No
109 - Jeudi 21 janvier 2016
3000 exemplaires - gratuit
Biere brassee sur place Pavillon sportif Université du Québec à Chicoutimi
PASSEZ DE LA PAROLE AUX ACTES!
4 a` 7
517, rue Racine Est, Chicoutimi 418-545-7272 Près du Cégep et de l’Université
ceuc.ca Improvisation tous les mercredis Internet sans fil sur place
sports.uqac.ca 418 545-5050
Photo : Max-Antoine Guérin / Canopée Médias
Février 2016 : Festival des finissants en arts, Zeitgeist – L’esprit du temps page 3 Nouveaux membres aux CEUC page 2
Photo du Patchwork, l'édition 2015
Spécial voyage pages 6 et 7 page 5
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CEUC
Jeudi 21 janvier 2016 No 109 Journal Le Griffonnier
Mot de la rédactrice
Apologie de la subjectivité
Ann-Élisabeth Pilote Rédactrice en chef
Je m’engage ainsi à être la personne intermédiaire entre les journalistes, les écrivains et les polémistes en puissance qui étudient à l’UQAC et leur « journal ». Pour en venir aux très amples présentations, je termine mon baccalauréat en Études littéraires françaises. En terminant, il faut également souligner qu’Emmanuelle
Photo : Alexandre Girard
Récemment vouée à l’auguste poste — laissé vacant le temps d’une annonce — de rédactrice en chef, je me suis questionnée sur ces seize pages de papier qui, pliées ensemble et imprimées en trois-mille exemplaires une fois par mois, forment le journal étudiant de l’UQAC. Si on se fie au dictionnaire — et à qui se fier si ce n’est au dictionnaire? —, un journal est une « publication périodique » dans laquelle « on relate des faits ». Je suis assez d’accord pour la publication périodique. Mais peut-on dire que Le Griffonnier est aussi impersonnel que l’affirme Larousse? me demandai-je lors d’un froid matin de janvier, faisant fonctionner vélocement les muscles et les nerfs qui composent mon organe logique pour écrire quelque chose d’intéressant, et cela, buvant gorgée de café après gorgée de café. Emmitouflée dans un horrible chandail, cachée derrière les mots que je tapais, je dus m’avouer que la moitié des textes qui paraitraient ce mois-ci allaient être franchement subjectifs, y compris le mien. Ainsi, le « journal » n’était pas aussi désintéressé que le voulait Larousse. J’ai l’impression que cette chose imprimée qu’on me croit apte à diriger est en réalité une tribune facile d’accès pour tous les universitaires uqacquiens désireux
de dire quelque chose, n’importe quoi, pourvu qu’ils disent quelque chose. Nous sommes encore immunisés de l’horrible milieu du travail sous une espèce de carapace — l’université —, vivant abstraitement d’A+ et de B-, angoissant beaucoup plus en pensant aux dates butoirs qu’à nos dettes, nous nourrissant de macaronis au fromage et de bière les mauvais jours, de dignes linguines à la sauce tomate et de vin rouge à dix dollars les meilleurs. Nous ne sommes ni hors du monde ni totalement dans le monde. Formés aux lettres et aux sciences depuis l’école primaire, il est pourtant temps de dire quelque chose sur ce que nous croyons être la réalité, et cela, avant que les sachets chimiques du Kraft Dinner n’aient complètement détruit nos cerveaux. Ce sont les considérations mentales que j’eus ce matin-là, où je finissais de corriger lesdits textes et ma tasse de café. Sans aller vers quelque chose de prémâché ou de trop optimiste, j’affirme que nous avons droit à cette plate-forme peu encline à la censure, ouverte d’une part aux textes évènementiels, journalistiques, aux opinions de gauche, de droite, de droite-parfois-de-gauche-etun-peu-séparatiste-si-c’est-dansl’air-du-temps, mais aussi à la poésie.
Melançon, ancienne rédactrice en chef, n’est plus. Je veux dire : n’est plus rédactrice en chef puisqu’elle a terminé ses études. Elle n’est pas morte et en profite pour qualifier son baccalauréat en linguistique et langue française — enrichi d’un certificat en rédaction-communications — de merveilleux. Elle quitte Le Griffonnier pour trouver un emploi dans les domaines qui la passionnent, c’est-à-dire la rédaction, la révision et le tutorat. De plus, elle a l’intention de continuer à écrire et à être publiée. Son premier roman, intitulé La poupée de Porcelaine, est publié aux éditions Vivats. J’ai aussi demandé à Frédéric Beaudry-Grenier d’écrire quelque chose (c’est le texte qui suit) sur lui-même dans la présente édition puisqu’il est également nouveau aux communications étudiantes (d’où cette photo qui met en valeur notre aisance devant l’appareil photo).
Frédéric Beaudry-Grenier
Présentation
timi (CEUC) de l’UQAC, et ce, comme coordinateur Web. Mes tâches consistent, entre autres, à fournir quotidiennement la page Facebook et le blogue de CEUC.
Frédéric Beaudry-Grenier Coordonnateur Web Hello! Je m’appelle Frédéric Beaudry-Grenier et je suis originaire de Val-d’Espoir, un petit village en Gaspésie. J’ai déménagé à Chicoutimi en aout 2012 afin d’entreprendre un baccalauréat en Études littéraires françaises à l’Université du Québec à Chicoutimi. Je travaille actuellement pour les Communications étudiantes universitaires de Chicou-
En dehors du boulot, j’écris un peu de tout. Prose, poésie, nouvelles. J’adore les romans de Stephen King et de Jack Kerouac. J’aime bien les nouvelles de Charles Bukowski et de Lovecraft. À propos de la scène musicale, j’adhère aux scènes punk, grunge et heavy metal. Mes principaux projets en ce moment sont de publier un recueil de textes d’ici la fin de l’année 2016 et d’organiser des évènements artistiques, et ce, dans le but de développer la scène underground au Saguenay.
