Hypocrite 6

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TRIMESTRIEL CULTUREL GRATUIT

# JEAN LE PELTIER # OLGA LUPI # # PHILIPPE LANGUILLE • NATHALIE OLIVET • KARINE ROUBINI # # LES BOUILLANTS # DELPHINE BAILLEUL # RAFAEL DE PAULA


II rencontre

II edito

ans la pénombre du sommeil, entre la fin du jour et le noir de la nuit, les étincelles du rêve illuminent nos consciences. Sommes-nous libérés du poids de nos carcasses, lourdes d’être attirées par la terre pour visiter d’autres lieux peuplés de magie sans frontières ?

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Rêver, errer, délirer, interroge notre conscience sur les limites nébuleuses dans lesquelles nous plongeons pour rafraichir nos envies de remonter le fleuve des abîmes de la vie. Et si c’était vrai, si l’embarcation dans la douceur du rêve donnait des ailes pour franchir les sommets, briller comme une étoile filante, s’amuser, réinventer le monde, notre monde.

Le rêve éveillé, ça existe. Dans la nuit dépeuplée d’illusions, nous sommeillons interdits par la peur, conscient que la paix dans le monde nous échappe. Pouvons-nous croire à la folie des hommes réveillant leur conscience en sommeil et voguant toutes voiles au vent vers le paradis des songes, cette ile Homérique du repos de l’âme dans la plénitude de l’inconscient ? Et s’arrêtent la violence, la haine, la guerre dans une fontaine de jouvence. J’en ai rêvé, C’était demain……. Hélène

II rencontre

Allumer les lumières de la nuit, brancher les consciences en mode inconscience pour fabriquer une machine à remonter les belles images des féeriques joies de la vie, pourquoi pas ?

COMPAGNIE MIRELARIDAINE

DES RÊVES HACHÉS Vous savez ce que c’est qu’un pain de viande ? C’est ainsi que commence la ballade du Boucher. Apres les présentations orchestré par cet artisan narcoleptique au son de l’accordéon, on déambule grandeur nature dans une ferme au alentours de Liffré. Les scènes sont cocasses, notre personnage en a plusieurs sous le cuir chevelu et ils semblent s’agité lors de ces échappées impromptus. Entretien avec Delphine Bailleul, metteur en scène de cette ballade oniriquo-bucolique… par Benjamin Hypocrite : Pour commencer, peux-tu nous présenter la compagnie ? Delphine Bailleul : La compagnie « Mirelaridaine », c'est du théâtre culinaire. Je travaille toujours les spectacles en partant de la nourriture. J'ai commencé il y a 10 ans. Il y avait au début des installations culinaires. Je ne viens pas du spectacle, j'ai d'abord fait les beaux-arts. Pour moi, l'espace est important dans les spectacles. Je m'inspire des espaces pour pouvoir inventer les histoires. H : Précisément sur ce projet, il y a beaucoup de comédiens, comment est-il né et comment s'est-il retrouvé dans le programme du festival ‘’Mythos’’ ? DB : C'est un projet un peu particulier qui s'est fait avec la rencontre de Sylvie Jupin qui travaille au centre culturel de Liffré. Elle organise depuis plusieurs années une ballade sur le festival Mythos pour changer la position du spectateur. Comme j'avais ce projet jeune public qui s'appelle « Le boucher », je voulais faire un spectacle autour de ce personnage. J'avais envie de le faire dans un endroit de vie et de travail, dans la nature, à la campagne, d'ou l'idée de la ferme. L'autre idée, c'était de travailler avec des habitants de Liffré sur le projet. Tous les comédiens que vous avez vu sont des comédiens amateurs, ils ne sont pas tous inscrits dans une troupe de théâtre.

H : Au départ, on rencontre ce fameux boucher, qui nous parle puis s'endort, on entre dans son rêve. Pourquoi le rêve, et pourquoi celui d'un boucher ? DB : Dans l'écriture de mon prochain spectacle, ce personnage du boucher est déjà dans un monde onirique. L'idée du rêve est venue naturellement. Il est aussi apparu dans les propositions de chacun des participants. Pour créer du lien, le plus simple, c’était que ce boucher s'endorme et que l'on rentre dans son rêve, qu'il y ait un début et une fin. Mais on passe d'une chose à une autre. Il y a des personnages qui se croisent et qui ne sont pas forcement des mêmes époques, qui ne sont pas forcement aux mêmes endroits.

AY-ROOP

COUP DE BARRE Rafael de Paula plane, dans une atmosphère prenante et inquiétante. Dans son spectacle ‘’Vigilia’’ présenté dans le cadre du festival de cirque contemporain Ay-Roop, ils nous invitent à plonger dans ses rêves les plus profonds. Rencontre après sa performance, dans un bar en face du théâtre du vieux St Etienne. L’artiste semble doucement revenir de ses songes… par Cyril Hypocrite : De quoi t’es tu inspiré pour écrire le spectacle ? Rafael de Paula : Le spectacle est inspiré des états dans lesquelles on se trouve lors du rêve. H : Tu t’es inspiré de ce que tu as vécu dans tes rêves ? RDP : Je m’en suis beaucoup inspiré. J’ai mélangé un peu toutes ces expériences et j’ai laissé venir. H : Il y a différentes parties dans le spectacle. Représentent-elle différentes manières de faire un rêve ? RDP : Oui. Mais ces parties peuvent être interprétées de différentes manières par chacun selon sa propre expérience. H : Depuis combien de temps fais-tu ce spectacle ? RDP : Un an. H : As t-il évolué pendant cette année et évolue t-il encore ? RDP : Oui. Il n’est jamais pareil. C’est la contrainte de la barre qui glisse parfois mais c’est aussi selon ma forme physique. Ca dépend aussi de mes nouvelles envies et de mon expérience. H : Comment as-tu travaillé l’interprétation de tes rêves ? RDP : D’abord, je me suis inspiré de mes rêves et non des rêves. Ensuite, avec mon équipe, nous avons travaillé de manière intuitive pour transmettre des sensations que j’ai pu avoir dans ces rêves. C’est plus en travaillant que j’ai imaginé

