Le Griffonnier 131 25octobre2018

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No 131

Le journal étudiant de l'Université du Québec à Chicoutimi

25 Octobre 2018

École NAD

Investissement de 40 millions de dollars Page 3

Entrevue avec Louis T.

Intervention plein air : des expéditions réussies

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Actualité

Jeudi 25 Octobre 2018 No 131 Le Griffonnier

Zoom sur... le vert !

Émilie Morin

Rédactrice en chef

Pour le mois d’octobre, l’équipe du Griffonnier a mis l’accent sur un aspect de la vie étudiante que nous percevons comme essentiel, soit l’écologie. Bien que plusieurs scientifiques aient lancé un cri d’alerte, nombre de médias importants prennent encore la décision d’ignorer la crise

environnementale actuelle. Plutôt que de nous concentrer sur les catastrophes qui se déroulent à l’échelle mondiale, nous avons cru qu’il serait intéressant de nous pencher sur d’autres aspects de l’écologie, afin que nos lecteurs soient informés et qu’ils aient eux-mêmes le désir de

faire un petit pas de plus pour la planète… Vous trouverez donc entre ces pages des articles qui sont directement liés aux problématiques auxquelles nous faisons face actuellement. Une partie considérable du journal est également vouée à la

culture, avec un bon nombre de pages consacrées à des critiques, des entrevues ou des reportages sur des produits, des acteurs ou des évènements du milieu culturel. La suite du projet Speak White , paru dans l’édition précédente, est également dévoilée. Bonne lecture!

Quatrième édition du gala Prêt pour ma bourse Photo : Pexels.com

Vrac au Sag : ouverture de l’Espace VRRAC Emmanuel Trotobas Journaliste

L’achat en vrac n’est pas une pratique nouvelle, mais les commerces spécialisés dans l’offre de produits sans emballage commencent tout juste à s’ancrer dans la région. Plusieurs raisons poussent les consommateurs vers l'achat en vrac, comme la réduction du gaspillage alimentaire et des déchets produits, mais aussi les économies que ce type d’achat permet, puisque les produits en vrac sont souvent vendus moins cher. Pour l’instant, il est encore facile de répertorier les quelques boutiques offrant la possibilité de se ravitailler par le biais du vrac. Toutefois, comme le rapporte La Presse, on perçoit déjà un bel engouement à Montréal ainsi que dans plusieurs régions. Ces commerces s’ajoutent aux coopératives ou aux points

de relais comme Nousrire, qui visent également la réduction de la production des déchets. Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, on dénote plusieurs boutiques de ce genre, comme le magasin d’alimentation naturelle Bizz, la boutique de produits naturels Fayriza, le Marché Centre-Ville ou même quelques Pharmaprix. La Réserve zéro-déchet viendra bientôt s’ajouter à la liste, son ouverture étant prévue dans quelques semaines.

L’Halte-ternative (Jonquière) ainsi que La Recette (Chicoutimi).

Suivant le mouvement des magasins spécialisés, les épiceries communautaires se joignent à la partie et disposent maintenant d’un espace vrac. Le Réseau régional en alimentation communautaire (RRAC) a annoncé, le 25 septembre dernier, l’ouverture de l’Espace VRRAC. La conférence de presse s’est tenue afin d’informer la population de la mise en place d’espaces vrac chez quatre épiceries communautaires de la région : Le Garde-Manger (Dolbeau-Mistassini); La Maisonnée (Alma);

Les gestionnaires souhaitent évidemment que les gens apportent leurs propres contenants, mais une alternative sera proposée aux clients qui n’en ont pas. Il faudra également respecter des règles d’hygiène, comme de ne pas mélanger n’importe quel produit avec n’importe quel contenant.

Le mouvement du zérodéchet a bel et bien été senti. Le RAAC a également mentionné que les produits locaux seront favorisés. Nous pourrons retrouver à l’Espace VRRAC une belle diversité de produits ; céréales, café, cacao, légumineuses, fruits séchés, pâtes alimentaires, noix, huiles, vinaigres et produits d’hygiène feront partie de l’offre de marchandise.

Chose certaine, les projets comme l’Espace VRRAC nous appellent à changer certaines habitudes afin de réduire notre empreinte écologique.

Ève-Marie Fortier Journaliste

Le quatrième gala Prêt pour ma bourse se déroulait le 12 octobre à l’hôtel La Saguenéenne, à Chicoutimi. Ce sont 110 000$ qui ont été remis en bourse aux étudiants des caisses Desjardins de Saguenay. Patrick Vachon, responsable aux communications, a officiellement annoncé que le concours aurait lieu encore l’an prochain. Le fonctionnement du concours Prêt pour ma bourse est très simple. Il suffit d’amasser trois coupons de participation pour être admissible au tirage. Les étudiants peuvent participer pendant l’année à toutes sortes d’activités qui sont souvent utiles pour leur éducation financière. Les caisses Desjardins ont pour devise que les jeunes sont le futur et qu’il est donc primordial de les encourager dans leur cheminement scolaire. Lors du gala, 30 étudiants collégiaux ont gagné une bourse de 750$ ; 45 étudiants universitaires ont remporté une bourse de 1500$ et 80 étudiants sont repartis avec

une bourse de participation de 250$. Puisqu’il est possible d’avoir plusieurs coupons de participation, quelques chanceux ont même été pigés plus d’une fois, mais la limite d’un prix par personne a permis de récompenser un plus grand nombre de personnes. Le gala était animé par M. Vachon ainsi que Stéphanie Ahern, animatrice radio à Énergie 94,5. La chaîne de radio offrait cette année une bourse de 500$ parmi les étudiants qui avaient amassé 15 coupons de participation, ce qui encourageait les participants à se présenter aux activités afin d’obtenir des coupons. La présence de Julien Lacroix, qui a performé en fin de soirée, a également plu aux gens présents dans la salle. L’humoriste, qui est présentement en préparation pour son premier one man show, a offert un aperçu de ses spectacles. Le gala Prêt pour ma bourse a donc été, encore une fois, un succès. Un haut taux de participation lors des activités motive Desjardins à renouveler ce concours chaque année.


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L’École NAD au cœur du Quartier des spectacles Photo : Provencher Roy Architecte

Stéphane Boivin Journaliste

Le 11 octobre dernier, l’UQAC annonçait le plus important investissement immobilier de son histoire. Ce projet se concrétisera dans la métropole montréalaise autour du déménagement de l’École des arts numériques, de l’animation et du design (École NAD), dans un nouvel édifice au cœur du quartier des spectacles. Dès la rentrée 2019, les étudiant.es de l’École NAD occuperont trois étages de l’Îlot Balmoral, présentement en construction près de la Place des Arts. Le déménagement dans cet édifice moderne et prestigieux inaugure une nouvelle ère pour l’École NAD, dans la continuité de ses vingt-cinq années d’existence.

