Les ressources naturelles en Suisse
environnement
02 09
De l’énergie pour demain Quatre scénarios pour notre approvisionnement > Prendre congé des agents fossiles > L’efficacité, un potentiel à exploiter > Biomasse, force hydraulique, géothermie, solaire, éolien > Produire sans nuire à l’environnement
> Sommaire Dossier Energie
Hors dossier
03 Editorial de Bruno Oberle (OFEV) et
47 Cistude d’Europe
Walter Steinmann (OFEN)
04 Perspectives énergétiques
La deuxième vie de notre tortue amphibie
50 Qualité de l’air
Quatre scénarios pour l’approvisionnement de la Suisse
Jardiniers, protégez votre santé!
52 Biodiversité 08 Politique La Confédération soutient l’efficacité et les sources renouvelables.
La montagne, un sanctuaire pour les espèces
56 Dangers naturels Des conseillers bien formés
12 Recherche Vers une société à une tonne de CO2
Rubriques
14 Efficacité Rien de meilleur marché que l’énergie économisée
18 Ressources Avantages des divers agents énergétiques
20 Force hydraulique Le potentiel est presque épuisé.
44 46 58 60 61 62 63
A notre porte En politique internationale Du côté du droit / Paru récemment Faits et gestes Impressum Filières et formations Portrait
24 Solaire Une technologie de plus en plus accessible
28 Force éolienne Le retour des moulins à vent
32 Biomasse Tirer profit de la matière végétale et animale
36 Pompes à chaleur et géothermie La généreuse chaleur de la croûte terrestre
39 Lignes électriques
Infos pratiques A part les rubriques, le contenu de ce numéro est également disponible sur Internet: www.environnement-suisse.ch/magazine2009-2 Les articles sont pour la plupart accompagnés d’une liste de liens et de sources bibliographiques. La rubrique Agenda se trouve sur le site de l’OFEV: www.environnement-suisse.ch/calendrier Elle signale toutes les manifestations de portée suprarégionale concernant l’environnement. L’OFEV sur Internet: www.environnement-suisse.ch
Enfouir les câbles n’est pas la panacée.
En couverture 42 Politique extérieure Assurer l’approvisionnement, la rentabilité et la stabilité du climat
> Abonnement gratuit / commandes environnement, Zollikofer SA, service lecteurs, 9001 Saint-Gall tél. 071 272 74 01 / fax 071 272 75 86 umweltabo@bafu.admin.ch www.environnement-suisse.ch/magazine
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Image thermographique d’un quartier urbain. Photo: Sotherm Blaser / www.sotherm.ch
Dans le prochain numéro Le numéro 3/2009 sortira début septembre avec pour thème « Transformer les déchets en matières premières ». Il montrera comment la Suisse abandonne l’élimination directe des déchets au profit d’une valorisation et d’une exploitation écologiques des précieuses ressources qu’ils contiennent.
environnement 2/09
Le parc éolien du Mont-Crosin et du Mont-Soleil (Jura bernois) a été la première installation de ce genre en Suisse et reste la plus importante avec huit turbines couvrant les besoins d’environ 2700 ménages. Photo: BKW FMB Energie SA
Pour le climat et l’environnement: réformons notre système énergétique Nous couvrons deux tiers de nos besoins en énergie à
pleinement de leur potentiel. Or nos installations nu-
l’aide de pétrole et de gaz naturel. Nos petits-enfants, eux,
cléaires, qui couvrent actuellement 40 % de nos be-
devront renoncer en grande partie aux agents fossiles.
soins en électricité, arrivent à la fin de leur période
Il nous faut donc réformer notre système énergé-
d’exploitation. Pour garantir l’approvisionnement à
tique. Malgré le défi technique, économique et politique
moyen terme, il faut de nouvelles grandes centrales.
que cela représente, cet objectif peut être atteint.
C’est là le troisième pilier de notre politique.
Accroître l’efficacité constitue le premier pilier d’un
Chaque forme d’énergie a ses inconvénients éco-
avenir énergétique durable. Les technologies actuel-
logiques. La disponibilité et le prix de l’énergie ont
les nous permettraient de couvrir nos besoins tout en
en outre une influence directe sur le développement
réduisant notre consommation de 30 à 70 %. A nous
économique et sur nos structures sociales. Réformer
de les utiliser avec cohérence! Le progrès technique
le système demande donc que l’on pondère en perma-
évitera à la Suisse une hausse douloureuse des coûts
nence les intérêts de l’environnement, de l’économie
d’énergie tout en lui ouvrant les portes d’un gigantes-
et de la société. Les articles de ce magazine montrent
que marché. Pour cela, il faut créer un cadre favorable
que cela ne se fera pas sans frictions. Cependant, les
à l’innovation.
débats d’idées et les solutions qu’ils esquissent sont
Les énergies renouvelables forment le deuxième
indispensables si l’on compte gérer nos ressources
pilier d’une politique énergétique ménageant le climat.
naturelles de manière plus respectueuse et obtenir un
Le soleil, le vent, la force hydraulique, la biomasse et
mélange énergétique optimal pour notre pays.
la chaleur du sous-sol recèlent des possibilités consi-
Bruno Oberle, directeur de l’Office fédéral
dérables. La photovoltaïque et la géothermie profonde,
de l’environnement (OFEV)
notamment, joueront un rôle incontournable à l’avenir.
Walter Steinmann, directeur de l’Office fédéral
Il faudra toutefois des années pour parvenir à profiter
de l’énergie (OFEN)
environnement 2/09
www.environnement-suisse.ch/ magazine2009-2-01
Bruno Oberle
Walter Steinmann
Photos: OFEV/OFEN
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PERSPECTIVES ÉNERGÉTIQUES
L’heure des choix D’importantes décisions de politique énergétique devront être prises ces prochaines années. Elles s’appuieront sur les scénarios d’approvisionnement ébauchés par l’Office fédéral de l’énergie (OFEN) pour la Suisse de 2035.
A part la force hydraulique et le bois de chauffage, la Suisse a peu d’énergies indigènes: 80 % de notre énergie est importée – pétrole, gaz naturel, charbon et produits issus du charbon, combustibles nucléaires et même électricité en hiver. Notre consommation repose aux deux tiers sur les agents énergétiques fossiles.
1950 et 1990 pour baisser de 3 % entre 1990 et 2007 par suite du progrès technique et du glissement vers une société de services, moins gourmande en énergie, mais aussi grâce à la politique de l’OFEN. Comme la population a augmenté de 13 % dans la même période, la consommation énergétique globale a quand même accusé une hausse de 8 %.
Baisse de la consommation individuelle depuis 1990.
Nous utilisons actuellement plus de cinq fois davantage d’énergie qu’en 1950 (voir le graphique 1). Cette évolution est principalement due à la croissance économique et démographique, qui a renforcé la demande en logements, en confort et en mobilité et a donc stimulé la construction et la production industrielle. La consommation individuelle s’est accrue de 230 % en Suisse entre
1. CONSOMMATION ÉNERGÉTIQUE de la Suisse depuis 1910, en térajoules (TJ) 1 000 000 900 000 800 000 700 000 600 000 500 000
Quatre scénarios pour le début du siècle. C’est pour-
400 000 300 000 200 000 100 000 0 1910 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60
65 70 75 80 85 90 95 2000 05 10
Source: Statistique globale suisse de l’énergie 2007, OFEN, 2008
déchets industriels gaz chaleur à distance électricité autres énergies renouvelables bois carburants combustibles pétroliers charbon et coke
4
Réduire notre dépendance. La politique suisse réfléchit actuellement aux objectifs climatiques de l’après 2010. La stratégie suisse dans le cadre de la gouvernance climatique internationale, la loi révisée sur le CO2 et le programme SuisseEnergie sont axés sur 2020 et au-delà. En outre, des décisions politiques et énergétiques importantes devront être prises concernant l’approvisionnement futur en électricité, car les centrales nucléaires les plus anciennes cesseront leur activité entre 2019 et 2022 et des contrats d’importation à long terme arriveront à échéance. L’approvisionnement en énergie constitue un défi permanent en raison de la forte dépendance du pays envers les importations. L’évolution des prix du pétrole, extrêmement volatils, les nombreux conflits géopolitiques et les débats liés à la libéralisation du marché de l’électricité en Suisse et en Europe ont renforcé ces derniers temps le désir d’accroître la sécurité de l’approvisionnement.
quoi, de 2003 à 2007, l’OFEN a élaboré des perspectives énergétiques pour 2035. Les résultats servent de base de discussion pour décider de la direction à donner à la politique suisse et donc de l’avenir énergétique du pays. Quatre scénarios présentent les interactions fondamentales de l’offre et de la demande en énergie et montrent comment le contexte économique, notamment la croissance et la démographie, les prix de l’énergie et les prescriptions, les instruments financiers ou les incitations influencent le système énergétique suisse. Ces scénarios ne don-
environnement 2/09 > Dossier Energie
nent aucune prévision. Ils illustrent les conséquences de diverses options politiques et répondent à la question « Et si… ? ». Les scénarios I et II sont axés sur les mesures, tandis que les options III et IV se concentrent sur les objectifs et analysent comment accroître considérablement l’efficacité énergétique et réduire sensiblement les émissions de CO2 en appliquant de manière cohérente les meilleures technologies disponibles. On constate que l’efficacité énergétique est plus difficile à atteindre en Suisse qu’une simple réduction des rejets de CO2, car la première requiert l’introduction d’une taxe d’incitation sur tous les agents énergétiques fossiles de même que sur l’électricité produite sans CO2. Les scénarios III et IV nécessitent une politique énergétique et climatique harmonisée à l’échelle internationale.
2. UTILISATION DE L’ÉNERGIE en Suisse en 2006
Comment évoluera la demande? La consommation
centrales thermiques classiques 3 %
d’énergie et d’électricité évolue très différemment entre 2000 et 2035 selon les scénarios (voir le graphique 4). Si la demande en énergie augmente encore légèrement dans le scénario I, elle baisse un peu dans le scénario II grâce aux instruments politiques. Les scénarios III et IV, qui tablent sur le lancement d’une taxe d’incitation en 2011, escomptent un recul de la demande à partir de 2012. Les trois premiers scénarios prévoient une forte augmentation de la consommation de courant – près de 25 % pour le scénario I. Elle ne serait qu’à peine atténuée par les instruments politiques du scénario II. Dans le scénario III, la demande augmenterait encore jusqu’en 2020 avant de fléchir un peu, mais resterait supérieure, en 2035, à celle de 2000. Selon le scénario IV, qui pose des conditions rigoureuses, elle baisserait dès 2012 pour atteindre en 2035 un niveau légèrement inférieur à celui de l’an 2000. Manque d’électricité dès 2018. A moins de renouveler son parc de centrales ou d’augmenter ses importations, la Suisse connaîtra une pénurie d’électricité dès 2018–2020. Le moment ne varie guère d’un scénario à l’autre, car tous prévoient une hausse de la demande jusqu’en 2012 au moins. Mais le besoin en nouvelles capacités de production ou importations d’ici à 2035 est clairement plus élevé dans le scénario I que dans le scénario IV. Sept options concernant l’offre en électricité ont été analysées pour couvrir le manque (voir tableau page 6). Toutes ont leurs avantages et leurs inconvénients. L’énergie nucléaire produit du courant pratiquement sans émettre de CO2, mais elle est peu populaire et la question de l’éliminasuite page 7
Dossier Energie > environnement 2/09
autres 5 % eau chaude, éclairage 10 %
35 % chauffage des locaux
chaleur industrielle, systèmes d’entraînement 22 % 28 % mobilité
Source: Analyse nach Verwendungszwecken, OFEN, 2008
3. PRODUCTION D’ÉLECTRICITÉ en Suisse en 2007 2 % énergies renouvelables
énergie nucléaire 40 %
55 % force hydraulique
Source: Statistique suisse de l’électricité 2007, OFEN, 2008
4. CONSOMMATION D’ÉNERGIE ET D’ÉLECTRICITÉ selon les scénarios, en 1000 térajoules (TJ) 900 800
énergie
700 600 500 400 300 200
électricité
100 0 1950
55
60
65
70
75
80
85
90
95 2000 05
10
15
20
25
30
35
Source: Prognos SA
passé
scénario I
scénario II
scénario III
scénario IV
5
VARIANTES POUR COMBLER LE MANQUE D’ÉLECTRICITÉ ET CONSTRUCTIONS DE CENTRALES NÉCESSAIRES SELON LES SCÉNARIOS B fossile centralisé et nucléaire 5 CCC 1 CN 3 CCC 1 CN 5,7 TWh ER
G importations
1 térawattheure (TWh) = 1000 gigawattheures (GWh) = 3600 térajoules (TJ)
7 CCC
20,0 TWh
ER:
5 CCC 5,7 TWh ER
12,7 TWh 5,7 TWh ER
Variante Scénario
A nucléaire
C D E fossile fossile ER centralisé décentralisé
I
2 CN
II
2 CN 5,7 TWh ER
III
1 CN
4 CCC *
17,4 TWh CCF
IV
1 CN
3 CCC
11,5 TWh CCF
C&E fossile centralisé et ER
16,5 TWh 3 CCC * ER 8,1 TWh 2,6 TWh ER GH 10,3 TWh ER 1,0 TWh GH
D&E fossile décentralisé et ER
12,1 TWh CCF 9,6 TWh ER 7,6 TWh CCF 6,2 TWh ER
11,5 TWh
6,6 TWh
1 mégawatt (MW) = 1000 kilowatts (kW)
énergies renouvelables: photovoltaïque, énergie éolienne, géothermie, bois, biogaz, déchets (50 %) et force hydraulique de petites centrales hydroélectriques (jusqu’à 10 MW) CN: centrales nucléaires à 1600 MW CCC: centrales au gaz à cycle combiné (projet de Chavalon à 357 MW, autres installations à 550 MW) CCF: installations de couplage chaleur-force, au gaz naturel surtout GH: grande hydraulique (plus de 10 MW) * avec combustion de gaz de bois dans les centrales à cycle combiné au gaz naturel, excepté Chavalon
Source: Prognos SA
Scénarios pour la période 2000 à 2035 Les scénarios I et II sont axés sur les mesures. Ils montrent l’impact du statu quo sur la consommation d’énergie jusqu’en 2035. Les scénarios III et IV sont axés sur les objectifs. Ils analysent comment accroître l’efficacité énergétique et réduire les émissions de CO2 en appliquant systématiquement les meilleures technologies disponibles. Dès 2018, la production indigène d’électricité et les droits de prélèvement à l’étranger ne suffiront plus à couvrir la demande moyenne en hiver. C’est pourquoi, dans tous les scénarios, plusieurs variantes ont été analysées pour remédier à la pénurie d’électricité.
6
Scénario
I
Scénario POURSUITE DE LA POLITIQUE ACTUELLE
Consommation finale d’énergie
+2%
Consommation d’électricité Pénurie d’électricité Rejets de CO21
+ 29 % 22,3 TWh + 5 à – 12 %
II
COLLABORATION RENFORCÉE
Consommation finale d’énergie
–4%
Consommation d’électricité
+ 23 %
Pénurie d’électricité
18,6 TWh
Rejets de CO21
– 9 à – 21 %
Rejets de CO2 (carburants seuls)
– 4%
Rejets de CO2 (carburants seuls)
Efficacité énergétique (consommation d’énergie par habitant)
– 3%
Efficacité énergétique (consommation d’énergie par habitant)
Prix de l’essence pour le consommateur final (aux prix de 2003)
– 15 % – 9%
Prix de l’essence pour le consommateur final (aux prix de 2003)
140 ct. par litre
140 ct. par litre
1 dépendent de la variante choisie pour combler le manque d’électricité
1 dépendent de la variante choisie pour combler le manque d’électricité
Source: Prognos SA
Source: Prognos SA
Le scénario I présente l’effet des outils et mesures adoptés et en vigueur. Les prescriptions d’homologation dans le domaine des technologies énergétiques restent valables, de même que les conventions d’objectifs passées en vertu de la loi sur l’énergie, et sont adaptées au progrès technique. La tendance autonome à l’efficacité énergétique est prise en compte. L’assainissement des bâtiments progresse, mais le taux de rénovation est trop faible.
Le scénario II se caractérise par une collaboration renforcée entre l’Etat et l’économie. L’instauration d’une taxe sur le CO2 applicable aux combustibles incite les deux partenaires à conclure des conventions d’objectifs. Le maintien du centime climatique jusqu’en 2035 et le lancement d’un centime électrique viennent renforcer les programmes qui encouragent les mesures améliorant l’efficacité dans les domaines du chauffage, des carburants et de l’électricité ainsi que la production d’électricité renouvelable. Ce scénario part de l’idée que les prescriptions seront légèrement durcies.
environnement 2/09 > Dossier Energie
tion des déchets radioactifs n’est pas résolue sur le plan politique. Les centrales à cycles combinés alimentées au gaz se construisent vite mais ont un impact considérable sur le bilan de CO2 et accroissent la dépendance envers les importations de gaz. Ces deux options sont bon marché par rapport à d’autres technologies. Les importations le sont aussi, mais elles menacent la sécurité de l’approvisionnement et peuvent entraîner de gros risques financiers. Les agents énergétiques renouvelables sont durables mais encore chers, du moins provisoirement, et peuvent parfois nuire à l’environnement et à l’aspect du paysage.
matière de CO2 et la taxe d’incitation n’ont que peu d’effets négatifs sur l’économie. La baisse de la croissance et le recul de la consommation et de l’emploi resteraient limités. Le CO2 émis en Suisse peut parfois être compensé à meilleur compte à l’étranger, mais cela entraîne une exportation de capitaux, alors que la réduction des émissions sur le territoire crée des emplois, notamment dans les secteurs porteurs d’avenir. De plus, les mesures intérieures de compensation et l’accroissement de la production d’électricité améliorent la qualité de vie et la sécurité de l’approvisionnement.
Conséquences macro-économiques. Pour déterminer les retombées économiques de ces options, on a recensé toutes les interdépendances pertinentes sur les plans national et extérieur. L’harmonisation internationale des objectifs en
Felix Andrist, Michel Piot, Office fédéral de l’énergie www.environnement-suisse.ch/magazine2009-2-02
Scénario
III
Scénario NOUVELLES PRIORITÉS
Consommation finale d’énergie Consommation d’électricité Pénurie d’électricité Rejets de CO21
IV
CAP SUR LA SOCIÉTÉ À 2000 WATTS
– 14 %
Consommation finale d’énergie
+ 13 %
Consommation d’électricité
– 2%
Pénurie d’électricité
5 TWh
13,5 TWh – 26 à – 36 %
Rejets de CO21
– 27 %
– 41 à – 48 %
Rejets de CO2 (carburants seuls)
– 30 %
Rejets de CO2 (carburants seuls)
– 42 %
Efficacité énergétique (consommation d’énergie par habitant)
– 18 %
Efficacité énergétique (consommation d’énergie par habitant)
– 31 %
Prix de l’essence pour le consommateur final (aux prix de 2003)
Prix de l’essence pour le consommateur final (aux prix de 2003)
281 ct. par litre
312 ct. par litre
1 dépendent de la variante choisie pour combler le manque d’électricité
1 dépendent de la variante choisie pour combler le manque d’électricité
Source: Prognos SA
Source: Prognos SA
Le scénario III analyse comment augmenter fortement l’efficacité énergétique et diminuer sensiblement les émissions de CO2 en recourant systématiquement pour chaque domaine aux meilleures technologies disponibles. En outre, la proportion des énergies renouvelables dans la production de chaleur, de courant et de carburants doit augmenter. La mesure essentielle vise à renchérir l’électricité et les énergies non renouvelables en introduisant dès 2011 une taxe d’incitation qui sera intégralement remboursée à l’économie et aux ménages. Ce scénario suppose en outre une harmonisation internationale des outils et des objectifs énergétiques. Il est exclu que la Suisse fasse cavalier seul.
Le scénario IV amorce la transition vers la société à 2000 watts. Le rapport de mars 2002 du Conseil fédéral, intitulé « Stratégie 2002 pour le développement durable », précise qu’il s’agit là d’un objectif à long terme des politiques climatique et énergétique. Pour le réaliser à l’horizon 2100, il faut renforcer les outils et les mesures du scénario III, mais aussi ouvrir le marché à de nouvelles technologies clés, modifier les structures des surfaces habitables et des surfaces de référence énergétique, ainsi que des nouveaux produits et procédés de production industriels, et changer le comportement de mobilité. Comme le précédent, ce scénario table sur une harmonisation internationale des objectifs.
Dossier Energie > environnement 2/09
CONTACTS Felix Andrist (à gauche) Chef de la section Analyses et perspectives Office fédéral de l’énergie OFEN 031 322 56 74 felix.andrist@bfe.admin.ch Michel Piot (à droite) Chef de la section Approvisionnement énergétique Office fédéral de l’énergie OFEN 031 322 56 96 michel.piot@bfe.admin.ch
7
POLITIQUE ÉNERGÉTIQUE
Une stratégie sur quatre piliers En février 2008, le Conseil fédéral a adopté des plans d’action pour l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables, et pris d’autres décisions concernant l’avenir de la Suisse. Cette démarche découle d’une stratégie déjà entérinée, fondée sur quatre piliers: l’efficacité énergétique, les énergies renouvelables, les grandes centrales électriques ainsi que la politique énergétique extérieure. L’objectif est d’assurer l’approvisionnement, de diminuer les émissions de gaz à effet de serre et de limiter la dépendance envers les énergies fossiles.
L’article 89 de la Constitution fédérale prévoit que, « dans les limites de leurs compétences respectives, la Confédération et les cantons s’emploient à promouvoir un approvisionnement énergétique suffisant, diversifié, sûr, économiquement optimal et respectueux de l’environnement ». La politique énergétique est étroitement liée à la politique climatique puisqu’en Suisse, près de 80 % des émissions de gaz à effet de serre sont dues aux agents fossiles. Mais elle doit aussi répondre à des impératifs de rendement et de sécurité d’approvisionnement.
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Efficacité, énergies renouvelables ... En 2007, le
Conseil fédéral a approuvé une réorientation de la stratégie suisse. Elle se fonde sur quatre piliers. Les deux premiers, l’efficacité énergétique et la promotion des énergies renouvelables, doivent permettre un système durable allant dans le sens d’une société à 2000 watts (voir aussi page 13) et réduire la dépendance envers l’étranger, soit augmenter la sécurité d’approvisionnement. D’après les résultats des travaux sur les perspectives énergétiques (voir page 4), les coûts de réalisation des deux plans d’action cor-
environnement 2/09 > Dossier Energie
respondants sont supportables pour l’économie nationale. ... grandes centrales électriques et politique extérieure. Le troisième pilier tient compte du fait
qu’en raison d’une électrification toujours plus poussée, la consommation de courant ne pourra pas être stabilisée avant 2035 au plus tôt, malgré une meilleure efficacité. Dans le domaine de l’électricité, la sécurité d’approvisionnement exige donc de remplacer les grandes centrales et d’en construire de nouvelles.
Dossier Energie > environnement 2/09
Ces dernières années, le contexte international a fortement changé: l’UE a créé un marché intérieur libéralisé pour l’électricité et le gaz, la lutte pour les ressources naturelles s’est exacerbée à l’échelle mondiale. La coopération tant multilatérale que bilatérale revêt une importance croissante pour assurer l’approvisionnement. La politique énergétique extérieure constitue donc logiquement le quatrième pilier (voir page 42).