des scènes. C’est un travail sur l’inconscient car le rêve en est une partie. J’ai aussi laisser mon inconscient divaguer pour être inspiré. H : Le décor de ton spectacle s’intègre bien à l’ambiance particulière du théâtre du Vieux St Etienne. L’adaptes-tu selon les lieux dans lesquelles tu te produis ? RDP : Non. J’ai toujours le même décor très minimaliste avec les deux écrans, la barre, la lumière, la projection des images. Je pense que les gens arrivent avec leur propre imaginaire et que leur laisser la possibilité de se projeter est beaucoup plus intéressante. H : Peux-tu nous expliquer le système de projection vidéo qui tient une place importante dans ton spectacle ? RDP : Ce que je réalise est filmé en direct et projeté avec un léger décalage pour permettre à un logiciel de traiter l’image pour créer un effet de dédoublement. H : A plusieurs reprises dans le spectacle, on a le sentiment de chute, un peu comme le moment ou l’on ai entre l’éveil et le sommeil, on en oublie presque la barre, est ce volontaire ? RDP : Encore une fois je crois que c’est selon le ressenti de chacun et de sa propre expérience. C’est un peu comme un tableau avec plein de trous et c’est au public de regarder ce tableau, de le combler avec son propre regard et ses propres envies.

« C’est un travail sur l’inconscient car le rêve en est une parti. »

www.ay-roop.com

H : Les scénettes ont été travaillées, ont été imaginées à plusieurs... DB : Sur chaque proposition, on a rebondi sur les propositions des participants. C'est comme ça que l'on a travailler pour essayer de tisser un ensemble plus ou moins cohérent.

www.mirelaridaine.fr

STRIP - PAR MARJOLAINE

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II table ronde

LE SOMMEIL ce paradoxe

apprendre ‘’A ne rien foutre’’, parce qu’on apprend pas ca à l’école, c’est une catastrophe. C’est pour ca que j’aime bien les histoires de somnambule, ce sont des histoires un peu délirantes, ce ne sont pas des histoires qui vont nous être utiles. A un moment, il faut regarder sans essayer de comprendre. Regarder simplement. Julien : Le sommeil paradoxal, j’entends ca depuis tout à l’heure et je voudrai bien savoir ce que ca signifie…

Le comédien et metteur en scène rennais Philippe Languille raconte ses péripéties nocturnes dans un spectacle intitulé ‘’Somnanbule’’. A l’heure où les gens rentrent du boulot, nous l’avons invité pour une table ronde afin de percer les mystères des rêves et du sommeil. En présence de la neurologue Nathalie Olivet et de la psychologue Karine Roubini, nous avons cherché des réponses à nos questions, se nourrissant du savoir des uns et de l’expérience des autres… Voici quelques extraits de cette longue soirée d’échanges ! Participation collective Julien : Qu’est ce que le somnambulisme ? Dr Olivet : C’est une activité motrice qui survient lors d’une phase de sommeil extrêmement profonde au cours de laquelle il va y avoir une sorte d’éveil partiel qui fait qu’ on peut avoir des activités plus ou moins élaborées… Il y a un près 25% des gens qui sont somnambules. Souvent, c’est quelque chose de familiale. En général, cela disparaît après l’adolescence. Il ne vaut mieux pas réveiller un somnambule, parce qu‘il peut être effrayé, devenir confus, avoir parfois des réactions agressives. Il vaut mieux le ramener gentiment se coucher. Laurent : Et ce qu’on appelle les terreurs nocturnes chez les enfants, c’est du somnambulisme ? Dr Olivet : C’est dans la même famille que le somnambulisme. C’est un éveil partiel au cours d’un sommeil profond. Ils ont un comportement de terreur. Ce sont des phénomènes que l’on appelle les ‘’parasomnies’’.

de guerre où les soldats ont vu tellement d’horreurs qu’ils gardent un traumatisme de ces images. Ils peuvent développer des névroses très graves, avec des cauchemars récurrents dans lesquels ils remettent en scène ce qu’ils ont vécus. Philippe Languille : (au Dr Olivet) Quand on s'était rencontré la première fois vous m'aviez dit une personne qui dit "je ne dors jamais" n'a pas l'impression de dormir, mais on dort par petits coups, le corps se relâche, on oublie que l'on a dormi. Dr Olivet : Il existe une maladie très rare où l'on ne dort plus. Par contre même les insomniaques dorment. Dr Roubini : Au centre hospitalier Guillaume Régnier, je travaille en psychiatrie, avec des personnes qui souffre de maladies psychiques, et on peux voir ça chez des personnes dites ‘’maniaques’’. Ce sont des personnes en état d'excitation permanente. Au niveau comportemental, elles ne tiennent pas en place. Elles peuvent passer des jours à ne pas dormir. Le cas le plus long c'est une semaine, la personne n'a pas dormi un seul instant et était en perpétuel mouvement.

