BUZBUZ #11

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# 11 GRATUIT

SEPTEMBRE - OCTOBRE 2012

PORTRAIT

UN Z QUI VEUT DIRE ZORRO... CHANG

BABY SANS ALCOOL

EXTRAMUROS DU RHUM AU CHLORE

CARNET DE VOYAGE

UN JOUR À LYON

BAVARDAGES AVEC FARID SOCIÉTÉ

EH BIEN DANSEZ MAINTENANT !


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SRR-SCS au capital de 3 375 165€. RCS St-Denis 393 551 007 Sise 21, rue Pierre Aubert – 97490 Sainte-Clotilde

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Carrément vous.


édito

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T'AS PRIS TON CARTABLE? Ce mois de septembre est décidément une spécialité typiquement française. Nulle part ailleurs on arrive au travail après le mois d’août en se claquant la bise comme si c’était la nouvelle année qui commençait. Et pourtant, c’est bien le cas : septembre, c’est la fin des vacances, les enfants qui vont à l’école, les étudiants qui retournent dans les amphis. De notre côté, nous revoilà avec notre onzième numéro. Nous aussi, on a pris des vacances, mais pas si longues que ça. Et on a bien bossé pour vous mettre entre les mains un nouveau magazine qui, comme d’habitude, parle de plein de choses. Vous verrez donc que pendant ces trois derniers mois, nous sommes allés au resto ; nous avons écouté du reggae ; visité des expos ; voyagé à Lyon ; nagé dans les Hauts de Saint-Paul et dansé, beaucoup dansé. Vous rendez-vous compte, au moins, bande de petits veinards, du mal que nous nous donnons pour vous faire plaisir ? De ce que nous faisons pour vous faire oublier ce fichu mois de septembre qui sent le feutre et le cuir neuf des cartables ? Chanceux, va. Avant de passer à la suite, profitons de l’édito pour dire un grand bonjour à Mafate, où BuzBuz sera désormais distribué. Parce que tout les Réunionnais ont droit à leur BuzBuz.

Notify Berenice D b D Deby Debo ebo American Vintage Vintage Estellon Sarah Wayne Un jjour mon P U Prince… i

bazar de filles Forum de Saint-Gilles-les-Bains 85 Rue du Général de Gaulle, 97434 SAINT-GILLES-LES BAINS, LA RÉUNION tél. : 0262 26 11 76 Crazy Libellule, Bazar de filles Ouvert du mardi au vendredi : 9h30 ĺ 12h15 et 14h30 ĺ 18h30, le samedi : 9h30 ĺ 12h30 et 14h30 ĺ 19h

Pascal Peloux, Directeur de la publication

ABONNEMENT VOUS VOULEZ RECEVOIR VOTRE MAGAZINE BUZBUZ CHEZ VOUS ? C’EST DÉSORMAIS POSSIBLE. EN IMPRIMANT, EN COMPLÉTANT ET EN NOUS ENVOYANT LE COUPON DISPONIBLE À LA PAGE 13 RÉDACTION Anne Rochoux, Gabrielle Charritat, Raïssa Sornom-Aï, Victoria Banes, Virginie Tressens, Loïc Chaux, Livy, Juldread

DIRECTION ARTISTIQUE Pascal Peloux

GRAPHISME Pascal Peloux, Nicolas Mouneu

Kdos Enfants SARL au capital de 2500 € 1, rue Claude Monet Appartement n°6 97490 Sainte-Clotilde 0692 55 99 98 (rédaction) contact@buzbuz.re

PHOTO DE COUVERTURE

STYLISME

www.buzbuz.re

Mannequin : Nicox Tattoo by ink-vazion leutatwerlokal Photo : Christophe Pit

Leila Patel, Catherine Grégoire

ISSN 2114-4923 Dépôt Légal : 5310 Toute reproduction même partielle interdite.

MODE

BUZBUZ MAGAZINE

Maquillage et coiffure : Marie Lanfroy Stylisme : Samantha Camara

Bimestriel N° 11 septembre - octobre 2012

PHOTOGRAPHES Christophe Pit, Stéphane Repentin

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION

IMPRESSION

Pascal Peloux

Graphica

RÉDACTEUR EN CHEF

PUBLICITÉ

Loïc Chaux

Réunion Éditions 0692 20 00 20

VOUS SOUHAITEZ FAIRE CONNAÎTRE UNE BONNE ADRESSE, UN BON PLAN, UNE NOUVEAUTÉ. N’HÉSITEZ PAS À NOUS ENVOYER UN COURRIEL À L’ADRESSE SUIVANTE : CONTACT@BUZBUZ.RE

le Palais du Thé

Pomax

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Linum Djeco

Compagnie de Provence

objets pour la maison Forum de Saint-Gilles-les-Bains 85 Rue du Général de Gaulle, 97434 SAINT-GILLES-LES BAINS, LA RÉUNION tél. / fax : 0262 24 58 90 Ouvert du mardi au vendredi : 9h30 ĺ 12h30 et 14h30 ĺ 18h30, le samedi : 9h30 ĺ 12h30 et 14h30 ĺ 19h et le dimanche hors vacances scolaires : 10h ĺ 12h30


le nez dehors

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TEXTES RAÏSSA SORNOM AÏ ET VICTORIA BANES — PHOTOS CHRISTOPHE PIT ET STÉPHANE REPENTIN

VIVONS CACHÉS Une discrète sonnette, le portail s’ouvre et on découvre, entourée d’un jardin botanique, une villa authentique. Elle abrite aujourd’hui six suites d’exception : trois chambres créoles, une suite spa “Rajasthan” et deux nouvelles chambres au style colonial. On vous prévient, attention à l’avalanche de bon goût. À l’extérieur, les couleurs sont choisies avec précision. C’est beau et relaxant. À l’intérieur, chaque détail attise le regard. Du mobilier raffiné, de la décoration presque unique et un espace de vie confortable. Le reste n’a pas changé. Le jardin cache autant de petits coins inattendus. La varangue est toujours aussi particulière. On y brunche et on y dîne dans un cadre agréable. Les bosquets cachent la piscine et le jacuzzi des regards indiscrets. Privilège suprême : se faire masser à quelques pas de la piscine, bruits de l’eau et des feuilles dans les oreilles… VILLA BELLE, MAISON D’HÔTES DE CHARME, 45 RUE RODIER, SAINT-PIERRE. TÉL : 0692 65 89 99 OU 0692 87 40 80. PARKING PRIVÉ. VILLABELLE@WANADOO.FR

TENDANCE “GREEN”

LES ROIS DE LA PÉTANQUE On vous présente trois frères : Vincent, Gaël et Marco. Fraîchement arrivés du sud de la France, borsalinos vissés sur la tête et idées plein les poches. Chez eux, on vous accueille avec une immense fresque signée Jace. On comprend tout de suite qu’on y vient pour célébrer la musique, les jeux de cartes et surtout la pétanque. D’ailleurs, la discipline se pratique entre les deux terrasses du café dans une ambiance très conviviale. Pour les passionnés, des tournois s’organisent une fois par mois. On nous parle aussi de tournois de poker. Mais chut, on ne vous a rien dit. Pour les petites faims, on peut aussi s’installer et déguster des snacks, des plats du jour et des burgers maison. O’Brother’s, l’adresse que l’on garde sur soi pour une virée entre potes ! O’BROTHER’S, 99 RUE ARCHAMBAUD, SAINT-PIERRE. TÉL : 0262 01 66 38. OUVERTURE : DU LUNDI AU SAMEDI : 7H - 18H. APÉRO-CONCERT LE SAMEDI : 18H - 22H. TOURNOI DE PÉTANQUE UNE FOIS PAR MOIS.

Il est midi pétantes, les foodistas se ruent et se bousculent pour récupérer la base de leur déjeuner “green”. On se faufile discrètement et on attrape mâche, pâtes, quinoa ou lentilles et on fonce au bar à salades. Avocat, mozzarella, tomate cerise, poulet, feta… on fait notre choix parmi la vingtaine d’ingrédients. On accompagne le tout d’un filet de miel moutarde ou de vinaigrette légère. Si on est d’humeur “green love”, on se rajoute un smoothie ou une boisson énergétique. Tiens du Chamane, ça tombe bien ! Si on est affamé, on tente un wrap au saumon ou au chorizo, fraîchement préparé. Pour la touche sucrée, un fromage blanc 0 % au chocolat spéculoos sera parfait pour aujourd’hui. On prend le tout à emporter ou on s’installe tranquillement sur les tables hautes ou à la terrasse. Les produits sont frais, croquants et en prime on est locavore le temps du déjeuner. C’est si bon de voir la vie en vert, pas vrai ? SALAD BAR GREEN IS BETTER, 2 RUE AUGUSTIN ARCHAMBAUD, SAINT-PIERRE. TÉL : 0262 26 56 08. QUARTIER D’AFFAIRES DE LA MARE, BAT. C IMMEUBLE LES CUVES DE LA MARE, 30 RUE ANDRÉ LARDY, SAINTE-MARIE. TÉL : 0262 73 00 71


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le nez dehors

BIO ADDICT

AOÛT

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RENÉ LACAILLE PRÉSENTE FANFARONE OCTOBRE

FINALE PRINTEMPS DE BOURGES OCTOBRE

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PETER PAN SPEEDROCK

9&10

NOVEMBRE

LES QUAIS

SCÈNE SACEM

TOURNÉE E CHANTIER DE DES ES FRANCOS Au restaurant Le Natur’elle, pour faire de votre repas un véritable mom moment de plaisir drôles de d dames à l’h l’humour aiguisé. Nadia Laurence, lle duo mèrei : trois i –d ôl – d i ié N di et L fille, un poil bio addicts seront aux petits soins avec vous. Catherine, aux fourneaux, envoie une cuisine fraîche, copieuse et à tendance bio. Huile de sésame, camarons, riz sauvage au lait de coco, la grillade thaï estampillée bio est une réussite ! Avezvous déjà goûté à un dodo gourmand ? C’est complètement original ! Croisons les doigts pour qu’il soit toujours à la carte. Pas sûr avec les nouveautés qui débarquent tous les quinze jours. Les thés eux aussi crient au bon goût bio. Pour les accompagner ? Une glace artisanale, une pâtisserie ou du chocolat... LE NATUR’ELLE, RESTAURANT, SALON DE THÉ ET GLACIER, PLACE PAUL JULIUS BÉNARD, SAINT-GILLES-LES-BAINS. TÉL : 0262 33 21 09 OU 0692 77 39 84. OUVERTURE : DU MARDI AU SAMEDI : 8H30 - 18H, VENDREDI ET SAMEDI SOIR. LENATURELLE@GMAIL.COM

NOVEMBRE

LES QUAIS

17AU 24

DANSES & DOCKS RENCONTRES DE DANSES URBAINES DE L’OCÉAN INDIEN DE LA SOUL

PLUG 1&2 PRESENT FIRST SERVE

LE 17 NOVEMBRE

BATTLE DE L’OUEST LE 18 NOVEMBRE

EN GRANDE POMPE

PERFORMANCE ET ATELIER GRAFF AVEC MODE 2 DU 19 AU 24 NOVEMBRE

DANSES URBAINES AU MAGASIN D2

DU 22 AU 24 NOVEMBRE

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DECEMBRE D ECE CE C EMBR B E

LES LE ES QUAIS QUAIS IS

ELECTRO ELECTRODOCKS R DOCKS TTHE HE SSHOES, HOES, C2C, C2C, ......

