos continents Quand on les scrute, c’est pertinent La foule ne se foule que rarement Mais au loin on fout les distants Quand, avides d’apprentissages On débarque dans les parages Avec l’envie d’en savoir plus Sur ce que révèlent les corpus, Tu sais, tous ces assortiments, Cadeaux émanant du néant Ou de ce qu’on scrutait ainsi Qui rendent plus fameux aujourd’hui Maintenant qu’on connait davantage Ces thèmes, on s’extirpe de nos cages. Pierre
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GARDE MANGER La culture, c'est comme la confiture, moins on en a, plus on l'étale. La Boite Noire, une bande dessinée de Tonio Benacquista et Jacques Fernandez. Edition Gallimard – Futuropolis Un homme a un accident de voiture et tombe dans un semi-coma, pendant lequel il débite des phrases sur son existence, annotés par une infirmière qui les lui délivrera à la suite de son réveil. D’abord, l’homme n’y comprend rien. Mais il cherchera à leur trouver un sens en recherchant des indices auprès de ses amis et de sa famille pour comprendre leur signification
Recommandé par Pierre G
Les Visages de Jesse Kellerman, roman thriller, sorti en 2009 chez Sonatine. C’est l’histoire d’une enquête sur des meurtres d’enfants. En donnant des clés, j’ai peur de révéler la vérité mais il y a un indice : des visages d’enfants dessinés…
Recommandé par Léa B
Inside Man : L’Homme de l’intérieur, film réalisé par Spike Lee, 2006 Un groupe de voleur réalise le braquage parfait pas pour voler de l’argent mais révéler un horrible secret.
Recommandé par Aurélien
La Parole de Georges Gusdorf, PUF, 2013 L’auteur tente de définir la notion de langage, de langue et de parole. Le philosophe défend l’idée que l’homme de parole contribue à mettre de l’ordre dans la réalité humaine et que la communication “donne à chacun la revelation de soi”.
Recommandé par Marie F
VOS PAPIERS, SVP ! Coup de kick à Médréac (épisode 3) Fiction Par Hélène en journaliste d’investigation Ce soir là, je suis rentrée chez moi la tête farcie de points d’interrogation. Cette voix à l’accent franco-breton dans un corps au sexe indéfinissable est elle la voix d’une bikeuse pure et dure ou cet accent cache t-il une âme tendre ? Ça fait un bail que je n’ai pas croisé les Aile’s Dindes VIP. La rédac me pousse à investiguer plus frontalement le sujet. Ils sont mignons mais le terrain, c‘est moi, je ne passe pas mon temps le nez planté dans des BD policières, moi c’est de l’action. Je suis scotchée devant ma menthe à l’eau, le cerveau dans le pâté, moulinant l’info des Ailes Dindes. Je suis au bar du festival, « La Vilaine était en noir » en attendant l’entrée en scène des Sixteen, lorsqu’ une main se pose vigoureusement sur mon épaule. Je retiens mon souffle les narines en alerte. Je crois reconnaître ce parfum très envahissant du mélange d’huile de vidange et de clope roulée. Je pousse discrètement ma menthe à l’eau et ose un regard dans sa direction. C’est elle, c’est bien elle. Il suffit d’y penser pour qu’elle apparaisse. Je lui tends une bière trouvée sur le comptoir. Elle me fixe et d’un air civilisé me demande. -Tu es là pour « Condor Live » ? - Non, pour mon journal Je devine la gaffe au moment où je prononce le mot journal. - Tu es journaliste ? - Pas exactement Je sens comme si je vivais en direct son moment de révélation sur le rôle de mon existence soudain dans la sienne. « Merde » je répète dans ma tête, « merde » J’essaie de sonder son regard impénétrable. Rien, je ne détecte rien. Elle me fixe, avale sa bière et sur un ton très « hormones mâles », elle me toise - Tu peux dire à ta rédac qu’ils vont bientôt m’entendre. Affaire à suivre.
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REJETÉS
« The Misfits »est une pièce de théâtre, d’une durée de deux heures, présentée en novembre à Rennes dans le cadre du festival « Mettre en scène », écrite et réalisée par Mattias Andersson. Par Pierre et Steeve « The Misfits » est un mot anglais qui signifie « inadaptés, rejetés »… Cette pièce évoque l’histoire de la compagnie Backa Teater, troupe suédoise existant depuis 1978 ; puis présente différents tableaux de personnes rejetées dans l’Europe de 2016. Le Backa Teater avait pour objectif lors de sa création de s’adresser aux jeunes de milieux socialement défavorisés. La compagnie était alors composée de musiciens et de comédiens qui souhaitaient œuvrer pour la réflexion et le mieux vivre ensemble en s’attachant aux exclus.
