Ardennes & Alpes n°189 - 3è trimestre 2016

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ARDENNES & ALPES 189 – 3e trimestre 2016 • revue trimestrielle du CLUB ALPIN BELGE® asbl • 129 Av. Albert 1er • 5000 Namur • N° d’agréation : P202292 • BUREAU DE DÉPÔT : Charleroi X

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3e trimestre 2016

RWENZORI, GLACES AFRICAINES EN PÉRIL

eau t nivrsité u a H nive et u

Vierges

Consultatio membres n



CLUB ALPIN BELGE ® Fédération francophone asbl (CAB) Numéro d’entreprise RPM 0418.823.432 ISSN 1781-7501

www.clubalpin.be Fédération sportive reconnue par la Communauté française de Belgique • Siège social, secrétariat général et bureaux : Avenue Albert 1er, 129 – 5000 Namur • Secrétariat : Eveline Groetembril – Frédérique Gomrée – informations générales, gestion des membres, facturation, le lundi de 9 h 00 à 12 h 30 et de 14 h 00 à 15 h 30 et les mercredis et vendredis de 9 h 00 à 12 h 30 et de 14 h 00 à 16 h 30 Tél. : 081/23 43 20 – Fax : 081/22 30 63 secretariat@clubalpin.be • Responsable administrative et juridique : Marianne Coupatez de 9 h 00 à 12 h 30 et de 14 h 00 à 16 h 30 Tél. : 081/23 43 21 marianne@clubalpin.be • Responsable Rochers Joe Dewez GSM : 0483/04 61 26 rochers@clubalpin.be • Agents techniques : Paul Lejeune agent.technique@clubalpin.be • Gardien du site et du refuge de Freÿr : Marc Debaecke gardiendeFreyr@clubalpin.be GSM : 0491/37 80 79 • Direction technique : Geoffroy De Schutter geoffroy@clubalpin.be • Compétitions – haut niveau : Tijl Smitz GSM : 0491/08 17 41 competitions@clubalpin.be lundi au vendredi, de 9 h30 à 12 h 30 et de 13 h 30 à 16 h 30 • Centre de formation : Laetitia Vignaud lundi et mercredi, de 8 h 30 à 12 h 30 et de 14 h 00 à 16 h 00 Tél. : 081/23 43 22 formations@clubalpin.be • Coordination générale : Geoffroy De Schutter geoffroy@clubalpin.be • Bibliothèque : accessible pendant les heures d’ouverture des bureaux ou sur rendez-vous • Président : Didier Marchal president@clubalpin.be • Site Web : www.clubalpin.be • Responsable communication : Marie Pierret GSM : 0497/99 77 88 marie@clubalpin.be • Ardennes & Alpes : secretariat@clubalpin.be

N’hésitez pas à nous envoyer le récit de vos courses ou séjours escalade pour les partager avec les autres membres.

Éditorial

t du CAB Didier Marchal – Présiden Avril 2016 : grand pow-wow lors de l’Outdoor Belgium à Libramont… Juin 2016 : réunion Clubs – Fédération… Après avoir réalisé une grande enquête auprès des membres des clubs de notre Fédération, nous avons voulu aller plus loin en poussant la réflexion avec vous. D’abord, lors du pow-wow, ensuite par la désormais traditionnelle rencontre Clubs – Fédération.

l Didier Marcha

Les mois de juillet et août, en général plus calmes, ont été mis à profit par Geoffroy et son équipe pour analyser toutes les informations et idées émises lors de ces deux temps forts. Le Conseil d’administration se penchera ensuite sur les recommandations issues de cet important travail afin d’affiner sa politique pour les sports de notre Fédération. Les premières évaluations pour les formations « Animateur SAE » et « Animateur SNE » ont eu lieu, respectivement début mai et fin juin. Des résultats encourageants pour ces formations qui s’intègrent parfaitement dans les filières de l’ADEPS. En effet, le très faible taux d’échec démontre le sérieux des formations dispensées dans les Cercles par des titulaires de formation très impliqués et soucieux de la crédibilité de ce nouveau système. Le 1er juin 2016, la Commission Exécutive du Comité International Olympique (CIO) s’est déclarée favorable à la proposition d’ajout de cinq nouveaux sports au programme des Jeux Olympiques de Tokyo en 2020. Une étape reste à franchir : cette proposition doit être entérinée par la 129e session du CIO au mois d’août 2016 à Rio de Janeiro. Les cinq sports en question sont : le karaté, le skateboard, le surf, le baseball/softball et… l’escalade ! Ces sports mettent tous l’accent sur la jeunesse, qui est au cœur de la vision de Tokyo 2020 pour les Jeux. À la fin du mois de mai, Jean-Luc Fohal a atteint la zone sommitale du Makalu. Belle performance, qui vient compléter un palmarès déjà bien étoffé. Bravo, Jean-Luc ! Gwenaël Renard, « Gwen », a décidé de quitter le CAB pour d’autres horizons. Il nous quitte pour le Portugal. Besoin de soleil ? Soif d’aventure ? Gwen nous a beaucoup apporté, que ce soit dans son travail d’agent technique (entretien des rochers), ou par sa gentillesse communicative. Bon vent, Gwen. Et merci ! Deux administrateurs ont choisi de mettre un terme à leur engagement au sein du Conseil d’administration. Lambert Martin et Michel Govaerts nous quittent. Deux piliers s’en vont. Je tiens à les remercier pour leurs actions et leur dynamisme pendant toutes ces années au service de notre Fédération. Nous les recroiserons certainement au détour d’un sentier ou dans un refuge de montagne… Lorsque vous lirez ces quelques lignes, vous serez, pour la plupart, de retour de vacances avec des images plein la tête ! Lorsque vous ouvrirez ce numéro d’Ardennes & Alpes, nous saurons si l’escalade fera bel et bien partie des sports retenus pour les Jeux de Tokyo en 2020. Si tel est le cas, la Belgique aurait de réelles chances de monter sur le podium ! Si tel est bien le cas, notre Fédération devrait pouvoir bénéficier de moyens supplémentaires pour préparer au mieux nos athlètes ! L’escalade sera alors en point de mire. Mais que cela ne nous fasse pas oublier nos autres sports qui, eux, ne bénéficient pas de l’aura olympique.

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Ardennes & Alpes Revue trimestrielle du Club Alpin Belge FÊdÊration francophone d’escalade, d’alpinisme et de randonnÊe ASBL Avenue Albert 1er, 129 5000 Namur

Sommaire e 2016 no189 – 3 trimestr e juillet – aoÝt – septembre

COMPÉTITIONS Seconde Êdition du Salon Outdoor à Libramont

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Sport de haut niveau et ĂŠtudes universitaires, comment est-ce possible ?

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FALAISES

Editeur responsable : Didier MARCHAL

Ardennes & Alpes est ouvert à tous les correspondants belges ou Êtrangers. Les articles n’engagent que la responsabilitÊ de leurs auteurs.

A propos de certaines ÂŤ Vierges Âť et autres statuettes de nos rochers

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Face Nord des Aiguilles de Chaleux, face Nord du Grand Pic de la Meije

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El topo

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FORMATIONS Alpi-Secours 2016

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Pourquoi faut-il un recyclage ?

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Toujours mieux se former Ă encadrer des enfants

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MONTAGNES Ueli Steck

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Reproduction autorisÊe (sauf mention contraire) avec l’accord de l’auteur et mention de la source : extrait d’Ardennes & Alpes, revue du Club Alpin Belge, no 189

Albert

Ier

de Belgique et sa famille

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La Dent d’Orlu

31

Glaces africaines en pĂŠril

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INFOS Sentiers gĂŠologiques et pĂŠdologiques en Province de Namur

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VIE DE LA BIBLIOTHĂˆQUE Nouvelles acquisitions

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Sommaire des revues

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3e trimestre 2016

VIE DE NOS ROCHERS

ARDENNES & ALPES 188 – 2e trimestre 2016ĂŠUĂŠĂ€iÛÕiĂŠĂŒĂ€ÂˆÂ“iĂƒĂŒĂ€ÂˆiÂ?Â?iĂŠ`Ă•ĂŠ 1 ĂŠ * ĂŠ ÂŽĂŠ>ĂƒLÂ?ĂŠUʣәÊ Ă›°ĂŠ Â?LiĂ€ĂŒĂŠÂŁerĂŠUĂŠxäääĂŠ >“ÕÀÊUĂŠ cĂŠ`½>}Ă€j>ĂŒÂˆÂœÂ˜ĂŠ\ĂŠ*Ă“äÓәÓÊUĂŠ 1, 1ĂŠ ĂŠ *%/ĂŠ\ĂŠ Â…>Ă€Â?iĂ€ÂœÂˆĂŠ8

RWENZORI, GLACES AFRICAINES EN PÉRIL

u nivea Haut iversitĂŠ et un

L’usure des moulinettes

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Vos rochers ont besoin de vous

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Vierges

VIE DE LA FÉDÉ Consultation membres

En couverture : Porteur Ă proximitĂŠ du camp d’altitude, avec le Glacier Savoia en arrière-plan (4 500 m) Photo : D. Samyn

Chronique du CA

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Qui fait quoi dans l’Êquipe professionnelle du CAB ?

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Qu’est-ce que le Club Alpin Belge ?

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Consultation des membres

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AGENDA Annonce des Clubs

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COTISATIONS

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BOUTIQUE DU CAB

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COMPÉTITIONS

Seconde édition du salon Outdoor à Libramont Ces 23 et 24 avril s’est déroulé à Libramont, la seconde édition du salon Outdoor Belgium. Entre les nombreux sports extérieurs sur terre, mer et dans les airs, les sports de montagne étaient bien représentés avec la présence du Club Alpin Belge avec un mur d’initiation et l’organisation du second Open de Bloc de Wallonie. Après une compétition qui a tenu toutes ses promesses, ce sont finalement Marie Colot et Stéphane Hanssens qui se sont imposés. La météo n’était pas très favorable pour un salon de l’Outdoor ce week-end avec des températures très fraîches et un temps variable entre rayons de soleil et tempête de neige. Les visiteurs du salon ont donc alternés les rencontres avec des exposants et les sports présentés au sein des bâtiments du LEC et ceux situés à l’extérieur. Petits et grands ont ainsi pu découvrir et tester des activités plus ou moins connues. Tous les éléments étaient représentés. Pour dompter les airs, initiations de décollages en parapente et de char à voile, simulation de vol à voile et d’ULM. Pour l’eau, c’est le bassin d’initiation au Paddling et le simulateur de vague pour s’initier au surf qui attiraient les regards sans oublier la cuve d’initiation à la plongée.

Initiation à l’escalade Pour le feu, nous avons dû un peu chercher, mais nous l’avons finalement trouvé dans le tir au pigeon (d’argile). Le tir qui était décliné également sous d’autres formes avec, entre autres, du tir à l’arc et à air comprimé, du paintball, de l’airsoft et du laser game. Mais c’est la terre qui était l’élément le plus représenté. Pour la course à pied, un marathon relais était organisé pour petits et grands durant le salon avec de nombreux concurrents venus braver le vent et la neige. Un grand espace était également prévu pour les engins à une, deux ou plus de roues, qu’ils soient motorisés ou non : mono Wheel, trottinettes, rollers, skateboard, gyropode, VTT et 4x4. Le monde équestre proposait des tours en calèches ou à dos de poneys et démonstrations de chevaux de traits. Et finalement le monde de la montagne était très bien représenté avec des initiations à l’escalade et une

Démonstration de slackline par Florian Castagne

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Le stand du Club Alpin Belge

compétition de bloc, un parcours accro et une tyrolienne, des démos et initiations de slackline, un spéléo-box et de nombreux stands proposant matériels, activités et voyages liés à la montagne.

Elfe Claes

Stéphane Hanssens s’impose à l’Open de bloc de Wallonie

Avant l’ouverture officielle du salon, plusieurs films du Banff Mountain Film Festival furent projetés vendredi soir. Le samedi, commença l’Open de Bloc de Wallonie avec les qualifications. Beaucoup de Belges étaient présents, mais également quelques grimpeurs venu du Danemark, de Suède et du Luxembourg. Les hommes étaient répartis en deux sessions différentes et les dames en une seule session, en fin de journée. Ils avaient 2 h pour découvrir et tenter de réussir les 8 blocs proposés par les ouvreurs qui ont réalisé un magnifique boulot. Les blocs étaient en effet très variés en style et démontraient toute la force, souplesse et agilité qu’il était nécessaire d’avoir pour arriver au top. Au bout de beaux spectacles avec des enchaînements jusque dans

Le pow-wow du Club Alpin Belge

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Lucie Delcoigne

Marie Colot remporte l’Open de bloc de Wallonie

les derniers instants, 6 dames et 6 hommes sortirent du lot et se retrouvèrent le lendemain pour les finales. Le samedi se clôtura par une projection, organisée par le CAB, de plusieurs films d’aventure et une soirée autour de feux de camp plus que bienvenus, vu les températures quasi négatives. Le dimanche matin, les campeurs se réveillèrent avec quelques flocons sur les tentes, mais purent se réchauffer et déjeuner dans les bâtiments du LEC avant de rejoindre le pow-wow du CAB. Ce rassemblement se voulait une rencontre entre le CAB et ses membres et sympathisants pour réinventer la fédération de demain. Autour de différentes activités gérées par le CAB (montagne, falaise, escalade en salle, randonnée, slackline, via ferrata, trail,…) les 32 participants à l’activité réfléchirent au rôle du CAB et à ce qu’ils souhaiteraient voir se développer. De nombreuses pistes furent lancées et la modernisation de la fédération est en marche. Après une brève pause pour reprendre des forces, le public se réunit autour du champignon pour accueillir les finalistes hommes. A la suite de rapides explications par le speaker pour que les non-initiés puissent suivre le déroulement de la compétition, le spectacle put commencer. Comme en Coupe du Monde, les grimpeurs avaient 5 minutes pour découvrir et réaliser le premier bloc, puis 5 minutes de repos avant d’attaquer les 3 blocs suivants selon le même principe. A nouveau, l’ouverture des blocs était variée et spectaculaire pour le plus grand

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Nicolas Collin


plaisir du public. Tous les blocs furent réussis par les hommes avec 3 réalisations pour Stéphane Hanssens qui s’impose donc. Juste derrière avec 2 réalisations, Nicolas Collin prit la médaille d’argent et avec un bloc à vue et 4 bonus, Simon Lorenzi compléta le podium. Un petit break (et un verre) plus tard, histoire de laisser le temps aux ouvreurs de remonter les blocs des finales dames et le show fut reparti. Les centaines de visiteurs s’arrêtant au passage restèrent scotchés par les performances. Ils parvinrent assez rapidement à deviner les endroits clés des blocs et surent donc quand il fallait encourager les grimpeuses. Cela donna des ailes à Marie Colot qui impressionna tout le monde en étant la seule à réaliser 3 blocs et repartit donc avec l’or. Lucie Delcoigne et Elfe Claes réalisèrent toutes les deux 2 blocs, mais avec un essai de moins pour Lucie qui se classa donc 2e et Elfe 3e. Tous les finalistes repartirent avec de beaux cadeaux grâce aux nombreux sponsors et les trois premiers avec de beaux chèques grâce au salon Outdoor de Libramont.

Simon Lorenzi

Podium hommes de l’Open de Bloc de Wallonie 2016

Podium dames de l’Open de Bloc de Wallonie 2016

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COMPÉTITIONS

tte Olivier Rouque

Sport de haut niveau , s e ir a it s r e iv n u s e d u et ét ible ? comment est-ce poss

1. Est-ce possible ? –

AVANT DE COMMENCER

OUI, C’EST POSSIBLE !

2. Est-ce que c’est facile ? –

NON, mais ce n’est pas forcement aussi difficile qu’on pourrait le croire.

3. Le sport risque-t-il d’avoir un influence négative sur les études (ou l’inverse) ? –

Pas nécessairement, les relations sport-études peuvent même être considérées comme mutuelement bénéfiques.

4. Bon, ben alors, comment on fait ? Les sportifs de haut niveau engagés à l’université sont confrontés à un double challenge : performer à haut niveau dans leur discipline sportive et réussir leurs études universitaires. Alors comment font-ils pour y arriver ? Quels sont leurs trucs ? Comment s’organisent-ils ? Telles sont les questions auxquelles je me suis intéressé durant mes études sur lesquelles j’espère vous apporter quelques informations.

Avant de s’engager dans des études universitaires ou supérieures, il convient de construire un projet basé sur l’intérêt intrinsèque pour les cours et les matières enseignées. Ne choisissez surtout pas des cours ou des options parce qu’ils paraissent « faciles ». Privilégiez les cours ou les choix d’études qui vous motivent vraiment. Si les cours vous intéressent, cela augmentera votre engagement dans les études, le plaisir ainsi que vos chances de réussite. C’est simple et en plus c’est efficace. Attention cependant pour les étudiants souhaitant s’inscrire en éducation physique : ces études demandent un engagement physique important, de nombreux cours présentiels obligatoires et proposent généralement des évaluations continues pour les cours pratiques. Il est important d’évaluer la charge à laquelle vous serez confronté ainsi que votre capacité à la supporter, en addition à vos entrainements. La fatigue est un point essentiel à monitorer si vous souhaitez vous engager dans ce types d’études. Le projet d’étude doit être réfléchit et construit en incluant toutes les parties : l’université ou l’école supérieure (dont la plupart proposent des aménagements), les parents, l’entraineur, …

LE PREMIER SEMESTRE Le premier semestre constitue une étape de transition pouvant être difficile et demandant de nombreuses adaptations. Tous les moyens doivent être mis en place par l’étudiant et son entourage afin de permettre un engagement bénéfique de celui-ci dans ses études. Comme c’est le cas pour l’entrainement sportif, c’est l’engagement, la régularité du travail et la qualité de l’étude qui vont déterminer la réussite des examens.

Chloe CAULIER – Escalade –

Il faut procéder durant cette période par essais et adaptations pour tester comment et quand les entrainements peuvent être inclus dans l’horaire. Quand et comment les périodes de travail et d’études peuvent être mises en place ? Comment gérer le nouveau style de vie, le kot, le sommeil, les sorties éventuelles, etc. ? Prenez les temps de tester, de monitorer et d’adapter vos pratiques petit à petit. Par exemple, il convient, si possible, de ne pas planifier de compétitions importantes durant ce premier semestre.

photo de Luc Thijs

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L’HYGIÈNE DE VIE Une partie importante de l’entrainement (souvent négligée) est de se reposer pour récuperer des efforts et, si possible, devenir meilleur par la suite. Pour les études, c’est la même chose. Pour bien étudier, il faut être capable de bien se reposer. Donc, pour mener de front un double projet très fatiguant de sport et d’études, il faut surtout SE REPOSER BEAUCOUP. Si vous vous fatiguez trop, vous ne tiendrez pas longtemps, la qualité de votre travail sera réduite, vous risquez des blessures,… Les étudiants-athlètes en situation de réussite que nous avons interrogés reportent les facteurs suivants : (1) dormir à heure fixe et de façon régulière ; (2) faire des siestes ; (3) porter attention à leur nourriture et leur hygiène de vie. Cela peut paraitre absurde, mais le meilleur conseil que je puisse vous donner est donc surtout de ne pas trop en faire.

S’ENGAGER Il y a beaucoup de chance pour que vous le sachiez déjà, mais pour réussir il faut s’engager, faire des efforts, aller aux cours, étudier de façon régulière,… Cela s’appelle s’engager dans des pratiques délibérées. Les recherches sur l’expertise ont permis de montrer un lien significatif entre les Pratiques Délibérées (DP) et l’atteinte de l’excellence (Ericsson & al., 1993). Les DP sont définies comme une accumulation de pratiques systématiques demandant des efforts, en vue de progresser vers l’excellence. Les DP sont décrites comme difficiles, exigeantes, demandant des répétitions, des feedbacks et pouvant ne pas être immédiatement agréables ou gratifiantes. Cela peut paraître surprenant, mais le repos et les siestes font aussi partie des pratiques délibérées, et ça il ne faut pas l’oublier. Ericsson et ses collègue (1993) ont par exemple montré qu’une différence essentielle entre de très bons et d’excellents violonistes était, outre le nombre d’heure de pratiques du violon, la capacité à faire des siestes journalières. Génial, non ?

L’AUTORÉGULATION ADAPTATIVE Et puis après ? Eh bien, il faut évidement planifier ses activités, mettre en place des objectifs spécifiques de processus ou d’apprentissage, monitorer ses progrès et ses difficultés, mais le plus important est sans doute de s’ADAPTER en fonction des feedbacks que l’on reçoit de la part de son environnement. S’adapter, c’est, par exemple, passer un peu plus de temps que prévu sur un cours qui pose des difficultés. S’adapter, cela peut aussi être de ne pas aller à un cours pour lequel on dispose d’un syllabus bien complet afin d’utiliser ce temps pour s’entrainer ou se reposer. S’adapter, c’est aussi échanger les informations avec son coach, ses parents, etc. afin d’effectuer des changements de manière PROACTIVE.

Loic Timmermans

Bref, vous l’aurez compris, faire des études en même temps que du sport de haut niveau, ce n’est pas simple : il faut à la fois de la rigueur et de la consistance afin de répéter les apprentissages. Il faut tout autant de flexibilité et de proactivité afin d’adapter les charges, les pratiques et de tenir le coup tant physiquement que mentalement pour toute l’année. Si vous désirez plus d’informations à ce sujet, mon mémoire de fin d’études réalisé sur ce sujet est à la bibliothèque du CAB en version papier. Une version electronique est aussi à votre disposition sur demande.