Des escarpins à la fois beaux, confortables, impeccables pour jouer les d divas sur le dancefloor, ça existe? Oui, mais ils ne courent pas les rues! Pour cela, il faut toquer à la porte d’Estelle, de La Boîte à Chaussures. Chez elle, chaque chaussure épousera parfaitement vos petits pieds. Alors on en profite pour faire le plein de chaussures stylées : escarpins noirs à brides, talons colorés ou sandales au look ethnique, il y en a pour tous les goûts et tous les prix. Elle est urbaine, féminine et ultra confortable, on vous présente Esska, la marque d’une créatrice londonienne. Gisèle Bündchen dans la boutique ? Mais oui, avec les fameuses Ipanema ! Des modèles à faire jalouser vos voisines de plage ! On a aussi du romantique avec Lollipops et ses jolis parapluies et pochettes. Et quelques paires rock, de quoi être glamour jusqu’à la pointe des pieds. On retrouve aussi Mellow Yellow, Gioseppo,… on ne vous dévoile pas tout. Et pour une fois, monsieur peut venir se mettre la tête à l’envers avec Goldmud, Zeus et Schu’zz ! Prêts pour jouer les Cendrillon ? LA BOÎTE À CHAUSSURES, 297 RUE DU GÉNÉRAL LAMBERT, SAINT-LEU. TÉL : 0262 54 81 28. OUVERTURE : DU MARDI AU SAMEDI : 9H – 13H // 15H – 19H, DIMANCHE: 9H30 – 12H30. LABOITEACHAUSSURE@GMAIL.COM

Toutes les infos sur www.kabardock.com · 02 62 540 540 Réservations www.monticket.re · 08 92 707 974 www.agora-culturel.re

design graphique

AVEC LA COMPAGNIE KÄFIG “BOXE BOXE” (CENTRE CHORÉGRAPHIQUE DE CRÉTEIL)


le nez dehors

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LE SHOW DES ARTS ET SAVEURS Loin du grabuge du centre-ville et du front de mer, le restaurant-galerie Art i Show est un lieu où l’on se sent bien. De l’extérieur, on ne peut imaginer le voyage culinaire et culturel que l’on s’apprête à vivre. Depuis trois ans, les globe-trotters Céline, Olivier et Stefan proposent une carte originale et poétique où se côtoient les saveurs du monde. Installé dans le patio coloré et champêtre, on déguste un filet d’agneau à l’indienne, un espadon à la thaïlandaise ou une tarte tatin basilic en sirotant un cocktail de fruits maison. Leur carte est composée de quatre entrées, et autant de poissons et de viandes, sans compter les desserts, et change plusieurs fois par an. Au delà de l’ambiance intimiste et conviviale, l’autre point fort du lieu reste son côté artistique. En ce moment, on peut découvrir les œuvres de l’artiste floral Alain G et du contemporain Steve Bourdon. Un vrai moment d’enchantement. ART I SHOW, 107 RUE DE SUFFREN, SAINT-PIERRE. TÉL : 0262 32 86 02. OUVERTURE : DU MARDI AU VENDREDI : 12H00 - 14H30 // 19H00 - 23H00, SAMEDI : 19H00 - 23H00. RÉSERVATION CONSEILLÉE POUR DÎNER. FORMULE DÉJEUNER À PARTIR DE 16 EUROS. WI FI. RESTOGALERIEARTISHOW@GMAIL.COM

TOUR DU MONDE CULINAIRE

COMPLÈTEMENT FRO YO Le frozen yoghurt a le vent en poupe à la Réunion ! Le dernier né s’appelle Yog n’ Joy. Il a une terrasse qui donne sur une rue piétonne et on s’arrête volontiers pour une pause gourmande et légère. Ici, on choisit la taille de notre coupe, son parfum, et on craque forcément sur les toppings ! Fruits frais, bonbons acidulés ou des pépites plus gourmandes. La crème de la crème, c’est de superposer une couche de yaourt glacé, on parsème de toppings, on en remet une couche et ainsi de suite pour un dessert ultra-gourmand appelé “Perfect joy” ! Pour les puristes, on vous rassure, vous trouverez forcément votre bonheur. On propose aussi smoothies et jus avec des fruits frais ou encore des milkshakes et des crêpes. Avec la déco vitaminée, la pause gourmande devient vite énergétique ! YOG N’ JOY, 50 RUE MARÉCHAL LECLERC, SAINT-DENIS. TÉL : 0262 19 27 05. OUVERTURE : DU LUNDI AU SAMEDI : 12H – 18H // 20H – 22H.

Il nous lorgnait déjà depuis la rue avec son air d’ancienne maison transformée en lieu chic. Lui, c’est Amanzhao, le nouveau resto du moment. A sa tête, Shanaz. Elle a tout plaqué pour se lancer dans les cuisines du monde. Et elle a bien fait ! La déco est sobre, juste ce qu’il faut. Tout se passe lorsque vous êtes en tête à tête avec votre premier plat. Premier regard, le dressage est inventif et impeccable. Première bouchée, des saveurs parfaitement accordées. On trépigne d’impatience à chaque service. On se demande “quelle surprise le chef nous réserve t-il encore ?”. On en ressort léger et rêveur. On repense à l’originalité de l’assiette de tapas Amanzhao. À la douceur de la légine et des noix de Saint-Jacques. À la tendresse de la plancha océane. À l’irrésistible moelleux au chocolat. Finalement, on se dit “zut la cuisine sans frontière, j’en mangerais bien plus souvent !”. Pourquoi s’en priver, des soirées japonaises et américaines sont déjà en vue. Préparez-vous pour un tour du monde chez Amanzhao ! AMANZHAO, 68 RUE LABOURDONNAIS, SAINT-DENIS. TÉL: 0693 13 01 21. OUVERTURE : DU MARDI AU SAMEDI : MIDI ET SOIR. SOIRÉES AUTOUR D’UNE DESTINATION LE VENDREDI SOIR.



ART DESIGN MULTIMEDIA

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TEXTES ANNE ROCHOUX, GABRIELLE CHARRITAT, LIVY, LOÏC CHAUX— PHOTOS CHRISTOPHE PIT

AU CŒUR DE L'OBJECTIF Témoin de l’évolution de notre petit caillou, le photographe alsacien Jean Colbe a su capter l’ambiance et les changements d’une époque. On le constate grâce aux centaines de clichés qu’il a réalisés au cours de ses reportages, notamment pour le Journal de l’Île. L’exposition Jean Colbe photographe Saint-Denis, la modernité des années 60, qui se tient aux Archives départementales est une plongée dans le passé. Colbe décrypte avec son appareil le développement d’une ville qui découvre l’urbanisation et bannit le chemin de fer. L’expo présente des photos d’époque, de vieux appareils et autres matériels comme un Rolleiflex ou un Nikonos 3. Le studio de travail de sa boutique a été reproduit pour l’occasion. Tout y est : les bacs de développement, les pinces à linge avec les négatifs, la glaceuse-sécheuse accompagnée de sa notice... Dans le hall des Archives, une photo géante de la Préfecture prise en 1950 orne le sol sur lequel on marche. On passe alors d’un bout de la ville à l’autre en quelques pas, cherchant nos repères actuels sans succès. Quartier par quartier, on voyage au travers des années en découvrant les administrations, les commerces, le centre-ville qui ont fait l’histoire de Saint-Denis. EXPOSITION GRATUITE JUSQU’AU 31 JANVIER 2013. ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DE LA RÉUNION, 4 RUE MARCEL PAGNOL, CHAMP FLEURI, SAINT-DENIS. TÉL : 0262 94 04 14. OUVERTURE : DU LUNDI AU VENDREDI : 8H - 16H.

SUR LA TOILE...

TOUTES CRAZY DE NOCO BY COCO

ICI ON TRAQUE LES COCHONS, MONSIEUR !

Coco(ralie) vient de lancer son site de vente en ligne de vêtements et accessoires à prix vraiment intéressants, et qui livre à La Réunion, bien sûr. Moi, je suis folle de sa collection et j’ai déjà craqué. Alors les filles, pour un shopping vraiment sympa et pas cher du tout on se connecte à noco.fr. À ne pas rater, “les perles de Noco”, des pièces rares, originales et coup de cœur en quantité limitées que Coco a trouvé pour nous, les mordues de la mode. Et comme elle est cool et sympa, on n’hésite pas à suivre son actu, ses conseils et concours pour remporter des cadeaux sur sa page Facebook.

Bandcochon.re est un site communautaire réunionnais regroupant les cochonneries laissées dans la nature et permettant de faire un classement des communes les plus sales de l’Île. Pour devenir un chasseur de cochonneries, inscrivezvous sur le site et munissez-vous de votre téléphone portable/appareil photo. Lorsque vous tombez sur des ordures à la plage, à la forêt, dans une rue… prenez une photo et publiez-la sur le site. Quand les lieux sont nettoyés, on vous tient au courant. Ecolos, amoureux de notre île ou bons citoyens, partez à la chasse aux cochonneries ! Grouingrouin.

ALLONS BAT’CARRÉ ! “Manger, bouger, dormir à la Réunion, les meilleures offres au meilleur prix”. Telle est la devise de vacancespei.re. Alors, finie la nostalgie des vacances et à nous la possibilité, que dis-je, à nous le plaisir de prolonger les vacances et de profiter toute l’année de remises et ventes flash sur des séjours, hôtels, balades… dans notre île. Vous n’êtes pas encore inscrit ? Vous attendez quoi ?

AVIS AUX BLOGUEUSES… ET PAS QUE Feminaute.re est le webzine lancé par l’Association des blogueuses de La Réunion. Mais à quoi ça sert ? Je suis allée y jeter un œil. Et même si, pour y adhérer, il faut être blogueuse et que c’est un outil de travail pour ces demoiselles, et bien nous aussi, Internautes, on y trouve notre compte. Ici les filles échangent des idées, des conseils et parlent de mode, de bons plans, de sorties, de recettes… tout ce qu’on aime quoi. Alors pourquoi s’en priver ? Peutêtre que ça inspirera certaines ?


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ART DESIGN MULTIMEDIA

UN TÉLÉPHONE POUR TÉLÉPHONER Quoi, ton portable ne fait pas boussole ? Il n’a pas Angry Birds ? Il ne reçoit pas les mails ? Ben non, il tĂŠlĂŠphone. RĂŠgressif ? Pas forcĂŠment. C’est pas mal, aussi, d’avoir plus d’un jour de batterie. C’est ce que propose la sociĂŠtĂŠ Constellation distrib, qui distribue chez Streets Wear le Just 5, un tĂŠlĂŠphone annonçant plus d’une semaine d’autonomie, un ĂŠcran monochrome, un bouton SOS et des couleurs originales. Le Just 5 coĂťte 119 euros s’il n’a qu’une teinte, 129 s’il en a deux, et est compatible avec tous les opĂŠrateurs. C’est simple, joli et ça sufďŹ t.

