Buzbuz #20

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#20

GRATUIT AVRIL - MAI 2014

PORTRAIT LOGAN PAYET

SPORT

GRIMPEUR COCO


SIMPLEMENT LE GOÛT

WWW.CHARCUTERIEVIRACAOUNDIN.FR

PHOTO / LE STUDIO

57 RUE MONTHYON - 97400 SAINT-DENIS - TÉL. 02 62 41 68 28 - CONTACT@CHARCUTERIEVIRACAOUNDIN.FR


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ÉDITO

ALORS T’ÉTAIS OÙ ? D

epuis que BuzBuz s’essaie à l’édito, c’est-à-dire depuis son numéro 8, jamais l’exercice ne nous a paru si difficile. On avait pris une habitude, celle de vous raconter des bêtises en hors d’œuvre, histoire de bien vous mettre dans le bain avant d’attaquer les pages du magazine. Il paraît que vous aimez bien les lire, ces quelques lignes. Mais cette fois, pour ce numéro 20, c’est un peu particulier. Comme les plus fidèles l’auront remarqué, il n’y a pas eu de BuzBuz aux mois de février-mars. Que devions-nous écrire ? Nous avons d’abord pensé faire comme si de rien n’était. Vous ressortir une nouvelle histoire drôle, et nous en avions d’ailleurs une pas mal sous le coude. Or, cela aurait été un peu malhonnête, car vous êtes quelques uns à vous poser deux ou trois questions. Alors, voilà le résultat : on met de côté la vanne de début, et on vous explique. BuzBuz est un magazine gratuit, et n’est financé que par la publicité qui apparaît dans ses pages. Fin janvier, au moment d’envoyer le magazine chez notre imprimeur préféré, il fallait se rendre à l’évidence, nous n’avions pas assez vendu d’espaces publicitaires pour pouvoir financer ce numéro 20. Au lieu de perdre de l’argent, et de mettre le titre en danger, nous l’avons reporté. Tout simplement. Démoralisés, nous ne le sommes pas restés longtemps. Nous en avons profité pour travailler sur notre nouveau site Internet. Nous ne nous sommes pas ennuyés. On ne va profiter de ces quelques lignes pour nous plaindre. On n’a d’ailleurs aucune raison de le faire. Non, pour une fois, on ne va même pas conclure par une blague. Juste par ça : vous nous avez manqué. LA RÉDACTION DE BUZBUZ

Anne Rochoux, Muriel Weiss, Anne Chans, Leila Patel Raïssa Sornom-Aï, Victoria Banes, Virginie Tressens Loïc Chaux, Livy, Juldread

RETROUVEZ-NOUS SUR LE NOUVEAU SITE WWW.BUZBUZ.RE

Pascal Peloux

Pascal Peloux

SHOPPING Stylisme : Leila Patel Maquillage : Mel make up artist

MODE COUVERTURE Mannequin : Soa Stylisme : Leila Photo : Romain Philippon

BUZBUZ MAGAZINE Bimestriel N° 20 Avril - Mai 2014

Stylisme : Leila Patel, Maquillage : Mel make up artist

PHOTOGRAPHES Romain Philippon, Gwael Desbont, Stéphane Repentin

IMPRESSION DIRECTEUR DE LA PUBLICATION

Graphica

Pascal Peloux

PUBLICITÉ

RÉDACTEUR EN CHEF

BuzBuz Magazine Tél. 0692 55 99 98 contact@buzbuz.re

Loïc Chaux

V E N D R E D I 2 5 AV R I L ORGANIC TRIO AND THE BOURBON SOUL HORNS

+ JACKY TERRASSON

FEAT. LAURENCE BEAUMARCHAIS S A M E D I 2 6 AV R I L BANN’ PETERS

+ IBRAHIM MAALOUF TOUTE LA PROGRAMMATION DU FESTIVAL

DIRECTION ARTISTIQUE GRAPHISME

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ÉRIK TRUFFAZ QUARTET INVITE RODOLPHE BURGER

SARL au capital de 3250 euros 1, rue Claude Monet - Apt n°5 97490 Sainte-Clotilde 0692 55 99 98 (rédaction) contact@buzbuz.re

www.buzbuz.re ISSN 2114-4923 Dépôt Légal : 5836 Toute reproduction même partielle interdite.

VOUS SOUHAITEZ FAIRE CONNAÎTRE UNE BONNE ADRESSE, UN BON PLAN, UNE NOUVEAUTÉ. N’HÉSITEZ PAS À NOUS ENVOYER UN COURRIEL À L’ADRESSE SUIVANTE : CONTACT@BUZBUZ.RE

18 -–— 27 AVRIL 2014 s u r w w w.t h e a t re u n i o n . re /t o t a l j a z z INFO BILLETTERIE

0262 419 325 www.theatreunion.re

www.regionreunion.com

2014 / Design Graphique Rémi Engel

RÉDACTION

J E U D I 2 4 AV R I L OLIVIER KER OURIO & L’ORKÈS PÉÏ D’OKO


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LE NEZ DE H O RS TEXTES RAÏSSA SORNOM AÏ PHOTOS GWAEL DESBONT

JE PRÉFÈRE MANGER À LA CANTINE… Lorsqu’on est passés à La Cantine, au Port, il y avait du filet de perroquet au menu, mais on peut aussi y commander des salades, des tartares ou encore des magrets aux cèpes. La carte se veut métro métissée, mais touche aussi aux saveurs venues d’Asie. Stéphane, le maître des lieux, travaille avec les producteurs locaux et cuisine tout sur place. En plus de bien manger, on peut aussi découvrir les expos du collectif OpusArt qui tournent tous les deux mois . Des afterworks et des showcases seront programmés prochainement, les infos étant disponibles sur leur page Facebook. LA CANTINE, 23 BIS BOULEVARD DE BREST, LE PORT. TÉL. : 0262 34 25 39. OUVERTURE : DU LUNDI AU VENDREDI, 12H - 14H30

JOHNNY ENGLISH

BENTOS JAPONAISES Une devanture sans prétention, des tables simplement dressées et un déluge de saveurs ! Bienvenue au Tokyo Tokyo, un restaurant japonais qui fait parler de lui depuis quelque temps. Entre traditionnels makis, sushis et sashimis, on se surprend à cogiter entre une multitude de spécialités japonaises. Pour vous réconcilier, rien de mieux qu’une bento box ! On apprécie le menu yakitori, agrémenté de poulets parfaitement assaisonnés, de légumes vapeur, de riz frits et de quelques sushis et makis. Pour les plus gourmets, le magret de canard et les brochettes de fruits de mer sont à tomber à la renverse. Le plus surprenant : des prix très raisonnables. En plus, une mignonne salade et une soupe miso sont offertes en entrée. On vous prévient, vous allez en redemander ! TOKYO TOKYO, ANGLE DES RUES MONTHYON ET JACOB, SAINT-DENIS. TÉL : 0262 23 87 73 OU 0692 31 25 61. OUVERTURE : DU LUNDI AU MARDI, 11H - 14H // 15H - 21H

Une façade bleu roi, un nom qui sonne anglais, une déco vintage chinée à Paris, nous n’avons pas bougé d’un poil mais on vous assure un voyage unique chez John’s. C’est le nouveau concept de coiffure installé à Saint-Denis et imaginé par Johnny. Même le coup de brosse est vintage ! Coupe aux ciseaux pour les hommes et brushing traditionnel pour les femmes. La coloration végétale et les mèches californiennes feront le bonheur des adeptes de la couleur. On parie que vous allez adorer revenir aux essentiels ! JOHN’S, ANGLE DES RUES MONSEIGNEUR-DE-BEAUMONT ET JULES-OLIVIER, SAINT-DENIS. TÉL : 0262 94 35 36. OUVERTURE : DU MARDI AU SAMEDI, 9H - 19H. AVEC OU SANS RENDEZ-VOUS


Gaulois buvant sa potion magique Manifestante hurlant dans un mégaphone Cracheur de feu 0ETITE ÚLLE BIEN HABILLÂE AVEC UNE FEUILLE DE PAPIER

Pour les enfants malins, c’est

Du 5 au 24 mai

BONNE FÊTE AUX MAMANS ! On n’avait plus de pâte à sel, alors on vous a fait un vrai cadeau.

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LE NEZ DE H O RS

TATOUE-MOI Chez Shasha et Rico, boutique de piercings et de tatouages, l’expression artistique ne s’arrête pas à l’art corporel. La boutique fait également office de galerie et accueille un artiste chaque mois. Des graffeurs sont conviés à peindre les façades du lieu plusieurs fois par an. Un univers que l’on pourrait imaginer très rock’n’roll. Mais attendez-vous, parfois, à voir toute autre chose accrochée aux murs, à l’image de l’exposition en cours signée Sébastien Descharne. On vous laisse découvrir l’expo, la boutique et le book assez survolté de ce que vous pourrez vous faire tatouer chez eux. TABOO TATTOO, 6 RUE DU GÉNÉRAL-DE-GAULLE, LE PORT. TÉL : 0262 88 82 45. OUVERTURE : DU MARDI AU SAMEDI, 9H - 17H

DU NOUVEAU DANS LE SHAKER

FAST GOOD VÉGÉTARIEN Sur l’ardoise d’Ingrid, une cuisine personnelle, rapide et raffinée. Chaque jour, la jeune femme affiche des propositions différentes. Nos papilles voyagent avec des inspirations venues d’Italie, d’Asie ou du Liban. Ici, légumes frais, céréales, fromages, herbes et épices forment de délicats accords à des prix raisonnables. Les habitués se ruent sur la moussaka, les bricks ou le millefeuille d’aubergines aux légumes grillés. Le gâteau de polenta / tomates provençales et les soupes glacées méritent le détour, tandis que les salades accompagnent agréablement les plats chauds. Deux petites tables permettent de se poser le temps du déjeuner. Mais la meilleure option reste “à emporter“. AU P’TI PAPAYER, 89 AVENUE RAYMOND-BARRE, L’ÉTANG-SALÉ (SUR LE PARKING DU BAZAR 89). TÉL: 0692 82 69 97. OUVERTURE : LES LUNDI ET JEUDI, 11H30 – 14H // 18H30 – 21H ; LES MARDI, VENDREDI, SAMEDI, 11H30-14H. COMMANDE POSSIBLE PAR TÉLÉPHONE

