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126 - Jeudi 15 Février 2018
3000 exemplaires - gratuit
Apprenez tous les détails concernant le nouveau baccalauréat en communication - page 2
DE L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À CHICOUTIMI COOPSCO UQAC
Entrevue avec Catherine Fournier - page 3
UN TECHNICIEN EN INFORMATIQUE SERA GRANDE VENTE SERVICE INFORMATIQUE COMPLET SUR PLACE POUR TE CONSEILLER INFORMATIQUE RÉPARATION ET VENTE D’ORDINATEURS - VENTE D’ACCESSOIRES PRIX
ORDINATEURS TABLETTES DU 26 AUINFORMATIQUES 28 FÉVRIER - DÉPANNAGE - SERVICE CONSEIL ACCESSOIRES IMBATTABLES AU CENTRE SOCIAL
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Nouvelles régionales
Jeudi 15 Février 2018 No 126 Journal Le Griffonnier
Photo yolanda-sun
L’UQAC dévoile son cursus en communication Stéphane Boivin Journaliste L’Université du Québec à Chicoutimi a levé le voile sur la formation en communications qu’elle offrira dès l’automne prochain. Le baccalauréat en communication interculturelle et médiatique proposera une approche plutôt novatrice au Québec et accueillera à sa première année quatre-vingt-dix inscriptions. Par le biais d’une vidéo en direct sur Facebook, le professeur Jorge Frozzini a présenté le 25 janvier dernier les grands axes qui composeront ce cursus de trois ans. Le développement du nouveau baccalauréat s’est organisé autour de réalités relativement nouvelles et mouvantes, soit celles des médias émergents et de la communication interculturelle. Selon monsieur Frozzini, ces deux dimensions répondent à des manques et à des besoins identifiés dans notre société. « Ce bac est une exclusivité. Il répond à deux besoins sociaux majeurs que nous sommes en train d’observer depuis un certain temps et qui s’accélèrent avec le temps : la question des médias émergents, les nouvelles technologies, et aussi toute la question de la diversité ethnique de la population. » Les concepteurs de la formation ont étudié l’offre canadienne des programmes en communication afin d’identifier les manques et de définir la nature de la formation qui sera offerte à l’UQAC. Si les
médias émergents font déjà l’objet de cursus universitaires, l’aspect de la communication interculturelle n’était jusqu’ici pas encore abordé au premier cycle. Par ailleurs, les deux dimensions seront étudiées en complémentarité, ce qui est également un aspect unique du cursus.
La composition du baccalauréat Les dimensions des médias émergents et de la communication interculturelle composeront respectivement des concentrations au sein du baccalauréat. Un tronc commun de quinze cours rassemblera, en plus de nouveaux cours de communication, certains cours déjà offerts en sociologie, en science politique ou encore en linguistique. Le programme proposera également un accent particulier sur l’apprentissage des langues ainsi que sur les dimensions culturelles et éthiques. Le baccalauréat en communication interculturelle et médiatique ne sera pas une formation de nature technique, comme le précise Jorge Frozzini : « Ce n’est pas l’aspect technique qui sera développé, à part quelques cours ici et là pour en donner un aperçu. C’est plutôt la question de l’analyse, la compréhension des phénomènes. C’est ce qui manque, ce qu’on a observé et c’est aussi ce que les gens des médias nous ont dit : il manque une formation axée sur l’analyse, la compréhension, voir les
implications sociales de ces outils-là. Comment les gens les utilisent, se les approprient, et à long terme voir ce qu’on peut ou ne peut pas faire avec. »
Le programme comprendra la possibilité d’effectuer des stages ou encore des échanges avec des institutions étrangères, à partir de la cinquième session de formation.
Les cours aborderont de nombreuses problématiques. Par exemple, le professeur Frozzini a évoqué l’utilisation des médias émergents par les diasporas, les hackers et les lanceurs d’alerte ou encore les techniques et les compétences interculturelles.
À qui s’adresse le cursus? Les métiers de la communication sont nombreux, leurs applications sont variées. Le nouveau baccalauréat qui sera offert à l’UQAC s’adresse donc à de nombreux profils. Il peut également représenter une
occasion de formation complémentaire pour des gens issus d’autres horizons. La première année du cursus sera offerte à temps complet exclusivement. Les années subséquentes pourront se faire à temps partiel. Le programme comptera quatre-vingt-dix places pour sa première année. L’UQAC acceptera les candidatures qui composeront la première cohorte jusqu’au premier mars prochain.
Nouvelles régionales
Jeudi 15 Février 2018 No 126 Journal Le Griffonnier
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Catherine Fournier à la rencontre des millénariaux Stéphane Boivin Journaliste La députée péquiste de Marie-Victorin Catherine Fournier a entrepris une tournée des cégeps de la province pour discuter d’engagement et de politique avec la génération des millénariaux. Le Saguenay-LacSaint-Jean a été le premier arrêt de celle qui fut la plus jeune députée de l’histoire du Québec. Cette tournée est la suite logique de la publication de l’Audace d’agir, paru en novembre dernier aux Éditions Somme toute. Dans cet ouvrage, Catherine Fournier aborde les grands défis qui attendent sa génération : l’environnement, le vivre-ensemble, les mutations économiques, les inégalités sociales, la restauration de la confiance envers les institutions. Elle propose par ailleurs un portrait de la génération des millénariaux (nés entre 1985 et 2004) et réfléchit sur l’engagement. « Les jeunes sont plus intéressés par la politique que ce qu’on pourrait penser. J’entends depuis très longtemps que les jeunes ne sont pas intéressés au monde qui les entoure, qu’ils sont centrés sur eux-mêmes. (…) Quand je demande aux jeunes ce qu’ils voudraient voir changer en politique, de loin leur premier souhait est d’en connaître davantage. Il y a cet intérêt-là, mais il faut qu’on outille les jeunes pour qu’ils puissent prendre leur place. » Aux yeux de l'auteure, la partisanerie est également un obstacle important à l'intérêt des jeunes adultes pour la politique. Cette génération a grandi dans une vision négative de la vie politique, à coups de scandales, de politiques de coupures, des commissions d'enquête et de défaites référendaires. « C’est certain que du point de vue de notre génération, la politique n’a pas
été nécessairement perçue comme un moyen très inspirant de s’impliquer ou de vouloir changer la société. Mais ce qui me motive, ce que je trouve beau, c’est que c’est possible de renverser la tendance, qu’il y ait un changement majeur. Mais encore faut-il que la voix de celles et ceux qui veulent changer se fasse entendre. Les jeunes ont des préoccupations légitimes qui doivent être entendues. (…) Il faut que les bonnes personnes puissent s’impliquer pour qu’ensemble on arrive à changer la politique et à la faire davantage à notre image. » Catherine Fournier croit qu'une façon différente de faire de la politique pourrait interpeller les millénariaux. « Faire de la politique autrement, c’est primer le bien commun avant la partisanerie, c’est impliquer le citoyen dans la prise de décisions et c’est également sortir d’une logique de court terme pour mieux préparer le long terme. »
Cultiver l’audace d’agir En s’appuyant sur un mélange de statistiques, de jalons historiques et d’expériences personnelles, Catherine Fournier dresse un portrait assez sombre de la société et de la politique contemporaines. Le livre est toutefois optimiste à travers la foi de l’auteure en l’engagement et en la possibilité de changer les choses. Pour Catherine Fournier, l’engagement sociopolitique n’est pas forcément parlementaire. « La politique, c’est extrêmement large. Moi j’ai choisi d’être députée, mais on peut aussi être militant dans un parti. On peut aussi militer dans un autre groupe qui exerce une pression sur la politique plus traditionnelle. » L'entrepreneuriat est une autre façon de s'engager que valorise Catherine Fournier. Elle croit que cette approche
convient particulièrement à la génération qui l'intéresse. Écrit en quelques jours de vacances, l'Audace d'agir se démarque des livres écrits par des politiciens grâce à son optimisme ainsi qu'à la volonté qui le traverse. Même si la députée péquiste ne manque pas à l'occasion de souligner les mesures soutenues par sa formation politique, Catherine Fournier signe un ouvrage pertinent pour l'ensemble des mouvances politiques qui composent le paysage politique québécois. Le livre articule une réflexion sincère et nécessaire dans un contexte où les institutions sont au cœur d'une crise dont on peine à imaginer la sortie.