UN AUTRE REGARD SUR LA MUSIQUE PÉI

Après les deux premiers tomes de sa collection Petites histoires, le tout dernier livre de Fabienne Jonca retrace deux cents ans de musique rĂŠunionnaise. Il est question de maloya et de sĂŠga, bien sĂťr, mais aussi de portraits de femmes comme BenoĂŽte Boulard, Germaine Vinson ou Jacqueline Farreyrol, de musiciens qui ont su pratiquer la fusion des genres comme Alain Peters, RenĂŠ Lacaille, Gilbert Pounia ou Danyel Waro... Ces Petites histoires des musiques rĂŠunionnaises analysent les courants et les styles, dĂŠmontent les a priori et les malentendus, tout en ouvrant le champ aux musiques actuelles. Le CD intĂŠgrĂŠ rassemble onze titres issus de la collection Takamba, donnant ainsi vie Ă l’ouvrage. Le travail de recherche a pu voir le jour grâce Ă la collaboration de spĂŠcialistes de la musique rĂŠunionnaise comme Bernadette Ladauge, qui a livrĂŠ des images d’archives parfois inĂŠdites.

PETITES HISTOIRES DES MUSIQUES RÉUNIONNAISES, DE FABIENNE JONCA ET SANDRINE BARĂˆGE. EDITIONS DU 4 EPICES. 19 EUROS.

STARCK ET L'ÉCRIN DE MAC Starck, on n’est vraiment pas obligÊ d’aimer. D’ailleurs, personne ne vous oblige à apprÊcier – et encore moins à acheter – la D’E Light, disponible chez IDM. C’est une lampe de table en alu. Une lampe toute bête oÚ l’on peut dÊposer son IPhone/Pad/Pod pour le recharger. Mais c’est surtout une lampe Starck.

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La sélection buzbuz

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TEXTES JULDREAD

LEGENDS La fille aînée de Bob Marley, par ailleurs gérante avec ses frangins du business engendré par leur paternel divinisé et choriste à ses heures chez Ziggy, Marley lui aussi, prend la pause avec l’autre légende Jamaïcaine, le bien nommé Bolt Usain. Elle dirige en effet une ligne de vêtements, notamment ceux des athlètes jamaïcains présents au Jeux olympiques britons.

“Everyday my heart is sore, seeing that I’m so poor, but I shall not give up so easy, there’s a reward for me, there’s a reward for me.” En ces temps de célébrations du demi-siècle d’indépendance et de gloire olympique, ces vers de Joe Higgs sonnent comme un hymne jamaïcain. Voici, entre autres, ce que nous dévoile Roots Rock Reggae (1).

1977

On ne peut pas être plus au cœur du miracle jamaïcain. Jeremy Marre débarque à Kingston avec une équipe réduite, un petit budget et une 16 mm. À Londres, ceux qui l’envoient le croient parti pour un film de vacances. Mais le malin Marre a son idée : c’est à Kingston en 77 que l’épicentre du séisme musical du 20e siècle se situe. En quelque vingt jours, il filme le reggae. Sans jamais chercher à imposer un point vue, Roots Rock Reggae témoigne, proposant un subtil dosage de mots, de musique et d’images. La séance de répétition de Jimmy Cliff. Les “sessions voix” en cabine avec les Heptones et les Upsetters. La danse mystique du sorcier Perry invoquant les esprits du groove aux commandes de son légendaire Black Ark studio. L’âme et la voix de Joe Higgs. L’église délabrée des spirituels Abyssinians. La magie des Gladiators. Une séance de travail inna di yard avec l’énergique Jacob Miller. Autant de chapitres liés par des instantanés de vie jamaïcaine volés au détour des quartiers, cousus d’un

commentaire précieux. Le chapitre Bob Marley n’évoque le guide qu’au travers d’images de concert sans interview, l’artiste exilé en Angleterre ne souhaitant pas être filmé. Le travail de Jeremy Marre est une pièce d’orfèvrerie, une œuvre libre qu’aucun montage envahissant ne vient souiller. Si la musique est au cœur de sa focale, le réalisateur n’ignore rien du contexte politique et social de l’époque qui l’a fait naître. Ainsi des hommes politiques du moment et des personnages du business sont pris par l’objectif de Sir Marre. Et là encore, l’auteur ne se laisse aller à aucun jugement. Il témoigne. À ce titre, on notera une scène d’introduction des plus savoureuses : un producteur de disque impassible, sur une chaise, canette à la main, bonnet sur la tête, dans l’arrière-cour d’une petite maison qu’on imagine sur les hauteurs de Kingston, auditionne des chanteurs a capella. Si l’un d’entre eux lui plaît, il le fera enregistrer à la ville. Cette séquence est immédiatement contrebalancée par les mots de Jimmy Cliff sur le business et sa brutalité. Roots Rock Reggae est essentiel, de part sa conception mais également du fait qu’il prend corps au cœur du phénomène reggae. “A change is going to come.”

1. Roots Rock Reggae – Inside the Jamaican Music Scene (1977), disponible en DVD (Shanachie records).

★★★★★★★★

★★★★

BIBLE REGGAE Il existe toute une tripotée d’œuvres littéraires de tout poil sur la musique jamaïcaine. Mais, il n’est cependant qu’une seule bible. Bass Culture de Lloyd Bradley et préfacé par Prince Buster himself, est la référence sur cette épopée miraculeuse. Le récit est émaillé de nombreux témoignages : Sir Coxsone Dodd, Prince Buster, Lee Perry, Jimmy Cliff, Ken Boothe, Burning Spear. “Enfin la musique jamaïquaine a le livre qu’elle mérite” dixit Prince Buster. Bass Culture : Quand le Reggae était roi, Editions : Allia, de Lloyd Bradley.

MARLEY, L'HAGIOGRAPHIE Sorti cette année, le documentaire hollywoodien du réalisateur Kevin MacDonald (Le dernier roi d‘Ecosse) a eu l’assentiment de la famille Marley qui, après avoir repris le contrôle de l’héritage et de ses dividendes, veille au grain sur toute tentative d’utilisation d’exploitation de l’image du paternel. C’est vous dire si MacDonald n’a eu que peu de liberté pour aborder la complexité du personnage. Le film vaut surtout pour les trésors d’inédits autorisés par 56 Hope Road, la firme qui gère le business Marley.

★★★★

BEASTIE BOYS Check Your Head

MICHAEL KIWANUKA Home Again

SUCCESS Social Network Junkies

Capitol Records remastered edition Fin de route pour Adam Yauch. La conscience politique des Beastie Boys a livré son dernier combat. Le natif de Brooklyn, bassiste émérite du sulfureux trio, a été vaincu par son cancer le 4 mai dernier. Grand fanatique des Bad Brains, Adam “MCA” Yauch était une pièce maîtresse du combo new-yorkais. Il aurait dû fêter cette année les vingt ans du phénoménal Check Your Head, ce troisième opus des Beastie Boys qui va secouer les années 90. Donc, ne serait-ce que pour rendre hommage à sir Adam, faites-vous plaisir avec ce bon son à caler entre vous deux oreilles.

Mercury Michael Kiwanuka est de ces vocalistes lumineux qui s’imposent à nos sens sans lutter. Nul n’est besoin de forcer l’écoute pour mieux comprendre, mieux sentir, mieux découvrir. Soul ou folk, peu nous importe. Sans choisir, ce jeune londonien attire à notre esprit foule de références des plus flatteuses au premier rang desquelles s’avance Bill Withers. Home Again est un premier album, déjà encensé par la critique, qui a été façonné, de l’aveu même de Michael Kiwanuka, avec pour modèle l’élégant chanteur d’Ain’t no sunshine. Il est des artistes qui ne souffrent pas la comparaison avec les plus grands, Kiwanuka est de ceux-là.

Sakifo / Wagram Success emprunte la voie hasardeuse et ardue de la fusion. Voilà une filière qui a fait son beurre dans la décade précédant le siècle 21. Depuis, les combos s’aventurant sur ces terres se sont mis dans la tête qu’il fallait faire briller les dancefloors ajoutant à la panoplie punk et à la verve hip hop, l’électro et sa science des dancebeat. Globalement, Success s’en sort plutôt bien sans pour autant révolutionner le genre. Un bon skeud pour shaker du booty, sans plus.



tu fais quoi dans la vie ?

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BAVARDAGES AVEC

FARID LE PHYSIO DU TITTY TWISTER

Il dit bonjour, vous sourit et a souvent un petit mot gentil. À l’entrée d’une boîte de nuit, c’est tellement peu commun qu’on a eu envie de le rencontrer. TEXTE LOÏC CHAUX — PHOTO STÉPHANE REPENTIN

Quel est l’intitulé exact de ton métier ? Videur ? Portier ? “Exactement, je suis le physio du Titty Twister. Et que fais-tu, concrètement ? Je sélectionne le type de clientèle, car ici, c’est plutôt une boîte où les gens ont au moins vingt-cinq ans. Puis, principalement, j’évite que ne rentrent des mecs ivre mort. Et comment on fait ? Quand le mec arrive torpillé, tu ne vas pas lui dire “Mais t’es en vrac, garçon !”. Il faut un peu faire preuve de psychologie et de bon sens, faire attention à qui on a affaire. Et comment on reconnaît celui qui va être bagarreur ? Tu le vois à son langage, à son comportement. On ne peut pas faire de discrimination, alors quand on a un doute sur quelqu’un, on jette un œil dans la boîte, on le piste. Je culmine à 1,98m, je vois tout du dessus !

La psychologie joue autant que les gros bras, alors. Je suis assez ouvert d’esprit, je sais que c’est à moi de parler d’abord. Je suis là aussi pour faire du relationnel : la porte, c’est l’image de la boîte. Si je dis bonjour à cent cinquante personnes qui entrent, il y en a peut-être que soixante qui répondront, mais j’aurai fait en sorte de créer un climat de sympathie, de convivialité.

On parle souvent de cette histoire de baskets. Si t’as des baskets, tu rentres pas. Tu en penses quoi ? (Rires) Ici, tu peux rentrer avec des baskets, si tu veux ! Il y a même des gars qui rentrent en tongs. Tu sais, on est à Saint-Gilles, il y a des vacanciers. Bon, pour les savates, je laisse passer, mais je dis quand même que je fais une exception, que la prochaine fois, il faudra faire un effort…

Enfin, mieux vaut quand même aussi être costaud, non ? Bien sûr, les gens le savent. Mes mains, les gens les prennent en photo, elles ont fait le tour de Facebook. On en parle même en Métropole ! Mais on n’est pas là pour frapper, il faut avoir beaucoup de self-control et de patience.

