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114 - Jeudi 29 septembre 2016
Biere brassee sur place
4 a` 7
3000 exemplaires - gratuit
517, rue Racine Est, Chicoutimi 418-545-7272 Près du Cégep et de l’Université
ceuc.ca
Improvisation tous les mercredis Internet sans fil sur place
page 9
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Dossier spécial : les mythes démystifiés pages 2 à 7
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Mythes
Jeudi 29 septembre 2016 No 114 Journal Le Griffonnier
Le mythe de l’égalité homme-femme
Noémie Simard Rédactrice en chef La bataille qu’ont livrée nos grands-mères est loin d’être gagnée. 1940. L’année où les femmes québécoises ont finalement obtenu le droit de vote. L’année où elles devenaient les égales des hommes, l’année qui marquait leur importance dans la société. Bullshit. Si elles avaient maintenant le droit de vote, elles se rendaient compte que le mot « égalité » n’était qu’un terme superficiel qui ne venait nullement avec le droit nouvellement acquis. Depuis longtemps, les femmes du monde entier – ainsi que les femmes québécoises – militent pour obtenir l’égalité ainsi que l’émancipation auxquelles elles ont droit naturellement. Alors qu’en
2016, au Québec, une grande partie de la population croit que la bataille est gagnée – donc que le sexisme, les stéréotypes et la discrimination envers les femmes sont éradiqués – je remarque qu’en fait, bien qu’ayant parcouru une bonne partie du chemin depuis 1940, un long voyage et un grand travail attend encore les femmes d’aujourd’hui. Je suis femme. Je suis fière d’être une femme. J’ai des buts, des aspirations, de l’ambition. J’ai du potentiel. Je suis jeune, j’ai le temps et la vie devant moi, l’énergie avec moi. Seul hic à tout ça (surtout socialement) : mon sexe. *** Avant de poursuivre, voici quelques définitions du dictionnaire Antidote qui nous mettront sur la même longueur d’onde : Le sexisme est une « attitude discriminatoire envers les personnes du sexe opposé, particulièrement envers les femmes. » Toujours selon Antidote, le machisme est une « idéolo-
gie prônant la suprématie de l’homme sur la femme. » J’ajoute ici que le machisme peut se traduire par un commentaire ou un comportement discriminatoire envers la femme visant à l’assujettir en la rappelant à son rôle (préconçu) de femme-objet au sein d’une société donnée. En bref, le machisme est un dérivé du sexisme. *** Lorsque j’ai essayé de parler de ce mythe de l’égalité homme-femme avec mon entourage, un malaise s’est installé parfois. Pourtant, c’est un combat qui se doit d’être discuté, surtout puisque du sexisme, j’en ai vécu plusieurs fois ; surtout puisque le sexisme, toutes les femmes en vivent, à un moment ou à un autre de leur vie, que ce soit au Québec ou ailleurs dans le monde. Malheureusement pour eux, les hommes qui ont essayé de me discriminer se sont vus réduits au silence devant ma répartie. Ils ont alors remarqué leur irrespect et leur machisme. Ils se sont frottés à une femme
connaissant sa valeur et ses droits alors que ce n’est pas toujours le cas. Parfois, certaines permettent des commentaires ou des comportements déplacés à leur égard. Je crois que leur passivité face à de tels évènements peut s’expliquer par l’imprégnation du stéréotype de la femme-objet dans leur inconscient, si présent dans notre société phallocentrique et ce, depuis si longtemps. Il faut que ça change. Si on laisse un acte sexiste ou machiste se produire à notre égard sans réagir, cela entraine une banalisation de ce genre de comportement et contribue à la pérennité du sexisme et d’une société patriarcale bien installée. Les stéréotypes de la femme-objet, encore bien présents de nos jours, provoquent un système de valeur ayant pour conséquence la discrimination des femmes, et ce, dans plusieurs situations.
Le droit de s’habiller comme on le veut On entendra des : « Regarde-la, on voit son soutien-gorge. Quel manque de classe! » ou encore : « Ce chan-
dail col roulé la grossit, comme elle est moche et coincée! » Je présente ici deux extrêmes (mais entendus ici et là à certains moments de ma vie) qui montrent que, peu importe comment elle s’habille, la femme sera sujette au jugement et à la discrimination. Qu’elle soit grosse ou mince, petite ou grande, il y aura toujours un commentaire négatif proféré à son encontre : pas de quoi se demander pourquoi ces dames font des régimes, s’entrainent de façon maladive ou restent une heure devant leur garde-robe afin de savoir quoi se mettre sur le dos! Par ailleurs, en ce qui concerne le soutien-gorge, eh bien oui messieurs, les dames ont des seins et elles mettent des brassières pour cacher cette partie sexualisée de leur corps. Devons-nous également sexualiser ce qui les cache? On voit tous les jours à la télé des gens qui meurent – décapités, explosés, etc. – sans que cela vienne nous affecter d’une quelconque manière et, ensuite, on perd tous nos moyens parce qu’on aperçoit l’armature du soutiengorge d’une fille qui marche dans la rue? De toute évidence, cette logique est illogique. Il faut que ça change.
Mythes
Jeudi 29 septembre 2016 No 114 Journal Le Griffonnier
Le droit de dire « non » J’entamerai ce nouveau propos en parlant du mythe de la fameuse « friendzone ». N’ayant pas d’équivalent féminin, cette expression classe le gars s’étant fait éconduire par la fille qu’il convoite comme étant juste un « ami », n’ayant aucune chance du côté amoureux avec celle-ci. Well, ça sent la frustration à plein nez! Ce n’est pas parce que tu es super gentil, super attentionné – super parfait, comme tu le crois – que la gent féminine ne peut pas te rejeter. Certes, elle a une raison de le faire et cette raison ne te regarde pas. Il n’y a pas de « friendzone » : la seule vérité, c’est qu’elle se respecte assez pour refuser de sortir avec toi si elle n’en a pas envie. Est-ce juste? Pas nécessairement. Mais elle en a le droit. Renversons la situation : si un gars refuse d’embrasser ou de sortir avec une fille, elle sera probablement déçue, mais jamais elle ne parlera de friendzone. Est-ce juste, qu’elle se fasse ainsi rejeter? Pas nécessairement. Mais c’est le droit de l’homme de refuser de s’engager émotionnellement avec elle et elle ne remet pas ce droit en doute. A contrario,
certains gars éconduits parleront de la friendzone comme si à la base, la femme lui devait quelque engagement émotionnel en retour du bon traitement qu’il lui octroie. Pourtant, ce bon traitement de la femme devrait être naturel, sans provoquer une quelconque attente en retour! En résumé, l’homme peut dire « non », mais pas la femme. Il faut que ça change.
Le droit d’être féministe Tout comme les islamistes radicaux qui pervertissent les concepts fondamentaux de l’Islam par une lecture subjective du Coran et par des actions terroristes qu’il est inutile d’énumérer ici, les féministes radicales se sont approprié le féminisme en une version qui ne représente en rien l’idéologie de départ encore prônée par la majorité des femmes aujourd’hui. Selon Perspective. usherbrooke.ca, le féminisme est un « mouvement politique qui prône l'égalité réelle entre les hommes et les femmes dans la vie privée et dans la vie publique. Au sens large, le féminisme inclut l'ensemble argumentaire qui dénonce les inégalités faites aux femmes et qui
énonce des modalités de transformation de ces conditions. Il comprend des réflexions théoriques, des études empiriques et des propositions politiques et sociales. »
trer ses émotions, par exemple. Heureusement, tel Justin Trudeau, quelques-uns se considèrent déjà comme étant féministes et le clament haut et fort avec fierté.
