No 112 - Jeudi 14 avril 2016
3000 exemplaires - gratuit
ceuc.ca
Pavillon sportif Université du Québec à Chicoutimi
PASSEZ DE LA PAROLE AUX ACTES!
Biere brassee sur place
sports.uqac.ca 418 545-5050
517, rue Racine Est, Chicoutimi 418-545-7272
4 a` 7
Près du Cégep et de l’Université
Improvisation tous les mercredis Internet sans fil sur place
Photo : https://pixabay.com/photo-1176518/
Penser le monde d'aujourd'hui Mondialisation pages 6 et 7
Spécial végétarisme pages 10 à 12 pages 8-9
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Vie étudiante
Jeudi 14 avril 2016 No 112 Journal Le Griffonnier
Libres de voir plus loin Libres d’aller voir ailleurs
Marilou LeBel-Dupuis Chroniqueuse Ça y est, c’est la fin : la fin des études, mais aussi la fin d’une époque que les plus vieux qualifient souvent comme étant la plus belle de leur vie. Jusqu’à maintenant, je ne peux pas les contredire; mes années universitaires ont en effet été mes plus belles jusqu’à maintenant, et je parierais qu’il en est de même pour vous.
Au centre de ce succès : les amitiés créées en classe, les professeurs, chargées et chargés de cours, mais de manière prépondérante, la vie du campus qui aura permis à ces amitiés de fructifier et de se consolider. Oui, je pense que l’on doit un gros MERCI à nos associations étudiantes, regroupées sous la bannière du MAGE-UQAC. Que de beaux souvenirs (bien que parfois un peu flous) des soirées passées au bar UQAC, ou encore lors des mille-et-un petits évènements organisés tout au long de l’année! Occuper un emploi sur le campus, faire partie des Inuks, écrire pour le journal et m’impliquer dans mon asso ainsi que dans
un club étudiant m’auront permis de vivre à fond l’expérience universitaire, peut-être même un peu trop, à la vue du nombre de jours où je suis rentrée à l’université à 8 h pour en ressortir seulement à 22 h 30. Malgré tous ces bons coups, je n’en peux plus de l’UQAC : je n’en peux plus de voir chaque année l’offre de services diminuer au gré des coupes, et je n’en peux plus d’une administration qui manque cruellement de transparence malgré les scandales financiers qui se succèdent. Lors de la première vague de coupes, après avoir coupé la psychologue et l’infirmière de l’université, l’ad-
ministration nous avait dit que ces services demeuraient tout de même accessibles aux étudiants en dehors de l’université. Voilà alors ce que devrait être le slogan publicitaire de l’UQAC : libres d’aller voir ailleurs. C’est ce que l’administration m’incite à faire, en tout cas. Et c’est pourquoi, mon diplôme de premier cycle en poche, je me mets en quête d’un nouveau chez moi universitaire pour y faire ma maîtrise; j’espère trouver une université gérée de manière plus humaine, et non pas comme une entreprise dont le but est de faire de l’argent, aux dépens du bien-être de ses étudiantes et étudiants. Cela ne s’applique
pas, bien entendu, à tous les professeurs, employées et employés qui continuent de bien faire leur travail. Finissantes et finissants, vous avez le monde devant vous. Vous êtes maintenant libres de faire ce que bon vous semble, que ce soit d’intégrer immédiatement le marché du travail, de partir en quête personnelle à l’autre bout de la planète ou bien de continuer sur votre lancée en poursuivant des études supérieures. Je vous souhaite tout le bonheur du monde, peu importe l’avenue que vous choisirez pour vous y rendre. La vie est belle, vous êtes jeunes, profitez-en! Photo : Guylain Doyle
Culture
Jeudi 14 avril 2016 No 112 Journal Le Griffonnier
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« Si j'écris en joual, c'est pas pour me rendre intéressant ni pour scandaliser. C'est pour décrire un peuple. Et le monde parle de même icitte! » - Michel Tremblay, Le Jour, 2 juillet 1976.
Le langage d’icitte et celui d’ailleurs; une langue aux multiples facettes Photo : http://carrieres.coveo.com/travailler
Valérie Lefebvre Journaliste Notre histoire se raconte et se traduit à travers des mots qui sont porteurs d’une identité qui se joue et qui se construit encore aujourd’hui. Un langage pour dire et pour décrire l’histoire d’un Québec qui se cherche à travers un français mitigé et très politisé. L’élite de l’époque, chapeautée par le clergé et les gens fortunés, a longtemps méprisé la langue « d’icitte », cette voix portée à bout de bras par les classes ouvrières était alors reléguée. Parler joual, selon une définition tirée du dictionnaire historique du français québécois, c’est parler de façon inarticulée,
incorrecte, parler joual, c’est parler mal : « Parler joual consiste donc à bredouiller et mâchonner une langue informe invertébrée, dérivée incompréhensible de la langue française ». Comment faire alors pour frayer un chemin à cette langue, à cette variété du français « standard »? Comment la faire exister dans la bouche de ceux qui subsistent? À l’époque de la Révolution tranquille, la question se pose, on assiste alors au phénomène d’exode rural où les gens quittent la campagne pour aller vivre à la ville. Cette période d’industrialisation et d’urbanisation est marquée par un milieu économique en effervescence, lequel est dominé par les anglophones. La période d’identification qui s’en suit est marquée par une quête identitaire, celle des mots pour exprimer et réclamer le droit d’exister en tant que peuple francophone et qué-
bécois (bataille qui d’ailleurs perdure). C’est à travers la voix d’artistes militants et impliqués à différents degrés, que s’écrit l’histoire d’hier et d’aujourd’hui. Je pense ici à Gaston Miron, à Hubert Aquin et surtout à Michel Tremblay, qui décrit, à travers ses textes, la réalité du peuple québécois. En effet, il reproduit textuellement le phénomène d’oralité qui se produit au Québec de son époque. Il s’accorde une grande liberté du langage et donne ainsi la parole au peuple et plus précisément, à la classe prolétaire et aux femmes de sa famille. Perçues d’abord très péjorativement, les pièces de Michel Tremblay ont contribué à l’épanouissement d’une langue et surtout à sa reconnaissance. Pourquoi donc s’étendre encore sur le sujet? Le français québécois a avorté avant même d’être né, de sorte qu’encore aujourd’hui,
il est à l’état embryonnaire et tarde à se montrer le bout du nez. Les anglicismes sont une menace ultime pour les québécismes qui se cachent dernière la mère patrie. Et pourtant… Quelle est belle cette langue aux multiples usages, aux multiples formes! Truc, chose bine, toaster, patente, tant de choses à dire et de possibilités. À l’oral comme à l’écrit, le français québécois regorge d’expressions, de mots pour décrire différentes réalités. La part des choses est cependant à faire quant aux différentes situations de communication qui se présentent à nous. Il faut savoir jongler avec les mots et s’adapter au contexte. Le questionnement se pose d’autant plus aujourd’hui, avec les différentes technologies. Le langage utilisé dans les SMS n'est pas celui utilité en classe et dans le milieu professionnel. De plus, un garagiste n’utilisera pas le même niveau
de langue qu’un avocat qui se présente devant la cour. Heureusement, le garagiste excelle dans son domaine et utilise des termes propres à son environnement, tout comme l’avocat qui se doit de respecter un certain décorum dans son milieu de travail. Au bout du compte, on se rejoint tous à la croisée des chemins, là où s’articule un français aux multiples facettes. Il est d’autant plus important, de continuer à promouvoir le français, mais surtout à promouvoir son rayonnement. En son centre existe un français standard, celui-là brille de mille feux et les différentes variétés du français, dont le français québécois, en sont l’extension et le prolongement, tels des rayons. Cette reconnaissance commence dans nos écoles et dans nos foyers. Soyons fières et fiers et disons à haute voix notre identité à travers les mots qui contribuent à lui tailler une place de choix.