Joe et Greg, les deux compères du réputé Six Bar, nous réservent la meilleure surprise de ce début d’année à Saint-Leu. On vient au Zinc pour la programmation, l’esprit alternatif et un rien branché du lieu, mais pas que. L’éventail des milk shakes, les différentes bières, le choix des cocktails et la belle carte des alcools font bien la différence. En soirée, la salle - climatisée - se remplit vite et l’ambiance devient dansante. On peut préférer filer en terrasse pour échanger tranquillement entre amis. Bar, lieu d’expo, cybercafé, retransmission d’événements sportifs, dance floor, mini-salle de concerts… Un spot multifonctions. LE ZINC, 228 RUE DU GÉNÉRAL-DE-GAULLE, SAINT-LEU. TÉL. : 0692 46 45 46. OUVERTURE : DU JEUDI AU DIMANCHE, 10H-00H30


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LE NEZ DE H O RS

COSY CHIC

On aime l’esprit romantique et intemporel de la boutique. Epais boutis au aux teintes douces, mugs fleuris style shabby, vaisselle scandinave, verres vintage, tissus au mètre… Le tout offre une jolie mise en scène, sur des tables recouvertes de nappes pastel. Les matières nobles et l’esprit brocante sont bien là, agrémentés ça et là par un détail ethnique. La ligne de petit mobilier patiné séduit par son charme à l’élégance authentique, qui peut se mêler à tout type d’intérieur. Garance propose également des luminaires de créateurs et des parfums d’intérieur exquis. Tout ici fleure bon la douceur de vivre. On se prend à rêver à une maison de famille, avec vue sur la campagne. GARANCE, 171 RUE ALBERT-LUTHULI, LE PATIO, SAINT-PIERRE. TÉL: 0692 62 64 00. OUVERTURE : LE LUNDI, 13H30-18H30 ; DU MARDI AU SAMEDI, 9H-18H30

DOG STORE

Du vintage, du fun, une nana stylée et un bouledogue ! À coup sûr, les féru férues de tendances ont deviné le nouveau concept store à la mode. Pour les autres, on vous présente la nouvelle boutique qui va secouer votre armoire. Chez Laurence, hors de question de repartir avec une énième pièce basique. Elle vagabonde à travers plusieurs pays d’Asie pour nous rameuter des collections au top de l’originalité. Des accessoires pour jouer les starlettes, des tee-shirts un poil provocants, des objets fun et surtout des fringues uniques et cool... Calez-vous une bonne heure pour tout passer à la loupe ! THE ORIGINAL SHOP, 15 RUE AUGUSTE-BABET, SAINT-PIERRE ; FORUM (1ER ÉTAGE), SAINT-GILLES. TÉL : 0262 71 61 24. OUVERTURE : DU LUNDI AU SAMEDI, 9H30 - 12H30 // 14H30 - 18H30


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ART, C ULT URE URBA I N E E T M ULT I M ED I A TEXTES ANNE CHANS, LIVY — PHOTOS ROMAIN PHILIPPON

RÉSISTANT DU LETTRAGE

Tandis que le nombre de graffeurs réunionnais s’amenuise et que ceux toujours présents s’adonnent au B-Boy et formes géométriques en tous genres, Lego, l’un de nos derniers héritiers du classique graffiti en lettrage, persiste. Son blaze est apparu sur les

murs de l’espace public il y a six ans. On s’inscrit ici dans la démarche du vandale à la recherche d’adrénaline qui prévient qu’il est passé par là et se pose dans les endroits les plus visibles possibles. Sur la Route des Tamarins, sur la friche industrielle aux abords de

Savanna, sous les ponts du Port, au rondpoint de l’aéroport et tout dernièrement en crew (TEA) sur le Boulevard Sud, vous aurez sans doute remarqué sa signature toute proche du block letter ou en lettres bâton. Si c’est le cas, ne doutez pas que ce soit le but.

SUR LA TOILE...

SPÉCIAL MEC !

LA RÉUNION, ÎLE INTENSE.

Vous ne connaissez pas encore www.phenomen.com ? Alors il est grand temps de vous mettre à la page parce que c’est LE nouveau webzine masculin, hyper tendance, rien que pour les hommes… quoi que. Tout l’univers de l’homme passé au crible avec un seul mot d’ordre : traquer les dernières tendances. Des dossiers tels que La quête du whisky ou 6 activités insolites pour la rentrée, des sujets décalés ou encore les vidéos de Connasse, de l’émission de Canal + Before le Grand Journal. Et vous, êtes-vous un PhenoMen ?

Voilà un slogan qui colle parfaitement à cette page Facebook qui a conquis la rédaction de BuzBuz, j’ai nommé : les touristonautes. Vraiment PAS dans le but de dénigrer qui que ce soit, mais plutôt dans l’idée de se moquer gentiment de nos chers touristes qui oublient bien souvent les bonnes manières vestimentaires et qui font, mais alors totalement, abstraction des codes de la mode ! On est pliés de rire avec les photos, alors merci à la personne qui nous régale avec ces pépites touristiques. Un vrai moment de détente.

LIVY.RE, LE SITE GIRLY QUI VA RÉVEILLER LA RÉUNION !

NIMBUS ET L’ACTU EN ILLUSTRATION

2014 sera placé sous le signe de la mode avec www.livy.re, la nouvelle boutique en ligne à la Réunion. Vintage, moderne, glamour, baby doll, ethnique… y’en a pour tous les goûts. Pensé comme un dressing, le site propose essentiellement des accessoires (headbands, serre-têtes, écharpes) vêtements et bijoux à des prix craquants. Livy vous proposera aussi des surprises tout au long de l’année avec ses VIP Days, ses collections limitées et son choix de créateurs locaux et internationaux : Titlee de Paris, Me & Zena from London…

Voilà un blog qui ne se soucie pas des apparences. Pour Nimbus, illustrateur local, les sujets d’actualité, ça se traite avec humour, détachement et absurdité. Au travers de ses illustrations sur son blog nimbus-sot.blogspot.com, Nimbus nous plonge dans son univers et comme il le dit, ça fait du bien “de secouer les idées toutes faites, de bousculer la morale, de sortir de l’opinion, tout ça en prenant du plaisir”. Alors vous aussi, jetez un œil sur l’actu vue par Nimbus et faites-vous plaisir.


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ANNÉE CRUCIALE

CLÉMENT STRIANO SE DIT “CHANCEUX”. SORTI DE L’ÉCOLE DES BEAUX-ARTS IL Y A DEUX ANS À PEINE, IL COMMENCE À SE FAIRE UNE SYMPATHIQUE RÉPUTATION AVEC SES MODES D’EMPLOI POUR PANSER LES OBJETS. IL ESPÈRE CONCRÉTISER L’ESSAI EN 2014.

L

a démarche de Clément Striano est simple : arriver avec une intervention minimale à redonner vie à un objet. Le but est de donner l’envie à tous de le faire. Deux événements ont nourri cette orientation. Du jour au lendemain, ses parents ont changé tout le mobilier de la maison familiale. C’est chez son oncle qu’il retrouve son ancien canapé. Il s’y réinstalle “comme chez lui”. Il réalise à quel point notre mobilier peut être notre prolongement. Viendra ensuite la découverte dans une ravine d’une poubelle abandonnée. Rien ne justifie qu’elle s’y retrouve, tout y est. Il en fera son premier mode d’emploi : comment, d’une poubelle, on peut obtenir un rocking-chair et une chaise. Tout de suite surgit un autre problème : la complexité à réaliser les deux assises. De même, beaucoup de modes d’emploi proposés par des designers nécessitent de supers outils, des matériaux chers et un atelier à la limite du professionnel. Mais qui a ça chez lui ? La conséquence logique est qu’il se tourne vers des matériaux et des objets simples. Il utilise du carton, de la corde à linge, des canettes pour réparer des tables, des étagères et majoritairement des chaises. Pour ses choix de pansement, “il fait confiance à la matière” et pour l’instant, ça tient. Il a, pour quelques meubles, un recul de deux ans. Mais quand on a déjà réparé quelque chose une fois, qu’est-ce qui nous empêche de recommencer ? Parallèlement à son travail sur les objets, Clément Striano conçoit donc des modes d’emploi, certains sont encore visibles sur le Front de mer de Saint-Denis. Car s’il choisit de laisser l’objet à réparer brut et de dessiner à la manière d’un enfant, c’est pour pousser les gens à se dire qu’eux aussi peuvent le faire. Lors de son diplôme, il avait ainsi placardé dans des décharges du Port et de La Possession

certains de ses modes d’emploi. Il a fait de même à la Nuit d’Art et de Pleine Lune de l’année dernière. Mais… “Je n’ai aucun retour, les gens me disent apprécier mon travail mais personne n’a rapporté avoir utilisé un de mes modes d’emploi”, regrette t-il. Il explique cela par plusieurs facteurs : notre société de consommation, la barrière psychologique des gens ne se sentant pas capables et le fait qu’aujourd’hui, malgré l’énorme mouvement de récupération actuel, les gens ne l’associent qu’à de la décoration. Le point en soulève un autre : comment vendre son travail alors qu’il n’est pas à proprement dit “designer” ? Plusieurs possibilités lui sont offertes : choisir de vendre à bas prix ou, comme lui a proposé La Ligne (galerie dionysienne), vendre à un prix conséquent (150 euros) en mettant à disposition gratuitement des modes d’emploi. Il y réfléchit. À cela s’ajoutent des réalités : le besoin de trouver un atelier et de produire. Car après cinq ans de Beaux-Arts, dans “une bulle” où tout est fourni, il faut dorénavant trouver de l’argent pour un atelier, quelques matériaux et pour vivre. Comme tous les plasticiens de l’Île, il se retrouve aussi confronté au manque de salles d’expositions. Et encore, il se dit lui-même être dans la catégorie des chanceux, puisque contrairement à beaucoup de ses camarades de promotion qui ont quitté leur filière, il travaille dans une association culturelle et va exposer à la Ville de Saint-Denis. Il a déja présenté un travail effectué avec des jeunes pour l’agenda de la Ville. Alors pour ne pas perdre la dynamique positive, il s’est fixé des objectifs : au moins une exposition cette année et, surtout, produire. La vingtaine de chaises qu’il a créées pendant ses années d’études sont malheureusement parties avec l’une des vagues de rangement de l’École des Beaux-Arts.