L’image thermographique de ce bâtiment met en évidence ses déperditions de chaleur: les surfaces bien isolées sont froides, les zones de fuites sont chaudes (à droite: échelle de couleurs et températures représentées, en degrés Celsius). Photo: Sotherm Blaser / www.sotherm.ch
Le Plan d’action pour l’efficacité énergétique. Les plans d’action sont d’importants instruments de
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la stratégie énergétique. Celui qui est consacré à l’efficacité comprend quinze mesures. Son objectif est, d’ici 2020, de diminuer de 20 % par rapport à l’année 2000 la consommation d’agents fossiles et de stabiliser la consommation d’électricité au niveau de 2006. Sa réalisation concrète dépend encore du législateur. Les bâtiments recèlent un important potentiel d’efficacité, mais de nombreuses entraves autres que financières subsistent dans ce domaine. Malgré la taxe sur le CO2 applicable aux combustibles, il n’y a pas ou presque de mécanisme qui motive les propriétaires de bâtiments locatifs à prendre des mesures d’assainissement énergétique. En outre, les investisseurs disposent rarement des connaissances nécessaires en matière d’énergie. Quant aux architectes et aux planificateurs, ils sont souvent mal informés. Ici, la principale mesure consiste en un programme national d’assainissement élaboré de concert par la Confédération, les cantons et les communes. La Confédération attend en outre des cantons qu’ils appliquent aux constructions et aux rénovations des prescriptions minimales plus sévères, harmonisées à l’échelle suisse (modèles de prescriptions, voir aussi page 16). Elle veut les aider à instaurer, pour les bâtiments, un certificat de performance énergétique valable dans tout le pays, qui améliorera la transparence du marché. Pour les appareils, une stratégie de « meilleures pratiques » est poursuivie dans le cadre d’une procédure harmonisée à l’échelle internationale: les normes minimales deviennent toujours plus strictes et les plus mauvais appareils sont retirés
CONSOMMATION TOTALE D’ÉNERGIE EN 2007: 865 420 TJ
reste 9 % gaz 12 %
22 % combustibles pétroliers
électricité 24 % 33 % carburants pétroliers
Source: OFEN
à moteur en fonction de leur consommation. Elle projette également de transformer l’actuelle étiquetteEnergie en une étiquetteEnvironnement, plus pratique, qui servira de référence aux cantons pour développer une solution uniforme. Enfin, les contributions concrètes des pouvoirs publics (rôle d’exemple) ont un effet non négligeable, tout comme l’offensive coordonnée dans le domaine de la recherche et de la formation. Cette dernière est par ailleurs essentielle pour la réalisation à moyen et long terme des mesures nécessaires.
L’objectif est, d’ici 2020, de diminuer de 20 % par rapport à l’année 2000 la consommation d’agents fossiles et de stabiliser la consommation d’électricité au niveau de 2006. du commerce. Les technologies actuelles sont efficaces et se révèlent économiques à moyen terme. Les prescriptions dans ce domaine sont donc utiles. En matière de mobilité, on mise sur les incitations. Un bonus doit encourager les consommateurs à acheter un véhicule à bonne performance énergétique et environnementale. Son financement proviendrait d’une augmentation de l’impôt automobile. La commission compétente du Conseil des Etats, la CEATE-E, a lancé une consultation sur le sujet en décembre 2008. De nouveaux objectifs plus contraignants fixés avec les importateurs de voitures viennent étayer cette mesure. De plus, la Confédération soutient les efforts des cantons pour imposer les véhicules
10
Le Plan d’action pour les énergies renouvelables. Ce plan d’action vise à faire passer la part des énergies renouvelables de 16 % aujourd’hui à 25 %. Il se fonde sur les nouvelles bases légales, dont il complète les mesures concernant l’électricité et les carburants (loi sur l’énergie prévoyant la rétribution à prix coûtant du courant injecté dès 2009, loi révisée sur l’imposition des huiles minérales en vigueur depuis 2008). Il se concentre donc sur la production de chaleur – chauffage et eau chaude dans les bâtiments ainsi que chaleur industrielle. Les réseaux de chauffage de proximité et à distance recèlent en effet de grands potentiels. Ces dispositions viennent parfaire la politique actuelle de promotion des agents énergétiques renouvelables. La
environnement 2/09 > Dossier Energie
PART DES ÉNERGIES RENOUVELABLES dans la consommation totale de 2007
consommation finale renouvelable 18,3 %
12 ,58 % électricité tirée d’agents renouvelables (force hydraulique, photovoltaïque, énergie éolienne, biogaz, bois) 0,53 % chaleur à distance
0,79 % chaleur ambiante consommation finale non renouvelable 81,7 %
Autorisation des centrales nucléaires: le rôle de l’OFEV
0,05 % biocarburants liquides
0,13 % soleil 0,19 % biogaz 0,47 % parts renouvelables des déchets
3,53 % bois Source: OFEN
biomasse (bois et autres) fait l’objet d’une stratégie spécifique de premier plan. Elle représente à court et moyen terme la source d’énergie verte la plus importante et – du point de vue économique – la plus intéressante. Elle peut jouer un rôle déterminant dans les réseaux de chaleur ainsi que dans les installations de couplage chaleur-force décentralisées. La production d’eau chaude par des centrales solaires thermiques offre également un fort potentiel, économiquement rentable. Ces deux secteurs ne pourront cependant se développer que s’ils bénéficient de systèmes de promotion et d’incitation. Les mesures d’accompagnement telles que les incitations fiscales ou l’allégement des conditions relatives à l’aménagement du territoire sont essentielles. La Confédération peut coordonner et faire des recommandations. L’application des mesures relève de la compétence des cantons et des communes. Le programme d’impulsions présenté dans le plan d’action concerne la recherche, le transfert de technologie et la formation. L’Etat, la recherche publique et privée ainsi que les institutions de formation y sont encouragés à concentrer encore plus leur action sur les énergies renouvelables.
CONTACT Matthias Gysler Chef de la section Politique énergétique Office fédéral de l’énergie OFEN 031 322 56 29 matthias.gysler@bfe.admin.ch
Le Conseil fédéral mise sur le nucléaire. L’électricité remplace de plus en plus les agents fossiles, notamment en raison de la nécessité de convertir le système énergétique suisse aux énergies renouvelables. Les potentiels de ces dernières, force hydraulique comprise, ne suffiront pas à moyen terme pour répondre à cette demande de courant. Dès 2020 environ, la production intérieure ne couvrira plus la consommation hivernale.
Dossier Energie > environnement 2/09
hjb. Une étude d’impact sur l’environnement (EIE) est obligatoire pour toute nouvelle centrale nucléaire ainsi que pour les dépôts de déchets radioactifs en couches géologiques profondes. Dans le cadre d’une EIE, l’OFEV s’assure que le projet respecte la législation sur l’environnement: protection des eaux, des sols, de l’air, extraction de matériaux, éventuels défrichements, nature et paysage. Les services de l’OFEV n’ont pas à se prononcer sur la question la plus importante et la plus controversée: celle du risque d’un accident qui libérerait de la radioactivité. Les substances radioactives et le rayonnement ionisant relèvent en effet de la loi sur l’énergie nucléaire. Jusqu’ici, c’était la Division principale de la sécurité des installations nucléaires (DSN), à l’Office fédéral de l’énergie (OFEN), qui était compétente en la matière. Le 1er janvier 2009, la DSN est devenue une institution indépendante, l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN).
Le Conseil fédéral a par conséquent clairement misé sur les grandes centrales électriques, en particulier sur les centrales nucléaires. Mais même si le peuple approuvait la construction d’une installation de ce type, l’approvisionnement ne serait pas assuré durant un certain temps, car l’ensemble de la procédure d’autorisation dure au minimum quinze ans. Des usines à gaz pourraient remédier à la pénurie. Afin de ne pas entrer en conflit avec les objectifs de la politique climatique, elles devraient toutefois compenser totalement leurs émissions de CO2. Le Parlement a décidé dans un arrêté fédéral que 70 % des mesures de compensation devaient être mises en œuvre en Suisse. Une révision de la loi sur le CO2 allant dans ce sens faisait encore l’objet de débats parlementaires au moment du bouclage de ce numéro. Pour une question de rentabilité, le Conseil fédéral propose quant à lui que ces centrales à gaz puissent compenser la moitié de leurs émissions à l’étranger. Matthias Gysler, Office fédéral de l’énergie www.environnement-suisse.ch/magazine2009-2-03
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RECHERCHE
Une tonne de CO2 par personne Aujourd’hui, en tenant compte des émissions grises dues aux biens et services importés, chacun d’entre nous produit environ onze tonnes de dioxyde de carbone (CO2) par an. D’ici la fin du siècle, nous devrons nous contenter d’une tonne. L’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) a défini des pistes pour un approvisionnement énergétique qui préserve le climat.
par habitant thermique solaire, biomasse
chaleur (températures élevées et moyennes)
chaleur ambiante
~ 400 W chaleur ambiante électricité
chaleur (basses températures)
~ 400 W ~ 100 W
photovoltaïque moteurs électriques énergie éolienne éclairage
énergie nucléaire charbon
* L’énergie primaire est la forme d’énergie disponible dans la nature, sous forme par exemple de charbon, de gaz naturel, de vent, de force hydraulique ou de rayonnement solaire.
stockage efficace et réseau électrique
~ 700 W TI/communication autres
gaz force hydraulique biomasse carburants liquides 4 à 6 kW d’énergie primaire* (dépendant entre autres du mix électrique), dont 70 % d’électricité
transports de personnes et de marchandises, courte distance
~ 350 W
transports, moyenne et longue distance
~ 300 W
** L’énergie finale est l’énergie dont disposent les consommateurs, déduction faite des pertes de transport et de transformation. Dans ce dossier, l’expression « consommation d’énergie » se réfère toujours à l’énergie finale.
2 à 2,5 kW d’énergie finale** totale, dont 50 % d’électricité Source: Energy Science Center (ESC), Stratégie énergétique pour l’EPF de Zurich, février 2008
NOTRE SYSTÈME D’APPROVISIONNEMENT REPOSERA SUR L’ÉLECTRICITÉ. Les objectifs stratégiques fixés pour le système énergétique futur visent à préserver le climat. Pour les atteindre, il faut améliorer l’efficacité dans la chaîne de transformation et augmenter, dans le mix énergétique, la proportion de courant émettant peu de CO2.
L’objectif de la stratégie énergétique publiée en 2008 par l’Energy Science Center (ESC) de l’EPFZ tient en une phrase: approvisionner le pays et la planète en énergie tout en préservant le climat. Pour ce faire, il faut stabiliser le CO2 atmosphérique à un niveau limitant l’élévation moyenne de la température à 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle, autrement dit ramener les émissions de CO2 à une tonne par an pour chacun des quelque neuf milliards d’êtres humains qui peupleront la Terre à la fin du XXIe siècle. Comment la Suisse parviendra-t-elle à couvrir
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ses besoins en énergie dans ces conditions? Selon l’ESC, la mobilité consommera la quasitotalité de son budget de CO2, car le transport de personnes et de marchandises sur de longues distances, notamment sur l’eau et dans l’air, continuera à être assuré dans une large mesure par des moteurs fonctionnant aux hydrocarbures. En revanche, la totalité de la chaleur sera produite sans énergies fossiles grâce à l’isolation parfaite des logements, mais aussi à des énergies renouvelables: soleil, chaleur ambiante, géothermie ou biomasse.
environnement 2/09 > Dossier Energie
Photo: AURA
2000 watts ou 1 tonne de CO2? L’objectif déclaré de la politique énergétique suisse est la société à 2000 watts: de 6000 watts aujourd’hui, la consommation d’énergie primaire par habitant doit être ramenée à une puissance continue de 2000 watts. L’approche de la stratégie de l’ESC est différente: elle se concentre sur les émissions de CO2, partant du principe que ce sont elles et non pas la consommation énergétique en soi qui contribuent au réchauffement de l’atmosphère. L’ESC se fonde sur une consommation d’énergie primaire de 4000 à 6000 watts. Cela étant, la différence avec la société à 2000 watts est moins grande qu’il n’y paraît. Elle est principalement due au fait que l’énergie primaire n’est
Un avenir photovoltaïque. Le trafic des personnes
et des marchandises sur courtes et moyennes distances fera appel à l’électricité: train pour les transports publics, voiture électrique pour les déplacements individuels. Par ailleurs, la multiplication des pompes à chaleur prévue par l’ESC entraînera une hausse de la consommation individuelle de courant de 25 à 40 %, qui pourrait cependant être compensée par une amélioration notable de l’efficacité énergétique. Cela étant, en raison de la croissance démographique, il faudra considérablement augmenter la production.
Dossier Energie > environnement 2/09
pas définie de la même manière pour certaines sources. En photovoltaïque, est-ce l’électricité produite par la cellule solaire ou le rayonnement capté par celle-ci? Le projet de la société à 2000 watts retient la première définition, celui de la société à 1 tonne de CO2 la seconde. Comme l’efficacité des cellules solaires atteint 20 % au maximum, la consommation d’énergie primaire calculée pour la photovoltaïque est multipliée par cinq voire plus. Globalement, l’ESC vise toutefois une réduction moins importante de la consommation d’énergie et mise essentiellement sur le remplacement des énergies fossiles par l’électricité.
Comment obtenir cette électricité? Dans une phase transitoire, la stratégie énergétique prévoit le recours à diverses énergies primaires: fossiles (captage et stockage du carbone ou CSC, voir page 18, « Charbon »), hydraulique, nucléaire, éolienne et solaire. A partir de la deuxième moitié du XXIe siècle, la photovoltaïque occupera une place primordiale dans le monde entier. Hansjakob Baumgartner www.environnement-suisse.ch/magazine2009-2-04
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EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE
Faire mieux avec moins Une efficacité énergétique à la pointe de la technique permettrait de réduire la consommation d’énergie de 30 à 70 % ces vingt prochaines années. Les émissions de CO2 en diminueraient de moitié.
« L’efficacité énergétique est l’énergie la moins chère dont nous disposions »: aussi étonnant que cela puisse paraître, c’est le PDG de la compagnie pétrolière Chevron, David O’Reilly, qui a formulé récemment ce credo de l’économie d’énergie dans un entretien. L’ Agence internationale de l’énergie (AIE) partage entièrement cet avis. Ses experts confirment que dans le domaine de la productivité énergétique, le retour sur investissement est double. D’une part, la facture énergétique est plus modeste, et d’autre part, chaque franc supplémentaire investi dans des appareils, des machines et des bâtiments plus efficaces permet de réduire de deux francs les budgets destinés à augmenter les disponibilités du réseau. En Suisse, une efficacité énergétique à la pointe de la technique pourrait, selon les secteurs, faire diminuer de 30 à 70 % la consommation d’énergie de ces vingt prochaines années. L’ Académie suisse des sciences naturelles (SCNAT) et celle des sciences techniques (SATW) ont calculé ces po-
Un pilier de la politique climatique. Le Conseil fédéral et le Parlement ont donc décidé de multiplier les efforts allant dans ce sens. L’efficacité énergétique est l’un des piliers de la stratégie développée par la Suisse pour faire face à la pénurie d’énergie et aux changements climatiques: c’est ce qu’a déclaré le conseiller fédéral Moritz Leuenberger en février 2008, lors de la présentation de la politique climatique de l’après 2012 et des plans d’action pour l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables (voir page 8). Certains secteurs se prêtent mieux que d’autres à l’exploitation de ce potentiel. Les appareils électroménagers viennent en tête de liste. Fin octobre 2008, le Conseil fédéral a mis en consultation une révision portant sur plusieurs actes législatifs et visant à améliorer la performance énergétique. Elle prévoit des normes d’efficacité pour les appareils ménagers et électroniques ainsi que pour les moteurs électriques. Les appareils à bas prix très gourmands en énergie seraient retirés du marché
La diminution des factures d’électricité compense rapidement le prix d’achat plus élevé des lampes économiques. tentiels d’économie: en recourant à des appareils plus performants et au couplage chaleur-force, il nous faudrait 15 à 25 % d’électricité en moins pour couvrir nos besoins actuels. Une amélioration de l’isolation permettrait d’autre part une économie de chauffage de 20 à 35 %. Des véhicules et une conduite économiques ainsi que l’utilisation accrue des transports publics nous feraient épargner 25 à 40 % de carburant*.
après un délai transitoire. Il ne resterait alors plus que des lave-vaisselle, réfrigérateurs et sèche-linge performants qui pourraient, selon l’Office fédéral de l’énergie (OFEN), représenter une économie de 300 gigawattheures de courant sur les dix ans de leur durée de vie. Les premières prescriptions sur les ampoules sont entrées en vigueur le 1er janvier 2009. En l’occurrence, la diminution des factures d’électricité compense rapidement le prix d’achat plus élevé des lampes économiques.
* Académie suisse des sciences naturelles (SCNAT), Académie suisse
Une mobilisation générale est nécessaire. L’élaboration de ces normes d’efficacité illustre bien l’idée de partenariat sur laquelle mise la Confédération pour réaliser son Plan d’action pour l’efficacité
des sciences techniques (SATW), ProClim – Forum for Climate and Global Change, Sources d’énergie: chiffres et faits. Utilisation, potentiel et risques en Suisse de différentes sources d’énergie, 2007.
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environnement 2/09 > Dossier Energie
Quand la technique s’en prend au gaspillage Les sèche-linge décrochent la palme des appareils ménagers les plus gourmands en électricité. Bien que sécher sa lessive sur un étendage soit gratuit, n’utilise pas de courant et ménage davantage le linge, ils sont toujours plus nombreux. En Suisse, leur consommation énergétique représente déjà la moitié de celle des lave-linge. Ceux qui ne sauraient s’en passer peuvent au moins opter pour un modèle de classe énergétique A, qui engloutira moitié moins de courant que les modèles les moins performants. Ce type d’appareil est doté d’une pompe qui récupère la chaleur, raison pour laquelle il sera bientôt le seul autorisé sur le marché.
énergétique. L’idée est que tous se mobilisent, du monde politique à la population en passant par l’économie. « Nous devons trouver des solutions consensuelles dont l’application soit soutenue par l’ensemble des milieux concernés », souligne Martin Sager, chef de la section Efficacité énergétique de l’OFEN. Ainsi, les exigences minimales pour les appareils électroménagers sont définies en collaboration avec la branche des appareils électriques et d’autres organisations intéressées. La Suisse en éclaireuse. Cette démarche participa-
tive suit les évolutions en cours au sein de l’Union européenne (UE), mais permet aussi d’influencer ses décisions. Dans le cas des machines à café par exemple, la Suisse a pris les devants en lançant l’idée d’une étiquette énergie volontaire, formule qui devrait maintenant être adoptée par l’UE. Elle a aussi pu accélérer les décisions de Bruxelles au sujet des ampoules destinées aux ménages. « Nous ne devons pas nous contenter d’emboîter le pas à l’UE », déclare Martin Sager. « Nous voulons au contraire retrouver le temps d’avance que la Suisse avait autrefois dans les questions d’énergie. » Réorganiser notre mobilité. En 1990, un véhicule
pesant 1000 kilos consommait plus de 7,5 litres aux 100 kilomètres. Aujourd’hui, il lui en faut à peine 5, ce qui diminue d’un tiers les émissions de CO2. La demande en modèles toujours plus lourds et plus puissants a cependant pratiquement réduit à néant ce gain d’efficacité. Par rapport à 1990, le poids à vide moyen a en effet augmenté de 300 kilos, pour atteindre 1500 kilos actuellement. Les voitures réellement économes telles que la Lupo 3L de Volkswagen ont été retirées du marché faute d’acquéreurs. « Les gens ne sont pas encore prêts à acheter des voitures efficaces et à se limiter quant à la taille de leurs engins », constate Martin Sager. L’Association des importateurs suisses d’automobiles y voit d’ailleurs la raison pour laquelle la consomma-
Dossier Energie > environnement 2/09
Une villa individuelle moyenne perd près d’un tiers de sa chaleur par le toit et un autre tiers par sa façade. Le reste s’échappe par les fenêtres ou par la cave. Pour construire une maison énergétiquement efficace, il faut donc accorder une grande attention à ces points de fuites et bâtir selon la norme Minergie-P. Par rapport à une maison conventionnelle des années 1970 pourvue d’un chauffage au mazout, une maison Minergie-P peut économiser jusqu’à 90 % d’énergie et éviter 100 % des émissions de CO2.
www.genesishome.ch
En règle générale, plus une voiture est lourde et volumineuse, plus sa consommation d’énergie augmente – tout comme ses rejets de CO2. Mais le type de propulsion joue également un rôle: les véhicules hybrides sont dotés de deux moteurs, l’un à combustion et l’autre électrique. La Toyota Prius, sur le plan énergétique la plus performante de toutes les voitures disponibles en Suisse en 2007, consomme par exemple 4,3 litres d’essence aux 100 kilomètres alors que certaines voitures de classe moyenne en sont encore au double. Elle passe pour le nec plus ultra en matière écologique, mais un véhicule hybride pourrait faire bien mieux. En effet, avec ses 1400 kilos, la Prius n’est pas vraiment légère. L’avenir appartient aux modèles hybrides petits et légers.
www.motor-talk.de
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tion moyenne de carburant des nouveaux véhicules était de 7,43 litres aux 100 kilomètres en 2007, manquant ainsi l’objectif intermédiaire de 6,65 litres fixé avec le DETEC. « Impliquer les importateurs ne suffit pas. Nous avons maintenant besoin de mesures qui incitent les automobilistes à se comporter de manière responsable », estime Isabel Junker, de la section Climat de l’OFEV. La consommation des véhicules et leurs émissions doivent en outre faire l’objet de prescriptions contraignantes. Comment donc maîtriser ce gouffre à énergie qu’est la mobilité? Les spécialistes de l’énergie et du climat sont d’accord: il n’y a pas de recette miracle. Ni la propulsion à l’hydrogène ni les systèmes de conduite assistée par ordinateur n’apporteront la solution. « Il faut combiner plusieurs approches », explique Martin Sager. « La technique seule ne suffira pas. Nous devons aussi modifier notre style de vie, notre comportement et notre usage de la voiture. » Habiter plus près de son lieu de travail, opter pour le covoiturage, utiliser les transports publics et passer plus souvent son temps libre dans les environs sont autant d’atti-
Collectivités publiques et bâtiments de l’OFEN. L’objectif est non seulement de lancer de nouveaux projets d’assainissement, mais aussi d’améliorer l’efficacité énergétique des plans existants, en convaincant par exemple un entrepreneur de ne pas se contenter de changer les fenêtres d’un immeuble, mais d’en profiter pour mieux isoler les façades et le toit également. La taxe sur le CO2 à la rescousse. Comment financer
le programme national de promotion de la rénovation énergétique des bâtiments? Cette question a provoqué des remous dans le monde politique. Mais le 19 mars 2009, le Conseil national a pris sa décision à une nette majorité: ce programme prévu sur dix ans doit être assuré en y investissant une partie de la taxe sur le CO2 applicable aux combustibles. A partir de 2010, selon la volonté du Conseil national, les recettes annuelles de la taxe seront utilisées à raison d’un tiers – au maximum 200 millions de francs – pour réduire les émissions de CO2 dans les constructions. Le reste sera redistribué directement au secteur économique et à la population, comme auparavant.
