# 14 GRATUIT FÉVRIER - MARS 2013
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L’âge de Glace 4
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ÉDITO
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ÉLOGE DU BONOBO 98,7 %, c’est le nombre de gènes que l’Homme a en commun avec le bonobo. Au moment de la Saint-Valentin, il est donc temps de vous parler du bonobo. En plus d’avoir un nom rigolo, ce singe congolais est une sorte de chimpanzé, pas con du tout. Des scientifiques ont réussi à lui apprendre tout un tas de choses essentielles, comme utiliser des allumettes et se faire griller des marshmallows sur une brochette. S’il ne sait pas encore chanter “Mickaël est de retour” (même en do-fa-sol), ça ne saurait tarder. Mais le bonobo est connu pour d’autres pratiques que celle du feu de camp, particulièrement inutile dans la jungle, où l’on trouve quand même difficilement des marshmallows. Le bonobo est un queutard.Vivant en groupe, il a trouvé un moyen d’apaiser les tensions : le cul. Avec les enfants (jamais les siens), avec la femme du voisin, le voisin, le bonobo de passage ou la boulangère. Même les mamies et les papis y passent, dans une joyeuse ambiance de partouze permanente. Le rapport ne dure qu’une quinzaine de secondes en moyenne mais apparemment, personne ne s’en plaint. Pas même madame bonobo, qui passe à la casserole toutes les cinq minutes, avec les copines et les copains, mais qui semble avoir la position dominante dans le groupe. On pourrait s’arrêter là, en concluant avec ce chiffre : les trois quarts des rapports sexuels entre bonobos ne sont pas à but reproductif.Mais ce n’est pas tout. Le bonobo embrasse en effet son partenaire avec la langue. Il pratique bien volontiers le sexe oral. Il a plusieurs positions sexuelles à proposer (dont le missionnaire, un cas unique dans le règne animal). Il se masturbe. Il est bisexuel. Les mâles se font même des combats de pénis. Il semble en fait qu’au lieu de s’engueuler, les bonobos copulent. Concluons donc que chez les bonobos on sait se marrer. Le rapport avec la Saint-Valentin ? Aucun. Les bonobos s’en foutent comme de l’an quarante, ils baisent, sans avoir à se payer des restos ou des fleurs. Heureux, les bonobos. LA RÉDACTION DE BUZBUZ
PRÉCISION // Dans notre numéro spécial de Noël, nous avons omis de préciser que la recette de la bûche nous était proposée par Florian Lavaut, de la pâtisserie Côté Pain de l’Etang-Salé, et que les camarons aux légumes croquants avaient été préparés par Josselin Mesange et Didier Neuville. C’est désormais chose faite.
RÉDACTION Anne Rochoux, Muriel Weiss, Gabrielle Charritat, Leila Patel Raïssa Sornom-Aï, Catherine Grégoire, Victoria Banes, Loïc Chaux, Livy, Juldread, Fabien Lefranc
Nouvelle Collection 2013
DIRECTION ARTISTIQUE Pascal Peloux
GRAPHISME Pascal Peloux, Hélène Moignard
STYLISME Livy, Catherine Grégoire
MODE Maquillage : Erick Coiffure : Johana Ripoutou Stylisme : Catherine Grégoire
COUVERTURE
PHOTOGRAPHES
Mannequin : Damien Photo : Romain Philippon
Romain Philippon, Stéphane Repentin
BUZBUZ MAGAZINE
IMPRESSION
Bimestriel N° 14 Février - Mars 2013
Graphica
PUBLICITÉ DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Pascal Peloux
RÉDACTEUR EN CHEF Loïc Chaux
Réunion Éditions 47, rue de Paris 97400 Saint-Denis Tél. 0262 413 008 0692 601 929
SARL au capital de 2500 euros 1, rue Claude Monet Appartement n°6 97490 Sainte-Clotilde 0692 55 99 98 (rédaction) contact@buzbuz.re
www.buzbuz.re ISSN 2114-4923 Dépôt Légal : 5546 Toute reproduction même partielle interdite.
VOUS SOUHAITEZ FAIRE CONNAÎTRE UNE BONNE ADRESSE, UN BON PLAN, UNE NOUVEAUTÉ. N’HÉSITEZ PAS À NOUS ENVOYER UN COURRIEL À L’ADRESSE SUIVANTE : CONTACT@BUZBUZ.RE
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91 rue François de Mahy St Pierre 02 62 27 66 96
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LE NEZ DEHORS TEXTES RAÏSSA SORNOM AÏ, ANNE ROCHOUX, MURIEL WEISS — PHOTOS ROMAIN PHILIPPON
TOMÉMONOS UN TINTO Voici un lieu paisible où prendre un café au frais, mais pas seulement : le petit déjeuner y est agrémenté de jus de fruits pressés, de cheesecakes ou autres gourmandises. Et l’on y déjeune à des prix imbattables (salades, tartines garnies à partir de 3 euros). Joffre Borja, le créateur du lieu, est équatorien. Il organise désormais des “cafés expressifs”, comprenez des cafés philo, mais en espagnol. Fûté pour qui veut pratiquer la langue de Cervantès en sirotant un petit noir. C’est tous les vendredis de 18h30 à 22h. On peut également pousser la porte pour acheter son café en vrac : il arrive directement du Costa Rica, et est produit sur les principes du commerce équitable. CAFÉ BORJA, 50 RUE FRANÇOIS DE MAHY, SAINT-PIERRE. TÉL. : 0692 78 70 10. OUVERTURE : DU LUNDI AU SAMEDI : 8H - 18H. FERMÉ LE MERCREDI MATIN.
PHOTO : AKOATYS
HOME DECO
UNE EXPÉRIENCE INÉDITE AkOatys, le plus grand parc aquatique de l’Île, accueille désormais la nouvelle vague statique. Le principe ? Une propulsion d’eau de 800 litres par seconde, une planche proche du bodyboard sur laquelle on peut glisser plusieurs minutes. La sensation est singulière, plus physique qu’il n’y paraît… Normal quand on sait que la vague déferle à 40 km/h ! C’est une première en France et dans l’océan Indien pour ce tout jeune mode de glisse, installé ici de façon permanente. On peut même le pratiquer comme un véritable sport en s’inscrivant à l’AkOasurfer academy, qui propose une initiation et un enseignement spécifiques, en dehors des heures d’ouverture du parc. AKOATYS, 84 RUE OCTAVE-BÉNARD, ÉTANG-SALÉ-LES-BAINS. TÉL. : 0262 91 49 14. OUVERTURE : TOUS LES WEEK-ENDS EN PÉRIODE SCOLAIRE. PENDANT LES VACANCES, DU MARDI AU DIMANCHE : 10H - 18 H. FERMETURE ANNUELLE DE JUIN À OCTOBRE.
Imaginez pouvoir relooker votre intérieur en seulement quelques clics et ce, à coups de bonnes affaires avec le principe de la vente flash. C’est ce que propose Christelle, sur son site consacré au design et à la déco. Ça marche tellement bien qu’elle a ouvert son showroom à Saint-Gilles. On y déniche des sols souples en vinyle faciles à poser, du papier peint, du masking tape et même du papier cadeau vintage. Le tout installé dans une pièce fidèle au site : des tons clairs et du camaïeu de gris. Un esprit irrésistiblement scandinave ! Et comme la décoration c’est aussi son dada, Christelle offre en plus du conseil en relooking. De quoi chambouler toutes les pièces de votre maison ! LA FABRIC, PREMIER ÉTAGE DU FORUM, SAINT-GILLES. TÉL : 0262 09 58 43. OUVERTURE : DU MARDI AU VENDREDI : 14H30-18H30, LE SAMEDI : 9H30-12H30 // 14H30-18H30. WWW.LAFABRIC.RE
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LE NEZ DEHORS
DU NEUF AVEC DU VIEUX Le lieu, vous le connaissez sans doute déjà. Mais pas sous ce nouveau jour : le XXX, qui a ouvert ses portes le 1er février veut faire oublier son implantation au sein de la luxueuse Villa Angélique. Plus question de restaurant mais de “bistrot gourmand”. Oubliée la décoration uniforme dans toute la maison : le nouveau style pensé par la chef Kelly se veut plus “tendance décontractée”. Même les prix ont été revus à la baisse : le plat à 16 euros ou la formule entrée-plat ou plat-dessert à 24 euros. Restent la qualité et l’originalité des plats (comme le magret de canard à l’ananas Victoria avec coulis maison Rooibos, unique !) et ça ne peut que nous ravir. LE XXX, 39 RUE DE PARIS, SAINT-DENIS. TEL : 0262 48 41 48. OUVERTURE : DU MARDI AU SAMEDI : 12H - 14H // 19H30 - 22H.
LES CRÉATEURS S'EXPOSENT
CUISINE INTERNATIONALE Ce soir, vous sortez entre amis. Il y a ceux qui se damneraient pour des tapas espagnoles, ceux qui se jetteraient sur un bœuf bourguignon et vous, vous ne rêvez que d’un bon tajine. Sacré dilemme ! Sauf que l’on vous a dégoté une nouvelle adresse qui va réconcilier tout le monde : L’Etale. On y mange une cuisine internationale avec un point d’honneur à la cuisine du bassin méditerranéen. Amateurs de tzatziki, de kefta et autres spécialités, vous allez être ravis ! On vous prévient, il y aura aussi des surprises dans la déco. C’est assez kitsch, avec beaucoup de pièces de récupération et des chaises de créateurs. C’est agencé par Béatrice Binoche. D’ailleurs, sa boutique est située dans la cour et ça vaut le détour ! L’ETALE, 115 RUE ROLAND GARROS, CARREFOUR RUE MONTREUIL ET QUARTIER SAINT-JACQUES, SAINT-DENIS. TÉL : 0262 47 77 24. OUVERTURE : DU LUNDI AU VENDREDI : 11H30-14H // 18H30-23H. SUR RÉSERVATION : PLATS À EMPORTER, SERVICE TRAÎTEUR ET REPAS D’AFFAIRE.
Complètement à l’Est, une nouvelle boutique à ne pas rater. C’est celle de Vanessa et d’Alexandra. Créatrices passionnées, elles ont eu la bonne idée de créer un showroom unique pour tous les créateurs. Véritable mine d’or de savoir-faire, on y trouve des bijoux en graines, en épines d’oursin, des lampes en bois flotté, de la porcelaine de Limoges, du scrapbooking et autres créations faites à la main et à La Réunion. Notre coup de cœur : les bijoux éco-recyclés. À partir de filtres à café usagés, Alexandra réinvente les pièces phares de notre boîte à bijoux. C’est épatant ! Les gourmands, eux, pourront même dénicher de quoi se faire plaisir. Et si vous êtes du genre à vouloir tout faire vous-mêmes, dans quelques mois, elles proposeront des ateliers de recyclage de meubles, de porcelaine, de Fimo et de scrapbooking. CAZ A NOU, 339 BIS AVENUE DE CAMBUSTON, SAINT-ANDRÉ. TÉL : 0262 93 20 60 OU 0692 73 77 68. OUVERTURE : DU MARDI AU SAMEDI : 9H-18H.
