Détour Zen - Shigeo Takagi by cc éditions

DĂŠtour zen

Détour zen Routines

Shigeo Takagi Écriture

Richard Kaufman Traduction

Ludovic Gorges et Frantz Réjasse Illustrations

Ton Onosaka

Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes de l’article L.122-5 (2° et 3° a), d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. Responsable d’édition : Frantz Réjasse. Traduction française : Ludovic Gorges et Frantz Réjasse. Illustrations intérieures : Ton Onosaka. Illustration rabat jaquette : Mari Tanaka. Composition et mise en pages : Sarah Métais. Relecture et correction : Jean Valsen. Remerciements à Richard Kaufman. Édition originale : © Richard Kaufman, 1990. Titre original : The Amazing Miracles of Shigeo Takagi. La présente version française est publiée en accord avec monsieur Richard Kaufman. www.cc-editions.fr www.livres-de-magie.com Version française : © C.C. Éditions – février 2013. ISBN 978-2-914983-47-1

Pour Dai Vernon

Sommaire Préface �� 11 Diablement direct �� 13 Voyage de pièces de Takagi �� 17 Wild Time �� 29 Blanc-seing �� 39 Le gobelet plein �� 43 Trans-purse-sition �� 53 Trans-purse-tation �� 59 Le foulard fantôme �� 65 Qui coupe le premier ? �� 69 Scisso-rope �� 73 Le foulard bondissant �� 77 Triomphe total �� 81 Triomphe montant �� 89 Triomphe haut en couleur �� 93 Les pièces orientales �� 99

Pensée jumelle �� 105 Convergence �� 111 Baguette et corde à nœuds �� 119 Corde doublement coupée et reconstituée �� 123 Bonneteau à quatre �� 135 Faites comme moi, c’est dans vos cordes ! �� 145 Mystère de l’élastique à la chinoise �� 157 Un pouce se fait la belle �� 163 Owan To Tama (Gobelets à la japonaise) �� 175 Les anneaux chinois, nouvelle génération �� 199

Mon ami Shigeo Takagi est un excellent artiste possédant une connaissance approfondie de la magie et de toutes ses subtilités. Son travail, exempt de mouvements superflus, va droit au but. Même si vous êtes familier des différentes techniques qu’il emploie, il réussira tout de même à vous étonner. J’admire énormément cet artisan japonais de l’émerveillement. Dai Vernon Hollywood, Californie, février 1990

Préface De nos jours, lorsque la conversation tourne autour des relations entre les États-Unis et le Japon, l’attention se concentre sur les importations, les exportations et les querelles commerciales. Les relations entre les magiciens de ces deux pays sont également faites d’échanges, mais fort heureusement dénuées de querelles ! C’est au cours du xixe siècle que les spectateurs occidentaux firent connaissance pour la première fois avec les magiciens asiatiques, dont les troupes se produisaient sur les scènes des théâtres d’Europe et d’Amérique. Le travail de ces magiciens asiatiques influença fortement les magiciens occidentaux, et nombreux sont ceux qui se lancèrent dans l’étude des techniques orientales et les adaptèrent à leur propre répertoire. Réciproquement, les artistes orientaux empruntèrent à leurs collègues occidentaux de nouvelles idées magiques qu’ils rapportèrent dans leur pays d’origine. Au xxe siècle, ces échanges d’idées et d’informations entre l’Est et l’Ouest se sont amplifiés, et plus spécifiquement entre les États-Unis et le Japon. L’individu s’étant le plus investi dans ce dialogue artistique est celui-là même qui fait l’objet de ce livre : Shigeo Takagi. Takagi est traducteur professionnel pour l’équivalent japonais de la Library of Congress. Ses talents linguistiques lui ont permis d’absorber la très prolifique littérature magique occidentale et de la combiner à ses propres capacités de 13

Shigeo Takagi & Richard Kaufman création et d’analyse. Pendant des décennies, il a généreusement partagé son savoir et sa compréhension de la magie avec les magiciens du Japon. Shigeo Takagi a toujours été un amateur, au sens littéral du terme : il s’implique dans la magie uniquement par passion. Et son engouement est loin d’être récent. Il garde un vif souvenir du jour où, enfant, il se perchait debout sur une chaise, au fond de la salle, pour avoir une meilleure vue de Max Malini lorsque le maître s’était produit à Tokyo. Dans ce livre, vous découvrirez comment l’engouement de Takagi s’est mué en une œuvre rare. Chacune des routines proposées a été méticuleusement affinée au fil du temps, et chaque détail, soigneusement réfléchi. Vous y trouverez un vaste assortiment d’idées, comme il sied à un homme aussi éclectique que lui. Takagi est, à bien des égards, le Walter Gibson du Japon, ayant écrit des dizaines d’ouvrages, pour les magiciens mais aussi pour le grand public. La plupart de ses livres sont bien sûr consacrés à la magie, mais ses thèmes de prédilection incluent également des domaines connexes comme les énigmes et les casse-têtes, les jeux, l’hypnose, la mémoire, la psychologie et la philosophie. Shigeo Takagi a cette particularité rare d’être à la fois un gentilhomme et un gentil homme. Un nombre incalculable de magiciens a bénéficié de son altruisme et de sa générosité. Aujourd’hui, grâce à ce livre, vous allez avoir la chance de les rejoindre. Max Maven Hollywood, Californie, février 1990