L'Audace d'agir est une réflexion humble et personnelle à mettre entre toutes les mains, par une jeune femme qui,
par ses actions et ses propos, déboulonne bien des mythes à propos de sa génération.
dernier, Catherine Fournier croit qu’il s’agit d’un pas dans la bonne direction.
Violences sexuelles et condition féminine
« Le projet de loi était un excellent pas dans la bonne direction, et il arrivait à point étant donné le mouvement #moiaussi qui a pris beaucoup d’ampleur cet automne. Je crois qu’il y a eu une grande conscientisation de la société et grâce à cette réflexion collective, en posant des gestes comme la loi 151, qu’on pourra passer d’une culture du viol à une culture du respect. Mais il va falloir qu’on continue parce que ce n’est pas que dans les universités et les cégeps. C’est aussi dans les milieux de travail et ailleurs. »
À l’Assemblée nationale, Catherine Fournier agit, entre autres, à titre de porte-parole du Parti Québécois en matière de condition féminine. À ce titre, elle a participé étroitement au développement de la loi n°151 visant à prévenir et à combattre les violences à caractère sexuel dans les établissements d’enseignement supérieur. Questionnée au sujet de ces mesures adoptées l’automne
Écoutez notre entrevue avec Catherine Fournier en visitant
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Santé
Jeudi 15 Février 2018 No 126 Journal Le Griffonnier
La piqûre pour le don de sang remercie ses partenaires
Stéphane Boivin Journaliste Alors qu’Héma-Québec prépare une collecte qui aura lieu le 20 février à l’UQAC, nous nous sommes penchés sur l’évolution des techniques et des besoins qui orientent les activités de l’organisme. Donner du sang, ce n’est plus ce que c’était. C’est bien plus! Les collectes dans les milieux d’enseignement, comme celles qui se tiennent à l’UQAC, revêtent une importance particulière pour Héma-Québec. Les jeunes adultes sont les donneurs d’aujourd’hui, mais surtout ceux de demain. Il importe à l’organisme de développer chez la population étudiante des habitudes qui se perpétueront dans le futur.
Plus sécuritaire et plus précis
Saguenay– Lac-Saint-Jean
Au cours de la dernière décennie, la collecte de sang a beaucoup évolué. Grâce à ces avancées technologiques, Héma-Québec a pu élargir ses critères d’accessibilité et garantir la qualité des produits recueillis et des banques qu’ils composent. Les dons de sang peuvent aujourd’hui être déclinés à travers différents produits qui sont autant de façons de répondre à des besoins précis, de minimiser les gaspillages ou encore les impacts sur les donneurs. Un processus nommé aphérèse permet aujourd’hui de séparer les quatre différentes composantes du
Les propos contenus dans chaque article n’engagent que leurs auteurs. - Dépôt légalBibliothèque Nationale du Québec Bibliothèque Nationale du Canada Le Griffonnier est publié par les Communications étudiantes universitaires de Chicoutimi (CEUC).
sang du donneur. Les globules rouges, qui apportent l’oxygène dans les tissus, sont administrés aux malades qui subissent une chirurgie, un accident ou qui souffrent d’anémie. Les globules blancs permettent de combattre les infections. Les plaquettes permettent de combattre les maladies du sang ou encore les effets d’une chimiothérapie. Quant au plasma, ses usages sont nombreux. Il est utilisé en cas d’hémorragie grave, de déficit humanitaire, ou encore dans le traitement des grands brûlés. Par ailleurs, le parcours de chaque don est contrôlé étroitement afin d’éviter une contamination des banques et d’évaluer la qualité de chaque don. Si la technologie évolue rapidement, aucun produit synthétique ne peut toutefois remplacer les produits sanguins. D’où l’importance de donner.
Donner plus Un seul don peut ainsi répondre à plusieurs besoins. Il faut aussi savoir que certains groupes sanguins sont plus universels que d’autres, ce qui vient encore amplifier l’efficacité de donner. Lors des collectes d’Héma-Québec, il est possible de connaître son propre groupe sanguin. C’est un exercice indolore qui pourrait bien susciter des vocations chez de nouveaux donneurs puisque ces informations rendent encore plus concrets les effets des dons.
Photo : Adobe stock
Héma-Québec en quelques chiffres Héma-Québec, le seul organisme mandaté pour organiser des collectes de sang, doit recueillir au moins 1000 dons par jour pour subvenir aux besoins des hôpitaux québécois. Plus de 300 000 produits sanguins sont distribués chaque année et on estime qu’une personne a besoin de sang toutes les 80 secondes au Québec. La collecte qui se tiendra à l’UQAC le 20 février est l’une des 2000 collectes organisées chaque année par l’organisme. Pourtant, seulement 3% de la population admissible donne du sang au Québec. On peut donner dès l’âge de 18 ans. Il n’y a pas de limite d’âge pour un donneur en bonne santé. Un don de sang représente un prélèvement de 450 millilitres au total. Un donneur peut être prélevé tous les 56 jours s’il le souhaite. Le pré-
lèvement lui-même ne dure qu’un quart d’heure, auquel s’ajoute le processus visant à assurer la sécurité du prélèvement et celle du donneur. Le cycle est complété en moins d’une heure. Certains produits sanguins, comme le plasma, demandent plus de temps et une technologie plus complexe. C’est pourquoi HémaQuébec croît qu’un don conventionnel, comme ceux recueillis lors des collectes à l’UQAC, est la meilleure occasion d’expérimenter le don de sang et d’en découvrir l’aisance et l’importance. Donner du sang, c’est sans risque, ça ne fait pas mal, et c’est drôlement important. Le seul risque, c’est d’avoir la piqûre pour ce geste qui sauve des vies. La collecte d’HémaQuébec se déroulera de 10h à 17h ce mardi 20 février. Un objectif de 110 dons a été fixé. À pareille date l’an dernier, 158 membres de la communauté universitaires avaient donné.
Nous joindre Rédactrice en chef : Noémie Simard
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Graphiste : Joëlle Gobeil
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Publicité : Christian Tremblay Correction : Noémie Simard Jessica Normandin
Jessica Roy-Vachon Julien Gauthier Marc-Antroine Gilbert Stéphane Boivin
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Prochaine parution : Jeudi 15 mars 2018 Tombée des textes : Vendredi 2 mars 2018, 17 h Tombée publicitaire : Lundi 5 mars 2018, 17 h Impression : Imprimerie Le Progrès du Saguenay Tirage : 3 000 exemplaires
Santé
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Anxiété et confiance chez l’enfant Jessica Roy-Vachon Chroniqueuse Aujourd'hui, tout le monde sait ce qu'est l’anxiété. Notamment, on sait que l'adulte peut en souffrir à différents niveaux. Mais qu’en est-il des enfants? Peuvent-ils eux aussi souffrir d'anxiété? D’où vientelle, à quoi est-elle due? Dans cet article, ces questions trouveront des pistes de réponses. Pour commencer, il faut savoir qu'il est normal pour l'enfant de ressentir de l’anxiété à l’occasion. Par contre, il faut faire attention de ne pas confondre peur et anxiété. L’enfant peut avoir peur des monstres, mais être anxieux parce qu’il se retrouve dans un nouveau milieu, comme lors de la première rentrée scolaire. Plusieurs choses peuvent provoquer son anxiété :
Un changement important Un déménagement, la séparation des parents, la mort d’un proche ou l’entrée à la maternelle sont des situations qui peuvent causer de l’anxiété, mais cette dernière finira par passer avec le temps. Par contre, si elle dure plus d’un mois, il vaut mieux consulter.
