14 0 2 É ÉT
Réalisé au Centre pénitentiaire pour femmes de Rennes
N°5
Citad ’elles Le féminin sans barreaux
GRATUIT
Détente
lecture
Jeux Recettes Gourmandes
VOTRE
magazine !
CULTURE
1 ÉNIGME
POLICIÈRE OFFERTE !
Soleil
CITAD'ELLES
Revue éditée à 500 exemplaires • COORDINATION GÉNÉRALE : Les Établissements Bollec Ligue de l’enseignement d'Ille-et-Vilaine. • COORDINATION ARTISTIQUE : Les Établissements Bollec. • COMITÉ RÉDACTIONNEL : Jessica Catherine Lady J Davar Mamita ATA 22 Cloé Yanou Simone • INTERVENANTS : Audrey Guiller Agathe Halais Johann Le Berre Alain Faure Delphine Marie Louis • PARTENAIRES : SPIP 35 Ligue de l'enseignement d'Ille et Vilaine Centre pénitentiaire des femmes de Rennes Fondation Macif Fondation La Poste Fondation ELLE Fondation Raja Joop Stoop Fondation Agir Sa Vie. • REMERCIEMENTS : Anne-Héloïse Botrel-Kerdreux Thomas Piketty Delphine Morice Bleuenn Testard Jean-Christophe Le Danvic Tiffany Auffray Marie-Christine Faber Patrick Crosnier Davis S. Khara Stéphanie Olier Leslie Jannin La médiathèque Les surveillantes du bâtiment J Un grand merci à Enora de la cyberbase pour son aide précieuse. Merci pour la relecture attentive de Nathalie. Et tous ceux qui nous ont généreusement apporté leurs compétences pour la réalisation de ce numéro. Imprimerie Chat Noir - Rennes
vec l'équipe, nous nous étions dit que c'était l'été, qu'il fallait faire léger. Nous avions un peu moins de temps pour boucler ce numéro consacré à cette belle saison, donc il faudrait écrire un peu moins d'articles. Et puis... et puis, il y a tant de choses à raconter ! Résultat, un numéro tout en couleurs : jaune comme un citron ou noir comme l'énigme policière que vous aurez à résoudre ; rouge et blanc comme un nappe à carreau de pique-nique ou gris comme le ciel au dessus de New-York dans un roman de David S. Khara. Au final, nous n'avions jamais fait autant de pages ! Bonne lecture et bon été.
A
Ce projet est ouvert à toutes, n'hésitez pas à venir rejoindre l'équipe pour nous proposer vos idées d'articles et d'illustrations. Citad'elles est un projet mené conjointement par le SPIP 35, La Ligue de l'enseignement d'Ille et Vilaine et l'association rennaise Les établissements Bollec. Il n'existerait pas sans le soutien de nos partenaires privés que nous remercions au passage. Tous les numéros de Citad'elles sont lisibles gratuitement sur le site etablissementbollec.com Alain Faure, coordinateur du projet.
Sommaire On vous explique Dans les coulisses de Citad'elles .................................................................p.3 Des richesses réparties de plus en plus inégalement ..........................p.7 Un pied dehors Les unités de vie familliales ........................................................................ p.10 Pleine forme Les huiles essentielles .................................................................................. p.12 Prendre du poids avec l'âge : une fatalité ? .......................................... p.15 Plein le dos ! ..................................................................................................... p.16 Miroir-miroir Artiste jusqu'au bout des ongles ............................................................... p.18 Le langage des couleurs .............................................................................. p.21 Cet été, faites-vous coiffer ! ........................................................................ p.22 Comment les shampoings nous parlent ................................................. p.23 Cuisine et dépendance Déjeuner sur l'herbe ...................................................................................... p.24 Un menu tout jaune ....................................................................................... p.28 Cut ur'elles Femmes dansant autour d'un sac ............................................................ p.29 David S. Khara ................................................................................................. p.33 Chronique livre.................................................................................................. p.34 Expressions libres ........................................................................................... p.35 Quelques notes vers le ciel ......................................................................... p.37
on vous explique
Dans les coulisses de
Citad'elles Chaque numéro de Citad'elles est réalisé intégralement par une douzaine de rédactrices du CPF. Les rencontres, les contenus, la fierté sont devenus plus importants que ce qu'elles auraient imaginé. Les illustrations de plus en plus maîtrisées. Comment cette jolie aventure a t-elle commencé ? On vous dit tout. Par Catherine
P
etit à petit, Citad'elles fait son nid. Voilà que la revue Citad'elles prend son envol. La magazine ne cesse de grandir et d'être connu, pour la plus grande satisfaction des rédactrices. Des sujets, en veux-tu en voilà ! Des touches de couleurs ponctuent désormais les parutions cette fois-ci.
Voici comment tout a commencé
À la base, une association : Les Établissements Bollec, née en 2005. Quatre graphistes et illustrateurs s'associent pour promouvoir l'idée d'un magazine "DO IT YOUR SELF" (fais le toi-même). Le coordinateur est Alain Faure. Il organise des ateliers auprès de différents publics (y compris à la prison des hommes de Jacques Cartier) à qui il apprend à faire des fanzines et des flipbooks (les livres miniatures qu'on fait défiler avec le pouce pour animer une image). Delphine Marie-Louis, qui est aussi dans l'association, a l'idée de créer un magazine féminin au CPF de Rennes. Mais rien n'est simple dans le milieu carcéral ! Avec beaucoup de persévérance,
ils montent un partenariat avec La Ligue de l'Enseignement 35 et des financeurs, notamment la fondation ELLE. Un an et demi après, le projet est accepté.
Première rencontre au CPF de Rennes
Delphine Marie Louis s'en souvient comme si c'était hier. Le 12 septembre 2012 l'équipe des cinq encadrants professionnels de Citad'elles est face à 14 détenues, pour leur présenter le projet. "Lorsque nous sommes arrivés, nous avons été impressionnés de voir autant de monde inscrit, racontet-elle. Pour notre grand plaisir ! Voyant tout cet enthousiasme, ce désir, la volonté de chacune à s'exprimer, nous étions surmotivés ! C'est grâce à vous, les rédactrices, que Citad'elles existe." Une semaine a été nécessaire aux jeunes rédactrices pour trouver un nom qui colle à la peau du magazine. Puis Citad'elles est née, « cita » pour Citation, « elles » pour les femmes, le tout pour évoquer la forteresse. Un bien joli nom qui révèle la réalité des rédactrices.
Monotypes, Simone.
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on vous explique Comment ça marche ? Dans la salle rédactionnelle du centre pénitentiaire pour femmes (CPF) de Rennes, les rédactrices, arrivent les unes après les autres. La bise est de mise. Ici, on a besoin d'attention et de chaleur humaine. Chacun est content de se retrouver après une semaine sans s'être vu. Les ateliers Citad'elles sont hebdomadaires et alternent les séances d'écriture et d'illustration. Pour l'écriture, chacune présente ses idées d'articles, autour d'une grande table où les ordinateurs règnent en maître. C'est la conférence de rédaction. Davar et Lady J. discutent le bout de gras. Des propositions sont notées au tableau, des débats se lancent. Cela prend des allures de parlement... dans une ambiance bon enfant. Les sujets d'articles sont libres, suivant l'inspiration de chacune. Ensuite, c'est la chasse aux infos ! Soit grâce à l'accès à Internet via la Cyberbase ou les documentations apportées par les intervenants, soit en faisant des reportages au CPF ou en interviewant des gens du dehors. Audrey, la journaliste qui
encadre toutes les séances d'écriture, fait entrer des intervenants de tous milieux pour qu'ils soient interviewés. Parfois, c'est le brouhaha. Puis soudain le calme plat, on entend plus que le clac clac clac des touches qui dansent sous les doigts. Audrey passe doucement auprès de chacune d'elles pour les aider à prendre le bon style, rappelle la règle du chapô et des "5W". Pendant ce temps quelques unes se réunissent et s'assoient sur des chaises à roulettes, dans un coin de la salle, par deux ou trois pour effectuer des interviews. Attentives à tout. Ah ! La, la, Mamita arrête son ordinateur et a omis d'enregistrer. C'est avec le sourire qu'elle dit : "je recommencerai la semaine prochaine."
Tampons et encre de chine
Dans la salle d'arts plastiques, Lady J et Mamita manient les tampons enduits d'encre de chine avec délicatesse pour achever les illustrations de Citad'elles. Elles préparent le dessin qui ornera le
Johann
Monotype, Simone.
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' vecu "Avec Citad'elles, notre idée de départ était de réussir à intéresser les femmes du CPF. Le projet n'est réalisable que si les femmes du CD continuent à s'investir. Je suis très satisfait de voir vivre Citad'elles. Cela va au-delà du projet que l'on avait imaginé." Alain, avec sa ''gueule d'apache'' comme dit Davar, et son humour débordant. Les yeux bruns, des bacchantes et des lunettes. C'est une personne calme. Observateur, il est toujours prêt à plaisanter dès qu'il en a l’occasion. Présent à chaque séance, il coordonne le projet Citad'elles.
Agathe
"Les rédactrices ne sont pas des professionnelles du dessin et pourtant, en trouvant des solutions, ce qu'elles font devient hyper intéressant. C'est valorisant pour nous comme pour elles. Je suis fière d'être dans ce projet". Agathe, plasticienne et graveuse, souriante, elle a 1000 idées à la minute. Très dynamique, elle encadre les ateliers d'illustrations. "La phrase récurrente lors d’ateliers de dessin est : «je ne sais pas dessiner». Nous sommes là en tant qu’intervenants pour permettre aux participantes de dépasser cette appréhension, de prendre confiance en soi. Dans ce projet, il s’agit de travailler à plusieurs sur un projet collectif. Il y a la notion d’être ensemble et de faire ensemble. " Johann, cheveux bruns bouclés aux yeux bleus, c'est le petit clown de l'équipe, car c'est un grand plaisantin. Il est calme et très zen. Il dessine des bandes-dessinées. "Pour que les lecteurs prennent du plaisir à lire un article, il faut prendre du plaisir à écrire. Raconter ce que les autres n'ont pas pu voir ou entendre. Les rédactrices de Citad'elles le font de mieux en mieux !" Audrey, journaliste, jeune, brune aux cheveux longs, dynamique, toujours en train de rire. Elle aide les rédactrices à organiser leurs articles puis leur apprend à se familiariser avec le jargon journalistique.
Alain Portraits, crayons, Davar.
"Citad'elles est plus qu'un projet maintenant, c'est un magazine à part entière. Nous avions comme objectif de sortir 3 numéros, nous commencerons le 6e en septembre, c'est une belle réussite qui doit beaucoup à l'enthousiasme des rédactrices et à l'engagement des intervenants encadrant cette jolie aventure humaine." Delphine, maquettiste et graphiste, maîtrise les différentes techniques de logiciels informatiques. Grande, brune aux cheveux courts, elle intervient surtout pour la mise en page du magazine, un travail de l'ombre qui comprend le traitement des images et l'habillage des textes. "On prend de l'assurance au fil du temps et on se délivre des préjugés. Citad'elles n'est pas seulement une simple revue, c'est un beau début de réinsertion. Une grande bouffée d'air frais à l'intérieur des murs qu'on oublie pendant quelques heures. On apprend, on se détend, on rie et on se concentre sur les articles et les dessins. C'est aussi un moment de partage. On fait quelque chose ensemble, de vraies complicités qui se créent. On reprend l'estime de soi, parce qu'on devient créatrices plutôt que destructrices." Catherine, rédactrice.
Crayons couleurs, Catherine.