Blanc-seing Ce charmant effet est si simple qu’il peut être réalisé par tout le monde ; il a pourtant un impact considérable sur les spectateurs. Cinq cartes montrées blanches des deux côtés sont déposées en une rangée sur la table. Le magicien signe l’une des cartes, et cette signature se reproduit alors magiquement sur les quatre autres cartes. Takagi a longtemps présenté cette routine en utilisant une carte à points et quatre cartes blanches. Depuis que Fred Kaps, en 1972, suggéra l’emploi des signatures, Takagi la présente de cette façon. (À propos, Kaps la faisait également, mais avec des cartes de visite.) Vous avez besoin de cinq cartes blanches des deux côtés (vous pouvez aussi en utiliser sept, voire neuf, comme nous allons le voir dans un instant). Signez quatre d’entre elles sur un côté. Regroupez ensuite les cinq cartes en un petit paquet, plaçant la carte non signée dessous, précédée des quatre cartes signées – signature orientée vers le bas. Lorsque vous êtes prêt à présenter l’effet, sortez le petit paquet et placez-le en main gauche, de sorte que la carte non signée soit la carte inférieure. Avec le pouce gauche, décalez les quatre premières cartes une par une dans la main droite (sans en modifier l’ordre) ; les cartes forment ainsi un éventail. Servezvous des quatre cartes pincées par la main droite pour faire basculer la carte

Shigeo Takagi & Richard Kaufman restant en main gauche, afin de montrer qu’elle est blanche des deux côtés (figure 1). 1

Durant les actions précédentes, dites par exemple : « Une, deux, trois, quatre et cinq cartes blanches… » Placez les deux cartes inférieures de l’éventail tenu en main droite sur la carte restée en main gauche, l’une après l’autre (le tout étant égalisé), puis servez-vous des deux cartes restant en main droite pour faire basculer le paquet de trois cartes qui est en main gauche. Placez, une à la fois, les deux cartes de la main droite sur le paquet de la main gauche, puis retournez de nouveau l’ensemble. Du dessus au dessous, les cartes se retrouvent donc dans l’ordre suivant : deux cartes signées (faces blanches vers le haut), carte à double face blanche, deux cartes signées (faces blanches vers le bas). Prenez la première carte du paquet avec la main droite et posez-la sur la table, à droite de ce qui deviendra une rangée de cartes. Retournez le paquet de quatre cartes comme la page d’un livre (figure 2) et prenez la carte supérieure, que vous posez sur la table, à gauche de celle qui s’y trouve déjà. 2

Détour zen Retournez le paquet désormais constitué de trois cartes, et déposez la carte supérieure à gauche des deux autres. Retournez ensemble les deux cartes restantes et placez la carte supérieure à gauche des trois autres. Enfin, retournez la cinquième et dernière carte restée en main gauche, pour la montrer blanche des deux côtés, et posez-la sur la table, près de vous. Vous avez ainsi donné l’impression que toutes les cartes sont entièrement blanches des deux côtés – tout cela sans aucune « manipulation ». À chaque fois que vous retournez le petit paquet dans votre main gauche, il est impératif que vous le fassiez basculer latéralement, comme si vous tourniez les pages d’un livre : toutes les signatures restent ainsi orientées dans le même sens. À l’aide d’un feutre indélébile, signez un côté de la carte à double face blanche. Votre main droite prend cette carte signée, qu’elle tient par le milieu de son grand côté droit (signature vers le haut), puis la glisse sous la carte située à l’extrémité droite de la rangée. Au cours de cette action, vos doigts gauches aident à stabiliser la carte reposant sur la table (figure 3). 3

Lorsque les deux cartes sont alignées, levez-les et retournez-les dans le sens de la longueur (figure 4). 4

Shigeo Takagi & Richard Kaufman Votre main gauche glisse la carte supérieure vers la gauche, révélant une signature sur la face de la carte inférieure. Vos doigts gauches font basculer la carte qu’ils tiennent pour révéler la deuxième signature (figure 5). 5

Votre main droite repose sa carte sur la table à l’extrémité droite de la rangée, signature visible. Transférez en main droite la carte tenue par la main gauche et répétez la séquence illustrée par les figures 3, 4 et 5 avec la carte suivante de la rangée (deuxième à partir de la droite). Lorsque la signature est produite, reposez la carte tenue en main droite sur la table, en deuxième position à partir de la droite. Réitérez ces actions avec les deux cartes blanches restantes, faisant apparaître une signature sur chacune d’elles. À l’issue de la routine, il y aura donc une rangée de cinq cartes signées sur la table, qui peuvent être laissées en souvenir aux spectateurs…

Détour zen Faites ensuite glisser le gobelet sur la table, vers l’avant, dégageant ainsi vos doigts gauches (figure 9). Les spectateurs doivent être persuadés que la balle se trouve sous le gobelet. 9

