Buzbuz #39

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MA GA ZI N E GR ATUI T R É UNIONNAIS - #39 - NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2017 / JA N V I E R 2018

SHOPPING LE TRÈS TRÈS BIEN DES FÊTES JACQUES POUSTIS ARTISTE SCEPTIQUE

PLUS JAMAIS

LES MAINS VIDES


Forfait

KOIFÉ (1)

:HUZ ,UNHNLTLU[ 6ɈYL ZV\TPZL n JVUKP[PVUZ L[ ]HSHISL n 3H 9t\UPVU Z\Y YtZLH\_ L[ TVIPSLZ JVTWH[PISLZ +t[HPSZ L[ [HYPMZ KPZWVUPISLZ KHUZ SH ÄJOL [HYPMHPYL LU ]PN\L\Y Z\Y ^^^ RVPML YL (1) 30 Go d’Internet puis débit réduit. **Coût d’une connexion Internet. Orange SA au capital de 10 640 226 396 € 78 rue Olivier de Serres - 75015 Paris 380 129 866 RCS Paris. Décembre 2017.


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ÉDITO

Noël approche...

“974… EUH, C’EST EN BANLIEUE?” - “Allô ? Bonjour, je suis Émilie, je m’occupe de la communication de la marque [bip]. Je vous appelle pour savoir si vous avez bien reçu notre invitation par mail… - Euh, sûrement… Ça parle de quoi ? - Eh bien la marque [bip] lance un tout nouveau [bip] et pour cela, nous organisons un grand événement la semaine prochaine, et nous aurions vraiment aimé que vous soyiez présent. - Ça se passe où, votre nouba ? - Rue [bip], dans le huitième. - Dans le huitième quoi ? - (silence) Euh… Dans le VIIIe arrondissement, à Paris… - La semaine prochaine, vous dites ? Ça va être compliqué, pour m’organiser, le voyage, tout ça… - Le voyage ? - Excusez-moi, mais vous savez qui vous appelez ? - Oui, le magazine BuzBuz ! - Bon, et il se situe où, le magazine BuzBuz ? - (bruits de clics de souris et de pianotage de clavier) À Saint-Denis ! - En effet. Vous comprenez que cela va me faire de la route… - Mais ce n’est pas si loin, on y est vite, à Paris, quand on est à Saint-Denis ! - Allez, franchement, vous ne connaissez pas vraiment le magazine que vous êtes en train d’appeler et d’inviter, là… - Si, vous êtes BuzBuz, un magazine… (bruits de clics de souris et de pianotage de clavier) lifestyle ! - Euh, pas vraiment, mais bon, ce n’est pas grave. Regardez bien votre liste, et surtout le département dans lequel nous éditons… - (bruits de clics de souris et de pianotage de clavier) 974… Euh, c’est en banlieue ? - Oui, alors, la banlieue éloignée, disons. - (silence) - 974, c’est La Réunion, une petite île sous l’Afrique. - (vexée) Mais je connais La Réunion ! - Donc vous comprenez que c’est compliqué pour moi de payer un aller-retour à Paris juste pour assister à un lancement de produit, produit qui mettra sûrement des mois à être distribué à La Réunion, s’il l’est un jour… - Oui, je comprends… - Voilà voilà. Bon, eh bien, ce fut un plaisir. - Bonne journée. - Ouais, enfin, nous, là, c’est bonne soirée, et je suis en train de manger, mais au revoir quand même.”

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casa saba Ouvert tous les jours du 11 au 24 décembre

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RÉDACTION EN CHEF Loïc Chaux

RÉDACTION Marie Renneteau, Marianne Renoir, Livy, Loïc Chaux, Laurent Perrin

DIRECTION ARTISTIQUE GRAPHISME

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Pascal Peloux

ISSN 2114-4923 Dépôt Légal : DL 6379 Toute reproduction même partielle est interdite.

COUVERTURE

PHOTOGRAPHIE

Modèle : Élodie Photo : Romain Philippon

Gwael Desbont, Julien Cinier, Romain Philippon

BUZBUZ MAGAZINE

IMPRESSION

Bimestriel N°39 Novembre - décembre 2017, janvier 2018

Graphica

LA R ÉDACT I ON

DIRECTION DE LA PUBLICATION Pascal Peloux

SARL au capital de 4 350 euros 62 boulevard du Chaudron Bât. A - Bureau 905 97490 Sainte-Clotilde 0692 55 99 98 contact@buzbuz.re

PUBLICITÉ BuzBuz Magazine Pierre Dehais Tél. 0692 13 60 08 commercial@buzbuz.re

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LE NEZ D E H O RS TEXTES MARIANNE RENOIR, LIVY, MARIE RENNETEAU PHOTOS GWAEL DESBONT

L’ÉCOLE DES JEDI Onze, c’est à peu près le nombre d’années qu’il vous faudra pratiquer pour maîtriser les sept styles de combat et devenir un Jedi. Quand on commence le Ludosport, autant être prêt à s’abonner pour un bon moment. Cette idée un peu folle mêlant combat sportif et fantasme de geek, fondée il y a dix ans en Italie par trois “maîtres”, vient de débarquer ici grâce à Nicolas Cassam-Chenaï et Jenny Di Stephano. Pour cinquante euros par mois, vous apprenez à maîtriser le sabre laser, les techniques d’attaque et de défense, et bien sûr, vous vous défiez en duels. La discipline plaira aussi bien à ceux qui veulent changer des arts martiaux traditionnels qu’aux adeptes du Jediisme, ce vrai mouvement religieux inspiré de Star Wars. Que la Force soit avec vous ! LUDOSPORT RÉUNION. À SAINT-DENIS : AU QG, LE SAMEDI, 13H30-15H ; AU COLLÈGE JULIETTE-DODU, LE MERCREDI, 17H-18H (ENFANTS) // 18H30-20H. À SAINT-PAUL : À PHYSIC 2000, LE LUNDI, 19H-20H30. À SAINT-PIERRE : AU GYMNASE PAVÉ, LE VENDREDI, 19H-20H30. TÉL. : 0692 62 31 99.

VOUS AVEZ DIT SAUVAGE ?

LA FINE FLEUR DES BOUQUETS Vous aimez les bouquets de fleurs fraîches et raffinés ? Nous avons l’artisan fleuriste qu’il vous faut : Chic & Choc, avec sa belle boutique située à Saint-Leu. Vous n’êtes pas dans le secteur ? Pas de souci, en quelques clics, vous pouvez commander votre bouquet et vous le faire livrer partout sur l’Île, avec un tarif unique de livraison (10,90 euros). Ce qui est bien, c’est que votre bouquet correspondra exactement à ce que vous aurez demandé, et que 60% des fleurs utilisées proviennent de La Réunion ! Même en cas de demandes particulières, de compositions pour des événements particuliers, ils vous aideront à faire quelque chose de joli et qui sent bon. CHIC & CHOC, 17 BOULEVARD BONNIER, SAINT-LEU. OUVERTURE : DU MARDI AU SAMEDI, 9H30-18H. TÉL. : 0262 25 16 43.

Depuis plusieurs mois, la rondavelle Chez les Filles a laissé place au Sauvage et autant vous dire que le lieu a bien changé. Beau mobilier en bois, transats, nombreuses tables, tout est là pour apprécier un coucher de soleil, en sirotant un cocktail accompagné de quelques tapas. Le club de beach tennis des Brisants est accolé à la ronda, un moyen d’apprécier après le sport. Notez qu’il est possible de déjeuner et de dîner, aux heures de service classiques : le chef propose une cuisine du monde, en utilisant pas mal de produits pays. Une clientèle de touristes, de locaux et d’habitués ont trouvé leur nouveau QG “les pieds dans l’sable”, chez Glenn et Sylvie. LE SAUVAGE, PLAGE DES BRISANTS, SAINT-GILLES-LES BAINS. OUVERTURE : DU LUNDI AU JEUDI, 8H-23H ; LES VENDREDI ET SAMEDI, 8H-23H30 ; LE DIMANCHE, 8H-23H. TÉL. : 0262 44 88 73.



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LE NEZ DE H O RS

UN SALON QUI NE MANQUE PAS D’AIR ! Sasha Hair Studio, c’est tout l’inverse d’un salon de coiffure ou presque. La differénce réside dans plusieurs détails, qui n’en sont pas. Dès le bac à shampooing, nous ne sommes pas semi-allongés mais superbement allongés. Tous les produits utilisés sont végétaux et botaniques, on peut même les acquérir grâce à la vente en vrac qui est proposée ; idem pour les hair toys vendus au salon. Pour couronner le tout, après la coupe, vous pourrez vous faire tirer le portrait grâce au photomaton, savamment incorporé au miroir magique, un chouette souvenir après un bon moment passé dans cet original salon. D’autant que Sasha n’oublie pas les hommes puisqu’un barbier a rejoint l’équipe. SASHA HAIR STUDIO, 11 RUE ANTOINE-ROUSSIN, SAINT-PAUL. OUVERTURE : DU MARDI AU JEUDI, 8H30-19H ; LE VENDREDI, 8H30-21H ; LE SAMEDI, 8H-17H30. TÉL. : 0262 49 05 23.

DÉLICATE DÉCO

PLACE AUX CONCERTS Ouvert depuis maintenant deux ans, le Kerveguen a désormais une “vraie” salle de concert depuis septembre. On parle cette fois bien d’une salle pouvant accueillir sept cents personnes debout et, au besoin (pour les concerts un peu plus calmes que FFF, récemment), cent vingt places assises. Un espace extérieur et un bar associatif permettront de plus de profiter de l’air marin Saint-Pierrois. Mais les travaux (qui durent depuis un petit moment, avouons-le) ne sont pas encore tout à fait finis : deux salles de répétition, un studio d’enregistrement et un centre documentaire vont bientôt voir le jour. De plus, au Kerveguen, on insiste sur une chose : le lieu se voudra de plus en plus familial. LE KERVEGUEN, 1 RUE DE LA GENDARMERIE, SAINT-PIERRE. TÉL. : 0262 32 62 30.

