Griffonnier098 25septembre2014

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No 98 - Jeudi 25 septembre 2014

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Confidence d'un parent étudiant

page 9

CEUC.ca

pages 8 et 9

Couchsurfing, page 3 une alternative aux hôtels

Dossier cyberculture pages 12 et 13

publié par les Communications étudiantes universitaires de Chicoutimi (CEUC)

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Chronique Pour Noémie, qu’elle gagne ou qu’elle perd

Pile, je gagne et face, tu perds…

Je me suis surpris, il y a quelques semaines de cela, à prodiguer un conseil qui s’avéra être un tabou universel. À une amie qui pleurait parce que sa douce moitié ne daigna pas sortir du sommeil le jour de son anniversaire, je dis ceci : « Chérie, les femmes sont toujours les perdantes dans un couple. »

Zacharie Bonneau Chroniqueur Je l’avais dit impulsivement, bien sûr, dans l’euphorie ambiante des verres de vin et de mon fidèle public pendu à mes lèvres. Cependant, mon audi-

toire sembla perdre le contact au moment même où je déclamais cette vérité inventée. Un silence de mort s’est installé, et ce que je croyais être une petite remarque désinvolte fut reçue comme un boulet de canon sur le territoire ennemi : celui des mâles qui entouraient la table. Non pas que je n’accorde une quelconque importance à ce qu’un homme peut penser de moi, ni que je ne cherche l’approbation de ceux-ci. Ayant pris, il y a longtemps, le rôle du méchant ami gai qui monte la tête des jeunes filles bien mises, je me suis habitué à attirer leurs foudres. Et je dois admettre que je ne déteste pas ça. Faire pleuvoir une pluie d’injures bien envoyée sur les petits amis de mes amies est devenu mon camp d’entrainement. Mais cette fois-là n’était pas comme les autres. Habi-

tuellement, les hommes sont prompts à me donner des réponses maladroites sur lesquelles il est facile de se faire les griffes. Mais ce soir-là, pas de renvoi d’ascenseur, seulement un long silence angoissant. Jusqu’à ce que l’un d’eux esquisse ce qui ressemblait à une phrase. Comme je m’y attendais, ce fut le plus agressif et le moins éloquent qui prit les armes en premier : « Ben là ! Les gars sont pas tous des trous de culs ! » Il est dur pour moi de l’admettre, mais sans s’en rendre compte, le Cro-Magnon venait de semer un doute dans mon esprit. Toutes ces questions qui, depuis toujours, sont restées sans réponse me sont revenues en tête et sont pratiquement devenues une obsession. Je me suis mis à bêtement interroger mes proches, les filles en couple, les filles célibataires, les

filles qui revoient leur « ex », les filles qui seront certainement vierges jusqu’à leur mort… Et je n’en tirai qu’une seule évidence : la relation est une lutte. Pat Benatar ne se doutait probablement pas de révéler le plus grand secret de tous les temps, quand elle a chanté Love is a battlefield. Mais c’est en écoutant parler les filles que j’ai compris que tout se négocie, tout se justifie et tout se camoufle. Toutes les relations sont, en fin de compte, des relations amourhaine. Le jeu de séduction est un espion envoyé en reconnaissance, les fiançailles sont une déclaration de guerre, dont le mariage est le premier coup de canon.

mesdames, quand vous faites quelque chose pour lui, le ferait-il pour vous ? Lorsqu’il voudra des enfants, serez-vous la personne désignée d’office pour mettre en veilleuse votre carrière ? Quand il vous parle, vous taisez-vous ? Ces questions sont déconcertantes, dérangeantes, et je dois bien l’admettre, dangereuses pour le bien-être d’un couple. Elles n’en sont pas moins un as dans votre manche. Aimer sans se méfier est-ce encore possible ? Je l’ignore. Si oui, faut-il que la femme soit automatiquement la perdante pour qu’un couple dure ? Alors, mesdames ? Perdante ou gagnante ?

Munitions nécessaires pour l’armement de la première ligne ? Les questionnements ! Demandez-vous,

Chronique d’une fille d’ « icitte » qui étudie à Strasbourg J’avais complètement oublié que l’adaptation était un concept assez désagréable de la vie en général. Je me voyais déjà devenir strasbourgeoise dès que j’allais poser un pied en ville, je me voyais déjà être la fille la plus branchée de ma cité… Mais j’étais donc si naïve ! Joséphine Simard Chroniqueuse J’arrive sur place et c’est comme un genre de rêve dont je n’ai pas le contrôle. Mes attentes se font complètement dépasser par la réalité et ce que je croyais avoir si bien préparé ne l’est pas du tout, en fait. Le plus difficile pour moi et pour la plupart des étudiants étrangers à qui je pose cette question, c’est de se sentir seul dans les premiers jours, parce qu’on n’a pas encore compris que si on ne va pas vers les gens, ils ne viendront pas vers nous. J’ai marché trois jours dans Strasbourg sans adresser la parole à personne, en me félicitant d’être si indépendante. Mais mon orgueil en a pris un coup quand j’ai réalisé que j’avais « dont » besoin de parler à des gens. C’est

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une belle leçon d’humilité que de s’avouer dépendante de la compagnie d’autres humains. Puis, devant ce sentiment de désespoir qu’est la solitude à l’autre bout du monde, on fonce. Il faut dire que dans une université qui compte près de 42 000 étudiants et dont 20% viennent de pays étrangers, je n’étais pas la seule à me chercher des amis. Ce qui fait que maintenant, je suis bien entourée de Québécois, Français, Portugais, Italiens, Allemands, Australiens et autres, avec qui je peux discuter de trucs pratiques comme de sujets pas du tout pertinents. Depuis une semaine, je marche, je découvre, je goute, je sens, je marche encore, je picole, je marche toujours, mais surtout, j’essaie de comprendre comment fonctionne l’administration française, le système le plus absurde et le plus compliqué qu’il m’ait été donné de voir (OK, je n’ai pas rencontré beaucoup de systèmes jusqu’à maintenant, mais bon). Je vous en reparlerai quand j’aurai enfin réussi à m’inscrire à l’université, car pour l’instant, je vais à mes cours, mais je ne suis pas

inscrite (trouvez l’erreur). Alors à vous, futurs étudiants étrangers qui choisiront peut-être la France comme pays d’accueil, voici quelques conseils utiles pour votre début de séjour :

nutes, du vin à deux euros, un zoo et un jardin botanique gratuits, des dizaines de musées aussi gratuits, du Riesling, de la Flamenkuche, des Kougel-

hopfs, des noms de rues pas prononçables et des milliers de cyclistes partout, tu « trippes ». Là-dessus, je vais « tripper », bonne journée à tous !

-Photocopiez TOUS vos documents (un judicieux conseil de Julie Gagnon, on la salue) ; -Préparez-vous à marcher de bureau en bureau en ne sachant pas trop pourquoi ; -Prenez au moins cinq photos d’identité (avec ou sans sourire) ; -Ne perdez pas votre passeport (c’est très désagréable, je vous le confirme) ; -Finalement, soyez patients avec ceux qui s’occupent du système administratif, car il ne faut pas oublier qu’eux aussi en sont victimes. Bref, c’est le chaos, mais on finit par s’y retrouver malgré tout. De toute façon, quand on a une ville entière pour s’étourdir avec des trucs comme une cathédrale qui a plus de 1000 ans, un centre-ville historique dans lequel tout le monde s’amuse jour et nuit, des habitants sympathiques qui font tout pour que tu te sentes bien, l’Allemagne à cinq mi-

Photo : Marie-Ève St-Onge

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Voyage Couchsurfing C'est en effet ce que propose le site de réseautage Couchsurfing.org qui s'adresse aux voyageurs cherchant une manière alternative de séjourner dans villes et villages partout sur le globe. Pour quelqu'un d'extérieur, l'idée de dormir chez un étranger peut paraitre quelque peu risquée, mais beaucoup de mesures ont été mises en place afin d'assurer la sécurité du surfer, mais aussi de l'hôte.

Marilou Lebel-Dupuis Journaliste

Dormir avec un inconnu également décrire l'endroit où le surfer dormira. S'agitil, par exemple, d'un sofa dans une pièce commune ou plutôt d'un lit dans une chambre d'ami ? Pour se la jouer prudent, cette première étape permet déjà d'éliminer quelques personnes qui ont peu, ou alors pas du tout, rempli leurs informations. Plus important encore, chaque membre est évalué à travers les références laissées sur son profil. Regarder cellesci est probablement un bon moyen de vous assurer de faire une rencontre agréable. Une absence d’évaluation signifie un membre nouvellement inscrit ; certains préfèrent éviter, alors que d'autres n'hésitent pas à briser la glace — il faut bien commencer quelque part !

