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No 100 - Jeudi 4 décembre 2014
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pages 2-3
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page 8
L'art lyrique vise aussi les jeunes page 11
Un portrait planétaire de la mobilisation étudiante page 7
Premières Nations et Inuit du XXIe siècle décroche le Prix du Gouverneur Général à Ottawa page 7
page 12
publié par les Communications étudiantes universitaires de Chicoutimi (CEUC)
Rencontre avec le réalisateur Jean-Marc E. Roy page 9 publié par les Communications étudiantes universitaires de Chicoutimi (CEUC)
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NOUVEAU
Conférence et film sur le Tibet
Entrevue avec Kalsang Dolma
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Publié par les Communications Étudiantes Universitaires de Chicoutimi
Vox Pop
pages 2, 4 et 5
Les Saguenéens Les ainés mis de côté page 13
Démystifier les serpents
page 11
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pages 8-9
publié par les Communications étudiantes universitaires de Chicoutimi (CEUC)
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publié par les Communications étudiantes universitaires de Chicoutimi (CEUC)
100e parution
L’importance du journalisme étudiant D’aucuns ont tendance à remettre en question la validité des initiatives étudiantes, comme s’il s’agissait de jeux à peine sortis de l’enfance. Or, ce regard paternaliste ne passe pas l’épreuve des faits, et ce, particulièrement en ce qui a trait au journalisme étudiant. Sébastien F. Guertin Collaboration spéciale interuniversitaire Tout d’abord, l’université n’est pas une garderie pour adultes, mais bien une microsociété avec sa propre gestion, ses propres règles, sa propre politique et sa propre socialisation. Bien sûr, cela implique ses propres abus de pouvoir, ses propres conflits d’intérêts, ses propres psychodrames pu-
blics, etc. Si le terme « communauté universitaire » est aussi accepté dans la langue commune, c’est bel et bien parce qu’il possède un référent. Il s’ensuit que cette communauté a le droit d’être informée des nouvelles qui la concernent. Est-ce le devoir des médias régionaux ? Comme son nom l’indique, son champ de compétence est la région dans son entier, alors que les médias étudiants sont plus focalisés. Et il est hors de question de se fier aux hebdomadaires édités par le département des communications de l’université. Il s’agit d’outils de l’administration pour contrôler l’image de l’institution pour diverses fins
comme le recrutement, la limitation des dommages, l’attraction de donations et j’en passe. On décrit les médias comme le quatrième pouvoir en politique, et c’est d’autant plus vrai en politique étudiante. N’attendez pas après l’antenne régionale de Rad-Can si vous voulez savoir de quoi traitera la prochaine assemblée générale et encore moins pour un avis éclairé sur les questions qui seront en jeux. Le journalisme étudiant est, en quelque sorte, la colle de la communauté universitaire. L'un des aspects souvent oublié de la vie universitaire est la formation à la citoyenneté et c’est exactement ce dont il est question ici.
La petite histoire du logo Hé oui, c’est déjà le 100e numéro du Griffonnier ! Si nous y sommes rendu, c’est parce que des gens passionnés ont décidé, un jour, de créer un journal pour tenir informer la population étudiante de l’UQAC. Bien des choses se sont passées depuis la première parution mais, il est encore là. Certains changements ont été apportés depuis et c’est de l’une de ces modifications dont nous allons vous parler : le logo. Jessica Roy-Vachon Journaliste Lors de la création du premier logo, le contrat avait été donné à madame Anne-Édith Rioux qui a collaboré trois ans pour le journal. Nous n’avons malheureusement pas pu entrer en contact afin d’avoir sa version et savoir comment l’idée du premier logo lui était venue. Par contre, je sais qu’il était constitué d’un gros G, jaune
et stylisé. Sur certains exemplaires, le contour de la capitale était noir, alors que sur d’autres, il était blanc. Les autres lettres étaient toutes noires et dans un style plus simple que le G. C’était un beau logo, mais au bout de quelques années, le conseil d’administration a décidé de faire certains changements et ils en profitèrent pour modifier l’apparence de ce logo. Le travail, cette fois, fut donné à madame Annie Jean. La graphiste, avec l’aide de Vincent Côté, coordonateur de CEUC-Radio, redessina l’emblème du Griffonnier puisque l’ancien n’était plus actuel : le temps était venu de faire peau neuve. L’équipe voulait quelque chose de simple, mais qui représentait bien le journal et les communications étudiantes. Après réflexion, le choix se porta sur une calligraphie plus simpliste et plus uniforme. C’està-dire que le G devint moins stylisé et les autres lettres étaient
écrites avec la même police. Au lieu du jaune, le vert fut pris pour colorer la majuscule. En même temps, cela rappelle le E de CEUC, qui était lui-même en vert. Finalement, même si le logo a changé et qu’il a été rajeuni, le journal reste le même. Certes d’autres changements furent faits, mais Le Griffonnier est resté là. Il fait partie des communications étudiantes de l’UQAC depuis maintenant 100 parutions et on espère qu’il sera là encore longtemps pour vous tenir informé.
Logo réalisé par Anne-Édith Rioux
De La petite caisse au Griffonnier Frédéric Simard Collaboration spéciale Rappelons qu’avant la CEUC, les médias étudiants étaient présents par la Radio CAJT qui ne diffusait qu’à l’interne et ne profitait que de peu de revenu. Le journal La petite caisse, initialement mise en place par les étudiants d’administration dans les années 80, est devenu avec les années celui de tous les étudiants. La fin de ce journal pamphlétaire a été pour le moins déchirant, car aux prises avec une importante dette de 5000 $ auprès de l’imprimeur Le Réveil, le MAGE était disposé à rembourser cette dette, mais a demandé de se faire déposer les budgets et le bilan financier, tout comme il est demandé aux associations de programme de le faire. La rédactrice de l’époque a refusé cette contrainte en criant au scandale haut et fort, tout en imprimant un dernier pamphlet, propageant son venin à tout vent ! Il va sans dire que cette dernière parution de La petite caisse… brisa bien des ponts avec les partenaires de presse. Une des premières réflexions que nous avons faite se porta sur le cadre structurel des médias sur le campus. Le MAGEUQAC jugeait comme essentiel d’avoir des médias étudiants et possédait déjà une structure d’affaires bien établit (Cantine, Reprographie, Bar). À l’élaboration du plan d’affaires, il a été analysé qu’un OBNL indépendant et autonome du MAGE permettrait de faciliter la recherche de subventions et surtout augmenterait l’implication de journalistes. Un média permettant de jeter un regard critique sur les actions politiques du cam-
pus semblait également essentiel, pour une saine démocratie. Rapidement, deux équipes se sont mises en place pour développer les Communications étudiantes universitaires de Chicoutimi. Une équipe focussant sur la création du journal et une autre travaillant sur la structure. Une étudiante en BIA avec une solide formation d’infographiste et plusieurs années de travail dans ce domaine et un étudiant en histoire, français par-dessus le marché, comme rédacteur en chef. Une excellente équipe ! Redonner confiance aux acteurs après une fin chaotique de La petite caisse a nécessité d’être très persuasif. Au final, le MAGE-UQAC aura mis plus de 10 000 $ dans le lancement de la CEUC, Le Réveil a passé l’éponge sur les dettes et reprit confiance envers le nouveau projet, non sans imposer des règles de paiements très serrées et l’institution (Vie étudiante et CEE-UQAC), tout au exprimant leurs « blessures » passées, a pris part et a secondé le nouvel organisme. Un gros merci ! Que de nuits blanches ! Le dualisme d’un mensuel désirant se coller à l’actualité imposa plus souvent qu’à son tour d’étirer la tombée des textes et de publicités. Terminer les corrections, conclure le montage, prendre deux, trois bières et avoir l’eurêka pour la création de la une.
Écrire pour Le Griffonnier : une expérience enrichissante Dès l’instant où j’ai su par une amie que Le Griffonnier cherchait de nouveaux journalistes, je savais que j’allais donner mon nom. Le rêve ! Enfin, j’allais pouvoir écrire sur différents sujets qui m’intéressent, tout en vivant l’expérience de contribuer pour un journal, avec des dates de tombées, et parfois des thèmes particuliers à respecter. Journal Le Griffonnier
Jessica Roy-Vachon Journaliste À la minute où j’ai rencontré l’équipe, j’ai su que j’avais pris une bonne décision. Je me sentais à ma place. Pour moi, écrire c’est une passion, alors pouvoir le faire pour le journal étudiant m’apporte beaucoup sur le plan de l’expérience, mais également sur mon niveau de confiance. Plus je couche mes
mots sur papier, plus je prends de l’assurance et je l’apprécie. C’est une activité vraiment enrichissante. Comme mes propos sont surtout culturels, chaque recherche que je réalise et chaque activité à laquelle je participe pour composer un article me permet d’en apprendre plus sur le sujet. Je me cultive et je le fais en faisant quelque chose qui me captive. De plus, c’est tou-
jours agréable de voir ce que l’on a écrit être publié et savoir qu’on est lu, surtout quand on aimerait en faire notre métier. Le moindre compliment est valorisant et donne envie de continuer parce que je me sens à ma place et parce que j’aime ça… non, j’adore ça ! Finalement, cette nouvelle expérience est une belle découverte, car elle
me permet de faire quelque chose qui me passionne avec des gens formidables ! Je ne regrette pas mon choix d’écrire pour Le Griffonnier puisque ce loisir m’apporte beaucoup. Si l’aventure vous tente, que ce soit dès maintenant ou un peu plus tard, essayez-le au moins une fois. N’ayez pas peur de vous lancer dans cette aventure, c’est vraiment plaisant !