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Chronique
Jeudi 14 avril 2016 No 112 Journal Le Griffonnier
La fin du règne de John Wayne
Zacharie Bonneau Chroniqueur «Je sais que tu es gai, mais penses-tu que tu pourrais faire moins de manières?» Cette phrase et tous ses dérivés me sont servis au moins une fois par jour. Voyez-vous, je suis ce qui est nommé par la masse un flamboyant homosexuel. Cette phrase, je l’ai reçue de certains de mes patrons, de ceux que je croyais être mes amis, de ma famille élargie et de mes collègues. Parfois, on me l’a sortie dans des contextes où elle était encore plus humiliante, devant un public, par exemple. Je ne sais jamais quoi répondre. Entre acquiescer bêtement ou faire une scène, le choix n’est pas vaste. J’ai remarqué récemment que plusieurs points communs relient les gens qui, toute ma vie, se sont permis cette prérogative agressive et
autoritaire. Ils sont blancs, hétérosexuels et possèdent un pénis. La statistique peut surprendre, pour le consommateur moyen habitué aux sondages électoraux ou aux chiffres rapportant les victimes du cancer, mais cent pour cent des gens qui me demandent d’être moins gai sont des hommes blancs hétéros. C’est, à mon avis, une majorité qui ne s’est jamais vue depuis le début de l’histoire du recensement national. C’est pourtant très aisément explicable: l’arrogance du privilège universel est absolument nécessaire pour se permettre de faire ainsi office de gardien de l’ordre moral. Virilité et confort ont, en effet, formé un partenariat qui assurait le règne du phallus pâle et abruti pendant trop longtemps. Cette condescendance didactique, qui a des dérivés bien plus subtils (ne vous croyez pas en reste, gauchistes éduqués pratiquants du sexisme ordinaire) est d’autant plus choquante lorsque certaines preuves factuelles sont là pour révoquer l’autorité du mâle alpha occidental. Je suis un homosexuel flamboyant et vous savez ce
Photo : http://www.thedailybeast.com/articles/2014/04/06/a-new-biography-shows-that-john-wayne-was-his-own-best-creation.html
que ça signifie? Que mon salaire sera, en moyenne, 44% plus élevé que celui des autres hommes de ma génération. Que si d’aventure je décidais d’élever des enfants, ils auraient 2,3 fois plus de chance d’entrer à l’université. Que ma capacité de communication et mon vocabulaire sont plus étendus de 23% par rapport à vous. Personnellement, je suis un over-the-top-gay-guy qui est en voie d’obtenir un diplôme en études lit-
téraires et qui a décroché devant tous ses collègues une assistance de recherche. Je suis une folle qui travaille cinquante heures par semaine pour contribuer au régime qui enverra des enfants que je n’aurai pas à l’école jusqu’à 16 ans, même s’ils n’en ont pas les facultés. À la vue de ces accablants résultats, je m’avance et me permets quelques questions qui, vous me pardonnerez, reprennent la formule consacrée. Je sais que t’es
remercie ses partenaires
Les propos contenus dans chaque article n’engagent que leurs auteurs. - Dépôt légalBibliothèque Nationale du Québec Bibliothèque Nationale du Canada Le Griffonnier est publié par les Communications étudiantes universitaires de Chicoutimi (CEUC).
hétéro, mais peux-tu laisser le monde vivre? Je sais que t’es hétéro, mais peux-tu rester poli? Je sais que t’es hétéro, mais peux-tu, pour une fois, fermer ta gueule?
Saguenay– Lac-Saint-Jean
Nous joindre Rédactrice en chef : Ann-Élisabeth Pilote Graphiste : Alexandre Girard
Courriel : redactionceuc@uqac.ca Téléphone : 418 545-5011 #2011 Télécopieur : 418 545-5400 /ceuc.ca
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Administration et vente : Henri Girard Correction : Catherine Fortin Valérie Lefebvre Ann-Élisabeth Pilote
Collaborateurs : Alex Beaulieu Amira Ben Rejeb Zacharie Bonneau Maïlys Domingo Catherine Fortin Marie-Ève Larrivée
Marilou LeBel-Dupuis Valérie Lefebvre Lisabeth Lusti Marc-Antoine Mailloux Guillaume Ratté Emmanuel Trotobas
Prochaine parution : Lundi 29 aout 2016 Tombée des textes : Vendredi 12 aout 2016, 17 h Tombée publicitaire : Lundi 15 aout 2016, 17 h Impression : Imprimerie Le Progrès du Saguenay Tirage : 3 000 exemplaires
Chronique
Jeudi 14 avril 2016 No 112 Journal Le Griffonnier
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Syrian’s blues Alex Beaulieu Chroniqueur J'espère que cela vous arrive, vous aussi, d'ouvrir Facebook et de tomber directement sur un statut d’un oncle plus ou moins éloigné disant que notre premier ministre mène le Canada à sa perte en accueillant 25 000 réfugiés syriens. Votre oncle reprend l’expression de Marine Le Pen, chef du Front National (FN), en qualifiant Trudeau de «Bisounours». Selon ce même oncle, l’arrivée d’une famille syrienne dans la région serait aussi fatale que la tombée d’une météorite sur l’hôtel de ville de Saguenay. J’exagère à peine. Pas besoin de chercher loin pour trouver de telles opinions, il suffit d’aller lire la section « commentaires » des articles de TVA nouvelles pour constater qu’ironiquement, la « majorité silencieuse » se fait très éloquente.