Retour sur la grande guignolée des médias Équipe CEUC Collaboration spéciale Le 3 décembre dernier, à travers tout le Québec, a eu lieu la grande guignolée des médias. Pour l'occasion, les commis étudiants de la cantine, de la cafétéria et de la reprographie étudiante ont joint leurs pourboires de la journée (pour un total de 144,61 $) aux dons du personnel et des étudiants amassés par l'équipe de CEUC dans la matinée. Ce montant total de 1010,06 $ récolté à l'UQAC fait partie du total régional de 223 096 $. Merci à toutes et à tous d'avoir participé si généreusement à la grande guignolée des médias de l’année 2015 et d'avoir dépassé le total de l'an passé qui était de 206 303 $. Pour information : lagrandeguignoleedesmedias.com/
Culture
Jeudi 21 janvier 2016 No 109 Journal Le Griffonnier
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Zeitgeist – L’esprit du temps public-témoin et met en doute notre engagement à respecter notre part du contrat social.
Depuis des semaines, les étudiants du baccalauréat interdisciplinaire en arts préparent le Festival des finissants, qui célébrera le chemin parcouru au cours de trois années d’études et de création. Sous le titre de Zeitgeist – L’esprit du temps, ce bouquet d’évènements proposera, à compter du 15 février, des expositions présentées à la Galerie L’œuvre de l’Autre et au Centre Bang, du théâtre et des films, au Petit Théâtre, et des conférences. Ils m’ont demandé d’être leur porte-parole, une invitation que j’ai acceptée avec joie. Daniel Jean Collaborateur spécial
L’esprit du temps « Le passé est un prologue », comme l’écrivait Shakespeare. La fin d’une chose n’est que le début d’une autre. L’avenir est immense et celui qui attend ces jeunes artistes sera rempli d’autant d’écueils que de surprises heureuses. Confrontés à la réalité d’une vie de création, ils connaitront tour à tour la couleur et l’éblouissement, le doute et le découragement; ils feront peutêtre l’expérience de la pauvreté et celle, surement, de la solidarité. Ils savoureront les joies de la réflexion et de l’engagement et côtoieront chaque jour l’émotion et la beauté. Zeitgeist – L’esprit du temps, c’est ce qu’ils tenteront de capturer et d’alimenter pour mieux le partager. Et dans un premier temps, c’est ce qu’ils s’apprêtent à faire en vous invitant à vivre pleinement le festival qu’ils ont organisé.
Des conférences L’art ne se vit pas en vase clos. Pour qu’il se réalise dans toutes ses dimensions, l’artiste doit s’inscrire dans sa communauté, tisser des liens avec différents partenaires pour atteindre le public et partager avec lui l’expérience
d’une humanité commune. C’est pourquoi le festival s’ouvre sur une conférence de Gabrielle Desbiens, médiatrice culturelle pour le programme Éveille ma culture de Ville Saguenay, intitulée : Faire médiation : Entre théorie et actes concrets, la culture pour construire des ponts. Comme pour toutes les activités, la conférence est gratuite et ouverte à tous et à toutes, le lundi 15 février à 19 h 30, au local P0-5000 de l’UQAC. Invité à prononcer moi aussi une conférence, je tenterai de démontrer à quel point l’art est une source infinie de connaissances et d’images. Se faire prendre, c’est se faire prendre, véritable festival visuel, racontera la petite histoire de la photographie d’identité judiciaire, le mardi 16 février à 19 h 30, au local P0-5000 de l’UQAC.
Des manifestations artistiques Mais le cœur de Zeitgeist – L’esprit du temps reposera sur la présentation des œuvres des étudiants, qu’ils ont peaufinées pendant des semaines et par lesquelles ils vous livreront l’état de leurs réflexions sur l’art et sur la vie, appuyées par leurs années d’études et l’apport de leurs enseignants. Dans les tableaux qui composent Concordance, Julie Bellavance nous invite à ne pas tomber dans le piège des apparences, mais plutôt à nous en libérer. Tous les renards ne jouent pas de la flatterie. Les étiquettes qui nous sont assignées dictent nos querelles et c’est un mal que l’être humain a lui-même créé. Avec Marée Humaine, une sculpture grand format doublée de projections d’images, Olivier Carbonneau montre la mort imminente. Du même geste, il s’interroge sur notre attitude de
À l'intérieur de bas-reliefs grands formats où bois, plâtre et textile se côtoient, Laurie Malenfant, pour sa part, cherche à établir une relation entre les éléments typiques de l'esthétique de son quotidien et l'espace architectural qu'ils occupent. Par son « installation » intitulée La matrice, Isabelle Brassard livre un constat troublant : dans un monde où la perfection et la machine dominent, le corps devient la cage de l’âme. Une terrible nuit d’automne. Dans un bois. Trois hommes. Ça s’est passé. C’est le titre du projet théâtral de Clara Girault, basé sur une histoire vraie. Une mise en scène multidisciplinaire qui prendra forme et lumière et nous fera vibrer au rythme de cette dangereuse nuit d’automne, les 18, 19 et 20 février à 20 h, au Petit théâtre de l'UQAC. Ses dessins sont réunis sous le titre Les îlots d’inespéré. Dans les mers de laideur, CamilleLaurence Larouche veut coucher sur papier la fugacité des choses et des évènements : les nuits blanches épileptiques, les paysages à l’eau de javel, les grésillements venus du fond des mers numériques. Fanny Lessard marie l’art de la chanson et celui de l’aquarelle. Par touches successives, elle soulève délicatement les souvenirs d’enfance et s’arrête sur un paysage marquant qu’elle met en mots et en musique et auquel elle donne une forme plastique. Jeu de lignes et de portées. Croisement du réel et de la mémoire.