Levez la baguette avec la main droite. Placez vos doigts gauches sur le dessus du gobelet et inclinez celui-ci très légèrement vers l’avant (le dessous du gobelet est donc orienté vers vous). Votre main droite glisse l’extrémité de la baguette sous le gobelet, comme si celle-ci s’emparait magiquement de la balle. Reposez le gobelet à plat sur la table tandis que la baguette s’en éloigne. Rapprochez vos mains l’une de l’autre, directement devant vous, les doigts gauches venant s’enrouler autour de votre poing droit. La baguette est alors transférée en main gauche ainsi que la petite balle, cette dernière étant réceptionnée dans une position identique à celle qu’elle occupait en main droite (figure 10). 10

Durant toute cette action, vous devez fixer intensément du regard l’extrémité de la baguette, là où la balle invisible est supposée tenir en équilibre, de façon à détourner l’attention des spectateurs de vos mains. Ce transfert ne

Shigeo Takagi & Richard Kaufman dure qu’un bref instant ; juste après, votre main droite s’approche de l’extrémité de la baguette et mime l’action de saisir la balle invisible. Faites un geste de lancer en direction de la poche extérieure droite de votre veste puis, avec votre main droite, allez chercher la seconde petite balle qui s’y trouve. Pendant ce temps, votre main gauche pose la baguette derrière le gobelet, près du bord de la table. Votre main droite montre la balle qui est placée aux creux des doigts, en préparation pour une passe navette (shuttle pass) telle que celle utilisée par David Roth avec des pièces. Après avoir posé la baguette sur la table, votre main gauche paume en bas sera à côté de votre main droite (figure 11).

Les deux mains se retournent simultanément, comme si vous lâchiez la balle en main gauche. Votre main droite, désormais paume en bas, retient sa balle à l’empalmage des doigts, tandis que votre main gauche, qui vient de se retourner paume en l’air, montre la balle qu’elle tient (figure 12). 12

Dans la continuité de son mouvement, votre main droite descend sur la baguette qu’elle saisit légèrement entre le pouce et les doigts, mais sans la soulever. Marquez une pause, puis remontez votre main droite – sans la baguette – vers la main gauche pour vous saisir délicatement de sa balle entre le pouce et les doigts droits, qui la maintiennent constamment bien en vue. Votre main gauche soulève le gobelet un bref instant, afin de « montrer » qu’il n’y a rien dessous, puis le repose sur la table (en le soulevant, faites bien 50

Détour zen Votre pouce droit se place derrière la pièce chinoise et la plaque contre le porte-monnaie, tandis que vos doigts gauches la lâchent. Prenez la bourse en main droite (avec la pièce chinoise cachée derrière elle et tenue par le pouce) et levez-la pour la montrer aux spectateurs, profitant de cette action pour laisser voir que votre main gauche est vide. Retournez votre main gauche paume vers le public, ce qui permet à celui-ci de saisir la bourse en plaçant les doigts sur sa face interne (couvrant ainsi la pièce chinoise, qui se positionne directement à l’empalmage des doigts) et le pouce sur son côté extérieur (figure 6). 6

Retournez la main gauche paume vers vous, tout en recourbant légèrement les doigts. Votre main droite reprend le porte-monnaie, laissant la pièce chinoise à l’empalmage des doigts gauches, et le dépose à droite sur la table. Sans transition, la main droite ramasse les trois demi-dollars et les présente au public, posés sur ses doigts. Pendant ce temps, votre main gauche s’abaisse en poing non serré sur la table, paume en bas, et laisse tomber silencieusement la pièce chinoise. Une fois que cette pièce 7 repose sur la table, reculez légèrement le poing gauche tout en faisant glisser le dos des doigts recourbés par-dessus. Si, d’un mouvement de poignet, vous retournez la main gauche paume en l’air en l’ouvrant simultanément, la pièce chinoise restera cachée derrière les doigts (figure 7). 57

Shigeo Takagi & Richard Kaufman Laissez tomber les demi-dollars un par un dans la main gauche. Puis, fermez celle-ci en poing tout en la retournant paume vers le bas. Ainsi, la pièce chinoise reste toujours dissimulée sous les doigts. Glissez l’extrémité des doigts gauches sous la pièce chinoise, de façon à pouvoir la soulever et l’appuyer contre la base de votre paume gauche. Dans le même mouvement, manœuvrez les trois demidollars contre la base du pouce, les laissant dépasser des doigts repliés (figure 8 : vue exposée du dessous).

Votre main droite saisit la bourse par l’armature et se déplace vers la main gauche. Positionnez la bourse sur les doigts du poing gauche à l’instant même où celui-ci se retourne paume en l’air. Votre pouce droit se retrouve ainsi en position parfaite pour pincer et plaquer les trois demi-dollars contre la face interne de la bourse (figure 9). 9

Votre main droite frotte aussitôt la bourse vers l’arrière, contre les doigts gauches, comme pour faire un geste magique. Séparez les mains tout en retournant votre poing gauche paume en bas, puis secouez-les légèrement l’une vers l’autre en guise de passe magique. Retournez votre main gauche paume en l’air et ouvrez-la pour montrer la pièce chinoise. Posez-la sur la table. Répétez l’action illustrée par la figure 6, votre main gauche se retournant paume en bas et pinçant la bourse entre le pouce (dessous) et les doigts 58