« La technique seule ne suffira pas. Nous devons aussi modifier notre style de vie, notre comportement et notre usage de la voiture. » tudes à encourager, notamment à travers une politique intelligente des transports et un aménagement du territoire conséquent. A l’échelle locale, la mobilité doit faire l’objet d’une véritable gestion au sein des communes et des entreprises. Assainir notre parc immobilier. Nous utilisons au
bas mot 40 % de l’énergie pour chauffer nos bâtiments. De fait, ce secteur cause plus de 30 % des émissions de gaz à effet de serre de Suisse. Un premier pas pour limiter ces rejets a été franchi le 1er janvier 2008 avec l’instauration de la taxe sur le CO2 applicable aux combustibles (mazout). Cette mesure n’exploite cependant de loin pas tout le potentiel d’efficacité existant. La stratégie énergétique et climatique de la Confédération ne saurait donc se passer d’un programme national d’assainissement du parc immobilier. Tous les organes intéressés sont du même avis: un tel programme vise à générer une vague de rénovations. Les subventions devraient être distribuées sur place, dans les cantons et les communes, selon une procédure aussi simple que possible et des critères valables dans tout le pays. On s’attend aussi à un effet conjoncturel positif sur la crise économique actuelle. « Lors de la mise en œuvre, les conseils aux maîtres d’ouvrage seront essentiels », souligne Thomas Jud, de la section
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Cette affectation partielle de la taxe exige une modification de la loi sur le CO2, que le Conseil des Etats examinera vraisemblablement durant la session d’été 2009. Thomas Stadler, chef de la division Climat, économie et observation de l’environnement à l’OFEV, espère que le Conseil des Etats suivra le Conseil national et qu’une partie de la taxe sera mise à disposition dès 2010. Minergie devient la norme. Les obstacles politiques
ne sont pas aussi importants lorsqu’il s’agit d’appliquer de nouveaux modèles de prescriptions énergétiques cantonales dans ce secteur. Des limites beaucoup plus sévères de consommation d’énergie constituent la principale nouveauté. Une maison neuve devra consommer au maximum 4,8 litres d’équivalent mazout par mètre carré pour son approvisionnement en chaleur, ce qui correspond en gros aux exigences Minergie de 2007, mise à part la réglementation concernant l’utilisation d’une ventilation de confort. La Conférence des directeurs cantonaux de l’énergie a adopté ces modèles communs. C’est maintenant au tour des cantons de les reprendre d’ici à 2011 dans leur législation. Kaspar Meuli www.environnement-suisse.ch/magazine2009-2-05
CONTACTS Martin Sager Chef de la section Efficacité énergétique Office fédéral de l’énergie OFEN 031 322 54 48 martin.sager@bfe.admin.ch Isabel Junker Section Climat OFEV 031 325 18 57 isabel.junker@bafu.admin.ch
environnement 2/09 > Dossier Energie
Cette maison Minergie-P-Eco de trois appartements, située dans le quartier de Liebefeld à Berne, dispose d’un triple vitrage, d’un système d’aération avec récupération de chaleur et d’un chauffage à pellets. Une installation solaire l’alimente en eau chaude. Photos: k-tipp/Dominik Schütz
Dossier Energie > environnement 2/09
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environnement 2/09 > Dossier Energie
renouvelable
renouvelable3
Biogaz Voir aussi page 34
Déchets industriels et UIOM page 34
10 – 11 g CO2 500 – 700 mg NOx 30 – 50 mg PM10
50 – 150 g CO2 1500 – 2500 mg NOx 50 – 2000 mg PM10
renouvelable
40 – 150 g CO2 (photovoltaïque) ou 10 – 20 g CO2 (centrales thermiques solaires) 40 – 300 mg NOx 60 – 120 mg PM10
Bois Voir aussi page 34
renouvelable, fortement tributaire des conditions météorologiques
Soleil Voir aussi page 26
4 – 40 g CO2 10 – 80 mg NOx 15 – 60 mg PM10
10 – 20 g CO2 40 – 70 mg NOx 10 – 50 mg PM10
renouvelable
Force hydraulique Voir aussi page 22
5 – 50 g CO2 20 – 200 mg NOx 1– 30 mg PM10
renouvelable, fortement tributaire des conditions météorologiques
50 – 150 ans (connues: 50 ans)
Uranium
400 – 1000 g CO2 80 – 500 mg NOx < 1 mg PM10
Vent Voir aussi page 30
60 – 130 ans (connues: 60 ans)
Gaz naturel
500 – 1200 g CO2 300 – 1200 mg NOx 20 – 30 mg PM10
20 – 60 g CO2
40 – 90 ans
Pétrole
800 – 1700 g CO2 500 – 1000 mg NOx 50 – 150 mg PM10
Emissions polluantes pour 1 kWh (3,6 MJ)2 (h) Equivalent CO2 NOx PM10
Géothermie profonde renouvelable Voir aussi page 38
> 200 ans
Réserves1
Charbon
ÉLECTRICITÉ
Ressources
2050: 7600 (e) Potentiel très élevé à long terme
2007: 98 (d) 2050: 6800 – 20 500 (e)
2007: 333 (d) 2050: 3900 (f)
2007: 3316 (d) 2050: 5800 (h)
Meilleur rendement
Rejets réduits par les filtres à particules; couplage chaleur-force décentralisé
Utilisation des rejets thermiques; coûts et faisabilité technique incertains
Importations à partir de centrales thermiques solaires du bassin méditerranéen
Utilisation des rejets thermiques
Vu la consommation actuelle, les réserves suffiront assez longtemps mais ne sont pas illimitées. Ne permettent guère l’expansion des centrales nucléaires dans le monde Production moyenne escomptée en 2007: 125 334 (c) Production moyenne escomptée vers 2030 selon la loi sur l’énergie: 130 745 Facteur d’incertitude: changements climatiques
Centrales à cycles combinés alimentées au gaz
Les centrales à cycles combinés alimentées au gaz produisent du courant tout en utilisant les rejets thermiques.
Réserves difficilement exploitables (sables et schistes Filtres bitumineux) importantes, mais extraction coûteuse, géné- CSC rant forte consommation d’énergie et dégâts écologiques Mise en valeur de nouvelles réserves
Polluants atmosphériques; bilan de fumure 2007: 617 (d) 2050: 1800 (f) (concurrence avec les carburants)
Rejets de PM10 et NOx; pression sur vieux bois/bois mort; faible disposition à délimiter des réserves forestières naturelles
Chances et possibilités techniques
Filtres Les procédés réunis sous le terme de « captage et stockage du carbone » (CSC) réduiraient de 90 % les rejets CSC de CO2. Faisabilité encore contestée dans les milieux scientifiques (ENVIRONNEMENT 3/2008)
Consommation d’électricité en 2007: 206 760 (a)
(énergies renouvelables seules; entre parenthèses: source)
Contribution actuelle et potentielle à l’approvisionnement énergétique suisse (en TJ) par production intérieure
Atteintes au paysage; danger pour oiseaux 2007: 58 (d) et chauves-souris 2050: 4300 (e)
Déclenchement de petits séismes dans la phase de construction
Rejets de substances appauvrissant la couche d’ozone (production de cellules photovoltaïques); harmonisation avec protection des sites et monuments
Atteintes au paysage ainsi qu’aux habitats d’espèces aquatiques et amphibies; actes terroristes; séismes
Risque d’accidents avec forte dissémination de radioactivité; élimination des déchets; risques écologiques lors de l’extraction; acceptation politique; actes terroristes
Emissions de CO2; polluants atmosphériques; risques écologiques lors de l’extraction et du transport
Emissions de CO2; polluants atmosphériques; risques écologiques lors de l’extraction et du transport
Emissions de CO2; polluants atmosphériques; accidents lors de l’extraction
Risques / Inconvénients
Réserves, chances et risques: les ressources de l’approvisionnement énergétique de la Suisse
Dossier Energie > environnement 2/09
40 – 90 ans
60 – 130 ans (connues: 60 ans)
renouvelable
renouvelable
Pétrole
Gaz naturel
Carburant biogène liquide Voir aussi page 34
Biogaz Voir aussi page 34
47 g CO2(g)
50 – 200 g CO2
220 – 260 g CO2
250 – 300 g CO2
350 – 400 g CO2
Voir plus haut
Voir plus haut
2007: 1107 (d) 2050: 8600 (e) Potentiel élevé à long terme 2007: 31 000 (a) 2050: 60 000 (f) 2007: 2586 pour chaleur et électricité (d) 2050: 8000 pour chaleur, électricité et carburants (f)
Voir plus haut
Voir plus haut
Voir plus haut
Voir plus haut
Voir plus haut Voir plus haut 2007: 467 (d) 2050: 880 (f)
2007: 66 (d) 2050: concurrence avec la production de chaleur et d’électricité
Voir plus haut
Voir plus haut Voir plus haut Danger – indirect en cas de carburants importés – pour la biodiversité (forêt tropicale); concurrence pour la production alimentaire; polluants atmosphériques Voir plus haut
Consommation de carburants en 2007: 288 740 (a)
2007: 8652 (d) 2050: 9000 (f)
2007: 6839 (d) 2070: 56 200 dont consommation d’électricité de 14 000 pour les pompes à chaleur (e)
Protection des eaux souterraines
2007: 922 (d) 2070: 15 800 (e)
Filtres; CSC; mise en valeur de nouvelles réserves; augmentation du rendement
Voir plus haut
Voir plus haut
Production indigène judicieuse dans une mesure limitée: déchets, matériaux issus de l’entretien des zones protégées et de l’exploitation extensive
Filtres; mise en valeur de nouvelles réserves; augmentation du rendement
Utilisation des rejets thermiques lors de la production d’électricité
Gazéification > biogaz
Centrales à cycles combinés alimentées au gaz
Filtres CSC
Voir plus haut
Consommation d’énergie pour chauffage, eau chaude, chaleur industrielle en 2006: 431 800 (b)
(a) Office fédéral de l’énergie (OFEN), Statistique globale suisse de l’énergie, 2007, p. 3 / (b) Office fédéral de l’énergie (OFEN), Analyse des schweizerischen Energieverbrauchs 2000–2006 nach Verwendungszwecken, avril 2008, p. 19 / (c) Office fédéral de l’énergie (OFEN), Statistique des aménagements hydro-électriques de la Suisse, 2007 / (d) Office fédéral de l’énergie (OFEN), Schweizerische Statistik der erneuerbaren Energien (avec résumé en français), édition 2007 / (e) Académie suisse des sciences techniques (SATW), Plan de route Energies renouvelables Suisse: une analyse visant la valorisation des potentiels d’ici 2050, 2006 / (f) OFEV, section Economie forestière et industrie du bois, non publié / (g) esu-services: http://www.esu-services.ch/cms/fileadmin/download/frischknecht-2008-Energiesysteme.pdf / (h) Académie suisse des sciences naturelles (SCNAT), Académie suisse des sciences techniques (SATW), ProClim – Forum for Climate and Global Change, Sources d’énergie: chiffres et faits. Utilisation, potentiel et risques en Suisse de différentes sources d’énergie, 2007
3,6 térajoules (TJ) = 3,6 millions de mégajoules (MJ) = 1 gigawattheure (GWh) = 1 million de kilowattheures (kWh) Couplage chaleur-force: pour toutes les ressources, l’utilisation de l’énergie est plus efficace en cas de production couplée de chaleur et d’électricité, dans les centrales comme dans les petites installations.
2
Période durant laquelle la consommation actuelle sera couverte par les réserves disponibles sur la planète. Cette période se raccourcit si la consommation augmente. Les émissions polluantes concernent l’intégralité du cycle de vie (extraction, transport, construction des centrales, combustion, élimination des déchets). 3 L’énergie issue des UIOM provient à 50 % environ de l’incinération de déchets biogènes tels que papier, bois ou textiles. Les données concernant la contribution actuelle et potentielle à l’approvisionnement énergétique se réfèrent à cette proportion d’énergie renouvelable.
1
> 100 ans
Charbon liquéfié
CARBURANTS
renouvelable
Déchets industriels et UIOM page 34
0,2 g CO2 400 – 1800 mg NOx 1–100 mg PM10
renouvelable
Biogaz Voir aussi page 34
3 – 50 g CO2 50 –100 mg NOx
5 – 40 g CO2 100 –700 mg NOx 50 – 200 mg PM10
renouvelable
Chaleur ambiante (pompe à chaleur) Voir aussi page 38
5 – 30 g CO2 50 – 70 mg NOx
renouvelable
renouvelable, fortement tributaire des conditions météorologiques
Soleil Voir aussi page 26
200 – 400 g CO2 200 – 700 mg NOx 5 – 20 mg PM10
Bois Voir aussi page 34
60 – 130 ans (connues: 60 ans)
Gaz naturel
300 – 500 g CO2 200 – 500 mg NOx 30 –70 mg PM10
1–10 g CO2
40 – 90 ans
Pétrole
400 –700 g CO2 300 – 600 mg NOx 200 –1000 mg PM10
Géothermie profonde renouvelable Voir aussi page 38
> 200 ans
Charbon
CHALEUR
;
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FORCE HYDRAULIQUE
Les limites de l’or L’énergie hydraulique couvre actuellement un peu plus de 13 % des besoins énergétiques de la Suisse. La production pourrait encore légèrement augmenter – un objectif soutenu par la stratégie politique. Les changements climatiques risquent toutefois de jouer les trouble-fêtes.
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environnement 2/09 > Dossier Energie
« Nous devrions parvenir un jour à ce qu’aucun ruisseau ne descende des montagnes sans profiter au bien-être national », proclamait le conseiller national Carl Koechlin en 1900. Il était sûr d’être approuvé par ses confrères: la politique énergétique suisse entrait dans une nouvelle ère. Notre pays, pauvre en matières premières, avait découvert avec l’énergie hydraulique – la « houille blanche » – une ressource dont il était doté en abondance de par sa situation géographique au cœur des Alpes. Plus de la moitié de la consommation. De nos jours,
l’énergie hydraulique couvre 55 % de nos besoins en électricité. Sans cette énergie renouvelable, notre dépendance du pétrole et nos émissions de gaz à effet de serre seraient bien plus importantes. Et les perspectives pour la protection du climat seraient encore plus sombres qu’elles ne le sont actuellement. Nous ne pouvons toutefois que nous réjouir de ce que certains ruisseaux aient été dispensés de profiter au bien-être national, même s’il n’en reste pas beaucoup. Aujourd’hui, 90 % des cours d’eau qui s’y prêtent sont exploités pour la production d’électricité. Le paysage aquatique a été largement modifié. Les rivières du Plateau, autrefois rapides, se traînent maintenant d’un barrage à l’autre. Et plus d’un torrent impétueux se transforme en mince filet d’eau à force de prélèvements destinés à la production électrique. Les habitats des cours d’eau sont morcelés par les barrages et le charriage est interrompu.
Chantier de la centrale de Rheinfelden (AG), fin janvier 2009 (voir aussi page 22) Photo: Energiedienst
bleu Dossier Energie > environnement 2/09
Faune aquatique: des hauts et des bas. La faune aquatique est de plus en plus souvent confrontée au problème du régime d’éclusées, soit de l’alternance soudaine entre débit élevé et débit plancher liée aux variations quotidiennes de la demande et des tarifs d’électricité. L’exploitation de la force hydraulique n’est pas étrangère au fait que, sur 55 espèces indigènes de poissons, 8 soient déjà éteintes et 24 menacées. Depuis 1992, la loi sur la protection des eaux exige le maintien de débits résiduels convenables dans les ruisseaux et rivières exploités. Les centrales existantes ne sont toutefois soumises à cette obligation qu’à partir du renouvellement de leur concession, qui aura lieu, pour certains cas, dans 60 ans seulement. Les cours d’eau sensiblement influencés par des prélèvements doivent cependant être assainis. Lorsqu’il y a plus d’eau dans le lit de la rivière et moins dans les turbines, la centrale fournit moins d’électricité au réseau. L’application générale de la disposition sur les débits résiduels devrait donc entraîner une réduction de 6 à 7 % de la production issue de la force hydraulique.
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Produire plus avec moins d’eau. Il existe en re-
vanche un fort potentiel d’amélioration de l’efficacité des installations existantes. La nature aussi a tout à y gagner, comme le montre l’extension de la centrale d’Albbruck-Dogern, située en Allemagne, en aval de Leibstadt (AG). Cette centrale, construite dans les années 1930, constitue le premier barrage sur le Rhin après l’embouchure de l’Aar. Une grande partie de l’eau est déviée vers le bâtiment des machines par un canal de 3,5 kilomètres de long. Jusqu’au renouvellement de la concession, en 2003, le débit résiduel du Rhin n’était que de 3 à 8 mètres cubes par seconde (m3/s). Depuis, l’exploitant a été obligé de le relever à 40 m3/s dans un premier temps, puis à 70 à 100 m3/s à partir de 2008. La production d’électricité en pâtit, mais plus pour longtemps. En effet, l’exploitant allemand, RADAG, est en train de construire, au niveau du barrage, une deuxième turbine d’une capacité de 300 m3/s. Dès qu’elle sera en service, la totalité de l’eau qui y passera s’écoulera dans le tronçon à débit résiduel qui reprendra vie, offrant même un habitat à l’ombre, espèce menacée. En outre, un cours d’eau de contournement proche de l’état naturel sera aménagé pour permettre aux poissons migrateurs de franchir le barrage. Le bénéfice sera non seulement écologique, mais aussi énergétique: grâce à la nouvelle turbine, la centrale d’AlbbruckDogern produira près de 20 % de courant en plus. Exemple encore plus impressionnant: la reconstruction de la centrale de Rheinfelden (AG). L’installation actuelle – la plus ancienne des grandes centrales au fil de l’eau d’Europe – est en service depuis 100 ans. Un canal conduit une partie de l’eau du Rhin vers l’ancien bâtiment des machines. La nouvelle centrale sera construite à la hauteur du barrage, supprimant le tronçon à débit résiduel. L’ancien canal sera transformé en contournement et aménagé comme un ruisseau naturel. Le plan d’eau de la retenue étant surélevé de 1,40 m et les nouvelles turbines ayant une capacité supérieure, la production électrique annuelle passera de 185 à 600 gigawattheures (GWh)*. Préserver les dernières rivières intactes. « L’optimisation et l’extension des installations existantes ainsi que les nouvelles constructions permettront, malgré les baisses de production imposées par les débits résiduels, de relever la production annuelle d’énergie hydraulique de 2000 GWh par rapport à 2000 », estime Rémy * 1 gigawattheure (GWh) = 3,6 térajoules (TJ)
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PRODUCTION MOYENNE PRÉVUE pour les centrales hydrauliques suisses entre 2000 et 2030 2000
2007
34 318 GWh
34 815 GWh
2030 selon objectif LEne au moins 36 318 GWh
(123 545 TJ)
(125 334 TJ)
(130 745 TJ)
3,6 térajoules (TJ) = 1 gigawattheure (GWh) = 1 million de kilowattheures (kWh) Source: Statistique des aménagements hydroélectriques, OFEN
Estoppey, chef de la section Eaux de surface – morphologie et débits à l’OFEV. Soit une augmentation de 6 à 7 %. La priorité doit être accordée aux projets d’extension et de transformation. « Il ne reste pas beaucoup de rivières au cours naturel. Elles n’en ont que plus de valeur. Si on y effectue des prélèvements, le rapport entre perte écologique et gain énergétique sera encore plus déséquilibré. » Seules doivent être construites les installations présentant un bon rapport coût-utilité. De nouveaux instruments sont donc nécessaires. Rémy Estoppey propose que les cantons désignent les cours d’eau et les régions qui doivent rester intacts. Cela apporterait aussi une certaine sécurité de planification à l’économie électrique. Selon la loi sur l’énergie (LEne) modifiée en 2007, la production annuelle moyenne d’électricité dans les centrales hydrauliques doit être augmentée, d’ici à 2030, de 2000 GWh au moins par rapport à 2000. « C’est la première fois qu’un objectif quantitatif est formulé pour le développement de la force hydraulique », explique Renaud Juillerat, chef de la section compétente à l’Office fédéral de l’énergie (OFEN). « Cela lui confère une grande importance. » Nous sommes sur la bonne voie: en 2007, on avait déjà atteint environ 25 % de l’augmentation fixée.
Modélisation de la nouvelle centrale de Rheinfelden: le bâtiment des machines ne se trouve plus au bout du canal, mais sur la rive gauche près du barrage. Le canal est transformé en un cours d’eau de contournement proche de l’état naturel, avec une végétation alluviale, des îlots sur lesquels les oiseaux peuvent nicher, des zones d’eaux peu profondes et des bancs de gravier, qui remplace l’ancienne échelle à poissons (photo ci-dessus). Pour augmenter la hauteur de chute et donc la production de courant, on a creusé le lit du Rhin en aval du barrage. Sur la photo du chantier (pages 20/21), on aperçoit la digue provisoire qui permettait aux pelleteuses d’accéder au fleuve. Photos: www.energiedienst.de (en haut); www.naturenergie.de (à droite)
Moins de pluie en été. Une variable reste inconnue: les changements climatiques. Les modélisations régionales prévoient plus de précipitations en hiver et plus de sécheresse en été. Dans l’ensemble, pour une augmentation des températures mondiales de 1 °C, les précipitations annuelles devraient diminuer de 2 % dans l’arc alpin. Sur mandat de l’OFEN, le Laboratoire Hydrologie et Aménagements de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) a étudié les conséquences de cette évolution pour les centrales hydrauliques suisses: il faut s’attendre à un recul de la production de 7 % d’ici à 2050. Ce qui contrebalancerait l’augmentation due au développement des capacités.
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Au peuple de trancher? Lors du bouclage de ce nu-
méro du magazine, l’initiative populaire « Eaux vivantes » et le contre-projet du Conseil des Etats étaient en suspens. Tous deux exigent notamment des mesures de réactivation du charriage et d’atténuation des effets nuisibles des éclusées. Le financement pourrait être assuré par un supplément sur les coûts de transport des réseaux à haute tension. Par ailleurs, le contre-projet prévoit d’assouplir les dispositions sur les débits
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résiduels. Le régime dérogatoire actuel, tolérant un débit moindre sous certaines conditions, serait élargi pour les tronçons à faible potentiel écologique, ce qui permettrait la production de 100 à 200 GWh supplémentaires. « La dérogation concerne les cours d’eau pour lesquels les dommages seront les plus restreints », dit Rémy Estoppey. Hansjakob Baumgartner www.environnement-suisse.ch/magazine2009-2-06
CONTACTS Rémy Estoppey (à gauche) Chef de la section Eaux de surface – morphologie et débits OFEV 031 322 68 78 remy.estoppey@bafu.admin.ch Renaud Juillerat (à droite) Chef de la section Force hydraulique Office fédéral de l’énergie OFEN 031 325 54 81 renaud.juillerat@bfe.admin.ch
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ÉNERGIE SOLAIRE
Vers un avenir A long terme, la technologie solaire pourrait résoudre nos problèmes énergétiques. Mais elle a besoin d’être soutenue pour devenir plus accessible. De toutes les sources d’énergie renouvelables, c’est le soleil qui présente de loin le plus grand potentiel. Hélios pourrait couvrir la majeure partie des besoins de l’humanité en matière de chauffage et d’électricité. En effet, l’énergie qu’il irradie quotidiennement sur la terre correspond aux besoins mondiaux pour 10 000 journées. En Suisse, les conditions climatiques ne sont pas idéales pour s’alimenter en chaleur et en courant au moyen des capteurs et des cellules solaires. D’après les estimations de l’Académie suisse des sciences techniques (SATW), la production pourrait cependant être multipliée par 16 d’ici à 2070 pour l’énergie solaire thermique (chauffage
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et eau chaude), voire par 200 d’ici à 2050 pour l’énergie photovoltaïque dans le meilleur des cas (voir tableau page 26). Les cellules solaires sont constituées de silicium, une ressource très abondante. En revanche, la production exige beaucoup de matériaux, notamment des substances nocives à la couche d’ozone. Contrairement aux barrages et aux parcs éoliens, les installations solaires ne sont pratiquement pas controversées en Suisse. « Dans la mesure où elles continuent à être intégrées à des bâtiments existants, je ne vois en principe pas de problème », affirme Markus Thommen, de la section Paysage et utilisation du territoire à l’OFEV.
