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Escalade à SY: la Cathédrale

Escalade à SY

La Cathédrale

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BERNARD MARNETTE & CHRISTIAN FONTAINE

G. Gentinne ©

Le Rocher de la Cathédrale fut escaladé pour la première fois par le Roi Albert Ier et le comte Xavier de Grunne pendant l’été 1930. Cette «voie de la Cheminée» est le premier itinéraire dans les rochers de Sy. Il s’agit d’une voie «classique», probablement une des plus importantes ouvertes par Albert Ier , et qui est en tout cas un témoignage de son intérêt pour l’Ardenne.

La deuxième voie de la Cathédrale sera ouverte par un groupe du CAB conduit par Camille Fontaine, à la Pentecôte 1932. Elle utilise les fissures caractéristiques et la cheminée évidente de la «Voie Normale» d’aujourd’hui. Ensuite, ce seront les grimpeurs liégeois qui traceront les principaux itinéraires, à commencer par René Mailleux en 1934. Dans les années 50-60 ce seront Jean-Marie Gresse, Toni Negri, Jacky Delderenne qui prendront le relais, sans oublier le couple bien connu André et Monique Capel. Même si quelques voies s’ouvriront encore plus tard, fin des années 60, l’essentiel des itinéraires est réalisé. À l’occasion de divers rééquipements, de nombreuses variantes seront ouvertes, rendant la lecture de plus en plus complexe, les itinéraires se recoupant volontiers les uns les autres. Dans la topographie que nous proposons, nous avons tenté de respecter au mieux les tracés historiques des voies. Nous avons pris, en accord avec les grimpeurs du cru, la liberté de nommer «la Jacky» une variante d’itinéraire qui empiète sur l’ancien tracé de la «Toteff» (Toteff étant le surnom de Jacky Delderenne). Cette présentation est probablement définitive (sauf modification de la paroi), car les longueurs se situant dans la partie centrale supérieure ont été envahies par la végétation et ne seront en principe pas rééquipées en raison de la mauvaise qualité du rocher.

Noel Willem dans la Cathédrale début 50

Espérons également qu’étant donné la densité des itinéraires déjà existante, les grimpeurs comprendront qu’il n’est pas utile d’ouvrir de nouvelles voies dans cette face sud de la Cathédrale. Un peu de retenue et de sagesse peuvent faciliter des topographies ultérieures.

BERNARD MARNETTE & CHRISTIAN FONTAINE

Bibliographie :

• Ensemble des chroniques dans les revues du CAB • Topos du CAB et du NKBV

FICHE EXPÉ

Rocher de la Cathédrale

Le rocher de la Cathédrale se situe dans le Massif des rochers de Sy: dans un ensemble communément appelé «La Nandouire» (à quelques km de Hamoir, dans la vallée de l’Ourthe). Il est positionné au bout de la rue Nalnico, en rive droite de l’Ourthe, entre le rocher du «Banc» en aval et le rocher de la «Nandouire» en amont.

L’essentiel des voies se trouve sur le versant sud du rocher. Accessible par un sentier, une voie facile conduit au sommet sur son versant nord et est équipée d’une corde fixe. Il s’agit également de la voie de descente.

Le rocher est haut de 50m. Le sommet est quipé de relais chaînés pour les moulinettes, mais une grande vire médiane permet de gravir la paroi en 2 longueurs. Il est également possible de sortir de la vire à l’extrémité ouest de celle-ci et de rejoindre le sentier de descente.

1. LE VIEUX PAUL

L1: À l’extrême gauche du massif, attaquer par des cannelures, gravir une courte dalle munie de trous patinés, menant à une vire (relais chaîné et anneau de rappel); 5A L2: Gravir deux courts dièdres superposés; 3B L3: Escalader l’arête aval de la tour; 4C (3 points), jusqu’à son sommet (relais chaîné et anneau de rappel). Ouvreur: JM Gresse, probablement en 1964.

2. L’EXTRÊME ONCTION

L1: Directement à droite du «Vieux Paul», gravir une fissure à trous, puis une dalle à bonnes prises; 4C; pour atteindre une vire (R). L2: Gravir 2 dalles successives à bossettes, fines fissure et réglettes, la seconde au centre de la face Ourthe de la tour terminale; 5C; jusqu’à son sommet (relais chaîné et anneau de rappel). Ouvreur: J-C Jérome, probablement en 1965.

3. LE BAPTISTÈRE

L1: À droite de la fissure de l’Extrême Onction, gravir des cannelures dans la dalle et passer un petit surplomb, jusqu’à la vire médiane (relais chaîné et anneau de rappel); L2: Gravir un dièdre vers la droite, puis rejoindre une courte cheminée, jusqu’au sommet de la Tour (relais chaîné et anneau de rappel);

3B. VARIANTE EN 4A

Dans le dièdre de L2, gravir sur la gauche une courte dalle (2 points), puis rejoindre la cheminée finale; Ouvreur: Section de Liège du CAB, probablement en 1954.