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CU LTU RE PO P TEXTE JULDREAD

PARA NORMALE ACTIVITÉ

PAS BESOIN D’UN SARCASTIQUE BILL MURRAY EN BLEU DE CHAUFFE EMPOIGNANT SON CANON À NEUTRONS INVERSÉS SURCHAUFFÉ POUR COMPRENDRE QUE LORSQUE LE TERRIFIANT BIBENDUM DU BUSINESS FAIT VOIRE SA TROGNE, “Y A COMME QUI DIRAIT UNE ACTIVITÉ SPECTRALE ANORMALE”. LA PETITE HISTOIRE DE LA MUSIQUE ENREGISTRÉE REGORGE DE TERRIFIANTES HISTOIRES DE FANTÔMES. DES BLUESMEN SPOLIÉS À L’IMPOSTURE DES DJ STARS, LES FAUX EN ÉCRITURE HANTENT CE PETIT THÉÂTRE D’ILLUSIONS QU’EST LE SHOWBIZ. LE GHOSTWRITING EST DANS LA MACHINE. Avant de déclassifier ce secret défense qui tire plutôt vers le polichinelle, rappelons à toutes fins utiles ce qu’est un ghostwriter. Auteur ou compositeur, invisible du grand public, il cède son travail et parfois ses droits, à un fortuné imposteur qui s’octroie la paternité de l’œuvre ainsi créée. Le ghostwriting est une activité paranormale, pas illégale. Maladie un peu honteuse, qu’une forme d’omerta permet de maintenir - sauf l’honneur des notables - la pratique du ghostwriting est ancienne et touche tous les secteurs de la création. En littérature, les porte-plumes, comme des porte-flingues, font le sale boulot, suent sang et eau sur des pages blanches et livrent le manuscrit au seing d’un autre. C’est ainsi qu’Alexandre Dumas est accusé d’avoir mis au turbin bon nombre d’ectoplasmes plumitifs, et pas des moindres (Gérard de Nerval ou Théophile Gautier), afin de monter une belle petite fabrique de romans. Plus proche, H .P Lovecraft a fait le taf pour un petit paquet de productions littéraires de science-fiction. Aujourd’hui, les exemples les plus courants sont à ranger sur les étagères au rayon “bouquins des “vus à la télé””. Personnages publics de la politique, du petit écran, du sport, sont parfois bien trop occupés ou

simplement nuls en dactylographie pour se fendre d’une production honnête. La musique, bien évidemment, n’échappe pas au phénomène. Il devient protéiforme selon l’honnêteté du donneur d’ordre. Ça va de l’escroquerie pure et simple des exploiteurs patentés à la collaboration assumée. En Jamaïque, les Skatalites, groupe fondateur et créateur prolifique de la musique de Kingston, n’ont pas toujours perçu la juste rémunération qui leur était due. Sous la férule de producteurs peu scrupuleux, ils n’ont que très peu été crédités pour leurs créations. Encore une fois, acheter la création d’un auteur et acquérir ses droits d’exploitation n’a rien d’illégal. Même à La Réunion, dans les années 6070. L’âge d’or du séga a vu des compositeurs comme Narmine Ducap vendre paroles, musiques et droits, clé en main. C’est ainsi une source de revenus possible pour les créateurs. La vieille et digne dame “variété française” s’encanaille elle aussi avec les esprits frappeurs de mots et de notes. Le grand Serge oubliait parfois de citer ses précieux collaborateurs. Les Goraguer, Vannier, Colombier et autre Sabar ont été les hommes de l’ombre d’un Gainsbourg intuitif et au goût sûr pour s’entourer. Il ne voulait pas

partager la lumière mais il ne mégotait jamais quand il s’agissait de leurs droits. Moins romantiques et moins doués, certains chanteurs de plateaux télé ont des méthodes plus radicales et nettement plus discutables. Dans un dossier fort instructif sur le ghostwriting, Leiss, journaliste du magazine Trax cite un responsable de studio parisien évoquant Obispo convoquant dans un hôtel des compositeurs pour les faire plancher deux jours et ramasser les copies à la fin pour y mettre son nom. S’il est un genre musical où l’on s’attend le moins à rencontrer du ghostwriting tant l’authenticité nous est survendue comme une unité de mesure du MC, c’est bien le hip hop. Le Prince Will Smith, le pragmatique P. Diddy, l’egoïnoman Kanye West et même ce bon vieux Dr Dre, tous ont eu recours à des ghostwriters pour booster leur rimes. Etonnant pour des adeptes du credo Keep it real. Parmi ces auteurs dans l’ombre, certains ont leur part de lumière comme Jay Z pour Dre, Nas pour Will Smith ou le p’tit nouveau Pharoahe Monch. Finalement, le ghost se sent bien au cœur du système. Il garantit les situations de rentes, et crée un marché qui pourrait bien devenir florissant. Seul hic : la morale n’est pas toujours sauve.

KAYTRANADA Kaytra To DO

ÁSGEIR In the Silence

HORIZONS Detroit

HW&W Inutile d’écouter ce que nous offre le Canadien Kaytranada si vous n’avez pas le matériel sonore adéquat, surtout en ce qui concerne les basses. Un bon casque fera parfaitement l’affaire pour cet EP composé de huit titres instrumentaux aux beats lourds, très lourds, assaisonnés de quelques jolies douces envolées tel l’envoûtant Hot Jazzybelle.

One Little Indian Records Top : je viens d’Islande, j’ai d’abord été connu dans mon pays avant d’exploser dans le monde entier. Ma musique mélange l’électro, le rock, le tout emballé par ma voix qui donne à mes chansons un air un peu mystique. L’écoute de mon dernier album donne un vrai sentiment d’évasion, et mes clips sont vus comme de petits bijoux. Réponse ? Eh non, pas Björk.

Barclay Il est important de ne pas perdre de vue qu’en termes de charisme, de textes et d’intensité, aucun chanteur français n’a encore pu seulement approcher le talent de Bertrand Cantat. Pour son premier album avec le groupe Détroit, qu’il a formé avec Pascal Humbert revoilà Cantat et sa voix mélancolique. Le single Droit dans le soleil qu’on a entendu à la radio nous a mis dans le bain, et nous avons toujours les larmes aux yeux après avoir écouté la reprise de Ferré, Avec le temps.



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DERRIÈRE LA PO RT E

PARTIE DE CAMPAGNE

QUI DIT “CAMPAGNE POLITIQUE” PENSE DÉSORMAIS AUTOMATIQUEMENT “MÉDIAS”, “MEETINGS” ET “NOTORIÉTÉ”. SE FAIRE ÉLIRE CONSISTE AVANT TOUT À SE FAIRE CONNAÎTRE. PAS FACILE LORSQU’ON N’A PAS UN GRAND PARTI DERRIÈRE SOI. C’ÉTAIT L’OBJECTIF PREMIER D’ALEXANDRE LAI-KANE-CHEONG, CANDIDAT AUX ÉLECTIONS MUNICIPALES DE SAINT-DENIS. AVEC 3,82 % DES VOIX, LE PARI DU DIONYSIEN DE VINGT-CINQ ANS A PLUTÔT ÉTÉ RÉUSSI. BUZBUZ A SUIVI UN BOUT DE SA CAMPAGNE.

Les réactions d’Alexandre Lai-Kane-Cheong ont été recueillies pendant la campagne des municipales, avant les résultats du premier tour.

TEXTE MURIEL WEISS PHOTO ROMAIN PHILIPPON

“F

oi” et “conviction” sont les deux moteurs des membres du parti “Croire et oser”. À défaut du nerf de la guerre (les fonds suffisants pour mener une campagne équivalente à celle des autres partis), Alek LKC et ses troupes se sont mobilisés quotidiennement, dès qu’ils ont eu du temps, une dizaine de mois avant le premier tour. S’il était conscient qu’une bataille électorale coûtait cher, le jeune candidat n’en est pas moins resté campé sur ses positions idéologiques : “On ne veut pas que de gros donateurs compromettent notre intégrité. C’est pourquoi on préfère appeler symboliquement toute la population.” À travers leur adhésion, leur cotisation ou un simple don, tous les Réunionnais ont été invités à participer à la bonne marche du parti. Le secrétaire général de “Croire et oser” nous avait assuré que les dons affluaient en nombre suffisant, que les dépenses restaient raisonnables : “Un seul prototype de tract a été lancé”, rappelait le candidat qui n’en a pas dit plus sur le nombre exact de prospectus distribués. Les meetings du parti n’ont pas engagé de fonds trop importants. Tous les jeudis soirs, chez l’un des membres actifs qui accueillait tout le monde, les sympathisants débarquaient avec tantines, voisins et grands-cousins, sans oublier les marmailles. Une quarantaine de personnes se retrouvaient ainsi sur les bancs du parti - au sens propre : Alek venait avec un banc de chez lui pour permettre à tout le monde de s’asseoir - à visionner une présentation projetée directement sur le mur de la maison. Puis, les débats commençaient, avec des questions tant pratiques que politiques. Un soda et quelques chips plus tard, chacun repartait, convaincu ou non, déposant un don ou une cotisation au passage. Au vu des dépenses nécessaires au bon fonctionnement d’un parti, fallait-il s’engager dans la voie ? “Nous avons été plébiscités par tous les gens que nous connaissions pour sauter le pas politique” explique Alek LKC, pour qui “créer un parti va nous permettre de perdurer.” Car, au-delà des élections municipales de Saint-Denis, la feuille de route du parti est tracée jusqu’en 2025. Il faudra tenir sur la scène médiatique : “On jouissait déjà d’une bonne image avec nos