Du cinéma Les amateurs de cinéma seront servis lors du Festival des finissants en arts. Dans son court-métrage B0D, François Desbiens nous raconte sur un mode comique ce qui arrive à un serveur qui ne livre pas la bière que le client avait commandée. Grosse erreur! Dans Alice – La Joyeuse, Frédéric Desbiens nous entraine dans une histoire étrange qui
met en scène une étudiante stressée qui se sent poursuivie et qui peine à contrôler son angoisse croissante.
animés, mis en mouvement par une soif de paix et de justice.
Avec son court-métrage, Halifax, Frédéric L. Tremblay propose une comédie existentielle à tendance dramatique. Son personnage principal, Halifax Beaudry, étudiant en théâtre dans une petite ville, rêve de devenir acteur, mais Broadway n’est pas au coin de la rue et les embuches sont nombreuses. Halifax a du chien, mais cela l’empêchera-t-il de se faire dévorer?
Tous ces artistes, vous les avez peut-être croisés dans les corridors de l’université, sans jamais les reconnaitre ni savoir ce que leur esprit contenait; sans avoir partagé leur vision du monde et l’avoir discutée. Ils ont le même âge que vous, la même volonté de vivre pleinement et de faire de leur existence une expérience marquante.
Le cinéma d’animation est un art de patience et de précision qui se construit image par image, dessin par dessin. C’est la forme d’expression qu’a choisie Alexa Tremblay-Francoeur. Dans Traversée, elle illustre le parcours d’une mère et de sa fille, portant le poids de la solitude, mais en route vers une vie meilleure et un espoir de liberté. Corps
Venez saisir l’esprit du temps
Par un bouquet de formes d’expression diverses, ils vous invitent à partager avec eux l’esprit du temps. C’est un moment privilégié, car le temps n’a pas d’âge, et il commence maintenant. Venez! Pour en savoir plus : festivaldesfinissants2016. wordpress.com/
Publireportage
En 2015, la région Saguenay−Lac-Saint-Jean, Charlevoix et Côte-Nord a compté 27 boursiers, dont Sophie Fortin, étudiante à la maîtrise en ressources renouvelables à l’Université du Québec à Chicoutimi. Sophie s’est mérité une bourse de 3 000 $ de la Fondation Desjardins. En 2016, c’est plus de 400 bourses qui seront remises aux étudiants à travers le Québec et l’Ontario. Faites comme Sophie et soumettez votre candidature pour l’édition 2016 des bourses d’études de la Fondation Desjardins. Vous avez jusqu’au 15 février 2016. Pour tous les détails, et pour obtenir le formulaire de candidature, consultez-le : fondationdesjardins.com.
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Chronique
Jeudi 21 janvier 2016 No 109 Journal Le Griffonnier
Les enfants du macaroni
Photo : https://pixabay.com/fr/ami-pals-buddies-amiti%C3%A9-1057645/
Zacharie Bonneau Chroniqueur Tu te penches doucement vers lui, lui donnant soudain toute l’attention qu’il mérite. En guise de flagrant geste d’écoute active, tu loges ta mèche de cheveux derrière ton oreille, laissant entrevoir ton piercing à l’arcade sourcilière, qui déséquilibre ton regard absent depuis 2003. Tu as même baissé le volume assourdissant que faisait le dernier album d’Éric Lapointe, lui prouvant ainsi
qu’il est ce qu’il y a de plus important au monde. Tu lui déclares, avec un tendre sourire, que son dessin est absolument merveilleux, que c’est le plus magnifique dessin que tu as vu. Tu lui dis ensuite qu’il est spécial, qu’il peut tout faire, qu’aucune limite ne lui est imposée. Quinze ans, trois demi-frères et un diplôme préuniversitaire plus tard, le voici à mes côtés, dans une classe d'histoire du théâtre. Il lève sa main et demande au professeur : « Shakespeare là, y parlait quelle langue lui mettons? » Je plonge mon visage dans ma main, et je lance le soupir agacé dont moi seul détiens le secret (il faut claquer la langue entre l’inspiration et l’expiration). Je regarde mes amies. Deux brunes impeccables. L’une a fait du ballet toute sa
jeunesse, l’autre est ce que l’on pourrait appeler la quintessence de l’élégance discrète, contrôlant le débit et le son de sa voix d’une manière quasi chirurgicale. Nous roulons tous des yeux, même la plus gentille des trois. C’est même elle qui sent monter ma colère en premier. Nous aurions simplement laissé échapper un rictus si ce commentaire avait été le premier du genre. Mais à quinze minutes de la fin de la séance, cela fait deux heures que les commentaires inutiles, les demandes exaspérées au professeur de ralentir le rythme et les opinions prémâchées fusent de tous les côtés. Je n’ai rien dit ce jour-là. J’aime bien ce professeur et je ne veux pas qu’il pense que je suis un horrible enfant gâté qui crache son venin sur les proies
faciles, même si, en quelque sorte, je le suis. Un quart de seconde après avoir traversé la porte, je ne peux plus me retenir, je regarde mes amies et leur lance : « L’université, vous m’excuserez, mais ce n’est pas pour tout le monde. » Le pire, c’est que je le pensais, et que je le pense toujours. Je ne suis pas nostalgique du cours classique, des coups de règles que recevait ma grand-mère ou du petit catéchisme apprit par cœur. Je suis nostalgique du respect qu’il y a déjà eu pour les institutions d’enseignement supérieur. L’université faisait peur, avant, et c’était très bien comme ça. On y entrait pour la première fois les jambes tremblantes, on s’assoyait et on écoutait le professeur partager son savoir. Elle était, bien sûr, réservée à une certaine élite, consciente et respectueuse du code que le cadre imposait.
remercie ses partenaires
Les propos contenus dans chaque article n’engagent que leurs auteurs. - Dépôt légalBibliothèque Nationale du Québec Bibliothèque Nationale du Canada Le Griffonnier est publié par les Communications étudiantes universitaires de Chicoutimi (CEUC).