La nouvelle maison de l’École NAD L’îlot Balmoral est appelé à devenir un immeuble phare pour le quartier des spectacles de Montréal. Il a été prévu qu’au moins 25% de sa surface serait dédiée à des organismes culturels. On sait déjà que l’École NAD partagera l’édifice avec les nouveaux bureaux de l’Office national du film (ONF). Ensemble, ces organismes occuperont

plus des deux tiers du Balmoral. L’immeuble de treize étages vise la certification environnementale Leed Or et comprendra un toit végétalisé. Il représente une superficie de 26 000 mètres carrés et un budget global évalué à 125 millions de dollars lors de l’annonce de sa construction en 2014. Directeur de la gestion immobilière à la Société d’habitation et de développement de Montréal, Carl Bond explique que l’Îlot Balmoral a été conçu « afin de favoriser la création d’une communauté verticale dynamique en faisant une place au septième art et aux arts numériques dans le Quartier des spectacles, et qui puisse tirer profit de la synergie entre les entités culturelles et institutionnelles, entre créateurs, étudiants, le grandpublic et les gens d’affaires. Avec un duo d’occupants ONF / NAD, c’est mission accomplie. » Selon Alexandre Cloutier, nouveau vice-recteur aux Partenariats de l’UQAC, cette annonce confirme la position importante de l’université régionale au cœur de l’industrie numérique. « Ce qui a permis à l’école de grandir autant dans les dernières années, c’est sans doute sa proximité avec l’industrie, avec des entreprises clés du secteur. […] Le maillage qui existe déjà entre l’École NAD, l’UQAC et l’industrie offre des

perspectives de développement extrêmement importantes pour la suite des choses. Bien sûr pour notre institution, mais aussi pour notre région. » Les services financiers, juridiques et immobiliers de l’UQAC sont impliqués au coeur ce projet dont les investissements atteindront à terme les 40 millions de dollars.

L’UQAC et l’École NAD Fondée en 1992, l’École NAD s’est associée à l’UQAC en 2008. Ce partenariat a permis à l’école d’offrir des formations créditées au niveau universitaire. L’École NAD compte aujourd’hui plus de 2000 diplômé.es. Environ 300 étudiant.es sont présentement inscrit.es au Baccalauréat contre une quarantaine à la maîtrise. Les étudiant.es de l’école ont eu l’occasion de participer à la création de productions d’envergure internationale telles que Star Wars ou Game of Throne. Alexandre Cloutier s’est dit fier de pouvoir affirmer que la signature d’étudiant.es de l’UQAC est inscrite dans de telles œuvres. « Le Québec est en train de vivre sa transition du numérique, et l’UQAC est particulièrement bien placée pour accompagner l’industrie et l’économie du Québec dans ce secteur. »

Un projet tourné vers l’avenir L’aboutissement de ce projet est la conclusion de quatre années de démarches pour l’École NAD et l’UQAC. Suzanne Guèvremont était émue de rendre publique cette nouvelle importante pour les deux institutions. « On est allés voir nos partenaires et les lettres d’appui sont rentrées. Ça n’a tellement pas été difficile d’en avoir puisque le projet était parfait; c’était ça. […] Je suis vraiment fière du chemin qui a été parcouru. Grâce à ce projet de déménagement, on assure l’avenir de l’école dans un environnement parfait pour nous et en lien avec notre mission. » Le successeur de madame Guèvremont à la direction de l’École NAD, Christian Beauchesne,

est emballé par ce déménagement. « Ces nouvelles infrastructures vont nous amener de multiples opportunités. Notamment pour développer de nouveaux programmes au premier cycle, au deuxième cycle (pour lequel on est déjà en train d’écrire des nouveaux projets de maîtrise), et éventuellement sûrement de voir un troisième cycle venir au monde, ici à l’école, au niveau des arts numériques, ce qui est assez exceptionnel. » Les nouveaux locaux de l’École NAD comprendront aussi des laboratoires dédiés à la recherche-création. « Ce nouveau terrain de jeu va nous permettre d’accentuer les collaborations et les partenariats de recherche interuniversitaires, à l’international mais ici également, avec les joueurs de l’industrie. » conclu monsieur Beauchesne.


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Les finissant.es des expéditions plein air sont de retour Stéphane Boivin Journaliste La cohorte de finissant.es du Baccalauréat en intervention plein air est rentrée de ses expéditions finales. Nord-du-Québec pour les uns, Wyoming pour les autres, ces expéditions entièrement préparées par les étudiant. es ont permis encore cette année de compléter en beauté une formation dont les acquis ont été éprouvés avec succès. Divisée en deux groupes, la cohorte a passé la plus grande partie du mois de septembre dans les grands espaces. Pendant qu'un groupe sillonnait le Wide River range dans l'état américain du Wyoming, l'autre s'est rendu près de la BaieJames pour parcourir la Rivière Kanaaupscow. Le nombre élevé de finissant.es imposait l'organisation de ces deux expéditions en parallèle. « L'expédition s'inscrit dans un cursus de plusieurs cours où les étudiants ont à élaborer un projet d'expédition », explique la professeure Lorie Ouellet. « Ce sont eux qui décident de la destination de l'expédition selon certains paramètres. Nous, on veut qu'ils choisissent une expédition en milieu isolé de trois semaines, une expédition qu'ils ont les compétences d'encadrer. Pendant l'année qui précède, ils doivent planifier les différentes étapes : la logistique de transport,

Les propos contenus dans chaque article n’engagent que leurs auteurs. - Dépôt légalBibliothèque Nationale du Québec Bibliothèque Nationale du Canada Le Griffonnier est publié par les Communications étudiantes universitaires de Chicoutimi (CEUC).

le financement, la nourriture, la gestion des risques, et cetera. » Tout au long de ce processus où le voyage est préparé dans les moindres détails, les étudiant.es sont évalués et se divisent les tâches en souscomités. Chaque destination pose ses propres exigences.

La Rivière Kanaaupscow CEUC a parlé à Antoine Daoust, membre de l'expédition sur la Rivière Kanaaupscow. Longue de 350 kilomètres, celle-ci se situe à une centaine de kilomètres au nord du barrage LG-4 et s'écoule jusqu'au réservoir Robert-Bourassa. « C'était une rivière qui était très progressive et sauvage », décrit Antoine Daoust. « On a commencé tranquillement à pagayer des lacs, puis des petits rapides et des plus gros. Éventuellement la rivière devient de plus en plus encaissée, avec des canyons, des endroits où les berges sont de moins en moins clémentes, ce qui fait en sorte qu’elle devient plus technique, avec des rapides beaucoup plus volumineux. Les défis sont multiples. C'est ce qui fait que l'expédition est riche. » Cette variété des contextes rencontrés a rendu l'expédition d'autant plus passionnante pour le groupe. La progression du niveau de difficulté s'est conclue dans un secteur plus calme. « La rivière se terminait de manière douce, on

pagayait tranquillement, ce qui nous permettait de réfléchir à la fin qui approchait et [au fait] qu'on devrait éventuellement sortir de cet endroit magnifique », se remémore Antoine Daoust. Malgré la pluie omniprésente et le froid (une dizaine de degrés le jour, deux matins à -10 degrés), une telle expédition n'est pas aussi inconfortable qu'on pourrait le penser, comme l'explique avec humour le finissant : « C'est sûr que quand on participe à des projets comme ça on a des tendances un peu masochistes. C'est un peu contradictoire. On se met volontairement dans de telles conditions parce que c'est vraiment agréable. On se met à apprécier plus la vie qu'on a quand on revient. Personnellement, d'être challengé comme ça, que la nature me susurre à l'oreille qu'elle a le goût de me faire mal un peu... mais à d'autres moments ça me dit « profites-en, t'es bien »... On part dans les meilleures conditions possible, on ne s'en va pas en survie, on s'en va vivre en expédition. » Même la nourriture, déshydratée et transportée dans sept barils de 60 litres qui permettent une autonomie de 27 jours, est satisfaisante aux dires d'Antoine Daoust : « Contrairement à ce qu'on peut penser, on mange extrêmement bien, avec des repas trois services : potage, repas, dessert... la grosse gastronomie! »