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LE NEZ DEHORS
ATHALIE 10 NNATHALIE
ATTENTION, ZONE BIO
ffev. fe ev. v
NATIEMBE
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mars m ma ars rs
mars ma ars rs
LA GRANDE SOPHIE 10
CIRQUONS FLEX
DIAWARA
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mars ma m ars rs
FFATOUMATA ATOUMATA
OZONE C, 26 BIS RUE LABOURDONNAIS, SAINT-DENIS. TÉL : 0262 20 24 13. OUVERTURE : DU MARDI AU SAMEDI : 9H-19H. WWW.OZONEC.RE
CONFERENCE
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ELECTRO
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avr. a av vr. r
PLUG P LUG
Pouvez-vous nous citer un produit sans parabène, sans silicone, sans conse conservateur chimique, sans huile minérale ou dérivé pétrochimique, sans parfum de synthèse ou colorant, sans ingrédient génétiquement modifié ? Si ce n’est pas le cas, foncez au nouveau lieu qui a pointé le bout de son nez dans la capitale. Le temple du bio ! Cédric, celui qui tient le lieu, propose une quinzaine de marques de cosmétiques et de produits d’hygiène pour être beau, belle et bio. Pour son salon de coiffure, il utilise bien sûr des produits coiffants et des colorants bio. Mais il développe aussi toute une démarche éco-responsable, ce qui lui a valu une certification EnVol, Engagement volontaire de l’entreprise pour l’environnement. C’est aussi le deuxième salon français à avoir effectué son bilan carbone. Retenez bien ces noms : Patyka, Cilaos, Coslys, Ekia, Dayna… vous allez être conquis !
ELECTRODOCKS 2
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LA MODE AUTREMENT
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Votre garde garde-robe robe déborde de vêtements vêtements. Des pièces de créateurs créateurs, du casua casual, de l’intemporel… Mais il vous manque une pièce d’un style innovant à tendance nature. C’est dans la boutique de Marion que vous allez ressortir avec la perle rare. Goyavier, acacia, cryptomeria et ajonc d’acacia sont ses sources de base. Elle extrait le colorant naturel à partir des écorces. Des procédés dont elle tient le secret. Elle travaille ensuite avec du satin et de la mousseline de soie, du jersey de lin, imagine les coupes et les associations de matières. De belles matières aux couleurs naturelles qui se reflètent dans sa toute première collection. Et comme elle ne manque pas d’idées, Marion pense déjà à sa deuxième collection Vintage Botanique. Des pièces d’occasion ou issues de friperies qui vont être surteintes. Effet rétro et vintage garanti ! L’ÎLE MARION, 8 RUE LAFERRIÈRE, SAINT-DENIS. TÉL : 0692 01 03 85. OUVERTURE : LE MERCREDI ET LE SAMEDI : 10H-18H30. WWW.LILEMARION.COM
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ART & MULTIMEDIA TEXTES VICTORIA BANES, LIVY
RENDEZ-VOUS AVEC VOLLARD “Ce projet est un moyen de mémoriser tout le travail créatif de la compagnie, de se retrouver mais aussi de montrer le lien et la continuité entre le théâtre et l’opéra que nous proposons actuellement” explique Emmanuel Genvrin, fondateur du Théâtre Vollard. Lancée en janvier, l’opération Ciné Vollard a pris ses quartiers en plein air, sur la terrasse du Café Édouard à Saint-Denis. Tous les jeudis, le public est invité à participer à ces soirées conviviales et “sans prétention” qui mettent en lumière les créations de la troupe depuis ses débuts en 1979. Avec une trentaine d’œuvres dont Lepervenche, Nina Ségamour, Baudelaire au paradis ou encore L’Esclavage des Nègres, et près de deux mille représentations, le Théâtre Vollard demeure une compagnie phare de La Réunion qui a suscité bien des vocations. “Je pense que dans quelques années, quand on s’interrogera sur la belle période de théâtre que l’on a vécue dans les années 80-90, Vollard sera une figure centrale. Nous avons des images, pas toujours d’excellente qualité, mais nous en avons suffisamment pour nous faire une idée de l’époque et du contexte“ précise-t-il.
Ces rendez-vous se déroulent en quatre temps : une animation musicale avec la fanfare Tropicadero, la projection d’une œuvre de leur répertoire, la diffusion de bonus et un débat. Des acteurs, des metteurs en scène ou encore des décorateurs ayant participé aux différents projets y prendront part pour échanger avec le public. Une cinquantaine d’intervenants sont attendus, on y retrouvera notamment Délixia Perrine, Rachel Pothin, Jean-Luc Trulès, Bernard Gonthier ou encore Dominique Carrère. Cette démarche expérimentale fait suite à la sortie d’une quinzaine de DVD de leurs œuvres. Elle est avant tout destinée à la mémoire théâtrale et à “la bonne santé culturelle” de l’Île. Emmanuel Genvrin regrette de ne pouvoir remonter d’autres créations faute de subventions, l’abandon de lieux tel que le Grand Marché ou le Cinérama de La Possession et enfin le “désintérêt de nos élus”. En attendant des jours meilleurs, ces soirées sont l’occasion de découvrir ou redécouvrir le travail de ces artistes incontournables qui ont contribué au rayonnement du spectacle vivant réunionnais.
CINÉ VOLLARD, TOUS LES JEUDIS À 20H AU CAFÉ ÉDOUARD, 13 RUELLE EDOUARD À SAINT-DENIS. POUR PLUS D’INFORMATIONS : 0692 08 26 51.
SUR LA TOILE...
UN GARS, UNE FILLE, UN BOULEDOGUE
EN CE DÉBUT D’ANNÉE, “ÉLECTROMÉNAGEZ-VOUS”
Voilà un trio alléchant et alléché ! À eux trois ils aiment la mode, le graphisme, les lunettes, les imprimés moustache, le vintage, les objets rigolos et pas que ça… The-original-shop.com est un “Concept Store de fringues tendances à la Réunion”. Ce qui plaît, c’est leur collection hyper tendance, branchée, colorée, et tellement vintage, le tout à prix vraiment abordable. Les petits plus… les photos des clients, les événements qu’ils proposeront tout au long de l’année : marché de nuit, ventes privées… Alors à vos cartes, prêts ? flambez ! sur la boutique en ligne. Et pour suivre toute leur actualité facebookez et twittez les !
Cyclone la pété, réfrigérateur la grillé… alors pour le remplacer, connectez-vous à electromenager.re, le site de référence pour équiper sa maison. De l’aspirateur à la cave à vin en passant par les matelas et autres fers à lisser, vous trouverez ici le produit qu’il vous faut en un clic. Le tout livré dans des délais improbables directement chez vous ou en point relais un peu partout sur l’Île. Informatique, électroménager, multimédia, bricolage et jardin, soins et bien être, y’en a pour tous les goûts, toutes les marques et tous les prix !
J’AIME OU PAS
SEA, SUN AND FOAH
Depuis la fin de l’année 2012, une page communautaire a vu le jour sur notre réseau social préféré. SMLP ou Sa mère la pub nous propose de suivre l’actualité de la publicité à La Réunion. SMLP se définit ainsi : “Copinage, flingage ou kiffage, la pub réunionnaise, ses acteurs et ses médias s’exposent sur SMLP ! Aucun commentaire, juste l’avis du public.” Vous aussi venez “j’aimer” cette page Facebook et donner votre avis sur les pubs locales.
C’est la rentrée mais c’est toujours l’été… et pour celles qui n’ont pas encore dans leur sac de plage une pièce de chez Foah, il est plus que temps de s’en procurer une. Et oui les filles, Flower of an hour ou Foah pour les intimes, est la toute nouvelle marque réunionnaise de maillots de bain et de beachwear. Aussi pour sa première collection, Foah nous propose des pièces colorées, acidulées, glamour, ensoleillées… totalement métissées. Alors on file vite sur foah.fr et on n’hésite pas à commander un bikini pour la plage, un maillot une pièce pour les soirées au bord de la piscine et on craque pour ces mini-shorts et jupes hyper sexy pour frimer toutes bronzées !
CULTURE URBAINE
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ESPRIT TERRAIN VAGUE TEXTES GABRIELLE CHARRITAT — PHOTOS ROMAIN PHILIPPON
Depuis une dizaine d’années, la station-service abandonnée du boulevard Lancastel de Saint-Denis sert de terrain d’expérimentation aux graffeurs. Ici, se donne à voir l’ancien, à l’image du plus vieux des graffitis présents, un bulldog à chapeau de Déclic ou le Bboy de Kid Kréol, à l’époque où celui-ci fait encore de la couleur. Le lieu se renouvelle toujours avec le plus récent des graffitis, un cœur doré Kermaron sur fond gris. L’endroit offre l’avantage de pouvoir prendre son temps, certains fonds sont repeints, preuve que la crainte du gendarme ne doit pas être trop forte. On y voit tous les styles, bien illustré par exemple par India / l’Indien qui y montre aussi bien du block letter (lettrage en gros volumes pour une meilleure visibilité), que des tags (signature en un train de son nom) que des lettrages en deux couleurs aux typographies différentes selon l’inspiration. Le wildstyle (écriture de son blaze de façon alambiquée nécessitant l’œil du connaisseur) n’est pas en reste puisque plusieurs fresques dissimulées aux regards de l’automobilistes égrènent le lieu.
UN MEXICAIN DE PASSAGE À LA RÉUNION Le graffeur mexicain Lelo était de passage dans l’Île. Il a pris contact avec nos street artists locaux mais a aussi laissé une œuvre personnelle dans la ruelle Mazaux de Saint-Denis. Le Monsieur s’est aussi illustré à l’espace Carambole et à La Cerise.
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CULTURE POP
Dire que Londres a changé la face du monde au cours de la seconde moitié du XXe serait à peine exagéré. Mod, skin, beatnik, hippie, punk, tous ont répondu au London calling. Le West End de la capitale britannique est pour un demi-siècle le cœur de la contre-culture planétaire. TEXTES JULDREAD
L
e monde se remet à peine d’un deuxième conflit planétaire et Londres émerge asthmatique du tas de cendres laissé par le Blitz du petit moustachu hyperactif. Pourtant du côté du West End, au milieu des décombres, va battre le pouls de la contreculture irrigant le monde d’un flux puissant de nouvelles idées et de liberté. En dépit des cicatrices infligées par les bombardements, Soho reste vivace, un village cosmopolite et bohème au cœur d’une ville de misère. Agissant comme un aimant, le West End va à lui attirer pendant un demi-siècle tous les agitateurs d’idées, tous les révoltés en guerre contre les codes imposés par la bourgeoisie. Le swinging London se trouve là entre Fitzrovia et Soho. Si Soho et Fitzrovia sont la scène, les clubs, les galeries d’art, les pubs et cafés seront le décor parfait pour ces écrivains, peintres, éditeurs et musiciens, principaux personnages d’une révolution culturelle en marche.
