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No 46 - le mercredi 27 février 2008 - 3000 copies - gratuit - www.uqac.ca/ceuc

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publié par les Communications étudiantes universitaires de Chicoutimi (CEUC)


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• Mercredi le 27 février 2008

• Jounal Le

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• Journal étudiant de l’UQAC

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L’ouverture du savoir Les médias et l’élite politique parlent de plusieurs problèmes au Québec, dont les majeurs sont l’éducation et la santé. Vous savez, au Québec, nous avons une bonne instruction post-secondaire. L’affirmation est tellement vraie que nous exportons notre savoir dans d’autres pays. Par exemple, l’Université du Québec à Chicoutimi a 1 300 étudiants en Chine, tous inscrits en économie. Ces étudiants ne sont jamais entrés en sol canadien. Le pavillon «uqacquien» au Brésil en est un autre exemple. Il est également possible d’observer ce même phénomène au niveau collégial avec la construction d’un pavillon du Cégep de Matane implanté à Casablanca au Maroc. Bref, l’éducation post-secondaire est forte au Québec. Mais pourquoi à l’inverse n’importons nous pas le savoir des autres pays au Québec? Les bénéfices ainsi acquis pourraient aider à l’amélioration de la société québécoise sur plusieurs points tels l’économie, la santé, l’instruction, la culture, etc.

enseignées dans des universités françaises (qu’elles soient européennes ou africaines) aiderait grandement à l’instruction du futur citoyen. Il en va de même pour les diplômes provenant des provinces anglophones. Une instruction plus ouverte augmenterait nécessairement le rendement du Québec. Avantage 2 : santé

La santé dans tout ça? Le fait d’accepter l’établissement d’universités françaises au Québec, même une seule, aurait comme conséquence que plusieurs médecins immigrants pourraient pratiquer dans nos hôpitaux. Si une université avait le droit de donner un diplôme de médecine, le Collège des médecins n’aurait pas d’autre choix que d’accepter ces gens qualifiés, car beaucoup trop de chasse gardée existe provenant de vieux carcans de l’âge de la Nouvelle-France. L’un des enjeux d’actualité au Québec en matière de santé n’est pas seulement l’argent, mais aussi le nombre de médecins. Le fait d’avoir une rareté de médecins pousse les hôpitaux à leur donner un salaire surévalué. La plupart des médecins n’ont même pas de doctorat avec thèse. En fait, ils ont moins d’instruction que les ingénieurs. Ils font un cours universitaire de trois ans, puis font un stage de quatre Avantage 1 : instruction ans nommé «externat». La frime des médecins est telle Que se passerait-il si Québec ment forte que le gouvernement donnait le droit aux universités est obligé d’offrir des primes d’autres patries d’octroyer des d’éloignement dans les régions. diplômes valables sur notre ter- Sommes-nous si loin que cela à ritoire? Il y aurait premièrement Chicoutimi? Il ne faut pas chardes baccalauréats en éducation rier, seulement à deux heures élémentaire. Savez-vous que de Québec! Ce problème est vrai plusieurs étudiants ayant reçu pour toute l’Amérique du Nord. une instruction française, des À l’opposé, les Européens ont Africains par exemple, entrent tendance à faire plus facilement dans nos universités à l’âge de 17 des études supérieures. Ainsi, ans? Je suis ingénieur junior. Lors que de main-d’œuvre qualifiée de mon baccalauréat en génie pour notre système de santé, électrique, ces jeunes étudiants pour nous Québécois! Cela ouafricains noirs ou arabes, affir- vrirait beaucoup plus facilement maient avoir déjà vu la matière le régime privé de santé au Quéprésentée en classe. Des ma- bec. Un exemple frappant de ce tières qui dépassaient largement phénomène est l’Algérie, où les les préuniversitaires en sciences gens peuvent voir le même jour pures. Je ne m’aventure même un médecin et un spécialiste en pas sur leurs connaissances his- plus. Afin de se comparer, les toriques et littéraires. Moi-même provinces du ROC acceptent les je fais encore quelques fautes de médecins d’outre-mer. Bref, le français. Le plus alarmant dans problème de la santé serait immon nombre de fautes est que je plicitement réglé en reconnaissuis dans la moyenne des univer- sant l’instruction de certains sitaires québécois de mon âge. pays. De cette manière, nous Bref, en comparant, il est clair que aurions de la main-d’œuvre qual’ouverture à des connaissances lifiée tout en gardant le contrôle

sur le Collège des médecins et sur la qualité de formation. Inconvénient : sélection des pays Il est certain que la qualité de l’enseignement n’est pas la même dans tous les pays. Le Québec devrait donc sélectionner ceux dont l’instruction est équivalente ou supérieure à la sienne. Nous avons beaucoup à apprendre de la connaissance des autres nations tant sur les plans de l’instruction, de l’ingénierie, de la santé que de l’économie. L’admission d’une liste restrictive de nations pouvant

octroyer des diplômes valables au Québec serait donc obligatoire. Il y a là tout un défi de recherche, mais tellement de confort social à acquérir. Bénéfices financiers estimés Tout comme l’achat d’une automobile, le citoyen aura le choix d’une université/faculté/école correspondant à ses besoins et à ses moyens financiers. Bref, il est question une fois de plus d’un système de libre marché. Donc, si un étudiant peut payer plus cher, il limite sa dépendance à la société québécoise.

Une réflexion similaire aurait pu être faite à propos de l’économie québécoise, qui ressemble à celle des pays non industrialisés, basée sur l’exploitation de ressources naturelles, tandis que celle des pays européens est basée sur le développement technologique, le tourisme et les produits du terroir. Coûts estimés de mise en place Seulement une étude sur le sujet et un débat parlementaire. Des coûts pas trop élevés qui nous apporteraient beaucoup!

Un nouveau bâtiment à l’UQAC? Il y a quelques semaines, Le Quotidien et Le Réveil nous apprenaient qu’un nouveau pavillon serait prochainement construit sur les terrains de l’UQAC. Ce pavillon serait érigé à côté du stade et servirait principalement à fournir les services de vestiaires, de toilettes et de douches pour les usagers de ce dernier.

Ce nouveau pavillon multiservices comprendrait également une aire de restauration, en plus de locaux réservés aux usagers de l’université ainsi qu’à des organismes de la Ville de Saguenay. Ce bâtiment est rendu nécessaire par la présence du stade et le projet est en discussion depuis plus de deux ans.

La situation n’est pas des plus simples, car plusieurs partenaires sont impliqués dans cette nouvelle construction. Le gouvernement du Québec serait le principal bailleur de fonds, alors que l’UQAC, le Cégep de Chicoutimi, la Ville de Saguenay et la Commission scolaire des Rives-duSaguenay se partageraient le reste de la facture. C’est l’UQAC qui doit offrir le terrain pour la construction du pavillon de services. Le MAGE-UQAC avait prévu, il y a deux ans, participer à ce projet de pavillon. Il y avait vu l’opportunité d’y déménager les services qu’il offre aux étudiants. L’assemblée générale du MAGEUQAC avait alors donné comme mandat à l’association de faire une étude détaillée des besoins des étudiants avant de se lancer dans le processus. L’association devait également négocier certaines conditions avec les partenaires. Ces conditions n’ayant pas été remplies, l’association s’est retirée du projet.

La conception du pavillon a évolué depuis, le projet actuel est beaucoup plus grand que celui prévu initialement. À l’époque, le MAGE avait comme préoccupation de faire de ce bâtiment un exemple de construction verte, en incluant notamment des mesures pour économiser l’eau et l’énergie. À l’heure du développement durable, espérons que ces préoccupations resteront présentes dans la construction, surtout que la région et en particulier l’UQAC, possèdent des ressources et des compétences en la matière. Il suffirait de les consulter pour améliorer les performances environnementales et les retombées régionales de cette construction. Si on sait maintenant que le pavillon sera bel et bien construit, l’annonce officielle se fait encore attendre. Les étudiants, comme l’ensemble de la communauté universitaire, n’ont eu que très peu d’informations sur le déroulement de ce projet. Souhaitons que le bâtiment saura répondre à leurs besoins et à leurs préoccupations.


La forêt boréale

Moins en danger qu’on le pense

Le 30 janvier dernier, le docteur en biologie, directeur du module des sciences fondamentales de l’UQAC et professeur pour le même département, Réjean Gagnon, a donné une conférence dans le cadre du projet «Parole de prof». Le titre de celle-ci était : La forêt boréale est-elle en danger? Les apparences peuvent être trompeuses...