Tout d'abord, chaque membre du site possède son propre profil dans lequel il ou elle se présente : photos, profession, passe-temps, philosophie, origines, tout y passe ! Les membres doivent

Finalement, vous pouvez envoyer autant de demandes de Couchsurfing que vous voulez. Si plusieurs personnes acceptent de vous héberger, alors vous avez l'embarras du choix ! Ayez toujours un plan B,

C'est ce qu'une caissière belge m'a un jour dit. Devant mon air ébahi, elle a rapidement écrit le montant de la transaction, habituée de côtoyer les Français et les Québécois : « 3,97€ ».

saient par système vicésimal, soit par vingt. C'est difficile à croire, mais au Moyen Âge, en France, on disait plutôt vint et dis pour trente, deux vins pour

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Dans la région, ce sont plus de 900 membres qui constituent la communauté Couchsurfing, participant activement aux forums afin de répondre aux questions des voyageurs ou encore des Saguenéens — ça arrive ! À l'occasion, des rencontres sont organisées par les membres et pour ceux-ci afin de solidifier les liens qui les unissent. Et bien sûr, c'est aussi pour rencontrer des gens qui partagent cette même curiosité pour l'autre, pour cet étranger que l'on accueille chez soi à bras ouverts ou chez qui l'on s'invite lors de séjours outre-mer.

tant que l'on ne retrouve pas dans une auberge jeunesse ou un hôtel. Que vous soyez vous -même voyageur, ou alors que l'envie d'ouvrir votre porte à un inconnu vous tente, rendez-vous au Couchsurfing.org !

Mentalité Faire du Couchsurfing, c'est faire preuve d'une ouverture d'esprit. C'est accepter l'idée de se retrouver

Photo : http://pvtistes.net/wp-content/uploads/2014/05/couchsurfing.png

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quarante, deux vins et dis pour cinquante et ainsi de suite ! Toutefois, la fin du Moyen Âge apporte la presque supré-

matie du système décimal (on dit presque, car pour une raison tout à fait inconnue, le français a conservé les formes vicésimales pour soixante-dix, quatre-vingts

Photo : http://www.lexpress.fr/pictures/407/208848_une-caissiere-de-supermarche.jpg

On peut penser à tort que le français de ces deux nations est resté figé dans le temps, qu'il s'agit d'une ancienne manière de compter, mais la vérité n'est pas aussi tranchée. En fait, cette manière de compter par système décimal remonte au temps des Romains. Les Celtes et les Gaulois, par contre, le fai-

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Et au Saguenay ?

possiblement seul à parler avec une personne dont on ne connait que très peu de choses, et provenant d'une société où les codes peuvent être différents des nôtres. C'est aussi un regard privilégié sur une culture, une proximité avec l'habi-

Trois nonante-sept

Marilou Lebel-Dupuis Journaliste Les Belges, de même que les Suisses, ne comptent pas comme la majorité de la francophonie. Quand ils ont passé le cap des soixante, une chose incroyable se produit : soixantedix se dit plutôt septante, quatre-vingts devient huitante, et quatre-vingt-dix, nonante.

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que ce soit en raison de l'indisponibilité des hôtes dans la ville désirée ou, plus rarement, si votre instinct vous dit justement que quelque chose cloche chez l'un de ceux-ci.

et quatre-vingt-dix). Appelez ça nostalgie de l'ancien système ou pour reprendre les mots de l'Académie française, un « besoin de conserver la marque d'un calcul mental mieux adapté aux grands nombres » — bien que les anglophones ne soient pourtant pas plus mauvais en calcul, même s'ils utilisent le système décimal... Les hypothèses sur le sujet sont toutes plus obscures les unes que les autres. Il est cependant intéressant de savoir que l'Académie française, dans ses dictionnaires, reconnait les deux manières de compter, bien que le système totalement décimal n'est qu'officiel qu'en Belgique et en Suisse ! Au final, si vous trouvez bizarres les nombres belges et suisses, interrogez-vous deux fois plutôt qu'une : est-il plus compliqué de dire nonantesept, ou de multiplier quatre avec vingt, d'ajouter dix, et ensuite sept ? Journal Le Griffonnier

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Style de vie Le Couponing, une mode de plus en plus présente 555, boulevard de l’Université Chicoutimi (Québec) G7H 2B1 Local P0-3100

Téléphone : Télécopieur : Courriel :

418 545-5011 poste 2011 418 545-5400 redactionceuc@uqac.ca

Rédactrice Emmanuelle Melançon en chef : Graphiste : Alexandre Girard Correction : Emmanuelle Melançon Collaborateurs :

Frédéric Beaudry-Grenier Zacharie Bonneau Gabriel Brochu-LeCouffe Jonathan Gagnon Dominique Giroux John-Alejandro Gonzalez Marilou Lebel-Dupuis Lucas Hébert Dana Lessard Camille Perry Jessica Roy-Vachon Joséphine Simard Alexandra Tremblay

Le couponing… Qui n’a jamais entendu parler de cette activité qui consiste à ramasser des coupons rabais dans le but de faire des économies ? Aujourd’hui, ce mot fait de plus en plus partie de notre vocabulaire. Personnellement, je connais au moins cinq personnes dans mon entourage qui le font, mais est-ce vraiment profitable ? Est-ce que ce que les émissions comme Les Accros aux coupons nous montrent la réalité ou elle l’exagère ? Êtes-vous tenté par l’expérience ? Moi, je l’ai essayé pendant tout un été pour finalement laisser tomber parce que ça me demandait beaucoup trop de temps.

Photo: http://www.hebdosregionaux.ca/monteregie/2012/08/22/un-site-de-couponing-rejoint-17-000-personnes-au-quebec

Jessica Roy-Vachon Journaliste

Impression : Imprimerie le Progrès du Saguenay Tirage :

3 000 exemplaires

Les propos contenus dans chaque article n’engagent que leurs auteurs. - Dépôt légalBibliothèque Nationale du Québec Bibliothèque Nationale du Canada Le Griffonnier est publié par les Communications étudiantes universitaires de Chicoutimi (CEUC).

Prochaine parution : Jeudi 30 octobre 2014 Tombée des textes : Vendredi 17 octobre 2014, 17 h Tombée publicitaire : Lundi 20 octobre 2014, 17 h

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Pour ceux qui ne connaissent pas encore le sujet dont je vais parler, il s’agit de ramasser des coupons rabais dans les journaux, les circulaires ou bien les magasins. On peut également en faire imprimer par Internet ou s’en faire venir par la poste. Une fois qu’on les a en main, on prépare la liste des choses qu’on doit s’acheter et on va faire nos courses avec nos coupons dans le but de faire le plus d’économies possible. Certes, dit ainsi ça peut sembler simple, mais en fait ce ne l’est pas tant que ça. Il faut s’assurer de prendre le bon article avec le bon coupon, il faut vérifier la date de péremption inscrite à l’endos

du produit et lire les petits commentaires qui expliquent les différentes limitations en lien avec ledit coupon. Pour trouver ces rabais, il existe plusieurs sites Internet comme save.ca, websaver.ca et gocoupons.ca qui permettent à ceux et celles qui veulent faire des économies de les commander par la poste ou bien de les faire imprimer. Il existe également une limite en ce qui concerne le nombre de coupons qu’on peut imprimer ou faire parvenir. On ne trouve pas toujours ceux dont on a besoin pour nos courses, mais parfois ça peut valoir la peine d’en avoir quelques-uns pour faire des économies. Les coupons peuvent donner des rabais de 0,50 $, de 1 $, et voire davantage, dépendamment

des spéciaux de la semaine. Par contre, pour ceux qui s’imaginent qu’ils peuvent se faire de l’argent en utilisant des coupons rabais, vous pouvez oublier cette idée. Ce que l’on peut voir dans les émissions américaines n’est pas la réalité du Québec. Pour devenir bon dans le couponing, il faut savoir se préparer. On commence par classer nos coupons et guetter les rabais dans les circulaires. S’inscrire sur un site ou un forum de couponing peut également être utile pour avoir de bons conseils. Il faut être patient, car au début cette activité peut nous prendre environ trois heures par semaine pour nous préparer, puis peu à peu, cela nous demandera moins de temps.

