Citad'elles N°7 - Le féminin sans barreaux ! by Etablissements Bollec

Réalisé au Centre pénitentiaire pour femmes de Rennes - PRINTEMPS 2015

N°7

Citad ’elles Le féminin sans barreaux

GRATUIT

VOTRE

MAGAZINE !

Dossier

La liberté d'expression

Interviews et réflexions

Roller derby Sport de glisse et de fracasse !

ET AUSSI Les bienfaits du chant Sourds, mais bavards !

Ho'oponopono, le zen hawaïen

La vie privée du détenu

Le menu de

Norbert Des douceurs orientales & 3 recettes gourmandes

Tout sur le

gaspillage & le recyclage

CADEAU

Citad'elles REPORTAGE DESSINÉ DU TOURNAGE DE

TAULARDE

CITAD'ELLES Revue éditée à 500 exemplaires • COORDINATION GÉNÉRALE : Les Établissements Bollec Ligue de l’enseignement d'Ille-et-Vilaine. • COORDINATION ARTISTIQUE : Les Établissements Bollec. • COMITÉ RÉDACTIONNEL : Mina Catherine Lady J ATA 22 Cloé Simone Thérèse Cajoline Soizic Mowgli Sisi Tina Patience Biyouna - Oranaise Saïda Chacha • INTERVENANTS : Audrey Guiller Agathe Halais Alain Faure Magali Arnal Delphine Marie Louis Mandragore • PARTENAIRES : SPIP 35 Ligue de l'enseignement d'Ille-et-Vilaine Centre pénitentiaire des femmes de Rennes Fondation La Poste Fondation Raja Joop Stoop Fondation Agir Sa Vie • REMERCIEMENTS : Anne-Héloïse Botrel-Kerdreux Norbert Tarayre – Kris – Laurent Lefeuvre Terreur Graphique – Ollivier Leroy Serge Poirot - Magali Douessin Rozenn Le Saint - Catherine Séhédic Chris Morette - Claude Daval Sylvia Preuss-Laussinotte Yves Bidet - Julie Rosso Maria-Elisa Hurtado-Graciet La médiathèque Les surveillantes du bâtiment J Un grand merci à Enora Azé de la cyberbase pour son aide précieuse. Merci à Nathalie pour sa relecture attentive. Et tous ceux qui nous ont généreusement apporté leurs compétences pour la réalisation de ce numéro. Imprimerie Chat Noir - Rennes

itad'elles est-il en train de devenir un magazine People ? Ça en a tout l'air si l'on compte le nombre de célébrités que nous avons rencontrées pour vous.

Nos rédactrices n'ont pas hésité à affronter un froid polaire pour rencontrer l'équipe de tournage de Taularde, le prochain film de Sophie Marceau et en rapporter un magnifique reportage dessiné. Nos rédactrices n'ont pas hésité à cuisiner Norbert pour vous rapporter des recettes simples et savoureuses. Et enfin nos rédactrices n'ont pas hésité à chausser casques et patins pour affronter l'équipe rennaise de roller derby. Ce projet est ouvert à toutes, n'hésitez pas à venir rejoindre l'équipe pour nous proposer vos idées d'articles et d'illustrations. Citad'elles est un projet mené conjointement par le SPIP 35, La Ligue de l'enseignement d'Ille et Vilaine et l'association rennaise Les Établissements Bollec. Il n'existerait pas sans le soutien de nos partenaires privés que nous remercions au passage. Tous les numéros de Citad'elles sont lisibles gratuitement sur le site etablissementsbollec.com Alain Faure, coordinateur du projet.

Sommaire Un pied dehors Charlie jusque dans les murs........................................................ p.3 La liberté d'expression en question .............................................. p.7 On vous explique Quelle vie privée en détention ?.................................................. p.10 Au Nigéria, l'école n'est pas un droit ......................................... p.12 Les femmes du CPF n'auront plus accès à Internet .................... p.13 Sourds peut-être, mais bavards ................................................ p.16 Citoyen un jour... Gaspille-t-on au CPF ? .............................................................. p.19 Recycler, c'est futé .................................................................... p.22 Pleine forme Le chant bienfait pour le corps et l'esprit .................................. p.25 Ho'oponopono .......................................................................... p.26 Roller derby ............................................................................... p.28 Cuisine et dependance ' De la vigne au verre .................................................................. p.30 Norbert cuisine dans Citad'elles ................................................ p.32 Douceurs orientales pour le Ramadan ....................................... p.36 3 recettes ................................................................................. p.38 Cult ur'elles Numérologie ............................................................................. p.40 Rions un peu ............................................................................ p.41 Expression libre.......................................................................... p.42

un pied dehors

jusque dans les murs Nous nous souvenons de ceux et celles dont la vie a été enlevée dans les attentats de janvier. Ici aussi, les femmes se sont rassemblées pour leur rendre hommage. Des dessinateurs et des journalistes nous parlent de leur " Après-Charlie " . Par Catherine

est en hommage aux 17 victimes qu'une cinquantaine de femmes de la maison d'arrêt et du centre de détention de Rennes s'est réunie le 12 janvier, jour de deuil national. Des chaises disposées en cercle à l'entrée semblent déjà nous accueillir dans la fraternité. Plus de personnes que prévues forment cette assemblée. C’est par une minute de silence que nous commençons la cérémonie. " Le terrorisme veut nous toucher, nous humilier, il cherche à confisquer notre liberté, à bafouer les droits fondamentaux qui ont construit notre beau pays et notre humanité " , exprime Mohamed Loueslati, imam de la communauté musulmane. Il poursuit en disant : " Le peuple français est descendu dans les rues le 11 janvier pour revendiquer sa liberté. Le terrorisme veut nous réduire à des machines de guerre, à l'esclavage, la France n'est plus cela " . Chacun a le droit de vivre, de s'exprimer, de se projeter dans l'avenir, de construire des projets professionnels. Les

personnes présentes rappellent leur attachement à ce qui fait l'existence humaine : la compassion, la tolérance, le respect des droits et de toutes les confessions, le vivre ensemble quels que soient nos différences, nos origines, âges ou sexe. Une seule nation, un seul pays.

Je crois à l'amour Sur l'invitation de Jean-Luc Favre, aumônier, chaque personne écrit sur un post-it bleu ce que les attentats ont produit en elle et le colle sur un grand tableau. L'ambiance est sereine, quasi solennelle. Naomi Buick, protestante, lit chaque mot et le décolle, comme un arbre qui perd ses feuilles en automne, ou comme si le tableau lui aussi pleurait. Sur un post-it jaune en forme de cœur cette fois, sœur Myriam Bécourt nous propose d'écrire ce en quoi on croit. " Je crois à : l’amour, à la République, aux valeurs, à la liberté d’expression, à l’espérance, à l’avenir, à la prochaine génération, à la démocratie, à la justice, à la paix, en Dieu, à nos prières, au partage, à la fraternité, à la

' vecu

ENTENDU AU CPF " Les attentats du 7 janvier, c'est de la bêtise humaine, de la régression. " " La liberté d'expression est un droit fondamental : pas toucher ! " " Il faut savoir tourner 7 fois sa langue dans sa bouche avant de parler pour éviter de blesser les gens. " " Les dessins par rapport à la religion, c'est trop irrespectueux. "

Crayons de couleurs, Catherine.

un pied dehors solidarité, au meilleur, à l'union, à la tolérance, au multiculturel, au respect, à l’espoir, à nous, à nos enfants. " Ils ont tué des hommes mais pas leurs idées. Quel que soit l'endroit où la liberté d’expression est menacée, il faut la défendre. En tant que journalistes en herbe, c'est parfois difficile d'écrire quand on a l'impression que le monde nous échappe ou que le monde est difficile, voire compliqué, ou que l'on ne le maîtrise pas. Mais il est important que l'on se souvienne qu'il y a des choses que l'on peut maîtriser : comme rendre hommage à : Charb, Cabu, Tignous, Frédéric, Bernard, Elsa, Frédéric, Mustapha, Michel, Georges, Franck, Ahmed, Clarissa, Yohan, Yohav, François, Philippe.

INTERVIEW CROISÉE

Comment continuer à dessiner après ça ? Trois dessinateurs et scénaristes de bandes-dessinées célèbres partagent leurs réflexions. Quelle a été ta première réaction en apprenant l'attentat contre Charlie Hebdo ? Laurent : Hébétude, incompréhension, angoisse. Charb, Cabu et les autres, j'ai eu l'occasion de les croiser, sans avoir osé leur parler. Intimidé. Eux sont des VRAIS dessinateurs. Pour moi, la réaction a été d'aller auprès du CECL, une branche de la Police Judiciaire qui bosse avec des ados du Blosne. Des types formidables. Je suis convaincu que s'il y en avait plus comme eux, le radicalisme des assassins de Charlie et de l'Hypercasher ne pourrait pas pousser dans les têtes. Terreur Graphique : Je suis resté bouche bée devant les chaînes infos sans pouvoir m’en déscotcher pendant des heures et j'ai pleuré. Kris : Après la sidération et la colère, une tristesse de vieux cheval. Un sentiment de gâchis énorme, de perte irréparable, d'incompréhension... Ces types ont tué des mecs qui étaient, non seulement des innocents, mais sans doute les meilleurs copains de la plupart des opprimés de la terre. Ce qu'étaient sans doute les frères Kouachi dans leur enfance. Quelque part, ces mecs ont tué les meilleurs défenseurs des enfants qu'ils étaient avant de devenir terroristes...

Crayon et posca, Catherine.

Cela a-t-il une influence sur ton travail ?

Laurent : Je pense plus à une sorte de devoir d'accompagnement de nos dessins. Jusque là, on peut dire qu'on a laissé une petite poignée de dessinateurs de Charlie porter quasi seuls l'expression d'une liberté d'expression qui n'avait pas beaucoup de sens, surtout quand on dessine des cow-boys, des pirates, des super-héros, et qu'on a donc peut-être pas grand chose à dire du monde. Aujourd'hui, il faut tenir compte d'un fichu paradoxe : celui qui fait qu'à l'époque de l'image omniprésente, la lecture d'un dessin, sa compréhension, sa tradition, tout ça semble avoir échappé à l'actuelle génération. Charb parlait des analphabètes du dessin. Alors, je crois qu'on ne peut plus se contenter de " balancer nos dessins à la gueule des gens ", sans se demander comment il vont les prendre, comment ils vont les lire, s'ils ne vont pas prendre ça comme une gifle, une insulte. Alors continuer à dessiner sans se censurer OUI, les journaux sont le poil à gratter des systèmes qui se sont toujours attaqués aux PUISSANTS ! (et non aux faibles). Mais accompagner ça par ailleurs. Terreur graphique : Oui, dans un premier temps il y a eu ces dessins de colère puis je me suis remis sérieusement à faire des dessins de presse, ce que je faisais plutôt en dilettante avant. J’intègre plus de sujets de société dans mes bandes dessinées.

TERREUR GRAPHIQUE

KRIS

LAURENT LEFEUVRE

Fred Lassagne, dit Terreur Graphique, 44 ans, est un auteur de bande dessinée amateur d'humour potache. Il a lancé la revue Alimentation Générale et dessine sur le blog du journal Libération.

Christophe Goret, dit " Kris " , 43 ans, est l'un des co-fondateurs de La Revue Dessinée. Il est scénariste de bande dessinée. Il a publié Toussaint 66, Le Déserteur avec Obion et Un Homme est mort.

Laurent Lefeuvre, 38 ans, est un auteur de bande dessinée rennais, auteur de Tom et William et FOX-BOY.

Kris : Oui, parce qu'on ne peut plus se comporter en irresponsable après ça, croyant et affirmant que tout ce qu'on fait, ce n'est que de la " bédé " inoffensive à base de petits mickeys rigolos. Cet attentat nous a brusquement mis devant les yeux que, dans un tel conflit, un auteur n'est pas considéré comme un " civil " . Et non. Ce qu'ils ont fait ne nous empêchera pas de faire ce qu'on a toujours fait : écrire ce qu'on veut, sur ce qu'on veut (et non pas sur " qui on veut ") . On peut s'attaquer à l'idéologie, jamais gratuitement aux personnes en tant

que telles. Tout simplement parce que, sans ça, il n'y a plus de vivre ensemble possible. Et parce qu'au fond ce n'est pas à 40 ans qu'on va commencer à avoir peur dans une France républicaine alors que, pour ma part, mes grands-pères étaient engagés contre les nazis à 17 ans et en pleine dictature.

Terreur graphique : Qu’on le veuille ou non, ces événements nous ont et ont profondément changé la société française. En bien ET en mal. Du fabuleux élan populaire du 11 janvier, il ne reste malheureusement pas grand chose. Il n’y a qu’à voir la dernière élection en date.

4 mois après ces événements trouves-tu que quelque chose a changé ? Laurent : Non. Pire encore, je crois que les actuelles crispations ont gagné du terrain. Ne lâchons rien !

Kris : malheureusement, non... Mais ainsi va le monde et son obligatoire égoïsme. Moi, je sais ce que a changé en moi. Et je suis bien décidé à faire avec. Ou plutôt, sans...