Autrefois implanté à Cambaie, Le Comptoir a déménagé il y a trois mois dans une zone bien plus achalandée, le centre-ville de Saint-Denis. De la papèterie Pascale Éditions, de la vaisselle, du linge de maison en lin estampillé Lissoy, des canapés sur-mesure, du luminaire à personnaliser, des bijoux pays, des serviettes de plage Balitowel et même de grosses bouées : voilà un bref aperçu de tout ce qu’il y a à dénicher dans ce qui ressemble plus à un concept store qu’une simple boutique de décoration. C’est original, moderne et raffiné. Les gérants fonctionnent aux coups de cœur et nous les partageons à 100%. LE COMPTOIR, 33 RUE DE LA COMPAGNIE, SAINT-DENIS. OUVERTURE : DU MARDI AU SAMEDI, 10H-18H30. TÉL. : 0262 55 23 20.


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LE NEZ DEHO RS

THE TOIT TERRASSE

Le Rooftop, c’est un espace communautaire qui englobe notamment le salon de coiffure Sasha Sasha Hair Studio ou l’atelier digital Yocto Yocto, et représente un lieu idéal pour organiser o des soirées, dans la ville de Saint-Paul. Au compteur, il y a déjà eu deux “Happy Hangover (littéralement, gueule de bois) Night”, l’occasion de passer un bon moment entre amis dans un bel endroit, savamment décoré. Pour être au courant des événements et si l’envie vous prenait de louer l’espace pour un événement privé, mariage ou autre, jetez un œil à leur page Facebook. LE ROOFTOP, 11 RUE ANTOINE-ROUSSIN, SAINT-PAUL.

IL A DIT OUI !

Fin septembre, Jace a ouvert une galerie juste derrière son Usine à Gouzous Gouzous. Ce nouveau lieu dédié au street art fait office de lieu de résidence pour ses amis artistes, rencontrés lors de ses pérégrinations. C’est d’ailleurs Cart’One qui a pris la suite depuis le mois de novembre, en exposant ses œuvres. Des ateliers sont proposés, pour les enfants et les adultes, une manière de révéler l’artiste qui sommeille en chacun de nous. VERY YES, 170 RUE MARIUS-ET-ARY LEBLOND, SAINT-PIERRE. OUVERTURE : DU MARDI AU SAMEDI, 10H-13H // 14H-18H. TÉL. : 0262 22 51 68.


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BRANCHEZ LES GUITARES Zeshop, c’est une boutique (évidemment) mais attention, pas n’importe laquelle. Il s’agit d’un vaste magasin de musique qui vous accueille depuis juin 2016, dans la ZA de Cambaie. Micha et Daniel se feront un plaisir de vous guider, conseiller, recommander : guitare, basse, percussions, batterie (on en passe et des meilleurs), de quoi faire péter le son et se procurer différents accessoires ou pièces détachées qui viendraient à vous manquer. Côté marque : Ibanez, Sandberg, Korg ou encore Native instruments. Et leur site Internet vous permettra de regarder tout cela de plus près, sans se déplacer : quel brio ! ZESHOP BY BACKSTAGE, 5 AVENUE DU GRAND-PITON, SAINT-PAUL. OUVERTURE : DU LUNDI AU SAMEDI, 9H30-12H // 13H30-18H. TÉL. : 0262 54 75 21.

HAUTS DE VIE

TOME 2 Après une première adresse ouverte il y a trois ans et demi à Saint-Pierre, Idriss et sa compagne Audrey n’ont pas bullé et poursuivent l’aventure dans le chef-lieu depuis septembre. Même principe que dans le Sud : les bédéphiles y trouveront du classique, des comics, des mangas, des œuvres pas très marrantes comme Maus, de Spiegelman, ou du plus décalé - et local - comme le dernier Cri du margouillat. Nous avons d’ailleurs croisé quelques-uns des auteurs du numéro 31. Résultat : un Cri du margouillat dédicacé et un porte-clés Sailor Moon dans le panier. Bon à savoir : il est possible de passer commande pour une BD qui ne serait pas dans les rayons, les frais de port sont offerts par la maison. BULLE DO, LA VOIE DES BULLES, 47 RUE JEAN-CHATEL, SAINT-DENIS. OUVERTURE : DU LUNDI AU SAMEDI, 9H30-12H30 // 13H30-18H30. TÉL. : 0262 30 67 68.

Perché dans les hauts de La Montagne, à Saint-Bernard, monsieur Lauret tient depuis bientôt trente ans un restaurant créole où l’odeur des bons plats embaume le site de l’ancienne léproserie. Pas de quoi nous couper l’appétit. Nous avons cédé à la tentation du cari poulet patate douce, l’un des meilleurs de notre vie, avant de finir par un petit rhum arrangé au géranium. Car si les touristes sont capables de faire la route depuis Saint-Pierre ou Petite-Île, c’est aussi pour les trois cents rhums proposés par l’établissement. Monsieur Lauret rêve depuis plusieurs années d’y créer un musée du rhum, mais le projet peine à voir le jour. Éternel optimiste, il continue de tenir la baraque avec cette idée dans un coin de la tête. Et sait que le musée du rhum ne se fait pas en un jour. LE SAINT-BERNARD, 146 CHEMIN DU PÈRE-RAIMBAULT, SAINT-DENIS. OUVERTURE : DU MARDI AU SAMEDI, 9H-14H // 18H-23H ; LE DIMANCHE, 9H-14H. TÉL. : 0692 86 02 33.



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“À L’AMÉRI(Z)CAINE !” Abdé et Mohammad se sont associés il y a peu pour ouvrir ce nouveau restaurant de sushis à Saint-Leu, en face du K. Après deux mois d’ouverture, le succès est au rendez-vous, et comme ils ont plein d’idées pour la suite, ça devrait faire des petits. Et vous n’êtes pas sans savoir que le sushi, ça cartonne. Une carte qui évolue, un nouveau chef à venir, des jus de fruits proposés à l’extracteur, pour compléter une large gamme de sushis, makis et brochettes. Les garçons sont à l’écoute de leur clientèle et ont même pensé à distribuer leurs produits en grande surface. En avant ! LEU COMPTOIR SUSHI, 170 RUE DU GÉNÉRAL-LAMBERT, SAINT-LEU. OUVERTURE : DU LUNDI AU DIMANCHE, 11H30-14H // 18H30-21H. TÉL. : 0262 27 47 37.

VILLA MERLA

PÉTILLANTE STEPH Vous avez dû remarquer à quel point le quartier de l’Hermitage s’est transformé, des magasins ont vu le jour. C’est le cas de la boutique de Stéphanie, Mademoiselle Steph, ouverte en septembre. Pour le moment, la part belle est laissée aux femmes avec un choix de créateurs, principalement de Marseille. À l’avenir, un plus large choix proposé aux hommes. Steph recommande ses pépites et conseille, du top à la combi, en passant par les pantalons et les petits sacs à main, laissez-vous tenter. MADEMOISELLE STEPH, 98 B AVENUE DE BOURBON, SAINT-GILLES-LES-BAINS. OUVERTURE : DU MARDI AU VENDREDI, 10H-12H30 // 14H30-19H ; LE SAMEDI, 9H-19H ; LE DIMANCHE, 10H-13H. TÉL. : 0692 82 31 96.

Envie de belles vacances, mais pas trop loin ? C’est possible, au cœur de Saint-Pierre, à côté du tout nouveau temple chinois (voir notre rubrique Extra-Muros). Au programme, farniente, piscine chauffée, jacuzzi, sauna, hammam, et pourquoi pas un massage en prime, la Villa Merla a tout d’une grande. Jérôme et Sarah ont fait construire cette magnifique villa il y a peu et ont décidé de se faire plaisir : l’agencement, la déco, le choix des accessoires, c’est eux (enfin surtout Sarah). 250 m2 pour se retrouver entre amis, en famille : à dix, comptez 250 euros par personne la semaine. Des activités sont même proposées : atelier de cuisine créole, tai chi, yoga, dégustation de vins avec une sommelière. L’ennui n’est pas au programme, la détente, si. Ô JARDIN DE MERLA, 7 RUE DES CANOTS, SAINT-PIERRE. TÉL. : 0692 60 64 54.



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2 MOIS E T DE M I DE FAI T S DI V ’ TEXTES LOÏC CHAUX

COCU, LAPIN ET CARPES KOÏ Petit recueil de faits divers lus pendant deux mois et demi chez nos confrères du Journal de l’Île et du Quotidien. Parce que c’est aussi vous donner des nouvelles de notre belle Île.

Du 11 au 17 septembre Le PGHM finit par retrouver deux randonneurs perdus à Sainte-Rose… et qui ont passé la nuit dehors. Sans petite laine. Dans la mer, des touristes sur un catamaran remarquent que le capitaine est sévèrement imbibé. Ils appellent les gendarmes, qui l’attendent au retour, et remarquent qu’il a presque deux grammes. À Sainte-Anne, un monsieur découvre un python sous sa véranda. Pas loin, un voisin confirme qu’il avait perdu le sien lors d’un cambriolage. Fallait s’y attendre : toute La Réunion croit avoir vu le gendarme disparu en juin dans le Maïdo. Ça rappelle un peu Diego, le tigre du Chaudron, que tout le quartier disait avoir aperçu alors qu’il pionçait à côté de sa cage. À la Plaine-des-Cafres, les biches prennent cher : vingt-trois d’entre elles ont été tuées par des royal bourbons. Qui, décidément, ne mangent pas n’importe quoi.