Du côté des États-Unis, les partisans de l’éléphant Donald Trump sont préoccupés par la menace terroriste de l’État islamique. Trump établit un lien direct entre les djihadistes et les musulmans, en voulant interdire temporairement l’entrée de ces derniers au pays de l’Oncle Sam. Comme si les problèmes du pays étaient causés par les personnes de confession musulmane! C’est plutôt en divisant une nation qu’on crée la radicalisation chez certains. Comment se sentir chez soi lorsqu’on vous pointe sans cesse du doigt?
giés est bien dure à imaginer. En fait, Mononc’ ne cherche pas non plus à comprendre, il se contente de partager des photos truquées ou des articles remplis d’amalgames sans chercher plus loin que le bout de son nez. Il a peur d’une islamisation du Québec.
Revenons à notre Mononc’. Il ne semble pas comprendre la situation des réfugiés syriens, qui pour la plupart ont risqué leur vie en traversant la mer Méditerranée sur un rafiot. C’est compréhensible lorsqu’on n’a jamais vécu la guerre, la situation des réfu-
Moi, j’ai plutôt peur d’une victoire de Trump aux présidentielles américaines. N’oublions pas que l’histoire de l'humanité se résume en de grandes migrations de peuples qui
sont allés vers des mondes qui leur semblaient meilleurs. Les gens qu’on accueille ne sont pas ici pour créer une guerre, ils en ont assez gouté. Sur ce, je me suis désabonné de Mononc’ sur Facebook, mon moral ne s’en est que porté mieux.
Photo : http://www.rfi.fr/ameriques/20160229-canada-montreal-immigration-syriens-25-000-refugies-
Bruxelles « Oublier ces heures. Qui tuaient parfois. À coups de pourquoi. Le cœur du bonheur. » — Jacques Brel
Marc-Antoine Mailloux Poète Bruxelles n’est pas morte et la souffrance n’existe pas les douleurs subjectives sont à recommencer la patrie n’est pas une maman et l’on vit ensemble pour sourire Bruxelles continue de sourire Bruxelles continue Les horreurs du monde ne sont qu’hommes et la Grande Place est aussi vide que nos convictions Les fleurs de Belgique sont les fleurs de tous mais n’exigent rien pour s’épanouir comme les fleurs du mal ou la statuette d’un gamin qui pisse Bruxelles sent la bière et pue la haine pendant qu’on pleure ce qui nous échappe et redoute ce qui nous dévoile Pourtant Bruxelles restera belle
Même si la prochaine parution du Griffonnier paraitra le 29 aout, CEUC ne prend pas de vacances! Envoie tes textes à ceuc@uqac.ca, ils seront publiés sur Propose ton projet d’émission à ceucradio@uqac.ca. La radio des étudiants de l’UQAC diffuse tout l’été. commence déjà à préparer la session d’automne. Vous n’êtes pas étudiants de l’UQAC, mais aimeriez participer aux réalisations de CEUC? Renseignez-vous sur notre volet collaborateur externe! Passez un bel été et suivez CEUC sur Facebook!
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Mondialisation
Jeudi 14 avril 2016 No 112 Journal Le Griffonnier
Définition de la globalisation dans la mort de Lady Di telle de Lady Diana et de son amoureux Imed El-Din AlFayed, milliardaire égyptien et remarquable producteur de cinéma, moins connu que la princesse. Amira Ben Rejeb Chroniqueuse Comme le numéro de ce mois est inspiré de la globalisation, j’ai voulu vous faire part d’une définition légère et facile à retenir de ce qu’est la globalisation (ou la mondialisation). Loin des acceptions économiques et culturelles du terme et loin des définitions sérieuses et savantes, je vais vous faire part d’une définition plus réaliste et plus concrète de ce qu’est la globalisation à travers un évènement tragique que nous connaissons tous. Le 31 aout 1997, Paris fut témoin de la mort acciden-
Alors voici l’histoire : c’est une princesse anglaise qui était à Paris avec son amant égyptien. Tous deux étaient dans une voiture Mercedes allemande, qui roule avec un moteur hollandais et carbure au pétrole saoudien. Ce soir-là, la voiture roulait sur le pont de l’Alma, à l’entrée d’un tunnel (français), quand soudain le chauffeur a perdu le contrôle de la voiture. La voiture fit un « tête-à-queue » avant de s’écraser sur un pilier du tunnel de l’Alma. Un instant où tout a basculé. Le chauffeur d’origine belge avait bu du whisky écossais avant de conduire. Il essayait d’échapper à des paparazzis italiens. Ces derniers les poursuivaient sur leurs motocycles japonais (Yamaha).
Après l’accident, Lady Di et son amant ont été emmenés à l’hôpital où un médecin américain a essayé de leur sauver la vie avec des médicaments faits au Brésil, mais c’était trop tard. La princesse est morte à la suite d'une rupture de la veine pulmonaire. L’accident tragique mit fin à une union qui allait se consolider par des fiançailles et par la naissance d’un enfant très spécial. Les funérailles de la princesse Diana ont eu lieu à l’abbaye de Westminster, le 6 septembre, où trois-millions de personnes de différentes origines se sont rassemblées. Plus d’un million de bouquets ont été déposés à son domicile londonien au palais de Kensingston. Le nombre de gens et de fleurs sur les routes surchargées mettait en danger la sécurité publique... Cet accident a uni des millions de personnes autour de l’amour de la princesse, c’était une princesse modeste et grande qui se moquait des différences,
des limites et des frontières. La nouvelle de sa mort a retenti dans tous les pays du monde, et on réalisa, pendant un instant, que le monde n’est qu’une seule contrée et qu’un malheur à Paris pouvait toucher le cœur des gens tout autour de la Terre. Cet article m’est inspiré par une note lue sur le blogue d’une Irakienne qui écrit en arabe sur son ordinateur, grâce à la technologie de Bill Gates. De même, j’ai pu le lire sur l’écran coréen de mon MacBook, grâce à la technologie de Steve Jobs, un Américain d’origine libanaise. Bien entendu, l’appareil comporte des puces électroniques taiwanaises rassemblées par des ouvriers du Bangladesh qui tra-
vaillent tous les jours dans une industrie de Singapore, conduits chaque jour par un chauffeur d’autobus pakistanais. J’ai traduit quelques informations de l’arabe et j’ai apporté les changements nécessaires pour que ça fitte dans Le Griffonnier, journal québécois publié au Saguenay et lu par la communauté de l’UQAC qui rassemble des étudiants venus de plus de 150 pays du monde. C’est ça, en gros la globalisation! Lien du blogue qui m’a inspiré cette définition : http://bit.ly/1YmaaHn
Le Venezuela, un pays pétrolier dans le chaos? Lisabeth Lusti Chroniqueuse
Photo : https://www.pinterest.com/pin/291185932135904635/
« Le pétrole me parait très nettement être l’odeur la plus parfaite du désespoir humain, si le désespoir humain a une odeur », comme le disait Pierre Mac Orlan. Depuis la chute du pétrole, le Venezuela vit une crise économique affectant les conditions de vies de ses habitantes et habitants. Le régime politique Chaviste a développé une économie dépendante du pétrole, rendant ce dernier le principal produit d’exportation du pays, représentant 97% des rentrées de devises. En effet, depuis la présidentielle de l’ancien président défunt Hugo Chavez et de son successeur Nicolas Maduro, 1200 personnes ont été expropriées, dont 300 faisaient partie du secteur alimentaire. Cela a rendu l’économie du Venezuela dépendante d’un système économique d’importation plutôt que de production. En conséquence, le pays n’est plus en mesure d’acheter ni de produire les produits basiques manquants tels que le lait, l’huile et les couches pour bébés.