Pour ceux qui veulent l’essayer, dites-vous que vous pouvez quand même faire de belles économies selon les coupons que vous ramasserez et selon votre degré de patience. Il ne faut pas en virer fou et faire des réserves à n’en plus finir puisque de toute façon les ventes reviennent environ aux trois mois. Un autre petit conseil, certaines personnes font des échanges de coupons. Cherchez sur Facebook, par exemple, des pages d’accros aux coupons, cela vous permettra d’échanger avec les autres et d’apprendre comment devenir bon pour faire de belles économies. Sur ce, essayez-le, le couponing vaut la peine, mais soyez patient. Vous pourriez aimer l’expérience et devenir vous aussi un… accro aux coupons !

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Chronique linguistique Pardon ? Avez-vous « répété deux fois la même chose » ? Alors, vous venez de commettre une erreur de langage qu’on appelle un pléonasme fautif. À la base, un pléonasme est une figure stylistique qui, fréquemment utilisé dans la littérature, consiste à mettre l’accent sur une idée en la renforçant au moyen d’un mot ou d’un groupe de mots synonymes. Le pléonasme est utilisé dans le discours ou dans les textes lorsque la personne qui écrit veut insister sur un élément en particulier. Selon le Portail linguistique du Canada, un pléonasme devient un problème lorsqu’il est produit de manière « inutile et abusive ».

Dana Lessard Journaliste Il existe deux types de pléonasmes dont l’utilisation n’est pas considérée comme fautive. Le premier se nomme pléonasme d’insistance ; il se définit comme étant la répétition « dans une phrase de mots qui ont le même sens ou qui expriment la même idée ». C’est donc un procédé d’insistance ou de redondance. Certaines expressions comme « de mes propres yeux » et « c’est un hasard tout à fait imprévu » sont de bons exemples de ce que représente le pléonasme d’insistance. Le deuxième type de pléonasme est plus difficile à déceler, car il est plus subtil. Il consiste à mettre dans la même phrase un mot et sa définition. D’ailleurs, il s’agit encore ici d’une figure de style qui, lorsqu’elle est utilisée adéquatement, peut donner une orientation intéressante, légère, voire comique à un texte. L’exemple suivant est très représentatif de ce genre de pléonasme : « Cette femme est vraiment superficielle : elle est incapable de s’intéresser aux réalités profondes ! » Le troisième et dernier type de pléonasme est utilisé de manière fautive ; il est donc nécessaire de s’assurer de son

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absence lors de la révision d’un texte français. Pour le corriger, il faut porter une attention particulière aux mots et au sens de ces derniers. Selon le site Internet Portail linguistique du Canada, le pléonasme le plus fréquent et le plus difficile à déceler est celui impliquant le pronom relatif dont. Ce qu’il faut d’abord retenir de ce pronom relatif, c’est qu’il est construit à partir de la préposition de et d’un pronom comme qui, quoi, lequel, laquelle, lesquels et lesquelles, autrement dit de quoi, de qui, duquel, de laquelle, desquels et desquelles. Prenons l’exemple de la phrase suivante : « C’est de politique dont il faut éviter de parler ». Pour reconnaitre l’emploi fautif du pronom relatif et par conséquent déceler la redondance, le pléonasme fautif, portez attention à la présence de la préposition de en début de phrase. En utilisant ensuite le pronom dont, on répète la préposition de qui est incluse dans le dont. Il faudrait dire : « C’est de politique qu’il faut éviter de parler. » Voici un autre exemple fautif : « C’est de toi dont il est question ici. » On devrait dire : « C’est toi dont il est question ici. »

Les pléonasmes fautifs les plus courants Pléonasmes fautifs

Équivalents corrects

Collaborer ensemble

Collaborer

Comme par exemple

Par exemple

Monter en haut, descendre en bas

Monter, descendre

Marcher à pied

Aller à pied, marcher

Prévoir à l’avance

Prévoir

Se lever debout

Se lever

Allumer la lumière

Allumer

Bonne chance dans l’écriture de vos textes et j’espère que la chance sera de votre côté!

Plusieurs autres groupes de mots ou expressions figées que nous utilisons fréquemment sont également fautifs. Certaines expressions fautives ont été calquées sur l’anglais (anglicisme phraséologique) et sont utilisées dans la langue à mauvais escient. Par exemple, l’expression « abolir complèment » est un pléonasme fautif et est calqué sur l’anglais « to abolish completely ». Pour ne pas tomber dans le piège des pléonasmes fautifs, il peut être judicieux d’apprendre par cœur les principaux afin de les éviter dans le discours et dans les textes. Pour vous aider à y parvenir, vous trouverez cidessous un tableau qui mentionne les pléonasmes fautifs les plus courants. Je vous suggère d’ailleurs de vous rendre sur ce site Internet pour les consulter : http:// pages.globetrotter.net/matrem/pleonasmes.html.

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Technologie Google et l’immortalité

Le Times du 30 septembre 2013 titrait « Can Google solve death? », une inquiétante question que soulevait l’annonce de la création de Calico par la multinationale. Avec Calico, Larry Page, cofondateur de Google, souhaite se pencher sur la question de l’immortalité. Il serait réaliste, estime le PDG, de viser à ce qu’un humain né dans les années 90 gagne 100 ans d’espérance de vie. Ceci n’est bien sûr qu’un objectif de départ. Or, de quelle façon comptent-ils faire cela ? Rien n’est certain et les objectifs officiels de Calico ne sont pas encore publiés. Il est par contre possible d’émettre des hypothèses à partir des recherches déjà publiées sur le sujet et des chercheurs déjà à l’emploi du géant de l’informatique. Lucas Hébert Journaliste Comment même prétendre à la possibilité de l’immortalité ? Il faut commencer par se poser la question de l’existence de l’âme. L’avancement des sciences, de la biologie jusqu’à la neurologie, a tendance à limiter l’idée même de la vie à un assemblage

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complexe, mais purement mécanique, de molécules et de cellules. Si l’on accepte cette explication, s’ensuit logiquement la déduction suivante : le contrôle que nous possédons sur la vie n’a comme limite que l’avancé de la technologie. Peut-être pourrons-nous un jour recréer en laboratoire la vie de façon totalement artificielle, enlevant à la nature l’ultime chose qui nous émerveille encore d’elle. Ou même, dans le cas qui nous intéresse, permettre à la vie de ne plus connaitre de fin. Il faudrait alors repenser notre rapport à l’existence. La valeur de la vie humaine serait totalement changée en y enlevant sa portion éphémère. Mais la mort effraie. Et l’évolution de la race humaine semble bien souvent se trouver dans un rapport de déni face à notre condition de mortel. Il n’est pas chose nouvelle dans l’histoire de l’humanité de vouloir prolonger la vie. Ce qui est récent par contre est de vouloir le faire pour des raisons économiques, et surtout, d’en faire une priorité aux dépends de la qualité de cette même vie. Cela semble pourtant bien être l’ambition de beau-

coup d’adeptes du mouvement transhumanisme auprès duquel Google recrute. Raymond Kurzweil, informaticien et expert en nanotechnologies, engagé en 2012 par la compagnie, prétend depuis des années qu’il sera possible dès 2045 de transférer notre conscience dans un ordinateur. Il croit aussi que la nanotechnologie permettra d’ici peu de soigner beaucoup des maux qui affligent le développement normal du corps humain. De minuscules robots dans notre système pourraient prendre le relais des défaillances naturelles qu’amène le vieillissement. Même si l’idée peut sembler sortir directement d’un film de science-fiction, Kurzweil est conseiller de l’armée américaine dans le domaine et le projet est considéré avec tout le sérieux du monde. Arthur Levinson, chef de la direction de Calico, est de son côté un expert en génétique et en biotechnologies, en plus d’être le président du conseil d’administration d’Apple. Levinson se spécialise dans l’étude des génomes et donc du matériel génétique. Son but est

