Association à but non lucratif, loi de 1901
´ g a M Le
Louis Phillipe premier Roi des Français
Le Marquis de Lafayette
Charles Suberville
La Française Hymne à la Fraternité
N°5
Décembre 2018
Édito
Cinquiéme numméro
Mag´
Le conseil de l ´ Unité Nationale Carole Vilbois
Antoine Fontaine
Fin novembre 2018 et à travers les médias, les gilets jaunes occupent une bonne place dans l’actualité de notre pays. Les analyses sur les plateaux de télévision ou dans les rédactions sont souvent approximatives pour ne pas dire désemparées devant les faits et surtout les gestes de ces invisibles en jaune : Temps des alarmes. On comprend que ces gens de médias en soient réduits à la perplexité d’une poule devant un démonte-pneu, quand survient quelque chose de politique – un mouvement populaire par exemple. La perplexité et la panique en fait : la résurgence des forces déniées est un insupportable retour du refoulé. Qu’il y ait des passions politiques, que la politique soit affaire de passions, cela n’était pas prévu dans le logiciel d’un monde désormais en ratio.
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La paupérisation très ordonnée de la classe moyenne, comme presque de toutes les autres classes sociales, c’est tout un programme. La généralité de la classe politicienne, croyant davantage en la chose économique, pense que cette dernière tient d'elle-même sans dessein Politique. Comment fait-on vivre ensemble des idiosyncrasies hétérogènes ? Par quelles formes institutionnelles peut-on espérer réduire leurs incompatibilités naturelles ?
En d’autres termes :
qu’est qu’une Nation ?
C’est cette question que la classe politicienne a caché sous le tapis. Leur réveil tardif et brutal est assez pathétique autant que le sommeil épais d’où ils sont tirés : « il faut retisser l’unité nationale ». Mais le pyjama est de travers, le cheveu en bataille et les idées encore un peu grumeleuses. C’est qu’il ne suffit pas d’en appeler à l’unité nationale pour qu’ipso facto elle advienne.
Nôtre Idéal, Défendre le vôtre !
Sommaire La Française * Hymne à la fraternité * Par Charles Suberville Lettre ouverte au président de la République Par l’Unité Nationale L’ère des démocraties non-représentatives Par Alexandre Baler Samper Salazar La Nation, la Passion Par Carole Vilbois Jaune tropique ou les terres étrangères de la France Par Antoine Fontaine Nation homosexuelle Par Philippe Ariño Les alchimistes de la liquéfaction, l’or gris du plomb dans les ailes Par la coprésidence Qu’est-ce-que la nation ? Par Guillaume Gallet La nation Par Koceila Chougar Réflexion sur le thème de la nation Par Jean-Marc Fortané 2019 : l’enfant de la révolution Par Berkan Toppeker
La nation et vous ? Entretiens avec
La formation d'une communauté politique n’est pas un jeu de meccano. La première étape ne serait-elle pas justement ce que nous prônons au sein de notre organisation : une gouvernance partagée et un gouvernement d’unité nationale rassemblant l’ensemble actuel des dirigeants politiques ? Conquête du pouvoir ou action réellement politique ? L’avenir nous dira quel est le véritable leitmotiv de nos dirigeants. Le peuple avisera en son temps.
Laura Tared Guillaume Chatelain Carole Vilbois Marie Mavande Claude Frisoni Martine Revol Berkan Toppeker Carlos Perez Chanane Christophe Pellerin Valérie Lejeune Isabelle Resplendino Guillaume Gallet Renaud Roche Maurice Laouchez Antoine Fontaine La notion de Nation Xavier Francisco
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*La Française * * Hymne à la fraternité *
Sur facebook retrouvez Charles Suberville Pro
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Allons ensemble dans la vie
Le jour d’aimer est arrivé Contre la violence infinie L’Olivier ce soir est étoilé L’Olivier ce soir est étoilé Entendons-nous dans nos campagnes Le chant d’amour et liberté Alors étendons les bras vers Le sourire le cœur de nos compagnes
Aux amours citoyens
Formons une chaîne d’Union Chantons Chantons Que l’espérance Abreuve nos sillons – Une fenêtre sur le monde Et la lumière sur nous viendra Liberté ne me quitte pas Égalité ne me quitte pas Égalité ne me quitte pas Fraternité ne me quitte pas La France c’est un joli jardin Tu vois je te donne la main Pour la vie que lumière inonde Refrain :
Et si l’union fait la force
Nous ne serons pas solitaires Les êtres passent et disparaissent Mais l’amour traverse les générations L’amour traverse les générations Alors soyons tous solidaires Et quand fleuriront nos enfants Et quand pousseront les vraies moissons Alors la vie aura parfum d’amour
Aux amours citoyens
Formons une chaîne d’Union Chantons Chantons Les mots d’amour Qu’abreuvent nos sillons
@Charles Suberville copyright©2018 avec l´aimable autorisation de l´auteur
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LETTRE OUVERTE AU PRESIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
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Monsieur le Président de la République, La représentativité du peuple n'est plus assurée. Vous le savez, nous œuvrons en totale impartialité à la démocratie intégrale, la gouvernance partagée et l'autodétermination politique des citoyens. Les français choisissent de suivre des leaders d´opinion, chefs de parti et faute de voir leurs chefs de mouvement participer à la vie active de la politique française, ils se désintéressent d'elle. Nous voulons que notre Nation redevienne ce qu'elle n'aurait dû cesser d´être aux yeux du monde, une grande Nation.
Nous vous proposons de sortir de cette crise ensemble et de devenir à nouveau une Nation inspirante. Une part des responsabilités pour tous, sur la base du résultat obtenu par chacun des candidats du premier tour, dans un nouveau gouvernement, un gouvernement d´Unité Nationale. Nous proposons que vous soyez ce premier président, ce visionnaire capable de mettre fin à la dernière Révolution française, d´entrer dans l'histoire en tant que grand réformateur. Ne vaut-il pas mieux une gouvernance partagée par tous, plutôt qu'une vision unique ? En cette période de crise majeure, nous vous demandons de considérer la proposition qui est la nôtre en vue de trouver une sortie de crise digne pour tous, acceptable pour le peuple, et conforme à l'esprit de la Ve République. Nous ne vous demandons pas de changer le monde, ni même de le rendre meilleur, nous demandons la démission de votre gouvernement et la mise en place d´une gouvernance partagée, et l'occupation des ministères en fonction de la spécialisation des représentants des partis, afin que les citoyens qu´ils représentent puissent se saisir des thématiques propres à chaque mouvement. Votre attention nous honore, nous savons que l'avenir politique de notre pays passe par l'idéal politique qui est le nôtre, nous vous offrons d´être ce chef d'État, qui sortira le pays de la crise politique dans laquelle il est plongé, et qui aura permis à la France réconciliée de retrouver le goût de l´engagement, au nom de la Nation.
L ´ Unité Nationale 7
L’ÈRE DES DÉMOCRATIES NON REPRÉSENTATIVES
« Démocraties illibérales », «Démocratures»,« Hommes forts », « retour des États puissants »... Les nombreux qualificatifs que nous entendons de manière récurrente mettent en doute la nature démocratique de certaines démocraties actuelles ; on croyait qu’elles étaient l’aboutissement ultime des régimes politiques et qu’elles iraient se propager partout dans le monde, or cela ne semble plus être le cas. De nombreux événements récents nous démontrent le contraire. La liste est longue des hommes dits « forts » qui désormais dirigent des États dont on sait qu’ils ne sont plus des démocraties libérales, ces « 5 rois » sur lesquels a écrit BHL.
Alexandre Balouin Samper Salazar
Mais comment en est-on arrivé là ? Malheureusement, nos démocraties ne font plus rêver le monde, si elles l’ont fait par le passé. Le cas de la France est à ce titre très illustratif. Depuis la première élection de François Mitterrand, tous les gouvernements sortants ont été battus, les deux exceptions étant lorsque le gouvernement nouvellement élu se présentait comme étant d’un camp différent du sortant (Chirac avec Balladur, puis Sarkozy avec Chirac). Les blocs électoraux étaient par le passé très simples. La majorité des employés du secteur public, les ouvriers et les universitaires votaient à gauche. Pour la droite, son bloc électoral était constitué des petits artisans et commerçants ainsi que des retraités (anciens employés du secteur privé) et l’immense majorité des cadres supérieurs du secteur privé, ainsi que les professions libérales, mais également de beaucoup d’employés du secteur privé. Néanmoins, au sein même de la gauche et de la droite, aucune politique ne faisait l’unanimité au sein du bloc électoral, la politique économique étant sur ce point l’alpha et l’oméga. Au sein de la Droite, les artisans et commerçants ainsi que cadres et professions intellectuelles étaient pour des politiques libéralisant l’emploi et le marché du travail, ce à quoi les petits employés s’opposaient.
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La même distinction existait au sein de la gauche, le libéralisme étant soutenu par les universitaires et cadres (dont Delors et Rocard sont les plus fameux), tandis que les employés s’y opposaient massivement. Déjà au Congrès de Metz du Parti Socialiste en 1979, la motion libérale de Rocard avait obtenu plus d’un tiers des voix. Or, aucun gouvernement par le passé n’avait réussi à pallier cette tension permanente, Chirac s’abandonnant à l’immobilisme suite à l’échec de la réforme des retraites de Juppé, soutenu par les cadres et petits commerçants de sa base électorale, mais dénoncée par les petits employés. Du côté de la Gauche, on connaît la politique libérale conduite par Mitterrand lors du tournant de la rigueur et continuée par son successeur François Hollande. Cette tension permanente avait conduit Michel Rocard à ne pas se présenter à l’élection présidentielle au nom du PS pour ne pas subir les difficultés que connaîtra plus tard François Hollande. Tension dont l’aboutissement a été l’arrivée de Macron et le nouveau clivage entre les libéraux et les autres, les libéraux ne constituant jamais plus d’un tiers des votants selon tous les sondages réalisés sur ce sujet. Le suffrage censitaire existerait-il toujours en France que les politiques économiques ne seraient pas différentes. Or, comme Thomas Franck l'a très bien montré pour les États-Unis, désormais, les riches votent à gauche et les pauvres votent à droite, la majorité de l’électorat ouvrier ayant voté à gauche il y a quatre décennies s'étant déporté vers l’abstention et en second lieu dans le vote FN/droite dure/RN. Or, intuitivement, les classes populaires comprennent que le libéralisme ne leur a pas été favorable, ce que la fameuse courbe de l’éléphant de l’économiste Branko Milanovik confirme, et que les partis politiques traditionnels entre lesquels il devient difficile de faire la distinction mènent toujours les mêmes politiques économiques qui leur sont défavorables, les référendums de 1992 et de 2005 sur l’Europe illustrant le clivage entre mondes d’en haut (au sens large) et ceux qui ne sont pas « des premiers de cordée » que l’on appelait une dizaine d’années « la France d’en bas ». Or ce monde d’en bas ne se retrouve plus représenté politiquement. Car, par le passé, il y avait toujours des liens entre ces deux mondes.
Ceux que l’on appelle donc « les populistes » s’adaptent à cette demande des classes populaires, les moins influentes du pays, et qui ne sont absolument pas représentées au sein des partis politiques et dont les intérêts ne convergent avec aucun des programmes (ou politiques) développés par tous les gouvernements successifs, avec des nuances diverses, depuis 1983. Or les élections récentes dans les démocraties du monde montrent bien l’arrivée de ce que Hubert Védrine nomme les « insurrections populaires », les gilets jaunes en étant le plus récent exemple. Or, quelles solutions pour endiguer cette désaffiliation politique massive de ces classes populaires qui n’ont pas bénéficié du libéralisme et de la mondialisation ? Il faudrait d’abord cesser cette stigmatisation si courante de ces classes, meprisées, les « white trash » et autres invectives. Le mépris du peuple est aujourd’hui un élément que tout le monde ressent. Ensuite, les libéraux ou ceux dits « progressifs », ne doivent plus se présenter comme des défenseurs du statu quo (même s’ils le sont souvent en pratique). Même si le libéralisme ne sera pas abandonné, il est vital de promouvoir des mesures pour l’égalité sociale et contre la reproduction sociale, et non pas de défendre seulement l’État providence du passé. Même Alain Minc s’inquiète des inégalités ! Enfin, il faut prendre très au sérieux l’insécurité culturelle et les questions identitaires et d’immigration. Ceux étant pour la société ouverte étant souvent les gens les plus socialement enfermés. Car ce problème n’est pas près de disparaître. Même si les gilets jaunes échouent comme les bonnets rouges ont échoué, ce problème restera dans toutes les démocraties, les classes populaires en Angleterre s’étant servies du Brexit pour exprimer leurs mécontentements. Il faut vraiment une révolution culturelle du monde d’en haut au sens le plus large, le mea culpa récent de Macron étant peut-être une illustration de cela. Les démocraties occidentales ne peuvent pas continuer en excluant les désirs de près de 60 % de la population.
Alexandre Balouin Samper Salazar 9
LA NATION LA PASSION
Que reste-t-il du sable porté par Alexander von Humboldt [1] au temple de la liberté ? Où sont les rêves de Leibniz lorsqu’il entre dans Paris ? Ne sommes-nous tous, comme le suggère Leibniz [2], qu’un point de vue sur la ville ? Monade [3] sans porte ni fenêtre, guidée par l’angle que nous confèrent nos visions ?
L’homme peut-il s’élever au-dessus de la Nation ? La Nation est-elle définie par les hommes, ou a-t-elle une existence intrinsèque ? Si on lit attentivement le point de vue d’Ernest Renan [4], dans son fameux discours « Qu’est-ce qu’une nation ? », nous pouvons nous surprendre par sa vision de l’Europe et entendre sa mise en garde contre le fédéralisme, qui finalement définit un conglomérat d’humains comme un grand tout et présente alors la Nation comme une liberté, celle de circuler, de l’une à l’autre, pour ceux qui, « Enfants de la libre circulation [5]», se risquent sur les chemins d’une espérance européenne inassouvie. Schopenhauer, sur le désir et la notion de plaisir, aurait pu se joindre à la réflexion en nous rappelant combien une fois l’objet du désir atteint, le désir s’éteint.
La Nation, si elle n’est pas désir inassouvi, est-elle désirée ou subie ? 10
Nous définissons la Nation, comme nous définissons notre relation à l’autre, est-ce juste une question d’affect ? Ici l’être bon la voudra humaniste, ici l’homme libre demandera une indépendance au sein d’elle, et là encore, peut-être plus près de mes pas, la vision romantique de cette dernière se conjuguera afin de l’idéaliser, telle une amante distante courtisée par un expatrié. La Nation, est-elle douée de raison, de raison d’État ? Où est-ce un corps sans tête, mû comme ces oiseaux qui volent en formation par un mystérieux rythme qui allie collectif et individus, donne l’illusion d’une masse indivisible… mais ne sont que la somme des singularités. Il fut question d’Europe ce 10 novembre 2018, à Paris, au sein de cette réunion publique qui pose la question de l’Europe humaniste. Monsieur Nicolas Schmit [6], ministre du travail luxembourgeois, fut brillant, courageux, et au final il faut le dire si loin de ce que l’homme politique est aujourd’hui, épris de compromis. La Nation est-elle compromise ? L’Europe est-elle une entité ou pluralité de Nations ? Il nous parle alors de la gouvernance qu’il ne trouve pas parfaite, du déficit de la politique européenne, de sa logique libérale qui depuis le début anime les traités. Du marché commun naît cette espérance des gouvernants, certes un temps bien réel, de voir avec la libéralisation des marchés surgir cet élan qui instaura les Trente Glorieuses. 11
LA NATION LA PASSION Oui
l’Europe… celle que Delors souhaite relancer, l’Europe fondée sur l’idée que les marchés ne peuvent se tromper et qu’ils seront les guides de cette réussite à laquelle tous aspirent. Aujourd’hui cette Europe assimilée au néo-libéralisme, nous dicte de discuter avec la Chine, elle enfin qui devrait s’interroger sur des questions de fond comme l’écologie. Monsieur Schmit nous questionne sur ce que nous désirons mettre dans cette Europe. L’euro est devenu un diviseur nous dit-il encore, nous devons réfléchir à cette question : que nous voulons nous mettre dans cette Europe ? L’accroissement des inégalités, que même les chiffres de l’OCDE [7] confirment, installe le sentiment d’identification nationale, sur fond de pauvreté et d’engagement pro-Brexit. Ainsi la Nation est un retranchement, une échappatoire, un évitement. Mais pouvons-nous la réduire à cela ? Nous sommes en droit de nous poser la question. La Nation est-elle une liberté comparable à celle que nous avons de rendre visite à un ami, dans sa maison, dans son décor, de nous imprégner de sa culture et de retrouver avec plaisir l’intimité de nos demeures ? La Nation : une liberté, une indépendance, une limite, entre l’autre et soi ? Ou n’est-elle que guerre, frontière, différence, comparatif ? Que pouvons mettre en elle, n’est-elle que concept ? Est-elle à bénir ou à bannir ? Au sein de cette nation, des hommes s’érigent en maîtres et en avilissent parfois d’autres, y imposent des lois, ou font naître des droits. Être dans celle qui nous a vus naître, nous identifie à un territoire, à une langue, à une culture, et définit exactement l’emplacement ou commence notre statut « d’étranger » et celui « de migrant ».