Suivant ces définitions, il faut préciser que le féminisme ne prône pas la suprématie de la femme sur l’homme (comme a pu le faire croire le féminisme radical), mais plutôt son égalité vis-à-vis de ce dernier. Vivre dans une communauté sans discrimination entre les sexes serait un avantage, non seulement pour les femmes, mais aussi pour les hommes! Ainsi, comme l’a si bien dit Justin Trudeau: « We shouldn’t be afraid of the word feminist. Men and women should use it to describe themselves any time they want. »
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Alors, une femme ne devrait pas être victime de sexisme à cause de ses idées féministes. Au lieu de se sentir menacés par le mouvement (peur causée par une ignorance du véritable but de l’idéologie), les hommes devraient plutôt y adhérer – après tout, il y a des injustices de leur côté également, comme le droit de mon-
En conclusion, il nous reste encore du travail à faire
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pour atteindre cette utopie qu’est l’égalité homme-femme, mais je ne perds pas espoir. L’important, c’est de prendre conscience de ce problème social et de ne point le banaliser si, un jour, nous voulons changer les choses et instaurer un nouvel ensemble de valeurs qui permettrait l’égalité des sexes.
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Mythes
Jeudi 29 septembre 2016 No 114 Journal Le Griffonnier
Végétarisme : « On n'est pas des cons! » Marie-Ève Larrivée Chroniqueuse Être végétarien apporte son lot de jugement. Combien de fois me suis-je fait dire que je mangeais des graines, que je broutais de l’herbe ou encore que je manquerais de vitamines pour bien vivre si je continuais mon régime? Il y a longtemps que je ne compte plus. Les mythes entourant le végétarisme sont nombreux : dans cet article, j’évoquerai les six plus fréquents.
Mythe #1 Commençons par le manque de vitamines. Comme je l’ai déjà expliqué dans un article précédent, il est certain que l’on doit être plus regardant sur les nutriments que l’on mange. Il est possible d’aller rechercher tout ce dont on a besoin facilement. Il suffit d’être informé! Il est évident que la viande apporte des choses que le tofu ou les légumineuses n’apportent pas. Ainsi, il est nécessaire d’aller voir un médecin tous les ans afin de vérifier que nous ne sommes pas en carence alimentaire. Outre les protéines, les Oméga-3, la vitamine B12, la vitamine D, le calcium, le fer et le zinc sont les principaux nutriments à surveiller. Des sup-
pléments alimentaires peuvent être nécessaires. Mais il n’est pas si compliqué que ça de veiller à son équilibre de vitamines et minéraux. Il suffit de s’informer sur la composition et les bienfaits de chaque ingrédient. C’est un peu comme étudier une matière que l’on ne connait pas. Il faut certes avoir de la volonté, mais comprendre ce que l’on doit faire ne prend pas beaucoup de temps. Honnêtement, je crois que les gens utilisent cet argument pour choisir la facilité.
Mythe #2 « Tu brises ton système immunitaire, il a besoin de viande pour produire des globules rouges! » Faux! Les légumineuses sont faites pour nous aider à combler les manques au niveau immunitaire. En effet, les légumineuses, les produits de soya, les noix et les graines et les produits céréaliers (riz sauvage, germe de blé) sont à prioriser avant la viande, dans ce cas-ci.
Mythe #3 « Les êtres humains sont faits pour manger de la viande! Ils ont toujours été carnivores. »
Faux. Notre système digestif tolère très mal la viande. Par exemple, il nous est impossible de manger du cru chaque jour parce que nous serions malades. Il est nécessaire de la faire cuire pour ne pas s’intoxiquer. Par ailleurs, combien d’entre vous avez déjà entendu que « la viande rouge n’est pas bonne pour la santé et qu’il faut en manger moins »?
recettes sans viandes sont vraiment plus gouteuses. Il suffit de savoir les apprêter, n’est-ce pas? Et on ne mange pas juste des graines et de l’herbe, on mange aussi des œufs, des légumineuses, des fruits, des légumes, des protéines… Oui, oui, comme toi, mais dans autre chose!
Mythe #4
« Les végétariens… Ils nous jugent constamment parce qu’on mange de la viande, comme s’ils savaient tout sur tout! »
« Les dents des êtres humains sont conçues pour manger de la viande. » Faux, sinon on ne pourrait pas mâcher de gauche à droite. Essayez…
Mythe #6
« Des graines et de l’herbe, ça ne goute rien. »
Faux. Ça ne me dérange aucunement que tu manges de la viande. Tu fais ce que tu veux. J’ai pris conscience de quelque chose qui me touche et qui m’a assommée. Peut-être que tu en prendras conscience aussi un jour.
Honnêtement, celle-là me fait plutôt rire. Personnellement, je trouve que les
En somme, pour toutes ces raisons, il est plutôt désagréable d'être végétarien. Les
Mythe #5
- À l’ouverture et l’acceptation des autres.
Recettes à essayer • Burger d'avoine de Marie-Joanne Boucher sur le site de Ricardo. • Sauce à spaghetti aux lentilles et aux champignons sur le site de Ricardo (personnellement, je rajoute de la fausse viande hachée originale de la marque Yves, pleins de légumes et plus de sauce (en conséquence du niveau de légumes), pis des épices au gout). • Crème de poireaux & de chou-fleur sur le site de trois fois par jour.
remercie ses partenaires
Les propos contenus dans chaque article n’engagent que leurs auteurs. - Dépôt légalBibliothèque Nationale du Québec Bibliothèque Nationale du Canada Le Griffonnier est publié par les Communications étudiantes universitaires de Chicoutimi (CEUC).
remarques désobligeantes sont fréquentes. Tous les exemples donnés précédemment, je les ai entendus à de nombreuses reprises. Il faut vraiment être fait tough pour être végétarien. Je n’imagine même pas ce que certains doivent endurer. J’ai souvent entendu qu’ils ne mangeaient rien, au final. C’est triste de voir à quel point les gens qui portent de tels jugements ne savent pas de quoi ils parlent. Finalement, avoir un régime alimentaire complexifie les repas, mais lorsque le végétarisme devient une habitude de vie et qu’on sait où retrouver les produits nécessaires, cela devient aussi simple à gérer que tout autre mode de vie. C’est comme se mettre à pratiquer un sport : au début, c’est difficile, mais lorsque tu connais les règles du jeu et que tu apprends comment jouer, ça devient plus facile.
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Administration et vente : Henri Girard Correction : Ann-Élisabeth Pilote Noémie Simard
Andréa Le Sieur Guillaume Ratté Alexandra Rivard Jessica Roy-Vachon Laurie Tremblay Emmanuel Trotobas
Prochaine parution : Jeudi 3 novembre 2016 Tombée des textes : Vendredi 21 octobre 2016, 17 h Tombée publicitaire : Lundi 24 octobre 2016, 17 h Impression : Imprimerie Le Progrès du Saguenay Tirage : 3 000 exemplaires
Mythes
Jeudi 29 septembre 2016 No 114 Journal Le Griffonnier
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Mythes beauté démystifiés Il existe aussi plusieurs mythes concernant les cheveux et la façon d’en prendre soin. Voici quelques « trucs » à éviter…
Laurie Tremblay Chroniqueuse Il n’est pas toujours facile de savoir comment se maquiller. Certaines d’entre vous ont surement déjà essayé le fameux cat eye ou bien la nouvelle mode du contouring à la Kim Kardashian. Plusieurs techniques de maquillage ont fait apparaitre des mythes qui, parfois, nous mélangent plus qu’autre chose. Mais le maquillage est un art… qui s’apprend!
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MYTHE
RÉALITÉ
Du fond de teint plus foncé fait paraitre plus bronzée.
Il est préférable d’utiliser plutôt un bronzer ou un blush, à moins d’étendre votre fond de teint sur votre cou, pour éviter qu’il y ait une démarcation sur votre mâchoire.
Pomper son mascara empêche les grumeaux et met plus de produits sur la brosse.
Ce n’est pas tout le monde qui peut porter du rouge à lèvres rouge.
Plus vous pompez la brosse de votre mascara dans le tube, plus vous y faites entrer de l’air, qui peut propager les bactéries dans le produit et l’assécher plus rapidement.