Si ma grand-mère me voyait, essayant de décortiquer Sophocle et Euripide au milieu d’une bande de Dave et de Steven élevés au macaroni-minute… Si les intellectuels d’hier nous voyaient, essayant de démystifier les écrits de Freud au milieu d’une bande de Shandy et de Cora-Lee éduquées à coups de Kardashian et de Bieber… J’ai mal à mon école.
Saguenay– Lac-Saint-Jean
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Courriel : redactionceuc@uqac.ca Téléphone : 418 545-5011 #2011 Télécopieur : 418 545-5400 /ceuc.ca
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Rédactrice en chef : Ann-Élisabeth Pilote
Collaborateurs :
Graphiste : Alexandre Girard
Frédérick Beaudry-Grenier Zacharie Bonneau Laurence Desbiens Maïlys Domingo Catherine Fortin
Correction : Emmanuelle Melançon Ann-Élisabeth Pilote
Daniel Jean Marilou LeBel-Dupuis Marc-Antoine Mailloux Emmanuelle Melançon Ann-Élisabeth Pilote Guillaume Ratté
Prochaine parution : Jeudi 18 février 2016 Tombée des textes : Vendredi 5 février 2016, 17 h Tombée publicitaire : Lundi 8 février 2016, 17 h Impression : Imprimerie Le Progrès du Saguenay Tirage : 3 000 exemplaires
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Voyage
Jeudi 21 janvier 2016 No 109 Journal Le Griffonnier
Simplifier ses voyages avec 4 applications Uber
aideront dans vos recherches de logements, de transports, de restaurants tout en économisant temps et argent!
Ah Uber! Cette application vous permet de localiser le véhicule Uber le plus proche pour vous déplacer à simples frais. À méditer lorsque vous voyagez à plusieurs, car les frais divisés vous reviendront certainement moins cher que les transports en commun. Oui oui, que les transports en commun!
Airbnb Qui dit voyage dit très souvent hébergement. Il y a toujours l’option des hôtels à bas prix ou des auberges de jeunesse, mais entre nous, Airbnb est pour moi bien souvent la meilleure alternative en ce qui concerne le rapport qualité-prix, surtout lorsque l’on voyage à plusieurs. Il vous suffit d’inscrire votre destination et Airbnb vous propose différents types d’hébergements (chambre individuelle, partagée ou logement entier) en général très équipés, propres et de qualité. Grâce à cette application, j’ai pu vivre différentes expériences (comme dormir dans une chocolaterie en Gaspésie ou loger dans un appartement en plein centre de Toronto, et ça, pour vraiment pas cher).
Maïlys Domingo Journaliste Si vous êtes comme moi amateurs ou amatrices de voyage, vous succomberez aux cinq applications pour téléphones intelligents que je vais vous présenter dans cet article. Vous en avez surement été témoins, partir en voyage nécessite toujours un peu de temps et d’organisation. Mais désormais, avec ces applications en poche, vous vous faciliterez la tâche et gagnerez un temps fou! Idéales pour les séjours entre amis ou en famille, ces applications vous
tez pas à donner votre avis et à publier la photo de votre plat pour conseiller les futurs clients!
Bons plans entre amis Cette application est vraiment mon coup de cœur 2015. Fini la prise de tête avec des calculs comme « qui doit rembourser quoi à qui », l’application calcule tout cela pour vous. Une fois téléchargée, il suffit de créer un évènement (comme « Séjour à Québec »), de taper les différentes personnes qui participent (Rodolphe, Huguette, Jean-Michel et Pierrot), puis d’écrire chaque opération avec son tarif et sa nature (alimentaire, sorties, transports). L’application vous calcule à la fin les sommes dues par tous, en se basant sur le principe que tout le monde dépense la même somme d’argent. Cette application est également très pratique pour les repas organisés, les soirées, les dépenses entre colocs, etc.
Yelp Ou l’application de bons plans bouffe et de bars par excellence. Yelp est une application tenue par les abonnés qui notent et commentent les restaurants, bistrots, bars, hôtels, etc. Vous cherchez un restaurant indien pour un souper? Un endroit idéal pour un breakfast pas cher? Un bistrot où déguster de bonnes bières? Yelp cherche pour vous, selon votre localisation et votre budget, les différents endroits qui correspondent à votre recherche. Une fois le resto testé, n’hési-
Alors, à vos téléchargements!
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Voyage
Jeudi 21 janvier 2016 No 109 Journal Le Griffonnier
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À Gab, Ju, Sarah, Mins, Krystle, Yena, Alex, Kat et aux animateurs
Explore, ou comment vivre cinq semaines inoubliables Partir dans le Canada, perfectionner votre langue seconde, rencontrer des gens des quatre coins du pays (et du monde), vivre une aventure incroyable durant cinq semaines, ça vous tente? Le programme Explore vous propose tout ça et bien plus.