Être videur, c’est aussi prestigieux auprès des filles… Ecoute, j’ai quarante-huit ans, je suis un peu au dessus de tout ça. Mais c’est vrai qu’il y a le côté “on vient voir le videur en espérant se faire payer un coup”, “un videur, ça ouvre des portes”. Moi, ça me fait plus marrer qu’autre chose.

Mais tu peux aussi devenir une cible, celui qu’on va essayer d’attaquer en premier, pour “se faire le videur” ? Oui, ça peut arriver, les règles ne sont pas forcément comprises par tout le monde. C’est aussi parce que les videurs ont parfois une mauvaise image. Mais dans ce cas, je reste stoïque.

Tu as déjà eu peur ? Peur, je ne dirais pas ça. Des craintes, oui. Crainte qu’il y ait un conflit, que quelqu’un prenne un mauvais coup, fasse une mauvaise chute. Je ne sais pas vraiment si c’est de la peur ou de la crainte, d’ailleurs. Un peu des deux, sûrement.”


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PHOTOS STÉPHANE REPENTIN - STYLISME LEILA PATEL, CATHERINE GREGOIRE

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micro-trott'

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QU'EST CE QUI VOUS FAIT RIRE ? C’est pas parce que c’est la rentrée que l’on va se laisser abattre. Plus besoin d’expliquer les vertus du rire et les badauds de l’Université l’ont bien compris. On aime surtout se moquer de soi-même et de ses amis. Cependant, si vous êtes en panne d’inspiration, voici quelques petites idées à glaner pour se marrer.

Cédric Je ris de choses toutes simples comme les vannes entre potes. Tu vois une photo sur Internet d’un singe devant un ordinateur et là tu le compares tout de suite à un pote. Sinon je regarde Juste pour rire, j’aime les caméras cachées, Gad Elmaleh et Thierry Jardinot.

Luciano Un homme entre dans un café et… plouf ! (rires)

Didier J’adore l’absurde et l’autodérision. Je suis un grand fan des émissions de Thierry Jardinot. Mes anciens élèves m’appellent “le roi de la blague à deux balles”. Au moins, je suis le roi de quelque chose.

Éloïse J’aime la franchise de Marie-Alice Sinaman. Elle ose des blagues ridicules devant un public. Avec mes amies on rit beaucoup aussi des mecs, surtout de celui qui se croit intéressant et qui en fait ne l’est pas.

Mélodie Je me fais surtout rire moi-même. Il m’arrive un tas de petites contrariétés. Mais ça va, je relativise. Ma spécialité, je monte les six étages pour arriver à mon appartement et là je m’aperçois que j’ai oublié mes clés dans la voiture. Bien sûr, j’ai mes courses avec moi et pas d’ascenseur.

Ridjali et Zakia Alida On aime l’émission On demande qu’à en rire. Ridjali : j’aime la blague de Jamel Debouze “Tou … la… lan c’est le seul footballeur qui ralentit le commentaire.”


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Etienne et Stéphanie Elle : Je craque sur les vidéos de chats. Lui : Je ris beaucoup des gros contre-sens politiques. Pendant la dernière campagne présidentielle, je me suis plié devant les revirements de bord de Nicolas Sarkozy. Les deux : On adore les gens qui essayent de faire des buzz et qui sont ridicules comme Afida Turner.

Sandra J’écoute Thierry Jardinot à 7h15, le matin. J’adore ses imitations surtout celle du président de la Chambre d’agriculture.

Helno Je suis attentivement les perles du bac. J’ai adoré : “Un triangle rectangle c’est un triangle qui a trois côtés parallèles.”

Tana Je ris de plusieurs trucs, comme les quiproquos. Il m’est arrivé plusieurs fois de confondre quelqu’un avec un ami. J’aime les voix bizarres qui ne correspondent pas au physique de la personne. Les chutes dans les escaliers me font un peu pitié mais je peux en rigoler. Et surtout les gens saouls qui racontent n’importe quoi.

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Julie - Lola - Clémentine On rit tout de le temps de nous-mêmes, là maintenant on se moque de Julie qui passe sa soutenance de Master 2. Je me moque de mon accent lyonnais. La dernière chose qui nous a fait bien rire c’est après une sortie à Saint-Gilles au moment de prendre la Nationale j’ai pris la bretelle vers Saint-Pierre au lieu de la direction Saint-Denis. Pour faire demi tour ce n’était pas la porte à côté. Sinon, nous conseillons Norman (les bilingues) et Very bad blagues (je passe le bac).

Vanessa Je m’amuse quand j’arrive en retard au boulot et que je me fais réprimander et bien j’ai ma réponse “Je suis en retard mais prête à travailler”.


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EH BIEN DANSEZ MAINTENANT ! Est-ce qu’on danse à La Réunion ? Mais en fait, on ne fait que ça ! Petite revue – loin d’être exhaustive – de ce qui se pratique ici. Où l’on voit que les raisons et les manières de bouger son popotin sur la musique ne manquent pas… TEXTES ANNE ROCHOUX, VICTORIA BANES, LOÏC CHAUX, RAÏSSA SORNOM AI, VIRGINIE TRESSENS — ILLUSTRATIONS LN

LA COUNTRY Qui n’a jamais sifflé l’air de Walk the line ? Symbole de la country, Johnny Cash a fait des émules à La Réunion. On est toujours surpris, quand au détour d’une rue, on tombe nez à nez avec des personnes dansant en tenue de cow-boy. Et pourtant, la country a la cote auprès d’un large public, on compte plusieurs clubs et associations sur l’île. L’accessoire obligatoire pour entrer dans la danse ? Le chapeau. Au choix, vous pouvez tenter la Line Dance (danse en ligne), la Square Dance (danse de 4 quatre couples formant un carré), la Freestyle en couple (impro avec les pas de base) et la Partner Dance (danse en couple chorégraphiée).“La country, c’est le partage. Quand on apprend à danser, il faut réviser son anglais pour comprendre les noms des pas et des signaux. Le placement des jambes et des pieds ainsi que le respect des lignes sont également très importants” explique Corinne Bertile, animatrice au sein de LuliCountry et directrice régionale du National teachers association francophone services (NTAFS). Importée en France par Robert Wanstreet en 1987, la country est très codifiée. Parmi les pas les plus fréquents, on retrouve le stomp (taper du pied et basculer le poids sur l’autre pied), le scuff (brosser le sol avec le talon) et le clip (écarter un talon et le ramener en frappant l’autre). Alors, séduits par les rythmes de Nashville ?

> Lieux : Il n’y a pas de repère country sur l’île, les shows et démonstrations sont organisés par la Country dance academy (Saint-Joseph), Trois Mares dance (Tampon), Les Cheyennes de l’Ouest (Saint-Gilles) et Lulicountry (Saint-Pierre, Saint-Paul et bientôt Sainte-Suzanne). Il est possible de danser tous les quatrièmes samedis du mois au marché couvert de Saint-Pierre (14h-17h). Une démonstration se tiendra le 30 septembre à l’occasion de la journée de santé Séniors 2012 au complexe sportif Joseph Hubert à Saint-Joseph. > Playlist : Oh ! Susanna de Stephen Foster, Walk the line de Johnny Cash.


EH BIEN DANSEZ MAINTENANT !

LE ZOUK LOVE D’origine antillaise, le zouk love est pratiqué à La Réunion surtout dans le Sud. Le seul souci, c’est que l’on dépend entièrement de la programmation des boîtes de nuit quand on veut s’exercer à cette danse. Selon les pros, il faut être à l’affût… Réputée être une danse “collée - serrée - emballé - c’est pesé”, le zouk love est, comme son nom l’indique, une danse de lover. C’est surtout, Jocelyne Béroard avec son tube Kolé Séré en duo avec Philippe Lavil, disque d’or de 1987, qui a permis de faire découvrir ce genre au grand public. Pour éclairer les plus curieux qui se demandent si le zouk love est un bon moyen de “pécho”, la réponse est claire : les pratiquants affirment que, quand on est obligé de danser sur un carré minuscule à deux, forcément ça rapproche… > Lieux : Appolo night (Ravine des Cabris), La Villa (Saint-Gilles-les-Bains), parcimonieusement dans la plupart des discothèques… A noter le Festival de zouk (20 octobre) au Parc Expobat, chaperonné par DJ Skam. > Playlist : Lé ou love de Jean-Michel Rotin, Kolé Séré de Jocelyne Béroard en duo avec Philippe Lavil.

LA ZUMBA On vous nargue avec la zumba ? Vos amis sont accros ? Et pourtant, vos pieds n’ont toujours pas foulé une salle de fitness pour pratiquer cette danse à la mode planétaire ? On va tenter d’y remédier et de vous convaincre que l’on peut faire du sport en s’amusant. Une heure de zumba, c’est un mélange entre un cours de danse latine et un cours de gym classique. Les chorégraphies mêlent des mouvements de danses latines inspirées de la cumbia, la salsa, le merengue et le reggaeton et des mouvements de fitness type “squats” et “crunches”. L’un travaille les fessiers et l’autre les abdos. Le concept de la zumba c’est un peu ça : se trémousser comme sur la piste de danse sur des rythmes latinos en travaillant les différents groupes musculaires. Pas besoin d’avoir fait des années de danse avant, en principe les cours s’adressent à tous types de profils. L’essentiel dans un cours de zumba, c’est de bouger, de transpirer et surtout de se faire plaisir. Un conseil tout de même : ne pas se poser de questions et aller à son rythme. La coordination, la synchronisation et le style pour épater ses amis, ça viendra après. Alors, on enfile une tenue colorée voire fluo et on y court. > Lieux : Le club Moving organise des cours les mercredis et jeudis soir à Sainte-Marie. > Playlist : Waka Waka de Shakira, Besos en la Boca de Chayanne, You know I want you de Pitbull, Danza Kuduro de Don Omar.

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LE ROCK'N ROLL Ah, le rock ! Il sent bon le déhanché d’Elvis Presley, le génie de Bill Haley et les rythmes endiablés des années 50-60. Issu du swing et du lindy, il s’est nourri de diverses influences pour se décliner sous différentes formes : le sauté, l’acrobatique, à quatre temps, à six temps, à huit temps... On en dénombre près d’une dizaine avec des variantes selon les époques et les pays. En ce moment, celle qui fait fureur s’appelle West Coast Swing. “Pour danser un rock, il faut se tenir droit, avoir des chaussures adaptées, savoir compter les temps, garder sa ligne de danse et surtout être accompagné par un(e) bon(ne) partenaire. Il faut ensuite travailler le pas de base de huit déplacements, le pas chassé et le tour complet c’est à dire un pivot sur place” nous précise Eric Grondin, professeur de rock à Saint-Pierre. Parmi les règles à suivre, les lois du guidage. Et oui mesdames, même en 2012, dans le rock, c’est toujours l’homme qui conduit. Il guide sa cavalière et détermine les figures par la position de ses mains et de ses bras. Légèrement plus complexe qu’il n’y paraît !

