Griffonnier116 1décembre2016

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116 - Jeudi 1er décembre 2016

Biere brassee sur place

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3000 exemplaires - gratuit

517, rue Racine Est, Chicoutimi 418-545-7272 Près du Cégep et de l’Université

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Improvisation tous les mercredis Internet sans fil sur place

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Dossier spécial : traditions pages 2 à 7

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Photo : Alexandre Simard

Tout ce qu'il faut savoir sur le nouveau Pavillon de la culture des peuples autochtones page 14


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Traditions

Jeudi 1er décembre 2016 No 116 Journal Le Griffonnier

La tradition entre les branches

Jessica Roy-Vachon Journaliste Noël approche à grands pas, les décorations commencent à illuminer les maisons. Bientôt, la neige recouvrira le sol de son manteau blanc et la magie de Noël se fera encore plus sentir. En regardant par les fenêtres illuminées, on peut déjà voir des familles en train de décorer le sapin avec les enfants, en chantant de jolies chansons. Mais, pourquoi faisons-nous un sapin à Noël? D’où vient cette tradition qui perdure encore aujourd’hui et qui fait la joie des petits et des grands? Au départ, il s’agissait d’un rite païen. Le 24 décembre était considéré par les Celtes comme le jour de la renaissance du soleil et son symbole était l’épicéa, qui représente l’enfantement. Aux

16e et 17e siècles, en Rhénanie (l’Allemagne actuelle), la coutume de dresser un arbre que l’on nommait « l’arbre du paradis » en l’honneur d’Adam et Ève apparait dans les maisons lors du 24 décembre. Cette coutume servait à souligner la fête de tous ceux et celles qui portaient ces noms assez populaires à l’époque. Cet arbre, que l’on appelait aussi « l’arbre du Christ », était un sapin auquel les gens accrochaient des pommes pour rappeler le paradis terrestre. C’est cet « arbre du paradis » qui a donné naissance à notre sapin de Noël actuel. Une année, comme les pommes se faisaient rares, un souffleur de verre fabriqua des ornements rouges en forme de pommes que les gens purent accrocher dans leur arbre. Avec le temps, ces ornements prirent de nombreuses formes et plusieurs couleurs. Par la suite, l’arbre de Noël s’est répandu en Europe. Au Québec, le premier arbre de Noël fut décoré en 1781 à Sorel.

Un autre symbole est également associé au sapin de Noël, soit celui de la lumière et du salut. C’est pour cela que l’on décorait les sapins avec des bougies au départ et que, maintenant, elles sont remplacées par des lumières. Bien sûr, aujourd’hui, nous ne connaissons plus vraiment les raisons pour lesquelles les arbres portent ce type de décorations, mais elles ont pourtant une signification.

d’entretien. C’est selon les gouts. Par contre, encore aujourd’hui le sapin de Noël représente le renouveau de la vie, car ce dernier persiste et ne perd pas sa verdure même au temps froid de l’hiver.

Alors, peu importe nos préférences en matière de sapins, la tradition du sapin de Noël est l’une des traditions les plus importantes du temps des Fêtes, et ce, que l’on connaisse son origine ou non.

Par son illumination, l’arbre de Noël devient l’arbre de la vie, symbole du Christ que l’on appelait « lumière du monde ». L’étoile, placée au sommet de l’arbre, représente l’étoile de Bethléem. Ainsi, c’est pour ces raisons que nous plaçons la crèche représentant la naissance du Christ au pied de l’arbre. Aujourd’hui, la tradition du sapin de Noël est moins reliée à l’histoire sainte, mais elle perdure. Les familles achètent soit un arbre naturel, qui vient embaumer la maison de son odeur de forêt, soit un arbre artificiel qui nécessite moins

Photo : http://www.myireland.fr/les-20-beaux-sapins-de-noel/

La légende des lutins de Noël Laura Landry Chroniqueuse Selon la légende, les lutins de Noël descendent du Pôle Nord à partir du 1er décembre, sous la directive du Père Noël de surveiller les enfants. Le père Noël étant très occupé, les lutins sont ses yeux et ses oreilles dans les maisonnées. Il semblerait aussi que le père Noël envoie des lutins dans les maisons où il n'y a que des adultes, faut croire qu'eux aussi ont besoin d'être surveillés. Donc dès le premier décembre, ils peuvent se retrouver dans vos maisons. Mais les lutins ne font pas que veiller à ce que les enfants (et les adultes) soient sages, ils s'amusent aussi à faire des coups pendant leur séjour.

Les assistants du père Noël sont actifs seulement la nuit et ils figent au lever du soleil; ils ne sont jamais capables de le prévoir, alors on les retrouve dans toutes sortes de situations et dans toutes sortes d'endroits. Pendant la nuit, ils aiment bien préparer des tours coquins pour ceux qui les découvriront le matin venu.

Leurs coups préférés Les lutins de Noël sont friands de guimauves, qu'ils utilisent dans plusieurs de leurs tours. Ils aiment aussi particulièrement le papier hygiénique et le ruban à coller coloré : ils s'en servent, entre autres, pour tenir les enfants captifs dans leur chambre. Prenez garde! Plus Noël approche, plus les tours seront coquins!

La chasse aux lutins Les lutins peuvent être apprivoisés, mais il faut les capturer avant. Il suffit de fabriquer une trappe à lutins et, pour attirer le lutin, on y met une sucrerie: il ne pourra y résister. Mais faites bien attention de ne pas le blesser en voulant l'attraper, sinon le père Noël sera très fâché! Par ailleurs, le lutin apprivoisé a tendance à se lier d'amitié avec l'enfant qui l'a attrapé. Il restera toujours fidèle à son enfant, mais il continuera quand même à faire des tours durant la nuit. (Source : la légende des Lutins)

Aebersold et sa fille Chanda Bell, « Elf on the shelf ». Cette tradition en devenir a débuté aux États-Unis puis elle est traversée au Canada anglophone quelques années plus tard. La légende dit qu'au Québec, les lutins de Noël auraient fait leur apparition en premier au SaguenayLac-Saint-Jean, plus précisément dans la cour de M. Régis Tremblay

de Métabetchouan-Lac-à-la-Croix. Celui-ci aurait été le premier à identifier des traces de lutins à l'aide de ses deux petits-fils. Il était tout naturel pour les lutins de s'arrêter au Saguenay-Lac-Saint-Jean avant tout puisque c'est plus proche du Pôle Nord. Les lutins sont ensuite descendus vers le sud du Québec les années suivantes.

Leurs origines. L'apparition de la légende des lutins de Noël n'est que toute récente, elle aurait comme origine un livre écrit en 2004 par Carol

Photo : http://www.banlieusardises.com/vos-lutins-de-noel-sont-court-didees-voici-15-mauvais-coups-pour-les-inspirer/


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Jeudi 1er décembre 2016 No 116 Journal Le Griffonnier

Les charades mimées de Noël

Marie-Ève Rochefort Chroniqueuse Depuis quelques années, le nombre de personnes disant ne pas aimer le temps des Fêtes semble croitre dans mon entourage. Certaines sont répugnées par l’aspect trop commercial que revêt cette période de l’année, d’autres vivent de la tristesse en constatant le désarroi vécu par des personnes endeuillées dans ce moment habituellement réjouissant. Je me considère extrêmement chanceuse de pouvoir célébrer le temps des Fêtes entourée de ma famille. Nous ne sommes peut-être pas fortunés, nous avons même déjà passé à un poil d’être à la rue… N’empêche, nous sommes restés soudés et avons gardé nos traditions.

La décoration de la maison et de l’arbre de Noël est chaque année un plaisir commun (surtout pour les chats qui s’amusent avec les boules). Notre escapade en voiture à la recherche des maisons les plus lumineuses est également un tendre moment d’émerveillement. Mais il n’y a pas un plaisir plus grand que celui généré par le matin de Noël : le réveil est marqué par l’excitation d’ouvrir les cadeaux, certes, mais également par le désir de déguster un énorme brunch composé principalement d’une fondue au chocolat, de fruits et de friandises sucrées. Ce moment divin est toujours suivi de la traditionnelle ouverture de cadeaux, durant laquelle nous retombons tous en enfance grâce à notre jeu. En effet, pour pouvoir déballer un présent, nous devons d’abord mimer des charades. Plaisir garanti! Peu importe votre situation, j’espère que quelqu’un ou quelque chose illuminera votre cœur. Le temps des Fêtes n’est peut-être plus ce qu’il était, mais il en revient à nous de lui donner la signification que nous voulons.

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Noël ou être dans le rouge… Le titre de mon article paraît très peu nuancé et annonce une idée assez négative de cette célébration festive qu’est Noël. C’est que, sous les tonnes de cadeaux, on arrive plus à retrouver la magie du temps des Fêtes.