Du 18 au 24 septembre Cela va faire rêver ceux qui se sont fait voler leur scooter : un Sainte-Marien s’est fait attraper après avoir oublié un tournevis sur les lieux du larcin, et sur lequel les gendarmes avaient relevé de son ADN. Dans les Hauts de Saint-Denis, une conductrice – alcoolisée – démarre sa voiture et recule sur un monsieur – alcoolisé – qui dormait par terre.

chèques en bois. Un couple qui a du goût : ils ont notamment acheté des meubles, du champagne et des hamburgers dans les deux plus grandes enseignes de fast food de l’Île. Des épicuriens. 9h du matin, 2,2g dans le sang : ce monsieur qui allait faire ses courses à Sainte-Suzanne a bien commencé sa journée.

Du 9 au 15 octobre Le monsieur qui, l’an passé, avait mis des barrières au milieu de la route du Tour cycliste a pris seize mois de prison. Paraît qu’en Métropole, ça fait marrer tout le monde chez les cyclistes amateurs. Au tribunal de Saint-Pierre, c’est la dispute : plusieurs dames comparaissent pour une bataille, qui a commencé devant l’école et s’est finie à coups de galets chez l’une d’elles. Enfin, finie… Devant la barre, ça continuait encore. À Saint-Gilles-les-Hauts, un habitant se réveille avec, dans sa cour, un camionpoubelle, sa voiture et son mur bousillés, et un éboueur expliquant que ses freins ont lâché. À l’Étang-Salé, un monsieur est finalement arrêté parce qu’il avait l’habitude de fumer des clopes la braguette ouverte et le matériel à l’air devant des joggeuses.

Du 16 au 22 octobre

À Saint-Joseph, au petit matin, un monsieur en trouve un autre allongé et assoupi sur le trottoir ; il tente de le réveiller pour lui proposer d’aller finir sa nuit dans un endroit plus confortable. Mais le dormeur n’est pas content, tape sur le gentil quidam, et finit, avec un copain, par lui voler ses effets personnels. À CIlaos, on se demande bien comment elle a fait son affaire : une randonneuse s’est blessée à l’œil. À Saint-Paul, une dame a eu un peu peur lorsqu’elle a trouvé un lézard d’un mètre de long dans sa cour. Il s’agissait en fait du tégu (un genre de varan) de son voisin qui s’était échappé.

Une dame comparaît devant le tribunal pour avoir volé un chéquier, et s’en être servi. Banal ? Pas vraiment : le chéquier, c’est celui de son ancien amant. Ancien amant qui, du coup, avait porté plainte pour vol, alors qu’en fait, à l’époque où tout allait bien, c’est lui qui lui avait permis de se servir dudit chéquier. Mais la dame n’était pas seule, à être jugée : car celle-ci est mariée. Et que son mari – celui qui a des cornes, si vous suivez toujours - lorsqu’il a su que sa femme se servait d’un chéquier volé, s’est mis à brûler ce qu’elle avait acheté avec. Qu’il était cocu ? Il ne le saura que plus tard. À Saint-André, un monsieur accusé de frapper sa compagne assure que ce n’est pas possible, car elle court plus vite que lui.

Du 2 au 8 octobre

Du 23 au 29 octobre

Un couple est condamné pour avoir utilisé pour plus de cinquante mille euros de

Branle-bas de combat sur Free Dom : plusieurs Saint-Louisiens appellent pour

Du 25 septembre au 1er octobre

assurer qu’ils ont été poursuivis par quelqu’un déguisé en lapin. Sinon, deux voleurs de carpes koï se font condamner. L’excuse de l’un d’eux ? “J’aime bien les poissons.”

Du 30 octobre au 5 novembre Dans le Nord et l’Est, la veille de La Toussaint, des commerces sont saccagés. Au Chaudron, ça finit même en baston avec la police. À Saint-joseph, un jeune homme débarque dans une boutique avec un hachoir en demandant la caisse. La patronne n’est pas d’accord. Alors, le jeune homme repart. C’est toujours mieux, quand cela se passe comme ça. Quand il s’agit de taper sur un copain, on prend souvent ce qu’on a sous la main. Ce soir-là, pour ce Portois, il s’agissait d’une équerre. Une grosse, celle qu’on trouve dans le BTP.

Du 6 au 12 novembre Un militaire qui avait gagné une médaille pour avoir sauvé des gens dans un accident de voiture se la fait finalement retirer : plusieurs témoins affirment qu’en fait, il n’avait rien fait du tout. On avait peur de ne pas en avoir pour ce numéro, mais ça y est, on l’a trouvé, notre voleur qui revend ses larcins sur Internet : cette fois, il s’agit d’un braconnier qui proposait sur Facebook des palmistes “bio et endémiques”.

Du 13 au 19 novembre À Saint-Paul, les gendarmes finissent par retrouver les gens qui avaient volé des containers chez un professionnel du déménagement. Le voleur espérait en faire une salle de gym… sauf que l’un d’eux était plein, et qu’à l’intérieur se trouvaient les effets personnels d’un policier. À Saint-Benoît, la gendarmerie finit par retrouver un monsieur d’une soixantaine d’années recherché depuis le début du mois. Il avait en fait préféré se retirer de la civilisation, en se retranchant dans une grotte à Sainte-Anne. Après avoir lu tout ça, on se dit que, peut-être, c’est lui qui a raison. Ça doit être reposant, une grotte, à Sainte-Anne.


EN PARTENARIAT AVEC :

#RÉGIONRÉUNION


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ART, CU LT URE URBA I N E E T M ULT I M ED I A TEXTES LOÏC CHAUX PHOTOS GWAEL DESBONT

HOMME-OBJET En disposant sur la toile les objets qui habillent notre quotidien, Jimmy Cadet interroge le passé, mais aussi le présent de la société réunionnaise.

T

out l’art de Jimmy Cadet consiste à ne pas tout dire. C’est la différence entre le reportage et la poésie. Le premier nous livre les faits, bruts, quand la seconde invite à lire entre les lignes. On sent bien qu’il veut nous raconter une histoire, le Jimmy. Mais comment mettre de l’ordre dans ces idées, faire sens de ces assemblages de bric et de broc ? Une rose dans un vase, une bougie, un coquillage et... une boîte d’aspirine. Quel est le message ? Ça va mieux quand il explique. “J’utilise les autels, que l’on retrouve beaucoup à La Réunion, et j’y ajoute le consumérisme, qui modifie la façon dont les gens vivent, le rapport qu’ils ont avec le monde d’objets qui les entoure.” Objets qui nous relient à l’extérieur, “cet ailleurs qui est omniprésent à La Réunion”, et qui donne son nom à sa dernière expo en date, Presqu’île, à la galerie Ter La. Ces objets de l’enfance, qui évoquent le festif, sont ici détournés de leur fonction, pour intégrer des mises en scènes graves, significatives de l’âge adulte. Le tout en écho à une histoire, celle de La Réunion, puis la sienne, qu’il connait peu et questionne à travers ce travail de

compilation. “C’est un peu le message de l’école surréaliste, de dire qu’on va mettre plein d’objets qui en apparence n’ont pas grand chose à voir les uns avec les autres, et on s’aperçoit que si, en fait, et qu’on est constamment entourés de ces objets-là.” Sa vision de la Réserve marine : un poisson dans un bocal. Pas n’importe lequel, celui que les pêcheurs réunionnais appellent “larmé”, et qui est venimeux si on ne sait pas bien le préparer. Prochaine étape pour Jimmy, la déconstruction. Ou comment “saborder” sur la toile ce qu’il a construit jusqu’ici. On l’aura compris, les objets l’obsèdent : parce que notre façon de nous habiller, de consommer, en disent long sur notre rapport à la société.


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TOUT DANS LA BOUCHE Allan a découvert le beatbox par des vidéos sur Internet en 2011. Intrigué, il essaie de reproduire ce qu’il voit, regarde d’autres vidéos, et y prend goût. À son tour, il se met à publier et propose des concepts innovants, comme son freestyle avec des bouteilles. Il commence à se faire remarquer. “Quand tu fais quelque chose que personne ou peu de gens ont fait, il y a des chances que ça génère de l’intérêt. Ce sont donc exclusivement mes vidéos sur Facebook (AllanBtbx, ndlr) qui m’ont fait connaître.” À son tour, il partage sa passion au travers d’ateliers pour les plus jeunes. Et répond avec plaisir à ceux qui lui demandent conseil. Des souvenirs marquants ? “L’avant-première de MHD en compagnie du groupe de danse urbaine Cœur de rue, ou le fait d’être jury pour le Battle Beatbox du 100 Kontest au dernier Big Up 974.” Depuis qu’il a chopé une loopstation, Allan s’éclate, voit son potentiel décupler : “Ça me permet de faire des scènes beaucoup plus longues. Les prestations sont plus musicales, plus élaborées, plus vivantes. Bien que ça reste 100 % vocal.” C’est la règle.

UN Œ IL DANS LA RUE

ATTRAPEZ-LES TOUS !

Le collectif Pokemonyo 974 a eu la riche idée de semer des Pokemons un peu partout dans l’Île, et d’en faire un jeu, où il s’agit de se prendre en selfie avec leurs créations. Nous, on a trouvé un Ronflex au Pont de la Rivière-de-l’Est, accompagné d’une Dragon Ball. Vive la pop' culture.


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CULTU RE PO P’ RECUEILLI PAR LAURENT PERRIN PHOTO GWAEL DESBONT

À BONNE ÉCOLE Album mythique du rap français, L’École du Micro d’Argent fête cette année ses vingt ans. Et coup de bol, la tournée anniversaire a commencé par La Réunion.


D.Kwan était au concert. Ancien membre de Sudkonscient, en projet avec Korto sur Ségadelik, il était plutôt bien placé pour nous parler du phénomène IAM.