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Vie étudiante Service de garde à l’université : est-ce une nécessité ?
Jessica Roy-Vachon Chroniqueuse Comme bon nombre d’étudiants, je me dois de partager mes semaines entre les cours à l’université et ma vie en tant que maman d’un petit garçon de quatre ans et, croyez-moi, ce n’est pas toujours facile. Comme l’UQAC ne possède pas de garderie ou de halte-garderie, je dois faire trente minutes d’autobus pour laisser mon fils à la garderie avant de refaire une autre heure de transport pour me rendre à mes cours, ce qui me fait trois heures par jour. Imaginez un peu le temps que j’aurais sauvé si j’avais pu partir avec mon fils,
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Journal Le Griffonnier
le laisser au service de garde sur le campus et aller à mes cours. Malheureusement, ce n’est pas le cas, et je ne suis pas la seule à déplorer cette situation. C’est pourquoi, depuis maintenant cinq ans en comptant cette année, le MAGE organise une journée parents-enfants dans le but de montrer l’importance d’un milieu de garde sur les terrains de l’université. En effet, en 2010, la première journée parents-enfants voit le jour afin de prouver à tous ceux qui doutent de la problématique entourant les parents-étudiants et la nécessité d’un service de garde, que le problème existe et qu’il faut trouver des solutions pour y remédier. Comme la première édition de cette journée fut un succès, elle est revenue l’année suivante et perdure depuis. Le MAGE a par la suite fait un sondage qui a démontré que 54 % des étudiants non impliqués de l’UQAC montraient de l’intérêt pour que le dossier portant sur une garderie devienne prioritaire, et c’est ce qu’il tente de faire depuis. L’an passé, j’ai eu la chance d’aller à la journée parents-enfants avec mon fils, qui a adoré son expérience, ce qui m’a convaincue de le ramener cette année, car je trouve important de promouvoir l’évènement et d’encourager le MAGE ainsi que tous ceux
Photo : Rocket Lavoie
Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, un service de garde à l’université aurait été une véritable bénédiction quand j’ai commencé mes cours il y a trois ans, bientôt quatre. Certes, j’ai entendu de la bouche de certaines personnes qu’il s’agissait d’une perte de temps et d’argent pour l’institution, mais je ne suis pas d’accord et je ne suis sûrement pas la seule.
Activité de zoothérapie durant la journée parents-enfants de l’UQAC ce 29 octobre 2014 qui tiennent à ce projet. Il faut les encourager pour qu’ils continuent de faire tout ce qu’ils peuvent afin que les étudiants puissent un jour avoir accès à un service de garde pour leur faciliter la vie. Malheureusement, le projet de garderie n’a pas été retenu, par contre, personne ne baisse les bras ou ne renonce au projet. Si on ne peut pas avoir une garderie, peut-être qu’une halte-garderie serait une option possible. L’important, c’est d’y croire et c’est en montrant qu’on tient à ce projet, en participant entre autres à la journée parents-enfants et en faisant voir nos besoins, à nous, les parents-étudiants, que nous pourrons un jour avoir un service de garde qui fonctionnera avec nos horaires de cours et qui nous donnera un petit répit.
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Vie étudiante L’avenir des journaux étudiants passe-t-il par leur version numérique ? Depuis septembre 2014, les lecteurs du journal saguenéen Le Réveil ne le reçoivent plus en format papier. La raison ? Racheté par le groupe Néomédia, cet ancien journal papier ne publie désormais que sa version numérique. Les journaux étudiants comme le Griffonnier sont-ils aussi condamnés à abandonner leur édition papier ?
Camille Perry Journaliste L’UQAM compte à elle seule Montréal Campus, Le Camp des Recrues, le Journal (I) Média, Le Culte, L’Esprit Simple et Union Libre (tous disponibles sur le web), en plus des webzines Artichaut Magazine, L’Interurbain et Main Blanche. On peut aussi retrouver des exemplaires papier de certaines de ces publications dans l’UQAM.
À l’Université Laval, le journal Impact Campus est publié à chaque mardi, soit au total 29 fois par année, en plus d’être présent sur le web à raison de plusieurs articles par semaine. Le journal Quartier Libre publie 16 numéros par année à l’Université de Montréal, à raison de deux numéros par mois, et tire à 6000 exemplaires par parution. Ce journal est également présent sur les médias sociaux. Bien que ces médias étudiants conservent leur édition papier, leur présence sur le web dénote un besoin de rejoindre un public plus large que par papier, et de lui parler autrement. Publier un quotidien est difficile pour un journal étudiant, étant donné les maigres ressources financières ; le Griffonnier est financé principalement par les cotisations étudiantes et les revenus publicitaires. L’équipe est quant à elle constituée d’une large majorité de bénévoles et évolue au fil des sessions. Cette situation précaire n’est pas celle de tous médias étudiants, dont certains réussissent à passer les modes et les générations.
Le McGill Daily, par sa longévité (ce journal a été créé en 1911) fait figure d’exception. Sa présence constante sur le web complète son édition physique hebdomadaire. Que perdrait-on en décidant d’abandonner la version papier ? Évidemment, il deviendrait impossible de consulter le Griffonnier sans support technologique. Une panne d’Internet ou d’électricité ? Une fin de semaine au chalet sans Wi-Fi ? Le papier reste même si Facebook ne charge plus. Il y aurait aussi une perte de la présence physique du journal dans l’université et la ville, un grand facteur de visibilité de la parole étudiante. Le caractère légèrement nostalgique d’ouvrir son journal fraichement imprimé disparaitrait aussi. D’un autre côté, la présence sur le web a également de nombreux avantages. L’impression représente une dépense importante pour un média étudiant. Les médias qui choisissent de miser sur le web peuvent réinvestir des sommes importantes en salaire, pour stabiliser l’équipe par l’embauche de contractuels ou d’employés permanents, ou
Pour l’article complet, rendez-vous sur ceuc.ca !
« Va à l’université et tu vas avoir un bel emploi avec un bon salaire » C’est ce qu’on nous dit depuis qu’on se trouve sur les bancs de l’école. C’était peutêtre le cas dans le temps de nos parents ou de nos grands-parents, mais aujourd’hui, est-ce qu’il vaut encore la peine d’aller chercher des diplômes universitaires ? Est-ce qu’ils ont la même valeur qu’auparavant ?
Le texte publié en 2010 par Mircea Vultur, chercheur à l’INRS affirme que : « Pour ce qui est du Québec, de 2001 à 2006, le taux d’emploi des titulaires d’un grade universitaire de 25 à 64 ans a diminué de 84 % à 82 %, alors que le taux d’emploi des personnes du même groupe d’âge, peu importe le niveau de scolarité atteint, a augmenté. Pour le Canada, on constate la même tendance : valeur constante ou diminution du taux d’emploi des diplômés universitaire au cours des 25 dernières années. » Nonobstant le salaire, le taux de placement pour un DEC ou un Audrey-Anne Maltais DEP serait donc plus élevé. Rédactrice Web
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Si on regarde quelques offres d’emploi sur Internet, on peut voir qu’en grande majorité, les employeurs recherchent des candidats qui ont de l’expérience, généralement plus de trois ans. Comment peut-on faire, en tant que jeune diplômé quittant les bancs de l’école pour se faire de l’expérience si personne n’engage quelqu’un sans expérience ? On nous dit de nous impliquer durant nos études, mais lorsqu’on recherche un emploi, notre expérience scolaire semble insuffisante lorsqu’on la compare à un autre candidat qui a dix ans de métier.
Albert Camus (1913-1960), philosophe et écrivain français, lisant le journal renouveler leurs équipements informatiques. Les lecteurs ont aussi une plus grande possibilité d’interagir avec les rédacteurs, via les commentaires sur les blogues et les réseaux sociaux, en plus de pouvoir facilement partager les contenus. Le jour n’est pas encore venu où vous ne retrouverez pas votre Griffonnier sur les tables de la cafétéria ou du Café Cambio.
Il demeure que des questions doivent être posées quant aux moyens pris pour assurer la survie de tous les médias étudiants, mais particulièrement pour ceux des universités des régions qui sont plus précaires. Fréquentez-vous le blogue et la page Facebook de CEUC ? Entre deux éditions papier, retrouvez du contenu inédit sur le Web : ceuc.ca !
La naissance du Griffonnier Le Griffonnier est né, à la base, par un collectif d’étudiant en sciences humaines appelé Groupement pour le Rayonnement Civic (GRC). Le but du regroupement était d’informer la population sur la mondialisation, suite au Sommet des Amériques à Québec à l’été 2001. Le manque de moyens de communication a fait naitre le journal actuel. Fait intéressant, un des membres du groupe et fondateur de la CEUC est devenu policier fédéral ! Jacques Tremblay L’un des membres fondateurs du journal Le concept de la CEUC comme média étudiant convergeant a pris forme sur la route 175, dans le parc des Laurentides, à la suite d'un délire créatif d’un petit groupe, au le retour d’un congrès des jeunes de l’ADQ, au Lac-Beauport. Au départ, la CEUC devait s’appeler communication MAGE et s’intégrer comme un nouveau service de l’association étudiante. Le principe de la liberté de presse sur la politique a fait changer d’idée les créateurs et ils décidèrent que le média devait être indépendant de toute influence politique. Le protocole d’entente est venu malheureusement nuire à ce principe fondamental. Le précurseur du Griffonnier était La petite caisse qui était, à l’origine, l’organe de presse des étudiants en administration de l’UQAC. Des problèmes de gestions et des conflits internes n’ont pas permis à cette publication de traverser le présent millénaire. Journal Le Griffonnier
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Chronique Pour Florence, qui fera une maman incroyable.