★★★★ LEE FIELDS & THE EXPRESSIONS Faithful Man Truth & Soul Le revival, voilà bien un filon juteux qui fait saliver les industriels sans génie. Il a suffi que quelques talentueux musiciens producteurs mettent en lumière l’intemporalité de quelques interprètes ou genres musicaux pour que la horde vulgaire se jette, babines retroussées, sur le vintage pour le sucer jusqu’à la moelle. Lee Fields, lui, est et a toujours été hors du temps. Il ne chante pas la soul, il l’incarne tout comme Donny Hathaway ou Otis Redding. Epaulé par l’impeccable The Expressions, Lee Fields nous ravit l’âme. Faithful Man est taillé dans ce bois d’éternel dont on fait les chefs-d’œuvre. Respect tonton.
L’underground est né à Londres et plus précisément entre Charlotte street et Dean street. Dylan Thomas y attrape la Sohoitis. La Beat Generation y trouve l’air plus respirable. Francis Bacon et Lucian Freud se tirent la bourre. Les Teddy boys effraient les bourgeois. La colère des Angry Young Men prépare les consciences. À The Scene, les mods se regardent le nombril tout en révélant au monde l’âme noire de la musique. Le skiffle accouche du rock. Le rock se fait pirate et embarque Londres sur Radio Caroline. Mary Quant libère la femme sur Carnaby street. Oz se paie les mœurs et les hippies sont amour en liberté tout un été. La friperie de Vivienne Westwood et Malcom Maclaren lâche des iroquois fluos et nihilistes qui incendient Londres et les certitudes pop du Sgt Pepper. Le tout dans une avalanche de “produits” tout à fait adaptés à chaque mouvement. Et puis Thatcher et le chômage de masse. London is not swinging no more. Dernier soubresaut d’underground flétrissant,
★★★★ NEIL YOUNG Psychedelic Pill Reprise/Warner Avoir son rond de serviette au panthéon rock ne garantit en aucune manière l’infaillibilité. Pour preuve, Neil Young n’avait rien fait de bien depuis le Ragged Glory qui affiche déjà ses vingt-trois ans au compteur. Cependant, si elle se permet quelques faiblesses, la divinité est éternelle. Il suffit d’être patient. Donc, une jeunesse plus tard et revoilà l’indestructible Neil Young nous gratifiant, deus ex machina, d’un majestueux album. Psychedelic Pill est déjà un classique véritablement taillé pour durer. Envoûtant.
les raves. L’électro qui s’installe dans un Londres qui n’est déjà plus underground city. Londres a empilé un demi-siècle de révolution culturelle et reste pour les siècles et les siècles le berceau de l’underground salvateur mis à mal aujourd’hui par la globalisation et le mercantilisme.
BERLIN : LA FIN D’UN MYTHE Tacheles, un squat historique et creuset fondamental de la création, a été évacué par les forces de l’ordre le 4 septembre 2012. Grand magasin désaffecté de Berlin-Est Tacheles (prononcez “tarelaisse”) avait été une maison pour des artistes venus de l’Est et de l’Ouest, de Grande-Bretagne, d’Australie et des Etats-Unis. Devenu au fil du temps l’enjeu d’intérêts immobiliers, Tacheles a dû troquer ses fripes underground contre les sapes mainstream des galeries d’art très prisées.
★★★★ MADNESS Oui oui Si si Ja ja Da da Lucky 7 / Cooking Vinyl Evoquant les revenants, on ne pouvait pas occulter le miracle Madness et la sortie de Oui oui Si si Ja ja Da da. Icône 2Tones des années “Iron Maggie”, Madness, un pas après l’autre, continue sa fière et longue marche. Certes sans avoir la même résonance qu’au faîte de sa gloire, ce dernier opus a le mérite d’être crédible. Malin facteur de pétillantes pop-songs, Madness a de quoi mettre au pas de jeunes gommeux pompeux popeux. Gloire aux anciens !
CULTURE POP
UN LIVRE
UN FILM
Ici Londres ! Une histoire de l’underground londonien depuis 1945
Arnaques, crimes et botanique
Barry Miles / Payot
Avant d’être le mari de Madonna, Guy Ritchie était un réalisateur chouette. Arnaques, crimes et botanique est son chef d’œuvre. Des histoires de malfrats tout bidons qui finissent par s’entrecroiser dans le Londres poisseux de la petite pègre. Sur le même thème, suivront le tout aussi génial Snatch – avec Brad Pitt en boxeur gitan – et le décevant Rock’n Rolla. Mais là, Ritchie était marié avec la Madone.
Pote des Beatles et de tout ce que Londres a produit d’artistes, Miles raconte ce qu’il a vu pendant plus de cinquante ans. Des connus – Lennon et Ono – aux inconnus – poètes, peintres, toujours un peu perchés – Miles a écrit un livre à mille lieues des bouquins d’Histoire. La sienne, c’est peut-être bien la vraie.
Guy Ritchie / Summit entertainment
UN ALBUM
UN OBJET
London Calling
Le Bobby
The Clash / CBS records
Dans son classement de 2003, Rolling stone en avait fait le huitième meilleur album rock de tous les temps. Londres ne swingue plus, en 1979 : les Clash parlent donc de drogue, de chômage et de politique. Londres est devenue adulte, Joe Strummer et ses potes aussi. Apparemment, ça ne les fait pas rigoler. Mais Londres s’internationalise aussi, et les Clash introduisent du ska, du jazz, de la soul ou du reggae dans leur rock. Et Simonon, il pète sa guitare.
Le chapeau des flics, en Angleterre et surtout à Londres, ne sert pas qu’à couvrir la tête des pandores, comme le prouve ce cliché de Ian Bradshaw pris en 1974 dans le temple du rugby, Twickenham, en plein match Angleterre-France.
THÉÂTRENFANCE — LES PIEDS SUR TERRE — COMPAGNIE ARCOSM — LA LANTERNE MAGIQUE — THÉÂTRE DES ALBERTS — COMPAGNIE PAT’JAUNE — SPECTACLES EXPOSITION ET ATELIERS INFO BILLETTERIE
0262 419 325 www.theatreunion.re
www.regionreunion.com
2013 / Dessins : Antoine Defoort, Rémi Engel – Design Graphique : Rémi Engel
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DERRIÈRE LA PORTE
CUISINE ET CONFIDENCES Que se passe-t-il dans un grand restaurant, quand les clients arrivent en même temps, sont pressés et exigeants et repartiront avec une seule image en tête ? La chef Kelly nous a ouvert les portes de son univers : la cuisine du restaurant de la Villa Angélique. TEXTE MURIEL WEISS — PHOTO ROMAIN PHILIPPON
U
n vendredi, 12h15. À première vue, la cuisine est d’un calme olympien. Impeccable, le plan de travail central brille… et pour cause. Pour la troisième fois, le commis l’essuie en passant. Aucune trace d’un mets quelconque, pas de doux fumet. Et pourtant, la chef Kelly et sa brigade sont sur le qui-vive. Lentement, profitant du peu de temps qu’il lui reste avant la “bataille”, l’équipe s’anime. Roberto, le second, fait revenir son fond de sauce en prévision de son magret à l’ananas Victoria tandis que le
commis, Kevin, finit de préparer les mousselines de légumes, les insérant dans des poches en vue des décorations des assiettes. Puis, c’est le coup de feu. Il porte bien son nom : une vingtaine de clients débarquent en l’espace de quinze minutes. Des têtes à têtes romantiques (même à l’heure du déjeuner, c’est permis), des tablées d’affaires ou des habitués venus célébrer la fin d’une semaine fatigante, ils ont tous faim et ont choisi la Villa Angélique pour sa qualité : il faut assurer ! En quelques secondes, alors que les premières commandes arrivent, les plans de travail sont
envahis, chacun est à son poste, la tension est montée d’un cran. Une fois n’est pas coutume, la chef Kelly est en salle et c’est Roberto qui prend les rênes. Il n’en reste pas moins préposé aux viandes tandis que Damien, commis, est responsable des poissons et Kevin au garde-manger. Élodie, la pâtissière, est dans son petit atelier, à l’abri du stress, du moins pendant quelques minutes encore. 12h35, les serveurs commencent à défiler en cuisine. “Deux capitaines en direct !” “J’ai !” lance Damien qui a déjà le nez dans le frigo, à choisir ses poissons. “Un tempura, une tarte fine, un magret à point, une fricassée de poulet et à suivre : une salade du jour, un pot au feu, deux tartares, dont un séparé.” C’est parti. Les commandes sont passées. Les ordres sont donnés. Les “oui, chef !” fusent de tous côtés. Et le fond de sauce qui mijotait prend tout son sens : il vient couvrir une viande rosée, dressée sur ses petits légumes brillants et croquants et agrémentée d’une purée de pommes de terre saupoudrée de graines de poivre. Ici, pas de chichi. “Mon style, c’est la simplicité”, explique la chef Kelly qui dit vouloir satisfaire le goût plutôt que la vue. Pourtant, les assiettes sont belles. Pas de liseré de vinaigre balsamique qui ne sert qu’à se tacher mais des couleurs attirantes et des odeurs qui se mêlent bien. Roberto motive son équipe : “Allez les gars, on y va !” “Oui, chef !” répliquent-ils en chœur. Qui aurait imaginé une ambiance si décontractée dans une grande cuisine ? Chacun est concentré mais se préoccupe des autres : Kevin retourne la brandade et Damien réchauffe les légumes. Et tous rangent en permanence : des boîtes sortent et rentrent sans cesse dans les frigos et les casseroles quittent le feu quelques secondes pour y retourner bien vite. 13h50, on “boxe” une dernière fois (comprenez “faire sonner le gong pour prévenir qu’une commande est prête”). Les feux commencent à s’éteindre, les ustensiles s’entassent dans l’évier. La tempête est passée... On en viendrait presque à oublier les desserts. Mais Élodie est là, toujours discrète et affairée : une île flottante à la vanille, une trilogie de sorbets maison, une tartelette chocolat orange ou une amandine à l’ananas qui sortent subrepticement par un passe-plat à part. Le salé et le sucré ne se côtoient pas, sauf dans l’estomac des clients satisfaits, qui repartent l’esprit léger (et le corps un peu moins) dans la chaleur de Saint-Denis.