Photo : Courtoisie

Sur le terrain L'expédition est néanmoins un défi majeur qui se décline différemment selon les participant. es. Que ce soit au niveau physique, psychologique ou de la dynamique de groupe, chacun.e a l'occasion de tester ses limites. Chaque journée est placée sous la responsabilité d'un leader et d'un coleader. Ceux-ci sont responsables de l'ensemble du déroulement de cette portion du voyage, du réveil jusqu’à l'établissement du campement, en passant par la préparation des repas et la logistique des déplacements. Ces leaders ont l'occasion de parfaire les compétences étudiées tout au long du parcours académique. Chaque jour également, deux membres de l'expédition jouent le rôle d'observateurs, ou encore de snipers selon l'expres-

sion consacrée. Ceux-ci sont chargés d'évaluer le travail des leaders dans une perspective constructive. Le soir, les participant.es effectuent un retour sur le déroulement de la journée. « Nous, on prend des notes pour être capables d'évaluer ces genslà par la suite, [on veut] vraiment être des éponges et souligner quels ont été les bons et les mauvais coups. Les intervenants et le coleader s'expriment aussi », explique Antoine Daoust.

Suivre les expéditions De nombreuses images magnifiques de ces deux expéditions peuvent être consultées sur la page Facebook Expédition finale – intervention plein air UQAC. On peut également y suivre le périple annuel d'automne de chaque cohorte du programme.

Nous joindre Rédactrice en chef : Émilie Morin

Collaborateurs :

Graphiste : Joëlle Gobeil

Amira Ben Rejeb Stéphane Boivin Michelle Bouchard Ioana Brassard Élizabeth Colette Labbé

Coordonnateur : Stéphane Boivin

Courriel : redactionceuc@uqac.ca Téléphone : 418 545-5011 #2011 Télécopieur : 418 545-5400 /ceuc.ca

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ceuc.ca

Publicité : Christian Tremblay Correction : Émilie Morin

CEUC remercie ses partenaires :

Ève-Marie Fortier Sarah-Maude Meunier Émilie Morin Jessica Roy-Vachon Emmanuel Trotobas

Prochaine parution : Jeudi 29 novembre 2018 Tombée des textes : Vendredi 16 novembre 2018, 17 h Tombée publicitaire : Lundi 19 novembre 2018, 17 h Impression : Imprimerie Le Progrès du Saguenay Tirage : 3 000 exemplaires


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Légalisation au Saguenay : Big deal Stéphane Boivin Journaliste La question du cannabis a fait couler beaucoup de résine à l'approche de sa légalisation toute récente. Le 3 octobre dernier, le Cercle de presse du Saguenay réunissait plusieurs intervenants qui ont dressé un portait local et préliminaire de la situation, notamment en ce qui a trait aux règlements municipaux et à la mise en marché des produits du cannabis. Quelques jours avant la date fatidique du 17 octobre, des représentants de la santé et de la sécurité publique, un psychiatre, un chercheur et un élu ont donc répondu aux questions des journalistes.

Réglementation municipale En sa qualité de président de la Commission de la sécurité publique de Saguenay, l'échevin Kevin Armstrong est le porte-parole municipal concernant le dossier du cannabis. D'entrée de jeu, monsieur Armstrong a souligné que le champ d'action de Ville de Saguenay en matière de réglementation était plutôt restreint. En effet, après l'application des législations fédérales et provinciales, le pallier municipal avait la possibilité d'autoriser la consommation en trois lieux seulement, soit les trottoirs, la Place du citoyen et la Zone portuaire de Chicoutimi. Un comité spécial a consulté plusieurs intervenants avant d'en venir à la décision d'interdire la consommation dans tous les lieux publics. Pour Kevin Armstrong, il s'agit d'une position responsable de la ville devant l'incertitude causée par le nouveau cadre légal concernant la substance. « Je pense que c'est un principe de précaution en matière de santé et de sécu-

rité. On ne connaît pas les impacts que cette légalisation aura. » Le conseiller municipal a cependant voulu se faire rassurant pour le grand public et, peut-être aussi, pour les consommateurs. Il ne faut pas s'attendre à des changements majeurs dans la pratique policière développée autour de la prohibition du cannabis. La réglementation visant la paix et le bon ordre pourrait être ajustée selon les observations réalisées dans les mois suivant l'entrée en vigueur de la légalisation. « On pense beaucoup qu''il y aura comme un mur, une forme de changement. Nos policiers sont déjà prêts et formés. Il y aura des outils supplémentaires, entre autre les appareils de détection par la salive. (...) Mais les policiers sont déjà prêts à faire face à ça. À court terme, je pense que ce sera davantage une continuité. Les effets sur la santé publique se verront plutôt à long terme et c'est difficile de prévoir les impacts. C'est pourquoi il faudra demeurer vigilant. » Même son de cloche du côté du corps de police de Saguenay. « Pour nous, le travail se poursuit tout simplement. » a confirmé Bruno Cormier, responsable des relations publiques. Les conséquences d'une infraction aux règlements municipaux représenteraient une première amende de 100$ et une amende entre 200$ et 1000$ pour une récidive de la part d'une personne physique. Les trois centres-villes de Saguenay ont connu des modifications au zonage afin d'être habiletés à recevoir une succursale de la Société québécoise du cannabis (SQDC). Cependant au 17 octobre, la société publique n'avait pas encore annoncé d'entente avec des propriétaires d'immeubles qui accueillerait l'établissement. L'option légale dans la région est l'achat en ligne auprès de la SQDC.

de la légalisation sur le système de santé. D'emblée, le docteur Coulloudon a souligné que le département de psychiatrie est présentement en sous-effectif. À l'instar de ses collègues, il craint une augmentation de la prévalence de problèmes de santé mentale qui pourraient survenir suite à une banalisation des impacts du cannabis. Dr Jean-François Betala Belinga, médecin-conseil à la Direction de la santé publique pour le CIUSSS, a quant à lui partagé les réflexions de l'organisme à propos des problématiques complexes qui entourent la légalisation du cannabis. La pondération souvent paradoxale entre la santé publique et les droits individuels pose de nombreuses questions. La faisabilité de l'application de nouveaux règlements est un facteur important dans ces réflexions. Par exemple, repousser l'âge légal de consommation à 21 ans contre 18 ans pour l'alcool pourrait être très difficile à appliquer. La Direction de la santé publique vise une vision globale des effets d'une substance, que ces effets soient physiques, psychologiques ou socio-économiques. « Il faut peser dans la communauté le poids d'avoir le droit de consommer une substance mais sans exposer ceux qui ne consomment pas. (…) Je n'ai pas la réponse idoine de dire « il faut faire-ci, il faut faire ça ». Il faut travailler avec la communauté. » Le docteur Betala Belinga souligne aussi le paradoxe soulevé par le fait de pousser les consommateurs à fumer dans des lieux clos. Après une longue lutte sociale et légale pour interdire le tabac dans les lieux clos, les limitations sur la consommation du cannabis créeront-elles de nouvelles problématiques?