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FALAISES

ette Bernard Marn

» s e rg ie V « s e n i a rt e c e d s o p A pro chers et autres statuettes de nos ro

Comme elles fleurissent sur les sommets des Alpes, les statues de la Sainte Vierge, tout comme celles du Christ, abondent dans nos Ardennes. Souvent placées à l’intérieur de grottes, bien souvent artificielles, des statues pieuses sont parfois situées au pied ou au sommet de rochers. On se rappellera que le rocher où mourut le Roi Albert Ier, à Marche-les-Dames, portait jadis le nom de « Rocher du Vieux Bon Dieu » en référence à un Christ crucifié placé au pied du promontoire. Le Christ provenait de l’ancienne abbaye de Marche-les-Dames, ce qui explique le nom du rocher. Un autre exemple spectaculaire bien connu se trouve à Tahaut où le rocher du Sacré-Cœur tient son nom d’une grande statue placée à son sommet. Moins connu est le rocher de Hardigny, près de Bastogne. Là, une statue de la Vierge placée à même la falaise, a donné la toponymie de : rocher Notre-Dame. Les exemples, comme on le sait, sont nombreux dans notre région wallonne. Qu’en est-il dans les massifs encore fréquentés par les grimpeurs d’aujourd’hui ? On pourrait mentionner le « Rocher du Calvaire » à Bomal-sur-Ourthe. Le calvaire érigé sur le rocher en 1905 fait suite à une croix qui fut placée là par un Anglais (li creû d’l’Anglais, en wallon) qui, perdu dans la nuit, eut la vie sauvée grâce à son cheval qui s’arrêta au bord du précipice. Pour les grimpeurs, certains rochers sont plus parlants que d’autres sur le sujet. Ainsi, le terme de « Rocher de la Vierge » fait immédiatement penser à 2 beaux massifs de la vallée de l’Ourthe. Ces deux massifs sont situés dans « l’Ourthe liégeoise », un à Sy et l’autre à Comblain. Ces nominations sont liées, bien sûr, à des statues de vierges

La Vierge à l’Enfant de Comblain – photo : B. MARNETTE

qui se trouvent fixées sur les parois, mais aussi à l’histoire de la batellerie. En effet, ce sont les « Outh’leux », les bateliers de l’Ourthe, qui ont placé ces vierges dans la roche de manière à conjurer le mauvais sort lors des passages difficiles que constituait la rivière à cet endroit. Cela nous rappelle une époque différente de celle de l’escalade, puisque la batellerie, si elle nous vient de la nuit des temps sur cette rivière, a été particulièrement intense et organisée à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle. On se rappellera qu’il y eut, au début du 19e siècle un projet pharaonique de canalisation de l’Ourthe dans le but de joindre le bassin mosan au bassin rhénan. Si ce projet ne vit pas le jour dans son entièreté, le canal fut fonctionnel entre Liège et Comblain-au-Pont, officiellement de 1857 à 1917 et jusqu’en 1949 de Tilff à Liège. Il ne reste plus de nos jours que quelques rares témoignages de cette navigation sur l’Ourthe : des bras morts de l’Ourthe, des anciennes écluses, des maisons d’éclusiers, quelques ruines diverses et des rochers !

Roche aux Faucons (hauteur : 14 cm) – photo : Philippe LUGARA

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Les « Rotches del’venne » (rocher de la vanne, en français) dont celle de Sy que les grimpeurs des années 80 ont encore fréquentée assidûment. On pourrait en citer d’autres comme « Le rocher du Sabot » ou encore la « roche à Planche », dans le même village de Sy.


Petit ours rose de Corphalie (hauteur : 14 cm) –

photo : B. MARNETTE

Rocher de la Vierge à Sy (+/- 1925) (CP Editions Veuve Perpète)

Mais, pour les grimpeurs d’aujourd’hui, ce sont les deux « Rochers de la Vierge » dont nous avons parlé qui sont encore connus. Si l’on veut d’ailleurs respecter la sémantique wallonne, on devrait dire, comme par le passé, que ce sont des « Avièrjes » comme on le dit encore en wallon aujourd’hui. La francisation du wallon a, en effet, donné une liaison malencontreuse. Le terme wallon « Avièrje » vient d’un mélange français/wallon. La francisation a réduit la liaison « A la Vierge » par « Avièrje ». Cette liaison phonétique est donc un mélange linguistique : on est passé, pour notre exemple, du wallon type « Rotche del’Vierge » au français/wallon « Rotche à la Vierge ».

Canard, Corphalie (hauteur : 13 cm) –

photo : B. MARNETTE

Quoi qu’il en soit, si ces vierges sont encore dans notre patrimoine rocheux grâce à des histoires bien anciennes, les statues actuelles ne sont pas si vieilles. La grande statue de la Vierge à l’Enfant, bien visible du village de Comblain-la-Tour a été placée là en 1949 ; celle, plus modeste, du rocher de Sy ne date que de 1989 (des vandales avaient, en effet, cassé la vierge antérieure). Les grimpeurs ont aussi joué un rôle dans le placement de certaines statuettes dans les parois ardennaises. Ainsi, dans les années 90, André Doyen, responsable de l’entretien des rochers de Corphalie, a placé en « clin d’œil » un petit « nain de jardin » dans le secteur de la Tarte, dans la voie « La Van ». Il avait trouvé cette petite statuette en plastique au bord de la route alors qu’il faisait du vélo, activité de prédilection d’André qui fut coureur cycliste professionnel dans les années 70. Il a, par la suite, également placé un petit ours rose en caoutchouc dans le dièdre de « l’Édouard », voie jouxtant « la Van ». Tout récemment, il a placé, dans la même veine, un canard en plastique au sommet de la dalle de la patinoire.

Nain de jardin, Corphalie (hauteur : 13 cm) –

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photo : B. MARNETTE


Fin des années 90, lors de l’aménagement de la via ferrata du « Fond d’Ecri », des membres du groupe ABYSS avaient placé une vierge d’une vingtaine de centimètres de haut le long du parcours. Si cette statuette a aujourd’hui disparu, le passage de la via ferrata où elle avait été placée porte toujours le nom de « surplomb de la vierge ». Celle-ci avait été trouvée chez la grand-mère d’un des membres du groupe d’équipeurs. Voici ce que nous en dit Régis Kalut : « Nous avons placé cette vierge après avoir tiré le câble, en ouvrant la voie, on s’est rendu compte qu’à partir de ce point-là, on avait vue sur le monastère situé sur l’autre versant de la vallée. » A la fin de l’année 2010, Philippe Lugara, un grimpeur liégeois, a placé une petite vierge de 14 cm de haut à la « Roche aux Faucons » à Neupré. Ce grimpeur, très croyant, a fait ce geste en souvenir de son père décédé le 4 novembre 2010. Cette petite vierge avait été ramenée de Lourdes par la fille de Philippe : Pauline. Plus récemment, il y a de cela une bonne année, une petite statuette en plastique a été placée au sommet de « l’Aiguille d’Yvoir ». C’est un grimpeur flamand qui a placé cette statuette, considérant que le lieu est un lieu de sérénité, rempli d’énergie positive. Un symbole de recueillement donc pour les grimpeurs. Il existe des histoires plus anciennes de statues placées par les grimpeurs. Ainsi, José Arnotte se souvient d’un « nain de jardin » en plâtre qui avait été placé dans les années 60 en plein milieu de la falaise principale de la carrière de Nessonvaux, le long de la Vesdre. La plus belle de ces histoires et aussi la plus ancienne est l’histoire de la « Vierge de l’Al’Leigne ». C’est probablement la plus éphémère. Elle nous a été contée par Jean Lecomte dans une ancienne revue du Club. « C’était la fin de la guerre 40-44. Les bombardements alliés se multipliaient sur notre pays. Au cours du troisième raid des Américains sur la région de Dinant, des bombes tombèrent sur la rue Masin, provoquant de nombreux dégâts. » Jean Lecomte et son ami Jo Verwilghem participèrent aux sauvetages, dégageant pas mal de personnes des décombres. En fin de journée, devant eux, une bordure de trottoir en pierre de plus ou moins 0,25 x 0,75 x 1 m. Ils la récupèrent, la chargent péniblement sur le porte-bagages d’un vélo et la ramènent tout aussi péniblement à la maison des parents de Jean… En poussant… En poussant. La pierre posée sur stèle de bois fut sculptée par Jo, d’origine gantoise et sculpteur. Elle prit bientôt la forme d’une statue représentant « la Vierge à l’enfant ». Il fut décidé de la placer sous le surplomb de l’Al’Leigne, à gauche de la niche où « l’Hypoténuse » et la voie normale de l’Al’Leigne se rejoignent. L’inauguration eut lieu en présence d’Haroun Tazieff, Henri Régnier, le médecin Jacques Godenne, Pierre Van Haute et Jean Lecomte, qui avait fixé la statue au moyen d’une broche. A la suite d’une courte messe et après une bousculade sur la minuscule plateforme, la statue fut déstabilisée et tomba le long de l’arête du « Spigolo ». Les protagonistes de l’événement sortirent rapidement et dévalèrent vers la Meuse, croyant ne découvrir que des débris. Mais, ô stupeur, malgré la chute de plus de 60 mètres, la statue était intacte, pas un éclat, pas un coup. Elle fut remontée et replacée au même endroit… Un mécréant alla placer, dans la face Nord de l’Ancienne Jeunesse à l’endroit nommé « Ristorante », un Manneken-Pis en plâtre doré en disant à ceux qui voulaient bien l’écouter, que si l’on touchait à son Manneken-Pis, il irait déboulonner la Vierge de l’Al’Leigne. Quelques

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Aiguille du Paradou (hauteur : 26 cm) – photo : B. MARNETTE

années plus tard, on enleva la statue, le plâtre s’effrita et les lieux retrouvèrent leur sérénité. Jean Bourgeois m’a fait part, il y a peu, de son envie d’aller remettre une vierge dans la niche de l’Al’Leigne. Va-t-on voir réapparaître ou apparaître de nouvelles Vierges dans maints de nos rochers ? Certains préféreront peut-être des Manneken-Pis !

Bibliographie –

Foyer Culturel de Durbuy – Collectif coordonné par B. Hemblenne : BOMAL, à la rencontre du passé aux Editions : Foyer Culturel de Durbuy, 2001

DALEM Robert et NELISSEN André : Mille ans de navigation sur l’Ourthe – Ed. Petitpas, 1973

TONET Ernest : Chapelles et calvaires de Marcheles-Dames (Pays de Namur – 1981)

MARNETTE Bernard : Le rocher Notre-Dame à Hardigny (in Ségnia, 2009)

MARNETTE Bernard : Sy-s-Ourthe : Aubade à la Vierge (in Ardennes et Alpes, 2010)

DOMBRET L. : Une splendide découverte (in Les Échos de Comblain, 1952)

LECOMTE Jean : Un souvenir de Jean Lecomte (in Ardennes et Alpes, 1997) Remerciements J. Arnotte, M. Bauchaus, J. Bourgeois, C. Collin, A. Doyen, V. Gerber, R. Kalut, Ph. Lugara, K. Hauchecorne, J.-Cl. Vittoz


FALAISES

x, u e al h C e d s e l i u g i A s e d rd o Face N , e j i e M a l e d c i P d n ra G u d rd o N ce Fa de Jean Lecomte ou L’incroyable aventure du piton

Les anciens ont toujours bonne figure ; gueule carrée, poignée de fermier, mollets d’acier, bottines de cuir cloutées, chaussettes tirées et corde de chanvre, font fondre les plus prudes de nos bigotes. Colliers en cuir clouté, longs manteau noir en skaï, bottes ferrées, rouge à lèvres, fond de tain noir coulant sous les yeux, longs cheveux huilés et peau blafarde, offrent aussi, aux plus frigides, des houles d’émotions. L’homme au masculin se moule à la mode, il se définit par des accessoires, il s’habitue à une image. Au fond de lui pourtant… une même rage de survie. Quête de l’immortalité parfois comblée par une descendance, un exploit ou une Grande Œuvre. Quel homme était Jean Lecomte ? Quelle était l’essence de son être ? Pourquoi partait-il marteler ses pitons dans d’improbables fissures, parfois humides, souvent délitées… ? D’où vient son besoin d’être au sommet ? Comment est-il devenu ce héros ?

4e relais

C’est en accompagnant l’équipe bénévole du BFJJ que me sont venues ces questions d’importance… aux Aiguilles de Chaleux. Martelant les pitons de Jean Lecomte, les extirpant de leur loge royale. C’est là que me sont venues ces notes d’espoir, ce concerto d’indices, cet opéra de réponses. En rénovant ses voies aux normes de sécurité actuelles, j’allais reconstituer sa pierre de rosette, tel Champollion, et découvrir l’alphabet secret de cet homme.

J’en arrivais à la dernière lettre, la clé de voûte de la compréhension, le « Z ». Déprimé par l’écriture nietzschéenne du Zoroastre, gêné de terminer mon analyse sur la note si charnelle du Zizi, trop habitué aux odysséennes significations mythologiques du Zéphyr, éloigné par l’érotique moustache du héro masqué, le dit Zorro, je potassais dur, mais je n’arrivais pas à déceler le code final.

Les jours passaient, les kilomètres défilaient entre mon domicile et mon « bureau » de recherche, les pluies lavaient mes saignées calcaires et, petit à petit, l’horizon se dégageait. Et tout doucement, je décryptais l’essence de l’homme qu’était Jean Lecomte :

Un jour pourtant, un de ces mauvais jours d’été, jour où le ciel noir verse ses flocons blancs sur l’ambigu sommet de la Meije, alors que j’aide bénévolement le gardien Fredi du refuge du Promontoire : résolution d’infiltrations, agrandissement de l’espace intérieur ; il me livre enfin le Graal de ma quête. Il me parle d’une voie d’accès

« A » comme Alberte, son premier amour ; « B » comme Belge, fervent croyant qu’il était ; « C » comme Chambiru, le nom de son oisillon de compagnie qui voyait tous les exploits moins connus de Jean, mais ne les rapportaient jamais à sa femme. Le décryptage avançait, je ne diminuais pas d’effort. « M » pour « Maman, je t’aime », son tatouage dissimulé dans le cuir chevelu, nécessitant une opération lorsque, trop tôt, la calvitie dévoila son intimité. « P » pour promiscuité dans la cordée où les hommes ne font qu’un. « T » pour tétanisé par le vide et décuplant ses forces titanesques pour s’en éloigner. C’est au bout de 3 mois de brossages de prises, tel un archéologue découvrant les indices les plus infimes, c’est en collant la dernière broche en acier galvanisé de sa grande œuvre, la Chambiru, à Chaleux que m’est venue la résolution de la plus emblématique lettre de noblesse détenue seule par la lignée Lecomte.

6 h 00 du matin, sur la face Nord

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Eric Van Crom brugghe


la Brèche de la Meije, il fait doux, une trop fine croûte cède sous nos pas pour plonger dans une poudreuse parfois jusqu’à la cuisse. Le combat dure 2 h et nous arrivons au col. Une cordée est passée hier, ouvrant la voie de traverse en face Nord vers le refuge de l’Aigle, mais ils avaient des raquettes… Nous pas. Continuant l’impossible, nous sinuons entre crevasses et séracs en alternant l’ouverture dans cette poudreuse sans fond. Il est 6 h 30 lorsque, équipés, nous sommes prêts pour la bataille verticale. Mais un énorme bouchon de neige menace dangereusement la goulotte de départ. Nous sommes obligés de partir vers la gauche où la glace est pauvre, laissant place à la neige et la roche. Après 40 m, puis un autre 60 m, nous trouvons traces de relais. Pourtant, nous nous éloignons de la branche inférieure du Z marquée par une énorme vire de neige longue de 200 m et collée à la face en une pente à 50°. Obligés d’évoluer par relais, chacun à son tour vu la dangerosité des goulottes empruntées, nous plantant sous des blocs protecteurs lorsque tombent, en rafale, des myriades de roches et de glaces, du haut de la face, comme largués par les Choucas, gardiens des secrets de la Meije, codé sous le « Z » de Jean.

50 cm sur le refuge du Promontoire

Au bout de 4 longueurs en mixte, une traversée de neige vertigineuse nous permet de regagner à droite, la vraie voie de « Z ». Trois longueurs supplémentaires nous permettent l’accès de la rampe inférieure du « Z ». Il est 11 h 00, nos vivres sont épuisés. C’est faux : il nous reste une poignée de raisins secs pour 3, et 150 gr de tomme.

à la Meije qui porte le nom de « Z », située en face Nord, et dessinant paradoxalement sur cette face un « S ». Cette voie est faite pour l’alpiniste confirmé, celui qui ne connait pas de limite et qui « possède » directement ce qu’il touche. Ne serait-ce pas ce qui caractérise le Jean ? Après 2 jours de stabilisation d’un manteau neigeux tombé à hauteur de 50 cm, avec une isotherme à 4 600 m, fin juin (autant dire des conditions d’entre saison), avec mes meilleurs partenaires encore en vie, Giorgos Athanasopoulos et Joël Godfroid, mais surtout avec les véritables pitons de Jean Lecomte, ceux-là même retirés à sa voie mythique à Chaleux, nous nous élançons donc dans la voie du « Z ». Il est 1 h 00 quand, les yeux ouverts, la conscience en alerte, j’entends le réveil. Je n’ai pas dormi, je réveille les gars et nous nous extirpons des tentes au bivouac sous le Promontoire. A 2 h 00, nous entamons l’ascension de

Approche de la face Nord de la Meije

Descente du glacier Carré sur la vire du Pas du Chat

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On a vu court, trop court. A ce stade, les rappels sont encore possibles, mais très délicats, voire extrêmement dangereux. Nous décidons de sortir par le haut, cette seconde partie du « Z » est certainement moins difficile. Certes, les 400 m d’accès au « Z » sont la vraie difficulté de la voie, mais la fatigue est là et les conditions de neige nous obligent à continuer l’évolution par relais, tout en lenteur. La barre inférieure du « Z » se termine en glace avant de virer à gauche. Le soleil au zénith nous envoie des coulées de neige et de glace. Alors résonne le 3e piton de Lecomte, me permettant l’installation d’un relais de fortune. Gio à côté de moi est protégé, Joël est sur un cabestan 5 m plus bas sous un autre bloc protecteur et moi il faut que j’avance, chercher un coin à l’abri, et vite. Je choisis le passage rocheux en raccourci pour rejoindre la barre médiane du « Z » et c’est là que me viennent les solutions de ma quête : Jean Lecomte, l’image du père au sommet, les fils qui m’attendent en vallée. C’est l’évidence même, la ligne parfaite, celle que l’on cherche toute une vie, courte vie, une ligne, une lignée… Je suis très mal engagé, un regard en arrière me rappelle qu’il n’est plus possible de désescalader. Les pitons ne trouvent plus de place, mes sangles roulent sur des faux plats, aucune aide chez mes amis les friends. Je pose un crampon sur un graton, la pointe du piolet sur un plat de granit, c’est le grain de la roche qui arrête ma lame… Il n’y a que 5 mètres à franchir, les plus longs de ma vie. Chacune de mes tentatives pour poser une sécu échoue, il faut avancer, les crampes arrivent. Un regard vers le bas

Bivouac au promontoire et je comprends que la chute ne peut arriver… J’évolue au millimètre près, lâchant un ancrage sur roche pour un autre plus médiocre encore, puis… la bande neige ! Je lance la lame le plus loin possible, mes crampons crissent sur le granit… Et la lame s’enfonce dans un fragile bout de neige durcie. Puis l’autre. Et c’est le pied, puis l’autre, je suis vivant ! Je n’ai plus besoin des pitons de Jean, la rampe est raide, la neige est dure comme glace, il n’y a que mes pointes avant qui s’ancrent, je respire, et je file sur la voie rapide. La branche médiane est avalée, il nous reste 2 longueurs pour sortir, dans une goulotte sur la droite, c’est la branche supérieure du « Z ». Il est 19 h 00 quand les 3 hommes s’enlacent au sommet de la voie. Le soleil est chaud comme la tomme, piètre récompense pour l’estomac, mais il nous reste assez d’eau. Le sommet de la Meije se pointe 200 m au-dessus de nous sur la gauche. Nous surplombons le glacier carré, premiers à le fouler de nos pas en ce début de saison. Ce glacier qui, hier encore, dégueulait des tonnes de neige, voudra-t-il bien nous porter jusqu’à sa sortie ? Une chance. La descente par la voie normale, nous la connaissons. Les rappels sont « vite » retrouvés pour tomber du Pas du Chat sur la dalle Castelnau. Puis nous jouons d’équilibre sur l’arête pourrie de la pyramide Duhamel, pour nous laisser glisser sur la ligne de rappels de « Reine de la Nuit », et enfin prendre pied sur le glacier, pas loin de la brèche. Il est 1 h 00. La neige est si profonde que nous enfonçons jusqu’à la cuisse. A peine 100 mètres nous séparent du refuge, mais ce n’est qu’une heure plus tard que nous empoignons la rampe en acier galvanisé du refuge du Promontoire. La porte est ouverte. Nathalie, seule au refuge, veille sous les draps. On laisse un petit mot rassu-

Branche supérieure du Z

La branche inférieure du Z

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Le secret du Z rant aux Gardiens des Secrets et un billet pour la bière et direction bivouac pour un repas de fête : semoule pesto camembert, nous sommes les rois de nos tentes… Et enfin dormir, laisser sa conscience pénétrer les secrets du rêve, assimiler le message du « Z », reposer son corps, et retrouver sa place dans la lignée. Voie du « Z », face Nord de la Meije, 700 m en mixte : 4 h 30 d’approche 13 h d’ascension 6 h 30 de descente 24 h de course. Remerciements émus à mon père, ce héros, à Fredi et Nath, gardiens du refuge de nos rêves, à Joël et Giorgos avec qui nous ne faisions qu’ « un », à Sandrine qui écrit cette lignée et à Jean Lecomte pour sa ligne magique aux Aiguilles de Chaleux.

Plaisirs du bénévolat

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Face Sud de la Meije


FALAISES

El Topo

Olivier Zintz

L’itinéraire très engagé ne connaîtra une répétition que quatre ans plus tard lorsqu’une autre cordée, composée de Michel Bertrand et Eddy Bouchet réalise la seconde ascension et cette fois d’une traite, mais toujours en artif. Après ces deux ascensions, la voie tombe dans l’oubli ; il faut attendre 2008 pour que deux paluards, Yannick Courtes et Simon Aldinger, aient la très bonne idée d’un rééquipement de la voie pensé pour l’escalade en libre. Ils enchaîneront séparément toutes les longueurs, mais pas d’une seule traite.

Chris dans la troisième longueur en 6c Siurana est connu de tous comme étant un site majeur de voies sportives, probablement un des plus mythiques de la planète grimpe. Mais c’est aussi un endroit qui inspire, un endroit où le soir, lors de l’apéro, après une grosse journée de grimpe, tu rêves de défis encore plus grands. Plus que de rêver, parfois tu décides de ton prochain objectif. Bien sûr, les copains assis à tes côtés, loin de réfréner tes ardeurs, sont au moins aussi enthousiastes que toi et d’emblée s’embarquent dans l’aventure ! C’est ainsi qu’est né le projet « El topo », du nom d’une grande voie parcourant la paroi de l’Escalès, dans les gorges du Verdon. Avant tout, quelques notions historiques sur la voie s’imposent. Elle fut ouverte en 1981 par Marco Troussier, suivant le magnifique pilier de 300 mètres séparant les voies « Ula » et « La demande ». À cette époque, Marco n’a pas grimpé cet itinéraire en escalade libre, mais bien en escalade artificielle, avec tout de même une certaine éthique, privilégiant au maximum les crochets goutte d’eau, plaçant le moins possible de pitons et autres moyens laissant des « cicatrices » dans la roche.