Mères, filles et filles-mères 555, boulevard de l’Université Chicoutimi (Québec) G7H 2B1 Local P0-3100 Téléphone : Télécopieur : Courriel :
418 545-5011 poste 2011 418 545-5400 redactionceuc@uqac.ca
Rédactrice Emmanuelle Melançon en chef : Graphiste : Alexandre Girard Correction : Emmanuelle Melançon Catherine Fortin Marie-Ève Girard Collaborateurs :
Frédérick Beaudry-Grenier Jessica Danielle Bennett Zacharie Bonneau Catherine Fortin John-Alejandro Gonzalez Marilou Lebel-Dupuis Dana Lessard Emmanuelle Melançon Jessica Roy-Vachon Joséphine Simard Alexandra Tremblay
Impression : Imprimerie Le Progrès du Saguenay Tirage :
3 000 exemplaires
Images à la une: Alexandre Girard Emmanuelle Melançon
Les propos contenus dans chaque article n’engagent que leurs auteurs. - Dépôt légalBibliothèque Nationale du Québec Bibliothèque Nationale du Canada Le Griffonnier est publié par les Communications étudiantes universitaires de Chicoutimi (CEUC).
Prochaine parution : Jeudi 22 janvier 2014 Tombée des textes : Vendredi 9 janvier 2014, 17 h Tombée publicitaire : Lundi 12 janvier 2014, 17 h
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Journal Le Griffonnier
Je vous parle d’une ère où les enfants sont partout. Mais vraiment partout. À taper sur ma chaise dans un restaurant cinq étoiles à 21 h, en première classe d’un avion de ligne et dans les festivals, en pleine nuit, à côté du bar ou des amplificateurs. Leurs mères ? Elles ont mon âge environ, c’est-à-dire début vingtaine. Je le sais parce que j’ai vu mes amies, ces dernières années, se séparer en deux catégories extrêmement distinctes : les pondeuses et les accomplies.
Zacharie Bonneau Chroniqueur
Pendant que certaines entreprennent des études qui les mèneront vers une indépendance intellectuelle et financière, d’autres, à peine sorties de leur robe de bal, commencent déjà à préparer ce que j’appellerais une vie calquée sur celle de Betty Crocker. Ma génération, faite d’extrêmes, semble en effet prompte à donner des carriéristes allergiques aux « je t’aime » et des filles-mères en manque constant d’affection, ou bien d’attention. J’avais 18 ans la première fois. J’étais vierge avant et c’est arrivé fort soudainement, sans que je m’y attende. Je faisais les courses pour ma mère et sur la rue principale de mon village natal, j’ai croisé une jeune fille, de mon âge, avec qui j’avais fait les 400 coups deux ans auparavant ; que j’avais vue boire, fumer de la marijuana, prendre des speeds et faire neiger par le haut ! Elle était enceinte. Le temps que je fasse une demande dans un collège éloigné et que je prenne une
chambre dans une autre ville, elle avait eu le temps d’acheter une maison, de se trouver un géniteur et de se reproduire. Si cette vision d’horreur n’avait pas suffi à me tuer, la manière avec laquelle elle lâcha son « J’attends mon deuxième » a réussi à m’achever. Elle avait suivi un cours de pose d’ongles et s’était installée dans une piaule à deux balles dans une bourgade qui ne figure même pas sur les cartes. Et pendant que j’apprenais à décortiquer les œuvres des grands écrivains français, nombre de mes camarades de classe l’ont suivie. Je ne veux pas d’enfants. Jamais. Je sais qu’il ne faut jamais dire jamais, mais je me le permets. Jamais, et ce, malgré un ego que plusieurs considèrent démesuré, je ne me croirai la capacité d’élever un petit être humain. Alors quel chemin ces filles, à qui je tenais les cheveux parce qu’elles ne savaient pas boire un an plus tôt, ont-elles emprunté ?
Au risque de paraitre cruel, une mère sur trois n’aurait jamais dû l’être. Et, croyez-moi, cette intransigeance est justifiable. Il est aisé de regretter un achat, ou bien une aventure. Mais il n’est pas permis de regretter un enfant. La responsabilité d’un petit humain est probablement la plus importante qu’il soit. Et ces filles, les pondeuses, elles ont fait ces enfants qui donnent mauvaise presse aux autres. Ceux qui courent dans les restaurants et qui crient dans les magasins. Je ne veux pas d’enfants. Pourquoi ? Parce que malgré mes nombreux défauts, moi, j’ai assez de conscience pour réaliser que je ferais un mauvais parent. Prenez-en de la graine, pondeuses !
Strasbourg, Capitale de Noël
Chronique d’une fille d’icitte qui étudie à Strasbourg Un sapin de 30 mètres de haut est érigé au centre de la place Kléber. Des cabanons en bois sont installés de part et d’autre de la ville, comme à La Baie dans le temps des bateaux, mais pire. Dans ces kiosques, ça sent bon et les artisans vendent de tout, allant du pain d’épice en forme de cathédrale, aux cigognes en bois déguisées en mère Noël. Chaque semaine, on accroche de nouveaux sets de globes pour relier les deux côtés des rues étroites du centre-ville. C’est le party de couronnes en sapin et d’alsaciennes aux grelots sur la coiffe. Les colombages se mettent beaux, la cathédrale aussi. Le 28 novembre, on dévoile les décorations du grand sapin et on illumine la ville tout d’un coup. C’est l’ouverture du plus gros marché de Noël du monde.
Joséphine Simard Chroniqueuse
Datant de 1570, ce marché, qu’en dialecte alsacien on nomme « Christkindelsmärik » (qui signifie « Marché de l’enfant Jésus »), est aussi le plus vieux du monde, ce qui, selon moi, participe beaucoup à la magie qu’il dégage. Je vous promets qu’ici, à Strasbourg, je ne suis me suis jamais sentie autant poussée dans l’esprit des fêtes. Pourtant, je m’apprête à passer Noël très loin de ma famille, dans une ville où le 1er décembre, on n’a pas vu l’ombre d’un flocon tomber du ciel. Quand je lui ai parlé de la neige et du froid du Québec, la fille du bowling m’a dit que l’année dernière, il n’y en est pas tombé de l’hiver sur Strasbourg et que le thermomètre affichait 6 degrés Celsius le jour de Noël. Ce n’est pas Punta Cana, mais quand même. J’espère que vous ne m’en voudrez pas trop si je profite de l’occasion pour vous faire part de la nostalgie qui s’empare de moi lorsque je pense au climat de chez nous, mais je n’ai pas le choix. Les soirées glaciales où l'on peut analyser les formes complexes des flocons cristallisés qui se déposent sur nos mitaines. Le ciel gris-noir et orangé par lumière de la ville d’où la neige jaillit à l’infini ou encore, ce moment que personnellement,
Photo : http://www.francetvinfo.fr/image/74rilqq3q-d012/570/320/1065803.jpg
je trouve fort agréable, quand tu passes du -20 de la rue au +30 du bungalow chauffé au poêle à bois, brulant parce que ton père l’a bourré de grosses buches de bouleaux bien sèches pendant des heures… ça me manque un peu. Voilà, c’est dit, revenons maintenant à Strasbourg. Bien sûr, on ne peut échapper au caractère commercial démesuré de cette fête ; même en Europe. Mais il y a un certain attrait dans ces maisons du XVIe siècle toutes brillantes, que je ne retrouve pas chez le Père-Noël en plastique de Place du Royaume. Chacun a ses charmes. La venue du Pape à Strasbourg, le 25 no-
vembre dernier, contribue peutêtre un peu à cette ambiance de festivités chrétiennes, mais ne battra jamais « Minuit Chrétien » chanté par Ginette Reno. Malgré tous ces éléments qui augmentent ou diminuent mon engouement pour Noël cette année, il est certain que de ne pas être entourée de ma famille pèsera beaucoup dans la balance des émotions. Mais voilà, des émotions, ça se replace. Pour oublier leur absence, je n’aurai qu’à faire jouer l’album de Noël de MarieMichèle Desrosiers, en compagnie des orphelins, sans famille et étrangers, comme moi. Joyeuses fêtes !
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Chronique Le français québécois : une langue inaccessible pour les apprenants anglophones ?
Au départ, ce qui m’a poussée à m’interroger, c’est l’écart entre le français qu’on écrit et celui qu’on parle. On pourrait presque dire qu’il s’agit de deux langues distinctes. Pour les locuteurs natifs, le fait de passer de l’une à l’autre est un processus quasi automatique. Cependant, pour les apprenants du français langue seconde (FLS), ce n’est pas aussi simple. En effet, mon expérience en enseignement du FLS m’a permis de constater que les élèves ne se sentent pas en confiance lorsqu’il vient le temps d’échanger avec un locuteur natif, puisque ce qu’on leur apprend en classe ne reflète pas la réalité. Cela cause diverses problématiques, dont celle-ci : que doit-on enseigner aux apprenants pour qu’ils soient en mesure de faire face aux diverses situations de communication qu’ils rencontreront en FLS ?