Des événements survenus ou vus à la télévision Les enfants peuvent voir un bulletin de nouvelles ou une scène d’une émission qui viendra les déranger et les rendre anxieux. Il faut donc être à l’écoute et expliquer à l’enfant qu’il n’y a aucun danger pour lui.
La génétique Évidemment, si les parents souffrent d’anxiété, il y a des chances que l’enfant
en souffre aussi. De plus, s’il voit ses parents être anxieux, il aura plus tendance à l’être également.
L’absence de routine Les enfants ont besoin d’une routine, car cela les sécurise. Sans routine, ils peuvent finir par se sentir anxieux puisque les changements provoquent de l’insécurité. Ainsi, l’heure du dodo pouvant devenir un repère important dans la journée de l’enfant et créer un cycle routinier, il est important qu’il ne manque pas de sommeil.
La surprotection La surprotection peut amener l’enfant à avoir une perte de confiance en lui, ce qui génèrera de l’anxiété envers l’avenir et envers tout ce qu’il ne contrôle pas. De plus, si l’enfant n’a pas confiance en lui, il ne peut pas
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croire en sa capacité à réussir ses tâches et ses buts et donc il craindra l’échec et risquera de développer de l’anxiété. Il risquera alors de développer des troubles de toute sorte : il pourra avoir de la difficulté à se concentrer, avoir des réactions excessives, ressentir un besoin constant de se faire rassurer, avoir des troubles de sommeil, changer de comportement, et
plus encore. Il est important de porter attention à ces symptômes, surtout s’ils sont anormaux chez votre enfant. En conclusion, bien que la confiance (ou le manque de confiance) ait tout un impact sur la création de l’anxiété chez votre enfant, beaucoup d’autres éléments sont aussi à prendre en compte.
Bell cause pour la cause... ou comment être à la solde de l'entreprise privée Julien Gauthier Journaliste Le 31 janvier dernier, Bell « causait pour la cause » afin de lutter contre la stigmatisation de la maladie mentale. La campagne qui a lieu chaque année s'implante aussi de pair avec la semaine de la prévention du suicide ayant lieu du 4 au 10 février. Ainsi, Bell encourageait les utilisateurs Facebook à appliquer le logo de la campagne à leur photo de profil et à utiliser le mot clique #BellCause afin que l'entreprise verse cinq cents aux divers organismes luttant contre le suicide et la maladie mentale. Toutefois, certains questionnements viennent à l'esprit quant à l'éthique de cette campagne. D'abord, l'entreprise jouit d'un placement de produit
gratuit. Elle se place en salvatrice alors qu'elle-même est la cause de stress et d'anxiété auprès de plusieurs employés du service à la clientèle. Une enquête effectuée quant à l'environnement de travail de la compagnie a mis à la lumière du jour vomissements, crises d'angoisse, diarrhée et pleurs comme réaction à la pression endurée par les téléphonistes qui non seulement doivent répondre aux besoins de clients insatisfaits, mais aussi aux exigences de ventes imposées par les superviseurs. Les compagnies de télécommunications n'ont pas bonne réputation quant à l'environnement de travail. Pensons notamment à la vague de suicides auprès des employés de France Télécom de 2008 à 2009, alors que 35 salariés s'étaient enlevé la vie, soulignant un « management de la terreur ».
Mais l'autre problème plus important réside ici. Les organismes communautaires peinent à survivre avec seules les subventions de l'État. Si l'État est aussi désengagé, c'est justement parce qu'il est à la solde des multinationales telles que Bell. Ce n'est pas l'État qui tout bonnement décide de couper dans le financement public. Les créateurs d'emplois sont les entreprises. Le néolibéralisme ayant débuté dans les années 1980 rimait avec la fin des Trente glorieuses, c'est-àdire les trente années d'aprèsguerre caractérisées par une prospérité économique inégalée et une grande expansion des États occidentaux. Par la suite, une crise financière majeure et un taux de chômage élevé a forcé les États à attirer les entreprises par le biais de congés et avantages fiscaux, diminution de tarifs douaniers et subven-
tions pour créer des emplois. Résultat, la libre circulation des marchés et les accords de libreéchange font en sorte que les entreprises fusionnent entre elles, se délocalisent et s'installent là où la main d'oeuvre est la moins dispendieuse et là où ils bénéficient le plus d'avantages fiscaux. Et les États se font la compétition pour les attirer. C'est ainsi que l'on explique le sous-financement des services publics. Pendant que les entreprises paient peu d'impôt et qu'elles en accumulent dans les paradis fiscaux, elles ne paient pas leur juste part à l'État qui subit alors un manque à gagner. Soit il augmente nos impôts (quitte à faire fuir les entreprises), soit il coupe dans les services publics. Bref, pourquoi Bell et toutes les autres multinationales qui œuvrent dans la charité
demandent-elles au public d'agir pour qu'elles puissent verser des sommes auprès des organismes communautaires? Comme elles sont multimilliardaires, elles pourraient aussi bien le verser de leur plein gré. Mais comme leur initiative est une opportunité en or de faire du placement publicitaire, elles peuvent se poser en salvatrices. N'était-ce pas le rôle jadis de l'État et non de l'entreprise privée de soutenir les services publics et organismes communautaires? En date du 4 février 2018, la campagne de Bell avait permis d'amasser 7 millions de dollars pour la santé mentale au Canada. Quand on y pense, c'est une maigre somme pour un secteur qui peine à survivre. C'est pratiquement une insulte quand on sait que les multinationales comme Bell ne paient pas leurs justes parts en impôts grâce aux paradis fiscaux.
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» Culture
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40 ans d’improvisation pour la LNI Jessica Normandin Journaliste Créé en 1977 au Québec, le match d’improvisation est aujourd’hui considéré comme un emblème de la culture québécoise. Célébrant maintenant ses 40 ans, la Ligue nationale d’improvisation (LNI) a mis sur pied une tournée canadienne afin d’aller à la rencontre de son public. Pour l’occasion, nous avons eu la chance de nous entretenir avec Nicolas Pinson, arbitre et animateur des matchs qui seront effectués lors de la tournée.
Rencontre avec le public Souvent en France pour des tournées d’environ trois semaines, la LNI désire renouer avec son public québécois qu’elle estime avoir négligé : « Il fallait que la LNI revienne au Québec afin d’aller voir le monde un peu partout en province. L’impro est partout au Québec. Que ce soit dans les écoles primaires, secondaires, les cégeps ou les universités. On se disait que la LNI ne va pas assez voir ces gens-là. Depuis deux ans, il y a un souci de revenir vers le Québec », affirme Nicolas Pinson. Lors de ses tournées, la LNI affronte les équipes locales des régions qu’elle visite pendant quarante-cinq minutes. Ainsi, lors de leur passage en région, certains joueurs de La LISE auront eu l’honneur de se mesurer aux grands de la LNI. En dehors des spectacles, la tournée de la LNI est également l’occasion pour l’organisme de donner des ateliers adaptés à diverses clientèles à travers la province. Ces derniers peuvent s’adresser autant à des enfants qu’à des personnes âgées.
Un succès international Le match d’improvisation, qui est né au Québec,
est aujourd’hui pratiqué dans plusieurs autres pays, dont la France, la Belgique et l’Allemagne. Selon Nicolas Pinson, ce fort succès serait dû au côté rassembleur de l’activité, mais aussi à son accessibilité : « C’est une rencontre de gens qui sont en train de créer une histoire et de jouer ensemble. Tu n’as pas de texte à apprendre, donc tu peux te promener partout à travers le monde et jouer. Moi je compare ça au soccer! Tu peux jouer avec une canette de coke dans une ruelle avec tes amis. Tu n’as pas besoin d’équipement pour le faire. C’est pareil pour l’impro. C’est très rassembleur. » Pour illustrer son propos, l’animateur nous a fait part d’une expérience marquante qu’il a vécue à l’époque où il était un improvisateur : un match qui l’a opposé à des joueurs italiens. Malgré leur différence linguistique, le comédien avait été joyeusement étonné de constater qu’ils arrivaient tout de même à se comprendre et à collaborer grâce au regard, mais surtout grâce à la gestuelle. Bien qu’il y ait eu quelques soucis de cohérence, l’improvisation avait été appréciée du public.
