Doc mag buzbuz #17

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# 17 GRATUIT

SEPTEMBRE-OCTOBRE 2013

PORTRAIT

À LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU CULTURE POP EXTRAMUROS

LA RICHE HISTOIRE D'UN HÔPITAL CENTENAIRE

SPORT

ON A ESSAYÉ LE TCHOUKBALL LES TENDANCES À SHOPPER ART & MULTIMEDIA

SIMPLICITÉ BURLESQUE

LAVIE EN (MO)ROSE

DERRIÈRE LA PORTE

MODE MA BULLE


AVEC DU JUS DE CITRON 100% NATUREL

Visuel non contractuel.

NOUVEAU

LÉGÈRE, ALC. VOL. 1%

DOUBLEMENT RAFRAÎCHISSANT ANT

L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ. À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.


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ÉDITO

PARCOURS DU COMBATTANT Un soir de juin, il en est arrivée une bonne à un illustre membre de la rédaction buzbuzesque, qui tient à rester anonyme, et on le comprend. On vous raconte quand même. Notre aventure se déroule un dimanche soir, aux alentours de 21h. Notre héros vient tout juste d’être prévenu que sa compagne va lui rendre visite, boire son vin, manger ce qu’il y a dans son frigo et partager sa couche. Branle-bas de combat : il faut ranger la case, changer les draps et… Merde, les capotes ! Là, ça devient savoureux. Car notre banal trentenaire n’a pas envie de se reproduire tout de suite, ni d’attraper des cochonneries. Il faut donc des préservatifs. Et pas qu’un. Le voilà donc dans sa voiture, parti pour un périple qui allait le mener… loin. Chaudron, Moufia, Centre-ville, Camelias, Rivière-des-Pluies (oui, Rivière-des-Pluies…), il fallait se rendre à l’évidence : aucune pharmacie, à La Réunion, ne dispose d’un putain de distributeur de capotes. Il se souvient de pareilles situations en Métropole. À moitié à poil, à courir vers la première pharmacie, la pièce à la main, sûr de pouvoir repartir avec sa boîte de six. Ici, non. Restent deux solutions. La première, faire la queue à la station service, et sortir de sa torpeur le caissier plutôt rompu, à cette heure-là, à vendre des clopes. Et donc, gueuler – à travers un hygiaphone peu efficace – “Un paquet de préservatifs, s’il vous plaît.” “Pardon ?” “UN PAQUET DE préservatifs, S’IL VOUS PLAÎT !” “Des quoi ?” “DES CAPOTES, BORDEL !” Ce sera le dernier recours. Heureusement, la pharmacie du Boulevard Sud est ouverte par miracle ce soir-là jusqu’à minuit. Avec un chouette choix.

Tous les fruits, toutes les tailles, toutes les épaisseurs, des trucs qui vibrent, des sans latex. On s’en fout, là, et la boîte de douze pas cher ira impec. Las ! Notre amoureux galérien n’en a pas encore fini. Il se retrouve dans une file d’attente avec une population bigarrée. Un type consterné en survêt avec un pot de lait en poudre dans la main ; un jeune qui s’est pété la cheville en rando ; une maman avec son bébé qui a décidé de ne pas rester silencieux ; une autre avec une petite fille passionnée par les pots de crème de jour à la bave d’escargot (sic). Soit quand même pas mal de monde qui, à un moment ou à un autre, s’est retrouvé découragé par ses recherches de préservatifs et qui, donc, a apparemment laissé tomber. Le héros de cette histoire a eu plus que jamais envie de repartir avec ses précieux capuchons. Après une demie heure d’attente, dûe en grande partie aux problèmes du pharmacien à déchiffrer les gribouillis des médecins sur les ordonnances, la boîte a enfin pu être payée, sourire du vendeur en sus, accompagné d’un “Bonne soirée !” taquin. Cette histoire n’a aucun intérêt ? Voire. Quand il faut survivre à pareil parcours du combattant simplement pour se protéger, ça ne nous paraît pas si anodin. Trouver des capotes devrait, à notre humble avis, être la chose la plus simple au monde à réaliser. Pharmaciens, installez-nous donc des distributeurs, cela aidera tout le monde à mettre des préservatifs, et évitera aux lecteurs de BuzBuz de subir des éditos à la con. LA RÉDACTION DE BUZBUZ

STYLISME SHOPPING Leïla Patel, Noémie Brion

MODE Stylisme : Samatha Camara

PHOTOGRAPHES Romain Philippon, Gwael Desbont, Stéphane Repentin

IMPRESSION Graphica

PUBLICITÉ BuzBuz Magazine - Barbara Tél. 0692 55 99 98 contact@buzbuz.re

COUVERTURE Mannequin : Gwendoline Photo : Romain Philippon

BUZBUZ MAGAZINE Bimestriel N° 17 Septembre-octobre 2013

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Pascal Peloux

RÉDACTEUR EN CHEF Loïc Chaux

RÉDACTION Anne Rochoux, Muriel Weiss, Gabrielle Charritat, Leïla Patel Raïssa, Sornom-Aï, Victoria Banes, Loïc Chaux, Livy, Juldread, Fabien Lefranc

DIRECTION ARTISTIQUE Pascal Peloux

GRAPHISME Pascal Peloux, Ln

SARL au capital de 3250 euros 1, rue Claude Monet - Apt n°5 97490 Sainte-Clotilde 0692 55 99 98 (rédaction) contact@buzbuz.re

www.buzbuz.re ISSN 2114-4923 - Dépôt Légal : 5686 Toute reproduction même partielle interdite.

VOUS SOUHAITEZ FAIRE CONNAÎTRE UNE BONNE ADRESSE, UN BON PLAN, UNE NOUVEAUTÉ. N’HÉSITEZ PAS À NOUS ENVOYER UN COURRIEL À L’ADRESSE SUIVANTE : CONTACT@BUZBUZ.RE

Foires Salons Congrès Evénements de France


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LE NEZ DEHORS TEXTES RAÏSSA SORNOM-AÏ, ANNE ROCHOUX, LIVY, GWAEL DESBONT — PHOTOS GWAEL DESBONT

TOUT PRÈS DU MAÏDO Inutile de monter à 2 000 m d’altitude pour trouver la Villa Maïdo. Il suffit de s’arrêter dans la côte à 11% de Plateau Caillou, hameau de Corbara, pour découvrir une magnifique villa créole contemporaine. La table d’hôte quatre étoiles de Guillaume et Maryse propose quatre chambres, toutes décorées sur le thème Picasso, équipées de mini-bars, coffre et accès Wifi. Le spa, caché dans un écrin de verdure, la terrasse solarium ou encore le carbet détente proche de la piscine chauffée, invitent à la relaxation et au farniente. Pour les plus énervés, un sac de frappe se trouve dans la salle de sport sous le solarium, mais un seul sentiment émane de ce lieu : le calme. À découvrir donc justement en période de rentrée. VILLA MAÏDO, 18 RUE DE L’ÎLE ROUSSE, PLATEAU-CAILLOU. TÉL. : 0262 09 43 62. WWW.VILLA-MAIDO.COM

L'ATELIER DES GÂTEAUX

APPUYEZ SUR PAUSE… Au bout d’un jardin et derrière une jolie maison créole se trouve dans une cuisine extérieure l’atelier de céramique Toccata. Dès qu’on pénètre les lieux, on se sent tout de suite apaisé. Frédérique a commencé son atelier il y a plus de dix ans et elle propose des séances en solo ou en petit groupe de trois personnes. Ici, on vient pour se retrouver avec soi-même, pour exprimer du bout des doigts ce que nous n’osons pas ou ne pouvons pas dire. C’est ainsi que les objets laissent parler les émotions. Mais l’atelier est un véritable lieu de vie, on y mange, on y boit, on s’y repose, on y respire et on se laisse aller. Véritable parenthèse dans sa vie, un moment sans contrainte de temps. ATELIER TOCCATA, 267 RUE MAHÉ DE LA BOURDONNAIS, PETITE-ÎLE. TÉL. : 0262 77 57 24.

Qu’est ce qui vous fait le plus vibrer dans la pâtisserie ? Découvrir de nouvelles saveurs, apprécier la finesse d’une texture ou croquer dans une préparation soigneusement sélectionnée ? Si c’est un peu de tout ça en même temps, on a l’adresse qu’il vous faut : Les Pâtissières. Sous la toque des chefs se cachent Mamy et Christine. Elles fabriquent pour nous des gâteaux gourmands et réinventent les grands classiques. La charlotte se marie avec du chocolat blanc et des fruits tropicaux, sous la tarte au chocolat on découvre des fruits secs croquants et un “colle aux dents” ; et les traditionnels gâteaux tison et cambar deviennent des mousses de fruits de saison. Vous savez la meilleure ? Le cheesecake, le célèbre gâteau new-yorkais, est passé entre les mains de nos deux passionnées. Résultat : une base élaborée avec du fromage de Takamaka ! LES PÂTISSIÈRES, 10 RUE DU PONT, SAINT-DENIS (BAS DE LA RIVIÈRE). TÉL. : 0692 00 98 99. UNIQUEMENT SUR COMMANDE : 24 HEURES À L’AVANCE, 6/8 PARTS MINIMUM. LIVRAISON OFFERTE À PARTIR DE SIX GÂTEAUX COMMANDÉS.



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LE NEZ DEHORS

RÉSERVÉ AUX ENFANTS L’association Juliette au pays des marmailles propose des animations destinées aux crèches, écoles et particuliers. Ses spectacles nomades sont conçus pour être joués n’importe où, avec un principe de participation interactive avec le public. Pendant les vacances scolaires, les stages de théâtre ont lieu à la Yourte en scène de Saint-Leu. Ils sont conçus comme des ateliers d’expression, pour le plaisir du jeu collectif, assurant ainsi une dynamique de groupe constructive pour les plus jeunes. Autre activité phare de l’association : les anniversaires à la carte avec thématique au choix, qui offrent une expérience inoubliable aux bambins. Les activités sont multiples et variées : de la sculpture sur ballons aux activités manuelles en passant par le cirque, la chasse au trésor ou les marionnettes… Juliette au pays des marmailles s’adapte à son public avec créativité et enthousiasme. JULIETTE AU PAYS DES MARMAILLES. TÉL. : 0692 09 53 14 (CATHERINE CHIAPPA).