Monotypes, Catherine, Alain.

un pied dehors

Entretien avec Serge Poirot, journaliste Serge Poirot est journaliste depuis 30 ans et travaille depuis 25 ans à Ouest-France. Il est délégué syndical du Syndicat National des Journalistes (SNJ). Citad'elles : Comment les journalistes ont-ils vécu les attentats ? Serge Poirot : Au boulot, nous étions choqués ; on fait le même métier. On a senti une forte mobilisation, l’ambiance était grave. Personnellement, j’étais en colère et triste. Cabu et Wolinski m’accompagnaient, depuis l’adolescence. J’ai réalisé que je ne verrais plus jamais leurs dessins… J’ai été étonné de la dimension de la mobilisation qui s'en est suivie. C : Qu’est qui menace le plus la liberté de la presse : les balles ou le fric ? SP : Ce drame qui s’est passé sur notre territoire reste exceptionnel. Mais c'est vrai que ce sont plutôt les difficultés économiques qui

menacent les médias. Depuis l’arrivée d’Internet, les journaux papier ont du mal à vivre. Il faut que l’on s’adapte, mais on n'a pas encore trouvé comment. Charlie Hebdo était en difficultés financières avant l'attentat et a failli s'éteindre. Il a fallu malheureusement ce drame pour que les gens trouvent normal de se mobiliser pour la liberté de la presse. C : Y a-t-il encore des journaux indépendants ? SP : Que signifie indépendant ? La plupart des journaux dépendent de la publicité. Ils appartiennent généralement à des gens qui cherchent d’une façon ou d’une autre à les utiliser pour leur profit, pour faire valoir leurs idées ou leurs intérêts. Le SNJ défend le principe d’une indépendance des rédactions,

à retenir

" La liberté d'expression n’existe que si on l’exerce " pour garantir une information qui ne soit pas sous influence. C : On parle de liberté d’expression, êtes-vous vraiment libre pour écrire les articles ? SP : Les journalistes, comme tout le monde, sont soumis à des lois, à des règles : pas d’injure, respect de la vie privée, etc. Nos articles sont faits dans la liberté d’expression légale. Chaque média a aussi ses règles propres. Certaines sont explicites, d’autres non dites, plus sournoises. Les journalistes doivent composer avec ces contraintes. La liberté d’expression n’est jamais gagnée. Le risque, c’est que le journaliste, par paresse ou par lassitude, s’autocensure et renonce à défendre cette liberté qui n’existe que si on l’exerce.

Crayons de couleurs, Catherine.

La liberté

d'expression

Depuis les attentats du 7 janvier 2015, Charlie Hebdo est devenu le symbole international de la liberté d’expression. Qu’est-ce qu'en réalité la liberté d’expression ? Peut-on tout dire ? Peut-on rire de tout ? Nous avons interviewé Sylvia Preuss-Laussinotte, avocate et docteur en droit, auteure de l’ouvrage La Liberté d’expression (Ellipses). Par Mowgli ÉCLAIRER. La liberté d’expression est née de plusieurs écrivains du XVIII e siècle qui, s’appuyant sur les avancées scientifiques et technologiques de leur temps, élaborent une nouvelle forme de pensée basée sur le raisonnement et l’expérience. Ils veulent libérer la pensée du carcan de la morale et rejettent de ce fait les préjugés, les dogmes religieux. Ils veulent éclairer le monde par les lumières de la raison, c’est " le Siècle des Lumières ". RÉVOLUTIONNAIRE. Ces penseurs, appelés philosophes, combattent les injustices liées aux privilèges de la noblesse et du clergé. Ils défendent également la tolérance qui implique le respect des autres formes de culture et de civilisation. Ces valeurs, révolutionnaires pour leur époque, sont annonciatrices de l’article I er de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. La liberté d’expression a été et reste le vecteur d’autres libertés telles que la liberté religieuse, exemple : le protestantisme, l’abolition de l’esclavage et plus récemment encore le " Mariage pour tous ".

en question

LA LUTTE. Bien qu’elle soit aujourd’hui malmenée, la liberté d’expression a été l’objectif politique majeur des XIXe et XXe siècles. Elle a été le moteur de nombreuses luttes syndicales et à la base de mutations sociétales majeures. Elle est le flambeau qui a guidé bon nombre de peuples africains, asiatiques ou sudaméricains dans leurs désirs de justice et d’indépendance. C’est la liberté d’aller au bout de leur pensée et de leur opinion qui a permis à ces peuples d’exprimer leur rêve de liberté. HÉRITAGE. Le XXI e siècle serat-il le siècle du retour à l’ordre religieux et de l’émergence de la licence d’expression ? Il est curieux de constater que pour les philosophes du XVIIIe siècle qui luttaient contre l’obscurantisme catholique, l’orientalisme était synonyme d’ouverture et de sagesse. Le traumatisme créé par les attentats du 11 septembre 2001 et le désordre planétaire qui en a découlé, a entraîné une frilosité intellectuelle résultant de l’autocensure et du " politiquement correct ".

Monotype, posca, fil, scotch, Chacha, Mina, Simone

un pied dehors

billet La liberté de penser est devenue suspicieuse dès lors qu’elle paraît contraire à l’intérêt économique de conglomérats ou de grands groupes de média ou qu’elle remet en cause une certaine dérive sécuritaire étatique. Bien que l’on ait pu espérer que l’explosion des nouvelles technologies de l’information servirait de support à l’accroissement de cette liberté, notamment dans les dictatures reculées, il est fâcheux de constater aujourd’hui qu’elle apparaît surtout comme le vecteur majeur d’expression du fascisme religieux à l’échelle planétaire. La liberté d’expression ne saurait être remise en question au nom d’une quelconque sensibilité religieuse ou susceptibilité communautaire, mais elle peut aussi ne pas occulter une certaine intelligence citoyenne et une certaine maturité qui permettraient de maintenir la paix du vivre ensemble, sans pour autant tomber avec facilité dans la bienpensance, qui peut être lue comme une autocensure de cette libre expression. De même, la liberté d’expression ne saurait se résumer à la liberté de la presse. Les attentats contre Charlie Hebdo ont mis en lumière la tendance à la cannibalisation de la pensée par les médias et les politiques. Une forme d’indexation et une tendance à clouer au pilori quiconque aurait l’impudence de résister à une pensée unique émise par quelques personnalités médiatiques. " L’ennui naît de l’uniformité ", écrivait le philosophe roumain Cioran. Nous savons tous aujourd’hui que l’ennui peut mener aux chemins tortueux de la barbarie. La liberté d’expression reste un mal nécessaire dans les pays occidentaux, une valeur à ne pas galvauder et à défendre positivement dans le respect des croyances et de l’intégrité de chacun, pour pouvoir l’exporter, dans des pays entre autres comme le Bahreïn, la Chine, la Corée du Nord, la Russie ou encore le Zimbabwe… Mowgli

Entretien avec Sylvia Preuss-Laussinotte Citad'elles : La liberté d’expression est-elle un droit positif ou un fardeau ? Sylvia Preuss-Laussinotte : Un fardeau, certainement pas ! C'est un " droit positif ", puisque de grands textes de droit prévoient la liberté d'expression, que ce soit au niveau national ou international comme par exemple l’article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme. La liberté d'expression est à la fois une liberté individuelle et une liberté collective, comme la liberté de la presse. C’est le point fort d'un système démocratique. Mais elle n'est pas toujours facile à exercer. C : Aujourd'hui, en France, peut-on tout dire ? Peut-on rire de tout ? SPL : Non on ne peut pas tout dire. Rire de tout non plus. Une des grandes limites françaises est d'abord celle des " discours de haine ", mais pas seulement. Il y a par exemple l'ancienne infraction d'apologie du terrorisme sortie de la loi de 1881 et punie sévèrement par le code pénal. Quant à rire de tout, c'est plus complexe : il y avait en France une tradition de chansonniers qui a malheureusement disparu. Le fait de rire de tout renvoie en réalité à des cas d'espèce ; mais l'affaire des caricatures de Mahomet va par exemple modifier la position de la Cour européenne des droits de l'homme qui va désormais accepter que l'on puisse critiquer les religions – sauf injure. Et la Cour de cassation confirmera la relaxe de Charlie Hebdo dans l'affaire des caricatures. Par contre, certaines " mauvaises plaisanteries " ne passeront pas. Et

la question des " discours de haine " comprise de manière très large en France aboutirait par exemple aujourd'hui à interdire beaucoup de mots de Coluche ou de Pierre Desproges. C : Comment les nouvelles technologies ont-elles modifié la conception de la liberté d'expression? SPL : Internet a considérablement modifié les possibilités de recourir à la liberté d'expression, mais a aussi mis en contact des systèmes très opposés dans ce domaine : par exemple le système américain très libéral opposé à un système plus rigide en France. Donc Internet permet à des sites illégaux en France (par exemple considérés comme liés à des discours de haine, racistes, antisémites etc.) d'être hébergés aux Etats-Unis. Mais mondialement, Internet a surtout permis à des personnes vivant dans des pays totalitaires ou dictatoriaux de pouvoir tenter de s'exprimer – et surtout d'accéder à des informations et à l'expression en contournant les obstacles nationaux. C : Assiste-t-on de plus en plus à une sorte de " terrorisme de la bien-pensance " ? Peut-on encore par exemple se permettre de critiquer la politique de Benjamin Netanyahou sans risquer d’être accusé d’antisémitisme ? SPL : C'est une grande question. En effet un certain " politiquement correct " est présent depuis quelques années. Normalement, il doit être possible de critiquer la politique de Netanyahou. La jurisprudence

de la Cour européenne des droits de l'homme est très claire : les hommes politiques doivent accepter la critique du fait même de leur statut. On est aussi dans le cadre du " débat d'intérêt général " . Mais la question de l'antisémitisme rend parfois le débat difficile dans le contexte actuel. Tout dépendra du contexte concret des critiques. La justice a par exemple pu autoriser un article critiquant la politique d'Israël à l'égard des Palestiniens comme une " expression qui relève du seul débat d'idées ". C : L’ostracisme systématique des électeurs du Front National est-elle une attaque de la liberté d’expression ? SPL : Il me semble qu'au vu des actualités récentes, il n'est pas possible de dire qu'il y a ostracisme à l'encontre des électeurs du Front National. D'ailleurs, au regard des infractions de presse en matière de racisme et d'antisémitisme, il est curieux qu'un tel parti puisse exister sans difficultés en France. Certes, actuellement Jean-Marie Le Pen va à nouveau faire l'objet de poursuite pour contestation antisémite, mais il s'exprime toujours… C : Doit-on limiter certaines expressions ou faire confiance à l’intelligence de chaque citoyen

à retenir [...] La liberté de parler ou d’écrire peut nous être retirée par un pouvoir supérieur mais absolument pas celle de penser […]. Emmanuel Kant (1724-1804), philosophe allemand.

qui se fera une idée ? SPL : Le recours à la raison des citoyens, c'est plutôt la conception américaine, même s'ils ont tout de même des restrictions concernant la sécurité nationale. Le système français, lui, limite bien certaines expressions, ce que les Etats-Unis lui reprochent en disant que ce n'est pas à l’État de dire ce qui peut être exprimé ou pas. Après, rien n'est simple, l'essentiel reste une protection la plus large possible de l'expression, et bien distinguer le " dire " qui doit être protégé et le " faire ", donc le passage à l'action. En France, le lien entre les deux est souvent très flou. L'important reste néanmoins le débat : pouvoir confronter des positions divergentes, voire très opposées, et en débattre.

cas d’espèce. Le " droit à l'oubli " est un droit complexe, qui fait l'objet de nombreux débats notamment chez les historiens. Il faut néanmoins rappeler que l’article 41 de la loi nº 2009-1436 indique que " les personnes détenues doivent consentir par écrit à la diffusion ou à l’utilisation de leur image ou de leur voix lorsque cette diffusion ou cette utilisation est de nature à permettre leur identification ".

Posca, Mowgli

C : Que pensez-vous de toutes ces émissions sur les faits divers qui concernent la vie privée des personnes incarcérées ? Est-ce que la liberté d’informer prévaut sur la vie privée des détenues ? SPL : La question est complexe, mais dans ce cas, et parce que les faits divers aujourd'hui ont pris une importance extrême dans les médias, la liberté d'information l'emportera. En France, où le droit à la vie privée et à l'image est très fort, la presse a désormais pris quelques précautions en indiquant le nom des personnes en cours d'instruction ou avant le résultat d'un procès en mettant devant le nom ou après " présumé coupable ". Mais la Cour d'appel de Paris a rappelé : " la relation de faits publics déjà divulgués ne peut constituer en elle-même une atteinte au respect dû à la vie privée. (...) Le droit à l’oubli ne saurait prévaloir sur le droit du public à l’information exhaustive et objective comme au

on vous explique

Quelle vie privée

' en detention ? Difficile d'avoir une vie privée derrière les barreaux. Intimité, correspondance, liens familiaux : à quoi a-t-on droit ? Récapitulatif de ce que disent les textes officiels. Par Biyouna - Oranaise

' vecu

" En prison, vous n’échappez jamais au regard de personne. L’œilleton et les fouilles sont symboliques. La prison est antinomique de la vie privée. La surveillance des communications avec l’extérieur est justifiée par des obligations de sécurité. Pourtant, en détention, certains secrets pèsent lourd lorsqu’ils sont découverts, comme par exemple le motif d’incarcération. Alors, un second jugement attend le détenu derrière les barreaux. Pour les prévenus, la confidentialité des échanges n’est pas garantie. À Rennes, au moins, il y a des unités de vie familiale et des parloirs familiaux, où il n'y a pas de surveillance continue et directe. Les détenues peuvent entretenir des relations intimes avec leurs proches. "

Linogravure, Agathe.