RÉALITÉ
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Couper ses cheveux les fait repousser plus vite et les rend plus épais.
Une coupe de cheveux ne modifiera jamais la croissance biologique naturelle ni la texture de vos cheveux.
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Se teindre les cheveux durant une grossesse est dangereux.
Ce n’est pas le fait de se teindre les cheveux qui peut être dangereux, mais l’inhalation de produits très toxiques.
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Laver ses cheveux tous les jours les assèche.
Utiliser le shampoing adapté à votre type de cheveux va, au contraire, les hydrater et leur donner du corps. Pour savoir quels produits utiliser et à quelle fréquence laver vos cheveux, consultez votre coiffeur.
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Utiliser le même shampoing le rend inefficace après un certain temps.
Malgré le fait que beaucoup de personnes confirment ce mythe, aucune preuve ni recherche scientifique ne peut le confirmer.
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Aller à l’extérieur alors qu’il fait froid et que ses cheveux sont mouillés peut rendre malade.
Nos mères et nos grand-mères nous l’ont toutes déjà dit, non? Pourtant, c’est complètement faux : le rhume, entre autres, est causé par les agents pathogènes dans l’air, comme les virus et les bactéries. Donc, à moins que quelqu’un vous transmette ses germes…
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Il faut donner au minimum 100 coups de brosse à nos cheveux par jour.
Il faut brosser ses cheveux au minimum. Trop les brosser peut causer des pointes fourchues.
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Il est mieux de se laver les cheveux deux fois sous la douche, comme certaines bouteilles le conseillent.
Un seul lavage fait l’affaire. Trop de shampoing ne fera qu’assécher vos cheveux.
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Il est impossible de donner du volume à des cheveux naturellement minces et lisses.
Avec de la mousse, de gros rouleaux chauffants ou un peu de crêpage, il devient facile de donner corps et volume à des cheveux naturellement fins et lisses!
Avoir des pellicules signifie un cuir chevelu sec.
Au contraire, des pellicules signifient avoir les cheveux trop gras. Certaines personnes penseront que se laver les cheveux moins souvent règlera le problème, mais il faut simplement utiliser un shampoing antipelliculaire adapté à votre type de cheveux.
Tout le monde le peut! Il faut seulement trouver le ton de rouge qui s’agence le mieux avec votre teint. (Voir encadré)
On ne peut pas porter une couleur de fard à paupières similaire à celle de nos yeux.
Porter une couleur de fard qui contraste avec celle de nos yeux les fait effectivement ressortir, mais cela ne veut pas dire que vous ne pouvez pas porter fièrement un fard bleu si vous avez les yeux bleus.
Il faut mettre le cache-cerne avant le fond de teint.
Il faut mettre le cache-cerne après avoir appliqué uniformément votre fond de teint sur votre visage. S’il est appliqué avant, il sera totalement effacé par le fond de teint et deviendra inutile.
Une poudre pressée cassée est finie.
Ne paniquez pas. Videz les morceaux dans un bol. Réduisez-les en une poudre fine, à laquelle vous ajouterez de l’alcool à 70º ou 90º tout en remuant. Après avoir obtenu une texture mousseuse, transvidez la substance dans le boitier d’origine. Pressez avec un mouchoir et laissez sécher 24 heures. Et voilà!
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Il faut comparer un fond de teint avec son poignet ou sa main.
Le mieux est de tester le fond de teint sur votre mâchoire, dans une lumière naturelle. Le poignet et la main sont souvent plus foncés que votre visage.
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Il faut utiliser un crayon à sourcils de la même couleur que ses cheveux.
La couleur de votre crayon-sourcil doit s’agencer avec vos cheveux, mais aussi avec la couleur de vos yeux et de votre teint.
Le maquillage cause des problèmes de peau.
Ce n’est pas le maquillage en tant que tel qui peut causer des problèmes de peau, mais plutôt des produits expirés ou de mauvaise qualité. Une mauvaise hygiène, dormir avec son maquillage, des pinceaux mal nettoyés et des produits non adaptés à votre type de peau (huileuse, mixte ou sèche) peuvent également être la cause de problèmes de peau.
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MYTHE
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Comment trouver la bonne couleur de rouge à lèvres rouge? Il faut connaitre le sous-ton de sa peau. Il en existe trois : le froid (rose, rouge, bleu), le chaud (jaune, doré, cuivré) et le neutre, qui est entre les deux. Faire le test des veines : si les veines de votre poignet paraissent plutôt vertes, alors votre sous-ton de peau est chaud. Si elles ont l’air plutôt bleues, votre sous-ton est froid. Si vous n’arrivez pas à définir la couleur, votre sous-ton est surement neutre. Si vous avez un teint plutôt froid, préférez les tons roses un peu framboise. Si vous avez un teint chaud, les couleurs très franches sont pour vous : rouge vif, violet, aubergine… Celles au teint neutre peuvent presque tout se permettre. Si vous avez la peau claire, vous pouvez essayer du rose pâle ou foncé, taupe, rouge clair ou pêche. Si vous avez la peau foncée, essayez du rouge vif ou foncé, du rose vif ou foncé, du bronze, du marron, ou du violet.
Si vous voulez les indispensables, il vous faut au moins un nude, un rouge et un rose. Pour le nude, prenez une couleur qui sera une ou deux teintes au-dessus de la couleur naturelle de vos lèvres. Pour choisir le rouge à lèvres rouge, vous pouvez utiliser les sous-tons de votre peau, mais surtout vos gouts, le reste de votre maquillage et bien sûr votre tenue! Il doit s’agencer au style que vous recherchez. Quant au rose, il peut être clair et brillant pour la journée, et flash dans les tons fuchsias quand vous êtes d’humeur un peu audacieuse ou bien en soirée. Source : lascandaleuse.com
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Mythes
Jeudi 29 septembre 2016 No 114 Journal Le Griffonnier
Ne pas vouloir d’enfants : un choix dérangeant Ioana Brassard Chroniqueuse Vous êtes-vous déjà demandé si vous désiriez fonder une famille? Oui, probablement. Connaissez-vous des gens qui répondraient assurément non à cette question? Peut-être. En 2016, dans une société qui a évolué en partie grâce au féminisme, le choix de ne pas avoir d’enfants ne nous vaut plus les visites intrusives du curé qui, complaisamment, ne manquerait pas de faire la morale concernant la bonne utilisation de notre appareil reproducteur. Il existe encore des préjugés concernant les gens (les femmes, surtout) qui ont choisi librement de ne pas devenir parents. D’ailleurs, le mouvement childfree – à ne pas confondre avec childless, qui désigne une personne qui veut des enfants mais qui est contrainte de ne pas en avoir à cause de son infertilité – est né aux États-Unis d’activistes qui revendiquaient pleinement leur choix de ne pas avoir d’enfants tout en étant respectés. Métaphoriquement, on peut dire que les childfree sont stériles de leur pleine volonté. On entend souvent que les femmes qui refusent la maternité sont amères, qu’elles n’aiment pas la vie et les enfants ou, pire encore, qu’elles sont égoïstes. Le triste article de Bianca Longpré dans le Huffington Post, intitulé T’as pas d’enfants, tu m’en dois une! démontre pleinement les préjugés que les nonparents peuvent essuyer dans la société. Ils sont dépeints, dans cet article, comme des gens égoïstes qui devraient donner davantage à la société puisque leur choix nuit à cette dernière. Or, Mme Longpré
n’a pas tenu compte des gens qui sont infertiles ou encore de ceux qui n’ont pas trouvé la bonne personne, et ce, malgré leur désir d’enfanter. Ce genre de préjugés est très lourd à porter. Ainsi, voici cinq mythes que l’on entend à propos des childfree et que j'ai démystifiés pour vous.
qu’ils ne souhaitent pas faire vivre à des enfants, d’autres n’ont tout simplement pas envie de procréer, et ce, même s’ils n’ont pas un vécu difficile qui les influence.
