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ssayiste de nature, l’Hypocrite a initié ce trimestre un parcours culturel autour du travail et du repos. Tous les artistes que nous avons rencontré ont été abordés à la lumière de ces notions fondamentales. La Biennale d’Art Contemporain à servi de guide avec sa thématique « Play Time ou le droit à la paresse ». Du swing de panam sur le festival du Grand soufflet à la salle des pas perdus du parlement de Bretagne où les artistes rennais Mioshe et Elsa Quintin exposaient leur projet ‘’Pilot’’ ; Des lasers de Robert Hanke sur le festival d’Electroni-k ‘’Maintenant’’, aux suspensions hallucinantes de Chloé Moglia sur ‘’Mettre en scène’’ organisé part le TNB. De la drôle invention d’un monde par Antoine Defoort et Hallory Goerberg dans leur pièce ‘’Germinal’’ aux vidéos de Pilvi Takala présentées sur la biennale, toutes ces œuvres en disent long sur l’absurdité de nos systèmes normés.

« Les sans abris comme les personnes évoluant dans des milieux plus favorisés possèdent un ou plusieurs chiens. »

L’équipe de le rédaction vous invite à flâner, à vous arrêter un instant et prendre du plaisir afin de devenir un bon Hypocrite. Bonne lecture. n

Promener son chien avec 50 autres personnes qui promènent aussi le leur peut vite tourner au cauchemar et partir en cacahuète. C’est pourtant cette drôle de ballade, entre le Musée des Beaux et le FRAC Bretagne, que proposait l’artiste japonais Koki Tanaka. Peut-on supprimer les barrières et réunir différentes classes sociales ? Telle est l’ambition utopique proposée par Koki Tanaka, artiste japonais invité sur la Biennale d’art Contemporain. Une performance intitulée ‘’Precarious tasks #12 - Walking with dogs’’. Une manifestation sans revendications, une ballade avec nos amis les bêtes dans une ville endimanchée, sous la lumière blanche de l’automne. Des inconnus et leurs fidèles amis à quatre pattes. Selon Mr Tanaka, les sans abris comme les personnes évoluant dans des milieux plus favorisés possèdent un ou plusieurs chiens. Il nous explique devant l’imposant bâtiment du FRAC Bretagne que cette mixité est un but difficile à atteindre. Il lui à été inspiré par le mouvement des manifestations récemment réapparu au Japon à la suite de l’incident de Fukushima. Cela faisait quarante ans qu’il n’y avait pas eu de manifestations de cette importance au pays du soleil levant. En

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France, ce mouvement lui a été suggéré par les manifestations étudiantes de 2008. Cette promenade dominicale s’est terminée par un toast : petit café et Far Breton. Nous avons ensuite visité les différentes expositions présentes au FRAC dans le cadre de la Biennale. Koki a étudié la peinture de 1996 à 2000. Il vit aujourd’hui à Los Angeles. Il voulait changer du cercle fermé de relations qu’il côtoyait à Tokyo. En plus de sa présence sur la biennale d’art Contemporain ( unique présence d’un artiste sur l’événement), d’autres de ses œuvres sont exposés : « A pottery produced by five potters at once » et « everything is everything ». n Benjamin

FRAC : Fonds Régional d’Arts Contemporain


Musée des Beaux Arts

Halles de la Courrouze

Cette visite commence par une œuvre de Cosima Von Bonin. Cette artiste allemande nous présente une sculpture « The Ider » (le oisif ). Ce personnage assis sur sa chaise d'arbitre, tourné vers l'exposition, ne pense pas à grand chose. Il contemple, observe. Son nez rappel celui de Pinocchio. Au bout de celui-ci pend une araignée. The Ider est dans l'inactivité depuis un certain temps, ce qui est en totale contradiction avec notre société actuelle toujours en mouvement.

Invité à Rennes par Zoe Gray à l'automne de 2013, Michael Beutler a visité la Halle de la Courouze. Elle lui a proposé d’imaginer une installation qui pourrait être mis en place pour ce bâtiment incroyable.

Ensuite, Thomas Tudoux, un artiste qui travaille autour de l' hyperactivité nous présente ses œuvres. « Promenade » est une première série de 12 dessins encadrés de manière vieillotte. Au départ, ce sont des photographies de différents parcs publics de quartiers, notamment la promenade des bonnets rouges à Rennes, ou l'on trouve des machines habituellement installées dans les salles de sports. Thomas Tudoux les a volontairement dessinées avec des crayons, les couleurs utilisées étant celles des jeux pour enfants que l'on trouve dans ces parcs. Ces lieux habituellement réservés pour se détendre, s'aérer, se promener en famille ou tout simplement être oisif, se transforment en salle de musculation. Thomas Tudoux trouve cela étrange que dans ces lieux publics on puisse trouver de tels appareils. « Sieste », la deuxième série de 10 dessins de l'artiste montre du mobilier urbain conçus pour empêcher les gens de se reposer, de s’asseoir dans le cœur de la ville. « En ville soyons toujours actif, la société ne souhaite pas voir de personnes oisives, encore moins de SDF. Avec parfois des méthodes agressives pour y arriver , en installant des piques qui empêchent les gens de s'allonger. C'est assez violent et choquant''.

C'est avec un poil dans la main et un carnet dans l'autre que nous avons visité les expositions Playtime au Musée des beaux arts et la Halle de la Courrouze. Des jeux de torture, un Pinochio haut perché, des sommeils agités, une blanche neige virée, des fourmis pailletées et un mini-golf allumé : Deux après-midi studieuses sous leurs airs de farniente.