4. LA JACKY

La voie démarre par le départ de gauche de la Toteff, elle évite le surplomb de cette voie par la gauche et rejoint la vire centrale au niveau du R1 du Baptistère; 5B. Ouvreur: Section de Liège du CAB, probablement en 1990.

5. LA TOTEFF

L1: Attaquer un bombé, soit par le départ de la Jacky, 2 m à droite du Baptistère, soit directement dans le bombé, atteindre un surplomb et le surmonter en son milieu. Gravir un mur comportant une fissure verticale à bonnes prises, jusqu’à la grande vire centrale; 5B engagé; R. L2: Gravir un petit surplomb sur sa partie gauche et rejoindre la dalle triangulaire de la Tour, en partie droite de la cheminée; gravir cette dalle à bossettes en son milieu; 4C, jusqu’au sommet de la Tour (relais chaîné et anneau de rappel). Ouvreur: J. Delderenne et G. Etienne, 1963. À noter que la «Toteff» se limitait à l’origine à sa 1re longueur, jusqu’à la vire centrale.

6. LE THÉORÈME (OU LE PREMIER THÉORÈME)

L1: Éviter un bombé par une traversée D-G sous un petit surplomb, pour rejoindre la partie droite du surplomb de la Toteff. Gravir une dalle à bossettes, fissures et bonnes prises, jusqu’à la vire centrale; 5C (relais chaîné et anneau de rappel). L2: Gravir un petit surplomb sur sa partie droite, par un pas de traversée G-D, et rejoindre la dalle triangulaire de la Tour par un pilastre; gravir cette dalle à bossettes par son arête droite; 4C, jusqu’au sommet de la Tour (relais chaîné et anneau de rappel). Ouvreur: R. Dock, 1968

7. LES GIBOULÉES DE DROITE

L1: Partir par une cheminée-dièdre et gagner une fissure qui mène à un surplomb délité, que l’on surmonte par la gauche (à noter que la voie originale empruntait la courte dalle de la voie (7b) ci-dessus, avant l’éboulement partiel du surplomb), revenir au-dessus du surplomb délité et rejoindre par une courte dalle facile la vire centrale; 4A, (relais chaîné et anneau de rappel).

Ardennes & Alpes — n°212

L2: Poursuivre par la voie décrite ci-dessus (7b). Ouvreur: A. et M. Capel, 1960.

7B. LES GIBOULÉES DE GAUCHE

L1: Surmonter un surplomb par la gauche et gravir un éperon à gauche de la voie (7) décrite ci-dessous, rejoindre le relais de la voie originale au niveau de la vire centrale. 5A L2: Gravir un grand dièdre, sur le côté droit d’un pilastre, jusqu’à la crête; 4B, (relais chaîné et anneau de rappel).

8. LA TDS

Gravir le vague pilastre situé à droite du surplomb des Giboulées, rejoindre la vire centrale; 5A (Relais). Ouvreur: F. Grebtz, probablement en 1977.

9. ANGÉLIQUE

Gravir la dalle, puis le dièdre qui marque la partie droite du pilastre de la TDS, rejoindre le relais de la TDS; 4A. Ouvreur: Section de Liège du CAB, probablement en 1985.

10. LA FISSURE CENTRALE (VARIANTE)

Sur une ancienne variante de l’Angélique, suivre une fissure qui mène directement à la vire médiane; 4A. Ouvreur: Prolongement d’une variante équipée par J. Wincq, 1988.

11. LA MONIQUE

Par des gradins, rejoindre une fissure ascendante à gauche (l’Horizontale). Sortir à la vire plus ou moins directement; 3C, (la 2e longueur n’est pas équipée). Ouvreur: F. Cornélis, 1972.

11B. LA MONIQUE DIRECTE

Variante directe de la Monique; 4B.

12. L’HORIZONTALE

À droite du socle de la Cathédrale, c’est-à-dire à gauche de la Toni, au niveau de la jonction avec la dalle des Truites, escalader une fissure-d’opposition (dièdre) caractéristique, 3C. Continuer jusqu’à la vire centrale par la fissure ou droit dans la dalle (à l’origine, la voie traversait horizontalement toute la dalle des Truites à mi-hauteur). Ouvreur: A. Capel, probablement en 1955.

12B. LES ZOOLANDAIS (VARIANTE DE L’HORIZONTALE)

Variante de départ par des gradins, à gauche de l’Horizontale; 4A.