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SHOPPING STYLISME LIVY, CATHERINE GREGOIRE - PHOTOS STÉPHANE REPENTIN
LES TENDANCES À ShOPPEr
01. LE PAVÉ DE BILAL
02. LA CHAISE DESIGN
03. LE VENTILO-TURBINE
04. LE GOÛTER BRANCHÉ
05. LE MINI BARBECUE
06. LES JEANS QUI BRILLENT
09. LES TASSES CARRÉES
10. LES PUMP MARVEL COLLECTOR
07. LA MONTRE À QUARTZ DORÉE
08. LES LUNETTES EN BOIS
01. Coffret Le sommeil du monstre, Intégrale luxe série limitée de Enki Bilal 402,50 €, Les Bulles dans l’Océan, 39 rue du Four à Chaux, Saint-Pierre. 02. Siège Bertoia Diamond Chair (modèle créé en 1952) à partir de 1674 €, IDM, 48 rue Marius & Ary Leblond, Saint-Pierre. 03. Ventilateur de table style rétro-chic, différents coloris, à partir de 102,24 €, Stand 64, ZAC Foucherolles, Sainte-Clotilde. 04. Pain d’épices tradition aux fruits Fortwenger, différents parfums (orange, figue, gingembre…) à partir de 11,90 €, Arôme Café, 40 bis rue de Nice, Saint-Denis. 05. Mini BBQ grill My Choice 69 €, Ambiance et Styles, Rue des Bons Enfants, Saint-Pierre. 06. Jean Salsa Very Slim, coloris doré et argent, 109 €, Genetik Denim Store, 165 rue Jean Chatel, Saint-Denis. 07. Montre Casio Vintage 69 €, Les Jolies Choses / Le Vestiaire, Rue François de Mahy, Saint-Pierre. 08. Lunettes Wood Fellas faites main, trois coloris différents, existe en verre polarisé 89 €, Avant Première, 68 bis rue Alexis de Villeneuve, Saint-Denis / Centre Commercial le Forum, rue Général de Gaulle, Saint-Paul. 09. Tasse Cube Mug en céramique, deux tailles disponibles à partir de 8 €, La Ligne, 115 rue Roland-Garros, Saint-Denis. 10. Basket Reebok Pump Omni Lite par Deadpool / Collection Collector Marvel 129,90 €, Lucky Jeanswear, 36 rue François de Mahy, Saint-Pierre.
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SPORT
SPORT GÉNÉTIQUEMENT MODIFIÉ Prenez un terrain de tennis, balancez un ballon de foot et comptez les points comme au volley. Dit ainsi, cela ressemble au mariage pour tous, version sport. Mais il est juste question de tennis-ballon. TEXTE FABIEN LEFRANC — PHOTO ROMAIN PHILIPPON
À première vue, la chose prête à sourire. Une bande de footballeurs en train de se masser autour d’un court de tennis, c’est plutôt inhabituel. On serait presque tenté d’aller leur demander s’ils ne se sont pas perdus. Mais lorsque les premiers ballons s’élèvent dans les airs, la curiosité l’emporte. On s’assied et on attend, l’œil bien ouvert, histoire d’avoir deux, trois choses à vous raconter… Les premiers arrivés commencent déjà à jongler. À la sortie de Saint-Paul, près du Cimetière marin, le terrain brille de chaleur. Les lignes blanches sont à peine visibles sur le bitume ardent. Aujourd’hui, c’est l’Ascab qui invite. Ascab, pour Association sportive et culturelle Albert Batteux. Son président, Pascal, arbore un maillot de foot bleu aux allures d’antan. Au dos, l’inscription “Equipe de France de Tennis-Ballon”. “J’ai commencé tout gamin, dans le quartier où j’ai grandi, raconte le presque quinquagénaire. On jouait sans filet, on délimitait juste les zones. Je ne savais même pas que c’était du tennis-ballon à l’époque.” Depuis, le natif de Saint-Denis est allé jusqu’en équipe de France où il a été le premier à battre un Tchèque aux Championnats du monde. Un petit exploit tellement la discipline est dominée par les pays de l’Est, Slovaquie en tête.
“Le secret, continue Pascal, c’est d’être polyvalent. Tu dois pouvoir attaquer et défendre à n’importe quel endroit du terrain.” Contrôler le ballon demandant une excellente technique, les joueurs utilisent principalement l’intérieur du pied. Beaucoup viennent naturellement du football. Shems et Rachid sont deux frères marocains. Le premier a joué dans différents clubs professionnels au Maroc et en Belgique.
LES RÈGLES Juste les deux principales, sachant qu’un terrain et un filet peuvent se monter partout avec les “moyens du bord”. > Un rebond
Un seul rebond autorisé à partir du moment où le ballon a franchi le filet. Soit avant que ce dernier ne parvienne jusqu’à vous, soit après que vous l’ayez repris de volée. > Trois touches de balle
Maximum, et non consécutives. Ce qui nous donne une touche de balle par personne à la fois.
Cette fois, la paire affronte deux jeunes de Saint-Paul. Service en direction de Shems… “Tiens regarde le footeux et ses défauts, glisse Pascal, il attend la balle, il laisse rebondir.” Si le football est la base, l’intelligence de jeu se rapproche… du tennis. C’est ça le tennis-ballon : pas l’un ou l’autre, mais l’un et l’autre. Et rien de tel qu’un smash verbal pour le rappeler. “Tu me ramènes n’importe quelle star, un Zidane, un Messi, je le tape”, s’enflamme Pascal. Eclats de rire. “Non, mais sérieux… Je sais comment frapper dans le ballon et où l’envoyer. Pas eux.” Quelques minutes plus tard, le “vieux” de la bande enchaîne les retournés acrobatiques au filet. Message reçu. À côté, Grégory attend son tour pour jouer. À vingt-trois ans, il pratique le tennis-ballon depuis quatre ans. Avant, son truc c’était le Mixed martial arts (MMA). Rien à voir. Mais lorsqu’on lui demande ses points forts, la réponse laisse songeur : “Mes services au ras du filet et ma souplesse. Grâce au MMA, je lève la jambe haut et je frappe fort.” Ça y est : le profil est dessiné. Un joueur de tennis-ballon doit combiner l’agilité du footballeur et la vision tactique du tennisman, le déplacement du volleyeur et la souplesse du karatéka. Un sportif à l’image de son sport : génétiquement modifié.
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MICRO-TROTT'
AUJOURD'HUI, VOUS ABOLIRIEZ QUOI ? Le 20 décembre 1848, Joseph Napoléon Sébastien Sarda-Garriga annonce à Saint-Denis l’abolition de l’esclavage à La Réunion. Arrivé deux mois plus tôt, il a négocié auprès des maîtres la transition d’une main d’œuvre soumise et exploitée vers le statut de travailleurs. Cent soixante-quatre ans ans plus tard, que reste-t-il à abolir ? Questionnons les membres du défilé dionysien commémorant l’événement. TEXTES GABRIELLE CHARRITAT — PHOTOS ROMAIN PHILIPPON
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1 - Simon L’esclavage. Nous la aboli mais nana encore.
3 - Cécile et Jim Il faut abolir les monopoles … et les moustiques !
2 - Driss J’abolirais la possibilité d’avoir trop de pouvoir.
4 - Corinne Le Préfet !
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5 - Cathy La misère. 6 - David Les grosses chaleurs !
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7 - Loïc En y réfléchissant, il y a des choses que j’abolirais dans le traitement de la justice et aussi dans les différences entre catégories sociales. 8 - Ti Koq Pfffff… Tellement de choses ! J’abolirais les inégalités.
9 - Brice Il faudrait se débarrasser des dynasties en politique. Tout se fait en famille : du père au fils avec les cousins. Il faut ouvrir tout ça au peuple, aux jeunes qui ont des idées… 10 - Séverine Si on peut enlever la crise… 11- Loïc Le travail !
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SOCIÉTÉ
Let's do it Ils ont eu une bonne idée et l’ont mise en branle. Ils ont amélioré eux-mêmes des situations qui ne leur convenaient pas. Plus simplement, ils ont pris la vie quotidienne de leur communauté en mains. Allons à la rencontre de ces Réunionnais qui ont dit : “Nou lé capab’ !” TEXTES MURIEL WEISS, GABRIELLE CHARRITAT, LOÏC CHAUX — PHOTOS ROMAIN PHILIPPON
Johnny réfléchit à sa bibliothèque.
SOCIÉTÉ
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Damien Deschamps, maître de conférence et bénévole.
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vec 5 400 associations, la Réunion a un tissu solidaire considérable. Pourtant, le nombre ne fait pas la valeur des actions entreprises ni leur impact. Au grand regret de Damien Deschamps, maître de conférences en Sciences-Politiques à l’Université de la Réunion, “la tendance à la scission laisse s’éclater les associations. Leur nombre est important mais leur poids s’en trouve amoindri.” Les associations sportives sont les plus nombreuses, chaque club ou centre sportif en a plusieurs. Et si leur motivation ne fait aucun doute, leurs moyens ne leur permettent pas toujours d’agir efficacement. Là encore, “les relations entre associations et élus sont souvent très malsaines, ce qui favorise les dérives, notamment financières.” constate Damien Deschamps, ancien président du NSDR, le club de natation du Chaudron. Dans le domaine politique, la donne est différente : le taux de chômage élevé, associé à un niveau de formation assez faible, constituent des éléments d’exclusion du champ social et politique. Ainsi, au-delà du Parti communiste réunionnais qui a structuré la vie politique de l’île, “l’engagement politique obéit à une logique marquée de beaucoup d’archaïsme et construit sur un mode clientéliste.” L’argent est partout et la débrouille est au cœur des relations entre la population et les institutions. “Seule la constitution récente d’une classe moyenne, plus mobilisée, avec un discours de créolité très fort” fait évoluer l’engagement, constate le professeur de Sciences-Politiques. Tout n’est cependant pas si négatif, comme en témoigne Nicolas Martin. Fondateur du site Réunionnaisdumonde.com, il recense “au moins une centaine d’associations réunionnaises à l’étranger qui se consacrent à la promotion de la Réunion ou aident les jeunes qui viennent s’installer dans leur pays, ainsi que des bourses au logement et à l’emploi qui cartonnent.” Petit bémol : “C’est souvent au moment où ils quittent la Réunion que les Réunionnais se rendent compte qu’ils sont
attachés à leur île. Et c’est une fois à l’étranger qu’ils prennent conscience des dangers qui pèsent sur leur territoire.” Heureusement, plusieurs d’entre eux reviennent, se mettre au service de la Réunion pour lui rendre ce qu’elle leur a apporté. L’effet Internet y est pour beaucoup : ils ne perdent jamais le contact. Le développement du web participe d’ailleurs de ce mouvement de solidarité : le rassemblement de 2 500 jeunes à la Boucan Party fin janvier, parti d’un simple post sur Facebook, signe peut-être le début d’une nouvelle forme d’engagement. Restent ces actions indépendantes des politiques, des associations ou de tout aspect commercial. Pour “trouver des solutions pour le futur”, “se débrouiller” face à des manques, ou simplement par altruisme, des Réunionnais ont pris des initiatives. Souvent simplement motivées par le désir du “mieux vivre”. Ce sont ces actions-là dont nous allons parler ici. Il paraît que les petits ruisseaux font les grandes rivières. Gageons que ces petites initiatives rendent la vie réunionnaise encore meilleure.
Le rassemblement de 2500 jeunes à Boucan, parti d’un simple post sur FB, signe peut-être le début d’une nouvelle forme d’engagement.