QUAND NOURRITURE RIME AVEC CULTURE

SHOPPEZ GRIFFÉ L’Atelier de Nessetelle a déménagé mi-juin pour ouvrir au Patio. La boutique en a profité pour modifier son concept. Exit l’univers de l’enfance, Christelle propose désormais d’habiller surtout les femmes. Les vêtements sont signés Stella Forest, See by Chloé, Joe’s, by Sonia Rykiel, ba&sh, True NYC ou Indi&cold. Sur les jolis portants faits maison, le short casual côtoie la blouse hippie chic, tandis que la robe de cocktail façon Jacky K voisine avec la veste rock, agrémentée d’une pochette Abaco. Un rayon habille aussi les hommes, un autre les ados. Le tout dans un décor qui mêle ambiance cosy et brocante industrielle. Quant aux chaussures, elles arrivent directement de chez Atelier Voisin, Jancovek ou Ippon Styl. Christelle nous signale au passage l’arrivée imminente de la marque Sœur, qui habille les jeunes filles, et séduit aussi les mamans. L’ATELIER DE NESSETELLE, LE PATIO, SAINT-PIERRE. TÉL. : 0262 71 44 50 ET 0692 37 53 73. OUVERTURE : DU LUNDI AU SAMEDI : 8H30 - 19H.

Chez Zot est un café culturel : sandwicherie, resto, salle de concert, galerie d’art et bien d’autres choses encore. Eh oui, derrière cette façade de snack-bar de lycée, se niche maintenant un petit resto où il fait bon se détendre. Hormis les traditionnels sandwiches bouchons et frites, vous pouvez déguster le Zot Burger ou le gratiné tomatebœuf et vous laisser tenter par un billard ou un babyfoot. Ou peut-être préfèreriez-vous vous détendre côté restaurant où Patrick, le chef des lieux, vous propose une world cuisine de marché. Alors prenez place à la terrasse pour un confit de canard ou encore une poêlée de crevettes à l’ail et lait de coco. Chaque jour, une nouvelle carte et une formule du midi à 12,50 euros. Ici, nourriture rime avec culture… alors prenez le temps de regarder l’expo photos et suivez l’actualité sur la page Facebook pour les soirées concerts, contes… CHEZ ZOT, 13 ALLÉE DES HIBISCUS, SAINT-JOSEPH. TÉL. : 0262 47 86 94. OUVERTURE : DU LUNDI AU VENDREDI : 7H - 14H.


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LE NEZ DEHORS

UN AMOUR DE RESTO

31 AOÛT

LO GRIYO 13 SEPTEMBRE

KABAR TITANM S. CELEM

IBRAHI LINDIGO PAPA GIRO 20 SEPTEMBRE

RENÉ LACAILLE EK MARMAY 5 OCTOBRE

LES INOUIS GES

DU PRINTEMPS DE BOUR 11 OCTOBRE

Bon, ce n’est pas une nouveauté, mais on avait envie de vous glisser l’adre l’adresse d’une bonne table, loin des rues commerçantes et des bords de plage. Et à moins de vous perdre, ou d’avoir un copain bien intentionné qui vous refile l’adresse, vous ne la trouverez pas, même dans les pages jaunes… Pourtant, c’est presque toujours complet. Ici, on prend la pause comme chez des amis, pour la cuisine du chef, Jean-Luc, passé par La Villa Vanille, et pour l’accueil de sa compagne Dona. Le duo propose une cuisine métro de bon ton. Le décor est planté dans l’ancienne cour de la case, agrémentée de meubles de famille. On aime les belles idées traditionnelles, comme l’assiette de toasts de foie gras maison, le gigot d’agneau mariné ou le couscous du mardi. Une belle carte des vins et une dizaine de desserts complètent avec finesse le choix de l’ardoise. On reviendra, pour les week-ends culinaires et autres soirées à thème proposés aux habitués du lieu. LE SWANN, 96 CHEMIN DARTY MILO, PITON SAINT-LEU. TÉL. : 0262 45 27 83. OUVERTURE : DU MARDI AU SAMEDI : À PARTIR DE 19H. RÉSERVATION CONSEILLÉE.

NATHALIE NATIEMBE 12 OCTOBRE

ES LA COLONIE DE VACANC 19 OCTOBRE

JIM FORTUNÉ 25 OCTOBRE

SANSEVERINO 10 NOVEMBRE

CHRISTINE SALEM

LE SAC QU'IL VOUS FAUT

23 NOVEMBRE

ROBERTO FONSECA 24 NOVEMBRE

WAX TAILOR 30 NOVEMBRE

K LILLY WOOD & THE PRIC 7 DECEMBRE

ELECTRODOS CMIKSSS KITTIN

AGORIA PRESENT FORM

13 DECEMBRE

SANS KONTEST 18h30, rue Jean-Chatel à Saint-Denis. Une boutique lumineuse ne passe pa pas inaperçue : S i iè i d ll i lles propriétaires ont Sacage. C’ C’estt lla cinquième maison de lla marque ett pour celle-ci, mis le paquet. On a profité de la dernière heure d’ouverture pour se faufiler dans ce temple de la maroquinerie et de la bagagerie. Dès l’entrée, les cabas parisiens Loxwood nous ont fait de l’œil, Kate Lee, la nouvelle marque branchée roxe sur les étagères et les it bags de la saison, Le Tanneur Nina et Le Tanneur Marlène sont toujours incontournables. Qu’il s’agisse de la couleur, de la qualité des matières, des finitions ou de l’originalité, à coup sûr, vous mettrez la main sur le sac parfaitement conçu pour vous ! SACAGE, 81 RUE JEAN-CHATEL, SAINT-DENIS. TÉL : 0262 93 26 08. OUVERTURE : DU LUNDI AU SAMEDI : 9H30 - 19H30. WWW.SACAGE.RE

14 DECEMBRE

CLARA THERMOBOY ET CLARA TOUTES LES INFOS www.kabardock.com

0262 540 540

60 RUE MAHÉ LABOURDONNAIS


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ART, CULTURE URBAINE ET MULTIMEDIA TEXTES GABRIELLE CHARRITAT, LIVY — PHOTOS ROMAIN PHILIPPON

L'OURS MULTIFORME Peut-on transformer un ours en poule ? Oui, avec un petit truc, c’est tout bête : rajoutez-lui une crête. Le jeune Abeil, spécialiste pour poser des ours sur les murs des villes (et pas des pandas) a travaillé avec le street artist Ceet pour une fresque au théâtre LucetLangenier au mois de juin. L’artiste international a été laissé libre de tout… Seul un thème à respecter : la poule. Muni de ses bombes et de ses pinceaux, Abeil et son ours ont fait les rebelles. Dans leur sous-marin de l’univers manga-comic, ils se sont cru protégés. Que nenni, le vieux graffeur a l’œil et leur a rajouté une crête. Heureusement, le mammifère terrestre n’est pas de mauvaise foi, parce que chaque fois qu’on le voit, il adopte un style et des références différentes. Tantôt super-héros, super-méchant ou décadent. Il se fait tout de même de plus en plus rare dans la rue pour se retrouver dans les salles d’expo.

Réhabilité, et bien L’espace Lucet-Langenier avait besoin d’un coup de jeune. La Mairie de Saint-Pierre a donc eu la – bonne – idée de lancer un projet de réhabilitation en 2012, aidée par Olive Wood production, et de mettre au boulot quelques noms du street art, locaux ou non. Abeil, Ceet, donc, mais aussi Jace, Méo, Omouck, et tout un tas de graffeurs ont donc mis les mains à la réfection de la façade du bâtiment public. Une Ville qui redécore ses murs à coups de graff’, évidemment, à BuzBuz, on approuve.

SUR LA TOILE...

POUR TROUVER CHAUSSURE À SON PIED…

FIDÈLE COMME UN TOUTOU !

UN GRAND “OUI”

LE MONDE DE CLOÉ

… pas difficile : un ordi, une tablette ou un téléphone, une connexion Internet, sa carte bleue et du temps pour choisir ses nouvelles chaussures. Escarpins, ballerines, sandales… le choix est large et les prix minis ! En plus, la livraison est gratuite à La Réunion… eh ben oui c’est un site bien de chez nous et il s’appelle www.kaltonkaz.com. Alors kal ton kaz, et choisis ton soulier pour aller parader.

Les cartes de fidélité, c’est votre truc… ou pas ? Alors, voila une application pratique et faite pour tous : FidMe, le porte-carte mobile qui vous permet de réunir toutes vos cartes de fidélité sur votre téléphone! Finis les portefeuilles encombrés ou les oublis de carte. De plus, l’application est compatible avec l’ensemble des smartphones et avec FidMe, ce sont plus de deux mille cartes de fidélité disponibles ; c’est gratuit, sans publicité et personnalisable. Et même si vous changez de mobile, vous pouvez récupérer vos cartes enregistrées ! Alors vous attendez quoi pour être fidèle ?

Ce jour où l’on se dit “oui” est censé être le plus beau jour de notre vie. On ne laisse rien au hasard. Et s’il y en a une qui s’y connaît, c’est Emmanuelle. Son dada, c’est les mariages… Alors pour faire de ce jour le jour parfait, elle s’active avec son équipe pour proposer un vrai conte de fées. Choisissez votre thème, donnez-lui un budget et laissez-là vous transporter. Maquillage, coiffure, déco, réception… elle saura vous accompagner et vous conseiller. Je te promets Wedding Planner (page Facebook) organise votre mariage et bien d’autres événements sur mesure à La Réunion.

Voilà un blog qu’on ne se lasse pas de visiter : 2hands-design.blogspot. com. Ici, on parle de découvertes et d’inventions. Au travers du design, du DIY (do it yourself), de l’architecture, du lifestyle, de l’art ou encore de la culture, Cloé nous offre sa vision de la société de consommation et des modes de vie. Entre coups de cœur et inspirations, vous trouverez ici de quoi satisfaire votre soif de créativité et des belles choses tout simplement.