"C'est une bouffée d’oxygène, la liberté d'expression, une vraie découverte, de nouvelles expériences auxquelles j'ai pris goût. La fierté du travail accompli, individuel ou collectif. J'imaginais pas que cette aventure prendrait autant d’ampleur ! Et puis... on se marre !" Cloé, rédactrice. Et si vous rejoigniez Citad'elles pour le N°6 ? Écrivez au SPIP 35 !
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on vous explique
cadeau distribué avec Citad'elles. Le magazine n'a pas de photo. Plus original, ce sont les rédactrices qui font elles-mêmes toutes les illustrations. C'est avec des techniques et différents matériaux bien spécifiques, que les femmes découvrent l'art et la manière de déjouer les complications du dessin et des graphismes. C'est toujours avec une grande surprise qu'elles découvrent les résultats. Agathe et Johann ont plus d'une technique dans leur sac, et ce n'est pas de tout repos. Le sac du dernier numéro en est la preuve ! Mais la course folle continue, une organisation hors du commun pour tout boucler en temps et en heure. Certaines encrent les tampons, Davar pose un motif de chaque sur une feuille, Agathe et Lady J. ajoutent des fleurs. On s'arrache les tampons, les attentes déclenchent stress et fous rires, tout en précipitant Johann pour les encrer. 17h, ouf ! Fini. Chacune fait place nette, sur cette tension qui redescend peu à peu.
Delphine Le grand jour !
Le ''bébé'' arrive, comme disent les rédactrices. A chaque sortie d'un nouveau numéro de Citad'elles, c'est l'effervescence. C'est une séance spéciale, dans une ambiance très joyeuse, où chacune est fière de son travail. Les visages s'illuminent. Tout le monde s'affaire à empiler les magazines pour la distribution dans les divisions. Et rien ne se clôt sans des boissons et petits gâteaux... n
Audrey
Le saviez-vous ? n POST MORTEM : Après chaque diffusion du Citad'elles, un journaliste extérieur vient étudier méthodiquement le magazine. Ceci a pour but d'améliorer les articles, et de faire grandir les rédactrices au sein de la rédaction. C'est une critique positive. La dernière fois, c'est Marion, rédactrice en chef de Paris Match.fr, qui est venue.
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n CHEMIN DE FER : Voilà comment on appelle les futures pages du magazine mises à plat ou accrochées au mur avec les sujets des articles. Ainsi on s'aperçoit de l'évolution du travail. n CHAPÔ : Ce sont les quelques lignes qui résument l'article et qui donne envie au lecteur de poursuivre sa lecture.
n LA RÈGLE DES 5 W : Le chapô doit contenir des informations synthétiques : When - Quand est-ce que cela a eu lieu ? Who - De qui parle-t-on ? Where - À quel endroit ? What - De quoi parle-t-on ? Why - Pourquoi ? n Citad'elles est imprimé en 500 exemplaires. Il est lisible par tous et gratuitement sur etablissementsbollec.com
Des richesses
réparties de plus en plus inégalement Qui a dit que l'été rimait avec les romans de gare ? Thomas Piketty est économiste et directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). Il a publié Le Capital au XXIe siècle, un ouvrage de 970 pages déjà vendu à 150000 exemplaires en France. Citad'elles vous ouvre les portes de l'économie et, pour cela, a interviewé Thomas Piketty en personne... Par Jessica
L
e quotidien "calme et routinier" (selon lui) de l'économiste Thomas Piketty, s'est trouvé bouleversé par le succès de son dernier livre Le Capital au XXI e siècle. Dans une perspective historique, il y parle de l'inégalité de la répartition des richesses et éclaire ainsi d'un jour nouveau les enjeux socioéconomiques et politiques autour de la croissance. Pour celles et ceux qui n'oseraient s'attaquer à l'ouvrage, Citad'elles a lu cet impressionnant travail, dont voici les grandes lignes.
Des forces pour et contre l'égalité
Certaines forces poussent vers l'égalité, comme l'éducation. En effet, la population des pays riches a significativement bénéficié d'une meilleure éducation. Mais l'histoire montre que les inégalités se sont simplement décalées vers le haut : tout le monde est plus riche mais les inégalités persistent. La deuxième force en faveur de l'égalité est la croissance, qui est la somme de la croissance démographique et de la croissance de la productivité par habitant. Plus la croissance est forte, plus les inégalités se réduisent. Mais
les données collectées par Thomas Piketty indiquent que la croissance sera, au cours du XXI e siècle, insuffisante pour contrecarrer les forces contraires. Car des forces contraires, elles, poussent vers l'inégalité de la répartition des ressources. La première loi du capitalisme est en effet que le rendement du capital est supérieur à la croissance. Si le rendement du capital est de 5% et la croissance de 1%, alors la part du capital dans le revenu national progresse plus vite. L'accumulation du capital... De plus, le capital bénéficie d'économies d’échelle : plus une personne a de patrimoine, moins il lui coûte de le faire fructifier. Donc plus un patrimoine est important, plus son rendement augmente.
L'Europe risque de redevenir un pays de rentiers ! A la Belle Époque, la vieille Europe est une zone particulièrement inégalitaire. C'est une société de rentiers et d'héritiers. Les taux d'imposition sont très faibles et les patrimoines, qui remontent à loin,
peuvent être hérités et accumulés sans contraintes. Cette période est moins inégalitaire aux ÉtatsUnis car les patrimoines n'ont pas encore eu le temps de devenir aussi importants. Les nouveaux arrivants n'ont souvent aucun patrimoine. Les guerres et la crise des années 30 ont rasé les inégalités. L’Europe subit des destructions matérielles immenses. Les patrimoines fonciers en pâtissent donc. De plus, dans l'entre-deux guerres, des impôts nouveaux avec des taux records sont introduits dans les pays riches. D'abord pour financer les efforts de guerre, ils serviront à construire les États-providence que l'on connaît aujourd'hui. A l'époque les EtatsUnis ne sont pas en reste... Sur la période 1932-1980, le taux supérieur de l’impôt fédéral sur le revenu est en moyenne de 81% ! Puis les trente glorieuses font naître un monde méritocratique : la réussite n'est plus due à l'héritage mais à ses propres mérites. La croissance atteint des niveaux jamais encore observés et historiquement exceptionnels. L'idée que l'on pourrait retrouver une telle croissance est une" illusion". Depuis les années 1980, les inégalités repartent à la hausse.
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on vous explique Parce que la croissance chute, mais aussi parce que de nouvelles législations néolibérales retirent les freins à l'accumulation extrême du capital. Aux États-Unis émerge une nouvelle classe : les super-cadres. Ils n'ont pas hérité d'un patrimoine mais perçoivent des salaires astronomiques. Aujourd'hui, les inégalités en Europe sont très élevées, mais n'ont pas encore atteint leur niveau de la Belle Époque... ce qui devrait pourtant bientôt se produire si aucune mesure n'est prise ! C'est le cas des États-Unis. Dans l'ensemble, les pays riches redeviennent une société de rentiers.
Les inégalités économiques menacent la démocratie
Les inégalités sont une menace pour la démocratie qui se veut égalitaire et méritocratique. Les 1% les plus riches constituent une large classe, suffisamment
importante en tout cas pour influer significativement sur la structure socioéconomique d'un pays et donc de sa politique. Et se pose la question de l'évasion fiscale.
Un impôt mondial : utopique ? Pour rétablir une égalité, Thomas Piketty prône un impôt mondial sur le capital. La technologie existe : il suffirait que les pays automatisent l'échange de leurs données fiscales. Car la mondialisation a pour effet que le capital d'une personne peut être investi dans de nombreux pays. Il devient difficile, voire impossible, de le taxer correctement. Mais compte tenu de la concurrence entre les pays, cet impôt reste une utopie. La zone Euro, si elle se munissait d'une institution fiscale, pourrait s'y mettre. n
Monotype et tampons, Simone.
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Entretien avec Thomas Piketty Au sortir d'une interview avec des journalistes venus de Chine pour le rencontrer, le professeur-chercheur Thomas Piketty nous accorde un entretien. Citad'elles : Depuis votre thèse de doctorat, « Essais sur la théorie de la redistribution des richesses » (1993), vous vous concentrez sur l'inégalité de la répartition des richesses. Pourquoi ? Thomas Piketty : Cette question fût centrale en économie politique au XIXe siècle, puis a cessé de se poser avec les Trente glorieuses. Mais depuis les années 1990, avec la croissance faible et la montée des inégalités, la question a repris de l'importance. J'ai voulu essayer de mieux comprendre quand ça s'améliore et quand ça se détériore. Collecter des données prend du temps et cela a pris des proportions auxquelles je ne m'attendais pas. C : Cette question vous touche personnellement ? TP : Comme tout le monde, je m'intéresse à la justice sociale. Je suis de la génération qui avait 18 ans au moment de la chute du mur de Berlin : une génération vaccinée contre le communisme. La guerre froide avait rendu la question taboue puis pendant les Trente glorieuses, on a vu une société plus égalitaire et méritocratique. Je pense qu'il est important de sortir de l'illusion des Trente glorieuses et de se reposer les questions des inégalités dans le contexte actuel. De se demander jusqu'où peuvent aller les inégalités et qu'est-ce qu'on peut réellement faire contre. C : Votre ouvrage s'intéresse aux spécialistes autant qu'aux noninitiés...
TP : Cette question est trop importante pour être laissée à un petit groupe d'experts qui, en fait, sont experts de rien du tout. Ce sujet est important pour tous. Ce livre peut être lu par tous sans avoir de bagage technique. Il ne s'agit pas d'une question technique, mais d'une question sociale. On peut rapidement tomber dans un monde très inégalitaire. Il faut plus de transparence. C'est une série de chocs qui a obligé les gouvernement à prendre des mesure. Mais si on laisse faire... On voit l'importance des patrimoines reprendre des niveaux très élevés. Le message de ce livre est donc "Ne prenons pas le progrès pour acquis". C : Le titre de votre livre en rappel un autre (Le Capital, de Karl Marx). Quel est votre rapport à Marx ? TP : Le point commun est le questionnement des inégalités extrêmes créées par le capitalisme. Mais mon livre est plus historique et plus lisible que celui de Marx, qui est très théorique. En fait, il s'agit deux façons différentes de répondre. C : Vous insistez à de nombreuses reprises sur l'importance du débat public et du politique pour décider des solutions. Vous avez donc foi en la capacité politique ? TP : Oui. Quand on écrit, on a toujours l'espoir que, grâce au débat public et pacifique, on arrive à des solutions. Mais dans l'Histoire, les choses ne se passent pas de façon aussi apaisée. Il appartient à chacun de nous d'inventer des voies nouvelles. Mais je ne suis pas complètement naïf. C : Que pensez-vous de la politique actuelle ? TP : Je suis très triste de l'état actuel
Linogravure, ATA 22.
de la France. La majorité d'aujourd'hui a passé 10 ans dans l'opposition, mais elle ne s'est préparée à rien du tout. Ils font une politique sociale parfois contraire à leurs engagements. Ma déception la plus importante, mais c'est aussi là où j'ai le plus d'espoir, c'est la question européenne. On a besoin, si on veut sauver l'Europe et la monnaie unique, de plus de démocratie et de justice. Il y a certains impôts que l'on ne peut plus prélever correctement au niveau national car les entreprises multinationales jouent sur les failles du système et paient moins d’impôts que les PME. Il faudrait un impôt européen sur le capital et un gouvernement européen qui marquerait un tournant démocratique. Si on ne va pas dans cette direction, on va vers un mécontentement croissant vis-à-vis de l'Europe. C : Que répondez vous à la théorie de la taxation optimale qui préconise une taxation de 0% sur les entreprises ? TP : Zéro, c'est pas beaucoup. A partir du moment où l'on veut financer des écoles, un système de santé... cela représente environ 50% du PIB ! Si l'on taxe les entreprise à 0%, alors on surtaxe les ménages et les salariés. Il faut un certain équilibre dans les prélèvements. Certains économistes construisent des modèles simplistes qui manquent de bons sens.