de décoder les données de l’activité encéphalique qui sont, d’une façon ou d’une autre, cryptées dans un individu. Après tout, si notre conscience n’est composée que de données physiquement présentes dans notre cerveau, il est plausible de prétendre parvenir à la décrypter et pourquoi pas, en faire la sauvegarde sur un disque dur ? Tout ce que cela prendrait serait un gigantesque système de traitement de données. Et quel est le plus gros système de traitement de données mondial ? Google, justement. Par conscience, les transhumanistes ne parlent pas seulement de nos souvenirs, mais de nos pensées, de notre vécu. Il ne s’agirait pas seulement d’une sauvegarde de ce que nous avons été, mais aussi d’une prolongation même de notre existence qui se continuerait en dehors de notre corps. Il est difficile d’imaginer la rationalité humaine emprisonnée dans un circuit informatique, coupée des informations que lui apportait autrefois son corps, ses sens, ne vivant plus le monde en

présence physique, mais au travers des relais numériques et de minces fils d’or. La science tend à nous montrer que cela est possible, mais point que cela est souhaitable. L’immortalité pourrait bien tuer l’humanité. Par chance, les transhumanistes sont optimistes. Que souhaiter de mieux à ces consciences numériques que des corps artificiels ? Les membres artificiels et les prothèses prophétisés très tôt par les auteurs de sciences-fictions sont aujourd’hui chose commune. L’avancement de la science ne manquera pas de redonner à ces faux membres les sensations qu’avaient les originaux et pourquoi pas, de les améliorer et de les rendre plus résistants et efficaces ? Seul l’avenir nous dira si Google vient d’ouvrir un coffre au trésor ou bien une boite de Pandore. Page dit que nous verrons les premiers résultats concrets de Calico dans une vingtaine d’années. Imaginons qu’alors, seuls les plus riches en profiteront. Bientôt, peut-être, la mort même sera devenue la misère des pauvres.

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Parcours étudiant Un projet de loi pour encadrer les stages

Camille Perry Journaliste Selon le site de la Chambre des communes ; « Le texte modifie la définition de « employé »

le domaine. L’employeur doit également préciser les conditions du stage, dont le nombre d’heures requises, et tenir un registre des heures travaillées par le stagiaire. Source : The Guardian

L’automne 2014 pourrait apporter de bonnes nouvelles aux jeunes qui cumulent les expériences de stages en espérant décrocher un emploi, souvent sans succès. La députée néo-démocrate Laurin Liu (Rivière-desMille-Îles) a en effet déposé, en juin dernier le projet de loi C-620, Loi modifiant le Code canadien du travail (formation non rémunérée), à la Chambre des communes. Le texte a été lu en juin 2014, mais devrait être étudié seulement cet automne.

Photo tirée du film The Internship, dans lequel deux anciens vendeurs tentent de se faire une place au sein de l’entreprise Google.

du Code canadien du travail afin d’y inclure les personnes qui reçoivent une formation, rémunérée ou non, et précise les conditions dans lesquelles il est permis d’offrir une formation non rémunérée. » La députée Liu affirme avoir reçu l’appui de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), de l’Alliance canadienne des associations, de la Fédération canadienne des étudiants et

étudiantes (FCÉÉ), du Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO) et de la Canadian Intern Association. Le texte du projet de loi précise que l’employé recevant la formation (le stagiaire) ne doit remplacer aucun employé rémunéré. Le stage doit aussi être bénéfique principalement pour l’employé en améliorant ses perspectives d’emploi dans

L’Assemblée nationale française a quant à elle déjà agi pour encadrer le recours aux stagiaires. La députée du Parti Socialiste Chaynesse Khirouni, qui a porté ce projet de loi, dénonçait alors « une augmentation forte du nombre des stages, passant de 600.000 stages par an en 2006 à 6 millions », selon le Figaro, au 25 février 2014. Par ailleurs, le taux de chômage chez les Français atteignait 10,8% en novembre 2013, selon l’OCDE, tandis que le nombre de jeunes chômeurs frôlait déjà les 20% en 2012. Le projet de loi voté le 24 février 2014 vise à contrer le recours abusif aux stagiaires, notamment pour combler des postes qui devraient être permanents et rémunérés. Pour ce faire, les stages ne pourront excéder six

mois au total. Cette loi vise aussi à assurer des stages de qualité ainsi qu’à protéger les droits et statuts des stagiaires. Au Canada, le taux de chômage atteignait plutôt 7% en août 2014, alors que celui des 15 à 24 ans s’élève à 13,4%. Selon le Nouveau Parti démocratique (NPD), l’inaction du gouvernement conservateur devant la tendance des entreprises de convertir des postes rémunérés en stages non rémunérés est malheureuse. La ColombieBritannique a déjà rendu les stages non rémunérés illégaux, sauf s’ils font partie prenante d’une formation professionnelle spécifique ou d’un programme d’éducation reconnu. En encadrant les stages non rémunérés, le NPD veut aussi assurer aux stagiaires qu’ils puissent refuser d’exécuter des tâches dangereuses et une protection contre le harcèlement sexuel. La Presse, en juin 2014, avançait le chiffre de 300 000 stagiaires au pays. Le Nouveau Parti démocratique du Canada constitue l’opposition officielle, avec 97 députés.

E L L E U N N EA L S A E R T É N N A I É D G U T E É SÉ L N B O I M T E A S C I S A MUN S COM DE

L’AGA sera tenu

e au local P0-7

000 situé dans le ce ntre social ipal de l’UQAC, le mardi 7 octobre à 11 h Il sera entre autres question : - de réaliser un retour sur l’exercice 2013-2014 - de présenter les états financiers 30 avril 2014 - d'élire des administrateurs

au pavillon Princ

Tous les étudiants ayant payé leur cotisation étudiante sont de facto membres de CEUC. Pour vous présenter comme administrateur, faites parvenir votre CV ainsi qu’une brève lettre d’intention à ceuc@uqac.ca avec pour objet « Candidature administrateur » ou venez les remettre en main propre au local P0-3100 d’ici le mercredi 1er octobre.

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Ton université. Ta voix. Jeudi 25 septembre 2014

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Parcours étudiant Maman, étudiante et membre exécutif du GSPE-UQAC

Conciliation étude-famille : Est-ce possible ? Lorsque j’ai pris la décision de réorienter ma carrière et de retourner à l’université, je me suis dit : « Dom ! Qu’est-ce que tu fais là! Tu as un travail, tu peux te débrouiller avec deux métiers que tu as déjà étudiés, tu as deux jeunes enfants qui ont besoin de toi, tu as un mari et tu t’en vas dans la cour des grands ! Tu es folle ! » Dominique Giroux Collaboratrice spéciale La première fois que j’ai mis les pieds à l’université et que j’ai assisté à mes deux premiers cours, ce fut un choc incroyable. Comment pourraisje arriver à m’adapter à tout ce nouveau ? Surtout que presque dix années avaient passé sans retourner à l’école. Je devais, premièrement, m’adapter à mon nouveau rôle de parent étudiant ainsi qu’à la jeune vingtaine qui m’entourait dans les classes, car ils avaient une longueur d’avance sur moi. Ensuite, je devais faire la conciliation de mes travaux avec mes obligations parentales. Mais

comment pourrais-je séparer, agencer et organiser mon agenda ? Comment organiser deux enfants dans deux garderies différentes, deux cours, des heures d’études, des travaux d’équipes, l’épicerie, le ménage, la préparation de la nourriture, les rendez-vous chez le médecin (dentiste, ORL, etc.), les commissions, le bénévolat, etc. À cela, s’ajoutent les choses qu’on ne peut pas prévoir. Par exemple, les enfants malades, les visites imprévues à l’urgence, la famille ou les amis dans le besoin, et j’en passe. J’en ai passé des heures à réorganiser l’agenda

scolaire et familial ! J’ai passé par toutes sortes d’émotions : la frustration, la colère, la déception, la joie, la fierté, etc. Je me suis retroussée les manches à plusieurs reprises. Chaque petite réussite me donnait de l’énergie, m’encourageait à persévérer et à avancer plus loin. J’ai toujours dit que nous, les parents étudiants, portions deux chapeaux différents, mais l’un par-dessus l’autre. Celui de parent, que nous ne pouvons enlever, car nous le portons le matin au réveil, le midi, le soir avant de nous coucher,

Au bureau, à la maison et par tout où y'a internet

Horaire automne 2014

Mardi

Avec Camille Perr y

Avec Frédéric et François Desbiens

20 h 30 L'arbre de vie Avec Natalie Tremblay

Je ne peux pas dire que le chemin de la conciliation étude-famille n’est pas difficile. Il l’est. Mais, il est faisable ! À mon avis, quand nous sommes parent-étudiant, la persévérance, la passion du métier ainsi que le support de son entourage et des institutions sont très importants. Parlant de support, il y a un groupe à l’UQAC reconnu

par le MAGE-UQAC qui soutient les étudiants qui font la conciliation étude-famille, c’est le GSPE-UQAC. Il a pour but de mettre en œuvre divers moyens permettant de reconnaitre et de faciliter l’articulation étudefamille au sein de sa communauté étudiante. L’objectif de ce groupe est de développer des opportunités de rencontres et d’échanges entre parents étudiants, de favoriser le développement de l’entraide et de la solidarité entre ses membres, de transmettre des informations d’intérêt, de sensibiliser aux ressources et moyens nécessaires à une articulation harmonieuse entre études et vie de famille, ainsi que de favoriser la visibilité et la reconnaissance des parents étudiants et de leurs conditions auprès de la population étudiante et des instances universitaires. Sachez qu’il y a également un groupe de soutien aux parents étudiants de l’UQAC disponible via Facebook. Vous êtes parents étudiants ? Vous pouvez vous joindre à nous !

