No
115 - Jeudi 3 novembre 2016
Biere brassee sur place
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3000 exemplaires - gratuit
517, rue Racine Est, Chicoutimi 418-545-7272 Près du Cégep et de l’Université
ceuc.ca
Improvisation tous les mercredis Internet sans fil sur place
page 9
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Dossier spécial : ces personnes extraordinaires pages 2 à 6
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Personnes extraordinaires
Jeudi 3 novembre 2016 No 115 Journal Le Griffonnier
Les nombrils, ou « comment étudier et avoir des enfants »
Andréanne Gagné Chroniqueuse Ce matin, je me suis réveillée avec mon nombril du monde. On est si bien ensemble. Ce matin, je n’avais rien d’autre à faire que de m’occuper de lui. Alors, après le déjeuner, mon nombril et moi sommes partis pour le bureau. Nous avons tellement de projets, d’activités et de plans, mon nombril et moi! En plus, j’ai eu tout le loisir pour lui faire une beauté. Et ce soir, avant de sortir, je pourrais lui en faire une autre si ça m’chante. Parce que je peux sortir le mardi ou le mercredi avec mon nombril. J’peux le traîner partout, quand j’veux, quand ça m’tente; il ne me contrarie jamais.
chaque soir, dois t’occuper de trois autres nombrils parce qu’ils dépendent de toi. Et tu fais de ton mieux pour leur offrir ce qu’il y a de meilleur, pour leur montrer comment aller dans le monde et s’en sortir. Alors quand je suis bien assise avec mon nombril autonome et indépendant devant mon ordinateur, mes livres et ma liste de travaux à rédiger d’ici la fin décembre, je pense à toi qui dois en faire de même avec trois enfants. Pis j’ai eu envie qu’on s’en parle.
En quelques mots, comment résumerais-tu ton parcours depuis le début de tes études? J’ai travaillé durant cinq ans en milieu de garde avant d’entamer des études universitaires à temps partiel en 2005 dans le domaine de la petite enfance à l’UQAM. J’étais alors technicienne en éducation à l’enfance à temps plein et je faisais un certificat en pédagogie en même temps, lequel s’est finalement transformé en baccalauréat puis en maîtrise! À travers tout ça, j’ai eu mes trois enfants.
Entre ton baccalauréat et ta maîtrise, tu es déménagée avec ta famille à Saguenay; À toi qui a partagé ton tu travailles aussi maintenant nombril. À toi qui, chaque matin, à ton compte, il me semble? Et puis ce matin, comme ça, j’ai pensé à toi.
En effet, j’ai démarré en 2011 une entreprise de coaching familial (soutien parental). Je travaille encore sur ce projet.
Et comment arrives-tu à arrimer tout ça? L’organisation! En fait, les choses se placent assez bien d’elles-mêmes. Pour être franche, je ne me suis jamais demandé comment faire pour étudier et avoir des enfants… Je voulais fonder une famille; mon conjoint et moi étions, disons, rendus là. Au départ, je ne faisais qu’un certificat, puis tout ça est devenu un projet de maîtrise. Les cours de soir et les cours par correspondance, avec des enfants, c’est génial. Ça aide beaucoup pour s’organiser et concilier travail-études-famille.
stable mais malléable, il est plus facile de s’organiser.
Et tes enfants, ils trouvent ça comment que maman aille à l’école? Les enfants tripent! J’ai toujours été très présente; sauf un soir par semaine. J’arrive aussi à faire mes lectures et mes travaux quand les enfants sont là. Ils sont aussi très curieux : ils fouillent dans mes livres, me posent des questions. Je crois que cela les éveille au désir d’apprendre et à la curiosité surtout. Est-ce que c’est ça qui joue un rôle? Je ne sais pas, mais ils m’ont toujours vu faire… alors maintenant qu’ils vont à l’école, ils ont envie de faire comme maman (rire). Il nous arrive même de faire nos « devoirs » ensemble!
Comment ça se passe pour les travaux et les séances d’étude?
Qu’aurais-tu envie de dire à ceux et celles qui aimeraient avoir des enfants pendant leurs études?
J’étudie quand les enfants sont couchés. Même quand je suis plus fatiguée, je m’installe et je le fais. Pour les travaux d’équipe, c’est plus compliqué parfois de planifier les rencontres en raison de mon horaire chargé (parce que, oui, avec trois enfants dont deux vont maintenant à l’école, je suis assez occupée (rire)). Mais en ayant une routine
Attachez vos tuques! Sérieusement, si tu t’arrêtes et te dis : « comment je vais faire? », tu vas trouver mille raisons de ne pas le faire. On est jamais tout à fait prêt… mais tout est faisable. Je dirais qu’il faut savoir s’organiser, oui, mais surtout qu’il faut savoir lâcher prise, dans le sens où tout ne sera pas parfait. Il se peut que le ménage ne soit pas
fait une semaine, ou encore que le linge propre ne soit pas plié. Je voulais fonder une famille, que ce soit en travaillant à temps plein ou en étudiant. Alors comment on fait pour étudier et avoir des enfants? On se débrouille. On ne fait pas pitié, au contraire! Je suis franchement heureuse d’avoir mes trois enfants et mes projets d’études. Je ne dirai jamais que c’est facile, mais ce n’est pas difficile non plus. Il faut savoir aussi que le train de vie avec enfants est bien différent! L’expérience étudiante sera donc elle aussi différente.
Enfin, que penses-tu d’un projet comme celui de la Halte-garderie? Je crois que, ne serait-ce que pour les rencontres de travaux d’équipe, ce projet aidera les parents-étudiants. Cela facilitera certainement la conciliation travail-études-famille. J’ai aussi entendu parler dernièrement de la Journée Parents-Enfants qui me semble être une activité intéressante. Je n’ai pas plus de détails à te donner pour le moment, je vais me pencher làdessus (clin d’œil). Julie Lachapelle est maman, étudiante et coach familial chez Les Poppins (Page Facebook : https://www.facebook.com/ lespoppins/)
Merci à ces personnes extraordinaires…
Marie-Ève Rochefort Chroniqueuse « Ce n’est pas moi l’handicapé, c’est vous autres. » C’est la phrase percutante que m’a balancée mon ami de longue date Yannick il y a quelques années. Étant affligé d’un handicap physique le retenant dans un fauteuil roulant et rongeant ses muscles, il ne s’est jamais empêché d’accomplir ses rêves, contrairement à de nombreuses personnes qui
sont pourtant en excellente santé et sans contrainte physique. Yannick m’a énormément fait réfléchir et m’a fait prendre conscience que nos moindres problèmes nous empêchent d’avancer alors que lui, malgré son handicap et sa maladie, mord dans la vie à pleine dent.
déficience intellectuelle. Elle était tout à fait normale avant l’arrivée de ce monstre, mais j’étais trop jeune pour avoir un souvenir de ma grande sœur sans déficience.
Jusqu’à maintenant, de nombreuses personnes aux prises avec des handicaps (qu’ils soient physiques, intellectuels ou les deux) ont changé ma vie ou, du moins, modifié pour le mieux ma façon de la voir.
La Mylène que j’ai toujours connue est une source inépuisable de sourires et de rires, et ce, malgré son passé et sa situation actuelle : une dégénérescence du cerveau force son corps à vieillir trop vite. Malgré tout, un rien la fait rire et elle s’amuse à propager le bonheur dans la vie des gens en partageant cadeaux, sourires et câlins.
Notamment, je pense à ma grande sœur qui, à la suite d’un violent cancer du cerveau ayant frappé il y a 20 ans, s’est vu infliger d’importants dommages causant une
Mylène est ce genre de personne capable de redonner le sourire à ceux qui souffrent et l’espoir aux personnes qui désespèrent. Elle transmet la joie de vivre et
la bonne humeur, qu’importe la maladie qui l’a affligée. On a tous déjà entendu ce dicton qui nous incite à penser aux personnes vivant des situations bien pires que les nôtres lorsque notre vie semble bas-
culer : « quand on se compare, on se console ». Ne serait-ce pas mieux de s’inspirer de ces personnes extraordinaires qui nous entourent? C’est du moins ce que j’ai commencé à faire il y a quelques années et, depuis, la vie me semble plus légère.