Dans « The Misfits », 13 comédiens et 2 musiciens, racontent leur parcours et leur engagement au sein du Backa Teater. Ils citent des sources venant de la bible, de Wikipédia et d’extraits de textes de Mattias Andersson, leur auteur et metteur en scène. Il y a dans cette pièce des jeux de lumière, de la musique et des chorégraphies qui mettent en avant chacun leur tour des déclassés dans des situations mélangeant humour et tragédie. Ainsi, « The Misfits » nous raconte, pêle-mêle, l’histoire d’une équipe de basket entre voisins
serbes et albanais à l’époque de la guerre ; nous confronte à un personnage solitaire qui se reconnait dans les axolotls, des créatures marines en voie de disparition… La pièce est dynamique, touchante et nous invite à réfléchir sur notre comportement de tous les jours vis-à-vis des marginaux et des inadaptés. A « Mettre en scène » cette année, nous avons pu assister à la première française … Nous vous invitons donc à découvrir « The Misfits », cette pièce révélatrice de la société contemporaine.
FICHE MÉTIER Archéologue – Par Pierre G
Passionnée par l’Histoire, par les civilisations anciennes et influencée par Indiana Jones, MarieLaure Thierry, archéologue. revient sur la réalité d’un métier passion qui nous révèlent les richesses de notre passé. Hypocrite : Pourriez-vous vous présenter ? Marie-Laure Thierry : J’ai 37 ans. Je suis archéologue à l’INRAP (l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives), seul établissement public national qui agit sur le territoire métropolitain et sur les DOM TOM. Il y a des centres archéologiques dans chaque région de France. J’ai étudié à Rennes, où nous avons monté avec des amis en 2004, pendant ma licence, l’association Alter-ego Rennes, qui regroupe des professionnels et des universitaires en archéologie, pour prendre la relève d’une autre association que j’avais côtoyée pendant des fouilles au Maroc. Hypocrite : En quoi consiste votre métier ? MLT : Il y a 2 branches en archéologie. D’abord, l’archéologie programmée qui est l’objet de programmes de recherche scientifiques qui sont menés sur des sites archéologiques reconnus. Ce type de fouille n’a aucun caractère d’urgence et peut se dérouler sur le long terme. Elles disposent généralement de moins de moyens techniques et humains que les fouilles préventives. Les fouilleurs sont le plus souvent des étudiants ou des bénévoles mais cela peut être des archéologues professionnels. La deuxième, c’est la fouille préventive qui a pour objectif d’assurer la détection et l’étude scientifique des vestiges susceptibles d’être détruits par des travaux liés à l’aménagement du territoire comme la construction d’une maison, d’un lotissement, d’une ligne de trains, ou de portions d’autoroutes. C’est obligatoire selon la loi de tester archéologiquement les terrains en amont des travaux. Il y a une partie administrative pour le montage du projet ; c’est très long… moi, je suis plus souvent «dans la terre». On creuse, on nettoie, on fait des plans, des fiches, des photos, pour trouver des éléments, des murs, des objets, des vestiges, qui sont très divers et peuvent aller de la préhistoire jusqu’à la période moderne. Puis après, on travaille sur la partie « enregistrement », où l’on décrit si l’orientation du mur est au nord ou au sud … on récolte de la céramique romaine, qu’on peut dater… Et ensuite, on a une partie en laboratoire, de recherches, où on va étudier tout ça, pour faire un rapport de fouilles. H : Pourquoi avoir choisi ce métier ? MLT : Par mon grand-père. Petite, je recevais beaucoup de livres d’histoire. J’étais passionnée par les civilisations anciennes : les grecs, romains, égyptiens…. L’histoire m’a toujours passionnée. Puis avec mon parcours, j’ai réussi à réaliser mon rêve d’enfant, de devenir archéologue. Il y a eu aussi Indiana Jones évidemment… ça a formé beaucoup d’archéologues, même si ce sont des rêves d’enfant et des clichés ; et qu’il y a beaucoup de différences avec la réalité. H : Quels sont les formations et diplômes nécessaires ? Les qualités requises pour l’exercer ? MLT : J’ai un parcours atypique puisque j’ai eu une scolarité moyenne au début, mes profs m’ont orienté vers un B.E.P secrétariat puis vers un Bac pro secrétariat. Ensuite, pour avoir l’équivalence universitaire, je me suis tournée vers un BTS TourismeLoisirs afin de m’assurer un avenir professionnel en tant que guide touristique au cas où l’université ne