Cannabis et santé

Une industrie en mutation

Psychiatre au CIUSSS, le docteur Laurent Coulloudon s'est montré inquiet quant aux effets

Hubert Marceau, cofondateur de l'entreprise Phytochémia,

a quant à lui attiré l'attention sur le fait que la légalisation du cannabis correspond également à une diversification des produits et des moyens de consommation. Des vapoteuses, des produits comestibles ou des gélules permettront d'éviter le problème de la fumée tout en soulevant d'autres questions. « Chez les consommateurs, on voit une diminution de la fumée vers des méthodes alternatives qui sont de l'ingestion ou de la vaporisation sans fumée. Je pense qu'il y a deux points à prendre en compte : il y a la fumée et tous les effets néfastes qu'il y a dans l'ingestion de fumée, et la consommation de cannabis à des fins récréatives. On peut les prendre comme deux enjeux complètement différents. » Dans un premier temps, ce qui est autorisé légalement est la fleur séchée et l'extrait d'huile. Mais la commercialisation et la variété des produits est appelée à s'étendre rapidement, selon les développements de la Société québécoise du cannabis. « La plupart des prévisions de production et de consommation ne s'attendent pas à une augmentation très significative des consommateurs. On s'attend plutôt à voir des consommateurs se convertir à la consommation légale. Les gens se préparent à répondre à l'état actuel des choses ». Monsieur Marceau a également indiqué qu'on s'attend à ce que l'apparition de nouveaux consommateurs s'observera surtout chez les 65 ans et plus. « Du point de vue économique, présentement c'est un peu un Klondyke. C'est une gigantesque bulle économique, il y a des marchés qui s'ouvrent. L'avantage c'est que dans la mouture actuelle des lois, une partie des revenus vont être injectés dans la santé publique. » Selon Hubert Marceau, ce marché semble s'orienter surtout du côté de la grande entreprise à cause des coûts élevés de démarrage et du modèle nationalisé qui n'encouragera pas entrepreneuriat, pour le meilleur ou pour le pire.

Photo : Pixabay.com


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Jeudi 25 Octobre 2018 No 131 Le Griffonnier

La Terre vue du cœur « L’homme est en train de mener une guerre contre la nature. S’il gagne, nous sommes perdus. » - Hubert Reeves Emmanuel Trotobas Collaborateur

Les dernières semaines ont vu déferler maints articles sur la crise environnementale sans précédent que nous traversons. On a bien souvent entendu que l’humanité était plus en danger que la planète. Il ne nous resterait que deux ans avant le point de bascule. Le système économique est dénoncé jusque dans les hautes instances internationales : à l’ONU comme au FMI, qui considèrent que le capitalisme est destructeur non seulement des écosystèmes mais également des peuples[4]. Le FMI voudrait toujours la croissance mais que celle-ci soit inclusive. Les notions de développement et de progrès sont en question. Le capitalisme est clairement tenu responsable des désastres que nous connaissons. Bien que le développement durable ait été depuis longtemps mis de l’avant et récupéré par le système économique dominant et que d’autres approches aient été amenées, la crise environnementale que nous traversons, qui fait couler beaucoup d’encre et cliquer beaucoup d’internautes. Décrié dans les médias et les festivals dits alternatifs comme celui pour la décroissance, le phénomène peut pousser à une éco-anxiété… Mais n’est-ce pas normal de s’inquiéter pour un avenir commun? Sur les médias sociaux, le message est semblable : « La planète approche de son point de bascule climatique, mais le souci premier des Québécois et celui dont discutent le plus les chefs de parti est l'immigration. Faut croire qu'on a plus peur de mourir d'assimilation que de mourir tout court. Et pourtant, si la menace d'assimilation est largement exagérée,

la menace d'un basculement climatique ne l'est pas du tout. Drôle de monde. Décourageant en fait. Très décourageant », dit un militant commentant l’actualité politique. Un film comme La Terre vue du cœur peut aider à se sortir de l’éco-anxiété, de la morosité provoquée par celleci. Ce documentaire était présenté par l’organisme Devenir Présent, le 13 septembre dernier à la bibliothèque municipale de Saguenay. Ce film, comme aussi Demain (qui présentait plutôt des solutions) nous présente non seulement un bref état des lieux sous un angle à la fois scientifique et sensible, mais pose aussi un questionnement venant du cœur. Plusieurs interlocuteurs interviennent, dont Hubert Reeves et Frédéric Lenoir. L’un d’entre eux, scientifique autochtone, nous explique les liens des arbres entre eux, par exemple. Il y est souligné qu’il est essentiel de sortir de l’anthropocentrisme. Les autres règnes peuplant la terre (animaux, végétaux, rivières, lacs et montagnes) sont maintenant pris en compte, parfois même juridiquement. Dans le film, nous pouvons voir Koko le gorille avertissant les humains des dangers que la planète encourt. D’autres messages envoyés par le film sont, par exemple, que la qualité devrait prévaloir sur la quantité d’objets, ou que le changement de paradigme (contrairement aux pratiques de réponses de référendum) ne nécessite pas 50%. On explique aussi qu’il est important de dénoncer des auteurs comme Descartes, sur qui l’on fait trop reposer les fonctionnements de nos sociétés occidentales, qui manquent de sensibilité. Il est également dit qu’il faut reconsidérer la coexistence des espèces vivant avec nous.

Sommes-nous dans un état de déchéance maintenant trop poussé par rapport à l’échéance? Le colibri, comme le dit Pierre Rabhi, « aussi petit soit-il, fait de son mieux sans attendre les autres pour éteindre le feu qui embrase la forêt. ». Les comportements à adopter pour une résilience majeure sont forcément différents de ceux nous ayant plongés dans ce marasme. Autant de productions cinématographiques à propos d’un sujet commun; ce doit un être un signe d’une considération de l’état des lieux qui s’ajoute à toute la littérature scientifique et aux avancées des institutions (ONU, FMI, accords multilatéraux). Il y a quelques dizaines d’années, il n’y avait pas autant de production grand public sur les sujets évoqués ici. Nous trouvions essentiellement La Belle Verte, L’homme qui plantait des arbres, ou encore L’erreur Boréale et Soleil Vert, beaucoup moins réjouissant. Je propose donc une petite liste non exhaustive, histoire de rappeler quelques titres de films sortis ces derniers temps ayant pour sujet l’écologie. « La sortie de crise » est, pour employer les termes de JeanMichel Saussois, « en crise ». Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, dit que le leadership manque. Jean Lemire affirme qu’il existe un éventail de possibilités. Selon lui, émissaire aux changements climatiques, l’avenir est essentiellement entre les mains des jeunes. Selon Naomi Klein, « tout peut changer ». Jacques Brel invitait la jeunesse à se demander : « Belle jeunesse, pourquoi ils ont tué Jaurès? ». Hubert Reeves nous dit que nous sommes, nous, humains, en guerre. Y-a-t-il un objecteur de conscience dans la salle? Pour l’humanité. Pour la planète.

Home et La Terre vue du Ciel Renaud Delourme, 2004 ;

Demain

Mélanie Laurent, Cyril Dion, 2015 (contre le ton moralisa teur souvent employé face aux attitudes non environnementales)

Solutions locales pour un désordre global Coline Serreau (productrice de La Belle Verte)

Déchets, le cauchemar du nucléaire

Laure Noualhat et d'Éric Guéret, 2009 ;

La Terre vue du cœur,

Gasland

Le syndrome du Titanic,

Jean Lemire, 2007 ;

Iolande Cadrin-Rossignol, 2018;

Josh Fox, 2010 :

Le dernier continent

Nicolas Hulot & Jean-Albert Lièvre, 2009 ;

Au nom de la Terre

Une vérité qui dérange

Food Inc.