Explore en tant qu'étudiant(e) C'est quoi Explore? En des termes objectifs, Explore est un programme qui permet à tous les Canadiens et Canadiennes de partir cinq semaines, au printemps ou à l'été, dans une autre province du pays pour apprendre l'anglais (lorsque vous êtes francophones, du moins). La beauté de ce programme réside en partie dans sa gratuité : en effet, le gouvernement vous donne une bourse qui couvre tous les frais occasionnés lors de votre immersion, soit la nourriture, l'hébergement et les frais de scolarité. C'est-tu pas amazing, ça? Tout ce qu'il vous reste à payer est le transport jusqu'à la province qui vous accueillera — ce qui peut être plus ou moins loin, selon vos moyens. En des termes subjectifs, Explore est une expérience qu'il faut vivre absolument, qu'on soit jeune ou moins jeune. En fait, la seule condition pour pouvoir profiter du programme est d'avoir un statut d’étudiant. Mon
Explore en tant qu'animateur ou animatrice Derrière chaque programme Explore, il y a bien sûr toute une équipe pour assurer le succès de l'expérience : on parle de professeurs, de membres du personnel administratif et de soutien, mais aussi d’une l'équipe d'animation. Les animateurs sont là pour permettre aux étudiants de mettre en pratique ce qu'ils apprennent en classe à travers divers ateliers, activités et évènements en tous genres. De mon point de vue, être animatrice équivaut à être payée pour parler français et à faire des activités qui me correspondent avec des anglophones qui viennent en immersion française ici. En effet, nous avons la chance à l'UQAC d'avoir l'École de Langue Française et de Culture Québécoise (ELFCQ) qui fait partie des établissements affiliés au programme Explore. Alors, si vous êtes très sociable, passionné(e) et bien organisé(e), en plus d'avoir le français à cœur, pourquoi ne pas tenter votre chance à l'animation pour ce printemps et cet été?
Photo : ELFCQ
Marilou LeBel-Dupuis Chroniqueuse
expérience Explore date d'il y a sept ans maintenant et extraordinairement, j'entretiens toujours des liens avec les amis que j’y ai rencontrés. Le programme d'immersion permet vraiment de se dégêner en anglais, voire de devenir bilingue dans certains cas, en plus de découvrir davantage la culture canadienne. Les activités proposées sont variées, ludiques, jamais ennuyantes. Franchement, comment dire non à une telle expérience? Rendez-vous au jexplore.ca pour plus de détails, et inscrivez-vous avant le 28 février.
Les animateurs de l'ELFCQ en 2015
Les amitiés Explore Cinq semaines d'immersion, c'est cinq semaines très intenses, que vous soyez étudiant(e) ou animateur(trice); cinq semaines à passer la majeure partie de vos jour-
nées en compagnie de gens qui ont à cœur, comme vous, une langue, mais aussi une certaine aisance à aller vers les autres. Des amitiés se créent immédiatement (entre colocs, entre animateurs ou entre étudiants
d'une même classe) alors que d'autres grandissent avec le temps, mais elles sont toutes aussi belles. Faire Explore, c'est s'ouvrir à la possibilité de voir sa vie changée par les rencontres qu'on y fait. Donnez-vous cette chance...
Culture
Jeudi 21 janvier 2016 No 109 Journal Le Griffonnier
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Opéra Werther Du 4 au 6 décembre, on pouvait assister à Werther, offert par l’Opéra du Saguenay–Lac-Saint-Jean, à la salle Pierrette-Gaudreault du Mont Jacob, à Jonquière. Les représentations se déroulaient sous la direction artistique et musicale d’Alexandre Malenfant et sous la présidence d’honneur de Me Régis Gaudreault avec une mise en scène de Patrice Gagnon.
L’opéra Werther de Jules Massenet L’opéra Werther est une très belle histoire d’amour, quoique tragique. Elle a été composée entre 1885 et 1887, en français, par Jules Massenet. Plus exactement, c’est un drame lyrique en quatre actes inspiré du roman épistolaire Les souffrances du jeune Werther, par Johann Wolfgang Von Goethe. Dans cet opéra, nous pouvons faire connaissance avec Werther (Gabriel Langelier, ténor), un jeune poète qui n’a d’yeux que pour Charlotte; Charlotte (Renée Lapointe, mezzo-soprano), la fille ainée du bailli; Albert (Dominic Veilleux, baryton), son fiancé; Sophie (Élisabeth Boudreault, soprano), la sœur de Charlotte; Wetzlar (MarcAndré Caron, Baryton-basse), le père des enfants; Schmidt et Johann (Réjean Wilson, ténor, et David Turcotte, baryton), des amis du bailli, ainsi que tous les enfants du bailli (Madeline Bossé, Amélie Courchesne, Anabelle Gagnon, Emmy Loranger, Victoria Nault, Elisabeth Racine, Anne-Clara Tremblay, Florence Tremblay et François-Louis Tremblay).