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un pied dehors Les unités de vie familiale
Une goulée d'air pur Au CPF, il existe trois appartements qu'on appelle UVF (unités de vie familiales) et qui permettent à certaines détenues de vivre une petite parenthèse enchantée avec leurs familles. Petit mode d'emploi pour se préparer. Par Davar
UVF : trois lettres pour une grande idée Au CPF de Rennes, il existe 3 appartements UVF, dont un adapté aux personnes à mobilité réduite. Les détenues ont la possibilité d'y recevoir leur famille, conjoint, enfants et amis dans un appartement d'environ 45m 2 avec deux chambres, un salon kitchenette, TV/DVD, une terrasse couverte et un jardinet. "Les Unités de vie familiales participent à la réinsertion familiale des personnes détenues, explique Delphine Morice, surveillante au CPF depuis 14 ans, qui a participé à la mise en place des UVF sur Rennes. Elles ont été créées en France, en Septembre 2003. Rennes a été choisie comme le site pilote. La capacité d'accueil est de 4 couchages et un lit bébé si besoin. Pour les visites de 6 heures, le nombre de personnes peut être plus important." Les personnes peuvent bénéficier d'une visite en UVF d'une durée de 6h, 24h, 48h ou 72h. Aujourd'hui en France, 74 UVF sont réparties au sein de 22 établissements pénitentiaires. Tous les nouveaux établissements construits en sont dotés.
Sésame, ouvre-toi ! "La demande pour obtenir une UVF se fait d'une part par la personne détenue, à l'aide d'un
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formulaire prévu à cet effet et remis aux surveillantes UVF et d'autre part par les visiteurs", précise Delphine Morice. Chaque visiteur doit formuler une demande écrite auprès de la direction et doit par ailleurs avoir un permis de visite établi et avoir eu au minimum un parloir avant l'accès aux UVF. La demande est ensuite examinée en commission pluridisciplinaire, en présence de la direction, du chef de détention, du SPIP et d'un personnel de surveillance UVF. L’avis favorable ou défavorable est statué par le Directeur.
Se préparer pour le "voyage" "Les personnes détenues doivent remplir au préalable un bon de cantine spécial UVF et écrire au service comptabilité pour bloquer de l'argent. La réception des cantines reste à la charge des surveillantes", décrit Delphine Morice. Les bénéficiaires de l'UVF peuvent aussi réserver des livres, CD, DVD (maximum 5), jeux de société à la médiathèque. Aucune nourriture provenant de la cellule n'est autorisée dans les UVF. "La veille de leur UVF, les femmes doivent donc se rendre au bureau UVF pour faire l'inventaire de ce qu'elles y emportent. A l'entrée et à la sortie, il est fait un état des lieux, émargé par la personne
détenue et la surveillante." Il n'y a aucune surveillance directe dans les appartements : pas de caméra ni de micros ! Des rondes extérieures sont effectuées et toujours annoncées par le biais d'un interphone situé dans l'appartement,"ceci afin de respecter l'intimité de chacun", souligne Delphine Morice. n
r i o v a s À
n Votre conjoint a le droit d'amener ses affaires de toilette. C'est le moment pour se servir d'un bon gel de douche, d'un shampoing que l'on ne peut pas cantiner, d'un gommage, etc. N'oubliez pas de le prévenir ! n Lorsque vous achetez farine, sucre, café soluble, ces produits, même entamés, seront conservés et rangés par les surveillantes, à votre nom, dans une pièce. Cela pourra servir pour votre prochaine UVF. Idem pour les conserves non entamées.
' vecu M, 55 ans. "Ces quelques heures, voire plusieurs jours, avec ceux que vous chérissez le plus, dans une petite maison mignonne et très bien équipée, collée à la prison mais pourtant complètement indépendante, sont une parenthèse "magique" dans l'incarcération. On dort, cuisine et discute en toute liberté, on absorbe une grande goulée d'air pur et on fait le plein de tendresse. L'UVF est un bon moyen pour permettre aux familles de ne pas rompre les liens."
JEU LABYRINTHE Retrouvez le chemin de l'U.V.F !
U.V.F
Encre et aquarelle, Davar.
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pleine forme
Les huiles essentielles SE FAIRE DU BIEN
Dans l'année, tout va vite. Quand la tension tombe, c'est le moment d'être à l'écoute de son corps et d'essayer de lui faire du bien au long cours. Avec un allié : les huiles essentielles. Nous avons rencontré la diététicienne naturopathe Bleuenn Testard, qui nous en livre les clés. Par Simone
Qu'est-ce que l'aromathérapie ? Bleuenn Testard : C'est une branche de la phytothérapie, qui consiste à se soigner par les plantes. L'aromathérapie utilise des huiles essentielles. Ce sont des concentrés de plantes. On recueille les principes actifs des plantes par un processus complexe de distillation, en enlevant la vapeur d'eau.
et les bourgeons contiennent des vitamines qui disparaissent quand le bourgeon devient plante.
ou quelques gouttes sur un sucre ou bien même dans l'huile végétale d'une vinaigrette.
Comment utilise t-on les huiles essentielles ?
Y a-t-il des contre-indications ?
Et la gemmothérapie ?
Certaines sont antiseptiques, antivirales, anti-inflammatoires, aident à la circulation sanguine, diminuent les maux de tête, aident à digérer, apaisent, stimulent. Il faut connaître les propriétés de chacune avant de les utiliser. Il ne faut jamais utiliser les gouttes d'huiles essentielles directement sur la peau. On les dilue dans une goutte d'huile végétale (olive, amande, etc.).
Cette médecine utilise plutôt les jeunes pousses et les bourgeons, car le potentiel thérapeutique est plus important que chez les plantes adultes. Les vitamines et minéraux y sont plus concentrés
Puis on peut les mettre dans l'eau du bain, utiliser alors sur la peau en massage. On peut aussi les respirer grâce à un diffuseur ou assainir une pièce. Ou les ingérer par voie orale avec du miel sur une tartine de pain
Pour faire 100 ml d'huile essentielle, il faut 1 kilo de plantes. Pour les agrumes, on écrase les zestes pour en extraire l'huile essentielle. Cela n'a rien à voir avec le jus.
Certaines huiles sont photosensibilisantes, comme celles de citron ou de l'orange. Cela veut dire qu'appliquées sur la peau et au contact du soleil, elles peuvent laisser des tâches. Il faut éviter le contact avec les yeux et les muqueuses. Et ne pas utiliser à l'oral plus de 3 jours. Ne pas les utiliser, non plus, chez les bébés et les femmes enceintes. Les huiles essentielles sont efficaces, il ne faut donc pas les surdoser. Et on ne peut pas le faire avec n’importe quelles huiles essentielles : il faut donc consulter un naturopathe ou un guide sérieux. Préférez acheter les huiles dans les magasins bio, diététiques ou les pharmacies.n
Tampons, crayons couleurs, Agathe.
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Feutres, ATA 22.
ropa u t a n e n ticien
Diété
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Bleuenn Testard, grande et élancée, les cheveux bouclés et le regard clair, a fait quatre ans d'études après le BAC, pour être diététicienne. "Il y a un parcours bien précis en études. Alors que naturopathe, c'est plus global. Le naturopathe regarde la morphologie du patient, son poids, le fond de l’œil. On s'intéresse à la personne globalement : si elle fait du sport, quelles sont ses habitudes alimentaires." Le naturopathe peut aussi procéder par des massages. En tant que diététicienne, elle a pour but d'adapter l'alimentation à chaque profil. Informer, donner des conseils nutritionnels et d'entretien physique, pour que ses patients aient une bonne hygiène de vie : "Le but n'est pas de soigner un symptôme, mais de traiter la personne dans sa globalité, avec différents outils pour équilibrer la personne." En diététique, on prend en compte l'alimentation, le physique, le corporel et la psychologie.
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pleine forme
Nous pourrions dire que les huiles essentielles nous apportent un bien-être contre nos maux sans avoir recours aux médicaments.
Monotype, Simone.
Des huiles apaisantes pour décompresser CAMOMILLE ROMAINE : contre l'angoisse et le stress. Lorsqu'on est agité, prêt à exploser. LAVANDE FINE : origine sud de la France. Apaisante, lutte contre la nervosité, les insomnies et l'angoisse. BASILIC TROPICAL : originaire d'Asie, pour le stress psychologique, les douleurs de ventre, spasmes, tensions, ballonnements, ou règles douloureuses.
JEU DESSIN Dessinez les 6 essences citées ci-dessus.
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Des huiles tonifiantes pour l'été C ITRON : vient du bassin méditerranéen. Antiseptique, assainit l'air ambiant. Très bon pour le système digestif, nettoie le foie. C'est un anti-bactérien lorsqu'on le prend avec du miel pour les coups de froid. RAVINTSARA : combat la fatigue nerveuse et physique, booste l’immunité en cas d'épidémie, traite aussi l'insomnie. PIN SYLVESTRE : pour la fatigue qui dure longtemps.
Prendre du poids avec l'âge :
Une fatalité ?
Il n’est pas rare de prendre du poids lorsque se succèdent les années. On voit son corps changer et être moins beau, si bien qu’il en devient parfois un complexe. Pourquoi ? Comment faire pour éviter de recourir aux régimes que nous vantent tous les magazines féminins ? Par Simone
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n tant que retraitées, l'activité physique diminue pour beaucoup d’entres nous. Conserver une activité sportive tout au long d'une vie est essentiel pour rester en forme et éviter les formes... Car après la ménopause, il est fréquent de prendre du poids. "Le premier facteur de cette prise de poids est le changement hormonal, le métabolisme de base change, explique Bleuenn Testard, diététicienne et naturopathe. Nos besoins en calories diminuent avec l’âge. Pourtant, lorsqu’on ne travaille plus et que l'on est en retraite, on change notre mode d’alimentation. On est plus souvent à la maison, ce qui favorise le grignotage. On fait aussi moins d’exercice physique, donc on prend plus de poids. Il y a aussi les problèmes héréditaires." Avec l’âge, la masse musculaire diminue au profit de notre masse grasse, car nous produisons moins d’hormones. En fait, il faut se nourrir correctement avec des aliments de qualité mais ne pas trop se nourrir. Manger trop étant néfaste pour la santé. "Si on grossit, c'est certainement parce qu'on mange trop ou mal, souligne la diététicienne. Là, il faut changer ! Manger plus diététique.
Intégrer à son alimentation des protéines animales pour construire les tissus musculaires et des antioxydants, car les tissus vieillissent." L'oméga 3 est un allié de choix car il construit les cellules du cerveau et favorise la mémoire. On le trouve dans les poissons gras (thon, sardines, anchois) et dans les huiles végétales (colza, lin, cameline et noix). Un conseil : évitez les régimes momentanés. A la fin d’un régime, nos vieilles habitudes alimentaires sont très vite reprises et le poids avec. Mieux vaut modifier son alimentation doucement, mais sûrement... Choisir plutôt les fruits et les légumes et les oléagineux (noix, amandes) riches en fibres et s’en tenir à quelques règles comme : essayer de manger à heures fixes, mâcher lentement et correctement les aliments, boire beaucoup d'eau, ne pas se resservir si possible et faire de la marche rapide chaque jour.n
Monotype, Simone.
r i o v a Às n ON PRÉFÈRE : Les fruits et légumes, y compris les crudités. Les féculents complets : céréales et pain. Les viandes maigres : jambon et dinde. Les fruits de la mer : crevettes, crabe, crustacés. Les produits laitiers. Les légumineuses : lentilles, pois cassés, haricots rouges. Les fruits secs. n ON ÉVITE : Les sucres raffinés comme le chocolat. Les chips. Les graisses animales. Manger trop de féculents : pain ou riz, car on les transforme en mauvaises graisses. Attention surtout aux produits salés, facteurs d’hypertension artérielle,
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pleine forme
Entretien
Plein le dos !