Valérie Lefebvre Chroniqueuse À l’aube de Noël, je me suis questionnée à savoir quelles étaient les traditions que je souhaitais transmettre à ma future progéniture. J’ai toujours très hâte d’entendre les premières notes de la chanson « Mon beau sapin ». Je prends également plaisir à habiller le sapin de ses mille et une boules et à regarder encore et encore Maman j’ai raté l’avion. Mais ce qui me plait par-dessus tout, c’est sans aucun doute de me retrouver assise autour d’une table bien garnie (je parle ici du fameux pain sandwich, d’une bonne pelletée de tourtière et des pets-de-sœur cuisinés avec amour par maman). Autour de cette table, il y a les

grands-parents qui nous parlent « du bon vieux temps » avec des histoires sans cesse répétées, mais dont on ne saurait se lasser. Il y a aussi les parents, ceux qui donnent, mais refusent de recevoir en retour, ne serait-ce qu’une bouteille de bulles. Puis, il y a la génération présente, celle qui tisse des liens entre le passé et le présent. Cette génération est la mienne, celle qui tend malheureusement à oublier les bonnes vieilles traditions du réveillon. Je ne veux pas penser Noël en piastre, mais en moments immatériels, et ô combien immortels et mémorables! Je me tiens loin du stress occasionné par le surendettement, par la surconsommation et l’achat démesuré de cadeaux insignifiants. Cette année dans ma famille, nous avons procédé à une pige de cadeaux et nous avons établi un budget raisonnable. Le but étant de se faire plaisir mutuellement et d’user d’imagination quant à l’achat des

cadeaux à moindres couts. De plus, afin de deviner la personne que nous avons pigée, nous devons décrire cette personne (qualités, manies, défauts) : cette activité personnalise d’autant plus les présents offerts. Les moments passés en famille ne s’achètent pas dans un magasin à grande surface. Ils se cultivent et s’entretiennent si on s’en donne réellement la peine. Je refuse de courir comme une cinglée le 24 au matin pour achever de charger ma dernière carte de crédit. Rouge comme le petit renne au nez rouge, rouge comme l’habit du père Noël, rouge comme une feuille de gui. Noël ou être dans le rouge? La question ne devrait même pas se poser. Le rouge, c’est la couleur de l’amour, celui que l’on partage et qui est au cœur des plus beaux rassemblements des Fêtes. À tous, soyez raisonnables : le Père Noël vous en sera sans aucun doute reconnaissant!

Un Noël très geek petites habitudes qui sont à la fois propres à moi et à mes goûts. Je tenais à vous offrir le top trois de ces traditions en cadeaux :

Andréa Le Sieur Chroniqueuse Après l’Halloween, Noël est ma fête préférée. Bien sûr, c’est le temps d’être en famille, de prendre du repos et d’écouter beaucoup de films en pyjama! Chaque année, j’ai mes petits secrets geeks pour célébrer Noël. Mes

anglais toute petite. C’est un film à la fois drôle, sarcastique et très touchant. C’est mon film classique du temps des fêtes!

#3 : Le Grinch

#2 : Faire un marathon de séries

Ce film de Dr Seuss berce ma vie depuis toujours. On peut comprendre qu’un bonhomme vert qui déteste Noël au premier abord ne fait pas un film d’animation très joyeux et féérique, mais ce film signifie beaucoup pour moi, car je l’écoute toujours avec mon père dans le temps des Fêtes. De plus, c’est avec le Grinch et les autres personnages de Dr Seuss que j’ai appris mon

Le temps des Fêtes est le temps idéal pour écouter toute une série en une journée. Cette année, je vais prendre le temps de continuer la série Arrow et écouter pour la sixième fois la série historique Marguerite Volant. Pour ceux et celles qui n’ont jamais vécu l’expérience, c’est MAGIQUE. Réservez-vous une journée complète que vous passerez en pyjama, avec du chocolat (pas trop quand

même) et des grosses couvertures. Choisissez-vous une bonne série et le tour est joué!

#1 : Mon arbre de Noël Je suis une fanatique de décoration d’arbre de Noël. Ainsi, il y a trois ans, j’ai décidé d’avoir mon propre arbre geek dans ma chambre. J’ai commencé en achetant un arbre en solde, en mettant des ornements ici et là et je suis tombée complètement sous le charme de mon projet! Je me suis donc commandé des accessoires qui provenaient directement de Walt Disney pour mieux décorer mon arbre. Mon but, c'était qu'il reflète ma person-

nalité de passionnée. Résultat? Il a toute une variété de décorations, dont plusieurs à l’effigie de Disney, d’Harry Potter et de Star Wars. Cette année, je vais y investir beaucoup de temps et bricoler. Et puis, en bonus, j’ai la chance de décorer quatre arbres dont deux seront très geeks! En somme, Noël est une belle façon d’avoir des traditions geeks chaque année. C’est le temps parfait pour être soi-même et vivre pleinement sa passion! Joyeux temps des Fêtes à tous, et que la force de Noël vous accompagne!


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Jeudi 1er décembre 2016 No 116 Journal Le Griffonnier

Noël vegan, c’est possible! ENTRÉE : TERRINE VÉGÉTALE AUX NOIX (POUR 2/4 PERSONNES)

Ninon Jamet Journaliste Le traditionnel repas de Noël, pour un végétarien ou, « pire », un vegan, n’est pas le moment le plus confortable. Cette partie de l’année, encore plus que les autres, est propice à l’abondance de viande et de poisson en tout genre. Face à la « tradition » culinaire, il est difficile de riposter avec des propositions modernes (dans le sens adaptées à la situation environnementale et animale actuelle). Pourtant, les mets végétariens et végétaliens ont tout pour plaire! Pour contrer les idées reçues, en plus de respecter la nature, ils vous couteront moins cher! Les prix de la viande et du poisson sont très élevés, voire même augmentés lors des Fêtes. Les alternatives à la viande et aux autres produits d’origine animale vous couteront toujours moins cher et sont meilleures pour la santé. Cette année, testez une recette vegan au réveillon! Surprenez vos invités et surtout, régalez-vous, car la nourriture végétarienne vous offre une quantité de nouvelles saveurs à découvrir. Un petit coup de pouce ici avec quelques recettes de Marie Laforêt, référence en la matière dont les livres sont publiés aux éditions La Plage. (disponibles chez Archambault).

Préparation - Hacher finement les oignons nouveaux, l'ail, la ciboulette, et concasser grossièrement les noix. - Dans une casserole, faire chauffer à feu moyen l'huile d'olive et y faire revenir les oignons nouveaux et l'ail. Lorsqu'ils sont dorés, ajouter le tamari puis le vin blanc pour déglacer, verser enfin le tofu soyeux, préalablement débarrassé de son eau. - Bien mélanger au fouet. Ajouter les deux miso et fouetter à nouveau, le mélange doit être grumeleux, mais homogène, et le miso bien incorporé. - Porter à feu vif, ajouter l'agar-agar en pluie et fouetter vivement aussitôt. Porter à ébullition en remuant pendant 2 minutes, sortir du feu et ajouter les noix et la ciboulette hachée. • Huiler un plat de votre choix (un mini plat à cake par exemple) et verser la préparation. Laisser refroidir puis placer au réfrigérateur 1h avant de démouler.

Ingrédients 400g de tofu soyeux 1 c à s d'huile d'olive 40g de cerneaux de noix 4 oignons nouveaux/ciboules 2 gousses d'ail 1 c à s de tamari 2 c à s de shiro miso 1 c à s de barley miso (orge) 1 c à s de vin blanc 1 c à c d'agar-agar 2 c à s de ciboulette hachée PLAT : POMMES D’OR FARCIES (POUR 4 PERSONNES)

Préparation - Dans un plat, déposer les 4 courges et faire cuire entières au four à 180 °C pendant 20 minutes. - Couper le seitan en petits morceaux, concasser grossièrement les marrons et émincer l’ail. Faire revenir le tout à feu moyen dans une grande poêle pendant 5 minutes. Assaisonner. - Sortir les courges du four, couper les chapeaux et évider le centre à l’aide d’une cuillère parisienne, pour retirer la partie avec les graines. - Récupérer ensuite la chaire sur les côtés de la courge (laisser un peu de chair dans le fond). - Mélanger 100 g de chair de courge cuite avec la farce. - Farcir les Pommes d’or, déposer les chapeaux pour refermer et passer 5 à 10 minutes au four avant de servir. - Idées d'accompagnement : salade aux pommes et aux noix, sauce brune, compotée d'airelles, chutney d'oignon, confit de figue, patates douces rôties aux épices.