Il a alors imaginé ''The Market'' , un marché inspiré de celui de Zagreb, première étape d'un tour du monde qui nous a conduit dans un parc à métier pour les enfant au Portugal, avec des fourmis porteuses de paillettes au Brésil pour se terminer à la piscine St Georges à Rennes. Nous avons découvert que l'on pouvait jouer au travail comme l'a fait Bruno Peinado avec ces enfants pour réaliser l'oeuvre intitulée ''sans titre, shack up with'' et toujours en famille avec Dewar & Gicquel dont le père du premier a aidé à la cuisson de leurs statues. Enfin, pour finir l'après midi en douceur, nous avons découvert le Go-Golf. Vous vous demandez surement de quoi il s'agit, à nous de vous l'expliquer : Le ''Go-Golf'' c'est du mini golf, un peu hors norme, ou chacun des 15 trous à été imaginé par un artiste : une cellule de prison, une poubelle, une rue avec des maisons, des balles aimantées, une gouttière, une rampe façon skate Park, autant de défis en miniature qui attendent les visiteurs. n On remercie notre guide Carine Peynaud et la commissaire Zoe Gray pour cette exposition géniale. SARA

Puis il nous propose une série dessinée au crayon à papier en noir et blanc. Chacun de ses dessins a une perspective différente, dans sa chambre comme dans un laboratoire scientifique. Avec cette série, il confronte le lit douillet, confortable à la société active. Les barreaux d'un hôpital et un personnage angoissé illustrent le complexe ressenti lorsqu'on est allité. La visite se poursuit par une œuvre de l'artiste japonais Koki Tanaka. Il présente un travail collectif sur vidéo. On y voit des objets en plastique vite produits, vite consommés et vite jetés aussi. Dans la vidéo ces objets sont détournés de leur utilisation habituelle, à titre humoristique. Enfin, l' œuvre de Bruno Peinado fait quant à elle référence au minimalisme, telle les sculptures de Donald Judd ou encore John MacCracken. Ce sont des volumes rectangulaires uniformes en aluminium qu'il a fait peindre. Puis avec sa batte de base-ball il a frappé dans chacun de ces volumes. Ce qui leur a donné une forme différente à chacun. Bruno Peinado aime cet art où la main de l'artiste disparaît complètement. Voilà son ambition. « Les artistes minimalistes ont souvent été taxé comme étant des artistes paresseux » a t-'il souhaité souligner. n Aurélie

« En ville soyons toujours actif, la société ne souhaite pas voir de personnes oisives, encore moins de SDF. »

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Un instant suspendu, une rencontre en amont d'Aléas #2 avec la trapéziste / metteur en scène Chloé Moglia et Fanny Austry,’’suspensive’’ aux cheveux blond platine. Repos, hygiène de vie, elles nous racontent un peu de leur quotidien, de leurs corps, outil de travail et objet de toutes les attentions. Hypocrite : Comment s’est passée la création d’Aléas #2 ? Fanny Austry : ‘’Aléas #2’’ à la base est un triptyque mais il n’est formé que de deux actes pour l’instant. Il y a une première partie ou Chloé est seule avec le public puis une deuxième, appelée les ‘’suspensives’’. Les ‘’suspensives’’ dont je fais partie, ce sont cinq trapézistes. Le spectacle a été écrit et créé dans plusieurs lieux. Depuis dix jours nous sommes en résidence au Grand Logis à Bruz pour le finaliser, sachant que le spectacle que l’on présente est toujours en cours d’écriture. H : Etre trapéziste, c’est vraiment un métier ? Fanny Austry : Oui et c’est très physique! Cela impose un travail musculaire et une hygiène de vie quotidienne. Pour moi c’est un besoin vital. Il y a des temps de repos bien sur mais je suis tellement accro que je suis obligée de me les imposer. C’est aussi une question de sécurité. Il y a des contraintes, par exemple les douleurs aux mains avec lesquelles il faut composer, il y a une

phase d’apprentissage. Quand je ne pratique pas, ces moments de repos sont une autre façon de réfléchir à ma pratique. La notion de travail est importante a souligner dans notre activité artistique car beaucoup de gens ne voient que le résultat sur scène sans imaginer ce qu’il y a derrière. H : Dans votre travail, comment envisagez vous la notion de repos ? Chloé Moglia : On doit composer avec son corps et sa forme physique. Plus ça va et plus j’essaye d’intégrer le repos comme un temps de travail nécessaire. Dans toutes choses il y a une rythmique, comme le jour et la nuit par exemple. Concrètement lorsque je suis en suspension, je suis vigilante sur toutes les zones de mon corps qui peuvent être mise au repos. Par exemple le bras qui lâche une prise ne doit pas rester tendu par une sorte d’habitude, il faut qu’il arrive à « dormir » parce qu’après c’est lui qui va reprendre l’effort pour laisser l’autre bras se reposer. J’essaye de faire en sorte de zapper les « tensions résiduelles »n. Cyril

Du 14 octobre au 2 novembre, dans le cadre du festival ‘’Maintenant’’ d’Electroni-K, les Champs Libres accueillaient Fragiles Territories, une expérimentation de Robert Henke, fondateur du Groupe Monolake, avec Gergard Berhes qui a quitté le groupe pour travailler sur le logiciel Ableton Live. ttiré par les lasers, il décide de créer une œuvre à la fois visuelle et sonore ou l’aléatoire est au cœur de cette expérience. Rien n’est calculé, les lasers se mêlent entre eux sans cohérence, et pourtant visuellement, cela paraît étonnamment structuré comme chaos ! On est toujours surpris de voir ce que peuvent prendre comme trajectoire les lasers entre eux, comme s’ils étaient liés. Seule la musique est raccord. Elle devient plus forte ou crépite selon que les lasers s’illuminent ou disparaissent. Une oppressante ombre noire revient toute les 5 secondes, j’ignore ce qu’elle est censée représenter mais elle modifie totalement le point de vue qu’on peut apporter a l’œuvre. Au milieu de cet aléatoire constant, cette ombre toujours là, encore et toujours ce même son comme un cycle infini. On a l’impression d’y voir un flux de personnes dans une ville industrielle futuriste avec des gens qui se déplacent partout. L’expérience est aussi agréable à l’oeil qu’a l’oreille. Le bruit des lasers, la musique ambiante totalement hypnotisante, on s’endort presque, c’est très relaxant puis ça devient oppressant. Cette ombre peu rassurante, toujours, et la musique, passant du doux au strident. Cette inconstance, c’est ce qui donne de la force a cette œuvre, ce qui attise notre curiosité et nous incite a rester le plus longtemps possible, à regarder car nous ne sommes jamais au bout de nos surprises. On ne voit a aucun moment la même chose. C’est fascinant, ça vous détend, ça vous angoisse, sans jamais savoir ce qu’il va arriver. n Paul