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Dans l’hémisphère nord, nous sommes des expatriés… Tels les « ex » d’une patrie que nous aurions quittée, renvoyant là encore à l’affect des couples. Plus loin de nous, lorsque l’homme de l’Hémisphère sud quitte sa Nation, il devient un migrant… qui tel un oiseau migrateur, aurait fait de nos chères contrées un lieu temporaire de transit, sous-entendant qu’il regrette bien moins sa patrie. De cordon ombilical, à des liens émotionnels, la nation est patrie, la nation est mère patrie, nourricière ou assassine selon qu’elle se décline en démocratie ou en dictature. Excluant ce qui ne peut être acceptable en son sein, comme dans les pires temps de notre histoire, homosexuels, étrangers, juifs, communistes, handicapés, quiconque coûte trop, pense autrement, prie un autre Dieu. Cette nation exclusive qui se voudrait la terre des élus, ou la terre des hommes élevés au rang d’un idéal, présomptueuse notion d’une égocentrique maladie de l’ego, du moi, digne de la psychiatrie, digne de l’inconscient collectif malade. Alors l’homme hors de sa Nation, tel un adulte émancipé se dresse en représentant de celle dont il porte le flambeau et dont il se voit devenir l’émissaire.
Qui es-tu ? D’où viens-tu ? Lorsqu’être et appartenir se conjuguent dans les limites de ce que l’autre peut avoir de perception humaine. Mais rien n’est temporaire, pour celui qui part, pas de garantie au retour, pas d’assurance. On veut réussir loin de chez soi, devenir celui qui ne peut « être prophète » dans son pays. On portera un accent, une couleur, un style qui fera de nous « l’autre », une curiosité, un mépris… qui sera capable de faire naître les pires aspirations nationalistes.
Nous serons réduits à la ressource que nous sommes, à de la main-d’œuvre, dans des contrées où l’essor est plus prestigieux, plus louable, plus prometteur. Et ainsi, loin de notre Nation, nous serons au service du collectif, de l’autre. Il arrivera que certains changent alors de Nation, ayant perdu le goût de la leur, ou désirant s’adjoindre une nouvelle identité, afficher une réussite, ou faire définitivement d’un territoire un espace conquis. La Nation et ses frontières à la fois hermétiques et mouvantes, sable du sablier de ce temps qui fait que l’amitié ou le conflit nous font avancer ou reculer sur les frontières de nos âmes citoyennes. La nation passion, engagement, la nation palpa ble, goût, coutume, cuisine, parfum, la Nation telle une femme que l’on prend, ou que l’on épouse, que l’on convoite, qui nous rejette, qui nous fait grandir ou qui fait de nous des parias… Au nom des diplomaties, au nom des nôtres, des vôtres, au nom de ceci ou de cela, qu’est la Nation, au sein de l’Europe et que sera l’Europe si elle se fédéralise ? Une super nation ? Pourrons-nous encore nous extraire de nos vieux démons lorsqu’il est question d’armée européenne et de protéger nos arrières ? De quoi devons-nous d’ailleurs nous protéger ? De l’autre ? Des invasions ? La Nation est-elle le garde-fou indispensable à nos démocraties ?
L’unité de la Nation qui unit Gilbert de Lafayette [8] et Louis-Philippe 1er [9] sur les gravures fraternelles, le dernier roi de France et le marquis entourés du drapeau français, dans une lyrique posture, traversant le temps et transcendant l’esprit même de la Nation, d’une intemporalité qui éclaire le chemin de ceux qui se penchent encore sur elle. Ces couleurs, de Paris, le bleu et le rouge, auxquelles on a adjoint le blanc de la royauté pour signifier l’unité retrouvée.
Dans ce train qui me porte vers des soubresauts de révolution, blindés des gilets jaunes qui entendent manifester, pour plus de justice, d’harmonie, de dignité, au cœur de la ville qui a si longtemps été pour l’humanité un symbole de Liberté, d’Égalité et de Fraternité, je crois entrevoir à la fois la complexité des devenirs, et la simplicité des devoirs qui sont les nôtres.
Dominique de Villepin disait « Le devoir nous rendra forts .» [10]
La Nation nous oblige, nous en sommes les gardiens, au-delà des idéaux, et au-delà du temps. Elle ne s´impose pas en nous, nous sommes une part, nous sommes la Nation, nous sommes la France ! Dans l´impudeur de nos luttes, dans la folie de nos combats, au gré des risques que nous sommes prêts à prendre pour elle, à vous mes amis, qui incarnez cette volonté, cet esprit épris de liberté et de justice, arbres enracinés dans un territoire en proie à la dualité, je voudrais dire combien chaque journée m’honore de votre bienveillante présence, et combien chacun d´entre vous sera à jamais une part active et indomptable de notre Nation, comment parler d´elle sans parler de vous. Vous êtes un liant de par vos actes silencieux, l´ombre qui entoure vos vies est plus lumineuse que la clarté de ceux qui, tels des papillons de nuit, avancent en suivant les phares et le chant des sirènes. Nous n´existons que dans le regard de l´autre, et la Nation est un point de vue, elle n´existe que par le regard que nous portons sur elle, lorsque je la regarde c´est vous que je vois.
Vous êtes la France. Je nous veux heureux en son sein, comme vous-mêmes, qui œuvrez chaque jour à la rendre plus juste, plus digne, plus fraternelle par vos actes.
Carole Vilbois 13
LA NATION LA PASSION [1] Alexander von Humboldt né le 14 septembre 1769 à Berlin, mort le 6 mai 1859 à Berlin. Géologue, explorateur, botaniste, géographe, Geheimer Rat (Conseiller secret), chambellan, océanographe, démographe, volcanologue, écrivain voyageur, écrivain scientifique, météorologue, polymathe, mécène, zoologiste, naturaliste, essayiste, minéralogiste, astronome, climatologue, ethnologue, scientifique. Membre de : Royal Society, Société silésienne pour la culture patriotique , Académie des sciences de Saint-Pétersbourg, Société américaine de philosophie, Académie nationale des sciences (en), Académie américaine des arts et des sciences, Académie des sciences de Russie, Société des amis des sciences , Société de géographie, Académie royale des sciences de Suède, Académie des sciences, Académie hongroise des sciences, Académie royale des sciences de Prusse, Leopoldina, Danzig Research Society , Académie bavaroise des sciences, Académie des sciences de Göttingen, Académie des sciences utiles (d), Académie des sciences de Turin, Académie royale néerlandaise des arts et des sciences, American Antiquarian Society (1816). [2] Gottfried Wilhelm Leibniz , né à Leipzig le 1er juillet 1646 et mort à Hanovre le 14 novembre 1716, philosophe, scientifique, mathématicien, logicien, diplomate, juriste, bibliothécaire et philologue allemand. Esprit polymathe, personnalité importante de la période Frühaufklärung, il occupe une place primordiale dans l'histoire de la philosophie et l'histoire des sciences (notamment des mathématiques) et est souvent considéré comme le dernier « génie universel ». ( Source Wikipédia ) [3] Monade. Le terme « monade », employé en métaphysique, signifie étymologiquement « unité » (μονάς monas). C'est l'Unité parfaite qui est le principe absolu. C'est l'unité suprême (l'Un, Dieu, le Principe des nombres), mais ce peut être aussi, à l'autre bout, l'unité minimale, l'élément spirituel minimal. Plus subtilement, la notion de monade évoque un jeu de miroirs entre l'Un, la Monade comme unité maximale, et les monades, les éléments des choses ou les choses en tant qu'unités minimales, reflets, de l'Un ; une chose une est comme un microcosme, un reflet, un point de vue de l'Unité ; une âme dit partiellement ce qu'est l'Âme, celle du monde, ou l'Esprit. À partir de l’adresse <https://fr.wikipedia.org/wiki/Monade_(philosophie)> [4] Ernest Renan est né le 28 février 18231 à Tréguier décédé le 2 octobre 1892 à Paris. Il est un écrivain, philologue, philosophe historien français. [5] " Enfant de la libre circulation " Terme utilisé pour la première fois à l’Assemblée Nationale en 2016 dans le cadre de la Marche Citoyenne initiée par un député centriste, par l’auteur de l’article pour différencier les « Nationaux » qui se déterminent comme Européens en tant qu’habitant d’un continent, des personnes ayant utilisées leur droit à la libre circulation pour vivre dans un autre pays, l’Europe, telle une expérience humaine, à laquelle ils participent comme primo-accédant, devenant de plein droit des citoyens européens aux droits fondamentaux acquis (liberté de circuler, monnaie commune). Non représenté au sein des institutions européennes, qui ne comportent que des parlementaires élus à l’échelle nationale, laissant la place à un vide juridique, véritable no man’s land dans lequel les droits des citoyens européens enfants de la libre circulation, sont laissés à l’appréciation des pays qui les accueillent. [6] Nicolas Schmit, ministre du Travail de l’emploi et de l’Économie sociale et solidaire du Luxembourg, né le 10 décembre 1953, est un homme politique luxembourgeois ayant poursuivi ses études politiques à Aix-en-Provence, diplômé d’une maîtrise de lettres, d’un DEA de relations internationales et d’un doctorat en sciences économiques qu’il obtient à la faculté de de droit et d’économie d’Aix-Marseille en 1982. [7] OCDE initialement OECE Organisation Européenne de Coopération économique créée en 1948, devenue Organisation de Coopération et de Développement économique, est une assemblée consultative, née au sortir de la dernière guerre (Plan Marshall). Elle est détentrice de la plus grande banque de données statistiques, elle se veut influente et participe à la propagation d’une politique libérale au niveau des 36 pays qui en sont membres. Plusieurs centaines d’experts en son sein proposent des recommandations politiques. [8] Gilbert du Motier, marquis de La Fayette né le 6 septembre 1757 à Saint-Georges-d'Aurac décédé le 20 mai 1834 à Paris . Noble d'orientation libérale, officier et homme politique français. [9] Louis-Philippe Ier il est né le 6 octobre 1773 à Paris en France et décédé le 26 août 1850 à Claremont au Royaume-Uni. Dernier souverain français à avoir régné , il utilise le titre de « roi des Français ». Il incarna un tournant majeur dans la conception et l'image de la royauté en France. Il représentera notamment " L´unité " de la Nation lorsqu´il se montre au peuple en compagnie du marquis de La Fayette sous les couleurs du drapeau tricolore , représentant l´Union des royalistes et des républicains, événement historique que de nombreuses gravures d´époque représentent. [10] Dominique de Villepin est né le 14 novembre 1953 à Rabat au Maroc, il est un homme d'État, diplomate, écrivain et avocat français. Il est la figure emblématique du refus de la France en 2003 d'engager des troupes dans la guerre en Irak. Durant son mandat de Premier ministre, la croissance de la France est en hausse, le chômage connaît une baisse continue, l'endettement public est contenu, la charge de la dette publique est réduite. Après Georges Pompidou et Raymond Barre, Il est la troisième personnalité sous la Ve République à devenir chef de gouvernement sans jamais avoir brigué un mandat électif au suffrage universel avant son entrée en fonction, et le seul à ne s'être jamais présenté à une élection au suffrage universel par la suite. ( Source Wikipédia) .
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@2013 série de portraits Bleu-Blanc-Rouge © Carole Vilbois
Louis-Philippe Ier & Gilbert du Motier, marquis de La Fayette
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Jaune tropique ou les terres étrangères de la France
PHOTO©ANTOINE FONTAINE
Antoine Fontaine Co- Président
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À peu de choses près, la situation est plus ou moins identique dans les territoires français ultramarins : chômage de masse, grande pauvreté, fort taux d’illettrisme, drogues en tout genre, assistanat compris. Leur situation est étrangement compliquée pour des questions liées à l’histoire, à l’appartenance ethnique, à l’économie, à la culture. Toutes ces îles ne sont-elles pas tout à la fois des terres étrangères et lointaines, d’anciennes colonies, des pays sous-développés et des morceaux indivisibles de la nation France ? En ce samedi 17 novembre 2018, grâce à ce cocktail social détonnant, c’était au tour de La Réunion de s’embraser. Récit au cœur des gilets jaunes. Ce jour-là, personne ne pouvait prévoir que les habitants de La Réunion prendraient leur courage à deux mains pour battre le goudron de ces ronds-points qui fleurissent un peu partout dans l’île. Pourtant, tout le monde savait qu’un jour ou l’autre, ce lit de misère, d’inégalités, doublé d’une carence irrémédiable tenant à une non-productivité organisée, devait jaillir telles les laves d’un volcan. À vrai dire, il n’y a rien de nouveau ici, la situation est connue depuis bien longtemps. Je ne sais plus trop quel âge j’avais quand j’ai compris dans quel monde j’allais devoir vivre. Autour de dix ans, sans doute. Par contre, je me souviens très bien de la façon dont j’ai compris la nature de ce monde. La où j’ai grandi, il y avait le colonat paritaire. Issu du droit romain, il a remplacé l’esclavage pendant l’antiquité et a subsisté dans l’outre-mer française jusqu’à ce qu’il soit aboli par la loi du 17 octobre 2005. J’ai grandi, j’ai appris. J’ai appris que je vivais dans un pays riche d’avoir maltraité ceux qui ont permis cette richesse. J’ai grandi, j’ai appris que des enfants avaient été déportés jusque dans les années 80 pour servir de main d’œuvre dans les contrées désertifiées de la Creuse. J’ai grandi, j’ai appris que la jeunesse de cette île devait aller chercher ailleurs les moyens d’une vie matériellement meilleure. Au fond, quel que soit l’océan dans lequel se trouvent les possessions françaises, chacune connaîtra son lot de scandales tantôt sanitaires, environnementaux, humains, ou tout cela à la fois. Chacune des possessions françaises conserve ses stigmates, tels les Damnés de la terre décrits par Frantz Fanon. En ce samedi 17 novembre 2018, dans toutes les villes de La Réunion, le jaune des gilets n’est qu’un prétexte. Dépossédée de ses valeurs culturelles, condamnée à une mendicité officielle, parée d’une société corrompue, La Réunion ne pouvait qu’exploser. Loin des images paradisiaques que les publicitaires renvoient de l’outre-mer, la situation de pauvreté est particulièrement aiguë, à tel point que les inégalités y atteignent des niveaux plus élevés que sur le reste du territoire national. La vie y est également plus chère qu’en France hexagonale. « Contre la vie chère », les territoires d’outre-mer se mobilisent par à-coups afin de faire entendre leurs revendications à la métropole. En Guadeloupe, en Guyane, à la Martinique, à La Réunion ou à Mayotte, des grèves massives rappellent aux Français de la métropole que la misère est aussi pénible au soleil. De manière épisodique, mais certaine, ces manifestations éclatent et sont durement réprimées par les forces de l’ordre, sans que les choses n’évoluent vraiment. Les revendications en ce mois de novembre 2018 tournent encore et toujours autour de l’emploi et de la cherté de la vie. Toutes couleurs politiques confondues, les gouvernements successifs depuis les années 60, appuyés par des potentats locaux, ont déployé les mêmes politiques en pensant que les résultats à obtenir seraient différents. Entre contrats aidés, politiques encourageant la mobilité des populations, défiscalisations diverses, les économies ultramarines sont maintenues sous perfusion et baignent dans un environnement de corruption généralisée passée sous le silence d’une justice qui ne frappe presque jamais. Au cœur des barrages de La Réunion, c’est ce même refrain qui se répète sans fin. 18
Comment expliquer la situation des terres tropicales françaises ? Les problèmes y sont structurels. Le système colonial a mué mais reste profondément inégalitaire. Sous la colonisation, l’outre-mer devait apporter la matière première à la métropole et celle-ci lui envoyait des produits manufacturés pour qu’ils soient consommés. Aujourd’hui, nous ne sommes plus dans des colonies sur le plan de la sémantique, nous sommes passés à autre chose, mais les vieilles structures coloniales subsistent, alors que l’État lui-même dispose au moins depuis une loi datée de novembre 2012 relative à la régulation de l’activité économique outre-mer, des moyens d’y remédier. Économie de comptoir détenue de manière monopolistique par quelques groupes, dépendance généralisée et organisée à l’égard de la métropole, agriculture d’exportation aux impacts environnementaux désastreux, sont quelques-uns de ces maux. Le pire reste sans doute cette classe politique médiocre, plus prompte à protéger ses intérêts. Corrompue et encore indéboulonnable, elle est écoutée dans le cadre du système. Bourgeoisie de représentation et non de fonction. Elle qui prétend « représenter » ou défendre le peuple, n’est jamais que l’interlocuteur privilégié mais dérisoire du pouvoir de la métropole. Chacun y est le petit chef de sa commune. La preuve en est, dès le lundi 19 novembre, les gilets jaunes n’étaient déjà plus que les militants politiques des potentats locaux. Nourris à coup de distributions de repas aux frais du contribuable, les gilets jaunes des élus réunionnais réclament, comme leur maître, des contrats aidés. Sur un territoire où près de 70 % des électeurs ne votent plus, il faut bien acheter les 30 % restant pour conserver le pouvoir. Qui se souvient encore qu’en ce début d’année 2018, tous les élus réunionnais s’étaient donnés rendez-vous devant la préfecture lorsque fut annoncée la fin des contrats aidés ? Le mouvement national des gilets jaunes était une aubaine. Dans certaines villes, cela faisait quelques mois que la jeunesse était sollicitée pour casser. Les élus réunionnais n’ont pas hésité à bloquer durant 15 jours toute une île, peu importe les conséquences. Les peuples de l’actuel outre-mer française sont cette sorte de zone grise où la décolonisation est restée dans un entre-deux buttant sur les vestiges de l’exclusif colonial. La fraude à la sincérité du corps électoral lors du récent scrutin d’autodétermination en Nouvelle-Calédonie laisse la France comme l’une des dernières nations coloniales. Du Sud au Nord, les anciennes colonies sont toujours reliées à leur ancienne métropole, sans facilité de contact avec les pays voisins, sans possibilité de rayonnement régional. Les flux migratoires entre ces territoires et l’Hexagone suivent les chemins des anciennes dominations. Si ces territoires sont soi-disant la France et contribuent à répondre aux besoins du pays et aux nécessités d’une République, alors celle-ci ne doit plus s’enfermer dans ces ambiguïtés. Il faut à présent aborder certaines questions qui ont été écartées depuis trop longtemps. Aujourd’hui, chacun joue le rôle qui lui a été attribué sous la colonisation et l’accepte en tant que tel. Les anciens colonisés se posent en victime et se nourrissent de l’image négative qu’ils ont d’eux-mêmes mais aussi de l’ancien colonisateur. Ce dernier se pose en missionnaire. Il faudrait cesser de croire que seuls certains ont la solution. Tout le monde doit en discuter. Nous devons être des corps, des corps qui interrogent comme le disait si justement Frantz Fanon. Rester dans la République est un projet complexe. Il nous demande d’abandonner les identités issues de la colonisation et basées sur la différence raciale. Les gens croyaient qu’être français était évident, mais chacun se contentait de vivre de son côté avec ses préjugés. Si la colonisation a été dure, elle a aussi été un espace de rencontres. Nous devons construire activement cet espace aujourd’hui car comment croire qu’une Nation telle que se revendique la France peut se satisfaire d’une telle situation, à l’égard de personnes qu’elle considère, à tout le moins sur le papier, comme ses citoyens ? La vraie question ne serait-elle pas de savoir ce que peuvent espérer ces territoires de l’avenir ? 19