80% des forêts «

exploitées n’ont pas besoin d’être reboisées » -Réjean Gagnon,

professeur, module des sciences fondamentales

• Journal étudiant de l’UQAC • Jounal Le

Bien adaptée aux conditions difficiles, l’épinette noire a une capacité de reboisement très élevée. Par ailleurs, contrairement à la croyance populaire, sa croissance ne varie pas en fonction de la température, mais bien selon la quantité de précipitations. Elle peut donc pousser aisément, même dans la partie la plus nordique de la forêt boréale. Faut-il en conclure pour autant que la ressource forestière québécoise est à l’abri de tous les dangers?

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Le pire ennemi de l’épinette noire n’est pas l’exploitation forestière, mais le feu.

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Réjean Gagnon a également démontré que l’exploitation forestière ne cause pas le déboisement. En effet, l’épinette noire a la capacité de se régénérer après une coupe, car quelques-unes de ses branches sont enfouies dans le sol. Ainsi, après l’abattage d’un tel arbre, puisque la souche n’est pas enlevée, ses branches en-

Selon M. Gagnon, pour préserver la forêt boréale, il ne faut pas se contenter de créer des aires protégées, car bien que ces surfaces soient à l’abri de la coupe forestière, elles restent néanmoins à la merci des feux. De plus, dans un contexte où la population mondiale ne cesse de s’accroître et que, par conséquent, les émissions de dioxyde de carbone (CO2) augmentent, Réjean Gagnon et l’équipe de chercheurs dont il fait partie suggèrent de transformer les forêts ouvertes, c’est-à-dire les terres dénudées, en forêts fermées. Effectivement, les arbres ont besoin de CO2 pour vivre. Ils en prennent une certaine quantité dans l’air et le transforment en carbone. Ce dernier est ensuite emmagasiné dans l’arbre, ce qui en fait un puits de carbone. Selon le reportage de Radio-Canada intitulé «Planter des épinettes noires pour réduire les émissions de gaz à effet de serre», diffusé durant le Téléjournal du 10 décembre dernier, les spécialistes affirment qu’un hectare de forêt, soit l’équivalent d’un terrain de football, peut séquestrer jusqu’à quatre tonnes de CO2 annuellement, soit la quantité de dioxyde de carbone émise par une petite voiture en une année. Qui plus est, il semblerait qu’au Saguenay–Lac-St-

Jean seulement, jusqu’à deux millions d’hectares pourraient être repeuplés. Le projet est prometteur d’abord parce qu’il est peu coûteux. De fait, la capture d’une tonne de CO2 reviendrait à 12$. En outre, en prenant en considération qu’il faille de 20 à 30 ans pour qu’un arbre devienne mature et qu’il atteigne son plein potentiel de séquestration de CO2, si le reboisement des forêts ouvertes commence dès maintenant, des massifs forestiers totalisant plusieurs hectares constitueront des puits de carbone efficaces en 2050. Or, c’est exactement à ce moment que les spécialistes prévoient que les effets des changements climatiques seront les plus graves.

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M. Gagnon a commencé la conférence en rappelant les actions posées l’automne dernier par Greenpeace pour «sauver les derniers massifs forestiers encore vierges». Puisque les plus grandes forêts d’épinettes noires au monde sont situées au Québec, une équipe de chercheurs de l’UQAC travaille à assurer la pérennité de cette ressource. Selon le professeur, cette dernière est principalement menacée par les nombreux brasiers qui sévissent chaque année. Après un incendie, une forêt d’épinettes noires se reconstitue naturellement, car les cônes qui se retrouvent dans la cime des arbres matures offrent une bonne résistance aux flammes. Toutefois, si un feu rase une jeune forêt, la régénération n’a pas lieu puisque les petites épinettes n’ont pas encore de cône. Il s’ensuit donc une déforestation naturelle due aux embrasements. Ce phénomène est non négligeable puisque depuis les 50 dernières années, la superficie des forêts fermées (denses) d’épinettes noires a diminué de 9% au Québec. La conséquence de cela est que l’aire de la taïga augmente au détriment de celle de la forêt boréale, car lorsqu’une partie de celle-ci est incendiée, elle se transforme souvent en taïga.

racinées vont, par marcottage, donner naissance à quelques repousses. Les épinettes noires sont à ce point capable de se repeupler que M. Gagnon affirme que 80% des forêts exploitées n’ont pas besoin d’être reboisées. Il faut donc privilégier la coupe avec protection de la régénération des sols (CPRNS). Il est faux, selon lui, de croire que l’exploitation forestière crée des déserts, comme a tenté de le démontrer Richard Desjardins dans son documentaire «L’Erreur boréale». Pour le prouver, M. Gagnon a utilisé une photo aérienne présentée dans «L’Erreur boréale» en tant qu’argument pour défendre la thèse selon laquelle la coupe forestière contribue au déboisement. Or, selon le professeur, le territoire photographié venait tout juste d’être replanté, mais les pousses n’étaient pas visibles du haut des airs. Ainsi, cet espace, qui semblait dépeuplé selon la photo, est aujourd’hui recouvert d’arbres.


Une école pour les Noirs

555, boulevard de l’Université Chicoutimi (Québec) G7H 2B1 Local P0-3100, Casier #25 Téléphone : Télécopieur : Courriel:

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Journalistes : Ariane Gagnon-Simard Thierry Gagnon Olivier Riffon Joanni Joncas Guillaume Girard Chantale Bradette Marc Duchesne Simon Bilodeau Virginie Tremblay Marilyn Ouellet Stéphane Hudon

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Pendant que la population québécoise se préoccupait d’une question aussi importante que le degré de vérité dans la série «Les Lavigueur, la vraie histoire», nos voisins ontariens décidaient de créer une école pour les Noirs. Le projet a été approuvé par le conseil scolaire de la ville de Toronto le 29 janvier dernier et cette école controversée devrait ouvrir ses portes en septembre 2009. Le Québec pourrait bien emboîter le pas prochainement. En effet, selon le journal La Presse du jeudi 31 janvier 2008, le président de la Ligue des Noirs du Québec, Dan Philip, souhaiterait que Montréal suive cette initiative qu’il envisage d’un très bon œil.

Recul ou avancement?

Prochaine parution: Le mercredi 26 mars 2008

Évidemment, l’adoption du projet ne s’est pas faite dans l’unanimité totale et il continue de faire beaucoup jaser. Le premier ministre ontarien, Dalton McGuinty, a déclaré ne pas être en faveur d’une telle école, en plus de la ministre de l’Éducation du Québec, Michelle Courchesne, qui abonde en ce sens. Pour plusieurs, une école pour les Noirs est synonyme d’un grand recul. Pour d’autres, il s’agit d’une tentative de diminuer le taux de décrochage qui est particulièrement élevé chez les jeunes Noirs. Il est bien difficile de trancher sur une question aussi délicate.

Tombée des textes: Le lundi 17 mars 2008, 17h

Cohésion sociale

Tombée publicitaire: Le lundi 17 mars 2008, 17h

Néanmoins, en ce qui a trait au Québec, il faut consi-

Impression : Imprimerie Le Réveil Tirage :

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Les propos contenus dans chaque article n’engagent que leurs auteurs. - Dépôt légalBibliothèque Nationale du Québec Bibliothèque Nationale du Canada Le Griffonnier est publié par les Communications Étudiantes Universitaires de Chicoutimi (CEUC).

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Correction : Ariane Gagnon-Simard Guillaume Girard

Une solution trop radicale dérer que nous en sommes encore à établir une véritable laïcité dans les écoles et les institutions publiques. Si chaque culture en venait à avoir sa propre école, pour une raison ou une autre, cela poserait la question de la cohésion sociale. Bâtir une société qui accepte les autres cultures et essaie de les intégrer à la sienne dans la compréhension et dans la reconnaissance de l’autre est le but que le Québec doit poursuivre. Seulement, ce but sera impossible à atteindre si le processus de socialisation québécois est divisé en fonction de la culture. Moyen radical Afin d’éviter d’être ethnocentriste, la nouvelle école ontarienne ne sera pas exclusivement réservée aux Noirs. Selon Radio-Canada, ses principales caractéristiques seront son programme orienté vers l’histoire afro-canadienne ainsi que son personnel qui comptera une majorité de Noirs. De

plus, l’école sera située dans un quartier défavorisé de la ville. Cela sera-t-il suffisant pour retenir les jeunes sur les bancs d’école? Un cours sur l’histoire afro-canadienne dans une école «mixte», donné par un professeur noir, n’aurait-il pas eu le même effet? Une option plus modérée aurait dû être essayée avant de que l’on passe à un moyen aussi radical. Il y a cinquante ans, les Noirs étaient séparés des Blancs, les filles des garçons ainsi que les différentes religions. On séparait ce qu’on considérait être incompatibles à l’époque, pour des motifs relevant souvent du racisme, du sexisme, etc. Cette séparation engendrait une peur de l’inconnu où l’autre n’était que différence. L’un des meilleurs changements apportés au système d’éducation a été de mettre tout le monde ensemble. Oui, il y a peut-être de nos jours la division privé/public qui persiste. Pour le reste, des jeunes de toutes les religions, des deux

sexes et de races différentes sont appelés à se connaître au sein du milieu scolaire. Il est dommage que le moyen envisagé par le conseil scolaire de Toronto pour enrayer le décrochage scolaire des Noirs passe par la division. Même si l’école sera ouverte à tous, il est fort probable que les Blancs ne se précipiteront pas aux portes et qu’il se produise une marginalisation des élèves. Une solution logique serait d’améliorer les programmes déjà en place dans les écoles afin qu’ils permettent à tous, indépendamment de leur culture, de s’épanouir. Les cultures pourraient facilement prendre une plus grande place dans le système scolaire, par exemple sous la forme de cours optionnels, sans qu’elles ne soient attitrées à une école particulière. Souhaitons que le Québec envisage des solutions plus modérées et, surtout, que des études soient réalisées à ce sujet avant que l’on pose des actions qui pourraient altérer la cohésion sociale.