Qu’as-tu pensé du concert ? “Le concert en général, très bonne intention. Je ne les avais jamais vus, mais je m’attendais à ça. C’est carré, dynamique, il n’y a pas de temps mort. On voit vraiment la complicité entre Shurik’n et Akhenaton. Il manquait juste un peu plus d’interaction avec le public. Ils ont fait leur job. J’ai eu la chance de les croiser à la fin, grâce à une amie qui fait la sécurité, et ils sont hyper cool, c’est comme des potes. Ce sont des gens très simples. Ça fait quel effet de les voir vingt ans après ? Il y a beaucoup de nostalgie, forcément. J’écoute beaucoup de rap depuis longtemps. Ils ont un certain âge, on pouvait s’attendre à ce qu’ils donnent moins sur scène, techniquement, mais ce n’était pas vrai : leurs t-shirts étaient trempés. Dans le rap français, L’École du Micro d’Argent c’est un album pierre angulaire. Déjà, pour Marseille, ç’a permis de surligner la ville sur la carte. Ça a déclenché quelque chose avec ensuite Fonky Family, Faf Larage, etc. Quel souvenir gardes-tu de la sortie de l’album à l’époque ? Je venais d’arriver à La Réunion. À l’époque, j’écoutais beaucoup de rap parisien. Et quand IAM a sorti cet albumlà, il y a eu un espèce de mysticisme tout autour, avec les références à Star Wars, aux samouraïs. Qualitativement, il est très bien mixé, c’est ce qu’on appelle un vrai album, dans le sens où tout est logique, de A à Z, même les interludes. Quand il est sorti, à l’époque, il n’y avait pas d’album aussi carré, aussi abouti. Même dans le choix des featurings, puisqu’ils ont pu avoir des gars du Wu-Tang, avec Sunz of Man. Avec la pochette, les clips, l’aspect visuel était très travaillé... Déjà leurs noms : Akhenaton, Shurik’n, etc. renvoient à certaines mythologies. Ombre Est Lumière, leur album précédent, se situait dans l’Égypte des pharaons. Et là, ils ont amené un côté asiatique, culture nippone médiévale, martiale, parce que Shurik’n a réussi à redonner un second souffle à sa carrière, à s’imposer davantage. À l’époque, il y a aussi Freeman, qui était jusqu’ici danseur, qui te balance un texte et un flow de fou. Là aussi, il y a une référence aux mangas avec Crying Freeman. Donc, visuellement, c’était un univers. Et cinématographiquement, les Jedi, ce sont les samouraïs du futur. La mentalité du bushido se retrouve dans le Jedi : c’est quelqu’un qui est dans la méditation, dans la sagesse, qui pratique son art pour se défendre.

Y a-t-il un message caché derrière ces références à la pop culture ? Oui bien sûr, ce sont des analogies. Quand on parle du côté obscur, le padawan qui apprend la vie, on peut comparer ça à Petit Frère, qui a une force en lui, qui peut réussir s’il a des ambitions, mais qui peut aussi tout gâcher s’il se détourne du côté légal. À propos du morceau Demain c’est loin, plébiscité comme un des meilleurs morceaux de rap français de ces vingt dernières années, ils ont rappelé au concert qu’il était encore d’actualité aujourd’hui, malheureusement. À part quelques mots qui changent tu remplaces RMI par RSA - la société n’a pas évolué plus que ça. Et la politique n’est jamais loin, voir Jean-Claude Gaudin Skywalker... Ce sont des gens qui écrivent très bien. Akhenaton a toujours eu une conscience politique. Ce ne sont pas des gens détachés de la réalité qui vivent leur petit bonhomme de chemin tranquillement. Ils ont toujours été les rappeurs échos de la société actuelle. À l’époque où il y avait encore l’objet CD, la pochette de cet album est quasiment un bouquin parce qu’il y a tous les textes. Quand on achetait un album vingt euros - c’était énorme quand on était au lycée - on l’écoutait de A à Z. Et grâce aux textes, on creuse, on va plus loin dans la compréhension des messages. Et c’est suffisamment clair pour un esprit averti. Leurs styles vestimentaires ont bien évolué aussi. C’est plus une évolution personnelle. Dans les années quatre-vingt-dix, ils avaient la coupe à la brosse, les survêts, et aujourd’hui ils n’ont plus besoin de prouver tout ça. C’est plus classique aujourd’hui, mais le contenu reste toujours aussi virulent. Les textes sont toujours aussi engagés, toujours aussi précis. Pour L’École, ils ont stylisé le côté vestimentaire, autour de l’univers, mais en interview, ils étaient habillés normalement. Pour les concerts, ils avaient des costumes, des tenues de scène. Mais à la ville, ils étaient plus classiques. Que penses-tu de leur évolution ? On se posait la question justement, comment survivre à un classique ? Peu de gens ont réussi, à part eux et Booba. En tant que groupe, ils peuvent compter les uns sur les autres. Et ils ont gardé la continuité de l’engagement qu’ils avaient dans les années quatre-vingt-dix. C’est pour ça qu’il y avait beaucoup de jeunes au concert, les enfants de ceux qui ont mon âge, la quarantaine. Comme dirait Scred Connexion, “Jamais dans la tendance, mais toujours dans la bonne direction.””


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EX TRAMURO S TEXTE MARIANNE RENOIR PHOTOS GWAEL DESBONT

À LA GLOIRE DE L’EMPEREUR Dans le quartier de Terre-Sainte, dans l’axe de la mosquée et de l’église, se dresse désormais un nouveau lieu de culte. Un temple consacré à Guan Di qui se veut aussi une sorte de cadeau offert aux anciens.

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ette année, il a eu droit à deux anniversaires et un nouveau temple. Guan Di, ce guerrier élevé au rang d’empereur puis déifié, a été gâté. C’est à Saint-Pierre, dans le quartier de Terre-Sainte, que ses fidèles lui ont érigé le nouveau lieu de culte. Le temple, construit sur un terrain privé de trois hectares, se répartit sur deux niveaux, d’une surface totale de près de 400m2. “L’idée, c’était de réaliser un projet que la communauté chinoise était capable de financer elle-même, grâce à des dons privés”, explique James How-Choong, architecte DPLG qui s’est vu confier la mission il y a dix ans déjà. Une indépendance financière qui conditionne l’avancée des travaux, entamés vers 2011, et qui explique pourquoi le jardin chinois et la salle polyvalente ne sont pas encore sortis de terre. Pour relever le défi, celui d’imaginer un temple “strictement selon les canons de l’architecture chinoise”, l’architecte a fait l’appel à un ami. Son joker, architecte en Chine, lui a permis de compléter ses connaissances sur le sujet. L’architecture chinoise traditionnelle, James How-Choong l’avait par chance étudiée lors de son cursus. Le temple de Terre-Sainte s’inspire de ceux qui se construisaient à l’époque des Song (IXe-XXe siècle), “élancé” comme dans le sud du pays. Pour déterminer son orientation, un “maître”

feng-shui est intervenu, en accord avec les croyances des fidèles. “Vous avez deux écoles, précise James How-Chong. Celle qui se fie à la boussole et celle qui étudie le site.” L’option choisie dans ce cas. “Il faut imaginer une personne assise” pour déterminer l’orientation du temple et des marches. L’ensemble de la structure, du revêtement en granit à l’effigie peinte à la main de Guan Di, a été importée de l’Empire du Milieu. Une équipe de cinq ouvriers ont, eux aussi, été “importés” le temps de trois mois pour concevoir la charpente secondaire en bois, la principale étant en béton. Quant aux tuiles, elles ont dû être adaptées, scellées sur le faîtage et fixées avec des vis pour les autres. “La contrainte était qu’elles résistent aux cyclones”, poursuit l’architecte. Une convention a été passée avec l’IUT de Saint-Pierre, des prototypes ont été réalisés.... Le résultat peut supporter jusqu’à trois fois des rafales de 300 km/h. Ouf... On imaginait mal le valeureux dieu-guerrier plier sous le poids d’une tempête tropicale. Plus qu’un simple hommage à Guan Di, que la Chine espère inscrire au patrimoine mondial de l’Unesco, le temple est aussi une manière de remercier les anciens de la communauté. Et la consécration des dieux les 14 et 15 août a été aussi, quelque part, la consécration de ces années d’abnégation.


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JACQ UES PO US T I S


P ORT R A IT

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TEXTE LOÏC CHAUX PHOTO ROMAIN PHILIPPON

DES ZYGOMATIQUES À LA ZÉTÉTIQUE Jacques Poustis l’artiste ? Vous connaissez, évidemment. Mais pendant qu’il chantait, il était aussi un grand promoteur de l’art du doute.

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n tant que fidèles lecteurs de BuzBuz, ce dont nous ne doutons pas, vous avez constaté notre attachement à la raison, notre scepticisme face aux croyances en tous genres, notre amour de la vérification des faits. Quelle fut donc notre surprise quand, par le plus grand des hasards, nous découvrîmes que Jacques Poustis, surtout connu pour ses spectacles pour enfants, ses disques et ses livres, avait aussi œuvré dans le domaine de la zététique ! (1) C’est son arrivée à La Réunion, dans les années soixante-dix, qui a commencé à modeler son “esprit rationaliste”, comme il dit : “Il y avait eu, dans mon quartier, un drame lié à la pratique de la religion. Je me suis demandé comment cela était possible, qu’une croyance amène à de telles extrémités…” Parallèlement à ses activités artistiques et à ses voyages en Métropole, il commence donc à s’intéresser aux sciences, sans “être un scientifique. C’est la manière de penser, qui m’intéresse.” Il participe aux publications de l’Association française

(1) Voir BuzBuz #30.