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Installation photovoltaïque sur le toit de l’école professionnelle de Lucerne
Photo: AURA, E. Ammon
radieux « Par rapport aux autres énergies renouvelables, les conflits potentiels sont très limités. » Calcul écologique, calcul financier. De nos jours, déjà, les capteurs solaires qui fournissent à la fois eau chaude et chaleur ambiante sont économiquement intéressants. La technologie actuelle peut couvrir sans problème plus de 50 % des besoins nationaux en eau chaude et, pour les bâtiments bien isolés, jusqu’à 25 % des besoins en chauffage. La Suisse compte quelque 50 000 installations de ce type. La demande des propriétaires et des maîtres d’ouvrage s’accroît de près de 30 % par an, et ce pour deux raisons:
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d’une part une prise de conscience écologique et d’autre part la hausse des prix de l’énergie, qui augmente l’attrait financier de ces capteurs. Le montant de l’économie ainsi réalisée varie selon la méthode de calcul. Ce qui est certain, c’est que plus on utilisera de capteurs solaires, plus leur prix baissera, puisque la production en grande série peut être largement automatisée. Leur emploi va sans doute aussi se généraliser du fait de l’interdiction des chauffe-eau purement électriques dans les nouvelles constructions. En outre, les locataires sont de plus en plus demandeurs. Comme le montre un sondage du WWF, deux tiers de la population accepteraient
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ÉNERGIE SOLAIRE: production actuelle et contribution potentielle à l’approvisionnement énergétique de la Suisse en 2050 et 2070, en TJ 2007 Energie photovoltaïque Energie solaire thermique Sources
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2050
2070
6800 à 20 500
–
922
–
15 800
OFEN, Statistique des énergies
SATW, Plan de route Energies renouvelables, 2006
renouvelables éd. 2007
3,6 térajoules (TJ) = 1 gigawattheure (GWh) = 1 million de kilowattheures (kWh)
une augmentation mensuelle des charges de 10 francs pour l’installation de capteurs solaires. Le tout solaire à la fin du siècle? Aujourd’hui, plus personne ou presque ne s’étonne que le soleil soit un moyen fiable pour chauffer des bâtiments et fournir de l’eau chaude. De là à imaginer qu’il puisse un jour approvisionner le monde entier en électricité, il y a un pas… qu’on peut franchir. « Dès la seconde moitié du XXIe siècle, la photovoltaïque jouera un rôle considérable dans le monde », affirme l’Energy Science Center (ESC) de l’EPFZ dans la stratégie énergétique qu’il a
taïque. La RPC doit permettre la production de 5400 gigawattheures (GWh) – soit 19 440 térajoules (TJ) – supplémentaires à partir d’énergies renouvelables. Cet objectif purement quantitatif pourra être atteint à bien moindre coût en encourageant de petites centrales hydrauliques qu’en finançant uniquement des technologies encore onéreuses. Dans un premier temps, seuls 5 % du budget de la RPC seront donc consacrés aux installations solaires. Tous peuvent bénéficier de la RPC, de la plus petite à la plus grande installation. L’usine de production SES en profite aussi.
« A long terme, seule l’électricité solaire possède un potentiel quantitatif qui lui permettrait de couvrir la plus grande partie des besoins énergétiques. » élaborée pour l’école (voir aussi page 12). « A long terme, seule l’électricité solaire possède un potentiel quantitatif qui lui permettrait de couvrir la plus grande partie des besoins énergétiques. Mais pour cela, il faudra réaliser d’énormes progrès technologiques et réduire massivement les coûts. » Une technologie encore chère. La Société d’Energie
Solaire (SES), à Genève, est spécialisée dans la fabrication de modules photovoltaïques en intégration d’architecture. Les 4000 mètres carrés de modules installés sur le toit de sa nouvelle usine de production à Plan-les-Ouates (GE), mise en service cette année, approvisionnent la fabrique en électricité. Ce projet techniquement intéressant est révélateur d’une tendance: les grandes installations sont plus avantageuses, mais elles restent chères. Le prix du kilowattheure produit sur le toit de l’usine SES est trois fois plus élevé que celui du courant traditionnel. Le soutien actuel est trop modeste. En raison de
cette grande différence de prix, le Parlement est réservé quant à la rétribution à prix coûtant (RPC, voir aussi page 10) de l’énergie photovol-
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La RPC de la photovoltaïque est un investissement extrêmement utile, estime Urs Wolfer, expert en énergie solaire à l’Office fédéral de l’énergie (OFEN). « Elle permet de créer un marché national important pour l’industrie solaire. » Toutefois, selon Urs Wolfer, le système d’encouragement actuel est trop modeste. Le quota de 5 % a vite été atteint. Sur environ 4000 installations candidates, seules 1800 pourront bénéficier de la RPC, les autres étant sur liste d’attente. Mais grâce au programme de stabilisation 2009, ces dernières vont obtenir un soutien de vingt millions de francs mis à disposition sous forme d’aides à l’investissement. Les aides seront attribuées exclusivement aux projets qui avaient été annoncés pour la RPC à la société nationale du réseau de transport swissgrid sa et dont la réalisation n’a pas encore débuté. Réduire le coût des cellules. L’importance de l’éner-
gie photovoltaïque en Suisse ces prochaines décennies dépendra surtout du prix des cellules solaires. La technologie des couches minces est très prometteuse. Il s’agit de cellules d’une épaisseur de quelques millièmes de millimètre. La substance photoactive est déposée en phase gazeuse sur un support en métal ou en plastique. Le ren-
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dement de ces cellules est plus faible que celui des cellules traditionnelles en silicium cristallin, mais elles sont moins chères et demandent un investissement matériel et énergétique minimal. Il est techniquement difficile d’intégrer les installations photovoltaïques au réseau électrique existant. L’énergie produite dépendant de l’ensoleillement, elle doit être complétée par d’autres sources de courant lorsqu’il ne fait pas assez beau. « Le réglage de réseau devient ainsi le facteur critique de la photovoltaïque », indique l’Académie suisse des sciences techniques (SATW) dans son « Plan de route Energies renouvelables Suisse ». Le recours à cette technologie restera limité si on ne peut pas utiliser de nouvelles sources librement disponibles, telles la géothermie ou la biomasse. « Des solutions existent », affirme Urs Wolfer. Il convient toutefois d’évaluer la demande. Un congélateur, par exemple, ne devrait pas consommer du courant en per-
manence. « Le secteur de l’énergie va devoir faire preuve de beaucoup plus de flexibilité sur ces questions. » Importer du courant des pays du Sud? Les centrales héliothermiques ne sont pas adaptées à la situation suisse. Comme d’autres centrales thermiques, elles produisent de l’électricité à l’aide de turbines à vapeur. La vapeur est chauffée avec l’énergie solaire, concentrée par un système de miroirs. Selon la SATW, le potentiel de ces installations est en revanche très important dans les régions méditerranéennes. Mises en place sur 1 % de la superficie du Sahara, elles pourraient produire suffisamment de courant électrique pour approvisionner le monde entier. Il faudrait toutefois régler le problème de la distribution et du stockage. Kaspar Meuli www.environnement-suisse.ch/magazine2009-2-07
CONTACT Urs Wolfer Chef du secteur Energie solaire Office fédéral de l’énergie OFEN 031 322 56 39 urs.wolfer@bfe.admin.ch
Entretien avec Stefan Nowak
« L’industrie photovoltaïque vise des prix de réseau concurrentiels pour 2015 – 2020. » environnement: Monsieur Nowak, on nous promet monts et merveilles de l’énergie solaire. Certaines routes pourraient même être recouvertes de cellules photovoltaïques. N’est-ce pas utopique?
Stefan Nowak: Pas vraiment. A long terme, de telles applications sont tout à fait envisageables, mais pas forcément sur les routes. Actuellement, le problème principal réside dans le manque de stabilité des cellules à couches minces. Il est certain que le prix de toutes les cellules va nettement baisser, mais les moins chères ne dureront pas 20 ans, durée de vie minimale requise dans la pratique. Les fabricants de cellules solaires, comme Oerlikon Solar en Suisse, affirment que les tarifs de l’énergie photovoltaïque seront concurrentiels dans quelques années. N’est-ce pas un peu optimiste?
Non. Il est fort probable que dans les régions très ensoleillées, on parviendra d’ici deux ou trois ans à la parité de réseau, c’est-à-dire que le coût de l’énergie solaire sera identique à celui de l’électricité traditionnelle. Cela sera d’abord le cas dans les pays où le courant est cher, par exemple en Italie.
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Et dans les régions moins ensoleillées, comme la Suisse? Cela arrivera-t-il un jour?
J’en suis convaincu. Chez nous aussi, l’indu s-trie photovoltaïque vise des prix de réseau concurrentiels pour 2015 – 2020. En l’état actuel des connaissances, c’est tout à fait possible. Il faudrait pour cela réduire considérablement les coûts. Comment faire?
En combinant plusieurs éléments: une augmentation de la demande de cellules entraînerait, par économie d’échelle, une réduction notable des coûts. Par ailleurs, les progrès technologiques permettent de rentabiliser la production, avec de nouveaux matériaux et processus. Ces deux aspects ont leur importance pour l’évolution des prix.
Stefan Nowak, physicien, est notamment président du programme photovoltaïque de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Il dirige l’entreprise de conseil NET Nowak Energie & Technologie SA, à Saint-Ours (FR).
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ÉNERGIE ÉOLIENNE
Dans le soleil et dans le vent Les projets d’éoliennes fleurissent en Suisse. Mais avant d’être réalisé, chacun d’entre eux doit être examiné en détail du point de vue de la protection du paysage. La faune aussi doit être prise en compte.
Il y a peu de temps encore, aucune de ces longues silhouettes ailées mues par la force du vent n’hérissait le paysage helvétique. Maintenant, on ne pourrait plus imaginer certains lieux sans elles. C’est notamment le cas du site Mont-Crosin – Mont-Soleil, qui regroupe pour l’heure le plus grand parc éolien de Suisse. Construit en 1996 près de Saint-Imier dans le Jura bernois et agrandi à plusieurs reprises, il permet d’alimenter en électricité quelque 3000 ménages. En 2006, il a pu livrer 9,2 millions de kilowattheures de courant, soit plus de la moitié de l’ensemble de la production éolienne suisse. Une nouvelle extension de huit turbines, plus puissantes que les anciennes, y est d’ailleurs prévue. Du fait que la partie ouest de l’arc jurassien bénéficie de conditions de vent particulièrement propices, les initiatives du genre sont nombreuses. A quelques tours d’hélice du Mont-Crosin, la commune de Saint-Brais (JU) accueillera ainsi sous peu deux messagères du roi Eole hautes de 125 m. Pas de doute, l’énergie éolienne a le vent en poupe. Mais est-elle conciliable avec la protection du paysage? Les turbines placées sur les crêtes et les hauts plateaux ont certes un côté esthétique, mais leurs lignes élégantes se voient de loin. Le respect du paysage est donc l’une des conditions principales définies par le Concept d’énergie éolienne pour la Suisse élaboré conjointement par l’OFEV, l’Office fédéral de l’énergie (OFEN) et l’Office fédéral du développement territorial (ARE). « Pas question d’installer des mâts dans les
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zones protégées figurant dans les inventaires fédéraux comme les paysages d’importance nationale, les sites marécageux, les zones alluviales, le parc national, les réserves de l’Unesco, etc. », insiste Markus Thommen, de la section Paysage et utilisation du territoire à l’OFEV. Une kyrielle de projets. En Suisse, une douzaine d’éoliennes sont actuellement opérationnelles. Elles se dressent au Mont-Crosin, en Valais, dans l’Entlebuch (LU), près d’Andermatt (UR) et au Mont-de-Granges (SO). Dans le futur, ces turbines ne devraient cependant plus être aussi rares dans nos contrées, car quelque 70 sites projettent d’en implanter ou d’agrandir leur parc. La plupart désirent édifier entre cinq et dix engins, vingt parlent d’un seul et dix veulent en réunir dix et plus. « En tout, 395 éoliennes sont aujourd’hui sur les rangs pour la rétribution à prix coûtant (voir page 10) dans l’ensemble du pays », précise Markus Geissmann, responsable de l’énergie éolienne à l’OFEN. Le stade d’avancement des projets est cependant très variable et nombre d’incertitudes subsistent pour une majorité d’entre eux au niveau de la planification, de la technique, de la rentabilité ou encore de l’environnement. « Il est fort probable que seuls environ 20 % des projets déposés se réaliseront dans les deux prochaines années », estime Markus Geissmann. Pas n’importe où. Tout en étant conscient des conflits d’intérêts possibles entre la protection
environnement 2/09 > Dossier Energie
Le Mont-Crosin, dans le Jura bernois, héberge actuellement le plus grand parc éolien de Suisse (en haut). En bas: éolienne dans l’Entlebuch (LU) Photos: BKW FMB Energie SA, Fondation suisse de l’énergie
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du paysage et l’encouragement des énergies renouvelables, l’OFEV se montre très favorable au développement de la production éolienne en Suisse. Selon Markus Thommen, « il faut accepter que le paysage se modifie et que de nouvelles formes de l’énergie durable s’y manifestent dans une certaine mesure ». La controverse autour de ces engins a d’ailleurs pris un tournant avec la décision de Crêt-Meuron qui, après une longue procédure, a donné en août 2006 le feu vert à la construction des installations. Le Tribunal fédéral a jugé que l’intérêt public à préserver un site naturel ne prédominait pas a priori sur l’intérêt, public également, à assurer l’approvisionnement futur en électricité, d’autant plus que le site en question ne se trouvait pas dans une zone de
ÉNERGIE ÉOLIENNE: production actuelle et contribution potentielle à l’approvisionnement énergétique de la Suisse en 2050, en TJ 2007 Sources
2050
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OFEN, Statistique des énergies renouvelables éd. 2007
SATW, Plan de route Energies renouvelables, 2006
3,6 térajoules (TJ) = 1 gigawattheure (GWh) = 1 million de kilowattheures (kWh)
« Il est important de se mettre autour d’une table avec tous les acteurs concernés pour trouver la meilleure solution, tant pour l’approvisionnement en énergie que pour la protection du paysage et de la faune. » protection fédérale. Pour Markus Thommen, il est judicieux de créer en Suisse quelques parcs éoliens où se concentrent les mâts. Les cantons ne devraient donc pas restreindre leurs réflexions à leur territoire propre lorsqu’ils préparent leur stratégie énergétique. La Fondation suisse pour la protection et l’aménagement du paysage (FP) rejoint cette position et regrette qu’il n’existe pas de planification à l’échelon national ou régional. « Il est important de se mettre autour d’une table avec tous les acteurs concernés pour trouver la meilleure solution, tant pour l’approvisionnement en énergie que pour la protection du paysage et de la faune », ajoute Markus Thommen. Ménager oiseaux ... De son côté, la station ornitho-
logique de Sempach se montre prudente quant au choix des emplacements pour les éoliennes. L’organisation a évalué quarante sites prioritaires du point de vue des oiseaux, avec les résultats suivants: sur le total, six sont sans problèmes, vingt-huit à vérifier et six autres à exclure. En guise de recommandations, la station préconise d’éviter de planter les mâts dans les couloirs de migration des oiseaux, leurs aires de halte et de repos, les zones de protection définies par la loi ainsi que celles hébergeant des espèces sensibles aux perturbations comme le grand tétras. De plus, elle craint des conflits dans les endroits de concentration d’oiseaux de passage, comme les cols et les crêtes, ainsi que dans les lieux de nidification et d’approvisionnement des espèces menacées ou prioritaires. Les éoliennes peuvent en effet présenter un danger, surtout en cas
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de pluie et de brouillard. Le risque de collision est important pour les migrateurs et les spécimens de grande taille comme le milan royal, le gypaète barbu et la cigogne blanche. « Il convient donc d’examiner dans chaque cas les dégâts que pourrait encourir l’avifaune », souligne Benoît Magnin, de la section Paysage et utilisation du territoire de l’OFEV. ... et chauves-souris. Les éoliennes peuvent aussi représenter une menace pour les chauves-souris, comme l’atteste « Eoliennes en Suisse – mortalité de chauves-souris », un rapport commun de l’OFEN et de l’OFEV paru en 2008. Cette étude estime que les installations en place coûtent la vie à cinq à onze individus par éolienne et par an, ce qui correspond à la moyenne observée à l’échelle internationale. En bref, les animaux sont attirés par les mâts et se font massacrer par le mouvement des pales lorsqu’ils s’en approchent. Il est par conséquent important d’intégrer un volet « chauves-souris » dans les études d’impact. « Il faut éviter des implantations proches de gîtes de reproduction, d’hibernation ou de transit régulièrement fréquentés par les chiroptères. Dans d’autres cas, on pourrait aussi arrêter les éoliennes aux moments les plus sensibles, les soirées de fin d’été notamment », suggère Benoît Magnin. Les trente espèces de chauves-souris de Suisse sont toutes protégées. Une grande, plutôt que trois petites. Vu la variété et le nombre de projets en cours, il est difficile de savoir quelle sera exactement la production
CONTACTS Markus Thommen (à gauche) Section Paysage et utilisation du territoire OFEV 031 322 80 78 markus.thommen@bafu.admin.ch Markus Geissmann (à droite) Responsable Energie éolienne Office fédéral de l’énergie OFEN 031 322 56 10 markus.geissmann@bfe.admin.ch
environnement 2/09 > Dossier Energie
éolienne suisse ces prochaines années, d’autant plus que celle-ci dépend aussi des conditions météo. Selon l’OFEN, le potentiel à moyen terme, d’ici 2025, se situe entre 1 % et 2 % de nos besoins actuels en électricité et ce chiffre pourrait grimper jusqu’à 7 % d’ici 2050. En 2007, la production atteignait 16 gigawattheures, soit 58 térajoules. Le développement actuel de la technique est par ailleurs en train de donner un coup de pouce aux pays comme la Suisse, qui possèdent des vitesses de vent moyennes. En effet, celles-ci augmentant avec la hauteur, les fabricants se sont mis à produire des engins plus élevés avec des rotors plus larges. Les deux éoliennes valaisannes sont de ce type-là. « Un grand mât plus performant peut rendre l’énergie de trois petits. Une telle évolution permet de réduire le nombre d’installations et d’éviter qu’on assiste à l’élévation de barrières d’éoliennes sur les crêtes », se réjouit Markus Thommen. Quant à l’option de l’importation de l’énergie éolienne, elle est encore confrontée à des problèmes techniques liés à la construction des parcs offshore tout comme à l’entretien et au transfert du courant sur une longue distance. De même, du point de vue écologique, on connaît mal la réaction des mammifères marins à ce genre de dispositifs. Cornélia Mühlberger de Preux www.environnement-suisse.ch/magazine2009-2-08
Coupe d’une éolienne (en haut). Eolienne près de Collonges, en Valais (en bas) Photos: www.strom-online.ch (en haut), OFEV/Ennio Leonza (en bas)
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BIOMASSE
Ecrins discrets pour vrais trésors Les possibilités de produire de la chaleur, de l’électricité ou du carburant à partir de la biomasse sont aussi variées que les substances utilisables: épluchures ou reliefs de repas, bois usagé ou forestier, résidus de traitement du bois, purin, boues d’épuration ou résidus de cultures… Tous ces déchets peuvent valoir de l’or quand ils libèrent leur énergie.
Déchet ou matériau réutilisable? C’est une question de point de vue. Pour Christoph Eggerschwiler, d’ewl energie wasser luzern, le fumier de porc a de la valeur. L’installation SwissFarmerPower, mise en route à Inwil (LU) en septembre 2008, en extrait du biogaz. Elle a été construite en réponse au problème posé par ce fumier: « Avec près de 425 000 têtes, le canton de Lucerne compte bien plus de cochons que son sol ne peut en supporter », déclare Daniel Hartmann, chef de la section Protection des eaux souterraines à l’OFEV. Les lacs situés dans la « ceinture porcine » pâtissent de l’excès de purin et de fumier et les voisins des porcheries sont incommodés par leur odeur tenace. En cette époque misant sur les matières premières et les sources d’énergie renouvelables, on a tendance à oublier que l’installation d’Inwil était d’abord destinée à lutter contre la surfertilisation. Mais la cote du biogaz n’est pas entamée pour autant: la transformation d’excréments polluants ou de déchets sans valeur en précieuse énergie relève du conte de fées. Elle rappelle l’âne qui crachait des ducats ou le nain Tracassin qui changeait la paille en or. Boucler les cycles. Les anciens conteurs savaient peut-être mieux que nous comment utiliser rationnellement les matières premières. Autrefois, les cycles de matériaux étaient bouclés: presque tout était utilisé dans les bêtes abattues et les vêtements hors d’usage étaient découpés pour
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confectionner des tapis en patchwork. Mais l’idée que les déchets sont aussi des matières premières s’est quand même frayé son chemin dans les sociétés industrielles modernes. Du moins sait-on qu’on peut brûler un produit en fin de vie pour en tirer de la chaleur ou de l’électricité. Près de la moitié des matériaux brûlés dans les usines d’incinération des ordures ménagères (UIOM) se composent de biomasse – bois usagé, papier ou textile. Mis à part le courant hydraulique, 90 % de l’électricité renouvelable est produite dans les UIOM. Elles livrent également de la chaleur à distance: d’après l’Office fédéral de l’énergie (OFEN), elles ont atteint une production thermique de 8652 térajoules en 2007, couvrant ainsi les besoins calorifiques de 200 000 maisons individuelles. L’ordonnance révisée sur l’énergie (OEne) encourage les UIOM à produire de la bioénergie: les installations construites ou notablement rénovées à partir de 2006 peuvent injecter la moitié de leur production électrique en tant qu’énergie renouvelable à prix coûtant dans le réseau. Mais pour bénéficier de cette clause, elles doivent faire preuve d’une efficacité énergétique minimale, condition remplie actuellement par deux installations suisses seulement.
Installation de biogaz SwissFarmerPower à Inwil (LU): des déchets verts sont déversés dans un broyeur (en haut). Le purin est transformé en biogaz dans les cuves rondes de fermentation; la fermentation par voie sèche des déchets végétaux a lieu dans le bâtiment rectangulaire du fond (en bas). Photos: OFEV/AURA, E. Ammon
Un capital-actions particulier. L’aspect économique joue également un rôle important dans l’unité de biogaz SwissFarmerPower. Les agriculteurs
environnement 2/09 > Dossier Energie
Dossier Energie > environnement 2/09
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ÉNERGIE PRODUITE À PARTIR DE BIOMASSE: consommation actuelle et contribution potentielle à l’approvisionnement énergétique de la Suisse en 2050, en TJ
Bois
2007
2050
31 000
60 000
dont production électrique issue de la combustion du bois en couplage chaleur-force Biogaz
333
3900
2652
8000
617
1800
dont production électrique issue de la combustion de biogaz en couplage chaleur-force carburant gazeux tiré de biogaz
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dépend de l’utilisation de biogaz pour la production thermique et électrique, qui concurrence la production de carburant
Carburant liquide tiré de biomasse Déchets industriels et UIOM Chaleur Electricité Sources
467
880
8652
9000
3316
5800
OFEN, Statistique des énergies renouvelables éd. 2007
OFEV, section Economie forestière et industrie du bois; SCNAT/SATW/ProClim, Sources d’énergie: chiffres et faits, 2007
3,6 térajoules (TJ) = 1 gigawattheure (GWh) = 1 million de kilowattheures (kWh)
de la région lucernoise contribuent largement à son financement, aux côtés de partenaires institutionnels tels que Erdgas Zentralschweiz AG ou ewl energie wasser luzern. Une unité de gros bétail ou six porcs donnent droit à une action; le principal actionnaire agricole en possède 400. Les détenteurs d’actions peuvent faire éliminer leur fumier au tarif préférentiel de six francs par tonne, contre dix francs pour les autres. Il est rentable d’éliminer le fumier à Inwil. Jusqu’ici, les éleveurs porcins de la région devaient conclure des contrats avec des agriculteurs manquant de matière organique pour fer-
Du biogaz, mais aussi des engrais. Du point de vue technique, l’unité d’Inwil innove en combinant – cas unique en Suisse – la fermentation par voie sèche et humide. Les deux types de substrats suivent des processus différents avant d’être réunis dans le produit final. L’installation fournit de l’énergie sous forme de biogaz à raison de 67,5 térajoules par an. Elle produit aussi 8000 mètres cubes d’engrais liquide et 15 000 mètres cubes de compost chaque année et bénéficie d’un partenaire sûr pour livrer ses engrais. Capable de traiter des substrats tant liquides que solides, elle est à même de recycler diverses substances,
« La valorisation énergétique du bois doit être la dernière étape d’une utilisation en cascade. » tiliser leurs champs. Le fumier lucernois était ainsi transporté jusque dans le Seeland bernois. Au prix de 50 centimes par tonne et par kilomètre, le seuil de distance critique rendant intéressante la taxe d’élimination pratiquée par SwissFarmerPower était vite atteint. D’après Daniel Hartmann, la canalisation de certains flux de matières constitue l’un des intérêts majeurs des installations de biogaz.