(An Inconvenient Truth), Davis Guggenheim, 2006 ;

Nos enfants nous accuseront

Jean-Paul Juaud, 2009 ;

Le Monde

selon Monsanto Marie-Monique Robin, 2008 ;

Les moissons du futur Marie-Monique Robin, 2012 ;

Pierre Rabhi, 2013 ;

Robert Kenner, 2008 ;

Anthropocène : l’époque humaine

(Anthropocene : The Human Epoch), Jennifer Baichwal, Edward Burtynsky et Nicholas de Pencier, 2018 ;

En quête de sens

Marc de La Ménardiere et Nathanael Coste, 2015.

Pour consulter la liste des références utilisées par Emmanuel pour rédiger son article, consultez


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Jeudi 25 Octobre 2018 No 131 Le Griffonnier

Exercer ses droits pour protéger l’environnement Conférence de Me Jean Baril, 25 septembre 2018 Sarah-Maude Meunier Collaboratrice

L’environnement peut s’avérer difficile à défendre pour un citoyen lorsqu’une grande entreprise implante un projet quelconque. Me Jean Baril, professeur au Département des sciences juridiques de l’UQAM, parcourt le Québec en faisant des conférences afin d’informer les citoyens des droits qu’ils possèdent pour protéger l’environnement. L’environnement peut s’avérer difficile à défendre pour un citoyen lorsqu’une grande entreprise implante un projet quelconque. Me Jean Baril, professeur au Département des sciences juridiques de l’UQAM, parcourt le Québec en faisant des conférences afin d’informer les citoyens des droits qu’ils possèdent pour protéger l’environnement. La conférence permet à Me Baril d’expliquer trois piliers importants dans le droit environnemental : l’importance de l’accès à l’information, la participation du citoyen au processus de décision ainsi que l’accès effectif à des actions judiciaires et administratives. Ces trois piliers forment un outil nécessaire pour le citoyen qui souhaite défendre l’environnement à l’aide du droit. L’accès à l’information est le premier pilier important de la défense du droit environnemental. Le citoyen peut envoyer une demande au ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques pour obtenir certaines informations concernant un projet. Une fois informé, le citoyen peut mettre en place

un plan d’action contre ce projet s’il détermine que celui-ci risque de nuire à l’environnement. Le pilier suivant est celui de la participation du citoyen à la prise de décision. Maintenant, le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques peut assujettir certains projets à des examens s’ils ne respectent pas certaines conditions. C’est ce qui arrive si les projets sont établis autour d’enjeux environnementaux majeurs, si les technologies utilisées par les promoteurs du projet sont nouvelles et si elles touchent à des enjeux majeurs liés aux changements climatiques. Le citoyen, quant à lui, peut envoyer une requête au ministère en question s’il se rend compte qu’il y aura des impacts environnementaux que le promoteur n’a pas pris en compte dans les documents de son dépôt de projet. L’accès effectif à des actions judiciaires et administratives est le dernier pilier de la défense du droit environnemental et celui qui demande encore beaucoup d’améliorations, selon Me Baril. Il est possible d’aller devant les tribunaux pour obtenir une injonction contre une entreprise qui dépose un projet nuisible pour l’environnement. Cette injonction permet seulement d’obliger le promoteur du projet à respecter les conditions imposées par le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. Donc, si le projet respecte déjà les conditions émises par l’État, il est impossible pour un citoyen d’obtenir une injonction pour défendre l’environnement. C’est pour cette

raison que Me Baril exprime son insatisfaction face à l’accès aux actions judiciaires et administratives. Selon lui, il y a encore beaucoup d’améliorations à faire pour permettre au citoyen d’exercer son droit à l’environnement de manière satisfaisante. Si vous désirez aller plus loin, le livre Guide citoyen du droit québécois de l’environnement, écrit par Me Baril, explique en détail tous les éléments mentionnés dans la conférence en plus de démystifier plusieurs aspects liés aux droits environnementaux

Photo : Alena Koval-pexels.com

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Arts et Culture

Jeudi 25 octobre 2018 No 131 Le Griffonnier

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54e édition du Salon du Livre du SLSJ Jessica Roy-Vachon Journaliste

Du 27 au 30 septembre dernier se tenait la 54e édition du Salon du livre du Saguenay-Lac-St-Jean qui se tenait au Centre des Congrès Delta Saguenay, à Jonquière, du 27 au 30 septembre 2018. Ce salon, qui se tient chaque année, permet aux amateurs de littérature en tout genre

de venir voir les livres de leurs auteurs favoris, de rencontrer ces derniers et de découvrir plusieurs nouveautés et auteurs de tous les styles littéraires. Encore une fois, les organisateurs du salon ont su mettre en place un programme varié et intéressant. Plusieurs activités étaient offertes hors des murs du salon, comme des rencontres d’auteurs dans dif-

férentes bibliothèques, dans plusieurs Cégeps et même à l’UQAC. L’offre d’activités qui avaient lieu directement au salon était également très diversifiée: il y en avait pour tous les goûts et tous les groupes d’âge. Des auteurs venaient parler sur scène, et plusieurs conférences étaient prévues tout au long du salon. Un Toup’tit salon était offert pour les jeunes enfants, mettant en valeur différentes activités, comme une heure du

conte en pyjama. Le carrefour de la BD était de retour, permettant aux visiteurs de regarder des bédéistes dessiner pendant toute la durée du salon. Un café littéraire était ouvert en permanence, faisant office de lieu de détente. Plusieurs maisons d’édition étaient présentes, souvent accompagnées d’auteurs qui offraient des séances de dédicaces aux lecteurs selon des plages horaires bien précises.

Les trois auteurs des populaires Contes interdits étaient présents pour parler de leurs œuvres et des nouveaux tômes de la série. J’ai personnellement eu le plaisir de rencontrer l’auteure Marjolaine Bouchard ainsi que l’écrivain Mustapha Fahmi. Si vous n’avez pas eu la chance d’y aller, le Salon du livre se déroule chaque année vers la fin du mois de septembre. Je vous conseille grandement de tenter l’expérience l’an prochain.

La Corporation des métiers d’art : un organisme inspirant! Élizabeth Colette Labbé Journaliste

Cet été, j’ai eu la chance de travailler pour la Corporation des métiers d’ar t du Saguenay-Lac -SaintJean. Pour la mordue de culture que je suis, ce fut là une expérience incroyablement enrichissante et instruc tive!

Avant toute chose, qu’est-ce que la Corporation? Selon le site internet, il s’agit d’un organisme sans but lucratif qui « œuvre à la professionnalisation du milieu » en assurant « l’authenticité du produit métiers d’art […] selon les normes et exigences décrites par le Conseil des métiers d’art du Québec ». Bref, c’est un organisme qui garantit la qualité et l’originalité des produits vendus par ses membres.

Pendant l’été, j’ai donc eu la chance de voir de près les diverses créations de ces artistes. J’ai pu admirer les sculptures de verre de Giuseppe Benedetto (Galerie d’art Touverre Inc), les stylos à plume de Mario Kearney (Le Tournebois), les sacs à main originaux de l’entreprise Conception Expression Cuir, les bijoux de Véronique Fortier, joaillière, les magnifiques cultures de papier

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d’Esther Jones (L’Échappée de culture), et bien d’autres. J’ai pu me rendre compte du talent que possèdent les artistes de notre région en faisant la Route des artisans du Saguenay-LacSaint-Jean. Il s’agit d’un circuit touristique visant à faire connaître les divers produits des métiers d’art que l’on peut se procurer proche de chez nous. Dans le but d’assurer la relève et la diffusion des pro-

duits des métiers d’art, la Corporation organise le Salon des métiers d’art et du terroir, qui compte plus de 6000 visiteurs chaque année. Cet évènement, gratuit pour les étudiants, est le moment parfait pour aller parler aux artisans et comprendre leur réalité. La 38e édition, qui prendra place du 7 au 11 novembre 2018 à l’hôtel Le Montagnais, est assurément un rendez-vous à ne pas manquer!