Midi-conférence avec Marie-Anne Blackburn

Faire affaire avec la Chine À l’affût de la mondialisation, l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) développe des partenariats avec différents pays tels que le Mexique, le Sénégal, le Pérou et depuis peu, la Chine. De passage à l’UQAC le mercredi 6 février dernier, l’agente de recrutement en Chine et agente de liaison pour la Ville de Saguenay, Marie-Anne Black-burn, a présenté une conférence sous le thème «La culture des affaires en Chine».

Le fait d’avoir les ressources adéquates pour établir une relation d’affaires demande aussi une grande communication entre les fournisseurs chinois

La mission commerciale s’effectue généralement avec un groupe d’investisseurs ou de propriétaires d’entreprises qui veulent établir des relations commerciales avec le pays en question. Il est avantageux pour une entreprise de faire ce genre de mission, car elle permet de connaître le pays et la culture, de faire des rencontres avec des fournisseurs qui donneront des points de repère dans les secteurs d’activités ciblés. Par contre, les coûts sont très élevés, on ne connaît pas nécessairement les personnes avec qui l’on fait affaire. Les relations ne sont pas soutenues, ce qui amène des échanges de courte durée. Le RIA est tout le contraire de ce genre de mission commerciale. En effet, il est personnalisé et développe des relations à long terme avec les entreprise chinoises. La République populaire de Chine

La Chine est un pays com-

L’économie chinoise croît en moyenne de 10,4% par année. Quinze % du territoire de la Chine est cultivable et 2,8 % constitue de l’eau potable. Elle occupe le premier rang mondial en agriculture et fabrique 33% des produits domestiques du monde. Entre janvier et juillet 2007, le Canada importait de la Chine 17% de plus que l’année précédente en ce qui a trait ses achats à l’étranger et exportait 46% de plus de ses produits. En 2006, le Canada et la Chine ont augmenté leurs échanges commerciaux à 42,1 milliards de dollars, soit 5% du commerce mondial canadien. Si vous voulez plus d’informations au sujet du RIA, vous pouvez contacter le Centre d’entreprenariat et d’essaimage de l’UQAC (CEE-UQAC) en téléphonant au 545-5011, poste 4655 ou en visitant le site Internet suivant : www.uqac.ca/ceeuqac/

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Avant qu’une entreprise pense à s’établir en Chine, elle doit suivre quelques petites étapes et se poser certaines questions. Tout d’abord, elle doit se préparer financièrement, savoir les coûts de transport et de dédouanage, le délai de livraison ainsi que la rentabilité du produit. Ce n’est pas

La langue et la culture font partie de la préparation psychologique, car les Chinois n’ont pas la même vision des affaires que les pays occidentaux. Par exemple, le dîner, dans la culture chinoise, occupe une grande place, surtout si vous êtes dans un dîner d’affaires. «Dans un dîner d’affaires, la place qu’occupe chacun des invités est attribuée par ordre hiérarchique, du plus important au moins important», souligne l’agente de recrutement. De plus, les Chinois partagent un dîner où les plats sont communs et à la fin du repas ou de la visite, il y a une remise de cadeaux en signe de politesse.

Mission commerciale

muniste où une économie socialiste de marché et un libéralisme économique se côtoient, sans compter que le contrôle politique y est constant. Ayant une population de plus de 1 421 000 000 d’habitants, cela fait en sorte qu’elle détient la plus grande densité de population au monde. Elle est la deuxième puissance économique mondiale selon le calcul du produit intérieur brut (PIB) en parité du pouvoir d’achat (PPA).

S’installer ou pas?

Elle doit également se questionner sur la stratégie en évaluant les produits, la technologie à utiliser, le type de produit et la région où s’installer. «La Chine compte 30 provinces et aussi beaucoup de différences linguistiques», déclare Marie-Anne Blackburn. Il est donc important de bien se situer et de bien choisir les entreprises détenant la technologie qui conviendra au type d’entreprise.

et l’entreprise. Il est toujours utile de bien maîtriser la langue chinoise. Sinon, un interprète sera un atout. Une personne qui connaît très bien la culture peut vous aider à bien marchander avec les Chinois. Mme Blackburn précise qu’ils détiennent plus de 5000 ans d’histoire et possèdent une grande faculté en ce qui concerne les affaires et le marchandage.

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S’aventurer sur le marché chinois n’est pas une tâche facile, mais un processus complexe demandant une relation de confiance entre les entreprises. Il y a également des inconvénients comme les réglementations internationales et les lois chinoises, les taxes de dédoua-

«Une entreprise qui décide de s’établir en Chine seulement pour épargner de l’argent sur sa main-d’œuvre n’est pas à préconiser», explique Mme Blackburn. Développer des relations à long terme, voilà ce que propose le nouveau projet, tant dans le domaine de l’éducation que dans les activités commerciales et industrielles. Aussi, le RIA agit comme une agence qui facilite le commerce en ce qui a trait à la juridiction chinoise, le contrôle de la qualité et même les relations avec les fournisseurs de Chine. Il répond donc à la demande de l’entreprise d’entretenir des échanges commerciaux et travaille à l’établissement d’entreprises occidentales dans ce pays asiatique.

parce que la main-d’œuvre est moins dispendieuse en Chine que l’entreprise fait nécessairement un plus grand profit.

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Le RIA est un nouveau projet permettant aux entreprises de la région et même à des entreprises de la province de construire des liens avec le monde des affaires en Chine. Le concept consiste à construire une banque de données dans différents domaines et pays afin de faciliter les relations commerciales entre ceux-ci.

nage du Canada, la culture, la langue ainsi que le coût du transport. De plus, il faut s’assurer que les entreprises chinoises fabriquent des produits de qualité. Cela demande des connaissances approfondies du milieu des affaires.

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Stages internationaux organisés par l’AIESEC

Les voyages forment la jeunesse Voulez-vous trouver votre place dans le monde en effectuant un stage international dans votre champ d’études ou de compétences? L’Association Internationale des Étudiants en Sciences Économiques et du Commerce (AIESEC) et son programme d’échanges de stages internationaux permet à tous les étudiants de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) de vivre cette opportunité. Actuellement, deux étudiants de l’UQAC savourent cette belle expérience, l’un se trouvant en Tunisie et l’autre en Chine.

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Voilà le résumé de mes quatre premières semaines dans ce pays méditerranéen. Soit dit en passant, la température actuelle pourrait se comparer à un beau mois de mai chicoutimien!

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L’économie repose en partie sur l’agriculture, le tourisme et la décentralisation du secteur des services des grandes compagnies européennes. De nombreux projets de constructions immobilières, touristiques et d’infrastructures civiles sont en cours, ce qui décrit un ave-

Je serai rejoint par deux stagiaires de l’AIESEC, d’origines polonaise et italienne, dans les prochaines semaines chez Vermeg Services.

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Pour débuter, je voudrais parler brièvement de ma première impression de la Tunisie, qui est un pays en émergence, avec une population majoritairement musulmane, du nord de l’Afrique. J’ai pu constater qu’il y a eu une grande effervescence économique depuis les dix dernières années, grâce à de nombreux investissements internationaux, provenant autant des pays arabes qu’européens.

Mon stage, d’une durée de onze mois, débute avec une formation d’environ deux mois sur les différents logiciels financiers que Vermeg Services vend aux banques et aux marchés financiers. L’entreprise tunisienne a des clients sur quatre continents dans treize pays, mais surtout en Europe et dans la région du Golfe. Mes collègues sont jeunes et dynamiques. Ils m’invitent à déjeuner (dîner), s’informent sur mon pays, sur mon appréciation de la Tunisie et de la compagnie où je travaille, sur mes activités, etc.