Photo : courtoisie
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Les héros invisibles
L’histoire de Johanne Alexandra Rivard Chroniqueuse Quand on parle de personnes inspirantes, on pense tous à des modèles différents. Pour certains, ce sont des personnalités publiques, modèle d’humanité. Pour d’autres, ce sont des proches, des gens ambitieux, motivants, persévérants. Des gens nécessaires sur notre planète pour rendre la société meilleure et pour nous aider dans notre quotidien. Les héros dont je vous parle aujourd’hui sont rarement cités comme des modèles de persévérance. Certains les appellent « mongols », d’autres regardent ailleurs quand ils les voient, quelques-uns sont très mal à l’aise en leur présence et plusieurs utilisent parfois le nom de leur maladie comme une insulte. Vous l’aurez peutêtre compris, il s’agit de ceux qui sont atteints de la trisomie 21, communément appelés « les trisomiques ». Cette maladie, provoquée par la présence d’un chromosome supplémentaire à la 21e paire, vient avec une apparence physique différente et une déficience dont l’importance est variable d’un individu à un autre. J’ai connu Johanne lorsque j’avais six ans et qu'elle en avait quarante. Ma
mère était famille d’accueil et celle de Johanne n’était plus en mesure de s’occuper d’elle. Du haut de mes trois pouces, mon premier réflexe a été d’en vouloir à cette étrangère qui venait habiter chez nous et me voler mes parents. Je me suis moqué d’elle, j’ai dit qu’elle ressemblait à un garçon (elle n’avait pas de cheveux sur la tête) et j’ai affirmé que je ne l’aimerais jamais.
ne peut pas tous être à l’aise avec la trisomie et je respecte ceux qui font tout de même des efforts pour ne pas le démontrer, en restant civilisé. Mais j’ai toujours eu du mal à ne pas être en colère lorsque je voyais la haine ou le mépris briller dans un regard; Johanne, elle, souriait à ces gens avec toute sa candeur et sa joie de vivre, en véritable rayon de soleil.
Les enfants ont quelque chose qu’on perd parfois lorsque nous devenons adultes : une naïveté, une candeur de cœur et peu de préjugés. J’ai vécu au quotidien avec Johanne et jour après jour, malgré moi, je m’attachais. Je faisais des bricolages avec elle, nous chantions du Elvis (elle faisait une interprétation géniale de Agadou dou dou) et je venais lui faire un énorme câlin quand j’étais triste. J’ai grandi, mais elle est restée au même stade mental : par ses agissements, Johanne ressemblait à une petite fille de trois ans. L’adolescence ne m’a pas empêchée de l’aimer, d’apprécier de la voir rire, de m’amuser lorsqu’elle faisait des blagues. Être plus vieille m’a toutefois fait prendre conscience de la réaction des autres : en sa compagnie, certains la pointaient du doigt, lui jetaient des regards dégoutés. J’ai compris qu’on
Elle était toujours joyeuse. Elle dansait, chantait, s’amusait à faire des plaisanteries aux autres. Je me souviens d’un jour où elle avait trouvé une perruque blonde et qu’elle l’avait mise avec une vieille jupe à ma mère, arrivant dans le salon en chantant Agadou. Au fil des années, elle est devenue pour moi un modèle de bonne humeur, de joie. Lorsqu’elle me voyait triste, elle venait toujours me prendre dans ses bras, même sans connaître les raisons de ma tristesse. Elle ne jugeait personne, et ce, même si eux la jugeaient. Par son exemple, elle m’a appris à ne pas en vouloir à ces gens, à essayer de les comprendre un peu, de ne pas les juger moi aussi. Elle m’a ouvert les yeux sur un monde de différences, où ceux qui sont vus comme des « mongols » semblent pourtant plus joyeux que ceux qui leur donnent ce titre haineux. Johanne n’est pas la seule
personne atteinte de cette maladie que j’ai connue : j’ai eu la chance, plus vieille, de m’occuper à mon tour de personnes trisomiques. Une expérience qui m’a confirmé que ces gens ont beaucoup à nous apprendre.
Celle que j’appelais affectueusement ma petite sœur est décédée l’an dernier. Une héroïne silencieuse et souriante m'ayant aidée à devenir qui je suis et qui continuera de m’inspirer toute ma vie.
Photo : courtoisie
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Personnes extraordinaires
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Le gros lot familial « L’ouverture que j’ai sur le monde, héritée de l’environnement propre à la période de la connaissance sensible (0-12 ans), est garante de ma manière actuelle d’être, d’exister, de me réaliser. » – Magella Potvin, Essai sur la liberté humaine en pensées bien avant de venir au monde. Des bras de ma mère aimante aux bras de mon père protecteur, j’ai grandi dans un bassin de mousse et de petits « coin-coin ».
Valérie Lefebvre Chroniqueuse J’ai été souhaitée par mes parents, j’ai existé en paroles et
Lorsque je pense à des personnes d’exceptions, des gens extraordinaires qui ont réalisé des choses plus qu’ordinaires, l’image qui me vient en tête est celle de mes parents. Ils n’ont pas trouvé un remède contre l’Alzheimer, ils n’ont pas révo-
lutionné le monde, ni même enrayé la guerre. Ils ont accompli un acte qui, à mes yeux, n’est pas qualifiable et encore moins quantifiable. Ils ont fait le don de toute une vie, une vie de dévotion pour leurs enfants. Mettre des enfants au monde, c’est accepter de se perpétuer en tant qu’être humain. Mes parents nous ont toujours transmis ce qu’ils croyaient être le meilleur pour nous. Mon présent en tant qu’adulte est hérité de
mon passé, ce qui me permet de me construire et de me projeter dans le futur. Mes parents m’ont légué un héritage sentimental, celui d’un amour inconditionnel qui n’a pas d’âge et, surtout, qui n'a pas de prix. J’ai toujours eu la liberté de faire mes propres choix tout en ayant la certitude d’être entourée et appuyée par une figure parentale rassurante. J’ai eu droit à des non, des refus catégoriques, des restrictions, mais jamais d`impositions injustifiées. Ma plus grande
liberté est d’avoir été toujours aussi bien entourée.
permis de rendre ce plan réalisable. Je le vois dans mes notes, dans mon envie de travailler, dans mon envie de continuer et en voyant tout mon amour pour mon programme.
vice, je sais que cette personne serait probablement découragée de venir à l’école. Quand tu ne peux pas écrire ou que tu écris vraiment plus lentement à cause de tes limitations physiques, y aurait-il quelque chose de plus décourageant que d’aller dans ton local d’examen avec tous les autres et avoir de la difficulté à remplir ta copie, et ce, non pas parce que tu ne connais pas les réponses? Arriver devant un examen à long développement ne serait-il pas des plus décourageants? Le service nous permet ça. Il nous permet de nous tenir motivés, de nous tenir en vie et de nous rendre les études supérieures possibles.
La recette pour être un bon parent ne se déniche pas dans un livre de Ricardo. Les ingrédients changent d’une recette à l’autre et le résultat est plutôt imprévisible. Merci à mes parents d’avoir fait de moi le meilleur gâteau au chocolat, tendre à l’intérieur, mais croustillant à l’extérieur. Je vous aime.
WOW! Marie-Ève Larrivée Chroniqueuse Depuis maintenant un peu plus d’un an, j’ai la chance de faire partie du service de soutien aux étudiants. Je vous jure, ce programme m’a permis de croire en un avenir, de croire en une possibilité post-bac. Je n’ai jamais vu autant de possibilités s’ouvrir devant moi. Le service aux étudiants nous permet, à tous ceux qui sont en difficultés d’apprentissage ou en handicap mineur ou majeur, d’avoir la possibilité d’étudier à l’université en nous évitant des stress majeurs. Je me souviens encore des crises d’angoisses qui me menaçaient durant mes examens en groupe. J’avais étudié comme une folle, je connaissais ma matière comme personne avant
de rentrer dans le local. L'examen commencé, les professeurs qui me tournaient autour (surveillants, professeurs, chargés de cours, étudiants) me rendaient nerveuse. La copie devant moi, je voyais flou, je suais et ma respiration s’accélérait. Je n’avais aucunement les moyens de me concentrer. Je me souviens, dans un cours en particulier, mon chargé de cours lisait ce que je répondais à son examen. À ce moment-là, c’en était trop : j’allais vomir. Je me souviens que j’ai répondu n’importe quoi juste pour me sortir de cette situation de malaise. J’étais en panique. Après cet examen, je suis allé voir le chargé de cours en question et j’ai répondu à son examen en individuel avec lui. Malheureusement, il a pris ma note à l’examen en considération, et non celle de ma performance
en individuel. J’avais cependant prouvé à mon for intérieur que le stress m’avait brimé. À un moment donné, pour des raisons évidentes, j’ai eu accès au service de soutien. Non, ce n’est pas tout le monde qui y a accès. Il y a un stress normal, comme celui que je vis maintenant lorsque je vais à mes examens en local isolé ou en groupe restreint. Honnêtement, jamais je ne pourrai assez remercier l’université d’offrir ce service. Il m’a permis d’atteindre mes buts avec plus de facilité. Avec mon bac, il n’y a pas réellement d’opportunités s'offrant à moi qui m’intéressent : je dois aller plus loin pour atteindre mes idéaux, forcément ici, le doctorat. Tout le monde me disait de me faire un plan B. À quoi ça sert un plan B quand tu es passionné et que tu as réellement envie d’atteindre le plan A? Le service m’a
Je ne suis pas la seule qui en profite. Quand je pense à ceux qui ne peuvent pas écrire à cause de limitations physiques ou cognitives et qui peuvent bénéficier des scripteurs de notes dans leurs cours, de gens qui vont écrire les réponses aux examens qui sont dictés par ceux qui ne peuvent écrire, etc., je ne peux qu’être fière de notre service. C’est la moindre des choses, après tout, de rendre l’éducation accessible à tous. En fait, je suis émue quand j’y pense parce que ce n’est certainement pas comme ça partout. Je le sais que j’ai de la chance, pis que la personne à qui je pense en a aussi. Sans ce ser-
remercie ses partenaires
Les propos contenus dans chaque article n’engagent que leurs auteurs. - Dépôt légalBibliothèque Nationale du Québec Bibliothèque Nationale du Canada Le Griffonnier est publié par les Communications étudiantes universitaires de Chicoutimi (CEUC).