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telles que purin, déchets végétaux ou résidus de production alimentaire. « Nous sommes équipés pour nous rabattre sur des substrats moins soumis à la concurrence », relève Christoph Eggerschwiler. La compétition bat son plein. Claire-Lise Suter Thalmann, de la section Economie forestière et industrie du bois de l’OFEV, constate elle aussi
environnement 2/09 > Dossier Energie
que la compétition pour la biomasse est déjà engagée. « La valorisation énergétique du bois doit être la dernière étape d’une utilisation en cascade », souligne-t-elle. Ainsi, seul le bois qui ne répond plus aux exigences d’un menuisier ou d’un charpentier devrait être utilisé comme combustible. Le bois demeure la principale biomasse à but calorifique. L’énergie qu’on en retire représente 6,4 % de la production thermique et 3,6 % de toute la consommation énergétique suisse. Ces chiffres incluent l’apport des poêles suédois, fourneaux à catelles, cuisinières à bois et autres chauffages à pellets. Le potentiel de développement est considérable. Les grandes installations modernes à plaquettes et les chaudières automatiques, qui alimentent des réseaux desservant des villages et des quartiers entiers, prennent de plus en plus d’importance. Claire-Lise Suter Thalmann ne conteste pas la légitimité des petits chauffages individuels: « En demi-saison, les gens se chauffent souvent au poêle suédois. » Mais les installations automatiques permettent d’atteindre bien plus facilement le rendement visé de 80 à 90 % tout en évitant d’importants dégagements de poussières fines. En isolant soigneusement les bâtiments et en exploitant rationnellement le bois, on peut en tirer 30 % de la production totale de chaleur, selon les calculs de spécialistes de l’OFEV. Plus c’est grand, mieux c’est. L’idée de produire de l’énergie à partir de résidus sans valeur est certes séduisante, mais sa mise en œuvre recèle des embûches. Dans les installations d’un type nouveau comme celle de SwissFarmerPower, l’assurance de la qualité sera essentielle dans un proche avenir. « Jusqu’ici, nous avons affaire à des pionniers qui ne ménagent pas leur peine et fournissent du travail gratuit pour assurer la réussite de leur projet. Mais si des commerçants calculateurs flairent un marché, il faudra veiller à respecter des normes de qualité et de sécurité », rappelle Bruno Guggisberg, de la section Energies renouvelables de l’OFEN. Les futures installations destinées à tirer de l’énergie de la biomasse devront en tous cas être planifiées avec soin. Il faut en effet les construire sur des sites fournissant suffisamment de matériaux bruts pour assurer leur exploitation et comportant des industries ou des quartiers d’habitation susceptibles d’utiliser l’énergie thermique produite. Lucienne Rey www.environnement-suisse.ch/magazine2009-2-09
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Biocarburants: un bilan ambigu
Photo: AURA
CONTACTS Daniel Hartmann (à gauche) Chef de la section Protection des eaux souterraines OFEV 031 322 93 59 daniel.hartmann@bafu.admin.ch Bruno Guggisberg (à droite) Chef du domaine Biomasse Office fédéral de l’énergie OFEN 031 322 56 40 bruno.guggisberg@bfe.admin.ch
hjb. Il y a quelques années encore, les biocarburants issus de plantes cultivées à cet usage étaient considérés comme un moyen de protéger activement le climat. L’écobilan révèle toutefois que les émissions de CO2 sont souvent réduites au prix d’une pollution globalement plus élevée que celle causée par les carburants fossiles. Les nuisances sont principalement dues à la culture des plantes utilisées (voir aussi page 46). En conséquence, la législation sur l’imposition des huiles minérales applicable en Suisse depuis le 1er juillet 2008 n’exempte les biocarburants de l’impôt sur les huiles minérales que s’ils remplissent certaines conditions. Ainsi, sur tout leur cycle de vie, ils doivent rejeter au moins 40 % de CO2 de moins que l’essence fossile, sans polluer notablement plus l’environnement. Quant à la culture des plantes énergétiques, elle ne doit menacer ni les forêts tropicales ou d’autres écosystèmes captant le CO2, ni la diversité biologique. En vertu de l’ordonnance sur l’écobilan des carburants (OEcobiC), entrée en vigueur le 15 avril 2009, l’OFEV vérifie au cas par cas que ces exigences minimales sont strictement respectées. Pour éviter des conflits d’intérêts entre l’utilisation de la biomasse comme matériau et sa valorisation énergétique, les offices fédéraux de l’agriculture (OFAG), de l’énergie (OFEN), de l’environnement (OFEV) et du développement territorial (ARE) ont adopté une stratégie commune.
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POMPES À CHALEUR ET GÉOTHERMIE
L’énergie des profondeurs Des réserves de chaleur presque illimitées reposent dans le sous-sol. Pour le moment, nous ne les exploitons qu’en superficie. Or il faut forer beaucoup plus profondément pour trouver de très hautes températures. Prometteuse, cette technique n’en est qu’à sa phase expérimentale.
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environnement 2/09 > Dossier Energie
Ci-contre: Le projet pilote de géothermie profonde à Soultz-sous-Forêts, en Alsace, soutenu entre autres par l’Office fédéral de l’énergie (OFEN), pendant le test de circulation. L’eau est injectée sous haute pression par trois pompes (bleues, au premier plan) jusqu’à une profondeur de 5000 mètres et revient à la surface sous forme d’un mélange de vapeur et d’eau à 200 °C. A droite, les têtes de puits (rouges, semblables à des bouches d’incendie). Le réservoir (à gauche) n’a été mis en place que pour des tests: l’exploitation énergétique de la géothermie profonde fonctionne avec un circuit hydraulique fermé. Photo: CREGE, S. Cattin
TYPES D’EXPLOITATION DE LA GÉOTHERMIE Chaleur des eaux souterraines
Sonde géothermique
Pieux de fondation énergétiques
Champ de sondes géothermiques
Aquifère profond 1. Centrale de chauffage 2. Réseau de chauffage à distance
Géothermie de grande profondeur 1. Forages de production et de réinjection 2. Echangeurs de chaleur 3. Centrale électrique: turbine ORC et générateur 4. Installation de refroidissement 5. Réseau de chauffage à distance
Illustration: Centre de recherche en géothermie (CREGE)
Une pompe à chaleur (PAC) assure depuis 1938 le chauffage de l’hôtel de ville de Zurich. Elle prélève de la chaleur de la Limmat et la restitue à la température nécessaire. Techniquement, une PAC fonctionne selon le même principe qu’un frigidaire, mais à l’inverse: elle capte la chaleur de la terre, de l’eau ou de l’air extérieur au moyen d’un fluide réfrigérant qui s’évapore au cours de ce processus, et la redonne ensuite par compression de la vapeur. Ce procédé usuel pour la réfrigération n’a longtemps que très peu été utilisé pour le chauffage. Les combustibles fossiles étaient bien trop bon marché. Avec l’augmentation du prix du mazout et du gaz ainsi qu’un modeste soutien de l’Etat, les PAC ont connu un succès sans précédent ces dernières années. En 2007, leurs ventes – plus de 16 000 – ont pour la première fois dépassé celles des chaudières à mazout et à gaz.
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La palme de l’efficacité aux sondes géothermiques.
Les PAC fonctionnent à l’électricité, et c’est là le revers de la médaille. Pour produire 6839 térajoules (TJ) de chaleur en 2007, les 126 312 installations de Suisse ont utilisé 3280 TJ, soit 911 gigawattheures (GWh) d’électricité. L’Académie suisse des sciences techniques (SATW) estime qu’en 2070, notre pays aura besoin de 14 000 TJ (3900 GWh) pour alimenter ses PAC, soit près de 7 % de la consommation de courant actuelle. Ces pompes doivent donc impérativement être le plus efficaces possible. La différence de température est déterminante: si l’on capte des sources relativement fraîches, l’air ambiant hivernal par exemple, l’efficacité est nettement moindre que si l’on extrait de la chaleur du soussol. C’est pourquoi les systèmes dotés de sondes dites géothermiques, qui sont introduites dans le sol, consomment un tiers de courant de moins
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POMPES À CHALEUR ET GÉOTHERMIE PROFONDE: production actuelle et contribution potentielle à l’approvisionnement énergétique de la Suisse en 2050 et 2070, en TJ 2007 2050 2070 Pompes à chaleur
6839, dont 3893 pour la géothermie
–
56 200
Géothermie profonde
Electricité: 0
Electricité: 7600
–
Chaleur: 1107
Chaleur: 8600
–
OFEN, Statistique des énergies renouvelables éd. 2007
SATW, Plan de route Energies renouvelables, 2006
Sources
3,6 térajoules (TJ) = 1 gigawattheure (GWh) = 1 million de kilowattheures (kWh)
que les pompes à chaleur à air extérieur. Il s’agit donc de promouvoir surtout ces appareils. Actuellement, la moitié de la chaleur produite par les PAC provient de ce type d’installations. Les pompes les plus efficaces fournissent cinq fois plus d’énergie thermique que ce qu’elles dépensent en électricité. Les sondes géothermiques sont cependant interdites dans les zones de protection des eaux souterraines. En effet, comme l’explique Benjamin Meylan, de la section compétente de l’OFEV, lors de leur mise en place dans des eaux souterraines exploitables, des substances nuisibles risquent de s’infiltrer dans la nappe phréatique si le puits géothermique n’est pas parfaitement rempli. Bouillant sous-sol. Alors que les sondes égra-
tignent à peine la croûte terrestre avec leurs 400 mètres de profondeur au maximum, les centrales géothermiques s’aventurent nettement plus loin. Le jeu en vaut la chandelle: en Suisse, on gagne en moyenne trois degrés par 100 mètres. En présence de conditions géologiques particulièrement favorables, cinq kilomètres de sondage permettent déjà d’obtenir une température de 200 degrés. La technique de la géothermie profonde stimulée (ou EGS, pour «Enhanced Geothermal Systems ») permet de la capter et de la transformer en chaleur et en électricité. L’EGS a ses points faibles. A Bâle, les travaux de réalisation d’un projet d’usine géothermique ont provoqué plusieurs petits séismes en décembre 2006 et janvier 2007 et ont dû être provisoirement interrompus. En effet, avant de pouvoir récupérer la chaleur des profondeurs, il faut exercer de très fortes pressions pour fissurer la roche afin de permettre à l’eau d’y circuler. Pour Gunter Siddiqi, responsable de la recherche et du développement dans le domaine de la géothermie auprès de l’Office fédéral de l’énergie (OFEN), les problèmes techniques sont surmontables: « Un projet pilote semblable est
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testé avec succès en Alsace. » Les microséismes provoqués par l’injection d’eau à haute pression dans le sous-sol sont néanmoins presque inévitables, comme l’ont montré d’autres expériences. Le canton de Bâle effectue maintenant une analyse de risque avec le soutien de l’OFEN et de l’OFEV afin de déterminer la fréquence et les conséquences de ces événements sismiques artificiels, ainsi que leur influence sur les tremblements de terre naturels. Il comparera aussi ces périls à d’autres et évaluera les mesures préventives possibles. En encourageant cette analyse quantitative, l’OFEV veut favoriser une gestion harmonisée et intégrée des risques dans le domaine de la technique et des dangers naturels, selon Daniel Bonomi, de la section Prévention des accidents majeurs et mitigation des séismes à l’OFEV, qui ajoute: « Il faut avoir le courage de quantifier pour aborder la question des risques avec objectivité. » A Saint-Gall, bien en dessous du niveau de la mer.
Dans la commune de Saint-Gall, une centrale géothermique doit amener en surface de l’eau située entre 4000 et 4500 mètres de profondeur et avoisinant les 150 à 170 degrés. Elle produira près de 320 TJ (90 GWh) de chaleur et d’électricité par an et sera raccordée à un réseau de chauffage à distance prévu à l’est de la ville. Marco Huwiler, de l’office communal de l’environnement et de l’énergie, a bon espoir de voir se réaliser cette installation dont le coût est estimé à près de 120 millions de francs: « Les spécialistes affirment que les conditions géologiques sont très favorables. »
CONTACTS Benjamin Meylan (en haut) Section Protection des eaux souterraines OFEV 031 322 92 56 benjamin.meylan@bafu.admin.ch (géothermie de surface) Daniel Bonomi (à gauche) Section Prévention des accidents majeurs et mitigation des séismes OFEV 031 322 93 98 daniel.bonomi@bafu.admin.ch (gestion des risques) Gunter Siddiqi (à droite) Responsable du domaine de recherche Géothermie Office fédéral de l’énergie OFEN 031 322 53 24 gunter.siddiqi@bfe.admin.ch
Urs Fitze www.environnement-suisse.ch/magazine2009-2-10
environnement 2/09 > Dossier Energie
LIGNES ÉLECTRIQUES
Sous la terre ou dans les airs? Personne n’aime voir des pylônes et des lignes électriques devant sa maison, ni dans les zones de délassement. Mais les câbles enterrés ne sont pas toujours une bonne solution.
Lorsque les autoroutes des vacances sont surchargées, un bouchon se forme au premier encombrement. Puis plus rien ne passe pendant des heures. Il peut en aller de même sur le réseau à très haute tension, car le commerce international de l’électricité s’est considérablement développé. En cas d’engorgement des lignes, le risque de surcharge et de court-circuit venant interrompre le transport de l’électricité s’en trouve accru. Toute l’Italie a subi une telle situation le 28 septembre 2003, lorsque le courant a été coupé durant plusieurs heures. Eviter le blackout. Pour prévenir ces coupures to-
tales, il faut consolider le réseau et le doter de réserves de sécurité. Les CFF ont aussi besoin de
Dossier Energie > environnement 2/09
capacités d’alimentation supérieures pour faire rouler régulièrement un trafic ferroviaire densifié selon un horaire serré. D’ici 2015, pas moins de 67 projets doivent être réalisés dans les réseaux à haute tension des grandes compagnies d’électricité et des CFF, comme l’a relevé en 2007 un groupe de travail du Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC). Il est prévu d’étendre le dispositif existant et de construire de nouvelles lignes. Cela n’ira pas sans heurt. Des oppositions surgissent chaque fois qu’une nouvelle ligne à haute tension est planifiée. Les intéressés craignent le champ magnétique qu’elle génère et l’impact visuel exercé sur les habitats et les paysages. Pour
Pylônes au col du Grimsel Photo: AURA, E. Ammon
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la plupart des opposants, la solution miracle est l’enfouissement. L’avantage esthétique paraît évident et le champ magnétique est bien moins étendu, même s’il est notablement plus intense à proximité des câbles (voir ci-dessous).
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–20 m
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Etendue du champ magnétique d’une ligne aérienne typique de 380 kV à deux ternes, sous pleine charge (à gauche), et d’une ligne en câbles de 380 kV à puissance égale (à droite). Détail: les câbles isolés par des matériaux synthétiques sont mis sous terre dans deux blocs de tubes en béton parallèles. L’intensité du champ magnétique est indiquée en microtesla (μT). Figure: Beat Trummer
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La population résiste. Plusieurs communes
concernées par des projets de lignes se sont regroupées au sein de l’association « Haute tension sous terre », afin de promouvoir conjointement la stratégie de mise en câble. En règle générale, on ne câble aujourd’hui que des lignes de moins de 220 kilovolts (kV). Depuis une dizaine d’années, la technique permet toutefois d’enterrer la très haute tension, de 220 et 380 kV, en utilisant des isolants synthétiques. Signalons par exemple les lignes de 380 kV qui alimentent Berlin et l’aéroport de Madrid, et celle de neuf kilomètres qui relie Mendrisio (TI) à Cagno, en Italie. Si cette solution n’est adoptée que rarement, c’est d’abord qu’elle est onéreuse: les coûts se multiplient par six ou dix, voire par quarante ou plus selon le projet et la technologie appliquée. Et surtout, elle pose des problèmes d’exploitation (disponibilité, réparations, surcharge). Ménager les paysages protégés. Les lignes de
transport sont approuvées par l’Inspection fédérale des installations à courant fort (ESTI) ou, lorsqu’il faut lever des oppositions, par l’Office fédéral de l’énergie (OFEN). L’OFEV
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évalue dans le cadre de la procédure d’autorisation si les projets sont conformes au droit de l’environnement. Lorsqu’une ligne doit traverser un paysage protégé, l’OFEV demande généralement, en vertu de la loi fédérale sur la protection de la nature et du paysage (LPN), qu’elle contourne la zone concernée ou qu’elle soit enterrée. Cela s’applique notamment aux aires inscrites à l’Inventaire fédéral des paysages, sites et monuments naturels d’importance nationale (IFP) ainsi qu’aux autres périmètres de grande valeur écologique, tels que les réserves d’oiseaux. Préserver de l’électrosmog. Un objectif déterminant pour la définition du tracé est d’éviter l’exposition de la population au rayonnement non ionisant. Lorsqu’une ligne aérienne risque de dépasser la valeur limite fixée pour le champ magnétique dans les endroits à utilisation sensible – logement ou lieu de travail, surface constructible ou place de jeux –, il faut envisager un autre tracé ou une mise en câble. Hors des zones habitées et des paysages protégés, l’OFEV n’a pas beaucoup insisté jusqu’ici pour obtenir l’enfouissement des lignes. Outre son coût et ses inconvénients techniques, le câble enterré nuit lui aussi à l’environnement: son impact sur le sol est largement supérieur à celui de la ligne aérienne et il risque même d’entraver l’utilisation agricole du terrain. Il peut également perturber les couches aquifères ou exiger le défrichement de grandes surfaces forestières (voir tableau). « A elle seule, l’atteinte à un sol fertile dans un couloir de quinze à vingt mètres de large constitue déjà une incidence négative considérable », fait remarquer Elisabeth Suter, de la section EIE et organisation du territoire de l’OFEV. Critères de décision. Il faudrait disposer de cri-
tères détaillés et précis définissant dans quels cas une ligne à haute tension doit être enterrée. Cela permettrait d’éviter des actions judiciaires laborieuses et de mieux protéger tant la santé humaine que le paysage. Le conseiller aux Etats Jean-René Fournier a déposé au printemps 2008 une motion demandant l’établissement de bases de décision claires. Le Conseil fédéral s’est déclaré favorable à sa proposition, puis un groupe de travail s’est mis à l’ouvrage. Il a élaboré un catalogue de critères qui doit maintenant être testé pendant deux ans sur trois projets figurant dans le plan sectoriel des lignes de transport d’électricité. Beatrix Mühlethaler www.environnement-suisse.ch/magazine2009-2-11
environnement 2/09 > Dossier Energie
Impact des lignes aériennes et des câbles enterrés (380 et 220 kilovolts) sur l’environnement
1
Domaines
Lignes aériennes
Câbles enterrés1
Nature et paysage
Atteinte à l’aspect du paysage sur tout le tracé. Risque de collision pour les oiseaux
Atteinte ponctuelle à l’aspect du paysage, due aux ouvrages de transition entre les tronçons aériens et enterrés. Atteinte éventuelle due aux tranchées défrichées
Forêts
Défrichement temporaire pour la construction de la ligne. Défrichement définitif pour les pylônes. Limitation de la hauteur des arbres sous la ligne (servitude)
Défrichement temporaire pour la construction sur toute la largeur de terrain requise. Défrichement définitif sur toute la largeur du tracé. Restriction d’utilisation du terrain pendant l’exploitation
Sol
Atteinte faible
Atteinte considérable sur une bande de 10 à 30 m de largeur. Creusement d’une fouille de 3 à 8 m de largeur et de 2 à 4 m de profondeur pour poser les blocs de tubes. Risque de restriction durable de l’exploitation agricole. Risque d’échauffement et de dessèchement du sol
Eaux souterraines
Danger de pollution des eaux souterraines et de l’eau potable lors de la construction des fondations des pylônes. Pylônes interdits dans les zones de captage de sources; autorisés seulement dans des cas exceptionnels dûment fondés dans les zones importantes de protection des eaux souterraines
Danger de pollution des eaux souterraines et de l’eau potable lors de la pose des blocs de tubes. Lignes interdites dans les zones de captage de sources; autorisées seulement dans des cas exceptionnels dûment fondés dans les zones importantes de protection des eaux souterraines. Risque de perturbation durable des cheminements d’infiltration ou de barrières à l’écoulement des eaux souterraines
Electrosmog
Champ magnétique de grande étendue
Champ magnétique de faible étendue
Déchets
Peu de matériaux d’excavation, peu de déchets
Par mètre courant de bloc de tubes, 15 à 30 m³ de matériaux du sol et d’excavation généralement non valorisables
Dangers naturels
En cas de tracé parallèle aux courbes de niveau, risque de diminution de l’effet protecteur des forêts dû à la limitation de la hauteur des arbres
En cas de tracé parallèle aux courbes de niveau, risque de diminution de l’effet protecteur des forêts dû aux tranchées défrichées (prise au vent, instabilité de terrain, laves torrentielles)
Autres critères
Les questions de la durabilité (p. ex. coût et impact d’un démontage), de l’énergie grise et de la consommation des ressources n’ont encore été étudiées en détail pour aucune des deux variantes.
Seuls les câbles isolés par des matériaux synthétiques sont pris en compte, car les lignes à isolation gazeuse ne sont autorisées que dans des cas exceptionnels en raison des problèmes posés par l’hexafluorure de soufre (SF6), le gaz à effet de serre le plus puissant.
Dossier Energie > environnement 2/09
CONTACT Elisabeth Suter Section EIE et organisation du territoire OFEV 031 323 07 35 elisabeth.suter@bafu.admin.ch
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POLITIQUE ÉNERGÉTIQUE EXTÉRIEURE
Sécurité d’approvisionnement, rentabilité La politique énergétique extérieure vise à garantir l’approvisionnement en privilégiant une utilisation efficace et favorable au climat. Les questions environnementales figurent donc souvent à l’ordre du jour des relations internationales de la Suisse en matière d’énergie.