Que disent les textes ? VIE PRIVÉE. La vie privée est protégée par l'article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des Droits de l'Homme et des Libertés fondamentales : Droit au respect de la vie privée et familiale. Toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale, de son domicile et de sa correspondance. Il ne peut y avoir ingérence d'une autorité publique dans l'exercice de ce droit que pour autant que cette ingérence est prévue par la loi et qu'elle constitue une mesure qui, dans une société démocratique, est nécessaire à la sécurité nationale, à la sûreté publique, au bien-être économique du pays, à la défense de l'ordre et à la prévention des infractions pénales, à la protection de la santé ou de la morale, ou à la protection des droits et libertés d'autrui. INTIMITÉ. En l’état du droit, la personne détenue est soumise à la surveillance constante des personnels pénitentiaires. L’article D. 270 du Code de procédure pénale énonce en effet que ceuxci " doivent être constamment en mesure de s’assurer de la présence effective des détenus. Pendant la nuit, les cellules doivent pouvoir être éclairées en cas de besoin. Personne ne doit y pénétrer en

l’absence de raison grave ou d’un péril imminent [...] " . Aux termes de l’article D. 272, " des rondes sont faites après le coucher et au cours de la nuit, suivant un horaire fixé et quotidiennement modifié par le chef de détention, sous l’autorité du chef d’établissement " . FOUILLES. Les fouilles ordinaires des cellules sont prévues à l’article D. 269 du Code de procédure pénale. Le Code se contente en effet de préciser que " l’inspection doit être fréquente et minutieuse " . CORRESPONDANCE. Les prévenus peuvent écrire sans limitation aux personnes de leur choix (art. D. 65 du CPP) sous réserve de disposition contraire émanant

Monotype, Cajoline. du juge d’instruction. S’agissant des condamnés, ils " peuvent écrire à toute personne de leur choix et recevoir des lettres de toutes personnes [...] Le chef d’établissement peut toutefois interdire la correspondance occasionnelle ou périodique avec des personnes autres que le conjoint ou les membres de la famille d’un condamné lorsque cette correspondance paraît compromettre gravement la réinsertion du détenu ou la sécurité et le bon ordre de l’établissement " (art. D. 414 du CPP). Les courriers doivent être lus par l’administration " tant à l’arrivée qu’au départ " (art. D. 416 du CPP),

à l’exception de la correspondance avec les autorités judiciaires et certaines autorités administratives ainsi qu’entre prévenus et avocats. LIENS FAMILIAUX. Le Code de procédure pénale énonce qu’ " en vue de faciliter le reclassement familial des détenus à leur libération, il doit être particulièrement veillé au maintien et à l’amélioration de leurs relations avec leurs proches, pour autant que celles-ci paraissent souhaitables dans l’intérêt des uns et des autres " (art. D. 402). Il prévoit un minimum d’une visite par semaine pour les condamnés et trois pour les prévenus (art. D. 410).

LE DROIT À LA SEXUALITÉ. Le Code de procédure pénale est muet s’agissant de la question de la sexualité des personnes détenues. Aucune autorisation ni aucune interdiction ne la concerne. A Rennes, les unités de vie familiale (UVF) offrent aux détenus condamnés la possibilité de recevoir des membres de leur famille au sein de locaux spécialement aménagés qui respectent la discrétion et l’intimité des échanges.

Source : Commission nationale consultative des droits de l’homme.

on vous explique

Au Nigéria, l'école n'est pas

un droit ! 10 MILLIONS

d’enfants nigérians ne sont jamais entrés dans une école. C'est le chiffre le plus élevé au monde, selon les Nations unies. (Source : Le Monde, L'Express. 2015 )

0,9%

de son produit intérieur brut : voilà ce que le Nigéria (deuxième économie du continent) dépense pour l’éducation, alors que les Nations unies recommandent aux pays d’y consacrer au minimum 6 % de leur PIB.

Au Nigéria, aller à l'école est devenu une chance, que tous les enfants n'ont pas. Par Tina et Lili.

171

professeurs nigérians ont été tués en 2014, uniquement en raison du métier qu’ils exerçaient. La plupart des écoles ont été fermées ou détruites au cours des six dernières années de combats entre l'armée nigériane et le groupe islamiste armé Boko Haram. Boko Haram signifie " l'éducation occidentale est un péché " .

2/3 des adolescentes âgées de 15 à 19 ans vivant en milieu rural sont analphabètes.

' vecu

Témoignages recueillis par Lili et Soizic

• Je suis née au Nigéria dans la ville de Wari. J’ai souffert. A 7 ans, j’ai commencé à vendre des choses dans la rue. Au Nigéria, beaucoup d'enfants ne vont pas à l'école. Le pays est pauvre. Les parents veulent que leurs enfants soient éduqués, car aujourd’hui, il faut savoir utiliser un ordinateur. Mais beaucoup de parents n'ont pas d'argent. Alors, pendant

la journée, les enfants sont dans les rues et essayent de vendre ce qu’ils trouvent, par exemple des pommes et des oranges. On est 7 frères et sœurs. Trois sont à l’école maintenant. Ça change beaucoup, je pense toujours à ça. Mais malheureusement, l’école publique est souvent en grève. Parce que l’état ne paie pas les professeurs.

Monotype, Sisi. • Moi, je ne suis jamais allée à l’école. Je ne peux pas lire ou écrire et cela rend ma vie très difficile. Je ne peux pas lire des papiers administratifs : quelqu’un doit me les lire et me les expliquer. Je ne peux pas écrire des lettres à mes amies. Ici, il y a des cours pour apprendre à lire et à écrire, c’est bien pour moi. On apprend l’alphabet. Tina

Les femmes du CPF n'auront plus accès à

internet ...

En 2012, était inaugurée une Cyber-base au CPF Rennes. Celle-ci vient de fermer. Cet espace de 10 postes informatiques, animé par la coordinatrice Enora Azé, disposait d'un accès contrôlé à Internet et multipliait les ateliers autour d'Internet, de la lutte contre l'illettrisme et de la réinsertion professionnelle. Par Mowgli

" E

n prison, Internet est un outil indispensable de réinsertion " , affirmait récemment Adeline Hazan, contrôleure générale des lieux de privation de liberté. Pourtant, au CPF de Rennes, la Cyber-base ferme. En 2012, elle a été créée avec un budget de 100 000 euros, financé à moitié par la Caisse des Dépôts & Consignations, une institution financière publique, qui se mobilise alors pour l'accès à l'informatique et Internet pour tous. Que s'est-il passé ?

" Connaître l'informatique, c'est une compétence-clé " Enora Azé, coordinatrice de l'espace Cyber-base Citad'elles : Qu'est-ce qu'était Cyber-base ? Enora Azé : C’est un service qui s’est occupé de la question urgente de l’accès à Internet pour les détenus. Son but a été de lutter contre la fracture numérique,

pour que toute personne puisse se servir d’un ordinateur, maîtrise ses recherches sur Internet ou fasse des démarches administratives en se sentant autonome. La Cyber-base avait trois objectifs principaux : lutter contre l’illettrisme, qualifier les personnes et aider à la réinsertion socio-professionnelle. La Caisse des Dépôts & Consignations a créé plusieurs espaces de ce type en France, dans des écoles ou d'autres structures. 7 Cyber-bases ont été créées en détention sur tout le territoire.

Monotype, Thérèse.

on vous explique C : Quel a été votre quotidien comme coordonnatrice de la Cyber-base ? EA : J’ai eu un rôle technique, pour vérifier que tout fonctionne : l’état du matériel, l’accès aux sites (il y avait plus de 450 sites Internet accessibles). J'accueillais chaque jour les volontaires entre 10h et 17h. Il y avait aussi des ateliers spécifiques, comme " l’atelier emploi ", où des retraités bénévoles venaient aider les détenues à optimiser leur CV, à rédiger des lettres de motivation, à rechercher un emploi ou à bâtir un projet de sortie. On avait aussi mis en place, en collaboration avec l’UCSA (le service médical), des séances d'information santé et de prévention des risques. Les femmes appréciaient particulièrement les ateliers " Cinéma " : c’était une façon d’aborder les médias à travers un autre regard. C : Pourquoi la Cyber-base ferme-t-elle ? EA : C’était un projet expérimental à Rennes, qui malheureusement n’a

pas beaucoup évolué et le problème, c'est qu'il marchait de moins en moins bien. Le dispositif était figé et avec internet, il faut pouvoir évoluer en permanence. Or, rien ne bougeait et les sites devenaient de moins en moins accessibles. J’ai pourtant envoyé des rapports réguliers pour l’amélioration et l’optimisation de la Cyber-base, mais cela n'a pas été pris en compte.

bonne ambiance, dynamique, des discussions autour de la culture générale et même souvent… des éclats de rire. C'était parfois un moment de loisir et de détente, mais surtout, les femmes étaient proactives dans leurs démarches, elles choisissaient et travaillaient leur projet, sans se soucier des autres.

C : Quels étaient les problèmes ? EA : Des problèmes techniques de disparition de lecteurs sons ou vidéos, des sites non adaptés à la prison. Trois ans après, nous avions accès aux mêmes sites qu’à l’ouverture de la Cyber-base. Il n’y a pas eu d’adaptation aux besoins des détenues, pourtant celles-ci demandaient des sites spécifiques sur l'emploi en Bretagne ou pour faciliter les cantines, par exemple.

C : Que vas-tu faire maintenant ? EA : Je ne sais pas. Je regrette d'avoir vu naître ce projet et de le voir se terminer. C'est difficile pour moi. Mais peut-être qu’il y aura un autre projet qui remplacera la Cyber-base. Je souhaite vraiment qu'il y ait une vision globale du numérique en milieu pénitentiaire, car connaître l’informatique, c’est une compétence-clé, ça rapproche de la société civile et c’est aussi une lutte contre la récidive.

C : Pour toi, quelle était la force de la Cyber-base ? EA : Elle a été ouverte pendant 4 ans, avec 220 personnes inscrites, sans anicroche. Il y avait une

Monotype, Catherine.

4 questions à Yves Bidet, directeur du CPF de Rennes

Monotype, Chacha.

' vecu

" Pour moi, la cyber-base est un lieu de rendez-vous, où on peut rejoindre ses amies, " sortir " un peu du cadre pénitentiaire. C’est aussi un lieu où on peut renouer avec l’informatique car en prison, si on n’a pas les moyens de s’acheter un ordinateur, on perd tous ses acquis et de nos jours on ne peut pas se permettre une réinsertion sans savoir utiliser l’outil informatique. C’est un réel handicap. " " Je suis restée trois ans dans une maison d’arrêt où il n’y avait pas d’accès au réseau internet. Quel réel bonheur de toucher à nouveau un clavier d’ordinateur ! C’était également un plaisir retrouvé de naviguer de site en site, de reprendre contact avec le XXI e siècle et ses technologies. C’était très gratifiant. " " Enora va beaucoup me manquer. D’un point de vue humain et technologique… Lorsque le système informatique buggait, elle le remettait toujours en route. Elle m’a toujours reçue avec le sourire et nous avons beaucoup ri ensemble. Est-il besoin de rappeler qu’Enora est une encyclopédie à elle toute seule ? Elle sait tout sur tout. Son humour et sa grande culture étaient un rayon de soleil dans ce froid carcéral. "

Adeline Hazan a récemment cité Internet comme un outil majeur de réinsertion pour les détenus. Qu’en pensez-vous ? Je ne peux qu’être d’accord avec Madame Hazan. Internet est en effet un formidable moteur d’insertion qui permet de mobiliser par l'emploi et la formation. Aujourd'hui, sans l'accès aux compétences de ces outils numériques, il est très difficile de réussir une réinsertion.

Pourquoi la Cyber-base ferme-t-elle ? Il y a deux raisons à cette fermeture : la première est conjoncturelle. Enora Azé, l’animatrice qui gérait depuis cinq ans le service Cyber-base a souhaité donner une nouvelle impulsion à sa carrière et changer d’orientation professionnelle. Il n’y a donc pas eu de renouvellement de son contrat. La seconde est liée à la conception de l’outil Cyber-base Justice. Cet outil a été créé en 2008, installé à Rennes en 2009, mais la Caisse des Dépôts & Consignations, qui finançait, s’est retirée en 2010 du projet, il n’y a pas eu de relais par le Ministère de la Justice. L’outil est donc devenu obsolète par manque d’entretien et de moyens humains conséquents et compétents.