anciens mouvements et avec tous les réseaux de communication hybrides actuels, nous ne craignons pas de disparaître.” Pour exister, le parti mise sur des événements singuliers. Un plan de communication balisé (ponctuant l’année avec des propositions économiques ou politiques selon les créneaux) existe mais “nous sommes tributaires de l’actualité” rappelle Alek LKC que les bonnets rouges de Quimper ont inspiré : “Un espace de démocratie directe avec un message politique fort qui colle à l’actualité, c’est le meilleur moyen d’être présent sans trahir ceux qui croient en nous.” Enfin, ils devront rester mobilisés, malgré le manque d’argent : “Tous les membres sont bénévoles mais ils travaillent à côté dans des professions libérales ou indépendantes car on ne bataille pas en étant salarié.” Le jeune homme a, lui-même, démissionné de son poste à la Capeb (Confédération des artisans des petites entreprises du bâtiment) pour se consacrer à son engagement politique, tout en poursuivant une activité de consultant associatif. Un acte cohérent avec ses idées : “Je conçois la fonction politique de façon scandinave : on est indemnisé pour ce que l’on fait mais on ne peut pas avoir une logique d’entreprise.” Avec une cinquième place lors du premier tour, premier derrière les “gros” candidats, Alexandre LaiKane-Cheong a réussi le pari de se faire connaître. Place à la suite.



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Boucles d’oreilles Un jour, mon prince 72 €, CRAZY LIBELLULE, Forum de Saint-Gilles, Saint-Gilles. COLLIERS, DE HAUT EN BAS : Collier “mauvais œil” 6,95 €, MOA, 100 rue du MaréchalLeclerc, Saint-Denis / 33 rue des Bons-Enfants, Saint-Pierre. Collier avec chaîne en or, perles de résine Gigi Clozeau (42cm et 65 cm) à partir 360 €, CHEZ ELLES, Galerie Amandine, SaintGilles. Tour de cou rigide flèche Pascale Monvoisin 115 €, LES JOLIES CHOSES, 4 ruelle Mazeau, Saint-Denis / 62 rue François-de-Mahy, Saint-Pierre. Collier Double chaîne doré et cuir Theodora Gabrieli 60 €, SOLINE, 135 rue Général-de-Gaulle, Saint-Gilles. Sautoir perlé Gachon Pothier 169 €, CASA SABA, 91 rue François-de-Mahy, Saint-Pierre. BRAS DROIT : Bague or et pierre précieuse Mathilde Danglade 355 €, CHEZ ELLES. Bague en laiton doré 9,90 €, MOA. Grosse bague en laiton doré et pierre 12,90 €, MOA. Bague cerf Mafia en laiton et émail 89 €, LOLA K10, 21 rue de Nice, Saint-Denis / 90, rue Marius-et-Ary Leblond, Saint-Pierre. Jonc doré et fil lurex 5 Octobre 75 €, PAULA, 73 avenue de Bourbon, Ermitage. Bracelet multi-rangs doré Caroline Najman 109 €, MESSIEURS-DAMES, 93A rue Francois-de-Mahy, Saint-Pierre. BRAS GAUCHE : Bague chat 45 €, LOLA K10. Bague laiton doré et fil lurex Judith Benita 39 €, CASA SABA. Bague 5 Octobre 78 €, PAULA. Bague Inoui anneau simple martelé 26 €, bague avec pierre semi précieuse 75 €, LES JOLIES CHOSES. Bracelet Caroline Najman 69 €, MESSIEURS-DAMES. Bracelet argent Gag & Lou à partir de 39 €, CRAZY LIBELLULE. Bracelet multi-rangs Polder 60 €, SOLINE. Bracelet scoubidou gris brodé Nayades 40,50 € / Jonc doré et pierres fines La2l 65 €, CASA SABA. Bracelet tressé Theodora Gabrieli 60 €, SOLINE.


S P O RT

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AUPRÈS DE MON ARBRE

JE VIVAIS HEUREUX…

GRIMPER SUR UN PIED DE COCO, C’EST UTILE, MAIS AUSSI SPORTIF. TELLEMENT QU’À LA RÉUNION, C’EST UN SPORT DE COMPÉTITION. TEXTE LOÏC CHAUX PHOTO ROMAIN PHILIPPON

L

’idée reçue selon laquelle les noix de coco tueraient des centaines de personnes est une bêtise ne reposant sur aucune étude sérieuse. En revanche, le cocotier n’est pas un arbre si inoffensif que cela, puisque nombre d’accidents sont dus à la chute de ces gens essayant de grimper dessus. Car c’est un art, de grimper sur un cocotier, un sport, même. Et le risque principal n’est pas la chute. “Le plus grand danger ? Tomber sur un nid de guêpes caché en haut !” affirme le Panonnais Jonathan Agamemnon, montrant des traces de piqûres sur ses cuisses ; “Si j’en vois une, je ne lâche pas, je m’agrippe.” Jonathan n’est pas le premier venu. C’est lui qui est le double détenteur du titre de “meilleur grimpeur coco” à La Réunion, ayant remporté le concours organisé lors de la manifestation Koko en fèt, qui se déroule toutes les années à Saint-Paul, à la Grande-Fontaine, paradis réunionnais du pied de coco s’il en est. La vidéo, disponible sur Youtube, montre des participants aux styles différents, qui doivent monter, pieds et mains nus, un pied de coco. Chacun a deux essais pour atteindre les neuf mètres, et le plus rapide a gagné. Ces règles posées, penchons-nous sur ce sport étrange, dont les organisateurs ont du mal à dater l’origine. D’abord, il se trouve qu’on ne grimpe pas aux pieds de coco en Norvège. On vous laisse deviner pourquoi. En fait, selon un confrère bien renseigné, s’il est strictement impossible de déterminer où les premiers concours sont apparus, il semble qu’en Polynésie française, grimper aux cocotiers est une véritable religion, des concours y étant régu-

lièrement organisés. Propos confirmés par Jonathan, qui nous explique son rêve, celui d’un jour y aller se mesurer au “meilleurs grimpeurs de cocotiers du monde”. Lui a sa technique, qu’il a peaufinée depuis tout petit, “parce que ça m’amusait beaucoup de grimper sur les pieds de bois, d’aller casser les cocos” : il entoure le tronc de ses bras, et monte les pieds posés sur le bois lisse. Son entraînement ? Profiter de l’appel à l’aide d’une connaissance qui a besoin de récupérer les noix de son arbre, pour grimper, décrocher la grappe, et redescendre. “C’est ainsi que je m’entraîne, je n’irais pas forcément tout seul, sans raison, grimper sur le coco. Mais quand on me demande d’aller casser les cocos, j’y vais. J’adore l’adrénaline que cela procure !” Sa technique, nous l’avons fait visionner à un membre du Comité régional d’escalade. La réponse ? “Lui, s’il te prend dans ses bras, il peut t’étouffer ! Pour faire ce qu’il fait, il faut être particulièrement en forme, car tout le corps prend ! Il est vraiment hyper bien coordonné, et c’est clair, il monte vite…” Son record du pied de coco Saint-Paulois est de moins de 9 secondes. Et la force n’est pas seulement la clé du succès, puisque les grimpeurs sont aussi secs, noueux. Pendant un temps, les Mahorais excellaient à La Réunion ; d’ailleurs, ils font partie de ceux qui pourraient titiller le champion Jonathan dans les années à venir. En plus des Saint-Paulois qui ont tous les pieds de coco dont ils ont besoin à disposition. Jonathan, qui s’éclate toujours à monter ses cocotiers à vingt-six ans, ne compte pas se laisser faire. Il expérimente une nouvelle technique, car casser des cocos, c’est bien, le faire vite, c’est mieux.

LE DANGER ? LE NID DE GUÊPES


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EXTRA M URO S

STATION D’ÉPURATION,

LE GRAND PARDON

LA STATION D’ÉPURATION DU GRAND PRADO CHANGE LA VISION QU’ON A D’UNE STRUCTURE ESSENTIELLE À LA VIE DE LA CITÉ, MAIS EN GÉNÉRAL MAL PERÇUE PAR LES GENS QUI LA CÔTOIENT… ELLE RÉUSSIT L’ALLIANCE DE L’EFFICACITÉ TECHNIQUE, DE LA PERFORMANCE ARCHITECTURALE ET DU PRINCIPE DE “ZÉRO NUISANCE”. TEXTE ANNE ROCHOUX PHOTOS STÉPHANE REPENTIN

À

Sainte-Marie, mission environnementale accomplie. Parfaitement intégrée dans le site, la station d’épuration du Prado, exploitée par Veolia eau Réunion, traite désormais les eaux usées de Saint-Denis et de Sainte-Marie, soit environ 160 000 équivalents/ habitants, qui pourront être étendus à 235 000, pour répondre aux besoins futurs du territoire. L’enjeu de la station, mise en eau l’année dernière, c’est la gestion écologique des eaux usées, c’est-àdire la maîtrise de toutes les phases du process, du prétraitement à l’épuration extrême. En phase finale, l’eau ainsi traitée devient de qualité “eau de baignade”, et peut être rejetée à la mer. Autre objectif de cet outil épuratoire, le facteur “zéro odeur”. À l’extérieur des bâtiments, le traitement de l’eau ne génère aucune nuisance, le facteur sonore étant, lui, infime. La conception de l’ensemble fait face à la route. Le bâtiment d’exploitation dissimule de manière fluide les constructions techniques et les ouvrages en eau. L’impact visuel depuis l’extérieur est donc limité, dans la mesure où le bâtiment visible

présente une insertion dans l’espace douce et cohérente. La conception générale intègre en outre un vrai projet de mise en valeur paysagère. Des variétés florifères et parfumées offrent un environnement olfactif agréable et changeant tout au long de la journée. Les constructions profitent d’une couverture générale, qui entoure la parcelle et garnit les bassins de traitement aussi bien que les bâtiments et les toitures, avec des espèces endémiques et indigènes. Une lasure minérale sur les façades offre une teinte qui rappelle la terre. Les brise-soleil de bois, les caillebotis et les treilles soulignent l’effet naturel de l’ensemble, tout en faisant office de support végétal pour les plantes. Décidément, cette station d’épuration n’est pas comme les autres, puisqu’elle accueillera, de plus, un parcours pédagogique. Celui-ci expliquera les étapes de traitement de l’eau aux visiteurs, sensibilisés de plus à la vocation écologique de la station. Un bâtiment original, plutôt silencieux, qui ne sent pas mauvais de l’extérieur et dans lequel ont peut se promener : voilà pourquoi BuzBuz a choisi de parler d’une station d’épuration. Étonnant, non ?