1. « Les personnes qui ne veulent pas d’enfants sont égoïstes. »
Les childfree contribuent à la société par d’autres moyens. D’ailleurs, ils paient les taxes scolaires et tous les autres services destinés à faciliter la vie des familles des services dont ils n’auront jamais besoin. De plus, plusieurs entrepreneurs n’ont pas donné d’enfants à la société, mais des emplois. D’autres personnes ont donné de leur temps à des causes qui leur tenaient à cœur.
En fait, les personnes qui font ce choix controversé sont plutôt altruistes, car si elles écoutaient ce genre d’arguments et succombaient à la pression, il y a fort à parier que leurs enfants ne seraient pas heureux. Un enfant non désiré (et qui le sait) a rarement eu une bonne relation avec ses parents.
2. « Ces gens finiront assurément par changer d’avis! » Il est tout à fait possible qu'ils changent d’avis et il n’y a aucun mal à ça. Cependant, nous ne sommes pas tous faits pour avoir des enfants et ceux qui ne s’en sentent pas capables ont toutes les raisons de s’abstenir. Pour ma part, j’ai toujours su que je n’en voulais pas et je n’ai pas changé d’avis. D’ailleurs, dire à une personne childfree qu’elle changera d’avis est intrusif puisque cela signifie que la personne ne se connait pas ou qu’elle n’est pas assez mature pour décider de ce qui est le mieux pour elle.
3. « Ne pas vouloir d’enfants relève d’un épisode traumatisant. » Si certains childfree ont en effet vécu des situations
4. « Ils devraient payer davantage de taxes. Ils sont inutiles. »
5. « Une femme, c’est conçu pour se reproduire. » Les femmes childfree sont certainement victimes de réactions plus violentes que les hommes childfree. Comme ce sont elles qui donnent naissance, il est difficile pour bien des gens de comprendre qu’une femme qui a un système reproducteur fonctionnel ne veuille pas donner la vie. Aujourd’hui, donner la vie n’est plus un passage obligatoire dans la vie d’une femme, mais une option. Pour terminer, il est tout à fait honnête de vouloir des enfants, mais il faut faire preuve d’ouverture d’esprit et respecter les gens qui refusent la maternité et la paternité.
Parlons aux morts! qui devait être là, quelque part. Et pourtant…
Jessica Roy-Vachon Journaliste Pour plusieurs, le mois d'octobre est synonyme d'Halloween et de peur. On aime tous se faire peur, surtout le soir du 31 octobre. L’Halloween étant le seul jour de l’année où l’on croise des sorcières, des vampires, des zombies, des fantômes et plein d'autres créatures tout droit sorties de notre imaginaire, on a toutes les raisons d’avoir peur… du moins, quand on est jeune. Mais on aime tous cette sensation spéciale provoqué l’espace d’un moment – les frissons dans le dos, c’est toujours amusant, et ce, surtout s’ils sont causés par la présence d’esprits que l’on fait venir avec nos amis! Quel meilleur moyen pour se faire peur que de sortir de sous le lit ou du fond d’un placard un vieux jeu tout poussiéreux de Ouija? Nous sommes plusieurs à avoir reçu un jour en cadeau ce jeu bien particulier qui, par la simple présence de nos mains sur une petite planchette, nous permet de communiquer avec les esprits. Combien de nous y ont cru, aux fantômes et aux démons, en sentant cette planche bouger sous leurs doigts? Plusieurs! Nous nous doutions bien que l’un des joueurs l’avait fait bouger, mais cela ne nous empêchait pas de faire semblant d’y croire et de poser nos questions à cet esprit
Selon certaines recherches, ce jeu pourrait vraiment nous mettre en contact avec des esprits, bons ou malins – mais qu’en est-il vraiment? Personnellement, je crois qu’il y a une explication bien simple à tout cela : nous aimions nous faire peur et, bien que nous savions que nos copains et nous étions seuls dans la pièce, il n’empêche qu'on flippait en pensant que, peut-être, un fantôme était là, avec nous. Je me souviens d’un soir où, sur un coup de tête, une amie avait lancé à la blague que nous devrions aller jouer au Ouija dans le cimetière proche de chez nous : juste à y penser, nous avions des frissons d’effroi. Nous n’avons jamais eu le courage d’y aller réellement. Ce jeu si vieux (1891) fut quand même fort populaire et se vend encore aujourd’hui. Il continuera à donner des sensations fortes aux futures générations qui tenteront d’entrer en contact avec l'au-delà. Par ailleurs, ce jeu est si populaire qu’on le retrouve même dans certaines séries télés, comme Downton Abbey. Selon certaines sources, ce jeu proviendrait des planchettes divinatoires chinoises qui étaient utilisées à des fins divinatoires. Le Ouija – vendu pour la première fois en 1901 comme jeu de société – est encore aujourd’hui l’un des meilleurs vendeurs chez Parker. Alors, qu’on y croie ou non, qu’on s’en serve pour s’amuser ou pour tenter réellement d’entrer en contact avec les esprits, le Ouija reste un jeu culte parfait pour une petite soirée d’Halloween entre amis.
Photo : https://lesseptsceaux.wordpress.com/2015/05/19/le-oui-ja-oui-mais-non/
Mythes
Jeudi 29 septembre 2016 No 114 Journal Le Griffonnier
Démystifier le geek
Andréa Le Sieur Chroniqueuse Le geek est un modèle de gens qui sont très passionnés. Grand, petit, mince ou avec courbes, un geek est un être extraordinaire. On me demande souvent : « C’est quoi, un geek? » et il est rare que j’aie une définition claire du terme à donner. Pour moi, un geek est un passionné d’un ou de plusieurs sujets en même temps. Il existe énormément de catégories de geek : geek de jeux vidéo, geek de bandes dessinées, geek de sports, geek de lectures, geek de films, geek de téléséries, geek de tout ce qui touche le fantastique ; bref, il existe des geeks pour tout!
totalement faux, en ce qui concerne la majorité des geeks. Ce n’est pas parce qu’ils sont passionnés qu’ils ne s'occupent qu'à ça. Ils travaillent, sortent, voient des amis, font des activités diverses. Un geek, c’est toucheà-tout : il fait souvent des activités relatives aux passions qu’il possède, mais pas à l'excès, comme on le prétend.
#2 : Antisocial et froid On reproche souvent au geek d’être antisocial, d’être froid, introverti. Il n’y a aucun mal à être introverti : tous peuvent l’être. Il n’y a aucun problème à être plus à l’écart des gens, si la personne est bien avec cette situation. Mais la majorité des geeks, que je connais du moins, est super extravertie et sociable. À travers les conventions, les activités, les blogues de discussion, les groupes Facebook, il y a toute sorte de geeks qui discutent, qui partagent et qui s’entraident.
#1 : Un mauvais mode de vie Dans la culture générale, le geek est davantage représenté par un garçon trop mince ou trop gros, antisocial, qui reste dans son sous-sol à jouer aux jeux vidéo toute la journée. Il doit en exister des geeks comme cela – et c’est parfait –, mais les geeks sont variés, bien vivants et prennent beaucoup de place dans la culture d’aujourd’hui.
#3 : La célèbre phrase : « Vous ne faites rien d’autre que ça »
Quand on parle de geeks, deux images nous viennent en tête, soit celle du gars mince, boutonneux, avec les cheveux gras ou encore celle du gars gras qui mange de la mauvaise nourriture sur sa console, dans le noir. Les deux images peuvent s'avérer véridiques comme elles peuvent s'avérer fausses. Chaque personne choisit un mode de vie différent. En effet, je connais bien des gens qui sont geeks et en super bonne santé! Il y a maintes façons de bien manger, de bien vivre et d’être passionné en même temps.