Dana Lessard Chroniqueuse Pour les puristes, cela va de soi : il faut enseigner le français standard et empêcher les nouveaux usagers d’accéder à un registre plus familier – que je qualifierais de registre du peuple. Les sociolinguistes ne sont pas de cet avis et proclameront qu’il faut faire la part des choses : la langue orale évolue constamment, et c’est dans sa manifestation langagière que l’on peut dégager les tendances les plus
ancrées. N’enseigner que le français standard, c’est n’enseigner qu’une partie de la réalité, et cela peut créer des conséquences considérables sur la perception de l’apprenant qui cherche à s’imprégner des différences culturelles pour faire pleinement partie de la communauté de la langue à apprendre.
La variation sociolinguistique, c’est quoi ? Dans le texte de Mougeon, Nadasdi et Rehner, on définit la variation linguistique comme étant « l’alternance entre plusieurs éléments linguistiques qui expriment la même notion ou le même son, éléments que l’on désigne du terme de variantes. » Étant donné que les choix faits entre les variantes sous-entendent de privilégier un certain registre au profit d’un autre, on parlera de variation libre ou sociolinguistique. Par ailleurs, les variations sociolinguistiques sont influencées par plusieurs facteurs linguistiques et extralinguistiques, et interviennent à quatre niveaux dans la langue : phonologique, syntaxique, morphologique et lexicologique. En résumé, la variation est une propriété fondamentale de l’exercice du langage et « est un aspect important de la compétence communicative des locuteurs L1 » qui ne devrait pas être négligé dans l’enseignement du FLS. Les variantes (elles sont les différentes représentations d’une même variation) qui reviennent le plus fréquemment dans les textes et que je considère essentielles à enseigner sont les suivantes : l’élision du
/l/ ou la substitution des pronoms il/elle/lui qui devient /y/ ou /a/, la suppression de la particule négative ne et l’utilisation de on pour vous. Je pense aussi qu’il faut conscientiser les apprenants par rapport à la diversité des structures interrogatives en français.
L’enseignement de la variation et ses enjeux Beaucoup de questions me viennent à l’esprit ici : comment apprendre aux apprenants à gérer la variation, et devrions-nous vraiment l’enseigner ? D’une part, cela compliquerait l’apprentissage de notre langue qui est déjà bien complexe, et d’une autre part, cela rendrait la langue plus accessible aux apprenants, car ces derniers se rapprocheraient davantage du niveau qu’ont les locuteurs natifs. C’est d’ailleurs cette idée de contradiction qui a suscité le plus d’interrogations et de réflexion lors de mes lectures. Lors de mon expérience d’enseignement en FLS, mes élèves m’ont confié qu’ils avaient plus de facilité à comprendre un autre apprenant qu’un locuteur natif. C’est d’ailleurs ici qu’interviennent les types de registres privilégiés d’un locuteur : on enseigne aux apprenants à parler un français standard, voire soutenu, alors que la plupart du temps, ce n’est pas le registre que nous privilégions : les Québécois adoptent, en effet, un registre familier et populaire. Un des objectifs d’apprendre une langue n’est-il pas de pouvoir échanger avec le plus grand nombre de personnes tout en se faisant comprendre, pas seulement parce qu’on parle la
même langue qu’une personne, mais aussi parce qu’on a la capacité d’utiliser le même registre qu’elle ? Être en mesure de ne parler que le français standard au Québec peut représenter un obstacle pour les apprenants, et peut aussi leur provoquer beaucoup de frustration, d’anxiété et d’incompréhension.
ment, les variations enseignées doivent être sélectionnées et approuvées par le grand nombre d’enseignants, afin que le français qu’on enseigne, que ce soit en France ou au Québec, soit plus uniformisé.
Par ailleurs, selon mes lectures, il y a deux attitudes possibles devant la possibilité d’intégrer la variation dans l’enseignement du FLS, et les deux sont totalement contradictoires. D’une part, l’utilisation de la variation peut être perçue négativement par les défenseurs du « bon français » si elle est adoptée par un non-natif. Les apprenants se voient donc contraints de ne pas utiliser la variation de peur de paraitre ridicules. D’une autre part, si un non-natif parle de manière très soutenue, il pourrait être jugé distant, voire arrogant. Ainsi, le fait de se placer dans un camp ou dans l’autre place l’apprenant dans une situation délicate, qui lui génèrera beaucoup d’incompréhension.
Pour conclure, il est clair que plusieurs débats entourent l’intégration de la variation dans l’enseignement du FLS. Cette lutte infernale entre les puristes et les sociolinguistes ne fait sans doute que commencer. Il y a longtemps qu’on tente d’apporter des modifications au français écrit, à la fois pour qu’il soit moins complexe, mais aussi pour qu’il se rapproche davantage de la langue orale. L’étendue du problème est vaste, mais une partie de celui-ci est que l’on veut à tout prix conserver le prestige de la langue française, et qu’en modifiant l’écrit, on touche à son histoire et à sa stabilité. Son caractère figé demeure, mais la langue elle-même ne cesse d’évoluer et l’écart entre ce français et celui qu’on entend est de plus en plus grand. Comme a écrit Marina Yaguello dans son Catalogue des idées reçues sur la langue ; « lentement, inexorablement, la langue évolue. Mais, à chaque instant de son évolution, la langue, tant qu’elle reste vivante, c’est-à-dire parlée, réalise un subtil équilibre entre gains et pertes. Elle n’est ni jeune ni vieille, mais constamment renouvelée. » C’est d’ailleurs dans cette optique que l’intégration de la variation est non seulement nécessaire, mais incontournable.
Je pense que la solution réside dans la sagesse de pouvoir faire la part des choses et de prendre une position plus nuancée, d’adopter une attitude plus ouverte et plus subjective devant la situation langagière du français en 2014. Il y a lieu d’informer les apprenants de l’existence des variations et des enjeux qui sous-entendent son utilisation ou son ignorance, ainsi que de leur présenter le français dans toute sa richesse et sous toutes ses formes de la façon la plus représentative et la plus juste possible. Cependant, je suis d’avis qu’évidem-
Une lutte qui ne fait que commencer
Références : BOUTET, J. et GADET, F. (2003). Pour une approche de la variation linguistique. Le français aujourd’hui, 143/4, 17-24. DURAN, R. et MCCOOL G. (2003). If this is French, Then What Did I Learn in School ? The French Review, 77/2, 288-299. MOUGEON, R., NADASDI, T. et REHNER, K. (2002). État de la recherche sur l’appropriation de la variation par les apprenants avancés du FL2 ou FLE. Acquisition et interaction en langue étrangère, 17, 7-50. YAGUELLO, M. (1988). Catalogue des idées reçues sur la langue. Éditions du Seuil, 93.
Syndicat des chargées et chargés de cours de l'Université du Québec à Chicoutimi
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Vers un avenir vert Recycler : seulement un acte de bonne conscience ? Alors que je finissais une boite de céréales, d'un espagnol peu correcte j'ai demandé à ma famille d'accueil équatorienne où était le recyclage. On a mis la boite sous l'évier, sans me poser de question. Puis, plus tard dans la journée, on m'a demandée : « c'est pour faire quoi, la boite ? » Il fallait s'y attendre : à 3500 mètres d'altitude dans les Andes, recycler, c'est trouver soi-même une deuxième utilisation aux objets que la plupart des occidentaux ont l'habitude de mettre au bac bleu sans y penser.
Marilou Lebel-Dupuis Journaliste Si cette conversation met au grand jour l'étendue de mon ignorance, c'est surtout que, comme tous les jeunes adultes de notre génération, j'ai toujours recyclé. Pas une fois cependant je ne me suis vraiment demandé ce que les centres de tri faisaient avec ce qu'ils collectaient. Qu'estce qu'il advient des notes de ce cours qu'on a particulièrement détesté quand arrive la fin de la session ? De ces bouteilles de vin consommées avant d'aller au P.U. ? Au-delà des quelques faits anecdotiques glanés à droite et à gauche – par exemple dans un épisode de Comment c'est fait, où on peut y apprendre qu'on utilise du plastique recyclé pour faire des pots de fleurs... – ce qu'on met dans le recyclage au Québec, c'est pour faire quoi au juste ? La question est loin d'être facile. Le papier est sans doute la matière recyclable le plus facilement. Au Québec, la plupart du papier du bac bleu va être ven-
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du à Cascades, qui en fera par la suite...du papier. L'aluminium est aussi recyclé à près de 100 %. Le plastique, lui ? Difficile de savoir ce qu'il devient, mais il est plus susceptible de partir pour l'Inde ou la Chine, qui ont des standards de qualité peu élevés, contrairement à la seule usine restante de recyclage du plastique au Québec, qui s'approvisionne majoritairement du côté de l'Ontario ou des États-Unis. La question qui tue : quel pourcentage du plastique que l'on met dans les bacs sera réellement recyclé ? Entre 55 % et 85 % selon les usines. Le cas du verre est de loin le plus navrant : seulement 35% du verre est recyclé au Québec. La demande n'existe tout simplement pas pour le verre vert, et les débouchés sont plutôt rares pour le verre transparent ou légèrement ambré. Dans la région ? 0 %. Pour l'instant, mettre votre bouteille de vin du préP.U. à la poubelle ou dans le bac revient au même, sauf que l'un vous fera nettement plus mal au cœur que l'autre. Quelques groupes écologistes travaillent ces temps-ci à l'instauration d'une consigne pour les bouteilles de vin au Québec – avec le Manitoba, nous sommes les seuls dans tout le Canada et les États-Unis à ne pas l'avoir – qui permettrait en principe de réutiliser les bouteilles de vin encore et encore, sans devoir les transformer. Peut-être un jour, qui sait ? La SAQ s'oppose vivement au projet pour l'instant. Ça coute trop cher, parait-il.