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Elsa Quintin et Mioshe // leprojetpilot.com // leprojetpilot.tumblr.com

5 ans de travail, et une centaine de stylos ont été nécessaire à Mioshe et Elsa Quintin pour réaliser les fresques ‘’Pilot’’ exposées au Parlement de Bretagne dans le cadre du festival ‘’Maintenant’’ organisé par Electroni-K. Rencontre avec Mioshe pour en savoir plus. Hypocrite : Il y 2 séries de panneaux, ce sont 2 projets différents  ? Mioshe : La première série à été réalisée de 2009 à 2011. Le seconde de 2011 à 2014. H : Vous aviez prévu la deuxième série de panneaux  ? M : A force de bosser sur la première, on avait envie de faire un truc radicalement différent, l’envie est venue naturellement. On a fait un montage photo en essayant de reproduire un paysage naturel. Pour la première série, c’était moins réfléchi. La deuxième, c’est plus conceptuel. H : Quelle est la différence entre les 2 projets ? M : Pour moi, le premier est plus bordélique au niveau des dessins, un côté plus BD. C’est une compilation de nos univers respectifs, avec nos références, nos goûts. Le deuxième, c’est un montage photo qu’on a fait nous-même, en noir et blanc, avec des images prises sur Google. On s’est dit qu’on allait faire un paysage avec des photos de canyon, une petite fille nue au premier plan, un lac au milieu, une forêt qui se transforme en cathédrale sur la gauche et une petite cabane au fond avec de la fumée. On voulait faire une scène un peu mystique, plus suggérée et subtile, plus compliquée techniquement. H : Pourquoi séparer les panneaux  ? M : C’est un choix esthétique. J’aime bien l’idée de fragmenter une suite, ça donne un rythme. En tout, cela représente 4 mètres tout de même. On aime le résultat.

H : Comment cela s’est déroulé ? M : On est deux sur le projet avec Elsa Quintin. On se faisait des séances pas trop longues. Après 3 heures, c’était épuisant visuellement et physiquement, mal aux mains, les yeux qui commencent à piquer. Ce n’est pas un projet que tu fais tous les jours, mais plutôt une fois par semaine. C’est comme si tu allais faire ton jogging : «Aller un petit coup de Pilot et c’est parti.» H : Pourquoi le stylo Pilot  ? M : Je dessine avec différents outils, crayon papier, marqueur... J’aime dessiner au stylo bille depuis longtemps, pour la précision du trait proche de la gravure, un effet presque photographique. La mine de plomb est parfaite pour cet effet-là. Mais avec le stylo bille, les noirs sont plus puissants qu’avec un crayon papier. Le crayon papier s’efface avec le temps, et il y a des encres qui disparaissent à la lumière, plus ou moins pigmentées. L’encre bic ‘’violace’’ très vite. Là c’est un noir, pourpre/sépia. L’encre pilote est ce qu’il y a de plus pérenne. On l’a bien testé. H : Ce n’est pas juste pour la difficulté  ? M : Non, ça n’était pas le but. Après,on est un peu ‘’maso’’ de faire un truc comme ça parce qu’il faut aimer passer des journées et des années sur un dessin. On ne pensait pas vraiment pouvoir le faire, tout dépend si tu prends du plaisir. H : Combien de stylos ont été utilisés ? M : On ne sait pas, on nous pose souvent la question. La performance n’était pas dans le nombre de stylos utilisés même si je pense qu’il y en a eu une centaine. H : Avez-vous eu des liens avec les fabricants du stylo Pilot ? M : Nous n’avons pas signé de contrat. Ils ne nous ont pas gêné, pas de réflexion du type : ‘’c’est le projet pilote et pas Pilot’’. Ça, c’est un clin d’œil à la marque. Ils sont au courant du projet. Peut être qu’un jour ils nous donneront un stylo ou deux. On leur fait de la pub en même temps.

H : Vous pensiez exposer ce projet Pilot ? M : Non. Pour ma part, c’était couper de mon travail de graffiti, de peinture murale que je réalise pour gagner ma vie. Sur ce projet, c’était juste l’envie de H : Qu’est-ce que c’est comme papier  ? faire un grand dessin. On se disait : ‘’ça va être drôle’’ M : C’est un genre de carton, car le papier jaunis.

PAUSE POST-IT est une fresque que nous avons réalisé pour la «page blanche» de l’Hypocrite. Cet atelier de création a été animé par l’artiste Thomas Tudoux, en partenariat avec PLAY TIME, 4ème édition des Ateliers de Rennes. Nous utilisons ici 5 500 Post-it, qui représentent habituellement le travail, les tâches à exécuter… pour inscrire l’importance de nos temps de pauses. Mais à quoi servent ces moments de répits ? À profiter de notre vie ou à être plus rentable ensuite puisqu’il nous rendront plus efficace dans notre travail?

Une affiche de cette installation a été réalisée par le photographe Laurent Guizard et les Etablissements Bollec, elle vous est offerte en page centrale.

H : Vous y avez dessiné directement sans tracer au crayon  ? M : Oui, pour l’enfant nue sur les galets, tu n’as pas le droit à l’erreur. Il y a des endroits ou tu peux repasser, mais là, il n’y a pas de filet de sécurité. H : Vous pensez en faire d’autres ? M : Non, on va faire une pause. H : Avez-vous choisi la scénographie pour l’exposition ? M : Oui et non, c’est venu assez naturellement avec Maël, le régisseur général du festival. On s’était dit que c’était bien de centrer les deux séries de panneaux par rapport à la pièce. Là, autour de cette grande porte boisée, faire une symétrie et de faire un point de fuite. H : Combien d’heures avez vous passé pour la réalisation des deux séries ? Aviez vous des échéances à respecter ? M : Le nombres d’heures est difficile à quantifier. Il y a eu des pauses, des voyages. On s’est pressés à la fin, à cause de l’échéance, on avait hâte de boucler le projet. On s’était dit qu’il fallait passer autant de temps sur la deuxième série que sur la première. Deux années pour faire un dessin avec un outil comme le stylo Pilote, c’est bien. H : Faites vous un rapprochement entre le nombre d’heures de travail et la valeur de l’œuvre ? M : Ah !! la question de l’authenticité. Ça peut être une question archaïque pour certains artistes parce qu’il y en a qui diront que ce n’est pas le temps de travail qui fait la valeur de l’œuvre. Je ne suis pas forcément d’accord avec l’idée que si tu passes du temps sur une œuvre, c’est qu’elle est bien. Ce n’est pas parce que j’ai passé 4 ans dessus que c’est la meilleure œuvre du monde. H : C’était un travail ou un plaisir ? M : La frontière est compliquée, il y a des difficultés, mais cela reste un plaisir. Tu assumes, tu vas jusqu’au bout. Il y a des moments de stress parce que sur un point fort du dessin, il n’y a pas le droit à l’erreur.