Écoute CEUCRadio, branche-toi sur ceuc.ca

Lundi

13 h Viens voir matante

à l’université, dans un travail d’équipe, quand nous ou un de nos enfants est malade, etc. C’est un chapeau permanent qui ne se retourne pas dans les boutiques. Il fait partie de nous. Celui d’étudiant, quant à lui, c’est un chapeau pouvant se mettre par-dessus celui de parent. Il nous donne l’opportunité de nous accomplir en tant que personne et en tant que professionnel. Il nous fait se sentir autre chose que d’être seulement un parent. Il nous permet l’apprentissage, l’ouverture sur le monde ainsi que de se préparer une meilleure vie professionnelle et familiale.

11h30 L'heure Geek

Jeudi

Vendredi

10 h Lendemain de brosse Avec Sophie Bolduc et Frédérique Carré

20 h L'effet psychotrope Avec Dr Plaisir

Consultez ceuc.ca pour l'horaire complet et pour l'accès aux baladodiffusions des émissions.

La musique c'est ta vie, deviens responsable musical pour CEUCRadio! No

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Culture Chronique sur la mode

La haute couture québécoise au Saguenay En fille qui aime la mode, j’étais vraiment contente lorsque j’ai su que Saguenay allait avoir, pour une première année, un évènement qui portait sur le sujet. C’est du 13 au 16 août dernier que se déroulait la première édition de Panache Évènement Mode au Hangar de la Zone Portuaire de Chicoutimi, regroupant plusieurs designers québécois, dont le porte-parole, Denis Gagnon.

23 h. Encore une chance, ils ont fini par en installer quelques-unes après un certain moment. En outres, sur le billet, l’heure inscrite était 19 h, mais le défilé n’a commencé qu’à 20 h 30. L’attente

était longue et il n’y avait rien à faire en attendant le spectacle, donc les gens commençaient à s’impatienter. En ce qui concerne le défilé en lui-même, disons que c’était

surprenant et déstabilisant. Devant nous, il n’y avait qu’une petite scène sur laquelle trônait un divan. Les mannequins y sont montés à tour de rôle sous la supervision du designer Denis Gagnon qui lui, les

Jessica Roy-Vachon Chroniqueuse Je suis allée voir ce que les médias considéraient comme la soirée à ne pas manquer, soit celle du mercredi le 14 au soir et, sincèrement, j’ai été fort déçue. Pour commencer, il n’y avait pas de chaises, il fallait rester debout jusqu’à

Photo : Jessica Roy-Vachon

plaçait tour à tour sur le divan et autour. Une fois toutes sur la scène, elles ont enfilé un masque fabriqué dans le même tissu que les vêtements qu’elles portaient. Et c’était déjà fini. Le défilé avait duré en tout 15 minutes. Il était suivi d’une soirée dansante jusqu’à 23 h. Il est clair que les organisateurs ont cherché à imiter les défilés qui sont présentés à New York et à Montréal. Mais, malheureusement, le tout manquait un peu d’organisation. Je ne vous déconseille pas d’aller voir les prochaines éditions de ces défilés, car ceux de Dinh Ba Design, d’Ève Gravel et de Mélissa Nepton promettaient d’être intéressants. Même si, personnellement, je n’ai pas aimé la soirée du mercredi, je crois que les autres pouvaient plaire aux amateurs de mode. Car, comme nous le savons, tous les gouts sont dans la nature. La prochaine fois, allez-y, passez une bonne soirée et profitez du moment pour découvrir certains de nos designers québécois.

La Nuit de la culture envahit la « St-Do »

Emmanuelle Melançon Journaliste La Nuit de la culture, évènement que l’on peut maintenant considérer comme annuel, renouvelle l’expérience pour une huitième fois. Le vendredi 26 septembre, à partir de 19 h, maintes activités gratuites animeront une bonne partie de la ville. Cette animation se concentra principalement entre le terminus

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de Jonquière et la nouvelle bibliothèque. Cette foisci, le porte-parole n’est nul autre que Philippe Brach, un jeune auteur, compositeur et interprète, natif du Saguenay, qui a remporté la 18e édition des Francouvertes à Montréal. Il sera dès 22 h à La P’tite Grenouille. De plus, la bibliothèque fermera exceptionnellement ses portes vers 23 h puisqu’elle accueille, entre autres, Les lectures de Diogène, l’un des solos des célèbres Clowns noirs. Également, les fous du roi, le Duo Galémai-Ann, Jonnhy l’accordéoniste et bien d’autres artistes envahiront la rue Saint-Dominique

pour l’occasion. D’ailleurs, La Voie Maltée, le Café Klimt, L’envol et le Patro auront aussi de quoi nous occuper. Et c’est à

partir de 18 h que le transport en commun sera gratuit avec les coupons. Cette année, on ne se le cachera pas, ils se sont

équipés pour nous faire veiller tard ! Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le site Internet du Mont-Jacob.

Photo : http://www.cindyboycephoto.com/wp-content/uploads/2014/04/Boyce_Cindy_CoverPhil_40_8611_BW_web.jpg

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Culture Le lancement de la nouvelle programmation du Théâtre La Rubrique Le 21 août dernier a eu lieu le lancement de la programmation 2014-2015 du Théâtre La Rubrique, à la Salle Pierrette-Gaudreault du Centre culturel du Mont-Jacob de Jonquière. Sous la formule d’un 5 à 7, le directeur artistique du théâtre, Benoît Lagrandeur, a présenté Les visages de la création, dans de courts extraits inédits qui ont dévoilé les quatorze œuvres de la saison. De plus, le public présent au lancement a pu assister, en exclusivité, à une lecture d’extraits de la production annuelle, Peroxyde. Jonathan Gagnon Journaliste Encore cette année, l’équipe du Théâtre La Rubrique a su diversifier son offre ; tous les publics seront rejoints par l’une ou l’autre des pièces qui seront jouées sur le Mont-Jacob. Voici donc un topo de ce qui y sera présenté. Tout d’abord, cinq spectacles jeunesses sont à l’agenda. Les 24 et 25 octobre prochains, Ma mère est un poisson rouge, un texte de Marie-Christine Lê-Huu, prendra place sur la scène du Mont-Jacob. Sous le thème du déménagement, Xavier a une mère un peu négligente, mais il peut compter sur ses amis pour l’épauler ! La deuxième production jeunesse à être présentée par le théâtre La Rubrique est Le Tour du Monde en 80 Jours.