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Voiture pleine, riche idée.
Ô, SAINTE-VOITURE À MOI
Le covoiturage est né à La Réunion. Ne reste plus qu’à le faire grandir.
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l y a des initiatives toutes timides. Balbutiantes, du genre, “je vais dire un truc, c’est peut-être une connerie”… Le covoiturage à La Réunion en est une. Ça commence, mais alors, touuuuuuut doucement. À La Réunion particulièrement, il a fallu répondre à plusieurs problématiques. Celle du coût du carburant n’est pas une spécificité de l’Île, tout le monde le sait, l’essence coûte en France la peau des fesses. Mais ici, les Réunionnais peuvent vivre loin de leur travail. Saint-Gilles – Saint-Denis tous les jours, ça fait une trotte, mais il paraît que vivre à côté de la plage, ça n’a pas de prix. Et puis, et là on est typiquement à La Réunion, la voiture est une déesse devant qui il faut se prosterner et faire des baisers langoureux. T’as pas de voiture ? T’es foutu. D’alternative, point. Nasty, covoitureuse et auto-stoppeuse par vœu écolo et choix financier, l’a vu : “T’as l’impression que tout est fait pour te dégoûter des transports en commun. Les correspondances n’existent pas, les horaires sont mal fichus, parfois les bus te passent devant sans s’arrêter. Si tu habites dans les Hauts, tu peux mettre des heures à rentrer chez toi.” Face à ça, il a fallu trouver des idées. Le covoiturage en est une, d’autant que ça marche
déjà du feu de Dieu en Métropole. L’ouverture de la route des Tamarins et de ses bretelles, annonçait un renouveau évident. Ç’a été le cas, sur certains nœuds, notamment à l’Etangs-Salé ou aux Colimaçons. Là, c’est la foire à la débrouille. On nous parle de collègues de travail qui se réunissent au matin pour aller travailler, d’auto-stoppeurs courageux… et d’Internet. Un peu. “Il y a quelques sites ici ou là, qui ont essayé de prendre. Sur Facebook, aussi”, complète Pauline qui, elle, part du principe que moins de voitures, c’est moins de bouchons. Pas con. Mais les sites Internet, Facebook, n’ont pas un grand succès (roulensemb.re, forums, réseaux sociaux…). Le covoiturage reste confidentiel, finalement : les initiatives existent, mais elles sont encore (trop ?) rares. Un de nos interlocuteurs le regrette : “Regarde un peu, quand tu arrives le matin à Saint-Denis, le nombre de personnes seules dans leurs voitures. Imagine si elles étaient remplies… Moins d’essence consommée, moins d’argent dépensé, moins de bouchons. Je ne comprends pas pourquoi, à La Réunion, ç’a du mal à prendre.” Ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain : du fait d’initiatives ici et là, le covoiturage est né à La Réunion. Ne reste plus qu’à le faire grandir.
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Bernard Grondin, un Papillon à l’ombre.
APRÈS LA DÉCHARGE, LA RÉCUP’
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renez une décharge sauvage, celle de la Jamaïque par exemple et des habitations déclarées “insalubres”, l’ancien quartier de Commune Primat. Ajoutez-y un plan de rénovation et des équipes d’éducateurs en prévention et vous aurez le contexte de la création des Papillons d’Emmaüs, association de récupération, désormais située dans la Zac Foucherolles du chef-lieu. Seulement, un contexte ne donne pas les ingrédients. Pour que la mayonnaise prenne il faut des agents actifs. Ceux-là, ce sont les habitants du quartier de Commune Primat et ce sont eux qui vont donner ce goût particulier à la recette. D’abord un constat : la fermeture de la décharge sauvage de la Jamaïque en 1993 a entraîné la disparition d’une économie souterraine. La récupération de matériaux, pneus pour bac à fleurs, pièces pour voitures, tôles pour parc-poule, fripes en tous genres était une habitude dionysienne. Certes le plan de rénovation allait entraîner une amélioration de l’environnement du quartier mais il provoque aussi la crainte d’un repli sur elles-mêmes des familles. Bref, de meilleures infrastructures n’entraînent pas forcément une meilleure qualité de vie. Et l’un
des sous-ensembles de Commune Primat va alors créer 1994 “les Papillons”, du nom de l’arrondissement baptisé à partir “d’un ancien dancing fondé par un monsieur riche, il y a longtemps” narre Bernard Grondin, directeur des Papillons. À son arrivée sur les lieux, il est aspirant éducateur spécialisé, il ne sera jamais titulaire, l’engagement associatif le retenant. Les habitants veulent malgré la disparition de la décharge continuer leur activité de récupération. Une aventure à rebondissements : les premiers Papillons, ce sont deux conteneurs, pas d’eau, pas d’électricité, ou alors celle glanée chez un voisin. La suite, c’est en 1995, leur première vente, puis un squat dans les locaux de Radio Contact, et enfin leur arrivée à la Zac Foucherolles. Ils vont commencer par 40 m2 de local. Ils en sont aujourd’hui à 1200 m2, trente employés, une cinquantaine de bénévoles. En fait, c’est l’histoire de gens motivés d’un quartier qui se sont adaptés à une nouvelle donne. Une histoire qui a séduit l’Abbé Pierre : en 1994, il a proposé aux Papillons de rejoindre la Communauté d’Emmaüs. Voilà pourquoi, aujourd’hui, on parle des “Papillons d’Emmaüs”.
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SOCIÉTÉ
ET SURTOUT LE SANG, TÉ!
“D
u sang réunionnais aux malades réunionnais.” Le proverbe explique-t-il le succès rencontré par l’Etablissement français du sang (EFS) en matière de collecte ? Avec 23 000 poches de sang collectées en 2012, La Réunion est auto-suffisante et fournit même Mayotte et ses 200 000 habitants en sang, en plasma et en plaquettes. Fierté pei : nous sommes l’unique Dom à répondre à nos besoins. Un bel exemple d’altruisme. Les Réunionnais seraient donc généreux et solidaires. Pourtant, “le défi n’était pas évident à relever” comme l’explique le directeur de l’EFS, François Schooneman. “Pendant l’épisode du chikungunya qui a duré 18 mois, nous avons totalement stoppé les collectes. Il a ensuite fallu convaincre à nouveau les Réunionnais qui se sont très vite remobilisés.” Pour lui, “ils ont une véritable conscience du don du sang depuis des dizaines d’années.” Si les équipes de l’EFS persuadent 25 à 30% de nouveaux donneurs chaque année, cela ne suffit pas à les rassurer complètement : beaucoup de jeunes quittent régulièrement l’Île et, avec le développement de l’offre de soins, les besoins sanguins augmentent de 5 à 6 % annuellement. Grande fierté de l’EFS Réunion : une réserve d’environ quatorze jours… Pas assez pour satisfaire les besoins avant la sortie du prochain numéro de BuzBuz : challenge ?
C’est ce qu’on appelle avoir du sang sur les mains.
JEUNESSE LÈVE-TOI
“A
près avoir appris la nouvelle, nous avons réuni les élèves du lycée pour appeler à manifester. Nous avons tenu à leur expliquer notre démarche car nous ne voulions pas que cela soit prétexte à bâcher les cours et cela permettait en cas de présence de journalistes à ce que tout le monde soit à la page” explique Steven Basque, délégué en terminale “Sciences de l’ingénieur”. Les raisons de leur colère : quelques jours plus tôt au Salon de l’éducation qui se tenait à Saint-Denis du 14 au 17 novembre, un délégué des parents apprend que la future CPGE TSI2D (comprendre “Classes préparatoires aux grandes écoles technologies sciences industrielles et développement durable”, ça sera la première du genre sur l’île) s’implantera au lycée Lislet-Geoffroy de Saint-Denis et non à Amiral-Bouvet alors que depuis trois ans, les démarches sont lancées dans
l’Est. Personne ne conteste le droit au lycée dionysien de postuler mais comment celuici obtient une telle assurance alors que le comité national sensé trancher ne s’est même pas rassemblé ? C’est simple, celui-ci ne recevra qu’un dossier, celui de LisletGeoffroy, Amiral-Bouvet n’ayant rempli que deux feuillets obligatoires au Rectorat. La pilule passe mal car du côté de Saint-Benoît, on assure avoir produit un dossier argumentaire bien plus complet. L’un des mystères de cette histoire restera sans réponse : jamais envoyé ? Perdu par une administration ? Volontairement écarté ? On réfute aussi les arguments liés au problème d’internat, en chantier, pas assez de places… imbroglio administratif quand tu nous tiens. Cela ne suffit pas pourtant à décourager le lycée de l’Est. À coup d’opération escargot, de manifestations devant la sous préfecture de Saint-Benoît et du Rectorat, l’envoi d’un nouveau dossier avec avis favorable du
Recteur est obtenu. L’enjeu ? “Un rééquilibrage pour l’Est, explique Jean-Luc Valliamée, professeur en STI. Il n’y a aucune prépa dans la zone, il y a pourtant le vivier d’élèves nécessaire.” “Nous sommes motivés, martèle Steven Basque, certains d’entre nous se lèvent déjà à 4h40 pour aller au lycée, si la prépa s’ouvre à Saint-Denis, il nous faudra prendre des appartements là-bas et payer des charges supplémentaires alors que nos filières de lycée correspondent à la future CPGE. C’est notre prépa !“ Depuis deux ans en effet, leur administration et l’inspecteur de l’éducation nationale les motivent, ouvrant les filières pour la future prépa, appelant à “l’ambition”, préparant les professeurs. Mais ce 13 janvier, les passions se sont calmées, le nouveau recteur a tranché, Amiral-Bouvet aura sa prépa. Les élèves ont bien bossé.
SOCIÉTÉ
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Sous le ciel bleu réunionnais, on réfléchit.
“On peut penser qu’on a des faiblesses, je suis persuadé qu’on a des forces.”