Demande en hausse constante, dépendance des importations, problèmes climatiques, investissements de remplacement et nouveaux investissements pour l’approvisionnement futur en électricité: dans le domaine de l’énergie, la Suisse est confrontée à de nombreux défis. Une politique extérieure active doit contribuer à les surmonter. Le principal objectif est de garantir l’importation. Mais il s’agit aussi de privilégier une utilisation efficace et favorable au climat afin de préserver l’environnement. Un troisième aspect
Installation d’un système solaire domestique sur le toit d’une cabane de paysans en Ethiopie (en haut), travaux préparatifs pour la construction d’une petite centrale hydroélectrique à Ladakh, en Inde du Nord (en bas) Photos: Stiftung Solarenergie (en haut), Haute école spécialisée du nord-ouest de la Suisse (FHNW, en bas)
touche à la rentabilité: les distributeurs suisses d’énergie doivent pouvoir s’imposer sur le marché intérieur européen du gaz et de l’électricité. Accord sur l’électricité avec l’UE. Depuis novembre 2007, la Suisse et l’Union européenne (UE) négocient un accord sur l’électricité. Outre la sécurité d’approvisionnement dans un contexte libéralisé, les échanges transfrontaliers et l’accès réciproque au marché, les discussions portent aussi sur les questions écologiques liées à ce secteur. Ainsi, l’UE a proposé à la Suisse d’intégrer à l’accord sept directives européennes concernant notamment l’étude d’impact sur l’environnement (EIE), l’évaluation environnementale stratégique, les habitats de la faune et de la flore et la protection de l’air. Ces textes sont actuellement examinés par un groupe de travail commun de la Suisse et de l’UE. Depuis quelque temps, les conditions du marché européen ont beaucoup changé: l’UE a lancé l’ambitieux paquet énergie-climat et préparé un troisième volet de mesures sur le marché intérieur de l’énergie, qui devrait être adopté en juin 2009. Qu’est-ce que le courant vert? Le nouveau cadre juridique de l’UE aura une influence sur la prise en compte des certificats verts en vigueur dans toute l’Europe. La Suisse souhaiterait que les Etats membres de l’UE continuent de reconnaître les certificats de provenance suisses pour l’électricité issue de ressources renouvelables, et notamment de la force hydraulique. La position des producteurs suisses sur le marché européen de l’énergie serait ainsi renforcée, car cette électricité se vend à un bon prix à l’étranger. « L’objectif prioritaire est donc d’harmoniser les critères de reconnaissance du courant vert avec nos partenaires et de s’entendre avec eux sur la place à lui accorder parmi les autres sources d’énergie », explique Karine Siegwart, cheffe de la section Europe, commerce et coopération au développement à l’OFEV. En effet, avec la nouvelle réglementation de l’UE, seule l’électricité fournie par des instal-
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environnement 2/09 > Dossier Energie
et protection du climat
lations de production nouvelles sera reconnue comme courant vert, à l’exclusion des centrales existantes. L’atout environnemental de la Suisse. Quels arguments écologiques peuvent faire pencher la balance en notre faveur dans les négociations avec l’UE? • Avec 55 % d’électricité hydraulique, la proportion d’énergies renouvelables est nettement plus élevée en Suisse que dans la plupart des pays de l’UE. Les objectifs 20/20/20 des Etats membres (20 % d’énergies renouvelables en 2020) ont toutefois été partiellement adaptés au pouvoir économique, de sorte que pour les pays ayant une forte part d’énergies renouvelables, comme l’Autriche, la barre est placée plus haut. • Pays alpin, la Suisse a l’avantage de pouvoir stocker l’énergie dans des centrales d’accumulation en altitude. Celles-ci prendront une importance accrue avec la production d’énergie solaire et éolienne, qui est très fluctuante. • Grâce à sa situation géographique, notre pays est la plaque tournante du courant en Europe. Dans la perspective d’une complémentarité entre énergie solaire du Sud et énergie éolienne du Nord, il est idéalement placé pour assurer le transit au moyen d’une « transversale alpine de l’électricité ». Partenariats bilatéraux. Dans le domaine de
l’énergie, la Suisse passe avec certains Etats des accords bilatéraux portant sur la recherche et la technologie. Elle s’efforce d’y intégrer des aspects environnementaux, notamment pour promouvoir les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, comme lors du dernier accord en date, conclu avec les Emirats arabes unis. A la signature du contrat, en janvier 2009, le conseiller fédéral Moritz Leuenberger a visité le site de Masdar, à Abou Dhabi, où la première ville sans CO2 du monde doit être construite d’ici à 2015. Elle comptera aussi un Village Suisse.
Dossier Energie > environnement 2/09
REPIC – un effort conjoint de trois départements fédéraux. Les pays en développement doivent
avoir la possibilité d’utiliser des énergies renouvelables. Dans cette optique, le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO), la Direction du développement et de la coopération (DDC), l’Office fédéral de l’énergie (OFEN) et l’OFEV ont créé la plateforme interdépartementale REPIC (« Renewable Energy & Energy Efficiency Promotion in International Co-operation »). « Cette plate-forme vise à soutenir nos partenaires dans les pays en développement par la mise en place de capacités locales, le transfert de technologies ou des projets modèles », explique Jean-Bernard Dubois, qui dirige la section Programme global Changement climatique de la DDC et fait partie du groupe de pilotage REPIC. L’initiative se fonde sur les besoins des plus pauvres, qui souffrent particulièrement du manque d’approvisionnement énergétique et des conséquences sanitaires et écologiques de technologies obsolètes. Plusieurs projets sont en cours de réalisation dans le monde ou ont été achevés avec succès, tels une étude de faisabilité qui a débouché sur la construction du premier parc éolien de Roumanie, la production de biogaz à partir de déchets de bananes au Costa Rica, des pompes solaires au Mali, ou encore le développement au Népal de la photovoltaïque couplée au réseau (voir ENVIRONNEMENT 1/2008, pages 44–46).
CONTACTS Karine Siegwart Cheffe de la section Europe, commerce et coopération au développement OFEV 031 322 99 73 karine.siegwart@bafu.admin.ch Jean-Christophe Füeg Chef de la section Affaires internationales Office fédéral de l’énergie OFEN 031 322 12 50 jean-christophe.fueeg@ bfe.admin.ch
Nouvelle Agence de l’énergie: la Suisse attend. Fruit d’une initiative de l’Allemagne, du Danemark, de l’Espagne et de l’Autriche, l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) a vu le jour en janvier 2009 à Bonn et vient compléter l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Dans un premier temps, la Suisse y participe comme observatrice. Le Conseil fédéral se prononcera sur une adhésion quand les domaines d’activité de l’agence ainsi que son mode d’organisation auront été précisés et les engagements financiers des Etats membres clarifiés. Georg Ledergerber www.environnement-suisse.ch/magazine2009-2-12
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A notre porte
GE / VD
JU
La mobilité douce en marche
Les sacs plastiques au pilori
Les habitudes des Lémaniques en matière de mobilité sont en train de changer. Entre 2000 et 2005, à Genève, on a observé une baisse marquée de l’utilisation de la voiture individuelle, ainsi que du nombre de kilomètres parcourus. Le taux de ménages sans véhicule y est passé de 20 à 24 %. Dans les communes urbaines vaudoises, le phénomène est moins prononcé. Le nombre de ménages n’ayant qu’une voiture augmente cependant par rapport à ceux qui en possèdent deux.
En janvier dernier, le parlement jurassien a voté l’interdiction des sachets plastiques à usage unique. Les principaux arguments des défenseurs de cette motion? Les sacs en polyéthylène contiennent beaucoup d’énergie grise, produisent du CO2 lors de leur élimination et ne sont utilisés que 25 minutes en moyenne avant d’être jetés. Leur abolition n’est pourtant pas pour demain dans le Jura. Le gouvernement a jusqu’à 2011 pour proposer un texte législatif de mise en œuvre.
> www.vd.ch > Par l’organisation > Services > Mobilité > Actualités
CH / Plateau Le retour du castor
VD VS
Du déchet vert au carburant
L’éolienne du Mont d’Ottan couronnée
Beat Hauenstein, Pro Natura
XIXe
Exterminé au siècle, le castor a été réintroduit en divers endroits de Suisse: entre 1956 et 1977, environ 140 individus ont été relâchés, sans grand succès. Ces dernières années, toutefois, ce rongeur a recommencé à s’étendre et entre parfois en conflit avec l’homme. Le projet « A l’eau castor! » qui a été lancé au début 2009 par Pro Natura sur le Plateau est le quatrième de ce type, après ceux menés en Suisse romande, en Suisse du nord-ouest et en Suisse orientale. L’information du public, sa sensibilisation, la mise en valeur des cours d’eau et la recherche de solutions en cas de conflits en constituent les principaux éléments.
La seconde éolienne de Martigny a reçu le Watt d’or 2009 dans la catégorie Energies renouvelables. Ce label de qualité créé par l’Office fédéral de l’énergie (OFEN) en 2006 distingue les meilleurs projets énergétiques. L’éolienne du Mont d’Ottan, réalisée par RhônEole SA et mise en service en mai 2008, est la plus grande installation actuellement en activité en Suisse. La production annuelle attendue est de 5 millions de kWh, ce qui équivaut à la consommation d’environ 1300 ménages.
> www.wattdor.ch, www.rhoneole.ch
Fin 2008, une grande installation de méthanisation a été mise en service à Lavigny. Elle produit environ 1,56 million de mètres cubes de biogaz par an, ce qui représente 1,12 million de litres d’essence. Obtenu à partir de déchets organiques collectés dans les communes avoisinantes, le biogaz est injecté dans le réseau de gaz naturel avant d’être utilisé comme carburant. Germanier Ecorecyclage SA permet ainsi d’améliorer la filière des déchets organiques, de participer à la production d’énergies renouvelables et de soutenir la lutte contre les gaz à effet de serre.
> Luc Germanier, 021 821 84 84,
> Pro Natura, Secrétariat romand, 024 425 03 72, info@aleaucastor, www.aleaucastor.ch
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mise à disposition
www.germanier-sa.ch Jean-Marie Rouiller
environnement 2/09
BE/GL/GR/ZG/SZ Prendre congé de sa voiture
tares sur les terrains agricoles des établissements pénitentiaires de Bellechasse. L’idée est de mener à bien cette aventure pour 2010, l’année internationale de la biodiversité décrétée par les Nations Unies. Outre le fait qu’il contribue à sauvegarder la nature dans le canton, ce projet s’intégrera au développement d’un réseau protégé sur tout le Plateau suisse. Le Grand Marais n’est qu’un maillon de cette chaîne.
ont maintenant l’obligation de prendre toutes les mesures nécessaires afin de garantir une sécurité maximale pour la population. La stratégie repose sur trois piliers: mesures de précaution, intervention en cas de catastrophe et remise en état. Si les autorités communales négligent les informations disponibles et qu’un accident fait des victimes, elles peuvent être tenues de rendre des comptes.
> Martin Johner, 031 755 82 56,
> Office des dangers naturels, des incendies et
www.biotopverbund.ch (en allemand)
des projets, Bellinzone, 091 814 36 57, www.ti.ch/dt/da/sf/ufft/
VD Ardez, en Engadine (GR)
Andrea Badrutt, Coire
VD
Une déchetterie mobile La plus grande installation solaire de Suisse
Partir en vacances sans voiture? De nombreuses personnes en rêvent, mais y renoncent finalement à la vue de leurs bagages. Quatre destinations suisses – Ägerital/Sattel (ZG/SZ), Braunwald (GL), Lenk (BE) et Scuol (GR) – vont maintenant servir de cobayes au programme « Ferien vom Auto ». Objectif: faciliter la vie des touristes qui s’y rendent sans leur véhicule, en leur proposant des services de transport de bagages ou de mobilité sur place.
Les capteurs photovoltaïques construits sur les toits des bâtiments de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) auront la superficie de trois terrains de football. Ils entreront en service cette année encore. La société Romande Energie s’est alliée à l’EPFL pour ce projet de 20 millions de francs. L’installation produira du courant vert, mais sera aussi utilisée à des fins de recherche et de développement.
> solèr + bernhard, Samuel Bernhard, Zurich, mise à disposition
044 430 19 31, samuel.bernhard@greenmail.ch
GE Un biotope à Bellechasse
Les Lausannois peuvent désormais éliminer leurs objets encombrants directement dans leur quartier. Un point de collecte mobile s’arrête quatre fois par an en 21 endroits de la ville. Jusqu’ici, Lausanne présentait un certain retard par rapport au reste de la Suisse: on n’y valorisait qu’environ 40 % des déchets, contre plus de 50 % pour l’ensemble du pays. L’objectif est de faire passer le taux lausannois à 60 % d’ici à 2020.
> Service d’assainissement, Centre intercommunal de logistique (CIL), 021 315 79 79, christophe.leroy@lausanne.ch
mise à disposition
> Romande Energie, Karin Devalte, 021 802 95 67,
TI
karin.devalte@romande-energie.ch; EPFL, Jérôme Grosse, 079 434 73 26,
mise à disposition
La fondation « Réseau des biotopes du Grand Marais » désire aménager un biotope de 14 hec-
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Protection maximale
jerome.grosse@epfl.ch
Le canton du Tessin a achevé sa cartographie des dangers. Sur cette base, les communes
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En politique internationale Les biocarburants à la croisée d’intérêts variés Les carburants biogènes peuvent avoir des origines diverses: bois, plantes à huile comme le colza, végétaux contenant du sucre ou de l’amidon comme les céréales, la betterave sucrière ou la canne à sucre. Ces derniers temps, ils ont fait l’objet de vastes débats, parce qu’ils touchent aussi bien aux questions énergétiques qu’à la sécurité alimentaire, au commerce, au développement économique, à l’agriculture durable et aux mesures de lutte contre les changements climatiques. A la fin 2008, une conférence internationale leur a été consacrée à São Paulo. Les discussions ont été dominées par les intérêts que la promotion des carburants biogènes présente pour le Brésil, par exemple, mais aussi pour les Etats-Unis ou l’Union européenne, que ce soit dans une perspective commerciale ou du point de vue de la politique de développement. Pour la Suisse, il est clair qu’il est nécessaire de coordonner les solutions politiques – en raison des changements climatiques et du recul de la biodiversité, parce que la pollution s’accroît dans l’air et dans les sols, que les ressources énergétiques s’épuisent et qu’une crise alimentaire menace. Dans le cadre de la législation sur l’imposition des huiles minérales, notre pays a introduit des exigences sociales et écologiques minimales pour les carburants qui pourront bénéficier d’un allégement fiscal. Un consensus sur les carburants biogènes ne saurait ainsi être recherché uniquement au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). « Les entreprises et la communauté internationale doivent voir les actions dans le domaine environnemental et social – notamment en matière de sécurité alimentaire – comme une chance et un investissement rentable à long terme », estime Karine Siegwart, qui dirigeait la délégation suisse. « Il faut promouvoir une agriculture durable et multifonctionnelle, plus centrée sur la production régionale et les écosystèmes », poursuit la cheffe de la section Europe, commerce et coopération au développement de l’OFEV. La transparence (écologique) du marché et l’aide au développement revêtent aussi une grande importance lorsqu’il s’agit de rendre le commerce plus durable.
Karine Siegwart Cheffe de la section Europe, commerce et coopération au développement OFEV 031 322 99 73 karine.siegwart@bafu.admin.ch
Solidarité et environnement Le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) a été institué en 1991. Grâce aux contributions de 174 Etats, il finance des mesures de protection de l’environnement d’importance mondiale dans les pays en développement et en transition, en tenant compte des traités internationaux signés notamment dans le domaine du climat et de la biodiversité, mais aussi des besoins spécifiques des Etats bénéficiaires. Il aide les pays concernés à développer et mettre en œuvre leurs mesures environnementales. Le fonds a déjà soutenu des projets concrets d’une valeur de 8 milliards de dollars et permis des cofinancements par des tiers à hauteur de 33 milliards. La réalisation des projets est assurée principalement par la Banque mondiale, le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Dans le cadre du FEM, la Suisse s’est jointe à certains pays d’Asie centrale – Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan, Turkménistan, Ouzbékistan et Azerbaïdjan – pour former un groupe bénéficiant du droit de vote. Deux fois par an, des séances constitutives ont lieu avec ces pays. Le plus grand projet en cours en Asie centrale est le CACILM (Central Asian Countries Initiative for Land Management), dont l’objectif est d’accroître la productivité des sols. Vu son succès, il sera prolongé et développé.
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Reinhard Gasser Section Europe, commerce et coopération au développement OFEV 031 322 97 77 reinhard.gasser@bafu.admin.ch, www.thegef.org
environnement 2/09
FAUNE
Cistude d’Europe: me revoilà! On ne sait pas encore si elles sont vraiment autochtones ou descendent d’individus lâchés dans la nature. Quoi qu’il en soit, les cistudes d’Europe qui vivent sous nos cieux sont dignes d’être protégées. Des mesures ont été prises pour préserver cette tortue menacée de disparition.
Elle était portée disparue: dans la liste rouge des espèces menacées de Suisse publiée en 1994, la cistude d’Europe (Emys orbicularis) est déclarée « éteinte ». Bien que la présence de quelques individus ait été observée dans les eaux indigènes, les spécialistes partaient du principe qu’il s’agissait exclusivement d’animaux lâchés intentionnellement ou échappés de captivité. Certains doutaient même que la cistude d’Europe ait jamais existé à l’état sauvage dans notre pays, arguant que le climat est trop rude pour que ce reptile amateur de chaleur puisse se reproduire. Depuis, les avis ont changé. Des restes de cistudes abandonnés dans une caverne proche de Vionnaz en BasValais par des chasseurs de l’âge de la pierre il y a 6000 à 7000 ans attestent que cette tortue a bel et bien fait partie de la faune suisse. D’autres preuves datent de l’âge du bronze, plus précisément de 1000 av. J.-C.: des morceaux de plastron ont été découverts sur un site archéologique au bord du lac de Neuchâtel. Enfin, dans des chroniques du Moyen Age, des cas de pêche sont rapportés à Estavayer-le-Lac et en 1583, Conrad Gessner, auteur de ce que l’on considère comme le premier traité de zoologie, signale sa présence dans le canton de Zurich. Population vivace près de Genève. La thèse selon laquelle la Suisse n’abrite plus de populations de cistudes d’Europe capables de se reproduire a été réfutée elle aussi. En 2001, le biologiste Denis
Faune > environnement 2/09
Mosimann a étudié l’espèce dans la réserve naturelle du Moulin-de-Vert près de Genève, où elle a colonisé quatre étangs situés dans un bras mort du Rhône. Vingt-cinq individus adultes et une quantité inconnue de jeunes y ont été lâchés entre 1950 et 1989. Denis Mosimann a prouvé que depuis, cette population s’est vaillamment multipliée. Il a capturé et observé des spécimens de tous âges, y compris certains fraîchement éclos, et en a estimé le nombre à plus de trois cents.
pas les résultats provisoires d’analyses génétiques. Certains individus présentent en effet l’haplotype IIa, génotype dont la zone de diffusion s’étend de la France jusqu’au Danube et aux Balkans. La Suisse cisalpine se situe juste au milieu, et le génotype du sud des Alpes est différent. Le Centre de coordination pour la protection des amphibiens et des reptiles de Suisse (karch) a tiré les conséquences de ces constatations nouvelles et reconsidéré le statut de cette tortue:
Des chroniques du Moyen Age rapportent des cas de pêche de cistudes à Estavayer-le-Lac. Des essais de lâcher en pleine nature ont démontré que la cistude d’Europe est aussi parfaitement apte à se reproduire dans d’autres régions de Suisse à moins de 500 mètres d’altitude. Une chaire appréciée pendant le carême.
De même, il n’est plus certain que la cistude d’Europe ait été provisoirement éteinte en Suisse, bien que cette supposition soit solidement étayée. L’évolution des paysages humides de nos plaines l’a privée d’une grande partie de son habitat et elle a payé un lourd tribut à la pêche au filet et à la nasse: sa chair, officiellement assimilée par l’Eglise à celle du poisson, était très prisée durant le carême. Au XIXe siècle, les observations se font rares. Il est cependant possible que les populations actuelles soient issues de celles d’alors, ce que n’excluent
dans la « Liste Rouge des espèces menacées en Suisse: Reptiles » de 2005, elle figure désormais comme étant « en danger critique d’extinction ». Même si cette mesure administrative ne change rien à la situation de la cistude d’Europe, elle en fait une espèce qui suscite l’intérêt des milieux de protection de la nature. Plusieurs projets d’étude et de promotion sont en cours. Analyses génétiques. Dans une première phase, des analyses génétiques sont effectuées pour établir si les populations actuelles sont ou non de souche autochtone. Elles font appel à des méthodes sophistiquées permettant une différenciation dans l’haplotype IIa, qui est très répandu. Pour ce faire, on capture des animaux sur lesquels on prélève des suite page 49
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environnement 2/09 > Faune
Les tortues – ici en Croatie – prennent volontiers un bain de soleil sur un arbre mort flottant ou sur une branche émergée. Photos: Fritz Wüthrich
tissus avant de les relâcher. S’il s’avère que certaines des cistudes d’Europe indigènes sont véritablement d’« origine suisse », tout sera mis en œuvre pour préserver et augmenter les dernières populations, notamment par une valorisation ciblée de leurs habitats. La cistude d’Europe aime les eaux calmes fortement végétalisées, à fond vaseux, ainsi que les rivages structurés présentant une grande densité de plantes. Son régime alimentaire est relativement simple: invertébrés, larves, têtards de batraciens, œufs de poissons et cadavres de divers vertébrés, mais aussi lentilles d’eau, nénuphars et potamots. Bain de soleil et plus si entente. La présence aux abords des plans d’eau de prairies sèches, de pentes buissonneuses ou de buttes sablonneuses à l’abri des inondations est impérative pour la pérennité des populations. De mai à juin, les femelles pondent trois à dix-neuf œufs dans un nid. Les éclosions surviennent entre août et octobre. Lorsqu’elles ne sont pas en train de se nourrir, les tortues prennent des bains de soleil. C’est le moment le plus propice pour les observer, immobiles et tête haute sur un arbre mort flottant ou une branche émergée. Les femelles profitant de la chaleur printanière stimulent les mâles, et le bain de soleil évolue souvent en accouplement. Le coup de pouce du castor. La gestion des
biotopes de la cistude d’Europe bénéficie de l’aide d’un collaborateur qualifié: en
Faune > environnement 2/09
construisant ses barrages, le castor crée des plans d’eau propices, et en abattant les arbres, il aménage des endroits ensoleillés pour la ponte. Une réintroduction est envisageable dans les régions potentiellement adaptées d’où la cistude d’Europe a disparu, par exemple les Grangettes près de l’embouchure du Rhône dans le Léman, les rives sud du lac de Neuchâtel, le Grand Marais de la région des Trois-Lacs, la vallée de la Reuss, le delta formé par le Rhin dans le lac de Constance et les Bolle di Magadino. L’essentiel est de ne lâcher que des animaux dont le patrimoine génétique est aussi proche que possible de celui des individus présents à l’origine et adaptés aux conditions locales. Les examens génétiques permettront de sélectionner des animaux appropriés pour l’élevage et la remise dans la nature. Eviter les lâchers illégaux. La cistude d’Europe est protégée sur tout le continent et il est interdit d’en capturer. Cette pratique est par ailleurs rare, car l’espèce se reproduit très bien en captivité. C’est une des raisons pour lesquelles cette tortue est devenue un animal familier très prisé et que des individus d’origine étrangère et inconnue circulent parmi les amateurs. Il arrive que certains propriétaires de cistudes d’Europe n’en veuillent plus et les abandonnent dans la nature. Or ces individus étrangers peuvent mettre en danger les populations locales en se mélangeant à elles et diluant progressivement leur patri-
moine génétique. Un autre risque est la transmission de maladies. En accord avec les cantons, l’OFEV élabore actuellement des solutions possibles pour réglementer la détention de la cistude d’Europe. L’objectif est d’augmenter la transparence et de responsabiliser les propriétaires pour mettre un frein aux lâchers illégaux. Hansjakob Baumgartner www.environnement-suisse.ch/ magazine2009-2-13
CONTACT Francis Cordillot Section Espèces et biotopes OFEV 031 324 01 38 francis.cordillot@bafu.admin.ch
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PROTECTION DE L’AIR
Jardiner sans s’intoxiquer En utilisant de l’essence ordinaire pour actionner une tondeuse à gazon, un taille-haies ou une tronçonneuse, on met sa santé à rude épreuve. Si le recours aux outils électriques est impossible, il vaut nettement mieux opter pour de l’essence alkylée, qu’on trouve de plus en plus dans le commerce.