Un autre partenaire ne pourrait-il pas poursuivre le projet Cyber-base ? Nous sommes en contact avec une représentante du Conseil général qui coordonne la formation. Nous l’avons interpellée sur la fermeture de la Cyber-base. Une étude est en cours pour proposer un outil comparable... Le problème est que ce ne peut qu'être un projet national et non local, seulement géré par la DAP (Direction de l'administration pénitentiaire), car il nécessite de gros moyens financiers et des moyens techniques conséquents pour le développement de l'outil, sa gestion et sa sécurisation. C'est un paramètre important à ne pas négliger car il ne faut pas qu'il y ait de pénétration extérieure du système ni de fuites de données de l'intérieur.

Que va devenir la salle, le matériel ? Nous n’avons rien prévu à ce stade pour prolonger le bénéfice de Cyberbase. C’est un projet qui a coûté cher en investissement financier, 100 000 euros, assumés pour moitié par la Caisse des Dépôts et pour l'autre par le Centre pénitentiaire de Rennes. Contrairement aux autres Cyber-bases en France, à Rennes, l'espace servait aussi à la formation, l’enseignement, l’éducation santé et les recherches personnelles. La disparition de Cyberbase est un grand vide pour tout le monde.

on vous explique

Sourds peut-être, mais

bavards ! Il y a cinquante ans, l'éducation des sourds se faisait en institution par des religieuses, avec interdiction d'utiliser la langue des signes (LSF). Cela a bien changé et aujourd'hui, être sourd n'empêche pas de s'exprimer ! Par Sisi

ourds ou malentendants ? En France, on compte 5 ou 6 millions de malentendants, parmi lesquels 400 000 sourds profonds. En dessous de 40 décibels (db) de perte d'audition, on parle de malentendants : la parole amplifiée est perçue, la lecture labiale est utilisée. Au-dessous de 70 db de perte, ce sont des surdités sévères : sans appareillage, la perception de la parole est parcellaire. Au-delà de 90 db de perte, ce sont des surdités profondes : la perception de la parole est inexistante. On fait attention à un aveugle, car son handicap se voit. Mais face à la surdité, les gens sont souvent mal à l’aise, car c’est un handicap invisible. Un malentendant peut se sentir frustré car son langage n’est pas compris par l’autre.

La langue des signes La LSF est la langue des signes utilisée en France. Chaque pays Monotypes et posca, Sisi.

a sa propre langue avec sa propre structure. Aux USA, c’est ALS. Il existe une langue des signes internationale, souvent utilisée lors de congrès. Lorsque des sourds de différents pays se rencontrent, il ne leur faut que quelques jours pour se comprendre. Contrairement aux langues vocales qui utilisent des structures syntaxiques linéaires, la LSF utilise l’espace. Les signes sont constitués par la gestuelle de la main ou des mains, de la tête et du visage, par l’orientation, le mouvement et le placement. Combinés entre eux, ces " mots-signes " deviennent des phrases, des discours…

A l'école, on parle et on signe

Il est loin le temps où la langue des signes était interdite à l'école. Dans sa classe de maternelle, Julie Rosso, enseignante rennaise, accueille quatre enfants sourds : elle nous raconte.

Citad'elles : Les élèves entendants et malentendants sont-ils mélangés ? Julie Rosso : Il y a des temps en commun et des temps spécialisés pour les enfants sourds. L'inclusion des enfants malentendants dans notre école est vraiment une richesse et permet à tous d’être confrontés à l'apprentissage de la différence et de la tolérance. On commence la journée tous ensemble, on est un groupe, entendants ou pas. Ensuite, les enfants sourds ont un temps avec l’enseignante spécialisée, qui signe. Ils font les rituels (date, météo, déroulement de la journée) puis rejoignent le groupe pour l’appel et les ateliers. Après la récréation, il y a à nouveau un temps spécialisé en atelier. Les élèves ont des prises en charge (orthophoniste ou psychomotricien). C : Les élèves entendants aiment-ils la langue des signes ? Une fois par semaine, nous faisons une initiation à la LSF

Bonjour !

pour l’ensemble de la classe. Les enfants entendants signent un peu et sont très demandeurs, curieux. C’est un moment très attendu. Les élèves adorent et retiennent très très bien. Chaque enfant et adulte de la classe a un signe que nous avons choisi. Nous apprenons aussi des comptines et lisons des contes en LSF. La LSF, je trouve que c’est beau ! J’adore le signe fête, surprise, histoire, papillon… Et puis, dans notre classe, il y a une élève qui ne peut pas parler (elle n’est pas sourde), alors la LSF lui permet de communiquer. C : Tu arrives à communiquer avec eux sans parler la LSF ?

Je ne parle pas la LSF, mais je n’attends pas que quelqu’un signe ce que je dis quand je m’adresse à un enfant sourd. J’ai appris quelques signes, je m’appuie sur le concret, le visuel, la démonstration : je fais du mime, je montre. On fait beaucoup de manipulations. Cette langue se base sur les positions des doigts mais aussi la posture de tout le corps et les expressions. On a besoin de tout son corps. C'est pourquoi pour mes élèves, c’est plus difficile de travailler sur les idées, parce que ce n’est pas concret. Je dois réfléchir à la façon de les faire entrer dans un projet plus " abstrait " , c’était un beau défi !

' vecu Je suis née sourde profonde. Parce que ma mère a eu un accident de voiture quand elle était enceinte. Ma mère m’a abandonnée à l’âge de deux ans car, comme je n’entendais pas, elle ne savait pas s’occuper de moi. De 5 ans à 20 ans, j’ai été dans une école spécialisée à Fougères. La langue des signes (LSF) était interdite car les sœurs étaient très sévères. Quand on utilisait nos mains, les sœurs nous tapaient sur les doigts avec une règle ou nous attachaient les mains derrière le dos. Les cours étaient faits à l’oral. C’était difficile de suivre en lecture labiale (sur les lèvres) car il y a beaucoup de mots " sosies " , comme poule, moule, boule ou pêche et bêche. Tous les jours, on avait des séances d’orthophonie pour contrôler notre intonation. On se mettait devant un miroir pour apprendre à poser notre voix. Quand on parle, on oralise, les entendants trouvent qu’on a une voix étrange. Les sons qui sortent de notre bouche ne sont pas les mêmes que les entendants. Je n’ai jamais entendu parler, un son, la musique. Mais à côté de baffles, je ressens les vibrations : c’est comme ça que j’écoute la musique. Mes quatre enfants entendent bien et connaissent la langue des signes. C’est naturel pour eux de communiquer comme ça. Ici en prison, c’est difficile pour moi. Il y a des filles qui comprennent ma voix et d’autres non. Certaines filles connaissent quelques signes. Pour mes rendez-vous médicaux, avec ma SPIP ou lors des formations, je suis accompagnée d’interprète en LSF. Sylvie

on vous explique

Monotype et posca, Sisi.

Critique La famille Bélier Récemment le long-métrage La Famille Bélier a voulu donner un aperçu du quotidien de personnes sourdes. Il a des qualités : il montre bien la vie quotidienne d'une famille où les parents sont sourds et les enfants entendants. Dans la cuisine, une personne sourde fait beaucoup de bruit, claque les portes. Les personnes sourdes sont moins pudiques, cela vient peut-être de la langue qui est très visuelle. Mais le film est loin d’avoir été bien reçu par les sourds euxmêmes ! Les signes étaient bizarres, les comédiens choisis pour jouer les sourds étaient des entendants et la communauté sourde n’a pas apprécié ça. COMÉDIE FRANCO-BELGE Sortie 2014 - Durée : 1h46 Réalisé par Eric Lartigau avec Louane Emera, Karin Viard, François Damiens.

L'histoire de la LSF en quelques dates ◗➤ 1760 :

L’abbé de l’Épée crée une méthode gestuelle pour enseigner aux sourds et ouvre la première école publique pour sourds, à Paris.

◗➤ 1880 :

La langue des signes est interdite. Les professionnels sourds sont remplacés par des entendants qui enseignent à l'oral sans utiliser la LSF. C'est la méthode oraliste.

◗➤ 1910 :

Premières prothèse auditives.

◗➤ 1922 :

Stérilisation des sourds aux USA.

◗➤ 2005 :

En France, une loi reconnaît officiellement la LSF comme une langue à part entière.

◗➤ 2008 :

la LSF devient une option au bac.

Citoyen un jour... Gaspille-t-on au

centre

pénitentiaire ? Le gaspillage alimentaire dans la société, mais aussi

en détention, est un fléau. Comment cela se passet-il en cuisine ? On peut prendre conscience et lutter efficacement contre le gaspillage. Par Thérèse

Monotype, crayon et aquarelle, Thérèse.

est l'histoire des yaourts même pas goûtés, à peine périmés, qui finissent tout droit dans la poubelle. Les ménages français jettent en moyenne 21% des aliments qu’ils achètent, soit 89,9 kg de tonnes de déchets alimentaires par an et par habitant, dont 7 kg de produits même pas déballés ! Le coût de cet impressionnant gaspillage alimentaire s’élève à 430 euros par an et par habitant... En plus, il représente un prélèvement inutile de ressources naturelles telles que les terres cultivables et l’eau et engendre des problématiques sanitaires, sociales et environnementales. Que jette-t-on le plus ? D'abord des fruits et légumes (50%), puis les restes de plats faits maison ou des plats cuisinés et des aliments périmés non déballés (30%).

Le gouvernement s’est fixé, à travers le pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire, de diviser par deux la quantité d’aliments jetés d’ici à 2025. Avec un quart des aliments jetés dans le monde, les 842 millions de personnes qui souffrent encore de la faim pourraient être nourries.

Et au CPF ?

Au CPF de Rennes, 184 000 repas sont fabriqués chaque année par une équipe de 11 personnes. Les menus sont établis par la Direction Interrégionale. La cuisine reçoit les trames de menus établies pour 6 semaines. Au niveau de la DI, des études sont faites par une diététicienne qui valide les trames de menus, mais elle n’intervient pas sur l’établissement. " Certains aménagements dans les menus

citoyen un jour... peuvent être opérés pour se caler le plus possible à la population féminine, " explique Catherine Séhédic, responsable de la cuisine.

gardé en chambre de stockage, il peut être resservi à J+3.

Côté cuisine

Le but de la cuisine c’est de perdre le moins possible, que les gastros (bacs et plats inox dans lesquels on met la nourriture avant de servir) préparés soient consommés. Pour cela, depuis 3 ans, il y a un suivi des retours. La cuisine enregistre tout ce qui revient des divisions. " Cela permet d’enlever les produits qui n’étaient pas appréciés, ou tout du moins de diminuer leur fréquence, détaille Mme Séhédic. D'augmenter certains produits appréciés comme les pâtes et les légumes ou de gérer les régimes médicaux, qui doivent être respectés mais qui ne sont pas forcément consommés. On contrôle aussi le retour du pain non consommé. " La cuisine essaie aussi de tenir compte des cantines à certains moments du mois (comme l'achat de

Pour éviter le gaspillage, il existe des valeurs cibles pour les grammages : par exemple, une part de rôti cuit pèsera 100 g, une bavette 130 g (crue). Une fois les repas préparés, les produits entamés qui ont servi à les composer (lait, crème fraiche, jambon etc..) sont mis sous film plastique avec leur étiquette d’origine et datés du jour d’ouverture. Des prélèvements journaliers de chaque repas sont conservés 7 jours pour d'éventuels contrôle DSV (direction des services vétérinaires). Il est strictement interdit par la loi de resservir le lendemain un plat proposé, ou de réutiliser un plat proposé pour en refaire un autre. Par contre s'il n’a pas été mis dans le circuit, mais

Côté divisions

viande), car à ce moment les repas collectifs sont moins consommés. Il y a quelques années, la cuisine a aussi fait une étude pour orienter et approcher le coût moyen d’un panier pour les UVF. Si on ne peut pas exactement dire quelle proportion de nourriture est gaspillée au CPF, on sait que ce gaspillage existe : il arrive que des gastros entiers de légumes repartent sans que l’on y ait touché. On pourrait donc essayer de faire mieux au sein des divisions.

Posca, Thérèse.

Zoom sur l'association Pain contre la faim 35 ◗➤ De l'eau contre du pain

Aquarelle, Thérèse.