HELLO. I COME FROM LA RÉUNION, ET JE VAIS T’APPRENDRE UN TRUC
I
l a fallu imaginer la chose, lorsque Philippe Lauret nous en a parlé. Lui, aux Etats-Unis, en train d’expliquer à ses collègues chercheurs du monde entier comment à La Réunion, ils réfléchissaient aux problématiques liées à l’environnement et aux énergies. Imaginer, aussi, ces Américains et tous les autres en train de l’écouter attentivement. Peut-être même ouvrir des yeux ronds, après avoir placé La Réunion sur une carte. Philippe Lauret est un chercheur réunionnais. Avec ses collègues de l’Université, il a créé le labo Piment (Physique et ingenierie mécanique pour l’énergie et l’environnement). Une cinquantaine de chercheurs, des enseignants et des doctorants qui se sont fixé un but, tout bête : trouver des solutions pour La Réunion. “Avant, il existait déjà le Laboratoire de physique du bâtiment et des systèmes dirigé par François Garde, mais nous avons eu l’idée d’élargir le domaine de compétences.” Partis à la pêche aux subventions, ils ont eu le plaisir de voir leurs projets récompensés d’aides. En plus de la recherche sur la limitation des consommations d’énergie dans les bâtiments,
les voilà donc partis dans des domaines plus vastes. “Comment être autosuffisant en énergie, à La Réunion. Nous avons ici du soleil, du vent, et la mer. Ce sont nos atouts, il faut les valoriser.” Voilà donc comment l’équipe, sise à SaintPierre, se retrouve à baser ses recherches à partir des caractéristiques de l’Île, sous l’égide d’une fac réunionnaise. Philippe Lauret, directeur de Piment, en est plutôt fier : “On peut penser qu’on a des faiblesses, je suis persuadé qu’on a des forces, et qu’on pourrait les exporter ailleurs. On travaille en ce moment sur les bâtiments en milieu tropical. Je suis sûr que cela n’intéressera pas que nous…” Avec ses enseignants, il fait du fait de vivre à La Réunion une force à valoriser. “À l’étranger, quand on leur dit que chez nous, on a déjà beaucoup de photovoltaïque, ils sont étonnés. L’aspect insulaire est très important.” Persuadé que cette équipe réunionnaise “peut apprendre des choses aux autres” en plus de participer au futur de son Île, il conclut : “Lors de conférences, je commence toujours par une chose : Une photo de l’océan Indien, pour situer La Réunion.” Aux USA, cela doit faire son petit effet.
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SOCIÉTÉ
PAS LE CHOIX…
Îlet à Malheur : son terrain de foot, sa boutique… et sa bibliothèque.
Répondre à des besoins vitaux, mais aussi améliorer le quotidien.
L
e terme d’“initiative” peut prendre un sens bien différent selon où l’on se trouve. Et à La Réunion, le contexte mafatais donne justement une définition un peu particulière du mot. Des initiatives, certes. Mais aussi – et surtout – parce qu’on ne peut pas faire autrement. Un exemple récent est très parlant, le passage du cyclone Dumile. Alors que les Réunionnais se pressaient sur Free Dom pour râler du retour tardif de l’eau courante dans les Bas, les Mafatais ont dû prendre le problème à brasle-corps. Eux aussi n’ont plus eu de flotte. Au lieu d’attendre, ils ont mis la main à la pâte : à Grand-Place-les-Hauts, Benoît Boyer et quelques habitants, “avec les moyens du bord”, ont tout réparé. Ailleurs, à Îlet à Bourse, Îlet à Malheur, Aurère, les habitants ont aussi bossé pour leurs lieux de vie. En venant en aide aux quelques agents de l’ONF, ils ont nettoyé les lieux qui avaient souffert, bricolé les
canalisations explosées… Alors, Mafate, le royaume de la débrouille ? Peut-être bien. Pour répondre à des besoins vitaux, mais aussi pour améliorer le quotidien. Dans ce domaine, nous avions rencontré, il y a quelque temps, un certain Johnny, à Îlet à Malheur. Un personnage, qui s’était mis en tête de tenir une radio à Mafate, la fameuse Radio Zantak, montée de bric et de broc pour “rompre l’isolement au sein du cirque”. Sa dernière lubie ? Créer une bibliothèque dans le cirque. “Parce qu’il faut lire, pas regarder que la télé.” L’initiative est toute personnelle. D’aides publiques, il ne veut pas : “Il faut un peu qu’on apprenne à se débrouiller tout seuls. Moi, j’attends pas qu’on m’aide pour tenter.” Cette bibliothèque ne lui rapportera sans doute rien, à Johnny. Il a trouvé l’idée bonne, il essaie de la mettre en œuvre et de récupérer des bouquins ici ou là pour remplir son local d’Îlet à Malheur. Et c’est tout.
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EXTRAMUROS
LE BONHEUR EST DANS LE POTAGER Depuis quelques années, de charmants carrés de verdure poussent au milieu du béton. Tomates, salades, brèdes, piments, bringelles prospèrent au cœur des logements collectifs. Ces parcelles, gérées le plus souvent par les services sociaux des municipalités, permettent aux habitants de jardiner et de récolter leur production, tout en créant du lien social. TEXTE ANNE ROCHOUX — PHOTOS ROMAIN PHILIPPON
I
l est 8 heures du matin. Dans le jardin collectif de la Zac Paul-Baldré du Tampon, au sein du quartier de La Châtoire, Martine bêche, désherbe, cueille, arrose. Comme elle, des dizaines d’habitants du quartier viennent tous les matins prendre soin de leur lopin de terre, aux abords des immeubles SHLMR qui entourent ces 4 154 m2 de terrain. Chacune des cinquante-deux parcelles de 80 m2 offre au promeneur une œuvre originale, singulière, parfois coquette. “Ce jardin offre à toutes les générations la possibilité de vivre au rythme de la nature, bien différent de celui de la rue. Ici, on produit sans pesticide, en se faisant plaisir. On peut donner, échanger, c’est un retour au jardin de notre enfance, une belle école de la vie” souligne Théo Rivière, le responsable des ateliers et des chantiers d’insertion au CCAS de la Ville, qui a impulsé l’idée du projet.
Les locataires des logements sociaux avoisinant, privés de la traditionnelle cour créole, gardent ici le contact avec la terre nourricière et produisent leurs propres légumes pour un loyer modique, réalisant ainsi une économie substantielle sur leur budget alimentaire. Olivier Volcain, architecte paysagiste, et ingénieur territorial à la mairie du Tampon, a conçu les deux jardins, celui de La Châtoire et celui de Bras-Creux. “Un espace comme celui-ci dans le cœur de ville, c’est important, pour élaborer un corridor biologique. À La Châtoire, les logements sont occupés par un certain nombre d’anciens agriculteurs. Ce lieu leur permet de retrouver un espace de vie, de créativité et de travail, tout en développant le lien social.” Plus de place disponible, une liste d’attente qui s’allonge… le succès de ce jardin ne faiblit pas. Surtout que la nouvelle génération a bien adhéré au projet, et semble s’approprier
le lieu. “Les jeunes de la cité, qui n’avaient jamais touché la terre, ont dans un premier temps aidé à aménager le site, avant de le cultiver. C’était important de les intégrer dans le projet, ça évite aussi les dégradations ultérieures” souligne Olivier Volcain. De tels jardins poussent déjà à La Plaine-des-Palmistes, à Saint-Denis (Bellepierre) et à Saint-Joseph. Plusieurs projets sont en cours dans plusieurs communes de l’Île. Certains seront associatifs, d’autres municipaux, émanant le plus souvent de bailleurs sociaux. L’idée des jardins communautaires est en réalité ancienne, puisque l’expérience avait déjà existé en Allemagne, au XIXe siècle, pour soutenir les familles dans le besoin. Un principe qui fut suivi en France dès la fin du siècle, de telle sorte qu’en 1913, la région parisienne comptait déjà 1500 jardins ouvriers. Dans les années cinquante, les pouvoirs publics ont encouragé de tels aménagements,
EXTRAMUROS
de manière rationnelle et aseptisée, à l’image de l’urbanisme de l’époque. Les jardins collectifs urbains sont ensuite apparus à NewYork au début des années soixante-dix, sous le nom de community gardens, sous l’impulsion de Liz Christy, une artiste qui vivait dans le Lower East Side à Manhattan, où elle avait constaté de nombreux terrains vagues. Avec quelques amis, elle lança des “bombes de graines” par-dessus les grilles de terrains laissés à l’abandon, pour les transformer en jardins. Les Guerilleros verts étaient nés. Il existe aujourd’hui plus de 600 community gardens à New-York, et des milliers de jardins communautaires à travers l’Amérique du Nord. Aujourd’hui, sur tout le territoire français, l’harmonie paysagère a pris le pas sur la rectitude de l’après-guerre. Mais les valeurs sont restées les mêmes : les familles trouvent dans ces jardins non seulement une utilité, mais aussi un support de leur identité. En s’appropriant un territoire à cultiver, les occupants deviennent responsables de leur espace de vie. Un tel aménagement paysager répond également à une recherche de plaisir : plaisir de faire, de regarder, de cultiver une “œuvre” originale, de partager, de transmettre, par l’entraide, la solidarité, l’échange de contacts et de produits. Le promeneur et le riverain profitent en même temps de l’aspect visuel de la nature, dans leur environnement immédiat. Espace de rencontre, d’expression, de partage avec les enfants, les parents, les amis ou les voisins, ce jardin est donc à la fois un lieu privé et un lieu public, un espace de respiration et de production. Il ouvre la voie vers une nouvelle façon de s’approprier le territoire de
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la ville. Cette agriculture dans la cité apparaît comme une réponse évidente à la crise et aux désagréments de la croissance urbaine. Emilie Lebas, architecte indépendante, déplore la frilosité des décideurs lorsqu’il s’agit d’intégrer ces jardins dans la conception de logements collectifs neufs : “Il est dommage qu’ils campent sur des stéréotypes de locataires asociaux et non respecteux de leur
Plaisir de faire, de regarder, de cultiver, de partager, de transmettre par l’entraide, la solidarité, l’échange de contacts et de produits. environnement. Au contraire, la mise en commun de ces espaces de rencontre permet aux habitants de sortir de la misère, tout en recréant du lien social, remède le plus efficace face à l’exclusion.” Puisque le principe fonctionne et se développe sur des zones déjà construites, pourquoi en effet ne pas l’appliquer systématiquement aux projets de conception des logements collectifs du futur, dans une île aux racines rurales particulièrement fortes ?