EXT R A MU RO S

L E S A C T E URS D U PROJE T EXP L OI TANT : V EO LIA MA ÎTRE D ’ OUVRAGE : LA C IN O R F I N A N C E U R S : E UROP E ( FEDER) , L’ ETAT, O N EMA, RÉG IO N , O FFIC E DE L’EAU, V EO LIA EAU MA ÎTRE D ’O E UVRE : EG IS EAU C O NSTRU CTEU RS : OT V, SOGEA, S BTPC , V IN C I EN V IRO N N EMEN T PAY SAG ISTES : P LEP RIO RENNE S ARC HITEC TE, ZAPMR, LEU RÉUN IO N

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PORTR A I T

LOGAN PAYET LA FEMME JOKER EXUBÉRANTE ET PASSIONNÉE, LOGAN PAYET POSSÈDE BIEN DES VISAGES DONT CERTAINS SONT MÉCONNUS. DE SA TRANSSEXUALITÉ À SON AMOUR POUR LA DANSE ET LES PAILLETTES, ELLE LÈVE LE VOILE SUR UNE FEMME QUI POURSUIT SES RÊVES EN SE FOUTANT, PRESQUE COMPLÈTEMENT, DES QU’EN-DIRA-T-ON. TEXTE VICTORIA BANES PHOTO ROMAIN PHILIPPON

Fan de strass, de paillettes et de talons, elle se lance dans l’organisation d’élections de beauté, à commencer par celle de Miss Travesti. Aujourd’hui, elle est chorégraphe pour divers spectacles et s’occupe de nombreux concours, comme Miss Prestige Réunion ou Mister Réunion. Elle a choisi d’essayer de vivre de ses passions. Son rêve ultime ? Créer son propre magazine !

BATTANTE REALISTE Pour l’instant, la célibataire n’a guère envie de transformer son corps : “Je n’ai subi aucune opération, il y a certains aspects qui ne me plaisent pas. Je suis réaliste, je sais que je ne serai jamais complètement une femme alors autant que je m’épanouisse comme je suis ! Je ne fais qu’un traitement hormonal, c’est déjà bien assez contraignant.” Femme de caractère, elle ne se laisse pas faire et remet allègrement les gens à leur place, surtout les “faux-culs” : “Je suis une grande gueule et j’assume. Je n’ai peur de personne !” La discrimination au quotidien, elle connaît. Surtout dans le domaine

professionnel. Quand elle apprend qu’on essaye de la boycotter sur un événement, elle sort de ses gonds pour défendre son travail. Les messages d’insultes sur les réseaux sociaux ne sont pas non plus à son goût. Pas vraiment étonnant. C’est là que la carapace se fend et que l’on découvre sa sensibilité. “Je sais que je ne vais pas refaire le monde” regrette-t-elle avec lucidité. Elle n’en reste pas moins une fêtarde pleine de vie qui aime diriger et mener de front ses combats avec conviction. On vous conseille de ne pas trop vous y frotter !

SA PLAYLIST

TOUTE LA DISCOGRAPHIE de Dalida

WHO RUN THE WORLD (GIRLS) de Beyoncé

LE CHEMIN

d’Emmanuelle Moire

SOUVENIRS

de Harry Payet

NOT’BON VIEUX TEMPS de Maxime Laope

REMERCIEMENTS À JOHN’S

D’

habitude, on la voit dans les magazines en robe de soirée toute pomponnée. Nous l’avons rencontrée au naturel dans les locaux de son asso Event’s Folies au Chaudron. Derrière Logan-Payet-la-transgenre se cache Stéphane. Né en 1977 au Moufia, le petit garçon est originaire de Saint-François. Son demi-frère n’est autre que feu le champion de boxe Johnny Catherine, mais elle ne s’attarde pas sur le sujet. Placé dans un foyer de la Ddass très jeune avec ses frères et sœurs, il n’a franchement pas eu une enfance dorée. “C’est en primaire que je me suis rendu compte que j’étais attirée par les garçons. Mais pour moi, ce n’était pas normal. J’ai été suivie par un psychologue pendant au moins trois ans.” Quand il a compris qu’il n’était pas dans le bon corps et qu’il aimait les activités considérées socialement comme féminines, il s’est dit : “Vis ta vie et on verra bien”. Il a alors commencé à se travestir pour tenter de trouver son identité. Logan était née. Pas facile à assumer, à cette époque et dans ce contexte. “Je suis un être humain, pas un morceau de bois” ajoute-t-elle pudiquement. Pour s’affirmer et évacuer ses frustrations, elle s’est mise à la danse (classique, jazz moderne et contemporain) tout en poursuivant un CAP coiffure. Elle s’envole ensuite pour Paris, dans le Marais, en 1999, et suit les cours de Mia Frye jusqu’en 2002. Retour définitif à La Réunion l’année suivante.


L OG A N PAY E T

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MICRO- T RO T T ’ TEXTES ANNE CHANS PHOTOS ROMAIN PHILIPPON

QUE PEUT-ON FAIRE CONTRE LA CHALEUR DEHORS ? PLUS DE 30°C À L’OMBRE ET DES ORAGES VIOLENTS, CE N’EST PAS UN SCOOP, EN CE MOMENT, ON CRÈVE DE CHAUD. À LA MAISON, ON PEUT TOUJOURS METTRE DES VENTILATEURS VOIRE INSTALLER LA CLIMATISATION. MAIS EN VILLE, QUE FAIRE ? DANS LES ÉTABLISSEMENTS SCOLAIRES ? EN ENTREPRISE ? BUZBUZ EST PARTI RÉCOLTER DES IDÉES À MIDI EN CENTRE-VILLE DE SAINTE-SUZANNE. 1

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1 - Enza et Mindi La chaleur c’est quelque chose de naturel. Plus il fait chaud, plus les gens transpirent. Demandons des bâches protectrices partout pour que les gens s’assoient dessus. Ils auront moins chaud et ils transpireront moins. 2 - Johan et Nicolas Nous pensons que les bâtiments donnant sur la rue devraient agrandir leurs auvents. Il faut aussi beaucoup plus de points d’eau.

3 - Eli Là, il ne nous reste plus qu’à prier Dieu pour qu’il nous envoie des nuages. 4 - Faouzaï Demandons la baisse des prix des boissons fraîches.

5 - Bicheli, Yann et Jamel Il faut tout transformer en une jungle d’arbres fruitiers. Au lycée, installons une piscine mais aussi des baignoires, des douches et… des baigneuses. Pourquoi pas, sous les tables, des bains de pieds d’eau glacée ? 6 - Janine Plantons des arbres pour nous asseoir dessous.


M I C R O- T RO TT’

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7 - Charly Je ne pense pas qu’il faille imaginer la question sous l’angle de solutions miracles. Tout investissement dans de la climatisation par exemple doit avoir des retours. Et si on met des piscines partout, il va y avoir des problèmes de sécurité ; et qui dit “sécurité” dit “assurance”, dit “argent”. Il faut penser à long terme. Ce n’est pas comme si on ne savait pas qu’il y avait une saison chaude à La Réunion, il faut prendre son mal en patience.

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8 - Laetitia Mettons des ventilateurs à la place des lampadaires. 9 - Noeline Peut-être qu’il faudrait éloigner le Soleil de la Terre. 10 - Jordan Il faudrait climatiser toutes les entreprises. Et chercher des nouveaux types de protection (brumisateur, ventilateur) pour les gens sur le terrain, parce que le casque protecteur ne suffit pas.

11 - Maïté et Chayman Il faut éviter de couper des arbres. C’est grâce à eux qu’on a de l’ombrage.