“LA PREMIÈRE FOIS QUE JE LE VOIS, À MONTPELLIER, JE ME SOUVIENS DE SON HUMOUR INCROYABLE, ET DE SON PANTALON À FLEURS.” pour l’information scientifique (Afis), crée des expositions pour les enfants – dont une servira de base de travail à plusieurs enseignants francophones - des spectacles de magie, envoie des courriers de lecteurs aux journaux locaux, écrit des livres et est même l’auteur, pendant quelques années, d’un fanzine distribué ça et là où il s’amuse des horoscopes, des prétendus “ovnis”, et même des religions, et appelé La Fée l’a dit : “J’avais rencontré, des années avant, des gars de Charlie Hebdo, notamment Cabu. J’avais envie de faire un genre de Charlie à La Réunion. J’en ai donc fait une pâle copie, dans laquelle je me moquais des pseudo-sciences. Je me marrais bien, à faire ça. Pour l’avoir, il suffisait de me le demander, on se passait ça comme ça, on faisait des polycopiés…” Lui, le non-scientifique, se retrouve à parler de scepticisme dans des écoles d’ingénieurs, et à rencontrer Hubert Reeves, devenir ami avec Michel Rouzé, fondateur de l’Afis. Henri

Broch, un des fers de lance de la zététique en France, se souvient aussi de lui : “Il y a un quart de siècle, nous avions été en contacts avant de nous rencontrer, je savais donc qu’il était – aussi – un artiste : il m’avait envoyé ses disques. La première fois que je le vois, à Montpellier, je me souviens de son humour incroyable, et de son pantalon à fleurs. Il est très étonnant, Jacques : il n’a aucune formation scientifique, mais son raisonnement est solide!” Lors de notre rendez-vous, Jacques nous avait promis de nous recevoir avec un ballon de foot sur la tête. Il avait oublié, finalement : à presque soixante-dix ans, et comme il le concède lui-même, il a “tendance à oublier les choses” : “Il faut dire aussi que je me suis dispersé toute ma vie. Mes souvenirs font la même chose. Ce qui est amusant, c’est qu’on me parle souvent de mon travail en tant qu’artiste, mais à La Réunion, on me parle très peu de zététique. Tu veux que je te dise ? À mon avis, questionner les croyances, remettre en cause les charlatans, tout le monde s’en fout.” Pas tout le monde, Jacques. Pas tout le monde.


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STATISTIQUE M E N T RECHERCHES LOÏC CHAUX ILLUSTRATIONS FREDDY LECLERC

LES MARIAGES DANS LA ZONE En termes de mariages, si La Réunion se comporte globalement comme la Métropole, elle se distingue surtout des autres départements d’outre-mer. En revanche, Mayotte est le siège de vraies différences dans le domaine. Une enquête de l'Insee portant sur des chiffres de 2015 le confirme.

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Mayotte n’a vu, en 2015, que deux couples de même sexe se marier civilement.

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Mayotte se distingue en se classant dernier dans trois catégories : c’est le département français comptant le moins de mariages, le moins de divorces et le moins de Pacs.

On se marie moins à La Réunion que dans le reste de la France : on compte en effet 3,3 mariages pour 1000 habitants ici, contre 3,5 dans tout le pays.

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Il y a eu autant de mariages entre personnes de même sexe à La Réunion que dans la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, Mayotte, la Haute-Corse et la Corse du Sud réunies : 33

C’est le nombre de divorces qui ont été prononcés en 2015 à La Réunion.

= On divorce exactement autant à La Réunion que dans toute la France : 1,8 divorce pour mille habitants en 2015.



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SOCIÉTÉ

PLUS JAMAIS LES MAINS VIDES L’iPhone a dix ans. Steve Jobs a eu raison au moins une fois : ce fut une révolution. À tel point qu’il est compliqué de se souvenir de ce qu’on faisait avant, sans téléphone intelligent.


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TEXTE LOÏC CHAUX ILLUSTRATION FREDDY

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t si le temps se rétrécissait ? C’est quand même à se demander… Comment peux-t-on vraiment croire que l’iPhone – et les smartphones en général – n’ont “que” dix ans (certes, neuf, à La Réunion) ? 2007, cela nous paraît hier. Lorsqu’on parle de nouvelles technologies, de celles dont on ne peut plus se passer, on a tendance à oublier l’avant, qui paraît appartenir à la préhistoire. Cet avant, il est cocasse de se replonger dedans. Notamment ce jour d’août 2007, où le Journal de l’Île s’extasie devant un “portable couplé à un GPS” où “les limitations de vitesse et les stations-service s’affichent”. Ce même jour, un grand opérateur réunionnais lançait un smartphone qui “unit les fonctions de téléphone portable, baladeur, appareil photo et - grande nouveauté - le GPS.” Mazette ! Il faut dire qu’au même moment, l’opérateur concurrent annonçait l’arrivée exclusive de l’iPhone dans ses magasins, quelques mois plus tard. Et que ces applications qu’on voit aujourd’hui comme basiques furent en fait les prémices des usines à gaz qu’on a aujourd’hui dans les poches. C’est que le GSM – dénomination de moins en moins utilisée à La Réunion, d’ailleurs – puis le smartphone sont aujourd’hui des rouages essentiels de notre vie de tous les jours. Puisqu’il ne s’agit plus seulement de téléphoner – fonction bien accessoire – c’est bien tout le reste qui a été chamboulé. Tout un tas de petits pans de notre vie ont vu leur modification. Lorsque nous avons décidé d’écrire sur les implications directes de l’apparition du smartphone, nous avons immédiatement freiné des quatre fers sur un point : il était totalement exclu de dire que “c’était mieux avant”. D’abord car nous ne sommes pas des vieux aigris. Puis, surtout, parce que c’est faux : quoiqu’on en dise, et si on veut bien parler de la chose sans mauvaise foi, la vie de tous les jours est plus simple avec le téléphone intelligent. Il a certes des raisons d’être critiquées, mais la balance penche largement du côté des bénéfices. C’est, du moins, ce qui ressort de notre enquête – et de notre pratique à nous. Petit retour en arrière, avant 2007. Au début des années deux mille, les voitures commencent à être équipées de GPS encore onéreux (même si La Réunion restera en retrait de cette technologie pendant un bon moment, même avec l’arrivée des smartphones) ; on se rencontre – déjà – sur Internet, mais sur le site de Meetic ; il faut un ordinateur pour vérifier ses courriels, il faut un baladeur pour écouter de la musique, même en MP3 ; on prend des photos avec des appareils numériques et on part toujours en vacances avec Le Guide du Routard dans la poche. Vous voyez où nous voulons en venir ? Ce n’est pas tant le smartphone lui-même qui fut une révolution, mais bien les applications qu’il contient. Pour faire simple, aujourd’hui, on ne se perd plus en voiture, on peut trouver un partenaire sexuel à tout moment, vérifier sans arrêt ses mails, écouter de la musique, prendre des photos et savoir où se trouve le bon restaurant du coin. Il y a peu de temps, un restaurateur nous a demandé de “penser à mettre une note sur Trip Advisor”, preuve qu’il a bien remarqué que ce genre de choses, ça compte, et rudement. Cela va même plus loin. David, utilisateur lambda à qui on a posé la question de son changement d’habitude depuis qu’il a un ordinateur dans la poche, explique : “Je pense que le plus grand changement, c’est dans les discussions avec les potes ou la famille. Avant, mettons, tu cherchais le nom d’un acteur dans un film, tu l’avais au bout de la langue, et puis ça te prenait la tête toute la soirée. Maintenant, en deux minutes, t’as retrouvé son nom, sa filmographie, son dessert préféré, son salaire sur le film en question… Mais en fait, il n’y a pas que ça. Regarde, encore, t’es avec des potes. Tu mets la radio, t’entends une musique. Paf, tu shazames, tu connais tout du son que t’entends, du chanteur au compositeur, de l’auteur à

NOUS SOMMES 84% À CONSULTER NOTRE TÉLÉPHONE EN REGARDANT UN FILM, 41% À FAIRE DE MÊME EN PLEINE NUIT, ET 20% À LA VÉRIFIER MOINS DE CINQ MINUTES APRÈS LE RÉVEIL ; 70% D’ENTRE NOUS CONSULTONS NOTRE PORTABLE TOUTES LES CINQ MINUTES…