Photo: Émilie O'Connor
Le recyclage, tout comme l'environnement, est encore à la merci de l'économie. Dans quelques décennies, peutêtre pourra-t-on affirmer que tout ce que l'on met au recyclage sera réellement réutilisé, mais d'ici là, spécialement dans le cas du verre et du plastique, il s'agit beaucoup plus de se donner bonne conscience qu'autre chose… Jeudi 4 décembre 2014
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Culture Une exposition conçue au Saguenay se voit octroyer le prestigieux Prix du Gouverneur Général à Ottawa e
Premières Nations et Inuit du XXI siècle
C’est le 3 novembre dernier que madame Elisabeth Kaine, professeure à l’UQAC et directrice de La Boîte Rouge vif, ainsi que monsieur Michel Côté, directeur du Musée de la civilisation de Québec, sont allés à Ottawa pour se voir décerner un prix.
John-Alejandro Gonzalez Journaliste En effet, La Boîte Rouge vif, une organisation affiliée à l’UQAC, sous la direction du professeur Elisabeth Kaine, a orchestré la conception du renouvellement de l’exposition Premières Nations et Inuit du XXe siècle, présentée au Musée de la civilisation de Québec depuis près de dix ans. Monsieur Olivier Bergeron Martel, de La Boîte Rouge vif, s’est entretenu avec nous. « Plus de 800 personnes ont participé aux différentes phases de la création de l’exposition. Ils ont dû, entre autres, visiter et s’entretenir avec les 11 différentes nations autochtones du Québec pour cueillir des données. » Ce projet consistait à convaincre les différentes nations des bonnes intentions de la Boîte Rouge vif pour qu’ils acceptent de travailler avec eux. « L’exposition devait porter en elle les traces de la collaboration des peuples autochtones », nous a dit M. Martel. C’est d’ailleurs ce qui leur a valu le Prix du Gouverneur Général. En effet, il souligne le caractère novateur et révolutionnaire de la façon de concevoir l’exposition. « Ce prix a été une agréable surprise et sans doute un point culminant dans la carrière de Mme Kaine, qui travaille depuis plus de vingt ans à développer des méthodes appropriées de la transmission et de la valorisation du patrimoine culturel des nations autochtones. »
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La conception d’une telle exposition représentait plusieurs défis, mais deux d’entre eux étaient de tailles, nous explique M. Martel : « Le principal défi était de parler de toutes les nations autochtones du Québec. Autant de leur culture, de leurs traditions, de leur histoire, de leur futur que de leur contexte actuel. L’autre grand défi était de changer une mentalité et une façon de faire déjà implantées dans une très grande institution. Par le passé, les cultures autochtones n’étaient pas – ou presque pas – consultées pour des projets de ce genre. Nous avons travaillé fort pour avoir leur confiance et avons réussi à travailler conjointement avec eux pour l’élaboration du moindre détail de l’exposition. » L’exposition conserve son statut de « permanente » au Musée de la civilisation de Québec. Cependant, un incendie dans le toit du musée a forcé la fermeture des portes au public, et ce, pour une période indéterminée. « Nous ne savons pas quand le musée sera en mesure d’ouvrir ses portes au grand public, mais nous savons que les éléments de l’exposition n’ont pas été touchés par l’incendie. », nous a assuré M. Martel.
Photo : Courtoisie
Quatre professionnels de recherche Claudia Néron, Jean-François Vachon, Carl Morasse et Olivier Bergeron-Martel
pour qu’on réalise la conception d’une exposition dans un musée du coin. Comme de quoi notre travail est apprécié par les peuples autochtones. », nous confie M. Martel. La publication d’un livre maintient également La Boîte Rouge vif occupée. « Nous sommes en train de faire un recueil de ces vingt dernières années de recherche pour rédi-
ger un livre. Ce dernier sera un guide méthodologique pour faciliter la transmission et la valorisation de la culture Inuit. Nous avons travaillé avec des communautés natives québécoises, mais aussi avec des sociétés autochtones brésiliennes et avons acquis beaucoup de savoir-faire et d’expérience dans ce domaine. Nous voulons vulgariser
ces données pour qu’elles soient accessibles à tous. », a indiqué M. Martel, en terminant. L’exposition sur les nations Inuites est assurée d’une place au Musée de la civilisation de Québec pour au moins dix ans. Le temps qu’il faut pour qu’elle soit vue par tous, elle qui a atteint un statut d’incontournable.
Une grande visibilité Différents projets de grande envergure sont déjà entamés par cette entreprise régionale. Parmi ces derniers : donner une utilité aux matériels recueillis, mais non utilisés pour l’exposition. « Nous avons des entrevues, des textes et des vidéos très riches en information. Nous avons reçu une subvention du Département des sciences humaines du Canada pour rendre utile toute cette information. », nous apprend M. Martel. Ce matériel sera analysé par les experts en sciences humaines de l’UQAC : « Cette étude a pour but de fournir à des écoles autochtones du matériel pertinent sur l’histoire et la culture de leurs communautés. » La Boîte Rouge vif a également reçu une offre forte intéressante d’une communauté autochtone de la Côte-Nord. « Nous avons reçu une belle preuve de confiance de la part des communautés inuites. L'une d’entre elles nous a contactés
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Comment faire connaitre l’art lyrique aux jeunes ? « C’est le plus grand défi de la Société d’art lyrique du Royaume d’attirer le jeune public. »
Alexandre Girard Journaliste C’est ce qu’a mentionné le nouveau directeur général de la Société d’art lyrique du Royaume (SALR), Dario Larouche, lors de l’entrevue avec le journal Le Griffonnier. Pour faire connaitre davantage l’organisme et la pro-
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duction 2014-2015 « L’Étoile », la Société d’art lyrique du Royaume utilisera les réseaux sociaux tels que Facebook et Twitter. M. Larouche explique que : « Ce sont les meilleurs moyens pour rejoindre la jeune clientèle. »
l’École Apostolique en partenariat avec le Programme Culture Éducation. Ce spectacle les initie à l’art lyrique, aux différents types de voix et à la scène tout en démystifiant la musique classique.
Même un comité jeunesse a été mis en place pour trouver de nouveaux moyens et de nouvelles idées pour attirer les jeunes. « On veut leur montrer que l’art lyrique c’est dynamique et jeune », communique le directeur général de la SALR.
Une brigade dans l’air
Pour rejoindre son plus jeune public, en novembre dernier, la SALR a présenté sa pièce « Offenbach se réinvente » devant 600 élèves de la Commission scolaire des Rives-du-Saguenay et de
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Dario Larouche annonce que : « Ce n’est pas encore officiel, mais le projet de la création d’une brigade est en cours. » Cette brigade se déplacerait dans les endroits où se trouvent les jeunes comme dans les écoles et l’université. Elle chanterait des airs semblables aux chorales de Noël et distribuerait de l’information sur la Société d’art lyrique du Royaume en même temps. La brigade pourrait même jouer dans les entreprises.
L’importance des jeunes dans le chœur La moyenne des jeunes qui font partie du chœur est âgée d’une trentaine d’années. Pour Tania Côté, une jeune membre du chœur dans la vingtaine, c’est très formateur. « C’est une belle expérience. Pour moi, ça m’a aidé à m’exprimer plus et à avoir plus d’assurance, notamment sur scène », mentionne-t-elle. En plus, cette relève reste pour longtemps dans le chœur comme c’est le cas de Tania qui en fait partie depuis 2011. « Pour eux, c’est un rendez-vous annuel à ne pas manquer », confie le directeur général.
Des rendez-vous à ne pas manquer La production majeure « L’Étoile » est présentée du 6 au 8
février 2015 au Théâtre Banque Nationale de Chicoutimi. Les plus jeunes vont pouvoir assister à une représentation de « L’Étoile » à des tarifs avantageux. En effet, pour une deuxième année consécutive, la SALR offre en partenariat avec Hydro-Québec des billets au cout de 30 $ pour les 30 ans et moins. « C’est une baisse d’un moins de 50 % d’un billet pour adulte vendu à 60 $ », mentionne le directeur général. Les étudiants peuvent venir voir le spectacle, et ce à peu de frais. En nouveauté cette année, les 14 ans et moins ont également un prix spécial de 14 $. Un récital avec le chœur permanent, dans le cadre des Destinations lyriques, sera présenté au Jardin des Vestiges de La Pulperie de Chicoutimi.