Ingrédients 4 courges pomme d’or de taille moyenne 2 tranches de Seitan (250g) 300 g de marrons au naturel 1 gousse d’ail 2 c à s d’huile d’olive 1/2 c à s de graines de coriandre moulues Sel et poivre

DESSERT : TIRAMISU CHOCO-CHATAIGNES (POUR 4 PERSONNES) Ingrédients Pour la génoise : 1 c à s de purée d’amandes 60ml d’huile d’olive 100g de sucre de canne blond 1 gousse de vanille ou 1/2 ccc d’extrait de vanille 1/2 ccc de poudre à lever sans phosphate 125 ml de lait de soja 75g de farine de blé 50g de farine de châtaigne Pour la crème : 1 brique (250ml) de préparation végétale à fouetter (type Soyatoo ou Alpro) 8 c à s de purée de marrons 1 à 2 c à s de sirop d’agave Cacao en poudre

Photo : Marie Laforêt

Préparation - Ajouter un à un, dans l’ordre, les ingrédients de la génoise et mélanger. - Graisser/huiler un moule de taille moyenne et y verser la pâte. - Cuire 30 minutes dans un four préchauffé à 180°C. - Laisser refroidir la génoise et préparer la crème. - Verser la préparation à fouetter dans un saladier et fouetter quelques minutes à la main ou au batteur. - Incorporer petit à petit la purée de marrons, toujours en fouettant, et enfin le sirop d’agave. - Mettre au frais. - Démouler la génoise et la découper en larges bandes. - Dans une assiette creuse, mélanger 1 càc de cacao en poudre avec 150ml d’eau bouillante. - Y tremper les morceaux de génoise et retirer immédiatement. Les déposer délicatement sur une assiette plate. - Déposer une couche de génoise au fond des terrines, recouvrir de crème, déposer à nouveau une couche de génoise puis de crème. - Conserver au frais. Saupoudrer de cacao en poudre juste avant de servir (utiliser un petit chinois ou une passoire fine pour saupoudrer et obtenir une poudre fine et homogène).

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Les propos contenus dans chaque article n’engagent que leurs auteurs. - Dépôt légalBibliothèque Nationale du Québec Bibliothèque Nationale du Canada Le Griffonnier est publié par les Communications étudiantes universitaires de Chicoutimi (CEUC).

Saguenay– Lac-Saint-Jean

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Jessica Lavoie Andréa Le Sieur Valérie Lefebvre Guillaume Ratté Alexandra Rivard Marie-Ève Rochefort Laurie Tremblay Emmanuel Trotobas Jessica Roy-Vachon

Prochaine parution : Jeudi 19 janvier 2017 Tombée des textes : Vendredi 6 janvier 2017, 17 h Tombée publicitaire : Lundi 9 janvier 2017, 17 h Impression : Imprimerie Le Progrès du Saguenay Tirage : 3 000 exemplaires


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Jeudi 1er décembre 2016 No 116 Journal Le Griffonnier

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Les traditionnelles mauvaises habitudes du temps des Fêtes Alexandra Rivard Chroniqueuse

2. Ne pas préciser le prix fixé pour l’échange de cadeaux

Décembre, c’est les travaux à remettre, les nuits blanches à réviser pour les examens, les excès de caféine et d’alcool, les yeux cernés et les repas mangés en vitesse entre deux cahiers de notes. Mais décembre, c’est aussi les Fêtes et l’arrivée des vacances. Voici un top 8 des mauvaises habitudes du temps des Fêtes.

L’échange de cadeaux permet de n’avoir qu’un cadeau et de ne pas en développer trente. Mais si un membre de votre famille a mal compris le concept, il est possible que vous vous retrouviez avec une paire de chaussettes ou une belle tasse made in china. C’est l’intention qui compte.

1. Aller acheter les cadeaux pour toute la parenté le 24 décembre Oui, les magasins sont ouverts le 24 et oui, vous allez pouvoir faire vos achats de dernière minute. La mauvaise nouvelle, c’est que la moitié du Saguenay aura eu la même idée que vous. Pendant que vous attendez à la caisse, bousculé par l’énorme boite de la personne en arrière de vous, consolez-vous en vous disant qu’au moins, vous avez terminé vos travaux.

3. Remplir trop son assiette au buffet En digne étudiant affamé, vous n’avez pas mangé depuis trente jours, ne vous shootant qu’au café. Devant l’abondance de provisions étalées devant vous, vous risquez d’oublier les capacités de votre estomac. Lui n’a pas oublié qu’il n’est pas capable de digérer trois assiettes de saucisses au bacon.

4. Être présent au moment du serrage de mains au jour de l’an

Certaines familles se réunissent pour faire un décompte et se serrer joyeusement la main. Si vous n’êtes que dix, vous pouvez probablement trouver des vœux personnalisés pour chacun. Si vous êtes plus de cent, vous risquez de trouver le temps long. Très long.

5. Aller voir tous les jours sur le site de l’UQAC si les notes sont arrivées La réponse est non.

6. Essayer de parler de son baccalauréat ou de sa maîtrise avec la famille À moins que vos proches ne soient dans le même domaine que vous, la conversation dérivera probablement vers un autre sujet. Ce sera tout de même drôle de voir votre interlocuteur hocher la tête d’un air de compréhen-

Le sourire du Léviathan moderne Jean-Maxime Larouche Chroniqueur Chaman, voyante, Reiki, voyage initiatique, massage ionique, soin énergétique, homéopathie, etc.; voilà ce qu’on retrouvait, la fin de semaine du 19 novembre 2016, au salon de la santé et de la spiritualité de Chicoutimi. Rassemblant plus d’une centaine d’exposants et attirant plus d’un millier de partisans, on comprend qu’un mouvement sociétaire et même culturel gagne en importance. Ce mouvement – que l’on peut identifier comme une subculture – se fait le messager d’une chose massivement rejetée dans le passé occidental : la croyance, la conviction. « Dieu est mort », affirmait Nietzsche. Depuis ce temps, la société occidentale se voyait globalement dans le ressentiment face à la croyance. On l’associait automatiquement au dogme, à la réduction de nos libertés. Devant cette subculture en pleine croissance, on comprend maintenant l’occurrence d’un renouveau dans notre contact à celle-ci. De plus en plus, la conviction regagne nos vies, regagne nos cœurs. Cependant, on observe un changement sur le plan de son apparition : celle-

ci semble avoir perdu son caractère dogmatique et atténué son caractère ascétique. Comme la pluralité des mouvements culturels dans notre société contemporaine, celui-ci s’affirme par un regroupement d’électrons libres. Ce n’est plus le rassemblement d’un groupe d’individu croyant à l’identique, mais plutôt d’un groupe d’individu croyant à ce qui leur convient. C’est d’ailleurs ce qui dénude la nouvelle croyance de son caractère dogmatique. Certes, cela n’en reste pas moins la manifestation de quelque chose d’encore plus grand, pour ne pas dire de transcendant. C’est-àdire l’expression d’un intemporel besoin, celui de croire. En un sens plus profond, un besoin humain, trop humain, qui revient de l’exil, ne pouvant être nié. Un besoin qui s’énonce dans toutes les cultures, dans toutes les traditions (excluant la société occidentale contemporaine), et ce, depuis des millénaires. Sans conteste, la croyance est réconfortante! Nous enveloppant dans son duvet, elle rend supportable l’absurde existence en ce monde. Ayant éclos dans notre société du bien-être capitaliste, le renouveau est dirigé en ce sens. D’une

part, toutes les convictions exhibées sont dirigées vers une seule et unique chose : le bien-être individuel. D’autre part, chaque exposant est en fait entrepreneur. Toute conviction semble avoir un prix! La nature de l’offre et de la demande permet le rêve capitaliste, le désir d’un bien-être économique. Par son fondement libéral, celle-ci a un abord individualiste. Ce faisant, dès qu’un mouvement sociétaire est lié au capitalisme, il se transforme et adopte une forme libre, individualisée. On ne parle donc plus d’une croyance dite véritable, mais de croyances en général. Une question se pose donc : se pourrait-il que ce soit le capitalisme (intrinsèquement lié aux besoins individuels) qui empêche l’inclusion d’un aspect doctrinal à la conviction? C’est fort probable! Et cela donnerait peut-être un sourire au Léviathan moderne qu’est le capitalisme! En résumé, le renouveau sociétaire de la croyance est digne d’intérêt. Il démontre par son fondement, un besoin plébéien – ou nécessaire pour la majorité –, et par sa forme, l’aspect positif d’une récupération capitaliste de la croyance, empêchant l’ébauche de son caractère dogmatique.

sion alors que vous savez très bien que vous l’avez perdu depuis au moins cinq minutes. (Prenez garde à vous, il peut très bien se venger en vous parlant de son travail.)

7. Arriver en premier le soir de la veillée et se stationner en oubliant que d’autres vont faire la même chose Votre mère vous demandera de couper toutes les carottes et vous ne parviendrez pas à partir le moment venu, parce que tout le monde sera stationné derrière vous.

8. Oublier de se reposer Les vacances de Noël peuvent rapidement se transformer en marathon. Janvier vous rappellera que dormir, c’est pratique et qu’écouter des films, c’est aussi une activité très productive. Que vos mauvaises habitudes soient semblables ou différentes de cette liste, vous serez probablement heureux de refermer vos livres pour quelques semaines et voir ceux que vous appréciez. Passez un bon temps des Fêtes!


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Jeudi 1er décembre 2016 No 116 Journal Le Griffonnier

Souvenirs de traditions fragmentées

Emmanuel Trotobas Chroniqueur Les traditions? Allez! Je vous en remets une couche? Les traditions aussi sont fragmentées! Du moins, mes souvenirs de quelques traditions le sont. Les Fêtes de fin d'année ne sont plus celles que j'ai connues, il y a… Il y a… Il y a quelques dizaines d'années. Avant que je ne prenne mon envol, mais surtout avant que, du côté de mes grandsparents, il y ait cette absence, ce morcellement familial involontaire normal. Avec personne pour prendre en charge les Fêtes suivantes. De temps en temps, cela pouvait arriver, quelqu'un se proposait d'organiser quelque chose, mais on n'a jamais retrouvé la même ambiance. C'est ainsi. J'avais donc pris mon envol parce qu'il fallait bien partir; j'avais pris mon envol et découvert d'autres façons de vivre, de fêter, de se rassembler, et ce, avant même la mort de mon grandpère. Un autre départ. J'ai surement voulu inconsciemment retrouver ce genre de fêtes, tout en désirant en apprendre sur ce qui se passait ici. Je voyais plus de commerces sur ce continent qui étaient impliqués dans les festivités, mais je n'étais plus là-bas pour pouvoir comparer.