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SIMPLICITÉ BURLESQUE Tiéri Rivière, plasticien trentenaire de retour à La Réunion présente du détournement d’objets à but burlesque. Un travail abouti. Pour le moment, Tieri Rivière a trouvé son truc. Il le comprend. Il le mûrit. C’est polymorphe : en volume, en flip book, en vidéo, en photo. Et ça se décline plutôt bien comme principe. Ce qui guide Tieri Rivière, c’est le burlesque. Illustrer l’équilibre entre quelque chose de drôle, d’absurde, et la persistance tragique qu’il y a à le répéter. “Ç’a un côté dîner de cons, décrit-il avec un demi sourire. Quand je me retrouve à planter vingt mille tiges à la main dans une plaque de plexiglas (pour rappeler la savane de l’Ouest, pour pousser au contact avec l’objet), ça fait penser à François Pignon qui construit la Tour Eiffel avec des allumettes.” Et comment ne pas rire à le voir en vidéo s’escrimer à lutter contre le vent avec une plaque de tôle ? Pour créer son univers plastique, Tieri Rivière détourne des objets de tous les jours, avec son quotidien comme source d’inspiration ; “Je travaille à partir des situations rencontrées.” C’est par son vélo appelé “Voyaz” que nous l’avons découvert. Présenté à la Nuit d’art de Pleine Lune, début juillet au musée de Villèle, la sculpture représente un vélo muni de deux échelles lui permettant de transporter beaucoup plus que prévu par son usage premier. En allant tous les jours à vélo aux Beaux-Arts de Montpellier et à se voir entasser ses matériaux, Tieri Rivière a imaginé une manière de monter des tas d’objets sur ce moyen de transport. Cela rappelle notre image d’Epinal du vélo des pays en développement, “à l’africaine ou à l’asiatique”, pour le résumer. Mais c’est vrai

“qu’en Occident, on joue au vélo alors que là-bas, c’est un moyen de transport.” Pour nourrir cette œuvre, il y rajoute les choses qu’il trouve dans les villes où il expose. À voir les valises se superposer avec bertels, matelas, gonis de riz, on se demande bien comment tout cela tient. “C’est symétrique, décrit l’artiste, et à chaque fois, je dépose les objets les uns sur les autres.” D’où quelques craintes d’effondrement si une main baladeuse du public venait à risquer le contact. Au début, pour maintenir l’ensemble, Tieri Rivière munissait son vélo de petites roues de renfort. Mais elles ont fini par ne plus le satisfaire ; un porteur est venu se greffer. Il s’agit d’une sculpture masculine dont la tête disparaît dans la masse d’objets transportés, qui maintient l’ensemble. Pour créer ses formes humaines, Tieri Rivière entoure ses membres de film de cuisine. Il les recouvre “d’une bonne couche de scotch.” La “pellicule” prend donc la forme désirée, il suffit ensuite de la découper et de la recoller pour obtenir l’anatomie humaine. Ingénieux, comme système ! “Hé, mais ce n’est pas de moi, s’écrie-t-il, j’ai trouvé ça chez l’artiste allemand Mark Jenkins.” C’est le principe que le plasticien à utilisé pour sa sculpture d’homme penché à 45° que l’on peut voir jusqu’au 19 octobre, pendant le Mois de l’art contemporain organisé au Tampon par le Frac (Fonds régional d’art contemporain). Nous voilà de retour dans le burlesque.


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CULTURE POP

GOLDSINGERS AU SERVICE DE SA MAJESTÉ Une vingtième “Licence to sing” sera sans doute délivrée dans le plus grand secret cette année. Le nouveau “goldsinger” obtiendra son ordre de mission profitant d’un nuage de noms de vocalistes tant émérites que farfelus, écran de fumée médiatique sensé entretenir le suspense et la machine lucrative. Alors en attendant, une petite revue des interprètes au service de sa majesté Bond(1) s’impose. TEXTES JULDREAD

Un demi-siècle de Vodka martini, de Walter PPK, d’Aston Martin et de sexy “Bondgirls” ont garanti aux interprètes de sa majesté 007 un brin d’éternité et pour les plus chanceux de quoi se ranger des voitures aux frais de la princesse. Au banquet pas très caritatif A song for Bond, le plan de table est pas dégueu. Au hasard, sur la photo de classe, on aperçoit Shirley Bassey, Adele, Madonna, sir McCartney, Duran Duran, Alicia Keys et toute une ribambelle de rossignols pop, soul ou rock. Avant toute chose, il nous faut faire un peu de lumière sur la mécanique classique de la BO Bond. En premier lieu, on trouve le James Bond Theme, qui est le thème récurrent, créé par Monty Norman et orchestré par John Barry. Succès galactique qui apparaît dès le premier film en 1962 (James Bond 007 contre Dr. No). Au second plan, tous les thèmes secondaires développés par le compositeur, principalement John Barry et David Arnold. D’autres, tels George Martin (génial arrangeur des Beatles), Bill Conti et même le compositeur chouchou de Besson, Eric Serra, ont eu le privilège d’œuvrer pour l’agent du MI6, généralement pour un seul épisode. Et enfin volant

parfois la vedette au thème principal, on retrouve la fameuse chanson éponyme. C’est à cet instant précis qu’entrent dans la danse les prétendants au bal du Bond Sound. Beaucoup d’inscrits, très peu de reçus. Avoir son nom au générique d’un 007, c’est s’offrir la possibilité d’être un hitmaker. On dénombre aujourd’hui dix-neuf Goldsingers pour vingttrois missions du “british special agent”. Trois catégories s’imposent. Les “diamants éternels”, les “tombés du ciel” et les “jamais plus jamais”. Au premier plan s’affichent les cartons au box office. Shirley Bassey, interprète du premier Bond tube interplanétaire Goldfinger (1964) est une star du genre. La diva soul récidivera deux fois encore avec Diamonds Are Forever (1971) et Moonraker (1979). Miss Bassey est une accro, elle enregistra même deux autres titres pour Opération Tonnerre et Quantum of Solace qui n’auront pas les faveurs de la prod’. Sir Paul Mc Cartney himself, auteur-interprète du Live and Let Die (1973) devenu un classique pop-rock, officiera pour sa majesté. Le A View to A Kill (1985) de Duran Duran obtient la palme avec place tout en haut des charts US. Depuis les années quatre-

vingt dix, la franchise Bond a pris le pli de n’avoir comme interprète que la crème de la crème, les bankable du moment : Tina Turner et la doublette de U2, Bono-The Edge, pour Golden Eye, Sheryl Crow (Tomorrow Never Dies), Madonna-Mirwais (Die Another Day), Alicia Keys et Jack White (Quantum of Solace) et Adele pour Skyfall. Le second plan regroupe les oubliés, de A-Ha à Rita Collige en passant par Lulu, Gladys Knight ou Sheena Easton, ils sont devenus hors-cadre. Enfin, il y a l’armée des ombres, ceux qui n’ont pas pu, pas su ou pas voulu figurer au palmarès. Parmi les plus illustres, on compte Johnny Cash, une version de Thunderball qui n’a pas souffert la comparaison avec celle de Tom Jones, ou Amy Winhouse et Mark Ronson, dont la démo pour Quantum of Solace n’a pas passé le stade des cartons. Comme Alice Cooper, Blondie, ou Pulp, recalés à l’examen des Bond Songs. En attendant la fumée blanche, je propose de réfléchir à un petit top five de Bond Songs préférées (J’y mettrais certainement le duo improbable Keys-White en dépit de l’insipide Quantum Of Solace). Ou encore miser sur l’interprète du prochain James Bond. Un indice : sans doute une diva soul.

(1) Petite précision utile : la revue des troupes ne concerne que la production officielle des James Bond. Deux films, Casino Royale (1967) et Jamais plus jamais (1983) ne font partie de la filière Eon Productions.

HANNI EL KHATIB Head In The Dirt

JUSTICE Access All Arenas

Innovative Leisure Records / Because Des entrailles des studios de Jack White ou de Dan Auerbach, la saine sève indie bouillonne à Nashville. C’est au Easy Eye Sound de Dan Auerbach, l’autre fifty des Black Keys, que le prometteur Hanni El Khatib a décidé de faire dompter ses fougueuses guitares pour un second opus. Comme tout ce qui passe entre les mains de Dan, Head In The Dirt est une pure réussite. Energie brute rayonnant au travers d’une production raffinée. Hanni et Dan ont mis en branle un brûlot rock incendiant les terres garage, soul et psyché.

Ed Banger Records / Because Un live pour rendre Justice. En voilà à qui maître Montebourg ferait bien porter la marinière. Ça leur irait bien à notre duo froggie, fer de lance d’une scène frenchy qui n’en finit plus de conquérir des parts de marché du village planétaire. Access All Arenas, “recordé at” Les Arènes de Nîmes le 19 juillet 2012, rappelle à juste titre à tous les rétifs que l’électro, ça se vit. Même si par moments, on ne peut pas s’empêcher d’y trouver un petit côté JMJ. Jean-Michel pour l’inspiration et Jean-Paul II pour l’ambiance fête de “djeunsses”.

s

KENDRICK LAMAR Good Kid Maad City Aftermath / Interscope Records Kendrick Lamar est un jeunot plutôt doué. Les premiers pas du rappeur californien ont été suivis et accueillis avec intérêt. Pris sous son aile par le bon docteur Dre, l’apprenti Lamar revient avec un boulot un brin conceptuel en forme de soundtrack groovy pour “biopic” perso. Persillé de pastilles vocales nous immergeant dans le quotidien d’un black banlieusard west coast, Good Kid Maad City est un album hip hop bien léché. Léger bémol, le manque d’efficacité des instrus volontairement sobres pour mettre en avant la tchatche et le message.


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CULTURE POP

UNE VOITURE

UN VÊTEMENT

Aston Martin DB5

Le bikini blanc

La caisse de Bond, inoubliable. Conduite par Sean Connery, reprise en mains par Daniel Craig après une absurdité, Pierce Brosnan en BMW Z3. La DB5 a été construite en 1021 exemplaires et est, à nos yeux, la voiture la plus classe du monde dans sa version cabriolet. Deux problèmes se posent, cependant. Elle suce 15 litres aux cent bornes, et la moins chère coûte plus de 250 000 euros. Et on vous parle pas de l’entretien.

En tant qu’homme le plus classe du monde, Bond chope les filles les plus classes du monde. La sortie de l’eau d’Ursula Andress dans le premier Bond, coquillage à la main et couteau à la ceinture, est la scène la plus connue de l’histoire de la franchise ; le bikini blanc qu’elle porte, lui, est carrément entré dans le hit parade du fantasme masculin (à condition qu’il y ait Andress dedans). Cette scène a lancé la mode du bikini en occident ; celui porté par l’actrice américaine a été vendu aux enchères en 2001 pour la modique somme de 41 250 livres sterling (environ 48 000 euros).

007 ATTITUDE

UNE ARME

UNE BOISSON

Walther PPK

Le Vodka martini

Bond est sans doute le héros le plus macho qui existe. Regardez un coup les premiers, Connery mettait des tartes aux girls… Donc, attirails parfaits du mâle, après la voiture, le flingue. Bond utilise le Walther PPK, un pistolet allemand compact qu’il prolonge parfois d’un silencieux. Avec lui, il a dézingué tout un tas de types pas sympas du tout ; mais Bond, il a le droit, c’est un héros. Pas comme les Nazis, qui étaient armés du même pétard dans les années quarante.