Chris aux mains avec le passage dur du 8a de la treizième longueur

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Chris dans le crux de la cinquième longueur en 7a Le premier enchaînement complet restait donc à faire, du moins au vu des maigres infos que l’on a pu trouver sur Internet, personne ne s’y était jusqu’alors frotté avec succès ! Au tour de la team belgo-belge d’entrer en scène ! Nous sommes tous les trois, Christophe Henry, Tim de Dobbeler et moi-même, chauds comme la braise

Chris récupère un peu avant le dernier passage dur du 8a ou plutôt comme une baraque à frite, pour ce défi de taille. Notre tactique d’ascension est simple : il faut que chaque longueur de la voie soit enchaînée par au moins l’un d’entre nous, qu’il soit en tête ou en second. C’est donc un enchaînement d’équipe, moins glorieux que d’enchaîner chacun toutes les longueurs en tête, mais bien plus simple au niveau logistique et aussi plus accessible pour les faibles grimpeurs que nous sommes. Après deux premiers jours sur place pendant lesquels nous faisons de belles voies pour se mettre dans l’ambiance Verdon, nous nous sentons prêts à attaquer ce fameux pilier en la date du 29 mars de l’an 2016. Après de minutieux préparatifs longuement réfléchis, c’est-à-dire durant le laps de temps disponible entre la fin de l’apéro et le début du souper, nous sommes mentalement et matériellement prêts pour nous lancer dans cette belle envolée. Nous prévoyons deux jours dans la voie, ce qui impose de prendre avec nous le portaledge, car la voie n’offre pas de vires de bivouac. Nous emportons aussi notre eau, nos sacs de couchage, nos matelas, bref, tout le matos pour vivre confortablement en paroi.

Chris se prépare à la bagarre de la cinquième longueur un 7b sur de toute petites prises

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Nous aurons besoin de la matinée pour arriver en rappel au pied de la voie, laissant au passage le matériel pour la nuit au relais que nous avions préalablement choisi pour établir notre hôtel du soir. Enfin, vers 12 h 30, Chris, grand gagnant du traditionnel « pierre-papier-ciseaux », s’élance dans la première longueur cotée 6c. Après un départ tendu sur du rocher bien péteux, il s’envole vers le premier relais ; nous sommes comme des lions en cage, surmotivés et prêts à nous frotter aux longueurs dures qui suivent !


Les hostilités commencent vraiment au pied de la quatrième longueur, un 7b bien déversant. Chris à nouveau en tête de cordée part à l’attaque et n’en fait qu’une bouchée. Première longueur dure dans la poche, c’est bon pour la motivation des troupes. Loin de nous contenter d’une seule personne qui enchaîne la longueur, Tim et moi partons avec la conviction de l’enchaîner aussi. Arrivés au relais, nous perdons peu de temps en bavardage, la journée s’annonce longue et nous aimerions terminer les longueurs du jour sans devoir mettre nos frontales. Voici la suite du programme jusqu’au « relais-hôtel » : 7a, 7b+, 7b+, 6c, 7a, 7b+. Le premier 7b+ sera la première longueur où le premier de cordée (dites donc que de premières choses !) tombera. C’est Tim qui est en tête dans cette longueur, il prendra le temps de bien analyser les méthodes afin de nous guider au mieux lors de notre essai. C’est d’ailleurs la stratégie que nous adopterons pour chaque longueur dure où le leader tombe. Et cette stratégie paie, car en fin de journée, nous arrivons au « relais-hôtel » en ayant enchaîné chaque longueur. Notre timing est parfait, le soleil se couche alors que nous entamons l’installation du portaledge.

Portrait de famille me tirer au point pour réussir à passer, ne réussissant pas à tenir cette prise cassée devenue microscopique. Néanmoins, j’analyse minutieusement les moindres aspérités du rocher pour pouvoir conseiller au mieux Chris qui se lance en second dans la longueur.

Quelle journée incroyable, tout a roulé comme nous l’espérions, c’est plutôt rare. Trop heureux que pour sentir la fatigue, c’est avec enthousiasme que nous parlons des longueurs de la journée qui nous ont marquées par leur beauté et la qualité du rocher. Nous avons emmené avec nous un festin sponsorisé en grande partie par notre ami Arnaud qui nous a donné de grand cœur des plats lyophilisés bien goûtus ; non, non, pas d’ironie, c’était vraiment très bon ! Doucement, le calme prend le dessus sur nos conversations, il fait complètement noir autour de nous, noir et silencieux. Il est agréable de se laisser aller à la fatigue bien au chaud dans son duvet. Les quelques mots que nous échangeons sont les seuls bruits qui perturbent la quiétude immuable de ce lieu, comme suspendu dans le temps… Enfin, techniquement, plutôt dans le vide. C’était prévu qu’un de nous trois dorme dans un hamac à côté du portaledge, hamac que nous avons oublié de prendre. Nous passons donc la nuit « collé-serré » sur 4 m² de toile. Au petit matin, ce sont les rayons du soleil qui, doucement, nous sortent de notre sommeil. Probablement un des plus beaux matins du monde, le soleil enflamme le sommet des parois et apporte une chaleur doucereuse propice à un petit déjeuner à rallonge. Ranger nos affaires de bivouac réchauffe doucement nos muscles encore contractés des efforts de la veille. La première longueur, cotée 7c+ tout de même, s’annonce rude ; en plus, c’est moi qui m’y colle. Mais loin de me rebuter, je me lance dans la longueur avec beaucoup d’enthousiasme, je rêve de la faire à vue. Le début n’est pas trop dur, j’avance facilement, le corps se réchauffe. L’intensité augmente, un crux et puis souvent un petit repos, la gestuelle est d’enfer. J’avance bien dans la longueur, m’éloignant du relais précédent, me rapprochant du suivant. Je sais que la grosse difficulté se trouve au niveau d’une prise cassée, je l’aperçois depuis un repos. C’est maintenant que je dois tout donner, je me lance, n’y arrive pas et désescalade pour revenir au repos. J’analyse à nouveau les prises et repars, ça ne passe toujours pas. Après plusieurs essais, je tente le tout pour le tout, serre de toutes mes forces une petite réglette main droite et lance ma main gauche sur la prise cassée. Elle est beaucoup trop petite que pour la tenir en dynamique, directement elle me glisse des doigts et je m’envole… Le « à vue » tombe à l’eau, dommage ! Finalement, je devrai

Tim et Chris se suivent dans la dernière longueur de la voie un 6c délicat jusqu’aux derniers mètres

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Et ça paie, car il enchaînera « flash » cette longueur. Impressionnant, ce Chris ! Nous voilà à trois longueurs du sommet, deux 6c+ entrecoupés par LA longueur mythique, le 8a. Le relais précédant le 8a est vraiment confortable : une sorte de mini grotte avec assez d’espace que pour s’y asseoir à trois. Nous sommes dans les temps, il est seulement 15 h 00. Nous en profitons pour manger et boire afin de prendre de l’énergie pour ce gros défi juste au-dessus de notre tête. La ligne a l’air splendide, un mur très compact au profil plutôt vertical, laissant juste quelques petits trous pour progresser. Chris démarre avec aussi le rêve d’enchaîner à vue. Dès les premiers mètres, il grogne, croyez-moi, c’est que c’est dur. Il passe une première section difficile suivie d’un bon repos. La suite semble être un des passages les plus ardus ; il s’y engage et mène un beau combat, mais tombe. Il repart presque aussitôt et après quelques réglages, trouve la méthode adéquate et passe les séquences. Le terrain est plus facile sur les dix prochains mètres, Chris en profite pour grimper calmement et récupérer. Il ne lui reste plus que cinq mètres en traversée à droite pour rejoindre le relais. À nouveau, une séquence très dure, quelques chutes plus tard, le voilà au relais. Il se retourne vers nous avec un grand sourire et nous crie : « C’est du pur Freyr, 100 % notre style, on peut l’enchaîner cette longueur ! ». Tim a encore les bras bien cuits de la longueur précédente et me propose de démarrer avant lui. J’obtempère avec joie, impatient d’essayer cette longueur qui a l’air sublime. Chris me conseille dans ma montée, mais malgré tout je tombe aussi aux deux séquences dures de la voie. J’arrive tout de même à faire tous les mouvements. Assez vite, je rejoins Chris au relais, il est bouillant pour faire un deuxième essai, il se sent bien et surtout capable d’enchaîner la longueur. Tim est d’accord de passer son tour pour que Chris mette son essai dans la foulée, tant que ses muscles sont encore bien chauds. Je reste au relais supérieur pour prendre des photos, Chris est déjà redescendu près de Tim et s’apprête à se lancer dans sa deuxième montée. On peut facilement voir dans son regard qu’il est déterminé à en découdre avec cette longueur. La pression est sur ses épaules, s’il réussit cette longueur, l’enchaînement de la voie est quasiment dans notre poche. Les premiers mètres sont difficiles et il peine dedans, n’ayant pas retenu toutes les méthodes. Il se trompe de main, mais arrive tout de même à s’en sortir et rejoint le repos avant la première section très dure. Il prend le temps de se refaire, mais ne traîne pas à repar-

Tim dans les rappels pour accéder au pied de la voie tir. Main droite dans une petite pochette, ramener main gauche à côté, aller chercher loin à droite un mauvais bi-doigt, bien placer les pieds sur de micros prises, bloquer le bras droit et croiser loin au-dessus avec la main gauche pour serrer une petite réglette. Il passe la section et avec style en plus, quelle escalade ! Il est maintenant assez proche de moi, on se remémore les méthodes de la dernière section dure. Il s’y engage avec brio et le voilà à mes côtés, clippant le relais. On ne peut s’empêcher de se faire une bonne accolade, bien virile évidement, et de crier notre joie. Ne reste plus que la dernière longueur, un 6c+ tout de même, mais dans notre tête, la victoire est déjà nôtre. Tim, malgré ses chaussons beaucoup trop souples pour les prises de pieds minuscules de cette longueur, prend aussi beaucoup de plaisir dans cette escalade très « freÿrienne ». J’ai l’honneur de conclure la voie en partant en tête dans la dernière longueur. Elle est magnifique, un peu physique au début, ensuite de belles gouttes d’eau en dalle, je me régale malgré les bras qui commencent à flancher. Je grimpe le dernier mètre de la voie et me rétablis sur le plateau, ébloui par le soleil de fin de journée et par cette ascension que nous venons de boucler… Nous tenons à remercier les copains présents pour nous avant, pendant et après cette grande envolée. Particulièrement, Arnaud pour le support logistique, Laure et David pour notre rappel coincé, Raph pour le petit mot au sommet de la voie et, bien sûr, nos amoureuses qui nous laissent vivre notre passion !

Tim a l’attaque de la quatrième longueur en 7b

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FORMATIONS

ALPI-SECOURS 2016 Le CAB organise diverses formations dont celle de sauvetage en milieu vertical, intitulée Alpi-Secours. Voici les infos utiles pour la formation Alpi-Secours 2016 : • • •

préparation au test probatoire : 3 dimanches du mois de septembre test d’entrée : 2 octobre cours de 9 jours : – les 8 et 23 octobre 2016 ; – les 6, 13, 26 et 27 novembre 2016 ; – les 4, 11 et 18 décembre 2016 le recyclage 2016 se fera le 27 décembre 2016.

Pour s’inscrire et pour tous renseignements, contacter Freddy Gonda : freddy.gonda65@gmail.com – 0495/26.31.09 – www.alpi-secours.org

? e g la c y c e r n u l -i t u fa i o u Pourq Philippe Veling Coordinateur Formations a.i. Vous n’avez jamais fait d’escalade et vous voulez vous initier à ce sport qualifié « à risques ». Vous voulez le faire « en toute sécurité » et, dès lors, vous souhaitez être initié par un moniteur dont le brevet est pour vous le garant de ses compétences. Le brevet de moniteur décerné par le Club Alpin Belge et homologué par l’Adeps vous donne confiance… mais qu’en est-il si ce brevet date d’une quinzaine d’années ? Comment être certain que le moniteur a gardé ses compétences et une pratique régulière ? C’est le principal motif pour lequel un moniteur doit se « recycler » tous les 5 ans. C’est aussi éventuellement une opportunité pour lui de se mettre au courant de nouvelles techniques, des nouvelles tendances dans le sport, mais l’aspect le plus important pour « l’élève » est que son moniteur est au top du point de vue de la sécurité. Vous êtes moniteur et vous avez fait un sérieux investissement en temps et en argent. Il n’est pas question de perdre votre brevet, mais sa durée de validité pour l’encadrement est de 5 ans. Afin de le valider à nouveau pour une nouvelle période de 5 ans, vous devez démontrer que vous maîtrisez toujours les différentes techniques, sans qu’il soit question d’épreuve contre le temps ou de niveau de performance comme cela a pu être le cas lors de la formation initiale.

Logiquement, il n’y a aucune raison de ne plus savoir exécuter les techniques que vous maîtrisiez précédemment. Si tel est le cas, tout va bien. Dans le cas contraire, vous devriez les réviser et les répéter. Compétences Moniteur Niveau 1 escalade versus Initiateur escalade SNE Essentiellement 2 différences : –

le moniteur niveau 1 escalade ne peut encadrer seul un stage d’initiation en falaise, il doit être supervisé par un moniteur niveau 2. L’encadrement d’une via ferrata n’entre pas dans les compétences d’un moniteur niveau 1, il faut être niveau 2 pour cela. Lors de la réforme des moniteurs, le CAB a souhaité que l’initiateur escalade SNE (Site Naturel d’Escalade) puisse être autonome pour encadrer un stage d’initiation en falaise et en via ferrata de peu d’ampleur. Pour ce faire, des techniques d’intervention qui étaient précédemment vues au niveau 2 ont été incluses dans la formation d’initiateur. Le CAB souhaite, à l’occasion des recyclages, que les moniteurs niveau 1 acquièrent les compétences de l’initiateur. Il y a donc un certain nombre de techniques d’intervention qu’ils doivent assimiler en plus des techniques qu’ils avaient apprises lors de leur formation. On peut les regrouper dans 4 « modules » :

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– – –

module aide au second à partir du relais • mouflage « italien » ou autre technique, l’essentiel étant l’efficacité ; • descendre, rassurer le second, l’assurer et remonter ; • descendre, au moyen d’une auto-moulinette, le second bloqué ; module intervention sur rappel par le haut et par le bas module travail du moniteur sur corde fixe, fractionné, rappel collectif, main courante module via ferrata

Préparation du recyclage (partie sécuritaire) Afin de limiter la durée du recyclage proprement dit, il a été décidé que ces 4 modules seront donnés en préparation au recyclage au sein des différents cercles (en particulier ceux qui organisent les formations animateur). Les moniteurs qui sont actifs dans ces cercles peuvent ainsi au sein de leur cercle acquérir ces nouvelles techniques. C’est de la responsabilité de tous les moniteurs AVANT de participer à la journée de recyclage, de se mettre à jour pour ces 4 modules supplémentaires selon les modalités qui leur conviennent. Toutes ces techniques sont également reprises dans le syllabus Anim SNE disponible en ligne sur le site du CAB : http://www.clubalpin.be/node/574/. N ’hésitez pas à envoyer vos commentaires à ce propos, le syllabus n’est pas figé, il ne demande qu’à évoluer grâce à vos diverses suggestions. Le recyclage lui-même se limitera à une seule journée au cours de laquelle, par groupe de 6 moniteurs maximum, vous passez dans 5 ateliers où il vous suffit de montrer, par une mise en situation directe, que vous maîtrisez toujours les différentes techniques sécuritaires du niveau initiateur SNE. Il n’est nullement question dans ces ateliers d’épreuve contre le temps, ni de niveau de performance sportive, uniquement une maîtrise sécuritaire.

Cette journée de recyclage est obligatoire également pour les niveaux 2 et 3. Le contenu du recyclage complémentaire pour les niveaux 2 et 3 est encore à l’étude. Ces 5 ateliers sont : 1) via ferrata en cordée avec gestion de la cordée, simulation de l’intervention après une chute avec longe éclatée, descente d’un ferratiste sur poste-frein ; 2) aide au second au relais : mouflage, débloquer le reverso sous tension, descendre-rassurer-remonter, au moyen d’une auto-moulinette descendre le 2d bloqué ; 3) intervention rappel par le haut et par le bas (il ne s’agit pas d’un grimpeur blessé, mais uniquement d’un grimpeur bloqué) ; 4) moulinette trop courte avec méthodes relais de fortune, rappel-réchappe et rallonge de corde sous tension ; 5) travail du moniteur sur corde fixe avec fractionnement et déplacement latéral. Il n’y a donc rien de « particulier » dans ces différentes techniques. Celles-ci sont normalement maîtrisées par un moniteur toujours en activité et il n’y a donc, à priori, aucune raison « d’échouer ». Un minimum de révision pratique préalable doit suffire. Lors de ces ateliers, il est aussi possible d’échanger entre vous et avec le moniteur en charge du recyclage, des astuces techniques qui améliorent l’intervention… et ainsi faire progresser les connaissances de l’ensemble des moniteurs. Les dates pour la journée de recyclage sont planifiées le dimanche 9 et le dimanche 16 octobre à Marche-lesDames. Informations pratiques et inscription préalable obligatoire sur le site du CAB.

r e m r fo e s x u ie m s r u Toujo ! s t n fa n e s e d r e r d a c n àe Partager sa passion du sport aux plus jeunes peut être une expérience formidable, mais êtes-vous outillés pour bien comprendre les enfants ? Yapaka, la Coordination de l’Aide aux enfants victimes de maltraitance, lance une formation en ligne pour prévenir la maltraitance.

aud Laetitia Vign

La maltraitance peut toucher tous les enfants et adolescents, quel que soit leur milieu social ou leur situation familiale. Ne croyez pas que cela n’arrive qu’ailleurs ! Cette petite formation peut permettre d’en apprendre vite et de moduler votre apprentissage à vos horaires, car tout se passe via le site Internet. Elle est gratuite et librement accessible en ligne sur mooc.yapaka.be.

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UELI STECK

Ueli Steck aka «The Swiss Machine », portrait d’une légende de l’alpinisme.

Surnommé « the Swiss Machine », Ueli Steck est un des plus grands noms de l’alpinisme du XXIe siècle. Renommé pour ses ascensions rapides en solitaire, les risques entrepris lors de celles-ci et la minutie qu’il apporte autant à son entrainement qu’à son équipement, Ueli Steck est avant tout un maître du contrôle de soi. Ses performances ne sont plus des faits isolés mais de véritables étapes dans l’histoire de l’alpinisme. Ueli Steck a établi de nouveaux records sur des faces techniques et difficiles. Sa recette est simple, pour grimper des faces qui prennent plusieurs jours à des cordées : il grimpe seul et léger.

Il enchaine ensuite avec les records, toujours imbattus, des Grandes Jorasses en 2h21 et du Cervin en moins de deux heures! Pour ces performances il décroche son premier piolet d’Or en 2009 avant de continuer ses performances et son entrainement avec comme objectif l’ascension de 8000 mètres en solitaire et sans oxygène. Son premier 8000, il Ueli Steck, à l’instar des horlogers suisses, le grimpera en 2009 (le Gasherbrum II) avant prône la perfection. Il grimpe léger, avec le de battre de nouveaux records de vitesse sur matériel nécessaire ; rien de plus. Il participe le Shisha Pangma (8013m) en 10h et demi , le d’ailleurs à l’élaboration de nouveaux équipe- Cho Oyu, l’Everest et finalement la face sud de ments pour différentes marques. Son expé- l’Annapurna en seulement 28h, sommet qui lui rience est un atout indéniable pour créer des vaudra un nouveau piolet d’or en 2014. vêtements techniques mais également du matériel de pointe. De cette expertise, Ueli Steck En 2015, il délaisse quelques peu les soma gagné en connaissance et prépare mainte- mets les plus hauts du monde pour son projet nant le lancement de sa propre marque qui #82summits : gravir les 82 sommets de 4000+ portera son nom. mètres des Alpes sans moyens motorisés. ProIl participe enfin au développement de nou- jet qu’il réussira en 62 jours, malgré des mévelles techniques d’entrainement qu’il conçoit saventures qui couteront la vie à l’un de ses et expérimente lui-même. compagnons de cordée. Pour comprendre cette machine suisse, son palmarès parle de lui-même : depuis 2005, il pratique l’escalade en solitaire, autant en rocher, en mixte, glace ou neige. En 2007 il tente sa première ascension rapide sur la mythique face nord de l’Eiger (3h54), l’année suivante il bat le record établi en effectuant un temps de 2h47 (qu’il améliorera encore en 2015 : 2h22).

Un personnage hors du commun, une légende vivante, une machine mais surtout un homme qui a consacré sa vie à la montagne. Si vous voulez en savoir plus, Ueli Steck sera en conférence à Bruxelles en novembre prochain. A ne pas rater !

BRUXELLES @ WOLUBILIS 29 NOVEMBRE 2016 À 20H INFO & TICKETS 24 WWW.MAURICELAVENTURE.BE


MONTAGNES

ette Bernard Marn

Alb

er ert I de Belgique et sa famil e ines alpinistes Une histoire de rois et de re

Songez que, autour d’Albert Ier, le patriarche alpiniste, on trouve son épouse, mais aussi leurs trois enfants et leurs deux beaux-enfants. On se retrouve ainsi dans une lignée royale très proche avec sept protagonistes qui ont tous régné et qui ont tous pratiqué l’alpinisme (terme entendu ici comme pratique d’ascension avec cordes, mousquetons, crampons…). Ainsi, outre le couple Albert-Élisabeth, on trouve également Léopold III, roi des Belges de 1934 à 1950. Il fut un alpiniste tout aussi brillant, pour ne pas dire plus talentueux que son père. On peut citer aussi son frère, Charles, régent de 1944 à 1950, ainsi que sa sœur, MarieJosé, la dernière reine d’Italie. On ajoutera également à cette liste Astrid, princesse de Suède, devenue reine des Belges par son mariage avec Léopold et aussi, dans une moindre mesure, Umberto II le mari de Marie-José, le dernier roi d’Italie.

Albert dans la face Nord de la Punta Santner en 1931 – photo : W. Amstutz Des familles royales, il en existe, tout comme des familles de montagnards. Moins fréquentes sont les familles royales qui pratiquent assidûment la montagne ! La famille royale de Belgique est de celles-là. En effet, si Albert Ier est bien connu pour être le roi alpiniste, on sait moins qu’il a entraîné femme et enfants dans sa passion. Une famille d’alpinistes rois, voici un sujet singulier. Cette passion pour l’alpinisme est en fait assez connue ; pourtant, à y regarder de près, il y a là une dynastie tout à fait particulière et symbolique de ce que l’on peut appeler l’alpinisme aristocratique. Cet exemple est assez cocasse pour un pays dit plat.