Merci. Mille fois. Je crois, de tous les étudiants en situation de handicap.
Saguenay– Lac-Saint-Jean
Nous joindre Rédactrice en chef : Noémie Simard Graphiste : Alexandre Girard
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Administration et vente : Henri Girard Correction : Noémie Simard
Collaborateurs : Stéphane Boivin Zacharie Bonneau Ioana Brassard Vincent Côté Jean-Pierre Deschênes Ninon Jamet Marie-Ève Larrivée Valérie Lefebvre
Andréa Le Sieur Ann-Élisabeth Pilote Andréanne R. Gagné Guillaume Ratté Alexandra Rivard Marie-Ève Rochefort Jessica Roy-Vachon Emmanuel Trotobas
Prochaine parution : Jeudi 1er décembre 2016 Tombée des textes : Vendredi 18 novembre 2016, 17 h Tombée publicitaire : Lundi 21 novembre 2016, 17 h Impression : Imprimerie Le Progrès du Saguenay Tirage : 3 000 exemplaires
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Coquelicot
Andréa Le Sieur Chroniqueuse Lorsque la rédactrice en chef a annoncé le thème de cette parution du Griffonnier, soit « Ces personnes extraordinaires » mon cœur a fendu en deux. Je n’arrivais pas à sélectionner un sujet qui me tenait à cœur. Après une bonne réflexion, j’ai décidé d’écrire sur mes héros à moi : les militaires. Que ce soit un père, une mère, des frères, des sœurs, des amis, des amoureux ou encore de la famille éloignée,
nous avons tous de près ou de loin un coquelicot dans notre entourage.
s’avérer particulièrement difficile, et ce, autant pour le militaire que pour sa famille.
Ce sont des personnes exceptionnelles qui, au détriment de leurs vies, se battent tous les jours pour nous offrir un monde meilleur. En effet, chaque métier dans les Forces canadiennes est important et c’est sans doute ce qui rend la chose merveilleuse. Quel que soit le métier qu’ils choisissent, ils se battent de leur façon pour garder la paix. D’ailleurs, la vie de militaire n’est pas toujours facile : il y a de bons et de mauvais côtés.
Étant moi-même fille et petite-fille de militaire, la vie n’a pas toujours été facile. Je ne me plains aucunement de ce que j’ai vécu. Je ne serais pas ici à vous écrire si mon père avait été mécanicien ou même plombier. Déménager aux quatre ans, ne pas avoir de liens d’appartenance, changer toujours d’école, changer toujours d’amis et être loin de sa famille sont toutes des choses difficiles pour une famille militaire. Mais, au final, elles en valent la peine.
Par exemple, ne pas voir sa famille, être partie pour des cours, suivre des formations à l’étranger et aller au front peut
Il m’arrive souvent de me poser la question suivante : si mon père n’avait pas été militaire, qui serais-je aujourd’hui?
Voilà ma réponse : je ne serais pas aussi ouverte aux autres, je n’aurais sûrement pas une aussi bonne maîtrise de l’anglais, je n’aurais pas visité autant de villes et de villages. Bref, je ne serais sûrement pas celle que je suis aujourd’hui. Malgré la vie de famille compliquée, je crois fermement que la vie de militaire est un honneur, car ces gens dévoués font tous les jours un petit quelque chose pour obtenir un monde meilleur. Un monde qui, un jour je l’espère, n’aura plus de guerres et de maux. Aussi, je tiens à souligner l’importance des petites attentions vis-à-vis de nos soldats : que ce soit des petits gestes pour des membres de la famille, que ce soit envoyer
des cartes d’encouragements à l’extérieur du pays ou encore que ce soit de porter le coquelicot le 11 novembre prochain. Tous gestes posés font une différence et créent un petit velours dans le cœur de chaque membre des Forces armées et leurs familles. Le 11 novembre, prenons tous une minute de silence pour penser à tous ces gens qui font un petit geste au quotidien pour rendre le monde meilleur. Prenons aussi le temps de penser à ceux qui nous ont quittés, souvent beaucoup trop tôt, pour nous donner un avenir plein de promesses et de paix. Le 11 novembre, portons tous fièrement le coquelicot en leur honneur!
Qui est Irma LeVasseur?
Jessica Roy-Vachon Journaliste
En effet, si nous avions un nom de femme importante à retenir, c’est bien celui d’Irma LeVasseur. Née en 1878 à Québec, Irma fait ses études au couvent Jésus-Marie de Sillery, puis à l’école normale de Laval. Elle montre une grande passion pour la médecine, mais en 1896, une femme médecin, ça n’existe pas! Les portes des universités étaient fermées aux femmes, car
Malheureusement, il n’existait aucun hôpital pour les enfants francophones à Montréal ou à Québec.
Comme elle ne peut pas faire d’études en médecine au Québec, Irma LeVasseur part étudier à l’université du Minnesota à Saint-Paul en 1896. En 1900, elle reçoit son diplôme, mais ne peut pratiquer qu’aux États-Unis. C’est ce qu’elle fera, à New York et aux côtés de Mary Putnam Jacobi, une femme médecin estimée et réputée. En 1903, elle revient au Québec afin de défendre sa cause à l’Assemblée législative. C’est le 25 avril 1903 qu’une loi privée l’autorise enfin à exercer son métier au Québec. Elle devient donc la première médecin canadienne-française. Bien sûr, en tant que femme, elle ne pouvait que pratiquer la médecine en pédiatrie, en gynécologie et en obstétrique. Cela ne pouvait mieux tomber, car la Dre Irma LeVasseur s’intéressait tout particulièrement au sort des enfants, puisqu’à l'époque, 271 enfants sur 1000 mouraient en bas âge.
Irma LeVasseur avait beau être une femme douce et menue, elle n’en était pas moins entêtée, volontaire, indépendante et dotée d’une grande persévérance. De 1905 à 1907, elle va se spécialiser en pédiatrie et en chirurgie à Paris et en Allemagne, puis elle revient à Montréal où elle conçoit le projet d’un hôpital pour enfants. Elle réussit à intéresser trois médecins à sa cause et est mise en contact avec Justine Lacoste qui, en donnant son appui, permet la création de l’hôpital Sainte-Justine. L’hôpital, au départ, se trouvait dans une modeste maison de la rue SaintDenis, à l’angle de la rue Cherrier. Malheureusement pour elle, elle a des problèmes avec les gens de l’administration et doit quitter son hôpital. En 1915, elle part aider la Serbie durant la guerre et se rend dans les Balkans avec d’autres
médecins pour soigner une épidémie de typhus. Elle restera 2 ans sur le front à soigner les blessés et les maladies. En 1918, elle va en France travailler pour la Croix-Rouge. En 1922, elle est de retour au Québec, où elle a à nouveau le projet de fonder un hôpital, à Québec. Le 22 décembre, Irma LeVasseur achète une somptueuse demeure située sur la Grande Allée (où se trouve aujourd’hui le complexe H, en face du parlement), alors au coût de 30 000 $. C’est ainsi que vînt au monde l’hôpital de l'Enfant-Jésus de Québec. Encore une fois, l’histoire se répète : Irma ne s’entend pas avec les administrateurs et on l’écarte de son hôpital. Par la suite, elle travaille à une école pour les enfants infirmes, aujourd’hui connue sous le nom de Centre Cardinal-Villeneuve. En 1939, elle travaille pour l’armée canadienne où elle s’occupe des examens médicaux des recrues féminines. Puis, après la guerre, elle se retire dans sa petite maison de la rue de l’Artillerie où elle passe les 20 der-
nières années de sa vie dans la pauvreté, le dénuement et l’oubli. Irma est morte le 15 janvier 1964. Elle était seule, sans mari, sans enfants. Elle vivait en recluse, lisant des revues et des livres et ne s’occupant ni de sa personne ni de sa maison. Comble de l’ignominie, on alla jusqu’à l’interner à l’hôpital des fous de Québec. Son combat pour sortir de SaintMichel-Archange fut la dernière bataille à laquelle elle prit part. C’est ainsi qu’est morte dans une totale indifférence et dans l’ignorance une grande figure de l’histoire du Québec.