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Ce classique de Jules Verne, adapté par Frédéric Bélanger, nous fait voyager partout dans le monde avec Phileas Fogg et son fidèle valet Passepartout. Ils nous font également vivre de folles aventures, de Londres à Shanghai, en passant par San Francisco et Bombay. Par la suite, la production Tout ce que vous n’avez pas vu à la télé prendra la scène d’assaut pour deux soirs seulement, le 27 et le 28 mars 2015. Dans ce texte signé et mis en scène par Simon Boulerice, Édouard et Julien racontent à leurs jumeaux non identiques leur propre histoire, du début de leur histoire d’amour à la naissance de leurs deux fils. Ils iront même jusqu’à révéler qui est leur « vrai » papa ! Les 10 et 11 avril 2015, le public pourra assister à une représentation d’un autre classique : Pinocchio. L’œuvre de Carlo Collodi, adaptée et mise en scène par Hugo Bélanger, raconte une histoire que tous connaissent, celle d’un petit pantin qui apprend les rudiments de la vie, en voyant son nez s’allonger quand il ment. Bien qu’elle soit présentée sous la catégorie jeunesse, cette pièce saura combler petits et grands ! Enfin, la dernière production pour les enfants aura lieu les 1 et 2 avril 2015. Là où j’habite vise les jeunes de 18 mois à 5 ans, et présente Téqui et Téoù, deux amis dont l’un préfère la terre et ce qui y pousse et l’autre, l’espace et ce qui y flotte. Les en-

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fants seront charmés par les accessoires à la fois simples et très descriptifs ! Par ailleurs, neuf spectacles pour adultes seront présentés tout au long de la saison. La première pièce à prendre place sur scène est la production annuelle du Théâtre La Rubrique : Peroxyde. De l’auteur Simon Boulerice, cette œuvre nous présente Linda, une femme qui vient de perdre sa mère et qui, en plus de ce deuil, doit composer avec le fait que son mari s’intéresse de moins en moins à elle, au profit du culturisme. Linda commence donc à fréquenter son coiffeur de plus en plus, et change la couleur de ses cheveux à un rythme ahurissant ! Ensuite, le 14 octobre prochain, Christian Bégin et Maude Guérin, deux acteurs québécois reconnus pour leur talent, montent sur scène le temps d’une représentation, dans la pièce Clôture de l’amour. S’engagera alors, à un moment inéluctable de leur relation, une guerre de mots entre les deux personnages, l’un metteur en scène et l’autre, actrice. Un texte poignant et menant à une réflexion sur la relation avec autrui, signé Pascal Rambert. Encore une fois pour un soir seulement, soit le 4 novembre prochain, la pièce L’affiche de Philippe Ducros se déroule en Palestine, alors qu’un imprimeur d’affiche de martyrs se retrouve à imprimer celle de son unique fils. S’enclenche alors une chute familiale, et le soldat responsable de la mort du fils de l’impri-

meur est submergé par la violence de son geste. De plus, un tout autre sujet, mais aussi actuel que le précédent, est abordé dans la pièce Cinq visages pour Camille Brunelle, présentée le 11 novembre 2014. Dans cette œuvre signée Guillaume Corbeil et mise en scène par Claude Poissant, cinq jeunes nous tissent leurs propres portraits, en se surexposant au public. Cette critique de notre utilisation des réseaux sociaux est à la fois ironique et grinçante. D’autre part, présentée le 31 janvier 2015, la pièce Une vie pour deux (La chair et autres fragments de l’amour) met en scène Simone et Jean, un couple en vacances en Irlande, qui fera une découverte qui bouleversera leur existence : une femme morte sur la plage. Cette femme prend une telle importance entre eux qu’ils lui inventent une existence, et ce jeu aura un impact inattendu sur leurs vies. Le 7 février 2015, le public aura droit à une pièce un peu plus légère ; Midsummer (une pièce et neuf chansons). Bob et Helena, tout juste rencontrés, s’engagent dans une aventure folle, celle de dépenser les 15 000 $ que Bob a dans les poches. En 48 h, les deux personnages amorcent une virée dans Édimbourg, et feront une rencontre qui changera peut-être le cours de leurs vies ! Par la suite, les 27 et 28 février 2015, La maison près du lac, écrite et une mise en scène par Yael Rasooly et Yaara Goldring, est présentée au public. Cette œuvre, qui allie cabaret musical et spectacle de marionnettes

pour adultes, nous présente trois sœurs qui doivent se cacher dans une pièce minuscule en attendant le retour de leur mère. La réalité s’effrite alors et fait place à un univers de poupées, en combinant humour, créativité et nostalgie. Ensuite, le 19 mars 2015, Love is in the Birds : une soirée francophone sans boule disco est présentée au public. La chanson L’arbre est dans ses feuilles de Zachary Richard est le point de départ de ce spectacle, où se côtoient chant, littérature et musique. Cette exploration d’un classique de Zachary Richard saura satisfaire les amoureux des mots et de la musique ! Finalement, la dernière pièce, mais non la moindre, Le Carrousel, nous est présentée le 17 avril 2015. Seule sur la scène, Sylvie Drapeau répète l’expérience de La liste et retrouve les mots de Jennifer Tremblay, dans une œuvre écrite pour elle. Le personnage de Sylvie Drapeau,en route vers le chevet de sa mère mourante, interpelle sa grand-mère décédée. Une quête, dans une multitude de souvenirs tissés dans sa mémoire, débute alors. La joie, de façon inattendue, triomphe malgré tout ! Cette programmation forte intéressante saura ravir tous les publics. De la comédie à la tragédie, en passant par la réflexion, les acteurs quimonteront sur scène pour cette nouvelle saison du Théâtre La Rubrique sauront démontrer leur talent, comme ils en ont l’habitude !

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Culture Pour en finir avec la culture Internet de cet été Les Internets ont amené une véritable révolution pour les créateurs de tout genre. Le partage sans frontière des informations et des connaissances a permis une démocratisation sans précédent des moyens de création. Dorénavant, quiconque peut apprendre à maitriser son art, de façon autodidacte, avec l’aide de la communauté Internet ainsi qu’une panoplie d’outils (acquis de façon légale ou non). La musique électronique incarne merveilleusement cet esprit. Cette forme d’expression est particulièrement propice au métissage, au mixage et au remixage d’une variété de genres musicaux. De plus, produire de la musique électronique ne nécessite aucune connaissance préalable dans ce domaine et aucune maitrise d’un instrument, ce qui la rend accessible à quiconque voulant s’y adonner. D’autres formes d’expressions numériques telles que la vidéo ou la création d’images sont également sujettes à cette libéralisation. Dans ce contexte, où les créateurs sont autodidactes et autosuffisants dans plusieurs disciplines, la distinction entre le musicien et l’artiste visuel s’efface, le son et l’image peuvent s’inscrire au sein de la même esthétique.

Alexandra Tremblay et Gabriel Brochu-LeCouffe Journalistes Des plateformes telles que TUMBLR, Instragram ou 4Chan deviennent alors des pouponnières stylistiques d’où émergent des artistes novateurs, créateurs de nouvelles tendances. À travers ce chaos créatif, nous avons identifié quatre courants qui représentent bien l’ère du temps et qui vont jusqu’à avoir un certain impact dans la culture populaire. Chillwave, witch house, vaporwave et seapunk : des termes obscurs, certes, mais

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que nous essaierons de définir tout au long de cet article. Pour mieux comprendre ce que signifient ces termes abstraits, il faut remonter aux origines de la musique électronique et suivre son évolution jusqu’à nos jours. C’est dans cette optique que nous avons concocté un graphique qui, à la manière du Ishkur’s Guide to Electronic Music, tente de cartographier les différentes tendances musicales qui nous intéressent. C’est après la guerre que le développement de l’électronique et de l’enregistrement a poussé les compositeurs d’avant-garde à expérimenter pour trouver de nouvelles sonorités. L’apparition des synthétiseurs, qui s’est faite progressivement au cours des années 50 et 60, a ouvert un éventail de possibilités. Au début de la décennie 70, les sonorités électroniques furent popularisées par des groupes de rock psychédélique comme Pink Floyd ou Tangerine Dream. Notons également l’influence de Kraftwerk sur ce qui allait devenir plus tard l’électro, la techno, la trance, etc. Issue du disco et des sonorités électroniques, l’avènement de la new wave, au tournant des années 80, est d’une importance capitale pour le son des années suivantes. La décennie 80 a vu naitre une nouvelle manière de vivre l’expérience musicale. Par la création de MTV et la diffusion des vidéoclips, l’acte de créer musicalement allait être joint à l’idée de développer une imagerie personnalisée. Les années suivantes verront une explosion de la musique populaire, un éclatement des genres, la diffusion de la musique et de la vidéo sur de nouveaux supports (cassettes, VHS), l’apparition des jeux vidéo… Bref, une période d’ébullition dans le monde du divertissement technologique. Vers la fin des années 80, la jeunesse vibrait au son de la techno, le house, du hip-hop et du dreampop. Dans cette ambiance musicale aux sonorités synthétiques, l’esthétique visuelle était toute aussi artificielle que flamboyante : les couleurs « fluos » utilisées sans modération, les effets vidéo épileptiques et la culture rave