«Il y a des endroits où le rêve est considéré comme une prémonition. »

Cyril : Du coup, comme les rêves, les actes d’un somnambule peuvent-ils avoir une signification ? Dr Roubini : La signification que l’on donne aux rêves est très variable, en fonction de l’endroit de la planète où l’on se trouve et de l’époque. Il y a des endroits où le rêve est considéré comme une prémonition. Dans certaines peuplades primitives, celui qui rêve reçoit un message des anciens qui sont décédés. Dans nos sociétés occidentales, on donne des significations aux rêves, mais c’est assez variable. On a l’habitude de dire que les rêves sont associés à une activité relativement récente. C’est-à-dire qu’ils sont guidés par des choses que l’on a vécues dans les 48 ou 72 heures précédentes. Ce sont des choses suffisamment importantes pour notre inconscient mais on ne les a pas forcements perçus à l’état de veille. Philippe Languille : Comme ces gens qui ont vécus des traumatismes de guerre… Dr Roubini : Oui, c’est vrai qu’il existe les névroses

Cyril : Qu’est ce que la narcolepsie ? Dr Olivet : Dans la narcolepsie les gens s'endorment à des moments inappropriés dans la journée, durant de brèves périodes. C'est une anomalie de fonctionnement des zones chargées de produire le sommeil. La narcolepsie produit un sommeil qui correspond au sommeil au cours duquel on rêve. Il y a plusieurs sommeils : le sommeil léger dans lequel on s'endort, le sommeil profond, ou il est très difficile de se réveiller, c'est le sommeil dans lequel survient le somnambulisme. Enfin, le sommeil paradoxal ou l’on rêve le plus. C'est un cycle de sommeil, qui dure 1h30 à 2h, et on fait 2 à 3 cycles dans la nuit. Avec la narcolepsie, le corps va produire du sommeil paradoxal de manière plus ou moins régulière. La nuit ce n'est pas trop gênant, mais la journée on a de plus en plus envie de dormir et on s'endort. Ça peut s'accompagner de rêveries et d’hallucinations

Dr Olivet : Pendant le sommeil paradoxal, l’activité électrique du cerveau ressemble à celle que l’on a lorsque l’on est éveillé. C’est en tout cas très différent de l’activité que l’on enregistre chez des gens qui sont en sommeil profond. Cyril : Ce sont les mêmes zones qui fonctionnent dans le cerveau à ce moment là ?

Philippe Languille : Pourquoi les personnes âgées dorment plus ? Est-ce la fatigue du corps ? Dr Olivet : Ce n'est pas toujours vrai que les anciens dorment moins, ils ont plus de temps pour dormir. Ils ne se lèvent plus trop le matin. Si l'on regarde sur 24h, ils dorment autant, ils se lèvent tard, ils font la sieste. Cyril : Plus on est jeune, plus on dort ? Dr Olivet : Oui c'est vrai jusqu’à 22-23ans, après ça se stabilise à un temps de sommeil identique tout au long de la vie. Beaucoup d’adolescents sont en hypersomnie, c’est normal… Philippe Languille : Parce qu’ils s'endorment très tard… Dr Olivet : Il y a un décalage physiologique et comportemental, ils ont plus de besoin de sommeil et ils ont du mal à s'endormir le soir. On a tous dans notre cerveau une horloge biologique et c'est ce qui fait que l'on dort la nuit et que l'on est réveillé le jour. Cette horloge est réglée sur le soleil. Il y a des gens que l'on appelle "du soir" et d’autres du ‘‘matin’’. Il y a des gens qui sont très décalé dans un sens comme dans l'autre. Et ça, c'est naturel. Cyril : Le sommeil et le rêve sont-ils importants ? Dr Olivet : Oui, mais on ne sait pas pourquoi, on ne sait pas à quoi ça sert. Dr Roubini : Ça permet de réguler les tensions, ça permet se recharger d'un point de vue physiologique et psychique, de se débarrasser de tout ce qui nous embarrasse dans la journée. Marjolaine : Parfois certains personnes confondent paresse et sommeil… Philippe Languille : Je trouve ca intéressant, les gens très actifs qui pensent que le sommeil est une perte de temps. Récemment, j’ai travaillé sur un montage littéraire à propos de la paresse. Le travail de théâtre, c’est aussi donner l’envie aux gens de ne rien faire pendant un moment et de venir se poser assis ou debout, de s’arrêter et puis de regarder. Quand je travaille avec des jeunes, j’essaie de leur

Dr Olivet : Probablement pas. Durant le sommeil paradoxal, ce que l’on enregistre c’est ce qu’on appelle le cortex, la zone du cerveau dans laquelle il semblerait que soit situé les centres nerveux qui servent à ce que nous nous appelons les fonctions ‘’supérieurs’’ : pouvoir parler, réfléchir, mémoriser des choses. Dans le sommeil profond, ce qui semble fonctionner, ce sont les zones plus profondes du cerveau. Celles qui servent au fonctionnement du corps, qui contrôle notre cœur, notre tube digestif… Dr Roubini : Les sens aussi, l’odorat, le toucher sont connectés avec ce qui se passe au dehors. Par exemple on peut être en train de rêver que sa jambe prend feu et lorsque l’on se réveille on s’aperçoit qu’il fait trop chaud dans la pièce, qu’il y a plein de couvertures sur notre jambe. Cela provoque une sensation de chaleur qui va guider notre rêve. Philippe Languille : Quand je suis en tournée, je dors dans des hôtels. Sur la télé, il y a un bouton rouge de veille qui apparaît. Vous en verrez maintenant de moins en moins, parce qu’il y a des gens que ca empêche de dormir. Et puis il y a des somnambules, comme moi, qui perçoivent la lumière rouge et qui tout d’un coup en pleine nuit se lèvent et arrachent tous les draps en criant ‘’ y’a une bombe, y’a une bombe’’. Mon œil a vu un signal rouge, et comme j’adore les films d’action, policiers etc… Ça ressemblait forcement à une bombe qui allait se mettre en route.