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Jaune tropique ou les terres étrangères de la France
Photos© A ntoine Fon ta
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NATION HOMOSEXUELLE Mylène l’appelle « Génération ». Les médias l’appellent « Gay Pride », « diversité » ou « minorité ethnique ». Les paranoïaques homophobes l’appellent « lobby ». Ses membres l’appellent « Milieu ». Et tous ses occupants rechignent à se revendiquer de ce dernier (ils se disent quasiment tous « hors milieu ») et à prononcer le mot « communauté » ou « culture » (car au fond, ils s’en servent comme d’un supermarché, mais ne veulent pas y voir l’humanité et encore moins leur appartenance à une peuplade clairement identifiable). Et pourtant, si l’amitié désintéressée en était le ferment, si le dénominateur commun était l’attirance homosexuelle non obligatoirement actée/érotisée, si les personnes homos s’y comportaient mieux et qu’elles se montraient dans leur belle humanité, si les gay friendly nous voyaient comme des personnes réelles, comme il ferait bon de vivre dans la communauté homosexuelle ! Comme les gens – à commencer par les personnes homosexuelles – verraient que c’est une grande Nation, un noble Peuple ! La fierté ne serait plus une vitrine grimaçante ou un slogan creux, mais une vraie joie qui fait envie ! 22
Philippe Ariño www.araigneedudesert.fr
Serais-je capable de me lever pour défendre mon pays ? On me demande parfois si moi, la grande tapette, je serais capable de prendre les armes pour défendre la nation française si jamais elle était attaquée. Je réponds : le seul pays qui justifierait que je me lève pour prendre les armes (de la paix), c’est le Peuple saint – à savoir la Terre promise au Ciel – ainsi que la communauté homosexuelle. @2013 série de portraits Bleu-Blanc-Rouge © Carole Vilbois
La Nation, quand elle est reconnue dans sa dimension humaine et sa sacralité, a toute sa raison d’être, car elle devient un Peuple, et non simplement une abstraction conceptuelle, numérique. Si en revanche elle n’est envisagée que sous l’angle matérialiste (territoire balisé par satellite et mesuré par les géomètres, empire encerclé de barbelés, civilisation expansionniste et protectionniste lancée dans la course au pouvoir contre les autres nations), et même sous l’angle populiste (nation footballistique ou musicale, communisme staliniste, socialisme capitaliste), si elle est surhumanisée et idolâtrée pour elle-même, si elle ne se reconnaît pas comme héritage d’un seul héritier (Jésus-Dieu), elle devient une idéologie absurde, un patriotisme orgueilleux, un chauvinisme déplacé et une dictature terrible. C’est en ce sens qu’il faut comprendre que par exemple Emmanuel Macron étrille les « patriotismes », et que les mêmes tenants de ces patriotismes à prétentions réactionnaires, identitaires, nationalistes, traditionalistes, voire même spiritualistes, lui tirent dessus. Ni les uns, promoteurs d’un État-nation mondial (et temporairement européen), ni les autres, promoteurs d’un fédéralisme local « enraciné », n’aiment la Nation pour la bonne raison, car ils ne l’envisagent pas comme une humble et humaine préfiguration du Peuple de Dieu qui ne sera effectif, rassemblé et véritablement incarné non pas ici-bas, mais au Ciel et en Jésus. Ils deviennent alors les ouvriers épuisés et révoltés d’un millénarisme fascisant, c’est-à-dire d’un chantier d’une civilisation nationaliste et anationale – puisqu’elle a des prétentions internationalistes No Border à abolir les frontières des États modernes. Macron et le Front National (aujourd’hui, Rassemblement National) croient s’opposer, mais ils marchent – c’est le cas de le dire ! – pour la même Nation fantôme technologiste : l’un au nom de la liberté et donc d’un libéralisme économique effréné, l’autre au nom de la sécurité et d’une civilisation autarcique répressive. Tous sont au service de la Bête Tech.
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NATION HOMOSEXUELLE
Philippe Ariño
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Serais-je capable de me lever pour défendre ma Nation homosexuelle ? Là, en revanche, OUI, et cent fois oui ! Sinon, jamais je n’aurais couru le risque de déclarer ouvertement mon homosexualité, de perdre mon travail et mes amis à cause de cela, n’aurais écrit des livres dessus. Si c’était à refaire, je le referais. Et « mon » don total en faveur des personnes homos et de la reconnaissance sociale de l’homosexualité n’est pas fini. Peut-être qu’un jour, on me retirera même la vie en son nom, conjointement au nom de Jésus. Et ce sera pour moi un honneur de mourir pour Lui ET pour mon homosexualité ! Je ne me fais pas d’illusion. L’équilibre de la Nation homosexuelle telle qu’elle a été définie par les technocrates est fragile et explosif. D’une part parce que cette Nation ne repose pas sur une vraie identité (on ne se réduit pas à une orientation sexuelle) ni sur un amour solide (l’homosexualité est une sexualité sans sexualité, c’est-à-dire sans différence des sexes), mais repose avant tout sur un désir, un fantasme et une peur (l’homosexualité est une peur de la différence des sexes). D’autre part parce que le milieu homosexuel, malheureusement, est sclérosé depuis longtemps par la drague et le sexe (ce qui vide les rapports en son sein d’humanité, d’amitié gratuite et de spiritualité, seuls ferments de la perduration d’une Nation : durée de vie d’une association homo = 1 à 5 ans grand max !), est embourbé par un militantisme pour des lois qui ne reposent plus sur la réalité des personnes homos et qui pour le coup ne les intéressent pas. Sans compter qu’une nation ne peut se régénérer et assurer sa survie que si elle est tournée vers la vie et la procréation naturelle : or les personnes homos, ensemble, ne peuvent pas se reproduire. Sans compter non plus sur l’extrême diversité (et indiscipline !) de la Nation interlope, groupe aux frontières incertaines qu’on appelle, faute de mieux, LGBTQI (Lesbien, Gay, Bi, Trans, Queer, Intersexe). C’est le bordel… dans tous les sens du terme. Néanmoins, si les membres de mon Peuple homo sont attaqués – et ils le sont (ça s’appelle l’homophobie, autrement dit les viols, les tabassages, les insultes, le harcèlement scolaire, les suicides, les chantages, les infidélités, la prostitution, les meurtres, le terrorisme, les crimes de guerre… et en ce moment, elle se réveille en force, y compris dans les nations occidentales dites « gay friendly et protégées » : nul besoin de rappeler la tuerie d’Orlando qui a fait 49 morts dans une boîte gay aux États-Unis en 2016, ou encore le lynchage fratricide du chroniqueur homosexuel Charles Consigny le 20 octobre 2018 sur le plateau de On n’est pas couchés sur France 2 par les promoteurs homosexuels de la GPA Muriel Robin, Marc-Olivier Fogiel et Laurent Ruquier), OUI, je me lèverai avec joie pour les défendre ! Pas au nom d’un label coloré arc-en-ciel qui me caricature et qui instrumentalise mon homosexualité pour imposer au reste du monde des lois injustes (Union Civile, « mariage gay », PMA et GPA). Mais au nom de la réalité et de la puissance créatrice du désir homosexuel (qui éclaire d’une manière tout à fait insolente, drôle et originale le sens profond de la sexualité humaine), au nom de l’existence de la culture homosexuelle (que j’ai entrevue dans les associations gays, les salles de cinéma et les théâtres, chez mes amis, et essayé de dessiner dans mon Dictionnaire des Codes homosexuels et sur mon blog L’Araignée du Désert), et surtout au nom de tous mes frères et sœurs homosexuels qui sont mes amis, ma « communauté de destin » comme disait le sociologue Michael Pollack (mort du VIH), des camarades de condition que je n’ai pas choisi/e/is et qui m’ont été donnés (par Dieu) et dont je dois prendre soin. 25
LES ALCHIMISTES DE LA LIQUÉFACTION L´OR GRIS, DU PLOMB DANS LES AILES
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En cette fin d´année 2018 dans une nation qui, au temple des infidélités, se sent cocufiée et où le jaune fleurit partout, nous sommes conviés à la cérémonie des amours consanguines d’une élite française qui compte bien, après avoir bradé les entreprises, liquider ce qu’il reste encore à vendre : le patrimoine immobilier des Français. Nous sommes sur le temps court et la messe commence avec une allocution sarcastique qui ne laisse aucun doute… « Tiens, il n´y a pas
de gilets jaunes ici, on se demande bien pourquoi ? ». C´est pourtant ici que l´on ambitionne de gérer l´argent des retraites, des gilets jaunes et des Français. La coprésidence de l´Unité Nationale est réunie, pour découvrir l´étude qui va être rendue publique et qui va justifier le reste… Nous ne sommes qu’au début de nos surprises, vers 17h à la Caisse des Dépôts. Ceux qui se tiennent devant nous sont vendus à leur propre cause. Ils ont complètement oublié que sur ces terres – nous sommes en France et il s´agit de leur pays – vivent aussi leurs proches. Non, ils font carrière ! Ils sont conformes à ce que le système attend d´eux… ils sont efficaces à défaut d´être humains. On commence par justifier le sérieux de l´étude, qui ne peut plus être remise en cause, le temps consacré à ces réunions démontre à lui seul… que tout cela a été fait de manière professionnelle. Deux années et demie. Pour mieux enfoncer le clou, Jean Hervé Lorenzi, responsable scientifique de la Chaire Transitions Démographiques, Transitions Économiques au sein de la Fondation du Risque, elle-même dans le giron de l’Institut Louis Bachelier qui travaille activement au concept de liquéfaction, n’hésite pas à mettre dans la balance ces plus de 40 années de carrière d’économiste.
@2013 série de portraits Bleu-Blanc-Rouge © Carole Vilbois
En 2012, avec 42 autres économistes, il a appelé à voter pour François Hollande, en raison de « la pertinence des options proposées, en particulier pour ce qui concerne la reprise de la croissance et de l'emploi ». Chacun pourra en apprécier les résultats. Le professeur Lorenzi suggérera pour conclure son propos introductif que le mot de liquéfaction soit remplacé par un autre terme, moins effrayant pour le grand public : mobilisation du patrimoine. À ce moment-là, nous pouvons nous demander s´ils ont lu notre dernier article, celui où nous disions qu´ils n´avaient même pas fait l´effort de choisir un mot qui cache leurs intentions. Tout au long de la soirée, il sera pourtant bien question de liquéfaction. L’idée est que « la richesse immobilisée dans la pierre soit désormais liquide », afin de pouvoir partager le gâteau, entre institutions, banques et assurances… On nous parlera même sans tabou d´investisseurs californiens. À mots couverts, ils font savoir qu’il faut des solutions pour financer la dépendance liée au vieillissement de la population et qu’en la matière, la France serait la grande dernière. Plusieurs problèmes sont évoqués par les experts liquidateurs. Est-ce à l’État de prendre en charge la dépendance ? Quid des aidants ? A ces questions, la réponse est toute trouvée : permettre aux Français futurs dépendants de vivre chez eux par la transformation de leur patrimoine immobilier en flux financier. Cette voie si elle n’est pas la panacée aurait, paraît-il, le mérite de permettre de sortir d’une impasse, celle du financement lié au coût du vieillissement. Quelques chiffres présentés donnent une petite idée des sommes en jeux. Selon une enquête de l’Insee, dénommée « enquête patrimoine 2015 », sur un total de 12 128 milliards d’euros de richesse nationale, le patrimoine immobilier représenterait 6 450 milliards.
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Entrent alors en scène deux chargés d’étude, deux étudiants dont la mission est de présenter l’étude réalisée sur un échantillon de 55 personnes et devant servir de fondement à la modélisation mathématique de la liquéfaction. En une vingtaine de questions, nous apprenons que 90 % des 55 personnes interrogées seraient favorables au fait de vendre leur maison à un investisseur, ce qui leur permettrait d’en dépenser un tiers dans la consommation, d’en réserver un tiers afin de payer un loyer au nouveau propriétaire de leur ancienne maison et de transmettre à leur héritier le dernier tiers. La vente anticipée occupée ou VAO était née. Dans ce schéma théoriquement idéal, l’aléa de la dynamique des prix de l’immobilier en fonction du territoire ne sera pas passée sous silence, mais rapidement évoquée. 28
Si l’on prend comme cible potentielle les plus de 65 ans, cela représente la somme de 800 milliards d’euros qui seraient ainsi injectée, telle un élixir de jouvence dans l’économie réelle. Pour autant, nos scientifiques ne s’arrêtent pas là. Il convient encore de scientifiquement mesurer les effets de ce choc de liquéfaction. À défaut de boule de cristal, c’est l’égoïsme des générations qui est la variable d’ajustement. Nos séniors seront-ils plus prompts à dépenser eux-mêmes leur argent dans la consommation non durable ou alors plus enclins à le faire dépenser par leurs héritiers ? Certains propos tenus ce soir-là, dans un souci de bienveillance, iront jusqu’à exprimer la nécessité de taxer fortement les héritages afin de se prémunir de tout conflit intergénérationnel.
Un chiffre sortira du chapeau : 0,74 points de PIB en plus. C’est donc bien la preuve que la liquéfaction aura des effets macroéconomiques. Encore faudra-t-il durant cette conférence savoir si cela pourra favoriser la croissance, mais aussi mieux encore, induire le bien-être des individus. Dans un entretien au journal Le Monde, à propos de la crise des subprimes ayant abouti à la crise financière démarrée en 2007, le grand mathématicien Benoît Mandelbrot disait : « Les gens ont pris une théorie inapplicable – celle de Merton, Black et Scholes, issues des travaux de Louis Bachelier, qui datent de 1900 – et qui n’avait aucun sens. Je l’ai proclamé depuis 1960. Cette théorie ne prend pas en compte les changements de prix instantanés qui sont pourtant la règle en économie. Elle met des informations essentielles sous le tapis. (...) Il était inévitable que des choses très graves se produisent. Les catastrophes financières sont souvent dues à des phénomènes très visibles, mais que les experts n’ont pas voulu voir ». Les mathématiques sont devenues le moyen d’asseoir l’autorité des nouveaux clercs, qui, sous prétexte de réduire le risque, ne font que l’amplifier. De crise financière en crise financière, l'alchimie des équations et ses algorithmes change désormais le plomb en or. Nous pouvons toutefois nous étonner que dans de tels schémas, l´évolution technologique ne soit pas prise en compte. Des solutions du siècle dernier sont proposées par des individus dont les pendules se sont arrêtées dans l´espace-temps d'une période révolue. Alors que l´arrivée à grands pas de l´IA (Intelligence Artificielle) nous met en garde contre l´importance des données et de ceux qui alimentent le système de données, la jeunesse propice au « copier-coller », en lieu et place de réflexion propre, se veut la pourvoyeuse de l´existant.
@2013 série de portraits
Bleu-Blanc-Rouge © Carole Vilbois Or, le maintien à domicile grâce à la robotique va permettre de créer de nouvelles branches économiques. Banques et assurances seront au premier plan, la manne financière que générera la nouvelle économie se voudra circulaire et pérenne. On regrette que dans le modèle proposé, on réponde à un besoin immédiat au détriment du besoin des individus dans le cadre de l´évolution naturelle de l´humanité. Depuis que l´homme est homme, il n´a jamais cherché à travailler plus pour gagner plus. Il a créé la fourchette pour ne pas se salir les mains, puis l´esclavage et enfin la machine. Pour passer du faire, au faire faire, au faire faire faire.