Le Diable, c’est le pauvre! Jean-Maxime Larouche Chroniqueur

Les traditions ne sont plus ce qu'elles étaient. Le plus important, c'est que nous trouvions, il me semble, du sens dans nos vies, dans nos façons de grandir, de vieillir, d'établir des rites et de se respecter dans tous ces aspects.

D’une génération à l’autre, nous léguons à notre prochain une minuscule boite contenant notre perception du monde. Celle-ci, par son caractère profond, se situe aux frontières de la métaphysique et du physique. Ayant cette forte tendance à se manifester autant dans sa forme concrète qu’eidétique, cette boite regroupe l’exponentielle totalité de nos perceptions, un tout plus grand que la somme de ses parties. Cette intégralité perceptive, découlant de notre vie et influencée par celle de nos précurseurs, permet de s’orienter dans le monde, et ce, tout au long de notre existence. De plus, en éclairant tel un phare – guidant les générations à venir –, elle nous permet, malgré le trépas, de vivre à petit feu.

À quoi serviraient les traditions si elles n'existaient que pour répéter inlassablement ce qui a été sans qu'on songe à les adapter, à l'image de perroquets infatigables qui répètent les mêmes mots sans se poser de questions? Alors qu'au final, la vie nous appelle au mouvement. Les récoltes, les jachères suivant les rythmes des saisons et des planètes observées l’illustrent bien. Par ailleurs, nous pouvons encore constater de telles pratiques, en agriculture biodynamique par exemple.

La perception, se fondant intrinsèquement dans le monde, est indubitablement liée à celui-ci. Cependant, étant imparfaite, elle s’avère parfois insuffisante pour le cerner. C’est en ce sens que la perception peut devenir un gouffre nous appelant à tomber. Étrangement, le processus d’héritage perceptif, d’abord individuel, tend à s’étirer et à s’agrandir. Couvert sous le voile des traditions, la perception devient alors communautaire, sociétaire. Puis, plus lentement, elle se transmet de société en société.

En conclusion, je nous souhaite de trouver et partager de belles ambiances, traditionnelles ou non, pour le temps des Fêtes. Et peutêtre même lèverez-vous un verre de vin biodynamique pour l'année prochaine que je vous souhaite agréable!

Certaines traditions, explicites et concrètes, sont plus faciles à identifier, à transformer (car une tradition doit nécessairement être identifiable pour être transformée). D’autres, plus implicites, sont difficilement identifiables, moins malléables. Plus mes-

Et les commerces participaient à la fragmentation des traditions, au mélange des folklores. On nous parle de Noël, et du père Noël, de Santa Claus, et de tout ce qui s'y ramène, et puis il y a tout ce qui est proche du jour de l'An. On passe le solstice! La lumière est célébrée. Mais pourquoi tant de cadeaux? Et cette obligation que beaucoup de gens se donnent? Les membres de la famille entre eux, etc.? Comme aux anniversaires...

quines, celles-ci se développent aisément, et ce, à notre insu. En ce sens, l’une des plus anciennes traditions, qui plus est implicite au fondement de notre société occidentale, est celle de la dichotomie idéaliste. Au fil du temps, même si sa manifestation concrète change suivant l’évolution des sociétés, le schème perceptif reste le même et est légué continuellement depuis la naissance de l’occident. Ce schème implicite est celui du clivage idéaliste, où l’on oppose deux pôles pour en extraire l’idéal et l’avantager (considérant qu’idéaliser un pôle l’élève manifestement à un statut privilégié). Ayant comme genèse probable le rationalisme platonicien dans son opposition bien-mal, cette perception du monde a tranquillement évolué pour devenir une tradition fondamentale et implicite à la structure de nos sociétés. Dans l’ancien monde judéochrétien, celle-ci se manifestait concrètement par la distinction entre enfer et paradis. Respectant l’idéal sociétaire, on avait le « privilège » d’aller au paradis. Notre société contemporaine, fondée sur une « Révolution du Bien-être », est une société de croissance. Ce faisant, fidèle à la tradition, dans un idéalisme transparent, elle oppose la richesse et la pauvreté, l’abondance et la pénurie. Elle se dit « l’exécutrice testamentaire de la Révolution Bourgeoise ou simplement de toute révolution qui érige en principe l’égalité des hommes ». Pourtant, on comprend qu’au contraire, comme la société ecclésiastique, celle-ci n’a dialectiquement point intérêt à produire l’idéal. Adhérant à l’idéalisme

égalitaire ou religieux, nous négligeons en fait plusieurs facteurs : pour permettre le clivage, deux pôles doivent être visibles et opposables. On doit garder l’hétéronomie bien visible, c’est primordial pour garder l’équilibre structural. Pour prouver l’incohérence, la société d’abondance et d’égalité est en fait l’antagonisme de notre société de croissance : « c’est qu’avant d’être une société de production de biens, elle est une société de production de privilèges. Or, il y a une relation nécessaire, définissable sociologiquement, entre le privilège et la pénurie. » Il ne saurait en effet y avoir privilège sans pénurie. Pour faire flotter l’idéalisme au-dessus de la classe au pouvoir – ce qui la garde d’ailleurs en place –, il est nécessaire que l’on voie l’antagonisme. Sous le règne ecclésiastique, on disait vouloir bannir le péché, mais logiquement, on ne pouvait y arriver. De nos jours, sous le règne du « Bien-être » capitaliste, on dit vouloir bannir la pauvreté, mais au contraire, on la favorise (en prenant, par exemple, des mesures d’austérité). En fait, aujourd’hui, le diable, c’est le pauvre! La pauvreté comme le péché maintient et valide l’idéologie sur laquelle se fonde – ou se fondait – la société. Bref, la création perceptive d’une opposition idéaliste est une tradition sociétaire des plus anciennes. Ayant tellement évolué, par son caractère implicite, elle s’est incrustée au fondement même de nos sociétés occidentales. Hélas, l’idéalisme dichotomique semble se transformer en gouffre. Nous appelant à tomber, il serait peut-être temps de le remettre en question.


Traditions

Jeudi 1er décembre 2016 No 116 Journal Le Griffonnier

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Top 10 des films cultes Le temps des Fêtes : de Noël à voir absolument un cocktail de traditions et d’émotions Laurie Tremblay Chroniqueuse

Jessica Lavoie Chroniqueuse De toutes les traditions qui existent, mes préférées sont de loin celles entourant la période magique des Fêtes. D’aussi loin que je me souvienne, Noël a toujours eu un caractère sacré dans ma vie. Inévitablement, une frénésie s’empare de moi au milieu de novembre et ne me quitte qu’une fois la nouvelle année commencée. Chaque an en novembre, je renoue avec plusieurs traditions. La première est celle de la musique de Noël. C’est avec beaucoup d’impatience que je retrouve, chaque fois, mes chansons préférées (je réserve les chants de Noël pour le temps des Fêtes, mais je pourrais les écouter toute l’année). Évidemment, je suis le genre de personne à écouter avec joie et plaisir les postes de radio « 100% Noël » en décembre! Outre cette tradition, celle du sapin et des décorations est un incontournable chez moi. À la fin du mois de novembre, habituellement un samedi, mon amoureux et moi installons avec soin les décorations à l’intérieur et à l’extérieur de la maison (en écoutant de la musique de Noël, bien sûr). Chez nous, ce rituel prend plusieurs heures puisqu’on s’applique à décorer chaque pièce. C’est plus fort que nous, on aime Noël! Déjà, lorsque j’étais enfant, cette journée où ma famille et moi déco-

rions la maison avec bonheur m’apparaissait magique. Aujourd’hui, je réalise que je la préférais peut-être à l'ensemble des autres jours de l’année. À mes yeux, elle était celle qui possédait le plus de valeur. La tradition du réveillon de Noël a aussi pendant longtemps occupé une très grande place dans ma vie. J’adorais ce moment où toute la famille se réunissait dans la maison de mes grands-parents. La nuit du 24 décembre, les lumières du sapin et les yeux de chacun brillaient jusqu’aux petites heures du matin. Toute la nuit, on riait, on mangeait et on chantait sur la musique des vieux disques de vinyle. C’était pour moi (et ce l’est toujours aujourd’hui) la définition même du bonheur. Malheureusement, les êtres chers, en nous quittant, emportent souvent avec eux les traditions les plus précieuses. En effet, certaines d’entre elles s’effacent avec la perte des gens qui faisaient toute la magie de ces moments.