(environ 500 mètres de mon appartement) et toujours pour aller Ni hao! Je me nomme au même endroit. Peu à peu, mon Mariline Francoeur. Je suis fipérimètre s’agrandit. J’ai visité nissante au baccalauréat en un magnifique temple bouddétudes littéraires françaises À Wuhan, il n’y a que très histe, l’immense Musée d’Hubei et j’ai été vice-présidente OGX peu d’étrangers et j’ai l’impres- (un des plus prestigieux en Chine) d’AIESEC-Chicoutimi. Je suis sion d’être le centre d’attraction et je vais bientôt me rendre à Péprésentement en Chine, dans de la ville. Beaucoup de gens kin pour voir la Grande Muraille de la ville de Wuhan, à titre de (des enfants et des adultes) Chine ainsi que la Cité Interdite. stagiaire de l’AIESEC en ensei- veulent se faire prendre en pho- Et ce, tout en apprenant à mieux gnement du français. to à mes côtés. Tout est nouveau me connaître (mes forces, mes pour moi, mais pas la tempéra- faiblesses), à me débrouiller dans Ce stage doit durer dix se- ture : il fait presque aussi froid un monde si loin et si différent du maines dans une école qui se qu’au Québec. Je trouve la nour- mien. J’apprivoise le métier d’ennomme New Oriental School. riture délicieuse. L’ennui, c’est seignant. Je sais maintenant que Bien que les cours d’anglais et de réussir à la commander et c’est celui que je désire exercer. Je depuis peu, de français gagnent lorsque j’y parviens, je ne suis partage la culture de mon pays en en popularité en raison de l’ex- jamais certaine de ce qui va se plus de découvrir celle d’un autre. pansion économique fulgurante retrouver dans mon assiette... de la Chine, dans la ville où je Un très bon repas coûte environ Pour tenter votre chance demeure, il n’y a encore que très 14 yuans, soit l’équivalent de à l’international, vous êtes inpeu de gens qui parlent ces lan- deux dollars canadiens. Le plus vités à nous contacter au local gues. Cela, y compris les chauf- souvent, je mange des «dum- P0-5030 poste 2025, à l’UQAC, feurs de taxis, d’autobus, les cais- plings» (des pâtes farcies) : c’est ou à écrire à Annick Bourdeau siers, les autorités, les médecins, un mets traditionnel chinois très (vice-présidente aux ressources etc. Presque rien n’est traduit. populaire et il en existe des di- humaines) à l’adresse suivante : C’est une sensation particulière zaines de variétés. tmchicoutimi@gmail.com. Pour de ne pas pouvoir communiquer de plus amples informations avec les gens qui nous entourent. Au début de mon séjour, à sur l’AIESEC et ses échanges La raison qui explique la sou- chaque fois que je sortais de chez de stages internationaux, vous daine popularité du français en moi, c’était comme si je partais pouvez également consulChine est la suivante : de nom- en mission. Les premières fois, ter notre site Internet de AIEbreuses entreprises étrangères je ne m’aventurais pas très loin SEC-Canada : www.aiesec.ca

À la suite à mes expériences en leadership dans notre bureau de l’AIESEC, j’ai décidé de poursuivre ma formation en tant que stagiaire international chez Vermeg Services a Tunis.

Samedi dernier, j’ai eu l’opportunité de présenter mon pays, ma province, ma ville et bien sûr, l’UQAC à une trentaine de membres de l’IHEC, lors d’une journée de formation et de présentation des stagiaires AIESEC. Bien entendu, la neige, le froid et le multiculturalisme québécois ont suscité le plus de questions chez les étudiants tunisiens.

s’installent ici. Citons en exemple la compagnie de voitures Citroën qui exige des chinois qu’ils engagent une base en français.

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Sbahir! Je m’appelle Antoine Gagnon, je suis gradué de l’UQAC en administration profil finances et gestion internationale. Je suis membre de l’AIESEC-Chicoutimi depuis deux ans.

À mon arrivée, j’ai reçu un accueil très chaleureux de la part des membres de l’AIESEC IHEC Carthage, qui m’ont intégré dans toutes leurs activités. J’habite présentement chez la famille d’un membre de l’AIESEC. Je peux donc goûter aux plats typiques (très épicés!!!), discuter avec la famille sur les différences culturelles, sociales et politiques entre nos pays et vivre dans une cité pratiquement exempte de touristes.

Stagiaire en Chine

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Stagiaire en Tunisie

nir prometteur pour ce pays possédant un traité de libreéchange avec l’Union européenne depuis janvier 2008. Les gens y sont très généreux, sociables et ouverts aux étrangers.


Claudia Néron

Une artiste polyvalente et proche de la nature sentent bien l’évolution des territoires forestiers et agricoles du Québec, soutenue et inspirée par la culture amérindienne. Cependant, cette recherche historique n’a rien d’ennuyeuse, elle est modernisée et interprétée par l’artiste de manière actuelle et artistique, mélangeant bon nombre de médiums (peinture, photographie, sculpture, graphisme, muséologie, vidéo, installation, etc.) ce qui permet de plaire et de rejoindre un public plus vaste.

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dynamique, d’en apprendre un peu plus sur l’adaptation évolutive des cultures amérindiennes et québécoises dans les territoires de notre région en raison des conditions climatiques et physiques de ceux-ci. En somme, on peut facilement se sentir concerné par l’exposition que Claudia Néron nous propose, car actuellement, l’identité québécoise est difficile à cerner. Il est donc important de comprendre d’où nous venons pour saisir notre culture et la définir davantage. L’artiste nous invite à explorer le passé pour comprendre notre futur. Vous avez jusqu’au 27 mai pour visiter cette exposition où des objets du quotidien sont convertis en œuvres d’art pour définir notre identité et en découvrir son histoire.

Sous la forme d’un sentier, l’exposition se divise en trois zones catégorisées par les territoires naturels québécois, zone 1 : territoire exploré, zone 2 : territoire habité et zone 3 : territoire transformé. Dans chacune de ces zones, les matières Effectivement, cette et les mouvements s’entrenature est palpable et se coupent et se mélangent. ressent tout au long du De ce fait, des installations, Pour information : parcours de l’exposition en une exploitation de l’esPulperie de Chicoutimi faisant explorer une vision pace et des compositions (418) 698-3100 historique de la culture graphiques créent une exinfo@pulperie.com québécoise aux visiteurs. position enveloppante qui, www.pulperie.com Cette vision est définie par en aucun cas, ne devient une recherche d’objets et lassante. Ceci nous permet Pour contacter l’artiste : de matériaux qui repré- donc, de façon originale et Claudia_neron@uqac.ca

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Claudia Néron, originaire du Saguenay, est une artiste, une graphiste et une étudiante à la maîtrise en art de l’Université du Québec à Chicoutimi. Elle nous propose l’exposition «Objets de culture et culture d’objets» au musée de La Pulperie du 27 octobre au 27 mai. L’exposition nous plonge dans un univers où des objets du quotidien sont revus selon une philosophie porteuse de simplicité et de respect de la nature, valeurs ayant une grande importance pour l’artiste.

L’artiste s’attarde sur divers objets du quotidien.

Claudia Néron fait vivre un survol historique très original.

BD

AU CINÉMA pa r Simon Bilodeau


La 12e édition du festival sur le court métrage au Saguenay

Des courts, en veux-tu? En v’là! REGARD sur le court métrage au Saguenay, c’est des milliers d’amateurs de cinéma, 600 films courts provenant de 25 pays, pendant cinq jours consécutifs et un événement francophone unique en Amérique du Nord. Pour sa douzième édition, l’émotion, l’action, l’intensité et le drame seront en terres saguenéennes du 12 au 16 mars prochains.