Les bases fondamentales de l´économie sont abandonnées, pour se concentrer sur un temps court, alors que l´on doit envisager le monde et son évolution sur un temps long. L´homme dans le cadre de la Nation protège son habitat, et Taylor lui-même le disait, l´homme est profondément enclin à la paresse. La production de demain devra concéder ce qu´elle n´a pas fait lors de l´ère de l´industrialisation, une part de revenu à l'homme privé d´activité par son essor. Le système ne peut se nourrir des acquis indéfiniment, qu´il s´agisse d´environnement, de ressources naturelles, ou de patrimoine bâti par le travail. Ainsi, certains robots seront d´ici 10 ans sur le marché pour permettre de prendre soin des séniors, une fois l'investissement de base effectué, les maintenances payées et les taxes à venir, ils seront également source de richesses pour leurs détenteurs. La France était en pointe, pourtant Bruno Maisonnier, père de la robotique humanoïde française, a vendu son entreprise en 2015 pour 100 millions d´euros à des investisseurs japonais, il n´avait pas été capable seul de faire prospérer son entreprise. 9 000 unités de son robot avaient été vendues. L'une des premières décisions de la holding fut d´écarter rapidement de la société son père fondateur.
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Les robots qui viendront sur le marché français ne profiteront qu´au marché industriel étranger. L´Allemagne, elle, progresse en associant biologie, monde animal et robotique avec succès. L´une des questions que nous devons rapidement nous poser, c´est devons-nous céder à l´argent facile et immédiat, ou investir durablement pour que demain les datas collectées par nos robots à domicile ne soient dans les mains des investisseurs étrangers ? Aldebaran Robotics ne se pose déjà plus la question, la société pense vendre l´ensemble des données de nos vies privées collectées par les caméras présentent sur leurs humanoïdes à des entreprises spécialisées dans le marketing comme on peut l´entendre dans l´émission « Tout Compte Fait », où les journalistes se réfèrent à la question. Il va de soi que la surveillance sera possible également pour les États. Apple en Chine a annoncé en janvier que le mercredi 28 février 2018 les données des utilisateurs iCloud seront stockées non pas aux États-Unis mais dans l'Empire du Milieu, elles comprennent des photos, des contacts, des messages. La mesure ne concerne que les utilisateurs d'iCloud en Chine. Le service est géré par Guizhou-Cloud Big Data, une entreprise chinoise financée par le gouvernement chinois. Serons-nous assez intelligents pour garder nos espaces de liberté, notre patrimoine, ou sommes-nous à vendre ? Pourquoi nos cerveaux ne trouvent pas grâce auprès du pouvoir en France ? Pourquoi rien n´est fait pour que les idées nées en France puissent s´y développer ? Pourquoi dans les guerres à venir, personne ne réalise la capacité de contrôle de nos populations dans les mains de ceux qui peuvent agir immédiatement sur l´humeur de toute une population, sur l'ego, sur l´inconscient collectif ? Devons-nous liquéfier le patrimoine ou prendre en main l´avenir de la Nation et devenir des leaders de solutions innovantes ? Nous comptons sur les partenariats, mais qu´en sera-t-il demain ? Les marchés réguleront-ils toujours une paix de surface, lorsque des mots aussi durs tels que « pays ennemi », « trahisons » tombent ? Suffit-il de se pencher sur le scandale de Cambridge Analytica, qualifiée d´empire de persuasion massive pour comprendre que les enjeux sont bien ailleurs ? Ainsi les loups sont aux abois, la liquéfaction une solution d´hier, inquiétante, qui pourrait bien être remplacée par une solution future plus inquiétante encore. Il sera bientôt question d´éthique et d´intelligence artificielle, il nous faudra alors être plus que des sentinelles, des lanceurs d´alertes, il nous faudra devenir des inspirateurs, des insuffleurs, il faudra être force de proposition. Notre humanité est en danger, la responsabilité de chacun est engagée, que ceux qui sont capables de mesurer l´ampleur de la tâche se joignent à d´autres, seuls nous ne pouvons rien, il faut en appeler à l´Unité Nationale. 30
La coprésidence
@2013 série de portraits Bleu-Blanc-Rouge © Carole Vilbois
Le mot liquéfaction sera-t-il remplacé par un autre terme, moins effrayant pour le grand public : Mobilisation du patrimoine
? L´avenir nous le dira 31
La Nation
Si l’on posait la question aux gens :
« Qu’est ce que la Nation ? » Ils vous répondront souvent : « C’est le gouvernement, l’État. » La réponse est fausse... En 1882, lors d’une conférence à la Sorbonne, l’écrivain et historien Ernest Renan (1823-1892) a dit : « Une nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses qui, à vrai dire, ne font qu’une, constituent cette âme ce principe spirituel. L’une est la possession en commun d’un riche legs de souvenirs ; l’autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis. »
Il est vrai que l’on possède un riche passé
légué par nos anciens et nous devons le garder, l’améliorer pour pouvoir vivre ensemble et faire valoir cet héritage que l’on a reçu, pour à notre tour laisser à nos générations futures une richesse. Ces derniers temps, notre pays est confronté à différentes crises dues à l’État. Celui-ci ayant ses raisons ; bonnes ou pas ; ceci étant une autre histoire... Depuis la Révolution, la Nation est un ensemble de citoyens détenant la puissance politique (la souveraineté) et qui a transmis la représentation de la souveraineté de la Nation à l’État. La Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen dit :
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Guillaume Gallet
« Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation. » Nous devons être conscients de vivre sur un territoire commun, conscient de notre unité historique, culturelle, linguistique, etc..., et cela tout en étant des citoyens uniques. Nous formons un ensemble de personnes, un peuple, une Nation avec la volonté du « Vivre ensemble » uni et solidaire ayant pour patrie la France, avec une devise que l’on ne doit pas oublier et que l’on doit rappeler : « LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ » alors la Nation est la représentation de l’État ou bien l’inverse ? À vous de remettre les choses à la bonne place et de faire des rappels.
Notre carte de voeux 2019 à l´attention des partis
Tous nos voeux pour l ´ année 2019 33
LaKoceilaNation Chougar La politique de Richelieu qui a fait la grandeur du royaume de Louis XIII en a fait un acteur politique en tant qu’entité plaçant l’idolâtrie nationale bien au-dessus du commun qu’est l’âme humaine et les relations fraternelles. L’homme à l’état de nature a besoin de ses congénères pour subvenir à ses besoins de façon pérenne. Seul et livré à lui-même et sans compétences, il ne peut se protéger, s’abriter, chasser, élever sa progéniture et tout simplement survivre. Pour devenir humain, et dépasser le statut de bête, l’homme a peu à peu su développer une culture et une civilisation, s’organiser et se structurer en société complexe régulatrice de violence. Il est absolument nécessaire de souligner et d’insister sur cette contrainte, pour vivre ensemble, l’homme a appris à vivre en groupe et développer des comportements soucieux du social. Ces comportements sont caricaturalement classés en deux catégories : différenciation-complémentarité et similitude-spécifiant. Que ce soit sur le plan organisationnel, opérationnel ou encore civilisationnel, les groupes se sont toujours fortifiés entre le mode traditionnel conservateur et le mode innovant progressiste. C'est que les hommes pour structurer leur société sont soumis à deux forces contradictoires, changer par volonté d'innover et conquérir au risque de saboter l'existant ou bien, garder l'acquis et s'en suffire. Ces deux démarches visent les hommes et les femmes à se diversifier, à se spécifier et à exister au travers de leur vocation. Se regrouper en corporation, corps de métier et société. Chaque personne a ainsi des droits et des devoirs face au groupe qui lui assure une survie. La société permet aux humains de se structurer et évoluer de façon sécurisante face à un environnement qui leur serait nocif. L’homme a donc besoin d’u modèle social efficace pour survivre et s’épanouir en tant que groupe.
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Étymologiquement « Nation » descend directement du mot latin « Natus », né !
Une nation est un ensemble d’individus nés sous une même bannière, qu’elle soit territoriale, culturelle, traditionnelle, politique ou encore linguistique. Ce principe nationaliste encouragé par les volontés expansionnistes des princes marchands du XIXe siècle a fait naître une indépendance forte. Cette entité, qu’on la veuille ou non, définit un groupement identitaire et culturel qui relie ses membres par un désir social plus ou moins tacite. Une foule ne sera jamais une nation si celle-ci n’est pas reliée par un ensemble de valeurs, une identité forte et une culture commune. Une nation se bâtit avant tout sur une histoire commune et une volonté commune d’appartenance de sang ou culturelle. Puis vient l’État, système de gouvernance permettant à cette nation de se gérer et de s’organiser de façon plus formelle autour d’un sous-système organisationnel État. Au sein de cette nation, certains décident de prendre en main les responsabilités, le pouvoir et l’exercer. Nous assistons à la naissance des corps sociaux et étatiques. Ils sont également responsables des axes de développement stratégiques. « Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation. » (Déclaration des droits de l’homme et du citoyen). Distinguons bien le principe de nation et d’État. Certaines nations ne sont pas organisées en états et n’ont pas d’outil de gouvernance. L’état peut quant à lui être au service de la nation ou contre la nation, le sous-système parasitant l’ensemble le gardant en vie, car il en est dépendant. A contrario, certaines ethnies ou sous-entités communautaires appartiennent à des États multinationaux. Ensemble plus large lié par une sous-structure étatique devenue elle-même un sur-système parasitant ou canalisateur symbiotique, deux modes de gouvernances contradictoires. Pour exemple, les Basques sont une ethnie ayant une culture à cheval entre la France et l’Espagne, inscrit sur un territoire, le Pays basque. 35
LaKoceilaNation Chougar Les fédéralistes européens invoquent la création artificielle des États en accusant les gouvernements nationalistes de jouer aux patriotes et de renforcer les sentiments liés aux États-nations pour garder leur légitimité. Se confrontent donc au sein des différents groupes des visions divergentes concernant la structure même de ce que peut ou doit être une nation, un état multinational ou une gouvernance mondiale. Par quelles forces un état nation se gère-t-il ? Quel équilibre existe-t-il entre le système et le sous-système ? En tant qu’entité vivante, l’état composé de corps et personnes humaines vit à sa manière comme un organisme pluricellulaire. Il se régule à la manière d’un organisme en développement des fonctions, des corps sociaux. Il se structure, grandit, mature, vieillit, mute, etc. Chaque cellule interagit avec ses voisines, vaquant à ses tâches, et, de fil en aiguille, assure sans vraiment le savoir la cohérence du tout. L’ADN et la signature identité nationale assurent clairement l’appartenance ou non à cet organisme. Les corps étrangers sont tout bonnement exclus, voire éliminés du corps pour garantir une pérennité. Tout au mieux, un organisme est peu à peu intégré pour créer une symbiose forte pour fait part du corps en étant intégré. À l’état de nature, cela demande énormément de temps pour avoir une intégration mitochondrique pérenne. À l’état artificiel, le risque de rejet est élevé et une énergie est follement déployée pour affaiblir les anticorps responsables du rejet. À une échelle sociale, l’identité nationale peut-être nourrie ou dérégulée par les gouvernements et ces derniers peuvent rapidement perdre toute légitimité et même se faire évincer s’ils ne s’alignent pas sur la volonté populaire. 36
Le nationalisme, sentiment romantique d’une appartenance passionnée à une nation, ce sentiment réactionnaire précède souvent les actions émancipatrices. Ce qu’il est juste de noter, c’est qu’un esprit populaire n’est pas forcément le nationalisme. À ses débuts, l’ethnographie, l’étude des peuples et de leur inscription dans le paysage social opposait l’État à « esprit du peuple », identité collective inconsciente. L’État et ses dominateurs administratifs venaient contrôler les individus citoyens. Puis, certains chercheurs ont valorisé les fonctions de l’État comme « donnant une colonne vertébrale au peuple » en lui offrant la possibilité de se réaliser. De quelle réalisation étatique parlons-nous ? Celle d’une nation totalitaire au service d’une oligarchie parasite et au service de lobbies égoïstes et destructeurs OU BIEN celle d’un sous-ensemble étatique au service de la nation, de sa gouvernance et celle de l’épanouissement matériel, culturel et spirituel de ses sujets citoyens ? Les pouvoirs tyranniques sont eux condamnés puisqu’ils ne servent pas le bien commun, mais un intérêt personnel et purement matériel. Si ces pouvoirs attaquent ouvertement la justice et la liberté, de telle sorte qu’ils ébranlent les fondements mêmes de l’autorité, on ne voit pas de motif à blâmer les citoyens qui se regroupent pour leur propre défense et la sauvegarde de la nation. Il a toujours existé des ensembles d’hommes qui, unis par leur patrimoine collectif, ont su développer un sentiment ou une volonté d’unité supplantant celle du bien commun. Ce bien qui en tant qu’outil de développement permet à chaque individu ou autre pays de se nourrir des bienfaits inspirants et créateurs de valeur multipliant ainsi les synergies créatrices. Les vertus cardinales qui viennent nourrir une nation Lorem ipsum sont la piété, la justice sociale et la bercée de patriotisme prudence politique au service d’une paix filiale et familiale, le fameux vivre ensemble. Une nation spirituelle saura toujours soutenir la paix et l’ordre tout en condamnant les rébellions injustes et les violences contre les pouvoirs tout en sachant discerner ses propres abus de pouvoir si le peuple est scandalisé par la tyrannie du pouvoir. 37
Réflexion sur le terme de Nation
Dans un contexte de mondialisation où les il est de plus en plus difficile de trouver des repères, je me suis interrogé sur ce que signifiait aujourd’hui ma nationalité française et donc ce qu’est la Nation France à laquelle j’appartiens. Après quelques recherches, j’ai retenu la définition suivante : La Nation est un regroupement d’individus en une communauté régie par des règles définissant le modèle de société qui leur permet de vivre ensemble et d’avoir un projet commun. Ses règles sont fixées sous l’influence de leur histoire et les individus ont en commun la langue, la culture, les traditions, les habitudes de vie et un territoire d’origine fondateur qu’ils n’habitent plus forcément mais avec lequel ils gardent un lien étroit. Tout cela crée une identité de sentiments et d’aspirations qui donne aux individus la fierté d’y appartenir et qui se traduit par une culture nationale. En France, nous avons symbolisé notre idéal par la devise : Liberté, Égalité et Fraternité. Hormis les manifestations de rue à l’occasion d’attentats terroristes ou de victoires d’équipes sportives médiatisées, je me demande ce qui maintient aujourd’hui notre cohésion nationale en constatant au quotidien la délinquance galopante, l’individualisme croissant, la fréquence des problèmes liés aux religions, la montée des communautarismes, des extrêmes et de la xénophobie ainsi que l’absence de projet commun et de culture nationale, le rejet des institutions et enfin les abstentions de plus en plus massives aux élections. Comme si cela ne suffisait pas, il nous faut rajouter au bilan de nos dirigeants successifs depuis quelques décennies, un chômage croissant, l’illettrisme grandissant, des entrepreneurs tués à la tâche sans relève, la désindustrialisation, les délocalisations, la paupérisation, l’écologie mise aux oubliettes, les budgets déficitaires et la dette galopante. 38
Malgré tous ces problèmes, la cacophonie règne toujours dans la classe politique pour savoir qui accédera au pouvoir sans qu’aucun de ceux qui prétendent être capable de nous gouverner n’explique comment il réformerait le pays, les grands médias nous divertissent avec des sujets secondaires sans organiser des débats de fond sur notre avenir et les critiques fusent dans tous les sens sur les réseaux sociaux où il est difficile de distinguer les vraies des fausses informations. Pendant ce temps, combien de dirigeants nationaux osent aborder dans le fond et proposer des solutions au sujet des graves problèmes environnementaux (accès aux ressources minières et à l’énergie, l’accélération du réchauffement climatique...), des risques de la forte croissance de la population humaine mondiale et de ceux de la disparition de nombreuses espèces animales ou encore expliquer les raisons qui poussent Donald Trump à organiser l’autonomie des États-Unis. Cela me fait penser à 1936 où nos dirigeants (politiques, syndicaux, patronaux...) se chamaillaient sur des sujets franco-français sans débattre des sources de financement d’Hitler et du danger potentiel qu’il pouvait représenter. Les Français pouvaient probablement dormir tranquilles car l’information distribuée par les grands médias gouvernementaux de l’époque ne pouvait que les rassurer en vantant les mérites de notre armée et ceux de la ligne Maginot, magnifique construction capable de les protéger. Trois ans plus tard on a vu le résultat alors que plus grand monde ne souhaitait de guerre après les tueries de 1914-1918. N’avons-nous pas retenu de leçons de l’Histoire qui s’est pourtant régulièrement répétée sous des formes très proches ? Il y a cependant aujourd’hui une différence fondamentale avec l’apparition d’Internet et des réseaux sociaux : personne ne pourra dire « je ne savais pas ou plutôt je n’ai pas pu comprendre ce qui risquait d’arriver. » Alors, avec d’autres acteurs de terrain, humanistes et engagés dans la société civile, nous avons décidé de reprendre notre avenir en main en sortant des querelles politiciennes afin d’honorer nos anciens qui sont morts pour notre nation ainsi que pour ne plus hypothéquer l’avenir de nos jeunes et celui des générations futures. En nous fédérant autour de valeurs et d’une méthode de travail, nous avons décidé de faire de la Politique autrement pour nous attaquer en particulier aux sujets majeurs et urgents à traiter. À l’occasion des élections européennes, nous lançons sous la bannière « Fédération Citoyenne » une liste ouverte aux citoyens hors de l’ingérence des partis politiques médiatisés dans le but de recréer une unité nationale et construire un Monde de paix. L’avenir dira si nous sommes soutenus et jusqu’à quel point nous relèverons l’immense tâche à laquelle nous voulons nous attaquer.