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PORTRAIT
BIJOU SHOE JOUJOU TEXTE ANNE ROCHOUX
PHOTO CHRISTOPHE PIT
The Shoes était aux Electrodocks. On ne peut toujours pas nommer précisément leur musique, mais on s’en fout. TEXTE LOÏC CHAUX — PHOTOS ROMAIN PHILIPPON
I
l ne faut pas mentir, tout journaliste du XXIe siècle commence par googliser, wikipedier, deezerer puis youtuber ses futurs interlocuteurs musicos. Surtout quand il ne s’y connaît rien. Alors, The Shoes, il paraît qu’ils ont fait un tabac au Grand Journal. Que dans leurs interviews, on leur parle de chaussures. Qu’ils viennent de Reims. Qu’ils ont fait un clip avec Jake Gylenhall (un des cow-boys homos de Brokeback Mountain). Qu’ils ont commencé par le punk et un peu de grunge. Mais foutre dieu, personne n’est encore capable de dire exactement ce qu’ils font comme musique. “Electronique, rock, pop”, dit Wikipedia. Nous voilà bien avancés. Benjamin ne sait pas trop : “Pfff, ouais, on nous demande souvent. Un format pop habillé de matière électronique ?” Ça ira. “Pop” ne voulant rien dire (va donc trouver un point commun entre les Beatles, Céline Dion et Beyoncé), on a cherché leurs références. Ils parlent facilement des Pixies, d’Al Green, des Stones… Loin de ce que sortent, en général, les groupes en pleine hype. Guillaume : “Je trouve ça insupportable, les groupes qui font du name dropping pour se la péter. Qui te parlent d’un groupe du fin fond de l’Autriche que personne connaît…” Il faut dire aussi qu’ils ont été biberonnés à la variété – Benjamin cite Francis Lalanne à la maison – et au rock – le vinyle de Woodstock tournait chez Guillaume. Ce dernier nuance : “On a aussi des références un peu plus pointues, mais le grand public ne les connaît pas forcément.” The Shoes, ce sont donc Benjamin Lebeau et Guillaume Brière. Aux Electrodocks, ils étaient accompagnés sur scène de deux
batteurs pour, finalement, une session proche du rock. Oui, The Shoes, c’est d’abord rock’n roll. Passage obligé sur scène, donc. “Le problème, c’est qu’on est traqueux” glisse Benjamin. La tentation eût été grande de
The Shoes, c’est d’abord rock’n roll. faire un trip électro pur et dur, nez dans les platines et coco encoquillé dans le casque audio. Ils ont failli tomber dedans… “Mais on s’éclatait moins. On est donc allés contre notre nature, on s’est compliqué la vie pour mieux nous éclater sur scène” dit l’un. L’autre ajoute : “Avec notre musique, notre performance est vachement tributaire du public. On aimerait que ça danse du début à la fin, mais ce n’était pas évident. On a donc bossé sur la set list, qu’on a voulue allant crescendo. On a la bonne recette, on n’y touche plus.” Avec pour exemple scénique les Hives – des punks suédois en costume cintré, The Shoes a l’air de s’y mettre, au plaisir de la scène. Aux Electrodocks, on retiendra bien évidemment Time to Dance, leur tube dopé en live aux percus des deux zozos en fond de scène tapant sur leurs batteries comme des sourds. C’est chiadé, et mieux encore, grand public. Une idée de la musique dite “populaire” (tiens, revoilà la pop) sur laquelle ils
ne crachent pas. Les collaborations avec Gaëtan Roussel et Shakira le montrent, il y a moyen de s’amuser et de plaire, “à condition qu’on nous propose des choses. Et surtout si ce n’est pas notre univers, qu’on nous donne des défis.” Donnez-leur des défis, ils iront bidouiller et faire joujou. Ils ont commencé avec des vieux samplers et des câbles et des ordis. Ça continue, parce que le XXIe siècle, c’est chouette : “J’adore le principe de l’ordinateur. Tu peux travailler partout. En slip, devant ta télé”, propose Guillaume. En slip ou pas, The Shoes fait de la musique, et très bien. Le reste…
LEUR PLAYLIST
RUN BOY RUN de Woodkid
ONE NIGHT STAND de Symphony Hall
WESTMINTSER
de The Bewitched Hands
OLAF & PAUL de Paco Volume
C’EST LA VIE
de Booba feat 2 Chainz
THE SHOES
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CARNET DE VOYAGE TEXTE & PHOTOS LEILA PATEL
SHOPPInG, FOOD AnD CULTURE in…
On est allés faire un tour à Hong-Kong l’internationale. Et il y a moyen de ne pas s’y ennuyer. Petit tour de choses à faire dans l’ancienne colonie britannique.
SHOPPING HOLLYWOOD ROAD Une suite de boutiques consacrées aux antiquités chinoises. Pas loin, sur Peel street, allez faire un tour à la boutique vintage haut de gamme Button Hole. QUEEN ROAD Une rue comme dans toutes les grandes villes occidentales du monde, où l’on retrouve du Zara, du H&M, du luxe… TEMPLE STREET à visiter une fois la nuit tombée, pour flâner au milieu de son marché nocturne.
POUR MANGER TANGO Pour les amateurs de viandes et de vins argentins, parce qu’on peut faire des voyages culinaires juste en restant à Hong-Kong. MANA C’est du fast-food, mais en prenant son temps. C’est bio. C’est végétarien. Et c’est plutôt bon. ZUMA Là, on bascule dans le haut de gamme. C’est un restaurant japonais qui brille par le chic de sa déco et le prix de sa carte. Mais surtout par la qualité de ses sushis. Le dimanche, le Zuma organise un brunch à base de sushis et de champagne en open bar. TSUI WAH Voilà un resto typiquement hong-kongais : gigantesque salle de restaurant , des serveurs partout, et uniquement de la nourriture chinoise. DIN TAI FUNG LE lieu pour goûter d’excellents dim sum, ensemble de mets en petite quantité qui finissent par faire un repas. Nous vous conseillons les won ton (raviolis) à la sauce chili. THE KUBRICK Un lieu culturel qui fait office de resto, bar, librairie et cinéma. Très utile pour faire une pause au milieu du brouhaha.
POUR BOIRE THE BRICKHOUSE Un petit bar mexicain (et pourquoi pas, à Hong-Kong ?!) caché dans une petite ruelle. On vous conseille le cocktail Diabla (vodka, framboise, grenade et citron) et quelques tacos à grignoter. LA CABANE La Cabane, sur Hollywood road, est un petit bar a vin tenu par deux frenchies qui ne servent que des vins nature. DHARMA DEN On peut se trouver en Chine et aller dans un bar qui n’a rien contre le Tibet. La preuve avec le Dharma Den et sa terrasse au milieu des gratte-ciels sur Lyndhurst terrace. AQUA BAR Voilà un lieu qui vaut pour sa vue panoramique sur la baie de HK : tous les soirs, il y a des jeux de lumières entre les buildings. L’endroit est chic, les cocktails sont chers, mais ça vaut le détour.
Lamma Island
BALADE LAMMA ISLAND À vingt minutes en ferry, c’est une île un peu hors du temps et occupée par des pêcheurs chinois. La balade à travers ce bout de caillou plat, entre Sok Ku Xan et Yung Shue Wan est le meilleur moyen de s’en imprégner. VICTORIA PEAK À l’ouest de la ville, c’est une sorte de montagne accessible en funiculaire. C’est aussi le meilleur moyen d’observer la ville d’en haut…
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MODE STYLISME CATHERINE GREGOIRE // MAQUILLAGE ERICK // COIFFURE JOHANA RIPOUTOU // LE CHEVAL PRONKSE VAN DE BADWEI
JOHN Costume noir pantalon et veste. Modèle ajusté. Jules Chemise à plastron plissé. Dresscode Ceinture Pierre Cardin en cuir noir, boucle métal argenté et doré. Ville de Paris Montre Festina, boîtier bronze à quartz et bracelet cuir. Kim Time Plume caresse violette. Le Pas Sage
JOËLLE Pantalon noir irisé Eleven Paris. Addict Blouse en mousseline beige, détail col métal bronze. Dresscode Escarpins en cuir Gassia Serp Or, talons métal doré. San Marina Chapeau en feutrine beige et cuir noir. Simone Duo plume caresse et tapette noire irisée. Le Pas Sage
ÇA SE PASSE LÀ-BAS
PHOTO CAROLE DODEMAN - STYLISTE DA SABINE CAYET
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Rollers, minis shorts, tatouages, bas résille, bastons et surnoms ? Oui, oui, on a bien affaire à de mauvaises filles… mais sur piste, messieurs ! TEXTE OLIVIA GUEZELLO
L
e Roller Derby, qu’est ce que c’est ? C’est un sport de contacts et d’équipe sur rollers quads, essentiellement féminin. Il allie vitesse, endurance, stratégie, et maîtrise de soi. Il se pratique sur une piste ovale sur laquelle s’affrontent deux équipes de cinq patineuses : une “jammeuse” et quatre “bloqueuses”. La “jammeuse”, aidée par ses coéquipières et contrée par les patineuses adverses, a pour but de se faufiler à travers le pack de “bloqueuses” sans se faire projeter par terre. Une adversaire dépassée sans commettre de faute donne un point et ainsi de suite. Un match dure deux fois trente minutes et chaque mi-temps est une succession de rounds (dits “jams”) de deux minutes. Et d’où ça vient ? Apparu aux Etats-Unis dans les années trente, c’était au début une course de vitesse sur rollers réservée aux hommes. Devenue mixte par la suite, il s’agissait alors d’une course sur patins avec une prime offerte au plus endurant. Mais les filles tombaient souvent et aimaient se bastonner. Tous
les coups étaient alors permis pour ralentir les adversaires et arriver premier. Le public adorait ça et les courses sont alors devenues des courses de filles uniquement. Mais qui sont ces filles ? Avec des surnoms tels que Destroy Girl, Mrs. Hyde, Sailor Blood ou encore Barbie Destroy, celles qui pratiquent ce sport sont souvent assimilées à des “Bimbos sur patins” ou encore à de mauvaises filles qui aiment vous casser la gueule. Mais derrière ces pseudonymes sanglants et cinglants se trouvent des mamans, étudiantes, stylistes ou institutrices… Et aujourd’hui qu’en est-il ? Après être tombé aux oubliettes pendant quelques dizaines d’années, le Roller Derby fait son grand retour au début des années 2000 au Texas, avec de nouvelles règles plus strictes. Aujourd’hui, aux Etats-Unis, il existe plusieurs centaines de ligues et en France métropolitaine, nous comptons environ soixante-dix ligues, soit plus de mille trois cent joueuses.
Et à La Réunion ? Il n’y a pas encore d’équipe de Roller Derby à La Réunion, mais à bon entendeur, salut…
BONUS Le monde du Roller Derby est un art de vivre, une façon de penser… généralement influencé par la mode rockabilly, punk, pin-up…C’est un sport féminin et féministe. Les filles ne poussent pas à la violence, bien au contraire et chez elles, les 3es mi-temps ou “Derby Girl” sont un moment de partage avec les fans. Pour en savoir plus, un film, Bliss, réalisé par Drew Barrymore. Ou encore les sites parisrollergirls.com, rollerenligne.com. Merci à High Wheels de l’équipe du Paris RollerGirls pour toutes ces précisions. Pour plus d’informations, www.futnet.fr
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MA BULLE
UN RÊVE BOHÈME Sur les hauteurs de Saint-Denis, Manoomin vit dans une case qu’elle a façonnée de ses mains. Comme un havre de tranquillité au dessus de la ville, son habitation respire la créativité. Un repaire qui semble sortir de l’imaginaire, un espace de récup’ écolo tellement déconnecté de la réalité que dès que l’on s’en éloigne, on en vient à se demander s’il existe vraiment. TEXTE ANNE ROCHOUX – PHOTOS ROMAIN PHILIPPON
MA DERNIÈRE CRÉATION
MA BULLE
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L’INTERVIEW EXPRESS
MON OBJET FÉTICHE
Votre coin favori ? Je vais partout et ça devient un coin favori ! En terrasse, j’aime bien, dehors aussi, et la cuisine, dans laquelle je passe beaucoup de temps. Comment avez-vous déniché ce lieu ? C’est lui qui m’a trouvé. C’était un désert, c’est devenu un jardin. Ce qui vous inspire dans votre déco ? C’est pareil, la déco vient à moi. C’est ce que je trouve, que je ramasse, que je retape ou que je fabrique. J’aime faire. Vous visitez un inter-rieur ! Vous cuisinez ? Ici, la cuisine est sacrée ! C’est une prise de conscience qu’une vie de bonheur et de santé commence par le respect de la nature, des hommes et de soi. L’alimentation, qui est une source de la vie, doit être prise au sérieux et faire l’objet d’une grande attention. Je goûte la bonne cuisine de la nature, des saisons, de ce qui pousse là où je vis, c’est bio-logique ! J’aime ces aliments naturels, toutes sortes de grains : riz, blé, millet… Et des légumineuses, des légumes de mer. Vous faites quoi de votre temps libre ? Aimer ce que l’on fait, c’est avoir tout le temps libre. En ce moment, je commence à expérimenter la permaculture. C’est l’agriculture du “non agir”, comme le dit Masanobu Fukuoka. Il s’agit d’un ensemble de pratiques et de modèles de pensées visant à créer une production agricole respectueuse des êtres vivants et de leur relation réciproque : pas de labour, pas de pesticide, pas d’engrais, pas de sarclage… Où aimeriez-vous habiter si vous ne viviez pas ici ? Un petit coin plus dans la nature, près d’un cours d’eau. Pour la déco, qu’est-ce qui vous ferait craquer ? Une cuisine au feu de bois à la japonaise à l’intérieur… et pouvoir regarder la fumée s’échapper du toit. J’aimerais aussi une autre énergie, propre. Qu’est-ce que vous ne pourriez pas avoir chez vous ? Un congélateur, un four à micro-ondes et des plaques à induction. Votre livre de chevet du moment ? Un ouvrage sur les Hunzas, ce peuple originaire du nord du Pakistan, à la longévité et à la santé remarquables.