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SOCIÉT É


S O CIÉ TÉ

LES

POSSIBILITÉS

D’UNE ÎLE

C’EST UN SCOOP QUE NOUS VOUS LIVRONS : NOUS VIVONS TOUS SUR UNE ÎLE. ÇA A SES ATOUTS ET SES INCONVÉNIENTS, MAIS AU MOINS, CELA NOUS PERMET D’APPARTENIR À UN FOLKLORE BIEN PARTICULIER, L’INSULARITÉ. OUI, NOUS VOUS LE DISONS, ON N’EST PAS COMME LES AUTRES. TEXTES LOÏC CHAUX ILLUSTRATIONS MATTHIEU DENNEQUIN

Î

le [il] n.f. 1. Étendue de terre entourée d’eau. 2. Cuis. Île flottante : œufs à la neige dont les blancs sont cuits au bain-marie dans un moule. De la définition que nous donne notre Petit Larousse illustré qui commence à perdre ses plumes, nous ne garderons que le début. Non pas que nous n’appréciions pas les desserts, mais écrire sept pages sur les îles flottantes, cela relève d’un tour de force que nous craignons vite rébarbatif. Et en illustrations, on ne vous raconte même pas. Voici donc que la rédaction de BuzBuz a levé le nez de son pot à crayons et a remarqué une chose : devant lui, la mer. Elle a pris sa voiture, a roulé le long de l’étendue bleue et, au bout de trois heures – on a mangé un bout à Saint-Philippe - s’est retrouvée à son point de départ. Il fallait se rendre à l’évidence : nous vivons bel et bien sur une île, et pas grande, en plus. Trêve de révélations, et venons-en au fait. Le fait de vivre sur une île a, bien évidemment, ses particularités. La première, si l’on demande à l’homme de la rue – et nous l’avons fait : “Tout le monde se connaît.” On a beau être plus de 800 000 sur notre caillou, la remarque la plus fréquente lorsqu’on se pose la question de la particularité de vivre sur l’Île de La Réunion, c’est que “le monde est petit, à La Réunion.” C’est un “enfermement” géographique, évidemment, mais qui,

ON A BEAU ÊTRE PLUS DE 800 000, TOUT LE MONDE VOUS LE DIRA : ON SE CONNAÎT TOUS. symboliquement, tend à s’estomper. Depuis que La Réunion a été découverte, en fait, et que des bateaux la faisaient sortir de son isolement de temps en temps. Reste que cette époque – nous parlons ici du XVIe siècle – représente le “désenclavement” de l’Île, qui n’en était plus une de manière symbolique, reliée par bateaux au continent. L’étape cruciale allait intervenir bien plus tard avec un lien physique avec d’autres terres : en 1906, un câble était tiré entre Maurice, La Réunion, Madagascar et l’Afrique. Puis la TSF (en 1920), l’avion (1929), le téléphone (1939, ligne directe avec la Métropole en 1951), la télé (1963) et, enfin, Internet (1994) finiront de faire de La Réunion une île plus isolée du tout. Reste qu’il est intéressant de se pencher sur nos particularités à travers l’exemple d’autres îles. Cher lecteur insulaire, tu vas voir que vivre sur une île te fait appartenir à un folklore pas piqué des hannetons. Et qu’il y a parfois plus malheureux que toi.

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SOCIÉT É

PRISON DORÉE On connaît Alcatraz, l’île au large de San Francisco qui servait de pénitencier et dont on ne s’échappait pas. Ou l’Île de SainteHélène, qui a vu mourir Napoléon. Ou encore Robben Island, qui abritait la prison dans laquelle Nelson Mandela a passé dix-huit ans. Le point commun ? Il est difficile de s’en échapper, l’eau autour limitant les chances de réussite d’une évasion. D’ailleurs, comme le remarquait l’historienne Michèle Marimoutou, citée lors d’un colloque international sur l’insularité en 1992 à Saint-Denis, en parlant de La Réunion : “Ses premiers habitants furent douze Français exilés de Fort Dauphin […] Pour la première fois, le paradis devint prison infranchissable.” Alain Cazaneuve, coordinateur de la communication à la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP, la police nationale), sait bien que La Réunion, on s’en échappe difficilement : “Quelqu’un qu’on recherche, il y a de fortes probabilités pour qu’il ne quitte pas le territoire. La liste des portes de sortie est exhaustive. Ainsi, il est plus commun que, pour s’échapper, des personnes recherchées… aillent vers les Hauts, à la manière des esclaves marrons. Mais de nos

POUR LES FUGITIFS, IL VAUT MIEUX S’ENFONCER DANS LA RÉUNION QU’ESSAYER D’EN SORTIR. jours, c’est encore compliqué : débarquez à Hell-Bourg, à Mafate, vous passerez encore moins inaperçu qu’en bas… Et prendre le maquis, à La Réunion, me semble compliqué. De la même manière, après un vol, le recel finit par se savoir : une voiture non démontée aura du mal à sortir…” Rappelezvous l’évasion du gourou Juliano Verbard, en 2009 : sa cavale a duré dix jours. “On ne peut pas dire qu’on était sûrs de le retrouver. Mais quand même, on savait qu’il n’avait pas quitté l’Île, et que c’était une question de temps”, se souvient M. Cazaneuve…


S O CIÉ TÉ

CLIPPERTON, SON GUANO, SON ROI… Si La Réunion, par sa position stratégique, a certes vu quelques bagarres se dérouler pour savoir à qui elle allait appartenir, ce n’est rien à côté de l’Île de Clipperton, au large du Mexique. Découvert au XVIIIe siècle par des Français, le minuscule atoll au beau milieu du Pacifique aurait pu passer sa vie à être ignoré, si le Mexique, le pays le plus proche géographiquement, n’avait pas découvert de grandes quantités de guano – du caca de mouettes, excellent engrais - sur ses rochers. Il installe donc une garnison au début du XXe siècle, sans que la France ne s’en offusque. Vu que l’île n’est composée que de plages, de crabes, d’oiseaux et de requins autour, la centaine de personnes y vivant ne peuvent être ravitaillées que par bateaux venant du Mexique, une fois tous les trois mois. Dur.

UN SOLDAT QU’ON CROYAIT MORT SE PROCLAME ROI, RÉGNANT SUR UNE COUR DE QUATRE FEMMES ET HUIT ENFANTS. En 1910 éclate la Révolution Mexicaine, et l’histoire de Clipperton part alors sévèrement en vrille puisque le gouvernement mexicain a tellement d’autres chats à fouetter qu’il oubliera régulièrement d’envoyer les bateaux de ravitaillement. À partir de 1914, il n’y en aura d’ailleurs plus aucun. Sentant qu’ils sont mal barrés, les soldats multiplient les tentatives de départ sur des rafiots, mais les conditions météo et les requins ont raison des aventuriers. Ajoutez à cela un cyclone qui détruit les maigres cultures, le scorbut, et nous nous retrouvons, en 1915, avec quatre femmes et huit enfants réduits à la pêche, la chair de crabe et les œufs d’oiseaux. Ce qui était déjà une bonne galère va devenir un cauchemar lorsqu’un soldat, que tout le monde croyait mort du scorbut, retrouve la santé. Voyant qu’il était le seul homme du coin, le gentleman décide alors de se proclamer “Roi de Clipperton”, réduisant la maigre populace à l’esclavage le plus violent – viols compris. Cela dure deux ans : en 1917, deux femmes décident d’assassiner leur bourreau. Le jour même de la vengeance, hasard absolu, un bateau de guerre américain accoste sur l’île. Au départ, pas pour sauver qui que ce soit, mais pour vérifier que les Allemands, en pleine Guerre Mondiale, n’ont pas installé de base militaire sur un endroit stratégique. On imagine leur surprise lorsqu’ils y trouvèrent, au lieu d’Allemands, des femmes et des enfants mal nourris et le cadavre d’un type tout frais macchabée… Aujourd’hui, Clipperton a le statut de Collectivité d’outre-mer, depuis que la France l’a récupéré, en 1931. Il est donc gouverné par quelqu’un d’un peu plus sympa que le roi dont on vient de vous parler, et avec un rapport aux femmes moins violent, à base de scooter et de gardes du corps : François Hollande.

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SOCIÉT É

TOUT À COUP, UNE ÎLE! La dernière actualité dans le domaine insulaire nous vient du Japon : Niijima est un îlot volcanique apparu au large de Tokyo à la fin de l’année dernière. C’est un volcan qui a d’abord pointé le bout de son nez et, à force de cracher du magma, a vu sa taille tripler en un mois. Ça n’arrive pas si souvent, de voir des îles naître. Alors, tiens, ça ne nous rappelle rien ? “C’est très intéressant de regarder ce qui se passe ailleurs, cela nous apprend ce qui s’est passé chez nous. Oui, on n’y était pas, à l’époque de la naissance de La Réunion : on parle ici de deux ou trois millions d’années…” La remarque est de Nicolas Villeneuve, directeur de l’Observatoire volcanologique du Piton de la Fournaise (OVPF) qui, s’il avoue mieux connaître des phénomènes récents ayant eu lieu en Islande, peut nous en dire plus sur le bébé japonais : “La phénoménologie est la même, notamment en ce qui concerne le dynamisme sutseyen (la rencontre entre le magma et l’eau, provoquant choc thermique, gerbes d’eau, colonnes de fumée, ndlr). En revanche, pour La Réunion, on peut penser que cela s’est passé encore plus vite, puisque le

LA RÉUNION EST NÉE COMME NIIJIMA. MAIS EN PLUS RAPIDE ENCORE. taux de lave produit était plus important. De plus, les profondeurs océaniques sont moins importantes au Japon que chez nous : lorsque le cratère est arrivé à la surface à La Réunion, il reposait déjà sur un très grand édifice.” Les scientifiques, un temps, se sont dit que cette île japonaise n’allait pas faire long feu, croyant que l’océan allait faire son travail d’érosion, comme cela arrive dans la plupart des cas. Or, le volcan étant particulièrement actif, il s’avère que l’île a fusionné avec une voisine, et qu’elle pourrait squatter un peu plus. Le territoire du Japon s’agrandit ; ce qui est d’ailleurs le cas de La Réunion, qui grossit à chaque éruption dont la coulée atteint la mer.


S O CIÉ TÉ

À PÂQUES, PLUS RIEN À MANGER (UN COMBLE) De l’Île de Pâques, en plein océan Pacifique, on connaît surtout les grandes statues, les Moaïs. Ce qu’on sait un peu moins, c’est que l’île, à cause de ses habitants, s’est retrouvée un beau jour sans ressources. Une population qui grandit trop vite, épuisant les ressources d’une île isolée et peu étendue, provoquant déforestation et, indirectement, forte diminution de la population avant que les Européens ne débarquent et viennent finir de mettre le bordel avec leurs microbes et leurs animaux. L’Île de Pâques, c’est l’exemple ultime de ce qu’il ne faut pas faire sur une île, écologiquement parlant.