L’histoire de Werther, en grandes lignes Werther s’amourache de Charlotte, amour qui devient de plus en plus
passionné. Entre temps, Albert, le fiancé de Charlotte, revient d’un long voyage sans s’annoncer. Alors, Werther déclare à sa muse son amour. Charlotte en oublie presque ses fiançailles, qu’elle ne peut annuler en raison de la promesse faite à sa mère avant sa mort. Entre temps, les sœurs et les frères de Charlotte chantent la Noël avec Wetzlar, son père. Johann et Schmidt, des amis du balli, picolent un peu. Puis, Charlotte confie les enfants à sa sœur Sophie. Des mois passent, Albert et Charlotte se sont mariés. Albert et Sophie tentent de consoler Werther de son amour perdu. Puis, ce dernier approche Charlotte et lui rappelle les moments romantiques passés en sa compagnie. Celle-ci lui mentionne qu’elle est maintenant une femme mariée et lui fait savoir qu’elle ne veut plus le voir, mis à part à Noël. Werther, très triste, lui répond « jamais plus». À la veille de Noël, on peut constater que Charlotte n’a pas oublié Werther. Quand celui-ci apparait finalement, une passion semble les étreindre tous les deux, et elle passe aux aveux avant de s’enfuir. À son retour, son mari remarque sa tristesse et sait ce qu’il en est. Il reçoit une lettre de Werther annonçant un voyage sans retour, et lui demande de lui prêter un pistolet. Il accepte, et Charlotte comprend très rapidement la situation. Dès qu’Albert n’est plus dans la pièce, elle court retrouver Werther. Werther est très proche de la grande faucheuse quand Charlotte le retrouve. Elle veut appeler à l’aide, mais celuici lui confie que la seule aide dont il a besoin, c’est la sienne.
Photo : Le Quotidien, Mariane L. St-Gelais
Emmanuelle Melançon Journaliste
Elle l’aide à se relever pour l’installer sur son lit de mort et elle lui déclare enfin son amour. C’est un jour très malheureux pour les deux amants, mais la chanson de Noël provenant du bailli vient contraster avec leur peine. Avant de mourir, Werther, étreint par Charlotte, lui avoue que c’est le plus beau jour de sa vie.
Gravity Falls d’Alex Hirsch
Un dessin animé presque parfait
L’Opéra du Saguenay–Lac-Saint-Jean Les plus habitués étaient peut-être avertis de cet opéra, mais les autres seront surpris d’apprendre que l’Opéra du Saguenay–Lac-Saint-Jean nous offre maintenant deux représentations par année. En effet, les salles n’étaient pas combles comme à l'accoutumée, mais les acteurs ont tout de même donné une performance extraordinaire, et ce, dans une ambiance intime. Également, on a pu noter qu’un prix spécial de 30 $ pour les 30 ans et moins était de mise pour faire connaitre l’opéra aux spectateurs plus jeunes, ce qui a pour but de diversifier leur clientèle. En juin dernier, nous pouvions assister à l’opéra Aïda de Verdi, qui, rappelons-nous, possédait un thème égyptien Et, pour compléter la saison 2015-2016, le 17, 18 et 19 juin prochains, vous aurez la chance d’assister à Il Pirata de Vincenzo Bellini, toujours offert par l’Opéra du Saguenay–Lac-Saint-Jean.
Plusieurs croient encore que les dessins animés sont pour les enfants, car ils ne parlent pas de thèmes assez sérieux et se terminent toujours trop bien. Eh bien, ces gens n’ont certainement pas entendu parler de Gravity Falls. Certes diffusé sur la chaîne Disney Channel, il propose un contenu plutôt mature pour une émission de Disney. Autant enfants et adultes peuvent l’apprécier, mais seuls les adultes comprendront toutes les références et subtilités dissimulées un peu partout.
Guillaume Ratté Chroniqueur L’histoire débute avec Dipper et Mabel, des jumeaux de 12 ans, qui passent l’été chez leur oncle Stan, propriétaire d’une « cabane
de mystères ». Dipper, le frère intello, tombe par hasard sur un grimoire qui contient une liste de créatures fantastiques et sur lequel il est écrit : « Ne faites confiance à personne ». Les jumeaux se rendent rapidement compte que bien des créatures et des secrets se cachent dans la petite ville de Gravity Falls et que l’été risque d’être beaucoup plus dangereux et mouvementé que prévu. Entre Surnaturel et X-Files, Gravity Falls réussit à garder le mystère et innove totalement en termes de scénario. L’histoire est l’une des plus intéressantes que j’ai vues dans les dernières années. Un coup de théâtre par-dessus l’autre, on ne sait jamais quoi croire et à qui faire confiance. Pour les auditeurs adultes, Alex Hirsch cache souvent des messages codés et des clins d’œil dans chaque épisode, telles des références à des œuvres cultes. Il faut absolument voir ce dessin animé pour comprendre son importance. Plusieurs risquent de s’inspirer de cette œuvre, car elle a considérablement innové dans le domaine.
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Culture
Jeudi 21 janvier 2016 No 109 Journal Le Griffonnier
Ma déesse intérieure braille d'exaspération Il y a un an, à la St-Valentin – quelle ironie – Cinquante nuances de Grey, récit de la relation « BDSM » et « amoureuse » d'Anastasia Steele, une étudiante en littérature timide n'ayant aucune estime d'elle-même, et de Christian Grey, un riche homme d'affaires, était présenté au grand écran… parce qu'il n'y a rien de plus romantique que d'aller voir en amoureux l'adaptation d'une œuvre qui normalise les relations abusives en tentant de les faire passer pour du BDSM.