LES CHIFFRES EN FRANCE

20 à 30 KG

d'aliments jetés par français chaque année

1/3

dont encore emballés soit 7 KG

Soit un coût total annuel de

12 À 20 MILLIARDS D'EUROS Source : FAO - chiffres 2014

6 GESTES ANTI-GASPI 1 A chetez des quantités adaptées 2 Examinez les dates de péremption 3 A daptez vos portions à vos besoins 4 Dans votre frigo, mettez ce qui périme plus vite devant 5 Cuisinez les restes 6 Pratiquez le compost

L'association " Pain contre la faim 35 " récupère et revend du pain rassis pour financer des projets humanitaires. Elle a été créée en 1985 alors que sévissait au Mali une sécheresse sans précédent. Nous avons rencontré Claude Daval, président de l’association. Le pain rassis a plus de valeur que ce que l'on croit. Près de Rennes, l'association " Pain contre la faim 35 " collecte, à la semaine ou à la quinzaine, du pain rassis dans les boulangeries, les restaurants, les collectivités, écoles, supermarchés et grandes surfaces du département 35. Elle collecte 700 tonnes de pain rassis par an. " Le pain collecté est trié, déballé, une partie est revendue en l’état à des éleveurs de porcs. L’autre partie est transformée en chapelure, et revendue aussi à des éleveurs bretons ", explique Claude Daval. Les fonds collectés servent à 50% au fonctionnement de l’association (séchage de pain, entretien de la chaîne de fabrication, électricité, carburant etc…). " Une société met gratuitement à disposition les locaux pour la transformation du pain, un transporteur assure tous les 15 jours la livraison de 8 à 10 tonnes de chapelure. Le travail est assuré par 280 bénévoles tous retraités, 365 jours par an ! "

◗➤ Un puits, un jardin, une école

Les autres 50% (38 000 euros en 2014) servent à soutenir des projets humanitaires. " L’association intervient dans la partie Nord du Mali, en plein désert, poursuit Claude Daval. Nous finançons des puits villageois, l'installation de jardins maraîchers et des aides à l'éducation, l'alphabétisation et un soutien aux handicapés. " Pour être soutenu, chaque village doit présenter un projet viable, avec un devis descriptif et estimatif. L’attribution d’un puit et d’un jardin maraîcher est déterminée par rapport au nombre d’hommes et d’animaux présents au village. Une équipe de surveillance assure la distribution de l’eau et gère les jardins. L’association assure aussi pour ce même village la construction d’une école et prend en charge les fournitures scolaires, et œuvre en faveur des enfants délaissés.

◗➤ Rêvons un peu

Et si, dans chacune de nos divisions, nous mettions en place la récupération du pain non consommé dans un sac mis à notre disposition par l'association ? D’un point de vue sécurité sanitaire, il est quasiment impossible de donner les repas non consommés au CPF à des associations caritatives. " Il faudrait que la température de conservation entre le départ et le retour des produits soit garantie ", note Mme Séhédic. Mais récupérer le pain, c'est possible. Alors, pourquoi pas ? Merci à Mme Séhédic et son équipe pour le temps consacré.

citoyen un jour...

recycler Peut-on s'amuser avec nos déchets ? Oui ! Aujourd'hui on jette malin, on recycle et on réutilise. Faites le point sur vos connaissances... Par Catherine

ttention à nos poubelles ! Les emballages constituent la moitié du volume des déchets ménagers. 90% des déchets que nous jetons sont potentiellement valorisables, non seulement après transformation en matière réutilisable mais aussi tels quels. Notre planète est mise en danger par des déchets qui s'accumulent. Halte aux décharges sauvages qui nous polluent la vue, stop aux mauvaises odeurs dégagées par tous les déchets qui pourrissent l'air libre ! La gestion des déchets est devenue un choix de société. Les consommateurs que nous sommes se transforment peu à peu en défenseurs de l'environnement, attachés à leur cadre de vie. Mais n'oublions pas : trier, c'est bien. Jeter moins, c'est mieux ! Moins de déchets, c'est moins de gaspillage, moins de pollution.

Adaptons la loi des 4 R : éduire en mettant R nos poubelles au régime. ecycler pour permettre à ce que R l'on jette d'avoir une nouvelle vie. éutiliser pour limiter la pression sur R les ressources naturelles. éparer un objet abîmé qui n'est pas R forcément bon à jeter.

c'est futé !

OUI

Compacter les bouteilles dans le sens de la hauteur et laisser les bouchons.

NON

Écraser les barquettes en alu, ni les briques et cartons d’emballages.

NON Jeter ses piles et pots de peinture.

NON

Déchirer ses papiers en petits morceaux.

Laver les emballages

OUI Bien vider les emballages.

' vecu

Crayons de couleur, Catherine.

Ici aussi, on trie !

Des poubelles de deux couleurs sont à notre disposition, verte (pour les ordures ménagères) et jaune (pour le recyclage). L’association L’espoir récupère des piles usagées et des bouchons plastiques. Nous disposons aussi de deux compresseurs à carton.

Elles l'ont fait (au CD de Rennes)

" J'ai récupéré des boutons sur du linge pour mettre sur un pull que j'avais tricoté ". " Un peignoir avait été mis à la poubelle, alors j'ai récupéré les manches pour laver mon parquet ". " J'ai récupéré une corbeille en osier, je l'ai réparée et m'en sert comme corbeille à fruits ". " J'ai récupéré une boîte de café pour me faire une boîte à stylos ". " J'ai récupéré un litre de lait vide comme petite poubelle de table pour éviter les odeurs ". " J'ai fait des dessous de plat en nouant des lanières de sacs plastiques ".

citoyen un jour...

QUIZZ Quelles régions trient le plus et le moins en France ? Les meilleurs élèves : la Bretagne. Les moins bons : le Sud de la France Qu'est-ce qu'un R3 D3 ? La poubelle du futur, une poubelle intelligente sans déchet, reliée à internet capable de trier toute seule. Mais... pas encore commercialisée. Qu'est-ce qu'un déchet biodégradable ? Les déchets d'origine animale ou végétale (légumes, papier, coton) se décomposent naturellement sous l'action de l'eau, de l'air, du soleil, mais aussi des insectes ou des microorganismes : ils sont biodégradables. D'autres matériaux mettent très longtemps à disparaître : il s'agit des métaux, du verre, des plastiques (les déchets inertes). Certains déchets contiennent des éléments plastiques qui peuvent polluer la terre et l'eau : huile de vidange, piles, colles. A Rennes, quels sont les déchets recyclables (poubelles jaunes) ? Les flaconnages plastiques, y compris les bouteilles d’huile, les flacons de mayonnaise, de ketchup, les briques alimentaires, les boîtes et emballages en carton, les petits cartons pliés, les boîtes de conserve, aérosols, bidons et barquettes métalliques, les journaux, magazines, prospectus, papiers, les enveloppes blanches (même celles à fenêtre). Ils ne se recyclent pas : les pots de yaourt, de crème fraîche, les tubes de dentifrice, les barquettes en polystyrène, le papier aluminium, les mouchoirs en papier, essuie-tout. Pourquoi ? Soit parce qu’ils sont trop légers, ou parce qu’ils ne contiennent pas assez de matière première. Il se

peut aussi que la technique ne soit pas encore au point pour recycler ces emballages. Le verre est-il recyclable ? Le verre est recyclable à l’infini ! Une tonne de verre donne une tonne de verre. Que deviennent nos déchets ? Les briques alimentaires deviennent du papier cadeau, du papier peint. Le plastique, des fibres pour vêtement (polaire), tuyaux… L’aluminium est recyclé en pièces de voiture, fers à repasser, vélos… L’acier est réutilisé dans les pièces de TGV, outils, caddies, casseroles… Les cartons sont transformés en papier ou carton.

Monotype, Thérèse. Posca, Catherine.

pleine forme

le chant

bienfait pour le corps et l’esprit Savez-vous que chanter est bon pour la santé ? Sous la douche, seul ou en groupe, le chant est un plaisir qui procure des bienfaits insoupçonnés. Par Soizic

e chant a la capacité de libérer les émotions enfouies, qui sont responsables de tensions et d’angoisses. Il peut aussi améliorer l’expression orale, aider à maîtriser la respiration et faire grandir la confiance en soi.

Chanter, tout un sport !

Un cours de vocalises fait autant de bien qu’une séance d’aquagym. En chantant, on articule, ce qui agit sur les zygomatiques - des muscles du visage - les lèvres et le menton. Le chant a un effet de lifting naturel, y compris pour maintenir l’élasticité de la peau. Il crée un massage corporel vibratoire complet, des muscles des fessiers jusqu'au cerveau, en passant par la colonne vertébrale. Autre bienfait : l’amélioration des capacités respiratoires, car chanter apprend à inspirer par le ventre, " une respiration profonde, proche du yoga " , explique Ollivier Leroy, chanteur, musicien, compositeur et producteur à Rennes. En chantant, on renforce sans s’en rendre compte ses abdominaux tout en assouplissant son diaphragme. C’est une gymnastique douce pour la sangle abdominale. Un club de gym parisien propose même un cours intitulé " Chanter est un sport " : preuve que chanter demande de réels efforts physiques. C’est un sport comparable aux pilates ou au yoga car adopter une bonne posture pour bien chanter sollicite

de nombreux muscles profonds de la nuque aux jambes.

Bon pour l'esprit Le chant est aussi bon pour l’esprit. Tout comme le rire, il diminue le taux de cortisol (hormone associée au stress) et augmente la sécrétion d’endorphines, l’hormone du bonheur. Il agit donc comme un anti dépresseur. " Quand on chante, la vibration dans notre corps devient apaisante et peut nous rappeler la vibration rassurante in-utero " , explique Stéphanie Ollier, professeur de chant et chanteuse lyrique, qui propose tous les 15 jours un atelier de chant au centre de détention. " La voix exprime notre personnalité profonde " , poursuit-elle. Elle ne fonctionne pleinement qu’en situation d’équilibre entre le corps et l'esprit. Le chant permet aussi d’oublier et de cesser toute réflexion sur les problèmes personnels quand on se concentre sur les divers aspects de la musicalité : rythme, mélodie, paroles. " La voix exprime notre personnalité profonde et le chant aide à poser sa voix et à se donner de l’assurance, confirme Ollivier Leroy, coach de la voix qui donne des stages pour travailler la voix et libérer ses bienfaits. Le chant permet de se recentrer sur soi-même et de lâcher le mental. " Il apprend à ses stagiaires des exercices de respiration, qui sont essentiels pour le travail de la voix. Les exercices

Couleur, Soizic.

Testez le chant relaxant En position assise, le dos droit, faites résonnez votre voix. Commencez avec le son " ou " pendant 20 secondes, qui décontracte le bassin. Puis le son " o " qui permet de relâcher le ventre. On continue avec le son " a " qui ouvre le cœur, suivi par le son " e " , qui décrispe la gorge et finalement le son " i " qui ouvre l'espace du nez. Ensuite, inversez l'exercice " i, e, a o, ou " puis remontez et descendez les sons plusieurs fois et sentez votre corps se détendre.

de résonance de la voix libèrent l’énergie vitale de chacun, " qui peut circuler dans l’instrument, la caisse de résonance que nous sommes " , ajoute Stéphanie Ollier. Ollivier Leroy compose et joue de la musique indienne, style Bollywood : " En Inde, les rythmes des cycles de la vie ont imprégné la musique et permettent au peuple de rester dans le bienêtre et la joie naturelle. La voix est l'expression de notre vie, elle est la cartographie de la personne " , ajoute t-il. " Le chanteur ne devient un maître de son art qu'à partir de 50 à 60 ans, quand ses émotions et sa sagesse sont à maturité. "

pleine forme

ho'oponopono un mot compliqué qui nous simplifie la vie ! Maria-Elisa Hurtado-Graciet est co-auteur de Ho'oponopono (éditions Jouvence). Elle nous explique ce qu'est ce secret des guérisseurs hawaïens et comment il peut alléger notre vie. Par Ata 22.

Citad'elles : Qu'est-ce que Ho'oponopono ? Maria-Elisa Hurtado-Graciet : Une façon de vivre. C'est un rituel ancestral de pardon et de réconciliation, très vieux, utilisé à Hawaï, pour restaurer la paix à l'intérieur de chacun. Ho'oponopono signifie " rendre droit " ou " revenir à ce qui est bon et juste " . A Hawaï, " c'est pono " veut dire " c'est cool " . J'ai découvert Ho'oponopono via une lettre du Dr

Joe Vitale, où il racontait comment un psy avait travaillé dans un hôpital psychiatrique et avait réussi à installer la paix dans un service très agité. Ce qui est intéressant, c'est de voir que la paix se produit à l'extérieur grâce à la paix que chacun installe à l'intérieur de luimême. L'idée est de ne pas chercher à changer les autres, parce que ça ne marche pas, mais d'agir sur soi et transformer tout ce qui nous fait mal pour retrouver la paix à l'intérieur. C : Comment ça vous sert au quotidien ? MEHG : Pour moi c'est une façon d'être, pas quelque chose que je pratique consciemment tout le temps. C'est plutôt une nouvelle attitude face à ce qui arrive dans la vie. Ce qui m'a changée, c'est qu'au lieu de rejeter la faute sur l'extérieur (par exemple : il faut que ceci ou que cette personne change pour que je sois bien) je me dis maintenant : je ne sais pas ce qu'il y a au fond de moi qui me fait ressentir de la colère, mais je prends la responsabilité de ce que je ressens. Je cherche plutôt à libérer les jugements, la peur, la tristesse en moi. Car en changeant mon intérieur, je retrouve la paix. C : Comment faire pour trouver cette paix ? MEHG : Ho'oponopono nous explique que ce qui nous rend malheureux, c'est qu'on a au fond de nous des souvenirs douloureux qui se réactivent. Par exemple,

petite, j'ai souffert d'un manque d'attention de mes parents et j'ai été un peu jalouse de mes jeunes frères et sœurs. J'ai gardé ce souvenir au fond de moi. Adulte, un jour, une collègue est mieux vue que moi par mon patron. Je me sens très mal car je réactive le souvenir de blessure. Mais maintenant, je décide de m'en libérer. La formule c'est " désolée, pardon, merci, je t'aime. " Comme si je mettais tous ces souvenirs à la machine à laver ou à la corbeille. Je nettoie. Ça a changé ma vie parce que ça m'a donné un immense pouvoir sur mes émotions et ma façon de me sentir. Je n'attends pas que l'extérieur change. Je me libère des émotions négatives qui m'encombrent. C : Que permet le lâcher prise ? MEHG : Ce n’est pas facile de lâcher prise et de se libérer de sa colère rentrée quand on se sent tout seul. C'est là que la dimension spirituelle de Ho'oponopono est très importante. Il faut prendre conscience qu'on a aussi en nous une partie spirituelle sur qui on peut compter : un moi supérieur, une âme, peu importe le nom. Une partie puissante, qui trouve des solutions, qui peut dissoudre nos blessures. J'ai confiance en cette partie de moi pour faire le nettoyage. Notre plus grande difficulté, c'est de nous pardonner à nous-mêmes. On peut dire, OK j'ai fait des choses mais je peux aujourd'hui commencer à m'aimer et à m'accepter comme je suis.