En constante évolution Ayant commencé par de simples matchs dont la mise en scène est directement inspiré du hockey, la LNI cherche constamment à visiter de nouvelles formes. Ainsi, l’organisme a pu, entre autres, mettre sur pied un tout nouveau projet : La LNI s’attaque aux classiques. Par ce projet, les improvisateurs devaient, pendant une heure, explorer et décortiquer une œuvre classique par le biais de l’improvisation. En 40 ans d’existence, la LNI a su se tailler une place de choix au Québec, mais aussi à travers le monde. En effet, la LNI rejoint en moyenne par année 15 000 spectateurs partout au Québec et 8 500 spectateurs lors d’une tournée européenne.
Nelly et Simon : Mission Yéti
Photo :paramount
Ioana Brassard Critique
Nelly et Simon : Mission Yéti est le nouveau film d'animation de la maison de production 10e ave. Nelly Maloye (Sylvie Moreau), une jeune détective privée, rencontre Simon Picard (Guillaume Lemay-Thivierge), un chercheur qui espère un poste d'enseignant à l'Université Laval. S'ils parviennent à prouver l'existence de l'abominable homme des neiges,
aussi appelé yéti, Simon obtiendra le poste convoité. Accompagnés d'un petit mainate (sorte d'oiseau parleur), ils quittent la ville de Québec pour le Népal, où ils se lient d'amitié avec Tensing (Rachid Badouri), un guide sherpa de l'Himalaya. Les trois jeunes remueront ciel et terre afin de faire la rencontre du mystérieux yéti! J'ai trouvé ce film très sympathique. Bien que l'action se passe dans les années 50, on peut facilement s'identifier aux personnages du film puisqu’encore aujourd'hui, beaucoup de gens font de gros efforts pour parvenir à leurs buts. Les décors sont bien recréés (on reconnaît facilement le Vieux-Québec). D'ailleurs, l'équipe a effectué un voyage au Népal afin de donner une image proche de
la réalité de l'Himalaya. Je salue l'intention, surtout quand on sait que faire du trekking dans l'Himalaya, qui comporte l'Everest (la plus haute montagne du monde), ce n'est pas de tout repos! De plus, vous découvrirez en regardant le film comment les locaux l'appellent et la signification du nom. Finalement, j'ai beaucoup apprécié la complicité entre les deux personnages, dont l'histoire ne se termine pas en « et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants ». Les plus jeunes auront quant à eux un bel exemple du fait que l'amitié entre un homme et une femme est possible et que l'on peut former une équipe du tonnerre peu importe son genre. Bref, une petite douceur qui vous transportera du Québec au Népal en vous faisant rire.
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The Shape of Water, Three Billboards Outside Ebbing, Missouri : Hollywood contre Trump Émilie Morin Critique Quand on lit leur synopsis, The Shape of Water et Three Billboards Outside Ebbing, Missouri n’ont pas grandchose en commun, outre le fait d’être plusieurs fois nominés aux Oscars cette année. Guillermo Del Toro offre une histoire d’amour surnaturelle entre une concierge muette et une créature aquatique marginalisée, tandis que Martin McDonagh signe un drame ponctué d’humour noir où une mère tente de faire réagir la police de sa ville suite au meurtre non résolu de sa fille. C’est à travers leur message politique (parfois subtil, souvent moins!) que les deux films se rejoignent. En choisissant les années 60 comme toile de fond à The Shape of Water, Del Toro s’attaque directement au rêve américain de l’époque, qui persiste. Il met en scène un antagoniste (Michael Shannon) qui personnifie la vie idéalisée de cette époque ; grande maison, femme dévouée, enfants, poste haut placé, Richard Strickland le dit lui même : il « assure ». Strickland est un bon américain,
dont la haine envers la Russie ne fait qu’affirmer le patriotisme. Au-delà de cette critique, que l’on ne peut s’empêcher de voir comme un affront face au slogan de Trump « Make America great again », Del Toro se permet un autre commentaire face à l’Amérique d’aujourd’hui. En effet, même si Strickland veut éliminer la créature pour éviter qu’elle ne tombe aux mains des Russes, il est évident que la raison de sa haine est bien plus simple. Dans une scène où il torture l’homme aquatique, Strickland mentionne sa laideur et les bruits dégoûtants qu’il fait comme si cela suffisait à expliquer qu’il veuille l’éradiquer. Ce moment est une métaphore vis-à-vis de la situation immigrante et des relations internationales aux États-Unis ; Richard l’Américain blanc typique ne veut pas apprendre ni connaître, il préfère tuer ce qui est différent de lui. Bien entendu, le fait que Del Toro soit mexicain n’est pas sans influencer la perception de la critique face à son film… Martin McDonagh, quant à lui, s’attaque davantage à l’Amérique moderne avec Three Billboards. Au-delà du
racisme et de l’homophobie, c’est la thématique de la violence qui prévaut au sein du film, particulièrement celle du cercle de la violence. Frances McDormand livre une performance incroyable, jouant non pas une mère éplorée, mais une femme qui carbure à la colère et qui donne l’impression de n’avoir plus rien à perdre malgré le fait qu’il lui reste encore un fils. À plusieurs reprises, le film mentionne de diverses manières que la haine engendre la haine et que l’on doit laisser la place à l’amour plutôt qu’à la colère. Cette morale est tellement mise de l’avant que cela rend le film de McDonagh extrêmement efficace, puisque ses personnages deviennent les contre-exemples parfaits du message qu’il envoie. Le film montre ce qui arrive quand on n’arrive pas à briser l’escalade de la violence et qu’on est obsédés par notre propre colère. En ce sens, il est une critique de ce qui se passe dans l’Amérique de Trump, une référence appuyée par les nombreux clins d’œil que fait le film aux Mexicains et aux Afro-américains.
Photo :http://bit.ly/2skBVvl
Avec une cuvée qui comporte des films aux messages provocateurs, parsemés de références politiques, comme ceux énumérés cidessus, il semble sûr et certain qu’encore une fois cette année, les Oscars recevront une pluie de tweets de la part du président des États-
Unis. Si le racisme exposé dans The Shape of Water et Three Billboards Outside Ebbing, Missouri ne provoque pas un léger débat, il est certain que I, Tonya et The Post, qui mettent en lumière les différents côtés des médias américains, sauront faire jaser.
Memento de Christopher Nolan: un film dont il faut se souvenir Guillaume Ratté Critique Il nous arrive parfois de ne plus nous rappeler pourquoi on est entré dans un lieu ou oublier le nom de quelqu’un. Pour certains, c’est un peu plus grave. Ils ne se rappellent même plus à qui ils doivent faire confiance ou non. Le film Memento utilise cela pour construire l’intrigue de manière intelligente. Leonard est un homme qui souffre d’une amnésie ayant pour effet de lui faire oublier tout ce qui s’est
passé après qu’il ait parlé à quelqu’un ou après qu’il ait quitté un endroit. Son objectif est de retrouver le meurtrier de sa femme. Pour s’aider, il prend des photos d’indices et écrit partout sur son corps des éléments à ne pas oublier. Avec ce handicap, comment faire pour savoir si quelqu’un lui ment ou non? Sa confiance est mise à l’épreuve par les phrases et par les indices qu’il se laisse, mais comment savoir s’ils sont valides ou non? Ce film est une vraie petite perle. Afin de créer le suspense, le récit est raconté à
partir de la fin. On décale les évènements chaque fois qu’il vit une perte de mémoire. On ne sait donc pas plus que lui qui ment ou non. C’était assez risqué de bouleverser ainsi la chronologie, mais la réalisation est parfaite. On n’est donc pas trop perdu en écoutant le film. Cela nous donne envie de l'écouter une deuxième fois afin de le revoir en sachant toute l’histoire, ce qui donne une tout autre vision des personnages. Memento est vraiment l'un des meilleurs thrillers psychologiques qui existent, il faut absolument le voir.