stroboscopique. Ce sont, entre autres, ces éléments qui constituaient la zeitgeist de l’époque. À ce moment de l’article, vous vous demandez peutêtre où nous voulons en venir. Continuez de lire, nous allons vous éclairer ! Il est important de connaitre l’esthétique des années 80 pour comprendre celle du chillwave et du witch house. Évidemment, la culture populaire des années 2000 a, elle aussi, été souvent inspirée par les années 80, avec ce que certains ont décrit comme un « new wave revival ». Prenons en exemple des groupes comme Interpol ou Franz Ferdinand. Ce qui est particulier avec certaines des plus récentes tendances qui sont abordées dans cet article est que l’idéalisation de l’esthétique des années 80 y atteint de nouveaux sommets. Les pires éléments issus de ces années, ceux qu’on qualifierait de kitsch, de « quétaines » ou de vieillots, connaissent un engouement nouveau et qui dépasse la simple ironie (celle des hipsters). Le son et l’image sont

volontairement dégradés, à un point tel qu’ils en deviennent caricaturaux. Ici, la basse fidélité est de mise. Quantité d’efforts sont déployés pour atteindre cet objectif : les artistes fouillent les brocantes à la recherche de magnétophones cassettes, de camera VHS et d’appareils photos Polaroïd. Dans le cas du chillwave, l’esthétique recherchée s’apparente plus au côté pop glamour des années 80 : les sonorités électroniques du synthpop, l’atmosphère éthérée du dream pop et du shoegaze. Le style se caractérise généralement par un rythme assez lent, une utilisation extensive d’effets sonores, en particulier la réverbération, et par la chaleur de l’analogique qui est mise de l’avant. Quant au witch house, on cherche plutôt les sonorités froides de l’industriel et du gothique et on emploie abondamment les techniques du « chopped & screwed », c’est-àdire l’utilisation d’échantillons découpés, ralentis ou mis en boucles, afin de créer une atmosphère glauque, évoquant

parfois l’horreur. Le chillwave, plus près du rock indépendant, évoque souvent l’été, le surf, la plage et le tout est empreint d’une nostalgie adolescente. Le witch house, avec ses échantillons sonores ralentis à outrance, crée une impression de déchéance, de défectuosité, et suggère l’ésotérisme, voire le satanisme, mais toujours avec un certain second degré. Étant donné leur apparition aux alentours de 2010, les courants chillwave et witch house sont déjà bien ancrés dans le paysage musical. Vaporwave est une appellation quant à elle plus récente et méconnue. Bien que, stylistiquement parlant, le vaporwave hérite à la fois du chillwave et du witch house, il puise plutôt ses inspirations dans les années 90 et début 2000. En effet, le vaporwave a des sonorités beaucoup plus froides et synthétiques, avec une utilisation accrue de l’échantillonnage chopped & Screwed. On entendra des sons évoquant les jeux de Nintendo/Sega,

Desjardins fier partenaire de l’Université du Québec à Chicoutimi Desjardins soutient la réussite scolaire, de par nos commandites nous permettons à des jeunes de poursuivre leurs rêves. Nous croyons au développement de notre clientèle jeunesse. Le 25 août dernier, la caravane Desjardins débarquait à la Coop étudiante afin de remettre des privilèges à nos membres Desjardins. Ceux qui nous présentaient leur carte d’accès, nous leur avons remis une carte cadeau de 50 $, pour un montant de 1750 $. Nous avons également remis une bourse régionale de 500 $ à Yasmine Chanan, étudiante à la maîtrise en Ingénierie. Elle est accompagnée de François Roberge conseiller en finances personnelles. Ça vaut la peine d’être membre chez Desjardins ! Jeudi 25 septembre 2014

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Culture les sons d’ouvertures de Windows/Macintosh (dépendamment de vos préférences), des bruits de modem, des glitchs, etc. Les échantillons utilisés renverront souvent à une idée d’un corporatisme détourné, empreint du cynisme ambiant. Par exemple, les musiques d’ascenseur (smooth jazz, lounge) ou encore les Mega Mix, dance typiques des années 90. Pour ce qui est du visuel, l’imagerie glamour de la mode et des catwalks est récupérée, toujours d’une manière déchue et désillusionnée, pour exposer une culture populaire décadente. De même, l’imagerie ésotérique et new age (pentacle, croix de St-Pierre, Ânkh, Yin-Yang, pyramides) est récurrente. Notons également l’influence de la culture pop japonaise (Shibuya Kei, Katakanas). Le tout est lié à une esthétique typée : économiseurs d’écrans, hologrammes, systèmes d’exploitation désuets, CGI mal vieilli… Tous ces éléments mentionnés peuvent être interprétés comme une satire du consumérisme et de la culture yuppie. Le seapunk est, d’abord et avant tout, un style visuel et vestimentaire. Né il y a quelques années sur TUMBLR en tant que micro-culture underground, le seapunk a, depuis, acquis une certaine popularité (qui demeure tout de même marginale). On se rappellera, en outre, de Rihanna interprétant Diamonds, en 2012, au Saturday Night Live, dans une performance qui s’inscrivait parfaitement dans l’esthétique seapunk. La particularité du seapunk est la prépondérance de la thématique marine, d’où le « sea » accolé au suffixe « punk »,

Ce graphique, construit à la manière du Ishkur’s Guide to Electronic Music, représente une cartographie à la fois stylistique et chronologique des différents styles musicaux. Photo : http://www.oktachoron.com/img/post_content/207/sea-punk-gang--large-msg-133409533984.jpeg

à l’instar du néologisme bien connu cyberpunk. Les images de dauphins, de sirènes et les tons de bleu et de turquoise sont donc très présents, mais les références à la Grèce antique et à l’Atlantide sont aussi courantes. À cette thématique marine s’ajoute une imagerie inspirée des années 90, comme dans le cas du vaporwave. L’imagerie seapunk emprunte également beaucoup à la culture rave (smileys, références aux amphétamines, à la MDMA et au psychédélisme en général). Bien que plusieurs artistes re-

vendiquent leur appartenance au seapunk, aucun style musical en particulier ne l’incarne totalement. Cependant, certaines sonorités peuvent rappeler la musique insulaire, par exemple les steeldrums. Tout au long de cet article, nous avons tenté de mettre en lumière certaines des plus récentes tendances nées sur les Internets. Étant donné l’intensité de l’activité se déroulant sur les plateformes web et les médias sociaux les plus popu-

laires, ces tendances sont en constantes évolutions et par conséquent, il est extrêmement difficile de les classer dans des boites. En plus de l’inter-influence que ces styles ont, de nouveaux sousgenres sont créés constamment, tel le récent slimepunk. L’existence de ces styles est parmi les manifestations les plus intéressantes de la postmodernité. En effet, ces tendances incarnent une avantgarde esthétique construite à partir d’un passé idéalisé. Car idéalisé, ce passé n’a au-

cun ancrage dans l’histoire, mais est plutôt une construction faite de multiples éléments braconnés, ici et là, dans l’imaginaire collectif. Dans une société basée sur l’idéal du progrès à tout prix, le renouveau du kitch, de l’obsolète, la résurrection d’un savoir-faire oublié ou en contradiction avec l’avancement technique semble être autant de pieds de nez à la pensée humaniste et moderne, ce qui n’aurait pas déplu aux théoriciens du post-modernisme.

Afin de vous donner une idée de chacun des styles musicaux présentés dans cet article, nous vous avons préparé une courte liste, pas du tout exhaustive, mais tout de même représentative. Chillwave : Neon Indian, Washed Out, Toro y Moi, Small Black Witch house : SALEM, oOoOO, CRIM3S, M△S▴C△RA Vaporwave : Blank Banshee, Macintosh Plus, Oneohtrix Point Never, James Ferraro Seapunk : Unicorn Kid, Yarinka Colucci, Slava No

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Le coin des écrivains Un œil bleu pour Marianne, un œil vert pour Carolanne Elle entre dans son appartement. Son vide intérieur ne l’a toujours pas abandonné. Son regard tangue entre la lassitude et l’épuisement. Ses cheveux sont trempés. D’un geste mécanique, elle enlève son pardessus. Son corps dégage une odeur agréable d’humidité. Elle s’allume une cigarette. La fumée plane langoureusement vers le plafond. Frédérick Beaudry-Grenier Raconteur Mary had a little lamb, little lamb, little lamb… Mary had a little lamb, whose fleece was white as snow… Avec nonchalance, elle enlève sa perruque rouge. Puis, elle abandonne un vibrant soupir de soulagement au cœur de la pièce sombre. Sa main gauche glisse rapidement sur son crâne rasé, où une légère repousse de cheveux commence à colorer sa tête d’un blond doré. Ce simple mouvement, devenu répétitif au fil du quotidien, est toujours aussi apaisant. And everywhere that Mary went, Mary went, Mary went… And everywhere that Mary went, the lamb was sure to go… Elle se sent légèrement désorientée, même si elle connait son minuscule appartement du bout des doigts. Elle se dirige vers l’évier et le miroir, qui sont tous deux situés dans la cuisine. Elle contemple son reflet, et tente de sourire. Elle abandonne aussitôt. Elle sait que sa tentative est vaine.