Détour zen au foulard – tandis que la corde devient rectiligne, le foulard s’enroule de la façon dont la corde était nouée précédemment. Confiez les extrémités de la corde à un spectateur en lui demandant de garder celle-ci aussi tendue que possible, à hauteur de l’abdomen (figure 7). Priez-le d’enrouler les extrémités de la corde autour de ses mains pour bien la maintenir. Prenez la seconde corde et passez l’une de ses extrémités au centre du foulard noué. La figure 8 montre le chemin qu’elle doit prendre. 7

Faites un nœud simple avec les deux bouts de cette corde. La figure 9 montre la situation juste avant que le foulard ne saute d’une corde à l’autre : vous êtes face au spectateur et les deux cordes sont tendues. Demandez à votre assistant de regarder le foulard et tirez rapidement sur les extrémités de votre corde, en directions opposées (figure 10). Le foulard bondira littéralement de la corde du spectateur pour se retrouver noué au milieu de la vôtre. 9

Deux aspects peuvent poser problème en première approche. Le premier concerne la situation montrée en figure 6, lorsque la corde est bien tendue et que le nœud coulant est transféré au foulard. Si vous ne parvenez pas à 81

Shigeo Takagi & Richard Kaufman dépasser le stade illustré par la figure 5, lorsque le nœud se resserre autour du foulard, essayez de faire un « anneau » plus large avec le foulard (c’est-à-dire qu’il doit être noué plus près de ses extrémités). Utilisez un foulard en soie très fin. Moins le tissu sera épais, plus ce sera facile. La seconde complication est susceptible de se produire au moment représenté par la figure 10. Ici, le vrai nœud du foulard est tiré rapidement au travers du nœud coulant… mais lors de vos premiers essais, il se peut qu’il y reste coincé. Là encore, la meilleure solution pour éviter ce problème est d’utiliser un foulard en soie fin, de sorte que le nœud soit moins volumineux.

Pensée jumelle « The Impeccable Prediction », un effet de Howard Schwarzman publié dans Professional Card Magic de Cliff Green, a attiré l’attention de Takagi dès sa publication en 1961. Il l’a retravaillé pour en faciliter l’exécution. Au cours de l’effet, la technique de la levée double de Takagi sera également expliquée. Prenez un jeu mélangé et commencez à l’étaler, en tenant les cartes de sorte que les faces soient dirigées vers vous, et les dos vers le public. Retenez l’identité de la carte de face et cherchez sa jumelle. Transférez-la ouvertement à la face du jeu, tout en maintenant les dos des cartes orientées vers le public, puis égalisez le jeu. Ainsi, les deux jumelles (sept de trèfle et sept de pique, par exemple) se retrouvent ensemble à la face du jeu. Tenant toujours la face du jeu orientée vers vous, votre pouce droit crochète la petite tranche intérieure des deux cartes jumelles, ce qui vous permet d’assurer une brisure à l’auriculaire gauche sous elles. Votre majeur gauche appuie contre la grande tranche droite des deux cartes « en brisure », ce qui les rend légèrement concaves (figure 1). Écartez la main droite et tournez la main gauche paume

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Shigeo Takagi & Richard Kaufman en bas. Lorsque votre main est à quelques centimètres de la table (entre cinq et dix), détendez le majeur, l’annulaire et l’auriculaire, laissant ainsi tomber la carte double à plat, face en bas sur la table. Dites : « C’est ma prédiction. Maintenant, il est temps pour vous de choisir une carte. » Étalez le jeu face en bas sur la table et demandez à un spectateur de pousser du doigt n’importe quelle carte dans votre direction. Ramassez la sélection et, sans en exposer la face, lâchez-la sur la double carte. Pendant quelques instants, faites des gestes avec les deux mains paumes en l’air, puis saisissez de la main droite la prédiction et la sélection ; soit vous soulevez les trois cartes à la verticale par les petites tranches, soit vous les ramassez comme vous le feriez avec une pelle. Dans les deux cas, elles doivent être déposées faces en bas dans la main gauche en position de la donne. Amenez le pouce gauche au coin extérieur gauche du petit paquet (contre l’extrémité de la grande tranche) et décalez les deux cartes supérieures « en bloc » (block pushoff), c’est-à-dire que vous les pincez tout en les poussant vers la droite. Votre main droite s’approche au-dessus de la double carte et la saisit avec légèreté entre le majeur (uniquement !) contre la petite tranche extérieure, et le pouce contre la petite tranche intérieure – les deux sont positionnés à six ou sept millimètres des coins gauches (figure 2). 2

Dans la continuité de l’action, la main droite emmène la double carte vers la droite. Les deux mains retournent leur carte face en l’air à l’unisson, mais en ayant recours à une technique différente. Voici l’action de la main gauche : repliez l’index sous la carte puis recourbez aussitôt le majeur et l’annulaire par-dessus la grande tranche droite (figure 3). Dépliez l’index gauche, ce qui a pour effet de basculer la carte face en l’air, produisant un léger « snap » au moment où elle frotte contre le pouce gauche (figure 4). 108

Détour zen Modifiez à nouveau votre prise, de sorte que le pouce soit dessus (contre le dos) et les autres doigts dessous (contre la face). Votre main gauche soulève la carte au coin extérieur gauche pour révéler la présence de deux pièces. Elle se retourne pour déposer l’as face en l’air, décalé sur la gauche, sur la carte que vous tenez déjà en main droite. 9 Pour justifier ce geste, la main gauche s’approche des deux pièces visibles et glisse la plus proche de vous à droite de l’autre (figure 9). La main gauche, toujours paume en bas, s’approche de la main droite et saisit le grand côté gauche de l’as face en l’air. La main gauche se retourne, faisant pivoter l’as face en bas en le laissant décalé à gauche de l’autre as tenu en main droite. Avec les doigts droits, faites glisser la pièce vers la gauche jusqu’à ce qu’elle soit sous l’as situé à gauche (figure 10).