En détention, notre dos n'est pas toujours notre meilleur ami. On le maltraite et... il nous le rend mal ! Quelques explications et conseils de Jean-Christophe Le Danvic. Il est kinésithérapeute à Rennes et pratique l'hypnose. Par Lady J. Citad'elles : Quelles sont les causes du mal de dos? Jean-Christophe Le Danvic : Elles sont extrêmement variées. Il y a des causes morphologiques : la scoliose (déviation en forme de "s" de la colonne), l'hyperlordose (le bas de la colonne est trop creux), ou encore le spondylolisthésis (glissement vers l'avant d'une partie de la vertèbre). Des causes physiologiques : l'arthrite (inflammation du cartilage), la période des règles ou plus globalement toute inflammation des tissus proches de la colonne. Des causes mécaniques : l'arthrose (usure du cartilage), la discopathie (écrasement du disque intervertébral entre deux vertèbres arthrosées), l'hernie discale (le disque intervertébral sort de sa cavité et vient comprimer une racine nerveuse, comme le nerf sciatique). Des causes traumatiques, c'est-àdire des blessures et, bien entendu, les causes psychosomatiques : l'anxiété, le stress, et toutes ces blessures de l'esprit qui ont une résonnance sur notre corps. C : La détention peut-elle aggraver le mal de dos ? JCLD : Oui, bien sûr. Par exemple, pour les personnes en surpoids ou celles qui sont trop sédentaires (avec un travail assis par exemple, ou debout devant une chaîne de
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montage et qui, hélas, le soir s'installent pour se reposer mais se "collent" à nouveau devant un écran). Ou chez celles qui sont trop tendues musculairement, à cause d'une fatigue physique ou nerveuse. L'absence d'activité physique ne fait qu'empirer le pronostic. S'il s'ajoute à ça une anxiété, un stress, un "poids" trop lourd à porter par des épaules fragiles ou fatiguées, alors vous risquez de faire partie des 80% de français souffrant du dos. Si votre esprit ressent de l'angoisse, du stress, de la colère, de l'injustice, de la peur, de façon récurrente, alors cette "transe négative" va avoir des répercussions sur votre corps, peutêtre de façon préférentielle sur votre zone corporelle déjà sensible, votre dos par exemple. Ainsi peuvent s'installer des douleurs chroniques. C : Quels remèdes préconisezvous contre le mal de dos ? JCLD : Contrairement aux idées reçues, se tenir "droit" n'est pas ce qu'il y a de plus adapté pour la colonne vertébrale, surtout en position assise. Le dossier, contre lequel vous espérez reposer votre dos, devrait être incliné en arrière d'environ 30° par rapport à la verticale ; dans cette position, le complexe articulaire, ligamentaire et musculaire du bas de votre dos se repose. Il faut évidemment
garder en mémoire que vous devez toujours plier les genoux (même légèrement) quand vous vous pliez en avant, ne serait-ce que pour mettre vos chaussures, et, a fortiori, si vous soulevez une charge, charge qui devra être portée contre le corps et non à bout de bras. Gardez cette idée à l'esprit : le dos n'aime pas ce qui est rigide, fixé, raide. Il aime le mouvement, la souplesse, la légèreté. C : En quoi l'hypnose peut-elle soulager le dos ? JCLD : L'hypnose médicale n'a rien de commun avec l'hypnose de spectacle. Elle est pratiquée par des médecins, anesthésistes, infirmières, dentistes, etc. et permet d'agir sur une partie de l'esprit : l'inconscient. C'est un outil pour aider à trouver des ressources dans son moi profond, pour aider la personne à s'aider. L'hypnose médicale, vieille de plusieurs siècles, retrouve aujourd'hui la place qu'elle avait perdue au profit du "tout chimique" : les médicaments ou les anesthésiants opératoires. Je souffre moi-même de discopathies au niveau lombaire et cervical. Ces zones sont fragiles et abîmées, et pourtant, grâce à l'hypnose je peux diminuer fortement les souffrances, en agissant sur le circuit de la douleur. n
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Monotypes, Lady J.
Catherine souffre de son dos. "J'ai exercé beaucoup de métiers de force sans prendre en considération les postures adéquates. J'étais jeune et me croyais invincible, mais différents métiers m'ont esquintée, surtout quand, dans l'artisanat, je portais des caisses. Cela a dégénéré en prison, étant un an sans activité sportive, je me suis démusclée et le matelas de la prison n'a pas arrangé les choses. Mais je ne peux pas me plaindre car en prison, on a bien pris soin de mon mal de dos. Dehors, je n'aurais pas eu les moyens de me soigner. Différents soins m'aident : la balnéothérapie, l'hydrothérapie, la natation, la kinésithérapie, l'hypnose. Le non-soin causerait dans mon cas le risque d'une paralysie. Je pense qu'il est important de garder un exercice physique pour rester musclée."
Exercices pratiques n ASSOUPLISSEMENT. Vous êtes à genoux, les fesses sur les talons (si cela est déjà difficile, pas de problème, tout est possible, mettez un petit coussin entre vos fesses et les talons et, si ce sont les chevilles qui souffrent, mettez un coussin sous les pieds). Vous allongez devant vous les mains sur le sol, le plus loin possible, en allongeant votre dos. Puis vous remontez à 4 pattes (les mains ne bougent pas) en inspirant profondément puis redescendez les fesses sur les talons en expirant, lentement mais bouche ouverte (pas de résistance à la sortie de l'air, du mouvement toujours). Tant que vous expirez vous gardez les fesses sur les talons, et vous répétez ce cycle. Prenez plaisir à observer que vous pourrez, peut-être, après quelques répétitions, placer vos mains plus loin en avant et ainsi assouplir davantage votre dos.
n ETIREMENT MUSCULAIRE. Vous êtes assise sur le sol, les jambes tendues devant vous, peut-être pouvez-vous placer les plantes de pieds à la verticale contre le mur. Vous laissez aller votre dos en avant, comme si vous vouliez aller toucher la pointe de pieds, vous laissez aller les choses, tranquillement, en respirant calmement. Ca tire derrière les cuisses ou les genoux, mais vous y mettez le degré de difficulté que vous voulez. Certaines d'entres vous vont peut-être aller jusqu'aux pieds, d'autres ne pourront pas dépasser les genoux, peu importe, Gardez la position au moins 30 secondes. En étirant ces muscles, en les rallongeant (2 à 3 minutes/jour plutôt que 1/2 heure tous les week-end), vous soulagerez vraiment votre dos et vous pourrez être fière des progrès que vous ferrez.
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miroir, miroir rencontre
Artiste jusqu'au bout des ongles ! Le nail art, c'est l'art de se décorer les ongles. Idéal pour tuer les trop longs après-midis d'été. Tiffany Auffray, conseillère beauté chez Nocibé à Rennes Alma et fan de nail art, nous fait profiter de son talent en la matière. Sur ses conseils, à vos vernis ! Par Jessica et ATA 22
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ouveau, le nail art ? Hommes et femmes Incas, se peignaient déjà des animaux sur les ongles, lors de cérémonies religieuses. Dans l'Egypte antique, les femmes affichaient leur rang social à travers leur manucure. Mais aujourd’hui, la mode revient par le Japon, portée par le mouvement Kawaï (mignon). "On peut décorer facilement ses ongles au gré de ses envies, que ce soit sur des ongles courts ou longs, explique Tiffany Auffray. D’ailleurs, cela peut parfois aider à ne pas se ronger les ongles. L'idée est de laisser libre cours à son imagination, la seule condition est d’être patient et minutieux."
Si vous espérez des ongles à la mode, 2014 fait la part belle aux paillettes ainsi qu'aux plumes et au fluffy, qui donnent un aspect velours à vos bouts de doigts. Il vous faudra aussi apprendre à parler "nail art", car les tendances vont vers : • Le low nail : des couleur chaudes et des teintes douces. • La white manucure : ongles entièrement blancs. • La half moon : c'est une french manucure
inversée : on appose la couleur sur la lunule, la partie basse de l'ongle. • L’outlined nail : la couleur délimite les contours de l’ongle. • Les ongles caviar : on colle des perles les unes à coté des autres, sur l'ongle, pour un effet caviar.
La boite à outils du nail art Un(e) nail-artiste a sous la main divers instruments. Des strass et des autocollants à coller ou encore des piercings, que l'on pose à l'aide d'une aiguille chauffée. Une éponge, pour créer des dégradés. Pour dessiner des points sur son vernis, il faut un "dotting tool". Mais on peut tout aussi bien se servir d’une tête d’épingle pour les points et d’un cure-dent pour les traits fin. Enfin, le pinceau nail art peut aussi être fabriqué à partir d’un pinceau à maquillage ou d'eye-liner, dont on coupe les poils jusqu'à ce que la pointe soit très fine. Pour plus de facilité, il existe aussi dans le commerce un kit nail art qui contient stickers et pochoirs. n
Tampons, crayons couleurs, ATA 22.
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Cadeau Citad'elles LE nuancier Nocibé des couleurs tendances 2014 du vernis Brillance éclat ! Disco dance Cosy La funambule Moonstone Greenwhich village Happy ecolo Gothic lady Rockability Imperial tree Mystic emeraude Made of steel My violet Funky power Peachy cocktail Lilita Chaud cacao Ciel de nuit Sans contrefacon Pinky flash Ah les hommes! La marelle Vertigineuse Lady amsterdam Totally red Fall in love Glitter tulipe Revue parisienne Iron nail Ciel d orage Mon capitaine Bal des pompiers Choubidou Vive la mariée! Tutu Tip taupe
179894 179895 179896 179897 179898 179899 179900 179901 179902 179903 179904 179905 179906 179907 179908 179909 179910 179911 179912 179913 179914 179915 179916 179917 179918 179919 179920 179921 179922 179923 179924 179925 179926 179927 179928
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miroir, miroir JEU
À vous de
jouer !
À vos crayons ! Entraînez-vous au Nail Art sur deux deux clientes exigentes et inventez vos motifs sur nos modèles ci-contre. Et lancez-vous pour de vrai grâce à nos conseils !
Cliente N°1
Cliente N°2
Conseils pratiques n N'hésitez pas à toujours bien vous laver les mains avant de commencer. n Limez les ongles à la même longueur, toujours de l’extérieur vers l’intérieur. n Repoussez les cuticules. Pour ne pas vous faire mal, enroulez un morceau de coton autour d'une tige en bois, style pic à brochette. n Posez une base transparente pour protéger l’ongle de la couleur, qui pourrait le faire jaunir. n Posez la couleur (c'est-à-dire le vernis choisi) en une première couche fine. Puis posez une deuxième couche, toujours fine. Il n’est pas nécessaire d’attendre qu’une couche soit sèche avant de poser l’autre, mais il est conseillé de ne rien faire pendant une heure après la manucure pour qu’elle sèche. n Faites la déco nail art. n Posez le top coat, c'est-à-dire une couche de fixateur transparent.
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Tampons, ATA 22.
Le langage des couleurs
JAUNE BLEU
Celui du ciel, souvent ressenti comme le calme et l'apaisement par son uniformité, mais aussi par son dégradé, de bleu dur à bleu tendre, qui se dessine avec la présence et la couleur des nuages. Le bleu est une couleur froide mais souvent douce.
ROUGE
Couleur qui ne se fait pas oublier. Symbole de la force et de l'attention, le rouge attire le regard des autres et peut également être provoquant.