Vous n’avez pas rêvé, dans le dernier Bond, Craig boit une binouze. Il faut dire que le placement de produit est la marque de fabrique de la franchise. Heureusement, Bond est plutôt classe, et la bière, il se la garde pour chez lui. En soirée, il convoque un Vodka martini, “au shaker, et pas à la cuillère”. Dedans, une dose de vermouth pour six de vodka, mélangés au shaker avec de la glace pilée, le tout filtré et mis dans un verre à cocktail, complété par une olive verte. Quand Bond commande ça, on lui sert toujours. On en a demandé aux Potirons, ils ont rigolé.


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DERRIÈRE LA PORTE

PARTIE DE BOUFFE EN L'AIR SUR UN PLATEAU Avec 4 500 repas fabriqués tous les jours en haute saison, Servair fait partie des plus gros restaurateurs de l’Île. Il y a quelques mois encore, le “fournisseur officiel” des plateaux-repas des avions était seul sur le marché réunionnais. Il représente encore cinq des six compagnies aériennes qui desservent La Réunion (Corsair est parti à la concurrence). De la classe éco à la business, que mange-t-on à bord des appareils ? Nous sommes allés faire un tour derrière les portes de ces cuisines “aériennes”. TEXTE MURIEL WEISS — PHOTO ROMAIN PHILIPPON

3 500 m² de bâtiments sur le tarmac de RolandGarros : les locaux de Servair sont bien protégés. Et pour cause ; avec un accès direct aux pistes, le site est placé dans la zone de sûreté aéroportuaire. Tout ce qui entre ou sort est contrôlé avec soin, pour des questions de sécurité, donc… mais surtout pour des questions d’hygiène. Car l’entreprise a deux missions bien précises : confectionner les repas des passagers au départ de La Réunion mais aussi réceptionner les “inmangés” qui partent… à la poubelle. Un gâchis impressionnant de mignonettes de rhum ou de vin, de petits pains ou de pots de confiture. Aucun risque ne peut être pris, surtout s’il met en danger la santé d’un client à 10 000 m d’altitude. Le circuit est donc bien rodé. Tout commence par la réception des produits, qui proviennent à 80 % de grossistes réunionnais : quelques mets obligatoirement locaux comme l’ananas ou le rhum, mais aussi les carottes, les courgettes et les tomates qui sont cultivées ici ; la volaille est le plus souvent asiatique et les poissons de la zone océan Indien. Les 20 % restants arrivent par containers, avec le foie gras ou les pâtisseries (surgelées). Commence alors la répartition dans les cuisines. Dès 6 heures du matin, la cuisine chaude s’active pour préparer les plats à l’avance. Le travail se fait soit en “liaison froide” (tout ce qui est cuisiné est immédiatement placé en cellule de refroidissement pour une meilleure conservation, jusqu’à trois jours de durée de vie), soit en cuisson sous vide pour quelques plats en sauce qui pourront alors être dégustés jusqu’à… vingt jours plus tard ! Le dressage se fait le jour même, au gré du décollage des avions, sur table ou à la chaîne. Tout est mis sur le plateau : de l’entrée au digestif, avec les couverts, excepté le plat chaud qui est livré dans des fours et réchauffé à bord. Les hôtesses mettent donc la dernière main aux plateaux, en plein vol. Les menus des classes économiques changent tous les mois tandis que ceux des classes affaires sont modifiés tous les dix jours environ.

Comment expliquer alors que les passagers

jours trois ou quatre plats chauds au choix,

aient toujours le sentiment de manger la

n’importe quel passager peut désormais

même chose à bord ? “Les compagnies privilé-

acheter son repas lorsqu’il prend son billet :

gient les produits les plus appréciés, comme la

Tradition, Océan ou Italien font partie des

volaille, explique le responsable d’exploitation

offres d’Air France. Reste à savoir s’il ne va pas

de Servair Réunion, David Pineau. Ceci dit,

“surpayer” son plateau. Mais là, le sujet est ta-

nous avons une cuisine pilote et nous réunis-

bou : impossible de connaître le prix exact

sons régulièrement les responsables des com-

d’un repas “en l’air”. Seule information que

pagnies aériennes pour leur proposer de nou-

nous ayons réussi à obtenir : le prix varie du

veaux plats, des innovations.” Et les passagers

simple au double entre le plateau éco et le

ont de plus en plus de choix… s’ils payent.

plateau business. Cela expliquerait que le prix

Outre les classes avant qui proposent tou-

du billet varie du simple…au triple.



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SHOPPING NOÉMIE BRION, LEÏLA PATEL - PHOTOS STÉPHANE REPENTIN

CULTUREJEANS 02

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01. Le parfait boyfriend Maison Scotch 154€. Paula, 73 avenue de Bourbon, Ermitage. 02. Béret 14,95 €. Jules, sur toute l’Île. 03. Blouson sans manche 34,95 €. Promod, sur toute l’Île. 04. Robe Nümph 110 €. Addict, 95 rue Jules Auber. 05. Chemise G Star 99 €. Jean-Paul C, 4 rue Victor le Vigoureux, Saint-Pierre. 06. Chemisette homme Meltin’Pot 94 €. Explorateur, 36 rue Pasteur, Saint-Denis. 07. Salopette 39,95 €. Promod, sur toute l’Île. 08. Slim pour homme 54,95 €. Jules, sur toute l’Île. 09. Poom poom short 20 €. Spirale trash, village artisanal de l’Éperon, Éperon. 10. Tennis WESC 85 €. So Hype, 131 rue Jean-Chatel, Saint-Denis.



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SPORT

BREF, ON A ESSAYÉ LE TCHOUKBALL… V’là du handball sans but mais avec des trampolines à la place pour tirer dedans. Du coup, faut faire gaffe à ne pas trop allumer parce que c’est un coup à se prendre la boule en pleine poire. Ben ouais, v’là un sport qui a du rebondant. TEXTE FABIEN LEFRANC — PHOTO GWAEL DESBONT

À

la fin des années soixante, au premier festival de “la réserve de bois”, la révolution hippie mêlait les corps nus aux fumées végétales pour une énorme partouze idéologique sur fond d’amour et de paix. Ça, on connait à peu près tous. Ce qu’on sait moins, c’est que dans la foulée, un médecin du sport suisse en a profité pour inventer un sport collectif non-violent : le tchoukball. Le gars, Hermann Brandt, s’est dit après moult réflexions que “le but des activités physiques n’est pas la fabrication de champions, mais de contribuer à l’édification d’une société plus harmonieuse.” Peace le Suisse ! Du coup, interdiction de se toucher. “Le but était de résoudre le problème des blessures et des traumatismes observés dans les autres sports collectifs. Tout en conservant un caractère ludique et des valeurs de dépassement de soi et de beau jeu. Du coup, les contacts et les obstructions, même visuelles, sont sanctionnés.” L’explication est de Richard Parassouramin, président du club de tchoukball de Saint-Benoit (SBTB club Est). Professeur d’EPS au Lycée MarieCurie, il a introduit avec ses collègues le tchoukball à La Réunion. Ce que Richard affirme, Anthony, seize ans, le confirme. Pas très loin de ses camarades d’entraînement qui s’échauffent, le jeune homme, ancien footeux, reconnaît volontiers que l’absence de contact est “moins stressante”.

À ce stade de la lecture, les mauvaises langues diront que le tchoukball est un sport de tantines. Sauf que si l’information est un joli collier, eh bien à BuzBuz, on n’est pas là que pour enfiler des perles. Alors on a testé. En un quart d’heure, on a fait des “tchouks” sur les cadres-trampolines, on a raté un éléphant dans un couloir, on a plongé à presque en trouer un jean, on s’est fait lober, on a voulu intercepter des passes - sauf que ce n’est pas du handball et que c’est interdit, on a marqué des points et on en a concédé pas mal, on a fini par capter le “sens“ du jeu et on a tiré comme un bourrin en oubliant de la jouer finaud. Bref, on a fait exactement comme dans le titre et on ne se répétera pas.

Créé il y a un an, le SBTB club Est compte aujourd’hui trente et un licenciés et vient d’emmener à Taïwan neuf jeunes de quatorze à dix-huit ans pour les championnats du monde junior de la discipline. Anthony, Cyril, Pierre, Melvin, Stéphan, David, Victor, Cédric et Xavier n’ont pas gagné un match mais ont pu découvrir le haut niveau face notamment aux nations asiatiques (Chine, Inde, Corée du Sud...). Une expérience à retrouver en photos sur tchoukballreunion.overblog.com. En attendant le prochain rendez-vous mondial dans deux ans.


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MICRO-TROTT'

QUEL EST VOTRE PLUS MAUVAIS SOUVENIR DE VACANCES ? Pour répondre à cette question essentielle, direction l’endroit où on est le plus sûr de trouver des touristes : l’aéroport. TEXTES LIVY — PHOTOS ROMAIN PHILIPPON

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1 - Hugo L’année dernière, j’étais en vacances à Nancy avec ma famille et j’ai fait une chute de vélo. J’ai eu un traumatisme crânien, je suis resté deux jours à l’hôpital. Maman a eu très peur.

2 - Laetitia J’ai eu une intoxication alimentaire à l’Île Maurice dans un très grand hôtel. Je ne suis pas sortie de la chambre pendant trois jours. On a été trois dans le même cas, ma mère, ma fille et moi… genre, amorphes sur les lits !

3 - Maxime et Cédric Retour de vacances du Maroc, avion en panne… J’ai attendu plus de cinq heures dans l’aéroport… Ça, ça craint. 4 - Yax et Bacar C’était un week-end à Saint-Gilles, j’ai glissé sur un corail et je me suis cassé le pied ! J’ai eu un arrêt de travail pendant un mois ! Vraiment pas de chance, sur ce coup là.

5 - Louis On était à Mayotte en décembre 2012 avec ma copine, on avait une location dans un gîte ; on était à l’étage et les proprios en bas. Dans la nuit, on s’est fait cambrioler, ils sont montés par le balcon… et ont piqué nos papiers, iPad, argent, etc. 6 - Liam C’était pendant des vacances au ski. Un moment, il y a eu beaucoup de brume et je me suis perdu. J’ai pas mal flippé mais j’étais assez jeune et quand j’ai retrouvé mes frères, ils se sont bien moqués.


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7 - Michel Mi aim pas partir en vacances, d’ailleurs mi lé jamais en vacances parce que même en vacances, mi trouve toujours un travail pour faire. Ça c’est mon maladie, mi arrete jamais, mi cherche toujours un zafer pour faire la caz. Mon seul plaisir, faire un peu de footing. 8 - Jérémy et Laurianne Je n’ai jamais de problème. Je suis plutôt du genre surclassé dans l’avion avec bagages qui arrivent en avance. Que du bonheur.