La main gauche emporte l’as de gauche, pièce cachée dessous, et dépose le tout sur les deux pièces au coin extérieur gauche. Takagi positionne la carte de manière que les deux premières pièces dépassent légèrement de son bord extérieur, restant toujours en vue.

Deuxième pièce Votre main droite retourne l’as qu’elle tient face en l’air et l’utilise comme une pelle pour ramasser la carte face en bas et la pièce au coin intérieur droit. Vos doigts gauches peuvent aider à la manœuvre en appuyant légèrement sur le grand bord gauche de la carte face en bas, afin de l’immobiliser jusqu’à ce que la carte tenue en main droite ait entièrement glissé dessous. Entre le pouce et les autres doigts de la main droite, levez les deux cartes avec la pièce en sandwich entre elles. Une fois qu’elles se trouvent directement 117

Shigeo Takagi & Richard Kaufman devant vous, la main gauche prend la relève en tenant l’ensemble dans la même position. Cela libère votre main droite qui fait mine de cueillir délicatement la pièce au-dessus des deux cartes, comme si elle l’extrayait magiquement d’entre les deux as. Jetez la pièce imaginaire vers la carte et les pièces reposant au coin extérieur gauche. Votre majeur droit donne une pichenette sur le coin des cartes tenues en main gauche. Votre pouce gauche pousse à la fois vers le bas et vers la droite. La pièce reste ainsi dissimulée sous la carte supérieure lors de son trajet sur la partie basse de la carte inférieure. Les doigts droits réceptionnent la pièce et la décalent immédiatement vers la gauche sous les deux cartes. Elle est à présent tenue par l’extrémité des doigts gauches. Votre main droite retourne l’as supérieur face en l’air et le repose sur l’as face en l’air tenu en main gauche, légèrement décalé vers la droite. Vos doigts gauches poussent immédiatement la pièce vers la droite, sous la carte tenue en main droite. Faites glisser la carte de la main droite vers la droite et utilisez-la pour basculer la carte de la main gauche face en bas sur la paume de la main gauche. Les deux mains vont se retourner simultanément paumes en bas, chacune d’elles devant accomplir une tâche spécifique au cours du processus. Les doigts droits, qui doivent s’allonger entièrement au-dessus de la pièce cachée, se recourbent légèrement en tirant la pièce avec eux. Le pouce gauche passe sous la carte reposant sur la paume gauche, tandis que les autres doigts se recroquevillent sur la grande tranche droite de la carte. Pendant que votre main gauche se retourne paume en bas, redressez à la fois le pouce et les autres doigts afin que la carte reste face en bas (figure 11). 11

Sans faire de pause, retournez à nouveau des deux mains paumes en l’air. La main gauche manœuvre simplement sa carte de sorte qu’elle soit pincée 118

Détour zen laissant choir l’extrémité « honnête » du long morceau (qui devrait se trouver à gauche). Dès qu’elle est tombée, votre main droite paume en haut se déplace vers l’avant, la corde glissant sur la paume. La main avance jusqu’au bout de la corde, qu’elle saisit entre le pouce et l’index. À présent, la corde est tenue entre le pouce et l’index de chaque main, la jointure entre le petit et le long morceaux étant pincée entre le pouce et l’index de la main gauche. Rapprochez les mains, puis croisez l’extrémité gauche de la corde sur l’extrémité droite. Posez le pouce sur l’intersection (figure 13 ; le petit morceau est représenté en noir). 13

Notez que l’annulaire et l’auriculaire de la main droite sont repliés autour de la corde pour la maintenir à l’écart, et que les deux extrémités reposent sur l’index droit tendu. Retournez la main droite paume en bas, guidant l’extrémité du long morceau sous le pouce gauche (figure 14). À cet instant précis, la main gauche lâche l’extrémité inférieure du petit morceau (en noir) qui surgit vers le haut (figure 15). 14

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Shigeo Takagi & Richard Kaufman Positionnez votre main droite paume face à vous, plaçant votre index derrière les extrémités du petit morceau (figure 16). Selon toute apparence, vous avez réalisé la moitié d’un double nœud. À ce stade, votre main gauche tient les deux extrémités du long morceau ; le petit morceau forme une boucle autour du long et ses deux extrémités ressortent par la main droite qui les tient. Détendez le majeur gauche et repliez-le sans serrer autour de la portion du long morceau située à droite (figure 17).