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Arts et culture Culture

Jeudi 25 Octobre 2018 No 131 Le Griffonnier

L’État: Kamikaze de la vérité Ève-Marie Fortier Journaliste

Le Théâtre La Rubrique présente sa toute nouvelle production théâtrale L’État. Écrite par Normand CanacMarquis et mise en scène par Martine Beaulne, la pièce raconte une histoire de trahison passée qui risque d’être dévoilée au grand public cinq jours avant les élections. Cette révélation chamboulerait le résultat électoral ainsi que le journal L’État, puisque cette histoire de liaison cachée s’est produite

entre l’éditorialiste Solange Spielman et le chef de l’opposition, surnommé « le grand homme », qui mène présentement dans les sondages. À la veille de la dernière publication papier de L’État, Solange Spielman est victime de chantage de la part du parti au pouvoir qui, souhaitant reprendre l’avantage, menace de publier la nouvelle de sa liaison passée. Solange devra donc prendre une importante décision avec l’approbation du rédacteur en chef du journal, qui s’avère être son ancien amoureux.

Vaut-il mieux être kamikaze de la vérité pour que la raison domine sur les émotions? C’est cette question qui sera débattue tout au long de la pièce entre Robert Lalonde, qui interprète François Spielman, rédacteur en chef, et Louise Laprade, qui joue Solange Spielman. L’excellent travail des comédiens est à souligner. Lalonde et Laprade réussissent haut la main à transmettre leurs émotions aux spectateurs à travers leur personnage. Le jeu de Monique Gauvin et Josée Gagnon, deux actrices de la région, donne de la pro-

Louise Laprade dans L’État, la nouvelle création du Théâtre La Rubrique. Photo: Patrick Simard / Théâtre La Rubrique

fondeur à la pièce. Malgré la complexité du thème principal, quelques évènements vécus par ces deux personnages allègent la pièce en plus de faciliter sa compréhension. L’éclairage et la musique sont également bien utilisés. Ces deux éléments techniques font contraste avec l’histoire principale pour aider les spectateurs à bien saisir tous les éléments.

Lorsque la lumière se tamise, nous savons immédiatement que quelque chose se produira. La pièce de Normand Canac-Marquis, qui s’adresse aux adultes, exploite des thèmes de trahison, d’amour non consommé, de politique et de journalisme, et vous fait passer par diverses émotions, notamment grâce à ses comédiens aux multiples talents.

Kevin Lambert explore la violence politique Stéphane Boivin Journaliste

Après Tu aimeras ce que tu as tué, un premier roman décapant publié en 2017, Kevin Lambert récidive en construisant une fiction littéraire (et syndicale) autour d’un conflit de travail campé à Roberval. Querelle de Roberval, publié chez Héliotrope, poursuit la superposition d’un imaginaire brutal et sans compromis sur une réalité régionale qui ne manque pas de pittoresque. Querelle de Roberval est une œuvre très dense. Lambert y aborde les relations souterraines entre une foule de dynamiques en apparence hétéroclites. En mélangeant la réalité cruelle et l'imaginaire foisonnant, l'auteur arrive à offrir un portrait très riche du Québec actuel. Kevin Lambert offre un livre politique, dans tous les sens du terme.

« J'ai travaillé à brouiller les cartes. Pour moi, une littérature politique, c'est une littérature de questions et non de réponses. Je ne voulais pas dire aux gens quoi penser. Je voulais mettre en scène des situations romanesques fictives qui placent le lecteur dans une position d'inconfort. Dès qu'il y a de l'inconfort, il y a du questionnement et de la réflexion. » Cet inconfort, Lambert cherche à le susciter de façon frontale dès l'ouverture du livre avec une scène homosexuelle d'une nature qui se rapproche de la pornographie. Si la représentation de l'homosexualité est un thème important du livre, elle n'est cependant qu'un aspect d'un roman qui est surtout extrêmement social. La sexualité aussi est un ingrédient du politique, surtout lorsqu'elle reste marginalisée. « La sexualité a une fonction politique. Il s'agit de représenter une sexualité gay qui entre en

conflit avec une société straight, hétéro. Si la sexualité est aussi exubérante et in your face, c'est pour charger la confrontation entre société straight, patriarcale, et homosexualité. Quelle place donne une société patriarcale hétéro à l'homophobie? » L'homosexualité dans Querelle de Roberval est en quelque sorte l'une des métaphores possibles d'une posture révolutionnaire, s'opposant à l'ordre établi. L'homophobie n'est qu'une des violences explorées par Kevin Lambert dans ce roman. Violences sexuelles, du marché du travail ou des médias sont autant de façons d'arriver à un portrait politique du Québec contemporain. Ce portrait d'une grande acuité n'est jamais didactique. Le génie de Querelle de Roberval est l'aboutissement d'une œuvre éminemment littéraire tout en étant des plus pertinentes pour son époque. Doué pour la description, Lambert est allé sur le terrain

Kevin Lambert - Photo : CEUC

pour dépeindre encore mieux la réalité régionale. Les forces en jeu dans les conflits sociaux trouvent leur écho dans la description du fonctionnement d'un moulin forestier ou dans des scènes de bar savoureuses. Les lecteurs de la région trouveront dans ce deuxième roman le même plaisir que celui suscité par Tu aimeras ce que tu as tué, soit la cohabitation entre un monde bien connu, extrêmement tangible, et des constructions littéraires fascinantes, truffées de clins d'oeil et de pastiches. Querelle de Roberval réussit son pari de faire réfléchir sur des dynamiques latentes dans la société qui est la nôtre : la montée de l'extrême droite, les conséquences de l'économie

néo-libérale, l'homophobie et la tendance xénophobe d'un certain nationalisme. Kevin Lambert est un auteur qu'il faut suivre. Ses deux premiers romans publiés coup sur coup donnent envie de voir jusqu'où ira le romancier d'origine saguenéenne. Aux dires du principal intéressé, il faudra cependant attendre un peu plus longtemps pour lire le troisième.

Écoutez notre entrevue avec Kevin Lambert en visitant


Arts et Culture culture

Jeudi 25 Octobre 2018 No 131 Le Griffonnier

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Louis T. veut corrompre la jeunesse En rodage pour son deuxième spectacle, l'humoriste Louis T. entame une tournée de dix universités québécoises. Il sera de passage à l'UQAC le 15 novembre prochain pour un événement présenté en exclusivité à la communauté universitaire.

Photo : Louis T. - page facebook

Stéphane Boivin Journaliste

D'après l'humoriste originaire de Jonquière, une pareille tournée universitaire fait rêver plusieurs de ses collègues. Chez nos voisins du sud, c'est une pratique fréquente pour les stand-ups d'aller à la rencontre d'un public étudiant. Un public qu'il décrit comme informé, ricaneur et ouvert d'esprit. « Je vais aller m'amuser et tester des affaires avec un public que j'espère généreux et qui va me permettre d'aller loin dans mes idées, peut-être même plus loin que dans le spectacle. Parce que je sais que je vais parler à des gens informés et curieux. (…) Ce sont souvent des sujets qui les intéressent, sur lesquels ils ont

déjà lu, ou qui les habitent. Je peux me rendre plus loin dans l'humour, dans la réflexion. Les gens sont consentants et comprennent souvent mieux le deuxième degré quand ils sont déjà informés. Je vais aller assez loin dans mes idées, mais ça se peut que pour la tournée grand public, j'aie besoin de revenir un peu en arrière! »

L'humoriste ne prétend pas que l'humour se doit d'être engagé, mais il croit pour sa part qu'il a un rôle à jouer dans les débats de société.