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Chronique linguistique
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Histoire du complexe d’un peuple : le français québécois Jessica Normandin Chroniqueuse Étonnant à quel point une même langue peut être différente d’un peuple à l’autre! Bien que la situation tende à s’améliorer, les Québécois ont pendant très longtemps été complexés par leur jargon. Idéalisant la façon de parler des Français, les Québécois pensaient alors que leur langage n’était qu’une mauvaise façon de s’exprimer. Parfois qualifié « d’ancien français », le français québécois a évolué dans des conditions bien différentes de celui de France.
Une langue soumise Le français s’impose très tôt en tant que langue première au Québec. Au moment de la colonisation française (1609-1763), plusieurs patois sont utilisés en France. C’est plus précisément le français de la cour qui dominera le territoire canadien.
Suite à la cession du Canada aux Anglais en 1760, les francophones commencent à s’inquiéter quant au statut de leur langue. Déjà conscients d’avoir une identité culturelle bien à eux, les locuteurs du français canadien, par l’influence anglaise, ajoutent progressivement des anglicismes à leur vocabulaire. Quant à l’influence française, elle a été limitée par le départ des administrateurs français. Par ailleurs, en 1817, le journaliste et historien Michel Bibaud critique entre autres l’ajout de ces anglicismes, mais aussi la pertinence de certains usages canadiens.
mais ne ressentent pas encore d’infériorité linguistique. Ce n’est que suite à la défaite des patriotes en 1838 que le débat concernant le statut de la langue française au Canada commence à faire rage. Suite à cette rébellion, l’Acte d’Union entre en vigueur. Les politiques qui sont alors mises en place par les Anglais n’ont qu’un seul but : l’assimilation des Canadiens français. Prétextant la mauvaise qualité du français canadien, celui-ci fut proscrit des documents officiels, mais aussi du Parlement. L’opinion publique des Canadiens français face à leur propre langue change de façon drastique : le jargon utilisé était fautif. Plus qu’une simple question linguistique, le tournant qu’avait pris leur langue est révélateur d’un énorme poids : celui de leur défaite contre les Anglais. L’élite tentera d’ailleurs d’inciter le peuple à se conformer à l’usage parisien afin de prou-
En 1810, Jacques Viger écrit La Néologie canadienne, un ouvrage qui consiste à décrire l’usage canadien du français. À cette époque, les Canadiens français les plus instruits commencent déjà à se questionner sur les différences langagières qu’il y avait entre la France et le Canada,
À cette époque, la littérature québécoise fourmille d’œuvres écrites en joual (le patois québécois) exprimant ainsi la révolte des Canadiens français vis-à-vis de l’oppression anglaise. Plus qu’une
1025, boul. Talbot
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révolte, la crise du joual permet aux Canadiens français de s’affranchir de la norme de France et d’adopter leur propre identité. Ainsi, le complexe d’infériorité parvient à s’atténuer. Heureusement, les Québécois assument beaucoup plus leur jargon à présent. Cependant, même si ce complexe s’est aujourd’hui amoindri, il arrive encore d’entendre certains d’entre eux prétendre que la meilleure façon de parler le français est celle utilisée par les européens. Évidemment, cela n’est en rien représentatif de la norme à suivre. En effet, il serait beaucoup plus juste d’encourager l’utilisation d’un français dit international lors d’échanges internationaux. Seulement, cela ne veut pas dire que nous devons délaisser notre bon vieux patois canadien, chargé d’histoire et porteur de toute une culture que nous devons protéger et porter avec fierté.
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C’est vers le milieu du XXe siècle, avec la crise du joual, que le blason du français canadien est redoré. Dès lors, on assiste à la confrontation d’idéologies bien distinctes : d’un côté, il y a les puristes de la langue prônant l’usage de France et de l’autre, il y a ceux qui acceptent leur identité canadienne.
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ver que leur langue est bien vraie et qu’il ne s’agit pas que d’un simple patois. Toutefois, cette campagne puriste n’eut pas un énorme succès auprès du peuple qui ressent une certaine aversion vis-à-vis du peuple français qui leur est décrit comme étant supérieur à eux.
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Culture Chronique littéraire
Jeudi 15 Février 2018 No 126 Journal Le Griffonnier
Combattre l’hiver par l’hiver : ces romans qui vous feront apprécier le confort de votre foyer
Photo : http://livresgg.ca/le-poids-de-la-neige
1- Le poids de la neige de Christian Guay-Poliquin Noémie Simard Rédactrice en chef
Dans une maison en retrait d’un petit village sans électricité, un vieil homme se fait confier un jeune accidenté. En dehors du village, plus rien ne semble fonctionner – aucune technologie. Coincés dans l’hiver qui pèse lourd sur la maison comme sur les âmes, ils doivent trouver le moyen de survivre malgré la nourriture qui se fait rare, le manque de carburant pour les véhicules et les trahisons humaines. Dans ce monde post-apocalyptique, l’accumulation de la neige détermine tout : même l’enchaînement des chapitres. Depuis sa publication en 2016, Le poids de la neige accumule les reconnaissances et les prix littéraires. Fort d’un suspense efficace et d’une sensibilité étonnante, il peut plaire à tous les publics. Si vous n’êtes pas encore allé à sa rencontre, profitez du temps hivernal pour vous y lancer : immersion totale assurée.
Photo : http://bit.ly/2ssHWGc
Photo : http://bit.ly/2BTixcF
2- La faim blanche d’Aki Ollikainen
3- Agaguk d’Yves Thériault et Homo sapienne de Niviaq Korneliussen
1867. La Finlande est touchée par une importante famine. Marja doit abandonner son village et son mari mourant afin que ses enfants et elle échappent à un destin tragique. Et, pour se rendre à SaintPétersbourg, il n’y a pas que la faim qu’elle doit affronter : elle doit également braver le froid d’un hiver impitoyable. Entretemps, un sénateur réfléchit, devant s'assurer du bon fonctionnement des mesures d’austérité. Partout, la frontière entre la vie et la mort devient poreuse.
Deux romans prenant place dans le Grand Nord. Le premier d’un auteur québécois, publié en 1958; le second d’une auteure inuite, publié en 2014 au Groenland et en 2017 dans la collection « Fictions du Nord » de La Peuplade.
Publié en 2012 en Finlande et en 2016 à La Peuplade dans sa collection « Fictions du Nord », La faim blanche présente un récit racontant la grande famine qui a frappé la Finlande de 1866 à 1868. Contrairement au Poids de la neige, il n’est pas post-apocalyptique puisqu’il relate un événement passé, l’un des plus noirs de l’histoire finlandaise. En effet, lors de cette famine, certaines régions du pays avaient perdu jusqu’à 20% de leur population. Imprégné d’une volonté de vivre incroyable, le roman vous plonge dans l’hiver finlandais du XIXe siècle et vous fait apprécier le confort de votre salon malgré la tempête de février qui fait rage dehors. Acclamés par la critique dans leur pays, Aki Ollikainen et La faim blanche constituent un incontournable à vos lectures hivernales.
Dès sa parution, Agaguk jouit d’une vaste diffusion et se fait traduire en plusieurs langues : son succès est immédiat. Il est considéré comme l’un des plus grands textes de la modernité littéraire québécoise. De façon semblable, Homo sapienne a joui d’une grande médiatisation dès sa sortie. Aujourd’hui, le livre est déjà un best-seller au Groenland : déjà traduit dans toutes les langues scandinaves – et maintenant en français –, il a même été ajouté au programme de quelques écoles. Pour Agaguk, on parle d’un roman à la structure assez traditionnelle, et la survie et la quête identitaire en sont des thèmes centraux. On y suit notamment Agaguk et sa femme Iriook alors qu’ils tentent de commencer une vie de couple en dehors du village : ils doivent ainsi apprendre à se débrouiller seuls et résister au climat comme aux menaces d’un Grand Nord toujours implacable. En ce qui concerne Homo sapienne, c’est un roman beaucoup plus contemporain, dans le fond comme dans la forme. Il raconte la vie de cinq jeunes – Fia, Ivik, Arnak, Inuk et Sara – dans la capitale du Groenland. D’une sensibilité et d’une résonnance universelles, ce roman où les tabous sont voués à l'inexistence laisse place à des quêtes identitaires marquées et variées. Bien qu’il prenne place dans un environnement urbain, loin des glaciers et de la toundra, Homo sapienne est un grand roman du Nord.