Jean-Marc Fortané http://wp.cerfan.fr
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2019 : l'enfant de la Révolution 1789 : date culte pour les Français. Paris ne s'est pas fait en un jour, la Révolution n'aura pas été faite en deux siècles. Il en aura fallu, des errements, des ruses, des atermoiements, des guerres, pour éviter que naisse, enfin, l'enfant terrible de la Révolution Française. N'est-ce pas lui qui réclame enfin son dû, tout éclatant de jaune, sur les routes, les ronds-points, les grandes avenues ? Celui qui exige Liberté, Egalité et Fraternité. Celui qui n'a jamais oublié l'abolition des privilèges. Celui qui a balayé les lois ignobles de l'Ancien Régime. Celui qui veut obstinément le pouvoir du Peuple pour le Peuple. Celui qui est le Citoyen. Libre. Responsable. Adulte. 2019 n'est pas 1789. 2019 réclame la réalisation de 1789. L'Egalité face à la Justice. Quelle égalité y a-t-il de nos jours, quand les députés s'offrent le droit d'avoir un casier judiciaire? Le noble ne pouvait être condamné comme un gueux. Le sans-dent n'a pas la condamnation de l'élite. L'écart entre le juste moral et le juste judiciaire, hélas, est devenu bien trop flagrant. Est-il besoin de dérouler la liste des errements de la Justice ? Quand les avocats de Montpellier, de Rouen, en sont à brûler leurs codes ? Quand on retrouve la Justice des pauvres face à celle des riches, à coup de cabinets d'avocats et de procès infinis? Quand le Parquet reste aux ordres du pouvoir ? Quand la police s'emploie à maintenir l'ordre sur les Champs Elysées à coup de flashballs, de grenades, de lacrymogènes et abandonne sans vergogne des villes entières aux lois des hors la loi ? Non la police n'est pas partout. Mais la Justice n'est plus nulle part. Il y a eu trois raisons au soulèvement monstrueux de 1789 : les taxes, la trahison du pouvoir, l'iniquité de la Justice. 40
Malheureusement pour quelques uns, ces trois raisons sont à nouveau à l'ordre du jour, en France, en 2019. La Fraternité face à l'Impôt. Car enfin les taxes, pourquoi en parler encore ? Parce que ceux qui se croient à gauche imaginent que la taxe est l'instrument de l'équité? Ce sont des mots qui ne font plus rire personne. Le pouvoir ? Il a suffi que Louis le seizième appelle à son aide les Forces armées prussiennes pour que son sort soit scellé : la mort. En 1792 les Prussiens sont à Longwy. En 1793 le bon roi est guillotiné. Il avait trahi son peuple. Mais pour lui, l'Europe était une réalité : c'était l'Europe de la Noblesse, des alliances des grandes familles, et il est sans doute mort sans même avoir compris qu'il avait trahi les Français. Il paraît que l'Europe dispose à nouveau de forces armées capables de mater les révoltes populaires. Eurogendfor ça s'appelle. C'est la France qui est à l'origine de cette idée européenne, force restera à la loi, et la loi amènera la paix. Encore faut-il que les lois soient justes. Mais ces lois sont votées par des gens qui se disent des élites et ne sont que des ilotes. Qui ne sont pas 'populistes'. Qui assument d'êtres 'impopulaires', parce que le peuple est stupide, le peuple pourrait mal voter, mal penser, mal baiser. Mais le peuple de 2019 n'est pas stupide. Il se souvient de la trahison de 2007, de son mauvais vote de 2005, balayé par ces esclaves des puissants que sont les dits-'représentants' des Français. Il a vu des élections tronquées, des candidats de paille pour remplacer des candidats de fumier, il a renoncé au vote, puisque sa voix n'était pas représentée. Il a vu partir des milliards de ses poches vers les grandes sociétés, il a entendu des poudrés maquillés manucurés le moraliser doctement sur les charges de la dette, les grandes responsabilités des grands de ce monde et n'a jamais, mais jamais, vu un seul responsable prendre une seule responsabilité.
De " chargé comme une mule " pour les uns à " déchargé comme l'innocent " pour les autres, au peuple de payer, aux grands de courber le front sous les hypothétiques ravages de leurs immenses engagements pour 'le monde'. Profiter quoi, c'est leur engagement vis à vis de ce monde. Pour ruisseler, mais oui, nous avons bien compris.
Les réseaux vous montrent les faits en temps réel. Mais parfaitement. Merci Patron.
Plus besoin de télévision, de débats, de commentaires.
Alors voilà. Les grands mots de la Révolution ont repris de la vigueur. L'enfant est enfin né.
Plus besoin de représentants du peuple Plus besoin de politiciens De spécialistes de la spécialité.
L'enfant français de cœur veut maintenant voir se réaliser ce pourquoi il est né : Liberté, Egalité, Fraternité.
Grâce à vous, le rêve révolutionnaire peut enfin devenir réalité et la démocratie peut enfin venir au monde. Il aura fallu plus de deux siècles.
La Fraternité des Jaunes contre l'individualisme étriqué des poudrés.
Il faudra des morts encore, nous l'avons bien compris, parmi les rangs du peuple.
L'Egalité du Peuple contre les privilèges de la Caste. La Liberté du Citoyen face à la pensée creuse, morale, unique, répandue par les valets de Caste.
Mais elle est née, cette démocratie fille de nos pères. Il est né, ce nouvel enfant. Déjà haï, honni, pourchassé, déjà levant les foules des gentils, sera-t-il crucifié ?
L'enferment mental ? Terminé, et voilà que le Français se sait à nouveau libre. La propagande, les points Godwin, les mensonges, la culpabilisation, les coups de matraque, rien ne fonctionne plus.
25 décembre 2018
L'ironie de l'histoire, car toute Histoire a une ironie, c'est que ce sont des objets, qu'on nous a obligé à acheter, auxquels on nous a sommé d'adhérer, qui étaient pensés pour nous contrôler, qui aujourd'hui sont les armes de notre libération. Le gilet jaune vous protégera. Ah oui, c'est vrai. L'internet vous donnera de l'information. Ah oui, c'est vraiment vrai.
Berkan Toppeker 41
Entretien avec Laura Tared Je suis née ailleurs dans une ancienne colonie française. Je suis née là-bas par un concours de circonstances : • historiques, car en pleine guerre d’indépendance de l’Algérie ; • familiales, car mon père engagé dans le mouvement pour l’indépendance de l’Algérie en France est reparti en Algérie. Il croyait que j’allais être un garçon, il voulait que je naisse dans un pays qui avait recouvré sa liberté. J’allais symboliser la nouvelle nation ; • climatiques, car ma mère ne supportait pas le froid de Lorraine et voulait accoucher en Algérie malgré les horreurs de la guerre. Ces circonstances vont pourtant dessiner ma trajectoire, mes engagements pour la justice et les droits de l’homme. Je crois en cette puissance occulte qui nous modèle. Les aléas de l’histoire vont faire aussi que mon père finira par revenir vivre avec sa famille dans la citadelle du colonisateur. Je naissais fille et j’allais grandir en France. Et lui, après avoir tant fait pour le nationalisme algérien, il préféra la France, une sorte de retraite entre utopie et désillusion. Nous ferons tous les deux de bons Français. Il a en effet choisi sa destination d’émigration, fait son « shopping », ou son « benchmarking » selon Gérard Colomb. Il est allé là où autant que les forces coloniales répressives, il y avait aussi une opposition libre de s’exprimer, des lois qui protègent et des forces syndicales puissantes. Il a choisi, malgré l’époque, le mieux-disant démocratique.
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LA NATION ET VOUS La Nation, en un seul mot ce serait quoi pour vous ? En un seul mot ? Non. Aujourd’hui, la France se déchire sur cette question, on ne peut pas répondre en un mot. On dit même que deux mondes se feraient la guerre au sein de la Nation française, l’Islam et la République. Et certains se font même les avocats du divorce. On assiste à un écheveau de libertés et de droits opposés et opposables. Pour moi, la Nation, c’est avant tout une volonté.
Celle de partager une histoire commune, des valeurs communes de base, en aucun cas une religion, une origine. C’est aussi une famille dans laquelle on peut librement s’exprimer sur la base de nos convictions intimes. Cela demande du courage. Celui qu’il a fallu à mon père pour se désolidariser d’une nation pour laquelle il aurait donné sa vie. C’était cette même question qui était posée aux Français durant les périodes de guerre notamment avec l’Allemagne et concernant justement l’Alsace-Lorraine. Elle déchira les historiens des deux côtés du Rhin. Les historiens allemands soutenaient que c’est une province allemande, que ces territoires font partie de la nation allemande puisqu’on y parlait allemand, on y partageait des coutumes. Les arguments des historiens français étaient des arguments de démocratie, issus de la conception révolutionnaire, notamment l’idée de la libre autodétermination des peuples, du libre choix. En 1882, Ernest Renan, écrit que la nation est « un plébiscite de tous les jours, comme l’existence de l’individu est une affirmation perpétuelle de la vie », et si l’Alsace est allemande de langue, elle est française par le « sentiment de la patrie ». Les Allemands montrent alors que les thèses de la « volonté générale » impliquent l’oppression des minorités et des opposants, empêchent la dissidence. Il y a en effet ce risque. Et ce sont là aussi les raisons qui ont fait fuir mon père de son pays. On était, dans la nouvelle Algérie démocratique et populaire, ou pour le nouveau régime ou alors on était condamné à l’exil. Je trouve ce débat du XIXe siècle d’une grande modernité. Il parle à mon histoire personnelle. En réalité, la France a fait la synthèse de ces deux conceptions, on est français par adhésion à des valeurs et on partage un certain nombre de points communs. Il n’y a pas de grand récit d’aucun pays, la France, l’Allemagne ou l’Algérie qui pourrait tout récapituler, tout réparer, tout unir. Il n’y a que la possibilité d’inscrire son identité dans la trame du vivre ensemble. Il y a des parcours différents qui convergent vers ce creuset de la Nation française. Malgré des ratés, l’intégration s’est faite jusque-là, mais maintenant, l’unité politique de ces nations est ébranlée politiquement et déstabilisée socialement. Le principe d’intégration sur lequel reposaient les États-nation est de plus en plus remis en cause. L’esprit républicain français, le melting pot américain, le jus sanguini allemand, le droit d’asile britannique sont tous interpellés et cette contestation nourrit une crise de légitimité de l’État-nation. L’appartenance à une communauté nationale n’est plus une évidence. Et pourtant, nous sommes tous témoins d’hommes et de femmes s’avançant dans l’espace public avec assurance et confiance pour nous dire : « voilà nous sommes d’ailleurs, mais aussi d’ici ou plutôt d’ici, mais aussi d’ailleurs, mariant hier et aujourd’hui, ici et maintenant.» La France reste, malgré tout le pays des droits de l’homme, berceau de la liberté ; celle d’avoir fabriqué des Français venant de toutes les parties du monde ; de l’égalité qui impose les mêmes droits et les mêmes devoirs à tous. Une patrie, pas un camp retranché de peuplement, de Gaulois en face d’irréductibles et étranges étrangers. C’est ça pour moi la Nation, c’est la République et ses enfants.
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Laura Tared Au sein de cette Nation, comment vous voyez-vous ? C’est plus facile quand on est français d’origine. C’est inconfortable à dire, mais c’est la vérité. La même question posée en banlieue vous serait retournée : « Comment nous voyez-vous ? » Le mot nation vient du latin natio, naissance, extraction, dérivant de natus, « né ». Moi, je me sens de cette nation même si je ne suis pas née ici. Dans Qu’est-ce qu’une nation ? (1882), Renan formule l’idée qu’une nation repose sur un passé commun et sur une volonté d’association. « Ce qui constitue une nation […] c’est d’avoir fait ensemble de grandes choses dans le passé et de vouloir en faire encore dans l’avenir… » Oui, des peuples aujourd’hui étrangers ont fait de grandes choses avec nous, « ont saigné pour la paix du monde », ont libéré l’Europe. Ils étaient 200.000 de cette armée noire. Je me sens comme cette armée noire qui se battait autant pour la France que pour une certaine idée de la France. Je me sens française au point que, comme historienne, je me distingue en travaillant de manière compulsive sur la mémoire des guerres, tout ce qui fait la nation, tous ces pans de l’histoire désertés par mes collègues, car porteurs de je ne sais quel esprit réactionnaire. Plus d’une fois, les associations d’anciens combattants, mes partenaires dans les projets scolaires divers, m’en ont fait la remarque de manière parfois triviale et parfois vexante. « Un comble ! c’est le prof arabe le plus engagé dans cette histoire et le souvenir des guerres ! » Décidément, on n’a pas toujours la réputation qui nous va le mieux au teint… Il y a aussi un système de valeurs, souvent résumé en une devise et qui repose sur un contrat social implicite entre les membres de la nation. Mais le critère le plus déterminant est subjectif : il faut que les membres d’une communauté soient convaincus qu’ils relèvent d’une même appartenance nationale. Qu’ils s’acceptent, qu’ils regardent dans la même direction, qu’ils s’aiment. . 44
LA NATION ET VOUS La Nation a-t-elle du sens pour vous et lequel ?
Pour moi, l’identité historique, culturelle, linguistique, religieuse, géographique ne peut à elle seule caractériser une nation. En France, depuis la Révolution, la nation est un ensemble de citoyens détenant la puissance politique (souveraineté). Il y a superposition entre la nation, le peuple et l’État.
« Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation » (Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen). Oui, la Nation a un sens, celui qui est en réalité un devoir, celui de raccommoder les Français avec la République et les Français et tous les habitants de la France entre eux. Si nous continuons à rejeter cette frange des habitants parce que leur religion nous fait peur, que nous les mettons tous dans le même sac, que leur différence ou leur pauvreté nous effraient, alors ils creuseront leurs différentes comme des blessures et nous perdrions à coup sûr nous aussi. Croiser certains de ceux qui ne se reconnaissent pas dans la nation, les étrangers et bientôt ceux que nous avons surnommés les « poujadistes », c’est croiser aussi des souffrances. Il existe un islam au credo démocratique. Dans un pays en crise, le repli sur soi est instinctif. On doute de tout, des politiques qui nous ont conduits à ce taux d’abstention record aux élections, à l’école qui a pourtant dynamité les ghettos et intégré des Italiens, des Juifs, des Arabes. Mais il faut pour cela s’abstenir de réduire la question de l’identité à un camp politique, ou à la seule dimension de l’identité nationale, ou encore à une conception essentialiste et unidimensionnelle. C’est pourquoi la meilleure façon de comprendre l’identité est d’en passer par ce qu’elle n’est pas. Pour cela, je vous suggère la lecture de La nation n’est pas une race par Sophie Wahnich, historienne et directrice de recherche au CNRS.Au terme d’une telle analyse, la notion d’identité apparaît comme non seulement compréhensible, mais utile, en tant qu’elle permet de mettre en évidence les conditions d’une cohérence de soi dans les différents régimes d’existence, du plus individuel au plus collectif. Vivre en France, parler le français… sont effectivement déjà deux points communs qui peuvent rapprocher et lier un groupe. Mais certains pensent qu’il faut en plus partager une culture, des traditions, voire une religion… Toujours plus de points communs.
Quel avenir pour les Nations ? En tant qu’entité politique, la nation, qui est un concept né de la construction des grands États européens, est une communauté caractérisée par un territoire propre, organisée en État. Mais aujourd’hui. L’État-nation est de plus en plus contesté. Les échanges de biens, de services et de capitaux ainsi que la libre circulation des idées et des personnes ont atteint un niveau inégalé dans l’histoire humaine. Ils enjambent les frontières, portant atteinte à l’exclusivité dont jouissaient les États pour les réguler, affectant leur légitimité à intervenir par la règle. Il y a 4 milliards d’internautes dans le monde actuellement, alors qu’il n’y en avait aucun en 1993 ! L’information en temps réel prive les États de son contrôle. Elle est mercantile, poussée vers la croissance économique. Mais elle favorise aussi la mobilité des hommes et la circulation des idées. L’État, quant à lui, n’a plus le contrôle des flux financiers. 45
Laura Tared Quel avenir pour les Nations ? suite
Sur le territoire des États, les identités nationales s’affaiblissent, contestées par les religions, les origines, les langues, qui poussent les individus à se rapprocher de leurs racines pour affirmer leur différence. Le régionalisme prospère jusqu’à la remise en cause de l’État comme en Espagne. Habiter un territoire et payer des impôts ne suffit plus pour partager la conscience d’appartenir à la même communauté et pour en accepter les règles. Mais l’État-nation profite du « vertige de la mondialisation », de ses inégalités et de ses ratés. Un mouvement paradoxal se profile ainsi, qui bénéficie à l’État-nation, réceptacle naturel d’un repli identitaire des peuples. Les incertitudes s’accumulent, la prolifération nucléaire, le terrorisme, la paupérisation et l’anonymat. Du coup, L’État nation est aussi celui qui répond le mieux à une quête d’identité nouvelle, remise au goût du jour par la mondialisation. L’individu, de plus en plus confronté directement à l’actualité mondiale et aux transformations, est comme pris de vertiges et ramené vers des espaces politiques connus et rassurants. L’État-nation apparaît donc, le plus souvent, comme l’organisation politique la plus légitime. Certains politiques, y compris en Europe, n’hésitent pas à flatter cette tendance jusqu’au nationalisme. Le populisme fait le lit du nationalisme et vénère l’État-nation. Toute organisation humaine a tendance à se structurer selon la règle : « nous et les autres ». Depuis 1991, 26 000 kilomètres supplémentaires de frontières ont vu le jour, clôtures diverses, barbelés, murs, barrières. C’est la revanche des États sur la mondialisation. L’État-nation demeure porteur de l’irrationnel des peuples. Il reste le seul espace collectif qui garantit la sécurité et l’identité dans un monde globalisé qui écrase la diversité. Les États-nations n’en mènent pas large face à la globalisation. Ils réagissent et ça fait peur. .