Photo : https://www.collectionscanada.gc.ca/femmes/030001-1408-f.html
Nous connaissons tous l’hôpital Sainte-Justine ainsi que l'hôpital de l’Enfant-Jésus, mais combien ignorent encore que ces deux importants hôpitaux sont l’oeuvre d’une des premières femmes médecins du Québec?
rappelons-nous qu’en 1900, les femmes n’étaient pas des personnes, au même titre que les Sauvages ou les Chinois.
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Personnes extraordinaires
Jeudi 3 novembre 2016 No 115 Journal Le Griffonnier
La non-violence au nom de la liberté
Ninon Jamet Journaliste
Mohandas Karamchand Gandhi est né le 2 octobre 1869 à Porbandar, au nord-ouest de l’Empire britannique des Indes. Après des études de droit à Londres, où il devient avocat, il part s’installer en Afrique du Sud où une communauté originaire des Indes est établie. C’est là que vont commencer son insurrection et son indignation envers le traitement réservé aux immigrés indiens de la part des colons britanniques. Gandhi commence doucement à élaborer sa doctrine. Notamment, celle-ci se base sur trois éléments: la non-violence, la maîtrise de soi et le respect de la vérité. Au fur et à mesure qu’il assiste à des scènes de racisme et de violence envers les Indiens, Gandhi réagit de manière pacifique, et jamais il ne cède. Son comportement est vite repéré par les autorités britanniques qui le voient comme un perturbateur public, un danger pour la stabilité du pouvoir quant à une éventuelle révolte. Il appelle tous les immigrés indiens à la désobéissance civile et passive, peu importe le trouble et le châtiment à subir. Il passera d’ailleurs de nombreux séjours en prison. Cependant, ses efforts et sa détermination ont toujours payé, faisant de plus en plus d’adeptes en Afrique du Sud et gagnant un peu de place sur le terrain de la liberté.
Photo : https://en.wikipedia.org/wiki/Mahatma_Gandhi#/media/File:Gandhi_spinning.jpg
Il y a des personnes qui traversent le temps et dont tout le monde a déjà plus ou moins entendu parler. C’est le cas du Mahatma Gandhi. Il est toujours bon de rappeler qui était cet homme, les actions qu’il a menées et sa philosophie, tant notre monde déborde de violence encore aujourd’hui.
En 1915, il décide de retourner dans son pays, l’Inde, où il est attendu comme un héros national, le peuple ayant eu vent de ses succès et de sa bataille pour les Indiens en Afrique. C’est avec le vent en poupe qu’il accède rapidement à la présidence du parti du Congrès. Il débute alors sans attendre sa campagne pour l’indépendance de l’Inde. Pour parvenir à cela, il met au programme toutes sortes d’initiatives afin que les Indiens retrouvent leur identité. Il prône notamment l’autosuffisance économique (sortir de la bride et de l’exploitation des Britanniques), le retour aux techniques traditionnelles, mais aussi l’émancipation des femmes et des Intouchables (en dehors des castes de l’hindouisme). La richesse économique de l’Inde se situe principalement dans l’industrie du textile. Les Britanniques ont très tôt mis la main dessus, notamment sur la culture du coton, qui est ancestrale en Inde, ainsi que la teinture naturelle. Gandhi va lancer le boycottage des produits textiles britanniques et appeler tous les Indiens, pauvres comme riches, à revêtir le khadi
(vêtement traditionnel indien), et ce, afin de délaisser la mode anglaise et occidentale. Luimême montre l’exemple : à l’aide de son rouet (outil traditionnel servant à filer le coton et étant devenu un symbole de l’Inde indépendante), il fabrique ses propres vêtements pour subvenir à ses besoins. Il pratique également l’ascétisme et la chasteté, optant ainsi pour un mode de vie saine et très simple basé sur l’autosuffisance. Les Indiens sont de plus en plusnombreuxàserévolteretàse mobiliser pour l’indépendance du pays. L’Empire britannique commence une offensive et les manifestations tournent à la brutalité, à la grande désapprobation de Gandhi, qui appelle sans cesse à la non-violence. Il sera obligé d’intervenir plusieurs fois, en stoppant le mouvement avant qu’il ne s’envenime dans la haine et la violence. Malgré ses efforts, les relations entre l’Empire britannique et le peuple indien se dégradent de plus en plus. Il a alors recours à la grève de la faim comme ultime arme : il veut se faire entendre auprès de
ses compatriotes, qu’il supplie de revenir à la raison et à ses préceptes de base. Cette action durera longtemps, c'est-àdire jusqu’à ce qu’il n’y ait plus aucune violence dans le pays; elle l’affaiblit considérablement, ce qui lui apporte une médiatisation internationale. En effet, il passe pour un martyr aux yeux du monde. Après la fin de ces tensions et son rétablissement, Gandhi lutte à nouveau et s’attaque au marché du sel, autre ingrédient de l’essor économique indien sur lequel l’Empire britannique a le pouvoir. En 1930, il lance la marche du sel, où il convie chaque Indien à aller ramasser le sel qui est le sien. L’empire avait alors le monopole sur cette ressource et tous les Indiens devaient payer un impôt dessus. La marche a consisté à faire plus de 300 kilomètres à pied jusqu’à la mer pour récolter un peu de sel dans ses mains. Cet acte hautement symbolique prône encore la désobéissance civile. Avec cet évènement, les Britanniques commencent à entrevoir une autonomie de l’Inde et Winston Churchill
convie Gandhi à Londres pour une entrevue. Cette première rencontre n’aboutit pas encore au résultat escompté et le Mahatma connaîtra d’autres épreuves et d'autres emprisonnements. Il faudra attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale et une guerre de religion violente entre hindous et musulmans pour voir naître l’indépendance de deux pays : l’Inde et le Pakistan. Le 15 août 1947, Gandhi a enfin atteint son but et libéré le pays de la colonisation, mais cela ne s’est malheureusement pas fait sans la séparation des deux religions dominantes dans le pays. Il est tristement ironique de voir comment les hommes prônant la paix sont souvent victimes de la barbarie la plus aveugle. Le 30 janvier 1948, « Bapu », comme l’appelait affectueusement le peuple, est assassiné par un hindou nationaliste provenant d’un groupe fasciste. En 2016, notre monde est toujours empreint d’une grande violence et les préceptes de Gandhi (la non-violence, la maîtrise de soi et le respect de la vérité) sont toujours d’actualité, à pratiquer sans modération.
Chronique
Jeudi 3 novembre 2016 No 115 Journal Le Griffonnier
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Pour F.
Mea Culpa
Zacharie Bonneau Chroniqueur Je sais reconnaître quand j’ai tort. C’est, je crois, l’une de mes plus grandes qualités. Dommage que l’on doive attendre que j’agisse en imbécile pour pouvoir l’entrevoir. Après la parution du dernier numéro, j’ai reçu des foudres disproportionnées de gens à qui, vraisemblablement,
le chapeau allait parfaitement. Et de la part de la personne concernée, de celle à qui j’ai adressé ma diatribe, rien du tout. J’ai toujours eu une fascination malsaine pour la vitesse à laquelle la place que les gens occupent dans nos vies peut changer en très peu de temps. J’imagine que c’est la vie, les meilleurs amis deviennent des étrangers. Après la parution du dernier numéro, mon groupe d’amis, par hasard ou par karma, a traversé une période très difficile. Trois d’entre nous nous sommes retrouvés célibataires. Ainsi, les uptown girls dont j'ai fait l’éloge éhonté se sont retrouvées autour d’un verre avec pour seule bouée leur névrose. Si F. a abandonné
l’idée de me donner une leçon quant à mon comportement de garçonnet gâté, les évènements s’en sont chargés à sa place. Mes échecs amoureux m’auront au moins servis à cela. J’ai dit des choses terribles à propos de F., et j’ignore encore pourquoi. Par orgueil? Par colère? Par frustration? Tout ça à la fois? Je doute qu’un jour, j’aie l’occasion de dire ces choses à F., mais même si je ne la revois jamais, ce n’est pas une raison pour ne pas demander pardon. À elle, bien sûr, qui, j’en suis certain, trouve le moyen d’être heureuse malgré tout ce qu’on peut dire d’elle, mais aussi aux autres. Ces autres, qui me lisent tous les mois et que j’ai déçus. La seule
chose que je puisse trouver pour m’expliquer, c’est que je suis un homme intelligent qui agit souvent en imbécile. Ça, F. le sait depuis longtemps. Elle sait aussi depuis longtemps ce que je viens d’apprendre. Ma petite clique et moi, même si on a l’élégance de l’orgueil et la répartie de l’aigreur, on ne vaut pas mieux que les filles qui font des choix différents des nôtres. Cette réparation est importante en ce sens que l’éditorial enflammé du dernier numéro était surtout, et de façon déplorable, un mensonge. Ça ne me dérange pas que F. habite à la campagne, même si c’est ce que j’ai clamé haut et fort. C’était facile d’utiliser un fort superficiel paravent pour
dire ceci : pourquoi son bonheur à elle se trouvait tout près, pourquoi était-il si simple, quand je cherchais le mien au fond des bouquins depuis 10 ans? Mais la jalousie, aussi légitime puisset-elle paraître, n’est pas une excuse valable pour l’humiliation. Aussi je finirai par ces mots : Soyez heureuses, uptown girls and country girls, et toi, surtout, sois heureuse F.