À l’occasion de cet événement haut en couleurs, le

directeur général de Caravane films, Ian Gailer, nous a accordé une entrevue pour mieux connaître et comprendre REGARD. La mission de ce festival est d’abord de démocratiser l’art du court métrage. Démocratiser dans le sens de le faire voir, de le faire aimer, de le faire connaître. Le court métrage étant habituellement marginalisé dans les festivals de longs métrages, souvent relayé à un simple volet, devient pour quelques jours un événement dont il est la vedette. À cette occasion, les curieux et les professionnels pourront échanger ensemble et voir à peu près tout ce qui peut se faire dans les

Pour plus de détails à propos de la programmation du festival, vous pouvez consulter son site officiel : http://www.caravane.tv/

Bon cinéma à tous et à toutes!

les animateurs/créateurs/humoristes souhaitent que leur portail donne de la visibilité à d’autres professionnels du divertissement ou à divers événements. Ils le font déjà avec Les trois de pique, un site Internet proposant des films comiques et des insolences téléphoniques ainsi que le

Pour l’avenir,

concours de courts métrages De l’âme à l’écran. Évidemment, leur but premier est de s’attirer le plus grand nombre d’internautes possible et de faire connaître le Ministère de l’humour à la grandeur du Québec. Pour consulter ce portail, visitez le .fm adium www.r

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Le portail de divertissement s’adresse principalement aux 15 à 35 ans, soit à la nébuleuse génération Y. L’humour de Pierre-Luc, Charles et Jean-Sébastien est accessible et comme ils se plaisent à le mentionner, «unique et au-

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Trois visages qui en disent long : fou rire garanti!

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Sans critiquer la radio commerciale, les trois animateurs considèrent que ce médium est éphémère. «On avait l’impression de travailler dans le beurre. Après une émission, il ne reste plus rien. On ne voulait pas que notre travail se perde», souligne Charles. Voulant laisser une marque plus indélébile, ils créent Radium.fm, qui permet d’entendre ou de visionner tout le matériel instantanément. Pour eux, Internet crée un rapport direct avec le public. Grâce à Radium.fm, ils ont pu faire renaître Le Ministère de l’humour, diffusé tous les lundis à 18 heures en direct de votre ordinateur.

thentique», avec un brin d’absurde. Quatre chroniqueurs viennent pimenter Radium.fm avec des sujets aussi variés que le showbiz (Marie-Josée Gauvin), les plaisirs coupables (Simon Roy Martel), le tour du Web (Alexis Leclerc) et les tests «scientifiques» de différents produits (Deejay Mclellan).

à 2005 sur les ondes de CKAJ où elle a connu un vif succès. Après un an de séparation, les trois comparses se retrouvent pour animer une émission d’humour à KYK-FM.

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À cette adresse sont réunis la radio en direct, des jeux interactifs, des blogues ainsi que des vidéos cocasses, le tout présenté dans un format attrayant et original. «Notre concept réunit des facteurs gagnant qui rassemblent les gens, mais le cœur battant de Radium.fm, c’est Le Ministère de l’humour», lance Charles. Issus d’Art et technologie des médias (ATM), les créateurs se sont fait connaître grâce à leur émission d’humour décapant, Le Ministère de l’humour. Elle a été diffusée de 2002

Ce que propose l’édition REGARD 2008, c’est de tout pour tous les goûts. Il y a un volet sur les films diffusés en salles, divisé en plusieurs genres pour les cinéphiles. Un autre volet est dédié au marché du court métrage avec ses divers ateliers et s’adresse au Dziga Vertov en vous. Un ha-

bitué du festival, Rémi-Pierre Paquin, en sera le porte-parole cette année. Pour les passionnés d’animation, un cinéaste de l’Office national du film, Pierre Hébert, fera une performance de grattage sur pellicule en direct, en plus d’avoir une rétrospective en son honneur. Pour les amateurs de musique plus ou moins distordue, le groupe montréalais We Are Wolves ouvre le festival à l’Opéra.

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REGARD se distingue des autres festivals du genre dans le monde ou de d’autres plus près de nous de par sa convivialité. Les

rencontres et le rapprochement des artisans sont plus aisés en raison de la réputation chaleureuse de la région et parce que les invités se retrouvent souvent au même endroit en même temps. Cette réputation est maintenue grâce à la qualité de son personnel, soit des employés et surtout des bénévoles sans qui l’événement ne pourrait avoir lieu.

Pur Plaisir

Radium.fm Profitant des nombreuses possibilités offertes par Internet, trois jeunes créateurs, Pierre-Luc Desbiens, Charles Bergeron Goupille et Jean-Sébastien Martel se taillent une place en tant que professionnels du divertissement. Depuis octobre dernier, leur portail web Radium.fm se donne comme mission de réjouir vos oreilles et vos yeux.

genres cinématographiques. Cette fantastique odyssée est née du désir d’Éric Bachand et ses amis qui voulaient faire une célébration, une rencontre annuelle sur la relève du cinéma québécois. Les premières éditions présentaient de tout, des films courts, moyens, longs, pour finalement se spécialiser dans le court métrage. Depuis 1996, le festival a grossi pour prendre la forme qu’on lui connaît aujourd’hui, devenant même assez gros et assez réputé pour être capable de remettre des prix.


Mieux vaut se souvenir de ce qui suit plutôt que de se rappeler *de* cette capsule En français, les prépositions sont souvent utilisées à mauvais escient. Cela s’explique par le fait qu’à l’oral, les gens se soucient peu de la manière dont ils emploient les prépositions, ce qui se répercute sur la langue écrite. Voici quelques erreurs fréquentes.

• Aller quelque part et non aller à ou en quelque part : «En fin de semaine, j’irai quelque part.»

• Se fâcher contre et non se fâcher après : «Il s’est fâché contre lui.»

• Ressembler à et non ressembler de : «Tu ressembles à ma sœur.»

• Parler à quelqu’un ou parler avec quelqu’un : «J’ai parlé à / avec mon ami.»

• Devant un verbe à l’infinitif, remercier de et non remercier pour. Si ce qui suit n’est pas un verbe à l’infinitif, la préposition pour peut être utilisée : «Je vous remercie de m’avoir aidé.»; «Je vous remercie de / pour votre aide.»

• Sensibiliser à et non sensibiliser sur : «Les enseignants tentent de sensibiliser les jeunes aux changements climatiques.»

• Avoir l’air de et non avoir l’air à : «Tu a l’air de croire que je suis incompétent.»

• Se fier à quelqu’un et non se fier sur quelqu’un : «Vas-y, je me fie à toi!»

• Avoir mal au dos et non avoir mal dans le dos : «Je me suis fait mal au dos en déneigeant ma cour.»

• Siéger à un comité et non siéger sur un comité : «J’ai siégé à l’Assemblée nationale.»

• Marcher dans la rue et non marcher sur la rue : «J’étais en train de marcher dans la rue lorsqu’un chauffard m’a heurté.»

• En semaine et non sur semaine : «Quelles sont vos heures d’ouverture en semaine?»

• Travailler dans une ferme et non travailler sur une ferme : «Pour payer mes études, je travaille dans une ferme durant l’été.»

• Mettre en garde contre et non mettre en garde sur : «Je vous mets en garde contre tous les risques possibles.»

• Accrocher à et non accrocher sur : «J’ai accroché un tableau au mur.»

• S’opposer à et non s’opposer contre : «Les étudiants peuvent s’opposer à la hausse des droits de scolarité.»

• Se souvenir de quelque chose, mais se rappeler quelque chose : «Je me souviens des règles de grammaire, mais je ne me rappelle pas les enseignants qui me les ont montrées.»

• Informer de et non informer sur : «Statistique Canada informe la population du taux de chômage notamment. » • Par contre, à la forme pronominale, s’informer de ou s’informer sur : «Je me suis informé de / sur son état de santé.» • De ou à? : «La voiture de ma mère»; «La sœur de mon père.»; «L’ami de mon grandpère.»

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• Vis-à-vis de et non vis-à-vis : «Le jardin est vis-à-vis du parc.» • Échanger contre et non échanger pour : «J’ai échangé mon vieux veston contre un élégant smoking.» • Prendre feu et non prendre en feu : «Le bâtiment a pris feu au milieu de la nuit.» • Être censé et non être censé de: «Je suis censé connaître mon numéro d’assurance sociale.» N.B. : Selon le Multi dictionnaire de la langue française, la forme «être supposé de» est fautive, car elle constitue le calque de «to be supposed to». • Naviguer sur Internet ou dans Internet : «Lorsque le temps est pluvieux, je navigue sur / dans Internet.» N.B. : Selon le Multi dictionnaire de la langue française, le nom Internet commence toujours par une lettre majuscule et n’est jamais précédé d’un déterminant. • De prime abord et non à prime abord : «De prime abord, ce travail semble fastidieux.» • Pallier quelque chose et non pallier à quelque chose : «Pour pallier ce problème, il faudrait être plus attentif.» La langue française est remplie de petits caprices de ce genre. Utilisez fréquemment le dictionnaire et gardez l’oeil ouvert!


La femme derrière le soldat L’armée canadienne en Afghanistan suscite plus que jamais des débats au sein de la société québécoise, ne serait-ce qu’à propos de la légitimité de leur présence en ces terres occupées depuis plus de trente ans. Il est proposé ici de voir l’institution de l’armée sous un autre angle : celui des conjointes de militaires. Voici donc une incursion dans la vie de milliers de femmes pour qui la liberté et l’épanouissement sont sérieusement mis en danger.