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9 - Romuald C’était y a longtemps. J’ai débarqué à l’aéroport de Paris en plein hiver et mes bagages n’étaient pas arrivés ! J’ai dû attendre une nuit à l’hôtel avec juste mon bagage à main. 10 - Régis La file d’attente à Disneyland Paris. Moin l’a fait plus d’1h30 de queue pour faire un seul manège ! Moin l’a fait un seul, même ! Après, moin l’a attendu les enfants ! Mi ça va pu là-bas, moi !

11 - Yann Je partais pour squatter un peu sur Rodrigues et j’avais dans mes bagages des recharges de gaz pour les réchauds de camping. Mais au scanner ils ont pas trop compris, ils m’ont interpellé et confisqués mes bonbonnes. Ils pensaient que je voulais faire exploser l’avion.


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LAVIE EN (MO)ROSE C’est fou comme on a l’impression qu’une vague de pessimisme nous envahit. Tout semble moins drôle. Une impression ? BuzBuz, qui a toujours le cœur léger, a tenté d’y voir plus clair. TEXTES LOÏC CHAUX — PHOTOS ROMAIN PHILIPPON


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EN FRANCE ON EST PLUS PESSIMISTES QUE LES ESPAGNOLS OU LES POLONAIS

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u mois de mai l’Ipsos, pour le compte du groupe Publicis, publiait le résultat d’un sondage monstre. L’institut a en effet interrogé, de mars à avril, 6198 Européens sur la manière dont ils envisageaient leur présent et leur futur. Il en ressort que la France est le pays le plus pessimiste de l’Union, plus encore que l’Espagne et l’Italie, pourtant touchés encore plus sévèrement par la crise économique. Un chiffre, un seul : 72. C’est, en pourcentage, le nombre de Français qui pensent que leurs enfants vivront moins bien qu’eux. L’Espagne est à 50, l’Italie à 58, la Pologne à… 31. Cette “sinistrose” se confirme dans les études mensuelles de l’Insee sur la confiance des ménages français. Les chiffres tombés en juin sont affolants ; depuis 1972, date des premières enquêtes de ce type, jamais les Français n’ont été aussi pessimistes, persuadés qu’ils sont que le chômage va encore augmenter et qu’ils vont voir leur situation financière se dégrader. Le monde entier nous regarde comme de tristes sires. La BBC (“Où est passée la joie de vivre française ?”), le Daily Telegraph (“Malheureux comme un Français”), le New York Times (“Au revoir Vieux monde, bonjour tristesse”) ce foutent de nos gueules. Avec cette pique, superbe, du NYT, en juillet : “Et mainte-

nant qu’ils fument des cigarettes électroniques, leur ennui n’a plus l’air aussi cool.” Si la France semble triste, elle a surtout du mal à trouver de bons remèdes. Nous ne parlerons pas ici de la manière de résoudre la crise économique, on n’est pas le Mémento ou Les Echos. On pense plutôt à ce pansement, cet éternel moyen de mettre de côté les trucs et bidules qui nous grignotent la cervelle (au choix, le banquier, le garagiste, le service de recouvrement, le proprio, l’avocat…) : le rire. Même ça, ça a changé. On se demande si on ne serait pas devenus chiants, au fond. Prenons l’exemple d’un phénomène Internet, le site viedemerde.fr (VDM, dont le slogan est “Ma vie, c’est de la merde, et je vous emmerde”). Le principe, pour ceux qui auraient vécu au fond d’une ravine à Mafate depuis cinq ans : chaque participant dépose un petit texte expliquant pourquoi sa vie est merdique – à supposer que ce sont des histoires vraies. Genre : “Aujourd’hui, réunion d’anciens du lycée quinze ans après. Ils avaient fait des paris sur mon dos. Ceux qui ont gagné ? Les 28 contre 1 qui avaient parié que je serais célibataire, sans enfants et au chômage. VDM” Une ode aux loosers, qu’on vient lire pour se dire que finalement, il y a pire que nous. Sur ce site classé pourtant


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MÊME ARTE

S’EST MIS AU RIRE AVEC LA MINUTE VIEILLE, C’EST DIRE SI ON SE MARRE ENCORE PLUS QU’AVANT.

dans la catégorie “humoristique”, on ne vient plus pour se marrer, mais pour se rassurer. Dans son livre La Malchance sociale et cité par le magazine suisse L’Hebdo, le sociologue Pierre Mannoni s’inquiétait : “Même si c’est fait avec humour, cela peut être dangereux de se décrire sans cesse comme un perdant. Car cette étiquette peut empêcher quelqu’un d’aller de l’avant. Quoi qu’il lui arrive, la personne sera fataliste ; elle se dira : “De toute façon, je n’ai pas de chance.”” Et ça te fait encore marrer, viedemerde.fr ? VDM n’est qu’un exemple, qui illustre une tendance : on se marre, mais plus gratuitement. L’humour bête a quasiment disparu. Il faut dénoncer. Les derniers films comiques à – immenses – succès ? Intouchables, Bienvenue chez les Ch’tis. Le premier sur l’amitié entre un handicapé et un “jeune de banlieue”, l’autre sur l’acceptation des différences sociales et/ou géographiques. Dans les deux cas, un message. La Grande Vadrouille ? Les Bronzés ? Les Visiteurs ? La Cité de la Peur ? Ils n’ont pas trouvé de dignes successeur dans la catégorie du film juste drôle, dont on se souvient des répliques par cœur et compréhensibles par une génération entière. Fut un temps où un simple “Aucun lien, fils unique” faisait marrer tous les potes. Aujourd’hui, tout juste peut-on citer Dikkenek, film belge sorti en 2006, qui n’a rien à

dire, sinon des conneries, avec son mythique “Maman ? J’viens d’me faire carjacker !” Prenons encore un autre art dont l’humour a fait le succès, le 9e. Elle est pas devenue chiante, la BD ? Bédéland, le magasin saint-gillois, dit que non : “Ce regard intellectualisé a toujours existé. Sauf qu’on en entend parler depuis que des médias plus généralistes s’y intéressent.” Il est donc fini le temps où seuls Astérix et Titeuf avaient les faveurs des médias. Ils sont pourtant encore leaders des ventes. “Les lecteurs peuvent aller acheter des séries comme les Tuniques Bleues dans un esprit plus affectif que qualitatif. C’est à nous de faire découvrir d’autres choses. Après, on voit que les demandes sont de plus en plus fortes sur des romans graphiques de qualité.” Nul doute que le prochain Astérix sera un carton, bien au delà de tout ce que la BD actuelle fait de sérieux. Ça ne garantit pas sa qualité. Donc, lecteur, tu n’aurais pas cessé de rire. C’est la bonne nouvelle : on se marre différemment, mais on se marre toujours. Erick Isana est le fondateur du Téat La Kour, et depuis vingt ans, il est sur les planches ; ce qu’il sent, c’est l’importance grandissante de sa fonction d’humoriste. Le rire est plus qu’un plaisir : un besoin. “Sincèrement, je pense que sans nous, sans tous les humoristes, le moral


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ON VEUT MOINS D’INFORMATIONS TRISTES, ALORS QU’EN FAIT, ON ADORE ÇA


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aurait été encore plus bas. On est dans l’ère du rire, parce que les gens en ont besoin.” L’ère du rire ? Pas faux. Kanal La Blague sur Antenne Réunion, Télé la Kour sur Télé Kréol, des émissions en veux-tu en voilà sur les chaînes nationales… autant de cartons d’audience qui montrent surtout que, rarement, le rire aura été aussi présent dans les médias grand public. Mieux encore, même une chaîne comme Arte, à la réputation intello-chiante, s’est mise à la rigolade avec son hilarante pastille La minute vieille. En fait, tout est manière de perception. On croit nos vies devenues emmerdantes et tristes alors que… dans les faits, c’est plutôt faux. Nous l’avons vu avec le rire. C’est le cas dans bien d’autres domaines. L’année dernière, un rapport sénatorial relevait que La Réunion, du point de vue du nombre de crimes et délits, se plaçait au 65e rang national, faisant de l’Île, selon ce rapport, “un département relativement sécure”. Or, selon un sondage de l’Insee quasiment au même moment, 18 % des Réunionnais déclaraient se sentir souvent ou de temps en temps en insécurité, contre une moyenne française de … 11%. Perception contre réalité. Les Sénateurs avaient alors pointé du doigt Radio Freedom, qui met en avant le plus insignifiant des vols.

Les médias nous imposeraient donc le marasme ? “Le journal des bonnes nouvelles, ça n’existe pas, pose David Chassagne, journaliste au Journal de l’Île et responsable de son édition dominicale. Un exemple : si un grand groupe réunionnais annonce une augmentation générale des salaires de 50%, c’est plutôt une bonne nouvelle, mais la relater ne nous fera pas vendre plus de journaux. En revanche, si ce même groupe décide de diviser tous les salaires par deux, le buzz se fera. On nous dit qu’on veut moins de sanguinolent, mais au moindre fait-divers posté sur Clicanoo, on observe un pic de connexions. Par essence, pour se vendre, la presse cultive le pessimisme. On ne dramatise pas ; mais dans les choix des articles, on parlera plutôt des trains qui n’arrivent pas à l’heure.” Rien de nouveau, en fait : ces concepts-là datent de l’invention des médias. Jamais les bonnes nouvelles n’ont fait vendre du papier (sauf pour une victoire à la Coupe du Monde ou l’élection de Valérie Bègue chez les Miss France). Pour David Chassagne, ce sentiment diffus de mal-être qu’on développerait aujourd’hui – il pense au passage que La Réunion en réchappe – vient non pas du fond, mais de la forme : “Il me semble que la place des faits-divers a diminué dans les journaux. On limite plus le nombre de pages de faits divers