de manière plus ou moins définitive, que ce soit au niveau comportementale ou au niveau intellectuel. Chez les adultes aussi, on voit bien que lorsque l’on apprend un cours, une poésie la veille au soir, la nuit il y a un travail et on s’en rappelle plus facilement. Philippe Languille : Je cherche toujours un moyen d’apprendre mes textes. Et c’est vrai que la nuit porte conseille. La veille je ne sais que le début du texte, mais pas toutes les dernières phrases. Le matin je me réveille, je vais les lire une fois et toc, c’est rentré. Julien : Quel est le premier psychiatre ou psychologue qui a commencé à travailler sur l’interprétation des rêves pour expliquer tel ou tel comportement ? Dr Roubini : On cite souvent Freud, après il y en a beaucoup qui ont travaillé sur le rêve, de différentes manières. Julien : L’interprétation des rêves, c’est tout de même très vaste et très mouvant Dr Roubini : Ce n’est pas forcement juste. Il y a des grandes lignes dans l’interprétation. Par exemple on va rêver d’eau, on va aller voir dans un dictionnaire d’interprétation des rêves, ca nous donnera une signification qui est générale. Mais cette signification ne va pas forcément correspondre à la personne qui a fait ce rêve car l’inconscient intègre la personne dans son histoire, les éléments de sa vie. Cyril : Est ce qu’il y a un nom scientifique au rêve ? Dr Olivet : Non je ne crois pas. Dr Roubini : Il y a la question du songe aussi. Il y a des endroits où l’on appelle ça un songe et d’autre rêve. Le songe, c’est plus poétique. Philippe Languille : Rêve t-on lorsque l’on est dans le coma ? Mesure t-on les activités du cerveau ?

« Le songe, c’est plus poétique.»

Julien : Il y aussi cette sensation de chute lorsque l’on somnole, on se réveille et on tente de retrouver ses esprits c’est assez perturbant Dr Roubini : C’est le relâchement musculaire alors que l’on n’est pas encore en train de dormir. Donc on a conscience de ce qu’on vit dans son corps. Christophe : Y a t-il des raisons au fait que l’on ne se souvienne pas de ses rêves ? Dr Olivet : Probablement que la nuit, lorsque l’on dort, la mémoire à autre chose à faire. Dr Roubini : Ce n’est pas forcement vrai chez l’enfant. Il y a quand même une fonction du rêve que l’on n’a pas évoqué : chez les tout petits le rêve à une fonction de mémorisation des apprentissages de la journée. Ils vont rembobiner l’activité qu’ils ont eue dans la journée et puis ils vont se la repasser. Ça va s’intégrer au rêve et c’est une façon d’apprendre

Dr Olivet : En fait, on en est incapable. On ne peut pas enregistrer les rêves.

Philippe Languille : Alors sans parler de rêves, pendant le coma, mesure t-on une évolution de l’activité du cerveau ? Des ondes électriques ? Dr Olivet : Elles sont très perturbées. Ca dépend de l’origine du coma, des zones du cerveau qui sont abimées. On peut même penser qu’il y a des gens dans le coma qui ne dorment pas si le centre chargé de produire le sommeil a été abimé. Le coma d’ailleurs, c’est vaste. Il y a pleins de problèmes cérébraux différents qui peuvent produire du coma Christophe : Le cerveau, c’est tout de même très complexe. On n’en comprend qu’une toute petite partie. Dr Olivet : Oui, on sait très peu de choses. Cyril : On dit qu’on utilise que 20% de notre cerveau et que 80%... Dr Olivet : Non, on les utilise certainement à 100% mais on ne sait pas à quoi sert une très grande partie de notre cerveau. On sait très peu comment il fonctionne.

Infos Philippe Languille : udreolik.free.fr

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Atelier et Réalisation © Olga Lupi


II atelier

PAGE BLANCHE - OLGA LUPI Dans chaque numéro de L’Hypocrite, la page centrale est confiée à un artiste. Olga Lupi a été invitée à travailler avec nos rédacteurs de autour de la thématique des rêves et des cauchemars. Pour réaliser cette affiche, ils ont expérimentés la technique du collage. Armés de ciseaux, cutters et colle, ils ont donné vie à aux créatures étranges et réconfortantes qui hantent leurs nuits. Depuis 2011, Olga Lupi transforme en collage les revues, catalogues ou encyclopédies qu’elle collecte depuis l’enfance ou qu’elle chine. Du bucolique au grotesque en passant par l’humour noir, ses déconstructions d’images désuètes créent des scènes où naissent des personnages et des micro-événements qui dérangent ou font sourire.

II ecriture

www.olgalupi.org

AIRE DE REPOS Pour réalisé ce texte, Jean Le Peltier a proposé aux rédacteurs de L’hypocrite d’imaginer qu’ils étaient un cerveau géant dans lequel chacun devait se connecter à l’autre grâce à l’écriture. Deux mots clés ont guidé la rédaction : croire et sentir. Travail collectif

La boîte à rêve

II expressions

Depuis quelques temps, je fais un rêve vraiment étrange. Je suis dans un bus en direction d’un lieu aux parfums exotiques : le cirque Zampanos. Les critiques sont tellement bonnes que j’ai pris ma place à l’avance. Avec un tel succès, je suis certain que nous serons nombreux. Quant à trouver l’endroit, il suffit de chercher un très grand chapiteau, tous les amateurs vous le diront.