BLANC
L'été, c'est la couleur qui rafraîchit. Il représente la transparence. "Si l'on porte du blanc, nous aurons peut-être moins chaud..." s'exclame une femme.
VERT
Ce sont les petits dessins et motifs que vous faites par-dessus votre vernis de couleur. n LES POINTS : utilisez une tête d’épingle trempée dans un vernis d'une autre couleur. n LES CŒURS : faites deux points côte à côte, puis, avec un cure-dent, étirez le vernis de chaque point vers le bas. n LES FLEURS : faites 5 points d’une couleur et un point au centre dans une autre couleur. n LES TÂCHES LÉOPARD : faites des tâches noires (ou d'une couleur sombre) avec la tête d’épingle, puis dessinez les contours en or (ou une couleur plus claire), toujours avec la tête d’épingle. Puis faites quelques point ailleurs sur l’ongle. n LE ZÈBRE : dessinez au pinceau des traits ondulés, toujours de l’extérieur de l’ongle vers l’intérieur. n LES DÉGRADÉS : trempez une éponge dans un vernis puis tapotez sur l’ongle vernis d’une autre couleur. Pour les ongles abimés n Massez-vous régulièrement les ongles avec une crème pour les mains ou de l’huile. n Repoussez régulièrement les cuticules. n Trempez vos ongles 10 min dans un masque à cheveux (les ongles sont composés de kératine, tout comme les cheveux).
C'est la star des couleurs de l'été. Quand on évoque cette saison, pour presque tout le monde, le soleil d'été est au rendez-vous. Avec sa couleur jaune qui apporte énergie, luminosité et clarté. Le jaune symbolise l'optimisme. Cette couleur manifeste la bonne humeur et une autre vision de l'avenir.
Il fait fait passer toutes sortes d'émotions. C'est une couleur neutre, "passe-partout". C'est aussi la couleur des feuilles et des brins d'herbe sous le soleil. L'invitation à la nature.
ROSE
t r r a i l o i v a a n Tout lses décos sur
L'été, c'est la saison des couleurs. Bleu, jaune, rouge, orange, blanc, rose, parme, fuschia, vert pâle et même le fluo... Quelles influences ont sur nous les couleurs ? Voici un arc-en-ciel de cinq témoignages entrecoupés d'informations pour que vous constatiez par vousmême quelle est la couleur d'été qui vous fait vibrer. Par Mamita
Couleur traditionnellement associée au féminin. C'est la douceur, la tendresse. Le rose attire le besoin de douces paroles, de belles choses.
Des couleurs, il y en a encore et encore : l'été a ses propres variantes. Il y a des couleurs dehors, il y en a d'autres sur nous. C'est souvent à travers la couleur de ses vêtements qu'une personne fait part de son humeur. On s'habille de couleurs différentes selon qu'on a le moral ou que l'on se sent triste. Les couleurs nous accompagnent même dans le langage : "voir la vie en rose" ou encore "être rouge de colère" ! Combien d'entre nous ont déjà couru à la fenêtre pour regarder les couleurs d'un arc-en-ciel ? Les couleurs sont vivantes, elles nous parlent et nous influencent. n
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miroir, miroir
Service
Cet été, faites-vous coiffer ! Marie-Christine Faber, coiffeuse indépendante, vous attend cet été. Comme l'année passée, le salon ouvre gratuitement ses portes pour les femmes indigentes de la Maison d'Arrêt (MA) et du Centre Pénitentiaire pour Femmes (CPF). Par Catherine
A
u départ, Madame le Major Horel cherche un moyen d'occuper les femmes pour l'été. Les ateliers et le salon de coiffure sont fermés. Pour les détenues, les vacances semblent ne plus en finir. Des journées interminables qui font monter l'agitation. Pourquoi ne pas faire un atelier de coiffure l'été ? Jacques Gauthier, bénévole au Secours Catholique, suggère au Major Horel que sa sœur MarieChristine est coiffeuse indépendante sur Vannes. Elle accepte de venir au CPF bénévolement.
Depuis l'année dernière.
Marie Christine, coiffeuse indépendante depuis plus de 30 ans, est revenue pour la deuxième année faire plaisir aux femmes. Elle est accompagnée de son grand frère Jacques, qui vient ponctuellement au CPF à différents moments de l'année. Car le protocole exige d'être au moins deux. Ce salon de coiffure s'adresse aux femmes indigentes, qui s'inscrivent auprès de Madame Horel. Aujourd'hui, trois personnes de la maison d'arrêt sont venues
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pour une mise en beauté. Le mardi leur est réservé. Un moyen pour ces femmes de retrouver l'estime de soi et d'être belle sans sou. Un moment de détente, de confidences entre eux et les femmes. Une femme de 40 ans, cheveux courts poivre et sel, joliment bouclés, attend, assise devant les bacs de lavage. Elle est déjà passée dans les mains expertes de Marie-Christine. Pendant ce temps, Sandrine la deuxième cliente de 32 ans, cheveux bruns très foncés et brillants, s'est fait faire un brushing. Jacques va chercher le balai et aide sa sœur en faisant le ménage. Il leur relate qu'elle est quadruplée. Les trois clientes sont stupéfaites. Pour ces femmes de l'intérieur, cela fait du bien d'entendre des sujets de conversation de l'extérieur. Marie-Christine lui conseille de prendre des vitamines A, C ou D et des oligoéléments pour soigner son corps de l'intérieur et raviver ainsi des cheveux épuisés. Elle épointe la chevelure pour lui redonner un peu de force. Pour un beau brushing, elle brosse les cheveux, mèche par mèche, les tendant bien et les séchant en même temps. n
Papier carbone, Lady J.
e u q i t a En pr n Pour qui ? La priorité est donnée aux indigentes, suite à une commission qui se réunit chaque premier jeudi du mois. Mais les membres de la commission peuvent valider la gratuité en dehors d'une situation d'indigence (50 euros de revenus pour 2 mois). Par exemple : salaire du service général, permission de sortie pour une présentation chez un employeur, parloirs irréguliers avec les enfants, etc. n Combien ça coûte ? C'est gratuit. n Comment faire ? Faire une demande par écrit à cette commission. n Où ? Bâtiment J, face à la sortie promenade, prendre l'escalier au 1er étage.
décryptage
Comment les shampoings nous parlent Vous croyiez qu'un flacon de shampoing servait à contenir du shampoing ? Il fait bien plus : il nous parle ! Nous vantant les mérites de tel ou tel produit miraculeux. Citad'elles a décrypté pour vous les emballages d'une série de produits pour cheveux, pour chercher à comprendre comment les pros du marketing font mousser leurs produits. Petit lexique pour bien parler shampoing. Par Lady J et Jessica. EFFICACITÉ. Le gain de temps est un élément vendeur. Même si certains produits, comme les masques et les produits "nature", insistent sur "le temps à soi" et le bien-être, beaucoup vantent les mérites du 2 en 1 ou des shampoings secs : les gens modernes n'ont pas de temps à perdre. "Instant flash", le masque pour cheveux devient une vraie baguette magique ! FAMILLE. Les grands flacons ne sont plus estampillés "Format économique", mais plutôt "format famille", ça fait moins radin... HIGH-TECH. Certains produits ont des tons métallisés, qui font ultra-modernes, ou se déclinent dans une gamme de bleu. La femme rebelle s’attribue le bleu masculin. Certains paquets se targuent de résulter de recherches scientifiques. Agrémenté d'un petit dessin de règle graduée, une laque semble sortir tout droit d'un laboratoire du futur. LUXE. Un flacon doré, ça fait riche. Les produits qui veulent faire luxe sont plutôt présentés dans des emballages dorés et nacrés. Certains contiennent
même de la poudre d'or 18 carats. De quoi briller (hum...) SUPERLATIFS. Ils apparaissent en avalanche sur les flacons : "sublimissime", "éblouissante", "intensément riche". A qui mieux mieux ? VERT. Le bio est en vogue, alors beaucoup de flacons sont verts. Ils donnent aux clients l'idée de bien-être et de naturel. Dans la même veine, beaucoup de produits vantent leurs huiles naturelles et essentielles, pour ne pas avoir l'air chimique. "Sans parabens" est la mention à la mode. ZESTE D'EXAGÉRATION ? Certaines marques n'ont peur de rien... Vous aviez l'habitude du mascara "water proof", contre lequel l'eau bat en retraite ? Vous pouvez désormais goûter au shampoing "pillow proof" : votre oreiller ne pourra plus jamais vous décoiffer... Sur un shampoing, on lit : "goutez à la légèreté d’être fabuleuse" et soudainement, dans les rayons du supermarché, vous vous prenez pour Marilyn Monroe... Comment choisir entre la laque "sensation effet glaçon" et celle "effet soleil naturel". Dilemme...
Pour en savoir plus Que nous cachent les étiquettes de nos produits de beauté ? Par ATA 22 L'association Greenpeace a édité Cosmétox (qu'on trouve sur Internet), un guide qui s'intéresse à la composition des produits de beauté, pour s'informer avant d'acheter. Extraits choisis du guide. Nos salles de bains regorgent d'élixir de beauté : du bien-être en flacon aux propriétés innombrables. Le packaging mûrement réfléchi nous annonce une belle chevelure, une peau douce... Mais l'envers du flacon, ce sont des composants aux consonances barbares, issus de la chimie industrielle et synthétique (souvent à base de pétrole), qui ont pour certains un effet nuisible pour la santé et pour l'environnement : soit au cours de leurs production, de leur utilisation, ou même après, car certains producteurs ne savent pas comment détruire leur produits usagés. Les grands de l’industrie cosmétique se cachent derrière une réglementation européenne permissive sur l'usage de produits chimiques dans les produits et soins de beauté. Leur quantité dite « infime » sont sans effet nocif pour l'organisme. Mais c'est sans compter sur le fait que les quantités infimes s'accumulent dans l'organisme et que différents produits de beauté associés produisent un effet "cocktail" (ils peuvent réagir entre eux). Les substances chimiques s’échappent du produit lors de chaque utilisation et se répandent dans l'air ambiant. Malheureusement, les étiquettes de nos cosmétiques ne nous donnent que le classement de tous les ingrédients (ou presque) par ordre décroissant de poids. Par contre, aucune mention n'est faite sur la toxicité de ces ingrédients. Du coup le consommateur ne peut pas vérifier la possible dangerosité de ses produits. n
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cuisine et dependance ' Pique-nique
Déjeuner sur l'herbe La saison est au pique-nique. C’est le moment de sortir les nappes à carreaux. Fini les sandwichs au sable ou aux fourmis grâce aux recettes inratables de Citad’elles. Attention, les proportions proposées ici sont destinées à assurer un pique-nique pour 20 personnes. N'hésitez pas à les diviser ! Par ATA 22
C'
est Patrick Crosnier, chef cuisinier, qui a pensé ce pique-nique d’été avec des produits cantinables. Patrick est un militant. Il milite pour les bons produits, il milite pour le manger bien, il milite pour que la cuisine soit un moyen de valorisation, d’insertion et d’émancipation de l’individu. Cuisinier de formation, Patrick a été éducateur pendant 30 ans dans un centre d’hébergement. Il exerce aujourd’hui cette double
Portrait, crayon, Davar.