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En fait, toujours selon Mme Harrison, 53% des épouses de militaires canadiens n’occupent aucun emploi

jamais elle n’est traitée comme ayant travaillé pour eux, mais plutôt comme ayant simplement fait son devoir d’épouse. Mais si, malgré tout, la femme décide d’aller sur le marché du travail, elle devra subir une double contrainte : celle du travail et celle de la production domestique, car les tâches ne seront généralement pas plus divisées. D’après la sociologue féministe Anne-Marie Devreux, le service militaire reproduit la division sexuelle du travail et «montre qu’il s’agit d’un apprentissage non seulement du maniement des armes et du pouvoir symbolique du rapport de force matériel, mais aussi, et peutêtre surtout, du maniement des rapports hiérarchiques et d’oppression en matière de tâches reproductives». Ce sont les femmes, mères ou «amies» qui, «naturellement», reprennent à leur charge cette fonction pour laquelle elles semblent être si naturellement faites. Ainsi, non seulement la force de travail des femmes ne leur est pas reconnue f i n a n c i è re ment, mais les femmes servent en définitive de garantie à ce que le soldat soit toujours prêt au combat.

C’est d’ailleurs lorsque le conjoint doit s’absenter durant des mois que la femme doit encore faire plus de sacrifices, pour des raisons de logistique, comme la préparation du déménagement ou encore la réinscription des enfants à l’école. Il serait extrêmement difficile pour elle d’avoir une profession, ou encore de mener à terme divers projets qui l’animent. En plus de ne pas avoir le temps de travailler, les déménagements répétitifs découragent beaucoup d’entre elles à se trouver un emploi. Lorsqu’elles y parviennent, elles y restent trop peu longtemps donc elles ne réussissent pas à verser assez d’argent pour le régime de retraite, ni à amasser des avantages sociaux, tels le chômage ou un salaire convenable. Qui plus est, elles devront de toute manière abandonner leur travail à la prochaine affectation de leur conjoint. Il s’avère que «leur contribution au marché du travail est beaucoup plus faible que celle des épouses civiles», a constaté la sociologue Deborah Harrison dans un article paru en 1992 dans la revue Recherches féministes.

à l’extérieur de la maison, ce qui n’est le cas que pour 23% des Canadiennes en général. Elles occupent principalement des emplois à faible revenu et à temps partiel. Leur dépendance économique crée non seulement un sentiment d’infériorité, mais fait en sorte que peu d’entre elles prendront le risque de divorcer, car elles ont beaucoup trop à perdre, particulièrement parce qu’il est peu probable qu’elles aient conservé leurs compétences professionnelles ou acquis leur propre capital. L’armée prend pour acquis ces sacrifices de l’épouse et

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En s’enrôlant dans l’armée, la plupart des soldats s’attendent à y retrouver une belle fraternité. Mais le but premier de cette institution reste la possibilité du combat et c’est pourquoi les soldats sont formés

Il est indispensable d’établir les conditions dans lesquelles le soldat évolue, car cela permet de mieux cibler l’ambiance qui peut régner dans sa vie privée. Dans le cercle familial, les femmes sont rarement gradées selon le site de la Défense canadienne. Elles se voient encouragées à s’occuper de leur famille par des discours informels, par des rencontres aux centres de la famille et elles se font proposer du bénévolat à l’intérieur de la structure de l’armée et inciter à prendre en main les tâches domestiques. L’armée s’efforce de maintenir cette division sexuelle du travail afin de s’assurer de l’entière disponibilité des soldats qui doivent faire face à de nombreux déplacements. La planification se fait donc à partir de ces éventuels déménagements et la vie familiale

est orientée uniquement par le travail de l’homme. Il devient évident qu’avec le contrôle qu’exerce l’institution militaire sur les soldats, la femme a très peu de liberté individuelle.

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Nous sommes en mesure de nous demander quels impacts les opérations militaires canadiennes ont sur la vie privée des épouses de ces soldats, comme un manque de ressources financières, le sacrifice d’une vie privée, une existence solitaire. Nous reprendrons ici la thèse tirée du documentaire «Les épouses de l’armée» de Claire Corriveau : elles sont les «premières victimes collatérales d’une armée qui, sans leurs sacrifices et leur travail dans l’ombre, ne pourrait pas mener à bien ses opérations. Une efficacité qu’elles paient très chèrement».

en conséquence. Dès le début de la formation, la conformité est attendue d’eux : nous leur coupons les cheveux, leur donnons un uniforme et les faisons marcher au même pas. Ensuite vient l’entraînement rigoureux durant quelques mois, où ils seront isolés du civil. La possibilité de contrôle prend ici toute son importance, car les soldats et les épouses deviennent complètement dépendants de la vie que leur offre les Forces canadiennes. Elles leur fournissent les soins médicaux (ils n’ont plus droit à l’assurance-maladie du Québec), les spécialistes nécessaires et peuvent ainsi exercer un contrôle sur eux. Mais paradoxalement, les soldats doivent toujours donner l’impression qu’ils ont eux-mêmes le contrôle sur leur vie, sur la situation et surtout, sur l’ennemi.

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Marché de la solidarité 100% régional Pesticides, OGM, antibiotiques et insecticides sont tous des éléments que l’on tente de bannir de notre alimentation. Mais comment pouvons-nous être certains que les aliments que nous achetons ne possèdent aucune trace de ces produits néfastes pour notre santé? Chose difficile à faire. Cependant, j’ai découvert une solution simple, efficace et rapide. Il s’agit du Marché de la solidarité de Jonquière.

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Cet organisme, à but non lucratif, a été créé au printemps dernier par Isabelle Riffon, membre des Amis de la Terre. Le marché est donc né d’une philosophie de respect de la terre et de l’humain. Il a comme défi d’aider les producteurs locaux à commercialiser leurs produits biologiques et équitables. En fait, il vise une autonomie alimentaire totalement régionale. Donc, en plus d’y trouver des aliments biologiques, le client consomme local et contribue au développement économique de sa région. Également, en favorisant l’agriculture de proximité, le marché diminue le transport des aliments et par conséquent, représente un plus pour l’environnement. On retrouve de tout au marché,

en passant par le porc, les légumes, le savon, la farine, la bière, le bœuf, le canard et plusieurs autres. Voici maintenant comment faire pour devenir membre du Marché de la solidarité et les étapes à suivre pour se procurer ces produits. Étape numéro un, il faut d’abord consulter le site www.atsaglac.com et s’inscrire au marché pour un coût de seulement 20$ par an. Seconde étape, consulter la section adhérent afin de connaître les produits, leurs producteurs et leurs prix. Un seul clic dans la case à côté du produit que l’on désire et le tour est joué, ce dernier est dans notre panier. Cette étape terminée, il ne reste plus qu’à faire imprimer notre

commande-facture. Dernière étape, se présenter le jour du point de chute afin de rassembler nos achats au Marché de la solidarité situé au 2196 St-Dominique à Jonquière, un endroit chaleureux. Très bientôt, probablement au mois de mars, il sera également possible de se procurer ces produits à Chicoutimi puisqu’un marché est censé y ouvrir. D’ailleurs, des bénévoles sont recherchés... Finalement, une fois sur place, facture et sac à la main, de gentils bénévoles se feront un plaisir de vous remettre vos achats. Enfin, il est possible de rencontrer les producteurs qui sont sur place durant la journée, ce qui stimule le lien entre producteurs et consommateurs.

Depuis

que

je

suis

membre, je ne mange que les produits sains et savoureux du marché. De plus, mes rencontres avec les producteurs m’ont fait prendre conscience de l’énorme charge de travail qu’ils ont afin que leurs produits soient certifiés biologiques et équitables. Tout en stimulant l’économie régionale, vous y trouverez de merveilleux produits et la convivialité de l’achat de proximité. Vous serez charmés! Pour de plus amples informations, téléphonez au (418) 542-2555 ou écrivez-moi à l’adresse suivante : joanni_joncas@hotmail.com.