Photo : http://bit.ly/2HbS0qE
4- Les deuxièmes de Zviane En vous parlant de la bande dessinée de Zviane,Les deuxièmes, on trahit légèrement le titre de l’article. Contrairement aux suggestions précédentes, l’histoire n’est pas liée au froid, elle ne se passe ni pendant l’hiver ni dans le Grand Nord. Plutôt, elle présente les moments que passent ensemble une femme et un homme – deux amis, en l'occurrence – lorsqu’ils ne sont pas en couple. Eh oui, ils font souvent l’amour. Les planches simples, sans trop de détails, pourraient apporter une certaine froideur à ces deux personnes qui ne se retrouvent que pour le sexe; or, le récit est empreint d’une grande chaleur, qui se manifeste de deux manières. D'abord, dans la chimie qui existe entre les deux personnages; ensuite, elle est encore plus prégnante au point culminant de la BD : les deux amants, par les différentes positions sexuelles qu’ils prendront, veulent créer une symphonie, symphonie qui est représentée en bonne et due forme dans une partition musicale au coeur même de l'oeuvre. Si certes les images sont explicites, le tout n’est ni pornographique ni déplacé : l’œuvre ne fait qu’atteindre une extrême beauté qui fait chaud au cœur. Malgré tout, bien que faire l'amour n'aura jamais été aussi beau, la grande finale laisse un goût amer en fin de bouche. En conclusion, si certes ce livre est en tout point différent des autres romans, il constitue une lecture légère qui saura vous faire vivre quelques frissons.
Chronique littéraire Culture
Jeudi 15 Février 2018 No 126 Journal Le Griffonnier
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Le gouffre du plongeur transports en commun. L’écriture de Stéphane Larue a quelque chose de Les événements racon- très naturel, bourrée d’antés dans le roman Le glicismes et de dialogues Plongeur de Stéphane très justes, ce Larue se déroulent en qui ancre la grande partie durant l’hiver narration dans 2002, à Montréal. Le jeune un Québec narrateur a des problèmes contemporain. Marc-Antoine Gilbert Chroniqueur
de jeu et ses dettes le serrent à la gorge. Son poison : les machines de vidéopoker. Elles étaient partout à une certaine époque, alors que Loto-Québec en avait acquis le monopole. Cette dépendance détruit sa vie. Il ment à ses amis, à sa copine, à sa famille. Désespéré, il accepte un poste de plongeur dans un restaurant, La Trattoria. On y rencontre une galerie de personnages bigarrés : du cuisinier exubérant (Bébert) en passant par la serveuse affable (Jade) puis au chef capable de distribuer les coups bas pour arriver à ses fins (Renaud), tous et toutes marqueront à leur manière les premiers pas du narrateur dans le milieu de la restauration, au rythme des rechutes et des soirées interminables.
J’ai travaillé à la plonge d’un restaurant il y a quelques années, et la lecture du Plongeur a fait remonter en moi de nombreux souvenirs. La frénésie d’une cuisine en plein service est revenue me happer avec une force étonnante, notamment grâce à l’écriture très efficace de Stéphane Larue. La description riche et dense du lieu de travail lors de la première soirée au restaurant est marquante. On nage dans l’eau sale et les restes de nourriture, perdu à travers des forteresses de vaisselle. L’auteur accorde aussi beaucoup d’importance aux odeurs, pas seulement celles de sa plonge, mais également celles des lieux qu’il fréquente, que ce soit une taverne miteuse ou les fumets urbains des
L’auteur développe donc un portrait intéressant du monde de la restauration et du mode de vie nocturne qu’il
Le roman est émaillé de références à la littérature fantastique et de sciencefiction, au cinéma et, surtout, à la musique métal. C’est à nouveau un aspect du texte qui est s u s ce p t i b l e de me rejoindre, car il s’agit du style musical qui me fait le plus vibrer. J’avais l’impression d’avoir une Stéphane Larue, Le Plongeur, Montréal, prise solide Le Quartanier, 2017, 568 p. (coll. « Polygraphe »). sur les réféSource image : https://www.lequartanier.com/catalogue/plongeur.htm rents qui sont proposés, de reconnaître un monde que amène : les shifts de fou le narrateur apprécie sin- s’enchaînent et l’alcool cèrement. À bien y réflé- devient nécessaire pour chir, Le Plongeur était vrai- décompresser un peu. De ment taillé pour moi… plus, œuvrer en cuisine est avant tout un travail En s’informant au sujet d’équipe, dans lequel chadu livre, on s’aperçoit assez que rouage de l’engrevite que ce roman est lar- nage dépend des autres gement basé sur le vécu de pour bien fonctionner. son auteur, à une période Cette interdépendance est critique de sa vie. Le pré- très bien décrite dans Le nom du narrateur, inconnu Plongeur, avec considépendant une bonne par- ration et minutie. Hors tie du récit, apparait enfin du restaurant, Stéphane vers les dernières pages, ne pourra pas non plus presque comme un aveu régler ses problèmes à lui au lecteur, au moment où tout seul. Il devra accepter il fond en larme devant l’aide bienveillante qu’on son cousin Malik. Ce der- lui tend. nier déclare, sans appel : « — T’as besoin d’aide, Même si ce n’est pas très Stéphane. » On pourrait glorieux, le travail de plonparler ici de roman auto- geur offre une forme de biographique, bien que le répit. Alors qu’il est dans la romanesque engage forcé- vaisselle sale jusqu’au cou, ment une part d’invention. Stéphane ne pense plus à
ses problèmes d’argent et au jeu, son esprit est en quelque sorte protégé par les tâches répétitives qui se présentent à lui. À un certain stade de la soirée, tout le monde est débordé, les commandes affluent à un rythme effréné : c’est le rush. La décharge d’adrénaline qui monte et le sentiment presque euphorique qui nous submerge est tout à fait comparable à ce que peut vivre Stéphane lorsqu’il est rivé à une machine de loterie vidéo et qu’il ne cesse de miser, hypnotisé par les couleurs vives et par les gains qui montent, qui baissent et qui montent encore. L’état d’ivresse du joueur compulsif, tel qu’il est décrit dans le roman, est d’une puissance irrésistible. En fait, Stéphane remplace, si on veut, une drogue par une autre : l’adrénaline du restaurant se substitue à celle de la loterie vidéo, l’espace de quelques heures. Une fois qu’on quitte la restauration pour exercer un autre métier, cette exaltation nous manque. Je suis quelqu’un d’un peu trop cérébral, j’ai tendance à être coincé dans ma tête et, avec le recul, je me rends compte que le travail mécanique et répétitif qu’est celui de plongeur m’a aménagé un espace de repos, aussi étrange que cela puisse paraître. Je faisais partie d’une équipe de feu, je sortais de ma tête pour contribuer à un succès collectif. Le restaurant où j’ai travaillé s’appelle Tacos Y Salsa, il est situé à SaintGédéon et est ouvert seulement l’été, de mai à septembre. Si vous avez de la chance, vous me verrez peut-être accoté au bar, la face dans une assiette de tacos. Vous viendrez prendre une bière au moins, je ne mords pas.
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Jeux vidéo
Jeudi 15 Février 2018 No 126 Journal Le Griffonnier
TRESORS EN PIXEL Undertale Pour inaugurer cette toute nouvelle chronique, qui traitera principalement de mes coups de cœur vidéoludiques, j’ai décidé de vous parler d’un jeu que j’ai découvert durant les Fêtes : Undertale. Il s’agit d’un jeu qui, dès les premières heures, m’a laissé une impression bien forte. Peut-être avez-vous déjà entendu parler de cette perle rare émergeant des tréfonds de la production indépendante. Bien que les différentes bandes-annonces du jeu semblent le vendre comme étant un RPG classique se déroulant dans un univers mignon, la réalité est tout autre. Nous sommes plutôt projetés au cœur d’une histoire sombre nous confrontant à nos propres habitudes de joueurs.