Les résidents sont obligés de faire plusieurs supermarchés ainsi que de passer plusieurs heures dans des files d’attente avant de pouvoir trouver les aliments dont ils ont besoin et les acheter. Parmi les produits manquants, les médicaments sont en haut de la liste; en effet, certaines maladies graves ne peuvent être soignées actuellement, tel que le cancer, en raison d’une précarité des produits pharmaceutiques. Il ne faut pas oublier que la crise économique touche également les salaires puisqu’actuellement, un kilo de pommes de terre se vend un dixième du salaire minimum. À cause de la baisse du prix du pétrole, une grande partie de la population s’est retrouvée de nouveau dans la misère. Cela a eu pour conséquence une explosion de la violence sociale avec 27 000 assassinats en 2015 rendant ainsi la capitale, Caracas, la ville la plus dangereuse au monde. La dépendance du Venezuela vis-à-vis du pétrole a entrainé le pays dans un cercle vicieux, l’amenant progressivement à une crise économique, une pénurie alimentaire et une criminalité plus élevée.
Mondialisation
Jeudi 14 avril 2016 No 112 Journal Le Griffonnier
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Nous sommes dans ce monde, n’est-ce pas?
Emmanuel Trotobas Chroniqueur Mondialisation? Aujourd’hui, ce terme m’évoque la vie privée. Bien sûr, nous pouvons parler de la mondialisation et de ses effets pervers sur l’économie, l’environnement, et aujourd’hui ses effets sur notre vie privée. Oui, je sais, nous pouvons aussi dire que l’essor de la mondialisation est récent et qu’il se passe des choses dans notre dos, selon l’expression consacrée que l’électeur lambda aura reconnue, que le citoyen ordinaire aura compris : il aura peut-être même déjà entendu parler de traités transatlantiques. Mais dans les faits, qu’est-ce que c’est? Et comment réagir à cet évènement? En fait, j’en reviens à ma réaction lorsque le mot « mondialisation » a été évoqué : je pense à la vie privée. 1984? Big Brother? Paranoïa? Et s’il fallait réellement se méfier? Procéder à une introspection… Et il serait facile d’être distrait, simplement en regardant passer un certain fil d’actualités. Eh oui! Il faut se tenir informé de ce qui se passe dans le monde dans lequel nous vivons, dans
lequel nous sommes incarnés. Comme on le dit souvent, d’autres décident pour nous : tu ne t’intéresses peut-être pas à la politique, mais la politique s’intéresse à toi. Je ne dis pas de monter aux barricades ou d’organiser une manifestation à chaque fois qu’un évènement dérangeant a lieu. Mais déjà, nous semblons dérangés dans nos valeurs, seuls ou en groupe. Le faire de savoir est un pas important. Alors, on se pose la question du régime politique dans lequel nous vivons. À travers tout ça, il y a toujours la question de la vie privée, et donc du droit à la vie privée. L’article 12 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme proclame ce droit. Évidemment, il est au milieu d’autres. N’est-il pas normal que les institutions judiciaires fassent leur travail pour démasquer les coupables d’attentats ou de meurtres, etc.? La recherche d’équilibre semble inextricable, inévitable, dans nos sociétés, pour que ces sociétés-là puissent se prévaloir de droits et devoirs. Il faut se protéger de l’arbitraire et garder son libre arbitre devant le fil d’actualités d’informations. Garder son sang-froid, en quelque sorte. Les codes nationaux semblent garantir ce droit : en France, avec l’article 9 du code civil, et la Commission Nationale Informatique des Libertés , en Europe, avec la commission des droits de l’Homme, au Québec avec la charte de 1975, et au Canada il y a le commissariat de la protection de la vie privée.
Et j’en passe. Des institutions, des mots, des flots d’informations, et des êtres humains passent leurs informations sur mon fil d’actualité Facebook, et il m’est parfois difficile de ne pas réagir. Mais comme le disait si bien un article récent, ce n’est pas parce que je ne réagis pas que je ne suis pas sensible à ce qui se passe. Et ce n’est pas non plus parce que je ne réagis pas qu’il faut me regarder comme un ermite ou un parano. Encore certainement une question d’équilibre. Imaginons un instant une rencontre hasardeuse. Je la raconterai ainsi : « J’ai rencontré hier des gens qui ont abusé de mon temps, de ma fatigue (de mon manque d’équilibre temporaire) et qui m’ont, pour ainsi dire, enlevé pendant plusieurs heures, alors que j’avais simplement essayé de faire le trajet de La Baie à Chicoutimi sur le pouce. J’ai trouvé que ces gens manquaient d’équilibre. Ils essayaient de me faire sentir bien en riant de moi, dévalorisaient mes champs d’intérêt pour me rendre à des rendezvous, mais me questionnaient sur moi. J’avais déjà donné assez d’informations (études, situation familiale, emplois, mon prénom). Ils ont fini par me déposer près de chez un ami. Ils me disaient pouvoir me déposer à la porte, mais je me méfiais. Et je repensais à ma vie privée. Un peu plus et ils me demandaient comme “ami Facebook”, mais pour quoi sinon pour continuer leur
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intimidation, leur humiliation? Je leur disais que c’était de la manipulation, que je n’aimerais pas avoir leur conscience. Je leur disais et ils retournaient encore cela contre moi. Et maintenant, si je raconte cela, imaginez un peu, moi et mes implications, moi et ma situation délicate, moi et ma fin de session. Non, il faut savoir dire non. Il faut se tenir debout. » Oui, il faut se tenir debout. On dit que ça brasse beaucoup en ce moment, dans cette période de guerre, dans cette période d’austérité, dans cette période de révélations : les différentes commissions et arrestations à la suite de la corruption, mais surtout l’Affaire Panama Papers. Les journalistes doivent être protégés. Et les informations continuent de filer. Le filtre de la langue est obligatoire. Mais là encore, cela démontre que quelque part, quelqu’un comprend et voit le problème sous un autre angle, et il le vivra différemment dans son pays. Entre ces lignes, il faut encore voir le besoin du respect du droit à la vie privée, car il y a le besoin du
respect de soi et des autres. J’arrive rapidement au respect de l’intimité. Lorsque nous faisons une recherche quelconque sur son ordinateur, ne nous exposons-nous pas? Bien sûr que si. Ne serait-ce que lors d’une recherche sur un sujet d’ordre philosophique? N’est-ce pas délicat d’aller plus loin? Bon, je vous laisse, je vais manger un biscuit et un café devant ma caméra cachée. Mdr! Voulez-vous vous pencher sur ces thèmes : renseignements personnels, anonymat, documents électroniques, comptes privés (parlons-nous de comptes de messagerie ou de comptes bancaires)? Qu'en est-il de l'intimité et du droit au secret autant dans la vie privée que dans celle publique? En effet, n’est-ce pas l’enjeu du moment : avoir une vie privée respectée tout en ayant une vie sociale respectable? Et qu'en est-il de la transparence, dans tout ça, dans ce que l’on appelle nos « démocraties »?