Etait-il possible de réaliser ce projet plus rapidement, sans pause ? M : Possible mais avec ‘’pétage de plomb’’. Sur la fin, j’ai fait l’équivalent de 2 panneaux en 2 semaines. je travaillais tous les jours dessus. Je ne faisais plus 3 heures, mais 6 heures par jour! Il est possible de travailler plus vite, mais ce n’était pas notre démarche. Quand on dit que cela s’étale sur 5 ans, le but n’est pas de dire que nous avons mis un temps incroyable à le faire, même si le rapport au temps est intéressant. Dans le deuxième projet, on a reproduit pendant 4 ans notre montage photo, à l’heure de la société du numérique et de l’information qui défile à 200 à l’heure. On trouvait intéressant de faire quelque chose en rupture avec le temps. H : Tu faisais du graf’ et du Street art à la base ? M : Oui, mais je n’en fait plus autant pour des raisons de santé. J’ai commencé à faire des graffitis dans la rue, entre 2000 et 2003. De 2003 à 2006, j’ai un peu voyagé, j’en ai fait un peu partout. Je vois la rue comme un espace pour s’amuser. n Christophe

Pause post-it

n BIOGRAPHIE Thomas Tudoux est né en 1985.
Artiste plasticien, il est diplômé de l’École Européenne Supérieure de l’Image d’Angoulème en 2007 et de l’école des Beaux-arts de Rennes en 2009. Les recherches de Thomas Tudoux portent sur l’hyperactivité et l’agitation constante de nos sociétés contemporaines. Dans des travaux volontairement ambigus, il incarne cette hyperactivité sans l’approuver ni la critiquer de manière frontale. À partir de situations quotidiennes, il investit cette existence normée et cadencée. Pour en savoir plus : http://thomas.tudoux.free.fr

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Nouvelle création théâtrale, « Germinal » est une pièce mise en scène dans un espace vide où l’on doit tout apprendre, tout construire et tout découvrir soi-même. Rencontre avec Antoine Defoort à l’Aire Libre à l’occasion de la première représentation. L’Hypocrite : Comment faites vous pour jongler entre le fait d’être acteur et metteur en scène sur cette pièce?

Antoine Defoort : Je ne me suis jamais posé la question car dans toute les pièces dans lesquelles j’ai travaillé, j’ai toujours fait les deux. Ca me parait naturel alors qu’en réalité ça ne l’est pas. Pour Germinal j’ai eu la possibilité d’avoir un regard extérieur, ce fut très intéressant et parfois étrange. H : Demandez vous un regard extérieur a Hallory également?

AD : Oui, au début de l’écriture ou nous ne sommes que tous les deux. Sans acteurs, nous nous faisons des bout de spectacles pour voir ce qui fonctionne ou pas, ce que l’on peut améliorer, enlever. H : De quoi parle Germinal?

AD : Ca parle de pas mal de chosse. L’envie de base, c’était de faire un beau spectacle, nous avions envie d’un spectacle qui se génère de lui-même. H : Pourquoi avez-vous fais le choix de créer un univers?

AD : Dans Germinal on crée un univers en partant de rien. C’est un peu comme une vague, une allégorie de l’histoire. Comme dans le jeu ‘’Civilisation’’ où l’on part de rien et où on commence avec une unité, comme celle que l’on voit avec nous quatre sur scène. Ils doivent acquérir les techniques pour évoluer. Dans Germinal, j’essaye de faire une sorte de représentation scénique du jeu ‘’Civilisation’’ H : Dans l’idée de la construction et de la déconstruction que l’on pressent dans votre spectacle, y a t-il une volonté de soulever des questions de société?

AD : Non. Je ne peux pas dire que l’on sache où nous voulons aller exactement dans la forme du spectacle. Mais c’est également le cas dans la société car chacun d’entre nous aimerait changer certaine chose mais le problème, c’est qu’il y aura des différents. Notre démarche n’est pas de prendre une place messianique. C’est plus une expérience que l’on met en scène. « Germinal » c’est un peu un bocal de 8m sur 10 puis on met quatre personnes dedans et on voit comment elles évoluent pendant une heure et quart.

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H : Tout cela à partir de travaux d’improvisation?

AD : On ne travaille pas exactement à partir d’improvisations. Par contre, la mise en forme des idées fonctionne beaucoup par discussions et au fur et à mesure que l’on écrit, on retouche. Il est vivant ce projet et même encore maintenant, il évolue. Les nouvelles idées sont les bienvenues et d’ici un an, le spectacle ne seras peut être plus le même. En revanche, nous garderons les mêmes bases. H : Dans l’univers de Germinal, donnez vous des moments de pause a vos personnages sachant qu’il sont dans la création? Se donne-t-ils le temps d’en profiter et de réfléchir?

AD : Je ne crois pas que l’on se donne vraiment le temps du repos. Il n’y a pas d’arrêt. J’ai cette peur de la temporalité dans tous mes spectacles. La question du rythme et chez moi une sorte d’angoisse. Le repos est tellement subjectif. Je vais faire certaines choses qui pour moi vont être reposantes alors que pour d’autres personnes pas du tout. Là, je viens de faire une sieste. J’adore les siestes et la sieste peut être vue comme un temps de travail, car si on est trop fatigué on ne fait plus rien. H: Comment se pose la question du travail pour un artiste ?