Catherine Fortin Raconteuse
« J'étais heureux parce que vous étiez heureux » Quand Ana demande à Grey pourquoi elle se soumettrait, il répond simplement : « pour me faire plaisir », résumant ainsi la dynamique entre eux. Au fil des romans, Ana nous prouve être le modèle typique de la femme toujours « consentante »; elle est ouverte à tout ce que Grey propose, ayant peu de désirs venant d'elle-même. Le contrat (qui contrôle son sommeil, son alimentation et ses tenues; une introduction progressive au BDSM, donc), s'étend sur quelques pages, mais ne contient pas une seule
clause avancée par Ana. Au mieux, elle obtient de devoir faire trois heures d'exercice par semaine plutôt que quatre (quel compromis!). Le consentement est enthousiaste, informé; Ana n'est ni l'un, ni l'autre. Si elle est d'accord pour entrer dans la salle de jeux, c'est par coercition, par espoir de satisfaire le premier homme qu'elle connait, le premier qui la fait se sentir belle, qui lui permet de se bâtir une estime d'elle-même. Plutôt branlante et dépendante de lui; elle se dit que si elle « le laisse [lui] faire mal, il [la] laissera peut-être le toucher » et en vient à se demander pourquoi elle n'est pas capable « d'endurer davantage de douleur pour [son] homme ». Ce n’est pas parce qu'elle veut explorer cet aspect de la sexualité ou parce qu'elle a un rapport particulier à la douleur, mais bien parce que Grey désire lui faire mal… et parce qu'il lui fait bien savoir, dans le premier roman, qu’entre eux ce sera une relation de dominant/dominée ou rien. Pour ce qui est de l'aspect « informé », on repassera; à sa « première fois », Christian doit lui expliquer que « toi aussi, tu t'agrandis » lorsqu'elle prend un air horrifié en voyant son érection.
« Je veux que tout le monde sache que tu es à moi » Si Grey avait pu mettre Ana dans une cage
cadenassée sans rencontrer de conséquences, il l'aurait fait. Malheureusement, il doit se contenter de traquer son téléphone, de l'isoler de ses proches (notamment par un contrat de confidentialité et en se fâchant dès qu'elle ose voir ses amis, sans compter qu’il la suit lors d'un voyage chez sa mère), de lui rappeler sans cesse qu'elle lui appartient, de la faire culpabiliser pour ses crises, de la forcer à accepter des cadeaux qu'elle ne veut pas, de la faire suivre à son travail, d'être extrêmement jaloux, de monter un dossier sur elle (comportant ses données bancaires, son NAS, entre autres), de la demander en mariage – comme preuve ultime qu'elle ne le fuira pas, d'intervenir dans son travail, de l'insulter à la première « erreur », de se mettre en colère dès qu'elle ne répond pas immédiatement à un texto… attendez : combien de ces comportements sont typiques d'un partenaire toxique?
« Ça me fait peur, tu me fais peur » Les sauts d'humeur de Christian sont si fréquents qu'Ana ne sait plus sur quel pied danser pour le satisfaire. Une fois, un comportement le fait rire, alors qu’une autre fois, le même comportement le fait rager – créant ainsi, chez Ana, une anxiété constante de faire exploser de colère son mari… qui la menace : « chaque fois que nous nous disputerons, je
finirai par m'en prendre à ton corps d'une manière ou d'une autre ». Ana en vient à repousser certaines discussions avec Christian (par exemple sur sa grossesse) ou à garder des informations pour elle, sachant qu'il en sera furieux, histoire de « garder la paix » dans une relation à laquelle elle tient désespérément… malgré toutes les émotions négatives qui en ressortent.
« C'est ce que ferait une soumise » Pour Grey, ses soumises se suivent et se ressemblent; des brunes, qui ont toutes droit aux mêmes cadeaux, au même discours. C'est sans surprise
qu'il s'attend au même comportement d'Ana, parce qu'il n'y a qu'une manière de se soumettre, apparemment. Le manque de recherche d'E.L. James est ici évident : pour certains, les relations BDSM s'alternent avec les relations vanille, qui sont plus conventionnelles; pour d'autres, c'est un total power exchange où le pouvoir du dominant s'étend au-delà de l'aspect sexuel. Il y a autant de soumis que de manières de se soumettre; c'est pourquoi chacun doit être considéré à part, pas comme un nouveau soumis qui se formera au moule laissé par le précédent. Ce n'est pas le seul
Jeudi 21 janvier 2016 No 109 Journal Le Griffonnier mythe perpétré par la trilogie : celui établissant que les kinksters ont nécessairement une histoire tragique – comme le passé de Grey – qui expliquerait leur désir de domination est l'un des plus insultants, suivi de près par la présentation du soumis comme manquant d'estime de soi. Au contraire, une certaine confiance en soi est nécessaire pour s'abandonner, pour donner tout le contrôle à l'autre. Si James avait approfondi ses recherches (en a-telle seulement faites?), elle se serait également aperçu que présenter la communauté BDSM comme se résumant à Grey et à ses ex était imprécis : dans les grandes villes comme Montréal, la communauté est si répandue que des évènements dédiés au BDSM peuvent facilement être trouvés… mais bon, Christian n'aurait sans doute pas laissé Ana les fréquenter. Quelques clics auraient aussi permis à l'auteure d'en apprendre plus sur les concepts-clefs du BDSM, absents des romans, comme le Safe, Sane and Consensual ou le Risk-Aware Consensual Kink, qui mettent le consentement informé au cœur des activités BDSM; l'aftercare, où le dominant prend soin du soumis pour l'aider à se remettre des scènes, souvent intenses aux niveaux psychologique et physique.
« Et parce que tout ça, j'ai peur de te le dire » La communication est une partie essentielle des relations BDSM, permettant de s'assurer des besoins des deux participants. Or, Grey met cette responsabilité sur les épaules d'Ana. Par exemple, il se fâche lorsqu'elle n'a pas utilisé son mot d'alerte alors qu'elle en avait besoin, comme s'il n'était pas également de sa responsabilité de s'assurer qu'Ana est confortable, surtout considérant qu'elle n'a pas d'expérience. Il lui reproche de ne pas l'avoir utilisé, mais plus tard, il s'offense qu'elle le dise. Grey ne lui procure pas un environnement où elle se sent à l'aise de parler de ses craintes et elle veut à tout prix lui plaire, sachant qu'il la veut soumise ou rien. Il est temps qu'on arrête de prétendre que l'abus ne vient que sous la forme d'injures et de coups, que le viol ne vient que d'un inconnu dans le noir. Parfois, il s’agit plutôt d’un contrôle maladif ou d’un partenaire qui ne s'arrête pas à « non ». C'est ce type de pensées qui fait en sorte que les victimes de telles situations ne sont pas prises au sérieux; c'est ce qui fait qu'on a permis que cette trilogie, où l'homme a majoritairement des comportements abusifs, soit présentée – et acceptée – comme étant « romantique ».