”ICI, LA PLI NOU NANA, L’O NOU NA POIN” DISENT LES AGRICULTEURS. Le problème se pause évidemment à La Réunion. Si les avions et bateaux permettent à la population locale de ne pas craindre pour sa nourriture, reste une problématique : l’eau. Lors du colloque international de 2009 à l’Université de La Réunion, et portant sur le développement durable dans les îles, en ce qui concerne La Réunion, on a cité justement ce proverbe réunionnais : “Ici, la pli nou nana, l’o nou na poin.” En effet, ici, l’eau tombe en quantité, mais ne reste pas ; elle dévale les pentes, et finit dans la mer ce qui, concédons-le, n’est pas franchement utile. Surtout lorsqu’on apprend, dans une étude de l’Insee datant de 2010, que les Réunionnais sont les plus grands consommateurs de flotte en France (500 litres par jour et par habitant !). Quand on habite à la Plaine-desPalmistes, c’est pas bien grave, de l’eau, il y en a. Quand on habite au Port, en revanche… La solution qui a été trouvée, c’est le fameux basculement des eaux, chantier pharaonique qui dure depuis la fin du XXe siècle, qui devrait se terminer dans deux ans. Ce basculement consiste à amener les eaux de l’Est, en abondance, au côté occidental de l’Île, plus sec, en passant par Salazie et Mafate. Pour autant, ce n’est pas non plus un exemple écologique idéal : la plus grande partie de cette eau servira à irriguer les cultures de cannes, et l’ouvrage passe quand même à travers les montagnes… Si, à Pâques, la construction des Moaïs a sûrement été un des facteurs de la déforestation, notre grande construction à nous aidera à irriguer nos plantations. On appelle ça le progrès. Moins joli, plus pratique.

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SOCIÉT É

UNE CARTE UNE CROIX UN TRÉSOR Qui dit “histoire d’îles” dit forcément “carte au trésor”. Que celui qui n’a pas lu “L’île au trésor” dans son enfance pose immédiatement son BuzBuz, et se rue dans une bibliothèque le dévorer. Stevenson, c’est quand même mieux que votre serviteur, restons humbles. On imagine donc une carte, une croix au milieu, avec un trésor sur le lieu indiqué. L’île – réelle – ayant le plus occupé les chasseurs de bijoux dans des coffres en bois est sans doute l’Île de la Tortue, dans les Antilles. Elle était la base de tout un tas de pirates au XVIIe siècle qui, forcément, y ont planqué leurs butins. Pas de bol, personne n’y a fait fortune grâce à une pelle et une pioche, et ce n’est pas faute d’avoir essayé. Par sa situation, La Réunion ne pouvait passer à côté de ces légendes de pirates. Le plus connu, évidemment, est La Buse, enterré au cimetière marin de Saint-Paul. Lui aussi a son

NOS PIRATES À NOUS FONT DES ÉNIGMES AVEC LA CORDE AU COU, IL PARAÎT. histoire de trésor : condamné à la pendaison il aurait, au moment où le bourreau lui passait le gibet, lancé un papier contenant un message codé censé indiquer l’emplacement de ses richesses cachées. Des aventuriers venus du monde entier ont cherché – et cherchent encore – aux Seychelles, à Madagascar et à La Réunion le trésor de La Buse ; pour l’instant, ils ont fait chou blanc.


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CARNET DE V O YAG E

Ô! TOULOUSE

LE CHARME OPÈRE EN QUELQUES MINUTES DANS LA VILLE ROSE, ENTRE LES PETITES RUES OMBRAGÉES, LES BORDS DE GARONNE, ET LEURS HABITANTS TRÈS ACCUEILLANTS. ET COMME NOUGARO NOUS CHANTE “QU’ICI, MÊME LES MÉMÉS AIMENT LA CASTAGNE”, CETTE VILLE VAUT FORCÉMENT LE DÉTOUR ! VINGT-QUATRE HEURES À TOULOUSE, C’EST BIEN TROP PEU MAIS C’EST DÉJÀ ÇA… TEXTES & PHOTOS VIRGINIE TRESSENS

LA FIANCÉE

On y va pour bruncher entre cop’s, discuter et se régaler. Dans un décor à l’esprit branché juste ce qu’il faut, on peut y déguster des œufs sur le plat avec bacon croustillant, des tomates farcies à l’agneau, des pots de crème à la verveine, des profiteroles de cannelés à la vanille… Que du bon !

LE CAPI TOLE

54, RUE PEYROLIÈRES

MUSÉE SAINT-RAYMOND

Sublime chef-d’œuvre néoclassique, les visiteurs peuvent profiter (et tout ça gratuitement, ce qui ne gâche rien) des salles Henri-Martin, Paul Gervais et de la célèbre salle des Illustres où les mariages des Toulousains sont célébrés. À ne pas rater : les dix tableaux d’Henri Martin dont Les Rêveurs où Jean Jaurès et le peintre lui-même sont représentés au bord de la Garonne.

Juste en face de la basilique, le musée Saint-Raymond présente une importante collection antique qui retrace le quotidien des Celtes et des Romains de la région toulousaine. On y côtoie Auguste, Marc-Aurèle, Minerve et bien d’autres. La visite se termine avec une nécropole de la fin de l’Antiquité, une galerie d’inscriptions funéraires, et le four à chaux d’époque, découvert au sous-sol lors de fouilles.

PLACE DU CAPITOLE

1, PLACE SAINT-SERNIN


C A R N ET D E V O YA GE

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BASILIQUE SAINT-SERNIN Tout en haut de la rue du Taur, la Basilique Saint-Sernin, inscrite au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco, accueille les pèlerins sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Construite entre le XIe et le XIVe, sa caractéristique principale est son clocher en forme de tour de Babel, véritable bijou architectural. Pour la petite histoire, la basilique de Saint-Sernin fut construite en la mémoire de Saturnin, premier évêque et martyr de Toulouse, qui vécut dans la première moitié du IIIe siècle. En 250, il fut arrêté et attaché par les pieds au taureau que l’on devait immoler. Piqué à vif, l’animal entraîna dans sa fuite le corps de l’évêque qui ne survécut pas longtemps. Ambiance… 13, PLACE SAINT-SERNIN

BORDS DE LA GARONNE De la rive droite, on peut y admirer le Pont-Neuf, l’École des Beaux-Arts et juste à côté de celle-ci, la Basilique de la Daurade (rien à voir avec le poisson : ce nom vient du latin deaurata qui veut dire “couverte d’or”), construite sur les ruines d’un temple romain. À l’intérieur, on peut y admirer la célèbre Vierge noire de deux mètres de haut.

SO BRITISH Ici, on se désaltère avec du thé Harrods, accompagné de petites pâtisseries. C’est la pause idéale après avoir fait les nombreuses boutiques de la rue d’Alsace-Lorraine. 11, RUE PEYRAS

QUAI DE LA DAURADE

JARDIN ROYAL Premier jardin public de Toulouse, il a été créé en 1754 par Louis de Mondran, illustre inconnu. Joli jardin à l’anglaise, c’est le lieu parfait pour flâner. ANGLE DE LA RUE OZENNE ET DE L’ALLÉES JULES-GUESDE

LE BON VIVRE

LA BONBONNIÈRE

Idéalement situé sur la place Wilson, face au Carrousel, Le Bon Vivre est une adresse incontournable de Toulouse. Une cuisse de canard, des pommes frites maison, et un verre de Gaillac : le repas du soir sans fausse note sur la terrasse, à la fraîche.

Amis gourmands, voici l’adresse incontournable pour déguster des macarons à la violette. Et comme un bonheur ne vient jamais seul, sachez qu’on peut y trouver aussi des macarons au coquelicot. Merci qui ?

15 BIS, PLACE DU PRÉSIDENT THOMAS-WILSON

41, RUE DES TOURNEURS


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ÇA SE PAS S E LÀ- BA S

ORIGINAL

c o a k fe e n SINCE

1998

CLUB

UN CAFÉ UN RONRON L’ADDITION LE “NEKO CAFÉ”, OU “BAR À CHATS” EST UN CAFÉ QUASIMENT NORMAL. SAUF QU’IL Y A DES CHATS DEDANS. ON VOUS EXPLIQUE POURQUOI. TEXTE LIVY

MAIS QU’EST-CE QUE C’EST? Dans un “neko café”, on boit, on mange, mais surtout on vient pour se détendre en jouant avec des chats, et surtout pour profiter de la “ronron thérapie“, “néko“ signifiant “chat” en japonais. Ces bars à chats sont soumis à des règles d’hygiène très strictes et le bien-être des chats est évidemment très important.

ET C’EST QUOI, LA “RONRON THÉRAPIE”? Le ronronnement du chat permettrait de lutter contre le stress, l’insomnie ou l’anxiété. Il semblerait qu’il apaise.

D’OÙ ÇA VIENT? C’est un concept très populaire au Japon depuis 2004, car on y compte plus de cent bars à chats mais originaire de Taiwan où le premier bar à chats à vu le jour en 1998. Au passage, au Japon, on trouve aussi des bars à lapins…

ET EN FRANCE ? En France, le premier bar à chats s’est ouvert en septembre 2013 : le Café des chats, un salon de thé où il vaut mieux réserver sa table tellement le concept séduit. Et là-bas, des chats, mais pas que : thé, cookies, café et même brunch le week-end.

ET À LA RÉUNION? Pas de bar à chats pour le moment, mais gageons que certains ont déjà envie de se lancer.