Alors que la main gauche tient fermement les extrémités du long morceau, votre main droite s’écarte vers la droite, le grand morceau glissant à travers la boucle formée par le petit morceau. Lorsque la corde est tendue entre vos mains, la main droite sort les ciseaux de votre poche. Amenez les ciseaux à proximité de la main gauche et ouvrez-les légèrement. Insérez l’extrémité des ciseaux sous la portion du long morceau qui ressort du dessus de la main et faites mine de la couper. Vous resserrez bien les lames des ciseaux autour de cette extrémité, mais vous inclinez la lame inférieure vers le haut au dernier moment, afin que celle-ci tire l’extrémité de la corde en vue, hors de votre main (figure 18). 18

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Détour zen Levez la double carte, retournez-la dans le sens longitudinal, et reposez-la ainsi décalée sur le paquet pour montrer le roi (figure 7). 7

Notez que votre pouce gauche se pose une nouvelle fois dessus pour la maintenir en place. Après un instant ou deux, la main droite revient au coin extérieur droit où elle se saisit de la double carte comme précédemment (cf. figure 6). Retournez-la face en bas, alignée avec le reste du paquet. Décalez la carte supérieure avec le pouce gauche, prenez-la en main droite et déposezla face en bas sur la table. (Si vous travaillez sur scène pour un auditoire plus nombreux, apposez la carte contre une bouteille ou un objet analogue, dos orienté vers le public, de sorte qu’elle reste constamment en vue.) Remarque. La levée double dont la méthode vient d’être exposée est tout à fait acceptable dans cette situation. Les cartes jumbo étant des accessoires encombrants, il n’existe pas de manipulation reconnue comme naturelle. Si vous utilisez des cartes au format poker et que vous travaillez en close-up, il vous faudra recourir à un enchaînement technique plus subtil et naturel. Interrogez un spectateur : « Où est le roi de cœur ? ». Celui-ci indiquera la carte que vous avez posée sur la table. Dites : « Je suis désolé, mais il est là. » Retournez le paquet face en l’air, latéralement, et étalez-le entre vos mains pour montrer le roi derrière les deux six. Prenez les deux six décalés en main droite et le roi en main gauche. En effectuant un geste, séparez les deux mains d’environ quinze centimètres. 8 Le pouce droit fait glisser le six supérieur vers la gauche, tandis que les autres doigts droits tirent simultanément le six inférieur vers la droite. Rapprochez les mains afin que le pouce gauche puisse pincer le grand bord gauche du six supérieur (figure 8). 141

Shigeo Takagi & Richard Kaufman Séparez les mains, la main gauche prenant à la fois le roi et le six supérieur, tandis que votre main droite emporte l’autre six, qui s’est trouvé momentanément entre eux. Retournez la main gauche paume en bas pour montrer le dos du roi et celui du six (figure 9). 9

Le demi-dos truqué du six est cachée au public par le roi. Un instant plus tard, votre main droite se retourne également : ainsi, le public voit simultanément le dos des trois cartes. C’est une séquence convaincante. Retournez les deux mains paumes en l’air et déposez le six de la main droite sur les cartes tenues en main gauche, étalées vers la droite. Votre main droite ainsi libérée peut ramasser la carte face en bas qui avait été mise à l’écart. Retournez-la pour révéler le troisième six, et ajoutez-la sur la face du paquet éventaillé (figure 10). 10

Dites : « Vous avez toujours l’air dérouté… Peut-être qu’il y a trop de cartes. » Prenez les quatre cartes en main droite, pouce dessus et doigts dessous, à droite de l’éventail. Retournez la main gauche paume en bas et pincez les deux cartes inférieures, pouce dessous (contre le dos du roi) et doigts dessus (sur la face du six le plus à gauche). Retournez la main gauche paume en l’air, et par 142

Détour zen 14

Lorsque votre main droite s’écarte avec sa corde, vous donnez l’impression d’avoir en main gauche une seule corde de la même taille.

Quatrième phase Lâchez l’extrémité de la corde tenue en main droite (le spectateur tient l’autre bout). Votre main droite saisit l’extrémité inférieure du long morceau tenu en main gauche et remonte au niveau de la main gauche. Faites mine de nouer la corde, comme sur les figures 9 à 11, mais échangez les extrémités et faites un faux nœud avec le petit morceau autour du grand. Votre main droite attrape le nœud et le fait glisser le plus loin possible vers la droite, au centre de la « boucle » (figure 16). 16

Durant cette action, la main gauche coince fermement les deux extrémités du long morceau, le glissement du nœud créant l’illusion que toute la boucle de corde se déplace (cette technique est de Dai Vernon).