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Végétarisme
Jeudi 14 avril 2016 No 112 Journal Le Griffonnier
Ma mère dit que je mange des graines
Catherine Fortin Chroniqueuse Selon Pavan Sukhdev du Programme des Nations unies pour l'environnement, il est possible que nos océans se retrouvent sans poissons d’ici seulement 2048 – notre destruction de la planète en est venue à un point où des scénarios comme celui-ci ne sont plus des héritages laissés à des générations lointaines, mais surviendront plus tôt, alors qu’une bonne partie d’entre nous seront toujours présents. Pourtant, beaucoup ferment encore les yeux devant l’évidence – refuser la viande, en 2016, c’est encore controversé!
Le régime alimentaire dont on ne doit pas prononcer le nom On n’hésite pourtant pas à bombarder les médias de messages sur le sacro-saint covoiturage, mais on contribue quotidiennement à une industrie qui émet encore plus de GES que celle du transport (18% des émissions de GES selon la FAO, 51% selon la Worldwatch institute contre 13% pour l’indus-
trie du transport); on se félicite d'économiser quelques dizaines de millilitres d’eau en fermant le robinet en se brossant les dents… après avoir mangé un burger de bœuf qui a nécessité quelques milliers de litres d’eau. Comme quoi en Amérique du Nord, c’est avec nos papilles gustatives qu’on réfléchit. Pourtant, souvent, on n’hésite pas à admettre les torts de la production industrielle de viande: les difficultés commencent lorsqu’on ose prononcer ce mot presque tabou, lorsqu’on aborde le végétarisme (et on ne parlera même pas de végétalisme, ça devient carrément extrémiste!). Alors là, non – on reconnait le problème, mais on s’insurge contre la solution qui est néanmoins la plus évidente, la plus fructueuse – parce que l’agriculture durable peut difficilement répondre à la demande actuelle en viande, que les océans se vident à un rythme effréné et que la planète est maintenant dans un état si déplorable que les Meatless Mondays, même si l’effort est louable, ne sont plus suffisants: ce qu’on fait une journée n’excuse pas le reste de la semaine. Sans dire qu’il faudrait que tout le monde se tourne au végétalisme dès demain, il est essentiel qu’on repense cette dictature de la viande dans laquelle nous vivons; quand l’Américain moyen a de la difficulté à nommer une protéine végétale et que la majorité des
restaurants (quasiment la totalité, en région!) n’offrent rien de mieux qu’une salade César dans laquelle « on ne mettra pas le poulet! », cette obsession pour les animaux morts en devient inquiétante – et là, on ne parle même pas du végétalisme, où chaque produit doit être inspecté avec minutie: la souffrance animale, jusqu’aux pâtisseries, aux frites de McDonald’s et à certains vins, pour ne nommer que ces produits. L’être humain est omnivore; qu’il le prouve en cessant de catégoriser si anxieusement les repas sans viande comme étant « pour les végétariens », histoire de s’assurer qu’un consommateur de viande n'ait pas le malheur (!) de manger autre chose que de la chair animale.
…mais certains sont plus égaux que d’autres Il n’y a pas si longtemps que ça, le Québec a voté certaines lois contre la cruauté animale. Cette nouvelle n’a pu que m’enchanter, certes, surtout considérant à quel point la province était en retard sur ces problèmes. Or, un certain malaise demeure : comment peut-on criminaliser le fait de tuer certains animaux alors qu’on fait une industrie du meurtre de d’autres? Pourquoi est-ce que notre compassion devrait s’arrêter aux chats ou aux chiens alors que les vaches ou les cochons ne la méritent pas? Les gens ont-ils seulement conscience que le bout de viande qui traine dans leur Photo : http://www.righteousbacon.com/wp-content/uploads/2013/01/IMG_5595855.jpg
Pourquoi notre compassion devrait-elle s’arrêter à un seul de ces deux animaux?
assiette était, autrefois, un être vivant, au même titre que leur compagnon à quatre pattes? Ainsi, si ces nouvelles règlementations étaient certainement un pas en avant pour les animaux, il n’en demeure pas moins qu’elles éclairent également le caractère relativement hypocrite – du moins, contradictoire – de beaucoup des luttes pour les droits des animaux. Qu’on cesse toute cette haine du végétarien qui ose rappeler aux autres ce que contiennent leurs assiettes: qu’on le dise haut et fort, l’Amérique s’engraisse à coups de carcasses d’animaux. Il est grand temps qu’on prenne conscience de ce qu’on se met dans le corps, des horreurs qu’on approuve en faisant le choix de consommer de la chair animale: visionnez une seule vidéo d’élevage où les porcs sont trainés comme des objets à travers la pièce et votre extra bacon vous laissera un gout amer en bouche.
Choisir la compassion, choisir les critiques Malgré tout, choisir de ne pas contribuer au meurtre de milliers d’animaux et à la destruction de notre environnement est, étrangement, une décision controversée. Dès qu’on a prononcé les mots interdits − « non merci, je ne mange pas de viande », les protestations fusent de toutes parts. On se demande pourquoi, mais est-ce que tu penses vraiment faire une différence, mais tu es probablement en carence, mais je t’ai vu manger un œuf l’autre jour, mais tu te crois meilleure que nous, mais Catherine, franchement, as-tu besoin d’être si extrémiste? Et ce sont ces mêmes consommateurs de viande qui, ironiquement, s’insurgent contre les « maudits végétariens qui veulent nous forcer à manger du tofu » − et on repassera sur le fait que nos choix de repas ont un impact sur l’ensemble de la planète. La simple présence d’un végétarien est problématique, presque systématiquement, même si on parle d’un « bon » végétarien, de celui qui passe sous silence toutes ces carcasses qui trainent dans les assiettes. En
effet, devant lui, tous s’épuisent à justifier leur consommation de viande – et elles sont belles à voir, ces acrobaties intellectuelles. Notamment, on s’accroche désespérément à cette étude des années 1960 selon laquelle les plantes peuvent ressentir la douleur – malgré le fait que celles-ci n’ont ni cerveau ni système nerveux, malgré le fait que la recherche a été menée par Cleve Backster, un spécialiste de l’interrogation travaillant pour la CIA dont la rigueur scientifique fait nul doute.