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Salon de l'emploi 2016
Jeudi 3 novembre 2016 No 115 Journal Le Griffonnier
Lancement du Salon de l’emploi 2016 « Prenez votre avenir en main », 2e édition L’Association des diplômés de l’UQAC a le privilège de vous présenter la seconde édition du Salon de l’emploi « Prenez votre avenir en main ». Cet évènement tant attendu par nos futurs diplômés et par le public aura lieu le mercredi 16 novembre prochain dès 9 h au centre social de l’université. Cette année, deux hommes d’affaires et entrepreneurs aguerris de la grande région du Saguenay– Lac-Saint-Jean, monsieur François Gagné, directeur des ressources humaines et du développement des affaires de Métatube, et monsieur Keyven Ferland, présidentfondateur de la Web Shop, ont accepté la coprésidence d’honneur de l’évènement. Nous remercions également le partenaire principal de ce salon, la Financière Sun Life, qui rend cette journée possible et nous
permet d’offrir différentes activités gratuitement aux visiteurs.
auprès des acteurs qui composent le monde des affaires.
Le Salon de l’emploi est l’occasion idéale pour vous familiariser avec les entreprises régionales et nationales qui ont répondu présentes. Le public aura le plaisir de découvrir et de rencontrer une quarantaine d’entreprises de différents secteurs d’activité. Un grand nombre d’exposants présenteront des offres d’emploi, ainsi que des stages pour nos étudiants de l’UQAC. De plus, la journée permettra à ces entreprises de prendre contact avec les chercheurs d’emploi et de faire connaître la philosophie et les forces de leur organisation.
Des conférences et une entrevue-causerie concernant la recherche d’emploi, la fibre entrepreneuriale et le démarrage d’une carrière professionnelle seront offertes durant l’évènement. Dès 11 h, la conférence « Utiliser les réseaux sociaux pour accéder au marché caché de l’emploi » sera offerte par madame Jessica Prescott, consultante Web, à l’auditorium (P0-5000). À compter de 12 h, toujours à l’auditorium, une entrevue-causerie « De l’idéation à la réalisation, deux parcours professionnels inspirants » sera proposés par l’Association des diplômés de l’UQAC. Il s’agira d’une occasion privilégiée pour connaître le parcours de nos deux coprésidents d’honneur du Salon de l’emploi 2016. La der-
Les visiteurs auront le privilège de déposer leur curriculum vitæ et de se faire connaître, mais également de valider leurs perceptions du marché du travail
nière conférence sera présentée par monsieur Beaudoin Bergeron de l’entreprise Réseau Carrières. Intitulée « Démarrer sa carrière », elle sera offerte à 14 h toujours à l’auditorium.
enrichissants qui permettront aux lecteurs de bonifier leur préparation au marché de l’emploi (rédaction d’un CV, gestion d’une page LinkedIn ou négociation de son premier salaire).
Pour terminer cette journée enrichissante, les étudiants en administration et en sciences comptables organiseront la deuxième édition du Salon de thé des affaires, une activité de réseautage à ne pas manquer et qui se déroulera de 16 h à 18 h dans la salle Le Fjord du Saguenay de l’Hôtel la Saguenéenne. L’ADUQAC est fière de soutenir l’implication des étudiants et de s’associer à cette organisation qui sera sans doute un succès.
Les entreprises, étant à la recherche d’une main-d’œuvre qualifiée, sont invitées à venir rencontrer nos finissants en se procurant un kiosque au Salon de l’emploi.
Pour aider à maximiser l’expérience des visiteurs du Salon, l’équipe de l’ADUQAC publiera sur son site Web des articles
Suivez l’évolution de notre évènement sur notre site Web : aduqac.ca/salondelemploi. Également, branchez-vous sur nos réseaux sociaux pour suivre les coulisses de l’organisation. Pour plus de renseignements, veuillez communiquer avec nous au 418 545-5015, poste 4120 ou 4124 ou nous écrire à aduqac@uqac.ca.
Se préparer au Salon Lorsqu’on est en recherche active d’emploi, il y a des étapes importantes à observer : fouiner les meilleures offres, préparer son curriculum vitæ, écrire sa lettre de motivation ou de présentation, finaliser son portfolio pour finalement sélectionner l’emploi désiré, faire parvenir sa candidature et attendre la bonne nouvelle! Si en plus de notre recherche, on souhaite se présenter à une foire d’emploi, comme celle organisée à l’UQAC le 16 novembre 2016, il est primordial de maximiser sa visite en étant bien préparé. La préparation générale, pour un contact déterminant! Dès le premier contact, il est important
de donner une bonne impression aux recruteurs. Souvenez-vous que vous ne disposez que de quelques minutes pour laisser un souvenir positif de votre passage. Préparezvous soigneusement en ne laissant rien au hasard. La connaissance de soi est un incontournable dans la recherche d’emploi. Cette étape doit être réalisée avant de rédiger votre CV. Quelles sont mes attentes, mes forces, mes aptitudes, mes expériences professionnelles passées, actuelles ou personnelles pertinentes? Toutes ces questions sont essentielles; elles vous permettront de mieux vous préparer à une rencontre avec un recruteur et ainsi à prendre confiance en vous.
Un CV qui allume! La rédaction du curriculum vitæ doit être claire, précisez vos expériences de travail, vos traits de personnalité et vos formations générales. C’est votre mise en marché, votre carte de visite, menant vers un emploi. Attention aux fautes d’orthographe, au nombre de pages, aux phrases trop longues. N’abusez pas des couleurs ou des polices de caractères. Surtout, soyez objectif! Le langage non verbal est tout aussi important que la présentation physique. Votre coiffure, votre tenue vestimentaire, votre poignée de main, votre ton de voix et plusieurs autres aspects associés à la communication non verbale
reflètent votre personnalité et influencent la perception des autres à votre égard. Accordez une attention particulière à ces éléments dont l’effet est tout aussi important que le langage que vous utilisez pour véhiculer votre message. Faites en sorte d’avoir un impact positif auprès de vos interlocuteurs durant vos rencontres. Un suivi efficace pour qu’on se souvienne mieux de vous! Durant la journée, il ne suffit pas de saluer gentiment les exposants présents en amassant les brochures corporatives de toutes les entreprises. L’important est de vous souvenir de toutes vos discussions avec les intervenants
et d’obtenir un contact! Rappelezvous que votre situation professionnelle peut changer durant votre parcours de vie, et qu’un poste intéressant, d’une organisation déjà rencontrée, peut convenir à votre future carrière. Il est donc important après une entrevue accordée d’établir une entente de suivi avec l’employeur et de le remercier du temps accordé. « Le top du top » est de réussir à mettre en pratique ces différentes étapes. Nous vous invitons à télécharger le guide en format PDF qui contient plus d’informations encore. Bon Salon!
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Culture
Jeudi 3 novembre 2016 No 115 Journal Le Griffonnier
Nirliit : Et ça faisait longtemps qu’un roman ne m’avait pas émue comme ça
Ann-Élisabeth Pilote Chroniqueuse « T’as-tu quelque chose à me conseiller comme lecture Ann? J’aimerais ça lire quelque chose de bon en ce moment, quelque chose que t’as aimé. » Puisque j’étudie en littérature, il arrive souvent que mes amis, avides de découvrir de nouvelles facettes de l’existence humaine, me demandent
conseil. Aux prises avec ma propre subjectivité, je sais rarement quoi leur proposer : il y a tant d’œuvres et je lis beaucoup, et je ne lis pas assez. Pourtant, même si tout cela m’étourdit, une œuvre reste parfois gravée en moi plus longtemps que les autres, elle s’attache même si, comme d’habitude, j’ai senti ses pages une dernière fois, j’ai inscrit mon nom à l’intérieur et je l’ai rapidement rangée dans ma bibliothèque pour en commencer une autre. Et occasionnellement, je me surprends à voir cette œuvre ressurgir lorsque je me brosse les dents. Les sourcils froncés, je vois mon reflet dans le miroir – j'ai l’air un peu bête − et je me demande ce que j’aurais fait à la place de tel ou tel personnage. En voiture, je regarde la route défiler, je repense aux descriptions et j'admets que quand même, on s’attache beaucoup à la narratrice. Et couchée dans mon lit le soir, juste avant de m’endormir, je me dis « oui, admettons-le, ce roman fonctionne bien sur le plan affectif». Parce que c’est surtout ça, la littérature qu’il faut lire et qui vaut la peine d’être lue : c’est celle qui réussit à impliquer affectivement la lectrice et à s’emparer d’une partie d’elle-même. Nirliit,
c’est ce roman que l’on traîne partout jusqu’à ce qu’il soit terminé, dont on lit les dernières pages pendant le cours de méthodologie, quitte à ne jamais savoir utiliser le logiciel EndNote; c’est ce bouquin qui est beau et qui sent bon et qui raconte une histoire à nous faire pleurer, à nous donner des frissons et à s’y reconnaître. Juliana Léveillé-Trudel m’a fait pleurer. J’ai aimé sa façon de parler du Grand Nord et de ses habitants autochtones, mais aussi son jugement critique sur elle-même et sur les Blancs. L’auteure nous transmet les drames shakespeariens des quatre étés qu’elle a passés à Salluit. S’improvisant ethnologue, elle dresse un portrait bien à elle des lieux, de la mort et du chagrin, mais aussi des rapports entre les humains qui y vivent. La lectrice se surprend à ressentir un espoir très vif pour ces jeunes aux cœurs brisés. N’ayant jamais eu de réel contact avec les autochtones mis à part dans les livres d’histoire, je ne savais pas, je n’avais pas idée de ce que pouvait être leur réalité. Dans Nirliit, on vit et on meurt dans les yeux d’une narratrice qui s’implique dans un environnement beau et glacé. Oui, voici l’œuvre que je conseille en ce moment.