Un monde onirique Tout commence dans le noir. Plonger dans cette pénombre oppressante où souvent on se représente les chimères de nos peurs les plus profonde , où notre rage gronde et où l’on doit creuser notre propre tombe. Mais une fois que l’on s’aperçoit que l’on a encore le choix , on se dit que l’on peut encore avoir la foi. Soudain, on devient roi. On est a Troie, on a froid, on est iroquois. On traverse des champs de métaphores, on s’apitoie sur son sort mais souvent, on en ressort plus fort. Mort. Non, juste plonger dans un cauchemar gore. Puis d’un coup tout devient lucide, on est léger , on croit même que l’on est en train de voler. On est léger, les couleurs apparaissent, tout devient beau et chaud, on se sent dans un cocon. On peut faire ce que l’on veut, transformer le monde à sa guise jusqu’au moment où l’on perd pied, tout devient onirique, fantasmagorique, avec des sensations métaphysiques, magiques, parfois épiques. Tout s’arrête brutalement, on sent son corps s’en aller et d’un coup... on est réveillé. Cyril

A l’arrêt indiqué sur le programme, je descends. J’ai beau chercher, je ne trouve ni le chapiteau, ni le parking avec les nombreuses voitures. Quand je l’aperçois enfin, je crois m’être trompé ou avoir rêvé les critiques élogieuses sur le spectacle : il est minuscule. Mon étonnement grandit quand je rentre sous la toile. Il n’y a qu’une quarantaine de places. Comme la dame ayant vérifié mon ticket à l’entrée n’a rien dit, je pense encore m’être trompé. A cet instant, un homme déguisé en clown fait son entrée. Je découvre rapidement qu’il a deux casquettes. Il est à la fois Monsieur Loyal et le clown du spectacle. Cet homme ‘’double’’ parcoure les routes avec sa compagne et sa ménagerie. En tête, son chien Boudu, vieille gloire qui se prépare à passer la main à Grignotte, plus jeune et dynamique. Il y a aussi la poule Irène qui chante comme une reine mais la comparaison s’arrête là, elle n’est pas de taille contre la véritable reine du spectacle : la séduisante et magnifique poupée Carlota. Elle est tellement sublime qu’elle est surnommée la femme canon. C’est elle qui clôture le spectacle et mon rêve car quelque chose me chatouille les jambes. Je me réveille instantanément. C’est la dernière chose que je ressens avant de me dresser dans mon lit. Le souvenir d’une boule de poil grise. Au loin comme un écho, la voix du clown qui semble appeler son rat : CraquozzzZzzzzzz......... Louis Cirque Zampanos : www.zampanos.net

Il n’est pas toujours nécessaire de dormir pour rêver Il n’est pas toujours nécessaire de dormir pour rêver On peut aussi faire des rêves en étant bien éveillé Des rêves qui peuvent permettre de nous projeter Dans l’avenir sur lequel certains ont déjà veillé On peut bien rêver d’acheter une très belle maison Ce rêve peut un jour se réaliser, avoir une raison Si on à le moyens nécessaires, surtout assez d’argent On peut même s’acheter un très beau vase en argent Parmi ces fameux rêves que l’on fait quand on dort Il y à ceux qui sont fort joyeux et rendent heureux Ceux dont certains peuvent parfois être envieux Et ce du début, jusqu’au moment où l’on en sort Il y a aussi des mauvais rêves qui sont bien plus noirs Ils peuvent nous rester, pour certains d’ entre eux, en mémoire Et tout cela pour notre plus grand et infini désespoir Tellement, qu’on aimerait que ce ne soit plus le soir Qui n’a jamais rêvé d’un autre monde, d’une autre société Ne mentez pas, même les plus grands auteurs l’ont fait Ils ont chacun voulu montrer certains défauts en priorité Mais voilà, le monde est ainsi fait, il est bien imparfait Ah, si la vie n’était juste qu’un éternel, oui un énorme rêve Tout y serait possible avec bien peu ou pas de contraintes Mais chaque personne est unique et fait différents rêves C’est l’unicité de chaque individu qui créé une contrainte On rêve tous d’un monde plus juste, un monde parfait Mais plusieurs personnes en ont-elle une même vision Mon voisin ne trouvera t-il pas mon monde imparfait Est-ce là la cause de toutes nos grandes divisions ? Louis

C’est une toute petite voiture, rouge, une Fiat. J’avais cru penser au pire du drame. Je mets des coups de frein rageurs. Elle ne démarrera plus.

Il n’y a personne autour de moi. En contrebas, après les arbres, il y a un lac. J’ai du mal à me souvenir de certains détails de ma vie. Sur le siège à côté de moi, une boîte de gâteaux rouge de la mère poularde, et une photo de Danseuse classique. Je ne sais pas à qui appartient cette voiture. J e sors. Je marche. Je n’ai aucune raison de rester à côté d’elle mais j’ai du mal à la quitter. Je monte, je suis là tout en haut de cette montagne sur le fil de la crête. Une petite brise caresse mon visage, me donne des frissons. En lui tournant le dos, elle me pousse presque comme à la plage, les pieds dans l’eau. Je porte encore ce manteau noir, le ridicule, celui qui me fait croire qu’il me protège. D’ici je vois au dessus des pins. Dans leurs branches je distingue un tuyau d’eau, jaune, en plastique. Je me rapproche. Il est évident que quelqu’un a essayé ici de se construire une douche. Avec un vieil arrosoir. Sur le sol il y a les cendres d’un feu et tout autour des petits objets en métal, fabriqués à la main. Je les prends dans les miennes. On dirait de petits avions de guerre. Je fais semblant de les faire voler, pour jouer.