> Lieux : Dans les écoles de danse pour apprendre. Il y en a un peu partout sur l’île : Eric Grondin, Tempo Danse ou encore Danse A2. Tous les dimanches sur la piste du Chapiteau à Mont-Vert, on danse le rock... > Playlist : Johnny B Goode de Chuck Berry, Treat me nice de Elvis Presley, Rock around the clock de Bill Haley, Peggy Sue de Buddy Holly, Twist and shout des Beatles.


EH BIEN DANSEZ MAINTENANT !

LA SALSA “Un homme qui sait bien danser la salsa, c’est le roi du monde.” La réflexion, venue d’une amie lors d’une soirée au Moda Bar venait confirmer une impression flagrante. Ce soir-là, un jeune homme d’une trentaine d’année, un peu bedonnant et pas franchement bel homme, n’avait pas une minute à lui. À peine prenait-il une pause pour aller boire un verre qu’une floppée de filles se jetait sur lui pour qu’il les fasse danser. Oui : elles faisaient la queue pour passer entre ses bras. Depuis une dizaine d’années, la salsa est devenue un phénomène de mode. La Réunion fourmille de lieux où on apprend à danser sur ce rythme latino-américain, qui recèle autant de genres que de pays où on la pratique. Ses adeptes parlent systématiquement de rythme quand on leur demande pourquoi ils apprécient la salsa. Energique et codifiée, la salsa demande un long moment d’apprentissage pour être correctement dansée. “Beaucoup de personnes croient maîtriser, mais de bons danseurs sont très rares à La Réunion. C’est pour cela que lorsqu’on en trouve un, on le lâche plus”, explique une pratiquante. Qui concède que l’aspect “sexuel” de la salsa est une réalité : danser la salsa, c’est rentrer dans un jeu de séduction plus ou moins inconscient. Peut-être la raison de son succès.

> Lieux : Il y a tellement de lieux où des cours de salsa sont donnés qu’on ne pourra être exhaustif. Notons le Moda Bar à Saint-Denis (cours le vendredi soir), les Trois Brasseurs à Saint-Denis (mardi et samedi), le Cubana à Saint-Gilles (jeudi)… > Playlist : Quimbara de Celia Cruz, El Cantante de Hector Lavoe, Vamonos Pal Monte des Fania All stars.

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LE SÉGA Parler du séga, c’est surtout un prétexte pour évoquer cette habitude de danser les dimanches après-midis. Dans ces fameux thés dansants, parsemés sur toute l’Île, la danse, dans ce cas, multiplie les vertus. La première d’entre elles est de créer une vraie dynamique sociale. Puisque le public des thés dansants est en général plutôt âgé, ces raouts dominicaux permettent à ces personnes de casser un quelconque isolement, de se rencontrer, de flirter, même. Le public, plutôt féminin, ne cache pas l’aspect “drague”, dont le séga, le maloya ou plus rarement les valses sont des toiles de fond. Le dimanche, on s’habille, on s’apprête pour aller danser. Et, par conséquent, s’amuser avec ses amis, boire un petit verre et peut-être trouver un compagnon. Une autre des vertus de ces danses du dimanche, est de se dépenser. Encore une fois, ce public de personnes âgées – on dit “seniors”, mais c’est bien la même chose – passe plusieurs heures à se dépenser sur la piste, ce qui ne peut pas faire de mal à la santé ! Enfin, l’aspect culturel n’est pas à négliger. Les anciens, dont la jeunesse et les kabars d’antan ont été bercés par ces rythmes créoles, permettent à des musiques traditionnelles réunionnaises d’avoir encore pignon sur rue, même si les jeunes qui sortent le dimanche après-midi préfèrent les tubes internationaux aux bons vieux rythmes péi…

> Lieux : Des associations organisent régulièrement des après-midis dansants dans toutes les communes les dimanches. Parmi les endroits les plus connus, notons le Chapiteau (Montvert-lesbas, à Saint-Pierre) et bien sûr la mythique Soucoupe, à la Plainedes-Cafres. > Playlist : Anita de Ti Frère, Marlène de Cassiya, Si ton kèr lé pas prêt de Apolonia, Séga pouette pouette de François Dal’s…


EH BIEN DANSEZ MAINTENANT !

LE TANGO Le tango argentin a largement dépassé les planchers de Buenos Aires : on le danse tous les soirs de mai à octobre sur les quais de Paris. Et pendant ce temps, à Berlin, capitale européenne du tango, des milongas (bals) sauvages, type flash mob, fleurissent partout dans la ville. La Réunion, elle, compte quelque trois cents initiés. Attention, ces milongas répondent à des codes de conduite bien précis, dictés par la tradition argentine : les femmes sont assises d’un côté de la salle de bal, les hommes de l’autre, et les couples d’un troisième côté. La femme montre son envie de danser avec un homme par un regard appuyé. Au moment de la cortina, l’homme se lève et va inviter la femme qui lui a envoyé ces signaux. La musique est regroupée par tanda, petite séquence de trois à cinq morceaux de même style, séparés entre eux par une courte séquence musicale caractéristique - et très différente du tango - la cortina. À la fin de la tanda, le danseur quitte la piste en raccompagnant sa partenaire. Tout un art, pour une danse de séduction et de passion !

> Lieux : La Case à Tango (Rivière-des-galets), Les Potirons (Saint-Denis, tous les derniers mardis du mois), le Kahlua bar (Saint-Pierre, un mardi sur deux), l’Exo-tic (Saint-Leu, tous les vendredis), Guétali Café (SaintDenis, tous les premiers dimanches du mois). Les dates, cours et lieux sont précisés sur le site www.tangoreunion.blogspot.com. > Playlist : La cumparsita de Roberto Firpo, El choclo de Angel Villoldo, Desde el alma de Rosita Melo, Flores del alma de Carlos Dante et Julio Martel, A media luz et Mano a mano de Carlos Gardel.

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BABY SANS ALCOOL Sport de bistrot par excellence, le baby foot a aussi ses adeptes ici. Trop sérieux pour tourner à la pile plate. TEXTE LOÏC CHAUX — PHOTO STÉPHANE REPENTIN

Les mots du baby Quelques mots bigarrés issus du vocabulaire du baby. Les règles énoncées viennent du site de la Fédération française de football de table. Pissette : Fait de tirer avec les ailiers avant. Autorisé. Roulette : Fait de faire tourner ses joueurs. Pas plus de deux tours autorisés. Gamelle : Quand le ballon entre et ressort de la cage. Contrairement aux règles de bistrot, elle ne vaut rien de plus qu’un but. Demi : Fait de marquer directement avec ses demis. Vaut pour un but normal, contrairement aux règles de bistrots. Rateau : Fait de faire faire des aller-retour aux demis pour contrer un ballon. Contrairement aux règles de bar, c’est autorisé. Pêche : Fait d’aller chercher la balle dans le but, ce qui annule le point. N’existe qu’entre potes.

C’

est couru d’avance. Cet article va se terminer par un truc du genre “le baby-foot, ce n’est pas seulement un jeu, mais aussi un sport…” Et blablabla, et gnagnagna. On va essayer d’être original juste avant, histoire que, une fois votre lecture terminée, vous ayez compris la raison d’un papier sur le babyfoot dans la rubrique des sports de BuzBuz. Parce que c’est quand même bizarre. En descendant un peu la rue qui passe devant le stade Kleber-Picard au Tampon, se tient une petite boutique chinoise. Clac-clac-clac, entend-on de l’extérieur du Golden. C’est un bruit qui rappelle le lycée, quand l’argent de poche passait dans les paquets de dix de Camel, les pichets de vin blanc et le baby foot. Et les “clac-clac” venaient bien du baby. Ponctués par les “Fany sous le baby !”, “Gamelle !”, “Monique, t’en remets une ?”. “C’est sûr que le baby, ça vient des bistrots”, annonce Emmanuel, du club du Tampon. “Mais attends : quand on s’entraîne, tu vois qu’il n’y a pas d’alcool“, rattrape son collègue Fabrice. C’est vrai. Pas une clope, pas une Dodo, même pas d’engueulades. Ici, on est dans un club, le bistrot accueille. Emmanuel raconte : “Avant, ici, c’était des règles sauvages, on avait le droit de se parler, de s’engueuler, ça partait des fois limite

“Le baby, ça vient des bistrots”

en baston.” Jusqu’au début des années 2000, le baby se limitait aux tournois de bar sur des tables René-Pierre. “Le tournant, en 2006 environ, c’est l’arrivée des Bonzini”, relate Emmanuel. Bonzini, la marque légendaire – et chère – a tout changé. Pour conduire une Rolls, on met des gants en daim ; “alors on a commencé à utiliser de vraies règles. Les anciens sont revenus, les jeunes sont arrivés. Avec Internet, tout le monde a pu se documenter, regarder des vidéos, et s’améliorer.” Une petite émulation est née, avec la concurrence du club de Saint-Denis. Les lycéens d’à côté ont commencé à venir au Golden pendant les inter-cours. Des parents y déposent leurs enfants, “parce que c’est mieux qu’ils soient là qu’à jouer à la Playstation”, suppose Emmanuel. Pour les grands, le baby a ses vertus. Fabrice dit : “C’est un super anti-stress. Regarde, je sors du boulot, je viens jouer. Il y a des jours, ça permet vraiment de se défouler.” Clac-clac, font donc les babys. Tout le monde – une majorité des garçons – ne quitte pas la table des yeux. Sans doute car il faut rester concentré, observer les mains, le corps de son adversaire. Et s’adapter : chaque pays a sa manière de jouer et les compétitions internationales imposent aux joueurs de savoir faire avec les différentes techniques. Les Réunionnais y participent, ils apprennent. Et comme au bistrot, ça leur fait encore plaisir de faire une gamelle. Et tant pis si on a oublié de vous raconter pourquoi le baby était un sport ou pas. On n’a franchement pas d’avis là-dessus.