CALENDRIER CULTUREL NOVEMBRE 2016 1er
3REG - Sous-Bois - 20 h
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L.I.S.E. - La Tour à Bières - 20 h
2 au 11 Les mains anonymes (Théâtre 100 Masques) Salle Murdock - 19 h 3 au 5 Festival Frissons du Nord 4 4 et 5
Stéphane Rousseau - Théâtre Banque Nationale - 20 h Tournoi de volley-ball féminin des Inuks - UQAC
5
JCWlutte - 19 h
8
Match d’impro LUDIC - UQAC - 22 h
9 au 13 Entre quatre murs : Requiem (Théâtre CRI) 3967 St-Antoine (Jonquière) - 20 h 10
Louis-Jean Cormier - Théâtre Banque Nationale - 20 h Fabien Cloutier - Salle Pierrette-Gaudreault - 20 h
11
Sarah Toussaint-Leveillé - Côté-Cour - 20 h 30
12
The Seasons - Hôtel La Saguenéenne - 20 h Plants & Animals - Sous-Bois - 20 h JCWlutte - 19 h
13
Tartuffe - Théâtre Banque Nationale - 15 h
15
3REG - Sous-Bois - 20 h Match d’impro LUDIC - UQAC - 22 h
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L.I.S.E. - La Tour à Bières - 20 h
18
Fanny Bloom - Sous-Bois - 21 h 30 Bears Of Legend - Côté-Cour - 20 h 30
19
JCWlutte - 19 h OBGM'S - Côté-Cour - 20 h 30
22
Match d’impro LUDIC - UQAC - 22 h
23
L.I.S.E. - La Tour à Bières - 20 h
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Avec pas d’casque - Sous-Bois - 21 h
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Émile Bilodeau - Sous-Bois - 21 h 30 JCWlutte - 19 h
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3REG - Sous-Bois - 20 h Match d’impro LUDIC - UQAC - 22 h
30
L.I.S.E. - La Tour à Bières - 20 h
Toute l’offre culturelle du Saguenay−LacSaint-Jean sur lavitrinesaguenay.com.
Culture
Jeudi 3 novembre 2016 No 115 Journal Le Griffonnier
A fantastic fear of everything de Crispian Mills
Un petit film qui mériterait d’être connu humeur. A fantastic fear of everything est l’un de ces films peu connus qui savent nous surprendre. On sera bien heureux de voir que quelqu’un vit une situation beaucoup plus difficile que ce qu’on vit présentement. Guillaume Ratté Critique Novembre étant le mois de l’année où tout devient gris et triste, il est bien de regarder une bonne comédie pour se remettre de bonne
On suit l’histoire de Jack, un écrivain d’histoires pour enfants. Après s’être embarqué dans une histoire policière à propos de tueurs en série de l’ère victorienne, il devient fou et croit que quelqu’un tente de l’assassiner. Il s’enferme chez lui, un couteau
à la main pour se défendre. Il reçoit un appel de son éditrice qui a une bonne nouvelle pour lui : quelqu’un est intéressé par son texte et sa rencontre est prévue dans deux heures. Jack va devoir vaincre ses peurs afin de pouvoir le rencontrer, ce qui n’est pas facile, car il s’est, par mégarde, collé le couteau à la main. Simon Pegg fait encore fort dans cette comédie complètement tordue. On reconnait bien son style déjanté et hyperactif. Le film aurait perdu de son impact si un autre acteur
Faut qu’on se parle Ioana Brassard Chroniqueuse Jeudi le 13 octobre se tenait la grande consultation publique Faut qu’on se parle avec Gabriel Nadeau-Dubois et Claire Bolduc. Cette consultation se fait partout à travers le Québec et a pour but de connaître les préoccupations des citoyens par rapport à des sujets politiques. D’autres personnalités sont membres de ce collectif, telles que la militante autochtone Maïtée Labrecque-Saganash, la militante féministe Aurélie Lanctôt et l’ex-chef d’Option nationale, Jean-Martin Aussant. Je me suis rendue à l’évènement pour voir de quoi il fallait qu’on se parle. Faut qu’on se parle se veut un évènement populaire qui consiste à donner la parole à monsieur et madame tout le monde. Des gens ordinaires prenaient la parole devant des personnalités connues du public québécois. Plusieurs ont
reproché au collectif d’être opportuniste et de chercher à attirer la sympathie des gens dans le but de créer un nouveau parti politique. Le collectif a assuré qu’il n’en était aucunement question. Un bilan sera révélé en début 2017. Pour la région, les trois sujets abordés étaient l’éducation, la démocratie et bien évidemment les enjeux régionaux. L’évènement a rassemblé autant de jeunes étudiants que de retraités, qui ont discuté sans prises de bec.
Trois parties L’évènement, qui se tenait dans le bâtiment 1912 du musée régional de la Pulperie, était divisé en trois parties. Dans la première, les participants devaient lancer une tempête d’idées sur une tablette remise sur chaque table. Nous avions 45 minutes pour lancer le plus d’idées possible. Par la suite, des idées étaient proposées sur l’application de Faut qu’on se parle, et l’on devait
Photo : courtoisie
toucher une section verte ou rouge de la tablette pour affirmer si nous étions d’accord avec la proposition ou non. La dernière partie de l’évènement consistait à prendre la parole au micro. Je l’ai fait. Depuis trois ans, je suis propriétaire d’une petite boîte de publicité et la situation des jeunes entrepreneurs me préoccupe, surtout pour ceux qui aimeraient développer leur entreprise en région. J’ai donc proposé qu’on débloque des fonds pour permettre à ces entrepreneurs de gérer leur entreprise dans des régions éloignées des centres urbains.
Comment je perçois Faut qu’on se parle Je crois que cet évènement était nécessaire. Très peu de gens se sentent concernés par la politique. Donner la parole à des citoyens ordinaires, c’est montrer qu’on se soucie d’eux et qu’ils peuvent avoir une voix dans l’avenir de leur province. L’activité est non-partisane, ce qui veut dire que des gens de tous les partis peuvent s’y présenter. Cette activité amène un vent de fraîcheur dans un Québec où les gens ne savent plus trop quoi penser de la politique, ou encore s’ils peuvent s’impliquer. Comme toute bonne chose a une fin, Faut qu’on se parle dure environ deux heures. C’est encore très peu pour que tout un chacun puisse dépeindre le Québec dans tous ses aspects, mais cela est un excellent début vers la prise de conscience générale. Bref, le Saguenay a parlé et a été écouté.
avait été choisi. L’humour noir est bien dosé et le mystère nous tient en haleine jusqu’à la fin. On a envie de rester afin de savoir d’où provient toute cette folie et pour savoir si quelqu’un veut réellement la mort du protagoniste. Même si le film est à petit budget, il réussit à donner une forte impression. C’est bien dommage qu’il ait mal été reçu par les critiques, il mériterait mieux. Même si ce n’est pas le film du siècle, il reste fort sympathique et risque de vous coller un sourire au visage par ce mois gris qu'est novembre.