Si tu me demandes demain si j’ai rêvé cette nuit, je ne m’en souviendrai pas. En redescendant vers le lac, on voit des poissons chats qui jouent, qui se débattent dans l’eau. D’habitude ils me dégoûtent, mais là ils m’attendrissent. Ils me rappellent à nos effervescences. Nos crêpes parties, nos jeux, nos fous rires, nos folies. Simplement. Je grelote, je tremble de froid. Je suis sûr d’avoir les lèvres violettes. En remontant dans la voiture, de curieuses images érotiques me reviennent en tête. Elles se dessinent avec des feutres de toutes les couleurs et mon père me sermonne de ne pas Passer mon temps sur internet. Une femme parle fort dans la radio.

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Malgré les accrochages causés par la censure se manifestant par le retrait de certaines de mes oeuvres érotiques diffusées, que les membres de deviantart.com accusaient de pornographie — ce qui me blessa amèrement, me fendant le coeur, en me mettant l’optimisme et l’inspiration en deuil — je n’arrive pas à me détacher de mon compte sur ce même site web. ! Comme si c’était une drogue que ma pulsion créatrice, pourtant freinée par la contrainte du détournement des esprits puritains qui pervertissent aveuglement l’art érotique…

J’entends des bruits d’insectes. Des bruits d’eau qui coule. Sur des feuilles pourries, de la tourbe, du sable, de la mousse, des rochers, des galets qui roulent. Cette voiture ressemble comme deux gouttes d’eau à celle de ma mère. Quand je l’emmène faire une course, assise sur la place du passager, son énorme fauteuil dans le coffre, elle peste quand je décide de ne pas la descendre. J’en ai pour cinq minutes. Elle me dit que de surcroît j’ai eu l’audace de me garer sur une place handicapée alors que je ne la descend pas. J’en ai pour cinq minutes, maman. Elle se fâche. Elle prend son paquet de cigarette et elle fume. Elle fume et fume encore, et encore, nerveusement. De l’extérieur quand je reviens on ne la distingue plus dans son brouillard. On dirait une automobile qui transporte de la brume. Quand j’ouvre la portière ça laisse partir un nuage.

BIOGRAPHIE Tant pis si c’est en vain, j’ai envie d’essayer. Je tourne la clé comme si je le vivais pour la deuxième fois. Ma carte bancaire me gêne dans la poche arrière de mon pantalon. Je la retire. Je ne savais plus qu’elle était là. J’essaie de tourner la clé en la tirant un peu vers le haut, parce que je me suis mis à croire que ça donnait plus de chance pour que cette voiture démarre. Je me mets souvent à croire. Il y a oiseau qui passe au dessus de la route devant moi. Je me dis qu’un seul oiseau ne suffira pas, il en faut un deuxième pour être sûr. J’attends. Longtemps. Un deuxième oiseau passe. Je tourne un peu plus la clé. Un voyant rouge s’allume. J’ai bien fait d’attendre le deuxième oiseau. Une goutte d’eau tombe sur le pare-brise. Je la tourne la clé plus loin, à sa fin, et je m’acharne comme un foufurieux sur l’accélérateur, je pousse l’embrayage jusqu’au moteur. Elle démarre. J’avais rêvé d’être danseuse. J’ai pas fait de CP. J’ai appris à lire à 10 ans. J’ai fait des stages en CAT. Maintenant je mets des gâteaux dans des boîtes.

Jean Le Peltier, né en 1985 à Fontainebleau, obtient un Master des Arts du Spectacle en 2008 à l’Université Rennes II. Il étudie un an en Allemagne au département des Sciences du Théâtre Appliqué à Giessen. Il se forme en participant à de nombreux workshops de théâtre, de danse et de performance ( Les Ballets C. de la B., Loic Touzé, Minako Seki, Kris Verdonck, Mabou Mines Company). Depuis il développe ses spectacles (Vieil, Juste avant la nuit) et joue dans différentes pièces en Belgique, en Allemagne et en France ( Rotterdam Presenta, Cécile Cozzolino, Compagnie Ocus, les Frères Zipper…). Au cinéma il joue dans Fable Domestique et Lucha Libre d’Ann Sirot et Raphael Balbonni, et dans Les Ladatitudes de Damien Delanoë ( Prix du Jury au Festival NIKON, 2011). ivesandpony.com

Tu m’embrasses. J’ouvre les yeux.

L’odeur est une sensation aussi agréable que repoussante. Je m’aperçois que depuis que je suis remonté, j’appuie pied au plancher sur l’accélérateur. J’accélère à l’arrêt. Je détends ma jambe, je tourne mon pied sur le côté. Mon âme apaisée me donne des sensations qui mènent à une joie de vivre plutôt humaine, et rend mon corps frémissant et sautillant comme celui d’un petit oiseau au doux chant.

Mais ça c’est uniquement quand je me détends. Je vais essayer encore de la démarrer cette voiture.