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LA NATION ET VOUS Comment pensez-vous que notre Nation est perçue à l’étranger ?
Comme une grande Nation certainement, celle de la Révolution française, des Lumières et des droits de l’homme, celle qui a refusé la guerre en Irak et intégré des peuples venus de partout, celle qui est capable d’un élan national sans précédent après les attentats. Mais aussi comme une Nation donneuse de leçons sur le populisme et les murs en Europe alors qu’en 2007, elle décidait de créer un ministère de l’Identité nationale. Pour familières qu’elles paraissent, les notions d’identité et de nation se révèlent d’une complexité qui peut dégénérer en pugilat. Avait-on besoin de cela ? Le rapprochement au sein d’un même ministère de l’immigration, de l’intégration, et de l’identité nationale a suscité la polémique dans la mesure où cela laisse supposer que les risques pesant sur l’identité nationale sont directement liés à l’immigration. La controverse a été réactivée en octobre 2009 par le lancement d’un « grand débat » sur l’identité nationale. Une partie de la population des quartiers s’était alors sentie hors de l’union nationale. À raison. La culture intensive de cette idée que les immigrés s’opposaient à l’identité de la France a stérilisé toute réflexion. Plus l’évocation de la nation devenait frénétique, plus des apprentis sorciers s’essayaient à la détruire. On cassait encore plus sûrement l’Unité Nationale. Je répète la question posée par Ernest Renan, en 1882 qui posait l’idée qu’une nation repose à la fois sur un héritage passé qu’il s’agit d’honorer, et sur la volonté présente de le perpétuer. Et dans cette perspective, il faut inclure tous les Français et même ceux qui ne le sont pas, mais nourrissent à notre égard de l’intérêt, et un sentiment et une volonté de convivance. Devant l’ambiguïté était même apparu dans les années 90, un néologisme « nationisme » pour marquer une distance avec le concept politique de nation, et surtout de sa maladie infantile, le nationalisme. On voulait une approche apaisée du fait national : la nation est comprise comme étant une réalité culturelle et sociologique universelle, un mode d’organisation économique, social, politique. Ce mot n’a pas fait long feu. Dans tous les cas, je pense que ce débat en France a eu une résonance à l’étranger et notamment dans les pays d’où sont originaires les immigrés.
Imaginez un instant que vous soyez le chef de la nation, quelle serait votre première mesure ? Plutôt que des mesures, je préférerais évoquer une finalité d’action. Comment toucher un maximum de monde avec une seule mesure ? Au cœur d’une société en profonde mutation, il vaut mieux redéfinir les valeurs fondatrices. Celles-ci reposent pour moi sur le fait que collectivement, nous sommes détenteurs et donc coresponsables d’un « bien commun » à tous : l’environnement, les êtres humains, l’histoire, les différentes cultures, les langues, les intelligences et compétences collectives, la protection contre le terrorisme qui tue sans distinction, l’éducation. Mais pour une mesure concrète, je créerais, à l’instar des Belges qui viennent de créer un musée du capitalisme (Républicain Lorrain du 18 novembre) un musée de la Nation. Inspiré de l’Éducation populaire, ce musée renferme des jeux, des panneaux d’information, et porte sur les différentes strates du capitalisme, ses origines, ses espoirs, ses apports, ses limites, ses aspects négatifs et ses alternatives. On rappelle que le système économique et culturel dans lequel on vit a des répercussions dans tous les domaines de la vie quotidienne. C’est bien là l’esprit belge pragmatique et terre à terre. Les choses qui vont sans dire vont mieux en les disant ! 47
Laura Tared
Imaginez un instant que vous soyez le chef de la nation, quelle serait votre première mesure ? Ce n’est pas parce que je suis de cette nation, j’obéis à ses règles, réagis selon ses codes culturels consciemment ou pas, que je vote, que je défends mes droits, conteste, milite, vis et aime dans ce pays que je n’ai pas à réfléchir sur ce sujet brûlant et polémique de la Nation. Cette dernière paraissait, elle aussi, une forme politique épuisée et en voie d’être dépassée. Et voici que tous ces thèmes reviennent et nous portent à reconsidérer ce que nous avons cru savoir de notre situation. C’est une réalité politique et culturelle, un objet historique et social. Il a sa place au musée, mais doit aussi se vivre au quotidien dans les relations sociales, dans le travail, dans l’épreuve et en politique. Dans ce musée sans copier celui de l’immigration, il y aurait des discours sur la Nation des révolutionnaires, des commentaires sur l’affiche rouge, des affiches du Front National, des objets étrangers devenus emblématiques de la French Touch, les articles du code de la nationalité, des citations de tous les historiens français sur la Nation, Michelet et le culte de la nation-personne, Fustel de Coulanges et Ernest Renan, l’ancien séminariste devenu pour les catholiques « le grand blasphémateur ». On exposerait le « Petit Lavisse », manuel scolaire de la IIIe République et ses différentes éditions, des représentants de la Nation française, sportive, intellectuelle, artistes…il est crucial de maintenir cette question ouverte, de la transmettre ainsi aux jeunes, et de leur apprendre l’importance d’une identité commune partagée. On apprendrait la méfiance vis-à-vis de toutes les tentatives de réponse figée. Ni retour au « roman national » ni évacuation de la question au nom d’un universalisme qui a montré ses limites et les questions éludées. Il y a une nécessité à porter un regard critique sur l' historiographie héritée du XIXe siècle afin d’appréhender la France comme un pays à l’histoire discontinue, aux multiples racines, fait de métissages anciens et d’immigrations récentes. Une part de l’histoire humaine. Tous les enfants visiteraient ce musée, intérioriseraient les repères identitaires, résultant de la visibilité permanente des « points communs » de la nation, des symboles. Cette visibilité les imprégnerait. Ainsi, on éviterait cette fracture identitaire où le passé commun même récent s’efface et où l’avenir se dérobe sous nos pieds.
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LA NATION ET VOUS
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Guillaume Chatelain 31 ans, entrepreneur prônant une approche collaborative .dans l’évaluation entre salariés, où chacun à son mot à dire. La Nation, en un seul mot ce serait quoi pour vous ? La Nation – et ce n’est pas anodin si le mot contient un grand N – est par essence une personne morale, indistincte, mais qui forme un tout, l’ensemble des concitoyens d’un pays, mais aussi d’autres valeurs collectives (patrimoine, etc…). En un mot, je la rapprocherai du mot « peuple ». Au sein de cette Nation, comment vous voyez-vous ? Je me vois comme citoyen actif, plus forcé à l’être que je ne le suis aujourd’hui, à partager et faire émerger dans la facilité ou la douleur des décisions à l’échelle locale, qui remontent en haut. Je me vois emporter des décisions ou être mis en minorité, je me vois pouvoir exprimer mes vues comme tout un chacun dans un cadre structuré et si possible uniformisé. Je me sens émancipé et totalement libre. La Nation a-t-elle du sens pour vous et lequel ? Bien sûr, d’ailleurs je me rends ce soir sur sa place consacrée à Paris. Mais sa vision a changé depuis que les gentilshommes ne mènent plus leurs dames en carrosse sur le cours de Vincennes : on ne pense plus la Nation comme un ensemble de valeurs à opposer à une autre dans un cadre général guerrier, mais plutôt comme les piliers qui définissent la notion de vivre ensemble. Malheureusement, certaines de ses composantes sont en déliquescence, comme le service public et le patrimoine historique. La Nation est menacée par un capitalisme qui lui aussi cherche à uniformiser une offre de services, un ensemble d’intérêts particuliers, et ces notions sont comme des vases communicants, ou le renforcement de l’un affaiblit l’autre – sachant que la relation est unilatérale depuis un moment : il faut se battre pour conserver la Nation. 50
LA NATION ET VOUS Quel avenir pour les Nations ? Se redéfinir, ne pas être déférent vis-à-vis de multinationales qui parfois pèsent plus que certains États. Se mettre à la page aussi : côté service public, les agents sont dépassés par la numérisation et ont un gros chemin à rattraper par rapport au privé. Une Nation doit interroger régulièrement ses citoyens sur leurs besoins et préoccupations du quotidien, à la mode des votations suisses. La promotion d’idées et leur consultation/votations devraient être obligatoires ! Comment pensez-vous que notre Nation est perçue à l´étranger ? Difficile à dire… un pays qui a une longue histoire et un patrimoine culturel et historique que peu de pays peuvent dépasser. Un pays tumultueux, réactionnaire, bouillonnant d’idées. Un peuple, oui, de Gaulois parfois réfractaires. Expliquer pourquoi pourrait faire l’objet d’un article. Imaginez un instant que vous soyez le chef de la nation, quelle serait votre première mesure ? Associer un ensemble de personnes indifféremment de leur genre, couleur politique et professions, organiser des doléances régulières, et permettre aux députés d’être des créateurs de loi. J’associerai toute la Nation sur un ensemble de problématiques pour avoir un gouvernement d’exécutants réalisant le programme émanant des citoyens. Oui, c’est totalement se tirer une balle dans le pied, mais l’heure n’est plus dans l’exécution par procuration d’un programme, l’intelligence et l’information traitée en mode « big data » permettant cela. En cela nous ferons une nouvelle révolution constitutionnelle, plutôt qu’un
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Carole Vilbois On m´appelle Carole. Maître électricien, qualifiée en Ressources Humaines, en relation interpersonnelle, spécialisée dans l´étude des phénomènes complexes (Systémique nouvelle approche), découvreur de l´axiome de la systémique, photographe , journaliste pour le Mag´de l´Unité, co-présidente de l´Unité Nationale , co-rédacteur et co-éditeur de l´Unité le Mag, Responsable de la direction artistique. Fondateur de l´A.N.C.R.E (Association Nouvelle pour la Création et la Restructuration des Emplois), installateur certifiée pompe à chaleur et installations photovoltaïques. Chargée des ventes internes et externes dans une unité européenne d´un groupe spécialisé dans le comptage calorimétrique par radiofréquence et M-bus, mais je trouve tout cela très réducteur, car je ne suis que moi-même et non une fonction. La réalité…est différente pour chacun. Je ne suis qu´un miroir et un être en évolution. Politiquement parlant : co-fondatrice et co-présidente de l’Unité Nationale. À petite échelle chercheuse, notamment actuellement sur les batteries au magnésium dans le but de réaliser le rêve de Nicolas Tesla, afin que le monde ne soit plus divisé en deux, entre ceux qui ont de l’électricité et ceux qui ne l’ont pas.
La Nation, en un seul mot ce serait quoi pour vous ? L´Unité. Car composée de personnes uniques, des unités, et assemblées pour former une unité plus puissante, une Nation. Au sein de cette Nation, comment vous voyez-vous ? Je suis à l´extérieur de la Nation, comme le dirait Leibniz, je me vois comme un point de vue sur la ville, si la ville peut être comparée à une Nation. J´ai quitté la mienne voilà 23 ans mais un cordon me relit à elle, nous les étrangers, nous sommes toujours, pour l´autre, avant tout… le pays d´où nous venons. Ainsi je représente la France plusieurs dizaines de fois par jour auprès de plusieurs dizaines d´individus, qui jugeront mon comportement, ma personne et ma façon d´être en l´associant à ce qu´ils retiendront prioritairement de moi : je suis française. Je porte donc à la fois la charge de l´image de mon pays à l´étranger et la responsabilité d´en être un bon porte-voix. Il arrive qu´on dise « La Française » en parlant de moi. 52
LA NATION ET VOUS La Nation a-t-elle du sens pour vous et lequel ? La Nation, c´est le commun, c´est ce que nous partageons, ce qui nous unit, elle n´a de sens que si nous sommes conscients d´être d´elle, elle n´est pas libératrice, elle est mère-patrie, elle est frontière, elle est limite. Elle est rassurante et protectrice, elle est fonctionnelle et tutrice. On ne grandit pas au sein des Nations de la même façon. Elle peut être accueillante pour celui qui fuit, mais aussi indifférente devant celui qu´elle refuse d´accueillir. Elle est comme une famille, composée d´êtres multiples. Nous pouvons nous en extraire, mais nous aurons toujours été d´elle et engendrés par elle. Quel avenir pour les Nations ? Il y aura des Nations tant qu´il y aura des hommes qui auront peur des autres hommes, des frontières, des armes, des différences qui rassurent et qui permettent de montrer l´autre du doigt, tant qu´il y aura de l´égoïsme et des enjeux, des hommes qui aiment le pouvoir. Il y aura des Nations tant que la génétique ne permettra pas de sélectionner par défaut un enfant intelligent. Alors, un jour, il y aura des enfants intelligents, d´abord 10%, 20%...30%... Il y aura alors le problème Nord-Sud… on n´effacera pas tant d´années d´injustice, et lorsqu'enfin les injustices seront vaincues… alors il n´y aura plus d´avenir pour les nations… juste un avenir pour l´humanité. Comment pensez-vous que notre Nation est perçue à l´étranger ? Comme un pays qui ne fait rêver qu´avec son patrimoine.
Imaginez un instant que vous soyez le chef de la Nation, quelle serait votre première mesure ? J´interdirais à l´ensemble des ministres d´ouvrir le moindre dossier tant qu´un homme sera encore à la rue, tant qu´une personne souffrira du froid et de la faim. Un pays qui n´est pas capable de répondre à ses besoins primaires n´a pas besoin de s´occuper d´éducation et d´économie. À quoi bon une bonne éducation pour celui qui risque à cause d´un accident de la vie de se retrouver à la rue ? La plus belle chose qu´un pays puisse offrir à ses citoyens est un pays géré en bon père de famille. Que chaque mère puisse dire à ses enfants « Tu n´auras jamais faim, tu n´auras jamais froid… épanouis-toi mon fils. » Voilà le rôle de la Nation, un rôle protecteur, un rôle de facilitateur. 53
Marie Mavande Essayiste et Enseignante, les souffrances de la vie m’ont rendue Philosophe.
La Nation, en un seul mot ce serait quoi pour vous ? INDIVISIBLE (Conjugalité entre Ethnos et Demos). Au sein de cette Nation, comment vous voyez-vous ? De plus en plus marginale. Sa littérature, sa culture, sa gastronomie ; dessinaient l’exception culturelle française. On avait toujours envie de tout quitter pour LA France, mais aujourd’hui, nous n’avons plus de souveraineté, plus de système éducatif performant, plus de symbole nous représentant, réellement, plus aucun parti suffisamment puissant pour défendre les intérêts du pays ou ses habitants. La nation française se métamorphose sur des critères révisionnistes, où le Patriote d’antan devient inapte. J’ai tout quitté pour un pays qui s’est perdu. La Nation a-t-elle du sens pour vous et lequel ? Le cadre national est le seul qui donne prise, parce qu'il y a encore un État qui peut agir. La nation Française est la seule qui a su développer la légion étrangère. En cela, notre mission sécuritaire confirme notre fierté nationale. Si on perd cette identité, on perd la capacité d’être nous, nous serons eux, des robots , des multinationales, des papous, des déracinés, des radicalisés, eux…. Quel avenir pour les Nations ? L’État-nation est devenu un cadre obsolète. Les frontières des États n'ont plus de sens quand le capital n'a plus de limites pour paraphraser Albert Ogien. Le constat général d'impuissance des politiques et donc de l'État témoigne de la perte de signification de la nation, au profit de l’interdépendance. Les pouvoirs des États se sont réduits comme peau de chagrin, grignotés par le haut et par le bas. Le globalisme a tissé sa toile, et la Nation est devenue un phénomène hybride. Cependant, on ne va pas rédiger nécrologie et faire-part sans livrer bataille. La France est encore une nation debout sur des béquilles, l’avenir des nations est dans la solidarité des peuples à retrouver leur corps originel, à se sentir différent, et à aller vers autrui non pas comme espace identique, mais comme lieu d’enrichissement. Donc retrouver l’être et abandonner l’avoir. 54
LA NATION ET VOUS Comment pensez-vous que notre Nation est perçue à l´étranger ? L’exception Française qui autrefois faisait sa grandeur, aujourd’hui devient objet de moquerie. La France à l’image de son Président est arrogante, censeure, et violente. Une femme soumise et tellement narcissique qu’elle en devient perverse avec l’extérieur. Imaginez un instant que vous soyez le chef de la nation, quelle serait votre première mesure ? Sortir de l’euro. Retrouver une histoire monétaire personnelle. « Si on n’a pas de souveraineté sur sa monnaie, on n’a de souveraineté sur rien. » Sans souveraineté, pas de démocratie, pas de démocratie, aucune maîtrise de son futur. À partir du moment où la France ne sera plus dans l’euro, l’Allemagne ne voudra pas payer toute seule, et les autres pays n’auront pas les moyens de payer, effet dominos. Comme le disait de Gaulle, « il n’est de politique que de circonstance. » En dix-huit mois, les choses ont considérablement évolué : l’Autriche, l’Italie, le groupe de Visegrad, la montée en puissance de l’AFD en Allemagne, des Démocrates de Suède, et un peu partout des partis souverainistes et patriotes, nous poussent à penser qu’il y a désormais la possibilité d’une approche pragmatique, qu’une période de transition est possible. L’Europe qui sortira des urnes en mai 2019 sera, dans tous les cas, beaucoup plus ouverte aux thématiques souverainistes et identitaires. La voix des patriotes d’Europe sera plus forte. En fait, un nouveau paradigme est en gestation, orienté sur de nouvelles idées-forces : la patrie, l’identité, la volonté politique. Ce paradigme est mondial et fait basculer les pays les uns après les autres (Brexit, États-Unis, Inde, Brésil, Italie…). Du même coup, la sortie de l’euro n’apparaît plus comme une impérieuse nécessité, mais plutôt comme une hypothèse de travail, pour un avenir plus lointain.