Une histoire et des personnages bien construits Undertale tire principalement sa force de son scénario.
Malgré les surprises qu’elle nous réserve, l’histoire est à la base assez simple : suite à une guerre opposant les humains aux monstres, ces derniers se retrouvent scellés sous terre dans un monde que l’on appelle Underground. Votre personnage, un enfant dont le sexe est indéfini, se retrouve coincé dans ce lieu après être tombé dans une crevasse. Le but : trouver un moyen de remonter à la surface. Pour ce faire, vous devrez soit éliminer vos adversaires, soit sympathiser avec eux. Il existe plusieurs fins au jeu : celle-ci dépendra des choix faits lors des combats. Chaque ennemi peut être tué ou épargné. Évidemment, épargner un ennemi ne se fait pas en un claquement de doigts. Outre le fait d’attaquer, le joueur peut discuter avec l’ennemi ou poser certaines actions afin de le dissuader de
combattre. Par ailleurs, même si les combats se font au tour par tour, ceux-ci ne manquent pas de dynamisme : il faut faire preuve de minutie afin d’éviter les attaques de l’adversaire, au risque de passer un mauvais quart d’heure. Bien qu’il puisse sembler amusant d’éliminer ses ennemis pour les plus sadiques d’entre nous, cela ne s’avère pas toujours aussi évident qu’on le croit. La raison étant que lesdits « ennemis » sont terriblement attachants! Originaux et dotés d’un sens de l’humour bien dosé, certains d’entre eux parviendront à refréner vos envies meurtrières malgré leur hostilité. D’ailleurs, chacun d’entre eux sait nous entraîner dans des situations des plus loufoques, devant lesquelles nous n’avons aucun repère. De plus, certains personnages se feront un malin plaisir de
souligner les mauvaises actions que l’on commet, et ce, de façon parfois assez inattendue. D’ailleurs, il faut faire attention aux actions que l'on pose lors d’une partie : le jeu se souvient d’absolument tout!
Briser les conventions Bien que le jeu vidéo ait beaucoup évolué au fil du temps, plusieurs conventions persistent, profondément ancrées dans l’âme des joueurs. Les créateurs d’Undertale sont parfaitement conscients de ces valeurs intouchables et s’en amusent avec une précision déconcertante. Certaines situations universelles à chaque jeu prennent des tournures que l’on n’aurait pas soupçonnées au départ. Par exemple, ce qui semble être un tutoriel banal visant à expliquer les méca-
nismes du jeu au joueur peut en fait s’avérer être un piège à son encontre. Bref, suite à ce genre de sournoiseries, on devient vite plus méfiant envers ce jeu qui semble avoir une capacité à anticiper les décisions que l’on prendra. Toutefois, contrairement à certains jeux comme I wanna be the guy, réputé pour ses pièges sadiques, Undertale trompe les joueurs de manière humoristique, intelligente, mais surtout, dans la plupart des cas, de manière non punitive. Ce qui ne rend pas le jeu frustrant. Malheureusement, il est difficile de présenter un chef d’œuvre comme celui-ci sans commettre la terrible erreur de trop en dire, ce qui serait plutôt fâcheux : Undertale est un jeu qui doit avant tout être découvert par le joueur.
Stardew Valley Pour
faire suite à Undertale, j’ai décidé de vous parler de ce petit bijou vidéoludique qu’est Stardew Valley. Un jeu de gestion apaisant où l’on incarne un fermier devant s’occuper de la ferme léguée par son grand-père. Pour les personnes ayant déjà joué à un opus de la série Harvest Moon, il est très probable que vous ayez une impression de déjà vue. En effet, Eric Barone, unique développeur du jeu, ne cache pas s’être inspiré de cette licence : au contraire! C’est d’ailleurs sa déception envers les épisodes récents de la licence
qui l'a motivé à créer un jeu où il pourrait reprendre et améliorer cette recette qui est déjà bonne, mais parfois mal assaisonnée. Pour le coup, c’est plutôt réussi! D’ailleurs, le jeu connait un énorme succès : plus d’un million de copies vendues en l’espace de deux mois en plus d’être le jeu le plus téléchargé sur Nintendo Switch en 2017.
Classique, mais prenant En quoi ce jeu de gestion agricole est-il si exceptionnel? Pour ma part, je dirais que son secret
réside dans la diversité du contenu proposé. Eric Barone a beau être seul sur le projet, il n’en reste pas moins qu’il nous offre un jeu bien complet. Outre la gestion de sa ferme, soit s’occuper des récoltes et des animaux, le joueur aura tout un village près de son domaine où il pourra sympathiser avec les nombreux habitants. Pour ce faire, il devra leur offrir divers cadeaux en fonction de leurs goûts et discuter régulièrement avec eux afin de monter leur niveau d’affection. Lorsque vous êtes suffisamment proche d’un
personnage, celui-ci vous offrira des cadeaux généralement utiles pour votre ferme. Bien que limitées par des dialogues répétitifs, les interactions avec les villageois apportent une certaine vie au jeu : nous ne sommes pas seuls au monde! D’autant plus que chacun d’entre eux possède sa propre routine en fonction des jours de la semaine et des saisons, ce qui ajoute un certain réalisme. Par ailleurs, le jeu contient plusieurs lieux à explorer (mines, forêts, désert, etc.) dans le but d’y amasser des
matériaux qui permettront au joueur d’améliorer ses outils ou sa ferme. Certains de ces endroits seront infestés de monstres que vous pourrez affronter, ce qui diffère grandement (et heureusement) de Harvest Moon où l’exploration et l’aventure ne sont pas vraiment exploitées. La plupart de ces lieux ne sont pas disponibles dès le début du jeu puisqu’il faudra les débloquer via des quêtes annexes. Ainsi, le joueur continue de découvrir de nouvelles zones au fur et à mesure de son avancement, évitant ainsi de tomber dans la répétitivité que peut causer le côté gestion.
Jeux vidéo « 13
Jeudi 15 Février 2018 No 126 Journal Le Griffonnier
par Jessica Normandin
Bravely Default Photo : capture d'écran de undertale
Pour terminer la chronique de cette parution, j’ai décidé de me diriger du côté des J-RPG avec l’excellent Bravely Default, sorti sur 3ds en 2012 au Japon et en 2013 en occident. Une perle rare qui vaut le détour autant pour son gameplay que pour son histoire.
Photo : capture d'écran de stardew valley
Souvent jugés comme étant trop ancrés dans la culture japonaise, plusieurs J-RPG n’ont jamais franchi les frontières de leur pays, restant ignorés d’une majeure partie du public occidental. Heureusement, ce ne fut pas le cas de Bravely Default, que j’avais déjà remarqué avant même que l’on annonce une sortie en Amérique.
Un scénario tout en nuance
Une course contre la montre Gérer sa ferme tout en faisant les quêtes annexes demande une certaine logistique. La cause : l’horloge du jeu. En effet, lors de votre partie, vous devrez remplir vos objectifs en fonction du temps que vous avez. Une horloge défilera en haut de l’écran, indiquant l’heure de la journée en cours. Et celle-ci passe à une vitesse ahurissante! D’ailleurs, cette horloge est à l’origine d’un monstre terrible qui hante sournoisement les contrées du jeu : la dépendance! Il s’agit typiquement
du genre de jeu qui vous fait perdre toute notion du temps réel. Alors que notre petit fermier s’endort après sa dure journée de labeur (seul moment du jeu où l’on peut sauvegarder), un combat de volonté s’impose dans notre esprit : « Une autre journée. Juste une. Promis, c’est la dernière cette fois! » Promesse que l’on se répète une fois de plus lorsque cette « dernière » journée se termine.