C : Doit-on lire beaucoup pour pratiquer Ho'oponopono ? MEHG : Non. Pour le pratiquer, il n'y a rien à comprendre. Moins on cherche à rationaliser, plus ça marche. Il faut plutôt penser : je te confie tout ça et je te fais confiance. Il n'y a donc rien à comprendre. Le monde occidental est plus fermé à cette spiritualité, car on donne trop d'importance au mental rationnel, on cherche à tout comprendre, tout expliquer, tout démontrer. Alors que la spiritualité nous demande de redevenir un enfant : c'est plus du domaine du cœur. En fait, l'idée, c'est : j'ai souffert, j'ai fermé la porte croyant me protéger, mais ma véritable nature, c'est d'être dans l'amour. Alors avec le pardon, je rouvre ma porte à nouveau.

En bref au CPF GYM DOUCE TOUS LES LUNDIS Du 13 avril au 14 décembre 2015, tous les lundis de 16h à 17h, un cours de gym douce sera proposé aux femmes du CP. Pour anticiper les maux de demain et être bien dans son corps. Encadré par une éducatrice sportive extérieure et un ou une surveillante monitrice de sport, ce temps permet de prendre soin de soi, par la gym douce, tonique et le stretching et de prendre tout simplement du temps pour soi.

Lecture 5 livres inspirants selon Maria-Elisa Hurtado-Graciet • Siddhârta de Herman Hesse • Le petit prince de Saint-Exupéry • Jonathan Livingston de Richard Bach • L’alchimiste de Paolo Coelho • Les quatre accords Toltèques de Don Miguel Ruiz

C : Pourquoi décrocher du matériel et se rapprocher du subtil est-il important ? MEHG : Nous ne sommes pas nos possessions, ni notre argent ni même les rôles qu'on se donne. Notre vraie identité, c'est ce côté subtil, même si on ne le voit pas.

pleine forme

Roller derby sport de glisse et de fracasse…

Un nouveau sport fraîchement arrivé des États-Unis et encore trop peu connu du grand public va rendre folle toutes les filles qui ont de l'énergie à revendre, l’esprit d'équipe et qui ont besoin de fun : le roller derby ! Citad'elles a reçu pour vous Magali Douessin, alias Magtal’och #9 (40 ans) et Rozenn Le Saint alias Rose Hyène #22 (28 ans), punchies sur leurs patins et dans la vie. Elles jouent dans l'équipe de roller derby de Rennes et nous disent tout sur ce sport fou fou fou. Par Ata 22. LE ROLLER DERBY C'EST... Un sport de glisse et de contact, pratiqué par des filles en roller. Deux équipes s’affrontent, composées de quatre bloqueuses et d’une attaquante (qui porte une étoile sur son casque). Les bloqueuses forment une mêlée, un peu comme au rugby, pour empêcher l’attaquante de passer. Rose Hyène faisait du roller de vitesse et elle a entendu parler de ce sport fun, fait pour elle... SPORT DE BOURRIN OU SPORT FÉMININ ? Le roller derby est un sport vachement physique. Magtal’och ne va à la muscu que lorsqu’elle est obligée. Mais son corps s'est musclé tout seul au fil des entraînements. Le must c’est que le roller derby donne de jolies formes, des muscles élancés et de supers fessiers. La musculation sert toujours, notamment à moins se blesser. Chaque gabarit de fille a son utilité dans le roller derby : les fines seront souvent plus rapides, les plus imposantes seront de bonnes

bloqueuses. Il y a aussi un côté bousculade mais ce n'est pas le but du jeu. Le respect tient une place importante, notamment à l'encontre des arbitres : c'est tolérance zéro pour les insultes, qu'elles viennent du public ou des joueuses. Ce sport a aussi un côté solidaire très prononcé, quand il y a une fille qui tombe sur le terrain et qu'elle met du temps à se relever, les autres joueuses se mettent à genoux le temps de voir si la personne est vraiment blessée ou si elle va pouvoir se relever. A chaque fin de match, les filles font un tour d'honneur et se clappent les mains. Souvent, elles sortent après les matches et les " after " on autant d'importance q u e les entraînements.

lesbien, mais aujourd’hui les joueuses viennent de tous horizons confondus, d’ailleurs on a même des équipes masculines, mixtes et juniors. Il y a un petit côté spectacle, dans le sport, pour ne pas se prendre trop au sérieux : les joueuses ont des pseudos, des maquillages, des déguisements. Elles ont aussi des pom-pom boys et des speakers déguisés.

DES FILLES, DES FILLES, DES FILLES… A l'origine, le roller derby a été fondé par le mouvement punk féministe

ET SI ON VEUT SE LANCER... Les nouvelles recrues sont appelées " fresh meat " (viande fraîche en anglais). Au début, on

ET DES COMPÈT' Il y a des compèt' nationales et aussi des compèt' internationales, surtout entre pays frontaliers, pour des raisons pratiques. Il ne faut pas oublier que c'est un nouveau sport en France. En plus comme sur le terrain il faut au moins 7 arbitres sur patins et 15 sans patins : il faut une bonne organisation ! Le seul hic, c'est que pour être licenciées, les joueuses doivent passer un test théorique sur les règles du sport et il y a au moins 150 pages à connaître !

Rose Hyene #22

n'est pas obligé de savoir patiner, on apprend. Les filles peuvent prendre des cours de glisse et passer les sélections pour entrer dans une équipe plus forte. Il suffit de prendre contact avec l'équipe la plus proche de chez vous. Financièrement, pour s'équiper, il faut compter 200€ pour un bon kit : 100€ pour les patins et 100€ pour le reste de l’équipement. Après, pour débuter on peut s’acheter du matériel d’occasion. On trouve le matériel à Paris ou sur Internet. Les filles font toujours payer l’entrée des matches pour participer aux frais de déplacement. Souvent, lors des déplacements, elles dorment chez l’équipe qui accueille le match, mettent en place des buvettes ou des ventes de t-shirts pour financer les frais... Plus d'infos : www.rollerderbyrennes.fr

Monotypes, ATA 22. Posca, Thérèse et ATA 22.

l'och Magta

En plus des rollers, l'équipement se compose de protections, d'un casque et d'un protège dents !

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De la vigne au

verre

Avec un repas fin en famille ou entre amis, on apprécie un bon verre de vin. Mais on est loin d’imaginer le travail que représente la fabrication de ce nectar. Par Cajoline

LA TAILLE DE LA VIGNE

ÉTAPE 1

On travaille dans la vigne toute l’année : on laboure les sols et on taille la vigne. La main de l’homme va passer des dizaines et des dizaines de fois dans la vigne, avec un sécateur. Aujourd'hui, ce sont des sécateurs électriques. La taille sert à ne pas fatiguer le pied de vigne par trop de grappes. On effeuille la vigne pour que le soleil donne davantage sur les grappes et qu’il apporte le sucre et le mœlleux au raisin. Certains châteaux font brûler les bois taillés dans la vigne, car c’est un excellent engrais. D'autres pratiquent la vendange verte : on coupe des grappes non mûres, pour laisser la place aux autres. Toute l’année, il y a bien sûr les traitements pour parer aux éventuelles maladies de la vigne, comme le mildiou et le phylloxera.

ÉTAPE 2 LES VENDANGES

C’est seulement au bout de cinq années environ que la récolte sur un pied de vigne est possible. Aujourd’hui, la vendange a lieu au moment précis où sucres et acides atteignent un point d’équilibre. Le travail peut même être fait de nuit grâce à la mécanisation. Les hommes sont souvent remplacés par des machines. Beaucoup de châteaux de vin de bordeaux reviennent aux vendanges traditionnelles.

' vecu

ÉTAPE 3 LA TRANSFORMATION

Le raisin est transporté au chai. Les grappes sont versées dans un broyeur, qui a gardé le nom de " fouloir " . Dès que les grains sont brisés, ils commencent à fermenter. Le liquide épais obtenu, appelé moût, va alors dans les cuves de fermentation, en béton ou en inox. Certains domaines ajoutent des levures sélectionnées ou du sucre. C'est contrôlé, cela s'appelle la chaptalisation.

ÉTAPE 5

Voilà, c'est le milieu dans lequel j'ai vécu depuis l'enfance. Un vin se déguste car il a demandé beaucoup de travail. Mais il faut se rappeler une chose : trop d'alcool nuit à la santé et au reste.

LA MISE EN BOUTEILLE

Enfin, le vin est clarifié par " collage " , c’est-à-dire par l’ajout de gélatine ou de blanc d’œuf qui coagule et récupère les grosses particules. Il est enfin filtré et mis en bouteilles ou en tonneaux.

ÉTAPE 4 LA MATURATION

Le vin, en fûts ou en cuves, mature une à plusieurs années. Les meilleurs crus sont vieillis en fûts de chêne. Parfois, après la fermentation, on regroupe plusieurs vins de même origine : on parle de coupage.

Crayons de couleur, gomme, Cajoline. Encre, Alain.

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Norbert cuisine dans Citad'elles ! Sous ses airs de grand chef, le cuisinier Norbert Tarayre était en fait très rebelle. Pour preuve, sa mère le met à la porte de chez elle à l’âge de 18 ans. Portrait. Par Cloé, Catherine et Mina.

orbert par-çi ! Norbert par-là ! Pour animer l'atelier Cuisine de Citad'elles, c'est Norbert qui a mené la danse. Il s’est fait remarquer dans l'émission Top Chef, pour son audace et son inventivité. C’est d'ailleurs sa femme qui l’inscrit pour participer à l’émission. A 33 ans, papa de trois filles dont la plus petite a deux ans, Norbert est d’une simplicité désarmante. Il a beaucoup d’humour. Sa cuisine préférée ? " La cuisine qu’on vient de manger ! La cuisine c’est quoi ? Une table, des copains, la déco, la culture ! " Norbert avait deux restos avant Top Chef, maintenant un à Puteaux et il ouvre bientôt une maison d’hôtes. Que lui a apporté la notoriété ? " C’est plus de réseaux, plus de rapidité pour accomplir des projets. Mais je vis comme avant, j'éduque mes enfants dans les vraies valeurs. "

LE MENU Les œufs pochés à la crème de maïs, sa fricassée de champignons sur lit de mâche et brocolis

7€20

Le tournedos rôti, sa friture de poireaux, sa tombée de chou frisé et écrasée de pommes de terre au beurre noisette, jus de moutarde. Les Financiers, l'ananas rôti et sa ganache de Nutella

Sous le charme de Norbert, nous avons oublié de lui demander les recettes ! Nous les avons retranscrites de mémoire !

Entrée Les œufs pochés à la crème de maïs, sa fricassée de champignons sur lit de mâche et brocolis 4 œufs frais - 2 x 30 cl de crème fraiche liquide - 300 gr de champignons de Paris - 1 branche de brocolis - beurre - vinaigre d'alcool - 1 boite de maïs 150 gr - Mâche • Laver et détailler les brocolis. Les faire blanchir dans une eau frémissante. Il doivent rester bien croquants. • Faire cuire le maïs dans la crème fraiche à feu doux. Le maïs doit infuser. Il faut ensuite passer le tout au mixer puis le mélange au chinois. Saler, poivrer. Réserver. • Emincer et faire cuire les champignons dans une grande poêle avec du beurre. En fin de cuisson ajouter la crème fraiche. • Procéder comme pour le maïs en passant le tout dans un mixer puis au chinois. Saler, poivrer. Réserver. • Dans une grande casserole faire chauffer de l’eau jusqu’à frémissement. • Ajouter le vinaigre. • Faire un tourbillon dans l’eau et lâcher les œufs l'un après l’autre dans l’eau, les rouler séparément avec 2 cuillères. Cuisson, 3 minutes. • On peut aussi mettre un peu d’eau chaude dans une louche et verser l’œuf dedans puis verser délicatement dans la casserole. • Faire une vinaigrette avec une cuillère à soupe de vinaigre balsamique et 3 cuillères d'huile d'olive. Saler et poivrer. • Pour dresser l'assiette, faire un rond dans le centre de l'assiette avec la purée de champignons, faire un cercle avec la crème de maïs. • Déposer l'oeuf poché au centre de l'assiette, saupoudrer de brocolis, de mâche et de vinaigrette.

les secrets de

Norbert

Pour pocher des œufs, ajoutez du vinaigre d’alcool dans une casserole d'eau chaude, faites un tourbillon avec le fouet, cassez l’œuf dans un verre puis plongez-le dans l'eau vinaigrée. Laissez 2 min.

les secrets de

Norbert Ne cuisez pas trop les brocolis pour qu’ils gardent leur croquant et leur couleur, ébouillantez-les juste quelques minutes.