Que cela soit de jouer aux jeux vidéo toute la journée, de n’écouter que des films, de ne jamais sortir de la maison ou de se connecter sur le Web pour un nombre d'heures infini : le jugement est là. Cependant, il est
Il y aurait tellement d’autres mythes sur le geek à démystifier. Après tout, les mythes et les stéréotypes qui nous entourent sont infinis! Cependant, malgré tous les préjugés, soyons fiers d’être geeks et passionnés!
Voici mon top 3 de mythes sur les geeks :
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Evengeek Eight Pages
Francis Guay Journaliste Le mois d'octobre est, pour une bonne partie d'entre nous, synonyme de costume et de peur. L'Halloween, qui a lieu chaque 31 octobre, est l'une des fêtes les plus appréciées : non pour la nostalgie de notre enfance, mais bien pour son ambiance et les par-
tys incroyables que cette fête génère. Pour nous plonger directement dans ce monde merveilleux de l'angoisse, une jeune entreprise – les Productions FG – permet aux gens de vivre une expérience cinématographique sans qu'ils soient forcément des acteurs et produit des activités. Elle organise ce mois-ci son tout premier Evengeek, un évènement visant à faire vivre aux participants un moment clé provenant de jeux vidéo, de séries ou de films. L'Evengeek du mois d'octobre s'intitule « Eight Pages » et aura pour but de rendre l'histoire du jeu vidéo populaire
Slenderman une réalité. Les participants devront tenter de trouver des pages épinglées sur des arbres numérotés d’un à huit sans se faire attraper par la créature cauchemardesque s’appelant Slenderman. Au cout de 5 $ par personne, le tout aura lieu au Sentier des rats musqués – qui se trouve derrière l'école primaire de l'Horizon – le samedi 15 octobre à 20 h. Pour plus d'information ou pour tout changement concernant l'évènement, vous pouvez consulter la page des Productions FG via Facebook. En espérant que chacun d'entre vous passera une bonne Halloween!
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Théâtre
Jeudi 29 septembre 2016 No 114 Journal Le Griffonnier
L’eau vive s’infiltre dans les murs du Théâtre CRI tout à coup surgit une voiture dans la cour de la maison privée. Un homme imposant en sort, le corps inerte d’une jeune femme dans les bras, qu’il dépose dans la maison. La longue dégringolade commence. Ninon Jamet Journaliste Pour ses 20 ans, le Théâtre CRI invite le public saguenéen à la maison. C’est en effet dans une demeure vieille de 107 ans du centre de Jonquière que nous sommes conviés à assister à la première des quatre créations qui seront présentées au cours de l’année. Les acteurs de ce premier volet – Éric Chalifour, Vicky Côté et Guylaine Rivard – seront tour à tour metteurs en scène. Andrée-Anne Giguère signe la mise en scène du premier opus : Entre 4 murs : Des craquelures. Connu pour ses nombreuses expérimentations et son travail de recherche sur l’interprétation, le Théâtre CRI a encore une fois poussé les murs en accueillant le public chez lui. Au cours de la saison, chaque metteur en scène disposera d’une partie différente de la maison, et cette première pièce se déroule dans la salle à manger. Celle-ci a été transformée en vraie petite salle de spectacle pour l’occasion, avec des bancs pour les spectateurs, un système d’éclairage efficace et discret, ainsi qu’une régie son et vidéo. Dès le début, les spectateurs sont plongés dans l’ambiance du fait divers sur lequel est basée la pièce. Dès la porte passée, nous apercevons une femme, absente et triste, debout sur la table à manger. Un fond sonore plonge le spectateur dans le mystère et la noirceur de cette histoire. Lorsque la femme s’assoit, elle entame une épaisse pile de feuilles rouges et blanches, sur lesquelles elle tente d’écrire : en vain. Entre deux feuilles, deux échecs, elle avale goulument une pilule à l’aide d’un verre d’eau disproportionné. Le spectateur qui observe ce lent processus est alors surpris quand
Tandis que le public s’interroge sur les différentes identités présentes « sur scène », l’homme entreprend la construction, sous nos yeux impuissants, d’un faux mur pour enfermer et condamner la jeune femme. Plus l’entreprise de l’homme avance, plus le quatrième mur entre les comédiens et le public se désagrège. Le fait de se trouver dans un lieu inhabituel de représentation, soit une maison privée, renforce le sentiment d’assister au quotidien intime et sinistre d’un foyer dévasté. L’histoire est celle d’un père ravagé qui emmure son enfant et le laisse dans cette sombre cachette pendant quatre ans. Ici, la mère semble survivre en parallèle de l’homme : aucune interaction n’a lieu entre eux. Elle se questionne et dresse une douloureuse liste de tout ce qui lui manque, et ce pour quoi elle a décidé de mourir. Si chaque personnage évolue dans son propre monde, ils lâchent parfois quelques bribes de mots issus d’extraits du recueil Prendre le nord d’Anne-Marie Ouellet. La présence du son et de la vidéo contribuent à mettre le spectateur mal à l’aise. La bande sonore oscille entre bruits de véhicules lointains et musique ténébreuse qu’écoute le père. Le faux mur est astucieusement utilisé comme écran pour la projection de ce qui se passe à l’intérieur même. Quant à la jeune femme enfermée, elle grattera et griffonnera le mur jusqu’à faire une percée, unique espace de communication avec le père. Lui s’acharnera à reboucher la faille, coute que coute. Mais c’est trop tard, L’eau vive, cette chanson de Guy Béart fredonnée par la fille et la mère, ultime lien qui subsiste entre elles, s’est infiltrée dans les murs, faisant apparaitre des craquelures.
Photos : Patrick Simard
Une création par saison sera présentée pour Entre 4 murs : Entre 4 murs : Requiem Mise en scène d’Éric Chalifour, présentée du 9 au 13 novembre 2016 Entre 4 murs : Facteur d’isolation Mise en scène de Vicky Côté, présentée du 28 février au 4 mars 2017 Entre 4 murs : Directement du propriétaire Mise en scène de Guylaine Rivard, présentée du 14 au 18 juin 2017 Réservations au (418) 542-1129.
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Culture
Jeudi 29 septembre 2016 No 114 Journal Le Griffonnier
Defrag ont été réalisées au SaguenayLac-Saint-Jean.
Emmanuel Trotobas Chroniqueur Bonjour à tous! Cet article suit celui du mois précédent qui s'intitulait « Nouvelle année », dans lequel je parlais de nos vies fragmentées. Il est naturel que j’en fasse une suite, et ce, peut-être parce qu’il y a un chemin dont le sens ne nous est pas dévoilé de prime abord, un chemin qui peut être sinueux, tandis que l’on croit en une certaine droiture intérieure. Peu de temps après la parution de mon précédent article dans Le Griffonnier avait lieu, le 8 septembre dernier, un double vernissage au centre Bang, situé sur la rue Racine.
Les deux expositions peuvent être visitées jusqu’au 5 novembre à l’espace Séquence. Tandis que Luc Courchesne nous présentait des panoptiques (en architecture : bâtiment [prison, maison de correc-
Si l’on veut faire le parallèle avec nos vies, on n’a pas à chercher trop loin : voir de haut, embrasser la vie et la laisser se désassembler comme nos cellules qui se décomposent et se renouvèlent. L’œil permanent qui voit l’impermanence et l’œil pris dans la tornade intérieure, dans un lâcher-prise existentiel, ou plutôt le cœur qui sent tout
cela, qui se vide et qui se remplit, le cœur qui bat au rythme de la personne qu'il habite.
process information and it is not a computer nous dit que notre cerveau n’est pas un ordinateur.
Plus je pensais à tout cela, plus je pensais au mot « défragmenter », comme dans un ordinateur, parce qu'il me fallait réorganiser les informations. Selon le dictionnaire Larousse en ligne, le mot « défragmenter », dans le domaine informatique, est défini comme suit : « Réorganiser les fichiers et l'espace inutilisé d'un disque dur dans des secteurs contigus pour accélérer l'exécution des programmes et réduire les temps d'accès aux données. »
Toujours est-il que, dans le langage commun, il n’est pas rare que nous parlions de réorganisation de notre vie, de notre quotidien. Et la vie continue, ordre et chaos, tout n’est-il pas relatif? Relatif à quoi? À tout? En tout cas, comme on le dit souvent, tout est relié, malgré les coupures que le gouvernement inflige et malgré les séparations nécessaires, comme l’enfant qui quitte ses parents pour entrer à l’école.