1. Maman j’ai raté l’avion Pourquoi? Parce que c’est tout simplement hilarant de voir le jeune Kevin faire des folies seul dans sa grande maison tout en tentant de se débarrasser de deux cambrioleurs tout aussi drôles! 2. Le lutin Pourquoi? Parce que Buddy, par ses tentatives à retrouver sa vraie famille et par ses gaffes, est totalement attendrissant! 3. Les vacances Pour qui? Pour les filles qui aiment les petites comédies sentimentales avec un esprit des fêtes et une superbe distribution. 4. Quatre Noël Pourquoi? Pour le couple cocasse que forment les personnages de Vince Vaughn et Reese Witherspoon et leur esprit de Noël hors du commun.

5. Le Grinch qui voulait gâcher Noël Pourquoi? Parce que Jim Carrey est tout simplement parfait dans sa personnification de l’être vert qu’on aime détester. Sans oublier Cindy Lou. 6. La course au jouet Pourquoi? Parce que tout le monde a déjà voulu un Turbo Man… 7. Miracle sur la 34e rue Pourquoi? Parce que ce remake est tout simplement un classique à ne pas manquer. 8. Le Polar Express Pourquoi? Parce que c’est captivant de voir un enfant qui a perdu l’esprit de Noël recommencer à croire et parce que les personnages sont tout simplement géniaux. 9. L’étrange Noël de Monsieur Jack Pourquoi? Parce que c’est un parfait mélange psychédélique de l’Halloween et de Noël! 10. Le sapin a des boules Pourquoi? Parce que ça fait rire du début à la fin.

Noël, pour moi, est donc fait de traditions qui sont toujours vivantes, mais aussi de celles qui se sont effacées après nous avoir offert des souvenirs à tout jamais inoubliables. Si la fête de Noël est si riche en émotions pour la plupart des individus, c’est parce qu’elle mêle présent et passé, ce que nous sommes et ce que nous étions, ce qui a été et ce qui n’est plus.

Un Noël de rêve de Sam Mendoti

Une mignonne escroquerie de Noël certains préfèrent rester dans le scénario traditionnel « mignonavec-des-petits-chiens » comme c’est le cas du film De l’amour pour Noël. D’autres, comme Un Noël de rêve, utilisent ces succès cinématographiques pour se faire de l’argent facilement… Guillaume Ratté Critique Chaque hiver signifie de nouveaux films de Noël. Avec le nombre de ces films qui ne fait qu'augmenter, il est difficile d’en trouver des originaux qui sortent du lot. Par contre,

L’histoire se déroule autour d’Oliver, un garçon dont les parents sont tellement occupés à travailler afin de rendre leur fils heureux qu’ils en oublient de passer du temps avec lui. Se sentant délaissé, il rejoint un groupe de rebelles qui font des crimes pour passer le temps. Ils

trouvent refuge dans une maison que les propriétaires viennent de quitter. Ce qu’ils ne savent pas, c’est que les cinq chiots des anciens propriétaires sont encore à l’intérieur. Ces derniers ont fait ramasser par la fourrière la mère des chiots, mais les petits sont restés par mégarde dans la maison. Oliver tentera de ramener les chiots à leur mère, mais le reste de la bande voudra les vendre afin de se faire de l’argent. Si on ne fait pas attention, on pourrait penser au départ que c’est un film de Noël ordinaire à petit budget que le producteur voulait réussir

du mieux qu'il pouvait. Par contre, on se rend vite compte que le film est fait par le Studio Asylum, spécialisé dans les parodies petits budgets de films populaires. Les effets de la bouche des chiens quand ils parlent sont plutôt horribles, l’acteur d’Oliver semble ne pas avoir d’émotions et les blagues sont vues et revues. C’est pathétique. Pourtant, le film à un certain charme. Les chiots sont mignons. On n’écoute pas le film pour Oliver, mais plutôt pour être sûr que les animaux s’en sortent bien. Ce sont plus les enfants qui adoreront le film, car pour eux, même si c’est un mauvais film, cela reste un film de chiens.


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Évènement Éco-conseil janvier 2017

Jeudi 1er décembre 2016 No 116 Journal Le Griffonnier

Et demain, on mange quoi? Les alternatives alimentaires Marianne Carré Cohorte 16 du DESS en Éco-conseil de l’UQAC Se nourrir est une nécessité pour tout organisme vivant, à laquelle l’être humain n’échappe pas. L’industrialisation, avec les progrès techniques et scientifiques des temps modernes, a permis d’augmenter ponctuellement les rendements agricoles, diversifier les méthodes de transformation et de conservation et a rendu possible les échanges alimentaires entre communautés historiquement trop éloignées. Mais ce progrès n’a pas amené que des bienfaits. Les pratiques agricoles industrielles, telles que la monoculture, l’usage de pesticides et de biotechnologies, appauvrissent la biodiversité et fragilisent les écosystèmes. Faire voyager les aliments sur des milliers de kilomètres, surconsommer et gaspiller sont des habitudes alimentaires qui se sont généralisées avec la mondialisation. Ces absurdités contribuent aux changements climatiques et à la diminution de disponibilité des ressources. Chacun des aspects de la chaine de l’alimentation représente un enjeu aussi complexe que crucial pour le bien-être des populations. Une gestion durable dans le cadre d’une vision à long terme est souhaitable. D’ailleurs, plusieurs principes du développement durable s’appliquent directement au système alimentaire : la santé, la qualité de vie, l’équité et la solidarité sociale, la protection de l’environnement, la participation et l’engagement, le respect de la capacité de support des écosystèmes, la production et la consommation responsables. Pour résoudre les problématiques actuelles liées à l’alimentation des populations, nous devons transformer le système alimentaire global. C’est en changeant la manière de produire, de consommer et de prendre des décisions que nous pour-

rons atteindre une sécurité et une souveraineté alimentaire pour tous. La formation d’éco-conseiller, que nous suivons à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) sous forme d’un DESS, encourage notre positivisme. Notre rôle est celui d’un agent de changement, d’un acteur de la transition. Nous ne pouvons pas changer le monde seuls. Il nous faut informer, sensibiliser, conscientiser et mobiliser chaque partie prenante (les populations, les entreprises, les chercheurs, les gouvernements, etc.).

L’objectif global L’objectif de notre évènement éco-conseil est de réfléchir et promouvoir une production et une consommation responsables. Pour ce faire, nous revisiterons la chaine de l’alimentation afin d’en comprendre les mécanismes intérieurs et les interactions entre les parties prenantes. S’il est permis de rêver une sécurité, une identité et une souveraineté alimentaires pour tous et d’entrevoir ainsi un changement positif pour l’avenir, il serait judicieux de commencer par s’intéresser à l’émergence des alternatives mises en œuvre. Dans cette perspective, nous invitons étudiants, professeurs, amis, collègues et toute personne désirant apprendre à venir nous rejoindre durant l'évènement éco-conseil qui comportera deux parties :

1. Une campagne de sensibilisation* qui se déroulera du 16 au 18 janvier 2017. Celle-ci aura une approche ludique afin de parcourir une fourchette d’alternatives alimentaires, où l’on se ques-

tionnera sur l’ensemble de la chaine de l’alimentation (production, transformation, distribution et consommation).

2. Un colloque* qui se tiendra le 19 janvier 2017 dans le local P0-5000 de l’UQAC sous le titre « Et demain, on mange quoi? » Des conférenciers provenant de divers horizons nous présenteront leurs points de vue et leurs solutions. Les conférenciers pour-

ront partager leurs expériences et opinions ainsi que les alternatives qu’ils proposent. Une rencontre entre experts pourra également être organisée en vue de réfléchir aux moyens/enjeux/freins/incitatifs pour favoriser l’émergence des différentes alternatives. Au plaisir de vous rencontrer. La cohorte 16 du DESS en Éco-conseil de l’UQAC



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Politique

Jeudi 1er décembre 2016 No 116 Journal Le Griffonnier

Sylvain Gaudreault, un chef intérimaire hors pair!

Pour Daniella, dont l’exotisme est irrésistible

Jours sombres

Zacharie Bonneau Chroniqueur Photo : courtoisie

Ioana Brassard Chroniqueuse Sylvain Gaudreault, actuel député de Jonquière depuis 2007 sous la bannière du Parti Québécois, a occupé diverses fonctions au cours de sa carrière politique passionnante. Il a été ministre des Transports et des Affaires municipales, des régions et de l’occupation du territoire dans le gouvernement Marois de 2012 à 2014. Il est actuellement le porte-parole en matière d’environnement et de régions. Le 6 mai 2016, il devient chef intérimaire du Parti Québécois suite à la démission de Pierre-Karl Péladeau. Je l’ai rencontré à son bureau de circonscription afin de parler de cette expérience extraordinaire.

1. Bonjour Sylvain. Merci d’avoir accepté ma demande d’entrevue. Attendais-tu à être choisi pour assurer l’intérim quand la démission de Pierre-Karl Péladeau a été annoncée? J’ai été surpris de la démission de Pierre-Karl Péladeau. Mes collègues m’ont demandé de me présenter à l’intérim et j’ai accepté. J’ai été surtout pris de surprise par la démission de Pierre-Karl Péladeau.

2. Qu’as-tu le plus apprécié de cette fonction?

Le rôle de chef de l’opposition officielle. D’être le responsable de l’opposition face au gouvernement.