Culture
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Littérature
Jeudi 21 janvier 2016 No 109 Journal Le Griffonnier
Ce que tu dois avoir dans ta bibliothèque en 2016 enfant décédé durant le conflit ukrainien les raisons de sa mort. Un livre poignant qui nous montre un côté humain du conflit qui nous était jusqu’ici inconnu.
Faims (Patrick Senécal, Alire)
Photo : http://www.colinadotordo.com/2015/02/carnaval-em-casa.html
Vous adorez lire et vous ne savez pas quel livre aura sa place sur votre table de chevet ce mois-ci? Je vous propose 5 livres qu’il faut absolument se procurer en ce début d’année afin de s’évader entre deux travaux de session. Laurence Desbiens Chroniqueuse
Ukraine à fragmentation (Frédérick Lavoie, La peuplade) Après le succès du livre Allers simples : Aventures journalistiques en Post-Soviétie (que je recommande chaudement), Frédérick Lavoie, journaliste à l’étranger, nous présente Ukraine à fragmentation, où il raconte à un
Le maître de l’horreur québécois, Patrick Senécal, nous présente son petit dernier : Faims. Cette foisci, l’auteur s’intéresse aux démons enfouis au plus profond de l’être humain, aux pulsions inachevées et aux côtés sombres des gens qui mènent une vie qui semble tout à fait normale. Senécal, qui avait expérimenté l’humour noir dans ses derniers romans, renoue cette fois-ci, avec l’horreur pure et dure. Un excellent livre à ne pas lire avant de se coucher!
Le Pharmachien (Olivier Bernard, Les malins) Si, comme moi, vous êtes fans de l’excellent site Le Pharmachien, vous serez heureux d’apprendre qu’il existe désormais un livre du même titre. Dans ce dernier, Olivier Bernard, pharmacien de profession, propose un regard satirique sur le monde de la santé et des médicaments. Un livre léger, humoristique, qui rassurera sans doute les hypocondriaques de ce monde.
Paul dans le nord (Michel Rabagliati, La Pastèque) Depuis la sortie du film Paul à Québec, la série de bandes dessinées Paul gagne en popularité. Paul dans le Nord est le petit nouveau de la série. Cette
fois-ci, on retrouve Paul à l’âge de 16 ans qui découvre la vie à coups de premières fois alors qu’il emménage dans les Laurentides. Une BD touchante, drôle, qui vous fera sans aucun doute tomber en amour avec les personnages.
Les Beatles, la totale : Les 211 chansons expliquées (Jean-Michel Guesdon et Philippe Margottin, Chêne E/P/A) Adeptes finis des Beatles, ce livre est pour vous. Dans cet ouvrage, on s’intéresse aux Beatles à partir de leurs œuvres! Anecdotes de studios, détails des enregistrements, origines des chansons, etc… tout y est! Un livre que tous les Beatlemaniaques doivent se procurer au plus vite!
Littérature
Jeudi 21 janvier 2016 No 109 Journal Le Griffonnier
Dans la lune Marc-Antoine Mailloux Écrivain Je m'engourdis pour apprivoiser l'existence crue
Attention, ce texte pourrait contenir des nouvelles d'univers parallèles! sieurs collègues et étudiants se sont présentés afin d’adresser un dernier mot à Madame Guérin.
Présent sans temps je fulmine lorsque contraint et déprime comme un ivrogne sans vin
NOTE DE LA DIRECTION : PASSAGE À SUPPRIMER
Je m'engourdis pour valser sur la scène du monde
Comme l'ensemble de sa carrière, le départ de la profes-
Je récolte le blé que je n'ai pas planté pour acquérir de la notoriété et qu'on tente de m'acheter Nuageux je côtoie les tempêtes de neige je côtoie les averses interminables je côtoie les orages et l'ombre mais surtout je côtoie la nuit Engourdi je suis déjà parti
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Un départ énigmatique
En transe j'explore sur off le monde qui shine le monde qui flambe
Je pop ma pill façonne mon sourire et réapprends à rire
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Catherine Fortin Raconteuse Mercredi soir dernier se tenait le cocktail de départ de Micheline Guérin, professeure et directrice de programme au baccalauréat en linguistique et langue française, qui compte parmi les plus anciens membres du personnel de l’UQAC, y ayant enseigné durant l’ensemble de sa carrière. Il va donc sans dire que le départ à la retraite de cette spécialiste est une grande perte pour le programme ; sans surprise, plu-
seure laissa ses collègues plutôt étonnées, mais, cette fois-ci, pour une raison plutôt particulière: une note oubliée (ou déposée?) sur son bureau fait planer le mystère. Très brève, celle-ci ne se compose que de quelques mots: « QUELQUE CHOSE A MAL TOURNÉ. FUYEZ. »
Photo : http://iconsoffright.com/wp-content/uploads/2013/08/american-horror-story-coven-detention-promo.jpg
Collègues et étudiants étaient présents afin de souhaiter un bon départ à madame Guérin
Emmanuelle Melanรงon Journaliste