Mais nous ne sommes pas complètement faits comme des ordinateurs, même si la comparaison est souvent utilisée. L’article Your brain does not
Exposition solo de Paolo Almario
Un film d’horreur original Entre les remakes et les suites, tous les films se ressemblent. Pourtant, cette année, Pas un bruit de Mike Flanagan a réussi l’impossible.
En ces temps où les films d’horreur pleuvent de partout, il est difficile de trouver un film qui se différencie des autres.
J'avais appuyé sur la touche Defrag.
Exposition solo de Luc Courchesne
Pas un bruit de Mike Flanagan
Guillaume Ratté Critique
Mais voilà, à nouveau il nous faut lâcher prise sur ces théories, sur ces hypothèses qui nous reviennent constamment en tête ; il faut se laisser aller.
Photos : centrebang.ca
D’un côté, Luc Courchesne nous a présenté des œuvres réalisées entre 2007 et 2013, expérimentant l’immersion avec diverses techniques d’enregistrement et de projections panoramiques. Certaines d’entre elles
De l’autre côté, Paolo Almario, avec Entropie, a poursuivi un travail déjà amorcé, conservant le modus operandi à l’œuvre dans les projets précédents – séries de projets photomosaïques subissant le dispositif destructeur de la machine de l’ordre. Cette fois-ci, Almario explore les notions d’équilibre et d’identité, et ce, après avoir abordé le commentaire sociopolitique (formé) et historique (difforme).
tion] qui sont aménagé de telle sorte que d'un point de l'édifice on puisse en voir tout l'intérieur), Paolo Almario nous présentait Entropie – où des photos se décomposaient, se fragmentaient. On nous présentait deux façons de voir les choses. Et bien sûr, ces œuvres – avec les mouvements qu’elles inspiraientnous parlaient différemment. Voir tout d’un seul point de vue (d’en haut) et voir tout se défaire. Voir tout en mouvement.
Maddie Young, jeune écrivaine sourde, vit seule dans un coin reculé d’un bois afin de ne pas être dérangé et trouver de l’inspiration pour son roman. Une de ses amies lui rend visite et elles passent la soirée ensemble. Une fois la nuit tombée, sa compagne retourne chez elle, mais Maddie a un invité supplémentaire imprévue : un maniaque
masqué. Ce dernier tente d’en faire sa victime, mais il ne se doute pas que la sourde est plus résistante qu’il le pensait. Un jeu du chat et de la souris mortel décidera du sort de l’écrivaine. Il est vraiment rare de nos jours de trouver un film d’horreur qui n’utilise pas systématiquement les jumpscares comme moyen de faire peur. Pas un bruit est un film qui met en scène une situation qui pourrait arriver à n’importe qui, ce qui le rend d’autant plus effrayant. Malgré ses quelques
maladresses, comme omettre d’expliquer les motivations du tueur, le film est une perle rare parmi la montagne de films du genre, car il ne prend pas le spectateur pour un idiot. Le fait que la victime soit sourde rend le film d’autant plus intéressant, car cela démontre que les personnes qui ont un handicap peuvent autant se débrouiller que celles qui n’en ont pas et qu’il ne faut pas les sous-estimer. Bref, le film n’est pas sans défauts, mais il vaut le visionnement pour son originalité et sa prise de risque.
Jeudi 29 septembre 2016 No 114 Journal Le Griffonnier
Évènement
Octobre rose
Ninon Jamet Chroniqueuse Quand on pense au mois d’octobre, on pense surtout à l'Halloween et à l’Oktoberfest (fête de la bière). Mais c’est aussi et avant tout le mois de la lutte contre le cancer du sein! Né en 1992, le « ruban rose » marque le début de la mobilisation contre le cancer du sein ainsi qu’un coup de boost pour la recherche notamment avec la création, aux États-Unis, de la Breast Cancer Research Foundation. Depuis, chaque mois d’octobre, des gens et des institutions de partout dans le monde organisent divers évènements dans le but d’informer, de sensibiliser et de lever des fonds pour la recherche. Tout d'abord, il faut savoir que le cancer du sein est l’une des premières causes de mortalité chez la femme. Elle en est la deuxième chez les Canadiennes. On estime d’ailleurs qu’une Canadienne sur 9 développera un cancer du sein au cours de sa vie. Malheureusement, une Canadienne sur 30 en décédera. Même si cela est plus rare, cette maladie touche aussi les hommes (environ 1% de la population canadienne). Ces derniers sont souvent diagnostiqués plus tard que chez la femme et, en raison d’une stigmatisation et d’une mauvaise interprétation, cela entraine un taux de survie moins élevé que chez la femme. C’est aussi pour cela que la sensibilisation à ce cancer est importante : 60 Canadiens qui en meurent par an, c’est 60 de trop. Dans tous les cas, féminins comme masculins, le fait de développer un cancer du sein au cours de sa vie peut être grandement diminué en adoptant quelques gestes simples et un mode de vie saine.
Si les causes de ce cancer restent incertaines, la recherche avance à grands pas et on peut déjà constater des facteurs de risques certains. Les principaux facteurs sur lesquels nous avons un pouvoir sont l’obésité, la consommation d’alcool et de tabac, ainsi que certains contraceptifs. Autrement dit, faire attention à ce que l’on mange, adopter les bons réflexes et privilégier une alimentation pauvre en sucre et en matières grasses! Ce conseil s’applique dans tous les cas et empêchera de nombreuses maladies et bactéries de prendre d’assaut votre corps. La consommation d’alcool, de tabac et de stupéfiants est aussi un facteur qui augmente grandement le risque de développer un cancer. Enfin, les contraceptifs oraux, comme la pilule, s’avèrent être assez néfastes pour la femme, parce qu’ils augmentent l’exposition à l’hormone oestrogène, qui tient apparemment un rôle très important dans le développement du cancer du sein. Il est donc recommandé, encore une fois, de mener une vie plus saine et naturelle que possible. Il existe aussi de petits gestes à adopter au quotidien pour mieux connaitre son corps et ainsi reconnaitre les anomalies lorsqu'elles apparaissent. On recommande de se palper souvent la poitrine, tant les femmes que les hommes, afin de mieux savoir quelle est la sensation « normale », habituelle au toucher. Ainsi, si jamais on remarque des « boules » qui apparaissent au niveau des aisselles et des seins, mieux vaut ne pas attendre et passer une mammographie. Mais pas de panique! Si le ruban rose a été créé, c’est justement pour informer et sensibiliser les gens sur le cancer du sein, non pour lui faire de la pub. Au Québec, de nombreux évènements et campagnes de dons auront lieu ce mois-ci. La ville de Québec, comme le veut la « tradition », illuminera grand nombre de ses bâtiments en rose, afin d’afficher son soutien et son
engagement dans la lutte. Il est également possible de devenir « porteur de lumière » et de collecter des dons par quelques moyens que ce soit (vente de rubans rose, de gâteaux, de café, etc.) qui seront par la suite reversés à la recherche ou au centre des maladies du sein. Des manifestations sportives et artistiques sont également organisées dans le cadre de cet évènement. N’hésitez pas non plus à vous engager, de quelque manière que ce soit : c’est une cause qui en vaut la peine et, en plus, les avancées que fait la recherche sauvent de nombreuses vies chaque année! Gardez l’oeil ouvert, car un évènement aura lieu à l’UQAC, et ce, afin de participer à la mobilisation et de montrer notre engagement et notre soutien à tous les malades!