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LA COMPAGNIE DE LA LITERIE

RENCONTRE DU TROISIÈME TYPE L’équipe du festival ‘’Les Bouillants’’ nous a accueilli dans un lieu d’exposition éponyme et improbable: l’ancienne laiterie de Vern-sur-seiche. Les œuvres numériques interrogeaient cette année la notion de genre, ce qui a engendré certaines polémiques. Pas pour les enfants d’une classe de CE1 avec lesquels nous avons discuté. Par Léa

Younes : Je ne sais pas. - Les mêmes que toi tu penses ? Younes : Peut être. - Tu penses que les filles rêvent différemment ? Younes : Non

Yona : Les garçons peuvent faire de la danse, écouter de la musique et tout ça… - Toi tu fais quoi comme rêve ? Yona : Bah que je chante

Zoé : Qu’ils jouent aux voitures - Donc tu penses qu’ils ne font pas les mêmes rêves que les filles ? Zoé : Bah si peut être. Mais je crois qu’ils rêvent de devenir chevaliers - Donc tu penses qu’ils ne font pas les mêmes rêves que les filles ? Zoé : Bah des fois oui - Parce que toi tu rêves de quoi ? Zoé : D’être chanteuse - Et les garçons ils ne veulent pas devenir chanteur ? Zoé : Si. Ils peuvent...

Noann : De Barbie et aussi de princesses. - Donc tu penses qu'elles rêvent différemment ? Noann : Oui - Toi tu ne rêves pas de Barbie ? Noann : Non je rêve plutôt de gâteaux.

Marine : Bah les garçons ils peuvent rêver de choses de filles et de gars. Les deux.

II reves d'enfants

Malo : Les filles je pense qu'elles peuvent rêver de tout un petit peu, de tout ce qui existe. Elles peuvent rêver de garçons, quand elles seront grandes d'être championnes de football, ou de faire de la natation ou d'être une princesse. Un peu de tout quoi. - Donc tu penses que les filles peuvent faire les mêmes rêves que les garçons ? Malo : Bah oui, on peut tous se mélanger et voilà.

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Alors les garçons, à quoi rêvent les filles ? Emmie : D’être riches et d’avoir une belle voiture - Mais toi tu rêves de quoi ? Emmie : D’être princesse - Donc tu penses que les garçons rêvent différemment ? Emmie : Oui - Toi tu ne rêves pas d’être riche ? Emmie : Si.. Donc des fois les garçons et les filles peuvent faire les mêmes rêves ? Emmie : (l’air pas très convaincue) Oui

Noémie : D’être mangé par une carotte. Ce n’est pas bon et en plus dans mon dernier rêve, elle m’a mangé ! - Tu penses que les garçons font des rêves différents ? Noémie : Euh bah non. Enfin si par exemple d’un coup il lui donne une grosse baffe à la carotte et il lui dit « file moi tout ton manioc »

MONSIEUR DAUCÉ, VENDEUR DE LITERIE ‘’Pour vivre heureux, vivons couché’’. Nous sommes allés vérifiez cet étrange adage avec Mr Daucé, directeur d’un des magasins ‘’La compagnie de la literie’’ situé rond point de La Robiquette à Rennes. Entre des matelas king size et des oreillers en plume d’oie, nous lui avons posé quelques questions sur son métier et sur ce marché mystérieux de la literie… par Aurélie Hypocrite : Pouvez vous nous présenter votre magasin ‘’la compagnie de la literie’’ ? Mr Daucé : Nous sommes ouvert depuis 25 ans. Nous proposons à nos clients une large gamme de produits. Du matelas au complément literie, pour tous les budgets. Il y a plusieurs produits d’entrée de gamme de qualité fabriqués en Bretagne et puis des produits plus haute gamme. Dans cette enseigne, 95% des produits sont de fabrication française. H : La literie est-elle une spécificité française ? MR D. : C’est vrai qu’en France, il reste beaucoup de fabricants de literie. C’est une chance car on peut avoir une traçabilité du produit. Les produits que nous vendons sont labellisés, certifiés. Certains matelas ont le nom de la personne qui les ont fabriqués. On travaille avec une entreprise de Pontivy qui a plus de 60 ans. Ca favorise l’économie locale et ca limite les coûts transports. H : Quelle est la fréquentation journalière du magasin ? MR D. :Une journée calme comme le mardi ou le jeudi, nous accueillons 10 à 15 clients. Le samedi, autour de 40 clients. Cela ne veut pas dire que nous faisons 40 ventes de lit. Chez nous, on vend beaucoup de complément literie : du linge de lit, des oreillers, des draps… Ce que beaucoup de magasin ne font pas ou peu. H : Comment conseillez-vous vos clients ? MR D. :Il faut être à l’écoute du client, prendre son temps. C’est ce qu’on appelle dans le métier ‘’la

recherche du besoin’’. Ils nous parlent d’eux, de leurs problèmes de vie, de dos. Nous cherchons à savoir quel type de dormeurs ils sont, nous prenons en compte leur morphologie. S’ils aiment une literie plus souple, plus ferme. Tout cela, nous le déterminons ensemble et puis c’est comme les chaussures : c’est important d’essayer la literie. H : Quel type de produits se vend le plus ? MR D. : Il y a 20 ou 30 ans c’était le matelas à ressort, aujourd’hui c’est le matelas à mémoire de forme : le matelas prend en compte votre poids et la chaleur de votre corps. Demain ce sera le matelas en gel, apaisant et frais. Mais le ressort n’a pas dit son dernier mot, ce n’est plus le même qu’a l’époque H : Pourquoi certains produits sont ils si chers, comme ces oreillers à l’entrée du magasin ? MR D. :C’est le plus haut de gamme, ils sont en plume et en duvet. Pour l’excellence, c’est de la plume d’oie, qui est une matière très rare en ce moment alors que nous en sommes de grands producteurs en France. Mais nos amis asiatiques viennent ici acheter nos plumes pour faire du haut de gamme chez eux. Nous sommes donc obligés de surpayer la plume et le duvet français pendant qu’ils exportent chez nous de la plume de mauvaise qualité.