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fonction en encadrant des groupes de jeunes dans le cadre du dispositif "La Main Verte". Ce dispositif initié, par le Centre Régional Information Jeunesse de Bretagne, permet à des jeunes sans emploi de découvrir le métier de restaurateur/traiteur sur des événements (festivals, inaugurations, etc.). Patrick assure aussi des formations pour inciter les structures de restauration collective à introduire 20% d’aliments bio dans les menus. n
CAV D’AUBERIAGRIN
Conseil du ch
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res Les mains prop s sales. des gant e qu ux ie m sont s mains ! Lavez-vous le
ES 1kg d’a d’huile d’oliubergines - 20 cl (ou huile de ve - 2 c à s de ta citron - 3 g sésame) - 10 cl de hin ju ousses d’a il - Sel - Po s de ivre • Préchauff et couper er le four thermos longueur. • les aubergines dans tat 7. • Laver d’un couteaHachurer la chair à l’ le sens de la sur une plaqu pour faciliter la cuaide de la pointe demi-heure ue et mettre au four pisson. • Placer refroidir un. • Sortir les aubergour une bonne in d’une cuillèpeu. • Gratter la cha es. Laisser ir à l’aide re à soupe. puis incorp orer l’huile• Hacher la chair d’olive, le ju de citron, le s ta d’ail hachhin, les gousses ées, saler, poivrer. Conseil du ch
PESTO
an 20 gr de parmes lic si ba de e tt bo 1 l ai d’ s se us - 2 go de pin s on gn pi de gr - 100 olive - 20 cl d’huile d’ Hacher gnons de pin. •bouquet • Écraser les pi le er ch sé Laver, finement l’ail. •Détailler les feuilles des • . lic si ba hacher de e de ciseaux, an ger tiges. • À l’aidba él silic. • M finement le le parmesan et le tout avec e. l’huile d’oliv
ef
t ématiquemen Épépinez syst concombres s le et les tomates oir des pour éviter d'av uides. p liq tro ns io at ar ép pr
HOUMOUS
1 boite de pois chiches cuits (800g) 1 c à s de tahin - 1 c à s de cumin en poudre - 2 gousses d’ail finement hachées - Sel Poivre • Réduire les pois chiches en purée. • Incorporer le tahin, le cumin et l’ail. • Mélanger.
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cuisine et dependance '
TOMATES FARCIES es - 1 kg
moyenn bis 20 tomates la nc (vache, bre de fromage 2b gousses d’ail - 20 cl ou chèvre) -e - 1 botte de persil plat d’huile d’olive ciboulette - Sel, poivre - 1 botte d . • Les couper er les tomatesquateur. • Les ch sé et r ve l’é • La s le sens dedier, mélanger le en deux danan la sa n u s bes épépiner. D nc, l’huile d’olive et les her. • la er b vr e oi p fromag hées. Saler, avec ce es finement hac at m to iem Remplir les d • Mettre au frais mélange. ir. avant de serv
Conseil du ch
TA
1 cho DE CHO BOULÉ d’oliv u-fleur d’1UX-FLEU R conco e - 20 cl d kg - 30 S m b 100 gouquet de bre - ½ bo e jus de ccl d’huile uqu pe itro rd à l’hue raisins srsil - ½ bouet de menn - 1 ecs ile - 2 t q u poivro 250 gr et de corhe - ½ • Lav iand e n d r s e le con - 200 t la lon gr d’oomates sére • Salegueur, enl combre. • c lives noireshées petits r le concoever les p Le coupe é m m r p chou- orceaux bre et l ins à l’a en 2 da très fifleur. • A . • Laver aisser dégoide d’une pns le sens e semo nement le l’aide d’unt enlever rger. Le coetite cuillè de l ule d c h Ajoute e cou ou-fleur e râpe oues grossesuper en tore. u . s d r • c l o ’ les ra huile d’o us. • M Il doit re’un coutefeuilles du t isins live, le ettre ssem au, râp poivro s er s herb dans u bler à n ecs, le d de la s, enlever jus de ces finemenn saladier. e la mê th itr le • Faire me taille s pépins eon. • Lav achées, er les de mê que le t les séché me avec concom couper b l es et les olies tomatesre. • ves.
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imum la peau Gardez au max les vitamines ut To es des légumes. trées. y sont concen
MIM
ŒUFS
OSA AU TH 12 œ O d’autruchufs de poule ou N litre d’huil e - 1 pot de m 4 œufs citron - 1 e de tournesol outarde - ½ bouquet d e ciboulett10 cl de jus de e • Faire bo Mettre le uillir une cassero minutes. s œufs dans l’ le d’eau légèrem en prenan • Passer les œufs seau bouillante peent salée. en deux d t bien soin de ne pa ous l’eau froide e ndant 10 blancs en ans le sens la longs les abimer. • Coutples écailler une mayo mettant les jaunesueur. • Séparer les er les œufs cru avec unnaise en mélange cuits dans un sala jaunes les an d ne cuillère tous vos in de moutardt d’abord un jauneier. Faire g ré e . d • ie F n a ts ites en sort d’œuf • Bien m soient à e que d’olive. Ééclanger en ajoutanla même températu t doucem raser les ent l’huilere. fourchette jaunes d’œ en y incorp u fs c u its à la et la cibo orant la m ule a Remplir lette finement hachyonnaise ée. s b mélange. lancs avec ce •
ES MADELEIN r de sucre
0g 3 œufs - 12sa chet de sucr-e 1 1 re d u o ne en p 150gr de fari vanillé - sel e- levure chimique sachet d - le zeste d'un citron de beurre r g 5 12 dre le 0°. Faire fonvure et 4 2 à r u fo le e, le • Préchaufferr tiédir. • Mélanger farin. • Fouetter se fs u is la ’œ d e, rr es beu orer les jaunla fourchette sans les sucres, incorp s blancs à ajouter le le légèrement rporer à l’appareil puis • Remplir monter, incoélanger. Ajouter le zeste. eleines beurre et m es d'un moule à madmin à les alvéol élange. • Enfourner 4 r avec le m baisser à 180° et laisse 240° puis min. • Démouler 4 autre aussitôt.
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cuisine et dependance '
le citron
Un menu tout
jaune ! L'été : du soleil, du jaune, du citron ! Pour se booster en vitamines C et faire rigoler vos assiettes, Citad'elles vous propose un menu complet à base de citron. Par Davar et Simone.
Citrons FARCIS AU THON 30 mn de préparation pour 4 personnes 5 citrons (1 pour la décoration), 1 boite de thon en miettes au naturel, 3 cornichons, 1 œuf, 6 cuillères à soupe d’huile d’olive, 1 cuillère à café de moutarde, 1/2 cuillère à café de vinaigre, 2 gousses d’aïl, quelques branches de persil, ½ cuillère à café de paprika doux, 1 pincée de poivre de cayenne (ou un peu de harissa en tube), sel, poivre. • Coupez la partie supérieure des citrons du côté pointu, enlevez le chapeau, puis évidez-les à l’aide d’une cuillère. • Coupez la base des citrons pour leur permettre d’êtres stables, en prenant garde de ne pas entamer la chair. • Pressez la pulpe retirée des citrons pour obtenir 2 cuillère à soupe de jus. • Lavez le persil. Hachez finement les cornichons et le persil. • Épluchez l’aïl et écrasez-le. Egouttez le thon en miettes puis ajoutez le persil et l’aïl. • Préparez une mayonnaise très ferme puis ajoutez le vinaigre. Mélangez bien. • Ajoutez le jus de citron au thon, puis la mayonnaise de façon à obtenir une préparation très homogène. • Garnissez les citrons avec cette farce en la faisant dépasser du bord pour qu’elle forme un dôme et décorez avec une tranche de citron sans peau. • Servez frais autour d’une salade à l’aïl et quelques rondelles de tomate.
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Monotype à colorier en jaune !, Catherine. VOLAILLE SAVOUREUSE, ÉPICÉE ET AU Citron À commencer la veille pour 4 personnes cubes de blancs de poulet d'environ 3 cm sur 3 (4,5 cubes par personne) ou poulet entier détaillé, paprika ou 4 épices (cantine Hallal), gingembre moulu (cantine Hallal), huile d'olive, ail en gousses, 2 citrons, piment, sel. • La veille, laissez macérer les morceaux d'un poulet salés, enrobés de deux verres d'huile d'olive, du jus de 2 citrons, d'une cuillère à soupe de paprika ou 4 épices, d'une bonne pincée de gingembre moulu, de deux gousses d'ail écrasées et d'un peu de piment selon les goûts. • Le lendemain, mettre sur le plateau du four et faire rôtir environ 20 minutes en retournant et en arrosant les morceaux avec la marinade. • Servir avec des pommes de terre cuite au four (les mettre au four en même temps que le poulet ). On évide les pommes de terre cuites en faisant attention de garder la peau intacte, on mélange la pulpe avec du fromage blanc, de la ciboulette ou de la menthe, du beurre, salé, poivré et on remplit les moitiés de pommes de terre avec le mélange. • Un peu de gruyère râpé dessus et au grill deux minutes !
TARTE AUX Citrons MERINGUÉE 20 mn de préparation pour 4 personnes Ingrédients (pour 4 personnes) : Pour la crème : 2 citrons, 4 oeufs entiers, 120 gr de sucre, 70 gr de beurre coupé en petits morceaux, 1 pâte sablée du commerce. Pour la meringue : 2 blancs d’œufs et 100 gr de sucre. • Préchauffez le four à 210°C. Lavez les citrons et prélevez les zestes. • Pressez-les. Garnissez un moule à tarte de pâte sablée, sans oublier son papier de cuisson pour faciliter le démoulage. • Faites cuire à blanc la pâte environ 15 à 20 mn, en déposant des haricots secs avant de l’enfourner pour qu’elle ne gonfle pas. • La crème de citron : battez les œufs entiers avec le sucre. Dans une casserole, déposez le beurre pour le faire fondre avec le jus et les zestes de deux citrons. • Ajoutez les œufs battus, puis laissez cuire en remuant au fouet. • Montez à ébullition et faites cuire jusqu’à ce que la crème épaississe (environ 3 mn). • Garnissez le fond de tarte de cette crème, puis placez au frais pour faire figer la crème au citron. La meringue : versez les 2 blancs d’œufs dans un saladier avec la moitié du sucre. • Montez les blancs jusqu’à ce qu’ils soient fermes. • Décorez la tarte avec cette meringue puis passez-la quelques minutes sous le grill du four.
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Femmes
Handbag
dansant autour d'un sac Depuis 1986, l'accès à la culture est un élément du parcours de réinsertion des détenus. Des partenariats sont nés entre Anne-Héloïse Botrel, coordinatrice de l'action culturelle au CPF de Rennes et le festival rennais les Tombées de la Nuit. Résultat improbable : 8 femmes du CPF ont dansé au Thabor sur "Billie Jean" de Michael Jackson et 25 habitantes et habitants de Rennes sont entrés dans le CPF pour se trémousser joyeusement. Par Catherine
H
andbag, ça veut dire "sac à mains" en anglais. C'est le nom de la performance participative que la chorégraphe anglaise Gerry Pilgrim a proposé au festival des Tombées de la nuit. Imaginez : 100 femmes de tous âges, en robe de couleur et parapluie à la main, dansent comme bon leur chante, côte à côte et sac à main à leurs pieds, sur la chanson "Billie Jean", de Michael Jackson. Les représentations ont eu lieu le weekend du 3 juillet au Thabor et au CPF.
''Là ! j'ai eu l'idée'' Gerry nous explique comment tout a commencé. Au début, elle était au théâtre, à Londres. Elle a été invitée dans un espace, un vieux hall de danse. "En Angleterre les femmes posent leur sac par terre et dansent autour, pour ne pas se le faire voler". Pas inspirée, Gerry allait sortir du hall, au moment où une femme y entre et pose son sac. "Là ! j'ai eu l'idée", dit-elle. Dans "Handbag", pas de chorégraphie imposée. C'est
une invitation au plaisir de la danse et au lâcher prise.