3. Qu’as-tu le moins aimé? En intérim, on n’a pas tous les pouvoirs puisqu’en période intérimaire, les règles sont différentes.

4. À quoi ressemblait ton quotidien?

7. Qu’elle est ta plus grande fierté en tant que chef intérimaire? C’est d’avoir maintenu le travail d’opposition officielle. Pendant une course, plusieurs choses peuvent nous distraire, mais nous avons continué de talonner le gouvernement.

8. Quel est le plus grand défi auquel tu as dû te mesurer?

La routine n’existait pas. Plus on a des fonctions compliquées et moins elle est présente. On ne sait jamais ce qui nous attend en se levant. Il faut toujours être à l’affût de l’actualité.

Concilier le temps avec toutes les demandes et la responsabilité. Continuer d’être député de Jonquière tout en étant présent pour les membres québécois.

5. Était-ce difficile pour tes proches?

9. Que tires-tu de cette expérience?

C’est une période intense. Mes proches ont approuvé mon choix. Ils savaient à quoi s’attendre. C’est un projet partagé, et non individuel.

Beaucoup de satisfaction du travail accompli. D’avoir maintenu le parti. J’ai une meilleure compréhension du rôle de chef.

6. Quel avenir vois-tu pour le Parti Québécois?

10. Pour finir, qu’aimerais-tu dire aux jeunes qui aimeraient suivre tes traces?

Un avenir positif. On a un nouveau chef largement appuyé par les membres. Il inquiète nos adversaires. C’est un parti avec une excellente relève. On a près de 75 000 membres. C'est nous qui avons le plus de membres. Je suis optimiste.

De s’impliquer. La vie politique est un milieu stimulant. Il y a quelque chose à faire. On peut encore changer les choses et pour ce faire, il faut s’impliquer en politique.

Ma dépression post-présidentielle est loin d’être finie. On dirait qu’une lourdeur habite le quotidien. Comme si, en filigrane, le spectre de ce qui s’est passé hantait les plus anodins des moments. Mon arrogance légère n’est soudainement plus de mise pour m’attaquer aux hommes blancs hétérosexuels qui, étions-nous en droit de le croire, perdaient du terrain jusqu’à maintenant. On peut dire qu’on a eu notre leçon. On a parlé trop fort. Trop fort, les femmes tueuses de foetus. Trop fort, les homos qui commettent des péchés dégoutants. Trop fort, les immigrants qui pensent pouvoir dominer le monde. J’ai pleuré quand j’ai compris qu’il allait gagner, à deux heures du matin, devant la page web du New York Times. J’ai pleuré encore quand Hillary, ma championne, a levé le drapeau blanc le lendemain matin. Et puis je me suis pratiquement vidé de ma masse aqueuse quand elle s’est adressée aux petites filles qui pouvaient l’entendre. Elle leur a dit de ne jamais douter de la valeur de leurs rêves et de leurs aspirations. Je l’ai pris pour moi ce conseil. Parce que ce qui est bon pour une femme vaincue et pour une petite fille est bon pour un homosexuel qui doit se battre pour exister tous les jours. C’est encore bon pour un immigrant déraciné, rejeté par sa terre d’origine et sa terre d’accueil. Je me suis mis à penser à tous ces gens-là. Toutes les femmes qui sont la première

ligne de ma vie sociale et professionnelle, qui me rendent témoin des injustices tous les jours. Tous ces amis aux couleurs diverses, mais que je ne vois plus, du rose pêche au noir charbon, qui voient les autres se méfier d’eux dans les rues de notre minuscule ville éloignée. Tous les hommes qui sont passés dans ma vie, et par ma fenêtre, parce qu’ils n’avaient pas le droit d’être ouvertement ce que la nature avait fait d’eux. Et puis je me suis dit que tout ça n’avait aucun sens. Tous ces gens-là, ceux que l’on décrit comme des groupes opprimés, des minorités, des outsiders, forment en fait la majorité de la population. Les femmes à elles seules forment une majorité. Force est d’admettre qu’un manque de solidarité est venu à bout de la compassion dont l’être humain cherche constamment à se targuer. Dans les jours sombres, où une majorité semble rejeter le verni social qui soudait la société hier encore, on ne peut jouer la carte du gentleman. À la guerre, on est soldat, on gagne ou l’on meurt. Je suis content, au fond. Ce qui me retenait de dire aux hommes de fermer leurs gueules quand ils approchaient mes amies n’est plus à la mode. Ce qui m’empêchait de dire au monsieur du dépanneur que son employé haïtien était 300 fois plus intelligent que lui n’a plus à m’importuner. Ce qui me gardait de dire à tout le monde que pisser debout était la seule chose de valable que le white straight male avait fait depuis 50 ans est désuet. Maintenant, c’est le feu par le feu. Maintenant, on sait de quoi ils sont capables, et on va leur en montrer autant.


Psychologie

Jeudi 1er décembre 2016 No 116 Journal Le Griffonnier

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La dépendance affective Cet article est le premier d’une petite série d’articles psychologiques que j’écrirai dans le Griffonnier. Marie-Ève Larrivée Chroniqueuse Pourquoi tombons-nous en amour avec quelqu’un que nous ne connaissons qu’à peine? Nous sommes attirés par une personne qui, souvent, a les mêmes manques amoureux que nous. L’autre personne nous complète, nous unifie. Il faut toutefois faire attention avec notre façon d’exprimer notre amour, le danger étant la dépendance affective. D’un côté, il y a des dépendances qui sont saines, ce sont celles que l’on connaît le plus. Elles contribuent au développement ou au recouvrement de la santé (physique, psychologique ou autre) et au bonheur (Borgia, 2011). De l’autre côté, il y a des dépendances qui sont nocives, elles sont plus méconnues, mais pas moins populaires. Elles sont reconnues surtout au niveau des problèmes de toxicomanie comme étant l’interaction excessive ou compulsive envers une substance pour éviter de ressentir des émotions intenses, des problématiques psychiques ou encore de l’inconfort liés au sevrage. La dépendance malsaine est aussi possible dans les relations amoureuses. Ce qui suit manifeste des exemples excessifs des comportements dépendants. Ne vous en faites pas, si vous correspondez à certains critères, votre dépendance n’est pas nécessairement mauvaise. Il y a deux axes importants dans la dépendance affective, soit la plus connue, la dépendance fusionnelle, et la plus méconnue, la dépendance solitaire. Même si fondamentalement elles sont différentes, elles partagent le même but: trouver chez l’autre son centre de gravité, sa raison de vivre, son bien-être existentiel.

La dépendance fusionnelle Elle se manifestera souvent par un comportement

dit « envahissant ». Souvent, la personne fusionnelle s’attachera à des personnes inaccessibles et ne saura pas bien déceler les signes d’un désir (ou d’un non-désir) d’attachement par quelqu’un d’accessible. C’est le genre de personne qui dira que tout le monde essaie de la séduire alors que ce ne sera pas nécessairement le cas. Cette dépendance cache bien souvent une faible estime de soi, une peur du jugement. Cette personne n’aura pas l’impression d’exister sans l’autre, que ce soit dans une relation amicale ou amoureuse. La personne fusionnelle aura, bien souvent, de la difficulté à reconnaitre ses propres besoins. Elle se consacrera presque uniquement au bienêtre de l’autre et elle devra tout faire pour plaire. Elle consacrera une part significative de sa vie à la réussite de l’autre. C’est aussi la personne qui évitera les conflits par peur de déplaire, qui évitera les confrontations et qui aura besoin constamment de donner de l’amour pour se sentir aimée en retour. Elle culpabilisera souvent lorsqu’elle se fera plaisir (sortira avec ses amis sans son conjoint, par exemple), parce qu’elle aura l’impression d’avoir blessé l’autre. Ainsi, elle aura tendance à se priver beaucoup et sera très patiente. Tous ces comportements cachent un être fidèle à l’extrême, une crainte criante d’abandon, mais surtout un être profondément blessé.