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SOCIÉTÉ

celui qui joue du triangle en fond. C’est rigolo, car j’en ai parlé à mes parents, ils m’expliquaient que dans la même situation, ils appelaient carrément la radio pour avoir le titre… Y a plus de question, plus de doute, plus de challenge. Mais du coup, tu passes ton temps à t’instruire, à apprendre des trucs, y a plus d’interrogation en suspens. En deux minutes, tu sais.” La réflexion est intéressante : sans le smartphone, on se débrouillait un peu moins seuls, et on demandait plus d’aide. Notre expérience personnelle nous le confirme : lorsque nous nous retrouvons à aller effectuer un reportage dans une ruelle perdue dans les Hauts de Saint-Joseph, comment faisions-nous pour trouver ladite ruelle ? On tournait des heures, avec une carte sur le siège du passager, et on finissait par demander notre route à un passant. Aujourd’hui ? Il suffit d’accrocher le téléphone sur le tableau de bord et se laisser guider par une application GPS gratuite. On ne se perd plus. Nous pourrions énumérer pendant longtemps ces petits apports. Pendant longtemps, nous pourrions vous parler de Tinder, qui vous trouve de potentiels plans drague à proximité ; de Candy Crush ou Angry Birds, qui occupent tant le passage aux toilettes que le trajet de bus ; d’Instagram, où il s’agit de montrer, en photo, que sa vie est meilleure que celle du voisin à coups de filtres. De Gmail, du niveau à bulle, de la lampe torche et de l’alarme de rappel pour la pilule. Avouons-le : avec tout ça, on met à l’amende papi et son couteau suisse. Avec tout ça, on trompe aussi pas mal l’ennui : comme nous le narrions dans notre numéro 29, les files d’attente sont désormais remplies de gens zieutant leur portable. Sauf que le smartphone n’est plus seulement un outil de dépannage des galères du quotidien. C’est aussi, et pour certaines personnes, un objet créant lui-même des attentes et des désirs, un objet qui prend plus de place dans la vie que ce pour quoi, à la base, il avait été fabriqué. Un peu comme ces possesseurs de voitures pour qui il ne s’agit plus seulement de se déplacer plus rapidement qu’à pied. Il serait aisé de mettre cela sur le compte des fabricants et des marques qui nous sollicitent. En fait, non, c’est nous qui en demandons toujours plus. Ces dix ans ont changé encore plus profondément les humains que nous sommes. Dans une interview au site Regards sur le numérique, le sociologue Francis Jauréguiberry, auteur d’une vaste étude sur l’hyperconnectivité des jeunes adultes, constatait : “À côté de l’opinion très positive à l’égard de ces technologies décrites dans leurs témoignages comme synonyme de gain de temps et de déplacements, d’utilités et de facilités, d’agilité relationnelle, d’accès à l’information et de distraction, apparaissait aussi et en contraste une plainte diffuse sous la forme de “Je suis débordé”, “Ça n’arrête pas de sonner”, “Je croule sous les e-mails”. […] Lorsque vous vous déconnectez complètement, ne serait-ce que pour quelques heures, il n’y a plus d’e-mails, plus d’appels ou plus de réseaux sociaux pour attester de votre existence aux yeux des autres, plus de tweets ou d’Internet pour vous informer de la marche de ce monde ! Il n’y a plus de stimulations extérieures, plus de notifications, plus de distractions et d’occupations immédiates. Il n’y a plus rien en dehors des seules empreintes que tout cela a laissé sur vous et qu’il s’agit justement d’ordonner afin de leur donner du sens. […] Ce à quoi il leur est difficile de renoncer est exactement la même chose que ce qui les pousse à interroger de façon frénétique leur messagerie, leur répondeur ou leurs réseaux sociaux. À cet endroit, beaucoup évoquent des conduites d’addiction. Mais il y a contresens en la matière : les conduites d’addiction renvoyant en psychiatrie à tout autre chose. Il s’agit bien plutôt de curiosité et d’un énorme désir de voir survenir quelque chose qui donne l’impression à la fois de surprise et de renouvellement constant. Il y a comme une attente diff use mais constante de se laisser surprendre par de l’inédit et de l’imprévu, par un appel ou un SMS qui va changer le cours de sa journée.”

EN 2007, UN SMARTPHONE QUI “UNIT LES FONCTIONS DE TÉLÉPHONE PORTABLE, BALADEUR, APPAREIL PHOTO ET - GRANDE NOUVEAUTÉ - LE GPS.” MAZETTE !


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Ainsi, en Métropole, quelques personnes songent littéralement à des “cures de déconnexion”. Il ne s’agit pas de dire que cela va arriver à La Réunion, mais bien d’imaginer les causes d’un tel besoin, pour comprendre ce qui, nous aussi à La Réunion, nous accroche à nos smartphones. Elles sont détaillées dans une étude passée inaperçue du cabinet Deloitte et appelée Global Mobile Consumer Survey, réalisée notamment auprès de deux mille personnes. Parmi les chiffres les plus évocateurs, nous sommes 84% à consulter notre téléphone en regardant un film, 41% à faire de même en pleine nuit, et 20% à la vérifier moins de cinq minutes après le réveil ; 70% d’entre nous consultons notre portable toutes les cinq minutes…

Des désirs constants qui nécessitent du coup une adaptation de notre environnement dans l’espace public. Ainsi, récemment, la Région a dû investir, face à la demande grandissante des Réunionnais, dans de nombreux points de connexion en wifi gratuits. Les établissements publics – même s’ils sont à la traîne par rapport à la Métropole – s’y mettent aussi. Cela nous éloigne du temps où le MacDo était la seule alternative pour avoir Internet et une prise de courant… Les opérateurs ont dû, de leur côté, élargir leurs réseaux (3G, 3G+, etc.) pour satisfaire une demande toujours plus grande. Reste un “hic”, tout particulier à La Réunion : les applications “non disponibles dans votre région”, un témoin de la “fracture numérique” qui existe encore entre La Réunion et la Métropole. Nous n’avons parlé ici que de notre utilisation à nous, citoyens lambda. Mais le smartphone change aussi la vie des malades, des professionnels en tous genres, des personnes âgées… Le smartphone n’est plus qu’un outil de communication, c’est un outil tout court, qui risque d’influer bien plus profondément sur nos vies que l’ont fait la télévision, l’ordinateur ou l’automobile. D’ailleurs, on ne va toujours pas en voiture dans Mafate. En revanche, on peut y regarder une vidéo du Letchi sans que cela rame le moins du monde.


crédit photos : Studio Lumière


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1 Forêt à bijoux hêtre Brocéliande, Georgette se la Pète, 12 Mail de Rodrigues, l’Hermitage-les-Bains 2 Lunettes glitter effet miroir rose, Les Jolies Choses, 62 rue François-de-Mahy, Saint-Pierre 3 Theière verre, Etc., 43 rue Pasteur, Saint-Denis / 16 A rue François-de-Mahy, Saint-Pierre 4 Short jean Levi's 501, So Boutique, 132 D rue Juliette-Dodu, Saint-Denis 5 Arrangé de Noël goût pain d’épices Maison Isautier, toutes les grandes surfaces 6 Bracelet vintage So snob, Les Poupées Russes, 93 rue François-de-Mahy, Saint-Pierre 7 Baskets running femme Brooks, Running Conseil, 111 rue Suffren, Saint-Pierre 8 Montre bracelet cuir Blue Navy Nixon, Paula, 73 avenue de Bourbon, L’Hermitage-les-Bains 9 Écusson brodé thermocollable Triton, Casa Saba, 91 rue François-de-Mahy, Saint-Pierre 10 Montre digitale tyvek (matériau recyclable) indéchirable et waterproof Pappwatch, Enjoy, 7 rue du Collège-Arthur, Saint-Pierre



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1 Tunique bronze Mes Demoiselles Paris, So Boutique 2 Rafraîchisseur de bouteille, Lab Corner, 43 Rue du-Four-à-Chaux, Saint-Pierre 3 Montre multisport connectée Fenix 5S Garmin, Running Conseil 4 Thé de Noël bio, Etc. 5 Legging bronze Mes Demoiselles Paris, So Boutique 6 Escarpins or, Pandorshoes, 45 rue Pasteur, Saint-Denis 7 Chemisier Mes Demoiseilles Paris, So Boutique 8 Moulins sel et poivre bois naturel Cacti, Casa Saba À Table!, 60 bis rue François-de-Mahy, Saint-Pierre 9 Champagne rosé domaine familial Drappier, Caves de la Victoire, 35 Avenue de la Victoire, Saint-Denis


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1 T-shirt Fila White Line, So Hype, 131 rue Jean-Chatel, Saint-Denis 2 Photophore blanc irisé, Origine, 59 rue Jean-Chatel, Saint-Denis 3 Vin bio dynamique Côtes du Rhône 2016 L’O de Joncier, Caves de la Victoire 4 Pompon cuir pour sac ou porte-clés, Le Comptoir, 33 rue de la Compagnie, Saint-Denis 5 T-shirt Tête d’ananas, Pardon! Home & Life, 32 rue Michel-Ange, Sainte-Marie 6 Carafe et verres habillés d’osier, Origine 7 Déclinaison sur pleurotes et lentin de chêne Maison Cussangy, Caves de la Victoire 8 Veste Fila White Line, So Hype 9 Set de couverts Monbento Original Pocket, Casa Saba À Table! 10 Ceinture corde tressée lurex or, So Boutique

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1 Guirlande lumineuse Pastèque, Pardon! Home & Life 2 Cabas toile semi-rigide noire et œillets dorés, So Boutique 3 Décoration laiton à poser ou à suspendre, Origine 4 Torchons Champagne et homard coton bio, Origine 5 Balance mécanique motif tacheté noir Paola Navone, Le Comptoir 6 Assiette Mafate, Pardon! Home & Life 7 Tableau Route du Littoral, Pardon! Home & Life 8 Huilier motif tacheté noir Paola Navone, Le Comptoir 9 Gobelet glace, Casa Saba à Table! 10 BD Batman (Enrico Marini), Bulles Do - La Voie des Bulles, 47 rue Jean-Chatel, Saint-Denis / 39 rue du Four-à-Chaux, Saint-Pierre


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1 Table basse aluminium moulé noir mat Gobelet, Le Comptoir 2 Voiture pour enfant Discovolante (Piero Lissoni) Kartell, C’est Clair, 29 rue Amédée-Bédier, Saint-Denis 3 Coussin Christmas, Pardon! Home & Life 4 Parapluie magique, Pardon! Home & Life 5 Figurine de collection Dragon Ball Z Master Stars Piece Manga Dimensions, Bulles Do - La Voie des Bulles 6 Lampe à poser Planet (Tokujin Yoshioka) Kartell, C’est Clair 7 Sac à dos camouflage Dickies, So Hype 8 Coussin Wax, So Hype 9 Table basse Napoléon (Philippe Starck) Kartell, C’est clair 10 Mug Saint-Expedit, Pardon! Home & Life

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1 Baskets running homme New Balance, Running Conseil 2 Short de bain enfant Gili’s, Hazarterhappy, 35 A galerie Amandine, Saint-Gilles-les-Bains 3 Bracelet double or serti Gas, Paula 4 Chaussures cuir cognac Carrera, Marie Pistache, 36 rue Saint-Alexis, Saint-Gilles-les-Bains 5 Champagne cuvée Diamant brut Vranken Castel Covino, toutes les caves Nicolas 6 Assiettes de collection Modeste Madore, Casa Saba 7 Écussons brodés thermocollables, Casa Saba 8 Collier cauri or rosé Pascale Monvoisin, Hazarterhappy 9 Cabas bulle, Fabrik & Moi, 32 rue de la Martinique, ZAC Foucherolles, Sainte-Clotilde 10 Lampe à poser Hartô, Georgette se la Pète