Louis T. et ses sujets

« En ce moment j'ai les pires thèmes... En fait je n'ai pas envie de dire ce dont je vais parler parce que personne ne va venir! Toutes les choses dont j'ai envie de parler sont les choses les moins drôles dans la société. C'est sûr que les signes religieux, le racisme, le nationalisme... même les réseaux sociaux... toutes les affaires qui nous font un peu chier en ce moment, bin c'est de ça dont je parle dans mon spectacle. Mais j'essaie de rendre ça intéressant et divertissant, parce que je sens que ce sont des sujets qui polarisent la société. Je pense que j'arrive à faire un point intéressant. »

Connu pour ses interventions au cœur des débats sociaux, Louis T. prévoit aborder dans ce nouveau spectacles plusieurs sujets qui ne sont pas amusants d'emblée.

En tant que citoyen et comme humoriste, Louis T. assume et embrasse la dimension engagée de son discours. Il s'impose une réflexion et une recherche avant de s'ex-

Louis T. souhaite être à l'écoute du public lors de cette tournée universitaire. « C'est un public un peu plus jeune que moi. Ça se peut que leurs idées soient plus avancées que les miennes. On va avoir un échange intéressant je pense, et j'apprendrai au pire! »

primer sur les tribunes à sa disposition, dont ses capsules hebdomadaires Vérités ou conséquences, réalisées en collaboration avec Urbania et Tou.tv. « J'essaie de faire un travail en recul, de parler le moins possible à travers mon chapeau, mais ça m'arrive encore! (…) On est chanceux nous les humoristes, et les journalistes doivent nous envier en ce moment, d'avoir notre liberté d'expression et de notre liberté créative. (…) J'ai le luxe de ne pas avoir d'employeur, de pouvoir décider de ce dont je vais parler, et j'en profite beaucoup. »

Un retour à l'UQAC Peu de gens savent que Louis T. est originaire de la région. Encore moins savent qu'il fut étudiant à l'UQAC il y a déjà quelques années. Un passage peu remarqué aux dires du principal intéressé, qui n'a pas terminé un parcours en administration. « Je ne suis pas retourné à l'UQAC depuis

treize ans. (…) Je n'y suis pas allé souvent, même si j'y ai étudié trois ans... Tout de suite après cet échec à l'UQAC je me suis dit qu'il fallait un changement dans ma vie! Donc à vingt-et-un ans j'ai déménagé à Montréal pour aller à l'École de l'humour. » explique celui qui entretient encore de nombreux liens avec la région. « Le 15 novembre, je vais coucher chez ma mère, je ne vais pas à l'hôtel! » Les membres de la communauté universitaire peuvent se procurer des billets en ligne pour le spectacle de Louis T. à l'UQAC, au coût de dix dollars frais compris, en visitant la page Facebook de l'événement.

Écoutez notre entrevue avec Louis T. en visitant


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Arts et culture

Jeudi 25 Octobre 2018 No 131 Le Griffonnier

Speak White : la suite Afin de donner suite à l’appel lancé par la professeure Cynthia Harvey dans la précédente édition, Amira Ben Rejeb nous présente sa version de Speak White, de Michèle Lalonde.

Parle, mais pas comme ça!

Mes idées de sophiste, mes idées d’ “outsider”... Tu comprendrais peut-être mieux Pourquoi je sonne faux à tes yeux.

Amira Ben Rejeb Collaboratrice

Tu riras aux éclats de la tâche de traductrice Qu’on m’a imposée depuis longtemps, Un boulot que je dois faire en l’espace de quelques instants :

Ma grammaire est arabe,

Penser, peser, filtrer, traduire, formuler, parler,

Forgée de la poésie antique apprise au lycée,

Parler, mais pas comme ça,

Mes mots sont français, appris à la maternelle,

Il me faut trouver le juste ton, le bon accent

Mon âme s’est imprégnée du jasmin de Tunis,

Fouiller dans mon background

De la brise marine de La Goulette,

Affiner le tout et y accorder le sourire...

Des odeurs du Quartier Juif à Lafayette,

Alors que tes yeux sont scotchés à mes lèvres

D’un soleil de plomb, sous lequel on ne parle pas,

À l’affût d’une erreur, d’un mot inadéquat,

Mais on hurle! D’amour, de misère, de colère...

À la recherche d’un accent, D’un blanc dans mes mots, qui n’est pas “white”

Mon expérience de la vie? londonienne,

Pour me trouver une place, une couleur

Un bel enfer où j’ai fait mes deuils, mes folies,

Dans ta liste de catégories apprises, depuis belle “leurrette”...

J’y ai bien mûri, puis repris vie.

Pour moi, tu devrais, le temps d’un jour, en faire fi

Alors, ne m’en veux plus,

Je ne saurais “fitter”

Si mes expressions françaises

Dans aucune de tes catégories

Ne sonnent pas très françaises,

Bien garnies de clichés,

Si mon accent n’est pas si britannique que ça,

Sache que, sans le vouloir, je les survole toutes,

Si mes formulations te semblent floues

Je n’investis aucune d’elles,

Si mes mots sonnent faux à tes oreilles “québécoises”.

Je refuse leurs enjeux.

Je me québécoïse pourtant, du mieux que je peux, Mais, je suis navrée, je garde ma couleur basanée

Je suis juste moi.

C’est pas un sacrilège, tsé!

Mais, tu sais, j’ai pas vraiment le choix.

“Fluminis impetus laetificat civitatem”,

Je te prête pour un jour mes trois langues,

Ça vient pas d’icitte non plus, tsé!

Mon cerveau de bilingue, trilingue, multitâche, Je te donne les couleurs de ma culture multi-teintes,

J’ai pris ma langue, mon bagage,

De trois fois millénaire,

Un peu de courage et pris le large

Qui souvent me pèse

Pour venir jusqu’à toi,

Tu sourirais moins, “clearly”,

Pays si lointain, si froid, si “white”!

Mais tu me les rendrais avant la fin du jour,

Depuis, je fais un va-et-vient incessant

Ne sachant où aller et que faire

Entre l’ancienne moi et la nouvelle version,

Avec des chemins aussi contraires,

J’ai fini par faire de mon coeur un pont.

Entre mes dunes de sables,

Si tu voyais les va-et-vient qui se font

Qui entachent

Dans mon esprit, malgré moi,

Tes dunes enneigées,

Pour traduire mon langage infirme et étrange au tien,

Si “white”.


Arts et culture « 13

Jeudi 25 Octobre 2018 No 131 Le Griffonnier

Zoom sur le photojournalisme Ève-Marie Fortier Journaliste

Le Zoom Photo Festival a eu lieu du 17 au 20 octobre à Saguenay. Pour la toute première fois, un partenariat a été fait avec l’UQAC, où un vernissage et des tables rondes avaient lieu. Plusieurs invités sont venus partager avec le public leurs expériences dans le cadre de la photographie. L’une de ces tables rondes portait sur le photojournalisme et le phénomène de la « viralité ».