Pour en savoir plus : cbcf.org cancerdusein.org | facebook.com/Quebecvilleenrose/
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Chronique
Jeudi 29 septembre 2016 No 114 Journal Le Griffonnier
Le jour où j’ai décidé de me concentrer Alexandra Rivard Chroniqueuse La concentration, c’est ma bête noire. Quand je regarde une page blanche, je me dis que rien n’est urgent et que je peux très bien tout faire plus tard. Lors de ma première année universitaire, le plus tard, c’était généralement à minuit, juste avant la date de remise. Après plusieurs nuits passées à avaler des tasses de café froid et à lire des articles qui n’avaient plus aucune signification pour moi à 3 h du matin, j’ai décidé de changer de stratégie et d’affronter un problème qui revient toujours me chatouiller, mais que je chasse de mon mieux. Je vous fais un top 5 des trucs qui m’ont permis d’enfin me coucher paisiblement à 21 h (je suis une marmotte), la veille d’une remise de travaux.
1. Définir mes objectifs à l’avance Prévoir ce qu’on veut faire, ce n’est pas seulement se dire « Aujourd’hui, je vais lire tel livre. » Pour certains, cette technique sera efficace. Mais pour d’autres, l’objectif paraitra trop gros et sera remis au lendemain, jour après jour. Je me fais toujours une petite liste des choses que je veux faire, comme lire tel et tel chapitre. La tâche parait moins énorme et je perds moins de temps lorsque vient le moment de travailler, parce que je sais précisément ce que je dois faire.
2. Me créer un environnement qui stimule ma concentration Je suis très facile à distraire, alors j’essaie généralement de mettre toutes les chances de mon côté : quand je veux me
concentrer, j’ai mes énormes écouteurs sur les oreilles pour être certaine qu’aucun bruit ne viendra me déranger, outre la musique que j’ai choisie. J’ai aussi mes lieux préférés où la concentration me vient plus facilement, et mes petites habitudes, comme d’avoir toujours un café à portée de main. Les routines aident à la concentration et, naturellement, vous savez peut-être déjà laquelle vous convient le mieux et quelles sont les conditions les plus optimales pour vous.
tement sur mac, montre les statistiques des sites sur lesquels vous passez et émet une alerte lorsque vous avez dépassé le temps que vous avez alloué à ce site. SelfControl, dont l’icône terrifiante semble annoncer le pire, vous bloque l’accès à tous les sites que vous avez indiqués comme sources de distraction, pendant une durée précise. Par exemple, si j’ai bloqué Facebook, pas moyen d’y retourner sur mon ordinateur avant que les 30 minutes ne soient écoulées.
5. Faire l’effort initial Impossible d’y échapper. Même si je sais ce que je dois faire, que je suis confortablement installée sur un futon et que tous mes livres sont à portée de main, je n’avancerai pas dans mes travaux si je ne fais pas l’effort de commencer. Là-dessus, pas de solution miracle. L’écrivain Dany Laferrière conseillait d’inscrire « […] quelques phrases que vous ne serez pas obligé de garder plus tard. Cela vous permet de déborder un peu plus sur la nouvelle page qui ne sera plus
blanche. » (p.43) Il est plus facile d’effacer quelques lignes que d’attendre des heures qu’elles apparaissent. La concentration, c’est peutêtre aussi votre bête noire. Mais ce sont tous les efforts fournis pour la dompter qui procurent la satisfaction finale de lancer son mortier à la remise des diplômes. Vous serez alors tellement doués pour vous concentrer que vous parviendrez à ne pas l’envoyer valser sur votre voisin. (Je plaide non coupable.)
3. Préparer ce dont j’ai besoin Il vous faut un manuel, un cahier, trois crayons? Préparez-les à l’avance. La déconcentration survient rapidement lorsqu’on doit cesser de travailler pour aller chercher quelque chose dans une autre pièce. Personnellement, je me perds encore en route vers la cafetière, je m’arrête devant une pile de vêtements qui me rappelle que je dois faire le lavage, puis je ne reviens que vingt minutes plus tard devant ma dissertation, en ayant, bien sûr, oublié le crayon que j’allais chercher à l’origine.
4. Me débarrasser des parasites Je ne parle pas ici de chasser votre coloc (sauf s’il chante à tuetête du Céline). Ce qui fait souvent obstacle, ce sont les sites web, le téléphone, le désir de faire autre chose. Les parasites coupent notre concentration et peuvent prolonger notre travail de plusieurs heures. Ayant du mal à rester focalisée sur une tâche sans aller papillonner ailleurs sur le web, j’ai découvert certaines applications, tout aussi pratiques qu’irritantes. Rescuetime, disponible gratui-
Photo : Alexandra Rivard
Chronique
Jeudi 29 septembre 2016 No 114 Journal Le Griffonnier
Une conscience dépouillée
Valérie Lefebvre Chroniqueuse Après réflexion, je me suis dit qu’il valait mieux en rire qu’en pleurer… Rire à en pleurer ou, plutôt, rire pour ne pas pleurer… J’étais assise sur le sofa avec mon amoureux, nous filions le parfait amour, nous regardant dans le blanc des yeux jusqu’à la profondeur de nos âmes qui s’arrimaient. C’était une fin de soirée parfaite ; enfin, jusqu’à ce que la voix de Mathieu Baron retentisse à mes oreilles, disant : « Bonsoir tout le monde et bienvenue à l’émission Coup de foudre ». Prise de curiosité, j'ai prêté une oreille distraite aux propos qui se tenaient dans ce carnage humanitaire d’une durée de 30 minutes (une éternité). Des questions profondes et songées y sont posées, du genre : « décrisnous ton premier french», ou encore : « pourquoi avoir choisi cette photo comme photo de profil Facebook? ». Après avoir entendu les réponses, je me suis soudainement sentie embarrassée devant ce trop-plein de malaises qui se déroulait sous mes yeux. Mes oreilles frisaient et mon cœur saignait, j'aurais voulu me fondre dans le plancher. Je regardais la télévision puis revenait au doux visage de mon amoureux, dont les traits se durcissaient devant ce spectacle. Nous étions tous deux ébahis
Merde, merde et merde… C’est complètement absurde! Quel divertissement incroyable que de constater la bêtise humaine en HAUTE DÉFINITION. Quelle est la limite de l’acceptable en matière de « divertissement »? Ne s’agitil pas toujours d’un éternel recommencement? En quoi suis-je censée y trouver mon compte? Est-ce que le fait d’entendre des excentricités sortir de la bouche d’individus devrait me conforter dans l’absurdité de notre valeureuse existence humaine? Je ne ris pas. Éric Salvail me fait rire, quand en toute connaissance de cause, il met à son service des acteurs qui se prêtent au jeu de l’autodérision au service du divertissement. Je n’ai pas honte de choisir l’option « soirée télévision » et de rire de bon cœur devant Les recettes pompettes. C’est même très bien que, parmi les tracas quotidiens et les excès de conscience parfois difficile à gérer, la télévision nous permette de nous distraire un peu. Cependant, je n’encourage en rien les spectateurs qui se portent garants de la stupidité humaine à travers le biais d’émissions qui sont, selon moi, aussi inutiles que le H dans le mot Hawaii.
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En tous cas… Bye fille!
L'absurde, c'est la raison lucide qui constate ses limites. – Albert Camus, Le mythe de Sisyphe par la situation grotesque qui se passait devant des centaines de spectateurs, tous témoins et participatifs. Pour ma part, j'ai arrêté d'écouter et j'ai ressenti un mal-être énorme devant cette bouffonnerie, cette mauvaise blague à laquelle je m’efforçais de rire pour ne pas pleurer.