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DU RHUM AU CHLORE Construite au début du XIXe siècle, l’usine sucrière de Vue-Belle dans les hauts de Saint-Paul s’est transformée en 2005 en piscine. Quarante ans après la fin de l’activité de distillerie, un autre liquide a pris la place avec une vue plutôt exceptionnelle, en fait vraiment belle. TEXTE GABRIELLE CHARRITAT — PHOTOS STÉPHANE REPENTIN

À un quart d’heure du centre-ville de Saint-Paul se trouve un havre de paix pour nageurs. La piscine de Vue-Belle a été construite sur le site d’une ancienne usine sucrière créée au début du XIXe siècle. La cheminée en pierres noires basaltiques et certains murs datant de cette époque vous accueillent. Les activités de l’usine et de la distillerie furent arrêtées en 1969. Mais ce n’est qu’il y a quatre ans que la pesée ne s’y fait plus. Construite en redans soit, pour simplifier, en escalier de base carrée et se rétrécissant, comme à Saint-Leu ou à Sainte-Rose, c’est la cheminée qui est classée “monument historique” depuis 2002. Impossible alors dans un rayon de 500 mètres de faire ce que l’on veut ; mais à la Direction des affaires culturelles de l’océan Indien, on nous explique qu’on est pour “les greffes contemporaines qui se font dans le respect du patrimoine. Nous demandons un respect de la forme des bâtiments et une conservation des matières si possible.” C’est la mission qu’a remplie Didier Brachet, l’architecte de la piscine. L’usine est restée en l’état mais la distillerie s’est transformée en vestiaires et accueille trois bassins. La construction concerne 10 000 m2. Le cabinet a bien sûr conservé la forme du lieu mais la rénovation a demandé beaucoup de travail puisque “tout était vraiment en ruine” se rappelle l’architecte. Pourtant, certaines choses purent être conservées comme les poutres horizontales du plafond du bâtiment. Aujourd’hui, elles sont purement décoratives mais restent

une trace d’histoire. Et l’une des plus belles idées reste la création des points du vue au sommet du bâtiment. De larges vitres vous permettent d’admirer Saint-Paul. Le système de construction dit “en rideau” est le même que pour une tour de verre. Entre les deux murs, il n’y a pas de structure, on y met des vitres qui ne participent pas à la tenue du bâtiment. Conserver l’ambiance et les matières était aussi l’une des missions de l’architecte. Une énorme cuve par le passé à l’entrée de la distillerie s’est aujourd’hui transformée en salle de réception. La mairie souhaitait en faire une cafétéria mais n’a toujours pas trouvé preneur. Elle sert aujourd’hui aux associations ou pour des réunions. Pour rappeler l’ambiance du passé d’usine de l’endroit, les matériaux sont métalliques, comme la toiture en zinc. Les gradins pouvant accueillir presque 300 personnes ont bien sûr la couleur noire du basalte. L’équipe de France de natation synchronisée vient s’y entraîner chaque année. En effet, le bassin principal a assez de fond, 2 m 50 pour permettre l’exercice de la discipline. Il offre aussi aux nageurs dix couloirs, chose peu fréquente sur notre île. La réussite de la transformation du lieu rend heureux la DAC OI car à La Réunion, une trentaine d’usines sucrières sont classées. Après Vue-Belle, GrandBois et La Mare par exemple, les services de l’État attendent avec impatience ce que donnera la rénovation de celle de Pierrefonds. Nous aussi, en fait.

Tous les horaires sur : www.saintpaul-lareunion.com/les-piscines-saint-pauloises-reunion

Si le bassin principal est profond pour notamment la fosse de natation synchronisée, une pataugeoire de 30 m2 accueille aussi petits et grands moins férus de natation.


EXTRAMUROS

Respect des bâtiments, conservation des matières.

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portrait

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Un Z qui veut dire Zorro… Chang ! Si vous ne le connaissez pas encore sous son vrai nom, Giovanni Moussa, alias Zorro Chang, ne peut pas vous laisser de marbre. Ce passionné de musique vous a au moins fait danser une fois dans votre vie et ne compte pas s’arrêter là… TEXTE VICTORIA BANES — PHOTO CHRISTOPHE PIT

Z

orro Chang… Nom étrange. “Mes amis ont commencé à m’appeler comme ça pour me charrier. Pour certains, c’était Zorro, pour d’autres Chang. J’ai associé les deux et mon pseudo était né.” La musique, Zorro y est tombé dedans très jeune. Son grand frère adoptif l’a initié en lui prêtant sa collection de vinyles bigarrés : rock, pop, soul, funk… À l’heure bénie des enregistrements de K7 et des baladeurs, Giovanni était incollable sur toutes les années 70 et 80.

beau aimer voyager grâce à mon travail, j’aime rentrer à la maison.” Et ça marche : depuis quatre ans, le jeune homme au crâne garni de tresses, aux yeux sans cesse cachés par ses “aviators”, vit de sa musique. Il s’y est investi corps et âme. Mais les artistes sont nombreux à ne pas pouvoir vivre de leur art. “Je ne dis pas que c’est facile tous les jours, loin de là. Mais je travaille depuis dix ans pour la musique. Je ne me vois que dans ce monde.” Et même si 80 % de son temps est consacré à son œuvre, il n’en reste pas moins un dalon de sa génération : “Je sors en boîte, je vois mes amis et la famille, je regarde des films… J’ai aussi une passion des mangas.” Timide quand il était petit, il avoue malgré tout : “J’étais seulement bavard avec les gens que je connaissais bien et en qui j’avais confiance. J’étais un petit garçon curieux de tout mais je choisissais les gens avec qui je communiquais.” Le silence ne l’angoisse pas. Les nuisances sonores, un peu plus : “Disons que j’aime le bruit organisé.” Que lui souhaiter ? “Que tout cela continue, que j’aille plus loin dans ce que j’entreprends, et bien sûr pourquoi pas une carrière internationale !“ Le tout dit en souriant. Car Zorro Chang est ce genre d’homme qui vous sourit. Ce genre d’homme qui respire la gentillesse. Charmeur, un peu. Pour longtemps ? Dans trente ans, il se voit en “vieux beau”, toujours dans la musique, peut-être manager ou producteur.

“Disons que j’aime le bruit organisé.” Ses influences actuelles sont sans doute une conséquence de ces vieux enregistrements : il cite John Legend, un chanteur de soul qui collabore avec les plus grands : Lauryn Hill, Kanye West, Jay-Z... Puis l’incontournable Bob Marley, mais aussi le père spirituel de Shaggy, le jamaïcain Shabba Ranks, réputé pour son tube M. Loverman. Ses créations, Giovanni les tire de ce qu’il ressent. “Tout est une histoire de feeling. Je me force parfois à travailler mais la musique me guide la plupart du temps.” Evidemment, La Réunion n’est jamais loin, il la raconte dans son créole chantant : “Je suis né ici. Cette île, c’est le poumon, le cœur de Zorro Chang. J’ai

Avant, il prépare son prochain album qui sortira dans les bacs en fin d’année. On pourra le retrouver le 8 septembre aux cotés d’Inna Modja et de M Pokora pour le Wayo Festival, sans oublier le 13 octobre, au Zénith de Paris puis le 16 à Montpellier pour la création musicale Bann Gayar, qui regroupera plusieurs dizaines d’artistes réunionnais reprenant des standards péi. La Réunion n’est jamais loin, même en Métropole.

Remerciements au Groupe Apavou pour le prêt d’une suite au Maharanie Hôtel

SA PLAYLIST

SA BON KALITÉ SA BAYE GOLD EDITION Zorro Chang

STEREO

john Legend

IN HEAVEN Da’Ville

EVERYDAY & EVERYNIGHT Yvette Michelle

NATURAL MYSTIC Bob Marley


zorro chang

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carnet de voyage

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UN JOUR À LYON Entre Rhône et Saône, c’est andouillettes et beaujolais. Voyage de vingt-quatre heures dans la plus belle ville du monde. TEXTES LOÏC CHAUX - PHOTOS DR

7h00

J’ai oublié de me réveiller. Par la fenêtre, je vois les quais de Saône. La suite de façades colorées est toujours aussi jolie.

8h00

Je prends un Vélo’v (le vélo en libre service arrivé à Lyon en 2005, deux ans avant le vélib’ parisien) et remonte les quais en sens unique, dans la voie de bus. Vélo’v Les trente première minutes sont gratuites 0,75 euros la première demi-heure supplémentaire 1,50 par demi-heure supplémentaire

8h30

Le Progrès du jour parle de la hausse du prix du gaz. Je vais le lire aux Terreaux, dans les jardins du musée des Beaux-Arts. Un petit donne du pain aux pigeons devant L’Ombre, de Rodin.

9h15

Dans le “mini-Louvre lyonnais”, je n’avais jamais fait gaffe : il y a aussi des œuvres contemporaines de Bacon ou Chagall. Il faut dire que je n’y avais pas mis les pieds depuis plus de dix ans. Musée des Beaux-Arts 20, place des Terreaux – Métro Hôtel de Ville Ouvert tous les jours sauf mardi et jours fériés, de 10h à 18h Plein tarif : 7 euros ; tarif réduit : 4 euros

11h45

Un ami, à qui j’avais fait part de mon projet d’article, me rejoint devant l’Opéra dessiné par Jean Nouvel. Nous ne serons pas trop de deux.


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carnet de voyage 12h30

Nous mangeons au comptoir du Bistrot Carnot une omelette à sept euros et un plat du jour (poulet rôti avec petites pommes de terre) à 10 euros. Le patron discute, le cuistot et les habitués aussi. Zinc, je t’aime.

14h15

Le patron – et la patronne – du Bistrot Carnot sont des gens charmants : on a un peu traîné sur le digeot. Nous voilà partis, en métro, vers la Croix-Rousse, légèrement pompettes.

Bistrot Carnot – Métro Perrache 3, place Carnot

14h45

En face du métro, la vue depuis le Gros Caillou sur l’Est est jolie. Mais il y a mieux, en redescendant le boulevard de la Croix-Rousse puis en tournant à gauche dans la rue des Pierres Plantées, on tombe face à la plus belle vue de la ville. On y voit le Rhône et le Saône qui se rejoignent. Au Montana, la bière n’est pas chère (2,20 euros). Le Montana – Métro Croix-Rousse 26, rue Jean-Baptiste Say

15h30

Métro, puis bus, le but est d’arriver au Parc de la Tête d’Or, au Nord. On passe devant la superbe gare des Brotteaux, reconvertie en bureaux de luxe, dans un des quartiers chics de Lyon.

16h00

Pile-poil l’heure d’une représentation de Guignol, qui tabasse Gnafron depuis deux cents ans. Nous allons ensuite acheter des cacahuètes pour en lancer aux éléphants. C’est interdit, mais tout le monde le fait. Théâtre de Guignol du Parc Dans le Parc de la Tête d’or, en face des animaux Représentation chaque heure de 15h à 18h Adultes : 3,30 euros, enfants : 2,80 euros.

19h30

Par la passerelle du Palais de Justice, nous rejoignons le Vieux-Lyon ses rues pavées et ses restos pour les touristes. Je ne suis pas un touriste.

19h45

J’avais réservé : la riche idée. Le Notre maison, rue Gadagne, est mon bouchon préféré. Grattons, gâteau de foie, quenelle, andouillette, Beaujolpif, et le chat qui vient manger les miettes sous la table. A côté de nous, deux jolies blondes croquent dans des saucissons cuits, et le patron nous offre le digestif. Les serviettes sont à carreaux, et la salade “est pour les lapins”. On desserre la ceinture d’un cran.