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Culture Créer sous contraintes tions du thème, ces soirées en ont pour tous les gouts : on y retrouve en plus quatre volets – littéraire, visuel, sonore et vidéo. C’est donc un évènement à ne pas manquer pour ceux s’intéressant
de près ou de loin à toutes formes artistiques !
Photos : Alexandre Girard
« Un gros matelas gonflable sur lequel se jettent de manière originale et personnalisée des gens avides de créer dans tous les domaines »
Pour plus d’informations ou pour soumettre une œuvre, vous pouvez consulter le site Internet : www.3reg.ca.
L'exposition«Portraitensoustraction:delafigureauréférent» de l'artiste Pascal Picard est présentée jusqu'au 18 janvier 2015 au Centre national d'exposition du mont Jacob à Jonquière. Pour davantage d'information : www.pascalpicard.ca/ et www.centrenationalexposition.com/ Catherine Fortin Journaliste C’est ce que propose, depuis 2002, le collectif 3REG création. Ces soirées, présentées deux mardis par mois au Sous-Bois, se veulent expérimentales et exploratoires, créant un espace où chacun, étudiant ou professionnel, peut diffuser son travail. Or, si tous peuvent présenter une œuvre, ce n’est pas n’importe quoi qui se retrouve au 3REG : les artistes ont cinq minutes pour exposer leur production, qui doit aussi respecter le thème de la soirée et, évidemment, être légale au niveau des droits d’auteur. Allant d’un côté à l’autre selon les diverses interpréta-
Photo : Sophie Lavoie
De gauche à droite : rangée du haut - Julie Morneau, Nathalie Dion, Sylvie Savard, Nathalie Pageau, Julie Dubé (représentante jeunesse régionale), Joanie Martel, Marie-Claude Boily, Marjolaine Maltais et Manon Tremblay ; De gauche à droite : rangée du bas - Yannick Rivard, Philip Simard, Francois Roberge et Robin St-Pierre.
Lors de la Semaine de la coopération qui avait lieu du 13 au 17 octobre 2014, les caisses du Saguenay— Lac-Saint-Jean en ont profité pour remettre à leurs membres des bourses d’études. Le programme de bourses a été créé pour accroitre l’implication des jeunes à la vie coopérative de la caisse et du même coup, tisser des liens plus forts afin d’accroitre leur sentiment d’appartenance et créer leur fidélisation envers leur caisse, notre caisse. En tout, c’est tout près de 115 000 $ qui a été remis. Ce sont des bourses variant entre 500 $ à 2000 $. Félicitations à tous nos récipiendaires. No
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Le coin des artistes Les 24 h de la BD c'est quoi ? C'est un évènement né en 2007, lors du 34e Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême, repris par la suite par de nombreux regroupements indépendants, notamment en France. Dans mon ancienne université française, j'ai eu l'occasion d'y participer à trois reprises, et c'est ce qui m'a donné le gout de l'instaurer chez vous. Chloé Merola Collaboration spéciale Pendant 24 h, on se regroupe dans une salle, avec son matériel. Et au top départ, on nous donne un ou plusieurs thèmes avec, généralement, une contrainte facultative (ceux qui aiment les challenges ont coutume d'aborder les deux thèmes et la contrainte en même temps), et là on est parti pour 24 h de dessin, 24 planches incluant la première de couverture et la quatrième, votre fatigue, vos rires et vos idées les plus farfelues. C'est un regroupement qui a pour but de vivre une expérience performative ensemble, dans la joie et la bonne humeur et le plaisir de voir qu'on peut se dépasser. Les 24h de la BD à Chicoutimi ont eu lieu dans la salle de dessin les 14 et 15 novembre derniers avec les thèmes Le culte des idoles et Par la fenêtre... Il y a eu peu de participants, mais de belles planches !
Bande dessinée par : Mathieu Blackburn
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Le coin des écrivains Reflet
Photo : Mila photographie
Frédérick Beaudry-Grenier Raconteur Charles sourit, et regarde vers son compagnon. Ce dernier marche à ses côtés, l’air pénard, comme d’habitude. À la suite d'une overdose, la vie mortelle de Charles s’est brusquement arrêtée. De l’autre côté de la réalité, il vivait encore dans l’errance et l’indécision. Pendant un temps indéfinissable, il a jonglé entre l’Ombre et la Lumière. Mais un jour, il a croisé le chemin d’One Dollar et de Cookie. La connexion s’est faite de façon instantanée. « Peut-être parce qu’ils partageaient plus que certaines similitudes avec moi… Bref, après cette rencontre, je n’ai plus hésité. » Le rôle de Charles et de Bukowski au sein de l’Armée de la Lumière est simple. Ils démasquent les endroits où se cachent les créatures de l’Ombre, afin de faciliter l’offensive militaire de leurs comparses. Au fil de leurs pèlerinages, ils ont remarqué une quinzaine de
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cabanes abandonnées dans les forêts de la région. Aujourd’hui, en cette fin novembre, la température est douce et la neige n’est pas encore trop épaisse. C’est le moment idéal pour se préparer à l’hiver qui s’en vient. Le duo regarde droit devant, afin de contempler les nombreux sapins qui défilent sur la lisière qui mène vers l’horizon. Cette année, leur recherche pour un repère est plus facile, car ils savent déjà où aller. Ils connaissent bien ce secteur, pour y avoir passé souvent. Dans le lot de vieilles cabanes qui se dressent comme des champignons, il y a en une en particulier qu’ils voudraient bien visiter. Lorsqu’ils franchissent l’entrée de leur nouvel antre, ils ne sont guère étonnés de découvrir que l’endroit est sale et dans un désordre chaotique. Le manque de luminosité lui donne un aspect lugubre. « La cabane est toujours meublée… Les anciens locataires ont peut-être quitté les lieux sur un coup de tête, et ne sont jamais revenus pour récupérer leurs biens… » Charles s’arrête brusquement dans l’embrasure de la cuisine. Là, accroupie sur le comptoir, il y a une jeune fille d’environ treize ou quatorze ans. Elle tremble. Derrière elle, son reflet se dessine dans un miroir accroché au mur. « Hum… Salut… Tu… Tu habites ici ? Est-ce que tes parents sont dans le coin ? »
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Aucune réponse. Une idée traverse l’esprit de Charles. Il frémit, et ce n’est pas seulement parce qu’il fait froid. Assis sur son postérieur, Bukowski regarde son partenaire, et semble partager son inquiétude. « Voici l’une des rares gamines qui a réussi à s’échapper des griffes de celle qui cicatrise sous les étoiles… »
Des coupures pesantes Photo : http://en.wikipedia.org/wiki/Duct_tape
Charles se souvient de son ancienne vie. Cette époque où, comme le cas du Docteur Jekyll et de Monsieur Hyde, il tanguait entre deux existences ; le jour, il était un bureaucrate, et le soir, il était un fumeur de crack. Son mode de vie ne convenait pas vraiment aux normes sociales établies. Juste le fait de voir Bukowski témoignait de sa folie.
À sa manière, Bukowski acquiesce. Son regard semble souligner un détail très important. Charles le remarque, et ses yeux deviennent ronds d’étonnement. « Tu… Tu crois que si elle est ici, c’est probablement parce que Julia tient un camp pour des recrues de l’Ombre tout près de cet endroit ? Hé merde… » À l’idée d’être confronté à cette vile créature, Charles empresse le tigre blanc de Sibérie d’aller à la recherche du groupe de Willows qui vit dans les environs. « Eux sauront quoi faire d’elle… Ils la ramèneront certainement pour accompagner les autres enfants qui se sont échappés de Julia. Peut-être sauront-ils comment rejoindre One Dollar et Cookie… » Perdu dans ses réflexions, Charles n’accorde aucune attention au miroir. Il ne remarque donc pas la différence. De ce côté-ci de la réalité, la jeune fille tremble toujours. Mais le reflet, lui, démontre plutôt son visage diabolique.