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Shigeo Takagi & Richard Kaufman Lâchez le nœud et reprenez la corde de la main droite à une dizaine de centimètres à droite de l’endroit où elle ressort de la main gauche. Priez le spectateur de couper la portion de corde tenue entre vos mains, ce qui aura pour effet de créer un autre morceau de petite taille (figure 17). 17

Ensuite, lâchez l’extrémité jusqu’ici tenue par la main droite. Récupérez le long morceau de corde du spectateur et placez son extrémité supérieure à l’intérieur des doigts gauches. Votre main droite saisit aussitôt le long morceau (muni du faux nœud en son milieu) pour le tendre au spectateur. Le petit morceau récemment coupé reste ainsi à l’endroit montré sur la figure 17, au-dessus de l’extrémité supérieure que vous venez de reprendre au spectateur. C’est un échange audacieux, mais qui passe inaperçu du public. Votre main droite saisit à nouveau l’extrémité inférieure du long morceau tenu en main gauche et remonte au niveau de la main gauche. Faites encore semblant de nouer la corde, comme sur les figures 9 à 11, mais échangez les extrémités et faites un faux nœud avec le petit morceau autour du grand. Réitérez la technique de Vernon, faisant glisser le nœud jusqu’au centre de la « boucle » (comme déjà montré sur la figure 16), puis lâchez le nœud. Avancez la main droite et demandez au spectateur de vous tendre la paire de ciseaux. Prenez-la et faites mine de couper votre boucle au moyen de la technique illustrée par la figure 18 de la routine « Corde doublement coupée et reconstituée ». L’extrémité de la lame inférieure est glissée sous la corde à l’endroit où elle ressort de la main gauche. Servez-vous de l’extrémité de la lame inférieure, que vous inclinez vers le haut, pour tirer l’extrémité de la corde hors de votre main gauche. Simultanément, resserrez les ciseaux comme si vous la coupiez. Rangez enfin les ciseaux dans votre poche de poitrine.

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Détour zen Appuyez le pouce gauche sur cette colonne et tirez-la sur l’extrémité de l’index gauche (figure 6). 6

Tournez votre main gauche paume en bas (figure 7). 7

Pendant ce temps, le pouce gauche appuie fermement sur les nœuds contre l’index gauche, pour les empêcher de bouger. Enroulez la boucle de l’élastique tenue par la main droite autour de l’index et du majeur de la main gauche (figure 8).

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Shigeo Takagi & Richard Kaufman Grâce à cette séquence de mouvements, vous avez doublé l’élastique sur lui-même et inséré ce qu’il reste de la colonne de nœuds entre les deux extrémités, afin que celles-ci restent liées (il s’agit de la petite bosse qui se trouve actuellement sous votre pouce gauche). Montrez au public l’élastique entourant l’index et le majeur uniquement, écartant momentanément les doigts, pouce y compris (figure 9). 9

Le tortillon est caché sur le côté droit de la dernière phalange de l’index (vers vous), et donc invisible pour le public. Écartez l’index et le majeur afin de pouvoir insérer votre index droit entre les deux (figure 10). 10

Cela vous permet de glisser le majeur gauche hors de l’élastique et de le replier contre la paume. Recourbez tous les doigts excepté vos index, et tournez ceux-ci deux fois l’un autour de l’autre (figure 11). 11

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Détour zen Insérez votre pouce droit dans la boucle, de manière que vos deux pouces forment un V (figure 5). Vos pouces doivent se chevaucher au niveau de leur première articulation. 5

Demandez à une spectatrice de tirer sur les extrémités du cordon jusqu’à ce que celui-ci serre fermement la partie charnue. Votre majeur gauche empêche la boucle de se refermer plus près du nœud ; en effet, lorsque la boucle se resserre, elle s’agrippe à la chair sous votre pouce. Lorsque vous sentez une pression ferme de la boucle à cet endroit, dépliez tous les doigts des deux mains (figure 6). Priez votre assistante de nouer les deux extrémités du cordon en formant un double nœud au-dessus de vos pouces (figure 7). Dites-lui de faire son nœud en serrant le plus possible. 6

Nouage du petit cordon Levez les mains afin de prendre le petit cordon reposant derrière votre oreille. Durant ce déplacement, vos deux paumes seront orientées vers les spectateurs, et ceux-ci apercevront clairement le cordon entourant la partie basse de vos pouces. Cette vue ne leur semblera pas le moins du monde 167

Shigeo Takagi & Richard Kaufman inhabituelle ni suspecte (quand avez-vous, pour la dernière fois, inspecté un nœud attaché autour des pouces de quelqu’un ?) Manœuvrez le petit cordon de sorte que son extrémité extérieure soit pincée entre vos deux annulaires, et glissez votre pouce gauche par-dessous (figure 8). Invitez la spectatrice à saisir les extrémités du petit cordon et à effectuer un simple nœud en tenant aussi fort que possible (figure 9). 8

Après cela, inclinez légèrement les deux mains vers la gauche (figure 10). Priez la volontaire de faire un double nœud, cette fois sur le pouce droit (figure 11). 10

Le fait d’incliner vos mains vers la gauche empêche la spectatrice de faire le second nœud (double) au même endroit que le premier (simple). Demandez à votre assistante de prendre les ciseaux et de couper les morceaux dépassant des deux nœuds au-dessus du pouce droit. Levez et baissez vos mains quelques fois afin que le public voie clairement les deux côtés de vos mains ainsi que les cordons. Selon toute apparence, vos mains sont solidement liées l’une à l’autre. En vérité, en tournant la main gauche de manière que le pouce gauche pointe directement vers la droite, celui-ci glissera aisément hors de la boucle (figure 12). 168

Détour zen Votre main droite se retourne immédiatement paume en bas et descend sur le bol situé à l’extrémité gauche de la rangée. Au même instant, votre main gauche se retourne paume en bas (figure 12). 12

Les deux mains continuent de bouger à l’unisson : votre main droite décale son bol en position centrale, votre main gauche abaissant le sien également au centre. Simultanément, la main droite lève son bol (figure 13). 13

Votre main gauche lâche son bol et se retourne paume en l’air en face de vous. Au même moment, votre main droite se retourne paume en l’air à la rencontre de votre main gauche (figure 14).