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LA NATION ET VOUS
Claude Frisoni Auteur dramatique, comédien, chroniqueur Intéressé par Murray Bookchin et le municipalisme libertaire. Humaniste anarchiste
La Nation, en un seul mot ce serait quoi pour vous ? Pour beaucoup, la nation est le rassemblement de ceux qui héritent d’un passé, de traditions, d’une culture partagés. Pour ma part, je préfère le verbe mériter au verbe hériter. La nation, c’est le désir pour un groupement humain se retrouvant sur un territoire né des vicissitudes hasardeuses de l’histoire, de PARTAGER UN DESTIN COMMUN. Désir basé sur des valeurs qui peuvent être universelles et pas forcément héritées du passé de ce territoire. Qu’avaient-ils comme héritage commun, les pionniers américains, venus d’Irlande, d’Allemagne, de Chine, d’Italie ou d’ailleurs? Ni une culture, ni une langue, ni des traditions. La nation américaine est bien née de la volonté de partager un destin commun. L’histoire de la Suisse prouve que la notion “allemande” de la nation, centrée sur la communauté linguistique ne tient pas. La Confédération helvétique prouve depuis plus de 700 ans que la langue est parfois une condition nécessaire. Jamais suffisante. La nation, c’est projeter dans l’avenir le rêve de vivre ensemble un destin commun, marqué par la revendication commune de valeurs extranationales. Au sein de cette Nation, comment vous voyez-vous ? Comme un citoyen responsable, critique et vigilant. La Nation a-t-elle du sens pour vous et lequel ? C’est l’expression d’une souveraineté populaire, exprimée démocratiquement qui ne doit pas être violée par les puissances de l’argent ou des armes. La soumission de cette souveraineté provoque un renforcement du sentiment national, pouvant conduire les peuples à des luttes de libération nationale ou à des replis sur soi. La nation est même paradoxalement nécessaire à l’internationalisme, puisqu’il s’agit alors non pas d’effacer les nations, mais de les mener à interagir, à collaborer, à dépasser les cadres nationaux. 56
Quel avenir pour les Nations ? Les nations ont intérêt à s’unir, à coopérer, plus qu’à disparaître. Elles doivent se détourner des concepts ridicules d’identité. L’identité nationale est une escroquerie. Plus la nation est ouverte aux autres influences, plus elle accueille de nouveaux éléments, moins elle risque la dégénérescence provoquée par la consanguinité. Comment pensez-vous que notre Nation est perçue à l´étranger ? La nation française est plus ou moins consciemment associée à des valeurs universelles. Celles des Lumières. Et de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. À l’étranger, les « héros » nationaux français ne sont pas, comme aiment à le croire les nostalgiques d‘une supposée grandeur, Napoléon ou Louis XIV, mais Voltaire, Victor Hugo ou Albert Camus. LA perception de la nation française est éminemment culturelle. Ce qui permet d’oublier les monstres français, criminels colonialistes ou collaborateurs antisémites, pour ne retenir qu’une vision romantique, animée par Pantagruel ou JeanValjean. Imaginez un instant que vous soyez le chef de la nation, quelle serait votre première mesure ? La convocation d’une assemblée constituante pour rédiger une nouvelle constitution, rompant avec la monarchie républicaine en rééquilibrant les pouvoirs exécutifs et législatifs, en instaurant des élections à la proportionnelle, la révocabilité des élus et le référendum d’initiative populaire.
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Martine Revol Martine REVOL psycho-gérontologue, à la retraite. Passion : l’autonomie est la clé de notre futur Mise à l’abri des gens, des territoires par l’autonomie locale, participative. Autonomie des bâtiments, des transports, l’autosuffisance alimentaire et énergétique, dans le respect de la planète et du vivant. Hobby : restauration d'une très vieille maison bourgeoise délabrée… et gestion d'un groupe de 47 000 personnes concernant l’autonomie. Piano, orgue classique, peinture à l’acrylique, permaculture, informatique, couture, cuisine, conserves.
La Nation, en un seul mot ce serait quoi pour vous ? L‘abondance, et la sobriété joyeuse de tous les peuples non déracinés. Un arrêt total du consumérisme, vers une éducation, ou rééducation des peuples vers l´être, et non l’avoir, et donc vers une école riche. Au sein de cette Nation, comment vous voyez-vous ? Un leader, incontestablement. La Nation a-t-elle du sens pour vous et lequel ? Oui, la nation a du sens. Un sens fort, un ensemble de gens de même culture, qui se retrouvent sous un même drapeau, les mêmes valeurs de respect des droits de l’homme.
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LA NATION ET VOUS
Quel avenir pour les Nations ? Bonne question… Je n’ai pas la réponse, complexe. Comment pensez-vous que notre Nation est perçue à l´étranger ? La terre des droits de l’Homme, j’ai beaucoup voyagé, français = sourire… on nous regarde faire en ce moment. Nous avons une lourde responsabilité mondiale, par l’aura que nous avons pour une plus grande répartition des richesses, dans le respect de la Terre. Imaginez un instant que vous soyez le chef de la nation, quelle serait votre première mesure ? Rétablir l’autonomie nationale, sortir des GOPE. Donc, sortir de l’Europe. Ou reconstruire une Europe des nations, et non une Europe des lobbyistes. Dehors Mr Junker, 2400 milliards dans ses poches en 30 ans, dans les paradis fiscaux, ça suffit non ? Sans en sortir, on ne pourra pas mener une politique vers une vraie justice sociale.
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LA NATION ET VOUS
Berkan Toppeker
Interprète-traducteur, auteur.
La Nation, en un seul mot ce serait quoi pour vous ? La Nation, c’est tout comme la démocratie, c’est ce qu’il y a de mieux en attendant le pire. Et le pire se dessine depuis quelques années : on nous déshumanise à force de nous détricoter et de nous désolidariser. La Nation, c’est ce qu’il y a d’humain dans le vivre ensemble à travers l’émanation du peuple : l’État, auquel se substituent de plus en plus les lobbys, les intérêts privés, les intérêts de communautés, les transnationales. La conséquence en est la dissolution des peuples, de l’Humain, dans une gigantesque nébuleuse de sociétés qui nous abrutissent tous les jours avec leurs slogans, nous font miroiter le bonheur, s’occupent de nous et surtout de notre argent et de notre destinée. La Nation donc est cette volonté commune du peuple qui s’est fédéré en France autour de trois grandes valeurs essentielles : la Liberté, l’Égalité, la Fraternité et qui s’oppose aujourd’hui si farouchement à la volonté des grosses entreprises qui eux ne sont que l’émanation du grand capital : des aliénateurs. Au sein de cette Nation, comment vous voyez-vous ? Je me sens exclu. Notamment depuis que le très atlantiste Sarkozy s’est lancé dans sa politique de discrimination dite positive et de laïcité dite tout autant positive. J’ai des origines turques et je suis de confession musulmane (agnostique néanmoins) et la France n’a pas été bien tendre avec cette communauté en raison des frontières de la Turquie. La France a son parti pris pour les Arméniens et les Kurdes. Il est intéressant de préciser qu’ici un des plus grands soutiens des Kurdes en France fut le père du Général Rondot, celui de l’affaire Clearstream. J’ai connu en France le terrorisme arménien, le terrorisme kurde et maintenant on y parle de djihadisme. Les djihadistes feraient d’ailleurs du bon boulot sur le terrain aux dires publics de Laurent Fabius. Oui, la France pratique la préférence communautaire. C’est une discrimination et elle n’a rien de positif dans un État-nation. Mettons de côté ces considérations liées à mes origines. Force alors est de constater que les Français de tous horizons se sentent eux-mêmes exclus par un État qui ne fonctionnent guère plus qu’au bénéfice d’une oligarchie. Ils ont le sentiment clair que le pouvoir leur a été confisqué depuis bien longtemps maintenant alors que la Nation en est le détenteur légitime. Je partage leur ressenti. Des millions de personnes sont dans les rues revêtus de gilets jaunes. La Nation a-t-elle du sens pour vous et lequel ? La Nation est l’ultime aboutissement d’une histoire, langue et culture commune. Elle se manifeste par une émanation politique : l’État. Alors oui, la nation a non seulement un sens, mais aussi un intérêt : au sens le plus large, il s’agit de la protection de son peuple à travers un traitement égal et qui s’accompagne de droits et d’obligations. Mais pendant que l’on charge comme des mules certains, on décharge bien volontiers d’autres de leurs obligations. L’un des socles de la nation qui est l’égalité a bien été dynamitée. Et, les Français se sentent à juste titre abandonnés aujourd’hui. Est-ce le signe de la fin de quelque chose ou du début de quelque chose ? 60 .
Quel avenir pour les Nations ? Une nation se rapporte à un État. Et voilà que l’on parle de la fin des États-nations avec l’émergence de cette Europe fort peu démocratique et de la marche irrésistible du nouvel ordre mondial. Ne sont donc pas seulement impactés les Français et les Européens. Voyez donc ce que ceux dont la propre nation est aujourd’hui en danger, infligent aux Libyens, aux Syriens, aux Irakiens et aux Africains de tout temps en assassinant jusqu’à leurs dirigeants, en confiant leurs pays aux pires d’entre eux qui seront bien serviles, notamment aux islamistes, et en spoliant leurs richesses à travers le projet d’Union pour la Méditerranée et celui du Grand Moyen-Orient. La construction européenne n’aboutira jamais à l’émergence d’une nation européenne : les peuples aux origines, langues, cultures et traditions éparses d’Europe n’ont jamais constitué une nation commune européenne. Et la seule religion ne suffit pas à définir une culture au grand dam de ces lâches qui usent du fait religieux en politique. Et qui curieusement sont les premiers à vouloir défendre la laïcité et la République. L’Europe c’est la construction du très grand capital et ce dernier n’en a absolument rien à faire du matériel humain. Hitler aussi avait sa vision de l’Europe et lui aussi, tout comme G.W. Bush voulait instaurer un nouvel ordre mondial. Curieusement, il fut, entre autres, financé par le grand-père de G.W. Bush. Consommez, payez et taisez-vous, on s’occupe du reste. Et si vous n’êtes pas d’accord, on s’occupera de vous aussi. Pauvres Gilets Jaunes. Aujourd’hui c’est le président Macron, lui aussi petite main du grand capital, qui va jusqu’à renier l’existence d’une culture française à travers un véritable travail de sape de la société et donc de ce à quoi elle se rapporte : la nation française. Tout ça dans la droite continuité de Hollande, de Sarkozy et même de Mitterrand. Détricoter une nation pour reconstruire artificiellement quelque chose par-dessus c’est non seulement violent, mais excessivement dangereux. Défier la nature n’a jamais rien apporté de bon. Les Français ressentent bien maintenant les dérives de ce type de pouvoir. Comment pensez-vous que notre Nation est perçue à l´étranger ? Les Français ne sont plus appréciés en Turquie depuis les années Mitterrand. En raison donc de la préférence communautaire, discriminante et clivante, pratiquée par le pouvoir en France. Ils ont perdu en image et en affection tout ce que De Gaulle et d’autres grands hommes français leur avaient fait gagner. Au vu du paragraphe qui précède, ce n’est certainement pas Sarkozy, Hollande et Macron qui vont faire apprécier la France et les Français dans le reste du monde. Imaginez un instant que vous soyez le chef de la nation, quelle serait votre première mesure ? Rétablir la souveraineté nationale donc la volonté du peuple et donc la démocratie. A cette fin, un des leviers le plus important sera de rétablir l’idée d’égalité. Fin de la discrimination positive. Au demeurant je n’ai jamais compris comment une bande d’abrutis avaient réussi à faire croire qu’un délit (la discrimination) pouvait devenir une vertu par simple adjonction d’épithètes. Il y a un véritable déficit en démocratie en France et je n’en peux plus d’entendre tous ces idiots déclarer doctement vouloir défendre la république. Vous en avez entendu un vouloir défendre la démocratie vous ? Pensez-vous que le second soit parfaitement soluble dans le premier ? 61
Carlos Pérez Profession : Spécialiste du big data, de la business intelligence et de l’intelligence artificielle. Hobby : trouver comment les données peuvent apporter une solution pertinente aux problèmes du monde. Engagement : construire un monde meilleur grâce au pouvoir de la donnée.
La Nation, en un seul mot ce serait quoi pour vous ? L’endroit auquel on appartient vraiment. Au sein de cette Nation, comment vous voyez-vous ? Je me vois comme un élément qui veut contribuer à l’amélioration de la Nation. Je veux mettre mes connaissances, mes compétences, mon temps et mon énergie au service des autres, des concitoyens qui grâce à mon apport auront une chance de changer leur vie de manière positive et durable. Je souhaite contribuer à construire une meilleure Nation pour tous. La Nation a-t-elle du sens pour vous et lequel ? Ayant vécu ma vie dans différents pays, je pourrais me qualifier d' « immigrant » sans terre d’attache. Mon long périple à travers le monde m’a rendu plus lucide et plus sensible à la richesse de la différence, à la richesse des cultures, des gens et de leur manière de percevoir le monde et les autres. Au cours de ce voyage j’ai réalisé qu’il existait un endroit auquel vous vous attachez plus, vous vous identifiez plus, dont vous rêvez plus. C’est cet endroit votre Nation. Elle peut être votre pays d’origine ou pas. C’est l’endroit auquel vous appartenez et où vous aimeriez vivre et apporter votre contribution pour laisser une trace de votre passage dans ce monde pour les générations à venir.
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LA NATION ET VOUS Quel avenir pour les Nations ? Nous sommes dans une période de changement, notre avenir dépend de notre capacité à l’accepter, à le conduire et à le construire. Un changement positif pour tout un chacun. Dans la mesure où nous sommes capables de changer, de nous adapter et surtout de tirer parti de nouvelles opportunités, l’avenir de notre belle Nation sera simplement splendide. Je suis convaincu que nous avons les cartes entre nos mains, à nous de décider ce que nous souhaitons en faire. Comment pensez-vous que notre Nation estperçue à l´étranger ? Notre Nation est à la fois perçue comme la terre promise pour certains et comme une terre sans avenir pour d’autres. Je préfère dire que nous sommes perçus comme un moteur assez puissant pour faire entendre notre voix. Notre voix unie à celles des autres pays européens est assez forte pour avoir un impact global et pour susciter les changements qui s’imposent. Ces changements sont nécessaires pour construire un développement durable des Nations et pour laisser une chance à notre planète d’exister un peu plus longtemps. Imaginez un instant que vous soyez le chef de la nation, quel serait votre première mesure ? Eliminer toutes les barrières qui empêchent à chacun de construire sa vie et l’avenir que l’on se souhaite. Donner un accès équitable à tous aux ressources nécessaires pour donner un sens à sa vie car on est heureux dans la mesure où nous somme maître de nos propres choix.