Mot du MAGE-UQAC Frais afférents «Quoi de mieux que de donner un bonbon après une claque dans la face» pourrait certainement être une citation de Mme Courchesne, ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport du Québec aurait dite après avoir présenté vendredi le 15 février dernier sa loi cadre contre les frais afférents. Rappelons que cette loi, permettant de circonscrire la liberté des universités d’imposer des augmentations de frais afférents aux étudiants, est une revendication étudiante depuis environ trois ans. La Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) a notamment fait maintes démarches en ce sens pour fournir, entre autres, un projet de loi aux différents partis. En juin 2007, le PLQ a imposé un dégel des droits de scolarité qui atteindra 500$ en 2012, soit une augmentation de l’ordre de 30%. Ce dégel a été fait malgré l’opposition des autres partis et des avis contraires des comités consultatifs sur le sujet. Par ailleurs, l’impact d’une telle mesure a été confirmée dans une recherche commandée par le ministère lui-même, qui signale qu’un dégel de cette ampleur

pourrait diminuer la clientèle étudiante de 6 000 à 13 000 étudiants. En août et en septembre, la ministre a tricoté une consultation éclaire via Internet sur la question des frais afférents. Voyant les contraintes poindre à l’horizon, certaines institutions, en décembre et janvier derniers, ont voté des augmentations de frais afférents de l’ordre de 102$, 280$ voire même 560$ applicables en septembre 2008. Fait rare au Québec, ces décisions ont récolté les foudres de la ministre. Dans notre cas, une entente de cinq ans avec l’institution pour ne pas mettre en place d’autres frais nous protège. La contre-partie sera néanmoins discutée dans les prochaines semaines, soit la bonification de la donation volontaire à la campagne majeure de financement. Un plus pour vous... Du 26 février au 18 mars prochains auront lieu les ouvertures de poste pour le conseil d’administration et le comité exécutif du MAGE-

UQAC pour le mandat 2008-09. L’ouverture des postes sera suivie d’une campagne électorale en bonne et due forme des candidats. Le comité électoral diffusera toute l’information possible sur ces derniers et sur les modalités du vote. Il y a fort à parier qu’encore cette année, nous procéderons à un vote électronique via le dossier étudiant. Vous avez de la gueule, désirez que les choses progressent, que vos droits en tant qu’étudiant soient respectés, vous voulez prendre une expérience hors du commun... saisissez donc cette opportunité.

Vice-président aux finances Le conseil central #418 du 14 février dernier a accepté un nouveau membre au sein du comité exécutif du

MAGE-UQAC. Sébastien Lévesque, étudiant en 1 re année en sciences comptables, sera

le vice-président aux affaires financières du MAGE-UQAC jusqu’au 30 avril 2008.

Calendrier des activités

27 février : 28 février : 10 mars : 11 mars : 12 mars : 13 mars : 17 au 21 mars : 25 mars : 26 mars : 27 mars :

Adaptation scolaire Linguistique et langues modernes et psychologie AGEEMUS Plein air RESERR Adaptation scolaire et BES

Festival étudiant RÉDIST RECSAC Travail social


La page blanche Je me réveillai quelques instants plus tard au même endroit, mais la nuit était tombée. Un lampadaire éclairait le lac, miroitant sous cette faible lumière qui me permettait d’admirer le jeu des ombres sur la pelouse. Je jetai un regard sur ma montre : il était déjà 23 heures. L’heure à laquelle plus personne n’était à l’extérieur, même l’abominable odeur n’était plus. Je déambulai maintenant sous la lune rouge quasi pleine, non sous le soleil doux. Rien ne me parvenait de la forêt, aucun son, aucune odeur.

C’est à ce moment que je compris que les autres étaient partis, car ils avaient perdu non pas contre moi, mais plutôt contre elle. Jamais je n’aurais cru que le mal pouvait nous attirer entre ses pattes sous le visage si vulnérable et si infantile d’une jeune fille en détresse. Pendant que je sentais la vie me quitter, j’aperçus la feuille blanche tranquillement se remplir, s’imbiber de mon sang.

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Mes yeux se tournèrent vers la forêt d’où elle venait d’émerger. Maintenant, des bruits de branches cassées, de pas précipités et de branches qui se frottaient contre des objets me parvenaient de la forêt. Je pouvais même y apercevoir des yeux jaunes entre les branches. J’agrippai la petite fille et je pris mes jambes à mon cou vers ma demeure. En remontant la ruelle, j’eus beau crier, supplier d’avoir de l’aide, les rideaux de toutes les maisons étaient fermés ou se fermaient d’un coup, comme si le monde avait peur. C’était exact, ils avaient peur, ils étaient même effrayés à la vue des créatures inhu-

Avant de composer le dernier numéro, je sentis la ligne se couper puis une forte douleur à ma cheville. Je basculai vers le sol et en tombant par derrière, j’aperçus le visage angélique de cette enfant dont j’avais sauvé la vie me regarder avec ses nouveaux yeux jaunes et ses dents fortement pointues qui dégustaient un morceau de ma chair pendant que l’odeur de l’hémo-

globine souillée montait. Tout d’un coup, je me sentis paralysé non pas par la peur, mais plutôt par une sensation froide qui clouait tous mes membres au sol pendant qu’elle me dévorait.

Journal étudiant de l’UQAC • Jounal Le

- «Ils arrivent».

Arrivé à l’intérieur, j’examinai la jeune fille pour m’assurer et me rassurer qu’elle n’était pas blessée. La poignée tourna quelques fois, puis on n’entendit plus rien, comme s’ils s’étaient rendu compte qu’ils avaient perdu. Je conduisis la jeune fille dans ma cuisine, lui offris un biscuit pour la rassurer, puis descendis avec elle à la cave en barrant la porte de celleci, question de me rassurer

moi-même. Je me rendis à ma chambre, agrippant le téléphone du revers, en composant les numéros de la police. Je pensai, tout en l’agrippant, que ma page blanche était le dernier de mes soucis.

Puis, un craquement se fit entendre derrière moi. Sans me détourner, je me mis à marcher de plus belle en me rappelant certaines rumeurs de disparitions qui couraient. Je sentis des bras fébriles s’agripper au pan de ma jupe. De petites mains fragiles et aucunement agressives. J’arrêtai mon mouvement et me retournai. C’était une petite fille de six ans à peine qui avait les larmes aux yeux et qui me regardait avec un air effrayé, mais aucun son ne sortait de sa bouche. Les plis de sa robe étaient déchirés et il y avait de la boue et des feuilles qui s’échappaient de ses cheveux. Quelques mots réussirent à s’échapper de sa gorge, comme des murmures affolés :

maines qui nous suivaient à la course. En regardant dans le rétroviseur d’une des voitures stationnées sur le bord de la rue, je pus y apercevoir ces monstres aux yeux jaunes qui ressemblaient à s’y méprendre à des elfes sortis des contes pour enfants, à l’exception qu’ils avaient de longues griffes et des dents acérées. Ma porte se présentait devant mes yeux. J’agrippai mes clés au fond de ma poche en passant proche d’échapper la jeune fille qui s’agrippait de plus en plus à mon veston. Je la déposai contre le sol pendant que je cherchais la bonne clé, puis nous entrâmes à l’intérieur de ma maison.

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J’attrapai mon veston puis ouvris la porte qui permettait de descendre vers la rue. La puanteur me prit de fouet. Elle était plus insupportable qu’à l’habitude, mais il fallait que je sorte pour me changer les idées. Je pris le chemin qui menait à l’avenue centrale, en regardant les gens autour de moi. Ces gens si insignifiants qui entouraient mon quartier; comme j’aurais aimé changer de place avec eux et ne plus avoir à me préoccuper de cette maudite page blanche. Elle me hantait. Rendu à deux pas de ma maison, je décidai de tourner vers mon lieu de réflexion, mon royaume solitaire : le lac à la croix. Arrivé au lac, d’où émergeait une forte odeur de poissons qui masquait l’odeur putride, je me couchai sous un pin gris. Admirer les nuages me donnait souvent la parfaite sensation de bien-être qui fait émerger les idées. En ce début de soirée, on pouvait même y apercevoir quelques

reflets du soleil couchant. La fatigue commença à prendre le contrôle sur moi, mes yeux se fermèrent peu à peu, je plongeai dans un sommeil profond.

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Le mal survient toujours lorsqu’on s’y attend le moins. Il est apparu dans ma vie en ce mois de juin sous une forme à laquelle, toute ma vie, je n’aurais su m’y attendre. Cette journée, comme avait été tout cet été de malheur, fut d’une chaleur qui faisait ressortir l’odeur putride et infecte du purin des fermes entourant notre localité. Comme tous les lundis, je déambulais dans ma cave, à l’abri de l’éternelle moiteur et de cette odeur à laquelle douze années de cohabitation n’avaient su réussir à m’y habituer au point de ne plus la sentir. Je regardai pour une septième fois, je crois, la page blanche que je devais remplir pour le mardi matin. Il était déjà 17 heures et aucune idée ou plutôt, que des idées n’aillant aucun sens avaient jailli de mon esprit à la fois nerveux et fatigué. La seule idée qui me sembla être bonne était de sortir à l’extérieur prendre une bouffée d’air et de revenir plus tard sur cette fameuse page d’une blancheur effrayante.