Cette dernière prend le bol jusqu’ici tenu par votre main 181

Shigeo Takagi & Richard Kaufman droite, se retourne paume en bas, et le pose sur la table à l’extrémité gauche de la rangée (figure 15). 15

Les bols se retrouvent exactement dans la même configuration qu’au départ. Au cours de la routine, vous pourriez avoir une ou plusieurs balles à l’empalmage des doigts lorsque vous exécutez Owan-Gaeshi ; les mouvements seront effectués de manière identique. Il est primordial d’adopter un rythme fluide, les deux mains devant travailler simultanément tout au long de la séquence. Owan-Gaeshi n°2 (pour deux bols) : deux bols reposent à l’endroit sur la table, à environ quinze centimètres l’un de l’autre. Les deux mains descendent paumes en bas sur les bols, chacune d’elles se refermant comme une pince sur leur bord interne, entre le pouce et les autres doigts (figure 16). 16

Les deux mains agissent en même temps : la main droite lève son bol, se retourne paume en l’air et se déplace devant vous. La main gauche se lève vide, se retourne paume en l’air et saisit le bol tenu jusqu’ici par la main droite (figure 17). Votre main droite s’abaisse en droite ligne sur l’autre bol, se retournant paume en bas au cours du processus, et prend celui-ci (figure 18). 182

Détour zen d’avancer l’anneau A vers l’anneau B, sinon vous manquerez de temps pour accomplir la manipulation.) Ensuite, votre main gauche lâche l’anneau A et saisit l’anneau B à midi avec le pouce (figure 16). 16

À présent, votre main gauche tire l’anneau B hors du pouce droit et le fait pivoter vers la droite de manière qu’il soit parallèle au public (figure 17). 17

Tandis que votre main gauche monte l’anneau B autour de votre bras droit, votre main droite fait pivoter l’anneau A de sorte que son contour soit orienté vers l’auditoire (figure 18). (Notez également qu’en même temps, votre index droit a rejoint les autres doigts pour reprendre une tenue naturelle autour de l’anneau A.)

Réalisés avec fluidité et avec une certaine vivacité, tous ces gestes se fondent en un seul : le passage apparent d’un anneau à travers l’autre. 207

Shigeo Takagi & Richard Kaufman Pour souligner cet enclavement, la main droite tire quelques fois l’anneau A vers l’intérieur afin que les deux anneaux s’entrechoquent fortement. Au cours de cette action, la main gauche pivote légèrement dans le sens des aiguilles d’une montre, pour être positionnée à onze heures trente sur l’anneau B. Au troisième contact de l’anneau A contre l’anneau B, le pouce gauche s’introduit dans l’anneau A, appuyant celui-ci vers le haut contre l’anneau B (figure 19). D’un geste vif, la main droite s’ouvre à plat (figure 20). 19

Automatiquement, le dos des doigts de la main droite devrait toucher l’anneau B à deux heures. Votre pouce droit s’éloigne de l’anneau A. Levez la main droite, le dos des doigts emportant l’anneau B vers le haut. Au cours de cette action, votre main gauche fait légèrement pivoter l’anneau A vers la gauche, de sorte qu’il soit parallèle à l’anneau B, votre pouce gauche étant coincé entre les deux (figure 21). Repliez les doigts gauches autour des deux anneaux à l’endroit où ils se croisent et retirez le pouce gauche dès que ce point est couvert (figure 22). Alors que les doigts gauches conservent leur prise autour des deux anneaux, la main droite rabat l’anneau B vers le bas, jusqu’à ce qu’il repose directement au-dessus de l’anneau A (figure 23). 208

Détour zen Prenez le meilleur de la magie occidentale et laissez mijoter à la sauce orientale. Qu’obtenezvous ? Shigeo Takagi ! Influencé par l’école américaine, traducteur de nombreux ouvrages de magie occidentale en langue japonaise, le regretté Shigeo Takagi est réputé pour sa magie moderne, épurée et soigneusement réfléchie. Cet ouvrage est à la hauteur de sa réputation. Sous la plume de Richard Kaufman, il réunit une sélection riche et variée de ses tout meilleurs effets de close-up et de salon, touchant aussi bien les cartes que les pièces, les cordes, les gobelets ou les anneaux chinois… Économie de mouvement, simplicité et raffinement sont les maîtres mots des routines à fort impact qui sont proposées dans ce livre. Vous tenez entre les mains un écrin contenant vingtcinq perles rares, toutes façonnées avec le sens de la perfection et la subtilité du maître Shigeo Takagi. Ce détour zen sera votre meilleur raccourci vers la magie...

« Même si vous êtes familier des différentes techniques qu’il emploie, Shigeo Takagi réussira tout de même à vous étonner. J’admire énormément cet artisan japonais de l’émerveillement. » – Dai Vernon

ISBN : 978-2-914983-47-1

Prix public TTC : 60,00 €