18h00

Retour dans la presqu’île. Sur les quais de Saône, les copains de la Pêcherie offrent un saucisson avec notre bouteille de rosé. Fourvière est juste au dessus. La Pêcherie 1, rue Platière (Quais de Saône)

22h00

Au bout de la rue Mercière, le Café Léone est un bar superbe, bien gros, et rempli. Ça fait du bruit, et les rues pavées deviennent difficiles à suivre. Café Léone 8, rue de la Monnaie

Notre Maison 2, rue Gradagne Ouvert uniquement les soirs

00h00

01h15

02h05

06h02 →

Plus près des Terreaux, la Fée verte sert des lucioles, cocktails à base d’absinthe qui retournent l’estomac. Au moment de sortir, un type se met à se fenêtre et joue du cor de chasse. Ça devient n’importe quoi. La Fée Verte 4, rue Pizay

Juste a côté, le Rambler a de jolis vitraux. Je découvre que la mode en Métropole, c’est de boire du Jägermeister, la boisson des types de Very Bad Trip. J’aurais dû me méfier. The Rambler 7, rue Pizay

Le Boston, aux Terreaux, est une boîte où les videurs ne regardent pas comment vous êtes habillé, rempli d’étudiants. Le Dj mixe du rock. Un moment, il a mélangé Billy ze kick et Led Zep. The Boston 8, place des Terreaux

→ Retour à pied. Je crois.


PHOTOS CHRISTOPHE PIT / STYLISME SAMANTHA CAMARA / MAQUILLAGE & COIFFURE MARIE LANFROY

MODE

MARIE Serre-tête Les trésors de Nanas Ventes Privées Collier Scooter Paula Robe longue Zoé la fée Liberty’s Sandales Wink Simone

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MARIE Head Band tressé Les Joyaux de la couronne Jordane Lou Sautoir Scooter Paula Tunique corail Les Trésors de Nanas Ceinture fleur Les Trésors de Nanas Chaussures Athé Vanessa Bruno Chez Elles


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MODE

MARIE Head Band Scooter Paula Top Deby Debo Jordane Lou Bracelet Fleurs Carole La Petite Marque Ceinture Nat & Nin Paula Pantalon Princesse Nomade Lokobé Sabots Ulim L’atelier de Nessetelle



ÇA SE PASSE LÀ-BAS

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TEXTE LOÏC CHAUX — PHOTOS DR

SUR LE FIXIE, LE BOBO SE MEUT Depuis un ou deux ans, les barbus parisiens avec des Wayfarer sur le nez et des chemises Kooples es se déplacent en vélo, mais pas n’importe lequel : le fixie, ou pignon fixe.

Un fixie? Qu’est-ce? c’est la Le fixie rappelle le vélo de piste, c’e pure : un cadre, bicyclette dans sa forme la plus pu pédales, deux roues, un guidon, une selle, deux péda nal. Il n’y a pas un plateau, un pignon. Point fin avancer ou reculer, de freins : on pédale pour ava s’arrêter. Pas d’inertie, on arrête de pédaler pour s’ donc, et un coup de main à prendre. arrivé là? Comment en est-on arriv mode des vélos en libreL’introduction de la mo développement des pistes cyclables service, le développe villes a donné le goût de la dans les grandes vi urbains. Ils se sont mis ensuite à petite reine aux ur propres vélos, c’est devenu branché. faire leurs propre juste un vélo? Le fixie, c’est ju oui. Les premiers adeptes ont À la base, ou simplement récupéré de vieux cadres qu’ils ont simplemen guidons dont ils n’ont gardé que les poli, des g Depuis, l’aspect “personnalisation” a tubes. De pas, et des fabricants de fixie sont nés, pris le p jouant sur les formes des cadres, des selles ou jouan des rrayons. Théoriquement, il n’y a pas deux fixies xi qui se ressemblent.

Un fixie, c’est cher? En le faisant soi-même, pas du tout. Il suffit de faire de la récup, et d’être un peu bricoleur. Après, il est évident que certains constructeurs ont trouvé le bon filon et s’en donnent à cœur joie. Un fixie, à quoi ça sert? À rien de plus qu’un vélo ordinaire. Sauf que ça fait branchouille en ville et qu’à Paris, ils se le font tous voler. Et à La Réunion ? Peu de chance que le fixie devienne à la mode ici. Le pignon fixe est une mauvaise idée dans les villes à relief. Et à La Réunion, vous connaissez une commune toute plate ?


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Ma BuLLe

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TEXTE ANNE ROCHOUX — PHOTOS CHRISTOPHE PIT

LA KAZ D'INÈS C’est une gramoune tout sourire sou qui nous ouvre aujourd’hui les portes de sa maison de L’E L’Entre-Deux, où sa famille est installée depuis sept générations. L’h L’habitation est divisée en petits espaces où chaque chose est à sa pla place, dans une joyeuse mixité de couleurs.

Autrefois couturière, Inès, véritable autodidacte, confectionnait les vêtements de toute la famille avec sa machine.

MA DERNIÈRE ACQUISITION


Ma BuLLe

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L’INTERVIEW EXPRESS

MON OBJET FÉTICHE

Votre coin favori ? Cette pièce séparée de la maison, où je viens me reposer quand l’aide ménagère est là, le matin. Je peux penser à mon mari, qui n’est plus là, faire des petites prières, ou lire. Comment avez-vous déniché ce lieu ? J’ai fait construire la maison sur un terrain familial. Comme ma famille est d’ici, nous avons tous eu un terrain pour construire notre maison. Mon frère, lui, habite juste à côté. Je me suis mariée sur le tard : j’avais soixante-huit ans. Quand j’ai rencontré mon mari, j’avais déjà fait bâtir ma case. Ce qui vous inspire dans votre déco ? J’aime bien avoir sous les yeux les photos de ma famille. Mais maintenant, je ne change plus grand-chose dans la maison. Pour l’intérieur, qu’est-ce qui vous ferait craquer ? Rien pour l’intérieur, j’ai tout ce qu’il me faut. Je m’achète plutôt des vêtements ou des chaussures pour sortir. Ah si, il me manque quelque chose pour mon autonomie : le permis de conduire ! Vous faites quoi de votre temps libre ? Je vais en ville avec le bus, je flâne, j’écoute la radio, je m’occupe de mon jardin, et je fais partie de l’association Cœur Café, dans laquelle nous réalisons des créations en fonction du savoir-faire de chacun. Ce que j’aime, ce sont les soirées dansantes, et les réunions pendant lesquelles on peut échanger, bavarder. C’est là que j’ai rencontré mon mari, à l’âge de soixante-sept ans. Votre livre de chevet du moment ? La dernière vague, de Catherine Coulombel, aux Editions Surya. C’est une de mes voisines qui a écrit ce roman. Ça raconte une histoire d’amitié entre deux femmes. Vous cuisinez ? Ah oui ! J’aime la viande grillée et les caris. Je prépare en fonction de ce que je trouve quand je fais les courses. Comme je suis seule, je prends mes repas devant la télévision. Où aimeriez-vous habiter si vous ne viviez pas ici ? Nulle part ailleurs. J’ai toujours vécu à L’Entre-Deux. La vue depuis ma maison me plaît. Je suis bien. Qu’est-ce que vous ne voudriez pas avoir chez vous ? Un appareil trop compliqué à utiliser, ou trop moderne.


on mange quoi ?

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LARVES DE GUÊPES GRILLÉES Enfumées dans la cour ou achetées sur le bord de la route, les larves de guêpes demeurent un des trésors de la gastronomie réunionnaise. Poêlées, elles deviennent craquantes sous la dent et libèrent un singulier goût de noisettes. TEXTE ANNE ROCHOUX

À LA RÉUNION, LES GUÊPES GRILLÉES SONT UN PLAT TRADITIONNEL DE FIN DE CARÊME. SI PERSONNE AUTOUR DE VOUS NE POSSÈDE L’ART DE DÉCROCHER LES NIDS, IL VOUS FAUDRA DÉPENSER ENTRE 100 ET 150 EUROS LE KILO POUR VOUS EN PROCURER

POUR 4 PERSONNES PRÉPARATION : 5 MINUTES CUISSON : 15 HEURES • 400 g de larves de guêpes • Un oignon • Une gousse d’ail • Un petit piment • Sel, poivre, huile

1. Laver les larves et les laisser égoutter. 2. Faire revenir à la poêle l’oignon coupé en rondelles fines pendant dix minutes. 3. Ajouter les larves, le piment grossièrement haché et l’ail. 4. Saler et poivrer. 5. Laisser mijoter dix à quinze minutes. 6. Déguster avec du pain frais.

C’est quoi l’entomophagie ? Il s’agit de la consommation d’insectes comestibles. En Afrique, en Amérique latine et en Asie, cette tradition ancestrale offre une alimentation bon marché et riche en protéines. L’entomophagie aurait de belles années devant elle : avec la crise alimentaire mondiale, la FAO* envisage de développer ce mode de nutrition. Les insectes étant une espèce particulièrement abondante, ils deviendront sans doute dans l’avenir une ressource alimentaire privilégiée.

* Food and agriculture organization

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Changeons d’ère.


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THÉÂTRE

THÉÂTRE

Une vie à l’usine

Le Dodo lé la

En cette reprise de saison, le Théâtre sous les Arbres nous invite à plonger au cœur d’une usine située dans un village français et au cœur de l’Histoire. Celle avec un grand H de la métallurgie française et de la lutte ouvrière et celle plus intime des hommes, des femmes, de familles entières passés par l’usine. Plus qu’un simple lieu de travail, l’usine est un lieu de vie, de rencontres, le poumon du village. Mais comme partout, le profit a fait son lent travail de destruction et les vies s’en retrouvent chamboulées. Une pièce sincère et grave qui n’oublie pas l’humour et l’autodérision, une pièce à l’image de la vie où les émotions se bousculent. Et la visite à l’usine se prolonge aussi avec une exposition, Une vie de métallos, portraits de ces ouvriers dont les témoignages ont servi de matériau à l’écriture de la pièce. À découvrir à la médiathèque du Port du 4 au 22 septembre. Métallos & Dégraisseurs les 14, 21 & 28 septembre à 20h30 au Théâtre sous les Arbres.

“Y a-t-il un avenir pour les gentils ?” C’est la question que pose Yannick Jaulin avec la pièce Le Dodo, qui ouvre le deuxième semestre au Théâtre du Grand Marché. Le dodo, animal pas vraiment inconnu des Réunionnais, devient sous l’écriture et la langue de Jaulin tout un symbole, celui de nos sociétés globalisées et concurrentielles. Un monde où la loi du marché est reine, où même le bonheur est standardisé. Le dodo devenu obsolète suscite les interrogations de Yannick Jaulin : “Y a-t-il un avenir pour les gentils ? Comment retrouver la sérénité après l’humiliation ? La domination culturelle se soigne-telle ? Et comment vivre dignement en situation de diglossie ?“… Des questions existentielles qui font aussi se demander à Yannick Jaulin si raconter des histoires nous sert encore à quelque chose. Oui monsieur Jaulin : à rendre tout cela un peu moins amer le temps d’un rêve ! Le Dodo le 13 septembre à 19h, les 14 & 15 septembre à 20h au Théâtre du Grand Marché et le 18 septembre à 20h30 au Séchoir.

THÉÂTRE

THÉÂTRE

Michel Ocelot en 3D

Famille, je vous hais(me) !