La dépendance solitaire La personne dépendante solitaire démontrera une grande autonomie et semblera n’avoir besoin de personne. C’est souvent la personne qui dira qu’elle n’a pas besoin de s’attacher. Au fond, l’attachement lui fait peur, mais elle n’osera jamais l’avouer. Cette personne admettra peu ses torts, ses erreurs, et cachera

ses faiblesses, ses vulnérabilités. Elle fuira ses responsabilités, ne fera pas facilement de compromis. En fait, lorsqu’elle se sentira menacée, elle usera de son pouvoir de manipulation pour arriver à ses fins. Cette personne a peur d’être engloutie, voire de se perdre dans une relation amoureuse. Elle ne voudra pas être blessée. Elle sera grandement impatiente, se fâchera pour un rien et accusera les autres d’être la raison de ses malheurs. Elle méprisera, dévalorisera et même rabaissera les autres, souvent de façon très subtile. Elle se sentira incapable de souffrir et fera d’ailleurs tout pour éviter la moindre souffrance (comme s’attacher à quelqu’un). C’est la personne idéale pour celui ou celle qui a besoin d’une figure d’autorité comme conjoint.e…

Qu’ont-elles en commun? Les deux dépendances, bien qu’opposées, se ressemblent sur plusieurs points. Le vide intérieur est grand pour les personnes dépendantes et souvent dû à des manques affectifs lors de l’enfance. De plus, les deux se considèrent comme inintéressantes si elles sortent de leur rôle (Piétro, 2004). Ainsi, comment j’ai été aimé par le passé en dit donc long sur ce que je suis devenu aujourd’hui. Si vous vous reconnaissez dans l'un ou l’autre des portraits, sachez que ce n’est pas grave. Prenez la dépendance comme un pendule. Chacune des positions représente un extrême, mais on ne reste pas constamment au même endroit. Dans une relation, on peut être fusionnel et dans l’autre être

solitaire. Pourquoi? Simplement parce que l’expérience nous fait changer. Combien parmi vous avez déjà entendu un.e ami.e dire que de toute façon, tous les gars ou toutes les filles sont des cons ou des connes, alors que cette personne était totalement dévouée à l’autre une semaine plus tôt? L’important, au bout de la ligne, c’est de laisser le pendule se stabiliser entre les deux extrêmes, et ce, le plus possible. Il est très rare que ce soit le cas, mais ne vous en faites pas. Ce n’est qu’avec l'expérience et le temps que ça viendra. Bonne fin de session! N.B. Toutes les informations utilisées ont été vérifiées et sont appuyées par des sources fiables et valides. Vous pouvez contacter l'auteure pour connaitre les sources.


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Région

Jeudi 1er décembre 2016 No 116 Journal Le Griffonnier

Parce qu’au Saguenay on se soucie de l’environnement

Ce qu’on a de plus cher dans la région du Saguenay-Lac-SaintJean, c’est l’environnement naturel (un véritable paradis sur terre), qui d’ailleurs attire de nombreux touristes tout au long de l’année. En hiver comme en été, la région offre une riche panoplie de sports et d’activités au sein de la nature, le tourisme d’aventure constituant ce que le Saguenay a de plus attrayant. Cependant, des espaces aussi vastes attirent forcément les grandes entreprises, et pour ces machines économiques la nature est le dernier des soucis.

Q 2: Y aura-t-il des avantages pour la région, économiquement parlant? Au niveau de la création d’emplois, ça reste très flou, et si on suit la revue de presse on retrouve trois chiffres différents (publiée dans la « communication des officiers »). L’entreprise annonce 4000 postes liés à la construction de l’usine en 2018, mais ce ne seraient pas des emplois à plein temps. Les postes seront assurés par des entreprises qui se trouveront peut-être à l’extérieur de la région, puisqu’il s’agit d’une usine hautement sophistiquée à laquelle il faut une main d’œuvre spécifique. Rien ne garantit donc que des entreprises locales seront être engagées.

Q 3: L’équipe du projet annonce sur son site qu’elle a des spécialistes en environnement qui travaillent à limiter les risques. Jusqu’à quel point peut-on se fier à ce travail et quelles en sont les limites? Les risques environnementaux dans un pareil projet ne peuvent pas tout simplement être limités, même avec la meilleure intention du monde. Les raisons sont multiples : D’abord, le produit est hautement toxique et polluant pour l’atmosphère. Pour donner des chiffres1, le méthane serait 23 fois plus polluant que le CO2.

Q 1: Quel est l’intérêt principal de ce projet et qui sont les principaux propriétaires?

Ensuite, il y a un risque toujours présent dans la manière d’extraire le gaz de schiste des couches sousterraines. Des produits hautement toxiques sont injectés dans le sol afin de fracturer les roches et en extraire le gaz de schiste. Il y a donc souvent des émanations de gaz, ce qui influe sur l’eau et la terre (la photo est prise aux États-Unis : l’eau devient inflammable à cause de la présence du gaz de schiste).

Le projet Énergie Saguenay vise à apporter du gaz de l’Ouest canadien et américain. Ce serait principalement du gaz de schiste qui serait exporté en Europe, puisque les Européens se cherchent un nou-

Alors, avec tout ça, le gazoduc qui sera construit devra traverser le parc des Laurentides et plusieurs cours d’eau importants. Par la suite, si le gazoduc est créé, il est fort probable qu’on en crée un autre pour le

pipeline (une option dont le projet ne parle pas encore, ce qui peut mettre en doute la transparence de l’équipe).

et le pipeline ne tiendront pas, ce qui peut conduire à une catastrophe environnementale importante.

Au niveau de l’usine de liquéfaction, il faut refroidir le méthane à -60 et plus en utilisant des produits beaucoup plus polluants que le CO2, comme l’azote liquide, qui est extrêmement toxique pour la faune, la flore, l’eau et l’air.

Q 4: Mais quelles sont les positions des organismes environnementaux de la région?

Cette usine serait construite sur le bord du port de Grande-Anse au Saguenay et le roulement quotidien de l’usine produira beaucoup de pollution sonore. Non seulement le bruit de l’usine gênera tous les habitants du voisinage, mais aussi il aura des impacts sur le Cap-Jaseux, une entreprise qu’on considère comme un joyau de la région et qui attire beaucoup de touristes. Le voisinage est constitué essentiellement de villégiatures, de chalets, d'activités de kayak de mer, d’escalade et d’arbre-en-arbre; avoir une usine pareille à proximité ainsi que trois paquebots par semaine qui vont et qui viennent menace ces activités et la réputation du Saguenay en tant que région touristique. De plus, il faut rappeler que Saguenay possède un parc marin où se trouvent des espèces rares de baleines (des bélugas) et, en ce moment, il y a une demande en cours à l’UNESCO pour placer le site comme réserve mondiale. Alors, d’une part on essaie de resserrer les règles pour protéger cette faune unique et de l’autre on a GNL Québec qui propose ce projet contradictoire à la requête environnementale. Pour en finir avec tous les risques qui peuvent toucher notre région, il y en a un autre géographiquement et géologiquement incontestable : c’est que le Saguenay est une zone sujette aux tremblements de terre. En cas de séisme, le gazoduc

La population n’est pas encore très informée, car il y a très peu d’articles de journaux sur le sujet, le projet en étant encore qu'à ses tous débuts. La décision pour l'approuver se prendra dans un an et demi, soit en 2018, et la construction devrait commencer en 2021.

Q 5: Le projet de construction est prévu pour 2018. Comment comptez-vous manifester votre désaccord avec le projet Énergie Saguenay et empêcher son implantation? Au niveau du MAGE-UQAC on vise surtout à faire des campagnes d’information et de sensibilisation. D’abord sur le campus, puis on contactera les organismes du tourisme d’aventure. Il faut dire que le maire est favorable au projet tandis que Mireille Jean (la députée de Chicoutimi) se pose encore beaucoup de questions à son propos. Il y a eu un projet similaire par le passé (le projet Rabaska d’importation de gaz) qui a été refusé par la volonté de

la population locale qui le jugeait très dangereux. En tout cas, il n’y a personne qui peut être aussi bien placé pour prendre position que la population directement touchée : après tout, elle est la seule à récolter les conséquences de telles mesures plus tard.

Q6 : Si le projet passe, aura-t-on la possibilité de mettre sur pied un comité qui représenterait ceux l'ayant refusé, et ce, pour défendre l’environnement? Pour être clair, le seul moment où on peut dire oui ou non au projet, c’est maintenant. Pire encore, si jamais le projet passe cela ouvrirait la voie à d’autres projets dangereux pour la région. L’entreprise pourrait non seulement se passer de l’avis de la population, mais elle pourrait aussi créer un autre pipeline sur le même tracé sans passer par le BAPE. Pour vous rassurer, si les gens sont assez informés et qu'ils disent NON à Énergie Saguenay, ça ne pourra pas passer, suivant la loi de l’environnement (à travers le BAPE). Merci à Adrien d’avoir accordé du temps au Griffonnier afin de diffuser l’information et de contribuer à la prise de conscience de notre communauté étudiante. Il faut espérer que la population va agir contre ce projet dangereux pour notre région. Photo : http://www.20minutes.fr/planete/577633-20100612-planete-galand-documentaire-choc-tombe-mal-industrie-petroliere

Toutefois, l’entreprise GNL Québec propose une opération qui menace toute la région : le projet Énergie Saguenay. Il s’agit de construire d’abord une centrale de liquéfaction de gaz qui aurait pour capacité de produire 11 millions de tonnes par année, puis il faudrait ensuite transporter le méthane liquéfié en Europe à bord de trois paquebots chaque semaine. D’après ma source, Adrien Guibert-Barthez, les responsables du projet sont des Américains et des Canadiens de l’Ouest et ce projet ne génèrerait aucun profit économique réel pour les gens de la région. De nombreux organismes se sont positionnés contre le projet, qui menace autant l’environnement que l’économie du tourisme au Saguenay. Parmi ceux-ci, on retrouve le MAGEUQAC, qui rassemble plus de six mille membres. Ainsi, notre association n’a pas hésité à montrer son désaccord avec le projet Énergie Saguenay. Adrien Guibert-Barthez, le Vice-Président aux affaires externes du MAGE-UQAC, s’occupe de ce dossier et va pouvoir nous éclairer sur la question.