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Chronique
Jeudi 3 novembre 2016 No 115 Journal Le Griffonnier
Fragmentations, troisième partie
Emmanuel Trotobas Chroniqueur
« Comment un pays en paix s’enfonce-t-il soudainement dans la guerre? Pourquoi des citoyens sans histoire en viennent-ils à prendre les armes et à s’entretuer? Dans Ukraine à fragmentation, Frédérick Lavoie raconte à Artyom, un enfant qu’il a vu dans son petit cercueil bleu par un après-midi de janvier 2015, le fil des évènements qui ont conduit à sa mort. »
Comme le dit le site de la maison d’édition La Peuplade, « Frédérick Lavoie est journaliste indépendant. Depuis 2008, il a successivement établi son camp de base à Moscou, à Bombay, puis à Chicago. Il a antérieurement publié Allers simples : aventures journalistiques en PostSoviétie. Les réflexions et les témoignages que colportent ses récits offrent un éclairage courageux sur les grands chambardements qui façonnent notre monde. Son approche du genre humain est authentique et kaléidoscopique. » Aussi, il est possible de voir ce qu'il fait par l'entremise de la télévision. Il y avait récemment un reportage concernant ce qu'il a essayé d’apprendre du conflit qui se passait en Colombie. Il a essayé de rapprocher des gens autour d'un repas… Et pas n'importe quelles gens! Des acteurs du conflit! « À table avec l'ennemi ». Qu'ils puissent se parler franchement, simplement, dans un cadre extérieur à la politique habituelle, dans un cadre qui ne faisait partie ni d'un camp ni de l'autre. Moi, je trouve cela remarquable. Ils sont allés, lui le journaliste et son acolyte (un chef cuisinier), à Gaza, au Mexique, au Rwanda, au Chiapas, au Sri Lanka. L'émission est aussi un laboratoire sur les relations humaines. Et cela me donne l'occasion de parler de l'évènement qui vient d'avoir lieu ici à Chicoutimi : « Faut qu'on se parle ». A priori, ce n'était pas des ennemis qui venaient manger ensemble, mais des tables rondes où l'on pouvait partager des opi-
nions, donner des orientations en répondant à des questions importantes sur la destinée du Québec. Ce n'est apparemment pas la première fois qu'un tel évènement a lieu, mais cela s'apparente également à un laboratoire et c'est ainsi censé faire avancer la démocratie. Nous avions des tablettes pour participer et pour répondre à une série de questions plutôt générales. Les animateurs.trices nous ont donné l'image de la scène du couple où l'un dit à l'autre : « Faut qu'on se parle! » « On a plein d'exemples de ces cas de mobilisations citoyennes depuis quelques années. D'élection en élection, de sondage en sondage, la situation se ressemble. On dit qu'il y a une diminution du vote. En fait, même comme progressiste, on a du mal à proposer des projets de société capables de mobiliser une masse suffisante de gens pour que cela bouge. On veut sortir des chicanes de parti. Bien sûr, on est d'accord qu'il faut s'opposer à des projets néfastes pour la démocratie, l'environnement… Trois sujets ressortent : l'éducation, les régions et la démocratie. » « Faut qu'on se parle » a choisi le débat citoyen, audelà de Montréal et de Québec où 91% gravitent, et il pose une série de questions à lesquelles nous sommes appelés à répondre collectivement par table et par tablette. En dehors des questions préétablies avait lieu une séance de micro ouvert où, par exemple, Myriam Bouchard, des éditions La Peuplade, est intervenue en faveur de l'augmentation de la littéracie : « il est urgent de faire monter le taux d'alphabétisation ». De plus, il y a eu plusieurs interventions en faveur d'une agriculture souveraine, régionale, autonome, de quelqu'un qui a récemment fait l'achat d'un terrain agricole et qui ne veut pas tomber dans le piège des monocultures avec les multiples intrants chimiques qui se déversent dans les cours d'eau; il désire plutôt une agriculture allant dans le sens de la diversité.
La question des autochtones doit encore être abordée. Celle de l'entrepreneuriat régional l'a été. Tamara Anna Koziej s'est exprimée sur l'importance de l'audace. À compter les diverses réponses avant ce micro ouvert, nous avons compté 328 participants pour une salle d'environ 200 personnes. Pour l'organisation, cela donne un signal fort, soit un signal qui montre que les gens ont quelque chose d'important à exprimer. Il y avait des jeunes et des moins jeunes, des gens qui ne se connaissaient
pas forcément. J’ai trouvé cet exercice – que l'on peut appeler de démocratie participative très inspirant! Ce n'était pas long, environ deux heures et demie, mais n'est-ce pas mieux que rien? De qui était cette phrase que j'ai croisée il y a peu? Hélas, je ne m'en souviens pas, mais peut-être était-ce une sorte de biscuit chinois qui disait: « Osez dire ce que vous voulez vivre. »
Promouvoir la paix : oui, mais aussi détruire la guerre! Photo : stock.adobe.com (123143002)
Voilà que cela fait deux numéros que je traite de fragmentations, et l'autre jour je me retourne et je vois en vitrine le livre de Frédérick Lavoie, un reportage sur l'Ukraine s’intitulant Ukraine à fragmentation. Comment ai-je pu passer à côté de lui alors qu'il était au Festival Humanité? On peut le croiser parfois dans la région, je l'ai aperçu moi-même au Cambio et au Centre Bang, on peut aussi le voir à la télévision internationale – il se trouvait là, devant moi, depuis tout ce temps – et dire que Le Griffonnier veut faire son numéro sur des personnalités remarquables! Je reconnais que M. Lavoie fait partie de ces personnalités, car il est de ces journalistes qui tendent l'oreille et savent rapporter des faits avec beaucoup de simplicité et d’humanité.
« Tu es un dommage collatéral, Artyom. Rien de plus, rien de moins. Personne ne voulait ta mort, mais tu es mort quand même. Tu dois te demander pourquoi. Tu étais en plein à l’âge des pourquoi. Alors je vais t’expliquer. Je vais t’expliquer pourquoi le 18 janvier 2015 à 8 h 10 du matin, au 5 rue Ilinskaïa à Donetsk, ta vie a pu être interrompue à quatre ans, quatre mois et quatorze jours par une erreur de trajectoire d’une roquette Grad sans que cela altère le moins du monde le cours de la guerre. »
Jean-Pierre Deschênes Chroniqueur Dans le chef-d’œuvre de Gabrielle Roy, Bonheur d’occasion, relatant la vie d’un quartier pauvre de Montréal au cours de la période de la guerre mondiale de 1939-1945, le pauvre Emmanuel, amoureux éperdu de la jeune Florentine, s’engage dans l’armée pour mettre fin à l’impossibilité de gagner sa vie. En effet, malgré ses efforts, aucun emploi ne lui est disponible en ce temps de chômage chronique où l’industrie fonctionne au ralenti. Emmanuel fait un pari difficile : d’un côté, s’il a la chance de rester en vie, il reverra sa Florentine et il fondera sa famille; de l’autre côté, s’il meurt au combat, Florentine pourra toucher une pension qui lui assurera un revenu. Le jour du grand départ, sur le quai de la gare, pendant que Florentine pleure sur l’épaule d’Emmanuel, celui-ci est tourmenté par sa décision de partir : il ne sait plus pourquoi il s’en va à la guerre, pourquoi il s'en va faire l’offrande de sa jeunesse. Sa réponse lui vient miraculeu-
sement, d’abord dans le regard d’une petite vieille et ensuite sur ses lèvres, sur lesquelles il peut lire : « Ça finira. Un jour ça finira. Un jour ça prendra fin. » C’est une lumière intérieure qui éclaire Emmanuel. Ce dernier comprend ce que la plupart des hommes négligent : l’importance de détruire – non pas l’ennemi (qui est un être humain), mais détruire la guerre, et ce, avant tout. Cette histoire nous montre bien que le monde actuel ne s’est pas corrigé et qu'il est en train de vivre une autre sorte de grande guerre qui fait de nombreuses victimes. Souhaitons que nos dirigeants politiques aient la sagesse non seulement de promettre la paix, mais aussi de détruire la guerre; également, souhaitons que les manufacturiers d’armes prennent conscience de l’importance de leur rôle dans le maintien de la guerre. Souhaitons et rêvons qu’ils prennent conscience des conséquences de leurs gestes et utilisent leur intelligence à construire un monde meilleur, un monde... plus humain.
UQAC
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ICOPE : « Une étude au service des étudiants »?
Vincent Côté Journaliste Une fois tous les cinq ans, l’enquête ICOPE (Indicateurs de Conditions de Poursuite des Études) réalisée par la Direction de la recherche institutionnelle (DRI) de l’Université du Québec permet aux établissements du réseau de mieux connaître la réalité des étudiants qui entreprennent un nouveau programme d’études. La cohorte de 2016 (2610 étudiants à l’UQAC) aura le privilège de répondre au sondage qui indiquera au réseau de l’Université du Québec comment adapter ses services et ses offres de cours afin de participer à la réussite de ses étudiants. « ICOPE fait partie de la mission du réseau des UQ, qui est de rendre l’université accessible. Pas en diminuant nos objectifs et nos critères de sélections, mais en offrant des services adaptés à la réalité des régions. », affirme Claudine Gagnon, coordonnatrice à la gestion des études au Décanat à l’UQAC. De plus, elle indique qu' « à l’UQAC, on a à cœur d’utiliser ces études-là. Quand on pense à des projets liés à la réussite, c’est le meilleur moyen de s’assurer qu’ils soient bien ancrés dans la recherche et dans la réalité. » Par exemple, Le rendezvous des études, qui réunit les directions de programmes, les équipes des programmes et les services aux étudiants, utilise les données de l’étude ICOPE pour avoir un portrait des étudiants de l’UQAC, des facteurs de réussite qui les influences et des déterminants liés à leur réussite afin de bien connaitre leurs besoins.