Légumineuses, tofu et noix: plus simple qu’il n’y parait Une chose est certaine, c’est que le végétarisme fait un peu peur à beaucoup de gens: on me dit que « oh, j’essaye de réduire ma consommation de viande », comme si c’était une tâche ardue et on me demande « comment je fais » alors qu’après un ou deux mois, je n’y pensais déjà plus. Les difficultés qu’on appose au végétarisme sont pourtant plutôt fictives : si on pense à la nutrition, par exemple, l’apport quotidien en protéines (qui se trouve dans littéralement chaque aliment) peut être facilement atteint sans même y penser; pour ce qui est du fer, il se trouve facilement dans les sources de protéines végétales et dans d’autres aliments, comme les épinards, les abricots secs ou le chocolat noir. D’une même manière, on pense souvent que le végétarisme est un combat quotidien pour lutter contre une envie perpétuelle de manger de la chair animale… et on ne pourrait pas plus se tromper. Tout est une question d’habitude: rapidement, le poulet n’est même plus une option pour le repas du soir. De plus, la transition peut être facilitée de diverses manières : éliminez un produit animal une fois aux quelques mois, augmentez progressivement le nombre de repas végétariens, mangez végétarien seulement lorsque vous êtes à la maison, etc. Les changements durables se font doucement : et s’il y en a un qui vaut la peine qu’on s’y attarde, c’est bien celui-ci – un choix quotidien pour la compassion, pour un environnement meilleur.
Végétarisme
Jeudi 14 avril 2016 No 112 Journal Le Griffonnier
Il y a déjà quelques années, j’ai décidé de m’intéresser aux recettes végétariennes. Ô combien de personnes m’ont dit : « Eurk, les recettes végétariennes, ça ne goûte rien! ». J’ai pourtant trouvé une liste de recettes sans viande qui me semblait bien meilleure que plusieurs recettes avec de la viande (une liste sera d’ailleurs disponible à la fin de cet article). Dernièrement, j’ai entamé les étapes vers le végétarisme. Je dois préciser que je ne m’assume pas encore comme végétarienne parce que question pratique, cela revient à ne plus consommer de viande ni de produits contenant de la viande (bouillon de bœuf ou de poulet par exemple) et pour l’instant, il m’est encore important de ne pas gaspiller ce que j’ai déjà acheté. De plus, ayant de la famille et des amis consommateurs de viande, je ne veux pas être la personne qui refusera de manger avec eux sous prétexte qu’ils ne font pas un repas végétarien. Bref, lorsque je suis seule, je mange végétarien. Je ne suis pas végétalienne, et je ne pense pas le devenir non plus, parce que c’est quelque chose de beaucoup plus complexe. Dans une ville comme Chicoutimi, il m’est déjà ardu (moi qui viens d’ailleurs au Québec) de trouver tous les aliments dont j’ai besoin
Comment être végétarienne et combler tous ses besoins nutritionnels sans avoir de carences? C’est une question que plusieurs personnes se posent. Il est évident que la viande apporte des choses que le tofu ou les légumineuses n’apportent pas. Il est nécessaire d’aller voir un médecin tous les ans afin de vérifier que nous ne sommes pas en carence alimentaire. Outre les protéines, les Oméga-3, la vitamine B12, la vitamine D, le calcium, le fer et le zinc sont les principaux nutriments à surveiller. Des suppléments alimentaires peuvent être nécessaires. On retrouve des protéines dans le tofu, les edamames (fèves de soya vertes que l’on retrouve dans les congélateurs à l’épicerie), les boissons de soya enrichies, les légumineuses (lentilles, pois, haricots secs), les grains entiers (quinoa, sarrasin), les noix et les graines. Je consomme personnellement des Oméga-3 en suppléments alimentaires parce qu’ils sont nécessaires à la santé du cœur, au développement du cerveau et des yeux. Mais si vous cherchez une source non animale (parce que les comprimés sont faits d’huiles de poisson), il y a aussi des Oméga-3 dans les huiles de canola, de lin, de noix et de soya, dans les fèves de soya et le tofu, dans les graines de lin moulues et les noix de Grenoble. La vitamine B12 est la plus ardue à trouver, mais la plus importante à assurer. Il y en a dans les boissons enrichies faites de soya, d’amandes ou de riz, mais les suppléments sont souvent nécessaires. On retrouve aussi de la vitamine D dans ces boissons enrichies ainsi que dans la margarine. Le calcium n’est pas difficile à combler puisqu’il y en a dans les boissons enrichies, dans le tofu solidifié au calcium, dans certaines légumineuses (haricots blancs par exemple), dans les amandes (ou beurre d’amandes,
miam!), dans les graines de sésame, dans la mélasse et dans les légumes verts foncés (brocoli, chou vert frisé, feuilles de chou vert). Le fer est nécessaire au transport de l’oxygène dans l’organisme, c’est hyper important de ne pas en manquer! Il y en a dans certaines légumineuses (lentilles rouges), les mélasses, les produits du soya, les pâtées et les céréales enrichies, les fruits secs (pruneaux, raisins secs et abricots), les légumes verts foncé encore (okra, pak-choï) et le quinoa. Ce nutriment est parfois difficile à assimiler par l’organisme, c’est donc important d’avoir une bonne source de vitamine C (jus d’oranges, fraises, brocolis) et d’éviter de consommer du café, du thé ou de le faire seulement après les repas parce qu’ils gênent l’absorption du fer. Le dernier, mais non le moindre, le zinc, importe dans la guérison des blessures et le combat des virus (système immunitaire). On en retrouve dans les légumineuses, les produits de soya, les noix et les graines et les produits céréaliers (riz sauvage, germe de blé). Tout ça semble compliqué, mais ce ne l’est pas tant que ça lorsqu’on prend les bonnes habitudes alimentaires. Il faut seulement apprendre à avoir une alimentation équilibrée lorsqu’on devient végétarien, tout comme on a appris à manger de la viande dans le passé. Personnellement, c’est le documentaire (disponible sur Netflix) Cowspiracy qui m’a convaincue de faire un effort plus considérable. Après tout, les animaux, on les aime tant, pourquoi acceptons-nous de manger ces êtres que nous ne serions pas capables de tuer nous-mêmes? Recettes à essayer : • Chili végétarien avec du tofu aux fines herbes (Recettes du Québec) • Tofu général tao (Ricardo) • Wrap à la salade de pois chiches (Trois fois par jour) • Sandwich roulé végétarien (Trois fois par jour) • Tacos végétariens à la patate douce et crème sure à l’oignon (Trois fois par jour)
Photo : http://veaudelait.com/la-qualite-de-lelevage/
Dans un monde cruel et sans merci, les animaux sont traités d’une façon inimaginable. La science, les vêtements, les cirques/amuseurs, le simple plaisir de la cruauté et encore… la nourriture. Certes, il est évident que tout le monde (ou presque) nait dans un univers où l’on consomme de la viande. Jamais je ne me suis demandé d’où venait la nourriture que mes parents mettaient dans mon assiette avant l’âge où j’ai commencé à me faire moi-même des recettes (15-16 ans). Pourquoi consommons-nous autant de viande? Les apports nutritionnels de la viande vont souvent être l’argumentaire principal des carnivores.