12C. L’HORIZONTALE DIRECTE

Variante directe, lorsque la fissure se couche, continuer directement dans la dalle; 5B.

13. LA TONI

À gauche de la partie droite de la Cathédrale (dalle des Truites), gravir directement une dalle fissurée aux prises polies, 5A; et atteindre une plate-forme par la gauche (R), la deuxième longueur, à gauche de la Dubitard, n’est pas équipée. Ouvreur: T. Negri, probablement en 1955.

14. LES TRUITES

En plein milieu de la dalle, grimper jusqu’au niveau d’une fissure horizontale, atteindre un feuillet et monter directement jusqu’à une petite terrasse (6A+ sur prises patinées et réglettes). Ouvreur: A Capel, 1956.

15. LES CREVETTES

Cette voie constitue un départ direct de la Voie Normale (6A, technique et patiné). Cette portion se prête à la pratique du bloc. Certains départs portent des noms: «le pas de 6»; «la fissure imposée» Ouvreur: A. Capel, 1955

16. LA VOIE NORMALE

L1: Surmonter 3 fissures superposées (prises patinées) et séparées par des plateformes, faire le relais sur la 3e (R1); 4C+. L2: Progresser en empruntant une cheminée bien marquée qui mène à une terrasse (R2), 3B; L3: Suivre l’arête jusqu’au sommet (R3), 4B. Ouvreur: Camille Fontaine, 1932.

17. LA PAROI

Suivre une fissure oblique à droite (prises patinées) et prendre pied sur une grosse fissure horizontale; puis escalader la paroi fissurée jusqu’à la plateforme située sur l’arête; 4B; (R1 de la Cheminée Albert Ier). Ouvreur: R. Mailleux, 1934.

18. LA CHEMINÉE ALBERT IER (OU CHEMINÉE DE L’ARÊTE)

L1: Suivre intégralement la cheminée qui double l’arête amont du rocher de la Cathédrale, léger surplomb à 8 m du départ; 5A, (R1). L2: Poursuivre l’arête jusqu’au sommet, 4B. Ouvreur: Albert Ier et X. De Grunne. 1930

18B. LE SURPLOMB DE L’ARÊTE

Variante de la Cheminée Albert Ier ; surmonter 2 surplombs et rejoindre le R1 de la cheminée de l’Arête; 6A-B. Ouvreur: ?

19. L’ARÊTE SANS NOM

Depuis le R1 du Vieux Paul, gravir 2 petits surplombs; 4A (3 points), jusqu’à une large vire (relais non chaîné).

Ardennes & Alpes — n°212

Ouvreur: Section de Liège du CAB, probablement en 1955, rééquipée par J. Wincq en 1988.

20. L’ENVERS DE LA TOUR

Du relais des Giboulées, gravir la dalle à droite du dièdre, sortir par la fissure-dièdre caractéristique, à droite des Giboulées; 4B (relais chaîné et anneau de rappel).

20B. VARIANTE

Sortir par la droite de la dalle, sur le fil de l’arête; 5A. Ouvreur: A. Capel, en 1955.

21. LA DUBITARD

À gauche de la Cheminée de la Voie Normale, forcer un surplomb et gravir la dalle, parallèlement à l’Al-Berthe; 4B (relais chaîné et anneau de rappel). Ouvreurs: C. Piraprez et A. Sennen, 1971.

22. L’AL-BERTHE

Au dessus du relais R1 de la Voie Normale, laisser la cheminée caractéristique à sa droite, surmonter un surplomb et gagner l’antécime en suivant le côté droit du pilier; 5A; Relais R1 (relais chaîné et anneau de rappel). Ouvreurs: JM Gresse et A. Leruth, 1964.

23. LES MEUNIÈRES

Suite logique des Truites; au-dessus de la terrasse de relais, escalader une dalle parallèlement à la cheminée de la Voie Normale, jusqu’à atteindre une grande terrasse; 5A (relais chaîné et anneau de rappel). Ouvreur: A. Capel, 1956.

24. LA DIRECTE JM

De la plateforme de la Voie Normale, traverser à droite et escalader une dalle fissurée, en son milieu; 5C, Ouvreurs: JM Gresse et T. Negri, 1964.

25. LA FISSURE NORD

En face Nord, une fissure caractéristique surplombante avait été équipée pour une escalade en artif. Cette petite voie a été rééquipée sur broches et prolongée par une sortie directe jusqu’au sommet de l’arête (Relais): 6B+ Ouvreur: B. Botty, 1959. Itinéraire rééquipé et prolongé pour une escalade en libre en 2021 par Bernard Marnette; 1er enchaînement en 2021 par Christian Fontaine.

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