Dedans, dehors Cette année, ce projet va encore plus loin dans la démarche participative, en proposant à un groupe de huit femmes permissionnables de s'inscrire dans la programmation du festival en prenant part à la performance "Handbag". Elles ont participé aux représentations en extérieur dans les mêmes conditions que les autres participants et à l'intérieur puisque cette performance, réduite à 25 danseurs dont ce groupe, a également lieu au CPF. Dehors, au parc du Thabor, les femmes dansent avec des parapluies pour que l'on puisse les visualiser. Camilla et Natalie, deux danseuses professionnelles, se joignent au groupe. "Le but est de faire un tableau", relate Gerry avec des grands yeux bleus et des boucles d'oreilles créoles. Elle voit déjà la chorégraphie dans sa tête.
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Illustrations, crayons couleurs, Catherine.
Répétitions humides Samedi 28 juin, midi tapante, 8 femmes sortent du CD accompagnées d'Anne-Éloïse Botrel. Car avant le spectacle, il y a un week-end de répétitions. Et c'est sous la pluie que commence cette délicieuse demie-journée. La troupe arrive au Conservatoire de musique et de danse, mouillée jusqu'à la moelle des os, mais avec des paninis bien chauds en main. Dans une petite pièce, l'équipe se pose et fait connaissance avec les membres du Festival des Tombées de la Nuit et les habitantes qui participent à la performance. 13 h 40, Celie Augé, cheveux courts et voix douce, qui gère ce projet participatif, invite tout le monde à se rendre pieds nus dans
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la salle de danse. Soudain, une tête connue arrive : C'est une ancienne détenue qui a recouvré la liberté en décembre 2013 et qui était invitée au Festival des Tombées de la Nuit l'année passée. Les retrouvailles se font dans les accolades. Très vite, le lâcher prise fait son effet, et puis l'on danse ! Tout l'espace est utilisé. Tout le monde suit le rythme, on lève les bras, on tourne en cadence, on rit et on s'exclame de joie ! Et ce pendant 15 minutes. Une femme avec sa chaise roulante est formidable, elle swingue et fait le tour de la salle avec une pêche et une vitalité extraordinaires. A la fin, les applaudissements et les essoufflements sont de mise. En effet, une pause s'impose.
Puis, c'est en robe et au Thabor qu'on vient repérer les emplacements. Avant, Gerry a passé beaucoup de temps à placer les gens selon la couleur de leur robe. Du grand art ! Une envolée de trois pigeons colombiers blancs viennent compléter le tableau. Mais il est vite gâché par la pluie, qui décidément veut accompagner le groupe jusqu'au bout. Dimanche matin, re-belote ! Gerry passe auprès de chacun pour expliquer comment entrer et sortir de la pelouse. Pour certains, l'attente est longue, alors on prend le temps de se faire bronzer, assis sur les bancs. Finalement, il y a 80 participants et non 130. "Ce sont les aléas du direct, explique Grégoire ArpinBueria, stagiaire aux Tombées de la nuit. C'est toujours comme ça, quand on fait des projets avec des habitants. Ou bien les personnes ne viennent pas, ou ils viennent à la dernière minute. Mais on s'adapte." Pendant ce temps, les joggers passent et regardent. Un couple s'interroge : "Que se passe-t-il ici ?"
Le Jour J, la pluie... Samedi, première représentation ! Sauf que… Gerry annonce que la performance est annulée, la faute à la pluie. Tant pis, on fera au moins une répétition au Thabor. Gerry explique aux danseuses de tenir le
parapluie au plus près des baleines, avec la main droite, pour éviter qu'il ne se retourne à cause du vent. Arrivées à leur poste, au Thabor, comble du comble, les femmes se font expulser des pelouses par deux gardes du parc. "Mesdames, veuillez sortir des pelouses s'il vous plaît !" "Mais c'est notre place, on danse !" Heureusement que Celie est juste à côté pour rectifier le tir. Elle leur explique tout... C'est après les applaudissements qu'une personne du public se laisse à dire "C'est très sympa ! c'est très joli ! Elles sont très belles ! Ce sont des fleurs parmi les fleurs". Exceptionnellement ce soir, la ville a enfanté d'un parc étonnant. Malgré la pluie, ils sont tous contents de leur show.
''Handbag'' dans un autre monde Le lendemain, trente danseurs et danseuses s'apprêtent à transformer la salle de spectacle du CPF en salle de danse. Au début, Camilla danse seule. Mais soudain, les danseuses arrivent de nulle part, une à une, déposent leur sac et dansent avec le sourire et l'improvisation propres à chacune. 15 minutes d'évasion où plus rien n'existe autour de soi. Danseuses comme public, on oublie qui on est. Même le directeur du CPF, venu voir le spectacle, bat le rythme du pied... Puis les danseurs disparaissent de nouveau. En prime, des applaudissements qui semblent ne plus en finir. Elles ont réussi ! Au moment de féliciter tout le monde, l'émotion de Gerry est palpable. Elle se retourne pour essuyer des perles qui coulent sur ses joues. "Vous n'êtes pas des professionnelles et pourtant, vous avez dansé comme des professionnelles, merci merci merci ! C'est la plus belle version de Handbag que j'ai jamais vue..." Elle envoie des bises de fierté.
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' vecu Impressions de danseuses en robes de soirée Comment vous sentez-vous ? La belle bleue : "Super bien ! Je ne pensais pas trouver une ambiance aussi chaleureuse, tous ces applaudissements, ça fait chaud au cœur. J'ignorais que l'on pouvait apporter autant dans un lieu pareil. Je suis vraiment contente de l'avoir fait." Qu'avez-vous pensé de la prestation ? La belle rouge : "J'avais une appréhension, du fait que nous n'avions répété que ce matin. Mais cela s'est très bien passé, je suis vraiment contente."
JEU DANSE Retrouvez les 4 danses emblématiques de Mickaël Jackson.
1 LE MOON WALK 2 LE ROBOT DANCE 3 LA POINTE 4 LE LEAN A
Le public a dit : "Hors mis que c'est trop court, je me suis régalée. Totalement évadée, ça m'a fait un bien fou ! C'est une vraie bouffée d'oxygène. J'ai réalisé que j'étais ici, lorsque j'ai entendu : "Mesdames vous pouvez partir". J'étais comme dans un rêve. C'est dur de revenir à la réalité." "Ah ! Ça fait du bien, en plus la musique est entraînante, j'ai oublié que j'étais ici. Dommage que ça dure que 15 minutes. J'en aurais bien voulu plus ! "Oh! ça m'a mis le feu ! En plus j'adore cette musique..."
Camille Rigolage, chargée de l'accompagnement du public aux Tombées de la Nuit et responsable des projets avec les centres pénitentiaires. n Comment avez-vous pu monter ce spectacle dans et hors les murs ? Je suis chargée de faire le lien, dedans/dehors entre AnneHéloïse Botrel, les artistes et les participants à la performance. Le projet est d'amener le festival dans les murs. L'idée est de favoriser les rencontres avec
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3 questions à les artistes et tous les publics. On aime accompagner les détenus à voir des spectacles en extérieur et les faire rencontrer les artistes en amont. Cette année, nous voulions aller plus loin avec un programme participatif. Amener le public et les détenus à participer à un projet. n Est-ce que ça existe ailleurs ? On travaille aussi avec le Centre Pénitentiaire des hommes, à Vezin. Une compagnie de cirque et une fanfare y sont entrées pour faire des démonstrations.
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n Comment as-tu trouvé le projet Handbag ? Je suis super contente que cela ait pu se concrétiser, de voir ce partage. Ça va au-delà de ce que je croyais. Pour les habitants, cela s'est déroulé naturellement. Ils avaient envie de former un groupe tous ensemble, peu importe d'où vient chacun. C'est génial. Comme le dit Gerry Pilgrim, l'important dans ce projet, c'est qu'il est pour tous, il peut rendre tout le monde heureux. La chorégraphe était content de pouvoir le faire en prison car ce n'est pas possible en Angleterre.
David S. Khara
pur diamant
Un qui pèse déjà un bon poids dans le PIL* ! *Paysage International Littéraire
Ce numéro vous fait plonger dans l'univers d'une enquête criminelle, nous sommes donc allés à la rencontre d'un auteur de thrillers. Il est rennais et déjà célèbre. Davis S. Khara est un homme jeune, dégageant à la fois sérénité et puissance. Interview et dessin Davar Citad'elles : N'est-il pas difficile de se frayer un chemin dans un monde littéraire déjà bien encombré ? Davis S. Khara : Je suis devenu écrivain par hasard. Après la Fac, où nous avions créé un journal d'articles humoristiques, écrit dans le style "Antoine de Caunes" et qui a eu son petit succès. J'ai d'abord travaillé dans la sécurité, puis été joueur de rugby et journaliste. A 23 ans, j'ai créé mon agence de pub. A 39 ans, je me suis pleinement consacré à l'écriture. J'ai commencé à rédiger mon premier roman lorsqu'un ami a perdu sa femme et sa fille dans un accident de voiture. On n'arrivait plus à l'atteindre. Il s'était complètement refermé sur lui. Et j'ai commencé à inventer une histoire dont je lui envoyais les épisodes par e-mail. Il les lisait, en redemandait et tous nos amis s'étaient mis à suivre aussi ce roman d'aventures. Ce fut le début de mon premier ouvrage : Les vestiges de l'aube, une trilogie dont le dernier volume est encore à paraître. J'ai montré mes écrits à un proche, avec qui je buvais un café pratiquement chaque matin et qui était, sans que je le sache, un
célèbre auteur de BD. D'ailleurs, un autre de mes livres Le projet Bleiberg va être adapté au cinéma et en BD.
DSK : Une note d'espoir clôture toujours mes livres ! Le monde va suffisamment mal pour ne pas en rajouter !
C : Comment captivez-vous le lecteur ? DSK : Mes romans ne ressemblent pas à des romans policiers. Je n'aime ni les thrillers, ni les polars. La mode des romans sur les serial killers me fait vomir. Moi, je m'appuie sur des faits véridiques, qui nécessitent un travail de recherche énorme. Et j'essaie, en montrant les pires côtés de l'humanité, d'arrêter que l'on se voile la face en permanence. Je m'intéresse surtout à la période qui va de la seconde Guerre Mondiale jusqu'aux années de la guerre froide. Et à ses conséquences, comme la création de programmes de guerres bactériologiques, avec des virus que l'on teste sur des humains. En fait, on fait croire à la population que les risques sont nucléaires, alors que c'est faux. Les futures guerres seront bactériologiques.
C : Quels sont vos conseils pour un écrivain en herbe ? DSK : En premier, l'honnêteté. Il ne faut surtout pas copier le style d'un autre. Ce que vous écrivez doit vous plaire en premier. L'humour aussi est très important. Il est plus difficile de faire rire que pleurer. Pour attirer les larmes, on n'a qu'à faire mourir le héros... Ensuite il faut parler de ce que l'on connaît. Et si on ne connaît pas, on apprend. L'écriture, c'est 5% d'inspiration et 95 % de transpiration. Quand on écrit, il ne faut jamais oublier d'être humble.
C : Vos lecteurs ne sont-ils pas traumatisés par tant de pessimisme ?