AD : En ce moment, je fais une sorte d’expérience. Depuis dix mois, je note tous les temps de travail effectif pour ce spectacle, que ce soit l’écriture, les répétitions ou les discussions autour du spectacle. Car on ne le fait jamais vraiment. Je voulais le faire pour me rendre compte du travail et pour montrer l’importance du travail que l’on ‘‘abat’’. Moins de la moitié de mes heures travaillées me sont comptées en ce moment. Il n’y a que celle des spectacles et des répétitions qui sont comptabilisées. Je suis largement au dessus d’un plein temps. Apres je ne le fais pas pour me faire valoir car j’ai quand même la chance de faire un métier qui me plait. C’est un plaisir même s’il y a des moments moins sympas, comme d’avoir a répondre a une multitude de mails... n Cyril

Le vendredi 10 octobre dans le cadre du festival du Grand Soufflet qui se déroule au parc du Thabor, certains d'entre nous sont allés voir Paname Swing. L'occasion d' interviewer deux des membres du quartet, qui pour l'occasion formait un trio. Ils nous ont reçu dans leur loge, avec leurs instruments à portée de mains. JeanYves, le guitariste, grattera ses cordes pendant tout l'entretien. ette «association de malfaiteurs», comme Jean-Yves la présentera lors de la fin du concert est à l'origine un duo qu'il compose avec Jean-Claude. Puis ils ont cherché un bassiste et sont tombés sur Laurent. Ces arrivées, avec celle de David, dernier membre du quartet, ont permis d'élargir leur répertoire. Jean-Yves à commencé la guitare, très jeune puis s'est mis à l'accordéon. Son comparse, Jean-Claude a d'abord fait du rock, puis du Jazz Rock avant de faire du rock acoustique . Cela fait plus de quinze ans qu'ils viennent jouer à Rennes. Surtout au bar l'Arsouille, pendant les dégustations de vins dont ils semblent amateurs. Jean-Yves à également joué pour l'ultra bal du festival Mythos lors des deux dernières éditions. Cette expérience lui à permis d'agrandir son réseau et de découvrir d'autres univers. Rennes est réputée pour être une ville où l'on joue du Rock, mais pour lui, elle n'a pas d'étiquette. Le groupe a plusieurs projets dont un nouvel album dans un style gitano-parisien, avec des cuivres, deux saxophonistes et un trompettiste. S'ils ont pensé à des instruments à vent, c'est parce qu'ils ont des amis qui étaient motivés pour prendre ces places. Jean-Yves avoue aussi avoir un projet avec une chanteuse qui a connu son heure de gloire et qui revient sur le devant de la scène. Pour lui, il y a une différence entre métier et travail. Il faut faire un métier que l'on aime: «le travail, s'il ne devient pas un métier s'apparente à une forme d'esclavage». Il est désolé de voir des jeunes dans des filières pour seulement gagner de l'argent, car pour Jean Yves, la vie, ce n'est pas cela. Il faut être passionné par ce que l'on fait. Ce qu'ils attendent d'un concert : « que les spectateurs se régalent, ouvrent leurs oreilles et dansent. La musique,c'est comme un bon verre de vin » rappelle Jean-Yves. n Louis

INFOS

www.panameswing.com Bar l Arsouille 17 rue Paul Bert, RENNES.


Présentées lors de la Biennale d'art contemporain Playtime droit à la paresse, les performances de la vidéaste finlandaise Pilvi Takala interpellent. Quels messages se cachent derrière ses différents déguisements? Interview exclusive d'une artiste imprévisible. L’Hypocrite : Quand et pourquoi avezvous decidé de devenir artiste ? Pilvi Takala : Aucune autre option ne s'est présentée à moi, même si je n'ai pas éprouvé le désir de me lancer dans une carrière artistique dès mon plus jeune âge. J'ai toujours dessiné et peint, mais je n'ai jamais cru que j'en ferais ma profession. Je suis allée au lycée des beaux-arts parce que cela me semblait plus amusant, et non parce que je visais une carrière dans l'art ou le design. J'ai pu y entrer parce que mes dessins étaient corrects et mes notes très bonnes. H : Pouvez-vous vivre de votre art ? PT : J’ai la chance de pouvoir vivre de mon art. La plupart de mes revenus proviennent de subventions et de bourses octroyées aux artistes par les gouvernements néerlandais ou finlandais, ou encore par des fondations privées, mais une partie de mes revenus résulte des cachets liés aux expositions ou de la vente d'œuvres d'art.

les sous-titres, que j'ai inséré moi-même. J’ai réalisé le montage sur mon ordinateur portable en quelques jours. La vidéo a très peu été coupée, c’est presque en temps réel... Il a donc dû s'écouler environ 2 mois entre le moment où l'idée n'avait pas encore germé dans mon esprit et l'achèvement de l'œuvre. J'ai dépensé un peu d'argent pour le costume, les billets pour Disneyland et les autres déplacements, mais j'ai pu récupérer une partie de ces frais en exposant pour la première fois cette vidéo dans une galerie d'Istanbul. H : Pourquoi utilisez-vous le format de l'intervention publique et de la vidéo? Je travaille pour communiquer quelque chose, pour participer à la société et pour débattre de notre manière de vivre ensemble. Ainsi, mon premier objectif consiste à être en mesure de discuter des enjeux qui nous concernent tous et de le faire d'une manière que tout le monde puisse comprendre. Il ne faut pas avoir suivi une formation artistique pour comprendre. Mes créations sont très narratives et faciles d'accès.