À PARTIR DE

APRÈS UN LOYER DE XXX€


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1 Planche à découper rectangulaire marbre, Little Factory, 85 rue du Général-de-Gaulle (Le Forum), Saint-Gilles-les-Bains 2 Boucles d’oreille or serti Gas, Paula 3 Guirlandes et diverses décorations de Noël, Casa Saba 4 Bracelet or Atelier Paulin, Paula 5 Arrangé ananas et banane flambés cuvée anniversaire 110 ans Maison Chatel, toutes les grandes surfaces 6 Appareil photo Polaroid Originals Vintage 600, Little Factory 7 Oté Maloya, The Birth of Electric Maloya on Reunion Island (compilée par La Basse Tropicale), Vinyl Run, 45 bis rue du Four-à-Chaux, Saint-Pierre 8 L’École du Micro d’Argent (IAM) Édition limitée, Vinyl Run 9 Maillot de bain enfant Gili’s, Hazarterhappy 10 Agenda 2018, Little Factory


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1 Bikini deux pièces Jaked, Running Conseil 2 Broches brodées main, Casa Saba 3 Short de bain Gili’s, Hazarterhappy 4 Maillot de bain Jaked, Running Conseil 5 Planches à découper bois, Little Factory 6 Bonnet de bain Zerod, Running Conseil 7 Bobine pour guirlande Galaxy, Little Factory 8 Reggae roots (Elvijah Miojah), Vinyl Run 9 Planche à découper ronde marbre, Little Factory 10 Ensemble lingerie deux pièces UMA Love Stories, Paula

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1 Sac en cuir noir Accordéon, Simone, 85 rue du Général-de-Gaulle (Le Forum), Saint-Gilles-les-Bains 2 Parfums Mix & Match Bon Parfumeur - Maison française, Hazarterhappy 3 Maillot de bain deux pièces et foulard motif serpent, Pain de Sucre, 4 rue Saint-Alexis, Saint-Gilles-les-Bains 4 Bermuda beige Faguo, Messieurs Dames, 93 rue François-de-Mahy, Saint-Pierre 5 Maillot de bain une pièce kaki, Pain de Sucre 6 Bracelet perles verre nacrées Bikiseau, Hazarterhappy 7 Miroir Strong Man, Enjoy 8 Bougie à message Me & Mat’s, Hazarterhappy 9 Sac vintage cuir sculpté, Les Poupées Russes 10 Maillot de bain deux pièces vert, Pain de Sucre


La nature est notre mĂŠtier


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1 Pochette portefeuille cuir retourné Une à Une, Paula 2 Lanterne grise, Georgette se la Pète 3 Sac cartable lanière cuir Faguo, Messieurs Dames 4 Pochette imprimée, Les Jolies Choses 5 Body noir, Pain de Sucre 6 Lunettes Mr Boho, Hazarterhappy 7 Globe papillons, Hazarterhappy 8 Sac finition brillante Coquillage, Simone 9 Rhums vieux Extra Old et VSOP, toutes les grandes surfaces


L E T R ÈS T R ÈS B I EN D ES F ÊTE S

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1 Lampe solaire adaptable aux bocaux Bocal, Lab Corner 2 Bière blonde aromatisée letchi Fischer, toutes les grandes surfaces 3 Pochette à compartiments imprimée, Les Jolies Choses 4 Bali bag, Messieurs Dames 5 Pantalon de plage ajouré noir, Pain de Sucre 6 Sandales sary raphia naturel, Paula 7 Bracelet podomètre vivofit 3 Garmin, Decathlon, Centre commercial Grand Est, rue du Marais, Sainte-Suzanne / ZAC Canabady, Saint-Pierre 8 Sacoche lanière cuir, Paula 9 Maillot de bain une pièce noir, Pain de Sucre 10 Bamboo bag, Les Jolies Choses

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LE TRÈS T RÈ S BI E N DE S FÊ T E S SÉLECTION CATHERINE GRÉGOIRE PHOTOS GWAEL DESBONT

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1 Enceinte bluetooth lampe, anse cuir, Lab Corner 2 Pochette bronze Virginie Darling, Jordane Lou,16 rue du commerce, Saint-Paul / Messieurs Dames 3 Sac cuir, Paula 4 Kimono motif fleurs, Simone 5 Décoration candélabre à suspendre, Casa Saba 6 Miroir Cyclops, Casa Saba 7 Veste running Salomon, Running Conseil 8 Montre GPS cardio poignet bleue Forerunner 35 Garmin, Decathlon 9 Cabas de plage coton, Pain de Sucre 10 Waveboard Rip Stick surf Razor, Decathlon


L E T R ÈS T R ÈS B I EN D ES F ÊTE S

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1 Coussin chèvre du Tibet vert céladon, Little Factory 2 Pochette bulle, Fabrik & Moi 3 Bougies parfumées à message Mr. Wonderful, Hazarterhappy 4 Cabas bulle, Fabrik & Moi 5 Robe jean River Woods, Marie Pistache 6 Vodkas aromatisées Banana, Pink et Kamikaze Next, toutes les grandes surfaces et discothèques 7 Robe fluide noire et lurex or, Jordane Lou 8 Nécessaire bio pour homme, Georgette se la Pète 9 Robe à paillettes, Simone 10 Les Essentiels du Cuisinier Opinel, L & Moi, 93 avenue de bourbon, l’Hermitage-les-Bains

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1 Tasses création faites main, Georgette se la Pète 2 Combi-short noire motif palmiers Ema Tesse, Marie Pistache 3 Suspension Cage, Le 80, 80 rue Juliette-Dodu, Saint-Denis 4 Bonbons Harry Potter, Love Cheese, 8 rue Alexis-de-Villeneuve, Saint-Denis 5 Pantalon chino bleu Hero Seven, Marie Pistache 6 Roller quad 5 finition noire et bronze Oxelo, Decathlon 7 Top échancré dans le dos rose poudrée Ryujee Couture, Marie Pistache 8 Chemise coton Replay, Marie Pistache 9 Bière blonde édition spéciale VAST, toutes les grandes surfaces 10 Jean skinny Replay, Marie Pistache


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1 Notebooks, Le 80 2 Thé détox bio Panda Tea, L & Moi 3 Grande bougie parfumée, Pardon! Home & Life 4 Short jean Joe Retro, Marie Pistache 5 Cruiser bois Landyachtz, Avant Première, 66 bis rue Alexis-de-Villeneuve, Saint-Denis 6 Tasses et soucoupes bicolores, Origine 7 Marinière coton Replay, Marie Pistache 8 Petite bougie parfumée, Pardon! Home & Life 9 Baladeuse à leds rechargeable Fermob, C’est Clair



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LES PAGES SPORT

LA RE N C O N T R E D ON T ON N ’ A PA S PA R L É

PARLEZ-VOUS ! La victoire du VBC Sainte-Suzanne a beaucoup reposé sur ses talents individuels, mais aussi sur le manque de communication des Saint-Leusiennes

C

ela commence à être une habitude, lorsque nous nous présentons aux événements sportifs de la rubrique La rencontre dont on n’a pas parlé : on nous demande si on ne s’est pas trompés de salle. “La R2 féminine ? Vous êtes vraiment venus pour de la R2 féminine ?” Eh bien oui, et c’est un peu le principe. Match de deuxième division féminine de volley, donc (appelée ici “Régionale 2”), opposant les locales, l’équipe réserve de Saint-Leu, aux visiteuses, l’équipe première de Sainte-Suzanne. Au vu du classement de ce début de saison, les premières semblaient favorites, et nous étions de cet avis : leur banc était garni de trois remplaçantes, celui d’en face sonnant le creux. Mais c’était un peu oublier – et sans jamais faire injure aux joueuses – qu’en volley, et à ce niveau, on ne court pas beaucoup, et qu’il faudrait jouer pendant plusieurs heures pour commencer à voir poindre les premiers effets de la fatigue. Car, si vous avez déjà jeté un coup d’œil sur la fiche technique, oui, les moins nombreuses ont finalement gagné. C’est intéressant, d’aller voir des matchs de volley. Comme la pétanque, le ping-pong ou le foot, c’est le sport qu’on a tous déjà pratiqué avec les copains, en croyant réussir des points incroyables. Et voilà qu’on se retrouve devant un match de deuxième division régionale féminine et qu’on se rend compte qu’en fait, on est des nuls, et

qu’on ne joue pas bien au volley entre deux merguez et trois dodos. On l’imagine bien, Clarisse Gravina, n°9 de Sainte-Suzanne, nous claquer deux ou trois smashs dans la figure, avec le sourire en coin, comme elle l’a fait contre Saint-Leu… Car c’est bien elle qui a porté son équipe ce soir-là. Bien aidée par quelques jeux de services bien sentis d’Alexandra Vinguidassalom mais aussi par une étonnante naïveté des jeunes filles d’en face. Qui, selon leur entraîneur, ne “se sont pas assez parlé.” Il faut bien se rappeler que, lorsque le ballon arrive de votre côté, vous êtes potentiellement plusieurs à pouvoir le recevoir. Il faut donc se parler, balancer de grands “J’AIIIIIIII !” pour ne pas se retrouver avec ledit ballon et/ou la copine dans la figure. Et c’est bien ce qui a péché chez les SaintLeusiennes, ce manque de communication. Si le premier set fut inquiétant pour elles, multipliant les approximations, c’est bien le deuxième qui fut terrible : six petits points marqués, avec, pire, un 0-9 dans les dents dès la reprise. La physionomie était claire : les initiatives venaient de Sainte-Suzanne qui construisait son jeu, sans panique, comptant sur la boulette des filles d’en face. Ce qui marcha plutôt bien, du moins, lors des deux premiers sets. Ensuite, l’entraîneur de Saint-Leu parvint à se faire entendre : il fallait se parler, encore, se calmer, toujours, regarder la copine d’à-côté, le tout pour mieux

> FICHE TECHNIQUE Championnat régional féminin 2. Journée 6. Au gymnase du Centre-ville (Saint-Leu), le Volley-ball club de Sainte-Suzanne bat le Volley-ball club de Saint-Leu 2 trois sets à zéro (25-10, 25-6, 25-20). Spectateurs : 11 au début du match, 4 à la fin (en comptant Loïc Chaux et Romain Philippon). Éclairage : excellent ; terrain : excellent (Taraflex). Volley-ball club de Saint-Leu 2 R. Ibao, Z. Ben Yedder, C. Hoareau, E. Maxwell, C. Dillies, L. Chartier, M. Aure, I. Jeanblanc, N. Laurent. Entr. : E. Paulin. Volley-ball club de Sainte-Suzanne M. Serrat, E. Delmont, S. Parame, C. Gravina, A. Vinguidassalom, S. Chan Shin Chun. Entr. : D. Neckebroeck. Arbitre : G. Sautron.