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Plat

Le tournedos rôti, sa friture de poireaux, sa tombée de chou frisé et écrasée de pommes de terre au beurre noisette, jus de moutarde.

les secrets de

Norbert Jamais d’huile d’olive pour cuire une viande : préférez l'huile d'arachide ou de pépins de raisins.

4 tournedos - 1kg de pommes de terre - 1/2 chou frisé - 2 poireaux 40 g de beurre - 25 cl de lait - noix de muscade - beurre ½ sel - 1 bouillon Kub - huile d'arachide moutarde • Émincer le chou et l'oignon. • Dans une poêle, verser un filet d'huile d'olive, puis le chou et l'oignon. • Laisser cuire 7 à 10 minutes. Réserver. • Laver les poireaux. Les couper en fine julienne. Dans une poêle mettre un fond d'huile. • Faire frire la julienne de poireaux. Réserver. • Éplucher les pommes de terre et les couper en 2. • Les faire cuire dans une grande quantité d'eau bouillante salée pendant 15 min, jusqu'à ce que l'on puisse facilement y piquer la lame d'un couteau. • Les égoutter et les replacer dans la casserole de cuisson. Les dessécher sur feu doux pendant 1 à 2 min. • Hors du feu, écraser à la fourchette et ajouter le beurre. • Chauffer le lait et le verser peu à peu. • Saler, poivrer et ajouter la noix de muscade râpée, mélanger. Réserver • Dans une casserole, faire fondre le bouillon Kub dans 25cl d'eau chaude. • Ajouter une cuillère à soupe de moutarde. Faire réduire doucement. • Faire cuire les tournedos en fonction de votre goût. • Pour dresser l'assiette, mettre 3 belles cuillères d'écrasée de pommes de terre, une belle cuillère de choux. • Déposer le tournedos sur les pommes de terre, ajouter du jus de moutarde et finir en recouvrant le tout d'un peu de friture de poireaux.

les secrets de

Norbert Pour l’écrasée de pommes de terre, soyez généreux en beurre demi-sel.

Je suis né à Orange. Je suis gourmand. je mange de tout et avec appétit, (c’est le moins qu’on puisse dire) Je suis fan du PSG.

J'appelle toutes les femmes " maman ", parce qu'en fait, j'ai du mal à retenir les prénoms...

Dessert Les financiers, l'ananas rôti et sa ganache de Nutella Je ne suis pas pro " Bio " , je préfère que les gens soient locavores. Je viens de monter un one-man show humoristique : One-man show patate.

20 cl de crème liquide - 300 gr de Nutella - 100 gr de chocolat pâtissier - 1 ananas - 2 c. à soupe de cassonade - 1 gousse de vanille - 1 c. à café de cannelle en poudre - 1 sachet de sucre vanillé - 50 g de poudre d'amandes - 50 g de farine fluide - 150 g de sucre 75 g de beurre - 4 blancs d'oeufs - 1/2 cuillère à café d’extrait de vanille - 1 petite pincée de sel • Casser le chocolat en morceaux et le mettre dans un cul de poule. Ajouter le Nutella. • Mettre la crème liquide à chauffer. Dès frémissements, retirer du feu et verser sur le chocolat. • Mélanger doucement en tournant régulièrement par le centre jusqu'à ce que le mélange devienne lisse. Mettre au frigo 2 à 3 heures avant utilisation • Peler l’ananas, retirer les yeux, le couper en gros cubes épais. Saupoudrer de cassonade, de cannelle et de grains de la gousse de vanille fendue en deux. • Dans une poêle, faire rôtir sans matière grasse les morceaux d’ananas à feu doux sur toutes les faces. • Insister sur l’une des faces jusqu’à ce que le caramel soit brun. • Préchauffer le four à 200°C (thermostat 6-7). • Beurrer le moule à financiers (ou moule à madeleines).• Mélanger dans un récipient la poudre d'amandes, le sucre, la farine fluide et le sucre vanillé. Monter les blancs en neige ferme avec une pincée de sel et les ajouter au mélange précédent. Faire fondre le beurre dans une casserole et l'ajouter à la pâte. • Verser dans le moule et mettre au four 15 à 20 min. • Pour dresser les assiettes, il sufffit de mettre une part de financier, de recouvrir de ganache et de parsemer de cubes d'ananas.

Monotypes, posca, tampon gomme, crayons, Lady J, Agathe, Mina, Simone.

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Douceurs orientales pour

le ramadan Cette année, le Ramadan débutera aux alentours du 17 juin 2015. Pour les musulmans, c’est un mois de jeûne, mais le soir, on déguste des pâtisseries. A chaque occasion sa pâtisserie. Par Mina.

es pâtisseries orientales sont belles, sucrées et délicieuses. Elles sont colorées et fruitées, de vrais petits bijoux de confection artisanale qui s’accompagnent du traditionnel thé à la menthe. Les gâteaux ont des formes qui évoquent la nature (une corne, un coquillage, etc.) pour ravir les regards. Chaque pâtisserie correspond à une occasion particulière. Chaque ingrédient est empreint de signification.

Pendant le Ramadan, les musulmans jeûnent. Chaque soir, au coucher du soleil, on " casse le jeûne " . Pour cela, on boit un verre de lait fermenté et on mange une datte, car c’est le minimum qu’on peut trouver dans toutes les familles, même les plus humbles. Il y a toujours un dattier près d'une maison. Ensuite on mange

une soupe appelée chorba, puis des pâtisseries. C’est les mamans et les enfants qui les préparent. Pas les hommes. Dans certaines familles, ils mangent d'ailleurs encore à part.

On superpose de la pâte de dattes avec des feuilles de semoule de blé dur puis on les frit dans l'huile et on les trempe dans un sirop de sucre et de zestes d'agrumes.

Le Ramadan se termine par les fêtes de l’Aïd. Cette année, elles auront lieu autour du 17 juillet. Pour cette importante fête du calendrier, on se retrouve à table, entre amis et famille autour de douceurs aux amandes, pistaches et fleur d’oranger. Le grand classique : la corne de gazelle, avec sa jolie forme de lune, à base d’amandes broyées, délicatement parfumées à la fleur d’oranger. Son enveloppe extérieure est une fine couche de sucre. Le matrouh, découpé en losange ou triangle, est surtout préparé en Tunisie et Algérie, avec des dattes et du miel.

Ces desserts sont un peu longs à réaliser mais se conservent plusieurs jours. Pour les faire, on peut utiliser des ustensiles traditionnels, comme le " kaled " , qui est un moule à makrout ou un " oud " : une baguette fine servant à étendre la pâte et l’aplatir. On peut servir les pâtisseries sur un " sniouna " , c'est un plateau rond en cuivre. Pour accompagner les pâtisseries, préparez un thé à la menthe. Parfois, pour relever son goût, on utilise de l'echiba, une plante d’une couleur argentée avec un goût amer qui se marie bien avec la menthe.

Triangle aux amandes

1 paquet de feuilles de brick, 50 g de poudre d’amandes, 50 g de sucre, 1 oeuf, eau de fleur d’oranger, huile de friture, miel. Graines de sésame pour la déco. • Couper les feuilles de brick en 2. Dans un saladier, verser la poudre d’amandes, le sucre, l’œuf et 1 bouchon d’eau de fleur d’oranger. • Mélanger et déposer une petite quantité de pâte au bord d'une feuille de brick. • Rabattre de chaque côté pour obtenir un triangle. • Fermer chaque face, frire les bricks dans de l’huile chaude mais non fumante, 2 min sur chaque face. • Poser sur un papier absorbant. Réchauffer le miel an bain-marie et badigeonner la brick de miel. • Ajouter du sésame à l’extrémité des triangles.

L'art du pliage

Cornes de gazelle

1 kg de farine, 250 g de beurre, 200 g de sucre fin, 2 œufs, 1 zeste de citron, 2 sachets de sucre vanillé, 150 g d’amandes concassées, 3 jaunes d’œufs, 1 sachet de levure, 250 g de poudre d'amandes, 150 g de sucre glace, eau de fleur d’oranger. • Tamiser la farine, la mélanger avec le beurre fondu, le zeste de citron, le sucre vanillé, le sucre fin, la levure, les œufs et l’eau de fleur d’oranger. • Pétrir et ajouter de l’eau si nécessaire : la pâte doit être lisse et molle. • Dans un autre bol, mélanger la poudre d'amandes, le sucre fin, l’eau de fleur d'oranger. • Former des cigares de pâte d’amande. • Abaisser la première pâte à 2 cm, faire des triangles dont la base doit avoir 10 cm puis posez les cigares d’amandes et rouler en forme de croissant. • Enduire le dessus des croissants de jaune d’œuf et saupoudrer des amandes concassées. • Poser sur une plaque allant au four et faire cuire, four moyen, durant 20 min. Rouler les cornes de gazelles dans du sucre glace.

En pratique n Repas spéciaux pour le Ramadan : Cette année, les menus sont aménagés pour le Ramadan pour les détenues musulmanes. Une collation est prévue pour le midi et un repas spécial le soir. Il y aura aussi le colis de l'Aïd el Fêter et Aïd el Kebir. Biyouna - Oranaise

Posca, Cajoline. Crayons de couleur, ATA 22.

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Recettes en stock ! Un plat de Pâques d'origine berrichonne et deux recettes gourmandes pour le petit déjeuner ou le goûter ! Par Catherine, Mina et Delphine

FONDANT AU CHOCOLAT FAÇON CAPPUCCINO 200g de chocolat noir - 3 œufs, 100 g de sucre en poudre - 70 g de beurre - 50 g de maïzena +50 g de farine - 15 cl de lait et poudre de chocolat non sucré. Pour le caramel au beurre salé : 30 g de beurre salé 20 cl de crème liquide - 15 morceaux de sucre. • Faire fondre le chocolat avec le beurre. • Dans un saladier, blanchir les œufs avec le sucre en poudre jusqu’à obtention d’un mélange mousseux. • Ajouter le chocolat au mélange. Verser cette préparation dans 6 petites tasses à café et enfourner 25 min, thermostat (180°). • Dans une casserole, faire fondre les morceaux de sucre jusqu’à obtention d’un caramel roux. • Ajouter le beurre et la crème et faire réduire, tout en remuant. Réserver. • Verser le lait froid dans un récipient et le mixer ou le battre pour obtenir une texture mousseuse. Sur les petits fondants sortis du four, ajouter une cuillère à café de caramel et une cuillère à café de mousse de lait et saupoudrer de chocolat non sucré.

Tampons, Catherine.

PÂTÉ DE PÂQUES BERRICHON

C'est une recette familiale que l'on dégustait en entrée lors du repas de pâques, avant l'agneau. En fait, c'est tellement nourrissant qu'il suffit de l'accompagner d'une salade pour être rassasié ! - une pâte feuilletée - 150 à 200 g de viande hachée, porc et veau - 3 oeufs - quelques brins de persil - sel, poivre, noix de muscade

Inkling, Alain.

• Faire cuire les oeufs pour qu'ils soient durs. • Etaler la pâte feuilletée. • Mélanger la viande, le persil et les épices. • Faire un boudin de viande au milieu de la pâte. Une fois que les oeufs sont froids, les couper en deux et les disposer sur la viande. • Refermer la pâte feuilletée sur le côté, pour que ce soit bien hermétique. • Vous pouvez badigeonner le pâté avec du jaune d'oeuf. • Percer quelques trous sur le dessus et faire cuire 30 minutes à 200°C (thermostat 6-7).

LES PETITS PAINS MOLLETS

Voici la recette d'un pain mœlleux, moins riche que la brioche, mais tout aussi délicieux pour le petit-déjeuner. 275 g de préparation pour pain (farine avec levure intégrée) - 15 cl de lait - 1 c à c de sel - 20 g de sucre - 1 œuf + 1 jaune - 75 g de beurre - 2 c. à c d'huile • Mettre le lait à tiédir et le beurre à fondre. • Dissoudre la levure dans la moitié du lait tiède. • Mélanger la farine, le sel et le sucre dans une saladier. • Battre l'œuf entier. Mélanger avec la moitié du lait restant, le beurre fondu et la levure. • Faire un puits et verser le tout au centre de la farine. • Mélanger jusqu'à obtention d'une boule de la consistance d'une pâte à tarte. • Pétrir une dizaine de minutes sur la table farinée en étirant la pâte. • Mettre dans un saladier huilé et couvrir de film étirable, (ou d'un sac de congélation) collé à la pâte pour chasser l'air. • Laisser lever 1 heure près d'une source de chaleur. • Former des boules et placer sur une tôle à pâtisserie recouverte de papier cuisson. Couvrir d'un linge humide et laisser lever encore 30 min. • Battre légèrement le jaune d’œuf avec quelques gouttes d'eau et badigeonnez les pains. Cuire une quinzaine de minutes dans le four préchauffé à 200°c.