Concrètement, l’enquête ICOPE de 2011 a mis de l’avant l’augmentation du nombre d’étudiants internationaux et le taux de réussite de ces derniers était un peu plus faible. Ces données ont permis d’adapter les cours de français et de développer des outils adaptés à l’apprentissage du français comme langue seconde. L’enquête ICOPE pourrait avoir une incidence sur les horaires des cours, sur les programmes et bien plus. Elle a déjà contribué à la mise en place de cours d’intégration afin de faire prendre conscience à l’étudiant du cheminement qu’il entreprend et de lui permettre de se visualiser comme professionnel. Plusieurs outils ont étés développés à partir d’ICOPE, dont l’outil d’accueil Prospère, qui est bonifié par les nouvelles études. « Grâce à l’enquête ICOPE de 2011, on sait aussi que les étudiants à temps plein (15 crédits) réussissent mieux. Lors de nos rencontres, on peut se demander ce qu’on peut faire, en tant qu’université, pour favoriser l’étude à temps plein », explique la coordonnatrice du décanat des études. Madame Gagnon souligne qu’en parallèle « on observe que les étudiants qui travaillent pendant leurs études sont de plus en plus nombreux. L’étude ICOPE permet de faire évoluer cette vision de l’étudiant qui travaille. Dans le passé, on considérait que le travail avait un impact négatif sur les études. Aujourd’hui, on s’aperçoit, avec les études (ICOPE et les autres), que le travail n’a pas nécessairement un impact négatif, même que le fait de travailler un certain nombre d’heure favorise l’organisation, la gestion du temps et que ça permet d’apprendre à faire face à des demandes d’employeur. Le travail permet aussi de développer des outils de communication
qui nous servent dans les travaux d’équipe. C’est sûr que de travailler 30 heures, on s’entend que ça peut nuire parce qu’il reste peu de place pour le sommeil pis les études. Cependant, travailler un nombre d’heures réaliste peut avoir un impact favorable tant sur le plan financier que social et peut permettre, dans le cas d’un emploi dans un domaine connexe à son domaine d’études, de se visualiser comme professionnel. » Lorsque l’UQAC aura accès aux résultats de l’étude ICOPE de 2016 (à l’automne 2017), elle sera surtout attentive aux études de cycles supérieurs. « On a besoin de mieux connaitre les facteurs de réussite à la maitrise et au
doctorat. On doit développer des outils axés sur les études de Cycles supérieur, à l’image de « Prosper Maitrise », afin de mieux accompagner ces étudiants et de les préparer plus adéquatement à la période de recherche. À la maitrise, on sait déjà qu’on doit resserrer le suivi des cheminements et mieux préparer les étudiants à la réalité des études de 2e cycle.
classe, leurs expériences du métier avec les étudiants. D’autre part, le comité de pédagogie encadre les enseignants en leur donnant les alternatives pédagogiques pour créer des liens avec les étudiants afin de faciliter la transmission de la passion et les rétroactions en lien avec les travaux ou dans le cadre de stages », ajoute madame Gagnon.
Par ailleurs, un étudiant qui est capable de se projeter comme professionnel dans son métier a plus de chance de réussir. C’est assez simple de mettre en place des actions qui vont permettre aux étudiants de se voir comme professionnels. Plusieurs professeurs invitent déjà des modèles inspirants à venir partager, dans leur
Dans l’intérêt des cohortes futures, il est impératif que les étudiants répondent en masse à l’enquête. Claudine Gagnon est consciente que les résultats d’ICOPE ne change pas tout, mais elle assure en concluant que « l’étude ne reste par lettre morte ou ne reste pas dans l’ordinateur de l’UQ à dormir-là. »
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UQAC
Jeudi 3 novembre 2016 No 115 Journal Le Griffonnier
Viviane Harvey : Par-dessus les obstacles Stéphane Boivin Journaliste Alors qu’elle est encore une recrue des Inuks, Viviane Harvey s’impose déjà comme un rouage important de l’équipe de cross-country. Grâce à son esprit d’équipe et à sa compétitivité, la jeune athlète, étudiante en kinésiologie, est un atout prometteur. Nous l’avons invitée dans les studios de CEUCRadio pour connaître le parcours de la Saguenéenne. Âgée de 20 ans, Viviane Harvey a joint les Inuks à la rentrée. C’est une nouvelle étape pour celle qui a pratiqué plusieurs sports dans l’adolescence. Fille d’un père très actif, Viviane a en effet expérimenté le patinage artistique et le volleyball avant de découvrir la course, plus particulièrement la course à obstacles de type Spartan race. Si elle n’a pas suivi de programme sport-étude, l’activité physique reste pour elle une passion incontournable. Une passion qu’elle cherche à pratiquer en groupe et même avec sa famille, pour laquelle elle fait office de coach.
« Je m’entraînais seule et je voulais faire partie d’une équipe. Quand je suis rentrée à l’hiver on m’a parlé des Inuks et ça m’a attirée. Je me suis dit que c’était l’opportunité de voir ce que c’était les entraînements de groupe. C’est tellement une grande famille et c’est tellement agréable. On est bien encadrés, on se fait des amis. J’ai eu la piqûre. C’était difficile pour moi de concilier mes études, l’entraînement, le travail et l’amitié. Là, c’est du monde qui me comprend. » Viviane est une fille d’équipe. Lors d’une compétition à Québec au début octobre, elle est retournée en arrière après avoir complété son parcours pour encourager une coéquipière en difficulté. Une attitude valorisée par Anne-Marie Fortin, le nouvel entraîneur de l’équipe d’athlétisme et de cross-country.
« Je cours à la maison, j’entraîne mes parents, ma famille. Je fais du crossfit trois fois par semaine avec mon père, ma sœur, mon chum et même ses parents. C’est familial. J’aime ça quand c’est familial! »
« Anne-Marie est proche de nous. Elle ne nous demande pas de gagner absolument, elle respecte les capacités de chacun. Elle nous pousse à continuer, peu importe les objectifs qu’on se fixe. C’est une personne dynamique qui connaît beaucoup le sport. Il n’y a pas beaucoup de vétérans dans l’équipe et je pense que c’est notre force : on bâtit quelque chose ensemble. On a une nouvelle coach et ça amène de nouveaux objectifs. »
C’est entre autres cette envie du rassemblement qui l’a menée à s’intéresser au sport compétitif universitaire à son arrivée à l’UQAC. La perspective de s’entraîner avec d’autres athlètes vivant les mêmes réalités qu’elle l’a attirée. Car ce n’est pas toujours facile d’entretenir des relations avec des amis qui, le vendredi soir, ont envie de prendre un verre plutôt que de se coucher tôt en vue d’une course le samedi.
Des objectifs, Viviane a eu le temps d’en définir depuis son arrivée. Dominante dans la discipline de la course à obstacles, elle a vite réalisé que le crosscountry au niveau national est d’un très fort calibre. Elle a vécu un certain choc à sa première compétition, qui l’a poussée à centrer ses objectifs sur ellemême plutôt que sur les résultats. Elle souhaite améliorer sa gestion de course, ce qui ne l’empêche pas de garder les yeux sur le haut du podium.
Photo : courtoisie
Viviane Harvey, au centre, avec son équipe, sa famille.
Loin de nuire à ses études, la pratique du sport a un effet bénéfique selon la jeune femme. Après une période d’étude, rien de mieux pour elle qu’un entraînement pour vider son esprit et recharger ses énergies. Le sport est son loisir et, paradoxalement, sa façon de se reposer. Elle trouve son plaisir même dans les pénibles épreuves à obstacle rencontrées dans les Spartan races, comme ramper dans la boue, sauter par-dessus les flammes ou porter de lourdes charges. « Oui c’est dur, oui je souffre. Quand je suis en train de courir, je me demande pourquoi je continue et je me dis que c’est la dernière fois. Mais sur la ligne de départ, je tripe. Toute l’adrénaline que ça m’apporte et le dépassement de soi font que je continue. Je n’arrêterais pas, c’est une drogue! » Avouons qu’il y a pire comme dépendance. Au moment d’écrire ces lignes, Viviane Harvey et les Inuks s’apprêtent à disputer la finale provinciale de crosscountry le 29 octobre à Sherbrooke. Par la suite, ils continueront à s’entraîner à l’intérieur pendant l’hiver en vue de la saison d’athlétisme. Nous surveillerons pour vous l’évolution des athlètes-étudiants de l’UQAC dans les pages du Griffonnier ainsi que sur CEUC.ca.
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Photo : courtoisie
Offre d'emploi - graphiste Le Griffonnier, le journal des étudiants de l'UQAC, est présentement à la recherche d'une personne pour occuper le poste de graphiste.
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Emmanuelle Melanรงon Journaliste