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Hommage à Georges Janty

Hommage de Marianne Coupatez

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Georges Janty est décédé le 9 mai. Je me rappelle de lui lors des stages à la Bérarde ou en revenant de Freÿr lorsque nous nous arrêtions au local de la section de Namur et en profitions pour parler un instant avec Monique, son épouse, à laquelle il était tellement dévoué. Cet homme formidable s’est investi pleinement pour l’alpinisme, l’escalade et le Club Alpin Belge, dont il a été longtemps membre du Conseil d’administration et président jusqu’en 2002. Il a fortement contribué à apporter à notre association des fondations solides sur lesquelles le CAB peut encore compter aujourd’hui: achat de l’immeuble de Namur, convention de longue durée pour l’accès aux rochers de Freÿr, premiers développements d’une équipe professionnelle pour aider les bénévoles du Conseil d’administration à faire face à tous les défis et à la complexité de la gestion d’une fédération sportive, conservation et développement d’une précieuse bibliothèque sur l’histoire du CAB et de nos sport, etc.

Nous lui serons toujours reconnaissants et espérons qu’il a pu rejoindre Monique.

MARIANNE COUPATEZ Responsable administrative

Hommage de André Hediger

Ma première rencontre avec G. Janty s’est produite à Freÿr. Nous avions parlé incidemment du Mont Kenya dont j’avais réussi l’ascension, par la voie normale du Nélion et du Batian en 1974, avec un autre Belge, Charles Deblaes. G. Janty, lui aussi, avait pu admirer ces beaux sommets de + de 5000m. En 1978, je suis reparti pour le Congo jusqu’en 1991, année de l’expédition à l’Everest à laquelle j’ai pu participer, sans savoir que quelques mois plus tard, je serais engagé comme directeur administratif et proche collaborateur du président G. Janty. C’était une époque pleine de perspectives nouvelles et d’opportunités à saisir pour le CAB, aile francophone, qui avait déjà dû subir des réaménagements de la structure unique «CAB» afin de pouvoir bénéficier des avantages réservés aux fédérations sportives régionalisées. Un directeur sportif, Jacques Collaer, fut engagé dans la foulée. Nos locaux vétustes devenaient du coup trop étroits et il fut envisagé de se décentrer vers la Wallonie, profitant par la même occasion d’éventuels subsides réservés aux infrastructures. La maison de l’avenue Albert Ier fut vite transformée en immeuble fonctionnel pour nos diverses activités, grâce aux subsides et aux gros bras du

Image de gauche: Sauvetage de Jules Lambotte par Georges Janty

personnel et des bénévoles de la section de Namur.

Et puis il y eut la transformation de l’ancienne buvette de Freÿr en local sportif. Et puis il y eut le refuge de la Bérarde.

Et puis il y eut l’aménagement du parking en face des rochers de Dave.

Et puis il y eut l’achat des rochers des Grands Malades et tous les travaux annexes pour rendre le site agréable, fonctionnel, équipé de voies d’escalade et d’une via ferrata. Et puis il y eut le déminage de la dernière bombe : l’interdiction d’utiliser les rochers Natura 2000 sans permis d’environnement. Et puis il y eut cette étroite entente avec des botanistes: Mme Saintenoy et Guy Bungart pour l’exposition Crépin à Rochefort et l’entretien ou la restauration des ourlets de pelouses calcaires au-dessus des rochers. Et puis il y eut les contrats à très long terme pour les rochers de Freÿr. Et puis il y eut la récupération des rochers de Pontà-Lesse.

Et puis il y eut ces interminables palabres pour convaincre ceux qui ne voulaient pas sauter dans le train en marche pour le bien du plus grand nombre. Georges Janty était un homme calme, effacé et aussi précis que ses dessins, ses plans et son écriture, il apportait plus à la communauté du CAB qu’il ne recevait en gratitude. Ce fut une grande satisfaction de travailler avec lui et vice versa si je m’en réfère à une dédicace de sa part: «Pour André, en souvenir de notre collaboration efficace dans la conduite du CAB, avec une profonde amitié. Georges.» Il ne faudrait pas oublier, en plus des contraintes du CAB, l’inébranlable soutien qu’il accordait à Monique, son épouse, atteinte de sclérose en plaques.

Comme tout bon montagnard, Georges aimait sa vallée: il est né là-bas, a vécu là-bas, s’est marié là-bas et est mort là-bas.

ANDRÉ HEDIGER

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