Et pour changer ! Souvent apprécié au petit déjeuner garni avec de la confiture de mûre ou de framboise, le pain mollet peut aussi se déguster avec une garniture salée. Nous vous proposons d'innover avec ces pains mollets garnis à la piperade. - 4 petits pains au lait - 60 g de beurre - 3 cuillerées à soupe d'huile - 2 poivrons verts - 3 tomates - 2 gousses d'ail - 2 oignons - persil haché - 6 œufs - 4 tranches de lard de poitrine fumée - sel et poivre • Coupez le dessus de chacun des petits pains puis évidez-les. Beurrez-les intérieurement et faites-les légèrement dorer au four. • Faites griller les poivrons sur la flamme. Quand leur peau commence à noircir, passez-les à l'eau froide et pelez-les puis coupezles en dés. Hâchez les oignons, pelez les tomates, retirez-en les graines, concassez la pulpe. Hachez l'ail. • Faites blondir les oignons dans l'huile chaude, ajoutez les poivrons, laissez revenir cinq à six minutes, ajoutez alors les tomates, l'ail et le persil et laissez cuire sept à huit minutes ; assaisonnez. • Cassez les œufs sur les légumes, ajoutez le reste de beurre, remuez à feu doux à la cuillère de bois jusqu'à ce que les œufs soient en crème. • Faites dorer les tranches de lard à la poêle. • Remplissez les petits pains avec la piperade, allongez sur chacun une tranche de lard et servez sans attendre.

cult ur'elles Numérologie Par Cloé Depuis la nuit des temps les nombres ont une signification symbolique. Voici quelques pistes pour décoder les chiffres de votre quotidien pour prendre la bonne décision au bon moment. Calculez le nombre personnel de votre journée. Exemple : Vous êtes né un 18 décembre. Votre chiffre-guide est : 18 décembre = 1+8+1+2=12 ; 12=1+2=3 Il faut réduire le total à un nombre compris entre 1 et 9. Vous voulez savoir si le 17 juillet 2015 vous sera favorable dans le domaine professionnel. 17 juillet 2015 :1+7+7+2+0+1+5=23; 23=2+3 =5 Le nombre personnel de votre journée est donc : 3+5=8 Les jours les plus favorables pour prendre les bonnes décisions selon le domaine : • Vie professionnelle Jour 1 : pour rencontrer un supérieur hiérarchique ou pour toute démarche importante relative à vos intérêts personnels. Jour 3 : pour les contacts, les déplacements, les réunions et la clientèle, ainsi que pour résoudre un litige. Jour 5 : pour la publicité, les voyages d'affaires et toutes les négociations. Jour 8 : pour traiter positivement les questions financières ou recouvrer des sommes d'argent. Jour 9 : pour les réunions importantes, négociations avec les collectivités, l'étranger, les grands voyages. • Vie quotidienne Jour 1 : pour rencontrer le banquier ou entreprendre une démarche relative à vos affaires privées, solliciter un crédit ou une faveur. Jour 3 : pour les démarches administratives et juridiques afin d'éclaircir un problème. Jour favorable pour écrire et téléphoner. Jour 5 : pour partir en voyage, changer d'organisation, tenter votre chance, passer une annonce. Jour 6 : pour toute conciliation, tout arrangement. Pour chercher une maison ou un appartement. • Vie relationnelle Jour 2 : pour rencontrer quelqu'un ou démêler un litige privé. Jour 3 : pour réunir des amis. Idéal pour les loisirs et la détente. Jour 5 : pour faire des randonnées, voyager à plusieurs, sortir et vous divertir. Jour 6 : pour déclarer votre amour, rencontrer l’être aimé. Réunions ou visites familiales. Pour venir à bout d'un problème domestique ou conjugal. • Vie matérielle Jour 1 : pour toute démarche importante ou demande de capitaux. Jour 4 : pour régler vos affaires et traiter les dossiers qui trainent, analyser votre situation. Jour 5 (ou 3) : pour tenter votre chance au jeu ou faire des achats et affaires. Jour 6 : pour un achat ou des négociations concernant le logement, commerce, biens d'équipement. Jour 8 : pour régler toutes sortes de questions financières. • Santé Jour 1 : pour débuter un régime ou un traitement. Jour 6 : pour faire un bilan, voir le médecin. Jour 7 : pour un soin ou une intervention.

Rions un

Par Catherine, Lady J et Biyouna - Oranaise

C’est un Belge qui sort de chez le médecin : - Zut, je ne me rappelle plus si le docteur m’a dit Capricorne ou Balance, je vais être obligé de retourner le voir. De retour au cabinet médical, il demande : - Docteur, vous m’avez dit Capricorne ou Balance ? - Cancer, Monsieur, Cancer...

Un juge demande au prévenu : ts? - Pourquoi avez-vous fait des faux bille pas n'ai je - Parce que, votre honneur, réussi à en faire de vrais.

Une femme regarde son acte de mariage silencieusement, de façon très attentive depuis deux heures. Son époux, qui est assis près d'elle, anxieux, lui demande : - Chérie, mon amour, que regardes-tu ainsi ? - Je cherche s’il y a une date d’expiration.

peu ! Une femme raconte : - Au début de mon mariage, mon mari était l'univers. Cinq ans plus tard, j’ai amélioré ma connaissance en géographie.

Un homme se trouve dans le coma depuis un certain temps et son épouse est à son chevet jour et nuit. Un jour, l’homme se réveille. Il fait signe à son épouse de s’approcher et lui chuchote : - Durant tous ces malheurs, tu étais à mes côtés, - Lorsque j’ai été licencié, tu étais là pour moi, - Lorsque mon entreprise a fait faillite, tu m’as soutenu, - Lorsque nous avons perdu la maison, tu es restée près de moi, - Et lorsque j’ai eu des problèmes de santé, tu étais toujours et encore à mes côtés. Tu sais quoi ? Les yeux de la femme s’emplissent de larmes d’émotions… - Quoi donc, mon chéri ? Chuchote-t-elle. - Je crois que tu me portes la poisse.

cult ur'elles

billet Des moments de fête avec les enfants Par Biyouna - Oranaise Cette année, on célèbrera la fête des mères le 31 mai. L’amour d’un enfant donne des ailes. Mais dommage, comme le dit un proverbe, on ne mange pas de poulet aux prunes tous les jours… Car que se passe-t-il ici ? Combien de fois ai-je posé la question : pourquoi, au relais enfants-parents, ne fête-t-on pas Noël et la fête des mères ? Ni ici, ni à Vezin chez les hommes. Réponse négative… Pourquoi chaque fête est-elle oubliée au centre pénitentiaire ? Ce n’est pas une histoire d’argent, on peut fêter un événement très simplement. Les détenues qui viennent de loin ont des enfants et ont besoin de moments de partages et de fête avec leurs enfants. Dans beaucoup d’autres centres de détention, les fêtes sont célébrées. Ici aussi, marquons ces fêtes avec nos familles ! J’aimerais une clé pour ouvrir une salle de fête pour chaque maman et papa. Un spectacle, un goûter, pour rassurer les mamans les jours de fête. La présence des enfants donne de l’espoir. Le moral fait partie de l’éducation, on le sait.

Crayons de couleur, Biyouna - Oranaise.

Expressionslibres

Crayons de couleur, Sisi.

La paumée de l'ombre Par Lady J

Sa famille, son bonheur, ne sont que souvenirs, Ses proches, ses amis, n'ont plus rien à lui dire. Aujourd'hui elle mange la gamelle Et attend sa conditionnelle. Et dans le matin blême, où on la voit errer... Elle est l'ombre d'elle-même, l'exclue de la société, Maintenant elle tend la main, Elle est la paumée des petits matins, Il fait froid quand elle sort, ses pas sont incertains, Elle parait en survie, elle en a marre Elle s'en va et marche en se précipitant au hasard, Dans les chemins de la vie carcérale Qui n'a pas cru devoir la secourir. Elle ne vaut même pas la peine qu'on l'empêche de mourir.

Hip-hop connexion Par Cloé Ça rappe dans les CD et les maisons d’arrêt Dans les promenades et au QD Ça rappe dans toutes les soirées Dans les beaux quartiers et les cités HIP-HOP connexion HIP-HOP conviction HIP-HOP ma passion HIP-HOP mon inspiration Contexte carcéral Ça part en freestyle Attentat lyrical Bombe lexicale Frappe chirurgicale J’ai sorti l’arsenal RAP artisanal Symphonie de dingue Symphonie qui flingue Symphonie de dingue Dingue, dingue, dingue Symphonie qui flingue… Je suis la cerise sur le ghetto Je veux ma part du gâteau Moi c’est Cloé C.L.O.É Je vais te clouer Je vais te scotcher Tu commences à flipper ? J’ai même pas commencé ! Noctambule Somnambule J’déambule Comme une funambule En orbite Comme un satellite

J’débarque Sur planète RAP Comme Hélène s’égara Y a trop de gens qui m’aiment Qui tournent autour de moi Y a trop d’gens qui tess’ Et tu ne le vois pas J’rappe pour les miens J’rappe parc ’que ça me fait du bien J’rappe L’habitude L’incertitude La servitude Ton attitude L’ingratitude C’est le chant des opprimés/es Trop de choses à exprimer Tu ne peux pas nous supprimer Ça rappe dans les CD et les maisons d’arrêt Dans les promenades et au QD Ça rappe dans toutes les soirées Dans les beaux quartiers et les cités HIP-HOP connexion HIP-HOP conviction HIP-HOP ma passion HIP-HOP mon inspiration Blessée en plein ciel Brisées, mes ailes Comme l’oiseau Aux barreaux Ce n’est pas un scoop J’veux rapper comme Snoop

J’veux juste ambiancer Sur des pas cadencés Pas besoin de grosses fesses Posées dans une grosse caisse Arrête de charbonner Mets le biz de côté Le rap n’est pas mort Je l’ai ressuscité… Le RAP a coulé comme Titanic Je viens le sauver pas de panique Je suis en pilotage automatique J’avance comme un bolide Mon flow c’est du solide Rime criminelle Crime passionnel C’est le silence des agneaux au milieu des loups Mon RAP est immortel Comme un originel La morsure, fatale La censure, scandale ! Dangereux, roulette russe Contagieux comme un virus RAP illégal Lyric marginal

APPEL Vous avez participé à la séance de photo avec Bettina Rheims qui s'est déroulée au centre pénitentiaire en novembre 2014 ? Nous préparons un article sur ce sujet et nous avons besoin de vous. Comment avez-vous vécu cette expérience ? Que pensez-vous du résultat ? Votre témoignage nous intéresse. Nous le publierons dans le prochain N° de Citad'elles. Anonyma garanti. Faites-le parvenir à Anne-Héloïse Botrel SPIP / Activités culturelles avant le 20 juin 2015.

! i c r me

Actif, en mode furtif Rentrée par effraction, Source d’inspiration L’étoile naît du chaos Sur le ring, j’te mets K.O Phénomène paranormal Sur l’instrumental. Ordonnance médicale La thérapie est musicale.

LEXIQUE des techniques graphiques utilisées pour Citad'elles

LES CRAYONS DE COULEUR : Magali Arnal nous a initiées à la technique du crayon de couleur. Une première pour Citad'elles. On a choisi trois couleurs et par petites touches nous avons dessiné des objets. POSCA : Le posca est un marqueur de peinture, il en existe de toutes les couleurs. On vient dessiner avec ce marqueur sur du papier transparent ce qui nous permet de superposer les différentes couches de couleur sans qu'elles ne se mélangent. LE TAMPON GOMME : On vient dessiner avec une pointe sur de la gomme, une matière souple et facile à graver qui ne nécessite pas de presse pour imprimer. Avec cette technique on peut jouer sur la répétition des motifs pour créer l’image. ENCRE DE CHINE : Nous travaillons particulièrement l’encre de chine au pinceau, ce qui nous permet d’avoir une fluidité dans le dessin, de travailler de manière brute et spontanée et de nous exprimer librement. LA LINOGRAVURE : Sur une plaque de lino on vient dessiner au crayon son image. Avec des gouges on taille la plaque en suivant le dessin. Une fois la gravure exécutée avec un rouleau, on encre la plaque de lino et on la passe sous presse pour l’imprimer. LE MONOTYPE : On enduit au rouleau une plaque de plexi avec de l’encre de gravure, ensuite on pose une feuille de papier dessin sur cette plaque et on dessine délicatement en évitant de poser les doigts et les mains sur le papier car tout contact s’imprime sur le papier. Une fois le dessin fini on retire cette feuille où le dessin s’est imprimé.