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It followed her to school one day, school one day, school one day… It followed her to school one day, which was against the rules… Elle se démaquille. Lentement. Mécaniquement. Nonchalamment. Puis, elle enlève ses verres de contact rouge, et les dépose dans leur étui. Elle regarde à nouveau son reflet dans le miroir. Elle a un œil bleu et un œil vert. Elle retient un sanglot. « Un œil bleu pour Marianne, un œil vert pour Carolanne ». Un frisson traverse son épine dorsale. Elle frémit, mais juste un peu. Elle se sert un verre de whisky. La couleur ambrée du Jim Beam White la réconforte, mais c’est surtout la saveur de la liqueur qui lui fait du bien. It made the children laugh and play, laugh and play, laugh and play… It made the children laugh and play to see a lamb at school… Elle s’allume une deuxième cigarette. Tranquillement, elle se déshabille. L’humidité commence à devenir désagréable, presque dérangeante. Une fraicheur délicieuse accompagne la pluie qui bat contre la fenêtre. Elle garde seulement sa petite culotte et sa camisole blanche. Ses mamelons pointent sous le tissu léger. La sensation est étrangement… agréable. Elle s’assoit dans l’unique fauteuil de l’appartement. And so the teacher turned

it out, turned it out, turned it out… And so the teacher turned it out, but still it lingered near… Elle s’allume une troisième cigarette, puis regarde la pluie qui tombe par l’unique fenêtre de l’appartement. La fraicheur a laissé sa place à un vent froid qui transperce les os. Mais elle s’en fout. Elle termine son verre de whisky, et éteint sa cigarette à moitié consommée. Elle ramasse sa perruque, afin de la mettre à sa place dans sa chambre. Quand elle revient à la cuisine, elle tient une autre perruque dans ses mains. Celle-ci est d’un bleu électrique. Elle prend tout son temps pour se la mettre. And waited patiently about, patiently about, patiently about… And waited patiently about till Mary did appear… Elle sursaute. Elle ne sait pas pourquoi. Elle ne sait pas non plus pourquoi ses yeux deviennent ronds comme des billes. Elle ne peut empêcher ses doigts d’effleurer ses lèvres. Elle retourne dans sa chambre d’une façon plus précipitée qu’elle ne le voudrait. Quand elle réapparait quelques minutes plus tard, elle tient une poupée entre ses mains. Ses pas sont lents, mais témoignent d’une poésie synchronisée. Ses yeux, qui contemplent la poupée, s’embrument au chant du souvenir. Elle s’assoit à la table de la cuisine. Elle installe la poupée devant elle.

Elle va chercher un magnétophone et une petite perruque blonde dans sa chambre. Elle dépose la perruque sur la tête de la poupée, et allume le magnétophone. Une chorale de bébés qui pleurent sans arrêt, presque sur commande. Un peu comme si le ruban de la cassette s’était imprégné jusqu’à la fin des temps de la même empreinte sonore.

« Une poupée pour deux fillettes qui se partageaient tout. »

“Why does the lamb love Mary so? Love Mary so ? Love Mary so ?... Why does the

Photo : Éliane Excoffier

lamb love Mary so” the eager children cry… “Why, Mary loves the lamb, you know… The lamb, you know, the lamb, you know… Why, Mary loves the lamb, you know” the teacher did reply… Tout doucement, avec une lenteur cinématographique, elle dépose son front sur ses bras croisés sur la table. Elle commence à pleurer, alors que le magnétophone continue de jouer.

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Sport Pas de cheerleading pour cette année à l’UQAC Le 3 septembre dernier, nous avons reçu du département des sports d’excellence de l’UQAC un communiqué de presse dont l’effet de surprise a causé une onde de choc chez nos INUK. En effet, M. Philippe Gagnon, responsable de ce secteur, nous apprenait qu’il n’y aurait pas d’équipe de cheerleading à l’UQAC pour cette année. John-Alejandro Gonzalez Journaliste

Pas d’entraineurs qualifiés Cette décision, selon le responsable des sports d’excellence, a pour but de permettre à la direction de mieux encadrer la discipline en révisant les standards du programme. M. Gagnon nous explique : « Notre principale préoccupation au département est d’assurer un environnement sécuritaire et stimulant pour nos étudiantsathlètes. » Nous sommes forcés d’ad-

mettre qu’à l’UQAC, nous ne possédons pas de lieu adéquat pour les entrainements et les performances de ce genre de sport, et cet argument est aussi jumelé au fait qu’ils font face à un manque d’entraineurs qualifiés. « Cette année, nous n’avions plus d’entraineurs et dans les candidats ayant postulés pour ce poste, aucun d’entre eux ne nous paraissait assez qualifié pour l’occuper », nous confitil. L’organisation a donc jugé qu’elle n’était pas en mesure de répondre à son but premier qui est celui « d’offrir aux athlètes un environnement de qualité leur permettant d’atteindre leur plein potentiel. » En plus des lieux inadéquats et le manque d’entraineurs, M. Gagnon nous a avoué que le nombre d’athlètes inscrits en cheerleading est insuffisant pour bâtir une équipe gagnante, ce qui est toujours l’objectif. « Les entrainements ont lieu au Club de Gymnastique Sagym de 6 h à

8 h de la matinée, en raison de deux fois semaine, fréquence qui n’est pas suffisante pour une équipe de haut niveau. De plus, plus la saison avançait, moins que les athlètes assistaient aux entrainements, ce qui compromettait son déroulement de celui-ci. » Le niveau requis pour participer à des compétitions de calibre universitaire est fixé à six et les INUK n’ont malheureusement pas souvent atteint de telles performances. « Il est très difficile de préparer une chorégraphie complexe alors qu’on ne s’entraine que deux fois par semaine et la plupart du temps, l’équipe n’est pas toute présente au rendez-vous. »

Solutions alternatives Le département des sports d’excellence de l’UQAC tient à ce que les étudiants-athlètes puissent continuer d’évoluer dans leur discipline. À cet effet,

Photo : Imagesaglac

une entente a été convenue entre Dimension Cheerleading et l’UQAC. Grâce à cette dernière, les étudiants désirant s’y engager n’auront qu’à payer le même montant qu’ils l’auraient fait en tant qu’INUK, soit 500 $. L’UQAC défraie la différence, soit 400$ par athlète.

Des projets d’agrandissement M. Gagnon a avoué au Griffonier qu’il était trop tôt pour

savoir si le cheerleading reviendrait ou non l’an prochain. Cependant, des projets d’agrandissement du pavillon sportif étaient en évaluation. Il nous a confié : «Le cheerleading ne s’est jamais pratiqué entre les murs de l’UQAC, toujours à l’extérieur. Par contre, un projet d’agrandissement du pavillon sportif pourrait faire en sorte que cela devienne possible un jour. Mais pour le moment, c’est encore à l’état de projet. »

Comment être à la fois sportif et altruiste Emmanuelle Melançon Journaliste

La Fondation Sur la pointe des pieds mettra les leurs au complexe sportif de l’UQAC puisqu’elle partage avec nous un évènement qui aura lieu le 6 octobre prochain (ou dernier, selon le moment où vous lirez ces quelques lignes). Sous la forme d’un spin-o-thon, des équipes de six personnes pourront s’inscrire afin que chacun des membres puisse se relayer tous les cinq à dix minutes afin de pédaler pour la cause. Rappelons-nous que Sur la pointe des pieds est un organisme dont la mission est : « offrir à des jeunes atteints de cancer l’opportunité de quitter le milieu hospitalier et de les éloigner de la civilisation et de leur environnement habituel. » De cette manière, nous aidons ces jeunes à s’évader, à avoir du plaisir, à s’exprimer et à se surpasser. C’est donc l’occasion de faire des pieds et des mains pour ce spin-o-thon où tout l’argent amassé ira à la fondation.

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Journal Le Griffonnier

Jeudi 25 septembre 2014

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