god bless the rednecks

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god bless the rednecks raphaĂŤl denis

ĂŠditions bsides



PORTFOLIO #24 hiver / winter 2011

god bless the rednecks raphaël denis

éditions bsides


PORTFOLIO #24 hiver / winter 2011

Diplômé de l’Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs en 2006, Raphaël Denis a toujours pris soin de varier les pratiques, voyant dans le changement de médium une manière de nuancer et de raffiner un discours, une réflexion, une sensation. La mémoire et les cultes dont elle se nourrit, le passage du temps, sont ainsi évoqués tour à tour par la vidéo et la photographie ; les échanges économiques et les affres du marché de l’art à travers la réalisation de multiples, modes d’emploi et installations poussant jusqu’au déraisonnable la célébration de la consommation. Malgré l’extrême diversité des sujets, matériaux et aspects des œuvres, apparaissent toujours un souci quasi obsessionnel du détail et une poésie ironique, sensible dans des titres à l’agressivité absurde ou au décalage évocateur. Cette apposition finale, fonctionnant comme une prise de possession, marque la maîtrise de l’artiste sur son objet, appelé à rejoindre un monde facétieux et bouffon, à l’élégance touchante ou ridicule, dans lequel se heurtent les différents cultes hérités du XIXe siècle – celui du Far West ou de la société industrielle, de la bourgeoisie triomphante ou de la consommation culturelle –, formant des associations idiotes au gré des résonances formelles ou conceptuelles.

comité de rédaction : Jean-Luc Cormier, Hervé Dez, Pablo Fernandez. maquette / layout : Virginie Laurent et Hervé Dez contact@bisdes.fr


god bless the rednecks

But what tells Raphael Denis? From the title, the series GOD BLESS THE REDNECK takes us to the theatre of absurdity and irony. It is tempting at first glance to use a popular formula: reality is stranger than fiction. Yet when it comes to photography, it is clear that these words have no meaning. How to distinguish fact from fiction? What fiction? What reality? “The enemy is stupid, he believes that we are the enemy “ used to say Desproges. But what’s happening in the details caught in an anonymous place of the French suburb is not only the role-play as the characters take on the time of a weekend. The question of the image quickly becomes obsessed with the mirror game. It is not only a presupposed reality of America that actors are looking for in the sunny Evry, but the image of a myth, tired and dirty as a denim washed by the mass culture. Make images of images that are images, it gives vertigo, no? Hervé Dez

Mais qu’est-ce que nous raconte Raphaël Denis ? Dès son titre, la série GOD BLESS THE REDNECKS nous emmène sur le théâtre de l’absurde et de l’ironie. On est tenté aux premiers abords d’utiliser une formule populaire : la réalité dépasse la fiction. Pourtant, dès qu’il s’agit de photographie, on voit bien que ces mots n’ont aucun sens. Comment distinguer la fiction de la réalité ? Quelle fiction ? Quelle réalité ? « l’ennemi est con il croit que c’est nous l’ennemi », aurait dit Desproges. Mais ce qui se trame dans les détails attrapés dans un lieu anonyme de la banlieue française, ce n’est pas seulement le jeu de rôle que les personnages endossent le temps d’un week-end. La question de l’image devient rapidement obsédante par la mise en abîme. Car ce n’est pas une quelconque réalité présupposée de l’Amérique que cherchent les acteurs présents sous le soleil du Coudray-Montceaux mais l’image d’un mythe usé comme un denim fade autenthic wash par la lessiveuse de la culture de masse. Faire des images d’images qui sont des images, cela donne le vertige, non ? Hervé Dez
























bsides © 2011 pour la présente édition © raphël denis pour les photographies Tous droits réservés


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