Deux autres caractéristiques aident à cerner le sujet de l’alpinisme dans cette famille royale. Il s’agit d’une constante de temps et de lieux. En effet, de la naissance d’Albert, en 1875, au décès de Marie-José, en 2001, cette histoire parcours l’ensemble du 20e siècle. On fera le même constat si l’on prend les années de pratique avec Albert et Élisabeth qui gravissent leurs premiers sommets en 1905 et Léopold qui réalise sa dernière ascension en 1966. Il est à noter que Léopold et Marie-José resteront toujours à l’écoute du monde de l’alpinisme, même après l’arrêt de leur pratique de la haute montagne. Cela est mis en évidence dans leur correspondance, dans l’accueil qu’ils feront à des conférenciers de passage, par exemple, ou encore en prenant certaines positions pour la protection de la montagne. Nous disions également qu’il y avait une constante de lieux. En effet, c’est bien sur l’ensemble des Alpes que l’entièreté des membres de la famille réalisera ces ascensions. Des Alpes maritimes où Albert Ier gravira « Le Castello Provenzale » jusqu’à l’extrême Est des Dolomites où, par exemple, Albert et Charles réaliseront la spectaculaire ascension du Campanile du Val Montanaia. Voici donc un sujet bien étendu dans le temps, mais aussi sur tout l’arc alpin et même au-delà si l’on considère les nombreuses falaises visitées, notamment par Léopold,

Extrait du registre de l’hôtel « Monte Rosa » à Zermatt (1908). Albert et Elisabeth sont enregistrés sous le nom de Comte et Comtesse de Rethy

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dans l’ensemble de la France et des différents voyages réalisés par certains membres de la famille. Voir un véritable alpiniste derrière un roi ou une reine, voici une curieuse gageure et pourtant, lorsqu’on examine cette histoire de la famille royale belge, il faut bien admettre que, derrière leur noble statut, se cache, en tous cas pour certains protagonistes, de véritables et talentueux alpinistes. Alors, alpiniste-roi ou roi-alpiniste, la question mériterait parfois d’être posée. Il s’est souvent dit qu’Albert voulait abdiquer pour se retirer en Suisse et vivre là sa passion pour la montagne. Les proches de Léopold III ont souvent constaté que ce roi taciturne pouvait tout aussi bien s’enflammer lorsqu’il parlait de ses ascensions ou de ses voyages d’exploration, voyages qu’il a réalisés dans la seconde moitié de sa vie, après son abdication en 1950. Le citoyen belge sait la difficulté de gouverner un pays aussi complexe que la Belgique. On ne peut soustraire à l’histoire des compromis, parfois peu glorieux, que nécessite l’exercice du pouvoir. On pense, par exemple, à la curieuse réponse faite par Albert Ier à la fameuse « Lettre au Roi » de Jules Destrée. Réponse lapidaire qui reste, sans doute, une des belles pages du surréalisme belge. On pense bien sûr aussi à l’attitude maladroite, pour ne pas dire parfois ambiguë, de Léopold III durant le deuxième conflit mondial. Cette attitude déboucha sur la « question royale » et son abdication. La vision que l’on peut avoir de nos souverains en montagne est bien plus intéressante, sur le plan humain en tous cas. Ce regard est certainement plus franc que d’analyser leur rapport avec l’exercice du pouvoir. Les rois et reines, vus sur leur versant montagnard, sont tout à coup plus humains, plus fragiles, plus attachants et probablement plus « vrais ». Une chose ressort toujours de ce rapport de la famille royale de Belgique avec la montagne : c’est la grande discrétion de ses membres, une grande simplicité, pour tout dire, une belle humanité. Pour s’en convaincre, il suffit de penser à Albert Ier capable de voyager en train, en troisième classe, pour être certain de ne pas être reconnu ou, encore, à ces photographies illustrant Léopold faisant les foins avec des paysans du Tyrol. On peut aussi mentionner leur goût

Nos souverains ont laissé leurs traces dans l’histoire de l’alpinisme. Voici l’extrait d’un topo des Alpes suisses qui mentionne l’ascension d’Albert et Elisabeth au Pic Carale (arête NE) comme une première à tous deux de dormir dans des granges ou en bivouac pour garder leur incognito. On pourrait de même parler de Marie-José faisant du camping avec sa famille dans les alpages et capable de se mélanger aux villageois lors de séjours prolongés en montagne. Les marques de sympathie sur la simplicité des souverains belges sont notoires partout dans les Alpes. Mais quels alpinistes étaient-ils donc ? Le palmarès des différents protagonistes de cette histoire n’est pas toujours facile à établir, car la discrétion était de rigueur. De plus, ils n’ont pas tous laissé des témoignages de leurs courses. On peut par contre être certain qu’ils ont tous réalisé de véritables ascensions. Si on commence par la branche la plus éloignée d’Albert, à savoir les deux beaux-enfants, la récolte est plutôt maigre. En fait, Umberto II, le dernier roi d’Italie et époux de Marie-José, n’a guère pratiqué la montagne qu’à travers le ski. On lui connaît cependant une ascension du Breithorn, quand même un 4 000 ! La reine Astrid, épouse de Léopold III, quant à elle, n’a pas eu le temps de se forger un palmarès alpin conséquent vu sa trop courte vie1. Elle a, néanmoins, réalisé plusieurs ascensions dont la Marmolada, le sommet reine des Dolomites. Mais Astrid a surtout été une des

Extrait du carnet de guide de Luigi Carrel

1

Elle est décédée dans une accident de voiture à l’âge de 35 ans, à Küssnacht, en Suisse

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Il est à noter que tous nos protagonistes, même s’ils n’ont pas tous pratiqué du grand alpinisme, ont tous été assidus à la pratique de la randonnée dès leur plus jeune âge. Ceci est particulièrement vrai pour Élisabeth qui, toute jeune duchesse de Bavière (sa marraine et tante n’est autre que la célèbre Sissi), participait déjà régulièrement à des chasses. Dans cette évocation, trois personnalités ressortent irrémédiablement en tant qu’alpinistes. Il s’agit d’Albert évidemment, de Léopold et de Marie-José.

Albert et Elisabeth (et leurs guides) au sommet des Cinque Torri dans les Dolomites en 1909 (Doc : archives CAI) premières femmes à pratiquer l’escalade en Belgique avec régularité… et en couple, avec son mari et son beau-père. Avant de parler des autres membres de la famille au palmarès plus étoffé, évoquons encore la reine Élisabeth qui a accompagné le roi Albert dans ses premières sorties, dès 1905. Si elle n’a pas pratiqué l’alpinisme avec suffisamment d’assiduité pour se bâtir un palmarès alpin d’envergure, on notera quand même son ascension, en 1927, de la Cima Grande di Lavaredo, ce qui, à l’époque et pour une femme (et encore plus une reine), n’était pas banal du tout. Son fils, le régent Charles, ne s’est pas, non plus, bâti un palmarès grandiose, mais sa première et probablement seule véritable ascension, réalisée en 1922 est le Campanile di Val Montanaia qu’il a réalisée avec son père Albert et trois guides de Cortina d’Ampezzo (Angelo et Antonio Dimaï et Agostino Verzy). On conviendra que, vu l’époque, gravir un tel sommet avec des passages de quatrième degré supérieur est quand même bien hardi pour un débutant.

Astrid de Belgique avec Hans Steger au sommet du Piz Boë dans les Dolomites

Par ordre chronologique, parlons d’abord du patriarche que fut Albert pour la famille royale de Belgique. Il est effectivement, de tous ses membres, celui qui a marqué l’histoire de l’alpinisme. Il est inutile de mentionner les très nombreux témoignages concernant ce roi en montagne : refuges, sommets, plaques commémoratives, statues… concernant le roi sont bien connus. Sa mort en escalade solitaire, sur un des rochers de Marche-les Dames en bord de Meuse, a évidemment ajouté à la légende du personnage. Mais ce qui convient d’ajouter à la mémoire du roi, c’est sa grande passion pour l’alpinisme. Si on le connaît comme grimpeur et alpiniste, peu de gens se rendent compte à quel point la montagne a été nécessaire à l’équilibre psychologique de ce roi. Sortir de son statut et de ces protocoles lui était indispensable. « Après de longues heures de tension nerveuse dans mon bureau au Palais, il me faut des instants de libération morale… Je retrouve là l’équilibre de l’âme et du corps » a-t-il écrit à propos de sa pratique de l’escalade. Pour résumer la carrière alpine du roi Albert, on peut mentionner quelques éléments. Il fut d’abord membre du GHM, du CAAI et de l’Alpine Club. Le roi accepte d’être membre de ces clubs académiques à condition d’être considéré comme membre ordinaire et donc d’être membre « à juste titre ». Il faut dire que son palmarès est éloquent et mérite d’être repris comme alpiniste d’élite. Parmi les 200 ascensions réalisées, de 1905 à 1933, on peut citer de très belles entreprises : la voie Preuss au Campanile Basso, la voie Piaz au Catinaccio, la voie Rossi au Fleishbank, la voie Steger au Croz dell’Altissimo… La plupart des courses réalisées par Albert Ier le seront dans les Dolomites. Cependant, il a également parcouru d’autres massifs, démontrant ainsi son éclectisme. On peut mentionner, lors de ses passages à Chamonix, la traversée des Drus et celle du Grépon. On parlera également de courses en haute altitude, tels le Cervin par l’arête de Hörnli, le Mont-Rose depuis Zermatt, la Jungfrau par le Rottalgratt.

(archive : Fonds Léopold III)

On relève aussi, dans l’originalité de son palmarès, plusieurs premières, dont celle de la classique « Kinggrat » sur le Hübschhorn, sommet de 3 196 mètres dominant le col du Simplon. Une belle voie classique qui lui a valu d’être sélectionnée par Michel Vaucher dans « Le Rebuffat » sur les Alpes Valaisannes. Cette expérience et, surtout, cette véritable passion, Albert l’a communiquée à ses enfants. Il initiera notamment toute sa famille à la randonnée, mais étonnamment, il ne réalisera des courses en montagne qu’avec son épouse Élisabeth (et une course avec Charles comme nous l’avons dit). Il ne pratiquera jamais avec son fils Léopold qui va, cependant, lui aussi, se forger un sérieux palmarès d’alpiniste.

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Léopold, par contre, y trouvera matière à s’entraîner jusqu’au début de la seconde guerre mondiale. Il faut dire que Léopold est tout aussi passionné par la montagne qu’Albert. Il sera, de par son entraînement, notamment dans les Ardennes, mais également à Fontainebleau, plus fin grimpeur que son père. C’est la génération suivante ! On notera aussi, dans la filiation royale, que Léopold fera grimper ses propres enfants. Léopold sera aussi, malgré quelques incursions dans d’autres massifs (Mont-Blanc, Oisans…), un grand spécialiste des Dolomites. Il réalisera des courses de grande ampleur, souvent avec Hans Steger et Paula Wiesinger, les grands amis de son père. Léopold mettra à son palmarès des courses aussi prestigieuses que la face Nord du Pelmo (voie SimonRossi), la face Nord de la Civetta (voie Solleder), la face Est du Catinaccio (voie Steger) pour n’en citer que quelques-unes. Il est aussi connu pour avoir participé à l’ouverture d’un Campanile qui lui a été dédié : le « Campanile di Brabante » (il était à l’époque de l’ouverture Duc de Brabant). Cette ouverture eut lieu le 2 septembre 1933 avec quatre des plus forts grimpeurs de l’histoire alpine dans les Dolomites. Certes, ce Campanile n’est haut que de 150 mètres, mais Attilio Tissi va réaliser, là, un des passages mythiques de l’avant-guerre dans les Dolomites. Ce passage donnera du fil à retordre à de nombreux répétiteurs célèbres de cette voie.

Léopold III dans la face N du Fleishbank en 1936 (Doc : Fonds Léopold III) S’ils ne grimperont jamais ensemble dans les Alpes, Albert et Léopold feront cependant très souvent cordée ensemble dans les Ardennes. Ils feront partie, avec Astrid, des pionniers de l’escalade en Belgique. Ils feront notamment fabriquer des pitons aux forges du château de Laeken. Léopold en commandera chez Bugatti. Ce même Léopold fera construire, en 1938, un mur d’escalade dans l’enceinte du château du Stuyvenberg, à Bruxelles. Albert et Léopold seront de véritables explorateurs, réalisant plusieurs premières dans les falaises belges. Ils seront entre autres des précurseurs au rocher de Chamia, en haute Meuse, y ouvrant une voie au nom évocateur de la voie « Du Royal bûcheron ». Nos souverains ont dû, là, scier deux troncs d’arbre pour tracer l’itinéraire. On retrouve également Albert à Sy-sur-Ourthe pour deux premières avec le Comte Xavier de Grunne. De même, il est connu que c’est après plusieurs séances de nettoyage que Léopold va ouvrir l’arête de Waulsort à la Roche Al Rue, en haute Meuse. Toutes ces ascensions se déroulent dans les années 30, c’est-à-dire aux prémices de l’escalade en Belgique2.

La carrière alpine de Léopold peut se diviser pratiquement en deux parties. Il réalisera ses ascensions les plus prestigieuses avant-guerre et notamment entre ses deux mariages3. Après la guerre et son retour au pays en 1950 (après son abdication), le roi va commencer une carrière de grand voyageur et même d’explorateur. Il réalisera l’ascension de plusieurs sommets sauvages et isolés. Le plus intéressant à citer est sans doute le Kassikassima, sommet niché au cœur de la jungle du Surinam. Ce sommet, alors vierge, Léopold va le gravir notamment avec Heinrich Harrer, le célèbre vainqueur de la face Nord de l’Eiger. Cette ascension est réalisée le 30 octobre 1966. Le roi est alors à la fin de sa carrière alpine, même si jusqu’à la fin de sa vie (le 25 septembre 1983), il restera intéressé aux choses de la montagne, recevant de nombreux alpinistes dans sa résidence d’Argenteuil. De toutes ces personnalités royales, Marie-José est probablement celle qui a été la plus médiatisée, celle qui a été, de son vivant, la plus connue comme alpiniste. Elle est probablement la seule des membres de la famille à avoir fait parler de ses ascensions. Sans entrer dans une véritable médiatisation, elle s’est certainement servie, en partie du moins, de son image en montagne. On 3

Sa première épouse, la reine Astrid, décède en1935, il se remariera avec Lilian Baels en 1941

Le château royal de Sarre en vallée d’Aoste avec, au fond, les glaciers du Rutor. Le Rutor est le premier sommet que Marie-José a gravi

Les falaises ardennaises deviendront à cette époque des « Écoles d’escalade » et serviront d’entraînement à la montagne. Albert n’aura guère le temps de bénéficier des bienfaits de cet entraînement puisqu’il est déjà, à cette époque, dans la cinquantaine et qu’il décèdera en 1934. 2

(photo : B. Marnette)

On déplorera que, de nos jours, toutes les voies ouvertes par nos souverains sont interdites à l’escalade.

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quelque peu difficiles. Vent et froid retardèrent la princesse et ses guides qui réussirent, malgré les difficultés, une belle ascension de l’arête du Lion. Une course de belle ampleur pour une future reine. Cette ascension, réussie malgré un départ tardif, fut réalisée dans la journée (au départ du refuge Carrel) avec rentrée au château dans la nuit. Ceci montre à quel point la princesse Marie-José était affûtée lorsqu’elle pratiquait la montagne. Le Cervin en valait bien la peine, dira-t-on. Ne fut-il pas, comme l’avait écrit Albert Deffeyes « son plus beau trône » ! Un autre exemple illustre aussi le caractère bien trempé de Marie-José en montagne. Il s’agit de son retour en Italie en 1945, à la fin de la guerre, à la suite de son exil en Suisse. Au printemps 1945, la princesse se décide en effet à rentrer au pays, malgré la mise en garde de différents conseillers qui jugeaient le retour prématuré. Bravant les interdits, la princesse franchit, à ses risques et périls, le col du Grand-Saint-Bernard à ski. Après un long périple, elle fut accueillie sur le versant italien du col par les résistants valdotains. Les portes de l’Italie lui étaient ainsi ouvertes. On ne peut qu’admirer le geste de cette princesse, son audace et sa détermination. Ne peut-on rêver d’une plus belle conclusion, pour un article sur les alpinistes royaux, que l’image de cette princesse rentrant dans son futur royaume en traversant les montagnes ?

Marie-José et ses guides sur l’arête Rey à la Pointe Cian

Bibliographie :

(Doc : Antonio Carrel)

pense aux articles témoignant de ses séjours en vallée d’Aoste publiés dans les journaux, mais également dans les revues alpines. On pense également au film tourné sur « sa vie en montagne », avec toute sa famille, lors d’un séjour au Pila. On se souvient de cartes postales qui ont circulé à l’époque où, encore princesse, elle gravissait ces montagnes. Ceci dit, on n’oubliera pas que Marie-José fut effectivement une véritable et brillante alpiniste, même si sa liste de courses sur les grands sommets reste restreinte.

Cet article a été conçu sur les bases des recherches effectuées pour le livre « Escalades Royales » – Éditions Nevicata, sortie en octobre 2016

Sa carrière alpine fut écourtée à la suite d’une opération qu’elle a subie après-guerre et qui lui laissa des séquelles visuelles. Elle ne fit plus de sommet d’altitude. On se rappellera également que ses séjours en son château de Sarre, en vallée d’Aoste, n’excédaient pas un mois. Son temps était donc compté et surtout ses périodes d’acclimatation étaient très limitées. Sa liste de courses témoigne cependant d’une vraie passion pour la montagne et surtout de réelles aptitudes à la pratique de l’alpinisme. On pense, par exemple, à son goût pour le camping en famille dans les villages d’altitude. Elle a, en effet, séjourné ainsi à de nombreuses reprises dans différentes vallées valdotaines. On pense également à certaines de ses ascensions menées toujours tambour battant, parfois dans des conditions difficiles. On citera l’exemple de son ascension du Mont-Rose où Marie-José dut, lors de la descente dans l’urgence, chausser les skis pour échapper au mauvais temps. On se rappellera aussi l’ascension de la Pointe Croux, dans le massif du Mont-Blanc, lors de l’été 1941. Ascensions que Marie-José réalisera en aller-retour dans la journée depuis son château de Sarre. Lors de cette même saison, elle réalisera de la même façon l’ascension de la belle arête Rey à la pointe de Cian, en Valtournanche. En cette même année 1941, elle réalise aussi une énergique ascension du Mont-Cervin, dans des conditions

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Marie-José au sommet du Cervin le 12 septembre 1941 (Doc : Mirko Fresia pour Mirro)


Escalades royales de Bernard Marnette, Editions Nevicata, 2016 L’histoire étonnante de nos rois et reines alpinistes D’exceptionnelles archives photographiques retrouvées Voici l’histoire d’une passion pour la montagne qui s’est transmise sur plusieurs générations. Il n’y a là rien d’exceptionnel : il est courant de voir une même flamme se communiquer de père en fils. Mais lorsque cette famille est une famille royale – qui plus est régnante –, cela devient unique ! Nous savons tous que le roi Albert Ier a pratiqué l’alpinisme avec assiduité, réalisant de nombreuses escalades avec, pour compagnons de cordée, certains des plus grands noms de son époque. Un amour de l’escalade qui ne l’a jamais quitté, jusqu’à sa chute mortelle dans les rochers belges, en 1934. Albert partagea cette passion avec la reine Elisabeth avec qui il effectua divers séjours alpins. Il la transmit à sa fille Marie-José, qui allait devenir la dernière reine d’Italie, un pays où elle put brillamment s’adonner à l’alpinisme pendant de longues années. Le roi Albert éveilla aussi cette flamme chez son fils Léopold, qui fut un remarquable grimpeur, réalisant des exploits de premier ordre dans de nombreux massifs. Lui-même entraîna la reine Astrid dans la découverte de la montagne. Et même un temps son fils, le roi Baudouin ! Une histoire peu banale de rois et reines alpinistes, retracée dans ce beau livre illustré de merveilleuses photographies inédites provenant des collections personnelles de nos souverains et de celles de leurs compagnons de cordée. Un récit passionnant de Bernard Marnette, fourmillant d’anecdotes et de souvenirs intimes, pour retracer une page unique de l’histoire de l’alpinisme belge. 192 pages – cartonné – 250 photos et documents – 22 x 27 cm – Prix public : 35,00 €

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SIGNATURE

A RENVOYER PAR COURRIER OU EMAIL AUX EDITIONS NEVICATA 42, avenue du Général de Gaulle, 1050 Bruxelles info@editionsnevicata.be

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DATE ……………………………………


MONTAGNES

ttoz Jean-Claude Vi

La Dent d’Orlu Voici un coin des Pyrénées ariégeoises que nous avons découvert en 2010, peu connu des grimpeurs belges, il pourrait à coup sûr intéresser bon nombre d’entre nous, notamment par l’ampleur des voies s’échelonnant de 430 à 1 000 mètres et 1 150 mètres pour le Couloir du Capucin. Situation : France, Midi-Pyrénées, Ariège, Orlu. Au départ de Liège, selon l’itinéraire et les aléas du parcours : de 1 200 à 1 300 km. Retirée aux confins de la vallée d’Orlu, la Dent, dénommée aussi Pic de Bracelh et/ou Pic de Brasseil, compte parmi les plus beaux sommets de la haute Ariège, et ce malgré son altitude relativement modeste 2 222 mètres. Vue du Sud, la montagne est d’aspect plutôt débonnaire, c’est lorsque que l’on découvre la « Bête » par son versant Sud-Est, que l’on se rend compte de l’ampleur de cette pyramide granitique qui prend littéralement des allures de Cervin, avec sa cime élancée et son pic secondaire bien individualisé « La Main et le Pouce », à 2 080 mètres.

Un peu d’histoire C’est le 22 juillet 1923, que P. Mengaud et L. Tessière réalisent la première du « Capucin d’Orlu ». Le 28 juin 1914, J. Arnaud et R. Rives, atteignent le sommet de la Dent par le versant Sud en remontant la rive droite du Couloir du Capucin. En 1947/1948, les Catalans J. Ramonatxo et J. Ribo remontent le versant Sud-Est par le dévaloir qui descend de la Taillante, une grande voie prédisant les futures ascensions. Mais, c’est seulement dans le milieu des années 1960 que l’activité alpine va reprendre sur la Dent. A partir de 1964, il va s’ouvrir une voie par an ; à ce jour, on compte 75 itinéraires répartis de la sorte : Face Sud : 11 voies de D à ED de 430 à 1 000 mètres et 1 150 mètres pour le Couloir du Capucin. Face Sud-Est : 25 voies de D à TD+ de 80 à 940 mètres. Face est : 15 voies de AD+ à TD+ de 300 à 550 m. Secteur Pujol : 24 « petites » grandes voies allant du 5 au 6 et jusqu’à 5 longueurs.

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retour au gîte, nous décidons de tenter la Joséphine pour le lendemain en présumant qu’elle sera faisable. Sur ce, nous croisons les doigts… Lever 5 h du mat, après un petitdéjeuner succinct, nous démarrons sur le coup de 5 h 45

Autrement dit, il y a de quoi faire et pour tous les goûts… Avec de telles références, il ne nous en faut pas plus pour partir à la découverte de cette montagne ariégeoise, c’est le samedi 19 juin que nous partons vers notre destination Orlu et notre superbe gîte 5 étoiles, Le Relais Montagnard.

Accès

Nous traversons la France, sous la pluie ponctué par des orages très violents, le lendemain le temps est tout aussi exécrable, les zones de pluie se succèdent pendant toute la journée et le ciel est complètement bouché. Le moral est plutôt en baisse, mais la météo s’annonce au beau fixe pour lundi. Lundi, si l’accalmie est au rendezvous, ce n’est pas la journée espérée et avec ce qu’il est tombé ces derniers jours, il faudrait un miracle pour que le rocher soit sec.