La rupture

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Novembre 2006 - François Turchet (nom fictif ) réside à Montréal dans un immense bloc à appartements qui eux, n’ont

rien d’immense. Il vit seul et malgré cela, il arrive à peine à tout payer. Il travaille dans une grosse et importante manufacture de bouts de lacets en plastique 70 heures par semaine. Le pauvre homme n’a pas le choix de travailler autant s’il veut subvenir à ses besoins. Au boulot, les conditions de travail sont pénibles : il fait trop chaud ou trop froid (cela dépend des saisons), les

chiffres de travail sont longs et «fessent» sur le moral des travailleurs, l’endroit est énormément bruyant, l’air est saturé de poussière, une odeur écœurante de plastique brûlé est présente, la sécurité des ouvriers est compromise par le cycle infernal de la dangereuse machinerie. De plus, les rapports humains sont presque inexistants dû à la politique de «production maximum» de

l’usine et aussi en raison du fait que 75% des employés ne parlent pas la même langue (Montréal est une belle ville cosmopolite!). Tôt ou tard, l’esprit de François finira par «exploser». Il en deviendra complètement névrosé et un bon matin, il entrera dans une banque, arme à la main et commettra le fruit de cette société chaotique. Et tout le monde se demandera pourquoi.

Année de la Tortue (vers 1721) - Kirikou, fier membre de la tribu des Boschimans (Peuple sauvage de l’Afrique méridionale, sur le haut Orange, au nord de la colonie du Cap, bref, perdu dans la jungle vierge) vit au rythme de la nature entouré de ses enfants, de sa «femme» et de sa parenté populeuse. À chaque jour, Kirikou et quelques uns de ses enfants partent dans les bois où ils trouvent de quoi manger. C’est là aussi que Kirikou enseigne à ses enfants plein de choses à propos de la végétation, des animaux et des forces naturelles... De retour au village, les plus jeunes qui y sont restés, ont été occupés par les sages paroles des aînés ou bien ils ont tout simplement joué à s’en faire mal au ventre... En soirée, toute la tribu se réunit autour d’un grand feu pour y danser au rythme d’une musique des plus festives. Beaucoup plus tard, on trouvera des traces de l’existence de ce peuple sous forme de symboles «de joie de vivre» et de leur pauvreté matérielle. Mais, ils étaient heureux. Et tout le monde se demandera pourquoi.


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Journal étudiant de l’UQAC • Jounal Le

griffonnier

Mercredi le 27 février 2008 ••••

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Uranium Dans le dernier numéro du Griffonnier, il a été question de la possibilité qu’une mine d’uranium ouvre ses portes au Saguenay-LacSaint-Jean. Comme il n’y a toujours pas de développements à ce sujet, voici quelques précisions en attendant d’en savoir plus.

Gisement d’uranium?

Loi du marché = loi du plus fort Après avoir interrogé un professeur de l’UQAC en géologie, Réal Daigneault, la lumière reste toujours difficile à faire. Mais quand même, plusieurs éléments peuvent être remis dans leur contexte. Premièrement, il y a de l’uranium partout, même dans votre cours. L’important, dans ce type d’entreprise, est que le gisement soit assez grand et concentré pour être rentable. Sinon, les autres mines dans le monde écraseront volontairement la concurrence, à l’aide des prix réduits, obligeant la faillite

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Selon un représentant du CLD de Petit-Saguenay, il y a six ou sept entreprises qui ont acheté des claims dans le triangle Petit-Saguenay, St-Siméon et Ste-Catherine. Des claims sont des terrains réservés à leur nom

afin de faire des travaux de prospection. Le même scénario s’est produit dans le Nord du LacSaint-Jean. Mais qu’est-ce que cela signifie?

des plus petits. Par exemple, la mine Niobec ne peut dépasser 20% du marché mondial, selon une entente avec l’autre mine de niobium au Brésil, pour garder une certaine concurrence. Sinon, ils seront menacés par la faillite. C’est la loi du marché! Spéculation Ainsi, les entreprises de recherche minière (les prospecteurs à gros budget) font des pieds et des mains pour spéculer sur la valeur de leur gisement. De cette façon, ils peuvent revendre le terrain à prix élevé, à de grosses entreprises d’exploitation minière. Aurons-nous la chance d’avoir une mine d’uranium au Saguenay-Lac-Saint-Jean? Seul le temps nous le dira! D’ici là, Le Griffonnier suivra le dossier de près.

OFFRE D’EMPLOI GRAPHISTE Le graphiste doit :

nier. en page du journal Le Griffon - Voir à l’ensemble de la mise maison d’impression. - Établir les contacts avec la dinateur. nées et la maintenance de l’or - Effectuer l’archivage des don veur (site Web). - Effectuer la mise à jour du ser

Aptitudes recherchées :

itiative. - Être créatif et faire preuve d’in ment aux changements. ide - Être capable de s’adapter rap ces). s pression (respect des échéan - Être capable de travailler sou équipe. - Être capable de travailler en l’écrit. - Bien maîtriser le français à - Travailler avec minutie.

e apte La personne retenue devra êtrsuivants: els à travailler avec les logici .

Xpress - Adobe InDesign CS ou Quark - Adobe Photoshop CS. - Adobe Illustrator CS. 8 (mise à jour du site Web). - Macromedia Dreamweaver pertinents. - Autres logiciels pouvant être sur un ordinateur MAC. tue - À noter que le travail s’effec

Exigence :

toute autre - Formation en graphisme ou tinente. formation ou expérience per

Conditions :

PRENDS LE CONTRÔLE DE L’UQAC!

iner. - Date d’embauche : à déterm iron une semaine par mois, - Travail à horaire variable, env par année. res, à raison de huit parutions pour un minimum de 30 heu - Salaire à discuter. dits) nte à l’UQAC (minimum 3 cré - La personne doit être étudia au cours de l’année.

Le Festival étudiant est de retour cette année et fait peau neuve en proposant une nouvelle thématique, sans pour autant abandonner les éléments qui en font un succès année après année. Sous le thème de «Prends le contrôle de l’UQAC!», qui succède aux Olympiaques de l’UQAC, vous serez amenés à compétitionner amicalement entre associations étudiantes à travers une série d’activités amusantes qui vous permettront de vous dépasser et de récolter des points pour votre association. Remporter la première place du festival étudiant est un honneur qui est très prisé au sein de l’université. Ce prix témoigne de l’engagement et de la polyvalence des membres de votre association. Mais, il y a un prix à payer pour prétendre à ce titre et c’est de réussir à mobiliser les étudiants de votre association afin qu’ils participent activement et viennent s’amuser dans les différentes activités organisées. Du 17 au 20 mars prochains, la 18e édition du Festival étudiant se déroulera dans notre université et nous permettra d’en voir de toutes les couleurs et de se laisser surprendre par les performances roquambolesques de vos camarades. Le comité organisateur vous invite en grand nombre à participer aux festivités qui auront lieu tous les jours de la semaine de midi à tard en soirée, selon la programmation établie.

Les personnes intéressées

Vous êtes donc tous et toutes attendus le lundi 17 mars à 10h au centre social pour la cérémonie d’ouverture (en n’oubliant pas vos drapeaux d’association). Vos vice-présidents socioculturels sont au courant des détails, questionnez-les! Joignez-vous au cérémonial et n’oubliez pas de vous amuser! Il est à noter qu’aucune activité mettant en contexte une quelconque consommation d’alcool n’est prévue. Comme le propose la thématique visuelle de cette année, on t’invite à décrocher un peu de la matrice et à venir prendre le contrôle de l’UQAC! La semaine du Festival étudiant est bien souvent l’occasion rêvée pour les étudiants de se sortir un peu le nez de leurs livres. Alors, c’est ta chance de venir goûter au dynamisme qu’offre la vie sur le campus dans un contexte festif et stimulant, de quoi vous laisser des souvenirs mémorables et inoubliables de votre passage à l’université. Pour plus d’informations, contactez le représentant socioculturel de votre association ou directement le v.-p. aux affaires étudiantes du MAGE-UQAC à etudiants@mageuqac.com. Vincent Gagnon Vice-président aux affaires étudiantes etudiants@mageuqac.com

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doivent faire par venir leur cur

: -Par la poste à l’attention de administratif le sab M. Henry Girard, respon UC) versitaires de Chicoutimi (CE uni s nte Communications étudia é 555, boulevard de l’Universit Chicoutimi (Québec), G7H 2B1 0 -En personne : au local P0-310 er@uqac.ca nni riffo -Par courriel : journal_g poste 2011 Pour information : 545-5011 res. vendredi 7 mars 2008 à 16 heu le : er tul Date limite pour pos


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