H : Avez-vous été payé pour pouvoir être exposé à la biennale d'art contemporaine Playtime ? PT : J'ai reçu un cachet de 1 000 euros pour produire une nouvelle œuvre pour la Biennale de Rennes, et je pense que ce cachet aurait été moindre si j'avais simplement montré une œuvre existante. Il n'est pas rare que les biennales ne rémunèrent pas du tout les artistes (ou très peu), car leurs organisateurs estiment souvent que la simple participation de l'artiste lui est bénéfique. Par conséquent, le cachet que j'ai obtenu de la part des ateliers de Rennes est assez généreux, et plus particulièrement parce que j'avais déjà réalisé une grande partie de The Committee ; je n'avais plus qu'à terminer le montage vidéo pour la Biennale, et donc ce cachet est très bien tombé. H : Combien de temps a duré votre action artistique sur l’œuvre Real Snow White : préparation, budget, thématique, mise en œuvre ? PT : Aujourd’hui, le travail sur une œuvre me prend entre 6 mois et 2 ans, minimum ! La création de Real Snow White s'est avérée exceptionnellement rapide, c'est peut-être l'œuvre la plus rapide que je n'ai jamais conçue. J'ai rejoint mon mari, qui est également artiste, à Paris au cours de l'été 2009. Peu après mon arrivée, j'ai pensé que je devrais visiter Euro Disney, car je m'étais déjà penchée sur les espaces de consommation sans jamais avoir la chance de me rendre à Disneyland, aux ÉtatsUnis. J'ai commencé à lire des ouvrages sur Walt Disney et toute la construction de Disneyland, et je me suis rendue aux portes du parc à plusieurs reprises après en avoir visité l'intérieur. J'ai eu l'idée d'apparaitre à cet endroit déguisée en Blanche-Neige environ 7 semaines après mon arrivée à Paris. Après cela, il m'a fallu un peu de temps pour me procurer les matériaux nécessaires et fabriquer la robe. J’ai demandé à quelques amis de venir afin écouter le son pour identifier les langues parlées sur la vidéo et obtenir plus de commentaires du public dans

m'intéressaient. Elle est si reconnaissable qu'on pense souvent qu'elle fait partie du domaine public, alors qu'elle demeure la propriété de Disney. La vidéo The Trainee remet également en question le comportement des personnes dans une situation donnée. Ici, c'est le lieu de travail, où se percutent de manière intéressante les relations personnelles, les hiérarchies et les préoccupations économiques. Particulièrement dans une entreprise comme Deloitte, qui vend principalement le travail intellectuel de ses salariés dont la valeur est produite sans activité physique visible. Il reste important de montrer dans quelle mesure on est « actif » en adoptant un comportement affairé, quels que soient les résultats obtenus par ailleurs. Le besoin d'« équité » sur n'importe quel lieu de travail, où toutes les personnes investissent leur temps pour recevoir de l'argent en retour, est à l'évidence important. Mais nous savons tous à quel point il est difficile d'obtenir cette équité et de la préserver. Faire en sorte que tout le monde ait l'air affairé n'est pas la solution pour rendre les choses plus justes.

J'utilise principalement la vidéo, un format très souple pouvant être distribué de diverses manières, même à l'extérieur des musées et des galeries d'art. H : Quelles sont vos sources d'inspiration pour trouver les sujets sur lesquels vous allez travailler ? PT : Les voyages, les situations personnelles intéressantes de mes amis, les rencontres et les discussions avec des gens provenant d'horizons différents, les blogs et les forums de discussion étranges que l'on trouve sur le Web. H : Quels messages cherchez-vous à faire passer au travers des œuvres qui ont été présentées à Playtime (Real Snow

White, The Trainee) ? PT : Ces œuvres présentent plusieurs niveaux de lecture. Mon message principal pourrait se formuler ainsi : « repensons notre manière de nous comporter, et notamment dans ces situations ». Mais chaque œuvre recèle d'autres questions. Dans Snow White, ma principale préoccupation était la division de l'espace public et de l'espace consumériste privé, et la façon radicalement différente dont nous nous comportons dans ces deux espaces. Si Disneyland était une vraie ville, il s'agirait d'un État policier totalitaire fondé sur une logique absurde selon laquelle les citoyens doivent suivre, ou être exclus. La «propriété» de l'apparence de Blanche-Neige et les droits d'auteur de la Blanche-Neige de Disney

H : Avez-vous le sentiment de réaliser des œuvres provocantes ? Et si oui pourquoi ? PT : Mon œuvre n'est pas extrêmement provocante, mais un certain niveau de provocation est toujours nécessaire pour obtenir certains changements ou certaines réactions. Mes œuvres ne sont pas faites pour faire plaisir ni pour rendre les gens heureux. D'un autre côté, une provocation trop forte peut rendre les gens tellement furieux qu'ils passeront à côté de la signification réelle de l'œuvre ou qu'ils refuseront tout simplement de la regarder. J'essaie donc de trouver un juste milieu. Il ne sert à rien de réaliser des performances si vous en connaissez le résultat et la manière dont les gens vont réagir. Je veux créer de nouvelles possibilités en incitant les gens à créer de nouvelles manières de répondre et d'agir. n Marina et Fanny

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Sont ils nés dans l’ombre qui traine derrière leurs pieds quelque soit l’heure du lever et du coucher du soleil, les gens qui dorment debout ? Sont ils nés sans toute leur tête ceux qui réfléchissent les yeux fermés comme si la lumière venait de l’intérieur ? L’homme est un animal étrange qui se déplace sur deux pattes, court dans sa tête, travaille pour avoir le droit de manger et dormir sous un toit. L’homme est un animal bizarre qui obéit à des règles sociales où tout est prévu à l’avance, ses jours et heures de travail, ses jours et heures de repos.

J'étai s pour e sur le dépa r n pour u trer dans l t, j'étais bi en pa 'h n rti Mais e nouvelle istoire j'ai zo v i e né zoné d ans l' dans les r éclair C'est ues, z ci ç o C'est a oui j'ai zo e et puis d né dans le ça ou ans m b i j'ai z né a mém rouillard oné oire J'étai s pour c sur le dépa r a mais resser l'es t, j'étais bi j'ai zo poir d e e trom n parti né da dans ns d p c'est es fonds de des cafar er mon enn ça ou d i j'ai z tiroirs et d s, zoné da ui c'est n o ans d ça ou i j'ai z né es rêv s des cond uits eries oné J'étai s pour n sur le dépa r e j'ai co plus te re t, j'étais bi vo en pa n rti mais voqué les ir e j'ai zo sprits n zoné d é dan s a dans ns d'autre des miroi rs des p s uits d vies dans eh la c'est mélancoli asard ça ou e ij c'est ça ou 'ai zoné i j'ai z Mael ig oné

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Les règles sociales sont décidées par un animal bizarre qui tisse sa toile dans laquelle il faut montrer les dents ou patte blanche.