Du Relais Montagnard, continuer la route (D 22) sur 2,7 km, puis tourner à gauche vers le Pont de Bisp, pour poursuivre la route sur 2 km jusqu’au passage canadien, inscription « face Sud » sur un rocher coiffé d’un cairn. Une trentaine de mètres avant le passage canadien, il y a un bon emplacement de parking (3 à 4 places). Si cet emplacement devait être « complet », il y a un peu plus haut un vaste parking spécialement réservé aux grimpeurs.

Nous décidons de partir en reconnaissance, arrivés sur place, nous ne pouvons que constater la déplorable réalité : cela ruisselle et suinte de partout. Le départ du Pilier Sud et de sa première longueur cotée 6a, est totalement impraticable, pour les autres voies ce n’est guère mieux, il subsiste même un névé à la base de la face Est.

Approche

Maintenant le ciel est bleu, le soleil au zénith, espérons que Râ parviendra à assécher l’une ou l’autre voie. De

L’approche ou plutôt la « bavante » n’est pas très longue : 1 h ¼ à 1 h 30, mais est raide à très raide. Suivre une vague sente qui louvoie en forêt, jalonnée de points rouges et de cairns. Après +/- ½ heure, on aboutit à un panneau rouge où, il est inscrit en jaune Ithaque et Pilier Sud. Suivre vers la gauche la direction Ithaque, passer plusieurs ressauts et un « couloir » qui aboutit au-dessus du Couloir du Capucin. Longer des rochers jusqu’à un ressaut (corde fixe) ; puis traverser vers la gauche (corde fixe) pour rallier le départ, commun avec les voies Ithaque et Ulysse. Joséphine : 4+ 5a/5b obligatoire – D/D sup – 1 000 mètres – 26 longueurs Nous avons aussi réalisé la facile, belle et aérienne traversée de la Taillante et de la Main en +/- 8 longueurs allerretour, nous avons donc parcouru au total 34 longueurs

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+/-1 200 mètres. Comme le Pilier Sud, la Joséphine, ouverte en août 2004, renoue avec les grandes voies historiques en démarrant à la base de la montagne pour aboutir au sommet. C’est une grande course qui se déroule dans un décor sauvage, grandiose et dans une nature (encore) préservée. L’itinéraire nous emmène au cœur de la Dent ou plutôt de sa « racine ». L’ensemble est dominé de toutes parts par d’impressionnantes parois verticales à surplombantes. L’escalade est rarement athlétique, mais toute en finesse où l’adhérence prédomine, sur un solide granit, franc et rugueux, la voie est parfaitement équipée de goujons et plaquettes en inox, un anneau est en place à chaque relais. Les longueurs sont assez aérées, ce qui ne fut pas pour nous déplaire. Hormis les aigles et les « escadrilles » de chocards à bec jaune, nous étions totalement seuls sur cette montagne à la montée comme à la descente, du pur bonheur.

Horaire pour la voie Nous avons mis 12 h, vu les conditions et la traversée « Taillante–Main », nous estimons que nous avons bien avancés.

Descente Par la voie normale, en face Nord, pas évident. Je vous conseille de bien compulser les différentes descriptions sur le Net, compter +/- 2 heures en moyenne. Participants : Stéphane Winandy et Jean-Claude Vittoz. Topo : si vous ne le possédez pas, vous pourrez le compulser au Relais Montagnard, super topo de Jean-Louis Aclard, « La Dent d’Orlu », édité en 2002.

Hébergement

Remarque Nous avons gravi cet itinéraire en réversible et dans des conditions particulières. En effet, bon nombre de longueurs étaient pour le moins « dégoulinantes », certaines transformées en cascatelles, ce qui nous a valu quelques variantes obligées et sans protection. Par contre, nous avons eu à boire à satiété ce qui est loin d’être négligeable. La descente en rappel est fortement déconseillée, même en cas de retraite cela, à la suite des nombreuses traversées.

Equipement 6 à 10 dégaines, un jeu de coinceurs, plusieurs sangles dont des grandes, une corde à simple de 50 mètres. Si, malgré tout, vous prévoyez un rappel dans la voie, vous munir d’une corde de 90 mètres.

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Il y a un camping à Orlu, mais nous vous recommandons vivement le Relais Montagnard, un gîte 5 étoiles où vous serez accueilli chaleureusement par MarieAnge, un sacré bout de femme hyper dynamique, qui se coupera en quatre pour vous satisfaire ainsi que son sympathique personnel. Ici, tout est parfait : l’ambiance conviviale, chaleureuse, la nourriture excellente et en abondance (spécialités locales), les installations sanitaires, les chambres et dortoirs, le tout très propre. Un bon conseil : n’hésitez pas, allez-y ! A savoir : à peine à 800 mètres du Relais Montagnard, vous découvrirez un superbe site de blocs « La Cour des Miracles » qui propose une centaines de passages allant du 4c au 8a. Hauteur max : 8 m. Si le cœur vous en dit, vous pourrez aussi vous adonner, au canyoning, au rafting, à l’hydro speed et à la spéléo.


MONTAGNES

Glaces africaines en péril Cocktail pluie-gadoue « Clap, clap. Clap ». Non, ça n’étaient pas les talons des femmes qui marchaient dans le couloir de l’hôtel, ni les applaudissements émanant de l’émission TV qui gueulait à la réception. Ce « clap, clap » qui, cette fois, se produisait dans ma propre chambre, n’était que le bruit des claques que mes voisins de l’autre côté du mur et moi nous infligions à nous-mêmes pour nous débarrasser de ces fichus moustiques.1 Fin janvier 2016. Il pleut à boire debout et le soleil se couche. J’ai oublié d’emmener du DEET et le filet qui trône au-dessus de mon lit a des mailles aussi grosses que celles d’un filet de pêche. Bienvenue, les moustiques. Bienvenue en Afrique. Deux semaines plus tard, je les regrettais déjà ces fichus moustiques. Il pleuvait toujours autant, mais les gouttes étaient drues et glacées, et nos pieds s’enfonçaient jusqu’aux genoux dans la gadoue imbibée, avec ce bruit de succion caractéristique qui, comme le « clap-clap » des moustiques, vous fout le bourdon rien qu’à y penser. Les moustiques n’aiment pas le froid et nous étions déjà occupés depuis quelques jours à crapahuter en altitude en direction des glaciers, dans le Parc National du Rwenzori à la frontière entre la D.R. du Congo et l’Ouganda. Les alpinistes le savent bien, il y a des fois comme ça, où l’on se demande vraiment dans quelle galère on s’est fourrée, et surtout, pourquoi. Mais ça ne dure qu’un temps, toujours contrebalancé, pour un glaciologue, par ce que la montagne a de plus beau à lui offrir : la glace. Même si je n’en suis pas à ma première expédition dans les parages (voir article général sur le Rwenzori et ses glaciers dans A&A n°177 en 2013), la glace se mérite toujours au Rwenzori.

Comme lors des expéditions précédentes, tout l’équipement scientifique est acheminé à dos d’homme. Et il y en a beaucoup du matériel : l’équivalent de 40 hommes, tous bien costauds. Seulement cette fois, les budgets qui financent la mission ne proviennent plus du Japon comme c’était le cas lors de mes expéditions précédentes, mais de la Commission Européenne qui finance mon projet pour deux ans. L’idée est toujours de comprendre la dynamique actuelle des glaciers pour mieux appréhender les facteurs liés à leur disparition et leur impact sur l’environnement, mais cette fois à l’aide d’outils géophysiques modernes de terrain.

Equipement « low/high » tech Ce qui est avantageux et déprimant à la fois dans le Haut-Rwenzori, c’est Retour à la maison en famille qu’il est très facile de prédire le temps dans le Bas-Rwenzori (1 000 m) qu’il va faire dans l’heure, demain, ou dans les trois jours : il va pleuvoir. Ça a pour avantage, au cas où on aurait, par exemple, oublié d’emporter ses habits d’été, de ne pas avoir à le

Trempé dans le même bourbier géopolitique que connaît l’Est du Congo depuis plusieurs décennies, il faut presqu’une semaine de marche au travers de la forêt, d’abord dense et humide, puis de bambous, puis de plus en plus clairsemée jusqu’aux marécages et tourbières d’altitude, avant d’atteindre, à environ 5 000m au-dessus du niveau de la mer, ces fameux glaciers perchés sur le troisième plus haut sommet d’Afrique. Pour rappel, ces glaciers, déjà mentionnés dans l’Antiquité comme sources du Nil par Hérodote, ont longtemps été oubliés et n’ont été (re-)découverts par les Européens qu’à la fin du 19e siècle par les célèbres explorateurs Speke, Burton et Stanley. La première expédition scientifique, menée par le Prince Luigi Amedeo, Duc des Abruzzes, ne date que de 1906 et les expéditions dédiées aux glaciers par la suite ne se comptent que sur les doigts des deux mains. 1

Denis tient à remercier le Club Alpin Belge, plus particulièrement Paul et Joe, ainsi que Benoît et Yves de la salle Itinéraires à St-Gilles, pour leur prêt de matériel durant l’expédition de 2016.

Denis Samyn 1 Glaciologue au Musée Royal d’Afriqu e Centrale de Te rvuren

Porteurs à la pause et interactions avec les forces armées locales (2 500 m)

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Porteur à proximité du camp d’altitude, avec le Glacier Savoia en arrière-plan (4 500 m)

Pose de balises de bambous à la surface du Glacier Stanley pour mesures de bilan de masse (4 800 m) regretter. C’est déprimant, aussi, à divers égards, notamment en raison du fait que l’étude des glaciers par voie satellitaire (ou télédétection), technique de plus en plus utilisée en glaciologie, est rendue quasi-impossible de par la couverture nuageuse quasi-permanente au-dessus du massif. C’est donc malheureusement l’occasion d’étudier la dynamique des cumulo-nimbus plutôt que celle des glaciers que la télédétection rend possible dans le Rwenzori… D’où la nécessité d’aller sur le terrain et de cartographier la glace de visu, « à l’ancienne », comme disent déjà certains ingénieurs de recherche un peu geek derrière leur ordinateur. Certes, la télédétection permet, en conditions optimales, de cartographier les étendues glaciaires et de quantifier de manière relativement précise la masse de glace ou de neige perdue ou acquise au cours de l’année (c’est-à-dire le « bilan de masse ») au sein d’un glacier, mais quand les limites technologiques sont atteintes, rien de tel qu’une partie de jambes « en l’air » sur le glacier, afin d’en mesurer in situ les divers paramètres nécessaires à sa compréhension. De nos jours, la méthode glaciologique « à l’ancienne » de terrain est souvent complémentée par l’utilisation de GPS, qui permet un tracé précis des contours glaciaires, de profils radar, afin de mesurer l’épaisseur de glace, et d’un réseau de balises qui permettent de quantifier le bilan de masse.

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Installation d’une caméra « time-lapse » en marge du Glacier Stanley (4 800 m)


Cette batterie de méthodes, que nous avons appliquées dans le Rwenzori, permet de quantifier les volumes de glace, ainsi que leur évolution. La station météo et la caméra de type « time lapse » que nous avons également trimballées sur nos dos et qui sont toutes deux bidouillées en vue d’être autonomes d’un point de vue énergétique, permettent, quant à elles, respectivement de mesurer divers paramètres météorologiques et d’observer très précisément les phénomènes de flux et de fonte. Une fois rassemblées, corrigées et traitées, les nombreuses données recueillies sur le terrain seront au final injectées dans des modèles physiques de bilan énergétique et de flux glaciaire, de manière non seulement à reconstituer le comportement des glaciers et du climat au cours du passé plus ou moins récent, mais aussi à dresser des scénarios prédictifs pour le futur. Même si, dans le cas du Rwenzori, nous savons déjà que les glaciers n’en ont plus pour longtemps (nous y reviendrons plus loin dans l’article), reste toujours en suspens la grande question de savoir quand et comment les glaciers africains tropicaux, à l’instar de ceux du Mont Kenya et du Kilimanjaro, se sont formés. Sont-ils nés il y a quelques milliers d’années seulement et ne résultent-ils alors que d’un changement drastique d’humidité atmosphérique en Afrique ou bien représentent-ils des corps fossiles du ou des derniers âge(s) glaciaire(s) ? Etant donné à la fois le peu d’intérêt porté à l’Afrique en général d’un point de vue environnemental et aussi la difficulté de préservation des sédiments géologiques en raison de la très forte érosion par l’eau en régions équatoriales, personne n’a vraiment d’idée sur le sujet et il est grand temps de s’y intéresser, avant la disparition totale de ces glaciers mythiques.

Vie glaciaire et symbiose Une autre manière de s’intéresser au développement des glaciers tropicaux est de tenter d’en déterminer le contenu, notamment en termes de biodiversité. Et oui, que ce soit en Antarctique ou à haute altitude, il y a de la vie dans la glace ! Il n’est cependant pas toujours facile de s’en rendre compte, tellement les dynamiques et conditions diffèrent de celles que nous connaissons sous nos latitudes et altitudes plus clémentes. Et il est encore moins facile d’isoler cette vie très particulière, ni de lui redonner vie et la faire parler dans le laboratoire. Au cours de nos missions précédentes, nous avons pu mettre en évidence, avec mes collègues japonais du National Institute for Polar Research à Tokyo, une forte interdépendance de la microflore à haute altitude dans le massif. En progressant vers les glaciers, comme dans de nombreuses régions montagneuses dans le monde, la végétation change progressivement selon l’altitude. Dans le Rwenzori, ce changement est bien marqué par étagements en raison principalement des reliefs très pentus dans le haut massif. Ces divers étages (décrits plus haut) culminent avec la zone des mousses et lichens qui, ce qui en fait une des particularités du Rwenzori, s’étend bien au-delà de la des limites des glaciers. Les lichens forment à eux seuls un véritable écosystème, résultant de la symbiose d’un champignon et d’une algue. Ces plantes,

Porteur posant fièrement devant notre station météo nouvellement installée au sommet du Glacier Speke (4 800 m)

Porteurs en action dans le Haut-Rwenzori. Les rochers sont entièrement recouverts de lichens noirâtres (4 300 m)

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encore très peu comprises et a priori insignifiantes dans les paysages montagneux, sont pourtant les championnes de la survie en milieu extrême. On les retrouve partout où les autres organismes ne s’attardent pas, même aux confins de l’Antarctique. Malgré leurs facultés de résistance exceptionnelles, leur nutrition et leur hydratation sont totalement tributaires de l’atmosphère et ils sont incapables de contrôler leur degré d’hydratation. En effet, à la différence des plantes à fleurs, ils sont dépourvus de cuticule protectrice externe qui joue parfois le rôle de réservoir à substances nutritives. Lorsqu’ils sont desséchés ou en manque physiologique, leur activité métabolique s’interrompt, les poussant vers l’état de dormance, les rendant ainsi pratiquement immortels… Nous avons pu établir que la clé de la survie des lichens dans l’environnement climatique extrême que constitue le Rwenzori réside dans leur capacité à adapter très rapidement non seulement leur activité métabolique aux conditions environnementales, mais aussi la primauté de l’un ou l’autre organisme au sein de la symbiose.

Pose de balises de bambous dans la brume habituelle sur le Glacier Speke, dont la surface noirâtre est entièrement recouverte de micro-organismes (4 800 m)

En lien avec le réchauffement climatique, ces organismes développent même actuellement des stratégies étonnantes de colonisation de la surface des glaciers, et se montrent capables de transformer leur mode de fonctionnement une fois qu’ils se retrouvent à la surface du sol à la suite du retrait du glacier initialement sous leur pieds. Ils forment alors une forme de sol rudimentaire recouvrant la roche fraîchement dénudée, propice au développement d’autres formes de vie. Le plus intéressant, et alarmant, à leur sujet est probablement le fait qu’en raison de leur prolifération et de leur couleur foncée, les lichens participent à l’accélération de la fonte des glaciers, par réduction de réflexion de la lumière solaire et par accumulation de chaleur. C’est en fait une véritable marée noire, favorable à la vie, mais défavorable aux glaciers, que provoque actuellement ces lichens dans le Haut-Rwenzori.

A quand les carottes du Rwenzori ? Comme expliqué dans mon article précédent, les glaciers du Rwenzori subissent un véritable coup de chaud depuis quelques décennies, qui ne fait que s’accélérer. Nos premiers résultats, encore à étoffer, montrent une perte d’épaisseur de glace de plusieurs dizaines de centimètres par an, ce qui suggère par extrapolation une disparition totale de la glace dans le massif au cours de la ou des deux prochaine(s) décennie(s).

Hameau au milieu des plantations de bananiers et de café dans le Bas-Rwenzori (1 000 m)

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La glace est en fait un matériau très versatile qui réagit très fortement aux changements de température et d’environnement à la surface de la terre. Lors de chacune de ses transformations physiques – fonte, glaciation – elle enregistre de l’information. C’est comme un centre d’archive naturel. Selon le type de glace ou d’eau que l’on échantillonne, on peut remonter plus ou moins loin dans le temps et dans l’espace. Par exemple, l’étude des glaces de l’Antarctique permet à la fois de remonter potentiellement jusqu’à environ 1 million


d’années et de comprendre la dynamique des vents en Patagonie ou dans le désert de Gobi. Comment le climat a évolué dans la zone étudiée, comment différents types d’espèces animales se sont adaptées au fil du temps, comment la terre s’est transformée en fonction des astres qui l’entourent ? Toutes ces informations sont enregistrées dans la glace ! Les glaciers sont d’excellents indicateurs en termes de changements climatiques, au même titre que certains types d’espèces végétales ou d’insectes. Même si les glaciers du Rwenzori sont devenus si petits aujourd’hui que les conséquences sur le plan hydrologique dans le massif seront minimes, leur disparition aura un impact certain sur l’environnement local, sans compter les effets sur le ressenti culturel des communautés locales, qui ont toujours côtoyé de près ou de loin ces glaciers mythiques. Le Rwenzori est une région rurale et très pauvre, où les gens vivent essentiellement de la culture de banane, de manioc et de café. La disparition des glaciers répond à des changements environnementaux dont les effets se manifestent dans toutes les sphères de la société. Le café est particulièrement concerné. Considéré comme l’un des « cash crops » nationaux, c’est-à-dire une des ressources cruciales à l’exportation, il nécessite en effet

d’être cultivé à flanc de montagne, en raison des températures plus clémentes et de l’humidité abondante. Or, ces conditions sont de moins en moins rencontrées et évoluent de manière imprévisible. La forte dépendance à l’agriculture locale rend donc les communautés vulnérables aux changements qui s’opèrent. Une forte sensibilisation est certes en cours d’émergence de la part des cultivateurs, mais alliée à des questions qui restent souvent sans réponse auprès des autorités et des institutions. Mon projet tente aussi d’intégrer cette dimension et d’apporter de l’information simple et concrète aux niveaux local et institutionnel. Le rêve, pas si fou, que je caresse actuellement dans la continuité de mon projet, pratiquement 120 ans après la confirmation de l’existence des glaciers par Stanley en 1888, est d’aller forer la glace du Rwenzori dans un futur plus ou moins proche et, surtout, de pouvoir ramener intactes ces archives inestimables au laboratoire. Pour ensuite en déployer les pages et en déchiffrer les trésors d’informations, bientôt voués à disparaître. Même si ceci implique des défis supplémentaires et d’un ordre supérieur en termes de logistique et de recherche de budgets, le jeu en vaut certainement la chandelle. Et puis, comme dirait l’autre, plus on est de fous, plus on (Rwenzo-)rit ! ;-)

INFO

s e u iq g lo o d é p t e s e u iq g lo o é g rs Sentie en Province de Namur

Stéphanie Herfurth Les Presses universitaires de Namur ont le plaisir de vous présenter la collection « Sentiers géologiques et pédologiques en Province de Namur », qui propose à un large public un véritable voyage dans le temps, à la découverte du patrimoine géologique unique de la Province. En suivant les itinéraires proposés dans cette collection, vous apprendrez à comprendre notre environnement, en observant une sélection de sites remarquables avec l’œil du géologue et du pédologue, chacun d’entre eux illustrant une étape spécifique de l’évolution de notre continent. Comment ces paysages ont-ils été façonnés ? Comment les interpréter ? ? A partir d’observations simples, ces itinéraires vous invitent à faire un lien entre la composition d’un sous-sol (géologie), l’allure du paysage (géomorphologie) et les sols (pédologie). Les choix faits par l’homme de l’exploitation de ces ressources naturelles, voire de ces composantes patrimoniales, sont également évoqués. Cartes, photos, textes détaillés et schémas en couleur vous aideront à observer, décrire et interpréter le pay-

sage qui vous entoure. Les itinéraires sélectionnés sont accessibles et sont destinés à un public scientifiquement curieux, mais non initié à ces disciplines. Vendus entre 10,00 et 13,00 €, ils sont présentés sous forme d’un carnet de route au format A4, imprimé sur papier indéchirable et relié par une spirale métallique. Certains d’entre eux sont complétés par un circuit GPS gratuit, disponible en ligne. Déjà parus : – – – –

Sentier de Han-sur-Lesse (en français et en néerlandais) Sentier de Freyr (en français et en néerlandais) Sentier de Profondeville (en français et en néerlandais) Itinéraire de l’Orneau (en français et en néerlandais)

Ces carnets de route sont disponibles sur commande chez votre librairie habituelle, dans les offices du tourisme concernés, via le site www.pun.be ou par mail à l’adresse commande@pun.be.