Julien Jourdes, cofondateur de Blink Média, Benjamin Petit, codirecteur de #Dystrub et Cody Punter, fondateur du True North Photo Journal étaient les invités lors de ce panel de discussion. Ils ont expliqué le pouvoir de l’image et l’importance qu’elle peut avoir sur la société. Les trois invités ont laissé entendre que le travail d’un photojournaliste comprend plusieurs difficultés, mais qu’il est important dans la mesure où il offre un journalisme de qualité qui permet à ses lecteurs de com-

prendre ce qui se passe réellement dans le monde. Le travail d’un photojournaliste consiste à suivre un évènement en prenant plusieurs photos pour que les gens qui voient celles-ci ressentent les émotions qu’il souhaite véhiculer. L’une des difficultés du photojournalisme est de contrer les algorithmes du web, qui cible un public précis. L’intérêt des gens pour voir ce genre d’image est présent, mais une solution doit être trouvée pour offrir la pos-

sibilité à chaque personne de visionner le travail du photojournaliste sur le web. Les algorithmes font en sorte de trier les publications sur les réseaux sociaux des gens avant même qu’ils prennent la décision de le faire eux-mêmes.

des musées ou dans la rue pour atteindre les gens sans l’influence d’un algorithme. C’est d’ailleurs ce que Benjamin Petit fait avec #Dysturb, qui publie dans la rue et sur des plateformes éducatives, où les jeunes seront touchés.

Julien Jourdes est persuadé qu’il faut publier dans le monde physique pour réussir à toucher le plus de gens possible et pour empêcher les grandes plateformes de tout contrôler. Les photojournalistes doivent donc publier leur travail dans

Cody Punter croit que le photojournalisme offre au public une occasion d’être engagé dans les évènements du monde entier en montrant plusieurs images d’un même évènement. Le public doit simplement saisir cette occasion.

Écolos sur le « toit du monde » Photo : sagarmatha trek

Ioana Brassard collaboratrice

Vous connaissez sans doute le Mont Everest, alias la plus haute montagne du monde, avec ses 8848 mètres d'altitude. Saviez-vous que la montagne est sous la gestion du Parc National de Sagarmatha? Tout comme nos parcs québécois, les parcs du monde entier font aussi face à des problématiques de conservation. Les plus hautes montagnes du monde ne sont pas à l'abri de la pollution et des problèmes environnementaux..

Alpinisme et pollution Plus de 5000 personnes ont atteint le sommet de la mère des montagnes. L'Everest

est une destination très populaire au Népal, si bien que c'est la principale source de revenus du pays. D'autres montagnes du parc sont également gravies, mais moins fréquemment. Évidemment, atteindre de tels sommets nécessite d'y passer plusieurs semaines, voire mois. Les alpinistes sont donc tenus de redescendre les déchets produits lors de leur séjour dans la montagne, sinon ils n'auront pas de retour financier sur le dépôt donné lors de l’achat de leur permis d'ascension. Malgré ces mesures, les déchets humains restent souvent sur la montagne. Les gens n'osent pas déféquer dans un sac et le ramener au camp de base, où on peut en disposer. On peut certainement comprendre qu'amener ses déchets au sommet ne soit

ni agréable, ni glamour, mais lorsqu'on fait l'ascension de l'Everest et d'autres sommets qui touchent le ciel, il vaut mieux laisser sa fierté et son orgueil à la maison. En effet, les matières fécales ne se décomposent pas vite et gèlent. Des expéditions de nettoyage ont couramment lieu sur ces montagnes pour ramasser des déchets et de l'équipement brisé. Des gardes-parc risquent ainsi leurs vies dans des opérations de nettoyage qui pourraient être évitées. En effet, aller sur ces montagnes, c'est aussi se mettre en danger.

Un cimetière à ciel ouvert L'Everest et d'autres montagnes du parc national de

Sagarmatha comportent des menaces réelles qui peuvent causer la mort. Toutefois, lorsqu'une personne décède sur une de ces montagnes, il est pratiquement impossible de récupérer le corps. Les hélicoptères ne volent pas à cette altitude et rapatrier les corps serait trop dangereux. Même si personne n’est à blâmer (évidemment!), la présence de ces corps est problématique au niveau de la conservation du parc. Les alpinistes voient donc de nombreux corps sur leur chemin, si bien qu'un endroit sur la face sud de l'Everest se nomme Rainbow Valley, à cause des couleurs des vestes des victimes de la montagne. Bien évidemment, la vue de ces corps peut apporter une grande détresse psychologique aux alpinistes.

Comment être écologique dans ces parcs extrêmes? Comme dans tout parc national, on vous recommandera de ne pas nourrir les animaux sauvages que vous allez rencontrer, de ne pas laisser traîner vos déchets et de les redescendre de la montagne, de ne pas faire vos besoins par terre et de faire attention à ne pas détériorer les parois rocheuses, qui sont parfois très fragiles. Bref, même dans ces parcs nationaux qui touchent le ciel, il est possible d'adopter un comportement écologique qui sera gagnant autant pour vous que pour les autres randonneurs et alpinistes, de même que pour la zone protégée!


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Sports

Jeudi 25 Octobre 2018 No 131 Le Griffonnier

Les INUK reprennent là où elles ont laissé Stéphane Boivin Journaliste

Une première fin de semaine de compétition s'est déroulée les 19 et 20 octobre dans la deuxième division du volleyball féminin universitaire. Les matchs disputés au Pavillon sportif de l'UQAC ont représenté une suite logique des dernières saisons. Les INUK ont remporté deux des trois matchs disputés cette fin de semaine. En effet, l'équipe saguenéenne a vaincu les Torrents de l'UQO 3-0. Même scénario contre le Nordet de l'UQAR, qui a également été dominé 3-0 par les INUK.

L'équipe de l'UQAC a cependant subi un revers lors de son match d'ouverture contre l'équipe à battre, et championnes en titre, des Patriotes de l'UQTR, devant lesquelles les INUK se sont inclinées par la marque de 0-3. L'équipe de Trois-Rivières compte plusieurs joueuses d'expérience fortes d'un parcours sans fautes ces dernières années. En fait, cette équipe semble se situer à un niveau qui les place à la limite d'un saut en première division tant elle domine le circuit depuis quelques années. Un noyau de joueuses déjà très solide a été renforcé par des recrues redoutables, ce qui semble placer les Patriotes hors de portée des autres équipes

Photo : Courtoisie

et condamner les INUK au deuxième rang du classement. Il sera intéressant de voir si ces dernières parviendront à briser cette domination cette année. Les INUK ont néanmoins offert une belle résistance, mal-

gré une blessure subie par Maïda Beaulieu. Quelques changements ont été remarqués dans l'alignement, dont le passage de l'ex-libero Sarah-Pier Babin à un rôle plus offensif. Il s'agissait d'une première fin de semaine de compétition pour le nouvel

entraîneur des INUK, Luc Martel, qui s'est dit satisfait du travail de ses joueuses malgré la défaite. Prochain rendez-vous les 9 et 10 novembre prochains à l'Université du Québec à TroisRivières.


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La consommation de cannabis sous toutes ses formes est interdite sur le campus de l’UQAC. Si vous croyez avoir un problème de dépendance à l’alcool ou aux drogues, communiquez avec les Services aux étudiants 418 545-5011, poste 5617


PHOTOS DE FINISSANTS OFFICIELLES 20 au 24 janvier 2019 au centre social de l’UQAC

GRANDES CONFÉRENCES DE L’ADUQAC La Boréalie, un kilomètre à la fois - 29 novembre à l’UQAC

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