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LA RÉUNION

UN DES DÉPARTEMENTS FRANCAIS LES PLUS JEUNES ET LES JEUNES, ILS SONT OPTIMISTES PAR NATURE

qu’avant. Mais il y a vingt ans, tu n’avais que deux rendez-vous médiatiques : le matin, avec ton journal papier, le soir, avec le journal télé. Aujourd’hui, entre Internet et les chaînes d’info, on te rabâche toute la journée les mauvais chiffres du chômage tombés le matinmême. La même info pessimiste, tu l’entends cent fois !” En fait, il faut qu’on vous le dise. Chez BuzBuz, on n’est pas tout à fait d’accord avec ces foutus enquêtes et sondages qui donnent le bourdon. Car on est à La Réunion. Et qu’ici, la morosité n’est tout de même pas très palpable… David Chassagne est de cet avis : “La moyenne d’âge est jeune, ici. Par définition, les jeunes sont optimistes. Franchement, j’ai quand même l’impression qu’ici, on s’engueule moins aux carrefours, qu’on relativise plus qu’ailleurs…” “La situation, elle est comme ça, elle est difficile ici aussi, continue Erick Isana. Il faut faire avec et ici, j’ai l’impression qu’on arrive à la prendre du bon côté, et qu’on se dit “ça va aller !”” Dans un accès de bonne humeur, nous nous sommes procuré, auprès de la Préfecture, quelques chiffres sur le suicide à La Réunion (1). Lecture rafraîchissante et pleine de bonne humeur qui nous donne surtout une indication joyeuse : à La Réunion, on se suicide moins qu’en Métropole. De 2008 à 2010, La Réunion a eu un taux de 12,9 suicides pour 100 000

habitants, tandis que la Métropole en était à 16,4. Et si la population réunionnaise augmente, son nombre absolu de suicides, lui, reste stable ; il est même largement en dessous de la hausse historique de la période 92-94, avec ses 120 suicides pour 650 000 habitants… Il est encore là, le paradoxe : les suicides, on n’en a rarement autant parlé. Mais c’est surtout parce qu’ils sont devenus spectaculaires, notamment depuis la construction du pont de l’Entre-Deux. Pourtant, on se suicide de moins en moins. Ces satanés chiffres sur le moral des Français confirment surtout une chose : on aime se plaindre. Se convaincre que c’était mieux avant. Le Français est râleur. Il n’aime rien autant que d’appeler Desproges à la rescousse. “Lui, hein, il pouvait dire des trucs, hein ! On pourrait plus dire ça, hein !” Vraiment ? “Il faut avoir le courage de reconnaître que le nazisme a commis des erreurs. Envahir la Pologne au lieu de la Suisse, c’est comme habiter en face de la banque centrale et braquer le kebab.” La perle est de Gaspard Proust, en juin 2010. Alors, lecteur, lectrice, on te dirait bien que non, ce n’était pas mieux avant. On te dirait bien d’arrêter de te plaindre. On te le dit, d’ailleurs. Et puis rigole, un peu.

1. Suicides et tentatives de suicides à La Réunion, édité par l’Office régional de santé en janvier 2013.


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OÙ RIRE, AUJOURD'HUI ? L’humour est comme tous les arts, il évolue. Erick Isana le dit lui-même, “on ne rit plus des mêmes choses aujourd’hui qu’il y a vingt ans. Par exemple, on va rire plus facilement d’un politicien qu’avant.” La caricature de l’actualité est devenue l’essence des comiques actuels, qu’ils soient locaux – Thierry Jardinot en est le meilleur exemple – ou nationaux. C’est à la télévision que règnent les stars du marrage. Télé la Kour sur Télé Kréol, Kanal la Blague sur Antenne Réunion en sont les meilleurs représentants à La Réunion. Sur les chaînes nationales, Touche pas à mon Poste sur D8 a réussi à faire de l’ombre au Grand Journal et à ses Guignols, tandis que On n’demande qu’à en rire de Ruquier a réussi de belles percées. Et on ne compte plus les humoristes chroniqueurs dans quasiment toutes les émissions de divertissement. Au cinéma, pour voir des films qui ne font pas seulement sourire, mais franchement se poiler, il faut désormais se tourner vers l’étranger ; depuis l’Astérix de Chabat, il faut bien avouer qu’on est un peu à la rue… Outre l’ovni belge Dikkenek, citons l’excellent Starbucks, film québécois hilarant et, surtout, la nouvelle génération d’humoristes américains. Le premier Very Bad Trip a été une sacrée claque, de même que American Trip du prolifique Nicholas Stoller. Bientôt, This is the End réunira

toute la troupe des meilleurs rigolos américains (Jonah Hill, James Franco, Jason Segel…) pour un film qui devrait être la grosse poilade de cette fin d’année. Dans la presse papier, la rubrique Ma semaine à moi de David Chassagne les dimanches dans le Jir est franchement marrante, de même que la rubrique Les petites phrases de la semaine dans le Quotidien le même jour. Relevons aussi les dessins de Souch, dans le Jir, qu’un paquet de journaux métropolitains nous envient. En bonus gratuit, pour lire en apprenant et en se marrant, achetez donc Libération, rien que pour les papiers de Jean-Louis Le Touzet pendant le Tour de France et les pages média de Raphaël Garrigos et Isabelle Roberts. Sur scène, on ne peut pas vraiment vous conseiller des humoristes plus que d’autres. Profitons-en, cependant, pour vous informer que Erick Isana songe à créer un Comedy club réunionnais, et réfléchit franchement à organiser une nuit du rire dionysien très prochainement. Enfin, le royaume de l’humour est désormais sur Internet. Outre les vidéos des Inconnus sur Youtube, tout un tas d’anonymes se lancent dans la parodie, avec plus ou moins de bonheur. Norman fait des vidéos a eu son petit succès, Mozinor bosse un peu moins mais Rémy Gaillard est encore sur le coup. En fait, il y a de quoi faire.

Un grand merci aux participants de cette séance photo pas comme les autres, pour leur bonne humeur et leur second degré, ainsi qu’à l’Artocarpe et toute son équipe qui nous ont accueillis les bras grands ouverts.



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EXTRAMUROS

LA RICHE HISTOIRE D'UN HÔPITAL CENTENAIRE Construit entre 1900 et 1904, l’hôpital du camp Ozoux, rebaptisé Félix-Guyon, fut le premier hôpital civil aux normes construit à La Réunion. Aujourd’hui désaffecté, il conserve un charme singulier : inscrit à l’inventaire des Monuments historiques de l’Île, chacun de ses pavillons est une pépite d’architecture. TEXTES ANNE ROCHOUX — PHOTOS STÉPHANE REPENTIN

Le long de la rue reliant le centre-ville à Bellepierre, le porche en basalte du 95, rue Gilbert-Desmolières, annonce le début d’un charmant voyage dans le temps, même si le site mériterait un sérieux lifting. Une rénovation qui conserverait l’identité du lieu et respecterait sa mémoire - riche de tant d’années au service de la santé - offrirait un bien bel hommage à l’ensemble. Pour la petite histoire, c’est en 1846 qu’un hospice ouvre ses portes dans le quartier populaire de la Rivière Saint-Denis. Destiné aux plus démunis, l’établissement est racheté par la colonie sous le Second Empire, et devient le premier hôpital civil du chef-lieu. C’est alors que l’ingénieur Laniel décide de concevoir un hôpital d’une vingtaine de pavillons répartis le long d’une cour intérieure. Cette conception astucieuse est imaginée pour éliminer les facteurs de propagation du mal que pourrait encourager la construction d’un ensemble unique. Du coup,

chaque pavillon reçoit un traitement architectural particulier, différent de ses voisins. C’est d’ailleurs une des premières fois où l’on utilisa dans l’Île des pierres artificielles réalisées à base de moules, une technique qui se généralisera ensuite dans les constructions locales, dès la seconde moitié du XXe siècle. Les malades sont répartis dans les pavillons selon leur statut social. Il y a donc des pavillons confortables, d’autres moins. Les plus aisés sont installés près de la rue, les plus pauvres en fond de parcelle, près de la morgue, côté rempart. L’administration est regroupée dans le bâtiment construit le long de la rue Gilbert-Desmolières. En 1920, le nouvel hôpital prend le nom de Félix-Guyon, en hommage au célèbre urologue né à Saint-Denis en 1831. Il demeurera le principal établissement sanitaire de la ville de Saint-Denis jusqu’à l’ouverture du nouvel hôpital Félix-Guyon, dans les hauts de Bellepierre, en 1957.

LA RÉUNION, UNE ARCHITECTURE HOSPITALIÈRE DISPARATE Le premier véritable hôpital de l’Île fut l’hôpital militaire construit dans les années 1850, avenue de la Victoire, à Saint-Denis. Quelques hospices et établissements de soins furent bâtis au fil du XIXe siècle, au gré des besoins, et sans véritable cohérence d’ensemble. Seule la léproserie de Saint-Bernard (1860) ou les lazarets de la Grande Chaloupe (1865), sites de quarantaine construits pour éviter la propagation des maladies connurent une conception particulière. La plupart des hôpitaux furent ensuite construits dans les années 1950-1970.


EXTRAMUROS

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L’ARCHITECTURE LOCALE RACONTÉE À LA TÉLÉ À partir du 14 septembre, le samedi et le dimanche soir, juste avant le journal télévisé, Réunion 1ere diffusera des documentaires de 2’30’’ sur l’architecture locale. Au total, cinquante de ces épisodes seront diffusées jusqu’au mois de mars. Petites histoires de l’architecture réunionnaise. Textes : Fabienne Jonca et Bernard Leveneur. Réalisation : Fabienne Jonca. Production : Lithops. Sources : Bernard Leveneur et son ouvrage Petites histoires de l’architecture réunionnaise, de la Compagnie des Indes aux années 1960. Editions 4 épices.