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Zacharie Bonneau Chroniqueur La scène est à peu près la même à chaque fois. Nous connaissons nos rôles, nos places, comme les acteurs d’une vieille revue qui fait la tournée depuis des lunes. Chacun sait qui boit quoi, chacune sait de quoi parler, de quoi ne pas parler, et surtout, ce que les autres ont envie d’entendre. D’un point de vue extérieur, par exemple, pour un passant qui s’attarderait à la fenêtre, les habitudes ont l’air bien ancrées, la conversation pratiquement scriptée. Mais tous les comédiens savent que l’une de nous a quitté le métier. Nous ne le laissons pas paraitre, mais une chaise est bel et bien vide, dans l’acte un de « Si le chardonnay m’était conté ». Nous agissons tous comme si de rien n’était, jusqu’à ce que ça ne se puisse plus. C’est plus fort qu’elles, me dis-je, elles vont poser des questions et je serai fatalement obligé d’y répondre. Et puis boum. « Coudonc on la voit plus F… » « F… elle, elle devient quoi? » Je devais m’y attendre, l’ayant introduite un an plus tôt à la bande. J’aurais du savoir que j’écoperais de la responsabilité de son absence. J’aurai l’air ridicule, mais tant pis.
Oui, tant pis. Parce que son absence ne relève pas de mes décisions. Parce que mon contrat ne stipulait pas que je devrais défendre ça auprès de mes respectables collègues de beuverie. Je tire une gorgée, et je me lance : « Elle est déménagée, en campagne… avec son nouveau chum. » Les gueules sont à peu près toutes entrouvertes. Elles attendent que je confirme que j’ai bien dit à F… que je n’approuvais pas sa décision. Du calme Zach, ça va passer : après le silence, tu t’expliques, et on va tous boire une gorgée pour notre camarade qui est tombée, puis on n'en reparlera plus. Si je lui ai dit? T’en penses quoi? Ça doit faire six mois qu’elle et moi on peut pas se voir sans se chicaner, pour les fois qu’on se voit. Ça fait quatre fois que j’essaie d’aller m’installer au bord d’un feu à me claquer la gueule pour évacuer les moustiques, tout en essayant d’avoir l’air à l’aise. Ça fait quarante-sept fois que je lui dis qu’une maitrise paierait mieux ses bills qu’un coach de hockey peewee. Chaque fois, c’est la même chanson. Je la juge, je respecte pas ses choix : je suis donc snob. En regardant les autres filles, autour de la table, en leur disant que je n’avais pas vu, parlé, ou communiqué d’une quelconque façon avec ma meilleure amie depuis deux mois, j’ai réalisé que j’étais pas si snob que ça. Si les filles qui partent savaient
ce qu’on dit d’elles! Note à moi-même: ne jamais rater un souper. Moi, cinq intellectuelles névrosées et nos incalculables bouteilles de chardonnay, on s’est confortés dans nos choix sur le dos des paysans. On a rempli nos corps stériles d’alcool et on a mis nos gros cerveaux à off pour manger allègrement. On nous tourne pas le dos comme ça. On part pas avec un pèquenot pour aller vivre sur le bord de l’eau en pensant qu’il n’y aura pas de conséquences. On se rend compte avec horreur qu’être ambitieux dans la vingtaine, c’est comme vivre une apocalypse de zombies. Tes amies, une par une, elles tombent, elles se font manger les neurones par le discours sacré de la reproduction, elles deviennent, en trois quarts de seconde, des niochonnes. On a fait migrer F… du dossier des filles le fun au dossier des décevantes, pis on est passés au dessert, des macarons assortis à 25 piasses la boite. On l’a accompagné avec du cidre, bien sûr, parce que nous, on peut se coucher à l’heure qu’on veut!
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Création
Jeudi 29 septembre 2016 No 114 Journal Le Griffonnier
Une nuit d’aout A.B.R. Poète Quand la brise d’été passe et caresse leurs cous,
Qu’un bonheur fugace traversant la surface
Les parfumant d’ambre et de jasmin,
D’une mer argentée,
Ils se croient immortels, invincibles.
Une nuit d’été,
Des sables blancs, un ciel orné de diamants et de quelques rubis tombants;
Un frisson d’amour, un tourbillon en mer qui ferait chavirer son bateau au port,
Une mer mystérieuse, profonde, d’un bleu intense parcouru de dentelle ;
Son bateau las de naviguer qui a posé l’ancre sur cette baie et ne bouge plus.
Deux amants enlacés, assis sur un balcon
Un souvenir d’été qui finira dans l’océan de l’oubli.
Tels deux dieux puissants qui, la nuit, veillent sur l’Amour. Malgré les bruits, ils n’entendent que le rythme de leur passion,
Quand son nom me dira vaguement quelque chose,
Ils ne voient que la mer et leurs regards se croisent et ne voient personne autour.
Quand j’aurai réalisé que ce qu’on dit et fait finit par être remporté,
Les lumières des bateaux au large, posées sur la ligne d’azur, les dérangent :
Par la brise marine de la méditerranée…
Elles leur rappellent que cette pose n’est pas éternelle, Qu’un jour il faut partir, lever l’ancre et suivre sa route. Il pense à l’économie, elle pense à écrire un roman; Ils partagent le même port, la même table, le même paysage, Mais leurs yeux ne voient pas les mêmes reflets. Lui : Ces bateaux au large, tout ce qu’ils contiennent, toute l’économie d’un pays en crise ; Un pays qui m’a trahi, un pays que j’aime et que jamais je ne quitterai, Un pays où une femme à qui j’ai tout donné a fini par me laisser, Un pays chaud duquel je ne saurai me détacher, Un pays qui telle une rose, ne cesse de me blesser quand je le caresse, Un pays qui m’offre ce soir cette jeune fille à mon bras accrochée, Cette beauté orientale au parfum intense, une douce présence Qui se dérobe et me résiste à chaque fois que je crois la posséder! Qu’importe, tout ce que je cherche, c’est cet instant de bonheur. Je sais depuis longtemps qu’on ne peut posséder un être cher, Encore moins une femme!
Il a arrêté de prendre le large, alors que moi, je viens tout juste d’y prendre gout. Un jour moi aussi je poserai l’ancre, Mais pas ce soir : ni cette rive ne peut contenir mes rêves, Ni ses bras ne peuvent apaiser ma peau et mon âme. De l’autre côté de l’océan, ma place m’attend pour jeter l’ancre, Mais avant, il faudra bien me détacher d’ici, prendre la route, Loin des amourettes et des essences de parfums, Loin des hommes aux mains chaudes et aux yeux d’amoureux, Loin des rêves roses qu’on vend sur les plages, des rêves sans lendemains. Je pourrais alors détacher mes vieilles guirlandes, Lourdes de poussières et d’attente longue, les jeter à l’eau Et commencer à suivre la route, sans plus m’attarder aux rives des autres. Quand j’aurai compris que la beauté des paysages n’est qu’un mirage, Que je porte les pinceaux en moi, que c’est moi qui fais l’espace et le paysage, Que la vraie beauté est dans les couleurs de mon être, Que c’est la complexité d’une femme qui rend belle la vie d’un homme.
Cette mer, ce petit coin qui me connait depuis une trentaine d’années,
Ce soir, on partage cette pose, mais jamais je ne partagerai sa route.
Cette brise d’été qui ranime mes sens, cette bière qui adoucit ma vie,
Ce paysage, ce paradis d’amour, cette rive désertée de toutes les civilisations
La vie est belle.
Ne doivent pas me distraire de mon chemin tracé.
Quand j’aurai fini ce soir de la serrer dans mes bras, j’irai dormir. J’apprendrai alors que l’amour ne dure qu’un temps, Elle :
Que l’automne est là pour chasser les brises marines
Quand l’odeur du bleu sera fade et lointaine,
Chargées des leurres, des rêves et des parfums des amants ;
Quand ses yeux arrêteront de me chercher,
J’apprendrai que l’amour ne dure pas plus longtemps
Quand la saison du jasmin sera passée,
Que le parfum d’une femme oublié sur le bras d’un homme,
Quand j’aurai oublié qu’il a été un instant tout ce que je rêvais,
Une nuit d’aout.
Quand dans la vie d’un homme je n’aurai été
Emmanuelle Melanรงon Journaliste