Jardiner, c’est se sentir en harmonie avec la nature. Mais l’huile de coude et la force du poignet ne suffisent pas toujours pour venir à bout de l’exubérance végétale. Une tondeuse à gazon et un taille-haies à moteur rendent donc de fiers services, surtout pour entretenir de grands espaces verts. Là où le courant est aisément accessible, il convient de préférer les outils électriques, car ils ne produisent pas de gaz d’échappement. De plus en plus de fabricants proposent d’ailleurs des modèles dotés de puissantes batteries. Cependant, le recours à des appareils motorisés s’avère parfois incontournable. Chaque été, quelque 350 000 tondeuses et autant d’autres engins équipés d’un moteur à essence sont ainsi à l’œuvre en Suisse. Le benzène provoque le cancer. Contrairement à celui d’une voiture, le moteur à deux temps d’un souffleur de feuilles ou d’une motofaucheuse ne brûle parfois l’essence qu’à 70 %. Le reste s’échappe dans l’air pour être le plus souvent aspiré par l’utilisateur. C’est surtout le benzène qui pose problème, car il est cancérogène. Jardiniers amateurs, employés communaux ou paysans respirent aussi du monoxyde de carbone et
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des hydrocarbures lorsqu’ils manient une tronçonneuse, ce qui est très préoccupant, relève Gerhard Badertscher, de la division Protection de l’air à l’OFEV: « Ce mélange de gaz d’échappement porte atteinte au système respiratoire, perturbe le système nerveux et le passage de l’oxygène dans le sang, et peut provoquer de la somnolence, voire des étourdissements. D’où un véritable danger. »
cer et l’OFEV ont décidé de mener une vaste campagne d’information. « Comme nos membres vendent tous ce carburant spécial, il est aisé pour les personnes intéressées de passer à l’essence alkylée », affirme Andreas Furgler, responsable du centre de formation de l’USM à Aarberg. Les exploitants agricoles aussi utilisent souvent des engins à essence, comme des faucheuses à disques et des tondeuses automotrices pour entretenir
« Ce mélange de gaz d’échappement porte atteinte au système respiratoire, perturbe le système nerveux et peut provoquer de la somnolence, voire des étourdissements. » Bon pour les instruments. Ces risques, on peut les éviter. Depuis plusieurs années, on trouve en Suisse un carburant dont la combustion génère 95 % d’émissions nocives en moins. Cette essence alkylée n’étant utilisée que dans 10 % environ des appareils, les services cantonaux chargés de la protection de l’air, l’Union suisse du métal (USM), divers fabricants d’appareils, la Ligue suisse contre le can-
les terrains de golf. Andreas Furgler a déjà constaté qu’« en optant pour l’essence alkylée, l’utilisateur ne protège pas seulement sa santé, mais prolonge aussi la durée de vie de son engin ». En effet, contrairement à ce qu’on observe avec l’essence normale, les joints en caoutchouc et d’autres pièces sensibles s’usent moins vite. L’essence alkylée s’avère également tout indiquée pour
environnement 2/09 > Protection de l’air
l’hivernage des tondeuses à gazon et autres appareils: au printemps, ils redémarrent au quart de tour. Pour 25 francs de plus par an. La plupart
des utilisateurs de tondeuses à gazon, de petits bateaux ou de hacheuses continuent pourtant à les remplir avec le bidon de réserve de leur voiture. Pourquoi? Parce que le prix de l’essence alkylée équivaut au double de l’essence ordinaire. La différence s’explique par la manutention de petites quantités et les investissements à consentir pour entreposer cette substance dangereuse. Mais lorsqu’on pense que tondre son gazon sans mettre sa santé en jeu ne coûte que 25 à 30 francs de plus par an, il n’y a pas de quoi hésiter. De plus en plus de communes utilisent d’ailleurs uniquement de l’essence alkylée dans leurs tondeuses, leurs souffleurs à feuilles et leurs taille-haies. Depuis 2006, la ville de Zurich recourt exclusivement à ce carburant sans benzène pour ses engins à deux et à quatre temps. « La nouvelle essence est parfois mise en cause lors de pannes, mais en dernière analyse, les problèmes viennent le plus souvent d’ailleurs », observe Hugo Baumann, responsable des ateliers et de la logistique
Protection de l’air > environnement 2/09
au service des espaces verts. Dans l’ensemble, il juge l’expérience très positive. Certaines entreprises horticoles ne reculent pas non plus devant le léger surcoût. Chez Wenger Gartenbau, à Aesch (BL), les tronçonneuses et les taille-haies ne fonctionnent depuis plus de trois ans qu’à l’essence alkylée. « Outre les avantages pour la santé, il y a aussi moins de dépôts dans le carburateur », souligne le mécanicien Hans-Jörg Rebmann. Pour des raisons économiques, l’entreprise utilise encore de l’essence conventionnelle pour les moteurs à quatre temps, mais recourt bien entendu à l’essence alkylée lorsqu’un client en fait la demande. Les particuliers et les services publics peuvent faire beaucoup pour promouvoir l’essence alkylée: si la demande s’accroît, la disponibilité va s’améliorer et le prix baisser. Pieter Poldervaart www.environnement-suisse.ch/ magazine2009-2-14 CONTACT Gerhard Badertscher Chef d’état-major de la division Protection de l’air et RNI, OFEV 031 323 93 39 gerhard.badertscher@bafu.admin.ch
La qualité de l’air s’invite en classe pld. Comment agit le benzène? Quelle est la différence entre l’ozone qui pique les yeux en été et celui qui tend à manquer dans la couche loin au-dessus de nos têtes? Voilà le genre de questions que des élèves de 12 à 14 ans abordent dans le cadre du projet « air4life ». Soutenu par l’OFEV, il a été lancé en automne 2008 dans quatre classes de Neuenkirch (LU) et vise à amener les jeunes à découvrir comment réduire les émissions d’ozone, de benzène ou de particules fines au quotidien. D’ici à 2010, plus de 1000 classes devraient avoir inclus les douze modules sur la qualité de l’air dans leur programme de cours. Infos et inscriptions des enseignants intéressés: www.air4life.ch.
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MONITORING DE LA BIODIVERSITÉ
La vie est plus riche en montagne De premiers résultats du Monitoring de la biodiversité en Suisse en témoignent: la diversité biologique du pays se concentre dans ses montagnes. Mais même en montagne, nombre d’espèces sont plus ou moins fortement menacées.
Le Monitoring de la biodiversité en Suisse (MBD, voir encadré) a été lancé en 2001. Après plusieurs années de mise en place et de relevés sur le terrain, le programme livre aujourd’hui de premiers renseignements non seulement sur l’état de la diversité biologique, mais aussi sur les évolutions en cours. Les régions montagneuses jouent un rôle capital pour la biodiversité de la Suisse, les chiffres du MBD le montrent clairement. Prairies et pâturages y hébergent 25 % d’espèces de plantes vasculaires de plus qu’à une altitude inférieure. On trouve en moyenne 19 types de mousses dans les pâturages alpestres, pour trois seulement en région de collines. Les forêts de montagne sont elles aussi beaucoup plus riches que celles du Plateau. Et il n’existe nulle part ailleurs qu’en altitude autant d’habitats entièrement naturels. L’exemple des papillons diurnes. Les Alpes
sont en outre un havre pour les espèces dont la répartition est limitée à travers le monde. On dénombre 150 espèces de plantes vasculaires endémiques d’Europe centrale dont l’aire de distribution se trouve pour un quart au moins en Suisse. Près de quatre cinquièmes d’entre elles sont des plantes de montagne. La situation privilégiée des régions de montagne par rapport au reste du pays ne s’explique pas seulement par les conditions naturelles qui y règnent encore, mais aussi par le type et l’intensité de l’utilisation qui en est faite. Les recensements des papillons diurnes effectués
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par le MBD le soulignent: on compte en moyenne deux fois moins d’espèces sur le Plateau qu’à la montagne, bien que certaines des surfaces répertoriées s’y distinguent par une grande richesse et présentent également un potentiel important pour les papillons. Pour ex-
ploiter ce potentiel, il faudrait toutefois plus de prairies fleuries et de bandes herbeuses le long des haies et des forêts. Ces habitats si attrayants pour les papillons ont souvent été détruits par l’éparpillement des constructions et l’intensification de l’agriculture.
environnement 2/09 > Biodiversité
Le Monitoring de la biodiversité en Suisse (MBD)
Le guêpier d’Europe (ci-dessous) a niché pour la première fois en Suisse en 1991. La lamproie de rivière (à gauche) a disparu de nos cours d’eau au début du XXe siècle. Photos: Stefan Gerth, Agence Sutter (guêpier); www.fischartenatlas.de (lamproie)
La montagne se réchauffe. Vu l’impor-
tance des Alpes pour la biodiversité en Suisse, les changements qui s’y produisent actuellement sont préoccupants. Le problème ne concerne pas uniquement l’extension des zones habitées ou le développement de l’agriculture, qui se
Biodiversité > environnement 2/09
retire des zones à rendement limité pour s’intensifier sur les surfaces plus faciles à atteindre, même en altitude. C’est probablement dans les montagnes que le réchauffement climatique se fait le plus sentir. Selon le constat du MBD, en tous cas, certaines plantes subalpines
ud. Le MBD est le programme de surveillance de la biodiversité en Suisse lancé par l’OFEV. La biodiversité recouvre à la fois toutes les espèces animales et végétales, la richesse des habitats et la variabilité génétique. Comme il est impossible de tout inventorier, le MBD se sert d’une série de 33 indicateurs représentant chacun un aspect de la biodiversité. L’essentiel du programme consiste à recenser la diversité des espèces sur le terrain. Le MBD se concentre sur quelques groupes: les plantes vasculaires, les oiseaux nicheurs, les papillons diurnes, les mousses et les escargots. Pour répertorier ces organismes, il a mis en place deux réseaux nationaux totalisant plus de 2000 surfaces. Celles-ci sont examinées tous les cinq ans à l’aide de méthodes clairement définies et reproductibles. Avec le temps, on disposera ainsi de séries de données longitudinales sur l’évolution de la biodiversité en Suisse. Les mesures du MBD sont complétées par des données tirées de sources extérieures. Un atout du MBD réside dans le fait que son réseau d’échantillonnage tient également compte de la diversité biologique dans le paysage moyen, complétant d’autres recensements qui se concentrent sur les espèces rares et les sites spéciaux. Il permet ainsi d’obtenir une image bien plus complète et de savoir dans quel état général se trouve la nature du pays.
et alpines poussent aujourd’hui en moyenne 13 mètres plus haut qu’il y a seulement cinq ans. Si cette tendance devait se poursuivre, les espèces tributaires de sites spéciaux pourraient en pâtir. suite page 54
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L’expansion du pissenlit. Au cours des dernières années, le MBD a observé une augmentation des espèces de plantes vasculaires dans les prairies, y compris à plus haute altitude. Par contre, le nombre des espèces de mousses et d’escargots est resté quasi identique. Comme le montrent les premières analyses, la diversité des plantes vasculaires s’accroît, mais celles qui se propagent sont celles qui sont déjà très fréquentes. Citons le pissenlit, le trèfle blanc ou la bugle rampante, qui aiment les emplacements riches en nutriments et peuvent vivre dans divers habitats. La propagation de ce type de plantes a pour effet qu’on voit partout les mêmes. Si cette tendance se poursuit, les communautés végétales de régions et de sites différents se ressembleront toujours plus. L’augmentation constatée sur les surfaces répertoriées n’a donc rien de réjouissant, car elle s’accompagne d’une perte d’espèces typiques. Des évolutions ambivalentes. Le nombre des espèces animales vivant à l’état sauvage en Suisse est resté plus ou moins constant entre 1997 et 2007, du moins dans les groupes pour lesquels la base de données permet de faire une appréciation. Si on considère toute la période allant de 1900 à aujourd’hui, on constate toutefois que la diversité a augmenté dans les groupes observés. Au cours du siècle dernier, 23 espèces ont disparu de Suisse, dont deux sauterelles vivant dans les zones alluviales des cours d’eau. Pendant la même période, 42 espèces ont fait leur apparition. La progression est particulièrement nette chez les oiseaux nicheurs (14 espèces en plus) et les mammifères (8 espèces en plus). Certains, comme le bouquetin ou le lynx, doivent leur retour aux efforts de protection
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entrepris, mais d’autres sont revenus d’eux-mêmes, comme la grive litorne ou le loup. Selon les critères du MBD, les espèces ne sont considérées comme présentes en Suisse que si on les y trouve à l’état sauvage pendant au moins neuf sur dix années consécutives. Cette évolution ne doit pas masquer le fait que de nombreuses espèces restent menacées. Ainsi, 15 des 19 reptiles indigènes sont considérés comme « vulnérables », « en danger » ou « en danger critique d’extinction » selon les critères des listes rouges. Chez les poissons et les
70 % de forêts ont une faune et une flore particulièrement riches. Il est d’autant plus réjouissant que la qualité écologique des forêts progresse. On trouve aujourd’hui davantage de peuplements et de réserves laissés à l’état naturel qu’il y a dix ans, les forêts contiennent beaucoup plus de bois mort et la proportion de forêts rajeunies naturellement a fortement augmenté. Beaucoup d’organismes profitent de ces évolutions, comme les mousses et les escargots, nombreux en forêt.
Au cours du siècle dernier, 23 espèces ont disparu de Suisse. Pendant la même période, 42 espèces ont fait leur apparition. cyclostomes, la proportion est de 58 %. Le sort des oiseaux nicheurs est préoccupant lui aussi: environ 40 % des espèces indigènes figurent sur la liste rouge. Les oiseaux vivant dans les zones agricoles surtout, comme le vanneau huppé, ont subi de lourdes pertes au cours des dernières années. La situation est également critique dans d’autres groupes: 44 % des lichens épiphytes et 19 % des champignons supérieurs se trouvent sur la liste rouge. La qualité des forêts progresse. Les deux tiers des oiseaux nicheurs observés par le MBD sont des habitants des forêts, et ce, bien que la forêt ne couvre qu’un tiers du pays et que les oiseaux forestiers ne représentent qu’un tiers de toute l’avifaune de Suisse. La forêt favorise la diversité des espèces, quelles qu’elles soient. Les paysages comportant 30 à
Certaines plantes apprécient la ville. Dans les années 1980 et 1990, les surfaces d’habitation ont augmenté de 13 % en Suisse. Elles se sont surtout étendues aux dépens des zones agricoles. Les maisons, les bâtiments industriels et commerciaux, les voies de transport ont pris la place des prés et des champs: au prix de la biodiversité, pourrait-on penser. Mais la situation est plus complexe. Les sols imperméabilisés sont sans nul doute perdus pour la nature. Mais les surfaces urbanisées dont le sol a échappé à l’imperméabilisation peuvent offrir un habitat à de nombreuses espèces spécialisées et rares, comme les plantes pionnières et rudérales ou les mousses. Dans le cas de ces dernières, il s’agit de communautés typiques des régions habitées, qui se distinguent nettement des mousses qu’on trouve en forêt ou dans les zones agricoles.
environnement 2/09 > Biodiversité
Oiseaux nicheurs Plateau 37 Jura 40
Versant nord des Alpes 32
Alpes centrales 22
Versant sud des Alpes 24
Les zones urbaines accueillent également beaucoup d’espèces végétales importées ou ramenées involontairement. Les plantes dites néophytes, comme le solidage du Canada, la berce du Caucase ou la renouée du Japon, ont été plantées dans des parcs et des jardins ou sont arrivées dans les villes en tant que passagers clandestins. Le climat, plus doux qu’aux alentours, leur plaît. Partant des agglomérations, elles se propagent dans d’autres habitats proches, où elles peuvent provoquer des dégâts.
MBD 2008
Moyenne suisse 31
Plantes vasculaires Plateau 229 Jura 265
Versant nord des Alpes 263
Versant sud des Alpes 226
Une image de plus en plus nette. Le MBD
n’en est qu’à ses débuts. Seuls deux cinquièmes des surfaces répertoriées ont déjà été examinées à deux reprises. Les chiffres disponibles permettent d’identifier les tendances esquissées ici, mais il est encore trop tôt pour obtenir une vue complète et exacte des évolutions en cours. L’image va se préciser au fil du temps. On pourra alors mieux apprécier les effets des mesures politiques et économiques récentes sur la biodiversité. Le MBD livre à ce titre des bases importantes qui, associées aux données fournies par d’autres programmes tels que l’Inventaire forestier national, permettent d’évaluer les politiques et de contrôler l’efficacité des instruments de la protection de la nature.
Alpes centrales 205
MBD 2008
Moyenne suisse 238
Papillons diurnes Plateau 19 Jura 29
Versant nord des Alpes 38
Alpes centrales 39
Versant sud des Alpes 40
Urs Draeger, bureau de coordination du MBD www.environnement-suisse.ch/ magazine2009-2-15 MBD 2008
CONTACT Meinrad Küttel Division Gestion des espèces OFEV 031 322 93 24 meinrad.kuettel@bafu.admin.ch
Biodiversité > environnement 2/09
Moyenne suisse 32
DIVERSITÉ DES ESPÈCES DANS LES PAYSAGES DE SUISSE: nombre des espèces de plantes vasculaires et de papillons diurnes recensées sur des transects aménagés sur une longueur de 2,5 km à l’intérieur des surfaces d’échantillonnage, qui couvrent chacune 1 km2. Les oiseaux nicheurs sont toujours recensés sur la surface entière.
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DANGERS NATURELS
Des conseils adaptés à la réalité locale Lorsque le risque d’avalanche s’accroît, que des inondations ou d’autres dangers naturels menacent, la sécurité de la population repose sur les cellules de crise locales. De nouvelles formations aident les responsables concernés à gérer ces situations.
Fin février 2009. Deux mètres et demi de neige surplombent le village de Bever, en Haute-Engadine (GR), sur une pente de 35 degrés. En raison d’une grande fissure et de la déclivité, idéale pour les avalanches, Jon-Andri Bisaz, forestier de triage et chef de la commission avalanches de Bever et Celerina, donne l’ordre d’évacuer sept maisons, soit 41 personnes. Une décision difficile à prendre. Pour gérer cette situation critique, le forestier a profité des cours d’instruction sur la neige et les avalanches qu’il avait suivis auparavant. Cette formation à deux niveaux a été conçue par l’Institut pour l’étude de la neige et des avalanches (SLF), à Davos, sur mandat de l’OFEV. Elle doit permettre aux représentants des communes alpines de détecter à temps le danger et de prendre les mesures nécessaires. Comme l’explique Jürg Schweizer, formateur au SLF, « les cours sont principalement destinés aux collaborateurs et aux responsables des services de sécurité affectés aux communes, voies de communication et chemins de fer de montagne, des cellules de crise et des autorités qui planifient les mesures de protection contre les avalanches ». Les participants sont des professionnels qui travaillent souvent dans la nature: responsables de l’entretien des routes, forestiers ou guides de montagne. Lors du cours A, ils apprennent à évaluer la situation locale à l’aide des informations disponibles sur la neige, la météo et les avalanches ainsi qu’avec des données recueillies personnellement. Le cours B est consacré à la gestion de la situation de crise: hébergement des personnes évacuées, organisation de l’assis-
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Berne, été 2005: le bois flottant bouche le canal latéral de l’Aar qui longe le quartier de la Matte.
tance, extension de la zone dangereuse et levée de l’alerte, sans oublier les relations avec les médias. La ville de Berne les pieds dans l’eau.
Changement de tableau: en mai 1999, le quartier de la Matte, dans la vieille ville de Berne, avait été inondé pendant plusieurs jours. Certains habitants avaient dû quitter leur domicile en bateau en passant par les fenêtres du premier étage. La fonte des neiges très abondantes de l’hiver précédent avait provoqué une importante montée des eaux de l’Aar, accentuée par de fortes pluies début mai. Lorsque tout fut remis en état, la vie a repris son cours. « Il ne semblait pas
Photo: Keystone
nécessaire d’agir », se souvient Rosmarie Bernasconi, dont la librairie avait été elle aussi inondée. « Après tout, il s’agissait d’une crue centennale. » Mais à l’été 2005, la Matte était à nouveau sous l’eau, à la suite de précipitations diluviennes dans certaines parties des Grisons, en Suisse centrale et dans les Alpes bernoises. Cette fois, c’est le bois flottant, très abondant, qui a bouché le seuil par lequel l’excédent d’eau du canal de la Matte s’écoule dans l’Aar. Parmi les victimes se trouvaient notamment les derniers exemplaires du livre de Rosmarie Bernasconi sur les crues de 1999… Plusieurs autres régions de Suisse ont été dévastées par les inondations.
environnement 2/09 > Dangers naturels
Quartier de la Matte: Berne améliore la prévention
On a répertorié 5000 glissements de terrain dans le pays; les dommages se sont élevés à environ 3 milliards de francs au total. L’OFEV propose un plan de formation. Après
deux « crues centennales » en six ans, l’OFEV a décidé d’agir. Il est en train d’élaborer, sur le modèle des deux niveaux de cours sur la gestion du danger d’avalanche, des modules de formation de « conseiller / conseillère en dangers naturels ». Le premier cours aura probablement lieu cette année encore. Martin Buser, responsable de la gestion de crises et des plans d’urgence à l’OFEV, a conçu, sur la base de l’analyse des événements de 2005, un plan de formation qui a été soumis aux autorités compétentes de différents cantons pour consultation. Les échos sont positifs. Martin Buser est convaincu que des conseillers qualifiés peuvent éviter bien des dégâts en cas de crise. « Les grandes villes telles que Berne sont en mesure de venir seules à bout d’une menace de catastrophe, mais les communes plus petites sont dépassées. » Compléter le savoir local. La nouvelle formation s’adressera aux employés du système coordonné de protection de la population – police, sapeurs-pompiers, santé publique, services techniques, protection civile – et aussi aux forestiers qui connaissent bien le terrain. Ils apprendront à assurer la fonction importante de conseil dans le cadre de la prévention et en cas de sinistre, ainsi que lors de l’analyse des dommages. « Les cours montreront aux participants comment faire face aux dangers
Dangers naturels > environnement 2/09
les plus courants, mais ils seront également adaptés à leurs besoins », précise Martin Buser. « Le risque majeur varie selon la région: crues, chutes de pierres ou laves torrentielles. La formation vient compléter le savoir local. » C’est d’ailleurs l’un des objectifs du cours: « Nous comptons sur l’échange d’expérience des conseillers en dangers naturels. Ainsi, les connaissances acquises se multiplieront rapidement. » Le système suisse d’alerte météorologique a été développé ces dernières années, les données disponibles et les modèles numériques de prévision ont été perfectionnés. Ce sont les organes civils de conduite compétents qui doivent, avec l’aide des futurs conseillers en dangers naturels, déduire des avertissements les mesures qui s’imposent pour protéger la population. Cela commence par de petites choses: sortir les voitures de la zone de danger, vider les caves, mettre en place des sacs de sable ou des tuyaux de protection, évacuer les personnes âgées ayant perdu leur mobilité. Comme l’affirme Martin Buser, « ces simples dispositions préventives, prises à temps, suffisent pour économiser beaucoup d’argent ». Martin Arnold
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CONTACT Martin Buser Section Gestion des risques OFEV 031 324 10 26 martin.buser@bafu.admin.ch
ma. Après la deuxième inondation catastrophique du quartier de la Matte, à Berne, la ville a pris des mesures. Elle a défini des sites d’intervention à partir desquels le bois flottant peut être rapidement retiré de l’eau, au moyen de grues, avant qu’il ne bloque l’écoulement. L’Office des ponts et chaussées a fixé des points d’ancrage dans le sol devant les maisons pour permettre, si nécessaire, l’installation de digues provisoires en aluminium. En outre, les pompiers ont introduit un système d’alerte par SMS pour inviter la population, en cas de risque de crue, à évacuer voitures et autres biens de valeur de la zone menacée. Le dispositif a été testé en août 2007. Les eaux de l’Aar ont de nouveau atteint un niveau exceptionnel, mais les dégâts ont pu être limités. Tout a fonctionné: les pompiers ont donné l’alerte à temps par SMS et le sous-sol renforcé a permis l’accès de véhicules lourds pour retirer le bois flottant. Des tuyaux de protection pleins d’eau ont servi de digues, opposant une résistance au courant. Lorsque l’eau passait quand même, elle était retenue par les palplanches en aluminium montées juste devant les maisons. Toutefois, ces précautions ne sont pas encore suffisantes. « Le sous-sol de l’Aar est une vraie passoire. En cas de crues comme celles de 1999 ou de 2005, les eaux souterraines remonteraient à travers le sol et le quartier de la Matte serait une fois de plus sous l’eau, malgré les mesures de protection », explique Hans-Peter Wyss, ingénieur municipal à Berne. Les autorités de la ville ont donc cherché une solution à long terme: les rives menacées seront surélevées et le problème de la nappe phréatique va être résolu par des parois souterraines étanches et un système de drainage.