Plusieurs solutions contre les coupures ont été considérées. Catherine Fortin Raconteuse d’histoires insolites En raison de récentes coupures du budget universitaire, on se voit le regret de devoir annoncer aux étudiants l’annulation des journées de mercredi et de jeudi. Cette décision, prise après un combat à mort lors de la dernière réunion de notre comité budgétaire de l’établissement, a été difficile pour chacun de nos membres. En effet ; « certains voulaient voir partir le lundi », affirma la présidente du comité, qui nous a accordé un entretien à partir de son lit d’hôpital. « Nous avons finalement décidé de couper au milieu. Ainsi, les semaines vont se composer de lundi, mardi, vendredi, samedi et dimanche », explique-t-elle. La collaboration de la communauté universitaire est sollicitée dans cette révolution du calendrier scolaire. Rappel aux étudiants : dû à une courte interruption du service sanitaire dans la journée du mardi 2 décembre, chacun des points d’eau de l’université sera alimenté par le sang de nos ennemis. Journal Le Griffonnier
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Esprit entrepreneurial Dans la maison du thé La Théière à l’Envers
Jessica Bennett Journaliste Alors, comme on peut le voir, il n’y a pas de pénurie de clients chez La Théière à l’Envers. La date d’ouverture était le 21 novembre 2013, ce qui donne déjà un an à La Théière. Le charmant couple de propriétaires, Judith Bellefeuille et Dominic Rouleau, partage la gestion et prend les décisions d’affaires ensemble. Ils habitent à Chicoutimi depuis quatre ans, après avoir habité Québec et Montréal. Dominic est né à Chicoutimi, mais Judith provient d’un quartier de Montréal. Ils sont tous deux artistes. Dominic fait des marionnettes et joue dans un groupe ; c’est un homme musical. Judith, tout aussi artiste que son conjoint, fait des céramiques. Elle n’en produit plus beaucoup maintenant, à cause du manque de temps. Elle s’occupe consciencieusement d’entretenir La Théière à l’Envers. J’ai demandé : « Pourquoi ouvrir cette boutique si vos passions étaient les arts ? » Dominic a répondu qu’il voulait être son propre patron. Il préfère contrôler son horaire et ses conditions de travail. Puis, il a déjà travaillé dans une boutique de thé. Il cherche à être un bon entrepreneur qui réussit à rendre son commerce lucratif. Après un temps de réflexion, lui et sa conjointe ont décidé qu’une boutique de thé était l’option la plus réaliste qui leur permettrait de réussir dans
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le domaine des affaires. Aussi, Dominic a gardé ses clients de Montréal et ses contacts, dont Camellia Sinensis et Chai Yi. Ils savaient donc où se procurer leurs fournitures. Ce faisant, ils avaient résolu un problème, mais ils leurs restaient encore plusieurs défis. Comment trouver l’équipement? Comment publiciser leur boutique? Judith m’a dit que c’était difficile de trouver des prêts et bourses pour démarrer leur compagnie : « Au début, c’était difficile, mais on a persévéré et surmonté nos batailles. On a décidé d’utiliser Facebook pour la publicité et on en a mis une dans le journal de Chicoutimi et au Bougerie de Chicoutimi. » Puis, elle ajoute : « On a choisi la rue Racine, qui n’est pas un site commercial, parce qu’on n’est pas un magasin commercial. C’était le meilleur ajustement pour les boutiques adjacentes. » Elle m’a donné des conseils pour les étudiants qui veulent ouvrir leur propre compagnie. On doit être persévérant et avoir un plan B parce que la journée d’un entrepreneur n’est pas des plus faciles puisque les plans changent constamment. Madame Bellefeuille renchérit : « Vous devez imaginer votre future clientèle et voir si les gens sont réceptifs à votre nouvel emplacement. Pour le plan B, on doit imaginer toutes les choses qui peuvent se passer pendant la création de l’entreprise parce que c’est important qu’on se prépare pour agir, si on a besoin de changer quelque chose. On a besoin de ramasser les miettes et de ne pas perdre une miette. Un avantage d’être entrepreneur est que vous êtes toujours le boss, alors quand des problèmes arrivent, vous pouvez implanter des changements rapidement, sans problèmes de gestion. » On pourrait penser qu’être un petit magasin de thé contre le grand Davids Tea pourrait être difficile, mais elle nous confie que « notre situation à Chicoutimi est complémentaire. On complète David’s Tea parce que celui-ci est petit et
il n’y a pas de places pour s’asseoir alors qu’on peut s’asseoir à La Théière et s’acheter des thés sans aromates. David’s Tea a beaucoup de thés aromatisés. Donc, on a des thés différents et des tisanes pour une clientèle différente. Si La Théière était à Montréal ou une autre grande ville, ce serait une histoire différente, mais ici, les petites entreprises complètent des géants. » Quand vous êtes les propriétaires d’un magasin de thé, évidemment vous avez un thé préféré. Quand je lui ai demandé, elle a dit qu’elle adore le thé Sencha. C’est un thé vert du Japon. « Ça goute le printemps », nous dit-elle. Elle a énormément de connaissances sur l’origine des thés, sur ceux qui aident pour certaines maladies ou juste sur les saveurs en général. Son conjoint et elle gèrent un beau magasin de thé et vous devriez le visiter vous-même.
Photo : courtoisie
Quand vous vous promenez sur la rue Racine, peut-être avez-vous passé à côté de ce magasin de thé pittoresque et confortable, La Théière à l’Envers. J’y suis allée pendant trente minutes pour faire mon entrevue et dans ce court laps de temps, chaque individu qui a mis les pieds dans l’endroit y est venu pour des raisons différentes. Le premier est venu regarder l’exposition d’art et il voulait parler à la propriétaire. Le suivant était un jeune homme à la recherche d’une place tranquille afin de faire ses affaires et de siroter un thé. Enfin, un groupe d’amis s’est présenté pour acheter et déguster des tisanes.
Dominic Rouleau et Judith Bellefeuille partagent la gestion de la boutique et font des décisions d’affaires ensemble
Prix-reconnaissance décerné
à Marché Centre-Ville par l’association des microbrasseurs du Québec
C’est avec joie et fierté que nous tenons à vous communiquer que nous avons reçu le prix reconnaissance 2014 dans la catégorie « épicerie » lors du gala reconnaissance de l’Association des microbrasseurs du Québec (AMBQ), tenu au Centre Mont-Royal à Montréal, le mardi 18 novembre dernier.
À propos du prix de reconnaissance Ce prix est décerné à l’épicerie qui s’est le plus démarquée au Québec au niveau des bières de microbrasseries. Il est remis à l’épicerie qui est reconnue pour être un bâtisseur dans le commerce de la microbrasserie au Québec. L’Association des microbrasseries du Québec fait la sélection du candidat elle-même, aucune inscription ne peut être faite par les candidats. C’est d’autant plus flatteur, car nous avons été choisis par les professionnels des microbrasseries du Québec. Lors du Gala, il y a cinq catégories de reconnaissance : catégorie épicerie, catégorie dépanneur, catégorie travailleur dans l’ombre, catégorie microbrasserie et catégorie brasseur.
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PORTRAIT
D’UN ÉTUDIANT
du é t i s r e v i n U
i m i t u o c i h C Québec à ME
PROGRAM
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t ignement e d u A r e i v Oli baccalauréat en ensenté a u Diplômé d on physique et à la s ti a c u de l'éd
decine é m n e e s i la maîtr à t n a i d u t É tale expérimen IEURS UPÉR
CYCLES S
Pourquoi avoir choisi de poursuivre des études de cycles supérieurs?
Quels sont vos projets en cours?
Tout simplement parce que j’adore les défis. Les études de deuxième cycle demandent une certaine discipline. Être rigoureux tous les jours n’est pas si facile. Toutefois, le sentiment du devoir accompli vaut entièrement tous les efforts. Je possède un côté épicurien. J’ai soif de connaissances et seul l’apprentissage peut me procurer cette satisfaction. Je ressens aussi le besoin d’informer la communauté de certains phénomènes qui les entourent et qui ont une incidence sur leur mode de vie. Notre société évolue rapidement et même peut-être trop… Le mot « évolution » n’est pas synonyme d’amélioration, mais plutôt de changement. L’un des objectifs de la recherche est de protéger la santé des populations, soit les conscientiser à certains risques liés à leur mode de vie. Celui-ci présente l’une des racines profondes de ma motivation à poursuivre des études de cycles supérieurs.
programmes.uqac.ca
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Je suis athlète INUK du programme de sport d’excellence de l’UQAC depuis 7 ans. Je me consacre à la fin de la rédaction de mon mémoire et à l’entraînement. Pour faire suite à mon mémoire, je publierai, d’ici le mois de janvier 2015, un article scientifique diffusant mes résultats. Je participerai aussi à deux communications libres pour partager mon étude avec le milieu scientifique et pour venir en aide aux gens atteints de l’ataxie de CharlevoixSaguenay.
Quels sont vos objectifs professionnels? Je me suis inscrit au doctorat en kinésiologie de l’Université Laval au trimestre d’hiver 2015. J’ose espérer obtenir un poste en tant que professeur dans une université du Québec. L’Université du Québec à Chicoutimi représente, pour moi, le berceau de nombreuses valeurs, compétences et connaissances. Je ferai de mon mieux pour revenir à l’UQAC afin de partager mon savoir et mon expérience.
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Sport
100e parution
C’est une bonne saison qui se termine pour l’équipe de cross-country des INUK L’arrivée de l’automne marque la fin d’une saison fort encourageante pour nos athlètes INUK en cross-country. En effet, la saison de compétition s’est terminée, laissant des résultats très motivants pour les équipes de compétiteurs : autant pour les équipes féminines que maculines.
John-Alejandro Gonzalez Journaliste Le journal Le Griffonnier s’est entretenu avec monsieur Gino Roberge, l’entraineur-chef de l’équipe. M. Roberge est très satisfait et fier des performances de ses athlètes. « Les résultats sont très encourageants. Bien
que nous n’ayons pas avancé dans le classement général final, l’écart des points qui nous sépare des autres universités se voit diminuer chaque année. », nous a-t-il confirmé lors d’un entretien téléphonique. La ligue de compétition universitaire du cross-country demande un calibre très élevé. Toutes les universités québécoises y font partie et il n’y a pas de deuxième division. Ce sont les meilleurs athlètes qui se frottent chaque année. « Pour une université de région éloignée, nos résultats sont mieux que bons. », nous a laissé savoir M. Roberge. En effet, les résultats de cette année sont le fruit de longues heures d’entrainement et d’un travail ardu. Les compétiteurs doivent s’entrainer à raison de six fois par semaine, dans une formule individuelle et collective. C’est-à-dire que sur six entrainements, deux se font en équipe.