L’homme est un animal bizarre, attrapé dans la toile comme une fourmi, il s’échine au labeur pour faire des réserves et passer l’hiver. L’homme est un animal bizarre qui comme la cigale peut voler de ses propres ailes et perdre sa place dans la toile. L’homme est un animal bizarre qui travaille toujours plus, toujours plus pour construire cette fameuse toile dans laquelle il se bat contre luimême et les autres. Sont ils nés à côté de la toile les hommes qui trainent derrière leurs pieds l’ombre d’un soleil sans jour qui se lève à n’importe qu’elle heure, qui dorment debout et réfléchissent les pieds en l’air, comme ce drôle d’animal étrange qui s’appelle le paresseux. ? Hélène

lies des choses étab a y il é, ét ci so Dans notre gner nos vies availler pour ga it de l'argent On doit tous tr reço tre travail, on ent En retour de no s vivre décemm pa it ra ur po ne on Sans lequel rle de libertés çaise nous pa La devise fran te d'égalité notion importan Et aussi d'une ernité 'il y a une frat Elle avance qu re respectés doivent tous êt Ces principes t la question travailler, c'es Est-on libre de t la sanction it pas, quelle es Si l'on ne le fa es conditions dans les mêm Travaille t-on actions le choix de nos A t-on toujours availler d'arrêter de tr Si on décidait branler de ne plus rien De traînasser, yé rs aussi bien pa s Serait-on toujou er lib té lent ces belles Si non, que va ité principe d'égal pauvreté Que signifie le richesse et de de e rl pa on Quand délocalisent ands patrons gr ns ai rt ce obilisent Quand availleurs se m tr s ur le us to Et que r le respect ciété basée su so e tt ce t es aspect Quelle sous le même vu s pa t es n' Où tout la fortune la richesse et Certains voient nfortune l'i vivent dans Quand d'autres Louis


Capricorne // Du 22 décembre au 20 janvier Les Capricornes peinent à terminer cette année dans la joie. Sans reprise de l’activité économique, ils se sentent obligés de faire semblant de travailler sans relâche. Ressaisissez-vous, en période morose, partagez les tâches et prenez le temps de vous amusez. Sortez-vous de la tête que l’amusement est un caprice. Pour 2015, vous allez inverser les tendances. Fini le métro, boulot, dodo. Année de partage pour trouver du repos. Verseau // Du 21 janvier au 18 février À croire au père noël sans garde fou, les verseaux risquent de passer des nuits blanches en cette fin d’année. L’année 2015 s’annonce plus reposante mais gardez les yeux ouverts. Poisson // Du 19 février au 20 mars À force de nager dans la grande illusion des soirées festives sans repos, les poissons perdent leur enthousiasme pour le travail. Attention aux requins qui vous entourent dans cette année 2015. Bélier // Du 21 mars au 20 avril Les Béliers ont tendance à se prendre pour des taureaux fonceurs. OK vous avez des belles cornes mais elles ne vous mettent pas en valeur. Taureau // Du 21 avril au 21 mai Les taureaux sont trop souvent comparés à cette bête à cornes qui fonce tête la première sans regarder derrière. Cela vous oblige à travailler comme des forcenés pour réparer vos erreurs. L’année 2015 est pour vous l’année matador, les constellations sont en votre faveur et tous les éléments sont réunis pour que vous terrassiez ce taureau agile qui partage votre quotidien. Chaque fois qu’il se réveille, pensez repos. Gémeaux // Du 21 mai au 21 juin Les gémeaux aiment gagner beaucoup d’argent et cet appétit pour le gain les poussent à jouer sur n’importe quel terrain. Attention aux erreurs qui coûtent chères, vous pourriez péter les plombs. Un conseil, pour 2015, investissez d’avantage dans les plaisirs gratuits, cela vous aidera à trouver un meilleur dialogue avec votre entourage.

CHLOÉ PAILLOTIN, CHARGÉE D’ADMINISTRATION AU TNB Fraichement inscrite sur l’organigramme, Chloé Paillotin est chargée d’administration au sein du Théâtre National de Bretagne. A l’écart des lumières des salles Serreau ou Villard, nous avons exploré le temps d’une rencontre la partie immergée de l’iceberg, un territoire du spectacle vivant que l’on connait peu mais qui est pourtant déterminant.

CP : Les contrats avec les structures qui achètent les spectacles. Cela génère beaucoup de dépenses (techniques, décors, nuits d’hôtels, repas...) et c’est donc un problème pour eux pour fixer les coûts d’entrée des spectacles. Il faut toujours négocier afin de ne pas perdre d’argent et ne pas trop augmenter le prix des billets.

L’Hypocrite : Quel est le rôle d’une chargée d’administration ? Chloé Paillotin : Mon rôle au sein de l’administration est de gérer

H : Quel a été ton parcours professionnel ? CP : J’ai suivi une licence en droit, un master 1 en sciences politiques

les budgets, de m’occuper de la gestion du personnel, de faire le planning des 50 permanents du TNB. C’est un travail indispensable au fonctionnement d’une structure.

à Rennes 1, spécialisé dans la question des politiques culturelles. J’ai effectué un stage au conseil régional de Bretagne où j’étais missionnée pour faire un point sur l’Orchestre National de Bretagne. C’est une très grande structure avec d’ importantes subventions. Enfin, j’ai réalisé un master pro à Nanterre sur la conduite de projets culturels.