L'humilité, c'est ce qui émane de David S. Khara. Cet entretien a été dense et riche en émotions. Citad'elles a hâte de découvrir, entre autres, Le projet Bleiberg, qui vendu à 100 000 exemplaires. Edité en poche, traduit en plusieurs langues, c'est un indéniable succès. L'auteur vient de publier Le projet Morgenstern (10/18). n
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cult ur'elles
Chronique La rédaction de Citad'elles a reçu son premier livre en service de presse* : Moi Lilou hors-la-loi par amour, de Claire Bauchart. Editions Michalon. 19e€. Par Yanou
JEU LABYRINTHE Aidez Lilou à retrouver le chemin de la liberté en évitant les écueils.
lilou ma jeunesse orphelinat
"Lisez ce livre à tout prix ! Il raconte l'histoire de la jeune Lilou, qui a connu beaucoup d’orphelinats dès son enfance. La vie est dure pour elle. A l’âge de vingt ans, elle rencontre l’amour. Puis Lilou se retrouve en prison. Elle vit quelques années difficiles de la vie pénitentiaire, dans des conditions déplorables. A sa sortie, peut-elle recroire en l'amour ? En l'homme parfait ? Peut-être l'amour l'aveugle-t-elle... Quand on croit que Lilou est sur le point de sortir du trou, on se demande sans cesse, quelle est cette nouvelle galère qui lui tombera dessus ? Cette vie difficile, tant dans la vie amoureuse et familiale, n’éteindra pas les sentiments qu’elle a toujours pour un certain homme, qu’elle considère comme l’ami fidèle de sa vie... Quels qualificatifs peut-on employer pour cette leçon de courage, qui dure toute une vie ? Dans ce récit romancé écrit d'après une histoire vraie, j'ai tout aimé, ça m’a choqué ce qu’elle a pu vivre, la façon dont elle a été traitée. Il y a beaucoup de détails, c’est touchant aussi. Je conseille le livre surtout aux détenues, car il faut vivre la détention pour comprendre ce qu’elle a vécu." n
choix prison vide
impasse
enfants
* Service de presse : Exemplaire d'un ouvrage envoyé par l'éditeur à destination des journalistes pour en faire la promotion.
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divorce parloirs
Illustrations, encre et aquarelles, Yanou.
liberté
barreaux
Expressions
libres
ANTICLASH Ma langue s'envenime, Et mon cerveau s'anime J 'ai l'esprit acéré, affairé Tu veux du clash? Faut payer en cash La rime, comme un crime, C'est prémédité, Tu m'as tant redouté ! Homicide pire qu'un suicide J'tai enlevé, séquestré, Ton cerveau, avec le poids de mes mots Le Mesrine de la rime, c'est moi Mille fois copiée, Mais jamais égalée Gauche-droite K-O sur le ring Vas mettre un string Cloé ton univers impitoyable Cloé ! Cloé ton univers impitoyable Cloé ! La serial killeuse a découpé tes mots Tu sais plus quoi faire, t'as composé le 17 ! Braquage mental Rafale verbale Comme un proxo, J 't'ai fait tapiner sur mon lexique, T'es devenue dyslexique Pire que la tise, Pire que l'héro, Pour une première prise, T'es complètement accro ! Comme une schyzo, Tu crois entendre des voix, Comme une mytho, tu te crois
plus forte que moi ! Tiens voilà des billets à mon effigie, T'iras te rhabiller chez Monoprix ! Comme une plaidoirie à la Dupont-Moretti, Mes mots ont convaincu le jury ! Cloé ton univers impitoyable Cloé ! Cloé ton univers impitoyable Cloé ! Fouille générale, Perquis' cérébrale, J'ai la mentale Mon flow est fatal Comme une première balle Tu voulais faire partie de la dream team Dans Faites entrer l'accusé C'est toi la victime ! Trop de défauts J'ai autopsié tes mots Le cadavre de ton flow est encore chaud ! J'arrive sur l'instru comme une vandale J'ai les crocs comme un pit privé de barback la bombe est lancée Tu ne peux pas la désamorcer ! Tic tac tic tac
Cloé Dédicace au 9.4 en force, aux "Tontons du bled" (113), Rim'K et la Shtar Ac. Cloé, une ténor des barreaux qui veut se barrer par la voie des airs ou l'épistolaire. Big up à tous les incarceré(es) des Baumettes à la Santé...
Stylo à bille, ATA 22.
SI Si seulement j’étais un oiseau Je m’enfuirais par les barreaux Je m’envolerais très loin, si loin Qu’à l’horizon on ne distinguerait plus Qu’un point. Je m’éloignerais les ailes au vent Au soleil levant Pour moi plus de prison Pour aucune raison Pour un oui, pour un nom A moi, les palmiers et les marées Finies les portes qui claquent et la gamelle qui porte la poisse Il n’y aura plus besoin que je me tracasse. Mais hélas ceci ne restera qu’un rêve, le doux rêve de vivre De vivre enfin libre.
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cult ur'elles SANS TITRE
RIMKALAND
A bas les régimes totalitaires Les dictatures alimentaires Les monarchies continuelles Les rationnements intellectuels
Au clair de la lune prête moi ta plume je n 'ai plus de phrases je n'ai plus de mots c'est Rim'K qui a tout rapé
Brûlons les votes contestataires sur les machines L’universalisme se bâtit sur des poussières d’échines Ca rassure, la faiblesse et la fatigue désabusées J’vous assure, les régimes détournent les volontés On n’a plus de vision du futur les jours de famine Prisonniers du devoir d’avoir bonne mine Masquant des infrastructures brisées A bas les tyrannies « égalitaires » Les désillusions salutaires Les pessimismes amaigrissants Les beaux discours régressants Tandis que magasins et magazines s’alignent Aucun baiser aucune main ne s’indigne De voir notre chair subir en rafale Toutes ces frappes chirurgicales Les masses rebelles mises au banc dans des ghettos Interdites devant le droit à une part du gâteau Et les dirigeants de l’Internationale Boulangerie Alimentent les phobies planifiées des calories Nous voilà pris entre l’enclume et le marteau Pourtant il va bien falloir le nourrir ce bateau En pleine crise d’hypoglycémie
Jessica
LETTRE À HEIDI / À DEUX C'est vrai que pour moi tu es un être à part comme venu d'ailleurs Mais avec qui il fait si bon quand tout va mal tu m'as tendu la main dans un moment de galère et de désespoir tandis que d'autres me tournent le dos et m'enfoncent dans le noir. Partager le même Univers et ouvrir son cœur avec toi Les moments, si tristes se transforment en sourire et les moments joyeux sont partagés à deux Merci pour cette belle amitié.
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Il détient le V de la victoire et celui des visiteurs Il écrit l'histoire depuis la première heure "que sa voix vous transporte jusqu'aux confins de l'univers" Bienvenue dans la matrice, le combat commence En solo, je danse. Y a pas de scénario, rien que la cadence "que la force soit en lui" C'est le dark Vador du rap français le mec stylé au nouveau phrasé Bienvenue dans le Rimkaland 113, les derniers Templiers 113, devant eux tu dois t'agenouiller Au royaume du rap 113 n'a pas d'limite Aucune chance de leur échapper ils détiennent le dernier sablier Rim'K avec ses mots il marche sur l'eau Comme de l'hydromel ils sont éternels avec lui rien n'est impossible Ces paroles sont infaillibles Au royaume des dieux, le rap n'a pas d'limite L'odyssée de 113 a commencé.
Cloépatre Ce texte est un hommage au premier groupe de rap français qui a obtenu en mars 2000, deux victoires de la musique. C'est 113, les "tontons du bled" , Do you remember ?
Chorale
Quelques notes vers le ciel Après l’intervention, l'année dernière, du chœur de l'opéra de Rennes dans l’enceinte de la Chapelle du CPF, Stéphanie Olier, professeure de chant, a eu l’envie de continuer à partager le son de sa jolie voix avec nous. Lors d'un atelier chorale, tous les quinze jours pendant plusieurs mois, Stéphanie est venue nous apprendre à chanter ensemble. Par Yanou et Mamita
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lle est fille de boulanger, mais ce n'est pas la baguette de pain qui l'a attirée. Plutôt celle du chef d'orchestre... Stéphanie Olier est chanteuse lyrique et professeure de chant. La trentaine, l'allure joliment bohème, souriante, c'est une femme aussi volubile que sérieuse. Elle est régulièrement venue au CPF de Rennes pour apprendre à un groupe de 12 femmes un petit répertoire varié pour la fête de la musique. Citad'elles : Quel a été votre parcours scolaire ? Stéphanie : Au collège s'est révélé que j'avais une bonne voix. Je me suis donc dirigée vers un Bac littéraire et musical. A l’âge de seize ans, je suivais les cours du conservatoire de Pontivy, dans le Morbihan. J’ai obtenu le Prix du conservatoire en 2005. Puis, je suis allée à la fac de musicologie, mais je n'ai pas terminé le cursus, car je suis directement allée travailler à l’Opéra de Rennes.
C : Comment débute votre carrière professionnelle ? S : J'ai encore le souvenir de ma première fois en public, à 11 ans. Je faisais la voix masculine de ténor dans "La passion selon St Matthieu", de Jean-Sébastien Bach. À ce moment, l’envie que ce que j'étais en train de vivre ne s'arrête jamais m'a envahie. J'ai donc enchaîné de spectacle en spectacle, des concerts d'opéra et des concerts en soliste.
C : Y a-t-il un secret pour garder une si jolie voix ? S : J'entretiens régulièrement ma voix par des vocalises, mais je sais aussi lui donner des temps de repos. En fait, tout dépend de ce qu'on me demande. C : Quels sont vos projets ? S : Continuer ma carrière de professeure de chant jusqu’à la retraite et rester chanteuse le plus longtemps possible ! En ce moment, je prépare un spectacle de chansons accompagnées d'une guitare électrique. C'est aussi très important pour moi de revenir l’année prochaine vous entourer pour un futur spectacle. Revenir partager des sons de voix a l’unisson et recevoir une jolie leçon de voix en diapason. Je vous remercie toutes pour cela. n
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A. a participé à l'atelier chorale. "Nous avons chanté. Pour les répétitions, nous sommes passées de la chapelle, à la médiathèque ou à la salle de spectacles en terminant par la cour de promenade, selon la météo ! Ces heures passées avec parfois des fausses notes au rendez-vous, des voix éraillées mais aussi des fous rires ont été une sensation de "petite liberté". Tout cela grâce à des notes sorties de notre bouche qui s’envolaient là-haut vers le ciel. Merci encore à Stéphanie et à la Fanfare des Zazous, de Rennes, pour nous avoir permis de présenter notre mini spectacle." Pour celles que la chorale intéresse, l'atelier reprendra en octobre. Un atelier tous les 15 jours. Pour s'inscrire, s'adresser à Anne-Héloïse Botrel.
Crayon, Yanou.
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LEXIQUE des techniques graphiques utilisées pour Citad'elles
LES CRAYONS DE COULEUR : Magali Arnal nous a initiées à la technique du crayon de couleur. Une première pour Citad'elles. On a choisi trois couleurs et par petites touches nous avons dessiné des objets.
LA TAILLE DOUCE : on vient dessiner avec une pointe dure une plaque de plexiglas®. La plaque est ensuite frottée avec une encre grasse. L'encre se glisse dans les entailles faites par la pointe. On place ensuite la plaque sur du papier humide pour l'imprimer. LE TAMPON GOMME : Même principe mais l’on travaille sur de la gomme, une matière plus souple et plus facile à graver qui ne nécessite pas de presse pour imprimer. Avec cette technique on peut jouer sur la répétition des motifs pour créer l’image. ENCRE DE CHINE : Nous travaillons particulièrement l’encre de chine au pinceau, ce qui nous permet d’avoir une fluidité dans le dessin, de travailler de manière brute et spontanée et de nous exprimer librement. LA LINOGRAVURE : Sur une plaque de lino on vient dessiner au crayon son image. Avec des gouges on taille la plaque en suivant le dessin. Une fois la gravure exécutée avec un rouleau on encre la plaque de lino et on la passe sous presse pour l’imprimer. LE MONOTYPE : On enduit au rouleau une plaque de plexi avec de l’encre de gravure, ensuite on pose une feuille de papier dessin sur cette plaque et on dessine délicatement en évitant de poser les doigts et les mains sur le papier car tout contact s’imprime sur le papier. Une fois le dessin fini on retire cette feuille où le dessin s’est imprimé.