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VIE DE LA BIBLIOTHÈQUE

s n io it is u q c a s e ll e v u o N Alain Purnode

LES SEIGNEURS D’ARYANA Nomades contrebandiers d’Afghanistan Jean Bourgeois – Editions Nevicata – Bruxelles, 2016 L’ouvrage bien connu de Jean Bourgeois vient de faire l’objet d’une réédition revue et actualisée de l’édition Flammarion de 1972 par la maison Nevicata, spécialisée dans les ouvrages d’exploration et de montagne, qui a fait don p d’un exemplaire à la bibliothèque. Le récit de l’aventure vécue par Jean et Danielle Bourgeois auprès d’une caravane de nomades pachtouns constitue un document exceptionnel. Illustré car de photographies inédites, il permet de mieux mesurer le génocide qui s’est accompli et ce qu’était la vie d’un peuple fier, qu’aucune force étrangère n’a acc pu dompter. EA OF THE HIMALAYA MOUNTAIN PEAK MAPS EAST Alps of Tibet and Beyond A Tamotsu Nakamura – Nakanishiya Shuppan Co Ltd., 2016 T LLe Club Alpin Japonais a voulu marquer le coup de ses 110 ans d’existence. Pour cette occasion, il publie un u remarquable ouvrage – hors norme –, en langue japonaise et anglaise, sous la plume de Tamotsu Nakamura, un pionnier incontesté des Alpes du Tibet. N Ce C livre reflète l’aboutissement de toute la vie de découvertes montagnardes de Tamotsu Nakamura et détaille les expéditions réalisées de 1990 à 2014 ; à n’en pas douter, il constitue une source de références pour plusieurs générations. L’ouvrage peut être commandé en adressant un mail à ibd@kinokuniya.co.jp. DÉFONCE É VERTICALE Confessions d’une légende de l’escalade Jim Bridwell – Editions Nevicata – Bruxelles, 2016 Californie, années 70. L’escalade libre est en plein essor et s’imprègne des idéauxx de la culture hippie, baignée de rock et de substances illicites. A la croisée de ces mondes, Jim Bridwell déboule au Yosémite et révolutionne l’escalade des grandes parois. Son ascension en un jour de l’immense face du Nose, en 1975, marque l’histoire de l’escalade libre. Ses exploits en Patagonie et en Alaska le font entrer dans la légende mondiale de l’alpinisme. Voici un récit intense et haut en couleur, à l’image d’un homme passionné et attachant que l’éditeur prend le risque de nous livrer. L’exemplaire de la bibliothèque est aussi offert par la maison Nevicata.

s Jean Bourgeoi

DÉFONCE VERTICALE Confessions d’une légende de l’escalade – Jim Bridwell, Editions Nevicata 2016, traduction d’Éric Vola, 197 pages, ISBN 978-2-87523-090-4 Aurais-je eu faux sur toute la ligne ? Après la lecture de ce livre explosif, j’en viens à douter que mon ascétisme obstiné tout au long de ma carrière alpine fut le seul bon choix. Jim Bridwell n’est pas l’unique représentant d’un style de vie où l’excès semble emble le moteur des réussites. Certains grimpeurs anglo-saxons sont les champions d’une éthique apparemment efficace : démarrez une grande première avec la gueule de bois, après une fiesta du tonnerre ! Il est vrai que l’engagement moral que nécessite le saut dans le monde inconnu d’une grande première, dans les parois les plus redoutées du monde, doit être tel que la préparation spécifique se doit d’être exceptionnelle. Nous sommes loin dans ce livre de froids comptes rendus d’exploits sportifs : par une succession de récits entremêlés dans le temps, chacun d’eux nous plonge dans le monde de l’exubérance, de l’amoralité, de la fureur de la réussite et, bien sûr, dans des tonneaux de bière ou de whisky. Mais la plume de Jim en est mousseuse à souhait. Ses moments de plein bonheur, à la sortie d’une première éprouvante, il les vit dans la contemplation des superbes horizons qui l’entourent et il sait les faire partager. Le sous-titre « Confessions » ne vient pas de lui, il a été ajouté lors de la traduction. Il n’en aurait cure, car à aucun moment il ne laisse entrevoir le moindre regret ou remord d’être ce qu’il est. C’est notre ami, Sean Villanueva, un ascète celui-là, qui signe la préface. Un livre qui se lit avec délectation, en se demandant si on oserait ressembler à ce phénomène de Jim Bridwell. Un livre plein de vie, mais je doute que vous puissiez y trouver une inspiration pour votre propre éthique en montagne. Encore que…

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VIE DE LA BIBLIOTHÈQUE

s e ir a m m o s s e d n io t c le é S des revues

LA MONTAGNE & ALPINISME – 2-2016 – juin-juillet-août 2016 – Alpinisme : topo Mont-Blanc Granite – Entretien : Alain Ghersen, l’éclairage de la philosophie – Portfolio : l’envol du gypaète – Portrait : Rick Bass, l’homme du Montana – Découverte : randonnée autour du Néouvielle (Pyrénées) – Montagnes d’ailleurs : expédition au Venezuela

Alain Purnode

– De la Corse à la Slovénie en passant par le Mont-Blanc, des alpinistes ont traversé les Alpes en combinant plusieurs disciplines – Randonnée en Allemagne : Berchtesgaden, des rives du lac Konigssee jusqu’aux ondulations de la mer de pierre – Randonnée : aux Baronnies, portes de la Provence ALPES MAGAZINE – juin-juillet-août 2016 – Alpes Thématique : Les plus belles randonnées des Alpes, avec 42 cartes détaillées

LES ALPES (CAS) – avril 2016 – Course à ski exigeante dans la région du Trift – Randonnée dans le paysage karstique de la Slovénie méridionale – A ski au pied de la Dent Blanche (Ferpècle) – Sécurité : une nouvelle organisation pour empêcher les interdictions – Nature : moins de chamois, à qui la faute ?

ALPES MAGAZINE – juin-juillet 2016 – n°159 – Les Aiguilles d’Arve : la trinité mauriennaise – Le lac du Bourget, la rivière des Alpes, petit tour autour du lac – Connaissance du Val d’Hérens – Nature : le lagopède – Histoire : qu’est-ce qu’un alpiniste ?

LES ALPES (CAS) – mai 2016 – Randonnée de 6 jours dans le fjord bavarois du Konigssee – Escalade au milieu des glaciers dans les parois Sud des Aiguilles Dorées – Environnement : le Népal après une année d’horreur – Photographie : la photo aérienne d’Ulrich Ackermann

– Queyras : tableaux de vie en alpages – Randonnée : le lac d’Annecy – Le Vorarlberg et le Tyrol en Autriche GR SENTIERS – n°210 – printemps 2016 – Mobilité : handi-rando – Entre deux gares : de Habay à Marbehan

LES ALPES (CAS) – juin 2016 – Randonnée : le sentier du tunnel du Gothard, d’Erstfeld à Bodio – Course : Le Fletschhorn, sur les hauts des gorges de Condo – Escalade : ascension du Pizzo Campo Tencia par la Cresta dei Corni – Sécurité : – Une commotion cérébrale n’est pas une blessure anodine – Nettement plus d’accidents mortels – Vie en montagne : – Entraîner son chien à la randonnée – Konrad Matti, cristallier, chasseur et paysan de montagne

– Australie : comme nulle part ailleurs – Ours et loups des Abruzzes – Pour randonner entre Meuse et Bocq – GR 10 : Haute route pyrénéenne – Nature : alerte pour les salamandres GR SENTIERS – n°211 – été 2016 – Actu des SGR : rando famille Namur – Entre deux gares : de Grupont à Marloie – Mobilité rétro : Train World – Echappées belles : – Lee Trail (GDL) – Saône et Beaujolais

ALPES MAGAZINE – avril-mai 2016 – n°158 – Sur les hauts plateaux du Parc naturel régional des Préalpes d’Azur – Rencontre avec Christian Couloumy, garde du Parc National des Ecrins – Voyage au pays des fromages : découverte de 7 fromages d’appellation AOP/IGP savoyards – Nature : chevêchette, la plus petite chouette d’Europe dans les Hautes-Alpes

– Retour rando : – GR du littoral (B) – Folle rando en Réunion (F) – Pyrénées catalanes (E) – Tour du Mont-Blanc (F) – Idée rando : sur les traces du sanglochon – Dans les pas de la nature : des marais et des hommes

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VIE DE NOS ROCHERS

Joe Dewez

L’usure des moulinettes Les maillons rapides installés aux emplacements prévus pour les moulinettes sont très pratiques pour vous permettre de descendre rapidement du sommet de la voie. Vous ne devez pas installer ni abandonner votre propre matériel. Sur les massifs gérés par le CAB, nous avons décidé d’employer des maillons rapides de 12 mm de diamètre alors qu’un maillon rapide de 7 mm a une résistance suffisante pour répondre à la norme concernant les ancrages en escalade, à savoir une charge de rupture de minimum 25 kN (environ 2 500 kg). Deux avantages sont liés à ce choix. Premièrement, le rayon de courbure plus important est moins traumatisant pour la corde, même si une plus grande surface de contact augmente le frottement et l’échauffement. En second lieu, l’usure du maillon peut également être plus importante et même « visuellement inquiétante » sans nuire cependant à la sécurité : un maillon rapide de 12 mm usé d’un bon tiers garde encore autant de métal qu’un maillon de 7 mm (dessin 1). Il n’en va bien sûr pas de même pour un maillon de

7 mm usé d’un tiers ! Il faut cependant changer au bout de quelques années les maillons selon leur état d’usure. N’hésitez pas à en faire part à rochers@clubalpin.be, car nous ne pouvons surveiller en permanence le bon millier de moulinettes en place et qui, selon la fréquentation des voies, ne s’usent pas uniformément. De façon générale, nous essayons également de relier les 2 points de l’ancrage moulinette par une chaîne de façon à éviter le vrillage de la corde quand celle-ci passe dans 2 maillons écartés horizontalement. Dans un maillon rapide, la corde coulisse toujours exactement au même endroit et l’usure est donc concentrée sur cet endroit. En employant un anneau rond au lieu d’un maillon rapide, la corde va se placer le plus souvent à un autre endroit et l’usure sera donc beaucoup mieux répartie. Nous avons donc décidé dans un premier temps de tester à différents endroits des anneaux soudés en acier Inox 304 d’un fil de 10 mm et d’un diamètre d’ouverture de 4 cm (afin de pouvoir facilement y enfiler une ganse de corde à simple pour la moulinette méthode « rapide »). Ces anneaux sont fabriqués par la firme Badre Brouet qui produit également les broches que nous employons couramment. Les tests de résistance réalisés indiquent une charge de rupture bien au-delà des 30 kN (environ 3 000 kg). L’autre avantage est que la corde coulisse parallèlement au rocher et non contre le rocher puisque l’anneau est lui-même placé dans un maillon rapide également de 10 mm (photo 1). Cela diminue également les risques de freinage et de blocage de la corde, surtout pour un ancrage installé sur une partie de rocher peu pentue (dessin 2). N’hésitez pas à nous faire part de vos commentaires. N’oubliez pas non plus que les broches, maillons, chaînes et anneaux sont choisis et sélectionnés par le CAB pour répondre aux normes, il ne s’agit pas d’articles de « quincaillerie usuelle » qui peuvent parfois leur ressembler, mais n’ont pas les mêmes caractéristiques de résistance ! Si vous arrivez à un relais sans chaîne et sans maillon, cela signifie qu’il ne s’agit pas d’un endroit prévu pour une descente en moulinette, mais qu’il s’agit d’un relais classique et que la voie continue par une longueur suivante. Il vous est demandé de respecter ce principe afin d’utiliser toute la surface grimpable du rocher : profitez des quelques massifs où des voies de plusieurs longueurs sont disponibles pour « prendre de la hauteur ». Si vous tenez absolument à ne grimper que des voies d’une longueur, laissez ces voies de plusieurs longueurs aux autres. ☺

Photo 1

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VIE DE NOS ROCHERS

s u vo e d in o s e b t n o rs e h c ro s Vo

tomne 2016 Entr etiens collectifs au

L’automne est bientôt là. Comme chaque année, les rochers ont besoin d’un « petit » entretien, soit au niveau des sentiers d’accès, soit des voies d’escalade, soit encore des zones consacrées à la biodiversité. L’automne et l’hiver sont les périodes « favorables » pour ces entretiens collectifs tout d’abord parce que les grimpeurs eux-mêmes sont plus disponibles quand la météo est moins propice à la grimpe. Ensuite parce que la nature elle-même est au repos : les floraisons sont finies. Il faudra juste entre janvier et mars faire attention aux quelques endroits de nidification. Voici les dates programmées jusque fin 2016 : Dimanche 9 octobre 2016 : Landelies Samedi 15 octobre 2016 : Grands Malades Dimanche 23 octobre 2016 : Awirs Dimanche 23 octobre 2016 : Dave Dimanche 13 novembre 2016 : Dave Samedi 26 novembre 2016 : Freyr Dimanche 4 décembre 2016 : Awirs Dimanche 4 décembre 2016 : Chaleux Samedi 10 décembre 2016 : Dave Si vous n’avez pas encore participé, n’hésitez pas à vous joindre à nous dans une ambiance conviviale. Les infos pratiques sont chaque fois disponibles la semaine précédente sur le site Internet : www.clubalpin.be. « I had a dream » : que chaque grimpeur consacre une journée par an à l’entretien de son terrain de jeu ☺

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Joe Dewez


VIE DE LA FÉDÉ

Chronique du CA Marianne Coupatez Peut-être aurez-vous remarqué que cette chronique manquait dans le dernier Ardennes & Alpes. Le CAB était alors plongé dans la finalisation d’une première phase de l’évolution entamée l’année dernière. Pour pouvoir vous donner une information complète, nous avons reporté cette chronique à ce numéro de votre revue favorite . Nous pouvons ainsi vous présenter une synthèse du travail accompli depuis le début de cette année.

vers les souhaits d’évolution et a permis de dégager des points communs importants parmi les préoccupations exprimées.

Assemblées générales

Reconnaissance de la fédération par l’ADEPS

Chaque année, en mars, se tient l’Assemblée Générale du CAB. Elle réunit nos cercles qui peuvent y envoyer un nombre de représentants proportionnel au nombre de leurs membres. Comme les années précédentes, ces représentants sont venus nombreux et l’Assemblé Générale a ainsi pu jouer pleinement son rôle de pouvoir démocratique. Le contenu des décisions est repris dans les divers points utiles ci-dessous.

Le CAB est une fédération sportive reconnue et subsidiée par la Fédération Wallonie-Bruxelles. La reconnaissance est accordée pour huit ans. Cette année, nous avons déposé un nouveau dossier de demande de reconnaissance, pour la période 2017 à 2024.

Le CA pourra donc, dès septembre, utiliser l’ensemble des informations recueillies pour préparer l’avenir. Le but est de présenter des propositions sur le futur du CAB à l’Assemblée Générale de mars 2017.

Budget

L’Assemblée ordinaire a été suivie d’une Assemblée extraordinaire qui a approuvé des modifications à nos statuts en vue de les adapter aux évolutions internes et législatives : vous trouverez ces statuts actualisés sur notre site Internet sous l’onglet Fédération/Organisation.

Grâce à un très gros travail et à certains sacrifices, un budget en équilibre a pu être présenté au CA, voté en décembre et présenté et voté à l’Assemblée Générale. En milieu d’année, une projection budgétaire nous permet de tenir compte des éléments nouveaux et des précisions obtenues dans divers domaines.

Consultation des membres

Formations

Pour redéfinir le projet d’avenir du CAB, notre Conseil d’administration trouve essentiel de connaître les souhaits de nos membres. Un vaste travail de recueil d’informations a ainsi été lancé par un sondage envoyé à tous nos affiliés l’année dernière. Cette année, cette première action a été suivie de plusieurs réunions.

L’évolution des formations se poursuit. Les nouvelles formations d’animateurs sont en cours et le calendrier des prochaines formations a évolué. Vous trouverez toutes les infos utiles sur notre site Internet.

Traditionnellement, au cours de notre Assemblée Générale, les membres présents sont invités à s’exprimer sur leurs préoccupations et leurs souhaits. Les gestionnaires du CAB, au cours de l’année qui suit, en tiennent compte et essayent d’y répondre. Cette année, ce travail sera intégré dans le travail plus vaste de préparation de l’avenir. L’équipe professionnelle du CAB a également été sollicitée et a consacré deux jours à une réflexion de fond sur le CAB d’aujourd’hui et ce qui pourrait évoluer. Nos affiliés ont, quant à eux, été invités à participer à un pow-wow organisé dans le cadre de l’Outdoor Show de Libramont en avril : il s’est tenu sous forme d’un atelier sur l’évolution de nos différentes activités. Les participants ont ainsi pu préciser ce que sont pour eux les points forts et les points faibles du CAB et exprimer leurs souhaits sur ce que le CAB devrait faire dans le futur. Une réunion avec les salles d’escalade qui sont nos partenaires et qui vous permettent de pratiquer l’escalade indoor a aussi été organisée. Elle a aidé tant la fédération que les salles à avoir une vue plus complète de l’ensemble des problématiques qui touchent cet aspect de nos sports. Enfin, la réunion annuelle organisée depuis trois ans, en juin, entre la fédé et ses cercles a également été orientée

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La fédération a aussi organisé une formation à la réanimation et à l’utilisation du défibrillateur cardiaque (DEA) pour nos cercles. Nous avons ainsi eu le plaisir de constater qu’ils sont maintenant tous en ordre par rapport à la législation sur les DEA.

Compétitions Des accords de partenariats avec diverses salles d’escalade aident nos athlètes à s’entrainer. Le calendrier des compétitions a été fixé et le programme est bien suivi. Vous pouvez suivre les performances de nos compétiteurs sur nos médias et les sites spécialisés.

CiviCRM, gestion des affiliés et calendrier des activités Cet ambitieux projet informatique touche à sa fin et Frédérique en assume maintenant le suivi au sein du CAB. L’agenda des activités, après quelques difficultés pour l’ajuster aux besoins de tous nos cercles, est maintenant pleinement utilisé. Consultez-le sur notre site Internet http://www.clubalpin.be/activites.

Rochers Le CAB a acquis les rochers de Régissa, site intéressant dont Jean-Claude Vittoz s’est occupé très activement pendant des années.


Evénements

Composition du Conseil d’administration

En février, le CAB a participé au Sportsfair au Heysel. Notre stand et le mur d’escalade ont eu beaucoup de succès et les bénévoles qui se sont succédé pour encadrer l’initiation à l’escalade ont été très occupés.

Le Conseil d’administration de votre fédération est composé exclusivement de bénévoles. En voici la liste :

Nous avons aussi participé au salon de l’Outdoor qui s’est tenu à Libramont en avril. Le CAB y a organisé une nocturne avec films et bivouac ainsi qu’une compétition de blocs qui permit à des centaines de visiteurs de découvrir cette discipline. Un tout grand merci à tous ceux qui se sont impliqués dans l’organisation et l’encadrement de ces événements.

Soutien aux expéditions Le CAB a soutenu cette année l’expédition au Makalu de Jean-Luc Fohal (qui est arrivé très près du sommet, un tout grand bravo) et celle du CAB-RCT avec Nico et Sean en Terre de Baffin, encore en cours lorsque cette chronique a été rédigée.

Didier Marchal, Président Michelle Gyling, Secrétaire Jean Hermans, Trésorier Daniel Bériaux Eric Berthe Mike Collodoro Cédric Dellicour Thierry Graulich Jean-Paul Lacroix Sophie Paris Serge Raucq Yves Raymaekers Catherine Rouxhet

i o u q it a f i u Q

nelle du CAB ? dans l’équipe profession

Eveline est en charge de tout ce qui est comptabilité, mais aussi de l’Ardenne et Alpes. Frédérique est en charge des membres, mais aussi des contacts avec les cercles. A elles deux, elles assurent le secrétariat de l’organisation, chacune à mi-temps. Ce sont donc elles qui sont en première ligne pour recevoir tous vos contacts et questions. Nous cherchons à compléter cette équipe avec une personne en plus (mais sans le budget qui y correspond, avis aux amateurs (quasi) bénévoles ;-). Tijl est le Responsable Haut Niveau et Compétitions et il est aussi le coach de l’équipe. Il est donc au four et au moulin pour tout ce qui touche à l’escalade en salle et à la compétition. Laetitia – qui a été provisoirement remplacée par Philippe en juin et juillet – est la Responsable des Formations. Le travail de suivi et de formalisation requis dans ce domaine est d’une ampleur insoupçonnée, vu de l’extérieur. Marianne est la responsable administrative et juridique. Cela n’a l’air de rien, dit comme cela, mais la complexité des dossiers de reconnaissance, d’assurances, des questions d’engagements, d’APE, etc. est infinie. Joe est le Responsable Rocher, ce qui implique la responsabilité et la gestion des sites rocheux, mais aussi des dossiers de permis d’environnement, d’autres démarches administratives. Il est également impliqué dans les formations « escalade ».

Paul et Gwenaël sont les Agents Techniques des rochers qui assurent l’entretien des sites rocheux d’escalade. Ils gèrent aussi le matériel sportif et technique ainsi que diverses tâches d’entretien des sites et locaux. Gwenaël nous aura probablement quittés lorsque vous lirez cette chronique, pour s’en aller vers d’autres aventures aussi ensoleillées que son sourire. Nous lui adressons un tout grand merci pour son excellent travail, sa bonne humeur, son style inimitable et essentiel au quotidien et pour les idées qu’il nous a apportées. Il sera remplacé par Romuald. Marc est également Agent Technique. Il est, lui, plus particulièrement le gardien du site rocheux et du refuge de Freÿr. Marie est la Responsable de la Communication, c’est à elle que l’on doit non seulement le nouveau dépliant de présentation du CAB – Comment, vous ne l’avez pas encore vu ? –, mais aussi la gestion des événements comme Libramont. Geoffroy est le Coordinateur de tout cela, responsable de la gestion quotidienne vis-à-vis du CA, il a, avec l’équipe, rédéfini les rôles et tâches de chacun et s’implique dans les différents secteurs pour pouvoir en assumer les décisions essentielles. Il veille à une bonne coordination entre les divers acteurs de la fédération. Comme Directeur Sportif, il travaille sur le projet de stratégie sportive du CAB et sur les avancées en termes de formation. Il est aussi l’artisan du travail de redéfinition des attentes au sein du CAB.

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VIE DE LA FÉDÉ

hutter Geoffroy De Sc Coordinateur lge Be du Club Alpin

Qu’est-ce que

le Club Alpin Belge ?