H : Quel est le budget moyen pour financer un spectacle ? CP : Ça dépend. On peut prendre l’exemple du spectacle ‘’Henri VI’’,

monté par Thomas Joly. La création de ce spectacle de 18 heures a coûté neuf cent mille euros, le TNB en a payé presque la moitié. Ce coût comprend les décors, les répétitions, les salaires des comédiens, scénographe, techniciens... Tous payés au tarif syndical. Mais cet exemple n’est pas représentatif car c’est une production exceptionnelle. Si on prend le spectacle ‘’Limbes’’ d’Etienne Sagliot, il coûte 2500 euros par représentation. Nous sommes plutôt dans cette fourchette en générale. H : Où trouvez vous les financements ? CP : Le budget général du TNB est de 13 millions d’euros. 60% sont

des subventions de l’état, du conseil général, de la ville de Rennes, de Rennes Métropole et de la Région. 40% du budget provient des recettes propres telle que la billetterie et les spectacles en tournée qui rapporte de l’argent. H : Dans quels domaines du spectacle est réparti l’argent ? CP : Sur les 13 millions d’euros, 70% revient à l’artistique et les

30 % restant dans le fonctionnement du lieu tel que les salaires des équipes, énergies, internet etc. H : Qu’est-ce qui pose le plus de problèmes dans l’élaboration des contrats ?

H : Comment organises tu ton planning et ta journée ? CP : Dans l’administration, il n’ y a pas de réunion d’équipe, tout le

monde a des tâches très différentes. Chacun a ses missions , Il n’y a pas beaucoup de transversalité. H : Quel rapport entretiens tu avec les artistes ? CP : Je n’ai pas de lien direct avec les artistes. La production, c’est

quatre personnes. Ils sont plus en lien avec les artistes et font en sorte que les spectacles puissent exister. Ils montent les budgets des spectacles, organisent les plannings des répétitions... H : Quelle est la part du repos dans le travail ? CP : J’ai pris beaucoup de recul sur le travail, j’y ai consacré

beaucoup de temps et d’énergie. L’investissement humain peut détruire certaines personnes s’il est mal géré. n

Cancer // Du 22 juin au 22 juillet Les Cancers viennent de passer une année loin des côtes d’alerte. Le baromètre affiche l’équilibre et vous baignez dans la pleine forme. 2015 est malheureusement moins propice à « je me la coule douce ». Vous allez devoir faire face à des paniers de crabes dans votre entourage. Le travail ne vous fait pas peur, faites vous confiance. Lion // Du 23 juillet au 22 août Les lions ont parfois tendance à se comporter comme des bêtes féroces au travail. Attention à ne pas vous laisser vous disperser par votre appétit aphrodisiaque. Essayez d’attaquer plus sereinement l’année 2015. Calmez vos envies de tout croquer sur votre passage. En clair, mettez vos instincts au repos. Vierge // Du 23 aout au 22 septembre Le signe de la vierge s’habille en habitué des miracles. N’en rajoutez pas sous prétexte que nous approchons de Noel. Il serait maladroit de penser que le monde est à vos genoux sans lever le petit doigt. En 2015, prenez votre vie en main, prenez le taureau par les cornes et « bougez vos fesses » Balance // Du 23 septembre au 22 octobre Les Balances passent leur vie en équilibre instable entre se faire plaisir et gagner leur vie pour se faire plaisir. Alors forcément cette fin d’année vous avez envie de faire la fête avec vos amis. Un conseil, débrayez et faites vous inviter. Votre devise pour 2015, arrêtez de tout organiser, laissez un peu de place aux autres. Vous devriez retrouver le juste équilibre et ne plus vous laissez écraser par le poids de la vie. Scorpion // Du 23 octobre au 22 novembre Les Scorpions doivent mettre en avant leur qualité première qui est la loyauté. Ne vous laissez pas submerger par le travail, cela pousse vos limites dans le rouge et vous crachez votre venin. 2015 est votre année. Tous les atouts sont de votre côté, jouez la carte tendresse et farniente. Sagittaire // Du 23 novembre au 21 décembre Les Sagittaires dorment sur leurs lauriers en cette fin d’année. Soyez moins entêtés pour ne pas passer à côté de vos rêves. De nouvelles opportunités de travail dans votre domaine de prédilection, la gestion active des aires de repos, passent à proximité de votre signe. Il semblerait que 2015 soit votre année de la chance.

Maelig

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// L’HYPOCRITE 4 SAISON #03 Trimestriel Decembre 2014 RÉDACTEURS & ILLUSTRATEURS : Elodie, Véronique Louis, Maelig, Benjamin, Fanny, Floriane, Marina, Pamela, Christophe, Oumar, Aurélie, Sara, Hélène, Manuella, Sabrina, Mirabelle, Paul, Christopher, Alassane, Cyril, Antoine, Anne, Clotilde INTERVENANTS : Alain Faure Audrey Guiller Delphine Marie Louis Laurent Guizard Thomas Tudoux

MISE EN PAGE : Delphine Marie Louis IMPRESSION : Imprimerie Chat Noir Rennes

REMERCIEMENTS Les Ateliers de Rennes Biennale d’art Contemporain Festival du Grand Soufflet Centre culturel du Grand Logis Electroni(k) Musée des Beaux Arts Théâtre National de Bretagne Centre Culturel de l’Aire Libre CDAS Cleunay Antipode MJC Keolis Lucille Piquennot Carine Peynaud

SOUTIENS Ville de rennes Conseil Régional Conseil Général 35 Fond de dotation BNP Paribas Fondation SNCF DRAC Bretagne DDCSPP 35 Contrat Urbain de Cohésion Sociale

TOUT A TOUT 44, rue champio n Tél 09 5 4 73 77 de cicé coordin ation@t 50 outatou t.org Coordin at LES ETA ion artistique : B etbollec LISSEMENTS @gmail. BOLLEC co etabliss ementsb m ollec.co m

Le projet Entrée Libre est une action de l’association Tout Atout, centrée sur la découverte du monde artistique et culturel. Nous proposons à des jeunes rennais de former un collectif et de les accompagner sur un parcours liant des spectacles (concerts, pièces de théâtre…), des rencontres (artistes et professionnels) et du bénévolat. Pour favoriser leur engagement sur la durée et valoriser leurs expériences de découverte

Tout Atout et les établissements Bollec ont choisi de leur proposer la réalisation d’un journal trimestriel qu’ils ont intitulé L’Hypocrite. Tous les mercredis les jeunes se retrouvent pour échanger sur leurs envies, découvrir des événements et/ou des structures culturelles. Ils créent ensuite leur journal en utilisant à chaque fois des techniques d’impression et d’illustration différentes dans le plus pur esprit Do it yourself. //


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