Avec Princes & Princesses, Michel Ocelot (l’heureux papa de Kirikou) a fait rêver grands et petits du monde entier. Après les films d’animation tout en ombres, musique et poésie, les livres pour prolonger le plaisir, c’est à présent sur scène que la magie prend vie. Entre vidéos, ombres et comédiens en chair et en os, l’univers si particulier de Michel Ocelot, entre délicatesse, beauté et poésie débarque sur la scène du Téat Champ Fleuri après avoir conquis le public du Théâtre Marigny : quatre contes pour un spectacle hors normes à découvrir en famille. Emerveillement assuré ! Princes & Princesses les 12 et 15 septembre à 14h & 19h, le 14 septembre à 19h au Téat Champ Fleuri.

“Toutes les familles sont heureuses de la même manière, les familles malheureuses le sont chacune à leur façon” écrivait Tolstoï. Et c’est le grain de sable qui vient gripper les rouages d’une famille (presque) ordinaire que le dramaturge suédois Lars Norén met en scène avec Automne et Hiver. Un père, une mère, deux filles, un repas de famille et la révolte de la cadette. Les conflits larvés éclatent au grand jour, les rivalités se dessinent, les duos et les duels se succèdent. Les masques tombent, les carapaces se fissurent et c’est toute une famille, à l’apparence paisible, qui se craquelle. Automne et hiver le 4 octobre à 19h, les 5 & 6 octobre à 20h au Théâtre du Grand Marché.



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THÉÂTRE

CONCERT

Au temps des colonies

Objectif : Bourges

Dans les filets de sa pêche avignonnaise, l’équipe des Bambous a ramené C’est dans l’ombre que le crocodile grossit le mieux. Etrange titre qui cache une pièce où il est question de colonisation. Celle du continent africain par les pays d’Europe. Une histoire d’intérêts et d’enjeux politiques, financiers, commerciaux ou encore religieux. Une pièce signée par le dramaturge belge Hugo Claus qui interroge le rapport au pouvoir, la notion de race, la contradiction d’un homme pris entre sa fonction et sa nature d’Homme. C’est dans l’ombre que le crocodile grossit le mieux le 21 septembre à 20h30, le 24 septembre à 10h & 14h, le 27 septembre à 19h et le 28 septembre à 20h30 aux Bambous. A découvrir aussi le 25 septembre à 19h, Les Slameurs, scène ouverte aux mots avec le collectif Le Bleu d’Armand.

On change de nom mais il s’agit bien de la sélection des groupes réunionnais pour l’édition 2013 du Printemps de Bourges. Nouveau mode de sélection aussi avec un retour au live : après une préselection sur écoute, les huit formations retenues se produiront en deux groupes sur les scènes du Palaxa et du Kerveguen. À l’issue de ces deux soirées live, les finalistes s’affronteront à coups de notes au Kabardock pour enfin déterminer qui représentera les couleurs musicales de La Réunion en avril 2013 au Printemps de Bourges. Sélection des Inouïs du Printemps de Bourges le 5 octobre au Kerveguen (sélection Sud), le 6 octobre à 20h au Palaxa (sélection Nord) et le 12 octobre à 21h au Kabardock (finale).

CONCERT

CONCERT

Totalement rock !

Attention, virtuoses !

Si vous n’aimez pas le rock, passez votre chemin ! Mais si les riffs de guitare vous excitent et que le son sans concession ne vous effraie pas, rendez-vous au Kabardock Café pour une soirée 100% rock’n roll en compagnie de Peter Pan Speed Rock. C’est speed, c’est rock tendance punk et ça va nous en mettre plein les oreilles ! Peter Pan Speed Rock le 19 octobre à 21h au Kabardock.

A chaque ouverture de saison, le Séchoir met les petits plats dans les grands pour offrir au public des soirées d’exception. Et cette rentrée ne déroge pas à la règle puisque ce sont les virtuoses de Klezmer Nova, menés par Pierre Wekstein, que l’équipe saint-leusienne a conviés à ouvrir les festivités. Du grand art et des airs de klezmer jazz pour une soirée sous le signe de la convivialité. On y court ! Klezmer Nova le 13 septembre à 21h au Palaxa et le 15 septembre à 20h au K.



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CIRQUE

© JN Enilorac

© Kozman Ti Dalon

La théorie des cordes À découvrir, l’univers étrange et un brin déjanté de Karl Stets, un peu clown, un brin équilibriste et vrai charmeur de cordes. L’homme se dit “perfectionniste de l’absurde qui cherche le chemin le plus compliqué pour réaliser les choses les plus simples” alors Cuerdo promet un spectacle à nul autre pareil entre tension et légèreté. Du cirque oui mais pas seulement. À découvrir en famille. Cuerdo le 19 octobre à 20h et le 20 octobre à 16h au Séchoir.

CONCERT

Virus Eye et Kozman ti Dalon paient leur tournée générale En septembre et octobre, ce sont respectivement Virus Eye et Kozman ti Dalon qui font le tour des bars de la Réunion avec le dispositif Tournée Générale. Deux univers : en septembre, le show sensuel, poétique et électro porté par la voix de Soraya Thomas de Virus Eye. En octobre, le maloya énergique en diable de Kozman ti Dalon. Il y en aura pour tous les goûts et tous les curieux de Saint-Denis à Saint-Pierre en passant par Saint-Leu, Le Port et Saint-Paul. Impossible de les rater ! Virus Eye le 14 septembre chez Ô Pub à Tapas, le 21 à 20h au 211, le 22 à 20h aux Récréateurs, le 28 à 20h30 au Théâtre sous les Arbres. Kozman Ti Dalon le 5 octobre à 20h au 211, le 6 à 20h aux Récréateurs, le 12 au Pub à Tapas, le 19 à 20h30 au Théâtre sous les Arbres et le 27 à 20h à La Cerise.

Cinéphiles en herbe Voilà un festival qui fait fondre comme neige au soleil tous les préjugés sur les goûts des jeunes en matière de 7e art. Exit les films à gros budget et à effets spéciaux à gogo ! Avec Écran Jeunes, l’association éponyme propose, depuis 1995, un festival grand public mais pensé pour les jeunes avec des films de qualité qui évoquent leurs préoccupations. Les organisateurs s’attachent à la diversité de la programmation afin de proposer une palette la plus large possible de courts, moyens et longs métrages. Écran Jeunes du 20 septembre au 13 octobre au Centre culturel Lucet Langenier (Saint-Pierre).

CIRQUE

DANSE

Happy électro birthday !

Dis-moi ta vérité On avait aimé la première création de Soraya Thomas, J’ai pas cherché… Alors on attend forcément avec grande impatience cette nouvelle pièce chorégraphique. Avec Nicolas Givran et Yann Costa, Soraya Thomas interroge, sur des textes de Barbara Robert, nos certitudes et la notion de vérité. Existe-t-il une vérité unique ou chacun se forge-t-il la sienne propre ? À partir de 15 ans. Ecoutes (cie Morphose) le 26 octobre à 20h30, le 29 octobre à 10h & 14h et le 30 octobre à 19h30 aux Bambous.

Les amateurs de musiques électroniques auront sans aucun doute repéré les rendez-vous NFR Club organisés par Nicox alias Pushykiller aux Récréateurs. En septembre, le label NFR Club fête son premier printemps. À cette occasion, NFR Club accueille Joachim, DJ belge fondateur du label Sound Architecture pour deux soirées 100 % électro. NFR Club le 21 septembre de 17h à 22h au Copacabana & le 22 septembre aux Récréateurs.

A noter dans vos agendas Le Salon du Livre de Jeunesse, organisé par l’ADBEN, se tiendra du 3 au 7 octobre à la Halle des Manifestations du Port. Le thème de cette 5e édition : la musique !



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FESTIVAL

FESTIVAL

Le grand mix

Des étoiles plein les yeux

Nouveau venu dans le paysage du festival made in Réunion : le Wayo festival, organisé par Hémisphère Sud et soutenu par la Ville de Saint-Paul, se pose dans l’ouest de l’île. Dans le chaudron du Wayo festival, un grand mix de talents d’ici et d’ailleurs et des soirées concerts où artistes francophones de diverses générations et artistes locaux se partagent la scène. L’occasion de métisser les musiques et de faire de belles rencontres artistiques. Wayo festival du 6 au 9 septembre au Stade Julius Bénard, au Téat Plein air et en décentralisation dans l’ouest de l’île. Toute la programmation sur www.wayofestival.com.

Zétinsel, le festival des tout-petits et de leurs parents revient au cœur de L’Entre-Deux. Pendant trois jours, c’est toute la ville qui vit au rythme des marmailles et c’est l’association Fée Mazine qui donne le tempo. Premier festival dédié au très jeune public (de 0 à 6 ans), Zétinsel regorge de richesses en tous genres : sept expositions, neuf ateliers artistiques, une ouverture en fanfare, une veillée, neuf propositions artistiques entre musique, théâtre, conte, cirque et seize jolies initiatives en tout genre. De quoi se fabriquer de biens beaux souvenirs en famille ! Zetinsel du 7 au 9 septembre à L’Entre-Deux. Toute la programmation sur http://fee.mazine.over-blog.fr

FESTIVAL

FESTIVAL

Ainsi font les petites marionnettes

Lé kalou !

Dès le 24 septembre, le Tam Tam résonnera du côté de l’Ouest : coup d’envoi du festival international de marionnettes et de théâtre visuel qui va enchanter petits et grands pendant près d’un mois. Les artistes iront d’abord poser leurs marionnettes à Mafate entre ateliers et spectacles en septembre, puis investiront Bras-Canot et L’Eperon et autres communes du TCO. Enfin à partir du 10 octobre, le festival battra son plein à Léspas Leconte de Lisle. Plus de dix pays et deux régions d’outre-mer seront ainsi présentes à travers les dix-neuf propositions et cette année, la Belgique est, pourrait-on dire, à l’honneur avec cinq créations venues du plat pays. Alors repérez le bruit du Tam Tam et surtout laissez-vous tirer les ficelles !. Tam Tam du 24 septembre au 20 octobre dans les communes du TCO et à Léspas Leconte de Lisle (du 10 au 20 octobre). Toute la programmation sur www.tamtam.re

Troisième édition pour Kaloo Bang, le festival dionysien dédié à la musique… mais pas seulement. Du 28 au 30 septembre, la fête battra son plein deux jours durant au Parc des Expositions de Saint-Denis pour finir en plein air à Saint-Denis, Sainte-Marie et Sainte-Suzanne le dimanche. Séga, rap, maloya, manouche, jazz, cumbia, reggae... Kaloo Bang rime résolument avec éclectisme et découverte ! Quelques noms promettent déjà de nous faire bouger : Sexion d’Assaut, Israel Vibration, Désiré François & Cassiya, Yaniss Odua, Pockemon Crew, Sandra Nkaké, Yvan Le Bolloc’h, Tikok Vellaye, Ousanousava... Mais Kaloo Bang, c’est aussi un festival à découvrir en famille avec des ateliers pour les petits (en plus l’entrée est gratuite pour les enfants de moins de 10 ans !) et pour tous les curieux. Kaloo Bang du 28 au 30 septembre au Parc des expositions et des congrès de Saint-Denis et dans sur le territoire de la CINOR. Toute la programmation sur www.kaloobang.re


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