C’est une association, un collectif. Et comme tout vrai collectif, il n’est que l’émergence de ce et de ceux qui le composent. Le Club Alpin n’est pas de finalité en soi, il ne sert personne, il est ce que les cercles, ce que les membres de ces cercles veulent qu’il soit. Comme pour tout collectif, ce qui détermine la capacité du CAB à être vivant, à être plus que la somme de ses parties, ce qui lui donne son sens, c’est la diversité, la vitalité, la motivation et la capacité de mobilisation de ses composantes et de ses membres. Et de ce point de vue, cette enquête réalisée auprès des membres est un révélateur unique. Il y a un an que j’ai débarqué au CAB et je suis émerveillé par la capacité de mobilisation et d’implication des membres. Cette enquête, avec son incroyable taux de réponse de plus de 30% en est une démonstration magistrale. Ailleurs, 10% eut été une victoire significative. Cela démontre – à tout le moins – une capacité de mobilisation des membres du CAB, pour le CAB, vraiment exceptionnelle. Cela démontre combien le CAB est composé de membres pour qui être membre fait sens. De même, cette enquête montre que la diversité des membres qui compose le CAB est bien plus grande qu’on ne le dit parfois. Que ce soit par la pyramide des âges, par la diversité des pratiques, elle est bien loin l’image du vieil alpiniste mâle sur son rocher… Les clubs qui composent le CAB, et partant leurs membres, sont aujourd’hui très divers et très différents. Et cette richesse-là, ce potentiel de rencontres et d’échanges est le gage d’une dynamique riche et porteuse de nouveauté. Conjointement, à travers leur diversité d’âges, de pratiques, de styles – et sans doute d’opinions –, ces membres se retrouvent pourtant clairement sur les mêmes fondamentaux. Ainsi, la première des « valeurs » choisie par les membres est le « respect de la nature », plébiscitée par plus de 87% des répondants ! Paradoxalement, la dernière valeur choisie, reprise par seulement 15% d’entre eux se trouve être la « performance » ! Cela a de quoi surprendre pour une fédération sportive. La performance, au CAB, n’est pas une valeur en soi, tout au plus est-elle un moyen. Un moyen pour aller de l’avant et se reconnecter à la nature. Ainsi, derrière le choix assumé et documenté de ces valeurs, on retrouve – toujours – l’âme fondatrice des Clubs Alpins. Ce qui fit qu’il y a 133 ans en Belgique quelques originaux ont voulu faire collectif pour partager et faire partager leurs envies d’espaces sauvages, inaccessibles, est toujours bien là. Se confronter – ou plutôt rencontrer – la montagne, les paysages, la nature dans sa forme la moins accessible, c’est vouloir rencontrer ce qui ne sert à rien. Cela n’a pas d’utilité. Il en va de même de l’escalade en salle et en compétition. Mais pourquoi, alors, tant vouloir ce qui ne sert à rien ? Pour être plus soi-même, sans doute. Cette enquête est un révélateur. Elle révèle combien nous sommes un collectif de gens, étonnement mobilisables, beaucoup plus diversifiés que l’on ne le dit souvent et qui, au sein de ce collectif, partage les mêmes fondamentaux, des valeurs communes et fortes qui sont loin, très loin, d’être utilitaristes ou centrée sur la défense de leurs intérêts. Ce sont ces valeurs que nous devons cultiver et qui vont nous guider. Cette enquête est un début, un premier pas. Elle pose les balises de notre parcours. C’est à nous maintenant d’assumer, et d’enrichir, cette diversité ; à nous de nous mobiliser, à nous de cultiver nos valeurs pour les porter plus loin dans un projet solide et concerté. Restez mobilisés, cette enquête remarquable et passionnante est un début. 47


s e r b m e m s e d n io t a lt u s Con Serge Raucq Yves Raymaekers Michelle Gyling Le Conseil d’Administration de la Fédération vous remercie chaleureusement pour le temps que vous avez bien voulu consacrer à ce travail de fond. Et vous avez été nombreux ! 3 087 personnes ont été consultées, 1 022 ont répondu : le taux de réponse est donc de 33,1 %. Les résultats ont été présentés à l’occasion de l’Assemblée Générale du 4 mars 2016. Ils sont aussi disponibles sur le site web du CAB : http://www.clubalpin.be/node/616

Hit parade des valeurs à promouvoir par la Fédération Parmi les valeurs proposées dans le sondage, il en est trois qui atteignent le podium : 1. Respect de la nature 2. Sécurité 3. Solidarité et Amitié L’analyse en profondeur de vos réponses va contrôler si ces valeurs sont reconnues de façon homogène en fonction de l’âge, du sexe, du mix des pratiques ou encore du cercle d’appartenance.

Introduction Ardennes &Alpes est le meilleur outil pour répondre aux nombreuses questions qui nous sont parvenues. Voici la question que nous allons approfondir dans cet article :

1

« Les valeurs plébiscitées par nos membres sont-elles sensibles à l’âge, au sexe, au mix des pratiques1 ou encore au Cercle d’appartenance ? »

Sur les 1 022 réponses obtenues, 925 personnes (soit 90,5 % des répondants) ont souhaité répondre à la question suivante : « Quelles sont les valeurs que vous voudriez voir promues par la Fédération ? » Le tableau 1 nous indique les valeurs proposées et leur pourcentage d’adhésion :

% des membres sensibles à la valeur

Valeurs à promouvoir par la Fédération

88 % Respect de la nature 80 % Sécurité 68 % Solidarité, amitié 58 % Éthique dans la pratique du sport 55 % Partage 55 % Liberté 53 % Passion 47 % Humilité 31 % Engagement 26 % Pratique avec des personnes handicapées 15 % Performance Tableau 1 Remarque : dans les valeurs, il y avait une dernière proposition : « Autre (veuillez préciser) ». Nous n’en avons pas tenu compte, car très peu d’alternatives y ont été avancées et elles correspondaient suffisamment aux autres propositions. 1

Combinaison des sports pratiqués

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1. Analyse des sensibilités par rapport à l’âge Les 3 valeurs les plus « populaires » ont la préférence de plus des 2/3 des participants au sondage. Aucun résultat particulier ou extraordinaire n’est à signaler pour les autres valeurs proposées. Voici comment se répartit l’effectif des répondants (925) par tranche d’âge :

Effectif de la catégorie

Entre 20 et 29 ans

Entre 30 et 39 ans

Entre 40 et 49 ans

Entre 50 et 59 ans

Entre 60 et 69 ans

194

245

210

187

112

Nous obtenons 5 tranches d’âge homogènes de 10 ans chacune (tableau 2).

Evolution des valeurs avec l’âge 90 % 85 % 80 % 75 % 70 % 65 % 60 % 55 % 50 % Entre 20 et 29 ans Entre 30 et 39 ans Entre 40 et 49 ans Entre 50 et 59 ans Entre 60 et 69 ans Respect de la nature

Sécurité

Solidarité, amitié

Tableau 1 Nous constatons : que l’intérêt pour la valeur « respect de la nature » décroît avec l’âge (avec un écart maximal de 10 %) ; que l’intérêt pour la valeur « sécurité » diminue également avec l’âge, mais de manière moins constante (écart maximal de 10 %) ; que l’intérêt pour la valeur « solidarité, amitié » augmente assez significativement avec l’âge pour les 40 à 49 ans (écart maximal de 20 %).

2. Il est temps, Messieurs, de vous comparer avec vos égales Les résultats généraux du sondage montrent notamment, et sous plusieurs angles, des différences sensibles entre hommes et femmes. Il s’agit entre autres du mix de pratiques, de l’assiduité, ou encore de la proportion des affiliations. Au niveau des valeurs, la différence se marque dans des proportions plus raisonnables. Le classement montre la différence des points de vue en valeur absolue. % Hommes

% Femmes

|Différence|

Respect de la nature

79,10 %

78,50 %

0,60 %

Sécurité

71,80 %

74,80 %

3,00 %

Solidarité, amitié

61,20 %

66,60 %

5,40 %

Les femmes sont donc plus sensibles en matière de sécurité et cherchent plus que les hommes solidarité et amitié. Le « Respect de la nature » a la même importance pour les deux sexes. Plus bas dans le tableau 1 des résultats, on trouve deux écarts significatifs assez étonnants, tous les autres écarts étant inférieurs à 5 % : % Hommes

% Femmes

|Différence|

Humilité

44,00 %

36,40 %

7,60 %

Liberté

52,20 %

42,10 %

10,00 %

Nous laissons au lecteur le soin tirer les conclusions.

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3. Sensibilité des valeurs en fonction du mix des pratiques 100 % 90 % 80 % 70 % 60 % 50 % 40 % 30 % 20 % 10 % 0% Respect de la nature

Sécurité

Solidarité, amitié

Escalade

Randonnée

Alpinisme

Escalade + Randonnée

Escalade + Alpinisme

Randonnée + Alpinisme

Les 3 sports

Aucun des sports

Tableau 3 Chose évidente : en ce qui concerne le respect de la nature, la pratique de plusieurs sports favorise la sensibilité à l’environnement. En ce qui concerne la sécurité et la solidarité-amitié, les résultats sont assez homogènes. Étonnamment, les alpinistes « purs » sont moins sensibles à ces 3 valeurs, mais ils sont peu nombreux, car la plupart pratiquent aussi la randonnée, l’escalade ou les deux (voir à ce sujet l’analyse complète). Les alpinistes « purs » se déplacent-ils en hélicoptère ?

4. Sensibilité suivant le Cercle d’appartenance Etre membre d’un cercle influence-t-il les valeurs privilégiées ? Par souci de simplification, les clubs représentés par un très petit nombre de membres (moins de 20) sont exclus. « Mountain Spirit » n’existe plus, mais le nombre de réponse de ses membres en 2015 justifie cependant qu’il apparaisse dans les résultats finaux.

Valeurs selon les Cercles (%) 100,00 % 90,00 % 80,00 % 70,00 % 60,00 % 50,00 % 40,00 % 30,00 % 20,00 % 10,00 % 0,00 % Respect de la nature Bruxelles-Brabant Ecole d’escalade de Liège Escal’pades Hainaut Mountain Spirit SERAC Team ClimbCool

Sécurité

Solidarité, amitié

Ecole d’escalade d’Auderghem Entre Ciel et Terre (ECT) Evolution Verticale Liège Namur-Luxembourg Stone Climbing Factory CRA-Centre Routier Alpin

Tableau 4 Décidément, le respect de la nature est devenu une valeur universelle, du moins au sein de la Fédération : l’écart entre les nouveaux Cercles et les Cercles traditionnels reste marginal. Il n’en est pas de même pour la sécurité : un écart de près de 32 % sépare l’École d’Escalade de Liège et Escal’pades. Les écoles d’escalade accordent en général moins d’importance à la sécurité que les clubs traditionnels, à une exception près. La solidarité et l’amitié sont des valeurs moins importantes pour 3 salles d’escalade : le fonctionnement des salles où l’âge moyen des grimpeurs y est peut-être pour quelque chose. A suivre… Par contre, la hiérarchie des valeurs (tableau 1) ainsi que leur importance relative reste identique, indépendamment du Cercle.

Conclusions Nous n’avons pas pu tirer de « grande tendance », dans les sports pratiqués, ou de divergence mettant en évidence un groupe d’individus au sein de la Fédération. Les trois valeurs plébiscitées lors du sondage peuvent donc être considérées comme des valeurs phares. Elles ont emporté l’adhésion de nos membres de façon stable et homogène et seront prônées par la Fédération pour orienter ses choix stratégiques.

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ST CHRISTOPHE EN OISANS LA BERARDE

CRÉDIT PHOTO : FRÉDÉRIC CHEVAILLOT PHOTOGRAPHE

RINS. É AU COEUR DES ÉC ÉG OT PR RE TU NA UN ESPACE DE

RANDONNÉE TOUS NIVEAUX / TOUR GOURMAND ET TOUR DE LA BÉRARDE / VIA-FERRATA RAND A-FERRATA / ESCA ESCALADE / EAUX-VIVES (RAFTING-HYDROSPEED) / RANDONNÉE GLACIAIRE / ALPINISME / HÔTELS / GÎTES D’ÉTAPES D ÉTAPES / CAMPING / REFUGES...

Documentation complète sur demande: TÉL: 04 76 80 50 01

WEB: W W W.BER ARDE.COM

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MAIL: INFOS@BER ARDE.COM


ANNONCES DES CLUBS

CA B

Bruxelles-Brabant

rs, 252 – 1190 Bruxelles : 02/343.54.00 – Av des Sept-Bonnie Président : Yves Raymaekers – Tél. 22.77.79 – eric.thille@gmail.com Secrétaire : Eric Thille – Tél. : 02/5 de la section du Brabant est toujours consultable sur le site club du ités activ des me ram La dernière mise à jour du prog http://www.cabbrabant.com. tronique le programme s désirez recevoir par courrier élec vou Si ». ités activ des ve bien inscrite nda age re vous que votre adresse mail se trou Allez voir à « Activités » ou « Not club et de la fédération, assurezdu ns atio ifest man les et ités mensuel des activ etariat@clubalpin.be chier membre de la fédération. secr dans votre fiche personnelle du fi

Réduction de 10 % pour tous les membres du CAB-B de moins de 25 ans !

CA B

Hainaut

gmail.com – 0476/48.05.88 Vandeveld – philippe.vandeveld@ Personne de contact : Philippe om Secrétaire : secretcabh@hotmail.c de membre à membre sans oublier la transmission des compétences ie ilég priv qui el ionn érat rgén resse à son rythme et en sécurité. Le CAB Hainaut est un club inte es. Notre philosophie chacun prog stag des à e grâc s ssée pou plus des formations Nous y tenons constamment pas à visiter le site de notre club. sitez n’hé , club été e notr ant cern con les nouvelles activités qui nous ont Pour d’avantage d’informations ifications les plus récentes ainsi que mod les avec , jour à és tivit org aut. d’ac notre programme s. http://www.cabhain de ce numéro d’Ardennes et Alpe communiquées depuis la parution m/groups/73204770464/ ant le lien https://www.facebook.co suiv en ; OK EBO s la passion des larges FAC sur i auss Le CAB-Hainaut est des activités, … Bref, vivre avec nou oser prop s, nce érie exp vos er ang vous pouvez nous retrouver, éch A très bientôt. horizons et des grands espaces.

STAGES – FORMATIONS AUTOMNE 2016 A la suite de la mise en place d’un brevet animateur en structure naturelle d’escalade (SNE) par le CAB et l’ADEPS, nous avons remanié et étoffé nos stages. Nous vous proposons donc les stages : premier de cordée, intervention sur corde, gestuelle et test d’évaluation. Pour ceux qui le souhaitent, l’ensemble de ces stages constitue la formation d’animateur SNE. Chacun des acquis sera repris dans un carnet de progression individuelle. Sur base de celui-ci, le Club Alpin Hainaut présentera les candidats à une épreuve d’évaluation organisée par le CAB. Celle-ci réussie, il restera au candidat à prester 6 heures de stage pour obtenir son brevet. Chaque stage est indépendant et vous pouvez vous inscrire à ceux que vous voulez, autant de fois que vous le voulez.

Stage premier de cordée Il peut compter pour le premier module de la formation « Animateur SNE ». Dates : 17/09/2016, de 9 h 00 à 17 h 00. Lieu : Landelies 18/09/2016, de 9 h 00 à 17 h 00. Lieu : Marche-les-Dames 01/10/2016, de 9 h 00 à 17 h 00. Lieu : Beez 02/10/2016, de 9 h 00 à 17 h 00. Lieu : Grands Malades. Il est possible de s’inscrire à cette seule journée. Conditions : être membre du Club Alpin, en ordre de cotisation et d’assurance. Ce n’est pas un stage d’initiation, un minimum d’expérience en rocher est nécessaire. Inscriptions et renseignements : Michel SALESSE – 065/73.08.14 (après 18 h 00)

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Interventions sur cordes pour venir en aide au second en difficulté Cette formation peut compter pour le deuxième module de la formation « Animateur SNE ». Dates : 22/10/2016, de 9 h 00 à 17 h 00. Lieu : Marche-les-Dames Dates : 23/10/2016, de 9 h 00 à 17 h 00. Lieu : Beez Conditions : être membre du Club Alpin, en ordre de cotisation et d’assurance. Ce n’est pas un stage d’initiation, un minimum d’expérience en rocher est nécessaire. Inscription et renseignements : Michel SALESSE – 065/73.08.14 (après 18 h 00)

Journée nettoyage et aménagement – dimanche 9 octobre 2016 Bonjour à toutes et à tous, grimpeurs confirmés ou occasionnels du CAB Hainaut. Tout au long de l’année, vous avez l’occasion de grimper sur des massifs rocheux qui doivent être rééquipés et entretenus. De grands efforts ont été faits par l’équipe du GRAAL (Groupe de Rééquipement et Aménagement Alpin de Landelies) qui travaille tant sur le massif de Landelies que sur celui de Dourbes. Nous avons pu constater ces dernières semaines que, sans un entretien régulier, les sentiers et même les voies d’escalade reverdissent rapidement. Alors, pourquoi ne pas participer à une journée de nettoyage dans une ambiance super sympa, tout en apprenant en techniques de sécurité ? Merci de vous munir de votre matériel de nettoyage : gants, lunettes de protection, sécateur, petit extracteur de racines dans les fissures, brosse douce, petit marteau, petit burin, sac à mettre en bandoulière, pelle et râteau à sable… Les possibilités au cours de la journée sont très variées et vont d’un travail en paroi à des défrichages au sol. N’oubliez pas votre matériel EPI d’escalade : casque, baudrier, personnelle, mousquetons à vis, prussiks, … ET un grand sac de bonne humeur ! Informations et inscriptions auprès de Jacques Douchamps : 0477/57.21.21 ou 071/51.05.55 – jacques.douchamps@gmail.com En cas de temps désastreux (pluie incessante, grêle, neige…), merci de téléphoner à Jacques le matin même entre 8 h 00 et 9 h 00 pour s’assurer que l’activité a bien lieu.

CA B

Liège

l.com /44.26.79, moniteuralpinisme@gmai Wallonie, 6 – 4000 Liège – Tél. : 0496 e Président : Pierre Dewit – Quai de oo.b Tél. : 0495/25.12.78, debaleon@v Houlbouse, 33 – 4400 Flémalle – Secrétaire : Léon Debacker – Rue – activites@cabliege.org : Virginie Halleux – 0472/56.32.71 Renseignements et inscriptions – jodylaoureux@gmail.com ureux (GHM) : +33(0)6.24.42.15.96 Pour les activités avec Jody Lao notre page Facebook ! : www.cabliege :org ainsi que sur web site e notr sur e lign en ent Toutes nos activités sont égalem

Stage Sauvetage au sein de la cordée (activité encadrée) : code E17 Dates : 25/09/16 et les 02,09 et 16/10/16. Lieu : Marche-Les-Dames. RV : 9 h 45 au corps de garde (carte de membre et d’identité). Renseignements et inscription : Virginie HALLEUX – 0472/56.32.71 – activites@cabliege.org

Initiation à l’escalade en falaise (AE) : code E18 Date : 16/10/16. Lieu : carrière des Awirs. RV sur le parking à 9 h 45. Max : 8 pers. Inscription obligatoire pour le 30/09/16 au plus tard. Inscription : Virginie HALLEUX – 0472/56.32.71 – activites@cabliege.org

Escalade dans le massif du Montserrat en Catalogne Dates : du 22/10/16 au 29/10/2016. Inscription : avant le 01/09/2016. Responsable : Christophe Lehner (moniteur d’alpinisme) – 0477/46.88.91 – christophe.lehner@gmail.com. Inscription : Virginie HALLEUX – 0472/56.32.71 – activites@cabliege.org

Trekking au nepal : tour du Manaslu et Parc National de Chitwan Dates : du samedi 05/11/16 au samedi 26/11/2016 (dates à confirmer). Inscription : avant le 31/01/2016. Responsable : Christophe Lehner (moniteur d’alpinisme) – 0477/46.88.91 – christophe.lehner@gmail.com. Inscription : Virginie HALLEUX – 0472/56.32.71 – activites@cabliege.org

Challenge « indoor » : code E19 13 novembre 2016 : Top Rock 20 novembre 2016 : Geko Tank Inscription : Virginie HALLEUX – 0472/56.32.71 – activites@cabliege.org

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27 novembre 2016 : AREA.


Namur Luxembourg

CA B

Namur – Luxembour g

– president.cabnamlux@gmail.com – Rue des Viaux, 27 – 5100 Jambes Président : Jean-François Delvigne 8.89 – renard.agnes@gmail.com e, 12 – 5100 Jambes – Tél. : 081/31.0 lenn Wel de Bois – 6. ard Ren ès Agn Secrétaire : du Club Alpin Belge créée en 193 la Section Namur-Luxembourg de issu est urg mbo uxe ur-L Le Club Alpin Belge Nam ment bénévole. etés, Il en a gardé le caractère foncière érimentés, dont des moniteurs brev e la camaraderie et où les plus exp sorties d’escalade sur les rochers prim où es ontr renc de e form la t Nos activités prennen le dimanche pour des expérience. Nous nous retrouvons s regorgent d’infinies possibilités. Des ateliers techniques transmettent leur passion et leur ince prov x deu nos es uell pour lesq Les périodes de vacances et les belges et/ou pour des randonnées notamment en termes de sécurité. es, sanc nais con les ski de randonnée, et même îchir rafra de permettent également frontières : escalade, randonnée, d’alpinistes en Oisans nos de hors r ade s’év de n asio l’occ week-ends prolongés sont aussi s les Calanques, un rassemblement ée, nous organisons un séjour dan ue : Horizon Vertical. des expéditions, etc. Chaque ann Rev – e lux.b t. Site Web : www.cabnam et un stage d’escalade au 15 aoû

Cascade de glace 1 Initiation, découverte, perfectionnement des techniques de progression et de sécurité en cascade de glace. Ascensions en premier et second de cordée de cascades d’une ou plusieurs longueurs dans un niveau adapté. Accès à l’autonomie. Groupe de 3 à 5 personnes max. Dates : du jeudi 05/01/17 (matin) au dimanche 08/01/17 (soir). Lieux : La Grave, l’Alpe d’Huez, le Vallon du Diable, etc. Niveau requis : condition physique raisonnable. Inscription et paiement : avant le 1er décembre 2016. Responsable : Quentin Delavignette (G.H.M.) – + 33.(0)6.23.76.22.27 – info@delavignette.com

Cascade de glace 2 Initiation, découverte, perfectionnement des techniques de progression et de sécurité en cascade de glace. Ascensions en premier et second de cordée de cascades d’une ou plusieurs longueurs dans un niveau adapté. Accès à l’autonomie. Groupe de 3 à 5 personnes max. Dates : du lundi 09/01/17 (matin) au vendredi 13/01/17 (soir). Lieux : La Grave, l’Alpe d’Huez, le Vallon du Diable, etc. Niveau requis : condition physique raisonnable. Inscription et paiement : avant le 1er décembre 2016. Responsable : Quentin Delavignette (G.H.M.) – + 33.(0)6.23.76.22.27 – info@delavignette.com

Ski hors-piste 1 Initiation, découverte, perfectionnement des techniques de progression et de sécurité en ski hors-piste. Préparation d’une descente, nivologie, recherche ARVA, progression sur glacier, etc. Itinéraires de tous niveaux (dénivelée de plus de 2 000 mètres). Groupe de 3 à 6 personnes max. Dates : du lundi 06/02/17 (matin) au vendredi 10/02/17 (soir). Lieux : La Grave, l’Alpe d’Huez, Serre-Chevalier, les Deux Alpes. Niveau requis : bonne condition physique et bon niveau de ski sur piste. Inscription et paiement : avant le 1er janvier 2017. Responsable : Quentin Delavignette (G.H.M.) – + 33.(0)6.23.76.22.27 – info@delavignette.com

Ski hors-piste 2 Initiation, découverte, perfectionnement des techniques de progression et de sécurité en ski hors-piste. Préparation d’une descente, nivologie, recherche ARVA, progression sur glacier, etc. Itinéraires de tous niveaux (dénivelée de plus de 2 000 mètres). Groupe de 3 à 6 personnes max. Dates : du jeudi 02/03/17 (matin) au dimanche 05/03/17 (soir). Lieux : La Grave, l’Alpe d’Huez, Serre-Chevalier, les Deux Alpes. Niveau requis : bonne condition physique et bon niveau de ski sur piste. Inscription et paiement : avant le 1er janvier 2017. Responsable : Quentin Delavignette (G.H.M.) – + 33.(0)6.23.76.22.27 – info@delavignette.com

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Ski de Rando 1 Initiation, découverte, perfectionnement des techniques de progression et de sécurité en ski de randonnée. Préparation d’une descente, nivologie, recherche ARVA, progression sur glacier, etc. Itinéraires de tous niveaux (montée, descente), adaptées au groupe. Groupe de 3 à 6 personnes max. Dates : du jeudi 23/03/17 (matin) au dimanche 26/03/17 (soir). Lieux : Oisans, Ecrins, Grandes-Rousses. Niveau requis : bonne condition physique et bon niveau de ski sur piste. Inscription et paiement : avant le 1er février 2017. Responsable : Quentin Delavignette (G.H.M.) – + 33.(0)6.23.76.22.27 – info@delavignette.com

Ski de Rando 2 Initiation, découverte, perfectionnement des techniques de progression et de sécurité en ski de randonnée. Préparation d’une descente, nivologie, recherche ARVA, progression sur glacier, etc. Itinéraires de tous niveaux (montée, descente), adaptées au groupe. Groupe de 3 à 6 personnes max. Dates : du lundi 10/04/17 (matin) au vendredi 14/04/17 (soir). Lieux : Oisans, Ecrins, Grandes-Rousses. Niveau requis : bonne condition physique et bon niveau de ski sur piste. Inscription et paiement : avant le 1er février 2017. Responsable : Quentin Delavignette (G.H.M.) – + 33.(0)6.23.76.22.27 – info@delavignette.com

Possibilité d’encadrement à la demande à toutes dates ! Ski hors-piste, ski de randonnée, héliski, cascade de glace, alpinisme hivernal. Quentin Delavignette (G.H.M.) – + 33.(0)6.23.76.22.27 – info@delavignette.com

A Tout es Allures rdination : Deny Dufrane – Lez-Walcourt – Encadrement et coo sallures.be – Grand Rue, 28 Bis – 6440 Boussu/61.84.63 – Courriel : info@atoute 0472 : nts t – Infos et renseigneme Culo rie Valé : ie orer trés et iat étar Secr l e – Facebook : A Toutes Allures Asb (10 m de haut, 7 cordes) Site Internet : www.atoutesallures.b au complexe sportif de Beaumont. de cala d’es salle la oite expl qui de cala d’es A Toutes allures ASBL est un club

Cours : Débuter ou se perfectionner en milieu vertical. L’objectif du cours est l’autonomie et la sécurité ! Le vendredi de 17 h 00 à 18 h 30 : de 4 à 10 ans Le vendredi de 18 h 30 à 20 h 00 : de 11 à … ans Le samedi de 9 h 00 à 10 h30 : de 4 à 10 ans A Toutes allures, c’est aussi : des anniversaires sportifs, des stages : escalade, multisports, langues, artistiques, …

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Alpin) CR A (Centr e Routier re ssée de l’Herbatte, 93 – 1300 Wav Président : Guy Carbonnelle – chau s, 1 – 1630 Linkebeek : 0497/36.30.50 – avenue des Villa treroutieralpin.be Secrétaire : Nicolas Fostier – Tél. m – Site internet : http://www.cen Courriel : secretariatCRA@gmail.co

Le Centre Routier Alpin (CRA) est créé en 1956. Il était le fruit du regroupement de plusieurs Clans Scouts (Gembloux, Schaerbeek et Uccle). Après des hauts et des bas, il a repris vigueur en 1993. Issu de la philosophie et de la pédagogie des scouts de l’époque, il en a gardé le mode de fonctionnement. C’est à travers l’exigence de notre sport que les jeunes apprennent l’autonomie, la responsabilité et l’engagement, en respectant le rythme de chacun. Les aînés transmettent leurs connaissances aux plus jeunes et il est plus question de collaboration que de compétition dans l’approche de la pratique.