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ON BOIT QUOI ?
LA VIE EN ROSE Quand le combava rencontre la fraîche amertume du concombre, ça secoue la douceur de la framboise ! Un cocktail fruité à déguster frappé, confectionné spécialement pour BuzBuz. TEXTE ANNE ROCHOUX — PHOTO STÉPHANE REPENTIN
USTENSILES INGRÉDIENTS 4 cl de rhum Charrette blanc 2 cl de sirop de framboise 2 cl de Perrier Une petite tranche de combava Une belle tranche de concombre Des glaçons
1. Mettre le sirop de framboise, la tranche de combava et la tranche de concombre (avec sa peau) dans la timbale. 2. Écraser le tout à l’aide d’un pilon. Le sirop de framboise va alors s’imprégner des différents arômes. 3. Ajouter le rhum, puis les glaçons. 4. Shaker. 5. Passer ce mélange au chinois, puis à la passoire. 6. Ajouter l’eau gazeuse. 7. Agrémenter le verre d’une déco fleurie.
Un shaker Un pilon Un chinois Une passoire à cocktail Un verre à short drinks
Au moi mois de janv ja ier ier, le e CHR CHR jou journa r l avai avait org isé sa 2e Barma organi rman Cup. u Di Dirig ri ée e par p Gr Grégo é ry Lecroc Lec cq, cha ampion n de Fla Flair ett de d Mix Mixo ology, gy, consid sidéré é co comme me un de des mei eilleu urs barrmen du mon nde de, el elle le ava ait pou pourr but de forrmer m le es profes pro fessio sionne nnels ls loc locaux aux au aux x arts arts du co cockt cktail ail,, de la mix mixolo ologie gie,, du du savo savoir-fai faire re ain ainsi si qu’ qu’à à leur cap apaciité à crée réer de l’am l mbia bi nce ce.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération
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AGENDA
OK, JE SORS L’équipe de BuzBuz a décidé de faire un agenda uniquement avec les événements qu’elle a envie de voir. Ce n’est pas exhaustif, c’est subjectif au possible, mais c’est ce qu’on aime.
CINÉMA
DIE HARD 5 Eh ouais, ça vole pas haut. Mais John MacLane a permis à toute une génération d’hommes de ne pas avoir l’air idiot en marcel, et ça, c’est bien. SORTIE MI-FÉVRIER
CINÉMA
GUY BEDOS, “RIDEAU” On parle beaucoup de sa tête à claques de fils, mais le meilleur reste tout de même Guy, le vieux. Souvenons-nous qu’il n’est jamais aussi drôle que lorsque la gauche est au pouvoir, lui le pote de Mitterrand qui fait quand même payer la place plus de quarante euros LE 19 FÉVRIER À 20H À SAINT-DENIS (CHAMP-FLEURI, 42,5 EUROS) ; LE 21 FÉVRIER AU TAMPON (LUC-DONAT, 42,5 EUROS) ; LE 22 FÉVRIER À SAINT-GILLES (TEAT PLEIN AIR – BADAMIER, 42,5 EUROS).
CINÉMA
HITCHCOK Un biopic avec Anthony Hopkins, Helen Mirren et Scarlett Johansson. Ça sent plutôt bon. SORTIE MI-FÉVRIER
MUSIQUE
SALEM/ MORIARTY
MUSIQUE
QUALIFICATIONS POUR LE TREMPLIN SLAM DU MANS Pour les nuls en musique mais qui savent à peu près écrire, le slam est le meilleur moyen d’avoir la classe. Et à La Cerise, on pourra se qualifier pour une des plus grandes compétitions européennes au pays de la rillette.
Rosemary, du groupe Moriarty a monté un projet avec Christine Salem. Curieux mélange, dont on a hâte d’entendre le résultat. LE 28 FÉVRIER À 21H À SAINT-DENIS (PALAXA, 15 EUROS) ; LE 1ER MARS À 21H À SAINT-PIERRE (LE KERVEGUEN) ; LE 2 MARS À SAINT-LEU (LE K, 18 EUROS).
CINÉMA
LE 19 FÉVRIER À 19H, À SAINT-PAUL (LA CERISE).
DANSE
DON QUICHOTTE Il y a peu de chances pour qu’un jour, le Bolchoï vienne à La Réunion. Le Ciné Lacaze s’est donc débrouillé : il diffusera une représentation enregistrée au théâtre moscovite. LE 24 FÉVRIER À 18H À SAINT-DENIS (CINÉ LACAZE, 22 EUROS).
MÊME PAS PEUR ! Un festival de cinéma à La Réunion, c’est toujours sympa. Celui-ci est à Saint-Philippe, est principalement consacré aux courts-métrages. Des films de genre internationaux, pourquoi pas, hein. DU 14 AU 17 FÉVRIER, À SAINT-PHILIPPE (SALLE HENRI-MADORÉ).
w w w. r e u n i o n e d i t i o n s . f r 0262 413 008
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AGENDA
MUSIQUE
LA GRANDE SOPHIE MUSIQUE
RAGGASONIC
Quand on commençait à parler de “Nouvelle chanson française”, une des têtes de pont était la Grande Sophie et ses textes mignons tout plein. Elle a grandi, la Grande Sophie, alors c’est certes un peu moins mignon. Le Kabardock itinérant la fait quand même venir. LE 1ER MARS À 20H AU TAMPON (LUC-DONAT, 25 EUROS) ; LE 2 MARS À SAINT-GILLES (TEAT PLEIN AIR, 24,5 EUROS).
Pour les nostalgiques du reggae français des années quatre-vingt-dix, le Palaxa nous ramène les mythiques Raggasonic. LES 1ER ET 2 MARS À 21H À SAINT-DENIS (PALAXA, 15 EUROS).
MUSIQUE
DAFT PUNK La rumeur est assez insistante : les Daft Punk sortiraient un nouvel album. Si c’est le cas, ce serait, pour nous, le plus grand événement musical de l’année. Sauf si les Beatles se reforment. SORTIE LE 13 MARS.
LITTÉRATURE
FIFTY SHADES OF GREY, T.3 Paraîtrait que le lectorat de BuzBuz est plutôt féminin. On va donc être gentil, et vous dire que le troisième volet de Fifty shades of Grey sort bientôt. Vous inquiétez pas, mesdames, il y aura toujours des histoires à dormir debout de fouets et d’objets introduits un peu partout.
MUSIQUE
DAVID BOWIE, THE NEXT DAY
SORTIE DÉBUT MARS.
SPECTACLE
CIRQUONS FLEX ELECTRO
ET AUSSI… Les 5 et 6 avril, les Clandestines fêteront leurs trois ans aux Récréateurs. Ces gens-là annoncent une vingtaine de DJ dont C-Bullon, un de créateurs du projet de retour de Belgique. Il va falloir faire un choix, ou enchaîner les deux : ce même 6 avril, le Kabardock fera venir sur les Quais Sporto Kantes et Para One. Ça promet un lundi avec la tête dans le pâté.
Le Kabardock, devenu itinérant, organisera un spectacle de notre cirque péi, Cirquons Flex. Garanti sans animaux en cages. LE 10 MARS AU PORT (THÉÂTRE SOUS LES ARBRES, 19H).
Paraîtrait que c’est le meilleur album de Bowie depuis quinze ans. De toute façon, c’est David Bowie. Alors… SORTIE LE 11 MARS.
L’ART DE
PARIS HONG KONG
MAGIC PERRIER
4 cl de Cognac 1 trait de liqueur Orange 1 tranche d’orange 1 PERRIER 33 cl
Barbe à papa goût fraise (ou autre) 1 PERRIER 33 cl
D-TOX 3 cl de thé vert froid 1 cl de sirop de sucre de canne 1 mini concombre 1 zeste de citron jaune 1 zeste de citron vert 1 zeste d’orange 20 cl de PERRIER Gélatine ou agar-agar
L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, CONSOMMEZ AVEC MODÉRATION.
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(1) Réduction valable à la Réunion pour toute nouvelle souscription avant le 30 avril 2013 à l’offre Box MEDIASERV à 49,99€, bénéficiez d’une réduction de 20€ /mois sur le montant de votre abonnement pendant 3 mois suivant le mois d’activation. (2) Forfait unique Box Mediaserv soumis à conditions notamment d’éligibilité ADSL. Engagement de 12 mois. Frais de résiliation de 45€TTC. Pénalités applicables en cas de non restitution ou de détérioration des équipements. Service TV accessible sous réserve de l’éligibilité de la ligne à un débit minimum de 3,5 Mbits/s et du paiement des frais d’accès au service TV de 35€TTC. Forfait comprenant l’internet illimité jusqu’à 20 Méga, le téléphone illimité 7j/7, 24h/24 pour tous les appels passés depuis votre ligne Box Mediaserv vers plus de 50 destinations listées et vers tous les mobiles en local et de la France Métropolitaine, un bouquet de 35 chaines TV et les locations des équipements (modem et décodeur TV). Les autres Bouquets et options TV sont en supplément. Voir conditions sur www.mediaserv.com Crédits Photos : © iStock - Box mediaserv est une marque déposée de Mediaserv - Mediaserv - Tour Sécid - Place de la rénovation - 97110 Pointe-à-Pitre - SAS au capital de 1 000 000 € - RCS Pointe-à-