soit pas faite pour moi. Enfin, mon cursus universitaire a été le suivant : DEUG Histoire de l’art et archéologie ; licence archéologie, master et doctorat. Parallèlement, j’ai fait de nombreux stages dont un stage archéologique au Maroc qui a été déterminant pour mon avenir. H : Sur quel secteur géographique œuvrez-vous ? Sur quel site travaillezvous en ce moment ? MLT : J’ai passé 6 ans sur Rennes en CDD, je dépendais de la base rennaise de l’INRAP, qui est à Cesson-Sévigné. C’étaient des contrats courts, de deux à six mois. Je fouillais à l’étranger en parallèle, tout en conservant un lien avec l’université de Rennes. Comme c’est un établissement public, il faut attendre l’organisation d’une vague de recrutements, et ça a été le cas en 2014, avec des embauches en CDI. Il y avait six places à Rennes, j’ai été classé après. C’est donc là que j’ai atterri à Clermont-Ferrand, mon deuxième vœu.
fouilles, chacun a la sienne, et on s’en occupe toute la journée avec brouettes, pelles, pioches, outils de dentistes. On commence par le nettoyage, piochage, puis prise de photos, description, dessins… Sauf lorsque ça doit être plus minutieux, pour de la mosaïque romaine, par exemple, on y va avec des truelles, puis on fait des photos, des dessins. H : Qui finance les recherches ? Financements publics ou privés ? MLT : La loi oblige une vérification des vestiges en amont de travaux ; y compris pour une piscine. Il y a plusieurs types de financement selon la surface, le lieu de l’opération, et le type d’aménageur. Les fouilles sont payées par les aménageurs mais certaines fouilles peuvent prétendre à une subvention ou une prise en charge totale ou partielle de l’État via le Fonds national pour l’archéologie préventive (Fnap). Même si depuis 2003, il y a eu une révision de la loi, l’INRAP n’a plus
INFOS
> Inrap | Institut national de recherches archéologiques ... www.inrap.fr > Sur le travail de Marie Laure Thierry www.dayofarchaeology.com/archeologue-mais-pas-que/ > Association Alter Ego Rennes alteregorennes.canalblog.com > Facebook : Association d’Archéologie Alter Ego Rennes
H : Êtes-vous en lien avec d’autres professions ? MLT : Oui, c’est vraiment un travail d’équipe. Aucun d’entre nous n’est spécialement archéologue ; chaque archéologue a une spécialité. Il existe des archéologues botanistes : dont la mission est la reconnaissance de pollens au microscope ; on peut faire appel à des chercheurs à l’université, on côtoie des spécialistes du charbon de bois, des graines de céréales, des photographes de chantiers pour des prestations afin qu’ils captent les ruines et les vestiges par drones ; mais aussi d’architectes, qui étudient les vestiges bâtis. H : Selon vous, qu’est-ce que l’archéologie est à même de révéler sur la société ? MLT : On révèle les vestiges du passé, la vie des hommes d’autrefois Certains se demandent ce que ça nous apporte à nous à l’heure actuelle alors qu’il y
Qu’est-ce qu’on fait là sur la terre ? Ces recherches permettent aux enfants d’avoir une vision différente d’aujourd’hui, d’avoir de nouvelles notions, bases, et répondent au besoin de comprendre le monde dans lequel on vit. C’est important de savoir d’où on vient, comment ont évolué les hommes ; ça nous renseigne sur le passé, et ça nous conforte dans plein d’idées, dans plein de problèmes face à ce qu’on vit aujourd’hui. Ça nous permet de mieux comprendre ce qu’on fait au quotidien, pourquoi on le fait, et se poser des questions, savoir ce qu’on fait là sur Terre. Au quotidien, dans la boue, ça n’est pas vraiment signifiant ; mais quand on est dans la partie recherches, colloques, ça permet de rééditer des ouvrages historiques. Plus les découvertes avancent, plus on découvre des choses merveilleuses auxquelles on n’avait même pas pensé. Il y a même des choses qui restent encore mystérieuses, qu’on n’a pas réussi à expliquer. Finalement, je