Photo : http://www.borealisation.org/borealisation-sopposeau-projet-de-port-methanier-energie-saguenay-2/

Amira Ben Rejeb Chroniqueuse

veau partenaire en énergie suite à la complication des relations géopolitiques avec la Russie, qui était leur fournisseur essentiel en ce qui concerne cette ressource. Cependant, vu que le prix du pétrole et du gaz va en diminuant, l’intérêt économique de cette opération semble peu convaincant pour le Canada.

1- Futura « Planète » : http://www.futura-sciences.com/planete/questions-reponses/rechauffement-climatique-co2-methane-pire-565/


Région

Jeudi 1er décembre 2016 No 116 Journal Le Griffonnier

Journée réconfort du Cégep de Jonquière Ioana Brassard Chroniqueuse Le 9 novembre dernier se tenait la 7e édition de la journée réconfort du Cégep de Jonquière, organisée par les élèves en Arts et Technologies des Médias (ATM). Toutes sortes de petites douceurs étaient offertes afin d’apporter de la chaleur et de la détente à tous en cette fin de session : des kiosques de soins du corps, un coin cinéchats avec des oreillers et des couvertures, des dégustations véganes du Comité Vertdure, un photobooth, un coin tentes et feu, du chocolat chaud gratuit et un cours de yoga. Que demander de mieux pour déstresser avant les examens de fin de session? Cette initiative a été grandement appréciée puisque plusieurs étudiants sont passés dans la salle polyvalente du

cégep, où se tenait l’évènement. J’ai pu m’entretenir quelques instants avec April Vigneault, une coordonnatrice de la journée. « On a sauté une année et on a constaté que ça manquait aux étudiants », affirme-t-elle. La raison d’être de cet évènement est que le mois de novembre est souvent synonyme de déprime, entre autres à cause des changements de température et des examens et travaux de fin de session qui approchent. « C’est important pour nous puisqu’on veut motiver les jeunes à aller à l’école et à continuer leurs activités. Pour ce faire, ils doivent pouvoir décompresser un peu. » La journée était organisée en collaboration avec le Comité de prévention du suicide du Cégep de Jonquière. Fait cocasse, la journée réconfort avait lieu le lendemain des

élections américaines et, comme on le sait, plusieurs personnes ne sont pas satisfaites du résultat. « On nous a demandé, à la blague, si on avait délibérément prévu cette journée-là le lendemain de la présidentielle américaine », dit April en riant. Bref, cet évènement fut un succès. Les petites douceurs gratuites, les dégustations de Vertdure, le coin de vidéos de chats drôles, le photobooth et le cours de yoga ont permis à plusieurs étudiants d’avoir les idées ailleurs et de trouver du réconfort! Pourrait-on faire une journée réconfort à l’UQAC? Il n’y a pas de doute, si quelqu’un veut tenter le coup, les étudiants apprécieront surement l’initiative puisque les fins de sessions universitaires peuvent être très épuisantes!

Photo : Ioana Brassard

Le cours de yoga

Photo : Ioana Brassard

Gabrielle Bédard et Catherine Beaulieu du Comité Vertdure

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UQAC

Jeudi 1er décembre 2016 No 116 Journal Le Griffonnier

Un pavillon pour les cultures autochtones Stéphane Boivin Journaliste Un nouveau pavillon est sorti de terre sur le campus. Le Pavillon de la culture des peuples autochtones a été inauguré officiellement vendredi dernier. Même si l’édifice est relativement petit, son orchestration a représenté plusieurs mois de démarches et a requis de nombreux acteurs. Regard sur la création du petit nouveau du campus. La volonté d’intégrer un pavillon destiné aux cultures autochtones existait depuis longtemps à l’UQAC. L’objectif était de rapatrier sous un même toit les instances concernées déjà existantes au sein de l’institution. Son financement, avoisinant les 2,5 millions de dollars, provient de la multinationale Rio Tinto. Cette participation financière n’impose pas de conditions spécifiques à l’UQAC, ni aux occupants de l’édifice. Une fois le financement acquis, la définition des besoins et des fonctions du lieu a été effectuée. En plus de bureaux, le pavillon comprend une « aire de vie » qui sera investie par les étudiants et les organismes, un centre de documentation, des locaux de production

audiovisuelle ainsi que des espaces d’entreposage. Sans oublier les locaux de la haltegarderie qui sera inaugurée à l’automne 2017. Frédéric Desgagné, directeur du Service des immeubles et équipements, explique le choix de l’emplacement du nouvel édifice. « Il n’y a plus beaucoup d’espace sur le campus. On ne voulait pas situer le pavillon du côté du parc technologique, un secteur qu’on réserve aux sciences appliquées. On avait un très grand intérêt à valoriser l’espace qui est derrière le pavillon principal, et faire une certaine connexion avec son entrée principale. On avait aussi le souhait de valoriser l’espace extérieur. » Cet aménagement, auquel on a porté une attention particulière, prendra tout son sens au printemps prochain. L’intégration d’un nouveau bâtiment à un parc immobilier déjà existant a représenté certains défis pour l’architecte Alexandre Simard, de la firme Les Maîtres d’œuvre de Chicoutimi. Comme dans une ville, une construction doit tenir compte de l’environnement dans lequel elle sera située. « C’est un petit pavillon situé à côté d’un énorme édifice. C’était un défi de lui donner une identité propre.

Photo : Alexandre Simard

Le tout nouveau pavillon, photographié peu avant son inauguration

C’était important pour nous de retrouver l’horizontalité du pavillon principal tout en respectant la sobriété de l’ensemble des édifices. » Le bois et l’aluminium, matériaux déjà omniprésents sur le campus, ont été privilégiés. Si l’architecte a voulu s’inspirer d’éléments naturels, il ne souhaitait pas faire du pavillon un cliché des cultures autochtones. Les lignes brisées et l’aménagement exté-

rieur, fait de valons et de pierres, évoquent le paysage québécois. La présence du bois dans l’édifice et sa forme globale peuvent susciter plusieurs lectures. « On a voulu faire des clins d’œil, mais sans aller dans la symbolique autochtone ou dans le cliché. On voulait rester universels et sobres, mettre l’accent surtout ce qu’il y aurait à l’intérieur et sur l’aménagement paysager. » L’architecte a tenu à ce que les occupants défi-

nissent et personnalisent le mobilier et l’usage intérieur. L’aire de vie, large espace vitré illuminant vers l’extérieur, permettra la mise en valeur d’objets culturels. Pour Alexandre Simard, la collaboration avec l’UQAC s’est avérée être un contexte idéal de création. L’institution possède les services et l’expertise nécessaires à la réalisation sans heurt de projets, petits ou grands.

Rassembler les services aux Premières Nations Stéphane Boivin Journaliste Le nouveau pavillon rassemble deux organismes voués aux communautés autochtones, tous deux actifs depuis plus de 25 ans au sein de l’UQAC. Le Centre des Premières Nations Nikanite (CPNN) offre un soutien pédagogique aux étudiants autochtones et développe des programmes répondant à leurs besoins spécifiques. Quant à la Boîte Rouge vif (BRV), il s’agit d’un OBNL dont la mission est la recherche-action visant la valorisation, la transmission

et la diffusion d’éléments identitaires autochtones au Québec et au Brésil. Cette année, près de 500 étudiants autochtones sont inscrits à l’UQAC et sont susceptibles de recourir aux services du CPNN. Nikanite signifie « va de l’avant » en langue innue. Le directeur du CPNN, Marco Bacon, est très heureux des nouveaux espaces dans lesquels son équipe vient d’emménager. Contraint à répartir ses activités à travers différents locaux dans le pavillon principal, le Centre pourra désormais centraliser ses actions. « Ma première satis-

faction, c’est d’avoir un lieu qui est dédié aux étudiants, qui va prendre forme et leur ressembler. Un lieu de repos, de travail, de rassemblement. C’est un très beau pavillon, très fonctionnel. » L’équipe de la BRV était quant à elle située hors campus, au Complexe Sagamie. Ce rapatriement est des plus logiques et fructueux pour sa mission et ses employés qui sont, pour la plupart, diplômés de l’UQAC. Selon Denis Bellemare, professeur associé et codirecteur de la BRV, le déménagement ne se résume pas à un rapprochement phy-

sique. La complémentarité entre les deux organismes est appelée à devenir une véritable synergie, notamment au niveau de la recherche. C’est un volet que le CPNN tient à développer et dans lequel la BRV possède une expertise. « Deux entités qui sont si proches doivent trouver leur passerelle de communication et définir des projets d’activités. C’est un plus pour nous et, je l’espère, pour le CPNN. » Marco Bacon confirme : « La BRV a toujours été un partenaire naturel. On entrevoit quelque chose de très positif dans nos dynamiques respectives. En plus de marcher côte

à côte, on marchera maintenant main dans la main. »

Réalisation de la halte-garderie Projet de longue date du MAGE-UQAC, la haltegarderie sera également hébergée dans le nouveau pavillon. Elle ouvrira ses portes à la rentrée 2017. La présence d’enfants apportera une belle énergie dans l’édifice tout en diversifiant sa fréquentation. Selon Perinne Argiles, responsable du dossier, les locaux répondront amplement aux besoins de ce nouveau service.



Emmanuelle Melanรงon Journaliste


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