Notre collaboration avec le Club Alpin Belge, et plus particulièrement avec le Club du Brabant, ne date pas d’hier. Nous avons remodelé notre structure pour pouvoir répondre aux critères de la Fédération CAB, qui nous a accueillis en tant que Club en 2010. Des cours en salles, des sorties à la journée, des week-ends, des camps écoles sont organisés tout au long de l’année pour arriver doucement à l’autonomie en falaise. Le CRA par des jeunes et pour des jeunes qui souhaitent vivre et partager la passion de la verticalité.

er ghem Ecole d’Escalade d’Aud escalade.be

k@skynet.be – site : www.newrock

em – Tél. : 02/675.17.60 – new.roc

Audergh Chaussée de Watermael, 136 – 1160 Présidente : Rouserez Annick

mbes ASBL Ecole d’escalade de Ja – 0472/41.48.09 (derrière la piscine) – 081/31.15.35 Rue d’Enhaive, 142 – 5100 Jambes rriel : info@roc-evasion.be Internet : www.roc-evasion.be – Cou Responsable : François De Cremer

Les activités de notre ASBL se déroulent dans la salle Roc Evasion de Jambes. – 1 100 m² de surface grimpable – 60 cordes – 150 voies allant du 3 au 8 – Hauteurs des murs : 7 à 16 mètres de haut – Hauteur développée : 20 mètres – Tapis de réception « sol-o-safe » : le must en terme de sécurité – Une zone « débutants » – Une zone « bloc » – Un accueil chaleureux – Une ambiance conviviale Toutes nos activités sont encadrées par une équipe motivée et expérimentée : Isabelle, Lolotte, Johan, François, Albert, Raph et Jérôme. Cours : cours d’initiation et perfectionnement de 6 à 18 ans et pour adultes du lundi au samedi. Stages en salle : à la Toussaint, Noël, Carnaval, Pâques et en été. Tous les horaires, tarifs et infos se trouvent sur notre site www.roc-evasion.be Sorties falaise : au printemps et en été.

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Entr e Ciel et Terr e jm@entrecieletterre.be – 010/45.64.76 – 0478/34.60.26 – Direction : Jean-Marc De Laever – 1348 Louvain-la-Neuve Siège social : Place des Sports, 1 – Site : www.entrecieletterre.be Courriel : info@entrecieletterre.be

Stage Tarn-Jonte ECT 2016 C’est en petit comité et durant les congés de printemps qu’a eu lieu le premier stage Tarn et Jonte organisé avec Entre Ciel & Terre. Après une journée de route, la tentation de tester le rocher est plus forte que le montage du campement : direction immédiate vers les cailloux ! Ce jour-là, comme tous les autres finalement, nous cuisinerons à la lumière de nos frontales. Que du bonheur !

nry Christophe He

Simon : « Qui craquera le premier pour rentrer au camping ? » Chris : « Ok, les gars, on joue à ce petit jeu-là… alors, on va jouer ! » Il faut dire que les coaches sont plutôt farceurs et nos jeunes ne lâcheront rien pour gagner la compète de vaisselle, le killer, le bowling et tenter le créneau pour sortir du camping en une manœuvre ! Malheureusement pour eux, la concurrence est rude et les jeunes qui nous accompagnent : Basile, François, Eliot et

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Simon ne sont pas prêts à céder la moindre seconde lors d’une vaisselle parfois douteuse, et ne parlons pas des combats pour clipper le relais. A ce petit jeu-là, on a vu « les enfants », comme on aimait les appeler, progresser de jour en jour et de voie en voie… 6b, 6c, 7b, 7c a vue, 7c+. OK, on s’arrête là les gars, sinon on va commencer à s’énerver ! D’un point de vue émotions fortes, ils ont eu droit, pour la plupart, à leurs premières grandes voies de 150 m au secteur « Fusée ». Après cette belle aventure, nous retrouvons le confort de la camionnette. Malheureusement, il faisait encore clair lors du retour vers le camping, pas d’autre choix que de retourner faire quelques voies sportives pour se finir la peau des doigts dans l’obscurité, tradition oblige ! Après un faux départ à 3 h 00 du mat pour une erreur de réveil, nous reprenons la route la tête pleine de souvenir et de nouveaux projets… Le créneau du camping n’ayant pas encore été enchainé (mais vraiment pas loin), pas le choix que de revenir l’année prochaine. Le stage Tarn à ECT ? Le début d’une tradition annuelle !

Escal’pades e.raucq@escalpades.eu de Mersch, 20 – 6700 Arlon – serg nue Ave – cq Rau e Serg : t iden Prés u – sandrine.piedboeuf@escalpades.e u. Secrétaire : Sandrine Piedboeuf 1 – christophe.lehner@escalpades.e 88.9 /46. niteur d’escalade) – 0477 (mo ner Leh phe isto Chr : le sab Respon

Escalade et catamaran aux Calanques Dates : du samedi 24/09/16 (soir) au samedi 01/10/2016 (matin).

ESK Ilibre m 0477/45.55.46 – eskilibre@hotmail.co Administrateurs : Patrick Kienen : r Jean de Macar : 0476/71.81.36 , un peu fraîche l’hiver avec son lége rand. Semi-ouverte, agréable l’été 8a au -le-G 4 Orp du à s de voie cala 60 ± d’es et es salle ée. Un an déjà et 15 cord ESKIlibre, une nouvelle cordes. Elle grandira chaque ann 10 t, hau de m 7 e, jeun te Tou . manteau déménage… de haut, 7 m d’avancée… 45°… ça NOUVEAU DEVERS ! Sept mètres rie & Patrick Kienen. Un encadrement passionné. Valé

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Évolution Ver ticale ticale.be /41.03.06 – laurent@evolutionver Président : Laurent Toisoul – 0497 e.be /99.25.64 – patrick@evolutionvertical Secrétaire : Patrick Gillotay – 0476 www.evolutionverticale.be ités, surfez sur notre site internet activ ses et club e notr sur cascade de glace, ski de rando fos Pour plus d’in ta, randonnée, rando raquettes, ferra via g, onin cany se, falai e, Au programme : alpinism

Grimpe CLT Président : Steven Van Erps : Defechereux Pascal Responsable gestion journalière www.grimpeclt.be 214.01.42 – info@grimpeclt.be – Bureau : Maertens Valentine – 086/

RandoCool Président : Filippo Dal Maso Secrétaire : Jean-Louis Pauwels – jl.pauwels@randocool.be e – J.-L. Pauwels – 0495/67.54.47 ol.b oco rand am@ n.ad – 1 06.6 Contacts : N. Adam – 0477/92.

Randonnées, trekking, marche nordique OTOP©, en Belgique et à l’étranger… Avec RandoCool, la randonnée est plus que de la balade…Elle est accessible à tous. La randonnée et la marche nordique OTOP© s’affichent de plus en plus comme une pratique sportive à part entière. La randonnée est le moyen d’effacer le stress de la semaine, de se distraire, de se détendre… La marche nordique OTOP© optimise notre motricité sur tous les terrains par l’apprentissage de différentes techniques de déplacement…

en boucle ou en itinérance… Chez RandoCool, il s’agit de partager le loisir de randonner au sein d’un groupe convivial, de découvrir les paysages que nous offre la nature, le patrimoine des régions traversées et de participer à des randonnées culturelles ou à thèmes. Envie de partager la même passion, de se retrouver entre randonneurs en toute convivialité… ? Alors, pourquoi hésiter…, venez nous rejoindre

Nos trekkings en Belgique ou à l’étranger vous permettent de découvrir une région en plusieurs jours

y Stone Climbing Factor 2 ercoach@gmail.com – 0475/57.76.7 , 21 – 1950 Kraainem – chrisdepott cias Aca des rue r, otte Dep phe /41.81.11 Président : Christo iane_depotter@hotmail.com – 0472 J-P Verbeyst, 22 – 1090 Jette – vinc rue , iane Vinc r otte Dep : ire réta Sec

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SER AC inisme Club asbl Seraing Escalade Randonnée Alp laposte.net : 0498/50.11.77 – andre.lamberty@ Président : André Lamberty – Tél. mail.com GSM : 0498/56.64.65 – jp2lacroix@g Secrétaire : Jean-Paul Lacroix – ix@gmail.com lacro jp2. – ing rons, 85 – 4100 Sera Nouveau siège social : rue des Lise dans « les activités des clubs ». ues prév nisées en plus de celles orga nt sero ités activ ses breu nom De sur le site du club www.leserac.be Vous découvrirez ces suppléments activités de votre club, Pour plus de détails sur toutes les 1@gmail.com /86.46.30 (après 18 h 00) – domi305 contacter Dominique Wiels – 0477 be rac. site : http://www.lese Courriel : le.serac@laposte.net –

A LA DÉCOUVERTE DES « FABLES DE FONTAINEBLEAU » Dates : congés d’automne du 31/10/16 au 04/11/16. Lieu : Milly-la-Forêt, forêt de Fontainebleau, camping.

Cascades de glaces Dates : congé de carnaval du 26/02/17 au 03/03/17. RV : Val de Cogne (Italie) – Lillaz, Hôtel Ondezana (95 Localita Lillaz, Cogne, AO 11012, Italie)

Passeport 2e et 1er de cordée + perfectionnement 1er de cordée Dates : vacances de printemps du 03/04 au 06/04/17. Lieux : Awirs, Beez, Dave, Yvoir, Ozo

Escalade grands itinéraires, Via Ferrata et randonnée à Orpierre Dates : vacances de printemps du 09/04 au 15/04/17. Lieu : Orpierre, camping Princes d’Orange. Pour toutes ces activités : le matériel nécessaire et suffisant est proposé et disponible au club. Voyage groupé possible avec le minibus du club. Infos : www.leserac.be ou le.serac@laposte.net

Escalade sur SAE Reprise des activités le samedi 3 septembre 2016. Vous êtes les bienvenus : – le mardi de 19 à 21 h 00 ; – le mercredi de 14 à 18 h 00 ; – le jeudi de 18 à 21 h 00 ; – le samedi de 9 à 13 h 00 Lieu : Centre sportif du Mosa, rue Reine Astrid à Engis. Le mur d’escalade : 22 cordes, de 6 à 12 m de hauteur, un dévers de 2 m sur la partie la plus haute, l’escalade en tête est possible. Le mur « WALTOPIA » est conforme aux nouvelles règlementations en vigueur.

Zone Evasion – spiroux@zoneevasion.be Président : José Feron (Spiroux) ion.be Secrétaire : secretariat@zoneevas

Portes ouvertes chez Zone Evasion Date : 24 septembre 2016, de 12 h 00 à 18 h 00 Vous serez accueillis par une équipe dynamique et sympathique pour vous faire découvrir les premières sensations de l’escalade. Nos animateurs vous encadreront pour la découverte des techniques de base : nœuds, assurer un partenaire, etc. Nous vous attendons nombreux. Lieu : chaussée de la Gare 1A – 5080 Rhisnes. Contact : 0498/425.366 – secretariat@zoneevasion.be S’informer à propos de notre club sur le site : www.zoneevasion.be et notre page Facebook : https://www.facebook.com/ZoneEvasionEscalade

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COTISATIONS

nouveautés Af filiation – Cotisations, les Vous trouverez toutes les informations pour vous affilier à un de nos clubs sur notre site Internet : www.clubalpin.be.

Tarif 2016-2017 Le montant des cotisations varie suivant l’âge et les sports pratiqués.

Activités

Questionnez votre mutue lle. Certaines in dans le monterviennent tant des cotisation s. Envoyez le fo rmulaire/ mutuelle à v o tre club et pas à la fé dération en joignant une enveloppe adressée et timbrée.

Membres « Club Alpin » : L’assurance couvre, dans le monde entier, l’ensemble des activités sportives telles que décrites dans le contrat (escalade en salle ou à l’extérieur,, alpinisme, randonnée, ski sous toutes ses formes sauf le saut, ice-climbing, canyoning, spéléologie, léologie …)) Membres « Bel-Rando » et « sympathisants » : spécialement pour nos randonneurs ou ceux qui s’affilient ou restent affiliés au CAB par sympathie : l’assurance couvre la randonnée dans le Benelux et jusqu’à 30 km autour des frontières Membres « Bel-Indoor » : spécialement pour nos grimpeurs sur structures artificielles d’escalade (salles d’escalade)

Age Antérieurement, il y avait trois catégories suivant l’âge des membres affiliés « Club Alpin ». La catégorie « jeune adulte » (18 à 24 ans) a disparu, mais, en contrepartie, la plupart d’entre eux peuvent désormais bénéficier du tarif « junior ». Découvrez nos tarifs simplifiés sur notre site Internet : www.clubalpin.be\membres\tarifs

Comment s’affilier ? Pour vous affilier à un cercle de la fédération francophone d’escalade, d’alpinisme et de randonnée, dénommée Club Alpin Belge (en abrégé CAB), consultez notre site Internet : www.clubalpin.be/Membres/Comment Il vous suffit de : – payer la cotisation ; – si vous êtes un nouveau membre, compléter et envoyer le formulaire d’inscription ; – et envoyer un certificat médical lorsque celui-ci est obligatoire : pour les membres « Club Alpin », pour toute nouvelle affiliation et ensuite tous les deux ans, et pour les membres « Bel-Indoor » participant aux compétitions nationales ou internationales. Vous trouverez les informations complémentaires pour nous inscrire au club de votre choix sur notre site Internet.

Période d’affiliation A l’origine, tous les membres du CAB étaient affiliés du 1er janvier au 31 décembre. Depuis quelques années, chaque club avait la possibilité de choisir, pour l’ensemble de ses membres, l’affiliation par année civile ou par année scolaire (du 1er septembre au 31 août). Depuis le 1er septembre 2015, cette possibilité est offerte à chaque affilié qui, par défaut, bénéficiera d’office de la période d’affiliation la plus favorable. Quelques clubs qui souhaitent inscrire leurs activités dans un projet annuel conserveront cependant une seule période d’affiliation (voir les détails sur notre site Internet : www.clubalpin.be Carte Votre carte de membre vous sera envoyée dès réception du paiement, du certificat médical lorsqu’il est obligatoire et du formulaire d’inscription pour les nouveaux membres. Accueil fédération Les lundis, mercredis et vendredis de 9 h à 12 h 30 et de 14 h à 16 h 30. Avenue Albert Ier, 129 à 5000 Namur – Tél. : 081/23 43 20 – fax : 081/22 30 63 – secretariat@clubalpin.be CLUB ALPIN BELGE® Fédération sportive reconnue par la Communauté française de Belgique Av. Albert 1er, 129 à 5000 Namur – Tél. : 081/23 43 20 – Fax : 081/22 30 63

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Certifi cat médical à envoyer à la fédération : av. Albert 1 , 129 à 5000 Namur er

Le Docteur en Médecine : (nom du médecin) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Atteste que : Nom du membre : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . C.P. : . . . . . . . . . . . Localité : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Date de naissance : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Tél. : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . GSM : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . E-mail : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Sexe2 :

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Profession : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Nationalité : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Club : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . S’est soumis(e) à une visite médicale en vue de la pratique des activités du Club Alpin Belge® (randonnée, escalade, alpinisme, canyoning). Fait à : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 Avant de le remettre à son médecin pour signature, le membre est prié de bien vouloir remplir totalement ce certificat qui servira également à mettre notre fichier des membres à jour et ce, même si vous êtes déjà un ancien membre. 2

Barrer la mention inutile et entourer le bon choix (pour éviter les équivoques dans notre fichier comme Dominique, Camille, …)

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Signature et cachet


Bon de Commande Bon de commande à envoyer au Club Alpin Belge, fédération francophone d’escalade, d’alpinisme et de randonnée ASBL Avenue Albert 1er, 129 – 5000 Namur

Nom : ........................................................................................ Prénom : .................................................................................................. Adresse : ................................................................................. CP : ................. Localité : ......................................................................... Tél. – GSM : ......................................................................................................... Email : .......................................................................... ............ ............ ............ ............ ............ ............ ............ ............ ............ ............ ............ ............ ............ ............ ............ ............ ............ ............ ............ ............ ............ ............ ............

x : Topo Awirs (édité en FR) : temporairement épuisé x : Topo Grimper à Beez (édité en FR) (temporairement épuisé) : 6 € ............................................................... x : Topo-guide des rochers de Corphalie (édité en FR) : 8 € .............................................................................. x : Topo Durnal (NL-FR) : 9,50 € .............................................................................................................................. x : Topo Freÿr (édité en FR) : 30 € ........................................................................................................................... x : Topo Hotton (édité en NL-FR) : 9 € ................................................................................................................... x : Topo Plain des Fosses – Escalade en Basse-Lesse (édité en FR) : 8 € .......................................................... x : Topo Mozet (édité en NL) : 16 € ......................................................................................................................... x : Topo Yvoir – Paradou (édité en NL-FR) : 9 € ..................................................................................................... x : Topo Marche-les-Dames (édité en NL) : 18 € ................................................................................................... x : Topo Pont-à-Lesse (édité en NL-FR) : 12 € ....................................................................................................... x : Topo Comblain-la-Tour (bilingue FR-NL) : 9 € ................................................................................................. x : Les Andes, guide d’alpinisme : 30 € ................................................................................................................. x : Les Andes, guide de trekking : 25 € .................................................................................................................. x : Mémento Montagne été : Nouvelle édition (édité en FR) : 10 € (uniquement disponible pour les membres ayant suivi une formation CAB) ............................................... x : Mont-Blanc et Aiguilles Rouges à ski : 30 € ..................................................................................................... x : Double ascension à l’Everest : 15 € ................................................................................................................... x : 60 ans d’alpinisme, folie ou passion ? : 2 € ....................................................................................................... x : Petit lexique toponymique des Rochers et des Voies d’escalade de Wallonie : 30 € ................................. x : Il était une fois une fée au pays de la grimpe – Chloé Graftiaux (ANGLAIS)1 : 25 € ................................... x : DVD Des hommes sur la montagne : 15 € ........................................................................................................ x : Guide des promenades en Brabant Wallon : 19,95 € ...................................................................................... x : En quête de plus grand : 22,00 € ......................................................................................................................

1 À venir chercher au siège de la Fédération : avenue Albert Ier, 129 – 5000 Namur (ne sera pas expédié).

Également disponible via le site de Chloé Graftiaux Passion Together : http://www.chloegraftiaux.com/ ?p=381

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Frais de port : ................... € Total : ................... €

Frais de port : – de 1 à 3 exp. hors Freÿr : 3 € – Freÿr seul : 5 € – pour 1 Toponymie des Rochers : 9 € – de 1 à 3 exp. + Freÿr : 8 € – + de 3 exp. : 8 € No compte sur lequel effectuer le paiement : IBAN : BE43 0682 3368 0101 – BIC : GKCCBEBB Communication du paiement : nom, prénom + « topos » La commande sera expédiée à l’adresse mentionnée sur le bon de commande dès réception du paiement sur le compte du CAB.

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150 CM

DYNAL

P

60 cm 120 cm 150 cm

l’anneau en corde dynamique

120 CM

60 CM

∞P

Conception : lenaturographe.fr

DYNAL

Anneau en corde dynamique de 8,3 mm pour se longer, réaliser une triangulation sur un relais, rallonger un point d’ancrage ou encore faire longe de rappel avec frein. Outre le fait qu’elle soit dynamique, la corde possède un autre avantage par rapport à une sangle : l’âme de la corde est protégée des UV et des frottements par la gaine, alors que tous les fils d’une sangle sont exposés. Résistance 22 kN EN 566 EN 354

www.beal-planet.com


VASAK, SARKEN, IRVIS Interchangeable multi-bit tools, to power through all types of terrain.

The front sections of the VASAK, SARKEN, and IRVIS crampons are interchangeable and available as accessories. This versatility, for example, allows a technical mountaineering crampon to be transformed into a crampon for ski touring. The ideal solution for the all-around mountaineer! www.petzl.com


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