II fiche metier

FESTIVAL LES BOUILLANTS

H : Quelle est la durée de vie d’une literie ? MR D. : De 10 à 15 ans pour une question d’hygiène, parce que la nuit on transpire. Certains clients qui viennent nous voir ont leur matelas depuis 20, 30 ou 45 ans, mais ce sont des exceptions…

Wissem : ils veulent devenir riche, être un ninja, tout ça - Toi tu ne rêves pas d’être riche ? Si, mais c’est un peu pas pareil

Alors les filles, à quoi rêvent les garçons ?

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II lHYPOCRITE 6 II SAISON 03 II Trimestriel II juin 2015 RÉDACTEURS & ILLUSTRATEURS : Marjolaine, Aurélie, Léa, Paméla, Manon, Louis, Nino, David, Cyril, Christophe, Antoine, Hélène Véronique, Floriane, Elodie, Benjamin. COORDINATION ARTISTIQUE : Etablissements Bollec INTERVENANTS : Olga Lupi Jean Le Peltier Alain Faure Laurent Guizard REMERCIEMENTS : Rafael de Paula Delphine Bailleul Nathalie Olivet Carole Roubini Philippe Languille Stéphane Daucé Festival Ay Roop Festival Mythos Festival Les bouillants Anne Girardet des Bibliothèques de Rennes

TOUT ATOUT 44, rue champion de cicé Tél 09 54 73 77 50 coordination@toutatout.org

MISE EN PAGE : Delphine Marie Louis IMPRESSION : Imprimerie Chat Noir Rennes

Coordination artistique : LES ETABLISSEMENTS BOLLEC etbollec@gmail.com etablissementsbollec.com

SOUTIENS : Ville de Rennes Conseil Régional Conseil Général 35 Fond de dotation BNP Paribas Fondation SNCF DRAC Bretagne DDCSPP 35 Contrat Urbain de Cohésion Sociale

II ENTREE LIBRE Tout Atout et les établissements Bollec ont choisi de leur proposer la réalisation d’un journal trimestriel qu’ils ont intitulé L’Hypocrite. Tous les mercredis les jeunes se retrouvent pour échanger sur leurs envies, découvrir des événements et/ou des structures culturelles. Ils créent ensuite leur journal en utilisant à chaque fois des techniques d’impression et d’illustration différentes dans le plus pur esprit Do it yourself. //

II horoscope

Le projet Entrée Libre est une action de l’association Tout Atout, centrée sur la découverte du monde artistique et culturel. Nous proposons à des jeunes rennais de former un collectif et de les accompagner sur un parcours liant des spectacles (concerts, pièces de théâtre…), des rencontres (artistes et professionnels) et du bénévolat. Pour favoriser leur engagement sur la durée et valoriser leurs expériences de découverte

II vernissage

L'HYPOCRITE S'AFFICHE #2 !

JEUDI 4 JUIN A 18H

AU TAMBOUR

À L'UNIVERSITÉ

DE RENNES 2 L'Hypocrite s'affiche #2

est la rétrospective en image, réalisée par le photographe Laurent Guizard, du travail effectué cette année pendant les ateliers Entrée Libre. Elle revient en 3 panneaux sur les 3 numéros édités, les temps de création, la complicité entre les participants, la rencontre avec les artistes... en mêlant des éléments visuels et textuels. L'exposition sera présente dans le hall du Tambour durant tout le mois de juin.

Capricorne // Du 22 décembre au 20 janvier L’influence de Jupiter vous fera tomber dans les bras d’Apollon plutôt que dans ceux de Morphée. Méfiez-vous de lui, c’est un marchand de sommeil. Verseau // Du 21 janvier au 18 février Rêve, cauchemar et vice versa. Poisson // Du 19 février au 20 mars Plongez dans les plus profondes abysses si vous voulez refaire surface. Bélier // Du 21 mars au 20 avril Comptez vos bergers pour rejoindre vos songes. Gare au retour de bâton. Taureau // Du 21 avril au 21 mai Finit de dormir, relevez vos manches si vous voulez votre part de vache qui rit. Gémeaux // Du 21 mai au 21 juin Des douleurs gémellaires au réveil, filez chez le dentiste. Cancer // Du 22 juin au 22 juillet Arrêter de rêver qu’on en pince pour vous. Lion // Du 23 juillet au 22 août Dans la jungle terrible, ne dormez que d’un œil si vous voulez chassez demain. Vierge // Du 23 aout au 22 septembre Vous hésitez encore entre forêt vierge et forêt noire. Prenez votre temps, la nuit porte conseil. Balance // Du 23 septembre au 22 octobre Vos rêves de justice font balancer votre cœur. Amour ou raison ? Scorpion // Du 23 octobre au 22 novembre Quelques rêves désertiques, attention au réveil, ca pique ! Sagittaire // Du 23 novembre au 21 décembre Ne vous méprenez pas sur vos nuits agitées car tout sage sait un jour qu’il passera au JT.


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