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Du côté du droit Taxe sur le CO2: un avis de droit lève le doute Selon la loi, les recettes de la taxe sur le CO2 doivent être redistribuées à la population et à l’économie. Il n’est pas possible de les utiliser pour financer des mesures de protection du climat. Or en Suisse, le chauffage des locaux consomme encore nettement trop d’énergie: assainir les bâtiments serait donc judicieux. Les investissements élevés que cela implique découragent pourtant bon nombre de propriétaires. Une initiative parlementaire demande maintenant que l’on prélève une partie des recettes de la taxe pour subventionner ces assainissements. Une telle solution peut-elle être concrétisée à l’aide d’une simple modification de la loi sur le CO2 ou une adaptation de la Constitution s’impose-t-elle également? Les taxes dont l’objectif principal est de produire des revenus sont considérées comme des impôts. Elles nécessitent non seulement une disposition légale spécifique, mais également une base constitutionnelle. Cette dernière n’est en revanche pas nécessaire pour les taxes prélevées exclusivement afin de limiter des comportements néfastes pour l’environnement, si elles ne génèrent pas de revenus. Ces taxes d’incitation peuvent se fonder sur l’art. 74 de la Constitution, qui traite de la protection de l’environnement dans son ensemble. On peut dès lors se demander si une taxe sur le CO2 dont les recettes sont en partie affectées au financement de mesures de protection du climat doit être considérée comme un impôt ou comme une taxe d’incitation. Un avis de droit commandé par l’OFEV arrive à la conclusion que, du point de vue juridique, un tel instrument serait encore une taxe d’incitation et non un impôt. On pourrait donc répondre aux exigences de l’initiative parlementaire en n’adaptant que la loi. Par ailleurs, dans l’une des variantes qu’il a mises en consultation dans le cadre de la révision de la loi sur le CO2 (pour la période postérieure à 2012), le Conseil fédéral a proposé d’utiliser une partie des recettes d’une future taxe sur le CO2 pour la réalisation de mesures de protection du climat. Avis de droit disponible sous: www.environnement-suisse.ch/droit > Avis de droit et rapports > Climat Renseignements: Barbara Nägeli, division Droit, OFEV, 031 325 31 98, barbara.naegeli@bafu.admin.ch
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Paru récemment Toutes les publications de l’OFEV sont disponibles sous forme électronique; les fichiers PDF peuvent être téléchargés sous www.environnement-suisse.ch/publications Certains ouvrages existent également en version imprimée; ils peuvent être commandés à l’adresse suivante: OFEV Centrale d’expédition CH-3003 Berne tél. +41 (0)31 322 89 99 fax +41 (0)31 324 02 16 docu@bafu.admin.ch www.environnement-suisse.ch/publications
N’oubliez pas le numéro de commande de la publication souhaitée! Vous trouverez un bulletin de commande inséré dans ce numéro. Des frais de port sont prélevés pour les grandes quantités, même si la publication est gratuite. Indications bibliographiques: Titre. Sous-titre. Nombre de pages; langues disponibles; prix; numéro de commande pour les versions imprimées ou code à saisir dans le champ de recherche pour le téléchargement gratuit du fichier PDF.
Environnement en général •
Environnement Suisse 2009. Edité par l’OFEV et l’Office fédéral de la statistique (OFS). 68 p.; F, D, I, E; 8 francs; UD-1006-F. Ce rapport de la Confédération présente une vue d’ensemble de l’état de l’environnement en Suisse et de son évolution. Un prospectus avec talon de commande se trouve à la page 9 de ce numéro.
Agriculture •
Réduction de l’impact des produits phytosanitaires et des excédents d’engrais sur l’environnement. Rapport du Conseil fédéral du 13 mars 2009. 10 p.; F, D, I; fichier PDF sous www.environnement-suisse.ch > Documentation > Communiqués aux médias > 18.03.2009 > Fichiers joints. Certaines régions de Suisse produisent plus d’engrais de ferme qu’elles ne peuvent en utiliser, ce qui pollue l’environnement. Le rapport du Conseil fédéral expose la situation et fournit des recommandations.
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Biodiversité •
gratuit; UD-1003-F. Version succincte de la publication suivante. En Suisse, les eaux souterraines sont la principale ressource en eau potable. Les résultats du programme national d’observation NAQUA montrent que, malgré leur excellente qualité générale, les eaux souterraines contiennent souvent des traces de substances indésirables.
Etat de la biodiversité en Suisse. Synthèse des résultats du Monitoring de la biodiversité en Suisse (MBD). Etat: mai 2009. 120 p.; F, D; 15 francs; UZ-0911-F. Voir aussi l’article pages 52–55 dans ce numéro.
•
Protection des oiseaux sur les lignes aériennes à courant fort de tension nominale supérieure à 1 kV. Coédité par l’Association des entreprises électriques suisses (AES) et d’autres partenaires. 20 p.; F, D, I; pas de version imprimée; UD-1002-F.
•
Résultats de l’observatoire national des eaux souterraines (NAQUA). Etat et évolution de 2004 à 2006. 146 p.; F, D; 25 francs; UZ-0903-F.
•
Esquisse hydrogéologique de la Suisse. Carte de format A5; quadrilingue; gratuit; UD-1005-D.
Biotechnologie •
Poste de sécurité microbiologique (PSM). Directive pour l’emploi d’un poste de sécurité microbiologique lors de l’utilisation de microorganismes pathogènes pour l’homme. 24 p.; F, D; pas de ver-
Ecobilans •
sion imprimée; UV-0816-F.
Methode der ökologischen Knappheit – Ökofaktoren 2006. Methode für die Wirkungsabschätzung von Ökobilanzen. 191 p.; D, E; pas de version imprimée; UW-0906-D.
Bruit
Forêts et bois
•
•
Revêtements de routes peu bruyants à l’intérieur des localités. Rapport annuel 2008. Coédité par l’Office fédéral des routes (OFROU). 37 p.; F, D; pas de version imprimée; UD-1004-F.
Climat •
L’échange de quotas d’émission. Un instrument de marché pour la protection du climat. 20 p.; F, D; gratuit; UW-0909-F.
•
Affiches consacrées aux changements climatiques et à la politique climatique. Exposition grand public de neuf affiches (format F4) destinées aux communes, écoles et organisations et éditées par l’OFEV en collaboration avec l’Organe consultatif sur les changements climatiques (OcCC) et ProClim, disponibles en F, E et D, gratuites. Pour plus de détails: www.environnement-suisse.ch/climat > Service climat > Protéger le climat au quotidien > Protéger le climat à l’école. Pour toute commande: climate@bafu.admin.ch
•
Sécurité au travail dans les forêts privées. Rapport 2002–2008. 75 p.; F, D, I; pas de version imprimée; UW-0902-F. Le rapport décrit les activités du groupe de travail chargé en 2002 par le Conseil fédéral d’améliorer la sécurité au travail dans les forêts privées. Il présente brièvement l’ensemble des mesures prises et décrit leur mise en œuvre. Annuaire La forêt et le bois 2008. 204 p.; bilingue F/D; 20 francs; UW-0904-D.
Sites contaminés •
Obligation de faire et obligation de supporter les frais selon les dispositions sur les sites contaminés. La procédure pas à pas. Communication de l’OFEV en tant qu’autorité d’exécution, destinée aux autorités cantonales qui requièrent des indemnités OTAS. Aide à l’exécution électronique (site internet); F, D; pas de version imprimée; UV-0905-F.
Dangers naturels •
Confortement parasismique de constructions. Stratégie et recueil d’exemples en Suisse. 86 p.; F, D; pas de version imprimée; UW-0832-F.
Eaux et hydrologie •
Améliorer la protection des eaux souterraines. 16 p.; F, D, I, E;
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Sols •
Protection phytosanitaire en horticulture. Connaissances de base pour l’obtention du permis de spécialiste. 110 p. environ; F, D; UD-1007-F; commande de la version imprimée: JardinSuisse, Oeschberg, case postale 168, 3425 Koppigen, www.jardinsuisse.ch, ISBN-3-9522576-5-6.
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Faits et gestes
got. Il s’agit d’un projet européen de recherche et de divulgation scientifique qui doit montrer ce qui se cache derrière les notions de biodiversité et d’évolution. Familles, classes et individus sont invités à recenser les escargots à bandes dans les jardins, les parcs et les forêts, puis à annoncer leurs découvertes.
Escargot des bois
Ecotourisme en Gruyère
La petite reine se modernise Le vélo ne perd rien de son attrait: on en a vendu 315 000 exemplaires neufs en 2008, soit 600 de plus que l’année précédente. Tout le monde ne tient pas pour autant à s’essouffler et à transpirer: plus de 11 000 cycles légers équipés d’un moteur électrique ont trouvé preneur. Pour un véhicule atteignant les 40 km/h avec une autonomie de 80 kilomètres, on compte environ 1 kWh aux 100 kilomètres: cela correspond à un décilitre d’essence.
Bruno Baur
> Association suisse pour la protection des oiseaux ASPO/BirdLife, Cudrefin, 026 677 03 80, aspo@birdlife.ch, www.birdlife.ch/escargots mise à disposition
mise à disposition
Le Parc naturel régional du Pays-d’Enhaut s’est associé à ViaStoria pour proposer un double itinéraire culturel dédié au Gruyère AOC et à l’Etivaz AOC. Les barons du fromage qui ont œuvré dans le coin pendant les siècles derniers ont laissé dans le paysage et dans les villages de nombreuses traces de leur activité. Le nouvel itinéraire permet de se familiariser avec les produits du terroir gruyérien tout en découvrant les lieux qui leur ont donné naissance.
Vivre avec les chauves-souris
> Biketec AG, Kirchberg Berne,
Vous rénovez votre bâtiment ou installez des panneaux solaires sur son toit? Il vaut la peine d’examiner si des chauves-souris s’y sont installées. Ces mammifères volants sont sensibles aux dérangements, notamment pendant la période de reproduction, de juin à août. Le Centre chauves-souris de Suisse occidentale vous renseignera volontiers.
034 448 60 60, info@flyer.ch, www.flyer.ch
> Centre chauves-souris (CCO), Genève, 022 418 63 47, chauves-souris.mhng@ville-ge.ch; www.ville-ge.ch/mhng/cco/ > Service bâtiments > documents d’information
(en allemand)
Marché à la carte Plus besoin d’aller au marché pour s’approvisionner en légumes et en fruits locaux: il est possible de s’en faire livrer chaque semaine près de chez soi et ceci dans toute la Suisse romande. Une plate-forme internet relie consommateurs et producteurs régionaux. Le nombre de personnes intéressées et de maraîchers participant à ce projet ne cesse de croître.
> www.marchedurable.ch
> www.chemins-gruyere.ch > Itinéraires ViaRegio > Les chemins du gruyère
A la chasse aux escargots Pour célébrer le 200e anniversaire de la naissance de Charles Darwin, l’Université de Bâle et l’Association suisse pour la protection des oiseaux lancent une grande chasse à l’escar-
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Oreillard brun
CCO Genève
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En vacances sur un bateau scientifique
bilité ». En Suisse, ce poste représente un tiers de la dépense d’énergie du pays et près de 40 % des émissions de CO2. Plus des trois quarts des déplacements se font en voiture. La même proportion d’habitants souffre d’un manque de mouvement, première cause de surpoids.
peut également évaluer son comportement et ses actions pour l’environnement afin de les améliorer.
> www.angesgardiens.ch Les garagistes passent au vert
> Renseignements et conseils pratiques: www.energie-environnement.ch
Facebook vert mise à disposition
L’organisation suisse OceanCare étudie les mammifères marins dans le sanctuaire Pelagos, une zone de 87 500 km2 située entre la France, la Sardaigne et l’Italie. Elle observe l’évolution des populations et sensibilise le public aux conflits d’intérêts entre l’homme et les animaux. Pour 1600 francs, les personnes intéressées peuvent maintenant passer une semaine de vacances à bord du bateau de l’organisation.
Après avoir initié l’action « Anges gardiens de la planète » qui permet à chacun de réduire son impact de CO2 au travers de gestes concrets proposés chaque mois, l’association Nice-
> OceanCare, Wädenswil, 044 780 66 88, info@oceancare.org, www.oceancare.org Association NiceFuture
Se déplacer autrement Une nouvelle fenêtre animée et ludique s’est ouverte sur la plate-forme d’information des services cantonaux romands de l’énergie et de l’environnement: le module « Transports et mo-
Future lance une communauté virtuelle baptisée « le Réseau des anges ». Chacun peut y dévoiler ses propres astuces, rencontrer d’autres personnes ou associations partageant les mêmes idéaux ou encore s’engager pour des projets. Grâce à une échelle de mesure, chaque inscrit
L’Union professionnelle suisse de l’automobile (UPSA) a publié un guide environnemental. Cette brochure de 52 pages disponible en français, en allemand et en italien présente quelque 150 notions liées à l’environnement, à l’énergie et à l’automobile, ainsi que des conseils pour la vie de tous les jours. Elle peut être obtenue gratuitement dans les 4000 garages UPSA ou sur le site internet de l’association.
> Union professionnelle suisse de l’automobile, Berne, 031 307 15 15, www.garageetenvironnement.ch, www.agvs.ch
Impressum 2/09, mai 2009 / Le magazine environnement paraît quatre fois par an; l’abonnement est gratuit; n° ISSN 1424-7135 / Éditeur: Office fédéral de l’environnement
(OFEV). L’OFEV est un office du Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC) / Direction du projet: Bruno Oberle, Thomas Göttin / Conception, rédaction, production, marketing: Georg Ledergerber (direction), Kathrin Schlup (suppléante); Hansjakob Baumgartner (hjb), Claire-Lise Suter et Thomas Bettler (coordination du dossier Energie); Beat Jordi, Cornélia Mühlberger de Preux / Collaborations de l’Office fédéral de l’énergie (OFEN): Felix Andrist, JeanChristophe Füeg, Markus Geissmann, Bruno Guggisberg, Matthias Gysler, Renaud Juillerat, Michel Piot, Martin Sager, Gunter Siddiqi, Walter Steinmann, Urs Wolfer, Marianne Zünd / Collaborations externes: Martin Arnold, Urs Draeger, Urs Fitze, Kaspar Meuli, Beatrix Mühlethaler, Pieter Poldervaart, Lucienne Rey; Peter Bader, Anne Quinche et Nicole Bärtschiger
(rubriques); Danielle Jaurant (coordination et rédaction linguistique de la version française) / Traductions: Anne Anderson, André Carruzzo, Nadine Cuennet, Stéphane Cuennet (éditorial, rubriques), Milena Hrdina, Tatiana Kolly, Christian Marro, Stéphane Rigault, Catherine Trabichet / Réalisation et mise en page: Atelier Ruth Schürmann, Lucerne / Délai rédactionnel: 6 avril 2009 / Adresse de la rédaction: OFEV, Communication, rédaction environnement, 3003 Berne, tél. 031 322 93 56, fax 031 322 70 54, magazine@bafu.admin.ch / Langues: français, allemand; italien (extraits) uniquement sur Internet / En ligne: sauf les rubriques, le contenu du magazine se retrouve sur www.environnement-suisse.ch/magazine / Papier: Cyclus Print, 100 % de vieux papier sélectionné / Tirage: 17 000 environnement, 45 000 umwelt / Impression et expédition: Zollikofer SA, 9001 Saint-Gall, www.swissprinters.ch / Abonnement gratuit, changement d’adresse et commande de numéros supplémentaires: voir page 2 / Copyright: reproduction du texte et des graphiques autorisée avec indication de la source et envoi d’un exemplaire justificatif à la rédaction. environnement 2/09
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Filières et formations
BLOC-NOTES
Rendez-vous à Plantamour Sur les traces du papier
Inauguré l’automne dernier, le Pavillon Plantamour niche au cœur du parc Mon Repos à Genève. Ce nouveau centre nature installé dans une ancienne orangerie construite en 1872 au bord du lac Léman est géré par l’association La Libellule. Il a pour but de sensibiliser le public et les classes à l’observation, l’intégration et la protection de la nature. Pour ce faire, il propose des animations permanentes et temporaires, des expositions ainsi que des conférences. Toutes ces activités sont gratuites. L’association organise aussi quelque 130 excursions par an.
Pour sensibiliser les adolescents aux conséquences de la consommation de papier, la Fondation pour la pratique environnementale Pusch met à la disposition des écoles une exposition itinérante intitulée « Sur les traces du papier ». > Renseignements: Anahide Bondolfi, 021 625 94 55
Krax ou le respect des animaux
L’environnement dans le cadre professionnel
> www.lalibellule.ch
Le Centre de formation du WWF organise régulièrement un cycle de cours d’une année destiné à toutes les personnes qui souhaitent appliquer les principes du développement durable dans le cadre de leur travail. Il permet d’acquérir les instruments nécessaires à la mise en place de mesures de protection de l’environnement dans la pratique professionnelle. Il peut aussi servir de tremplin à une requalification. La formation met l’accent sur les aspects pratiques du développement durable et s’attache à proposer des solutions concrètes aux problèmes environnementaux. Elle débouche sur un brevet fédéral. Le prochain programme, qui sera donné en allemand, débute en septembre 2009 (inscription jusqu’au 15 juin). Un cycle en français démarrera au printemps 2010.
Le CO2 sur le chemin de l’école
> www.wwf.ch/formation www.wwf.ch/lehrgang
Plus de mouvement, moins de pollution Avec sa campagne « bike2school », l’association Pro Vélo invite les écoliers dès la 4e année à faire du sport tout en ménageant l’environnement. Entre le 17 août et le 11 octobre 2009, des équipes composées d’au moins huit élèves de la même classe devront recueillir le plus grand nombre de points possible en se rendant à l’école à vélo – ou à vélo et en transports publics – pendant quatre semaines à choix. Objectif: inciter les élèves à prendre soin de leur santé et à faire un geste écologique simple. Un prix spécial sera décerné à l’équipe qui aura parcouru le plus de kilomètres à vélo. Plusieurs cantons soutiennent le projet et prennent en charge les coûts du forfait pour toutes les écoles. Inscriptions jusqu’à la fin juillet 2009.
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Le projet scolaire Krax de la Protection suisse des animaux (PSA) doit encourager les enfants à traiter avec respect leurs amis à poils, à plumes ou à écailles. Il permet d’approfondir de manière ludique les connaissances des élèves sur les besoins vitaux des animaux. Deux à trois leçons sont données gratuitement dans les classes par des enseignants spécialisés. > www.krax.ch/ecole
La campagne éducative « CO2nnect » sur les transports et les changements climatiques est désormais ouverte aux écoles des cinq continents. Ce projet donne l’occasion aux élèves d’enquêter sur les émissions de CO2, de partager et comparer les résultats et d’établir des partenariats avec d’autres écoles, dans une perspective d’éducation au développement durable. > www.co2nnect.org
Journée pour les pédagogues en forêt
> www.bike2school.ch
La traditionnelle journée d’échange ERFA de Silviva aura lieu cette année les 1er et 2 octobre 2009, dans le cadre du 4e Congrès européen des pédagogues forestiers. Ce sera l’occasion de découvrir les expériences faites dans les divers pays d’Europe. > www.silviva.ch > Notre offre > Journées d’échange > Journée ERFA
environnement 2/09
Portrait
Les SPFO: utiles aux pompiers, nuisibles pour l’environnement Modèle de molécule de sulfonate de perfluorooctane (SPFO). En noir, le carbone; en vert, le fluor; en jaune, le soufre; en rouge, l’oxygène; en blanc, l’hydrogène. Photo: upload.wikimedia.org
environnement 2/09
Les sulfonates de perfluorooctane (SPFO) réduisent la tension de surface de l’eau, comme le savon, et repoussent à la fois l’eau et les graisses. De plus, ils sont particulièrement stables et résistent aux produits chimiques les plus agressifs. Leur effet tensioactif se manifeste déjà à très faible dose, si bien qu’on les a beaucoup employés dans les produits d’entretien des sols, dans les textiles, les tapis ou les emballages, où ils évitent que les surfaces se salissent. On en utilise aussi dans la lutte contre le feu, par exemple pour protéger les réservoirs contenant des liquides inflammables. Enfin, ils servent de substances auxiliaires dans de nombreux procédés industriels. Produits en petites quantités et difficiles à détecter dans l’environnement, les SPFO ont longtemps échappé à la surveillance de l’homme. Toutefois, des essais ont montré qu’ils pouvaient modifier les hormones thyroïdiennes chez les singes et provoquer, chez le rat, une intoxication du foie, voire des tumeurs malignes. On ne sait pas encore quelle est la pertinence de ces résultats pour l’homme. Une chose est certaine: les
SPFO s’accumulent dans la chaîne alimentaire et persistent très longtemps dans le corps humain. De plus, ils passent sans encombre à travers les stations d’épuration pour se retrouver dans les rivières, dans les nappes souterraines et finalement dans l’eau du robinet. Il faut alors des filtres à charbon actif pour les éliminer. Comment réduire cette pollution? Le plus grand producteur mondial de ces sulfonates a volontairement cessé sa production en 2001. En Suisse, ils seront en bonne partie interdits dès 2010, grâce à la deuxième révision de l’ordonnance sur la réduction des risques liés aux produits chimiques (ORRChim). Des délais de transition sont accordés pour les extincteurs des grandes installations de stockage et des dérogations sont prévues lorsqu’il n’existe pas encore de substances de substitution (procédés de galvanisation et photographie). L’OFEV prépare en outre une analyse de flux de substances. Quoi qu’il en soit, les SPFO déjà libérés dans l’environnement nous accompagneront encore longtemps. Georg Ledergerber www.environnement-suisse.ch/magazine2009-2-17
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