Se déroulant dans un univers heroic fantasy, Bravely Default possède tout du bon petit J-RPG classique. On y suit les aventures d’Agnès, une jeune vestale qui a pour mission de protéger un monde qui sombre de plus en plus dans les forces du mal. Pour ce faire, elle doit ranimer quatre cristaux élémentaires. Guidée par une petite fée du nom de Airy, elle devra accomplir sa quête tout en fuyant les chevaliers célestes d’Eternia qui, pour empêcher l’éveil des cristaux, tentent de l’assassiner. Au cours de son périple, elle rencontrera Tiz, unique survivant d’un village ayant sombré lors d’une catastrophe, Ringabel, un coureur de jupons amnésique et Edea, une jeune combattante issue du camp ennemi. Ces derniers se joindront à elle afin de sauver ce monde en proie au désespoir.
Alors que les scénarios de RPG nous dépeignent souvent des méchants assoiffés d’une vengeance injustifiée et de héros altruistes fonçant à l’aventure sans se poser la moindre question, les personnages de Bravely Default outrepassent ces stéréotypes. Ici, nous retrouvons plutôt des ennemis ayant une vision nuancée du conflit qui les oppose aux protagonistes. À tel point que l’on en vient à douter, tout comme nos héros, de ce qui est réellement bien ou mal.
Un gameplay optimisé Reprenant le traditionnel combat au tour par tour, une norme pour les jeux de ce genre, Bravely Default pimente les combats grâce à un système se basant sur deux actions : les « brave » et les « default ». Lors d’un tour, le joueur aura, bien entendu, l’option d’attaquer son adversaire, d’utiliser ses items, etc. Toutefois, grâce à l’option « brave », un personnage pourra effectuer jusqu’à quatre actions en un seul tour. L’option « default », quant à elle, fera passer un tour à votre personnage, mais lui permettra d’accumuler des points (BP) afin de pouvoir utiliser des « brave ». Ce jeu est plus stratégique qu’il n’y parait, les subtilités de ce système de combat pouvant être difficiles à intégrer aux premiers abords. Cependant, une fois que l’on a bien compris le fonctionnement de ce système, ce dernier devient plutôt intéressant. D’autant plus que les ennemis bénéficient de ces options également, mais surtout : ils savent les utiliser à bon escient!
Par ailleurs, les développeurs ne négligent pas le confort des joueurs. Ici, nous pouvons saluer une excellente initiative : la gestion des rencontres aléatoires! Comme dans la plupart des J-RPG classiques, les combats se déclenchent aléatoirement en se promenant sur la carte du monde ou dans les donjons. Évidemment, les combats sont très importants dans un RPG puisqu’ils nous permettent d’acquérir de l’expérience afin de devenir plus forts. Malheureusement, ces combats aléatoires peuvent très rapidement s’avérer pénibles, voir même irritants pour le joueur qui sera constamment interrompu dans son exploration.
Bravely Heureusement, Default pare ce problème à la perfection puisque le taux de rencontres aléatoires est paramétrable. Pour les joueurs désirant explorer sans se soucier des combats, il y aura l’option de désactiver complètement les rencontres ou de n’en avoir que très peu. Au contraire, pour ceux qui désirent entraîner leurs personnages plus rapidement, vous pourrez rendre les combats plus fréquents. Réalisant la prouesse d’innover sans pour autant travestir le genre, Bravely Default est un incontournable pour toute personne désirant se lancer dans un J-RPG. Il s’agit d’un jeu d’une extrême richesse de par sa direction artistique sublime, ses combats innovants, ses personnages plus qu’attachants, ses nombreuses quêtes annexes qui permettent de débloquer de nouvelles classes, mais surtout, son dénouement assez inattendu!
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Création littéraire
Jeudi 15 Février 2018 No 126 Journal Le Griffonnier
Photo : pixabay
All-in « Tout dépend du hasard, et la vie est un jeu. » - Jean de Rotrou « Pour qu’un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s’y rejoignent dès le premier instant. » - Milan Kundera Anonyme J’ai toujours dit que la rencontre amoureuse est comme le poker : le hasard donne les mauvais et les bons prétendants comme il distribue les bonnes ou les mauvaises mains. Si le tout s’avère intéressant, on enchérit ; sinon, on se couche et on passe au prochain gars, on passe au prochain jeu. En cas d’enchère, il est bien important de garder une poker face efficace, surtout ne pas laisser transparaître les sentiments, auquel cas on risque que le gars prenne peur et s’enfuit trop tôt, on risque de dévoiler notre main et de se faire piller. Quand je t’ai rencontré ce soir-là, je suis restée éblouie de ta splendeur : j’ai su que tu étais à part, unique. J’ai flirté, mais pas trop - je cherchais à te connaître et c’est vite arrivé, on a commencé à discuter et tout de suite ça a cliqué. Tu t’es comporté en vrai gentleman, tu m’as raccompagnée et tu as baisé ma main. Plus tard, tu m’as avoué que tu sentais que j’étais différente, tout comme j’avais senti en te voyant que tu étais différent, et qu’il t’avait alors semblé plus juste de poser ce geste que de m’embrasser comme tu l’aurais fait d’ordinaire ; toi-même, tu ne compre-
nais pas ce qui t’avait pris. On s’est revu deux jours plus tard, on a bu un café et on a marché et discuté toute la soirée. Tu as pris ma main en prétextant être capable de lire ses lignes ; plus tard, tu m’as avoué que tu avais lu un article Wikipédia sur le sujet dix minutes avant que l’on se voit, question d’avoir une raison de me toucher. Et moi de te répondre que je le savais, que je t’avais donné ma main en offrande et souris intérieurement devant ce stratagème peu subtil. Tu étais surpris, je remettais en doute l’efficacité de tes techniques de séduction, mais c’était justement cette inefficacité qui m’avait séduite au premier abord. Ce deuxième soir, fatigués et gelés, tout tremblants, c’est à une heure du matin qu’on a fini par s’embrasser. Cela faisait trois jours que je te connaissais et déjà je m’étais attachée à ta personne, on était parti à toute vitesse et les freins risquaient de ne pas tenir le coup. Je savais qu’en cas d’échec le choc ne pourrait être amorti : les sacs gonflables n’existent que pour ceux qui savent se conduire. On ne respectait pas les règles, on les détournait malgré le danger que représentaient les courbes trop serrées; on comptait sur notre chance pour ne pas s’échouer.
Si j’manque ma shot Si tu me quinte flush Royalement Je black-out. Je n’avais pas encore appris à ne pas m’investir pour me préserver, je ne comprenais pas cette capa-
cité qu’avaient les gens d’enchaîner les partenaires en laissant de côté leurs sentiments. À quatorze ans, les filles étaient déjà brisées et moi à vingt ans j’étais toute neuve. Quand on s’est revu après notre premier baiser, tu m’as confié que tout ce que tu voulais c’était un amour honnête, tu avais besoin de quelqu’un qui t’aimerait pour qui tu étais vraiment. En t’ouvrant à moi, tu misais sur ma personne. J’ai renchéri que moi je t’aimais pour qui tu étais, à ce moment j’étais certaine de te connaître au complet. On s’est raconté les déboires et les joies d’un passé vécu sans l’autre puis, le cœur plein de chair de poule, on s’est promis de s’aimer. On savait que l’on mettait carte sur table trop vite mais on s’en fichait,
je sais pas toi mais moi le poker je connais pas . Cette semaine-là, j’ai déclaré « all-in » avant que la partie ne commence vraiment, les mains étaient données mais le croupier n’avait pas encore distribué le flop, le turn et la river sur le board. Tout le monde s’est couché devant ce tropplein d’émotions, ils ont pris peur. Toi, tu m’as tenu tête, tu as déclaré « all-in » aussi et, sans plus attendre, sans dévoiler nos cartes, on s’est levé et on est parti ensemble. Pour ma part, je n’avais qu’une reine et un roi, mais on valait bien une paire d’as. Dans ma chance de débutante, je t’ai gagné.
Samedi 28 avril 2018 Finissantes et finissants, soyez de la
fĂŞte!
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Emmanuelle Melançon Journaliste
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