« Il est très difficile de concevoir un horaire parfait dans laquelle tous les 24 membres de l’équipe sont présents. Cependant, ce sont tous des passionnés du sport, ils s’entrainent donc quatre fois seul et deux fois tous réunis, et ce, à toutes les semaines. », conclut-il.
Les résultats
fonctionne, on ne fait pas du recrutement, on invite tous les jeunes intéressés par le sport à se présenter aux entrainements et nous faisons avec ce que nous avons. Il faut dire que, pour la plupart d’entre eux, ils aiment déjà la discipline ; la course et la compétition, alors on n’a aucune difficulté à monter l’équipe. », ajoute M. Roberge.
Cette année, l’équipe masculine a réussi à se tailler une place dans le top cinq du classement général final, soit au quatrième rang de la ligue, à égalité avec l’Université Concordia. Quant aux filles, elles ont terminé au sixième rang. « Ce sont de très bons résultats si on tient compte que nous nous mesurons à tous les grands noms du sport universitaire : les Mc-Gill, Laval, UQAM, etc. Ces universités ont plus de budgets, ainsi qu’un bassin de population supérieur au nôtre. Cela leur permet d’établir des meilleures techniques de recrutement […] Nous, la façon dont on
Encore cette année, l’UQAC a pu compter sur les performances de Joe Dufour, un compétiteur d’expérience, qui a d’ailleurs connu les meilleures performances de l’équipe : « Il en était à sa dernière saison avec nous. Il a terminé son baccalauréat et va faire sa maîtrise à l’extérieur. » Quant aux filles, c’est Karène Roy qui a terminé la saison avec la plus grande récolte de points. « Elle devrait faire part de l’équipe encore l’an prochain », espère M. Roberge, appuyant ses espoirs sur le fait que Mme Roy n’a pas encore terminé ses cours.
UN OUTIL D’ÉPARGNE INSTANTANÉE POUR CATHERINE Pichette
De la naissance du Griffonnier à aujourd’hui ; les 100 modes engendrées par Internet, par Alexandra Tremblay, journaliste
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Des belles années à venir Bien que M. Roberge ne veuille s’avancer sur aucune prédiction pour les années à venir, il nous confie que l’équipe est très jeune et qu’ils prennent de l’expérience. De plus, les programmes de Sport-Études, tant au niveau collégial que secondaire, sont prometteurs. « En secondaire cinq, il est trop tôt pour savoir ce que tu vas faire dans la vie. Plusieurs d’entre eux ne savent même pas s’ils vont aller à l’université et s’ils y vont, où ils iront. Une chose est certaine, il y a de beaux programmes qui encouragent la discipline et le développement sportif », conclut M. Roberge. Les INUK Cross-Country ont connu une belle saison, fruit de leur travail acharné et de leur détermination. Espérons que celles à venir le seront davantage.
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Le nombre d'étudiants internationaux en hausse
L'UQAC charme à l'étranger Comme on arpente les couloirs de l'université, difficile de ne pas remarquer toute la variété d'accents et de langues différentes parlées entre ses murs. Il est d'autant plus difficile de croire qu'il y a de cela à peine onze ans, lors des débuts du Griffonnier, le nombre d'étudiants étrangers à l'UQAC était d'à peine cinquante : aujourd'hui, ce nombre atteint près de 800 ! La coordonnatrice des projets internationaux, Marie-Anne Blackburn, a pour l'occasion acceptée de nous parler des plans de l'UQAC en ce qui a trait au cosmopolitisme de notre institution.
Si d'emblée il y avait en 2003 du chemin à faire pour obtenir plus d'exonérations de frais de scolarité pour les étudiants internationaux, la preuve est maintenant faite que l'UQAC peut séduire les institutions à l'étranger, avec maintenant plus de 190 partenariats actifs, ce qui est un succès pour une région quelque peu éloignée des grands centres que sont Montréal et Québec. De ce nombre, 85 sont avec des institutions françaises, ce qui explique la forte présence de nos cousins français à l'UQAC. La Chine est le deuxième pays avec le plus de partenariats, avec deux nouveaux partenariats signés au mois d'octobre avec la Shenyang Aerospace University. Bien que l'ancien recteur Michel Belley avait comme objectif d'atteindre le cap des 1000 étudiants internationaux, aujourd'hui il serait plutôt question de maintenir le nombre actuel. « Il y a un objectif, mais qui n'est pas nécessairement d'augmenter en flèche ; c'est vraiment de suivre le pouls du campus et de conserver une proportion adéquate des deux clientèles étudiantes. »
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L'université se soucie également de la qualité de son enseignement, en s'assurant, avant d'augmenter davantage le nombre d'étudiants internationaux, de pouvoir continuer à offrir des cours à des groupes relativement de petite taille, si l'on compare aux amphithéâtres de l'Université Laval, par exemple. La coordonnatrice aux projets internationaux continue en disant que « les gens de la région et de l'UQAC sont des gens de proximité. Nous aimons vraiment offrir un bon service aux étudiants, les professeurs aiment pouvoir avoir une proximité avec eux. Les étudiants qui viennent ici recherchent une ville qui est sécuritaire, un campus dynamique avec des étudiants qui sont enthousiastes et des groupes convenables. » L'accueil des étudiants internationaux va donc en ce sens ; il est très chaleureux et personnalisé, voir clef en main, une expression qui est souvent revenue lors de notre entretien. L'UQAC, dans dix ou quinze ans ? Parions qu'elle continuera toujours d'attirer Québécois comme étrangers !
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Le nombre d'étudiants internationaux en hausse
Stabiliser le nombre d’étudiants est la clé
Photo : Patrick Voyer
Marilou Lebel-Dupuis Chroniqueuse
Madame Blackburn nous rappelle aussi l'importante logistique derrière l'accueil des étudiants internationaux : « Il y a beaucoup d'étapes à l'interne et de choses dans la région à mettre en place et à changer, à évoluer. » Avec plus d'étudiants internationaux, la question du logement deviendrait préoccupante : « Au début de l'année, on a eu quand même une augmentation importante des étudiants Français qui venaient en septembre, et on a eu un peu la frousse au niveau du logement parce que déjà six mois à l'avance toutes nos résidences étaient pleines. » Comme l'UQAC n'est pas informée des logements qui se libèrent autour du campus au fil des ans, il est difficile de prévoir s'il y aura assez de logements pour tous, étudiants québécois comme internationaux. Heureusement, ce fut le cas encore cette année, malgré une petite frayeur.
Article paru dans la 9e parution du Griffonnier, le 29 septembre 2003
Mariella (Mexique), Jocelyne (Sénégal) et Éli (Mexique) sont trois des quelque cinquante étudiants étrangers à avoir choisi l’UQAC pour approfondir leurs connaissances Comment sera l’UQAC dans dix ou quinze ans ? Le recteur Michel Belley a ses petites idées là-dessus... Patrick Voyer Rédacteur en chef de 2003 à 2005 Il affirme que la stratégie à privilégier est la même qui prévaut depuis quinze ans à l’UQAC : la recherche, le travail en partenariat avec le milieu régional et surtout essayer de garder le nombre de 6500 étudiants à l’intérieur des murs. Certes, il consent qu’il n’en veut pas aux jeunes qui désirent explorer d’autres avenues (Québec, Montréal). Cependant, il indique qu’il y aura toujours de la place à l’UQAC, même pour ceux et celles qui souhaitent se promener d’un établissement à l’autre. Dans cette optique, lors du dernier Rendez-vous des régions, les recteurs des Universités du Québec (UQ) de la province ont mis sur pied un programme permettant à toutes les UQ de reconnaître, en théorie, les équivalences. Michel Belley
estime que le gouvernement devra toutefois tenir compte des critères appropriés à l’UQAC lorsque viendra le temps de subventionner les universités comme il l’a promis. De sorte que, dès l’an prochain, l’UQAC pourra asseoir définitivement sa réputation de centre d’excellence dans les créneaux qui lui sont propres.
Étudiants étrangers Cette notoriété provinciale déborde également sur les plans national et international. Ce dernier point interpelle particulièrement le recteur. La venue d’étudiants étrangers est pour lui d’une grande importance. Depuis deux ans, M. Belley avoue essayer de trouver des moyens pour leur faciliter la tâche. « La clé, c’est l’exonération des frais de scolarité. » « Présentement, nous avons quinze exonérations, et pour égaler le niveau provincial, il faudrait en avoir cinquante ! », informe-t-il. Avec le choc démagogique qui sévit dans la région, l’im-
migration semble demeurer une solution efficace pour que le nombre d’étudiants demeure le même. De plus, cela apporte de la diversité et une richesse intellectuelle insoupçonnée. Présentement, il y a plus de cinquante étudiants et étudiantes étrangers à l’UQAC. Le recteur est persuadé que l’UQAC est une université bien connue dans plusieurs pays. À preuve, des ententes avec la Chine ont été signées et des programmes de maîtrise sont accessibles pour les étudiants chinois. Ils peuvent apprendre le français tout en restant chez eux également ! Pour les courageux qui osent quitter le nid familial pour venir étudier à Chicoutimi, M. Belley désire leur apporter le plus bel environnement de vie possible. « Je suis sensible à la création d’une vie étudiante mobilisatrice et intéressante ! Il faut qu’il y ait de l’animation dans l’université, car c’est ici que vivront les étudiants étrangers », de conclure Michel Belley. Journal Le Griffonnier