afin de combler mes valeurs nutritionnelles. Le végétalisme me semble inatteignable (oui, c’est possible, je sais, mais je ne suis pas tout à fait prête).
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Du pus dans le lait?
Devenir végétarienne Marie-Ève Larrivée Chroniqueuse
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Lisabeth Lusti Chroniqueuse La vidéo devenue virale « the industry explained in five minutes » de la blogueuse Erin Janus fait prendre conscience de la situation des vaches dans les industries et les conséquences que cela peut avoir pour les animaux, mais aussi que les produits laitiers que l’on consomme contiennent du pus. En effet, un tiers des vaches produisent du lait contenant ce qu’on appelle des « cellules somatiques », ou dans le langage familier, du pus. Normalement, le taux de cellules somatiques d’un lait sain, composé essentiellement de globule blanc, est inférieur à 100 000 par millilitre. Cependant actuellement les industries laitières dans la plupart des pays européens, ainsi qu’au Canada et en Australie, ont le droit de mettre en vente un lait représentant un taux de 400 000 par millilitre, tandis qu’aux États-Unis la norme est que de 750 000 par millilitre. Le comptage des cellules somatiques dans le lait est représentatif de l’état de santé de la glande mammaire et de la qualité du lait. Lorsqu’il y a un niveau élevé de ces cellules, cela est signe d’inflammation ou d’infection bactériologique des quartiers de la mamelle de la vache. Ce qui déclenche ces inflammations est la surutilisation des glandes mammaires dans la production du lait. Cela Sources :
a pour conséquence des irritations qui s'infectent. Non seulement le pus est présent dans le lait, mais on peut également retrouver des résidus qui ont servi à soigner ces infections tels que l’antiparasitaire, des antiinflammatoires, des pesticides et des aflatoxines qui peuvent être cancérigènes pour l’être humain. De plus, certains résidus d’antibiotiques ne sont pas détectés par les analyses utilisées actuellement dans le contrôle du lait. En France, depuis que les méthodes techniques de détection de résidus d’antibiotiques dans le lait ont détecté des risques de toxicité, la législation encadre depuis l’usage d’antibiotiques chez les vaches laitières (depuis 1971). Le lait est aussi la base fondamentale des produits laitiers tels que le fromage et les yogourts, donc on peut également retrouver ces cellules dans ce type d’aliments. La production massive de lait ainsi que sa surconsommation n’ont pas que des répercussions graves pour les animaux bovins, il y a également des conséquences sur la santé de l’être humain. La solution n’est pas dans les produits biologiques puisque ces derniers signifient uniquement que l’animal a consommé des aliments qui n’ont pas été génétiquement modifiés, ce qui n’empêche pas la production en masse. Certaines personnes optent pour d’autres aliments qui contiennent les mêmes nutriments que le produit laitier tel que le lait d’amandes, le lait de soja ou le lait d’avoine.
- http://www.cancer.be/les-cancers/effets-secondaires/infections-fi-vre-et-globules-blancs - https://www.youtube.com/watch?v=UcN7SGGoCNI - http://www.petafrance.com/dairy01.asphttp://www.medvet.umontreal.ca/ rcrmb/dynamiques/PDF_FR/Gestion/PLQ_mai_2012_Passage_400K_JPR.pdf
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Végétarisme
Jeudi 14 avril 2016 No 112 Journal Le Griffonnier
Cowspiracy de Kip Andersen
Le secret bien caché de tous
Guillaume Ratté Chroniqueur On le sait tous : le gouvernement nous cache des choses. On ne sait pas quoi, mais c’est évident que tout n’est pas dit. Il y a plusieurs émissions de télévision qui parlent de théories du complot ou d’extraterrestres que le gouvernement tente de dissimuler. Parmi ce lot de ridicules tapes à l’œil, certains documentaires sortent du lot. C’est le cas de Cowspiracy.
Kip Andersen, dans ce documentaire, tente de faire découvrir au monde l’un des secrets bien cachés par tous à propos de l’environnement : ce qui pollue le plus au monde et qui est le plus dommageable pour l’environnement, ce sont les fermes agricoles bovines. En effet, alors qu’on tente de mettre tout sur le dos de la surpêche, de la pollution des voitures, de la surconsommation d’eau et j’en passe, Andersen a fait des recherches qui prouvent que tout cela n’est rien comparé à ce que l’élevage des vaches fait à l’environnement. Que ce soit des vaches élevées en liberté ou enfermées dans des bâtiments, le résultat est le même.
Ce documentaire-choc nous ouvre les yeux sur ce que tous tentent de taire puisqu’ils font des profits ou qu’ils croient que le monde ne voudra pas changer. Il est étonnant que même Greenpeace, l’organisation la plus connue pour l’environnement, ne veuille même pas faire d’entrevue avec Kip Andersen. C’est louche. Le documentaire vaut la peine d’être vu par tous. Nous y voyons à quel point les informations peuvent être tournées à l’avantage de qui le veut. Si l'on veut que nos générations futures aient un environnement le moindrement vivable, il faudrait que ce ne soit pas seulement nous qui modifions nos comportements, mais aussi que le gouvernement fasse quelque chose avec ces fermes agricoles.
Offre d'emploi
Rédacteur/rédactrice
en chef
Le Griffonnier, le journal des étudiants de l'UQAC, est présentement à la recherche d'une personne pour occuper le poste de rédacteur/rédactrice en chef.
Lieu de travail
À l'UQAC, local P0-3100 (bureau de CEUC Communications étudiantes universitaires de Chicoutimi)
Description du poste
Le rédacteur ou la rédactrice en chef travaille sous l’autorité directe du responsable administratif et du conseil d'administration de CEUC. Son rôle est de planifier chacune des huit parutions du Griffonnier, de corriger les textes ainsi que d'entretenir des liens tant avec les journalistes bénévoles qu'avec les divers auteurs avec qui le journal fait affaire.