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PORTRAIT

À LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU Avec sa grande devanture jaune, cette horlogerie ne passe pas inaperçue dans le centre-ville de Saint-Pierre. Ni son propriétaire, Papy, dont la gouaille et l’humour rythment le quartier depuis des années. Une vie d’expériences qu’il a voulu partager avec pudeur. TEXTE VICTORIA BANES — PHOTO ROMAIN PHILIPPON

Q

uand on passe le pas de porte de cette grande boutique, on entre dans le monde de Salez Ismaël Gangate, dit Papy. Un monde où le temps semble être arrêté, comme le sont les centaines de montres, horloges et réveils éparpillés dans les vitrines. À l’entrée, des bouquins sur les plantes et sur la médecine naturelle sont entassés sur un comptoir. En guise de décoration, Papy a tapissé l’ensemble de proverbes, articles de presse, affiches, pensées, paroles de sagesse... Au milieu de ce joyeux bazar s’agite le petit bonhomme à la longue barbe et au crâne dégarni qui accueille chaque client avec le même enthousiasme. Pas la peine d’espérer en repartir rapidement, Papy ne manque pas de bagout et prend son temps. Pour ne pas être dérangé, il n’a pas de téléphone, pas d’Internet, juste un vieux poste pour écouter la radio et des CD. C’est l’occasion pour lui de vous donner quelques conseils pour votre régime alimentaire ou votre vie conjugale (il est marié depuis cinquante-deux ans et en est très fier) : “Quand vous avez regardé votre femme la première

fois, c’était la plus belle fleur au monde. Mais cette belle fleur va s’épanouir, la peau va friser, le visage va devenir comme une aubergine coulée, il ne restera que deux dents, le cerveau va devenir comme du yaourt. À ce moment-là, il faut continuer à

Système D, version lontan la regarder comme elle était avant” aime-til répéter à son auditoire. D’un débat sur l’Islam avec un dentiste du coin à la visite d’une voisine vendeuse de samoussas, l’horlogerie est le rendez-vous du quartier. Tous repartent également avec diverses photocopies de poèmes ou de recettes de tisanes. Mais ses blagues et son sourire cachent une histoire tumultueuse. Né à Saint-Philippe en

1941 au sein d’une famille indienne, il avoue avoir eu une enfance très difficile. Très tôt, il a dû apprendre à se débrouiller et à multiplier les petits boulots pour “rapporter quelques sous à la maison et acheter de la nourriture”. Dès six ans, il a commencé à faire du porte à porte pour vendre des tissus, fruits, poulets, pommades chinoises, montres etc. C’est ainsi qu’il a appris les ficelles de la vente. Il a ensuite été porteur, vendeur ambulant, représentant, puis animateur. “J’ai commencé dans le premier libre service de Saint-Pierre que l’on appelait “Trois étoiles”. Mon frère était aussi animateur, il a travaillé avec Guy Lux, alors il m’a appris à tenir un micro”. Sa bonne humeur et son travail finissent par payer. Celui qui a longtemps dormi sur le toit de la mosquée de Saint-Denis rêve d’ouvrir sa propre boutique de montres. Grâce à de belles rencontres et beaucoup d’entraide, il s’installe dans un petit couloir à côté du marché de Saint-Pierre puis dans un véritable local où il propose des produits de grandes marques. Depuis, il l’a cédé à ses fils pour ouvrir une autre enseigne de réparations, juste en face. N’hésitez pas à pénétrer dans son antre, ce ne sera pas du temps perdu.


LA “FOLLE” DU CAP MÉCHANT PAPY

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CARNET DE VOYAGE

TREK EN PAYS QUECHUA Au Pérou, loin des sentiers battus, les plus hauts sommets s’offrent aux curieux en quête d’émerveillement. Dix jours de marche autour de la cordillère Huayhuash, entre 4000 et 5000 mètres d’altitude et sous la conduite d’un guide et d’un muletier, ont comblé nos attentes. Carnet d’une aventure accessible à tous ceux que cela démange. PHOTOS CAMILLE MAZIÈRE – TEXTES JULIE CLÉMENT

Un trek ça se mérite. Et le trajet pour s’y rendre nous rappelle la mesure du temps et le luxe de notre vie confortable. De la fenêtre du bus climatisé, nous observons les faubourgs inhospitaliers de Lima, des déserts brumeux, les premiers reliefs andins.

Huaraz, halte obligatoire pour s’acclimater et “petite virée” au lac Churup à 4450m d’altitude. Rencontre avec un groupe de femmes en plein nettoyage de cochons d’inde...

Quatre repas par jour, soupe, viande, légumes, et parfois pop corn et pancakes sont nos festins quotidiens.

Premier jour de trek. Abraham, notre guide, cavale sur la piste creusée pour une mine de zinc exploitée par des Japonais. La rivière est polluée. Des camions nous envoient leur gaz d’échappement.


CARNET DE VOYAGE

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Il faut expérimenter la toilette à l’eau de glacier pour sentir, pour la première fois, son crâne se rétracter.

Le souffle court de l’ascension matinale. Le triomphe du col franchi. L’introspection de la descente. La chaleur du duvet est notre récompense, chaque jour. Isaias, héros discret monté sur son cheval, conduit six mules qui transportent vivres et matériel. Régulièrement, il s’arrête pour resserrer les cordages qui tiennent les chargements.

Nos deux compagnons nous écrasent au 10 000 et nous apprenons à compter en espagnol.

Chambre, living, salle de bain. Quelques instants suffisent à se créer un nouvel environnement familier. Les rituels aident à tenir.

Abraham a andi là. Lorsqu’il était jeune homme, il était impossible de franchir le plus haut col sans crampons. Comme presque partout, les glaciers reculent chaque année.

On ne croise presque personne, aucun village, à peine quelques chevaux sauvages et du bétail en liberté. Nous (re)découvrons lenteur, solitude et simplicité.


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MODE MANNEQUIN DOROTHÉE // MAQUILLAGE FLORENCE DELAUNAY // STYLISME SAMANTHA CAMARA // PHOTOGRAPHE ROMAIN PHILIPPON

Lunettes Oko By Oko Lunette & Moi Collier Pacha Malu, bracelet Samuel Coraux La Tête dans les Étoiles Veste Bench, maillot, ceinture et pantalon Volcom Ze Box Chaussures Stéphanie (made in Brazil) Chauss en folie (Saint-Gilles)


Lunettes cœur Vans, bonnet Miz, tunique Volcom, bottes en caoutchouc Vans, skate fluorescent Globe Ze Box


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ÇA SE PASSE LÀ-BAS

ROCK IN THE COLO ! Un jour en colonie… la si, la sol, un jour en colonie… la si la sol fa mi / On sautait sur les lits… la si, la sol, on sautait sur les lits… la si la sol fa mi. Finies les colonies de vacances cucul, place aux colos instructives, j’ai nommé les colos Rock the Casbah ! TEXTE OLIVIA GUEZELLO

de développer son projet pédagogique

jours en externat et 550 euros pour un séjour

Casbah, c’est une colonie de vacances

autour des valeurs artistiques. Ce projet est

en pension complète, l’encadrement des

artistique ouverte aux jeunes de douze à

soutenu par l’association La Boite À Outils (1).

activités, le prêt du matériel et l’adhésion à

MAIS QU’EST CE QUE C’EST ? Rock the

l’association Boîte À Outils. Celle-ci se démène

dix-sept ans. Ici, c’est l’immersion totale dans le monde artistique : musique,

POURQUOI ÇA PLAIT ? Parce que ça

pour toujours trouver plus de subventions afin

cinéma, sérigraphie… de quoi réveiller

change ! Cette colo propose des activités

de baisser le coût du séjour et le rendre

l’artiste qui sommeille en nos enfants. Rock

artistiques faisant appel à la créativité.

accessible au plus grand nombre.

the Casbah existe depuis 2012. Le nom ? Un

Ce sont des petits séjours de qualité avec

hommage aux Clash, évidemment, mais

un nombre limité de participants (quinze

aussi parce que la première colo avait eu lieu

à vingt jeunes) et des animateurs très

de ce type de colonie à La Réunion, mais

dans la maison du directeur pédagogique.

qualifiés, le tout dans une ambiance qui

chez BuzBuz on s’accorde à dire que c’est

favorise l’échange et le partage. Ici, les

un concept fort intéressant et qui pourrait

MAIS D’OU ÇA VIENT ? Patrick Carde, le

maîtres mots sont le plaisir (de jouer),

marcher. Et chez Boîte À Outils, ils ne sont

directeur pédagogique, a de l’expérience

et la diversité (musicale). Cerise sur le

pas contre l’idée de venir à La Réunion

dans l’animation pour adolescents ; il a

gâteau les jeunes proposent un concert

pour une session locale.

aussi été musicien dans un groupe de rock

à la fin du séjour.

dans les années quatre-vingt. Utiliser la musique comme principe d’animation a été pour lui une évidence, il a donc décidé

COMBIEN ÇA COÛTE ? Il faut compter environ 300 euros pour un séjour de cinq

ET À LA RÉUNION ? On n’a pas eu vent

(1) La Boîte À Outils, c’est une association toulousaine qui œuvre pour le développement de projets artistiques autour de l’image et de la musique. Elle propose entre autres les colonies Rock The Casbah.



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MA BULLE

AU RYTHME DE L'ART CONTEMPORAIN Domaine, musée privé, résidence d’artistes, Le Palais 7 portes de Vincent Mengin possède bien des facettes. La visite guidée dévoile l’étrangeté d’un lieu surréaliste. TEXTE ANNE ROCHOUX – PHOTOS GWAEL DESBONT

MA DERNIÈRE CRÉATION L’ange blanc allaiteuse, une catcheuse folle qui allaite des poissons morts


MA BULLE

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L’INTERVIEW EXPRESS

MON ŒUVRE FÉTICHE La femme du magicien : mes décorations transformées en œuvre d’art

Votre coin favori ? Actuellement, La Chapelle Mengin est l’endroit privilégié car j’y travaille depuis quelques années. Cette œuvre monumentale in progress est ma priorité. Comment avez-vous déniché ce lieu ? Mon épouse est Réunionnaise et m’a présenté sa famille et son île en 1980, à l’occasion de la naissance de notre fille Aurélia, aujourd’hui réalisatrice et organisatrice du festival de cinéma Même pas peur, à Saint-Philippe. Dans quel esprit avez-vous conçu cet espace artistique ? C’est une aventure artistique sans a priori, je suis comme un navigateur perdu en pleine mer. Que voit-on - et que fait-on - au Palais 7 portes ? C’est une œuvre créée avec vingt-sept camarades de jeux. C’est à la fois un immense cabinet de curiosité et un sarcophage dans lequel meurent ou vont mourir tous mes invités, et moi avec. C’est à la fois dérisoire et de première importance, ça m’aide à affronter la réalité. Quels artistes auriezvous envie de recevoir ici ? Mon seul critère de sélection est la qualité du travail et la diversité des pratiques artistiques. Les résidences doivent profiter aux très nombreux élèves que l’on accueille régulièrement, et je dois pouvoir y trouver ma propre nourriture artistique, puisque mon travail en dépend. Je rêverais d’inviter… Salvador Dali, Jérôme Bosch et Niki de Saint-Phalle... Malheureusement ils sont tous morts ! Qu’aimeriez-vous que les visiteurs retiennent après leur visite ? J’aimerais qu’ils réalisent qu’un artiste s’engage totalement dans son œuvre, joue sérieusement à un jeu dont il est seul à connaître les règles qu’il a lui même inventées, qu’il approche au plus près du précipice de la folie, sans pourtant avoir le vertige. L’art est fait pour déranger, mais il ne faut pas déranger pour rien. Quels sont vos prochains projets ? Poursuivre mon travail sur la Chapelle, puis décorer ma tombe creusée dans le jardin de sculptures, poursuivre la réalisation de films dont toutes les musiques sont composées par notre fils Pablo. De manière générale, continuer de vivre le plus longtemps possible. Votre livre de chevet du moment ? Clom en stock, de Joël Hubaut.