« J’ai un bon niveau d’étude (bac + 7). Cependant, avec huit ans d’expérience, je touche seulement 1400 € net par mois. Pour ma part, je suis contractuelle soumis au droit public de catégorie 2 : technicien d’opération. Nous souhaitons une meilleure reconnaissance de notre expérience. »
En ce moment, je suis responsable des fouilles d’un chantier pour la construction d’une ligne électrique sur 7 kilomètres. Nous sommes dans la phase de diagnostic qui est un test pour savoir si on passe à l’étape de la prescription d’une fouille ou de la libération du terrain si celles-ci ne sont pas nécessaires. En ce moment, j’écris le rapport de ce chantier. H : Comment se déroule une journée type ? MLT : On arrive à 8 heures sur le chantier, on s’habille chaudement selon les périodes. On va sur notre zone de
le monopole car il y a eu une ouverture à la concurrence et donc l’arrivée sur le marché d’opérateurs privés. Par conséquent, on doit réduire la facture et les coûts si on veut remporte le marché. H : Quel est votre salaire, si ce n’est pas indiscret ? MLT : J’ai l’équivalent d’un niveau ingénieur. Cependant, avec sept ans d’expérience, je touche seulement 1400 € net par mois. Pour ma part, je suis contractuelle soumis au droit public de catégorie 2 : technicien d’opération. Nous souhaitons une meilleure reconnaissance de notre expérience.
a des problèmes plus contemporains à gérer, plus urgent. Mais plus on étudie des civilisations du passé, malgré l’évolution et la hiérarchisation des sociétés, plus on comprend qu’on revit les mêmes problèmes aujourd’hui. On reproduit les mêmes schémas, les mêmes échecs que les sociétés du passé. L’homme qui a acquis une certaine expérience, qui a évolué au niveau de l’industrie, de l’économie, du numérique, est confronté aux mêmes sujets, aux mêmes problèmes vécus à la préhistoire, chez les Grecs ou les Romains. Savoir d’où on vient ? Comment ont évolué les hommes ?
crois que pour toutes ces raisons, c’est important de connaître le passé. H : En un mot, comment définiriezvous l’archéologie ? MLT : Vaste. Il y a plein d’intervenants, des périodes différentes, on ne peut pas vraiment résumer ça autrement... En somme, c’est l’intérêt pour le passé et sa connaissance.
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Capricorne // Du 22 décembre au 20 janvier Les caprices ornent votre quotidien ; soyez moins capricieux et les cieux vous seront favorables. Mettez toutes les données sur la table, et attablez-vous autour d’une fable.
Balance // Du 23 septembre au 22 octobre Vous avez quelques problèmes d’équilibre ; pensez à peser le pour et le contre. Avant de déclarer votre flamme, pensez à régler le volume sonore et à faire vos balances.
Verseau // Du 21 janvier au 18 février La vie est une feuille de papier. Lisez le recto (verso) avant de vous retourner, sur le verseau (sauver). Vous paraîtrez peut-être moins sot en buvant votre verre d’eau ; cela vous permettra d’éviter d’avoir le ver solitaire.
Scorpion // Du 23 octobre au 22 novembre Dans le désert, vous avancez vos pions et vous menez au score. Piquez de votre dard ceux qui en pincent pour vous. Sagittaire // Du 23 novembre au 21 décembre Il ne suffit pas d’être sage et de se taire. Parfois, il vaut mieux divulguer ce que l’on pense, en incendies vulgaires.
Poissons // Du 19 février au 20 mars En amour, vous êtes free, vous avez tout compris, comme un poisson pas né. Vous a-thon révélé que vous tourniez en rond ? Cet hiver, pas de soucis à l’horizon, vous continuerez à buller.