IR ACHEM C E I V N CE A SSU R A

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L’INTERVIEW EXPRESS

MON DERNIER COUP DE CŒUR

Votre coin favori ? Le jardin, accessible tout de suite en sortant de la maison. De l’intérieur, on peut le contempler dans son ensemble. J’y passe beaucoup de temps, je regarde les plantes tous les jours. Comment avez-vous déniché ce lieu ? C’était il y a vingt-trois ans. Une entreprise d’électricité avait fermé. Nous avons d’abord été les locataires du lieu, avant de pouvoir l’acheter. Qu’avez-vous fait vous-même ? Nous avons transformé l’espace, et beaucoup bricolé, pour faire en sorte qu’il y ait une véritable atmosphère, tout en privilégiant l’aspect fonctionnel. J’ai conçu et guidé le chantier de l’agrandissement effectué récemment. La pièce de vie est désormais plus vaste, la cuisine est devenue le point stratégique d’où l’on voit tout ce qui se passe ! Ce qui vous inspire dans votre déco ? L’inspiration part de la matière. Béton, fer, bois… Je me demande toujours ce qu’on peut faire avec telle ou telle matière. Et comment vont les choses ensemble, ou au contraire, comment les opposer. C’est une réflexion permanente. Pour la couleur des murs, j’opte plutôt pour des tons neutres : du blanc ou du gris. J’aime être entouré d’objets de qualité, qui ont été pensés pour rester beaux et solides. Ainsi, on peut les garder longtemps, sans se lasser. Pour la maison, qu’est-ce qui vous ferait craquer ? Installer un potager sur le toit, avec une roulotte Airstream en aluminium. Dans cette maison, vous aimeriez changer quoi, si vous le pouviez ? Je suis limité par la surface. Si j’avais plus d’espace, j’installerais un atelier couture pour ma femme, et une salle de sport. J’aime que chaque fonction ait son lieu de vie. Où aimeriez-vous habiter si vous ne viviez pas ici ? Au bord de la Méditerranée. J’adore sa végétation, son histoire, sa culture, la mer. Et la douceur du climat, tout de même ponctuée par les saisons. C’est un bel environnement. Le soleil se lèverait côté cuisine, et se coucherait en face, dans la pièce de vie. On aurait une vue sur un pin parasol, il y aurait des agrumes dans le jardin, la mer au loin. Pourquoi pas du côté de Naples… Votre livre de chevet du moment ? Vers la sobriété heureuse, de Pierre Rabhi. Qu’est-ce que vous ne pourriez pas avoir chez vous ? Tout ce qui ne me procure pas d’émotion. Une horloge numérique, par exemple.

THE RÉFÉRENCE Roland Volk a créé en 1996 la boutique de design C’est clair. Le magasin de Saint-Denis importe une cinquantaine de marques internationales de luminaires, d’objets et de mobilier. Il intègre également un département conseil, destiné aux particuliers comme aux entreprises.


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CU LTU RE G TEXTES LOÏC CHAUX ILLUSTRATIONS MATTHIEU DENNEQUIN

Il n’y a jamais eu de dodo à La Réunion.

Si le cinéma est le 7e art, les autres sont, dans l’ordre, l’architecture, la sculpture, la peinture/le dessin, la musique, la littérature, les arts de scène. Radio, télé et photo représentent le 8e art, la BD le 9e.

CU

Roland-Garros a – aussi – mis au point le premier avion de chasse, permettant de mitrailler à travers son hélice.

L

Manger 150 grammes de pépins de pomme vous tuera à coup sûr : ces pépins contiennent des bêta-bloquants qui, ingérés en grande quantité, provoquent un arrêt cardiaque.

T

UR

E

G

POUR FAIRE LES MALINS DEVANT LES AMIS, VOICI QUELQUES INFOS QUI VOUS DONNERONT LA CLASSE DANS LES DISCUSSIONS.

À la fin des années trente, une classe du lycée Leconte-de-Lisle à Saint-Denis voit trois élèves se disputer la place de premier de la classe : Jacques Vergès, Paul Vergès et Raymond Barre.

Un soldat japonais, Hiroo Onoda, refusant de croire que le Japon avait perdu la guerre en 1945, a défendu seul un bout de terre philippin jusqu’en 1974. Pour le sortir de là, il a fallu lui amener son ancien supérieur qui lui a donné l’ordre de se rendre. Il est mort au début de cette année.

Le journaliste de Minute nommé “Jacques Dallier” dans le film sur Jacques Mesrine sorti en 2008 avec Vincent Cassel est en fait Jacques Tillier, directeur du Journal de l’Île de 1991 à 2008, et laissé pour mort par Mesrine en 1979.

La première bulle spéculative a eu lieu au XVIIe siècle, aux Pays-Bas, et concernait la tulipe : un bulbe peut alors coûter aussi cher que deux maisons ; cela induira le premier krach économique de l’histoire.

Jean-Pierre Papin a joué quelques matches à la Jeunesse saint-pierroise, en 1999.


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AGEND A AV RI L

OK, JE SORS VOUS VOUS EN DOUTEZ, CELA VA BEAUCOUP PARLER DE FESTIVALS. ON EST COMME VOUS, CHEZ BUZBUZ : ON REDOUTE ÉNORMÉMENT CE MOIS DE MAI…

MUSIQUE

STARS 80 Plastic Bertrand, Jean-Pierre Mader, Jean-Luc Lahaye… À chacun sa madeleine de Proust. N’empêche qu’ils ne sont pas nombreux, les concerts à prétendre remplir le Petit stade de l’Est. LE 5 AVRIL, À SAINT-DENIS (PETIT STADE DE L’EST)

MUSIQUE

OMAZ DEFUN COBAIN Vingt ans… Les rockeurs locaux rendent hommage à l’anniversaire de la mort du dernier dieu du rock, accompagnés d’un groupe métro et d’un autre sud-africain. Ne pas oublier de na pas se laver les cheveux les semaines précédentes. LE 5 AVRIL, À SAINT-DENIS (PALAXA)

MUSIQUE

MICHEL ADMETTE Le Ségatier du siècle remonte sur scène à soixante-seize ans pour un rappel de son immense carrière. Un énorme morceau de l’histoire culturelle réunionnaise qu’on ne voit plus si souvent, qu’il faut donc déguster.

MUSIQUE

LE 5 AVRIL, À SAINT-GILLES (TEAT PLEIN AIR)

FÉFÉ L’ancien du Saïan avait, il y a quelques années, laissé un souvenir festif au Sakifo. On avait aimé, alors on vous rappelle qu’il revient.

CINÉMA

NOÉ Darren Aronofsky nous ressort un film après Black Swan. Les trentenaires qui ne se sont toujours pas remis de Requiem for a Dream attendent évidemment le moindre mouvement de ce sacré Darren, d’autant que Jennifer Connelly le retrouve. MI-AVRIL

CINÉMA

HER Joaquin Phoenix n’a toujours pas eu d’Oscar, et c’est un scandale. Même pour Her, qui s’annonce un sacré joli film où son personnage tombe amoureux d’une voix d’ordinateur. DÉBUT AVRIL

LE 25 AVRIL, À SAINT-LEU (K) ; LE 26 AVRIL, À SAINT-DENIS (PALAXA) ; LE 27 AVRIL AU PORT (KABARDOCK)


A G EN D A M A I

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FESTIVAL

LEU TEMPO Le festival multi-disciplinaire saint-leusien, qui réunit cracheurs de feu, jongleurs et en fait tout un tas d’artistes, va mettre le bazar chez Thierry Robert pendant cinq jours. DU 7 AU 11 MAI À SAINT-LEU (PARTOUT)

FESTIVAL

ÉLECTROPICALES Nous avons bien peu de place pour vous parler comme il se doit d’une de nos dates préférées dans l’année. On va donc faire avec, et vous affirmer que vous risquez de nous croiser auprès de Sexy Sushi, Vitalic, Scan X et, évidemment, Jack Lang, qui, paraît-il, trouve BuzBuz “formidable”. On n’a plus de place pour vous parler des scénos, des master clubs, des apéros… DU 10 AU 17 MAI À SAINT-DENIS (PARTOUT)

FESTIVAL

SAKIFO Des mois pareils, heureuement qu’il n’y en a qu’un dans l’année. Avec le Sakifo pour conclure, ça en fait des bornes à faire. Mais là encore, ça vaut le coup : tout le monde va vouloir voir Stromae en vrai ; nous, on surveillera aussi le même jour Smokey Joe and the Kid et -M-, la veille.

EXPOSITION

LES NOMS DE LA LIBERTÉ

DU 23 AU 25 MAI, À SAINT-PIERRE (RAVINE-BLANCHE)

Décidément, les Archives départementales savent bien occuper leurs locaux. Pendant tout 2014, elles accueillent en effet l’expo Les noms de la liberté. Il s’agit d’expliquer comment, lors de l’abolition de l’esclavage, les affranchis ont obtenu des patronymes. Passionnant.

SPORT

TOURNOI DE WATER-POLO Le plus grand rendez-vous d’hommes en slip et coiffés de bonnets ridicules a lieu chaque année à Saint-Louis, pour le 1er mai. Un superbe moment de sport, et de mode, donc.

JUSQU’AU 31 DÉCEMBRE 2014, À SAINT-DENIS (ARCHIVES DÉPARTEMENTALES)

FESTIVAL

LE 1ER MAI, À SAINT-LOUIS (PISCINE MUNICIPALE)

DANSE PÉI SPORT

PARISROUBAIX “Louison Bobet, la bicyclette aux pieds / Roule, roule sur les pavés / Louison Bobet, tout de jaune habillé / Roule, roule seul vers l’arrivée.” Ludwig Von 88. LE 13 AVRIL, SUR FRANCE TÉLÉVISIONS

Dans tout l’Ouest, la danse va tenter de mettre à l’honneur les sites historiques de l’Île, dans les Hauts ou dans les Bas. Et on ne se doute pas à quel point le mot “danse” regroupe un paquet de domaines… DU 12 AU 18 MAI, OUEST DE L’ÎLE



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