L’art contemporain sur Réunion 1ère Une émission hebdomadaire sur l’art contemporain passera sur Réunion 1ère tous les vendredis à partir du 3 septembre, vers 00h30. Ecoutez les Zimages est une fenêtre de 90 minutes dans laquelle on pourra découvrir l’univers cinématographique développé par Vincent Mengin.


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CULTURE G TEXTES LOÏC CHAUX – PHOTOS DR

En tenant compte de l’inflation depuis trente ans, un billet aller-retour Réunion-Métropole en classe éco coûtait en moyenne, en 1985, 1660 euros.

Einstein n’a jamais dit “Si l’abeille disparaît, l’humanité en a pour quatre ans à vivre.” D’une, c’est faux. De deux, c’est l’Union nationale de l’apiculture française qui a inventé ça lors d’une manif contre l’importation de miel chinois en 1994.

Le Père Noël a été représenté en rouge et blanc pour la première fois en 1838, aux Etats-Unis. Il a été utilisé dans nombre de publicités (même pour une marque de clopes) avant d’être repris par Coca-Cola en 1930.

CU

L

Guillaume Hoarau est titulaire d’un bac scientifique.

T

UR

E

G

Pour faire les malins devant les amis, voici quelques infos qui vous donneront la classe dans les discussions.

Selon une étude scientifique très sérieuse réalisée par un membre de la Royal statistical society (Grande-Bretagne) en 2001, une tartine a 62% de chances de tomber sur son côté beurré.

Une femelle tangue peut mettre bas jusqu’à trente petits d’un coup.

Depuis le XIXe siècle, rien qu’entre les accidents de cars et de trains, on dénombre au moins quatre-vingt personnes qui sont mortes violemment sur la route du pèlerinage de Lourdes. L’Eglise catholique a dans le même temps reconnu soixante-neuf guérisons miraculeuses.

Les premières traces d’utilisation de préservatifs datent de 3000 ans avant notre ère. Il s’agissait de soldats égyptiens qui utilisaient des boyaux de moutons.

70% des bouteilles de Dodo sont ensuite réutilisées pour de nouvelles Dodos.



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AGENDA - SEPTEMBRE

OK, JE SORS C’est la rentrée, et ça part dans tous les sens. Honte à celui qui avouera s’ennuyer.

FESTIVAL

TAMTAM Le Théâtre des Alberts nous replonge cette année encore dans les théâtres de marionnettes. Comme on dit, c’est pour les petits et les grands, mais ça dure surtout trois semaines… jusqu’à Mafate ! DU 23 SEPTEMBRE AU 16 OCTOBRE, DANS TOUTE L’ÎLE (MAIS EN MAJORITÉ À SANT-PAUL).

PATRIMOINE

JOURNÉES EUROPÉENNES DU PATRIMOINE C’est un rendez-vous incontournable, l’occasion surtout de redécouvrir Saint-Denis, désignée Ville d’art et d’histoire. Entre conférences, expos et visites, il n’est jamais inutile de se pencher sur une ville qui regorge de petites histoires imbriquées dans la grande. Et qu’on ne connaît pas assez. Petite revue non exhaustive de ce qui va se passer en septembre. Les thèmes des visites guidées (les 14 et 15 septembre) : Les monuments historiques, Rue de Paris, les personnalités marquantes de la Cité, l’architecture du XXe (Jean Bossu), les styles architecturaux (le 15 uniquement), les arbres autour du Barachois (le 14 uniquement), l’ancien Hôtel de Ville, la Maison Carrère, l’architecture contemporaine et le patrimoine en centre ancien, la ligne de bus n°11, habillée aux couleurs du patrimoine, pour plonger dans l’histoire de la ville et de son territoire (le 14 uniquement). Les conférences (le 15 septembre dans l’ancien Hôtel de Ville) : Nathalie Noël Cadet (Le patrimoine dans la société réunionnaise), Laurent Hoarau (Genèse et clefs pour la ligne 11), Céline Bonniol (Art contemporain et patrimoine), Prosper Ève (À propos de l’histoire de la ville), Jean-Michel Bossu (Le cabinet Jean Bossu 1960-1970). Les animations (les 14 et 15 septembre) : J’écris mon patrimoine à l’ancien Hôtel de Ville, Je dessine mon patrimoine (le 15 uniquement), visites sensorielles, découverte des modules ludiques et pédagogiques, activités seniors “découverte et transmission”,b alades en joëlettes, le staffeur du dimanche (moulages en plâtre et croquis, le 15 uniquement), jeu vidéo avec l’ancien Hôtel de Ville modélisé, jeu Karéo, jeux lontan, quizz du patrimoine, projections, diaporamas sur l’aire de valorisation de l’architecture et du patrimoine, exposition des villes d’art et d’histoire de France, films sur les bâtiments remarquables de la ville de Saint-Denis, bals populaires (le 14 septembre), pièce de théâtre sur les facteurs. Expositions (les 14 et 15 septembre) : Workshop Lotus, Saint-Denis By night (le 14 septembre), Gabrielle Manglou (installation mêlant vidéo et animaux dans les plantes vertes), Alice Mulliez (installations mangeables), Clothilde Frappiez (sculpture en carreaux de faïence et projections arachnides), performances artistiques contemporaines (le 14 septembre), Ma nuit au poste, Présentation d’un livre de textes de Leconte de Lisle (le 14 septembre). LE PROGRAMME COMPLET ET LES HORAIRES SONT DISPONIBLES SUR LE SITE INTERNET DE LA MAIRIE DE SAINT-DENIS.

DÉGUSTATION

WHISKY LIVE RÉUNION La Réunion est grande amatrice de whisky, puisqu’il y en a à tous les repas de famille. Normal qu’un salon consacré s’y tienne. Ce sera au Palm, et ça risque d’être plutôt classieux… et bon. LES 7 ET 8 SEPTEMBRE AU PALM (PETITE-ÎLE).


LES VEN DREDI

S DE

Pascale Fronsacq. Coach en image chez Chevillard

AVEC LA COACH EN IMAGE DE CHEVILLARD, RÉVÉLEZ VOTRE PERSONNALITÉ Comment, à travers vos lunettes, affirmer votre style ou le changer ? Comment vos lunettes peuvent-elles mieux exprimer votre personnalité ? Quelles sont les couleurs qui vous vont le mieux ? Toutes les réponses avec Pascale Fronsacq, notre coach en image. Une heure pour parler de vous, rien que pour vous : c’est chez Chevillard, c’est tous les vendredis, et c’est offert.

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VOUS, VU PAR CHEVILLARD

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AGENDA

CARITATIF

FASHION SHOW 2013

CINÉMA

LA NUIT DU COURT MÉTRAGE

Une soirée au profit de l’Association de coopération humanitaire, qui permettra à des enfants porteurs de handicap de participer à des centres de loisirs avec leurs copains valides. Un défilé de mode, un cocktail et du champagne, le tout pour cinquante euros entièrement reversés à l’asso (réservations au 0692 60 10 64 ou 0692 08 07 08). LE 4 OCTOBRE AU MERCURE CREOLIA (SAINT-DENIS).

Franchement, c’est dans les courts qu’on trouve désormais les plus grandes trouvailles. Il y en aura vingt-sept, sur tout un tas de sujets LE 22 OCTOBRE AU THÉÂTRE DE CHAMP-FLEURI (SAINT-DENIS).

SÉRIE TV

HOUSE OF CARDS Paraît que c’est la meilleure série du moment. En tous cas, y a Kevin Spacey dedans, et elle est produite par David Fincher. Pour les fans de séries, hein… TOUS LES VENDREDIS SUR CANAL + PENDANT LE MOIS DE SEPTEMBRE.

MUSIQUE

GAINSBOURG, DU JAZZ DANS LA RAVINE Manoël Nicolas (guitare) et Sébastien Galiana (contrebasse) font revivre dans plusieurs endroits de l’Île les premières chansons de l’homme à la tête de chou, où prédominait le jazz. D’ABORD LE 5 SEPTEMBRE AUX RÉCRÉATEURS (SAINT-DENIS), PUIS TOUTES LES SEMAINES JUSQU’EN OCTOBRE.

FESTIVAL

KALOO BANG Le festoche dionysien en est à sa 4e édition, et nous ressort une programmation pas piquée des hannetons. Nous, on a hâte de voir ce que ça donne, “The Beatles Ocean Indian Tour”… Et puis y a quand même Sean Paul. DU 27 AU 29 SEPTEMBRE AU PARC DES EXPOSITIONS (SAINT-DENIS).

FESTIVAL

MANAPANY SURF FESTIVAL Le Manap’, mélange de surf et de musique, revient cette fois en septembre… mais sans surf (est-il besoin de préciser pourquoi ?). La grosse tête d’affiche, cette année, est Didier Wampas. LE Didier Wampas. Parfait pour faire passer la pilule. Nous, on ira sûrement. DU 20 AU 22 SEPTEMBRE À MANAPANY (SAINT-JOSEPH).



AGENDA - OCTOBRE

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SPORT

GRAND RAID Le plus gros événement réunionnais attaque sa vingt et unième édition. La Diagonale partira cette fois de Saint-Pierre, et n’en sera plus une ; sinon, ce sera la fête à La Redoute et sur les sentiers locaux. DU 17 AU 20 OCTOBRE, ENTRE SAINT-PIERRE ET SAINT-DENIS.

MUSIQUE

SANSEVERINO Au Kabardock, puis à Luc-Donat, le gratteux aux larges boucles d’oreilles sera donc à La Réunion pour jouer un album “qui sent le foin”. LE 25 OCTOBRE AU KABARDOCK (LE PORT), LE 26 OCTOBRE À LUC-DONAT (LE TAMPON).

CINÉMA

LA NUIT DU COURT MÉTRAGE Franchement, c’est dans les courts qu’on trouve désormais les plus grandes trouvailles. Il y en aura vingt-sept, sur tout un tas de sujets LE 22 OCTOBRE AU THÉÂTRE DE CHAMP-FLEURI (SAINT-DENIS).

BD

ASTÉRIX CHEZ LES PICTES Le mythe change de mains. Il sera dessiné par Conrad, scénarisé par Ferri. De toute façon, ça pourra pas être pire que le dernier d’Uderzo, Le Ciel lui tombe sur la tête. LE 24 OCTOBRE.

CINÉMA

LE CŒUR DES HOMMES 3 Si les femmes veulent comprendre comment les hommes fonctionnent, la trilogie d’Esposito est le meilleur mode d’emploi. Maintenant, il faudrait le pendant féminin. FIN OCTOBRE.


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