CROK&NOUS
HOROSCOPE
Ce que révèlent vos signes cet hiver
L’équipe de l’Hypocrite vous propose une nouvelle rubrique Crok & nous ! Ecrivez nous avec ou sans langue de bois, y’a à boire et à manger, y’a du rabe à volonté ! Vous avez envie de nous faire partager votre avis ou vous souhaitez nous questionner sur ce que vous aimeriez que l’on vous dévoile ? Rien de plus simple, écrivez nous à l’adresse mail suivante : croketnous@gmail.com Vous serez publié dans le prochain numéro de l’Hypocrite qui sera diffusé en mars 2017
Bélier // Du 21 mars au 20 avril Béliers, vous enfoncez des portes ouvertes. L’herbe est plus verte ailleurs, il est temps pour vous de faire sonner la clochette et d’explorer de nouvelles vertes prairies. En amour, trouvez votre A, vous serez alors B-liés. Taureau // Du 21 avril au 21 mai Encore trop tôt pour faire votre rôt… Prenez votre mal en patience, vous arriverez à mener à bien tous vos projets, pas la peine de vous arracher les cornes. Vous voyez rouge, réfléchissez avant de foncer… Olé ! Gémeaux // Du 21 mai au 21 juin Bien au chaud dans votre hameau, vous trouverez les mots pour attirer à vous de belles choses, et vous pourrez crier « J’aime » haut et fort, sans faire d’efforts pour les jeux de mots. Cancer // Du 22 juin au 22 juillet Préparez-vous à un concert d’émotions et de sentiments. Soufflez dans la trompette, et qu’on ne s’y trompe pas, votre vie rebondira. Lion // Du 23 juillet au 22 août Les mois qui vont venir vont révéler votre majestueuse crinière, inutile de passer chez le coiffeur… Sinon, ça vanne dure dans la savane ! Vierge // Du 23 août au 22 septembre Vous vous accommoderez au syndrome de la page blanche, mais pas la peine de vous faire prier, vous retrouverez l’inspiration.
II HYPOCRITE 10 II SAISON 05 II TRIMESTRIEL II DÉCEMBRE 2016 RÉDACTEURS & ILLUSTRATEURS : Alexis - Aurélien Cyril - Gwizio Hélène T - John Léa - Mahamadou Marie F - Marie G Pedro - Pierre Rafael - Steeve Vianney - Hélène Tr Véronique - Floriane Jérôme -Carine
COORDINATION ARTISTIQUE : Établissements Bollec MISE EN PAGE : Delphine Marie Louis IMPRESSION : Imprimerie Chat Noir - Rennes INTERVENANTS : Marion Kueny Nathalie Bougeard Alain Faure
SOUTIENS : Ville de Rennes Contrat de ville Conseil Régional de Bretagne Conseil Départemental d’Ille et Vilaine Fond de dotation BNP Paribas Fondation Société Générale DRAC Bretagne DDCSPP 35
REMERCIEMENTS : Lucille Piquenot et Anne Hélène Frostin du service des publics de la biennale d’art contemporain, ainsi que Lauriane, médiatrice culturelle // Babi Badalov et l’équipe du Praticable // Marie Laure Thierry d’Alter Ego Rennes // Nathalie Vereque de la DDCSPP 35 Etat Major // Nicolas Malgonne de la Mjc Grand Cordel // Fabien Drouet, réalisateur
de film d’animation // Carole Brulard de la Criée centre d’art contemporain // Véronique, Tarik et Olivier du festival La Vilaine était en noir //Fred Paulin et Thierry Bourcy // Jean Hugues Oppel // Palou // Dr Duthoit Gassonville du Centre du Patrimoine Hospitalier Rennais // L’Antipode Mjc et le CDAS de Cleunay Un grand merci à Vincent Amiot pour le traitement des images.
II ENTRÉE LIBRE TOUT ATOUT 44, rue champion de cicé Tél 09 54 73 77 50 coordination@toutatout.org Coordination artistique : ÉTABLISSEMENTS BOLLEC etbollec@gmail.com etablissementsbollec.com
Le projet Entrée Libre est une action de l’association Tout Atout, centré sur la découverte du monde artistique et culturel. Nous proposons à des jeunes rennais de former un collectif et de les accompagner sur un parcours liant des spectacles (concerts, pièces de théâtre…), des rencontres (artistes et professionnels) et du bénévolat. Pour favoriser leur engagement sur la durée et valoriser leurs expériences de découverte,
Tout Atout et les établissements Bollec ont choisi de leur proposer la réalisation d’un journal trimestriel qu’ils ont intitulé L’Hypocrite. Tous les mercredis, les jeunes se retrouvent pour échanger sur leurs envies, découvrir des événements et/ou des structures culturels. Ils créent ensuite leur journal en utilisant à chaque fois des techniques d’impression et d’illustration différentes dans le plus pur esprit Do it yourself. //