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Chanane
Chanteur, guitariste. Parti politique : sans
La Nation, en un seul mot ce serait quoi pour vous ? L’unité. Au sein de cette Nation, comment vous voyez-vous ? Je suis un individu unique…au milieu d’autres gens uniques…dans cet immense pays qui est fait de tant de diversités .Tout ceci fait la richesse et les difficultés de notre Nation et du monde en général, puisque notre pays est mené pour le plus grand nombre alors que nous sommes tous différents. La Nation a-t-elle du sens pour vous et lequel ? La Nation doit pouvoir fédérer les habitants de son pays pour garder un sens. Quel avenir pour les Nations ? C’est très difficile à définir, puisque le régionalisme prend aujourd’hui une place importante à l’intérieur des nations, ce qui est une conséquence de la mondialisation à outrance. On doit pouvoir être régionaliste et nationaliste afin de garder sa propre identité ce qui reste l’enjeu principal aujourd’hui. Le nationalisme comme l’écologie ne doivent pas appartenir à un parti, mais doivent être présent dans tous les partis. Comment pensez-vous que notre Nation est perçue à l´étranger ? Notre nation bénéficie d’une image positive …nous restons un acteur important au niveau mondial .. Imaginez un instant que vous soyez le chef de la nation, quelle serait votre première mesure ? Interdire la destruction de la nourriture consommable où que ce soit ( Supermarchés , collectivités…) afin de nourrir tous les gens qui ont faim dans ce pays. 64
LA NATION ET VOUS
La Nation, en un seul mot ce serait quoi pour vous ? En un mot c’est un peu court. En quelques mots je dirais que c’est un groupe de femmes et d’hommes libres, partageant une même vision de la vie, associés pour atteindre des objectifs qu’ils ne peuvent pas atteindre seul et surtout partageant une même envie de vivre ensemble. Au sein de cette Nation, comment vous voyez-vous ? Comme un membre de la nation au même titre que tous les autres. Je ne suis pas du tout attiré par le pouvoir pour le pouvoir. Si c’est là le sens de la question. La Nation a-t-elle du sens pour vous et lequel ? Pour moi, le sens profond de la nation est de permettre à ses membres d’avancer ensemble vers l’avenir, de construire leur vie et celle de leurs enfants, dans les meilleures conditions ; de protéger les plus faibles et de faire en sorte que les autres puissent s’épanouir au mieux de leurs capacités. Le but profond de la nation est de permettre à tous de se placer sur le chemin de la prospérité et du bonheur.
Christophe Pellerin
Consultant en gestion des risques IT.
Politiquement libre, en tous cas en ce qui concerne les partis et syndicats existants. Je n’ai confiance ni dans la droite, ni dans la gauche, ni dans le centre évidement pour peu que ça existe vraiment, pas non plus dans les extrêmes. Pour moi le système politique actuel est un et indivisible. Tous ses tenants en vivent et n’ont aucun intérêt à servir les citoyens. L’avenir des nations passe nécessairement par la libération maximale des peuples et de leur capacité à disposer d’eux-mêmes. La liberté absolue n’existe pas, mais celle de choisir librement les contraintes auxquelles nous voulons nous plier doit exister. Sans cette capacité, il n’y a pas d’avenir pour les nations, voir pas d’avenir pour l’humanité dans son ensemble. Comment pensez-vous que notre Nation est perçue à l’étranger ? Je pense que le désordre de notre nation fait peur, mais aussi que les étrangers perçoivent mieux que nous la fracture immense qui existe entre nos soi-disant représentants et les citoyens. Je ne pense pas que nos politiciens soient très crédibles. Peut-être certains pays ont-ils l’espoir que la France parvienne enfin à une maturité suffisante pour tenir sa place dans le concert des nations. Encore faudrait-il pour cela qu’elle respecte pour elle-même les principes qu’elle prétend défendre et sur ce point, on est loin du compte.
Quel avenir pour les Nations ?
Imaginez un instant que vous soyez le chef de la nation, quelle serait votre première mesure ?
Il ne faut pas confondre “Nation” et “État”. L’état doit être selon moi l’expression opérationnelle de la nation, mais aujourd’hui on le voit bien, un État ne peut exister en ignorant les désirs, les peurs et en détruisant la nation qu’il est censé protéger et servir. En tout cas pour ce qui relève de la France.
Mettre en place une véritable démocratie participative à l’image de la Suisse. Pour permettre aux citoyens de choisir librement leur destin et de ne plus se voir imposer des décisions absurdes, dans lesquelles ils ne se reconnaissent absolument pas. 65
Valérie Lejeune
Auxiliaire d'éducation. J'aime le soleil, la mer, la montagne pour de belles randonnées
La Nation, en un seul mot ce serait quoi pour vous ? C'est une communauté humaine mue par un esprit d'équipe, inspirée par un passé, un présent et un avenir commun. Nul besoin d'être identique, c'est le lien avec les autres qui donne envie d'œuvrer pour le bien commun, d'atteindre des objectifs partagés. Chacun coopère dans le respect des autres pour parvenir à des fins communes, acceptées par tous. « Le patriotisme, c'est aimer son pays. Le nationalisme, c'est détester celui des autres. » disait de Gaulle. J'aime ce terme « aimer » car si l'on est bien disposé les uns envers les autres, on essaie de produire le meilleur. Au sein de cette Nation, comment vous voyez-vous ? J'apporte ma contribution individuelle dans un engagement mutuel. Ce sont les efforts coordonnés de tous qui permettent de réussir. La Nation a-t-elle du sens pour vous et lequel ? La Nation est un territoire façonné par nos ancêtres dont nous héritons. Comme on y partage globalement les mêmes valeurs de par la culture reçue, on s'y sent chez soi. Quel avenir pour les Nations ? L'union fait la force, paraît-il. Face aux défis économiques, écologiques...les Nations n'ont pas d'autres choix que collaborer, sinon gare aux guerres. Soit on se contente de s'associer pour répondre à des objectifs communs, soit on vise des relations non concurrentielles qui transcendent les Nations. J'aspire pour les nouvelles générations à une Europe « supranationale » ou fédérale, mais pour cela, il faut favoriser la mobilité, échanger, se rapprocher pour fraterniser et harmoniser l'Europe, partager les savoirs et les compétences. Comment pensez-vous que notre Nation est perçue à l´étranger ? Pour être allée à l'étranger (notamment en Amérique du Nord), les Français sont perçus comme ayant un complexe de supériorité (après approfondissement de la discussion, plutôt les Parisiens). Mais la France est certainement un pays attrayant vu le nombre de touristes ! Il semblerait qu'elle redevienne attractive pour les entreprises étrangères. Imaginez un instant que vous soyez le chef de la nation, quelle serait votre première mesure ? Étant pragmatique, ma première mesure serait en fonction de la situation, j'aurais fait un diagnostic et envisagé les mesures à prendre sans faire de promesses intenables qui décrédibilisent la parole politique. Surtout, je favoriserais la collaboration des différents acteurs (syndicat/ patronat comme en Allemagne...) que tous assument leur responsabilité au lieu de toujours attendre que ce soit l'État qui fasse. On voit bien, quand un président incarne seul le pouvoir, qu'il devient la cible des mécontentements alors qu'il ne peut être responsable de tout. 66
LA NATION ET VOUS
Isabelle Resplendino
Consultante en entreprise/webmestre. Spécialiste des questions handicap, autisme, enseignement. Franco-belge. Sensibilité de centre-gauche. L'AFrESHEB lauréate du Trophée Montaigne
2018
La Nation, en un seul mot ce serait quoi pour vous ? Équité
Ce prestigieux prix permet de mettre en lumière les Français en situation de handicap en Belgique
Au sein de cette Nation, comment vous voyez-vous ? Militante de l’inclusion scolaire des enfants à besoins spécifiques La Nation a-t-elle du sens pour vous et lequel ? Entraide en particulier pour les plus faibles exilés à l’étranger Quel avenir pour les Nations ? Pas d’avenir si pas d’évolution écologique et sociale Comment pensez-vous que notre Nation est perçue à l´étranger ? Romantique, défenderesse, a un glorieux passé, mais chauvine, trop repliée sur elle-même. Imaginez un instant que vous soyez le chef de la nation, quelle serait votre première mesure ? Réformer pour donner les moyens durant le quinquennat de l’application des conventions internationales : droits de l’homme, de la personne handicapée, de l’enfant… à venir de la femme et des aînés. C’est-à-dire : véritable inclusion de la personne à besoins spécifiques tout au long de la vie, ce qui veut dire réformer l’enseignement, l’enseignement supérieur, le médico-social, le sanitaire, le travail, la législation…
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Guillaume Gallet Technicien dans l'HORESCA. Passion : la cuisine du monde et l'art martial Philippin. Engagement : Union Nationale des Combattants et Fédération Nationale des Combattants Volontaires. Identification Politique : Sans étiquette ; mais pour un respect de nos droits et devoir et que la même règle de jeu soit appliquée pour tout le monde car dans un jeu de carte il n'y a que 4 as et pas un de plus…
La Nation, en un seul mot ce serait quoi pour vous ? UNITÉ Au sein de cette Nation, comment vous voyez-vous ? Un et un seul sous une même bannière ; celle de notre République avec nos différences. La Nation a-t-elle du sens pour vous et lequel ? La Nation a un sens, celui d'une unité et de vivre en commun quelque ce soit nos origines, nos convictions religieuses, politiques et tendance sexuelle. La Nation est comme famille. Quel avenir pour les Nations ? ( Sans réponse ) Comment pensez-vous que notre Nation est perçue à l´étranger ? Une Terre d'accueil... Imaginez un instant que vous soyez le chef de la nation, qu’elle serait votre première mesure ? Réduire la fracture sociale...
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LA NATION ET VOUS
Renaud Roche Chef d’entreprise , occupation : entrepreneur
Politiquement En son temps : Ancien membre d’ « Autrement », Mouvement des Jeunes Giscardiens – PR. Vice-président de l’Union pour une Démocratie Française dans le Haut-Rhin . Création et mise en place des Clubs Perspectives et Réalités à Mulhouse. Puis : Soutien actif à Dominique de Villepin République Solidaire Président Mulhouse Solidaire. La Nation, en un seul mot ce serait quoi pour vous ? Liberté Égalité Fraternité, ou l’art de vivre en France dans le respect d’autrui avec un devoir de mémoire. Au sein de cette Nation, comment vous voyez-vous ? En veille permanente pour combattre l’irrespect sur la bienveillance. La Nation a-t-elle du sens pour vous et lequel ? Il n’y a pas de survie possible de nos valeurs sans le respect de notre nation. Quel avenir pour les Nations ? La nécessité de s’entendre et de dialoguer pour conserver la paix entre les peuples. Comment pensez-vous que notre Nation est perçue à l´étranger ? Une Nation chargée de mémoire, de douleurs et d’espoir. Imaginez un instant que vous soyez le chef de la nation, qu’elle serait votre première mesure ? Préserver la paix et rassembler vers un objectif commun pour avancer vers une république solidaire.
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Maurice Laouchez Profession: retraité de banque Identification politique : Modem
La Nation, en un seul mot: Trait d’union. Au sein de cette Nation, comment vous voyez-vous ? Co-développeur. La Nation a-t-elle du sens pour vous et lequel ? Lieu d’organisation du co-développement Quel avenir pour les Nations? Organiser le co-développement interne et international sur la base de valeurs telles que la liberté, l’égalité, la fraternité, la responsabilité et la laïcité. Comment pensez-vous que notre Nation est perçue à l’étranger? Bien pour les concepts liés à la Révolution, moins bien pour les politiques menées au cours des dernières décennies. Imaginez un instant que vous soyez le chef de la nation, qu’elle serait votre première mesure ? Réunir une conférence de grands décideurs (environ mille personnes) pour faire un état des lieux, fixer des objectifs,définir les stratégies et moyens, organiser les contrôles).
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LA NATION Antoine Fontaine ET VOUS Voleur de feu Cuisinier à temps perdu Apprenti à vie
La Nation, en un seul mot ce serait quoi pour vous ? Aliénation Au sein de cette Nation, comment vous voyez-vous ? A sa marge. Un pied dedans par passion. Un pied dehors par raison. La Nation a-t-elle du sens pour vous et lequel ? « La nature ne crée pas de nations » écrivit Baruch Spinoza dans son Traité théologico-politique. Ce ferme rappel n’est sans doute pas arrivé jusqu’aux concepteurs essentialistes et ethnicisants ayant théorisé postérieurement le concept de nation. Cela est bien dommage, car l’époque dans laquelle nous vivons s’en serait trouvée bien changée sans la colonisation. Quel avenir pour les Nations ? C’est sans doute l’une des bonnes nouvelles qu’il faut retenir de Baruch Spinoza, c’est qu’en la matière rien n’est figé. Comme ce n’est donc pas la nature qui fait les nations, mais disons l’histoire, cela signifie que de même que les peuples se font, ils peuvent se défaire et se refaire. Il ne faut pas avoir peur de la disparition du monde connu, car c’est la seconde bonne nouvelle de cette réponse, laissée par ceux qui avant nous l’ont vécue : on ne meurt pas de la disparition du monde connu, on invente autre chose. C’est ce qui va se passer. C’est déjà en train de se passer. Cela s’appelle une mutation. Comment pensez-vous que notre Nation est perçue à l´étranger ? La perception que peut en avoir l’étranger est à l’image de ses actions passées et présentes, sur son territoire et dans les différents endroits du globe où notre nation déploie sa superbe. Imaginez un instant que vous soyez le chef de la nation, qu’elle serait votre première mesure ? Etant déjà le chef de ma nation, j’ai pris depuis longtemps toutes les dispositions pour ce qui me concerne. Chacun est libre de prendre les mesures qui s’imposent à lui pour être le chef de sa propre nation. 71
LaXavier notionFrancisco de Nation
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Je dois évoquer avec vous la notion de : Nation D’après Le Petit Robert, une nation correspond à une grande communauté humaine, le plus souvent installée sur un même territoire et qui possède une unité historique, linguistique culturelle, économique, plus ou moins forte. À l’heure de la mondialisation nous pouvons nous demander si la notion de nation n’est pas obsolète et pourtant ? Personnellement, je crois qu’ il est impossible de faire abstraction de tous ceux qui pendant les deux guerres mondiales sont morts pour la France, cette nation souveraine pour la défendre contre l’envahisseur. La référence à la nation est une référence très forte dans l’imaginaire des Français et à notre histoire et si faire référence à nos racines chrétiennes semble être obsolète, je pense que nous nous trompons. Qu’est-ce qu’un arbre sans racine, c’est un arbre qui se meurt . Personnellement je pense qu’évoquer les racines chrétiennes d’un pays comme la France n’est pas tenir un propos islamophobe, c’est juste dans un monde déboussolé sans repère rappeler quelques vérités historiques sur lesquelles nos concitoyens peuvent se raccrocher. Je suis frappé par l’amoncellement d’informations contradictoires, un amoncellement d’informations plus ou moins justes pour cerveaux acculturés car on a cessé d’apprendre l’histoire à notre jeunesse et c’est une erreur magistrale si nous ne voulons pas revivre les horreurs du passé. Souvent je compare la nation française par exemple à une cellule humaine au sein d’un tissu comme la peau. Il y a des milliers de cellules épithéliales au niveau de la peau. J’explique que la nation, c’est comme une cellule épithéliale elle peut avoir son propre fonctionnement, sa propre histoire, même ses propres barrières avec la membrane cytoplasmique et pourtant elle appartient à un tissu avec des milliers d’autres cellules et travaille pour l’ensemble la fonction principale réservée à l’organe par exemple la peau.
Souvent je compare la nation française par exemple à une cellule humaine au sein d’un tissu comme la peau. Il y a des milliers de cellules épithéliales au niveau de la peau. J’explique que la nation, c’est comme une cellule épithéliale elle peut avoir son propre fonctionnement, sa propre histoire, même ses propres barrières avec la membrane cytoplasmique et pourtant elle appartient a un tissu avec des milliers d’autres cellules et travaille pour l’ensemble la fonction principale réservée à l’organe par exemple la peau. Aussi, je pense que l’Europe doit fonctionner ainsi, chaque nation doit pouvoir garder son propre fonctionnement, sa propre histoire, sa propre langue, voire ses propres frontières et en même temps travailler pour l’ensemble des nations européennes. Une Europe des nations ne signifie pas la disparition des nations, bien au contraire car la nation c’est ce qui fait sens dans l’inconscient collectif et il serait à mon avis dangereux de chercher une uniformisation des différentes nations. De nos différences, nous devons pouvoir faire quelque chose de grand et permettre de continuer à vivre en paix ! 73
DÉCEMBRE 2018 PARIS 74
Photos©Carole Vilbois pour L´Unité le Mag´
Le 16 décembre 2018
les coprésidents Antoine Fontaine et Carole Vilbois Ont remis à la nouvelle Seine à Paris en main propre à Eddie Izzard un exemplaire du magazine N° 4 de l´Unité le mag´
1 er Décembre 2018
photo©CaroleVilbois
Bernard Hourcade et Fereydoun Khavand
Formation comprendre les enjeux politiques et économiques Iraniens à L´IREMMO
La coprésidence de l´Unité Nationale a assisté à une réunion à la caisse des dépots concernant la liquéfaction du patrimoine le 12 décembre 2018
20 Novembre 2018 photo©CaroleVilbois
12 décembre 2018 Jacques Attali
L´Unité Nationale a participé au Ministére des affaires étrangéres le 20 novembre 2018 au Positive Forum et a signé les propositions des citoyens qui ont été portées au G20 pour sensibiliser les États présents aux thématiques concernant les générations futures. photo©fondation Positive Planet
La coprésidence de l´Unité Nationale a assisté le 12 décembre 2018 à la remise des Awards de la fondation positive Planet.
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photo©CaroleVilbois
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Pas d'avenir évolutif à attendre pour l'homme en dehors de son association avec tous les autres hommes. Pierre Teilhard de Chardin Le phénomène humain
Co-Directeur de publication Co-Rédacteur en chef
Éditeur L´Unité Nationale Association loi de 1901
21 place de la république 75003 Paris Tel 0805 088 842 mail : participer@l-unite.fr
Date du dépôt légal Décembre 2018
Antoine Fontaine & Carole Vilbois
Relecteur Antoine Fontaine Fred Direction Artistique Carole Vilbois
L´Unité le Mag´ N°5 Gratuit Numéro ISSN 2605-8898 ( En ligne ) Numéro ISSN 2608-2381 ( Imprimé)