Principales tâches
- Voir au maintien d'une forte équipe rédactionnelle et veiller au recrutement de bénévoles; - S'assurer de la qualité du contenu journalistique; - Voir à la qualité langagière du journal et à l'éthique linguistique des articles; - Répondre devant le conseil d'administration d'un manquement à l'éthique journalistique; - Assurer le respect des échéances des articles; - Tenir le kiosque lors d’activités de promotion et de recrutement avec le responsable administratif; - Planifier et animer la rencontre de production mensuelle; - Alimenter le site CEUC.ca; - Toutes autres tâches reliées au poste.
Exigences et conditions de travail
- Être étudiant à l'Université du Québec à Chicoutimi pour l'année scolaire 2016-2017; - Bien maitriser la langue française; - Scolarité : Techniques de communication dans les médias (ATM) ou études universitaires en communication ou l'équivalent (un atout); - Statut du poste : contractuel, à temps partiel; - Nombre d'heures : minimum de 40 heures par mois; - Salaire à discuter.
Veuillez envoyer votre curriculum vitæ à
Monsieur Henri Girard - Par courriel : journal_griffonnier@uqac.ca - Par la poste : Journal Le Griffonnier 555, boul. de l'Université Chicoutimi (Qc), G7H 2B1 - En personne : local P0-3100 Information : 418 545-5011, poste 2011 Date limite : Le vendredi 27 mai 2016, 17 h
Littérature
Jeudi 14 avril 2016 No 112 Journal Le Griffonnier
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À vous, écrivains, merci.
Romans coup de cœur
Maïlys Domingo Chroniqueuse J’aime écrire à mes heures perdues, mais aujourd’hui, je lève mon chapeau à ces auteures et auteurs qui prennent leur vie à nous conter des histoires fictives ou réelles, ces femmes et ces hommes qui nous transmettent la culture de certains faits historiques ignorés, parfois oubliés. Bien qu’il en existe très certainement des milliers, j’ai décidé de retenir trois ouvrages, qui ont changé ma vision du monde et de son passé. L’un est américain, l’autre est britannique et le dernier est français. Ces êtres à la plume miraculeuse ont respectivement écrit les chefsd’œuvre suivants : La Couleur des sentiments, Le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates, et La Part de l’autre. Le premier roman, de sa version originale The Help, fut publié en 2009 et écrit par l’auteure américaine Kathryn Stockett. Ce costaud récit de 500 pages traite d’un passé historique bien connu aujourd’hui : la ségrégation raciale aux États-Unis. Or, ici, on nous parle d’un fait bien moins connu, même ignoré, celui de la condition des « bonnes de maison » noires, nounous des enfants des bourgeois blancs. L’histoire se déroule à Jackson dans le Mississippi, dans les années 1960. Ce roman mêle tension et comédie à travers trois personnages féminins qui se différencient par la couleur de leur peau, par leur âge et leur fonction sociale. L’intrigue débute avec Miss Hilly, leader du groupe de bourgeoises du quar-
tier, qui prend conscience d’une chose terrible : leurs employées s’assoient sur la même cuvette qu’elles pour uriner. Or, mesdames, c’est bien connu, « 99 % des maladies des Noirs sont transmises par l’urine ». De plus, « nous pouvons être handicapés à vie par rapport à ces maladies, faute d’être protégés par les facteurs d’immunité que les Noirs possèdent en raison de leur pigmentation plus foncée ». De là, l’une des amies de miss Hilly, la jeune diplômée en journalisme Eugenia Skeeter, par une prise de conscience qui bouleverse sa vision de la société où elle est née, va être amenée à prendre ses distances envers les attitudes discriminantes des siens. Elle donne la parole aux employées noires de son entourage à travers son premier livre. Alors que celle-ci pourrait avoir de sérieux problèmes à cette époque-là, elle y trouve au contraire le point de départ d’une révolte tranquille. Et par là même, un vrai sujet d’écriture. Elle va raconter ce que c’est qu’être une « bonne noire », d’élever un enfant qui, plus tard, deviendra son employeur. Pour cela, elle tente de ramasser le plus de témoignages possible auprès des bonnes du quartier noir, pour raconter leurs expériences, tandis qu’à quelques rues de là, des hommes tombent sous les balles du Ku Klux Klan. Le second roman dont je veux vous parler, Le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates, traite de la Seconde Guerre mondiale, mais s’intéresse à l’histoire qu’a connue la petite ile de Guernesey. Encore un titre biscornu et trompeur, mais un chef-d’œuvre épistolaire exquis dans lequel on assiste à une correspondance entre une écrivaine britannique et les membres d’un club Guernesey, en janvier 1946. On y découvre les moyens fantaisistes grâce auxquels une bande d’amis bibliophiles ont résisté à l’invasion et à la tragédie. En
effet, nous avons tous entendu parler de la situation des principaux pays européens touchés par la Seconde Guerre mondiale, comme le Royaume-Uni ou la France, mais peu se sont intéressés aux territoires limitrophes, peu se sont demandé comment ils ont vécu cette guerre, de près comme de loin. Un parallèle s’impose entre ce livre et un ouvrage français écrit par l’un de mes auteurs favoris, à savoir Eric-Emmanuel Schmitt. Ce livre s’intitule La Part de l’autre. La narration fait s’enchevêtrer deux histoires parallèles sur Adolf Hitler.
L’une récite la vraie vie du jeune allemand jusqu’à son apogée en tant que dictateur et l’autre raconte la vie qu’il aurait pu avoir s’il avait tout simplement été accepté à la prestigieuse École des Beaux-Arts, à Paris. Ainsi, deux récits s’opposent, l’un reflétant la triste réalité, l’autre romançant la vie fictive de l’étudiant qu’était le Führer. Encore une fois, l’auteur a fait un travail d’historien en réalisant de grandes recherches sur la vie d’Hitler, et a su nous instruire tout en nous racontant un récit sorti tout droit de son imagination.
Il existe tellement de livres aujourd’hui qu’une vie entière ne suffit pas pour tous les dévorer. Je préfère donc cibler les œuvres qui pour moi, valent la peine d’être lu, valent la peine que je leur accorde mon temps. Ainsi, à travers cet article peu représentatif des milliers d’ouvrages et récits qui ont vu le jour depuis l’invention de l’écriture, je remercie et vénère ces rédacteurs engagés, chercheurs et passionnés d’histoires et d’Histoire, réelles comme fictives. Nous n’avons qu’une vie, tâchons de choisir les livres qui ont pour nous une grande valeur littéraire.
Emmanuelle Melanรงon Journaliste