S P ORT

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TEXTES LOÏC CHAUX PHOTOS GWAEL DESBONT

“ON SE REND COMPTE QU’EN FAIT, ON EST DES NULS, ET QU’ON NE JOUE PAS BIEN AU VOLLEY ENTRE DEUX MERGUEZ ET TROIS DODOS.”

ON A VU ... défendre. Et c’est une bonne défense qui rallonge les échanges : le troisième set fut le plus long, le plus serré, aussi. Saint-Leu alla même jusqu’à mener 17-13, sur sa défense, certes, mais aussi grâce à une excellente période de Zoé Ben Yedder. Mais il manquait tout de même un peu de conviction, et de “gnaque”. Sainte-Suzanne, qui laissa donc passer la tempête, se remit dans le bain avec un 7-0 pour écourter les débats et en rester à trois sets. Ce qui n’eut pas l’heur de vexer les perdantes plus que cela, qui terminèrent la rencontre avec le sourire, malgré tout. Ce qu’on n’a pas vraiment l’habitude de voir, nous qui allons plus souvent observer des rencontres masculines, où il s’agit généralement de montrer aux gars d’en face qu’on a la plus grosse .

- Ou plutôt, on a entendu un “Allez maman !” venu d’un petit enfant au bord du terrain ; - Un service sainte-suzannois passer sous le filet ; - Les joueuses de chaque équipe s’encourager après chaque point, criant un cri de guerre qu’on cherche toujours à traduire ; - Une membre du public, pendant le match, expliquer à une joueuse qu’elle avait amené le pique-nique ; - Encore et encore des gens qui ne connaissaient pas BuzBuz. Cette fois, il s’agissait de la table de marque. Cela va finir par être vexant.

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LES PAGES SPORT

PO RT RAI T TEXTE LOÏC CHAUX PHOTO ROMAIN PHILIPPON

LE GOUDRON ET LE VOLUME François Lebon a deux particularités : la course hors stade, il la préfère sur route, et il mange des bornes jusqu’à plus soif.

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ne semaine seulement après le Grand Raid, nous rencontrions François Lebon. Ça, c’est parce que nous sommes taquins : alors que La Réunion entière se pâmait pour le trail, nous nous sommes rappelés que la course reine de l’athlétisme, dont les premières mentions remontent aux mythologies, le marathon, souffrait d’un grand manque de coureurs, et que son champion réunionnais descendait souvent sous les 2h30’ dans une indifférence polie. Si François Lebon le voit bien, que “les coureurs de long vont tous sur le trail”, il n’a pas forcément envie de comparer les deux. Il a commencé par les sentiers, mais l’entraînement lui plaisait peu. Sa première partie de carrière, donc, il l’a effectuée sur terre. Et puis la vie professionnelle – il est menuisier – l’a éloigné pendant sept ans de ses chaussures de sport. “Et puis, un soir d’octobre, à trente et un an, pendant le Grand Raid, justement, je me suis dit qu’il fallait que je recommence à courir. Je suis parti sur la route le week-end du Grand Raid, j’ai galéré pendant un mois. Au bout de six, je faisais un top 10 sur un dix kilomètres.” Il rencontre Jean-Louis Prianon, qui constate que son endurance compense largement son manque de rapidité : il faut aller sur le marathon. “J’ai fait beaucoup de piste, notamment avec Raymond Fontaine, je descendais mes chronos. Je mets le paquet, je cours beaucoup quand je ne travaille pas, cinquante, soixante kilomètres par semaine.” Il remporte notamment la médaille d’or sur la distance aux Jeux des Îles de 2011, devant les Malgaches, pourtant favoris. Mieux : alors que Seychelles et Réunion étaient, avant cette dernière épreuve, au coude-à-coude, c’est bien le Sudiste qui fait gagner son île. Petit moment de gloire…

“Mais c’est vrai que sinon, on n'en parle pas trop, de nous. Pour progresser, j’aurais besoin de plus de concurrence, mais on a très peu de marathons d’organisés, alors que tu regardes le calendrier du trail, il y en a tout le temps. Je veux pas comparer, mais quand même : tout le monde peut marcher pendant une journée complète. Mais va trouver quelqu’un capable de courir trois minutes à 20 km/h…”

“TOUT LE MONDE PEUT MARCHER PENDANT UNE JOURNÉE COMPLÈTE. MAIS VA TROUVER QUELQU’UN CAPABLE DE COURIR TROIS MINUTES À 20 KM/H…” N’empêche : la motivation, il ne la perd pas. Même si c’est dur de se peser tous les jours. De faire la fine bouche devant le repas dominical. D’avoir des petits soucis au mollet… Et de vieillir, de voir ses temps augmenter ? “J’ai quarante-trois ans, je suis sûr de pouvoir encore courir plus vite. Si, vraiment, un jour, je vois mes chronos chuter, peut être que j’arrêterai, mais pour l’instant, non.” De toute façon, on se demande bien ce qu’il ferait d’autre, comme sport… “Moi, j’aime courir, j’aime ça. Les autres sports ? Non, non. La course à pied, sur la route, et sur une distance olympique et importante comme le marathon, c’est quand même pas mal, non ?”



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LES PAGES SPORT

LE J O UR O Ù… TEXTE LOÏC CHAUX PHOTO JULIEN CINIER

28 DÉCEMBRE 2008

BAT LE RECORD D’EUROPE DU 100 M PAPILLON EN PETIT BASSIN Lors de la plus grande édition du meeting de l’océan Indien, la nageuse néo-calédonienne a éclipsé Laure Manaudou, Alain Bernard et tous les autres.

I

l faut se remettre dans le contexte : fin 2008, Alain Bernard est champion olympique du 100 m nage libre, Hugues Duboscq a terminé une deuxième olympiade médaillé, les Marseillais viennent de battre le record du monde du 4x100 m nage libre en petit bassin, Laure Manbaudou essaie de se relancer. Et encore : Ranomi Kromowidjojo et Cameron Van den Burgh n’avaient pas encore de titre olympique individuel, mais étaient bien présents. Pour en terminer sur le contexte, rappelons que les combinaisons étaient toujours autorisées, et que la période était à une explosion de records tous azimuts. Le premier jour de compétion, l’événement ne se passe pas dans l’eau. Laure Manaudou, sortant tout juste d’une escapade tragi-comique en Italie, déclare forfait pour toutes les courses sur lesquelles elle était engagée. Raison invoquée : elle a été victime d’une insolation. Pas de bol, c’est la seule. Le lendemain, Manaudou n’étant apparemment pas venue pour nager, c’est une autre invitée qui prendra toute la lumière : Diane Bui Duyet, papillonneuse spécialiste du petit bassin, s’engage sur le 100 m papillon. Les journalistes présents sur place n’avaient remarqué que son sourire et sa gentillesse auprès des suiveurs. Cinquante-six secondes cinquante centièmes après qu’elle ait quitté son plot, elle était désormais la nouvelle recordwoman d’Europe du 100 m papillon en petit bassin. Tout était réuni pour cela : la saison en petit bac se terminait, et Bui Duyet, au contraire des spécialistes de grand bassin, était encore dans son pic de forme, après des médailles aux championnats d’Europe

Aujourd’hui, Diane Bui Duyet est conseillère municipale de Nouméa.

L E L E N D E M A I N, M A NA U D O U N’ÉTANT APPAREMMENT PAS VENUE POUR NAGER, C’EST UNE AUTRE NAGEUSE QUI PRENDRA TOUTE L A L U M I È R E : D I A N E B U I D U Y E T. de Rijeka deux semaines plus tôt ; et alors que tous les médias s’intéressaient aux médaillés olympiques de Pékin, elle était passée assez inaperçue les premiers jours. Enfin, sa course elle-même a été placée sous des auspices favorables : sa première coulée en a fait tiquer plus d’un autour du bassin, dépassant aux yeux de beaucoup – dont l’auteur de ces lignes - les quinze mètres réglementaires. Mais pas aux yeux des officiels, qui validèrent donc un temps qui fut définitivement déclaré record d’Europe lorsque, deux jours plus tard, un médecin fut dépêché en catastrophe pour effectuer un contrôle antidopage – négatif – sur la nageuse. Un an plus tard, Diane Bui Duyet battait carrément le record du monde, aux championnats d’Europe de Turquie. Et quelques jours plus tard encore, elle se faisait disqualifier du meeting de l’océan Indien sur le 100 m papillon à cause… d’une coulée trop longue.




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